Petite histoire de la Grande Pêche - Institut Français de la Mer
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La Gran<strong>de</strong> <strong>Pêche</strong><br />
<strong>Petite</strong> <strong>histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> <strong>Pêche</strong><br />
Éric Barré<br />
Docteur en Histoire, Société française d’Histoire maritime, Université <strong>de</strong> Caen - Basse-<br />
Normandie<br />
La pêche a été et reste une <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s activités maritimes. Plusieurs raisons à<br />
ce<strong>la</strong>, <strong>la</strong> mer fournit une nourriture à bas prix ; dans les pays pratiquant le catholicisme romain,<br />
le calendrier religieux oblige à <strong>de</strong> nombreux jours maigres jusqu’à <strong>la</strong> fin du XVIII e siècle. Les<br />
besoins sont énormes et impliquent une recherche continuelle <strong>de</strong> nouvelles ressources. Dans<br />
le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, comme d’autres pays européens, <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong>s gisements <strong>de</strong> morue à<br />
Terre-Neuve constitue une aubaine source d’une exploitation quasiment morte <strong>de</strong> nos jours.<br />
Ce mouvement conduit les navires <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte at<strong>la</strong>ntique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche vers les côtes <strong>de</strong><br />
l’actuel nord-est du Canada <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin février au début octobre. La Gran<strong>de</strong> <strong>Pêche</strong> rythme <strong>la</strong> vie<br />
<strong>de</strong>s ports dans une <strong>histoire</strong> dont il convient <strong>de</strong> rappeler les principales caractéristiques.<br />
Origines<br />
Faute <strong>de</strong> documents, il est impossible <strong>de</strong> définir les origines <strong>de</strong> l’activité.<br />
Géographiquement, elle ne se limite pas simplement aux côtes américaines, mais s’étend à<br />
l’ensemble <strong>de</strong> l’aire d’habitat <strong>de</strong> <strong>la</strong> morue. Les Dunkerquois et les ports voisins s’é<strong>la</strong>ncent<br />
probablement vers le milieu du XVI e siècle vers le Dogger Bank et l’Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong>. En 1608, le roi<br />
du Danemark, Christian IV, interdit aux étrangers <strong>de</strong> commercer avec l’île et accor<strong>de</strong> à ses<br />
sujets le monopole <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche sur les côtes is<strong>la</strong>ndaises. Les Dunkerquois doivent s’éloigner,<br />
mais ne restent pas inactifs. À partir <strong>de</strong> 1736, ils font plusieurs tentatives en <strong>Mer</strong> B<strong>la</strong>nche, sur<br />
<strong>la</strong> presqu’île <strong>de</strong> Ko<strong>la</strong>, au nord-ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> Russie. Plus à l’ouest, le Groen<strong>la</strong>nd entre dans le<br />
domaine d’exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> <strong>Pêche</strong>, à partir <strong>de</strong> 1927. À <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Office<br />
scientifique et technique <strong>de</strong>s pêches maritimes et du Comité central <strong>de</strong>s armateurs, le<br />
capitaine <strong>de</strong> frégate Baugé explore <strong>la</strong> côte occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> l’île et met en évi<strong>de</strong>nce l’abondance<br />
<strong>de</strong> morues sur le banc Fyl<strong>la</strong>s au <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> Godthaab. La pêche débute en 1929 et constitue une<br />
réponse partielle à <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s ressources à Terre-Neuve.<br />
La découverte <strong>de</strong> Terre-Neuve et <strong>de</strong> ses ressources est tout aussi problématique. Les<br />
Portugais semblent avoir été les premiers à découvrir les lieux. L’historiographie tient pour<br />
vraisemb<strong>la</strong>ble les voyages <strong>de</strong> Diogo <strong>de</strong> Teive, en 1452, mais une lettre <strong>de</strong> Jean III, roi du<br />
Portugal, à propos d’un droit sur les morues <strong>de</strong> Terre-Neuve accordé au duc <strong>de</strong> Bragance par<br />
le roi Manuel, en 1499, abroge ce privilège dans <strong>la</strong> mesure où l’île n’avait pas été découverte.<br />
En cette matière, les premiers explorateurs connus sont les frères Jean et Sébastien Cabot. En<br />
