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La Mouche ou la Guêpe ? - Manager Repreneur

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Le 13/05/2007 20:18:33<br />

<strong>La</strong> <strong>M<strong>ou</strong>che</strong> <strong>ou</strong> <strong>la</strong> <strong>Guêpe</strong> ?<br />

Itinéraire d’un repreneur d’entreprise libre-penseur<br />

Par Didier Chambaretaud<br />

V 1.8.6<br />

(Version provisoire diffusée sur Internet)<br />

<strong>La</strong> m<strong>ou</strong>che domestique fait partie de l’ordre des Diptères et à ce titre,<br />

elle ne possède que deux ailes. Ses yeux sont particulièrement<br />

développés, surt<strong>ou</strong>t chez le mâle. L’œil est composé de multiples<br />

facettes hexagonales séparées les unes des autres. Aucune ne<br />

converge vers le même point et chacune enregistre sa propre image.<br />

P<strong>ou</strong>r simplifier, on peut dire qu’une m<strong>ou</strong>che possède 3 000 yeux<br />

élémentaires. Elle possède donc une vision panoramique assez<br />

extraordinaire. Sa vue perçante et ses capteurs ultrasensibles s<strong>ou</strong>s <strong>la</strong><br />

forme d’antennes et de cils vibratiles lui permettent de réagir en moins<br />

de deux centièmes de seconde, soit dix fois plus vite qu’un homme.<br />

C’est une des raisons qui fait qu’il est très difficile d’attraper une<br />

m<strong>ou</strong>che<br />

In : http://www.dinosoria.com/m<strong>ou</strong>che.htm<br />

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Sommaire<br />

1 LA STRATEGIE DE LA MOUCHE.................................................................................... 3<br />

1.1 PRELIMINAIRES ..................................................................................................................3<br />

1.2 LA METHODE D’ECRITURE..................................................................................................8<br />

1.3 REMERCIEMENTS .............................................................................................................12<br />

2 AVANT LE MATCH !......................................................................................................... 14<br />

2.1 CHAPITRE 1: LE « MARCHE » DE LA REPRISE ....................................................................15<br />

2.2 CHAPITRE 2: LE CONTEXTE QUALITATIF ..........................................................................25<br />

2.3 CHAPITRE 3: ELEMENTS D'UNE BIOGRAPHIE .....................................................................34<br />

2.4 CHAPITRE 4 : POINT ZERO DE MA RECHERCHE ..................................................................41<br />

3 PREMIERE MI-TEMPS : LA PHASE D’APPRENTISSAGE........................................ 47<br />

3.1 CHAPITRE 5: DEBUTS ET RENCONTRES A EVITER ..............................................................48<br />

3.2 CHAPITRE 6 : LA METHODE...............................................................................................57<br />

3.3 CHAPITRE 7 : LES PREMIERES PISTES ................................................................................70<br />

3.4 CHAPITRE 8 : PREMIERES AFFAIRES SERIEUSES ................................................................75<br />

3.5 CHAPITRE 9 : UNE PREMIERE REUSSITE ............................................................................88<br />

3.6 CHAPITRE 10 : MA PREMIERE SIGNATURE !....................................................................104<br />

4 DEUXIEME MI-TEMPS : VERS LE CLOSING ........................................................... 114<br />

4.1 CHAPITRE 11 : DEUXIEME VAGUE, « CIBLEE » ...............................................................115<br />

4.2 CHAPITRE 12 : PAR LA PORTE OU PAR LA FENETRE !.......................................................128<br />

4.3 CHAPITRE 13: UNE FENETRE D’OPPORTUNITE !..............................................................136<br />

4.4 CHAPITRE 14 : LA REPRISE DU GROUPE LET ...................................................................147<br />

4.5 CHAPITRE 15 : LE CLOSING.............................................................................................155<br />

4.6 CHAPITRE 16 : LES DETAILS ET LA SIGNATURE ..............................................................163<br />

5 LA VIDEO DU MATCH !................................................................................................. 173<br />

5.1 CHAPITRE 17: PRENEZ VOTRE DESTIN EN MAIN ..............................................................174<br />

5.2 CHAPITRE 18: RISQUES ET ENJEUX.................................................................................183<br />

5.3 CHAPITRE 19 : QUELQUES IDEES DE REFORMES..............................................................188<br />

6 LE SENTIMENT DE LA MOUCHE ............................................................................... 206<br />

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1.1 Préliminaires<br />

1 <strong>La</strong> stratégie de <strong>la</strong> m<strong>ou</strong>che<br />

Des témoignages de repreneurs ayant repris une entreprise,<br />

durant dix minutes dans les colloques <strong>ou</strong> en quelques lignes<br />

dans <strong>la</strong> presse, on en tr<strong>ou</strong>ve. Ils sont accompagnés le plus<br />

s<strong>ou</strong>vent de commentaires d’experts qui gagnent … surt<strong>ou</strong>t à se<br />

faire connaître. Mais un partage d’expériences humaines vécues,<br />

on en cherche. Les témoignages habituels f<strong>la</strong>ttent le plus<br />

s<strong>ou</strong>vent un succès mais ne témoignent pas vraiment d’un<br />

parc<strong>ou</strong>rs avec ses espoirs, ses déceptions et ses rencontres<br />

inattendues. Ils présentent rarement <strong>la</strong> réflexion d’un acteur<br />

véritable. Ce<strong>la</strong> ne doit pas surprendre, les entrepreneurs ont<br />

d'autres s<strong>ou</strong>cis que d'écrire et ont d’autres méthodes que<br />

l’introspection. Ils n'ont pas envie de parler de ce qui est parfois<br />

pénible ni de ce qui p<strong>ou</strong>rrait fâcher. P<strong>ou</strong>rtant, à l’heure où l’on<br />

cherche de n<strong>ou</strong>velles raisons d’espérer, leur vécu et leur<br />

expérience v<strong>ou</strong>s manque peut-être. P<strong>ou</strong>rtant, il ne s'agira ici ni<br />

d'un manuel ni d'une théorie. Voyez les « conseilleurs » et les<br />

«accompagneurs » p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>. Ce petit livre ne revendique rien<br />

d'autre que de partager un vécu.<br />

1.1.1 On n’attrape pas les m<strong>ou</strong>ches avec du vinaigre !<br />

Mon grand-père avait un lopin de terre dans le borde<strong>la</strong>is. Il y<br />

cultivait de <strong>la</strong> vigne, des fruits et des légumes. A peine plus<br />

qu’un potager mais j’ai encore en s<strong>ou</strong>venir de lui dans ma cave<br />

deux b<strong>ou</strong>teilles de son vin (totalement imbuvable maintenant).<br />

Cette vigne était un univers entier p<strong>ou</strong>r moi quand, enfant, j’y<br />

passais mes vacances. Mon grand-père n’utilisait que peu<br />

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d’intrans chimiques mais il avait une méthode sélective et<br />

radicale p<strong>ou</strong>r éliminer les guêpes qui abîmaient ses fruits. Il<br />

tr<strong>ou</strong>ait <strong>la</strong> partie centrale et rentrée du culot d’une b<strong>ou</strong>teille de<br />

Bordeaux. Il remplissait le fond aut<strong>ou</strong>r du tr<strong>ou</strong> d’un peu de<br />

vinaigre, b<strong>ou</strong>chait <strong>la</strong> b<strong>ou</strong>teille et suspendait ce piège diabolique<br />

mais écologique à une branche. Beauc<strong>ou</strong>p d’insectes étaient<br />

attirés par les vapeurs de vinaigre mais t<strong>ou</strong>s ne se piégeaient<br />

pas.<br />

<strong>La</strong> guêpe entrait puis, se heurtant aux parois, cherchait à s’en<br />

sortir en vo<strong>la</strong>nt vers le haut, attirée par <strong>la</strong> lumière. N’y<br />

parvenant pas, elle s’épuisait et finissait par se noyer dans le<br />

fond de vinaigre sans jamais essayer de repasser par le culot<br />

cassé plus sombre car orienté vers le sol.<br />

<strong>La</strong> m<strong>ou</strong>che entrait aussi. Mais on tr<strong>ou</strong>vait beauc<strong>ou</strong>p moins de<br />

m<strong>ou</strong>ches que de guêpes dans le fond. P<strong>ou</strong>rquoi ? Parce que <strong>la</strong><br />

m<strong>ou</strong>che est un animal apparemment moins sophistiqué que <strong>la</strong><br />

guêpe. Elle ne cherche pas à localiser <strong>la</strong> s<strong>ou</strong>rce de <strong>la</strong> lumière<br />

p<strong>ou</strong>r sortir. Elle voit à 360° et vole en t<strong>ou</strong>s sens, y compris vers<br />

le sol … et s’échappe ainsi bien plus s<strong>ou</strong>vent que <strong>la</strong> guêpe !<br />

Dans certains des aspects de l’aventure que je me propose de<br />

v<strong>ou</strong>s raconter, je crois que ma démarche s’apparente à celle de<br />

<strong>la</strong> m<strong>ou</strong>che. Apparemment désordonnée, elle a été efficace parce<br />

qu’elle m’a aidé à déj<strong>ou</strong>er certains pièges de <strong>la</strong> sophistication, et<br />

à dépasser des limites « mentales ». Ce n’est peut-être pas un<br />

modèle mais vu les statistiques réelles de <strong>la</strong> transmission des<br />

entreprises, j’ai le sentiment que trop de repreneurs ont choisi <strong>la</strong><br />

stratégie de <strong>la</strong> guêpe.<br />

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1.1.2 Qui parle ?<br />

Je fus moi-même consultant, mais cette fois, celui qui v<strong>ou</strong>s parle<br />

est celui qui agit et non celui qui conseille. J’ai eu <strong>la</strong><br />

responsabilité de 450 informaticiens et j’ai siégé au comité de<br />

direction d'une SSII du top 20 français et avant ce<strong>la</strong>, j’avais<br />

dirigé des consultants pluridisciplinaires chez KPMG et ailleurs. Et<br />

maintenant, j'ai le p<strong>la</strong>isir de m’occuper du c<strong>ou</strong>rrier de nos<br />

clients. C’est l’histoire d'une vraie rupture 1 que je v<strong>ou</strong>s raconte<br />

ici. Comme je n'ai rien à v<strong>ou</strong>s vendre, j'espère qu'en ret<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s<br />

enrichirez mon propos de vos commentaires.<br />

Certains m’ont dit: «tu n'auras jamais le temps de t<strong>ou</strong>t faire !».<br />

Et puis un patron n'a pas le temps d'écrire. Pire, un chef<br />

d'entreprise qui prend le temps d'écrire est suspect s’il ne<br />

s’appelle pas Bill Gates <strong>ou</strong> Jack Welsh !<br />

1.1.3 P<strong>ou</strong>r qui ?<br />

Ce petit récit est dédié à ceux qui en ont peut-être assez de ces<br />

b<strong>ou</strong>lots, parfois bien payés mais qu’ils crèvent de tr<strong>ou</strong>ille de<br />

perdre ... car il y a les échéances du prêt de <strong>la</strong> maison, les<br />

études des enfants et <strong>la</strong> maison de retraite de mamie un j<strong>ou</strong>r ...<br />

Ces b<strong>ou</strong>lots, où l’on présente des slidewares colorés sur <strong>la</strong><br />

performance, le ROI des actionnaires, l'introduction en b<strong>ou</strong>rse<br />

(IPO), <strong>la</strong> motivation des RH, <strong>la</strong> réussite individuelle et<br />

l'accomplissement de t<strong>ou</strong>s (<strong>ou</strong> vice versa), <strong>la</strong> g<strong>ou</strong>vernance de<br />

l'entreprise, les valeurs partagées forcément citoyennes et le<br />

développement durable en prime. Peut-être qu'en secret, v<strong>ou</strong>s<br />

1 Commun dans le disc<strong>ou</strong>rs du management, le terme est auj<strong>ou</strong>rd'hui au centre du disc<strong>ou</strong>rs de<br />

Nico<strong>la</strong>s Sarkosy. Je l'ai moi-même beauc<strong>ou</strong>p utilisé en entreprise ce qui n'a pas favorisé ma<br />

carrière. Mais p<strong>ou</strong>r moi, il fait référence à un excellent petit <strong>ou</strong>vrage déjà ancien de C<strong>la</strong>ude<br />

Bigeon « Stratégies de ruptures »<br />

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v<strong>ou</strong>s ennuyez ferme <strong>ou</strong> que, saturé de mots vides, v<strong>ou</strong>s aimeriez<br />

avoir votre propre boîte ... ? C’était mon cas !<br />

Ce livre s'adresse surt<strong>ou</strong>t à v<strong>ou</strong>s, ami inconnu qui décidez de<br />

plonger, de passer enfin à l'acte, contraint <strong>ou</strong> volontaire. V<strong>ou</strong>s<br />

êtes peut-être au top <strong>ou</strong> alors rejeté, insatisfait <strong>ou</strong> galvanisé,<br />

tenté <strong>ou</strong> révolté, peut-être p<strong>la</strong>cardisé... V<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s demandez par<br />

quel b<strong>ou</strong>t commencer et le déc<strong>ou</strong>ragement et <strong>la</strong> dépression v<strong>ou</strong>s<br />

guettent… Si v<strong>ou</strong>s attendez un livre de recettes de cuisine,<br />

mauvaise pioche, je n'aime pas traduire les modes d'emplois,<br />

personne ne les lit. Et puis j'ai déjà écrit des livres « sérieux »,<br />

je v<strong>ou</strong><strong>la</strong>is changer et v<strong>ou</strong>s parler de mon vécu.<br />

1.1.4 Quoi ? Un choix et un parc<strong>ou</strong>rs<br />

Je me propose de raconter ce qu'a été mon parc<strong>ou</strong>rs de<br />

repreneur et qui a ab<strong>ou</strong>ti ... à une reprise d'entreprise !<br />

Heureusement, sinon j'aurais l'air de donner une leçon que je<br />

n’applique pas moi-même. P<strong>ou</strong>rtant, je fais malheureusement<br />

partie d'une minorité. <strong>La</strong> minorité des repreneurs ayant repris...<br />

Nombre de candidats repreneurs ne reprennent pas. Je précise :<br />

ma reprise est c<strong>la</strong>ssique car un consultant-auteur aurait très<br />

bien pu créer une n<strong>ou</strong>velle boîte … de conseil spécialisée ... en<br />

reprises d'entreprises. Ce livre aurait alors été l'occasion d'une<br />

promo bien comprise. J'ai été tenté par cette voie s<strong>ou</strong>s une<br />

forme voisinant avec le capital-risque. Mais c'est une histoire qui<br />

n'a pas lieu d'être écrite … pas encore <strong>ou</strong> pas par moi.<br />

J'entreprends donc de narrer l'histoire de ce choix de vie 2 moitié<br />

subi, moitié décidé. Je s<strong>ou</strong>lève des points de vigi<strong>la</strong>nce qui v<strong>ou</strong>s<br />

2 comme disent les j<strong>ou</strong>rnalistes, jamais avares de clichés.<br />

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seront peut-être utiles dans votre parc<strong>ou</strong>rs, forcément différent<br />

du mien. Le plus difficile est de maîtriser ce « monde mental qui<br />

ment monumentalement » comme disait Jacques Prévert: le<br />

mental du repreneur, le mien (le vôtre) et celui des cédants,<br />

celui des intermédiaires, des avocats et des experts de t<strong>ou</strong>s poils<br />

et des financeurs aussi, ce monde mental qui met des barrières<br />

imaginaires part<strong>ou</strong>t. Je ne dis pas «le moral» car je ne fais pas<br />

seulement référence à <strong>la</strong> motivation <strong>ou</strong> à l’éthique mais à t<strong>ou</strong>tes<br />

ces « balises » intellectuelles complexes qui vont des valeurs<br />

personnelles aux ratios de solvabilité et qui ne sont finalement<br />

que des signes échangés mais qu'il s'agit de rendre cohérents.<br />

Je ne parle ni de conscient, ni d'inconscient car je ne suis pas<br />

psychanalyste. Je dis «mental» comme le ferait un sportif parce<br />

que j’ai été un peu sportif et que je suis gestionnaire de<br />

phénomènes qui se présentent s<strong>ou</strong>s un j<strong>ou</strong>r rationnel et qui ne<br />

le sont pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs... Je parle de ces états d'âmes que je<br />

nomme ici «le Mental », qui se traduisent s<strong>ou</strong>vent par l’inaction<br />

et parfois par des sommes plus <strong>ou</strong> moins importantes inscrites<br />

sur des chèques...!<br />

1.1.5 P<strong>ou</strong>rquoi ?<br />

P<strong>ou</strong>r digérer et progresser. J'écris s<strong>ou</strong>vent p<strong>ou</strong>r moi-même. Mais<br />

auj<strong>ou</strong>rd'hui, je tr<strong>ou</strong>ve bien plus utile d'écrire p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s à <strong>la</strong><br />

première personne sur ce qui est le plus fort, c'est-à-dire mon<br />

vécu. V<strong>ou</strong>s me direz si ce<strong>la</strong> peut v<strong>ou</strong>s être utile. Si l’on veut<br />

vraiment changer des choses sur un p<strong>la</strong>n économique, peut-être<br />

serait-il temps que les initiateurs de ce changement soient leurs<br />

propres porte-parole ? J’écris donc cette fois p<strong>ou</strong>r être lu, pas<br />

p<strong>ou</strong>r être crédible !<br />

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1.2 <strong>La</strong> méthode d’écriture<br />

Je n'ai pas de «méthode». Reprendre une entreprise n'est pas<br />

simple. J'ai s<strong>ou</strong>vent cru que je n'al<strong>la</strong>is pas y arriver mais c’est à<br />

votre portée, <strong>la</strong> preuve : j’y arrive. Ce n'est pas non plus<br />

tellement une question de technique financière, comptable <strong>ou</strong><br />

juridique, aspects sur lesquels d'ailleurs existent de bons<br />

professionnels.<br />

1.2.1 Du vécu<br />

Donc, j’insiste sur le vécu et sur le ressenti et non sur <strong>la</strong><br />

technique, ni sur <strong>la</strong> méthode. D’ailleurs, on m'a conseillé<br />

tellement de choses que je ne regrette pas d'avoir ignorées que<br />

je continue. Ce livre v<strong>ou</strong>s réserve donc quelques pages sur les<br />

bons conseils … que je v<strong>ou</strong>s conseillerai de ne pas suivre !<br />

Au passage, je v<strong>ou</strong>s promets de faire quelques remarques<br />

désobligeantes à l'attention de certains qui gravitent aut<strong>ou</strong>r des<br />

questions de créations <strong>ou</strong> de reprises. Je vise un peu les<br />

politiques (p<strong>ou</strong>rquoi ferais-je exception ?), certains animateurs<br />

du développement économique, banquiers, profs, consultants, et<br />

experts à qui il reste parfois encore à comprendre quelques-uns<br />

des aspects essentiels de <strong>la</strong> vie d'une entreprise et d'un<br />

entrepreneur. Dans les consultants, je cible notamment les<br />

intermédiaires qui adorent qu'on dise du mal de leurs confrères,<br />

donc je leur ferai p<strong>la</strong>isir mais à bon escient et non gratuitement.<br />

Mon point de vue n’est qu’un point de vue parmi d’autres, non <strong>la</strong><br />

conclusion d’une étude scientifique. Je v<strong>ou</strong>drais partager un vécu<br />

et des opinions p<strong>ou</strong>r ce qu’elles sont et non comme des savoirs<br />

scientifiques épr<strong>ou</strong>vés. Je peux donc parfaitement accepter <strong>la</strong><br />

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contradiction et comprendre ce que peut avoir d’excessif <strong>ou</strong> de<br />

biaisé telle <strong>ou</strong> telle de mes perceptions.<br />

Je vise aussi les cédants qui sont presque t<strong>ou</strong>t le temps de votre<br />

côté sauf quand il leur faut signer votre lettre d'intention qui en<br />

est à sa huitième version et surt<strong>ou</strong>t le projet de garantie de<br />

passif qui leur fait si peur... Les cédants donc auraient aussi<br />

parfois à aller à l'école, celle de <strong>la</strong> cession d'une entreprise ...<br />

Les repreneurs sont s<strong>ou</strong>vent mieux armés que les cédants s<strong>ou</strong>s<br />

cet angle. Mais je n'ai pas de c<strong>ou</strong>rs à leur donner, juste des<br />

suggestions issues de mon vécu et peut-être du vôtre car ce<br />

petit livre, j'ai décidé de le publier moi-même et avec votre aide.<br />

1.2.2 Des cas<br />

De mes études partiellement « made in USA », j’ai gardé le goût<br />

de <strong>la</strong> méthode des cas. Le texte de mes « cas » très c<strong>ou</strong>rts est<br />

inséré dans le texte principal dans des encadrés illustratifs. V<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>vez les zapper et revenir après si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lez. Ces cas ne<br />

sont pas re<strong>la</strong>tés complètement ni très précisément, c’est<br />

volontaire, ceci n’est pas un manuel universitaire. Ils sont donc<br />

juste esquissés p<strong>ou</strong>r s<strong>ou</strong>ligner un élément précis. Certains mini<br />

cas reviennent plusieurs fois p<strong>ou</strong>r illustrer des points différents,<br />

c’est exprès ce<strong>la</strong> m’évite de reprendre le contexte à chaque fois.<br />

Mais j’ai à ma disposition plus de 60 exemples concrets qui ne<br />

sont pas t<strong>ou</strong>s re<strong>la</strong>tés ici.<br />

<strong>La</strong> progression générale du récit est globalement chronologique.<br />

Presque t<strong>ou</strong>s les noms ont été changés car je n’ai pas le temps<br />

de demander les autorisations. Je sais que, s<strong>ou</strong>vent, elles<br />

seraient refusées d’ailleurs. Et elles ne sont pas nécessaires.<br />

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N<strong>ou</strong>s ferons dans l’anonymat. C’est très cohérent avec le<br />

contexte général de grande discrétion v<strong>ou</strong>lu par les cédants.<br />

P<strong>ou</strong>r les ma<strong>la</strong>des du juridisme, les informations divulguées ici ne<br />

sont donc même pas en contradiction avec les nombreuses<br />

lettres d’engagements de confidentialité qu’il m’a fallu signer 3 ...<br />

1.2.3 Un cyber livre<br />

Que p<strong>ou</strong>rrais-je v<strong>ou</strong>s apprendre ? Hé bien justement, c'est v<strong>ou</strong>s<br />

qui allez décider en aidant à finir ce livre … si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lez !<br />

J'ai précédemment publié des b<strong>ou</strong>quins de management 4 chez<br />

de grands éditeurs. Mais auj<strong>ou</strong>rd'hui, le net me permet de<br />

bénéficier de vos remarques et de vos expériences que je<br />

reprendrai certainement dans <strong>la</strong> version finale d'où l'idée de<br />

commencer par publier un cyber livre. D'autres disent « lyber »<br />

car il s'agit de proposer ce petit livre en libre téléchargement.<br />

Comme v<strong>ou</strong>s voyez, je crois beauc<strong>ou</strong>p au «libre» (reliquat de<br />

mon passé dans l'informatique) mais je ne confonds pas «libre»<br />

et «gratuit» car, dans l'entreprise, comme dans <strong>la</strong> vie privée,<br />

rien n'est t<strong>ou</strong>t à fait gratuit. J'envisage en effet, par <strong>la</strong> suite, de<br />

vendre ce même b<strong>ou</strong>quin augmenté de vos remarques via un<br />

éditeur c<strong>la</strong>ssique (<strong>ou</strong> de devenir mon propre éditeur) en parallèle<br />

du téléchargement qui, lui, restera libre et gratuit. Ainsi le texte<br />

sera gratuit et l'objet livre sera payant car le livre et le texte<br />

sont deux réalités différentes.<br />

Mais d'ici-là, si v<strong>ou</strong>s jugez mon texte nul, j'aurais t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

l'option de <strong>la</strong>isser tomber avant de me c<strong>ou</strong>vrir de honte ! En<br />

revanche, s'il v<strong>ou</strong>s inspire, je serais ravi de lire vos<br />

3 NDA : Non Disclosure Agreement<br />

4 Stratégies de services Dunod 2003.<br />

Service rendu, service vendu, Nathan 1993.<br />

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commentaires et de v<strong>ou</strong>s répondre. Je ne ferai peut-être pas de<br />

blog car je n'ai pas envie de répondre à des «trolls» (discussions<br />

polémiques interminables) et j’aime mieux fonctionner par<br />

emails privés et directs car je me méfie des cinglés qui passent<br />

leur vie à <strong>la</strong> rêver devant leur écran. N<strong>ou</strong>s verrons. Je me<br />

réserve cependant le droit purement égoïste de répondre par<br />

priorité aux commentaires <strong>ou</strong> suggestions les mieux ciblées.<br />

Rigolos <strong>ou</strong> psychos s'abstenir !<br />

1.2.4 Le dér<strong>ou</strong>lement<br />

Je n'<strong>ou</strong>blie pas les règles élémentaires de <strong>la</strong> politesse éditoriale:<br />

l'annonce du p<strong>la</strong>n ! Ce sera volontairement simple, un peu<br />

comme un match disons... de rugby (je préfère le rugby depuis<br />

l'école communale mais j'aime le sport en général):<br />

Avant le match: le contexte du marché et de ma propre bio sans<br />

trop insister avant de décrire les conditions et environnements<br />

de ma recherche. Terrain gras, ciel c<strong>ou</strong>vert, climat tendu …<br />

Première mi-temps: <strong>la</strong> phase d'apprentissage, il m'a fallu un<br />

r<strong>ou</strong>nd d'observation particulièrement long à mon goût mais utile.<br />

Marque à <strong>la</strong> pause: 14 à 15, un essai marqué mais non<br />

transformé, ce n'est pas gagné. N<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrions bien avoir le<br />

bonus défensif mais, dans ce défi, seule <strong>la</strong> victoire est belle !<br />

Deuxième mi-temps: vers le closing, c'est-à-dire vers <strong>la</strong><br />

signature. 35 à 32, serré jusqu'à <strong>la</strong> fin. Finalement n<strong>ou</strong>s aurons<br />

le bonus offensif (plusieurs opportunités) mais rien n’est gagné<br />

jusqu’à <strong>la</strong> signature … des ordres de m<strong>ou</strong>vements des parts !<br />

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Après le match: <strong>la</strong> vidéo du match et les leçons de l'expérience.<br />

Mais votre match à v<strong>ou</strong>s sera assurément un autre match !<br />

1.3 Remerciements<br />

<strong>La</strong> métaphore de <strong>la</strong> m<strong>ou</strong>che doit t<strong>ou</strong>t à Jean Maxime mon grand-<br />

père. Le fil conducteur rugbystique est un clin d’œil à mes amis<br />

rugbymen. Je les salue :<br />

Christian, fondateur de LARGE 5 qui m’a aidé à sortir du maul,<br />

Jean Michel que je n'ai pas réussi à aider à vendre son entreprise<br />

mais qui a contribué, lui, notamment par ses métaphores<br />

rugbystiques, à maintenir ma motivation de temps en temps ;<br />

L’équipe de vente d’une entreprise du Sud Ouest que je n’ai<br />

finalement pas rachetée ;<br />

Gilles, un autre cédant, rugbyman t<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>sain avec qui j'ai<br />

longtemps pensé faire affaire et qui m’a fait rencontrer certaines<br />

des gloires de mon enfance ;<br />

Et surt<strong>ou</strong>t mon ami Gérald, l’ancien du « LOU 6 » et des « ERP 7 »,<br />

qui aurait pu reprendre avec moi certaines affaires et qui a<br />

finalement accepté de me suivre comme actionnaire minoritaire<br />

dans le projet que j’ai concrétisé.<br />

Et puisque j’en suis aux remerciements :<br />

5<br />

LARGE : regr<strong>ou</strong>pe Les Anciens Rugbymen des Grandes Ecoles, www.nextepsolutions.com/<strong>la</strong>rge<br />

6<br />

Lyon Olympique Universitaire Rugby<br />

7<br />

ERP = Enterprise Res<strong>ou</strong>rce P<strong>la</strong>nning en V. O., <strong>ou</strong> PGI: Progiciel de Gestion<br />

Intégré, en version française<br />

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Merci à Benoît, mon ancien président, qui m’a lâché quand<br />

j’avais besoin de lui et qui m’a ainsi permis de démontrer que<br />

d’un mal peut naître un bien,<br />

Merci à Pascal à Paris et à Dorian à Metz qui illustrent l’apport<br />

positif des CCI au repreneur en phase de recherche,<br />

Merci à mon ami Dominique qui fut autrefois un cédant puis un<br />

intermédiaire et qui est depuis ret<strong>ou</strong>rné à l’entreprise sans<br />

repasser par <strong>la</strong> case reprise,<br />

Merci à mon ami Paul-Henri qui me réconcilie avec le coaching,<br />

Merci à Godeleine et à Sathya des amies rencontrées dans mes<br />

postes précédents et qui eurent à cœur de prendre s<strong>ou</strong>vent de<br />

mes n<strong>ou</strong>velles,<br />

Merci à Christel, de mon ancien dernier « codir » qui accepta<br />

d’investir quelques économies dans mon aventure,<br />

Merci à Gilles et Christophe, dirigeants de Start Ups, mes<br />

anciens clients devenus supporters et amis,<br />

Merci à Marielle, Mona, Thierry et Jacques dont les conseils ont<br />

été au-delà de leurs honoraires,<br />

Merci à Stéphane et à Nicole les fidèles de t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs,<br />

Merci enfin à <strong>La</strong>urence qui a tenu bon malgré les incertitudes et<br />

les nombreux ret<strong>ou</strong>rs à <strong>la</strong> case départ et à nos enfants Mé<strong>la</strong>nie,<br />

Maxime, Alice, Clémence et Guil<strong>la</strong>ume qui se sont inquiétés<br />

chacun à sa façon mais sans le montrer et qui ont accepté de<br />

finalement retraverser t<strong>ou</strong>te <strong>la</strong> France p<strong>ou</strong>r commencer une<br />

n<strong>ou</strong>velle vie.<br />

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2 Avant le match !<br />

L’avant match est l’occasion de <strong>la</strong> présentation des équipes et<br />

aussi du terrain. Comme quand v<strong>ou</strong>s analyserez votre cible,<br />

n<strong>ou</strong>s commencerons ici par quelques chiffres et faits généraux.<br />

V<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>verez donc dans les chapitres de cette partie, des<br />

éléments généraux de présentation de <strong>la</strong> reprise en France puis<br />

du repreneur que j’étais. Rassurez-v<strong>ou</strong>s, pas de théorie de <strong>la</strong><br />

reprise, je ne vise qu’à éc<strong>la</strong>irer notre sujet qui n’est pas si aisé<br />

que ce<strong>la</strong>. Si v<strong>ou</strong>s savez déjà, passez à <strong>la</strong> partie suivante, v<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>rrez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs y revenir après.<br />

***<br />

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Le 13/05/2007 20:18:33<br />

2.1 Chapitre 1: le « marché » de <strong>la</strong> reprise<br />

Nos g<strong>ou</strong>vernements récents se sont fait l'écho d'une idée<br />

répandue dans les collectivités locales et les CCI: il y aurait en<br />

France beauc<strong>ou</strong>p d'entreprises à reprendre donc à sauver mais<br />

trop peu de repreneurs qu'il faudrait inciter et aider. Donc,<br />

incitons les repreneurs à reprendre, n<strong>ou</strong>s sauverons des emplois<br />

dans ces innombrables PME en danger. Raisonnement simple, et<br />

de bon aloi ! Fascinant même par <strong>la</strong> (trop) simple magie des<br />

multiples: 100 000 entreprises fois 10 emplois égalent un million<br />

de chômeurs potentiels évités ! CQFD !<br />

Je crois qu’il n’y a pas autant d’entreprises que l’on peut<br />

reprendre dans de bonnes conditions ni tant de vrais repreneurs.<br />

N’en restez pas aux idées reçues.<br />

Mots clefs : Taille du marché. Typologie des entreprises à<br />

transmettre.<br />

2.1.1 Splendeur et misère du marché de <strong>la</strong> reprise<br />

Selon KPMG par exemple, il y aurait 450000 entreprises à<br />

reprendre entre 2006 et 2013 parce que le papy boom<br />

notamment fait son oeuvre ... Prenons au hasard une brève<br />

concernant une région parmi d’autres dans un support<br />

spécialisé le 31 Janvier 2007 :<br />

« Selon une étude conduite par le réseau consu<strong>la</strong>ire en 2004, 40%<br />

des 70 000 entreprises alsaciennes sont dirigées par des personnes<br />

de plus de 50 ans. <strong>La</strong> région offre des opportunités dans <strong>la</strong><br />

métallurgie, <strong>la</strong> s<strong>ou</strong>s-traitance automobile, le négoce, l’hôtellerie, <strong>la</strong><br />

restauration, <strong>la</strong> menuiserie métallique, l’usinage, l’ingénierie,<br />

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l’agroalimentaire, <strong>la</strong> s<strong>ou</strong>s-traitance pharmaceutique, les NTIC, les<br />

bureaux d’études, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sturgie, le bois et le BTP. Et les affaires à<br />

racheter sont en bonne santé. »<br />

<strong>La</strong> lettre du repreneur.net n°33.<br />

Notez p<strong>ou</strong>rtant que mon cédant avait 42 ans. Idem à T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se<br />

p<strong>ou</strong>r Gilles C., 40 ans à peine, qui vend parce qu'il veut créer<br />

une n<strong>ou</strong>velle entreprise ... aux Etats Unis, et p<strong>ou</strong>r Thierry L.<br />

avec qui j'avais été en final sur une affaire d'informatique de<br />

niche à Marseille, cédant de 30 ans et qui créait un Business en<br />

Asie de Sud dont il était originaire et p<strong>ou</strong>r M. F. à Nancy qui<br />

quittait l’informatique p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> restauration ! <strong>La</strong> retraite <strong>ou</strong>i, mais<br />

pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs. Voilà p<strong>ou</strong>r le côté splendeur. C’est bref mais c’est<br />

fort. <strong>La</strong> transmission n’est pas seulement l’étape obligée<br />

préa<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong> retraite, <strong>la</strong> transmission ce<strong>la</strong> peut être un signe et<br />

un moyen de <strong>la</strong> vitalité économique.<br />

<strong>La</strong> BDPME (Banque des PME) qui appartient auj<strong>ou</strong>rd'hui au<br />

gr<strong>ou</strong>pe OSEO dans lequel on retr<strong>ou</strong>ve l'ANVAR 8 , est<br />

certainement le seul organisme disposant d'une réelle vision<br />

globale du marché de <strong>la</strong> transmission. Son rôle est de garantir<br />

les banques, t<strong>ou</strong>tes les banques, sur les dossiers de<br />

financement, de création et de reprise. Et que n<strong>ou</strong>s dit OSEO<br />

dans son étude 9 qui s'appuie sur les chiffres publiés par l'INSEE<br />

en 2003 ? D'abord, que l'on connaît mal ce marché. Ensuite que<br />

malgré leur vision globale, certaines opérations leur échappent<br />

car les causes et méthodes de transmission sont diverses<br />

(héritages, reprises par une autre entreprise etc. ...), t<strong>ou</strong>tes ne<br />

sont donc pas le fait d'un repreneur personne physique montant<br />

un LBO.<br />

8 Organisme de financement de l'innovation<br />

9 <strong>La</strong> transmission des petites et moyennes entreprises, l’expérience d’OSEO bdpme. En ligne sur<br />

www.oseo.fr<br />

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Le 13/05/2007 20:18:33<br />

Cas WinAlpes :<br />

Cette affaire de fenêtres de Haute Savoie qui m'a été s<strong>ou</strong>fflée en<br />

Juin 2006 au dernier moment par un repreneur « individuel » a été<br />

payée cash par cette personne. Donc pas de dossier de garanties<br />

Sofaris monté par <strong>la</strong> BDPME (Oseo) et voilà donc une vraie affaire<br />

de reprise parfaitement dans <strong>la</strong> cible de notre réflexion qui ne sera<br />

pas dans nos statistiques.<br />

Ce genre de cas est plutôt rare car il s'agissait en l'espèce d'un<br />

c<strong>ou</strong>ple qui venait de ... transmettre son entreprise et qui avait donc<br />

les fonds !!!<br />

Notez au passage de n<strong>ou</strong>veau qu'il s'agissait visiblement de cédants<br />

encore verts pas décidés à partir en retraite mais, au contraire,<br />

décidés à continuer à entreprendre.<br />

Certains semblent donc y prendre goût ! Et si entreprendre<br />

n'était donc pas qu'un parc<strong>ou</strong>rs du combattant ? Et si reprendre<br />

<strong>ou</strong> céder p<strong>ou</strong>vaient avoir une dimension ludique ? Et si<br />

transmettre avait plus à voir avec <strong>la</strong> nécessaire dynamisation de<br />

notre économie plutôt qu'avec <strong>la</strong> sauvegarde des emplois<br />

condamnés par l’inévitable retraite des dirigeants ?<br />

Revenons aux chiffres. Il y aurait environ 40000 transmissions<br />

par an actuellement. Contre 60000 en 1987. Tiens ça baisse !<br />

Ces 40000 sont les immatricu<strong>la</strong>tions provenant des Centres de<br />

Formalités des Entreprises qui se retr<strong>ou</strong>vent dans le répertoire<br />

Sirène. Corrigées par des travaux de chercheurs, et p<strong>ou</strong>r tenir<br />

compte des cas qui ne sont pas identifiés par l'INSEE, OSEO<br />

donne in fine les statistiques suivantes: pas loin de 60000 au<br />

total dont :<br />

50000 entreprises de moins de 10 sa<strong>la</strong>riés,<br />

5000 transmissions de 10 à 50 sa<strong>la</strong>riés,<br />

500 de 50 à 250 sa<strong>la</strong>riés.<br />

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Le 13/05/2007 20:18:33<br />

P<strong>ou</strong>rquoi donc, selon <strong>la</strong> CCIP y a-t-il t<strong>ou</strong>t juste quelques<br />

centaines de reprises (définies à ma façon, voir plus loin) par an<br />

à Paris où p<strong>ou</strong>rtant le marché est particulièrement important ?<br />

Voyons maintenant le côté misère.<br />

2.1.2 L'entreprise <strong>ou</strong>i, <strong>la</strong> coquille juridique non<br />

T<strong>ou</strong>t d'abord, il est commun de confondre entreprise et structure<br />

juridique. Selon l'INSEE, <strong>la</strong> catégorie <strong>la</strong> plus nombreuse est une<br />

catégorie d'entreprises comprenant ... 0 sa<strong>la</strong>riés. En fait,<br />

presque <strong>la</strong> moitié (19224 sur les 40047 dénombrées par l'INSEE<br />

en 2003). Pas bon p<strong>ou</strong>r l'emploi ce<strong>la</strong> ! Cette catégorie<br />

d'entreprises comprend donc des dizaines de milliers de holdings<br />

et de coquilles juridiques qui ont parfois leur utilité, fiscale par<br />

exemple, mais qui ne correspondent pas vraiment à notre objet.<br />

Notez au passage qu'une seule reprise peut signifier beauc<strong>ou</strong>p<br />

de m<strong>ou</strong>vements juridiques impactant les statistiques de l'INSEE.<br />

Habituellement une reprise implique aussi une création, celle de<br />

<strong>la</strong> holding de reprise d'où l'inf<strong>la</strong>tion du nombre des coquilles<br />

juridiques.<br />

Cas B5:<br />

J’ai rencontré en Octobre 2005 en Haute Normandie une entreprise<br />

dans <strong>la</strong> reprographie qui était constituée comme un petit réseau<br />

régional de 4 entreprises opérationnelles plus deux holdings<br />

historiques soit 6 structures juridiques (Sarl, SA et SAS).<br />

Inconvénients: comptes à consolider, coût des honoraires<br />

comptables et juridiques en fin d'année. Si j'avais repris, j'aurais<br />

certainement d'abord créé une structure de reprise supplémentaire<br />

puis fusionné les 4 structures opérationnelles et supprimé les<br />

holdings antérieures.<br />

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Résultat: p<strong>ou</strong>r une reprise, 2 créations et 6 disparitions<br />

d'entreprises avec suppression de deux emplois sa<strong>la</strong>riés (celui du<br />

cédant et celui de sa femme).<br />

Mais attention, les statistiques sont <strong>la</strong> forme <strong>la</strong> plus sophistiquée<br />

du mensonge disait quelqu’un qui s’y connaît : un ancien<br />

ministre britannique, démographe et statisticien de formation.<br />

Ici, les statistiques brutes mentent. Elle mentent d’ailleurs aussi<br />

en sens inverse car nombre de transmissions se font s<strong>ou</strong>s <strong>la</strong><br />

forme d’une cession de fonds et non de structure juridique. V<strong>ou</strong>s<br />

voyez que le dénombrement n’est pas chose aisée p<strong>ou</strong>r rendre<br />

compte d’une réalité complexe.<br />

Une structure juridique n'est pas l'entreprise et gardons-n<strong>ou</strong>s de<br />

les confondre ce que font trop facilement les j<strong>ou</strong>rnalistes <strong>ou</strong> les<br />

politiques qui préfèrent les racc<strong>ou</strong>rcis à l’étude de leurs dossiers.<br />

2.1.3 <strong>La</strong> PME <strong>ou</strong>i, <strong>la</strong> TPE artisanale non ... en général<br />

Autre confusion c<strong>ou</strong>rante: <strong>la</strong> TPE (Très Petite Entreprise) et <strong>la</strong><br />

PME (Petite et Moyenne Entreprise). <strong>La</strong> limite n'est pas évidente<br />

mais en taille sa<strong>la</strong>riale, elle se situerait par convention aut<strong>ou</strong>r de<br />

10 personnes. En fait, les CCI ont beauc<strong>ou</strong>p d'affaires à<br />

reprendre qui sont en fait des petits commerces <strong>ou</strong> des activités<br />

artisanales. Loin de les mépriser, ces activités ne sont pas des<br />

cibles pertinentes p<strong>ou</strong>r l'essentiel des repreneurs auxquels je<br />

m'adresse ici. Je ne suis t<strong>ou</strong>t simplement pas compétent p<strong>ou</strong>r en<br />

parler. Trop petites (les transmissions d'entreprises de 1 <strong>ou</strong> 2<br />

sa<strong>la</strong>riés représentent 28% du total), elles sont destinées à des<br />

gens de métiers et le plus s<strong>ou</strong>vent pas à des repreneurs<br />

gestionnaires, commerciaux <strong>ou</strong> généralistes. Un directeur<br />

commercial de SSII parisien peut certes devenir b<strong>ou</strong><strong>la</strong>nger en<br />

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Corrèze. Mais ce cheminement-là n'est pas celui qui m'intéresse<br />

ici. Il implique un choix de vie encore plus radical qui n'est pas<br />

celui du repreneur que j'étais. Cependant, <strong>la</strong> confusion est<br />

s<strong>ou</strong>vent faite quand il s'agit de dénombrer, de caractériser et de<br />

décrire le phénomène de reprise.<br />

Certes donc, il y a des dizaines de milliers d'entreprises à céder<br />

… mais surt<strong>ou</strong>t dans l'artisanat <strong>ou</strong> dans le commerce. Il ne s'agit<br />

pas s<strong>ou</strong>vent de véritables cibles PME. Selon l'INSEE, les secteurs<br />

du commerce et des CHR (cafés, hôtels, restaurants)<br />

représentent respectivement 29% et 44% des 40047<br />

transmissions recensées, soit près de 30000 ! Il y a<br />

certainement de belles PME dans l'hôtellerie <strong>ou</strong> <strong>la</strong> distribution<br />

mais c<strong>la</strong>irement, nombre de ces transmissions-là ne sont pas, le<br />

plus s<strong>ou</strong>vent, celles qui n<strong>ou</strong>s intéressent. Résultat, on parle du<br />

colossal marché de <strong>la</strong> reprise et seules quelques centaines de<br />

reprises se font réellement chaque année. Soyons lucides, il<br />

s'agit donc d'un marché assez confidentiel qui n'est pas en<br />

proportion du bruit qu'il génère.<br />

Ce<strong>la</strong> ne signifie pas qu'il faut le dé<strong>la</strong>isser ni qu'il ne faut pas<br />

chercher à le développer. Ce<strong>la</strong> signifie qu'il faut être réaliste et<br />

exercer sa réflexion et son effort sur <strong>la</strong> partie « utile » qui<br />

m'intéresse ici. C'est un peu ce que le g<strong>ou</strong>vernement à fait avec<br />

le programme Gazelle, enfin un programme pertinent !<br />

Néanmoins, il existe de nombreuses affaires à reprendre qui ne<br />

seront jamais des gazelles et qui valent <strong>la</strong> peine sans p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong><br />

que l'on s'imagine sauver ainsi des centaines de milliers<br />

d'emplois.<br />

P<strong>ou</strong>r ma part, je retiendrai donc l'ordre de grandeur donné par<br />

l'étude BDPME: environ 5000 transmissions de plus de 10<br />

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personnes, cette statistique p<strong>ou</strong>vant être un peu é<strong>la</strong>stique. Je ne<br />

retiens pas les 500 de plus de 50 parce qu'elles ne sont pas dans<br />

les possibilités financières du repreneur individuel en général.<br />

Mais n'<strong>ou</strong>blions pas que cette évaluation compte aussi les<br />

reprises par des personnes morales qui représentent t<strong>ou</strong>t de<br />

même 25% des dossiers accompagnés par BDPME sur <strong>la</strong> même<br />

période de 97/2003. Donc notre terrain de jeu compte peut-être<br />

4000 cibles t<strong>ou</strong>t au plus sur t<strong>ou</strong>te <strong>la</strong> France et t<strong>ou</strong>s les secteurs.<br />

C'est d'ailleurs p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong> que, p<strong>ou</strong>r ma part, j'ai d'emblée décidé<br />

de ne me limiter ni géographiquement, ni sur le p<strong>la</strong>n sectoriel,<br />

p<strong>ou</strong>r ne pas trop réduire mes chances. Finalement <strong>la</strong> stratégie de<br />

<strong>la</strong> <strong>M<strong>ou</strong>che</strong> se justifie dès que l’on a une vision à 360° du<br />

marché de <strong>la</strong> reprise !<br />

2.1.4 <strong>La</strong> reprise <strong>ou</strong>i, l'enterrement non<br />

Je ne prétends pas avoir analysé un échantillon représentatif du<br />

marché mais sur <strong>la</strong> soixantaine de cibles que j'ai analysées plus<br />

<strong>ou</strong> moins complètement, il m'a semblé que certaines ne<br />

p<strong>ou</strong>vaient pas être reprises par un repreneur personne physique.<br />

Et certaines ne sont pas viables du t<strong>ou</strong>t. Il existe en effet de<br />

nombreuses entreprises qui ne sont certes plus artisanales mais<br />

qui ne sont pas structurées. Enlevez le dirigeant, et elles ne<br />

savent plus ni vendre, ni produire. De telles entreprises ne sont<br />

t<strong>ou</strong>t simplement pas viables. Le service à rendre à ces «cédants»<br />

serait de les aider à arrêter leur entreprise et à partir à <strong>la</strong><br />

retraite proprement.<br />

Neuf fois sur dix, il existe deux facteurs, généralement présents<br />

simultanément, qui rendent <strong>la</strong> transmission difficile voire<br />

impossible. Ces deux éléments sont <strong>la</strong> s<strong>ou</strong>s-capitalisation<br />

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chronique et l'insuffisance du développement commercial.<br />

C<strong>la</strong>ssiquement, l'entreprise a une compétence technique<br />

(s<strong>ou</strong>vent celle du dirigeant lui-même), un vrai savoir-faire avec<br />

de belles réalisations mais trop peu de fonds propres qui l'ont<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs empêchée de se développer commercialement. S<strong>ou</strong>s-<br />

capitalisation et s<strong>ou</strong>s-développement commercial, sont des freins<br />

à <strong>la</strong> réussite et parfois à <strong>la</strong> cession, même si l'entreprise a<br />

structuré ses autres fonctions. En effet, le repreneur doit d'abord<br />

comprendre l'entreprise et son marché, s'il doit investir t<strong>ou</strong>t son<br />

capital dans le rachat des parts, il ne lui reste plus assez p<strong>ou</strong>r<br />

compenser le retard d'investissements immatériels pris pendant<br />

les années passées, comment ferait-il mieux que son cédant<br />

dans ces conditions ? Il va simplement prolonger l'agonie.<br />

S'aj<strong>ou</strong>te s<strong>ou</strong>vent à ce type de constat une clientèle très<br />

concentrée, une rentabilité faible et qu'il faut retraiter à <strong>la</strong> baisse<br />

du fait de sa<strong>la</strong>ires de dirigeants inférieurs à ce qui serait<br />

raisonnable. Le repreneur va ramer et en plus il ne p<strong>ou</strong>rra pas se<br />

payer !!! Fuyez ce type de reprises même si le prix semble dans<br />

vos moyens. Je suppose qu'elles expliquent en partie le taux de<br />

défail<strong>la</strong>nce de 21% des reprises après 6 années. Ce taux est issu<br />

de <strong>la</strong> même étude de <strong>la</strong> BDPME.<br />

C<strong>la</strong>irement, ces entreprises, même faiblement valorisées, ne<br />

sont pas transmissibles dans des conditions c<strong>la</strong>ssiques à un<br />

repreneur individuel. Je décrirai plus loin le cas d'une PME de 5<br />

M€ dégageant 200k€ de résultat net annuel environ, structurée<br />

mais vendue p<strong>ou</strong>r seulement 200 k€ et qui a bien sûr tr<strong>ou</strong>vé<br />

preneur v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s en d<strong>ou</strong>tez. Et p<strong>ou</strong>rtant, après un énorme<br />

investissement de ma part en analyse et en négociations, j'ai<br />

renoncé à cette affaire après avoir signé le protocole. Trop<br />

d'investissements avaient été aj<strong>ou</strong>rnés, il fal<strong>la</strong>it retraiter les<br />

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résultats de l'absence de sa<strong>la</strong>ire du dirigeant, financer un<br />

énorme BFR (activité saisonnière), gérer <strong>la</strong> perte d'un gros client<br />

(société mère), restructurer l'immobilier et <strong>la</strong> production, faire<br />

face aux risques d'hygiène et autres, tr<strong>ou</strong>ver des s<strong>ou</strong>s-traitants,<br />

booster les ventes du réseau c<strong>la</strong>ssique avant de faire ce qui était<br />

vraiment à forte valeur: créer et prom<strong>ou</strong>voir un site de e-<br />

commerce et mettre en p<strong>la</strong>ce une gestion informatisée digne de<br />

ce nom ! Le repreneur individuel n'avait pas intérêt à plonger<br />

sauf s'il avait de grosses réserves de cash. Le repreneur<br />

entreprise, lui, p<strong>ou</strong>vait immédiatement réaliser des économies<br />

d'échelles, des synergies etc. ... De nombreuses entreprises<br />

n'ont même pas le potentiel de celle-ci et p<strong>ou</strong>rtant elles sont<br />

aussi dans les statistiques des reprises. Alors, méfiance ! P<strong>ou</strong>r<br />

plus d’éléments quantitatifs, voir l’étude menée par Fusacq.com<br />

sur plus de 800 annonces en Avril 2006 et plus de 400<br />

repreneurs 10 .<br />

2.1.5 <strong>La</strong> reprise individuelle <strong>ou</strong>i, le M&A 11 non<br />

Il y a donc des entreprises qui ne sont pas vendables à un<br />

repreneur individuel car elles devraient s'arrêter purement et<br />

simplement. Il y en a, comme <strong>la</strong> précédente, où <strong>la</strong> réputation et<br />

le savoir-faire justifient une reprise par une autre entreprise<br />

surt<strong>ou</strong>t quand elles dépassent une certaine taille. Ces<br />

entreprises sont reprises et fusionnées par une autre <strong>ou</strong> un<br />

gr<strong>ou</strong>pe. Ces opérations-là entrent aussi dans le champ des<br />

statistiques mais pas dans notre sujet sauf quand le repreneur a<br />

en vue dans un deuxième temps une stratégie de «build up»<br />

10 http://www.fusacq.com/fr/contenu/etude_stat_reprise200604.pdf<br />

11 Mergers and Acquisition : fusions et acquisitions en ang<strong>la</strong>is, terme plutôt<br />

dédié à des rapprochements de grandes structures.<br />

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(rachats successifs). Mais p<strong>ou</strong>r l'instant, distinguons bien <strong>la</strong><br />

logique de <strong>la</strong> reprise de celle de <strong>la</strong> fusion/acquisition et gardons<br />

à l'esprit que le cédant, lui, soit ne fait pas <strong>la</strong> distinction, soit se<br />

dit qu'il peut t<strong>ou</strong>t aussi bien faire affaire avec un individuel<br />

qu'avec une entreprise. Certains cédants veulent vendre au plus<br />

offrant, certains écartent d'emblée l'entreprise parce que<br />

sentimentalement, ils ne veulent pas voir leur «bébé»<br />

disparaître. <strong>La</strong> plupart naviguent plus <strong>ou</strong> moins consciemment<br />

entre les deux attitudes.<br />

En t<strong>ou</strong>s cas, le repreneur individuel doit se dire que son potentiel<br />

de reprise doit impérativement se limiter aux entreprises<br />

p<strong>ou</strong>vant réellement être reprises par un individu et où une<br />

personne morale n'aura pas de valeur aj<strong>ou</strong>tée particulière.<br />

2.1.6 Conclusion<br />

Après ces quelques rappels de base, n<strong>ou</strong>s savons maintenant<br />

que <strong>la</strong> reprise de PME structurées et rentables par un repreneur<br />

personne physique est un sujet moins considérable que ce que<br />

l’on n<strong>ou</strong>s dit.<br />

Ce<strong>la</strong> ne signifie pas qu'il soit moins attirant. Au delà du rêve, il<br />

existe une réalité. <strong>Repreneur</strong>s et animateurs des politiques de<br />

développement régionales, intéressez-v<strong>ou</strong>s au marché de <strong>la</strong><br />

reprise p<strong>ou</strong>r ce qu'il est et non p<strong>ou</strong>r ce que v<strong>ou</strong>s rêvez qu'il soit.<br />

C’est à cette condition que <strong>la</strong> reprise peut donner un second<br />

s<strong>ou</strong>ffle à une carrière, à une entreprise voire à une économie.<br />

Maintenant, quel est le contexte qualitatif de <strong>la</strong><br />

reprise/transmission ?<br />

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2.2 Chapitre 2: le contexte qualitatif<br />

En regard de cette tentative de quantifier et de qualifier l'offre<br />

de cessions, que dire de <strong>la</strong> demande ? Car un marché ne se<br />

limite pas à l’offre.<br />

Mots clefs : Profil du repreneur, raisons de <strong>la</strong> reprise, raisons de<br />

<strong>la</strong> cession, expérience du repreneur, s<strong>ou</strong>rces d’informations,<br />

environnement financier.<br />

2.2.1 Beauc<strong>ou</strong>p de repreneurs potentiels<br />

Difficile à dire car beauc<strong>ou</strong>p de candidats potentiels existent qui<br />

ne franchiront le pas, comme moi que si un accident de carrière<br />

les y contraint. Il faut aussi s<strong>ou</strong>straire les faux repreneurs, ceux<br />

qui rêvent, ceux qui, même au pied du mur, ne reprendront pas<br />

car ils ne le peuvent, ni ne le veulent réellement. Définie comme<br />

ce<strong>la</strong>, cette popu<strong>la</strong>tion me semble difficile à déterminer. Disons<br />

simplement sans risque de dire une grosse bêtise qu'il y en a<br />

chaque année beauc<strong>ou</strong>p plus de 4000 ! Peut-être au moins dix<br />

fois plus ! C’est une richesse humaine très intéressante par<br />

exemple p<strong>ou</strong>r une région en mal de reconversion. Sait-on les<br />

attirer ? Sait-on seulement les retenir ?<br />

2.2.2 Le repreneur vendeur<br />

P<strong>ou</strong>r comprendre les leviers qui peuvent faire de v<strong>ou</strong>s un<br />

repreneur, commençons par une caractéristique très particulière<br />

de ce marché. Une caractéristique qui, si elle n'est pas bien<br />

comprise par les candidats repreneurs, peut à elle seule<br />

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expliquer leur échec même s'ils ont mis sur pieds une bonne<br />

organisation de recherche et qu'ils disposent de fonds<br />

importants. Une stratégie de <strong>la</strong> guêpe …<br />

Cette caractéristique est <strong>la</strong> suivante: de b<strong>ou</strong>t en b<strong>ou</strong>t, c'est celui<br />

qui fait le chèque, celui que l’on nomme habituellement le client,<br />

qui doit déployer le plus d'efforts «commerciaux» p<strong>ou</strong>r<br />

convaincre t<strong>ou</strong>t le monde de faire l'affaire. Il doit convaincre<br />

l'intermédiaire, le cédant (gros travail de séduction) et parfois <strong>la</strong><br />

famille de celui-ci, les banquiers et experts, ses proches ...<br />

Petite anecdote qui a fait augmenter mon budget prospection:<br />

lors de mes rencontres initiales, puis t<strong>ou</strong>t au long du parc<strong>ou</strong>rs de<br />

négociations, j’ai t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs pris garde lors des discussions<br />

organisées aut<strong>ou</strong>r d’un déjeuner … d’inviter mon cédant voire<br />

ses conseils. Pas <strong>la</strong> première fois mais dès <strong>la</strong> deuxième <strong>ou</strong><br />

troisième occasion. Peut-être êtes-v<strong>ou</strong>s au chômage, dans le<br />

fl<strong>ou</strong> sur votre avenir financier mais si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lez être crédible<br />

comme futur patron, v<strong>ou</strong>s devez v<strong>ou</strong>s comporter comme un<br />

patron. Montrez que v<strong>ou</strong>s êtes bien élevé, que v<strong>ou</strong>s avez des<br />

moyens et que v<strong>ou</strong>s avez de <strong>la</strong> considération p<strong>ou</strong>r cet autre<br />

bipède qui v<strong>ou</strong>s reçoit et qui t<strong>ou</strong>rne une page importante de sa<br />

vie. Enfin, v<strong>ou</strong>s devez symboliquement affirmer que v<strong>ou</strong>s êtes<br />

prêt à prendre les rênes et à assumer…<br />

Attention donc, les repreneurs, n’ayez pas tendance à supposer<br />

que c’est à votre cédant de faire t<strong>ou</strong>s les efforts. Ne le prenez<br />

pas de haut … J'ai s<strong>ou</strong>vent réussi à passer devant <strong>la</strong> concurrence<br />

dans cette compétition, parce que les autres repreneurs<br />

n'avaient pas compris qu’ils devaient d’abord travailler à être<br />

crédibles puis à se faire désirer. Ils n’avaient pas saisi qu'ils ne<br />

devaient pas adopter une attitude d'acheteurs mais bien de<br />

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vendeurs. C'est à mon avis s<strong>ou</strong>vent par arrogance que le<br />

repreneur se disqualifie lui-même dès les premiers contacts.<br />

Le cédant, de son côté, est psychologiquement plutôt dans une<br />

posture de ... recruteur ! Il choisit son successeur même s’il est<br />

celui qui encaissera le chèque. Il veut s<strong>ou</strong>vent le beurre et<br />

l’argent du beurre. P<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> crémière, il ne faut pas exagérer t<strong>ou</strong>t<br />

de même ! Avant <strong>la</strong> transmission des parts, le repreneur doit se<br />

vendre, il n’est «client» qu’au sens étymologique du mot: il<br />

s'incline. Pas étonnant qu'après <strong>la</strong> cession, <strong>la</strong> situation ait parfois<br />

tendance à s'inverser et que le cédant un peu trop arrogant se<br />

retr<strong>ou</strong>ve perdu t<strong>ou</strong>t seul sans aucune fonction qu'une vague<br />

notion d'accompagnant du repreneur puis plus rien. Donc<br />

attention les cédants, fuyez le syndrome du gagnant du Loto, ne<br />

profitez pas trop de votre pseudo avantage, il p<strong>ou</strong>rrait ne pas<br />

durer !<br />

2.2.3 Portait robot du repreneur<br />

Selon l'expérience du CRA, le repreneur-type a les<br />

caractéristiques suivantes:<br />

• De 35 à 50 ans, moyenne: 45 ans<br />

• Marié avec enfants plutôt grands<br />

• Venant plutôt d'une grande entreprise<br />

• Ayant des économies disponibles sans risques<br />

• Ayant déjà changé d'emploi et de métier<br />

• Rêve d'être entrepreneur depuis longtemps<br />

• Veut reprendre seul<br />

• Est prêt à déménager<br />

• Dispose de plus de 150 k€<br />

• Travaille beauc<strong>ou</strong>p<br />

• Est direct dans son management et humain dans sa<br />

sensibilité<br />

• Donne sa priorité au client<br />

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2.2.4 Les raisons de <strong>la</strong> reprise<br />

