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Vers un modèle explicatif de l'influence des leaders d'opinion sur les ...

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Tutorat ALM<br />

Université Montesquieu-Bor<strong>de</strong>aux IV<br />

14 Novembre 2003<br />

<strong>Vers</strong> <strong>un</strong> <strong>modèle</strong> <strong>explicatif</strong> <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs<br />

d’opinion <strong>sur</strong> <strong>les</strong> consommateurs<br />

Laurent Bertrandias<br />

Allocataire <strong>de</strong> Recherche<br />

CRG-IAE Université Toulouse I<br />

Place Anatole France 31042 Toulouse ce<strong>de</strong>x<br />

laurent.bertrandias@<strong>un</strong>iv-tlse1.fr<br />

Sujet <strong>de</strong> thèse : Une contribution à la compréhension à la me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong><br />

l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion <strong>sur</strong> <strong>les</strong> consommateurs.<br />

Sous la direction du professeur E.Vernette


<strong>Vers</strong> <strong>un</strong> <strong>modèle</strong> <strong>explicatif</strong> <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs<br />

d’opinion <strong>sur</strong> <strong>les</strong> consommateurs<br />

Résumé : Cet article vise à mieux comprendre <strong>les</strong> raisons <strong>de</strong> l’attribution d’influence au<br />

lea<strong>de</strong>r d’opinion. En effet, même si <strong>les</strong> lea<strong>de</strong>rs d’opinion ont fait l’objet d’<strong>un</strong>e vaste littérature<br />

ces quarante <strong>de</strong>rnières années en marketing, la façon dont s’exerce leur influence fait encore<br />

l’objet <strong>de</strong> question. Le <strong>modèle</strong> dyadique proposé s’appuie <strong>sur</strong> l’épiso<strong>de</strong> d’influence comme<br />

<strong>un</strong>ité d’analyse tient compte <strong>de</strong> trois catégories <strong>de</strong> variab<strong>les</strong> : cel<strong>les</strong> caractérisant le lea<strong>de</strong>r<br />

d’opinion, cel<strong>les</strong> inhérentes au consommateur et enfin cel<strong>les</strong> décrivant la relation entretenue<br />

entre le consommateur et le lea<strong>de</strong>r d’opinion<br />

Mots-clé : lea<strong>de</strong>rs d’opinion, influence interpersonnelle, épiso<strong>de</strong> d’influence, <strong>modèle</strong><br />

dyadique.<br />

Abstract : This paper aims at <strong>un</strong><strong>de</strong>rstanding why consumers attribute influence to opinion<br />

lea<strong>de</strong>rs. Actually, <strong>de</strong>spite the great number of contributions to this subject, <strong>un</strong>certainty<br />

remains about the characteristics of this influence. Focusing on episodic influence, we<br />

proposed a dyadic mo<strong>de</strong>l to take in acco<strong>un</strong>t different categories of factors supposed to explain<br />

attributed influence : opinion lea<strong>de</strong>r-related factors, consumer-related ones, and relationship<br />

between opinion lea<strong>de</strong>r and consumer-related ones.<br />

Key-words: opinion lea<strong>de</strong>rs, interpersonal influence, episodic influence, dyadic mo<strong>de</strong>l.


INTRODUCTION<br />

La conviction que <strong>les</strong> interactions entre <strong>les</strong> hommes structurent <strong>les</strong> comportements est à<br />

la base <strong>de</strong> la psychologie sociale. De multip<strong>les</strong> influences interpersonnel<strong>les</strong> sous différentes<br />

formes viennent en permanence modifier <strong>les</strong> attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s consommateurs et réorienter leurs<br />

comportements (Miniard et Cohen, 1983). Il convient <strong>de</strong> préciser dès à présent le postulat <strong>sur</strong><br />

lequel est fondé ce travail : contrairement à la soumission qui consiste à adopter <strong>un</strong><br />

comportement sous la pression d’<strong>un</strong> tiers dans le contexte d’<strong>un</strong> rapport <strong>de</strong> Ash, 1956),<br />

l’influence est acceptée ou refusée par le consommateur en fonction <strong>de</strong> la perception d’<strong>un</strong><br />

gain (Eckhe, 1972). De manière générale <strong>de</strong>ux processus d’influence interpersonnelle peuvent<br />

être distingués, ces <strong>de</strong>ux formes organisent largement la littérature. Ainsi <strong>de</strong> façon courante,<br />

dans leur vie sociale, <strong>les</strong> consommateurs peuvent s’engager dans <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> démarches :<br />

Démarche active <strong>de</strong> recherche d’information et acceptation <strong>de</strong>s conseils, <strong>de</strong>s<br />

recommandations effectuées par certains référents choisis. Kelman (1961) parle<br />

d’internalisation <strong>de</strong> l’information pour désigner <strong>un</strong> processus d’évaluation <strong>de</strong>s<br />

recommandations prodiguées par la source interpersonnelle. L’internalisation aboutit à la<br />

reconnaissance <strong>de</strong> la validité et <strong>de</strong> la pertinence <strong>de</strong> l’information dans l’optique <strong>de</strong> ses propres<br />

décisions d’achat. Cette acceptation représente la manifestation <strong>de</strong> l’influence<br />

informationnelle (Deutsh et Gerard, 1955 ; Park et Lessig, 1977, Price et Feick, 1984 par<br />

exemple)<br />

Démarche d’ajustement <strong>de</strong>s choix, en fonction <strong>de</strong> l’anticipation <strong>de</strong>s jugements négatifs<br />

ou positifs <strong>de</strong> référents subis ou choisis. Ce processus peut s’interpréter <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons<br />

différentes comm<strong>un</strong>ément liées, néanmoins, à la théorie <strong>de</strong> l’attribution. Cal<strong>de</strong>r et Burnkrant<br />

(1977) montrent ainsi que <strong>les</strong> consommateurs cherchent à contrôler <strong>les</strong> attributions d’<strong>un</strong><br />

entourage référent. Cet entourage exerce par conséquent <strong>un</strong>e influence indirecte, voire<br />

inconsciente <strong>sur</strong> le consommateur. Les auteurs ajoutent que selon la sensibilité aux<br />

attributions envisagée ici comme trait, <strong>les</strong> consommateurs vont plus ou moins ajuster leurs<br />

comportements. Bear<strong>de</strong>n et Rose (1992) montrent quant à eux que <strong>les</strong> consommateurs<br />

réalisent <strong>de</strong>s attributions <strong>sur</strong> <strong>les</strong> jugements que portent <strong>de</strong>s référents pertinents <strong>sur</strong> leurs choix<br />

visib<strong>les</strong>. Ces travaux enrichissent la notion <strong>de</strong> norme subjective proposée par Fishbein et<br />

Ajzen (1975). De façon générale lorsque la prise en compte <strong>de</strong>s jugements induit <strong>de</strong>s<br />

comportements conformistes, ce sont <strong>de</strong>s processus d’influence normative qui sont à<br />

1


l’œuvre. Alors que la littérature tendait à considérer que l’acceptation <strong>de</strong> l’influence<br />

normative était <strong>un</strong>iquement guidée par <strong>de</strong>s motifs utilitaires, à savoir la volonté d’éviter <strong>de</strong>s<br />

sanctions socia<strong>les</strong> ou au contraire d’obtenir <strong>de</strong>s récompenses (Deutsh et Gerard, 1955 ; Price<br />

et Feick, 1984), certains auteurs introduisent <strong>un</strong>e secon<strong>de</strong> possibilité (Park et Lessig, 1977 ;<br />

Bear<strong>de</strong>n et al, 1989) : le consommateur peut ainsi accepter l’influence d’<strong>un</strong> référent lorsque<br />

celui-ci à travers sa consommation exprime <strong>de</strong>s valeurs congruentes avec <strong>les</strong> siennes propres,<br />

et dans la me<strong>sur</strong>e ou l’acceptation <strong>de</strong> cette influence lui permet <strong>de</strong> rehausser son concept <strong>de</strong><br />

soi ou <strong>de</strong> préserver <strong>un</strong> lien existant (Bear<strong>de</strong>n et Etzel, 1982 ; Chil<strong>de</strong>rs et Rao, 1986).<br />

L’évocation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux formes d’influence permet <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce le rôle<br />

essentiel du référent qu’il soit informationnel ou normatif. Ce terme <strong>de</strong> référent correspond ni<br />

plus ni moins à <strong>un</strong> terme valise englobant toute <strong>un</strong>e série <strong>de</strong> concepts visant tous à décrire <strong>de</strong>s<br />

individus ou <strong>de</strong> groupes d’individus particuliers. Ces individus se distinguent par <strong>un</strong>e<br />

caractéristique comm<strong>un</strong>e, l’exercice d’<strong>un</strong>e influence significative <strong>sur</strong> <strong>les</strong> attitu<strong>de</strong>s et <strong>les</strong><br />

comportements : pour dresser <strong>un</strong>e liste non exhaustive, il peut s’agir du groupe <strong>de</strong> référence<br />

(Stafford, 1966 ; Bringberg et Plimpton, 1986 ; Grimm et al., 1999 par exemple), du groupe<br />

d’appartenance, <strong>de</strong>s cerc<strong>les</strong> sociaux, <strong>de</strong>s market mavens (Feick et Price, 1987), ou encore <strong>de</strong>s<br />

lea<strong>de</strong>rs d’opinion. Cette <strong>de</strong>rnière notion reste la plus étudiée malgré son ancienneté,<br />

probablement parce que <strong>les</strong> lea<strong>de</strong>rs d’opinion présentent <strong>de</strong>s intérêts managériaux<br />

conséquents (Vernette, 1997, 2003)<br />

Cependant cette floraison <strong>de</strong> travaux ne va pas sans soulever certaines difficultés. Les<br />

auteurs peinent à s’accor<strong>de</strong>r <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e définition reconnue et partagée. Vernette (2003) ne<br />

dénombre pas moins <strong>de</strong> 8 définitions différentes, sans compter cel<strong>les</strong> proposées par Lazarsfeld<br />

et al. (1944) et Katz et Lazarsfeld (1955) qui sont à l’origine du concept <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r d’opinion.<br />

