theatre de poche le bruit des os qui craquent ... - Théâtre de Poche

THEATRE DE POCHE
LE BRUIT DES OS QUI CRAQUENT
Création au Théâtre de Poche de Bruxelles en septembre 2011
REVUE DE PRESSE
PRESSE ECRITE
Le Soir – Colette Braeckman – 22/09/2011
La Libre Belgique – Guy Duplat - 30/09/2011
Le Soir - Colette Braeckman – 03/10/2011
Brussels Deze Week - Estelle Spoto - 22 > 29/09/2011
L'Appel - Jean Bauwin - Octobre 2011
L'Echo – Didier Bélcard- 08/11/2011
Let's Motiv - Thibaut Allemand - Octobre 2011
Mosquito – Adrienne Nizet – 8 > 14/10/2011
WEB
Karirima Aimable Ngarambe - Correspondant IGIHE.com-Belgique
Les Trois Coups - Aurore Krol
Rue du Théâtre - Suzane Vanina - 13/10/2011
Plaisir d'Offrir - Muriel Hublet - 05/10/2011
Demandez le programme - Samuël Bury
RADIO
La Première - Le Monde est un village 17/10
Radio Campus - Africana - François Kassongo - Septembre 2011
Radio Campus - La conspiration des planches - 5/11/2011
Contact presse : Anouchka Vilain
presse@poche.be - +32.2.647.27.26 - www.poche.be

Le Soir – 3 octobre 2011
Le bruit des os qui craquent
(Avis de la rédaction)
Date : Jusqu'au 22/10 (Ma. à S. à 20h30). Lieu : Théâtre de Poche (Bruxelles)
Sans doute un des meilleurs spectacles jamais vus au Poche !
Avant de voir" le bruit des os qui craquent" au Théâtre de Poche, on pouvait se demander
pourquoi Roland Mahauden (lire notre interview), le metteur en scène, avait tenu à ce que les
deux comédiennes, Elikia la Congolaise et Josepha, la jeune Rwandaise, s'expriment chacune dans
leur langue, avec pour les spectateurs, une traduction simultanée du lingala et du swahili. N'était
ce pas multiplier les difficultés, créer, même involontairement, des distances ?
Au vu de ce spectacle, d'une force exceptionnelle, il faut conclure que c'est le contraire qui s'est
produit : ces deux filles s'expriment chacune avec une conviction, une authenticité intraduisibles.
Rien ne sonne faux dans l'évocation de l'errance des deux évadées à travers la grande forêt
congolaise, ni les cris d'impatience d'Elikia, ni la fatigue de sa petite compagne rwandaise, ses
pleurs, son découragement et aussi cette sorte d'assurance qu'elle garde, à l'inverse de sa
compagne la femme soldat : elle sait qui elle est, d'où elle vient, elle connaît sa famille et a gardé
en bouche le goût de l'affection. Alors qu'Elikia, réduite en servitude durant deux longues années,
a perdu toute notion de l'avenir et se raccroche seulement à cette errance qui devrait la mener à la
liberté, Josepha sait qu'un jour elle retrouvera sa famille, renouera avec son destin,
momentanément mis entre parenthèses...
On comprend aussi pourquoi Mahauden ne s'est pas contenté d'un casting bruxellois ou parisien :
c'est au Congo et au Rwanda qu'il est allé chercher ses deux comédiennes, c'est à Kisangani qu'il
les a formées, ou plutôt qu'il leur a appris à redevenir elles mêmes. A s'accroupir et se coucher
comme on le fait en Afrique, à replier les jambes comme les filles des villages, à hurler sans se
retenir, sans mettre la main devant la bouche...
Résultat : ce spectacle, sans doute l'un des meilleurs jamais vus au Poche, dégage une
extraordinaire vérité, suscite dans le public une émotion à laquelle les plus blasés ne se seraient
pas attendus. L'émotion ne sombre cependant jamais dans le pathos, car le récit d'une infirmière,
le décor, masqué d'un rideau de tulle, impose une certaine distance, permet de canaliser les
sentiments et de suivre l'histoire. Une histoire qui se déroule dans les forêts du Kivu, mais qui
pourrait avoir pour cadre le Liberia, la Somalie, sinon la Bosnie d'hier, ou la Libye d'aujourd'hui...
