Allocution de M. Hassan Nadir Kheirallah - Université Senghor d ...

U n i v e r s i t é S e n g h o r
Université internationale de langue française
au service du développement africain
Opérateur direct de la Francophonie
Colloque « Quelle Francophonie universitaire pour l’Afrique dans une mondialisation multilingue ? »
Discours inaugural du Professeur Hassan Nadir Kheirallah
Président de l’Université Senghor
Monsieur le Président, Secrétaire Général de la Francophonie,
Monsieur le Ministre
Excellences, Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique
Mesdames et Messieurs les Présidents
Mesdames et Messieurs les Recteurs,
Mesdames, Messieurs
Mesdames Messieurs, Je suis très heureux de vous accueillir, en ce 30 novembre 2010, à
l’Université Senghor d’Alexandrie. Je m’associe, bien sur, aux paroles de bienvenue de notre
Recteur le Professeur Albert Lourde. Permettez moi, Monsieur le Secrétaire général, d’y
ajouter l’honneur et la joie que nous éprouvons à recevoir l’homme qui a la charge de
conduire la Francophonie pour les prochaines années.
L’Université fête aujourd’hui – comme chacun sait- ses 20 ans, l’âge de la maturité, et aborde
un nouveau moment, un nouveau moment fort, de son existence. En effet, dans un monde sans
cesse en mouvement, elle se redéfinit et se repositionne chaque jour, elle se réoriente et se
remobilise sans relâche, pour s’inscrire avec profit dans l’avenir du développement du
Continent africain.
Je voudrais précisément saisir ce moment pour vous dire toute l’importance que revêt
aujourd’hui l’Université Senghor : En ce qu’elle est, d’une part, une tête de proue de la
Francophonie en Égypte, et la francophonie demeure, plus que jamais, d’une importance
majeure pour l’Égypte. En ce qu’elle est, d’autre part, une passerelle incontournable des
relations de demain entre l’Égypte et l’Afrique.

I. Opérateur direct de la Francophonie implanté en Égypte depuis désormais 20 ans,
Senghor est non seulement un acteur mais aussi un promoteur unanimement salué de l’usage
de la langue française dans notre pays. Une longue tradition francophone égyptienne,
jamais démentie historiquement, trouve depuis vingt ans un relais institutionnel majeur sur la
rive méditerranéenne du pays des Ptolémées. Située au cœur des activités multiples qui font
vivre au quotidien cette Francophonie, l’Égypte est un carrefour d’échanges entre l’Orient et
l’Occident entre le nord et le sud, imprégné depuis les temps pharaoniques et en passant par
l’âge de grâce islamique, des valeurs de tolérance et d’ouverture sur le monde.
Mais le passé lointain et glorieux de cette grande nation ne saurait occulter son rôle récent,
présent et à venir, en particulier au cœur des mondes Francophones. Depuis plus de deux
siècles, le pays a su épouser les charmes de la modernité culturelle et renouveler ses savoirs,
en s’enrichissant des expériences internationales et en générant ses propres talents. C’est
bien sous Mohamed Ali Pacha que l’Égypte a embrassé l’idéal francophone dans une
perspective de modernisation de tous les secteurs scientifiques, et c’est ainsi que Champollion
offrit, en français , l’accessibilité des textes hiéroglyphes aux héritiers de ce patrimoine,
désormais mondial, de l’humanité.
Depuis peu, et comme en écho de ces liens pluriséculaires, l’Égypte renforce
considérablement son orientation francophone : Les filières francophones se multiplient dans
les Universités publiques et privées et l’Université Française d’Égypte offre des formations
dans des domaines de plus en plus variés. Aujourd’hui, la Francophonie compte près de 3
millions de locuteurs égyptiens et l’Égypte, membre de l’OIF depuis 1983, héberge
l’Université Senghor depuis 1990.
II. Mais l’Égypte, c’est aussi une partie intégrante de l’Afrique. A ce titre, elle tisse des
relations institutionnelles bilatérales et multilatérales avec les autres pays du continent depuis
longtemps. Elle en défend et en promeut les causes, en tant que membre actif d’une société
internationale dans laquelle elle occupe une place déterminante. Par une diplomatie
efficiente, par la mobilisation des acteurs privés, par la coopération financière et technique
et par le développement de ses relations commerciales avec ses voisins africains notamment,
l’Égypte entend ainsi jouer, et joue sans conteste, un rôle décisif dans le développement du
continent.

La Francophonie tient dans ce deuxième axe de réflexion un rôle tout aussi majeur ; Et elle
confère à l’Université Senghor un statut de « pont naturel », de passerelle incontournable
entre l’Égypte et l’Afrique, avec pour point de mire l’objectif du développement. Opérateur
direct de la Francophonie, chargé du développement de l’Afrique et situé en Égypte,
Senghor était naturellement appelée à devenir une place forte au service du développement
africain mais aussi de l’Égypte. En réunissant des cadres de trente deux pays, en mobilisant
des centaines d’enseignants du Continent, mais surtout en offrant tous les ans à des centaines
d’étudiants professionnels de très haut niveau la possibilité de vivre ensemble à Alexandrie,
l’Université dont nous fêtons les vingt ans aujourd’hui crée autant d’Ambassadeurs de
l’Afrique en général et de l’Égypte en particulier, autant de partenaires et d’amis réunis
autour de l’objectif du développement, autant de militants de la francophonie.
Ce rôle majeur, Senghor doit, plus que jamais à l’avenir, continuer à le jouer. Il lui faut, dans
une période difficile, dans une période nouvelle en réalité, où les impératifs financiers
s’imposent y compris aux plus puissants des États, s’adapter et se fondre dans les exigences
d’aujourd’hui… Pour continuer à rayonner demain. Senghor est en train de relever le défi !
En rationalisant sa gestion, au moment même de ses 20 ans, elle prépare maintenant son
entrée de plain pied dans un âge adulte prometteur.
M. le Président, Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie.