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ÉSUMÉ anaLYTiQUe 

LeS viLLaGeS anTiQUeS DU nOrD De La SYrie 

DOSSier De PreSenTaTiOn 


rÉPUBLiQUe araBe SYrienne 

en vUe 

D e 

Janvier 2010 

rÉSUMÉ anaLYTiQUe 

| DOSSier De PrÉSenTaTiOn 

en vUe De L'inSCriPTiOn 

SUr La LiSTe DU PaTriMOine 

MOnDiaL De L’UneSCO | 

Janvier 2009 rePUBLiQUe araBe SYrienne


Pays 

République arabe syrienne 

État, province ou région 

Gouvernorat d’ Alep 

et 

Gouvernorat de Idleb 

nom du bien 

Les Villages antiques du Nord de la Syrie 

Coordonnées géographiques à la seconde près 

Voir cartes pages VI à XIII 

Surface du bien proposé pour inscription 

Surface du bien proposé : 12 290 ha 

(Le bien ne comporte pas de zone tampon) 



Description textuelle des limites du bien proposé pour 

inscription 

Le site des Villages antiques du Nord de la Syrie se compose de huit zones 

paysagères indépendantes, non reliées entre elles, formant des parcs archéologiques. 

Les périmètres de ces huit parcs, qui constituent un paysage culturel de valeur 

universelle exceptionnelle, ont été définis en prenant en compte l’orographie du 

territoire et les lignes de crête. Ils délimitent ainsi des bassins visuels qui englobent 

des sites archéologiques majeurs et des territoires qui offrent un aperçu complet des 

paysages de cette région. 

Les périmètres sont définis de façon précise par une série de points relevés par GPS 

repris dans le texte du Décret de classement, même si ces limites ne sont pas 

matérialisées sur le terrain. Le territoire du site des Villages antiques du Nord de la 

Syrie couvre une surface totale de 130 km 2 environ. 

Trois parcs se situent dans la chaîne septentrionale du Jebel Sem’an (dans le 

gouvernorat de Alep) alors que cinq se trouvent sur les autres chaînes du Massif 

calcaire, au sud et à l’ouest du Jebel Sem’an, dans le territoire du gouvernorat de 

Idleb. 

Les limites des Villages antiques du Nord de la Syrie évitent, autant que possible, les 

centres habités et les zones déjà réoccupées par l’homme pour ne retenir que des 

zones où l’état de conservation des paysages et des vestiges est particulièrement 

remarquable. 

Cartes et plans indiquant les limites du bien proposé pour 

inscription et celles de la zone tampon 

Dans les pages VI à XIII, sont reproduits les 8 plans présentant les parcs 

archéologiques à l’échelle 1/25 000, coloriés en vert avec les toponymes des sites 

principaux transcrits en caractères latins sur les cartes originales en arabe, et 

l’indication des coordonnées géographiques des limites Nord, Sud, Est et Ouest ainsi 

que du point central choisi pour chaque zone concernée. 

[Page précédente] 

Église à Kharab Shams — F. Cristofoli, 2003 

ii


Justification / Déclaration de valeur universelle 

exceptionnelle 

Les Villages antiques du Nord de la Syrie forment, sur l’ensemble des 8 zones qui ont 

été retenues pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, un site d’une valeur 

universelle exceptionnelle. 

Sur une surface d’environ 130 km 2 , et incluant une population de l’ordre de 10 000 

personnes, les huit parcs présentent un territoire où les traces de l’implantation 

humaine datant de la période comprise entre le Ier et le VIIe siècle sont encore 

pleinement visibles et où l’activité de l’homme a contribué, depuis l’antiquité, à 

modeler et former un paysage qui garde encore aujourd’hui les caractéristiques qu’il 

possédait à la fin de l’antiquité et à l’époque Byzantine. L’état exceptionnel de 

conservation des vestiges (monumentaux et vernaculaires) et du paysage, qui a été 

longtemps abandonné par l’homme, permet aujourd’hui un aperçu unique et 

incomparable sur le mode de vie des habitants de cette région et, par conséquent, sur 

les caractéristiques de la vie dans les zones rurales à la fin du monde antique. 

Le site est proposé pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial au titre des 

critères iii, iv et v ; parce qu’il illustre de manière exceptionnelle l’essor d’une culture 

agricole disparue ; parce qu’il offre, parmi ses nombreux vestiges architecturaux, des 

sites monumentaux d’une valeur exceptionnelle dans le monde chrétien oriental ; et 

parce qu’il permet de comprendre, et même de percevoir directement, les méthodes 

antiques d’utilisation d’un territoire agricole. 

La valeur exceptionnelle universelle du site des Villages antiques du Nord de la Syrie 

est renforcée par l’état extraordinaire de conservation des vestiges : tombeaux, 

maisons, temples, églises, et couvents conservent souvent leurs maçonneries d’origine 

jusqu’aux corniches des toitures. L’intégrité du paysage et des sites, où seules 

manquent les parties en bois et les décors qui n’ont pas résisté au passage du temps, 

est unique. 

De même, l’authenticité des lieux est entièrement préservée grâce à la position 

excentrée de cette région qui est restée longtemps en dehors des grands mouvements 

historiques liées à la fin du monde antique, aux croisades, à la période ottomane et 



même aux transformations causées par la phase coloniale et la naissance des états 

modernes. 

Les rares destructions ponctuelles, et les encore plus rares campagnes de restauration 

conduites dans la région dans les deux derniers siècles, n’ont nullement affecté 

l’authenticité matérielle et paysagère du site des Villages antiques du Nord de la Syrie. 

La volonté de l’État syrien de préserver pour les générations futures le paysage et les 

sites du Massif calcaire, menacés par la poussée démographique et l’inévitable 

modernisation, est un défi qui impose la mise en place de mécanismes de gestion 

nouveaux, capables d’agir non seulement au niveau de la protection des sites 

archéologiques, mais aussi au niveau du paysage qui les entoure et qui en est la raison 

d’être. Afin de préserver la valeur exceptionnelle universelle du site, la responsabilité 

de la Direction Générale des Antiquités et des Musées de la République arabe 

syrienne a donc été étendue, par décret, à l’ensemble du paysage compris à l’intérieur 

des périmètres des zones proposées pour l’inscription. Un travail de fond avec la 

population résidente dans la région a été entamé avec la collaboration active des 

gouverneurs des deux régions (Idleb et Alep) où sont situés les parcs. 

La mise en place de mécanismes de gestion qui permettent le développement durable 

de la région, un développement basé sur une exploitation durable des ressources 

économiques (les terres agricoles et le tourisme), est la seule voie possible pour 

intégrer la population au processus de préservation et de mise en valeur. Cette 

stratégie de gestion, de longue haleine, sera mise en place progressivement et sera 

fondée sur la présence sur le terrain de structures agiles et souples — les « maisons 

du patrimoine » — dont la mission sera d’accompagner et guider au quotidien la 

population locale afin de favoriser une croissance compatible avec le site. 

iii


Critères selon lesquels le bien est proposé 

Les critères retenus pour la nomination du site des Villages antiques du Nord de la 

Syrie sur la Liste indicative sont les critères iii, iv et v. Selon ces critères le site permet 

de : 

(iii) apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition 

culturelle ou une civilisation vivante ou disparue; 

Les villages antiques du Massif calcaire possèdent des caractéristiques uniques. 

Il y a environ 1500 ans, cette région était très prospère et comptait des centaines de 

centres habités et villages. Les habitants de cette région cultivaient le blé, la vigne et 

l’olivier et participaient aux échanges commerciaux vendant leurs produits sur 

l’ensemble du pourtour méditerranéen. 

À l’époque romaine, le sol du Massif calcaire, pauvre en terre arable, fit l’objet de 

grandes campagnes d’épierrement par des paysans à la recherche de nouvelles terres 

cultivables et la région connut une première phase d’occupation. 

Au IVe siècle, on assiste à une véritable explosion démographique qui est à la base de 

l’expansion économique du Massif calcaire lors des deux siècles suivants. Une vaste 

campagne de construction s’ensuit ; elle se caractérise par l’absence de réelles 

structures urbaines, mais surtout par la qualité du bâti en pierre. 

La naissance et l’essor de la chrétienté influencèrent profondément la région. La 

construction d’églises commença à se répandre dès la moitié du IVe siècle et de 

nombreux monastères furent construits à proximité des villages. En Syrie, et 

notamment dans le Massif calcaire, se développa aussi l’anachorétisme, le retrait du 

monde et la méditation solitaire. Grâce à ses ascètes et à leurs pratiques extrêmes, la 

région acquit rapidement une renommée internationale et commença à attirer des 

foules de pèlerins. Parmi les ascètes certains s’enfermèrent dans des tours alors que 

d’autres pratiquèrent la stasis, perchés sur de hautes colonnes et soumis aux 

intempéries. Parmi ces derniers, Siméon le Stylite, fut le plus important. Le martyrion, 

construit dans le Massif calcaire autour de la colonne sur laquelle le saint vécut, 

devint le principal centre de pèlerinage du monde chrétien oriental. 



Au VIe siècle, la région commença à décliner, et la région fut peu à peu abandonnée, 

les champs et les églises délaissés. L’abandon progressif des terrains cultivés laisse 

place à un appauvrissement d’une terre exigeante qui requiert un entretien constant. 

Avec la conquête musulmane, la Méditerranée devient une véritable frontière et la 

Syrie se tourne davantage vers la Mésopotamie et l’Asie. Les habitants du massif 

quittent peu à peu les montagnes et s’établissent dans les plaines et dans les grandes 

villes de la région. Même aux époques ayoubide et mamelouke, alors que de 

nombreuses fortifications voient le jour dans le Nord de la Syrie, le Massif calcaire 

reste en marge des évènements, presque abandonné. 

La caractéristique principale, et l’intérêt majeur de la région, résident dans le fait que 

cet abandon n’entraîna pas la destruction ou l’incendie des bâtiments. Les vestiges des 

différentes phases de développement ont seulement subi les effets du passage du 

temps et des tremblements de terre, mais sont restés dans un état de conservation 

incomparable. Ils forment donc un ensemble unique, présentant un aperçu complet 

de la vie quotidienne, sociale et économique, et des pratiques agricoles dans les 

phases de l’antiquité tardive et byzantine. 

(iv) offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble 

architectural ou technologique ou de paysage illustrant une période ou des 

périodes significative(s) de l’histoire humaine; 

Ce groupe de villages forme un ensemble unique de sites archéologiques à 

l’échelle du bassin méditerranéen qui illustre parfaitement l’évolution de l’architecture 

domestique rurale entre le Ier et le VIIe siècle. Ces sites se différencient d’autres sites 

archéologiques de cette période par la qualité et la technique du bâti, caractérisés par 

une maîtrise parfaite de la construction en grands blocs de pierre calcaire assemblés 

sans mortier. La précision de la taille et la richesse du décor architectural, issu de la 

tradition hellénistique du Proche-Orient mais présentant des caractéristiques propres, 

ont permis l’essor d’un style architectural original et novateur. 

Les Villages antiques du Nord de la Syrie illustrent, par les nombreux bâtiments publics 

conservés, la transformation progressive d’un paysage païen en un paysage chrétien. 

Au paysage antique, centré sur les émergences naturelles des montagnes les plus 

iv


hautes où s’élevaient les temples principaux et sur de grands domaines agricoles, se 

substitue au fil des siècles un paysage anthropisé plus dense — articulé autour des 

villages, des monastères et des nouveaux lieux de pèlerinage — propre au monde 

chrétien d’époque byzantine. 

(v) être un exemple éminent d’établissement humain traditionnel, de l’utilisation 

traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d’une culture 

(ou de cultures), ou de l’interaction humaine avec l’environnement, 

spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l’impact d’une 

mutation irréversible; 

Les collines du Massif calcaire représentent un paysage rural antique 

extraordinairement bien préservé et offrent un aperçu unique sur l’économie et la 

société du Proche-Orient dans l’antiquité tardive. 

Le développement rural de la région s’étale sur plus de cinq siècles et est encore 

pleinement lisible. 

De larges secteurs de parcellaire antique, signalé par des bas murets en pierre sèche 

définissant des parcelles longues et étroites, subsistent sur le territoire des parcs 

archéologiques. Ces vestiges de la subdivision des terres d’époque romaine et les tas 

d’épierrements antiques témoignent des efforts constants de l’homme pour maîtriser et 

exploiter une région originairement peu propice à l’exploitation agricole, mais qui a 

su, grâce à l’œuvre de l’homme, devenir une région riche et prospère et exporter ses 

produits dans une large partie du monde méditerranéen. 

L’économie du Massif calcaire reposait sur l’élevage, mais surtout sur la culture de 

l’olive, du blé et de la vigne. 

La culture de l’olivier constitue encore aujourd’hui un élément important du paysage 

moderne du Massif calcaire, mais, en dehors des limites des parcs, le paysage du 

Massif calcaire est aujourd’hui menacé par les transformations que vit aujourd’hui 

cette région, soumise à une pression démographique très forte et à la modification 

rapide des modes de vie traditionnels. 



La candidature du site des Villages antiques du Nord de la Syrie pour 

l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial permet d’une part, de sauvegarder un 

paysage antique extraordinaire — préservant les traces laissées sur le territoire par les 

sociétés païennes d’abord, puis chrétiennes, qui vécurent dans la région entre le Ier et 

le VIIe siècle — et d’autre part, de mettre en place les mécanismes permettant de 

diriger et contrôler l’évolution de la région selon les principes du développement 

durable. 

nom et coordonnées pour les contacts de l’institution / 

agence locale officielle 

Lina Kutifan 

Directrice du Département de Gestion des Sites 

Musée historique de la ville de Damas 

rue Al-Thawra, Damas 


Téléphone : 963 - (0)11 - 231 32 76 

Télécopie : 963 - (0)11 - 231 32 76 

e-mail : lina4546@yahoo.com 

v

LeS viLLaGeS anTiQUeS De La SYrie DU nOrD 

Coordonnées géographiques du parc n° 1 

Point central 

Lat. : 36° 22’ 03” N 

Lon. : 36° 50’ 39” E 

Limites du parc 

N : 36° 22’ 00” N 

S : 36° 16’ 20” N 

E : 36° 51’ 48” E 

O : 36° 47’ 55” E 



Parc archéologique n° 1 — 

Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-A-2-d-1 — 

DGaM, 2009 

vi



Point central 

Lat. : 36° 21’ 36” N 

Lon. : 36° 54’ 29” E 


N : 36° 23’ 26” N 

S : 36° 19’ 54” N 

E : 36° 58’ 00” E 

O : 36° 52’ 40” E 




extraits des cartes topographiques au 1/25 000 : 

NJ37-A-2-d-2 et NJ37-A-2-d-4 — DGaM, 2009 

vii


Coordonnées géographiques du parc n°3 

Point central 

Lat. : 36° 17’ 51” N 

Lon. : 36° 54’ 29” E 


N : 36° 18’ 32” N 

S : 36° 13’ 03” N 

E : 36° 55’ 10” E 

O : 36° 52’ 47” E 






viii



Point central 

Lat. : 35° 40’ 11” N 

Lon. : 36° 34’ 07” E 


N : 35° 42’ 15” N 

S : 35° 37’ 56” N 

E : 36° 35’ 57” E 

O : 36° 30’ 21” E 



Parc archéologique n°4 — 

Carte topographique au 1/25 000 : NI37-S-4-a-3 — 

DGaM, 2009 

iX



Point central 

Lat. : 35° 44’ 18” N 

Lon. : 36° 41’ 43” E 


N : 35° 44’ 45” N 

S : 35° 43’ 08” N 

E : 36° 43’ 11” E 

O : 36° 40’ 59” E 





DGaM, 2009 

X



Point central 

Lat. : 36° 10’ 09” N 

Lon. : 36° 34’ 51” E 


N : 36° 11’ 35” N 

S : 36° 09’ 50” N 

E : 36° 35’ 15” E 

O : 36° 33’ 30” E 




Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-A-2-a-3 — 

DGaM, 2009 

Xi



Point central 

Lat. : 36° 12’ 38” N 

Lon. : 36° 39’ 35” E 


N : 36° 13’ 18” N 

S : 36° 12’ 03” N 

E : 36° 40’ 45” E 

O : 36° 37’ 45” E 





DGaM, 2009 

Xii



Point central 

Lat. : 36° 02’ 03” N 

Lon. : 36° 26’ 36” E 


N : 36° 02’ 20” N 

S : 36° 00’ 51” N 

E : 36° 27’ 35” E 

O : 36° 24’ 45” E 




Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-A-1-b-2 — 

DGaM, 2009 

Xiii

LeS viLLaGeS anTiQUeS 

DU nOrD De La SYrie 

Janvier 2010



Janvier 2010 

vOLUMe 1 




MOnDiaL De L’UneSCO |

LeS viLLaGeS anTiQUeS DU nOrD De La SYrie Janvier 2010 





MOnDiaL De L’UneSCO |


TaBLe DeS MaTièreS 

1. iDenTifiCaTiOn DU Bien p. 8 

1.a Pays p. 9 

1.b État, province ou région p. 10 

1.c nom du bien p. 11 

1.d Coordonnées géographiques à la seconde près p. 11 

1.e Cartes et plans indiquant les limites du bien proposé pour inscription 

et celles de la zone tampon p. 11 

1.f Surface du bien proposé pour inscription et de la zone tampon proposée p. 11 

2. DeSCriPTiOn p. 28 

2.a Description du bien p. 29 

i. introduction générale p. 30 

ii. Le paysage p. 34 

iii. L’architecture et l’archéologie p. 41 

iv. Les huit parcs archéologiques p. 52 

2.b Historiques des découvertes et des études consacrées au Massif calcaire p. 99 

3. JUSTifiCaTiOn De L'inSCriPTiOn p. 101 

3.a Critères selon lesquels l’inscription est proposée p. 102 

3.b Projet de déclaration de valeur universelle exceptionnelle p. 107 

3.c analyse comparative p. 109 


Pl. 1 al-Bara, décor de tombeau — 

dans De vOGÜÉ, 1865-1877 

3.d intégrité et/ou authenticité p. 128 [Page de garde] 

Ph. 1 Kfeir, Jebel al-a’la — 

S. ricca, 2007 

3


4. ÉTaT De COnServaTiOn DU Bien eT faCTeUrS affeCTanT Le Bien p. 131 

4.a État actuel de conservation p. 132 

4.b facteurs affectant le bien p. 137 

(i) Pressions dues au développement p. 137 

(ii) Contraintes liées à l'environnement p. 138 

(iii) Catastrophes naturelles et planification préalable p. 138 

(iv) Contraintes dues aux visiteurs / au tourisme p. 139 

(v) nombre d'habitants dans le périmètre du bien, dans la zone tampon p. 141 

5. PrOTeCTiOn eT GeSTiOn DU Bien p. 142 

5.a Droit de propriété p. 143 

5.b Classement de protection p. 148 

5.c Moyens d’application des mesures de protection p. 152 

5.d Plans actuels concernant la municipalité et la région où est situé 

le bien proposé p. 160 

5.e Plan de gestion du bien ou système de gestion documenté et 

exposé des objectifs de gestion pour le bien proposé pour inscription 

au patrimoine mondial p. 166 

5.f Sources et niveaux de financement p. 178 

5.g Sources de compétences spécialisées et de formation en techniques 

de conservation et de gestion p. 181 

5.h aménagements pour les visiteurs et statistiques les concernant p. 182 

5.i Politique et programmes concernant la mise en valeur et la promotion 

du bien p. 190 

5.j nombre d’employés p. 194 


Pl. 2 Qalb Lozé, façade restituée — 


Pl. 3 Basilique de Bizzos à rouweiha — 

dans MaTTern, 1933 

4


6. SUivi p. 196 

6.a indicateurs clés pour mesurer l'état de conservation p. 197 

6.b Dispositions administratives pour le suivi du bien p. 200 

6.c résultats des précédents exercices de soumission de rapports p. 200 

7. DOCUMenTaTiOn p. 202 

7.a Photographies, diapositives, inventaire des images et tableau d’autorisation 

de reproduction, et autre documentation audiovisuelle p. 203 

7.b Textes relatifs au classement à des fins de protection, exemplaires des plans 

de gestion du bien ou des systèmes de gestion documentés et extraits 

d’autres plans concernant le bien p. 205 

7.c forme et date des dossiers ou des inventaires les plus récents concernant 

le bien p. 205 

7.d adresse où sont conservés l'inventaire, les dossiers et les archives p. 206 

7.e Bibliographie p. 207 

8. COOrDOnnÉeS DeS aUTOriTÉS reSPOnSaBLeS p. 213 

8.a responsable de la préparation de la proposition p. 214 

8.b institution / agence officielle locale p. 214 

8.c autres institutions locales p. 215 

8.d adresse internet officielle p. 215 

9. SiGnaTUre aU nOM De L’ÉTaT ParTie p. 216 

LiSTe DeS iLLUSTraTiOnS (images) p. 218 


Pl. 4 Qalb Lozé, détail de construction — 


5


Projet de candidature réalisé par : 

république arabe syrienne – Ministère de la Culture 

Direction générale des antiquités et des Musées 


MinistèredelaCulture 

DrRiyadNa’sanAgha 

Ministre 

DirectiongénéraledesAntiquitésetdesMusées 

DrBassamJamous 

Directeurgénéral 

avec le soutien de : 

Convention france-UneSCO pour le patrimoine 

IsabelleLonguet 

SecrétairegénéralepourlaFrancedelaConventionFrance-UNESCO, 

DirectiondesPatrimoines, 

MinistèredelaCultureetdelaCommunication 

et le concours de : 

Ministère des affaires Étrangères et européennes 

PierreLanapats 

Sousdirecteurdeséchangesscientifiquesetdelarecherche, 

Directiondespolitiquesdemobilitéetd’attractivité 

Francined'Orgeval 

Expertàlasousdirectiondeséchangesscientifiquesetdelarecherche 

DanièleWozny 

Expertàlasousdirectiondeséchangesscientifiquesetdelarecherche 

6


Équipe de recherche et de rédaction 

Sous la direction administrative de : 

NazeerAwad,DirecteurdudépartementdesBâtiments,DGAMDamas 

Dr.WailHoussin,ancienDirecteurdudépartement 

Sous la direction scientifique de : 

Dr.MaamounAbdulkarim,consultantDGAM 

Équipe de rédaction, DGaM 

LinaKutifan,Damas 

AymanSouleiman,Damas 

Dr.GhazwanYaghi,Damas 

MohammedOthman,Alep 

RachaMasri,Alep 

HazemJerkas,Idleb 

NikolaKabbad,Idleb 

Dr.NajwaHajjBakhri,Idleb 

GhaziAlloulou,Maaratan-Noman 

remerciements 

Dr.AliMansoura,Gouverneurd’Alep 

Khaledal-Ahmed,GouverneurdeIdleb 

Dr.TamerHajj,anciengouverneurd’Alep 

Dr.AtefNaddaf,anciengouverneurdeIdleb 

Préparation du dossier 

FrançoisCristofoli,consultantCFU 

Dr.SimoneRicca,consultantCFU 

Coordination 

AriannaArdesi,CFU 


avec la collaboration de : 

Jean-LucBiscop,MissionarchéologiquedeSaint-Siméon 

Pierre-MarieBlanc,IFPODamas 

MichelBrodovitch,Ministèredel’Écologie,del’Énergie,duDéveloppement 

durabledel’Aménagementduterritoire 

GérardCharpentier,Missionarchéologiquesyro-françaisedelaSyrieduNord 

(MASFSN) 

PascaleClauss-Balty,IFPODamas 

Anne-MarieCousin,MinistèredelaCultureetdelaCommunication 

FrançoisCristofoli,consultantCFU 

YvesDauge,Sénateurd’Indre-et-Loire 

CatherineDuvette,MASFSN 

RidhaFraoua,consultantCFU 

ChristianeGarnero-Morena,consultantCFU 

MarcGriesheimer,IFPODamas 

ValéryPatin,consultantCFU 

ClaudinePiaton,MASFSN 

† GeorgesTate,MASFSN 

Crédits photographiques 

DGAM 

IFPO 

MASFSN 

MaamounAbdulkarim 

MarcBalty 

JeanLucBiscop 

MichelBrodovitch 

SylviaChiffoleau 

PascaleClauss-Balty 

FrançoisCristofoli 

ChristianeGarnero-Morena 

SimoneRicca 

Graphisme et mise en page 

RCHERITAGE 

7


| CHaPiTre Un | 

iDenTifiCaTiOn 

DU Bien 

8

LeS viLLaGeS anTiQUeS DU nOrD De La SYrie iDenTifiCaTiOn DU Bien 

1.a Pays 

RépubliqueArabeSyrienne 



Ph. 2 Basilique Saint-Siméon — S. ricca, 2003 

Pl. 5 Carte de la Syrie — dans syrie, les 

villes mortes, DGaM/Ue, 2008 

9


1.b État, province ou région 

Gouvernoratd’Alepet 

GouvernoratdeIdleb 


Pl. 6 Limites des gouvernorats 

d’alep et de idleb — DGaM, 2007 

10


1.c nom du bien 

Les villages antiques du Nord de la Syrie 

1.d Coordonnées géographiques à la 

seconde près 

Tableau de proposition d’inscription en série pour Les villages 

antiques du Nord de la Syrie (présentépagesuivante) 

1.e Cartes et plans indiquant les limites du 

bien proposé pour inscription et celles de la 

zone tampon 

Danslespagessuivantessontreproduits : 

2vuesaériennes(imagessatellites)desrégionsconcernées, 

4 plans présentant les parcs archéologiques à l’échelle 

1/50 000, coloriés en rose avec les toponymes des sites 

principaux transcrits en caractères latins sur les cartes 

originalesenarabe. 

7 plans des parcs archéologiques à l’échelle 1/25 000 

(intercalés) avec l’indication des coordonnées 

géographiques des limites Nord, Sud, Est et Ouest ainsi 

quedupointcentralchoisipourchaquezoneconcernée. 

1.f Surface du bien proposé pour inscription 

et de la zone tampon proposée 

Surfacedubienproposé: 12 290ha 

Zonetampon: 0ha ( * ) 

Total: 12 290ha 


( * ) Le site des villages antiques du Nord de la Syrie n’a pas de 

zone tampon ; ce choix est expliqué dans le chapitre 2, 

§ IV.1.5etdansleVolume2,PlandeGestion,partie1,§ 3.2. 

11


Numéro 

d’élément 

du site 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

Nom 

[nom du point 

central choisi] 

JebelSem’an1 

[Qal’atSem’an] 


[KafrNabo] 


[Sinkhar] 

JebelZawiyé1 

[Ba’uda] 

JebelZawiyé2 

[Rouweiha] 

Jebelal-A’la 

[QalbLozé] 

JebelBarisha 

[Deirouné] 

JebelWastani 

[KafrAqareb] 


Sites Municipalité Province 

Qal’atSem’an,Deir 

Sem’an,Refadé, 

Sittar-Roum,Qatura, 

SheikhBarakat 

KafrNabo,Kalota, 

KharabShams, 

BorjHaydar,Brad 

Batouta 

Sinkhar, 

SheikhSuleiman 

al-Bara,WadiMartaoun, 

Mujleya,Btirsa,Bshilla, 

Ba’uda,Dallozé, 

Serjilla 

Shinshara,Rabi’a 

Ruweiha 

Jeradé 

QalbLozé,Kfeir, 

Qirqbizé 

DarQita,Deirouné, 

Kherbetal-Khatib, 

Baqirha 

Benasra,al-Fassouq, 

KafrAqareb 

Région 

(gouvernorats) 

Daret‘Azza Daret‘Azza Alep 

Daret‘Azza Daret‘Azza Alep 

Daret‘Azza 

Koubtanal-Jabal Daret‘Azza Alep 

al-Bara 

Hass 

Ariha 

Maaratan-Noman 

al-Bara 

Maaratan-Noman 

Idleb 

Maaratan-Noman Idleb 

QalbLozé QalbLozé Idleb 

Rasal-Hosn Rasal-Hosn Idleb 

Jisral-Shoughour Jisral-Shoughour Idleb 

Coordonnées géographiques 

d’un point au centre 

de la zone 

36°20’03"N 

36°50’39"E 

36°21’36"N 

36°54’29"E 

36°17’51’’N 

36°54’29’’E 

35°40’11"N 

36°34’07"E 

35°44’18"N 

36°41’43"E 

36°10’09"N 

36°34’51"E 

36°12’38"N 

36°39’35"E 

36°02’03"N 

36°26’36"E 

Surface 

du bien 

3 700ha 

2 760ha 

380ha 

3 200ha 

530ha 

460ha 

580ha 

680ha 

Annexe cartographique 

Cartes aux 1/50000 et 

1/25000 

NJ37-a-2-d(1/50000) 

NJ37-a-2-d-1(1/25000) 

NJ37-a-2-d 

NJ37-a-2-d-2 

/NJ37-a-2-d-4 

NJ.37-a-2-d 

NJ37-a-2-d-2 

/NJ37-a-2-d-4 

NI37-S-4-a 

NI37-S-4-a-3 

NI37-S-4-a 

NI37-NW-S-4-a-4 

NJ37-A-2-a 

NJ37-A-2-a-3 

NJ37-A-2-a 

NJ37-A-2-a-4 

NJ37-A-1-b 

NJ37-A-1-b-2 

12


Pl. 7 Le Massif calcaire, vue satellite 

— DGaM, 2009 


13


Pl. 8 Le Massif calcaire et les huit parcs archéologiques — image 

satellitaire, 1/250000 — DGaM/GOrS, 2009 


14


Pl. 9 Les trois parcs archéologiques du Jebel Sem’an — 

Carte topographique au 1/50 000 : NJ37-a-2-d — 

DGaM, 2008 : 

1 — Le parc de Qal’at Sem’an ; 

2 — Le parc de Brad ; 

3 — Le parc de Sinkhar 


15


Pl. 10 Les deux parcs archéologiques du Jebel Zawiyé — 

Carte topographique au 1/50 000 : Ni37-s-4-a — 

DGaM, 2008 : 

4 — Le parc d’al-Bara ; 

5 — Le parc de rouweiha 


16


Pl. 11 Les parcs archéologiques du Jebel al-a’la et du Jebel 

Barisha — Carte topographique au 1/50 000 : NJ37-a-2-a — 

DGaM, 2008 : 

6 — Le parc de Qalb Lozé ; 

7 — Le parc de Baqirha 


17


Pl. 12 Le parc archéologique du Jebel Wastani — Carte 

topographique au 1/50 000 : NJ37-a-1-b — DGaM, 2008 : 

8 — Le parc d’al-fassouq 


18


Pl. 13 Parcs du Jebel Sem’an — image satellitaire 

au 1/25 000 — DGaM/GOrS 2009 


19


Coordonnéesgéographiquesduparcn°1 

Pointcentral 

Lat. : 36°22’03”N 

Lon. : 36°50’39”E 

Limitesduparc 

N : 36°22’00”N 

S : 36°16’20”N 

E : 36°51’48”E 

O : 36°47’55”E 

Pl. 14 Parc archéologique n° 1 — 

Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-a-2-d-1 — 

DGaM, 2009 


20



Pointcentral 

Lat. : 36°21’36”N 

Lon. : 36°54’29”E 

Limitesduparc 

N : 36°23’26”N 

S : 36°19’54”N 

E : 36°58’00”E 

O : 36°52’40”E 



NJ37-a-2-d-2 et NJ37-a-2-d-4 — DGaM, 2009 


21



Pointcentral 

Lat. : 36°17’51”N 

Lon. : 36°54’29”E 

Limitesduparc 

N : 36°18’32”N 

S : 36°13’03”N 

E : 36°55’10”E 

O : 36°52’47”E 


Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-a-2-d-2 — 

DGaM, 2009 


22



Pointcentral 

Lat. : 35°40’11”N 

Lon. : 36°34’07”E 

Limitesduparc 

N : 35°42’15”N 

S : 35°37’56”N 

E : 36°35’57”E 

O : 36°30’21”E 

Pl. 17 Parc archéologique n°4 — 

Carte topographique au 1/25 000 : Ni37-s-4-a-3 — 

DGaM, 2009 


23



Pointcentral 

Lat. : 35°44’18”N 

Lon. : 36°41’43”E 

Limitesduparc 

N : 35°44’45”N 

S : 35°43’08”N 

E : 36°43’11”E 

O : 36°40’59”E 


Carte topographique au 1/25 000 : Ni37-s-4-a-4 — 

DGaM, 2009 


24



Pointcentral 

Lat. : 36°10’09”N 

Lon. : 36°34’51”E 

Limitesduparc 

N : 36°11’35”N 

S : 36°09’50”N 

E : 36°35’15”E 

O : 36°33’30”E 


Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-a-2-a-3 — 

DGaM, 2009 


25



Pointcentral 

Lat. : 36°12’38”N 

Lon. : 36°39’35”E 

Limitesduparc 

N : 36°13’18”N 

S : 36°12’03”N 

E : 36°40’45”E 

O : 36°37’45”E 


Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-a-2-a-4 — 

DGaM, 2009 


26



Pointcentral 

Lat. : 36°02’03”N 

Lon. : 36°26’36”E 

Limitesduparc 

N : 36°02’20”N 

S : 36°00’51”N 

E : 36°27’35”E 

O : 36°24’45”E 


Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-a-1-b-2 — 

DGaM, 2009 


27

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE 

| CHAPITRE DEUX | 

DESCRIPTION 

28

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE DESCRIPTION 

2.a Description du bien 

Le concept de paysage culturel 

L’expression “paysage culturel” a commencé à être utilisée de 

façon courante dans le milieu de la conservation architecturale 

depuis les années 1990. 

La “Convention du patrimoine mondial” est, depuis 1992, le 

premier instrument juridique international à reconnaître et à 

protéger les paysages culturels. 

L’expression “paysage culturel” recouvre une grande variété de 

manifestations interactives entre l'homme et son environnement 

naturel. 

Selon la définition de l’UNESCO, les paysages culturels 

représentent les “ouvrages combinés de la nature et de l'homme”. 

Ils illustrent l'évolution de la société et des établissements 

humains au cours des âges, sous l'influence de contraintes et/ou 

des atouts présentés par leur environnement naturel et les forces 

sociales, économiques et culturelles successives, internes et 

externes. 

Il existe une grande variété de paysages culturels, représentatifs 

des différentes régions du monde, exprimant une longue et intime 

relation des peuples avec leur environnement. Jusqu’à présent, la 

Liste du patrimoine mondial compte 55 sites inscrits en tant que 

paysages culturels. 

Les paysages culturels se divisent en trois catégories : 

1° Paysage clairement défini, conçu et créé intentionnellement 

par l'homme, c’est à dire les paysages constitués par des jardins et 

des parcs créés pour des raisons esthétiques qui sont souvent 

(mais pas toujours) associés à des constructions ou des ensembles 

religieux. 

2° Paysage essentiellement évolutif qui résulte d'une exigence à 

l'origine sociale, économique, administrative et/ou religieuse et 

RéPUbLIQUE ARAbE SYRIENNE 

atteint sa forme actuelle par association et en réponse à son 

environnement naturel. Ces paysages reflètent ce processus 

évolutif dans leur forme et leur composition. Ils se subdivisent 

encore en deux sous-catégories : 

Paysage relique (ou fossile) : un paysage qui a connu un 

processus évolutif qui s'est arrêté, soit brutalement soit sur une 

période à un certain moment dans le passé. Ses 

caractéristiques essentielles restent cependant matériellement 

visibles; 

Paysage vivant : un paysage qui conserve un rôle social actif 

dans la société contemporaine étroitement associé au mode 

de vie traditionnel et dans lequel le processus évolutif 

continue. En même temps, il montre des preuves manifestes 

des son évolution au cours des temps. 

3° Paysage culturel associatif, qui se définit par l'association de 

phénomènes religieux, artistiques ou culturels à l'élément naturel 

plutôt que par des traces culturelles tangibles qui peuvent être 

insignifiantes ou même inexistantes. 

Le site des villages antiques du Nord de la Syrie est un exemple 

typique de paysage relique. Néanmoins, sur le territoire proposé 

pour l’inscription se trouvent aussi des villages habités et se 

développe une activité économique (principalement de type 

agricole). Dans la pratique, en effet, le concept de “paysage 

relique” doit toujours être nuancée, puisqu’un certain degré 

d’évolution de ce genre de paysage est inévitable. 

D’un point de vue général, donc, on peut affirmer que les 

paysages culturels ne sont pas statiques. Leur conservation et 

protection doit donc passer par l’identification, la compréhension 

et le contrôle des dynamiques qui les influencent, et non 

seulement par la préservation et protection du statu quo. 


Ph. 3 Serjilla — F. Cristofoli, 2003 

29


I INTRODUCTION GéNéRALE 

Les “villes mortes” de la Syrie du Nord, comme on les désignait 

autrefois, constituent un des ensembles archéologiques les plus 

extraordinaires du monde. 

L'intérêt de ces sites ne réside pas seulement dans leur nombre. Il 

tient aussi à ce que ce ne sont pas des villes mais des villages 

antiques parfois entourés de parcellaires fossiles appartenant à des 

réseaux cadastraux d'époque romaine. 

Les civilisations de la fin de l’Antiquité sont des civilisations 

urbaines, mais elles reposent sur le socle que constituent les 

campagnes où vivent et travaillent les hommes et dont dépend 

fondamentalement leur niveau de richesse. Or, les campagnes et 

les villages de l’époque romano-byzantine sont mal connus, car 

les textes émanent de citadins qui les connaissent mal et leurs 

vestiges sont généralement très détruits. Dans le Nord de la Syrie, 

au contraire, ils se trouvent dans un état de préservation 

exceptionnel : une soixantaine de villages antiques sont 

quasiment complets. 

Les villages les mieux conservés sont souvent rassemblés en des 

groupes cohérents et forment des ensembles complets préservés 

dans un état proche de celui où ils se trouvaient à l'époque de leur 

abandon. 

L’abandon progressif des villages à partir du VIIIe siècle laisse le 

massif quasi-désert dès le Xe siècle. Les constructions ne sont 

alors soumises qu’aux dégradations naturelles et, grâce à la 

grande qualité constructive des villages antiques du Nord de la 

Syrie, elles nous sont parvenues aujourd’hui dans un état 

exceptionnel. 


Dans une vaste région du Nord de la Syrie, comprise entre la 

frontière turque et la ville antique d’Apamée, sur une longueur 

d’une centaine de kilomètres et une largeur de 15 à 20 km, entre 

les vallées de l’Afrin et de l’Oronte à l’Ouest, la plaine d’Alep et 

de Chalcis à l’Est, s’étend ce qu’il convient d’appeler le “Massif 

calcaire du Nord de la Syrie” qui est divisé en plusieurs chaînons 

séparés par des sortes de seuils. Il s’agit des djebels Sem’an, 

Halaqa, Barisha, al-A’la, Doueili, Wastani et Zawiyé. 

Sur ces plateaux ondulés, faillés et dénivelés, dont l’altitude varie 

entre 400 et un peu plus de 900 mètres, on a recensé plus de 700 

sites antiques, qui sont des villages d’époques romaine et 

byzantine. Parmi eux, une soixantaine sont dans un état de 

préservation si remarquable que de nombreuses constructions 

antiques offrent encore des élévations de 6 à 8 mètres, certains 

murs étant conservées jusqu’à la corniche faîtière : seules 

manquent les parties en bois, poutres soutenant les planches et 

charpentes portant les tuiles. 

Le Massif calcaire est si aisément pénétrable qu’il ne peut être 

considéré comme une montagne refuge, comme le Mont Liban, le 

Jebel Druze ou les Monts Ansariyyé ; il peut être, en revanche, 

tenu pour une terre marginale, une terre de moindre aptitude à 

l'agriculture que les plaines voisines car si la pluie ne fait pas 

défaut, les terres arables n’apparaissent que sous forme de plaques 

d’inégale envergure au milieu du roc nu. Pour mettre en valeur 

une telle région, pour la défricher, il est indispensable de se livrer 

à un travail harassant ; il faut débarrasser le sol des pierres dont il 

est encombré. 

On a longtemps estimé que les sites antiques de cette vaste zone 

étaient des “villes mortes” et cette expression est encore utilisée 

pour les désigner. En fait, il s’agit de villages, que l’on considère 

leur morphologie ou leur fonction. Du point de vue 

morphologique, ce sont des assemblages de maisons disposées 

sans ordre, avec pour seuls bâtiments publics des sanctuaires, 

païens puis chrétiens, et plus rarement, des bains, sans rue ni 

place publique pour les séparer mais des espaces vides, aux 

DESCRIPTION 

Ph. 4 Vestiges dans le paysage — J.-L. biscop, 2006 

30


limites indécises, mal calibrés, qui se perdent dans le vide ou 

évoquent des terrains vagues. 

Du point de vue fonctionnel, la quasi totalité des constructions 

appartiennent à des maisons paysannes, ce qui montre clairement 

que les habitants de ces agglomérations étaient des paysans et 

qu’il s’agissait de villages, même s’ils se livraient aussi à d’autres 

activités. Ces maisons appartiennent à un type unique qui 

n’évoque en rien les villas romaines puisqu’on n’y distingue pas 

une pars urbana destinée au propriétaire et à ses loisirs et une pars 

rustica spécialisée dans les activités économiques, où est reléguée 

le logement de la main d’œuvre. Les plus simples comportent 

trois éléments : un bâtiment d’une pièce sur deux niveaux, une 

cour et un mur de clôture ; il en existe de plus complexes, qui sont 

plus grandes et comportent, en plus de ces éléments, une entrée 

monumentale, un second bâtiment, un pressoir, éventuellement 

une pièce souterraine, mais au fond, elles appartiennent au même 

type que les plus simples. L’élément principal de ces maisons est 

le bâtiment d’habitation et d’exploitation. Il comporte deux 

niveaux : les pièces du rez-de-chaussée destinées aux fonctions 

de production, de stabulation des animaux ou d’entrepôt, celles 

de l’étage, qui leur sont exactement superposées, à la résidence et 

à l’habitation des hommes. Toutes ces pièces donnent sur la cour 

et sur elle seule : il est impossible d’y accéder sans passer par elle. 

Les bâtiments sont précédés de portiques à piliers ou à colonnes 

à deux niveaux et ouverts qui protègent l’intérieur du froid comme 

de la chaleur et permettent d’accéder à l’étage par des escaliers. 

Bâtiments et portiques sont couverts de toits en tuile à double 

pente. 

Compte tenu de ses moindres aptitudes à la vie économique, et 

surtout à l'agriculture, il n’est pas étonnant que le Massif calcaire 

n’ait pas connu d’occupation permanente durable avant l’époque 

romaine. Les premiers occupants semblent s’être installés sur les 

hauteurs à partir du début du Ier siècle. Leur mouvement 

s’intensifie dès le début du IIe siècle pour atteindre son apogée 

dans la première moitié du IIIe siècle. La croissance 

démographique s’interrompt autour de l’an 250. 


Les paysans qui colonisent le Massif calcaire à partir du Ier siècle 

de notre ère viennent des plaines voisines, où sévit un 

surpeuplement relatif en raison de la mise en valeur de toutes les 

terres, dans un contexte de croissance démographique durant une 

paix étendue sur plus de deux siècles jusque vers 250. Ces 

paysans en quête de terres vacantes se sont résolus à conquérir les 

terres du Massif calcaire à l’agriculture, en dépit de la dureté des 

tâches que cette mise en valeur imposait. Pour disposer de 

champs, il leur a fallu débarrasser le sol des pierres qui 

l’encombrent et les rassembler en des tas d’épierrement, de plan 

circulaire, sur les surfaces du roc nu. Ils ont eu à construire des 

murets, au fond du wadi, pour empêcher l’érosion des sols durant 

la période des pluies violentes de l’hiver. Ils ont eu à constituer et 

à délimiter des parcelles. Pour mieux contrôler ce mouvement 

spontané de colonisation, le gouvernement impérial établit un 

cadastre, matérialisé au sol par un réseau de murets de pierre 

disposés orthogonalement, selon les directions nord/sud et 

ouest/est, sur des aires de plusieurs centaines de kilomètres carré. 

Ces paysans, qui se livrent à des travaux exténuants, demeurent 

pauvres. Ils vivent par groupes restreints de une à trois familles 

nucléaires rassemblées dans des maisons de pauvre apparence. 

Dans ces maisons, les bâtiments sont faits de murs de moellons 

Ph. 5 Façade sur cour d’une maison, Shinshara — 

F. Cristofoli, 2003 

Ph. 6 Parcellaire, Rouweiha — S. Ricca, 2007 

31


disposés sur deux parements, que la main d’œuvre familiale était 

capable de construire. Les pièces du rez-de-chaussée comme de 

l’étage sont exiguës ; il est rare que les linteaux des portes soient 

ornés de moulures et de décor. Les paysans pratiquent une 

polyculture associant le blé, l’orge, les légumineuses, les arbres 

fruitiers, l’élevage du gros et du petit bétail, dont l’importance est 

prouvée par les innombrables mangeoires qui subsistent encore 

dans les villages. 

Entre 250 et 330, la croissance fait place à la stagnation ou au 

recul de la production économique, ce qui peut être mis en 

relation avec les conséquences de la peste de 250 et à ses 

récurrences, peut-être aussi avec les guerres auxquelles les Perses 

soumettent l’Empire ainsi que les dissensions qu’elles entraînent. 

Dès 330, l’expansion reprend durablement et avec puissance, au 

double plan démographique et économique ; elle ne s’interrompt, 

et cette fois de manière définitive, que dans la décennie 540-550. 

Elle s’exprime à travers une multiplication par trois ou par quatre 

du nombre des hommes et par une expansion économique qui 

revêt certes un aspect quantitatif mais aussi qualitatif : ces paysans 

plus nombreux, qui disposent d’une quantité de terre moindre, 

sont pourtant plus riches ; ils réalisent des surplus et ont les 

moyens de construire des maisons du même type que les maisons 

d’époque romaine mais qui sont nettement plus coûteuses et plus 

spacieuses. Les murs sont faits de parpaing quadrangulaires 

construits avec soin, d’un poids de 200 à 300 kg, qu’il a fallu 

hisser jusqu’à 9 ou 10 mètres de hauteur, grâce à des 

échafaudages ou à des systèmes d’élévation requérant 

l’intervention de professionnels à qui il fallait nécessairement 

verser des salaires. Dans les pièces, des arcs en pierre, aux 

claveaux ajustés avec précision, ont été élevés avec soin, afin de 

réduire la portée des poutres soutenant le plancher de l’étage. 

Pour la toiture, il a fallu faire venir à grands frais des poutres 

originaires des forêts de l’Amanus. Sur les linteaux des portes, 

parfois sur les chambranles et même sur les façades et au faîte des 

murs, des moulures ont été sculptées. Il convient d’y ajouter, sur 


les linteaux, des motifs géométriques et végétaux très finement 

sculptés, qui sont l’œuvre d’ouvriers compétents dont on connait 

l’origine dans le Jebel Zawiyé. Il s’agit des paysans du village de 

Btirsa ; à la morte saison, ils se livraient à des travaux de sculpture. 

Ces paysans qui deviennent de plus en plus riches ont pour 

langue native l’araméen, connu aux Ve et VIe siècles sous le nom 

de syriaque, mais ils connaissent aussi le grec : en témoignent les 

milliers d’inscriptions en cette langue inventoriées dans 

l’ensemble du Massif calcaire. Il s’agit d’un grec qui n’est pas 

toujours correct et d’un langage parfois grossier, ce qui prouve 

qu’il était assez connu pour qu’il ait été superflu d’avoir recours à 

un lapicide originaire de la ville. 

Tout en gardant leur identité, par leur bilinguisme et, de ce fait, 

par leur appartenance à deux cultures, les paysans de Syrie vivent 

un changement radical en abjurant le paganisme, pour se 

convertir au christianisme. Les agents de cette conversion furent 

sans doute les anachorètes qui s’installèrent dès le IVe siècle dans 

le Massif calcaire, menant une vie d’ascétisme à force de 

privations qui leur valut un immense prestige auprès des paysans. 

Ils voyaient en eux des protecteurs et des thaumaturges. À partir 

du Ve siècle, certains s’installèrent dans des couvents gouvernés 

par des higoumènes. Dès la seconde moitié du IVe siècle, les 

villageois construisent des églises. Elles se multiplient au Ve et VIe 

siècle, on en trouve dans la quasi totalité des villages. Les 

premières sont à nef unique ou à trois nefs séparées par des 

colonnes. À partir de la seconde moitié du Ve siècle, les colonnes 

sont remplacées par d’imposants piliers surmontés d’arcs 

puissants qui déterminent, à l’intérieur, un espace de grande 

ampleur. 

Parmi les saints qui ont acquis une grande notoriété dans le 

monde méditerranéen, le plus célèbre, celui dont le prestige s’est 

étendu jusqu’aux confins occidentaux du monde romain, est sans 

conteste saint Siméon, le premier et le plus grand des stylites. Pour 

s’isoler, il vivait sur des colonnes qui furent de plus en plus 

Pl. 22 Inscription sur les claveaux d’un arc richement 

sculpté, Qalb Lozé — dans TCHALENKO, 1953 

Ph. 7 Encadrement sculpté — F. Cristofoli, 2004 

Ph. 8 Arc intermédiaire en pierre, Jeradé — 

S. Ricca, 2007 

32


hautes ; la dernière étaient de 40 coudées, soit une vingtaine de 

mètres. Il y vécut près d’un demi siècle, exposé à toutes les 

intempéries, la neige comme la canicule, soumis aux privations et 

mêmes aux tortures qu’il s’imposait, enchaîné et se livrant à des 

centaines de génuflexions par jour accompagnant ses prières, tout 

en évangélisant ses visiteurs païens. Après sa mort, son corps fut 

transporté à Antioche sous la protection d’une solide garde armée. 

Pour donner compensation aux villageois de la région qui 

s’estimaient lésés, l’Empereur Zénon ordonna la construction d’un 

grand sanctuaire autour de la place occupée par la colonne du 

Saint. Ce site, magnifique par son architecture autant que par les 

paysages dont il est environné, est aujourd’hui le but de 

nombreuses visites touristiques. 

À partir de 540-550, tout change. On ne construit plus de maison, 

preuve que la pression démographique n’est plus aussi forte ou 

plutôt que les surplus agricoles se sont réduits. Les sources 

textuelles, particulièrement les chroniques syriaques, montrent 

que tous les 10 à 15 ans, la Syrie est affectée par des disettes, des 

épidémies de peste ou d’une autre origine, et par des mortalités 

élevées. C’est à cette époque aussi que reprend la guerre contre 

la Perse ; à la différence des précédentes, ces guerres se déroulent 

en territoire impérial, notamment en Syrie, et elles se traduisent 

par des destructions, des impositions de tributs élevés et des 

déportations. L’explication la plus vraisemblable de ces difficultés 

est que la Syrie est affectée par une crise de type “malthusien“, 

qui nait d'un écart croissant entre une démographie dont la 

tendance demeure à la hausse et des ressources qui plafonnent, 

faute de pouvoir élargir encore les terroirs ou d’intensifier les 

travaux agricoles. Ce décalage confère un caractère tragique aux 

conséquences des récoltes moins bonnes et au moindre incident 

climatique. Chaque crise se traduit par des mortalités qui 

réduisent la pression, mais permettent de nouveaux 

accroissements qui aboutissent à de nouvelles cri ses. C’est en 

même temps une période d’appauvrissement, peut-être aggravée 

par les perturbations que la guerre entraîne dans le commerce 

international dont le Massif calcaire tirait indirectement bénéfice, 


à travers la richesse des grandes villes proches d’Antioche, 

Apamée, Séleucie, Laodicée et même Chalcis du Bêlus. La 

conquête arabo-islamique n’entraîne aucun changement 

d’importance dans le domaine économique et social. Au début du 

VIIIe siècle, en revanche, la population du Massif calcaire 

redescend, en un mouvement lent, vers les plaines voisines plus 

fertiles, d’où leurs ancêtres étaient originaires et où la place ne 

manque plus. Au Xe siècle, le Massif calcaire est quasi-désert. 

C’est cet abandon qui a permis la préservation des villages 

antiques et des parcellaires dont ils étaient environnés. Mais c'est 

le mouvement inverse, le repeuplement qui marque l'évolution de 

la Syrie depuis l'indépendance, qui menace à son tour l'intégrité 

et parfois même l'existence de cet ensemble archéologique 

exceptionnel. 

Ph. 9 église à pilier de Qalb Lozé — 


Ph. 10 église à colonnade à Kharab Shams — 


33


II LE PAYSAGE 

II.1 Le cadre paysager du Massif calcaire 

II.1.1 Le relief 

Le Massif calcaire, le Bêlus des anciens, est une zone de karst de 

moyenne montagne, configuration géomorphologique très 

répandue autour du Bassin de la Méditerranée, qui doit son nom 

à la région du Carso/Kartz située à la frontière italo-slovène, où ce 

type de relief fut identifié et étudié par les géologues. 

La région est “silencieuse” : les eaux courantes y sont rares au 

fond de quelques wadi, vite englouties dans les fissures de la 

masse calcaire. Le réseau de circulation des eaux y est souterrain 

et encore mal connu. 

C’est une région de moyenne montagne, une succession de 

plateaux ondulés, faillés et dénivelés dont l’altitude varie entre 

400 et un peu plus de 900 mètres. Deux massifs principaux (le 

Jebel Zawiyé et le Jebel Sem’an) composent en fait cette région, 

ils sont séparés par la plaine fertile de Chalcis et relié à l’Ouest par 

une succession de djebels plus petits : Wastani, Doueili, al-A’la et 

Barisha. 


DESCRIPTION 

Pl. 23 Schéma typique 

d’un relief karstique — 

http://www2.ulg.ac.be/ 

geolsed/processus/ 

processus.htm 

Pl. 24 Carte physique 

du Massif calcaire — 2008 

34


II.1.2 Le climat 

La région jouit d’un climat méditerranéen interne, marqué par 

une saison sèche et chaude l’été et des hivers assez froids. Elle est 

dotée d’une pluviosité suffisante pour l’agriculture — 

400/600 mm d’eau par an — qui permet la constitution de 

réserves d’eau conséquentes par l’aménagement de citernes 

creusées à même le rocher dont certaines sont toujours, ou à 

nouveau, utilisées. 

L’air y est très pur, comme en témoigne la luminosité 

particulièrement nette et cristalline de l’atmosphère et la présence 

de lichens, qui ne supportent pas la pollution sur les roches et les 

vestiges. 

II.1.3 La végétation 

L’ensemble de la région présente une végétation méditerranéenne 

de garrigue sèche, avec une plus ou moins grande présence de 

zone de maquis en fonction de la nature des terrains et de 

l’altitude. Les chardons sont très présents et on note aussi des 

buissons de genêts, broutés par les brebis et les chèvres. De très 

gros sujets arborés isolés ponctuent le paysage. 

Sur ce territoire, aujourd’hui encore, comme depuis l’apparition 

de l’agriculture, tous les espaces, même exigus, qui peuvent être 

cultivés le sont. 

Quelques zones du territoire ont fait l’objet de reboisement. 

Ph. 11 Paysage typique du Massif calcaire — C. Garnero-Morena, 2007 


II.1.4 L’occupation du sol 

Le Massif calcaire constitue une terre qui peut être considérée 

comme marginale, car si la pluie (et donc la possibilité de 

constituer des réserves d’eau et d’irriguer les cultures) n’y fait pas 

défaut, les terres arables n’apparaissent que sous forme de plaques 

inégales plus ou moins grandes au milieu des rochers. Pour mettre 

en valeur et défricher la région, il a été nécessaire de débarrasser 

le sol des pierres dont il est encombré. 

Ph. 12 Murets au fond des wadi 

— F. Cristofoli, 2008 

Ph. 13 Parcelles matérialisées au 

sol — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 14 Réseau orthogonal, 

cadastre romain — C. Garnero- 

Morena, 2007 

La région fut colonisée à partir du Ier siècle par les habitants des 

plaines voisines qui débarrassèrent le sol des pierres et les 

rassemblèrent en tas sur la surface rocheuse. Ils construisirent des 

murets au fond des wadi afin empêcher l’érosion des terres fertiles 

durant les violentes pluies hivernales et permettre ainsi de cultiver 

ces espaces fertiles et plus humides. Par l’épierrement les paysans 

du Massif calcaire ont matérialisé au sol le réseau orthogonal du 

cadastre romain. L’une des caractéristiques de la région est 

indiscutablement la continuité dans l’exploitation archaïque du 

territoire, d’autant plus surprenante si l’on considère les siècles 

qui séparent la mise en place des modèles identitaires du Massif 

calcaire à l’époque romano-byzantine de la réappropriation 

récente de ces zones. 

Ph. 16 Un berger tirant l’eau d’une 

citerne — C. Garnero-Morena, 2007 

DESCRIPTION 

Ph. 15 Lichens sur un bas-relief, Kafr Nabo — 


35


II.1.5 La faune et la flore 

La région du Massif calcaire, outre ses caractéristiques 

exceptionnelles du point de vue archéologique et paysager, recèle 

aussi un écosystème spécifique avec une riche biodiversité. Son 

territoire encore peu habité, avec ses vallons escarpés et 

l’alternance de terrains karstiques rocheux et de plaines fertiles, 

ses arbres fruitiers et même ses forêts récemment plantées, abrite 

de nombreuses espèces animales. 

On y trouve notamment des renards, des chacals, de nombreuses 

variétés de chauve-souris, un grand nombre d’espèces d’oiseaux 

(aussi bien sédentaires que migrateurs), de tortues, de lézards et 

de serpents. Les insectes y présentent aussi une grande variété : 

papillons, scorpions, scarabées, etc. 

La flore du Massif est aussi très riche et de nombreuses variétés de 

plantes fleurissent à toutes les saisons dans les huit parcs 

archéologiques qui forment le site candidat. 

Dans les champs entourant les ruines, on retrouve notamment une 

fleur endémique de la Syrie, l’Iris calcarea Dinsore, un élégant iris 

aux pétales noires et tachetées. Mais d’autres fleurs et plantes 

contribuent à composer l’environnement naturel de la région ; 

parmi celles-ci, on signalera notamment la Clematis Cirrhosa et 

deux plantes utilisées traditionnellement par les habitants de la 

région pour leurs propriétés médicinales : Delphinium 

staphisagria (aux belles fleurs violettes) et Narcissus tazetta. 

Finalement, à la faune et à la flore sauvage doit se rajouter la 

présence constante de troupeaux de chèvres et de moutons, 

d’ânes et de mulets et une grande variété d’arbres (chênes, chêneverts, 

caroubiers, etc.) et d’arbres fruitiers exploités par l’homme 

(olivier, vigne, amandiers, abricotiers, etc.) caractérisant depuis 

l’Antiquité le paysage culturel de la région. 


Ph. 17 Iris calcarea Dinsore — 

S. Chiffoleau, 2003 

Ph. 18 Clematis Cirrhosa — 

S. Chiffoleau, 2003 

Ph. 19 Parterre fleuri à 

Shinshara — S. Chiffoleau, 2003 

Ph. 20 Moutons à Sinkhar — 

M. brodovitch, 2008 

Ph. 21 Chêne vert à baqirha — 


Ph. 22 Chèvre dans le village de 

brad — M. brodovitch, 2008 

Ph. 23 Tortue — Trails, 2007 

36


II.2 Les modèles paysagers des djebels du Massif 

calcaire 

II.2.1 Le Jebel Sem’an 

Il est situé au nord du Massif calcaire et s’étale sur une 

cinquantaine de kilomètres du Nord au Sud pour une largeur qui 

varie de vingt à quarante kilomètres. Dominé au Sud par le 

Mont Sheikh Barakat (876m), il a une altitude moyenne de 

500/600 mètres. Au sud du djebel passait la voie romaine reliant 

Antioche à Damas dont il subsiste encore un tronçon 

particulièrement bien conservé. 

Le sud du Jebel Sem’an, dominé par la masse imposante du 

Sheikh Barakat, est une zone marquée par le contraste entre les 

sites de Sitt ar-Roum, Refadé et Qatura, au paysage encore proche 

du paysage ancien, et la riche plaine de Qal’at Sem’an exploitée 

de façon intensive. Le dynamisme de l’agriculture se traduit 

souvent par l’essor de constructions industrielles (poulaillers) et 

d’habitations qui perturbent fortement le paysage. 

Le paysage du nord du Jebel Sem’an, entre Kafr Nabo et Brad, est 

très âpre et présente une très bonne synthèse des paysages du 

Massif calcaire, identifiables par les associations : pierres 

grises/murets et terres rouges/oliviers. Le lapiez karstique y est 

omniprésent rongé par le travail constant des hommes. Le wadi 

situé à mi-chemin entre les deux sites présente un exemple parfait 

d’aménagement de terrasses de rétention des eaux de 

ruissellement par des retenues en pierre sèche plantées de 

céréales. Le parcours de trois kilomètres reliant les deux sites, 

récemment aménagé et bien signalé par des bornes informatives, 

permet de s’immerger dans le paysage rural culturel du Massif 

calcaire. 


Le site de Saint-Siméon et le village de Deir Sem’an 

Le reboisement du promontoire avec la forêt de cyprès parsemée 

de pins d’Alep datant de la période mandataire (première moitié 

du XXe siècle) a profondément altéré le paysage originel du site. 

Le village de Deir Sem’an, parsemé de ruines antiques, est un 

exemple de la réappropriation des terres, dans les dernières 

décennies, par des cultures et des maisons d’habitations. 

Ph. 24 Voie romaine Antioche-Damas — F. Cristofoli, 2005 

DESCRIPTION 

Ph. 25 Contraste chromatique entre le reboisement 

en cyprès et pins d’Alep et la couverture végétale 

d’origine — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 26 Réappropriation du territoire avec des 

cultures — C. Garnero-Morena, 2007 

37


II.2.2 Le Jebel Zawiyé 

Il présente un paysage assez homogène dans son ensemble, 

même s’il se compose de deux massifs séparés par une vallée où 

est situé le village d’al-Bara. Le djebel se relève vers l’Ouest pour 

atteindre 939 m, précédant un plateau karstique entaillé par des 

wadi qui y dessinent un réseau dense de reliefs en creux, propices 

à l’installation de vergers. Dans son centre, le plateau karstique 

est dénudé. 

Vers l’Est, le plateau, très dénudé, domine les plaines de 

Qinnesrin et de Hama au Sud. L’orientation des bancs de roche en 

facilite l’accessibilité et la région fait l’objet d’une exploitation 

intensive par des carrières à ciel ouvert. 

Le paysage de la région d’al-Bara est caractérisé par deux 

typologies principales : 

1) Les oliveraies, d’où émergent les vestiges archéologiques, 

structurées par un réseau de cheminements dessiné par des 

murets en pierre sèche probablement continuellement 

reconstruits avec les mêmes matériaux à travers les âges. Ces 

oliveraies sont également plantées d’autres arbres, 

principalement des figuiers, mais aussi des pruniers, des 

abricotiers et des pêchers. 

2) Les vergers dans les wadi. Le réseau de wadi qui sillonne 

cette partie du Jebel Zawiyé est caractéristique de ce paysage. 

Les fonds des wadi, recouverts d’une terre alluviale riche de 

couleur rouge sang, préservent l’humidité et créent un 

contexte propice aux vergers et notamment à la culture des 

abricotiers. Dans cette zone, on retrouve la vigne comme 

plante de couverture de sol (sous les arbres fruitiers ou sous 

les oliviers) selon un modèle de culture pratiqué déjà à 

l’époque romaine. 

À Serjilla, le paysage est beaucoup plus dénudé dans son 

ensemble, mais le site est caractérisé par une occupation agropastorale 

avec prédominance des oliveraies qui gagnent sur le 

maquis. Le parcellaire antique y est très présent. 


La limite orientale du Jebel Zawiyé présente un paysage dénudé 

de végétation surplombant la dépression où est située l’autoroute 

Alep-Damas. Le site de Rouweiha, très vaste, donne un clair 

aperçu de l’étendue que pouvaient avoir ces villages à l’époque 

romano-byzantine. Le rapport de ce site avec le paysage 

environnant est encore pleinement lisible. Le lieu est parcouru de 

“passages à troupeaux” en pierre sèche, très structurés et qui 

longent des espaces entre les ruines aménagés en petits potagers 

et vergers. 

Sur le contrefort du Jebel Zawiyé, se trouve le village de Jeradé, 

qui a fait l’objet d’une réoccupation importante dans les dernières 

années. Les implantations récentes ont notamment compromis le 

“grand paysage” autour du village par l’exploitation non 

réglementée des carrières. 

DESCRIPTION 

Ph. 27 Fond de wadi cultivé, Wadi Martaoun — 

C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 28 Culture de la vigne sous les oliviers à btirsa — 


Ph. 29 Carrières à ciel ouvert — M. brodovitch, 2008 

38


II.2.3 Le Jebel al-A’la et le Jebel barisha 

Le Jebel al-A’la est formé d’une étroite chaîne de montagne qui 

s’étire des collines calcaires qui enserrent la ville de Harem, 

jusqu’à la plaine d’ar-Rouj au Sud. Il est séparé du Jebel Barisha 

par une vallée où coule le Wadi al-Kebir. Le paysage de Jebel al- 

A’la est un paysage de plateau dont l’altitude moyenne varie entre 

600 et 700 mètres. Le sommet le plus haut est le Mont Teltita qui 

culmine à 918 mètres. 

La vallée a fait l’objet d’un reboisement qui à le mérite de fixer les 

terrains dans une zone de forte pente et de sols instables (marnes 

schisto/calcaires), même s’il en modifie l’aspect originel. 

Le contraste entre le paysage aride et karstique du djebel et la 

plaine cultivée en contrebas est extrêmement évident. Le Jebel al- 

A’la garde très visibles les traces du parcellaire antique. Les 

cultures prédominantes sont celles des céréales et de l’olivier, 

mais on retrouve ici aussi la culture du tabac. 

Les animaux sont mis en pacage dans les champs après la récolte 

afin de brouter les chaumes restants et fumer les terres. Les oliviers 

du Jebel al-A’la semblent être des plantes assez anciennes et sont 

cultivés en alternance avec des figuiers. Les affleurements de 

calcaires portent des traces d’aménagements de pressoirs et de 

citernes antiques parfois encore utilisées. 


Ph. 30 Cultures en terrasses dans le Jebel barisha — 


Le Jebel al-A’la est séparé du Jebel Barisha par la vallée du Wadi 

Jouanié, zone fertile cultivée avec soin, qui matérialise cette 

absence totale de zones de transition paysagère entre les rochers 

calcaires dénudés et les zones de terre rouge fertile propre de la 

morphologie karstique. 

La végétation spontanée de Jebel Barisha est un peu plus dense 

que sur les autres chaînons montagneux, même si les chênes verts 

y sont tout autant fréquents. 

Un chêne centenaire, véritable marqueur du paysage, caractérise 

le site de Dar Qita. Dans ce village on note la présence de 

citernes alimentées en eaux vives (résurgences karstiques) alors 

qu’aucun écoulement de surface n‘est visible. Des parcelles 

agricoles sont aménagées aux milieux des vestiges 

archéologiques, et les troupeaux utilisent les ruines comme zone 

de stabulation. 

Plus au sud, le site de Baqirha se signale sur le plan paysager par 

une installation des champs en terrasse suivant les courbes de 

niveaux de la pente, où sont cultivés en alternance oliviers et 

céréales. 

Ph. 31 Cultures en terrasses dans le Jebel al-A’la — 


DESCRIPTION 

Ph. 32 Reboisement — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 33 Le chêne de Dar Qita — S. Ricca, 2007 

Ph. 34 Contraste entre plaine et massif — 


39


II.2.4 Le Jebel Wastani 

Le Jebel Wastani, dernier chaînon montagneux vers l’Ouest, 

possède une très forte identité sur le plan naturel par la 

morphologie de son relief différente et moins ouverte, tout en 

conservant l’ensemble des caractéristiques du paysage naturel et 

culturel du Massif calcaire. Il s’agit, en effet, d’une large vallée à 

fond assez plat qui monte vers les 700 mètres d’altitude par 

paliers successifs encadrés par des contreforts karstiques 

montagneux couverts de garrigues du côté est. 

Le sol végétal est assez profond et permet donc la croissance 

d’une végétation plus riche avec des essences arbustives 

diversifiées incluant le laurier sauce, et le caroubier pratiquement 

absents sur les autres djebels du Massif calcaire. 

La caractéristique de ce site est la présence et l’importance des 

cultures de tabac. Si effectivement la culture du tabac, importé 

des Amériques, couvre une très grande partie des terres cultivées 

du djebel, elle est pratiquée de façon archaïque et dans des 

parcelles aménagées là où se trouve la terre végétale exactement 

comme cela est pratiqué pour les céréales. Le fait de cultiver des 

plantes annuelles, qui ne modifient en aucun cas la structuration 

agraire et le biotope d’une région, en effet, n’a pas une incidence 

significative sur le paysage qui peut encore être défini comme un 

paysage agropastoral antique. Éventuellement, il serait possible 

d’engager une concertation avec les paysans du Jebel Wastani 

pour essayer de modifier progressivement leurs habitudes de 

cultures dans le périmètre inclus dans le dossier de classement. 


II.2.5 Conclusion 

Dans le cadre de la préparation du dossier pour l’inscription au 

Patrimoine mondial d’une partie du Massif calcaire en tant que 

paysage culturel, la définition des limites des zones sélectionnées 

revêt une importance capitale. L’analyse d’ensemble du paysage 

esquissée dans ce paragraphe, jointe au travail sur le terrain des 

archéologues, a permis de proposer huit zones qui, dans leur 

ensemble, offrent un aperçu cohérent et représentatif des 

paysages du massif et incluent les cônes de vision les plus 

importants vers et depuis les sites majeurs. 

Le défi concerne maintenant la définition d’un système juridique 

et de gestion capable de se confronter aux problèmes les plus 

évidents qui menacent l’intégrité et l’authenticité du paysage des 

villages antiques du Nord de la Syrie. 

Les djebels du Massif calcaire sont un exemple unique, dans le 

Bassin Méditerranéen, de paysages antiques vivants. Sur ce 

territoire, on peut observer et comprendre comment les espaces 

naturels ont été conquis par l’homme pour permettre sa survie. 

Mais ces paysages ne sont pas et ne doivent pas être “muséifiés”. 

Ils doivent rester vivants et consentir aux hommes qui y vivent de 

participer à la marche de l’Histoire. 

La candidature pour l’inscription sur la Liste du patrimoine 

mondial des villages antiques du Nord de la Syrie offre un cadre 

réglementaire et permet de mettre en place des mécanismes qui 

visent à créer des solutions de mise en valeur durables, 

compatibles avec la préservation des vestiges archéologiques et 

avec le développement des populations locales. 

[à gauche] 

Ph. 35 Culture du tabac dans le Jebel Wastani — 


DESCRIPTION 

Ph. 36 Paysage du Jebel Wastani — 


Ph. 37 & 38 Paysages du Jebel Wastani — 


40


III L’ARCHITECTURE ET L’ARCHéOLOGIE 

III.1 Introduction 

Les vestiges du Massif calcaire du Nord de la Syrie permettent 

d’étudier les campagnes dans une région de l’Empire romain puis 

byzantin, entre le IIe siècle et le VIe siècle, parce que nous avons 

là, et seulement là, les ruines de 700 villages antiques, groupés 

par séries complètes. Elles donnent une image non déformée du 

cadre de vie des hommes à la fin de l’Antiquité. 

On constate, dans toute la région, une forte unité architecturale. 

Toutes les catégories d’édifices — sanctuaires païens ou chrétiens, 

habitations, tombeaux, thermes… — procèdent des mêmes 

principes de construction, de composition et de décor. 

Ces bâtiments sont groupés dans des agglomérations compactes. 

Ils manifestent à la fois la prospérité et la sécurité totale du pays 

par l’absence de tout dispositif de défense. 

L’unité de cette architecture a pour base l’unité du matériau 

employé. À l’époque de l’épanouissement, au Ve siècle, les murs 

sont constitués en pierre de taille, sans liant, en grand appareil, 

extrêmement soigné. Ils reposent sur le roc, souvent taillé pour 

tenir lieu des premières assises. On utilise la pierre le plus 

possible pour les éléments de la construction : escaliers, balcons, 

fermes des plafonds et des toitures. La voûte est absente : on lui 

substitue un système de dalles supportées par des arcs. Les toits 

sont à double pente, en charpente et couverts de tuiles. 

III.1.1 Carrières et chantiers 

Dans le Massif calcaire, la roche affleure en permanence sous la 

forme d’un calcaire ferme ou semi-dur qui se prête aisément à la 

taille et au décor. Toujours en exploitation, le calcaire local fut 

largement utilisé dans les constructions antiques, des plus 

rustiques aux plus monumentales. Il était employé pour la taille 

des linteaux, des seuils, des chancels, des colonnes, des 

chapiteaux… 


Pl. 25 Distribution des lieux habités dans l’Antiquité — 

dans TCHALENKO, 1953 

DESCRIPTION 

Pl. 26 Sites antiques conservés du Massif calcaire — 


41


Les sites des carrières sont rarement visibles et dès le Ve siècle, les 

maisons sont systématiquement installées sur les carrières. La 

surface totale de la parcelle était ainsi exploitée en carrière dont 

le fond grossièrement nivelé servait également de premier 

terrassement. Le bardage des blocs, directement extraits sur place, 

était donc limité aux opérations de levage, le maître d’ouvrage 

réalisant ainsi une économie substantielle sur l’achat des 

matériaux et sur le coût de la main d’œuvre. 

Les colonnes, les chapiteaux et les plaques de chancel richement 

décorés, au contraire, pouvaient provenir d’ateliers spécialisés. 

On ignore le statut social des carriers ; dans une première phase 

il pouvait s’agir d’ouvriers-paysans qui tiraient la pierre euxmêmes 

à partir des carrières familiales creusées sur les parcelles, 

au pied des bâtiments, mais dès le Ve siècle, dans le cadre d’un 

mode de construction plus rationnel caractérisé par l’emploi d’un 

parpaing standard, il fut nécessaire de faire appel à des carriers 

professionnels. 

La multiplication et l’extension des agglomérations dans le Massif 

calcaire supposent une importation constante des matériaux qui 

manquent dans la région (bois, fer, tuiles, mosaïques, etc.) et une 

grande affluence d’étrangers de différentes professions. Pendant 

des siècles, chaque village a dû former un chantier permanent et 

occuper un nombre d’ouvriers supérieur à celui de ses habitants. 

III.1.2 Les appareils des murs 

Dans le Massif calcaire, les connaissances techniques, en matière 

de construction, n’ont pas évolué entre le Ier et le VIIe siècle. 

Toutes sortes d’appareils se rencontrent à toutes les époques. Leur 

fréquence, par contre, varie et c’est un élément important pour la 

datation des maisons. 

Dans les chaînons nord du massif, les appareils sont très divers. 

On retrouve en très grand nombre l’appareil orthogonal simple. 

Les blocs sont posés à joint sec disposés. Les joints verticaux ne 


sont jointifs que sur les arêtes visibles en façade, et seules les faces 

des parements extérieurs sont parfaitement dressées. 

L’autre grande catégorie est celle des appareils à double 

parements : 

appareil double orthogonal (rare et coûteux, son décor permet 

de le situer au IIIe siècle) ; 

appareil double polygonal (également coûteux, il n’est plus 

jamais utilisé après 380) ; 

appareil double irrégulier et appareil double quadrangulaire ; 

appareil double grossier. 

Dans le Jebel Zawiyé, il n’existe qu’un seul type d’appareil 

double : l’appareil double grossier. Sur certains murs, notamment 

les murs de clôture, des piliers verticaux faisant fonction de 

harpes renforcent leur solidité. 

Les appareils orthogonaux simples sont divisés en deux 

catégories. La première est caractérisée par l’épaisseur 

décroissante des différentes assises — les plus épaisses, allant 

parfois jusqu’à un mètre se situent en bas et les plus fines, 

inférieures à 30 cm, se trouvent en partie haute. La seconde est 

particulièrement remarquable par sa robustesse et son esthétique, 

avec des assises horizontales régulières (tous les 50 cm environ) 

sur toute la hauteur de l’élévation. 

Pl. 27 élévation d’un mur de clôture dans le Jebel 

Zawiyé (à Mujleya) — dans TATE, 1992 

Ph. 39 Assise taillée dans la roche — 


Ph. 40 Mur en appareil double (irrégulier et 

orthogonal) — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 41 Détail du bandeau de l’église de Qalb Lozé 


42


III.1.3 Décor 

Le caractère de la construction confère une homogénéité et une 

originalité frappantes à l’architecture du Massif calcaire. Cela est 

encore plus vrai pour le décor. 

La composition est marquée par une volonté d’ordre et de 

logique ; le dessin est clair, sobre, immédiatement saisissable. Les 

motifs se juxtaposent avec la même valeur tout en gardant leur 

individualité. Chaque élément conserve sa valeur de modelé : 

pourtant son relief reste soumis au profil. La pierre calcaire se 

prête d’ailleurs admirablement au modelé des profils. 

Le décor est toujours lié à l’architecture du monument : linteaux 

sculptés, encadrements, corniches, bandeaux… À la fin du 

Ve siècle, la recherche de composition des façades par des 

moulures enveloppantes, par exemple, est de plus en plus 

affirmée. 

Les éléments du décor ne sont pas nouveaux : à l’origine on 

retrouve les motifs traditionnels de l’art gréco-romain et grécooriental 

auxquels se mêlent des éléments d’origine plus lointaine 

(mésopotamiens ou proprement byzantins), mais ils sont 

transposés dans une technique et un esprit propres à la région. 

Les motifs végétaux sont abondamment utilisés mais dans un style 

décoratif et non naturaliste. 

Dans le décor d’époque chrétienne, on note l’absence presque 

complète des représentations d’hommes et d’animaux. En 

revanche, le chrisme sert de base à de nombreuses compositions, 

d’esprit géométrique. Le même esprit, s’appliquant au décor 

continu des surfaces où le même motif se répète indéfiniment, 

conduit vers des schémas graphiques qui préfigurent l’art 

musulman. 

L’unité si frappante de la technique et du décor ne s’explique que 

par l’existence d’équipes itinérantes de maçons, tailleurs de pierre 

et sculpteurs constituées autour de l’architecte. 

À Qal’at Sem’an, on constate la présence évidente, sur l’énorme 

chantier, de nombreuses équipes distinctes, dont certaines 


venaient de très loin. La dispersion de ces dernières à travers le 

massif à la fin du chantier répandit les techniques et les formes 

nouvelles. 

Une double évolution se produit au début du Ve siècle. Le 

développement du décor sculpté dans les maisons, les églises, 

etc. ainsi que la substitution de l’appareil orthogonal simple à 

l’appareil double. Ils témoignent, d’une part, de la spécialisation 

technique des métiers et, d’autre part, d’un changement des 

conditions générales de l’économie. En effet, le recours à des 

spécialistes implique le versement d’un “salaire“ sous une forme 

ou une autre. 

Ph. 42 Façade d’une église à Sinkhar — F. Cristofoli, 2008 

Pl. 28 & 29 Décors sculptés — dans DE VOGÜé, 

1865-1877 

43


III.1.4 Mosaïques 

Selon l’expression de l’archéologue Widad Khoury, les mosaïques 

donnent leurs « couleurs aux villes mortes » ; elles sont « l’autre 

expression de ses habitants ». Certaines sont aujourd’hui visibles 

au musée de Maarat an-Noman. Pour les quelques autres, encore 

en place mais non déblayées, elles ont été recouvertes pour leur 

protection. 

On retrouve des mosaïques de sol (en tesselles de marbres) et des 

mosaïques pariétales (en tesselles de verre). 

Pendant la période romaine, l’influence grecque encore très 

présente inspire de nombreuses scènes mythologiques. Durant la 

période chrétienne, la querelle iconoclaste divise déjà, d’où la 

préférence appuyée à des scènes animales et végétales. Les 

mosaïques sont très sobres, presque sévères. Le luxe des villages 

antiques du Nord de la Syrie résidait davantage dans les décors 

sculptés que dans l’art de la mosaïque. 

Certaines mosaïques nous renseignent sur les propriétaires des 

maisons et leurs dates de constructions (Romulus et Remus à al- 

Ferqiyé) sur la faune à cette époque (lions, guépards, 

éléphants…). Elles ressemblent aux œuvres artisanales 

contemporaines d’Antioche et d’ailleurs et ne semblent pas avoir 

eu de tradition propre. 

Ph. 45 Détail de mosaïque, musée de Maarat an-Noman — S. Ricca, 2007 


III.1.5 Peintures 

L’intérieur des églises, contrairement à ce qu’on a cru pendant 

longtemps, était probablement revêtu d’un enduit, ce qui rend 

probable l’existence d’un décor peint, dont il n’existe que des 

traces infimes. 

Des restes d’enduit ont été relevés à Qalb Lozé, sur les mur de la 

nef centrale et dans la coupole de l’abside ; dans l’église Sud de 

Kharab Shams, aux intrados des arcs de la nef ; à Qal’at Sem’an, 

dans la branche sud de l’église cruciforme ; à Deir Sem’an, dans 

l’église du couvent Sud-Ouest. 

Ces parties étaient à leur tour peintes ; M. De Vogüé en a essayé 

la restitution à Qal’at Sem’an. 

Ph. 43 Détail d’une mosaïque, 

musée de Maarat an-Noman ; 

Ph. 44 Détail d’une mosaïque provenant de Homs, 

musée de Maarat an-Noman — S. Ricca, 2007 

Pl. 30 Essai de restitution des 

peintures à Qal’at Sem’an — 

dans DE VOGÜé, 1865-1877 

44


III.2 Typologie des édifices 

Seuls les édifices antiques de cette région ont subsisté * : variés et 

bien conservés, ils forment un ensemble d’une ampleur et d’une 

qualité tout fait exceptionnelle. Beaucoup sont datés par des 

inscriptions ; les autres sont le plus souvent faciles à dater par 

comparaison. Ils forment une séquence chronologique complète, 

et on peut suivre l’histoire des types architecturaux et l’évolution 

de leur style depuis les origines de cette architecture jusqu’à ses 

derniers représentants. 

III.2.1 Les maisons 

Les maisons ne sont pas des bâtiments simples mais des 

ensembles comprenant plusieurs constructions distinctes toujours 

rassemblées autour d’une cour fermée par des murs de clôture. 

Le corps de bâtiment principal 

Il comporte deux niveaux : l’étage destiné à l’habitation et le rezde-chaussée 

aux tâches économiques. Toutes les ouvertures sont 

orientées sur la cour (souvent au Sud), les autres murs étant 

aveugles. Il est couvert d’un toit à double pente. 

Les maisons diffèrent entre elles par les techniques de 

construction, le décor et les dimensions (données par le nombre 

des pièces). Les maisons sont souvent agrandies par extension 

linéaire : de nouvelles pièces sont juxtaposées aux anciennes. 

On accède à l’étage par un escalier situé presque 

systématiquement à l’extérieur du bâtiment qui donnait accès à 

une plate-forme en amont du bâtiment ou au portique. 

Les portiques sont des constructions plus élaborées. Couverts sur 

deux niveaux et fermés par des murs latéraux, ils ménagent un 

espace de transition entre l’extérieur et l’intérieur. Ils protègent le 

bâtiment des intempéries et du soleil et contribuent à assurer son 

isolement. Enfin, certains d’entre eux sont murés et permettent 

ainsi d’augmenter la surface de la maison à moindre frais. 

(*) On n’y rencontre pas de monuments antérieurs au Ier siècle ap. J.C., quant 

au Moyen-âge (byzantin, franc, arabe) il n’a pas laissé d’architecture 

monumentale, en dehors de quelques ouvrages militaires (notamment à Qal’at 

Sem’an) et de quelques tombes. 


La cour 

La cour est le seul accès à la maison, autour d’elle peuvent être 

adjoints d’autres éléments : entrée indépendante, galerie, pressoir, 

pièce souterraine, une seconde cour, voire un jardin. Elle est 

délimitée par de hauts murs de clôture aveugles. 

C’est un lieu de passage et de travail pour les hommes, de séjour 

pour les bêtes, comme le montrent les mangeoires entre les piliers 

des portiques. Les cours sont parfois dallées. Dans certains 

bâtiments, le portique l’est aussi, alors que le sol du rez-dechaussée 

est toujours en terre battue. Ce dallage atteste de 

l’absence de toute culture dans la cour. 

Il existait aussi des jardins où l’on pouvait pratiquer des cultures 

arbustives et légumières. 

Ph. 46 Vue d’une maison et sa cour à Rouweiha — 


Les pièces souterraines 

Très nombreuses dans l’ensemble du massif, elles se situent sous 

la maison ou dans la cour. On y accède par un escalier en pente 

douce. Aujourd’hui, celles qui ne sont pas obturées servent 

souvent de bergeries. Elles pouvaient avoir les mêmes fonctions 

que les pièces du rez-de-chaussée (pressoirs, étables ou 

entrepôts). À Kafr Nabo, un local souterrain de plan circulaire a 

été repéré. Il comporte sur le pourtour sept petites citernes : c’était 

probablement un entrepôt pour le stockage de l’huile. 

Pl. 31 Plan de maison à Serjilla : l’entrée donne sur 

la cour, un portique précède deux pièces juxtaposées 

comportant des arcs transversaux pour supporter les 

planchers supérieurs — dans TATE, 1992 

Pl. 32 Plan de deux maisons avec jardin à Mujleya — 

dans TATE, 1992 

45


Les entrées et les galeries 

Les entrées peuvent être de simples portes ou des systèmes plus 

complexes, comme à Jeradé, ouvrant directement sur la cour et 

non sur les bâtiments. 

Les galeries se situent contre les murs de clôture. Elles sont 

généralement constituées de piliers et couvertes de dalles de 

pierre. Certaines s’avancent au milieu de la cour en prenant 

appui, par un petit côté, sur le portique du bâtiment. À l’étage, 

elles sont bordées de parapets en pierre et établissent un système 

de circulation indépendant qui permet une vue complète sur la 

cour. Elles pouvaient servir d’entrepôt. Comme les portiques, elles 

sont parfois murées pour créer un petit bâtiment. 

Au delà les différences de taille, de plan et de date, toutes les 

maisons du Massif calcaire sont du même type : elles s’organisent, 

horizontalement, autour d’une cour centrale et verticalement, sur 

deux niveaux dont les fonctions diffèrent totalement. 

Horizontalement, la cour est au centre du système de circulation. 

C’est un espace obligé entre l’extérieur et l’intérieur. Le 

repliement des maisons sur elles-mêmes, sans ouverture sur 


Ph. 47 Galerie et tour à Jéradé — S. Ricca, 2007 

l’espace public, correspond à une habitude sociale 

fondamentalement différente de celle de l’occident. 

Verticalement, une division absolue paraît s’établir, sur le plan 

fonctionnel, entre un rez-de-chaussée voué aux tâches utilitaires 

et un étage consacré à l’habitation. 

L’ambivalence des maisons, comme lieu de travail et d’habitation, 

illustre leur caractère rural : elles s’opposent par là aux maisons 

urbaines. Si la cour joue un rôle essentiel dans le système de 

circulation des maisons urbaines et rurales, elles sont 

fondamentalement opposées dans la conception : l’une est lieu 

d’agrément, l’autre est un lieu de travail. 

III.2.2 Les tours 

Elles sont isolées dans les terroirs ou appartiennent à des 

ensembles (maisons, églises ou couvents). 

Ce sont des édifices hauts et massifs de trois étages ou plus et de 

plan carré. Elles sont couvertes de terrasses, toits pyramidaux ou 

à double pente. Le premier étage pouvait être dallé de pierres, 

supportées par des corbeaux ou un arc médian, les planchers 

suivants étaient souvent en bois comme les escaliers et les 

échelles. L’escalier en pierre au dernier étage de la tour de Jeradé 

est une exception. Quelques tours possèdent des latrines, signe 

d’une occupation permanente. On ne connait pas précisément la 

Ph. 48 Tour de Sheikh Suleiman — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 49 Portique en partie muré à Sinkhar — 


Ph. 50 Portique avec parapets sculptés à l’étage 

d’une maison de baqirha — M. brodovitch, 2008 

Ph. 51 Tour de reclus à Rouweiha — 


46


fonction des tours, deux sont cependant certaines : la fonction 

d’habitation et la fonction de surveillance. 

D’après I. Peña, la plupart des tours étaient destinées à la 

réclusion des moines. C’est une hypothèse fort peu probable, 

étant donné l’inexistence de description les concernant face à 

l’abondance des textes des colonnes des stylites. Quelques 

exceptions existent, ce sont des constructions exigües, peu 

élevées avec un étage dallé et sans accès. 

III.2.3 Les huileries, les pressoirs et les moulins 

Ces bâtiments se trouvent soit au sein des maisons soit dans des 

bâtiments spéciaux à la périphérie des villages. La fabrication de 

l’huile résulte de trois opérations : le broyage, le pressurage et la 

décantation qui peuvent être effectués dans le même lieu ou 

séparément (moulins, pressoirs et huileries). Aucun critère 

technologique ne permet de dater ces bâtiments, les plus 

perfectionnés étant connus dans le monde romain dès le Ier siècle 

de notre ère. Le type le plus courant comprend une série de 

bassins en gradins, taillés dans le roc, et des citernes. 

L’existence de pressoir à vin est attesté par les sources écrites : le 

vin d’Apamène était célèbre. On peut utiliser le même pressoir 

pour l’huile et pour le vin mais pas simultanément. 

III.2.4 Les sanctuaires païens 

Les sanctuaires païens s’organisent à l’intérieur d’un péribole, ce 

sont de “hauts lieux”, sièges d’un culte ancien continué sous une 

forme romanisée. 

Il n’est possible d’identifier qu’une quinzaine de temples païens 

dans toute la région. Ils sont de type romain, tétrastyle prostyle in 

antis, portés sur un podium précédé de plusieurs marches. Ce sont 

des sanctuaires rustiques au décor simple. Les principaux se 

trouvent à Borj Baqirha, Kalota, Sheikh Barakat, Srir et al-Hosn ; à 

ceux-ci se rajoutent des temples villageois (Brad, Babisqa...). 

III.2.5 Les églises et sanctuaires chrétiens 

L’habitation, et non le temple, servit comme modèle pour les 

églises. Tandis que celui-ci nous apparaît comme un monument 


isolé, exceptionnel, qui domine le paysage et l’agglomération, 

l’église, au contraire, fait partie du village. 

Les églises sont entourées d’un mur de clôture et possèdent 

souvent une cour au sud, parfois un bâtiment d’habitation et un 

baptistère. 

Au delà des changements dans la nature et l’abondance de 

l’ornementation, c’est un changement de structure, à partir du 

milieu du Ve siècle, qui intervient avec le passage de la basilique 

à colonnes à la basilique à piliers. La basilique s’est libérée. La nef 

devient large, haute et claire ; l’abside vaste et profonde. Au VIe 

siècle, le système se perfectionne encore et l’extérieur prend un 

aspect monumental. Les façades sont composées et le décor vient 

affirmer et unir les lignes de cette composition. Certaines 

basiliques atteignent de vastes dimensions et s’isolent comme un 

temple antique au centre d’un temenos. 