1497, ils abor<strong>de</strong>nt les îles du Cap-Breton où ils constatent l’abondance <strong>de</strong>s morues. En 1501,<br />
un explorateur portugais, Corte Réal, débarque dans <strong>la</strong> baie <strong>de</strong> Notre-Dame, sur <strong>la</strong> côte<br />
orientale <strong>de</strong> l’île. Les <strong>Français</strong> interviennent plus tardivement avec le Honfleurais Jean Denys,<br />
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en 1506, et le Dieppois, Thomas Aubert, en 1508. Le premier explore <strong>la</strong> côte occi<strong>de</strong>ntale entre<br />
le cap <strong>de</strong> Bonavista et le détroit <strong>de</strong> Belle-Île, le second effectue une série d’observations sur<br />
les refuges au nord du cap <strong>de</strong> Bonavista. Deux ans plus tard, un navire du Dahouet, <strong>la</strong><br />
Jeannette, apparaît comme revenant <strong>de</strong> pêcher à Terre-Neuve.<br />
Cette date <strong>de</strong> 1510 ne présume pas <strong>de</strong> campagnes antérieures. Sans pouvoir fournir <strong>de</strong><br />
preuve réelle, les historiens tiennent pour vraisemb<strong>la</strong>ble que ces <strong>de</strong>rnières ont débuté durant <strong>la</strong><br />
secon<strong>de</strong> moitié du XV e siècle. Chacun prêche pour sa chapelle, les Basques pensent que leurs<br />
marins poursuivant <strong>de</strong>s baleines furent les premiers sur les lieux. Les Bretons et les Normands<br />
ne sont pas en reste. Une seule chose est certaine, les preuves écrites démontrent une ruée vers<br />
Terre-Neuve dans les secon<strong>de</strong> et troisième décennies du XVI e siècle : Cap-Breton en 1512,<br />
Bayonne en 1521, Bor<strong>de</strong>aux en 1517, La Rochelle en 1523, Le Croisic en 1517, Saint-Malo<br />
en 1519, Fécamp en 1520, auquel il faudrait ajouter bon nombre <strong>de</strong> petits ports du littoral<br />
at<strong>la</strong>ntique, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche et <strong>de</strong> <strong>la</strong> basse vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine.<br />
Préparatifs et départ<br />
Les navires sont <strong>la</strong> propriété d’armateurs qui doivent assurer le financement,<br />
l’avitaillement et le recrutement <strong>de</strong> l’équipage. Au départ, l’armateur est souvent une seule<br />
personne pouvant vendre <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> son navire avec, parfois, <strong>de</strong>s financements croisés. Si<br />
l’argent fait défaut, il peut faire un emprunt à <strong>la</strong> grosse aventure. L’un <strong>de</strong>s ports spécialisé en<br />
<strong>la</strong> matière est celui <strong>de</strong> La Rochelle. À partir du XVIII e siècle, les navires sont souvent <strong>la</strong><br />
propriété <strong>de</strong> compagnies par actions. À partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> moitié du XIX e siècle, celles-ci<br />
couvrent une partie <strong>de</strong> leurs dépenses avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s institutions bancaires.<br />
Le recrutement se fait en compagnie du maître ou du capitaine du navire. Officier<br />
fraîchement recruté ou ayant déjà officié <strong>la</strong> campagne précé<strong>de</strong>nte, il est parfois secondé par un<br />
pilote connaissant les lieux <strong>de</strong> pêche. Au XIX e siècle, ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>vient le capitaine <strong>de</strong> pêche.<br />
Il lui faut aussi s’assurer d’un certain nombre <strong>de</strong> techniciens. Outre le saleur, instrument<br />
essentiel à <strong>la</strong> bonne conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> morue, il lui faut un étesteur et un habilleur. Les choses<br />
<strong>de</strong>viennent alors plus complexes selon le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pêche envisagé : <strong>la</strong> pêche errante et <strong>la</strong><br />
pêche fixe. On ne sait <strong>la</strong>quelle précè<strong>de</strong> l’autre, mais les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s se distinguent grâce au<br />
mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> traitement donnant pour <strong>la</strong> première une couleur verte au poisson, pour <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>,<br />
une couleur b<strong>la</strong>nche.<br />
Dans le premier cas, une vingtaine <strong>de</strong> matelots font l’affaire. En 1713, le Laurier<br />
d’Honfleur du port <strong>de</strong> 100 tonneaux embarque un maître, un pilote, un contremaître, un<br />