Cette variété représente très certainement <strong>un</strong>e barrière à l’utilisation <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion<br />

dans la politique <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>ication, mais elle est <strong>sur</strong>tout significative <strong>de</strong>s doutes que soulève<br />

cette notion. Ces définitions peuvent schématiquement être classées en <strong>de</strong>ux catégories : <strong>un</strong><br />

premier ensemble cherche à caractériser le lea<strong>de</strong>r d’opinion en brossant son portrait type,<br />

ainsi le lea<strong>de</strong>r d’opinion serait par exemple considéré par <strong>un</strong> individu ou <strong>un</strong> groupe comme<br />

« <strong>un</strong>e personne possédant <strong>de</strong>s connaissances et <strong>un</strong>e expertise <strong>sur</strong> <strong>un</strong> sujet particulier » et<br />

jugé par conséquent comme « <strong>un</strong>e source d’information et <strong>de</strong> conseil appropriée »<br />

(Eliashberg et Shugan, 1997). Le second ensemble <strong>de</strong> définitions s’intéresse aux<br />

conséquences du comportement du lea<strong>de</strong>r, à savoir l’influence qu’il exerce <strong>sur</strong> <strong>les</strong> autres. En<br />

2


estant dans l’optique <strong>de</strong>s premiers travaux <strong>sur</strong> le sujet, le lea<strong>de</strong>r d’opinion serait ainsi « <strong>un</strong>e<br />

personne qui à travers <strong>de</strong>s contacts quotidiens avec son entourage influence <strong>de</strong> manière<br />

régulière l’opinion et la décision <strong>de</strong>s gens dans quelques domaines particuliers » (Katz et<br />

Lazarsfeld, 1955). Ce manque d’<strong>un</strong>ité révèle la difficulté à esquisser <strong>les</strong> contours d’<strong>un</strong>e<br />

caractéristique abstraite, finalement qui est lea<strong>de</strong>r et pourquoi ? Est-ce <strong>un</strong>e personne qui, <strong>sur</strong><br />

<strong>un</strong> sujet donné, fournit plus d’information qu’il en reçoit c'est-à-dire <strong>un</strong> expert ayant <strong>un</strong>e<br />

tendance marquée au comportement <strong>de</strong> bouche-à-oreille (Engel et al., 1995), ou bien <strong>un</strong><br />

individu avant tout influent, qui modifie dans son entourage la distribution <strong>de</strong>s opinions. C’est<br />

vers cette secon<strong>de</strong> orientation que nous nous tournons en considérant que c’est bien la<br />

capacité à influencer qui constitue tout l’intérêt du concept pour le marketing (Weimann,<br />

1994). La définition retenue dans ce travail représente la conséquence directe <strong>de</strong> ce choix, le<br />

lea<strong>de</strong>r d’opinion est <strong>un</strong> type <strong>de</strong> référent particulier situé dans l’entourage du<br />

consommateur implicitement choisi par lui, et qui exerce <strong>un</strong>e influence significative <strong>sur</strong><br />

ses attitu<strong>de</strong>s et/ou ses comportements. Il faut néanmoins noter que le lea<strong>de</strong>rship d’opinion<br />

exclue à priori <strong>les</strong> relations commercia<strong>les</strong> ; le lea<strong>de</strong>r peut être <strong>un</strong> ven<strong>de</strong>ur à condition qu’il ne<br />

soit pas impliqué dans <strong>un</strong>e relation <strong>de</strong> vente lorsqu’il fait <strong>de</strong>s recommendations.<br />

Au <strong>de</strong>là du flou dans la définition <strong>de</strong>s concepts, <strong>de</strong> multip<strong>les</strong> questions <strong>de</strong>meurent au sujet<br />

<strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion même si <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux problèmes sont intrinsèquement<br />

liés. Des trois métho<strong>de</strong>s proposées pour i<strong>de</strong>ntifier <strong>les</strong> lea<strong>de</strong>rs (voir Vernette, 2003 p 1079 pour<br />

<strong>un</strong> exposé <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s), l’auto-désignation est la plus utilisée en marketing, elle consiste<br />

à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux individus d’évaluer leur propre influence <strong>sur</strong> leur entourage dans <strong>un</strong>e<br />

catégorie <strong>de</strong> produit au moyen d’outils <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>e déterminés. Différentes échel<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />

lea<strong>de</strong>rship d’opinion remplissent cet office, mais leur capacité à prédire l’influence est remise<br />

en question, par au moins <strong>de</strong>ux arguments :<br />

• La confusion entre la variable lea<strong>de</strong>rship <strong>d'opinion</strong> et <strong>les</strong> lea<strong>de</strong>rs <strong>d'opinion</strong>. D’après Ben-<br />

Miled et Le Louarn (1994) Le lea<strong>de</strong>rship <strong>d'opinion</strong> traduit la propension à partager <strong>de</strong><br />

l'information et à influencer <strong>les</strong> attitu<strong>de</strong>s et <strong>les</strong> comportements. En accord avec cette<br />

définition, la plupart <strong>de</strong>s auteurs considèrent qu’<strong>un</strong> lea<strong>de</strong>r d’opinion est <strong>un</strong>e personne qui<br />

simplement possè<strong>de</strong> <strong>un</strong> haut niveau <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship d’opinion (Rogers et Cartano, 1962 ;<br />

King et Summers, 1971 ; Vernette et Schmudt, 2000) mais Flynn et al. (1994, 1996)<br />

considèrent que <strong>les</strong> échel<strong>les</strong> traditionnel<strong>les</strong>, notamment celle <strong>de</strong> Chil<strong>de</strong>rs (1986) me<strong>sur</strong>ent<br />

plus <strong>un</strong>e tendance à partager <strong>de</strong> l’information qu’<strong>un</strong>e réelle influence.<br />

3


• Par ailleurs Venkatraman (1990) montre que le lea<strong>de</strong>rship d’opinion sert <strong>de</strong> variable<br />

médiatrice entre implication durable et <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs telle qu’el<strong>les</strong><br />

émergent dans la littérature, à savoir, le partage d’information, l’influence auto-évaluée et<br />

la connaissance subjective. Implicitement, cette manière <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r conduit à définir le<br />

lea<strong>de</strong>r d’opinion par rapport à son action et non par rapport à <strong>un</strong> score <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship.<br />

Au total, le lien entre influence et lea<strong>de</strong>r d’opinion fait l’objet d’<strong>un</strong> certain nombre <strong>de</strong><br />

questions à la fois conceptuel<strong>les</strong> et méthodologiques : Conceptuel<strong>les</strong>, car le lea<strong>de</strong>r d’opinion<br />

en tant qu’individu influent reste <strong>un</strong> personnage abstrait dont <strong>les</strong> contours n’ont pas encore<br />

étés bien i<strong>de</strong>ntifiés, et méthodologiques dans la me<strong>sur</strong>e ou l’influence auto-évaluée ne va pas<br />

sans poser certaines questions : <strong>les</strong> consommateurs possè<strong>de</strong>nt-ils <strong>un</strong>e réelle conscience <strong>de</strong><br />

l’impact qu’ils ont <strong>sur</strong> <strong>les</strong> autres, <strong>sur</strong>tout en matière <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> produits ou <strong>de</strong> service<br />

(Hamilton, 1971) ? Les lea<strong>de</strong>rs auto-évalués n’ont-ils pas tendance à <strong>sur</strong>évaluer ou au<br />

contraire à sous estimer leur influence (Gilly et al., 1998) ? Ces questions nous dirigent vers la<br />

problématique <strong>de</strong> notre recherche :<br />

Les lea<strong>de</strong>rs d’opinion auto-désignés sont-ils réellement influents et quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong><br />

modalités <strong>de</strong> cette influence ?<br />

Les questions préalab<strong>les</strong> qui ont conduit à proposer cette problématique dirigent vers<br />

certaines options conceptuel<strong>les</strong> qui ne sont finalement que <strong>les</strong> conséquences d’<strong>un</strong> choix<br />

particulier : celui <strong>de</strong> retenir l’épiso<strong>de</strong> d’influence comme <strong>un</strong>ité d’analyse. Dans la première<br />

partie, ce choix et ses implications seront discutées et justifiées. Cette première partie<br />

permettra notamment <strong>de</strong> parvenir à <strong>un</strong> cadre <strong>explicatif</strong> général <strong>de</strong> l’influence interpersonnelle<br />

<strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion. En secon<strong>de</strong> partie, ce cadre sera transposé dans <strong>un</strong> <strong>modèle</strong> conceptuel.<br />

Les hypothèses <strong>de</strong> recherche découlant <strong>de</strong> ce <strong>modèle</strong> seront par ailleurs justifiées.<br />

I. L’EPISODE D’INFLUENCE COMME UNITE D’ANALYSE<br />

Les contacts interpersonnels sont à l’origine <strong>de</strong>s phénomènes d’influence. La nature <strong>de</strong><br />

ces contacts et le contexte <strong>de</strong> leur réalisation ont <strong>un</strong> impact <strong>sur</strong> la portée du message et donc<br />

<strong>sur</strong> la probabilité d’<strong>un</strong> changement d’attitu<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> comportement (Girandola, 2000). La<br />

notion d’épiso<strong>de</strong> d’influence permet <strong>de</strong> contourner <strong>un</strong>e limite souvent mentionnée dans la<br />

littérature : <strong>de</strong> façon générale, <strong>les</strong> auteurs cherchent à expliquer la tendance à être influencé<br />

4


<strong>de</strong>s consommateurs ou au contraire la tendance à influencer l’entourage. Mais l’influence par<br />

définition implique <strong>de</strong>ux parties et <strong>de</strong>s interactions, toute approche visant à comprendre le<br />

changement d’attitu<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> comportement en renonçant à prendre en considération<br />

l’échange, n’autorise qu’<strong>un</strong>e compréhension limitée <strong>de</strong>s phénomènes d’influence. Cette<br />

remarque suggère <strong>de</strong> changer d’<strong>un</strong>ité d’analyse et <strong>de</strong> considérer <strong>un</strong> épiso<strong>de</strong> d’influence<br />

potentiel, c’est à dire au sens le plus général du terme <strong>un</strong> échange d’information portant <strong>sur</strong><br />