Une histoire d'enfances volées, d'amitiés difficiles, une histoire de vie et de mort. Sans le vouloir,
avant d'éclater en applaudissements, les spectateurs observent quelques instants de silence. Le
temps de franchir la distance, de quitter la brousse du Congo et...d'essuyer discrètement quelques
larmes... COLETTE BRAECKMAN

La Libre Belgique – 30/09/2011
Le scandale des enfants-soldats - Guy Duplat
Le Poche met en scène deux femmes émouvantes sur ce drame bouleversant.
Le Théâtre de Poche de Roland Mahauden porte toujours haut ce qui n’est pas une utopie : le
théâtre peut empoigner le monde et aider à le changer en nous ouvrant les yeux. Mahauden ne
cesse de travailler avec le Congo et le Rwanda et de montrer, là comme ici, que le jeu des acteurs,
la parole des auteurs, peuvent être une catharsis. Il avait déjà monté "l’Ile" avec deux comédiens,
un Congolais et un Rwandais brisant symboliquement la guerre froide qui oppose les deux pays. Il
recommence cette fois sur le thème dramatique des enfants-soldats. Il y en aurait 500 000 dans le
monde (chiffre invérifiable), parfois des enfants de 8 ou 10 ans à peine recrutés de force et qui
combattent dans la forêt avec une Kalachnikov plus grande qu’eux.
"Le Bruit des os qui craquent" est un texte de la Canadienne Suzanne Lebeau qui a beaucoup
travaillé sur l’univers de l’enfance et a passé un long temps sur place, au Congo, à discuter avec des
ex-enfants soldats. La pièce a la particularité de ne mettre en scène que des femmes : deux fillessoldats,
Elikia, une "grande" de 14 ans et Josefa, la "petite" de dix ans. Toutes deux ont été
enrôlées de force après des drames inimaginables de violence, de cruauté de meurtres, de viols. La
pièce les montre fuyant ensemble les rebelles et s’enfonçant dans la forêt dans l’espoir arriver à un
hôpital. Ils fuient car la plus jeune a montré trop d’indépendance et les petits chefs ont menacé de
réagir à leur manière à ceux qui disent vouloir "prendre leur avenir en mains". Ils leur coupent les
mains et les déposent sur leurs têtes en riant : "Dis-nous maintenant comment tu vas prendre ton
avenir en mains ?" C’est l’attaque contre la petite qui a ouvert les yeux de la "grande" et l’a
poussée à fuir.
Leur errance est ponctuée d’interventions d’une troisième femme, une infirmière de l’hôpital où
elles ont abouti, et qui vient témoigner devant un jury (nous, spectateurs, amenés à être témoins
de l’horreur). Elle parle d’Elikia et de Josefa. Elikia est morte du sida un an après son admission. Les
filles-soldats sont, en plus d’être des guerrières, des esclaves sexuelles et des préposées au
"ménage" des chefs. Une enfant de quinze ans n’a le choix qu’entre mourir d’une balle ou du sida.
L’infirmière cite des pages du journal de bord qu’Elikia a laissé afin, disait-elle, qu’ils sachent : "On
doit savoir. Ils doivent savoir. Quand ils vont savoir, ils vont arrêter tout cela." Douce illusion ? Mais
utopie rendue possible par le théâtre : "Je veux dire à ceux qui font la guerre que si le fusil tue le
corps de celui qui a peur, il tue aussi l’âme de celui qui le porte."
Roland Mahauden a choisi deux actrices étonnantes et émouvantes pour porter le rôle des deux
enfants-soldats et qui, en plus, parlent des langues toutes différentes : la Rwandaise Angel
Uwamahoro-Kabanguka et la Congolaise Olga Tshiyuka-Tshibi. Chacune parle sa langue
(kinyarwanda et lingala, surtitrés en français), un choix fort à haute portée symbolique pour cette
région et qui se marquera surtout quand Mahauden fera une tournée du spectacle au Congo et au
Rwanda avec l’appui d’Amnesty International et du collectif Univerbal. Ces deux actrices portent

d’autant mieux le texte que la mise en scène de Mahauden est sobre et belle, avec des effets de
forêt, d’eau qui coule, qui rendent le drame si humain.

Les Trois Coups - www.lestroiscoups.com
Critique d’Aurore Krol -
Les petites filles à la kalachnikov
« Le Bruit des os qui craquent » est une pièce importante, sur des thèmes qu’on aimerait
refouler, car elles ont quatorze et dix ans, ces deux guerrières en cavale. Leurs uniformes et leurs
armes ont été conçus à leur taille, et leur discours est de ceux qu’il faut se forcer à écouter.
