Nuisances sonores et open space - Mathieu Servais
Nuisances sonores et open space - Mathieu Servais
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<strong>Nuisances</strong> <strong>sonores</strong><br />
<strong>et</strong> <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
- <strong>Mathieu</strong> <strong>Servais</strong> -
Mémoire de recherche<br />
- 2011 -
Avant-propos<br />
«Lorsque l’environnement, comme<br />
aujourd’hui, atteint une dégradation<br />
telle que la voix humaine y est masquée<br />
ou submergée, nous avons produit un<br />
environnement inhumain. Lorsque les<br />
sons violentent l’oreille au point de lui<br />
faire, physiquement, courir un danger<br />
ou de l’affaiblir psychologiquement,<br />
nous avons produit un environnement<br />
inhumain. » 1 Raymond Murray Schafer<br />
Tout commence lors de mon séjour<br />
d’étude à Montréal, avec un documentaire<br />
intitulé « écologie sonore» 1 qui<br />
abordait la problématique croissante de<br />
la pollution par le bruit <strong>et</strong> avait pour but<br />
d’amener les montréalais à imaginer des<br />
pistes de solutions constructives pour<br />
lutter contre les nuisances <strong>sonores</strong>. Déjà<br />
passionné par le son, notamment par<br />
mes activités musicales en dehors de mes<br />
études, ce documentaire a été un déclic<br />
dans le choix du suj<strong>et</strong> de mon proj<strong>et</strong> de<br />
fin d’étude.<br />
Le bruit <strong>et</strong> plus particulièrement le bruit<br />
dans la ville sont au Québec des problématiques<br />
importantes qu’on r<strong>et</strong>rouve<br />
régulièrement dans l’actualité.<br />
Durant ces quelques mois passés à découvrir<br />
une nouvelle culture, j’ai pour la<br />
première fois été amené à me questionner<br />
sur c<strong>et</strong>te notion totalement nouvelle à<br />
mes yeux qu’était la pollution sonore. J’y<br />
ai vu en tant que designer un bon terrain<br />
de recherche, encore trop peu travaillé <strong>et</strong><br />
j’ai donc décidé d’en faire mon proj<strong>et</strong> de<br />
fin d’étude.<br />
1. R. Murray Schafer, Le paysage sonore : Le monde comme musique, Wildproject editions, 2010<br />
2. écologie sonore, Office national du film du Canada, 2010<br />
5
Sommaire<br />
1. Introduction<br />
2. Qu’est ce que le bruit ?<br />
A. Qu’est-ce que le son ?<br />
Propagation du son<br />
Fréquence<br />
Amplitude<br />
Outils de mesure<br />
B. Les caractéristiques du bruit<br />
Niveau sonore<br />
Durée<br />
Fréquence<br />
C. La perception du bruit<br />
La personne<br />
Le lieu<br />
Le moment<br />
Autres facteurs<br />
D. à l’inverse du bruit<br />
Le silence<br />
Harmonie / euphonie<br />
3. La pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
A. Le bruit au travail<br />
B. Les origines de l’<strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
Historique<br />
Contexte actuel<br />
C. Les sources de bruit<br />
10<br />
15<br />
18<br />
21<br />
23<br />
27<br />
29<br />
33<br />
Le dialogue<br />
Les signaux<br />
Les bruits ambiants<br />
Les autres nuisances<br />
D. Conséquences sur la santé<br />
Physiologiques<br />
Psychologiques<br />
E. Solutions existantes<br />
Réglementation<br />
Space planning<br />
Règles de bonne conduite<br />
Solutions techniques<br />
F. Concepts<br />
4. La lutte contre le bruit<br />
A. L’écologie sonore<br />
B. Solutions de sensibilisation<br />
C. Innovations<br />
Contrôle actif du bruit<br />
Son directionnel<br />
D. Concepts<br />
E. Le son dans le design<br />
5. Conclusion<br />
6. Annexes<br />
Lexique<br />
Ressources<br />
6 7<br />
37<br />
39<br />
44<br />
51<br />
52<br />
53<br />
54<br />
57<br />
60<br />
62<br />
64
1. Introduction
1 Introduction<br />
Concentration urbaine <strong>et</strong> industrialisation<br />
ont fait du bruit notre quotidien, à tel point<br />
qu’aujourd’hui les nuisances <strong>sonores</strong><br />
représentent l’un des premiers problèmes<br />
environnementaux dont souffre la population<br />
urbaine. Lors d’une première phase<br />
de recherche générale, j’ai pu explorer<br />
les nombreux domaines touchés par le<br />
bruit, à travers trois grandes thématiques<br />
: l’habitat, les transports <strong>et</strong> le travail. Mon<br />
attention s’est portée sur ce dernier, à<br />
travers un cas bien particulier : les e<strong>space</strong>s<br />
de bureau aménagés en <strong>open</strong> <strong>space</strong>*.<br />
Contrairement à une grande majorité des<br />
nuisances <strong>sonores</strong>, habituellement liées<br />
à l’industrialisation <strong>et</strong> au développement<br />
du moteur à explosion, en <strong>open</strong> <strong>space</strong>, les<br />
nuisances sont principalement humaines<br />
<strong>et</strong> comportementales. Je voyais là une<br />
problématique à laquelle je pouvais apporter<br />
des réponses en tant que designer,<br />
en proposant de nouveaux usages <strong>et</strong> non<br />
pas en travaillant uniquement sur des traitements<br />
acoustiques dont je ne maitrise<br />
pas efficacement les différentes caractéristiques<br />
(contrairement à un acousticien<br />
par exemple).<br />
Depuis des dizaines d’années, la concentration<br />
urbaine <strong>et</strong> l’augmentation des prix<br />
de l’immobilier ont poussé les entreprises<br />
à concentrer leurs locaux, donnant naissance<br />
à ce qu’on a appelé les « <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
». A l’inverse du bureau individuel, l’<strong>open</strong><br />
<strong>space</strong> regroupe les salariés au sein d’un<br />
même e<strong>space</strong> entièrement décloisonné.<br />
Ces e<strong>space</strong>s de bureau ouverts, censés<br />
favoriser la communication, ont permis<br />
au bruit de s’installer dans le quotidien<br />
des employés, ayant de nombreuses<br />
conséquences sur leur qualité de vie <strong>et</strong> de<br />
travail. Le problème était clair <strong>et</strong> je voyais<br />
là une vrai problématique de design :<br />
Dans un contexte conduisant les entreprises<br />
à concentrer leurs e<strong>space</strong>s<br />
de bureau, quelles solutions peut-on<br />
imaginer pour préserver le salarié des<br />
nuisances <strong>sonores</strong> ?<br />
Dans l’approche de mon suj<strong>et</strong>, j’ai<br />
d’abord était confronté à un manque de<br />
connaissances d’ordre scientifique. Ce<br />
phénomène physique qu’est le bruit n’était<br />
pas forcément évident à cerner <strong>et</strong> à comprendre<br />
en tant que designer (<strong>et</strong> non en<br />
tant qu’acousticien). Il m’est donc apparu<br />
logique <strong>et</strong> nécessaire de démarrer par<br />
une étude théorique du son, pour mieux<br />
comprendre le bruit, ses caractéristiques<br />
<strong>et</strong> les subtilités de sa perception.<br />
C<strong>et</strong>te première étape était indispensable<br />
avant d’appréhender le bruit dans un<br />
contexte donné : l’<strong>open</strong> <strong>space</strong>.<br />
Pour répondre efficacement à c<strong>et</strong>te<br />
problématique des nuisances <strong>sonores</strong> en<br />
<strong>open</strong> <strong>space</strong>, il faut avant tout comprendre<br />
quelles sont les origines d’un tel e<strong>space</strong>,<br />
quelles sont les sources de ces nuisances<br />
<strong>et</strong> leurs conséquences <strong>et</strong> quelles solutions<br />
sont aujourd’hui mises en place pour y<br />
répondre ?<br />
J’ai également jugé important d’étudier<br />
la lutte contre le bruit d’une manière<br />
plus générale, en observant les solutions<br />
existantes dans d’autres contextes <strong>et</strong> dont<br />
je pourrai m’inspirer par la suite, dans le<br />
développement de mon proj<strong>et</strong>.<br />
10 11
2. Qu’est ce que le bruit ?
2 Qu’est-ce<br />
que le bruit ?<br />
A. Qu’est-ce que le son ?<br />
L’amalgame étant parfois fait entre bruit <strong>et</strong><br />
son, il semble important de clarifier ce qui<br />
différencie ces deux termes.<br />
Dans sa définition, le dictionnaire du trésor<br />
de la langue française va jusqu’à opposer<br />
le son au bruit : « Sensation auditive produite<br />
sur l’organe de l’ouïe par la vibration<br />
périodique ou quasi-périodique d’une<br />
onde matérielle propagée dans un milieu<br />
élastique, en particulier dans l’air ; ce qui<br />
frappe l’ouïe, avec un caractère plus ou<br />
moins tonal ou musical, par opposition à<br />
un bruit. » 1 .<br />
Si le son désigne un phénomène physique,<br />
le bruit fait en revanche appel à notre<br />
perception. L’AFNOR (Association française<br />
de normalisation) définit le bruit comme<br />
: « toute sensation auditive désagréable<br />
ou gênante, tout phénomène acoustique<br />
produisant c<strong>et</strong>te sensation, tout son ayant<br />
un caractère aléatoire qui n’a pas de composantes<br />
définies » 2 .<br />
Pour comprendre ce qu’est le bruit, il est<br />
déjà nécessaire de comprendre ce qu’est<br />
le son, <strong>et</strong> cela passe par quelques notions<br />
de physique.<br />
Propagation du son<br />
Le son est une onde produite par la mise<br />
en vibration d’un corps solide ou liquide.<br />
On peut comparer ce phénomène à celui<br />
de l’onde produite par un caillou lancé<br />
dans l’eau. Il se propage grâce à l’élasticité<br />
de son milieu environnant (le plus souvent<br />
l’air), sous forme d’une variation de<br />
pression. Les ondes <strong>sonores</strong> se propagent<br />
dans l’air à la vitesse de 340 m/s, soit l’équivalent<br />
de 1200 km/h. Même si nous nous<br />
intéresserons davantage à la propagation<br />
dans l’air, il est intéressant de noter que<br />
dans des milieux différents, le son peut se<br />
déplacer encore plus rapidement (1482<br />
m/s dans l’eau <strong>et</strong> 5050 m/s dans l’acier).<br />
Le seul endroit où le son ne peut pas se<br />
propager est le vide.<br />
Physiologiquement, le son désigne la sensation<br />
auditive produite par la vibration de<br />
notre appareil d’audition (résultant de la<br />
propagation de c<strong>et</strong>te onde).<br />
1. Centre National de Ressources Textuelles <strong>et</strong> Lexicales : http://cnrtl.fr/definition/son<br />
2. Ministère du Travail, de l’Emploi <strong>et</strong> de la Santé : http://www.sante.gouv.fr/le-bruit.html<br />
15
2 Qu’est-ce<br />
que le bruit ?<br />
Fréquence<br />
La fréquence d’un son représente le<br />
nombre de vibrations générés par une<br />
onde sonore. On la mesure en calculant<br />
le nombre de cycles par seconde, un cycle<br />
correspondant à une montée <strong>et</strong> une<br />
descente complètes de pression dans l’air<br />
où circule une onde.<br />
La fréquence d’un son est exprimée en<br />
hertz(Hz) <strong>et</strong> est une des composantes de<br />
la « hauteur » d’un son. A une fréquence<br />
faible correspond un son grave, à une<br />
fréquence élevée un son aigu.<br />
En observant un haut-parleur par exemple,<br />
les vibrations sont suffisamment<br />
lentes lors de la diffusion de sons graves<br />
pour que l’on puisse voir la membrane<br />
se gonfler d’avant en arrière. Plus le son<br />
sera aigu <strong>et</strong> plus ces allers <strong>et</strong> r<strong>et</strong>our seront<br />
rapides.<br />
L’oreille humaine perçoit les sons sur une<br />
échelle de fréquences allant environ de 20<br />
à 20 000 hertz (on appellera infrason les<br />
fréquences inférieures à 20 Hz <strong>et</strong> ultrason<br />
celles supérieures à 20 000). Ces limites<br />
sont propres à chaque individu <strong>et</strong> on sait<br />
aujourd’hui que le vieillissement entraine<br />
une perte de sensibilité aux hautes fréquences.<br />
Cependant, il est intéressant de distinguer<br />
la hauteur absolue (fréquence) de la<br />
perception de la hauteur, comme le dit E.<br />
Leipp, « la sensation de hauteur d’un son<br />
de fréquence donnée varie avec la hauteur<br />
absolue du son, avec son timbre, avec son<br />
intensité, avec le contexte musical. » 1<br />
Amplitude<br />
L’amplitude d’un son est directement liée<br />
à son niveau d’intensité (son « volume »).<br />
Elle correspond aux variations de pression<br />
de l’onde sonore dans l’air. Plus la pression<br />
exercée sur notre oreille est importante,<br />
plus le bruit ressenti est fort.<br />
Le niveau d’intensité d’un son s’exprime en<br />
décibel (correspondant à 1 dixième de bel),<br />
mais pour prendre en compte la sensibilité<br />
de l’oreille humaine, on utilise une courbe<br />
de pondération physiologique «A». On ne<br />
parle alors plus de décibels physiques (dB)<br />
1. Une approche sensorielle <strong>et</strong> expérimentale du son - www.spirit-science.fr<br />
mais de décibels physiologiques (dB(A)),<br />
perm<strong>et</strong>tant d’apprécier la gêne ressentie<br />
par les personnes (l’exposition d’un salarié<br />
au bruit par exemple).<br />
L’utilisation d’une échelle logarithmique<br />
perm<strong>et</strong> d’exprimer l’intensité d’un son<br />
par des nombres simples mais peut être<br />
perturbante pour les non avertis. Par<br />
exemple si une voiture ém<strong>et</strong> un son de 80<br />
dB(A), deux voitures de même puissance<br />
n’ém<strong>et</strong>tront pas 160 dB(A) mais 80 dB(A)<br />
+ 80 dB(A) = 83 dB(A). Le bruit d’un avion<br />
120 dB (A) + le bruit d’une voiture 80 dB(A)<br />
= 120 dB(A). L’avion couvre complètement<br />
le bruit de la voiture.<br />
Outils de mesure<br />
Pour quantifier le son, on se sert d’un<br />
appareil appelé sonomètre. C<strong>et</strong> outil qui<br />
mesure le niveau de pression acoustique<br />
est couramment utilisé dans les études de<br />
pollution sonore.<br />
On trouve également des dosimètres de<br />
bruit ou exposimètres qui perm<strong>et</strong>tent sur<br />
une durée prolongée, d’évaluer le niveau<br />
d’exposition quotidienne au bruit.<br />
16 17
2 Qu’est-ce<br />
que le bruit ?<br />
B. Les caractéristiques du bruit<br />
En premier lieu, on peut caractériser le<br />
bruit par différents facteurs physiques :<br />
son intensité, sa durée <strong>et</strong> sa fréquence.<br />
Niveau sonore<br />
Un bruit se caractérise en premier lieu par<br />
son niveau sonore. Le son est perçu comme<br />
pénible pour un humain à partir de 75<br />
dB <strong>et</strong> devient dangereux à partir de 85 dB.<br />
Cependant la douleur auditive n’apparaît<br />
qu’aux alentours de 120 dB <strong>et</strong> nous nous<br />
exposons donc parfois sans le savoir à des<br />
lésions qui peuvent être irréversibles (voir<br />
page ci-contre).<br />
Durée<br />
Le facteur temps est un élément déterminant<br />
de la gêne provoqué par le bruit. Plus<br />
la durée d’exposition à un bruit est élevée,<br />
plus le risque de lésion auditive augmente<br />
(voir l’échelle suivante).<br />
Niveau sonore<br />
- 85 dB<br />
- 88 dB<br />
- 91 dB<br />
- 94 dB<br />
- 97 dB<br />
- 100 dB<br />
- 103 dB<br />
- 106 dB<br />
- 109 dB<br />
- 112 dB<br />
- 115 dB<br />
- 118 dB<br />
- 121 dB<br />
La protection des travailleurs contre le bruit -<br />
Editions ANACT, 1992<br />
Fréquence<br />
Durée max d’exposition/j<br />
8 heures<br />
4 heures<br />
2 heures<br />
1 heure<br />
30 minutes<br />
15 minutes<br />
7 minutes <strong>et</strong> 30 sec<br />
3 minutes <strong>et</strong> 45 s<br />
1 minutes <strong>et</strong> 52 s<br />
56 secondes<br />
28 secondes<br />
14 secondes<br />
7 secondes<br />
L’oreille humaine n’est pas sensible de la<br />
même façon aux différentes fréquences<br />
: elle privilégie les fréquences moyennes<br />
(200 à 2 000 Hz) <strong>et</strong>, à intensité identique,<br />
les sons graves sont moins perceptibles<br />
que les sons aigus.<br />
échelle des décibels :<br />
- Avion au décollage<br />
- Marteau-piqueur<br />
- Concert <strong>et</strong> discothèque<br />
- Baladeur à puissance maximum<br />
- Moto<br />
- Automobile<br />
- Aspirateur<br />
- Grand magasin<br />
- Machine à laver<br />
- Bureau tranquille<br />
- Chambre à coucher<br />
- Conversation à voix basse<br />
- Vent dans les arbres<br />
- Seuil d’audibilité<br />
18 19<br />
130<br />
120<br />
110<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Douloureux<br />
Douloureux<br />
Risque de surdité<br />
Pénible<br />
Pénible<br />
Fatigant<br />
Fatigant<br />
Supportable<br />
Agréable<br />
Agréable<br />
Agréable<br />
Calme<br />
Calme<br />
Calme<br />
www.annuaire-audition.com
2 Qu’est-ce<br />
que le bruit ?<br />
C. Perception du bruit<br />
Différents facteurs rentrent en jeu dans<br />
notre perception du bruit :<br />
La personne<br />
La perception d’un bruit peut varier d’une<br />
personne à l’autre. Elle se rapporte à notre<br />
vécu, notre éducation, notre culture, le lieu<br />
où nous avons grandi… Par exemple, la<br />
notion du « beau » étant subjective tout<br />
autant que la notion de bruit, ce qui va<br />
être de la musique pour quelqu’un, sera<br />
peut-être ressenti comme du bruit pour<br />
un autre.<br />
La perception du bruit dépend également<br />
de l’âge de la personne, généralement<br />
notre sensibilité acoustique diminue au fil<br />
des années (ce qui a par exemple donné<br />
naissance à ces sonneries pour téléphone<br />
portable dans une fréquence que seuls les<br />
jeunes peuvent entendre.).<br />
Elle dépend de nos prédispositions (hérédité),<br />
de l’éducation de notre oreille, mais<br />
aussi de notre santé (lésions auditives).<br />
Le lieu<br />
La perception d’un bruit peut varier selon<br />
l’endroit où l’on se trouve. Par exemple, en<br />
pleine nature, le bruit lié au passage d’une<br />
voiture va être ressenti comme désagréable,<br />
en partie car le bruit d’un moteur à<br />
explosion n’est généralement pas associé<br />
à ce contexte naturel, alors qu’en centreville,<br />
par habitude, on ne remarque même<br />
plus le trafic routier.<br />
Le moment<br />
Une même personne percevra différemment<br />
un bruit donné en fonction d’un<br />
moment donné. Pour rester sur l’exemple<br />
de la musique, si j’écoute de la musique<br />
tard le soir dans mon appartement, mon<br />
voisin, même s’il aime c<strong>et</strong>te musique habituellement<br />