Certaines églises de dimensions et d’importance exceptionnelles 

ont adopté des traits de composition et de décor qui font partie du 

répertoire commun au monde chrétien oriental : tribunes, tours, 

abside saillante avec décor et colonnes adossées, narthex 

monumental, etc. Mais c’est bien l’église à nef unique et la 

basilique à trois nefs du type régional qui caractérisent 

l’architecture ecclésiastique de la région. 

Pl. 33 Schémas de l’huilerie souterraine de Kafr 

Nabo — Essai de reconstitution par O. Callot, 

dans TATE, 1992 

Ph. 52 église à pilier de brad — M. Abdulkarim, 2008 

Ph. 53 Temple de borj baqirha — F. Cristofoli, 2008 

47


III.2.6 Les couvents 

Les couvents sont largement ouverts de toutes parts. Ils sont situés 

d’ordinaire à l’écart des agglomérations, mais en proximité des 

voies de communications. Leur chapelle s’ouvre directement aux 

passants et les bâtiments ne présentent aucun caractère de 

clôture. Cette disposition est particulière à la région. 

Le couvent comporte : une église (parfois une simple chapelle), 

un tombeau collectif, une habitation de type courant, et un ou 

plusieurs bâtiments d’un type original : sur deux ou trois niveaux, 

une vaste salle rectangulaire, entourée sur trois ou même sur 

quatre côtés d’un portique composé de piliers rectangulaires sans 

décor. La destination de ces pièces n’est pas claire (hôtellerie, 

logement pour les moines, lieux de réunions, atelier). 

Chaque couvent constitue une entreprise agricole autonome, très 

vaste et très bien organisée. Dans certains cas exceptionnels, 

comme à Deir Sem’an, c’est le pèlerinage qui développe 

l’agglomération. 

III.2.7 Les monuments funéraires 

Dans le Massif calcaire, on trouve tous les types de tombeaux à 

inhumation de la région méditerranéenne à l’exception des tours 

funéraires. Du Ier au VIIe siècle, tous ces types sont presque 

également représentés, les différences tiennent à l’évolution du 

décor, à la symbolique païenne ou chrétienne. Les grands 

ensembles souterrains deviennent rares à partir du IIe siècle. La 

variété surprenante des formes de l’architecture funéraire du 

Massif s’oppose à l’uniformité des types de l’architecture civile et 

religieuse. 

Ces monuments, par leur origine et leur évolution, ne sont 

nullement particuliers à la région, mais suivent la tradition 

générale du Proche-Orient. La seule innovation introduite par la 

religion chrétienne est le tombeau collectif des couvents ménagé 

à l’intérieur de l’enceinte. 

On distingue trois grandes catégories. 


Les hypogées 

Il en existe de toutes tailles. Un escalier ou une rampe taillée dans 

le roc conduit à une chambre souterraine de plan carré sur les 

trois côtés de laquelle ont été taillés des arcosolia, où étaient 

disposées les tombes. Le quatrième côté est fermé par une porte 

en pierre ou une dalle roulante. Les hypogées sont parfois signalés 

par des monuments distyles ou tetrastyles. 

Pl. 35 Hypogée à trois arcosolia ; monument distyle de Sitt ar-Roum et 

le tombeau de Qatura — dans TCHALENKO, 1953 

Les mausolées 

Les tombeaux se trouvent dans un monument de surface. Dans les 

premières formes, les tombes sont dans le soubassement, puis 

ensuite, il n’y a plus qu’une chambre sépulcrale en surface. Les 

couvertures sont en pierre à deux pans, pyramidales, voûtées ou, 

exceptionnellement, en coupole (tombeau de Bizzos, Rouweiha). 

DESCRIPTION 

Ph. 54 Trois niveaux de portiques à pilier, 

Saint-Siméon — J.-L. biscop, 2001 

Ph. 55 Mausolée de brad — F. Cristofoli, 2008 

Pl. 34 Mausolées de brad, Dana, 

Kalota et de bizzos à Rouweiha — 


48


Les sarcophages monumentaux 

Parfois taillés dans le roc, ils sont surmontés d’un couvercle 

monolithe taillé en forme de toit avec parfois des “acrotères“ aux 

angles. Cette forme doit être attribuée à la persistance des types 

anciens, à l’importation de formes étrangères et à leur 

combinaison. La forme des tombeaux n’a pas été influencée par 

le changement de religion ni par des considérations de rite. 

Ph. 56 Sarcophage monumental à Serjilla — M. brodovitch, 2008 

III.2.8 Les thermes 

Les thermes se distinguent très clairement des maisons par la 

particularité de leur plan. Ceux de Serjilla, dont l’état de 

conservation est excellent, sont identifiés et datés par une 

inscription de la fin Ve siècle. C’est un rectangle divisé dans le 

sens de la longueur en deux rangées de pièces communicantes. À 

l’une des extrémités, une pièce se distingue par d’étroites fenêtres 

en plein cintre. Elle devait être réservée aux bains chauds ou au 

sauna. Une grande salle, au sol couvert par la mosaïque portant 

l’inscription, servait sans doute aux réunions et au déshabillage. 

L’eau venait d’une immense citerne, couverte de dalles, creusée 

devant le bâtiment. On ignore tout en revanche du système de 

canalisation. 


Pl. 36 Plans des thermes de Serjilla (à gauche) et de Shinshara (à 

droite) dans le Jebel Zawiyé — dans TATE, 1992 

D’autres thermes ont été repérés dans le Jebel Zawiyé à Mujleya, 

à Shinshara et à al-Bara. Ils sont plus rares dans les djebels 

septentrionaux ; on signale l’ensemble thermal de Brad. Au total 

on ne rencontre qu’un petit nombre de thermes, tous situés dans 

les villages grands ou moyens. 

III.2.9 Les andrôns 

Les andrôns se distinguent nettement des maisons par leur 

morphologie et par leurs destinations. Tate en reconnait cinq dans 

tout le massif. Il s’agit de bâtiments publics de petite taille avant 

le IVe siècle et de taille plus importante après le milieu du Ve 

siècle. Certains ont des plans longitudinaux, d’autres, 

transversaux (comme à Deir Sem’an), mais ils possèdent quelques 

caractéristiques communes : ils ouvrent directement sur 

l’extérieur, sans mur de clôture, et possèdent une pièce 

suffisamment grande pour qu’une réunion puisse s’y tenir (celleci 

est plus longue que large). Enfin, c’était des constructions 

particulièrement soignées puisque l’appareil des murs choisi est 

plus coûteux que celui des maisons bâties à la même époque. 

Nous les appelons “andrôns“ mais ce terme a pu s’appliquer à des 

réalités différentes. En l’absence de texte, aucune identification ne 

peut-être certaine (salle de banquet, mairie, chambre de 

commerce...). L’”auberge” de Serjilla, par exemple, à longtemps 

été considérée comme un andrôn, des fouilles récentes nous 

orientent aujourd’hui, plutôt sur une fonction d'auberge. 

Ph. 57 Thermes de Serjilla, précédé de la citerne 

dallée — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 58 Auberge de Serjilla — 


49


III.2.10 Les auberges et hôtelleries 

Les auberges sont difficiles à identifier car il n’existe pas de 

différence fondamentale de plan avec les maisons. La seule, 

identifiée avec certitude par une inscription se trouve à Deir 

Sem’an. Tchalenko, a exposé deux critères qui pourraient les 

définir. Le premier est la présence d’auges au rez-de-chaussée 

pour les écuries ; le second est la division inégale du bâtiment, par 

un mur dans la cour ou sous le portique, réservant une petite 

partie privée au propriétaire tandis que l’autre est réservée aux 

clients. Ces deux éléments sont très discutés et de nombreux 

contre-exemples existent. 

III.2.11 Les bazars et boutiques 

La seule suite de boutiques reconnue avec certitude se trouve sur 

la voie sacrée conduisant au sanctuaire de Saint-Siméon, aux 

abords de l’arc monumental. Ce sont de petites constructions 

d’une pièce, ouvrant directement sur la rue. 

III.2.12 Les citernes 

Les habitants du Massif calcaire ont dû recueillir l’eau de pluie 

dans des citernes : dans certains cas, grace à un vaste réservoir au 

centre du village (ancienne carrière) en plein air ou couvert ; 

parfois en plein terroir ; et souvent à proximité immédiate des 

maisons (dans la cour ou au pied des gouttières des bâtiments). 

Le type le plus courant est simple, il a la forme d’un cône tronqué 

d’un diamètre inférieur à 4-5 mètres. Les couvents en avaient de 

très grands, exécutés avec soin. 

La nécessité de recueillir les eaux de ruissellement a souvent 

déterminé l’implantation du village au pied de pentes aménagées, 

toujours un peu au-dessous du sommet. 

On avait longtemps pensé que les ressources en eau des habitants 

de la région étaient procurées exclusivement par la pluie, comme 

c'était encore le cas au début des années 1970. Cette hypothèse 

semblait confirmée par le très grand nombre de citernes que les 

paysans de l'Antiquité avaient creusées dans le roc, à la base des 

gouttières des bâtiments, dans les cours des maisons ou même, 

plus rarement, en plein terroir. L'abondance des pluies d'hiver 


semblait aussi lui donner de la vraisemblance. Nous savons 

aujourd'hui que dans le Jebel Zawiyé — mais sans doute aussi 

dans le reste du Massif calcaire — les paysans pouvaient aussi 

compter sur des résurgences karstiques. Dans leur grande 

majorité, ces karsts sont aujourd’hui bouchés mais certains 

d'entre eux sont encore en fonctionnement : il est visible que leur 

débit pouvait être abondant et permettait de pratiquer des cultures 

irriguées. 

Ph. 59 Gouttière taillée dans les blocs, Sinkhar — 


Ph. 60 Citerne dans une maison à 

Qirqbizé — F. Cristofoli, 2008 

50


III.3 Type d’habitat et morphologie des villages 

Le Massif calcaire dans l’Antiquité était entièrement couvert de 

villages. Tous les villages modernes, sans exception, sont installés 

sur des villages antiques. Un grand nombre d'entre-eux sont restés 

inhabités et sont donc très bien préservés. 

Le village est la forme quasi exclusive de l'habitat. Il existait des 

édifices isolées : des sanctuaires avant le IVe siècle et des maisons 

isolées aux IVe et Ve siècle, mais en très petit nombre. Ils ont été 

réoccupés, voire intégrés dans des couvents, au Ve siècle et 

surtout au VIe siècle. 

Les villages sont tous installés sur des sites similaires, jamais dans 

les wadi, jamais perchés, toujours sur les plateaux (amples 

plateaux, vallons largement évasées ou promontoires). Dans les 

djebels Zawiyé et Barisha, ils sont en moyenne plus grands 

(parfois plus de 100 pièces) que dans les autres chaînons, où la 

topographie est davantage morcelée. 


Les maisons constituent l'élément principal des villages ; étant 

elles-mêmes dépourvues d’ouvertures sur l'extérieur du village, 

elles donnent à ceux-ci cet aspect de fermeture qui s’illustre 

principalement de 3 façons : 

le repliement des maisons sur elles-mêmes, en îlots ou 

groupes d’îlots, comme à Kafr Nabo, 

l’accollement des maisons entre elles, de telle sorte que 

celles-ci forment un mur continu, 

le resserrement volontaire du tissu urbain, de façon à ne 

laisser que des passages étroits comme accès au village, 

comme à Sinkhar, Serjilla, Kharrab Shams, Dar Qita, etc. 

Même si ce souci de “défense” est évident sur l’ensemble des 

villages, ils n’ont jamais été réellement fortifiés. 

Pl. 37 Photo aérienne de Sinkhar — 

Armée Française, 1932 

Ph. 61 Tissu urbain resserré à Dar Qita — M. brodovitch, 2008 

Ph. 62 Mosaïque, musée de 

Maarat al-Noman — S. Ricca, 2007 

51

LeS ViLLAGeS AntiQUeS DU norD De LA SYrie DeSCriPtion 

iV LeS HUit PArCS ArCHÉoLoGiQUeS 

iV.1 La définition des périmètres des parcs 

archéologiques 

Le site des villages antiques du Nord de la Syrie est proposé pour 

l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en tant que 

“paysage culturel“. Le bien répond en effet à la définition 

« d’œuvre combinée de l’homme et de la nature » illustrant 

« l’évolution de la société humaine et son établissement au cours 

du temps, sous l’influence des contraintes physiques et/ou des 

possibilités présentées par leur environnement naturel … ». 

Le Massif calcaire comprend une aire d’environ 20-40 km d’Est en 

Ouest sur 120 km du Nord au Sud, qui s’étend de la frontière 

turque jusqu’à la ville antique d’Apamée au Sud. La limite 

septentrionale coïncide avec Cyrrhus (Nebi-Uri), à 70 km au 

nord-est d’Alep, à mi-chemin entre Antioche et Zeugma sur 

l’Euphrate. Les zones du Massif calcaire proposées pour la 

candidature sur la Liste du patrimoine mondial s’étalent dans la 

région comprise entre l’Afrin et l’Oronte à l’Est et l’autoroute 

Alep/Hama à l’Ouest. 

Dans la région du Massif calcaire sont répertoriés les vestiges 

d'environ 700 sites archéologiques, mais ce vaste territoire est à 

présent menacé dans son intégrité paysagère par une forte 

croissance démographique et la transformation des techniques 

agricoles traditionnelles. 

La complexité de la mise en place d’un système légal et 

administratif capable d’assurer la protection et la gestion d’un 

territoire si vaste ne permet pas de proposer la candidature de 

l’ensemble du Massif calcaire. À l’état actuel, si le patrimoine 

archéologique et monumental est protégé par les autorités 

compétentes de la République Arabe Syrienne (DGAM), le 

concept et la pratique de la protection du paysage et de la 

planification du territoire ne sont pas encore suffisamment 

développés et présents dans le pays. 

rÉPUBLiQUe ArABe SYrienne 

La solution retenue pour la protection des paysages a été alors 

celle d’identifier et protéger, à l’intérieur de la région du Massif 

calcaire, des “zones“ qui soient représentatives, d'une part, de la 

richesse archéologique de la région, et d'autre part, des paysages 

antiques du Massif calcaire. Pour ces zones, des mécanismes 

légaux spécifiques (détaillés dans le chapitre 5) ont été mis en 

place afin de garantir la protection du paysage et le 

développement durable du territoire. 

Le “site” retenu pour l'inscription se compose donc d'un 

ensemble de huit zones autonomes et non reliées entre elles et 

prend la forme d'une nomination de site “en série”, intégrant 

plusieurs sites majeurs sans continuité territoriale, mais 

appartenant tous au même groupe historico-culturel, et au même 

type de bien caractéristique de cette zone géographique. 

Les huit zones, ou parcs archéologiques, ont été définies suite à 

une analyse croisée de leurs caractéristiques archéologiques et 

paysagères, prenant en compte le fait que, du point de vue de la 

Convention de 1972, la valeur de la série doit être supérieure à 

celle de chaque zone prise individuellement. 

À l'intérieur de ces zones, dont l'étendue varie, mais qui ne 

dépassent pas quelques dizaines de km 2 , on retrouve des sites 

majeurs et connus (Serjilla et Saint-Siméon), des sites moins 

renommés mais d’importance comparable, des sites mineurs 

isolés et inhabités, des sites partiellement réutilisés par des 

habitats modernes, mais aussi des zones de paysage naturel et 

agricole. 

Les huit zones couvrent toutes les principales chaînes qui 

composent le Massif calcaire et offrent un échantillon complet de 

la complexité et de la richesse du site : 

Le Jebel Wastani est un site encore vierge couvert par des bois ; le 

Jebel Barisha est un paysage karstique entièrement préservé, les 

trois «parcs» du Jebel Sem’an incluent des vestiges extraordinaires 

dont l'impact sur l'organisation du territoire a contribué à définir 

le paysage ; le Jebel al-A’la comprend, outre les ruines de Qalb 

Lozé — la plus extraordinaire et renommée église de la région 

Ph. 63 Baqirha — F. Cristofoli, 2004 

Ph. 64 Paysage karstique à Sinkhar — 


Ph. 65 Église taillée dans le roc à Benasra — 


52


après Saint-Siméon — des vallées agricoles et des terrassements 

anciens ; finalement, les deux sites du Jebel Zawiyé, l'extension la 

plus méridionale du massif où le paysage se fait plus doux et la 

terre plus riche, incluent des sites majeurs du patrimoine antique 

tardif et de vastes zones agricoles. 

Les critères qui ont été retenus pour la définition des périmètres 

proposés pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial des 

villages antiques du Nord de la Syrie peuvent être divisés en trois 

catégories distinctes et complémentaires : 

iV.1.2 Critères scientifiques 

Sur la base des nombreuses études conduites dans la région dans 

les dernières 50 années par les missions archéologiques 

françaises, puis par le Département des Antiquités et des Musées 

de la République arabe syrienne en collaboration avec des 

missions étrangères, il a été possible d'identifier parmi les 

centaines de sites qui parsèment le Massif calcaire, les sites les 

plus importants qui, par leur valeur architecturale, paysagère ou 

symbolique représentent un échantillon représentatif de 

l'évolution de l'implantation humaine entre la fin de l'époque 

classique et l'époque byzantine. 

Les villages, les églises, les monastères et les couvents les plus 

importants ont donc été inclus à l’intérieur des périmètres des 

zones sélectionnées. De même, les vestiges les plus importants de 

l'époque antique, tombeaux rupestres et monumentaux, temples, 

thermes, villas et exploitations agricoles, y sont représentés de 

façon complète. 

En parallèle, a été conduite une autre analyse scientifique visant 

non pas les vestiges, mais le paysage du Massif calcaire, afin 

d'identifier et protéger les différents éléments paysagers qui 

caractérisent la région. Les huit zones sélectionnées offrent un 

aperçu complet de la richesse paysagère de la région et des efforts 

accomplis par l'homme sur un terrain rocheux, souvent peu 

propice à l'implantation d'activités économiques depuis 

l’Antiquité jusqu’à nos jours. Les traces de l'organisation du 

territoire à l'époque antique, basée sur la présence de temples sur 


les sommets des montagnes les plus hautes reliés par des chemins 

et des routes encore partiellement identifiables ; puis le 

développement d'un territoire christianisé centré sur les hauts 

lieux d'un pèlerinage de masse, dont l'importance était reconnue 

sur l'ensemble de la Méditerranée, mais aussi sur un nombre 

impressionnant de monastères et d'églises ; ou encore un paysage 

agricole conservant murets et terrassements antiques, sont tous 

des éléments essentiels du paysage culturel représentés dans les 

périmètres des huit zones proposées pour l’inscription. 

iV.1.3 Critères techniques 

Aux critères purement scientifiques brièvement rappelés cidessus, 

s’ajoutent des considérations plus techniques liées aux 

spécificités et aux exigences de la Convention de 1972. Les 

notions d’«intégrité» et d’«authenticité» ont notamment été prises 

en compte, non seulement par rapport aux vestiges 

archéologiques, dont l’état de préservation est absolument 

exceptionnel et qui dans la plupart des cas n'ont pas fait l'objet de 

campagne de restauration et préservent donc intacte leur 

authenticité, mais aussi pour le paysage. 

Les sites déjà atteints par une urbanisation récente, chaotique et 

informelle, ou transformés par une agriculture mécanisée et/ou 

des activités industrielles peu respectueuses du paysage 

environnant (notamment par le développement de carrières) ont 

été exclus des périmètres des parcs. 

En vue de l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial, en effet, 

il est essentiel que les zones proposées conservent une intégrité 

visuelle non seulement dans les zones archéologiques mêmes, 

mais aussi sur l’ensemble du territoire compris à l'intérieur du 

périmètre. À cette fin, les limites des huit zones ont été définies en 

prenant en considération la situation orographique (crêtes de 

colline, bassins de rivières, etc.) et les cônes visuels depuis et vers 

les zones archéologiques et paysagères de plus grande valeur. 

Ph. 66 troupeau à Sitt ar-roum — S. ricca, 2007 

Ph. 67 tombes à Wadi Martaoun — S. ricca, 2007 

53


iV.1.4 Critères de gestion 

Finalement, un troisième genre de considération, lié à la gestion 

territoriale de ces zones, a été croisé avec les deux critères 

précédents afin de définir les périmètres définitifs. 

La difficulté d'assurer une gestion efficace et intégrée des activités 

résidentielles et économiques d'une part et des exigences de 

conservation et de développement durable de l'autre dans des 

zones plus fortement habitées, par exemple (notamment dans 

l'absence d'un cadre légal contraignant et d'une participation 

active des communautés locales), a imposé le choix de retenir des 

zones de taille moyenne/petite plutôt que des ensembles plus 

vastes. Néanmoins, ces périmètres, tout en étant de taille réduite, 

permettent de prendre en compte pleinement la dimension 

paysagère du Massif calcaire et l'interaction à travers les âges 

entre territoire et activité humaine qui est à la base du concept 

même de «paysage culturel». 

iV.1.5 La zone tampon 

Le site des villages antiques du Nord de la Syrie ne comporte pas 

de zone tampon. 

Le périmètre des parcs a été dessiné afin de garantir la protection 

de la valeur universelle exceptionnelle du paysage culturel. En 

effet, il définit des zones cohérentes — délimitées par l’orographie 

du territoire — protégées des effets du développement urbain et 

industriel et, de fait, “indépendantes” du territoire environnant. 

Par ailleurs, les lois et les réglementations en vigueur sur le 

territoire du Massif calcaire, et notamment les lois de l’agriculture 

et de la protection de l’environnement, offrent une garantie 

suffisante pour la protection du territoire compris entre les 8 parcs 

archéologiques ; protection renforcée par la présence de 

nombreux autres sites archéologiques (en dehors et autour des 

parcs protégés par la Loi des Antiquités et dotés de leur propre 

périmètre de protection. 


Ph. 68 Deir Sem’an — Vue satellite, 2008 

Ph. 69 Vue du paysage depuis le site de Qirqbizé 

— S. ricca, 2007 

54

LeS ViLLAGeS AntiQUeS DU norD De LA SYrie 

iV.2 Parc n°1 : le parc de Qal’at Sem’an — Jebel 

Sem’an. 

Situé dans le Gouvernorat d’Alep, le jebel Sem’an couvre une 

surface approximative de 150 km 2 . À l'intérieur de cette zone sont 

situés trois parcs archéologiques : 

n°1, le site de Qal’at Sem’an, important centre de pélerinage 

dédié au saint Siméon, 

n°2, la région de Brad 

n°3, les villages de Batouta, Sinkhar et Sheikh Suleiman. 

Le premier parc du Jebel Sem’an comprend les sites de Qal’at 

Sem’an, Deir Sem’an, Sitt ar-Roum, Refadé et Qatura. Signalons à 

la limite du parc, Sheikh Barakat, le point culminant de la région. 

iV.2.1 Qal’at Sem’an — Site de Saint-Siméon 

“The great cruciform church is unique in the history of 

architecture and is not only the most beautiful and important 

existing monument of architecture between the buildings of 

the Roman period of the second century and the great church 

of Santa Sophia of Justinian’s time, but also … is the most 

monumental Christian building earlier than the masterpieces 

of the eleventh and twelfth centuries in Northern Europe.” * 

Les abords 

Les débuts du site de saint-siméon 

Autour des années 470, divers bâtiments destinés aux pèlerins 

furent édifiés tant dans le village de Télanissos (l’actuel Deir 

(*) BUTLER, Howard Crosby, 1969 (re-print), Early Churches in Syria, 4th to 7th 

Centuries, Amsterdam, p. 98. Traduction française : « La grande église 

cruciforme est unique dans l’histoire de l’architecture; c’est non seulement le 

monument le plus beau et le plus important depuis les édifices romains du IIe 

siècle jusqu’à la grande église Sainte Sophie de l’époque justinienne, mais 

aussi … la plus monumentale construction chrétienne antérieure aux chefsd’œuvre 

des XIe et XIIe siècle d’Europe du nord. » 


Ph. 70 Vue aérienne du site de Saint-Siméon — J.-L. Biscop, 2000 

DeSCriPtion 

55


Sem‘an) que sur la colline où il avait vécu (l’actuel Qal‘at 

Sem‘an). 

Entre 474 et 490, on érigea sur la colline un grand martyrion 

cruciforme : quatre bras pourvus de bas-côtés convergeaient vers 

un octogone central couvert qui servait d’écrin à la colonne. En 

même temps, en vis-à-vis vers l’ouest, on construisit un baptistère. 

Autour de ces deux pôles furent implantés différents bâtiments et 

dispositifs ainsi qu’une via sacra, bordée de boutiques, qui reliait 

le lieu de pèlerinage au village d’accueil. 

Le pèlerin montait du village, passant sous un arc triomphal, 

arrivait à une triple porte monumentale aménagée dans la clôture 

(mandra), accédait à une vaste cour, puis franchissait les passages 

aménagés à travers une grande hôtellerie et se retrouvait alors sur 

une grande esplanade liturgique limitée au Sud par le baptistère 

et son église et au Nord par le martyrion cruciforme. 

L’arrivée depuis deir se’man 

L’ensemble de la croupe où le sanctuaire s’est installé a été 

organisé en fonction de ce dernier. Aux quatre points cardinaux 

avaient été installées des carrières encore visibles aujourd’hui. 

On empruntait, pour accéder au sanctuaire de Saint-Siméon, un 

chemin qui commençait au pied de l’arc triomphal. Une 

esplanade triangulaire, bordée de boutiques qui vendaient des 

“souvenirs“ aux pèlerins, servait de point de départ à l’ascension 

de la colline du saint. 

L’arc de triomphe, avec ses deux colonnes ornées de chapiteaux 

de type corinthien, indique que l’ensemble était destiné à glorifier 

le saint et puisait dans le répertoire des formes monumentales et 

urbaines. 

Le chemin qui mène actuellement à l’entrée du monastère suit le 

tracé ancien. 

La mandra et l’entrée du couvent 

En tant que monastère (dont les membres étaient séparés du 

monde) et en tant que lieu de pèlerinage dont les richesses 

pouvaient attirer bien des convoitises, Saint-Siméon devait 

recevoir une clôture (mandra) qui, dès la première moitié du VIe 


Ph. 71 L’arc triomphal : point de départ du chemin menant au sanctuaire — J.-L. Biscop, 2003 

Pl. 38 Plan du site de Saint-Siméon — J.-L. Biscop, 2004 

DeSCriPtion 

56


siècle, englobe l’ensemble du couvent et dont le tracé a été 

quelque peu modifié lors de la fortification du site à la fin du Xe 

siècle. 

La porte principale du couvent était la porte Sud, qui, à l’époque 

protobyzantine, ouvrait sur la voie sacrée par trois portes 

imposantes (dont deux furent soigneusement bouchées dès 

l’époque Omeyyade quand deux tours pleines vinrent s’accoller 

de part et d’autre de la porte). 

Une fois franchie cette porte, les pèlerins se retrouvaient dans une 

cour trapézoïdale dont ne subsiste pas de trace, qui servait d’aire 

de réunion et de pique-nique pour les pèlerins avant d’accéder 

aux zones liturgiques. 

Le baptistère et Les bâtiments adjacents 

Le baptistère 

La présence d’un baptistère, attestée aussi en d’autres hauts-lieux 

de pèlerinage comme Saint-Jean d’Ephèse ou Abou Mina (qui 

n’étaient pas des lieux de catéchèse à la différence des 

cathédrales) souligne l’importance des baptêmes d’adultes. 

Le baptistère constitue le second pôle de l’ensemble. Il a été 

construit en même temps que le martyrion cruciforme et a fait 

partie comme lui de la grande campagne de construction 

commencée autour des années 475. Sa couverture imitait celle de 

l’octogone du martyrion. 

Il est constitué d’un noyau central (avec abside saillante vers l’Est) 

entouré sur les quatre côtés par des couloirs. L’abside, éclairée par 

trois fenêtres polychromes, contenait la cuve baptismale qui était 

accessible par le couloir oriental grâce à deux escaliers aménagés 

dans ses parois. La cuve, initialement de forme semi-circulaire 

avec un fond mosaïqué décoré d’un semis de fleurettes était 

protégée par une clôture et des rideaux qui permettaient de 

dérober à la vue les catéchumènes se trouvant dans la cuve par 

souci de pudeur. 

Une porte au milieu de chaque côté permettait de passer du 

noyau central vers tous les couloirs à l’exception du couloir Est où 


se trouvait la cuve. Le couloir Nord, à son tour, ouvrait en son 

milieu vers le Sud d’où un escalier menait sur la cour en direction 

du martyrion cruciforme. 

La circulation à l’intérieur du baptistère était organisée de façon à 

éviter que les catéchumènes se mélangeassent aux baptisés. Les 

catéchumènes empruntaient le couloir Nord, gagnaient le couloir 

oriental, puis le baptistère où ils étaient plongés trois fois dans 

l’eau. Ils sortaient du baptistère, revêtaient l’aube blanche, puis 

par la porte Nord du couloir Nord, s’avançaient en procession 

vers la basilique Sud du martyrion cruciforme où ils participaient 

à la liturgie et recevaient pour la première fois la communion. 

Les couloirs étaient couverts de bâtières en charpente, la partie 

centrale était surmontée d’un tambour octogonal, percée de 

fenêtres encadrées de fines ciselures et pourvue de grilles ou de 

châssis vitrés. Dans les angles du tambour, entre les fenêtres, se 

trouvait, de part et d’autre du mur, une colonnette qui aidait à 

porter la charpente du toit octogonal dont la couverture devait 

être en tuiles plates et couvre-joints. 

L’évolution du baptistère 

Dans une deuxième phase, trois additions importantes 

bouleversent l’organisation du baptistère : 

1) Une basilique au Sud, 

2) Un couloir à l’Est et deux portiques au Nord et à l’Ouest, 

3) Un grand édifice à trois étages qui ferme complètement le 

côté Sud de l’espace liturgique entre baptistère et martyrion 

cruciforme. 

Pl. 39 La cuve baptismale — 

dans tCHALenKo, 1953 

DeSCriPtion 

Ph. 72 Le baptistère et la basilique Sud — 

J.-L. Biscop, 2006 

Ph. 73 Façade ouest — J.-L. Biscop, 2006 

57


La basilique sud est un ajout programmé ; elle communique avec 

le baptistère par une porte aménagée dans une ancienne fenêtre. 

L’édifice reçoit le même décor (plaquage en marbre) que le 

baptistère, la basilique Est et l’octogone du martyrion cruciforme. 

Les nefs étaient séparées par deux colonnades de quatre 

colonnes. Son chevet était plat avec deux fenêtres aux parois 

parallèles éclairant l’abside qui était flanquée de deux tours. 

La construction de cette église eut des répercussions liturgiques et 

les catéchumènes, après leur baptême, devaient y recevoir la 

communion au lieu de se rendre dans le martyrion cruciforme. 

Le nouveau bâtiment monastique au Sud fut érigé à la même 

époque que les portiques. Il était perpendiculaire au baptistère et 

communiquait à son second niveau avec le soubassement du 

baptistère et au troisième avec son portique Ouest. Le corps du 

bâtiment se composait de pièces séparées par des murs de refends 

en nombre indéterminé en raison de l’état actuel du bâtiment. Il 

était flanqué au Nord comme au Sud d’un portique. À l’Ouest, 

quatre paires d’arcs assuraient le passage entre la cour de 

regroupement des pèlerins et l’esplanade liturgique. 

transformations postérieures de l’ensemble 

Il est possible que le site ait été détruit par les Byzantins et 

transformé par la suite en mosquée à l’époque Abbasside (comme 

semblerait l’attester le fait que les mosaïques murales restantes du 

baptistère sont détruites et jetées dans le sous-sol du portique). 

Finalement, un habitat vint s’implanter à une époque plus récente 

dans la moitié occidentale de la basilique ; celui-ci fut démoli lors 

de l’aménagement du site dans la première moitié du XXe siècle. 


Le martyrion cruciforme 

a) Le plan d’ensemble 

Les travaux de construction du site débutèrent en 472, alors que 

des édifices en l’honneur du saint existaient déjà à Antioche et à 

Constantinople depuis la mort de Siméon en 459. 

Ce bâtiment grandiose est non seulement la plus grande église de 

Syrie, mais bien l’une des plus grandes de toute l’Antiquité 

tardive*. Afin de pouvoir implanter sur le sommet de la colline 

cette structure immense, les architectes durent procéder à un 

grand nivellement, afin de dégager la surface nécessaire à son 

implantation, qui abaissa le niveau général du sol de 60 cm 

environ. 

Cet ensemble unique combine trois types architecturaux 

distincts : l’octogone au centre duquel s’élevait la colonne, la 

basilique à trois nefs, et la croix que dessine l’ensemble. 

Des quatre bras qui partent de l’octogone, seul celui de l’Est, 

légèrement plus grand que les trois autres, servait à la liturgie, le 

culte du saint était rendu dans l’octogone. 

La description du monument présentée dans les pages suivantes 

respecte la hiérarchie des espaces dans l’esprit du pèlerinage : 

nous commencerons donc par son accès sud (porche et basilique 

Sud), puis aborderons l’octogone, la basilique Nord, les basiliques 

Ouest et Est. 

b) Le porche et la basilique sud 

C’était l’entrée principale du sanctuaire par où pénétraient les 

pèlerins qui venaient de traverser l’esplanade. L’entrée, à quatre 

baies, est précédée par un grand porche qui est devenu, avec son 

arc triple, le “logo” du site, en lieu de la colonne du saint dont ne 

subsiste qu’un petit fragment. 

(*) Par sa taille, elle peut être rapprochée seulement de l’église de Saint-Jean 

d’Ephèse, qui, dès le courant du Ve siècle, est une église cruciforme avec des 

bras basilicaux et à la croisée, une couverture pyramidale à quatre pentes, 

mais qui ne devient une architecture cohérente que lors de sa reconstruction 

par Justinien. 

Ph. 74 Le martyrion cruciforme — 


Pl. 40 Coupe e/o sur le martyrion — 


DeSCriPtion 

58


Le porche, par ailleurs, constitue un excellent condensé de 

l’esthétique décorative du site. Il se présente comme le rajout en 

avant de la façade primitive de trois portes monumentales dans le 

prolongement des nefs de la basilique Sud, reliées à la basilique 

par quatre arcs diaphragmes transversaux. Il se compose, en 

façade extérieure, d'un grand arc médian en anse-de-panier qui 

pénètre dans le fronton et de deux arcs latéraux circulaires 

surmontés d'un fronton plus petit. Les trois toitures en bâtière qui 

recouvraient le porche, et dont la création a condamné deux 

petites fenêtres des nefs latérales, ont laissé des traces nettes de 

leur implantation sur la pierre. 

La façade de la basilique Sud a, par contre, quatre portes, deux 

monumentales ouvrant sur la nef centrale, et deux de taille 

inférieure dans l'axe des bas-côtés. Le nombre et la taille de ces 

portes soulignent l’importance de l’affluence des pèlerins. 

Au milieu de la partie inférieure du linteau central, il y a une 

inscription (« Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit »). À mihauteur 

des grandes portes et sur toute la façade courait une assise 

moulurée, au-dessus un bandeau séparait la claire-voie du reste 

de la façade. À l’étage de la façade, les quatre fenêtres sont 

soulignées par une mouluration continue, élément typique de 

l’architecture du Massif calcaire. 

Sur les côtés s’ouvrent de nombreuses portes ; du côté oriental, 

toute la partie inférieure du mur est taillée directement dans le 

rocher sur lequel s’appuient les blocs de pierre de taille. 

L'intérieur de la basilique était réparti en trois nefs (six colonnes 

et sept travées). La hauteur relativement faible des colonnes 

étaient compensée par celle des socles et des bases. Aucune 

colonne complète n’a été retrouvée. Les chapiteaux sont de type 

corinthien, ils présentent deux rangs de huit feuilles et certains 

présentent des variantes au niveau du décor sculpté. Près des 

portes occidentales, sont entreposés deux chapiteaux corinthiens 

à feuille d’acanthe fouettée par le vent. 

Au-dessus des chapiteaux étaient placés des arcs moulurés dont 

les départs se voient encore dans les deux piliers engagés Sud. Audessus 

de ces arcs courait une corniche de couronnement qui 


poursuivait celle de la façade interne Sud sans reprendre toutefois 

sa mouluration extérieure. 

La paroi interne Sud permet de bien comprendre l'élévation du 

monument à hauteur de sa claire-voie. Au-dessus de sa corniche, 

viennent se placer entre les fenêtres des consoles qui sont 

disposées entre chaque fenêtre. Sur ces consoles venaient des 

colonnettes que surmontaient des impostes. À la différence de la 

face externe, il n'y avait pas de corniche et au-dessus des impostes 

venaient se loger les poutres de la croupe. 

Au Nord, la basilique s’ouvrait sur l’octogone par trois arcs qui 

sont les seuls de l’octogone à avoir été détruits, sans doute lors de 

l’effondrement de la colonne du stylite. Le sol était en mosaïque, 

mais aucune fouille n’a été faite qui permette d’en retrouver les 

traces. 

DeSCriPtion 

Ph. 75 Le porche, façade sud — J.-L. Biscop, 2006 

Pl. 42 Le porche, façade sud — dans De VoGÜÉ, 1865-1877 Pl. 41 Détails de chapiteaux à Saint-Siméon — 

dans De VoGÜÉ, 1865-1877 

59


c) L’octogone et la colonne 

colonne et noyau central. 

Après avoir traversé en longueur la basilique Sud, le visiteur se 

retrouve dans l’octogone sur lequel ouvrent les quatre bras 

basilicaux. Au centre, la base de la colonne sur laquelle a été 

remontée, lors des travaux menés par G. Tchalenko, un reste 

informe d’un tronçon de colonne . 

Les Vies des saints qui nous racontent l’histoire du saint Siméon, 

montrent comment la colonne s’est peu à peu développée, 

passant de quelques coudées à un maximum de 40 coudées (de 

16 à 18 mètres suivant la coudée). La colonne finale est celle qui 

a servi de pivot pour l’octogone. Elle comprenait trois segments 

de pilier, chacun haut de 5 à 6 mètres, fixés l’un à l’autre par des 

tiges métalliques. Au sommet, des équerres métalliques 

maintenaient une plate-forme d’environ 2x2 mètres entourée par 

une balustrade. Saint-Siméon s’est tenu sur elle jour et nuit 

pendant plus de quarante ans, debout, agenouillé, assis. À la 

colonne fut fixée une lourde échelle qui permettait aux nombreux 

dignitaires venus le voir de s’entretenir avec le saint. 

La construction du martyrion détruisit les aménagements 

secondaires d’origine que nous décrivent les Vies des saints autour 

de la colonne. La base de la colonne elle-même, et toute la zone 


rocheuse contigüe, fut recreusée sur une hauteur allant de 50 cm 

à 1 m. 

La colonne fut utilisée comme relique (en substitution des reliques 

du saint transportées à Constantinople). La balustrade, dont on 

devine la trace au sol, qui entourait la base de la colonne avec ses 

pilastres et ses plaques de parapet ne fut pas mise en place du 

vivant du saint, mais plus tard pour la protection de la seule 

colonne. 

La colonne se dressait encore complète vers 560 lorsque Evagrius 

le scholastique visita le site et elle était encore en place lorsqu’à 

la fin du Xe siècle l’octogone reçut un dallage. Au-delà, nous 

n’avons plus guère d’information, mais les dégâts et les 

remontages visibles sur les arcs Sud de l’octogone et sur 

l’absidiole Sud-Ouest sont probablement dus à la chute de la 

colonne vers le Sud-Ouest. 

L’octogone a été construit suivant un schéma rigoureux en étoile, 

célébré par M. Ecochard. Des arcs sur colonnes (plus hautes que 

dans les nefs) l’entouraient et servaient d’écrin à la colonne du 

saint. Leurs chapiteaux étaient variés (à feuilles droites, fouettées 

par le vent, à acanthe modelée ou en aplat avec limbes découpé 

en triangle ou en goutte). 

Dans une phase initiale, avait été prévu un déambulatoire sur tout 

le pourtour qui aurait été couvert d’une toiture en bâtière reposant 

sur des colonnettes, mais en cours de construction, il apparut très 

vite que la structure octogonale, qui devait supporter une énorme 

charpente, située à 17 m du sol avec des murs épais de 0,81m, 

avec un diamètre au sol de 28 m, risquait de faillir à sa tâche. Des 

arcs obliques furent alors tendus de part et d’autre de chacune des 

absidioles pour mieux associer les murs d’enveloppe et les 

absidioles au contrebutement des poussées de l’octogone. 

Les huit grands arcs étaient cernés d’une corniche décorée des 

deux côtés et surmontés d’une corniche à triple registre (consoles, 

blocs à conques, frise) qui séparait le rez-de-chaussée de 

l’octogone de l’ensemble des ouvertures qui perçaient l’énorme 

lanterneau polygonal. 

Le texte d’Evagrius et les recherches récentes qui reprennent 

celles menées par D. Krencker permettent d’aboutir à une 

Pl. 43 L’octogone — 


Pl. 44 Simulation de la dimension de la 

colonne — J.-L. Biscop, 2007 

[en bas, à gauche] 

Pl. 45 La colonne centrale — 

Gravure de Camus, [s.d.] 

Ph. 76 Base de la colonne 

centrale — J.-L. Biscop, 2006 

DeSCriPtion 

60


restitution très précise de cet étage. En face des nefs principales 

des quatre bras basilicaux prenaient place des fenêtres semicirculaires 

grillagées qui étaient des ouvertures internes qui se 

logeaient sous la charpente des nefs principales et qui, 

fonctionnant comme les fenestrellae des tombeaux reliquaires, 

permettaient d’apercevoir, des bras basilicaux, la plate-forme sur 

laquelle avait vécu Siméon. Au-dessus prenait place une 

charpente octogonale, qui recourait à des entraits et des 

arbalétriers de section importante. Des blocs de corniche 

sommitale ont été retrouvés qui présentaient des cavités 

correspondant aux voliges du toit. 

Pl. 47 reconstitution des 

volumes du Martyrion 

cruciforme — 


Pl. 48 reconstitution des 

volumes du Martyrion 

cruciforme, version 2 — 



La couverture de l’octogone central et le sol 

Comment concilier la présence d’un toit avec la mention d’une 

“cour à ciel ouvert”, ainsi que Evagrius décrit l’octogone ? Il faut 

admettre que cette charpente faite de bois volumineux s’est 

effondrée lors du tremblement de terre de 526, qui a eu de grosses 

répercussions sur la région d’Antioche. Faute de moyens 

financiers pour la restaurer, on préféra laisser l’octogone à l’air 

libre, ouvert sur trois des basiliques, et cloisonner les accès de 

l’octogone à la basilique Ouest. 

Evagrius, décrivant la fête en l’honneur du saint Siméon, évoque 

les paysans tournant autour de la colonne avec leurs bêtes pour 

obtenir la bénédiction du saint. Le dallage, préservé sur une 

bonne moitié de l’octogone, date du Xe siècle, sans doute lors de 

l’installation des Byzantins. Le sol antérieur devait être en 

mosaïque et peut-être avait-il été remplacé, comme c’est le cas 

dans la basilique Est, par un dallage en opus sectile. Les piliers de 

l’octogone étaient plaqués de marbre jusqu’à hauteur des 

chapiteaux. Le placage faisait retour sur les faces des piliers 

contigües à celles de l’octogone ainsi que sur les socles des 

colonnes attenantes, les absidioles et les arcs d’étrésillon rajoutés 

en sont dépourvus : seule donc la partie centrale se distinguait par 

son éclat. 

Les absidioles d’angle livrent de nombreuses indications sur 

l’histoire du bâtiment. Leur présence dans les angles d’un 

bâtiment cruciforme n’est pas un fait unique. On la retrouve aussi 

dans le plan idéalisé du martyrion de Grégoire de Nysse, vers la 

fin du IVe siècle, tout comme dans l’église San Nazaro de Milan 

(l’Apostoleion érigé par saint Ambroise), et leur survie comme 

procédé architectural fut longue. L’absidiole Nord-Ouest est 

différente des trois autres et témoigne du changement de parti 

architectural en cours de chantier. Son décor extérieur est plus 

simple et elle est plus basse que les autres. 

Pl. 46 restitution de la partie haute de l’octogone et 

sa toiture — J.-L. Biscop, 2006 

Ph. 77 & 78 Jonctions des basiliques 

et de l’octogone : vues depuis 

l’extérieur et l’intérieur — S. ricca, 

2003 

61


d) La basilique nord 

Continuant vers le Nord, le visiteur pénètre à partir de l’octogone 

dans la basilique Nord. Selon le texte d’Evagrius, les femmes, qui 

ne pouvaient entrer dans le martyrion, regardaient à partir des 

portes de cette basilique les prodiges qui se passaient dans le 

kleithridion Nord de l’octogone. 

Les angles de la façade Nord étaient marqués par des pilastres en 

léger débord. La corniche des murs gouttereaux fait retour au 

Nord sur toute la largeur des bas-côtés et s'interrompt 

brutalement. Au-dessus de cette corniche s'élevait un pan de mur 

rectangulaire (mur-bahut) au lieu du demi-fronton attendu comme 

dans la basilique Sud. Au-dessus de la porte centrale s'élevait une 

baie de quatre fenêtres séparées par trois colonnes, dont deux 

bases sont encore en place. 

Sur la façade, s’ancrait la toiture d’un portique continu qui se 

poursuivait le long du mur Est de la basilique Nord et se 

prolongeait parallèlement à la façade nord de la basilique Est. Le 

portique, dont le stylobate côté ouest est encore visible, cernait la 

basilique sur ses trois côtés. 

Au centre du mur oriental se trouve une petite annexe, qui, dans 

son état actuel, est le résultat d'un aménagement postérieur et 

date probablement de la phase de réoccupation byzantine. Elle 

abrite trois sarcophages avec des couvercles à deux pentes et à 

acrotères. Primitivement, l'annexe était étroite, avec les côtés 

Nord et Sud dans le prolongement des ouvertures. 

À l’intérieur, la basilique Nord possédait six travées (5 colonnes 

de part et d'autre des nefs). Les claires-voies ne comportaient pas 

de colonnettes externes. 

Pl. 49 relevé de la façade ouest (basilique nord) — Biscop, [avt 2006] 


e) La basilique ouest 

Le soubassement 

La caractéristique essentielle de la basilique Ouest est qu'elle est 

suspendue dans sa moitié occidentale. Elle repose, en effet, sur 

des arcs situés sous les deux murs latéraux et les colonnades des 

nefs. Par ailleurs, dans l'axe de la nef centrale, un arc rajouté après 

coup pour réduire la portée des poutres transversales sert de relais 

pour porter le plancher. La séparation entre la partie remblayée et 

la partie en suspension est marquée par un mur de talus, en partie 

moderne dans son état actuel, qui se prolonge à l’Ouest de la 

Ph. 79 Vue aérienne — [s.n., avt 1950] 

Ph. 80 Détail d’un arc — F. Cristofoli, 2008 

62


basilique Sud avant de disparaître à hauteur de la porte d’accès 

byzantine. Ce soubassement abritait, dès la phase 

paléochrétienne, une grande citerne avec trois embouchures pour 

le puisage de l'eau. 

La basilique ouest proprement dite 

Au dessus du soubassement s’ouvre une terrasse qui offre un point 

de vue remarquable sur le paysage en contrebas avec notamment 

une vue sur l’Afrin, affluent de l’Oronte. 

La façade Ouest était percée au centre d'une vaste baie quadruple 

à trois colonnes correspondant à la nef centrale et deux portes 

correspondant aux bas-côtés. Curieusement les deux portes Nord 

et Sud qui auraient dû ouvrir sur la plate-forme occidentale, n’ont 

jamais été achevées. La façade occidentale était couronnée par 

un fronton comprenant deux fenêtres encadrant un oculus central 

avec croix, qui répondait ainsi au fronton de la basilique Est, lui 

aussi pourvu d’un oculus. 

La façade Sud a été considérablement endommagée, surtout dans 

la partie suspendue de la basilique, et a été en partie reconstruite 

Ph. 81 Saint-Siméon, paysage depuis la basilique ouest — S. ricca, 2006 


lors des restaurations des années 1961-62. La façade Nord était 

percée de deux portes symétriques à celles du Sud (dont une 

fonctionnait comme fenêtre) 

À l’intérieur, six travées de 5 bases, pour la plupart encore en 

place, séparaient les nefs. 

États postérieurs 

En 966, (comme en témoigne une inscription en grec trouvée 

dans l’effondrement de la basilique Ouest) on construisit sur cette 

partie un kastron (habitat fortifié) pour Christophoros, Patriarche 

d’Antioche-Théoupolis*. La partie orientale de la basilique Ouest 

fut alors démontée et transformée en cour. Le matériel récupéré 

de la suppression de division en nefs servit à construire des piles 

destinées à rétablir les planchers de la partie occidentale qui 

conserva sa répartition en 3 nefs avec peut-être l’installation au 

niveau de la claire-voie d’un étage supplémentaire. En façade 

ouest, les contreforts nord et sud furent surélevés et on érigea à 

l’ouest une loggia qui occupait toute la largeur de la basilique. 

Cette construction fut endommagée peu après, probablement lors 

de l'incendie allumé en 985 par les troupes de Sa'd al-Dawla « de 

peur que les Byzantins ne s'en emparassent et ne resserrassent 

ainsi leur étau sur Alep » (Ibn al-'Adim, 1262). En 979/1017, lors 

du gros effort de fortification des forces byzantines, on restaura le 

kastron de Christophoros. La plate-forme d’accès au sud fut alors 

démantelée pour interdire tout accès, les ouvertures et arcs du 

soubassement furent bouchés. 

(*) Ce personnage, dont la vie nous est bien connue par sa Vie écrite par le 

protospathaire Ibrahim b.Yuhanna, était ami de l’émir d’Alep Sayf ad-Dawlat. 

Il fut tué à Antioche en 967, soit deux ans avant la reconquête d’Antioche par 

les troupes byzantines, par des musulmans qui lui reprochaient son influence 

auprès de l’émir. 

Ph. 82 Soubassement de la basilique ouest — 

M. Brodovitch, 2008 

Ph. 83 “terrasse” de la basilique ouest — 


63


f) La basilique est 

Dans l’esprit des concepteurs, cette basilique était l’espace le plus 

sacré, l’endroit où se célébrait la liturgie, l’aboutissement du 

voyage du pèlerin. 

La basilique Est, la plus longue des quatre, marque une curieuse 

déclinaison vers le Nord par rapport au reste du bâtiment. Ceci 

s’explique par une reprise de la mesure d’orientation après la 

construction de l’octogone et des trois autres basiliques. La raison 

de cette modification pourrait être le calcul, spécifique à la 

basilique Est, de l’axe du lever de soleil. 

Le chevet : conception, décor extérieur et intérieur ; 

installations liturgiques 

Cette église est unique dans le Massif calcaire par son chevet 

composé de trois absides, suivant un système qui se répand plus 

tard dans les provinces de Palestine et d’Arabie, mais dont 

l’origine n’est pas claire. Le chevet ne présente donc pas les 

annexes habituelles des églises du Massif calcaire, diakonikon 

(pièce pourvue de placards) et martyrion (avec reliquaires). Les 

trois absides s’ouvrent sur une plate-forme rocheuse. Le 

sanctuaire primitif était donc surélevé sur toute la largeur de 

l’église de plusieurs marches. L’abside centrale, ample, éclairée 

par 5 fenêtres en partie inférieure et d’une seule baie axiale en 


Pl. 52 Plan de la basilique est — Krencker, 1938 

registre supérieur, était particulièrement décorée, à l’intérieur 

comme à l’extérieur. 

À l’extérieur, le chevet portait un double rang de colonnettes. Le 

premier rang est posé sur des piédestaux qui font saillie du socle 

couronné par une épaisse moulure qui court sur l’ensemble des 

façades du martyrion cruciforme et qui sert d’appui d’assise, 

comme dans le reste du martyrion, au rang inférieur de fenêtres 

dont l’encadrement est mouluré ; le second rang repose sur des 

consoles portées par les chapiteaux corinthiens à acanthe 

modelée, jaillissant à hauteur d’une corniche qui correspond à 

celle du sommet des absides latérales et qui sert d’appui à une 

fenêtre axiale non décorée. Ce second ordre portait à son tour des 

consoles qui alternaient avec des corbeaux qui portent le second 

registre : des blocs à conques décorées le plus souvent de plumes 

de paons faisant la roue. Le registre supérieur de la corniche est 

décoré d’un rang de modillons et d’une frise d’acanthe, comme 

celle de l’octogone. Les absides latérales, plus simples, 

s’inscrivent néanmoins avec rigueur dans les registres définis par 

l’abside centrale. Au-dessus de l’abside centrale s’élevait un 

fronton, correspondant à celui de la basilique Ouest. Au-dessus 

des absides latérales prenait place, comme dans la basilique 

Nord, un mur bahut, couronné par une corniche, située au niveau 

du sommet de l’appentis qui couvrait les nefs latérales. 

À l’intérieur, l’abside centrale était particulièrement décorée et un 

grand soin avait été apporté à ses proportions. La corniche 

horizontale offrait un traitement complexe d’un double rinceau, 

[à gauche] 

Ph. 84 Détail de la corniche du chevet — 


Pl. 50 restitution d’une travée de l’abside — 


Pl. 51 relevé en 3D du chevet (nuage de points) — 

J.-L. Biscop, [avt. 2006] 

Ph. 85 Façade sud de la basilique est 

— F. Cristofoli 

Ph. 86 Détail d’une baie — 


64


l’un en registre inférieur, l’autre au-dessus. Les pilastres recevaient 

la retombée d’un arc triomphal au décor particulièrement soigné. 

Les absidioles latérales avaient un décor intérieur moins soigné. 

On distingue, sur les chapiteaux de pilastre de l’abside Nord, des 

restes de peinture rouge. Le couronnement de la corniche d’appui 

du cul-de-four livre d’ailleurs un document extrêmement rare : 

des restes de sa peinture primitive, un peu effacée depuis le 

passage de De Vogüé. Curieusement, cette abside ne semble pas 

avoir reçu de placage de marbre, à la différence du reste de la 

basilique. 

Le sanctuaire occupait un espace surélevé taillé dans le rocher. La 

disparition de tout sol (mosaïque ? opus sectile ? dallage ?) interdit 

malheureusement de localiser l’emplacement des tables d’autel 

dont plusieurs fragments ont été retrouvés dans les fouilles du 

soubassement de la basilique Ouest. 

façades internes et intérieur de la basilique 

La façade sud s’organise autour de deux portes flanquées de trois 

ensembles de fenêtres. Les portes sont plus hautes et plus larges 

que celles des autres basiliques. La partie inférieure du mur Est est 

taillée dans le rocher. L’assise moulurée d'appui des fenêtres part 

de la corniche de couronnement du socle de l'absidiole Sud-Est, 

au même niveau et avec le même profil et s'interrompt aux portes, 

deux assises sous la plate-bande. Une autre mouluration cerne les 

fenêtres et redescend sur les trumeaux à angle droit au contact de 

l'assise d'appui, mais, à la différence des façades des autres 

basiliques, elle n'entoure pas les portes et leurs arcs de décharge. 

En façade Sud, deux gros auvents circulaires encadraient les 

portes. L'agencement de la façade Nord est le même, mais ses 

portes sont plus étroites. 

Comme les murs de la partie centrale de l’octogone, les murs 

Nord et Sud et les absides de la basilique Est ont d’abord été 

simplement enduits (traces d’enduit conservées dans le mur Nord 

protégées par le doublage byzantin) et on discerne encore des 

restes de couleur et quelques graffitis de croix pattées. Assez vite, 

néanmoins, les murs ont reçu un placage en marbre (dont les 


fragments ont été retrouvés en fouille). Le décor, simple, se 

compose de pilastres et des chapiteaux correspondants, de semis 

de fleurettes et de tablettes qui servaient à séparer différents 

registres. 

Les bases des colonnes du côté Nord ont disparu, sans doute 

assez tard, lors de l’occupation de cette basilique par l’agha 

kurde. Les sept bases du stylobate Sud, avec une plinthe de 

hauteur variable, sont encore en place, alors que les colonnes 

manquent. Les chapiteaux conservés sont, comme dans le reste 

du martyrion, tous à feuille travaillée. Au-dessus des arcs prenait 

place une corniche décorée de denticules qui servait d’appui aux 

fenêtres de la claire-voie. Une corniche à deux rangs de denticule 

couronnait le sommet des murs de claire-voie. Au-dessus venait le 

toit à double pente reposant à l’Est sur le fronton et collant, à 

l’Ouest, à la claire-voie de l’octogone. 

L’effondrement de la toiture de l’octogone, survenu en 526, a 

entraîné le cloisonnement de la basilique Est. L’arc Est, 

correspondant à la nef centrale, fut fermé, initialement par un 

voile de bois puis peu après par un mur qui montait jusqu’aux 

chapiteaux de l’arc et qui était percé d’une porte. 

Lors de la reconstruction de l’église en 979, le plan de l’église dut 

être en partie modifié. Les murs Nord et Sud furent doublés et un 

narthex fut construit en avant de l’arc Est de l’octogone pour 

régulariser quelque peu l’espace basilical. La réoccupation kurde 

masqua complètement le bas-côté Nord et les modifications 

qu’elle apporta rendent plus délicates encore l’établissement du 

plan de la phase médio-byzantine. Les pavements évoluent 

suivant les mêmes phases. Initialement, les trois nefs avaient un 

pavement en mosaïque, à motifs géométriques, dont de nombreux 

éléments ont été retrouvés dans la nef centrale et dans la nef Sud. 

Elles furent par la suite recouvertes par un opus sectile de très 

belle qualité lorsque la basilique reçut son plaquage de marbre 

dans le premier quart ou la première moitié du VIe siècle. En 979, 

on inséra dans le pavement une grande inscription bilingue. 

DeSCriPtion 

Ph. 87 Détail de chapiteaux sculptés — 


Ph. 88 intérieur de la basilique est — 


65


Les sacristies Sud et Nord communiquent avec l’espace surélevé 

du sanctuaire par des portes ménagées respectivement dans les 

murs Sud et Nord. Des restes importants d’enduits paléochrétiens 

tapissent les murs des pièces. Trois couches semblent avoir existé 

dont la première fut piquetée pour faciliter l’adhésion de la 

suivante. L’annexe Nord fut transformée en une tour séparée de la 

basilique à l’époque byzantine. 

La cour du quadrant sud-est du martyrion 

La cour dans son état actuel est le résultat comme dans tout le 

martyrion du re-creusement général de la surface rocheuse sur 

une hauteur variable entre 1,45 m et 0,50 m. Il s’agissait d’une 

véritable carrière où on retrouve la trace des limites de blocs ; 

deux structures émergent de ce fond de carrière : des bassins et un 

chicot qui conserve le niveau primitif du sol. 

Les bassins les plus importants sont situés contre le mur 

occidental de l’annexe Sud du martyrion. Deux bassins sont tout 

à fait visibles, leurs parois occidentales semblent en partie 

construites. 

L’existence de ces bassins divers semble liée au recueil de l’eau et 

son acheminement vers les citernes. Il peut s’agir d’installations 

protobyzantines, réutilisées lors de l’établissement de la forteresse 

byzantine à la fin du Xe siècle. 

À une faible distance du mur Est de la basilique Sud, le bloc 

rocheux conservé sur 2,67 m de côté Sud, 3,53m de côté Nord et 

sur une hauteur maximale de 1,87m a été considéré (déjà par M. 

de Vogüé et H.C. Butler) comme une base de colonne. Sans être 

le socle de la colonne initiale de saint Siméon, ce bloc a très bien 

pu être celui d’une colonne provisoire où le saint était installé, le 

temps de procéder à la surélévation de l’autre colonne. 


a) Le couvent est 

Les bâtiments conventuels (description depuis tchalenko) 

Le très vaste ensemble monastique annexé au martyrion 

cruciforme (déjà relevé par De Vogüé) forme, avec les branches 

Est et Sud de celui-ci, une cour rectangulaire. Il comprend un 

bâtiment conventuel en équerre sur trois niveaux placé devant le 

porche Sud du martyrion, et enveloppé de portiques sur tous les 

côtés, à l’exception de l’Est. Sa disposition intérieure d’origine a 

été modifiée par des reconstructions médiévales. 

Au Nord, on retrouve un oratoire et au Sud deux salles, dont l’une 

contenait des écuries. À l’Est lui est adjointe l’aile réservée aux 

moines, comprenant plusieurs grandes salles à un ou deux étages. 

chapelle sud–est 

Bien qu’elle appartienne fonctionnellement au monastère, elle est 

accolée à l’annexe Sud de la basilique orientale et séparée du 

monastère proprement dit par un passage couvert. Le visiteur peut 

donc y accéder par la basilique Est. 

Le chevet de la chapelle est plat et comprend une abside 

principale, éclairée de trois fenêtres et ouvrant sur la nef centrale 

par un arc de tête détruit, flanquée d’un diaconicon (au Nord) et 

d’un martyrion, plus étroit, au Sud. Le sanctuaire était surélevé 

d’une marche. Il se terminait par une clôture de chancel installée 

entre les pilastres des colonnades. Une porte à l’extrémité ouest 

du mur sud donnait sur l’annexe, une seconde, plus à l’est, ouvrait 

sur l’extérieur. Des poutres, à mi-hauteur du mur, supportaient le 

plancher des tribunes de la nef. L’accès aux tribunes ne se faisait 

pas à partir de l’église même. La porte principale d’accès à l’église 

se trouvait à l’ouest, précédée par un portique dont le sol montre 

des restes de mosaïque blanche. 

Les trois nefs se composaient de quatre colonnes (soit cinq 

travées) et aux extrémités de piliers qui présentent des chapiteaux 

aux feuilles travaillées. En raison de la hauteur des tribunes, il a 

pu ne pas y avoir de claire-voie mais un simple toit à 2 pentes 

d’axe Nord-Sud, prolongeant le grand bâtiment monastique au 

sud. L’abside en cul-de-four était couverte par un toit en appentis. 

DeSCriPtion 

Ph. 89 Le couvent — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 90 La cour du couvent et la 

chapelle — J.-L. Biscop, 2006 

66


Les deux annexes latérales, plus hautes, étaient couvertes 

séparément comme des tours. 

b) chapelle funéraire des moines 

Le tombeau collectif est un élément commun à l’ensemble des 

monastères du massif calcaire. À Saint-Siméon il a été réservé 

dans une carrière, au cours de l’extraction des blocs, et il s’élève 

donc presque comme une structure monolithique. Il a l’aspect 

d’une chapelle à nef unique et est orienté à l’est comme une 

église. 

La chapelle funéraire est située contre l’enceinte Nord du 

complexe et elle constitue même une partie de la mandra ; elle 

est taillée dans le rocher, jusqu’au niveau de la corniche 

sommitale qui, tout comme la façade principale, est construite en 

maçonnerie. La façade occidentale s’ordonne autour d’une porte 

centrale, qui avait un seul battant ouvrant vers l’extérieur, 

encadrée par deux petites fenêtres. 

L’intérieur est bâti sur deux niveaux. Le sous-sol, accessible par 

une trappe placée devant la porte, est grossièrement aménagée en 

trois tombeaux, un sur chaque côté. Au niveau supérieur, 

l’agencement est plus précis : trois cuves à arcosolia sur les côtés 

Nord et Sud, deux sur le côté Est. Toutes ces tombes ont à l’une 

de leurs extrémités, à l’Ouest quand elles sont orientées, un fond 

relevé en biais, sorte de coussin sur lequel devait reposer la tête 

du défunt. 

Historique et dÉveLoppement du site de saint-simÉon 

Un magnifique paysage aux grands espaces ouverts, cernés de 

loin par les chaînes côtières et par le Taurus, sert de fond à 

l’éperon rocheux et abrupt sur lequel se dressent, à près de cent 

mètres au-dessus de la plaine, le martyrion, le baptistère et le 

couvent de Saint-Siméon. 

Le site du sanctuaire est une vaste plate-forme artificielle, pour 

l’aménagement de laquelle on a entaillé la crête du Nord au Sud 

et remblayé les pentes à l’Ouest et à l’Est. L’établissement de ce 


socle a exigé une énorme entreprise. Il est évident, de par la taille 

même du site et la rapidité avec laquelle cette entreprise a été 

exécutée, qu’il s’agissait d’un chantier impérial disposant de 

crédits considérables. 

Le centre et le niveau même de la plate-forme étaient imposés par 

avance : il s’agissait de glorifier la colonne sur laquelle un des 

plus extraordinaires ascètes syriens avait passé les trente dernières 

années de sa vie. 

Il importe, pour comprendre le caractère du monument élevé à la 

mémoire du Stylite, de souligner l’aspect populaire de son ascèse, 

qui se pratiquait au grand jour devant une assistance nombreuse, 

et ressemblait à un office religieux permanent, Siméon étant aussi 

un prédicateur et un missionnaire. Deux fois par jour, comme 

nous le racontent les textes antiques sur la vie du saint*, il prend 

la parole, exhorte ses visiteurs, donne des conseils, convertit les 

nomades païens, apaise leur différends. Sa vie conciliait 

l’isolement et la discipline la plus sévère avec la participation 

directe aux manifestations temporelles au contact avec le peuple. 

Autour de sa colonne se pressait une foule provenant des régions 

les plus éloignées. 

Siméon mourut le 24 Juillet 459 et sa dépouille mortelle fut 

transférée à Antioche. À ce moment il n’y avait pas encore de 

construction sur la colline. 

Au début il n’y avait que la colonne située sur la crête rocheuse 

entourée d’un enclos circulaire, probablement seulement à la 

hauteur d’une balustrade. Autour de cette colonne, entre 476 et 

490, on éleva d’un seul jet le sanctuaire, composé de l’octogone 

et des quatre branches basilicales. Au Sud, sur la même crête, fut 

implanté le baptistère. Sa position, dans l’axe de l’entrée 

principale du martyrion, et son décor, montrent qu’il appartient 

au même projet. 

(*) Les trois sources principales sur la vie de Siméon sont : 1) Le chapitre XXVI 

de l’Histoire ecclésiastique de Théodoret de Cyr, écrite en 444 (15 ans avant la 

mort de Siméon), 2) la Vie syriaque, par Bar Apollon et bar Hatar Bar Udan, 

écrite en 472-73 (quatorze ans après sa mort), 3) La Vie grecque, par Antoine, 

qui se dit disciple de Siméon et témoin de sa mort. 

Ph. 91 La chapelle funéraire — S. ricca, 2005 

67


Dans une deuxième phase, très rapprochées dans le temps, ont 

été construites les deux basiliques du baptistère et du couvent. 

Elles sont très semblables, avec le même plan, le même appareil 

et le même décor. Elles datent de la fin du Ve siècle, constituant 

en effet plutôt une deuxième étape du même chantier. 

Dans une troisième phase furent construits le couvent et 

l’hôtellerie centrale qui s’appuie au baptistère. 

Par la suite les communs furent ajoutés au couvent et l’ensemble 

du baptistère fut complété par les hôtelleries latérales. On pourrait 

dire que les travaux commencés dans le dernier quart du Ve siècle 

par le martyrion cruciforme et le baptistère, ont continué sans 

interruption, après l’achèvement du sanctuaire, par la 

construction du couvent et des annexes du baptistère. Il est 

probable que dès le premier quart du VIe siècle les travaux furent 

achevés. 

Les violents tremblements de terre de 526 et 528, qui détruisirent 

presque entièrement la ville d’Antioche, causèrent des dommages 

au site de Saint-Siméon, et notamment à l’octogone dont la 

couverture s’écroula et ne fut plus reconstruite. Il devint alors une 

cour à ciel ouvert comme la décrit Evagrius vers 560. 

Les querelles religieuses (massacre des moines à Sermin, 517), la 

concurrence d’un nouveau Siméon, stylite lui aussi, établi près de 

Séleucie puis la conquête islamique, entraînèrent le déclin du site 

de pèlerinage. 

Le site reprit vie d’abord sous le patriarche Christophoros (966) 

puis lors de la reconquête byzantine (978/979) où il est 

complètement fortifié. 

Après une phase de quelques siècles qui probablement vit 

l’abandon du site, le site de Saint-Siméon fut réoccupé et fortifié 

au Xe siècle. Des travaux importants eurent lieu sous les règnes de 

Basile II le Bulgaroctone et de Constantin VIII en 979. La colline 

fut transformée en une forteresse. Toute l’esplanade sacrée fut 

ceinte d’un rempart continu allant du propylée Sud jusqu’au 

tombeau conventuel au Nord. Elle devait défendre les 

communications nord-sud et surveiller les plaines ennemies de 


l’Est, côté vers lequel elle offrait un front fermé (les ouvertures se 

trouvant toutes du côté Ouest). 

Le martyrion, ceint d’une muraille puissante avec de nombreuses 

tours, formait une sorte de citadelle. La basilique Ouest de l’église 

cruciforme fut transformée en bastion dans lequel avait été 

aménagée une seconde entrée de la forteresse. La zone du 

couvent fut remaniée et la basilique Est restaurée devint une église 

proprement byzantine avec un narthex et en guise d’atrium, 

l’octogone transformé en cour dallée avec les restes de la colonne 

du stylite. Les murs extérieurs de l’église furent doublés et un 

nouveau sol en mosaïque avec une inscription en grec et syriaque 

posé dans la nef. 

Pl. 53 & 54 Développement du site de Saint-Siméon entre 475 et 560 — dans tCHALenKo, 1953 

68


Par ailleurs, l’épigraphie montre que le site fut, aux Xe et XIe 

siècles, non seulement une forteresse, mais aussi un monastère. 

Ce dernier, néanmoins ne subsista probablement pas longtemps. 

Soumis à des attaques arabes fortes en 985 par l’armée de l’émir 

d’Alep Sa’ad ed Daula et en 1017, il ne semble jouer aucun rôle 

militaire lors de l’avancée des Croisés (1098) vers Jérusalem. Les 

moines occupent encore le site vers le milieu du XIIe siècle. 

Au XIXe siècle, la branche orientale de l’église cruciforme fut 

transformée en résidence par un chef kurde. Cette nouvelle 

transformation rend peu lisibles les modifications antérieures 

d’époque byzantine. 

La redécouverte du site à l’époque moderne 

Avant de faire l'objet d'interventions physiques destinées à 

favoriser l'accessibilité du site et sa mise en valeur, les ruines du 

sanctuaire de Saint-Siméon ont été visitées par des explorateurs 

qui ont contribué à lui donner un renom international. 

C'est l'explorateur anglais Pocoke qui a publié le premier une note 

descriptive accompagnée d'un plan général du site. 

Quelques années plus tard, son compatriote Drummond publiait 

à son tour un article illustré de dessins, certes maladroits, mais 

suffisamment détaillés pour évaluer l'évolution de certaines 

dégradations du martyrion cruciforme et répondre à certaines 

questions concernant l'élévation du monument. 

Les publications les plus importantes sur le site de Saint-Siméon 

restent sans doutes celles du marquis Melchior de Vogüé en 1865- 

1877, et celles des expéditions américaines conduite par Howard 

Crosby Butler (1899-1900 et 1904-1905). 

La mission archéologique de Daniel Krencker, réalisée juste avant 

la deuxième guerre mondiale, a été la première à avoir un impact 

physique sur le monument. Lors de cette campagne, notamment, 

fut dégagée la basilique Est jusqu'au niveau du sol en mosaïques 

et opus sectile avec la fameuse inscription bilingue de 979 qui fut 


recouverte d'une chape de protection en béton par Tchalenko 

dans les années cinquante. 

mise en valeur et restauration du site de saint-siméon 

Dans les années 1950, une vaste opération de dégagement et 

restauration a été menée sur l'ensemble du site, conduite par 

Georges Kalamkirian et Georges Tchalenko. 

Les principales interventions ont concerné : 

LE MARTYRION CRUCIFORME : 

immatriculation, repérage et déplacement des blocs des 

éboulis à l'intérieur et autour du bâtiment (3000 environ) et 

rangement en parkings de surface ; 

démontage des pans de mur ouest de la basilique Est ; 

démontage du mur ouest du Kastron de Christophoros ; 

restauration de la partie supérieure du cul-de-four de l'abside 

centrale ; 

remontage du mur-bahut sur l'abside Nord ; 

reconstruction du mur Nord de la basilique Est, partie Est ; 

reconstruction du mur Ouest de la 

basilique Sud, partie Nord ; 

reconstruction du mur Sud de la 

basilique Ouest, partie Est ; 

restauration de la façade Sud 

(remplacement des montants des 

portes et insertion d'agrafes de fer) ; 

mise en place d'un emmarchement 

devant le porche Sud ; 

dégagement de l'infra-structure 

occidentale et création d'une plateforme 

au pied de la façade Ouest ; 

remontage des arcs d'infrastructure 

de la basilique Ouest (béton armé) et 

réalisation d'une dalle en béton à 

l'emplacement du plancher antique 

disparu ; 

jointoiement des blocs au mortier de ciment Portland. 

Ph. 92 Site de Qal’at Sem’an avant le reboisement — 


Ph. 93 Le martyrion avant le dégagement — 


69


LA CHAPELLE DES MOINES : 

dégagement ; 

réfection du sol en opus sectile ; 

remontage des portes des annexes. 

LE MUR D'ENCEINTE : 

percement d'une brèche dans le mur est pour faciliter l'entrée 

des visiteurs ; 

remontage des murs d'enceinte avec les blocs non-décorés 

provenant des éboulis du martyrion et autres parties sur 

presque tout le périmètre ; 

LA COUR ENTRE LE MARTYRION ET LE BAPTISTèRE : 

arasement à une assise au dessus du sol des murs de 

fortification médio-byzantins ; 

construction d'un mur de talus nord-sud (4 à 5 assises) et 

installation à l'est de ce mur d'une plate-forme, sur une 

longue portion de l'espace compris entre le martyrion et le 

baptistère, remblayée avec les terres et moellons en 

provenance des dégagements. Le charroi des blocs a été 

effectué à l'aide d'un chemin de fer Decauville qui traversait 

le monument d'Est en Ouest et du Nord vers le Sud. 

Dans les années 60, les travaux se sont limités à la restauration : 


de quelques pans de murs, à l'ouest de la basilique Sud et au 

sud de la basilique Ouest ; 

de la chapelle des moines ; 

aux travaux de dégagement à proximité du propylée, de la 

chapelle sud du baptistère et de l'auberge des tel'aqibriniotes 

(portique nord et passage double) ; 

aux travaux de dégagement du pied du mur d'enceinte 

oriental le long de la route d'accès à la cafétéria. 

Dans les années 80, sous la direction de la Direction syrienne des 

Antiquités : 

est construit le bâtiment actuel d'accueil des visiteurs ; 

fut dégagé le passage double de l'hôtellerie des 

tel'aqibriniotes ; 

est dégagé le pied du mur d'enceinte oriental ; 

est dégagée la chapelle sud du baptistère ; 

sont reconstruits certains éléments du propylée, le mur sud de 

la chapelle du baptistère et le mur ouest de l'annexe Sud. 

Dans les années 2000, ont été surélevés les murs d'enceinte Sud 

et Est (partie sud) en parement extérieur et reconstruite la partie 

supérieure de l'arc médio-byzantin. 

Ph. 94 Le site depuis Deir Sem’an — S. ricca, 2007 

70


iV.2.2 Deir Sem’an 

Le village se trouve sur un plateau peu élevé qui domine la plaine 

de Qatura. Le village, anciennement nommé Telanissos («la 

montagne des femmes»), est constitué d’un village ancien au 

Nord, enveloppé plus tard vers le Sud et vers l’Est par un village 

nouveau, créé pour les besoins du pèlerinage. Le nucleus plus 

ancien, au plan ramassé et aux ruelles étroites, fut construit entre 

le Ier et le Ve siècle. La partie plus récente du village antique se 

distingue d’une part, par l’ampleur des constructions et la beauté 

de leur grand appareil très soigné et, d’autre part, par son plan 

épars le long des principales rues sans ordre préconçu. Il est 

constitué presque entièrement de bâtiments publics, de 

monastères et d’auberges pour les pèlerins. 

Le village de Deir Sem’an a connu un réel essor au VIe siècle, 

quand le village agricole est devenu une ville de pèlerinage née 

de la gloire du stylite saint Siméon. Les grands édifices qui s’y 

dressent ont été construits à partir de la mort du saint en 459 et 

surtout à partir du moment où le chantier du grand sanctuaire a 

amené, pendant plusieurs années, un nombre considérable 

d’ouvriers. 

Le village de Telanissos et ses moines ne vivaient pas de 

l’exploitation de leurs terres, mais tiraient plutôt leurs ressources 

du pèlerinage dont ils étaient les maîtres. Le village de Deir 

Sem’an contextualise ainsi le site de Qal’at Sem’an en lui donnant 

un regard complice sur la vie quotidienne du centre de 

pèlerinage. 

Par la suite, la permanence du site est attestée jusqu’au IXe et 

peut-être même au XIIe siècle. 

Les auberges 

Le caractère du site se manifeste dans la présence des auberges 

(achevées entre 470 et 480) destinées à héberger une foule de 

pèlerins. Ces hôtelleries reprennent, à échelle amplifiée, la 

composition des auberges de la région. Elles comprennent toutes, 

selon Tchalenko, deux parties séparées à deux niveaux, l’une, 

plus petite, pour les voyageurs aisés, et l’autre, plus grande, pour 

les écuries et les logements en commun. 


L’église et les monastères 

À l’extérieur de l’agglomération se trouvent quatre grands 

établissements ecclésiastiques. Au Nord-Est se trouve une église 

isolée, qui servait probablement à la population permanente du 

village, alors que dans les autres directions, on retrouve de grands 

ensembles monastiques organisés selon le plan habituel. 

Les trois couvents et l’église sont extérieurs au village, mais très 

voisins, aux abords immédiats des routes. 

Le Couvent du Nord-Ouest, datant de la fin du Ve ou du début du 

VIe siècle, est le plus ancien. Son église reprend la façade de la 

branche Nord du martyrion et ses chapiteaux ont été faits par les 

mêmes équipes d’artisans qui travaillaient au sanctuaire. Les 

autres bâtiments du couvent et le cimetière sont légèrement 

postérieurs, mais ont sûrement été conçus en même temps. À 

proximité du couvent, se trouve un vaste enclos qui devait 

accueillir les masses de pèlerins. 

Le couvent du Sud-Ouest forme, avec une vaste étendue de terre 

arable entourée de murs antiques, un vaste ensemble. L’église est 

très vaste, à une seule nef et avec un chevet plat. Elle date 

probablement de la moitié du VIe siècle. 

Le couvent du Sud-Est comporte deux grands bâtiments à 

portiques. Dans ce monastère, l’église est petite et complètement 

intégrée au bâtiment à portiques restant invisible depuis 

l’extérieur. L’ensemble date probablement de la fin du VIe siècle. 

La “résidence” 

La “résidence” de Deir Sem’an est un vaste ensemble en dehors 

des typologies que l’on a dressé plus haut. Un grand bâtiment, 

entièrement construit en appareil orthogonal à deux étages, est 

précédé d’un portique donnant directement sur l’extérieur. 

Chaque étage est occupé par une grande pièce divisée en trois par 

des rangées de colonnes. L’ensemble comporte deux autres 

bâtiments et une porte monumentale. Ils sont organisés autours 

d’une cour et pourraient être considérés comme une “maison”, 

mais les caractères du premier bâtiment, avec son portique à deux 

étages donnant sur l’extérieur, laissent à penser qu’il s’agissait 

peut-être d’une “résidence officielle”. 

Pl. 55 Plan du village de Deir Sem’an et schémas 

des trois couvents — dans tCHALenKo, 1953 

Ph. 95 La “résidence” — S. ricca, 

2007 

71


iV.2.3 Qatura 

Au pied du versant Nord du Jebel Sheikh Barakat et à la lisière de 

la plaine qui porte son nom, Qatura est un site antérieur à 

l’occupation romaine : on trouve d’importants vestiges païens du 

IIe siècle et des constructions en petit appareil polygonal, d’une 

exécution sommaire. Quelques villas du V et VIe siècles ont été 

repérées à l’écart du village, mais on n’y trouve aucune église. 

À la sortie du village, on trouve la petite vallée de tombeaux 

rupestres creusés dans la falaise. Le tombeau de Titus Flavius 

Julianus comporte un tympan sculpté où l’on distingue un 

personnage allongé sur un lit de banquet et surmonté d’un aigle 

aux ailes déployées ; une inscription en grec et en latin précise 

qu’il était vétéran de la VIIIe légion Augusta. L’autre vestige 

remarquable, en bordure Sud du village, est le tombeau distyle 

d’Aemilius Reginus, daté de 195. 

Pl. 56 & 57 Plan du village de Qatura & tombeau d’Aemilius reginus — 


iV.2.4 Sitt ar-roum 

Les ruines de Sitt ar-Roum, “Notre-Dame des byzantins” ou la 

“Dame des chrétiens” comprennent une église et une tombe 

romaine. 

L’église isolée se situe à flanc de colline. Elle conserve à peu près 

complète son enveloppe extérieure, dépouillée de toute 

décoration. De plan rectangulaire, à une nef, elle date du IVe 


siècle. Elle servit certainement de chapelle à un monastère dont 

les ruines jonchent les abords de l’église. Elle était sans doute 

également utilisée par les habitants de Réfadé et de Qatura 

comme église paroissiale où on n’a, jusqu’à aujourd’hui, trouvé 

aucun vestige d’église. 

Le tombeau est signalé par deux piliers monolithiques surmontés 

d’un linteau. En haut de chacun d’eux, un évidement permettait 

de fixer une plaque de bronze. Quelques mètres en amont, se 

situe l’entré du tombeau souterrain. Taillé dans le roc, c’était sans 

doute un caveau familial ; on y a trouvé pas moins de 15 

sarcophages. L’inscription accorde une mention particulière à un 

certain Isidotos avec l’indication explicite de l’emplacement de 

son corps (“le troisième dans le premier arcosolium sur la droite 

en entrant”). Le tombeau dystile est daté de 152 ap. J.-C. et est à 

rapprocher de celui de Qatura. 

Ph. 96 Bas relief d’un tombeau à Qatura — 

S. ricca 2007 

Ph. 97 Monument distyle, Sitt ar-roum — 


72


iV.2.5 refadé 

Sur le plateau rocheux qui domine la plaine de Qatura. Sur une 

pente rocheuse, à l’ouest de Sitt ar-Roum, Refadé est décrit par 

Butler comme « la plus pittoresque de toutes les petites villes 

désertées de cette région de collines » et Tchalenko la voit comme 

« un village aristocratique... [pour] grands propriétaires fonciers ». 

Le village comprend une dizaine de groupes d’édifices opulents 

de construction très soignée en maçonnerie polygonale. Les joints 

sont obliques et les blocs ont une hauteur variable. Les assises 

sont donc brisées et les pierres s’emboîtent pour résister aux 

tremblements de terre. Les murs en maçonnerie polygonale et 

ceux en assises horizontales ont coexisté jusqu’au VIe siècle ; 

cependant une nouvelle technique, déjà visible à Refadé, existe 

aussi. Les blocs, toujours de grand format, sont taillés à angles 

droits et les assises deviennent horizontales, mais leur hauteur est 

sans cesse modifiée par des décrochements, ce qui donne au mur 

une cohérence plus grande et lui permet de mieux résister aux 

secousses sismiques. 

Le village est dominé par un belle tour de garde du VIe siècle. Elle 

possède quatre étages et une latrine en encorbellement. 

L’exploitation agricole a commencé plus tôt dans cette partie du 

Massif calcaire et des preuves archéologiques attestent d’une 

occupation continue du site du Ier au VIe siècle. 

iV.2.6 Sheikh Barakat 

Le sommet du Sheikh Barakat conserve des vestiges païens du Ier 

et du IIe siècle et le temple dédié à Zeus Madbachos et à 

Selamanès sur le sommet de la montagne. C’était le plus 

important des temples de la région. Malheureusement, à ce jour, 

seules les fondations subsistent. Entre 60 et 120, sont construits 

une enceinte monumentale et propylée puis, au IIe siècle, le 

temple tétrastyle prostyle. 

Sur le versant Ouest de la montagne, se situe le grand village de 

Kherbet Sheikh Barakat qui dépendait du temple (exploitation des 

terres qui appartiennent au temple). Le caractère du site est celui 


des parties les plus anciennes de Qatura :quelques grandes villas, 

de construction sommaire, et à la fin du VIe siècle, l’adjonction, 

vers le Sud, d’un quartier compact avec une petite église. 

L’ancien mont Koryphaios, est aujourd’hui devenu un centre de 

pèlerinage musulman. Son sommet est occupé par l’armée et n’est 

donc pas accessible. Cependant, en s’arrêtant quelque peu avant, 

un magnifique panorama s’offre à nous avec la colline de Saint- 

Siméon en contrebas, les collines d’Antioche qui s’effacent dans 

la plaine de Dana et plus au Nord, les contreforts du Taurus. 

Pl. 58 Situation des villages de Sitt arroum 

et refadé — 


Pl. 59 Plan de refadé — dans 

tCHALenKo, 1953 

Pl. 60 Vue axonométrique de la maison 

ci-dessous — dans tCHALenKo, 1953 

Ph. 98 Maçonnerie polygonale — 


Ph. 99 Maison composée de deux tours 

reliées entre-elles par un portique — 


73

Les ViLLAGes AntiQUes DU norD De LA sYrie Description 

iV.3 parc n°2 : Le deuxième parc archéologique du 

Jebel sem’an 

Le deuxième parc archéologique du Jebel Sem’an comprend les 

sites suivants : Brad, Kafr Nabo, Borj Haydar, Kalota et Kharab 

Shams. 

Par son relief, le Jebel Sem’an se divise en deux zones. Au Nord, 

c’est un plateau d’un seul tenant qui s’abaisse progressivement, 

vers la plaine septentrionale. Seuls les bords Ouest et Est du 

plateau présentent quelques accidents (wadi). C’est probablement 

la région du Massif qui donne l’image la plus fidèle de son aspect 

dans l’Antiquité : il est recouvert d’une étendue à peu près 

continue de terre arable. La partie Sud, au contraire, est plus 

montagneuse à cause de sa morphologie. Le plateau, peu élevé 

(400/600 m), est découpé en plateaux secondaires par des wadi. 

Ils sont de plus en plus étroits et escarpés à mesure que l'on se 

rapproche des bordures Est et Ouest, ils ressemblent à des cônes 

— s'expliquant peut-être par un volcanisme profond. Sur le plus 

élevé d'entre-eux, se trouve le sanctuaire de Kalota, d'où l'on 

découvre un large panorama sur l'ensemble du Jebel Sem’an. 

Le deuxième parc se trouve à cheval sur les deux “zones” 

paysagères du Jebel, Brad étant représentatif des “paysages nord” 

et Kalota des “paysages sud” du jebel. 

iV.3.1 brad 

Brad est une grosse agglomération de plateau, située tout au nord 

du Massif calcaire. Ce village de crête se développe du Nord au 

Sud ; il est orienté à l'Est, vers la plaine d'Alep, séparé de la vallée 

de l'Afrin par un versant abrupt. Comme al-Bara, pour la partie 

méridionale du Massif calcaire, Brad représente, au Ve et VIe 

siècle, le plus grand village de la zone septentrionale. 

C’était probablement le siège d’un district administratif dont le 

contrôle se serait étendu jusqu’à la route d’Antioche à Chalcis. 

Le village conserve d’important vestiges des époques romaine (les 

thermes et un tombeau monumental) et byzantine (trois grandes 

églises et un monastère). 

répUbLiQUe ArAbe sYrienne 

Un village moderne, habité par une population d'origine kurde, 

s'est développé entre les ruines du site dans le dernier siècle. 

Le tombeau monumental 

Le monument antique le plus visible est le tombeau monumental 

qui date probablement du IIe siècle. Il est situé en lisière nord de 

la ville. De style plutôt lourd, il comprend, quatre arcs 

typiquement syro-romains qui soutiennent un toit pyramidal à 

pente moyenne. À l’intérieur, sont conservés cinq sarcophages 

dans la chambre funéraire et deux sur le podium. Selon Butler, il 

s’agit du « premier et [du] plus somptueux de ce type particulier 

d’édifice, qui continua à être construit durant le IVe siècle en Syrie 

du Nord ». 

Les bains de Brad 

Les bains, situés à une centaine de mètres seulement du mausolée 

tétrastyle, sont implantés au pied d'une forte déclivité, à proximité 

pl. 61 Village de brad — dans tcHALenKo, 1953 

ph. 100 Les thermes de brad — F. cristofoli, 2008 

74

Les ViLLAGes AntiQUes DU norD De LA sYrie 

d'une énorme citerne creusée dans le rocher dans laquelle se 

déversent les eaux de ruissellement de cette partie du wadi. Alors 

qu'il ne reste quasiment plus rien des aménagements antiques 

situés aux abords du bâtiment thermal, les bains sont bien 

préservés et les vestiges n'ont quasiment pas changé depuis les 

études de Butler au siècle dernier. 

La partie orientale des bains, qui présente les caractéristiques d'un 

établissement privé, est la plus ancienne. De construction 

romaine, elle est antérieure au IVe siècle. Les thermes se 

composent de quatre pièces couvertes par des voûtes en grand 

appareil avec une coupole sur pendentifs, dispositif particulier 

pour la région. Contrairement aux thermes de Serjilla, ses voûtes 

sont basses. 

Ces bains faisaient probablement partie d'une grande propriété 

“extra-urbaine”. À partir de la seconde moitié du Ve siècle, ils ont 

été transformés pour être utilisés, jusqu'au milieu du VIIe siècle, 

par l'ensemble de la collectivité. À cette époque, une vaste cour 

à portiques, dont le pavement est décoré de mosaïques (à décors 

géométriques avec une figure animalière représentant un lion 

bondissant au centre), est ajoutée au bâtiment. Cet espace, en 

partie découvert, pouvait servir en même temps de salle froide 

pour les bains et de lieu de réunion. 

pl. 63, 64 & 65 plans de l’église de Julianos et de l’église nord et 

reconstitution axonométique de l’ensemble — dans tcHALenKo, 1953 


ph. 101 Les vestiges des deux églises à brad — M. Abdulkarim, 2007 

Les églises 

L’église de Julianos (399-402), aussi appelée cathédrale de Brad, 

est l’une des plus vastes églises de Syrie. Elle est aujourd’hui 

largement en ruine. Son plan se caractérise par un chevet plat 

(avec une abside intégrée) et un bêma. Une chapelle des martyrs 

est ajoutée au Ve siècle. 

L’église Nord, à quelques mètres de la précédente, est datée par 

une inscription de 561. Les nefs sont séparées par trois grands arcs 

séparés par des piles libres. Les baies supérieures sont reliées 

entre-elles par de fines moulures enveloppantes. 

Les deux églises faisaient partie d’un vaste ensemble avec cours, 

portiques et dépendances agricoles (voir l’axonométrie ci-contre, 

Pl. 64). 

ph. 102 chapelle des Martyrs, brad — 

F. cristofoli, 2008 

ph. 103 L’église nord à brad — 


Description 

pl. 62 plan et coupe des bains à brad — [s.n.n.d.] 

75

Les ViLLAGes AntiQUes DU norD De LA sYrie Description 

iV.3.2 Kafr nabo 

Le village de Kafr Nabo est connu pour son temple dédié à la 

divinité Nabo. 

