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Nous y sommes : L'ANTIROUILLE N° 100 est disponible - Collège ...

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Pour évoquer le temps chrétien de Pâques, parlons de<br />

la PIETA de MICHEL-ANGE.<br />

■ Cette œuvre grandiose, sculptée dans un seul bloc de marbre<br />

par l’artiste majeur de la renaissance italienne, assurément l’un des<br />

plus fulgurants artistes que l’humanité ait eu à connaître,<br />

MICHELANGELO BUONAROTTI, couramment dénommé Michel-<br />

Ange, <strong>est</strong> visible à la basilique Saint Pierre, au Vatican. Lors du<br />

voyage des classes de 4ème en Italie et au Vatican, nous ne<br />

manquons jamais de la faire admirer aux élèves. Et la foule qui se<br />

presse continuellement, dans la droite de la nef de la basilique, à<br />

l’endroit où l’œuvre <strong>est</strong> exposée, témoigne de la ferveur et de<br />

l’admiration qu’elle suscite.<br />

■ Michel Ange était un jeune homme de 25 ans lorsqu’un cardinal français, Jean Bihères de Lagraulas, ambassadeur<br />

de France auprès du Vatican, lui en passa commande au nom du Pape. <strong>Nous</strong> étions à la fin du XVème siècle, en août<br />

1498. L’artiste, dont le cachet s’élevait à quelques centaines de ducats, mettra moins de 2 années pour mener à bien son<br />

travail, révélant par là sa force inimaginable de travail et de création. Le cardinal, au passage, demanda à l’artiste que<br />

son œuvre fût la plus belle qui se pût voir à Rome, déjà ne doutant guère du génie du jeune sculpteur. Malheureusement,<br />

le commanditaire ne verra jamais sa Pietà achevée puisqu’il décéda en 1499, quelque temps avant qu’elle ne fût finie et<br />

que Michel-Ange ne la signât, en apposant son patronyme sur l’épaule gauche de Marie, ce qui n’était pas dans ses<br />

habitudes.<br />

■ Cette œuvre, qui mesure 1,74 mètre de haut, représente Marie, la mère du Christ, tenant dans ses bras<br />

le corps de son défunt fils, à peine descendu de la croix qu’il avait lui-même porté jusqu’au Golgotha, juste<br />

avant sa mise au tombeau, et dans l’attente de sa résurrection le jour de Pâques.<br />

Curieusement, aucun des évangiles ne mentionne cette scène de Marie recevant le corps de Jésus. Les<br />

artistes de la Renaissance, et bien d’autres après eux, dans la sculpture ou la peinture, se sont donc emparés<br />

de cette scène, probable bien que non att<strong>est</strong>ée par les évangiles. L’évangéliste Saint Jean, dans son récit de<br />

la passion du Christ, mentionne expressément la présence de Marie<br />

au pied de la croix : « Auprès de la croix de Jésus se tenaient debout sa<br />

mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de<br />

Magdala» (19, 25).<br />

Ce thème biblique de la Vierge Marie dans la douleur, qu’on<br />

nomme en latin la MATER DOLOROSA, devint un sujet de<br />

prédilection pour les artistes, qui rivalisèrent de talents pour mettre en évidence la dignité et la force<br />

manif<strong>est</strong>ée dans les souffrances par la mère du Christ.<br />

Le voyage de 1962<br />

Chose exceptionnelle, l’œuvre de Michel-<br />

Ange traversa l’Atlantique en 1962 pour être<br />

exposée à New York, lors de l’Exposition<br />

Universelle. Le Pape Jean XXIII avait donné son<br />

accord.<br />

UNE ŒUVRE ETONNANTE ….<br />

…. à plus d’un titre.<br />

La splendeur de l’œuvre <strong>est</strong> une évidence.<br />

Mais, à bien la regarder, d’autres étonnements<br />

apparaissent. Le plus frappant <strong>est</strong> probablement l’âge<br />

apparent de la Vierge, particulièrement jeune.<br />

Contrairement à la quasi totalité de toutes les autres<br />

Pietà, Michel-Ange, en bouleversant une certaine<br />

L’attentat de 1972<br />

Cette année-là, un déséquilibré, en tout cas on<br />

le présenta comme tel, perpétra contre l’œuvre de<br />

Michel-Ange un g<strong>est</strong>e incompréhensible. Voulant<br />

fracasser la statue, il se présenta à la basilique armé<br />

d’un marteau. Très vite intercepté par les gardes, il<br />

ne put qu’ébrécher superficiellement le marbre, qui<br />

fut r<strong>est</strong>auré. Depuis cet incident, la Pietà <strong>est</strong><br />

devenue une « beauté inaccessible », puisqu’on la<br />

plaça désormais derrière une vitre dont l’épaisseur<br />

<strong>est</strong> capable de résister aux chocs les plus violents.<br />

Si cette vitre protège l’œuvre d’une manière<br />

absolue, elle ne fait pas le bonheur des<br />

photographes amateurs qui retrouvent<br />

systématiquement dans leurs clichés… les reflets de<br />

leurs flashes.<br />

logique biologique, fait de Marie une toute jeune femme, mettant plus en valeur sa beauté que sa douleur. Des<br />

contemporains de l’artiste ne manquèrent pas de lui signaler cette apparente incohérence, à quoi Michel-<br />

Ange répondit que ce choix volontaire de sa part avait pour objet d’insister sur la pureté de la mère du Christ.<br />

De même, comparé à la Vierge, le corps du Christ semble plus petit. Autre manière pour l’artiste de donner<br />

encore plus d’importance à la Vierge qui <strong>est</strong> le véritable sujet de son œuvre, au travers de sa pureté, de sa<br />

beauté et de sa douleur maîtrisée, un hymne minéral à Marie. Le superbe drapé des plis de son vêtement<br />

vient parachever la splendeur de l’ensemble.

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