AHV 1959 520-532. Propos de Vacances. Une ... - La Costelle

a eu de Clefcy, Ban-Ie-Duc (actuellement Ban sur Meurthe), Anould, Gerbépal, Corcieux,
Ste-Marguerite, Fraize, Gérardmer.
En 1589, les habitants de Gérardmer qui mènent pâturer dans les forêts voisines,
« remontrent à M.M. les Chanoines que, de toute ancienneté, il ne
doit y avoir, en la chaume de Sérichamp, que deux gîtes à bestiaux
et, à chacune d'icelle (sic), le nombre de 34 bêtes rouges à cornes et,
comme ceux qui ont affermé lesdites chaumes y mettent un plus
grand nombre de bestiaux, ils supplient Messieurs qu'ils aient à se
contenter de ce nombre. »
Pourquoi cette protestation ? Les pâtres gérômois s'estiment évidemment lésés du
fait que les vaches en surnombre à Sérichamp diminuaient d'autant la pâture de leurs
propres troupeaux.
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Dans le premier tiers du XVII e siècle, l'industrie pastorale atteint, sur les cimes des
Vosges, son plus grand développement. Le bail de 1580 avait autorisé l'élargissement des
gazons. Partout, on déboise dans le voisinage des gîtes à bestiaux. Mais ces
déboisements légaux sont encore trop restreints pour l'impatience des chaumistes,
avides d'espace et de lumière. Déjouant la surveillance des « gruyers » (agents
forestiers), qui interdisent de couper la moindre pièce de bois vif en dehors de la zone
officiellement sacrifiée, ils ont recours au « surcenage » des arbres de la lisière :
ingénieuse pratique, plus ingénieuse que licite, qui consistait à inciser, puis enlever une
couronne d'écorce sur tout le pourtour de l'arbre, à sa base. On dissimulait le méfait
sous la mousse. Immanquablement, l'arbre « surcené » séchait l'été suivant. On pouvait
alors le couper sans risque, l'enlèvement du bois mort étant toléré. De « surcené », on a
fait « le Surceneux », clairière jadis défrichée sur la route du Grand-Valtin à Gérardmer.
Il y a aussi le « Surceneux Houssement » au Grand-Valtin, la « Cercenée » et le
« Cerceneux Marion » (Géfardmer), le «Cerceneux» (Les Arrentès-de Corcieux) ( 3 ).
Ainsi, d'année en année, s'accroissent la calvitie des sommets et, partant,
l'importance des troupeaux. Une supplique à la Cour des Comptes de Lorraine, datée de
1584, constate que le fermier du Chapitre de Saint Dié, qui ne nourrissait naguère que
68 bêtes à cornes sur la chaume de Sérichamp, y envoie 100 vaches et 20 chevaux. À
cette époque, on ne dénombre pas moins de 1500 bêtes à cornes sur les 22 chaumes du
versant lorrain.
Une ombre cependant à ce tableau de prospérité : les épizooties qui déciment les
bovins par suite de la communauté des « répandises ».
Une ordonnance ducale de 1622 nous apprend qu'« ensuite de la requête présentée
à Son Altesse par les sieurs du Chapitre, elle ordonne que les séparations que l'on avait
faites par des abatis de sapins entre la chaume domaniale de Ban-le-Duc (c'est-à-dire
Sérichamp) et celle du Chapitre, à cause de la mortalité du bétail, fussent ôtées et que
l'on remît le tout dans l'ancien usage... »
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J'ai dit ailleurs la triste aventure de Didier de la Levée, l'un de mes ancêtres. On
me permettra d'y revenir.
3 Marc Georgel. Les appellatifs dans les cadastres de l'Arrondissement de Saint-Dié, pages 148, 317.