La maison de Kafr Nabo (504-505) serait une auberge selon H.C. 

Butler et G. Tchalenko. C’est un vaste ensemble comprenant un 

grand bâtiment entièrement construit en appareil orthogonal au 

Nord, une cour et un portique devant le bâtiment et sur le côté Est 

de la cour, et une entrée monumentale au Sud. Le plan est donc 

celui d’une maison. L’exécution est remarquable ainsi que ses 

dimensions. 


ph. 104 & 105 L’auberge et le paysage, Kafr nabo — 


iV.3.3 borj Haydar 

pl. 67 borj Haydar — dans 

tcHALenKo, 1953 

iV.3.4 Kalota 

pl. 68 Kalota — dans 


Le village s’élève sur le sommet 

d’un promontoire, devant une 

large cuvette de terre arable. 

Une inscription commémore la 

cadastration du village en 298 

et lui donne son nom antique 

(Kaprokera). 

Le village possède un nombre 

remarquable d’établissements 

religieux : deux basiliques (du 

IVe et du VIe siècle), deux 

églises à nef unique (VIe siècle) 

et un petit couvent (VIe siècle), 

tous situés à l’extérieur du 

village. 

Le village est construit sur la 

pente, au pied d’une hauteur, 

dans une cuvette de terres 

arables. Il conserve de très 

belles maisons, dont une datée 

de 387. Il y a deux églises dans 

le centre du village, l’une datée 

de 492, l’autre du VIe siècle. 

Toutes les constructions, très 

homogènes, semblent avoir été 

bâties entre ces deux dates. 

pl. 66 L’auberge de Kafr nabo ; plan et façade du 

bâtiment principal — relevé, o. callot, 

dans tAte, 1992 

ph. 106 Vue de Kalota depuis Kharab shams — 


76

Les ViLLAGes AntiQUes DU norD De LA sYrie 

iV.3.5 Kharab shams 

pl. 69 Kharab shams — dans 


Le village est construit sur les 

pentes méridionales d’une 

colline, et peut être rejoint par 

une piste importante. Les terres 

arables, dispersées autour du 

village, s’étendent plus bas 

jusqu’à une vallée. Quelques 

vestiges (dont une tombe taillée 

dans le roc et des linteaux) 

révèlent que les origines de 

l'implantation remontent au 

début de l’époque romaine. 

Les ruines sont dans l'ensemble en mauvais état car la 

construction, hâtive, se fit avec des pierres polygonales non 

taillées. Des maisons apparurent à l'époque chrétienne. 

L'église du IVe siècle 

Les murs des bas-côtés sont effondrés et laissent place à toute 

l'élévation de la nef centrale : deux colonnades à cinq travées 

chacune, surmontées des claire-voies, dans un état presque 

parfait. Il semblerait qu'elle ait été construite en 372 puis, 

remaniée au Ve siècle dans un style proche de celui de l'église de 

Mushabbak. Les différentes phases de construction sont illustrées 

par les claire-voies nord et sud. La première, la plus ancienne, 

comprend cinq baies rectangulaire et la seconde dix baies en 

plein-cintre. La nef contient un bêma. L'addition, à l'époque 

musulmane, d'un mur qui traverse la nef a accidentellement 

permis de conserver la balustrade sculptée derrière le chœur, seul 

exemple encore visible en Syrie. 

L'église du VIe siècle 

Elle se dresse isolée, en haut de la colline, et est relativement 

petite ; il s'agit peut-être que d'une chapelle, même si elle 

possède une grande enceinte et des communs (peut-être partie 

d’un couvent). Les chapiteaux sont variés et reprennent des 

thèmes antiques simplifiés. 


Description 

[à gauche] 

ph. 107 L’église du iVe siècle, Kharab shams — 


ph. 108 nef centrale de l’église, Kharab shams — 


[ci-dessus et ci-dessous] 

ph. 109 Linteau sculpté, Kharab shams — 


ph. 110 L’église isolée (Vie siècle), Kharab shams — 


77

LES VILLAGES ANTIquES Du NORD DE LA SyRIE 

IV.4 Parc n°3 : le troisième parc archéologique du 

Jebel Sem’an 

Le dernier parc archéologique du Jebel Sem’an est situé dans la 

zone Sud du djebel. La végétation méditerranéenne qui entoure 

les sites de Batouta, Sinkhar et Sheikh Sliman, ainsi que les petites 

cultures d’oliviers et les activités pastorales des habitants, sont une 

invitation à la promenade et à la rêverie bucolique. Le parc 

possède des petits sentiers et des zones ombragées (on trouve de 

nombreux chênes à Sheikh Sliman) et se prête particulièrement à 

la promenade. 

IV.4.1 Sinkhar 

Le village est construit au centre d’une cuvette de terres arables, 

sur un carrefour de pistes et dans un cirque formé par 

l’embranchement d’une grande vallée qui descend de la crête vers 

l’Est. Aujourd’hui complètement abandonné, le village était 

constitué d’un groupement très serré de belles maisons, 

construites entre le IIe et le VIIe siècle. Elles illustrent toutes les 

techniques de construction. Au centre du village primitif, se 

trouvent une église datée du milieu du IVe siècle, une délicate 

chapelle du VIe siècle et des dépendances ; au Sud, sont 

conservés une grande maison avec ses murs de clôture et un 

tombeau monumental. 

Pl. 71 & 72 Village de Sinkhar et axonométrie de l’église du IVe siècle 

— dans TCHALENKO, 1953 

RÉPuBLIquE ARABE SyRIENNE 

IV.4.2 Batouta 

Le village est situé presque sur la crête du Jebel Sem’an, à la tête 

d’une vallée descendant vers l’Est au centre d’une surface 

continue de terres arables. On compte cinq ou six grandes 

maisons dispersées, avec leurs 

dépendances qui peuvent être 

comparées avec celles de 

Refadé. Au centre, une église du 

milieu du IVe siècle (dont il ne 

reste qu’une élévation intérieure) 

et une maison (datée par une 

inscription de 363), sont à 

l’origine du site. Au Sud, sur la 

Pl. 70 Village de Batouta — 


piste, s’élève une belle église à 

nef unique du VIe siècle. 

[ci-dessus] 

Ph. 111 Activité agricole à Batouta — 


Ph. 112 & 113 Églises du IVe et VIe 

siècle, Batouta — M. Brodovitch, 2008 

[à gauche] 

Ph. 114 Sinkhar — 


Ph. 115 Le site de Sinkhar — 


DESCRIPTION 

78

LES VILLAGES ANTIquES Du NORD DE LA SyRIE DESCRIPTION 

IV.4.3 Sheikh Suleiman 

Le village antique, très étendu et dispersé, est situé sur un grand 

plateau qui porte les traces du cadastre antique. Le site est entouré 

de vallées. Les maisons, de grande taille, sont isolées les unes des 

autres et possèdent d’importantes dépendances. Plusieurs d’entre 

elles sont réoccupées aujourd’hui. Au Nord, une haute tour 

domine le paysage. Elle est parcourue de fissures anciennes (qui 

semblent stabilisées) causées par des tremblements de terre. 

Vers le Sud, à la lisière du village, se trouve une église du VIe 

siècle. Plus loin, une église à piliers est ornée de linteaux qui 

portent des inscriptions en grec et en syriaque (602). Enfin, l’église 

Sainte-Marie (du Ve siècle) se dresse sur une butte indépendante 

entourée d’une grande surface de terres arables. Dans la petite 

cour devant l’église, de très belles moulures ornent le narthex 

rajouté a posteriori. Sur le tympan supérieur, à l’extrême gauche 

du narthex, est représentée la colonne d’un stylite surmonté d’une 

croix. 

Pl. 73 Village de Sheikh Suleiman — dans TCHALENKO, 1953 


Ph. 116 Maison réutilisée, Sheikh Suleiman — 


Ph. 117 Détail du narthex de l’église Sainte-Marie, 

Sheikh Suleiman — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 118 L’église Sainte-Marie, Sheikh Suleiman — 


79


IV.5 Parc n°4 : le premier parc archéologique du 

Jebel Zawiyé 

Le Jebel Zawiyé forme la partie la plus méridionale du Massif 

calcaire. Dans ce vaste secteur, situé dans le Gouvernorat de 

Idleb, se trouvent deux parcs archéologiques : 

1) le Parc n°4 qui comprend les sites de al-Bara, Wadi Martaoun, 

Mujleya, Btirsa, Bshilla, Shinshara (ou Kherbet Hass), Rabi’a, 

Ba’uda, Dallozé et Serjilla ; 

2) le Parc n°5 avec les villages de Rouweiha et Jeradé. 

Le Jebel Zawiyé est le plus haut et le plus vaste des chaînons du 

Massif calcaire, avec un point culminant dépassant les 1000 m 

d’altitude. Il a un profil dissymétrique avec un versant Ouest haut 

et abrupt au dessus de la vallée de l’Oronte, tandis qu’en allant 

vers l’Est il s’incline progressivement, laissant un territoire 

facilement pénétrable. Les villages antiques n’ont été préservés 

que dans la partie Nord du Jebel Zawiyé. On y retrouve tous les 

types de relief du massif mais avec plus d’ampleur : terrasse 

(Jeradé), plateau (Rouweiha), collines (Shinshara et Rabi’a), vallon 

(Serjilla) et vallée (al-Bara). Les dimensions sont partout plus 

grandes et il en résulte de vastes terroirs souvent d’un seul tenant. 

Dans le Jebel Zawiyé, les agglomérations les mieux conservées 

sont souvent rassemblées en des groupes cohérents qui forment 

des ensembles complets, avec des vestiges étendus des 

parcellaires antiques. 

La zone du parc archéologique n° 4 est un ensemble 

particulièrement bien préservé où l’on retrouve plusieurs 

agglomérations si proches les unes des autres qu’il n’est pas 

vraisemblable qu’une seule d’entre elles ait disparue. Une dizaine 

de villages, dont les nombreuses constructions datées des Ve et 

VIe siècle ont subsisté dans un état proche de l’état antique, sont 

localisés aux alentours de la grande localité de al-Bara. 

L’usage permanent du calcaire local et la ressemblance apparente 

des bâtiments construits en pierre de taille tend à uniformiser ce 

vaste ensemble patrimonial, même si chaque agglomération, 


village de crête ou de wadi, présente des caractéristiques qui lui 

sont propres. 

Parmi ces sites, le plus connu est le village antique de Serjilla, 

décrit et visité depuis le XIXe siècle, dont le bâtiment thermal a 

été dégagé par H.C. Butler au début du XXe siècle. 

DESCRIPTION 

Ph. 119 Tombeau pyramidal à al-Bara — 


Pl. 74 & 75 Tombeaux pyramidaux à al-Bara — 

dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

80


IV.5.1 Al-Bara 

Al-Bara, connu pour ses tombeaux pyramidaux (VIe siècle), est 

l'un des sites les plus vastes de la région. Ses ruines, éparpillées 

entre les champs et les oliveraies, occupent une surface d’environ 

6 km 2 . On y reconnait, outre les deux pyramides, les vestiges d'au 

moins cinq églises, trois monastères et de nombreuses maisons. 

Le village se développe au IVe siècle sur une route importante 

reliant Apamée et Antioche, en bordure Ouest du Wadi al-Joz. 

Son excellente position et son sol fertile le rendirent prospère 

pendant les Ve et VIe siècles. En effet, dès le Ve siècle, se 

constituent de nouveaux centres de peuplement, plus modestes, 

sur l’autre coté du wadi : au Nord à Harabat Ankur et à l’Est. Le 

village resta habité même après la conquête musulmane et fut 

conquis par les Croisés en 1098. Il fut abandonné seulement au 

XIIe siècle, suite à un violent tremblement de terre. La ville 

moderne s’est développée à l’est des ruines. Dans l’antiquité, al- 

Bara attirait les produits des villages voisins (Mujleya, Btirsa, etc.). 

Le village possède : oliviers sur les pentes, cultures mixtes, vignes 

et céréales sur les deux plateaux au nord et au sud du col. Les 

traces d’une importante industrie de l’huile et du vin sont visibles 

à l’ouest de l'agglomération, où se concentraient probablement 

les productions des villages voisins et où ont été retrouvés des 

pressoir monumentaux. 

IV.5.2 Wadi Martaoun 

Le site est remarquable par sa topographie. Quelques édifices se 

dressent sur le plateau au-dessus du wadi, tandis qu’un groupe de 

grottes, taillées dans ses pentes escarpées, était peut-être destiné 

au culte de Mitra. 

IV.5.3 Mujleya 

Le village est situé sur le plateau intérieur, en bordure de la route 

moderne qui mène à Maarat an-Noman, deux kilomètres au sud 

de al-Bara. D’abord indépendant, et peut-être plus ancien que 

celui-ci, le village est attiré dans sa dépendance au VIe siècle. 

C’est une importante agglomération, très dense. Parmi les vestiges 

remarquables, notons : une basilique du début du Ve siècle, au 


Pl. 76 Village d’al-Bara et plans des 5 églises — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 77 Plan du village de 

Wadi Martaoun — 

MASFSN, 2003 

Pl. 78 & 79 Village de Mujleya et 

plan de l’église polygonale du VIe 

siècle — dans TCHALENKO, 1953 

Ph. 122 Les grottes du Wadi 

Martaoun — S. Ricca, 2007 

DESCRIPTION 

Ph. 120 Sarcophages à l’intérieur d’un tombeau 

pyramidal, al-Bara — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 121 Vue aérienne du site de Wadi Martaoun — 

M. Abdulkarim, 2006 

81


Nord ; une église polygonale du VIe siècle, au Sud ; des thermes 

et de riches monuments funéraires. 

IV.5.4 Btirsa 

Btirsa est situé à proximité immédiate de Mujleya. Ce site est 

célèbre pour sa “maison du sculpteur”. Cette maison, en partie 

taillée dans la roche, a reçu des motifs sculptés sur ses parois 

internes. De Vogüé en a fait un relevé précis. Elle nous renseigne 

sur le fait qu’une activité spécialisée comme la sculpture était 

pratiquée par des agriculteurs pendant la “saison morte”. 

IV.5.5 Bshilla 

C’est un village, plus petit que les autres environnants, qui 

conserve des vestiges de très bonne qualité avec des appareillages 

soignés. Une porte monumentale est particulièrement bien 

préservée. Un peu à l’écart du village, on trouve une série de 

citernes, sarcophages et hypogées. 

IV.5.6 Shinshara 

Le village est situé au-dessous du sommet d’une large colline, 

aujourd’hui entièrement dénudée, dont le sol rocailleux est inapte 

à la culture des céréales, mais se prête bien à la plantation. Il est 

composé uniquement de riches maisons, remarquables par la 

belle ordonnance architecturale et la perfection de l’appareil. 

Dans l’église du IVe siècle, située au Nord, sont réutilisés des 

fragments d’un temple. Plus au Sud, se dresse un petit couvent du 

VIe siècle. 


[à gauche] 

Ph. 123 La “maison du sculpteur” à Btirsa — 


Ph. 124 Btirsa et la “maison du sculpteur” au 

centre de la photo — S. Ricca, 2007 

Ph. 125 Bshilla — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 126 Shinshara — F. Cristofoli, 2008 

Pl. 80, 81 & 82 Plans des villages de 

Btirsa, Bshilla et Shinshara — 

MASFSN, 2003 

82


IV.5.7 Rabi’a 

Le village abandonné, situé entre Shinshara et Serjilla, compte 

une dizaine d’édifices. 

IV.5.8 Ba’uda 

Ba’uda est un petit village aux grandes maisons orientées de façon 

régulière selon l'axe est-ouest. L’église, au centre, date du IVe 

siècle. Dans ses environs, sont préservés des chemins antiques 

encore bien identifiables et praticables. 

IV.5.9 Dallozé 

C'est une agglomération composée d'une dizaine de très belles 

maisons, semblables entre elles par leur taille et leur apparence, 

entourées de terres fertiles, qui permettent à la fois la culture de 

céréales et les plantations. L'église, très ancienne et située à 

l'écart, est la construction la plus modeste de l'ensemble, comme 

c'est le cas dans ce type d'implantations. 


Pl. 83 Plan de Dallozé — MASFSN, 2003 

Ph. 127 Rabi’a — Vue satellite, 2008 

Pl. 84 Village de Ba’uda — 


Ph. 128 Rabi’a — M. Brodovitch, 2008 

[ci-dessous] 

Ph. 129 Ba’uda — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 130 Maison à Dallozé — S. Ricca, 2007 

83


IV.5.10 Serjilla 

Serjilla est situé dans une position isolée, à environ 5 km au sudest 

de al-Bara. L’accès principal se fait depuis la route de al-Bara, 

mais depuis la création d’une nouvelle route, il est également 

possible d’y accéder depuis le site de Shinshara. 

Le site est surveillé par des gardiens de la DGAM ; l'entrée est 

payante. 

Les vestiges de Serjilla occupent la totalité d’un vallon avec ses 

deux versants orientés Nord-Sud. Ils se composent de deux zones 

distinctes datées de deux phases successives d’implantation : une 

phase d’époque romaine (de modestes maisons construites par les 

paysans mêmes avec des pierres taillées grossièrement et 

colmatées à la terre) au fond du wadi, et une phase byzantine 

caractérisée par des grandes bâtisses protobyzantines dans la 

partie haute du village. Ces dernières sont remarquablement bien 

conservées, à l’image des thermes et de l’auberge, deux 

magnifiques édifices qui se dressent à l’écart des habitations. 

Le site a été récemment réaménagé pour la visite qui se fait à 

partir d'une aire de parking située du côté Nord-Ouest. 



Pl. 85 Serjilla, plan du site — MASFSN, 1995 

84


Les monuments funéraires 

Depuis l'accès, le visiteur découvre les vestiges avec, au premier 

plan, un ensemble de sarcophages groupés à l’est d’une carrière. 

Dépourvue de mur d’enclos, cette petite nécropole est constituée 

d’une vingtaine de petits tombeaux disposés selon une même 

orientation est-ouest. Deux types d’inhumation y sont 

représentés ; onze sarcophages, posés sur le rocher ou sur des 

socles maçonnés, côtoient huit petits hypogées correspondant à 

des caveaux rectangulaires simples ou à arcosoliums doubles. Les 

sarcophages sont tous composés d’un bloc monolithe dont le 

caveau est scellé par un couvercle à deux pans pourvu d’acrotères 

aux angles. Les énormes blocs proviennent d’une carrière située 

quelques mètres à l’ouest de la nécropole et récemment dégagée. 

La majorité des tombeaux de Serjilla sont datés du Ve et VIe siècle 

en fonction de l’architecture et du décor. Particulièrement 

remarquable, au sud, est le tombeau à toiture pyramidale déjà 

décrit par Butler. 

Les habitations 

Par delà des différences de dimensions et d’ornementation, toutes 

les maisons du Ve et du VIe siècle se ramènent à un type simple 

dont les éléments de base sont clairement visibles. Un grand 

bâtiment, un mur de clôture et une cour qui comporte une grande 

citerne creusée dans la roche. Les bâtiments d’habitation et 

d’exploitation comportent normalement un rez-de-chaussée et un 

étage. Les bâtiments étaient généralement précédés d’un portique 

surmonté d’une galerie à laquelle on accédait par un escalier en 

bois situé à une des deux extrémités de la façade. Ces portiquesgaleries 

sont dans la plupart des cas effondrés ou partiellement 

détruits. 

Les maisons des Ve et VIe siècle correspondent à une période 

d’accroissement démographique et d’enrichissement des 

villageois. La qualité des chapiteaux et des allèges utilisés dans les 

portiques montre qu’ils sont l’œuvre d’équipes spécialisées. 


DESCRIPTION 

Ph. 132 Nécropole à Serjilla — 


Pl. 86 Serjilla, vue du site — 


85


Le grand pressoir 

L’une des constructions principales du village de Serjilla est le 

grand pressoir où on produisait de l’huile et du vin au rythme des 

saisons. Il s’agit d’une bâtisse de quinze mètres sur dix, en grande 

partie creusée dans la roche (sur quatre mètres de profondeur) et 

couverte d’un toit à double pente soutenu par quatre arcs 

transversaux jouant le rôle de murs diaphragmes. 

Les sanctuaires chrétiens 

Le principal ensemble ecclésial de Serjilla a été étudié par Butler 

à la fin du XIXe siècle. Il se compose de deux basiliques (une 

grande et une petite), une cour et un bâtiment dont deux pièces 

au rez-de-chaussée étaient occupées par des tombes. Dans un 

premier temps (fin IVe - début Ve siècle), l’église du village 

comprenait une basilique à nef unique ; dans une seconde 

période, l’église flanquée de deux salles en rez-de-chaussée a été 

agrandie. Le sol de cette nouvelle église était couvert d’un 

pavement de mosaïque dont des lambeaux sont déposés au 

musée de Maarat an-Noman. L’ensemble ecclésial prit toute son 

ampleur lors d’une troisième phase d’occupation, avec la 

construction de la basilique Sud, à chevet plat. Après son 

effondrement partiel, elle fut transformée en mosquée, comme en 

témoigne le mihrab aménagé dans le mur Sud. 

Au fond du wadi se situent trois monuments remarquables : les 

bains, l’auberge-hôtellerie et la grande citerne collective. 

Les thermes 

Les bains, implantés juste au pied des pentes au centre de 

l'agglomération, jouxtent une grande citerne couverte en dalles et 

un autre bâtiment public, appelé communément auberge. Ils ont 

été étudiés par De Vogüé, et au début du XXe siècle par H.C. 

Butler qui y découvrit un pavement de mosaïque pourvu d'une 

inscription grecque datée de 473 de notre ère. 

Ils furent construits par un villageois nommé Julianos à ses frais. 

Les termes comportent une grande salle au nord, flanquée au sud 

d’une série de salles plus petites, disposées en enfilade. Le 


fonctionnement général est calqué sur le modèle antique avec le 

passage progressif entre la salle froide, la salle tiède et la salle 

chaude, même si de nouveaux aménagements semblent les 

distinguer des thermes classiques. 

La grande salle, avec sa tribune, pouvait servir de vestiaire, mais 

aussi de salle de conseil pour les membres du village en dehors 

de toute activité thermale. Le remarquable état de conservation 

des vestiges permet de restituer les volumes et les aménagements 

intérieurs. 

L'interprétation traditionnelle a vu ces bains comme partie d'un 

ensemble qui regroupait l'édifice public et le bâtiment thermal 

disposés autour de la couverture de la grande citerne, interprétée 

comme une place dallée, sur le modèle des villes islamiques. 

Cette hypothèse est cependant à remettre en question puisque 

l’auberge n’ouvre pas directement sur la place. 

Ph. 133 Carrière de Serjilla — F. Cristofoli, 2008 

Pl. 87 Les bains et la façade de l’auberge — 


86


De nouvelles recherches semblent prouver que chaque bâtiment 

fonctionnait de manière autonome et que la citerne n'était pas 

destinée uniquement à l'approvisionnement des bains mais 

servait aussi de réserve à l'ensemble de la collectivité villageoise. 

L’“auberge” 

L’“auberge”, autrefois identifiée comme un andrôn, était un 

bâtiment public dépourvu d’enclos qui donnait directement sur le 

village par un portique–galerie dont la façade est parfaitement 

conservée. Le plan, quasiment carré, le distingue de la typologie 

des maisons. Il ne manque, avec les tuiles de couverture, que les 

éléments en bois dont il reste les trous dans la maçonnerie pour 

l’installation des planchers, des fermes et de l’escalier. La fonction 

de cet édifice n’est pas certaine. 

La citerne et aperçu hydrologique 

La citerne collective, entièrement creusée dans la roche, est 

couverte de dalles de pierre disposées en sept rangées et 

supportées par de grands arcs appareillés ; elle pouvait contenir 

plus de 900 m 3 d’eau et devait correspondre à une grande réserve 

d’eau destinée à l’usage de l’ensemble de la communauté 

villageoise. 

Jusqu’au début des années 1970, on pensait que les ressources en 

eau des habitants de la région provenaient presque exclusivement 

des pluies hivernales (relativement abondantes dans cette région). 

Tributaires du régime des eaux pluviales, ces réserves ne 

pouvaient servir, en règle générale, ni à l'irrigation, ni à l'élevage, 

confirmant ainsi l’hypothèse d’une économie agricole 

essentiellement représentée par l'olivier et la vigne. 

Toutefois, les recherches récentes ont montré qu’il existait d’autres 

formes d’activités agricoles et que la culture de l'olivier et 

l'élevage étaient complétés par les cultures céréalières et les 

plantations d'arbres fruitiers dans la partie sud du Massif calcaire. 

Dans le Jebel Zawiyé – mais sans doute aussi dans le reste du 

massif calcaire – les paysans pouvaient également compter sur de 

nombreuses résurgences karstiques. 


En effet, les caractères géologiques de la zone centrale du Jebel 

Zawiyé, présentent les conditions idéales pour l’accumulation 

d’importantes réserves d’eaux météoriques. Celles-ci s’infiltrent 

dans le sol par les nombreuses failles à partir desquelles se 

constitue un réseau hydrographique karstique complet. Ce 

phénomène naturel, provenant de la dissolution progressive du 

calcaire, peut être une des causes principales de la densité des 

villages regroupés dans ce secteur. 

Ces karsts, aujourd’hui pour la plupart bouchés, pouvaient avoir 

un débit en eau suffisamment abondant pour pratiquer des 

cultures irriguées indépendantes des régimes pluviométriques et 

des fluctuations climatiques. Les études des géomorphologues et 

des historiens du paysage ont montré l’existence contemporaine 

de divers systèmes d’alimentation en eau : au captage des eaux de 

pluie, s’ajoutent la réalisation de structures complémentaires 

alimentés en eau vive, fondées sur l’existence d’un système 

karstique important. 

Le système de collecte des eaux dans le village de Serjilla a été 

étudié en détail par la mission archéologique syro-française. Si 

Ph. 134 La citerne de Serjilla — MASFSN, 2005 

Pl. 88 Coupes sur la citerne — MASFSN, [s.d.] 

87


rien n’est connu de l’approvisionnement en eau de la première 

phase d’occupation romaine, on connaît par contre la stratégie de 

captage et de stockage de l’eau mise en place lors de la deuxième 

phase d’expansion du village, à l’époque byzantine. 

À partir du Ve siècle, les grandes bâtisses protobyzantines, 

construites dans la partie haute du village à mi-pente et sur le 

plateau, sont pourvues de grandes citernes creusées dans la roche. 

L’eau de pluie qui alimentait la plupart de ces citernes s’écoulait 

à partir des toitures, dans des rigoles taillées dans la roche, au 

niveau de la cour. Mais à leur côté, on retrouve aussi des 

dispositifs liés au captage des eaux souterraines alimentées par les 

eaux de résurgence du système karstique. Les citernes servaient de 

bassins de rétention, à l’échelle de l’agglomération, et 

protégeaient les constructions contre les risques d’inondation. 

Les débordements, difficilement prévisibles, nécessitaient de 

compléter le dispositif des citernes individuelles par des réservoirs 

de stockage servant de “trop-plein”. Ces derniers, situés en 

périphérie du village, sont destinés aux travaux d’irrigation des 

cultures qui s’étendent en contrebas des pentes. Le plus grand de 

ces réservoirs pouvait contenir quelque 800 m 3 . 

Origine de Serjilla 

Récemment, du matériel archéologique (céramiques 

hellénistiques) de la fin du IIe siècle avant notre ère a été trouvé à 

Serjilla ; il était en place. Cet élément remet en question la 

chronologie des villages. Jusqu’ici, toutes les données 

archéologiques et épigraphiques semblaient indiquer que les 

débuts de l'occupation se situaient au début de notre ère ou 

quelques décennies plus tôt, en tous cas à l'époque romaine. 

Cette découverte ne change pas fondamentalement notre 

compréhension de l'évolution de la région, mais elle oblige à 

penser qu'une première mise en valeur avait été amorcée, sur une 

échelle modeste et probablement sans suite à la fin de l'époque 

hellénistique, alors que la Syrie séleucide s'enfonçait dans un état 

d'anarchie. 


Les fouilles de Serjilla ont permis par ailleurs d'établir la 

continuité du peuplement de la région après la crise de la 

décennie 540-550 et même après la conquête arabo-islamique 

(jusqu'au VIIIe siècle à Serjilla). La découverte sur un linteau 

d'une maison de Serjilla d'une inscription islamique de la fin du 

VIIe siècle, alors que l'église continuait à être occupée par des 

chrétiens, permet de préciser, sur ce point fondamental, les 

conceptions antérieures. 

Ph. 135 & 136 Vues aériennes de Serjilla — M. Abdulkarim, 2006 

88


IV.6 Parc n°5 : le deuxième parc archéologique du 

Jebel Zawiyé 

Situé dans le Gouvernorat d’Idleb, le deuxième parc 

archéologique s'étend sur le coteau oriental du Jebel Zawiyé. Il 

comprend deux villages, Rouweiha et Jeradé et le paysage 

compris entre les deux qui conserve des traces exceptionnelles du 

parcellaire antique sur plusieurs kilomètres. 

IV.6.1 Rouweiha 

Le village de Rouweiha se situe sur les limites du plateau, sur le 

premier palier du Jebel Zawiyé, en venant de l’Est, en bordure 

d’une grande surface de terres arables. Il fut bâti principalement 

entre le Ve et le VIe siècle, mais dès le début du IIIe siècle, il y a 

coexistence de somptueuses maisons isolées et d’un quartier 

d’habitations plus serrées. Rouweiha compte deux églises et 

plusieurs petits tombeaux dont deux, en forme de temple 

classique. Les tombeaux du site sont particulièrement 

remarquables et variés sur le plan architectural et l'état de 

conservation du site est remarquable. Le village vivait de cultures 

mixtes (oliviers, vignes et céréales). 

La basilique du Ve siècle et la tour de reclus 

Près de la route qui coupe la partie sud du village, se dresse une 

basilique à colonnes au style sévère. Dans son enceinte, au Sud, 

une étrange structure perchée sur huit colonnes est le vestige le 

plus significatif des tours de reclus. 


L’église de Bizzos 

L'église de Bizzos, à la lisière nord du site, est construite au VIe 

siècle. Son nom lui vient de son bienfaiteur. Selon Butler, c’est la 

plus grande église du djebel. Elle marque un jalon de l’histoire de 

l’architecture par une importante innovation technique : 

l'insertion, probablement pour la toute première fois, d'arcs 

doubleaux traversant la nef centrale afin de la renforcer. Cette 

pratique ne fut utilisée que plusieurs siècles plus tard en Europe. 

Malheureusement, les arcs n’ont pas été renforcés par des 

contreforts et la haute nef et les claire-voies se sont presque 

entièrement écroulées. La structure de l'église reste pourtant 

pleinement compréhensible. Les arcs outrepassés au-dessus des 

portes latérales anticipent l’usage qu’en fera ultérieurement 

l'architecture musulmane, la décoration est sobre. 

[à gauche] 

Ph. 137 Basilique du Ve siècle, Rouweiha — S. Ricca, 2007 

Ph. 138 Vues aériennes de Rouweiha (tour de reclus) — M. Abdulkarim, 2006 

Ph. 139 & 140 Église de Bizzos, 

Rouweiha — S. Ricca, 2007 

89


Le tombeau de Bizzos 

Immédiatement au sud de l’église, Bizzos s’est fait construire un 

tombeau. C’est la seule tombe de fondateur d’église connue dans 

l’ensemble des villages antiques. On peut lire sur sa façade Ouest 

“Bizzos (fils) de Pardos, ai vécu dignement, suis mort dignement 

et repose dignement. Priez pour moi.” C’est, surtout, la seule 

couverture en dôme de pierre du Massif calcaire, qui annonce les 

tombes à dôme des saints musulmans. 


Pl. 89 Coupes de l’église de Bizzos — 


Les deux tombeaux en forme de temple 

Deux tombeaux, qui reprennent la forme traditionnelle des 

temples, nous sont parvenus dans un état de conservation presque 

parfait (les deux conservent encore la couverture d’origine en 

dalles de pierre). L’un d’entre eux flanque l’église de Bizzos au 

nord, l’autre est plus isolé et de proportions plus élégantes. 

Le village antique est aujourd’hui habité par des familles 

bédouines qui ont réoccupé plusieurs maisons anciennes et que 

la DGAM essaye depuis des années de reloger ailleurs. 

Ph. 141 Tombeau monumental, Rouweiha — S. Ricca, 2007 

Pl. 90 Les deux tombeaux qui flanquent l’église de 

Bizzos — dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Ph. 142 Tombeau de Bizzos, 

Rouweiha — S. Ricca, 2007 

90


IV.6.2 Jeradé 

Le village de Jeradé, environ deux kilomètres plus à l’Est, est 

connu pour sa haute tour en pierre avec une porte en basalte. 

Dans les dernières années, l'extension du village moderne s'est 

faite à l'intérieur du site ancien, des deux côtés de la route 

moderne qui traverse les ruines. 

L’unique église date du Ve siècle. La nef centrale est séparée des 

bas-côtés par cinq colonnes, un bêma était situé au milieu. On 

reconnait les vestiges d’une tour à l’extrémité nord du narthex. 


IV.6.3 Le parcellaire antique 

Le parcellaire est conservé sur de vastes étendues dans deux 

régions : le nord et l’est du Jebel Sem’an et le nord du Jebel 

Zawiyé. Le parcellaire antique est caractérisé par des murets de 

faible hauteur (inférieure à 30 cm) et un tracé rectiligne. Ils 

forment des réseaux orthogonaux. Les parcelles, longues et 

étroites, sont orientées Nord-Sud ou Est-Ouest. Le paysage agraire 

antique, visible encore aujourd’hui, correspond, en fait, à un état 

tardif, qui résulte des modifications apportées au réseau primitif, 

jusqu’au VIIIe ou parfois Xe siècle. 

Le “parcellaire moderne” se distingue facilement. Il est matérialisé 

au sol par des murets beaucoup plus hauts (environ 1 m), 

constitués de pierre empilées sur une seule rangée, créant de 

nombreux vides. Les blocs de pierre utilisés sont nettement plus 

gros et cette tendance s’accentue avec les nouveaux moyens 

d’extraction et d’épierrement des terres arables. Ils sont parfois 

installés sur des murets plus anciens, les tracés peuvent être 

rectilignes ou non. 

La même typologie de murets (antiques et modernes) peut être 

appliquée aussi aux murets, aux tracés curvilignes, qui bordent de 

chaque côté les chemins. 

Ph. 143 Tour de Jéradé — S. Ricca, 2007 Ph. 144 Parcellaire antique aux environs de Rouweiha — 

Vue satellite, 2008 

Ph. 145 & 146 Vestiges antiques parmi l’habitat 

moderne de Jeradé — S. Ricca, 2007 

Ph. 147 Muret récent — 


91


IV.7 Parc n°6 : le parc archéologique du 

Jebel al-A’la 

Situé dans le Gouvernorat d’Alep, le parc du Jebel al-A’la 

comprend les villages de Kfeir, Qirqbizé et Qalb Lozé. Cette 

chaîne couvre environ 160 km 2 . C’est dans ce djebel que les 

plateaux sont les plus étroits. Il est caractérisé par des terroirs de 

superficie relativement réduite mais nombreux. 

Au point de vue des constructions, on remarque une utilisation 

fréquente de l’appareil irrégulier et de l’appareil simple 

orthogonal. 

IV.7.1 qalb Lozé 

Le parc archéologique du Jebel al-A’la se développe autour d’un 

site majeur : l’église de Qalb Lozé, le plus important monument 

de la région après Saint-Siméon. 

Le site devait vivre uniquement des oliveraies, dont certaines 

subsistent au Sud ; de nombreux pressoirs sont dispersés sur un 

vaste périmètre. Le village antique composé de quelques maisons 

seulement, relativement petites, paraissait dépendre de la grande 

basilique. 

Qalb Lozé (le “cœur de l’amande” en arabe) fait partie d’un des 

groupes de villages druzes installés dans le Jebel al-A’la depuis le 

Xe siècle. 

Le village s'est beaucoup développé dans les dernières années — 

comme le montre la comparaison entre les photos de la basilique 

prises dans les années 1930 par Mattern, où l’on voit l'église 

entourée de champs, et la situation actuelle avec la basilique au 

centre d’un village entourée par les constructions modernes. 

Ph. 148 La basilique de qalb Lozé — dans MATTERN, 1933 

Ph. 149 La basilique de qalb Lozé — M. Abdulkarim, 2006 


La basilique 

La basilique de Qalb Lozé fut décrite par de Vogüé qui la visita en 

1862. L’église se dresse isolée au milieu d’une enceinte qui 

subsiste encore aujourd’hui. La datation de la construction n’est 

pas certaine (De Vogüé la date du VIe siècle, Butler de 480, tandis 

que Tchalenko pense qu’elle a été érigée lorsque saint Siméon 

était encore en vie (mort en 459) ou immédiatement après). Le 

martyrion de Saint-Siméon semble en tous cas reprendre de 

manière plus raffinée, un certain nombre de dispositifs mis en 

place à Qalb Lozé. 

L’entrée principale de la façade occidentale est marquée par deux 

tours à trois niveaux qui encadraient un large porche en pleincintre 

surmonté d’une terrasse (seule subsiste la base de l’arcade, 

à gauche). Derrière est situé le portail d’entrée, où, l’arc de 

décharge de la porte reprend le thème de l’arc, cette fois-ci 

outrepassé. 

La façade Sud est percée de trois portes, aux encadrements 

richement décorés. Les “cicatrices” dans la maçonnerie au-dessus 

d’elles montrent qu’il y avait des couvertures qui protégeaient les 

entrées (porches…). Le bandeau, qui court autour des baies, est 

décoré de volutes. 

Pl. 91 & 92 Plan du village et de la basilique de 

qalb Lozé — dans TCHALENKO, 1953 

Ph. 150 Façade sud de la basilique de qalb Lozé — F. Cristofoli, 2008 

92


L’abside du chevet est saillante, contrairement aux nombreuses 

absides incluses dans un chevet plat, communes à l'époque. Elle 

se compose de deux niveaux de colonnettes superposées et elle 

est coiffée d’une corniche classique. Un dispositif repris et 

développé à Saint-Siméon, mais qui pourrait avoir été utilisé ici 

pour la première fois. 

Aujourd'hui, l'entrée se fait par le côté Nord. L'intérieur de la 

basilique est à trois nefs de trois travées. De puissantes arcades 

séparent la large nef de ses bas-côtés. Cette particularité de 

substituer des piliers aux colonnes pour intégrer plus pleinement 

les collatéraux à la nef devint un trait des églises postérieures : 

Saint-Serge à Ressafa, (480-500) ou l’église de Bizzos à Rouweiha 

(VIe siècle) en sont de bons exemples. Une bonne partie de la 

structure est encore en très bon état de conservation. La 

couverture en dalle de pierre du bas-côté sud est encore intacte. 

Grace au dispositif de toit-terrasse qui recouvrait les collatéraux, 

la lumière pénétrait bien par les fenêtres hautes. Elles sont 

séparées par des consoles et des colonnettes qui supportaient 

autrefois la charpente en bois. La voûte en cul-de-four de l’abside 

est en parfait état. Le chœur, surélevé de cinq marches, est flanqué 

de deux pièces latérales (le prothesis pour les fidèles et le 

diaconicon réservé au clergé). 

Mattern observe à Qalb Lozé la capacité des architectes à utiliser 

les normes classiques grecques « avec un effet inattendu... pour 

leur donner une nouvelle portée voire une nouvelle vie ». 

IV.7.2 qirqbizé 

Le village, abandonné, est situé sur un éperon du Jebel al-Al’a, 

dominant la plaine de Shelf au Sud. Une zone de terre arable 

située à proximité permit une exploitation précoce de cette région 

en monoculture (oliviers). Tchalenko pense que les paysans 

cultivaient aussi des céréales dans la plaine en contre-bas. 

Les premières maisons de Qirqbizé datent du IIIe siècle, puis le 

village se développe au Sud et à l’Ouest aux Ve et VIe siècle. On 

dénombre également plusieurs pressoirs dans les environs. 


L’église 

Le principal intérêt archéologique du site est sa petite église du 

IVe siècle, considérée comme l’un des plus anciens lieux de culte 

chrétien du Nord de la Syrie. Elle est bâtie selon le plan typique 

des maisons, précédée d’un portique et d’une cour fermée. Deux 

portes donnaient accès à l’intérieur d’une salle unique avec un 

bêma, l’une réservée aux femmes, l’autre aux hommes. Au centre 

de la cour se trouve une profonde citerne. 

Pl. 93 & 94 qirqbizé : axonométrie et plan de l’église et la maison 

mitoyenne — dans TCHALENKO, 1953 

Ph. 151 Paysage depuis qirqbizé vers la plaine du Shelf — 


Ph. 152 & 153 Détails sculptés, qalb Lozé — 


Ph. 154 Nef centrale de la basilique de qalb Lozé — 


Ph. 155 qirqbizé, façade sud de 

l’église — S. Ricca, 2006 

93


IV.7.3 Kfeir 

Kfeir, village isolé et inhabité, est situé dans une position naturelle 

remarquable. Le village se divise en deux quartiers : à l’Ouest, les 

vestiges de 18 maisons romano-byzantines et à l’Est, l’église du Ve 

siècle et 13 maisons qui, pour la plupart, ont conservé le rez-dechaussée 

et l’étage. À une cinquantaine de mètres de l’église, on 

trouve un grand nombre de pressoirs, l’un d’entre-eux est dans 

une pièce souterraine. 

L’église 

L’arc triomphal et l’arc de la chapelle des martyrs sont richement 

décorés. C’est une église à nef unique, avec bêma au centre et 

une abside saillante, entourée extérieurement par des piliers qui 

soutenaient la toiture en tuile. La chapelle des Martyrs occupe la 

partie orientale du portique Sud. La façade méridionale possède 

deux portes ; elle était précédée d’un portique à colonnes. 


Ph. 156 Le site de Kfeir — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 157 Maison à Kfeir — S. Ricca, 2006 

Ph. 158 Façade sud de l’église, Kfeir — S. Ricca, 2006 

94


IV.8 Parc n°7 : le parc archéologique du Jebel 

Barisha 

Situé dans le Gouvernorat d’Alep, le parc du Jebel Barisha 

comprend les villages de Dar Qita, Deirouné, Baqirha et Kherbet 

al-Kathib. Ces villages, aujourd'hui abandonnés, se trouvent près 

l'un de l'autre, à proximité de la frontière temporaire avec la 

Turquie. Ils sont sis dans un paysage karstique parfaitement 

préservé et presque totalement déshabité. 

Ce chaînon du Massif calcaire couvre une superficie d'environ 

210 km 2 . 

IV.8.1 Dar qita 

Le village est installé au croisement de deux pistes intérieures, sur 

le palier inférieur du Jebel Barisha, au-dessus de la route 

d’Antioche à Chalcis. Il est placé à la bifurcation de la piste 

venant de la grande route et des pistes se dirigeant vers le djebel. 

Les terres arables dispersées qui l’entourent et les oliveraies 

antiques ne suffisent pas à expliquer son importance. Celle-ci est 

donc probablement due à son emplacement intermédiaire entre 

la montagne et la route. 

Aujourd’hui fréquenté par des bergers en quête de pâturage, Dar 

Qita fut un site important aux Ve et VIe siècle, comme en 

témoignent ses trois églises, avec de larges dépendances 

religieuses et agricoles, aux trois entrées du village, les vestiges 

d’une quarantaine de maisons et ses deux baptistères (indice 

d’une coexistence de deux communautés chrétiennes, 

chalcédonienne et jacobite ?). Une première église dédiée aux 

saints Paul et Moïse est consacrée en 418. Elle possède un beau 

portail sur son mur sud. La seconde église, dédiée à saint Serge en 

537, est dotée, au dessus de la prothesis, d’une tourelle, sans 

doute le logement du gardien. On lui rajoute un baptistère 30 ans 

plus tard. La troisième église, datant de la seconde moitié du VIe 

siècle, se situe en bordure Ouest du village. C’est une basilique 

consacrée à la Trinité. Le mur Sud présente à l’étage des moulures 

caractéristiques qui se prolongent d’une fenêtre à l’autre. 


Au nord du village se trouve une tour conservée sur toute sa 

hauteur et couverte d’une terrasse dont la fonction reste 

incertaine. Non loin de là, s’élèvent les ruines d’un baptistère 

richement décoré et pourvu d’une absidiole en saillie. 

Un grand bâtiment a été identifié comme auberge, mais sans 

certitude. Toutes les constructions civiles paraissent avoir été des 

locaux de commerce. 

IV.8.2 Deirouné 

À mi-chemin entre Dar Qita et Baqirha, une église d’une rare 

élégance subsiste pratiquement intacte, à l’exception de sa 

toiture. Elle est ornée sur ses façades de moulures enveloppantes 

qui tombent en volutes au pied des montants des portes. C’était la 

chapelle d’un monastère construit au VIe siècle, dont subsistent 

quelques vestiges des bâtiments conventuels. Le nom de 

Deirouné dérive d’un terme syriaque qui signifie “petit couvent”. 

Ph. 159 L’église, Deirouné — S. Ricca, 2007 

DESCRIPTION 

Pl. 95 Plan du village de Dar qita — 


Ph. 160 & 161 Dar qita : linteau sculpté, 

appareillage polygonal — S. Ricca, 2007 

95


IV.8.3 Baqirha et Borj Baqirha 

Le village de Baqirha est situé sur le versant Nord du Jebel Barisha 

sur des terrasses parallèles à la pente. Bâti entre le IIe et le VIe 

siècle, il possède des maisons spacieuses et monumentales en 

grand appareil polygonal ou régulier. Les “rues“ sont reliées entre 

elles par des escaliers ou des rampes transversales. Le village 

compte deux églises, l’une du Ve siècle est construite par 

l’architecte Markianos Kyis, elle est remaniée en 501 et possède 

un décor qui rappelle celui du baptistère de Saint-Siméon, l’autre 

est une belle et grande basilique à abside carrée datée de 546 qui 

se dresse encore sur toute sa hauteur, dans un état de conservation 

extraordinaire. Le village s’est développé, dès la fin du IIe siècle, 

en une agglomération importante de propriétaires d’huileries. Il 

domine Deirouné. 

Le temple de Borj Baqirha 

Le temple romain du IIe siècle domine le village. Dédié à Zeus 

Bomos, c’est un édifice tétrastyle prostyle. Une inscription 

indique la fin des travaux de construction en 161. La façade 

arrière est dans un très bon état de conservation, tandis que seule 

une demi-colonne sur les quatre d'origine reste debout. L'entrée 

de l'enceinte du temple, encore visible, est aussi conservée. Des 

pressoirs autour du temple prouvent que des terres lui étaient 

annexées. 

IV.8.4 Kherbet al-Khatib 

Kherbet al-Khatib est situé non loin de la frontière turque, sur les 

dernières collines du Jebel Barisha septentrional. Il conserve des 

vestiges du IIe et IIIe siècle : le podium sur lequel était construit le 

temple païen, visible sur la hauteur qui domine les ruines et les 

murs d’une maison à proximité de la basilique. 

La basilique à colonnes et chevet plat date de 473. Ses façades 

Ouest et Nord sont en bon état. Elle possède un reliquaire de 

grande dimension (1,42x0,72 m) avec couvercle à acrotères. En 

532, lui est ajouté un baptistère : trois élévations subsistent et les 

fonts baptismaux, bien conservés, sont dans l’absidiole de la face 

orientale. 


Ph. 162 Baqirha — F. Cristofoli, 2008 Ph. 163 Église à Baqirha — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 164 & 165 Borj Baqirha : vestiges de la colonnade et entrée du temenos 



Ph. 167 Kherbet al-Khatib — M. Brodovitch, 2008 Ph. 168 Chapiteau, Kherbet al- 

Khatib — M. Brodovitch, 2008 

96


IV.9 Parc n°8 : le parc archéologique du Jebel 

Wastani 

Le Jebel Wastani est l’un des djebels les moins étudiés du Massif 

calcaire, ceci est en partie dû à sa relative inaccessibilité. Il était 

en dehors des routes des grands explorateurs du XIXe siècle et du 

début du XXe siècle. Il faut attendre 1986 pour voir la parution 

d'un ouvrage lui étant entièrement consacré : un inventaire, 

réalisé par les pères franciscains I. Peña, P. Castellana et R. 

Fernandez. 

Les vestiges les plus anciens de cette chaîne sont des platesformes 

(mastaba) qui datent des derniers siècles avant J.-C.. Des 

75 villages antiques recensés sur la chaîne, 52 sont réoccupés 

aujourd'hui. Les sites les plus importants des époques romaine et 

byzantine sont situés dans la partie septentrionale du djebel, qui 

constitue le centre du parc archéologique du Jebel Wastani. 

Ces villages abritent maisons privées, temples, nécropoles, églises 

et monastères, et une grande quantité de pressoirs et citernes. 

Le Jebel Wastani est le plus occidental des chaînons du Massif 

calcaire. Étroit et long (32km x 6km), il couvre une superficie de 

173 km 2 . Il est limité au Nord par le Jebel Doueili, au Sud par la 

plaine al-Ghab, à l’Est par la fertile plaine d’ar-Rouj et à l’Ouest 

par l’Oronte. Il dépend administrativement du gouvernorat 

d’Idleb. Le djebel peut facilement se diviser en deux parties 

identiques. 


Ph. 169 Benasra — F. Cristofoli, 2008 

L’une au Nord, où se trouve le parc archéologique, caractérisée 

par des parois escarpées qui l’isolent des régions avoisinantes et 

un sol végétal plus abondant que dans le reste du Massif calcaire. 

L’autre au Sud, formée de collines de faible altitude est plus 

ouverte sur l’extérieur. Les sites antiques ont souffert de cette 

situation. Ils ont été utilisés comme carrière laissant de rares 

vestiges. 

IV.9.1 Benasra 

Benasra nous donne un aperçu de la vie religieuse et du culte 

païen des populations syriennes antiques. On peut penser qu’il y 

a eu une coexistence pacifique de ces croyances avec le 

développement du christianisme. 

On y trouve des grottes sacrées vouées au culte des divinités du 

panthéon syrien, ainsi que des “chapelles votives“, un temple 

rustique et un bama ou Haut-lieu, dans un état de conservation 

exceptionnel. 

Une première basilique fut édifiée à partir du milieu du IVe siècle 

puis une seconde, jumelée par sa cour, au VIe siècle. Cette 

dernière offre un détail unique dans le Nord de la Syrie : les 

colonnes sont jumelées avec un chapiteau corinthien commun. 

Cette église double est la seule que l’on connaisse avec celle d’al- 

Fassouq. 

Ph. 170 Église à Benasra — F. Cristofoli, 2008 

Pl. 96 Plan des églises jumelées de Benasra — 

dans PEÑA, 1999 

Ph. 171 Grottes sacrées de Benasra — 


Ph. 172 & 173 Tuiles et âne à Benasra — 


97


Dans la partie sud du site, il y a des monticules rocheux sur 

lesquels étaient aménagés des dizaines de pressoirs pour les olives 

et la vigne. 

IV.9.2 al-Fassouq 

Le site de al-Fassouq a été visité, sans être étudié, par la mission 

archéologique américaine de 1904. 

Ce site existe depuis la période romaine et même avant cela 

comme en témoigne son bama bâti sur le point culminant. Il 

possède les caractéristiques des édifices archaïques : à demitaillé 

dans le rocher, les murs ont une épaisseur variable et la 

maçonnerie n’est pas homogène (du bloc mégalithique au 

moellon). Il se compose d’une chambre et d’une cour avec niches 

et bassins intégrés aux parois. 

On dénombre, par ailleurs, une soixantaine d’habitations privées, 

un mausolée creusé dans le roc et couvert d’une voûte en 

berceau, un andrôn de grande dimension (21m x 9m), un bama et 

deux églises jumelées comme à Benasra. Une chapelle funéraire 

(provenant d’un monastère ?) a été réutilisée en citerne (et 

carrière). 

Pl. 97 & 98 Plans du bama et des églises jumelées de al-Fassouq — 


IV.9.3 Kafr Aqareb 

Ce sont les ruines les plus vastes du Jebel Wastani. Il est probable 

qu’il s’agissait là du site antique de Niaccaba. Les bâtiments les 

plus significatifs sont un prétoire (Niaccaba était un centre 

militaire), un petit temple rustique, une basilique, des auberges, 

de grands réservoirs d’eau et trois monastères aux alentours. 


Le prétoire, quartier général de la légion romaine, est l’ensemble 

architectural le plus intéressant. Une grande partie des murs 

d’enceinte et de la structure intérieure sont conservés malgré un 

certain désordre. Une basilique du Ve siècle ou du début du VIe 

siècle est présente à l’intérieur de l’enceinte. Enfin, une des salles 

a pu être réhabilitée en mosquée au Moyen-âge, ce qui attesterait 

la permanence de l’occupation du site. 

Le “temple rustique”, une grotte et deux petites salles, possèdent 

toutes une caractéristique originale : un trou dans le plafond 

(comme l’on retrouve aussi sur d’autres sites à Brad et al-Bara). 

Butler et Pena suggèrent une dimension cultuelle à ce dispositif 

(réponse oraculaires ou cérémonies des mystères mithriaques 

avec des rayons solaires), De Vogüé, lui, a vu, à Mujleya une 

cuisine souterraine avec un système de ventilation et/ou 

d’éclairage. 

Outre les nombreuses citernes des maisons et le réservoir du 

prétoire, le village possédait un grand réservoir à 1 km sur le flanc 

de la montagne. Selon toute probabilité, ce réservoir était utilisé 

pour la décantation de l’eau, car aucune trace de couverture n’a 

été trouvée. 

Enfin, le djebel était traversé par une route antique, la Via 

Antonina, qui allait d’Apamée à Antioche. Elle passait par les sites 

de Turin, al-Fassouq, Kharab Sultan et Kafr Aqareb où l’on voit 

encore un tronçon. 

Ph. 174 Kafr Aqareb — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 175 Mausolée à al-Fassouq — S. Ricca, 2007 

Pl. 99 Plan du prétoire, Kafr Aqareb 

— dans PEÑA, 1999 

Pl. 100 “Cuisine souterraine”, 

Mujleya — dans DE VOGÜÉ, 1865-77 

98


2.b Historique des découvertes et des études 

consacrées au Massif calcaire 

Si l’on met à part les prospections des voyageurs britanniques du 

XVIIIe siècle et leurs compte-rendus, c’est à Melchior de Vogüé et 

à son architecte Duthoit, Syrie centrale, Architecture civile et 

religieuse du Ier au VIIème siècle (2 vol.), que revient le mérite 

d’avoir publié le premier ouvrage accordant une place importante 

à la présentation raisonnée des ruines du Massif calcaire. 

L’ouvrage vaut surtout par la qualité de sa partie graphique. Le 

texte, concis et élégant, est descriptif mais les descriptions 

véhiculent aussi l’idée que les ruines appartiennent à des maisons 

de plaisance appartenant à de riches citoyens d’Antioche, ce que 

les recherches ultérieures n’ont pas confirmé. Cette réserve ne 

retire rien à l’intérêt documentaire de cet ouvrage pionnier. Les 

explorations de De Vogüé sont suivies par des expéditions dont le 

mérite principal est de donner des “photographies” de qualité qui 

montrent un état ancien des vestiges et conservent de ce fait un 

intérêt de premier ordre ; parmi les œuvres de ces voyageurs, le 

Voyage archéologique en Syrie et au Liban de Michel Jullien et de 

Paul Soulage, de 1888, réédité par les soins de Lévon Nordiguian 

en 2004. L’ouvrage de Waddington, Inscriptions grecques et 

latines de la Syrie recueillies et expliquées, est un ouvrage savant 

mais il nous importe ici pour les nombreuses photographies de 

grande qualité qu’il donne des vestiges archéologiques du Massif 

calcaire. Un ouvrage plus récent (1944) qui tient le milieu entre 

une relation de voyage et d’exploration et une publication 

scientifique est dû au R.P. Mattern, Villes mortes de Haute-Syrie ; 

bien que nombre de ses interprétations puissent être légitimement 

contestées, c’est un ouvrage d’une grande utilité car il consacre 

des développements importants à des sites sur lesquels ses 

prédécesseurs ne s’étaient pas attardés. Les dernières entreprises 

d’exploration et de publication d’inventaires sont dues aux Pères 

Franciscains. Ils ont publié des inventaires de tous les chaînons du 

Massif calcaire à l’exception du Jebel Zawiyé. Les principaux 

intérêts de ces publications tiennent à ce qu’ils donnent aussi les 


inscriptions syriaques et les graffiti et à ce qu’ils ont exploré les 

djebels Wastani et Doueili jusqu’alors en dehors des routes des 

explorateurs. Les interprétations, qui tendent à surestimer la place 

du christianisme dans la vie sociale des villages sont, en revanche, 

très contestables. La monographie que Widad Khoury a consacrée 

à Deir Sêta relève de la même appréciation. Ces publications n’en 

offrent pas moins un grand intérêt. 

Pl. 101 Chevet de la basilique Est de Saint-Siméon au 

XIXe siècle — dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Ph. 176 Chevet de la basilique Est de Saint-Siméon — 


99


Une deuxième catégorie d’ouvrages, qui tient à la fois de 

l’exploration et de la publication scientifique, est l’œuvre 

monumentale que H. C. Butler a consacré aux ruines de Syrie et 

où le Massif calcaire occupe une place très importante. Cette 

œuvre, dont les ouvrages sont rassemblés dans deux séries 

monumentales : Publications of an American Archeological 

Expedition to Syria in 1899-1900 et Syria, Publications of the 

Princeton University Archeaological Expeditions to Syria in 1904- 

1905 and 1909, que complète Early Churches in Syria, demeure 

majeure par l’importance des relevés qu’elle donne. 

Contrairement aux ouvrages précédents, Butler semble considérer 

qu’il s’agit de villages et non de villes mais il ne s’attarde pas sur 

cet aspect. Bien que les recherches récentes invitent à revoir ses 

relevés, ce sont eux qui en constituent l’essentiel et il est d’autant 

plus nécessaire de s’y reporter que Butler s’est intéressé à tous les 

types de bâtiments. 

G. Tchalenko ouvre une troisième phase dans l’histoire des 

recherches consacrées au Massif calcaire. Il est le premier à avoir 

considéré que ces vestiges appartenaient à des villages, non à des 

villes, et qu’ils constituaient ainsi une source fondamentale pour 

la connaissance des campagnes à la fin de l’Antiquité. Il montre 

que les vestiges du Massif calcaire sont des villages et retrace 

l’histoire économique et sociale de la région à partir de l’étude 

des ruines. Cette approche est continuée par les travaux de la 

mission française puis syro-française de la Syrie du Nord. Dirigée 

par G. Tate depuis 1977, auquel s’associe M. Abdulkarim quand 

la mission change de statut, cette mission prend un caractère 

collectif marqué. Outre les deux fouilles qui sont ouvertes, l’une 

à Déhès (B. Bavant) dans le Jebel Barisha, l’autre à Serjilla dans le 

Jebel Zawiyé, elle comporte de nombreuses missions de 

prospections, de relevés et d’études qui sont dues à : J.-L. Biscop 

(Ed Deir de Déhès), M. Griesheimer (Epigraphie et tombes du 

Jebel Zawiyé), O. Callot (qui avait déjà publié un ouvrage sur les 

huileries de Syrie du Nord), A. Naccache (Décor des églises), G. 

Charpentier (Les thermes), P.-L. Gatier et O. Callot (Temples 

païens), D. Feissel (Inscriptions), J. Besançon et B. Geyer 


(géographie), S. Berger (Décor d’époque romaine) et J.-P. Gilg et 

P. Bildgen (géologie et hydrologie). Indépendamment des 

compléments que ces travaux ont apportés à l’ouvrage de G. 

Tchalenko, G. Tate a proposé une nouvelle approche sur la 

question du développement du Massif calcaire. Ses nouvelles 

hypothèses sont fondées sur une base de départ différente : le 

caractère exceptionnel du Massif calcaire ne s’explique pas par 

une évolution d’un type inédit dans l’Antiquité mais par les 

conditions qui, elles, sont particulières, de la préservation des 

vestiges. Elles sont obtenues par la mise en œuvre d’une méthode 

quantitative appliquée à un échantillon beaucoup plus grand de 

villages et sur l’idée qu’il existe un seul type de maison, formé 

d’un assemblage de pièces, qui sont des unités modulaires, et non 

plusieurs types correspondant chacun à une catégorie socioéconomique 

bien définie. À partir de là, de nombreuses 

différences dans la reconstitution de l’essor et du déclin des 

villages du Massif calcaire s’expriment, qu’il s’agisse de la 

chronologie ou des hypothèses explicatives. 

L’autre ouvrage monumental de G. Tchalenko, Les églises 

syriennes à Bêma, se situe dans une perspective plus 

traditionnelle, plus proche des problématiques d’histoire de l’art. 

L’œuvre, non moins monumentale de Christine Strube, 

Baudekoration im Nordsyrischen Kalkensteinmassiv, se situe dans 

la même lignée. 

Les travaux nombreux et importants consacrés aux villages 

antiques du Nord de la Syrie n’en ont pas épuisé la richesse. Les 

fouilles, les prospections et les études futures permettront encore 

d’approfondir les connaissances sur ce massif. 

Pl. 102 Symboles de différentes espèces d’arbres, 

Kafr Aqareb — dans PEÑA, 1999 

Pl. 103 Plan de Dar qita — Butler, avril 1905 

100


| CHAPITRE TROIS | 

JUSTIFICATION 

DE L’INSCRIPTION 

101

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE JUSTIFICATION DE L’INSCRIPTION 

3.a Critères selon lesquels l’inscription est 

proposée 

Introduction 

Le paysage culturel des villages antiques du Nord de la Syrie 

forme un ensemble unique, caractérisé non seulement par 

l'interaction entre le site naturel et l'œuvre de l'homme pendant 

plusieurs siècles, mais aussi par la longue période d'abandon qui 

a permis un degré extraordinaire de conservation des ruines et du 

paysage. 

Les collines et les reliefs du plateau calcaire, situé dans la partie 

septentrionale de la République arabe syrienne, ont été très peu 

peuplés depuis la fin de la période byzantine jusqu'à la première 

moitié du XXe siècle, et ont donc pu préserver la structure du 

paysage ancien datant de la fin de la période antique. 

Ces différents chaînes et chaînons, aujourd'hui répartis entre les 

régions d’Alep et de Idleb, étaient jadis le centre d'une florissante 

économie rurale dont les produits étaient vendus sur l'ensemble 

de la Méditerranée. De ce passé, restent d'imposantes ruines 

architecturales et d'évidentes traces sur le territoire. 

Dans l’Antiquité, le Nord de la Syrie se trouvait au centre d’une 

des régions les plus urbanisées du monde méditerranéen, avec les 

villes d’Antioche (que seule Alexandrie dépassait en nombre 

d’habitants jusqu'à l’essor de Constantinople au Ve siècle), 

Séleucie-de-Piérie, Apamée, Chalcis et plus modestement Alep et 

Cyrrhus. 

Cette vaste région du Nord de la Syrie présente des conditions 

uniques et une surprenante persistance archéologique : de 

nombreux monuments ont été préservés dans des séries entières 

de villages contigus, contemporains, qui se prêtent à une étude 

complète. Depuis les découvertes de M. De Vogüé en 1861, les 

monuments des villages antiques du Nord de la Syrie , avec leurs 

nombreuses inscriptions, ont formé notre notion de l’architecture 

de la Syrie romaine et byzantine. 

RéPUBLIQUE ARABE SYRIENNE 

Le paysage culturel proposé pour l'inscription constitue un 

exemple de “paysage essentiellement évolutif” résultant d'une 

exigence économique qui a atteint sa forme actuelle en réponse à 

son environnement naturel. 

Le paysage des villages anciens est un “paysage relique” dont le 

processus évolutif s'est en grande partie arrêté entre le VIIe et le 

Xe siècle et dont les caractéristiques essentielles restent évidentes. 

Les vestiges archéologiques, présents en grand nombre sur 

l’ensemble du territoire, contribuent à définir un paysage qui se 

caractérise par les émergences visuelles formées par les ruines des 

maisons, églises et monastères qui s’élèvent au milieu du paysage 

karstique et par les alignements de murets en pierre sèche qui 

séparent les parcelles de terre. Certains de ces alignements 

matérialisent encore aujourd’hui, sur le territoire du Massif 

calcaire, le parcellaire dessiné à l’époque impériale lors de la 

distribution des terres aux vétérans de l’armée romaine. Des traces 

de ce parcellaire fossile sont particulièrement évidentes autour 

des sites de Rouweiha et dans le parc archéologique n° 2 du Jebel 

Sem’an. 

Le parti retenu pour le dossier de candidature a été de proposer 

pour l’inscription huit zones indépendantes qui constituent une 

synthèse des différents types de paysages et de sites du Massif 

calcaire. Ces zones, définies sur la base de leurs caractéristiques 

paysagères et archéologiques, permettent de proposer sur une 

superficie restreinte un aperçu significatif des paysages qui 

composent la région. 

D’un point de vue formel, le site est un site “en série” composé de 

huit “parcs archéologiques” qui constituent dans leur ensemble 

un unique paysage culturel. 

Les différents chaînons montagneux du Massif calcaire, tout en 

ayant des caractéristiques communes, ne présentent pas un aspect 

parfaitement homogène, mais recèlent des caractéristiques 

différentes selon leur altitude et leur position géographique. 


Ph. 177 Al-Bara, tombeau pyramidal — 


Ph. 178 Détail d’une colonne à 

Qal’at Sem’an — 


102


Les chaînons du Jebel Sem’an, plus escarpés et plus arides, sont 

dominés par les rochers karstiques affleurant, mais permettent 

néanmoins, dans leurs nombreuses plaines et poches de terre, le 

développement agricole. 

Le Jebel Barisha offre l’image d’un paysage inhabité, dominé par 

le rocher calcaire. Dans le Jebel al-A’la, situé en face, les wadi 

cultivés en terrasses et les zones karstiques se mélangent pour 

créer un paysage façonné depuis l’Antiquité par l’œuvre de 

l’homme. 

Les chaînons du Jebel Zawiyé, plus bas et moins morcelés, offrent 

un paysage plus doux et permettent le développement d’une 

agriculture florissante basée, encore aujourd’hui, sur la culture de 

l’olivier et d’autres arbres fruitiers. 

Finalement, le Jebel Wastani, le plus proche de la côte 

méditerranéenne, profite partiellement, dans sa végétation éparse 

et dans l’activité agricole, de l’humidité de la mer et présente 

donc un aspect légèrement différent de celui des autres chaînons 

du Massif calcaire. 

En ce qui concerne l’archéologie et l’architecture, une profonde 

unité rassemble ces différentes aires du Massif calcaire qui 

constituent un ensemble historiquement et culturellement 

homogène unique au monde pour son patrimoine monumental. 

Les caractères spécifiques de cette région sont les suivants : 

La région du Massif calcaire est une aire à forte densité 

archéologique. Elle compte environ 700 sites dont une 

soixantaine comporte encore des témoignages cohérents et de 

qualité de cette civilisation agricole. 

La conservation des édifices anciens est exceptionnelle, 

parfois jusqu’au niveau de la toiture originelle, circonstance très 

rare en archéologie. 

En raison de l’abandon de la vie agricole après le Xe siècle, la 

région est une riche source de connaissance de la vie rurale 

romaine et byzantine, relativement peu perturbée par le 


peuplement et la reconstruction ultérieure. L’interruption des 

établissements humains a généralement préservé leurs ruines qui 

n'ont que rarement été pillées pour réutiliser leurs grands blocs de 

pierre. 

Les paysages ruraux n’ont pas connu les déformations qu’une 

occupation humaine constante aurait causées, mais simplement 

une longue et lente dégradation. Dans son état actuel, le paysage 

offre une image claire de l’état de la région à l’époque de son 

abandon. 

L’ensemble est historiquement cohérent et géographiquement 

unitaire. Les matériaux employés sont les mêmes et ils 

déterminent les techniques de construction ainsi que les 

typologies architecturales. 

L’intérêt archéologique et historique de ces vestiges antiques 

est amplifié par le fait qu’ils représentent l’exemple tangible d’une 

civilisation agraire très fortement constituée dès le Ier siècle de 

notre ère. Les traces laissées sur le territoire fournissent un 

témoignage sans équivalent sur la vie rurale de l’époque ; des 

éléments très étendus de parcellaires fossiles subsistent, 

particulièrement au Nord (Jebel Sem’an) et au Sud (Jebel Zawiyé). 

Des aspects spécifiques sont susceptibles d'octroyer une 

valeur exceptionnelle, à l’échelle universelle, à ces sites. 

Tchalenko évoque le rôle de la Syrie dans « la création de la 

typologie de la basilique chrétienne », dont de premiers exemples 

subsistent dans le Massif calcaire, à côté d’un type plus ancien 

(Qirqbizé). D’autres ont évoqué une filiation des absides des 

églises romanes européennes avec celles que l’on peut encore 

admirer à Deir Sem’an et Qalb Lozé. Ce sont les mêmes capacités 

d’assimilation et de création qui donneront naissance peu après à 

l’art Islamique Omeyyade. Le Massif calcaire a donc fonctionné 

comme l’un des laboratoires qui ont si facilement et si rapidement 

permis l’avènement d’une nouvelle architecture qui se répandra 

dans les siècles suivants de l’Andalousie à l’Inde. 

Ph. 179 Doline — 


103


Critères selon lesquels l’inscription est proposée 

Les critères retenus pour la nomination du site des villages 

antiques du Nord de la Syrie sur la Liste indicative sont les critères 

iii, iv et v. Selon ces critères, le site permet de : 

(iii) apporter un témoignage unique ou du moins 

exceptionnel sur une tradition culturelle ou une 

civilisation vivante ou disparue ; 

Les villages antiques du Massif calcaire possèdent des 

caractéristiques uniques. Il y a environ 1500 ans, cette région était 

très prospère et comptait des centaines de centres habités et 

villages. Les habitants de cette région cultivaient le blé, la vigne et 

l’olivier et participaient aux échanges commerciaux, vendant 

leurs produits sur l’ensemble du pourtour méditerranéen. 

À l’époque romaine, le sol du Massif calcaire, pauvre en terre 

arable, fit l’objet de grandes campagnes d’épierrement par des 

paysans à la recherche de nouvelles terres cultivables et la région 

connut une première phase d’occupation. Au IIe siècle, des 

vétérans de l’armée romaine s’installent dans le plateau ; ils 

développent le réseau routier et introduisent de nouvelles 

techniques agricoles qui sont à la base de l’essor économique de 

la région. 

Au IVe siècle, on assiste à une véritable explosion démographique 

qui est à la base de l’expansion économique du Massif calcaire 

lors des deux siècles suivants. Le Nord de la Syrie devint alors l’un 

des principaux producteurs et exportateurs d’huile d’olive dans la 

Méditerranée. 

Une vaste campagne de construction s’ensuit. Elle se caractérise 

par l’absence de réelles structures urbaines, mais surtout par la 

qualité du bâti en pierre (qualité de la taille et de l’appareillage) 

et le développement d’un décor architectural dans les églises et 

les maisons privées : chapiteaux aux feuilles dentelées, 


encadrements de portes ouvragés, corniches de fenêtres 

moulurées et ornées de bandeaux. 

La naissance et l’essor de la chrétienté influencèrent 

profondément la région. La construction d’églises commença à se 

répandre dès la moitié du IVe siècle et de nombreux monastères 

furent construits à proximité des villages. En Syrie, et notamment 

dans le Massif calcaire, se développa aussi l’anachorétisme, le 

retrait du monde et la méditation solitaire. Grâce à ses ascètes et 

à leurs pratiques extrêmes, la région acquit rapidement une 

renommée internationale et commença à attirer des foules de 

pèlerins. Parmi les ascètes, certains s’enfermèrent dans des tours 

(les «tours de reclus», dont des exemples sont conservés dans le 

massif) alors que d’autres pratiquèrent la stasis, perchés sur de 

hautes colonnes et soumis aux intempéries. Parmi ces derniers, 

Siméon le Stylite fut le plus important. Le martyrion, construit 

dans le Massif calcaire autour de la colonne sur laquelle le saint 

vécut, devint le principal centre de pèlerinage du monde chrétien 

oriental. 

Au VIe siècle, la région commença à décliner et fut peu à peu 

abandonnée, les champs et les églises délaissés (le dernier 

bâtiment important du massif, l’église de Saint-Serge à Babisqa, 

est datée de 609). De nombreuses raisons concomitantes sont à la 

base du déclin de la région : les invasions perses (à partir de 527), 

la peste bubonique, une série de tremblements de terre, et le 

changement du cadre politique du monde autour de la 

Méditerranée. Suite à l’insécurité croissante, les marchés de la 

rive occidentale de la Méditerranée ne furent plus accessibles aux 

produits du Massif calcaire dont la population et la production 

déclina rapidement. L’abandon progressif des terrains cultivés 

laisse place à un appauvrissement d’une terre exigeante qui 

requiert un entretien constant. 

Avec la conquête musulmane, la Méditerranée devient une 

véritable frontière et la Syrie se tourne davantage vers la 

Mésopotamie et l’Asie. Les habitants du massif quittent peu à peu 

Ph. 180 Bas-relief représentant la 

colonne de saint Siméon ; église de 

Qalb Lozé — F. Cristofoli, 2008 

104


les montagnes et s’établissent dans les plaines et dans les grandes 

villes de la région. 

Même aux époques ayoubide et mamelouke, alors que de 

nombreuses fortifications voient le jour dans le Nord de la Syrie, 

le Massif calcaire reste en marge des évènements, presque 

abandonné. 

La caractéristique principale et l’intérêt majeur de la région 

résident dans le fait que cet abandon n’entraîna pas la destruction 

ou l’incendie des bâtiments. Les vestiges des différentes phases de 

développement ont seulement subi les effets du passage du temps 

et des tremblements de terre, mais sont restés dans un état de 

conservation incomparable. Ils forment donc un ensemble 

unique, présentant un aperçu complet de la vie quotidienne, 

sociale et économique, et des pratiques agricoles dans les phases 

de l’antiquité tardive et byzantine. 

Ph. 181 Détail d’un imposte sculpté à Shinshara — S. Chiffoleau, 2003 


(iv) offrir un exemple éminent d’un type de construction ou 

d’ensemble architectural ou technologique ou de 

paysage illustrant une période ou des périodes 

significative(s) de l’histoire humaine ; 

Ce groupe de villages forme un ensemble unique de sites 

archéologiques, à l’échelle du bassin méditerranéen, qui illustre 

parfaitement l’évolution de l’architecture domestique rurale entre 

le Ier et le VIIe siècle. 

Ces sites se différencient d’autres sites archéologiques de cette 

période par la qualité et la technique du bâti, caractérisés par une 

maîtrise parfaite de la construction en grands blocs de pierre 

calcaire assemblés sans mortier. 

La précision de la taille et la richesse du décor architectural, issu 

de la tradition hellénistique du Proche-Orient mais présentant des 

caractéristiques propres, ont permis l’essor d’un style architectural 

original et novateur. 

Parmi les monuments et les sites inclus dans les périmètres des 

parcs archéologiques, se détache par son importance le martyrion 

de Saint-Siméon (Qal’at Sem’an). Il s’agissait d’un site, aux 

espaces strictement hiérarchisés, qui accueillait des dizaines de 

milliers de pèlerins par an et qui reste, avec Saint-Jean d’Ephèse et 

Abou-Mina en Egypte, un des plus grands et complets complexes 

de pèlerinage de l’Orient chrétien. 

D’autre part, les villages antiques du Nord de la Syrie illustrent, 

par les nombreux bâtiments publics conservés, la transformation 

progressive d’un paysage païen en un paysage chrétien. Au 

paysage antique, centré sur les émergences naturelles des 

montagnes les plus hautes (Sheikh Barakat, Burj Baqirha, etc.) où 

s’élevaient les temples principaux et sur de grands domaines 

agricoles, se substitue au fil des siècles un paysage anthropisé plus 

dense — articulé autour des villages, des monastères et des 

nouveaux lieux de pèlerinage — propre au monde chrétien 

d’époque byzantine. 

Ph. 182 Jeradé — 


105


(v) être un exemple éminent d’établissement humain 

traditionnel, de l’utilisation traditionnelle du territoire ou 

de la mer, qui soit représentatif d’une culture (ou de 

cultures), ou de l’interaction humaine avec 

l’environnement, spécialement quand celui-ci est devenu 

vulnérable sous l’impact d’une mutation irréversible ; 

Les collines du Massif calcaire représentent un paysage rural 

antique extraordinairement bien préservé et offrent un aperçu 

unique sur l’économie et la société du Proche-Orient dans 

l’antiquité tardive. 

Le développement rural de la région s’étale sur plus de cinq 

siècles et est encore pleinement lisible dans les quelque 40 sites 

inclus à l’intérieur des périmètres des parcs archéologiques qui 

conservent des vestiges en pierre imposants, connus des 

voyageurs et des chercheurs depuis la moitié du XIXe siècle. 


Ph. 183 Tas d’épierrement — C. Garnero-Morena, 2007 

De larges secteurs de parcellaire antique, signalé par de bas 

murets en pierre sèche définissant des parcelles longues et 

étroites, subsistent sur le territoire des parcs archéologiques. Ces 

vestiges de la subdivision des terres d’époque romaine et les tas 

d’épierrements antiques (formés par les pierres que les premiers 

fermiers du Massif calcaire avaient patiemment enlevées à la main 

afin de créer des zones cultivables) témoignent des efforts 

constants de l’homme pour maîtriser et exploiter une région 

originairement peu propice à l’exploitation agricole, mais qui a 

su, grâce à l’œuvre de l’homme, devenir une région riche et 

prospère et exporter ses produits dans une large partie du monde 

méditerranéen. 

L’économie du Massif calcaire reposait sur l’élevage, mais surtout 

sur la culture de l’olive, du blé et de la vigne. Des dizaines de 

pressoirs à huile ont été retrouvés et étudiés dans la région. Ils 

permettent de connaître les techniques de production et 

d’apprécier l’échelle de cette production dont une partie 

importante était destinée à l’exportation. 

La culture de l’olivier constitue encore aujourd’hui un élément 

important du paysage moderne du Massif calcaire, mais, en 

dehors des limites des parcs, le paysage du Massif calcaire est 

aujourd’hui menacé par les transformations que vit aujourd’hui 

cette région, soumise à une pression démographique très forte et 

à la modification rapide des modes de vie traditionnels. 

La candidature du site des villages antiques du Nord de la Syrie 

pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial permet, 

d’une part, de sauvegarder un paysage antique extraordinaire — 

préservant les traces laissées sur le territoire par les sociétés 

païennes d’abord, puis chrétiennes, qui vécurent dans la région 

entre le Ier et le VIIe siècle — et d’autre part, de mettre en place 

les mécanismes permettant de diriger et contrôler l’évolution de 

la région selon les principes du développement durable. 

Ph. 184 Paysage agraire — 


106


3.b Projet de déclaration de valeur 

universelle exceptionnelle 

Les villages antiques du Nord de la Syrie forment, sur l’ensemble 

des 8 zones qui ont été retenues pour l’inscription sur la Liste du 

patrimoine mondial, un site d’une valeur universelle 

exceptionnelle. 

Sur une surface d’environ 130 km 2 , incluant une population de 

l’ordre de 10 000 personnes, les huit parcs présentent un territoire 

où les traces de l’implantation humaine datant de la période 

comprise entre le Ier et le VIIe siècle sont encore pleinement 

visibles et où l’activité de l’homme a contribué, depuis l’antiquité, 

à modeler et former un paysage qui garde encore aujourd’hui les 

caractéristiques qu’il possédait à la fin de l’antiquité et à l’époque 

Byzantine. L’état exceptionnel de conservation des vestiges 

(monumentaux et vernaculaires) et du paysage, qui a été 

longtemps abandonné par l’homme, permet aujourd’hui un 

aperçu unique et incomparable sur le mode de vie des habitants 

de cette région et, par conséquent, sur les caractéristiques de la 

vie dans les zones rurales à la fin du monde antique. 

Le site est proposé pour l’inscription sur la Liste du patrimoine 

mondial en tant que paysage culturel au titre des critères iii, iv et 

v ; parce qu’il illustre de manière exceptionnelle l’essor d’une 

culture agricole disparue ; parce qu’il offre, parmi ses nombreux 

vestiges architecturaux, des sites monumentaux d’une valeur 

exceptionnelle dans le monde chrétien oriental ; et parce qu’il 

permet de comprendre, et même de percevoir directement, les 

méthodes antiques d’utilisation d’un territoire agricole. 

La valeur exceptionnelle universelle du site des villages antiques 

du Nord de la Syrie est renforcée par l’état extraordinaire de 

conservation des vestiges : tombeaux, maisons, temples, églises et 

couvents conservent souvent leurs maçonneries d’origine 

jusqu’aux corniches des toitures. L’intégrité du paysage et des 


sites, où seules manquent les parties en bois et les décors qui 

n’ont pas résisté au passage du temps, est unique. 

De même, l’authenticité des lieux est entièrement préservée grâce 

à la position excentrée de cette région qui est restée longtemps en 

dehors des grands mouvements historiques liées à la fin du monde 

antique, aux croisades, à la période ottomane et même aux 

transformations causées par la phase coloniale et la naissance des 

états modernes. 

Ph. 185 Kafr Nabo — M. Abdulkarim, 2007 

107


Les rares destructions ponctuelles, et les encore plus rares 

campagnes de restauration conduites dans la région dans les deux 

derniers siècles, n’ont nullement affecté l’authenticité matérielle 

et paysagère du site des villages antiques du Nord de la Syrie. 

La volonté de l’État syrien de préserver pour les générations 

futures le paysage et les sites du Massif calcaire, menacés par la 

poussée démographique et l’inévitable modernisation, est un défi 

qui impose la mise en place de mécanismes de gestion nouveaux, 

capables d’agir non seulement au niveau de la protection des sites 

archéologiques (comme cela a été jusqu’à présent), mais aussi au 

niveau du paysage qui les entoure et qui en est la raison d’être. 

Afin de préserver la valeur exceptionnelle universelle du site, la 

responsabilité de la Direction Générale des Antiquités et des 

Musées de la République arabe syrienne a donc été étendue, par 

décret, à l’ensemble du paysage compris à l’intérieur des 

périmètres des zones proposées pour l’inscription. Un travail de 

fond avec la population résidente dans la région a été entamé 

avec la collaboration active des gouverneurs des deux régions 

(Idleb et Alep) où sont situés les parcs. 

La mise en place de mécanismes de gestion qui permettent le 

développement durable de la région, un développement basé sur 

une exploitation durable des ressources économiques (les terres 

agricoles et le tourisme), est la seule voie possible pour intégrer la 

population au processus de préservation et de mise en valeur. 

Cette stratégie de gestion, de longue haleine, sera mise en place 

progressivement et sera fondée sur la présence sur le terrain de 

structures “agiles” et souples, (les « maisons du patrimoine ») 

dont la mission sera d’accompagner et guider au quotidien la 

population locale afin de favoriser une croissance (et le 

développement d’activités économiques) compatible avec le site. 


Ph. 186 Sitt ar-Roum — C. Garnero-Morena, 2007 

108


3.c Analyse comparative 

Originalité/singularité et comparatisme* 

Même si l’originalité des ensembles villageois qui occupent le 

Massif calcaire a été précisément soulignée, il n’est pas vain 

au moment d’inscrire cette spécificité dans le contexte plus 

vaste de la Syrie et au-delà de celui de la Méditerranée d’en 

rappeler les traits les plus remarquables, ceux qui confèrent — 

ne craignons pas de le souligner — le caractère unique et sans 

parallèle méditerranéen des villages antiques de la Syrie du 

Nord. 

Trois points justifieront cette affirmation liminaire : 

1 D’abord, il ne s’agit pas de signaler des édifices isolés, 

mais d’aborder des ensembles complexes, inscrits dans un 

paysage qu’ils animent, et articulés dans toutes les fonctions 

qui formaient la vie quotidienne des campagnes à la fois dans 

leurs activités économiques et leur organisation sociale : 

habitat, étable, écurie, bergerie, espaces de stockage, pressoir, 

parcellaires, voirie et chemins, citernes isolées au cœur du 

terroir, bornes de propriétés ou de confins villageois. Les 

pierres de ces villages portent aussi le témoignage d’une 

expression communautaire et collective : des bâtiments 

dévolus au groupe (andrôn), des pressoirs parfois trop vastes 

pour être privés, des thermes villageois aussi dont une 

inscription bienvenue rappelle l’attachement aux voisins, 

véritable motif de cette évergésie en des temps où l’Église a 

souvent la préférence. 

2 L’expression architecturale des croyances offre aussi un 

ensemble bien documenté. Les tombeaux, groupés ou isolés, 

illustrent la diversité des espaces dévolus aux morts. 


Apparaissent aussi les lieux de dévotion au village et entre les 

villages. De ce point de vue, une césure existe bel et bien 

entre les siècles des pratiques traditionnelles où — sauf le cas 

exceptionnel de Meez — les temples sont juchés sur des hauts 

lieux et les premières générations chrétiennes qui dans le 

courant du IVe siècle choisissent de rompre avec la 

topographie païenne de la piété et introduisent délibérément 

les églises au cœur de l’habitat. Plus tard, le cas singulier du 

monastère construit à l’écart du village renoue en quelque 

sorte avec la logique topographique qui avait été celle du haut 

lieu. 

3 Enfin, il faut ajouter que ces villages offrent un état de 

conservation exceptionnel et c’est précisément la possibilité 

de lire une société rurale antique dans sa globalité qui 

singularise à ce point le Massif calcaire. En ce domaine, ce 

sont les travaux décisifs de Georges Tate qui ont apporté la 

méthode et fondé le corpus. Il eut le mérite de démontrer que 

les vestiges archéologiques peuvent être mis en série et inscrits 

dans une évolution chronologique fine. Dans le Massif 

calcaire, ce ne sont pas des collections de céramiques, mais 

des unités d’habitation, comptées par milliers, qui donnent 

des informations socio-économiques et démographiques. 

Avant toute présentation d’autres régions rurales de l’empire 

romain puis proto-byzantin, il importait de rappeler ces 

caractéristiques dont on ne trouvera aucun parallèle et, 

lorsqu’ils paraissent exister, il faut immédiatement nuancer de 

modestie notre propos et signaler que l’enquête n’est alors 

réduite qu’à une classe de monuments, en fait des églises. 

(*) Marc Griesheimer, Directeur du département 

Archéologie et histoire de l’Antiquité, Institut 

Français du Proche-Orient, Damas, 2009. 

109


I. PRéSENTATION 

L’analyse comparative des villages antiques du Nord de la Syrie est 

organisée en trois parties distinctes et complémentaires. 

Dans la première partie, la comparaison est faite au niveau 

national, par rapport à d’autres paysages et site archéologiques 

syriens afin de vérifier l’exceptionnalité du site des villages 

antiques du Nord de la Syrie et de souligner les différences entre 

la région du Massif calcaire et d’autres régions du pays où l’on 

retrouve aussi d’importants vestiges de l’époque tardo-antique. 

L’analyse au niveau national prend en compte aussi bien la 

dimension paysagère que celle monumentale (archéologique et 

architecturale). 

Une deuxième partie de l’analyse comparative est dédiée aux 

sites appartenant à la même période historique et au même 

contexte culturel dans les pays du bassin méditerranéen. 

Finalement, la troisième partie compare le site des villages 

antiques du Nord de la Syrie avec des sites déjà inscrits sur la Liste 

du patrimoine mondial à l’échelle du pays, de la région arabe, et 

des pays du pourtour méditerranéen. Parmi les sites pris en 

compte dans cette section se trouvent non seulement des 

paysages culturels, mais aussi des sites culturels et des sites 

naturels. 


II. Les ViLLages antiques du nord de La 

syrie, UN SITE UNIQUE EN SYRIE 

II.1. Introduction générale 

Terre de rencontre située à l’interface du bassin méditerranéen et 

de l’Orient, la Syrie a conservé des vestiges remarquables de 

toutes les périodes de son histoire, et en particulier de celle durant 

laquelle elle a appartenu à l’Empire romain puis byzantin. 

Les vestiges sont ceux d’une civilisation, c’est-à-dire d’hommes et 

de femmes qui ont vécu il y a bien longtemps, dans des villes et 

des campagnes structurées, organisées et gérées selon les besoins 

et les traditions qui étaient les leurs, et avec les moyens offerts par 

leur environnement. L’ingéniosité et les capacités d’adaptation 

sont ainsi des critères importants à l’origine des particularités 

régionales rencontrées sur ces terres marquées par un fort 

contraste dû à la nature du relief et aux possibilités 

d’approvisionnement en eau. 

Les campagnes syriennes, qui ont le mieux conservé des traces 

des sociétés rurales antiques, sont des régions marginales, 

caractérisées par la pauvreté des sols ou une faible pluviométrie. 

Leur oubli prolongé — et c’est le cas du Massif calcaire — ou la 

résistance remarquable du matériau de construction qu’est le 

basalte, expliquent la survivance des vestiges, que l’on retrouve 

dans le Hauran au sud de Damas et, en moindre mesure, dans la 

région centrale autour de Hama et de Homs. 

En Syrie comme ailleurs, c’est d’abord l’architecture 

monumentale des villes qui a retenu l’attention, temples, théâtres, 

palais et grands monuments funéraires ayant longtemps 

monopolisé les efforts. Depuis quelques décennies, les recherches 

ont été étendues aux campagnes et aux abondants vestiges que 

certaines recèlent encore. 

110


II.2. Les autres régions de la Syrie 

Les villages antiques du Nord de la Syrie bénéficient de conditions 

de préservation particulièrement favorables, puisqu’ils ont été 

abandonnés au IXe siècle et n’ont connu de réoccupation que 

récemment. Ce remarquable état de conservation a permis 

d’analyser des sites entiers et de corriger les interprétations 

fondées sur les sources écrites. Mais d’autres régions de la Syrie 

conservent des vestiges importants : 

Au Nord, à l’est du Massif calcaire et au-delà de la plaine de 

Chalcis, les djebels basaltiques de Hass et de Shbeit constituent 

une autre zone de marge en raison d’une pluviométrie 

insuffisante. Cette région a vu, néanmoins, la création de certains 

villages comme Khanasser-Anasartha, Kerratin-Tarutia et Andarin- 

Androna ayant les dimensions de véritables villes. Leurs maisons 

et leurs églises ne différaient de celles du Massif calcaire que par 

le matériau. Les constructions antiques dans les plaines fertiles 

d’Antioche et de Chalcis, en revanche, n’ont pas résisté à une 

occupation continue. 

À l’Est, la vallée du moyen Euphrate a été une zone de 

passage, de transition et de contacts pendant toute l’Antiquité. 

Frontalière jusqu’au milieu du IIe siècle après J.-C., elle était bien 

incorporée à l’Empire romain puis byzantin, mais assez proche 

des voisins sassanides pour être fréquemment le théâtre d’une 

activité militaire intense. Toutefois, la paix des IVe et Ve siècle y a 

favorisé un essor important des villages et de leurs activités 

agricoles, à l’image du reste de la Syrie. Tell Amarna, fouillé entre 

1991 et 1998, et depuis inondé par le nouveau barrage de 

Techrine, en était un bon exemple. 