saleur, un décolleur, dix-huit marins. Dans le second cas, le personnel est plus important. Au<br />
XVIII e siècle, un navire <strong>de</strong> Saint-Malo pratiquant <strong>la</strong> pêche fixe approche les 400 tonneaux et<br />
85 hommes d’équipage dont une partie <strong>de</strong> graviers dont le travail consiste à faire sécher les<br />
morues sur les grèves. Cette fonction ne nécessite pas une formation maritime, il faut<br />
simplement avoir un bassin d’emploi où <strong>la</strong> pauvreté <strong>de</strong> l’arrière-pays donne un plus<br />
économique à l’embarquement. Cette <strong>de</strong>rnière condition <strong>de</strong>ssine une carte géographique <strong>de</strong>s<br />
pratiques <strong>de</strong>s ports. La pêche errante domine <strong>de</strong> Dunkerque à Cherbourg, <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Loire à <strong>la</strong> Giron<strong>de</strong>. La pêche fixe est le domaine <strong>de</strong>s ports du golfe Normano-Breton et du<br />
Pays Basque.<br />
Outre <strong>la</strong> drome du navire, l’avitaillement est essentiellement composé d’animaux sur<br />
pieds, <strong>de</strong> <strong>la</strong>rd, <strong>de</strong> farine, <strong>de</strong> fèves, d’eau. Au XVI e siècle, les fèves cè<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce aux haricots<br />
chassés au début du XIX e siècle par les pommes <strong>de</strong> terre. Les pêcheurs pratiquant <strong>la</strong> pêche<br />
fixe arrivent à varier les menus dans <strong>la</strong> mesure où ils cultivent <strong>de</strong> petits jardins. La<br />
consommation <strong>de</strong> l’huile <strong>de</strong> foie <strong>de</strong> morue empêche l’apparition du scorbut. Avec l’arrivée<br />
<strong>de</strong>s chalutiers, au début du XX e siècle, puis <strong>de</strong>s chalutiers-usines, l’alimentation ne cesse <strong>de</strong><br />
s’améliorer. L’embarquement terminé, le bateau, s’il n’a pas fait son sel sur p<strong>la</strong>ce, gagne,<br />
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durant l’ancien régime les salines <strong>de</strong> l’At<strong>la</strong>ntique. Au XIX e siècle, elles ne sont plus protégées<br />
par le roi. Le sel provient d’Espagne, du Portugal ou du Languedoc. Définitivement paré,<br />
l’armateur ayant, par ailleurs, essentiellement à partir du XVIII e siècle, souscrit un contrat<br />
d’assurance, le navire peut s’é<strong>la</strong>ncer vers le <strong>la</strong>rge où <strong>de</strong> multiples dangers le guettent.<br />
Sécurité<br />
Le navire partant d’un port <strong>de</strong> France n’est pas sûr <strong>de</strong> rentrer ou tout simplement <strong>de</strong><br />
partir. Outre les éléments, il lui faut compter avec <strong>la</strong> piraterie, les corsaires, les guerres. Si, au<br />
XVI e siècle, l’adversaire est le plus souvent portugais ou espagnol, il <strong>de</strong>vient essentiellement<br />
ang<strong>la</strong>is à <strong>la</strong> veille du XVII e siècle dans <strong>la</strong> mesure où les <strong>Français</strong> ne règlent pas leurs querelles<br />
entre eux à moins que les corsaires marocains <strong>de</strong> Salé ou ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte d’Alger interceptent<br />
les navires al<strong>la</strong>nt décharger ou revenant <strong>de</strong> Marseille. À <strong>la</strong> fin du XVI e siècle, le Laurière<br />
d’Honfleur, ville du parti <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligue, s’empare <strong>de</strong> le Bonne Aventure <strong>de</strong> Granville, ville<br />
favorable au futur roi Henri IV. En 1688, le Ville <strong>de</strong> Lion <strong>de</strong> Saint-Malo est assailli par trois<br />
corsaires d’Alger. En 1755, sept mois avant le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> Sept Ans, les amiraux<br />
ang<strong>la</strong>is Boscawen et Hawke s’emparent <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> navires français se trouvant en pêche<br />
à Terre-Neuve ; plusieurs milliers <strong>de</strong> marins c<strong>la</strong>ssés sont emmenés en captivité en Angleterre.<br />
De 1793 à 1814, les guerres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Révolution et <strong>de</strong> l’Empire, sauf les quatorze mois faisant<br />
suite à <strong>la</strong> paix d’Amiens <strong>de</strong> 1802, empêchent les morutiers français <strong>de</strong> fréquenter les zones <strong>de</strong><br />
pêche.<br />