va considérer cela comme du<br />
bruit car à ce moment précis, il souhaite<br />
se reposer. Ou encore si la sonnerie du<br />
réveil est désagréable à entendre les jours<br />
de travail, elle peut se révéler réjouissante<br />
un jour de départ en vacances.<br />
21
2 Qu’est-ce<br />
que le bruit ?<br />
Autres facteurs<br />
La perception du bruit dépend également<br />
d’autres facteurs comme la répétitivité (la<br />
goutte d’eau du robin<strong>et</strong> qui fuit), la continuité<br />
(alarme de voiture) ou l’impuissance<br />
à agir sur la cause…<br />
D. à l’inverse du bruit<br />
Le silence<br />
Physiquement on considère le silence<br />
comme tout ce qui est au-delà <strong>et</strong> en<br />
deçà de la plage de fréquence perçue<br />
par l’oreille humaine. Le silence est défini<br />
comme l’absence de son <strong>et</strong> le contraire<br />
du silence comme étant le bruit ou le son.<br />
C<strong>et</strong>te définition me dérange car je conçois<br />
que le silence soit l’inverse du son mais en<br />
revanche ce n’est pour moi pas l’inverse du<br />
bruit.<br />
L’inverse du bruit ne correspondrait-t-il pas<br />
plus aux sons perçus comme agréables ?<br />
L’harmonie / euphonie<br />
Pour preuve de l’importante subjectivité du<br />
bruit : l’apparition de la musique bruitiste<br />
(noise music) qui par l’assemblage de sons<br />
communément perçus comme désagréables,<br />
peut rendre « harmonieux » ce qui au<br />
départ n’était considéré que comme du<br />
bruit. Mais en faisant abstraction de toute<br />
notion musicale, comment appellerait-on<br />
un son agréable à l’oreille ?<br />
Je me suis d’abord orienté vers « l’harmonie<br />
», mais les définitions qu’on en trouve,<br />
parlent uniquement « d’ensemble de sons<br />
» <strong>et</strong> se rattachent donc essentiellement à<br />
un univers musical :<br />
« Cohérence, ajustement, accord de<br />
sons entre eux. Ensemble de sons<br />
agréables à l’oreille. »<br />
Dictionnaire du trésor de la langue française<br />
« Ensemble de sons se combinant<br />
d’une manière agréable à l’oreille »<br />
Dictionnaire de l’Académie 9ème édition<br />
Dans la quatrième édition du Dictionnaire<br />
de l’Académie, on trouve un mot dont<br />
la définition semble correspondre plus<br />
précisément, l’euphonie :<br />
« Son agréable d’une seule voix, ou<br />
d’un seul instrument bien touché. Il<br />
est opposé à symphonie, qui se dit du<br />
mélange de plusieurs sons. »<br />
Dictionnaire de l’Académie 4ème édition<br />
22 23
24<br />
2 Qu’est-ce<br />
que le bruit ?<br />
Mais les différentes évolutions de la définition<br />
l’on fait se rapprocher grandement de<br />
la notion d’harmonie :<br />
« Harmonie de sons agréablement<br />
combinés, par opposition à Cacophonie.<br />
Qualité des combinaisons de<br />
sons considérées comme agréables<br />
à entendre ou faciles à prononcer. »<br />
Dictionnaire de l’Académie 9ème édition<br />
« Agréable <strong>et</strong> harmonieuse combinaison<br />
des sons […] Qualité des<br />
sons agréables à entendre ou aisés à<br />
prononcer, parfois invoquée pour expliquer<br />
certains changements phonétiques<br />
dus à l’influence de phonèmes<br />
voisins (d’apr. Mar. Lex. 1933). »<br />
Le trésor de la langue française informatisé<br />
C<strong>et</strong>te absence lexicale autour du son<br />
reflète le peu d’importance que l’on y<br />
accorde de nos jours. Comme le dit<br />
Raymond Murray Schafer dans son livre<br />
Le paysage sonore : le monde comme<br />
musique :<br />
« On se rend compte avec tristesse que<br />
l’homme moderne a oublié jusqu’au<br />
nom des oiseaux. «J’ai entendu un<br />
oiseau», me dit-on souvent en ville<br />
lors des promenades d’écoute.<br />
«Quel oiseau ?<br />
– Je ne sais pas.»<br />
La précision linguistique n’est pas<br />
seulement question de lexicographie.<br />
Nous ne percevons que ce que nous<br />
pouvons nommer. Dans un monde<br />
dominé par l’homme, lorsqu’un mot<br />
disparaît, ce qu’il désigne disparaît<br />
avec lui.» 1<br />
Ce phénomène physique qu’est le bruit<br />
n’était pas forcément évident à assimiler<br />
en tant que designer (<strong>et</strong> non en tant<br />
qu’acousticien). C<strong>et</strong>te étude théorique du<br />
son m’a donc permis de cerner <strong>et</strong> comprendre<br />
le bruit, ses caractéristiques <strong>et</strong> les<br />
subtilités de sa perception. C<strong>et</strong>te étape<br />
était indispensable avant d’appréhender<br />
les nuisances <strong>sonores</strong> dans un contexte<br />
donné : l’<strong>open</strong> <strong>space</strong>.<br />
1. R. Murray Schafer, Le paysage sonore : Le monde comme musique, Wildproject editions, 2010<br />
3. La pollution sonore<br />
en <strong>open</strong> <strong>space</strong>
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
A. Le bruit au travail<br />
Le bruit fait partie de notre quotidien.<br />
Problèmes de voisinage, trafic routier, ferroviaire<br />
ou aérien, les sources de pollution<br />
sonore sont nombreuses. Dans une récente<br />
étude menée par Tns Sofres 1 , deux tiers<br />
des français confiaient souffrir de nuisances<br />
<strong>sonores</strong>. Ce problème longtemps resté<br />
sous silence fait aujourd’hui surface, dans<br />
la continuité des nombreuses préoccupations<br />
écologiques actuelles.<br />
Outre l’habitat ou les transports, on<br />
constate aujourd’hui l’importance de la<br />
pollution sonore sur le lieu de travail. En<br />
France, plus de trois millions de salariés<br />
sont exposés au bruit dans l’exercice de<br />
leur fonction. Ces situations d’exposition<br />
au bruit peuvent être néfastes pour la<br />
santé. Le bruit, reconnu comme cause de<br />
maladies professionnelles depuis 1963 est<br />
à l’origine des affections les plus coûteuses<br />
pour la collectivité.<br />
Bien que les salariés de l’industrie<br />
constituent la majorité des cas de surdité<br />
professionnelle comptabilisés tous les ans,<br />
l’enquête Ipsos révèle que les tympans des<br />
salariés du tertiaire sont également mis à<br />
1. Les français <strong>et</strong> les nuisances <strong>sonores</strong> - TNS Sofres - Mai 2010<br />
rude épreuve, en particulier depuis l’avènement<br />
de ce qu’on appelle les « <strong>open</strong><br />
<strong>space</strong> ».<br />
27
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
B. Les origines de l’<strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
Un <strong>open</strong> <strong>space</strong>, ou plateau ouvert, est<br />
comme son nom le suggère, un e<strong>space</strong> de<br />
travail où les bureaux ne sont pas séparés<br />
par des cloisons. En conséquence, les<br />
personnes se voient <strong>et</strong> s’entendent entre<br />
elles.<br />
Historique<br />
Le concept d’<strong>open</strong> <strong>space</strong> est né dans les<br />
années 1950 de l’imagination des frères<br />
Schnelle, deux Allemands consultants en<br />
organisation. Bien loin de leur vision où<br />
œuvres d’arts <strong>et</strong> plantes vertes venaient<br />
agrémenter des e<strong>space</strong>s de travail généreux,<br />
le concept va d’abord connaitre un<br />
grand succès aux Etats-Unis, perm<strong>et</strong>tant<br />
aux entreprises d’économiser de l’e<strong>space</strong><br />
<strong>et</strong> donc de l’argent.<br />
Inspiré par le modèle américain, les<br />
bureaux ouverts vont ensuite s’imposer<br />
en Europe dans les années 1980. C’est<br />
aujourd’hui la forme d’e<strong>space</strong> de travail<br />
la plus courante au sein des entreprises<br />
(selon une étude Ipsos de 2008 1 , 60 % des<br />
1. Le bruit au travail - Ipsos - 2008<br />
2. Les Français <strong>et</strong> leurs bureaux - TNS Sofres - 2009<br />
entreprises françaises seraient aménagées<br />
en <strong>open</strong> <strong>space</strong>).<br />
Contexte actuel<br />
La tendance aux bureaux paysagés se<br />
confirme <strong>et</strong> pourtant, si on demande aux<br />
salariés, la majorité d’entre eux n’en sont<br />
pas satisfaits. Dans son étude sur les Français<br />
<strong>et</strong> leurs bureaux 2 , TNS Sofres nous<br />
apprend que 80 % des salariés préfèrent le<br />
bureau individuel.<br />
Pourquoi les employés sont ils si peu<br />
friands d’e<strong>space</strong>s ouverts ?<br />
On se rend compte que l’<strong>open</strong> <strong>space</strong> a de<br />
nombreuses lacunes, expliquant c<strong>et</strong>te impopularité<br />
auprès des salariés. Problème<br />
majeur : les difficultés de concentration,<br />
en grande partie due à la proximité <strong>et</strong> à<br />
la bruyance des lieux. Le changement est<br />
aussi difficile à vivre pour certains employés<br />
qui perçoivent cela comme une<br />
sanction. Posséder un bureau individuel<br />
est gratifiant, c’est considéré comme une<br />
forme de reconnaissance de la part de<br />
l’entreprise.<br />
29
30<br />
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
Quels sont donc les raisons qui poussent<br />
les entreprises à décloisonner leurs locaux<br />
?<br />
Les partisans de l’<strong>open</strong> <strong>space</strong> soulignent<br />
souvent le fait qu’il favorise la communication<br />
entre les employés <strong>et</strong> donc le travail<br />
en équipe. Dans la réalité, si l’<strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
est si populaire auprès des entreprises,<br />
c’est principalement lié à des raisons économiques.<br />
Faire tomber les cloisons pour<br />
concentrer les e<strong>space</strong>s de travail perm<strong>et</strong><br />
en général d’économiser de 10 à 40% de<br />
mètres carrés, ce qui n’est pas négligeable<br />
au vu de l’augmentation constante des<br />
prix de l’immobilier.<br />
Les entreprises ont également longtemps<br />
cru qu’avoir l’œil sur leurs employés<br />
augmenterait leur productivité mais des<br />
études démontrent aujourd’hui tout le<br />
contraire. En quelques années, les gains<br />
liés aux économies d’e<strong>space</strong>s sont perdus<br />
par la perte de productivité. Les entreprises<br />
en sont aujourd’hui conscientes, dans son<br />
étude sur les Français <strong>et</strong> leurs bureaux 1 ,<br />
tns sofres nous révèle que 94 % des chefs<br />
d’entreprises pensent que l’aménagement<br />
du lieu de travail contribue à l’efficacité <strong>et</strong><br />
à la motivation des salariés.<br />
1. Les Français <strong>et</strong> leurs bureaux - TNS Sofres - 2009<br />
Les entreprises, aujourd’hui conscientes<br />
de ces nombreuses difficultés, sont demandeuses<br />
de solutions, expliquant entre<br />
autre un marché du « confort acousti -<br />
que » <strong>et</strong> de la « protection auditive » qui<br />
se porte bien.
