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Pyodermite AMVQ CAVD 2007

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PYODERMITES<br />

<strong>AMVQ</strong>/<strong>CAVD</strong>, 18 novembre <strong>2007</strong><br />

Manon Paradis, DMV, MScV, Dipl. ACVD, Département de sciences cliniques,<br />

Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal, St-Hyacinthe, Québec, Canada.<br />

1- INTRODUCTION<br />

Chez le chien, les infections bactériennes de la peau sont fréquentes et pléomorphes, tandis qu'elles<br />

sont rarissimes chez le chat (exception faite des abcès) et les autres espèces animales. L'incidence<br />

accrue des pyodermites chez le chien pourrait s’expliquer en partie par une défense épidermique<br />

moins développée chez cette espèce : un pH cutané relativement élevé, une couche cornée<br />

relativement mince et une quantité moindre de lipides intercellulaires et l’absence d’un bouchon<br />

lipidique folliculaire. Le principal agent causal de pyodermite canine est un staphylocoque coagulase<br />

positif Staphylococcus intermedius, un membre de la flore cutanée normale chez la plupart des<br />

chiens et qui colonise les voies respiratoires supérieures, la cavité orale, la région périanale et<br />

l'oreille externe.<br />

TABLEAU I: CLASSIFICATION DES INFECTIONS BACTÉRIENNES CUTANÉES<br />

1-PYODERMITES DE SURFACE<br />

1- Dermatite pyotraumatique (hot spot)<br />

2- Intertrigo (pyodermite des replis cutanés)<br />

3- Surcroissance bactérienne<br />

2-PYODERMITES SUPERFICIELLES<br />

A- Impétigo<br />

B- Folliculite bactérienne superficielle/ "pyodermite s'étalant en surface"<br />

C- <strong>Pyodermite</strong> des jonctions mucocutanées<br />

3-PYODERMITES PROFONDES<br />

A- <strong>Pyodermite</strong>s profondes localisées<br />

1-Acné canine (folliculite et furonculose du museau)<br />

2-Pododermite bactérienne (pyodermite interdigitée, granulomes interdigités)<br />

3-Folliculite et furonculose des callosités et des points de pression<br />

4-Acrodermite de léchage infectée<br />

5-Abcès et cellulite<br />

B- <strong>Pyodermite</strong>s profondes généralisées<br />

1- Secondaire à la démodécie généralisée ou autres immunodéficiences<br />

2- <strong>Pyodermite</strong> profonde du Berger allemand<br />

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2-PYODERMITES DE SURFACE<br />

A) DERMATITE PYOTRAUMATIQUE (HOT SPOT)<br />

Étiologie<br />

• Infection bactérienne de surface auto-infligée d’évolution rapide très fréquente chez le<br />

chien (et quasi inexistante chez le chat).<br />

• L’auto-traumatisme (grattage, léchage, mordillage, frottage…) est déclenché par une<br />

douleur ou du prurit important tel que :<br />

o Ectoparasites (puces, poux, tiques, acariens)<br />

o Hypersensibilité (dermite atopique, alimentaire, DAPP)<br />

o Impaction/infection des sacs anaux<br />

o Processus inflammatoire (otite externe, folliculite bactérienne)<br />

o Traumatisme (blessures mineures, corps étranger dans le pelage)<br />

o Dermatite de contact (substances irritantes)<br />

o Douleur musculosquelettique<br />

Signes cliniques :<br />

• Lésion généralement unique, alopécique, érythémateuse, exsudative +/- érosive,<br />

prurigineuse et douloureuse d’apparition aiguë<br />

• Plus fréquente chez le chien à poil long et/ou avec un sous poil dense<br />

• Plus fréquente l'été (Tº chaude et humide)<br />

Diagnostic différentiel<br />

• Folliculite bactérienne<br />

• Démodécie<br />

• Dermatophytie<br />

Diagnostic<br />

• Anamnèse, examen dermatologique et cytologie<br />

Pronostic<br />

• Certains chiens ont des rechutes. Tenter d’identifier la cause sous jacente.<br />

Traitement<br />

• Raser et nettoyer avec une solution antiseptique (proviodine, chlorhexidine).<br />

• Appliquer un agent asséchant ou astringent (solution d’acétate d’aluminium 2-5% ou<br />

autres) sur les lésions q 8 à 12h pendant 2 à 7 jours.<br />

• Glucocorticoïde et antibiotique topique si prurit modéré pendant 5 à 10 jours<br />

• Prednisone PO (~ 0,5-1,0 mg/kg q24h pour 5 à 10 jours) si prurit important<br />

• Collier élisabéthain au besoin<br />

• Antibiothérapie systémique si évidence d’infection plus profonde i.e. lésion épaissie,<br />

croûteuse, entourée de papules ou pustules. La nécessité d’une antibiothérapie systémique<br />

augmente avec la chronicité.<br />

2


B) INTERTRIGO (infection des replis cutanés)<br />

Dermatite du repli labial : Épagneuls, Saint-Bernard. Halitose<br />

Dermatite des replis nasaux : Pékinois, Carlin, Bulldog. Peut induire une kératite et des<br />

ulcères cornéens<br />

Dermatite du repli vulvaire : femelle obèse avec vulve infantile<br />

Dermatite du repli caudal : queue en tire-bouchon (Boston terrier, Bulldog anglais)<br />

Dermatite des replis cutanés du corps : Sharpei, chiots surtout<br />

Signes cliniques<br />

• Les replis sont érythémateux, humides, +/- macérés, prurigineux, malodorant et souvent<br />

accompagné d’un exsudat blanchâtre ou grisâtre.<br />

Traitement<br />

• Raser et nettoyer la région (chlorhexidine, peroxyde de benzoyle, Domeboro ® , antibio.cortico.<br />

topique, etc. (palliatif)<br />

• Diète amaigrissante pour femelle obèse avec intertrigo des replis vulvaires<br />

• Excision chirurgicale (curatif) : cheiloplastie ; ablation des replis nasaux (attention aux<br />

chiens d'exposition); vulvoplastie; caudectomie<br />

C) SURCROISSANCE BACTÉRIENNE (bacterial overgrowth syndrome - « BOGS »)<br />

Soupe de bactéries en surface de la peau (sans neutrophile) qui peut être irritante.<br />

Rencontrée plus souvent chez les chiens atopiques.<br />

Signes cliniques<br />

• Prurit, desquamation et mauvaise odeur.<br />

Traitement<br />

• Antibiotique topiques, shampooing antiseptiques et/ou antibiotique systémique.<br />

3-PYODERMITES SUPERFICIELLES<br />

Les pyodermites superficielles font partie des dermatoses canines les plus fréquentes et<br />

pléomorphes. Elles incluent l’impétigo, la folliculite bactérienne superficielle, la pyodermite<br />

superficielle s’étalant en surface et la pyodermite des jonctions muco-cutanées.<br />

A) IMPETIGO<br />

L’impétigo est une infection cutanée bactérienne pustuleuse non folliculaire impliquant les couches<br />

superficielles de l’épiderme. Il affecte principalement la peau glabre ou la peau avec faible<br />

densité pilaire des régions axillaires et inguinales des jeunes chiens.*<br />

3


Étiologie<br />

• Comme pour la majorité des infections cutanées bactériennes du chien, Staphyloccocus<br />

intermedius est le pathogène habituel de l’impétigo.<br />

• Les causes sous-jacentes ne sont généralement pas évidentes, quoiqu’une susceptibilité<br />

accrue puisse être en cause lors de parasitisme, d’infection virale, de malnutrition ou<br />

d’une hygiène environnante inadéquate.<br />

Signes cliniques :<br />

• Les lésions (papules croûtées, d’érosions et de collerettes épidermiques, pustules non<br />

folliculaires) siègent à la région inguinale et axillaire et sur l’abdomen de jeunes chiens<br />

impubères (~ 2 à 3 mois).<br />

• L’impétigo est habituellement non prurigineux et représente souvent une trouvaille lors<br />

d’examen de santé du chiot.<br />

Diagnostic différentiel<br />

• Folliculite superficielle bactérienne<br />

Diagnostic<br />

• Anamnèse, examen dermatologique et cytologie du contenu d’une pustule, le cas échéant.<br />