Il ne faut pas croire pour autant que les navires soient sans défense. Jusqu’au<br />
XIX e siècle, les navires disposent <strong>de</strong> petites pièces d’artillerie, pour les plus gros, d’armes<br />
d’épaule ou <strong>de</strong> poing. À Terre-Neuve, elles se révèlent suffisantes pour faire face, plus<br />
spécialement aux Esquimaux du Labrador, qui n’hésitent pas à franchir le détroit <strong>de</strong> Belle-Isle<br />
à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> fer. Les Montagnais, cousins <strong>de</strong>s Algonquins, au sud Labrador, Béothuks à<br />
Terre-Neuve, Mic-Macs au sud du golfe du Saint-Laurent, se montrent généralement plus<br />
pacifiques. En <strong>la</strong> matière, les armateurs se montrent parcimonieux malgré les ordonnances<br />
royales (<strong>la</strong> première sur ce sujet date <strong>de</strong> 1584). De plus, ils n’hésitent pas, en toute mauvaise<br />
foi, à réc<strong>la</strong>mer l’intervention <strong>de</strong> l’État. Les solutions les plus radicales consistent à mettre<br />
l’embargo sur les départs comme en 1560, 1568 et 1674, ou <strong>de</strong> refuser les congés <strong>de</strong><br />
navigation. Le roi y a tout intérêt en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> guerre pour trouver <strong>de</strong>s marins <strong>de</strong>stinés à<br />
armer ses navires. Une autre solution est <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux armateurs <strong>de</strong> s’organiser en escadre<br />
pour les voyages d’aller et retour. En 1655, les malouins organisent une société <strong>de</strong>stinée à<br />
organiser une traversée <strong>de</strong> ce type. Cette pratique n’a pas le succès escompté. Le roi a <strong>de</strong>puis<br />
longtemps envisagé une <strong>de</strong>rnière solution : envoyer un ou <strong>de</strong>ux navires pour assurer un<br />
semb<strong>la</strong>nt d’ordre et <strong>de</strong> sécurité. En 1765, cette pratique <strong>de</strong>venue régulière donne naissance à<br />
<strong>la</strong> division navale <strong>de</strong> Terre-Neuve et d’Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong>.<br />
À cette sécurité, vient s’ajouter celle du corps et <strong>de</strong> l’âme. L’ordonnance <strong>de</strong> marine <strong>de</strong><br />
1681 enjoint pour tout navire armé au long cours dépassant vingt hommes d’embarquer un<br />
chirurgien et un aumônier. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, le manque <strong>de</strong> volontaires désireux <strong>de</strong> partager<br />
<strong>la</strong> vie fruste <strong>de</strong>s marins conduit à porter, en 1717, l’effectif minimum à 40 hommes. Le<br />
problème sanitaire reste un problème majeur. En 1864, 21 postes <strong>de</strong> santé armés par <strong>de</strong>s<br />
mé<strong>de</strong>cins ou <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong> santé sont créés à Terre-Neuve pour venir en ai<strong>de</strong> aux officiers<br />
<strong>de</strong> santé du bord. L’initiative est <strong>de</strong> courte durée. En 1894, les armateurs obtiennent <strong>la</strong><br />
suppression du poste d’officier <strong>de</strong> santé. En échange, ils doivent entretenir un mé<strong>de</strong>cin sur <strong>la</strong><br />
côte ouest et un autre sur <strong>la</strong> côte est. Il appartient à l’initiative privée <strong>de</strong> prendre <strong>la</strong> suite. En<br />
1894 est créée <strong>la</strong> Société <strong>de</strong>s Œuvres <strong>de</strong> <strong>Mer</strong>. Cette <strong>de</strong>rnière arme, <strong>de</strong>ux ans plus tard un<br />
navire-hôpital, le Saint-Pierre. Cette initiative se termine à <strong>la</strong> veille <strong>de</strong> <strong>la</strong> Secon<strong>de</strong> guerre<br />
mondiale avec le Saint-Yves. Au len<strong>de</strong>main du conflit, <strong>la</strong> division navale <strong>la</strong>isse <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à un<br />
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seul navire d’assistance à <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> <strong>Pêche</strong> dont le mé<strong>de</strong>cin du bord soigne les ma<strong>la</strong>dies et les<br />
blessures les plus graves. Aujourd’hui, son héritier est <strong>la</strong> ve<strong>de</strong>tte <strong>de</strong> gendarmerie stationnée à<br />
Saint-Pierre.<br />
La pêche à <strong>la</strong> morue verte<br />