« Le soir, elle s’endormait comme une enfant… » nous confie le personnage principal, soldate en
fuite évoquant sa compagne de déroute. Dans un texte pudique mais précis, elle évoque sa vie
passée au sein des forces rebelles, les meurtres, les humiliations et les violences sexuelles dans un
camp militaire quelque part en Afrique.
La scénographie fait le choix de l’épure, ce qui est fort juste pour un tel sujet. Quelques effets
sonores et un banc parviennent à suggérer un décor foisonnant, alternant entre inquiétude et
apaisement. Deux temporalités s’affrontent, et l’espace de jeu est séparé pour l’illustrer. Il y a
d’une part, en fond de scène, l’univers de la forêt qui retrace la fuite des deux fillettes, et d’autre
part, de manière plus frontale, ce qu’on devine être un tribunal jugeant les crimes de guerre.
La narration alterne donc entre les moments de vie très concrets des deux enfants soldats – qu’un
fin rideau transparent nous montre comme à travers un écran – et le témoignage d’un troisième
personnage, l’infirmière qui les a recueillies, et qui narre les faits a posteriori devant des juges.
Cette scission est peut-être la faiblesse d’une pièce où les comédiennes sont pourtant très
investies. Si l’énergie et l’émotion des deux enfants est d’une justesse sans appel, si le rideau joue
bien son rôle de distanciation pour mieux acculer le spectateur dans ses retranchements, ce n’est
pas le cas des moments au tribunal.
Détentrice d’une charge émotionnelle trop forte, et répondant aux questions peu crédibles d’un
auditoire muet, l’infirmière incarne un rôle qui touche moins le spectateur, alors même que l’effet
inverse semble être souhaité. L’énergie non didactique des scènes prises sur le vif dans la forêt
appelle l’imaginaire, alors que la lourdeur protocolaire du récit de témoignage guide trop le
spectateur dans un état émotionnel contraint, avec le risque que celui-ci ne se braque et que le
charme n’opère plus.
C’est l’écueil le plus récurrent, lorsqu’on s’empare d’un discours aussi fort, que de pécher par excès
de bonnes intentions. Ce texte est de ceux qu’on a instinctivement envie de défendre, mais ses
possibilités dramaturgiques sont parfois sclérosées par un jeu qui s’empêche de prendre des
risques, un jeu comme pris au piège par le pathos et l’émotion de ce qu’il investit.
Malgré ce bémol, le thème défendu touche au cœur par sa retenue, sa charge d’expérience
sensible et le soin avec lequel l’auteur ne fait que suggérer l’immonde sans saturer son propos
d’images sordides. Ce théâtre engagé, sobre et sombre, est aussi le lieu d’instants de poésie. Ainsi
une comptine, le son d’un ruisseau qui s’écoule, parviennent à s’immiscer comme autant
d’interstices lumineux vers une innocence perdue.
Ils rappellent avec une brutale douceur que la protagoniste aurait l’âge d’être une enfant si ça
n’avait pas été assassiné en elle. De quoi réveiller ou aiguiser, c’est à espérer, l’indignation dans la
salle.

Ruedutheatre.eu
Critique - Théâtre – Bruxelles - Par Suzane VANINA - Publié le 13 octobre 2011
Les enfants-soldats : ne pas arrêter d'en parler !
Bien que non inclus dans une programmation "jeune public", ce spectacle s'adresse à tout
spectateur dès 12 ans. L'âge où Elikia engagée de force chez "les rebelles", devint enfant soldat à la
kalachnikov, et esclave sexuelle.
Sur scène : Elikia/Olga Tshiyuka-Tshibi et Josepha/Angel Uwamahoro-Kabanguka, deux jeunes filles
noires, chacune parlant sa langue, lingala et kinyarwanda. Une traduction française ponctuelle en
surtitres. Des projections mouvantes, changeantes, situeront fort bien les différents endroits de
forêt menaçante où elles errent et s'effaceront plus tard pour situer le havre de paix, l'hôpital où
elles finiront par aboutir.
En avant-scène côté cour, l'infirmière/Aïssatou Diop qui raconte (en français) une abominable
histoire vraie, consignée par une main enfantine dans un cahier d'écolier. Les unes sont dans
l'action, l'autre, l'adulte, dans l'indignation, l'interpellation, et pas seulement vis-à-vis de nous,
spectateurs mais - on l'apprendra plus tard - aussi et surtout dirigée vers de Hauts (soi-disant)
"Responsables" et dirigeants politiques.