<strong>de</strong>s produits ou <strong>de</strong>s services (Yale et Gilly, 1995 ; Gilly et al, 1998). Avant <strong>de</strong> mener plus<br />

avant la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> d’influence, il convient <strong>de</strong> revenir <strong>sur</strong> la notion même<br />

d’influence interpersonnelle avant <strong>de</strong> proposer <strong>un</strong> cadre général <strong>explicatif</strong> <strong>de</strong> l’influence qui<br />

permettra d’énoncer différentes questions <strong>de</strong> recherche.<br />

1.1. Retour <strong>sur</strong> la notion d’influence interpersonnel<strong>les</strong> et réflexions <strong>sur</strong> l’influence <strong>de</strong>s<br />

lea<strong>de</strong>rs d’opinion<br />

1.1.1. Considérations généra<strong>les</strong> <strong>sur</strong> l’influence interpersonnelle.<br />

L’influence au sens étymologique du terme désigne <strong>un</strong> flui<strong>de</strong>, elle n’est par conséquent<br />

accessible qu’à travers ses manifestations. L’influence interpersonnelle correspond par<br />

conséquent au processus à travers lequel, <strong>de</strong>s contacts interpersonnels vont induire chez<br />

l’individu <strong>de</strong>s modifications qui ne seraient pas intervenues sans ses contacts. Malgré <strong>de</strong>s<br />

ressemblances, cette définition ne correspond pas à celle du pouvoir donnée par Crozier et<br />

Friedberg (1975) qui considèrent que le pouvoir d’<strong>un</strong> individu A <strong>sur</strong> <strong>un</strong> individu B est<br />

manifeste lorsque A fait en sorte que B accomplisse <strong>un</strong>e action qu’il n’aurait pas effectuée<br />

sans son intervention. Deux distinctions éclairantes peuvent être apportées ; en premier lieu si<br />

l’influence interpersonnelle est acceptée dans la seule me<strong>sur</strong>e ou l’individu perçoit <strong>un</strong> gain,<br />

elle n’exige pas, contrairement au pouvoir, <strong>de</strong> rapport <strong>de</strong> force ; par ailleurs le lea<strong>de</strong>r<br />

d’opinion peut éventuellement chercher à convaincre, mais il est désintéressé et ne dispose<br />

d’auc<strong>un</strong> moyen réel <strong>de</strong> coercition. En second lieu, il apparaît que <strong>les</strong> consommateurs ten<strong>de</strong>nt à<br />

sélectionner <strong>de</strong>s référents et déci<strong>de</strong>nt par la suite d’accepter ou non leur influence (Brown et<br />

Reingen, 1987 ; Duhan et al., 1997). Ainsi l’influenceur ne s’impose pas au consommateur<br />

comme dans <strong>un</strong>e relation <strong>de</strong> pouvoir. Cela dit cette vision est discutée (voir Braud, 1985 pour<br />

<strong>un</strong>e revue) mais elle semble néanmoins mieux correspondre aux interactions du quotidien <strong>sur</strong><br />

<strong>les</strong> choix <strong>de</strong> consommation.<br />

5


Quoiqu’il en soit l’influence désigne <strong>un</strong> processus, ce qui implique d’i<strong>de</strong>ntifier et d’isoler<br />

<strong>de</strong>s changements et <strong>de</strong> pouvoir <strong>les</strong> attribuer à l’émetteur du message. Cette démarche semble<br />

délicate, pour autant cette remarque met en lumière l’idée qu’il est plus pertinent <strong>de</strong><br />

s’intéresser à l’influencé qu’à l’influenceur pour étudier <strong>les</strong> phénomènes d’influence et cette<br />

idée va gui<strong>de</strong>r ces quelques réflexions <strong>sur</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion.<br />

1.1.2. Réflexions <strong>sur</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion et questions <strong>de</strong> recherche.<br />

A titre non exhaustif, trois types d’interrogations portant <strong>sur</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs<br />

d’opinion peuvent être mises en avant. El<strong>les</strong> concernent d’<strong>un</strong>e part le domaine <strong>de</strong> l’influence,<br />

d’autre part la réalité et l’intensité <strong>de</strong> l’influence, et enfin <strong>les</strong> modalités <strong>de</strong> l’influence.<br />

Le domaine <strong>de</strong> l’influence<br />

La sphère d’influence du lea<strong>de</strong>r d’opinion a fait l’objet contributions contradictoires.<br />

Merton (1949) considère <strong>de</strong>ux catégories d’influenceurs : ceux qualifiés <strong>de</strong> polymorphes qui<br />

possè<strong>de</strong>nt <strong>un</strong> spectre important <strong>de</strong> domaines pour <strong>les</strong>quels ils sont susceptib<strong>les</strong> d’orienter<br />

significativement <strong>les</strong> choix <strong>de</strong> leur entourage et <strong>de</strong>s influenceurs monomorphes, dont<br />

l’influence est réservée à <strong>de</strong>s champs limités. Malgré <strong>de</strong>s travaux qui considèrent ou montrent<br />

que le lea<strong>de</strong>rship d’opinion transcen<strong>de</strong> la catégorie <strong>de</strong> produit et conduisent par conséquent à<br />

caractériser le lea<strong>de</strong>rship comme <strong>un</strong> trait (Marcus et Bauer, 1964) d’autres auteurs<br />

parviennent à <strong>de</strong>s résultats contradictoires (King et Summers, 1971, Myers et Robertson,<br />

1972). Vernette et Schmutz (2000) établissent par ailleurs que seulement 16% sont lea<strong>de</strong>rs<br />

d’opinion dans plus <strong>de</strong> 4 domaines. Néanmoins ces résultats restent fortement liés à la me<strong>sur</strong>e<br />

utilisée. Les travaux <strong>de</strong> Montgomery et Silk (1971) indiquent néanmoins le caractère<br />

fortement contingent <strong>de</strong>s sphères d’influences, en montrant que le polymorphisme est<br />

largement lié aux catégories <strong>de</strong> produits étudiées, aux proximités entre ces produits et aux<br />

liens naturels en terme d’intérêt (par exemple acheter et préparer la nourriture, vêtements et<br />

décoration <strong>de</strong> la maison). Au final dans la plupart <strong>de</strong>s travaux, ce sont <strong>les</strong> me<strong>sur</strong>es retenant le<br />

principe du monomorphisme qui sont privilégiées (Chil<strong>de</strong>rs, 1986) et cette étu<strong>de</strong> ne dérogera<br />

pas à cette tendance. D’autant que cette question apparaît assez secondaire pour cette étu<strong>de</strong><br />

car quel que soit le nombre <strong>de</strong> domaines d’influence, le lea<strong>de</strong>rship d’opinion reste<br />

intrinsèquement lié à catégorie <strong>de</strong> produit (Chil<strong>de</strong>rs, 1986 ; Venkatraman, 1990).<br />

6


Réalité et intensité <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion auto-désignés.<br />

La validité prédictive <strong>de</strong>s échel<strong>les</strong> <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship d’opinion a insuffisamment été testée.<br />

Même Flynn et al. (1996) qui pourtant critiquent la capacité <strong>de</strong>s échel<strong>les</strong> à prédire l’influence,<br />

proposent <strong>un</strong> nouvel instrument sans tester sa validité prédictive en évaluant l’influence <strong>sur</strong><br />

<strong>les</strong> consommateurs. Gilly et al.(1998) lient le lea<strong>de</strong>rship d’opinion à l’influence perçue par le<br />

consommateur et mettent en lumière <strong>un</strong>e relation positive entre lea<strong>de</strong>rship et influence, en<br />

utilisant toutefois <strong>un</strong>e me<strong>sur</strong>e simpliste du lea<strong>de</strong>rship d’opinion. La nécessité d’établir <strong>un</strong>e<br />

relation entre lea<strong>de</strong>rship d’opinion et influence <strong>sur</strong> le consommateur a été perçue par<br />

Hamilton (1971) qui propose d’ailleurs <strong>un</strong>e typologie <strong>de</strong>s formes d’influence. Ainsi chercher<br />

à vérifier que <strong>les</strong> lea<strong>de</strong>rs auto-évalués sont bel et bien influents relève <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong><br />

prouver la validité prédictive du concept <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r d’opinion, et par conséquent d’entériner<br />

l’intérêt managérial <strong>de</strong> cette notion.<br />

Modalités <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion<br />

Trois préoccupations gui<strong>de</strong>nt également ce travail dans l’objectif <strong>de</strong> préciser <strong>les</strong><br />

modalités <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion. La première concerne la sélection <strong>de</strong>s<br />

variab<strong>les</strong> expliquant le mieux l’influence interpersonnelle. L’épiso<strong>de</strong> d’influence<br />

interpersonnelle est complexe dans la me<strong>sur</strong>e où il peut être expliqué aussi bien par <strong>de</strong>s<br />

facteurs rattachés à <strong>un</strong>e source d’information, par <strong>de</strong>s facteurs liés à au consommateur<br />

recevant cette information, par <strong>de</strong>s éléments spécifiques à leur relation et même par d’autres<br />

relatifs à la situation ou au contexte. Certaines sont traditionnellement mobilisées pour<br />

justifier l’influence, en premier lieu l’expertise (Jacoby et Hoyer, 1981 ; Venkatraman, 1990,<br />

Gilly et al., 1998, Bansal et Voyer, 2000), avec l’idée sous-jacente que le consommateur<br />

délègue son pouvoir <strong>de</strong> vérification, à <strong>un</strong>e personne qu’il juge experte dans <strong>un</strong> domaine, et<br />

dans l’optique <strong>de</strong> réduire <strong>les</strong> coûts <strong>de</strong> la recherche d’information. Certains auteurs attribuent<br />

également l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion à la volonté <strong>de</strong> celui-ci <strong>de</strong> se démarquer ; or le<br />

partage d’informations portant <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s domaines particuliers dans <strong>les</strong>quels il est impliqué<br />

durablement, serait <strong>un</strong> moyen privilégié <strong>de</strong> s’individualiser (Chan et Misra, 1990). Néanmoins<br />

<strong>les</strong> variab<strong>les</strong> caractérisant la relation entre <strong>les</strong> lea<strong>de</strong>rs d’opinion et <strong>les</strong> personnes qu’ils<br />

influencent sont rarement mobilisées. Katz et Lazarsfeld (1955) pointent l’horizontalité <strong>de</strong>s<br />

