La Lettre Philharmonique de février 2012 - Orchestre ...
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CYCLES PhiLhARmONiquES i & ii<br />
HEINz HOLLIGER ET THOMAS zEHETMAIR<br />
Un ren<strong>de</strong>z-vous musical éminemment<br />
important a lieu les jeudi 9 et vendredi<br />
10 <strong>février</strong> à 20h00 à la Philharmonie:<br />
l'<strong>Orchestre</strong> <strong>Philharmonique</strong> accueille le<br />
compositeur et chef d'orchestre Heinz<br />
Holliger ainsi que le violoniste Thomas<br />
Zehetmair, <strong>de</strong>ux musiciens <strong>de</strong> très<br />
gran<strong>de</strong> renommée.<br />
Heinz Holliger est non seulement un <strong>de</strong>s<br />
meilleurs hautboïstes <strong>de</strong> notre temps,<br />
il est également un chef d'orchestre<br />
reconnu et un compositeur, dont les<br />
œuvres connaissent un grand succès<br />
auprès du public. Le musicien suisse fait<br />
ainsi partie <strong>de</strong> ces rares personnalités<br />
dont le génie s’est illustré aussi bien dans<br />
l’interprétation que dans la composition,<br />
à l’image <strong>de</strong> ses confrères Pierre Boulez<br />
et Peter Eötvös.<br />
Un concert <strong>de</strong> Holliger représente donc<br />
toujours un événement, surtout lorsqu'il<br />
dirige un concert où la programmation<br />
est exclusivement dédiée à ses propres<br />
œuvres et à celles d'un <strong>de</strong> ses pères<br />
spirituels, Robert Schumann.<br />
Le concert commence par 'Ar<strong>de</strong>ur<br />
noire d’après Clau<strong>de</strong> Debussy'. Créée en<br />
juillet 2008 dans le cadre du Festival <strong>de</strong><br />
Zurich, 'Ar<strong>de</strong>ur noire' a été joué <strong>de</strong>puis<br />
par <strong>de</strong> nombreux orchestres. L'œuvre est<br />
basée sur la <strong>de</strong>rnière oeuvre terminée<br />
pour piano <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Debussy, 'Les<br />
soirs illuminés par l’ar<strong>de</strong>ur du charbon',<br />
une courte pièce composée pour<br />
remercier son marchand <strong>de</strong> charbon,<br />
un certain Monsieur Tronquin, qui<br />
avait approvisionné la maison avec le<br />
précieux combustible durant les hivers<br />
<strong>de</strong> la Première Guerre mondiale. <strong>La</strong> pièce<br />
a vu le jour en <strong>février</strong> ou mars 1917 et<br />
ne fut retrouvée qu'en novembre 2001.<br />
Heinz Holliger l'a transformée en œuvre<br />
orchestrale d'un grand raffinement.<br />
Ensuite, on pourra entendre le Concerto<br />
pour violon et orchestre <strong>de</strong> Holliger,<br />
sous-titré: 'Hommage à Louis Soutter'.<br />
Comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'<strong>Orchestre</strong> <strong>de</strong> la Suisse<br />
Roman<strong>de</strong> et <strong>de</strong> son chef Armin Jordan<br />
à l'occasion du 75e anniversaire <strong>de</strong><br />
l'orchestre suisse, ce concerto est une<br />
sorte <strong>de</strong> portrait musical du peintre<br />
suisse Louis Soutter (1871-1942). Louis<br />
Soutter avait commencé sa carrière<br />
artistique comme violoniste, après avoir<br />
fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s avec Eugène Ysaÿe. Il<br />
<strong>de</strong>vint membre <strong>de</strong> l'<strong>Orchestre</strong> <strong>de</strong> la<br />
Suisse Roman<strong>de</strong>, mais en fut exclu pour<br />
comportement rebelle. Il se consacra<br />
ensuite à la peinture et utilisa ses toiles<br />
essentiellement pour manifester ses<br />
pensées pacifistes. Soutter avait prédit les<br />
horreurs <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale,<br />
et ses visions <strong>de</strong> désastre résultaient dans<br />
son internement dans un hospice dès<br />
l'année 1923.<br />
Holliger pense que les tableaux <strong>de</strong><br />
Soutter sont la continuation naturelle<br />
<strong>de</strong> son activité musicale et contiennent<br />