Les deux fugitives révèlent peu à peu leur passé, à mesure que des pauses dans leur course
éperdue, constamment sur le qui-vive, en manque d'eau et de nourriture, incitent aux
confidences, à une courte détente, encore peuplée de cauchemars. Nous apprendrons qu'Elikia,
après une rafle dans son village, était depuis deux ans enfant-soldat, fille à soldats, et comment,
n'en pouvant plus, elle a décidé d'échapper à ses bourreaux et d'entraîner dans sa fuite en avant
une fille plus jeune, Josepha, capture récente promise au même sort qu'elle.
Il a fallu un déclic au bout de ces deux années pour susciter chez Elikia une révolte contre son sort :
le traitement abject réservé à un tout petit garçon. Elikia, en Europe, serait une ado ; le drame
qu'elle a vécu l'a rendue mature. Le sort des filles-soldats est pire encore que celui des garçons.
Et c'est en adulte qu'elle se comporte, vigoureusement parfois vis-à-vis de Josepha qui, plus jeune
et ayant moins vécu, est naïve et agit encore en enfant insouciante, imprudente. Elikia la
ramènera, parfois avec dureté, à la réalité d'un danger permanent. L'optimisme de Josepha
consolidera la volonté, le sursaut de survie, d'Elikia avant qu'elle ne devienne victime d'un autre
fléau, le sida.
Des enfants tuent, sont tués et, tuée aussi leur enfance
Le duo de jeunes actrices est rwando-congolais. Elles se sont formées à Kisangani - le"
Poche"/Belgique est depuis 2004 en partenariat régulier avec la RDC - et le fait qu'elles s'expriment
dans leur propre langue ajoute à l'authenticité, à la crédibilité générale, même si elles n'ont pas
réellement vécu l'horreur dans leur propre chair.
Aïssatou Diop, elle, est une chanteuse et comédienne belgo-sénégalaise. Elle apporte son
expérience déjà solide (télé, cinéma) à Angelina, l'infirmière, lisant le cahier d'Elikia, le
commentant, ce qui nous permet, non pas une mise à distance mais au contraire un essai de
compréhension de ce qui dépasse l'entendement.
Ce "Bruit des os qui craquent", créé à Bruxelles devant un public touché en plein coeur, est promu
à une très large tournée en Afrique.

Plaisir d’offrir – Muriel Hublet – 5 octobre 2011
Critique
Le Bruit des os qui Craquent Spectacle coup de poing, Le bruit des os qui craquent raconte la cavale éperdue
de deux gamines dans la forêt africaine.
La plus grande, Elikia, a été enlevée par les rebelles et est devenue ce que l’on nomme pudiquement une
enfant-soldat.
Deux années durant, elle a vécu l’horreur. Humiliations, peurs, coups, brimades et viols ont été son lot
quotidien.
Lire cette même terreur dans les yeux de Josepha, une petite nouvelle, va être le déclic salvateur.
Elle veut s’échapper et éviter à sa cadette de connaître les mêmes supplices et sévices qu’elle.
L’une tirant l’autre, elles vont fuir vers ailleurs, vers la sécurité, vers un avenir meilleur.
Pendant des jours, sans repères, sans eau, sans nourriture, avec une paire de bottes pour deux, elles vont
arpenter les bois, se terrant au plus petit craquement de branchage, dormant le jour et marchant la nuit, ne
mangeant que baies et racines.
Ce texte de la Québécoise Suzanne Lebeau, basé sur de nombreux témoignages de petits rescapés de cette
exploitation de l’enfance, de cet embrigadement forcé, nous propose de découvrir outre les bribes de
confidences des deux fillettes, les mots qu’Elikia a laissés derrière elle.
Trop pudique et probablement trop marquée par les souvenirs atroces, elle a préféré se confier dans un
cahier d’écolier.
C’est celui-ci qu’Angelina, l’infirmière qui les a recueillies et qui a accompagné Elikia jusqu’au bout de son
chemin (à l’âge de quinze ans, victime du SIDA), présente aujourd’hui devant la Commission qui étudie la
situation des enfants-soldats.