échanges, qui ont plutôt lieu au sein d’<strong>un</strong> réseau socialement homogène. Des travaux<br />

ultérieurs mettent également en avant le rôle <strong>de</strong> l’homophilie qui désigne le <strong>de</strong>gré auquel <strong>les</strong><br />

7


<strong>de</strong>ux membres d’<strong>un</strong>e dya<strong>de</strong> sont congruents <strong>sur</strong> <strong>un</strong> certain nombre d’attributs, habituellement<br />

sociodémographiques (Rogers et Bhowmik, 1971), comme <strong>un</strong> facteur <strong>explicatif</strong> soit <strong>de</strong><br />

l’influence, soit la sélection du référent (Feldman et Spencer, 1965 ; Brown et Reingen,<br />

1987). D’autres s’intéressent plus directement à la nature <strong>de</strong> la relation, notamment le <strong>de</strong>gré<br />

<strong>de</strong> proximité entre <strong>de</strong>ux personnes, comme facteur <strong>explicatif</strong> <strong>de</strong> l’influence (Brown et<br />

Reingen, 1987, Duhan et al., 1997). Au final le rôle <strong>de</strong> la relation entre le consommateur et le<br />

lea<strong>de</strong>r d’opinion comme élément <strong>explicatif</strong> <strong>de</strong> l’influence reste à approfondir : il s’agit<br />

notamment d’apporter <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> réponse à <strong>un</strong>e interrogation qui peut s’avérer<br />

déterminante en ce qui concerne l’exploitation managériale <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion. Une<br />

première alternative consisterait à considérer que le lea<strong>de</strong>r d’opinion existe dans l’absolu quel<br />

que soit l’entourage auquel il est confronté, <strong>un</strong>e secon<strong>de</strong> reviendrait au contraire à limiter <strong>les</strong><br />

phénomènes <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship d’opinion au contexte d’<strong>un</strong>e relation préexistante.<br />

En outre insister <strong>sur</strong> la relation soulève directement le problème du type d’influence<br />

exercée par le lea<strong>de</strong>r d’opinion. La question est souvent éludée par <strong>les</strong> auteurs qui considèrent<br />

spontanément que l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion est informationnelle. Néanmoins certains<br />

discutent et expliquent ce choix (Price et Feick, 1984). Or <strong>les</strong> influences informationnel<strong>les</strong> et<br />

<strong>les</strong> influences normatives semblent difficile à dissocier, La Tour et Manraï, (1989) montrent<br />

en effet que cette distinction n’a qu’<strong>un</strong> intérêt théorique car <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux formes agissent<br />

conjointement et s’auto renforcent. Par ailleurs, considérer que <strong>les</strong> influences sont liées à la<br />

proximité <strong>de</strong> la relation ou encore aux similarités perçues, induit nécessairement la prise en<br />

compte <strong>de</strong> l’influence normative, a fortiori lorsque l’on s’appuie <strong>sur</strong> la définition proposée<br />

dans l’introduction qui conduit à envisager le lea<strong>de</strong>r d’opinion comme <strong>un</strong> référent particulier.<br />

Enfin, même si ce travail retient <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs monomorphes (dont l’influence porte <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e<br />

seule catégorie <strong>de</strong> produit ou <strong>de</strong> services), l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la catégorie <strong>de</strong> produit <strong>sur</strong><br />

l’influence interpersonnelle a été plusieurs fois soulignée. Le caractère utile ou somptuaire, la<br />

visibilité du produit sont autant <strong>de</strong> critères affectant l’influence <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> référence<br />

(Bear<strong>de</strong>n et Etzel, 1982, Chil<strong>de</strong>rs et Rao, 1986, Brinberg et Plimpton, 1986). En outre la<br />

dimension expérientielle <strong>de</strong>s produits remet en question <strong>les</strong> théories <strong>de</strong> la recherche<br />

d’information. Pour autant l’évaluation <strong>de</strong> ces produits est également sujette à <strong>de</strong>s formes<br />

d’influence, d’autant que la prise <strong>de</strong> risque est accrue par l’impossibilité d’essayer le produit<br />

au préalable (West et Broniarczyk, 1998). Au final, il reste à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si <strong>les</strong> modalités <strong>de</strong><br />

l’influence interpersonnelle <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion varient en fonction <strong>de</strong> certaines<br />

caractéristiques du produit, notamment la visibilité sociale et le caractère expérientiel.<br />

8


Ces questions <strong>de</strong> recherches ainsi que <strong>les</strong> critiques précé<strong>de</strong>ntes <strong>sur</strong> l’instabilité<br />

conceptuelle et l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion supposent <strong>de</strong>s positionnements <strong>de</strong><br />

recherche originaux tant <strong>sur</strong> le plan conceptuel que méthodologique.<br />

1.2. Caractéristiques <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> d’influence interpersonnelle.<br />

Un épiso<strong>de</strong> d’influence, celui ci met en jeu trois types <strong>de</strong> facteurs (Bristor, 1990) :<br />

• Des facteurs relatifs à la personne influencée, ce sont <strong>de</strong>s traits <strong>de</strong> personnalité ou <strong>de</strong>s<br />

variab<strong>les</strong> liées à la catégorie <strong>de</strong> produit.<br />

• Des facteurs relatifs à la personne qui influence, la distinction effectuée précé<strong>de</strong>mment est<br />

également valable.<br />

• Des facteurs relatifs au contexte au sens large. Deux éléments <strong>de</strong> contexte peuvent être<br />

retenus : la situation (urgence <strong>de</strong> l’achat, <strong>de</strong>stinataire <strong>de</strong> l’achat, lieu <strong>de</strong> l’échange<br />

d’information…) et la relation entre influenceur et la personne influencée.<br />

La diversité <strong>de</strong>s facteurs pouvant expliquer l’influence interpersonnelle <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs<br />

d’opinion semble dès lors particulièrement importante, elle peut néanmoins être résumée par<br />

le cadre théorique suivant :<br />

[Insérer ici figure 1]<br />

Ce cadre très général doit néanmoins être précisé, <strong>un</strong>e revue <strong>de</strong> littérature a permis d’établir<br />

que ces trois ou quatre types <strong>de</strong> facteurs contribuaient à expliquer l’influence, l’enjeu semble<br />

<strong>de</strong> <strong>les</strong> transposer dans <strong>un</strong> <strong>modèle</strong>, quelques préalab<strong>les</strong> doivent cependant être précisés :<br />

• L’épiso<strong>de</strong> d’influence nécessite <strong>de</strong> travailler <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s dya<strong>de</strong>s (Iacobucci, 1992 ;<br />

Yale et Gilly, 1995, Gilly et al., 1998) et la manière <strong>de</strong> <strong>les</strong> constituer doit faire l’objet <strong>de</strong><br />

quelques précisions. Cette constitution est fondée <strong>sur</strong> l’hypothèse <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs<br />

d’opinion : <strong>les</strong> individus choisissent leurs référents, ceux-ci ne s’imposent pas à eux.<br />

L’hypothèse <strong>de</strong> sélection représente en quelque sorte <strong>un</strong> corollaire ou plutôt <strong>un</strong> préalable <strong>de</strong> la<br />

notion d’acceptation <strong>de</strong> l’influence précé<strong>de</strong>mment évoquée. C’est parce qu’ils sont choisis<br />

que leur influence est acceptée, et accepter leur influence revient à <strong>les</strong> reconnaître comme <strong>de</strong>s<br />

lea<strong>de</strong>rs d’opinion. Cette approche simplifie et justifie la constitution <strong>de</strong>s dya<strong>de</strong>s qui s’inspire<br />

9


<strong>de</strong> la technique sociométrique à travers laquelle <strong>un</strong> enquêteur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au consommateur <strong>de</strong><br />

citer <strong>de</strong>s sources d’informations potentiel<strong>les</strong> (Gilly et al., 1998).<br />

Notre démarche est alors proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Weimann (1991) : au lieu <strong>de</strong> vérifier si <strong>les</strong> lea<strong>de</strong>rs<br />

d’opinions auto désignés sont influents, nous cherchons à déterminer si <strong>les</strong> individus influents<br />

du point <strong>de</strong> vue du consommateur, sont <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion au sens classique du terme.<br />

• La traduction du processus d’influence et <strong>de</strong> la modification comportementale<br />

en <strong>un</strong>e variable influence attribuée doit être justifiée. La figure 2 décrit la démarche retenue.<br />

[Insérer ici figure n°2]<br />

L’influence attribuée traduit le <strong>de</strong>gré auquel le consommateur estimerait être influencé<br />

par <strong>un</strong>e personne donnée <strong>de</strong> son entourage dans <strong>un</strong> contexte donné. Cette variable au<br />

<strong>de</strong>meurant critiquable permet <strong>de</strong> prendre en compte <strong>de</strong> façon globale l’épiso<strong>de</strong> d’influence.<br />

Néanmoins il apparaît que <strong>les</strong> critiques précé<strong>de</strong>mment formulées à l’encontre <strong>de</strong> l’influence<br />

auto-évaluée restent valab<strong>les</strong> en ce qui concerne l’influence attribuée, el<strong>les</strong> portent <strong>sur</strong> la<br />

difficile prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s autres, a fortiori dans <strong>un</strong> contexte fictif. Il n’en<br />

reste pas moins que <strong>de</strong>s variab<strong>les</strong> proches ont été utilisées sans pour autant voir été discutées,<br />

mais avec <strong>de</strong>s résultats significatifs (Gilly et al., 1998, Bansal et Voyer, 2000). Cette variable<br />

telle que nous la concevons présente <strong>de</strong>ux facettes : l’influence informationnelle attribuée et<br />

l’influence normative attribuée.<br />

Utiliser l’épiso<strong>de</strong> d’influence permet par conséquent <strong>de</strong> mieux rendre compte <strong>de</strong> la<br />

complexité <strong>de</strong>s phénomènes d’influence. Ce choix appelle notamment la nécessité <strong>de</strong><br />

raisonner <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s dya<strong>de</strong>s influenceur / influencé et gui<strong>de</strong> le <strong>modèle</strong> conceptuel et <strong>les</strong><br />

hypothèses proposées dans cette <strong>de</strong>uxième partie.<br />

II. PROPOSITION D’UN MODELE CONCEPTUEL EXPLICATIF DE L’INFLUENCE<br />

DES LEADERS D’OPINION SUR LES CONSOMMATEURS<br />

Dyadique dans sa conception, le <strong>modèle</strong> proposé (figure 3) s’appuie résolument <strong>sur</strong> <strong>les</strong><br />

perceptions du consommateur, puisque le choix <strong>de</strong> la variable à expliquer porte <strong>sur</strong> l’influence<br />

perçue par le. Dès lors même si le principe directeur consiste à mettre en relation la source<br />

d’information avec le consommateur, <strong>un</strong> seul facteur est directement évalué par la source : le<br />