Pronostic<br />

• L’impétigo chez les jeunes chiens suit généralement un cours bénin et souvent<br />

asymptomatique. D’ailleurs, plusieurs cas régressent spontanément.<br />

Traitement<br />

• Un traitement topique est généralement suffisant : shampooings ou solutions<br />

antiseptiques (chlorhexidine, peroxyde de benzoyle) ou antibiotique topique (mupirocin,<br />

acide fucidique).<br />

• Une antibiothérapie systémique pendant 10 à 14 jours (éviter les fluoroquinolones chez les<br />

chiens en croissance) peut être requis pour les cas plus graves.<br />

• Tenter d’identifier et d’éliminer la cause primaire et assurer de bons soins hygiéniques.<br />

* Des lésions d’impétigo peuvent être observées à l’occasion chez les chatons (surtout autour du<br />

cou). Elles sont causées par Pasteurella multocida ou Strep. B-hémolitique provenant de la gueule<br />

de la mère. Le traitement consiste en : solution antiseptique topique + antibiotique systémique<br />

(amoxicilline).<br />

B) FOLLICULITE BACTÉRIENNE SUPERFICIELLE (FBS) ET PYODERMITE S'ÉTALANT EN<br />

SURFACE (PSS)<br />

Étiologie<br />

• Il s’agit d’une infection bactérienne des follicules pileux (FBS) et/ou des couches<br />

superficielles de l'épiderme (PSS) causée par S. intermedius ou rarement S. aureus.<br />

• La FBS est la forme de pyodermite canine la plus fréquente mondialement<br />

• Il y a souvent des facteurs prédisposants causant un changement du microclimat cutané<br />

4


créant des conditions favorables pour la prolifération des staphylocoques. Toutefois, une<br />

cause prédisposante n’est identifiée que dans moins de la moitié des cas! Quoiqu’il en soit,<br />

il est justifié de la rechercher, surtout lors de récidive :<br />

o hypersensibilités : allergie alimentaire, dermite atopique (lors d’hypersensibilité,<br />

un prurit résiduel devrait persister une fois l’infection guérie…)<br />

o désordres de cornification (séborrhée primaire, syndrome comédoneux du<br />

Schnauzer)<br />

o dysplasies folliculaires (alopécies des robes diluées)<br />

o ectoparasites (puces, Démodex, Sarcoptes, Cheyletiella...)<br />

o hypothyroïdie (cause sous-jacente occasionnelle de FBS/PSS mais ces chiens ont<br />

d'autres signes cliniques d'hypothyroïdie et sont âgés de plus de deux ans)<br />

o hyperadrénocorticisme<br />

o mauvaise hygiène, malnutrition, endoparasites…<br />

Signes cliniques<br />

• La FBS se caractérise par la présence de papules croûtées, de collerettes épidermiques,<br />

de pustules (quelquefois centrées autour de l'ouverture des follicules pileux (pouvant<br />

aider à différencier la FBS de l’impétigo), de squames, de croûtes, de lésions circulaires<br />

alopéciques avec guérison et hyperpigmentation centrales et de l’érythème en périphérie<br />

("lésions cibles"), qui peuvent coalescer.<br />

• L’aspect mité du pelage (souvent en absence d’inflammation visible) est une autre<br />

manifestation clinique de la FBS chez les à poil court (Sharpei, Dalmatien).<br />

• Chez certains chiens à poil long, les signes cliniques de la FBS peuvent être insidieux<br />

débutant par un pelage terne et séborrhéique suivi d’une perte de poils très graduelle.<br />

• La PSS (qui peut être observée seule, mais est plus souvent en conjonction avec la FBS) se<br />

caractérise par la présence de lésions érythémateuses qui progressent de façon<br />

centrifuge et des grandes collerettes épidermiques qui s’étalent en périphérie.<br />

L’hyperpigmentation post-inflammatoire est fréquente.<br />

• La distribution des lésions de FBS /PSS est variable mais les régions inguinales, axillaires<br />

et/ou tout le tronc sont souvent atteints. À l’occasion, les lésions demeurent localisées.<br />

• La présence de prurit est commune lors de FSB/PSS mais son intensité est très variable,<br />

allant de absent à intense.<br />

Diagnostic différentiel<br />

• Maladies bactériennes: impétigo<br />

• Maladies fongiques: dermatophytie ; dermatite à Malassezia<br />

• Maladies parasitaires: démodécie ; gale sarcoptique ; DAPP<br />

• Maladie auto-immune: pemphigus foliacé<br />

Diagnostic<br />

• Anamnèse (si présence de prurit, est-ce que les lésions sont apparues avant ou après le<br />

prurit ? Le prurit est-il dirigé exclusivement aux lésions?)<br />

• Examen dermatologique complet (raser si nécessaire, mais avec permission!)<br />

• Cytologie à partir du contenu d’une pustule intacte (coques phagocytés ?)<br />

• Cytologie à partir de squames jaunâtres et graisseuses (Malassezia ?)<br />

• Raclage cutané (pour exclure les ectoparasites)<br />

5


• Culture fongique (pour exclure la teigne)<br />

• Culture bactérienne et antibiogramme (rarement requis)<br />

• Biopsie cutanée (faible rendement lors de pyodermite, surtout si les prélèvements<br />

proviennent de lésions chroniques et lichénifiées)<br />

• Essai thérapeutique avec un antibiotique PO<br />

Traitement<br />

• Une antibiothérapie orale d'un minimum de trois semaines est toujours requise. Consultez<br />

le tableau III pour la sélection de l'antibiotique.<br />

• Une amélioration significative peut être notée dès la fin de la première semaine de<br />

traitement.<br />

• Prolonger l'antibiothérapie 7 à 14 jours après la guérison des lésions actives.<br />

• Lorsque la pyodermite est résolue, le degré de prurit résiduel doit toujours être évalué.<br />

• L’utilisation d’un shampooing antibactérien peut accélérer la guérison lorsque utilisé<br />

conjointement avec l’antibiothérapie systémique (on peut estimer que la durée requise<br />

d’antibiothérapie sera abrégée de ~ 20-25 % si on administre 2 shampooings<br />

antibactériens par semaine durant cette période).<br />

Les glucocorticoïdes (GC) ne devraient pas être utilisés lors de FBS prurigineuse, même s'ils sont<br />

administrés conjointement à un antibiotique. La résolution du prurit, s’il est entièrement d’origine<br />

bactérienne, sera presque aussi rapide sans l’administration de GC. Dans l’éventualité d’une<br />

allergie sous-jacente, l’administration de GC soulagera temporairement l’animal, mais nuira à la<br />

démarche diagnostique.<br />

Pronostic<br />

• La majorité des cas de FBS/PSS vont guérir complètement suite à une antibiothérapie<br />

appropriée en autant que les principes de base soient respectés (sélection appropriée d’un<br />

antibiotique, administré à une posologie et pour une durée adéquates).<br />

• Pour plusieurs chiens, il n’y aura pas de récidive, suggérant que la cause primaire (ou<br />

l’insulte) sous-jacente était passagère. Ainsi, il n’est pas indispensable de faire une<br />

investigation exhaustive dans tous les cas de primo-infection. Toutefois, on doit toujours<br />

tenter d’identifier et de traiter la cause sous-jacente lors de FBS/PSS récidivantes (voir<br />