Voici ce qu'en dit OSEO BDPME, selon 714 dossiers accompagnés<br />

par cette institution dont les cédants ont accepté de répondre en<br />

2004 à des questionnaires qualitatifs. Quelles sont les<br />

motivations du repreneur ?<br />

• 1 <strong>La</strong> volonté d'indépendance<br />

• 2 Changer de vie professionnelle<br />

• 3 Une simple opportunité<br />

Disons que je me reconnais dans les trois mais j'aj<strong>ou</strong>te qu'ayant<br />

besoin d'argent p<strong>ou</strong>r vivre, investir dans une entreprise, surt<strong>ou</strong>t<br />

si j'en maîtrise les orientations, m'a semblé plus sûr et plus<br />

rentable que de p<strong>la</strong>cer mes économies dans une SICAV !<br />

Attention, cette affirmation-là est p<strong>ou</strong>r moi absolument<br />

fondamentale. Une bien trop grande part de votre épargne, est<br />

orientée vers <strong>la</strong> thésaurisation organisée par un système<br />

financier fonctionnarisé qui v<strong>ou</strong>s sert des intérêts de misère.<br />

Sachez qu'une opération de LBO c<strong>la</strong>ssique dans une bonne PME<br />

pépère à croissance nulle peut générer du 20% à 25% par an<br />

p<strong>ou</strong>r l'investisseur. Demandez-v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rquoi t<strong>ou</strong>s les fonds<br />

veulent faire du capital investissement auj<strong>ou</strong>rd’hui et comparez<br />

avec ce que v<strong>ou</strong>s rapporte votre assurance-vie !<br />

2.2.5 Les raisons de <strong>la</strong> cession<br />

Sur ce point, je n'ai pas tr<strong>ou</strong>vé de statistiques dignes de foi.<br />

Voici les cas de figure que j'ai rencontrés sur mes 15 cas les plus<br />

avancés:<br />

• Autre projet de création d'entreprise (3 fois)<br />

• Incompatibilité avec d’autres fonctions chez un partenaire<br />

(1 fois)<br />

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• Volonté de tr<strong>ou</strong>ver un associé et de valoriser une partie du<br />

capital (2 fois)<br />

• Suite d’un divorce et distance du lieu de vie (1 fois)<br />

• Optimisation du temps du dirigeant cédant (1 fois)<br />

• Ma<strong>la</strong>die / fatigue (1 fois)<br />

• Retraite (6 fois)<br />

Il est remarquable de constater que sur ces quinze cédants, <strong>la</strong><br />

retraite représente moins de <strong>la</strong> moitié des cas. 6 d'entre eux<br />

étaient plus jeunes que moi et aucunement concernés par <strong>la</strong><br />

retraite. Deux d'entre eux n'avaient d'ailleurs que trente ans !<br />

Méfions-n<strong>ou</strong>s donc des clichés ! Peut-être cette répartition est-<br />

elle atypique ? Peut-être ai-je favorisé des projets de cession<br />

dont <strong>la</strong> retraite n'était pas <strong>la</strong> raison ? Je ne sais. Il est vrai que<br />

je me méfie davantage de sociétés dont le dirigeant est arrivé à<br />

l'âge de <strong>la</strong> retraite sans préparer sa sortie. Je crois que ces<br />

sociétés sont moins s<strong>ou</strong>vent en état d'être cédées que les<br />

autres.<br />

2.2.6 Comment le repreneur a-t-il tr<strong>ou</strong>vé sa cible ?<br />

• Par connaissances personnelles<br />

• Par connaissances professionnelles<br />

• Par un intermédiaire<br />

P<strong>ou</strong>r moi, <strong>la</strong> 3 ème réponse est appelée à se développer à mesure<br />

que se structurera un marché sérieux avec des intermédiaires<br />

professionnels, honnêtes et organisés selon une chaîne de valeur<br />

plus lisible qu’actuellement. N<strong>ou</strong>s y reviendrons.<br />

2.2.7 Avait-il l'expérience d'une entreprise comparable ?<br />

• Non à 64%<br />

• Oui dans un autre secteur à 9%<br />

• Oui dans le même secteur à 27%<br />

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P<strong>ou</strong>r moi, c'est non. Mais je ne tr<strong>ou</strong>ve pas <strong>la</strong> question très<br />

pertinente. L'expérience est une chose trop complexe, p<strong>ou</strong>r que,<br />

dans un monde aussi changeant que celui de l'économie<br />

d'auj<strong>ou</strong>rd'hui, on <strong>la</strong> réduise à une simple expérience sectorielle.<br />

De plus, le regard extérieur, le sang neuf, voire l'apport de ce<br />

qui se fait ailleurs peuvent avoir un intérêt. N<strong>ou</strong>s y reviendrons.<br />

2.2.8 Le repreneur juge sa précédente expérience:<br />

• Réussie à 48%<br />

• Assez réussie à 41%<br />

• Peu réussie à 6%<br />

• Echec à 5%<br />

Dans mon cas, on ne peut pas parler de réussite ni de<br />

préparation particulière à <strong>la</strong> reprise mais seule <strong>la</strong> réussite de<br />

mon entreprise dira si les apports un peu particuliers de ma vie<br />

professionnelle antérieure auront été des éléments positifs <strong>ou</strong><br />

non. Cependant, sans l'échec de mon dernier poste, je n'aurais<br />

sans d<strong>ou</strong>te pas sauté le pas. En ce<strong>la</strong>, cet échec vaudra peut-être<br />

une vraie réussite ! Ici encore, il s'agit d'une réflexion majeure<br />

mes amis.<br />

C'est-là une différence essentielle que n<strong>ou</strong>s avons avec ces<br />

américains que n<strong>ou</strong>s détestons cordialement et qui d'ailleurs<br />

commencent à bien n<strong>ou</strong>s le rendre. L'échec professionnel est <strong>la</strong><br />

marque de l'infamie chez n<strong>ou</strong>s. Le fait même de l'évoquer est<br />

gênant p<strong>ou</strong>r vos interlocuteurs. Eric, mon c<strong>ou</strong>rtier en assurance-<br />

vie depuis 15 ans, devenu un ami a été choqué de m'entendre<br />

considérer mon dernier emploi comme un échec. Et moi, j'ai été<br />

surpris de sa gêne. A l'inverse, des amis américains avec qui je<br />

par<strong>la</strong>is de mon infortune me disaient: «oh, v<strong>ou</strong>s êtes ambitieux,<br />

v<strong>ou</strong>s allez réussir !». Pas de jugement, pas d'enc<strong>ou</strong>ragement<br />

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non plus, l'échec est normal, un point de passage presque<br />

obligé. Tant que v<strong>ou</strong>s gardez de l'ambition, v<strong>ou</strong>s devez réussir,<br />

forcément 12 !<br />

2.2.9 Le système de financement n'est pas adapté.<br />

Hé bien, j'aurais aimé que mon banquier réagisse ainsi lorsque<br />

je suis allé le voir p<strong>ou</strong>r refinancer une partie de mon apport qui<br />

n'était pas liquide ... En France, seul le succès passé et un CV<br />

bien lisse sont présentables. <strong>La</strong> prise de risque est réduite, elle<br />

peut exister mais à l'intérieur d'un sérail (Etat, collectivités,<br />

grandes entreprises) où <strong>la</strong> responsabilité de l'échec est diluée.<br />

Résultat: les choses se font entre soi, s<strong>ou</strong>vent d'ailleurs en<br />

utilisant l'argent des autres c'est-à-dire celui des contribuables<br />

p<strong>ou</strong>r des prises de risques parfois considérables. Le succès n'est<br />

pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs au rendez-v<strong>ou</strong>s comme p<strong>ou</strong>r le p<strong>la</strong>n calcul, le parc<br />

Walibi de Lorraine <strong>ou</strong> le Concorde... Parfois aussi avec des<br />

succès inespérés comme le parc de centrales nucléaires décidé<br />

en 1974 et qui permet ainsi à notre pays de respecter les<br />

accords de Kyoto sans faire d’effort par ailleurs ...<br />

Le mode de décision, de prise de risque et de financement n'est<br />

pas celui de l'entrepreneur privé. L'ennui c'est qu'à côté du<br />

Colbertisme atavique du monde politique français, le système<br />

financier ne dispose ni des libertés, ni des dispositions naturelles<br />

(sans parler des compétences) p<strong>ou</strong>r irriguer les initiatives<br />

entrepreneuriales modestes mais infiniment variées et<br />

nombreuses et qui p<strong>ou</strong>rraient contribuer à une richesse plus<br />

durable mais moins conforme aux catégories mentales de<br />

12<br />

Sur ce thème, lire le cyber livre téléchargeable gratuitement de Pascal Baudry : Français et<br />

américains, l’autre rive. www.pbaudry.com<br />

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« l’establishment ». Pierre Charron disait : « l’homme est un<br />

sujet infiniment ondoyant et divers », là se tr<strong>ou</strong>ve <strong>la</strong> s<strong>ou</strong>rce de<br />

l’innovation et du dynamisme non dans le dirigisme conforme de<br />

notre environnement économique et social.<br />

Ce n'est pas l'explosion de <strong>la</strong> «bulle» Internet qui a changé cette<br />

attitude générale, bien au contraire. Je me s<strong>ou</strong>viens par exemple<br />

des commentaires récents de certains Capital Investisseurs p<strong>ou</strong>r<br />

qui <strong>la</strong> page de l'Internet est t<strong>ou</strong>rnée. Et p<strong>ou</strong>rtant quel non-sens<br />

quand on mesure le parc<strong>ou</strong>rs accompli par les entreprises de ce<br />

que l'on a appelé <strong>la</strong> défunte net économie ! Seulement une sur<br />

dix a survécu peut-être mais quel impact sur <strong>la</strong> vie de t<strong>ou</strong>s les<br />

j<strong>ou</strong>rs de tant de gens de <strong>la</strong> part de celles qui sont t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs là !<br />

<strong>La</strong> révolution qui est supposée avoir t<strong>ou</strong>rné c<strong>ou</strong>rt s'accomplit<br />

t<strong>ou</strong>s les j<strong>ou</strong>rs s<strong>ou</strong>s nos yeux, tranquillement. De phénoménales<br />

concentrations de valeur voient le j<strong>ou</strong>r aut<strong>ou</strong>r de Paypal et Ebay,<br />

Amazon, Google, Yahoo etc. ... et je ne suis pas sûr que t<strong>ou</strong>t<br />

ceci ait été bien vu ni intégré dans nos politiques d'aide <strong>ou</strong> de<br />

financement aux entreprises.<br />

Et là, je parle d'Internet donc de services immatériels qui, donc,<br />

ont une traduction concrète p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>t le monde auj<strong>ou</strong>rd'hui.<br />

D’ailleurs maintenant, t<strong>ou</strong>s les « accompagneurs » se mêlent de<br />

favoriser l’innovation (surt<strong>ou</strong>t technologique). C’est après-c<strong>ou</strong>p<br />

et ce<strong>la</strong> procède de ce même esprit qui catégorise a priori et<br />

s’intéresse s<strong>ou</strong>vent aux technologies plutôt qu’aux finalités<br />

pratiques de celles-ci. Alors à quoi s'attendre quand on cherche<br />

à financer de purs services ? E-marketing, réseau commercial <strong>ou</strong><br />

d'influence, image de marque, pub, prospection ... ce n’est pas<br />

très facile.<br />

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P<strong>ou</strong>rtant, c'est bien dans les services et le savoir-faire<br />

re<strong>la</strong>tionnel au sens <strong>la</strong>rge que cet argent et ces énergies<br />

devraient maintenant s'investir en premier lieu car ces services-<br />

là représentent déjà 70% de notre économie et de nos emplois.<br />

2.2.10 Conclusion<br />

Voilà donc p<strong>ou</strong>r moi le contexte qualitatif dans lequel je crois que<br />

se j<strong>ou</strong>e notre match. Le terrain en quelque sorte. C'est p<strong>ou</strong>rquoi<br />

je disais en introduction que celui-ci était glissant !<br />

Après voir identifié quelques raisons majuscules qui font que les<br />

reprises sont moins nombreuses et moins faciles que ce que l'on<br />

dit, voyons les raisons minuscules (mes propres expériences) qui<br />

m'ont fait me <strong>la</strong>ncer et me p<strong>la</strong>nter une bonne d<strong>ou</strong>zaine de fois<br />

en finale avant de réussir à réaliser une reprise.<br />

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2.3 Chapitre 3: éléments d'une biographie<br />

Je vais maintenant me présenter. Ni mémoires, ni CV, ce<br />

chapitre peut d'ailleurs être sauté si v<strong>ou</strong>s êtes pressé. Il est là<br />

cependant parce qu'il permet de cerner quelques uns de mes<br />

choix et de faire quelques observations.<br />

Mots clef : famille, généraliste, entrepreneur, province,<br />

convictions libérales.<br />

2.3.1 Profil: généraliste commercial/gestionnaire.<br />

Au début de ma recherche, j'ai le profil type du CRA : 46 ans et<br />

un peu plus que <strong>la</strong> somme moyenne comme apport. Après<br />

l’ESCP et un MBA à <strong>la</strong> Georgia State University d'At<strong>la</strong>nta, mon<br />

parc<strong>ou</strong>rs professionnel fut celui d'un consultant passé par <strong>la</strong><br />

stratégie puis les Big Five qui a s<strong>ou</strong>vent p<strong>ou</strong>rtant eu envie de se<br />

frotter à l'entreprise en direct. J'ai donc aussi tenu divers postes<br />

de commercial puis de direction de Business Units dans l'édition<br />

informatique et les SSII à Paris et en Province. Je suis donc un<br />

généraliste commercial/gestionnaire qui a une connaissance<br />

aussi bien des grandes entreprises que des PME. Et malgré une<br />

formation initiale adaptée, des missions ponctuelles expatriées et<br />

de bonnes compétences en <strong>la</strong>ngues étrangères, je n'ai pas<br />

(encore) eu de postes à l'étranger.<br />

2.3.2 Un environnement familial entrepreneur<br />

Comme ce livre a l'ambition de donner des clefs personnelles. Il<br />

y a donc deux éléments importants à prendre en compte:<br />

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l'origine familiale et <strong>la</strong> situation de famille au moment de <strong>la</strong><br />

reprise.<br />

Mon père était un ingénieur « self made man » devenu<br />

entrepreneur, décédé jeune des suites d’un excédent de stress<br />

et d’un Besoin en Fonds de R<strong>ou</strong>lement non financé ... Ma belle-<br />

famille a évolué dans l'univers de l'artisanat familial et mon ex-<br />

belle famille aussi. Mon frère viens de créer sa boîte de services<br />

informatiques, ma sœur avait dirigé sa petite affaire de<br />

marketing direct en Espagne et ma femme a monté sa micro<br />

entreprise de... poterie ! Je n’ai même pas su <strong>la</strong> conseiller p<strong>ou</strong>r<br />

monter son dossier de création. Il était temps que je m’y mette<br />

à mon t<strong>ou</strong>r !!!<br />

Il ne s'agit pas là de déterminisme mais d'éléments qui peuvent<br />

avoir aidé à me donner <strong>ou</strong> à confirmer un goût p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> PME <strong>ou</strong> <strong>la</strong><br />

TPE alors même que j'ai plutôt évolué dans de grandes<br />

structures. Dans mon cas, ce<strong>la</strong> aura finalement peu influencé<br />

mes choix. Le déclencheur a été accidentel. Mais, j'insiste sur<br />

ces points auxquels v<strong>ou</strong>s ne pensez peut-être pas parce que lors<br />

de vos rencontres avec certains cédants, il p<strong>ou</strong>rra être<br />

intéressant de mentionner vos origines <strong>ou</strong> votre environnement<br />

familial s’ils comportent cette proximité avec des entrepreneurs.<br />

2.3.3 Des charges de famille<br />

Le second élément est <strong>la</strong> situation de famille présente. Marié et<br />

avec une ép<strong>ou</strong>se qui s'occupe des cinq enfants encore jeunes (<strong>la</strong><br />

poterie ne rapporte pas encore assez !), une approche trop<br />

dilettante était exclue car même si n<strong>ou</strong>s avions eu <strong>la</strong> précaution<br />

de constituer un petit patrimoine (principalement immobilier), il<br />

fal<strong>la</strong>it penser à vivre au quotidien. Conséquence: il était hors de<br />

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question de reprendre une entreprise qui ne puisse rapidement<br />

me rémunérer correctement. Point qui n'est pas aussi<br />

anecdotique qu'il y paraît car en TPE, le dirigeant se rémunère<br />

s<strong>ou</strong>vent « sur <strong>la</strong> bête » et pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs très bien. Il faut donc<br />

penser à retraiter les bi<strong>la</strong>ns des s<strong>ou</strong>s rémunérations plus s<strong>ou</strong>vent<br />

que des sur rémunérations.<br />

2.3.4 Un intellectuel qui a le goût du concret<br />

Pendant des années, j'ai donc évolué selon <strong>la</strong> formule de l'un de<br />

mes anciens patrons entre «les moquettes épaisses et les<br />

entrepôts» c'est-à-dire entre les directions élevées et les<br />

exécutants. Et croyez-le <strong>ou</strong> non, j'ai t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs préféré <strong>la</strong> simplicité<br />

et le sens des réalités des seconds au goût p<strong>ou</strong>r les<br />

affrontements feutrés des premiers qui ne m'ont, en plus, pas<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs impressionné par leur c<strong>la</strong>irvoyance ni par leur c<strong>ou</strong>rage.<br />

Résultat: malgré l'écriture de livres de management, activité<br />

certes très intellectuelle, ma préférence al<strong>la</strong>it de plus en plus aux<br />

petites structures, plus réactives et plus réalistes que les<br />

grandes. <strong>La</strong> profondeur des moquettes ne me fascinait pas parce<br />

que ceux qui exercent le p<strong>ou</strong>voir ne font pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs <strong>la</strong> preuve<br />

des qualités de probité, d'effort et de modestie qu'ils demandent<br />

à leurs exécutants. Plus décevant encore: l'intelligence (rapidité<br />

de CPU dit-on dans l'informatique !) et <strong>la</strong> compétence ne s'y<br />

tr<strong>ou</strong>vent pas si s<strong>ou</strong>vent non plus. Et puis les acariens ne sont<br />

pas bons p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> santé... J'ai donc décidé de faire moi-même,<br />

même si c'est à plus petite échelle !<br />

Et puis depuis que je m'amusais à écrire mes propres livres et à<br />

gérer mes propres investissements, je tr<strong>ou</strong>vais plus d'intérêt à<br />

m'occuper de mes propres affaires que de celle d'une hiérarchie<br />

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diffuse et abstraite. J'ai donc, conformément à ce qu'indique<br />

l'étude d'Oséo, le goût de l'indépendance qui s'aj<strong>ou</strong>te dans mon<br />

cas à <strong>la</strong> juste distance que je s<strong>ou</strong>haite désormais prendre avec<br />

les technocraties des grandes structures. Je préfère être à <strong>la</strong><br />

limite leur f<strong>ou</strong>rnisseur que leur appartenir … à condition de<br />

conserver une vraie capacité à leur dire « non », condition<br />

essentielle à <strong>la</strong> possibilité de leur dire « <strong>ou</strong>i » s’il y a de <strong>la</strong> valeur<br />

à créer. Ce sera ma définition de <strong>la</strong> liberté.<br />

2.3.5 <strong>La</strong> proximité des patrons de PME<br />

P<strong>ou</strong>r finir, en plus de ces déterminismes-là, j'avais eu, ces 7 <strong>ou</strong> 8<br />

dernières années, l'occasion de travailler directement avec des<br />

patrons de PME tant dans mes fonctions au sein d'un Big Five à<br />

Lyon que dans mes re<strong>la</strong>tions locales dans mon environnement<br />

Cherb<strong>ou</strong>rgeois. Même si mon sort était s<strong>ou</strong>vent financièrement<br />

plus enviable, je ne p<strong>ou</strong>vais m'empêcher d'admirer leur<br />

détermination et leur ingéniosité.<br />

2.3.6 Le provincialisme<br />

Formé à Paris et aux USA, marié à une parisienne, j'étais<br />

p<strong>ou</strong>rtant bien p<strong>la</strong>cé p<strong>ou</strong>r être technocrate... C'était <strong>ou</strong>blier que je<br />

venais d'une famille provinciale (région Borde<strong>la</strong>ise) et que mon<br />

ép<strong>ou</strong>se et nos enfants s'étaient habitués à vivre en province.<br />

L'attrait de <strong>la</strong> PME p<strong>ou</strong>vait donc se conjuguer avec celui de <strong>la</strong><br />

province. Il y a des PME à Paris et des grandes structures en<br />

province mais il faut reconnaître que c’est plutôt en province que<br />

l’on peut tr<strong>ou</strong>ver des PME à développer. Cet intérêt p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> vie<br />

en province n’est pas original mais il est important. Un<br />

intermédiaire rencontré sur une affaire dans l'Est de <strong>la</strong> France<br />

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me disait que j'avais intéressé son cédant, entre autre, par le<br />

fait qu'à <strong>la</strong> différence d'autres repreneurs, je n'entendais pas<br />

profiter du TGV Est p<strong>ou</strong>r m'installer à Paris et travailler en<br />

province.... Quand on reprend une PME, il faut être sur p<strong>la</strong>ce,<br />

s'immerger. Soyez-en persuadé <strong>ou</strong> modifiez votre démarche en<br />

conséquence.<br />

Peut-être pensez-v<strong>ou</strong>s que ce<strong>la</strong> ne devrait pas être le problème<br />

du cédant. Détrompez-v<strong>ou</strong>s. Au début, c'est s<strong>ou</strong>vent le cédant<br />

qui sélectionne son candidat … je v<strong>ou</strong>s l’ai dit, en phase de<br />

qualification, il faut éliminer le risque d’élimination directe !<br />

2.3.7 Potentialités de carrière<br />

Je ne viens pas d'un milieu aisé. Mon père était devenu<br />

entrepreneur après avoir été cadre lui aussi. Ses parents avaient<br />

été <strong>ou</strong>vriers. Malheureusement, ce parc<strong>ou</strong>rs social idéal de <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse moyenne semble avoir atteint son apogée à l'époque de<br />

mon entrée dans <strong>la</strong> vie active, juste après <strong>la</strong> génération du baby<br />

boom. Résultat: on ne gravit majoritairement plus auj<strong>ou</strong>rd'hui<br />

les échelons sociaux seulement en faisant de belles études.<br />

L'ascenseur social, comme p<strong>ou</strong>rrait dire Aziz Senni 13 , semble<br />

avoir besoin d'une bonne révision technique. Il faut réseauter<br />

plus férocement que je ne l'ai fait et chercher à s'élever dans les<br />

hiérarchies et ce<strong>la</strong> n'est pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs compatible avec une<br />

recherche personnelle visant plutôt à comprendre voire à<br />

changer les choses...<br />

Mes rencontres les plus intéressantes, je les ai faites avec des<br />

patrons de PME <strong>ou</strong> de start up. J'aurais pu me contenter de les<br />

13 http://www.azizsenni.fr/ « l’ascenseur social est en panne »<br />

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conseiller. Je l'ai fait, j'ai même parfois investi un peu avec eux.<br />

Je pense d'ailleurs qu'il leur manque s<strong>ou</strong>vent de véritables<br />

administrateurs 14 . J'ai donc été un peu Business Angel, mais peu<br />

fortuné.<br />

Mais conseiller durablement, non. J'ai le sentiment qu'on ne peut<br />

conseiller utilement que ce en quoi on croit viscéralement et<br />

ceux en qui l'on croit réellement. Je serai donc peut-être un j<strong>ou</strong>r<br />

un consultant totalement légitime à mes propres yeux lorsque<br />

j'aurai vécu en patron de PME ayant investi ses propres deniers<br />

dans sa propre affaire et pris ses propres risques. Je ne suis plus<br />

un consultant junior depuis longtemps. Mais j'ai t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs en<br />

mémoire mes t<strong>ou</strong>tes premières missions où il me fal<strong>la</strong>it apporter<br />

un «plus» à des clients qui étaient bien plus expérimentés que<br />

moi. Ils n'osaient pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs dire ce que t<strong>ou</strong>t le monde sait: les<br />

juniors des cabinets, prestigieux <strong>ou</strong> non, se forment chez leurs<br />

clients quand ce n'est pas à leurs dépens !<br />

2.3.8 Quelques convictions aussi<br />

Enfin, voici en quelques mots deux idées qui encadrent et<br />

motivent mon action en tant que repreneur.<br />

Première conviction, ce sont les entrepreneurs qui réussissent<br />

qui ont le p<strong>la</strong>isir, en innovant, de changer vraiment les choses et<br />

d'augmenter leur patrimoine, simultanément. Selon l'économiste<br />

français Jean Baptiste Say, l'entrepreneur innove en recombinant<br />

les facteurs de production de façon plus efficiente. C’est ainsi<br />

qu’il crée de <strong>la</strong> valeur p<strong>ou</strong>r ses clients, lui-même et ses<br />

actionnaires. Ni les consultants, ni les cadres sa<strong>la</strong>riés ne peuvent<br />

14 Voir http://www.apia.asso.fr/<br />

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sérieusement espérer y parvenir aussi bien. Sur le p<strong>la</strong>n financier<br />

personnel, ils ne peuvent espérer le même type d'effet de levier<br />

sauf à empocher des stocks-options. <strong>La</strong> seule fois que j'en ai eu,<br />

je suis entré dans l'entreprise (un éditeur de progiciels) lorsque<br />

son action va<strong>la</strong>it 20€ et j'ai quitté celle-ci quelque mois plus tard<br />

au moment où elle ne va<strong>la</strong>it plus que quelques centimes. J'avais<br />

manqué <strong>la</strong> vague de <strong>la</strong> net-folie !<br />

Alors, soyons pragmatiques, en disposant d’un peu de capital et<br />

de crédibilité, <strong>la</strong> seule véritable alternative à <strong>la</strong> reprise était p<strong>ou</strong>r<br />

moi <strong>la</strong> création. Mais là, j'ai jugé que je ne p<strong>ou</strong>vais en même<br />

temps partir sur 4 à 5 ans de faibles revenus et consommer mon<br />

capital à faire vivre ma famille. Il va<strong>la</strong>it mieux investir dans une<br />

entreprise en entrant directement en phase 2 <strong>ou</strong> 3. Dans mon<br />

jargon, une phase 1 est une création, une phase 2 est un<br />

premier développement, une phase 3 est une phase de<br />

changement d’échelle <strong>ou</strong> de modèle comme dans l'entreprise<br />

que je reprends et dont je parlerai à <strong>la</strong> fin.<br />

Deuxième conviction : n<strong>ou</strong>s n<strong>ou</strong>s décidons à créer des emplois<br />

lorsque nos clients ont un besoin p<strong>ou</strong>r lequel ils seront prêts à<br />

payer ... j'espère que n<strong>ou</strong>s aurons pas mal de n<strong>ou</strong>veaux clients<br />

et que n<strong>ou</strong>s créerons des emplois ! N<strong>ou</strong>s le faisons donc p<strong>ou</strong>r<br />

des raisons commerciales et économiques et non p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>cher<br />

des aides <strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r créer des emplois. Parfois, il est utile de<br />

remettre les choses dans le bon ordre et de rappeler des<br />

évidences. Ce<strong>la</strong> dit, il est gratifiant de penser qu’en cas de<br />

succès, l’entrepreneur contribue à un peu de mieux être social.<br />

Tant pis si je me suis collé un timbre « libéral». Et rappelez-v<strong>ou</strong>s<br />

qu'aux USA, « liberal » signifie « de gauche » !!! Donc…, <strong>la</strong><br />

discussion est possible ...<br />

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2.4 Chapitre 4 : point zéro de ma recherche<br />

Faisons un point au moment de commencer <strong>la</strong> recherche<br />

proprement dite.<br />

Mots clefs : patrimoine, tactique financière, échec professionnel.<br />

2.4.1 Eléments financiers<br />

Il me faut t<strong>ou</strong>t d’abord faire ce que t<strong>ou</strong>t français répugne à faire:<br />

parler d'argent. Avec des revenus passés de cadre dirigeant, il<br />

m'était difficile de viser des rémunérations mensuelles nettes<br />

inférieures à 5 <strong>ou</strong> 6000 euros. C'est beauc<strong>ou</strong>p p<strong>ou</strong>r beauc<strong>ou</strong>p<br />

mais c'est un minimum p<strong>ou</strong>r certains dont j'étais. C'est mettre <strong>la</strong><br />

barre haut p<strong>ou</strong>r mes cibles surt<strong>ou</strong>t en n'<strong>ou</strong>bliant pas que 70%<br />

des futurs dividendes devront prioritairement remb<strong>ou</strong>rser une<br />

dette senior. Non seulement, <strong>la</strong> « richesse » n'est pas assurée<br />

mais elle n'est pas rapide quand elle vient.<br />

Enfin, autre élément important: l'apport. Au début, j'ai été<br />

choqué que certains intermédiaires moitié par réalisme, moitié<br />

par arrogance ne répondaient à mes premières sollicitations que<br />

par: «de combien disposez-v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>r votre apport ?». <strong>La</strong> vérité,<br />

c'est que je ne savais pas vraiment. J'avais t<strong>ou</strong>ché quelque<br />

argent en quittant mon gr<strong>ou</strong>pe. Mais rien à voir avec les golden<br />

parachutes de JM Messier <strong>ou</strong> de Noël Forgeard !<br />

D'ailleurs, j'ai appris sans tomber dans leurs filets qu'il existe<br />

certaines officines malodorantes qui proposent des affaires en<br />

calcu<strong>la</strong>nt l'investissement demandé au pigeon selon le montant<br />

des primes moyennes que t<strong>ou</strong>chent les cadres en quittant leur<br />

entreprise. Soit entre 30 et 50k€ ! Passons. Mon patrimoine était<br />

composé de trois éléments:<br />

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1. des actions de PME absolument pas liquides 15 , mais p<strong>ou</strong>vant<br />

être nanties (l'espoir fait vivre),<br />

2. du cash,<br />

3. des p<strong>la</strong>cements financiers mobilisables et de l'immobilier<br />

(maison personnelle et appartements de rapport),<br />

4. … et des dettes immobilières mais en fin <strong>ou</strong> moitié de vie.<br />

Trois conseils:<br />

Premier conseil, ne faites pas ce que j'ai fait : ne v<strong>ou</strong>s précipitez<br />

pas à remp<strong>la</strong>cer votre voiture de fonction par une voiture neuve<br />

payée comptant, prenez un crédit et gardez votre cash.<br />

Chômeur, intérimaire du conseil spectacle (c'est comme ce<strong>la</strong> que<br />

je décris mon rôle de consultant conférencier), voire<br />

hypothétique futur chef d'entreprise, v<strong>ou</strong>s n'intéresserez plus<br />

votre banquier ! Donc gardez votre argent et achetez à crédit<br />

pendant que votre « côte » est bonne d’autant plus qu’un crédit<br />

auto, n’importe quelle banque, même faiblement compétente<br />

comme celle que j’avais alors, saura v<strong>ou</strong>s le consentir !<br />

Deuxième conseil: ne croyez pas qu'il soit facile d'utiliser votre<br />

immobilier comme apport personnel. A l'heure où j'écris, le<br />

crédit hypothécaire rechargeable est un projet et les banquiers<br />

français ne s’y sont pas encore formés. Les montages de rachats<br />

de biens à soi-même via une SCI et un endettement associé font<br />

peur et les crédits re<strong>la</strong>is sont réservés soit à des<br />

réinvestissements dans des SICAV de <strong>la</strong> même banque (<strong>la</strong> belle<br />

affaire, v<strong>ou</strong>s parlez d'un effet de levier !), soit à une n<strong>ou</strong>velle<br />

acquisition immobilière (<strong>la</strong> pierre, il n'y a que ce<strong>la</strong> de vrai, …<br />

dommage que ce<strong>la</strong> ne se mange pas !). Le t<strong>ou</strong>t, bien sûr, sera<br />

facilité si en plus des garanties habituelles, v<strong>ou</strong>s disposez de<br />

revenus fiables suffisants (sa<strong>la</strong>ires en CDI, de préférence avec<br />

15 Ironie du sort <strong>ou</strong> signe du destin : l’un de mes p<strong>la</strong>cements hasardeux (je suis un modeste<br />

Business Angel) s’est révélé très productif suite à une introduction en b<strong>ou</strong>rse à peu près au<br />

moment où ma reprise s’est dén<strong>ou</strong>ée. Trop tard p<strong>ou</strong>r que cet argent y soit réinvesti dans mon<br />

projet mais assez tôt p<strong>ou</strong>r que j’envisage une augmentation de capital rapide !<br />

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un statut de fonctionnaire !). Et il est préférable que votre<br />

conjoint travaille et que v<strong>ou</strong>s n'ayez pas 5 enfants à charge...<br />

J'y reviendrai mais si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lez savoir où les choses bloquent<br />

v<strong>ou</strong>s venez peut-être ici de faire une déc<strong>ou</strong>verte capitale...<br />

Troisième conseil: profitez d’être encore en poste p<strong>ou</strong>r<br />

restructurer votre crédit, prendre des assurances-chômages (pas<br />

facile sauf sur un n<strong>ou</strong>veau crédit) et faire un vrai bi<strong>la</strong>n<br />

patrimonial et fiscal tant que v<strong>ou</strong>s êtes un «bon» risque et<br />

<strong>la</strong>issez donc votre banquier v<strong>ou</strong>s parler de ses SICAV ... Ce<strong>la</strong><br />

v<strong>ou</strong>s exercera à l'éc<strong>ou</strong>te active, cet exercice salutaire v<strong>ou</strong>s<br />

servira plus que ses SICAV. A titre comparatif, une société de<br />

capital risque fonde ses investissements sur un taux de<br />

rendement interne de 20 à 25% par an. Déjà mieux que le livret<br />

A ! Alors p<strong>ou</strong>rquoi investissez-v<strong>ou</strong>s autant en livret A et p<strong>ou</strong>rquoi<br />

y-a-t-il si peu d'argent p<strong>ou</strong>r capitaliser nos PME ? N<strong>ou</strong>s y<br />

reviendrons au dernier chapitre.<br />

2.4.2 Mon apport: 300k€, pas complètement liquide<br />

P<strong>ou</strong>r finir, j'ai répondu ceci aux questions indiscrètes: j'ai 300 k€<br />

d'apport et au moins autant en garanties potentielles ne<br />

comprenant pas ma résidence principale. J'ai t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs aj<strong>ou</strong>té que<br />

je n'avais pas l'intention de donner de garanties personnelles. Je<br />

ne v<strong>ou</strong><strong>la</strong>is pas avoir l’air de faire concurrence aux contre-<br />

garanties d'OSEO !!!<br />

Au passage, l'une des seules fois qu'un cédant (entreprise<br />

lyonnaise de conseil en biotechnologies) refusa de me recevoir à<br />

<strong>la</strong> simple lecture de mon CV fut lorsque ayant inscrit <strong>la</strong> vérité (je<br />

n'avais en fait qu’un peu moins de 200 k€ de liquidités plus 200<br />

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k€ p<strong>ou</strong>vant être mobilisés et autant apportés en garanties), il<br />

estima que c'était insuffisant p<strong>ou</strong>r reprendre une entreprise<br />

présentée à 1000 k€. A <strong>la</strong> suite de cet incident, mon CV fut<br />

modifié sachant que je prenais le risque, le moment venu, de ne<br />

p<strong>ou</strong>voir mobiliser <strong>la</strong> totalité de mon apport dans un dé<strong>la</strong>i<br />

raisonnable (je reviendrai sur ce point). D'autre part, j'étais<br />

fermement décidé à vendre mon projet à OSEO-BDPME p<strong>ou</strong>r<br />

obtenir une garantie Sofaris et ne pas apporter de garantie<br />

personnelle. Mais je ne le disais qu'après avoir rencontré le<br />

cédant afin de ne pas prendre le risque d'être jugé impécunieux<br />

d'emblée.<br />

De mon point de vue, mon patrimoine était <strong>la</strong>rgement supérieur<br />

à <strong>la</strong> moyenne de ce que présentent les repreneurs et p<strong>ou</strong>rtant<br />

n<strong>ou</strong>s verrons plus loin que ce fut une galère p<strong>ou</strong>r rassembler un<br />

apport suffisant. J'aj<strong>ou</strong>te que ma démarche a été jugée de <strong>la</strong><br />

manière suivante par l'intermédiaire qui m'a mis en re<strong>la</strong>tion avec<br />

mon cédant: «repreneur sans moyens !». Il faut croire que<br />

j'avais autre chose à offrir !<br />

Malgré t<strong>ou</strong>t, cette tactique m'a permis d'être presque t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

sélectionné en «short list» et donc, en définitive , de signer.<br />

2.4.3 Le fait générateur : l’échec cherb<strong>ou</strong>rgeois<br />

Malgré t<strong>ou</strong>t ce que j’ai dit plus haut, mon parc<strong>ou</strong>rs ne me<br />

destinait pas à reprendre une entreprise. Après mon séj<strong>ou</strong>r à<br />

Lyon, un chasseur de têtes m’avait proposé de prendre <strong>la</strong><br />

direction d'une grande région dans une SSII, filiale d'un gr<strong>ou</strong>pe<br />

français. Membre du comité de direction de cette SSII, anticipant<br />

une situation sociale en voie de dégradation, et qui s’est<br />

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effectivement dégradée depuis, j'espérais tr<strong>ou</strong>ver et développer<br />

des solutions innovantes p<strong>ou</strong>r une sortie par le « haut ». <strong>La</strong><br />

réussite comme le rappelle le philosophe Michel Serres c'est<br />

étymologiquement ce<strong>la</strong>: « re-uscita ». Tr<strong>ou</strong>ver <strong>la</strong> sortie haute.<br />

Moi, j'ai tr<strong>ou</strong>vé <strong>la</strong> sortie t<strong>ou</strong>t c<strong>ou</strong>rt !<br />

Désaccord stratégique ? Certainement <strong>ou</strong>i, ... s'il y avait eu une<br />

stratégie.<br />

Divergence culturelle et politique, non-appartenance au sérail<br />

plus sûrement. Et pas mal de calculs individuels plus <strong>ou</strong> moins<br />

av<strong>ou</strong>ables que je n’ai pas su <strong>ou</strong> pas v<strong>ou</strong>lu tuer dans l’oeuf…<br />

Rancunes éthyliques, jal<strong>ou</strong>sies rentrées, agissements délictueux<br />

en passe d’être mis à j<strong>ou</strong>r... Je savais que mon poste serait<br />

difficile à tenir car il avait déjà fonctionné comme un fauteuil<br />

éjectable avant moi.<br />

Bref, <strong>la</strong> voie royale me conduisit brutalement à l’ANPE. Il fal<strong>la</strong>it<br />

donc emprunter une issue de sec<strong>ou</strong>rs. Sans cet accident de<br />

carrière, je n'aurais probablement pas quitté le « confort »<br />

anesthésiant d'un grand gr<strong>ou</strong>pe (celui-là <strong>ou</strong> un autre) p<strong>ou</strong>r<br />

rejoindre une PME. Le fait générateur est donc c<strong>la</strong>ir et net et je<br />

ne crois pas être une exception. Je ne suis par conséquent qu’un<br />

entrepreneur d’occasion, un reconverti, un malgré lui... A ne pas<br />

préciser dans un CV car ce<strong>la</strong> ne fait pas vendeur mais il est<br />

préférable de ne pas se leurrer soi-même.<br />

Et j'aj<strong>ou</strong>te que je suis ravi d'avoir pris cette voie et que j’ai <strong>la</strong><br />

ferme intention d’y faire ce que les frileux, les ronds de cuirs, les<br />

carriéristes et les pré-retraités que je quitte n’auront peut-être<br />

jamais <strong>la</strong> chance d’essayer un j<strong>ou</strong>r. C’est dommage parce que<br />

certains y seraient peut-être plus heureux !<br />

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2.4.4 Conclusion<br />

Ne prenez pas ces derniers chapitres p<strong>ou</strong>r un simple bavardage<br />

narcissique. Si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s <strong>la</strong>ncez dans <strong>la</strong> reprise, il v<strong>ou</strong>s faudra<br />

répondre à des questions sur votre profil, votre parc<strong>ou</strong>rs, votre<br />

famille, votre patrimoine et votre motivation. Soyez au c<strong>la</strong>ir avec<br />

v<strong>ou</strong>s-même avant de v<strong>ou</strong>s <strong>la</strong>ncer. Et comme n<strong>ou</strong>s sommes en<br />

France et pas aux USA, il se p<strong>ou</strong>rrait bien qu'on ne v<strong>ou</strong>s pose<br />

même pas <strong>la</strong> question, que l'on v<strong>ou</strong>s disqualifie avant même que<br />

v<strong>ou</strong>s ayez pu défendre votre projet. D’ailleurs, voyez comme<br />

notre <strong>la</strong>ngue n<strong>ou</strong>s j<strong>ou</strong>e des t<strong>ou</strong>rs s<strong>ou</strong>rnoisement ! P<strong>ou</strong>rquoi<br />

adopter une position défensive ? On dit « défendre un projet »<br />

alors qu’il s’agit au contraire d’attaquer, de conquérir <strong>ou</strong><br />

simplement d’aller de l’avant !<br />

Alors sachez devancer les questions du cédant <strong>ou</strong> du banquier et<br />

glisser ces sujets adroitement dans <strong>la</strong> conversation. Si v<strong>ou</strong>s<br />

m'avez bien compris, v<strong>ou</strong>s venez peut-être de gagner 3 à 6 mois<br />

dans votre recherche.<br />

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3 Première mi-temps : <strong>la</strong> phase<br />

d’apprentissage<br />

Le match commence vraiment. Les chapitres suivants racontent<br />

<strong>la</strong> première mi-temps. Ce début de partie est important car, je le<br />

redis, moins d'un tiers des repreneurs déc<strong>la</strong>rés reprennent<br />

effectivement une entreprise. Ils s’arrêtent aux préliminaires.<br />

Une autre façon de le dire, p<strong>ou</strong>r recycler ce que m’a dit un<br />

intermédiaire récemment, est : « apprenez à devenir un bon<br />

repreneur ». Les « mauvais » repreneurs sont ceux qui s’arrêtent<br />

en c<strong>ou</strong>rs de r<strong>ou</strong>te. Une phase d’apprentissage est donc<br />

nécessaire.<br />

L’apprentissage, n’est en <strong>ou</strong>tre pas limité à cette première partie<br />

de mon parc<strong>ou</strong>rs car chaque dossier n<strong>ou</strong>veau m’a apporté<br />

quelque chose de plus jusqu’au dernier dont j’espère d’ailleurs<br />

qu’il ne sera pas vraiment le dernier ! Je crois en effet qu’une<br />

partie du succès futur de l’entreprise que je reprends se tr<strong>ou</strong>ve<br />

dans notre capacité à acquérir d’autres entreprises…<br />

***<br />

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3.1 Chapitre 5: débuts et rencontres à éviter<br />

Mots clefs : apprentissage, pièges, abus.<br />

3.1.1 Fais-toi d'abord les yeux !<br />

F<strong>la</strong>sh back : Lyon, 5 ans plus tôt.<br />

J'avais été ponctuellement un intermédiaire bénévole (si, c'est<br />

vrai !) en présentant à un ami qui faisait du rapprochement<br />

d'entreprises l'un de mes c<strong>ou</strong>sins, potentiellement cédant d’un<br />

petit gr<strong>ou</strong>pe de PME de 20 M€. L'un et l'autre ont s<strong>ou</strong>ffert mais<br />

cette affaire a finalement été transmise. J'avais retenu de cette<br />

expérience indirecte difficile une première règle: le cédant peut<br />

être grugé par le repreneur. J’avais aussi retenu que ce qui avait<br />

retenu ce c<strong>ou</strong>sin de signer était d'ordre psychologique<br />

essentiellement. Un cédant p<strong>ou</strong>vait donc fort bien attendre trop<br />

longtemps faute de s’être préparé psychologiquement !<br />

<strong>La</strong> deuxième règle, c'est cet ami (Dominique, tu te reconnaîtras)<br />

qui me l'a enseignée: on ne peut pas savoir d'emblée ce qui va<br />

v<strong>ou</strong>s correspondre ni si <strong>la</strong> reprise en général est faite p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s.<br />

Il faut d'abord rencontrer des cédants, décortiquer des comptes.<br />

C'est ce<strong>la</strong> «se faire les yeux» afin d'être prêt psychologiquement<br />

au moment où se présentera l'Opportunité. Il s'agit donc de<br />

s'aguerrir surt<strong>ou</strong>t psychologiquement et n<strong>ou</strong>s retr<strong>ou</strong>vons-là <strong>la</strong><br />

raison d’être principale de ce petit livre.<br />

Par <strong>la</strong> suite, à Lyon donc, je m'étais « fait les yeux » sur une<br />

entreprise de logiciels, une de formation et une d'immobilier.<br />

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L'entreprise de formation avait une stratégie dite du «fraisier 16 »<br />

qui est un modèle possible, mais <strong>la</strong> suite me montra qu'aucune<br />

des trois n'était intéressante. Les logiciels de <strong>la</strong> première<br />

entreprise étaient dépassés, le secteur de <strong>la</strong> formation des<br />

chômeurs a subi quelques années plus tard des remises en cause<br />

de <strong>la</strong> part des organismes payeurs et l'agence immobilière se<br />

vendait amputée de sa partie <strong>la</strong> plus lucrative (<strong>la</strong> promotion) ...<br />

Dans ces trois premiers cas, le cédant n'était pas réellement<br />

cédant. Il s<strong>ou</strong>haitait surt<strong>ou</strong>t réaliser une partie de son capital<br />

p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir développer son activité propre à côté. Voilà donc<br />

un premier constat qui n'avait pas été très enc<strong>ou</strong>rageant et qui<br />

explique que, face à une offre d'emploi sa<strong>la</strong>riée comme cadre<br />

dirigeant, j'ai opté p<strong>ou</strong>r cette voie. Mais le virus avait été<br />

contracté et ma première adhésion au CRA aussi !<br />

3.1.2 Premiers contacts avec les intermédiaires<br />

Ret<strong>ou</strong>r en 2005 :<br />

Fort de ces premières rencontres avec des cédants, je pris donc<br />

quelques contacts initiaux dès le début de 2005 via les bases de<br />

Fusacq et du CRA. A ce moment, se posa <strong>la</strong> question de l'apport<br />

initial et de mon CV de repreneur. J'ai re<strong>la</strong>té ce point mais<br />

sachez qu'avant d'en arriver là, j'ai commis une <strong>ou</strong> deux erreurs<br />

dont celle consistant à répondre à l'arrogance de l'intermédiaire<br />

par une arrogance symétrique et de sens inverse ...<br />

communication rompue ! Ret<strong>ou</strong>r à <strong>la</strong> case départ !<br />

16<br />

<strong>La</strong> première imp<strong>la</strong>ntation génère un b<strong>ou</strong>rgeon dans une ville voisine qui devient une n<strong>ou</strong>velle<br />

agence et ainsi de suite.<br />

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Après analyse patrimoniale (faite par mes soins et plutôt mal),<br />

mon CV fut revu selon les conseils de quelques experts et sites<br />

spécialisés. Première page (avec photo) consacrée à ma<br />

démarche et au schéma de reprise visé incluant le montant de<br />

l'apport et des garanties. Parallèlement, j'eus contact avec des<br />

officines à l'affût de faire un bon usage de mes économies. J'en<br />

parle ici bien que ce<strong>la</strong> soit à <strong>la</strong> marge de <strong>la</strong> démarche de reprise<br />

d'entreprise parce qu'il va falloir que v<strong>ou</strong>s restiez sur vos gardes.<br />

3.1.3 Les escrocs de <strong>la</strong> distribution automatique<br />

C'est un chasseur de tête un peu marginal, qui reçoit chez lui et<br />

que je connaissais déjà qui me mit en contact avec une<br />

entreprise en Belgique via une sorte de rabatteur.<br />

Cas K-wet:<br />

Cette société familiale gère un parc de distributeurs, de machines<br />

de jeux et de machines à s<strong>ou</strong>s dans des hôtels. Les distributeurs<br />

que l'on me proposait d'acheter et d'exploiter distribuent des<br />

petites boîtes en aluminium cylindriques contenant des friandises<br />

<strong>ou</strong> des apéritifs salés. Elles sont vendues en général 1€ dans des<br />

distributeurs mécaniques sur le comptoir d'un bar. Elles sont<br />

conditionnées en Espagne. Les clients des bars, au lieu de mettre<br />

leurs doigts dans une s<strong>ou</strong>c<strong>ou</strong>pe de cacahuètes et de se transmettre<br />

ainsi t<strong>ou</strong>tes sortes de germes, peuvent y tr<strong>ou</strong>ver leur intérêt ainsi<br />

que le patron du bar qui perçoit 15% de <strong>la</strong> recette, le plus s<strong>ou</strong>vent<br />

hors comptabilité.<br />

Cette activité nécessite de réapprovisionner s<strong>ou</strong>vent ces<br />

distributeurs de comptoirs mais une étude précise montre qu'à<br />

partir d'un certain nombre et d'une certaine densité de t<strong>ou</strong>rnées,<br />

ce<strong>la</strong> peut devenir très rentable.<br />

Deux s<strong>ou</strong>cis seulement: le marché des CHR est en recul et <strong>la</strong><br />

convivialité des bars également ce qui cantonne le marché potentiel<br />

aux campagnes de <strong>la</strong> province profonde, ce<strong>la</strong> tombait bien puisque<br />

j'habitais justement en Basse Normandie. Mais contrairement à ce<br />

qu'expliquent le master franchiseur, ce marché est très équipé voire<br />

sur équipé.<br />

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Enfin, <strong>la</strong> problématique de ce dernier est assez peu de vendre les<br />

boîtes mais les machines. Le service et le marketing après-vente<br />

sont inexistants. En fait, une fois recruté, le distributeur régional<br />

achète au master franchiseur ses machines plus du d<strong>ou</strong>ble du prix<br />

de vente du constructeur espagnol <strong>ou</strong> portugais. Le master<br />

distributeur se charge de les «p<strong>la</strong>cer» dans le secteur du<br />

distributeur local mais ce p<strong>la</strong>cement est s<strong>ou</strong>vent très mal fait, les<br />

patrons de bars refusent s<strong>ou</strong>vent d'appliquer les contrats de<br />

p<strong>la</strong>cements ....<br />

Résultat, le « franchisé » a investi minimum 30 à 50 k€ en<br />

machines qu'il ne peut ni revendre, ni utiliser. Il est possible que<br />

certains exploitants gagnent leur vie dans ce type d'affaires mais<br />

t<strong>ou</strong>s les ingrédients de l'arnaque sont réunis: recrutement<br />

apparemment «sérieux», phase de «sélection» où le recruteur<br />

v<strong>ou</strong>s tient en haleine puis rencontre avec des exploitants<br />

témoins qui «réussissent» et enfin rencontre avec le « master<br />

franchiseur » qui fait éta<strong>la</strong>ge de sa propre réussite financière.<br />

D'autres officines utilisent des variantes: de plus grosses<br />

machines qui commencent à ressembler aux distributeurs<br />

c<strong>la</strong>ssiques vendant du sucré et des surprises voire des sandwichs<br />

sont cette fois proposées à des prix beauc<strong>ou</strong>p plus élevés et<br />

p<strong>la</strong>cées dans des hôtels bas de gamme <strong>ou</strong> des centres<br />

commerciaux. Machines plus coûteuses, recrutement par petites<br />

annonces mais mêmes méthodes de conviction (<strong>ou</strong> de forçage)<br />

et même objectif: capter un ticket d'entrée équivalent aux<br />

indemnités moyennes du cadre licencié comme me l'ont expliqué<br />

un j<strong>ou</strong>rnaliste du secteur et les responsables (fort peu concernés<br />

d'ailleurs) du syndicat professionnel.<br />

Conclusion: j'ai lu par ci par là que dans le monde de <strong>la</strong><br />

franchise, ce type de pratique existe, que l'on y cible aisément le<br />

cadre déb<strong>ou</strong>ssolé et momentanément enrichi ... Je ne peux pas<br />

généraliser mais je peux confirmer comme dans le cas précédant<br />

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après pas loin de deux mois de recherches (deux mois perdus<br />

t<strong>ou</strong>t de même et peut-être 1000 euros de frais) qu'il y a un vrai<br />

piège pas nécessairement frauduleux mais un piège si l’on<br />

n’analyse pas soi-même le marché et si l’on en reste aux dires<br />

du « franchiseur ». Tirons-en une leçon simple : c’est surt<strong>ou</strong>t de<br />

v<strong>ou</strong>s-même qu’il faut v<strong>ou</strong>s méfier car le « master franchiseur »<br />

utilise une technique t<strong>ou</strong>te simple, il ne fait que v<strong>ou</strong>s dire ce que<br />

v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lez entendre … ! A v<strong>ou</strong>s de gérer votre propre mental.<br />

Même expérience mais plus c<strong>ou</strong>rte avec un projet de franchise<br />

dans <strong>la</strong> remise en état de batteries (<strong>ou</strong> accumu<strong>la</strong>teurs p<strong>ou</strong>r<br />

équipements électriques portatifs). Posez-v<strong>ou</strong>s une simple<br />

question: qui paie in fine ? Là, pas de LBO, pas de montage<br />

bancaire, pas d'audit. Le gogo c'est v<strong>ou</strong>s t<strong>ou</strong>t seul si v<strong>ou</strong>s cédez<br />

sans vérifier. Vérifications faites, c’était « no go », no gogo<br />

plutôt !<br />

3.1.4 Les abus de l’intermédiation<br />

Puisque je parle de pratiques « limites », continuons. Dans mes<br />

contacts, t<strong>ou</strong>t au long de ma prospection et pas seulement au<br />

début, j’ai rencontré diverses sortes d’intermédiaires peu<br />

scrupuleux. Pas forcément escrocs mais pas franchement<br />

fréquentables non plus. Et ne me faites pas dire ce que je ne dis<br />

pas. T<strong>ou</strong>s les intermédiaires ne sont pas p<strong>ou</strong>rris et si ce marché<br />

est « arriéré » ce serait plutôt parce qu’il n’est pas suffisamment<br />

intermédié. Restez sur vos gardes. Je précise immédiatement<br />

que l’intermédiaire peut aussi être compétent, honnête et t<strong>ou</strong>t à<br />

fait clef dans <strong>la</strong> transaction comme je l’explique notamment à <strong>la</strong><br />

fin de ce livre à l’occasion de ma reprise … Voici cependant en<br />

attendant deux sortes d’intermédiaires à éviter.<br />

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Première sorte : un cabinet parisien qui a ses bureaux dans<br />