10


lea<strong>de</strong>rship d’opinion. Ce choix sera justifié dans <strong>un</strong>e première sous-partie dans laquelle seront<br />

évoquées <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> la source d’information susceptib<strong>les</strong> d’expliquer l’attribution<br />

d’influence. Dans <strong>un</strong> second temps, ce sont <strong>les</strong> caractéristiques du consommateur qui seront<br />

évoquées. Enfin l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> la relation sera abordée.<br />

[Insérer ici figure n°3]<br />

2.1.Caractéristiques <strong>de</strong> la source d’information expliquant l’attribution d’influence.<br />

Il s’agit <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> variab<strong>les</strong> inhérentes à la source d’information et susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />

contribuer à l’attribution d’influence par le consommateur puis <strong>de</strong> proposer <strong>les</strong> hypothèses <strong>de</strong><br />

recherche qui en découlent.<br />

2.1.1. Le choix <strong>de</strong>s variab<strong>les</strong>.<br />

Les variab<strong>les</strong> caractérisant le lea<strong>de</strong>r d’opinion et susceptib<strong>les</strong> d’expliquer le niveau<br />

d’influence sont diverses. Chercher à <strong>les</strong> i<strong>de</strong>ntifier rejoint la préoccupation <strong>de</strong> déterminer <strong>de</strong>s<br />

régularités dans <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion. Il est possible d’en dresser <strong>un</strong><br />

balayage rapi<strong>de</strong> :<br />

• Les variab<strong>les</strong> relatives à la connaissance : expertise, familiarité, connaissances<br />

objectives, subjectives (Jacoby et Hoyer, 1981 ; Price et Feick, 1984 ; Venkatraman, 1990 ;<br />

Gilly et al., 1998 ; Theng et Lau, 1999).<br />

• Des variab<strong>les</strong> sociodémographiques comme l’âge, la position sociale, la position<br />

professionnelle.<br />

• La position dans le réseau social (Burt, 1999)<br />

• Des traits : volonté <strong>de</strong> se démarquer <strong>de</strong>s autres, individuation (Chan et Misra, 1991),<br />

forte personnalité (Noelle-Neumann, 1987; Weimann, 1991).<br />

• Lea<strong>de</strong>rship <strong>d'opinion</strong> (Rogers et Cartano, 1962; King et Summers, 1971 etc.)<br />

• Innovativité.<br />

Le point <strong>de</strong> vue retenu pour définir la variable dépendante oriente la sélection <strong>de</strong>s<br />

variab<strong>les</strong> vers <strong>de</strong>s caractéristiques perçues par le consommateur en recherche d'information.<br />

C'est à travers <strong>les</strong> jugements qu'il effectuera <strong>sur</strong> certains aspects <strong>de</strong> la source d'information<br />

qu'il attribuera ou pas <strong>de</strong> <strong>l'influence</strong> en matière <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> produits ou <strong>de</strong> marques (Bansal et<br />

11


Voyer, 2000). Dans cette optique, le jugement d'expertise et le lea<strong>de</strong>rship <strong>d'opinion</strong> ont été<br />

retenus. En ce qui concerne le lea<strong>de</strong>rship <strong>d'opinion</strong>, ce choix appelle quelques explications<br />

complémentaires : Durant l'épiso<strong>de</strong> d'influence, c'est à travers <strong>les</strong> échanges avec la source<br />

d'information que le consommateur se forme <strong>un</strong> avis, or le lea<strong>de</strong>rship <strong>d'opinion</strong> se caractérise<br />

par <strong>un</strong>e tendance à partager <strong>de</strong> l'information dans <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> compétences déterminés<br />

(Chil<strong>de</strong>rs, 1986, Ben-Miled et Le Louarn, 1994). Dès lors, c'est à travers l'échange répété<br />

d'informations que le lea<strong>de</strong>r est sélectionné et reconnu comme influent par le consommateur.<br />

2.1.2. L'influence du lea<strong>de</strong>rship <strong>d'opinion</strong> <strong>sur</strong> <strong>l'influence</strong> attribuée.<br />

Le lea<strong>de</strong>rship d’opinion est par ailleurs relié aux comportements qui caractérisent le<br />

lea<strong>de</strong>r d’opinion. Venkatraman (1990) montre notamment que le lea<strong>de</strong>rship d’opinion d’<strong>un</strong><br />

individu est corrélé positivement à l’influence qu’il estime avoir <strong>sur</strong> <strong>les</strong> autres. Dans <strong>un</strong> même<br />

registre mais avec <strong>un</strong>e me<strong>sur</strong>e différente du lea<strong>de</strong>rship d’opinion, Gilly et al. (1998) montrent<br />

que plus <strong>un</strong>e source d’information possè<strong>de</strong> <strong>un</strong> niveau élevé <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship <strong>d'opinion</strong>, plus le<br />

consommateur en situation <strong>de</strong> recherche d’information reconnaît qu'il est influencé. Enfin et<br />

<strong>de</strong> manière générale, le lea<strong>de</strong>rship d’opinion, <strong>de</strong> part sa définition implique <strong>un</strong>e influence<br />

asymétrique dans la dya<strong>de</strong> (Ben Miled et Le Louarn, 1994, Engel et al., 1995). Il est par<br />

conséquent attendu qu’<strong>un</strong> individu possédant <strong>un</strong> niveau élevé <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship d’opinion exerce<br />

<strong>un</strong>e influence <strong>sur</strong> <strong>les</strong> attitu<strong>de</strong>s et <strong>les</strong> comportements <strong>de</strong>s individus dans la catégorie <strong>de</strong> produit<br />

dans laquelle il est lea<strong>de</strong>r. Néanmoins il convient <strong>de</strong> préciser que c’est à travers sa tendance à<br />

partager <strong>de</strong> l’information inhérente au lea<strong>de</strong>rship d’opinion que la source d’information peut<br />

être perçue comme influente. Ceci est notamment dû au fait que <strong>de</strong>s messages directs et<br />

vivants sont généralement jugés plus crédib<strong>les</strong> (Herr et al., 1991).<br />

H1 : Plus a source d’information possè<strong>de</strong> <strong>un</strong> niveau élevé <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship d’opinion, plus le<br />

consommateur lui attribuera <strong>de</strong> l’influence.<br />

2.1.3. Rôle médiateur partiel <strong>de</strong> l’expertise attribuée.<br />

La médiation sous-tend l’idée <strong>de</strong> processus, c’est à travers <strong>un</strong>e variable C qu’<strong>un</strong>e variable<br />

A influence <strong>un</strong>e variable B (Baron et Kenny, 1986). Dans ce cas présent ce processus peut<br />

être détaillé comme suit : à travers la tendance à partager <strong>de</strong> l’information <strong>sur</strong> <strong>un</strong> domaine<br />

donné, le consommateur perçoit la source d’information comme plus ou moins experte.<br />

12


Bristor (1990) définit l’expertise <strong>de</strong> la source comme « sa capacité à fournir <strong>un</strong>e information<br />

correcte et appropriée ». L’attribution d’expertise rend l’information donnée par la source<br />

crédible et la prédispose par conséquent à être considérée comme vraie, ce qui est la<br />

traduction d’<strong>un</strong>e influence informationnelle.<br />

La médiation est présumée partielle dans la me<strong>sur</strong>e ou <strong>les</strong> phénomènes d’influence ne<br />

sont jamais strictement informationnels ou normatifs mais agissent conjointement ; or comme<br />

il a été précisé plus haut, l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion ne peut être exclusivement<br />

expliquée par l’expertise, en effet Vernette (2003) soulève l’idée que l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs<br />

d’opinion est associée à la possession <strong>de</strong> plusieurs caractéristiques, l’expertise ne représentant<br />

que l’<strong>un</strong>e d’entre el<strong>les</strong>. Quelques éléments <strong>de</strong> justification peuvent être ajoutés. En ce qui<br />

concerne l’influence du lea<strong>de</strong>rship d’opinion <strong>sur</strong> l’expertise attribuée, il peut paraître<br />

<strong>sur</strong>prenant d’envisager <strong>un</strong>e telle causalité dans la me<strong>sur</strong>e traditionnellement c’est plutôt le<br />

sentiment <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s connaissances <strong>sur</strong> <strong>un</strong> domaine ou d’être impliqué durablement qui<br />

prépare <strong>un</strong> individu à s’auto évaluer comme <strong>un</strong> lea<strong>de</strong>r d’opinion (Richins et Root-Schaffer,<br />

1988 ; Venkatraman, 1990, Cristau et Strazzieri, 1993, Gilly et al., 1998). Néanmoins c’est la<br />

perception du consommateur <strong>sur</strong> la source d’information qu’il mobilise qui est ici considérée,<br />

or <strong>les</strong> comportements <strong>de</strong> bouche-à-oreille engagés par <strong>les</strong> lea<strong>de</strong>rs d’opinion <strong>les</strong> positionnent<br />

comme <strong>de</strong>s experts auprès <strong>de</strong>s personnes avec <strong>les</strong>quels ils comm<strong>un</strong>iquent (Stern et Gould,<br />

1988).<br />

H2 : Plus la source d’information possè<strong>de</strong> <strong>un</strong> niveau élevé <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship d’opinion, plus<br />

celle-ci sera jugée experte par le consommateur.<br />

Par ailleurs, l’influence reconnue à <strong>un</strong>e source d’information est liée à la crédibilité <strong>de</strong><br />

l’information dispensée par la source (Dholakia et Sternthal, 1977). Or plus <strong>un</strong>e source est<br />

jugée experte, plus elle est crédible, ce qui laisse à penser que plus le consommateur juge la<br />

source experte plus il lui attribuera <strong>de</strong> l’influence. Ce lien a été testé par Bansal et Voyer<br />