fin du chapitre).<br />

• À l'occasion, des chiens immatures peuvent développer une FBS (prurigineuse ou non) qui<br />

peut récidiver à quelques reprises (sans qu'aucune cause sous-jacente ne soit apparente)<br />

pour cesser après que le chien ait atteint sa maturité. Ici l'hypothyroïdie sous-jacente<br />

est peut probable puisque la FBS débute en bas âge. Chaque épisode de FBS doit être<br />

traité avec une antibiothérapie systémique adéquate et on peut patienter quelques temps<br />

avant d’entreprendre une investigation plus poussée.<br />

Deux raisons principales sont responsables d'une réponse inadéquate au traitement ou au<br />

développement de pyodermites chroniques ou récidivantes: 1) la présence de l'infection<br />

bactérienne et sa gravité ne sont pas reconnues et traitées de façon appropriée lors de la<br />

première consultation; 2) les facteurs prédisposants et les maladies primaires sous-jacentes ne<br />

sont pas identifiés et traités.<br />

6


C) PYODERMITE DES JONCTIONS MUCOCUTANÉES<br />

Il s’agit d’une affection peu fréquente, rencontrée principalement chez le berger allemand.<br />

Signes cliniques<br />

• Elle se caractérise initialement par la présence d’érythème, de croûtes adhérentes<br />

siégeant aux jonctions muco-cutanées évoluant en fissures, érosions, dépigmentation.<br />

• Le site anatomique le plus fréquemment affecté est la commissure des lèvres (peut<br />

coexister avec intertrigo du repli labial ou) mais des lésions semblables peuvent siéger à<br />

la vulve, au prépuce, à l’anus, en région périoculaire, aux narines et à la truffe.<br />

• Le prurit est généralement léger à modéré mais la douleur peut être importante, rendant<br />

l’examen et la palpation difficiles.<br />

Diagnostic différentiel<br />

• Maladies auto-immunes, intertrigo, dermatose améliorée par le zinc, réaction<br />

médicamenteuse.<br />

Diagnostic<br />

• L’apparence clinique est évocatrice et la réponse aux antibiotiques permet de confirmer<br />

le diagnostic.<br />

Traitement<br />

• Antibiothérapie systémique pour plusieurs semaines.<br />

• Raser délicatement et nettoyer les lésions, si jugé nécessaire.<br />

• Un shampooing antibactérien peut être utilisé sur les lésions initialement.<br />

• Un antibiotique topique (mupirocin, acide fucidique) peut être utilisé seul ou<br />

conjointement au traitement systémique ou au shampooing.<br />

Pronostic<br />

• Habituellement, quelques semaines d’antibiothérapie systémique et/ou topique<br />

permettront la guérison des lésions.<br />

• Toutefois, les récidives sont fréquentes nécessitant une reprise du traitement à l’aide<br />

d’une antibiothérapie systémique et/ou une crème antibiotique topique au besoin<br />

4- PYODERMITES PROFONDES<br />

Les pyodermites profondes sont plus rares, mais aussi plus graves que les pyodermites superficielles.<br />

L'inflammation de la partie profonde du follicule pileux résulte souvent en une rupture du follicule<br />

nommée furonculose. Le processus infectieux envahit le derme et parfois l’hypoderme. Les<br />

pyodermites profondes peuvent être la progression d’une FBS mais plus souvent surviennent de novo.<br />

L'infection profonde (folliculite profonde, furonculose et +/- cellulite) coexiste habituellement avec<br />

une réaction granulomateuse dirigée contre des corps étrangers endogènes (poils, kératine) qui se<br />

retrouvent libre dans le derme. Suite à la guérison, des cicatrices ou des papules/nodules fibreux<br />

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peuvent persister. De plus, il s’agit d’un problème potentiellement grave car des infections<br />

systémiques peuvent en résulter.<br />

S. intermedius est le pathogène principal lors de pyodermites profondes mais à l'occasion des<br />

bâtonnets Gram négatif (Pseudomonas sp., Proteus sp., E. coli) peuvent contribuer à l'infection. Par<br />

ailleurs, il est important de préciser que la folliculite et la furonculose ne sont pas exclusivement<br />

causées par une infection bactérienne. En effet, le parasite Démodex et les dermatophytes peuvent<br />

également être en cause.<br />

Tout comme pour les infections superficielles, il y a souvent une cause sous-jacente à l'infection<br />

profonde.<br />

• Lorsque l’infection est localisée, un facteur externe (corps étranger, plaie pénétrante,<br />

morsure) peut être en cause.<br />

• Lorsque l’infection est généralisée, une cause systémique est souvent présente (démodécie<br />

généralisée, immuno-incompétence).<br />

Signes cliniques<br />

• Les signes cliniques de la pyodermite profonde sont très variables et dépendent de la<br />

gravité, de la chronicité, de la distribution, du type de pelage, de la cause sous-jacente et de<br />

la bactérie impliquée.<br />

• Les lésions de pyodermite profonde peuvent être localisées (acné canine infectée,<br />

pyodermite interdigitale) ou généralisée (pyodémodécie, "pyodermite profonde du berger<br />

allemand")<br />

• On peut observer : papules et pustules groupées, furoncles, bulles hémorragiques, érosions,<br />

croûtes, ulcères, fistulisation avec écoulement purulent et/ou hémorragique, inflammation,<br />

tuméfaction, nécrose tissulaire, alopécie, hyperpigmentation et cicatrices.<br />

• Les lésions peuvent être douloureuses et/ou prurigineuses.<br />

• Une lymphadénopathie est souvent présente.<br />

• Une bactériémie et une septicémie sont, heureusement, une des complications peu<br />

fréquentes de la pyodermite profonde.<br />

Diagnostic différentiel<br />

• Peut inclure : mycoses intermédiaires et profondes, dermatophytie sévère, granulomes et<br />

pyogranulomes stériles, histiocytose, panniculite nodulaire stérile, cellulite juvénile et<br />

vasculite.<br />

Diagnostic<br />

• En règle générale, il est basé sur l'anamnèse et l'examen physique (la tonte du pelage peut<br />

faciliter la visualisation des lésions), la cytologie de l'exsudat, les raclages cutanés, la<br />

culture fongique, la culture bactérienne, l’antibiogramme et les biopsies cutanées.<br />

• Cytologie de l’exsudat : contient typiquement des neutrophiles dégénérés, des éosinophiles<br />

et des cellules mononucléaires et en faible quantité, des bactéries phagocytées. Porter<br />

attention à la présence de fungi, grains tissulaires (mycétome, pseudomycétome), cellules<br />

néoplasiques, etc.<br />

• Raclages cutanés : pour confirmer ou infirmer une démodécie sous-jacente.<br />

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• Culture bactérienne : elle n’est pas toujours réalisée lors d’un premier épisode, à moins que la<br />

cytologie ne révèle la présence d’une infection mixte.<br />

• Culture fongique : si une mycose intermédiaire ou systémique est suspectée.<br />

• Biopsies cutanées : pour documenter la présence de bactéries, parasites, fungi, néoplasie ou<br />

corps étrangers. Requiert des colorations spéciales. Au début, on observe une folliculite et<br />

furonculose suppurées avec présence de bactéries. Dans des lésions plus chroniques, on<br />

observe généralement une inflammation pyogranulomateuse ou granulomateuse. Une<br />

furonculose est généralement associée à une éosinophilie tissulaire (indépendamment de la<br />

cause) qui serait due à la présence de corps étrangers endogènes (poils, kératine, sébum)<br />

dans le derme suite à la rupture du follicule pileux.<br />

A) PYODERMITES PROFONDES LOCALISÉES<br />

Les pyodermites profondes peuvent affecter une zone corporelle spécifique comme la folliculite<br />

et la furonculose du museau (acné canine infectée), la folliculite et la furonculose des pieds<br />