Paris mais dans un quartier assez popu<strong>la</strong>ire … Un quartier que je<br />

connais bien et qui me ramenait à mon premier job dans cet<br />

improbable cabinet de conseil en stratégie scandinave qui devait<br />

finalement avoir tant d’influence sur <strong>la</strong> suite de ma carrière. Mais<br />

ceci est une autre histoire. Locaux anciens mais pas luxueux<br />

donc. « Data room 17 » (en fait, une simple salle de réunion) et<br />

quelques bureaux occupés par des chargés d’affaires très<br />

juniors. Le dirigeant lui-même est assez jeune. Le t<strong>ou</strong>t semble<br />

se tenir bien que donnant rapidement une certaine impression<br />

de « c<strong>ou</strong>p monté ».<br />

Cas NL:<br />

J’ai croisé <strong>la</strong> r<strong>ou</strong>te de ce cabinet durant l’été 2005 après mon<br />

expérience K-wet (Mars 2005) en cherchant à approfondir le domaine<br />

de <strong>la</strong> distribution automatique qui est une de spécialité de ce cabinet.<br />

Démarche c<strong>la</strong>ssique, envoi d’un CV avec annonce de l’apport,<br />

signature d’une lettre d’engagement de confidentialité, réception d’un<br />

dossier de présentation précédé d’un « teaser » (petite synthèse<br />

sensée v<strong>ou</strong>s mettre en appétit) puis rencontre du cédant.<br />

Dans mon cas, le premier contact eut lieu en Avril puis les choses<br />

traînèrent inexplicablement et le contact fut re<strong>la</strong>ncé par le cabinet<br />

p<strong>ou</strong>r une rencontre en Août alors que je m’intéressais déjà à d’autres<br />

affaires. Il faudra v<strong>ou</strong>s y habituer, <strong>la</strong> reprise est une affaire de longue<br />

haleine qui demande de <strong>la</strong> patience. Je savais que je ne signerais<br />

sûrement pas dans ces conditions mais je décidai de p<strong>ou</strong>rsuivre p<strong>ou</strong>r<br />

gagner en expérience.<br />

Au début, c’est une jeune femme qui fut mon interlocutrice. Je reçus<br />

un « teaser » assez sommaire sur une boîte de distribution dont <strong>la</strong><br />

rentabilité avait un peu chutée mais qui semb<strong>la</strong>it se redresser p<strong>ou</strong>r un<br />

CA de 1 M€ et il fal<strong>la</strong>it déb<strong>ou</strong>rser <strong>la</strong> même somme. Finançable avec<br />

mon apport et les ratios bancaires c<strong>la</strong>ssiques mais t<strong>ou</strong>t juste.<br />

Je croyais être face à une dure concurrence, raison du dé<strong>la</strong>i important<br />

p<strong>ou</strong>r rencontrer le cédant. Et en plein été, en vacances à Lorgues, lors<br />

de ma re<strong>la</strong>nce, j’appris que mon interlocutrice n’était plus là mais que<br />

je devrais rencontrer prochainement mon cédant dans <strong>la</strong> fameuse<br />

17 Littéralement, pièce des données. En fait, en fusion et acquisitions, les auditeurs peuvent<br />

travailler en vase clos sur les données dans cette pièce exclusivement aménagée p<strong>ou</strong>r eux. Il va<br />

sans dire que dans notre contexte, ce terme est un total abus de <strong>la</strong>ngage visant à en imposer au<br />

pigeon éventuel.<br />

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« data room » quelques semaines plus tard. N<strong>ou</strong>vel interlocuteur,<br />

plus un second, totalement insipide, mais très jeune aussi<br />

(probablement en formation). Le patron passa quelques minutes p<strong>ou</strong>r<br />

<strong>la</strong>ncer l’entretien d’une heure avec un cédant, candidat à <strong>la</strong> retraite<br />

pendant que le candidat repreneur suivant faisait antichambre à<br />

côté ! (trois <strong>ou</strong> quatre réunions avec des repreneurs étaient prévues<br />

ainsi. Le cédant : <strong>la</strong> petite soixantaine, faisant t<strong>ou</strong>t lui-même, un gros<br />

client principal, aucune organisation, ni gestion et un risque client<br />

très concentré. Pas dans ma cible. Mais par contre, le jeune<br />

interlocuteur me re<strong>la</strong>nça plusieurs fois puis un autre le remp<strong>la</strong>ça.<br />

Refus de ma part. Dommage, le cédant m’avait mis en n°1 !<br />

Quelques mois plus tard, le même type d’affaire se présenta et une<br />

n<strong>ou</strong>velle jeune fille m’appe<strong>la</strong> et me proposa l’affaire du siècle.<br />

Qu’était devenu mon interlocuteur précédent … ? Il avait quitté le<br />

cabinet lui aussi. Qu’était devenue l’affaire précédente ? « Vendue,<br />

euh ... je crois ». S’ensuivit une conversation où l’inexpérience de<br />

cette jeune fille plus les quelques infos entrevues <strong>la</strong> première fois sur<br />

le paper board de <strong>la</strong> fameuse « data room » me permirent de<br />

formaliser les principes de ce cabinet :<br />

Effectivement, il se spécialise dans quelques types d’activités.<br />

Il recrute de jeunes étudiants d’écoles de commerces (peut-être<br />

stagiaires) et non des consultants professionnels.<br />

Il prospecte ses cibles de façon agressive et ciblées.<br />

Il passe ses annonces alors qu’il n’a pas de mandat vendeur.<br />

Il cherche au passage à v<strong>ou</strong>s proposer un mandat acheteur (ce<strong>la</strong> peut<br />

lui permettre de « t<strong>ou</strong>cher » des deux côtés).<br />

Dès qu’il a de bons CV comme le vôtre, il provoque plusieurs réunions<br />

<strong>la</strong> même j<strong>ou</strong>rnée et là il convainc le néo cédant de signer un mandat.<br />

Puis, il recherche réellement un repreneur parmi ceux qu’il a déjà<br />

convoqués <strong>ou</strong> ailleurs… V<strong>ou</strong>s avez servi à crédibiliser le cabinet !<br />

Dans l’intérim, cette technique est acceptable, il s’agit de pré-<br />

p<strong>la</strong>cement de CV. Dans <strong>la</strong> reprise d’entreprises c’est un début<br />

d’abus de confiance à mon avis. Quel en est le préjudice ? Le<br />

temps perdu par le repreneur et par le cédant.<br />

Deuxième sorte : un cabinet lillois apparemment rattaché à un<br />

réseau national. L’homme passe une annonce puis même<br />

dér<strong>ou</strong>lement que précédemment à ceci près qu’au NDA s’aj<strong>ou</strong>te<br />

une annexe par <strong>la</strong>quelle le repreneur prend à sa charge <strong>la</strong><br />

rémunération de l’intermédiaire en cas de succès de l’opération<br />

et qui s’aj<strong>ou</strong>te au prix de cession demandé. En quelque sorte,<br />

p<strong>ou</strong>r signer le NDA et avoir accès au cédant, le repreneur signe<br />

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un mandat … Simple ! En fait, l’intermédiaire, entend parler<br />

d’une affaire, attire un <strong>ou</strong> des repreneurs. Il les présente au<br />

pseudo cédant qui commence du c<strong>ou</strong>p à visualiser le chèque<br />

salvateur et ainsi se déclenche l’opération. Mais sur les plus<br />

mauvaises bases qui soient : le cédant n’est pas prêt, son<br />

entreprise encore moins et le repreneur est certain d’y perdre<br />

son temps … a minima. Ce<strong>la</strong> dit, l’intermédiaire, lui, se donne<br />

une chance d’augmenter son chiffre, il faut bien que t<strong>ou</strong>t le<br />

monde vive non ?<br />

Bien sûr, l’affaire s’est arrêtée là p<strong>ou</strong>r moi mais j’ai demandé des<br />

comptes à l’intermédiaire. Réponse fiscale : il vaut mieux p<strong>ou</strong>r le<br />

cédant que <strong>la</strong> commission diminue le montant de <strong>la</strong> transaction.<br />

Moi j’eus le sentiment qu’elle augmentait le montant à payer<br />

plutôt. Suivit alors une histoire de <strong>la</strong> vie de ce monsieur, lui-<br />

même ancien cédant grugé par son repreneur et par le fisc.<br />

Visiblement en train de chercher à se refaire avant de prendre sa<br />

retraite… Pas avec moi. Fin de l’histoire.<br />

Ce que j’écris dans ce livret est du strict vécu. Les « délinquants<br />

re<strong>la</strong>tionnels 18 » sont s<strong>ou</strong>vent eux-mêmes des écorchés de <strong>la</strong> vie<br />

… des affaires, sachez les repérer et v<strong>ou</strong>s en préserver. Mais il y<br />

a aussi de bons professionnels. Je vais en parler aussi. Promis !<br />

Conclusion : on v<strong>ou</strong>s dira que l’intermédiaire n’est pas l’allié du<br />

repreneur car, il est l’agent du cédant. N<strong>ou</strong>s en traiterons plus<br />

loin. Mais avant t<strong>ou</strong>t, méfiez-v<strong>ou</strong>s qu’il ne soit un simple<br />

affairiste sans scrupule. Rappelez-v<strong>ou</strong>s qu’il agit le temps de <strong>la</strong><br />

transaction, prend son p<strong>ou</strong>rcentage et s’en va. Il peut raconter<br />

18 J’aime ce terme que j’emprunte au philosophe « Bas Normand » Michel Onfray. Voici <strong>la</strong><br />

définition qu’il en donne dans son dernier livre : « je nomme délinquant re<strong>la</strong>tionnel celui qui,<br />

ni responsable, ni c<strong>ou</strong>pable, relève d’une série d’agencements existentiels faisant de lui<br />

un être incapable de contracter, donc d’entretenir une quelconque re<strong>la</strong>tion éthique. »<br />

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ce qu’il veut, il ne signe aucune garantie de passif, ni ne donne<br />

de caution sur ses biens propres, lui. Alors que v<strong>ou</strong>s, v<strong>ou</strong>s allez<br />

rester dans l’entreprise et travailler p<strong>ou</strong>r remb<strong>ou</strong>rser les banques<br />

pendant des années !<br />

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3.2 Chapitre 6 : <strong>la</strong> méthode<br />

Les événements que je viens de re<strong>la</strong>ter se sont enchaînés<br />

parallèlement à d'autres projets. Au début, je n’étais pas<br />

totalement focalisé sur <strong>la</strong> reprise d’entreprise, d’où des<br />

tâtonnements. J’ai d’abord recherché et refusé du travail, j’ai<br />

pris des vacances, j’ai traité des affaires personnelles en retard<br />

puis j’ai commencé à sérieusement réfléchir à <strong>la</strong> reprise en<br />

parallèle du projet K-wet dont j’ai parlé plus haut. Entre K-wet et<br />

les développements NL et quelques autres, se sont passés<br />

quatre mois sans résultats tangibles autres qu’une prise<br />

d’expérience.<br />

S<strong>ou</strong>s peine de papillonner indéfiniment, il me fal<strong>la</strong>it donc une<br />

méthode, mais <strong>la</strong>quelle ?<br />

Mots clefs : formation, solitude, coaching, polyvalence, cible,<br />

s<strong>ou</strong>rcing.<br />

3.2.1 <strong>La</strong> formation à <strong>la</strong> reprise<br />

J’avais décidé de me former à <strong>la</strong> reprise. P<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, je ne voyais<br />

que deux options: soit suivre <strong>la</strong> formation du CRA pendant 3<br />

semaines et p<strong>ou</strong>rsuivre par <strong>la</strong> suite le cycle des rencontres avec<br />

d'autres candidats repreneurs, soit suivre les « 5 j<strong>ou</strong>rs p<strong>ou</strong>r<br />

reprendre » des CCI. J'ai d'emblée éliminé l'offre d'Intercessio<br />

(cabinet privé intéressant par ailleurs) en association avec<br />

l'ESSEC que j'ai tr<strong>ou</strong>vée commercialement ma<strong>la</strong>droite et celle<br />

d'une formation coaching dont je parlerai plus en détail un peu<br />

plus loin.<br />

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<strong>La</strong> formation du CRA est réputée complète et très technique<br />

mais malgré mon antériorité dans cette association (entre autres<br />

fondée par des anciens ESCP, ma formation d'origine) je n'avais<br />

guère <strong>la</strong> disponibilité p<strong>ou</strong>r passer 3 semaines à Nanterre <strong>ou</strong> à<br />

Lyon. En écrivant ces lignes, d'ailleurs, je réalise qu'il s'agit<br />

moins d'une indisponibilité en temps que d'une indisponibilité de<br />

l'esprit. Il me fal<strong>la</strong>it d’abord faire le deuil de mon passé récent et<br />

je crois maintenant que je n'étais pas t<strong>ou</strong>t à fait prêt.<br />

J'ai donc opté p<strong>ou</strong>r l'approche plus c<strong>ou</strong>rte de <strong>la</strong> CCI de ... Paris<br />

dans le cadre de <strong>la</strong> démarche « Passer le re<strong>la</strong>is ». P<strong>ou</strong>rquoi Paris<br />

? En théorie, auj<strong>ou</strong>rd'hui cette formation existe un peu part<strong>ou</strong>t<br />

dans les grandes villes … je crois. Quand je me suis décidé, ce<strong>la</strong><br />

ne fonctionnait qu'en Ile de France et chaque CCI<br />

départementale avait <strong>la</strong> sienne à ses propres dates ... Paris était<br />

<strong>la</strong> plus intéressante car les dates me convenaient et <strong>la</strong> B<strong>ou</strong>rse de<br />

Commerce est bien plus facile à rejoindre depuis <strong>la</strong> gare Saint<br />

<strong>La</strong>zare qu'Evry <strong>ou</strong> Bobigny. A l’heure où j’écris, je suis encore<br />

Bas-normand et je préfère le train chaque fois que possible...<br />

Je devais déc<strong>ou</strong>vrir à cette occasion que, même limitée à 3 <strong>ou</strong> 4<br />

personnes, assistante comprise, cette petite équipe basée à Paris<br />

est à <strong>la</strong> fois plus nombreuse que celles de n'importe quelle autre<br />

CCI en France, très compétente (venant du métier de <strong>la</strong><br />

transmission et non de quelqu’autre service consu<strong>la</strong>ire) et très<br />

proactive ... D'autres grandes villes s'en sont peut-être inspirées<br />

depuis mais il est évident que les multiples CCI de provinces ne<br />

peuvent rivaliser. Alors est-ce pertinent de chercher à le faire ?<br />

P<strong>ou</strong>r revenir à <strong>la</strong> formation elle-même : des intervenants<br />

spécialisés, parisiens, des interventions c<strong>ou</strong>rtes de deux heures<br />

maxi, des thèmes c<strong>la</strong>ssiques : intro générale, analyse<br />

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stratégique, valorisation, audit, négociation, prise de fonction,<br />

témoignage d’un repreneur, montages juridiques etc. … sont au<br />

menu. Par <strong>la</strong> suite, accès à <strong>la</strong> base CCI, rencontres entre<br />

repreneurs, suivis ponctuels avec les chargés d’affaires CCI,<br />

conférences thématiques ponctuelles telles que « les différents<br />

aspects du protocole … ». C’est suffisant p<strong>ou</strong>r acquérir un vernis<br />

p<strong>ou</strong>r commencer mais, deux remarques :<br />

On insiste tellement sur les pièges, freins, obstacles (et je le fais<br />

d’ailleurs moi aussi) que j’en suis sorti en me disant très<br />

précisément : ce n’est pas p<strong>ou</strong>r moi, je vais essayer autre<br />

chose ! Mais j’avais déjà des contacts j’ai donc continué sinon<br />

peut-être que j’aurais abandonné à l’issue. Finalement, j’ai bien<br />

fait de « papillonner », n’attendez pas d’être prêt p<strong>ou</strong>r foncer, de<br />

t<strong>ou</strong>tes façons v<strong>ou</strong>s risquez d’en apprendre bien plus … à vos<br />

dépens. Alors, n’attendez pas trop de <strong>la</strong> formation, mais foncez !<br />

On insiste sur l’importance du psychologique dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<br />

avec le cédant et sur le moral du repreneur. Mais cet aspect-là<br />

est très mal traité dans <strong>la</strong> formation. Certains se positionnent en<br />

coach, j’y viens, mais dans <strong>la</strong> formation, peu de clefs à ce sujet-<br />

là et p<strong>ou</strong>rtant, on dit que c’est le principal !<br />

3.2.2 Vaincre <strong>la</strong> solitude du repreneur<br />

P<strong>ou</strong>r les intervenants, un élément revenait s<strong>ou</strong>vent : le<br />

repreneur doit éviter de s’isoler. P<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, différentes solutions<br />

existent comme les réunions du CRA, de <strong>la</strong> CCI <strong>ou</strong> d’Intercessio.<br />

Une autre est de se payer un coach. Voici un cas qui re<strong>la</strong>te ma<br />

tentative manquée en ce sens.<br />

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Cas A. le Coach :<br />

Le contact débute par une formation de trois j<strong>ou</strong>rs dans <strong>la</strong>quelle<br />

s’intercalent des discussions personnalisées. Puis il propose un<br />

accompagnement personnalisé. Malheureusement, ce consultant n'a<br />

selon moi aucune expérience directe de <strong>la</strong> reprise ni de <strong>la</strong> cession. Il<br />

n'a jamais dirigé une entreprise comme sa<strong>la</strong>rié ni autrement.<br />

Il a suivi une formation à l'accompagnement de repreneurs dans un<br />

organisme très peu spécialisé... Et surt<strong>ou</strong>t, il dit avoir suivi un certain<br />

nombre de repreneurs dans leurs démarches et se proc<strong>la</strong>me «coach»,<br />

profession qui n'est absolument pas encadrée par des programmes de<br />

formations reconnus.<br />

Il y a bien plusieurs instituts francophones de formation à <strong>la</strong><br />

profession de coach à Paris et en Suisse mais notre spécialiste n'en a<br />

pas entendu parler ... A l’inverse, j’ai suivi une telle formation !<br />

Fin de l’histoire en ce qui me concerne !<br />

Je sortais d'une expérience très l<strong>ou</strong>rde et j'avais beauc<strong>ou</strong>p<br />

d'idées et d'envies dont certaines étaient sérieusement<br />

contradictoires et d'autres étaient fl<strong>ou</strong>es. Même un mauvais<br />

« coach » p<strong>ou</strong>vait le voir. Ce<strong>la</strong> ne le rendait pas compétent p<strong>ou</strong>r<br />

autant. Et son conseil fut de m'expliquer qu'en l'absence d'une<br />

stratégie c<strong>la</strong>ire, je n'avais aucune chance de réussir... c’est vrai<br />

que ce<strong>la</strong> ne mange pas de pain ! En <strong>ou</strong>tre, impressionné par le<br />

PC portable dernier cri que j'arborais dans son «c<strong>ou</strong>rs», il<br />

s'évertua par exemple à rappeler que les prétentions sa<strong>la</strong>riales<br />

d'anciens dirigeants de grandes entreprises n'avaient pas c<strong>ou</strong>rs<br />

dans les PME, ce qui n’est ni faux, ni fatal ! Où v<strong>ou</strong><strong>la</strong>it-il en<br />

venir ? Ce n'est qu'après l'avoir interrogé sur son parc<strong>ou</strong>rs que<br />

je compris qu'il p<strong>ou</strong>vait être en train non pas de m'aider à<br />

c<strong>la</strong>rifier ma situation mais de ressasser <strong>la</strong> perte de <strong>la</strong> sienne !<br />

Il ne v<strong>ou</strong>s aura pas échappé que <strong>la</strong> profession de consultant et à<br />

fortiori celle de coach f<strong>ou</strong>rmille de personnages au parc<strong>ou</strong>rs<br />

« divers ». Parfois, il s'agit de personnes qui ont vécu des<br />

ruptures professionnelles sans p<strong>ou</strong>voir les surmonter eux-<br />

mêmes. Ils donnent l'impression d'aider les autres mais ils<br />

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vivent à leurs dépens. Sachez les éviter. Véritables naufragés de<br />

<strong>la</strong> vie professionnelle, ils peuvent v<strong>ou</strong>s tirer vers le bas.<br />

Je v<strong>ou</strong>drais de n<strong>ou</strong>veau revenir sur le terrain psychologique.<br />

T<strong>ou</strong>s les repreneurs ne sont pas forcément en rupture<br />

professionnelle, rejetés du milieu où ils s'étaient jusque-là<br />

investis. Mais s<strong>ou</strong>vent, ils le sont plus <strong>ou</strong> moins et vivent une<br />

perte. Le candidat repreneur peut donc devenir une proie p<strong>ou</strong>r<br />

certains, plus s<strong>ou</strong>vent incompétents que malfaisants. Mais l'un<br />

n'empêche pas l'autre. Brutalement mis devant de n<strong>ou</strong>velles<br />

échéances, sans connaissance préa<strong>la</strong>ble du milieu et des<br />

démarches, le candidat repreneur peut s'accrocher à <strong>la</strong> mauvaise<br />

b<strong>ou</strong>ée et ainsi perdre du temps et de l'argent. L’aspirant<br />

repreneur est s<strong>ou</strong>vent un ancien cadre qui a des économies et<br />

parfois une prime de licenciement conséquente. Ce<strong>la</strong> ne le rend<br />

que plus alléchant.<br />

Si v<strong>ou</strong>s cédez momentanément à l’un de ces docteurs Knock,<br />

retenez une idée, une seule: refusez de v<strong>ou</strong>s <strong>la</strong>isser enfermer<br />

dans des schémas qui conduisent le plus s<strong>ou</strong>vent à exorciser des<br />

échecs qui ne sont même pas les vôtres. Demandez leur quelles<br />

entreprises ils ont eux-mêmes créées, reprises <strong>ou</strong> cédées. Ce qui<br />

semble impossible à certains est peut-être dans vos cordes à<br />

v<strong>ou</strong>s. V<strong>ou</strong>s valez sûrement bien mieux que l’image qu’on peut<br />

v<strong>ou</strong>s renvoyer. Il v<strong>ou</strong>s faudra résister à certains de ces bons<br />

«conseils» ainsi qu’aux remarques de t<strong>ou</strong>s ceux qui, croisant<br />

votre r<strong>ou</strong>te, à un titre <strong>ou</strong> à un autre, v<strong>ou</strong>s prodigueront des<br />

enc<strong>ou</strong>ragements « pragmatiques » p<strong>ou</strong>vant saper votre ambition<br />

et votre originalité, par incompétence, dépit, envie <strong>ou</strong> simple<br />

inadvertance.<br />

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3.2.3 Polyvalence et entraînement<br />

J’avais déjà rencontré ce type de personnes ayant suivi moi-<br />

même une formation de base au coaching auprès d’un des<br />

« maîtres » français de <strong>la</strong> PNL 19 . Peut-être existe-t-il des coaches<br />

honnêtes et utiles ? J’ai un ami, Paul-Henri, qui en fait profession<br />

mais dans un cadre nettement plus thérapeutique.<br />

Personnellement, j’ai t<strong>ou</strong>rné le dos au coaching. Comment ai-je<br />

lutté contre <strong>la</strong> solitude alors ? Parce que si <strong>la</strong> solution<br />

« coaching » ne m’a pas semblée adéquate, <strong>la</strong> question de <strong>la</strong><br />

solitude se pose réellement.<br />

En ren<strong>ou</strong>ant avec quelques amis et en faisant autre chose qu’une<br />

recherche de reprise. Par exemple, j’ai conseillé moi-même des<br />

entrepreneurs (mais pas des apprentis repreneurs), j’ai exploré<br />

de n<strong>ou</strong>veaux business comme l’investissement on line et j’ai<br />

publié moi-même un petit ebook sur ce sujet. J’ai revu <strong>la</strong> CCI,<br />

j’ai questionné mes conseils, j’ai pris des notes sur mes<br />

rencontres … qui sont devenues ce livre. Beauc<strong>ou</strong>p ont pensé<br />

qu’en faisant plusieurs choses différentes en parallèle, je n’y<br />

arriverais pas. Car c’est bien connu, on ne peut bien faire qu’une<br />

seule chose à <strong>la</strong> fois !<br />

Faites ce que v<strong>ou</strong>s sentez. Moi, <strong>la</strong> reprise ne me suffisait pas !<br />

P<strong>ou</strong>rquoi ce<strong>la</strong> ? On v<strong>ou</strong>s dira qu’une vraie démarche de reprise,<br />

c’est du plein temps, mais on <strong>ou</strong>blie qu’il y a des phases<br />

intermédiaires parfois très longues et très vides. Alors, si v<strong>ou</strong>s<br />

v<strong>ou</strong>lez éviter de déprimer <strong>ou</strong> simplement de ressasser et de<br />

rester mono va<strong>la</strong>nt, je v<strong>ou</strong>s conseille le contraire : profitez de ce<br />

temps p<strong>ou</strong>r explorer d’autres sujets, cultivez-v<strong>ou</strong>s par ailleurs,<br />

v<strong>ou</strong>s aurez besoin d’avoir refait le plein lorsque v<strong>ou</strong>s<br />

19 PNL : Programmation Neuro-Linguistique.<br />

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(re)deviendrez un entrepreneur. C’est ainsi, qu’en plus de t<strong>ou</strong>t le<br />

reste, je suis ret<strong>ou</strong>rné à <strong>la</strong> fac … éc<strong>ou</strong>ter des philosophes 20 !<br />

P<strong>ou</strong>r ceux d’entre v<strong>ou</strong>s qui seraient tentés de s’esc<strong>la</strong>ffer, deux<br />

remarques. D’abord, à l’heure de PPD, il y a chaque semaine 5 à<br />

600 personnes de t<strong>ou</strong>s âges et de t<strong>ou</strong>tes conditions qui vont<br />

passer deux heures p<strong>ou</strong>r éc<strong>ou</strong>ter un philosophe. Il y a des<br />

hommes politiques qui ne font même pas ces scores lorsqu’ils<br />

sont en campagne. Moi, ce<strong>la</strong> me dit quelque chose sur les<br />

attentes de notre société, pas v<strong>ou</strong>s ? Ce<strong>la</strong> se passe à Caen le<br />

mardi soir mais aussi dans quelques autres villes comme Lyon.<br />

Ensuite, il y a quelques années j’avais été frappé d’entendre un<br />

grand patron de sociétés d’informatiques insister sur cet aspect-<br />

là lui-aussi. Il avait mis à profit une année entre <strong>la</strong> vente d’un<br />

grossiste informatique et sa reprise d’un éditeur de progiciels<br />

p<strong>ou</strong>r passer une licence de … philo !<br />

Encore une chose, mon métier de base était le conseil en<br />

stratégie. Chaque n<strong>ou</strong>velle cible étudiée m’a offert l’occasion de<br />

déc<strong>ou</strong>vrir un n<strong>ou</strong>vel environnement, un n<strong>ou</strong>veau marché avec<br />

ses lois et ses acteurs-clefs. Chaque cible étudiée était une vraie<br />

opportunité mais en même temps, travaillée sérieusement,<br />

chacune d’elle me fit progresser sur mon métier d’origine et me<br />

permit de continuer à m’entretenir intellectuellement et à me<br />

préparer p<strong>ou</strong>r l’après reprise. Auj<strong>ou</strong>rd’hui, le sport de haut<br />

niveau est professionnel, ce<strong>la</strong> signifie que quand il ne j<strong>ou</strong>e pas<br />

en match, le sportif s’entraîne … et <strong>la</strong> m<strong>ou</strong>che continue de<br />

voleter en t<strong>ou</strong>s sens !<br />

20 Principalement Michel Onfray à l’Université popu<strong>la</strong>ire de Caen pendant une année universitaire<br />

puis des lectures. Je crois que <strong>la</strong> véritable philosophie peut être très pratique même p<strong>ou</strong>r un chef<br />

d’entreprise … mais ceci est un autre livre.<br />

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3.2.4 Définir sa cible<br />

Mon éphémère pseudo coach avait cependant eu le temps de<br />

mettre le doigt sur un vrai problème même s’il n’avait pas su<br />

correctement le nommer et ne p<strong>ou</strong>vait aucunement m’aider à le<br />

rés<strong>ou</strong>dre. Il me fal<strong>la</strong>it définir une cible. Mais comme je ne v<strong>ou</strong><strong>la</strong>is<br />

pas restreindre mon champ de recherche à une approche de<br />

type « guêpe », voici comment fut rédigé mon CV:<br />

Mon projet : reprendre et développer une activité déjà reconnue nécessitant<br />

un «plus» de commercialisation, d'innovation <strong>ou</strong> d'efficience des services aux<br />

clients.<br />

Je recherche donc une petite entreprise p<strong>ou</strong>vant devenir le cœur d’un réseau <strong>ou</strong> <strong>la</strong> base d’un<br />

développement commercial ayant des éléments du profil suivant:<br />

<strong>la</strong> pratique d'une forme d'externalisation <strong>ou</strong> des activités récurrentes,<br />

services « BtoB » à valeur aj<strong>ou</strong>tée s<strong>ou</strong>vent à fort contenu «métier» <strong>ou</strong> technique,<br />

des clients <strong>ou</strong> un potentiel à l’international,<br />

un potentiel de développement commercial soit c<strong>la</strong>ssique soit via web marketing soit les deux.<br />

Ce<strong>la</strong> me conduit notamment à m’intéresser à des activités telles que:<br />

• édition de logiciels, Internet,<br />

• Ingéniérie/conseil,<br />

• infogérance /Facilities Management,<br />

• gestion de projets / maintenance,<br />

• formation professionnelle.<br />

Exemples de caractéristiques de ces activités:<br />

• Type d'activité: gestion de comptes <strong>ou</strong> de projets. Field services à fort contenu «métier».<br />

• Taille: 5 à 50 sa<strong>la</strong>riés et CA de 1 M€ à 5 M€, part de récurrence dans le CA, in bonis.<br />

• Offre: possibilités d'innovations dans les méthodes, l'accès au client <strong>ou</strong> <strong>la</strong> définition de l'offre<br />

(Promesse, prix, preuve), secondairement liées à <strong>la</strong> technologie,<br />

Production: potentialités d'amélioration de <strong>la</strong> qualité et des marges liées à <strong>la</strong><br />

matérialisation de <strong>la</strong> valeur auprès des clients existants. Potentiel permettant une<br />

politique de contrats de services,<br />

Ventes: potentialités liées à une systématisation de <strong>la</strong> prise de contacts commerciaux<br />

avec les n<strong>ou</strong>veaux prospects <strong>ou</strong> dans des re<strong>la</strong>tions d'alliances à initier. Potentiel de<br />

développement international.<br />

Ventes et production du service : possibilité de tirer avantage de <strong>la</strong> phase actuelle de<br />

maturation du web<br />

Définir sa cible n’est pas anodin, je le développe en fin<br />

d’<strong>ou</strong>vrage. Les « conseilleurs » et autres « accompagneurs » de<br />

t<strong>ou</strong>s poils n’ont pas tort sur ce point, raison de plus p<strong>ou</strong>r ne pas<br />

céder à leurs recettes t<strong>ou</strong>tes faites. Votre projet peut v<strong>ou</strong>loir<br />

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s’affranchir des catégories existantes. <strong>La</strong> méthode n’est pas<br />

seule en cause, <strong>la</strong> nature même de votre projet est en jeu.<br />

Précisez <strong>la</strong> nature de votre projet avant même de définir votre<br />

cible. V<strong>ou</strong>s voyez que je parle de différentes activités et de<br />

différents secteurs dans le précédent encadré. Mais surt<strong>ou</strong>t, je<br />

parle des sujets communs à différentes sortes d’entreprises (les<br />

problématiques communes) car je sais les aborder<br />

indépendamment du « métier » de celles-ci. De plus, mon projet<br />

est certes une reprise mais il doit comporter une part importante<br />

de création et de développement. Reprendre p<strong>ou</strong>r simplement<br />

prolonger un existant et en tirer un sa<strong>la</strong>ire est respectable mais<br />

ne m’attirerait pas. Créer à partir d’un socle solide et développer<br />

<strong>la</strong> valeur d’une formule m’intéresse davantage.<br />

Conclusion : il n’y a pas de définition unique mais surt<strong>ou</strong>t<br />

refusez les approches t<strong>ou</strong>tes faites et ne v<strong>ou</strong>s <strong>la</strong>issez pas<br />

enfermer dans une approche sectorielle « monomaniaque »,<br />

v<strong>ou</strong>s risqueriez de « b<strong>ou</strong>cler ».<br />

3.2.5 Définir une méthode de prospection<br />

En lui-même, ce sujet-là est très vaste et, je tr<strong>ou</strong>ve, assez mal<br />

traité dans les formations <strong>ou</strong> les b<strong>ou</strong>quins. Pas étonnant puisque<br />

le marché est mal connu et mal structuré comme le dit <strong>la</strong> partie<br />

précédente. <strong>La</strong> prospection dépend de <strong>la</strong> définition de <strong>la</strong> cible et<br />

celle-ci de <strong>la</strong> définition de <strong>la</strong> nature profonde de votre projet.<br />

Voyez un peu <strong>la</strong> difficulté de rechercher une cible compte tenu<br />

de <strong>la</strong> définition de mon projet ! Il est plus tentant p<strong>ou</strong>r un<br />

« conseilleur accompagneur » de répondre : « sachez d’abord ce<br />

que v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lez ! ». Ce genre de situation me rappelle <strong>la</strong><br />

parabole b<strong>ou</strong>ddhiste : « le sage montre <strong>la</strong> lune, l’imbécile<br />

regarde le doigt ! »<br />

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Il v<strong>ou</strong>s faudra encore résister. C’est facile à dire mais quand on<br />

v<strong>ou</strong>s le dira, v<strong>ou</strong>s n’aurez encore rien tr<strong>ou</strong>vé, v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s sentirez<br />

peut-être déprécié par un échec précédent. Si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s <strong>la</strong>issez<br />

déstabiliser, certains de ces « conseilleurs » seront alors en<br />

position de force p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s vendre leur sa<strong>la</strong>de.<br />

En attendant, je ne savais pas si mon approche était bonne <strong>ou</strong><br />

non. Alors, concrètement, voici comment j’ai procédé :<br />

Réseautage personnel/professionnel issu de mes expériences<br />

passées : re<strong>la</strong>tions d’anciens, contacts d’affaires privilégiés. On dit<br />

que le marché est <strong>la</strong>rgement masqué et qu’il faut être très tôt sur les<br />

bonnes opportunités. Du c<strong>ou</strong>p, le réseautage est important.<br />

Ce fut très décevant p<strong>ou</strong>r moi compte tenu du grand nombre de<br />

connexions que je p<strong>ou</strong>vais activer. Disons t<strong>ou</strong>t de suite que je n’ai pas<br />

frappé à suffisamment de portes et que je n’avais pas suffisamment<br />

travaillé mon réseau auparavant. Dans mon cas, c’est un haut<br />

responsable politique qui fut le déclic et qui me fit rencontrer un<br />

capital investisseur qui m’<strong>ou</strong>vrit lui-même des portes et des<br />

opportunités. Je les salue t<strong>ou</strong>s les deux au passage.<br />

Publication d’une annonce presse dans Les échos : en voici une<br />

reproduction. Je reconnais que ce n’est pas <strong>ou</strong>vertement une<br />

recherche de reprise car je visais à ce moment de plus grosses<br />

entreprises à reprendre progressivement en tant que minoritaire.<br />

Mais comme contribution à ce point de méthode, je crois qu’elle peut<br />

avoir un intérêt :<br />

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Elle ne m’a apporté qu’une seule véritable opportunité mais ce fut<br />

avec un cabinet de conseil parisien qui cherchait un associé futur<br />

repreneur. Mais finalement, le conseil ne m’attirait plus.<br />

Proximité des CCI : A part à Paris parce que je connaissais l’équipe<br />

après ma formation et qui m’apporta un vrai projet de reprise au<br />

demeurant dans ma propre région (le seul projet sérieux que j’ai<br />

identifié en Normandie le fut donc via <strong>la</strong> CCI de Paris !), mes contacts<br />

avec les autres CCI en prospection furent une pure perte de temps !<br />

Démarche directe auprès des intermédiaires de <strong>la</strong> reprise : visites<br />

recommandées, emailing ciblés, appels sur recommandations … ce<strong>la</strong><br />

n’a rien donné même si ce<strong>la</strong> généra une opportunité vite abandonnée<br />

concernant un éditeur informatique à T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se et une <strong>ou</strong> deux<br />

re<strong>la</strong>nces tardives de remises à j<strong>ou</strong>r de leurs fichiers.<br />

Opportunités auprès des financiers et du capital risque : c’est une<br />

approche que je n’ai pas su assez tôt systématiser. Je le regrette car<br />

si l’on réseaute auprès des capital investisseurs et des cellules des<br />

banques, ce<strong>la</strong> peut ab<strong>ou</strong>tir à ces sollicitations intéressantes tôt <strong>ou</strong><br />

tard p<strong>ou</strong>r des reprises <strong>ou</strong> p<strong>ou</strong>r des participations en tant qu’associé<br />

minoritaire. Dans mon cas, le hasard d’une rencontre de ce type me<br />

f<strong>ou</strong>rnit l’une de mes meilleures opportunités qui al<strong>la</strong> jusqu’à <strong>la</strong><br />

signature d’un protocole.<br />

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Marketing direct (mailing) auprès des cédants : comme dans <strong>la</strong> vente,<br />

cette approche f<strong>ou</strong>rnit des ret<strong>ou</strong>rs faibles en re<strong>la</strong>tif mais p<strong>ou</strong>vant être<br />

suffisants si l’on confie <strong>la</strong> démarche à un intermédiaire crédible <strong>ou</strong> à<br />

une CCI équipée comme <strong>la</strong> CCIP.<br />

Mais cette approche demande un cib<strong>la</strong>ge sectoriel et géographique<br />

« c<strong>la</strong>ssiques » car les fichiers sont organisés selon ces critères-là. Je<br />

recommande cette approche dans un second temps lorsque l’on est<br />

capable sans regrets de traduire ses aspirations en critères très<br />

réducteurs. J’ai failli confier à <strong>la</strong> CCIP une démarche de ce type sur<br />

les entreprises de distribution automatique.<br />

Bases de données web: il y a de nombreuses bases de CCI et quelques<br />

bases nationales sur <strong>la</strong> reprise. Je recommande celle de fusacq.com<br />

qui a l’avantage d’être très rig<strong>ou</strong>reuse sur <strong>la</strong> datation précise des<br />

annonces et sur leurs mises à j<strong>ou</strong>r. Ce fut ma s<strong>ou</strong>rce principale<br />

d’opportunités, pas au début mais petit à petit, lorsque je mis en<br />

p<strong>la</strong>ce une véritable veille sur les annonces de cette base et de<br />

quelques autres.<br />

L’intelligence économique : c’est <strong>la</strong> rolls du repreneur. Cette approche<br />

peut englober t<strong>ou</strong>tes les autres. Je n’y ai pas eu vraiment rec<strong>ou</strong>rs<br />

sauf en phase finale lors de <strong>la</strong> rédaction d’une étude stratégique.<br />

L’idéal serait de mettre en p<strong>la</strong>ce une telle démarche très tôt alors que<br />

le repreneur est tranquillement en poste mais il faut se donner 3 à 5<br />

ans plutôt que 6 mois ! Je d<strong>ou</strong>te que <strong>la</strong> plupart des cadres puissent le<br />

faire seul. Voilà peut-être une piste à suivre si l’on veut changer les<br />

choses mais c’est une piste coûteuse.<br />

3.2.6 « L’information c’est <strong>la</strong> vie »<br />

Cette phrase est une citation attribuée à von Richthoffen, un as<br />

de l’aviation de chasse allemande de <strong>la</strong> première guerre<br />

mondiale. Savoir où est <strong>la</strong> cible p<strong>ou</strong>r réagir instantanément. Une<br />

seconde trop tard et v<strong>ou</strong>s finissez au sol … Voilà l’idée<br />

simplement résumée. Comprenez qu’il v<strong>ou</strong>s faudra privilégier<br />

ceux qui gèrent rig<strong>ou</strong>reusement <strong>la</strong> fraîcheur et <strong>la</strong> précision de<br />

l’information. Aucun salut p<strong>ou</strong>r les bases de données qui ne<br />

prennent pas <strong>la</strong> peine de dater leurs annonces. Sur ce point,<br />

personne auj<strong>ou</strong>rd’hui ne vaut Fusacq.com en France. En l’état<br />

actuel des choses, cette s<strong>ou</strong>rce complétée peut-être de quelques<br />

autres, augmentée d’a<strong>la</strong>rmes spécialement prévues p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s<br />

assurer une veille permanente et une consultation quotidienne<br />

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v<strong>ou</strong>s permettront d’être sur le c<strong>ou</strong>p dans les premiers. C’est<br />

comme ce<strong>la</strong> que j’ai tr<strong>ou</strong>vé beauc<strong>ou</strong>p de cibles et notamment<br />

celle que je reprends.<br />

3.2.7 Et puis aussi<br />

V<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez également cibler les tribunaux de commerce p<strong>ou</strong>r<br />

racheter des entreprises en difficulté mais je préférais, quant à<br />

moi, une reprise « in bonis » c'est-à-dire une entreprise<br />

rentable.<br />

Un autre paramètre important tant p<strong>ou</strong>r le cib<strong>la</strong>ge de <strong>la</strong><br />

recherche que p<strong>ou</strong>r le montage futur est de v<strong>ou</strong>s demander si<br />

v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lez racheter seul <strong>ou</strong> avec un <strong>ou</strong> des partenaires. Ce<strong>la</strong><br />

permet de viser des cibles plus grandes <strong>ou</strong> plus chères. Dans<br />

mon cas, c’est une première opportunité apportée par un ami<br />

Lyonnais que je re<strong>la</strong>te au chapitre suivant qui me fit accepter<br />

cette idée. Cette première opportunité fut complétée de deux<br />

autres citées plus loin.<br />

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3.3 Chapitre 7 : les premières pistes<br />

Printemps 2005 : Dès ma formation à <strong>la</strong> CCIP, mes recherches<br />

sur le marché de <strong>la</strong> distribution automatique, et quelques autres<br />

affaires furent mes c<strong>ou</strong>ps d’essais.<br />

Mots clefs : premiers pas, reprendre à deux, apprendre de son<br />

expérience, dire non.<br />

3.3.1 <strong>La</strong> première vraie rencontre<br />

Je ne me s<strong>ou</strong>viens honnêtement plus de l’origine de ce contact.<br />

<strong>La</strong> CCIP <strong>ou</strong> une base de données sûrement. Cette affaire de<br />

maintenance industrielle dans le Sud de <strong>la</strong> France, avait <strong>la</strong> taille,<br />

<strong>la</strong> rentabilité et une activité récurrente qui correspondaient à ma<br />

recherche. Une seule rencontre avec l’intermédiaire et les<br />

dirigeants suffit p<strong>ou</strong>rtant à me convaincre de <strong>la</strong>isser tomber. Peu<br />

importe que je précise le contexte et l’analyse financière, voici le<br />

commentaire que j’ai saisi le soir même dans le TGV qui me<br />

ramenait de Marseille :<br />

Cas « Première rencontre » :<br />

Les « plus » de cette reprise :<br />

Je peux gagner (arriver premier repreneur)<br />

Je suis positivement à contre temps (métier ancien qui p<strong>ou</strong>rrait être<br />

professionnalisé)<br />

Il y a une connexion ancienne (c’est ce que faisait mon père !)<br />

L’affaire ne semble pas chère p<strong>ou</strong>r une taille déjà significative et une<br />

rentabilité sérieuse<br />

Les gains potentiels sont à portée de main<br />

Il peut y avoir une opportunité de build up (en fait, pas sûr du t<strong>ou</strong>t)<br />

Les «moins » :<br />

Quasi-mono client<br />

Je ne grimpe pas aux rideaux. C’est même faiblement excitant.<br />

Les N-1 ne sont pas géniaux<br />

<strong>La</strong> région (bien qu’ensoleillée et près de <strong>la</strong> mer) ne m’attire pas<br />

Je ne suis pas très sûr de monter cette boîte beauc<strong>ou</strong>p plus haut<br />

Je me sens profondément spectateur, au mieux consultant. J’ai les<br />

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idées, je sens les gens mais je répugne à m’engager dans ce qui ne<br />

me semble pas mon affaire.<br />

Quelles alternatives ?<br />

Plusieurs éléments d’environnement me dép<strong>la</strong>isaient. T<strong>ou</strong>t<br />

d’abord l’intermédiaire qui devait être en retard sur son chiffre et<br />

p<strong>ou</strong>r qui le closing devait impérativement intervenir dans le<br />

mois, « à ce prix-là, il n’y a aucun risque ! ». Avec le recul, je<br />

me demande comment un intermédiaire compétent peut<br />

réellement croire qu’une affaire peut se conclure en un mois<br />

surt<strong>ou</strong>t quand le cédant et le repreneur en sont l’un et l’autre à<br />

leurs débuts.<br />

Le risque client était trop concentré et malgré le lien avec le<br />

métier de mon père, le contexte était trop industriel et puis <strong>la</strong><br />

comptabilité pas assez carrée n’était pas p<strong>ou</strong>r me rassurer. En<br />

gros, je ne le sentais pas assez.<br />

V<strong>ou</strong>s voyez comme les bons conseils ne sont pas totalement<br />

faux mais qu’ils ne valent rien face à l’expérience directe. Fais-<br />

toi les yeux m’avait dit Dominique. Cette première visite semble<br />

anodine, elle n’aura eu aucune suite mais elle m’aura permis de<br />

cerner rapidement certaines de mes attentes. <strong>La</strong> conséquence,<br />

c’est que petit à petit je commençai à travailler sur une matrice<br />

de décision très personnelle mais très précise que je peux v<strong>ou</strong>s<br />

communiquer.<br />

3.3.2 Une opportunité p<strong>ou</strong>r deux<br />

Parallèlement, mon ami Gérald bien qu’en poste lui, dans<br />

l’informatique à Lyon, me proposa une affaire trop chère p<strong>ou</strong>r lui<br />

t<strong>ou</strong>t seul d’où l’idée de s’associer p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> reprendre. Nos apports<br />

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et compétences combinées p<strong>ou</strong>vaient n<strong>ou</strong>s permettre de réussir<br />

<strong>la</strong> reprise.<br />

Cas DA-soft :<br />

Activité : logiciels spécialisés dans <strong>la</strong> gestion des entreprises de<br />

distribution automatique<br />

Marché : France, PME<br />

Taille : 1,5 M€<br />

Prix : plus de 1,5 M€<br />

Cédants : deux personnes de <strong>la</strong> même famille<br />

Gérald avait fait <strong>la</strong> démarche de rencontrer le cédant suite, je crois à<br />

une annonce sur Fusacq. Très vite, il avait formalisé un Business P<strong>la</strong>n<br />

financier solide. Mais il lui fal<strong>la</strong>it un apport plus important.<br />

P<strong>ou</strong>rquoi n<strong>ou</strong>s n’avons pas fait : t<strong>ou</strong>t d’abord, <strong>la</strong> reprise à deux<br />

nécessitait un partage du p<strong>ou</strong>voir dans notre cas à 50/50 ce qui peut<br />

devenir un problème p<strong>ou</strong>r décider.<br />

Ensuite, j’étais bien p<strong>la</strong>cé p<strong>ou</strong>r savoir que le marché de <strong>la</strong> distribution<br />

automatique, jusque là très émietté, subirait une nécessaire vague de<br />

restructuration d’où une concentration du risque client à terme et<br />

probablement une diminution de <strong>la</strong> base clients.<br />

Enfin, nos cédants n’avaient pas une excellente réputation dans leur<br />

propre communauté.<br />

Confirmation de <strong>la</strong> règle du baron r<strong>ou</strong>ge : l’information c’est <strong>la</strong><br />

vie. Je connaissais bien le marché de l’entreprise et j’avais<br />

connaissance de <strong>la</strong> réputation du cédant selon une s<strong>ou</strong>rce<br />

proche. Le ret<strong>ou</strong>r n’étant pas bon, n<strong>ou</strong>s avons pu conclure<br />

immédiatement. Finalement, ma compréhension de <strong>la</strong><br />

distribution automatique entre autres, m’avait servi. Sans mon<br />

« papillonnage » de m<strong>ou</strong>che, il m’aurait fallu beauc<strong>ou</strong>p plus de<br />

temps p<strong>ou</strong>r conclure. On ne sait jamais à quoi peu v<strong>ou</strong>s servir<br />

ultérieurement une prétendue « perte de temps ».<br />

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3.3.3 L’indispensable b<strong>ou</strong>cle de l’expérience<br />

Autre cas de figure parmi <strong>la</strong> quinzaine de pistes diverses<br />

identifiées en ce début d’été 2005, une société complètement en<br />

dehors de mon périmètre mais qui m’intéressait p<strong>ou</strong>r trois<br />

raisons : elle était dans ma région (j’ai même cru au début<br />

qu’elle était à ma porte), son patrimoine immobilier semb<strong>la</strong>it<br />

permettre une reconversion complète vers une logique de parc<br />

de loisirs, son activité « écolo » aurait pu m’attirer un temps :<br />

Activité : élevage de truites.<br />

Cas Pisciculture:<br />

Origine du contact : Fusacq.com. Avec un intermédiaire qui ne fit pas<br />

l’effort de se dép<strong>la</strong>cer, je devais le rencontrer un an plus tard sur une<br />

autre affaire.<br />

Juridique : SA créée en 1930<br />

Localisation : plusieurs sites normands<br />

CA : 1,55 M€<br />

Res Net : équilibré<br />

Points particuliers : 20 hectares et plusieurs maisons<br />

Il m’aura fallu de n<strong>ou</strong>veau une seule rencontre p<strong>ou</strong>r donner ma<br />

réponse sur le champ : non ! Etais-je en train de donner raison<br />

aux pseudo experts à qui j’avais décidé de t<strong>ou</strong>rner le dos ? Etais-<br />

je en train de partir dans t<strong>ou</strong>tes les directions ? Un peu, <strong>ou</strong>i,<br />

d’autant plus qu’en parallèle je voyais des électriciens, des<br />

plombiers et autres entreprises du second œuvre du bâtiment.<br />

Apparemment, aucun rapport. Mais rappelez-v<strong>ou</strong>s que mon<br />

approche privilégiait des problématiques et non des secteurs. Le<br />

cas Pisciculture me permit de déc<strong>ou</strong>vrir un marché de plus, de<br />

rencontrer le patron de Saumon de France à Cherb<strong>ou</strong>rg par<br />

l’intermédiaire de <strong>la</strong> CCI de Cherb<strong>ou</strong>rg, le sympathique Dag<br />

Ness, lui-même ancien consultant et repreneur de son entreprise<br />

et de comprendre, qu’il fal<strong>la</strong>it focaliser <strong>la</strong> recherche s<strong>ou</strong>s peine<br />

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de c<strong>ou</strong>rir part<strong>ou</strong>t et de ne rien conclure. Focaliser <strong>ou</strong>i, mais pas<br />

n’importe comment !<br />

Un point positif t<strong>ou</strong>t de même : j’étais capable de conclure mon<br />

diagnostic dès <strong>la</strong> première visite et de dire non t<strong>ou</strong>t de suite<br />

sans craindre de repartir bred<strong>ou</strong>ille. Arrêtons-n<strong>ou</strong>s un instant sur<br />

ce n<strong>ou</strong>veau point « psy ».<br />

3.3.4 Celui qui ne sait pas dire « non »<br />

Comme n’importe quel commercial débutant, v<strong>ou</strong>s apprendrez<br />

qu’il v<strong>ou</strong>s faut d’abord charger votre portefeuille au maximum<br />

avant de signer quelques affaires. En plus, comme je l’ai dit, il<br />

v<strong>ou</strong>s faut v<strong>ou</strong>s aguerrir. Alors v<strong>ou</strong>s chargez ! Arrive un moment<br />

où ce n’est plus nécessaire car v<strong>ou</strong>s devez v<strong>ou</strong>s s<strong>ou</strong>venir qu’à <strong>la</strong><br />

différence du commercial, un seul « closing » v<strong>ou</strong>s suffit. Si v<strong>ou</strong>s<br />

continuez malgré t<strong>ou</strong>t, v<strong>ou</strong>s êtes peut-être victime du syndrome<br />

de celui qui ne sait pas dire non. Cette pisciculture n’était pas<br />

p<strong>ou</strong>r moi car en l’état, elle n’était p<strong>ou</strong>r personne, d’ailleurs le<br />

conseil du cédant l’a reconnu devant moi des mois plus tard. Il<br />

faut donc savoir dire non très tôt. Il ne fal<strong>la</strong>it peut-être même<br />

pas y aller … Si v<strong>ou</strong>s y allez quand même, peut-être v<strong>ou</strong>s dites-<br />

v<strong>ou</strong>s inconsciemment que si v<strong>ou</strong>s n’aviez rien d’autre … Ce sont<br />

de mauvais raisonnement. Il vaut mieux arrêter très tôt.<br />

Conclusion : J’avais donc éduqué mon regard et ces trois affaires<br />

parmi d’autres me convainquirent qu’il était temps d’y aller p<strong>ou</strong>r<br />

de bon !<br />

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3.4 Chapitre 8 : premières affaires sérieuses<br />

Je ne m’étendrai pas sur de nombreuses cibles identifiées par<br />

diverses s<strong>ou</strong>rces et dont certaines donnèrent p<strong>ou</strong>rtant<br />

d’intéressantes rencontres notamment dans le domaine du<br />

second œuvre du bâtiment. « Métiers » qui manquent de<br />

professionnalisme aut<strong>ou</strong>r des problématiques du service au<br />

client. J’ai notamment rencontré deux entreprises d’électricité et<br />

une de plomberie. J’en ai retenu que les plombiers gagnent bien<br />

leur vie mais qu’ils préfèrent céder … à un plombier et que les<br />

électriciens sont plus <strong>ou</strong>verts mais en situation plus précaire !<br />

J’ai également compris que les cédants proches de <strong>la</strong> retraite me<br />

semb<strong>la</strong>ient moins intéressants que d’autres car je n’avais que<br />

peu de chances de me sentir à l’aise dans l’univers qu’ils<br />

<strong>la</strong>issaient derrière eux. Cette démarche-là n’a cependant pas été<br />

inutile car elle m’a conduit indirectement à m’intéresser aux<br />

« poseurs de fenêtres », au sujet duquel n<strong>ou</strong>s verrons trois<br />

petits cas ultérieurement.<br />

Mots clefs : management de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion au cédant, lettres<br />

d’intention, diversité des situations.<br />

Automne-hiver 2005 : J’étais maintenant rôdé mais il fal<strong>la</strong>it<br />

conclure. P<strong>ou</strong>r les besoins de l’écriture, je présente les choses<br />

séquentiellement mais en fait, elles se chevauchent en un<br />

« tui<strong>la</strong>ge » improbable… P<strong>ou</strong>r que v<strong>ou</strong>s ne v<strong>ou</strong>s y perdiez pas<br />

trop, s<strong>ou</strong>venez-v<strong>ou</strong>s qu’en même temps, je p<strong>ou</strong>rsuivais une<br />

piste sectorielle : celle de <strong>la</strong> Distribution Automatique et que je<br />

creusais les cas cités au chapitre précédent. Cependant, il me<br />

fal<strong>la</strong>it recharger le portefeuille. Or cette fois, le tirage al<strong>la</strong>it être<br />

meilleur et les dossiers suivants auraient t<strong>ou</strong>s pu se signer. En<br />

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veille sur les bases du web et proche du service transmission de<br />

<strong>la</strong> CCI de Paris, j’arrive donc cette fois assez tôt sur plusieurs<br />

dossiers « atypiques ». P<strong>ou</strong>r ceux venant de <strong>la</strong> CCIP, Pascal dira:<br />

« … atypiques, mais je v<strong>ou</strong>s y verrais bien ».<br />

3.4.1 Trobo Sécurité : <strong>la</strong> terre brûlée !<br />

A ce moment-là, Fusacq me livre également une dizaine de<br />

pistes qui donnent lieu à des entretiens mais une seule se révéle<br />

solide car dans le bon timing : pas le t<strong>ou</strong>t premier mais au début<br />

de <strong>la</strong> première sélection. P<strong>ou</strong>r les autres, c’est déjà trop tard.<br />

Notons au passage, dans cette vague-là, un éditeur de logiciels<br />

immédiatement écarté lors du premier contact téléphonique avec<br />

l’expert comptable j<strong>ou</strong>ant le rôle d’intermédiaire. Celui-ci tr<strong>ou</strong>va<br />

opportun de négocier le prix aussitôt : trop tôt et trop cher !<br />

Cas Trobo-sécurité:<br />

Activité : services spécialisés dans <strong>la</strong> sécurité informatique des TPE et<br />

PME<br />

Contact : Fusacq.com<br />

Marché : Régional, France possible, PME<br />

CA : 1,5 M€<br />

Effectifs : une d<strong>ou</strong>zaine dont 4 <strong>ou</strong> 5 commerciaux avec fort turn-over<br />

Forte croissance<br />

Résultat net projeté en 2006 : 350 k€<br />

Prix : offre à 1,4 M€ refusée<br />

Cédant : <strong>la</strong> trentaine, profil commercial, veut créer autre chose<br />

Intermédiaire : expert comptable ami, rédige un dossier de<br />

présentation financier bien fait.<br />

Formule : vente de contrats pluriannuels incluant matériels, logiciels<br />

et systèmes de sécurité permettant l’assistance à distance (non<br />

contractuelle en général). Le client achète <strong>la</strong> sécurité, il s’endette sur<br />

le matériel et l’entreprise t<strong>ou</strong>che des commissions commerciales<br />

auprès de l’organisme de crédit.<br />

Attraits :<br />

<strong>La</strong> sécurité informatique est à <strong>la</strong> mode, c’est un domaine que je<br />

connais.<br />

C’est une entreprise de pur service.<br />

Elle peut s’étendre en réseau dans t<strong>ou</strong>te <strong>la</strong> France.<br />

Elle est en forte croissance, très rentable, elle paie son dirigeant.<br />

Elle semble avoir une petite équipe technique réellement au service<br />

des clients (mais heureusement il y a encore peu de sinistres)<br />

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Points de vigi<strong>la</strong>nce :<br />

Bien que sur le p<strong>la</strong>n comptable, elle semb<strong>la</strong>it en règle (provisions<br />

correctement passées), il existe un déca<strong>la</strong>ge entre <strong>la</strong> promesse<br />