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
C. Les sources de bruit<br />
Les nuisances <strong>sonores</strong> sont nombreuses<br />
en <strong>open</strong> <strong>space</strong> <strong>et</strong> contribuent grandement<br />
à la mauvaise qualité de vie des salariés. En<br />
débarrassant l’e<strong>space</strong> de ses cloisons, on<br />
laisse au bruit la liberté de se propager.<br />
On va r<strong>et</strong>rouver différents types de nuisances<br />
<strong>sonores</strong> :<br />
Le dialogue<br />
De l’absence de cloisons découle un réel<br />
manque d’intimité. Entre les réunions<br />
improvisées au coin de la table d’à côté, le<br />
défilé de collègues qui viennent vous poser<br />
des questions alors que vous essayez<br />
de vous concentrer tant bien que mal, il<br />
est dur de garder l’œil (<strong>et</strong> l’oreille ?) sur son<br />
travail pendant plus de quelques minutes.<br />
On partage désœuvré les communications<br />
téléphoniques de ses voisins, rendant<br />
un brun voyeur, ou plutôt « entendeur »<br />
malgré soi. Ce manque d’intimité pose<br />
aussi des problèmes de confidentialité.<br />
Difficile de respecter un possible secr<strong>et</strong><br />
professionnel quand votre voisin est assis<br />
1. Invivable <strong>open</strong> <strong>space</strong> - Liaisons sociales magazine - janvier 2009<br />
à un mètre de vous. Des études américaines<br />
ont d’ailleurs montré que le son<br />
de la voix a une forte capacité d’attraction<br />
de l’attention <strong>et</strong> que l’effort de devoir se<br />
reconcentrer génèrerait beaucoup de<br />
fatigue.<br />
Comme le souligne Pierre, cadre à la société<br />
générale, «travailler en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
implique beaucoup d’autodiscipline. Mais<br />
les salariés se comportent sans le vouloir<br />
comme des enfants à la cantine. Ils commencent<br />
par parler doucement, puis le<br />
niveau monte, monte. À la fin, vous êtes<br />
obligé de demander aux gens de se calmer<br />
pour pouvoir entendre votre interlocuteur<br />
au téléphone ! » 1 .<br />
Comme me le racontait également Jérôme,<br />
ingénieur chez manitou au sein d’un<br />
<strong>open</strong> <strong>space</strong> d’une cinquantaine de salariés,<br />
les plus irrespectueux sont généralement<br />
les gens extérieurs au plateau, qui sans la<br />
moindre gêne parcourent les couloirs en<br />
hurlant au téléphone, engendrant ainsi des<br />
tensions entre les différentes « divisions ».<br />
33
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
Les signaux<br />
Les tympans des salariés sont également<br />
mis à rude épreuve par les nombreux<br />
« signaux <strong>sonores</strong> » qui peuplent les<br />
<strong>open</strong> <strong>space</strong>. Ordinateur, messageries,<br />
téléphones multiples, fax, blackberry, la<br />
technologie est plus que jamais présente<br />
dans les bureaux. Pour attirer l’attention<br />
de leurs utilisateurs, les signaux, tous<br />
plus insupportables les un que les autres<br />
finissent par créer un invivable paysage<br />
sonore. Certains cherchent désespérément<br />
les boutons de réglages de volume,<br />
d’autres, adeptes du vibreur laissent alors<br />
leurs téléphones convulser sur les bureaux<br />
dans une discrétion douteuse.<br />
Les bruits ambiants<br />
Climatisation, ventilation des ordinateurs,<br />
clics de souris <strong>et</strong> autre tiroirs qui grincent<br />
contribuent également à créer un bruit<br />
ambiant. Cependant, ces derniers sont<br />
relativement supportables <strong>et</strong> passent<br />
même inaperçus avec le temps à en croire<br />
certains employés que j’ai rencontrés.<br />
Dans certain bureaux, on trouve éga-<br />
lement des chaines hifi, perm<strong>et</strong>tant de<br />
détendre l’atmosphère en musique.<br />
Mais c’est sans penser aux nombreuses<br />
personnes pour qui travailler en musique<br />
rend la concentration impossible.<br />
Les autres nuisances<br />
A la pollution sonore, il faut ajouter d’autres<br />
nuisances :<br />
L’absence de cloisons engendre une<br />
absence d’intimité, on voit les autres <strong>et</strong><br />
les autres nous voient. Entre les gens qui<br />
regardent du coin de l’œil l’écran de leur<br />
voisin <strong>et</strong> le patron qui arrive par surprise<br />
dans le dos de ses employés, pas facile de<br />
rester concentrés sur son travail.<br />
« Pierre, 30 ans, confirme. Il a travaillé<br />
pendant un an dans un bureau de 100<br />
personnes. Sans cloisons. «Les premiers<br />
jours, c’était le rêve. Une impression<br />
que tout est possible, que les chefs sont<br />
accessibles, que ça bouillonne.» A peine<br />
un mois plus tard, le jeune «<strong>open</strong> <strong>space</strong>r»<br />
pète les plombs. «Tout le monde surveillait<br />
tout le monde. Impossible de surfer sur le<br />
N<strong>et</strong> sans que le collègue de derrière n’ait<br />
les yeux rivés sur mon ordinateur. Ni de<br />
téléphoner sans la désagréable impression<br />
d’être en permanence sur écoute.»<br />
Pour couronner le tout, le jeune cadre en<br />
pince pour une p<strong>et</strong>ite brun<strong>et</strong>te au bout<br />
de l’<strong>open</strong> <strong>space</strong>. «Je la regardais tout le<br />
temps, épiais ses faits <strong>et</strong> gestes, n’arrivais<br />
plus à me concentrer. L’horreur.» »<br />
Open <strong>space</strong> : bonjour le stress – Guy Derid<strong>et</strong> -<br />
34 35<br />
2008<br />
Se pose également le problème de la<br />
protection des données. En <strong>open</strong> <strong>space</strong>,<br />
impossible de fermer son bureau à clé en<br />
partant, qui que ce soit peut y accéder.<br />
C’est particulièrement embêtant pour<br />
des fonctions comme la RH (ressources<br />
humaines) qui gère des informations délicates<br />
concernant les employés (salaires,<br />
licenciements…)<br />
Viennent s’ajouter à cela les nuisances<br />
dites lumineuses. Bien que les employés<br />
n’en soient pas toujours conscients, on<br />
constate souvent de mauvaises conditions<br />
d’éclairage. Comme Laurent Van Belleghem,<br />
du cabin<strong>et</strong> d’ergonomie Omnia le<br />
raconte au magazine Liaisons Sociales<br />
« Imaginez que votre bureau soit face à<br />
1. Invivable <strong>open</strong> <strong>space</strong> - Liaisons sociales magazine - janvier 2009<br />
la fenêtre <strong>et</strong> que vous ne puissiez pas le<br />
changer de place. Du fait d’un écart de<br />
luminance avec le dehors, vous ne voyez<br />
plus rien sur votre écran d’ordinateur. Vous<br />
êtes tenté de fermer le store : mais alors,<br />
c’est votre voisin qui n’y voit plus rien.<br />
Vous rouvrez donc le store. Finalement,<br />
vous vous faites une raison <strong>et</strong> vous vivez<br />
avec une fatigue visuelle récurrente…». 1
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
D. Conséquences sur la santé<br />
Dans son rapport sur les suicides survenus<br />
au Technocentre de Renault, le cabin<strong>et</strong><br />
Technologia liste le modèle d’aménagement<br />
des e<strong>space</strong>s de travail comme l’un<br />
des facteurs de risques psychosociaux dans<br />
l’entreprise : « L’<strong>open</strong> <strong>space</strong> ne doit pas être<br />
considéré uniquement ou essentiellement<br />
d’un point de vue économique (meilleure<br />
surface utile), mais doit être adopté pour<br />
ses vertus en termes d’activité, de performance<br />
<strong>et</strong> de bien-être. » 1 .<br />
Les eff<strong>et</strong>s du bruit sur la santé des employés<br />
de bureau sont nombreux. On différenciera<br />
les risques physiologiques des risques psychologiques.<br />
Physiologiques<br />
Sauf cas particulier, la pollution sonore au<br />
sein des bureaux n’a a priori pas d’incidence<br />
physique immédiate <strong>et</strong> irrémédiable sur<br />
l’ouïe. Cependant l’exposition récurrente<br />
au bruit peut provoquer chez le salarié des<br />
symptômes de stress physiologiques tels<br />
que des palpitations cardiaques, des maux<br />
de tête ou des acouphènes 2 .<br />
Psychologiques<br />
Les eff<strong>et</strong>s psychologiques, plus récurrents<br />
en <strong>open</strong> <strong>space</strong>, sont moins aisément<br />
mesurables de façon objective car la tolérance<br />
au bruit varie d’un individu à l’autre.<br />
Ces eff<strong>et</strong>s se traduisent par différents états<br />
ou humeurs : difficulté de concentration,<br />
baisse de performance, angoisse…<br />
La gêne occasionnée est donc très variable<br />
car la perception du bruit reste subjective.<br />
Chez certaines personnes, la gêne peut<br />
apparaitre à des niveaux de bruits très faibles,<br />
elle est parfois même inconsciente.<br />
Par exemple, le bruit ambiant (climatiseurs,<br />
ordinateurs) qui passe presque inaperçu<br />
avec le temps, peut tout de même être un<br />
obstacle à la concentration. En plus de son<br />
intensité <strong>et</strong> de sa fréquence, il faut donc<br />
prendre en compte le caractère répétitif<br />
du bruit, les sentiments ressentis à l’égard<br />
de la personne ou de l’activité qui en sont<br />