La région basaltique qui s’étend au centre de la Syrie, près de 

Homs et de Hama, a aussi préservé des traces de bâti ancien à 

l’intérieur des villages. Mais comme cette région était moins 

marginale, les structures antiques ont souffert d’une occupation 

humaine pratiquement continue. Les vestiges conservés datent de 


Pl. 104 Carte 

archéologique du sud 

de la Syrie — M.F.S.S. 

nB: l’ensemble des 

illustrations du chapitre 

3c provient de la Mission 

française en syrie du 

sud, par l'équipe “étude 

de l'habitat dans les 

villages antiques” 

111


l’époque byzantine et présentent un aspect comparable à ceux du 

Massif calcaire et du Hauran. 

II.3. Le Sud de la Syrie 

II.3.1 Introduction 

La région la plus semblable à celle des villages antiques du Nord 

de la Syrie est certainement le Sud de la Syrie. L’histoire et le 

développement du Sud de la Syrie, un territoire caractérisé par 

son paysage basaltique, rappellent de près ceux de la région 

proposée pour l’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial. 

Du point de vue historique, le Nord a été rattaché à la Province 

de Syrie en 92 après J.C., alors que le Sud a été intégré à la 

Province d’Arabie au moment de sa création en 106 de notre ère. 

Les prospections menées dans l’ensemble de la région, et les 

fouilles et sondages réalisés dans quelques villages, attestent une 

occupation dès l’époque hellénistique et l’existence de beaucoup 

de villages dès le Ier siècle de notre ère. 

Les vestiges d’époque impériale sont ténus, en revanche le 

dynamisme de la période protobyzantine est attesté dans plus de 

300 villages répartis dans les trois grandes zones au relief 

contrasté du sud basaltique de la Syrie : les hautes plaines fertiles 

de la Batanée et de la Nuqrah à l’Ouest et au Sud, le plateau très 

tourmenté du Léja au centre, et le Jebel al-‘Arab à l’Est. 

Tout comme le Nord de la Syrie, la région du Hauran est un 

excellent champ d’investigation pour l’étude des campagnes, 

puisqu’il est essentiellement rural et riche de plus de 300 villages 

anciens. Le bon état de conservation des vestiges est dû au 

matériau unique (le basalte), aux techniques de construction (des 

murs à double parements et des couvertures faites de dalles de 

pierre) et à une occupation humaine presque continue. Car ces 

bâtiments, vieux de quinze à vingt siècles, ont souvent connu, 

jusque vers les années 1960-70, plusieurs longues périodes durant 

lesquelles ils ont été habités, réparés et entretenus. 


Contrairement au Nord de la Syrie, les villages du Sud ont été 

densément réoccupés dès les XVIIe et XVIIIe siècle, par des 

populations druzes et tcherkesses notamment, connues pour leurs 

qualités de constructeurs. Leurs travaux ont beaucoup modifié 

l’aspect des villages par la réfection ou le remaniement des 

bâtiments anciens et l’ajout de nouvelles constructions selon des 

techniques de construction similaires à celles de l’antiquité. 

Or, déjà à l’époque byzantine, les constructions nouvelles étaient 

édifiées à l’aide de blocs prélevés sur des édifices antérieurs, dans 

le but d’économiser les coûts d’une pierre difficile à tailler. Ainsi, 

dans les murs des villages du Sud de la Syrie se mélangent et 

s’assemblent, en des combinaisons innombrables, des blocs et des 

éléments d’architecture dont les plus anciens peuvent remonter à 

l’époque hellénistique et les plus récents au début du XXe siècle, 

juste avant l’introduction du béton. 

La situation a beaucoup changé depuis une trentaine d’années, en 

raison de l’abandon des villages et de l’urbanisation brutale de la 

campagne hauranaise qui risquent d’entraîner leur destruction 

irrémédiable. 

II.3.2 Découverte et étude du Sud de la Syrie 

La “découverte” scientifique du Sud de la Syrie a démarré 

tardivement, en 1805, en raison des dangers liés aux fréquentes 

incursions de bandits nomades rendant les routes peu sûres. Elle 

a ensuite été interrompue entre 1837 et 1849 en raison des 

révoltes druzes contre l’autorité turque. Après cette date, le calme 

revenu a facilité la reprise des explorations jusque dans les années 

1910. Parmi les savants voyageurs, les plus intéressants pour 

l’étude de l’habitat rural antique ont été le suisse Burckhardt, 

l’anglais William John Bankes (le premier à s’intéresser à 

l’architecture domestique de façon quasi scientifique) le Comte 

Melchior de Vogüé et W.H. Waddington en 1861 et 1862 et les 

expéditions américaines, dirigées par H.C. Butler en 1899-1900, 

en 1904-1905 et en 1909. 

112


La Mission française en Syrie du Sud (UMR 7041) a, depuis 1974, 

repris l’enquête sur l’habitat, élargie à une recherche sur le 

peuplement, le fonctionnement de la société et de l’économie de 

la région. Une mission allemande a travaillé pendant plusieurs 

années à Qanawat et dans quelques villages ; tandis qu’une 

mission américaine étudie le site d’Umm el-Jimal. 

Toutes ces recherches attestent une occupation assez dense de la 

région dès l’époque hellénistique, avec une véritable mise en 

valeur à partir de l’époque romaine et du Ier siècle, puis d’une 

période particulièrement florissante aux Ve et VIe siècle. Il n’y a 

pas de changement brutal au moment de l’installation des Arabes, 

après la bataille du Yarmouk en 636 ; tout porte à croire que 

malgré les épidémies de peste, les tremblements de terre et autres 

calamités, la région a été occupée de façon pratiquement 

continue, même s’il y a eu quelques périodes importantes de 

déclin. 

II.3.3 Le paysage : une région, trois zones 

géographiquement différentes 

Le caractère le plus marquant du Sud de la Syrie est sa nature 

géologique, puisqu’elle correspond à une région entièrement 

volcanique qui s’étend de la vallée du Jourdain à la frontière 

irakienne. Elle présente cependant des paysages variés et trois 

zones géographiquement très différentes, mais avant tout rurales. 

À l’Ouest et au Sud, une haute plaine fertile — Batanée et Nuqrah 

— comptant une centaine de villages. Leur répartition dans 

l’antiquité correspondait grosso modo à celle d’aujourd’hui, 

puisqu’elle est largement tributaire des possibilités 

d’approvisionnement en eau qui conditionnent une certaine 

permanence des lieux d’habitat ; il faut y ajouter les facilités liées 

à la réutilisation des bâtiments anciens, ne serait-ce qu’en guise 

de carrières. À quelques exceptions près, ces villages ne 

fournissent pas de donnée antérieure au IIe siècle après J.-C. ; ils 

sont souvent de petites dimensions mais constitués de grandes 

maisons, remarquables par leur décor sculpté. Il est d‘ailleurs 


probable que les trois quarts nord de la Batanée aient 

correspondu à un domaine impérial, dont Sanamein-Aere aurait 

été le centre et le lieu de résidence d’un administrateur dès avant 

le IIIe siècle. 

À l’est et au nord de ces hautes plaines s’étend le plateau 

volcanique du Léja, qui correspond à une coulée de lave 

holocène non décomposée, sauf dans quelques cuvettes 

devenues praticables pour l’agriculture. Partout ailleurs, la région 

est un désert de pierre. Pourtant, de nombreux villages s’y sont 

implantés, que l’on peut répartir en deux groupes : ceux situés sur 

le pourtour du plateau, au contact de la croûte basaltique et des 

terres cultivables de la plaine, et ceux qui, au contraire, se sont 

installés sur le plateau lui-même, à proximité des petites cuvettes 

de terre fertile. L’épigraphie montre que ces deux groupes de 

villages sont contemporains et qu’ils se sont développés 

parallèlement, depuis avant l’entrée de la région dans la province 

Ph. 187 Mise en culture du Léja — M. Balty, 2007 

113


romaine de Syrie et jusqu’à l’époque byzantine puis musulmane. 

Les villages du Léja sont en moyenne plus grands que ceux de la 

Batanée, surtout ceux du pourtour ; ils comprennent un plus 

grand nombre de maisons, mais celles-ci sont plus pauvres, c’està-dire 

souvent constituées d’une seul bâtiment, et construites 

selon des techniques plus frustes et dépourvues de décor. 

Encore plus à l’Est, le massif montagneux du Jebel al-‘Arab 

culmine à 1860 m d’altitude et sert de château d’eau à la région. 

Son versant Ouest se caractérise par sa végétation composée de 

zones boisées de chênes verts, de cultures de vignes et d’arbres 

fruitiers. En revanche, à l’endroit le plus élevé de la montagne, audessus 

de Suweida, les vents d’hiver et la neige balaient jusqu’au 

printemps une zone rocheuse et pelée, où les villages ne sont pas 

venus s’installer. En redescendant le flanc oriental de la 

montagne, les villages confinant à la steppe du Hamad sont peu 

nombreux en raison du manque d’eau. Le djebel et le Léja 

semblent avoir fonctionné de façon originale, grâce à l’existence 

d’institutions villageoises autonomes. À partir du IIe siècle et 


jusqu’au IVe, de nombreuses inscriptions mentionnent des 

protokomètai, stratègoi, pistoi, pronoètai, epimelètai, episkopoi, 

ekdikoi, syndikoi, etc., correspondant à autant de chefs ou 

représentants, d’administrateurs, de superviseurs, de contrôleurs 

ou d’avocats intervenant souvent pour surveiller et gérer des 

constructions engagées par les communautés. 

Des travaux titanesques ont été entrepris pour épierrer les terroirs, 

parfois réduits à de simples flaques de terres éoliennes dans le 

Léja, pour dévier l’eau des wadi ou acheminer celles des sources 

en construisant des kilomètres de canaux destinés à alimenter des 

citernes et des réservoirs à ciel ouvert. Mais la mise en valeur 

systématique de la région dans son ensemble correspond à 

l’intervention du pouvoir romain, à la construction de plusieurs 

aqueducs, à l’implantation d’un parcellaire régulier, encore 

identifiable sur les pentes occidentales du djebel et dans les 

environs de Bosra, à la création de deux axes routiers Nord-Sud 

facilitant la circulation des troupes basées à Bosra et le maintien 

de l’ordre. Des villages ont été créés dans les plaines et 

Ph. 188 Troupeau de moutons dans 

le Léja — M. Balty, 2007 

114


produisaient des céréales ; d’autres, installés dans la montagne du 

Hauran, cultivaient l’olivier, la vigne et les arbres fruitiers. Les 

habitants du Léja tout comme ceux du flanc oriental du jebel 

pratiquaient plutôt l’élevage et un semi-nomadisme de courte 

distance. Tout comme le Nord, le Sud de la Syrie était intégré dans 

un réseau commercial dynamique ; des témoignages attestent 

notamment un commerce lointain avec la région du Hedjaz et les 

Mekkois qui venaient à Bosra pour s’approvisionner en blé et en 

vin. Le Hauran se trouvait en effet au débouché d’une importante 

route caravanière venant d’Arabie et était la plus riche région 

agricole que l’on rencontrait en venant du Sud. 

II.3.4. Architecture et archéologie 

Les sites les plus remarquables et les mieux connus de la Syrie du 

Sud sont les villes de Bosra, Qanawat, Shahba-Philippopolis, 

Shaqqa-Maximianopolis et Ezra’, toutes ces agglomérations ayant 

eu le statut de cité, à l’exception d’Ezra qui a été une métrokomia. 


Ph. 189 La basilique à Qanawat — M. Balty, 2004 

À 85 km au sud de Damas, sur le flanc Nord-ouest du massif 

basaltique du Jebel al-‘Arab, à une altitude de 1200 m, se trouve 

le site de Qanawat, dont l’histoire est particulièrement riche. Son 

nom viendrait de l’existence de qanats, des canalisations 

souterraines qui ont amené l’eau depuis le site de Sî’, distant de 

5 km. Dès 63 avant J.C., elle est intégrée à la province romaine de 

Syrie, acquiert le statut de cité de Canatha et est intégrée à la 

décapole. À l’époque byzantine, elle devient le siège d’un évêché 

jusqu’au VIIe siècle. Le site conserve de nombreux vestiges de sa 

longue histoire : trois centres cultuels, des thermes, un odéon, un 

nymphée, un aqueduc, une maison commune, des boutiques, un 

hôtellerie (124/125), des citernes, des habitations et des 

monuments funéraires. 

Dans la ville haute, le “Sérail”, correspond à une installation 

byzantine dans les murs d’un temple romain, relié à une basilique 

civile à trois nefs par une cour à portique. Le temple était prostyle 

côté Nord et a conservé les traces d’un adyton qui abritait les 

statues d’une triade. À quelques dizaines de mètres de là, en 

direction du Sud-ouest, sur la terrasse la plus haute du site se 

dressaient deux autres temples entourés d’un téménos ; l’un était 

celui du dieu principal de la cité, Zeus Megistos, le locataire du 

second reste inconnu. À l’extrémité Nord de Canatha, sont 

conservés les vestiges d’un autre temple, périptère celui-ci, et 

associé à un cryptoportique qui encerclait la terrasse sur laquelle 

avait été édifiée la maison du dieu Théandros. 

Shahba est le berceau de Philippe l’Arabe, empereur de Rome de 

244 à 249. Il transforma son village natal en véritable ville à la 

romaine, lui donnant le nom de Philippopolis. Il l’équipa d’un 

rempart percé de quatre portes monumentales en relation avec un 

cardo et un decumanus principal au croisement desquels se 

dressait un tétrapyle. La ville avait aussi son forum, bordé d’un 

sanctuaire impérial et d’un bouleuterion (lieu de réunion du 

conseil de la cité), des temples, un théâtre, d’énormes thermes et 

un nymphée alimentés par un aqueduc, un hippodrome, des 

quartiers d’habitation avec des rues pavées, des trottoirs, des 

canalisations, des maisons dont certaines étaient de riches 

Ph. 190 Nymphée à Qanawat — M. Balty, 2004 

Ph. 191 La Kaisariyeh à Shaqqa — 

M. Balty, 2006 

115


demeures. Le musée de la ville de Shahba a d’ailleurs été 

implanté sur les très belles mosaïques d’une résidence luxueuse. 

Le règne de l’empereur syrien ayant été de courte durée, la ville 

ne s’est pas développée autant qu’elle l’aurait pu à l’intérieur du 

rempart. Mais le site n’a pas été abandonné pour autant et a 

continué à être occupé aux périodes byzantine et médiévale. 

À quelques kilomètres au nord-est de Shahba se trouve le site 

remarquable de Shaqqa, l’ancienne Saccaea, capitale de la 

Saccée, région fertile enclavée entre le Léja à l’Ouest, le Jebel al- 

‘Arab au Sud et le désert du Harra et du Safa à l’Est. Sans doute 

siège d’une garnison dès l’annexion de la région à la province 

romaine de Syrie, le site conserve les vestiges d’une basilique 

civile, de plusieurs très belles habitations au riche décor 

architectural et sculpté, d’un énorme édifice, appelé la Kaisariyeh 

et généralement qualifié de palais de gouverneur. Celui-ci était 

plus vraisemblablement un petit forum associé à une vaste salle 

basilicale, qui a connu une phase de monumentalisation au IIIe 

siècle. C’est d’ailleurs en 287 que l’agglomération est élevée au 

rang de cité, sous le nom de Maximianopolis. Au Ve siècle, 


Ph. 192 L’église Saint-Georges à Ezra — M. Balty, 2006 

Maximianopolis devient le siège d’un évêché et la kaisariyeh est 

transformé en palais épiscopal. À cette période proto-byzantine 

appartiennent aussi un monastère et plusieurs églises installées 

dans des monuments d’époque impériale. 

À la pointe Sud-ouest du Léja, Ezra, l’ancienne Zorava romaine, 

avait le statut de métrokomia à partir de 230 après J.C.. Ces 

métrokomiai sont une caractéristique du Sud de la Syrie, dont une 

partie appartenait à un domaine impérial. Ce statut particulier 

permettait d’élever certaines agglomérations au-dessus des 

simples villages, sans leur donner l’autonomie d’une polis, et 

donc de préserver l’intégralité des droits de l’empereur. Le village 

a conservé de remarquables vestiges de l’époque proto-byzantine, 

où il prend le nom de Zérabénè. Outre de nombreuses grandes et 

riches demeures, il compte également deux églises du VIe siècle 

à plan centré, appartenant au type de celle de Bosra, l’une dédiée 

à saint Georges et, sur les ruines d’un temple païen en 515, l’autre 

dédiée à saint Elias (542). La première conservait encore son 

dôme en pain de sucre lors du passage de l’expédition américaine 

de Butler en 1899-1900. Ce sont sans doute les plus anciens 

édifices chrétiens non transformés encore en service. 

Il n’y a pas au Sud de la Syrie de lieu de pèlerinage de l’envergure 

de Qal’at Sem’an. En revanche, la région est sur la route de 

Jérusalem et, selon la situation politique et les problèmes de 

sécurité (attaques des caravanes, pillage des pèlerins), l’itinéraire 

emprunté était celui de l’Ouest, à travers la plaine de la Batanée 

ou celle de l’Est, en longeant le rebord oriental du Léja. Les 

caravanes de pèlerins faisaient des haltes dans les villages et, sur 

la route occidentale, Mahajjeh sur la bordure occidentale du Léja 

était une étape ; son nom signifie d’ailleurs « lieu de pèlerinage », 

et le village devait posséder des reliques importantes. Ezra devait 

constituer une autre étape possible. Sur la route orientale, Hayat 

a pu être une halte, car on y a récemment découvert un 

sarcophage-reliquaire dans une habitation transformée en 

martyrion, tout à côté de l’église. Plus au sud, Shaqqa- 

Maximianopolis et Qanawat-Canatha devaient aussi recevoir des 

pèlerins. 

Ph. 193 Grande maison à Khirbet Ghazaleh 

dans la Batanée — M. Balty, 2006 

Pl. 105 Plan d’une habitation “mixte” à Muhajat 

dans la Batanée — A. Hallawa et D. Chahine, 2005 

Pl. 106 Plan d’une résidence à 

‘Amrah, sur le flanc nord du Jebel al- 

’Arab — P. Bodo, 2008 

116


Dans le sud de la Syrie les maisons constituent l’élément principal 

des villages. Beaucoup sont encore bien conservées et témoignent 

de différences significatives selon les zones géographiques dans 

lesquelles elles se trouvent : de grandes maisons richement 

décorées dans les plaines céréalières, des maisons plus petites et 

moins soignées dans les villages de l’intérieur du Léja et du 

versant oriental du Jebel al-‘Ala. Tout comme dans le Massif 

calcaire, elles sont composées de bâtiments organisés autour 

d’une cour, délimitée par un haut mur aveugle. Le rez-dechaussée 

est réservé aux activités économiques et le niveau 

supérieur aux appartements privés, mais elles semblent avoir été 

plus variées puisqu’on peut en distinguer deux types différents : 

des résidences dont les rez-de-chaussée sont voués uniquement à 

la réception d’une clientèle, d’autres qui cumulent des activités 

de réception, de stockage et d’élevage. Malgré ces différences, 

elles présentent des techniques de construction très 

caractéristiques et homogènes, liées à la nature d’un matériau 

unique, le basalte. Les murs sont toujours à double parements, 

d’une épaisseur de 80 à 90 cm, et supportent des couvertures en 

terrasse, faites de dalles de basalte. Celles-ci ayant une portée 

maximale de 3 m, l’arc clavé a été utilisé en guise de support 

intermédiaire, pour permettre la construction de pièces plus 

vastes. Ces contraintes ont conduit à la création d’un vrai module, 

constitué d’une haute et vaste salle à arc, flanquée de pièces 

latérales organisées sur deux étages, la hauteur totale des pièces 

latérales équivalent à celle de la salle à arc. Ce module se retrouve 

dans toutes les habitations, petites et grandes, de la Syrie du Sud 

basaltique, mais n’a plus cours dès que l’on change de région. 

Les villages recèlent aussi les vestiges de sanctuaires païens, de 

basiliques civiles et de thermes. Les temples peuvent remonter au 

Ier ou au IIe siècle, comme à Shâ’rah (Léja) et Kafr Shams 

(Batanée), bien que certains soient plus anciens (Sahr dans le Léja 

et Sî’ dans le djebel). 

Les bains de Sha’rah, datés du IIIe siècle, sont organisés selon un 

plan en boucle, adaptation réduite des grands plans symétriques 

propres aux bains impériaux. Ceux de Sleim-Selaema présentent 


un plan en ligne, sans doute plus ancien et à rapprocher 

d’exemples hérodiens ou italiens. 

Les birqeh, réservoirs d’eau à ciel ouvert, sont un autre élément 

caractéristique des agglomérations hauranaises. Ils appartiennent 

à la phase de mise en valeur de la région par les autorités 

romaines et sont alimentés par des canalisations parfois longues 

de plusieurs dizaines de kilomètres. 

La période chrétienne est particulièrement bien représentée, 

comme dans le Nord, avec de nombreux monastères et souvent 

plusieurs églises par village. 

Pl. 107 Un module — dans BUTLER, 1919 

Ph. 194 Le monastère de Shaqqa-Maximianopolis — M. Balty, 2006 

117


III. Les ViLLages antiques du nord de La 

syrie ET LES PAYSAGES DU POURTOUR 

MéDITERRANéEN 

III.1 Introduction 

La société rurale de la fin de l’époque impériale et du début de la 

période byzantine a profondément marqué l’ensemble des 

paysages du bassin méditerranéen. 

Les vestiges les mieux conservés sont ceux situés dans des zones 

devenues marginales dès la fin de l’Antiquité, en raison de leur 

abandon. 

Ces régions voient, depuis quelques dizaines d’années, un 

nouveau déploiement des populations qui entraîne une 

réoccupation rapide de ces zones reculées et souvent la 

destruction des vestiges remarquables qu’elles avaient pu 

conserver. 

III.2 Les paysages : nature et culture 

En Syrie du Nord, les vestiges du modelage du paysage par la 

main de l’homme sont particulièrement bien conservés en raison 

de l’abandon du secteur au IXe siècle. La trame du parcellaire, du 

réseau de circulation et des villages anciens est encore 

particulièrement nette. Néanmoins, sa récente réoccupation pose 

le problème crucial de la conservation de ces traces uniques. 

D’autres zones rurales méditerranéennes ont connu un processus 

comparable, favorisé par une situation politique stable, une forte 

augmentation de la population et un développement des activités 

économiques et du commerce. Malheureusement, leur état de 

conservation a souffert, le plus souvent de l’arrivée de nouvelles 

populations qui ont réinvesti les lieux, détruisant ou transformant 

profondément les structures antiques préservées jusque là. 


Immédiatement au nord de la région du Massif calcaire, la Cilicie 

et la Lycie en Turquie ne sont pas sans présenter une certaine 

parenté, notamment au travers de l’organisation villageoise de 

leur terroir d’altitude. Les rudes montagnes du Taurus et de 

l’Amanus, dont les sommets sont couverts de neige de novembre 

à juin, sont parsemées de villages près desquels poussent vignes 

et arbres fruitiers. Cet autre massif calcaire présente de grandioses 

escarpements, des gorges parcourues par des torrents et des forêts 

de pins, de cyprès, de sapins et de chênes-lièges. Comme en 

Syrie, les semi-nomades et leurs troupeaux fuyaient en été la 

sècheresse et la chaleur de la plaine, et venaient se réfugier 

pendant plusieurs mois dans les montagnes. 

Au sud, la Palestine présente des paysages moins escarpés, mais 

plus arides. Ainsi, le plateau désertique du Néguev a conservé les 

vestiges de plusieurs sites fondés par les Nabatéens qui avaient su 

rendre le désert moins inhospitalier en créant une agriculture 

fondée sur l’exploitation en terrasses aménagées sur les collines. 

Pour capter les eaux des wadi, ils avaient construit des digues 

dans les vallées et creusé des citernes dans le rocher. Plus tard, 

entre le IVe et le VIIe siècle, la région se spécialisa dans la 

production de vin, fort apprécié dans le cadre du culte chrétien. 

Dans d’autres régions de Palestine telles la Galilée et la Samarie, 

c’est la production d’huile d’olive qui constituait la source 

d’enrichissement première des propriétaire fonciers, attestée par 

d’innombrables pressoirs à olives, tout comme en Syrie du Nord. 

Les paysages antiques de la Turquie méridionale et de la Palestine 

devaient être comparables à celui de la Syrie du Nord, du moins 

dans les grandes lignes de leur organisation. En revanche, 

aujourd’hui, ces régions ne conservent pas d’ensemble aussi 

complet, aussi varié et d’une telle qualité paysagère et 

architecturale. 

Aux portes de l’Afrique du Nord, L'Égypte byzantine a également 

connu une longue période de paix et de véritable opulence, du Ve 

au début du VIIe siècle. Les trois millions d'habitants de l'Égypte 

118


byzantine étaient en grande majorité des paysans. Ils cultivaient le 

blé, avec des rendements exceptionnels, en raison de la crue qui 

charriait les alluvions du Nil. Parallèlement à cette réussite 

économique, le christianisme a entraîné de nouvelles formes de 

vie et de pratiques religieuses, qui se sont traduites par la création 

de lieux de cultes originaux et en particulier de nombreux petits 

monastères. C’est par exemple au VIe siècle que la montagne 

thébaine s’est peuplée de moines et d’anachorètes, qui ont laissé 

des traces de leur présence sous la forme de graffiti, de 

céramiques ou d’ostraca. La population, plus nombreuse comme 

dans les pays voisins, s’installait souvent dans de petites 

agglomérations créées dans l’enceinte de sanctuaires païens 

tombés en désuétude où étaient construites de petites églises. 

À l’ouest de la vallée verdoyante du Nil, à la latitude de Kom 

Ombo, Douch était un village à l’extrémité sud de la dépression 

de Khargah, dans le désert libyque. Ce désert était alors, comme 

maintenant, présent au milieu des cultures qui pouvaient être 

ensablées, constituant un milieu fragile, à l’équilibre écologique 

toujours instable, avec des zones de verdure isolées, équipées de 

puits, séparées par des étendues sableuses ou pierreuses. La 

bataille contre une nature hostile était quotidienne, comme en 

Syrie du Nord ou du Sud, où il fallait lutter non contre le sable, 

mais contre la roche, calcaire ou basaltique. 

Voisine de l’Égypte, la Libye est un autre pays aride, 

principalement désertique, dans lequel l’eau potable est rare. 

Cependant, entre le IIIe et le VIe siècle, l’augmentation de la 

population et les besoins plus grands en eau et en céréales ont 

conduit à développer les activités agricoles dans le pré-désert de 

Tripolitaine. Le secteur a été arraché au désert grâce à la 

canalisation des wadi et à la création de petits barrages et de 

retenues d’eau. Depuis les années 1990, le gouvernement libyen 

a initié une nouvelle remise en culture de cette zone marginale et 

hostile ; s’il est à nouveau possible de voir pousser du blé dans le 

désert, beaucoup de sites antiques sont désormais en danger de 

disparaître. 


La Tunisie offre une gamme de paysages agraires très large, et sa 

terre porte encore les marques de la cadastration romaine, mais 

aussi des premiers travaux de correction du climat ou du relief 

tentés par l’homme. Dans les plaines du nord, les champs 

laniérés, dont les limites sont concrétisées par des fossés, des 

talus, des murettes, des haies de figuiers de barbarie ou des lignes 

d’épierrement, correspondent souvent à l’organisation territoriale 

antique. 

Le site de Dougga, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 

1997, offre un aperçu extraordinaire d’un paysage agricole encore 

très proche de son aspect antique. Ces paysages vallonnés du 

nord de la Tunisie rappellent le Massif calcaire, déployant sous le 

soleil les mêmes mosaïques de champs colorés. 

Ph. 195 Dougga et son paysage 

agricole — F. Cristofoli, 2009 

119


III.3 Les sites archéologiques et monumentaux 

Aux paysages naturels ou travaillés par l’homme que nous venons 

d’évoquer, participent des vestiges archéologiques, dont les plus 

immédiatement perceptibles sont de nature architecturale. 

Dans le sud de la Nuqrah, en Jordanie, nombreux sont les sites 

qui illustrent parfaitement la vivacité du christianisme naissant : 

les villages de Sameh et Umm al-Quttain comportaient un 

important monastère, Khirbet Samra comptait pas moins de 8 

églises, Umm al-Jimal en avait 15, et les villageois d’Umm ar- 

Rasas pratiquaient leur culte dans 16 églises différentes. 

Dans les montagnes du Taurus, au sud de la Turquie, les maisons 

villageoises de Cilicie et de Lycie révèlent une parenté étroite avec 

celles de Syrie du Nord. Elles montrent les mêmes rez-dechaussée 

aveugles, les mêmes escaliers de pierre desservant 

l’étage et les mêmes citernes disposées au pied des maisons. On 

y trouve également d’importants sites chrétiens, tel que le 

monastère d’Alahan (Ve-VIe siècle) avec une basilique à trois nefs, 

un baptistère, et une église à coupole, reliés par un portique de 

130 m de long. De récentes prospections ont montré que le terroir 

de ce site était beaucoup plus développé dans l’antiquité et 

comportait de nombreux villages. 

Dans le désert du Néguev, les agglomérations nabatéennes 

d’Avdat-Oboda, Haluza-Elusa, Mamshit-Mampsis, Shivta-Sobota 

(classées en 2005 sur la Liste du patrimoine mondial de 

l’UNESCO) et leurs territoires agricoles présentent également des 

points communs avec la Syrie du Nord. En effet, après une 

période de déclin due au changement de route du commerce 

caravanier, la région a retrouvé une importance certaine à 

l’époque byzantine, attestée par la construction de monastères, 

d’églises, et l’apparition de nouveaux quartiers d’habitation. Les 

vestiges en sont particulièrement bien conservés, notamment à 

cause d’un abandon de la région au VIIe siècle, reproduisant le 

scénario nord-syrien. On peut citer notamment les monastères de 


Nessana, d’Oboda, Ruheibeh, Sobota, et de Tel Masos. En Galilée 

et en Samarie, les villages proto-byzantins comptent de 

nombreuses églises, mais elles ne sont pas de la qualité de celles 

de la Syrie du Nord, tout comme les habitations d’ailleurs, qui ne 

sont jamais aussi bien conservées. 

Ainsi, parmi les régions Proche-Orientales, aucune ne semble 

pouvoir rassembler les qualités à la fois esthétiques et 

scientifiques de la Syrie du Nord qui, aujourd’hui encore présente 

des ensembles architecturaux qui allient techniques avantgardistes 

et décors uniques. 

En Egypte, les vestiges du monde rural proto-byzantin sont plus 

ténus, en raison du matériau de construction utilisé, qui était 

principalement la brique crue ; ce sont les nombreux papyrus, 

plutôt que les dégagements archéologiques, qui ont renouvelé, 

ces dernières décennies, nos connaissances sur les campagnes 

égyptiennes de l’époque classique tardive. Quelques sites 

peuvent néanmoins être mentionnés. Ainsi, le site de Baouît, situé 

à 80 km au nord d’Assiout, abrite les ruines d’un monastère fondé 

par saint Apollô à la fin du IVe siècle. Sa superficie de 40 ha 

équivaut à peu près à celle de Qalaat Seman en Syrie du Nord, 

mais son état de conservation n’est pas comparable. Les fouilles 

actuellement en cours permettent cependant d’étudier les 

différents aspects d’un complexe monastique de moyenne Egypte 

du point de vue de l’architecture monumentale, représentée par 

plusieurs églises, des installations artisanales et domestiques. S’y 

ajoute une riche documentation écrite qui renseigne sur la vie 

quotidienne des moines et leurs échanges avec le monde 

extérieur. 

Ph. 196 Umm al-Jimal, église ouest — M. Balty, 

2005 

Ph. 197 Monastère d’Alahan — 2009 

120


Le patrimoine archéologique de la Libye n’a rien à envier à ses 

voisins, notamment pour la période proto-byzantine. Dans le prédésert 

tripolitain, vaste zone alors péniblement arrachée aux 

sables, les sites romano-byzantins sont nombreux le long des 

wadi. L’un des plus spectaculaires est sans doute Ghirza. Le 

village a été installé sur le limès et comporte une série de fermes 

fortifiées bien conservées, qu’habitaient des limitanei, sorte de 

soldats-colons, dont certains étaient des berbères romanisés. 

Certaines pièces de bois des toitures ou les planchers étaient 

encore en place il y a quelques années, et avaient été taillés dans 

des troncs d’acacia, le même qui pousse encore aujourd’hui dans 

le wadi. Mais ce sont les mausolées de ces fermiers du désert qui 

ont fait la notoriété du site, richement ornés de bas-reliefs 

décrivant la vie quotidienne. 

En Tunisie, seules les plus grosses agglomérations sont assez bien 

conservées — notamment le site de Dougga, inscrit au patrimoine 

mondial. En revanche, beaucoup de villages antiques semblent 

avoir connu les déboires de la Syrie du Sud, en raison d’une 

réoccupation importante, au XVIIIe ou XIXe siècle. Les tombeaux 

monumentaux, par contre, dressent encore leur haute silhouette 

dans le paysage ; leur situation souvent isolée indique qu’une 

agglomération villageoise antique devait se trouver à proximité. 

Les nécropoles de Haouch Taâcha, d’Henchir Maghfoura ou de 

Bir el-Hafey, dans les Basses steppes, en sont de bons exemples. 

Il arrive également que des agglomérations aient été abandonnées 

et recouvertes par les sables, comme c’est le cas à Sidi Aïch, 

l’ancienne Gemellae, située un peu plus au sud. 

Pour conclure, toutes les régions et tous les sites de la 

Méditerranée orientale que nous venons de passer en revue 

présentent un intérêt archéologique, que ce soit au niveau de 

l’architecture, du matériel qu’ils ont livré ou du milieu dans lequel 

ils s’insèrent. Néanmoins, les villages antiques de la Syrie du Nord 

sont d’un intérêt tout particulier, en raison de la beauté 

exceptionnelle des paysages qu’ils offrent, de la richesse, de la 

variété et du très bon état de conservation de l’architecture 


domestique, civile, religieuse et funéraire. Les vestiges 

remarquables de cette société villageoise du Nord de la Syrie sont 

un hommage à toutes les autres du bassin méditerranéen, dont les 

restes ne nous sont pas parvenus dans d’aussi bonnes conditions. 

Ph. 198 Mausolée-temple à Ghirza 

— P. Clauss-Balty, 1997 

Ph. 199 Mausolée-tours à Sidi Aïch 

— P. Clauss-Balty, 1995 

121


IV. LES SITES INSCRITS SUR LA LISTE DU 

PATRIMOINE MONDIAL 

IV.1 Les sites syriens 

La République arabe syrienne compte aujourd’hui cinq sites 

culturels sur la Liste du Patrimoine mondial. 

Il s’agit notamment des deux centres villes de Damas et d’Alep, 

des villes antiques de Palmyre et de Bosra et des deux châteaux 

du Crac des Chevaliers et de la Forteresse de Saladin, inscrits en 

série en 2006. 

La multiplicité et la richesse du patrimoine culturel syrien sont 

représentées de façon remarquable dans les sites inscrits sur la 

Liste du patrimoine mondial qui comptent aussi bien des chefsd’œuvre 

de l’architecture islamique, des sites archéologiques de 

l’époque classique et des vestiges du Moyen-âge. 

L’inscription des villages antiques du Nord de la Syrie permettrait 

de compléter cette riche série en y ajoutant, pour la première fois, 

un “paysage culturel” et un site byzantin. 

IV.2 Les sites de la région 

La spécificité de la candidature des Villages Antiques du Nord de 

la Syrie devient encore plus apparente si la comparaison à 

l’intérieur de la Liste du patrimoine mondial est faite à l’échelle de 

l’ensemble de la Région arabe. 

En effet, jusqu’à présent, cette région ne compte que très peu de 

sites mixtes et paysages culturels sur la Liste du patrimoine 

mondial. Il est donc évident que l’éventuelle inscription des 

villages antiques du Nord de la Syrie aurait une signification 

particulière à l’échelle régionale. 


La région arabe, en effet, ne compte officiellement au titre de 

paysage culturel que le site de Wadi Qadisha ou Vallée sainte et 

forêt des cèdres de Dieu — Horsh Arz el-Rab (Liban, 1998), 

même si de nombreux autres sites inclus sur la Liste auraient pu 

être inscrits à ce titre. 

Mais, au-delà de son analogie formelle en tant que “paysage 

culturel”, le site de la Vallée de Qadisha au Liban — avec des 

monastères très anciens inscrits dans un paysage accidenté et les 

vestiges de la grande forêt de cèdres du Liban — ne représente pas 

une comparaison significative pour le site des villages antiques du 

Nord de la Syrie. 

Parmi les sites culturels de la Région arabe inscrits sur la Liste du 

patrimoine mondial, trois sites peuvent être rapprochés du site 

candidat, et plus en particulier des vestiges du martyrion de Saint 

Siméon : le monastère de Sainte-Catherine et le sanctuaire de 

Abou Mena en Egypte, et le site archéologique de Umm er-Rasas 

(Kastrom Mefa’a) en Jordanie. 

Sainte-Catherine (Egypte, 2000) 

Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine est situé au pied du 

mont Horeb où, dans l’Ancien Testament, Moïse aurait reçu les 

Tables de la Loi. La montagne est également connue et révérée 

par les musulmans qui l’appellent djebel Musa. La zone tout 

entière est sacrée pour trois grandes religions : christianisme, 

islam et judaïsme. 

Le monastère a été construit sur ordre de l'empereur Justinien 

entre 527 et 565. L’activité monastique y a débuté très tôt, puisque 

le “Voyage d’Egérie”, à la fin du VIe siècle, mentionne la présence 

de nombreux moines dans les environs dès cette époque. 

Lieu de pèlerinage chrétien par excellence en Egypte, le 

Monastère est situé dans la montagne, à plus de 1500 m d’altitude 

entouré par une haute enceinte qui protège une église, construite 

en 560, et d’autres bâtiments plus récents, tels le clocher de style 

néo-classique (1871), le réfectoire du Moyen-âge, ou encore la 

bibliothèque. Le monastère abrite des collections extraordinaires 

Ph. 200 Monastère de Ste Catherine — 

M. Ryckaert, 2008 

122


d’anciens manuscrits chrétiens et d’icônes. Le paysage 

montagneux et sauvage qui l’entoure comprend de nombreux 

sites et monuments archéologiques et religieux, et forme un décor 

parfait autour du monastère. 

Le monachisme ascétique pratiqué dans des régions isolées 

prédominait dans les premiers temps de l’église chrétienne et se 

traduisit par la création de communautés monastiques dans des 

lieux reculés. Ce fut le cas de Saint-Siméon en Syrie, et de Sainte- 

Catherine, l’un des plus anciens d’entre eux et le seul à être 

encore utilisé pour sa fonction initiale sans interruption depuis le 

VIe siècle. Le complexe de Saint-Siméon, au contraire, est 

aujourd’hui un site archéologique. 

Abou Mena (Egypte, 1979) 

Inscrit en 1979, puis inséré aussi dans la Liste du patrimoine 

mondial en péril en 2001, Abou Mena est une ville sainte 

paléochrétienne bâtie sur la tombe du martyr Ménas 

d'Alexandrie, mort en 296. 

Le site de Abou Mena couvre une surface d’environ 1 km2 

occupée par un vaste complexe architectural composé d’un 

baptistère et de deux églises. À côté de celles-ci se trouvaient de 

nombreux bâtiments publics destinés à accueillir les pèlerins. 

Les bâtiments sont construits en pierre calcaire et en mortier de 

chaux. Il subsiste de rares traces de revêtements en marbre et 

décors en mosaïque. 

L’apogée du site se situe entre le Ve et le VIe siècle. Après 

l’invasion arabe, Abou Mena cesse d’être un lieu de pèlerinage 

tout en conservant une certaine importance régionale jusqu’au 

IXe siècle. Il est ensuite progressivement abandonné, et est 

inhabité depuis la fin de l’époque fatimide. 

L’élément qui rapproche ce site des villages antiques du Nord de 

la Syrie — au-delà de l’époque de construction — est évidemment 

le rôle que la ville joua dans l’antiquité en tant que haut lieu de 

pèlerinage chrétien, comparable à celui qui se développa au site 

de Saint Siméon dans le Massif calcaire. 


Au niveau de l’état de conservation des vestiges par contre, les 

deux sites sont difficilement comparables : d’une part l’on 

retrouve un état de préservation exceptionnel avec des élévations 

en pierres intactes parfois sur trois niveaux, de l’autre l’état des 

vestiges — déjà peu satisfaisant lors de l’inscription du site en 

1979 — s’est malheureusement sérieusement dégradé dans les 

dernières années, suite à la hausse du niveau de la nappe 

phréatique causé par le développement de l’irrigation à des fins 

agricoles. 

D’autre part, s’il est évident que des rapprochements peuvent être 

faits au niveau architectural et symbolique, le site d’Abou Mena 

présente de nombreuses différences par rapport aux villages 

antiques du Nord de la Syrie : il s’agit d’un site isolé de petite 

taille situé en proximité de la Mer, alors que le site candidat 

s’étale sur une région montagneuse, sur une aire d’environ 130 

km², et joint à l’exceptionnalité architecturale et symbolique des 

ses principaux monuments un paysage relique incomparable. 

Pl. 108 Plan du sanctuaire d’Abou Ména — UNESCO, 1979 

123


Um er-Rasas (Jordanie, 2004) 

Comme beaucoup d’autres sites de la région, soumise aux 

troubles que pouvaient engendrer les populations nomades 

venues de l’est, Umm ar-Rasas (Kastron Mefaa) a d’abord été un 

camp militaire romain, avant de devenir une agglomération 

importante à partir du Ve siècle. L’essentiel du site n’a pas encore 

été fouillé. 

Dans un paysage chaotique, jonché de pierres, les ruines 

s’étendent sur 10 hectares. Elles comprennent les restes d’un 

camp fortifié et d’un quartier d’habitations, desquelles émergent 

des arcs, des colonnes et des fragments de murs. À 1,5 km au 

nord, des ruines moins étendues sont dominées par une grosse 

tour quadrangulaire à deux étages. Comme Umm al-Jimal et 

Khirbet Samra, plus au nord, les vestiges de ce village illustrent 

l’évolution caractéristique des fortins d’époque tétrarchique, au 

moment où les garnisons romaines quittent le limès. À l’intérieur 

de l’enceinte du fort, la construction de nouvelles habitations 

bouleverse le réseau des rues orthogonales qui cède la place, 

comme à l’extérieur, à un lacis désordonné de ruelles. Et dans cet 

urbanisme spontané et désordonné, les églises s’imposent comme 

de nouveaux points de repère. 

Le site comporte 16 églises dont certaines possèdent des sols en 

mosaïque bien conservés, en particulier celui de l’église Saint- 

Etienne qui représente des villes de la région. Deux tours carrées 

sont probablement les seuls témoignages de la pratique, bien 

connue, dans cette partie du monde, des anachorètes stylites 

(moines ascétiques qui s’isolaient au sommet d’une colonne ou 

d’une tour). Des vestiges d’anciennes activités agricoles 

parsèment le site de Umm er-Rasas et ses environs. C’est ici que 

le prophète Mahomet, voyageant comme commerçant, aurait 

rencontré un moine qui le convertit aux vertus du monothéisme. 

Le site est resté abandonné pour près de 1200 ans et représente 

un exemple exceptionnel de camp militaire romain et byzantin 

doublé de constructions d’époque byzantine et omeyyade. 


Le site archéologique de Um er-Rasas présente un niveau 

remarquable d’authenticité et d’intégrité, puisqu’il n’a été affecté 

par aucune réoccupation récente. 

Les similitudes avec le site des villages antiques du Nord de la 

Syrie se retrouvent donc dans la présence de moines stylites et 

dans les traces d’activités agricoles antiques encore visibles. Il est 

évident, néanmoins, que ces mêmes éléments se retrouvent de 

façon hautement plus spectaculaire dans le site candidat. 

D’une part, les stylites de Umm er-Rasas reprenaient une 

particulière tradition de l’anachorétisme oriental — le retrait sur le 

haut d’une colonne — qui est intimement liée à la figure de Saint 

Siméon le stylite dont le martyrion est inclus dans les villages 

antiques du Nord de la Syrie. 

D’autre part, les traces du parcellaire antique, les villages et les 

méthodes d’exploitation des terres encore visibles à grande 

échelle dans le massif calcaire syrien matérialisent de façon bien 

plus évidente la vie quotidienne, sociale et économique, et les 

pratiques agricoles dans les phases de l’antiquité tardive et 

byzantine. 

Ph. 201 Umm ar-Rassas — 

K. Hendili ©unesco, 2007 

Ph. 202 Umm ar-Rassas — 

M. Gropas ©unesco, 2007 

124


IV.3 Les sites en dehors de la région arabe 

Au-delà de la région arabe, des rapprochements sont possibles 

avec d’autres sites d’époque Byzantine tels les grandes églises 

paléochrétienne de Ravenne en Italie, la Vallée de Gorëme en 

Cappadoce, ou encore l’ensemble monastique des Météores en 

Grèce, ou les monastères arméniens (en Arménie et en Iran). 

Ravenne (Italie, 1996) 

La ville de Ravenne fut capitale de l'Empire romain au Ve siècle, 

puis de l’Italie byzantine jusqu'au VIIIe siècle. Elle possède un 

ensemble de mosaïques et de monuments paléochrétiens unique 

au monde. 

Les huit bâtiments classés — mausolée de Galla Placidia, 

baptistère néonien, basilique Sant’ Apollinare Nuovo, baptistère 

des Ariens, chapelle de l'archevêché, mausolée de Théodoric, 

église San Vitale, basilique Sant’ Apollinare in Classe — ont été 

construits aux Ve et VIe siècles. Ils témoignent tous d'une grande 

maîtrise artistique qui associe merveilleusement la tradition 

gréco-romaine, l'iconographie chrétienne et des styles d'Orient et 

d'Occident. 

Les églises du Massif calcaire qui datent à peu près de la même 

période, et en particulier celles de Saint Siméon, Kharab Shams, 

Qalb Lozeh et Ruweiha, représentent une évolution architecturale 

d’importance comparable qui eut lieu en Orient et qui influença 

le développement de l’architecture ecclésiale. 

La vallée de Göreme (Turquie, 1985) 

Dans le paysage ruiniforme du plateau de Cappadoce, l’homme a 

parachevé l’œuvre de la nature en creusant des cellules, des 

églises et des véritables villes souterraines qui constituent l’un des 

plus importants ensembles troglodytique du monde. L’intérêt 

géologique et ethnologique de ce prodigieux ensemble rupestre le 

cède toutefois à la qualité esthétique incomparable du décor des 


sanctuaires chrétiens qui font de ce site l’un des foyers privilégiés 

de l’art byzantin de la période post-iconoclaste. 

Même si le paysage extraordinaire de cette région, où l’érosion 

naturelle a sculpté dans le tuf volcanique des formes fantastiques, 

ne ressemble pas à celui du plateau calcaire du Nord de la Syrie, 

les habitations, villages, couvents et églises rupestres de 

Cappadoce conservent — tout comme les villages antiques du 

Nord de la Syrie — une image pour ainsi dire “fossilisée” d’une 

province de l’Empire Byzantin entre le IVe siècle et l’invasion 

turque. 

Ph. 203 Saint-Apollinaire-in-Classe à Ravenne — 

dans GOMBRICH, 1997. 

Ph. 204 Cappadoce, vallée de Gorëme — 

F. Cristofoli, 2005. 

125


Les Météores (Grèce, 1988) 

Dans un paysage de pitons de grès presque inaccessibles, des 

moines anachorètes s'installèrent sur les « colonnes du ciel » dès 

le XIe siècle. 

Lors du grand renouveau de l'idéal érémitique au XVe siècle, 

vingt-quatre monastères avaient été bâtis au prix d'incroyables 

difficultés. Leurs fresques du XVIe siècle marquent une étape 

fondamentale dans l'histoire de la peinture post-byzantine. 

Ce site unique ne présente pas ressemblances directes avec les 

villages antiques du Nord de la Syrie, mais il participe de la même 

tradition monastique qui se développa en Syrie et il s’est constitué 

en rapport à un paysage extraordinaire préservé pendant plusieurs 

siècles de l’impact de la modernisation, comme la région du 

Massif calcaire en Syrie. 

Les monastères arméniens (Arménie, 2000 et Iran 2005) 

- Le Monastère de Gherart abrite un certain nombre d'églises et 

de tombes — pour la plupart troglodytes — représentatives de 

l'apogée de l'architecture médiévale arménienne. Cet ensemble 

de bâtiments médiévaux situé au milieu des escarpements, à 

l'entrée de la Vallée de l'Azat, s'intègre à un paysage d'une grande 

beauté naturelle. 

- Le site des Ensembles monastiques arméniens, au nord-ouest de 

l’Iran, comprend trois ensembles monastiques historiques de la foi 

chrétienne arménienne : St-Thaddeus, St-Stepanos et la chapelle 

Ste-Marie de Dzordzor. Ces édifices, dont le plus ancien, St- 

Thaddeus, date du VIIe siècle, sont des exemples de valeur 

universelle exceptionnelle des traditions architecturale et 

décorative arméniennes. Ils montrent également les très 

importants échanges qui ont eu lieu avec d’autres cultures, 

notamment byzantine, orthodoxe et perse. Situés aux limites sudest 

de la zone principale de la culture arménienne, les monastères 

ont été un centre majeur de sa diffusion dans la région. Ce sont 

aujourd’hui les derniers témoignages régionaux de cette culture 

dans un état d’intégrité et d’authenticité satisfaisants. 


La comparaison avec les monastères d’Arménie se justifie par 

l’antiquité de la tradition religieuse chrétienne au Caucase et par 

leur position dans un territoire montagneux, reculé et encore 

intègre. Au niveau architectural, la tradition arménienne se 

développa de façon relativement indépendante comme fut le cas 

deux siècles plus tôt en Syrie. 

Sites naturels et agro-pastoraux 

Au niveau des caractéristiques géologiques, il faut signaler la 

présence de nombreux autres sites karstiques sur la Liste du 

Patrimoine mondial, parmi lesquels l’on retiendra le paysage 

culturel Parc national du Cilento et du Vallo Diano (Italie, 1998). 

Ce site, qui comprend aussi les vestiges de Paestum, présente des 

similitudes évidentes avec le site des villages antiques du Nord de 

la Syrie au niveau de la conformation géologique, du paysage et 

de la végétation — typiques de la région méditerranéenne, qui le 

caractérisent. 

Au niveau de l’utilisation traditionnelle d’un territoire et de la 

préservation de paysages et territoires agro-pastoraux, le paysage 

culturel des villages antiques du Nord de la Syrie peut se 

rapprocher de nombreux autres sites tels le site mixte des 

Pyrénées - Mont Perdu (Espagne et France 1997/99), la Vallée du 

Madriu-Perafita-Claror (Andorre 2004) ou, à nouveau, des parties 

du territoire du Parc du Cilento. 

Dans le cas du site candidat, néanmoins, il s’agit de la 

réutilisation récente — selon des pratiques traditionnelles 

communes à l’ensemble de la région méditerranéenne — d’un 

paysage relique longtemps abandonné, plutôt que de la continuité 

d’une tradition ancestrale qui s’est préservée jusqu’à nos jours. 

Ph. 205 Les Météores — M. Gray ©Sacred Sites. 

Ph. 206 Monastère de Gherart — M. Gray 

©Sacred Sites. 

126


V. CONCLUSION 

Comme il apparait clairement par cette analyse comparative, 

aucun autre site, à l’intérieur du pays, au niveau de la région 

arabe, ou même à l’échelle mondiale, ne possède l’ensembles des 

éléments qui caractérisent le paysage culturel des villages 


La Liste du patrimoine mondial, en effet, ne compte pas encore 

d’exemples d’ensembles ruraux représentatifs de la vie dans les 

campagnes à la fin de l’Antiquité et au début de l’Empire 

byzantin. 

Les villages antiques du Nord de la Syrie apparaissent donc 

comme un site unique, difficilement comparables aux autres sites 

inscrits, et qui offre un aperçu complet et “vivant” sur un pan 

entier du monde tardo-antique, avec ses villages, ses habitations, 

ses structures économiques, ses monuments funéraires, ses 

campagnes, et ses lieux de culte et de pèlerinage. 


Ph. 207 Jebel Barisha dans le Massif calcaire — S. Ricca, 2006. 

127


3.d Intégrité et/ou authenticité 

Les villages antiques du Nord de la Syrie répondent aux conditions 

d’intégrité et d’authenticité et bénéficient d’un système adapté de 

protection et de gestion pour en assurer la sauvegarde. 

Déclaration d’intégrité 

L’intégrité d’un site est considérée comme une appréciation 

d’ensemble et du caractère intact du patrimoine culturel (ou 

naturel) et de ses attributs. 

Les villages antiques du Nord de la Syrie sont proposés en tant que 

“paysage culturel”, c'est-à-dire en tant qu’« ouvrage combiné de 

la nature et de l'homme qui illustre l'évolution de la société et des 

établissements humains au cours des âges, sous l'influence des 

contraintes matérielles et/ou des atouts présentés par leur 

environnement naturel et des forces sociales, économiques et 

culturelles successives, internes et externes ». 

L’intégrité du site doit donc être considérée au titre de paysage 

culturel et pas seulement au titre de l’intégrité des vestiges inclus 

dans le site. Étant donné que l’expression “paysage culturel” 

recouvre une grande variété de manifestations interactives entre 

l'homme et son environnement naturel, il est important de 

détailler ces différents aspects en fonction de l’intégrité du site. 

Le paysage culturel des villages antiques du Nord de la Syrie 

constitue, selon la définition proposée dans l’Annexe 3 des 

Orientations (§10), un « paysage évolutif relique » qui a subi un 

processus évolutif qui s'est arrêté vers le Xe siècle, mais dont les 

caractéristiques essentielles restent matériellement visibles. 

En ce qui concerne l’utilisation des terres, le site reflète les 

techniques spécifiques d'utilisation des poches de terre du Massif 

calcaire, prenant en considération les caractéristiques et les 

limites de l'environnement naturel. 


Ce n’est qu’à la suite des transformations récentes, liées au 

mouvement de “réinvestissement” du Massif calcaire par de 

nouvelles populations dans les dernières décennies, que ce 

paysage fossile est redevenu un “paysage vivant” avec une 

fonction sociale et économique. 

Cette nouvelle phase comporte inévitablement des éléments de 

rupture avec l’utilisation antique de la région : de nouvelles 

techniques mécaniques facilitent aujourd’hui l’épierrement des 

terres (à méthode traditionnelle “à la main” se substitue 

aujourd’hui l’utilisation d’engins capables de soulever et déterrer 

de grands blocs de calcaire, ensuite alignés le long des routes), de 

nouvelles carrières de pierre découpent la surface du plateau 

karstique (alors que les carrières antiques, de petites dimensions 

et taillées laborieusement à la main, étaient généralement 

réutilisées comme citernes ou comme soubassements des 

maisons), et de nouvelles cultures et plantations (eucalyptus et 

forêt de pins) modifient, par endroit, le paysage antique. 

Les huit zones sélectionnées ont préservé de façon extraordinaire 

le paysage fossile et, dans ces zones, la population (quelques 

milliers d’habitants) a essentiellement repris, et ainsi perpétué, des 

activités traditionnelles proches de celles de l’antiquité préservant 

ainsi le paysage en le faisant revivre. Plantations d’oliviers, de blé, 

de vignes et d’arbres fruitiers à petite échelle, et des activités 

traditionnelles d’élevage de chèvres et de moutons, non 

seulement ne risquent pas d’endommager le paysage antique, 

mais contribuent de façon significative à la préservation et à la 

compréhension du mode de vie propre à la région dans le passé. 

Les périmètres des parcs suivent les lignes de crête et isolent des 

bassins visuels où l’impact des nouvelles installations 

“industrielles“ et des nouveaux centres habités est presque 

inexistant. De la sorte, les huit parcs jouissent d’un paysage 

“intègre“ et possèdent donc « tous les éléments nécessaires pour 

exprimer leur valeur universelle exceptionnelle » (Orientations, 

Annexe 3, § 88). 

Ph. 208 Culture de blé — 


128


Par ailleurs, tout en ne représentant que 5-6% environ de la 

surface totale du Massif calcaire, les quelque 130 km 2 des villages 

antiques du Nord de la Syrie représentent une surface suffisante 

pour offrir une « représentation complète des caractéristiques et 

des processus qui transmettent l’importance du bien » 

(Orientations, Annexe 3, § 88). 

D’autre part, la toute récente protection juridique prévue par le 

décret du Premier Ministre définit le cadre légal pour la 

sauvegarde de l’intégrité du paysage et des sites archéologiques 

tout en permettant (et même en favorisant) l’exploitation agricole 

des terres et les activités économiques traditionnelles. Le même 

décret stipule par ailleurs des conditions strictes pour le 

développement des zones habitées et des activités liées au 

tourisme. 

Finalement, l’entretien des sites archéologiques (et du paysage 

inclus dans les périmètres des parcs) est de la responsabilité de la 

Direction Générale des Antiquités et des Musées. Au plan 

paysager, néanmoins, le concept “d’entretien” n’est pas 

réellement significatif : l’utilisation traditionnelle des terres pour 

l’agriculture et l’élevage et le contrôle strict des activités 

touristiques permises (chemins de randonnée, lieux de halte, etc.) 

permettent de garantir la préservation du cadre naturel. Il s’agit en 

effet d’activités écologiquement durables qui sont en harmonie 

avec la valeur universelle des paysages des villages antiques du 


Quant aux sites archéologiques, Les villages antiques du Nord de 

la Syrie se trouvent dans un état de conservation absolument 

remarquable et sont régulièrement entretenus par la DGAM. Les 

sites inclus dans les huit parcs comprennent la plupart des sites 

archéologiques majeurs du Massif calcaire et toutes les typologies 

architecturales présentes dans la région (tombeaux, temples, 

maisons, églises, couvents, etc.), garantissant ainsi la transmission 

de la totalité des valeurs que représente le bien. 


Ph. 209 Mujleya — M. Abdulkarim, 2007 

129


Déclaration d’authenticité 

Le site des villages antiques du Nord de la Syrie répond aux 

conditions d’authenticité aussi bien au niveau du paysage qu’à 

celui des vestiges. Dans les huit parcs archéologiques qui 

constituent le site, forme et conception, matériaux et substance, 

usage et fonction, traditions et techniques, situation et cadre, 

montrent un degré d’authenticité extraordinaire (§ 82). 

La qualité et l’authenticité de ces sites est confirmée par les 

nombreuses études, syriennes et étrangères, dédiées à cette région 

dont la valeur scientifique est reconnue depuis près de deux 

siècles et qui continue à éclairer nos connaissances sur la phase 

de passage entre le monde antique et le monde byzantin. 

Les sites inclus à l’intérieur des parcs, jadis connus sous le nom 

de “villes mortes”, répondent pleinement au critère d’authenticité. 

Il s’agit en effet « de témoins archéologiques figés d’un passé 

révolu qui répondent au critère d’authenticité, et dont il est 

relativement facile de contrôler l’état de conservation » 

(Orientations, Annexe 3). 

D’autre part, leur position excentrée par rapport aux grands axes 

de développement de la Syrie a préservé ces sites non seulement 

des démolitions — si courantes ailleurs pour la réutilisation des 

blocs de pierre — mais aussi des campagnes de restauration du 

siècle dernier qui ne s’appuyaient pas sur une base théorique 

établie et qui n’étaient pas toujours basées sur la pleine 

compréhension des caractéristiques architecturales et techniques 

des bâtiments. 

Les nombreuses missions d’études et de fouilles, nationales et 

internationales, qui travaillent aujourd’hui dans la région du 

Massif calcaire, au contraire, non seulement respectent et suivent 

les principes et les méthodes scientifiques recommandées par les 

chartes internationales mais contribuent de façon significative à la 

réflexion et à l’avancement de la définition de ces mêmes 

théories. 


Les travaux et les études en cours à Serjilla et à Saint-Siméon, par 

exemple, loin de menacer l’authenticité des sites, nous permettent 

une compréhension de plus en plus approfondie des sociétés qui 

ont bâti ces sites et proposent des interventions de conservation et 

de restauration d’une grande finesse. 

Finalement, à un autre niveau, il est important de signaler que la 

volonté de la République arabe syrienne de sauvegarder et de 

proposer à l’attention du monde Les villages antiques du Nord de 

la Syrie témoigne d’une conception “haute” de l’authenticité — 

dont l’importance est signalée dès le préambule de la Déclaration 

de Nara — qui prend en compte, dans la conservation du 

patrimoine national, toute la diversité culturelle de la Syrie 

d’aujourd’hui et qui contribue à la mémoire collective de 

l'humanité. 

Cf. UNESCO-ICOMOS, 1994, Déclaration de Nara, § 4 et 6 : 

« Dans un monde en proie aux forces de globalisation et de banalisation 

et au sein duquel la revendication de l'identité culturelle s'exprime parfois 

au travers d'un nationalisme agressif et de l'élimination des cultures 

minoritaires, la contribution première de la prise en compte de 

l'authenticité consiste, aussi dans la conservation du patrimoine culturel, 

à respecter et mettre en lumière toutes les facettes de la mémoire 

collective de l'humanité. » (art. 4), 

« …Dans le cas où les différences entre cultures seraient à l'origine de 

situations conflictuelles, le respect de la diversité culturelle requiert la 

reconnaissance de la légitimité des valeurs spécifiques de toutes les 

parties en cause. » (art. 6) 

Ph. 210 Tombeau à Rouweiha — 


130


| CHAPITRE QUATRE | 

ÉTAT DE 

CONSERVATION 

DU bIEN ET fACTEURS 

AffECTANT LE bIEN 

131

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE ÉTAT DE CONSERVATION DU bIEN ET fACTEURS AffECTANT LE bIEN 

4.a État actuel de conservation 

Le principe qui a guidé le processus de candidature a été celui de 

proposer l’inscription des villages antiques du Nord de la Syrie en 

tant que paysage culturel. L’état de conservation du site doit donc 

être considéré d’abord au niveau du paysage avant celui des 

vestiges archéologiques à l’intérieur des huit parcs. 

L’état de conservation du paysage naturel et culturel à l’intérieur 

des zones proposées pour l’inscription est en général très 

satisfaisant. La continuité de l’activité agricole a eu, dans la 

plupart des cas, un impact positif sur l’entretien du paysage 

naturel et seulement de rares reboisements récents perturbent le 

paysage traditionnel de ces zones. Les périmètres des huit parcs 

ont été dessinés de façon à éviter les zones où se trouvent déjà des 

activités incompatibles avec la préservation des valeurs propres 

au paysage culturel de la région. Ainsi, les territoires des huit 

parcs archéologiques présentent, à de très rares exceptions près, 

un état proche de celui qu’ils affichaient lors des phases antiques 

de développement. 

Dans les pages suivantes, les huit zones sont rapidement passées 

en revue, l’une après l’autre, soulignant leur état de conservation 

actuel au moment de la candidature à l’inscription sur la Liste du 

patrimoine mondial. 

Parc n°1 

L’intégrité paysagère du parc n°1 est partiellement altérée par les 

développements récents du village de Deir Sem’an. Le risque 

d’une extension incontrôlée des maisons vers les zones 

archéologiques a été maîtrisé grâce à l’action de la DGAM et à 

l’application de la Loi des Antiquités, mais la forte croissance de 

la population a eu pour effet de réduire les zones agricoles de la 

plaine, qui commence à être bâtie, et où se trouvent notamment 

des installations de poulaillers industriels qui affectent le site. 

Sur les crêtes plus éloignées du centre habité, à l’intérieur du 

périmètre du parc, quelques nouvelles constructions, visibles 

RÉPUbLIQUE ARAbE SYRIENNE 

depuis la terrasse de Saint-Siméon, perturbent un paysage par 

ailleurs pleinement préservé. L’ouverture de nouvelles routes et 

chemins pour rejoindre ces maisons risque, à long terme, d’altérer 

le paysage de façon significative. 

Finalement, il faut signaler que le bois autour du site de Saint- 

Siméon, qui est devenu aujourd’hui partie intégrante du paysage, 

ne respecte pas le paysage antique de la région, mais est une 

contribution moderne, signalant de loin le site le plus connu et 

important du Massif calcaire. 

Au niveau de la préservation des sites archéologiques, il est 

important de souligner l’importance des recherches et des travaux 

effectués depuis plus de cinquante ans sur le site de Saint-Siméon. 

La mission française qui travaille actuellement sur le site applique 

des techniques de pointe (scanning 3D des bâtiments, analyse 

scientifiques des restes organiques, etc.), qui nous permettent une 

connaissance de plus en plus complète, non seulement de 

l’architecture du site et de son évolution, mais aussi de la société 

qui a construit ce complexe et qui se développa autour de ce lieu 

majeur de pèlerinage. Les autres sites, plus isolés, sont dans un 

état de conservation remarquable et, à l’exception de Deir 

Sem’an, ne sont pas (ou presque pas) habités. 


Ph. 211 Monastère de Saint-Siméon, l’octogone et la 

colonne du stylite — f. Cristofoli, 2007 

Ph. 212 Poulaillers “industriels” à Deir Sem’an — C. Garnero-Morena, 2007 

132


Parc n° 2 

Ce parc occupe un vaste secteur qui n’est pas encore desservi par 

des routes modernes, et qui, au contraire, a pu préserver un 

réseau de chemins reliant les sites antiques entre eux. Au pourtour 

du parc, se trouvent de nombreux villages assez densément 

habités parmi lesquels le village de Brad, l’un des plus importants 

sites archéologiques du massif, qui a été partiellement ré-occupé 

par des habitations récentes. L’état de préservation du paysage est 

donc particulièrement remarquable et la remise en état d’un 

parcours pédestre de randonnée dans cette zone permet de 

découvrir à pied l’une des zones les plus intègres de la région. À 

l’intérieur de ce parc, se trouvent notamment de larges zones où 

le parcellaire antique est encore pleinement visible. 

La présence d’une population relativement importante à 

proximité immédiate des vestiges et du parc a entraîné le réemploi 

d’une partie des vestiges pour des activités économiques (champs 

cultivés et potagers à l’intérieur même des ruines sont assez 

courants) où comme habitations, mais l’état de conservation des 

ruines archéologiques reste d’une qualité extraordinaire. Les sites 

à l’intérieur du parc, abandonnés et accessibles seulement à pied, 

n’ont pas été réoccupés et offrent donc des conditions de 

préservation exceptionnelles. 

Parc n°3 

Ce parc est le plus petit parmi les huit zones qui composent le site 

des Villages Antiques du Nord de la Syrie. Il s’agit essentiellement 

d’une vallée, intacte et isolée, reliant trois sites antiques de grande 

valeur patrimoniale : Batouta, Sinkhar et Sheikh Suleiman. Le 

paysage antique est parfaitement préservé, le seul site habité à 

l’intérieur de la zone paysagère protégée, délimitée par 

l’orographie du site, étant le village de Sheikh Suleiman qui ne 

compte qu’un millier d’habitants. 

Parc n°4 

Il s’agit du parc le plus vaste. Le paysage antique de Jebel Zawiyé, 

plus doux et plus intensément exploitable par rapport aux sites du 

Jebel Sem’an, est encore parfaitement visible. Les limites du site 


comprennent de vastes secteurs de parcellaire antique et plusieurs 

petits wadi, cultivés depuis l’antiquité, qui entaillent le plateau 

calcaire. 

Le site le plus important est incontestablement le village de al- 

Bara, qui resta un centre important même après le déclin de la 

région. Au niveau paysager, ce site se caractérise par le fait d’être 

recouvert par des plantations d’oliviers au milieu desquelles 

s’élèvent les vestiges. L’exploitation agricole de ces parcelles se 

fait selon des méthodes traditionnelles et contribue 

indéniablement à la valeur et à la signification paysagère du site 

sans, par ailleurs, mettre en péril la préservation des vestiges. Le 

village moderne de al-Bara, qui s’est développé en face du site 

archéologique et qui compte plus de 3 000 habitants, a été exclu 

du périmètre du parc. 

L’état de conservation du cadre paysager de ce parc est très bon et 

est intimement lié à l’exploitation agricole du territoire. Des sites 

comme Serjilla, Shinshara, Btirsa, ou Wadi Martaoun, offrent un 

cadre naturel incomparable qui complète et explique 

l’importance des vestiges architecturaux et archéologiques. 

Ailleurs, à l’intérieur du périmètre du parc, le paysage n’est pas 

aussi parfaitement préservé. Dans la région du Massif calcaire, on 

Ph. 213 Paysage depuis Kafr Nabo — 

f. Cristofoli, 2008 

133


assiste actuellement à une forte croissance de la population et à 

un développement de l’activité agricole qui s’accompagne 

souvent de l’utilisation de méthodes d’épierrement et de 

labourage des sols peu compatibles avec un site d’une telle 

qualité et valeur. L’utilisation d’engins mécaniques capables 

d’arracher et de déplacer de grands blocs de calcaire pour élargir 

les zones cultivables est malheureusement assez fréquente même 

à l’intérieur du parc. De nouveaux alignements, formés par ces 

blocs récemment dégagés, prennent parfois la place des murets 

traditionnels — construits avec les pierres patiemment épierrées 

des parcelles — le long des routes qui traversent le parc. D’autre 

part, la croissance de la population a comporté nécessairement 

une densification des constructions qui se trouvent aujourd’hui 

parfois en proximité, ou même à l’intérieur, des sites 

archéologiques. 

Comme dans le cas du parc n°1, ici aussi une campagne récente 

de reboisement a partiellement modifié l’environnement naturel 

notamment autour du site de Shinshara. Le “nouveau“ paysage 

produit par cette plantation ne respecte ni les essences originelles 

(on retrouve même quelques eucalyptus…), ni la densité et ni le 

“rythme“ des arbres qui poussent naturellement sur le terrain 

rocheux (Cf Chapitre 2, § II.3.2). Il constitue, néanmoins, un lieu 

fort apprécié par les familles locales qui viennent régulièrement y 

faire des pique-niques au printemps. 

Les vestiges archéologiques des sites principaux ont fait l’objet de 

campagnes de fouilles et d’études depuis l’époque du Mandat 

français et présentent en général des conditions de conservation 

remarquables. Les vestiges d’époques classique et byzantine (ou 

même d’époques plus récentes à al-Bara) protégés par la Loi des 

Antiquité, n’ont que très marginalement souffert de réutilisations 

récentes peu conformes. Les conditions de conservation des 

structures souterraines et en élévation qui composent les vestiges 

de ce parc (et de l’ensemble du site des villages antiques du Nord 

de la Syrie) sont donc tout à fait exceptionnelles. La qualité des 

maçonneries, assemblées sans mortier avec de gros blocs en 

calcaire parfaitement taillés, a permis de traverser les âges et nous 


permet aujourd’hui d’observer des structures à qui souvent ne 

manquent, que des éléments en bois et une couverture pour être 

encore habitables. 

Les campagnes d’études sur les villages de ce parc ont contribué 

à la préservation des vestiges et à leur mise en valeur, notamment 

sur le site de Serjilla. Les fouilles menées en ce moment à al-Bara 

et ailleurs prévoient, dès leur début, la conservation du matériel 

archéologique retrouvé et des structures dégagées et, là où c’est 

possible, leur mise en valeur après l’achèvement des fouilles. 

Parc n° 5 

Le paysage de ce parc diffère notablement de celui de l’autre parc 

du Jebel Zawiyé et présente un aspect plus typique du relief 

karstique. Il inclut des secteurs importants de parcellaire fossile 

bien préservé. Son périmètre est découpé de façon à exclure les 

nombreuses carrières qui entourent le village de Jéradé. Ces 

carrières, véritables plaies ouvertes dans le sol du Massif calcaire, 

n’affectent pas seulement la vision du paysage, mais produisent 

Ph. 214 Gros blocs dégagés au bulldozer et alignés 

le long de la route — f. Cristofoli, 2008 

134


aussi des nuisances sonores (explosions fréquentes) et de la 

pollution atmosphérique causée par les nuages de poussière, et 

constituent donc la principale atteinte à l’intégrité du site. 

Le village de Jéradé, par ailleurs, souffre de la forte croissance de 

sa population et d’un développement chaotique qui s’étend sur 

des zones de ruines partiellement réutilisées par l’habitat 

moderne. Le site de Rouweiha, plus préservé, est partiellement 

réutilisé par les bergers qui ont transformé des vestiges antiques 

en enclos pour les troupeaux. Cette utilisation n’est pas seulement 

peu respectueuse de la valeur exceptionnelle du site, mais peut 

parfois poser des problèmes de conservation spécifiques, même si 

elle contribue à l’image « romantique » du site. 

Parc n° 6 

Le paysage de ce parc se compose d’une zone encore 

parfaitement préservée avec des wadi exploités en terrasse depuis 

l’antiquité, et des plantations d’oliviers centenaires, et d’une 

partie plus urbanisée autour de l’église de Qalb Lozé. Cette 

dernière, jadis isolée, se trouve aujourd’hui au centre d’un village 

de plus d'un millier d'habitants. L’église, qui constitue l’un des 

exemples les plus extraordinaires de l’art et de l’architecture de la 

région, est protégée par la DGAM et se trouve dans un état de 

conservation exceptionnel. 

L’ouverture de nouvelles routes, goudronnées ou non, pour 

faciliter l’accès aux champs et aux vestiges, risque, à long terme, 

de modifier le paysage du territoire du parc. 

Parc n° 7 

Ce parc est caractérisé par un paysage karstique très dépouillé et 

inhabité sur lequel s’élèvent des vestiges archéologiques de 

grande qualité. Sur le point le plus élevé, le Mont Barisha, se 

trouvent les ruines d’un temple romain encore bien préservé. Les 

éléments des colonnes de la façade du temple gisent aujourd’hui 

au sol. 

L’intégrité du paysage du parc est quelque peu menacé, dans sa 

partie orientale, par des constructions abusives, notamment à 

proximité immédiate de l’église de Deirouné, alors que la moitié 


occidentale, très proche de la frontière temporaire avec la Turquie, 

présente un paysage inhabité parfaitement préservé. 

L’utilisation du territoire comme pâturage pour des troupeaux de 

brebis et de chèvres est parfaitement adaptée aux caractéristiques 

historiques et naturelles du site et ne pose pas de problèmes 

particuliers au point de vue de la conservation. 

Parc n° 8 

Le paysage du parc du Jebel Wastani compte parmi les mieux 

préservés du site des villages antiques du Nord de la Syrie. Cette 

région, isolée et peu habitée, a pu préserver de façon remarquable 

son paysage antique et ses vestiges archéologiques. Le paysage, 

plus boisé qu’ailleurs, en raison de la proximité des côtes 

méditerranéennes, présente des caractéristiques spécifiques qui 

ne se retrouvent pas dans les autres chaînons du Massif calcaire. 

Du point de vue de la conservation des vestiges archéologiques, 

il est possible, au-delà des remarques ponctuelles présentées cidessus 

parc par parc, de faire des remarques d’ordre général qui 

s’appliquent à l’ensemble des sites inclus à l’intérieur des 

périmètres des parcs. 

Les principaux problèmes d’ordre statique qui affectent les 

vestiges archéologiques, sont liés aux nombreux tremblements de 

terre qui ont frappé la région dans les derniers 1500 ans : rotations 

des blocs et écroulements partiels en témoignent de façon 

évidente. D’un point de vue général, néanmoins, les structures 

encore debout ont retrouvé un état d’équilibre et ne risquent pas 

de s’écrouler. L’insertion de renforts localisés pour contrecarrer les 

effets d’un nouveau tremblement de terre ne semble pas 

nécessaire sur l’ensemble des vestiges, mais pourra être prise en 

considération dans des cas particuliers. 

Les incendies et la disparition des structures en bois, qui peuvent 

avoir entraîné dans leur chute des pans entiers de murs, ont 

complété l’œuvre naturelle de destruction des structures du 

Massif calcaire. 

Ph. 215 Chèvre à Rouweiha — 


135


En ce qui concerne la conservation des matériaux, et notamment 

des blocs de pierre, il apparaît que le problème principal est causé 

par l’altération des pierres dans la zone d’évaporation des 

remontées capillaires depuis le sol * . L’arrêt, ou la diminution, de 

la progression des dégâts sur les blocs en pierre devra donc 

passer, dans la plupart des cas, par un drainage approprié des sols 

à la base des murs. Les éléments sculptés, plus fragiles, sont 

particulièrement menacés par les cristallisations des sels qui 

peuvent faire éclater des morceaux entiers. Par ailleurs, fissures et 

éclatements dus à des surcharges ponctuelles causées par les 

nouvelles conditions d’équilibre, sont assez fréquents sur 

l’ensemble des élévations. 

Au-delà des dégradations naturelles, les vestiges du Massif 

calcaire et des parcs archéologiques souffrent aussi de 

dégradations causées par l’homme. 

Il peut s’agir d’actes de vandalisme, œuvre de visiteurs et 

résidents qui brisent et détruisent des pierres sans raisons 

apparentes, ou bien de destructions liées à l’utilisation des sites 

pour l’agriculture ou la construction. La mise en place de 

campagnes de sensibilisation et la création d’un rapport de 

confiance avec les habitants, articulé autour des « maisons du 

patrimoine » prévues par le nouveau système de gestion en cours 

de définition, devraient contribuer de façon significative à réduire 

ces risques. 

Un autre danger pour la conservation des vestiges est lié à 

l’activité des pilleurs – plus ou moins organisés – à la recherche 

d’éléments sculptés (chapiteaux, morceaux de corniches, etc.) qui 

peuvent être vendus aux antiquaires, et, plus généralement, aux 

fouilles clandestines menées sur les sites les plus isolés. Ces actes, 

sévèrement réprimés par la Loi syrienne, restent néanmoins 

relativement peu fréquents. Une liste des principales infractions à 

la Loi des Antiquités qui ont eu lieu dans la région dans les 

dernières années est jointe en Annexe. 

*Une première expertise préliminaire aux travaux de restauration pour les 

sites du Massif calcaire a été récemment engagée par la mission Syrofrançaise 

de Serjilla en collaboration avec Jean-Claude Bessac de l’IFPO 

(Institut Français du Proche-Orient). 


Ph. 216 Illustration des 

différentes pathologies — 

MASfSN, 2004 

136


4.b facteurs affectant le bien 

(i) Pressions dues au développement 

La forte croissance démographique et le ré-investissement de la 

région du Massif calcaire par de nouveaux résidents lors des 

dernières 20-30 années a soumis le paysage de la région et 

l’ensemble des sites archéologiques à de nouvelles pressions qui 

mettent en péril la survie d’un ensemble unique qui a pu résister, 

presque inchangé, pendant près de 1 500 ans. 

La croissance désordonnée des villages, qui comptent aujourd’hui 

plusieurs milliers d’habitants, menace l’intégrité du paysage et des 

sites archéologiques sur l’ensemble du Massif calcaire. 

La prise de conscience de l’importance de la préservation de ce 

lieu unique a conduit l’État syrien à proposer la candidature des 

villages antiques du Nord de la Syrie pour l’inscription sur la Liste 

du patrimoine mondial en tant que paysage culturel. 

Le choix de limiter la zone proposée à des périmètres réduits, se 

base sur le principe de garantir un niveau de protection très élevé 

pour les sites et les paysages les plus importants et représentatifs, 

avec l’espoir que le développement durable de ces zones puisse, 

à long terme, influencer aussi le modèle de développement de la 

région entière qui les entoure. 

Sur le terrain, le choix des périmètres protégés s’est accompagné 

d’une réflexion sur le développement des villages plus importants, 

afin de définir des modèles de croissance compatibles avec les 

exigences légitimes de la population, mais qui puissent en même 

temps respecter les sites et les transmettre préservés aux 

générations futures. 

C’est le cas, notamment, des villages de Deir Sem’an et al-Bara 

pour lesquels de premières orientations d’urbanisme ont été 

définies lors de l’élaboration du dossier et qui feront l’objet, dans 

un futur proche, de l’élaboration de plans communaux de 

développement élaborés par les gouvernorats en accord et en 

collaboration avec la DGAM. 


Au-delà de la pression foncière exercée sur les parcelles afin de 

construire de nouvelles habitations pour les résidents, les 

pressions dues au développement se matérialisent aussi par 

l’insertion, souvent brutale, de nouvelles activités économiques 

sur le territoire. C’est le cas notamment des carrières et des ateliers 

de taille de pierre, mais aussi des poulaillers industriels qui se sont 

multipliés de façon exponentielle dans les dernières années sur 

l’ensemble du Massif calcaire. Ces activités ont été interdites à 

l’intérieur des périmètres des parcs (voir Chapitre V), mais 

pourraient continuer à se développer à l’extérieur. 

La modernisation des techniques agricoles traditionnelles et 

l’utilisation de plus en plus courante d’engins mécaniques pour 

déplacer de gros blocs calcaires afin d’obtenir des poches de terre 

cultivables pose aussi problème. Alors que l’agriculture est une 

activité essentielle à la préservation du paysage, ces méthodes 

risquent de modifier radicalement le site d’où risquent de 

disparaître les murets en pierres sèches auxquels se substituent 

des alignements irréguliers de blocs arrachés du sol. 

Le développement de la région, d’autre part, a imposé la création 

d’un nouveau réseau routier capable de désenclaver les villages 

afin d’en permettre le développement. Malheureusement, la 

création de ce réseau s’est souvent faite au détriment du paysage 

et en absence d’étude approfondie concernant les besoins 

effectifs des habitants et des villages. De même, la création 

d’autres réseaux d’infrastructures, tels les lignes à haute tension, 

s’est faite en l’absence de toute coordination avec la DGAM. 

137


(ii) contraintes liées a l'environnement 

Les huit parcs archéologiques qui composent le site des villages 

antiques du Nord de la Syrie ne sont pas affectés par des 

contraintes particulières dues à l’environnement et se 

caractérisent par un environnement naturel de qualité et très bien 

préservé. 

Les parcs sont situés en dehors des grands centres urbains et ne 

souffrent pas de la pollution atmosphérique. À l’état actuel, il 

n’existe pas d’installations industrielles majeures, et le site profite 

d’un milieu naturel duquel est exclue toute forme sévère de 

pollution atmosphérique et lumineuse. 

Seules les carrières de pierre, d’où le rocher est extrait à la 

dynamite, causent de la pollution sonore et des poussières qui 

peuvent affecter les sites et la santé des habitats voisins 

(notamment à Jéradé). 

(iii) Catastrophes naturelles et planification 

préalable 

La Syrie est située dans une zone sismique et la région du Massif 

calcaire est historiquement une région instable comme en 

témoignent les nombreux tremblements de terre antiques recensés 

par les sources historiques. 

Même si la plus grande partie des structures des sites 

archéologiques est apte à résister de façon satisfaisante aux 

secousses d’intensité normale, et si les vestiges ont généralement 

acquis une condition d’équilibre statique et ne posent pas de 

risques pour les visiteurs, il subsiste néanmoins, sur l’ensemble 

des sites, des zones plus fragiles dont la stabilité pourrait être 

menacé par un séisme. Il est évident qu’en cas de tremblement de 

terre de forte intensité, des écroulements ponctuels pourraient se 

produire à différents endroits. 

À l’état actuel, un plan de consolidation préventif des structures 

n’existe pas. 


La mise en place de mécanismes de suivi des conditions de 

stabilité des ruines suite à chaque séisme, permettrait de vérifier 

l’effet réel des séismes sur la stabilité des structures et la sécurité 

des visiteurs. Néanmoins il est évident, en vue du nombre de 

vestiges inclus dans le territoire du site des villages antiques du 

Nord de la Syrie, que la mise en place d’un inventaire précis où 

reporter les dégâts et les zones fragilisées ne pourra être mis en 

place qu’à long terme. 

Les risques d’incendie, quoique limités par les caractéristiques 

architecturales des bâtiments (il s’agit de construction en pierre 

sans planchers ni charpente bois), concernent aussi bien les sites 

que le paysage. 

En ce qui concerne le paysage, les autorités forestières ont mis en 

place un réseau de routes coupe-feu dans les zones de 

reboisement ; quant aux vestiges, l’absence de toiture et de 

plancher en bois, et de toute installation électrique moderne, rend 

très improbable le déclenchement du feu. 

L’état de ruine des sites, d’autre part, rend superflue la définition 

de plans d’évacuation car les sites sont tous ouverts vers 

l’extérieur et la campagne environnante. 

Enfin, la région du Massif calcaire ne présente pas de risques 

d’inondation. 

Ph. 217 Carrières dans le Jebel 

Zawiyé — Vue satellite, 2008 

138


(iv) Contraintes dues aux visiteurs /au tourisme 

Dans le chapitre suivant (cf. §5.h.), seront présentés en détail les 

flux des visiteurs, actuels et futurs, concernant l'ensemble du site 

des villages antiques du Nord de la Syrie. 

Dans cette section, il convient de souligner que, vu les 

caractéristiques architecturales et topographiques des sites, 

l’augmentation probable du nombre des visiteurs suite à 

l’inscription éventuelle sur la Liste du patrimoine mondial ne 

devrait pas comporter de risques pour leur conservation. 

Actuellement, la présence touristique limitée qui caractérise la 

plupart des sites ne pose pas de problèmes majeurs pour leur 

entretien et leur conservation. Seul le site de Saint-Siméon reçoit 

un nombre conséquent de visiteurs, mais il s’agit d’un site clos et 

contrôlés par des gardes où le contrôle des flux ne pose pas de 

problèmes majeurs sauf, éventuellement, de façon ponctuelle lors 

des pics saisonniers. Les autres sites, qu’ils soient payants (comme 

Serjilla) ou libres, ne reçoivent que quelques milliers de visiteurs 

par an au plus. 

Il existe de nombreux plans, actuellement en phase d’études, qui 

montrent une volonté de développement touristique. Ces plans, 

qui ne répondent pas aux principes du développement du 

tourisme culturel et qui sont partiellement en contradiction avec 

les termes du Décret de protection, devront être revus. 

De nouveaux mécanismes de gestion sont actuellement en phase 

de définition pour guider et contrôler le développement 

touristique des huit parcs selon les principes du tourisme culturel 

et du développement durable. 

Les tendances générales du tourisme patrimonial en Syrie 

et les risques encourus par les sites 

Le tourisme en Syrie est en phase de forte progression. Plus de 

90% des touristes proviennent des pays voisins et moins de 10% 


des pays occidentaux. On compte un nombre très élevé 

d’excursionnistes (pas de nuitée dans le pays). 

Le tourisme de visite des sites culturels (monumentaux, 

archéologiques et muséaux) ne reflète pas cette situation. On 

observe une sur-représentation (nombre de visites par rapport aux 

nombres de touristes) des visiteurs occidentaux par rapport aux 

visiteurs nationaux ou provenant des pays arabes. Ce phénomène 

est particulièrement marqué dans les sites du bien candidat (Idleb, 

Serjilla, Saint-Siméon). On peut donc penser que l’accroissement 

rapide de la fréquentation liée au développement du tourisme, s’il 

se confirme, devrait se traduire par une montée en puissance plus 

nette des visiteurs occidentaux. Ce phénomène devrait être 

conforté par le fait que le patrimoine du bien candidat (paysage 

culturel) correspond à une demande importante dans ces pays 

émetteurs. 

Le site payant le plus fréquenté du pays demeure la Citadelle 

d’Alep qui reçoit moins de 400 000 visites annuelles, ce qui, au 

regard des fréquentations enregistrés dans les sites archéologiques 

majeurs de la Méditerranée apparaît comme un chiffre assez 

modeste. Actuellement, les flux de visiteurs comptabilisés dans les 

grands sites culturels ne constituent donc pas un risque en terme 

de sur-fréquentation. 

Si l’on considère la relative modestie des fréquentations 

enregistrées aujourd’hui dans les sites syriens, en particulier ceux 

du bien candidat, et si l’on prend en compte les perspectives de 

croissance des activités touristiques à 10 ans, on peut considérer 

que le risque lié aux flux de touristes (fréquentation, 

infrastructures, équipements, hébergements) encouru par les sites, 

restera encore relativement limité pendant quelques années. 

Cependant il faut, dès maintenant, prévoir les types 

d’aménagements qui permettront de faire face ultérieurement à 

des fréquentations plus importantes. 

En contrepartie, l’insuffisance des moyens dont dispose la 

Direction Générale des Antiquités et des Musées pour assurer la 

gestion touristique des sites, la faiblesse des relations entre la 

Ph. 218 Image publicitaire à 

l’aéroport de Damas — 


139


Direction générale des Antiquités et des Musées et les opérateurs 

touristiques, et certains modèles traditionnels d’aménagement 

touristique (hôtels, restaurant, commerces, à proximité immédiate 

des sites) qui prévalent encore par endroit, peuvent être 

considérés comme des risques potentiels indirects. 

Les conditions de gestion touristique des sites et des 

paysages 

À la suite de l’inscription du Crac des Chevaliers sur la Liste du 

Patrimoine mondial en 2006, la Direction Générale des Antiquités 

et des Musées a mis en place un Département dédié à la gestion 

des sites. Mais la richesse exceptionnelle du patrimoine syrien, ne 

facilite pas la tâche en ce domaine. 

La gestion des sites du patrimoine mondial comme celle des 

grands sites non inscrits est assurée par des équipes locales 

compétentes tant en matière de conservation que d’entretien. Des 

efforts importants sont engagés pour améliorer les savoir faires en 

matière d’accueil, d’information et de mise en valeur, en 

particulier grâce à des formations nationales et internationales 

(séminaire ICCROM, séminaire UNESCO, appui du World 

Monument Fund, programme de la Commission européenne). 

Mais l’organisation institutionnelle encore très centralisée de la 

DGAM handicape parfois les interventions des gestionnaires 

locaux qui ne peuvent pas réagir avec la rapidité nécessaire. Enfin 

les moyens d’interventions juridiques, humains et financiers, dont 

dispose la DGAM pour faire face aux atteintes à l’intégrité des 

sites et surtout à la protection de leur environnement, ne se 

révèlent pas toujours suffisants, même si l’implication forte des 

responsables de l’institution permet de résoudre la plupart des 

problèmes. 

Les relations avec les opérateurs touristiques 

Les opérateurs touristiques agissent sous la tutelle du ministère du 

Tourisme. La Syrie compte plus de 850 agences de voyages, 

environ 500 hôtels classés et plus de 270 000 places de restaurant. 

Les relations entre ces opérateurs et la DGAM sont limitées. La 


tarification d’accès aux sites, par exemple, est décidée par la 

Direction Générale des Antiquités et des Musées sans être 

discutée avec les voyagistes. 

Cette absence de concertation entre les responsables du 

patrimoine et les opérateurs touristiques, ne favorise pas la gestion 

des sites et constitue un risque réel dans les sites du bien candidat 

qui sont, pour la plupart, libres d’accès. 

Les modèles d’aménagement touristique des sites 

Les modèles d’aménagement touristique des sites restent un 

risque majeur pour le bien candidat. Il y a quelques années 

encore, des équipements d’hébergement ont été construits à 

proximité immédiate des sites, voir sur les zones archéologiques 

(Bosra, Palmyre). Cette option est aujourd’hui mise en cause, mais 

les usages des principaux investisseurs, habitués à financer du 

grand tourisme d’affaire urbain ou du séjour balnéaire, ne sont 

pas toujours adaptés aux spécificités du patrimoine. 