(garantir <strong>la</strong> sécurité) et les revenus de l’entreprise (commissions sur<br />

le matériel vendu.<br />

Le levier opérationnel essentiel est de <strong>la</strong> vente «à l’arrachée » qui<br />

s’accompagne c<strong>la</strong>ssiquement d’un fort turn-over des commerciaux et<br />

d’un risque de terre brûlée (les clients sont harcelés, grugés et<br />

finissent par devenir des contre références).<br />

Le prix payé in fine par le client sur cette base (référence au matériel)<br />

est le d<strong>ou</strong>ble du prix de marché. Le service directement payé par lui<br />

est re<strong>la</strong>tivement plus faible …<br />

Sur <strong>la</strong> base Fusacq, cette fiche sortait de l’ordinaire par sa<br />

croissance et sa rentabilité. En plus, le secteur semb<strong>la</strong>it<br />

intéressant. Ce<strong>la</strong> semb<strong>la</strong>it presque trop beau même si le prix<br />

demandé semb<strong>la</strong>it élevé : 2M€. P<strong>ou</strong>rquoi vend-il ? C’est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

<strong>la</strong> première question qu’il faut se poser. Et c’est aut<strong>ou</strong>r d’elle que<br />

t<strong>ou</strong>rna notre première rencontre à trois : le cédant, son conseil<br />

et moi. Envie de faire autre chose, pas le goût d’en faire une<br />

formule nationale… Dans ce premier entretien, je cherchais<br />

surt<strong>ou</strong>t à être retenu p<strong>ou</strong>r le second t<strong>ou</strong>r car j’imaginais (à juste<br />

titre) que <strong>la</strong> concurrence serait rude. Mais peut-être n’étais-je<br />

pas totalement convaincu… Comme les chiffres semb<strong>la</strong>ient<br />

permettre de reprendre à deux, je fis appel à Gérald dont <strong>la</strong><br />

Sécurité Informatique est <strong>la</strong> spécialité actuellement. Gérald a de<br />

plus une solide formation d’auditeur expert comptable et une<br />

expérience de commercial en systèmes d’information en plus<br />

d’un vécu de dirigeant. Son avis p<strong>ou</strong>vait s’avérer intéressant et<br />

dans l’hypothèse d’une reprise à deux, n<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vions être<br />

complémentaires p<strong>ou</strong>r créer un réseau national.<br />

Le deuxième rendez-v<strong>ou</strong>s eu lieu six semaines plus tard un<br />

samedi, ce qui n<strong>ou</strong>s permit de visiter les locaux en t<strong>ou</strong>te<br />

confidentialité. Impression visuelle négative : les commerciaux<br />

travaillent au téléphone sur des tables pas plus grandes que des<br />

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bureaux d’écoliers dans une même pièce puis sont absents t<strong>ou</strong>te<br />

<strong>la</strong> semaine p<strong>ou</strong>r faire leurs rendez-v<strong>ou</strong>s. Alors que cette<br />

entreprise est bâtie sur une démarche commerciale agressive,<br />

les commerciaux n’ont pas de PC, donc le CRM se limite à un<br />

tableau mural … Le local technique est un simple réduit … Bref,<br />

le rêve de t<strong>ou</strong>t directeur commercial : cette entreprise est bâtie<br />

p<strong>ou</strong>r vendre, vendre, vendre … Mais ce<strong>la</strong> ne me p<strong>la</strong>ît guère ce<br />

que remarque Gérald qui, de plus, n’est pas séduit par <strong>la</strong><br />

comptabilisation des commissions : elle se fait en totalité sur <strong>la</strong><br />

première année alors qu’elles viennent en contrepartie de<br />

contrats de quatre ans ! Donc ce qui semble être une activité<br />

récurrente sur plusieurs années est en fait en grande partie du<br />

« one shot » !<br />

Après réflexion, je suis t<strong>ou</strong>t de même séduit par le potentiel<br />

national ce que confirme une première étude stratégique. En<br />

plus, dans mes précédentes responsabilités, j’avais été frustré<br />

de ne pas p<strong>ou</strong>voir attaquer ce marché des PME <strong>la</strong>rgement s<strong>ou</strong>s-<br />

équipé en matière de sécurité informatique. Gérald était moins<br />

chaud : « 2 M€, c’est beauc<strong>ou</strong>p d’argent !». Finalement n<strong>ou</strong>s<br />

convenons de proposer 1,4 M€ avec une argumentation polie<br />

mais fondée sur le diagnostic précédent. Objectif : être crédible<br />

aux yeux du cédant p<strong>ou</strong>r être rappelés si les autres repreneurs<br />

ne parviennent pas à monter leur dossier financier. Refus du<br />

cédant puis aucunes n<strong>ou</strong>velles pendant 6 mois. Rappel du<br />

conseil 6 mois plus tard me proposant 1,2 M€ ! Puis re<strong>la</strong>nce du<br />

cédant de n<strong>ou</strong>veau 6 mois plus tard. A chaque fois, le dossier<br />

financier ne se b<strong>ou</strong>c<strong>la</strong>it pas.<br />

Le hasard me mit plus tard encore en re<strong>la</strong>tion avec l’un des<br />

banquiers contactés sur ce dossier par un autre repreneur. Il<br />

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existait un gros concurrent régional diversifié et connu des<br />

banques qui attendait son heure p<strong>ou</strong>r racheter à bas prix … !<br />

« L’information s’est <strong>la</strong> vie » avait dit le baron r<strong>ou</strong>ge …<br />

3.4.2 Octim : le charme discret du négoce spécialisé<br />

Pendant ce temps, l’automne 2005 avançait et <strong>la</strong> CCIP m’avait<br />

conseillé quelques autres dossiers « atypiques » depuis <strong>la</strong> fin de<br />

l’été. Comme je l’ai déjà dit, ne suivez pas qu’une seule affaire à<br />

<strong>la</strong> fois. C’est plus dur à vivre car il faut sans arrêt faire une<br />

gymnastique intellectuelle p<strong>ou</strong>r changer de sujet surt<strong>ou</strong>t quand<br />

ces affaires sont dans des « métiers » radicalement différents.<br />

Mais c’est <strong>la</strong> condition p<strong>ou</strong>r ne pas se retr<strong>ou</strong>ver les mains vides<br />

au b<strong>ou</strong>t de deux ans. Ce<strong>la</strong> nécessite donc une grande s<strong>ou</strong>plesse<br />

intellectuelle et géographique.<br />

Passons donc de l’Est de <strong>la</strong> France à Neuilly, du matériel<br />

informatique au trading des métaux rares et de <strong>la</strong> vente à<br />

l’arrachée à <strong>la</strong> vente assise …<br />

Cas Octim:<br />

Activité : négoce de métaux rares utilisés en métallurgie de très<br />

grande précision (santé, etc. …)<br />

Contact : CCIP<br />

Marché : France, proche Europe possible, PME et grandes<br />

entreprises<br />

CA : 3 M€<br />

Effectifs : 4<br />

Forte croissance actuelle<br />

Résultat net projeté en 2006 : 350 k€<br />

Prix : offre aut<strong>ou</strong>r de 2 M€ attendue<br />

Cédants : c<strong>ou</strong>ple <strong>la</strong> soixantaine<br />

Intermédiaire : pas au début puis un avocat parisien connu.<br />

Formule : revente de semi produits venant d’un grand fabricant<br />

mondial à des industriels spécialisés en France<br />

Attraits :<br />

Croissance<br />

Rentabilité<br />

Peu de sa<strong>la</strong>riés<br />

Métier re<strong>la</strong>tivement simple<br />

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Méthodes commerciales anciennes faciles à améliorer<br />

Points de vigi<strong>la</strong>nce:<br />

Comptabilité artisanale et dossier de présentation non<br />

professionnel<br />

Juridisme excessif<br />

Pas d’accès à <strong>la</strong> banque de l’entreprise.<br />

Savoir-faire et carnet d’adresse lié à une seule personne quittant<br />

l’entreprise<br />

Marché d’offre en phase de re<strong>la</strong>tive pénurie dominé par un seul<br />

f<strong>ou</strong>rnisseur faisant le marché et disposant d’une filiale de<br />

distribution en Europe potentiellement concurrente.<br />

D’emblée, je fus reçu non par <strong>la</strong> principale intéressée mais par<br />

son conjoint, comptable dans l’entreprise, et faisant office<br />

d’intermédiaire. Fidèle à ma démarche habituelle, je me focalisai<br />

sur les raisons de <strong>la</strong> cession et sur l’empathie à créer. <strong>La</strong> raison<br />

était simple : <strong>la</strong> retraite. Mais du c<strong>ou</strong>p, l’écart entre nos profils<br />

(dû à l’âge et à <strong>la</strong> nature de l’expérience) était important.<br />

Superficiellement, le contact était bien passé. Profondément, je<br />

ressentais une difficulté stratégique que l’on cherchait à éviter:<br />

le marché était certes porteur mais c’était un pur marché d’offre<br />

totalement dans <strong>la</strong> main d’un unique producteur américain sans<br />

aucun contrat de distribution… Que me vendait-on ? Aucun<br />

contrat de distribution, aucun contrat clients, aucune<br />

compétence restant dans l’entreprise … Par ailleurs, à <strong>la</strong><br />

deuxième rencontre, <strong>la</strong> personne-ress<strong>ou</strong>rce principale me fut<br />

présentée, c’était l’ép<strong>ou</strong>se de mon interlocuteur, une femme<br />

élégante de soixante ans qui avait assurément été belle et qui en<br />

gardait du charme, de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse et de l’assurance. Spécialiste du<br />

négoce de ce produit particulièrement et de ce producteur<br />

spécialement. Aucune valeur aj<strong>ou</strong>tée de service n’était proposée<br />

mais des idées de diversification étaient évoquées.<br />

Ensuite, un autre problème se posait : <strong>la</strong> valorisation était élevée<br />

mais l’entreprise annonçait des fondamentaux devenus très<br />

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favorables (du fait de l’augmentation tendancielle du prix de <strong>la</strong><br />

matière première et de sa rareté), elle p<strong>ou</strong>vait faire l’objet d’un<br />

LBO. Mais malgré mon insistance et les assurances données par<br />

mon interlocuteur, il ne me fut jamais possible de rencontrer <strong>la</strong><br />

banque de l’entreprise. C’était p<strong>ou</strong>rtant essentiel dans ce type<br />

d’affaire. Je l’ai dit, on ne prête qu’aux riches, certes mais<br />

encore faut-il être dans un secteur « solide ». Mes premiers<br />

renseignements pris auprès des capital développeurs me<br />

dissuadèrent de faire une offre sans avoir tâté le terrain financier<br />

d’abord.<br />

Vint une phase plus avancée de nos re<strong>la</strong>tions où je creusai<br />

l’aspect stratégique global et où je constatai que les éléments<br />

comptables restaient très sommaires … Cette phase culmina<br />

avec une réunion de « travail » à <strong>la</strong>quelle j’avais convié Sathya,<br />

une ancienne col<strong>la</strong>boratrice qui aurait pu rejoindre le projet. <strong>La</strong><br />

réunion devait se dér<strong>ou</strong>ler chez l’avocat du cédant dans le 16 ème.<br />

Parce que sa salle de réunion serait plus pratique et plus<br />

confidentielle. Mais finalement l'avocat participa et dirigea <strong>la</strong><br />

réunion. Je le connaissais et j’avais d’ailleurs hésité à l’appeler<br />

p<strong>ou</strong>r lui proposer de me conseiller. Grosse déception. Notre<br />

c<strong>ou</strong>ple de cédants resta sur <strong>la</strong> défensive, un peu comme s’ils<br />

vendaient leur maison p<strong>ou</strong>r partir en maison de retraite. Aucune<br />

information significative sur le marché. L’avocat dirigea <strong>la</strong><br />

réunion et imposa des règles du jeu n<strong>ou</strong>velles: en c<strong>la</strong>ir, on<br />

reprend t<strong>ou</strong>t à zéro. On va désormais devoir répondre à une<br />

sorte de cahier des charges, c’est-à-dire que chaque repreneur<br />

est maintenant sommé de faire une lettre d’intention qui sera<br />

jugée selon une approche multicritères dont les éléments<br />

principaux seront évoqués lors de <strong>la</strong> réponse écrite… V<strong>ou</strong>s voyez<br />

à quel point l’on cherche à inverser les rôles ! C’est le vendeur<br />

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qui fait le cahier des charges et l’acheteur qui doit s’y<br />

conformer !<br />

Mon amie est sortie avec une très mauvaise impression. Finie <strong>la</strong><br />

cordialité affichée au début : ce serait donc au plus offrant ! Je<br />

me demande comment s’est passée <strong>la</strong> transmission et si un<br />

candidat a finalement accepté de plonger. Aj<strong>ou</strong>tons que le<br />

financement d’une telle affaire est extrêmement difficile p<strong>ou</strong>r un<br />

banquier ne connaissant pas l’entreprise car il s’agit d’un<br />

business très « intuitu personae ». Sans capital développeur, ni<br />

contre garantie OSEO, je ne vois pas comment j’aurai pu espérer<br />

lever une dette senior p<strong>ou</strong>r payer si cher une affaire présentant<br />

si peu de garanties p<strong>ou</strong>r un banquier.<br />

Comment ai-je réagi à cette situation ? D’abord en me focalisant<br />

sur d’autres affaires car mon intuition sur <strong>la</strong> difficulté à financer<br />

fut confirmée plus tard sur d’autres dossiers p<strong>ou</strong>rtant plus<br />

solides. Ensuite, en insistant p<strong>ou</strong>r rencontrer <strong>la</strong> banque de<br />

l’entreprise, ce qui me fut, cette fois, catégoriquement refusé.<br />

Mauvais signe, il est préférable de traiter avec des gens de<br />

parole plutôt qu’avec des gir<strong>ou</strong>ettes ! Le banquier n’est pas<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs apte à prévoir l’évolution d’une entreprise mais s’il fait<br />

son b<strong>ou</strong>lot, il en connaît certaines forces et faiblesses.<br />

T<strong>ou</strong>t ce<strong>la</strong> s’est mal fini car, mon interlocuteur, en plus d’être peu<br />

professionnel en comptabilité, s’avéra mal élevé. Pressé de<br />

recevoir ma lettre d’intention, il me rappe<strong>la</strong>it sans cesse. Je finis<br />

par lui dire que mon amie n’avait pas tr<strong>ou</strong>vé <strong>la</strong> présentation de<br />

l’avocat très « sexy » p<strong>ou</strong>r un premier contact, qu’elle ne<br />

s<strong>ou</strong>haitait pas p<strong>ou</strong>rsuivre et que, de mon côté, le montage<br />

financier me semb<strong>la</strong>it très tendu. Ce « monsieur de Neuilly »,<br />

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d’un âge mûr, propre sur lui, éructa quelque vague formule<br />

méprisante et me raccrocha au nez ! Fin de l’histoire.<br />

Après plus de trois mois de re<strong>la</strong>tions, v<strong>ou</strong>s voyez que dans une<br />

transmission, le client peut-être traité aussi mal par le vendeur<br />

que par le service client d’un opérateur téléphonique !!!<br />

Comme je l’ai dit plus haut, certaines entreprises trop petites,<br />

mal structurées, trop dépendantes d’une personne clef ne sont<br />

finalement pas transmissibles à un repreneur personne physique<br />

du fait du cédant lui-même, de sa personnalité et de son<br />

impréparation. Il n’y avait plus rien à regretter car ce n’était pas<br />

le jeu auquel je v<strong>ou</strong><strong>la</strong>is j<strong>ou</strong>er. Par contre, j’aurai ici une attention<br />

particulière p<strong>ou</strong>r l’intermédiaire. Dans cette affaire, il n’a rien<br />

apporté au débat, il l’a rendu juridique et rigide. Je le s<strong>ou</strong>pçonne<br />

d’avoir cherché à c<strong>ou</strong>per c<strong>ou</strong>rt avec les repreneurs tr<strong>ou</strong>vés par le<br />

cédant lui-même p<strong>ou</strong>r reprendre le dossier complètement et<br />

encaisser non seulement ses honoraires juridiques mais aussi les<br />

honoraires, beauc<strong>ou</strong>p plus juteux, de l’intermédiation. Il faut<br />

bien vivre même si ce n’est pas très déontologique !<br />

3.4.3 B5 : boom de l’externalisation <strong>ou</strong> secteur en déclin ?<br />

J’ai déjà évoqué le cas B5 un peu plus haut, je vais le préciser ici<br />

plus avant car il fut p<strong>ou</strong>r moi beauc<strong>ou</strong>p plus enc<strong>ou</strong>rageant et<br />

enrichissant. Voici <strong>la</strong> fiche de synthèse :<br />

Origine : CCIP, Octobre 2005<br />

Cas B5:<br />

Localisation : Haute Normandie et Pays de Loire<br />

Structure : 4 entreprises opérationnelles plus deux holdings<br />

historiques soit 6 structures juridiques (Sarl, SA et SAS).<br />

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Activités : reprographie, distribution de f<strong>ou</strong>rnitures, externalisation<br />

de <strong>la</strong> gestion de documents<br />

Clientèle : grands comptes locaux, PME et particuliers en magasin<br />

CA : environ 3M€<br />

Résultat : presque 400 k€ mais plus de 150 k€ d’exceptionnel<br />

Trésorerie : équilibrée<br />

Attrait : passer à une véritable gestion externalisée intégrant<br />

gestion sécuritaire et archivage de données et de documents<br />

At<strong>ou</strong>ts : ses clients, sa rentabilité<br />

Menaces : secteur virtuellement en crise, menaces technologiques<br />

et gestion de l’innovation<br />

Points de vigi<strong>la</strong>nce : absence de délégation, structure juridique<br />

inadaptée, management de <strong>la</strong> filiale distante, stagnation.<br />

Ce dirigeant, lui aussi, travail<strong>la</strong>it avec sa femme, son assistante.<br />

Il avait créé cette entreprise de services seul après avoir vendu<br />

des photocopieurs dans les années 70. Sa réussite tenait à<br />

quelques grands clients industriels locaux auquel il assurait un<br />

service « plus », ce<strong>la</strong> me rappe<strong>la</strong>it à <strong>la</strong> fois mon dernier job et le<br />

cas « première rencontre ». Sa réussite tenait aussi à une bonne<br />

compétitivité de <strong>la</strong> reprographie capable de concurrencer l’offset<br />

désormais en crise l<strong>ou</strong>rde. Ce dirigeant avait t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs réussi à<br />

éviter d’acheter <strong>la</strong> machine dernier cri au profit de machines plus<br />

anciennes mais bradées. Le retard « technologique » était<br />

compensé par un service « plus ». Mais c<strong>la</strong>irement, <strong>la</strong> croissance<br />

n’était plus là et mon interlocuteur semb<strong>la</strong>it croire que ce<strong>la</strong><br />

tenait à sa santé personnelle nettement moins bonne.<br />

Mon analyse du marché et des acteurs m’apprend rapidement<br />

que le contexte stratégique n’est pas très bon mais qu’en restant<br />

sur une bonne niche t<strong>ou</strong>s les espoirs sont permis … Cet homme<br />

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me semble d’emblée droit et direct. T<strong>ou</strong>tes les infos comptables<br />

me sont rapidement communiquées ce qui me permet dans un<br />

second temps de les transmettre à mon conseil (KPMG). Il me<br />

permet très simplement de rencontrer son banquier qui semble<br />

disposé à participer à un schéma de reprise surt<strong>ou</strong>t si un capital<br />

développeur n<strong>ou</strong>s rejoint ce qui semble se profiler grâce à <strong>la</strong><br />

mise en re<strong>la</strong>tion évoquée plus haut.<br />

Enc<strong>ou</strong>ragé par ces éléments favorables et par les résultats de<br />

l’année 2005 qui sont bientôt officiellement disponibles et qui<br />

confirment <strong>la</strong> tendance, je m’enhardis à rédiger (seul) ma<br />

première lettre d’intention. Elle est trop imprécise et j’av<strong>ou</strong>e<br />

avoir à ce moment-là négligé son caractère potentiellement<br />

engageant mais sans conséquence dans ce cas. Mon intention<br />

est d’obtenir une exclusivité temporaire afin de réaliser quelques<br />

due diligences comptables. Dans les faits plus qu’en droit, je<br />

l’obtiens tacitement. Au début de l’hiver 2005-2006, cette affaire<br />

semble donc bien engagée d’autant plus que, pas trop loin de<br />

mes bases p<strong>ou</strong>r une fois, je commence à rencontrer « aideurs »<br />

et « accompagneurs » qui semblent t<strong>ou</strong>s positifs. Un prix de<br />

convergence se dessinait aut<strong>ou</strong>r de 1,8 M€. N<strong>ou</strong>s avançons enfin<br />

car je sens que je suis non pas le seul mais le premier de <strong>la</strong> liste<br />

car le c<strong>ou</strong>rant passe bien.<br />

Signalons ici un piège d’importance : repreneur commence par<br />

te méfier de toi-même ! Après des mois de galères, face aux<br />

incertitudes financières à venir, enc<strong>ou</strong>ragé par de nombreux<br />

conseils et bailleurs de fonds potentiels, il est facile de se <strong>la</strong>isser<br />

gagner par son propre désir d’ab<strong>ou</strong>tir et ainsi de perdre son<br />

objectivité. V<strong>ou</strong>s connaissez ma parade dans ce cas-là : faire<br />

appel à un tiers. Dans ce cas, ce fut Thierry (dirigeant régional<br />

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de KPMG), un ami qui deviendrait par <strong>la</strong> suite mon conseil puis<br />

mon commissaire aux comptes. Notez au passage que le<br />

repreneur qui s’appuie sur des conseils identifiables (et si<br />

possible très connus) améliore sa crédibilité. Comme me l’avait<br />

appris un formateur, devenu président de SAP Canada :<br />

« si t’as des dol<strong>la</strong>rs, t’as des hard currencies, si<br />

t’connais des gens importants, t’as en plus des soft<br />

currencies ! Pi l’idéal, ben c’est quand t’as les deux !!! »<br />

L’étape cruciale se tient c<strong>ou</strong>rant Décembre s<strong>ou</strong>s <strong>la</strong> forme d’une<br />

réunion de travail à quatre sur <strong>la</strong> valorisation : le cédant, son<br />

expert comptable, mon conseil et moi. Ce type de rencontre peut<br />

faciliter le chemin vers une négociation amiable en <strong>la</strong>issant les<br />

conseils s’affronter en première ligne sur des arguments de<br />

technique comptable. Cependant <strong>la</strong> valorisation de Thierry ne<br />

dépassait pas 1,1 à 1,2 M€. Ses arguments m’ont semblé mieux<br />

construits que ceux du comptable « adverse » mais là n’était pas<br />

l’essentiel. Je crois avec le recul qu’il avait raison de ne pas<br />

survaloriser une entreprise qui était au fond en b<strong>ou</strong>t de c<strong>ou</strong>rse<br />

dans un secteur difficile avec une base de clientèle p<strong>ou</strong>r partie<br />

trop concentrée. Je crois que mes idées de développement<br />

d’ailleurs un peu inspirées de ce que j’avais vu chez « Trobo<br />

Sécurité » n’étaient pas réalistes.<br />

<strong>La</strong> négociation en est restée à ce stade-là. Aucune rupture ne<br />

s’est faite à <strong>la</strong> différence du cas Octim. Le cédant a certainement<br />

pensé que n<strong>ou</strong>s avions t<strong>ou</strong>t le temps de p<strong>ou</strong>rsuivre les<br />

discussions et qu’il avait t<strong>ou</strong>t intérêt à éc<strong>ou</strong>ter d’autres<br />

propositions. P<strong>ou</strong>r ma part, j’avais depuis quelques temps une<br />

autre affaire en ligne de mire qui présentait des caractéristiques<br />

autrement plus attirantes de prime abord. Je ne fis donc pas de<br />

n<strong>ou</strong>velle offre.<br />

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Ce cas m’a cependant fait prendre conscience d’une erreur<br />

tactique que je commettais. C’est Thierry qui me le fit<br />

remarquer. Comme je l’ai dit, les rôles s’inversent. Le marché<br />

est en faveur du cédant et le payeur se retr<strong>ou</strong>ve en situation de<br />

vendeur. Et t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs très axé sur l’opportunité stratégique, j’ai<br />

tendance, dans <strong>la</strong> discussion avec le cédant, à lui donner des<br />

arguments vendeurs auquel lui-même n’aurait pas songé. Du<br />

c<strong>ou</strong>p, il ne demande lui-même qu’à y croire et à valoriser<br />

d’autant son affaire <strong>ou</strong>bliant que du même c<strong>ou</strong>p, il a tendance à<br />

v<strong>ou</strong>loir faire payer à l’acheteur le résultat de son futur travail …<br />

Ce<strong>la</strong> n’aide pas à réduire l’écart de valorisation !<br />

3.4.4 Conclusion<br />

Dans ces trois cas, j’étais passé à l’acte avec une offre verbale,<br />

une presque lettre d’intention et une première vraie lettre<br />

d’intention. Je v<strong>ou</strong>s l’ai dit, pendant cette période j’ai rencontré<br />

plusieurs dizaines de cédants potentiels mais j’avais-là une<br />

première base d’expériences solides qui me permettrait de<br />

passer à l’étape suivante avec le sentiment de disposer de saines<br />

bases de comparaison.<br />

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3.5 Chapitre 9 : une première réussite<br />

En parallèle, vers fin Novembre, s’annonça une n<strong>ou</strong>velle affaire.<br />

Le hasard de <strong>la</strong> recherche et des opportunités peut v<strong>ou</strong>s mettre<br />

en re<strong>la</strong>tion avec des contextes qui peuvent v<strong>ou</strong>s intéresser mais<br />

p<strong>ou</strong>r des raisons différentes de celles mises en avant par votre<br />

« mental ». C'est passionnant si v<strong>ou</strong>s savez accueillir le hasard.<br />

Ce fut le cas dans cette affaire qui me fit ren<strong>ou</strong>er avec de<br />

profondes attaches du passé et qui me fut apportée de façon<br />

inattendue.<br />

Mots clefs : réseautage, atypique, voir sur p<strong>la</strong>ce, <strong>la</strong> famille,<br />

rebondissements concurrentiels, exclusivité <strong>ou</strong> pas.<br />

3.5.1 Faut-il se fier au hasard ?<br />

Non bien sûr. V<strong>ou</strong>s l’avez appris à l’école primaire : t<strong>ou</strong>te chose<br />

à un début, un milieu et une fin (c’est d’ailleurs <strong>la</strong> structure de<br />

ce livre), puis au secondaire: thèse, antithèse, synthèse et dans<br />

le supérieur : c<strong>la</strong>ssicisme, modernisme, post-modernisme ...<br />

Rien ne peut donc être dû au hasard, t<strong>ou</strong>t est v<strong>ou</strong>lu, choisi,<br />

décidé selon un ordre maîtrisé … Donc v<strong>ou</strong>s devez avoir un<br />

objectif, v<strong>ou</strong>s chercherez avec application puis v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>verez<br />

selon votre mérite ... C’est <strong>la</strong> stratégie de <strong>la</strong> guêpe !<br />

V<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s d<strong>ou</strong>tez que j’ai fait autrement … Comme décrit dans le<br />

chapitre précédent, le cas B5 avançait bien et je commençais à<br />

me voir dans le rôle du repreneur de cette entreprise malgré<br />

Thierry qui continuait à me dire que c’était trop cher. De t<strong>ou</strong>tes<br />

façons, p<strong>ou</strong>r Thierry, c’était t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs trop cher … sauf dans<br />

l’affaire qui vient justement.<br />

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Ce soir de Novembre donc, je pense que les choses sont bien<br />

engagées avec B5 et je me demande ce que je ferais si je<br />

tr<strong>ou</strong>vais une n<strong>ou</strong>velle opportunité. Ce même soir, un email me<br />

parvient de Monsieur Georges, associé d’un cabinet anglo-saxon<br />

spécialisé dans les financements de hauts de bi<strong>la</strong>ns notamment<br />

sur des reprises bien au-delà de mes moyens (du M&A). J’ai<br />

croisé <strong>la</strong> r<strong>ou</strong>te de Monsieur Georges lors de ma formation à <strong>la</strong><br />

CCIP où il intervient sur le thème du montage financier. N<strong>ou</strong>s<br />

avions échangé quelques mots et il avait pris ma carte (j’aurais<br />

déjà dû v<strong>ou</strong>s le dire d’ailleurs: p<strong>ou</strong>r faire sérieux, il est<br />

préférable d’avoir une carte de visite !). Il avait comprit que je<br />

p<strong>ou</strong>vais éventuellement reprendre une « grosse » PME comme<br />

manager minoritaire avec leur aide financière. Ce mail me disait<br />

que Monsieur Georges avait rencontré Monsieur D., un industriel<br />

du Nord qui s<strong>ou</strong>haitait revendre l’une de ses entreprises<br />

produisant du foie gras et le vendant dans des colis cadeaux de<br />

fin d’année. Cette entreprise était située dans le Sud Ouest<br />

comme il se doit. Bien qu’originaire de <strong>la</strong> région, le foie gras<br />

n’était pas ma cible, pas plus que les truites, p<strong>ou</strong>rtant une fois<br />

de plus, je décide de voir. Après t<strong>ou</strong>t, rien n’était fait avec B5 et<br />

je ne perdais rien à rencontrer Monsieur D. Voici <strong>la</strong> fiche de ce<br />

cas que je nommerai « Foie Gras » parce que mes amis et ma<br />

famille le désignait ainsi le plus s<strong>ou</strong>vent.<br />

Cas Foie Gras:<br />

Origine : réseau, fin Novembre 2005<br />

Localisation : Midi-Pyrénées<br />

Structure : une seule SA créée en 1930<br />

Activités : Vente de colis cadeaux, producteur de spécialités à base<br />

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de foie gras<br />

Marché : National, concurrents régionaux et nationaux<br />

Clientèle : entreprises et comités d’entreprises, particuliers par<br />

correspondance et en magasins spécialisés ainsi que sur des salons<br />

de fins d’années<br />

CA : environ 5 M€<br />

Résultat : presque 250 k€ autrefois, et baisse tendancielle, pas de<br />

sa<strong>la</strong>ire de dirigeant<br />

Trésorerie : forte saisonnalité et BFR important moyen de l’ordre de<br />

400 k€ (pas totalement connu dès le début). Nécessité de<br />

cautionner personnellement les conc<strong>ou</strong>rs bancaires c<strong>ou</strong>rt terme.<br />

Attrait : opportunité de créer une marque de spécialités en vente<br />

directe sur le net, prix très bas.<br />

At<strong>ou</strong>ts : ses clients entreprises, une équipe solidaire.<br />

Menaces : secteur menacé par <strong>la</strong> grippe aviaire<br />

Faiblesse : système productif quasi-obsolète, existence d’un<br />

immobilier inadapté, risque humain, dépendance de <strong>la</strong> maison mère<br />

p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> trésorerie, et les commandes en s<strong>ou</strong>s-traitance en période<br />

creuse, magasin en propre non rentable, aucun marketing.<br />

Difficulté particulière : le cédant ne veut pas entendre parler de<br />

garantie de passif !<br />

Prix de présentation : 200 k€ <strong>ou</strong> 350 k€ si garantie de passif<br />

minimum.<br />

V<strong>ou</strong>s comprenez peut-être déjà mieux p<strong>ou</strong>rquoi j’ai v<strong>ou</strong>lu étudier<br />

de plus près cette affaire et p<strong>ou</strong>rquoi Thierry, p<strong>ou</strong>r une fois,<br />

semb<strong>la</strong>it favorable. Le présent chapitre et le suivant sont t<strong>ou</strong>t<br />

entiers consacrés à cette seule opportunité qui marqua p<strong>ou</strong>r moi<br />

un t<strong>ou</strong>rnant majeur dans ma démarche de reprise. Celle à<br />

l’occasion de <strong>la</strong>quelle, je devins un véritable repreneur.<br />

3.5.2 <strong>La</strong> difficulté de gérer un timing : soyez schizophrène !<br />

Cette affaire arrivait en quatrième position de mes priorités alors<br />

que je jong<strong>la</strong>is déjà avec trois projets à des stades plus avancés.<br />

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<strong>La</strong> difficulté constante du « métier » de repreneur est de faire<br />

avancer les discussions en parallèle et de les phaser p<strong>ou</strong>r être en<br />

situation de négocier plusieurs affaires sans se sentir acculé à<br />

signer <strong>la</strong> seule qui v<strong>ou</strong>s reste ! En ayant plusieurs fers au feu, on<br />

se sent plus fort et plus apte à négocier des avantages auprès de<br />

son cédant car au pire, un arrêt des négociations par ici ne<br />

signifie pas un ret<strong>ou</strong>r à <strong>la</strong> case départ.<br />

Il s’agit encore là d’un point psychologique majeur. Qu’avais-je<br />

entendu sur ce sujet ? Que dit <strong>la</strong> bonne vieille méthode de <strong>la</strong><br />

guêpe ? V<strong>ou</strong>s êtes censé avoir une idée, une seule, chercher <strong>La</strong><br />

cible et négocier en séquence. Moi, j’avais 4 cibles t<strong>ou</strong>tes<br />

totalement différentes (informatique, trading, reprographie et<br />

agro-alimentaire) et t<strong>ou</strong>tes à des stades différents (Trobo en<br />

attente, Octim bientôt éliminée, B5 bien avancée et maintenant<br />

Foie Gras dans les préliminaires). Que dit-on là-dessus ? On dit:<br />

« ce type ne sait pas ce qu’il veut ». Donc, ne parlez de votre<br />

démarche qu’à vos proches, jamais aux cédants et partiellement<br />

seulement aux re<strong>la</strong>is d’influence qui p<strong>ou</strong>rraient v<strong>ou</strong>s aider mais<br />

ne leur dites jamais t<strong>ou</strong>t !<br />

Si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lez avoir plusieurs pistes en même temps, v<strong>ou</strong>s allez<br />

devoir apprendre à gérer le timing de chacune d’elles de façon<br />

quasiment schizophrène. Si v<strong>ou</strong>s avez un intermédiaire en face<br />

de v<strong>ou</strong>s, il va avoir tendance à t<strong>ou</strong>t cadrer et organiser à son<br />

profit. Si v<strong>ou</strong>s n’en avez pas comme dans mes 4 cibles parallèles<br />

(un record parce que les intermédiaires s’insinuent part<strong>ou</strong>t<br />

habituellement !), v<strong>ou</strong>s aurez un peu plus de <strong>la</strong>titude mais<br />

finalement pas tant que ce<strong>la</strong>.<br />

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En <strong>ou</strong>tre, il est très difficile d’avoir quatre dossiers en parallèle et<br />

d’être aussi impliqué et motivé p<strong>ou</strong>r chacun des quatre d’où <strong>la</strong><br />

nécessité de faire comme si chacun était le seul, p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong> il faut<br />

être un peu schizo. Je crois p<strong>ou</strong>voir dire que mes années de<br />

consulting m’ont aidé à gérer ce<strong>la</strong> mais je conçois qu’un<br />

repreneur plus c<strong>la</strong>ssique préfère se consacrer à une affaire à <strong>la</strong><br />

fois. Résultat : il ne peut voir que quelques dossiers en une<br />

année. Ce point est aggravé chez moi par le fait que ces affaires<br />

étaient aux quatre coins de France : L’Est, le Nord Ouest, Paris<br />

et le Sud Ouest ! En résumé, il me fal<strong>la</strong>it gérer une grande<br />

diversité de secteurs/problématiques, de localisations et de<br />

timings. C’est très fatiguant et comme dit l’adage : à chasser<br />

plusieurs lièvres on finit par rentrer bred<strong>ou</strong>ille. Ce<strong>la</strong> dit, si v<strong>ou</strong>s<br />

tenez le choc, l’apprentissage est exponentiel car chaque<br />

n<strong>ou</strong>velle situation ici peut v<strong>ou</strong>s aider à tr<strong>ou</strong>ver une solution là.<br />

Quoi qu’il en soit, à ce moment là, je ne sais pas si ma stratégie<br />

de <strong>la</strong> <strong>M<strong>ou</strong>che</strong> sera gagnante mais je décide d’essayer de<br />

p<strong>ou</strong>rsuivre le plus loin possible. Octim s’élimina t<strong>ou</strong>t seul, Trobo<br />

reviendrait à <strong>la</strong> charge mais beauc<strong>ou</strong>p plus tard. Je pus donc<br />

entretenir un temps <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec B5 t<strong>ou</strong>t en montant en<br />

puissance avec Foie Gras jusqu’à ne plus penser qu’à ce projet-là<br />

au moment des fêtes de 2005. En Janvier, j’abandonne B5 aussi.<br />

Fini <strong>la</strong> schizo, bonj<strong>ou</strong>r le Fois Gras et l’Ovalie !<br />

3.5.3 Le cédant, cet atypique<br />

De fin Décembre 2005 à Mars 2006, ma priorité est donc Foie<br />

Gras. Monsieur D. n’est pas n’importe qui et ce ne fut pas facile<br />

de le rencontrer. Comme il n’avait pas de conseil, il n’avait pas<br />

non plus de dossier de présentation. Monsieur Georges avait fait<br />

une fiche c<strong>ou</strong>rte mais il ne s<strong>ou</strong>haitait pas p<strong>ou</strong>rsuivre car cette<br />

affaire était trop petite p<strong>ou</strong>r son cabinet. Il donnerait un c<strong>ou</strong>p de<br />

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p<strong>ou</strong>ce si nécessaire contre un déjeuner en cas de succès mais il<br />

n’avait pas de mandat... Il fallut donc patienter jusqu’à mi-<br />

Décembre p<strong>ou</strong>r rencontrer Monsieur D. dans une brasserie près<br />

de <strong>la</strong> gare du Nord à Paris. Je venais de Cherb<strong>ou</strong>rg, lui de Lille et<br />

n<strong>ou</strong>s parlions du Sud Ouest et de foie gras par un froid … de<br />

canard !!!<br />

Monsieur D. m’est sympathique t<strong>ou</strong>t de suite. Un homme déjà<br />

âgé, doté d’une grande et solide carcasse, cheveux très b<strong>la</strong>ncs,<br />

petit s<strong>ou</strong>rire, une réussite bril<strong>la</strong>nte mais discrète, un sens de <strong>la</strong><br />

famille et des autres très c<strong>la</strong>ir mais un sens des affaires évident,<br />

un rien butté aussi et introverti... Rien n’est caché concernant<br />

Foie Gras mais, il connais mal son entreprise et il culpabilise de<br />

ne pas s’en être occupé plus (Il dirige avec sa fille, son gendre et<br />

sa femme plusieurs autres affaires très florissantes). Atypique, il<br />

l’est car sa vie et ses affaires sont imbriquées d’une manière<br />

inattendue. Il va lui-même chercher en Chine, dans les Andes,<br />

en Ethiopie … les produits qu’il distribue par correspondance. Il<br />

fait des photos de ses voyages qu’il utilise dans ses campagnes<br />

publicitaires et dans les calendriers qu’il édite lui-même puis fait<br />

des expositions, fait se rencontrer des «peuples premiers » entre<br />

eux et finance lui-même un orphelinat avec ses profits<br />

personnels dans <strong>la</strong> corme de l’Afrique. Il avait en plus décidé de<br />

délocaliser l’une de ses usines de Foie Gras du Nord vers … le<br />

Sud Ouest (<strong>la</strong> société D., maison mère de ma cible). Le siège de<br />

<strong>la</strong> société D. est situé dans un m<strong>ou</strong>lin à eau du 15 ième siècle<br />

ayant appartenu à Henri IV. Monsieur D. aime les voyages mais<br />

aussi l’histoire !<br />

En plus, de t<strong>ou</strong>t ce<strong>la</strong>, il fait son marketing direct lui-même et<br />

aucun <strong>la</strong>bel de développement durable ne peut espérer lui en<br />

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remontrer en matière d’économie solidaire et t<strong>ou</strong>t ce<strong>la</strong> en<br />

famille. Difficile à croire n’est-ce pas ? D’autant plus, qu’il<br />

devient <strong>la</strong>uréat en 2005 du c<strong>la</strong>ssement des entreprises ayant <strong>la</strong><br />

plus forte croissance des profits dans <strong>la</strong> région Nord Pas de<br />

Ca<strong>la</strong>is. M. D. est donc un entrepreneur bril<strong>la</strong>nt d<strong>ou</strong>blé d’un<br />

véritable explorateur également photographe de talent qui a<br />

inventé <strong>la</strong> vente directe et le commerce équitable 30 ans avant<br />

t<strong>ou</strong>t le monde. Et c’est cet homme-là qui s’excuse presque<br />

devant moi de ne pas bien s’occuper de <strong>la</strong> société qu’il me<br />

vend à son prix d’achat de 15 ans auparavant !<br />

D’autres que lui auraient délégué un intermédiaire et se seraient<br />

désintéressés du sujet. Il en avait les moyens ! Au contraire,<br />

malgré ses autres responsabilités, c’est à lui que j’eus affaire<br />

t<strong>ou</strong>t au long des trois mois qui al<strong>la</strong>ient suivre. Ce fut en soi une<br />

expérience enrichissante. <strong>La</strong> reprise peut aussi v<strong>ou</strong>s mettre sur<br />

le chemin de personnages atypiques ! C’est bien et c’est aussi un<br />

piège. Rappelez-v<strong>ou</strong>s que l’objectif, c’est <strong>la</strong> cible après <strong>la</strong> reprise,<br />

pas l’agrément que v<strong>ou</strong>s procure <strong>la</strong> rencontre du cédant. Mais<br />

enfin, le feeling passa tellement bien que ce<strong>la</strong> contribua à me<br />

faire préférer cette n<strong>ou</strong>velle opportunité à t<strong>ou</strong>tes les autres.<br />

3.5.4 Un dossier atypique !<br />

Si le dossier de présentation était insuffisant, les informations<br />

données par Monsieur D., en revanche, étaient très détaillées et<br />

enc<strong>ou</strong>rageantes car sans fard. Il vendait très peu cher car il<br />

savait qu’il fal<strong>la</strong>it faire de gros efforts p<strong>ou</strong>r re<strong>la</strong>ncer cette<br />

entreprise. Sa seule condition était qu’il n’acceptait pas de signer<br />

de c<strong>la</strong>use de garantie d’actifs et de passifs parce qu’il connaissait<br />

trop mal le fonctionnement de l’entreprise et qu’il n’avait pas<br />

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une bonne image du quatuor de cadres qui tenaient les manettes<br />

en son absence. Facile à dire, direz-v<strong>ou</strong>s, où est le l<strong>ou</strong>p ?<br />

P<strong>ou</strong>rtant, j’ai <strong>la</strong> faiblesse de le croire et de continuer, piqué par<br />

le challenge. Et puis, lui, l’homme du Nord, semble avoir peu<br />

d’empathie p<strong>ou</strong>r ces gens du Sud Ouest un rien trop rugbymen,<br />

un peu trop bons vivants, pas assez sur le terrain, manquant de<br />

rigueur et parfois un peu « cartons jaunes » comme l’ancien<br />

président qu’il avait dû faire partir deux ans plus tôt et qu’il<br />

s<strong>ou</strong>pçonnait de manips d<strong>ou</strong>teuses … Moi, je suis rugby, je suis<br />

né dans le Sud Ouest et ce contexte semble me promettre à <strong>la</strong><br />

fois un recentrage sur mon ancien terroir et un projet de<br />

développement à base de e-marketing à partir d’un socle établi,<br />

certes à rénover, mais encore solide. Un rêve quoi ! Reste à<br />

savoir si le rêve résistera à l’épreuve de <strong>la</strong> réalité.<br />

3.5.5 Juger sur pièce<br />

Il avait été convenu que n<strong>ou</strong>s n<strong>ou</strong>s retr<strong>ou</strong>verions très<br />

rapidement sur p<strong>la</strong>ce p<strong>ou</strong>r aller plus loin si je maintenais mon<br />

intérêt. J’avais l’impression d’être le premier et peut-être le seul.<br />

J’avais une chance d’emporter l’affaire si j’avançais vite en<br />

mettant hors jeu t<strong>ou</strong>t autre concurrent. Or quand on est<br />

disponible et décidé, on peut aller vite. Je finis par avoir<br />

l’autorisation de me rendre sur p<strong>la</strong>ce mais seul car mon cédant<br />

était retenu par ses affaires dans le Nord.<br />

Je pars donc direction le grand Sud Ouest, en voiture (depuis<br />

Cherb<strong>ou</strong>rg !) car un problème de dernière minute me fait<br />

manquer le train. Ce type d’expédition prend au minimum une<br />

dizaine d’heures et un peu plus encore par le train. J’en suis<br />

quitte p<strong>ou</strong>r une nuit dans <strong>la</strong> voiture ! Une fois sur p<strong>la</strong>ce, plus <strong>ou</strong><br />

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moins frais, je suis reçu par Marie, une jeune femme de <strong>la</strong><br />

région, très sympathique, en charge du marketing de <strong>la</strong> maison<br />

mère de ma cible et également cliente car faisant fabriquer à ma<br />

cible en s<strong>ou</strong>s-traitance quelques produits de spécialités.<br />

Première étape de <strong>la</strong> visite : le centre d’expédition en très forte<br />

activité en cette période de fin d’année... Bâtiment sale, non<br />

sécurisé et mal équipé, produits stockés sur des palettes sur le<br />

sol, pas de racks ni de système de chargement, machine<br />

d’étiquetage hors d’âge et des commerciaux en train de<br />

superviser les expéditions au lieu de vendre … J’apprends en<br />

<strong>ou</strong>tre plus tard que le bâtiment n’a pas subi les contrôles<br />

obligatoires, qu’il est en zone de termites et qu’il n’a pas les<br />

agréments vétérinaires p<strong>ou</strong>r envisager une fabrication sur le<br />

même lieu. Une « affaire » immobilière financée deux ans plus<br />

tôt par l’entreprise elle-même et négociée par l’ancien président<br />

… licencié depuis … Je commence à comprendre <strong>la</strong> méfiance de<br />

mon cédant par rapport à ses propres cadres.<br />

Deuxième étape : le magasin et le siège où se tr<strong>ou</strong>ve aussi <strong>la</strong><br />

fabrication dans un vil<strong>la</strong>ge, 10 kilomètres à l’Ouest de <strong>la</strong> ville.<br />

Magasin visible mais pas indiqué, c<strong>ou</strong>p d’œil à l’arrière salle et<br />

aux bureaux, impression de désordre et d’entreprise ancienne.<br />

Mais les produits évoquent l’authenticité, le terroir et presque le<br />

luxe. Contact rapide avec <strong>la</strong> responsable de fabrication,<br />

impression de déranger et puis « c’est le c<strong>ou</strong>p de b<strong>ou</strong>rre » mais<br />

elle a le temps de me glisser que p<strong>ou</strong>r elle ce qui compte c’est <strong>la</strong><br />

retraite qui approche…<br />

Attention piège. Je re<strong>la</strong>terai un autre cas rencontré en région<br />

Lilloise (le cas Grosser) où, comme ici, l’accès direct aux sa<strong>la</strong>riés<br />

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fut possible. Le cédant prend alors le risque de déc<strong>ou</strong>rager le<br />

repreneur. Le sa<strong>la</strong>rié n’a absolument pas les mêmes objectifs<br />

que le vendeur et il peut consciemment <strong>ou</strong> non passer des<br />

informations que le repreneur n’est pas forcément en situation,<br />

encore, d’apprécier et de prioriser.<br />

Ret<strong>ou</strong>r au m<strong>ou</strong>lin du 15 ième siècle. Visite et discussion avec mon<br />

guide. Malgré mon impression mitigée, je décide de p<strong>ou</strong>rsuivre<br />

et avant de partir, visite de <strong>la</strong> ville et de quelques agents<br />

immobiliers car il faudra aussi se loger !<br />

3.5.6 Le cédant et <strong>la</strong> famille du cédant.<br />

L’étape suivante est de rencontrer l’ép<strong>ou</strong>se du cédant qui se<br />

remet d’une grave ma<strong>la</strong>die ainsi que leurs fils et belle-fille qui ne<br />

sont pas dans l’affaire. Ce<strong>la</strong> se passe dans une excellente<br />

brasserie du centre de Lille le 27 décembre. Ce j<strong>ou</strong>r-là, je crois<br />

avoir atteint mon objectif premier : prendre beauc<strong>ou</strong>p d’avance<br />

sur une éventuelle concurrence. Il est convenu que je vais faire<br />

une proposition mais qu’avant, je rencontre les équipes de Foie<br />

Gras en Janvier à un moment propice car postérieur au c<strong>ou</strong>p de<br />

b<strong>ou</strong>rre annuel. Je me crois alors bien parti car aucun cédant<br />

« normal » ne prendrait le risque d’une telle rencontre s’il n’est<br />

pas vraiment vendeur et s’il n’a pas accepté l’idée que<br />

l’acquéreur p<strong>ou</strong>rrait être moi …<br />

3.5.7 Une deuxième visite et un premier rebondissement.<br />

Celle-ci a lieu mi-Janvier sur p<strong>la</strong>ce dans le Sud Ouest. Je dois<br />

passer deux j<strong>ou</strong>rs et p<strong>ou</strong>r limiter <strong>la</strong> fatigue j’ai fait le voyage en<br />

train cette fois, mon cédant venant en avion. J’arrive en ville par<br />

le train de nuit. Entre 5h00 et 7h00, j’erre dans les rues<br />

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totalement désertes et endormies du centre de cette grosse<br />

b<strong>ou</strong>rgade occitane mais non cathare avant qu’un café n’<strong>ou</strong>vre<br />

enfin… Puis rencontre avec le cédant dans le seul hôtel de c<strong>la</strong>sse<br />

de <strong>la</strong> ville et deuxième petit déjeuner. Il me véhiculerait <strong>la</strong><br />

première matinée puis me <strong>la</strong>isserait sa voiture de location.<br />

J’aj<strong>ou</strong>te qu’à <strong>la</strong> fin de mon séj<strong>ou</strong>r, il ne me <strong>la</strong>issa régler ni<br />

l’hôtel, ni le restaurant. Cet homme-là vit assez modestement au<br />

regard de ses revenus mais il n’est pas radin p<strong>ou</strong>r autant !<br />

Discrétion et c<strong>la</strong>sse engendrent <strong>la</strong> confiance. Un modèle p<strong>ou</strong>r<br />

ceux qui comme moi n’aspirent ni à devenir pauvres ni à se<br />

comporter en parvenus.<br />

N<strong>ou</strong>s commençons par une visite de <strong>la</strong> n<strong>ou</strong>velle usine.<br />

Ultramoderne et spacieuse mais encore vide de t<strong>ou</strong>t matériel.<br />

P<strong>ou</strong>rquoi Foie Gras n’utiliserait-elle pas une partie des frigos et<br />

des aires d’expédition ? Acceptation de principe ! Mais attention,<br />

l’usine qui travaille sur de gros volumes est celle de <strong>la</strong> société D.<br />

et elle est distante de 20 kilomètres du site de Foie Gras car elle<br />

se tr<strong>ou</strong>ve intelligemment située près de <strong>la</strong> bretelle d’autor<strong>ou</strong>te<br />

Paris T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se… et pas en zone de termites je suppose !<br />

Visite au siège de Foie Gras dans le vil<strong>la</strong>ge de P. Présentation<br />

élogieuse de ma personne aux cadres par le cédant puis il<br />

s’éclipse et me <strong>la</strong>isse avec eux. Situation peu commune d’ailleurs<br />

p<strong>ou</strong>r un repreneur qui n’a encore rien signé mais je n’étais pas<br />

en peine p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> maîtriser. T<strong>ou</strong>t d’abord, sur l’indication du<br />

cédant, j’avais « épié » les vendeurs sur leur stand du salon des<br />

produits du terroir Porte de Champerret en Décembre avec mon<br />

ami Stéphane. Il ne j<strong>ou</strong>e pas au rugby, c’est une exception, mais<br />

il aime les bonnes choses et c’est un expert de l’intelligence<br />

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économique et du marketing des produits agro-alimentaires de<br />

spécialités. J’avais donc une excellente entrée en matière.<br />

En <strong>ou</strong>tre, j’avais déjà un projet p<strong>ou</strong>r cette entreprise, projet axé<br />

sur le développement des ventes directes sur le net en plus des<br />

réseaux de vente existants. Ce<strong>la</strong> me permit d’intéresser<br />

vivement les cadres qui craignaient p<strong>ou</strong>r leur avenir. Enfin, se<br />

tr<strong>ou</strong>ver ainsi « <strong>la</strong>rgué » dans <strong>la</strong> fosse aux lions dans une<br />

entreprise où se posent de réelles questions sociales en<br />

repreneur potentiel n’est pas chose aisée quand on ne l’a pas<br />

déjà fait. Or, ce fut p<strong>ou</strong>r moi un jeu d’enfant car je connaissais<br />

bien mon dossier et j’avais l’expérience du consultant qui sait<br />

f<strong>ou</strong>iner t<strong>ou</strong>t en se faisant accepter.<br />

Suit un déjeuner avec le cédant, son ép<strong>ou</strong>se et Marie qui m’avait<br />

reçu <strong>la</strong> première fois. Excellente ambiance. Le soir, dîner à<br />

l’hôtel à base de foie gras et de vin local. Le lendemain fut<br />

l’occasion de <strong>la</strong> p<strong>ou</strong>rsuite de mon « audit ». S<strong>ou</strong>lignons que ce<br />

type de visite avant protocole est rarissime car <strong>la</strong> confidentialité<br />

est <strong>la</strong> règle d’habitude. Mais comprenez que ce cédant ne<br />

cherchait qu’à se débarrasser proprement d’un poids mort non à<br />

faire une plus value. Les bénéfices nets annuels de son gr<strong>ou</strong>pe<br />

devaient dépasser 25 fois le montant de cette transmission !<br />

Mais il tenait à s’assurer que son repreneur était parfaitement au<br />

c<strong>ou</strong>rant de <strong>la</strong> situation de l’entreprise.<br />

De mon côté, je déc<strong>ou</strong>vrais le potentiel de <strong>la</strong> marque, des<br />

produits et de certains cadres et je commençais à me voir dans<br />

le rôle du repreneur sauveur. P<strong>ou</strong>rquoi sauveur ? Parce que les<br />

employés et les cadres étaient inquiets p<strong>ou</strong>r leur avenir et que le<br />

feeling semb<strong>la</strong>it mieux passer avec moi qu’avec Monsieur D.<br />

Parallèlement, le tapage médiatique sur le risque de grippe<br />

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aviaire s’intensifiait et je déc<strong>ou</strong>vrais <strong>la</strong> campagne américaine<br />

anti-foie gras axée sur <strong>la</strong> cruauté des conditions d’élevage des<br />

vo<strong>la</strong>illes curieusement parallèle au « French bashing »<br />

(campagne de dénigrement de <strong>la</strong> France, des français et des<br />

produits français) … Ceci et ce<strong>la</strong> nécessitaient réflexion.<br />

Cas Foie Gras:<br />

Compte rendu oral synthétique de mes premières investigations au<br />

cédant :<br />

Le réseau commercial est bon mais « r<strong>ou</strong>pille » un peu.<br />

L’Espagne est un marché potentiel avec le système de vente actuel.<br />

L’administration et le système sont à revoir complètement.<br />

<strong>La</strong> production est vieillotte et à réorganiser mais il y a un savoir faire<br />

de cuisine pas assez exploité.<br />

<strong>La</strong> réorganisation du personnel est envisageable avec l’aide de <strong>la</strong><br />

société mère qui est en phase d’embauche.<br />

Deux des quatre cadres me semblent peu professionnels.<br />

Et je compte beauc<strong>ou</strong>p sur un site de vente professionnel à créer.<br />

3.5.8 Deuxième rebondissement : dîner de concurrents<br />

Advint un contretemps. Pris par <strong>la</strong> discussion, je quitte l’hôtel<br />

trop tard p<strong>ou</strong>r prendre le train de fin d’après-midi p<strong>ou</strong>r Paris. Le<br />

temps p<strong>ou</strong>r moi de convertir mon billet et de réserver une<br />

c<strong>ou</strong>chette p<strong>ou</strong>r le train de nuit, je reviens tranquillement à<br />

l’hôtel. Mon cédant attendait son ép<strong>ou</strong>se au salon p<strong>ou</strong>r prendre<br />

un apéritif mais semb<strong>la</strong>it avoir un autre rendez-v<strong>ou</strong>s … T<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

attentionné, il m’offre de n<strong>ou</strong>veau un café. Après quelques<br />

minutes, je vois arriver dans l’hôtel un monsieur d’une<br />

quarantaine d’année, Monsieur L. qui avait été mon voisin de<br />

table lors de <strong>la</strong> formation à <strong>la</strong> reprise d’entreprise organisée par<br />

<strong>la</strong> CCIP … C’était lui qu’attendait Monsieur D. !<br />

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Imaginez un peu le sentiment qui v<strong>ou</strong>s assaille à ce moment<br />

précis alors que v<strong>ou</strong>s pensiez mener le jeu. Mais après t<strong>ou</strong>t,<br />

n<strong>ou</strong>s n’avions rien signé, je n’avais pas encore émis ma lettre<br />

d’intention … L. me voit immédiatement et se dirige vers n<strong>ou</strong>s<br />

arborant un s<strong>ou</strong>rire quelque peu surpris. Il salue mon cédant et<br />

m’adresse <strong>la</strong> parole en véritable camarade de promo ce que je<br />

lui rend avec le s<strong>ou</strong>rire. C’est au t<strong>ou</strong>r de mon cédant d’être<br />

assailli de sentiments contradictoires. V<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>s connaissez<br />

donc ? Monsieur D. t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs avec c<strong>la</strong>sse et sobriété : « alors<br />