à l’origine, <strong>et</strong> l’impossibilité de pouvoir les<br />
contrôler.<br />
1. Rapport du cabin<strong>et</strong> Technologia sur les suicides survenus au Technocentre de Renault<br />
2. Voir lexique<br />
37
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
E. Solutions existantes<br />
Réglementation<br />
Les pouvoirs publics ne sont pas indifférents<br />
aux dangers <strong>et</strong> risques liés au bruit<br />
<strong>et</strong> de nombreuses normes sont mises<br />
en place pour protéger les travailleurs<br />
exposés quotidiennement aux nuisances<br />
<strong>sonores</strong>. Pourtant, jusqu’à présent en<br />
France, il n’existait aucune réglementation<br />
vis-à-vis des nuisances <strong>sonores</strong> en <strong>open</strong><br />
<strong>space</strong>, mais en janvier 2006, l’AFNOR1 à<br />
publié une norme définissant les règles de<br />
confort acoustique à appliquer à l’intérieur<br />
des bureaux. L’employeur se voit donc<br />
maintenant dans l’obligation de prendre<br />
des mesures en termes de confort acoustique<br />
si ses salariés sont exposés au bruit<br />
pendant leur période de travail.<br />
Norme NFS 31 080 « Bureaux <strong>et</strong> e<strong>space</strong>s<br />
associés : niveaux <strong>et</strong> critères de performances<br />
acoustiques par type d’e<strong>space</strong> » :<br />
« Au final, 8 types de pièces ont été définis<br />
: bureau individuel, bureau collectif,<br />
e<strong>space</strong> ouvert, salle de réunion, e<strong>space</strong> de<br />
1. AFNOR : Association française de normalisation<br />
2. Normes <strong>et</strong> réglementation - www.qui<strong>et</strong>ys.com<br />
détente, restaurant, circulation, plateau à<br />
aménager.<br />
Chaque type d’e<strong>space</strong> que l’on peut<br />
trouver dans les immeubles de bureaux<br />
doit respecter des exigences acoustiques.<br />
En fonction d’un niveau de performance<br />
de type “courant”, “performant” ou “très<br />
performant”, la norme précise les impératifs<br />
règlementaires en terme de : niveau<br />
sonore des bruits extérieurs, niveau sonore<br />
des bruits d’équipements, durée de<br />
réverbération des e<strong>space</strong>s, isolement aux<br />
bruits aériens <strong>et</strong> isolement aux bruits de<br />
chocs. » 2<br />
Space planning<br />
La généralisation des <strong>open</strong> <strong>space</strong> a donné<br />
naissance à un métier qui lui est dédié : le<br />
« <strong>space</strong> planning ». Le « <strong>space</strong> planner »<br />
travail sur l’aménagement de l’e<strong>space</strong> de<br />
bureau (positionnement des bureaux, des<br />
meubles de rangements, implantations des<br />
salles de réunions…) prenant en compte<br />
la gestion des flux, le choix du mobilier<br />
(ergonomie du poste de travail), la gestion<br />
39
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
de l’éclairage (naturel <strong>et</strong> électrique) ainsi<br />
que des nuisances <strong>sonores</strong>.<br />
Règles de bonne conduite<br />
Pour s’isoler du bruit, les employés ont<br />
leurs astuces, pour beaucoup cela passe<br />
par une paire d’écouteurs <strong>et</strong> un lecteur<br />
mp3 bien rempli mais certains vont encore<br />
plus loin en se construisant de véritables<br />
abris (tentes, draps, parasols, cartons, tout<br />
est bon à prendre). Lors de ma visite des<br />
locaux de Manitou, j’ai pu voir les talents de<br />
bricoleurs de certains employés : isolation<br />
« maison » pour insonoriser l’ordinateur,<br />
haut-parleurs de téléphones scotchés…<br />
Mais pour diminuer le bruit en entreprise<br />
plus efficacement, il faut revoir les comportements<br />
humains. Dans c<strong>et</strong>te logique,<br />
certaines entreprises vont donc jusqu’à<br />
m<strong>et</strong>tre en place des règles de bonne<br />
conduite au sein de leurs locaux :<br />
Apprendre à parler à demi ton au téléphone<br />
:<br />
Maîtriser le volume de sa voix au téléphone<br />
est vital en <strong>open</strong> <strong>space</strong>, même si il est vrai,<br />
cela peut donner l’impression de ne pas<br />
1. Les solutions pour mieux vivre l’<strong>open</strong> <strong>space</strong> - www.artelieconseil.com<br />
bien se faire entendre au téléphone. Dans<br />
le cas d’appels un peu plus « musclés »,<br />
il est préférable si possible de s’isoler (un<br />
ach<strong>et</strong>eur ou un commercial qui négocierait<br />
à voix basse perdrait en crédibilité).<br />
Respecter ses collègues :<br />
Dans un lieu ouvert qui incite à la communication,<br />
il est important de respecter la<br />
concentration de ses collègues. Il ne faut<br />
pas abuser de l’absence de portes <strong>et</strong> de<br />
la visibilité directe sur les autres employés<br />
qui, il est vrai, facilite grandement l’entrée<br />
en communication.<br />
« Il faut toujours se souvenir que ce n’est<br />
pas parce que vous êtes disponible que<br />
les autres le sont. Et être interrompu à tout<br />
moment <strong>et</strong> devoir se replonger dans son<br />
travail génère du temps perdu, des risques<br />
d’erreurs <strong>et</strong> de la fatigue » 1 , explique Stéphanie<br />
Guemmi.<br />
Rester discr<strong>et</strong> dans les lieux de passage :<br />
Pour protéger les salariés qui travaillent à<br />
proximité lieux de passage, il est important<br />
de rester discr<strong>et</strong> dans les couloirs.<br />
S’isoler pour converser avec un collègue :<br />
A partir du moment où l’on est plus d’un,<br />
il faut penser à s’isoler. Mais pour cela,<br />
encore faut il avoir des salles annexes à<br />
disposition (au moins partiellement dédiées<br />
à ces micros réunions).<br />
Opter pour des horaires légèrement décalés<br />
:<br />
Décaler occasionnellement ses horaires<br />
de travail soit plus tôt le matin soit plus<br />
tard le soir perm<strong>et</strong> de disposer de plages<br />
de travail plus tranquilles <strong>et</strong> donc plus<br />
propices à la concentration, sans risquer<br />
d’être interrompu.<br />
Savoir bien gérer ses appels téléphoniques<br />
:<br />
En plus de nuisances liées aux conversations<br />
téléphoniques, les appels euxmêmes<br />
peuvent être une source de gêne<br />
pour les autres employés. Le premier<br />
reflexe à adopter est de m<strong>et</strong>tre son téléphone<br />
portable sur vibreur dès l’arrivée au<br />
bureau, pour dispenser vos collègues du<br />
dernier tube de « rené la taupe » 1 version<br />
polyphonique 32 kbit/s. Si c’est possible,<br />
il est toujours préférable de baisser le<br />
volume de la sonnerie du téléphone au<br />
minimum <strong>et</strong>, en cas d’absence, de penser<br />
à brancher la messagerie ou à transférer<br />
les appels à un collègue, pour éviter qu’il<br />
ne sonne dans le vide.<br />
S’isoler pour garantir la confidentialité des<br />
données :<br />
Pour garantir la confidentialité des informations,<br />
il ne faut pas hésitez à s’isoler<br />
dans des salles annexes (en particulier<br />
pour tout ce qui touche à la gestion des<br />
ressources humaines).<br />
Demander à changer d’e<strong>space</strong> en cas<br />
d’incompatibilité :<br />
On assiste parfois à des incompatibilités de<br />
vie en commun entre différents métiers,<br />
quand par exemple quelqu’un qui doit<br />
passer beaucoup de temps au téléphone<br />
se r<strong>et</strong>rouve à proximité d’un collègue<br />
dont le travail est d’analyser des dossiers.<br />
Dans ce genre de cas, il est préférable de<br />
demander un changement d’e<strong>space</strong> de<br />
travail plutôt que de laisser la situation se<br />
dégrader.<br />
1. René la taupe : personnage virtuel, rendu célèbre au travers de musique pour téléphone mobile<br />
<strong>et</strong> de vidéo-clips diffusés sur Intern<strong>et</strong>.<br />
40 41
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
Eloigner les machines :<br />
Dans le but de minimiser les déplacements,<br />
les machines (imprimantes,<br />
photocopieuses…) sont installés prêt des<br />
employés, mais elles génèrent à la fois du<br />
bruit <strong>et</strong> du passage.<br />
Solutions techniques<br />
De nos jours, il existe diverses solutions<br />
techniques pour limiter le bruit au sein<br />
des bureaux.<br />
L’isolation phonique :<br />
L’isolation phonique ou acoustique perm<strong>et</strong><br />
d’atténuer voir même de bloquer la<br />
transmission du son. Ainsi, en traitant les<br />
différentes parois d’un bâtiment, on le préserve<br />
des bruits extérieurs <strong>et</strong> on empêche<br />
la diffusion des bruits venant de l’intérieur.<br />
Pour lutter efficacement contre le bruit, il<br />
est préférable d’anticiper le phénomène<br />
lors de la construction des bâtiments.<br />
La correction acoustique :<br />
La correction acoustique qui passe par<br />
l’utilisation de panneaux ou plafonds<br />
absorbants perm<strong>et</strong> une atténuation de<br />
l’intensité sonore.<br />
Aménagement des locaux :<br />
L’aménagement de l’e<strong>space</strong> de bureau à<br />
un rôle important sur la propagation du<br />
bruit.<br />
En utilisant de la moqu<strong>et</strong>te, on réduit les<br />