Les équipements touristiques liés à la fréquentation du patrimoine 

doivent répondre aux principes d’intégration et de durabilité. Cela 

exclut d’emblée les grandes unités hôtelières associées à des 

équipements hautement consommateurs d’eau et d’énergie, mais 

également les constructions à proximité des sites et à l’intérieur 

des périmètres des parcs archéologiques. 

Enfin, il faut souligner le fait que la liberté dont jouissent les 

visiteurs des sites du Massif calcaire (qui donne à chaque visiteur 

le sentiment de découvrir une région inexplorée, contribuant ainsi 

grandement au charme du site) pourrait entraîner des risques 

d’incendie (suite aux feux allumés pour les pique-niques) et des 

formes légères de dégradation du paysage par la dissémination 

des déchets (aucun système de récolte de déchets abandonnés 

n’existe pour l’instant). Des campagnes de sensibilisation de la 

population et des visiteurs à ces problématiques devront être 

mises en place par le nouveau système de gestion prévu pour le 

site des villages antiques du Nord de la Syrie. 

140


(v) Nombre d'habitants dans le périmètre du bien, 

dans la zone tampon 

La population de la Syrie affiche un taux de croissance très élevé, 

et la zone du Massif calcaire est soumise, dans les 10-15 dernières 

années, à une croissance exponentielle de sa population. 

L’un des principes qui ont été à la base de la définition des parcs 

archéologiques a été celui de limiter, autant que possible, la 

présence de villages habités et le nombre de résidents à l’intérieur 

des périmètres afin de simplifier la gestion. Néanmoins, étant 

donné le principe même du classement, qui concerne le territoire 

et le paysage culturel de la région, la présence humaine à 

l’intérieur des huit zones sélectionnées n’est pas négligeable. 

En l’absence de données précises concernant les résidents, les 

chiffres présentés ci dessous, fournis par les Gouvernorat d’Alep 

et de Idleb, doivent être considérés comme indicatifs. 

Dans les trois parcs du Gouvernorat d’Alep, la population totale 

est de 6 722 habitants, répartie de la façon suivante : 

Parc archéologique n°1 : 1 650 habitants (Deir Sem’an) 

Parc archéologique n°2 : 3 872 habitants (Brad, Borj Haydar, 

Kafr Nabo et Kalota) 

Parc archéologique n°3 : 1 200 habitants (Sheikh Suleiman) 

Dans les cinq parcs du Gouvernorat de Idleb, la population totale 

est de 5 050 habitants, répartie de la façon suivante : 

Parc archéologique n°4 : 1 500 habitants (Bara) 

Parc archéologique n°5 : 1 900 habitants (Rouweiha et Jéradé) 

Parc archéologique n°6 : 1 500 habitants (Qalb Lozé) 

Parc archéologique n°7 : 0 habitant 

Parc archéologique n°8 : 150 habitants (Kafr Aqareb et al- 

Fassouq) 


L’estimation de la population totale dans le site candidat à 

l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en 2008 est de 

11 772 habitants. 

Par ailleurs, le site des villages antiques du Nord de la Syrie n’a 

pas de zone tampon, puisque les limites des 8 parcs qui 

composent le site ont été dessinées en prenant en compte les 

caractéristiques orographiques du territoire afin d’isoler des 

ensembles cohérents qui protègent les cônes visuels depuis et vers 

les sites. 

Estimation de la population dans : 

L’aire proposée pour inscription : 11 772 habitants 

La zone tampon : 0 habitants 

Total : 11 772 habitants 

Année : 2008 

Ph. 219 Trois générations d’habitantes du Massif 

calcaire — C. Garnero-Morena, 2007 

141


| CHAPITRE CINQ | 

PROTECTION ET 

GESTION DU BIEN 

142

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE PROTECTION ET GESTION DU BIEN 

5.a Droit de propriété 

Introduction 

La propriété des parcelles incluses dans les périmètres des parcs 

archéologiques qui composent le site des villages antiques du 

Nord de la Syrie est mixte, publique et privée, dans des 

proportions qui varient d’un site à l’autre. 

Dans la plupart des cas, il n’existe pas de plan cadastral précis sur 

lequel reporter les propriétés. 

La création de plans précis et fiables du territoire est une priorité 

pour la mise en œuvre du classement, il est évident, néanmoins, 

qu’il s’agit d’une opération de grande envergure qui requiert des 

temps assez longs et des moyens financiers considérables. Les 

gouvernorats de Idleb et d’Alep, en collaboration avec la DGAM, 

ont entamé une procédure de relevé topographique depuis 

2006/2007. 

Le Gouvernorat de Idleb a notamment commencé, avec la 

collaboration de partenaires étrangers, le relevé topographique et 

le recensement systématique de toutes les parcelles de son 

territoire. Une première série de plans, détaillant les alentours 

immédiats des sites archéologiques, a été levée afin de définir 

précisément les limites des parcelles de la DGAM en vue de la 

planification d’activités de développement. 

Le processus déclenché par la candidature des villages antiques 

du Nord de la Syrie, a conduit les autorités locales à reconsidérer 

leurs programmes afin de les rendre compatibles avec les 

exigences d’un classement des sites en tant que paysage culturel. 



Ph. 220 Jebel Barisha, Baqirha — F. Cristofoli, 2004 

Pl. 109 Serjilla, relevé des parcelles cadastrales et propriété de la DGAM — DGAM, 2008 

143


L’étude sur le site de Qal’at Sem’an et ses alentours, financée par 

le Arab Fund à la hauteur d’un million de dollars US, visait 

initialement à définir les plans de développement du village de 

Deir Sem’an et de la zone tampon de Qal’at Sem’an selon le 

périmètre défini par la décision 258 du 23/11/2003. 

La mise en place d’un parc archéologique nettement plus élargi 

que le périmètre d’étude, a amené à revoir le travail du bureau 

d’études en fonction des exigences liées au classement du 

paysage culturel et non pas du site et de sa zone tampon comme 

initialement. Le bureau chargé de la préparation des plans est 

actuellement en train de terminer le relevé foncier du secteur 

central du parc. L’élargissement des relevés à l’ensemble du 

périmètre sera réalisé par la nouvelle structure de gestion du site 

dans les prochaines années. 


Pl. 110 Site de Deir Sem’an et Qal’at Sem’an — DGAM, 2008 

144


La situation foncière dans les parcs archéologiques 

Parc archéologique n°1 

Le site est sis dans les environs d’Alep et dépend de la ville de 

Daret ‘Azza qui dépend elle-même administrativement du 

Gouvernorat d’Alep. Le village de Deir Sem’an est inclus dans la 

zone tampon définie par la décision n° 258 du 23/11/2003, dont 

la propriété foncière est mixte public/privé et divisée en trois 

catégories : 

Zone 1 : 

Elle comprend le site archéologique et est formé de 89 parcelles, 

dont une est propriété des Antiquités, 45 sont publiques et 43 

privées. Dans cette zone, est interdite toute construction, alors 

qu’il est permis d’entreprendre des travaux de restauration et de 

faire des travaux publics sous approbation de la DGAM. 

Zone 2 (zone tampon) : 

Elle comprend 402 parcelles, dont 2 appartiennent à la DGAM, 

386 sont privées, et 138 sont publiques (8 louées à des privés). 

Dans cette zone, est interdite toute construction, mais sont permis 

les travaux publics suite à autorisation de la DGAM. 

Zone 3 : 

Ses limites ne sont pas formellement indiquées sur un plan, mais 

elle est définie comme étant à proximité de la zone tampon. Dans 

cette zone, les constructions sont possibles, mais elles sont 

soumises à des réglementations particulières pour s’adapter aux 

caractéristiques naturelles et culturelles du site. 

La zone protégée par la décision de 2003 (zones 1 et 2) comprend 

491 parcelles, dont 429 privées qui sont soumises à une très forte 

restriction des droits de propriété. 

Le Décret du Premier Ministre qui établit la création des parcs 

archéologiques et en définit la réglementation, s’appliquera à 

l’ensemble du périmètre du parc qui comprend à son tour 


essentiellement des parcelles privées et quelques parcelles 

publiques (notamment les autres sites archéologiques, propriétés 

de la DGAM, inclus dans le périmètre du parc n° 1). 


Le territoire du parc archéologique comprend une série de sites 

classés, propriété de la DGAM, alors que le reste du territoire est 

composé de petites propriétés privées. À ce jour, il n’existe pas 

encore de plans cadastraux du secteur. Ils seront levés dans les 

prochaines années par le Gouvernorat de Idleb en collaboration 

avec la nouvelle structure de gestion. 

Les parcelles de la DGAM comprennent notamment : 

Kafr Nabo : église, pressoir, ermitage, et quelques monuments 

non défini ; 

Borj Haydar : 2 églises, 2 ermitages non définis ; 

Kalota : 2 églises, tombeaux et des sites monumentaux non 

définis ; 

Kharab Shams : 2 églises, crypte et des monuments non 

définis. 


Les informations précises concernant les propriétés foncières dans 

cette zone ne sont pas encore disponibles. 

Une large partie du territoire du parc n°3, néanmoins, a été 

achetée par le Syndicat des Ingénieurs d’Alep qui avait prévu un 

grand plan de lotissement et de construction sur ses propriétés 

dans la proximité immédiate du site archéologique de Sinkhar (cf. 

§5d). 

Ce projet avait été présenté lors du Séminaire de Idleb (organisé 

par la DGAM avec le support de la CFU dans le cadre du 

processus de nomination). Suite aux vives critiques faites par la 

DGAM, le plan a été intégralement revu, l’ensemble du site inclus 

dans le parc n°3 étant inconstructible. 

145


Du point de vue de la propriété foncière, les trois sites 

archéologiques de Batouta, Sinkhar et Sheikh Suleiman sont des 

propriétés de la DGAM, et un large secteur, dans la zone centrale 

du parc, est toujours la propriété du Syndicat des Ingénieurs (il est 

destiné in fine à réintégrer la propriété de la DGAM à la suite des 

dernières négociations). Les parcelles restantes appartiennent à 

des petits propriétaires privés. Le relevé précis des parcelles en 

vue d’une mise à jour et de la numérisation du cadastre sera fait 

dans les prochaines années en collaboration entre la DGAM et le 

Gouvernorat d’Alep. 


Il comprend les sites de Dallozé, al-Bara, Wadi Martaoun, 

Mujleya, Btirsa, Bshilla, Ba’uda, Rabi’a, Shinshara, Serjilla. Il 

s’agit de villages abandonnés partiellement acquis par la DGAM 

et partiellement en mains privées. Le village moderne d’al-Bara 

est en grande partie situé à l’extérieur du périmètre du parc. 


Il comprend les sites de Rouweiha et Jeradé. 

L’ensemble du site proposé est la propriété publique du Ministère 

de la Culture/DGAM. 


Le parc du Jebel al-A’la comprend les sites de Qalb Lozé, Kfeir et 

Qirqbizé. Une grande partie du territoire est de propriété 

publique (ministère de l’Agriculture et DGAM). 


Sites du parc n°4 Numéro de parcelle publique Numéro de parcelle privée 

al-Bara/Serjilla 

170/2 

Dallozé 

Wadi Martaoun 

910-912-916-989-1067- 1436-1546-2275-2474-1434-1557- 

1536-1632-2780-2787-2789-2792-1622-1627-2517-1848- 

2807-2778-2786-2802-2806-2813-2815-2818-2820-2822- 

2911-2914-2912-2927-2929-2930-2934-3079-3562-4069- 

4070-4071-4072-4073-4075-4076-4077-4078-4079-4080- 

4081-4082-4083-4085-4086-4087-4089-2783-2812 

[Ministère de la Culture] 

419-699-2023 

[Ministère de l’Agriculture] 

1446-1453-1465-1494-357-197-1967-183-20804 

[État syrien] 

2056-3427-3431-3443-3763 


1027-1277-1316-1324-1325-4451-4896 [Ministère de 

l’Agriculture] 

Tout le reste 




Qalb Lozé 

51/1 

Qalb Lozé 

51/2 

Qalb Lozé 

51/3 

488 (l’église) 


278 

[DGAM] 

1033-1034-1035-1036 


245-264-265-294-335-340-348-362-371-382-449-503-681- 

682-683-702-703-704-811-813-841-863-879-880-883-888- 

953-969-978-994-999-1000-1001-1009-1010-1019-1025- 

1031-1033-1034-1035-1036 





146



Il comprend les sites de Baqirha, Kherbet al-Khatib, Dar Qita et 

Deirouné. La propriété du territoire est partiellement publique 

(DGAM et ministère de l’Agriculture) et partiellement privée. Les 

sites archéologiques ne sont pas habités. 


Le parc archéologique du Jebel Wastani comprend les sites classés 

de Kafr Aqareb, al-Fassouq et Benasra, partiellement propriété de 

la DGAM, du ministère de l’Agriculture et de nombreuses 

parcelles privées. 

La mise à jour du cadastre est en cours et des plans précis seront 

levés dans les prochaines années. 



Ras-Elhesn 63/2 Aradi “Lands” 

Dar Qita 

Baqirha 

Kherbet al-Khatib 

-62-124-126-198-314-381-385-386-387-390-391-457-467-528- 

540-540-543-544-565-567-568-575-603-607-650-657-660-661 

[DGAM] 

58-62-124-126-488-490-603-607-651 


102-314-319-322 


438-440 


381-385-386-387-390-391 

[DGAM] 

317-394 







Benasra 

al-Fassouq 

48-51-57-73-154-159-222-225-233-239-259-282-304-326-330- 

333-340-344 


685 




147


5.b Classement de protection 

Introduction 

La protection du patrimoine culturel de la République arabe 

syrienne relève de la responsabilité et de la compétence du 

ministère de la Culture, du Conseil des Antiquités et de la DGAM. 

Le statut juridique des sites archéologiques à l’intérieur des 

périmètres des parcs proposés pour l’inscription sur la Liste du 

patrimoine mondial est défini par Loi des Antiquités (dont la 

version française est jointe en annexe). 

Le ministère de l’Administration Locale contribue à la protection 

du patrimoine — en coordination avec la DGAM — à travers ses 

conseils de village, de ville et de province, en tant que 

responsable exécutif des démolitions des constructions abusives à 

l’intérieur des sites archéologiques et historiques, et des 

dérogations à la Loi des Antiquités. 

La protection du territoire des parcs, en dehors des sites 

archéologiques est assurée par huit décrets du Premier Ministre, 

actuellement en cours d’approbation. 

Dispositions constitutionnelles 

La Constitution de la République Arabe Syrienne, approuvée le 13 

mars 1973 (décret n° 208), ne contient pas de dispositions fixant 

les principes généraux en matière de protection, de gestion et de 

mise en valeur du patrimoine culturel. 

Néanmoins, l’article 21 de la Constitution stipule que la politique 

nationale en matière d’éducation et de culture doit viser à créer 

une génération « attachée à son histoire et fière de son 

patrimoine ». 

Conventions internationales 

La République arabe syrienne a ratifié le 6 mars 1958 la 

Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens 


culturels en cas de conflit armé. Elle a ratifié la Convention 

concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher 

l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des 

biens culturels, le 14 novembre 1970. Enfin, la Syrie a signé la 

Convention concernant la protection du patrimoine mondial, 

culturel et naturel de 1972, le 13 août 1975. 

Législation nationale 

La Loi des Antiquités en vigueur est la Loi n° 222 de 1963 et ses 

modifications successives jusqu’à la Loi n° 1 du 28/02/1999. 

D’autres instruments légaux viennent s’ajouter à cette loi : 

Loi de punition (décret 148 du 22/05/1949) ; 

Code civil (Décret n° 84 du 18/05/1949) ; 

Loi de Gestion locale (Décision n° 15 du 11/05/1971), 

modifiée par la Loi n° 12 du 20/06/1971 ; 

Loi relative à l’inscription des sites urbains n° 9 du 

22/01/1974 ; 

Loi n° 1 du 29/03/2003 ; 

Décret n° 25 du 09/04/2007 concernant la Loi des Forêts et de 

la protection de l’environnement et les investissements 

touristiques ; 

Et des textes relatifs à l’administration du ministère de la 

Culture et de la DGAM et les responsabilités locales en 

matière de protection du patrimoine : Loi n° 197 du 

23/11/1975, décret n° 2176 du 25/09/1980, Décision 

ministérielle N° 271 du 23/09/1995 ; Décision n° 144 LR du 

10/06/1925 et le décret n° 20 de 1983 relatif à 

l’expropriation ; décret n° 189 du 01/04/1952. 

Les dispositions des lois générales, telles que celles du Code civil, 

n’ont qu’une portée subsidiaire ; c'est-à-dire qu’elles ne 

s’appliquent que dans la mesure où elles ne dérogent pas à la loi 

des Antiquités et que cette dernière n’est pas applicable dans le 

cas d’espèce. 

148


La Loi des Antiquités 

La protection du patrimoine syrien (mobilier et immobilier) est 

régie par le décret-loi n° 222. La Loi des Antiquités a été 

approuvée par le décret n° 222 du 26/10/1963. Il a été par la suite 

modifié plusieurs fois : 

Décret n° 296 du 2/12/1969 

Décret n° 333 du 23/12/1969 

Loi n° 7 du 1/1/1974 

Décret n° 295 du 2/12/1969 

Décret n° 52 du 10/08/1977 

Loi n° 1 du 28/02/1999. 

La décision du Conseil Révolutionnaire National n° 222 du 

26/10/1963 contient 76 articles organisés en 6 chapitres. Parmi les 

points fondamentaux de la législation on retiendra que : 

1) La Loi des Antiquités protège les monuments qui ont plus 

de 200 ans et ceux qui ont une signification historique ou 

artistique de valeur nationale, même s’ils sont plus récents. 

2) La Loi des Antiquités oblige les municipalités à préserver 

et conserver les monuments lors de la préparation de plans 

d’aménagement. D’autre part tout plan de mise en valeur 

doit être approuvé par la DGAM. 

3) Lors de la cadastration, l’autorité compétente doit définir 

les zones archéologiques et historiques et les reporter sur 

les plans. 

4) Les municipalités ne peuvent pas octroyer des permis de 

construire et des permis de restaurer dans des zones 

proches des sites archéologiques et monumentaux sans 

l’accord de la DGAM. 

5) Seule la DGAM a l’autorité de définir les sites qui 

constituent le patrimoine national et qui doivent être 

protégés. 

6) Le propriétaire d’un monument historique n’a pas le droit 

de restaurer, rénover ou démolir ce monument sans la 

permission de la DGAM. 

7) Les zones archéologiques ne peuvent pas : être utilisées 

comme dépôts de débris, comme zones constructibles, 


comme cimetières, pour l’irrigation, pour excavations et 

carrières, pour faire des mouvements de sols ou couper 

des arbres sans la permission et supervision de la DGAM. 

8) Il est interdit d’établir des activités industrielles lourdes et 

des sites militaires dans la limite de 500 mètres autour des 

zones archéologiques et des monuments de propriété 

publique. Les sites de propriété publique ne peuvent pas 

être vendus ou offerts. 

La loi prévoit l’inscription sur un « registre des sites 

archéologiques et des monuments historiques » des sites 

archéologiques, des monuments historiques et des quartiers 

anciens « ayant des caractères artistiques originaux, témoignant 

d’une certaine époque ou liés à des souvenirs historiques 

importants ». L’inscription est effectuée sous forme d’un arrêté 

ministériel après approbation du Conseil des Antiquités. L’arrêté 

ministériel doit signaler les servitudes grevant les terrains 

avoisinants l’antiquité immobilière à enregistrer (art. 13). Par 

“servitude” la loi entend surtout la délimitation d’une zone de 

protection non constructible autour des sites archéologiques et 

des monuments historiques et l’énumération des charges relatives 

au style des constructions, à leurs hauteurs, à leurs couleurs et aux 

matériaux de construction pouvant être utilisés. 

Par ailleurs, les antiquités immobilières appartenant à l’État qui 

ont été enregistrées sont inaliénables. La loi des Antiquités les 

confie à la DGAM qui peut les exploiter (art. 21). 

La protection légale existante des sites nominés pour 

l’inscription 

Dès le début du XXe siècle, le site de la citadelle de Saint-Siméon 

fut inscrit par la décision n° 145 du 20/11/1937 du ministère de 

l’Éducation, selon les critères établis par la décision n° 166 LR du 

07/11/1933 qui contenait la liste des monuments et des sites 

inscrits. 

149


Le 14 avril 1945, une nouvelle liste fut faite par le ministère de 

l’Éducation (décision n° 220). Elle inclut des sites archéologiques 

et des monuments dans les provinces de Idleb et d’Alep (Daret 

‘Azza, Deir Sem’an et d’autres sites comme : Fidre, Refadé, Sitt ar- 

Roum, Sheikh Barakat, Mushabbak, Batouta, Sanja, Deir Aman, 

Kaslees, Kansereen, Qal’at Zabd et Khan Touman, Rouweiha, 

Basoufan, Borj Haydar, Kimar et Kharab Shams). 

Le 19 août 1992, la décision n° 207 A du ministère de la Culture, 

se référant à la décision 220 du 14/07/1945 et à la seconde 

session du Haut Comité pour les Antiquités du 26/07/1992, établit 

une nouvelle liste de 141 sites archéologiques dans la région de 

Idleb, divisés par chaînes montagneuses. Cette décision, dans 

l’article 2, impose que la liste des sites soit publiée dans la presse 

et rendue publique. 

Le 30/12/1999, la décision n° 557 du ministère de la Culture, en 

accord avec la Loi des Antiquités et la réunion du Conseil des 

Antiquités du 21/11/1999, rajoute à la liste le site des grottes de 

Darkoush dans le Jebel Wastani. 

La décision n° 258 du 23/11/2003 définit une nouvelle zone 

tampon autour du site de Qal’at Sem’an indiquée sur un plan en 

rouge et en vert. Cette décision interdit toute construction dans la 

zone tampon, mais autorise les travaux publics (eau, électricité, 

etc.) suite à approbation de la DGAM. Elle permet de construire 

en dehors de la zone tampon à condition que les nouvelles 

constructions ne dépassent pas deux niveaux (rez-de-chaussée et 

1er étage) et soient en pierre calcaire. 

II.4 Cadre administratif des sites proposés pour 

l’inscription 

Les sites et le territoire inclus dans les villages antiques du Nord 

de la Syrie dépendent, du point de vue administratif, de deux 

gouvernorats différents et d’une série de mairies et zones 


administratives différentes. Le tableau ci-dessous présente la 

situation administrative de chaque parc. 

Les divisions administratives citées dans le tableau sont celles 

prévues par les décrets législatifs n° 15 du 11/05/1971, la Loi n° 

12 du 20/06/1971, et la liste des administrations locales du décret 

n° 2297 du 28/09/1971. 

Numéro 

du parc 

Gouvernorats Province 

Zone administrative 

(municipalité) 

1 Alep Daret ‘Azza Daret ‘Azza 

2 Alep Daret ‘Azza 

3 Alep Daret ‘Azza 

4 Idleb 


al-Bara 

Maarat an-Noman 

Maarat an- 

Noman 

Service technique du 

Gouvernorat d’Alep 

Daret ‘Azza 

Koubtan al-Jabal 

al-Bara 

Hass 

Ariha 

Maarat an-Noman 

Sites patrimoniaux dépendants 

Qal’at Sem’an, Deir Sem’an, Refadé, Sitt ar-Roum, 

Qatura, Sheikh Barakat 

Kafr Nabo, Kalota, Kharab Shams, Borj Haydar, Brad 

Batouta 

Sinkhar, Sheikh Suleiman 

al-Bara, Wadi Martaoun, Mujleya, Btirsa, Bshilla, Ba’uda, 

Dallozé, Serjilla 

Shinshara, Rabi’a 

Rouweiha 

Jeradé 

6 Idleb Qalb Lozé Qalb Lozé Qalb Lozé, Qirqbizé, Kfeir 

7 Idleb Ras al-Hosn Ras al-Hosn Dar Qita, Deirouné, Kherbet al-Khatib, Baqirha 


Jisr al- 

Shoughour 

Jisr al-Shoughour Benasra, al-Fassouq, Kafr Aqareb 

Cadre administratif des sites proposés pour l’inscription — DGAM, 2008 

150


L’article 14 du Décret n° 15 de 1971 déclare : « les conseils 

municipaux doivent œuvrer afin de prendre les décisions 

nécessaires pour favoriser le développement touristique ». L’article 

26 détaille encore en affirmant : « les municipalités et les villages 

contribuent à la préservation, la présentation des sites et à leur 

visite » ; « les municipalités doivent favoriser le tourisme et 

développer la conscience touristique du public ». 

La Loi n° 1 du 29/03/2003 oblige les conseils municipaux à mettre 

un frein aux violations dans les sites patrimoniaux et à appuyer la 

Direction des Antiquités en cas de violation. 

Les efforts et l’activité des municipalités sur les sites qui 

dépendent de leur administration se concentrent sur l’entretien 

des infrastructures, sur les services et sur la propreté. 

Le Décret du Président du Conseil des Ministres 

Le cadre légal existant, présenté dans les pages précédentes, ne 

prévoit pas de mécanismes permettant la protection du paysage. 

Afin de rendre possible la candidature des villages antiques du 

Nord de la Syrie pour l’inscription sur la Liste du patrimoine 

mondial en tant que “paysage culturel”, il a donc été nécessaire 

de renforcer le cadre législatif actuel. La solution retenue a été 

celle de créer un modèle de Décret du Président du Conseil des 

Ministres (à répéter pour chacun des huit périmètres) visant à 

étendre les compétences de la DGAM des seuls sites 

archéologiques au territoire inclus dans le périmètre de chaque 

parc. 

La préparation du texte du décret modèle, effectuée par les 

responsables juridiques de la DGAM en collaboration avec un 

expert international en droit du patrimoine, participe d’une 

réflexion plus vaste, visant à une réforme de la Loi des Antiquités, 

entamée depuis quelques années déjà par la DGAM en 

collaboration avec des organismes et des experts internationaux. 


Cette réforme apparaît indispensable, indépendamment de la 

procédure de candidature, en vue du champ d’application étroit 

de la Loi des Antiquités et du fait qu’elle ne contienne pas les 

instruments de planification, de gestion et de promotion du 

patrimoine national. 

Le projet de révision de la loi, pour lequel le Centre du patrimoine 

mondial a été sollicité pour donner un appui technique, permettra 

d’assurer la protection des villages antiques et plus généralement 

des territoires à caractère culturel en Syrie. Suite à la demande 

adressée par la DGAM à M. Francesco Bandarin, Directeur du 

Centre du patrimoine mondial, M. Ridha Fraoua a été sollicité 

pour accompagner le processus en cours jusqu’à son 

aboutissement. 

Néanmoins il est évident que la réforme de la loi, souhaitée par 

la DGAM, est un processus de longue durée avec des temps 

incompatibles avec les exigences de la préparation d’un dossier 

de candidature à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. 

C’est pour cela que le principe du Décret Primo-ministériel a été 

retenu comme la méthode la plus efficace afin de permettre la 

protection du paysage culturel des villages antiques du Nord de la 

Syrie. 

L’article 2 du décret, joint en Annexe, en énonce les objectifs. Audelà 

du classement et de la définition du périmètre de chaque 

parc, le décret : 

3c définit les conditions générales et spécifiques 

d’exploitation des parcelles à l’intérieur des sites et du 

parc archéologiques ; 

3d délimite les conditions d’exercice des activités de 

construction, des activités agricoles, artisanales, 

industrielles et d'installation des infrastructures de base et 

des infrastructures touristiques ; 

3e assure la protection des sites archéologiques et des 

paysages culturels à l’intérieur du périmètre du parc 

archéologique ; 

151


3f crée les conditions cadres pour l’adoption et l’exécution 

de plans de protection, d’aménagement et de promotion 

du parc archéologique (y compris les sites archéologiques 

et le paysage culturel). 

Le principe fondamental à la base de la protection du paysage est 

le « principe de non constructibilité » à l’intérieur des périmètres 

des parcs, affirmé dans l’art. 7. 

Suivent, par importance, les articles autorisant les activités 

agricoles traditionnelles (art. 9), interdisant toute activité 

industrielle (art. 13), interdisant la création d’infrastructures 

touristiques (art. 14) et de réseaux d’infrastructures (art. 17). 

Chacune des restrictions listées ci-dessus, prévoit une série 

d’exceptions qui rendent possible le développement et la vie des 

habitants à l’intérieur des parcs sans pour autant mettre en danger 

ni le paysage ni les sites archéologiques. 

Ces « exceptions », prévues dans le texte du Décret, répondent 

non seulement aux besoins légitimes des résidents, mais aussi aux 

exigences de mise en valeur durable du territoire des parcs 


Finalement, la section 3 du décret veille à ce que tous les plans 

d’aménagement pour la région prennent en compte les périmètres 

et les limitations imposées par le décret (art. 19) et à ce que les 

périmètres et les servitudes foncières prévues soient inscrites sur 

le registre foncier (art. 20). 


5.c Moyens d’application des mesures de 

protection 

La structure administrative existante 

La DGAM est responsable de la gestion, préservation, restauration 

et mise en valeur du patrimoine national syrien à travers ses sousdirections 

dans les différentes régions du pays. 

Les sites proposés pour l’inscription sur la Liste du patrimoine 

mondial dépendent des directions locales de la DGAM d’Alep, 

Idleb et Maarat an-Noman, selon un schéma de répartition assez 

complexe. 

Le schéma ci-après présente l’organigramme général de la 

direction générale des Antiquités et des Musées de la République 

arabe syrienne. 

152


ARCHAEOLOGICAL 

INSTITUTE 

* The Council of Antiquities convene its 

meetings when necessary upon request 

from Director – General or the Minister of 

Culture. 

Its members are: 

- Minister of Culture 

(chairman) 

- Director-General of DGAM 

(member & vice chairman) 

- Three official managers in 

DGAM including head of 

planning dept. 

- Three members selected 

from (Ministry of High 

Education-History Faculty 

or Ministry of Finance, 

Ministry of Tourism) 

** This department is only concerned with 

the preparation of national and 

international exhibitions, and not with the 

management of the museums. 

***: World Heritage Sites 


MUSEUMS 

PROVINCIAL 

MUSEUMS 


SITE MUSEUMS 

DAMASCUS 

OLD CITY *** 

DAMASCUS 

COUNTRY SIDE 

DAMASCUS 

NATIONAL 

MUSEUM 

ALEPPO NATIONAL 

MUSEUM 

AZEM PALACE 

PLANNING DEPT. 

TECHNICAL LAB. & 

PHOTOGRAPHY 

SITE 

MANAGEMENT 

MINISTRY OF 

CULTURE 

DGAM 

CENTRAL DEPT. 

Sections Department 

ADMINISTRATION 

AND LEGAL DEPT. 

ENGINEERNING 

DEPT. FOR 

RESTORATION 

&CONSERVATION 

MONUMENT & 

DOCUMENTATION 

DEPT. 

EXCAVATION & 


RESEARCH 

MUSEUMS 

AFFAIRS** 


RESEARCH & 

TRAINING CENTER 

IT DEPT. 

HISTORIC 

ARCHIVE DEPT. 

INTERIOR 

CENSORSHIP 

DEPT. 

COUNCIL OF 

ANTIQUITIES * 

LOCAL DEPT. 

Pl. 111 Organigramme général de la DGAM — DGAM, 2008 

ALEPPO *** 

HOMS 

CRAC DES 

CHEVALIERS 

HAMA 

PALMYRA *** 

LATTAKIA 

TARTUS 

DARAA 

SWEIDA 

QUNEITRA 

RAQQA 

DEIR EZ ZOR 

HASSAKA 

IDLEB 

MARAA 

BOSRA *** 

CRAC DES 

CHEVALIERS 

SALAMIYA 

MASYAF 

APAMEA 

SANAMEN 

QANAWAT 

QAMISHLI 

153


Les zones proposées pour l’inscription des villages antiques du 

Nord de la Syrie sont aujourd’hui gérées ainsi : 

Saint-Siméon : dépend directement du département d’Alep — 

à travers un directeur du site ; 

Les autres sites du gouvernorat d’Alep : dépendent du 

département de la région d’Alep ; 

Les sites de Rouweiha et Jeradé : dépendent du Département 

de Maarat an-Noman ; 

Les autres sites du gouvernorat de Idleb : dépendent du 

département de Idleb. 

Il n’existe pas, pour l’instant, de structure unique de gestion de 

l’ensemble des sites. 

Il faut néanmoins rappeler à ce sujet que la décision n° 885 du 

27/12/2006, qui faisait suite à l’inscription du Crac des Chevaliers 

et de la Forteresse de Saladin sur la Liste du patrimoine mondial 

en Juillet 2006, a créé un nouveau « département de Gestion des 

Sites » qui dépend directement du Directeur général de la 

direction générale des Antiquités et des Musées. 

Le département de Gestion des sites s’articule dans les “divisions” 

suivantes : 

Division des études : en charge de l’inventaire des sites et 

de leurs environs et de préparer un plan préliminaire de 

conservation ; 

Division de gestion des visiteurs : responsable de la mise 

en valeur (présentation), réhabilitation, marketing, et 

gestion des visiteurs ; 

Division du développement des relations avec les 

communautés locales : en charge de l’analyse sociale et 

économique en vue de l’intégration de la population 

locale dans la gestion des sites (campagnes de 

sensibilisation, écoles, etc.) ; 

Unités de gestion des sites dans les gouvernorats : ces 

sections sont toutes subordonnées au département central 

de Damas qui contrôle, dirige et supervise leur travail ; 


Les responsabilités de ce nouveau département sont très 

importantes ; elles concernent notamment : 

L’établissement d’un relevé / analyse complet des 

conditions des sites du point de vue « social, économique, 

architectural, d’utilisation des sols,… » en collaboration 

avec les départements de l’Ingénierie (conservation) et des 

Monuments (Inventaire) de la DGAM à Damas. 

La définition des priorités d’intervention et l’élaboration 

des risk maps pour les sites. 

La préparation d’un plan d’intervention phasé (1 an, 5 ans, 

etc.) afin de guider les interventions sur un site, d’identifier 

les travaux et les compétences nécessaires et d’identifier 

les zones dangereuses pour le public. 

La création d’un système de monitoring continuel et 

efficace capable de : vérifier la mise en œuvre des plans 

proposés, analyser les données concernant les visiteurs, 

établir des statistiques et gérer les visiteurs et, en général, 

améliorer les conditions de gestion ayant comme priorité 

la conservation du site. 

VISITOR MANAGEMENT 

SECTIONS 

SITE MANAGEMENT 

RESEARCH - 

MINISTRY OF 

CULTURE 

DGAM 

CENTRAL DEPT. 

LOCAL COMMUNTTY 

DEVELOPMENT 

COUNCIL OF 

ANTIQUITIES 

LOCAL DEPT. 

- Visitor management section: 

Responsible for presentation, 

marketing, panels and illustration, 

routes and facilities needed in the 

site . 

- Research section: 

Pl. 112 Organigramme “gestion des sites” — Responsible DGAM, 2008 for field survey and 

defining the primary plans for the 

site. 

154 

- Local community section: 

responsible for socio-economic 

survey, activities promoting, media 

and education.


La définition des priorités et des besoins de recherche au 

niveau national et international, l’identification des 

missions d’expertise nécessaires pour les différents sites, 

en collaboration avec les départements locaux de la 

DGAM, les missions étrangères et le département de 

l’Archéologie et de la Recherche scientifique (de la DGAM 

à Damas) ; 

L’élaboration d’un plan de gestion pour les sites et leurs 

alentours selon les standards internationaux en 

collaboration avec le département des Monuments (de la 

DGAM à Damas) ; 

Le suivi de la promotion touristique du site en 

collaboration avec le ministère du Tourisme. 

Actuellement donc, les sites sont gérés de façon indépendante par 

les départements de la DGAM de Idleb, de Maarat an-Noman, 

d’Alep et de la région d’Alep. 

De l’analyse des organigrammes présentés, il ressort que, à l’état 

actuel, la répartition des responsabilités et des tâches entre les 

différents départements n’est pas suffisamment claire. D’autre 

part, la structure centralisée de la DGAM et les ambiguïtés de la 

loi des Antiquités qui ne définit pas précisément les réelles 

compétences des départements locaux*, ne contribuent pas à 

clarifier les rôles respectifs des départements locaux et du 

département de l’Architecture et de la Restauration de Damas 

dans l’élaboration des plans de restauration pour les sites. 

Mais, au-delà des limites liées à la structure même de la DGAM, 

un autre élément important apparaît au travers de l’analyse de ces 

organigrammes : l’absence d’interaction avec les autres 

organismes intéressés par la gestion des sites classés. 

La Loi des Antiquités prévoit un seul élément de coordination 

entre les différents ministères concernés par la gestion d’un site 

(*) Cf. FRAOUA, Ridha, avril 2004, Op. Cit. , p. 38. : « ni le décret 

présidentiel 2176, ni le règlement interne de la DGAM ne fixent le 

mandat des départements régionaux de la DGAM ». 


classé : le conseil des Antiquités. Mais cet organisme, présidé par 

le ministre de la Culture, ne s’occupe pas, par statut, de la 

collaboration entre les ministères au niveau de la gestion d’un 

site. 

En effet, à l’état actuel, la loi des Antiquités ne contient aucune 

disposition explicite réglant de manière générale la coordination 

entre la DGAM et d’autres directions générales, organisations ou 

institutions nationales, régionales ou locales et ne prévoit pas non 

plus d’organe de coordination. 

Ces quelques remarques montrent l’importance de la création 

d’une nouvelle structure pour la gestion des villages antiques du 

Nord de la Syrie et plus généralement de l’ensemble des sites 

inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. 

 

 

 

 

 

 

 

*** 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pl. 113 Organigramme — DGAM, 2008 

 

 

 

 

 

 

155


Le système de contrôle – les gardes 

Le site des villages antiques du Nord de la Syrie se compose d’un 

ensemble de huit parcs archéologiques présentant une valeur 

universelle exceptionnelle, à l’intérieur desquels se situent des 

sites archéologiques protégés par la Direction générale des 

Antiquités et des Musées de Syrie (DGAM) qui en assure la 

conservation, la protection et la mise en valeur. 

Trois de ces sites (Saint-Siméon, Qalb Lozé et Serjilla) sont gardés 

et payants, alors que les autres vestiges et l’ensemble du territoire 

composant le paysage culturel sont accessibles sans payer de droit 

d’entrée. Le contrôle des sites payants est garanti par le système 

actuel de gestion. 

Sur le terrain, les autres sites sont patrouillés par un réseau de 

gardes — le plus souvent dotés de motocyclettes pour se déplacer 

rapidement d’un site à l’autre — responsables de garantir la 

protection des vestiges. Ces gardes, dont certains ont le droit de 

porter des armes, résident à proximité des sites, connaissent la 

population locale et veillent notamment à ce qu’aucune fouille 

clandestine ne soit faite dans la région. 

Selon le système actuellement en place, les sites à l’intérieur des 

périmètres des parcs archéologiques sont contrôlés par : 

Parc n° 1 : 6 gardes, dont 5 garantissant le contrôle 24/24 h 

du site de Saint-Siméon ; 

Parcs n° 2 et 3 : 1 seul garde en charge de l’ensemble des 

autres sites du Jebel Sem’an ; 

Parc n° 4 : Les sites inclus dans le périmètre du parc sont 

contrôlés par 5 gardes qui dépendent de la DGAM de 

Idleb (1 responsable du site de al-Bara, 1 pour le Wadi 

Martaoun, 1 pour les sites de Mujleya, Bshilla et Btirsa, 2 

pour Dallozé, Ba’uda et Serjilla, et 1 pour Rabi’a et 

Shinshara. Le territoire du parc est donc partagé entre les 

gardes (cf. plan ci-contre) ; 

Parc n° 5 : 1 garde, dépendant de la DGAM de Maarat an- 

Noman, est responsable des sites de Rouweiha et Jeradé ; 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pl. 114 Plan des parcs du Jebel Zawiyé avec les zones sous la responsabilité des différents gardes — 

DGAM, 2008 

156


Parc n° 6 : 1 garde est en charge des trois sites du Jebel al- 

A’la inclus dans le périmètre ; 

Parc n° 7 : 2 gardes sont en charge des sites du Jebel 

Barisha — 1 pour Dar Qita et Baqirha et 1 pour Deirouné 

et Kherbet al-Khatib ; 

Parc n° 8 : 1 garde (sur 3 en charge de l’ensemble du Jebel 

Wastani) est responsable des sites inclus dans le périmètre 

du parc. 

Il est évident, néanmoins, que le contrôle effectif du territoire 

demanderait une présence plus forte et constante sur le terrain. 

Les autorités syriennes ont prévu d’embaucher, dès 2010, 200 

nouveaux gardes sur l’ensemble des sites archéologiques et 

monumentaux du pays, dont une dizaine devraient être affectés à 

la région du Massif calcaire. 

Les violations de la Loi des Antiquités 

L’analyse des violations de la Loi des Antiquités commises dans la 

région du Massif calcaire et enregistrés par la DGAM, montre que 

la grande majorité de celles-ci concerne des cas de constructions 

abusives de nouveaux bâtiments ou d’extension des bâtiments 

existants par l’ajout de nouvelles pièces à l’intérieur ou à 

proximité des sites archéologiques. Les autres violations 

fréquentes concernent : 

Le démontage de murs et l’utilisation de pierres anciennes 

pour produire de la chaux ou pour les réutiliser dans de 

nouvelles constructions ; 

L’utilisation de terres appartenant à la DGAM pour 

l’agriculture et les plantations à l’intérieur ou à proximité 

de sites archéologiques ; 

L’ouverture de carrières et d’ateliers de taille de la pierre 

qui affectent l’intégrité des paysages et des sites et 

produisent une forte pollution visuelle et sonore. 


Les nouvelles règles de gestion mises au point dans le cadre de la 

préparation de ce dossier et qui viennent, autant que possible, à 

la rencontre des exigences des habitants de la région devraient 

drastiquement réduire le nombre de plaintes et les cas de 

violation. Des zones d’expansions des villages ont notamment été 

identifiées à proximité des villages les plus habités. Le Décret du 

Premier Ministre pour les huit parcs archéologiques prévoit en 

effet, à l’article 8, que : 

« La construction, à l’intérieur du périmètre du parc 

archéologique, de bâtiments d’habitation, la transformation et 

l’élargissement de bâtiments d’habitation existants peuvent 

être autorisés dans les villages et à l'intérieur du périmètre des 

zones d'extension des habitations, rendues nécessaires par la 

croissance démographique, désignées par une ligne de 

couleur bleu reportée sur la carte topographique n° … 

(échelle 1/25.000) faisant partie intégrante du présent décret. 

Cette décision est prise par l’autorité compétente en accord 

avec la DGAM (éventuellement de la structure chargée de la 

gestion du parc) à des conditions à déterminer, de cas en cas, 

relatives notamment à la surface à constructible, à la hauteur 

de bâtiments, aux façades et aux matériaux autorisés. » 

Plus inquiétants pour la sauvegarde de l’intégrité et de la richesse 

du patrimoine syrien sont les fouilles clandestines et les vols 

d’éléments sculptés, malheureusement pas si rares dans la région. 

Le tableau (cf. page suivante), élaboré par la DGAM, liste les 

infractions de ce type commises dans la période 2004-2007 dans 

le Jebel Wastani et le Jebel Zawiyé. 

Le renfort de la présence des gardes sur le territoire est 

certainement une première mesure pour essayer de limiter le 

phénomène, mais il est évident que seule la création d’un 

nouveau rapport avec les habitants, basé sur la confiance et la 

collaboration active, pourra garantir un réel contrôle sur le 

territoire et mettre fin à ce lent dépouillement des richesses 

nationales. 

157


D’autre part, il est évident que les “termes de référence“ des 

gardes devront évoluer afin qu’ils puissent étendre leurs 

compétences à la protection du paysage à l’intérieur des 

périmètres. Des formations spécifiques, visant à introduire les 

problématiques de la protection du paysage et de la gestion des 

touristes aux gardiens employés par la DGAM, devront être 

prévues par la structure de gestion. 

Dans le cadre du dossier de candidature pour l’inscription sur la 

Liste du patrimoine mondial, il est essentiel de parvenir à une 

amélioration sensible du niveau de sécurité des sites. En effet, il 

est évident que cet aspect deviendra de plus en plus sensible au 

fur et à mesure que la renommée nationale et internationale des 

villages antiques du Nord de la Syrie grandira, car les risques pour 

la sauvegarde des sites ne pourront qu’augmenter en 

conséquence. 

La nouvelle structure de gestion devra veiller à développer 

l’intérêt et la sensibilité des résidents envers ce problème, en 

soulignant le fait que leur développement économique sera de 

plus en plus lié à la richesse patrimoniale du massif qui devra 

donc être intégralement protégée et transmise aux générations 

futures. 

La mise en place, dès à présent et dans les années prochaines, 

d’un recensement (le plus complet possible) des sites 

archéologiques et des caractéristiques paysagères à l’intérieur des 

parcs (et dans l’ensemble du Massif calcaire) sera un élément 

essentiel pour parvenir à des systèmes de protection des sites qui 

puissent correspondre aux exigences imposées par la candidature 

à la Liste du patrimoine mondial. Il est évident, néanmoins, qu’il 

s’agit d’un travail colossal qui ne pourra être achevé avant 

plusieurs années. La création d’un inventaire scientifique des 

sites, par ailleurs, a déjà démarré depuis quelques années en 

collaboration avec les missions archéologiques étrangères qui 

opèrent dans la région. 


Site — Djebel 

Date des 

infractions 

1 Wadi Martaoun — Jebel Zawiyé 08/07/2004 

2 Kafr Aqareb — Jebel Wastani 28/07/2004 




6 Kherbet Amer — Jebel Wastani 22/03/2006 






12 Kharbt Ma’aez — Kafer Arouk 24/06/2007 





17 Benasra — Jebel Wastani 26/06/2007 



20 al-Fassouq — Jebel Wastani 07/08/2007 



Liste des fouilles clandestines dans le Jebel Zawiyé et le Jebel Wastani dans 

la période 2004-2007 — DGAM, 2008 

158


Les actions futures de la DGAM pour la protection 

des parcs archéologiques 

Dans le secteur du tourisme, la DGAM devra renforcer sa 

coordination avec les opérateurs touristiques (ministère du 

Tourisme, voyagistes, hôteliers) de manière à les associer aux 

décisions de gestion les concernant directement (politique 

tarifaire, gestion des flux, création d’équipements, mise en valeur 

du territoire par la création, à terme, de nouveaux hébergements 

et de restaurants pour les visiteurs, formation des guides 

touristiques, etc.). 

Cette coordination concernera également l’édition des documents 

d’information et de promotion, de manière à favoriser la 

cohérence des contenus et une répartition équitable des coûts 

entre les partenaires. 

Au niveau de la gestion, la politique de décentralisation de la 

DGAM, basée sur le renforcement des départements locaux et la 

création d’un département local de Gestion des sites, et sur la 

mise en œuvre progressive d’une collaboration étroite avec les 

gouvernorats pour la gestion du territoire, permettra d’améliorer la 

situation des gestionnaires locaux souvent handicapés par un trop 

grand centralisme. 

Ces mécanismes, difficiles et longs à mettre en place du fait des 

règles institutionnelles nationales, sont essentiels à la mise en 

place d’un système de gestion efficace des villages antiques du 


Les principes qui vont diriger la politique de gestion du site seront 

présentés dans le §5.e et détaillés dans le Plan de gestion du site 

actuellement en cours d’élaboration. 

Sur le plan pratique, le site des Villages Antiques du Nord de la 

Syrie impose la gestion et la prise en compte d’un réseau 

important de sites ouverts et d’un territoire de plusieurs dizaines 

de kilomètres carré. Ces caractéristiques impliquent la formation 

d’un personnel spécialisé, dont les compétences diffèrent de 

celles des gardes des sites actuels. 


Leur mission, en effet, ne se limitera plus seulement à la 

surveillance des sites pour éviter les vols et les dégradations, mais 

devra également comporter l’intervention rapide en cas 

d’accident et l’information des visiteurs sur les questions de 

sécurité et d’orientation générale dans le territoire. 

La formation des gardes sera donc l’une des priorités de la 

nouvelle structure de gestion du site. En matière de surveillance et 

de sécurité, le personnel devra : disposer de moyens de 

déplacement, pouvoir être contacté rapidement en cas d’accident 

et enfin disposer d’une capacité à mobiliser les forces de police et 

les urgences médicales dans des délais rapides. 

La Direction générale des Antiquités et des Musées mettra 

également en place des formations pour des guides de randonnée, 

en concertation avec le ministère du Tourisme qui assure la tutelle 

de la profession. Ces guides auront pour mission d’accompagner 

les groupes de randonneurs pour des circuits de courte durée 

(dans un premier temps) et plus longs ensuite, lorsque des 

équipements d’accueil auront été réalisés. Ces guides, comme les 

gardes, seront recrutés parmi la population locale. 

159


5.d Plans actuels concernant la municipalité 

et la région où est situé le bien proposé 

Le site des villages antiques du Nord de la Syrie est sis sur le 

territoire de deux gouvernorats, Idleb et Alep, et comprend de 

nombreuses municipalités et hameaux. 

Les acteurs qui interviennent au niveau de la planification sur le 

territoire du site sont donc nécessairement multiples et leurs 

activités ne sont pas toujours coordonnées. 

La nouvelle structure de gestion, présentée dans le paragraphe 

suivant et en cours de définition, devra permettre la coordination 

entre les différents organismes et acteurs concernés. 

Ci-dessous sont présentés les principaux plans, en cours de 

réalisation ou en phase d’étude, concernant le site des villages 


Plans relevant de la Planification Nationale 

Les plans directeurs pour le développement de la République 

arabe syrienne, qui définissent les grands axes prioritaires, tels que 

le tracé des autoroutes et des chemins de fer, ne prévoient pas de 

grands travaux dans la région du Massif calcaire. Aucun nouvel 

axe autoroutier ou ferroviaire n’est prévu à l’intérieur ou à 

proximité des zones qui composent le site des villages antiques du 


Plans relevant du Ministère du Tourisme 

Le ministère du Tourisme a été établi par le Décret n° 41 de 1972. 

Afin de mieux répondre aux besoins du pays en matière de 

tourisme, une nouvelle stratégie a été préparée par le ministre du 

Tourisme en 2002 et approuvée par le Président de la République. 

Sur la base de ce document, le ministère est en cours de 

restructuration. 


Les rôles respectifs du ministère du Tourisme (MOT) et de la 

DGAM sur les sites patrimoniaux, par ailleurs, ont fait l’objet 

d’une Décision (n° 146 du 8/12/2006) signée par le Premier 

Ministre en tant que Président du Haut Comité du Tourisme. Cet 

accord affirme le droit du ministère du Tourisme de faire des 

investissements concernant les sites patrimoniaux à caractère 

touristique. 

Cette Décision, qui contredit partiellement les lois en vigueur et 

les règlements internes des deux ministères, donne au MOT le 

droit de préparer des plans de gestion pour les sites patrimoniaux 

en collaboration avec la DGAM, remettant ainsi en question le 

rôle et les responsabilités de cette dernière. 

Cette décision risque, par ailleurs, d’avoir des conséquences 

négatives pour la protection du riche patrimoine national car les 

choix fondamentaux concernant la nomination et la protection 

des sites ne doivent dépendre que de considérations scientifiques. 

Les priorités de la DGAM sont de préserver, conserver, gérer et 

réhabiliter le patrimoine syrien, alors que celles du ministère du 

Tourisme sont le marketing et la promotion des sites 

patrimoniaux. 

Dans la nouvelle structure de gestion en cours de définition, les 

rôles respectifs des deux organismes dans la gestion des villages 

antiques du Nord de la Syrie sont clairement définis en vue 

d’arriver à une synergie positive pour la préservation et le 

développement économique de la région. 

Le ministère du Tourisme a déjà lancé une série d’études en vue 

de la mise en valeur touristique de la région. Il a notamment 

préparé un plan pour accueillir un nombre important de visiteurs 

sur le site de Brad dans le Jebel Sem’an (parc n° 2). 

Ce projet suit une intervention précédente du MOT sur le même 

site (en 2000) concrétisée par l’implantation de sanitaires 

mobiles. 

Les plans, faits par un architecte d’Alep sans concertation 

préalable avec la DGAM, ne respectent pas les principes établis 

160


par le Décret. Ils devront donc être revus et harmonisés avec les 

principes du tourisme durable qui doivent régir tout projet pour le 

développement du site des villages antiques du Nord de la Syrie. 

Plans relevant des autres Ministères 

Le ministère en charge des infrastructures électriques a prévu, 

dans le cadre de ses plans de développement, de renforcer la 

distribution d’électricité dans la région. L’implantation de 

nouvelles lignes à haute tension est actuellement à l’étude pour la 

zone de Saint-Siméon (connexion entre les stations de Hritan et 

de Afrin) et pour le Jebel Zawiyé (ligne reliant Idleb à Maarat an- 

Noman). 

La coordination entre les plans du ministère et la DGAM 

permettra de réduire l’impact visuel de ces lignes sur le site des 


Le ministère de l’Administration Locale et de l’Environnement est 

en train de développer des projets relatifs à des sites industriels à 

proximité du village de Jeradé, dans le Jebel Zawiyé (parc n° 5). 

Ces plans ont déjà amené à la construction d’une usine pour la 

production d’asphalte (en collaboration avec la Compagnie 

Nationale des Routes et des Ponts) 550 m à l’est de Jeradé, et à 

l’implantation d’une série de carrières et d’un centre de taille de 

pierres quelque 1 000 m au nord du village. Des plans pour la 

création d’une zone industrielle sur cette même zone sont 

actuellement à l’étude. 

Ces projets, qui n’ont pas pris en compte la protection du paysage 

antique environnant le site de Jeradé, ont déjà profondément 

altéré la région et obligé à réduire la surface du parc n° 5. La 

DGAM (Direction de Maarat an-Noman) a longtemps essayé, sans 

succès, d’imposer la fermeture de cette activité qui donne du 

travail à de nombreuses familles de la région (à Jeradé, près de 9 

hommes sur 10 travaillent dans les carrières environnantes). L’État 

a considéré que la fermeture de l’usine n’était pas souhaitable, 

mais que l’usine aurait dû mettre en place des mesures pour 

réduire les émissions nocives. La municipalité a imposé la mise en 


place de filtres pour limiter la pollution et a imposé la création 

d’un rideau d’arbres pour marquer la séparation entre la zone 

archéologique et le site industriel. 

Une concertation entre la DGAM et le ministère, afin de définir le 

site le plus adapté pour l’implantation de la nouvelle zone 

industrielle pour la transformation de la pierre extraite dans les 

carrières, est urgente et nécessaire. 

161


Plans dépendant du Gouvernorat de Idleb 

Le gouvernorat de Idleb a engagé depuis 2006 un projet visant à 

établir un cadastre numérisé représentant l’ensemble des 

parcelles du gouvernorat, afin de permettre la mise en œuvre 

d’une planification territoriale à l’échelle la région. 

Le travail, confié à un bureau d’étude privé, est en cours et est fait 

en lien direct avec le département de la DGAM de Idleb. 

Le projet du gouvernorat de Idleb, qui avait démarré de façon 

autonome par rapport au projet de candidature des villages 

antiques du Nord de la Syrie, se basait sur le principe de définir 

un périmètre de protection de 50 m autour des sites 

archéologiques, doublé par un deuxième périmètre de respect de 

150 m où toute construction est interdite, à son tour entouré d’une 

zone où la construction est soumise à des réglementations 

particulières. 

Le programme lancé par le gouvernorat est un élément essentiel 

pour le contrôle du territoire. Dans les derniers mois, grâce au 

travail continu de la DGAM auprès des gouvernorats et suite au 

séminaire organisé par le gouvernorat de Idleb et la DGAM en 

avril 2008 à Idleb, les principes de base de la définition des 

périmètres des parcs ont été intégrés dans le travail des 

topographes du gouvernorat. 


Pl. 115 Périmètres de protection à al- 

Bara — Gouvernorat de Idleb, 2008 

162


Projets directement coordonnés par la DGAM 

Le projet du Fond Arabe pour le développement 

Le projet vise à promouvoir le développement du site de Saint- 

Siméon (zone archéologique et village de Deir Sem’an) en stricte 

collaboration avec la DGAM qui fixe les lignes directrices de 

l’intervention. 

Il est financé par le Fond Arabe de Développement du quasis et 

est géré par une société privée (Souadi Consulting Service) qui a 

gagné un appel d’offre ouvert à l’ensemble des cabinets syriens. 

Le projet a démarré en décembre 2007 et prévoit 240 jours de 

travail en deux tranches. 

Dans le cadre du projet, ont été récoltées toutes les informations 

concernant le site et ont été levés des plans topographiques sur 

lesquels sont reportées les parcelles cadastrales. Les hypothèses 

de “zoning” et de développement proposées ont été revues et 

coordonnées avec la DGAM. 

Projet des chemins de randonnée dans le Jebel Sem’an 

La DGAM et l’Agence Suisse de Développement et de 

Coopération ont signé un accord pour la remise en état de 3 

chemins pédestres reliant des villages de la région du Jebel 

Sem’an dans le gouvernorat d’Alep. 

La requalification des chemins prévoit leur remise en état et la 

mise en place d’une signalisation (voir le site internet : 

http://www.forgottencities.com/index.aspx). Les chemins, d’une 

longueur totale d’environ 60 km, se trouvent tous dans une région 

située entre 30 et 60 km à l’ouest de la ville d’Alep. 

Le projet vise à encourager le tourisme culturel dans la région et 

à développer l’économie locale par la protection du patrimoine 

culturel et naturel. 

La mise en œuvre du projet s’est déroulée sur une période d’un 

an et les chemins ont été ouverts au public en juillet 2007. Le 

budget du projet était de 110 000 Euros environ. 


Pl. 116 Projet du Fond Arabe pour le 

développement, Deir Sem’an et Qal’at 

Sem’an — 2008 

163


Le projet, basé sur les principes du tourisme culturel et sur une 

concertation constante avec la population locale, a permis le 

nettoyage, le balisage et la réouverture des sentiers (voir 

présentation du processus en Annexe). 

Une deuxième phase de développement de ce projet est 

actuellement à l’étude. Elle se focalisera sur l’établissement de 

microprojets pilotes pour la mise en valeur économique du site. 


Pl. 117 Chemins de randonnées dans le Jebel Sem’an — dans Trails, 2007 

164


Le projet de Sinkhar 

Finalement il est important de citer un autre projet, initialement 

prévu dans la région d’Alep, qui a été complètement revu et 

modifié dans le cadre de la préparation du dossier de candidature. 

Le syndicat des ingénieurs d’Alep envisageait un grand projet de 

développement immobilier sur les terrains autour du site 

archéologique de Sinkhar qui avaient été achetés auparavant par 

le syndicat. 

Le plan prévoyait la construction d’un lotissement de grande 

échelle, capable d’accueillir 2 500 familles (environ 10 000 

habitants) sur une surface de 400 ha pour une surface 

constructible d’1 million de m 2 . 


Ce projet, à l’étude depuis 1997, risquait de se concrétiser en 

2008/9 car le syndicat avait déjà obtenu la plupart des 

autorisations nécessaires. 

Le processus de définition des parcs archéologiques a rendu 

évident l’impact réel d’un tel programme sur le Massif calcaire et 

tout particulièrement sur le site de Sinkhar, l’un des sites 

archéologiques majeurs de la région (parc archéologique n° 3). 

Suite à la forte opposition de la DGAM et à la priorité nationale 

accordée au projet de classement des villages antiques du Nord 

de la Syrie, le projet a été complètement abandonné. Un nouveau 

projet sera réalisée à l’extérieur des limites du parc archéologique, 

et au-delà d’une crête, afin de ne pas perturber visuellement le 

cadre paysager du site de Sinkhar. 

Pl. 118 Projet de Sinkhar — Syndicat des ingénieurs d’Alep, 

2008 

165


5.e Plan de gestion du bien ou système de 

gestion documenté et exposé des objectifs de 

gestion pour le bien proposé pour inscription 

au patrimoine mondial 

Une première version du Plan de Gestion du site des villages 

antiques du Nord de la Syrie est jointe à ce document. Elle sera 

complétée et remise au Centre du patrimoine mondial dans le 

courant de l’année 2010. 

Introduction 

Les raisons qui ont amené la République arabe syrienne à 

proposer le site des villages antiques du Nord de la Syrie pour 

l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial sont intimement 

liées à la recherche d'une politique visant à maîtriser le 

développement de la région du Massif calcaire qui fut longtemps 

abandonnée, mais qui connaît aujourd'hui une rapide 

transformation sous la forte poussée démographique que vit le 

pays. 

La perception des carences de la politique actuelle de 

préservation — basée uniquement sur la protection des vestiges 

archéologiques et non sur la protection et la reconnaissance de la 

valeur du territoire et de l'intime interaction entre les deux – et la 

volonté de définir un nouveau cadre légal capable d'intégrer sites 

inscrits et paysages dans un ensemble cohérent forment les piliers 

du processus qui a conduit à la présentation de ce dossier de 

candidature, occasion privilégiée de réflexion et de débat entre 

autorités nationales et experts étrangers. 

Grâce au soutien du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, 

de la Convention France-UNESCO et du ministère français des 

Affaires étrangères, il a été possible d’entamer une réflexion de 


fond et de joindre aux efforts des experts syriens l’appui d’experts 

internationaux. 

Les effets escomptés par le processus de préparation du dossier et 

par l'éventuelle inscription du site concernent en effet la 

définition d’une politique de développement durable qui doit être 

basée sur un essor contrôlé du tourisme et sur un renouveau 

économique qui puisse conserver les spécificités et les valeurs 

propres à cette région relativement méconnue du pays. 

Il apparaît évident, donc, que la complexité de ce dossier réside 

avant tout dans son cadre légal et sa gestion. 

À l’état actuel, non seulement la loi syrienne ne prévoit pas 

encore la notion de “parc archéologique” — à la base de la 

définition des huit zones choisies pour l'inscription — mais la Loi 

des Antiquités, qui donne en théorie un énorme pouvoir à la 

DGAM, ne peut offrir qu’une solution basée sur le maintien du 

statu quo et la délimitation de zones non aedificandi plus au 

moins vastes autour des ruines. 

Par ailleurs, cette vision rigide et autoritaire de la protection ne 

peut pas réellement être appliquée sur le terrain en vue des 

exigences, souvent légitimes, des personnes qui résident et 

travaillent à l'intérieur ou à proximité des zones classées. 

L'écart entre ce qui est permis d'un côté, et ce qui se passe 

réellement sur le terrain de l'autre, devient donc total et entraîne 

le risque réel de voir disparaître dans les prochaines années de 

nombreux sites et paysages exceptionnels. 

Dans le paragraphe 5.b du dossier, nous avons déjà cité les études 

en cours pour arriver à une réforme de la Loi des Antiquités. Il 

peut être utile à ce sujet de rappeler que, outre le projet du 

classement des villages antiques du Nord de la Syrie, de 

nombreuses autres études concernant la réforme du système légal 

du pays ont été lancées. Notamment, une réforme en profondeur 

du système de planification territoriale est actuellement en cours 

de préparation. 

166


Un projet financé par l'Union Européenne, le projet MAM 

(Municipality Administration Modernization) est en train 

d'élaborer un nouveau cadre légal pour favoriser la 

décentralisation partielle de l'État. Malheureusement les résultats 

de ce travail en profondeur ne sont pas attendus avant 2011/2012 

et ne peuvent donc pas être intégrés dans ce dossier. 

Outre ces difficultés d'ordre légal, une difficulté ultérieure dérive 

de la structure du cadre administratif du pays, fortement 

centralisé, qui offre une marge réduite pour la création de 

mécanismes visant à créer une participation active des 

populations locales à la gestion du territoire. 

Approche juridique 

Le dossier de candidature pour l’inscription des Villages Antiques 

du Nord de la Syrie s’inscrit dans un contexte plus général de 

réforme institutionnelle, administrative et législative. Dans cette 

optique, le dossier de candidature pourrait jouer un rôle de 

catalyseur des projets de réforme institutionnelle, administrative 

et législative actuellement à l’étude. 

Il est donc important d’accompagner le dossier d’inscription par 

des projets de réforme qui, au demeurant, permettront au 

gouvernement syrien de faire face aux obligations internationales 

qui découlent de la ratification de la Convention de l’UNESCO de 

1972 sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, 

en général, et de l’éventuelle inscription des villages antiques du 

Nord de la Syrie sur la Liste du patrimoine mondial, en particulier. 

Le dossier est donc conçu comme une “étape d’un parcours“, 

avec une fonction de levier pour favoriser la mise en œuvre d’une 

réforme de fond de la structure de gestion des Antiquités. 

L’approche juridique retenue a été celle de partir de la répartition 

actuelle des compétences et des tâches attribuées aux divers 

acteurs nationaux et de ne pas créer de nouvelles structures 

affectées uniquement à la gestion et promotion des sites syriens 


faisant partie du Patrimoine mondial. Étant donné la richesse et à 

la variété du patrimoine culturel et naturel syrien, une telle 

mesure risquerait de conduire à une marginalisation et à une 

négligence de la gestion et mise en valeur des autres sites syriens 

qui ne font pas partie du Patrimoine mondial. 

La solution actuellement à l’étude pour la restructuration de la 

Direction générale des Antiquités et des Musées prévoit la 

création d’un “établissement public autonome”, doté de la 

personnalité juridique et de l’autonomie financière et rattaché 

directement à la Présidence du Conseil des Ministres. 

Cette solution permettrait de renforcer considérablement la 

DGAM, qui manque aujourd’hui de pouvoir réel et de ressources 

financières et humaines nécessaire à l’accomplissement de ses 

tâches. 

Ce renforcement institutionnel, par ailleurs, ne suffit pas en soi, si 

il n’aboutit pas également à une réforme des structures 

administratives actuelles. Cette deuxième constatation suggère la 

création à l’intérieur du nouvel établissement public d’une 

nouvelle entité administrative — rattachée administrativement 

directement au directeur général du nouvel établissement et dotée 

d’un budget conséquent — chargée de la protection et mise en 

valeur des sites du Patrimoine mondial. 

La définition du Décret du Premier Ministre 

Le premier problème du point de vue légal est l’absence du 

concept de “paysage culturel” dans la législation syrienne. La 

solution retenue a donc été d’insérer un préambule au texte du 

Décret qui base la décision d’inscription sur l’article 13 de la Loi 

des Antiquités * et qui forme la base légale du décret. À cette 

référence se rajoute une deuxième référence à la Convention de 

1972 du Patrimoine mondial, car les lois internationales 

s’imposent vis-à-vis des lois nationales. 

(*) L’article 13 affirme : 

« Les Autorités des Antiquités ont le droit de déterminer 

ce qu’il faut conserver en vue de leur protection et de 

leur restauration, des sites archéologiques, des 

monuments historiques et des quartiers historiques 

ayant des caractères artistiques originaux, témoignant 

d’une certaine époque, ou liés à des souvenirs 

importants. Ces Autorités doivent les inscrire sur le 

régistre des sites archéologiques et des monuments 

historiques après l’approbation du Conseil des 

Antiquités et l’émission d’un arrêté ministériel 

concernant inscription, qui peut comprendre un 

ensemble de quartiers ou de constructions, ou bien un 

quartier, une seule construction ou une partie d’eux. 

L’arrêté d’inscription doit stipuler les servitudes 

imposées sur les fonds voisins. Si une antiquité avait 

déjà été inscrite sans avoir fixé ces servitudes, un arrêté 

ministériel ultérieur sera émis à cet égard. Ces arrêtés 

seront notifiés aux propriétaires, aux possesseurs, aux 

autorités administratives et municipales compétentes et 

aux services fonciers afin de les inscrire au registre 

foncier. » 

167


En vertu du “principe administratif de l’attraction” une autorité 

hiérarchique supérieure peut attirer vers elle une décision qui 

relève en principe, selon la Loi, d’une autorité hiérarchiquement 

inférieure. Pour cela, et afin de donner le maximum de valeur à 

cet acte, le décret proposé est un décret du Président du Conseil 

des Ministres et non pas un simple décret ministériel du ministre 

de la Culture. 

La méthodologie suivie a été la création d’un “décret modèle” 

(qui devra être répété autant de fois que le site compte de parcs 

archéologiques) contenant le nombre et le périmètre des sites 

archéologiques, les limites (conformément à des points GPS) du 

parc archéologique, les conditions d’utilisation des parcelles à 

l’intérieur des sites archéologiques et des parcs, les conditions 

générales et spécifiques d’utilisation des bien-fonds et les diverses 

activités interdites ou subordonnées à une autorisation préalable. 

Le décret modèle de classement s’appuie sur le régime de 

répartition des compétences en vigueur dans les divers domaines 

concernés, afin d’éviter, autant que possible, les conflits de 

compétence qui constituent des obstacles à l’application des lois 

et entraînent des problèmes d’interprétation récurrent. 

Il n’en demeure pas moins que le respect du régime de répartition 

des compétences doit nécessairement être accompagné par 

l’attribution d’un véritable droit de véto à la DGAM (ou au nouvel 

établissement public à créer) afin de garantir le respect par toutes 

les autorités compétentes des impératifs de protection, de gestion 

et de promotion du patrimoine culturel syrien. 

Ainsi, toutes les décisions administratives prévues dans le décret 

modèle sont laissées aux autorités compétentes ratione materiae, 

mais subordonnées à l’accord de la DGAM. Ce droit de regard de 

la DGAM (ou de l’établissement public à créer) a été accompagné 

dans le décret modèle par deux autres dispositions importantes 

qui visent d’une part, à ce que le périmètre des sites et du parc 

archéologique soit reflété de manière obligatoire dans tous les 

plans d’aménagement et d’urbanisme existants et à venir et 

d’autre part, à ce que les délimitations cadastrales, ainsi que les 


servitudes foncières touchant les parcelles situées à l’intérieur du 

périmètre du parc archéologique, soient obligatoirement 

mentionnées sur le registre foncier et les plans cadastraux. 

Stratégies à moyen et à long terme 

À moyen terme, l’action prioritaire pour la mise en place du 

nouveau système de gestion du site des villages antiques du Nord 

de la Syrie est le renforcement du département de Gestion de la 

DGAM avec une structure administrative souple et dynamique. 

À long terme, la solution pour la protection du patrimoine syrien 

passe par le renforcement institutionnel et la réforme de la 

DGAM (et de la loi des Antiquités). 

Cette réforme consisterait dans la transformation de la DGAM en 

un établissement public autonome (EP) du point de vue 

administratif, disposant de son propre budget et rattaché 

directement à la présidence du conseil des Ministres. 

À l’intérieur de cet établissement public, on pourra créer une 

structure administrative rattachée directement au département de 

Gestion de la DGAM et chargée de la gestion du site (8 parcs). 

Cette stratégie, par ailleurs, a déjà été suivie pour la protection de 

l’environnement avec la loi n° 50 du 26/06/2002 portant 

organisation de l’établissement public chargé de la protection de 

l’environnement. 

Cadre administratif et nouvelle structure de gestion 

Afin de garantir une gestion cohérente et sensible des sites et des 

paysages, basée sur un échange constant avec la population 

locale, il est évident que la gestion et la mise en valeur du site des 

villages antiques du Nord de la Syrie, doivent se faire à partir du 

terrain et non pas depuis Damas. 

Ce choix de base implique deux conséquences importantes qui 

requièrent un changement des mentalités du personnel, y compris 

au sein de la DGAM : 

168


que le plus grand nombre et la plus grande partie des 

ressources humaines de cette entité doivent être affectés 

sur le lieu même des sites ; 

et que les représentants locaux de la DGAM soient dotés 

des pouvoirs de décision nécessaires afin qu’ils soient en 

mesure effective d’accomplir les tâches sans devoir 

chaque fois revenir à l’autorité centrale. 

Dans le cadre de la réforme législative il faut donc prévoir un 

mécanisme de délégation des compétences de la mise en œuvre 

aux administrations locales et aux municipalités. 

Les représentants de la nouvelle structure de gestion et de 

promotion des sites du Patrimoine mondial profiteront de la 

proximité, afin de tisser des contacts et de créer des réseaux au 

niveau des gouvernorats et des municipalités pour assurer une 

mise en œuvre coordonnée des mesures de gestion et de 

promotion des sites. 

Le nouveau système de gestion 

Introduction 

Les autorités syriennes, et en premier lieu la DGAM, se sont 

engagées dans une réorganisation du système de gestion des sites 

afin de le rendre compatible avec les exigences de la Convention 

de 1972 et avec les exigences de protection du paysage culturel 

des villages antiques du Nord de la Syrie. 

Lors du séminaire, tenu à Idleb en avril 2008 et organisé dans le 

cadre de la préparation du dossier de candidature des villages 

antiques du Nord de la Syrie sur la Liste du patrimoine mondial * , 

(*) Le séminaire a été organisé grâce à l’Assistance Internationale 

octroyée par le Centre du patrimoine mondial à la République arabe 

syrienne pour soutenir la préparation du dossier de candidature des 

villages antiques du Nord de la Syrie sur la Liste du patrimoine mondial. 


les représentants des institutions publiques, des autorités locales 

et des organisations de la société civile nationale et locale ont 

formulé une série de recommandations et propositions qui seront 

retenues dans le plan de gestion du site en cours d’élaboration. 

Au niveau des solutions pour la gestion des sites, le séminaire 

soutenait dans ses recommandations finales, la création et la mise 

en place d’un système à deux niveaux : un niveau national piloté 

par la DGAM, et un niveau local sous l’autorité des gouverneurs. 

La coordination entre ces deux instances devrait être garantie par 

le département de Gestion des sites de la DGAM Damas. 

Principes de gestion 

Suite à la mise en place du Décret Primo-ministériel, il est 

maintenant essentiel de préparer un plan de gestion et de définir 

la structure de gestion la plus apte à assurer sur le territoire la 

conservation du site et le développement de la région. 

La mise en place de ce plan, requis par la candidature au 

Patrimoine mondial, est une priorité pour la protection du site des 


Le Plan de Gestion devra agir sur trois domaines strictement liés : 

Conservation, protection et mise en valeur des sites et du 

paysage culturel ; 

Intégration des activités d’études et de recherche ; 

Développement de la participation de la population locale 

et diffusion de l’image du site. 

Afin de garantir une gestion de l’ensemble du site des villages 

antiques du Nord de la Syrie, la stratégie proposée vise à 

renforcer, à l’intérieur de la DGAM, le Département de gestion 

des sites, de sorte qu’il puisse devenir l’interlocuteur privilégié des 

différents organismes et structures impliqués dans la gestion des 

monuments et des territoires qui composent le site. 

Ph. 221 Séminaire de Idleb — DGAM, avril 2008 

Pl. 119 L’affiche du séminaire de Idleb — 

DGAM, 2008 

169


La mise en place du plan de gestion visera donc à garantir une 

meilleure protection, conservation et revitalisation des sites, et à 

offrir aux populations locales et aux visiteurs la découverte et la 

jouissance des sites. 

Principes Généraux du plan de gestion 

Concentration des compétences de gestion ; 

Définition et formalisation d’un système à deux niveaux 

(central et local) ; 

Gestion conjointe de l’ensemble des sites archéologiques 

et de leurs paysages ; 

Préservation de l’intégrité et de l’authenticité des sites 

Promotion de la recherche, de l’étude et de la 

connaissance des sites ; 

Conciliation des différents intérêts des propriétaires privés 

et des résidents, tout en respectant les principes 

fondamentaux de protection et de conservation ; 

Renforcement des liens identitaires des citoyens envers les 

sites et promotion de ces derniers comme outils de 

diffusion et d’échange des valeurs culturelles nationales et 

internationales. 

Actions 

1) Renforcement administratif et financier du département de 

Gestion des sites ; 

2) Sensibilisation de la population locale et des visiteurs 

quant à la valeur universelle exceptionnelle des sites et à 

l’importance de leur conservation ; 

3) Établissement des plans de développement détaillés pour 

les principaux villages ; 

4) Établissement de mesures directes et indirectes afin de 

développer et gérer les flux des visiteurs, et mettre en place 

des mécanismes de gestion garantissant la qualité de 

l’expérience offerte aux visiteurs ainsi que leur sécurité ; 

5) Mise en place des plans de formation continue pour le 

personnel responsable de la gestion des sites ; 


6) Mise en place de programmes de communication axés sur 

la valeur universelle exceptionnelle des sites aux niveaux 

local, national et international. 

Structure de Gestion 

S’inspirant des conclusions du séminaire de Idleb, la réflexion sur 

la gestion future du site s’oriente vers la définition d’une structure 

de gestion à deux niveaux qui devra pouvoir réunir et représenter 

tous les acteurs au niveau décisionnel sous l’autorité de la DGAM 

et qui s’appuiera fortement, au niveau de l’action sur le territoire, 

aux autorités locales et notamment aux gouvernorats des deux 

régions administratives concernées. 

Cette nouvelle structure coordonnera toutes les activités et les 

projets concernant la conservation et le développement 

touristique durable du site à travers une gestion globale et 

intégrée. 

Il est évident que les mécanismes de gestion actuels ne permettent 

pas de faire face aux exigences liées à l’inscription sur la Liste et 

aux demandes du Centre du patrimoine mondial. La gestion 

intégrée du site requiert donc une profonde restructuration de la 

conception hiérarchique et territoriale de la DGAM. 

Cette réorganisation de la DGAM doit répondre à deux objectifs : 

1) Le dépassement de la dichotomie entre les différentes 

directions locales concernées (Idleb, Maarat an-Noman, 

Alep, région d’Alep et Saint-Siméon) desquelles 

dépendent les sites archéologiques proposés conjointement 

pour l’inscription sur la Liste du patrimoine 

mondial en tant que paysage culturel. 

2) La création d’un niveau local de gestion avec de réelles 

capacités d’intervention et capable de réunir l’ensemble 

des acteurs agissant sur le territoire afin d’établir de façon 

coordonnée et conjointe les principes et les détails 

pratiques du développement et de la conservation du site. 

170


Elle devrait permettre d’établir une politique commune pour 

l’ensemble du site des villages antiques du Nord de la Syrie et de 

définir un cadre général dans lequel inscrire les interventions 

ponctuelles sur les sites qui, aujourd’hui, ne semblent pas 

toujours répondre à une vision plus ample et à des principes 

clairs. 

Cette réorganisation permettra, par ailleurs, de mieux définir et 

préparer les calendriers des missions étrangères et de rendre plus 

uniforme le traitement pour la conservation des structures. 

D’autre part, la création d’une unité de terrain (la maison du 

patrimoine) permettra d’ancrer dans les programmes de 

développement locaux les activités de recherche et d’exploitation 

touristique pour le bénéfice des populations vivant aux alentours 

des sites. 

Il est évident, néanmoins, que ces nouvelles structures sur le 

terrain devront être reliées à la structure de la DGAM. Cela 

signifie notamment que, même si les antennes de gestion sur le 

terrain joueront un rôle majeur et jouiront d’un réel degré 

d’indépendance, le directeur du département de Gestion des 

sites, basé à Damas, conservera un rôle de direction en étroite 

collaboration avec le Directeur général de la DGAM. 

La nouvelle structure de gestion sur le terrain gèrera des 

compétences multiples, souvent partagées entre deux 

gouvernorats, et pourra avoir un rôle positif seulement si elle est 

capable de dépasser la profonde méfiance qui existe aujourd’hui 

entre les autorités centrales, d'une part, et les habitants de la 

région, de l'autre. 

La gestion commune de sites non contigus implique forcément 

l’harmonisation de tous les intérêts locaux (privés et publics), non 

seulement au niveau de chaque parc, mais aussi au niveau des 

huit parcs qui composent le site en tant qu’ensemble. 

La mise en place de cette structure constitue donc un deuxième 

défi qui peut maintenant, une fois le cadre légal du site arrêté, être 

affronté. 


Selon un modèle déjà appliqué à d’autres sites du patrimoine 

mondial, l’institution locale pourra être constitué de façon souple 

et être animée par un nombre limité de personnel. Elle travaillera 

en contact direct avec les gouvernorats et pourra faire appel, de 

façon ponctuelle ou régulière, à des compétences externes dans 

différents domaines. 

Cette structure sur le terrain, appelée « Maison du patrimoine », 

devra être financée de façon régulière et travailler sur le moyen et 

long terme. 

Elle devra, par exemple, pouvoir coordonner toutes les démarches 

relatives à l'extension des maisons existantes, la création ou 

modification du réseau routier, la mise en place de nouvelles 

infrastructures ou la gestion des terrains agricoles et des activités 

économiques liées au développement d'un tourisme durable à 

l'intérieur des périmètres des parcs archéologiques. 

Elle se matérialisera sur le site des villages antiques du Nord de la 

Syrie par deux antennes, une par gouvernorat, qui pourraient être 

situées dans les villages de al-Bara et de Deir Sem’an, afin de tenir 

compte de la répartition administrative existante. 

Les objectifs de cette structure de proximité seront : 

Travailler au niveau intergouvernoral (deux gouvernorats) ; 

Créer une présence continuelle sur le terrain ; 

Élaborer, soutenir et réaliser des plans de développement 

local ; 

Jouer un rôle de conseil, de sensibilisation et de soutien 

aux habitants de la région dans les domaines de 

l’architecture, de l’agriculture et des microprojets 


Tenir la communauté locale informée de l’avancement du 

projet ; 

Expliciter les décisions intermédiaires prises par les 

autorités nationales et locales. 

171


Planification et développement des parcs 


Premières actions 

Dans l’attente de la mise en place de la structure de gestion 

brièvement décrite ci-dessus, de premiers choix importants ont 

déjà été faits par la DGAM lors de la définition des périmètres du 

site. En effet, ceux-ci comprennent déjà des zones prévues pour le 

développement des villages principaux. Le concept de zone 

d’expansion, par ailleurs, a été intégré dans les articles du Décret 

primo-ministériel. 

Les plans de ces zones d’expansion des villages, indiquées en 

bleu dans les plans des parcs en tant que zones soumises à une 

réglementation spéciale, devront être confirmés par des plans 

d’urbanismes qui seront élaborés par les mairies concernées avec 

l’appui des maisons du patrimoine. 

Ces zones en bleu, dont la taille et la position ont été approuvées 

par la DGAM, permettront de diminuer la pression sur les sites 

archéologiques, sans pour cela mettre en danger ni les vestiges ni 

les paysages du Massif calcaire. 

Une fois la nouvelle structure de gestion en place, les plans seront 

revus et affinés avec l’aide d’architectes urbanistes mis à 

disposition par les Maisons du Patrimoine en accord et en 

concertation avec les habitants, la DGAM et les gouvernorats. 

Mais le niveau local de la planification ne devra pas être le seul 

pris en compte. Un travail de planification à une autre échelle 

devra fixer les grandes lignes de développement de la région afin 

de définir le cadre de tout nouveau projet (notamment 

touristique). 

Notamment, il serait important de parvenir, dans un futur proche, 

à la mise en place de plans directeurs d’aménagement à l’échelle 

de la région (1/100 000) et à l’échelle du village (1/5 000) qui 


Pl. 120 Parc n°1 — DGAM, 2008 

172


prennent en compte les besoins de conservation et de protection 

du paysage culturel des villages antiques du Nord de la Syrie. 

Principes d’aménagement du paysage 

Introduction 

La forte natalité de la région et son essor économique ne mettent 

pas seulement en péril la survie des vestiges archéologiques, mais 

aussi celle de leur environnement immédiat et lointain. Le 

paysage du Massif calcaire nous est parvenu dans un état de 

conservation admirable, mais il est aujourd’hui menacé par une 

croissance rapide et incontrôlée. 

La mise en place d’une réglementation de protection à l’échelle 

du paysage est essentielle si on veut protéger les sites 

archéologiques et leur contexte. Les réglementations devront 

permettre non seulement la protection et mise en valeur 

patrimoniale, mais aussi la réalisation des besoins des populations 

qui se sont installées dans le massif et qui utilisent ces territoires 

pour leurs activités économiques. 

Pour la préservation des paysages culturels du Massif calcaire, 

l’attention doit se porter sur les points suivants : 

la végétation, 

l’exploitation de la pierre, 

les infrastructures (routes et réseaux électriques), 

la réglementation en urbanisme, 

le contôle de l’activité agricole. 

La végétation 

Si l’élément végétal participe activement à conférer son image et 

sa spécificité aux sites et aux vestiges, il entraîne en même temps 

des effets négatifs qu’il conviendra de contrôler et prendre en 

compte. 

Les racines de certaines plantes déstabilisent les maçonneries. 

L’équilibre entre les exigences de conservation des structures et 


Pl. 121 Parc n°4 — DGAM, 2008 

173


celles du paysage devra être résolu de façon sensible au cas par 

cas, en prenant en compte les dimensions paysagère et 

écologique. La structure qui sera en charge de la gestion du site 

devra, en accord avec le département des Antiquités, mettre en 

place un protocole prévoyant le traitement le plus 

écologiquement compatible possible pour le désherbage et 

l’élimination ponctuels de la végétation qui pousse sur les 

vestiges, et les gardiens des parcs devront être formés aux 

techniques les plus appropriées. 

À un autre niveau, il est essentiel d’envisager un système 

permettant de réformer les mécanismes qui régissent actuellement 

la mise en place des campagnes de reboisement dans le Massif 

calcaire. Du fait de l’absence d’une coordination efficace entre le 

ministère de la Culture et le ministère de l’Environnement ayant 

en charge l’entretien du territoire, les reboisements effectués dans 

les dernières années n’ont pas été réellement compatibles avec les 

caractéristiques de la flore du massif. En effet, ces reboisements 

ont souvent même eu un impact négatif sur le paysage du massif 

par le choix des essences (en grande majorité des cyprès, des pins 

d’Alep et même des eucalyptus), et par la rigidité des schémas 

d’implantation qui produisent un paysage dense, régulier et 

“artificiel” là où la nature a produit un paysage raréfié et irrégulier. 

Il est essentiel, en effet, de veiller à ce que la disposition spatiale 

des arbres ne risque pas de créer un aspect de montagne alpine 

qui ne correspond absolument pas aux modèles régionaux. Par 

ailleurs, il faut considérer que la région du Massif calcaire est 

assez pauvre en zones forestières spontanées, et que les arbres qui 

poussent spontanément sont plutôt des arbres et buissons du 

maquis (chênes-verts, pistachiers, lentisques, lauriers sauce) 

installés irrégulièrement là où ils trouvent une poche de terre 

propice à leur développement. Les oliviers et les autres plantes 

fruitières cultivées, amandiers, figuiers, etc., colonisent ces 

territoires eux aussi de façon spontanée. Contrairement aux 

plantations récentes, très régulières, leur disposition est aléatoire. 

Cette occupation du sol spontanée doit constituer le modèle pour 

les opérations de mise en valeur paysagère à venir. 


Un discours différent, qui puisse prendre en considération aussi la 

signification historique et l’impact sur les aménagements 

touristiques, concerne le site de Saint-Siméon * . Il y a plus de 50 

ans, la colline où s’élève le monastère, autrefois presque nue 

comme les collines environnantes, a fait l’objet d’un reboisement 

intensif. Aujourd’hui, le site jouit d’un entourage ombragé, 

apprécié par les visiteurs, mais la forêt de cyprès qui l’entoure 

modifie profondément l’aspect ancien du site. Alors que différents 

partis sont envisageables (allant de la suppression totale à la 

conservation et l’entretien de la forêt), une solution de 

compromis, qui à long terme pourrait restituer l’image d’origine 

au site, consisterait à ne pas remplacer les sujets arrivés en fin de 

vie. 

Finalement, une attention particulière devra être accordée à la 

présence de Prosopis farcta (buisson épineux semblable à un petit 

acacia couvert de grosses gousses). Il s’agit en effet d’une plante 

envahissante qui s’installe avec délice dans les zones cultivées et 

se multiplie très rapidement, profitant d’un sol plus léger et fertile. 

Les Prosopis farcta tendent à étouffer progressivement les cultures. 

Il est donc important d’informer les agriculteurs et les inciter à 

éradiquer cette “peste” végétale des zones cultivées, d’autant plus 

que son essor est facilité par les troupeaux de chèvres qui en 

disséminent les graines avec leurs déjections. 

L’exploitation de la pierre 

L’extraction de la pierre calcaire du massif est une importante 

source de revenus pour la population de la région et les carrières 

constituent actuellement la principale entreprise de la région. 

Cette activité s’explique par la qualité de la roche calcaire, 

excellent matériau de construction d’une part et en même temps 

matière première pour la fabrication de la chaux et du ciment. Ces 

(*) La question de l’aménagement de l’esplanade du martyrion ne 

concerne pas les aménagements paysagers, mais sera décidée par la 

DGAM et les archéologues en charge du site dans le cadre de la mise en 

valeur du complexe de Saint-Siméon. 

Ph. 222, 223 & 224 Végétation sur les 

maçonneries ; eucalyptus à Shinshara ; reboisement de 

cyprès — C. Garnero-Morena, 2007 

174


exploitations, souvent pratiquées de façon anarchique, ont un 

impact très important sur le paysage et menacent même le 

voisinage immédiat de nombreux sites archéologiques. Les 

règlements proposés pour les huit zones excluent toute activité de 

ce type à l’intérieur des périmètres proposés. 

Néanmoins, afin de retrouver la continuité paysagère et la qualité 

originale de la région, il serait souhaitable d’effectuer des 

opérations réparatrices qui, par le comblement des entailles 

causées par l’exploitation au moyen d’un assemblage de terre et 

de roche, permettent de reconstituer la déclivité naturelle. Dans 

une deuxième phase, ces zones reconstituées pourraient être 

revégétalisées avec les espèces qui poussent spontanément dans 

les parages. Une attention particulière devra être portée au 

drainage afin de ne pas provoquer le glissement de ces apports 

artificiels lors des pluies hivernales. 

Les infrastructures (routes et réseaux électriques) 

Le réseau routier de la Syrie est en plein développement. De 

nouveaux axes sont ouverts ou goudronnés chaque jour dans le 

pays. L’amélioration des infrastructures est un élément essentiel de 

la croissance économique, mais le Massif calcaire, de par son 

unicité archéologique et paysagère, impose de prendre en compte 

des variables qui ne dépendent pas seulement d’un pur calcul 

économique ou des raisonnements des ingénieurs du trafic lors de 

la planification des réseaux routiers. 

Le réseau ancien de chemins et de sentiers qui reliait jadis les 

villages du massif est en train de disparaître alors que de nouvelles 

voies coupent la campagne. Cet essor de nouvelles routes, 

financées et construites par les gouvernorats ou par le ministère 

des Transports s’est souvent fait sans une concertation préalable 

avec les autorités en charge de la protection des antiquités et du 

territoire. Même la volonté de développer le tourisme dans la 

région, en soi louable, a par endroit produit des effets négatifs par 

la création de nouvelles routes pour rejoindre les sites antiques. 