La pêche à <strong>la</strong> morue verte ou pêche errante est pratiquée à Terre-Neuve et en Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong>.<br />
Dans le premier lieu, elle se déroule au <strong>la</strong>rge au sud-est <strong>de</strong> Terre-Neuve. Les lieux <strong>de</strong> pêche<br />
sont séparés par le chenal Laurentin. Le Grand-Banc, le Banc à Vert, le Banc Saint-Pierre et le<br />
plus récent, le Bonnet F<strong>la</strong>mand, découvert au XVIII e siècle, sont situés à l’est-sud-est <strong>de</strong> l’île.<br />
Au sud du chenal, sont situés à l’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle-Écosse (Acadie), les Bancs <strong>de</strong> Misaine,<br />
d’Artimon et le Banquereau. Dans ce système, le navire arrivant sur les bancs met, le plus<br />
souvent, en p<strong>la</strong>ce une lice sur le f<strong>la</strong>nc du navire. Les pêcheurs mettent en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s barils<br />
tronconiques dans lesquels ils prennent p<strong>la</strong>ce. L’étanchéité est assurée par <strong>de</strong>s tabliers en cuir<br />
dont le bas est positionné sur l’extérieur. Une voile goudronnée p<strong>la</strong>cée à hauteur d’homme<br />
protège <strong>de</strong>s éléments à moins que les marins préfèrent fixer un abri sur <strong>la</strong> partie supérieure du<br />
tonneau. La première ligne est appâtée à l’ai<strong>de</strong> d’un morceau <strong>de</strong> <strong>la</strong>rd. La première morue prise<br />
sert d’appât pour les suivantes.<br />
Lorsque <strong>la</strong> morue est prise, le pêcheur relève sa ligne, conserve <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et <strong>la</strong> passe à<br />
l’étesteur. Sur l’étal, ce <strong>de</strong>rnier lui coupe <strong>la</strong> tête et lui enlève les entrailles avant <strong>de</strong> le donner à<br />
l’habilleur. Celui-ci l’ouvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête à l’anus, enlève l’arête centrale et l’envoi par toboggan<br />
dans <strong>la</strong> cale. Là, le saleur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce sur une première pile pour <strong>la</strong> faire dégorger. Deux jours<br />
plus tard, il <strong>la</strong> stocke définitivement sur une nouvelle pile. Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pêche connaissent<br />
une évolution lente. En 1785, le capitaine Sabot <strong>de</strong> Dieppe utilise <strong>de</strong>s lignes dormantes<br />
mouillées par <strong>de</strong>s canots et relevées <strong>de</strong>ux fois par jour. Cette métho<strong>de</strong> s’impose au len<strong>de</strong>main<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong> 1814. En 1870, l’adoption du doris américain permet une multiplication <strong>de</strong>s<br />
embarcations. À partir <strong>de</strong> 1903, le chalutier fait son apparition à Terre-Neuve. Ils sont trente<strong>de</strong>ux,<br />
en 1920. Après le second conflit mondial, le sel est définitivement remp<strong>la</strong>cé par le froid.<br />
Les chalutiers-congé<strong>la</strong>teurs fréquentent aussi bien Terre-Neuve que le Groen<strong>la</strong>nd ou l’Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />
alors que le Lieutenant René Guillon <strong>de</strong> Saint-Malo est le <strong>de</strong>rnier voilier à faire campagne à<br />
Terre-Neuve, en 1948.<br />
En Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, les Dunkerquois travaillent selon une métho<strong>de</strong> hol<strong>la</strong>ndaise. Les morues<br />
capturées ne sont pas envoyées dans <strong>la</strong> cale. Elles sont <strong>la</strong>vées, égouttées dans un panier avant<br />
d’être disposées en ron<strong>de</strong>lles dans un tonneau. Elles sont séparées par une couche <strong>de</strong> sel. Le<br />
tonneau plein est fermé et mis en cale. Ils sont les seuls dont les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pêche ne varient<br />
pas, ils pêchent le long du bord. La situation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche commence à s’améliorer à <strong>la</strong> fin du<br />
XVIII e siècle. L’abrogation du privilège <strong>de</strong> 1608 est définitivement acquise en 1854. À cette<br />
date, les Dunkerquois voient arriver d’autres navires français principalement <strong>de</strong> Paimpol. Il en<br />
sera ainsi jusqu’en 1935. Les vapeurs prennent le re<strong>la</strong>is, mais les eaux is<strong>la</strong>ndaises se ferment<br />
progressivement à partir <strong>de</strong> 1920. En 1975, les Is<strong>la</strong>ndais repoussent leurs eaux territoriales<br />
