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Collectif <strong>pour</strong> un Québec sans p<strong>au</strong>vreté<br />

165 <strong>de</strong> Carillon, local 309, Québec (Québec), G1K 9E9<br />

Téléphone : (418) 525-0040 Télécopieur : (418) 525-0740<br />

Courrier électronique : collectif@p<strong>au</strong>vrete.qc.ca<br />

Site Internet : www.p<strong>au</strong>vrete.qc.ca<br />

Aux <strong>membres</strong> <strong>de</strong> l’Assemblée nationale<br />

L’inaction <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> <strong>la</strong> négligence<br />

Québec, le 13 juin 2006<br />

Mesdames, Messieurs,<br />

Il reste quelques jours avant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> vos trav<strong>au</strong>x. Des me<strong>sur</strong>es d’amélioration <strong>de</strong>s<br />

protections sociales <strong>de</strong> vos concitoyenNEs les plus p<strong>au</strong>vres sont urgentes. L’inaction du<br />

gouvernement <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière année <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> <strong>la</strong> négligence. Des centaines <strong>de</strong><br />

milliers <strong>de</strong> personnes <strong>pour</strong>raient avoir une vie un peu moins dure et se sentir un peu plus<br />

partie prenante <strong>de</strong> <strong>la</strong> société si ces décisions étaient prises. Cette inaction prolongée<br />

alors que <strong>de</strong> bonnes décisions sont possibles et justifiées c<strong>au</strong>se préjudice à <strong>la</strong> réalisation<br />

<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s personnes et à <strong>la</strong> crédibilité <strong>de</strong>s institutions politiques <strong>au</strong> Québec. Alors<br />

nous nous adressons à vous à nouve<strong>au</strong> <strong>pour</strong> vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r d’intervenir et d’as<strong>sur</strong>er<br />

que <strong>de</strong>s sign<strong>au</strong>x concrets soient donnés dans les prochains jours<br />

La question <strong>de</strong> l’accès <strong>au</strong>x médicaments nous préoccupe particulièrement compte tenu<br />

que c’est habituellement le 1 er juillet que les décisions régissant le régime d’as<strong>sur</strong>ancemédicaments<br />

prennent effet.<br />

Le cas <strong>de</strong> l’accès <strong>de</strong>s plus p<strong>au</strong>vres <strong>au</strong>x médicaments prescrits<br />

Il n’est pas normal, dans une société qui reconnaît que <strong>la</strong> p<strong>au</strong>vreté est un déterminant<br />

principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> m<strong>au</strong>vaise santé, <strong>de</strong> priver les citoyenNEs les plus p<strong>au</strong>vres d’un accès<br />

effectif <strong>au</strong>x médicaments qui leur sont prescrits. Ces médicaments <strong>de</strong>vraient être gratuits<br />

<strong>pour</strong> les personnes à faible revenu.<br />

Notamment <strong>pour</strong> les personnes ayant 12 000 $ et moins <strong>de</strong> revenu annuel, c’est très<br />

urgent. Cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est <strong>la</strong>rgement appuyée dans <strong>la</strong> société québécoise, y compris<br />

dans les milieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé et <strong>de</strong>s services soci<strong>au</strong>x. Vous trouverez ci-joint un<br />

argumentaire concis. Malgré nos <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s pressantes, le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé et <strong>de</strong>s<br />

Services soci<strong>au</strong>x vient à nouve<strong>au</strong> <strong>de</strong> reporter <strong>la</strong> décision nécessaire. Pourtant les 60 M$<br />

requis coûteraient moins cher à <strong>la</strong> société que <strong>de</strong> ne pas le faire.<br />

Et que dire <strong>de</strong>s personnes à l’ai<strong>de</strong> sociale qui ont 6 500 $ par année <strong>pour</strong> vivre et qui<br />

ont perdu cet accès gratuit il y a neuf ans <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> l’inst<strong>au</strong>ration <strong>de</strong> l’as<strong>sur</strong>ancemédicaments,<br />

sans jamais en avoir <strong>la</strong> compensation dans leur prestation d’ai<strong>de</strong> sociale ?<br />