Ces percements, souvent non nécessaires, se traduisent par de 


profondes cicatrices sur le territoire, recoupant, souvent sans 

discernement, parcellaires antiques, murets en pierre de taille et 

paysages “vierges”. 

Le système de gestion des parcs archéologiques devra veiller à ce 

que toute décision concernant l’ouverture de routes soit 

approuvée préalablement par la DGAM ou par la structure de 

gestion des parcs. 

Ce principe devra être étendu aussi à l’ensemble des autres 

infrastructures qui peuvent affecter d’une manière significative le 

paysage naturel de la région. Le réseau électrique, par exemple, 

conçu en complète autonomie sans demander l’avis de la DGAM, 

perturbe, avec ses pylônes à haute tension, le site du Wadi 

Martaoun dans le Jebel Zawiyé et le paysage entre Qatura et Deir 

Sem’an dans le Jebel Sem’an. Ces lignes, construites récemment, 

auraient pu être légèrement décalées si une concertation entre les 

responsables et la DGAM avait été prévue. Par ailleurs, d’autres 

sites isolés sont desservis par une profusion de poteaux 

électriques, parfois hors service, qui affecte négativement le 

paysage. 

La réglementation en urbanisme 

La gestion du territoire est une activité complexe qui ne peut se 

faire sans une réelle concertation entre les différentes 

administrations de l’État et qui doit s’appuyer sur une nouvelle 

approche envers la population résidant dans la région. 

La création d’une structure efficace de gestion du territoire est 

nécessairement un travail de longue haleine qui demande 

persévérance et imagination. Dans cette optique, la sensibilisation 

des enfants dans les écoles à l’importance et à la valeur du 

patrimoine (archéologique et naturel de la région) acquiert une 

dimension particulière. 

Jusqu’à présent, les villages les plus peuplés du Massif calcaire 

(Al-Bara, Qalb Lozé ou Jeradé) ne possèdent pas encore de plan 

Ph. 225 Kfeir dans le Jebel al-A’la — 


Ph. 226 Le même site un an plus tard — 


175


directeur pour guider leur développement. La préparation de 

plans d’aménagement pour ces communes doit être une priorité 

absolue, si l’on veut éviter que leur développement ne se fasse au 

détriment des zones archéologiques proches. 

D’autre part, la croissance de la population et de l’urbanisation 

posera d’importants problèmes non seulement au niveau visuel, 

mais aussi au niveau de la gestion des faibles ressources en eau 


La question écologique, liée à la fragilité des ressources en eau et 

aux problèmes de pollution des réseaux d’eaux souterraines de 

l’ensemble du système karstique du Massif calcaire, risque de 

devenir l’un des enjeux important dans le cadre du 

développement durable de la région auquel devra se confronter 

toute structure en charge du développement et de la préservation 

du site des villages antiques du Nord de la Syrie. 

Le contrôle du développement agricole 

L'exploitation agricole intensive, de plus en plus courante sur 

l’ensemble du Massif calcaire, pose des problèmes évidents à 

l’intégrité du paysage antique du Massif calcaire, et à l’intégrité 

paysagère même des sites proposés pour l’inscription sur la Liste 

du patrimoine mondial. 

La gestion du territoire comporte nécessairement la définition 

d’une stratégie pour le contrôle des activités agricoles qui risquent 

d’altérer profondément le paysage de la région. L’utilisation 

d’engins mécaniques pour l’épierrement des champs, et 

l’accumulation des énormes blocs de roche calcaire, arrachés du 

sol et disposés le long des routes, affectent déjà de larges zones 

du Massif et ne sont pas rares même à l’intérieur des parcs. 

Il est essentiel de parvenir à un équilibre entre le besoin 

d’extension des terres cultivables souhaité par la population d’une 

part, et la préservation du paysage antique de la région de l’autre. 

Le décret modèle du Premier Ministre (voir Annexe 2) définit les 


principes pour le développement de l’activité agricole à l’intérieur 

des parcs. Le décret favorise notamment l’exploitation agricole 

traditionnelle des parcelles agricoles (art. 9) et exclue 

expressément « les travaux d’épierrement sur les parcelles 

agricoles à l’aide d’engins mécaniques » (art. 11.e) sauf en des cas 

particuliers soumis à l’accord préalable de l’autorité en charge de 

la gestion des parcs archéologiques (art. 12, alinéa 5). 

L’application de ces règlements sur le territoire du site des villages 

antiques du Nord de la Syrie nécessitera un dialogue constant 

avec les habitants qui pourra être assuré seulement par une 

structure de gestion « de proximité » basée sur le terrain sur le 

modèle des « maisons du patrimoine » décrit dans le paragraphe 

précédent. 

Ph. 227 Ligne à haute tension à Wadi Martaoun — 


Ph. 228 Bshilla, épierrement intensif — 


Ph. 229 Jebel Barisha, “forêt” de poteaux 

électriques près de Dar Qita — M. Brodovitch, 2008 

176


Gestion touristique 

En matière de tourisme, le plan de gestion détaille les 

problématiques et les actions proposées. Ces problématiques et 

ces actions concernent la gestion des fréquentations, les 

aménagements sur les sites et dans le territoire du bien candidat, 

les conditions de mise en valeur des sites et du territoire, les 

aspects institutionnels de la gestion. 

En termes touristiques, le bien candidat présente des spécificités 

qui ont été prises en compte pour l’élaboration du plan de 

gestion : 

un volume de fréquentation modeste, mais en croissance 

régulière, 

des visiteurs majoritairement occidentaux, et en groupe, 

un nombre très important de sites ouverts, 

des paysages naturels et culturels fragiles et de très grande 

qualité, qui requièrent un dispositif de protection strict et 

applicable, 

une absence d’équipements d’accueil et d’hébergement à 

proximité des sites, à l’exception de Saint Siméon, Serjilla 

et des centres urbains d’Alep et de Idleb, où se trouvent 

des capacités hôtelières suffisantes, pour quelques années 

encore (4 à 5 ans), pour faire face à la demande 

touristique, 

la nécessité de concevoir un mode de mise en valeur qui 

privilégie la conservation de l’aspect sauvage des 

principaux sites et paysages et un mode de visite en 

randonnée et circuits pour de petits groupes (15/20 

personnes), ceci à l’exception du site de Saint Siméon et, 

dans une moindre mesure de Serjilla, qui peuvent 

accueillir une fréquentation plus importante, sans aller 

pour cela jusqu’à un tourisme de masse. 


Conclusion 

La DGAM et l’État syrien sont pleinement conscients de la 

nécessité d’intégrer conservation et développement durable, essor 

économique, tourisme et restauration dans le site des villages 


Le développement économique du pays passera de plus en plus, 

dans les années futures, par l’afflux du tourisme international, 

mais cette opportunité devra être gérée avec compétence et 

flexibilité afin de préserver l’authenticité des sites et leur intégrité. 

L’importance attachée depuis plusieurs années par l’UNESCO et 

les conventions internationales aux paysages culturels d’une part, 

et à la gestion des sites de l’autre, a été l’opportunité de dépasser 

une vision classique du patrimoine du Massif calcaire propre à la 

DGAM et trop liée aux seuls entretiens et restaurations. 

L’expérience acquise par la Syrie dans la gestion des autres sites 

inscrits sur la Liste du patrimoine mondial a été la base pour 

l’élaboration du programme de la nouvelle structure de gestion. 

Les difficultés rencontrées dans la gestion des autres sites inscrits 

ont amené à privilégier, dans le cas des villages antiques du Nord 

de la Syrie, l’échange et la participation de tous les organismes 

concernés et l’implication de la population locale dans le 

développement des sites. 

La nouvelle structure de gestion, en cours de définition, sera 

formalisée au cours de l’année 2010. Elle répondra aux nouvelles 

exigences de coopération entre la DGAM et les autres 

organismes, et garantira le respect des plus hauts standards 

internationaux de conservation et de développement. 

177


5.f Sources et niveaux de financement 

Les sites proposés pour l’inscription sont actuellement gérés par 

les départements locaux de la DGAM (Alep, Idleb et Maarat an- 

Noman) dépendant du siège central de la DGAM à Damas qui est 

en charge du financement de tous les travaux de restauration, 

réhabilitation, conservation et mise en valeur, selon ses 

disponibilités. 

Chaque département local est responsable de définir les besoins 

de chaque site et de demander les fonds à la DGAM sur son 

budget annuel. 

Les monuments historiques de la Syrie sont entretenus par la 

DGAM dont le budget annuel est décidé dans le budget de l’État. 

L’entretien et la restauration de l’ensemble des sites du Massif 

calcaire requièrent d’importants financements de la part de la 

DGAM sur une base annuelle. 

Dans les dernières années, la République arabe syrienne a 

grandement augmenté le budget de la DGAM qui est passé de 

107 023 000 livres syriennes, en 1992, à 575 940 000, en 2004, 

(pour redescendre légèrement à 460 000 000 en 2007). Le budget 

dédié à la restauration des sites (département de l’Architecture) a 

été augmenté en proportion, même si l’on remarque une 

réduction après 2004 (voir graphique ci-contre). 


Année Budget total 

Budget du département de 

l’Architecture 

Pourcentage % 

1992 107 023 000 79 000 000 73,80 

1993 115 332 000 89 000 000 70,23 

1994 127 817 000 84 000 000 65,70 

1995 139 776 000 86 500 000 61,88 

1996 172 735 000 120 000 000 69,47 

1997 191 970 000 120 000 000 62,50 

1998 197 492 000 131 500 000 66,58 

1999 265 700 000 207 000 000 77,90 

2000 288 007 000 207 000 000 71,87 

2001 334 855 000 235 700 000 72,55 

2002 406 030 000 302 725 000 74,55 

2003 430 058 000 293 600 000 68,26 

2004 575 940 000 439 000 000 76,24 

2005 349 000 000 200 000 000 57,30 

2006 475 000 000 280 000 000 58,89 

2007 460 000 000 250 000 000 54,34 

Budget de la DGAM (1992-2007) en Livres syriennes — DGAM, 2008 

178


Budget de la DGAM (1992-2007) — en Livres syriennes 

Les budgets des départements locaux en charge des sites du 

Massif calcaire sont présentés dans le tableau suivant. 

Le budget du département de Idleb est à présent extrêmement 

limité et ne couvre que les dépenses courantes des bureaux. Le 

budget de Maarat an-Noman a beaucoup augmenté depuis 2001 

et le budget de la DGAM d’Alep est évidemment nettement plus 

conséquent. 

Le dernier tableau présente les dépenses effectuées sur les sites 

proposés pour l’inscription dans les 5 dernières années. 

Les fortes différences entre une année et l’autre dépendent 

d’opérations ponctuelles (notamment le projet de mise en valeur 

de Serjilla), alors qu’un plan compréhensif de gestion et 

d’entretien de l’ensemble des sites n’existe pas encore. 

Cette approche peut permettre de débloquer des fonds importants 

pour des interventions d’urgence, mais elle souligne le fait qu’il 

n’existe pour le moment ni une stratégie globale ni un plan de 

gestion pour l’ensemble des sites. 

Les dépenses liées à l’entretien ont été décidées au cas par cas, 

selon les besoins, sans nécessairement répondre à une 

programmation à long terme. Il s’agit, en tout cas, de chiffres 

extrêmement bas par rapport à la valeur et à l’importance des sites 


Une dernière remarque concerne le rapport entre les entrées 

(recettes créées par la vente des billets d’entrée) et les dépenses 

faites par la DGAM pour l’entretien des sites. 

Le dispositif de gestion des sites qui prévaut en Syrie ne permet 

pas d’établir un lien entre les moyens financiers accordés aux sites 

par l’État et les recettes provenant du droit d’entrée et des 

dépenses faites par les touristes à proximité des sites. 

En effet, les recettes encaissées par la Direction générale des 

Antiquités et des Musées et la fiscalité provenant de l’économie 

touristiques sont versées directement au budget de l’État, lequel 

attribue ensuite un financement général, sans rapport direct avec 

le montant des recettes encaissées sur les sites, à la DGAM. 


Année DGAM Idleb 

DGAM Maarat 

an-Noman 

DGAM Alep 

1998 4 500 8 000 104 800 

1999 4 500 6 600 86 900 

2000 4 500 - 226 300 

2001 4 500 27 300 45 200 

2002 5 500 55 300 221 700 

2003 5 500 - 371 400 

2004 5 500 57 800 306 400 

2005 7 800 21 800 697 000 

2006 7 800 - 2 052 000 

2007 7 800 - 808 600 

2008 7 800 54 400 - 

Numéro Année Budget des interventions (L.S.) Projet 

Budget des DGAM de Idleb, Maarat 

an-Noman et Alep (1998-2008) en 

Livres syriennes — DGAM, 2008 

1 2003 46 769 Entretien des toilettes sur le site de Qal’at Sem’an 

2 2003 49 300 Travaux de terrassement/jardinage à Qal’at Sem’an 


4 2005 - - 


6 2007 8 000 000 Projet de mise en valeur de Serjilla 

TOTAL 8 734 969 

Budget des interventions (2003-2007) en Livres syriennes — DGAM, 2008 

179


Revenus touristiques 

D’un point de vue général, et en vue d’une de la réflexion globale 

sur le développement économique et touristique du Massif 

calcaire qui sera faite dans le plan de gestion en cours 

d’élaboration, il est intéressant de se pencher sur l’ensemble des 

revenus liés au tourisme dans la région. 

Les revenus provenant de la gestion touristique des sites se 

divisent en deux catégories : 

les recettes liées à la visite des sites payants (droit 

d’entrée) ; 

les recettes provenant des dépenses des visiteurs dans les 

équipements et services publics et privés présents à 

proximité des sites (hôtels, restaurants, commerces, 

carburant, médecins, banques, etc.). 

Sur la base des données touristiques dont on dispose (dépense 

moyenne par semaine de 600 USD en 2007), on peut évaluer 

globalement la dépense moyenne par jour à 85 USD, pour un 

touriste séjournant sur le territoire du bien candidat et à proximité. 

Le nombre total des touristes visitant le plateau Massif calcaire est 

actuellement de l‘ordre de 80 000 par an (90 000 visites à Saint- 

Siméon en 2007, dont une partie de visiteurs locaux nontouristes). 

Ces visiteurs restent en général moins d’une journée sur 

place. 

Le total des recettes se situe donc dans une fourchette de 6,5 à 7 

millions USD/an. Ce chiffre est pour la plus grande partie perçu 

par les hôteliers, transporteurs et restaurateurs de la ville d’Alep 

(qui reçoit plus de 1,3 millions de nuitées hôtelières par an), alors 

qu’une partie minime est réellement dépensée sur place et perçue 

par la population locale. 


Ph. 230 Touristes à Saint-Siméon — M. Brodovitch, 2008 

180


5.g Sources de compétences spécialisées et 

de formation en techniques de conservation et 

de gestion 

Les personnes en charge de la gestion et de l’entretien du paysage 

culturel des villages antiques du Nord de la Syrie sont des 

employés de la DGAM : architectes, ingénieurs, historiens, 

administrateurs et gardes. 

Les architectes de la DGAM participent systématiquement aux 

campagnes des missions étrangères opérant sur le territoire syrien 

et collaborent avec les missions de Serjilla et de Qal’at Sem’an. 

L’expertise des professionnels internationaux est transmise sur les 

sites aux architectes syriens, et la formation technique des 

architectes syriens dans le secteur de la restauration constitue un 

volet important de la plus grande partie des campagnes 

archéologiques actuellement en cours en Syrie. 

D’autre part, de nombreux cadres syriens de la DGAM ont suivi 

des cours de formation en Europe dans les disciplines de la 

restauration architecturale et de la conservation du patrimoine, 

notamment à l’ICCROM à Rome. 

Depuis l’année 2001 un projet triennal, de deux millions d’euros, 

financé par l’Union Européenne, forme les cadres syriens de la 

DGAM sur seize sites pilotes en collaboration avec des missions 

archéologiques étrangères. 

La formation concerne tous les domaines techniques : la 

restauration architecturale, la restauration des peintures murales 

et des objets archéologiques, les techniques de relevé et de 

fouilles et enfin, la muséographie. 

Le domaine de la gestion du patrimoine était relativement 

méconnu en Syrie jusqu’à un passé récent. Dans les toutes 

dernières années, la situation a changé et des programmes de 

formation continue ont été créés dans ce domaine pour les 

employés de la DGAM. 


En 2002, l’UNESCO a organisé un cours régional (Syrie, Jordanie, 

Liban) de gestion du patrimoine, en Jordanie, auquel a participé 

une dizaine de cadres de la DGAM. Quatre d’entre eux ont par la 

suite suivi des cours de formation en Italie à l’ICCROM. 

Un cours de formation en gestion du patrimoine a été organisé 

dans le cadre des activités du Programme pour le développement 

du tourisme culturel en Syrie — 2002-2005 financé par l’Union 

Européenne. Plus de 150 architectes et ingénieurs ont suivi les 

cours introductifs organisés à Damas et dans d’autres régions du 

pays. 

D’autre part, l’ICCROM, dans le cadre du programme ATHAR, a 

établi, depuis 2005, un programme régional (incluant aussi la 

Jordanie et le Liban) de support et de formation en gestion du 

patrimoine auquel prennent part régulièrement des architectes et 

des cadres de la DGAM. 

Un cours régional en gestion des sites s’est tenu à Bosra organisé 

par le programme ATHAR de l’ICCROM et l’ALECSO en 2006. 

Enfin, entre septembre 2006 et janvier 2007, dans le cadre de la 

deuxième phase du projet financé par la Commission européenne 

pour le développement du tourisme culturel en Syrie, le Centre du 

patrimoine mondial de l’UNESCO a organisé sept sessions de 

formation pour le personnel des ministères syriens de la culture et 

du tourisme. À l’issue de ce projet, un atelier réunissant tous les 

partenaires s’est tenu dans le site du patrimoine mondial de 

Palmyre en Janvier 2007. 

181


5.h Aménagements pour les visiteurs et 

statistiques les concernant 

Le site candidat à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial 

est un site en série composé de huit parcs archéologiques 

regroupant, sur une surface de 130 km 2 , un ensemble composé de 

sites archéologiques et de paysages culturels de valeur universelle 


Les aménagements existants sur l’ensemble des villages antiques 

du Nord de la Syrie sont extrêmement limités. Seul les deux sites 

archéologiques de Saint-Siméon et de Serjilla possèdent un centre 

d’accueil, des sanitaires publics et des parkings pour voitures 

privées et cars. L’offre de restaurants et de cafétérias à proximité 

des sites est aussi très limitée et la signalisation des sites mineurs 

depuis les routes est souvent sommaire. 

Actuellement, l’accès au territoire des parcs et à la plus grande 

partie des sites archéologiques est complètement libre pour les 

visiteurs, à l’exception des trois sites archéologiques majeurs, 

Qal’at Sem’an, Serjilla et Qalb Lozé, qui sont payants et gardés. 

Il est donc difficile d’établir des statistiques précises concernant 

les visiteurs des zones les plus reculées et moins connues pour 

lesquelles il n’y a pas de billets d’entrée et souvent pas d’habitant 

à proximité. 

Les sites pour lesquels des billets sont vendus, par contre, 

permettent de cerner avec précision la fréquentation touristique. 

Ces données, comparées avec celles relatives aux sites culturels 

majeurs d’Alep, la deuxième ville de Syrie et un centre régional 

important profitant d’une renommée internationale, permettent 

aussi d’établir des prévisions sur l’évolution future de la 

fréquentation. 

À ces données peuvent s’ajouter les fréquentations de trois 

musées de grande qualité et intérêt, qui abritent des pièces 


provenant des fouilles et des sites du Massif calcaire : le musée de 

Idleb, le musée de Maarat an-Noman et le musée de Apamée (à 

la limite méridionale du Massif calcaire). 

Pour l’instant, la fréquentation de ces musées est plus faible que 

celle des sites payants, mais la présence de ces musées, et la 

qualité de leur collections et des bâtiments qui les abritent, 

permet d’envisager une stratégie culturelle plus générale prenant 

en compte l’ensemble de la région et visant aussi bien la 

population locale (adultes et étudiants) que les visiteurs provenant 

des autres régions du pays et de l’étranger. 

Le développement d’un tourisme de qualité centré sur la richesse 

culturelle et historique de la République arabe syrienne et, en 

particulier, de la région du Massif calcaire fait l’objet de 

nombreuses initiatives nationales et internationales qui se sont 

développées dans les dernières années : 

projet de l’Union Européenne pour le développement du 

tourisme culturel en Syrie ; 

projet de coopération syrien / suisse pour la création de 

chemins de randonnée dans le Jebel Sem’an ; 

projet d’étude et de développement du site de Saint- 

Siméon du Fond Arabe de Développement ; 

et de nombreux projets de coopération bilatérale (avec la 

France et l’Italie notamment). 

Ci-dessous, sont présentées les statistiques concernant les 

visiteurs, recueillies par la DGAM. Ces données, qui distinguent 

généralement le public syrien du public étranger, permettent une 

première analyse développée dans le paragraphe suivant. 

182


Année 


CITADeLLe D’ALeP 

Visiteurs 

Arabes Étrangers 

TOTAL 

1998 90 000 73 748 163 748 

1999 129 411 68 643 198 054 

2000 272 254 58 420 330 674 

2001 187 318 60 727 248 045 

2002 213 492 27 971 241 463 

2003 230 384 22 326 252 710 

2004 334 371 35 538 369 909 

2005 341 652 56 728 398 380 

2006 325 048 34 886 359 934 

2007 325 435 44 696 370 131 

Année 

APAMÉe 

Visiteurs 


TOTAL 

1998 5 990 36 914 42 904 

1999 3 548 33 515 37 063 

2000 4 809 42 299 47 108 

2001 3 533 20 675 24 208 

2002 3 060 10 041 13 101 

2003 2 959 6 378 9 337 

2004 4 069 18 666 22 729 

2005 4 756 29 549 34 305 

2006 4 114 18 304 22 418 

2007 4 501 23 737 28 238 

Année 

Année 

QAL’AT SeM’AN 

Visiteurs 


SerjILLA 

Visiteurs 


TOTAL 

1998 36 500 28 731 66 231 

1999 32 950 14 329 47 279 

2000 32 663 60 859 93 519 

2001 25 624 34 864 60 488 

2002 31 560 20 717 52 277 

2003 34 759 12 199 46 958 

2004 31 941 31 020 62 961 

2005 45 225 45 211 90 436 

2006 48 498 28 985 77 483 

2007 45 070 35 360 80 430 

TOTAL 

1998 - 1 789 1 789 

1999 235 7 429 7 664 

2000 341 8 719 9 060 

2001 393 5 926 6 319 

2002 398 2 952 3 350 

2003 762 1 223 1 985 

2004 2 467 4 040 6 507 

2005 1 482 8 302 9 784 

2006 1 249 4 671 5 920 

2007 2 439 5 206 7 645 

183


Année 


QALB LOZÉ 

Visiteurs 


TOTAL 

1998 50 2 843 2 893 

1999 295 2 972 3 267 

2000 384 2 341 2 725 

2001 190 1 183 1 373 

2002 185 717 899 

2003 - 478 478 

2004 460 1 194 1 654 

2005 - 1 129 1 129 

2006 - 626 626 

2007 31 780 811 

Année 

APAMÉe MUSÉe 

Visiteurs 


TOTAL 

1998 2 648 10 546 13 194 

1999 1 585 4 799 6 384 

2000 1 762 5 010 6 772 

2001 1 189 2 924 4 113 

2002 1 023 1 948 2 971 

2003 794 1 392 2 186 

2004 1 378 4 041 5 419 

2005 1 454 5 153 6 607 

2006 1 329 3 308 4 637 

2007 1 359 3 696 5 055 

Année 

IDLeB MUSÉe 

Visiteurs 


TOTAL 

1998 1 472 1 563 3 035 

1999 1 062 942 2 004 

2000 1 209 1 912 3 121 

2001 968 278 1 246 

2002 731 239 970 

2003 1 234 150 1 384 

2004 1 366 754 2 120 

2005 1 410 489 1 899 

2006 169 36 205 

2007 1 704 396 2 100 

Année 

MAArAT AN-NOMAN MUSÉe 

Visiteurs 


TOTAL 

1998 3 297 31 039 34 336 

1999 3 812 35 811 39 623 

2000 1 700 29 244 30 944 

2001 1 857 37 144 39 001 

2002 1 599 17 529 19 128 

2003 1 464 8 632 10 096 

2004 1 688 6 293 7 981 

2005 2 235 18 302 20 537 

2006 2 240 29 579 31 819 

2007 2 216 18 430 20 646 

184


Année 

Citadelle 

d’Alep 

Analyse des données statistiques 

L’analyse des données statistiques appelle une série de 

commentaires concernant notamment : 

le nombre total de visiteur dans le Massif calcaire, 

le pourcentage de visiteurs étranger, 

les variations annuelles, 

la saisonalité des visites. 

Le nombre total de visiteur dans le Massif calcaire 

Le site de Qal’at Sem’an est, de loin, le site le plus visité du Massif 

calcaire, avec une fréquentation de l’ordre de 90 000 personnes 

par an. Alors que les autres sites payants de la région et les musées 

mineurs reçoivent un public de 10 à 20 fois moins nombreux. 

Ce décalage ne dépend évidemment pas uniquement de la qualité 

extraordinaire du site de Saint-Siméon (et de sa renommée 

internationale) mais aussi, ou plutôt surtout, de sa proximité avec 


TABLeAU rÉCAPITULATIf DU NOMBre De VISITeUrS 

Apamée Qal’at Sem’an Serjilla Qalb Lozé Apamée musée Idleb musée 

Maarat an- 

Noman musée 

1998 163 748 42 904 66 231 1 789 2 893 13 194 3 035 34 336 

1999 198 054 37 063 47 279 7 664 3 267 6 384 2 004 39 623 

2000 330 674 47 108 93 519 9 060 2 725 6 772 3 121 30 944 

2001 248 045 24 208 60 488 6 319 1 373 4 113 1 246 39 001 

2002 241 463 13 101 52 277 3 350 899 2 971 970 19 128 

2003 252 710 9 337 46 958 1 985 478 2 186 1 384 10 096 

2004 369 909 22 729 62 961 6 507 

1 654 5 419 2 120 7 981 

2005 398 380 34 305 90 436 9 784 1 129 6 607 1 899 20 537 

2006 359 934 22 418 77 483 5 920 626 4 637 205 31 819 

2007 370 131 28 238 80 430 7 645 811 5 055 2 100 20 646 

la ville d’Alep. Les cars des touristes, en effet, y viennent 

directement depuis Alep dans des visites organisées d’une demijournée 

ou d’une journée. Le site est inclus dans toutes les offres 

touristiques et reçoit donc un nombre de visiteurs étrangers 

comparable à celui de la citadelle d’Alep, le monument 

historique le plus visité de Syrie. En 2005, par exemple, Saint- 

Siméon comptait 45 000 visiteurs étrangers et la citadelle d’Alep 

56 000. Un rapport similaire se retrouve au long de toute la 

décennie. 

Le chiffre de 90 000 visiteurs/an par ailleurs, même si concentré 

dans une haute saison de quelques mois seulement, n’est pas tel 

qu’il puisse créer de sérieux problèmes aux sites et au territoire au 

niveau de la conservation. 

La taille des parcs archéologiques, le nombre important de sites à 

l’intérieur de chacun d’entre eux et les caractéristiques 

paysagères, urbanistiques et architecturales de ces derniers leur 

permet de gérer sans problème une présence de cet ordre. 

185


De plus, le nombre de visiteurs des parcs, qui attireront un profil 

de touriste particulier, n’atteindra probablement pas celui des 

visiteurs actuels du site de Saint-Siméon, et cela certainement 

pendant plusieurs années encore. 

Le pourcentage de visiteurs étrangers 

Le rapport entre le nombre de visiteurs syriens et étrangers sur les 

sites du Massif calcaire ne respecte pas les rapports courants sur 

l’ensemble des sites syriens, mais montre un net déséquilibre à la 

faveur du public international. 

Si, à Saint-Siméon, les deux catégories de visiteurs sont à peu près 

à parité, à Serjilla, le rapport est de l’ordre de 3 ou 4 pour 1 à la 

faveur des étrangers. 

Cette donnée souligne d’un côté, l’intérêt que les sites du Massif 

calcaire suscitent sur les touristes occidentaux attirés par la 

richesse du patrimoine syrien, mais met en évidence de l’autre, un 

certain décalage qui peut exister aujourd’hui entre la population 

syrienne et cette partie de son patrimoine culturel. Le faible 

niveau d’attention porté par les habitants de la région peut 

partiellement s’expliquer par la perception de “distance” entre le 

patrimoine des villages antiques (païen puis chrétien) et les 

habitants actuels de la région qui sont tous de confession 

musulmane. La mise en valeur de ces sites et l’explication de leur 

valeur universelle devra nécessairement s’accompagner d’une 

importante action de prise de conscience et d’éducation auprès 

des populations locales. Dans ce domaine, l’action auprès des 

écoles et des jeunes revêtira une signification particulière. 

Il est important néanmoins de nuancer ces remarques puisque les 

chiffres ne prennent en compte que les entrées payantes des rares 

sites exploités par la DGAM et ne peuvent pas recenser la 

présence constante, surtout au printemps, de familles et de 

groupes qui viennent passer la journée et pique-niquer entre les 

ruines des villages antiques. Il s’agit là d’une fréquentation qui 

s’intéresse tout autant à la valeur architecturale et archéologique 

des sites qu’à leur valeur naturelle et paysagère et qui conforte 

donc le choix de proposer le site des villages antiques du Nord de 


la Syrie en tant que paysage culturel. Cet attachement aux lieux et 

aux paysages “vierges” est probablement l’une des 

caractéristiques les plus intéressantes de la fréquentation locale et 

nationale de ces sites. 

Les variations annuelles 

Les données statistiques montrent une grande variabilité de la 

présence étrangère d’une année à l’autre. À un pic de visiteurs 

coïncidant avec la période de célébration du deuxième millénaire 

(qui a augmenté de manière significative le nombre de visiteurs 

dans l’ensemble des pays du Moyen-orient), suit une chute des 

fréquentations liée à l’instabilité politique de la région et au 

déclenchement de la guerre en Iraq. Dans les 3-4 dernières 

années, le nombre de visiteurs a recommencé d’augmenter sans 

toutefois retrouver la fréquentation de l’an 2000. 

Ces fortes fluctuations, liées à des raisons externes et 

indépendantes de la qualité des sites ou des aménagements 

proposés, peuvent se reproduire dans les prochaines années. 

La saisonalité des visites 

Les statistiques récoltées par la DGAM dans le Massif calcaire ne 

permettent pas de souligner la grande variabilité dans le nombre 

de visiteurs au cours de l’année. L’analyse des données 

touristiques et les analyses plus poussées faites sur d’autres sites 

majeurs du patrimoine culturel syrien, mettent en évidence la 

présence de deux phases de haute saison en automne et au 

printemps qui s’opposent à deux phases creuses en été et en hiver 

quand les conditions climatiques (grandes chaleurs et froid) sont 

moins favorables. Cette saisonalité, même si avec des 

caractéristiques légèrement différentes, se retrouve aussi pour le 

public syrien. 

Ph. 231 Musée de Maarat an- 

Noman — S. Ricca, 2007 

186


La stratégie d’aménagement des sites 

La stratégie générale d’aménagement privilégiera : 

la préservation du caractère authentique des sites et 

paysages constituant le bien candidat ; 

l’intégration des équipements nécessaires dans les sites et 

paysages, ce qui implique, par exemple, que la réalisation 

d’aménagements nouveaux (accueil, information), si elle 

se révèle nécessaire, sera mise en œuvre en priorité dans 

des bâtiments, ou partie de bâtiments, existants ; 

la protection des paysages, dans le cadre du décret de 

protection du Premier Ministre ; 

le renvoi des équipements touristiques lourds (hôtels…) 

vers les sites urbains (Idleb, Alep) ; 

la création et l’entretien de sentiers de randonnée. 

Les aménagements destinés à l’accueil et à la gestion des touristes 

diffèrent selon la taille des sites et le fait qu’ils soient en accès 

payant ou libre. 

Le cas de Saint-Siméon 

Un plan d’aménagement du site et du village est en cours d’étude. 

Ce plan répond à un certain nombre de contraintes : 

Éloigner le stationnement des cars et des véhicules 

individuels de l’entrée du site pour le placer au plus près 

du village situé en contrebas. Cette localisation doit 

permettre de renforcer les retombées économiques liées à 

la visite. Les visiteurs renvoyés vers un stationnement situé 

à proximité immédiate du village y trouveront les services 

et les commerces dont la création sera appuyée par des 

moyens d’incitation financiers et techniques ; 

Créer des espaces de stationnement intégrés dans le 

paysage, de préférence en sol stabilisé et non bitumé. 

Améliorer les sanitaires (en renforçant leur intégration) ; 

Améliorer sensiblement les conditions d’accueil, 

d’information et la billetterie (réaménagement du bâtiment 


actuel), en y développant la présentation d’une 

information relative à l’ensemble du bien candidat ; 

Réaménager et, si nécessaire, relocaliser la cafétéria ; 

Identifier et signaliser intelligemment deux circuits de 

visite, incluant les monuments situés dans le village ; 

Sécuriser ces circuits de visite par des moyens techniques 

et d’information (le site comprend plusieurs caves ouvertes 

et des pierres instables) ; 

Améliorer la présentation du musée du site, en ajoutant 

une partie interprétation et une présentation générale du 

bien candidat ; 

Vérifier l’application des termes du Décret du Premier 

Ministre concernant notamment les constructions 

nouvelles implantées à proximité, dans le paysage et dans 

le village ; 

Créer un document de visite (plan guide) gratuit simple et 

en plusieurs langues ; 

Revoir la grille tarifaire au niveau national pour intégrer 

une dimension touristique plus forte et la négociation avec 

les voyagistes ; 

Former des guides locaux (pour la visite du site et 

l’accompagnement des randonneurs). 

Le cas de Serjilla 

Les principes d’aménagement sont voisins de ceux de Saint- 

Siméon : 

Éloignement et intégration dans le paysage des espaces de 

stationnement ; 

Amélioration des toilettes ; 

Création d’un lieu d’accueil et d’information assurant la 

billetterie ; 

Identification de circuits de visite et signalisation légère 

d’identification ; 

Sécurisation des circuits de visite par des moyens 

techniques et d’information ; 

187


Création d’un petit centre d’interprétation dans un 

bâtiment existant ; 

Surveillance des risques de construction à proximité et 

dans le grand paysage du site ; 

Création d’un document de visite (plan guide) ; 

Formation de guides locaux. 

Ces principes sont à la base du plan d’aménagement établi par la 

DGAM et actuellement en cours de réalisation. Le plan prévoit 

notamment la restauration d’une maison d’époque byzantine et sa 

réutilisation en tant que centre d’accueil, et la mise en état du 

circuits de visite à l’intérieur du site. 

Le cas des sites en accès libre 

Pour les sites ouverts et le paysage culturel des villages antiques 

du Nord de la Syrie dans leur ensemble, la situation est plus 

complexe, car il est impossible d’assurer une surveillance 

permanente. 

La surveillance du territoire et des sites archéologiques isolés sera 

assurée par un personnel mobile équipé en conséquence (motos, 

voitures, moyens de communication). 

Selon leur configuration, ces sites disposeront d’un espace de 

stationnement éloigné du lieu principal de visite (5 à 10 minutes 

de marche jusqu’au site) et de toilettes intégrées. 

Ils seront équipés d’une signalisation simple (nom, date, plan avec 

référence des principaux monuments) réalisée dans des matériaux 

très résistants (pierre gravée). 

Ils seront sécurisés au mieux par des moyens techniques et 

d’information, afin d’éviter les risques de chutes dans des cavités 

et les risques de chute de pierres. 

Une fois le dispositif de mise en valeur mis en place, on pourra 

étudier la possibilité de rendre payant l’accès de quelques sites 

ouverts s’il apparaît qu’il existe un risque lié au tourisme ou aux 

populations locales. Le droit d’entrée permettrait alors d’envisager 

un gardiennage permanent. La DGAM est d’ailleurs en train 


d’évaluer la possibilité de rendre payant le site de Rouweiha, dans 

le parc archéologique n° 5. 

Les aménagements hôteliers 

Concernant les aménagements hôteliers, restaurants et 

commerces liés à la visite, la situation est assez simple. Le plus 

fort potentiel hôtelier existant se trouve à Alep qui compte plus de 

80 hôtels classés. Il existe un hôtel à Idleb et un hôtel plus simple 

à Ariha. Pour le moment, ces équipements suffisent à l’accueil des 

touristes circulant en autocar (groupes) ou en véhicules 

individuels (familles). Ces équipements sont, pour la très grande 

majorité d’entre eux, conformes aux normes internationales. Leur 

gestion est assurée par des professionnels compétents. 

Dans un second temps et en fonction des évolutions constatées de 

la fréquentation, une nouvelle capacité hôtelière pourra être 

envisagée, de préférence sur les sites urbains de Idleb et de 

Maarat an-Noman soit en zone urbaine, soit dans sa périphérie 

immédiate. 

La création de sentiers de randonnée et d’équipements 

d’accueil 

La morphologie du bien candidat (paysages et sites) suggère le 

développement des formes de tourisme itinérant en randonnée 

pédestre ou équestre. Ce type de circuit peut occuper une durée 

de 3 à 4 jours et nécessite un certain nombre d’équipements. 

En premier lieu, il sera nécessaire d’identifier les parcours en 

fonction de leur intérêt (paysager et archéologique), de leur 

niveau d’accessibilité physique, de leur accessibilité juridique 

(droit de propriété) et de leur niveau de sécurité. La mise en place 

de ces circuits peut nécessiter la passation de “contrats” avec des 

propriétaires privés pour qu’ils autorisent le passage des groupes. 

Une fois ces circuits identifiés, il faudra les préparer en les 

nettoyant, en les balisant et en sécurisant les endroits difficiles. Il 

faudra ensuite les entretenir régulièrement. Dans le cas présent, 

l’intervention sera facilitée par l’absence d’une végétation 

188


envahissante et la présence d’anciennes drailles (chemins pour les 

animaux). Ces drailles sont stabilisées et bordée de pierres 

provenant de l’épierrement des champs et parfois des sites 

antiques. 

L’accueil des groupes de randonneurs pourra être assuré grâce à 

la création de gîtes collectifs susceptibles de recevoir 20 à 25 

personnes et les animaux (dans le cas des circuits équestres ou des 

animaux de bât). Les visiteurs pourront y dormir, trouver un repas, 

des toilettes, un lieu pour se laver. La mise en place de tels 

équipements (sentiers et gîtes) doit être étudiée en relation avec 

les opérateurs touristiques qui seront intéressés à proposer ce type 

de produit très recherché dans les pays occidentaux. 

Dans le cadre de la coopération entre la Syrie et la Suisse, une 

expérience de ce type a été réalisée récemment (voir le site web : 

http://www.forgottencities.com/index.aspx et l’Annexe 4). La 

première phase du projet a permis de créer 3 sentiers de 

randonnée dans le Jebel Sem’an et une deuxième phase est 

actuellement à l’étude. La gestion de ce type d’équipements 

(circuits et gîtes) sera assurée par des opérateurs locaux qui 

bénéficieront ainsi des retombées de la mise en valeur touristique 

de leur territoire. Le montage de cette catégorie d’aménagement 

pourra bénéficier d’appuis financier et de formation, de manière 

à aider les initiatives locales. Le ministère du Tourisme devra 

assurer le contrôle de ces équipements. 

Pour le moment, l’idée de créer un hébergement directement 

chez les habitants semble prématurée. En effet, ce type d’accueil 

concerne plutôt le tourisme individuel, alors qu’ici, il s’agira 

encore pour quelques temps d’un tourisme de groupe. De plus, le 

contrôle de qualité de l’accueil chez l’habitant requiert des 

moyens qui ne sont pas encore opérationnels en Syrie. Mais à 

terme de 5 ans, c’est une option qu’il faudra envisager. 

Dans le domaine de la restauration, la situation est différente. 

Assez rapidement, le besoin de restaurants va se développer. Dans 

quelques villages proches des sites on pourra trouver très 

rapidement un “dépannage” alimentaire — le houmous 

traditionnel reste un plat exceptionnel — mais il est nécessaire 


d’envisager rapidement la création d’équipements nouveaux et 

plus diversifiés. 

Là encore, l’appui financier et technique aux initiatives locales 

sera sollicité. Il pourra être fourni par les maisons du patrimoine 

sous le contrôle du ministère du Tourisme. En effet, il importe de 

pouvoir contrôler la qualité et l’hygiène de ce type de prestation 

et de favoriser la production d’une cuisine régionale 

traditionnelle. Les voyagistes spécialisés dans le tourisme de 

découverte et de randonnée pourront être sollicités, sous la forme 

par exemple, d’un voyage d’étude et de présentation des sites. 

Enfin concernant les commerces, un dispositif de soutien aux 

producteurs locaux (artisanat, agroalimentaire…) devrait favoriser 

l’émergence de points de vente qui seront ouverts à plusieurs 

producteurs ; l’objectif étant d’éviter autant que faire se peut, les 

produits banalisés. 

Le suivi statistique des visiteurs 

Il existe déjà des statistiques de fréquentation des sites de Saint- 

Siméon et Serjilla. Ce dispositif, qui ne concerne aujourd’hui que 

les visiteurs des sites payants, devra être complété par des 

comptages réguliers dans les sites ouverts. De tels comptages 

portent sur les véhicules et les visiteurs. Ils peuvent être réalisés 

deux ou trois fois par an à des dates significatives. Une opération 

de ce type, mise en regard des entrées de Saint Siméon et Serjilla, 

permettra de suivre de manière utile l’évolution des 

fréquentations. 

Concernant les retombées économiques, les chiffres provenant 

des institutions publiques (impôts, registre de commerce) peuvent 

être analysés. De la même manière on peut suivre les statistiques 

de fréquentation des équipements hôteliers (nuitées, taux de 

remplissage, capacité d’accueil). Enfin les chiffres des incidents et 

accidents constatés sur le territoire du bien candidat donnent 

aussi une idée de l’évolution de la situation. C’est le cas en 

particulier pour les vols et les recherches archéologiques sauvages 

qui utilisent par exemple des matériels de détection de métaux. 

189


5.i Politique et programmes concernant la 

mise en valeur et la promotion du bien 

Le projet d’inventaire 

Il est évident que la préservation de l’ensemble des sites et des 

paysages du Massif calcaire est possible, seulement si on possède 

une documentation complète des vestiges existants et de leur 

condition de conservation. 

La nécessité de la préparation d’un inventaire systématique de la 

région, tâche complexe et de grande envergure, est toujours 

apparue évidente à la Direction générale des Antiquités et des 

Musées de la République arabe syrienne. 

Déjà en 1928, Joseph Mattern remarquait l’intérêt de conserver 

soigneusement la documentation ancienne. Il citait notamment 

les clichés pris cinquante années plus tôt par le P. Soulerin et 

prévoyait le danger que pouvait représenter le développement 

démographique et l’accessibilité par des nouvelles routes aux sites 


L’urgence d’enregistrer un maximum de données est toujours 

d’actualité et l’enregistrement systématique des monuments du 

Massif calcaire est l’une des priorités des efforts des missions 

archéologiques travaillant dans la région et notamment de l’IFPO, 

Institut Français du Proche Orient (qui intègre aujourd’hui 

l’ancien IFAPO, Institut Français d’Archéologie du Proche Orient). 

Jusqu’au début des années 2000, l’inventaire du Massif Calcaire 

était constitué d’un ensemble important de données mais n’était 

pas organisé de façon rationnelle et selon des principes 

modernes. Ils s’agissait en effet d’archives photographiques, de 

relevés de bâtiments réalisés dans le cadre de recherches 

ponctuelles, d’une quarantaine de plans de villages dessinés à 

partir de photos aériennes et d’une série de cartes régionales, 

conservés pour la plupart au siège de l’IFPO à Damas et dans les 

archives de la DGAM. 


Le développement de nouvelles technologies informatiques et le 

support de l’Union Européenne ont permis de compléter et 

d’homogénéiser l’ensemble de la documentation pour la rendre 

plus accessible. Un projet d’inventaire informatisé (les données 

recueillies seront à terme diffusées grâce à un système 

d’information géographique, SIG), en vue de constituer une 

véritable carte archéologique, a été programmé par la Direction 

Générale des Antiquités de Syrie. 

Une première étape dans la création de cette base de données a 

été faite dans les années 1999-2002, dans le cadre d’un projet 

EUROMED sous la direction du professeur Georges Tate, l’un des 

principaux experts de la région. 

Un modèle de fiches descriptives des bâtiments et de leurs 

pathologies a été mis au point par les architectes sur MS Excel, 

puis dans une base de données MS Access. La version actuelle de 

cette base de données répertorie 504 maisons, réparties dans 10 

villages. 

Pl. 122 Extraits informatiques de la “base de 

données maisons” (en français et en arabe) — 

MASFSN, 2007 

190


Le projet préliminaire de mise en valeur du site de 

Serjilla 

À côté du projet d’inventaire, dans le cadre du projet européen, a 

été élaboré aussi un projet de mise en valeur du site de Serjilla, 

fouillé depuis 1990 par une équipe française puis syro-française. 

Ce plan a servi de base au travail effectué par la DGAM en 

2007/08. 

La DGAM a choisi d’intervenir sur le site de Serjilla pour sa 

qualité et son importance en tant que l’un des villages les mieux 

préservés du Massif calcaire. 

Le projet avait deux objectifs principaux : préserver le site et créer 

des aménagements pour faciliter la visite. Les travaux ont 

concerné en particulier : 

1) Les espaces publics (parking, zone d’accueil, entrée) ; 

2) La maison n° 50 qui a fait l’objet d’un projet de 

restauration à l’identique permettant de montrer un 

exemple de maison d’époque byzantine reconstituée et en 

même temps de disposer d’un bâtiment d’accueil pour les 

touristes (billetterie, sanitaires, espace d’exposition) ; 

3) Les circuits piétons sur le site (délimitation des circuits et 

utilisation des matériaux les plus adaptés) ; 

4) La mise en sécurité du site (clôture du côté de la nouvelle 

route par un mur en moellons, fermeture des puits ouverts, 

etc.). 

Le budget prévisionnel du projet était de 7,3 millions LS (112 000 

euros), puis a été augmenté à 123 000 euros. 

Ce projet sera complété par une deuxième phase de travaux, 

prévue en 2010, qui visera essentiellement la consolidation des 

éléments en équilibre précaire. 

Le projet de la DGAM a été développé en parallèle avec les efforts 

de mise en valeur de la Mission Archéologique Syro-Française de 

la Syrie du Nord (MASFSN) qui a notamment préparé les 

panneaux explicatifs qui seront posés sur le site. Le projet 


Pl. 123 Projet de mise en valeur à Serjilla — MASFSN, 2007 

développé par la mission archéologique prévoyait aussi la mise en 

valeur de l’église de Serjilla par une opération de comblement 

permettant de niveler l’ensemble et de restituer les sols de 

circulation. Sur ce nouveau sol seront disposés les blocs les plus 

significatifs tirés des éboulis disposés à plat, dans une logique 

d’effondrement. 

Le premier état correspondant à l’église à une nef sera matérialisé 

au sol par un changement de couleur disposé à la surface du 

remblai. 

Programmes de mise en valeur du territoire 

La politique de mise en valeur et de promotion doit concerner à 

la fois les sites payants, un grand nombre de sites ouverts et un 

territoire constitué de paysages culturels et naturels fragiles et de 

grande qualité, constitués en réseau. 

La mise en valeur du territoire passe par un suivi régulier 

(surveillance et entretien) et des capacités d’interventions rapides 

en cas de dégradations. En effet les sites mais surtout les paysages 

peuvent évoluer de manière négative et de façon irréversible si les 

dispositions de protection prévues par le Décret du Premier 

191


Ministre ne sont pas appliquées et mises en oeuvre très 

rapidement. 

En matière d’information, les caractéristiques du territoire ne 

permettent pas d’implanter un dispositif de signalétique 

informative développé sur les sites qui serait trop fragile et 

risquerait de se dégrader rapidement ou d’être détruit. 

L’information sur le territoire se limitera donc à une information 

minimale sur des supports très résistants. 

En contrepartie, les supports papiers et télématiques doivent être 

favorisés. Dans ce domaine, il sera essentiel d’éditer un guide 

complet du site sur la base du document préparé dans le cadre du 

programme européen de soutien au développement du tourisme 

culturel (MEDA — 2002/2004). 

Dans les sites payants, un document de visite sera remis 

gratuitement ; il comprendra une carte sommaire de l’ensemble 

du bien candidat. Des affiches seront réalisées comportant une 

référence de localisation. Des topoguides seront créés pour les 

randonneurs. Un site internet devra être développé ; il 

comprendra un ensemble d’informations historiques, cartographiques, 

factuelles (heures d’ouverture, conditions d’accès, 

hébergements et restaurants, services). Dans cette même logique, 

un dossier technique sera réalisé et envoyé aux principaux 

éditeurs de guides internationaux pour leur fournir des éléments 

d’informations destinés à figurer dans les rééditions des guides de 

Syrie. 

Dans le musée du site de Saint-Siméon, une salle sera consacrée 

au site des villages antiques du Nord de la Syrie avec des 

références aux autres sites syriens inscrits sur la Liste du 


Finalement, la signalétique routière sera améliorée de manière à 

la rendre plus visible, plus claire et de sorte à faire figurer les 

noms des sites aussi en français et/ou anglais, afin que les visiteurs 

individuels puissent se repérer plus aisément. 


La mise en valeur des sites payants 

Dans les sites payants (Saint-Siméon, Serjilla), le visiteur trouvera 

un plan guide gratuit qui lui sera remis avec le billet d’entrée. Il 

pourra également acheter des documents de visite plus 

développés (guides, ouvrages…), en particulier à Saint Siméon où 

la boutique proposera également les documents existants sur les 

autres sites du bien candidat. 

La valorisation de Saint-Siméon peut s’appuyer, à terme, sur la 

mise en place d’un éclairage, voir d’une visite nocturne. La 

proximité d’Alep permet en effet d’envisager ce type de 

proposition, car des visiteurs peuvent venir le soir à Saint Siméon 

et retourner dormir à Alep. En contrepartie l’idée d’un son et 

lumière ne semble pas adaptée, non seulement parce que la 

fréquentation est relativement limitée (raisons de rentabilité), mais 

également parce que ce type d’évènement entraine parfois des 

dégradations fortes dans les sites. 

Le lien entre le site de Saint-Siméon et le village de Deir Sem’an 

sera favorisé à la fois par les aménagements (localisation des 

stationnements) et par l’intégration de la visite des monuments du 

village dans le dépliant de visite du site. 

Comme c’est déjà le cas au Musée National à Damas, la Direction 

générale des Antiquités et des Musées développera un programme 

de visites et d’ateliers pour les scolaires d’abord à Saint Siméon et 

ensuite sur un territoire plus vaste en relation avec le Ministère de 

l’Éducation : ce qui implique la création d’un document 

pédagogique élaboré en concertation avec les enseignants. Cette 

opération sera l’occasion de sensibiliser les scolaires à la 

problématique de la préservation des paysages culturels et 

naturels. 

Finalement, une réflexion devra être faite concernant la grille 

tarifaire des droits d’entrées. La création du site des villages 

antiques du Nord de la Syrie impose une reconsidération du 

système actuel. La logique d’une double tarification pour le 

public Syrien et les étrangers sera maintenue. 

192


Actions institutionnelles de mise en valeur 

Du point de vue de la gestion administrative du site, il est 

important d’arriver à un rapprochement et à une collaboration 

entre la Direction générale des Antiquités et des Musées et les 

opérateurs touristiques pour discuter des conditions d’exploitation 

des sites (tarification, réservation, stationnement). 

D’autre part, il faudra créer de nouvelles compétences au sein de 

l’institution afin de prendre en compte la dimension paysagère du 

site (gardiennage itinérant, guides-accompagnateurs). Ces 

dispositions administratives ont un impact évident sur la mise en 

valeur des villages antiques du Nord de la Syrie. 

Les actions de promotion 

En matière de promotion, l’essentiel de l’intervention relève du 

ministère du Tourisme. On réalisera : 

un document d’information sous la forme de dossier de 

presse documenté avec des images libres de droit. Ce 

dossier sera distribué aux médias ; 

un lien entre le site web du ministère et le site du bien 

candidat ; 

plusieurs voyages d’études pour des voyagistes 

occidentaux spécialisés dans les produits aventurerandonnée, 

mais aussi les circuits plus traditionnels. 

Un document d’appel (4 à 6 volets) pourra être édité afin d’être 

diffusé dans les hôtels et restaurants d’Alep et de la côte. À moyen 

terme, il serait bénéfique de pouvoir disposer d’un film 

documentaire qui aurait pour vocation d’être diffusé sur les 

chaînes de télévision spécialisées (voyage, aventure, archéologie) 

et exploité sous une forme réduite en DVD promotionnel sur les 

salons. La nature exceptionnelle du bien candidat justifie 

amplement un tel documentaire. 


Ph. 232 Jeradé — M. Brodovitch, 2008 

193


5.j Nombre d’employés 

état actuel 

Le personnel de la DGAM qui est actuellement en charge des sites 

inclus à l’intérieur des périmètres des parcs archéologiques se 

partage entre les départements locaux de la DGAM de Maarat an- 

Noman, Idleb et Alep et le département de Gestion des sites à 

Damas. 

Ce système de répartition des compétences est destiné à être 

modifié pour être adapté aux nouveaux besoins liés à la 

protection des paysages et du territoire. 

Le plan de gestion actuellement à l’étude devra prévoir les 

ressources humaines nécessaires. Les principes de gestion ont été 

brièvement rappelés dans les paragraphes précédents, dans la 

suite du paragraphe sera indiqué leur impact au niveau du 

personnel. 

Les ressources actuelles de la DGAM ont permis jusqu’à présent 

la sauvegarde des vestiges de la région, mais ne permettent pas 

une présence plus forte sur le terrain. 

Le budget provisionnel de la DGAM pour les années 2009 et 

2010 prévoit de créer 200 nouveaux postes de gardiens de sites et 

d’en affecter une dizaine à la zone des villages antiques du Nord 

de la Syrie. 

Les ressources humaines des départements de la 

DGAM 

Le département de Gestion des sites à Damas a été créé suite à la 

nomination du Crac des Chevaliers et de la Forteresse de Saladin 

sur la Liste du patrimoine mondial en 2006 afin de répondre aux 

besoins liés à l’inscription. 


Malheureusement, ce département, dont les compétences sont 

théoriquement très vastes, a encore un budget et des moyens très 

limités. 

Il se compose, en effet de seulement 2 architectes, 1 ingénieur, 1 

conservateur et 1 administratif, alors qu’il est censé s’occuper de 

la gestion de l’ensemble des sites du pays. Il collabore avec les 

directions régionales, qui, pour l’instant, n’ont pas encore des 

sous-départements locaux en charge de la gestion des sites 

(prévus par la décision n° 22 du 20/10/2008). 

Le département de la DGAM d’Alep, le plus important du pays 

après Damas, a un personnel très nombreux (124 personnes) dont 

une soixantaine de gardiens. Parmi ce personnel, seulement 3 

architectes-ingénieurs et 6 gardes sont en charge des sites situés 

dans la province. 

Le personnel des bureaux de Idleb et de Maarat an-Noman est 

plus modeste, mais ces deux départements comptent un nombre 

important de gardiens sur le terrain et en charge des deux musées 

de Idleb et de Maarat an-Noman (classés musées de première 

catégorie). 

Actuellement à Idleb, on compte, au-delà du directeur et de deux 

assistants, un département d’ingénierie avec 4 employés, deux 

archéologues, 8 responsables de l’inventaire, 6 administratifs, 2 

responsables du musée, 31 inspecteurs, 10 gardiens du musée et 

11 gardiens des sites. 

À Maarat an-Noman, on compte notamment, un directeur, 2 

ingénieurs, 5 techniciens, 1 directeur du musée, 9 gardes pour le 

musée et 10 gardiens en charge des sites. 

À ces membres fixes du personnel de la DGAM doivent se 

rajouter 8 gardes (avec un contrat temporaire) responsables des 

sites de fouilles des missions étrangères dans les gouvernorats 

d’Alep et de Idleb. 

194


De l’analyse de ces données concernant le personnel de la 

DGAM, il ressort d’une part, que le nombre de responsables et de 

gardiens pour la région du Jebel Sem’an est absolument insuffisant 

pour permettre le contrôle effectif des sites et du territoire et 

d’autre part, que le département central de Gestion des sites, 

récemment créé, ne possède pas les moyens financiers et humains 

pour remplir les tâches qui lui sont attribuées. 

Hypothèses préliminaires concernant le personnel du 

site des villages antiques du Nord de la Syrie 

En l’état actuel, on peut estimer que la réalisation d’un 

programme de protection et de mise en valeur des villages 

antiques du Nord de la Syrie devrait se traduire au terme de 5 ans 

par la création : 

de 3 à 5 postes dans l’administration centrale ; 

d’une trentaine de postes relevant de la gestion directe des 

sites et du territoire du bien candidat (responsables, 

entretien, sécurité et guides accompagnateurs). 

Dans le Plan de Gestion en cours de réalisation, ces différents 

postes seront présentés plus en détail. 

D’autre part, il est important de considérer que le développement 

d’un programme de protection et de mise en valeur des villages 

antiques du Nord de la Syrie contribuera également à créer des 

emplois induits dans les équipements (hôtels, restaurant, 

commerces, services…) qui seront réalisés sur le territoire du bien 

candidat et dans ses alentours immédiats. 

Le nombre de ces emplois peut être estimé, de manière très 

globale, en fonction des données statistiques générales dont on 

dispose. 

Actuellement, chacun des 80 000 visiteurs dépense en moyenne 

85 USD par jour. Environ 50 % de cette somme revient au 

financement des salaires. Sur la base d’un salaire moyen de 


l’ordre de 200 USD par mois (2 400 USD/an), une fréquentation 

de cette ampleur représente environ 1 500 emplois, dont la très 

grande majorité se situe à Alep et dans les entreprises de tourisme 

étrangères. 

Si l’on envisage un doublement de la fréquentation à 8-10 ans, ce 

qui paraît crédible dans les conditions actuelles, on peut en 

induire que, étant donné l’évolution des coûts salariaux et des 

dépenses des visiteurs, la mise en valeur du site pourrait 

comporter la création d’environ 1 200 emplois supplémentaires 

avec un impact significatif sur l’économie locale de la région. 

195


| CHAPITRE SIX | 

SUIVI 

196

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE SUIVI 

6.a Indicateurs clés pour mesurer l'état de 

conservation 

Les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention 

du patrimoine mondial soulignent l’importance des programmes 

de suivi et requièrent que ceux-ci soient mis en place sur les sites 

du patrimoine mondial afin de contrôler l’évolution de 

l’environnement naturel et humain qui pourrait affecter le site. 

L’évaluation en continu des sites et de leur état de conservation 

par des protocoles techniques de suivi favorise grandement la 

gestion correcte des sites culturels et naturels. 

Le suivi vise à vérifier, de façon planifiée et régulière, l’état des 

lieux et l’état d’avancement des projets et à identifier les obstacles 

qui peuvent apparaître lors de la mise en œuvre. Il permet de 

conserver des traces des actions entreprises et des changements 

qui se vérifient aussi bien à l’échelle du paysage qu’à l’échelle des 

sites et des vestiges. 

Le suivi offre aux gestionnaires des indications importantes pour 

la définition des priorités et des moyens humains et financiers 

nécessaires. Basé sur des données scientifiques, il permet de 

comprendre les mécanismes de détérioration des sites et des 

paysages, d’identifier les menaces qui les concernent, de prévoir 

les conflits qui pourraient surgir avec la population ou les autres 

acteurs sur le terrain, et de reconnaître succès, insuccès et 

nouvelles opportunités. Enfin, le suivi permet de vérifier si les 

actions sur le terrain sont compatibles avec les termes de 

références et les standards internationaux de conservation et de 

protection. 

Jusqu’à présent, le suivi permanent et l’entretien des sites 

archéologiques des villages antiques du Nord de la Syrie sont 

garantis par la présence des gardiens de la DGAM et des équipes 

techniques des départements locaux de la DGAM. En tant que 

sites protégés par la Loi des Antiquités, les vestiges archéologiques 

inclus à l’intérieur des périmètres proposés pour l’inscription font 


l’objet de contrôles réguliers de la part des employés de la 

DGAM. Ces contrôles ont lieu notamment : 

à l'initiative des responsables des départements de Idleb, 

Maarat an-Noman et la région d’Alep qui peuvent, si 

nécessaire, demander au siège central de la DGAM de 

dépêcher sur le site un ou plusieurs experts ; 

lors d'une étude préalable à la réalisation de travaux 

nécessitant l'aval des bureaux centraux de la DGAM ; 

suite à la réalisation de travaux d’aménagement, de 

démolitions ou d’entretien ; 

en cas d’urgence ou de calamité naturelle ; 

suite à des plaintes des visiteurs ou des habitants de la 

région. 

Mais le contrôle ne s’étend pas encore au territoire et ne concerne 

pas les aspects plus proprement liés à l’agriculture (type de 

culture, méthode de culture, chemins agricoles, cabanons 

agricoles etc.), ni ceux concernant les règlements d’urbanisme 

pour les zones habitées (sauf quand elles empiètent directement 

sur les zones archéologiques). 

Le nouveau système de gestion, présenté dans le plan de gestion 

du site en cours d’élaboration, propose une standardisation des 

rapports de suivi qui donnera la possibilité au gestionnaire des 

villages antiques du Nord de la Syrie de connaître l’état de 

conservation, de mettre en lumière un ou plusieurs problèmes 

particuliers, d'anticiper et de prévoir la prochaine visite et de 

vérifier le bien-fondé des travaux précédemment effectués. 

Selon le format proposé par les Orientations, et afin de faciliter la 

préparation de ces rapports réguliers de suivi, la définition 

d’indicateurs clés est un outil essentiel qui permet une vérification 

rapide et quasi automatique. 

Le nouveau système de suivi se basera sur des rapports annuels et 

sur d’éventuels rapports extraordinaires en cas de calamités et 

d’éboulements. Il sera mis en place dans le cadre de la 


Ph. 233 Paysage du Jebel al-A’la et le site de 

Qirqbizé — F. Cristofoli, 2004 

197


préparation des relevés précis des parcs archéologiques — l’une 

des premières tâches de la nouvelle structure de gestion. 

Les rapports issus des visites effectuées sur le site présenteront 

notamment les informations suivantes : 

informations basiques : nom du bien, date et nature de sa 

protection, noms et fonctions des personnes présentes, 

date de la visite…, 

un bilan général du bien décrivant en quelques lignes 

l'état du bien et les principaux problèmes rencontrés, 

un constat détaillé des dégâts, présenté de façon 

hiérarchisée, 

des propositions d’intervention à réaliser en urgence, à 

prévoir, etc., 

des photographies numériques présentant les dommages 

et infractions recensés, 

la liste des organismes auxquels le rapport a été transmis. 

Ces rapports de visite seront complétés par un travail de bureau 

basé sur l’analyse des données scientifiques récoltées (photos 

satellites, données météorologiques, données statistiques fournies 

par les gouvernorats, par les missions archéologiques, par les 

maisons du patrimoine etc.). 

Dans le cas du paysage culturel des villages antiques du Nord de 

la Syrie, il faut prévoir une série d’indicateurs clés très variés afin 

de pouvoir prendre en compte des problèmes aussi divers que les 

techniques agricoles, la stabilité des structures, les flux 

touristiques et les nouvelles constructions. 

Parmi ces indicateurs (qui sont aussi présentés de façon 

schématique sur le tableau de la page suivante), on retiendra 

particulièrement les points suivants : 

La récolte des données climatiques et météorologiques, 

croisées avec les données concernant la détérioration 

physique des structures et des matériaux, (une année 

particulièrement froide avec une récurrence de gelées, ou 


particulièrement pluvieuse, peut causer des dégâts 

importants) peuvent jouer un rôle de signal d’alarme et 

déclencher des visites techniques immédiates pour vérifier 

les altérations. 

La vérification régulière (annuelle) des nouvelles 

constructions et des nouvelles routes ouvertes sur le 

territoire à l’aide de visites sur le terrain et de photos 

satellites pour vérifier le respect des termes du Décret de 

protection. 

La récolte de données sur la présence touristique. En 

matière de tourisme, les indicateurs quantitatifs de suivi 

sont multiples. Le premier, et le plus “universel”, est le 

nombre de visiteurs individuels et en groupe (tourisme et 

scolaires). En plus des statistiques relatives aux sites 

payants, il faudra ajouter des comptages périodiques sur 

les sites ouverts. Les fréquentations hôtelières, le nombre 

des visites guidées et le nombre des groupes en circuit, 

peuvent compléter les données concernant la 

fréquentation. 

Des indicateurs qualitatifs concernant la présence 

touristique, par le biais d’enquêtes périodiques de 

satisfaction auprès des visiteurs, mais aussi des voyagistes. 

L’analyse des statistiques concernant les infractions à la Loi 

des Antiquités afin de vérifier l’efficacité de l’action de 

concertation et de soutien des maisons du patrimoine. 

La récolte et l’analyse de données concernant les activités 

économiques dans le territoire des parcs archéologiques, 

afin de vérifier les stratégies de développement. 

La mise en place d’un système, plus ou moins complexe, 

de suivi des déformations ponctuelles de quelques 

structures dont l’équilibre statique ne semble pas assuré, 

afin de prévenir d’éventuels écroulements localisés. 

L’enregistrement de l’avancement régulier des travaux 

d’aménagement et de restauration effectués par les 

autorités techniques en charge du site, afin de vérifier 

l’efficacité des programmes de restauration et d’entretien 

mis en place par la DGAM (un schéma graphique, 

198


présentant ces données de façon claire au public pourrait 

être affiché sur les sites afin de montrer aux visiteurs le 

travail réalisé par la DGAM et les efforts déployés par l’État 

syrien pour l’entretien et la mise en valeur de son 

patrimoine). 

La vérification régulière des rapports d’activité des 

missions archéologiques syriennes et étrangères travaillant 

dans la Massif calcaire afin de connaître l’état 

d’avancement de la recherche sur la région et l’éventuel 

impact qu’elles pourraient avoir sur les circuits de visite et 

sur les programmes de restauration et de mise en valeur 



Indicateur Périodicité Emplacement des dossiers 

Données climatiques Quotidienne Bureau de gestion du site 

Photos satellites Annuelle 

Fréquentation touristique 

Enquêtes de satisfactions auprès des 

touristes 

Infractions à la Loi des Antiquités 

Quotidienne pour les sites payants 

(analyses statistiques annuelles) et à des 

dates fixes (2 fois par an) pour les sites 

ouverts 

Bureau de gestion du site et 

département de gestion des sites à 

Damas 

Bureau de gestion du site 

Une à deux fois par an Bureau de gestion du site 

Quotidienne (vérification annuelle des 

statistiques) 

Recensement des activités économiques Annuelle 

Suivi des altérations physiques sur les 

monuments 

Mise en œuvre des projets de 

conservation et d’aménagement 

En continu (relevé hebdomadaire ou 

mensuel) 

Rapports de fouilles Annuelle 


département de gestion des sites à 

Damas 


département de gestion des sites 

à Damas 

Bureau de gestion du site 

Annuelle Bureau de gestion du site 


département de l’Archéologie à Damas 

199


6.b Dispositions administratives pour le suivi 

du bien 

Actuellement, les sites sont gérés selon les règles et les 

mécanismes propres à la DGAM. Cela signifie que les directeurs 

des départements locaux, de qui dépendent les sites 

archéologiques protégés inclus dans les périmètres des parcs 

archéologiques des villages antiques du Nord de la Syrie, sont 

tenus de justifier leur bilan et leur activité chaque année. 

La nouvelle structure de gestion pour le site maintiendra cette 

même structure administrative.Néanmoins, à côté de celle-ci, il 

est prévu d’instaurer un nouveau mécanisme de suivi, plus apte à 

gérer les besoins d’un site inscrit sur la Liste du patrimoine 

mondial, qui comporte un rapport annuel de “monitoring” des 

sites et des activités de la DGAM. 

Ce rapport intègrera aussi des données fournies par les autres 

acteurs qui participent à la gestion du territoire et qui peuvent 

contribuer à montrer l’évolution de la situation du site du point de 

vue de la conservation, mais aussi de la mise en valeur, des 

activités de recherche, et des activités liées à l’exploitation 

touristique. 

Le rapport annuel de l’état des villages antiques du Nord de la 

Syrie se basera, en ce qui concerne l’état de conservation du site, 

sur les résultats fournis par les indicateurs-clés identifiés dans le 

paragraphe précédent. 


6.c Résultats des précédents exercices de 

soumission de rapports 

Le site des villages antiques du Nord de la Syrie, proposé pour 

l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en tant que 

paysage culturel, a fait l’objet de nombreuses missions 

internationales. 

Les autorités syriennes ont, à plusieurs reprises, demandé 

l’assistance de l’UNESCO en vue de sa protection et de son 

inscription sur la Liste du patrimoine mondial. 

L’idée de la sauvegarde de ce territoire est née à l’UNESCO 

même, au milieu des années 1990. Un premier rapport est établi 

par Samir Abdulac qui suggère de lier la sauvegarde de ces 

villages à un développement local durable, associant la société 

locale à la mise en valeur de son patrimoine proche, et propose 

l’inscription de la région sur la Liste du patrimoine mondial. 

En 1997, un groupe de professeurs et d'étudiants du MIT 

(Massachusetts Institute of Technology – USA) fait une étude sur le 

site. 

En 2001, un séminaire international se tient à Damas sur le thème 

du « Tourisme culturel : perspective de développement durable et 

gestion des sites du Patrimoine mondial », au cours duquel le cas 

des “villes mortes” est évoqué. 

La même année, Anna Paolini de l’UNESCO prépare un 

document de projet proposant l’inscription de l’ensemble du 

Massif calcaire sur la Liste du patrimoine mondial. 

En 2002, Elias Boutros et Widad Khoury, de la DGAM, préparent 

une étude sur les Villes Mortes. 

En 2003, est lancé un programme européen pour le 

« Développement du tourisme culturel en Syrie » (CTDP) qui 

choisi le site de Saint-Siméon comme cas d’étude (avec Palmyre). 

Dans le cadre de ce programme, est préparée dans la période 

200


2003-2005 une série de rapports d’experts internationaux 

concernant la région de Saint-Siméon. 

En 2004, le Ministère de l’Agriculture de la République arabe 

syrienne prépare une étude sur la région du Jebel Wastani. 

La même année, Ridha Fraoua présente une analyse de la Loi des 

Antiquités de Syrie dans le cadre du programme CTDP. Ce 

document servira de base aux réflexions actuellement en cours 

sur la réforme de la Loi des Antiquités. 

En janvier 2005, une mission guidée par l’Ambassadeur de France 

en Syrie et composée du Sous-directeur général de l’UNESCO 

pour la Culture, du Chef de la division des sciences sociales et de 

l’archéologie à la Direction générale de la coopération 

internationale et du développement (DGCID - Ministère français 

des Affaires étrangères), et de la Secrétaire pour la France de la 

Convention France-UNESCO s’est rendue à Damas et dans le 

Massif calcaire, dans le but d’évoquer avec les autorités syriennes 

la préparation du dossier d’inscription du site sur la Liste du 


Depuis, l’aide fournie par la Convention France-UNESCO, le 

Centre du patrimoine mondial et le ministère des Affaires 

étrangères de la République française a permis le déroulement 

d’une série de missions techniques et la préparation de nombreux 

rapports d’experts (Mme Garnero-Morena, M. Ridha Fraoua, M. 

Yves Dauge, Mme Anne-Marie Cousin, M. Michel Brodovitch, M. 

Simone Ricca, M. François Cristofoli, M. Valéry Patin) qui ont 

accompagné le travail de l’équipe syrienne de la DGAM dans la 

préparation du dossier. 

Dans le cadre des activités liées à la préparation du dossier de 

candidature, un séminaire international a été organisé à Idleb, en 

avril 2007, avec la participation du ministre de la Culture, du 

Directeur de la DGAM et des Gouverneurs d’Alep et de Idleb. 


Ph. 234 Qalb Lozé, détail de la voûte en cul-de-four — 


201


| CHAPITRE SEPT | 

DOCUMENTATION 

202

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE DOCUMENTATION 

7.a Photographies, diapositives, inventaire des 

images et tableau d’autorisation de reproduction, 

et autre documentation audiovisuelle 



Ph. 235 Église à Kharab Shams — S. Ricca, 2007 

1 2 3 4 5 

6 7 8 

11 12 13 

14 15 

16 17 18 19 

20 

9 

10 

203


N° d’id. 

Format 

(diapo/épreuve/vidéo) 


Légende 

Date de la photo 

(mm/aa) 

Photographe/Réalisateur Détenteur du copyright 

Coordonnée du détenteur 

du copyright 

(nom, adresse, tel./fax et courriel) 

Cession non exclusive 

des droits 

1 photo numérique Église à baqirha 11/04 François CRISTOFOLI — — oui 

2 photo numérique Qirqbizé et le paysage du Jebel al-A’la 11/04 François CRISTOFOLI — — oui 

3 photo numérique L’octogone du martyrion de Saint-Siméon 10/03 François CRISTOFOLI — — oui 

4 photo numérique Tombeau pyramidal à al-bara 04/03 François CRISTOFOLI — — oui 

5 photo numérique Paysage du Massif calcaire 06/07 Simone RICCA — — oui 

6 photo numérique Kfeir 06/07 Simone RICCA — — oui 

7 photo numérique Kharab Shams 11/08 François CRISTOFOLI — — oui 

8 photo numérique Kafr Nabo 11/08 François CRISTOFOLI — — oui 

9 photo numérique Vestige d’église à Sinkhar 11/08 François CRISTOFOLI — — oui 

10 photo numérique Serjilla 04/03 François CRISTOFOLI — — oui 

11 photo numérique Vue aérienne de Qal’at Sem’an 01/00 Yves GUICHARD 

Mission archéologique 

de Saint-Siméon 

— oui 

12 photo numérique Jeradé 11/08 Michel bRODOVITCH — — oui 

13 photo numérique Le portique de Saint-Siméon 04/03 Simone RICCA — — oui 

14 photo numérique Oliveraies à al-bara 07/07 Christiane GARNERO-MORENA — — oui 

15 photo numérique Récolte du blé 07/07 Christiane GARNERO-MORENA — — oui 

16 photo numérique Le Jebel bashira et le site de baqirha 11/04 François CRISTOFOLI — — oui 

17 photo numérique Église à Kharab Shams 10/03 François CRISTOFOLI — — oui 

18 photo numérique basilique à Qalb Lozé 07/07 Simone RICCA — — oui 

19 photo numérique Vue aérienne de Mujleya 07/06 Maamoun AbDULKARIM — — oui 

20 photo numérique Église de bizzos à Rouweiha 07/07 Simone RICCA — — oui 

204


7.b Textes relatifs au classement à des fins de 

protection, exemplaires des plans de gestion 

du bien ou des systèmes de gestion 

documentés et extraits d’autres plans 

concernant le bien 

Le Plan de Gestion du site des villages antiques du Nord de la 

Syrie est en cours de réalisation et sera remis au Centre du 

patrimoine mondial dans le courant de l’année 2009. 

En annexes, sont présentés : 

La Loi des Antiquités (n° 222 du 26/10/1963) 

Le modèle du Décret du Premier Ministre pour l’institution 

des parcs archéologiques (version française) 

La liste des effractions à la Loi des Antiquités dans le 

Massif calcaire (source DGAM) 

Projet de chemins de randonnées dans le Jebel Sem’an 

(Agence Suisse pour le Développement et la Coopération 

– MORES – DGAM) 


7.c Forme et date des dossiers ou des 

inventaires les plus récents concernant le bien 

Les archives de l’Institut Français du Proche-Orient (IFPO) à 

Damas conservent la traces de tous les travaux effectués dans le 

Massif calcaire à l’époque du Mandat français, et notamment une 

collection de photos aériennes faites dans les années 1930 par 

l’Armée de l’Air française. 

Les données concernant l’inventaire des sites archéologiques du 

Massif calcaire sont conservées auprès du siège de la DGAM à 

Damas. 

Jusqu’au début des années 2000, l’inventaire du Massif calcaire 

était constitué d’un ensemble important de données mais n’était 

pas organisé d’une façon rationnelle et selon des principes 

modernes. Il s’agissait en effet d’archives photographiques, de 

relevés de bâtiments réalisés dans le cadre de recherches 

ponctuelles, d’une quarantaine de plans de villages dessinés à 

partir de photos aériennes et d’une série de cartes régionales, 

conservés dans les archives de la DGAM. 

Un inventaire informatisé en vue de la préparation d’une véritable 

« carte archéologique du Massif calcaire » a été programmé par la 

Direction Générale des Antiquités de Syrie et est en train d’être 

développé en collaboration avec la Mission Archéologique Syro- 

Française de la Syrie du Nord (MASFSN). 

Une première étape dans la création de cette base de données a 

été faite dans les années 1999-2002 dans le cadre d’un projet 

EUROMED ; la version actuelle de cette base de données 

répertorie 504 maisons réparties dans 10 villages du Jebel Zawiyé. 

205


7.d Adresse où sont conservés l'inventaire, les 

dossiers et les archives 

L’ensemble des documents et dossiers ayant permis la 

réalisation de ce dossier est disponible auprès de : 

Nazeer Awad 

Directeur du Département des Bâtiments 

Direction générale des Antiquités et des Musées 




Téléphone : 963 - (0)11 - 446 99 210 

Télécopie : 963 - (0)11 - 231 03 07 

e-mail : nazeerwd@gmail.com 


206


7.e bibliographie 

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d’alimentation en eau au voisinage et dans les terroirs des villages 

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211


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villes mortes, DGAM, janvier 2002. 

Cultural Tourism Development Program (CTDP), Rapports de missions 

et documents de travail, Damas, 2002-2005. 

LONGUET, I., Rapport de mission - Janvier 2005, République 

française - Ministère de la Culture. 

PAOLINI, A. ; DEZZI BARDESCHI, A., Proposition de projet – Villes 

mortes, 2001, UNESCO CLT. 

DGAM ; MINISTRY OF AGRICULTURE, Project for Rural 

Development in the Wastani Mountain, in cooperation with the Arab 

Fund for Social and Economic Development, the International Fund 

of Agricultural Development, Ministry of Agriculture, Ministry of 

Culture, 2004. 


212


| CHAPITRE HUIT | 

COORDONNÉES DES 

AUTORITÉS 

RESPONSAbLES 

213

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE COORDONNÉES DES AUTORITÉS RESPONSAbLES 

8.a Responsable de la préparation de la 

proposition 

Nazeer Awad 

Directeur du Département des bâtiments 

Direction générale des Antiquités et des Musées 




Téléphone : 963 - (0)11 - 446 99 210 

Télécopie : 963 - (0)11 - 231 03 07 

e-mail : nazeerwd@gmail.com 

NB: le Dr Wail Houssin, ancien directeur du Département, a assuré le 

suivi des phases préliminaires de ce travail. 


8.b Institution / agence officielle locale 

Lina Kutifan 

Directrice du Département de Gestion des Sites 




Téléphone : 963 - (0)11 - 231 32 76 

Télécopie : 963 - (0)11 - 231 32 76 

e-mail : lina4546@yahoo.com 

214

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE COORDONNÉES DES AUTORITÉS RESPONSAbLES 

8.c Autres institutions locales 

DGAM Alep 

Nadim Faqsh 

Directeur 

Musée national d’Alep 

Place Jamal Abdel Naser, Alep 


Téléphone : 963 - (0)21 - 212 24 00 

Télécopie : 963 - (0)21 - 212 24 02 

DGAM Idleb 

Nikola Kabbad 

Directeur 

Place Al Korra, Idleb 


Téléphone : 963 - (0)23 - 255 181/2/3 

Télécopie : 963 - (0)23 - 255 180 

DGAM Maarat an-Noman 

Ghazi Alloulou 

Directeur 

Musée de Maarat an-Noman 

Place Abo Alaa Marii, Maarat an-Noman 


Téléphone : 963 - (0)23 - 228 59 00 

Télécopie : 963 - (0)23 - 228 59 00 



Dr. Ali Mansoura 

Gouverneur 

Hôtel de ville d’Alep 


Téléphone : 963 - (0)21 - 228 59 00 

Télécopie : 963 - (0)21 - 228 83 19 


M. Khaled al-Ahmed 

Gouverneur 

Hôtel de ville de Idleb 

rue Kossour 


Téléphone : 963 - (0)23 - 240 716 

Télécopie : 963 - (0)23 - 240 716 

8.d Adresse internet officielle 

Courriel : dgam@syrianheritage.org 

215


| CHAPITRE NEUF | 

SIGNATURE AU NOM 

DE L’ÉTAT PARTIE 

216

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE SIGNATURE AU NOM DE L’ÉTAT PARTIE 



Dr bassam Jamous 

Directeur général 

DIRECTION GÉNÉRALE DES 

ANTIQUITÉS ET DES MUSÉES 

Direction Générale des Antiquités et des Musées


LISTE DES 

ILLUSTRATIONS 

218

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE LISTE DES ILLUSTRATIONS 

PLANCHES 

Pl. 1 Al-Bara, décor de tombeau — dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Pl. 2 Qalb Lozé, façade restituée — dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Pl. 3 Basilique de Bizzos à Rouweiha — dans MATTERN, 1933 

Pl. 4 Qalb Lozé, détail de construction — dans DE VOGÜÉ, 1865- 

1877 

Pl. 5 Carte de la Syrie — dans Syrie, les villes mortes, DGAM/UE, 

2008 

Pl. 6 Limites des gouvernorats d’Alep et de Idleb — DGAM, 2007 

Pl. 7 Le Massif calcaire, vue satellite — DGAM, 2009 

Pl. 8 Le Massif calcaire et les huit parcs archéologiques — image 

satellitaire, 1/250 000 — DGAM/GORS, 2009 

Pl. 9 Les trois parcs archéologiques du Jebel Sem’an — Carte 

topographique au 1/50 000 : NJ37-A-2-d — DGAM, 2008 : 1 – Le 

parc de Qal’at Sem’an ; 2 – Le parc de Brad ; 3 – Le parc de Sinkhar 

Pl. 10 Les deux parcs archéologiques du Jebel Zawiyé — Carte 

topographique au 1/50 000 : NI37-S-4-a — DGAM, 2008 : 4 – Le 

parc d’al-Bara ; 5 – Le parc de Rouweiha 

Pl. 11 Les parcs archéologiques du Jebel al-A’la et du Jebel Barisha 

— Carte topographique au 1/50 000 : NJ37-A-2-a — DGAM, 2008 : 

6 – Le parc de Qalb Lozé ; 7 – Le parc de Baqirha 

Pl. 12 Le parc archéologique du Jebel Wastani : Carte 

topographique au 1/50 000 : NJ37-A-1-b — DGAM, 2008 : 8 – Le 

parc d’al-Fassouq 

Pl. 14 Parc archéologique n° 1 — Carte topographique au 

1/25 000 : NJ37-A-2-d-1 — DGAM, 2009 

Pl. 15 Parc archéologique n° 2 — Extraits des cartes 

topographiques au 1/25 000 : NJ37-A-2-d-2 et NJ37-A-2-d-4 — 

DGAM, 2009 

Pl. 16 Parc archéologique n° 3 — Carte topographique au 

1/25 000 : NJ37-A-2-d-2 — DGAM, 2009 

Pl. 17 Parc archéologique n°4 — Carte topographique au 

1/25 000 : NI37-S-4-a-3 — DGAM, 2009 


1/25 000 : NI37-S-4-a-4 — DGAM, 2009 



1/25 000 : NJ37-A-2-a-3 — DGAM, 2009 


1/25 000 : NJ37-A-2-a-4 — DGAM, 2009 


1/25 000 : NJ37-A-1-b-2 — DGAM, 2009 

Pl. 22 Inscription sur les claveaux d’un arc richement sculpté, 

Qalb Lozé — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 23 Schéma typique d’un relief karstique — 

http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm 

Pl. 24 Carte physique du Massif calcaire — 2008 

Pl. 25 Distribution des lieux habités dans l’Antiquité — dans 

TCHALENKO, 1953 

Pl. 26 Sites antiques conservés du Massif calcaire — dans 


Pl. 27 Élévation d’un mur de clôture dans le Jebel Zawiyé (à 

Mujleya) — dans TATE, 1992 

Pl. 28 & 29 Décors sculptés — dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Pl. 30 Essai de restitution des peintures à Qal’at Sem’an — dans 

DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Pl. 31 Plan de maison à Serjilla : l’entrée donne sur la cour, un 

portique précède deux pièces juxtaposées comportant des arcs 

transversaux pour supporter les planchers supérieurs — dans TATE, 

1992 

Pl. 32 Plan de deux maisons avec jardin à Mujleya — dans TATE, 

1992 

Pl. 33 Schémas de l’huilerie souterraine de Kafr Nabo — Essai de 

reconstitution par O. Callot, dans TATE, 1992 

Pl. 34 Mausolées de Brad, Dana, Kalota et de Bizzos à Rouweiha 

— dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 35 Hypogée à trois arcosolia ; monument distyle de Sitt ar- 

Roum et le tombeau de Qatura — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 36 Plans des thermes de Serjilla (à gauche) et de Shinshara (à 

droite) dans le Jebel Zawiyé — dans TATE, 1992 

219


Pl. 37 Photo aérienne de Sinkhar — Armée Française, 1932 

Pl. 38 Plan du site de Saint-Siméon — J.-L. Biscop, 2004 

Pl. 39 La cuve baptismale — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 40 Coupe E/O sur le martyrion — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 41 Détails de chapiteaux à Saint-Siméon — dans DE VOGÜÉ, 

1865-1877 

Pl. 42 Le porche, façade sud — dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Pl. 43 L’octogone — dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Pl. 44 

2007 

Simulation de la dimension de la colonne — J.-L. Biscop, 

Pl. 45 La colonne centrale — Gravure de Camus, [s.d.] 

Pl. 46 Restitution de la partie haute de l’octogone et sa toiture — 


Pl. 47 Reconstitution des volumes du Martyrion cruciforme — 


Pl. 48 Reconstitution des volumes du Martyrion cruciforme, 

version 2 — J.-L. Biscop, 2006 

Pl. 49 

2006] 

Relevé de la façade ouest (basilique nord) — Biscop, [avant 

Pl. 50 Restitution d’une travée de l’abside — dans DE VOGÜÉ, 

1865-1877 

Pl. 51 Relevé en 3D du chevet (nuage de points) — J.-L. Biscop, 

[avt. 2006] 

Pl. 52 Plan de la basilique Est — Krencker, 1938 

Pl. 53 & 54 Développement du site de Saint-Siméon entre 475 et 

560 — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 55 Plan du village de Deir Sem’an et schémas des trois 

couvents — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 56 & 57 Plan du village de Qatura & Tombeau d’Aemilius 

Reginus — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 58 Situation des villages de Sitt ar-Roum et Refadé — dans 


Pl. 59 Plan de Refadé — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 60 Vue axonométrique de la maison ci-dessous — dans 



Pl. 61 Village de Brad — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 62 Plan et coupe des bains à Brad — [s.n.n.d.] 

Pl. 63, 64 & 65 Plans de l’église de Julianos et de l’église Nord et 

reconstitution axonométique de l’ensemble — dans TCHALENKO, 

1953 

Pl. 66 L’”auberge” de Kafr Nabo ; plan et façade du bâtiment 

principal — Relevé, O. Callot, dans TATE, 1992 

Pl. 67 Borj Haydar — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 68 Kalota — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 69 Kharab Shams — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 70 Village de Batouta — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 71 & 72 Village de Sinkhar et axonométrie de l’église du IVe 

siècle — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 73 Village de Sheikh Suleiman — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 74 & 75 

1865-1877 

Tombeaux pyramidaux à al-Bara — dans DE VOGÜÉ, 

Pl. 76 Village d’al-Bara et plans des 5 églises — dans 


Pl. 77 Plan du village de Wadi Martaoun — MASFSN, 2003 

Pl. 78 & 79 Village de Mujleya et plan de l’église polygonale du 

VIe s. — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 80, 81 & 82 

MASFSN, 2003 

Plans des villages de Btirsa, Bshilla et Shinshara — 

Pl. 83 Plan de Dallozé — MASFSN, 2003 

Pl. 84 Village de Ba’uda — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 85 Serjilla, plan du site — MASFSN, 1995 

Pl. 86 Serjilla, vue du site — dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Pl. 87 Les bains et la façade de l’auberge — dans DE VOGÜÉ, 

1865-1877 

Pl. 88 Coupes sur la citerne — MASFSN, [s.d.] 

Pl. 89 

1877 

Coupes de l’église de Bizzos — dans DE VOGÜÉ, 1865- 

Pl. 90 Les deux tombeaux qui flanquent l’église de Bizzos — dans 

DE VOGÜÉ, 1865-1877 

220


Pl. 91 & 92 Plan du village et de la basilique de Qalb Lozé — 


Pl. 93 & 94 Qirqbizé : axonométrie et plan de l’église et la maison 

mitoyenne — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 95 Plan du village de Dar Qita — dans TCHALENKO, 1953 

Pl. 96 Plan des églises jumelées de Benasra — dans PEÑA, 1999 

Pl. 97 & 98 Plans du bama et des églises jumelées de al-Fassouq 

— dans PEÑA, 1999 

Pl. 99 Plan du prétoire, Kafr Aqareb — dans PEÑA, 1999 

Pl. 100 

77 

“Cuisine souterraine”, Mujleya — dans DE VOGÜÉ, 1865- 

Pl. 101 Chevet de la basilique Est de Saint-Siméon au XIXe siècle 

— dans DE VOGÜÉ, 1865-1877 

Pl. 102 Symboles de différentes espèces d’arbres, Kafr Aqareb — 


Pl. 103 Plan de Dar Qita — Butler, avril 1905 

Pl. 104 Carte archéologique du sud de la Syrie — M.F.S.S. 