(zone économique) à 200 miles : l’épiso<strong>de</strong> is<strong>la</strong>ndais est terminé.<br />
La pêche à <strong>la</strong> morue sèche<br />
La pêche à <strong>la</strong> morue sèche ou pêche fixe est essentiellement pratiquée à Terre-Neuve<br />
et sur les côtes du golfe du Saint-Laurent. Le navire arrivant sur <strong>la</strong> côte cherche, dans un<br />
premier temps, un havre bien abrité disposant d’une grève suffisante au plus proche <strong>de</strong>s lieux<br />
<strong>de</strong> pêche. Cette prise <strong>de</strong> havre est l’occasion d’une véritable régate entre les navires. Les<br />
disputes qu’elle occasionne obligent les Malouins à mettre au point une réglementation, mise<br />
en forme par le roi et étendue à l’ensemble <strong>de</strong> ses sujets en 1671, avant d’être remaniée par<br />
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Colbert en 1681. Le premier arrivé dans un havre s’installe à l’endroit qui lui p<strong>la</strong>ît et chacun<br />
prend p<strong>la</strong>ce selon son ordre d’arrivée. Le premier arrivé prend le titre d’amiral du havre et<br />
règle les conflits pouvant survenir. Modifiée en 1702 : les navires doivent mouiller avant<br />
d’envoyer un canot à terre. Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong>s guerres <strong>de</strong> l’Empire, à l’initiative <strong>de</strong>s armateurs<br />
<strong>de</strong> Saint-Servan, <strong>de</strong> Saint-Malo et <strong>de</strong> Granville, ce système est remp<strong>la</strong>cé par un tirage au sort<br />
quinquennal concernant uniquement <strong>la</strong> partie nord <strong>de</strong> Terre-Neuve <strong>de</strong>venu le French Shore<br />
après 1713.<br />
Arrivées sur p<strong>la</strong>ce, les embarcations en pièces détachées sont montées. Les cape<strong>la</strong>niers<br />
partent alors pêcher l’appât constituant <strong>la</strong> boëtte. Avec le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonisation,<br />
ils <strong>de</strong>viennent progressivement inutiles. En 1886, le gouvernement <strong>de</strong> Terre-Neuve votent le<br />
Bait Bill interdisant <strong>la</strong> vente d’appâts aux morutiers français, les navires français remp<strong>la</strong>cent<br />
l’approvisionnement local par <strong>la</strong> pêche au bulot. D’autres canots partent alors en pêche. Au<br />
retour, les morues sont débarquées sur un quai en bois surmonté d’une cabane : le chafaud.<br />
Les opérations sont alors simi<strong>la</strong>ires à celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche errante jusqu’au premier sa<strong>la</strong>ge. Par <strong>la</strong><br />
suite, les morues mises à égoutter sont <strong>la</strong>vées à gran<strong>de</strong> eau dans <strong>de</strong>s cadres <strong>de</strong> bois p<strong>la</strong>cés en<br />
contrebas avant d’être mises à sécher sur les grèves où elles prennent une couleur b<strong>la</strong>nche.<br />
L’un <strong>de</strong>s problèmes qui se pose est celui <strong>de</strong> cet approvisionnement. La réduction <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong><br />
pêche et <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s prises conduisent au XIX e siècle à l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sècheries en<br />
métropole (principalement à Bor<strong>de</strong>aux) utilisant <strong>de</strong>s morues en provenance <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche<br />
errante.<br />
L’<strong>histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche fixe est à compter du XVI e siècle celle d’un repli.<br />
L’incompréhension d’un mon<strong>de</strong> essentiellement rural, l’intérêt <strong>de</strong>s financiers plus tournés<br />
vers le commerce <strong>de</strong>s Antilles plus rentable que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> fourrure ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> morue ne<br />
facilitent pas <strong>la</strong> tâche d’une zone géographique où l’Angleterre s’impose malgré<br />
l’indépendance américaine. Le 5 août 1583, sir Humphrey Gilbert prend officiellement<br />
possession <strong>de</strong> Terre-Neuve au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine Elizabeth I ère . Des colons s’installent<br />
progressivement à Saint-Jean qui <strong>de</strong>vient Saint-John. En 1632, le traité <strong>de</strong> Saint-Germain-en-<br />
Laye abandonne <strong>la</strong> souveraineté <strong>de</strong> l’île à l’Angleterre ; dénoncé par ce pays, en 1660, les<br />