(2000) qui établisse <strong>un</strong>e relation positive entre expertise <strong>de</strong> la source et influence dans le<br />

contexte <strong>de</strong>s services.<br />

H3 : Plus la source d’information est jugée experte, plus le consommateur lui attribuera <strong>de</strong><br />

l’influence.<br />

13


Des caractéristiques propres au consommateur sont également susceptib<strong>les</strong> d’avoir <strong>un</strong><br />

impact <strong>sur</strong> <strong>les</strong> attributions d’influence.<br />

2.2. Caractéristiques du consommateur expliquant l’attribution d’influence<br />

Confronté aux choix <strong>de</strong> certains produits, services ou marques, le consommateur est<br />

susceptible d’être plus ou moins influencé par <strong>un</strong> lea<strong>de</strong>r d’opinion. Certains facteurs liés à la<br />

catégorie <strong>de</strong> produit ainsi que <strong>de</strong>s traits généraux <strong>de</strong>vraient expliquer l’attribution d’influence.<br />

Après avoir discuté <strong>de</strong>s différents facteurs possib<strong>les</strong>, <strong>les</strong> hypothèses <strong>de</strong> recherche consécutives<br />

à la sélection <strong>de</strong>s variab<strong>les</strong> seront justifiées.<br />

2.2.1. Sélection <strong>de</strong>s variab<strong>les</strong>.<br />

Weimann (1994) dans sa revue <strong>sur</strong> l’influence indiquent <strong>de</strong>s conditions dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong><br />

<strong>les</strong> consommateurs sont susceptib<strong>les</strong> d’accepter l’influence interpersonnelle. Il apparaît<br />

notamment que celle ci s’accroît avec le niveau d’implication dans la catégorie <strong>de</strong> produit,<br />

avec le risque perçu, avec la complexité associée à l’achat, avec la visibilité sociale du produit<br />

et enfin avec la difficulté à tester le produit. Il ajoute que certains traits individuels comme la<br />

sensibilité à l’influence interpersonnelle(Mc Guire, 1985; Bear<strong>de</strong>n et al., 1989) qui est elle<br />

même corrélée avec l’estime <strong>de</strong> soi (Bear<strong>de</strong>n et al., 1989 ; Rose et al.1998) expliquent le<br />

<strong>de</strong>gré d’acceptation <strong>de</strong> l’influence. En outre, si la visibilité <strong>de</strong>s produits est <strong>un</strong> facteur<br />

déterminant qui prédispose à accepter l’influence (Fisher et Price, 1992), il convient <strong>de</strong><br />

considérer <strong>de</strong>s variab<strong>les</strong> prenant en compte le jugement social. Un grand nombre <strong>de</strong> travaux<br />

établissent le lien entre le rapport aux autres dans son aspect normatif et l’influence<br />

interpersonnelle. Cal<strong>de</strong>r et Burnkrant (1977) font par exemple état du caractère indirect <strong>de</strong><br />

l’influence normative : c’est à travers <strong>les</strong> attributions <strong>sur</strong> <strong>les</strong> jugements <strong>de</strong> référents pertinents<br />

que le consommateur va ajuster ces comportements ; ainsi l’influence sociale se jouerait entre<br />

le consommateur et…le consommateur. La sensibilité au jugement social a fait l’objet <strong>de</strong><br />

plusieurs me<strong>sur</strong>es dont la plus récente qui représente <strong>un</strong>e adaptation du self-monitoring est<br />

proposée par Bear<strong>de</strong>n et Rose (1990), <strong>les</strong> auteurs l’appellent Attention portée à l’Information<br />

provenant <strong>de</strong> la Comparaison Sociale (ATSCI). Quel choix opérer parmi toutes ces variab<strong>les</strong> ?<br />

Si ces variab<strong>les</strong> <strong>de</strong>vaient être classées, il faudrait distinguer cel<strong>les</strong> qui concernent la résolution<br />

du problème (implication, risque, complexité, connaissances, possibilité <strong>de</strong> tester, familiarité)<br />

et cel<strong>les</strong> qui correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s traits du consommateur (Sensibilité à l’influence<br />

14


interpersonnelle, Estime <strong>de</strong> soi) ou qui sont liées à l’éventualité du jugement social (visibilité<br />

du produit, ATSCI ).Une discussion approfondie qui ne sera pas menée dans ce travail, serait<br />

nécessaire pour justifier le choix du risque perçu et <strong>de</strong>s connaissances <strong>sur</strong> la catégorie <strong>de</strong><br />

produit. En revanche, en ce qui concerne le choix d’éliminer la visibilité du produit, et <strong>de</strong><br />

conserver l’ATSCI, il reste à préciser que le risque perçu, dans sa dimension sociale, inclut le<br />

poids accordé pour <strong>un</strong>e transaction spécifique au jugement <strong>de</strong>s autres, ce qui rend la prise en<br />

compte <strong>de</strong> la visibilité sinon superflue, tout du moins secondaire. Enfin la sensibilité à<br />

l’influence interpersonnelle et l’estime <strong>de</strong> soi sont corrélées, et prise en compte <strong>de</strong> la première<br />

variable semble plus appropriée en ce qui concerne <strong>les</strong> phénomènes d’influence.<br />

2.2.2. Le rôle médiateur du risque perçu <strong>sur</strong> la relation connaissances a prioriconnaissances<br />

attribuée.<br />

Le lien direct entre expertise et influence a été proposé par Gilly et al. (1998) et Bansal et<br />

Voyer (2000). Cet argument repose <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e idée assez intuitive : plus <strong>un</strong> consommateur a <strong>de</strong>s<br />

connaissances dans <strong>un</strong>e catégorie <strong>de</strong> produit, plus il sera apte à juger <strong>de</strong> la qualité du message<br />

reçu. Cette capacité à critiquer le message <strong>de</strong>vrait a priori limiter la tendance à attribuer <strong>de</strong><br />

l’influence. Par ailleurs plusieurs travaux indiquent que <strong>les</strong> personnes qui se jugent expertes<br />

consultent moins <strong>les</strong> sources interpersonnel<strong>les</strong> et valorisent donc moins leurs conseils<br />

(Brucks, 1985, Bloch et al., 1986). Cependant cette relation n’est validée par Gilly et<br />

al.(1998) que dans le cas <strong>de</strong>s biens durab<strong>les</strong> et elle est tout juste significative dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Bansal et Voyer (2000). Dans le doute quant à la linéarité, le sens ou l’intervention d’<strong>un</strong><br />

modérateur qui expliquerait ces résultats, auc<strong>un</strong>e hypothèse ne sera proposée. En revanche le<br />

processus faible connaissances, perception d’<strong>un</strong> risque, attribution d’influence semble plus<br />

convaincant.<br />

Les connaissances a priori dans <strong>un</strong> domaine <strong>de</strong>vrait atténuer la perception du risque. En<br />

effet Srinivasan et Ratchford (1991) ont montré que <strong>les</strong> consommateurs ayant <strong>un</strong>e expérience<br />

antérieure avec le produit perçoivent moins <strong>de</strong> risque que ceux n’étant pas familiers avec le<br />

produit. Dès lors l’hypothèse suivante peut être proposée :<br />

H5 : Plus <strong>les</strong> consommateurs ont <strong>un</strong> niveau <strong>de</strong> connaissances élevé, moins ils perçoivent le<br />

risque.<br />

15


Le risque perçu au sens le plus général correspond à la perception d’<strong>un</strong>e incertitu<strong>de</strong><br />

relative aux conséquences négatives potentiellement associées à <strong>un</strong>e alternative <strong>de</strong> choix<br />

(Volle, 1995). Il représente <strong>un</strong> facteur <strong>explicatif</strong> puissant <strong>de</strong> la recherche d’information y<br />

compris en direction <strong>de</strong>s sources interpersonnel<strong>les</strong> (Locan<strong>de</strong>r et Hermann, 1979, Schmidt et<br />

Spreng, 1996). Bansal et Voyer (2000) montrent effectivement dans <strong>un</strong> article <strong>sur</strong> l’influence<br />

du bouche à oreille dans le domaine <strong>de</strong>s services que le risque perçu a <strong>un</strong>e influence <strong>sur</strong><br />

l’intensité <strong>de</strong> la recherche d’information interpersonnelle. Or le lien direct entre risque perçu<br />

et influence n’a jamais été testé alors même que différents éléments viennent appuyer cette<br />

idée. Stone et Grønhaug (1993) considèrent en effet que le risque psychologique, qui se<br />

traduit chez le consommateur par la crainte d’<strong>un</strong>e mauvaise perception <strong>de</strong> lui-même, est <strong>un</strong>e<br />

conséquence <strong>de</strong>s cinq autres dimensions du risque. Si le risque psychologique est envisagé<br />

comme <strong>un</strong>e variable médiatrice entre <strong>les</strong> différentes dimensions du risque, c’est que toute<br />

perception du risque induit celle d’<strong>un</strong> inconfort psychologique qui conduit le consommateur à<br />

accepter <strong>de</strong>s influences diverses.<br />

H5 : Plus le risque perçu par le consommateur est important, plus celui ci aura tendance à<br />

attribuer <strong>de</strong> l’influence au lea<strong>de</strong>r d’opinion<br />

2.2.3. Les rô<strong>les</strong> modérateurs <strong>de</strong> la sensibilité à l’influence interpersonnelle et <strong>de</strong><br />

l’attention portée à l’information obtenue par comparaison sociale.<br />

La sensibilité à l’influence interpersonnelle est définie par Bear<strong>de</strong>n et al.(1989) comme<br />

« le besoin <strong>de</strong> définir ou <strong>de</strong> réhausser sa propre image auprès d’individus jugés pertinents à<br />

travers l’acquisition et l’utilisation <strong>de</strong> produits et <strong>de</strong> marques, la volonté <strong>de</strong> se conformer aux<br />

attentes <strong>de</strong>s autres en matière <strong>de</strong> décisions d’achat, ainsi que la tendance à apprendre <strong>sur</strong> <strong>les</strong><br />

produits et <strong>les</strong> services par l’information ou la recherche d’information par bouche-à-oreille ».<br />