Pl. 105 Plan d’une habitation “mixte” à Muhajat dans la Batanée 

— A. Hallawa et D. Chahine, 2005 

Pl. 106 Plan d’une résidence à ‘Amrah, sur le flanc nord du Jebel 

al-’Arab — P. Bodo, 2008 

Pl. 107 Un module — dans BUTLER, 1919 

Pl. 108 Plan du sanctuaire d’Abou Ména — UNESCO, 1979 

Pl. 109 Serjilla, relevé des parcelles cadastrales et propriété de la 

DGAM — DGAM, 2008 

Pl. 110 Site de Deir Sem’an et Qal’at Sem’an — DGAM, 2008 

Pl. 111 Organigramme général de la DGAM — DGAM, 2008 

Pl. 112 Organigramme “gestion des sites” — DGAM, 2008 

Pl. 113 Organigramme — DGAM, 2008 

Pl. 114 Plan des parcs du Jebel Zawiyé avec les zones sous la 

responsabilité des différents gardes — DGAM, 2008 

Pl. 115 Périmètres de protection à al-Bara — Gouvernorat de 

Idleb, 2008 

Pl. 116 Projet du Fond Arabe pour le développement, Deir Sem’an 

et Qal’at Sem’an — 2008 


Pl. 117 Chemins de randonnées dans le Jebel Sem’an — dans 

Trails, 2007 

Pl. 118 Projet de Sinkhar — Syndicat des ingénieurs d’Alep, 2008 

Pl. 119 L’affiche du séminaire de Idleb — DGAM, 2008 

Pl. 120 Parc n°1 — DGAM, 2008 

Pl. 121 Parc n°4 — DGAM, 2008 

Pl. 122 Extraits informatiques de la “base de données maisons” 

(en français et en arabe) — MASFSN, 2007 

Pl. 123 Projet de mise en valeur à Serjilla — MASFSN, 2007 

221


PHOTOGRAPHIES 

Ph. 1 Kfeir, Jebel al-A’la — S. Ricca, 2007 

Ph. 2 Basilique Saint-Siméon — S. Ricca, 2003 


Ph. 4 Vestiges dans le paysage — J.-L. Biscop, 2006 

Ph. 5 

2003 

Façade sur cour d’une maison, Shinshara — F. Cristofoli, 

Ph. 6 Parcellaire, Rouweiha — S. Ricca, 2007 

Ph. 7 Encadrement sculpté — F. Cristofoli, 2004 

Ph. 8 Arc intermédiaire en pierre, Jeradé — S. Ricca, 2007 

Ph. 9 Église à pilier de Qalb Lozé — S. Ricca, 2006 

Ph. 10 Église à colonnade à Kharab Shams — F. Cristofoli, 2003 

Ph. 11 

2007 

Paysage typique du Massif calcaire — C. Garnero-Morena, 

Ph. 12 Murets au fond des wadi — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 13 Parcelles matérialisées au sol — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 14 Réseau orthogonal, cadastre romain — C. Garnero- 

Morena, 2007 

Ph. 15 Lichens sur un bas-relief, Kafr Nabo — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 16 

2007 

Un berger tirant l’eau d’une citerne — C. Garnero-Morena, 

Ph. 17 Iris calcarea Dinsore — S. Chiffoleau, 2003 

Ph. 18 Clematis Cirrhosa — S. Chiffoleau, 2003 

Ph. 19 Parterre fleuri à Shinshara — S. Chiffoleau, 2003 

Ph. 20 Moutons à Sinkhar — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 21 Chêne vert à Baqirha — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 22 Chèvre dans le village de Brad — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 23 Tortue — Trails, 2007 

Ph. 24 Voie romaine Antioche-Damas — F. Cristofoli, 2005 

Ph. 25 Contraste chromatique entre le reboisement en cyprès et 

pins d’Alep et la couverture végétale d’origine — C. Garnero- 

Morena, 2007 

Ph. 26 Réappropriation du territoire avec des cultures — 



Ph. 27 Fond de wadi cultivé, Wadi Martaoun — C. Garnero- 

Morena, 2007 

Ph. 28 Culture de la vigne sous les oliviers à Btirsa — C. Garnero- 

Morena, 2007 

Ph. 29 Carrières à ciel ouvert — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 30 Cultures en terrasses dans le Jebel Barisha — C. Garnero- 

Morena, 2007 

Ph. 31 

2008 

Cultures en terrasses dans le Jebel al-A’la — M. Brodovitch, 

Ph. 32 Reboisement — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 33 Le chêne de Dar Qita — S. Ricca, 2007 

Ph. 34 Contraste entre plaine et massif — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 35 Culture du tabac dans le Jebel Wastani — C. Garnero- 

Morena, 2007 

Ph. 36 Paysage du Jebel Wastani — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 37 & 38 Paysages du Jebel Wastani — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 39 Assise taillée dans la roche — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 40 Mur en appareil double (irrégulier et orthogonal) — 


Ph. 41 

2008 

Détail du bandeau de l’église de Qalb Lozé — F. Cristofoli, 

Ph. 42 Façade d’une église à Sinkhar — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 43 Détail d’une mosaïque, musée de Maarat an-Noman ; 

Ph. 44 Détail d’une mosaïque provenant de Homs, musée de 

Maarat an-Noman — S. Ricca, 2007 

Ph. 45 Détail de mosaïque, musée de Maarat an-Noman — 


Ph. 46 Vue d’une maison et sa cour à Rouweiha — 


Ph. 47 Galerie et tour à Jéradé — S. Ricca, 2007 

Ph. 48 Tour de Sheikh Suleiman — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 49 Portique en partie muré à Sinkhar — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 50 Portique avec parapets sculptés à l’étage d’une maison de 

Baqirha — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 51 Tour de reclus à Rouweiha — S. Ricca, 2007 

222


Ph. 52 Église à pilier de Brad — M. Abdulkarim, 2008 

Ph. 53 Temple de Borj Baqirha — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 54 Trois niveaux de portiques à pilier, Saint-Siméon — 


Ph. 55 Mausolée de Brad — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 56 Sarcophage monumental à Serjilla — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 57 Thermes de Serjilla, précédé de la citerne dallée — 


Ph. 58 Auberge de Serjilla — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 59 

2008 

Gouttière taillée dans les blocs, Sinkhar — F. Cristofoli, 

Ph. 60 Citerne dans une maison à Qirqbizé — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 61 Tissu urbain resserré à Dar Qita — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 62 Mosaïque, musée deMaarat al-Noman — S. Ricca, 2007 


Ph. 64 Paysage karstique à Sinkhar — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 65 Église taillée dans le roc à Benasra — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 66 Troupeau à Sitt ar-Roum — S. Ricca, 2007 

Ph. 67 Tombes à Wadi Martaoun — S. Ricca, 2007 

Ph. 68 Deir Sem’an — Vue satellite, 2008 

Ph. 69 

2007 

Vue du paysage depuis le site de Qirqbizé — S. Ricca, 

Ph. 70 Vue aérienne du site de Saint-Siméon — J.-L. Biscop, 2000 

Ph. 71 L’arc triomphal : point de départ du chemin menant au 

sanctuaire — J.-L. Biscop, 2003 

Ph. 72 Le baptistère et la basilique Sud — J.-L. Biscop, 2006 

Ph. 73 Façade Ouest — J.-L. Biscop, 2006 

Ph. 74 Le martyrion cruciforme — J.-L. Biscop, 2006 

Ph. 75 Le porche, façade sud — J.-L. Biscop, 2006 

Ph. 76 Base de la colonne centrale — J.-L. Biscop, 2006 

Ph. 77 & 78 Jonctions des basiliques et de l’octogone : vues 

depuis l’extérieur et l’intérieur — S. Ricca, 2003 

Ph. 79 Vue aérienne — [s.n., avt 1950] 

Ph. 80 Détail d’un arc — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 81 Saint-Siméon, paysage depuis la basilique Ouest — 



Ph. 82 

2008 

Soubassement de la basilique Ouest — M. Brodovitch, 

Ph. 83 “Terrasse” de la basilique Ouest — S. Ricca, 2003 

Ph. 84 Détail de la corniche du chevet — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 85 Façade sud de la basilique Est — F. Cristofoli 

Ph. 86 Détail d’une baie — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 87 Détail de chapiteaux sculptés —F. Cristofoli, 2008 

Ph. 88 Intérieur de la basilique Est — F. Cristofoli, 2004 

Ph. 89 Le couvent — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 90 La cour du couvent et la chapelle — J.-L. Biscop, 2006 

Ph. 91 La chapelle funéraire — S. Ricca, 2005 

Ph. 92 Site de Qal’at Sem’an avant le reboisement — dans 


Ph. 93 

1953 

Le martyrion avant le dégagement — dans TCHALENKO, 

Ph. 94 Le site depuis Deir Sem’an — S. Ricca, 2007 

Ph. 95 La “résidence” — S. Ricca, 2007 

Ph. 96 Bas relief d’un tombeau à Qatura — S. Ricca 2007 

Ph. 97 Monument distyle, Sitt ar-Roum — F. Cristofoli, 2003 

Ph. 98 Maçonnerie polygonale — S. Ricca, 2007 

Ph. 99 Maison composée de deux tours reliées entre-elles par un 

portique — S. Ricca, 2008 

Ph. 100 Les thermes de Brad — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 101 

2007 

Les vestiges des deux églises à Brad — M. Abdulkarim, 

Ph. 102 Chapelle des Martyrs, Brad — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 103 L’église Nord à Brad — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 104 & 105 

2008 

L’auberge et le paysage, Kafr Nabo — F. Cristofoli, 

Ph. 106 Vue de Kalota depuis Kharab Shams — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 107 

2008 

L’église du IVe siècle, Kharab Shams — M. Brodovitch, 

Ph. 108 

2008 

Nef centrale de l’église, Kharab Shams — F. Cristofoli, 

Ph. 109 Linteau sculpté, Kharab Shams — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 110 

2008 

L’église isolée (VIe siècle), Kharab Shams — F. Cristofoli, 

223


Ph. 111 Activité agricole à Batouta — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 112 & 113 Églises du IVe et VIe siècle, Batouta — 


Ph. 114 Sinkhar — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 115 Le site de Sinkhar — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 116 

2008 

Maison réutilisée, Sheikh Suleiman — M. Brodovitch, 

Ph. 117 Détail du narthex de l’église Sainte-Marie, Sheikh 

Suleiman — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 118 

2008 

L’église Sainte-Marie, Sheikh Suleiman — F. Cristofoli, 

Ph. 119 Tombeau pyramidal à al-Bara — F. Cristofoli, 2003 

Ph. 120 Sarcophages à l’intérieur d’un tombeau pyramidal, al-Bara 


Ph. 121 Vue aérienne du site de Wadi Martaoun — 


Ph. 122 Les grottes du Wadi Martaoun — S. Ricca, 2007 

Ph. 123 La “maison du sculpteur” à Btirsa — S. Ricca, 2007 

Ph. 124 Btirsa et la “maison du sculpteur” au centre de la photo 

— S. Ricca, 2007 

Ph. 125 Bshilla — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 126 Shinshara — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 127 Rabi’a — Vue satellite, 2008 

Ph. 128 Rabi’a — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 129 Ba’uda — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 130 Maison à Dallozé — S. Ricca, 2007 


Ph. 132 Nécropole à Serjilla — S. Ricca, 2005 

Ph. 133 Carrière de Serjilla — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 134 La citerne de Serjilla — MASFSN, 2005 

Ph. 135 & 136 Vues aériennes de Serjilla — M. Abdulkarim, 2006 

Ph. 137 Basilique du Ve siècle, Rouweiha — S. Ricca, 2007 

Ph. 138 Vues aériennes de Rouweiha (tour de reclus) — 


Ph. 139 & 140 Église de Bizzos, Rouweiha — S. Ricca, 2007 

Ph. 141 Tombeau monumental, Rouweiha — S. Ricca, 2007 


Ph. 142 Tombeau de Bizzos, Rouweiha — S. Ricca, 2007 

Ph. 144 Parcellaire antique aux environs de Rouweiha — Vue 

satellite, 2008 

Ph. 143 Tour de Jéradé — S. Ricca, 2007 

Ph. 147 Muret récent — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 145 & 146 Vestiges antiques parmi l’habitat moderne de 

Jeradé — S. Ricca, 2007 

Ph. 148 La basilique de Qalb Lozé — dans MATTERN, 1933 

Ph. 149 La basilique de Qalb Lozé — M. Abdulkarim, 2006 

Ph. 150 

2008 

Façade sud de la basilique de Qalb Lozé — F. Cristofoli, 

Ph. 155 Qirqbizé, façade sud de l’église — S. Ricca, 2006 

Ph. 154 

2007 

Nef centrale de la basilique de Qalb Lozé — S. Ricca, 

Ph. 151 Paysage depuis Qirqbizé vers la plaine du Shelf — 


Ph. 152 & 153 

2008 

Détails sculptés, Qalb Lozé — M. Brodovitch, 

Ph. 156 Le site de Kfeir — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 158 Façade sud de l’église, Kfeir — S. Ricca, 2006 

Ph. 157 Maison à Kfeir — S. Ricca, 2006 

Ph. 159 L’église, Deirouné — S. Ricca, 2007 

Ph. 160 & 161 Dar Qita : linteau sculpté, appareillage polygonal 

— S. Ricca, 2007 

Ph. 168 Chapiteau, Kherbet al-Khatib — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 167 Kherbet al-Khatib — M. Brodovitch, 2008 


Ph. 164 & 165 Borj Baqirha : vestiges de la colonnade et entrée du 

temenos — F. Cristofoli, 2004 

Ph. 163 Église à Baqirha — F. Cristofoli, 2008 


Ph. 170 Église à Benasra — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 171 Grottes sacrées de Benasra — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 172 & 173 Tuiles et âne à Benasra — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 169 Benasra — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 175 Mausolée à al-Fassouq — S. Ricca, 2007 

224


Ph. 174 Kafr Aqareb — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 176 

2002 

Chevet de la basilique Est de Saint-Siméon — F. Cristofoli, 

Ph. 177 Al-Bara, tombeau pyramidal — F. Cristofoli, 2003 

Ph. 178 

2008 

Détail d’une colonne à Qal’at Sem’an — F. Cristofoli, 

Ph. 179 Doline — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 180 Bas-relief représentant la colonne de saint Siméon ; église 

de Qalb Lozé — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 181 

2003 

Détail d’un imposte sculpté à Shinshara — S. Chiffoleau, 

Ph. 182 Jeradé — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 183 Tas d’épierrement — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 184 Paysage agraire — M. Abdulkarim, 2007 

Ph. 185 Kafr Nabo — M. Abdulkarim, 2007 

Ph. 186 Sitt ar-Roum — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 187 Mise en culture du Léja — M. Balty, 2007 

Ph. 188 Troupeau de moutons dans le Léja — M. Balty, 2007 

Ph. 190 Nymphée à Qanawat — M. Balty, 2004 

Ph. 191 La Kaisariyeh à Shaqqa — M. Balty, 2006 

Ph. 189 La basilique à Qanawat — M. Balty, 2004 

Ph. 193 Grande maison à Khirbet Ghazaleh dans la Batanée — 

M. Balty, 2006 

Ph. 192 L’église Saint-Georges à Ezra — M. Balty, 2006 

Ph. 194 

2006 

Le monastère de Shaqqa-Maximianopolis — M. Balty, 

Ph. 200 Monastère de Ste Catherine — M. Ryckaert, 2008 

Ph. 201 Umm ar-Rassas — K. Hendili ©unesco, 2007 

Ph. 202 Umm ar-Rassas — M. Gropas ©unesco, 2007 

Ph. 203 Saint-Apollinaire-in-Classe à Ravenne — dans 

GOMBRICH, 1997. 

Ph. 204 Cappadoce, vallée de Gorëme — F. Cristofoli, 2005. 

Ph. 205 Les Météores — M. Gray ©Sacred Sites. 

Ph. 206 Monastère de Gherart — M. Gray ©Sacred Sites. 

Ph. 207 Jebel Barisha dans le Massif calcaire — S. Ricca, 2006. 

Ph. 208 Culture de blé — C. Garnero-Morena, 2007 


Ph. 209 Mujleya — M. Abdulkarim, 2007 

Ph. 210 Tombeau à Rouweiha — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 212 Poulaillers “industriels” à Deir Sem’an — C. Garnero- 

Morena, 2007 

Ph. 211 Monastère de Saint-Siméon, l’octogone et la colonne du 

stylite — F. Cristofoli, 2007 

Ph. 213 Paysage depuis Kafr Nabo — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 214 Gros blocs dégagés au bulldozer et alignés le long de la 

route — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 215 Chèvre à Rouweiha — S. Ricca, 2007 

Ph. 216 Illustration des différentes pathologies — MASFSN, 2004 

Ph. 217 Carrières dans le Jebel Zawiyé — Vue satellite, 2008 

Ph. 218 

2007 

Image publicitaire à l’aéroport de Damas — S. Ricca, 

Ph. 219 Trois générations d’habitantes du Massif calcaire — 


Ph. 220 Jebel Barisha, Baqirha — F. Cristofoli, 2004 

Ph. 221 Séminaire de Idleb — DGAM, avril 2008 

Ph. 222, 223 & 224 Végétation sur les maçonneries ; eucalyptus à 

Shinshara ; reboisement de cyprès — C. Garnero-Morena, 2007 

Ph. 225 Kfeir dans le Jebel al-A’la — S. Ricca, 2007 

Ph. 226 Le même site un an plus tard — F. Cristofoli, 2008 

Ph. 227 Ligne à haute tension à Wadi Martaoun — S. Ricca, 2007 

Ph. 228 Bshilla, épierrement intensif — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 229 Jebel Barisha, “forêt” de poteaux électriques près de Dar 

Qita — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 230 Touristes à Saint-Siméon — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 231 Musée de Maarat an-Noman — S. Ricca, 2007 

Ph. 232 Jeradé — M. Brodovitch, 2008 

Ph. 233 Paysage du Jebel al-A’la et le site de Qirqbizé — 


Ph. 234 Qalb Lozé, détail de la voûte en cul-de-four — 


Ph. 235 Église à Kharab Shams — S. Ricca, 2007 

225

LES VILLAGES ANTIQUES 

DU NORD DE LA SYRIE 

JANVIER 2010


RÉPUBLIQUE ARABE SYRIENNE 

JANVIER 2010 

ANNEXES 

| DOSSIER DE PRÉSENTATION 

EN VUE DE L'INSCRIPTION 

SUR LA LISTE DU PATRIMOINE 

MONDIAL DE L’UNESCO |


TABLE DES ANNEXES 

1. LOI DES ANTIQUITÉS N°222 DU 26/10/1963 a.2 

République Arabe Syrienne 

2. DÉCRET MODèLE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES a.18 

DGAM, 2008 

3. LISTE DES INfRACTIONS à LA LOI DES ANTIQUITÉS a.23 

DGAM, 2008 

4. PRÉSENTATION DU PROJET DE ChEMINS DE RANDONNÉES 

DANS LE JEBEL SEM’AN a.28 

Agence Suisse pour le Développement et la Coopération - MORES - DGAM, 2007-2008 

5. CONCLUSIONS DU SÉMINAIRE DE IDLEB a.38 

Avril 2008 

ANNEXES 


a1


ANNEXE 1 

Loi des Antiquités N°222 du 26/10/1963 

ANNEXES 


a2


ANNEXES 


a3


ANNEXES 


a4


ANNEXES 


a5


ANNEXES 


a6


ANNEXES 


a7


ANNEXES 


a8


ANNEXES 


a9


ANNEXES 


a10


ANNEXES 


a11


ANNEXES 


a12


ANNEXES 


a13


ANNEXES 


a14


ANNEXES 


a15


ANNEXES 


a16


ANNEXES 


a17


ANNEXE 2 

Décret modèle du Président du Conseil des Ministres 

ANNEXES 


a18


ANNEXES 


a19


ANNEXES 


a20


ANNEXES 


a21


ANNEXES 


a22


ANNEXE 3 

Liste des infractions à la Loi des Antiquités 


ANNEXES 


a23



ANNEXES 


a24


ANNEXES 


a25


ANNEXES 


a26


ANNEXES 


a27


ANNEXE 4 

Présentation du projet de chemins de randonnées dans le Jebel Sem’an 

ANNEXES 


a28


ANNEXES 


a29


ANNEXES 


a30


ANNEXES 


a31


ANNEXES 


a32


ANNEXES 


a33


ANNEXES 


a34


ANNEXES 


a35


ANNEXES 


a36


ANNEXES 


a37


ANNEXE 5 

Conclusions du séminaire de Idleb 

ANNEXES Affiche du séminaire 


a38


ANNEXES 


a39



JANVIER 2010

DOSSIER DE PRESENTATION 



MONDIAL DE L’UNESCO — 



Janvier 2010 / PLAN DE GESTION 


EN VUE DE L’INSCRIPTION 





Janvier 2010 / PLAN DE GESTION 





LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE PLAN DE GESTION | 01/2010 

TABLE DES MATIÈRES 

Préface 3 

PREMIERE PARTIE – PRESENTATION 6 

Chapitre 1. Cadre général 6 

REPUBLIQUE ARABE SYRIENNE 

1.1. La Convention du patrimoine mondial 6 

1.2. La Syrie et la Convention de 1972 6 

1.3. Le rôle du Plan de gestion 7 

1.4. Statut du Plan de gestion 8 

1.5. Le cadre légal de protection 9 

Chapitre 2. La gestion des sites 11 

2.1. Les principes du Plan de gestion 11 

2.2. L’élaboration du Plan de gestion 12 

2.2.1 Études existantes 12 

2.2.2. La situation actuelle sur le terrain 12 

2.2.3 Structure du Plan de gestion 13 

2.3. Les limites du Plan de gestion 13 

Chapitre 3. Description et signification du site 15 

3.1. La valeur universelle exceptionnelle du site 15 

3.2. Les limites du site et les caractéristiques formelles de la nomination 16 

DEUXIEME PARTIE – PLAN DE GESTION 18 

Chapitre 1. Introduction 18 

1.1. L’importance de la création d’un système de gestion 18 

1.2. Les caractères requis pour le système de gestion 19 

Chapitre 2. Cadre conceptuel et structurel du système de gestion 20 

2.1. Mode de gestion des parcs archéologiques 20 

2.2. Les partenaires de la gestion 21 

2.3. Les rôles des principaux partenaires 22 

2.4. Mécanismes de coordination au niveau local 22 

1



2.4.1. Mécanismes d’exécution 23 

2.4.2. Protection et contrôle 23 

2.4.3. Tourisme 24 

Chapitre 3. Plan de gestion 25 

3.1. Exigences du système de gestion 25 

3.2. La vision du Plan de gestion 25 

3.3. Les buts du Plan de gestion 25 

3.4. La mission du Plan de gestion 26 

Chapitre 4. La Maison du patrimoine 27 

4.1. Définition 27 

4.2. Le cadre proposé pour la gestion des villages antiques du Nord de la Syrie 27 

4.3. Le rôle de la maison du patrimoine 27 

4.4. Les tâches de la maison du patrimoine 27 

4.5. L’administration financière de la Maison du patrimoine 29 

4.5.1 Conditions nécessaires au fonctionnement de la MP 30 

Chapitre 5. Organigramme et description des postes 31 

5.1. Organigramme proposé pour la Maison du patrimoine 31 

5.2. Personnel de la Maison du patrimoine 33 

5.3. Le directeur de la Maison du patrimoine 33 

5.3.1. Qualités personnelles 34 

5.3.2. Qualifications requises pour le poste 34 

5.4. Les cadres de la Maison du patrimoine 34 

5.5. Les départements de la MP et de leurs tâches respectives 35 

5.5.1 Tâches du département des services 35 

5.5.2. Tâches du département de l’éducation et du tourisme 35 

5.5.3. Tâches de l’administration 36 

5.6. L’équipe de travail 36 

5.7. Haut Comité d’Orientation 36 

Chapitre 6. La structure administrative de la DGAM 38 

6.1. Système administratif de la DGAM 38 

6.2. Le Département de gestion des sites 38 

6.3. Plan de gestion : conservation et développement 39 

6.3.1. Principes généraux 39 

6.3.2. Procédures et mécanismes de protection 40 

ANNEXES 42 

2


Préface 

La République arabe syrienne est dépositaire de cultures millénaires qui se sont succédées sur son 

territoire. La responsabilité de la préservation et de la gestion de ce patrimoine exceptionnel et multiple 

est une tâche immense à laquelle se dédie depuis sa création, avec engagement et passion, la Direction 

Générale des Antiquités et des Musées (DGAM). 

En 2007, un département dédié à la Gestion des sites a été créé au sein de la DGAM pour mieux 

répondre aux enjeux complexes liés à cet aspect, dont l’importance est de plus en plus reconnue à 

l’échelle internationale et en Syrie. 

La préparation des dossiers de classement pour l’UNESCO a été un élément fondamental pour 

l’avancement de la réflexion autour de la gestion des sites syriens. Le dossier des villages antiques du 

Nord de la Syrie qui propose pour l’inscription huit parcs archéologiques couvrant une surface 

d’environ 130 km 2 , pose de nouveaux défis à l’administration de la DGAM. 

Le document présenté dans les pages suivantes est l’aboutissement d’une réflexion collective, effectuée 

par les cadres de la DGAM avec l’appui d’experts nationaux et internationaux, visant à permettre le 

développement durable des territoires dont les décrets du Premier Ministre ont confié la responsabilité à 

la DGAM. 

La DGAM est responsable, devant l’UNESCO et la communauté internationale, de la conservation et de 

la mise en valeur du site des villages antiques du Nord de la Syrie. 

Pour la première fois, elle doit se confronter non seulement à des sites archéologiques ou 

monumentaux, mais à un territoire et à des paysages culturels habités où vivent des milliers de 

personnes. 

Le Plan de Gestion ci-joint a été établi en collaboration et avec l’appui de la communauté locale et de 

tous les partenaires qui ont des responsabilités sur le site. Le plan vise à parvenir à un équilibre entre 

conservation et développement économique et touristique afin que la région du Massif Calcaire puisse 

contribuer au développement social et économique du pays. 

Le Plan de Gestion identifie les principales questions posées par le site — aujourd’hui et dans le futur — 

et propose des solutions de principe. Mais ce plan n’est que le début ; la tâche la plus difficile sera 

maintenant la mise en œuvre des recommandations du plan d’action en coordination avec les autres 

partenaires, en premier lieu les Gouvernorats et le ministère du Tourisme. 


3


Par ailleurs, beaucoup de travail reste encore à faire pour améliorer notre compréhension du site et la 

qualité de l’interprétation proposée au public, pour aider les gestionnaires du site dans leur tâche 

quotidienne, pour démolir les additions malheureuses, pour redessiner et requalifier l’ensemble du site 

et pour favoriser le développement durable de la région et les conditions de vie de ses habitants. 

Le plan de gestion définit les responsabilités pour la protection et la conservation des monuments et des 

vestiges archéologiques. Il garantit que la signification du paysage culturel soit préservée et que les 

habitants et les touristes qui visiteront le site puissent connaître et comprendre l’histoire de la région et 

son évolution. 

La mise en œuvre du plan de gestion dans une région en plein développement et en grande croissance 

démographique est un défi. Ce plan doit être flexible afin de s’adapter aux résultats des campagnes de 

fouilles et aux dynamiques économiques du territoire afin de garantir en même temps que l’ensemble 

des vestiges à l’intérieur du périmètre protégé ne soit pas endommagé par les constructions et les 

infrastructures modernes et que la population de la région puisse vivre et se développer en harmonie 

avec le paysage environnant. 

Les défis qui s’ouvrent devant nous sont certes importants et nouveaux, mais le travail accompli jusqu’à 

présent pour la préparation du dossier de nomination et de ce plan de gestion nous donne de la 

confiance pour l’avenir. 

La Direction générale des Antiquités et des Musées — avec la collaboration de l’UNESCO et d’autres 

partenaires internationaux — saura relever le défi et préserver et développer le paysage culturel des 

villages antiques du Nord de la Syrie selon les principes énoncés dans ce document. 

Mr. Bassam Jamous 

Directeur général de la DGAM 



4



photo 

5


PREMIÈRE PARTIE – PRÉSENTATION 

Chapitre 1. Cadre général 

1.1. La Convention du patrimoine mondial 

Depuis avril 2009, 186 pays ont ratifié la Convention du patrimoine mondial de 1972. Les États parties 

de la Convention expriment l’engagement commun de préserver notre patrimoine pour les générations 

futures. 

La Convention de 1972 définit le type de sites naturels ou culturels dont on peut envisager l’inscription 

sur la Liste du patrimoine mondial. Elle fixe les devoirs des États dans l’identification de sites potentiels, 

ainsi que leur rôle dans la protection et la préservation de ces sites. 

Les États parties sont encouragés à intégrer la protection du patrimoine culturel et naturel dans les 

programmes de planification régionaux, à mettre en place du personnel et des services sur leurs sites, à 

entreprendre des études scientifiques et techniques sur la conservation et à prendre des mesures pour 

conférer à ce patrimoine une fonction dans la vie quotidienne des citoyens. 

La Convention de 1972 réunit dans un même document les notions de protection de la nature et de 

préservation des biens culturels. 

La Liste du patrimoine mondial (2009) comporte 890 biens constituant le patrimoine culturel et naturel 

que le Comité du patrimoine mondial considère comme ayant une valeur universelle exceptionnelle. 

Des 890 biens, situés dans 148 États parties (sur 186 pays ayant ratifié la Convention), 689 sont des 

biens culturels, 176 sont naturels et 25 sont mixtes. 

1.2. La Syrie et la Convention de 1972 

La République arabe syrienne a ratifié la Convention de la Haye pour la protection des biens culturels 

en cas de conflit armé le 06/03/1958. 

Le 13/08/1975, la République arabe syrienne a été parmi les premiers pays à ratifier aussi la Convention 

du patrimoine mondial de 1972. 


6


La République arabe syrienne compte 5 sites culturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. La 

ville ancienne de Damas, fut inscrite en 1979, suivie par 3 autres sites dans la période 1980-86 (ville 

ancienne de Bosra, site de Palmyre et ville ancienne d’Alep) puis par l’inscription en série de deux 

forteresses militaires du Moyen-âge, le Crac des Chevaliers et la forteresse de Salah ad-Din, en Juillet 

2006. 

La Syrie a soumis au Centre du patrimoine mondial une Liste indicative dont la dernière révision date 

du 28/12/2006. Elle contient 15 sites patrimoniaux majeurs du pays. 

Depuis l’an 2000, le gouvernement syrien a entamé le processus de nomination du site des villages 

antiques du Nord de la Syrie à travers une série de colloques et de missions nationales et 

internationales. Le travail de préparation du dossier de nomination a démarré en 2006/07 et a abouti à 

la soumission du dossier (et de ce Plan de gestion) au Centre du patrimoine mondial en Janvier 2010. 

1.3. Le rôle du Plan de gestion 

Le paragraphe 97 des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine 

mondial (2005) affirme : 

« Tous les biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial doivent avoir une protection législative, à 

caractère réglementaire, institutionnelle et/ou traditionnelle adéquate à long terme pour assurer leur 

sauvegarde». 

Les Orientations rappellent en outre, dans le paragraphe 108, que « chaque bien proposé pour 

inscription devra avoir un plan de gestion adapté ou un autre système de gestion documenté qui devra 

spécifier la manière dont la valeur universelle exceptionnelle du bien devrait être préservée, de 

préférence par des moyens participatifs ». 

Cette condition préalable est essentielle et doit se refléter dans tous les nouveaux dossiers de 

propositions d’inscription. 

Les Orientations donnent aussi des indications générales en termes de protection et de gestion. Comme 

énoncé au paragraphe 96, « La protection et la gestion des biens du patrimoine mondial doivent assurer 

que la valeur universelle exceptionnelle, les conditions d’intégrité et/ou d’authenticité définies lors de 

l’inscription soient maintenues ou améliorées à l’avenir ». 

Le gouvernement syrien encourage activement et soutient la préparation de plans de gestion pour ses 

sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial et pour toute nouvelle candidature. 

La nécessité de prévoir un plan de gestion, d’autre part, ne dérive pas seulement des recommandations 

internationales, mais aussi de l’analyse de la situation dans laquelle se trouvent Les villages antiques du 

Nord de la Syrie et leurs environs immédiats. Le site candidat est sis, en effet, dans une région en 

expansion autant sur le plan démographique que sur le plan économique. Pour pouvoir répondre aux 

objectifs fixés par la Convention de 1972, il est donc essentiel de garantir un cadre institutionnel clair et 

une coordination efficace capable de guider et de gérer le développement à long terme du site. Le plan 

de gestion devient alors le pivot de ce programme. 


7


L’un des effets les plus évidents de l’inscription d’un site sur la Liste du patrimoine mondial est la plus 

grande sensibilisation du public au site et à sa valeur exceptionnelle et en conséquence, le 

développement/renfort des activités touristiques sur le site. 

La planification et l’organisation de ce développement, conformément aux principes du tourisme 

durable, constituent l’un des éléments principaux de ce plan de gestion qui vise à permettre la 

protection de ce site paysager fragile et en même temps sa transformation en une source majeure de 

revenus pour le site et l’économie locale. 

Au cours des dernières décennies, une réflexion approfondie a été menée en matière de gestion du 

patrimoine. Un système de gestion ne peut pas être réduit à un plan de conservation ou d’entretien, ni à 

des projets de restauration architecturale présents, passés ou futurs, ou à un plan de gestion des 

visiteurs, mais doit être plutôt un document d’ensemble dont ces opérations essentielles ne sont que des 

éléments. 

Le but de ce document est de définir un cadre pour la gestion, l’entretien et la mise en valeur du site 

des villages antiques du Nord de la Syrie qui puisse être acté par le niveau politique et mis en œuvre par 

les gestionnaires de la DGAM. 

Ce document est basé sur les standards internationaux de gestion et préservation du patrimoine culturel. 

Les principes énoncés dans ce document seront déclinés dans un plan d’action, réaliste et réalisable, 

qui permettra sa mise en œuvre sur le terrain. 

1.4. Statut du Plan de gestion 

Par l’adoption de ce Plan de Gestion, les autorités syriennes expriment leur détermination à préserver le 

site des villages antiques du Nord de la Syrie en tant que paysage culturel. Elles ont l’intention d’inscrire 

le Plan de Gestion dans un projet de développement touristique et culturel pour les prochaines années. 

Le Plan de Gestion contient les options stratégiques et les orientations officielles pour la conservation 

du patrimoine et la gestion du territoire à l’intérieur du périmètre proposé pour l’inscription, qui doivent 

être observées par toutes les parties concernées : les autorités publiques (DGAM, ministère du 

Tourisme, Gouvernorats, etc.), la communauté locale et le secteur privé. 

Le but du Plan de Gestion est la définition d’une politique de planification et d’un cadre institutionnel 

capable de répondre aux exigences de l’UNESCO pour le classement du site des villages antiques du 

Nord de la Syrie sur la Liste du patrimoine mondial. 

Ce Plan de Gestion est approuvé par le Premier Ministre, par le Ministre de la Culture et par les 

gouverneurs des régions de Idleb et d’Alep afin de lui donner le niveau maximal de soutien 

administratif et politique et de le rendre incontournable pour toutes les parties concernées. 

Le Plan de Gestion fixe des objectifs stratégiques pour les villages antiques du Nord de la Syrie. Leur 

mise en œuvre requiert des normes opérationnelles complémentaires qui devront être adoptées par les 

Ministères concernés et par les gouverneurs. Des mesures concrètes et précises devront être prises afin 

de traduire, dans un processus continu, les objectifs stratégiques du plan en actions concrètes. 

Un système de suivi, à même d’évaluer en continu l’impact réel des actions sur le terrain, permettra de 

définir et entreprendre les éventuelles mesures correctives nécessaires. 


8


Le plan de Gestion se base sur le concept de développement durable, qui pourrait être défini, de la 

façon la plus simple possible, comme « un développement qui réponde aux besoins d’aujourd’hui sans 

mettre en péril la possibilité des générations futures de répondre à leurs besoins ». 

Ce Plan prend aussi en compte la Déclaration de Budapest sur le patrimoine mondial qui stipule que : 

« Compte tenu de l’ampleur des défis à relever en faveur de notre patrimoine commun, nous : 

... 

c. veillerons à maintenir un juste équilibre entre la conservation, la durabilité et le 


développement, de façon à protéger les biens du patrimoine mondial grâce à des 

activités adaptées contribuant au développement social et économique et à la qualité de 

vie de nos communautés ; 

d. unirons nos efforts pour coopérer à la protection du patrimoine, tout en reconnaissant 

que le fait de porter atteinte à ce patrimoine, constitue une atteinte à l’esprit humain et à 

l’héritage commun de l’humanité ; 

e. défendrons la cause du patrimoine mondial par la communication, l’éducation, la 

recherche, la formation et la sensibilisation ; 

f. veillerons à assurer, à tous les niveaux, la participation active de nos communautés 

locales à l’identification, la protection et la gestion des biens du patrimoine mondial. » 

(art. 3) 

1.5. Le cadre légal de protection 

Le site des villages antiques du Nord de la Syrie se compose de huit parcs archéologiques non contigus 

situés dans les gouvernorats d’Alep et de Idleb. 

Les parcs incluent, sur une surface totale d’environ 130 km 2 , une quarantaine de sites archéologiques 

classés et des territoires présentant des caractéristiques paysagères et culturelles de valeur universelle 


Le statut juridique des sites archéologiques à l’intérieur des périmètres des parcs proposés pour 

l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial est défini par la Loi des Antiquités (dont la version 

française est jointe en annexe). 

La protection du territoire des parcs en dehors des sites archéologiques est assurée par huit décrets 

primo-ministériels (voir originaux arabes en annexe). À la date du dépôt du dossier de nomination, ces 

décrets sont signés par le Ministre de la Culture et sont à la signature du Premier Ministre. 

En effet, le cadre légal existant ne prévoit pas de mécanismes permettant la protection du paysage. Afin 

de rendre possible la candidature des villages antiques du Nord de la Syrie en tant que « paysage 

culturel » il a donc été nécessaire de renforcer le cadre législatif par des Décrets du Président du 

Conseil des Ministres visant à étendre les compétences de la DGAM des seuls sites archéologiques au 

territoire inclus dans le périmètre de chaque parc. 

Le principe fondamental à la base de la protection du paysage est le « principe de non constructibilité » 

à l’intérieur des périmètres des parcs (art. 7). Suivent, par importance, les articles autorisant les activités 

agricoles traditionnelles (art. 9), interdisant toute activité industrielle (art. 13), interdisant la création 

d’infrastructures touristiques (art. 14) et de réseaux d’infrastructures (art. 17). 

9


Chaque restriction prévoit une série d’exceptions qui visent à rendre possible le développement et la vie 

des habitants à l’intérieur des parcs sans pour autant mettre en danger ni le paysage ni les sites 

archéologiques. Ces « exceptions » répondent non seulement aux besoins légitimes des résidents, mais 

aussi aux exigences de mise en valeur durable du territoire des parcs archéologiques. 

Le texte des décrets : 

- définit les conditions générales et spécifiques d’exploitation des parcelles à l’intérieur des sites 

et du parc archéologiques ; 

- délimite les conditions d’exercice des activités de construction, des activités agricoles, 

artisanales, industrielles et d’installation des infrastructures de base et des infrastructures 


- assure la protection des sites archéologiques et des paysages culturels à l’intérieur du périmètre 

du parc archéologique ; 

- crée les conditions cadres pour l’adoption et l’exécution de plans de protection, d’aménagement 

et de promotion du parc archéologique. 


10


Chapitre 2. La gestion des sites 

2.1. Les principes du Plan de gestion 

Le concept de paysage culturel est un concept relativement nouveau dans le monde du patrimoine dans 

son ensemble et particulièrement en Asie et dans la région arabe ; la mise en place de campagnes de 

sensibilisation de la population est donc particulièrement importante pour la conservation des paysages 

culturels. 

La nomination du site des villages antiques du Nord de la Syrie pour l’inscription sur la Liste du 

patrimoine mondial est l’occasion d’engager la conscience collective sur la problématique des paysages 

culturels au-delà de la nomination même, puisque ce type de site devrait toujours être mis en valeur, 

même quand il n’est pas reconnu au niveau international. 

Dans un « paysage culturel » les monuments, les vestiges archéologiques, la nature, et les traces de 

l’activité humaine ancienne et de sa continuité jusqu’à nos jours, jouent tous un rôle complémentaire 

qui participe à la définition d’un ensemble dont la valeur dépasse celle de la somme de ses parties. 

Les paysages culturels sont des sites habités et/ou cultivés par des populations locales; afin d’en garantir 

la protection, il est essentiel qu’une grande partie des tâches de conservation soit confiée à des 

membres de ces communautés, avec des formations et une supervision appropriées, afin que celles-ci 

soient en mesure de consolider leur propre patrimoine. 

L’expérience internationale montre que le développement touristique des paysages culturels est 

inévitable. Il apparaît alors qu’une importante partie du processus de préservation consiste à informer 

les visiteurs de la valeur du paysage, des caractéristiques qui en font son authenticité et de la 

responsabilité de chacun pour sa sauvegarde. 

Le plan de gestion veillera d’une part à l’intégration des habitants à la gestion du site et, d’autre part, à 

ce que l’exposition didactique proposée sur les sites soit plus qu’une simple histoire narrative mais qu’il 

contribue aussi à la préservation du site. 

En effet, comme le soulignent les protocoles de Hoi An 1 desquels se sont largement inspirées les 

considérations présentées dans ce paragraphe, lorsqu’on intervient pour « conserver » un paysage 

culturel, le but n’est pas seulement de le sauvegarder en tant que vestige historique, mais aussi en tant 

que système vivant et matrice d’un développement culturel à venir. À cette fin, notamment, les 

paysages agricoles doivent continuer à être économiquement viables dans les limites du maintien de 

l’authenticité du site. 

1 - Le texte original en Anglais, Hoi An Protocols, établis par le bureau régional de l’UNESCO à Bangkok pour la région Asie, est 

disponible en ligne à l’adresse suivante : http://www2.unescobkk.org/elib/publications/242/ 


11


2.2. L’élaboration du Plan de gestion 

2.2.1 Études existantes 

Après les travaux pionniers du XIX ème siècle, et les études et les campagnes de fouilles de l’époque du 

Mandat Français sur la Syrie, de nombreuses recherches sont actuellement en cours dans la région. 

Parmi celles-ci, particulièrement importantes pour la région du Massif calcaire et les villages antiques du 

Nord de la Syrie sont les fouilles menées par les équipes françaises en collaboration avec la DGAM, et 

notamment celles de la Mission archéologique Syro-française de la Syrie du Nord (MASFSN) dirigées 

par le regretté Georges Tate et par Maamoun Abdulkarim, et celles de la mission de Saint Siméon 

(dirigée par Jean-Luc Biscop). De nouvelles campagnes sous la direction d’archéologues syriens sont 

programmées sur le site de Ruweiha, à l’intérieur des parcs archéologiques. 

Tous les programmes de fouilles, qu’ils soient nationaux, internationaux ou en partenariats, prévoient 

une phase dédiée à la préservation des vestiges archéologiques. 

Des plans détaillés de mise en valeur (actuellement en cours de réalisation) existent pour le site de 

Sergilla (Jabal Zawiyah) et la région de Brad (Jabal Sema’an), alors que les lignes directrices pour le 

développement du site de Saint Siméon sont esquissées dans un plan établi avec le concours du Fond 

Arabe pour le Développement. 

2.2.2. La situation actuelle sur le terrain 

Depuis le début du travail, et ce régulièrement, des séances avec les résidents et les maires des villages 

ont été organisées afin de présenter le projet de classement. 

L’explication à la population des principes qui fondent le processus de classement est particulièrement 

essentielle dans le contexte du Massif calcaire. 

En effet, les habitants des villages et des hameaux de la région sont régulièrement confrontés aux 

interdits et aux limitations imposés par la DGAM dont ils ne comprennent pas toujours les raisons. 

Jusqu’à présent, le système de contrôle de la DGAM sur le territoire s’est limité à l’application des 

sanctions contre les transgresseurs de la Loi des antiquités, mais il n’a pas pu prendre en compte les 

exigences de la population et les besoins causés par l’accroissement de celle-ci. Le décalage entre les 

aspirations légitimes de la population d’une part, et l’exigence de préserver les sites de l’autre, est 

souvent total. 

L’une des aspirations du plan de gestion des villages antiques du Nord de la Syrie est de mettre en place 

des mécanismes favorisant le développement durable de la région dans le but d’intégrer politique de 

préservation du territoire et des vestiges archéologiques d’une part, et développement de l’autre. 

Cette politique demande la création d’un nouveau rapport avec la population basé sur l’écoute et la 

compréhension des besoins des deux parties, sur l’identification de zones de développement pour les 

villages et sur le développement d’une économie locale basée sur le tourisme culturel. La protection à 

long terme du paysage culturel et des sites archéologiques ne sera possible que si elle comporte une 

amélioration sensible du niveau de vie la population du massif, qui devra être la première bénéficiaire 

du classement des parcs archéologiques. Le classement des sites offrira de nouvelles opportunités de 

travail (guides, gardes, mais aussi propriétaires de restaurants, cafés, et bed and breakfast et toute autre 

activité liée au tourisme durable) et non uniquement — comme c’est souvent le cas aujourd’hui — de 

nouveaux interdits accompagnés parfois de la démolition de maisons illégalement construites à 

proximité des sites archéologique. 


12


L’explication des enjeux et de la signification du classement est donc un élément essentiel de la 

politique de préservation du site des villages antiques du Nord de la Syrie. Un pas important dans cette 

direction, au-delà des rencontres informelles lors des visites du site par les membres du département de 

la gestion des sites de la DGAM, a été le colloque international dédié à la présentation du projet de 

classement organisé — grâce à l’Assistance Internationale octroyée par le Centre du patrimoine mondial 

à la République arabe syrienne pour soutenir la préparation du dossier de candidature des villages 

antiques du Nord de la Syrie sur la Liste du patrimoine mondial — à Idleb en avril 2008. 

Les échanges, souvent vifs, entre les participants ont été l’occasion d’un véritable débat ouvert et 

constructif entre populations locales, administrateurs locaux et membres de la DGAM et du ministère 

de la Culture. 

D’autre part, la décision de proposer le classement des villages antiques du Nord de la Syrie sur la Liste 

du patrimoine mondial et la préparation du dossier de candidature ont permis de concentrer l’attention 

des autorités syriennes sur la protection du territoire vis-à-vis de tout nouveau projet de développement 

urbain. Cette volonté affichée de l’État a permis notamment de remettre en question un projet soutenu 

par le Syndicat des ingénieurs de Syrie qui prévoyait la création d’une ville nouvelle dans les alentours 

d’Alep, sur une zone où aujourd’hui est situé l’un des parcs archéologiques. 

La nomination des villages antiques du Nord de la Syrie pour l’inscription sur la Liste du patrimoine 

mondial fait en effet partie d’une stratégie plus vaste de la part de l’État syrien visant à la protection et à 

la mise en valeur du territoire et de la région dans une optique de développement économique durable. 

Le plan de Gestion présenté dans les pages suivantes a été établi par la Direction générale des 

Antiquités et des Musées de la République arabe syrienne entre décembre 2008 et janvier 2010 en tant 

que partie intégrante du dossier de candidature pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. 

Il prend en compte l’ensemble des études et rapports disponibles à ce jour et intègre les principes 

directeurs des plans actuellement en cours d’élaboration. 

2.2.3 Structure du Plan de gestion 

Le plan de gestion se divise en trois sections : 

- Première partie : aperçu général 

- Deuxième partie : plan de gestion 

- Troisième partie : plan d’action 

La troisième partie, qui est une sorte de document indépendant présentant les activités et les priorités de 

l’équipe en charge de la gestion du site, ne pourra être faite que dans le courant de l’année 2010, 

lorsque la structure de gestion aura été formellement établie et aura commencé son travail sur le terrain. 

2.3. Les limites du Plan de gestion 

Le plan de gestion est un document de principe fixant des stratégies d’intervention et définissant une 

structure de gestion et des mécanismes de coordination entre les divers organismes publics en charge 

des différents aspects liés à la gestion et au développement du territoire. 


13


Néanmoins, le plan de gestion ne veut, et ne peut pas se substituer à d’autres mécanismes politiques de 

gestion du territoire aux différentes échelles, et notamment aux plans directeurs nationaux établis par 

l’État et définissant les grands axes de développement (réseaux de transport, urbanisation, etc.) qui 

dépassent les prérogatives de ce document. 

D’autre part, l’existence d’un plan de gestion censé coordonner les activités des acteurs locaux à 

l’intérieur des parcs archéologiques (et dans leurs abords immédiats) ne doit pas exclure (mais au 

contraire devrait favoriser) l’élaboration d’une planification à l’échelle régionale qui puisse définir les 

politiques de développement pour l’ensemble du Massif Calcaire. 

Cette planification à l’échelle régionale, s’appuyant sur une cartographie à l’échelle du 1/100 000, 

devrait définir, par exemple, les zones urbanisables, le réseau routier régional et la localisation 

d’éventuelles zones touristiques. 

Elle devra être mise en œuvre en collaboration et en accord avec les Maisons du patrimoine prévues 

par le plan de gestion afin de coordonner les stratégies pour le territoire environnant et celles pour 

l’intérieur des parcs archéologiques. 


14


Chapitre 3. Description et signification du site 

3.1. La valeur universelle exceptionnelle du site 

Le paysage culturel des villages antiques du Nord de la Syrie forme un ensemble unique, caractérisé 

non seulement par l’interaction entre le site naturel et l’œuvre de l’homme pendant plusieurs siècles, 

mais aussi par la longue période d’abandon qui a permis un degré extraordinaire de conservation des 

ruines et du paysage. 

La candidature du site des villages antiques du Nord de la Syrie pour l’inscription sur la Liste du 

patrimoine mondial permet, d’une part, de sauvegarder un paysage antique extraordinaire — préservant 

les traces laissées sur le territoire par les sociétés païennes d’abord, puis chrétiennes, qui vécurent dans 

la région entre le Ier et le VIIe siècle — et d’autre part, de mettre en place les mécanismes permettant 

de diriger et contrôler l’évolution de la région selon les principes du développement durable. 

Les huit parcs présentent un territoire où les traces de l’implantation antique de l’homme sont encore 

pleinement visibles et où l’activité de l’homme a contribué, depuis l’antiquité, à modeler et former un 

paysage qui garde encore aujourd’hui les caractéristiques qu’il possédait à la fin de l’Antiquité et à 

l’époque byzantine. 

L’état exceptionnel de conservation des vestiges (monumentaux et vernaculaires) et du paysage, qui a 

été longtemps abandonné par l’homme, permet aujourd’hui un aperçu unique et incomparable sur le 

mode de vie des habitants de cette région et, par conséquent, sur les caractéristiques de la vie dans les 

zones rurales à la fin du monde antique. 

La valeur exceptionnelle universelle du site des villages antiques du Nord de la Syrie est renforcée par 

l’état extraordinaire de conservation des vestiges : tombeaux, maisons, temples, églises et couvents 

conservent souvent leurs maçonneries d’origine jusqu’aux corniches des toitures. L’intégrité du paysage 

et des sites, où seules manquent les parties en bois et les décors qui n’ont pas résisté au passage du 

temps, est unique. 

Les huit zones sélectionnées ont préservé de façon extraordinaire aussi le paysage fossile et, dans ces 

zones, la population (quelques milliers d’habitants) a essentiellement repris — et ainsi perpétué — des 

activités traditionnelles proches de celles de l’Antiquité, protégeant ainsi le paysage en le faisant 

revivre. Plantations d’oliviers, de blé, de vignes et d’arbres fruitiers à petite échelle, et des activités 

traditionnelles d’élevage de chèvres et de moutons, non seulement ne risquent pas d’endommager le 

paysage antique, mais contribuent de façon significative à la préservation et à la compréhension du 

mode de vie propre à la région dans le passé. 


15


3.2. Les limites du site et les caractéristiques formelles de la nomination 

Le parti retenu pour le dossier de candidature a été de proposer pour l’inscription huit zones 

indépendantes qui constituent une synthèse des différents types de paysages et de sites du Massif 

calcaire. 

Ces zones, définies sur la base de leurs caractéristiques paysagères et archéologiques, permettent de 

proposer sur une superficie restreinte un aperçu significatif des paysages qui composent la région. 

D’un point de vue formel, le site se définit comme un site « en série » composé de huit parcs 

archéologiques qui constituent, dans leur ensemble, un seul « paysage culturel ». 

Le paysage culturel des villages antiques du Nord de la Syrie constitue, selon la définition proposée 

dans l’Annexe 3 des Orientations (§ 10), un « paysage évolutif relique » qui a subi un processus évolutif 

arrêté vers le X ème siècle, mais dont les caractéristiques essentielles restent matériellement visibles. 

Les périmètres des parcs suivent les lignes de crête et isolent des bassins visuels où l’impact des 

nouvelles installations « industrielles » et des nouveaux centres habités est presque inexistant. 

De la sorte, les huit parcs jouissent d’un paysage « intègre » et possèdent donc « tous les éléments 

nécessaires pour exprimer leur valeur universelle exceptionnelle » (Orientations, Annexe 3, § 88). 

En tant que « paysage culturel » la création d’une Zone Tampon de protection autour du site ne 

s’impose pas de la même façon que pour les sites monumentaux ou les ensembles urbains isolés. De 

nombreux cas de paysages culturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial illustrent cette spécificité 

et ne possèdent pas de zone tampon. 

Dans le cas des villages antiques du Nord de la Syrie, les périmètres des parcs isolent des ensembles 

cohérents qui protègent les cônes visuels depuis et vers les sites de toute atteinte majeure car les limites 

des zones suivent l’orographie du territoire. 

D’autre part, la présence de nombreux autres sites archéologiques protégés par la Loi des Antiquités en 

dehors et autour des parcs — chacun doté d’un périmètre de protection les entourant — et les lois 

relatives à l’utilisation du territoire (Loi de l’agriculture et Loi de protection de l’environnement 

notamment) garantissent une protection complémentaire à la région. 


16



légende 

17


DEUXIÈME PARTIE – PLAN DE GESTION 

Chapitre 1. Introduction 

Le Gouvernement Syrien a préparé, en coopération avec une équipe d’experts internationaux, le dossier 

du classement des villages antiques du Nord de la Syrie sur la Liste du patrimoine mondial. 

Les huit parcs archéologiques proposés pour l’inscription sont situés dans les deux gouvernorats d’Alep 

et de Idleb, et appartiennent administrativement à trois directions locales distinctes de la Direction 

Générale des Antiquités et des Musées (DGAM) : la Direction d’Alep, celle de Idleb et celle de Maarat 

an-Noman. 

Le dossier de candidature propose le classement du paysage culturel des villages antiques du Nord de la 

Syrie au-delà de la qualité et du nombre de monuments, sites archéologiques et autres vestiges présents 

dans ces parcs archéologiques. 

Le but étant de garantir la protection, la préservation, et la mise en valeur de ces ensembles, avec toutes 

leurs richesses, culturelles et naturelles, qui contribuent à former un paysage culturel unique de valeur 

universelle exceptionnelle. 

L’élaboration et la mise en œuvre d’un système de gestion pour un ensemble si vaste et complexe exige 

une coopération étroite entre tous les ministères et toutes les directions locales concernées de la 

DGAM, mais aussi une coordination au niveau central qui permette de définir les procédures et les 

mesures de protection, de gestion et de préservation de ce site. 

Un projet ambitieux comme celui-ci — qui vise à mettre en œuvre une gestion efficace des parcs 

archéologiques — doit être soutenu par une volonté politique claire, forte et constante et demande un 

suivi continu aux plus hauts niveaux du Gouvernement Syrien. 

1.1. L’importance de la création d’un système de gestion 

Le projet d’inscription des villages antiques du Nord de la Syrie sur la Liste du patrimoine mondial 

constitue un enjeu majeur pour l’avenir de la Syrie et est une aspiration stratégique légitime, étant 

donné la qualité et la signification de cet ensemble exceptionnel et unique. 


18


L’élaboration d’un système de gestion pour ces sites joue le rôle d’une véritable « soupape de sureté » 

afin de protéger la valeur universelle exceptionnelle de ces sites et du paysage par laquelle ils se 

distinguent. 

La politique d’ouverture du gouvernement, le développement économique général de la région, la 

création de programmes pour le développement du tourisme, et l’exploitation quelque peu 

« anarchique » de quelques-uns des sites proposés constituent, en même temps, des opportunités et des 

menaces pour la conservation des sites. L’élaboration d’une stratégie de gestion, capable de permettre 

le suivi constant de l’évolution sur le terrain et le contrôle réel du territoire, devient donc prioritaire. 

Les parcs archéologiques requièrent, au regard de leur signification historique et environnementale 

exceptionnelle, la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour l’ensemble de la région basée sur les 

principes du développement durable, seule garantie de leur préservation, leur mise en valeur et une 

reconnaissance internationale. 

Les plans et les projets pour le développement et la conservation de ces zones — et de l’ensemble de la 

région du Massif calcaire — devront assurer un équilibre entre protection et conservation des valeurs 

archéologiques, esthétiques et naturelles des parcs archéologiques d’une part, et répondre aux besoins 

des habitants de l’autre. 

La priorité aujourd’hui est donc d’arriver à établir les principes qui doivent diriger le développement et 

définir les projets qu’il faut réaliser pour assurer la gestion durable des parcs archéologiques. 

1.2. Les caractères requis pour le système de gestion 

La valeur historique, esthétique et écologique des parcs archéologiques impose que l’organisme en 

charge de leur gestion, conservation, restauration et mise en valeur soit capable d’opérer selon les plus 

hauts standards de qualité, de compétence et d’efficacité. 

La structure de gestion des parcs doit avoir une vision à long terme et une stratégie permettant une 

coordination efficace aux niveaux de la région et de l’État, de sorte que les décisions prises et les 

procédures lancées soient compatibles avec les principes du classement sur la Liste du patrimoine 

mondial, mais aussi qu’elles soient réalisables, qu’elles puissent dépasser les obstacles bureaucratiques 

existants et permettre de concentrer l’action de tous les organismes et pouvoirs vers le but souhaité de 

façon rapide et efficace. 

La « coordination » est le mot-clé de toute politique de gestion. Si une coordination efficace entre les 

partenaires est mise en œuvre, il sera possible non seulement d’arriver à une politique commune pour 

les huit parcs, mais aussi de donner à chaque partenaire un rôle précis à l’intérieur d’une stratégie 

approuvée par tous. 

Cette remarque d’ordre général souligne l’importance de l’adoption de la stratégie de gestion aux 

niveaux national et régional et de la mise en œuvre de mécanismes d’articulation avec les partenaires 

locaux. 


19


Chapitre 2. Cadre conceptuel et structurel du système de gestion 

Pour assurer le succès du système de gestion et permettre la mise en œuvre du plan, il est indispensable 

de : 

1) Déterminer la structure de gestion et ses tâches de façon détaillée, en collaboration avec les 

partenaires concernés. 

2) Définir exactement les fonctions et les postes à l’intérieur de la structure de gestion et 

déterminer les rôles respectifs du personnel. 

3) Déterminer les capacités, les expertises et les qualifications requises pour que les employés 

puissent remplir leurs fonctions. 

4) Créer un mécanisme d’évaluation, de révision et de suivi. 

5) Identifier les mécanismes de coordination entre les responsables de la structure de gestion et : 

- les directions locales et régionales de la DGAM, au niveau de l’État comme au niveau 

local ; 

- les directions locales et centrales du ministère du Tourisme ; 

- les bureaux techniques des Gouvernorats et les autres partenaires institutionnels (voir 2.2). 

2.1. Mode de gestion des parcs archéologiques 

La gestion des huit parcs archéologiques qui composent le site des villages antiques du Nord de la Syrie 

est confiée à deux nouvelles structures appelées « Maison du patrimoine », une pour les parcs 

dépendants du Gouvernorat d’Alep et une pour ceux dépendants du Gouvernorat d’Idleb. Les deux 

maisons auront les mêmes principes constitutifs, les mêmes tâches et les mêmes modes de 

fonctionnement. 

Les principes sur lesquels repose le système de gestion sont présentés ci-dessous. 

1) La gestion des parcs archéologiques requiert des connaissances scientifiques, techniques et 

administratives spécifiques, en accord avec les indications des conventions et des orientations 

internationales. Toute personne impliquée dans la gestion des parcs doit être en mesure d’en 

comprendre la signification et la valeur culturelle et archéologique. 

2) La direction de la « Maison du patrimoine » doit rechercher, dans la gestion des parcs 

archéologiques, la participation active de tous ceux qui ont une relation spécifique avec les sites 

— matérielle ou morale — et manifestent la volonté de participer à leur gestion. 

3) La structure de gestion doit gérer les parcs archéologiques avec toutes les ressources humaines 

et financières à sa disposition afin d’en préserver les éléments originaux, en veillant qu’aucun 

des éléments archéologiques essentiels ne soit modifié et qu’aucune atteinte ne soit portée au 

paysage culturel. 

4) La réalisation des objectifs de la « Maison du patrimoine » est une responsabilité commune de 

la société, de l’État et des institutions régionales, y compris les organisations civiles (ONG). La 


20


direction de la « Maison du patrimoine » sera responsable de la mise en œuvre de la stratégie 

de gestion en vertu des pouvoirs qui lui sont confiés. 

5) Dans l’exercice de ses pouvoirs, la direction de la « Maison du patrimoine » doit, autant que 

possible, coopérer et coordonner ses activités avec les différentes autorités et institutions locales 

actives dans la région (universités, institutions scientifiques existantes, organisations civiles et 

personnes) et les encourager à remplir un rôle actif pour réaliser des tâches définies. 

6) La direction de la « Maison du patrimoine » doit chercher, dans le cadre de ses activités visant à 

la protection des parcs archéologiques, à assurer la plus vaste collaboration possible des 

groupes et des individus qui s’occupent de la conservation du patrimoine et le transmettent aux 

nouvelles générations 

7) La gestion des parcs archéologiques se base sur les décrets de classement — et notamment sur 

leurs dispositions générales, considérations générales et dispositions finales — et sur le 

renforcement de la direction de la « Maison du patrimoine » en collaboration avec les autorités 

concernées, qui mettra en œuvre les plans détaillés de gestion selon les besoins du site. 

8) Il est prioritaire de protéger le paysage culturel des villages antiques du Nord de la Syrie avec 

toutes ses composantes. Pour ce faire, il faut définir des principes de planification capables de 

maîtriser le développement et la croissance sur le terrain et l’équilibre entre protection des sites 

et contrôle de la communauté locale d’une part, et prise en compte des besoins et exigences 

légitimes de celle-ci de l’autre. Cet équilibre doit notamment permettre le développement des 

activités économiques et l’amélioration des conditions de vie dans la région qui peuvent être 

obtenues à travers le développement du tourisme culturel et d’une agriculture durable. Il est très 

important, d’autre part, que tout développement de services et d’activités à l’intérieur des parcs 

soit en accord avec la signification historique de la région et la protection de l’environnement. 

2.2. Les partenaires de la gestion 

La gestion du territoire des parcs archéologiques ne peut être uniquement du ressort de la Direction des 

Antiquités et des Musées de Syrie, mais demande la participation de nombreux partenaires. Parmi ceux- 

ci, il faut notamment compter : 

1. La Direction générale des Antiquités et des Musées 

2. Le ministère du Tourisme, Directions du tourisme à Alep et Idleb 

3. Le ministère de la Direction régionale : le Gouvernorat d’Alep, les municipalités dont dépendent 

les parcs archéologiques. 

4. Le ministère de l’Éducation: les Directions de l’éducation à Alep et Idleb 

5. Le ministère du Transport 

6. Le ministère de l’Agriculture 

7. Le ministère de l’Électricité 

8. Le ministère de la Santé 

9. Le ministère des Affaires sociales et du travail 


21


2.3. Les rôles des principaux partenaires 

Toute activité à l’intérieur des parcs archéologiques sera soumise et devra respecter les règlementations 

et limitations prévues par les décrets de classement qui seront mis en œuvre, dans le cadre d’une vision 

générale de développement pour la région, définie au niveau national sur la base des propositions de la 

Maison du patrimoine, en coordination et concertation avec les autorités concernées. 

La Direction générale des Antiquités et des Musées (DGAM), avec ses directions locales, est 

responsable de la gestion, de la protection, de la conservation, des études et des recherches 

archéologiques et scientifiques à l’intérieur des parcs archéologiques (les compétences précises de la 

DGAM seront détaillées dans le cadre de la présentation des mesures de protection et des mécanismes 

de suivi). 

Le ministère du Tourisme (MOT) est responsable de l’élaboration du plan de gestion touristique et de 

promotion visant à : 

- Encourager la prise de conscience de la signification et de l’importance de la région des villages 

antiques du Nord de la Syrie de la population locale, afin d’en renforcer leur sentiment 

d’appartenance et d’en favoriser la protection ; 

- Développer des stratégies touristiques et de marketing visant à faire connaître le site au niveau 

national et international ; 

- Favoriser la visite touristique des parcs archéologiques par la mise en place de circuits de visites 

de plusieurs jours afin de revitaliser l’économie de la région ; 

- Améliorer le niveau des services touristiques dans la région des villages antiques du Nord de la 

Syrie ; 

- Diversifier l’offre touristique existante en favorisant le tourisme culturel et la création d’activités 

économiques basées sur la revitalisation des sentiers de randonnée, la mise en place de circuits 

équestres et toute autre activité semblable ; 

- Envisager la possibilité de faire participer les visiteurs et les touristes aux travaux de restauration 

et de conservation des parcs archéologiques. 

Les municipalités, au sein de chaque Gouvernorat, prendront en charge le développement de 

l’infrastructure de la société locale. 

2.4. Mécanismes de coordination au niveau local 

Les parcs archéologiques dépendent administrativement de plusieurs municipalités — réliées aux 

gouvernorats d’Alep et de Idleb — soumises aux dispositions de la Loi constitutive du ministère de la 

Direction régionale réglant et organisant les fonctions respectives des gouvernorats et des municipalités. 

Selon le texte légal, les Municipalités représentent le pouvoir exécutif sur le territoire et sont 

responsables des actions suivantes : 

1) Le développement des infrastructures locales sur la base de plans établis, approuvés et financés 

par le Gouvernorat ; 

2) La prévention, le contrôle et la résolution des infractions commises à l’intérieur des parcs 

archéologiques ; 


22


3) L’autorisation de travaux et l’attribution des permis de construire, après accord des autorités 


2.4.1. Mécanismes d’exécution 

La mise en œuvre de la stratégie adoptée pour la protection et le développement des villages antiques 

du Nord de la Syrie concerne plusieurs entités administratives distinctes au niveau gouvernemental et 

même au niveau international. 

Cette multiplicité de partenaires et d’administrations requiert la mise en place d’un système de 

coordination, au plus haut niveau possible, entre les partenaires afin de permettre l’exécution de la 

stratégie. 

Les mécanismes d’exécution et de planification devront être flexibles et permettre à chaque partenaire 

— dans les limites fixées par l’organigramme de la structure de gestion — d’intervenir directement sur 

les plans afin de les adapter au fur et à mesure aux changements et aux nouveaux besoins des sites. 

La mise en œuvre d’une politique de développement durable pour la région sera réalisée selon la 

méthodologie suivante: 

4) Les postes devront être repartis entre les différents partenaires gouvernementaux — chacun y 

contribuant selon sa spécialité et ses aptitudes — dans le but de préparer les plans exécutifs 

nécessaires pour mettre en œuvre la stratégie de gestion. 

5) L’élaboration de plans et programmes exécutifs exige que chaque partenaire gouvernemental de 

la structure de gestion s’engage à produire un plan exécutif à moyen terme, afin qu’il puisse être 

approuvé par ses organismes législatifs. 

6) La « Maison du patrimoine » s’engage, en collaboration avec les autres partenaires concernés, à 

coordonner les plans et programmes exécutifs à moyen et court terme à travers des réunions 

régulières regroupant l’ensemble des partenaires concernés par chaque projet. 

7) La « Maison du patrimoine » élaborera, en collaboration avec les autres partenaires, des projets 

collectifs et des plans d’action qui respectent le « format » nécessaire pour être approuvés et 

financés au niveau central et local. Pour ce faire, la « Maison du patrimoine » organisera des 

réunions de travail avec tous les partenaires concernés. 

2.4.2. Protection et contrôle 

Dans le domaine de la protection et du contrôle, la « Maison du patrimoine » sera en contact 

permanent, et coopérera, avec les autorités locales afin de les avertir de toute transgression de la loi à 

l’intérieur des parcs, de s’assurer de leur intervention dans les délais les plus brefs et de vérifier 

l’efficacité de leur intervention. 

L’application rigoureuse du mécanisme de protection s’accompagnera d’un effort de transparence et de 

communication constant de la part de la « Maison du patrimoine » destiné aux habitants des parcs et de 

leurs alentours immédiats. Cet effort visera notamment à expliquer à la population le système de 

protection légale des parcs archéologiques et son rôle pour la conservation des valeurs exceptionnelles 

universelles du site de la survie desquels dépendra, dans une large mesure, le développement local et 


23


l’attractivité touristique du lieu, et donc également les retombées économiques directes pour la 

population locale. 

2.4.3. Tourisme 

Dans le domaine touristique, la « Maison du patrimoine » collaborera avec le ministère du Tourisme et 

les Directions locales du tourisme, pour élaborer le plan de gestion touristique des villages antiques du 


Cette collaboration permettra, à travers la connaissance précise des statistiques des visiteurs (nombre et 

nature des touristes), de définir et quantifier les services touristiques nécessaires. Ce travail devra 

toujours prendre en compte, de façon rigoureuse : 

1) l’équilibre fragile existant entre utilisation et protection des sites ; 

2) la nécessité que les retombées économiques du tourisme soient réutilisées en faveur de la 

conservation des sites et de l’amélioration des conditions de vie des habitants. 

La coordination entre la « Maison du patrimoine » et le MOT permettra d’identifier les aménagements 

et équipements touristiques éventuels et leur emplacement, la production de circuits et l’aménagement 

des accès aux sites, afin de permettre une présentation des parcs archéologiques de haute qualité. 

La collaboration avec le ministère du Tourisme concernera également les campagnes d’information et 

de sensibilisation pour la population et les touristes, la promotion de la région et la préparation des 

guides et de la documentation touristique. 

Enfin, un autre domaine de compétence du MOT devra faire l’objet d’une activité en partenariat avec la 

« Maison du patrimoine » et les communautés locales : la création et la formation de guides touristiques 

et d’accompagnateurs pour les groupes. Ce personnel devra être recruté en partie parmi la population 

locale. 


24


Chapitre 3. Plan de gestion 

3.1. Exigences du système de gestion 

Pour assurer la réussite et la réalisation de la stratégie de gestion il faut : 

1) Identifier et créer des mécanismes de coordination entre les responsables de la DGAM et les 

autorités locales, régionales et nationales et la population locale. 

2) Définir les tâches de la « Maison du patrimoine » (MP) de façon précise et détaillée en 

concertation avec les partenaires concernés. 

3) Définir les caractéristiques des postes à créer dans la MP de façon précise, définir les rôles et les 

attribuer. 

4) Définir les aptitudes, le niveau d’expertise et les qualifications requises pour les employés. 

5) Créer un mécanisme pour évaluer, réviser et mesurer les résultats obtenus. 

3.2. La vision du Plan de gestion 

La protection, la préservation et la gestion des villages antiques du nord de la Syrie s’inscrivent dans une 

stratégie nationale visant à associer la gestion du patrimoine avec le développement économique local, 

et notamment avec le tourisme durable. 

Le système de gestion vise à permettre le contrôle, la coordination et la mise en œuvre de toutes les 

activités et plans — en cours ou à l’état de projet — dans le site des villages antiques du Nord de la 

Syrie, selon le cadre prévu par les décrets de classement afin d’assurer la conservation et la mise en 

valeur de la valeur universelle exceptionnelle du paysage culturel des villages antiques du Nord de la 

Syrie. 

Ce qui signifie que le plan de gestion est effectivement un véritable programme de développement 

durable de la région centré sur sa valeur patrimoniale ; un programme qui ne pourra être réalisé qu’à 

travers une coordination constante avec l’ensemble des partenaires concernés. 

Le plan de gestion se réalisera à travers une série de plans d’action, chacun exigeant la mise en œuvre 

d’une série d’activités et de projets à réaliser dans des délais définis. 

3.3. Les buts du Plan de gestion 

1) La gestion, la protection, la préservation et la mise en valeur du paysage culturel des villages 


2) Le développement — et le soutien — des activités économiques compatibles avec le 

développement durable prévu pour le site candidat à l’inscription sur la Liste du patrimoine 

mondial. 


25


3) Le développement d’une stratégie de communication et de promotion du site au niveau 

national et international. 

4) Le soutien aux recherches scientifiques dans les domaines de l’archéologie, l’architecture, la 

sociologie, l’économie, le tourisme et l’écologie concernant le site des villages antiques du 


5) La mise en valeur du site en vue de son exploitation touristique, en accord avec les principes 

scientifiques et culturels développés pour les sites du patrimoine mondial. 

6) Le renforcement des activités didactiques (aussi bien touristiques en concertation avec le MOT, 

qu’éducatives en collaboration avec le ministère de l’Éducation) et le soutien aux autorités 

concernées. 

7) L’amélioration du niveau de vie de la population locale et le développement économique de la 

région centré sur une politique de développement durable du territoire. 

3.4. La mission du Plan de gestion 

La mission du plan de gestion des villages antiques du Nord de la Syrie — qu’accompliront les 

institutions centrales et locales, ainsi que tous les acteurs locaux — est de conserver le patrimoine et le 

paysage, tout en assurant un développement local durable. 

Ainsi, la mise en œuvre du plan de gestion requiert une connaissance globale et approfondie de ses 

tenants et aboutissants, des rôles respectifs des parties concernées et des tâches qui leur incombent. 

La responsabilisation des acteurs, et leur engagement, sont les clés qui en assureront le succès, 

l’efficacité, et la durabilité. 


26


Chapitre 4. La Maison du patrimoine 

4.1. Définition 

La « Maison du patrimoine » est une unité administrative, dépendante de la Direction générale des 

Antiquités et des Musées, créée dans le but de favoriser la conservation et la promotion du site des 

villages antiques du Nord de la Syrie, une fois celui-ci inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. 

C’est une organisation avec un statut juridique clair, à laquelle est alloué un budget régulier qui en 

permet le fonctionnement. 

Elle contrôle et coordonne toutes les activités et tous les projets relatifs à la gestion des parcs — du 

simple entretien au développement local — et vérifie leur compatibilité avec les principes énoncés dans 

le dossier de candidature pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. 

4.2. Le cadre proposé pour la gestion des villages antiques du Nord de la Syrie 

L’intégration de la préservation du paysage naturel et culturel des parcs archéologiques avec la 

réalisation du développement durable de la région se fait en accord avec les stratégies définies au 

niveau national et avec la législation nationale, et notamment avec : 

- Loi des antiquités, numéro 222 de 1963 avec toutes ses modifications, 

- Loi de l’administration locale, numéro 51 de 1971. 

D’autre part, les objectifs définis pour le plan de gestion du site sont en accord avec les chartes et les 

conventions internationales comme la Convention de l’UNESCO de 1972 concernant la protection du 

patrimoine naturel et culturel mondial. 

4.3. Le rôle de la maison du patrimoine 

La « Maison du patrimoine » est en charge de la gestion des parcs archéologiques, afin d’assurer la 

protection et la mise en valeur de leur valeur universelle exceptionnelle et la mise en œuvre de plans 

pour le développement durable de la région. 

Elle agit avec l’assistance et l’appui des gouverneurs d’Alep et de Idleb, de la Direction générale des 

Antiquités et des Musées et du ministère du Tourisme, en coordination avec les autres autorités 

concernées. 

4.4. Les tâches de la maison du patrimoine 

La « Maison du patrimoine » établit les règles principales concernant la préservation des parcs 

archéologiques contre toute dégradation d’origine humaine et naturelle. 


27


À cette fin, en coordination et en collaboration avec les autorités officielles spécialisées, elle est chargée 

de la protection, l’administration et la promotion des valeurs culturelles et naturelles, et de la valeur 

universelle exceptionnelle des villages antiques du Nord de la Syrie. Ses tâches sont : 

1) Protection et amélioration de la connaissance des villages antiques : 


a. L’identification et le recensement des problèmes existants et la participation aux 

recherches et aux études scientifiques nécessaires pour les résoudre. La Maison du 

patrimoine s’engagera à limiter l’apparition de nouveaux problèmes dans l’avenir. 

b. La surveillance de toute activité nuisible qui pourrait affecter les parcs archéologiques 

par une action constante auprès des autorités officielles et des particuliers pour s’assurer 

du respect des obligations et des mesures adoptées. 

c. La préparation et la mise à jour régulière d’une base de données concernant le 

patrimoine archéologique des villages antiques du Nord de la Syrie. 

d. La préparation de plans pour affronter les risques existants et futurs qui menacent les 

parcs archéologiques. 

e. La publication d’ouvrages concernant les parcs archéologiques et le développement du 

plan de gestion. 

2) Relation avec les populations locales et développement durable : 

a. L’établissement de relations de confiance et de respect mutuel avec la population locale 

b. Le développement, par tous les moyens nécessaires, de la prise de conscience de la 

population locale de l’importance de la conservation du paysage culturel des villages 

antiques du Nord de la Syrie et de la préservation des vestiges archéologiques. 

c. La facilitation de la mise en œuvre d’activités commerciales et économiques 

compatibles. 

d. La vérification de l’application de la règlementation prévue pour les projets de 

développement agricole, commercial, touristique et résidentiel, afin d’assurer qu’ils ne 

portent pas atteinte à la valeur universelle exceptionnelle des villages antiques du Nord 


3) Coordination, administration et suivi : 

a. La gestion des contrats avec les spécialistes et les experts ; la supervision des cahiers des 

charges techniques concernant les appels d’offres et les contrats pour la réalisation des 

projets ; la supervision de l’exécution du travail des entrepreneurs et du respect des 

prescriptions techniques. 

b. La coordination directe et continue avec le ministère du Tourisme et les Départements 

locaux du MOT en ce qui concerne la mise en œuvre du plan de gestion et l’échange 

des informations. 

c. La coordination des activités des deux « Maisons du patrimoine » situées dans les 

gouvernorats d’Alep et de Idleb, afin de permettre la mise en œuvre de la stratégie 

commune prévue pour l’ensemble des huit parcs composant le site des villages antiques 

du Nord de la Syrie. 

d. L’amélioration de la capacité professionnelle de l’équipe responsable de la gestion des 

sites à travers des plans de formation pour le personnel de la « Maison du patrimoine ». 

e. La surveillance quotidienne de l’état d’avancement du plan de gestion et de sa 

compatibilité avec les principes de la Convention de 1972 sur le patrimoine mondial. 

28


4) La coordination avec les missions archéologiques travaillant sur les sites. 

5) La collaboration avec les autorités gouvernementales et régionales concernées dans 

l’élaboration de plans de développement (de standard international) pour les alentours 

immédiats des parcs et pour l’ensemble de la région du Massif calcaire. 

4.5. L’administration financière de la Maison du patrimoine 

La Syrie possède un patrimoine culturel d’une richesse et d’une variété extraordinaires ; l’État syrien 

engage des moyens considérables, tant financiers qu’humains, pour la protection et la gestion de son 

patrimoine architectural et archéologique. 

Le ministère des Finances alloue à la Direction générale des Antiquités et des Musées l’ensemble de son 

budget pour l’exécution des fouilles et des tâches de restauration, mais le système actuellement en 

place ne prévoit pas la possibilité de sources de financement complémentaires (secteur privé, 

communautés, groupes civiques, etc.). 

Même si les sommes engagées par l’État permettent à la DGAM d’accomplir ses tâches, il serait 

souhaitable que Les villages antiques du Nord de la Syrie puissent constituer une exception et recevoir 

ainsi des financements complémentaires externes, afin de réaliser une politique de gestion efficace sur 

le terrain. Néanmoins, il n’existe pas, en l’état actuel, un système et des mesures claires permettant une 

administration financière indépendante des sites archéologiques. 

Dans le but de définir une stratégie de ce type, il faut considérer attentivement le cadre réglementaire 

existant : 

- Actuellement, la loi des antiquités ne se prononce pas sur l’allocation des ressources financières 

pour la protection, la conservation et la gestion. 

- La gestion de tous les sites archéologiques et des musées s’effectue à travers un système 

gouvernemental d’administration centralisée (les recettes des sites sont versées au ministère des 

Finances et rentrent dans le budget général de l’État). 

- Il n’existe aucun système légal permettant au secteur privé de gérer et de financer des sites 

patrimoniaux. 

À la lumière de ce qui précède, et étant donné le système de partage des responsabilités pour 

l’exécution des plans de développement des parcs, il y a trois seules sources financières possibles pour 

financer les projets proposés par la stratégie de développement durable : 

- Le financement national : chiffré par les institutions gouvernementales dans leurs plans selon les 

mécanismes propres à chaque organisme et selon les priorités de développement de chaque 

institution. 

- Le financement local : à travers les budgets alloués annuellement à la Maison du patrimoine par 

le budget général de l’État, via le budget de la DGAM. 

- Les donations financières : elles peuvent être reçues par des donateurs (privés et publics) pour 

financer des projets précis, dans le cadre de projets de coopération entre des institutions 

spécialisées et la Maison du patrimoine. Ces sommes seront gérées par le président du Haut 

Comité d’Orientation (voir § 5.7). 


29


La promotion du patrimoine de la Syrie, et donc celle des villages antiques du Nord de la Syrie, 

nécessite une nouvelle stratégie nationale qui devrait s’appuyer sur un « Département de la 

planification et du financement » et sur un système permettant d'assurer des ressources financières 

complémentaires provenant de divers secteurs (public, privé et civil). 

Il est donc prioritaire de prévoir un amendement législatif qui puisse baser ce processus qui permettra à 

chaque site archéologique un revenu durable pour couvrir les dépenses et les besoins de la DGAM. 

Une fois fondée, la Maison du patrimoine pourra, grâce aux ressources financières provenant du budget 

de la Direction générale des Antiquités et des Musées, mener à bien les tâches qui lui sont confiées 

dans les domaines de la conservation, de la restauration, des fouilles et de la protection selon le plan de 

gestion établi pour le site. 

Le ministère du Tourisme financera le plan touristique, et les municipalités le développement des 

infrastructures, en accord avec le plan global de gestion du site. 

4.5.1 Conditions nécessaires au fonctionnement de la MP 

Première phase : mise en place 

Une fois la « Maison du patrimoine » établie, des ressources financières seront régulièrement allouées 

par la Direction Générale des Antiquités et des Musées pour couvrir les dépenses relatives à : 

- Les dépenses administratives pour les sièges de la « Maison du patrimoine » à Alep et à Idleb et 

les moyens de transport ; 

- L’inventaire du site, les relevés topographiques et les plans de restauration ; 

- Le budget annuel pour l’activité courante dans les parcs archéologiques : entretien, 

restaurations, fouilles, interventions d’urgence, protection, gardiennage, établissement de 

nouvelles activités dans le site (musée, centres de visiteurs, gardes) et infrastructures (eau, 

communication, etc.) ; 

- Les travaux supplémentaires non prévus par le plan de travail annuel ; 

- Les salaires de l’équipe de la Maison du patrimoine et le financement de sa formation. 

Deuxième phase : fonctionnement régulier 

- Les deux maisons du patrimoine à Alep et Idleb devront présenter un plan annuel de travail 

incluant une estimation du budget nécessaire ; 

- Les sommes prévues seront spécifiées dans le budget annuel de la DGAM ; 

- Les activités touristiques, et notamment la préparation du plan de gestion touristique, seront 

financées par le ministère du Tourisme ; 

- Les municipalités financeront l’exécution des infrastructures. 


30


Chapitre 5. Organigramme et description des postes 

5.1. Organigramme proposé pour la Maison du patrimoine 

La structure administrative de la Maison du patrimoine (MP) est présentée dans l’organigramme ci-joint. 

Cette structure n’a pas encore été officiellement approuvée et reste donc provisoire. 

L’organigramme a été élaboré par la DGAM et a été déjà soumis à l’approbation informelle du MOT. La 

discussion avec les Gouverneurs d’Alep et de Idleb, partenaires essentiels de la structure de gestion, est 

actuellement en cours. 

Le schéma (voir page suivante) montre les trois partenaires principaux de l’institution, le ministère de la 

Culture / DGAM, le ministère du Tourisme et les Gouvernorats, leurs système d’organisation internes et 

les relations existantes entre ces institutions et la maison du patrimoine aux niveaux central et local. 

L’intérêt principal de cet organigramme est d’expliciter les mécanismes de coordination prévus entre 

ces trois institutions afin de permettre une gestion intégrée du territoire des parcs archéologiques et de 

mettre en exergue les niveaux de coordination « horizontaux » : 

- le niveau du terrain 

- le niveau des directions (Haut Comité d’Orientation), 

- et le niveau interministériel. 

La responsabilité de la gestion des parcs archéologiques est attribuée par décret à la DGAM. La 

structure de gestion présente sur le terrain — la Maison du patrimoine — dépend directement du 

Département de gestion des sites à Damas. Les autres directions locales coordonnent leurs activités 

avec ce département. Des cadres des Gouvernorats et du Ministère du Tourisme participent au travail 

de la Maison du patrimoine. 

La coordination au niveau central se fait à deux niveaux : celui des « directions » et celui des 

ministères. Le « Haut Comité d’Orientation » (voir § 5.7) réunit le Directeur général de la DGAM, les 

deux gouverneurs d’Alep et de Idleb, et le Vice-Ministre du Tourisme sous la direction du Ministre de la 

Culture. 

Au niveau interministériel un « Comité National » restreint réunit le Ministre de la Culture, le Ministre 

du Tourisme et le Ministre des Affaires locales sous l’autorité directe du Premier Ministre. Cette 

institution est appelée à solutionner les désaccords qui pourraient se produire au niveau du Haut 

Comité d’Orientation. 


31



Organigramme des Maisons du patrimoine – DGAM 2010 

32


5.2. Personnel de la Maison du patrimoine 

Le personnel de la Maison du patrimoine se compose de : 

- Directeur de la « Maison du patrimoine ». Ses tâches comprennent la planification et la mise en 

œuvre des politiques et procédures de la Maison du patrimoine, le suivi et la surveillance du 

travail, la gestion du personnel et les rapports avec la population locale. Le Directeur de la 

maison du patrimoine sera nommé par un acte du Ministre de la Culture suivant la proposition 

du Directeur général de la DGAM. 

- Deux départements en charge du suivi de l’exécution des travaux et de la préparation des 

rapports détaillés sur les travaux. Ces départements seront composés de deux représentants du 

Gouvernorat, de deux représentants du ministère du Tourisme et deux représentants de la 

DGAM. 

5.3. Le directeur de la Maison du patrimoine 

- Le Directeur supervise directement le travail qui se fait dans la Maison du patrimoine. Il émet les 

décrets administratifs et vérifie la mise en œuvre des décisions du Haut Comité. Il représente la 

Maison du patrimoine devant les autres institutions. 

- Le Directeur est responsable des dépenses engagées, de leur paiement, de la gestion et 

vérification des comptes. 

- À la fin de chaque année, le Directeur présente à l’administration un rapport général détaillant 

les activités de la Maison du patrimoine. 

- Le Directeur est membre du « Comité régional » et du « Conseil provincial » en tant 

qu’observateur. 

Le Conseil provincial dirige le travail des organes de la province et l'activité des conseils locaux, et les 

assiste dans l'exercice de leurs fonctions. Le conseil provincial est aussi responsable de la préparation et 

de l'adoption des plans sociaux et économiques, annuels et à long terme, pour les établissements et les 

secteurs qui relèvent du gouvernorat dans le cadre du plan général de l'Etat. Il est composé de 30 à 100 

membres représentants des organisations populaires. Ses membres sont élus selon la loi des élections 

générales. 

Le Comité régional étudie les objections et les amendements proposés par les unités administratives sur 

les plans organisationnels. Il est l’institution la plus élevée dans la province en ce qui concerne les 

projets de planification, de réglementation et d'infrastructure. Il est dirigé par le gouverneur et est 

composé de : 

- Membre du Bureau exécutif de l'autorité compétente 

- Directeur des Services Techniques 

- Directeur des Antiquités de la province 

- Responsable de la planification urbaine de la Direction des Services Techniques 

- Deux ingénieurs ayant une expérience dans la planification urbaine désignés par le Ministre du 

logement et des services publics 

- Ingénieur avec expérience dans le domaine de la planification urbaine et un expert dans les 

questions de succession (juriste) nommés par le Gouverneur 

- Le chef de l'autorité administrative compétente 


33


Le responsable des affaires techniques de l'autorité administrative compétente assiste à la réunion du 

Comité, sans droit de vote. 

Quand le sujet les concerne, le Gouverneur invite un représentant des autorités suivantes: la Fédération 

générale des agriculteurs, l'Union générale de coopération de logement, la Fédération des artisans, la 

Fédération des ingénieurs, le ministère de la Défense, le ministère des Transports, le ministère de 

l'Irrigation et le Ministère du Tourisme. Le représentant invité sera membre du Comité et aura droit de 

vote. Les décisions sont prises par un vote majoritaire. 

5.3.1. Qualités personnelles 

Le Directeur doit posséder une expérience professionnelle et une formation appropriée dans le domaine 

de l’archéologie ou de la gestion du patrimoine. 

Il doit de préférence avoir une expérience professionnelle sur des sites inscrits sur la Liste du patrimoine 

mondial. 

Il doit être capable (et avoir l’autorité) de prendre des décisions concernant la gestion quotidienne de la 

Maison du patrimoine, maîtriser les principes de la communication, et savoir établir de bonnes relations 

interpersonnelles, afin de diriger les réunions avec les autorités concernées au bureau et sur le terrain, 

ainsi que celles avec la population locale. 

Le Directeur doit être capable, par son expérience et sa qualification professionnelle, d’assurer 

l’équilibre entre les besoins de la conservation et le développement dans les sites archéologiques 

sensibles. 

Le Directeur doit posséder des qualités de leadership permettant de gérer de la meilleure façon une 

équipe de travail. 

5.3.2. Qualifications requises pour le poste 

Qualification scientifique Diplôme universitaire en architecture, en archéologie, en 


gestion du patrimoine ou en droit. 

Pratique et expérience Une expérience d’au moins 4 ans dans le domaine de la gestion 

de sites culturels ou de l’environnement naturel. 

Une compréhension générale des enjeux et des questions de 

conservation et de gestion des sites archéologiques. 

Formation Avoir suivi des cours spécialisés dans la gestion des sites 

constitue un atout. 

Autres connaissances et capacités Posséder des connaissances dans les domaines techniques, ainsi 

5.4. Les cadres de la Maison du patrimoine 

qu’une bonne culture générale permettant de communiquer au 

public et aux partenaires les activités en cours et les résultats 

des travaux scientifiques menés sur les site. 

Les cadres de la Maison du patrimoine sont des techniciens appartenant à différents domaines 

professionnels et administratifs. Par leur position hiérarchique, ils sont amenés à développer une 

34


interaction constante avec la population locale et les touristes ; ils doivent donc posséder un savoir faire 

dans le domaines des relations publiques. 

Les cadres de la Maison du patrimoine sont soumis à l’autorité du directeur, mais participent à l’analyse 

de l’information, à la définition de la stratégie de développement et à la prise de décisions. 

Dans la structure de la Maison du patrimoine il est prévu que ce niveau administratif soit occupé par 

deux employés du MOT, deux des Gouvernorats et deux de la DGAM. 

5.5. Les départements de la MP et de leurs tâches respectives 

Les tâches principales des différents départements qui composent la structure de la Maison du 

patrimoine sont détaillées ci-dessous, département par département. 

5.5.1 Tâches du département des services 

- La surveillance de la mise en œuvre des décisions concernant la protection des parcs 


- La proposition du budget annuel et l’élaboration de projets annuels, en coordination avec les 

autres autorités officielles travaillant sur des projets dans les parcs archéologiques. 

- La participation à la préparation des plans et projets, et à la prise de décisions dans les limites 

des capacités et des fonctions du personnel. 