(pododermatite bactérienne), la pyodermite des points de pression et/ou des callosités, la<br />

furonculose associée à l’acrodermite de léchage et les abcès.<br />

1- Acné canine infectée (pyodermite du museau, folliculite et furonculose du museau)<br />

Il s’agit d’une furonculose localisée au menton et aux lèvres rencontrée plus souvent chez des<br />

chiens impubères (3 à 12 mois), à poil court (Boxer, Danois, Doberman). Elle résulte<br />

possiblement d’une perforation traumatique des follicules pileux plutôt qu'un désordre de<br />

kératinisation comme chez l'homme et le chat. Par ailleurs, on devrait toujours faire des<br />

raclages cutanés pour exclure la possibilité de démodécie.<br />

traitement (il dépend de la gravité et de la chronicité des lésions)<br />

• shampooing ou gel de peroxyde de benzoyle (ex. : Pyoben ® )<br />

• antibiotique +/- glucocorticoïde topique<br />

• antibiotique systémique, si nécessaire<br />

2- Pododermite bactérienne (pyodermite interdigitée, granulomes interdigités,<br />

folliculite/furonculose podale)<br />

Pododermite signifie "dermatite des pieds" et ses étiologies sont nombreuses. Toutefois une<br />

composante bactérienne est fréquente et selon l'aspect clinique des lésions, une ou plusieurs<br />

des étiologies suivantes peuvent être impliquées. Toutefois, plusieurs cas seront étiquetés<br />

«pododermites bactériennes récidivantes idiopatiques», malgré cette longue liste de<br />

possibilités.<br />

étiologie (souvent multifactorielle)<br />

• corps étranger (surtout si un seul pied affecté) : épillet, écharde<br />

• trauma : irritants chimiques, fertilisants, herbicide, etc.<br />

• bactérienne<br />

• fongique : dermatophytes, Malassezia; sporotrichose, blastomycose, cryptococcose<br />

• parasitaire : Démodex, Pelodera strongiloïdes, vers à crochet, tiques, trombidons<br />

• dermatite de contact (irritant, allergique)<br />

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• allergies : allergie alimentaire, dermite atopique, dermite de contact<br />

• granulomes/pyogranulomes stériles<br />

• auto-immune : pemphigus foliacé, pemphigoïde, lupus érythémateux systémique, etc.<br />

• dermatose répondant au zinc<br />

• nécrose épidermique métabolique<br />

• dysendocrinie : hypothyroïdie, hyperadrénocorticisme<br />

• réaction médicamenteuse<br />

• néoplasie<br />

• idiopathique<br />

diagnostic : anamnèse, examen physique et une ou plusieurs des procédures suivantes :<br />

• cytologie<br />

• raclages cutanés: utile pour confirmer une démodécie sous-jacente. Toutefois un<br />

raclage interdigital négatif n’exclut pas une pododémodécie (raclage difficile,<br />

fibrose, etc…). Il faut alors faire un trichogramme ou des biopsies<br />

• culture bactérienne et antibiogramme: ceci n’est pas toujours fait lors d’un premier<br />

épisode, à moins que la cytologie ne révèle la présence d’une infection mixte<br />

• culture fongique: pour confirmer/infirmer une dermatophytie ou autres infections<br />

fongiques<br />

• radiographies : changements osseux ? Corps étrangers radio-opaques ?<br />

• parasitologie (larves de vers à crochets, etc?)<br />

• biopsies cutanées<br />

traitement: varie selon la (les) cause(s). Peut nécessiter :<br />

• bain de pieds dans le sulfate de magnésium (sel d'epsom): 30 g/L d'eau tiède<br />

• antibiotique systémique pendant > 45 à 90 jours<br />

• drainage chirurgical et curetage +/- bandage avec chlorhexidine ou proviodine<br />

3- Folliculite et furonculose des callosités et des points de pression<br />

Les callosités et les points de pression peuvent s’infecter. En cas de doute (prurit, érythème,<br />

fistule, ulcération, etc.) une cytologie, une biopsie ou un essai thérapeutique avec un<br />

antibiotique systémique devraient être entrepris.<br />

4- Acrodermite de léchage infectée<br />

Il est souvent difficile, de savoir si une infection précède un léchage excessif focal ou si<br />

l’infection se superpose à une vraie acrodermite de léchage (acral lick granuloma).<br />

diagnostic:<br />

• cytologie, biopsie, culture bactérienne et antibiogramme (via biopsie stérile),<br />

radiographie, essai thérapeutique avec un antibiotique systémique, etc.<br />

traitement :<br />

• Il est souvent préférable d’entreprendre une antibiothérapie systémique afin de<br />

documenter la composante bactérienne.<br />

• Si le léchage cutané excessif persiste après plusieurs semaines d’antibiotiques, on<br />

pourra alors investiguer de façon appropriée l’acrodermite de léchage.<br />

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5- Abcès et cellulite<br />

Les abcès (accumulation focale de pus) et la cellulite (infection diffuse suppurative dermique<br />

et sous-cutanée avec œdème) sont fréquents chez le chat (surtout chez les mâles intacts<br />

suite à une bataille), mais sont rencontrés à l’occasion chez le chien.<br />

La bactérie la plus souvent isolée à partir d’une morsure canine ou féline est Pasteurella<br />

multocida. Les autres organismes impliqués incluent Staph. intermedius, Strep. B.hémolytique<br />

et divers anaérobes (Fusobacterium sp., Bactérorides spp. et Clostridium sp.).<br />

Si une guérison n’est pas obtenue suite à un traitement conventionnel, vérifier du moins chez<br />

le chat, pour la leucémie féline ou FIV (immuno-suppression) ou la présence d’agents<br />

infectieux inhabituels (Nocardia spp., Actinomyces sp., Yersinia pestis, mycobactérie, mycose,<br />

Rhodococcus equi).<br />

traitement :<br />

• drainage chirurgical<br />

• antiseptique (proviodine, chlorhexidine)<br />

• antibiotique systémique (céphalexine; amoxicilline +/- acide clavulinique chez le chat)<br />

• compresse chaude (cellulite), 10 min q8-12h<br />

B) PYODERMITES PROFONDES GÉNÉRALISÉES<br />

1-<strong>Pyodermite</strong> profonde généralisée secondaire à la démodécie généralisée ou autres<br />

immunodéficiences<br />

La pyodermite profonde (folliculite profonde et furonculose) généralisée est souvent<br />

associée à la démodécie généralisée ou encore à un désordre héréditaire chez le berger<br />

allemand. Plus rarement, elle peut être secondaire à une dermatophytie ou un trouble<br />

primaire de la kératinisation.<br />

2-<strong>Pyodermite</strong> profonde du berger allemand (folliculite/furonculose/cellulite du BA)<br />

Il s’agit d’une pyodermite profonde et généralisée qui apparaît à l'âge adulte chez le berger<br />

allemand. Elle est liée à un gène autosomique récessif. Cette immuno-incompétence<br />

héréditaire les rend susceptibles de développer des infections cutanées. Les pyodermites<br />

récidivent souvent et ce, durant toute la vie de l'animal.<br />

signes cliniques: ce syndrome affecte presque exclusivement le berger allemand (ou le<br />

berger allemand croisé) d’âge moyen. Une histoire familiale est souvent présente. La<br />

distribution classique des lésions implique la région lombaire, le dos, l’abdomen et les cuisses.<br />

À l’occasion, elle s’étend au thorax et au cou. Les lésions consistent en des papules groupées,<br />

des érosions et des croûtes évoluant en ulcères, fistules, furonculose, alopécie et<br />

hyperpigmentation. Ces lésions sont fréquemment accompagnées d’une lymphadénopathie<br />

périphérique. Le prurit est souvent présent (mais disparaît lorsque l’infection est résolue).<br />