<strong>de</strong>s impulsions inspirantes pour un<br />
compositeur: "Ses coups <strong>de</strong> pinceaux<br />
extrêmement nerveux peuvent être<br />
traduits en sons". Le compositeur a<br />
expliqué que la rencontre avec Soutter<br />
lui inspira une musique "excessivement<br />
énergique et rythmiquement complexe,<br />
une musique motorique, physique, une<br />
musique <strong>de</strong> danse."<br />
Le soliste <strong>de</strong> ce Concerto est le violoniste<br />
autrichien Thomas Zehetmair, qui a créé<br />
l'œuvre et la joue régulièrement sous la<br />
direction du compositeur. Zehetmair est<br />
un <strong>de</strong>s artistes les plus remarquables <strong>de</strong><br />
notre époque, respecté dans le mon<strong>de</strong><br />
entier comme violoniste, chef d’orchestre<br />
et chambriste. Comme soliste, il joue<br />
régulièrement avec les orchestres les<br />
plus importants <strong>de</strong>s cinq continents.<br />
Il s’investit particulièrement dans la<br />
musique contemporaine.<br />
A Luxembourg, il interprète également<br />
la Phantasie pour violon et orchestre op.<br />
131 <strong>de</strong> Robert Schumann, composée à<br />
la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du célèbre violoniste Joseph<br />
Joachim. Elle fait partie <strong>de</strong>s toutes<br />
<strong>de</strong>rnières œuvres que Schumann put<br />
mener à bien avant <strong>de</strong> sombrer dans la<br />
folie. Il s'agit d'une oeuvre profondément<br />
lyrique et virtuose a la fois.<br />
Le programme se termine par la<br />
Première Symphonie, la Symphonie<br />
du Printemps <strong>de</strong> Schumann. Cette<br />
composition a été inspirée à Schumann<br />
par un poème du poète romantique<br />
Adolf Böttger, finissant sur ces mots: "Im<br />
Tale blüht <strong>de</strong>r Frühling auf!“ (Dans la<br />
vallée, le Printemps s'épanouit).<br />
Une 'Introduction au concert' avec<br />
Rémy Franck est prévue à 19h30 à la<br />
Salle <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> chambre, en langue<br />
luxembourgeoise..<br />
RÉSERVATION<br />
Billetterie <strong>de</strong> la Philharmonie<br />
Tél. (352) 26 32 26 32<br />
Luxembourg Ticket<br />
Tél. (352) 47 08 95-1<br />
CONCERTS À LuxEmbOuRg ET À EChTERNACh<br />
INVITATION À LA DANSE<br />
Heinz Holliger Photo: Priska Ketterer Thomas Zehetmair Photo: Marc Savage Emmanuel Krivine Photo: Julien Becker<br />
Lors du concert <strong>de</strong> bienfaisance<br />
au bénéfice <strong>de</strong> la Croix-Rouge<br />
Luxembourgeoise, le vendredi 2 mars<br />
à 20h00 à la Philharmonie, et <strong>de</strong> celui<br />
donné au Trifolion le len<strong>de</strong>main,<br />
samedi 3 mars à 20h00, notre directeur<br />
musical Emmanuel Krivine invite à un<br />
programme <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> danse, avec<br />
un hommage particulier à la famille<br />
Strauss.<br />
Aucune autre dynastie musicale ne<br />
connut une popularité aussi durable<br />
que celle <strong>de</strong> la famille Strauss. Le clan<br />
fut fondé par Johann Strauss père<br />
(1804-1849) qui, après avoir rompu en<br />
1825 avec Joseph <strong>La</strong>nner, le 'père' <strong>de</strong> la<br />
musique <strong>de</strong> danse viennoise, mit sur pied<br />
son propre orchestre afin <strong>de</strong> se produire<br />
dans les jardins <strong>de</strong>s auberges et les salles<br />
<strong>de</strong> bal <strong>de</strong> la capitale austro-hongroise.<br />
<strong>La</strong> première composition <strong>de</strong> Strauss fut<br />
publiée l'année suivante et fut suivie d'un<br />
déluge <strong>de</strong> quelques 250 œuvres. Après sa<br />
mort, sa réputation fut vite éclipsée par<br />
celle <strong>de</strong> son fils aîné, Johann (1825-1899),<br />
qui s'était lancé dans la musique malgré<br />
une forte opposition paternelle.<br />
Sur les conseils <strong>de</strong> sa mère, le jeune<br />