<strong>Français</strong> fon<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> P<strong>la</strong>isance. En 1713, le traité d’Utrecht conduit <strong>la</strong> France à cé<strong>de</strong>r<br />
l’Acadie et Terre-Neuve, mais les négociateurs français parviennent à préserver les îles du<br />
Cap-Breton et <strong>de</strong> Saint-Jean, au nord <strong>de</strong> l’Acadie, et conserve l’exclusivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche fixe<br />
entre le cap <strong>de</strong> Bonavista, à l’est <strong>de</strong> Terre-Neuve, et <strong>la</strong> pointe Riche, à l’ouest, qui constitue le<br />
French Shore. En 1763, le traité <strong>de</strong> Paris termine <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> Sept ans, La France perd le<br />
Québec, les îles du Cap-Breton et <strong>de</strong> Saint-Jean, mais obtient <strong>de</strong> conserver l’archipel <strong>de</strong> Saint-<br />
Pierre-et-Miquelon.<br />
Cet ensemble d’éléments n’est pas sans conséquence sur <strong>la</strong> pêche fixe. Les Basques<br />
per<strong>de</strong>nt leur zone privilégiée <strong>de</strong> pêche. Ils se rabattent avec d’autres sur les îles du nord <strong>de</strong><br />
l’Acadie où ils commencent à utiliser <strong>de</strong>s goélettes simi<strong>la</strong>ires à celles qui sont construites par<br />
les colons <strong>de</strong> Nouvelle-Angleterre. Il s’agit peur eux <strong>de</strong> trouver un poisson passant plus au<br />
<strong>la</strong>rge. À terme, l’emploi <strong>de</strong> ce nouveau type <strong>de</strong> navires sert sur l’ensemble <strong>de</strong> Terre-Neuve à<br />
compléter les chargements <strong>de</strong> morues sèches avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> morue verte. Par ailleurs, tout au long<br />
du XVIII e siècle, les <strong>Français</strong> vont se heurter à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> nouveaux colons spécialement<br />
entre le cap <strong>de</strong> Bonavista et le cap Saint-Jean. Les Ang<strong>la</strong>is remettent alors en question l’idée<br />
d’exclusive française pour mettre en avant l’idée <strong>de</strong> concurrence. Le problème est dans<br />
l’impasse, mais trouve une solution boiteuse au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre d’indépendance<br />
américaine. Le traité <strong>de</strong> Versailles <strong>de</strong> 1783 dép<strong>la</strong>ce les limites du French Shore. La France<br />
abandonne ses prétentions entre le cap <strong>de</strong> Bonavista et le cap Saint-Jean à l’ouest, et récupère<br />
un droit exclusif entre <strong>la</strong> pointe Riche et le cap Raye, à l’est.<br />
Les guerres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Révolution et <strong>de</strong> l’Empire font passer le problème <strong>de</strong> Terre-Neuve<br />
dans <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s problèmes annexes. Dans le même temps, <strong>la</strong> colonisation <strong>de</strong> l’île se poursuit.<br />
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Lorsque les <strong>Français</strong> reviennent, après 1814, les revendications <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> Terre-Neuve<br />
reprennent. Au Petit-Nord, le problème est moins crucial : les capitaines <strong>de</strong> navire français<br />
recrutent les habitants pour gar<strong>de</strong>r leurs instal<strong>la</strong>tions. Ailleurs, le problème s’envenime<br />
d’autant que les <strong>Français</strong> pour pallier <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s ressources pêchent d’autres espèces<br />
comme le saumon ou le homard. Dans ces conditions, le nombre <strong>de</strong> navires en provenance<br />
d’Europe ne cesse <strong>de</strong> diminuer. En 1904, le Treaty Shore met fin au monopole français. Cette<br />
année-là, un seul navire <strong>de</strong> Binic vient en pêche. En 1908, le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Saint-Malo est le<br />
<strong>de</strong>rnier navire français sur les grèves <strong>de</strong> Terre-Neuve.<br />
Conclusion<br />
Il est bien évi<strong>de</strong>nt que ces éléments ne sont que <strong>de</strong>s lignes forces d’un mouvement<br />
touchant l’ensemble <strong>de</strong>s côtes françaises. Au fur et à mesure <strong>de</strong>s siècles, il s’est produit une<br />
simplification. Les ports d’armements se réduisent au fil du temps. Les grands ports français,<br />
même s’ils conservent quelques morutiers, préfèrent le commerce avec l’Amérique et sa<br />
