le numéro spécial Objectif Thune - In Vodka Veritas

LETTRES ET LE NÉANT
IVV reçoit du courrier, de plus en plus. Pas mal d’informations, quelques délations, beaucoup de
spams aussi. Et puis, au milieu de tout ça, des lettres de menaces. Loin de nous l’idée d’ouvrir une
rubrique courrier du coeur (nous ne voudrions pas faire d’ombre au D. Fyion), mais nous avons
jugé bon de vous faire partager deux missives que nous avons reçues ces dernières semaines.
Le premier courrier a été envoyé par Vicent
Uher, ancien président de l’UNI Sciences
Po et toujours membre dudit syndicat. Il est
assez direct dans sa formulation...
Salut,
IVV écrit sur moi autant qu’il
veut dès lors qu’il respecte
les règles légales en matière
de diffamation et de secret de
la correspondance (le fait que
des mels putatifs circulent
ne vous autorise pas à en
faire usage). Etant donné ma
position, je ne laisserai pas
passer -- et Palomo non plus.
A+
VU
Le mail en question ne tombe, évidemment,
pas de nulle part. Au même moment, sur
lapéniche.net, en pleines élections syndicales,
la guéguerre Nouvelle donne/UNI bat son
plein. Passons sur les messages écrits
anonymement, voire sur les usurpations
d’identité (dont apparement les deux camps
ont été “victimes”), pour nous concentrer sur ce
qui nous intéresse.Dans les commentaires, “Un
militant de ND” écrit à propos de Vincent Uher
“A Nouvelle Donne tourne un email sur lequel il
est prouvé N[oir] sur B[lanc] qu’il est raciste et
antisémite.” Ce à quoi un certain “antoine” (qu’il
n’est pas dur d’identifier comme Antoine Cabon,
de SUD) répond “Alors là sur [V]incent [U]her,
une adresse : redaction@invodkaveritas.com”.
Si on le remercie au passage pour son réflexe
vichyste citoyen, force est de constater que
nous n’avons jamais reçu le mail en question.
Et que nous n’en aurions probablement pas fait
grand chose.
On ne peut vraiment pas nous suspecter de
grande sympathie envers Vicent Uher, mais
on peut le remercier de son message qui
nous permet de rappeler pourquoi nous avons
quand même un minimum de déontologie (si,
si). Si nous froissons quelques sensibilités,
nous procédons avec toutes les précautions
nécessaires, nous cantonnant le plus souvent
à du simple commentaire de propos publics
ou à de la narration de propos et faits dûments
constatés. Et lorsque nous recevons des
informations par courriel, nous ne les publions
pas systématiquement : il faut encore qu’elles
aient un intérêt et un minimum de crédibilité.
IVV n’a pas pour vocation d’être la chambre
de résonnance de tous les corbeaux que
compte Sciences Po. Surtout qu’on n’en
sortirait pas, tant ils sont nombreux...
Nous comprenons les motivations de
Vincent Uher virileuh-mais-correc’, cela
dit qu’il ne nous prête pas d’influence
exagérée sur sa future carrière
d’énarque... Il pourra pantoufler à L’Oréal
tant qu’il voudra. Quoiqu’il en soit, Uher ne
va pas au-delà d’un cas bien précis, nous
rappelant qu’on par peut ailleurs écrire
sur lui “autant qu’[on] veut”. Ce n’est pas
le cas de notre deuxième correspondant,
à savoir Matthieu Creux. Sur la boîte
ENTG du journal (qu’on consulte une fois
tous les trois mois, il a eu de la chance)
nous est parvenu le mail suivant :
Voici le mail que nous avons fait parvenir à la
direction par l’intermédiaire de Julien Palomo.
L’association Nouvelle Donne et tout
particulièrement moi vous demandons de ne plus
nous citer dans vos articles ou vos publications
pour des informations autres que celles
officielles.
Il s’agit là d’une véritable mise en garde. Libre
à vous d’en tenir compte mais vous ne pourrez pas
dire par la suite qu’on ne vous a pas prévenu.
[...]