Monsieur Chambaretaud, si Monsieur L. est d’accord, p<strong>ou</strong>rquoi<br />

ne resteriez-v<strong>ou</strong>s pas dîner avec n<strong>ou</strong>s en attendant votre<br />

train ? » Ce fût sûrement au t<strong>ou</strong>r de Monsieur L. d’avoir des<br />

sentiments mêlés. Il fut dit sans cachotterie, qu’il venait faire <strong>la</strong><br />

même chose que moi chez Foie Gras pendant les deux j<strong>ou</strong>rs<br />

suivants !<br />

Le repas fut agréable et même sympathique car L. est très<br />

sympathique, un ancien proctérien certainement plus compétent<br />

que moi en marketing BtoC mais peut-être pas aussi « rugby ».<br />

Je dus m’excuser cependant à cause d’une n<strong>ou</strong>velle rencontre<br />

fortuite: Martial G., le dirigeant d’une affaire parisienne dans<br />

<strong>la</strong>quelle j’étais actionnaire minoritaire, venait de s’asseoir<br />

quelques tables plus loin avec l’une de ses col<strong>la</strong>boratrices. De<br />

plus en plus improbable et même surréaliste cette soirée !<br />

Je pris finalement ce soir-là mon train de nuit sur des<br />

impressions mitigées mais avec une résolution renforcée et en<br />

ligne de mire une n<strong>ou</strong>velle rencontre à Paris cette fois p<strong>ou</strong>r<br />

parler de ma lettre d’intention.<br />

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3.5.9 <strong>La</strong> lettre d’intention inachevée<br />

Cette rencontre eut lieu quelques semaines plus tard au<br />

restaurant Sud Ouest Monceau, spécialiste des produits du Sud<br />

Ouest où, là aussi, un autre ami m’avait entraîné à investir<br />

quelques s<strong>ou</strong>s dans le cadre d’un LBO de reprise, histoire de se<br />

préparer... Monsieur et Madame D. étaient présents. J’apprends<br />

à cette occasion deux informations capitales : les employés de<br />

Foie Gras ainsi que Marie votaient massivement p<strong>ou</strong>r moi et<br />

Monsieur L. était hors jeu. Je le savais déjà car Monsieur L. et<br />

moi n<strong>ou</strong>s étions revus entre-temps dans le cadre du club des<br />

repreneurs de <strong>la</strong> CCIP. Mais un n<strong>ou</strong>veau concurrent fut évoqué<br />

en passant. Une entreprise cette fois.<br />

Il fut donc question de <strong>la</strong> lettre d’intention. J’en ai rédigé par <strong>la</strong><br />

suite plusieurs versions dans les semaines suivantes mais<br />

aucune ne fut jamais signée. Monsieur D. s’intéressait surt<strong>ou</strong>t au<br />

contenu de <strong>la</strong> garantie de passif et d’actif. Jusqu’ici, je n’avais<br />

pas véritablement de conseil sur le p<strong>la</strong>n juridique mais depuis<br />

peu, j’avais rencontré Maître Marielle P. une avocate spécialisée<br />

exerçant alors chez Fidal et recommandée par <strong>la</strong> CCIP. Elle avait<br />

accepté de m’aider, elle al<strong>la</strong>it maintenant entrer en jeu.<br />

3.5.10 Conclusion<br />

N<strong>ou</strong>s allions bientôt aborder une phase de négociation de reprise<br />

totalement n<strong>ou</strong>velle p<strong>ou</strong>r moi. Marielle était très suspicieuse de<br />

mon cédant qu’elle ne devait d’ailleurs jamais rencontrer alors<br />

que Thierry, se fondant sur les chiffres disponibles qu’il me<br />

pressait d’ailleurs de faire confirmer au plus vite (l’exercice al<strong>la</strong>it<br />

s’achever) était très favorable à cette reprise. Mes deux conseils<br />

avaient donc des avis divergents. De t<strong>ou</strong>te évidence, n<strong>ou</strong>s allions<br />

devoir procéder selon une méthode qui n’était pas c<strong>ou</strong>rante : <strong>la</strong><br />

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lettre d’intention ne serait jamais signée, je n’aurais visiblement<br />

jamais d’exclusivité officieuse comme chez B5. Fal<strong>la</strong>it-il se raidir<br />

et perdre deux mois de travail <strong>ou</strong> fal<strong>la</strong>it-il continuer à emprunter<br />

ce chemin non balisé ?<br />

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3.6 Chapitre 10 : Ma première signature !<br />

P<strong>ou</strong>r répondre à <strong>la</strong> question finale du chapitre précédent<br />

regardons les deux protagonistes : d’un côté un cédant âgé et<br />

têtu, bar<strong>ou</strong>deur atypique prêt à vendre son affaire à prix cassé<br />

en terre d’ovalie et possédant une grande éthique personnelle,<br />

de l’autre moi-même très attiré par le projet, fan de rugby,<br />

<strong>la</strong>rgement en tête de <strong>la</strong> compétition, plébiscité par les sa<strong>la</strong>riés et<br />

rassuré sur le risque de grippe aviaire…<br />

Je continuais donc malgré l’absence de c<strong>la</strong>use d’exclusivité.<br />

Mots-clefs : protocole, audit, décision.<br />

3.6.1 Vers <strong>la</strong> signature du protocole<br />

A partir de mi-Janvier s’engagea donc une partie très difficile<br />

p<strong>ou</strong>r moi.<br />

Point de vigi<strong>la</strong>nce : Je disais que parfois, <strong>la</strong> reprise ne v<strong>ou</strong>s<br />

occupe pas à 100%. Ce fut le cas pendant les presque deux mois<br />

qui suivirent et p<strong>ou</strong>rtant, je n’étais quasiment plus disponible<br />

que p<strong>ou</strong>r ce projet. J’avais arrêté t<strong>ou</strong>te prospection et<br />

abandonné le projet B5 et j’étais t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs sans n<strong>ou</strong>velles de<br />

Trobo. Je pris donc le risque de ne pas recharger mon<br />

portefeuille et de miser sur une signature prochaine. J’aj<strong>ou</strong>te que<br />

je n’étais pas totalement inactif par ailleurs car j’avais<br />

commencé à m’occuper d’une entreprise Cænaise de services sur<br />

Internet suivie peu après d’une seconde à R<strong>ou</strong>en grâce à une<br />

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société de gestion de cette dernière ville contactée un peu<br />

auparavant sur l’affaire B5.<br />

<strong>La</strong> re<strong>la</strong>tion avec Monsieur D. devient plus distante à ce moment-<br />

là car il connaît un sinistre important dans l’une de ses usines du<br />

Nord ce qui le rend indisponible et il me faut du temps (après 4<br />

<strong>ou</strong> 5 versions) p<strong>ou</strong>r réaliser qu’il ne signera jamais ma lettre<br />

d’intention sans avoir le détail de <strong>la</strong> garantie d’actifs et de<br />

passifs. Par ailleurs, il me prévient que <strong>la</strong> petite entreprise<br />

concurrente va faire un audit … Alors autant passer directement<br />

au protocole p<strong>ou</strong>r garder le leadership. Marielle me propose un<br />

document fort détaillé et une n<strong>ou</strong>velle rencontre informelle a lieu<br />

dans une autre Brasserie lilloise avec mon cédant seul mais je le<br />

sens préoccupé et un rien moins amical à mon égard. Suivent de<br />

nombreux échanges de documents et des discussions entre<br />

avocats : Fidal face à Ernst and Y<strong>ou</strong>ng, deux de mes anciennes<br />

maisons d’appartenance si l’on considère que Fidal et KPMG ont<br />

un c<strong>ou</strong>sinage très ancien.<br />

Finalement, je suis dans <strong>la</strong> voiture de Gilles, président d’une<br />

start up de Caen, en r<strong>ou</strong>te p<strong>ou</strong>r une importante réunion avec un<br />

de ses prospects lorsque Monsieur D. me fait part de sa décision<br />

finale : il me propose de signer le protocole dans <strong>la</strong> f<strong>ou</strong>lée et me<br />

<strong>la</strong>isse une dizaine de j<strong>ou</strong>rs d’exclusivité p<strong>ou</strong>r organiser l’audit et<br />

lui rendre ma décision ultime. Je comprends alors qu’il y a<br />

vraiment un n<strong>ou</strong>veau concurrent, cette entreprise de foie gras<br />

des <strong>La</strong>ndes mais que j’ai gagné de justesse et que mon<br />

concurrent en est d’ailleurs fort mécontent !<br />

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3.6.2 Le protocole<br />

Cette fois, il faut vraiment plonger : en plus des honoraires de<br />

mon avocat, il y aura le coût de l’audit … Sans compter qu’un<br />

protocole est un contrat qui comporte des c<strong>la</strong>uses suspensives<br />

strictes, en dehors d’elles, v<strong>ou</strong>s êtes irrémédiablement engagé.<br />

C’est p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong> qu’on essaie parfois de faire l’audit avant de<br />

signer un protocole mais p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong> il faut avoir préa<strong>la</strong>blement<br />

signé une c<strong>la</strong>use d’exclusivité ce qui n’avait pas été possible.<br />

Mon cédant est très exigeant sur <strong>la</strong> limitation de <strong>la</strong> garantie de<br />

passif comme le montre cet extrait du protocole:<br />

Cas Foie Gras :<br />

Le prix de cession est arrêté à <strong>la</strong> somme de DEUX CENT MILLE EUROS<br />

(200.000 €).<br />

Un complément de prix de 50000€ p<strong>ou</strong>rra être convenu d’un commun<br />

accord le cas échéant si, à l’issue de l’audit, les parties conviennent<br />

d’une garantie de passif limitée au risque fiscal et de contrôle<br />

URSSAF. Le prix ci-dessus revient à 7,578 € par action.<br />

Je ne détaillerai pas davantage le protocole mais il était c<strong>la</strong>ir que<br />

j’ai peu de marge de manœuvre et que beauc<strong>ou</strong>p de risques<br />

d’exploitation normalement indemnisables par le cédant post-<br />

reprise, ne p<strong>ou</strong>rraient pas l’être dans notre cas. <strong>La</strong> signature a<br />

lieu à Lille dans les locaux d’Ernst and Y<strong>ou</strong>ng le 17 Mars. Il vaut<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs mieux négocier en face à face plutôt qu’au téléphone.<br />

Au téléphone, les gens sont plus hargneux comme dans le cas<br />

d’Octim et <strong>la</strong> rupture peut se produire n’importe quand. Donc ce<br />

sont les avocats entre eux, par téléphone qui réglèrent les<br />

différends et <strong>la</strong> signature n’est qu’une formalité et mon avocat<br />

n’y assiste pas …<br />

Ce fut simple mais je compris dans cette grande salle de<br />

réunion, ent<strong>ou</strong>ré de Monsieur D., de sa femme, de sa fille et de<br />

son gendre, t<strong>ou</strong>s actionnaires de Foie Gras, que cette scène<br />

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avait un caractère symbolique majeur p<strong>ou</strong>r eux. Monsieur D. fit<br />

une entrée en matière fort solennelle avec une vive émotion<br />

dans <strong>la</strong> voie en rappe<strong>la</strong>nt le temps que n<strong>ou</strong>s avions passé<br />

ensemble et aussi <strong>la</strong> réflexion familiale qui avait eu lieu avant<br />

que l’on me choisisse moi. Ce n’était pas du théâtre, Monsieur D.<br />

était très ému un peu comme s’il mariait sa fille ! P<strong>ou</strong>rtant, de<br />

son propre aveu, il se débarrassait de sa société.<br />

Conseil : ne commettez jamais l’erreur de s<strong>ou</strong>s-estimer les<br />

facteurs psychologiques ! T<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs le Mental !<br />

Points de vigi<strong>la</strong>nce : cette signature fut p<strong>ou</strong>r moi une triple<br />

révé<strong>la</strong>tion.<br />

3.6.3 <strong>La</strong> gagne<br />

• <strong>la</strong> partie n’est jamais gagnée, jusqu’à <strong>la</strong> dernière<br />

minute j’avais été en ballottage sans le savoir,<br />

• p<strong>ou</strong>r le vendeur, céder est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs un acte majeur,<br />

l’ab<strong>ou</strong>tissement d’une « crise » personnelle,<br />

• je croyais avoir affaire à un cédant unique quand en<br />

fait, le rôle de <strong>la</strong> famille et plus particulièrement<br />

celui de l’ép<strong>ou</strong>se, p<strong>ou</strong>rtant si silencieuse, avait été<br />

majeur.<br />

Un week-end et deux j<strong>ou</strong>rs se passent pendant lesquels je suis<br />

sur un nuage. J’avais gagné et en plus je faisais une affaire<br />

énorme ! Pensez donc : une boîte profitable de 5 M€, p<strong>ou</strong>r 200<br />

k€… Ce soir-là, attendant mon train p<strong>ou</strong>r Cherb<strong>ou</strong>rg, Stéphane<br />

vient aux n<strong>ou</strong>velles et après lui avoir dit que c’était fait, une<br />

citation attribuée à Gengis Khan me revient en mémoire :<br />

« Quand tu viens de remporter une victoire, resserre<br />

les cordons de ton casque. ».<br />

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L’affaire n’était pas encore faite. Il fal<strong>la</strong>it revenir rapidement sur<br />

terre et se préparer p<strong>ou</strong>r l’audit. Avec <strong>la</strong> complicité de Thierry<br />

qui ne p<strong>ou</strong>rrait néanmoins pas venir lui-même, une équipe fut<br />

rapidement constituée qui partirait ensemble de Cherb<strong>ou</strong>rg p<strong>ou</strong>r<br />

3 j<strong>ou</strong>rs : Jacques B. dirigerait <strong>la</strong> mission de KPMG, Jérôme un<br />

jeune expert l’aiderait et moi je p<strong>ou</strong>rsuivrais mes investigations<br />

notamment sur le p<strong>la</strong>n des contrats avec l’aide distante de<br />

Marielle qui ne ferait pas non plus le voyage. Thierry ferait un<br />

point avec n<strong>ou</strong>s à <strong>la</strong> fin du deuxième j<strong>ou</strong>r. Descente en voiture à<br />

trois donc et en r<strong>ou</strong>te p<strong>ou</strong>r le Sud Ouest en cette fin de Mars.<br />

Temps froid, terrain gelé …<br />

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3.6.4 L’audit<br />

Dès <strong>la</strong> première heure d’audit une mauvaise n<strong>ou</strong>velle<br />

m’attend, voici ce que j’en conclurai plus tard dans ma réponse<br />

officielle:<br />

Cas Foie Gras :<br />

<strong>La</strong> situation de trésorerie est un point structurellement faible. <strong>La</strong><br />

trésorerie de fin d‘exercice au 31/03/06 est de -170k€. Aucune<br />

remontée de dividendes ne serait possible cette année ni les deux<br />

années suivantes si l’on reproduisait l’activité de l’entreprise à<br />

l’identique. En <strong>ou</strong>tre, il est probable que l’autorisation de tirage de<br />

billets de trésorerie limitée à 350k€ ne permettrait d’encaisser aucun<br />

s<strong>ou</strong>bresaut d’exploitation.<br />

Valeurs (en K€)<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

-100<br />

-200<br />

-300<br />

-400<br />

-500<br />

-600<br />

-700<br />

-800<br />

-900<br />

ESTIMATION-EVOLUTION DE TRESORERIE<br />

03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 01 02 03<br />

Mois civil<br />

Au lieu des 350k€ que je m’attendais à devoir cautionner<br />

personnellement p<strong>ou</strong>r que <strong>la</strong> banque continue à assurer les<br />

paiements c<strong>ou</strong>rants, il fal<strong>la</strong>it prévoir 450 k€ si je faisais un peu<br />

de croissance. Pas mal comme cautionnement t<strong>ou</strong>t de même !<br />

L’audit réussit par ailleurs non sans mal à valider le résultat de<br />

l’exercice en c<strong>ou</strong>rs plus <strong>ou</strong> moins. J’avais insisté, p<strong>ou</strong>ssé par<br />

Thierry, p<strong>ou</strong>r obtenir une situation intermédiaire du résultat net<br />

à fin Décembre 2005 avant de b<strong>ou</strong>cler <strong>la</strong> signature du protocole.<br />

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2003/2004<br />

2004/2005<br />

2005/2006


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Ce<strong>la</strong> avait traîné deux mois car certaines validations de stocks et<br />

de provisions manquaient, l’expert comptable, ami de l’ancien<br />

président remercié, (et par ailleurs commissaire aux comptes<br />

d’un concurrent direct qui avait embauché ce même ancien<br />

président !!!) avait d’autres priorités ! Où l’on voit comment<br />

certains « professionnels » qui n’ont que le mot déontologie à <strong>la</strong><br />

b<strong>ou</strong>che s’assoient dessus parfois de manière éhontée !<br />

Mais en ce début d’audit, il n’y a pas de grosse surprise sur les<br />

stocks. En revanche, à fin mars, n<strong>ou</strong>s étions assez loin des 150 à<br />

200 k€ attendus et surt<strong>ou</strong>t aucun dividende ne peut remonter.<br />

Voici <strong>la</strong> synthèse de l’audit comptable :<br />

Cas Foie Gras :<br />

Compte tenu d’une perte de 239 K€ p<strong>ou</strong>r le 1er trimestre 2006, le<br />

résultat net comptable ressort à 86 K€ au 31/03/2006.<br />

<strong>La</strong> situation nette, hors incorporation du résultat de l’exercice en<br />

c<strong>ou</strong>rs (2005/2006) s’élevait à 596 K€. Il convient de <strong>la</strong> minorer des<br />

éléments suivants :<br />

Provision p<strong>ou</strong>r risque social : 75 K€<br />

Provision p<strong>ou</strong>r dépréciation des fichiers clients : 25 K€<br />

<strong>La</strong> situation nette ressort après retraitement à 496 K€.<br />

<strong>La</strong> provision p<strong>ou</strong>r indemnité de départ à <strong>la</strong> retraite et celle p<strong>ou</strong>r une<br />

éventuelle dépréciation du fonds de commerce ne sont pas incluses<br />

dans cette évaluation.<br />

Parallèlement, j’avais eu le temps de mandater un audit<br />

technique auprès d’un organisme spécialisé du secteur qui se tint<br />

pendant une j<strong>ou</strong>rnée en parallèle et qui me rendit promptement<br />

ses premières recommandations. Un investissement de 100 k€<br />

de matériel et presque autant dans le bâtiment dont Foie Gras<br />

était locataire était nécessaire p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> production. Le bâtiment<br />

d’expédition devrait certainement être revendu avec une<br />

probable moins-value. J’estimais par ailleurs à 200 k€ les<br />

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investissements à réaliser dans le système d’information de<br />

gestion et le site Internet (avec une campagne de e-marketing).<br />

Par ailleurs, Olivier L. le cadre en charge du commerce me rendit<br />

enfin des statistiques commerciales par segments exploitables<br />

ainsi qu’un début de prévisions, voici mes conclusions :<br />

Cas Foie Gras :<br />

Les ventes sont globalement en retrait de 2% surt<strong>ou</strong>t du fait de <strong>la</strong><br />

baisse des ventes à D. (maison mère) soit -40% mais aussi aux<br />

grossistes (-52%), aux particuliers (-5%) et dans <strong>la</strong> b<strong>ou</strong>tique (-7%).<br />

J’aj<strong>ou</strong>te, que sur le point de <strong>la</strong> s<strong>ou</strong>s-traitance venant de <strong>la</strong><br />

maison mère, je compris pendant l’audit que cette activité<br />

disparaîtrait totalement au b<strong>ou</strong>t de quelques mois…<br />

3.6.5 <strong>La</strong> décision<br />

A <strong>la</strong> fin du deuxième j<strong>ou</strong>r d’audit, j’étais sensé travailler au<br />

business p<strong>la</strong>n p<strong>ou</strong>r revoir <strong>la</strong> banque de l’entreprise et au lieu de<br />

ce<strong>la</strong>, je gambergeais …, j’analysais mes raisons de v<strong>ou</strong>loir faire.<br />

Je finis par me convaincre que celles-ci n’étaient pas totalement<br />

rationnelles. Les sa<strong>la</strong>riés me plébiscitaient certes, mes auditeurs<br />

me disaient que payer 200 k€ une situation nette de 500 k€ était<br />

une bonne affaire. <strong>La</strong> baisse des ventes n’était effective que sur<br />

les circuits de vente secondaires pas sur le marché du cadeau de<br />

fin d’année … alors en boostant commercialement … Et p<strong>ou</strong>rtant,<br />

je ne le sentais plus, j’étais en train de réaliser que j’étais assez<br />

nettement éloigné de mon cœur de compétences, que j’al<strong>la</strong>is me<br />

terrer dans un tr<strong>ou</strong> et que je risquais de devoir beauc<strong>ou</strong>p investir<br />

avant de commencer à progresser un peu sans compter que si<br />

les sa<strong>la</strong>riés étaient t<strong>ou</strong>t miels, rien ne les empêcherait de se<br />

ret<strong>ou</strong>rner contre moi si ce<strong>la</strong> t<strong>ou</strong>rnait mal …<br />

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3.6.6 No go !<br />

Trois mois d’efforts p<strong>ou</strong>r dire non à Monsieur D ! Il réagit avec<br />

calme et sportivité. Je ne m’étais au moins pas trompé sur <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse de cet homme.<br />

Mais je m’étais tellement impliqué dans ce projet que je ne<br />

parvenais p<strong>ou</strong>rtant pas à imaginer que ce<strong>la</strong> al<strong>la</strong>it s’arrêter-là.<br />

Avec le recul, je pense que <strong>la</strong> reprise était possible mais son<br />

financement était finalement beauc<strong>ou</strong>p plus complexe qu’il n’y<br />

paraissait de prime abord. Avec le recul, je pense maintenant<br />

qu’une telle démarche de négociation n’est pas réaliste tant p<strong>ou</strong>r<br />

le cédant que p<strong>ou</strong>r le repreneur. N<strong>ou</strong>s aurions dû mettre en<br />

p<strong>la</strong>ce une exclusivité dès début Janvier et prévoir une phase<br />

intermédiaire visant à échafauder un montage beauc<strong>ou</strong>p plus<br />

structuré, phase au c<strong>ou</strong>rs de <strong>la</strong>quelle il m’aurait été possible de<br />

creuser ce que je n’avais qu’effleuré ici et que je n’ai pas re<strong>la</strong>té<br />

ici c'est-à-dire démarcher les organismes publics, les banques<br />

régionales et les capital investisseurs.<br />

En fin de compte, il était beauc<strong>ou</strong>p plus simple que Foie Gras<br />

soit reprise par un concurrent direct qui, lui, ferait<br />

immédiatement j<strong>ou</strong>er des synergies commerciales et<br />

productives.<br />

3.6.7 Conclusions<br />

Je pense qu’en réalité ce projet n’était pas suffisamment le mien.<br />

Bien qu’originaire du Sud Ouest, je n’ai pas de goût particulier<br />

p<strong>ou</strong>r le foie gras. Je crois que j’ai finalement réalisé que le projet<br />

de site Internet et de développement d’un e-marketing de<br />

produits du terroir passerait au deuxième p<strong>la</strong>n derrière les<br />

habitudes et les retards d’investissements accumulés dans t<strong>ou</strong>s<br />

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les domaines de <strong>la</strong> gestion et du management de cette<br />

entreprise et que le développement que je v<strong>ou</strong><strong>la</strong>is faire risquait<br />

de disparaître dans <strong>la</strong> bataille. Méfiez-v<strong>ou</strong>s du Mental !<br />

Les enseignements de ce cas sont nombreux et cette expérience<br />

a été très formatrice p<strong>ou</strong>r moi :<br />

1. L’important est l’adéquation du projet de reprise et de<br />

développement ultérieur avec les problématiques de<br />

management profondément en résonance avec le<br />

repreneur et avec les capacités de financement de<br />

l’entreprise.<br />

2. <strong>La</strong> meilleure évaluation que v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez faire de cette<br />

adéquation est de v<strong>ou</strong>s confronter à un vrai projet.<br />

3. Le cédant peut avoir des motifs et un processus de<br />

choix très spécifiques, t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs se préoccuper de<br />

l’ép<strong>ou</strong>se et de <strong>la</strong> famille !<br />

4. Le prix peut n’être qu’une faible partie du coût de <strong>la</strong><br />

reprise.<br />

5. Une reprise n’est jamais signée tant que les parts ne<br />

sont pas transférées.<br />

6. Il faut parfois plus de c<strong>ou</strong>rage p<strong>ou</strong>r dire non que p<strong>ou</strong>r<br />

se <strong>la</strong>ncer.<br />

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4 Deuxième mi-temps : vers le<br />

closing<br />

Avril 2006 : un an exactement depuis ma formation de<br />

repreneur !<br />

J’ai dit que je n’ai pas fait que chercher à reprendre pendant<br />

cette année mais il faut bien reconnaître que le chat était<br />

maigre ! Comme quand un club j<strong>ou</strong>e sa saison sur un seul match<br />

et qu’il le perd. Ce<strong>la</strong> fait t<strong>ou</strong>te <strong>la</strong> différence.<br />

Rien de signé donc et plus aucun contact en portefeuille, rien du<br />

t<strong>ou</strong>t ! Que faire ? Continuer <strong>ou</strong> chercher d’autres voies comme<br />

refaire du conseil en s’appuyant sur un partenaire financier <strong>ou</strong><br />

bien partager mon temps en aidant de façon plus opérationnelle<br />

et plus continue les entreprises qui continuaient à me faire<br />

confiance ?<br />

V<strong>ou</strong>s savez déjà quelle fut ma réponse: continuer <strong>la</strong> reprise car<br />

je crois qu’après Foie Gras, j’étais réellement devenu repreneur<br />

mais sans t<strong>ou</strong>tefois perdre de vue ces autres pistes.<br />

<strong>La</strong> m<strong>ou</strong>che était t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs dans <strong>la</strong> b<strong>ou</strong>teille, elle avait tr<strong>ou</strong>vé <strong>la</strong><br />

sortie mais décidé de re-rentrer dans le piège !<br />

***<br />

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4.1 Chapitre 11 : Deuxième vague, « ciblée »<br />

Après l’espoir suscité par le projet Foie Gras et l’énorme<br />

investissement qu’il a représenté p<strong>ou</strong>r moi, je me sentais assez<br />

peu « gail<strong>la</strong>rd » à cet instant-là de <strong>la</strong> partie. Ce<strong>la</strong> aurait pu être<br />

<strong>la</strong> fin du match, ce n’était que <strong>la</strong> mi-temps et je ne le savais pas.<br />

Mots clefs : rebondir, timing, se recentrer sur son métier, ne pas<br />

se recentrer sur son métier, perdre.<br />

4.1.1 L’abattement<br />

J’étais un peu comme quand on rentre au vestiaire en ayant<br />

mené le jeu et finalement encaissé un essai juste avant le repos.<br />

Un essai de mon fait qui plus est car enfin, j’aurais pu tuer le<br />

match d’emblée. J’aurais été heureux d’avoir mené cette affaire<br />

rondement et rebondi somme t<strong>ou</strong>te rapidement ! A <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, il y<br />

avait le d<strong>ou</strong>te et l’incertitude et puis par où recommencer ?<br />

Seule Marielle, mon avocat, semb<strong>la</strong>it comprendre ce qui se<br />

passait : « si v<strong>ou</strong>s hésitiez ainsi c’est qu’il fal<strong>la</strong>it dire non, bravo<br />

d’avoir su renoncer, trop de repreneurs ne savent pas le faire<br />

… ». Il y a donc des avocats qui dépassent le juridique.<br />

En attendant, il fal<strong>la</strong>it se re<strong>la</strong>ncer. Je sais que <strong>la</strong> métaphore<br />

rugbystique est un peu simplette mais p<strong>ou</strong>r avoir connu ce<br />

sentiment dans le sport, je <strong>la</strong> revendique car je <strong>la</strong> crois juste. Si<br />

v<strong>ou</strong>s passez par là à votre t<strong>ou</strong>r, n’attendez pas de sec<strong>ou</strong>rs d’un<br />

coach <strong>ou</strong> d’un quelconque « accompagneur », recherchez plutôt<br />

ce sec<strong>ou</strong>rs dans votre propre projet et dans votre ent<strong>ou</strong>rage<br />

immédiat, famille et amis. Là, sont sûrement les meilleurs<br />

moteurs de votre action.<br />

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4.1.2 <strong>La</strong> re<strong>la</strong>nce : « trop tard, v<strong>ou</strong>s n’avez plus le temps »<br />

Puisque je repartais à zéro, je tentais d’activer d’autres re<strong>la</strong>is:<br />

les spécialistes de ma région et mes connections dans ce<br />

domaine. Côté CCI de Cherb<strong>ou</strong>rg, il y avait eu de ma part<br />

quelques re<strong>la</strong>nces mais c’était le désert. Côté CCI de Caen, je<br />

fus reçu mais sans suite car j’appris plus tard que mon dossier<br />

n’avait pas été <strong>ou</strong>vert et que mon interlocutrice avait quitté <strong>la</strong><br />

CCI. Un peu plus tard, je v<strong>ou</strong>lus même activer <strong>la</strong> CCI de Poitiers<br />

où n<strong>ou</strong>s passons s<strong>ou</strong>vent quelques j<strong>ou</strong>rs de vacances chaque<br />

année. Mais là comme ailleurs, il faut arriver au bon moment car<br />

une seule personne est au c<strong>ou</strong>rant des affaires de transmission<br />

locale et il part en vacances avec <strong>la</strong> clef de son tiroir …<br />

Côté CRA local, j’en avais été membre l’année précédente sans<br />

rien en retirer de particulier car je n’arrivais jamais à rencontrer<br />

mon interlocuteur local qui était indisponible. Les animateurs de<br />

cette association sont des bénévoles retraités et parfois, comme<br />

ici, très isolés...<br />

Restaient les conseils indépendants en transmission. L’un d’eux<br />

était un ancien collègue de mon époque KPMG mais sans suite.<br />

Un autre me reçut, il n’avait rien p<strong>ou</strong>r moi mais me suggéra de<br />

me recommander de lui auprès de son réseau composé d’affiliés<br />

indépendants présents dans t<strong>ou</strong>te <strong>la</strong> France. L’un d’eux à<br />

Bordeaux me répondit concernant un projet d’éditeur de<br />

progiciels que je suivis quelques temps mais sans me dép<strong>la</strong>cer.<br />

J’appris vite que le progiciel était le résultat fonctionnellement et<br />

techniquement peu harmonieux de fusions passées mal digérées,<br />

le t<strong>ou</strong>t dans une technologie Windows ancienne. Trop cher du<br />

c<strong>ou</strong>p, donc sans suite. Le troisième me proposa un rendez-v<strong>ou</strong>s<br />

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p<strong>ou</strong>r le mois suivant t<strong>ou</strong>t en m’expliquant au c<strong>ou</strong>rs de notre<br />

longue conversation initiale qu’il travail<strong>la</strong>it surt<strong>ou</strong>t avec des<br />

cibles plus importantes que les miennes (où les tr<strong>ou</strong>vait-il dans<br />

notre région ?). Il m’expliqua aussi qu’en un an, c’était trop<br />

c<strong>ou</strong>rt ! Je n’avais plus le temps mais il v<strong>ou</strong><strong>la</strong>it bien me recevoir<br />

(par pitié ?) mais après avoir <strong>la</strong>issé passer un mois de plus …<br />

Que croyez-v<strong>ou</strong>s qu’il advint ? Devant un tel conc<strong>ou</strong>rs de<br />

pragmatisme commercial, j’<strong>ou</strong>bliai carrément le rendez-v<strong>ou</strong>s !!!<br />

Rappel d’excuses de ma part et contact de n<strong>ou</strong>veau « sans<br />

suite ». Désormais bien conscient du fait que ma démarche était<br />

v<strong>ou</strong>ée à l’échec si j’en croyais ce dernier expert qui m’avait<br />

p<strong>ou</strong>rtant été recommandé par des personnalités dignes de foi, je<br />

décidai de … p<strong>ou</strong>rsuivre seul !<br />

Conseil : n’éc<strong>ou</strong>tez pas les Conseils !<br />

En parallèle de cette tentative molle et très décevante de<br />

réseautage régional, j’eus rec<strong>ou</strong>rs aux bases de données<br />

spécialisées. Les quatre mini-cas suivants sont issus de deux<br />

bases, principalement Fusacq.com. P<strong>ou</strong>r sélectionner et étudier<br />

ces quatre-là, il me fallut t<strong>ou</strong>t de même retenir une quinzaine de<br />

n<strong>ou</strong>velles annonces.<br />

4.1.3 <strong>La</strong> re<strong>la</strong>nce : un c<strong>ou</strong>p long dans l’informatique<br />

<strong>La</strong> première fut repérée lors de mon dernier j<strong>ou</strong>r d’audit chez<br />

Foie Gras. Avant même d’annoncer ma décision, j’étais donc<br />

déjà remonté aux créneaux ce qui n’empêcha t<strong>ou</strong>t de même pas<br />

<strong>la</strong> c<strong>ou</strong>rte phase d’abattement dont j’ai parlé plus haut.<br />

Je savais que comme p<strong>ou</strong>r les annonces immobilières, il faut les<br />

saisir au vol quand elles sortent. Certaines annonces comme<br />

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celle-ci ont un fort taux de réponses... Les autres pistes suivirent<br />

les j<strong>ou</strong>rs suivants. Elles avaient en commun d’être très récentes.<br />

Cas QBTech:<br />

SSII et éditeur de progiciels très spécialisé auprès de <strong>la</strong> grande<br />

distribution<br />

Origine du contact : Fusacq.com<br />

CA : 1M€<br />

Effectif : 8<br />

Localisation : banlieue parisienne <strong>ou</strong>est<br />

Résultat net : 200 k€<br />

Rémunération des dirigeants : plus de 200 k€ nets<br />

Cause : retraite<br />

Attrait : potentiel de développement aux USA<br />

At<strong>ou</strong>t : cib<strong>la</strong>ge pointu, niche<br />

Risque : développement maison, très lié au créateur, structure limitée<br />

Opportunités : <strong>la</strong> grande distribution est à <strong>la</strong> fois en mutation<br />

technologique (étiquettes RFID, caisses automatiques …) et très en<br />

retard dans son mode de fonctionnement interne (frein aux accès<br />

Internet)<br />

C’était donc reparti avec un projet p<strong>ou</strong>r mon « métier » et avec<br />

un cédant qui avait travaillé dans le même gr<strong>ou</strong>pe que moi des<br />

années auparavant. Bon feeling comme d’habitude mais, petit<br />

détail, le cédant se refusait à annoncer un prix de présentation.<br />

Son dossier de présentation fait main était moyen, il ne v<strong>ou</strong><strong>la</strong>it<br />

pas prendre de conseil mais surt<strong>ou</strong>t, le prix restant un mystère,<br />

n<strong>ou</strong>s risquions de partir sur un match au finish au plus offrant. Il<br />

y eut une seule visite. J’eus un échange avec Thierry, un autre<br />

avec Gérald et je me <strong>la</strong>nçais aut<strong>ou</strong>r de 1,2 M€. Il faut dire<br />

qu’une telle transmission n’est pas simple. Le cédant et son<br />

ép<strong>ou</strong>se (commerciale) quittaient l’entreprise, <strong>la</strong> croissance s’était<br />

tarie et le CA récurrent représentait moins du tiers du CA. Cette<br />

affaire était trop petite par sa structure mais p<strong>ou</strong>rtant trop<br />

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grosse p<strong>ou</strong>r mes capacités de financement. Certes un capital<br />

investisseur p<strong>ou</strong>vait entrer mais, à Paris, ce type de dossier me<br />

semb<strong>la</strong>it insuffisant p<strong>ou</strong>r un financier.<br />

Mon offre fut rejetée par le cédant car d’autres se p<strong>la</strong>çaient<br />

directement entre 1,5 et 1,8 M€. Je n’étais pas assez riche ni<br />

assez motivé par l’informatique donc de n<strong>ou</strong>veau : sans suite.<br />

Conclusion : Ce n’est pas dans l’informatique que se tr<strong>ou</strong>vent<br />

p<strong>ou</strong>r moi les meilleures affaires. Il serait déraisonnable de<br />

chercher à t<strong>ou</strong>t prix à faire du n<strong>ou</strong>veau avec du même.<br />

4.1.4 <strong>La</strong> re<strong>la</strong>nce (suite): un c<strong>ou</strong>p c<strong>ou</strong>rt dans l’agroalimentaire<br />

Dans <strong>la</strong> même vague de contacts, j’avais sélectionné une<br />

n<strong>ou</strong>velle affaire dans l’agroalimentaire qui semb<strong>la</strong>it abordable,<br />

profitable et originale :<br />

Cas Sud P<strong>la</strong>ntes:<br />

Culture et vente de p<strong>la</strong>ntes décoratives en restauration via grande<br />

distribution spécialisée :<br />

Origine du contact : Fusacq.com et site de l’intermédiaire<br />

CA : 0,8M€<br />

Effectif : 15<br />

Localisation : PACA<br />

Résultat net : 80 k€<br />

Rémunération des dirigeants : environ 60 k€ nets<br />

Cause : retraite anticipée<br />

Attrait : développer un réseau commercial<br />

At<strong>ou</strong>t : cib<strong>la</strong>ge pointu, niche<br />

Risque : compétence agronomique liée au cédant, une enseigne<br />

prédomine<br />

Opportunités : passer progressivement à une activité de grossiste et<br />

développer l’activité en direction de <strong>la</strong> vallée du Rhône et de Paris<br />

Prix de présentation : 450 k€<br />

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Je fais le dép<strong>la</strong>cement en Provence avec un gros rhume et je<br />

rencontre un intermédiaire d’une n<strong>ou</strong>velle sorte : très direct et<br />

pas borné du t<strong>ou</strong>t concernant les repreneurs changeant<br />

d’activité. Il est en <strong>ou</strong>tre animateur du CRA et retraité ancien<br />

dirigeant lui-même, proche de quelques banques capables de<br />

financer des LBO. Cette affaire m’avait intéressé par son côté<br />

« recentré » sur des valeurs terriennes, par l’opportunité de<br />

développer l’activité commerciale et le fait que je p<strong>ou</strong>vais<br />

presque <strong>la</strong> payer cash mais il était c<strong>la</strong>ir que je ne possédais pas<br />

le « métier » s<strong>ou</strong>s-jacent, le cédant était t<strong>ou</strong>t de même<br />

ingénieur agronome. Sans suite donc.<br />

Conclusion : Finalement comme dans les cas « Pisciculture » <strong>ou</strong><br />

« Foie Gras », certaines affaires sont à proscrire même si le prix<br />

est attrayant. En revanche, c’est sûrement à partir de ce dossier<br />

que je compris que dès le premier contact, <strong>la</strong> question du<br />

financement plus que du prix devait être abordée et que<br />

l’intermédiaire p<strong>ou</strong>vait devenir alors un véritable allié du<br />

repreneur sur ce point.<br />

4.1.5 Deux c<strong>ou</strong>ps au but dans l’informatique<br />

En Mai et Juin, deux autres affaires se précisent. L’une, que<br />

j’appellerai ici Grosser, avait fait l’objet d’une annonce dans <strong>la</strong><br />

base Agorabiz.com qui en dehors de cette affaire-là ne m’avait<br />

jamais semblée très bien renseignée. En l’occurrence, j’avais<br />

<strong>la</strong>issé un message par email au cédant qui me rappe<strong>la</strong> 3<br />

semaines à un mois plus tard au point que j’avais presque <strong>ou</strong>blié<br />

son annonce. Autant dire que je considère les annonces de cette<br />

base comme un peu folkloriques. Ceci d’autant plus qu’à partir<br />

ce même site, j’avais été rappelé par le cédant d’un site porno et<br />

par un vendeur par correspondance, sans site Internet celui-là,<br />

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qui proposait des articles de développement personnel et des<br />

articles sexy ! Une synergie à <strong>la</strong>quelle je n’avais pas pensé !<br />

« P<strong>ou</strong>rquoi pas acheter un b<strong>ou</strong>ge tant que tu y es ! » m’avait dit<br />

Gérald. Bon, si ça rapporte … enfin ce n’était guère mon<br />

« métier » non plus ! Par ailleurs, suite à ma réponse sur cette<br />

base, je reçus quantité de spams p<strong>ou</strong>r des appartements à<br />

vendre sur <strong>la</strong> côte d’azur… Je ne m’étendrai pas ici sur <strong>la</strong> « net<br />

étiquette » mais on tr<strong>ou</strong>ve mieux.<br />

Mais le Président de Grosser était sérieux, lui. C’était même<br />

quelqu’un de bril<strong>la</strong>nt et d’attachant. Il rentrait de vacances et<br />

j’étais encore raisonnablement bien p<strong>la</strong>cé chronologiquement<br />

dans l’ordre de ses rappels. J’avais pas mal d’at<strong>ou</strong>ts p<strong>ou</strong>r me<br />

positionner en haut de sa liste.<br />

L’autre cible, Technologia, avait fait l’objet d’une annonce dans<br />

Fusacq.com. Immédiatement repérée, je ne l’avais p<strong>ou</strong>rtant pas<br />

exploitée t<strong>ou</strong>t de suite car un aspect me semb<strong>la</strong>it peu<br />

professionnel: <strong>la</strong> localisation était vague, pensez donc : Sud de<br />

<strong>la</strong> Loire. Etait-ce <strong>La</strong> Roche sur Yon, Ajaccio <strong>ou</strong> Pointe-À-Pitre ?<br />

J’avais donc gardé cette annonce s<strong>ou</strong>s le c<strong>ou</strong>de une dizaine de<br />

j<strong>ou</strong>rs avant d’appeler et ce<strong>la</strong> semble avoir eu une importance<br />

certaine comme n<strong>ou</strong>s l’allons voir.<br />

Point de vigi<strong>la</strong>nce : Cédants, notez au passage comment le texte<br />

et l’exploitation de votre annonce sont absolument déterminants<br />

et le seront de plus en plus car je crois que ce vecteur de<br />

communication est appelé à prendre de l’importance.<br />

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4.1.6 Une affaire informatique dans un secteur porteur …<br />

Cas Grosser:<br />

Grossiste et assembleur de matériels et logiciels de sécurité<br />

informatique.<br />

Origine du contact : Agora.biz<br />

CA : 4 M€<br />

Effectif : 20<br />

Localisation : banlieue Lilloise<br />

Résultat net : 300 k€<br />

Rémunération du dirigeant : plus de 100 k€ nets<br />

Cause : incompatibilité d’intérêts avec <strong>la</strong> direction d’une autre société<br />

Attrait : secteur porteur<br />

Menace : le jeu des acteurs relègue le grossiste à un rôle de<br />

« dealer » de volume à faible marge.<br />

At<strong>ou</strong>t : compétence technique<br />

Risque : perte contrats maison mère et autre gros client<br />

Le premier contact à Lille en Mai fut très bon et je sentais que<br />

mon cédant, légèrement plus jeune que moi et dirigeant d’une<br />

autre société cliente de <strong>la</strong> cible, accrochait bien à ma démarche.<br />

L’arrivée en c<strong>ou</strong>rs de r<strong>ou</strong>te d’un conseil que je tr<strong>ou</strong>vais<br />

superficiel n’eut pas comme conséquence à l’inverse de mon<br />

expérience du cas Octim de t<strong>ou</strong>t réinitialiser à mon détriment.<br />

Ce conseil ne me semb<strong>la</strong>it pas apporter grand-chose, il faisait<br />

une sorte de sélection après-c<strong>ou</strong>p et était payé selon des<br />

honoraires à <strong>la</strong> j<strong>ou</strong>rnée et non par une commission de succès… Il<br />

favorisa ma candidature.<br />

Je fis une offre écrite sans consulter Marielle qui se débattait<br />

avec d’autres LBO. Mais je pris conseil au téléphone auprès de<br />

Thierry sur <strong>la</strong> valorisation. Cette offre était généreuse à 1,4 M€<br />

mais d’autres que moi alléchés par les prévisions proposeraient<br />

sans d<strong>ou</strong>te plus. Ici, il faut noter un point qui peut<br />

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éventuellement devenir un inconvénient mais qui, je le crois, a<br />

été un plus : j’avais des s<strong>ou</strong>rces d’information et de<br />

comparaisons hors du commun.<br />

T<strong>ou</strong>t d’abord, le cédant me par<strong>la</strong> d’un précédant candidat<br />

repreneur qui avait finalement préféré se positionner sur une<br />

affaire de commerce de bateaux de p<strong>la</strong>isance à Cherb<strong>ou</strong>rg ! Il<br />

s’agissait du repreneur de cette affaire qui a été cédée à 200<br />

mètres de mon domicile. Le monde est très petit. Je n’eus pas<br />

de mal à le tr<strong>ou</strong>ver et à le rencontrer. J’appris ainsi que sa<br />

valorisation à lui avait été de 1,2 M€.<br />

Ensuite, Gérald qui dirigeait un éditeur de progiciels dans le<br />

même domaine et qui se renseigna p<strong>ou</strong>r moi sur ce grossiste de<br />

« niche » me déconseil<strong>la</strong> d’y aller. Métier de gros volume et de<br />

faible marge où il faut savoir acheter avant de savoir vendre.<br />

Enfin, à <strong>la</strong> différence d’autres repreneurs plus confiants, j’obtins<br />

de rencontrer le numéro 2 de <strong>la</strong> société à qui je proposai de<br />

participer au montage en me rejoignant dans <strong>la</strong> holding. Celui-ci<br />

m’apprit que de forts risques existaient de perdre de gros<br />

contrats. Il était également tenté de vendre ses 5% (stocks<br />

options existantes) quitte à devoir retr<strong>ou</strong>ver du b<strong>ou</strong>lot ailleurs.<br />

Mauvais signe. Le t<strong>ou</strong>t conc<strong>ou</strong>rut à ce que, confronté à des offres<br />

plus élevées, je n’augmente pas mon prix. Je fus donc éliminé en<br />

finale. Etait-ce un mal ? Je me rends compte que je n’étais pas<br />

totalement convaincu par cette affaire-là non plus.<br />

En revanche, à ce moment de ma démarche et malgré le côté<br />

déc<strong>ou</strong>su de celle-ci, j’avais encore progressé sur plusieurs<br />

points. J’avais désormais en mains :<br />

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• une méthode personnelle simple de valorisation de sociétés<br />

de services inspirée de <strong>la</strong> Méthode Valentin 21 ,<br />

• une matrice personnelle permettant de simuler un montage<br />

• un p<strong>la</strong>n de trésorerie de <strong>la</strong> holding,<br />

• une analyse multicritères permettant de comparer entre<br />

elles des affaires très différentes et d’affiner mes choix,<br />

• j’avais rencontré à cette occasion deux sociétés de capital<br />

risque et progressé sur le mécanisme de montages plus<br />

complexes,<br />

• j’avais adapté une fiche de présentation succincte destinée<br />

aux financiers, une sorte de « teaser 22 » de mon cru.<br />

4.1.7 Battu à <strong>la</strong> régulière<br />

T<strong>ou</strong>t ce<strong>la</strong> me servit p<strong>ou</strong>r les dossiers que je travail<strong>la</strong>is désormais<br />

en parallèle <strong>ou</strong> qui suivirent :<br />

Cas Technologia:<br />

SSII et éditeur de progiciels très spécialisé auprès des producteurs de<br />

fruits et légumes. Suivi des activités au moyens de lectures de codes<br />

barres et intégration dans <strong>la</strong> gestion.<br />

Origine du contact : Fusacq.com<br />

CA : 0,85 M€<br />

Effectif : 7<br />

Localisation : Sud de <strong>la</strong> Loire !<br />

Résultat net : 90 k€<br />

Rémunération du dirigeant : plus de 50 k€ nets<br />

Cause : autre création<br />

Attrait : passer d’une première réussite régionale au niveau national<br />

At<strong>ou</strong>t : cib<strong>la</strong>ge pointu, niche<br />

Risque : développement maison, structure limitée, attache historique<br />

21 www.intercessio.fr<br />

22 Un teaser est une fiche d’une page, synthèse ordinairement rédigée par l’intermédiaire qui doit<br />

donner envie au repreneur de se porter candidat. Moi je v<strong>ou</strong><strong>la</strong>is donner envie aux banquiers <strong>ou</strong><br />

aux capital-risqueurs de présenter mon dossier à leurs comités des engagements.<br />

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à un grand client. <strong>La</strong> RFID (transmission des données par ondes<br />

radio).<br />

Opportunités : demande en plein essor. <strong>La</strong> RFID.<br />

Un intermédiaire jeune issu du monde bancaire qui m’a semblé<br />

de b<strong>ou</strong>t en b<strong>ou</strong>t très sérieux et qui m’avait envoyé un dossier de<br />

présentation assez bien fait notamment sur l’aspect projection<br />

des chiffres. Un véritable Business P<strong>la</strong>n, j’avais déjà rencontré ce<br />

niveau de modélisation dans le cas Trobo dont le dossier avait<br />

été présenté par un jeune expert comptable.<br />

Le premier rendez-v<strong>ou</strong>s a lieu chez le conseil à Aix-en-Provence<br />

le 4 Mai dans une ambiance sérieuse mais chaleureuse. Le<br />

cédant est très jeune (30 ans) et se présente comme peu apte à<br />

passer au stade 2 de l’évolution de son entreprise c’est-à-dire<br />

devenir national voire international. Très agréable, un peu<br />

timide, il montre à mon égard beauc<strong>ou</strong>p de déférence. On est<br />

très loin de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion un peu magistrale voire paternaliste qui<br />

s’installe parfois avec un cédant d’âge mûr. Mais attention, il ne<br />

faut pas p<strong>ou</strong>r autant baisser <strong>la</strong> garde.<br />

L’entreprise est peu structurée mais dispose d’un homme clef sur<br />

le p<strong>la</strong>n commercial qui reste dans l’entreprise, d’une petite<br />

équipe de développeurs et d’une vingtaine de clients fidèles. Les<br />

prévisions d’activités sont bonnes et le prix très abordable (350<br />

k€) que je peux payer cash au besoin. Lors de cette première<br />

visite, chose assez unique, j’ai l’occasion d’accompagner le<br />

cédant en visite chez un de ses clients ce qui est une excellente<br />

chose fort peu usitée dans un contexte de reprise et c’est<br />

dommage. Une telle visite ne m’a été possible que cette fois-là<br />

en deux ans !<br />

Finalement, après étude du marché et des acteurs clefs,<br />

Technologia apparaît comme une petite structure saine à<br />

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développer dans un environnement pas facile mais demandeur.<br />

Je décide de suivre. Cependant, on m’indique à <strong>la</strong> première<br />

rencontre qu’un autre candidat a fait connaître son intention de<br />

p<strong>ou</strong>rsuivre. Les règles du jeu ici ne sont pas celle de<br />

l’informatique. On a fixé un prix et on ne fera pas monter les<br />

enchères. On cherche un candidat sérieux, opérationnel et à<br />

candidatures équivalentes (sic), on donnera <strong>la</strong> priorité au<br />

premier arrivé ! Or sur ce c<strong>ou</strong>p-là, j’ai tergiversé car l’indication<br />

géographique dans l’annonce était fantaisiste (Sud de <strong>la</strong> Loire !).<br />

Le candidat concurrent vient d’un pays de l’Est où il est expatrié<br />

et en poste ce qui l’oblige à réagir de loin... N<strong>ou</strong>s sommes donc<br />

invités t<strong>ou</strong>s les deux à faire une lettre d’intention sans<br />

exclusivité. Lettre que je fais et qui d’ailleurs ne sera pas signée<br />

(mais j’ai l’habitude !). P<strong>ou</strong>rtant un second rendez-v<strong>ou</strong>s est pris<br />

p<strong>ou</strong>r rencontrer l’équipe et apercevoir le produit, le t<strong>ou</strong>t au siège<br />

de l’entreprise cette fois. J’en profite p<strong>ou</strong>r rendre visite au<br />

banquier de celle-ci avec l’accord du cédant. Je conclue de <strong>la</strong><br />

rencontre avec le banquier que celui-ci ne fait pas <strong>la</strong> différence<br />

entre un emprunt personnel et un LBO … Ce<strong>la</strong> arrive quand le<br />

banquier est l’agence de quartier où le créateur avait son compte<br />

personnel lorsqu’il a créé son entreprise... Et Technologia n’avait<br />

pas encore <strong>la</strong> taille requise p<strong>ou</strong>r être rattachée à un conseiller<br />

entreprise …<br />

Au final, après un mois et demi de discussions, ma candidature<br />

n’est pas retenue au motif que l’autre repreneur, arrivé le<br />

premier, est perçu comme peut-être un peu plus opérationnel<br />

que moi... Je crois qu’il a une certaine connaissance du monde<br />

des clients (Fruits et légumes). Cette structure était p<strong>ou</strong>rtant,<br />

p<strong>ou</strong>r moi, sans d<strong>ou</strong>te <strong>la</strong> plus facile à reprendre de t<strong>ou</strong>tes celles<br />

que j’avais analysées compte tenu de mon passé. Je p<strong>ou</strong>vais en<br />

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<strong>ou</strong>tre <strong>la</strong> payer cash et le contact était bon et voilà qu’après avoir<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs mené le jeu pendant un an sur quasiment t<strong>ou</strong>s mes<br />

dossiers, je me faisais coiffer au poteau alors que sur ce dossier,<br />

j’avais vraiment décidé de concrétiser !<br />

4.1.8 Conclusion<br />

Décidément, l’informatique n’était plus p<strong>ou</strong>r moi, il fal<strong>la</strong>it<br />

vraiment chercher quelque chose de réalisable à c<strong>ou</strong>p sûr. Je<br />

n’eus plus le temps de connaître de période d’abattement car<br />

d’autres contacts s’annonçaient dans une direction inédite.<br />

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4.2 Chapitre 12 : par <strong>la</strong> porte <strong>ou</strong> par <strong>la</strong> fenêtre !<br />

Ce titre ne fait aucunement référence à <strong>la</strong> promotion des<br />

produits de Microsoft (Windows) puisque de t<strong>ou</strong>tes façons, je ne<br />

semb<strong>la</strong>is pas devoir conclure dans l’informatique !<br />

Mots clefs : n<strong>ou</strong>velles activités prometteuses, savoir perdre,<br />

capitaliser sur son expérience.<br />

4.2.1 N<strong>ou</strong>velle inspiration :<br />

C<strong>ou</strong>rant Avril, j’avais repris contact avec <strong>la</strong> seule CCI qui m’ait<br />

réellement aidé jusque là, c’est-à-dire celle de Paris mais, il ne<br />

semb<strong>la</strong>it pas y avoir beauc<strong>ou</strong>p d’affaires intéressantes à ce<br />

moment-là. Pascal me recommanda alors d’aller voir ses<br />

collègues des CCI d’Ile de France. C’est ainsi que le chargé de<br />

Nanterre me communiqua une étude réalisée sur les secteurs qui<br />

marchaient bien en transmission.<br />

Y figurait en première p<strong>la</strong>ce le second œuvre du bâtiment.<br />

J’avais déjà tâté de <strong>la</strong> plomberie et de l’électricité mais là se<br />

tr<strong>ou</strong>vait une spécialité qui se distinguait et qui al<strong>la</strong>it m’occuper<br />

six mois : les entreprises de fermetures. On tr<strong>ou</strong>ve dans cette<br />

catégorie : des serruriers, des menuisiers, des métalliers. Les<br />

produits sont des serrures, des portes, des fenêtres, des<br />

aménagements intérieurs, des vérandas.<br />

T<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs le hasard ! Je n’aurais pas eu idée de regarder ces<br />

entreprises-là or il semb<strong>la</strong>it que des anciens cadres supérieurs<br />

rachetaient ce type d’entreprises avec succès.<br />

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4.2.2 WinAlpes, l’<strong>ou</strong>verture sur autre chose<br />

Pendant que je travail<strong>la</strong>is sur Grosser et sur Technologia, je<br />

continuais à suivre t<strong>ou</strong>tes les n<strong>ou</strong>velles annonces sur<br />

Fusacq.com et avec ce qui précède en tête, je retins des<br />

annonces p<strong>ou</strong>r des entreprises de menuiseries. L’une, en<br />

Provence, spécialisée dans les aménagements intérieurs de<br />

magasins fut vendue avant que je ne puisse <strong>la</strong> rencontrer<br />

L’autre, en Savoie, était essentiellement axée sur les fenêtres,<br />

les portes et les aménagements intérieurs. Voici sa fiche de<br />

synthèse :<br />

Cas WinAlpes:<br />

PME créée en 1974 spécialisée dans <strong>la</strong> pose de pièces de menuiserie<br />

internes et externes p<strong>ou</strong>r le marché des particuliers et celui des<br />

chantiers de collectivités.<br />

Origine du contact : Fusacq.com<br />

CA : 5,6 M€<br />

Effectif : 25<br />

Localisation : Savoie<br />

Résultat net : 90 k€<br />

Disponibilités <strong>la</strong>issées dans l’entreprise : 300 k€<br />

Rémunération des dirigeants : plus de 150 k€ nets<br />

Cause : retraite<br />

Attrait : réorganiser, augmenter <strong>la</strong> rentabilité<br />

At<strong>ou</strong>t : niche régionale<br />

Risque : à c<strong>ou</strong>rt terme rentabilité mal assurée<br />

Opportunités : demande en plein essor. Possibilités de diversification<br />

Prix de présentation : 1M€<br />

4.2.3 Le prix de <strong>la</strong> prospection<br />

Cette affaire m’occupa de fin Mai à début Juillet et m’amena à<br />

faire pas moins de quatre fois le dép<strong>la</strong>cement dans les Alpes.<br />

Ce<strong>la</strong> me permit de faire un voyage en compagnie d’un ancien<br />

ministre, élu local, épinglé dans un scandale d’avantages de<br />

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fonction jugés excessifs par <strong>la</strong> presse et viré du g<strong>ou</strong>vernement.<br />

Croyez-le <strong>ou</strong> non, il n’avait pas payé le prix adéquat p<strong>ou</strong>r son<br />

billet de train ! Ce<strong>la</strong> ne s’invente pas : il n’avait pas eu le temps<br />

de faire ren<strong>ou</strong>veler sa carte de réduction famille nombreuse !<br />