Cette dualité entre les mots d’enfant, les non-dits douloureux, les silences hurlants de révolte, les phrases
crues couchées sur le papier et la rage contenue d'une femme confrontée à l’inertie d’un système
bureaucratisé à l’extrême qui accorde bien peu de prix à une jeune vie détruite, sensibilise beaucoup plus
que bien des longs discours.
Profondément humain, sans une once de compassion, avec beaucoup de réalisme, mais sans jamais jouer
sur la corde du pathos, Le bruit des os qui craquent vous colle au siège, vous secoue et vous remue, à tel
point qu’on hésite entre pleurer et applaudir les trois comédiennes.
Pour son adaptation au Théâtre de Poche, Roland Mahauden a choisi de confier l’interprétation à deux
actrices africaines.
Elikia la Congolaise et Josepha, la jeune Rwandaise, s'expriment chacune dans leur langue.
Une traduction s’affiche sur le haut de la scène. Si elle n’est pas toujours facilement lisible pour tous, ce
choix de langue renforce (si cela est encore possible) l’authenticité poignante qui se dégage des propos et
du jeu d’Angel Uwamahoro-Kabanguka et d’Olga Tshiyuka-Tshibi.
On ne voit plus les actrices, on regarde, on entend, on écoute les cris de souffrance et de détresse de
deux enfants abusées.
À leurs côtés, Angelina (Aïssatou Diop), volontairement plus sobre, est à la fois le porte-parole de cette
enfance exploitée, martyrisée et violentée, mais aussi de manière insidieuse, le miroir de notre propre
indifférence où tout au moins celle des dirigeants politiques africains pour qui fermer les yeux est mille fois
plus facile que de prendre des mesures concrètes pour qu’enfin on puisse dire : Plus jamais ça.
À ne manquer sous aucun prétexte.

U Bubiligi : Umunyarwandakazi Angel Uwamahoro agiye gukina muri film
ikinwamo n’ibihangange
Yanditswe kuya 25-09-2011 - Saa 16:50' na Karirima A. Ngarambe
Angel Uwamahoro Kabanguka, ni umukinnyi w’amakinamico, mu kwezi k’Ugushyingo uyu mwaka
akaba azakina no muri film y’ibyamamare muri sinema mu Burayi aribo Diane Krugger na Dany
Boon uzwi cyane muri film yitwa « Bienvenu chez les ch’tis, na rien à déclarer » . Nyuma
ygutoranya bakinnyi byakozwe(casting) bakamuhitamo mu bantu benshi, ariko mbere na mbere
yaje gukina théâtre yitwa « le bruit des os qui craquent » izakinirwa muri Théâtre de Poche de
Bruxelles aribyo musanga mu kiganiro twagiranye.
IGIHE.com : Mwatangira mutwibwira ?
Angel : Nitwa Angel Uwamahoro Kabanguka mfite imyaka 21 nkaba nkora muri itorero ryitwa
Mashirika rikora ibijyanye n’ikinamico, imbyino zigezweho (benshi bita danses modernes) ndetse
n’indirimbo ariko cyane cyane twibanda ku ikinamico (théâtre), dukorera i Remera.
IGIHE.com : Waje ino uzanywe no gukina théatre, wagira icyo ubitubwiraho ?
Angel : Nibyo nazanywe no gukina théâtre, nyuma y’ijonjorwa (casting) ryabereye kuri « centre
Ishyo » bampitamo n’undi mukobwa w’umunyarwandakazi witwa Eliane, tujya i Kisangani
gukorerwa irindi jonjora, icyo gihe twari abakobwa barindwi, batanu bari bavuye Congo-Kinshasa
natwe babiri bavuye mu Rwanda. Ni jyewe bahisemo bambwira ko ngomba kuzaza kwitoza no
gukina iyo théâtre hano mu Bubiligi. Nuko naje ino.
Hanyuma ku byerekeranye n’ubutumwa buri muri iyo théâtre, iravuga ku ihohoterwa ryakorewe
kandi rigikorerwa ku bana bajyanwa mu gisirikare ku ngufu (enfant soldat).
IGIHE.com : Wowe ukina iyihe role muri iyo théâtre ?
Angel : Jyewe muri iyo théâtre nkina rôle y’umukobwa w’imyaka icumi witwa Yozefa. Inyeshyamba
zateye mu gace uwo mwana w’umukobwa yari atuyemo baramufata nuko bamujyana mu kigo cya
gisirikare ahuririrayo n’undi mukobwa witwa Elikia wari warajyanywe kuba umusirakare, akibona
Yozefa amugirira impuhwe kubona bamuzanye muri ubwo buzima ; ahita amubwira ati ngwino
hano duhunge ngusubize iwanyu.