11


diagnostic: le diagnostic de pyodermite profonde du berger allemand est un diagnostic<br />

d’exclusion. L’anamnèse, l’examen clinique (tondre le pelage si nécessaire) et les résultats de<br />

l’examen cytologique de l’exsudat (typique d’une pyodermite profonde) sont évocateurs de ce<br />

diagnostic. Toutefois, les autres causes de pyodermite profonde (démodécie, allergie, etc.)<br />

doivent être exclues avant de condamner le chien à ce diagnostic.<br />

pronostic: la pyodermite profonde peut récidiver à un intervalle variable. La plupart de ces<br />

chiens auront besoin d’une antibiothérapie intermittente pour le reste de leur vie. Il faut<br />

tenter d’identifier et de résoudre des facteurs déclenchants comme les allergies, les puces<br />

et l’hypothyroïdie, le cas échéant.<br />

5- PSEUDOPYODERMITES<br />

Il s’agit de dermatoses d'étiologies diverses qui, malgré leur ressemblance, ne sont pas des<br />

pyodermites et auxquelles il faut penser, particulièrement lors d’échec à une antibiothérapie<br />

conventionnelle.<br />

• Cellulite juvénile<br />

• Intertrigo (dermatite des replis cutanés)<br />

• Fistules périanales (berger allemand)<br />

• Fistules métatarsiennes et métacarpiennes (berger allemand)<br />

• Folliculite et furonculose éosinophilique de la face<br />

• Panniculite stérile<br />

• Pemphigus<br />

• Pyogranulomes stériles<br />

6- TRAITEMENT DES PYODERMITES CANINES: GÉNÉRALITÉS<br />

A) TRAITEMENT TOPIQUE<br />

Les traitements topiques peuvent nécessiter beaucoup de temps et d’efforts de la part des<br />

propriétaires. Lors de pyodermite profonde, ils peuvent toutefois, être très bénéfiques :<br />

• Le pelage devrait être tondu pour prévenir la formation de croûtes scellantes et afin de<br />

permettre le contact des agents topiques avec la peau affectée.<br />

• L’hydrothérapie (douche téléphone, bain tourbillon, trempages ou compresses d’eau tiède)<br />

aide à déloger les croûtes et diminuer le nombre de bactéries et à promouvoir la<br />

réépithélialisation.<br />

• Le sulfate de magnésium (sel d’Epsom, une solution hypertonique à raison de 30 ml/L d’eau<br />

tiède et tremper de 10 à 15 minutes q 8-12 h) est généralement bénéfique, lorsque utilisé<br />

pendant les premiers 3 à 7 jours. Lorsque la zone affectée ne peut être trempée (cou,<br />

tronc), une couche de nouveau-né, de par sa capacité impressionnante à absorber les<br />

liquides, peut être utilisée pour faire les compresses.<br />

• Comme alternative, une solution antiseptique à base de chlorhexidine ou de proviodine<br />

iodée peut être utilisée.<br />

12


Lors de pyodermites superficielles, la tonte du pelage n’est généralement pas nécessaire.<br />

• L’usage de shampooings antibactériens contenant du peroxyde de benzoyle, de la<br />

chlorhexidine, du lactate d’éthyle ou du triclosan peut s’avérer utile dans le contrôle des<br />

pyodermites.<br />

• Un propriétaire prêt à faire des shampooings antibactériens fréquemment chez son chien<br />

peut diminuer de façon significative la prise d’antibiotiques (en diminuant la durée du<br />

traitement à chaque épisode ou en espaçant les récidives).<br />

L’usage d’un antibiotique topique comme le mupirocin (Bactroban ® ) ou l’acide fucidique (Fucidin ® )<br />

peut s’avérer utile dans certains cas de pyodermite localisée.<br />

B) TRAITEMENT SYSTÉMIQUE<br />

La vaste majorité des cas de pyodermite canine requiert une antibiothérapie orale, les lésions<br />

étant trop étendues ou profondes pour guérir seulement à l’aide d’un traitement topique, même si<br />

celui-ci peut rendre le patient plus confortable et accélérer la réponse à l’antibiothérapie<br />

systémique. L’antibiotique doit être administré à une dose et un intervalle appropriés pendant un<br />

minimum de 3 semaines et pour un minimum de 7 à 10 jours après la résolution clinique de la<br />

pyodermite superficielle ou pour un minimum de 14 à 21 jours après la résolution clinique de la<br />

pyodermite profonde.<br />

Lors de pyodermite profonde, la résolution clinique est difficile à déterminer car la réaction<br />

pyogranulomateuse ou granulomateuse stérile (causée par les corps étrangers endogènes comme<br />

les poils, la kératine) peut persister. Dans certains cas, le tissu ne revient pas à une palpation<br />

normale étant donné la fibrose et la réaction granulomateuse dans le derme. Une réévaluation<br />

est essentielle lors de pyodermites profondes avant de cesser l’administration des antibiotiques.<br />

On doit éviter l’utilisation intercurrente de glucocorticoïdes car elle augmente la confusion en<br />

diminuant l’inflammation, rendant la palpation moins utile.<br />

C) SÉLECTION D’ANTIBIOTIQUES POUR TRAITER LES PYODERMITES CANINES<br />

L’antibiotique sélectionné varie selon la gravité et le type d’infection (superficiel vs profond;<br />

primo-infection vs récidive). De plus, dans certains cas le choix sera dicté par les résultats de la<br />

culture bactérienne et de l’antibiogramme, l’âge de l’animal et son immunocompétence.<br />

L'antibiotique idéal devrait remplir les critères suivants :<br />

• Être efficace contre le principal pathogène de la peau S. intermedius (donc être résistant<br />

aux Beta lactamases car la majorité des Staph. intermedius en produisent) tout en ayant<br />

un spectre étroit<br />

• Bonne diffusion dans la peau et ne pas avoir de diminution d'efficacité dans les exsudats,<br />

tissus nécrotiques et fluides<br />

• Être bactéricide et avoir un faible potentiel à induire des résistances<br />

• Causer peu d’effets secondaires<br />

13


• Voie d’administration orale et longue durée d’action (administration q12h ou q24h)<br />

• Coût raisonnable et doit être disponible !<br />

Puisque aucun antibiotique ne rencontre toutes les qualités requises, l’antibiotique choisi varie<br />

d’une situation à l’autre. Les antibiotiques utiles lors de pyodermites canines sont listés dans le<br />

tableau III. La céphalexine générique représente l’antibiotique avec le meilleur rapport<br />

qualité/prix à l’heure actuelle et est sans aucun doute l’antibiotique le plus souvent prescrit pour<br />

le traitement de pyodermites superficielles et profondes chez le chien. Toutefois, lors de primoinfection<br />

superficielle, un sulfa-triméthoprime générique peut s’avérer un très bon choix tandis<br />

qu’une fluoroquinolone (enrofloxacin, marbofloxacin, orbifloxacin) peut être une excellente<br />

alternative dans certains cas de pyodermite profonde. Les fluoroquinolones sont très efficaces<br />

contre les infections à staphylocoques et les infections à Gram négatifs comme le Pseudomonas<br />

sp., mais ne devraient pas être administrées à des chiens en croissance vu leur effet secondaire<br />

sur le cartilage articulaire en développement. De plus, il est préférable d’éviter l’usage abusif des<br />

fluoroquinolones afin d’éviter les résistances bactériennes.<br />

L’amoxicilline-acide clavulinique (Clavamox ® ) serait une bonne alternative, mais son coût limite<br />

beaucoup son utilisation, du moins chez les gros chiens. De plus, d’après une étude, son taux<br />