P<strong>ou</strong>rquoi cette anecdote ? Mais parce que je v<strong>ou</strong>drais dire ici à<br />

quel point il est coûteux de se <strong>la</strong>ncer dans une prospection telle<br />

que celle que j’ai vécue. J’ai 5 enfants (H. G., l’ancien ministre<br />

en a 7 <strong>ou</strong> 8 je crois), j’ai donc une carte de réduction SNCF, et<br />

c’est un sacré avantage. Malgré ce<strong>la</strong> j’insiste sur le fait que mes<br />

frais annuels ont dépassé 10 000 euros … J’aj<strong>ou</strong>te qu’exilé au<br />

b<strong>ou</strong>t du Cotentin, il faut presque t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs passer par Paris et s’y<br />

arrêter. Par chance, l’hospitalité de mes beaux parents et parfois<br />

celle de mes amis Stéphane et Soline m’ont épargné l’hôtel. Ce<strong>la</strong><br />

compte croyez-moi !<br />

4.2.4 Une affaire possible<br />

Aj<strong>ou</strong>tons à ces voyages longs, coûteux mais offrant des<br />

rencontres inattendues, le travail de recherche sur le marché des<br />

fermetures et n<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrons donc conclure de n<strong>ou</strong>veau à un<br />

gros investissement personnel…<br />

Cette affaire était finalement assez mal gérée car les deux autres<br />

cas analysés en détail dans <strong>la</strong> même activité me montrèrent plus<br />

tard que l’on p<strong>ou</strong>vait au moins tripler le résultat net p<strong>ou</strong>r cette<br />

taille d’entreprise dans cette activité. Les cédants étaient un<br />

c<strong>ou</strong>ple. Chacun avait sa moitié de l’entreprise. Le mari s’occupait<br />

des collectivités, l’ép<strong>ou</strong>se, qui se présentait comme dirigeant,<br />

s’occupait des ventes aux particuliers. <strong>La</strong> première activité était<br />

en fait plus spécialisée et plus technique que <strong>la</strong> seconde où<br />

préva<strong>la</strong>ient des techniques de ventes agressives qui étaient le<br />

fait d’enseignes nationales. Un responsable technique recruté<br />

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récemment et rencontré p<strong>ou</strong>r l’occasion était prêt à prendre 10%<br />

du capital de <strong>la</strong> holding de reprise et assurerait <strong>la</strong> partie<br />

technique. De mon côté, je reprendrais <strong>la</strong> vente aux particuliers,<br />

activité de loin <strong>la</strong> plus rentable mais dont le dynamisme<br />

commercial était très ém<strong>ou</strong>ssé.<br />

Voici une idée du p<strong>la</strong>n d’actions visant à d<strong>ou</strong>bler le chiffre<br />

d’affaires en quelques années :<br />

Cas WinAlpes (suite):<br />

- Un effort s<strong>ou</strong>tenu dans le domaine du négoce au moyen d’une<br />

équipe commerciale encadrée et motivée.<br />

- Une attention s<strong>ou</strong>tenue au suivi des chantiers et de<br />

l’ensemble du service à <strong>la</strong> clientèle.<br />

- Un renforcement de l’assistance aux producteurs de devis et<br />

de propositions commerciales,<br />

- Une réflexion sur les méthodes et <strong>ou</strong>tils de pilotage,<br />

- Un travail d’affinage et d’évolution de l’offre produits<br />

services/marchés, avec développement de <strong>la</strong> récurrence du<br />

CA,<br />

- Une rationalisation de <strong>la</strong> fonction achat,<br />

- Un développement de <strong>la</strong> communication interne et entre les<br />

divers sites de l’entreprise,<br />

- Croissance par mail<strong>la</strong>ge local interne <strong>ou</strong> externe : n<strong>ou</strong>velles<br />

agences locales<br />

Le plus gros travail était de séduire et de convaincre, comme<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs. <strong>La</strong> cédante était, selon son conseil, particulièrement<br />

difficile lorsque le candidat repreneur ne lui p<strong>la</strong>isait pas. Dans<br />

mon cas, <strong>la</strong> première rencontre chez ce conseil fut agréable et<br />

alors que j’arrivais un peu tardivement dans <strong>la</strong> chronologie, je<br />

me retr<strong>ou</strong>vai situé dans le haut de <strong>la</strong> liste. Fidèle à ma tactique<br />

visant à occuper le terrain et à avancer sur chaque phase de<br />

contact (comme au rugby), j’enchaînai les rencontres et les<br />

« bons points ». Le récent responsable technique m’informait un<br />

peu de l’avancement de ma proposition mais en fait, il n’était<br />

pas vraiment informé par les cédants. Je visitai l’entreprise un<br />

samedi et rencontrai alors le mari de <strong>la</strong> cédante. Climat très<br />

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cordial. Je m’assurai de l’appui du réseau Entreprendre sans<br />

t<strong>ou</strong>tefois aller voir <strong>la</strong> banque de l’entreprise car le financement<br />

demandé ne semb<strong>la</strong>it pas très difficile à obtenir.<br />

4.2.5 Battu sur des arguments « imparables »<br />

Il me fut demandé une lettre d’intention qui fut discutée, et<br />

modifiée plusieurs fois. En fait, comme t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs à ce stade, n<strong>ou</strong>s<br />

étions sans le dire en train de faire le travail qui se fait<br />

logiquement plutôt lors du protocole. Résultat, je fus entraîné à<br />

faire une offre très près du prix de présentation mais un peu trop<br />

complexe dans l’idée de tenir compte d’une re<strong>la</strong>tive incertitude<br />

sur le résultat de l’année en c<strong>ou</strong>rs. Je pense maintenant qu’une<br />

approche plus simple et plus volontariste aurait pu être tentée<br />

qui aurait peut-être emporté <strong>la</strong> décision. Finalement, je fus<br />

retenu en « short list », plutôt en tête car <strong>la</strong> cédante aimait bien<br />

mon projet. Entre temps, le bureau régional de KPMG dont je<br />

connaissais Maxime, le directeur de pôle, me donna un c<strong>ou</strong>p de<br />

main et m’aida un peu dans les re<strong>la</strong>tions avec l’expert comptable<br />

de l’entreprise.<br />

Une ultime réunion eut lieu chez ce dernier qui me <strong>la</strong>issa un goût<br />

d’inachevé, je sentais que l’affaire m’échappait. En fait, guidé<br />

par le conseil du cédant, n<strong>ou</strong>s étions dans une re<strong>la</strong>tion<br />

curieusement anticipée, comme si l’audit avait déjà été fait et le<br />

protocole signé alors que <strong>la</strong> lettre d’intention n’était même pas<br />

validée ! Et une n<strong>ou</strong>velle fois, l’affaire m’échappa. Peut-être<br />

avais-je gagné trop vite et trop facilement auparavant, comme si<br />

j’avais mangé mon pain b<strong>la</strong>nc le premier comme disent les<br />

paysans.<br />

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Le concurrent payait cash et ne prenait pas de garantie de passif<br />

… Invraisemb<strong>la</strong>ble ! Je regrette seulement que l’on ne m’ait pas<br />

averti de cette situation plus tôt, je n’aurais pas insisté car ce<br />

n’est pas sérieux ! Mais c’est le jeu.<br />

Ce qui est presque choquant en revanche, c’est que v<strong>ou</strong>s passez<br />

du temps avec des gens et, dans certains cas, v<strong>ou</strong>s êtes sur le<br />

point de prendre des engagements importants qui v<strong>ou</strong>s<br />

amèneront à v<strong>ou</strong>s lier à eux, puis vient une décision défavorable<br />

et par lâcheté, ils ne v<strong>ou</strong>s l’annoncent même pas eux-mêmes et<br />

v<strong>ou</strong>s <strong>ou</strong>blient immédiatement.<br />

Etrange. <strong>La</strong> même remarque vaut d’ailleurs dans l’autre sens<br />

lorsque le repreneur ne donne pas suite … Je me suis attaché à<br />

garder le contact avec certains.<br />

4.2.6 WinVexin : Une n<strong>ou</strong>velle fenêtre de tir …<br />

Décidément, finir deuxième n’est pas agréable car il n’y a qu’une<br />

p<strong>la</strong>ce qui compte ici : <strong>la</strong> première. WinAlpes me convenait bien<br />

qu’hors de mon domaine. Elle me semb<strong>la</strong>it rentabilisable<br />

rapidement, mal gérée certes mais améliorable et sur un marché<br />

croissant. Il était évident qu’il y aurait eu des freins : un<br />

comptable qui semb<strong>la</strong>it avoir des velléités de reprise déçues, des<br />

commerciaux non managés, des méthodes commerciales<br />

passéistes, un système analytique insuffisant…<br />

C’est cette réflexion-là qui me re<strong>la</strong>nça d’ailleurs car avant même<br />

d’avoir terminé cette négociation, j’avais re<strong>la</strong>ncé sans grande<br />

conviction une démarche en direction de deux n<strong>ou</strong>velles cibles.<br />

J’avais spécifiquement ciblé le secteur des fermetures p<strong>ou</strong>r deux<br />

raisons : t<strong>ou</strong>t d’abord, je v<strong>ou</strong><strong>la</strong>is benchmarker ma cible alpine et<br />

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ensuite, comme celle-ci était très traditionnelle dans ses<br />

méthodes, son management comme dans sa vision, je v<strong>ou</strong><strong>la</strong>is<br />

voir s’il existait des gens porteurs d’innovations dans ce même<br />

secteur.<br />

Voyons-les dans l’ordre inverse de <strong>la</strong> chronologie qui est aussi<br />

l’ordre de mon intérêt croissant.<br />

Cas WinVexin:<br />

PME créée en 1974 spécialisée dans <strong>la</strong> pose de pièces d’<strong>ou</strong>vertures et<br />

fermetures p<strong>ou</strong>r le marché des particuliers et celui de quelques<br />

collectivités.<br />

CA : 4,5 M€<br />

Effectif : 25<br />

Localisation : Ile de France Nord Ouest<br />

Résultat net : 210 k€<br />

Disponibilités <strong>la</strong>issées dans l’entreprise : 450 k€<br />

Rémunération des dirigeants : plus de 150 k€ nets<br />

Cause : retraite<br />

Attrait : réorganiser, augmenter <strong>la</strong> rentabilité,<br />

At<strong>ou</strong>t : niche régionale<br />

Risque : reprise du management difficile, gestion archaïque<br />

Opportunités : demande en plein essor. Possibilités de diversification<br />

Prix de présentation : selon offre ; proposition : 1,8 M€<br />

Je ne détaillerai pas cette entreprise p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong>quelle j’ai néanmoins<br />

rédigé deux lettres d’intention. L’intermédiaire m’était<br />

sympathique car n<strong>ou</strong>s avions des repères professionnels<br />

communs et il connaissait WinAlpes. Cependant le cédant, lui, ne<br />

m’inspirait pas. Une seule rencontre me fut nécessaire et elle eût<br />

lieu en présence de mon ami Stéphane qui se présenta comme<br />

mon conseil (bénévole) ce j<strong>ou</strong>r-là. Impression mitigée mais<br />

comme j’avais l’expérience proche de WinAlpes et de l’affaire<br />

dont je parlerai au chapitre suivant, cette rencontre me fut utile.<br />

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J’avais les comptes et le modèle d’une entreprise de fermetures<br />

qui fait du 5% de rentabilité nette sur le CA avec 4,5 M€ de<br />

chiffre annuel. Mon intuition avait été bonne sur WinAlpes. Ce<br />

type de potentiel est possible et honorable. P<strong>ou</strong>rtant, dans le cas<br />

de WinVexin, je ne me sentais pas assez d’affinité avec l’homme<br />

et ce<strong>la</strong> rejaillissait sur ma perception de l’entreprise. Le contact<br />

dura néanmoins de Septembre à fin Novembre.<br />

Un c<strong>ou</strong>p de dent néanmoins à l’adresse de l’intermédiaire, très<br />

bien par ailleurs. Dès le début, j’eus le sentiment de prendre <strong>la</strong><br />

tête de <strong>la</strong> concurrence mais accompagné de l’impression d’être<br />

maintenu à l’écart du cédant par le conseil certainement parce<br />

que celui-ci s<strong>ou</strong>haitait d’abord obtenir plusieurs offres puis faire<br />

j<strong>ou</strong>er <strong>la</strong> concurrence.<br />

Conclusion : Mauvaise idée, c’est <strong>ou</strong>blier qu’une transmission<br />

marche d’autant mieux que le c<strong>ou</strong>rant passe. Et une telle<br />

situation se met en p<strong>la</strong>ce quand <strong>la</strong> transaction est gérée par un<br />

conseil trop axé sur le prix. Que ce serait-il passé à ce stade de<br />

ma démarche si j’avais pu travailler avec ce cédant comme je<br />

l’avais fait 10 mois plus tôt avec Monsieur D. dans l’affaire Foie<br />

Gras ? Je ne peux le dire mais j’aurais été plus motivé … Erreur<br />

tactique due au conseil un peu comparable à ce que j’avais vécu<br />

dans le cas NL Finances. J’ai fini par me consacrer à d’autres<br />

cibles mais au moins avais-je pu valider que dans ce type de<br />

cibles, on p<strong>ou</strong>vait gagner plus d’argent que chez WinAlpes.<br />

Conseil aux intermédiaires :<br />

Sachez guider rapidement votre client vers de vrais repreneurs et<br />

évitez d’avoir une approche par trop financière et procédurière. Une<br />

transmission est avant t<strong>ou</strong>t une affaire d’hommes !<br />

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4.3 Chapitre 13: une fenêtre d’opportunité !<br />

Autre cible donc, voici venir l’affaire qui m’a occupé pendant l’été<br />

et l’automne 2006 p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong>quelle je fus longtemps en situation de<br />

concrétiser. J’avais t<strong>ou</strong>t d’abord approché cette cible p<strong>ou</strong>r<br />

comparer WinAlpes à ses confrères et muscler mon p<strong>la</strong>n de<br />

reprise de celle-ci et je déc<strong>ou</strong>vrais une véritable opportunité.<br />

Mots clefs : lettre d’intention, rôle de l’intermédiaire, re<strong>la</strong>is<br />

locaux, montage financier, due diligences.<br />

4.3.1 Une opportunité régionale<br />

Cas WinMidi:<br />

PME créée en 1998, spécialisée dans <strong>la</strong> pose de pièces d’<strong>ou</strong>vertures<br />

p<strong>ou</strong>r le marché des particuliers exclusivement.<br />

CA : 2,5 M€<br />

Effectif : 15<br />

Localisation : T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se<br />

Résultat net : 100 k€<br />

Disponibilités <strong>la</strong>issées dans l’entreprise : 100 k€<br />

Cause : création à l’étranger<br />

Attrait : développer et diversifier<br />

At<strong>ou</strong>t : niche régionale<br />

Risque : niveau de résultat<br />

Opportunités : demande en plein essor. Possibilités de diversification<br />

Prix de présentation : 0,9 M€<br />

WinMidi a connu une croissance importante depuis sa création et a presque<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs été rentable à l’exception de l’exercice 2004 marqué par un excès de<br />

charges de structures faisant suite à une hausse de 45% du CA en 2003 et<br />

suivie en 2004 et 2005 d’une restructuration. <strong>La</strong> société a une rentabilité de<br />

nette de 5% sur le CA. Celle-ci peut être améliorée par le jeu d’une<br />

croissance ne nécessitant plus d’augmenter les structures grâce à un rec<strong>ou</strong>rs<br />

à l’externalisation de <strong>la</strong> pose. Cet objectif est en c<strong>ou</strong>rs de concrétisation avec<br />

une croissance 2006 de 20% car elle dispose d’un carnet de commandes<br />

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régulièrement alimenté par sa prospection systématique. <strong>La</strong> concurrence<br />

directe est importante et bien connue. Elle communique fortement et utilise<br />

soit des méthodes commerciales agressives (K par K, Huis Clos) confinant<br />

parfois aux méthodes de <strong>la</strong> « terre brûlée » soit des approches artisanales<br />

chaotiques. Il existe également une concurrence indirecte axée sur le prix,<br />

c’est le « do it y<strong>ou</strong>rself » par des GSB (grandes surfaces de brico<strong>la</strong>ge) <strong>ou</strong> des<br />

enseignes spécialisées (<strong>La</strong>peyre). Le haut niveau de priorité donné par le<br />

management de WinMidi à <strong>la</strong> fois au service de proximité, à <strong>la</strong> réactivité et à<br />

<strong>la</strong> qualité artisanale de sa pose associé et à une démarche commerciale<br />

professionnelle systématique maîtrisée répond bien à cette situation t<strong>ou</strong>ffue.<br />

Cette entreprise était un concentré du cas WinAlpes, <strong>la</strong> p<strong>ou</strong>ssière<br />

en moins, <strong>la</strong> croissance d’une enseigne nationale et <strong>la</strong><br />

focalisation sur le segment rentable en plus. Il y avait-là une<br />

méthode de management facile à reprendre p<strong>ou</strong>r moi, une<br />

équipe commerciale solide, une équipe technique réduite avec<br />

des poseurs s<strong>ou</strong>s-traitants, une gestion externalisée et une<br />

machine à vendre directement opérationnelle capable de<br />

proposer du so<strong>la</strong>ire sur une base cliente bien travaillée et dans<br />

un région propice.<br />

Le contact avec Gilles C., le cédant a t<strong>ou</strong>t de suite été excellent<br />

comme l’avait été le premier contact avec l’intermédiaire : un<br />

cabinet parisien spécialisé bien connu … Je fus, du fait des<br />

vacances, le premier et le seul repreneur pendant un temps sur<br />

cette affaire. J’avais, p<strong>ou</strong>r ce dossier, l’expérience d’une année<br />

et demie de cas de reprises et de trois mois de recherches sur le<br />

marché de <strong>la</strong> fenêtre plus deux points de comparaison<br />

significatifs. J’étais maintenant prêt à agir avec à <strong>la</strong> clef une<br />

instal<strong>la</strong>tion dans une région rugbystique accueil<strong>la</strong>nte. Ce projet<br />

devint mon objectif numéro un dès fin Juillet 2006. Au moment<br />

des vacances, n<strong>ou</strong>s eûmes même l’occasion de faire une visite<br />

de reconnaissance en famille dans <strong>la</strong> ville.<br />

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4.3.2 <strong>La</strong> contrainte de temps et ses effets<br />

Mi-août, le conseil parisien monte une réunion que je qualifierais<br />

de « «guet-apens ». Son objectif annoncé était une réunion de<br />

point. Mais l’ordre du j<strong>ou</strong>r que je déc<strong>ou</strong>vre en réunion est de<br />

n<strong>ou</strong>s amener à signer une lettre d’intention rédigée en séance à<br />

partir de ma proposition. Or il n’y a pas de loi Scrivener en<br />

matière de reprise d’entreprise, t<strong>ou</strong>s les c<strong>ou</strong>ps sont permis, y<br />

compris une petite manœuvre de bandit visant à ne pas v<strong>ou</strong>s<br />

<strong>la</strong>isser le temps de réagir. <strong>La</strong> comparaison avec le cas Octim<br />

commençait à s’imposait. J’accepte cependant le défi et avec le<br />

s<strong>ou</strong>rire. On n’apprends pas à gagner au poker s’il l’on n’accepte<br />

pas de bluffer un peu avec les tricheurs …<br />

P<strong>ou</strong>r moi, ce sont-là des techniques de forçage qui génèrent<br />

deux réactions automatiques :<br />

1. allons dans le sens proposé p<strong>ou</strong>r sauvegarder l’essentiel,<br />

2. mais ne prenons aucun engagement définitif car cette attitude<br />

est suspecte.<br />

Ma confiance vis-à-vis du cédant existait t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs car il me<br />

semb<strong>la</strong>it également avoir été manipulé mais je me défiais du<br />

Conseil qui j<strong>ou</strong>ait c<strong>la</strong>irement p<strong>ou</strong>r lui-même. Il fal<strong>la</strong>it que l’affaire<br />

se signe et le plus vite serait le mieux. Devoir de conseil,<br />

éthique, déontologie … sont certainement des mots à ce stade-<br />

là. Marielle se déc<strong>la</strong>ra <strong>ou</strong>trée de voir un juriste (mais je ne sais<br />

s’il est inscrit au barreau) se comporter de <strong>la</strong> sorte. Je ne <strong>la</strong><br />

sentais pas très motivée par cette affaire mais elle passa un <strong>ou</strong><br />

deux appels à son « confrère » qui aidèrent à rendre crédible ma<br />

démarche. Je v<strong>ou</strong>s ai déjà dit qu’à un certain stade, un<br />

repreneur sérieux doit pr<strong>ou</strong>ver qu’il a des conseils sérieux.<br />

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4.3.3 Le problème à rés<strong>ou</strong>dre<br />

Il faut être bien conscient que l’intermédiaire n’est pas VOTRE<br />

conseil et qu’en plus, parfois, il r<strong>ou</strong>le plutôt p<strong>ou</strong>r lui-même que<br />

p<strong>ou</strong>r son client. Ici, il me proposait deux options. Option 1 : une<br />

lettre d’intention avec une exclusivité d’un mois p<strong>ou</strong>r lever les<br />

réserves liées à l’obtention des financements puis une lettre de<br />

compromis véritable pré protocole avant de réaliser l’audit, le<br />

protocole devenant alors une simple formalité. Option 2 :<br />

directement un protocole avec exclusivité plus longue<br />

permettant de réaliser l’audit … T<strong>ou</strong>t ceci me semb<strong>la</strong>it précipité<br />

et pas justifié en l’absence notamment d’une situation comptable<br />

c<strong>la</strong>ire et d’une justification précise du prix.<br />

Le cédant avait une contrainte de temps liée à son projet à<br />

l’étranger mais ne mettait pas une telle pression, au contraire.<br />

Comme je l’avais vu dans le cas d’Octim auparavant, n<strong>ou</strong>s étions<br />

confronté à un intermédiaire visiblement plus juriste que conseil<br />

en rapprochement d’entreprises, qui n’apportait rien au projet et<br />

qui attendait son chèque au plus vite. P<strong>ou</strong>rtant, grâce à<br />

l’excellent contact n<strong>ou</strong>é en direct avec le cédant, je continuais<br />

mes investigations : auprès du cédant lui-même sur ses<br />

méthodes et son carnet de prospection, auprès des banques<br />

locales et même auprès du f<strong>ou</strong>rnisseur principal de l’entreprise<br />

t<strong>ou</strong>t en conservant l’anonymat de l’entreprise cible.<br />

4.3.4 Quels re<strong>la</strong>is locaux ?<br />

Après Foie Gras, je savais que depuis Cherb<strong>ou</strong>rg, aller en région<br />

Midi-Pyrénées, même en TGV, serait une galère, il me fal<strong>la</strong>it<br />

donc optimiser mes dép<strong>la</strong>cements en choisissant des re<strong>la</strong>is<br />

pertinents. C<strong>ou</strong>rant Juillet, j’entrepris donc à n<strong>ou</strong>veau de<br />

démarcher le réseau Entreprendre qui m’avait semblé pertinent<br />

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en Haute Normandie à l’occasion du cas B5 ainsi qu’en Haute<br />

Savoie à l’occasion du cas WinAlpes. Il m’indiqua notamment<br />

quelques banques actives en matière de LBO et m’enc<strong>ou</strong>ragea<br />

dans mon projet car il avait entendu parler en bien de ma cible.<br />

Je v<strong>ou</strong>lus ensuite rencontrer <strong>la</strong> CCI locale qui ne me fut<br />

absolument d’aucun sec<strong>ou</strong>rs. Il me fal<strong>la</strong>it avant t<strong>ou</strong>t commencer<br />

par remplir un questionnaire standard évidemment pas adapté à<br />

mon projet puis on chercha seulement à me « caser » un projet<br />

d’accompagnement avec étude de marché par un cabinet local à<br />

déterminer après quoi, 6 mois plus tard, si j’étais sage et si le<br />

comité ad hoc en décidait ainsi, je p<strong>ou</strong>rrais espérer bénéficier<br />

d’un prêt d’honneur de 9 000 € (quand je cherchai à financer<br />

une dette senior de 600 k€ !). <strong>La</strong> seule chose que je demandais<br />

c’était de connaître le nom des responsables de ce type de<br />

financements dans les banques de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce actives sur le sujet.<br />

Mais ce<strong>la</strong>, c’était déontologiquement impossible, on ne peut<br />

avantager l’un par rapport à l’autre savez-v<strong>ou</strong>s !<br />

Quelle b<strong>la</strong>gue !<br />

C’est à cette occasion aussi que je compris que le réseau<br />

Entreprendre précédemment cité est une association de chefs<br />

d’entreprises concurrente de l’initiative des CCI qui s’appelle<br />

« Entreprendre en France ». Là première est d’essence privée, <strong>la</strong><br />

seconde est animée par les CCI. Les deux ont le même objet<br />

p<strong>ou</strong>rtant …<br />

Mais t<strong>ou</strong>t ceci ne m’empêcha pas d’identifier les principaux<br />

banquiers. Internet et le téléphone sont bien adaptés p<strong>ou</strong>r<br />

ce<strong>la</strong> !!! J’ai parfois l’impression que les accompagnateurs auto<br />

proc<strong>la</strong>més n’accompagnent qu’eux-mêmes !<br />

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4.3.5 Le montage financier<br />

Commençons par OSEO. Premier rendez-v<strong>ou</strong>s d’une série de<br />

visites dans un premier marathon de deux j<strong>ou</strong>rs. Mon<br />

interlocutrice, Mademoiselle B. se montra accueil<strong>la</strong>nte et<br />

s<strong>ou</strong>riante mais très réservée sur le projet. A ce moment, je<br />

n’avais pas <strong>la</strong> situation de 2006 ce qui était fâcheux, et l’exercice<br />

2004 avait été déficitaire. P<strong>ou</strong>r elle, l’affaire était trop chère et <strong>la</strong><br />

dette trop l<strong>ou</strong>rde d’autant plus qu’il restait une dette de 200 k€<br />

dans l’entreprise levée auprès de <strong>la</strong> banque de WinMidi p<strong>ou</strong>r<br />

financer des aménagements intérieurs (magasin, atelier et<br />

bureaux). Mon affaire s’engageait donc mal et je pense que j’ai<br />

agi précipitamment du fait de <strong>la</strong> contrainte de temps imposée<br />

par l’intermédiaire sur l’exclusivité. Il aurait été préférable<br />

d’attendre d’avoir <strong>la</strong> situation intermédiaire, un business p<strong>la</strong>n,<br />

une analyse stratégique rédigée et de voir les banques avec ces<br />

éléments puis de <strong>la</strong>isser aux banques le soin de contacter OSEO<br />

en temps utile. En réalité, le dossier de présentation du conseil<br />

était trop superficiel et j’ai été ahuri de voir que les banquiers<br />

accordaient t<strong>ou</strong>t leur intérêt à <strong>la</strong> côte Banque de France et aux<br />

bi<strong>la</strong>ns des cinq années précédentes et très peu à mon projet<br />

orienté vers le développent commercial et <strong>la</strong> diversification vers<br />

le so<strong>la</strong>ire. Il y en a même un qui remit en cause les<br />

performances commerciales passées en arguant de l’effet<br />

d’aubaine provoqué dans <strong>la</strong> région par <strong>la</strong> catastrophe d’AZF 5<br />

ans plus tôt … Un autre me demanda si je me sentais capable de<br />

gérer un atelier de production bien que je lui présentais une<br />

société de services et de distribution totalement dénuée de<br />

production qui al<strong>la</strong>it même jusqu’à s<strong>ou</strong>s-traiter <strong>la</strong> pose.<br />

Désillusion avant consternation comme dit <strong>la</strong> chanson de<br />

S<strong>ou</strong>chon !<br />

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Plusieurs séj<strong>ou</strong>rs sur p<strong>la</strong>ce me furent donc nécessaires p<strong>ou</strong>r<br />

déclencher un début d’intérêt des banques mais ce fut <strong>la</strong>borieux.<br />

Le cédant n’avait pas d’excellentes re<strong>la</strong>tions avec sa banque qui<br />

ne l’avait pas épaulé lors de ses difficultés passées. De plus, <strong>la</strong><br />

côte Banque de France était perfectible et les banquiers ne<br />

semb<strong>la</strong>ient pas avoir une bonne opinion de ce type d’activité.<br />

4.3.6 Les autres investigations<br />

Parallèlement, j’attendais une situation intermédiaire 2006 en<br />

net progrès qui tardait un peu à sortir. <strong>La</strong> visite chez le<br />

comptable me montra que l’on ne p<strong>ou</strong>vait pas en attendre<br />

grand-chose mais le document sortit une semaine plus tard et…<br />

faux. Après corrections, <strong>la</strong> comptabilisation des enc<strong>ou</strong>rs et des<br />

stocks à mi-parc<strong>ou</strong>rs ne faisait pas ressortir de prime abord une<br />

amélioration f<strong>la</strong>grante alors que l’entreprise semb<strong>la</strong>it p<strong>ou</strong>rtant<br />

bien confirmer ses bonnes orientations commerciales. Thierry<br />

avait regardé les comptes et semb<strong>la</strong>it partager l’avis des<br />

banques.<br />

Mais de mon côté, je creusais le sujet sur le p<strong>la</strong>n marketing<br />

stratégique. L’entreprise appartient à ce qui m’apparaît être le<br />

meilleur réseau de vente de fenêtres exploitant l’enseigne « Art<br />

et Fenêtre » et dans ce réseau, elle est régionalement l’une des<br />

plus dynamiques. Le marché est très porteur du fait de <strong>la</strong><br />

recherche d’économies d’énergies et d’avantages sur <strong>la</strong> TVA.<br />

Enfin, il apparaît dans les salons spécialisés des produits so<strong>la</strong>ires<br />

thermiques p<strong>ou</strong>vant être vendus voire installés par les équipes<br />

existantes d’où <strong>la</strong> possibilité d’innover sur l’offre.<br />

T<strong>ou</strong>t ceci est documenté par des études sérieuses et je me<br />

tr<strong>ou</strong>vais donc en Octobre en situation de rédiger une analyse<br />

stratégique de qualité. Aj<strong>ou</strong>tons à ce<strong>la</strong> <strong>la</strong> visite chez le<br />

fabriquant propriétaire de l’enseigne. Ce fut le directeur du<br />

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marketing qui me reçut t<strong>ou</strong>t d’abord de façon très réticente car<br />

je ne p<strong>ou</strong>vais lui donner le nom de mon cédant. Ce<strong>la</strong> me permis<br />

de comprendre au passage que dans ce monde des vendeurs de<br />

fenêtres, évoluent beauc<strong>ou</strong>p de vendeurs formés au « forçage »<br />

issus de <strong>la</strong> vente à l’arrachée d’encyclopédies <strong>ou</strong> de cuisines et<br />

que les escrocs sont c<strong>ou</strong>rants. Rassuré sur mon profil, le<br />

monsieur se montra plus détendu, confirma les conclusions de<br />

mon analyse stratégique et s’offrit de me donner un c<strong>ou</strong>p de<br />

main dans mon projet … ce qu’il ne fit d’ailleurs jamais malgré<br />

mes sollicitations téléphoniques ultérieures !<br />

Petite anecdote qui aurait pu avoir son importance : C’est le j<strong>ou</strong>r<br />

de cette visite au fabriquant de fenêtres qui ma maison fut<br />

cambriolée et mon PC portable volé avec t<strong>ou</strong>tes mes données<br />

(notes, documents, dossiers, et même gestion familiale<br />

anciennes présentations et supports de c<strong>ou</strong>rs et de conférence<br />

….) dont je n’avais pas de sauvegardes récentes. Honte sur moi<br />

compte tenu de mon passé récent, je n’aurais jamais dû négliger<br />

les sauvegardes. Et p<strong>ou</strong>rtant ! Finalement, mon pc fut retr<strong>ou</strong>vé<br />

et mes données récupérées par les spécialistes de mon ancienne<br />

société malgré les dommages subis par l’appareil. Fin d’une<br />

parenthèse qui aurait pu me coûter beauc<strong>ou</strong>p de temps et<br />

d’efforts. Mais à y réfléchir avec le recul, le plus important n’était<br />

pas dans mes données et documents mais dans mon expérience.<br />

4.3.7 Le dén<strong>ou</strong>ement<br />

Le temps passait et certaines banques refusaient de p<strong>ou</strong>rsuivre<br />

l’étude du dossier malgré mes n<strong>ou</strong>veaux éléments positifs et<br />

d’autres n’y mettaient pas un entrain démesuré … d’une manière<br />

générale, les banquiers jugeaient le dossier risqué et le prix trop<br />

élevé. HSBC se montra cependant très entreprenante. Il fut<br />

envisagé un temps par une autre banque de faire intervenir, sa<br />

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filiale, un fonds spécialisé dans les petits « tickets », p<strong>ou</strong>r<br />

améliorer le ratio fonds propres sur dettes...<br />

Pendant ce temps à Paris, le conseil piaffait d’autant plus que le<br />

dé<strong>la</strong>i prévu dans <strong>la</strong> lettre d’intention était maintenant dépassé. Il<br />

me fal<strong>la</strong>it peser le p<strong>ou</strong>r et le contre et décider. Je finis par faire<br />

une réponse d’attente ce que mon cédant accueillit de façon<br />

pragmatique et bienveil<strong>la</strong>nte en véritable professionnel de <strong>la</strong><br />

vente et non en hystérique propriétaire déçu comme ce<strong>la</strong> avait<br />

été le cas à l’occasion d’Octim. Par contre, son conseil fut moins<br />

patient. Je reproduis ici le message qu’il me ret<strong>ou</strong>rna le 31<br />

Octobre afin de v<strong>ou</strong>s y préparer :<br />

« Je ne comprends pas votre attitude et votre attentisme<br />

s<strong>ou</strong>dain me dépasse complètement.<br />

Un repreneur est un entrepreneur avant t<strong>ou</strong>t. Si v<strong>ou</strong>s<br />

buttez sur ces difficultés mineures il ne semble pas que<br />

v<strong>ou</strong>s disposiez des qualités nécessaires à <strong>la</strong> reprise et<br />

gestion d’une entreprise. »<br />

Ce jugement de valeur émane heureusement d’un juriste encore<br />

un peu junior en matière de consulting, non d’un véritable<br />

« entrepreneur » et assurément pas d’un professionnel<br />

chevronné. Il n’est donc pas étonnant qu’il se soit senti un peu<br />

dépassé en pareil cas. A <strong>la</strong> lecture de ce message, ma première<br />

réaction fut de me réj<strong>ou</strong>ir de n’avoir effectivement pris aucun<br />

engagement car si cet intermédiaire avait pu, il m’aurait<br />

probablement demandé des dommages et intérêts.<br />

Conseils :<br />

Aux repreneurs : ne prenez pas d’engagements avant d’être<br />

certains des chiffres annoncés et validez au plus vite votre<br />

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montage car ce n’est pas un obstacle mineur, les vrais<br />

professionnels le savent et agissent en conséquence, n<strong>ou</strong>s<br />

verrons comment plus loin. <strong>La</strong>issez l’intermédiaire piaffer,<br />

l’important c’est le cédant. Il est important p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s,<br />

repreneurs, de bien comprendre qu’il v<strong>ou</strong>s appartient à v<strong>ou</strong>s de<br />

faire un choix. Et rien ni personne ne peut v<strong>ou</strong>s enlever ce choix,<br />

c’est le vôtre ! Comme je le disais en introduction: les états<br />

d’âmes se traduisent finalement par des sommes inscrites sur<br />

des chèques ! Donc, à v<strong>ou</strong>s de décider.<br />

Aux cédants : veillez à ce que votre conseil ne soit pas une<br />

simple boîte aux lettres qui passe l’annonce puis sert le café lors<br />

du closing. Veillez aussi qu’il ne soit pas trop orienté vers un<br />

aspect particulier du dossier (ici le juridique). Votre conseil ne<br />

doit pas être celui qui fait capoter votre vente par manque de<br />

psychologie, empressement mercantile, pointillisme comptable<br />

<strong>ou</strong> juridique. V<strong>ou</strong>s devez le remettre à sa p<strong>la</strong>ce, l’important p<strong>ou</strong>r<br />

v<strong>ou</strong>s, c’est le repreneur. Enfin, votre conseil doit bien connaître<br />

le contexte local de son client. Et ce n’était pas le cas ici, il<br />

pêchait par une vision parisienne un peu expéditive du dossier<br />

mais s’il avait raison de dire qu’on ne s’improvise pas<br />

entrepreneur, permettez-moi seulement d’aj<strong>ou</strong>ter que n’est pas<br />

Conseil qui veut non plus ! Donc, à v<strong>ou</strong>s de bien choisir.<br />

A côté de cette enc<strong>ou</strong>rageante réponse, d’autres opportunités se<br />

concrétisaient et je décidai définitivement de ne pas donner suite<br />

à WinMidi. Aux constats précédents, s’aj<strong>ou</strong>tait de plus en plus<br />

mon inquiétude de finir par m’ennuyer à vendre des fenêtres …<br />

alors pas de regrets.<br />

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P<strong>ou</strong>rtant, cette situation me gênait vis-à-vis de Gilles C. qui<br />

restait amical malgré l’attitude de son conseil. N<strong>ou</strong>s sommes<br />

d’ailleurs restés un temps en re<strong>la</strong>tion et en d’excellents termes.<br />

Mais finalement je préférais me concentrer sur une autre affaire<br />

également initiée en Juillet et qui se réactivait dans l’Est comme<br />

se réactivait d’ailleurs en même temps le cas Trobo également<br />

dans l’Est mais initiée un an plus tôt. Au total, même p<strong>ou</strong>ssé par<br />

<strong>la</strong> nécessité de conclure rapidement, le vent d’Est me semb<strong>la</strong>it<br />

s<strong>ou</strong>dain plus porteur que <strong>la</strong> Tramontane.<br />

Conclusion : j’avais de n<strong>ou</strong>veau franchi <strong>la</strong> ligne d’avantage<br />

comme on dit en rugby et p<strong>ou</strong>rtant, de n<strong>ou</strong>veau, je décidais de<br />

ne pas p<strong>ou</strong>rsuivre. Mais j’avais eu cette fois au passage<br />

l’occasion de creuser ce point vraiment crucial qu’est le dossier<br />

de financement. Ce<strong>la</strong> al<strong>la</strong>it être important p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> suite.<br />

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4.4 Chapitre 14 : <strong>la</strong> reprise du gr<strong>ou</strong>pe Let<br />

Parlons enfin du dossier qui devait être le bon. V<strong>ou</strong>s me<br />

pardonnerez si j’observe ici encore plus de discrétion sur les<br />

détails que p<strong>ou</strong>r les cas précédents. Par ailleurs, comme j’ai<br />

travaillé 7 mois sur ce dossier, j’aurais fatalement beauc<strong>ou</strong>p trop<br />

de choses à en dire. Afin de ne pas être inutilement ennuyeux, je<br />

vais me focaliser sur des points n<strong>ou</strong>veaux par rapport aux autres<br />

cas évoqués. Ce seront essentiellement des points bancaires,<br />

juridiques et administratifs extérieurs à <strong>la</strong> cible elle-même.<br />

Mots clefs : apport personnel, montage financier.<br />

4.4.1 Le premier contact<br />

F<strong>la</strong>sh back : fin Juin, début Juillet.<br />

L’origine de ce projet est une fois de plus <strong>la</strong> base Fusacq. Le<br />

rendez-v<strong>ou</strong>s prit au moins un mois à être organisé. Voici <strong>la</strong> fiche<br />

de synthèse :<br />

Cas Let:<br />

PME créée en 1994 spécialisée dans le r<strong>ou</strong>tage, le transport et <strong>la</strong><br />

gestion de proximité du c<strong>ou</strong>rrier physique des entreprises ainsi que<br />

dans l’archivage de documents.<br />

Origine du contact : Fusacq.com<br />

Structures : une SAS et une SàRL de droit français et une SA de droit<br />

Luxemb<strong>ou</strong>rgeois<br />

CA : 3,5 M€ prévu en 2007<br />

Effectif : 50<br />

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Localisation : Nord Est<br />

Résultat net : 200 k€<br />

Disponibilités: 450 k€<br />

Cause : recherche d’association<br />

Attrait : réorganiser, augmenter <strong>la</strong> rentabilité et développer au p<strong>la</strong>n<br />

national<br />

At<strong>ou</strong>t : niche régionale, management reste dans l’entreprise<br />

Risque : arrivée possible de concurrents n<strong>ou</strong>veaux très importants<br />

Opportunités : dérégu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> Poste<br />

L’intermédiaire, Monsieur P. est jeune, ancien cadre expatrié très<br />

sympathique et commercial, je prends connaissance du dossier<br />

lors d’un déjeuner rapide avec lui à <strong>la</strong> gare. Le cédant est le<br />

créateur, jeune, un peu imprécis dans sa démarche et mal à son<br />

aise, son père le seconde. Je comprends très vite qu’il n’est pas<br />

encore prêt à céder et je parle d’association plutôt que de<br />

reprise. Une simple intuition, un c<strong>ou</strong>p de poker …<br />

Sur le chemin de ret<strong>ou</strong>r, je me dis que c’est dommage, cette<br />

affaire aurait été un bon tremplin p<strong>ou</strong>r créer un réseau national<br />

mais je comprends que ce cédant n’a pas fini sa réflexion et que<br />

j’arrive trop tôt et puis j’ai mes affaires de fenêtres alors <strong>la</strong>issons<br />

les choses suivre leur c<strong>ou</strong>rs trois mois de plus.<br />

4.4.2 <strong>La</strong> réactivation<br />

Fin Septembre, le beau-père de l’intermédiaire rencontré à Metz<br />

m’appelle, il s’agit de Monsieur Gérard Collot qui a repris entre-<br />

temps le dossier de son gendre. Décidément, cette affaire<br />

semble une affaire de familles ! Je n’ai plus le dossier en tête, les<br />

vacances sont passées par là et je suis à fond dans les fenêtres.<br />

« Monsieur Chambaretaud me dit-il, êtes-v<strong>ou</strong>s t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs acheteur<br />

si je v<strong>ou</strong>s dis que le prix a augmenté de 300 k€ ? ». Bien dans le<br />

style de Monsieur Collot, remarquable intermédiaire qui gagne à<br />

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être connu. V<strong>ou</strong>s m’êtes maintenant témoins que je ne dis pas<br />

ce<strong>la</strong> de t<strong>ou</strong>s les intermédiaires !<br />

Quelle question ! Voici ma réponse : « il est un peu tôt p<strong>ou</strong>r<br />

négocier le prix ». Il me faut d’abord répondre à deux<br />

questions :<br />

1. au delà du prix, quelles sont les perspectives de valorisation de<br />

l’investissement dans les années à venir ?<br />

2. est-ce finançable ?<br />

Je v<strong>ou</strong>s engage à réfléchir sérieusement à vos attentes<br />

personnelles sans quoi, il v<strong>ou</strong>s sera difficile de répondre à une<br />

question de ce type. Là, ce sont les tripes qui parlent et non<br />

l’analyse financière.<br />

Entre-temps, l’entreprise avait reçu d’autres offres émanant de<br />

repreneurs individuels et d’une entreprise lyonnaise. Celle-ci<br />

avait fait monter les prix mais il semble que M. V. le cédant<br />

préférait un repreneur individuel et mon idée d’association avait<br />

fait son chemin. Mais les enchères étaient hautes.<br />

4.4.3 Le montage personnel<br />

Avec mes projets de fenêtres, j’étais désormais persuadé que<br />

j’al<strong>la</strong>is ab<strong>ou</strong>tir. Mais je m’inquiétais des aspects financiers. Il<br />

fal<strong>la</strong>it se préoccuper de réunir l’apport. Je me d<strong>ou</strong>tais que ce<strong>la</strong><br />

p<strong>ou</strong>vait être long.<br />

Un an plus tôt, j’avais rencontré <strong>la</strong> spécialiste entreprises de ma<br />

banque (un réseau mutualiste) qui avait fait un point avec moi et<br />

m’avait surt<strong>ou</strong>t conseillé de revenir <strong>la</strong> voir avec un projet concret<br />

… Là, j’avais un projet concret avec WinMidi et un second<br />

possible avec Let. Sollicité par ma chargée de compte, j’accepte<br />

un n<strong>ou</strong>veau rendez-v<strong>ou</strong>s avec cette fois un spécialiste de <strong>la</strong><br />

gestion de patrimoine. Car enfin, je redevenais intéressant, elle<br />

avait compris que j’avais un peu de patrimoine et ce<strong>la</strong> faisait<br />

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longtemps que rien ne semb<strong>la</strong>it se concrétiser du côté reprise,<br />

j’al<strong>la</strong>is donc fatalement avoir besoin de mobiliser mon patrimoine<br />

p<strong>ou</strong>r vivre et donc par exemple le p<strong>la</strong>cer à c<strong>ou</strong>rt terme …<br />

<strong>La</strong> réunion fut instructive, vraiment. Le conseiller prit note de ma<br />

démarche et m’indiqua plusieurs possibilités. Mon objectif était<br />

de ne pas cautionner <strong>la</strong> future dette senior gardant ainsi t<strong>ou</strong>te<br />

<strong>la</strong>titude p<strong>ou</strong>r vendre <strong>ou</strong> utiliser mon patrimoine immobilier p<strong>ou</strong>r<br />

garantir un prêt « re<strong>la</strong>is » venant compléter mon apport<br />

disponible. Première possibilité : le crédit hypothécaire<br />

rechargeable 23 . Juste évoqué ce j<strong>ou</strong>r-là, mon interlocuteur ne<br />

semb<strong>la</strong>it pas très documenté. Deuxième possibilité : emprunter<br />

sur un prêt immobilier consenti à ma SCI qui me rachèterait un<br />

appartement détenu en propre. Cette idée m’avait déjà été<br />

suggérée par l’ancien directeur de <strong>la</strong> banque mais il avait été<br />

muté entre-temps… Troisième voie : un prêt re<strong>la</strong>is sur <strong>la</strong> vente<br />

de ma maison qui était inéluctable puisque je changeais de<br />

région. Enfin, il fal<strong>la</strong>it restructurer mes différents prêts<br />

immobiliers contractés ailleurs p<strong>ou</strong>r harmoniser les<br />

remb<strong>ou</strong>rsements et <strong>la</strong> trésorerie nécessaire au quotidien de ma<br />

« petite » famille.<br />

Au fond, que ce<strong>la</strong> soit l’une <strong>ou</strong> l’autre affaire, il fal<strong>la</strong>it mettre en<br />

p<strong>la</strong>ce ce p<strong>la</strong>n. Alors go. Mais c’était sans compter sur les effets<br />

des vacances d’été, les dossiers que l’on se transfère comme une<br />

patate chaude pendant les vacances … Et à <strong>la</strong> rentrée, aucune<br />

décision de principe alors que j’avançais rapidement dans mes<br />

projets. Voyez au passage comment ces petits « frottements »<br />

ordinaires font que <strong>la</strong> France se c<strong>la</strong>sse si mal dans l’étude de <strong>la</strong><br />

23 Selon le projet actuel: il « offrirait à certaines personnes une réponse adaptée p<strong>ou</strong>r le<br />

financement des travaux d'habitation, d'une transmission, d'une création d'entreprise <strong>ou</strong> plus<br />

généralement d'une opération à caractère patrimonial. Le projet actuel prévoit <strong>la</strong> possibilité de<br />

recharger cette hypothèque p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>s types de crédit : crédit immobilier, crédit à <strong>la</strong><br />

consommation, à l'exception des crédits ren<strong>ou</strong>ve<strong>la</strong>bles, crédit professionnel, etc ».<br />

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Banque Mondiale évoquée plus loin. Ils peuvent avoir un effet<br />

négatif : d’un côté mes petits banquiers partent en vacances<br />

pendant 6 semaines et je perds deux mois, de l’autre on me<br />

presse de signer un compromis avec c<strong>la</strong>use d’exclusivité limitée<br />

dans le temps … Si v<strong>ou</strong>s me dites que je n’avais qu’à faire mes<br />

affaires en dehors des vacances, je v<strong>ou</strong>s dirais que v<strong>ou</strong>s êtes<br />

sûrement américain (excusé de ne pas savoir) <strong>ou</strong> énarque (pas<br />

excusé de croire savoir). D’un côté, une administration, de<br />

l’autre le jeu de <strong>la</strong> concurrence …<br />

Au ret<strong>ou</strong>r des vacances, désillusions, <strong>la</strong> banque ne sait pas faire<br />

de crédit hypothécaire, pas plus que transférer <strong>la</strong> propriété de<br />

mon appartement à ma SCI contre un prêt immobilier, ni<br />

d’ailleurs me proposer un prêt re<strong>la</strong>is sur <strong>la</strong> vente de mon<br />

domicile … Et au passage une interrogation subliminale:<br />

« Monsieur Chambaretaud, êtes-v<strong>ou</strong>s bien sûr de p<strong>ou</strong>voir<br />

honorer les échéances de votre prêt immobilier actuel chez<br />

n<strong>ou</strong>s ? ». Mon banquier avait choisi, par défaut plus que par<br />

calcul certainement, de me percevoir plutôt comme un futur<br />

RMIste que comme un futur chef d’entreprise. Finalement, il<br />

avait choisi le verre à moitié vide et dès lors son raisonnement<br />

devenait inattaquable par sa hiérarchie...<br />

D’un côté, mes projets n’étaient que des projets et de par <strong>la</strong><br />

structure de <strong>la</strong> banque, mon banquier n’avait pas qualité p<strong>ou</strong>r<br />

juger de leur pertinence. « Voyez t<strong>ou</strong>t ce<strong>la</strong> en temps utile avec<br />

<strong>la</strong> banque qui fera <strong>la</strong> dette senior… ». Surt<strong>ou</strong>t ne faites pas cette<br />

erreur, v<strong>ou</strong>s seriez dans les ch<strong>ou</strong>x en terme de dé<strong>la</strong>is et de<br />

crédibilité. De l’autre, concrètement, mes revenus ne p<strong>ou</strong>vaient<br />

que diminuer et malgré des avoirs confortables (et mal<br />

rémunérés), j’avais encore un prêt à remb<strong>ou</strong>rser à <strong>la</strong> Banque.<br />

Alors, le banquier local préféra j<strong>ou</strong>er « prudemment », c’est-à-<br />

dire déjuger ses propres collègues et me <strong>la</strong>isser choir. En plus,<br />

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devait-il se dire, « s’il reprend réellement une entreprise, il ne le<br />

fera pas sur p<strong>la</strong>ce, donc je perds le client dans le meilleur des<br />

cas et sinon je récupère un mauvais risque alors, pas<br />

d’agissements inconsidérés … »<br />

Un conseil : ne suivez pas les conseils de votre banque, mettez<br />

<strong>la</strong> plutôt en concurrence !!!<br />

Bi<strong>la</strong>n : deux mois de perdus et le risque de ne p<strong>ou</strong>voir<br />

concrétiser mon affaire par défaut partiel d’apport personnel.<br />

Conclusion : j’ai tr<strong>ou</strong>vé une autre banque car aucune de mes<br />

trois banques n’a pu <strong>ou</strong> v<strong>ou</strong>lu me suivre sur mon p<strong>la</strong>n de<br />

restructuration personnel. Cette banque est dans <strong>la</strong> même ville,<br />

dans le même gr<strong>ou</strong>pe bancaire que celle qui gère mes comptes<br />

principaux mais porte une enseigne différente. Par contre, le<br />

directeur de ce gr<strong>ou</strong>pe d’agences est un entrepreneur plus<br />

habitué à travailler avec des chefs d’entreprises et surt<strong>ou</strong>t très<br />

motivé à développer sa clientèle. Il m’a proposé très s<strong>ou</strong>plement<br />

une solution complète qu’il finance sur les fonds de sa propre<br />

agence et avec des conditions excellentes.<br />

4.4.4 Le projet de montage financier<br />

N<strong>ou</strong>s sommes maintenant en Novembre et dans le projet Let, j’ai<br />

beauc<strong>ou</strong>p avancé. Stéphane m’a aidé à rassembler des infos<br />

stratégiques. J’ai un dossier solide sur ce point car le pari de <strong>la</strong><br />

dérégu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> Poste est évident et le marché de Let est à<br />

minima national. Cette reprise n’est pas seulement une reprise,<br />

c’est comme l’a dit Monsieur C. un projet de développement en<br />

soi.<br />

Il faut s<strong>ou</strong>ligner à ce stade le rôle qu’a j<strong>ou</strong>é l’intermédiaire dans<br />

cette affaire. S<strong>ou</strong>venez-v<strong>ou</strong>s de ma réponse : « peut-on<br />

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financer ? ». Or cet homme-là bien qu’ancien directeur de<br />

gr<strong>ou</strong>pe d’agences bancaires et un homme de défi ! Sa réaction<br />

fut de me proposer un montage dont voici les grandes lignes :<br />

• le cédant reste au moins deux ans et réinvestit comme<br />

minoritaire dans <strong>la</strong> holding. Et plus si affinités.<br />

• au côté des actionnaires personnes physiques, n<strong>ou</strong>s <strong>ou</strong>vrons le<br />

capital à un capital investisseur régional d’emblée.<br />

• n<strong>ou</strong>s sollicitons une dette senior p<strong>ou</strong>r un ratio dette sur fonds<br />

propres inférieur à 50%.<br />

• n<strong>ou</strong>s sollicitons en temps utile OSEO au taux maximum (70%<br />

de contre garantie avec l’appui de <strong>la</strong> région) afin de ne pas<br />

cautionner personnellement le prêt bancaire.<br />

Quelle différence avec l’attitude attentiste, distante et<br />

revendicative du conseil de WinMidi ! Dans cette affaire, j’étais<br />

face à un homme très expérimenté, introduit dans le business<br />

local et très « vendeur ». Voici le schéma tel que présenté dans<br />

mon dossier de reprise :<br />

Cas Let :<br />

Le projet de reprise s’articule aut<strong>ou</strong>r de l’association du cédant et du<br />

repreneur p<strong>ou</strong>r une période d’environ deux ans a priori. Le repreneur<br />

crée une société holding dans <strong>la</strong>quelle le rejoignent le cédant, par<br />

apport de titres p<strong>ou</strong>r environ 15 à 20%, des personnes physiques<br />

p<strong>ou</strong>vant avoir un rôle d’administrateur et un capital investisseur qui<br />

accompagne le repreneur à hauteur de près de 30% en capital et qui<br />

émet des obligations convertibles. Le schéma de reprise est le<br />

suivant :<br />

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4.5 Chapitre 15 : le closing<br />

Maintenant, il al<strong>la</strong>it falloir passer à l’action et sur ce point,<br />

Monsieur C., bien que conseil du cédant, fut p<strong>ou</strong>r moi une aide<br />

précieuse à différents moments importants.<br />

Mots clefs : t<strong>ou</strong>r de table, protocole, impondérable, conditions<br />

suspensives, choix d’une banque.<br />

4.5.1 <strong>La</strong> constitution du t<strong>ou</strong>r de table<br />

Actions :<br />

Rendez-v<strong>ou</strong>s commun avec Monsieur D. représentant un fonds<br />

d’investissement régional. Un monsieur s<strong>ou</strong>riant, discret et très à<br />

l’éc<strong>ou</strong>te qui n<strong>ou</strong>s dira à <strong>la</strong> fin de l’entretien que ce dossier ne<br />

l’avait pas séduit de prime abord mais que <strong>la</strong> perspective qui lui<br />

était présentée lui semb<strong>la</strong>it prometteuse. Réponse équilibrée et<br />

sensible mais qui p<strong>ou</strong>vait être équivoque. Ret<strong>ou</strong>r très bon de<br />

Monsieur Collot qui, lui, est un enth<strong>ou</strong>siaste de combat …<br />

Rendez-v<strong>ou</strong>s chez Let avec Monsieur D. et le cédant. Visite et<br />

rapide réponse de principe : « votre projet n<strong>ou</strong>s intéresse ».<br />

Suivront d’autres rencontres dont le détail n’est pas significatif.<br />

Rendez-v<strong>ou</strong>s avec une première banque locale, puis trois autres.<br />

Réticences, objections de principe, anciens contacts pas t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

positifs avec le cédant… Ret<strong>ou</strong>rs positifs de Monsieur Collot qui<br />

m’enc<strong>ou</strong>rage à persévérer. Ce<strong>la</strong> devrait passer.<br />

Rendez-v<strong>ou</strong>s avec Daniel D. de <strong>la</strong> banque H…. . Changement de<br />

disc<strong>ou</strong>rs. Là on parle business, développement etc. … On sent<br />

qu’H… veut conquérir de n<strong>ou</strong>veaux clients. J’apprécie t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

les commerciaux qui « en veulent ».<br />

Rendez-v<strong>ou</strong>s avec H… chez OSEO.<br />

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Résultat des c<strong>ou</strong>rses, n<strong>ou</strong>s sommes début Décembre. Je sais que<br />

les banques vont accepter mon dossier et OSEO aussi car H… a<br />

b<strong>ou</strong>sculé t<strong>ou</strong>t le monde mais je n’ai pas encore de proposition<br />

précise et je sens t<strong>ou</strong>t le monde timide. Je sais aussi que le<br />

fonds va me donner son accord. Mais à ce moment-là, je n’ai<br />

rien de sûr. Et je saurai plus tard que mon cédant ne croit pas à<br />

notre montage car il lui paraît impossible qu’un inconnu comme<br />

moi puisse, sans consentir de caution personnelle et sans<br />

expérience pr<strong>ou</strong>vée, rafler <strong>la</strong> mise auprès des banques.<br />

C’est à ce moment-là que n<strong>ou</strong>s décidons de signer un protocole.<br />

4.5.2 Le protocole.<br />

V<strong>ou</strong>s savez que j’avais déjà l’expérience de cette étape-là. Elle<br />

est cruciale. T<strong>ou</strong>t peut basculer à ce moment-là. Il était temps<br />

de verr<strong>ou</strong>iller l’opération. Je n’avais plus d’autre projet en c<strong>ou</strong>rs.<br />