Sur cette question, il y a l’unanimité <strong>de</strong>s formations politiques qui siègent à<br />

l’Assemblée nationale !<br />

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Voici ce que disait Christos Sirros, votre ex-collègue <strong>de</strong> L<strong>au</strong>rier-Dorion, alors qu’il<br />

s’adressait à votre assemblée le 17 octobre 2002 <strong>pour</strong> réc<strong>la</strong>mer du gouvernement<br />

d’alors <strong>de</strong> régler cette question : « On ne procè<strong>de</strong> pas comme ça dans une société qui se<br />

veut civilisée. On ne fait pas du mal à quelqu’un <strong>pour</strong> se vanter qu’on a fait du bien à<br />

quelqu’un d’<strong>au</strong>tre. On fait du mal à l’heure actuelle à be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> personnes très<br />

démunies. Inacceptable. Corrigeons-le. »<br />

Le premier ministre s’est engagé par <strong>lettre</strong> <strong>au</strong> printemps 2003 à redonner <strong>au</strong>x personnes<br />

assistées sociales l’accès gratuit <strong>au</strong>x médicaments prescrits. En août <strong>de</strong>rnier, en<br />

commission parlementaire <strong>sur</strong> <strong>la</strong> Politique du médicament, le porte-parole <strong>de</strong> l’opposition<br />

officielle en <strong>la</strong> matière a reconnu <strong>au</strong> nom <strong>de</strong> sa formation politique que <strong>la</strong> privation <strong>de</strong><br />

ce droit avait été une erreur.<br />

Que f<strong>au</strong>t-il <strong>de</strong> plus ? Neuf ans <strong>de</strong> représentations citoyennes constantes <strong>au</strong>près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

gouvernements différents n’ont pas suffi à régler cette injustice <strong>pour</strong> les quelque 250 000<br />

personnes à l’ai<strong>de</strong> sociale qui continuent d’en être privées. Il nous fait mal <strong>au</strong> cœur <strong>de</strong><br />

constater <strong>la</strong> cohabitation effarante d’ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur différents dans cette société à<br />

<strong>de</strong>ux vitesses. D’une part il semble impossible en neuf ans <strong>de</strong> débloquer les 17 M$ <strong>de</strong><br />

fonds publics nécessaires <strong>pour</strong> cette me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> base qui serait utile à <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong><br />

milliers <strong>de</strong> personnes qui n’ont rien. D’<strong>au</strong>tre part, l'impact récurrent <strong>de</strong>s baisses d'impôt<br />

<strong>de</strong>puis 2000 dépasse maintenant les 4 G$ par année. Combinées <strong>au</strong>x baisses d'impôt<br />

fédérales, elles retournent désormais <strong>au</strong>x familles du cinquième le plus riche <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion l'équivalent moyen d'une prestation d'ai<strong>de</strong> sociale par année en revenu net<br />

supplémentaire. Drôle <strong>de</strong> société où <strong>de</strong>s fonds publics contribuent à <strong>au</strong>gmenter les écarts<br />

entre plus riches et plus p<strong>au</strong>vres et à concentrer <strong>la</strong> richesse en peu <strong>de</strong> mains alors que<br />

<strong>de</strong>s actes médic<strong>au</strong>x <strong>de</strong> prescription ultra bien rémunérés sont annulés par l’incapacité <strong>de</strong><br />

payer <strong>de</strong> ceux et celles à qui ils s’adressent. C’est, comme on dit, « le bout du bout » !<br />

L’Assemblée nationale ne <strong>pour</strong>rait-elle pas donner un signe c<strong>la</strong>ir <strong>au</strong> gouvernement ?<br />

Les <strong>au</strong>tres décisions nécessaires<br />

Outre les médicaments, d’<strong>au</strong>tres décisions nécessaires atten<strong>de</strong>nt. Vous les connaissez.<br />

Elles rencontrent un h<strong>au</strong>t nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> consensus dans <strong>la</strong> société québécoise :<br />

4 La réparation immédiate du manque à in<strong>de</strong>xer complètement en 2005 et<br />

2006 les revenus <strong>de</strong>s prestataires d’ai<strong>de</strong> sociale jugéEs sans contraintes<br />

sévères à l’emploi, additionnée d’une réelle amélioration <strong>de</strong> ces revenus.<br />