Cette variable est traitée dans la littérature comme <strong>un</strong> modérateur notamment entre <strong>de</strong>s<br />

stimulations normatives et <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong> conformité (Bear<strong>de</strong>n et al.1989, 1990).<br />

Ainsi, ce trait <strong>de</strong>vrait modérer l’ensemble <strong>de</strong>s liens <strong>explicatif</strong>s <strong>de</strong> l’influence attribuée au sens<br />

ou <strong>les</strong> individus fortement sensib<strong>les</strong> à l’influence interpersonnelle <strong>de</strong>vraient plus<br />

spontanément attribuer <strong>de</strong> l’influence au lea<strong>de</strong>r d’opinion. D’où <strong>les</strong> hypothèses<br />

complémentaires suivantes :<br />

16


H1a : Le lien entre lea<strong>de</strong>rship d’opinion et influence attribuée est d’autant plus fort que <strong>les</strong><br />

consommateurs sont sensib<strong>les</strong> à l’influence interpersonnelle<br />

H3a : Le lien entre expertise attribuée et influence attribuée est d’autant plus fort que <strong>les</strong><br />

consommateurs sont sensib<strong>les</strong> à l’influence interpersonnelle.<br />

H5a : Le lien entre risque perçu et influence attribuée est d’autant plus fort que <strong>les</strong><br />

consommateurs sont sensib<strong>les</strong> à l’influence interpersonnelle<br />

H6a : Le lien entre intensité du lien et influence attribuée est d’autant plus fort que <strong>les</strong><br />

consommateurs sont sensib<strong>les</strong> à l’influence interpersonnelle.<br />

L’ATSCI se définit quant à elle comme le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong><br />

l’entourage à ses propres comportements et le poids accordé à cette information. Dans le cas<br />

<strong>de</strong>s consommations socialement visib<strong>les</strong>, <strong>les</strong> individus plus sensib<strong>les</strong> au jugement <strong>de</strong>s autres<br />

auront tendance à se conformer aux attentes implicites et explicites exprimées par <strong>de</strong>s<br />

référents (Bear<strong>de</strong>n et Rose, 1990). Or le risque social qui est <strong>un</strong>e dimension du risque perçu<br />

représente le danger d’être désapprouvé par <strong>les</strong> autres, à savoir la famille et <strong>les</strong> amis<br />

(Woodsi<strong>de</strong>, 1974). Ainsi la perception du risque social n’est rien d’autre que le processus<br />

d’attribution effectué par le consommateur consistant à anticiper <strong>les</strong> réactions <strong>de</strong>s autres à ses<br />

propres comportements dans <strong>un</strong>e situation <strong>de</strong> choix donnée (Cal<strong>de</strong>r et Burnkrant, 1977 ; Rose<br />

et al., 1992). Si dans cette situation le risque social perçu est positivement lié à l’attribution<br />

d’influence au lea<strong>de</strong>r, alors le fait d’être sensible au jugement <strong>de</strong>s autres dans l’absolu, doit<br />

renforcer l’intensité <strong>de</strong> ce lien.<br />

H5b : Le lien entre risque perçu et influence attribuée est d’autant plus fort que <strong>les</strong><br />

consommateurs possè<strong>de</strong>nt <strong>un</strong> niveau élevé d’ATSCI.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s caractéristiques du consommateur et <strong>de</strong> cel<strong>les</strong> du lea<strong>de</strong>r d’opinion, la nature<br />

<strong>de</strong> la relation entre le consommateur et le lea<strong>de</strong>r pourrait être <strong>un</strong> facteur <strong>explicatif</strong> important<br />

<strong>de</strong> l’influence attribuée.<br />

2.3. Caractéristiques <strong>de</strong> la relation expliquant l’attribution d’influence.<br />

La notion <strong>de</strong> relation doit être comprise au sens le plus large. Elle désigne aussi bien le<br />

lien social ou affectif, que le lien pris au sens <strong>de</strong> correspondance, <strong>de</strong> ressemblance, <strong>de</strong><br />

proximité. La majorité <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bouche-à-oreille ont lieu dans l’entourage immédiat du<br />

17


consommateur (Katz et Lazarsfeld, 1955). Par ailleurs, <strong>les</strong> consommateurs sélectionnent <strong>les</strong><br />

lea<strong>de</strong>rs d’opinion, il serait par conséquent hasar<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> considérer <strong>les</strong> rapports d’influence<br />

sans <strong>les</strong> replacer dans le contexte d’<strong>un</strong>e relation alors même qu’<strong>un</strong> grand nombre <strong>de</strong><br />

comportements sont structurés par l’entourage familial et amical (Bidart, 1997). Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />

ces réflexions immédiates, il reste à déterminer le contexte pertinent d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s phénomènes<br />

<strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship d’opinion : est-ce que le concept <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r d’opinion a <strong>un</strong> sens indépendamment<br />

d’<strong>un</strong>e relation ? Après avoir brièvement évoqué <strong>les</strong> variab<strong>les</strong> retenues, <strong>les</strong> hypothèses<br />

attachées à la nature <strong>de</strong> la relation seront justifiées.<br />

2.3.1. Sélection <strong>de</strong>s variab<strong>les</strong>.<br />

Deux variab<strong>les</strong> utilisées en marketing dans <strong>de</strong>s contextes aussi divers que la diffusion <strong>de</strong>s<br />

innovations ou l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s relations inter organisationnel<strong>les</strong>, permettent <strong>de</strong> bien décrire le lien<br />

entre <strong>de</strong>ux consommateurs :<br />

La similarité en premier lieu, généralement qualifiée d’homophilie permet d’abor<strong>de</strong>r la<br />

relation à la fois sous l’angle externe et interne <strong>de</strong> la ressemblance. Le fait <strong>de</strong> ressembler à<br />

<strong>un</strong>e personne ou <strong>de</strong> juger que l’on a <strong>de</strong>s points comm<strong>un</strong>s peut être <strong>de</strong> nature à modifier la<br />

tendance à être influencé. Sur le plan sociologique, cette variable peut se définir comme le<br />

<strong>de</strong>gré auquel <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux membres d’<strong>un</strong>e dya<strong>de</strong> sont congruents <strong>sur</strong> certains attributs<br />

habituellement sociodémographiques.<br />

L’intensité du lien telle qu’elle est utilisée en marketing (Frenzen et Nakamoto, 1993)<br />

permet <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong> façon synthétique le rôle <strong>de</strong>s aspects affectifs et émotionnels dans le<br />

processus d’influence. C’est <strong>un</strong> construit sociologique qui s’appuie <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e combinaison du<br />

temps passé ensemble (passé comm<strong>un</strong>), <strong>de</strong> l’intensité émotionnelle, <strong>de</strong> l’intimité et <strong>de</strong>s<br />

services réciproques caractérisant le lien (Granovetter, 1973 p.1361).<br />

D’autres variab<strong>les</strong> comme la confiance interpersonnelle aurait pu être utilisées mais leur<br />

apport en matière <strong>de</strong> consommation paraît finalement limité par rapport à la crédibilité <strong>de</strong> la<br />

source par exemple.<br />

2.3.2. Influence <strong>de</strong> l’intensité du lien <strong>sur</strong> l’attribution d’influence<br />

Cette variable traduit l’impact <strong>de</strong>s structures socia<strong>les</strong> <strong>sur</strong> le bouche à oreille et <strong>les</strong><br />

phénomènes d’influence, et plusieurs travaux ont été menés pour chercher à comprendre si en<br />

18


matière <strong>de</strong> consommation, <strong>les</strong> individus avaient plutôt tendance à se tourner vers <strong>de</strong>s liens<br />

forts et à être influencé par eux. Brown et Reingen (1987) montrent que <strong>les</strong> liens forts ont <strong>un</strong>e<br />

plus forte probabilité d’être activés lors <strong>de</strong> la recherche d’information et que l’influence <strong>de</strong>s<br />

liens forts est plus volontiers acceptée. Ce résultat est par ailleurs cohérent avec <strong>les</strong> travaux <strong>de</strong><br />

Bidart (1997, p.273-276) qui établissent que l’influence <strong>de</strong>s amis est souvent réduite à<br />

quelques domaines mais qu’elle est belle et bien réelle, car elle correspond souvent à <strong>un</strong><br />

besoin exprimé par l’individu à travers la relation. Enfin Bansal et Voyer (2000) montrent que<br />

plus le lien est fort, plus l’influence <strong>de</strong> la source d’information <strong>sur</strong> la décision d’achat est<br />

forte. Une part <strong>de</strong> l’explication pourrait être par le motif d’expression <strong>de</strong>s valeurs développé<br />

plus haut et qui postule que le consommateur va accepter l’influence d’<strong>un</strong> référent dans l’idée<br />

<strong>de</strong> préserver <strong>un</strong> lien avec celui-ci.<br />

H6 : Plus l’intensité <strong>de</strong> lien entre le consommateur et la source d’information est forte, plus le<br />

consommateur tendra à attribuer <strong>de</strong> l’influence au lea<strong>de</strong>r d’opinion.<br />

2.3.3. Rôle modérateur <strong>de</strong> l’homophilie<br />

La question <strong>de</strong> savoir si <strong>les</strong> consommateurs sont plus influencés par <strong>de</strong>s liens hétérophi<strong>les</strong><br />

ou homophi<strong>les</strong> est récurrente (Rogers, 1981, 1995) mais la question <strong>de</strong> la similarité a plutôt<br />