J’avais décidé d’engager des travaux d’embellissement de ma<br />

maison de Cherb<strong>ou</strong>rg p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> vendre plus facilement ce qui<br />

représente un investissement. Deux études de notaires et deux<br />

agents immobiliers <strong>la</strong> faisaient d’ailleurs visiter activement. Au<br />

passage, je commençais à entendre ma fille Alice murmurer<br />

qu’elle craignait de finir par dormir s<strong>ou</strong>s les ponts …<br />

Parenthèse psycho historique. A cet instant de mon récit, je me<br />

sens un peu comme Guil<strong>la</strong>ume, duc de Normandie, qui se<br />

prépare à <strong>la</strong> bataille, il n’a pas fini de traverser <strong>la</strong> Manche qu’il<br />

sait qu’il va brûler ses bateaux. Je ne vais pas avoir d’alternative<br />

possible, il va falloir aller au b<strong>ou</strong>t. Rappelez-v<strong>ou</strong>s que ce j<strong>ou</strong>r-là,<br />

je n’ai pas encore fait l’audit, mon conseil tr<strong>ou</strong>ve le prix trop<br />

élevé (c’est habituel chez lui), ni les banques, ni mon<br />

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investisseur n’ont pris d’engagement définitif, je n’ai pas <strong>la</strong><br />

liquidité de <strong>la</strong> totalité de mon apport … Et on avance vraiment !<br />

C’est ici, entre autre, que v<strong>ou</strong>s devez faire un saut sans<br />

parachute. Votre seule assurance est votre jugement. C’est là<br />

que t<strong>ou</strong>t le parc<strong>ou</strong>rs que je v<strong>ou</strong>s ai décrit prend t<strong>ou</strong>te son<br />

importance. Si v<strong>ou</strong>s n’avez pas fait t<strong>ou</strong>t ce travail sur v<strong>ou</strong>s-<br />

même, sur <strong>la</strong> compréhension de t<strong>ou</strong>tes les étapes, v<strong>ou</strong>s risquez<br />

de ne pas franchir le cap de ces dernières étapes. A partir de ce<br />

moment, le temps j<strong>ou</strong>e contre v<strong>ou</strong>s. V<strong>ou</strong>s avancez <strong>la</strong>rgement en<br />

terrain inconnu et il n’est pas facile de lever les conditions<br />

suspensives dans le dé<strong>la</strong>i fixé. Dans notre cas, le dé<strong>la</strong>i était<br />

p<strong>ou</strong>rtant apparemment confortable : deux mois. <strong>La</strong> transmission<br />

des parts devait avoir lieu le 15 Février.<br />

4.5.3 Un grain de … calcium !<br />

Un mot sur le contexte événementiel de <strong>la</strong> signature du<br />

protocole. Le 4 Décembre en effet, me voici hospitalisé<br />

d’urgence avec des d<strong>ou</strong>leurs abdominales insupportables. <strong>La</strong><br />

signature du protocole est prévue <strong>la</strong> semaine suivante !<br />

Dans ce <strong>la</strong>ps de temps, je passe de nombreux examens qui ne<br />

<strong>la</strong>issent aucun d<strong>ou</strong>te : des calculs rénaux de belles tailles qui<br />

donnent suite dans <strong>la</strong> f<strong>ou</strong>lée à l’insertion d’une sonde intra<br />

urétérale de façon à interdire de n<strong>ou</strong>velles crises dans<br />

l’immédiat, suivie d’une intervention non–invasive par ondes<br />

sonores appelée lithotripsie p<strong>ou</strong>r traiter les calculs identifiés. Des<br />

complications p<strong>ou</strong>r moi et … p<strong>ou</strong>r mon dossier bancaire car on<br />

prête moins facilement aux ma<strong>la</strong>des !<br />

Ce<strong>la</strong> aurait pu être pire mais heureusement qu’à ce moment-là<br />

Marielle, malgré ses autres obligations (comme <strong>la</strong> création de<br />

son propre cabinet, elle quittait Fidal) a tenu bon. Le j<strong>ou</strong>r dit, j’ai<br />

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t<strong>ou</strong>t de même invité mon cédant et ses conseils : Monsieur Cr.<br />

son avocat ainsi que Monsieur Collot au Sud Ouest Monceau dont<br />

j’ai parlé plus haut. Notez ici que ce n<strong>ou</strong>vel avocat, Maître Cr, a<br />

été choisi par le cédant sur proposition de Monsieur C. car celui-<br />

ci est un spécialiste de <strong>la</strong> transmission. Ce n’est pas un détail, un<br />

protocole peut ne pas se signer parce qu’un conseil peut ne pas<br />

être compétent…<br />

J’ai un s<strong>ou</strong>venir assez vague de l’après-midi de négociations car<br />

malgré <strong>ou</strong> à cause de ma sonde et des médicaments contre <strong>la</strong><br />

d<strong>ou</strong>leur, j’étais peu apte à tenir <strong>la</strong> distance de ces quatre<br />

heures-là. Le protocole fut cependant signé avec comme date<br />

ultime de transmission des parts le 15 Février et n<strong>ou</strong>s ferions de<br />

notre mieux p<strong>ou</strong>r conclure avant le 31 Janvier. L’argument<br />

invoqué fut le dé<strong>la</strong>i supplémentaire que risquaient de demander<br />

les assurances p<strong>ou</strong>r répondre à <strong>la</strong> demande probable des<br />

banques visant s<strong>ou</strong>vent à obtenir <strong>la</strong> délégation sur un contrat<br />

d’assurance « homme clé », contrat nécessitant des visites<br />

médicales et des examens de santé parfois longs à obtenir.<br />

Top chrono.<br />

4.5.4 <strong>La</strong> levée des conditions suspensives<br />

Je passerai à ce stade sur les interrogations qui ont pu assaillir<br />

mon cédant sur le bien-fondé de sa décision, ainsi que sur <strong>la</strong><br />

levée des conditions suspensives (levée de <strong>la</strong> dette senior sans<br />

caution, résultats de l’audit). Concentrons-n<strong>ou</strong>s un instant sur<br />

les divers processus qui s’enchevêtrent en pareil cas et que j’ai<br />

eu le sentiment désagréable de déc<strong>ou</strong>vrir pas à pas.<br />

D’abord, comme il se doit, <strong>la</strong> période des fêtes de fin d’année fut<br />

marquée par une réduction de l’activité. Résultat, le 31<br />

Décembre, j’avais un accord écrit de l’ILP mais à confirmer sans<br />

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idée précise du montage envisagé ni des conditions de<br />

l’investisseur, un fax d’intention de <strong>la</strong> banque H… me donnant un<br />

accord p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> moitié de <strong>la</strong> somme demandée et c’est t<strong>ou</strong>t.<br />

L’audit quant à lui était fixé les 9 et 10 Janvier.<br />

Conseil : insistez dès le début p<strong>ou</strong>r avoir les conditions de votre<br />

investisseur (pacte d’actionnaire et contrat d’émission<br />

d’obligations convertibles).<br />

J’utilisai finalement cette période p<strong>ou</strong>r me reposer un peu,<br />

affiner mon business p<strong>la</strong>n et faire traiter mes calculs…<br />

Début Janvier, l’audit de KPMG fut mené par Thierry lui-même,<br />

Jacques B. qui était intervenu chez Foie Gras et Sébastien un<br />

jeune col<strong>la</strong>borateur du bureau de Cherb<strong>ou</strong>rg à l’esprit<br />

d’investigation quasiment policier ! Comme je l’ai dit, il est<br />

important d’avoir confiance en vos conseils et de faire l’audit<br />

avec eux p<strong>ou</strong>r en apprendre le plus possible sur <strong>la</strong> cible car le<br />

rapport ne dira finalement pas grand-chose et ce sera à v<strong>ou</strong>s<br />

seul d’interpréter les résultats puis de décider.<br />

<strong>La</strong> condition sur <strong>la</strong> trésorerie n’était pas remplie t<strong>ou</strong>t à fait mais<br />

celle sur le résultat l’était. Un point que j’avais s<strong>ou</strong>s-estimé était<br />

d’ordre juridique. P<strong>ou</strong>r minimiser les frais de transmission, il est<br />

d’usage de transformer les SARL en SAS. Or l’une des sociétés<br />

était une SARL avec un capital minimum or p<strong>ou</strong>r réaliser cette<br />

transformation et minimiser ainsi les droits de transmission, il<br />

fal<strong>la</strong>it affecter une partie du résultat disponible au capital de <strong>la</strong><br />

SAS soit 32000 € p<strong>ou</strong>r atteindre le capital minimum de ce type<br />

de structure juridique. Or ce point n’avait pas été identifié lors<br />

du montage du p<strong>la</strong>n de trésorerie de <strong>la</strong> holding qui comptait sur<br />

une importante remontée de dividendes en 2007. Pire, des<br />

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affectations au titre de <strong>la</strong> reconstitution des réserves et autres<br />

étaient nécessaires et venaient aggraver le déficit de trésorerie<br />

dans le montage que j’avais prévu. Mais les propositions de<br />

report de remb<strong>ou</strong>rsement de <strong>la</strong> dette bancaire permettaient de<br />

gérer ces points mal analysés. Néanmoins ce fut un s<strong>ou</strong>ci sérieux<br />

p<strong>ou</strong>r moi.<br />

En marge de l’audit comptable, une réunion de travail avec mon<br />

cédant me permit en <strong>ou</strong>tre de lever provisoirement mes d<strong>ou</strong>tes<br />

sur le portefeuille commercial et sur les perspectives réelles de<br />

l’entreprise. Au total, ma décision fut donc:<br />

go !<br />

Restait à lever <strong>la</strong> condition sur <strong>la</strong> levée de <strong>la</strong> dette senior et là, je<br />

commençais sérieusement à d<strong>ou</strong>ter de tenir le dé<strong>la</strong>i d’honneur<br />

que n<strong>ou</strong>s n<strong>ou</strong>s étions fixé (le 31 Janvier). En effet, les<br />

propositions des banques se firent un peu attendre, elles<br />

n’étaient pas très homogènes chacun attirant mon attention sur<br />

tel <strong>ou</strong> tel point de garanties et surt<strong>ou</strong>t <strong>la</strong> deuxième banque qui<br />

avait accepté d’accompagner H… me demandait une caution<br />

partielle !<br />

4.5.5 Quelle banque ?<br />

Par ailleurs, vint une proposition directement concurrente à ce<br />

qui avait d’abord semblé se dessiner. Cette banque s<strong>ou</strong>haitait<br />

prendre t<strong>ou</strong>te <strong>la</strong> dette seule, à un taux correspondant au seuil<br />

Trichet 24 qui al<strong>la</strong>it changer 5 j<strong>ou</strong>rs plus tard. S’en suivirent de<br />

nombreux aller-ret<strong>ou</strong>r auprès des 5 banques approchées qui<br />

24 Taux minimum en dess<strong>ou</strong>s duquel OSEO ne contre garantit plus <strong>la</strong> banque<br />

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finirent t<strong>ou</strong>tes par s’aligner plus <strong>ou</strong> moins sur les taux et<br />

conditions de cette dernière. Le choix devenait difficile car t<strong>ou</strong>tes<br />

avaient fait des efforts et certaines étaient clientes de<br />

l’entreprise. Jusqu’à ce qu’une sixième banque me propose de<br />

les rencontrer au plus vite …<br />

Cette dernière, <strong>la</strong> principale banque de l’entreprise en France,<br />

n’avait pas été consultée p<strong>ou</strong>r des raisons de confidentialité, par<br />

respect du s<strong>ou</strong>hait du cédant. Celui-ci avait cependant demandé<br />

à cette dernière banque de lever sa propre caution personnelle<br />

accompagnant une garantie à première demande donnée à un<br />

f<strong>ou</strong>rnisseur de l’entreprise. Ce fut refusé. Notez bien que ce<br />

point était marginal p<strong>ou</strong>r moi mais mon cédant s’en inquiétait et<br />

il était convenu au protocole que je reprendrais cette caution à<br />

sa p<strong>la</strong>ce. J’obtins par <strong>la</strong> suite <strong>la</strong> levée de cette caution sans<br />

contrepartie. Parallèlement, <strong>la</strong> même banque était au capital de<br />

mon investisseur et à ce titre, elle fut informée de l’opération.<br />

Conseil aux cédants :<br />

Penser à informer votre banquier de vos intentions à l’avance,<br />

p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, entretenez les meilleures re<strong>la</strong>tions avec lui, même si<br />

v<strong>ou</strong>s n’avez pas besoin, comme ici, de conc<strong>ou</strong>rs en trésorerie.<br />

P<strong>ou</strong>r le repreneur, comme je l’avais vu dans le cas WinMidi, ne<br />

pas p<strong>ou</strong>voir s’appuyer sur <strong>la</strong> banque de l’entreprise est un<br />

handicap dans <strong>la</strong> constitution du dossier financier.<br />

<strong>La</strong> banque de l’entreprise commençait à craindre de perdre son<br />

client. <strong>La</strong> rencontre eut lieu à <strong>la</strong> fin du mois alors que les contre-<br />

propositions des banques al<strong>la</strong>ient bon train. On baissait les taux,<br />

on retirait les demandes de caution personnelle … Rappelez-v<strong>ou</strong>s<br />

ma galère concernant <strong>la</strong> restructuration de mes prêts<br />

immobiliers, et il me fal<strong>la</strong>it tenir le dé<strong>la</strong>i. Il n’était donc pas<br />

réaliste que cette Banque, même connaissant le dossier, monte<br />

un dossier. P<strong>ou</strong>rquoi ? Parce que je ne p<strong>ou</strong>vais pas risquer de<br />

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perdre de n<strong>ou</strong>veau quelques semaines. Mais un déclic venait<br />

d’avoir lieu.<br />

Je retins <strong>la</strong> proposition de <strong>la</strong> banque B. p<strong>ou</strong>r une raison très<br />

simple. A <strong>la</strong> fin, t<strong>ou</strong>tes les propositions se va<strong>la</strong>ient mais une<br />

seule m’avait directement fait une proposition intéressante,<br />

t<strong>ou</strong>tes les autres n’avaient finalement fait que s’aligner. P<strong>ou</strong>rquoi<br />

n’avaient–elles été dans mon sens que s<strong>ou</strong>s <strong>la</strong> pression ? Parce<br />

qu’elles n’avaient pas assez cru en mon projet. J’ai donc<br />

finalement choisi le banquier qui, malgré des réserves initiales<br />

importantes mais c<strong>la</strong>ires, a su s’engager le premier et le plus<br />

franchement.<br />

Au passage, mes inquiétudes sur le dé<strong>la</strong>i imposé par les visites<br />

médicales nécessaires p<strong>ou</strong>r les assurances avaient été levées par<br />

<strong>la</strong> banque B. Elle monterait le prêt s<strong>ou</strong>s ma seule responsabilité<br />

le temps de recevoir l’acceptation définitive de l’assureur après<br />

avis médical. Heureusement, car ce dossier-là devait traîner<br />

encore longtemps … J’al<strong>la</strong>is donc emprunter sans être assuré<br />

pendant plusieurs mois uniquement du fait des processus<br />

administratifs l<strong>ou</strong>rds et incohérents existants entre banques,<br />

assurances et services de gestion du risque médical !<br />

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4.6 Chapitre 16 : les détails et <strong>la</strong> signature<br />

N<strong>ou</strong>s sommes maintenant à deux semaines de <strong>la</strong> transmission<br />

des parts fixée au 15 Février. Comme l’écrivait, Lister, un grand<br />

chirurgien ang<strong>la</strong>is, « le diable est dans les détails ». En effet,<br />

à ce stade, il n’est pas encore question de se dire que l’affaire<br />

est faite. Des questions de détails peuvent encore t<strong>ou</strong>t remettre<br />

en cause. Si les termes du protocole ne sont pas respectés, le<br />

cédant se tr<strong>ou</strong>ve délié de son engagement formel et peut alors<br />

se raviser. Evidemment, le repreneur peut t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs lui intenter<br />

un procès et obtenir des dommages et intérêts quelques années<br />

plus tard... Le repreneur n’en est pas moins contraint de t<strong>ou</strong>t<br />

reprendre à zéro dans ce cas. Examinons un peu ces détails qui<br />

ont donc t<strong>ou</strong>te leur importance.<br />

Mots clefs : Immatricu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> holding, statuts, transmission<br />

des parts.<br />

4.6.1 L’immatricu<strong>la</strong>tion<br />

Un s<strong>ou</strong>ci se précisa immédiatement. Il était maintenant certain<br />

que n<strong>ou</strong>s ne tiendrions pas le dé<strong>la</strong>i du 31 Janvier, il fal<strong>la</strong>it t<strong>ou</strong>t<br />

faire p<strong>ou</strong>r respecter celui, officiel, du 15 Février. Or il fal<strong>la</strong>it créer<br />

<strong>la</strong> société de reprise qui deviendrait <strong>la</strong> future holding. J’avais en<br />

tête que les formalités avaient été simplifiées. Peut-être, mais<br />

elles n’ont pas été supprimées et j’ai déc<strong>ou</strong>vert quelques pièges.<br />

T<strong>ou</strong>t d’abord, p<strong>ou</strong>r créer <strong>la</strong> société (SAS) il faut déposer les<br />

fonds correspondant au capital devant être libéré<br />

immédiatement dans un compte bloqué le temps d’immatriculer<br />

et de déc<strong>la</strong>rer <strong>la</strong> société. <strong>La</strong> banque délivre p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong> une<br />

attestation. Mais dans notre cas, <strong>la</strong> banque n’était pas encore<br />

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choisie et je résidais à 800 km de là. De plus, comme le cédant<br />

devait réinvestir, il lui fal<strong>la</strong>it recevoir son chèque d’abord et les<br />

statuts définitifs demandaient quelques discussions entre<br />

actionnaires. Un cercle vicieux se précisait qui risquait fort de<br />

n<strong>ou</strong>s faire déborder de plusieurs semaines. Solution: créer une<br />

SAS avec moi-même comme actionnaire unique, bloquer le<br />

capital minimum (37000€) à ma banque de Cherb<strong>ou</strong>rg le temps<br />

de l’immatricu<strong>la</strong>tion puis faire une augmentation de capital le<br />

j<strong>ou</strong>r de <strong>la</strong> reprise effective avec émission s<strong>ou</strong>scription simultanée<br />

d’obligations convertibles et modification des statuts, ce qui<br />

multiplie les documents juridiques.<br />

Ceci fut fait <strong>la</strong> première semaine de Février : statuts de <strong>la</strong> SASU<br />

et divers documents légaux, création du compte bancaire<br />

bloqué, émission de l’attestation bancaire, dépôts au Centre de<br />

Formalités des Entreprises à <strong>la</strong> CCI puis transmission au Greffe<br />

du TGI. Seulement si chacun optimise son étape, le lien Banque-<br />

CFE-Greffe-Banque n’est pas assuré. Les cabinets d’avocats ont<br />

ainsi rec<strong>ou</strong>rs p<strong>ou</strong>r une partie du processus à un formaliste. Rôle<br />

précieux au moment crucial qui ne prend sa s<strong>ou</strong>rce que dans<br />

l’héritage bureaucratique de notre Droit et de sa pratique …<br />

Imaginons le pire p<strong>ou</strong>r se faire peur :<br />

Signature des statuts de <strong>la</strong> SASu : J1<br />

Dépôt au CFE et saisie de l’imprimé M0 : J2 (quelqu’un doit<br />

faire le voyage s<strong>ou</strong>s peine de raj<strong>ou</strong>ter des dé<strong>la</strong>is postaux aller<br />

et ret<strong>ou</strong>r)<br />

Dépôt au greffe : J3 mais là il y a un week end donc J5<br />

Dé<strong>la</strong>i légal en vigueur au TGI: 5 j<strong>ou</strong>rs <strong>ou</strong>vrés donc J10 plus<br />

éventuellement un n<strong>ou</strong>veau week end<br />

J’ai compris ce<strong>la</strong> le 1er Février or dans notre cas, il al<strong>la</strong>it y avoir<br />

d’autres démarches et procédures. 1+10 = 11 février. Le pire<br />

n’est jamais certain mais av<strong>ou</strong>ez que ce<strong>la</strong> devenait un peu<br />

stressant non ? Surt<strong>ou</strong>t p<strong>ou</strong>r moi qui avait appris dans mon<br />

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passé de consultant à considérer que si un risque est lié à <strong>la</strong><br />

bonne exécution d’une procédure, il est préférable de considérer<br />

que le pire a de fortes chances de se produire... En fait, n<strong>ou</strong>s<br />

avons fait bien plus vite grâce à l’efficacité de l’équipe de<br />

Marielle et de son formaliste, à <strong>la</strong> bonne volonté des<br />

fonctionnaires concernés et un peu aussi grâce à ma présence<br />

sur p<strong>la</strong>ce au moment critique. Heureusement car n<strong>ou</strong>s n’étions<br />

pas au b<strong>ou</strong>t de nos peines. Voyez plutôt.<br />

J’ai dit que n<strong>ou</strong>s allions faire une augmentation de capital le j<strong>ou</strong>r<br />

de <strong>la</strong> transmission mais … p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, il faut, p<strong>ou</strong>r une SAS de<br />

moins de 2 ans d’existence, faire faire un rapport d’un<br />

commissaire aux avantages particuliers (un commissaire aux<br />

comptes qui certifie et sanctifie l’opération !). P<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, il faut<br />

une ordonnance de nomination de ce commissaire (qu’il faut<br />

avoir prévenu) par le Président de <strong>la</strong> chambre commerciale du<br />

TGI (<strong>ou</strong> du tribunal de Commerce)… Et p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, il faut un<br />

c<strong>ou</strong>rrier officiel (sur requête d’un avocat) et … l’original du K-Bis.<br />

Le K-Bis est normalement envoyé à l’avocat qui le renvoie alors<br />

au tribunal soit minimum 4 j<strong>ou</strong>rs de dé<strong>la</strong>is postaux<br />

supplémentaires … N<strong>ou</strong>s risquions dépasser le 15 Février ! De<br />

plus, il faut un commissaire aux avantages qui ne p<strong>ou</strong>vait être<br />

mon expert conseil car je s<strong>ou</strong>haitais conserver celui-ci comme<br />

commissaire aux comptes or il ne peut s’agir du même. P<strong>ou</strong>r<br />

éviter ce<strong>la</strong>, j’ai profité de mon passage à Metz p<strong>ou</strong>r déposer moi-<br />

même <strong>la</strong> requête ayant préa<strong>la</strong>blement choisi un commissaire par<br />

le truchement de Monsieur C. Encore une fois, ce sont certes des<br />

détails mais ils ont leur importance dans le feu de l’action.<br />

Je passe sur les allers-ret<strong>ou</strong>rs dans le Pa<strong>la</strong>is entre le Greffe et le<br />

secrétariat du Président de <strong>la</strong> chambre commerciale (parce que<br />

<strong>la</strong> bonne personne n’était pas là cet après-midi-là). Le<br />

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lendemain, appel de ce secrétariat : il manque le K-bis !<br />

« P<strong>ou</strong>rtant, il s’agit d’une société en c<strong>ou</strong>rs d’immatricu<strong>la</strong>tion, dis-<br />

je, le K-bis est donc chez v<strong>ou</strong>s ». « Oui mais on ne peut rien<br />

faire sans K-bis !!!! ». Ce même après-midi, grâce à <strong>la</strong><br />

gentillesse de l’employée du greffe, j’obtins donc mon K-bis en<br />

urgence que je déposai illico au Secrétariat. Même tribunal mais<br />

services, étages et escaliers différents, 15 minutes de<br />

déambu<strong>la</strong>tion p<strong>ou</strong>r un gain total de 6 j<strong>ou</strong>rs !<br />

Maintenant, n’<strong>ou</strong>bliez pas que rien n’est possible si les fonds de<br />

<strong>la</strong> banque ne sont pas disponibles le j<strong>ou</strong>r de <strong>la</strong> signature. Or<br />

p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, il faut aussi le K-bis ! Une heure plus tard donc (ce 7<br />

Février), le K-bis était à <strong>la</strong> banque évitant ainsi le piège du K-bis<br />

farceur qui j<strong>ou</strong>e à cache-cache… et qui peut fort bien se<br />

perdre dans les services de <strong>la</strong> Banque ! N’hésitez pas à être<br />

paranoïaque, c’est utile lorsque l’on est si près du but.<br />

Une bonne chose de faite donc mais il me fal<strong>la</strong>it encore obtenir<br />

le n° de compte p<strong>ou</strong>r faire mon propre virement et que le capital<br />

investisseur puisse faire de même. Je sais, c’est rasoir. Mais si<br />

v<strong>ou</strong>s m’avez lu jusqu’ici tirez-en <strong>la</strong> leçon. L’ancien patron de<br />

General Electric 25 disait « seuls survivent les paranoïaques ».<br />

Etre rig<strong>ou</strong>reux n’est pas suffisant, soyez paranoïaques car rien<br />

de ceci n’est rationnel mais c’est <strong>la</strong> réalité. Encore une<br />

manifestation du Mental. Welsh avait raison.<br />

Donc, il n<strong>ou</strong>s restait encore à finaliser les statuts définitifs de <strong>la</strong><br />

SAS et à recevoir le rapport du commissaire aux comptes, celui<br />

du commissaire aux avantages particuliers etc … Au moins une<br />

25 Jack Welsh, cette phrase est le titre de son livre.<br />

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chose semb<strong>la</strong>it sûre : Monsieur Collot avait déjà réservé le<br />

restaurant p<strong>ou</strong>r le j<strong>ou</strong>r de <strong>la</strong> signature !<br />

4.6.2 Les statuts<br />

<strong>La</strong> re<strong>la</strong>tive difficulté de ce point-là résidait dans le fait qu’à<br />

minima, j’avais deux associés. Rappelez-v<strong>ou</strong>s qu’en général, on<br />

se décide à <strong>la</strong> reprise d’une entreprise en optant p<strong>ou</strong>r<br />

l’indépendance … Or là, j’avais un cédant qui restait minoritaire<br />

et un investisseur également minoritaire mais au total n<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>vions facilement n<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>ver dans une situation bloquée où<br />

personne n’ayant <strong>la</strong> majorité absolue des deux tiers, au pire,<br />

n<strong>ou</strong>s ne p<strong>ou</strong>rrions plus décider d’une orientation majeure. Par le<br />

jeu de <strong>la</strong> conversion possible (et probable à mon avis) des<br />

obligations convertibles, je p<strong>ou</strong>vais même perdre <strong>la</strong> majorité<br />

simple mais symbolique de 50%.<br />

Je n’ai pas très bien anticipé ni géré cette situation. Mes associés<br />

ne sont pas en cause. Mais je crois que lorsque l’on entre dans <strong>la</strong><br />

phase, cruciale je l’ai dit, qui va du protocole à <strong>la</strong> transmission<br />

effective, on prend le risque d’être contraint par le temps et les<br />

circonstances. Mon schéma de montage aurait pu être optimisé<br />

en levant une dette plus importante mais, p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, il m’aurait<br />

fallu conduire des négociations parallèles avec plusieurs<br />

investisseurs. Or celui que j’avais tr<strong>ou</strong>vé me convenait et son<br />

rôle d’influenceur auprès d’OSEO et des banques était réel.<br />

Malgré mon expérience préa<strong>la</strong>ble des t<strong>ou</strong>rs de tables en PME, je<br />

déc<strong>ou</strong>vrais ce dernier obstacle au dernier moment.<br />

Comme t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs le pire n’est jamais certain, et je crois que <strong>la</strong><br />

présence du cédant d’un côté, de l’investisseur de l’autre sont<br />

avant t<strong>ou</strong>t des gages de succès. Cependant, dans ces phases<br />

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contractuelles, comme je l’ai dit, il faut être paranoïaque, donc<br />

voici ce que fut ma solution.<br />

J’étais résolu à ne pas perdre ma majorité re<strong>la</strong>tive, mon avocat<br />

proposa de prévoir dans les statuts de me <strong>la</strong>isser <strong>la</strong> possibilité de<br />

variabiliser le montant du capital de l’ordre de 25%. Ce<strong>la</strong> me<br />

permettait ultérieurement de faire entrer au capital certains amis<br />

mentionnés dans ce récit et d’augmenter un peu ma<br />

participation par <strong>la</strong> même occasion afin d’anticiper <strong>la</strong> conversion<br />

d’une partie des OC. Il faut préciser ici que l’investisseur avait<br />

déjà fait un geste significatif en acceptant de n’en convertir que<br />

30% au maximum.<br />

Au final, à deux j<strong>ou</strong>rs de <strong>la</strong> date de <strong>la</strong> transmission, n<strong>ou</strong>s allions<br />

vers une proposition qui consistait à me <strong>la</strong>isser <strong>la</strong> possibilité<br />

d’augmenter le capital d’un montant égal à l’augmentation que<br />

représenterait <strong>la</strong> conversion. Mais une question se posait t<strong>ou</strong>t de<br />

même : à quoi servent des OC dont on considère qu’elle seront<br />

forcément converties ? Ne vaudrait-il pas mieux d’emblée<br />

considérer un investissement en capital plus élevé ? A l’inverse,<br />

que sont des OC non convertibles sinon une simple dette ?<br />

Le bon côté de ce montage et à mon avis sa pertinence t<strong>ou</strong>te<br />

entière se tr<strong>ou</strong>ve dans le fait que <strong>la</strong> holding ne démarre pas en<br />

étant surendettée. Un capital de 750 k€ environ devrait n<strong>ou</strong>s<br />

permettre de lever à peu près <strong>la</strong> même somme s<strong>ou</strong>s forme de<br />

dettes supplémentaires permettant par exemple <strong>la</strong> reprise<br />

d’autres structures venant conforter le réseau naissant. Il s’agit<br />

d’un point essentiel. Bien sûr, si mes associés me font obstacle,<br />

ma vie va devenir difficile mais s’ils j<strong>ou</strong>ent leur rôle, ils me<br />

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permettent ainsi un levier financier plus important. Ce<strong>la</strong> mérite<br />

rétribution. Il faut être paranoïaque mais pas schizophrène ici !!!<br />

4.6.3 <strong>La</strong> transmission des parts<br />

Je passe sur des points juridico bancaires de second ordre p<strong>ou</strong>r<br />

arriver au j<strong>ou</strong>r de <strong>la</strong> transmission des parts qui eut lieu chez<br />

notre investisseur. Mais avant, arrêt chez notre banquier p<strong>ou</strong>r<br />

prendre les chèques et signer des pièces bancaires importantes.<br />

<strong>La</strong> banque éditant ses contrats en un autre lieu, elle n’avait pas<br />

pu n<strong>ou</strong>s f<strong>ou</strong>rnir préa<strong>la</strong>blement ses conditions générales pas plus<br />

d’ailleurs que son service juridique, p<strong>ou</strong>rtant contacté par mes<br />

soins <strong>la</strong> semaine précédente … Il n<strong>ou</strong>s a donc fallu faire un acte<br />

de foi pendant que le banquier, lui, n<strong>ou</strong>s demandait des<br />

garanties … mais ce n’est là qu’un petit paradoxe habituel… Si<br />

v<strong>ou</strong>s le p<strong>ou</strong>vez, prenez votre temps et ne retenez une banque<br />

que lorsque votre avocat aura eu le temps de faire supprimer les<br />

c<strong>la</strong>uses de garanties gênantes <strong>ou</strong> inappropriées.<br />

Ayant finalement récupéré les chèques, direction <strong>la</strong> signature de<br />

<strong>la</strong> transmission des parts. Belle salle de réunion et bureautique à<br />

proximité p<strong>ou</strong>r ressortir telle <strong>ou</strong> telle page et photocopieuse<br />

performante. Et venez avec votre PC et votre clé USB !<br />

Premier point de discussion : les contrats de travail. Les cédants<br />

qui restent dans l’entreprise ont le s<strong>ou</strong>hait légitime de voir<br />

confirmées les intentions du repreneur par un contrat de travail.<br />

Dans notre cas, il y avait une complication car n<strong>ou</strong>s sommes en<br />

région frontalière et le cédant a un d<strong>ou</strong>ble contrat de travail, un<br />

en France et un p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> filiale étrangère. Ce point n’était pas<br />

mentionné au protocole, je n’en avais pas reparlé mais le 13,<br />

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mon cédant m’appe<strong>la</strong> p<strong>ou</strong>r me proposer de faire un écrit<br />

préliminaire simple … Ce soir-là vers 23 heures, un contrat<br />

fleuve de 12 pages me fut envoyé via son avocat. Je connais un<br />

peu les questions de contrats d’embauches et j’eus le temps de<br />

préparer une réponse dans <strong>la</strong> nuit transmise à mon avocat p<strong>ou</strong>r<br />

mise en forme. Lors de <strong>la</strong> réunion du 15 donc, on en vint<br />

immédiatement à aborder ce point qui fut traité<br />

convenablement. Le contrat serait finalisé les j<strong>ou</strong>rs suivants.<br />

Avant d’aborder les signatures proprement dites, l’heure<br />

avançant, n<strong>ou</strong>s fûmes invités par l’intermédiaire au repas de<br />

closing. Excellent et agréable mais les chèques étaient t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

dans ma poche !<br />

Ret<strong>ou</strong>r et deuxième point : les signatures. Il s’agit des pièces<br />

légales aut<strong>ou</strong>r des ordres de m<strong>ou</strong>vement des parts mais surt<strong>ou</strong>t<br />

dans notre cas des statuts modifiés de <strong>la</strong> SAS, de l’augmentation<br />

de capital et de l’émission des obligations convertibles. Rien à<br />

signaler sinon un détail, t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs les détails, qui me fit un instant<br />

passer p<strong>ou</strong>r un voleur aux yeux de mon investisseur. <strong>La</strong> veille,<br />

j’avais eu à cœur de faire préciser à mon expert comptable les<br />

lignes du bi<strong>la</strong>n devant servir à f<strong>ou</strong>rnir les données alimentant <strong>la</strong><br />

formule de calcul de <strong>la</strong> valeur de l’entreprise en cas de sortie des<br />

minoritaires. Un peu d’excès de zèle du côté de mon conseil, un<br />

peu d’imprécision dans ma transcription, un copié collé au<br />

mauvais endroit de l’assistante de mon avocat et une absence de<br />

relecture de ma part (j’avais passé une partie de <strong>la</strong> j<strong>ou</strong>rnée du<br />

14 en clinique p<strong>ou</strong>r le traitement final de mes calculs rénaux) et<br />

mon investisseur paniqua de voir sa formule défigurée. Il faut<br />

dire que mon avocat avait tenu à regr<strong>ou</strong>per en un seul document<br />

les statuts de <strong>la</strong> SAS et le pacte d’actionnaires afin de donner à<br />

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ce dernier une valeur juridique plus probante. Ce document<br />

unique fait 30 pages !<br />

De mon côté, j’avais tenu à ce que <strong>la</strong> formule reflète <strong>la</strong> valeur<br />

payée par moi au j<strong>ou</strong>r de <strong>la</strong> reprise et que cette formule puisse<br />

aussi s’appliquer à mon cédant le cas échéant afin que t<strong>ou</strong>t se<br />

passe entre les différents actionnaires de façon transparente.<br />

Mais ce s<strong>ou</strong>ci de transparence et de précision eut le malheur de<br />

se traduire ici par une formu<strong>la</strong>tion mal fichue (mais pas fausse)<br />

et par une définition partiellement erronée de l‘EBIT qui<br />

correspond au résultat d’exploitation moins <strong>la</strong> participation mais<br />

avec réintégration des certains éléments exceptionnels (mais pas<br />

t<strong>ou</strong>s). Bref, un écart entre comptabilités anglo-saxonne et<br />

française. Il en résulta une modification de deux pages de nos<br />

statuts, deux heures de retard et p<strong>ou</strong>r moi le sentiment<br />

désagréable d’être pris <strong>la</strong> main dans le pot de confiture alors que<br />

j’avais cherché à trop bien faire.<br />

Finalement, ce<strong>la</strong> ne n<strong>ou</strong>s empêcha pas de finaliser. Je remis mes<br />

chèques et j’eus droit à quelques mots très gentils du papa du<br />

cédant présent en tant que co-cédant minoritaire.<br />

Permettez-moi une dernière mais brève parenthèse<br />

psychologique : quel effet ce<strong>la</strong> fait-il de remettre un gros<br />

chèque, de devenir d’un c<strong>ou</strong>p le véritable patron et d’achever<br />

deux années de longues recherches et négociations ? Réponse :<br />

absolument rien ! Aussi bizarre que ce<strong>la</strong> p<strong>ou</strong>rrait paraître, je<br />

ressentais surt<strong>ou</strong>t de <strong>la</strong> fatigue et de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ssitude ! J’étais<br />

heureux de cet évènement et du climat dans lequel il se<br />

concluait mais je me sentais surt<strong>ou</strong>t fatigué. Je ne fais pas de<br />

ceci une règle, chacun réagira selon son état et son caractère je<br />

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suppose. Je crois que ce constat surprenant est dû à <strong>la</strong> longueur<br />

invraisemb<strong>la</strong>ble des formalités de fin de parc<strong>ou</strong>rs… qui devaient<br />

d’ailleurs se prolonger plusieurs mois après <strong>la</strong> transmission.<br />

Conclusion :<br />

V<strong>ou</strong>s avez vu que jusqu’au b<strong>ou</strong>t, il v<strong>ou</strong>s faudra veiller aux<br />

détails.<br />

Suite de l’histoire : dès le lendemain une première réunion avec<br />

quelques employés de l’entreprise afin de me présenter avant de<br />

p<strong>ou</strong>rsuivre <strong>la</strong> déc<strong>ou</strong>verte de l’entreprise et <strong>la</strong> reprise elle-même.<br />

Et <strong>la</strong> suite de <strong>la</strong> suite est une autre histoire que je ne suis pas<br />

sûr d’avoir jamais le temps d’écrire ! Mais qui sait ?<br />

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5 <strong>La</strong> vidéo du match !<br />

Dans cette partie, se tr<strong>ou</strong>vent rassemblées des réflexions<br />

personnelles. A froid, après match, p<strong>ou</strong>r inspirer autant les<br />

repreneurs que ceux, nombreux, qui prétendent les<br />

«accompagner». Comme je l'ai déjà écrit, il y a beauc<strong>ou</strong>p de<br />

prétendants accompagnants <strong>ou</strong> « accompagneurs » mais il y a<br />

peu de véritables appuis en ce domaine. Qui plus est, le véritable<br />

chef d'entreprise répugne à être «accompagné». En revanche, il<br />

aimerait avoir l'aide, rémunérée au besoin, qui lui fait défaut<br />

lorsqu'il en a besoin. Qu'il s'agisse de compétences et de savoir<br />

<strong>ou</strong> de moyens financiers.<br />

Commençons par quelques faux-conseils et véritables bêtises<br />

entendues au long de mon parc<strong>ou</strong>rs avant de proposer quelques<br />

idées de réformes ...<br />

***<br />

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5.1 Chapitre 17: prenez votre destin en main<br />

Je reprends ici quelques un des thèmes abordés dans mon récit<br />

que je v<strong>ou</strong>drais approfondir parce qu’ils visent à définir ce que<br />

fut finalement mon attitude dans cette phase de recherche et de<br />

négociations. Attitude qui peut se résumer à ceci :<br />

Prenez v<strong>ou</strong>s-même votre destin en main !<br />

Mots clefs : cible, injonctions paradoxales, stratégie de <strong>la</strong><br />

m<strong>ou</strong>che, sérendipité, risques, s<strong>ou</strong>rcing, timing, géographie,<br />

analyses.<br />

5.1.1 Définir sa cible <strong>ou</strong> pas ?<br />

Bien sûr qu'une stratégie c<strong>la</strong>ire, avec une cible identifiée, un<br />

montage financier t<strong>ou</strong>t prêt, des conseils juridiques et<br />

comptables disponibles et une région d'accueil prédéfinie et si<br />

possible proche de votre domicile sont des at<strong>ou</strong>ts sérieux. Dans<br />

mon cas, ce ne fut pas déterminant et les conseils qui revenaient<br />

sur mon approche trop vague n'avaient simplement ni les<br />

compétences, ni l'attitude requises p<strong>ou</strong>r m'aider ? Je prétends<br />

que si j'avais dû chercher à c<strong>la</strong>rifier t<strong>ou</strong>t ce<strong>la</strong> de prime abord,<br />

j'aurais certainement abandonné. Comme l'a dit Winston<br />

Chruchill, je ne savais pas que c'était impossible, c'est p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong><br />

que j'y suis parvenu 26 .<br />

26<br />

« T<strong>ou</strong>t le monde savait que ce truc là était impossible jusqu’au j<strong>ou</strong>r où est arrivé quelqu ‘un<br />

qui ne le savais pas, et qui l'a fait. »<br />

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De son côté, Sénèque a écrit:<br />

«Nul vent n'est favorable à celui qui ne sait dans quel port il<br />

veut se rendre».<br />

Les «accompagneurs» professionnels, qui ont une idée abstraite<br />

de <strong>la</strong> marche des affaires et des entreprises ont peut-être lu<br />

Sénèque mais assurément pas Cromwell qui a dit l’inverse :<br />

« Nul ne va aussi loin que celui qui ne sait où il va ».<br />

Il est impératif de suivre votre instinct et non les injonctions<br />

«paradoxales» de bon aloi.<br />

5.1.2 Aucune démarche réaliste n’est absolument linéaire<br />

Qu'est-ce qu'une injonction paradoxale me direz-v<strong>ou</strong>s ? Si je<br />

v<strong>ou</strong>s dis avec véhémence: «soyez détendu, non d'un chien», il y<br />

a de fortes chances que ce<strong>la</strong> v<strong>ou</strong>s crispe. Il s'agit donc d'une<br />

injonction dont <strong>la</strong> nature <strong>ou</strong> <strong>la</strong> forme met l’interlocuteur dans<br />

l'impossibilité de s'y conformer. Si je dis au candidat repreneur:<br />

«définissez d’abord précisément votre cible et ce que v<strong>ou</strong>s<br />

v<strong>ou</strong>lez faire, sans ce<strong>la</strong>, v<strong>ou</strong>s n’y arriverez pas ! ». Il y a des<br />

chances qu'il v<strong>ou</strong>s parle de son ancien b<strong>ou</strong>lot <strong>ou</strong> de ses<br />

dernières vacances plutôt que de sa cible. P<strong>ou</strong>rquoi ? Parce que<br />

s<strong>ou</strong>vent, il est normal qu’il ne sache pas a priori v<strong>ou</strong>s répondre<br />

précisément en dehors de ce qu’il a fait <strong>ou</strong> de ce qu’il rêve faire.<br />

Il doit se faire les yeux, sortir de son cadre de pensée ancien.<br />

Si j'en juge par mon propre cas, j'aurais pu racheter des PME<br />

très différentes. Il a fallu que j'en voie un certain nombre et que<br />

je fasse plusieurs propositions p<strong>ou</strong>r finalement en retenir une et<br />

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être retenu dans un métier et une activité que je n'aurais jamais<br />

pensé d'emblée rechercher. C’est ce<strong>la</strong> <strong>la</strong> stratégie de <strong>la</strong> m<strong>ou</strong>che.<br />

Ce<strong>la</strong> choque peut-être l’esprit « rationnel » de certains. Moi<br />

aussi, j'ai appris à lire en décortiquant chaque lettre, chaque mot<br />

et chaque phrase. Et à <strong>la</strong> fin, après beauc<strong>ou</strong>p d'efforts et<br />

d'application, j'ai pu terminer mon premier livre ! Ce<strong>la</strong> signifie-t-<br />

il que v<strong>ou</strong>s lisez le j<strong>ou</strong>rnal de <strong>la</strong> première ligne à <strong>la</strong> dernière, mot<br />

à mot et lettre à lettre ? Si v<strong>ou</strong>s pensez <strong>ou</strong>i, c’est que v<strong>ou</strong>s êtes<br />

autiste <strong>ou</strong> illettré. Ou alors ce<strong>la</strong> signifie-t-il que v<strong>ou</strong>s allez<br />

directement en page 5 sur <strong>la</strong> colonne de gauche p<strong>ou</strong>r lire<br />

directement <strong>la</strong> n<strong>ou</strong>velle qui v<strong>ou</strong>s intéresse ? Si v<strong>ou</strong>s dites <strong>ou</strong>i<br />

c’est que v<strong>ou</strong>s êtes extralucide <strong>ou</strong> que v<strong>ou</strong>s venez de faire une<br />

requête sur Google. <strong>La</strong> vraie réponse est : ni l’un, ni l’autre !<br />

V<strong>ou</strong>s <strong>ou</strong>vrez au hasard, v<strong>ou</strong>s furetez v<strong>ou</strong>s revenez en arrière et<br />

v<strong>ou</strong>s ne lisez pas t<strong>ou</strong>t bien sûr. Rien ne v<strong>ou</strong>s empêche par <strong>la</strong><br />

suite d’aller sur le net rechercher un article précis <strong>ou</strong> une<br />

publication qui a retenu votre attention mais seulement après<br />

c<strong>ou</strong>p !…<br />

J'ai donc recherché ma cible comme je lis le j<strong>ou</strong>rnal et non<br />

comme j'ai lu mon premier livre d'école ni comme je fais une<br />

recherche avec Google ! Ce faisant, j’ai pris mon destin en main<br />

et j’ai pris le risque que ma méthode ne mène nulle part comme<br />

me l’on fait sentir certains spécialistes de <strong>la</strong> transmission.<br />

5.1.3 Tr<strong>ou</strong>vez ce que v<strong>ou</strong>s ne cherchez pas !<br />

Donc exit les bons conseils sco<strong>la</strong>ires. V<strong>ou</strong>s devez v<strong>ou</strong>s prendre<br />

en mains et assumer que v<strong>ou</strong>s allez peut-être chercher en<br />

aveugle, tâtonner et revenir en arrière. Votre démarche aura<br />

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t<strong>ou</strong>tes les chances de n'être pas linéaire, d'être même très<br />

chaotique. C’est un processus d’auto construction non<br />

l’application d’une pseudo méthode pré établie.<br />

Il y a un mot un peu savant que je ne résiste pas à v<strong>ou</strong>s confier.<br />

Ce mot désigne un concept en vogue chez les experts en<br />

Knowledge Management (gestion des connaissances): <strong>la</strong><br />

sérendipité 27 . Sérendip partit explorer le monde avec ses deux<br />

frères. Il déc<strong>ou</strong>vrit dans le vaste monde de grandes richesses<br />

mais <strong>la</strong> plus grande à ses yeux est qu'il déc<strong>ou</strong>vrit dans son<br />

errance des choses n<strong>ou</strong>velles, des choses qu'il ne s'attendait pas<br />

à déc<strong>ou</strong>vrir, des choses enfin qu'il ne cherchait pas. Mais comme<br />

Sérendip était un sage, il fit son profit de l’inattendu.<br />

Ceci p<strong>ou</strong>r insister sur le fait que v<strong>ou</strong>s ne tr<strong>ou</strong>verez peut-être pas<br />

ce que v<strong>ou</strong>s cherchez (et encore moins ce que v<strong>ou</strong>s avez perdu)<br />

mais peut-être ce que v<strong>ou</strong>s ne cherchiez pas. Si ce<strong>la</strong> v<strong>ou</strong>s arrive,<br />

sachez l'accueillir car c'est peut être l'option gagnante. Ce fut le<br />

cas p<strong>ou</strong>r moi et si j'avais éc<strong>ou</strong>té les rabat-joie plutôt que<br />

Sérendip, je n'aurais sans d<strong>ou</strong>te pas atteint mon but !<br />

5.1.4 Sachez prendre des risques !<br />

Voilà un thème majeur p<strong>ou</strong>r qui se destine à reprendre une<br />

entreprise. On v<strong>ou</strong>s le conseillera d'ailleurs, là encore de<br />

manière paradoxale: savez-v<strong>ou</strong>s prendre des risques ? C'est ce<br />

que v<strong>ou</strong>s demandera l'employé de banque qui par nature n’en<br />

prend pas vraiment et v<strong>ou</strong>s demande des tas de garanties ! Il se<br />

tr<strong>ou</strong>ve que pendant t<strong>ou</strong>te cette période de recherche, j'ai eu à<br />

animer plusieurs fois l'introduction d'une formation qualifiante<br />

27 Sérendip est un mot persan qui désignait le royaume de Cey<strong>la</strong>n. Sérendip était l’un des trois<br />

princes de Cey<strong>la</strong>n d'un conte persan repris par différents auteurs européens du 18eme siècle et<br />

dont le nom inspira le concept de sérendipité à l'auteur ang<strong>la</strong>is Horace Walpole.<br />

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Le 13/05/2007 20:18:33<br />

sur <strong>la</strong> gestion des risques en entreprise au sein du gr<strong>ou</strong>pe FIM à<br />

Cherb<strong>ou</strong>rg. Mon message-clef était d<strong>ou</strong>ble:<br />

1. les risques sont au coeur de l'activité du chef<br />

d'entreprise et même si l'on a parfois créé des<br />

fonctions de risk manager dans certains grands<br />

gr<strong>ou</strong>pes, gérer le risque est une facette essentielle de<br />

<strong>la</strong> fonction du dirigeant non un poste à côté de celui-ci.<br />

2. <strong>La</strong> gestion du risque n'est pas une technique comme <strong>la</strong><br />

comptabilité <strong>ou</strong> un domaine du droit avec sa<br />

jurisprudence. Il existe une variété infinie de situations<br />

de risques qui correspondent également à autant<br />

d'opportunités. Je ne crois nullement à des recettes<br />

visant à réduire les risques <strong>ou</strong> à les éviter.<br />

Il est donc p<strong>ou</strong>r moi aussi stupide de se demander si l'on sait<br />

prendre des risques que de se demander si l'on sait respirer. A<br />

moins peut-être que certaines professions soient devenues à ce<br />

point timorées qu'elles ne savent même plus respirer. Gageons<br />

qu'un risque d'asphyxie les guette à plus <strong>ou</strong> moins long terme ...<br />

5.1.5 P<strong>ou</strong>r tr<strong>ou</strong>ver, faut-il au moins 18 mois ?<br />

P<strong>ou</strong>r ce consultant croisé en c<strong>ou</strong>rs de r<strong>ou</strong>te, (chapitre 11),<br />

n'ayant devant moi que 12 mois, le dé<strong>la</strong>i était trop c<strong>ou</strong>rt p<strong>ou</strong>r<br />

faire une recherche sérieuse. Je n'avais plus qu'à rechercher du<br />

b<strong>ou</strong>lot. P<strong>ou</strong>r lui, il faut au moins 18 mois. Et p<strong>ou</strong>rtant, je savais<br />

déjà à ce moment-là que j'aurais pu signer en moins de 6 mois<br />

si je l'avais v<strong>ou</strong>lu….<br />

Encore un bel exemple de cette rationalité si limitée qui peut<br />

conduire à l’abandon et à l’inaction. En effet, ce n'est pas faux, il<br />

m'a fallu 18 mois p<strong>ou</strong>r tr<strong>ou</strong>ver l'entreprise que j'ai reprise et plus<br />

encore p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> racheter. T<strong>ou</strong>t dépend de ce que l’on compte et<br />

de comment on mesure. Ce consultant se voyait de bonne foi<br />

sûrement comme le point de départ de ma démarche et non<br />

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Le 13/05/2007 20:18:33<br />

comme un élément parmi d’autres, il n’y a même pas figuré !<br />

Comme v<strong>ou</strong>s l'avez compris au travers de mon parc<strong>ou</strong>rs, on ne<br />

sait jamais vraiment à quel point on en est, car jusqu’à <strong>la</strong><br />

dernière signature, v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vez t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs avoir à t<strong>ou</strong>t<br />

recommencer du début. Par ailleurs, chaque affaire v<strong>ou</strong>s<br />

construit, v<strong>ou</strong>s affine et v<strong>ou</strong>s rapproche de celle que v<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>ou</strong>rrez effectivement signer. Suivant votre maturité sur le sujet,<br />

on ne peut donc a priori définir le temps qu’il v<strong>ou</strong>s faudra.<br />

J'aurais pu ab<strong>ou</strong>tir au b<strong>ou</strong>t de deux mois. Et après 10 mois et<br />

avoir refusé plusieurs opportunités, j'avais déjà signé un<br />

protocole. On ne sait à quel point du parc<strong>ou</strong>rs on se situe que<br />

lorsque l’on a signé le transfert des parts ! Donc<br />

rétrospectivement, on peut se dire qu'il faut 18 mois en<br />

moyenne. Il m’aura fallu 18 mois effectivement au total. Mais en<br />

réalité, il suffit d'une rencontre. Après, t<strong>ou</strong>t peut se faire en trois<br />

mois. Encore une fois, n'éc<strong>ou</strong>tez que votre instinct, surt<strong>ou</strong>t pas<br />

les soi-disant experts, ils risquent de bonne foi de v<strong>ou</strong>s faire<br />

abandonner trop tôt et puis, qui v<strong>ou</strong>s dit qu’ils sont de bonne<br />

foi ?<br />

5.1.6 Les bonnes affaires ne sont pas cachées !<br />

Elles ne sont pas cachées, elles n'ont pas le temps d'être<br />

connues de t<strong>ou</strong>s les candidats. Ce<strong>la</strong> ne signifie pas qu'elles sont<br />

cachées. Certains cédants sont très attachés à <strong>la</strong> confidentialité<br />

et pas seulement eux d'ailleurs; certains de leurs conseils aussi.<br />

Prenez cette Banque du Sud de <strong>la</strong> France. P<strong>ou</strong>r elle, l'information<br />

ne doit être communiquée qu'après avoir envoyé et reçu en<br />

ret<strong>ou</strong>r par c<strong>ou</strong>rrier papier, par <strong>la</strong> poste, l'engagement de<br />

confidentialité du repreneur. Résultat, j'ai reçu ce document<br />

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après être entré en négociation sur un autre dossier. Trop tard<br />

p<strong>ou</strong>r moi mais aussi p<strong>ou</strong>r ce cédant qui ne le saura jamais. Qui<br />

plus est et t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs p<strong>ou</strong>r cette raison de confidentialité, <strong>la</strong><br />

Banque n'a pas v<strong>ou</strong>lu passer d'annonce sur un portail d'annonce<br />

connu ... Je ne sais pas si cette affaire va<strong>la</strong>it <strong>la</strong> peine mais elle<br />

mettra à c<strong>ou</strong>p sûr plus de temps à se vendre et ... <strong>ou</strong>i, elle est<br />

cachée de <strong>la</strong> plupart des gens mais elle n'est pas p<strong>ou</strong>r autant<br />

réservée à certains, elle est juste mise à l'écart par des<br />

intermédiaires d'un autre âge.<br />

Il est vrai que Foie Gras que j'ai failli signer m'a été apportée par<br />

un financier hors circuit «<strong>ou</strong>vert» et cette affaire a été vendue<br />

sans passer par un canal public. Mais je ne suis pas sûr que<br />

c'était une si belle affaire malgré son prix très bas ... Enfin mes<br />

meilleurs dossiers, je les ai tr<strong>ou</strong>vés sur Fusacq y compris<br />

l'entreprise que j'ai finalement rachetée.<br />

5.1.7 Vraies et fausses limites géographiques<br />

Il y a grosso modo deux approches. Le repreneur veut rester<br />

dans sa région <strong>ou</strong> bien il veut en changer et en profiter au<br />

passage p<strong>ou</strong>r tr<strong>ou</strong>ver un climat plus riant <strong>ou</strong> se rapprocher d'un<br />

parent ...<br />

P<strong>ou</strong>rquoi pas ? Mais ce sont là de très fortes limites si <strong>la</strong> région<br />

visée n'est pas très dynamique. J'habite <strong>la</strong> Basse Normandie où<br />

j'ai, en plus, eu <strong>la</strong> possibilité de faire connaître ma recherche à<br />

des personnes d'influence <strong>ou</strong> ayant des informations privilégiées.<br />

Je n'y ai pas eu une seule vraie affaire et personne ne m'a<br />

jamais présenté une affaire sérieuse à reprendre. C'est peut-être<br />

une question de réseau. J'ai déc<strong>ou</strong>vert en effet mais trop tard<br />

une affaire qui s'est faite sur le port de Cherb<strong>ou</strong>rg, à 200 m de<br />

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mon domicile. Donc, <strong>ou</strong>i j'aurais pu rester chez moi et reprendre.<br />

Encore aurait-il fallu identifier l'affaire. Elle n'était pas cachée<br />

mais les organismes concernés bien qu'informés de ma<br />

démarche ne m'ont pas sollicité ... Mauvais réseautage sans<br />

d<strong>ou</strong>te mais rien de caché p<strong>ou</strong>r autant.<br />

Ne v<strong>ou</strong>s limitez pas géographiquement, il y a des chances que<br />

v<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>viez ailleurs et pas du t<strong>ou</strong>t où v<strong>ou</strong>s auriez imaginé<br />

tr<strong>ou</strong>ver. Encore une application du principe de Sérendipité. Et<br />

puis, il ne s'agit pas seulement d'identifier une cible, encore<br />

faut-il p<strong>ou</strong>voir financer <strong>la</strong> reprise. Certaines régions sont plus<br />

propices que d'autres. Je crois que les anciennes régions<br />

industrielles qui ont à se reconvertir et qui ont une culture<br />

« business » sont plus dynamiques, plus proactives et<br />

accueil<strong>la</strong>ntes p<strong>ou</strong>r les repreneurs. Je ne parle pas des dispositifs<br />

d'aides qui ne sont pas décisifs, je parle surt<strong>ou</strong>t des<br />

intermédiaires, des banques, et des Sociétés de Gestion de<br />

Fonds de Développement Régionaux. Certaines régions comme<br />

<strong>la</strong> Lorraine <strong>ou</strong> le Nord par exemple semblent avoir un meilleur<br />

savoir-faire que d'autres en ce domaine. Par contre, chercher<br />

t<strong>ou</strong>s azimuts comme je l’ai fait est très coûteux en temps et en<br />

frais. J’estime que mes frais de dép<strong>la</strong>cements et de séj<strong>ou</strong>rs se<br />

sont élevés p<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong> annuellement aut<strong>ou</strong>r de 10 k€.<br />

5.1.8 Ne pas sur analyser<br />

Ce conseil-là est s<strong>ou</strong>vent judicieux et p<strong>ou</strong>rtant, celui-là non plus,<br />

je ne regrette pas de ne pas l'avoir suivi. Dans le cas Foie Gras<br />

décrit plus haut, <strong>la</strong> première analyse conduisait à signer les yeux<br />

fermés. L'intermédiaire financier qui en l'occurrence ne t<strong>ou</strong>chait<br />