d’efficacité globale ne serait que de 75 % (76 % de succès lors de pyodermite superficielle à la<br />

dose de 12.5 mg/kg q12h et 74 % de succès lors de pyodermite profondes à la dose de 25 mg/kg<br />

q12h). Dans la même étude, la céphalexine était efficace dans 93 % des cas de pyodermite<br />

superficielle (à la dose de 15 mg/kg q12h). Lors de pyodermites profondes, la céphalexine était<br />

efficace dans 71% des cas à la dose de 15 mg/kg q12h et dans 83% des cas à la dose de 30 mg/kg<br />

q12h. L’utilisation de l'ampicilline, de l'amoxicilline (sauf si potentialisé avec l’acide clavulinique,<br />

cette dernière empêchant l’inactivation de l’amoxicilline par les bêta-lactamases) ou de la<br />

tétracycline est non justifié pour le traitement des pyodermites canines car les chances de succès<br />

sont inférieures à 20 %.<br />

Une culture et antibiogramme sont préconisés à l’occasion afin d’aider à sélectionner un<br />

antibiotique, par exemple:<br />

• lorsqu’une infection mixte est décelée à la cytologie (car la susceptibilité des autres<br />

organismes comme les bâtonnets Gram négatifs est imprévisible)<br />

• lors d’histoire d’intolérance ou d’allergie médicamenteuse<br />

• lors d’une réponse inadéquate à un antibiotique rationnel (S. aureus multi-résistant ?)<br />

• quand un choix plus économique est envisagé chez un chien de grande taille<br />

Les pyodermites, en particulier la F.B.S., sont très fréquentes chez le chien et il est important<br />

de se familiariser avec la multitude de présentations cliniques possibles. Bien que les<br />

antibiotiques souffrent d'un abus universel, probablement plus de la moitié des chiens avec des<br />

problèmes dermatologiques souffrent d'une "déficience" en antibiotique. Ce paradoxe devrait<br />

nous inciter à développer une bonne approche diagnostique lors de problèmes cutanés chez le<br />

chien et à utiliser judicieusement les antibiotiques lorsqu’ils semblent justifiés. Même si vous<br />

devez à l’occasion faire usage d’antibiotiques comme outil diagnostic, leur usage sera malgré tout<br />

moins néfaste à long terme qu'un usage parcimonieux.<br />

14


7- PYODERMITES RÉCIDIVANTES<br />

La majorité des cas de pyodermite récidivante sont des infections superficielles (e.g. FSB) plutôt<br />

que profondes. Toutefois, lors de pyodermites profondes ou de pyodermites des jonctions mucocutanées<br />

récidivantes, une approche diagnostique et thérapeutique semblable à celles décrites ici<br />

pourra aussi être utilisée.<br />

Avant d'émettre un diagnostic de pyodermite "récidivante", on doit s'assurer que ce diagnostic<br />

soit vrai (e.g. est-ce que le choix de l'antibiotique, la posologie et la durée étaient adéquats ?<br />

Est-ce que l'antibiotique a été utilisé sans administration concomitante de GC?). En règle<br />

générale, si l’infection rechute moins d’une semaine après la fin de l’antibiothérapie, il est<br />

possible que la durée du traitement soit trop courte. Inversement, si la rechute a lieu plusieurs<br />

semaines voire plusieurs mois après la fin de l’antibiothérapie, il est fort probable qu’il s’agisse<br />

d’une vraie récidive.<br />

Une situation particulière existe chez les chiens immatures qui développent une FBS récidivante<br />

(prurigineuse ou non). La FBS peut récidiver à quelques reprises pour cesser après que le chien<br />

ait atteint sa maturité. Chaque épisode de FBS devrait être traité avec une antibiothérapie<br />

systémique adéquate et en règle générale on devrait patienter quelques temps avant<br />

d’entreprendre une investigation plus poussée. Par ailleurs, il est peu probable dans ces cas que<br />

l'hypothyroïdie soit le problème sous-jacent puisque la FBS débute en bas âge.<br />

Un pourcentage inconnu de FBS/PSS rechutera des semaines ou des mois après une<br />

antibiothérapie adéquate. Dans ce cas, la recherche de la cause sous-jacente est primordiale.<br />

L'approche diagnostique dépendra en grande partie de la réponse à l'antibiotique et du degré<br />

résiduel de prurit à la fin du traitement:<br />

• Si lors de chaque récidive les lésions et le prurit ont disparu suite à l’antibiothérapie,<br />

l’infection bactérienne était alors entièrement responsable des lésions et du prurit. Dans<br />

ce cas, une allergie sous-jacente est improbable et l’investigation devrait s’attarder sur<br />

les causes non allergiques, telles les dysendocrinies, les désordres de cornification<br />

primaire ou autres génodermatoses.<br />

• Si les lésions disparaissent, mais qu’une quantité significative de prurit persiste, une<br />

ectoparasitose (puces, Cheyletiella, +/- Sarcoptes) ou une allergie (dermite atopique ou<br />

allergie alimentaire) sous-jacente devraient alors être soupçonnées.<br />

• S’il n’y a aucune amélioration suit à une antibiothérapie appropriée, il faut penser à une<br />

résistance bactérienne, une gale sarcoptique ou un pemphigus.<br />

• Si une cause sous-jacente est identifiée (ex. hypothyroïdie, DAPP), son traitement<br />

devrait prévenir les récidives futures de la pyodermite.<br />

Une pyodermite récidivante est dite « idiopathique » seulement si toutes les tentatives<br />

d’identifier une cause prédisposante sous-jacente à la FBS/PSS récidivante ont échoué et<br />

seulement si des vraies récidives ont été documentées. En effet, les pyodermites récidivantes<br />

sont sur-diagnostiquées car souvent l’infection n’a pas été traitée suffisamment longtemps.<br />

15


Lors de pyodermites récidivantes idiopathiques, plusieurs options thérapeutiques sont<br />

disponibles. Mais avant tout, le propriétaire du chien devrait bien noter chacun des épisodes de<br />

pyodermite (dates, durée du traitement, etc.).<br />

En règle générale, si la pyodermite récidive moins de 3 ou 4 fois par an ou s’il s’écoule au moins 2<br />

mois sans récidive après la fin de chaque traitement (nécessitant au total moins de 12 semaines<br />

d’antibiothérapie par an), il est plus approprié de traiter chaque récidive avec une antibiothérapie<br />

conventionnelle. Par ailleurs, lorsqu’un antibiotique (ex. céphalexine) a été efficace à 100 % à lui<br />

seul pour résoudre toutes les lésions cutanées (et le prurit, le cas échéant), il n’y a aucune raison<br />

de changer pour un autre antibiotique ou d’ajouter/substituer un glucocorticoïde lors d’une<br />

récidive!<br />

Si la période totale de prise d’antibiotique annuelle est de plus de 12 semaines, si le choix<br />

d’antibiotique est restreint ou si le chien est de très grande taille, alors les options suivantes<br />

peuvent être tentées, mais toujours après ou conjointement à une antibiothérapie<br />

conventionnelle:<br />

• Administration d'un antibiotique (bactéricide) à long terme.<br />

La pyodermite doit être résolue avec une antibiothérapie conventionnelle avant d’initier<br />

cette administration inhabituelle d’antibiotique. Un antibiotique bactéricide avec peu de<br />

risque d’effets secondaires et de développement de résistance devrait être utilisé. La<br />

céphalexine, l’amoxicilline- acide-clavulinique et en dernier lieu les fluoroquinolones sont<br />

des bons choix. Plusieurs options sont disponibles quant au programme d’administration.<br />

Une thérapie pulsée consiste à utiliser la pleine dose thérapeutique, mais de l’administrer<br />