été abordée sous l’angle <strong>de</strong> la sélection. Par exemple Feldman et Spencer (1965) montrent<br />

que dans le cadre particulièrement risqué du choix d’<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin, l’expertise dans le domaine<br />

médical n’est que très peu recherchée lors <strong>de</strong> la sélection d’<strong>un</strong>e source interpersonnelle. La<br />

plupart <strong>de</strong>s répondants choisissent plus volontiers <strong>de</strong>s amis, <strong>de</strong>s voisins ou <strong>de</strong>s collègues <strong>de</strong><br />

travail. Mais <strong>un</strong>e tendance plus intéressante, indiquant <strong>un</strong>e propension à choisir référents <strong>de</strong><br />

consommation selon le critère <strong>de</strong> l’homophilie a été mise en lumière : dans le domaine<br />

conséquent du choix d’<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin, <strong>les</strong> coup<strong>les</strong> avec enfants se fiaient plus volontiers à<br />

d’autres coup<strong>les</strong> avec enfants, alors que <strong>les</strong> coup<strong>les</strong> sans enfants préféraient <strong>de</strong>s coup<strong>les</strong><br />

similaires. Cette conclusion suggère que <strong>les</strong> foyers estiment que <strong>de</strong>s ménages ayant <strong>un</strong>e<br />

structure familiale comparable présentent <strong>de</strong>s aspirations i<strong>de</strong>ntiques et auront donc <strong>un</strong>e lecture<br />

plus empathique <strong>de</strong> leurs besoins.<br />

Cependant la première étu<strong>de</strong> en marketing visant <strong>de</strong> manière explicite à évaluer le rôle <strong>de</strong><br />

l’homophilie <strong>sur</strong> la sélection <strong>de</strong>s référents <strong>de</strong> consommation a été menée par Brown et<br />

Reingen (1987). En partant d’<strong>un</strong> marché restreint tant au niveau <strong>de</strong> l’offre que <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>,<br />

<strong>les</strong> professeurs <strong>de</strong> piano, <strong>les</strong> auteurs mènent <strong>un</strong>e analyse du réseau <strong>de</strong> bouche-à-oreille au sein<br />

19


<strong>de</strong> membres d’<strong>un</strong>e même association <strong>de</strong> musique. Ils montrent que pour le choix d’<strong>un</strong><br />

professeur <strong>de</strong> piano, <strong>les</strong> liens homophi<strong>les</strong> ont <strong>un</strong>e plus forte probabilité d’être activés (donc<br />

sélectionnés). En revanche, ils ne parviennent pas à vali<strong>de</strong>r l’hypothèse selon laquelle <strong>les</strong> liens<br />

homophi<strong>les</strong> seraient plus influents, ce qu’ils expliquent par <strong>un</strong>e définition trop restrictive <strong>de</strong><br />

l’homophilie qui est résumée à trois critères démographiques, l’âge, le sexe et le niveau<br />

d’éducation.<br />

Enfin la contribution <strong>de</strong> Gilly et al. (1998) permet d’introduire la notion d’homophilie<br />

perçue, qui correspond au sentiment <strong>de</strong> partager <strong>de</strong>s valeurs, <strong>de</strong>s opinions, <strong>de</strong>s préférences et<br />

<strong>de</strong>s sty<strong>les</strong> <strong>de</strong> vie. Les auteurs vali<strong>de</strong>nt notamment l’hypothèse selon laquelle <strong>les</strong><br />

consommateurs sont plus influencés par <strong>de</strong>s individus qu’ils estiment proches d’eux-mêmes<br />

par rapport à ces critères. Malgré ce résultat, il apparaît que l’homophilie pourrait être<br />

considérée comme <strong>un</strong> modérateur. En effet, autant la force du lien peut influencer la<br />

crédibilité du message dans <strong>un</strong>e optique d’influence informationnelle, autant <strong>les</strong> aspects<br />

normatifs <strong>de</strong> l’influence doivent être discutés. Le sentiment <strong>de</strong> partager <strong>de</strong>s valeurs avec le<br />

lea<strong>de</strong>r semble directement lié à l’acceptation <strong>de</strong> l’influence pour motif d’expression <strong>de</strong>s<br />

valeurs. Ainsi la relation entre intensité du lien et influence attribuée <strong>de</strong>vrait être plus forte si<br />

le consommateur a le sentiment <strong>de</strong> partager <strong>de</strong>s valeurs avec la source d’information. A<br />

l’inverse, malgré <strong>un</strong> lien fort, le sentiment <strong>de</strong> ne pas ressembler au lea<strong>de</strong>r peut largement<br />

limiter son influence.<br />

H6b : Le lien entre intensité du lien et influence attribuée est d’autant plus fort que le niveau<br />

d’homophilie perçue et démographique est élevé.<br />

2.3.4. Rôle modérateur <strong>de</strong>s connaissances a priori<br />

Les travaux <strong>de</strong> Duhan et al. (1997) invitent à apporter <strong>un</strong> certain nombre <strong>de</strong> précisions et<br />

<strong>de</strong> nuances à la relation entre intensité du lien et influence attribuée. En effet, <strong>les</strong> auteurs<br />

i<strong>de</strong>ntifient <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s sources interpersonnel<strong>les</strong> <strong>de</strong> conseil et montrent<br />

notamment que <strong>les</strong> consommateurs possédant <strong>de</strong> fortes connaissances subjectives tendaient à<br />

ne pas accor<strong>de</strong>r d’importance à l’intensité du lien mais à rechercher <strong>un</strong> niveau élevé<br />

d’expertise chez <strong>les</strong> personnes qu’ils consultent. En effet leur recherche d’information est<br />

plutôt orientée vers <strong>de</strong>s critères techniques, par conséquent leur entourage familial ou amical a<br />

peu <strong>de</strong> chances <strong>de</strong> répondre à leurs attentes. Dès lors on peut raisonnablement avancer que le<br />

lea<strong>de</strong>r sélectionné a plus tendance à être <strong>un</strong> lien fort si le consommateur en recherche<br />

20


d’information possè<strong>de</strong> <strong>un</strong> faible niveau <strong>de</strong> connaissance. Ainsi, <strong>les</strong> connaissances subjectives<br />

<strong>de</strong>vraient possé<strong>de</strong>r <strong>un</strong> effet modérateur <strong>sur</strong> la relation entre intensité du lien et influence<br />

attribuée au lea<strong>de</strong>r : moins <strong>les</strong> connaissances du consommateur sont étendues, plus celui aura<br />

tendance à s’en remettre à <strong>de</strong>s liens forts et à accepter leur influence.<br />

H6c : Le lien entre intensité du lien et influence attribuée est d’autant plus fort que le niveau<br />

<strong>de</strong> connaissances a priori est faible.<br />

CONCLUSION<br />

Ce travail s’est attaché à proposer et à justifier <strong>un</strong> <strong>modèle</strong> <strong>explicatif</strong> <strong>de</strong> l’influence<br />

interpersonnelle <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion <strong>sur</strong> <strong>les</strong> consommateurs. Ce <strong>modèle</strong> prend comme <strong>un</strong>ité<br />

d’analyse l’épiso<strong>de</strong> d’influence car ce choix semblent bien adaptés aux différents objectifs <strong>de</strong><br />

ce travail, à savoir vérifier la réalité <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs, me<strong>sur</strong>er son intensité et en<br />

définir certaines modalités. Les questions qui subsistent restent néanmoins nombreuses et<br />

diverses, el<strong>les</strong> ont trait :<br />

• aux éléments que le <strong>modèle</strong> ne prend pas en compte comme la position du lea<strong>de</strong>r<br />

d’opinion dans le réseau social (Burt, 1999),<br />

• à la méthodologie <strong>de</strong>vant être employée pour vali<strong>de</strong>r le <strong>modèle</strong>, l’épiso<strong>de</strong> d’influence<br />

doit-il être fictif ou réel ? le fait <strong>de</strong> sélectionner au préalable le lea<strong>de</strong>r d’opinion ne va-t-il<br />

pas conduire à <strong>un</strong>e perte <strong>de</strong> variance au niveau <strong>de</strong> l’influence attribuée ?<br />

• à la me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong>s construits, principalement celui d’influence attribuée,<br />

• A la qualité et à la justesse <strong>de</strong>s hypothèses formulées, enfin.<br />

Le <strong>modèle</strong> doit être stabilisé et <strong>les</strong> hypothèses <strong>de</strong> recherche justifiées définitivement avant <strong>de</strong><br />

commencer à prétester <strong>les</strong> instruments <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>es, notamment l’influence attribuée qui doit<br />

être créée. La revue <strong>de</strong> littérature doit par ailleurs encore être complétée.<br />

Par ailleurs la méthodologie retenue pour collecter <strong>les</strong> données doit être réfléchie et discuter<br />

car <strong>les</strong> me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> déclaration d’influence appellent <strong>de</strong> nombreux biais.<br />

La collecte finale est prévue pour la rentrée 2004 et la soutenance pour le début <strong>de</strong> l’année<br />

2005.<br />

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26


Figure n°1 : Cadre théorique général <strong>explicatif</strong> <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs d’opinion<br />

Catégorie <strong>de</strong> produit<br />

Situation<br />

Caractéristiques<br />

réel<strong>les</strong> et perçues du<br />

lea<strong>de</strong>r d’opinion<br />

Caractéristiques <strong>de</strong> la<br />

relation<br />

Caractéristiques du<br />

consommateur<br />

Processus<br />

d’influence<br />

Figure n°2 : Traduction <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> d’influence du point <strong>de</strong> vue du consommateur<br />

Contacts<br />

interpersonnels<br />

Influence<br />

Appréciation <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong><br />

d’influence par le consommateur :<br />

influence attribuée<br />

Changement<br />

d’attitu<strong>de</strong>,<br />

d’intention d’achat,<br />

comportement<br />

Modification<br />

comportementale ou<br />

attitudinale<br />

27


Figure n°3 : Modèle <strong>explicatif</strong> <strong>de</strong> l’influence attribuée par le consommateur à <strong>un</strong>e source d’information<br />

Lea<strong>de</strong>rship<br />

d’opinion<br />

Connaissances<br />

a priori<br />

Intensité<br />

du lien<br />

H2(+)<br />

H4(+)<br />

H6(+)<br />

H1(+)<br />

Expertise<br />

Attribuée<br />

--<br />

Risque perçu<br />

--<br />

+<br />

Homophilie<br />

Sens. Influence<br />

Interpersonnelle<br />

H3(+)<br />

H5(+)<br />

--<br />

+<br />

ATSCI<br />

Influence<br />

Attribuée<br />

Légen<strong>de</strong> :<br />

Italiques :<br />

Lien <strong>explicatif</strong><br />

Processus modérateur<br />

Relation envisagée<br />

Variable propre à la<br />

source d’information<br />

28

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