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aucune commission me conseil<strong>la</strong> de ne plus trop réfléchir et de<br />

plonger si le coeur m'en disait.<br />

Je fis l'exact contraire et peut-être peut-on penser que mon<br />

excès d'analyse m'a fait renoncer à tort à une belle affaire. Après<br />

avoir signé le protocole, des analyses complémentaires<br />

techniques, commerciales, financières et humaines m’ont fait<br />

comprendre que le coût de <strong>la</strong> reprise al<strong>la</strong>it être bien plus élevé<br />

que le prix de vente des parts et bien plus difficile à financer.<br />

Rappelez-v<strong>ou</strong>s que p<strong>ou</strong>r moi le prix n’est rien. Seule compte <strong>la</strong><br />

capacité à financer puis à rentabiliser l’investissement.<br />

P<strong>ou</strong>r une fois mon conseil comptable et ses auditeurs me<br />

p<strong>ou</strong>ssaient à acheter car le prix était vraiment bas. Si je m'en<br />

étais tenu au constat initial j'aurais agi trop inconsidérément. <strong>La</strong><br />

règle du c<strong>ou</strong>p de coeur n'est pas suffisante. Je préconise donc<br />

d'utiliser sa tête ET son cœur. C'est ce que j'appelle suivre son<br />

instinct.<br />

Il ne faut donc peut-être pas sur analyser mais il ne faut<br />

assurément pas s<strong>ou</strong>s analyser non plus !<br />

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5.2 Chapitre 18: risques et enjeux<br />

Quels sont les risques les plus c<strong>ou</strong>rants des deux acteurs en<br />

présence ? Et quels sont les enjeux de bien comprendre leurs<br />

rôles respectifs p<strong>ou</strong>r ne pas se tromper ?<br />

Mots clefs : pas acheteur, pas vendeur, pertes de temps et<br />

d’argent.<br />

5.2.1 Le repreneur n’est pas forcément acheteur<br />

Supposant acquis que le repreneur ne va pas se comporter en<br />

acheteur arrogant, il doit donc adopter une attitude très positive<br />

indispensable. Celle d'un vendeur. Je l'ai déjà expliqué, c’est un<br />

des paradoxes à intégrer. Le repreneur, bien que faisant un<br />

chèque au cédant à <strong>la</strong> fin, doit p<strong>ou</strong>r réussir beauc<strong>ou</strong>p éc<strong>ou</strong>ter et<br />

chercher à séduire son cédant car le marché n'est pas en sa<br />

faveur de prime abord. Rappelez-v<strong>ou</strong>s que j’ai été écarté au<br />

moins deux fois d’entrée parce que je paraissais « pauvre » <strong>ou</strong><br />

pas assez « plombier ».<br />

Il s'agit donc p<strong>ou</strong>r le repreneur d'une étape éliminatoire. En plus,<br />

si ce repreneur a plutôt une sensibilité de généraliste<br />

commercial, cette attitude inversée de vendeur va être une<br />

attitude finalement assez confortable p<strong>ou</strong>r lui parce que pendant<br />

les préliminaires, son attitude valorise le cédant. Celui-ci renvoie<br />

alors au repreneur une image positive et un climat de confiance<br />

se crée. T<strong>ou</strong>t va bien donc, et si v<strong>ou</strong>s faites ce<strong>la</strong>, v<strong>ou</strong>s êtes bien<br />

parti. C'est comme ce<strong>la</strong> que j'ai pratiquement t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs été<br />

retenu en short list.<br />

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Mais p<strong>ou</strong>r le cédant, il y a une difficulté: le repreneur est aussi<br />

celui qui doit être convaincu. Et il peut se faire que voyant que<br />

les chiffres promis n'arrivent pas à temps <strong>ou</strong> que les banques<br />

sont moins enth<strong>ou</strong>siastes que lui p<strong>ou</strong>r financer son projet, le<br />

repreneur finisse par abandonner le projet. C’est ce qui s’est<br />

produit p<strong>ou</strong>r moi dans le cas WinMidi, parce que le cédant, mal<br />

conseillé, ne s’est pas suffisamment mis en situation de finaliser<br />

sa vente.<br />

Conseil au cédant: attention, le repreneur est avant t<strong>ou</strong>t un<br />

acheteur, considérez-le comme tel et faites les efforts<br />

commerciaux qui sont nécessaires. Le repreneur qui a t<strong>ou</strong>t<br />

compris se p<strong>la</strong>ce du côté du cédant p<strong>ou</strong>r mieux éliminer ses<br />

concurrents. Une fois son but atteint, c'est lui qui fera le chèque,<br />

c'est donc lui qui décidera en dernier ressort. Beauc<strong>ou</strong>p de<br />

cédants, rassurés de voir un repreneur motivé en profitent p<strong>ou</strong>r<br />

être g<strong>ou</strong>rmands et <strong>ou</strong>blient cette règle de base. Le repreneur<br />

même prêt à payer trop cher, ne p<strong>ou</strong>rra pas aller plus loin que<br />

son budget ...<br />

Conseil au repreneur : pensez lorsque les choses seront assez<br />

c<strong>la</strong>ires p<strong>ou</strong>r v<strong>ou</strong>s à les c<strong>la</strong>rifier avec votre cédant afin qu’il<br />

comprenne que son intérêt est de v<strong>ou</strong>s aider à justifier son prix.<br />

Je reconnais que je suis resté trop s<strong>ou</strong>vent dans ce rôle de<br />

vendeur qui me convenait bien mais j’aurais dû plus nettement<br />

marquer certaines demandes. Le cédant sérieux a t<strong>ou</strong>t intérêt à<br />

les intégrer. En plus, v<strong>ou</strong>s n’êtes plus seul dans les phases<br />

finales, le repreneur doit aussi penser à donner confiance à ses<br />

conseils. Ils sont payés certes mais ils sont humains aussi.<br />

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5.2.2 Le cédant pas forcément vendeur<br />

Si j’en juge par ce que m’ont dit les intermédiaires, l’attitude<br />

vendeuse du repreneur n'est pas si fréquente. Beauc<strong>ou</strong>p de<br />

repreneurs ne parviennent jamais à ce stade-là. Le symétrique<br />

exact du repreneur vendeur est le cédant recruteur.<br />

S<strong>ou</strong>vent, le cédant a eu bien du mal à se convaincre de vendre<br />

l’entreprise qui est son «bébé» comme le veut le cliché. Il peut<br />

avoir, lui aussi, une attitude assez arrogante et voir le repreneur<br />

comme un simple candidat à recruter et <strong>ou</strong>blier qu'il est avant<br />

t<strong>ou</strong>t un acheteur. Il peut avoir tendance à rechercher un profil<br />

identique au sien. J'ai en mémoire par exemple cette belle TPE<br />

parisienne de plomberie que m'a présentée <strong>la</strong> CCI de Paris. Son<br />

dirigeant très conscient de sa réussite, ne v<strong>ou</strong><strong>la</strong>it naturellement<br />

pas brader son entreprise. Mais surt<strong>ou</strong>t, il ne p<strong>ou</strong>vait pas<br />

concevoir que le repreneur ne soit pas plombier lui-même ni qu'il<br />

veuille percevoir un sa<strong>la</strong>ire avant trois <strong>ou</strong> quatre ans ! Lui-même<br />

avait connu des débuts modestes et semb<strong>la</strong>it v<strong>ou</strong>loir faire<br />

connaître à son repreneur le même parc<strong>ou</strong>rs « initiatique » sans<br />

comprendre que le projet de celui-ci p<strong>ou</strong>vait être t<strong>ou</strong>t autre que<br />

de se limiter à une activité de plomberie traditionnelle.<br />

Résultat : le repreneur (moi) décide de ne pas donner suite. Le<br />

cédant recruteur surt<strong>ou</strong>t s'il n'est pas conseillé <strong>ou</strong> mal conseillé<br />

est à éliminer très vite si v<strong>ou</strong>s n'êtes pas dans son profil idéal<br />

car soit ce cédant n'a pas totalement fait le cheminement<br />

psychologique. Ce cheminement nécessaire l'amènera peut-être<br />

à céder <strong>ou</strong> peut-être à arrêter son activité. Entre temps, il v<strong>ou</strong>s<br />

écartera à c<strong>ou</strong>p sûr au profit d'un «meilleur» candidat réel, à<br />

venir <strong>ou</strong> mythique ce qui finira par le ramener, peut-être à<br />

simplement arrêter son activité sans <strong>la</strong> céder... P<strong>ou</strong>r le repreneur<br />

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en effet, le risque principal est de perdre du temps avec un<br />

dirigeant non cédant et d'investir beauc<strong>ou</strong>p de temps p<strong>ou</strong>r faire<br />

le travail qu'aurait dû faire le conseil du cédant quand il en a un.<br />

Il v<strong>ou</strong>s faut détecter cette situation au plus vite et c<strong>ou</strong>per c<strong>ou</strong>rt.<br />

5.2.3 Les risques et enjeux: le temps et l'argent<br />

P<strong>ou</strong>r les deux parties, le risque est lié à <strong>la</strong> perte de temps et à<br />

des coûts associés. P<strong>ou</strong>r le cédant, le temps est parfois l'ennemi<br />

dont il n'a pas conscience. Peut-être est-il déjà trop tard p<strong>ou</strong>r<br />

vendre ! Passer deux <strong>ou</strong> trois ans à sélectionner un candidat<br />

c'est peut-être dépasser <strong>la</strong> date limite d'autant plus que pendant<br />

ce temps-là l'entreprise ne peut se développer comme elle le<br />

devrait.<br />

P<strong>ou</strong>r le repreneur, le problème est le même mais l'échelle de<br />

temps est plus c<strong>ou</strong>rte. T<strong>ou</strong>t le temps qu'il passera à rencontrer<br />

un cédant non vendeur sera de <strong>la</strong> prise d'expérience mais ne le<br />

conduira pas nécessairement à atteindre son objectif. Ceci est<br />

d'autant plus vrai que <strong>la</strong> prochaine affaire qu'il étudiera ne sera<br />

peut-être pas dans le même secteur ... selon ma propre théorie.<br />

D'autre part, l'utilité marginale de chaque n<strong>ou</strong>velle expérience<br />

est de plus en plus faible. T<strong>ou</strong>s les consultants devenus seniors<br />

l’on appris : <strong>la</strong> lois des rendements décroissants s’applique à<br />

l’utilité marginale de l’interview supplémentaire. Alors, veuillez à<br />

ne pas amasser une expérience devenue superflue car alors c’est<br />

que v<strong>ou</strong>s êtes peut-être t<strong>ou</strong>t simplement en train de passer le<br />

temps et de v<strong>ou</strong>s leurrer. Pendant mes phases d’abattement<br />

interca<strong>la</strong>ires, je v<strong>ou</strong>s garantis que je me suis posé cette<br />

question !<br />

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Une bonne méthode que connaissent les vieux commerciaux est<br />

celle-ci : à chaque rencontre v<strong>ou</strong>s devez avoir un objectif précis.<br />

A chaque fin d’entretien, v<strong>ou</strong>s devez avoir atteint cet objectif et<br />

p<strong>ou</strong>voir v<strong>ou</strong>s dire « j’ai appris ceci de plus ». Chaque n<strong>ou</strong>veau<br />

dossier doit v<strong>ou</strong>s rendre plus solide p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> prochaine affaire et<br />

v<strong>ou</strong>s rapprocher du véritable closing.<br />

Conclusion: Il ne faut pas se mettre a priori de barrières trop<br />

limitantes comme je l'écrivais plus haut, mais il faut aussi savoir<br />

arrêter à temps. J'ai commis l'erreur plusieurs fois d'entretenir<br />

une mécanique re<strong>la</strong>tionnelle alors que ma conviction personnelle<br />

s’amenuisait à mesure que n<strong>ou</strong>s avancions au lieu de se<br />

renforcer.<br />

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5.3 Chapitre 19 : quelques idées de réformes<br />

En ces temps de présidentielles, je me permets de tirer de mon<br />

expérience récente quelques constats et propositions d’actions<br />

qui n’engagent que moi et qui, al<strong>la</strong>nt du général au particulier,<br />

p<strong>ou</strong>rraient être de nature à favoriser <strong>la</strong> transmission si elles<br />

étaient retenues par nos futurs g<strong>ou</strong>vernements.<br />

Mots clefs : Réforme de l’Etat, aides, capital investissement,<br />

expliquer l’entreprise et l’économie, frottements administratifs,<br />

fluidité de l’information<br />

5.3.1 Rendre performants les systèmes administratifs et étatiques<br />

<strong>La</strong> France se c<strong>la</strong>sse au 160 ème rang mondial du c<strong>la</strong>ssement<br />

« Doing Business 28 » de <strong>la</strong> Banque Mondiale qui donne une idée<br />

de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tive facilité <strong>ou</strong> difficulté de faire des affaires dans un<br />

pays donné <strong>ou</strong> dans un gr<strong>ou</strong>pe de pays...<br />

N<strong>ou</strong>s avons en France plus de 3000 dispositifs d’aides et notre<br />

économie est plus fonctionnarisée et plus étatisée que celle de<br />

n’importe quel pays développé de l’OCDE. Je suis de ceux qui<br />

pensent que n<strong>ou</strong>s avons le système que n<strong>ou</strong>s méritons et qu’en<br />

<strong>ou</strong>tre nombre de nos services publics sont efficaces. Mais comme<br />

t<strong>ou</strong>s les organismes vivants, ils se sclérosent et finissent par ne<br />

plus être efficients jusqu’à, dans les cas graves ne plus servir<br />

qu’à se justifier eux-mêmes. Ce qui dysfonctionne chez n<strong>ou</strong>s<br />

selon moi c’est avant t<strong>ou</strong>t <strong>la</strong> capacité à se remettre en cause.<br />

28 Etude annuelle Doing Business téléchargeable sur www.doingbusines.org. Il s’agit du<br />

c<strong>la</strong>ssement 2006 p<strong>ou</strong>r l’item « Registrering Property » que n<strong>ou</strong>s développons un peu plus loin. <strong>La</strong><br />

France est au 35ème rang t<strong>ou</strong>s items confondus en progression de 12 p<strong>la</strong>ce depuis 2005. Elle se<br />

situe aussi au 134 ème rang p<strong>ou</strong>r « employing workers » et au 91 ème rang p<strong>ou</strong>r « Paying taxes » et<br />

au 48 ème p<strong>ou</strong>r « getting credit ». Du mieux donc mais pas de quoi pavoiser !<br />

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Notre TGV bat des records et met Marseille à 3 heures de Paris mais les<br />

trains régionaux sont de plus en plus lents car les voies secondaires ne sont<br />

plus entretenues.<br />

N<strong>ou</strong>s avons soi-disant le meilleur système de santé du monde mais<br />

également 4200 décès des suites de ma<strong>la</strong>dies nosocomiales c’est-à-dire<br />

contractées dans nos hôpitaux alors qu’aucune autre cause de décès ne peut<br />

être invoquée dans ces cas-là. Un système de santé donc presqu’aussi mortel<br />

que nos r<strong>ou</strong>tes, mais sans les radars !<br />

N<strong>ou</strong>s avons, avec les ang<strong>la</strong>is, les tr<strong>ou</strong>pes d’interventions parmi les plus<br />

professionnelles de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète (Kosovo, Côte d’Ivoire, Liban, Afghanistan etc.<br />

…) mais même si n<strong>ou</strong>s avions v<strong>ou</strong>lu aider les américains en Irak, n<strong>ou</strong>s<br />

n’aurions pas pu acheminer en temps utiles nos soldats faute de transports<br />

adaptés…<br />

N<strong>ou</strong>s continuons à enseigner les <strong>la</strong>ngues vivantes comme il y a un siècle,<br />

comme le <strong>la</strong>tin et le grec ancien alors que n<strong>ou</strong>s sommes au cœur d’un<br />

ensemble interétatique par<strong>la</strong>nt 23 <strong>la</strong>ngues officielles ... Pendant ce temps, le<br />

nombre d’enfants par c<strong>la</strong>sse ne cesse de diminuer et les syndicats<br />

d’enseignants continuent de v<strong>ou</strong>loir créer de plus en plus de postes<br />

d’enseignants « traditionnels ». Ils appellent ce<strong>la</strong> défendre le « service<br />

public ».<br />

Un français sur deux dit craindre de p<strong>ou</strong>voir un j<strong>ou</strong>r finir SDF pendant que<br />

les conducteurs de nos trains, par ailleurs complètement automatisés,<br />

partent en retraite à 50 ans, bénéficiaires d’un système de retraite particulier<br />

terriblement déficitaire.<br />

V<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lez d’autres exemples ? Pas besoin, ils sont part<strong>ou</strong>t<br />

dans <strong>la</strong> presse. Ils illustrent ce que j’appelle manquer<br />

d’efficience. N<strong>ou</strong>s n<strong>ou</strong>s sclérosons quand n<strong>ou</strong>s continuons à faire<br />

très bien ce qui est de moins en moins utile.<br />

Alors p<strong>ou</strong>rquoi ne changeons-n<strong>ou</strong>s pas ? Parce que n<strong>ou</strong>s<br />

n’arrivons pas à remettre en cause les systèmes sclérosés, les<br />

avantages acquis, les allégeances politiques du passé et<br />

probablement les services rendus qui appellent d’autres services<br />

en ret<strong>ou</strong>r. Goethe n’a-t-il pas écrit quelque part que rien n’est<br />

finalement plus épr<strong>ou</strong>vant p<strong>ou</strong>r une société humaine qu’une<br />

longue période de prospérité ? Quand de tels phénomènes se<br />

produisent dans une entreprise, celle-ci commence par perdre<br />

ses clients, puis ses meilleurs col<strong>la</strong>borateurs, puis <strong>la</strong> rentabilité<br />

chute et enfin, après avoir épuisées t<strong>ou</strong>tes les aides de l’Etat,<br />

elle se délocalise <strong>ou</strong> disparaît !<br />

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Mais dans <strong>la</strong> chose publique (res publica), il suffit de faire appel<br />

à <strong>la</strong> dette publique 29 (puisque l’on ne peut plus dévaluer <strong>la</strong><br />

monnaie)… jusqu’à ce qu’un événement majeur, guerre,<br />

révolution <strong>ou</strong> catastrophe écologique vienne t<strong>ou</strong>t chamb<strong>ou</strong>ler. Ne<br />

peut-on guérir <strong>la</strong> sclérose avant qu’elle ne devienne<br />

gangrène comme le ferait un chef d’entreprise <strong>ou</strong> un entraîneur<br />

sportif avisés ?<br />

Ce que contiennent les deux paragraphes précédents est hors de<br />

mon sujet mais ce<strong>la</strong> se tr<strong>ou</strong>ve ici p<strong>ou</strong>r rappeler que ce qui suit<br />

doit nécessairement s’inscrire dans un cadre de réflexion plus<br />

<strong>la</strong>rge !<br />

5.3.2 Favoriser les entrepreneurs plutôt que les aider<br />

Moi qui m’apprête d’ailleurs à en faire bénéficier mon entreprise,<br />

je pense qu’une réduction des systèmes étatiques p<strong>ou</strong>rrait<br />

s’accompagner d’une réduction des aides en volume comme en<br />

complexité. Je j<strong>ou</strong>erai le jeu mais sans p<strong>la</strong>isir; d’ailleurs le jeu<br />

s’épuise … Notre entreprise aurait eu droit à environ 350 k€ de<br />

subventions si j’avais fait ma reprise 45 j<strong>ou</strong>rs plus tôt. Mais<br />

notre région qui a beauc<strong>ou</strong>p fait p<strong>ou</strong>r attirer les investisseurs n’a<br />

plus autant d’argent dans ses caisses. Notre entreprise n’aurait<br />

donc plus droit « qu’à » environ 200 k€ (ce qui est déjà bien !)<br />

dont <strong>la</strong> moitié s<strong>ou</strong>s forme d’avances remb<strong>ou</strong>rsables. En tant que<br />

29 J’entends des économistes dire que notre dette (66% du PIB) ne serait finalement pas si<br />

élevée comparée à celle d’autres pays d’Europe. Mais si ma dette senior avait représenté 66% de<br />

mon chiffre d’affaires, croyez-v<strong>ou</strong>s que <strong>la</strong> banque m’aurait prêté ?<br />

Mais bien sûr, un Etat n’est pas une entreprise. C’est vrai mais c’est pire ! Une entreprise est<br />

supposée faire du profit p<strong>ou</strong>r rémunérer ses actionnaires tandis qu’un Etat peut accumuler<br />

indéfiniment des déficits …<br />

Mais même en acceptant t<strong>ou</strong>t ce<strong>la</strong>, que produisent ces dettes en progression et ces déficits ? Ce<br />

qu’il faut mesurer en regard de cette <strong>la</strong>ncinante détérioration, ce sont les progrès structurels de<br />

notre société, de notre cadre de vie et du cadre du fonctionnement de nos entreprises. A chacun<br />

de juger les qualités de gestionnaires de ceux qui aiment à se poser en guides et en tuteurs des<br />

entrepreneurs …<br />

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gestionnaire, je ne me p<strong>la</strong>ins pas car je n’y comptais pas. Ce<br />

sera donc bien … le j<strong>ou</strong>r où cet argent sera versé.<br />

C’est en <strong>ou</strong>tre <strong>la</strong> preuve que les choses peuvent changer puisque<br />

effectivement les aides sont en baisse. Ce<strong>la</strong> va donc dans le<br />

« bon » sens direz-v<strong>ou</strong>s. Mais combien d’économies notre région<br />

va-t-elle réaliser corré<strong>la</strong>tivement sur ses budgets de<br />

fonctionnement ? Elle a au contraire augmenté ses prélèvements<br />

fiscaux car, c’est entendu, l’Etat lui transfère de n<strong>ou</strong>velles<br />

responsabilités sans les moyens d’y faire face … Mais alors,<br />

pendant ce temps, l’Etat, de son côté, en a-t-il profité p<strong>ou</strong>r<br />

remb<strong>ou</strong>rser sa dette par anticipation ? Non et il continue à être<br />

structurellement déficitaire. <strong>La</strong> complexité reste, les<br />

fonctionnaires aussi, mais les aides se réduisent et les impôts<br />

augmentent ne serait-ce que parce que <strong>la</strong> charge de <strong>la</strong> dette<br />

augmente… Notez au passage qu’il faut une certaine patience au<br />

chef d’entreprise « aidé » p<strong>ou</strong>r remplir les questionnaires types<br />

et éc<strong>ou</strong>ter les leçons d’orthodoxie financière des représentants<br />

de cette administration qui fait, elle, t<strong>ou</strong>s les j<strong>ou</strong>rs, <strong>la</strong> preuve de<br />

son incapacité à gérer ses affaires sainement.<br />

Je préconise donc d’agir de façon réellement drastique.<br />

Politiques, supprimez les aides inutiles mais supprimez en même<br />

temps les administrations et les postes de fonctionnaires qui<br />

vont avec. Par contre, passez commande aux entreprises de<br />

services innovantes qui peuvent v<strong>ou</strong>s aider à être plus<br />

performants chez v<strong>ou</strong>s et faites ainsi réellement des économies<br />

t<strong>ou</strong>t en favorisant vos entreprises. Apprenez en même temps à<br />

gérer vos administrations plutôt que de prétendre aider les<br />

entrepreneurs à entreprendre. A chacun son métier !<br />

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Qui siège dans vos comités chargés de saup<strong>ou</strong>drer <strong>la</strong> manne en<br />

voie de se tarir ? Des hauts fonctionnaires, des professeurs qui<br />

n’enseignent même plus, des banquiers <strong>ou</strong> juristes en mal de<br />

reconnaissance, des b<strong>ou</strong>tiquiers en fin de carrière bref des gens<br />

de bonne volonté mais qui, de t<strong>ou</strong>tes façons, n’auront jamais à<br />

sentir les effets d’une éventuelle mauvaise décision p<strong>ou</strong>rvu que<br />

<strong>la</strong> procédure ad hoc ait été respectée et que les mots p<strong>ou</strong>r le<br />

dire aient été bien choisis. C’est ce<strong>la</strong> le politiquement correct !<br />

Eh bien, c’est de ce mécanisme de fossilisation durable qu’il<br />

faudrait sortir. Mettez au travail les donneurs de leçons et les<br />

membres des comités théodules quitte à supprimer les<br />

subventions et les aides elles-mêmes. Mais si v<strong>ou</strong>s recasez vos<br />

vieux camarades de combats en attendant leur retraite, v<strong>ou</strong>s ne<br />

faites que différer le problème et al<strong>ou</strong>rdir le poids des régimes<br />

de retraites spéciaux sans rendre aucun service en contrepartie.<br />

Mon raisonnement vaut p<strong>ou</strong>r les aides aux entreprises (qui sont<br />

une g<strong>ou</strong>tte d’eau) mais aussi p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> recherche, l’aide sociale et<br />

p<strong>ou</strong>r l’aide à l’emploi. Je suis convaincu que nombre de<br />

fonctionnaires p<strong>ou</strong>rraient être bien plus productifs s’ils avaient à<br />

gérer des clients plutôt que leur carrière qui est s<strong>ou</strong>vent devenue<br />

p<strong>ou</strong>r eux un travail à temps plein 30 .<br />

30 A ce sujet, voici une citation que j’affectionne t<strong>ou</strong>t particulièrement en ces temps de réforme<br />

des institutions (Merci à Thierry F. qui a tr<strong>ou</strong>vé <strong>la</strong> référence exacte):<br />

« T<strong>ou</strong>t ce que je vois jette les semences d'une révolution qui arrivera immanquablement, et dont<br />

je n'aurai pas le p<strong>la</strong>isir d'être témoin. Les Français arrivent tard à t<strong>ou</strong>t, mais enfin ils<br />

arrivent. <strong>La</strong> lumière s'est tellement répandue de proche en proche qu'on éc<strong>la</strong>tera à <strong>la</strong> première<br />

occasion; et alors, ce sera un beau tapage. Les jeunes gens sont bien heureux: ils verront de<br />

belles choses. » Voltaire, "Lettre au marquis de Chauvelin" (2/04/1764)<br />

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5.3.3 Par quoi remp<strong>la</strong>cer t<strong>ou</strong>s nos systèmes aidés ?<br />

Mais faut-il t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs les remp<strong>la</strong>cer ? Et quand il le faudrait, faut-<br />

il que ce<strong>la</strong> soit par une administration ?<br />

Je crois comprendre que <strong>la</strong> grande force de l’abbé Pierre fut de<br />

faire renaître <strong>la</strong> confiance des plus pauvres en eux-mêmes. J’ai<br />

vu, comme beauc<strong>ou</strong>p, les nombreux reportages sur les SDF à <strong>la</strong><br />

télévision. J’ai lu les articles sur les réfugiés Irakiens <strong>ou</strong> Kurdes<br />

éch<strong>ou</strong>és à Cherb<strong>ou</strong>rg depuis <strong>la</strong> fermeture de Sangatte. Certains<br />

de ces gens montrent une force de caractère et une ingéniosité<br />

peu communes p<strong>ou</strong>r simplement survivre dans des conditions<br />

très dures. Ceux qui n’ont pas sombré ne seraient-ils pas mieux<br />

qualifiés que des fonctionnaires p<strong>ou</strong>r s’aider eux-mêmes à s’en<br />

sortir ? J’ai vu parmi eux d’anciens cadres et même un chef<br />

d’entreprise au RMI faisant un peu le chef de vil<strong>la</strong>ge. P<strong>ou</strong>rquoi ne<br />

pas passer de véritables contrats avec eux et en faire les<br />

entrepreneurs de leur propre revanche sur <strong>la</strong> vie ? N<strong>ou</strong>s devrions<br />

par exemple creuser encore davantage <strong>la</strong> piste du micro crédit<br />

plutôt que celle de l’Etat providence. N<strong>ou</strong>s devrions parier sur les<br />

« bénéficiaires » eux-mêmes et les rendre acteurs. N<strong>ou</strong>s leur<br />

montrerions ainsi c<strong>la</strong>irement que n<strong>ou</strong>s ne s<strong>ou</strong>haitons pas les<br />

priver de <strong>la</strong> seule chose qui leur reste : leur dignité. Se<br />

demande-t-on bien p<strong>ou</strong>rquoi certains préfèrent encore dormir<br />

dehors que de passer <strong>la</strong> nuit dans certains centres d’accueil<br />

d’urgence ? Où est le problème de nos quelques 90 000 SDF<br />

alors que n<strong>ou</strong>s disposons de 90 000 p<strong>la</strong>ces d’accueil ?<br />

Non, je ne mé<strong>la</strong>nge pas t<strong>ou</strong>s les problèmes ! Ces problèmes ont<br />

en commun avec notre sujet un état d’esprit erroné qu’il faut<br />

corriger. C’est ce que d’autres pays proches de n<strong>ou</strong>s mais plus<br />

pragmatiques ont su mieux faire que n<strong>ou</strong>s.<br />

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5.3.4 Investir plutôt qu’aider<br />

Revenons aux entrepreneurs et aux créateurs « c<strong>la</strong>ssiques », je<br />

crois que le système de financement est inadapté car trop lent,<br />

trop peu développé et peu apte à comprendre le chef<br />

d’entreprise. Il a fallu un an à mon ami Gilles R. p<strong>ou</strong>r obtenir des<br />

aides de l’ANVAR préa<strong>la</strong>blement décidées. Il a failli déposer son<br />

bi<strong>la</strong>n plusieurs fois p<strong>ou</strong>r avoir fait l’erreur de tenir son<br />

engagement consistant à embaucher selon les termes de l’accord<br />

passé avec l’ANVAR. Gilles R. a dû se dép<strong>la</strong>cer plusieurs fois à<br />

Paris dans les locaux du trésor et patienter un an p<strong>ou</strong>r obtenir<br />

enfin son chèque … Trop tard équivaut parfois à fichu ! Il s’en est<br />

fallu de peu. T<strong>ou</strong>t le monde sait que l’Etat français serait en<br />

cessation de paiement s’il était une entreprise …<br />

Je préconise, plutôt que d’aider les entreprises, de développer le<br />

capital-risque et le capital développement en regr<strong>ou</strong>pant les<br />

fonds existants, les banques et les aides d’Etat <strong>ou</strong> des régions et<br />

en les redirigeant vers le secteur productif s<strong>ou</strong>s <strong>la</strong> forme d’une<br />

prise de participation active et intelligente mais massive dans les<br />

PME. Ces fonds et sociétés de gestion existent mais elles sont<br />

trop petites, trop peu nombreuses et fonctionnent sur le mode<br />

anglo-saxon avec des TRI 31 élevés qui leur interdisent d’aller<br />

vers de nombreux projets préférant se focaliser sur ceux plus<br />

grands et plus visibles qui leur semblent plus maîtrisables. Et<br />

puis un chargé d’affaire doit passer le même temps qu’il s’agisse<br />

de 10 M€ <strong>ou</strong> de 50 k€ …<br />

Il faut également faire converger vers ces structures des<br />

compétences de conseil véritables et sortir des opérations de<br />

31 TRI : Taux de Rendement Interne<br />

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conseil aidées qui s’appuient sur des questionnaires<br />

administratifs d’une indigence crasse en lieu et p<strong>la</strong>ce de<br />

véritables études stratégiques, techniques <strong>ou</strong> commerciales. Ces<br />

démarches-là cachent leur misère derrière des mots polis et<br />

adaptés comme « business p<strong>la</strong>n », « business model » mais ne<br />

vont pas à l’essentiel … Amenons de l’intelligence au chef<br />

d’entreprise en plus des investissements et non un surcroît de<br />

carcans administratifs. V<strong>ou</strong>s me direz que t<strong>ou</strong>t le monde le dit …<br />

Eh bien justement, c’est une preuve de plus de l’existence d’un<br />

état d’esprit inadapté et d’un contexte sclérosé. T<strong>ou</strong>t le monde le<br />

dit mais peu le font.<br />

5.3.5 Des politiques plus pragmatiques et moins spectacu<strong>la</strong>ires<br />

A l’antenne de France Culture, un chercheur disait récemment<br />

des pôles de compétitivité <strong>la</strong>ncés par mon « camarade » d’école<br />

Jean Pierre Raffarin : « avec ça, on va enfin p<strong>ou</strong>voir … repeindre<br />

les volets ! ». Arrêtons de n<strong>ou</strong>s payer de mots en croyant créer<br />

des synergies qui n’en sont pas avec cinquante <strong>ou</strong> cent pôles de<br />

compétitivité dotés de quelques centaines de millions d’euros au<br />

total quand il faudrait plusieurs dizaines de milliards concentrés<br />

sur quatre <strong>ou</strong> cinq vrais sujets au maximum. T<strong>ou</strong>t ceci n’a, à vrai<br />

dire, rien à voir avec <strong>la</strong> réalité des deux <strong>ou</strong> trois clusters<br />

américains que l’on a essayé chichement de copier.<br />

L’essence de l’entreprise est capitaliste, elle n’est ni associative,<br />

ni administrative. <strong>La</strong> logique de l’entreprise est libérale et non<br />

pas dirigiste. Je prône un ret<strong>ou</strong>r au pragmatisme car les notions<br />

de capitalisme et de libéralisme qui ne font débat qu’en France<br />

ne sont en elle-même ni bonnes ni mauvaises, ce sont<br />

simplement des <strong>ou</strong>tils qu’il faut enfin apprendre à utiliser<br />

sérieusement. Les entrepreneurs doivent simplement p<strong>ou</strong>voir<br />

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entreprendre. L’argent, qu’il soit d’origine publique <strong>ou</strong> privée,<br />

doit p<strong>ou</strong>voir s’investir. L’investissement doit être<br />

raisonnablement rémunéré en fonction du risque. Parce que le<br />

paradoxe, c’est que les aides sont s<strong>ou</strong>vent données en pure<br />

perte pendant qu’à l’inverse le capital risque demande s<strong>ou</strong>vent<br />

un minimum de 25 % par an ce qui est s<strong>ou</strong>vent trop élevé. Ne<br />

peut-on tr<strong>ou</strong>ver un moyen terme réaliste ?<br />

<strong>La</strong> logique de l’entrepreneur est le contrat. Quels que soient ses<br />

apporteurs de fonds, l’entrepreneur devrait contractualiser avec<br />

eux et p<strong>ou</strong>voir disposer de capital rapidement, librement et en<br />

quantité suffisante sur <strong>la</strong> base d’un projet précis et librement<br />

consenti qui ne peut en aucun cas se définir selon des<br />

questionnaires et des tableaux de trésorerie pré-établis. Après<br />

quoi, il doit accepter de rendre compte de sa gestion et de sa<br />

réussite <strong>ou</strong> de son échec. Même au plus petit niveau du micro<br />

crédit, cette idée simple doit p<strong>ou</strong>voir devenir <strong>la</strong> base d’une<br />

responsabilité citoyenne refondée. Les entrepreneurs ne sont,<br />

dans leur très grande majorité, ni des escrocs, ni des idiots, ni<br />

les grands exploiteurs que le catéchisme « alter marxiste » se<br />

p<strong>la</strong>ît à v<strong>ou</strong>er aux f<strong>la</strong>mmes de l’enfer de <strong>la</strong> révolution néo-<br />

prolétarienne. Ils n’ont pas besoin d’un carcan administratif ni<br />

d’un petit livre r<strong>ou</strong>ge p<strong>ou</strong>r comprendre que s’ils parviennent à<br />

satisfaire leurs clients, ils p<strong>ou</strong>rront rémunérer leurs employés,<br />

leurs actionnaires et eux-mêmes. Et si <strong>la</strong> fameuse « création de<br />

valeur », n’était pas finalement infiniment plus simple que ce<br />

que l’on dit ? Décidément, je crois comme Prévert que c’est<br />

notre « monde mental qui n<strong>ou</strong>s ment monumentalement » !!!<br />

Et puisque v<strong>ou</strong>s avez eu le c<strong>ou</strong>rage de me suivre aussi loin, je<br />

v<strong>ou</strong>s donne le poème en entier :<br />

« Il ne faut pas <strong>la</strong>isser les intellectuels j<strong>ou</strong>er avec les<br />

allumettes<br />

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Parce que Messieurs quand on le <strong>la</strong>isse seul<br />

Le monde mental Messieurs<br />

N’est pas du t<strong>ou</strong>t bril<strong>la</strong>nt<br />

Et sitôt qu’il est seul<br />

Travaille arbitrairement<br />

S’érigeant p<strong>ou</strong>r soi-même<br />

Et soi-disant généreusement en l’honneur des travailleurs<br />

Du bâtiment<br />

Un auto-monument<br />

Répétons-le Messssieurs<br />

Quand on le <strong>la</strong>isse seul<br />

Le monde mental<br />

Ment<br />

Monumentalement »<br />

5.3.6 Muscler l’investissement privé<br />

<strong>La</strong> révolution des esprits n’est pas seulement à faire dans le<br />

secteur administratif et public, elle est à faire aussi dans le<br />

secteur bancaire t<strong>ou</strong>t entier qui fonctionne comme une<br />

administration d’Etat dont il est d’ailleurs <strong>la</strong>rgement issu<br />

historiquement. Quelle banque ferait spontanément confiance à<br />

un RMIste inconnu quand ma propre banque ne m’a pas suivi<br />

alors que je suis un ancien dirigeant connu, avec un CV solide,<br />

de véritables projets et un apport personnel ? Je ne dis pas de<br />

faire confiance aveuglément. Je dis d’investir et de contrôler cet<br />

investissement. Le banquier aussi devrait être un entrepreneur.<br />

P<strong>ou</strong>r muscler ce secteur de l’investissement dans l’économie, il<br />

faut plusieurs choses : diversité, vitesse, intelligence, volonté et<br />

pérennité.<br />

Il faut de <strong>la</strong> diversité. Il faut regarder au-delà des Banques et<br />

des Fonds dont j’ai parlé. Il y a en France 5000 Business Angels<br />

qui investissent chacun 5 à 10 k€ en moyenne contre 80 000 en<br />

Angleterre et 500 000 aux USA p<strong>ou</strong>r des tickets moyens<br />

individuels plus élevés. N<strong>ou</strong>s sommes trop loin derrière !<br />

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Il faut de <strong>la</strong> vitesse. Dans le Maroc d’Hassan II, si un dossier<br />

déposé dans une banque n’était pas traité dans les deux mois, il<br />

était automatiquement accepté. Il a fallu presque ce temps-là<br />

aux banques contactées dans mon projet p<strong>ou</strong>r me répondre<br />

complètement.<br />

Il faut de l’intelligence p<strong>ou</strong>r décider sereinement d’un<br />

investissement <strong>ou</strong> d’un prêt.<br />

Il faut aussi de <strong>la</strong> volonté p<strong>ou</strong>r suivre le projet. Ce sont-là, avant<br />

t<strong>ou</strong>t, des qualités de stratèges non de fonctionnaires.<br />

Enfin, <strong>la</strong> pérennité de ces 4 dernières qualités (par opposition au<br />

développement durable qui n’est qu’un oxymore creux car rien<br />

n’est durable, le développement moins que t<strong>ou</strong>te chose) est<br />

nécessaire p<strong>ou</strong>r que l’ensemble apprenne de ses succès et de<br />

ses erreurs. L’apprentissage et l’expérience dans le temps sont<br />

en effet une richesse aussi importante que le ret<strong>ou</strong>r sur<br />

investissement. C’est donc l’ensemble de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’un Etat<br />

moderne qui doit s’investir dans son économie, c’est-à-dire, <strong>la</strong><br />

connaître, <strong>la</strong> comprendre et l’accompagner et non beugler<br />

stupidement contre le grand patronat et les fonds de pensions<br />

étrangers. N<strong>ou</strong>s <strong>la</strong>issons <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce libre à ces fonds justement<br />

parce que n<strong>ou</strong>s avons préféré refuser de comprendre t<strong>ou</strong>s ces<br />

phénomènes plutôt que d’inventer nos propres solutions. Où<br />

sont les Fonds de Pension Français ?<br />

P<strong>ou</strong>r renforcer ces cinq qualités, je crois donc qu’il va falloir<br />

veiller à relever nettement le niveau des chargés d’affaires des<br />

banques (il y a des exceptions certes … ) et de leur encadrement<br />

et généraliser l’enseignement de l’économie !<br />

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5.3.7 Mobiliser le capital privé<br />

J’ai parlé des initiatives des CCI et du réseau Entreprendre dans<br />

les régions. Car ce n’est pas seulement le dossier de reprise qu’il<br />

faut « accompagner » mais aussi le chef d’entreprise qui a<br />

besoin de vivre pendant <strong>la</strong> période de transition. P<strong>ou</strong>r moi, par<br />

exemple, j’ai prévu un budget de 50k€ pendant 6 à 9 mois p<strong>ou</strong>r<br />

assurer les dépenses supplémentaires liées à une relocalisation :<br />

déménagement et divers frais. Les p<strong>la</strong>teformes départementales<br />

d’aide aux entreprises, les CCI <strong>ou</strong> Entreprendre proposent des<br />

prêts d’honneur sans intérêts de 5k€ à 10 k€. N<strong>ou</strong>s sommes sur<br />

<strong>la</strong> bonne voie mais ce<strong>la</strong> ne suffit pas. J’ai raconté ma galère avec<br />

les banques p<strong>ou</strong>r financer mon apport. C’est un autre sujet que<br />

<strong>la</strong> constitution d’une dette senior. Dans mon cas, rendre mon<br />

patrimoine partiellement liquide a été plus difficile que de<br />

financer <strong>la</strong> dette senior alors que j’avais de quoi cautionner !<br />

P<strong>ou</strong>r que mon projet prenne corps, il fal<strong>la</strong>it impérativement que<br />

les deux soient présents simultanément : apport et dette senior,<br />

C’est p<strong>ou</strong>rquoi, il faut aussi repenser les financements aux<br />

particuliers.<br />

5.3.8 Réduire les « frottements »<br />

Je préconise donc de réduire les droits de mutation dans<br />

l’immobilier ainsi que les dé<strong>la</strong>is d’obtention des documents<br />

obligatoires (cadastre, droit de préemption, levées<br />

d’hypothèques etc. …). Réaliser administrativement une<br />

transaction immobilière devrait p<strong>ou</strong>voir se faire en deux<br />

semaines et coûter moins de 1% de <strong>la</strong> transaction. Mais<br />

p<strong>ou</strong>rquoi diable faudrait-il se préoccuper de l’immobilier alors<br />

que n<strong>ou</strong>s parlons de transmission d’entreprises ? Parce que t<strong>ou</strong>t<br />

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est lié, c’est l’un des moyens privilégiés de capitalisation. J’ai<br />

financé <strong>la</strong> moitié de mon apport en me vendant à moi-même un<br />

appartement (via ma SCI). J’ai déc<strong>ou</strong>vert que <strong>la</strong> plupart des<br />

banquiers ne savent pas le faire par ignorance et peur de … de<br />

quoi au juste ? L’éventuel risque fiscal est supporté par le client<br />

non par le banquier. Une telle opération m’a pris presque 3 mois<br />

alors que je maîtrisais les deux b<strong>ou</strong>ts de <strong>la</strong> transaction et ce<strong>la</strong><br />

m’a coûté 10% de frais (droits de mutation, honoraires, frais de<br />

gestions, diagnostics obligatoires mais quasiment bidons).<br />

Jusqu’à <strong>la</strong> société de gestion du syndic de copropriété qui m’a<br />

facturé 119 € hors taxes p<strong>ou</strong>r mettre à j<strong>ou</strong>r son fichier où seul le<br />

nom du propriétaire changeait partiellement, même pas l’adresse<br />

puisque ma SCI est domiciliée chez moi !!!! V<strong>ou</strong>s voyez bien que<br />

nos l<strong>ou</strong>rdeurs administratives profitent à certains ! Et ce sont<br />

très exactement ces pratiques inefficaces et injustes qui n<strong>ou</strong>s<br />

p<strong>la</strong>cent loin derrière de nombreux pays en voie de<br />

développement dans le c<strong>la</strong>ssement de <strong>la</strong> Banque Mondiale.<br />

Pendant mon époque Lyonnaise, j’avais conseillé une<br />

multinationale de l’agro-alimentaire qui avait à cœur de faire<br />

« voyager » ses cadres dans le monde entier. P<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, sa<br />

politique consistait non pas à les loger mais à prendre à sa<br />

charge t<strong>ou</strong>s les coûts de <strong>la</strong> relocalisation à savoir t<strong>ou</strong>t ce que je<br />

viens de décrire : des droits de mutation jusqu’au frais de<br />

déménagement. P<strong>ou</strong>rquoi ? Parce que si v<strong>ou</strong>s réduisez les<br />

frottements, si v<strong>ou</strong>s fluidifiez les dép<strong>la</strong>cements v<strong>ou</strong>s obtenez le<br />

m<strong>ou</strong>vement. Et comme je l’ai déjà dit, le m<strong>ou</strong>vement c’est <strong>la</strong> vie<br />

aussi bien en mécanique, en biologie, en remise en forme, en<br />

rugby qu’en économie <strong>ou</strong> dans l’art de <strong>la</strong> guerre !!!<br />

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Politiques, agissez sur ces frottements-là et v<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrez<br />

compter sur davantage d’entrepreneurs parce qu’ils p<strong>ou</strong>rront<br />

b<strong>ou</strong>ger et mobiliser leur capital personnel plus facilement. On dit<br />

que les français sont frileux mais regardez t<strong>ou</strong>s les obstacles<br />

qu’ils doivent surmonter à titre personnel avant d’être en<br />

situation de surmonter t<strong>ou</strong>s ceux de l’activité économique elle-<br />

même.<br />

Dans le même ordre d’idée, il ne suffit pas d’avoir permis le<br />

crédit hypothécaire rechargeable, il s’agit de former et<br />

d’inciter les banques à le mettre en œuvre. J’ai tenté ma chance,<br />

les banquiers m’ont dit : « n<strong>ou</strong>s ne sommes pas aux USA, n<strong>ou</strong>s<br />

n’avons d’ailleurs même pas été formés, je sais que ce<strong>la</strong> existe<br />

mais je n’ai aucune instruction de ma hiérarchie à ce propos ».<br />

Alors j’ai changé de banque parce que dans ma galère, j’ai<br />

tr<strong>ou</strong>vé un banquier entrepreneur (qui n’hésite pas à me rappeler<br />

à 23h00 !) et j’espère qu’on ne va pas me le muter dans<br />

quelques mois !<br />

5.3.9 Fluidifier l’information<br />

Abordons <strong>la</strong> démarche de reprise elle-même. Je l’ai dit,<br />

l’information n’est pas vraiment cachée, elle est mal organisée.<br />

P<strong>ou</strong>rquoi les CCI ne viendrait-elles pas apporter leurs infos à une<br />

base spécialisée comme Fusacq.com dont c’est le métier plutôt<br />

que de créer chacune un mauvais site web mal mis à j<strong>ou</strong>r ? Y<br />

compris celui de <strong>la</strong> CCIP qui n’est pas au niveau de ses autres<br />

prestations. Et p<strong>ou</strong>rquoi le CRA ne proposerait-il pas ses services<br />

à Fusacq ? P<strong>ou</strong>rquoi OSEO se sent-elle obligée de créer sa<br />

propre base de données qui d’ailleurs ne fait que reprendre<br />

celles des CCI <strong>ou</strong> de Fusacq ? On p<strong>ou</strong>rrait espérer que les<br />

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banques et les experts comptables se mettent aussi à coopérer.<br />

Et qu’alors des bases plus ciblées voient le j<strong>ou</strong>r non pas<br />

seulement en concurrence mais en apportant un plus de<br />

services. Ce qui manque aussi auj<strong>ou</strong>rd’hui, ce serait de mon<br />

point de vue un véritable forum sur le net dédié à <strong>la</strong><br />

transmission d’entreprises.<br />

L’Internet est un <strong>ou</strong>til fabuleux qui permet auj<strong>ou</strong>rd’hui de rendre<br />

l’information disponible … si on le s<strong>ou</strong>haite. Mais j’insiste, n<strong>ou</strong>s<br />

avons érigé des barrières qui freinent <strong>la</strong> mise à disposition des<br />

informations. Je v<strong>ou</strong>s ai parlé de cette banque qui s<strong>ou</strong>s c<strong>ou</strong>vert<br />

de confidentialité a mis tellement de temps à me transmettre<br />

son dossier que je n’ai jamais pu l’exploiter. Je v<strong>ou</strong>s ai parlé des<br />

multiples CCI où une personne, à mi-temps <strong>ou</strong> moins cherche à<br />

faire exister un pseudo service « transmission » local et de leurs<br />

sites Internet redondants et coûteux si peu ergonomiques, si mal<br />

renseignés et de leur volonté de v<strong>ou</strong>s voir v<strong>ou</strong>s inscrire chez<br />

elles après avoir rempli un dossier administratif et payé un<br />

abonnement. Ces gens ne semblent pas avoir entendu parler de<br />

mutualisation, d’alliances, d’externalisation …<br />

Je v<strong>ou</strong>s ai aussi parlé des associations dont les bénévoles sont<br />

s<strong>ou</strong>vent si isolés et si peu disponibles etc. …<br />

T<strong>ou</strong>t ce<strong>la</strong> sent encore l’amateurisme, le corporatisme et l’esprit<br />

de clocher. Ce n’est en aucun cas le signe d’un marché<br />

dynamique et porteur d’innovations économiques <strong>ou</strong> de création<br />

de valeur. Je n’ai pas ici le temps d’analyser plus avant les<br />

autres services des réseaux consu<strong>la</strong>ires mais ma<br />

recommandation concernant <strong>la</strong> fluidification de l’information<br />

concernant les annonces de transmission est simple : les<br />

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quelques acteurs professionnels et expérimentés (CCIP, Fusacq,<br />

OSEO, CRA …) doivent s’allier et développer un <strong>ou</strong> deux sites<br />

d’annonces communs, correctement et systématiquement mis à<br />

j<strong>ou</strong>r ainsi qu’un forum vivant et modéré de façon professionnelle<br />

à l’échelle nationale minimum. Il n’est pas besoin d’investir<br />

massivement ici, il est juste besoin de se parler et de se<br />

concentrer sur ce que chacun sait le mieux faire …<br />

Enfin, j’ai eu une <strong>ou</strong> deux fois <strong>la</strong> tentation de répondre à des<br />

annonces en Belgique et en Suisse. Appe<strong>la</strong>nt un intermédiaire<br />

situé à Bruxelles, on me répondit que j’avais dû faire erreur ! On<br />

n’avait aucune annonce p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> France, il me fal<strong>la</strong>it appeler leurs<br />

collègues de Lille. <strong>La</strong> France de <strong>la</strong> reprise n’existe pas, l’Europe<br />

encore moins. Et p<strong>ou</strong>rtant, à l’heure où chaque CCI locale<br />

cherche à faire exister son propre service transmission et son<br />

propre petit site d’annonce et de conseils en lignes, ne faudrait-il<br />

pas plutôt commencer à se préoccuper de reprendre <strong>ou</strong> de céder<br />

à l’échelle communautaire ?<br />

P<strong>ou</strong>r ceux qui d<strong>ou</strong>tent, sachez qu’une fois, j’ai manqué une<br />

reprise face à quelqu’un venant de Pologne et que <strong>la</strong> reprise que<br />

je réalise concerne en fait trois structures, deux en France et<br />

une … au Luxemb<strong>ou</strong>rg !!! Qu’on le veuille <strong>ou</strong> non, le temps n’est<br />

plus à nos micro luttes de chapelles mais bien à <strong>la</strong> compétition<br />

européenne.<br />

5.3.10 Créer une fédération et un statut des intermédiaires<br />

J’ai dit t<strong>ou</strong>t le bien que je pensais de certains intermédiaires et<br />

du mal de certains autres... Concevoir un statut de<br />

l’intermédiaire p<strong>ou</strong>rrait être dévolu à l’une des nombreuses<br />

structures étatiques existantes (pas besoin d’en créer, il y en a<br />

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sûrement beauc<strong>ou</strong>p qui p<strong>ou</strong>rront prétendre à ce rôle). Il s’agirait<br />

de cadrer et de former un peu cette profession afin quelle adopte<br />

un minimum de règles déontologiques, j’ai déjà expliqué<br />

p<strong>ou</strong>rquoi. Quant à ces professionnels, p<strong>ou</strong>rquoi ne pas les<br />

enc<strong>ou</strong>rager à se rapprocher des structures et des bases de<br />

communication existantes ? J’ai pris sur moi de faire rencontrer<br />

à <strong>la</strong> CCI de Paris le président d’une société de gestion de fonds<br />

d’investissements ainsi que deux intermédiaires sérieux, l’un<br />

basé à Aix l’autre basé à Annecy. Gageons que sans rien faire,<br />

une certaine rationalisation se mettra en p<strong>la</strong>ce mais un petit<br />

c<strong>ou</strong>p de p<strong>ou</strong>ce est possible sans tomber dans le colbertisme que<br />

je condamne.<br />

5.3.11 Former<br />

Je l’ai dit, les CCI proposent actuellement une formation de cinq<br />

j<strong>ou</strong>rs, le CRA une formation de 3 semaines. Il y en a sûrement<br />

d’autres … Par ailleurs, les CCI financent des écoles et des<br />

grandes écoles …<br />

Il s’agirait ici de former les repreneurs (ça existe), les cédants<br />

(ça commence), les intermédiaires (ce serait n<strong>ou</strong>veau) et les<br />

financiers (dans l’esprit entrepreneurial évoqué plus haut) et<br />

p<strong>ou</strong>rquoi pas les j<strong>ou</strong>rnalistes des grands media ainsi que les élus<br />

locaux et nationaux. P<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, je préconise que se mettent de <strong>la</strong><br />

partie les (grandes) écoles dont c’est le métier de former.<br />

Evidemment, de telles initiatives devraient respecter des<br />

formats, des horaires et des tarifs compatibles avec les divers<br />

publics visés. Et l’on p<strong>ou</strong>rrait inviter des intervenants<br />

professionnels et experts ainsi que des cédants et des<br />

repreneurs p<strong>ou</strong>r y parler de façon plus approfondie …<br />

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Je sais que t<strong>ou</strong>t ce<strong>la</strong> existe mais n<strong>ou</strong>s en sommes seulement aux<br />

balbutiements. Il faudrait viser les cadres pas encore repreneurs<br />

et les dirigeants pas encore cédants, et t<strong>ou</strong>s ceux qui ne sont<br />

pas encore au pied du mur. Je propose ici de véritablement<br />

changer d’échelle et d’ambition p<strong>ou</strong>r que cessent le brico<strong>la</strong>ge et<br />

les disc<strong>ou</strong>rs incantatoires.<br />

5.3.12 Changer le mental et b<strong>ou</strong>sculer les baronnies :<br />

En ces temps d’élections, ces quelques réflexions devraient<br />

s’inscrire dans un programme de réformes plus vaste ce qui n’est<br />

pas mon métier mais dont à mon avis, <strong>la</strong> ligne directrice serait le<br />

changement de mentalité. Il n<strong>ou</strong>s faut véritablement b<strong>ou</strong>sculer<br />

les baronnies, les statuts en béton et les habitudes les mieux<br />

établies que l’on maquille de règles, de lois et de procédures<br />

mais qui ne parviennent plus à occulter le manque de<br />

dynamisme de notre économie. P<strong>ou</strong>r ce<strong>la</strong>, je tr<strong>ou</strong>ve <strong>la</strong> mentalité<br />

de <strong>la</strong> m<strong>ou</strong>che plus adaptée que celle de <strong>la</strong> guêpe…<br />

Notre société est peut-être à <strong>la</strong> veille d’un chamb<strong>ou</strong>lement<br />

encore plus important: celui résultant d’une croissance qui devra<br />

devenir nécessairement respectueuse de l’homme et de son<br />

environnement, une croissance qui devra vraisemb<strong>la</strong>blement<br />

changer de nature. Probablement une croissance de l’immatériel<br />

s’accommodant d’une décroissance des productions et des<br />

consommations matérielles et de leurs avatars<br />

environnementaux. Mais ceci est une autre histoire …<br />

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Le 13/05/2007 20:18:33<br />

6 Le sentiment de <strong>la</strong> m<strong>ou</strong>che<br />

J’ai émis mes conclusions, grandes et petites au long de ce petit<br />

récit, et j’ai essayé de faire quelques propositions dans les<br />

chapitres précédents, je serai donc très bref ici.<br />

Ma longue recherche d’une entreprise à reprendre et d’un<br />

n<strong>ou</strong>veau projet professionnel fut p<strong>ou</strong>r moi l’occasion d’une<br />

transition nécessaire marquée de nombreuses déc<strong>ou</strong>vertes. Au<br />

final, au moment de commencer ma reprise effective, je ressens<br />

de <strong>la</strong> fatigue car ce fut long et mentalement difficile. A <strong>la</strong> fin de<br />

ce travail d’écriture qui fut comme un moment de respiration,<br />

j’espère avoir pu partager ma conviction avec v<strong>ou</strong>s : ce<strong>la</strong> vaut <strong>la</strong><br />

peine de se prendre en main p<strong>ou</strong>r entreprendre enfin. <strong>La</strong> grande<br />

leçon que je tire de cette expérience et qui vaut ailleurs est que<br />

le plus grand frein est dans nos têtes, il est mental !<br />

Je crois qu’individuellement et collectivement n<strong>ou</strong>s aurons un<br />

avenir si n<strong>ou</strong>s savons revenir aux fondamentaux comme l’on dit<br />

en Rugby. P<strong>ou</strong>r ceux qui en ont les compétences et les moyens,<br />

je suis intimement convaincu qu’il est maintenant préférable<br />

p<strong>ou</strong>r eux, p<strong>ou</strong>r leurs familles et p<strong>ou</strong>r <strong>la</strong> collectivité qu’ils arrêtent<br />

de pant<strong>ou</strong>fler.<br />

Remettons-n<strong>ou</strong>s à entreprendre.<br />

C<strong>ou</strong>p d’envoi !<br />

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