bruits dit « d’impact », comme les bruits<br />
de pas, les chocs ou les chaises déplacées.<br />
De même, les bruits aériens (voix, musique...)<br />
se propagent moins dans une pièce<br />
dont le sol est couvert de moqu<strong>et</strong>te.<br />
La disposition de cloisons modulable entre<br />
les postes perm<strong>et</strong> de délimiter l’e<strong>space</strong><br />
<strong>et</strong> de couper du bruit, on peut également<br />
se servir du mobilier pour faire barrière.<br />
Les plantes vertes sont réputées pour<br />
amortir les vibrations du son. Les plantes<br />
à grandes feuilles réduisent le temps de<br />
réverbération des hautes fréquences <strong>et</strong><br />
celles à p<strong>et</strong>ites feuilles, les basses fréquences.<br />
Des recherches <strong>et</strong> mesures ont<br />
prouvé l’efficacité acoustique de certaines<br />
espèces : ficus benjamina, dracaena fragans,<br />
draceana marginata, spathiphyllum,<br />
kentia, schefflera, philodendron…<br />
Ordinateurs moins bruyants :<br />
Quelques solutions ont vu le jour perm<strong>et</strong>tant<br />
de réduire le bruit lié à la ventilation<br />
des ordinateurs. On r<strong>et</strong>rouve des systèmes<br />
de refroidissement comme les kits<br />
Zalman Reserator perm<strong>et</strong>tant de refroidir<br />
en se passant totalement de ventilateurs<br />
ou même de simples panneaux d’isolation<br />
sonore en mousse qui réduisent déjà<br />
considérablement les nuisances <strong>sonores</strong><br />
de l’ordinateur.<br />
Protections auditives :<br />
Il existe différents types de protection<br />
auditive anti bruit plus ou moins efficaces.<br />
Les plus courants sont les bouchons<br />
d’oreilles généralement en mousse à<br />
mémoire de forme, perm<strong>et</strong>tant un amortissement<br />
acoustique allant de 26 à 33<br />
décibels. D’autres matériaux sont parfois<br />
utilisés, comme la cire ou le silicone.<br />
Pour plus de confort <strong>et</strong> une réduction du<br />
niveau sonore plus efficace, des bouchons<br />
d’oreilles peuvent êtres moulés sur mesure<br />
à partir d’une empreinte du conduit<br />
auditif. Le coût est plus élevé que pour des<br />
bouchons d’usage courant, mais dans le<br />
cadre d’une utilisation régulière, c’est un<br />
investissement rapidement amorti.<br />
Si certains utilisent encore les classiques<br />
boules « quies » pour se couper du bruit,<br />
il existe aujourd’hui des solutions moins<br />
radicales comme les casques anti-bruit,<br />
perm<strong>et</strong>tant de filtrer les sons parasites <strong>et</strong><br />
bruit de fond (<strong>et</strong> même d’écouter de la<br />
musique) tout en laissant passer les voix<br />
de manière atténuée, évitant ainsi de desservir<br />
la communication inter-employés.<br />
Ces casques intègrent des technologies<br />
d’atténuation du bruit (« noise cancellation<br />
») fonctionnant sur un principe<br />
simple : un microphone analyse le bruit<br />
<strong>et</strong> le r<strong>et</strong>ransm<strong>et</strong> à un haut-parleur après<br />
filtration (on superpose au signal reçu un<br />
signal inverse, en opposition de phase,<br />
créant ainsi du silence).<br />
L’efficacité de ce procédé n’est pas encore<br />
optimale (efficacité limitée face aux fréquences<br />
élevées, sifflements…) mais des<br />
progrés sont faits par les fabricants.<br />
1. Philippe Meirieu, Les devoirs à la maison, Syros, 2000<br />
2. Bruno Hourst, Aidez votre enfant à mieux apprendre – Mieux vivre les devoirs<br />
42 43
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
F. Concepts<br />
DIGITAL YURT CELL CELL<br />
WORKBAY<br />
CONFIDENCES<br />
Steelcase - 2008 Steelcase - 2008<br />
Ronan and Erwan Bouroullec - 2008<br />
Juli<strong>et</strong>te Clément<br />
La digitale yourte de Steelcase, perm<strong>et</strong><br />
de réunir une équipe de travail <strong>et</strong> de l’isoler<br />
au beau milieu d’un <strong>open</strong> <strong>space</strong>. Des<br />
capteurs sensoriels indiquent qu’elle est<br />
occupée <strong>et</strong> sa table basse se transforme<br />
en paperboard rond. L’isolation physique<br />
se couple à une isolation phonique grâce<br />
à des matériaux qui absorbent les bruits<br />
parasites, tel le feutre.<br />
Le Cell Cell, qui rappelle les cabines téléphoniques,<br />
est une sorte de refuge pour<br />
les appels téléphoniques avec un portable.<br />
Il perm<strong>et</strong> de s’isoler du bruit que font<br />
les autres de même qu’il les isolent de la<br />
conversation.<br />
Conçu par les frères Bouroullec, il of-<br />
fre un confort de travail impressionnant.<br />
Avec son dossier haut <strong>et</strong> replié, il perm<strong>et</strong><br />
une isolation visuelle <strong>et</strong> acoustique, très<br />
important lorsque l’on travaille en <strong>open</strong><strong>space</strong>.<br />
Cloche perm<strong>et</strong>tant de passer un coup de<br />
fil, une réunion, des confidences... C<strong>et</strong> obj<strong>et</strong><br />
se veut faciliter la concentration <strong>et</strong> agir<br />
sur le stress en perm<strong>et</strong>tant un temps de<br />
pause, de réflexion durant la journée de<br />
travail.<br />
44 45
3 La<br />
pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
REWRITE PENTAPHONE<br />
Stine Gam <strong>et</strong> Enrico Fratesi - Ligne Ros<strong>et</strong> -<br />
2011<br />
Le bureau Rewrite est doté d’une bulle<br />
insonorisée recouverte de laine Kvadrat,<br />
pour travailler en toute tranquillité <strong>et</strong> être<br />
protégé de la lumière.<br />
Robert Stadler - 2007<br />
Le Pentaphone vise à isoler les salariés des<br />
bruits ambiants pendant leurs conversations<br />
téléphoniques.<br />
FORT PONS + HUOT OFFICE<br />
Arihiro Miyake - 2009 Christian Pottgiesser - 2011<br />
Système de cloisonnement insonorisant<br />
en fibre de bouteilles en PET recyclée. Des<br />
aimants puissants perm<strong>et</strong>tent l’assemblage<br />
simplissime de la cloison que vous<br />
souhaitez.<br />
Les bureaux de la société Huot <strong>et</strong> Pons<br />
ont été investis de grandes bulles transparentes<br />
invitant à travailler <strong>et</strong> téléphoner en<br />
toute intimité.<br />
46 47
4. La lutte contre le bruit
4 La<br />
lutte contre le bruit<br />
A. L’écologie sonore<br />
« En ce début de XXIe siècle, force nous<br />
est de constater que nous manipulons<br />
de + en + d’appareils électroniques dont<br />
l’utilisation hasardeuse peut causer des<br />
dommages irréversibles au système<br />
auditif. La raison est que les systèmes<br />
d’amplification peuvent dégager un<br />
nombre de décibels n<strong>et</strong>tement supérieur<br />
à ce que l’oreille humaine peut<br />
tolérer. » Apprivoiser les technologies du son<br />
- www.ambiophonie.ca<br />
L’écologie sonore, ou écologie acoustique<br />
s’inscrit à la croisée de multiples champs<br />
comme la musique, la géographie, l’urbanisme,<br />
la sociologie, l’acoustique ou encore<br />
la zoologie… C’est un concept formulé à<br />
l’origine par le canadien Raymond Murray<br />
Schafer dans son livre de 1977 Le Paysage<br />
sonore. Il y parle d’une manière d’apprendre<br />
à écouter les «paysages <strong>sonores</strong>» pour<br />
mieux percevoir <strong>et</strong> lutter contre la pollution<br />
sonore résultant du développement<br />
industriel.<br />
« l’écologie sonore est un concept<br />
normatif qui vise à identifier les sons<br />
beaux <strong>et</strong> utiles d’un côté, de l’autre les<br />
sons néfastes à l’équilibre du monde<br />
<strong>et</strong> qu’il s’agira de réduire ou de supprimer.<br />
»<br />
Glossaire de l’écologie sonore - Wildproject.fr<br />
51
4 La<br />
lutte contre le bruit<br />
B. Solutions de sensibilisation C. Innovations<br />
MONTRE VERTE WIDE NOISE<br />
Programme Villes 2.0 de la Fing - 2010 Application iphone - Wid<strong>et</strong>ag - 2009<br />
La montre verte est un dispositif personnel<br />
communicant perm<strong>et</strong>tant de cartographier<br />
le bruit. Elle est équipée de<br />
deux capteurs environnementaux (ozone,<br />
bruit), d’une puce GPS <strong>et</strong> d’une puce blu<strong>et</strong>ooth.<br />
. L’appareil a la forme d’une montre<br />
que les différents porteurs emmène avec<br />
eux dans la ville, capturant <strong>et</strong> stockant des<br />
mesures qui sont ensuite publiées sur le<br />
réseau. Le dispositif se complète d’une<br />
application pour téléphone mobile, perm<strong>et</strong><br />
de visualiser les niveaux de bruit <strong>et</strong><br />
d’ozone enregistrés aux différents endroits<br />
de la ville.<br />
Dans la même idée que le montre verte,<br />
Wide noise est une application pour Iphone<br />
conçue pour indiquer à tout moment<br />
le niveau de pollution sonore de la zone<br />
où vous vous trouvez, perm<strong>et</strong>tant ainsi<br />
d’obtenir des points de comparaison <strong>et</strong> de<br />
référence.<br />
Contrôle actif du bruit<br />
Le contrôle actif du bruit est une technique<br />
perm<strong>et</strong>tant de réduire le bruit par le bruit. Le<br />
principe est assez simple : un microphone<br />