4 La fixation du sa<strong>la</strong>ire minimum à un nive<strong>au</strong> qui permette <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

p<strong>au</strong>vreté et son in<strong>de</strong>xation subséquente.<br />

4 L’harmonisation avec le régime fiscal du traitement <strong>de</strong>s pensions<br />

alimentaires à l’ai<strong>de</strong> financière <strong>au</strong>x étu<strong>de</strong>s et à l’ai<strong>de</strong> sociale. Il f<strong>au</strong>t arrêter <strong>de</strong><br />

déduire <strong>de</strong>s prestations d’ai<strong>de</strong> sociale et <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>au</strong>x étu<strong>de</strong>s les pensions<br />

alimentaires reçues <strong>pour</strong> un enfant, sinon on annule le soutien apporté à leurs<br />

enfants par les parents contributeurs. Dans le régime fiscal, <strong>la</strong> pension alimentaire<br />

n’est pas imposable <strong>pour</strong> le parent qui <strong>la</strong> reçoit, ce qui permet <strong>de</strong> l’utiliser pleinement<br />

<strong>pour</strong> le bien <strong>de</strong> l’enfant. C’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> pure discrimination <strong>de</strong> traiter différemment les<br />

familles trop p<strong>au</strong>vres <strong>pour</strong> payer <strong>de</strong> l’impôt et <strong>de</strong> <strong>la</strong> leur reprendre même en partie.<br />

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4 L’annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s coupures et restrictions à l’accès à l’ai<strong>de</strong> sociale faites par<br />

règlement en janvier 2005 (réintroduction illégale <strong>de</strong> <strong>la</strong> coupure <strong>pour</strong> partage <strong>de</strong><br />

logement, abolition inéquitable du montant <strong>pour</strong> frais d’emplois, suppression <strong>de</strong><br />

l’équivalent <strong>de</strong> l’allocation-logement dans <strong>la</strong> première année à l’ai<strong>de</strong>, restrictions<br />

dans le traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s).<br />

Nous vous réitérons également ce que plusieurs d’entre vous ont commencé à<br />

comprendre dans le cadre <strong>de</strong>s déjeuners annuels avec <strong>de</strong>s personnes en situation <strong>de</strong><br />

p<strong>au</strong>vreté <strong>au</strong>xquels vous êtes invitéEs <strong>de</strong>puis 2001 par <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’Assemblée<br />

nationale : il f<strong>au</strong>t en finir avec l’usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorisation <strong>de</strong>s plus p<strong>au</strong>vres selon leur<br />

aptitu<strong>de</strong> présumée <strong>au</strong> travail comme critère <strong>pour</strong> limiter leurs protections sociales. Ce<br />

critère enfreint le principe <strong>de</strong> l’égalité en droits, il déforme <strong>la</strong> réalité et il conduit à <strong>de</strong>s<br />

cumuls <strong>de</strong> décisions désastreuses.<br />

Au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière année, nous avons refait sans succès ces diverses représentations<br />

<strong>au</strong>près <strong>de</strong>s ministres concernéEs. Pourtant ces me<strong>sur</strong>es sont un chemin obligé en<br />

direction <strong>de</strong> l’obligation qui est faite par <strong>la</strong> Loi visant à lutter contre <strong>la</strong> p<strong>au</strong>vreté et<br />

l’exclusion sociale <strong>de</strong> hisser le Québec d’ici 2013 parmi les rangs <strong>de</strong>s sociétés<br />

industrialisées où il y a le moins <strong>de</strong> personnes en situation <strong>de</strong> p<strong>au</strong>vreté.<br />

Nous écrivons <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong> <strong>au</strong>jourd’hui <strong>au</strong> premier ministre <strong>pour</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une<br />

rencontre. Malgré nos <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s répétées, celui-ci n’a jamais daigné nous rencontrer<br />

<strong>de</strong>puis qu’il dirige ce gouvernement.<br />

Il y a une limite dans une société à dire une chose et à en faire une <strong>au</strong>tre. Comme nous<br />

le rappelons <strong>au</strong> premier ministre <strong>au</strong>jourd’hui dans notre <strong>lettre</strong>, les plus p<strong>au</strong>vres ne sont<br />

pas dupes. L’histoire ne le sera pas non plus.<br />

Mesdames, Messieurs, il f<strong>au</strong>t agir.<br />

Vivian Labrie, <strong>pour</strong> le Collectif <strong>pour</strong> un Québec sans p<strong>au</strong>vreté<br />

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