Uyu mukino werekana urugendo bakoze kuva mu kigo cya gisirikare kugera iwabo wa Yozefa.
IGIHE.com : Ese ibyo gukina théâtre wabigize umwuga uzakomeza kubikora ?
Angel : Gukomeza gukina théâtre jyewe ndumva ari ibintu byanjye, nibwo buryo bwanjye mfite
bwo kuvuga icyo ntekereza kandi numva mfite inshingano kubera ko hari ibintu byinshi bitabasha
kuvugwa kandi bigomba kuvugwa. Ariko jyewe nk’umukinnyi w’amakinamico (actrice) nemerewe
kujya kuri scène nkabivuga.
Nkaba nifuza ko ninsubira no mu Rwanda nzakomeza gukora uko mbashije kugira ngo uburyo bwo
kumenya kuvuga mu bugeni (Art) butere imbere. Aha nanababwira ko muri ibi byumweru bibiri
maze ino mu Bubiligi, hari casting nakoze muri film izakinwamo na Dany Boon afatanyije na Diane
Krugger bazwi cyane ku isi mu gukina no kuyobora cinéma, ejo bundi barampamagaye bambwira
ko bampisemo none nzajya gukina ndi hôtesse de l’air, icyanshimishije si uko bantoye nkanjye
Angel, ahubwo ni ukubona ntorwa mu bantu nk’abo benshi nk’umunyarwanda. Ikaba ari n’imwe
mu nshingano zanjye za mbere zo guhagararira u Rwanda mu byo nkora byose.

IGIHE.com : Tugarutse kuri iyi kinamico, urakinana n’umunye Congo-Kinshasa (Olga Tshiuyka-
Tshibi) n’umunye Sénégal uvanze n’umubiligi (Aïssatou Diop) ese mukinana gute ?
Angel : Nagira ngo nkubwire ko iyo ndi kuri scène nkinana n’aba bakobwa, mbabonamo bagenzi
banjye ninacyo uyu mukino unsigiye nk’amasomo kuko nta mupaka mbona hagati yacu bitewe
n’aho umuntu aturuka, turi bamwe mbere y’ibindi. Urugero natanga ni uko ibi dukina bikorerwa
abana b’Abanyafrika ntabwo bikorerwa ku Munyekongo cyangwa Umunyarwanda, ni cyo gituma
numva iki kibazo cyaba icya buri wese.
IGIHE.com : uyu mukino muwukina mu ndimi eshatu. Ikinyarwanda, ilingala n’igifaransa. bikorwa
bite ?
Angel : Dukora amajonjora hakoreshejwe ururimi rw’igifaransa, rukaba ari ururimi rwa gatatu
muzo mvuga, ikinyarwanda ni icya kabiri ururimi nisanzuramo rukaba icyongereza. Mu gukina rero
mu kinyarwanda byabanje kungora ariko ngera aho bikantera n’ishema kumva nkina mu rurimi
kavukire bituma n’abantu barumenya bakamenya n’uburyo tuvuga. Icyo nakongeraho kandi nuko
ku bantu bazaba bareba uwo mukino bazajya babasha gusoma ibyanditse bijyanye n’ibyo turimo
kuvuga bikunze gukoreshwa muri films bita (sous-titrage) kugira ngo basobanukirwe.
IGIHE.com : Ni ubuhe butumwa wumva ushaka kubwira urungano rwawe na bagenzi bawe
mukorana wasize mu Rwanda ?
Angel : Ubutumwa nabwira bagenzi banjye dukorana nasize mu Rwanda ni ukubashishikariza
gukomeza gukora ibyo barimo bakora, ariko ntibashake kwigana cyane iby’abandi ahubwo
bakishakira umwimerere wabo nk’Abanyarwanda kuko ntabandi banyarwanda bari ku isi atari
twebwe. Nkaba nabasaba kugira umwimerere n’ukuri mu byo bakora byose haba mu kazi no mu
mibereho yabo isanzwe.
Abatuye mu Bubiligi muzaze kwirebera aho Angel Uwamahoro Kabanguka akina, kuva tariki ya
27/09 kugeza 22/10/2011 20H30, infos : www.poche.be no kuri tél : 02 649 17 27 .