à un intervalle différent:<br />

1. l’intervalle entre les traitements pourrait être progressivement augmenté. Par<br />

exemple, un antibiotique utilisé q12h comme la céphalexine pourrait être<br />

administré éventuellement q48h indéfiniment;<br />

2. l’antibiotique peut être administré pendant une semaine, arrêté une semaine,<br />

recommencé une semaine, arrêté 2 semaines, etc. et si cela semble prévenir les<br />

récidives, la durée sans traitement peut s’étendre jusqu’à 3 semaines. Ainsi, le<br />

chien pourrait recevoir une semaine d’antibiothérapie chaque mois, indéfiniment.<br />

3. comme 3 ième alternative, traiter 2 jours par semaine, indéfiniment.<br />

• Administration d'un immunostimulant<br />

1. Staphage lysate (SPL ® , Delmont Laboratories) : Il s'agit d'extraits d'antigènes<br />

bactériens de souches de Staph. aureus administrés SC (1,0 ml q7jours ou 0,5 ml<br />

2 fois par semaine pendant 10 à 12 semaines, puis q 7 à 14 jours pour un minimum<br />

de 6 mois). Le mécanisme d’action n’est pas bien connu. Dans environ 35 % des<br />

cas, la quantité d'antibiotique requise est diminuée de façon significative (quoique<br />

ceci n’en justifie pas nécessairement le coût). Toutefois, une antibiothérapie<br />

orale est toujours requise en présence d’infection active, même lorsque le chien<br />

reçoit les injections de staphage lysate.<br />

2. L’usage de shampooings antibactériens fréquent, chez un propriétaire très<br />

motivé, peut diminuer la prise d’antibiotique (en diminuant la durée requise à<br />

chaque épisode ou en espaçant les récidives).<br />

16


TABLEAU II : PYODERMITE RÉCIDIVANTE IDIOPATHIQUE<br />

<br />

<strong>Pyodermite</strong> bactérienne récidivante<br />

<br />

Prurigineuse Non prurigineuse<br />

<br />

Prurit persistant avec Prurit résolu avec<br />

<br />

antibiotiques<br />

antibiotiques<br />

<br />

Investiguer pour : Investiguer pour :<br />

- Dermite atopique - Hypothyroïdie<br />

- Hypersensibilité alimentaire - Hyperadrénocorticisme (naturel ou iatrogène)<br />

- D.A.P.P. - Désordres de kératinisation<br />

- Cheyletiellose - Génodermatoses (dysplasie folliculaire,<br />

- Gale sarcoptique alopécie des robes diluées)<br />

- Dermatite à Malassezia - Adénite sébacée<br />

- Démodécie<br />

- Dermatophytie<br />

<br />

2 à 4 récidives par an ou<br />

>2 mois sans récidives entre les traitements<br />

<br />

<br />

Aucune cause sous-jacente identifiée<br />

<br />

<strong>Pyodermite</strong> récidivante idiopathique<br />

<br />

Plus de 4 récidives par an<br />

Considérer une ou plusieurs de ces options :<br />

<br />

Antibiothérapie orale appropriée Shampooings antibactériens fréquents lorsque<br />

possible afin d'augmenter l'intervalle entre les<br />

rechutes.<br />

+/-<br />

Immunomodulateur (Staphage Lysate<br />

Shampooings antibactériens<br />

® )<br />

(avec une antibiothérapie orale initialement).<br />

Essayer pendant un minimum de 6 mois afin de<br />

documenter si la fréquence des récidives diminue de<br />

façon significative.<br />

<br />

Antibiothérapie prolongée en thérapie pulsée<br />

(en dernier recours)<br />

ex.: q 24 h ou q 48 h ou 2 jours par semaine ou 1<br />

semaine sur 3, mais seulement après avoir traité la<br />

pyodermite avec une antibiothérapie appropriée.<br />

17


TABLEAU III : ANTIBIOTIQUES ORAUX POUR PYODERMITES CANINES<br />

Antibiotiques Dose % approx.<br />

d'efficacité<br />

Amoxicilline-<br />

acide clavulinique<br />

12.5-22 mg/kg q12h 75-90 % Bactéricide<br />

Effets secondaires rares<br />

Avantages Désavantages<br />

Céphalexine 22-30 mg/kg q12h > 95 % Bactéricide<br />

Coût abordable (génériques)<br />

Coûteux<br />

Sensible à l'humidité<br />

Vomissements/diarrhée occ.<br />

Vomissements et diarrhée<br />

occasionnels<br />

Céphadroxil 22 mg/kg q12h > 95 % Bactéricide Plus coûteux que la<br />

céphalexine générique<br />

Chloramphénicol 50 mg/kg q8h 80-90 % Peu coûteux Bactériostatique<br />

q 8 h<br />

Dyscrasie sanguine (humain)<br />

Clindamycine 11 mg/kg q 24h > 90 % Coûteux Bactériostatique<br />

Dével. rapide de résistance ?<br />

Cloxacilline 20-22 mg/kg q8h 85-90 % Bactéricide q 8 h<br />

Capsules seulement<br />

Administrer à jeun<br />

Érythromycine 10-15 mg/kg q8h 50-70 % Spectre étroit Bactériostatique<br />

q 8 h<br />

Vomissements très fréquents<br />

Dével. rapide de résistance<br />

Fluoroquinolones<br />

Enrofloxacine<br />

Marbofloxacine<br />

Orbifloxacine<br />

Difloxacine<br />

5 -20 mg/kg q24h<br />

2,75-5,5 mg/kg q24h<br />

2,5-7,5 mg/kg q24h<br />

5-10 mg/kg<br />

90-95 %<br />

Lincomycine 22 mg/kg q12h 70 % q 12 h<br />

Spectre étroit<br />

Orméthoprim-<br />

sulfadimethoxime<br />

27 mg/kg q24h<br />

(55 mg/kg la 1re<br />

journée)<br />

Bactéricide<br />

q 24 h<br />

Excell. pénétration tissulaire<br />

Actif contre les gram -*<br />

> 95 % (?) q 24 h<br />

Plus sécuritaire que<br />

triméthoprime/sulfa.<br />

Oxacilline 22 mg/kg q8h > 95 % Bactéricide<br />

Résistance et effets<br />

secondaires rares<br />

Spectre étroit<br />

Trimethoprimesulfadiazine<br />

ou<br />

sulfamethoxazole<br />

18<br />

Coûteux<br />

Contre-indiqué chez les chiens en<br />

croissance<br />

Antibiotiques de 2è ligne<br />

Bactériostatique<br />

Coûteux<br />

Dével. de résistance. Résist.<br />

croisée avec érythromycine<br />

Relativement coûteux<br />

Effets secondaires ?<br />

Pas disponible au Canada<br />

q 8 h<br />

Capsules seulement<br />

Administrer à jeun<br />

Pas disponible au Canada<br />

30 mg/kg q12h 60-90 % Peu coûteux (génériques) Réactions médicamenteuses,<br />

KCS, nécrose hépatique, etc.<br />

Dével. rapide de résistance<br />

Supprime la fonc. thyroïdienne<br />

Tylosine 10-20 mg/kg q12h 80-90 % Bactériostatique<br />

Coûteux<br />

* Fluoroquinolones: dose plus élevée lors d'infection à Pseudomonas sp.