- L’exécution des projets d’entretien et de restauration d’urgence — ne demandant pas 

l’intervention de spécialistes — des sites et monuments qui peuvent présenter des risques pour 

la sécurité des visiteurs. 

- Fournir des services directs aux citoyens. 

- Le recensement des problèmes et obstacles rencontrés dans l’accomplissement de leurs tâches 

professionnelles et la transmission de l’information aux responsables. 

- La récolte et l’archivage des informations, documents et références concernant le travail. 

- La capacité d’effectuer du travail de terrain et de contribuer également aux études. 

5.5.2. Tâches du département de l’éducation et du tourisme 

- La mise en valeur des parcs archéologiques, en soulignant leur signification et leur importance. 

- La préparation et l’impression de brochures et de livrets sur les sites. 

- L’élaboration et la mise en œuvre du plan de gestion touristique des villages antiques du Nord 

de la Syrie en collaboration avec le ministère du Tourisme. 

- Le soutien et la participation à l’élaboration de projets visant au développement du tourisme 

culturel dans la région et leur présentation à la population et aux visiteurs. 

- La définition, en collaboration avec le MOT, des activités touristiques et du choix des 

emplacements les plus adaptés pour recevoir les infrastructures touristiques prévues pour les 

sites. 


35


5.5.3. Tâches de l’administration 

- La collecte, enregistrement et distribution du courrier de la Maison du patrimoine aux différents 

secteurs concernés ; 

- Le suivi du travail administratif, y compris la préparation des courriers ; 

- La classification et l’archivage des données concernant la Maison du patrimoine ; 

- Toute activité de bureau requise par le travail ; 

- Répondre aux réclamants sur chaque plainte ou à chaque question concernant le travail de la 

Maison du patrimoine. 

5.6. L’équipe de travail 

Afin de réaliser le plan de gestion des villages antiques du Nord de la Syrie, il est impératif de prévoir un 

véritable plan de formation des employés de l’équipe en charge de la mise en œuvre du plan. Le 

programme de formation doit prendre en considération les éléments suivants : 

- L’importance du paysage culturel et les lois et règlements qui le définissent et protègent ; 

- L’importance d’un suivi continu, de la définition de politiques de mise en valeur, et leurs 

mécanismes ; 

- La recherche des sources de financement nécessaires à la réalisation du plan de gestion ; 

- Le plan de gestion ; 

- La formation des spécialistes en restauration et conservation ; 

- La formation des guides touristiques ; 

- La formation des gardes 

- L’importance de la compréhension des besoins de la population locale et de l’établissement 

d’une relation directe et continuelle avec les habitants. 

5.7. Haut Comité d’Orientation 

Un « Haut Comité d’Orientation » est créé pour superviser et diriger les activités de la Maison du 

patrimoine. Les membres de ce comité sont : 

- Ministre de la Culture Président 

- Vice-ministre du Tourisme Membre 

- Directeur général des Antiquités et des Musées Membre 

- Gouverneur d’Alep Membre 

- Gouverneur de Idleb Membre 

Le Comité veillera à garantir son soutien à toutes les activités nécessaires pour la réalisation des 

programmes de la Maison du patrimoine et vérifiera que celles-ci soient faites en accord avec les textes 

de loi et les règlements existants. Il veillera notamment que : 

- La Maison du patrimoine soit autorisée à signer des contrats de consultation avec des experts 

arabes et étrangers et que ces contrats respectent les termes prévus par la loi ; 

- La Maison du patrimoine puisse poursuivre sa mission et qu’elle soit soutenue par tous les actes 

juridiques nécessaires pour la réalisation de celle-ci ; 


36


- La Maison du patrimoine puisse recevoir des financements et des fonds dans le cadre prévu par 

la loi ; 

- La Maison du patrimoine établisse des plans de coopération scientifique avec les institutions 

locales et étrangères. 

Le comité se réunira au moins deux fois par an, et autant de fois que nécessaire, sur convocation du 

Président du Comité. 

Le Président du Comité a le droit d’inviter des spécialistes de renommée nationale et internationale 

pour assister aux réunions. Les actes et décisions du Haut Comité sont pris à la majorité. 


37


Chapitre 6. La structure administrative de la DGAM 

6.1. Système administratif de la DGAM 

L’organigramme du système administratif de la Direction générale des Antiquités et des Musées est un 

organigramme classique composé d’une série de niveaux administratifs dominés par une hiérarchie 

verticale. 

La direction centrale domine tous les autres départements et directions locales qui sont établis sur la 

base de responsabilités précises définies par la législation existante et qui sont subordonnés à la haute 

direction centrale à Damas. 

Ce système a eu pour effet que les directions locales ont été amenées à travailler de façon isolée l’une 

par rapport à l’autre, sans que soient prévus des mécanismes de coordination « horizontaux » entre les 

directions locales ; la nécessité d’une coordination de ce type apparaît aujourd’hui de plus en plus 

évidente. 

Le système pyramidal centralisé de la DGAM impose actuellement à toute direction locale de s’adresser 

aux départements centraux à Damas pour toute décision. 

6.2. Le Département de gestion des sites 

Suite à la soumission du dossier de candidature pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de 

la citadelle de Salah ad-Din et du Crac des Chevaliers — présenté à l’UNESCO en janvier 2005 — il a 

été décidé d’établir un nouveau département de la DGAM, sous la responsabilité directe du Directeur 

général : le Département de la gestion des sites, officiellement créé par l’acte ministériel N o 855/A daté 

du 27/12/2006. 

Le Département de gestion des sites travaille actuellement, en coordination avec les autres directions 

locales, pour la formation d’unités locales directement dépendantes du Département de gestion des 

sites à Damas, sur le modèle suivi par les autres départements de la DGAM dont la structure centrale est 

dupliquée au niveau local. 

L’acte qui crée formellement ces unités locales de gestion est le numéro 55 daté du 20/1/2008. Les 

tâches qui doivent être réalisées par le Département de gestion des sites sont décrites dans les pages 

142-143 du dossier de classement. 

La création du Département de gestion des sites constitue un pas en avant important et montre la prise 

de conscience de l’importance des problématiques de gestion de la part de la DGAM. 

Malheureusement, dans sa forme actuelle, cette réforme structurelle ne résout pas toutes les questions, 

notamment en ce qui concerne les mécanismes de coordination entre ce nouveau département et les 

autres départements de la DGAM, tant au niveau central que local. 

Les carences de l’acte constitutif se répercutent inévitablement sur l’activité du Département de gestion 

qui se trouve confronté à des difficultés dans la réalisation de son mandat ; difficultés amplifiées par les 

moyens (humains et financiers) trop limités qui lui sont alloués. 


38


Le Département de gestion manque de personnel technique (elle ne compte à présent que deux 

architectes) et de locaux adéquats, et souffre d’un partage de responsabilité insuffisamment clair avec 

les autres départements de la DGAM. 

Le Département de gestion a fondé plusieurs sous-unités au niveau local, censées partager le travail et 

soutenir le bureau central. Mais, en l’absence d’un statut clair, l’impact concret des structures locales 

sur l’activité du département est, jusqu’à présent, limité. 

Le renfort et le développement du Département de gestion des sites sont des conditions nécessaires 

pour permettre une gestion efficace des villages antiques du Nord de la Syrie. Ce renfort doit notamment 

passer par : 

- Une définition plus précise des compétences et responsabilités et du statut du département ; 

- Le recrutement de nouveaux cadres techniques, dans les différents domaines concernés ; 

- L’élargissement des bureaux du département et la redistribution des tâches administratives ; 

- La formation du personnel (administratif et technique) aux principes et méthodes de gestion et 

de préservation du patrimoine ; 

- Le rééquilibrage des ressources financières respectives allouées aux départements d’archéologie 

et de gestion des sites. 

6.3. Plan de gestion : conservation et développement 

6.3.1. Principes généraux 

Afin d’établir le plan de gestion des villages antiques du Nord de la Syrie, il est essentiel que la 

Direction générale des Antiquités et des Musées intègre les principes suivants : 

1) La durabilité du patrimoine culturel 

Si l’on veut que le patrimoine culturel soit vivant et qu’il soit en même temps protégé, il est 

impératif d’associer patrimoine et développement économique. 

2) Le rôle de la société locale 

Il est important d’inclure la population locale dans le processus de gestion et de préservation 

des sites afin de renforcer son sentiment d’appartenance et afin qu’elle puisse participer 

directement à la protection du site. 

3) La question du tourisme 

Le tourisme, source importante de revenu, peut aussi constituer une menace pour la 

conservation des sites, notamment en cas d’absence d’un plan général de développement 

touristique. Il est donc important, non pas de s’opposer au développement, mais plutôt de 

contribuer à l’encadrer dans un plan qui fasse du tourisme culturel l’élément moteur de 

l’économie locale, dans une perspective de développement durable de la région associant 

préservation et tourisme. 

4) Le rôle des départements locaux 

L’une des priorités de l’action des départements locaux de la DGAM doit être de contribuer, à 

tous les niveaux, à la prise de conscience de l’importance du patrimoine culturel et de sa 

protection. Il faut veiller au développement des directions locales qui peuvent devenir un 

élément important en vue d’une gestion efficace du site des villages antiques du Nord de la 

Syrie et du territoire environnant. 


39


5) Le rôle des partenaires dans la gestion des villages antiques du Nord de la Syrie 

Pour établir des plans de développement adéquats et respectueux de la nature et des 

caractéristiques du site des villages antiques du Nord de la Syrie, il est important de reconnaître 

les aspirations de chaque partenaire. 

La protection, le développement et la gestion des parcs archéologiques sont des activités qui 

demandent un travail d’équipe basé sur la collaboration entre différentes institutions (Culture, Tourisme, 

Administration locale, Education, Santé, etc.). 

Une coordination efficace entre les membres de ces entités est essentielle afin de parvenir afin de 

parvenir aux résultats escomptés. 

6.3.2. Procédures et mécanismes de protection 

La protection du site des villages antiques du Nord de la Syrie passe par une série de mesures à moyen 

et long terme et notamment par : 

1) La mise place de mécanismes de coordination et de communication permanente avec les 


autorités locales permettant d’échanger toutes les informations nécessaires en cas de 

transgression de la Loi des antiquités (et des décrets) dans les parcs archéologiques. 

2) Le suivi continuel des activités proposées dans le plan de gestion afin d’en vérifier l’impact 

réel sur le site. Le mécanisme de suivi doit être souple et permettre la mise à jour en continu 

des données par la Maison du patrimoine. Les dispositions prévues par la loi devront être 

observées de façon scrupuleuse et sans exceptions. 

3) La réalisation d’un « risk map » capable d’identifier les interventions urgentes dans le 

domaine de la restauration et la conservation doit être une priorité de la structure de gestion 

en raison de son importance pour la mise en œuvre du plan de gestion touristique. 

4) Compléter et mettre à jour la cartographie existante des parcs archéologiques est un élément 

essentiel pour la protection et la gestion du site. 

5) La prise en compte du paysage culturel des huit parcs, au-delà des seuls sites archéologiques, 

dans le plan de protection. 

6) La mise en place d’un inventaire scientifique (base de données) des sites et leur classification 

par échelle de valeur décroissante. 

7) La réalisation de projets de conservation et mise en valeur d’urgence. 

8) La formation des spécialistes dans les domaines de la restauration et de la gestion des sites. 

9) La prospection aérienne régulière (une fois tous les deux ans en principe) et l’analyse des 

photos aériennes pour vérifier les changements survenus et les éventuelles transgressions de 

la loi dans le site. 

10) L’utilisation de systèmes de documentation numérique (SIG). 

11) La publication des données relatives aux parcs et la prise de conscience de l’importance de 

ces sites. 

40


12) La préparation régulière de rapports de suivi par la Maison du patrimoine. Ces rapports 


devront notamment présenter les points suivants : 

a. Les résultats des projets de conservation ; 

b. Évaluation du plan de gestion et, si nécessaire, des propositions pour sa mise à 

jour ; 

c. Évaluation du niveau de coordination et de coopération avec les différents 

départements et institutions concernés par la protection et la gestion des parcs 


41


ANNEXES 

Décrets relatifs à la création des huit parcs archéologiques, signés par 

le Ministre de la Culture de la République arabe syrienne 


42


Ministère de la Culture 

Direction Générale des 

Antiquités et des Musées 

/ 

/ 

Rue Qasr el-Heir 

Damas, Syrie 

Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 

/ / 

E-mail: dgam@syrianheritage.org. 

 

 

 

 

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Damas, Syrie 

Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Damas, Syrie 

Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Damas, Syrie 

Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 

 

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Damas, Syrie 

Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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Damas, Syrie 

Tel: (963-11) 2219938-2228566, Fax: (963-11) 2247983 


 

 

 

 

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JANVIER 2010

REPONSES A L’ICOMOS 

1. Justification de la sélection des sites proposés pour l’inscription 


Informations complémentaires – octobre 2010 

La région du Massif calcaire a pu préserver de façon unique les traces de son urbanisation et 

de son utilisation agricole à la fin de l’antiquité et au début de l’empire byzantin. Alors que 

dans les plaines, les implantations successives ont fortement modifié ou fait disparaître les 

vestiges antiques, la région a ainsi conservé des centaines de sites archéologiques. Les 

circonstances historiques de l’abandon du Massif calcaire expliquent les conditions de 

conservation spectaculaires d’une civilisation rurale que nous pouvons appréhender 

aujourd’hui encore par ses paysages autant que par son architecture. 

Les villages byzantins désertés conservent non seulement des ensembles monumentaux 

complets et donc uniques sur le pourtour méditerranéen, mais aussi des paysages construits 

que l’homme a su patiemment arracher à un environnement a priori peu favorable (sur la 

spécificité archéologique de la région, cf. introduction à l’analyse comparative, dossier de 

nomination p. 109). 

Les inventaires de la région établis par les autorités mandataires, puis par la DGAM, ont pu 

recenser environ 700 sites. Ce chiffre, qui comprend des sites de taille et d’importance très 

différentes rend compte d’une densité remarquable. Il inclut : tombeaux isolés, bornes 

routières, citernes et pressoirs, ruines de petites chapelles et de maisons isolées, aussi bien 

que sites plus vastes dont quelques uns affectés par le réemploi en époque moderne. Parmi 

ces 700 sites, une soixantaine de villages peuvent être considérés comme exceptionnels. 

La sélection des limites des parcs a été un processus long, dirigé par les experts syriens de la 

DGAM en étroite collaboration avec les équipes internationales de recherche et de fouille 

actives dans la région depuis des décennies. Elle répond au croisement d’une série des 

critères d’ordre paysager, archéologique, historique, de conservation et de gestion. 

a) Représentativité des ensembles paysagers 

Le principe qui régit le choix de ces zones a été l’identification et la définition d’ensembles 

paysagers préservés qui n’ont pas subi d’altérations majeures depuis l’antiquité ; l’unicité du 

Massif calcaire concernant tout autant le territoire et le paysage que les vestiges 

archéologiques et monumentaux. 

A ce titre, les huit parcs non seulement englobent des ensembles préservés et cohérents, mais 

sont aussi représentatifs de tous les différents chaînons montagneux qui composent le Massif 

calcaire. Chaque chaînon a des spécificités paysagères dues à sa position et aux modes 

d’exploitation et d’implantation dans l’antiquité — les différences paysagères entre le Jabal 

Samaan au Nord, le Jabal Wastani à l’Ouest et le Jabal Zawiyé au Sud étant les plus 

évidentes. 

b) Prise en compte des sites archéologiques majeurs et de leur état de conservation 

Les huit parcs archéologiques — qui couvrent une surface d’environ 120 km 2 — comptent à 

l’intérieur de leurs limites une quarantaine de sites archéologiques, c’est à dire la plus grande 

partie des ensembles majeurs de la région. Le travail de sélection des archéologues et des 

experts syriens et internationaux — basé sur une connaissance intime de la région et de son 

histoire — a été mené afin de prendre en compte le maximum des sites archéologiques 

majeurs de la région. Cette orientation a été « croisée » avec une analyse de l’état de 

République Arabe Syrienne – DGAM 1



préservation des sites (tant au niveau architectural qu’au niveau du paysage et du « cadre » 

de chaque site) qui a amené — afin de répondre pleinement aux critères d’authenticité et 

d’intégrité évoqués par l’UNESCO pour le classement au patrimoine mondial — à la 

proposition actuelle. 

c) Représentativité typologique des vestiges archéologiques 

Les sites inclus dans le dossier de nomination offrent un aperçu complet de toutes les 

typologies de vestiges existants dans la région et permettent d’identifier des ensembles 

fonctionnels où sont réunis des terroirs fossiles et des ensembles villageois complets. A 

l’intérieur des parcs, on retrouve notamment des vestiges d’époques romaine (temples, 

nécropoles, tombeaux isolés, exploitations agricoles isolées…) et byzantine (ensembles 

monastiques, villages, complexes religieux majeurs, centres de pèlerinage, cimetières). 

d) Représentativité et lisibilité des traces archéologiques témoignages du paysage ancien 

Sont également présents et lisibles dans les limites des parcs proposés pour l’inscription tous 

les éléments paysagers que l’on peut retrouver aujourd’hui dans un territoire qui a 

particulièrement peu évolué depuis l’antiquité : murets antiques de séparation entre 

parcelles, puits, citernes isolées, canalisations et terrassements anciens, carrières de pierres 

antiques, voies et chemins antiques, bornes de propriété ou confins villageois… 

e) Prise en compte de l’évolution moderne de la région et des contraintes de gestion 

Une ultérieure analyse des propositions a été faite pour prendre en compte les exigences de 

croissance des centres habités de la région et les effets du développement rapide que la 

région a vécu dans les dernières décennies. La définition des périmètres des parcs a ainsi dû 

tenir compte des plans de développement des villages, des zones industrielles existantes 

(notamment les nombreuses carrières de pierre), et de la continuité visuelle entre les sites 

(cônes de vision entrants et sortants, lignes de crêtes, etc.). Quelques sites isolés, dont 

l’importance archéologique et l‘état de préservation auraient pu être compatibles avec une 

nomination, ont ainsi été écartés, leur « environnement » ne répondant pas au critères 

paysagers retenus. 

Enfin, des considérations d’ordre administratif et de gestion ont été retenues. Les huit parcs 

devant être des ensembles de taille suffisante pour exprimer et préserver la VUE du site, 

mais ne devant pas être trop étendus afin de rendre possible leur gestion durable. 

Pour conclure, la sélection des parcs proposée pour inscription sur la Liste du patrimoine 

mondial, constitue un échantillon complet des ensembles paysagers et des vestiges 

archéologiques des deux grandes phases d’implantation humaine dans la région avec leurs 

modalités propres d’ancrage au territoire. Les parcs incluent notamment des traces de la 

structure du territoire en époque antique, centrée sur les émergences naturelles majeures sur 

lesquelles s’élevaient des sanctuaires païens et sur de grandes exploitations agricoles, et 

celles de l’implantation d’époque byzantine caractérisée par un maillage plus dense, par de 

nouvelles formes d’implantations agricoles et, au niveau architectural, par une multitude 

d’églises et de monastères souvent dans un état de conservation extraordinaire. A ces 

ensembles cohérents se rajoute — tant pour son rôle que pour sa structure territoriale — le 

site unique de Saint Siméon qui fut pendant plusieurs siècles un centre majeur de pèlerinage, 

marquant de manière significative le territoire environnant (hôtelleries pour les pèlerins, 

axes routiers, etc.). 


2. Lien fonctionnel entre les différentes composantes du bien 



La région du Massif calcaire représente une seule grande zone géographique qui a vécu, 

dans l’ensemble, des phases d’implantation et d’abandon relativement semblables. Dans 

l’antiquité, les liens fonctionnels entre les différents sites proposés pour l’inscription étaient 

évidents et l’ensemble du territoire des huit parcs présentait des conditions assez proches. 

La répartition en huit zones indépendantes est une création contemporaine basée sur les 

réalités socio-économiques actuelles qui ont orienté nos choix vers l’identification 

d’ensembles homogènes mais discontinus ; seule une continuité géographique entre 

plusieurs villages pouvant présenter — et donc préserver et conserver — cohérence 

scientifique, unité paysagère et liaison fonctionnelle. 

Certains parcs possèdent une valeur archéologique et paysagère telle qu’ils auraient pu être 

proposé de façon indépendante, mais la série de huit parcs discontinus accroit la valeur 

universelle de l’ensemble car elle permet d’inclure la totalité des typologies et des paysages 

propres à la région tout en délimitant un territoire qui ne représente qu’un pourcentage 

relativement moindre de la surface du Massif calcaire. 

La définition de cette série permet également d’inclure parmi les zones retenues pour 

l’inscription des sites qui, par leur seule signification archéologique et paysagère, auraient pu 

ne pas être retenus, mais qui acquièrent leur pleine valeur en tant qu’éléments d’une série. 

C’est le cas notamment du parc du Jabal Wastani dont les sites archéologiques ne 

comportent presque pas de « sites majeurs », mais dont le paysage présente des différences 

avec les autres chaînons qui peuvent — et doivent — être répertoriées lors de la nomination 

pour le patrimoine mondial. 

3. La Maison du Patrimoine 

Le dossier de nomination et le plan de gestion prévoient la création d’une nouvelle structure 

de gestion en charge du site des Villages antiques du Nord de la Syrie. Cette nouvelle structure, 

divisée en deux sections, une pour chaque gouvernorat concerné (Idleb et Alep), a été 

officiellement créée par un Décret du Ministère de la Culture et publiée sur la Gazette 

officielle le 26 août 2010. 

La Direction générale des Antiquités et des Musées est en train de poursuivre les procédures 

administratives permettant d’assurer le personnel des Maisons du Patrimoine et pour leur 

activation. 

La traduction officielle du texte du décret est jointe en Annexe à ce rapport. 

4. L’inventaire 

L’inventaire archéologique de la région du Massif calcaire et de ses richesses a été engagé de 

longue date par les missions archéologiques successives qui ont œuvré dans cette région. 

L’élaboration d’un nouvel inventaire archéologique, basé sur des critères scientifiques plus 

modernes et complets, est actuellement l’un des objectifs majeurs de la Mission 

archéologique syro-française de la Syrie du Nord (MASFSN), dirigée par MM. Abdulkarim 

et Charpentier. 




D’autre part, un projet d’inventaire plus ambitieux, basé sur la préparation d’une base de 

données informatiques géo-référencées (S.I.G) a été lancé par la Direction générale des 

antiquités et des musées. Ce projet devrait débuter en 2011. Il concernera, dans une première 

phase, une zone expérimentale constituée par les deux parcs méridionaux du Jabal Zawiyé. 

Actuellement, l’arsenal juridique permettant la protection des sites inclus à l’intérieur des 

huit parcs archéologiques, se base sur la liste de sites inscrits en tant que monuments 

historiques (à l’intérieur et à l’extérieur des parcs) qui sont protégés par la Loi des Antiquités 

de la République arabe syrienne et sur le texte des décrets primo-ministériels de 2010. 

5. Les grands projets 

La question des grands projets d’infrastructure qui pourraient concerner le territoire des 

parcs archéologiques et leurs environs immédiats était évoquée dans le dossier de 

nomination. Il est important de souligner que, actuellement, il n’y a pas de grands projets de 

développement, ni en cours ni prévus, à proximité des zones proposées pour l’inscription 

sur la Liste du patrimoine mondial. 

D’autre part, le décret du Premier Ministre créant les parcs archéologiques interdit 

explicitement (article 17) la mise en œuvre de grands projets d’infrastructure, d’autoroutes, 

de nouvelles lignes de chemins de fer et d’ouverture de nouvelles lignes électriques à 

l’intérieur et à proximité des parcs archéologiques. Il établit aussi que tout nouveau réseau 

électrique, de téléphone, de gaz et d’égout à l’intérieur du parc requiert l’approbation 

préalable de la DGAM. 

A la protection garantie par le Décret doit se rajouter celle liée à la nouvelle Loi sur la 

Planification Régionale récemment approuvée par le parlement syrien. Cette nouvelle Loi (la 

Loi n° 26 de 2010) crée une « Commission régionale de planification » en charge des projets 

de développement. La coordination entre les différents partenaires du projet dans la phase 

de préparation du dossier (et de définition des périmètres des parcs) garantit que l’objectif 

de la protection du site candidat et de ses alentours sera intégrée dans tout futur plan 

régional de développement. 

La question du projet de développement immobilier autour du site de Sinkhar a été abordée 

depuis le début de la réflexion sur le dossier de candidature des Villages antiques du Nord de la 

Syrie. La protection des terrains à l’intérieur du parc de Sinkhar est garantie par le Décret du 

Premier Ministre daté du 31 Janvier 2010 établissant les Parcs archéologiques, même si le sort 

du projet de développement n’est pas encore tout à fait clair. 

Un rapide « historique » de la question et des discussions entre les différents partenaires 

locaux et nationaux dans les derniers 12 mois est présenté dans les lignes suivantes : 

- Une première réunion de l’ensemble des partenaires concernés s’est tenue à Alep, sous la 

présidence du gouverneur d’Alep et du président de l’Association des Ingénieurs d’Alep, le 

19 Juillet 2009. Lors de cette réunion dédiée à la question du plan de développement de 

Sinkhar — projet qui dans sa première version se développait à l’intérieur et à proximité 

immédiate du parc archéologique de Sinkhar (Batouta - Sinkhar - Sheikh Suleiman) dans le 

Jabal Sama’an — le Comité a proposé l’échange d’une partie du terrain appartenant à l’Ordre 

des Ingénieurs avec un autre terrain de taille et qualité comparables de propriété de l’Etat. La 

partie du terrain appartenant au Syndicat des Ingénieurs et se retrouvant à l’intérieur des 




limites proposées pour le parc archéologique serait restée de la propriété du Syndicat des 

Ingénieurs, mais serait soumise aux règlementations prévues pour le parc. 

- Cette question a été reprise par la suite lors de la réunion du « Comité des services » — sous 

la présidence du Ministre de l’Administration locale — qui devait étudier la question afin 

d’obtenir un accord entre les parties. Dans la lettre du Ministère de l’Agriculture au Premier 

Ministre (n° 4664) daté du 5 Novembre 2009, le Ministre « s’excuse de l’échange demandé 

entre les terres de l’association de lotissement et les territoires de la propriété de l’Etat situé 

sur la propriété demandée, parce que cet échange ne vérifie pas l’intérêt incontestable de 

l’Etat étant donné que les terrains du Syndicat des Ingénieurs sont « bloqués sur leurs 

journaux immobiliers » (sur réservation du ministère des Finances) et dispersés, tandis que 

la propriété de l’Etat est libre de toute servitude et se compose d’une seule parcelle, alors que 

les terrains du Syndicat surplombent les vestiges archéologiques et ne peuvent pas être 

développés ». 

Depuis, la question de l’attribution au Syndicat des Ingénieurs d’un terrain alternatif pour 

un projet de développement n’est pas encore tranchée. 

Par contre, l’approbation des décrets du Premier Ministre le 31 Janvier 2010 résout 

complètement la question du point de vue de la protection du site et de ses alentours et 

souligne l’engagement de tous les partenaires à respecter les normes prévues pour les parcs 


6. L’extension à d’autres sites 

La question de l’extension éventuelle du site des Villages antiques du Nord de la Syrie ne se 

pose pas à l’état actuel. Le site candidat offre un aperçu complet et suffisant de la région du 

Massif calcaire et permet de préserver la Valeur Universelle Exceptionnelle du site. 

Néanmoins, si le site est retenu pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial et si le 

développement durable de la région, centré sur le tourisme culturel, se révèle un succès, il 

n’est pas impossible que d’autres zones du Massif puissent être incluses dans le site dans un 

futur plus lointain. 


LA QUESTION DE LA ZONE TAMPON 

1. Introduction 



Le dossier de candidature pour l’inscription des Villages antiques du Nord de la Syrie sur la Liste 

du patrimoine mondial a été déposé en Janvier 2010. Le bien candidat est présenté en tant que 

site en série et comme « paysage culturel » ; il comporte huit parcs indépendants sans zone 

tampon, pour une surface totale de 12290 hectares. 

Le choix de présenter le site sans une zone tampon mérite d’être développé plus en détail ; 

cette note vient compléter les explications données dans le paragraphe IV.1.5 du deuxième 

chapitre du dossier de nomination. 

Du point de vue formel, les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du 

patrimoine mondial de l’UNESCO considèrent que l’absence de zone tampon autour d’un site 

est admissible, mais demandent qu’une déclaration indiquant pourquoi une zone tampon n’est 

pas nécessaire soit incluse dans le dossier de candidature 1. Les zones tampon, en effet, sont un 

outil important pour la conservation des sites du patrimoine mondial et sont généralement 

considérées comme une composante essentielle de toute stratégie de protection aussi bien pour 

les sites culturels que pour les sites naturels. 

Dans les dernières années, le rôle des zones tampon pour la protection des sites a fait l’objet 

d’un renouveau d’attention dû à la prise de conscience de la part des organismes consultatifs 

de l’UNESCO et de l’ensemble de la communauté scientifique du fait que ce mécanisme peut, 

dans certains cas, ne pas être l’outil le plus approprié pour garantir la protection de la VUE des 

sites. 

Le numéro 25 des World Heritage Papers présente les actes de la réunion d’experts qui s’est 

tenue à Davos en Suisse en mars 2008 sur le thème des zones tampon. Dans cette publication, 

l’ICOMOS remarque que si ses limites ne correspondent pas avec des limites administratives, 

comme .c’est souvent le cas pour les paysages culturels, la mise en œuvre des mesures de 

protection prévues pour la zone tampon est particulièrement problématique 2. 

Dans ses conclusions préliminaires, l’ICOMOS reconnait la difficulté de gérer ces zones et 

suggère d’explorer des hypothèses alternatives et de nouvelles idées capables de dépasser le 

système actuel à deux niveaux basé sur la création d’un « tampon » entourant les sites inscrits 3. 

2. Considérations générales 

Le système de gestion administratif et le système légal actuel de la Syrie — qui n’intègrent pas 

le concept de « protection du paysage » — réduiraient une éventuelle zone tampon (s’étendant 

inévitablement sur différents districts administratifs) à un élément purement abstrait, 

1- Cf. UNESCO, 2005, Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, § 106. 

2- Cf. UNESCO, 2009, World Heritage and Buffer Zones, World Heritage Paper n° 25, “ICOMOS Position Paper”, p. 

25, § 9 : 

“Such lack of congruence can make implementation and monitoring of protective measures within both inscribed 

zone and buffer zone problematic. This kind of situation often happens within historic cities or cultural 

landscapes where no single management authority has responsibility.” (Emphase ajoutée). 

3- Idem, p. 32. 




incapable d’avoir un impact réel sur la gestion du bien, et ne permettraient pas d’en faire un 

instrument utile pour la protection du site. 

D’autre part, de grands efforts ont été mis en œuvre pour se confronter à la question de la 

préservation du paysage des Villages antiques du Nord de la Syrie afin de développer des outils 

légaux qui puissent pallier les carences du système légal et administratif syrien. Dans le cadre 

de la préparation du dossier, d’importantes décisions ont été prises par le gouvernement 

syrien et de nouveaux outils légaux — une série de huit décrets créés ad hoc et signés par le 

Premier Ministre de la République arabe syrienne — ont été approuvés pour respecter les 

engagements pris dans le dossier et les exigences fixées par l’UNESCO pour la protection des 

sites du patrimoine mondial. 

Il est important également de nuancer l’affirmation que toute protection légale du paysage est 

absente en Syrie, puisque il existe des lois dans ce domaine : la Loi pour la Protection de la 

Nature et la Loi de l’Agriculture, auxquelles doit se rajouter la protection offerte par la Loi des 

Antiquités aux sites archéologiques et leurs alentours immédiats qui s’applique aussi aux sites 

se trouvant en dehors des parcs du Massif calcaire. 

Ces mécanismes de protection ont permis un certain contrôle sur les plans de développement à 

l’échelle régionale et ont contribué à la préservation du cadre naturel et paysager des huit 

parcs archéologiques qui composent le site des Villages antiques du Nord de la Syrie. 

Par ailleurs, le Dossier de candidature explique et justifie l’absence d’une zone tampon en 

insistant sur le fait que les limites des parcs ont été tracées sur la base de la topographie du 

territoire et que les parcs incluent les bassins visuels de tous les sites archéologiques majeurs, 

protégeant ainsi les cônes visuels entrants et sortants 4. 

3. Approche comparative 

La Liste du patrimoine mondial compte à ce jour 63 sites inscrits comme « paysages culturels ». 

Les sites en série, c’est à dire les sites composés de zones distinctes et indépendantes qui, dans 

leur ensemble, forment le paysage culturel, y sont relativement peu fréquents. Parmi ces 

derniers on retiendra notamment : le Paysage archéologique des premières plantations de café du 

Sud-Est de Cuba (Cuba - 2000) ; Les Sacri Monti du Piémont et de Lombardie (Italie - 2003) ; les Sites 

sacrés et chemins de pèlerinage dans les Mont Kii (Japon - 2004) ; le Paysage minier des Cornouailles et 

de l’Ouest du Devon (Royaume-Uni - 2006) et les Forêts sacrées de Kayas de Mijikenda (Kenya - 

2008) : 

- Le site cubain couvre une surface de 81475 hectares (environ six fois plus que site 

syrien) et n’a pas de zone tampon. Il est intéressant de souligner le fait que l’absence de 

zone tampon est le résultat des recommandations de l’ICOMOS qui a considéré que la 

subdivision entre site et zone tampon proposée par l’État partie dans le dossier de 

candidature n’était pas cohérente. 

- Le site italien est formé de 9 petits sites (surface totale de 90 hectares seulement) chacun 

entouré d’une zone tampon indépendante (surface totale : 720 hectares). Ce site en série, 

même avec ses zones tampon, est donc nettement plus petit des Villages antiques du Nord 


4- Cf. REPUBBLIQUE ARABE SYRIENNE, 2010, Les villages antiques du Nord de la Syrie, dossier de candidature 

pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, page 54. 




- Le site japonais se compose de trois sites distincts avec leurs cadres forestiers naturels et 

des chemins de pèlerinage qui les relient entre eux. Le site couvre quelque 495 hectares 

et chaque zone est entourée d’une zone tampon (très étroite par endroits) pour une 

surface totale de 11137 hectares. 

- Le site kényan se compose de 11 villages (kayas) qui occupent une surface totale de 1538 

hectares. Il n’a pas de zone tampon, puisqu’il a été considéré que la protection 

traditionnelle (lois coutumières, tabous et traditions) garantissait la protection de 

l’environnement immédiat des sites 5. 

L’exemple dont les caractéristiques sont les plus proches —revu et analysé par l’ICOMOS en 

2005 — est probablement le Paysage minier des Cornouailles et de l’Ouest du Devon, site qui 

présente des analogies frappantes du point de vue formel avec les Villages antiques du Nord de la 

Syrie. Les deux sont des paysages culturels en série composés de zones indépendantes (dix 

zones pour une surface totale de 19980 hectares en Angleterre ; huit zones pour une surface de 

12290 hectares en Syrie), et les deux ne possèdent pas de zone tampon. Les raisons qui ont été 

avancées par le Royaume Uni pour justifier l’absence de zone tampon dans le Paysage minier 

des Cornouailles et de l’Ouest du Devon sont exprimées dans le dossier de candidature. 6 

On se référant à ce texte, on peut remarquer que le site des Villages antiques non plus ne 

respecte des frontières administratives ou naturelles évidentes (en effet il s’étend sur deux 

différents gouvernorats), et que la difficulté de créer une vaste zone tampon est encore plus 

évidente dans le cas de la Syrie, étant donné la structure et le système administratif et légal du 

pays. 

Néanmoins, comme dit auparavant, une forme de protection du paysage a quand même été 

garantie par les lois pour l’agriculture et les zones naturelles qui ont permis de contrôler et de 

limiter les plans de développement pour le secteur. 

Il faut aussi noter que la Syrie est actuellement en train de renforcer et de moderniser son cadre 

administrative et légal — une réforme de la Loi des Antiquités est en cours de préparation — 

et de développer de nouveaux outils pour la planification régionale et locale. Le 24 Juin 2010, 

notamment, le Président Bashar al-Assad a promulgué la Loi pour la Planification régionale 

(n° 26/2010) afin de règlementer le processus de planification territoriale au niveau régional. 

Cette loi vise, inter alia, à parvenir à un développement régional équilibré et durable et à 

assurer la coordination entre les objectifs et les intérêts des différents partenaires concernés et 

permet de prendre en compte la préservation du bien candidat et de ses alentours dans tout 

nouveau plan de développement pour la région du Massif calcaire. 

5- Même si cet avis n’était pas partagé par l’ICOMOS, qui recommandait de créer une zone tampon pour protéger 

le site d’éventuels plans de développement à grande échelle. 

6- Cf. UNITED KINGDOM, 2005, The Mining Landscape of Cornwall and West Devon, Nomination File for the 

inscription on the World Heritage List: 

“It is not feasible to draw a robust single large buffer zone around the ten discrete areas and there are no obvious 

natural or administrative boundaries to use. Neither is it consistent or feasible to draw a multitude of small buffer 

zones around some of the ten discrete areas, as this introduces the risk of limited foresight and the implication that 

areas without buffer zones do not have a setting.” 

Il est important de souligner le fait que l’explication donnée dans le dossier n’a pas été considérée suffisante par 

l’ICOMOS, qui a recommandé que la proposition d’inscription soit renvoyée à l’Etat partie afin de lui permettre, 

entre autre, d’établir des zones tampon autour des zones non comprises dans des paysages protégés. (Cf. 

ICOMOS, « Evaluation du dossier de candidature du Paysage minier des Cornouailles et de l’Ouest du Devon » p. 165 

- http://whc.unesco.org/fr/list/1215/documents/). 




De plus, il peut être utile de mentionner qu’il existe aussi d’autres plans (encore à l’état 

d’esquisse 7) qui prévoient la création d’un vaste parc naturel dans la région du Massif calcaire. 

Un parc de ce type permettrait de rajouter une nouvelle couche de protection et pourrait 

constituer une sorte de « grande zone tampon à l’échelle régionale » englobant les huit parcs 

archéologiques. Malheureusement, le projet n’est pas encore arrêté et les temps de mise en 

œuvre d’un programme si ambitieux ne sont pas facilement quantifiables. 

Enfin, il faut aussi souligner le fait que le bien candidat — défini de façon précise par les huit 

décrets — a été déclaré officiellement « site protégé » et sa protection et sa gestion ont été 

attribuées à la Direction générale des Antiquités et des Musées (DGAM) en collaboration avec 

les autorités locales. À la différence du cas du Paysage minier des Cornouailles et de l’Ouest du 

Devon, pour lequel l’ICOMOS remarquait que « une proportion relativement grande du bien 

(est) actuellement sans protection (légale) 8», la totalité du site des Villages antiques du Nord de la 

Syrie est donc protégée du point de vue légal. 

4. Conclusion 

L’analyse comparative des « paysages culturels » inscrits sur la Liste du patrimoine mondial 

montre que, étant donné les caractéristiques spécifiques propres à la gestion et à la 

conservation des paysages, la protection de la Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE) de ce 

type de site n’implique pas automatiquement la création d’une zone tampon. L’approche 

comparative a notamment permis de montrer que, lorsque un paysage culturel en série 

recouvre un territoire assez vaste, la zone tampon est souvent absente, alors que quand les 

sites sont plus réduits une zone tampon entourant chaque élément de la série est généralement 

présente. Néanmoins, dans ce deuxième cas de figure les sites concernés (bien candidat + zone 

tampon) sont plus petits que les Villages antiques du Nord de la Syrie. 

Lorsque l’on considère la candidature des Villages antiques du Nord de la Syrie, et le fait qu’elle 

ne prévoit pas de zone tampon, il convient de prendre en compte, d’une part, l’échelle et les 

caractéristiques physiques du site et, d’autre part, la difficulté d’adapter le concept de zone 

tampon et de protection du paysage au cadre légal syrien. 

La candidature de plus de 120 Km 2 du territoire du Massif calcaire en tant que paysage 

culturel doit être considérée comme un premier pas, hautement significatif, dans le processus 

de renforcement des réglementations et des lois concernant la préservation du patrimoine 

culturel et naturel de la Syrie. Elle doit donc être saluée comme un véritable exploit ainsi 

qu’une première aux niveaux national et régional. 

7- Les autorités syriennes — avec le support technique et financier de la Coopération décentralisée française — 

sont en train de préparer une étude de faisabilité centrée sur la protection et le développement durable du Massif 

calcaire et sur la création d’une réserve naturelle. 

8- Cf. ICOMOS, « Evaluation du dossier de candidature du Paysage minier des Cornouailles et de l’Ouest du Devon » 

p. 165. 


DOSSIER DE PRESENTATION 



MONDIAL DE L’UNESCO — 



Décembre 2010 / PLAN D’ACTION & ANNEXES 

DOCUMENT COMPLÉMENTAIRE 







Décembre 2010 / PLAN D’ACTION & ANNEXES 

DOCUMENT COMPLÉMENTAIRE 





TABLE DES MATIÈRES 

1. PLAN D’ACTION 2 

Préface 2 

1. Les « Maisons du Patrimoine », centres de gestion des parcs archéologiques 4 

1.1. Introduction 4 

1.2. La création des Centres de gestion 4 

1.3. Organigramme et structure des centres de gestion 5 

2. Coordination et mise en œuvre du système de gestion 9 

2.1. Introduction 9 

2.2. Principes guidant l’action sur le terrain 9 

2.3. Réunions récentes 10 

2.4. Programmes de développement et réunions des comités de gestion 10 

2.5. Révision de la Loi des Antiquités 12 

2.6. Tourisme et développement 13 

2.6.1 Le Plan de développement touristique 13 

2.6.2 Projet de développement touristique du site de Brad 14 

3. Planification locale et urbanisme 16 

3.1. Approche prévue pour les communes incluses dans les parcs 16 

3.2. La nouvelle Loi de planification régionale et son impact sur la région du Massif calcaire 16 

3.3. Prochaines actions 17 

3.4. Unité de développement des Musées et des sites archéologiques 17 

4. Archéologie 20 

4.1. Les missions internationales opérant dans le massif calcaire 20 

4.2. Le site de Rouweiha - état des lieux 20 

4.3. Les fouilles archéologiques à Rouweiha et al-Bara 21 

4.4. Inventaire et documentation 22 

4.4.1. Inventaire et cartographie des parcs du Jebel Zawiyé 22 

4.4.2. Préparation des cartes archéologiques des huit parcs archéologiques 23 

2. ANNEXES 25 

A. Décrets de création des huit parcs signés par le Premier Ministre 25 

B. Décret de création des centres de gestion (Maisons du Patrimoine) 38 

C. Loi de la planification régionale 42 

D. Description des postes 54 

E. Conclusions de l’atelier sur la réforme de la Loi des Antiquités 59 

F. Appel d’offres pour les plans de développement touristique 64

LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE PLAN D’ACTION | 12/2010 

1. PLAN D’ACTION 

Préface 

En complément du Dossier de Nomination déposé à l’UNESCO en janvier 2010, la République Arabe 

Syrienne est heureuse de présenter à l’attention du Centre du Patrimoine mondial un Plan d’Action 

qui vient parfaire le Plan de gestion remis à la même date. 

Le Plan d’action présenté dans les pages suivantes est l’aboutissement d’un travail de plus de trois 

ans, réalisé par les autorités syriennes en collaboration avec des experts étrangers, dans le cadre de la 

préparation du dossier de candidature des Villages antiques du Nord de la Syrie. Il inaugure une 

nouvelle phase dans la gestion des vestiges archéologiques du Massif calcaire basée sur une approche 

globale du territoire et une volonté accrue d’échange et de coordination avec les populations et les 

administrations locales. 

Le document s’articule en quatre chapitres. Le premier présente les actions menées depuis la remise 

du dossier de candidature permettant la création et la mise en œuvre de la nouvelle structure de 

gestion ; le deuxième détaille les actions réalisées par la Direction Générale des Antiquités et des 

Musées (DGAM) dans le cadre de la gestion du site ainsi que les mécanismes de coordination prévus 

avec les partenaires ; le troisième décrit les actions dans les secteurs de l’urbanisme et de la 

planification ; et le quatrième celles dans les domaines de l’archéologie et de la recherche. 

Est également présentée une section Annexes comprenant les versions françaises ou anglaises des 

différents décrets et textes de loi approuvés depuis janvier 2010, ainsi que des textes originaux en 

arabe. 

Le Plan d’action montre, d’une part, la continuité du travail entrepris depuis la remise du dossier de 

candidature ainsi que les efforts faits par les autorités syriennes pour la mise en place de la nouvelle 

structure de gestion prévue et, d’autre part, identifie des pistes prioritaires de travail pour les 

prochaines années. Ce document a été préparé par la DGAM et discuté avec l’ensemble des 

partenaires du projet sur le terrain. 

REPUBLIQUE ARABE SYRIENNE 2


REPUBLIQUE ARABE SYRIENNE


1. Les « Maisons du Patrimoine », centres de gestion des parcs 


1.1. Introduction 

En conformité avec les principes énoncés dans le dossier de candidature pour l’inscription des 

Villages antiques du Nord de la Syrie sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, le 

gouvernement syrien a établi une série d’actes administratifs qui permettent la création et la mise en 

œuvre de la nouvelle structure de gestion prévue pour les parcs archéologiques. 

1.2. La création des Centres de gestion 

La décision officielle créant la nouvelle structure de gestion des parcs archéologiques a été signée par 

le Ministre de la Culture de la République arabe syrienne en juillet 2010. Il s’agit de la Décision 

n° 336/A du 29/07/2010. À cette décision est associée une description fonctionnelle des postes 

prévus (Directeur - Directeur-adjoint - observateurs sur les sites). 

Selon les termes de la Décision (dont une traduction en français est jointe en annexe), les deux 

centres — l’un situé dans le gouvernorat d’Alep, l’autre dans celui de Idleb — seront responsables des 

tâches suivantes : 

1. Contrôle de la mise en œuvre des instructions, conditions et spécifications requises pour 

les projets agricoles, le commerce et le tourisme, le logement et le développement, de 

manière à assurer la conservation permanente de la valeur universelle exceptionnelle 

des parcs en conformité avec les décrets du Premier Ministre établissant les parcs 


2. La mise en œuvre de la politique de gestion des parcs archéologiques selon les mêmes 

normes et fondements, et dans le cadre d’une vision globale basée sur la coordination et 

la consultation continuelle entre les deux centres de gestion des parcs archéologiques 

situés dans les gouvernorats d’Alep et de Idleb. 

3. Coordination et suivi quotidien de la mise en œuvre du plan de gestion conformément à 

la Convention du patrimoine mondial. 

4. Inventaire des problèmes existants dans la gestion de chaque parc. Le Centre de gestion 

participera aux recherches et études pour les résoudre, afin d’éviter qu’ils ne se 

reproduisent dans le futur. 

5. Surveillance des activités ayant un impact négatif sur la préservation des parcs 

archéologiques (activités des autorités publiques ou des propriétaires privés) et 

vérification de leur conformité avec les décrets de protection. 



6. Préparation de plans de gestion des risques (potentiels ou urgents) afin de faire face aux 

REPUBLIQUE ARABE SYRIENNE 5 

dangers menaçant les parcs archéologiques. 

7. Préparation, organisation, suivi et conservation d’une copie des données concernant le 

patrimoine archéologique de chaque parc récoltées par les missions archéologiques 

actives sur le terrain et/ou par des missions ponctuelles d’inventaire et de relevés. 

8. Coordination directe et continue avec le Ministère du tourisme et les administrations 

locales (Gouvernorats, municipalités) pour la mise en œuvre du plan de gestion, dans le 

but de faciliter l’échange d’informations entre les différents partenaires actifs dans la 

région. 

9. Coopération avec les autorités gouvernementales concernées et les organismes en 

charge des plans de développement régional, pour la définition et la mise en œuvre des 

plans de gestion et des projets de développement prévus pour les zones entourant les 

parcs dans le but de garantir leur conformité avec les normes internationales. 

En complément de leurs devoirs légaux, les maisons du patrimoine ont également pour vocation 

d’aider directement la population des parcs. Grâce à la mission des observateurs et à leur présence 

continuelle sur le terrain, elles : 

- ont un rôle de conseil, de sensibilisation et de soutien aux habitants de la région, en ce 

qui concerne leurs projets ou demandes en terme d’architecture, d’agriculture, ou de 

microprojets touristiques ; 

- contribuent à l’élaboration, le soutien et/ou la réalisation de plans de développement 

local ; 

- informent la communauté locale sur l’avancement du projet ; 

- communiquent et expliquent les décisions techniques et légales prises par les autorités 

nationales et locales. 

1.3. Organigramme et structure des centres de gestion 

La Décision n° 336/A définit la structure administrative des nouvelles structures de gestion des parcs 

archéologiques du massif calcaire. Les centres dépendent du Département de gestion des sites de la 

DGAM, et chaque centre comporte trois départements (technique, tourisme et administration) et une 

équipe de six personnes (deux de la DGAM - Directeur et Directeur adjoint, deux représentants du 

Gouvernorat 1 et deux du Ministère du Tourisme) auxquels se rajoutent les « observateurs » en charge 

du contrôle des parcs sur le terrain (l’organigramme de la nouvelle structure est présenté page 

suivante). 

Le Directeur de la Maison du patrimoine supervise directement le travail qui se fait dans le Centre de 

gestion. Il émet les décrets administratifs et vérifie la mise en œuvre des décisions du Haut Comité. Il 

représente la Maison du patrimoine devant les autres institutions et est également responsable des 

dépenses engagées, de leur paiement, de la gestion et la vérification des comptes. Enfin, il est 

1 Les administrations locales sont, à l’automne 2010, en train de sélectionner les membres qu’ils détacheront auprès 

de la structure de gestion.


membre du « Comité régional » et du « Conseil provincial » en tant qu’observateur privilégié (voir 

description complète de poste en annexe). 

Le poste de Directeur-adjoint prévoit qu’il/elle ait des capacités de travail en groupe et dans les 

rapports avec la population, qu’il/elle puisse utiliser les moyens informatiques et maîtriser la langue 

anglaise. Le Directeur-adjoint doit posséder un diplôme supérieur dans le domaine de l’archéologie 

et/ou l’ingénierie et le droit, et avoir une expérience dans le domaine de l’archéologie et la gestion 


Les termes de références pour le poste d’observateur des parcs archéologiques prévoient qu’il/elle 

possède un diplôme supérieur et ait une expérience directe du travail archéologique d’au moins 

quatre ans. Ses fonctions incluent notamment la supervision du travail des gardes des sites et la 

supervision de tous les travaux en cours. L’observateur doit donner un avis sur toute question 

concernant le parc et rapporter au directeur toute menace ou problème concernant le site. 

Les Maisons du patrimoine - DGAM 2010 

Une série d’actes administratifs complète la Décision 336/A et en rend possible l’application. 

Pour le Gouvernorat de Idleb 

- L’acte n° 436 du 30/09/2010, signé par le Ministre de la Culture, nomme M. Hazem 

Jarkas directeur du Centre de Gestion des parcs archéologiques du Gouvernorat de 

Idleb, et M. Ahmad ‘Ezz comme Directeur-adjoint. 



- L’acte n° 120/A du 27/09/2010, nomme les observateurs responsables du suivi des parcs 


inclus dans le Gouvernorat de Idleb : M. Muhammad Yunus pour le parc du Jebel 

Zawiyé, M. Mohammed Nour Awad pour le Parc du Jebel Wastani, M. Mustafa Shehib 

pour le deuxième parc du Jebel Zawiyé (sites de Rouweiha et Jéradeh). Les autres 

observateurs, chargé des autres parcs, sont encore en cours de nomination. Ils seront 

choisis sur la base de leur qualification et de leur connaissance intime du terrain et des 

habitants de la région. 

- L’acte n° 5276/4 du Gouverneur de Idleb, du 07/08/2010, détache M. Zaka’ Ladhkani 

(de la Direction des services techniques du Gouvernorat de Idleb) auprès de la nouvelle 

structure de gestion des parcs archéologiques du Gouvernorat. 

- Le siège de la structure de gestion des parcs archéologiques du Gouvernorat de Idleb a 

été choisi. Il s’agit de l’ancien sérail (palais du gouverneur à l’époque ottomane et plus 

récemment siège de la police de Idleb), actuellement en cours de rénovation, situé dans 

le centre ville de Idleb. Selon le gouverneur et le directeur des antiquités de Idleb, les 

travaux devraient être achevés avant la fin de 2010. 

Pour le Gouvernorat d’Alep 

- L’acte n° 1902/s du 13/09/2010 émis par la Direction des Antiquités d’Alep nomme 

Mme Helen Kilo à la direction des parcs archéologiques dans le gouvernorat d’Alep et 

l’archéologue Adnan Mohammad comme Directeur-adjoint. Cette décision n’a pas 

encore été ratifiée par le Ministre de la Culture suite au récent changement à la tête du 

cabinet ministériel. 

- L’acte n° 1796 du 18/08/2010 définit le siège de la nouvelle structure de gestion pour le 

gouvernorat d’Alep : la Madrasa Seif al-Dawla dans la vieille ville, où quatre pièces sont 

destinées à accueillir le centre de gestion.




2. Coordination et mise en œuvre du système de gestion 

2.1. Introduction 

La prise de conscience de la part des autorités locales et centrales de l’importance de la conservation 

du paysage culturel du Massif calcaire est largement due à l’enthousiasme et au travail de fond 

effectué par l’équipe en charge de la préparation du dossier de nomination des Villages antiques du 

Nord de la Syrie sur le terrain tout au long des trois dernières années. 

Dès le début du travail sur le dossier, il est apparu que seule une approche basée sur de solides bases 

scientifiques, d’une part, et sur une coparticipation active des différents ministères et organismes 

locaux et de la population locale, de l’autre, pouvait en garantir le succès. 

Dans cette optique ont été organisées de nombreuses rencontres avec la population et des acteurs de 

la société civile — dont une étape majeure a été le séminaire organisé à Idleb les 11 et 12 avril 2008 

avec la collaboration de l’UNESCO — ainsi que des réunions régulières avec les plus hauts cadres de 

l’administration de l’État tant au niveau central, qu’au niveau local. Ce double niveau, local et 

national, a permis de prendre en compte les intérêts de tous les partenaires concernés. 

2.2. Principes guidant l’action sur le terrain 

L’engagement de l’État et l’appui des autorités au projet de classement se matérialise par 

l’approbation d’une série d’actes juridiques innovants, visant à garantir la protection de vastes 

secteurs du Massif calcaire et à établir de nouveaux mécanismes et de nouvelles structures de gestion 

pour en assurer la préservation et le développement durable. Les décrets qui créent les huit parcs 

archéologiques notamment ont été ratifiés par le Premier Ministre, affirmant ainsi l’engagement au 

plus haut niveau du pays dans ce processus. 

La responsabilité de la gestion des parcs archéologiques a ainsi été attribuée par décret à la DGAM. 

La structure de gestion présente sur le terrain — la Maison du patrimoine — dépend directement du 

Département de gestion des sites à Damas. Les autres directions locales coordonnent leurs activités 

avec ce département. 

La DGAM a émis une série d’actes et de règlements qui favorisent la mise en œuvre de cette nouvelle 

politique de gestion. Parmi ceux-ci, on peut citer les nouveaux règlements régissant l’octroi des 

permis de construire (logements, constructions agricoles et hangars pour les outils) qui, en accord 

avec les prescriptions des décrets, imposent aujourd’hui de présenter : 

- un plan foncier officiel montrant si le lot provient d’une subdivision d’une parcelle et s’il 

est déjà enregistré au cadastre ; 

- une déclaration foncière récente (datant de moins de 1 mois avant la date de la 

demande d’approbation) ; 



- une déclaration concernant la surface de la propriété ; 

- un plan de masse à l’échelle 1/500 présentant le projet de construction et montrant les 

limites de la parcelle, sa surface totale, la zone constructible, la hauteur admise et les 

parcelles avoisinantes ; 

- une carte topographique à l’échelle 1/500 ; 

- des plans de façades des constructions prévues montrant les matériaux de construction 

et les ouvertures. 

Ces demandes de permis de construire passeront désormais obligatoirement par le « filtre » des 

maisons du patrimoine avant de suivre, après avis positif de celles-ci, l’instruction légale habituelle. 

Il est évident, néanmoins, que beaucoup reste encore à faire pour assurer que les principes et les 

programmes esquissés dans le dossier de candidature puissent se réaliser sur le terrain. Les défis qui 

attendent l’équipe de gestion sont de taille et ce plan d’action ne constitue qu’un premier pas dans la 

bonne direction. Il sera dorénavant du ressort des Centres de gestion de garantir le suivi et de vérifier 

sur le terrain l’impact des décisions prises jusqu’à présent. 

2.3. Réunions récentes 

Tout au long de l’année 2010, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de gestion inclus dans 

dossier de candidature, de multiples réunions ont eu lieu. Parmi celles-ci les plus importantes sont : 

- Rencontre avec le Ministre de la Culture - 15/08/2010. 

Lors de cette réunion le Ministre a approuvé la formation des Centres de gestion des 

parcs archéologiques. Le Conseil suprême des antiquités a ratifié cette décision lors sa 

cinquième réunion, comme indiqué dans l’acte n° 5764/15 s du 15/08/2010. Un avantprojet 

a été préparé et soumis à la signature du Premier ministre. 

- Réunion avec les hauts responsables du Ministère du Tourisme. 

La réunion, qui concernait la proposition de création des Centres de gestion des parcs, 

s’est tenue le 01/06/2010. Le ministère du Tourisme a donné son approbation par l’acte 

n° 733/s du 12/07/2010 (Gouvernorat d’Alep n° 7374 du 20/06/2010 et Gouvernorat de 

Idleb n° 3575/4 du 16/05/2010). 

- Réunions avec les Gouverneurs d’Alep et de Idleb en octobre 2010 (dans le cadre de la 

mission de l’expert de l’ICOMOS en Syrie). 

2.4. Programmes de développement et réunions des comités de gestion 

La question des grands projets d’infrastructure qui pourraient concerner le territoire des parcs 

archéologiques et leurs environs immédiats était évoquée dans le dossier de nomination. Il est 

important de souligner que, actuellement, il n’y a pas de grands projets de développement, ni en 

cours ni prévus, à proximité des zones proposées pour l’inscription sur la Liste du patrimoine 

mondial. 



D’autre part, les décrets créant les parcs archéologiques interdisent explicitement (article 17) la mise 

en œuvre de grands projets d’infrastructure, d’autoroutes, de nouvelles lignes de chemins de fer et 

l’ouverture de nouvelles lignes électriques à l’intérieur et à proximité des parcs archéologiques. Il 

établit aussi que tout nouveau réseau électrique, de téléphone, de gaz et d’égout à l’intérieur du parc 

requiert l’approbation préalable de la DGAM. 

La question du projet de développement immobilier autour du site de Sinkhar a été abordée depuis le 

début de la réflexion sur le dossier de candidature des Villages antiques du Nord de la Syrie. La 

protection des terrains à l’intérieur du parc de Sinkhar est garantie par le Décret du Premier Ministre 

daté du 31 janvier 2010 établissant les Parcs archéologiques, même si le sort du projet de 

développement n’est pas encore tout à fait clair. Dans les lignes suivantes est présenté un rapide 

« historique » de la question et des discussions avec les différents partenaires locaux et nationaux 

depuis 2009 : 

- Une première réunion de l’ensemble des partenaires concernés s’est tenue à Alep, sous 

la présidence du gouverneur d’Alep et du président de l’Association des Ingénieurs 

d’Alep, le 19 juillet 2009. Lors de cette réunion dédiée à la question du plan de 

développement de Sinkhar — projet qui dans sa première version se développait à 

l’intérieur et à proximité immédiate du parc archéologique de Sinkhar (Batouta - Sinkhar 

- Sheikh Suleiman) dans le Jebel Sama’an — le Comité a proposé l’échange d’une partie 

du terrain appartenant à l’Ordre des Ingénieurs avec un autre terrain de taille et qualité 

comparables de propriété de l’État. La partie du terrain appartenant au Syndicat des 

Ingénieurs et se retrouvant à l’intérieur des limites proposées pour le parc archéologique 

serait restée de la propriété du Syndicat des Ingénieurs, mais serait soumise aux 

règlementations prévues pour le parc. 

- Cette question a été reprise par la suite lors de la réunion du « Comité des services » 

sous la présidence du Ministre de l’Administration locale — qui devait étudier la 

question afin d’obtenir un accord entre les parties. Dans la lettre du Ministère de 

l’Agriculture au Premier Ministre (n° 4664) daté du 5 novembre 2009, le Ministre 

« s’excuse de l’échange demandé entre les terres de l’association chargée du lotissement 

et les terrains appartenant à l’État situés sur la propriété demandée, parce que cet 

échange ne vérifie pas l’intérêt incontestable de l’Etat étant donné que les terrains du 

Syndicat des Ingénieurs sont « bloqués sur leurs journaux immobiliers » (sur réservation 

du ministère des Finances) et dispersés, tandis que la propriété de l’État est libre de toute 

servitude et se compose d’une seule parcelle, alors que les terrains du Syndicat 

surplombent les vestiges archéologiques et ne peuvent pas être développés ». 

Depuis, la question de l’attribution au Syndicat des Ingénieurs d’un terrain alternatif pour un projet de 

développement n’est pas encore tranchée. Par contre, l’approbation des décrets, ratifiés par le 

Premier Ministre le 31 janvier 2010, résout totalement la question en ce qui concerne la protection 

du site et de ses alentours et souligne l’engagement de tous les partenaires à respecter les règlements 

prévus pour les parcs archéologiques. 



2.5. Révision de la Loi des Antiquités 

Depuis quelques années déjà, la Direction générale des Antiquités et des Musées de Syrie a entamé 

une réflexion sur la Loi des antiquités. Les limites de la loi actuellement en vigueur (datant de 1963) 

ont été soulignés par de nombreux experts syriens et étrangers et le besoin d’une révision en 

profondeur de ce texte — basée sur une nouvelle vision du concept de protection du patrimoine 

culturel en accord avec les nouvelles conventions internationales et son évolution à travers le monde 

— a été reconnu par les instances politiques syriennes. 

L’Agence suisse pour le développement et la coopération — qui soutient les activités de la DGAM 

dans le Massif calcaire et collabore avec la DGAM à la préparation d’un guide des parcs 

archéologiques détaillant les sites et proposant une politique de développement durable — supporte 

le processus en cours pour la révision de la Loi des antiquités. 

Dans le cadre du projet, l’Agence a notamment financé un atelier sur la réforme de la Loi des 

Antiquités qui vise à définir un calendrier et un budget pour la préparation d’un nouveau texte de loi. 

L’atelier, qui a rassemblé des experts syriens provenant de différents ministères (Culture, Tourisme, 

Intérieur, Administration locale) et un expert international en droit du patrimoine, a permis de faire le 

point sur la situation actuelle, de définir les principes directeurs pour l’amélioration de la Loi des 

antiquités et de lancer formellement le processus de réforme. 

Les conclusions de cet atelier — qui s’est tenu à Damas les 10 et 11 novembre 2010 — seront 

publiées sur le site web de la DGAM. Une première synthèse de ces conclusions est présentée cidessous 

(l’original en arabe est joint en annexe) : 

- La loi sur les antiquités de 1963 est lacunaire, elle ne répond pas aux standards 

internationaux en vigueur et ne permet pas de garantir la protection, la gestion et la 

promotion durables du patrimoine culturel national, en général, et des sites du 

patrimoine culturel mondial, en particulier ; 

- Un consensus s’est dégagé au cours de l’atelier quant à la nécessité et à l’urgence de la 

réforme législative ; 

- Il ne s’agit pas d’un simple amendement de la loi sur les antiquités de 1963 mais d’une 

véritable réforme totale du cadre juridique actuel ; 

- La réforme implique un élargissement du champ d’application matériel du nouveau 

dispositif légal et la concrétisation de l’idée des trois piliers : protection, gestion et 

promotion. Il s’agit ainsi de prévoir les instruments juridiques propres à chacun de ses 

piliers ; 

- La réforme du cadre légal implique aussi une réforme parallèle du cadre institutionnel. 

Cette réforme doit aboutir à un renforcement institutionnel de la DGAM ; 

- Le travail de réforme légale et institutionnelle doit être précédé par l’élaboration d’une 

stratégie à long terme en matière de protection, de gestion et de promotion du 

patrimoine culturel. Les discussions au cours de l’atelier ont montré la nécessité d’une 

telle stratégie. 



2.6. Tourisme et développement 

2.6.1 Le Plan de développement touristique 

L’élaboration d’un plan de mise en valeur touristique de la région du Massif calcaire est une priorité 

et constitue un volet entier du plan de gestion du site des Villages antiques du Nord de la Syrie en 

cours d’élaboration. Il appartient au Ministère du Tourisme de préparer ce plan. Le défi réside dans la 

définition d’un programme de développement touristique capable d’une part de permette au plus 

grand nombre de personnes de visiter les sites tout en assurant la préservation du paysage naturel et 

culturel et des vestiges archéologiques et d’autre part de déclencher une réelle dynamique 

économique pour la région et ses habitants selon les principes du tourisme culturel et du 

développement durable. 

Il a été décidé de confier cette étude à des compagnies privées et de préparer un appel d’offres pour 

l’attribution du marché. Les termes de références et les conditions techniques ont été élaborés par le 

Ministère du Tourisme en collaboration avec la DGAM et l’appel d’offres a été lancé par le Ministère 

du Tourisme à l’automne 2010. Les premières équipes retenues devraient être connues avant le 

22/12/2010. Les trois sites majeurs retenus pour cette première série d’appels d’offres sont les villages 

antiques du Nord de la Syrie et les sites de Palmyre et de Bosra. 

Selon les termes de référence de l’appel d’offres (cf. originaux en arabe en annexe), les études devront 

prendre en compte les spécificités historiques, paysagères et archéologiques des parcs, les décrets 

créant les parcs archéologiques, les normes internationales et les exigences liées à la candidature 

pour l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial. 

L’étude devra notamment donner des indications détaillées pour le développement éco-touristique de 

la région sur une période de vingt ans, et présenter des données qualitatives et quantitatives pour le 

développement touristique futur, prévoyant un phasage clair des projets. L’étude visera à : 

- Protéger et développer le paysage naturel et culturel du site, préserver sa diversité, 

améliorer son environnement et maintenir sa topographie inaltérée. 

- Préserver la valeur du patrimoine environnemental et archéologique de la région et 

notamment des huit parcs archéologiques. 

- Protéger le patrimoine culturel immatériel de la région et à développer l’artisanat 

traditionnel de la région (produits des industries traditionnelles et de l’activité agricole). 

- Améliorer l’économie locale de la région par le développement du tourisme culturel. 

- Développer un éco-tourisme durable et veiller à ce que la répartition des avantages 

économiques qu’il produit puisse assurer le développement économique des 

communautés vivant dans la région et à l’intérieur des parcs archéologiques. 

- Préparer une étude spécifique sur la réhabilitation touristique des sites et un plan de 

gestion du tourisme pour chaque parc archéologique et ses alentours (immédiats et 

lointains). 



2.6.2 Projet de développement touristique du site de Brad 

Le Gouvernorat d’Alep développe un projet visant à la mise en valeur du site de Brad — où selon la 

tradition se trouve le tombeau de Saint Maron, l’une des figures principales du Christianisme antique 

dans le région — et au développement du tourisme religieux. 

Le gouverneur d’Alep collabore avec le DGAM à la définition du projet qui doit respecter les 

prescriptions des décrets de classement et se développer en accord avec les principes du dossier de 

nomination. 

Une étude intégrée a été menée sur le village de Brad afin de définir les besoins de la population et 

les priorités d’intervention. Le village de Brad manque d’infrastructures et de services (eau potable, 

assainissement, téléphone, services publics, etc.) et n’a pas d’infrastructure touristique pour accueillir 

les visiteurs. Le projet pour le site devra aussi comporter un plan pour l’utilisation des terres et leur 

attribution car il reste des questions juridiques en suspens concernant la propriété des terres du village 

qui est pour la plupart domaniale. Une première estimation des travaux nécessaires est de 63 millions 

de livres syriennes (environ 1 Million d’euros). 

Le Gouverneur souhaite que le village de Brad soit inséré parmi les priorités pour l’année 2011 et a 

sollicité l’aide des organismes de services concernés (direction des services techniques, de l’eau et du 

téléphone) à cette fin. D’autre part, il a aussi prévu la mise en œuvre de services d’urgence pour les 

nombreux groupes de touristes qui visitent le site. Dans ce cadre, une église temporaire — en 

matériaux légers et sans fondations — a été construite à l’intérieur de la zone archéologique. Cette 

église temporaire sera démontée lorsque la nouvelle église, en dur, dont les plans sont actuellement à 

l’étude, sera construite sur un terrain avoisinant (situé à l’extérieur de la zone archéologique) qui a été 

destiné à cet usage par le Président de la République arabe syrienne. 





3. Planification locale et urbanisme 

3.1. Approche prévue pour les communes incluses dans les parcs 

Dans le cadre de la préparation du dossier de candidature et de la création des parcs archéologiques, 

de multiples réunions ont eu lieu avec les municipalités concernées afin d’en prendre en compte les 

exigences et d’arriver à une vison partagée de la protection du territoire. 

Les Municipalités se sont engagées à appliquer les décisions prises concernant l’inventaire et la 

surveillance des sites, et ne pourront octroyer des permis de construire que en accord avec les 

prescriptions des décrets et suite à l’approbation de la DGAM. Elles travailleront en collaboration 

étroite avec les deux centres de gestion et en coordination avec l’ensemble des partenaires concernés. 

La présence constante sur le terrain des responsables du centre de gestion permettra de résoudre les 

éventuelles tensions avec les municipalités et la population et d’orienter le développement local de 

ces centres selon les principes établis pour l’ensemble des Villages antiques du Nord de la Syrie. 

3.2. La nouvelle Loi de planification régionale et son impact sur la région du Massif 

calcaire 

Les huit décrets qui créent les parcs archéologiques ont été préparés dans le cadre du processus de 

nomination et sont présentés dans le dossier de candidature des Villages antiques en version arabe. 

Mais les textes présentés — signés par le Ministre de la Culture — attendaient encore la signature du 

Premier Ministre de la République arabe syrienne qui les a ratifié après la soumission du dossier. 

Dans l’annexe, est reproduite la traduction française du décret concernant le parc 1 (St-Siméon). 

La protection garantie par les décrets est maintenant renforcée par un autre outil légal entré en 

vigueur après la remise du dossier en janvier 2010 : la nouvelle Loi de la Planification Régionale 

récemment approuvée par le parlement syrien. La Loi n° 26 / 2010 du 24/06/2010 — élaborée par 

l’État syrien en collaboration avec le programme européen M.A.M. — crée un « Comité de 

planification régionale » en charge des projets de développement. Cet organisme, qui a personnalité 

juridique et une indépendance financière et administrative, est attaché au cabinet du Premier Ministre 

et basé à Damas. Le décret présidentiel n° 377 du 19/08/2010 a nommé le Président à la tête du 

Comité. 

La nouvelle loi s’attaque notamment au problème des altérations du territoire causées par un 

développement urbain non règlementé. Elle prévoit la création de plans régionaux qui permettent la 

mise en œuvre des stratégies définies au niveau central pour le développement du pays. Les articles 

24 et 25 rendent ces plans régionaux — une fois approuvés — contraignants pour toutes les parties 

concernées. 

La loi prévoit que les plans régionaux, composés de textes et de schémas graphiques, présentent un 

aperçu clair des conditions actuelles de développement de chaque région, détaillent la situation des 

centres habités et des zones industrielles et montrent l’ensemble des zones à protéger (zones 



agricoles, archéologiques, naturelles), les ressources en eau, et les zones propices aux plans de 

développement touristique. 

Les plans régionaux doivent indiquer les principes guidant le développement et les aménagements en 

cours et reporter l’ensemble des plans gouvernementaux pour la région (par exemple les plans 

d’infrastructure routière, ferroviaire et aéroportuaire) afin de mettre en évidence éventuelles 

contradictions entre les différents programmes et d’identifier les axes de développement les plus 

appropriés et adaptés à chaque région. 

Les nouveaux plans régionaux permettront notamment d’inclure les périmètres protégés des parcs 

archéologiques dans le processus de planification régionale protégeant ainsi ces zones de tout 

développement inapproprié au niveau des routes, des constructions et des structures productives 

(particulièrement les carrières). La loi souligne l’importance de la planification au niveau régional et 

sa contribution à : 

- la prévention d’une urbanisation chaotique et non règlementée autour des grandes villes 

et des zones protégées ; 

- la protection de la relation spatiale et sociale entre communautés urbaines et 

environnement ; 

- la conservation des sites naturels, des sites archéologiques et des réserves biologiques ; 

- la protection de la qualité de l’eau des rivières et des nappes phréatiques ; 

- la protection des terres agricoles, des réserves naturelles des plages et des sites 

archéologiques contre tout empiètement ; 

- la définition des zones de développement pour les villes et les agglomérations. 

3.3. Prochaines actions 

Dans les prochaines années, les centres de gestion collaboreront avec les autorités nationales à 

l’élaboration du plan régional pour la région du Massif calcaire. La collaboration avec les 

Municipalités poursuivra et constituera un test grandeur nature pour vérifier que les mécanismes 

prévus pour la gestion des parcs soient efficaces et permettent d’une part la préservation des sites et 

d’autre le développement durable des populations de la région. 

Le suivi régulier de l’activité des centres de gestion de la part du Département de gestion des sites 

(basé à Damas) permettra de vérifier que la coordination entre les différents partenaires au sein de 

l’équipe du centre soit réelle et que les stratégies élaborées respectent les exigences des populations 

locales. 

3.4. Unité de développement des Musées et des sites archéologiques 

Le bureau de la Première Dame a lancé un vaste programme visant à la mise en valeur du patrimoine 

national et à la création d’une politique de développement centrée sur les richesses archéologiques et 

culturelles du pays. 

Ce projet — encore en cours de définition — est une preuve supplémentaire de l’engagement du 

gouvernement syrien en faveur du patrimoine culturel national. 



La nouvelle équipe chargée de la mise en œuvre de ce projet — qui compte parmi ses directeurs le 

Dr. Michel Maqdissi, actuel directeur du Département de l’Archéologie de la DGAM, et le Dr. 

Maamoun Abdelkarim — a déjà contacté l’UNESCO afin de développer une vision commune. 

Le nouveau programme permettra notamment de : 

- Améliorer la visibilité du patrimoine national ; 

- Renforcer la position des défenseurs du patrimoine culturel syrien ; 

- Mettre en valeur le travail de la DGAM ; 

- Obtenir de nouveaux fonds pour le financement des projets de protection, de gestion et 

de promotion du patrimoine culturel ; 

- Mettre à jour et renforcer le cadre institutionnel et légal de la protection du patrimoine 

syrien. 





4. Archéologie 

4.1. Les missions internationales opérant dans le massif calcaire 

Dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique cohérente de gestion du site des Villages antiques 

du Nord de la Syrie, une optimisation des activités de fouilles et de recherche dans la région est 

nécessaire. 

Les activités des nombreuses missions, nationales et internationales, actives dans la région seront 

suivies outre que par le département de l’archéologie de la DGAM de Damas, qui en fixe les 

programmes et le cadre scientifique, aussi par les centres de gestion de Idleb et Alep. 

L’approche au développement de la recherche dans le secteur ne changera pas de façon sensible, 

mais une attention particulière sera mise afin que les activités de recherche visent à révéler les aspects 

les moins connus de l’histoire de la région et qu’elles assurent la publication des résultats 

scientifiques dans le but de rendre accessible au public les nouvelles découvertes concernant la 

région des parcs archéologiques. 

Les centres de recherche conserveront dans leurs archives, et mettront à la disposition des 

administrateurs locaux, les données cartographiques et scientifiques élaborées par les missions de 

recherche. Cette documentation, qui constituera une base de donnée destinée à croître de façon 

régulière dans les prochaines années, sera aussi utilisée pour présenter à la population et aux écoles 

l’état des connaissances sur la région et son développement de l’antiquité à nos jours. 

D’autre part, le développement de nouvelles campagnes nationales et internationales de fouilles et de 

recherches dans la région permettra de mettre en œuvre des programmes de formation pour les 

guides et les accompagnateurs de groupes touristiques et pour les gardes des parcs archéologiques, et 

de continuer d’offrir des opportunités de travail (non qualifié) pour des habitants de la région (gardes, 

manœuvres, cuisiniers, etc.) comme c’est déjà le cas aujourd’hui. 

4.2. Le site de Rouweiha - état des lieux 

Le village de Rouweiha dans le Jebel Zawiyé, inclus dans le parc archéologique n° 5, est l’un des sites 

archéologiques majeurs de la région du Massif calcaire. Une grande campagne d’étude et de fouilles 

sur ce site a été lancée pour les prochaines années. Elle est réalisée par une équipe syrienne sous la 

direction scientifique du Dr. Maamoun Abdelkarim de l’Université de Damas, dans le cadre de la 

mission archéologique syro-française de Syrie du Nord (MASFSN). 

Le village de Rouweiha est actuellement encore partiellement occupé par des familles qui se sont 

établies sur le site avec leurs troupeaux depuis quelques dizaines d’années. Lors du travail pour la 

délimitation et la sélection des parcs archéologiques, il a été décidé que cette population (quelque 

dizaine de personnes en tout) sera relocalisée un peu plus loin, en dehors des limites du parc 

archéologique, afin de garantir la protection de celui-ci et de favoriser la recherche et les fouilles. Le 

dossier de classement prévoit notamment des zones (partiellement à l’extérieur et partiellement à 



l’intérieur du périmètre du parc) d’expansion pour le village et un secteur pour la relocalisation des 

résidents de Rouweiha. 

Afin de connaître plus en détail les caractéristiques et les besoins de cette population, une étude 

sociale et un recensement de la population ont été réalisés par le biais de questionnaires destinés aux 

familles vivant sur le site. Outres des données concernant les familles et leurs conditions de vie, les 

questionnaires ont permis aussi de recenser le nom des propriétaires et les limites des parcelles 

foncières du site. Il en résulte que le site se compose de 27 parcelles sur lesquelles ont été bâties de 

nouvelles constructions (souvent temporaires) et des abris pour les animaux. 

La DGAM a approuvé l’acquisition de ces parcelles et la relocalisation de la population qui se fera 

par phases sur une période de cinq ans. Suite à l’acquisition, les additions récentes seront démolies. 

Dans le cadre des accords passés avec les résidents, il a été décidé que les constructions utilisées 

pour le stockage de la nourriture pour les animaux, et en particulier celles à l’intérieur de l’église de 

Bizzos, seront évacuées en premier avant le mois d’avril 2011. 

En même temps, le travail de prospection et de fouille a commencé par le nettoyage du site de l’église 

de Bizzos et la démolition des additions les plus récentes. Le travail de la mission archéologique va se 

poursuivre l’année prochaine — comme convenu dans l’accord avec les résidents — par le 

dégagement et le nettoyage des tombeaux monumentaux. 

4.3. Les fouilles archéologiques à Rouweiha et al-Bara 

Dans le cadre d’un accord signé entre l’Université de Damas, la Direction générale des Antiquités et 

des Musées et l’Université de Versailles en France, une mission archéologique conjointe a été créé 

pour travailler sur les villages et les sites archéologiques du Nord de la Syrie : la mission 

archéologique syro-française de Syrie du Nord (MASFSN). 

En juillet 2010 a eu lieu la première saison de fouille de la mission sur les deux sites de Rouweiha et 

de al-Bara dans le Jebel Zawiyé. Les fouilles sont dirigées par le Dr. Maamoun Abdelkarim de 

l’Université de Damas, par M. Ghazi Aloulou de la DGAM et par le Dr. Gérard Charpentier de 

l’Université de Versailles. 

En octobre 2010, la mission de Rouweiha a élaboré le programme de travail pluriannuel pour le site 

de Rouweiha. En collaboration avec la Municipalité, il a été décidé d’évacuer en priorité certains 

bâtiments historiques, et en premier lieu l’église de Bizzos qui sera entièrement libérée par les 

résidents au printemps 2011. Dans la première campagne, le travail effectué par l’équipe de la 

MASFSN à Rouweiha a comporté notamment : 

- des prospections archéologiques des vestiges des champs agricoles antiques entourant le 

site avec relevés topographiques et la production d’une carte numérique géoréférencée 

; 

- l’étude des éléments décoratifs sur les bâtiments résidentiels de Rouweiha et des sites 

avoisinants ; 

- des fouilles sur le bâtiment n° 22, pour vérifier l’hypothèse de l’existence de marchés 

antiques ; 

- des cours de formation réalisés en coopération avec l’Institut français du Proche-Orient à 

Damas (IFPO) — pour les étudiants de l’Université de Damas dans le domaine des 




techniques de sculpture de la pierre (sous la supervision de Jean Claude Bessac) et dans 

le domaine de la réalisation de relevés architecturaux et topographiques (sous la 

direction de Pauline Fournet Thibaut). 

Les fouilles à al-Bara se sont concentrées cette année sur les bains byzantins du site, devenus bains 

islamiques, puis une maison pastorale en période mamelouke. Les fouilles ont montré les différentes 

phases d’occupation du site et mis en évidences les changements qui ont eu lieu dans ce bâtiment et 

ses alentours immédiats et permis ainsi de prouver que le site de al-Bara dans l’antiquité n’était pas 

un simple village mais bien une petite ville. 

4.4. Inventaire et documentation 

Les procédures administratives et opérationnelles mises en œuvre dans la dernière année par les 

autorités syriennes concernées (Direction des Antiquités - Ministère de la Culture - Ministère du 

Tourisme - Ministère de l’administration locale - Gouvernorats d’Alep et de Idleb) suivent les 

indications du dossier de nomination des Villages antiques du Nord de la Syrie et respectent les 

standards requis pour l’inscription des sites sur la Liste du patrimoine mondial. 

L’inscription du site sur la Liste, néanmoins, aurait un impact positif incontestable sur la mise en 

œuvre de ces projets et faciliterait grandement l’allocation des ressources humaines et financières 

nécessaires pour la bonne gestion des parcs archéologiques. 

La Direction générale des Antiquités et des Musées a prévu, dans son plan quinquennal 2011-2016, 

un budget de 435.000 USD destiné à deux projets concernant les parcs archéologiques. Ces projets 

seront réalisés pour la DGAM par des entreprises externes. 

4.4.1. Inventaire et cartographie des parcs du Jebel Zawiyé 

Le projet vise à la préparation d’une base de données cartographiques numérique et à la mise en 

place d’un inventaire détaillé en utilisant un S.I.G. (Système d’Information Géographique). Cette base 

de données sera mise au service de la DGAM, des professionnels, des chercheurs, des personnes 

intéressées et des décideurs locaux. Le programme de travail concerne différents aspects et prévoit 

une série d’étapes : 

- Recueil, organisation et classement des données existantes sur le Jebel Zawiyé à partir 

de sources diverses ; 

- Acquisition d’images satellitaires de qualité du secteur du Jebel Zawiyé ; 

- Élaboration d’un relevé architectural, urbain et topographique d’au moins deux villages 

(sur lesquels on ne possède pas encore de plans de relevés détaillés) ; 

- Analyse, vérification, complément et mise à jour des plans existants (notamment avec les 

nouvelles constructions, routes et champs qui ont été aménagés dans les dernières 

années) ; 

- Préparation d’une étude de modélisation architecturale ; 

- Préparation de relevés photogrammétriques d’une série d’éléments en utilisant les 

techniques les plus appropriées à chaque cas ;


- Préparation d’une étude économique sur la zone des parcs archéologiques : 

recensement des activités économiques et industrielles, enquête sur l’utilisation des 

terres, les infrastructures et le système de transport ; 

- Analyse des pathologies des monuments et des constructions, des méthodes de 

construction et des restaurations effectuées dans le passé ; 

- Étude de l’impact des séismes sur le site avec des modélisations et l’étude de l’histoire 

sismique de la région ; 

- Étude du cadre juridique et législatif et des règlements qui s’appliquent aux parcs 

archéologiques ; 

- Préparation d’une base de données S.I.G. adaptée et compatible ; 

- Étude de l’état actuel des circuits touristiques et du système de signalisation, proposition 

de nouveaux parcours et d’implantation de centres d’accueil pour les visiteurs (visitors’ 

centres) afin de consolider et développer le développement touristique durable des 

sites ; 

- Préparation d’une carte des risques pour la zone du Jebel Zawiyé (terrains et 

constructions) ; 

- Création d’un ou deux parcours de visite « virtuels » permettant à travers de brochures 

de présenter une reconstruction virtuelle des villages dans leur condition d’origine 

utilisant images photographiques actuelles et reconstruction graphiques en 3D ; 

- Publication d’un Manuel et d’un Atlas présentant le travail effectué avec images et texte 

bilingue ; 

- Préparation d’un site web — qui sera mis en œuvre dans une deuxième phase — 

facilitant l’accès à l’information recueillie. 

4.4.2. Préparation des cartes archéologiques des huit parcs archéologiques 

La mise à jour des plans topographiques existants pour les huit parcs est une étape essentielle pour 

documenter la situation actuelle sur le terrain et permettre une gestion efficace des sites. Les 

nouvelles cartes topographiques, sur papier et fichiers informatiques, pourront être transférées sur la 

carte numérique de la Syrie et faciliteront ainsi la préparation de cartes documentaires sur papier, 

permettant de présenter la situation actuelle par rapport au contexte global du Massif calcaire. 

Les plans topographiques seront établis aux échelles de 1/1000, 1/2000 et 1/5000. Les relevés et la 

mise en corrélation avec les plans cadastraux utiliseront les technologies les plus modernes et 

notamment les systèmes de positionnement par Global Positioning System (G.P.S.) et de relevé par 

Total Global-Station. 

Après avoir effectué le relevé cadastral des sites, l’entreprise en charge de la préparation des plans 

topographiques produira des plans cadastraux (numériques et papier) pour les parcs archéologiques 

qui fixeront les limites précises des parcs avec les coordonnées précises des limites des parcelles, des 

constructions, des circuits des routes et des chemins, et le réseau d’infrastructures (eau, électricité, 

communication). 




LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE ANNEXES | 12/2010 

2. ANNEXES 

A. Décrets de création des huit parcs signés par le Premier Ministre 

Au moment du dépôt du dossier de candidature, le 30/01/2010, les décrets, préparés par le ministère 

de la Culture, étaient signés par : 

- le ministre de la culture, 

- le directeur de la DGAM, 

- et les directeurs des Départements concernés. 

Ils ont été ratifiés par le Premier ministre le 31/01/2010. 

A titre d’exemple, est présentée ci-après la traduction française du décret n° 53 (Parc n° 1). 

Tableau des parcs et villages concernés 

Parc n° Nom Sites concernées 

1 


Jebel Sem’an - Qal’at & Deir 

Seim’an 

Qal’at Sem’an, Deir Sem’an, Refadé, Sitt ar-Roum, Qatura, 

Sheikh Barakat 

2 Jebel Sem’an - Brad Kafr Nabo, Kalota, Kharab Shams, Borj Haydar, Brad 

3 Jebel Sem’an - Sinkhar Batouta, Sinkhar, Sheikh Suleiman 

4 Jebel Zawiyé - al-Bara 

5 Jebel Zawiyé - al-Maarat Ruweiha, Jeradé 

6 Jebel al-A’la Qalb Lozeh, Qirqbizé, Kfeir 

al-Bara, Wadi Martaoun, Mujleya & Btirsa, Bshilla, Ba’uda, 

Dallozé, Serjilla, Shinshara, Rabi’a 

7 Barisha Dar Qita, Deirouné, Kherbet al-Khatib, Baqirha 

8 Jebel Wastani Benasra, al-Fassouq, Kafr Aqareb


























B. Décret de création des centres de gestion (Maisons du Patrimoine) 

Le Décret décidant de la création des centres de gestion dans les Gouvernorats d’Alep et de Idleb a 

été établi par le Ministre de la Culture après le dépôt du dossier de nomination. Il a été approuvé fin 

août 2010 et signé par le ministre de la Culture. 

Une traduction en français est présentée ci-après. 









C. Loi de la planification régionale 

La Loi de la planification régionale N° 26 a été promulguée le 24/06/2010. 

Sa traduction anglaise est reproduite ci-après. 

























D. Description des postes 

Traduction en français des descriptions de poste pour : 

- Le Directeur, 

- Le Directeur-adjoint, 

- Les observateurs des parcs. 











E. Conclusions de l’atelier sur la réforme de la Loi des Antiquités 

L’atelier s’est tenu les 10 et 11 novembre 2010. 

(originaux en arabe) 











F. Appel d’offres pour les plans de développement touristique 

Copie des originaux en arabe 
















DÉCEMBRE 2010

LeS viLLaGeS anTiQUeS De La SYrie DU nOrD 


Point central 

Lat. : 36° 22’ 03” N 

Lon. : 36° 50’ 39” E 


N : 36° 22’ 00” N 

S : 36° 16’ 20” N 

E : 36° 51’ 48” E 

O : 36° 47’ 55” E 




Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-A-2-d-1 — 

DGaM, 2009 

vi



Point central 

Lat. : 36° 21’ 36” N 

Lon. : 36° 54’ 29” E 


N : 36° 23’ 26” N 

S : 36° 19’ 54” N 

E : 36° 58’ 00” E 

O : 36° 52’ 40” E 






vii


Coordonnées géographiques du parc n°3 

Point central 

Lat. : 36° 17’ 51” N 

Lon. : 36° 54’ 29” E 


N : 36° 18’ 32” N 

S : 36° 13’ 03” N 

E : 36° 55’ 10” E 

O : 36° 52’ 47” E 






viii



Point central 

Lat. : 35° 40’ 11” N 

Lon. : 36° 34’ 07” E 


N : 35° 42’ 15” N 

S : 35° 37’ 56” N 

E : 36° 35’ 57” E 

O : 36° 30’ 21” E 





DGaM, 2009 

iX



Point central 

Lat. : 35° 44’ 18” N 

Lon. : 36° 41’ 43” E 


N : 35° 44’ 45” N 

S : 35° 43’ 08” N 

E : 36° 43’ 11” E 

O : 36° 40’ 59” E 





DGaM, 2009 

X



Point central 

Lat. : 36° 10’ 09” N 

Lon. : 36° 34’ 51” E 


N : 36° 11’ 35” N 

S : 36° 09’ 50” N 

E : 36° 35’ 15” E 

O : 36° 33’ 30” E 





DGaM, 2009 

Xi



Point central 

Lat. : 36° 12’ 38” N 

Lon. : 36° 39’ 35” E 


N : 36° 13’ 18” N 

S : 36° 12’ 03” N 

E : 36° 40’ 45” E 

O : 36° 37’ 45” E 





DGaM, 2009 

Xii



Point central 

Lat. : 36° 02’ 03” N 

Lon. : 36° 26’ 36” E 


N : 36° 02’ 20” N 

S : 36° 00’ 51” N 

E : 36° 27’ 35” E 

O : 36° 24’ 45” E 




Carte topographique au 1/25 000 : NJ37-A-1-b-2 — 

DGaM, 2009 

Xiii

Note : Les documents que vous êtes sur le point de consulter ont été ...

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