Bien à vous,
Matthieu CREUX
-----------------
Monsieur,
Je me permets de vous envoyer ce courriel à
propos d’InVodkaVeritas. Je souhaitais en effet
vous prévenir qu’à l’avenir, ni l’association
Nouvelle Donne, ni plus particulièrement moi
qui suis souvent visé personnellement par
leurs propos, ne tolérerons aucune diffamation
quelconque dans leurs publications.
Si je vous contacte, c’est à double titre
puisque vous êtes à la fois responsable de la
vie associative et syndicale de Sciences Po
et donc de ce que produisent et distribuent
les associations dans les locaux de Sciences
Po, mais aussi parce que vous êtes pour eux
la condition sine qua non de leur survie en
leur fournissant des crédits photocopies pour
imprimer leurs journaux.
Parti d’un bon esprit et d’un humour assez
piquant mais néanmoins sympathique, nous
tolérions tout à fait les premiers articles
nous caricaturant. Toutefois, les plus récentes
publications tout comme leurs derniers propos
tenus sur des forums ou des blogs nous laissent
penser que les prochains articles seront plus
proches de la moquerie stupide et méchante que
d’autre chose.
A titre personnel, si je le juge pertinent,
je n’hésiterai plus à porter plainte pour
diffamation... en ajoutant au dossier leurs
anciennes revues. Nouvelle Donne se réserve
la possibilité de faire la même chose. Nous
prévenons tout de suite : il n’y aura pas de
réglement possible à l’amiable. Nous avons déjà
été leur parler pour leur demander de cesser
ce lynchage permanent, mais rien n’y fait, au
contraire.
[...]
Matthieu CREUX
3
Et maintenant on se marre tous ensemble...
Nous serions assez curieux de savoir s’il
y a eu un vote interne à Nouvelle donne
avant l’envoi de ce mail ou si Matthieu Creux
engage toute son organisation dans l’histoire.
Par ailleurs, nous tenons à rappeller que nous
ne sommes en rien dépendants de Julien
Palomo. S’il est vrai que nous imprimons le
journal sur des crédits photocopie associatifs
(voir numéro 14, que Matthieu Creux a
manifestement lu), nous pourrions très
bien nous autofinancer. Mais alors, plus de
bières pour les soirées des lecteurs (qui sont
entièrement gratuites, chose assez rare pour
être soulignée) ! C’est l’émeute garantie !
Nous sommes heureux d’apprendre que
nous sommes “parti (sic) d’un bon esprit et
d’un humour [...] sympathique”. D’ailleurs,
Nouvelle donne n’avait pas dit autre chose
lors de sa dernière déclaration “officielle” sur
notre compte : “Nous remercierons enfin In
Vodka Veritas pour leur manuel de rentrée
à destinations (sic) des étudiants perdus en
péniche. La caricature qui est faite de nous
n’a jamais fait de mal à personne et nous a
bien fait rire.” (nouvelle-donne.fr, 22/10/08).
Matthieu Creux lui-même ne disait pas autre
chose, quand il avait mailé en mars 2007 le
directeur de la publication d’alors, lui disant
“jusqu’à présent, je tolérais (sic) (presque
avec amusement et curiosité) vos notes dans
votre journal. Et je continuerai à le faire quand
celles-ci resteront à l’étape d’une parodiecritique
de mes propos pseudo politique
(sic).” Difficile du coup d’invoquer les anciens
numéros quand on a soi-même confessé les
avoir “toléré” et même qu’ils ont “bien fait rire”.
Outre le fait que les tribunaux sont bien
assez engorgés, nous nous voudrions pas
être obligés de ressortir de vieux contentieux
opposant Matthieu Creux au journal dans
lesquels notre ami de Nouvelle donne
n’est pas franchement à son avantage. En
matière de diffamation, de droit à l’image,
de respect de la dignité de la personne, de
menaces verbales et physiques, il a quelques
méthodes à nous apprendre.
Par contre, nous sommes toujours prêts à
discuter avec lui, contrairement à ce qu’il
affirme. On parlera liberté de la presse,
droit à l’information, vertus démocratiques
de la satire et second degré autour d’une
bonne bière. Du moment qu’il nous la paye.
(Les lecteurs intéressés pourront toujours
se référer aux passages incriminés dans
les numéros 5, 6, 8, 11, 12 et 15).