LA FOLLICULITE BACTÉRIENNE<br />

Service de dermatologie, Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire<br />

Faculté de médecine vétérinaire, Université de Montréal.<br />

La folliculite bactérienne est une infection des<br />

follicules pileux causée par une bactérie<br />

(Staphylococcus intermedius). Si votre chien<br />

souffre de folliculite bactérienne, il peut présenter<br />

un ou plusieurs des symptômes suivants:<br />

démangeaisons, boutons, rougeurs, croûtes, perte<br />

de poils donnant une apparence mitée au pelage,<br />

peau noirâtre au niveau des lésions. Le problème<br />

peut être localisé à l'abdomen et à l'aine ou encore<br />

être généralisé, c'est-à-dire présent sur le dos, les<br />

flancs, l'abdomen, les cuisses, etc...<br />

Le traitement initial de la folliculite bactérienne<br />

consiste en l'administration d'antibiotiques par<br />

voie orale. Malheureusement, les antibiotiques<br />

efficaces dans ces cas sont souvent assez chers.<br />

Par contre, une bonne amélioration est<br />

habituellement obtenue dès la première semaine<br />

du traitement, mais on doit le continuer pendant<br />

au moins 7 à 10 jours après guérison complète.<br />

La majorité des chiens requièrent 3 à 4 semaines<br />

de traitement. Si le traitement n'est pas d'une durée<br />

adéquate, l'infection réapparaîtra aussitôt à la fin<br />

du traitement. En plus de l'antibiotique, un<br />

shampooing antibactérien pourra être prescrit pour<br />

accélérer la guérison.<br />

En outre, le problème qui se pose souvent lors de<br />

folliculite bactérienne est la présence d'une<br />

maladie sous-jacente. Quoique ce facteur<br />

prédisposant ne soit pas toujours apparent en luimême,<br />

il diminue la résistance de votre chien aux<br />

infections. S'il n'est pas identifié et traité, il est<br />

probable que l'infection récidive après l'arrêt des<br />

antibiotiques. Ces causes sous-jacentes sont<br />

nombreuses: les allergies, les parasites,<br />

l'hypothyroïdie, etc.<br />

La première étape est donc d'observer la réponse<br />

obtenue avec l'antibiotique prescrit. Si, par<br />

exemple, votre chien avait des démangeaisons<br />

importantes et que celles-ci disparaissaient suite à<br />

19<br />

l'utilisation de l'antibiotique, ceci pourrait<br />

indiquer que l'infection était seule responsable<br />

des démangeaisons. Par contre, si des<br />

démangeaisons persistent, on étudiera la<br />

possibilité d'une des causes sous-jacentes citées.<br />

Il est donc essentiel que vous observiez à quel<br />

moment les boutons, les rougeurs, les<br />

démangeaisons et les croûtes disparaissent avec<br />

l’administration d'antibiotique et d'informer votre<br />

vétérinaire des symptômes qui persistent suite au<br />

traitement.<br />

Au cours des premières visites chez votre<br />

vétérinaire, certains tests seront peut-être requis<br />

pour étudier le problème: prélèvement de<br />

quelques poils pour une culture fongique<br />

(teigne), un raclage cutané (pour éliminer la<br />

possibilité de parasites microscopiques au niveau<br />

de la peau), prélèvement de pus au niveau d'un<br />

bouton pour identifier les bactéries au<br />

microscope ou faire une analyse de laboratoire,<br />

prises de sang pour évaluer la fonction<br />

thyroïdienne, un essai de 10 semaines avec une<br />

diète "hypoallergénique" maison (pour confirmer<br />

ou infirmer une allergie alimentaire sousjacente),<br />

un test d'allergie cutanée, etc.<br />

La folliculite bactérienne n'est pas toujours une<br />

maladie facile à gérer. Il faut donc beaucoup de<br />

coopération de la part de l'animal, du propriétaire<br />

et du vétérinaire. La résolution du problème peut<br />

être plus ou moins longue et coûteuse. Si la<br />

folliculite bactérienne récidive plus de 2 ou 3<br />

fois, il est important de procéder à une<br />

investigation plus approfondie pour essayer de<br />

trouver la cause sous-jacente. L'investissement<br />

nécessaire pour identifier le problème sous-jacent<br />

vous fera économiser de l'argent. En effet,<br />

l'utilisation d'antibiotiques à répétition, quoique<br />

sûre et sans effet néfaste dans la majorité des cas,<br />

est encore plus coûteuse.


ANTIBIOTIQUE<br />

Ac. clavulinique et<br />

Amoxiciline *<br />

<strong>2007</strong>-10-12<br />

ANTIBIOTIQUES UTILISÉS EN DERMATOLOGIE (Coût calculé en 2005 pour un chien de 30 kg)<br />

NOM<br />

COMMERCIAL<br />

DOSE<br />

(mg/kg)<br />

FRÉQUENCE<br />

(par jour)<br />

DOSE<br />

(mg/30 kg)<br />

FORMAT<br />

en mg<br />

(Co. ou Cap.)<br />

Clavamox® 12,5-22 BID 625 BID 125<br />

250<br />

375<br />

Céfadroxil Cefa-Tabs® 22 BID 700 BID 200<br />

1000<br />

Céphalexine Novo-lexin®<br />

Apo-cephalex®<br />

Keflex® (+ $)<br />

22-30 BID 750 BID 250<br />

500<br />

250/5 ml<br />

Chloramphénicol Chlor® 50 TID 1500 TID 500<br />

1000<br />

Clindamycine Antirobe® 11 SID 300 SID 75<br />

150<br />

Cloxacilline Nova-cloxin® 20 TID 750 TID 250 (cap.)<br />

500 (cap.)<br />

Fluoroquinolones**<br />

- Enrofloxacine<br />

- Marbofloxacine<br />

- Orbifloxacine<br />

- Difloxacine<br />

Baytril®<br />

Zenequinl®<br />

Orbax®<br />

Dicural®<br />

5-20<br />

2,75-5,5<br />

2,5-7,5<br />

5-10<br />

SID<br />

150 SID<br />

100 SID<br />

85 SID<br />

150<br />

100<br />

68<br />

PRIX<br />

COÛTANT<br />

AU VET.<br />

0,52<br />

0,93<br />

1,26<br />

0,33<br />

1,65<br />

0,16<br />

0,30<br />

0,56<br />

0,17<br />

0,34<br />

0,60<br />

1,02<br />

0,14<br />

0,24<br />

1,87<br />

2,56<br />

$ Can./JOUR<br />

CHIEN 30 kg<br />

(avant profit)<br />

4,38<br />

(ou < si génér)<br />

% D'EFFICACITÉ<br />

APPROX.<br />

75- 95%<br />

acide clavulinique.<br />

sensible à l'humidité<br />

20<br />

EFFET SEC.<br />

MAJEUR<br />

Vomissement/<br />

diarrhée<br />

2,35 > 95% Vomissement/<br />

diarrhée<br />

0,90 > 95%<br />

Vomissement/<br />

diarrhée<br />

1,53 80-90% Dyscrasie<br />

sanguine (ho)<br />

2,04 Résistance rapide<br />

1,14 85 %<br />

(à jeun)<br />

1,87<br />

2,56<br />

90 - 95% efficacité<br />

Vomissement/<br />

diarrhée<br />

Éviter chez le<br />

chien en<br />

croissance<br />

Érythromycine Novo-erythro® 10-15 TID 375 TID 250 0,29 1,35 Résistance rapide Vomissement<br />

50%<br />

Lincomycine<br />

Trimetoprimesulfadiazine*<br />

Lincocin® 22 BID 700 BID 200<br />

500<br />

Trimetoprime-<br />

Sulfaméthoxazole*<br />

Tribrissen® 480 0,53 1,59<br />

Roubac®<br />

Noro-trimel®<br />

Apo-sulfatrim®<br />

20-30<br />

BID<br />

720 BID 480<br />

960<br />

0,33<br />

0,75<br />

0,06<br />

0,14<br />

2,16 70%<br />

Résistance rapide<br />

0,18<br />

60-90%<br />

Résistance lors<br />

d’usage chronique<br />

Tylosin Tylocine® 10-20 BID 600 BID 200 0,51 3,06 (ou pour Pseudomonas.


<strong>2007</strong>-10-12<br />

21

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