Johann avait pris <strong>de</strong>s leçons en cachette<br />
avec le premier violon <strong>de</strong> l'orchestre<br />
<strong>de</strong> Strauss, et lorsque ses parents se<br />
séparèrent en 1842, il put se consacrer<br />
entièrement à ses étu<strong>de</strong>s musicales.<br />
En septembre 1844, il fonda son<br />
propre orchestre <strong>de</strong> quinze membres.<br />
Comme son père et Josef <strong>La</strong>nner<br />
avant lui, il fit preuve d'un sens inné<br />
<strong>de</strong>s mélodies majestueuses et <strong>de</strong>s<br />
harmonies ingénieuses qui, alliées à<br />
une orchestration adroite et efficace,<br />
donnaient à son œuvre un charme<br />
instantané. Johann Strauss II entraîna<br />
la valse viennoise vers l'apogée <strong>de</strong> la<br />
perfection.<br />
Emmanuel Krivine dirige le 'Kaiser-<br />
Walzer' op. 437, l'Ouverture <strong>de</strong> 'Die<br />
Fle<strong>de</strong>rmaus' (<strong>La</strong> Chauve-souris), la Polka<br />
'Unter Donner und Blitz' op. 324' ainsi<br />
que la 'Tritsch-Tratsch-Polka' op. 214.<br />
Johann Strauss II n'était pas le seul fils<br />
du père Johann à connaître le succès<br />
musical: Il y avait encore Eduard et Josef<br />
Strauss (1827-1870). Ce <strong>de</strong>rnier travailla<br />
d'abord comme ingénieur et concepteur,<br />
avant <strong>de</strong> rejoindre l'orchestre familial<br />
vers 1850. Il a composé beaucoup <strong>de</strong><br />
valses célèbres du répertoire classique,<br />
dont 'Sphären-Klänge' et le 'Delirien-<br />
Walzer' op. 212 qui termine le concert<br />
<strong>de</strong> l'OPL.<br />
Emmanuel Krivine a mis une autre<br />
somptueuse valse au programme, la Valse<br />
<strong>de</strong>s fleurs du 'Casse-Noisette' <strong>de</strong> Piotr<br />
I. Tchaïkovski. Et puis, il accor<strong>de</strong> une<br />
importante place au duo Brahms-Dvořák<br />
qui sont tous les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>venus populaires<br />
grâce à leurs Danses, les Danses<br />
hongroises pour le premier, et les Danses<br />
slaves pour le second.<br />
Krivine dirige les 'Danses hongroises'<br />
Nos 1, 5 et 17 <strong>de</strong> Brahms. L'intérêt <strong>de</strong><br />
ce musicien pour la musique tzigane<br />
fut très précoce: dès l'âge <strong>de</strong> dix-neuf<br />
ans, il accompagna Edouard Reményi à<br />
travers l'Allemagne, étant ainsi initié à la<br />
musique du pays <strong>de</strong> ce grand violoniste<br />
hongrois. Mais Brahms tenait à préciser<br />
qu'il n'était qu'un 'arrangeur <strong>de</strong> danses<br />
hongroises' et, pour cette raison, refusa<br />
qu'un numéro d'opus leur soit donné.<br />
<strong>La</strong> vitalité et l'exubérance <strong>de</strong> ces oeuvres<br />
leur assuraient un succès immédiat.<br />
Il convient toutefois <strong>de</strong> souligner que<br />
Brahms fut critiqué plus tard par <strong>de</strong>s<br />
compositeurs hongrois comme Bartók<br />
ou Kodaly, pour avoir injustement réduit<br />
la musique populaire hongroise à la<br />
musique tzigane.<br />
Les trois 'Danses Salves' d'Antonín<br />
Dvořák (op. 72 N° 2 & N° 8, op. 46 N°<br />
1) sont <strong>de</strong>s oeuvres particulièrement<br />
élaborées qui n'ont rien à voir avec les<br />
valses, galops et polkas <strong>de</strong> la dynastie<br />
<strong>de</strong>s Strauss. Et à l'encontre <strong>de</strong>s 'Danses<br />
hongroises' <strong>de</strong> Brahms, les compositions<br />
<strong>de</strong> Dvořák sont tout sauf un simple<br />
arrangement. Il a recréé un folklore<br />
imaginaire, un univers unique et<br />
personnel qui transcen<strong>de</strong> le simple cadre<br />
<strong>de</strong> la danse.<br />
RÉSERVATION<br />
Billetterie <strong>de</strong> la Philharmonie<br />
Tél. (352) 26 32 26 32<br />
Luxembourg Ticket<br />
Tél. (352) 47 08 95-1<br />
Trifolion<br />
Tél. (352) 26 72 39 500