principale variante : le commerce triangu<strong>la</strong>ire. Les grands ports d’armements sont<br />
essentiellement le Pays Basque, les Sables d’Olonne, <strong>la</strong> baie <strong>de</strong> Saint-Brieuc, Saint-Malo et<br />
ses satellites <strong>de</strong> Saint-Servan et <strong>de</strong> Cancale, Granville et Dieppe. Au XVII e siècle, les Sables<br />
d’Olonne domine, mais l’ensablement du port et <strong>la</strong> révocation <strong>de</strong> l’édit <strong>de</strong> Nantes ont raison<br />
<strong>de</strong> sa prospérité. Au XVIII e siècle, Saint-Malo prend <strong>la</strong> tête, talonné à <strong>la</strong> fin du siècle par<br />
Granville. Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> l’Empire, les Basques abandonnent faute <strong>de</strong> trouver le nombre <strong>de</strong><br />
volontaires suffisants pour armer les sècheries.<br />
Au XIX e siècle, Saint-Malo maintient son lea<strong>de</strong>rship. Saint-Pierre <strong>de</strong>vient non<br />
seulement un grand centre <strong>de</strong> pêche, mais aussi <strong>la</strong> principale étape <strong>de</strong>s morutiers français qui<br />
l’utilisent comme base arrière. Le port secondaire <strong>de</strong> Fécamp occupe une p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> plus en<br />
plus importante. Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> Première guerre mondiale, il est le seul port à avoir pris<br />
<strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>s révolutions technologiques : il est celui qui arme le plus grand nombre <strong>de</strong><br />
chalutiers. Granville disparaît, faute d’avoir su se mo<strong>de</strong>rniser, victime <strong>de</strong>s nouvelles habitu<strong>de</strong>s<br />
alimentaires. Saint-Malo est le <strong>de</strong>rnier port à envoyer, en 1992, un navire-usine le Victor<br />
Pleven aujourd’hui navire-musée attendant sa <strong>de</strong>rnière heure dans le port <strong>de</strong> Lorient. Il s’agit<br />
ni <strong>de</strong> pleurer <strong>la</strong> fin d’une aventure ni <strong>de</strong> geindre sur les revenus qu’ils apportèrent aux<br />
principaux ports <strong>de</strong> débarque (successivement Rouen, Marseille et Bor<strong>de</strong>aux) ; il reste <strong>la</strong><br />
mémoire d’une activité victime, entre autres choses, <strong>de</strong> <strong>la</strong> surpêche défi d’une filière en<br />
<strong>de</strong>venir.<br />
Pour en savoir plus :<br />
Bernet (Étienne), Bibliographie francophone <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> <strong>Pêche</strong>, Terre-Neuve, Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong>,<br />
Groen<strong>la</strong>nd, Les cahiers <strong>de</strong> Fécamp-Terre-Neuve, Fécamp, 1998, 125 p.<br />
Coll., « Collinet, un regard sur les Sables au XVIII e siècle », Bulletin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société d’Histoire<br />
OLONA, n° 190-191, décembre 2004-mars 2005.<br />
Godard (Odile), Petit traité savant <strong>de</strong> <strong>la</strong> morue, Équinoxe, Paris, 2004, 219 p. 1<br />
Guel<strong>la</strong>ff (A<strong>la</strong>in), Le <strong>de</strong>rnier voyage du Victor Pleven, L’ancre <strong>de</strong> Marine, Louviers, 2005,<br />
144 p.<br />
1 Pour les gourmands et les gourmets.<br />
Décembre 2005 6<br />
La Revue Maritime N° 474
La Morandière (Charles <strong>de</strong>), Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche française <strong>de</strong> <strong>la</strong> morue dans l’Amérique<br />
septentrionnale, G.P. Maisonneuve, Paris, 1962-1966, 3 vol., XVIII-1399 p.<br />
Le Pelley <strong>de</strong> Fonteny (Monique), Désiré-dit-Gosset (Gilles), Mémoires d’un Terre-Neuvas<br />
granvil<strong>la</strong>is, Eustache Le Pelley-Fonteny (1745-1820), Archives départementales <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Manche, 2001, 143 p.<br />
Lespagnol (André), Messieurs <strong>de</strong> Saint-Malo, une élite négociante au temps <strong>de</strong> Louis XIV,<br />
L’ancre <strong>de</strong> Marine, Saint-Malo, 1991, 887 p.<br />
Martin (Jean-Pierre), Rue <strong>de</strong>s Terre-Neuvas, Normands et Bretons à Terre-Neuve au<br />
XIX e siècle, Le veilleur <strong>de</strong> proue, Rouen, 2001, 363 p.<br />
Rompkey (Ronald), Terre-Neuve, Anthologie <strong>de</strong>s voyageurs français, Presses universitaires<br />
<strong>de</strong> Rennes, Rennes, 2004, 303 p.<br />
Décembre 2005 7<br />
La Revue Maritime N° 474