analyse le bruit <strong>et</strong> le r<strong>et</strong>ransm<strong>et</strong> à un hautparleur<br />
après filtration. La superposition du<br />
signal reçu au signal inverse, en opposition<br />
de phase, crée ainsi du silence.<br />
Dans la pratique on n’obtient pas exactement<br />
le silence mais plus une réduction<br />
du bruit<br />
Ce système est actuellement utilisé dans<br />
les voitures (ex : « noise cancelling system<br />
» de toyota), les casques anti-bruit ou les<br />
écouteurs.<br />
Son directionnel<br />
Le son directionnel ou laser sonore<br />
perm<strong>et</strong> la diffusion du son sur une zone<br />
délimitée <strong>et</strong> donc sans risquer de polluer<br />
l’ensemble de l’e<strong>space</strong>.<br />
« Il s’agit d’un faisceau d’ultrasons, que<br />
l’oreille humaine ne perçoit pas, mais qui<br />
produit pourtant des sons audibles. Com-<br />
1. Le son directionnel – www.pourlascience.fr<br />
ment est-ce possible ? Normalement,<br />
quand un son est émis par un haut-parleur<br />
sur un mode linéaire, c’est-à-dire que<br />
l’intensité du son n’est pas trop élevée,<br />
on entend exactement le son émis (si la<br />
fréquence émise est égale à 1 000 hertz,<br />
on entend un son de 1 000 hertz).<br />
En revanche, quand l’intensité émise est<br />
très élevée, la surpression subie par l’air<br />
qui transm<strong>et</strong> le son est telle que les ondes<br />
se déforment : la propagation devient non<br />
linéaire <strong>et</strong> des phénomènes nouveaux<br />
apparaissent. Notamment quand deux<br />
fréquences sont émises, on reçoit ces<br />
deux fréquences, mais aussi leur somme<br />
<strong>et</strong> leur différence. Ainsi, en combinant<br />
correctement deux fréquences ultra<strong>sonores</strong><br />
(par exemple entre 40 000 <strong>et</strong> 80 000<br />
hertz), on peut obtenir une fréquence<br />
égale à leur différence, laquelle appartient<br />
au domaine des sons audibles par l’oreille<br />
humaine (entre 20 <strong>et</strong> 20 000 hertz). » 1<br />
52 53
4 La lutte contre le bruit<br />
D. Concepts<br />
SOUND BARRIER CONCEPT DB<br />
M<strong>et</strong>amorphosis - Philips design - 2010 <strong>Mathieu</strong> Lehanneur - Carte blanche VIA -<br />
2006<br />
Le concept « sound barrier» de Philips est<br />
un filtre anti-bruit perm<strong>et</strong>tant de conserver<br />
les bruits naturels <strong>et</strong> de supprimer<br />
la pollution sonore. Sa forme évolue en<br />
fonction de son niveau d’activité (signalant<br />
ainsi le niveau de bruit « évité »).<br />
1. Concept DB - www.mathieulehanneur.fr<br />
Ce concept imaginé par <strong>Mathieu</strong> Lehanneur<br />
est destiné à nous préserver de la<br />
pollution sonore existante dans nos habitations.<br />
Il prend la forme d’une sphere<br />
percée qui roule vers la source du bruit<br />
pour y diffuser un « bruit blanc ». «C’est<br />
comme si toutes les fréquences que notre<br />
oreille peut entendre étaient mises à la<br />
même intensité, <strong>et</strong> ce son se traduit par<br />
une espèce de chuintement. S’il est diffusé<br />
près de moi, à côté d’agressions <strong>sonores</strong>,<br />
le cerveau se concentre sur le bruit<br />
blanc. Il a alors la faculté de faire passer les<br />
autres sons dans une sorte d’arrière-plan.<br />
Et, au final, le bruit blanc devient un son<br />
neutre que l’on oublie. » 1<br />
DANGER<br />
ALERT ENABLER<br />
Konstantin Datz - 2010<br />
« Imaginé par le designer allemand Konstantin<br />
Datz, ce concept innovant proposerait<br />
tout simplement aux personnes<br />
souffrant d’handicaps auditifs de «voir» le<br />
bruit urbain ambiant. Ainsi, un micro situé<br />
dans un périphérique dédié pouvant être<br />
porté à la ceinture analyserait les sons environnants<br />
afin de déceler ou non un danger<br />
potentiel qui leur serait inhérent. Dans<br />
ce cas précis, ces informations seraient<br />
transmises à un bracel<strong>et</strong> dédié <strong>et</strong> traduites<br />
sous formes de vibrations ainsi que d’icônes<br />
colorées. » 1<br />
1. Danger Alert Enabler - www.orange-innovation.tv<br />
SOUND THE HORN<br />
Jisu kim - Seoul international design comp<strong>et</strong>ition<br />
design for all - 2010<br />
« Sound the horn » est un concept de<br />
klaxon automobile utilisant la technologie<br />
du son directionnel. Il perm<strong>et</strong> ainsi de diriger<br />
le son vers une cible particulière sans<br />
nuire aux autres.<br />
Ce qui est ici intéressant, c’est l’idée<br />
d’orienter le son dans la direction voulue<br />
d’un simple glissement de main<br />
54 55
4 La<br />
lutte contre le bruit<br />
E. Le son dans le design<br />
Le son prend une place de plus en plus<br />
importante dans la conception de produits<br />
manufacturés. Le « design sonore »<br />
comme on l’appelle, consiste à rechercher<br />
le son le plus agréable pour les utilisateurs<br />
(la tonalité d’un clap<strong>et</strong> de rouge à lèvres<br />
par exemple).<br />
« Le design sonore concerne aussi<br />
bien le croquant des céréales du p<strong>et</strong>it<br />
déjeuner que le vrombissement d’un<br />
robot électroménager ou la note émise<br />
par un Pass Navigo pour valider l’entrée<br />
dans le métro parisien. » 1<br />
Andréa Bergala, Designer Sonore<br />
Dans le secteur de l’automobile, le design<br />
sonore est totalement intégré au processus<br />
de création. Le son émis par le moteur<br />
par exemple à un rôle important, il avertit<br />
entre autre du moment où il faut changer<br />
de vitesse. Il ne serait pas envisageable de<br />
faire une voiture totalement silencieuse<br />
Et c’est justement le problème de la voiture<br />
électrique qui, contrairement à son équivalent<br />
thermique, est quasi-silencieuse. Cela<br />
1. Le design sonore : une nouvelle bataille - www.01men.com<br />
2. Sonifier une voiture électrique - xaviercoll<strong>et</strong>.com<br />
pose un véritable problème de sécurité<br />
dans le contexte urbain. Le bruit émis par<br />
les moteurs nous protège en quelque<br />
sorte en nous avertissant de l’arrivée d’un<br />
véhicule. Un bon exemple est celui des<br />
vélos en ville : il est difficile de percevoir<br />
l’arrivée d’un cycliste si il n’est pas dans<br />
son champ de vision direct.<br />
« M<strong>et</strong>tre sur le marché un véhicule<br />
rapide comme la voiture <strong>et</strong> silencieux,<br />
même si cela est susceptible de réjouir<br />
les riverains des artères urbaines, est<br />
inconcevable sur le plan de la sécurité.<br />
C’est donc le premier enjeu majeur de<br />
la sonification d’un véhicule électrique.<br />
Mais le problème de la sécurité<br />
concerne aussi le conducteur. Celuici,<br />
habitué au feedback sonore du<br />
moteur, ajuste son comportement en<br />
fonction de la perception auditive qu’il<br />
en a (vitesse, régime moteur <strong>et</strong>c…). Le<br />
problème concerne donc aussi bien la<br />
perception des sons à l’extérieur qu’à<br />
l’intérieur du véhicule. » 2<br />
Xavier Coll<strong>et</strong>, Designer sonore<br />
57
5. Conclusion
5 Conclusion<br />
Ce mémoire r<strong>et</strong>race donc l’ensemble de la<br />
recherche qui m’a permis de comprendre<br />
<strong>et</strong> d’appréhender le bruit en <strong>open</strong> <strong>space</strong>.<br />
Au commencement du proj<strong>et</strong>, ma problématique<br />
était centrée sur les nuisances<br />
d’ordre sonore, mais c<strong>et</strong>te thématique a<br />
sans cesse évoluée, alimentée par mes<br />
recherches, mes rencontres <strong>et</strong> les études<br />
que j’ai eu l’occasion de faire sur le terrain.<br />
J’ai ainsi identifié <strong>et</strong> intégré à ma réflexion,<br />
d’autres types de nuisances d’ordre «<br />
physique » (visuelles ou lumineuses par<br />
exemple) mais également d’ordre « numérique<br />
».<br />
Ce que j’appelle les nuisances « numériques<br />
» sont les nuisances apportées par<br />
l’informatique <strong>et</strong> l’électronique. Ordinateurs,<br />
téléphones ou encore smartphones<br />
font aujourd’hui partie du quotidien des<br />
employés de bureau. C<strong>et</strong>te omniprésence<br />
de la technologie au sein des e<strong>space</strong>s<br />
de bureau confronte les employés à une<br />
réception d’information en temps réel<br />
(appels téléphoniques, VoIP*, emails, Messagerie<br />
instantanée, réseaux sociaux…)<br />
qui a d’importantes conséquences sur<br />
leur qualité de vie <strong>et</strong> de travail. Il faut<br />
savoir qu’aujourd’hui, 70¨% des employés<br />
de bureau utilisent l’ordinateur au moins<br />
six heures par jour. Ils sont en moyenne<br />
dérangés par un message toutes les<br />
douze minutes <strong>et</strong> la majorité d’entre eux<br />
avouent interrompre leur tache en cours<br />
pour regarder le contenu d’un message<br />
entrant. Comment peut-on se concentrer<br />
efficacement sur son travail dans un tel<br />
contexte, quand on sait qu’il faut environ<br />
quinze minutes pour trouver un niveau de<br />
concentration correct ?<br />
Ces nuisances d’un genre nouveau seront<br />
amenées à se développer toujours plus<br />
