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LES FONCTIONS SYNTAXIQUES

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L’énoncé secondaire que constitue l’apposition se trouve lié par des rapports logiques à l’énoncé premier, ce qui lui confère bien<br />

souvent une valeur circonstancielle. Cette valeur sera mise en évidence par une transformation phrastique :<br />

1) Classe grammaticale :<br />

• Parce qu'il est rusé, le renard se méfie. (subordonnée circonstancielle de cause)<br />

• Ce renard, qui était rusé, ne se méfia pourtant point. > Ce renard, bien qu'il fût rusé, ne se méfia<br />

pourtant point. (subordonnée circonstancielle de concession)<br />

C. 2 – L’APPOSITION NOMINALE<br />

Bien que ce soit une fonction adjectivale, il s'agit ici d'un constituant de type nominal, nom, groupe ou syntagme :<br />

• Le maire, un paysan du village, connaissait bien ses administrés.<br />

Les substituts habituels du syntagme nominal peuvent être apposés, sous certaines conditions. En fait, le nom propre, ne possédant a<br />

priori aucune valeur qualificative, peut rarement assumer cette fonction, de même que la plupart des pronoms :<br />

L’infinitif pose sans doute moins de problèmes :<br />

• Un seul invité, Maurice, n’avait pas apprécié la tarte à la crème.<br />

• Un seul chapeau, celui de Justine, n’était pas de couleur sombre.<br />

• Un grand regret, n’avoir jamais eu d’enfant, l’avait tourmentée toute sa vie.<br />

On notera la nécessité d’une tournure d’insistance pour que ces éléments puissent être apposés.<br />

Peut-on dans certains cas analyser des conjonctives pures comme apposées ?<br />

• Il n’avait qu’une crainte : qu’on puisse percer son secret.<br />

La subordonnée présente-t-elle vraiment une co-référence avec le nom crainte, ou ne s’agit-il pas plutôt de la crainte de…, c'est-à-dire<br />

d’un complément du nom, mis en relief ?<br />

2) Aspects morphologiques :<br />

Un nom ou syntagme apposé ne portera le genre et le nombre du nom recteur que s'il y a consubstantialité, identité complète, comme<br />

pour l'attribut ; ceci exclut les accords dans les cas d'apposition métaphorique (fréquente en poésie) :<br />

3) Aspects distributionnels :<br />

• Les yeux, miroir de l’âme selon les poètes,…<br />

L’apposition se place dans le cadre du syntagme nominal.<br />

Un élément nominal apposé se situe généralement dans le contexte droit immédiat du nom recteur, détaché par une ponctuation faible :<br />

virgules, parenthèses ou deux points. Les risques de confusion interdisent à un syntagme complet d’être antéposé, ce qui entraînerait<br />

une inversion des fonctions. Un groupe nominal, non déterminé donc, peut être antéposé à un sujet :<br />

• Ancien paysan, le maire du village connaissait bien ses administrés.<br />

Un syntagme apposé peut se trouver plus loin dans la phrase :<br />

• Notre oncle a encore eu, le pauvre, un accident de voiture.<br />

On trouve apparemment des cas d'appositions sans pause, sur lesquels il faut s’interroger :<br />

• Le roi Henri IV<br />

• Mon ami le cordonnier<br />

L’apposition a en principe pour rôle d’apporter une caractérisation : on peut se demander si c’est celui de mon ami, ou du syntagme le<br />

cordonnier.<br />

D’autre part, l’apposition possède bien des points communs avec l’attribut ; or, il existe des cas de noms propres attributs, avec un<br />

pronom personnel nécessairement sujet, le nom propre servant à indiquer l’identité du sujet :<br />

• Je suis Patrick Dupont.<br />

Il est donc difficile de trancher : l’apposition est-elle le roi, ou Henri IV ?<br />

On trouve de la même façon des appositions indirectes, reliées au nom par de, qui ne joue plus son rôle de préposition ; en particulier<br />

en géographie, avec un nom propre :<br />

• La ville de Paris<br />

• Notre beau pays de France<br />

Si notre beau pays semble bien apporter une caractérisation à France, et peut être analysé comme apposition antéposée, on ne peut en<br />

dire autant de la ville, dont le nom propre donne l’identité. Le débat reste donc ouvert.<br />

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