dans les années qui viennent, <strong>et</strong> pour<br />
répondre au mieux au problème d’intimité<br />
<strong>et</strong> de concentration des salariés en <strong>open</strong><br />
<strong>space</strong>, il me semblait évident de les intégrer<br />
à ma réflexion. Ce nouveau constat<br />
m’a donc conduit à orienté mon proj<strong>et</strong><br />
sur le besoin d’intimité physique mais<br />
également numérique, donnant lieu à la<br />
problématique suivante : Comment perm<strong>et</strong>tre<br />
au salarié une intimité physique<br />
<strong>et</strong> numérique, modulable en fonction<br />
de son besoin de concentration ou de<br />
communication ?<br />
Pour conclure, je souhaiterais remercier<br />
l’Observatoire Actineo de la qualité de vie<br />
au bureau, Bruno Suner ingénieur acousticien<br />
<strong>et</strong> enseignant à l’ENSAN, les différents<br />
salariés que j’ai pu rencontrer entre autre<br />
au sein des locaux de Manitou <strong>et</strong> d’E<strong>space</strong><br />
3 Architecture, mes professeurs à l’IAE de<br />
Nantes, ainsi que toutes les autres personnes<br />
qui on pu m’aider tout au long de ce<br />
proj<strong>et</strong>. Je remercie également l’équipe pédagogique<br />
de l’Ecole de Design de Nantes<br />
<strong>et</strong> plus particulièrement Luc Montessinos,<br />
Thierry Lehmann <strong>et</strong> Thierry Mellerin.<br />
60 61
6 Annexes<br />
Lexique<br />
Acouphène<br />
« Impression auditive correspondant à la<br />
perception d’un son <strong>et</strong> ressemblant à un<br />
tintement, un sifflement ou un bourdonnement,<br />
sans qu’il y ait de véritables sons<br />
arrivant dans l’oreille. » Dictionnaire Vulgaris<br />
Medical<br />
Bruit<br />
« Toute sensation auditive désagréable<br />
ou gênante, tout phénomène acoustique<br />
produisant c<strong>et</strong>te sensation, tout son ayant<br />
un caractère aléatoire qui n’a pas de composantes<br />
définies. » L’AFNOR (Association<br />
française de normalisation)<br />
Ecologie sonore<br />
« L’écologie sonore, ou écologie acoustique,<br />
est l’étude de la relation entre les<br />
organismes vivants <strong>et</strong> leur environnement<br />
sonore. C’est un concept formulé à l’origine<br />
par le canadien Raymond Murray Schafer<br />
dans son livre de 1977 Le Paysage sonore<br />
(en anglais The Tuning of the World, qu’on<br />
pourrait aussi traduire par «Accorder le<br />
monde»), qui y voit une discipline à la<br />
croisée de multiples champs : musique,<br />
géographie, urbanisme, sociologie, acoustique,<br />
zoologie... Mais il parle aussi d’une<br />
manière d’apprendre à écouter les «paysages<br />
<strong>sonores</strong>» pour mieux percevoir <strong>et</strong><br />
lutter contre la pollution sonore résultant<br />
des activités techniques <strong>et</strong> industrielles de<br />
l’homme moderne. En ce sens, l’écologie<br />
sonore est un concept normatif qui vise<br />
à identifier les sons beaux <strong>et</strong> utiles d’un<br />
côté, de l’autre les sons néfastes à l’équilibre<br />
du monde <strong>et</strong> qu’il s’agira de réduire ou<br />
de supprimer. » Glossaire de l’écologie sonore<br />
- Wildproject.fr<br />
Euphonie<br />
« Son agréable d’une seule voix, ou d’un<br />
seul instrument bien touché. Il est opposé<br />
à symphonie, qui se dit du mélange de<br />
plusieurs sons. » Dictionnaire de l’Académie<br />
Française<br />
Harmonie<br />
« Ensemble de sons se combinant d’une<br />
manière agréable à l’oreille. » Dictionnaire de<br />
l’Académie Française<br />
Paysage sonore<br />
« Environnement acoustique.» Dictionnaire<br />
de l’Académie Française<br />
« La notion de paysage sonore repose<br />
sur une métaphore qui invite à transposer<br />
dans le domaine sonore de la perception<br />
un type de représentation (le paysage)<br />
qui relève traditionnellement plutôt de la<br />
perception visuelle. » Wildproject.fr<br />
Pollution sonore<br />
« Pollution par le bruit. Pollution par un<br />
son trop important, qui gêne ou crée des<br />
dégâts (oreille interne) » Dictionnaire de<br />
l’environnement<br />
Son<br />
« Sensation que produisent sur l’organe de<br />
l’ouïe les vibrations des corps propagées à<br />
travers l’air jusqu’à la membrane du tympan.»<br />
Dictionnaire de l’Académie Française<br />
62 63
6 Annexes<br />
Ressources<br />
2. Qu’est ce que le bruit ?<br />
Qu’est-ce que le son ?<br />
Pondération physiologique du niveau sonore - www.genie-acoustique.com<br />
Caractéristiques du bruit<br />
Centre d’information <strong>et</strong> de documentation sur le bruit - www.bruit.fr<br />
Durée - www.audition-prevention.org/site/echelle_du_bruit.php<br />
Fréquence - www.advocnar.fr/Bruit<strong>et</strong>perception.html<br />
Perception du bruit<br />
La perception du bruit - www.moinsdebruit.com<br />
A l’inverse du bruit<br />
Glossaire de l’écologie sonore - www.wildproject.fr<br />
Centre National de ressources textuelles <strong>et</strong> lexicales - www.cnrtl.fr<br />
3. La pollution sonore en <strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
Bruit au travail<br />
Le bruit au travail – Etude réalisée par Ipsos - 2008<br />
Vie de bureau : alerte à la pollution sonore ! - Marianne Saint-Germer pour Rue89 - 2008<br />
Le bruit au travail - www.travailler-mieux.gouv.fr/Bruit-en-milieu-de-travail.html<br />
<strong>Nuisances</strong> <strong>sonores</strong> - Louise Schriver - Editions Dunod - 2007<br />
15<br />
18<br />
21<br />
23<br />
27<br />
Les origines de l’<strong>open</strong> <strong>space</strong><br />
Aménagement de bureau : L’<strong>open</strong> <strong>space</strong> gagne du terrain - ach<strong>et</strong>eursinfo.com<br />
Faut-il fermer les <strong>open</strong> <strong>space</strong>s ? – www.enviedentreprendre.com<br />
25 e<strong>space</strong>s de bureaux – Elisab<strong>et</strong>h Pélegrin-Genel – Editions du Moniteur<br />
Sources de bruit<br />
L’Open Space m’a tuer - A. des Isnards <strong>et</strong> T. Zuber<br />
Les français <strong>et</strong> leurs bureaux - Tns sofres - 2009<br />
Les Français <strong>et</strong> les nuisances <strong>sonores</strong> - Tns sofres - 2010<br />
Observatoire de la qualité de vie au bureau – www.actineo.fr<br />
Dans l’<strong>open</strong> <strong>space</strong>, personne ne vous entendra crier – www.lexpress.fr<br />
Santé <strong>et</strong> Travail Magazine - www.sante-<strong>et</strong>-travail.fr<br />
Open <strong>space</strong> bonjour le stress - www.derid<strong>et</strong>.com<br />
Solutions existantes<br />
Le <strong>space</strong> planning - www.cartonspleins.fr<br />
Isolation phonique - www.curbain.be<br />
Isolation phonique - www.toutsurlisolation.com/Isolation-phonique/<br />
Aménagement acoustique - www.bureau-professionnel.fr/lutte-contre-bruit-bureaux/<br />
Les bienfaits insoupconnés des plantes - http://www.truffaut.com<br />
Mieux vivre en <strong>open</strong> <strong>space</strong> - www.journaldun<strong>et</strong>.com<br />
Protection auditives - www.compute-rs.com<br />
Casques antibruit : la high-tech au service du silence - http://www.01n<strong>et</strong>.com<br />
La lutte contre le bruit : les bureaux aussi - www.bureau-professionnel.fr<br />
L’enfer de l’<strong>open</strong> <strong>space</strong>, mode d’emploi - www.capital.fr<br />
64 65<br />
29<br />
33<br />
39
6 Annexes<br />
4. La lutte contre le bruit<br />
Ecologie sonore<br />
L’écologie sonore - www.ambiophonie.ca/education/ecologie<br />
Erik Samakh - stephan.barron.free.fr/<br />
Glossaire de l’écologie sonore - www.wildproject.fr<br />
Solutions de sensibilisation<br />
La montre verte - www.lamontreverte.org<br />
Wide noise - www.wid<strong>et</strong>ag.com/widenoise/<br />
Wide noise - www.presse-citron.n<strong>et</strong><br />
Innovations<br />
Toyota develops noise cancelling sytem for cars - www.motorauthority.com<br />
Le son directionnel - www.pourlascience.fr<br />
Woody Norris invents amazing things - www.ted.com<br />
Danger alert enabler - www.orange-innovation.tv<br />
Le son dans le design<br />
Sonifier une voiture électrique - xaviercoll<strong>et</strong>.com<br />
Quel son pour la voiture électrique ? - ecomobilite.tv<br />
Le design sonore : une nouvelle bataille - www.01men.com/editorial/327473/magazine-auto/<br />
51<br />
52<br />
53<br />
57<br />
Crédits photographiques<br />
66 67<br />
p. 14<br />
Samuel M. Livingston - http://www.flickr.com/photos/39747297@N05/5230324290/<br />
p. 20<br />
«rawksteadi» - http://www.flickr.com/photos/rawksteadi/3116856831/<br />
p. 26<br />
«Mile end residents» - http://www.flickr.com/photos/mile_end_residents/4875373190/<br />
p. 28<br />
Playtime de Jacques Tati, 1967<br />
p. 31<br />
«mrdorkesq» - http://www.flickr.com/photos/29158681@N00/1397602154/sizes/l/<br />
p. 32<br />
«Fivemin» - http://www.flickr.com/photos/5min/2777770094/<br />
p. 36<br />
«El bibliomata» - http://www.flickr.com/photos/fdctsevilla/4030999315/<br />
p. 38<br />
«loop_oh» - http://www.flickr.com/photos/loop_oh/4794277462/<br />
p. 50<br />
«pamhule» - http://www.flickr.com/photos/pamhule/4461831240/<br />
p. 56<br />
Nissan : http://www.hippyshopper.com/Nissan%20Leaf.jpg