L'impact Extrait du texte tiré du livre de Mostafa Massid ... - Luciole.ch
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L’impact<br />
<strong>Extrait</strong> <strong>du</strong> <strong>texte</strong> <strong>tiré</strong> <strong>du</strong> <strong>livre</strong> <strong>de</strong> <strong>Mostafa</strong> <strong>Massid</strong> « Le symbolique »<br />
Du point <strong>de</strong> vue psy.<br />
Pages 33, 34, 35, 36, 37,38.<br />
Premier partie<br />
Un abus sexuel vécu dans l’enfance est une expérience qui est néfaste au<br />
développement intrapsy<strong>ch</strong>ique et psy<strong>ch</strong>osocial <strong>du</strong> sujet. L’enfant ignore le plus<br />
souvent que la situation qu’il vit est « anormale » et qu’il a <strong>de</strong>s droits…<br />
Quand l’enfant réalise l’anormalité <strong>de</strong> ce qu’il vit, il est envahi par la honte et la<br />
culpabilité. Il se tait surtout parce qu’il est menacé et sommé <strong>de</strong> le faire.<br />
Toute enfant est en quête affective. Quand un a<strong>du</strong>lte profite <strong>de</strong> cette quête pour<br />
offrir une réponse d’ordre sexuel, il abuse <strong>de</strong> l’enfant, il le trompe et l’emprisonne. Il<br />
lui vole son enfance. L’enfant peut alors adopter un comportement <strong>de</strong> survie, un<br />
comportement ambivalent. Il est débordé <strong>de</strong> sensations qu’il ne peut<br />
pas intégrer. Il est soumis au secret imposé par l’interdit.<br />
Alors qu’il est mis un terme à l’abus sexuel l’enfant continue à manifester à<br />
long terme, <strong>de</strong>s symptômes post traumatiques. Ces <strong>de</strong>rniers relèvent <strong>de</strong> la ré<br />
expérimentation morbi<strong>de</strong> en relation avec l’abus sexuel, <strong>de</strong> la réminiscence sous<br />
forme <strong>de</strong> flashback, <strong>de</strong> comportement d’évitement, et <strong>de</strong> hyper vigilance anxieuse.<br />
Les symptômes s’intègrent <strong>de</strong> manière interactive aux autres caractéristiques <strong>de</strong> la<br />
personnalité <strong>de</strong> l’enfant abusé.<br />
Le comportement <strong>de</strong> l’enfant se modifie <strong>de</strong> façon importante et se pro<strong>du</strong>it ce<br />
que nous appelons une « rupture ». L’enfant <strong>de</strong>vient triste, s’isole alors qu’il était<br />
sociable, instable, évite les autres, évite le conflit.<br />
En effet pour notre sujet, l’a<strong>du</strong>lte dès sa première rencontre avec l’enfant,<br />
nous pouvons constater une attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sé<strong>du</strong>ction qui dénote <strong>de</strong> la préméditation. Il<br />
tenta et réussit pour le jeu à gagner la confiance <strong>de</strong> l’enfant.<br />
On peut également prétendre que l’indivi<strong>du</strong> avait probablement recueilli <strong>de</strong>s<br />
informations auprès <strong>du</strong> petit copain Touré qui aurait éclairé innocemment l’abuser<br />
type, lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, lieu <strong>de</strong> fréquentations.<br />
Notons que le len<strong>de</strong>main même, cette personne a pu retrouver facilement l’enfant<br />
pour réaliser ses intentions abominables.<br />
L’enfant ne se doutant guère <strong>de</strong> ce qui allait lui arriver a accepté l’invitation<br />
tout confiante. Nous retrouvons ici la stratégie type, utilisée en général par les<br />
pédophiles qui préparent malicieusement leur coup en se faisant passer pour le<br />
gentil monsieur afin <strong>de</strong> gagner la confiance <strong>de</strong> leur proie après quoi ils passent à<br />
l’acte.
Conscient ou non <strong>de</strong>s répercussions fâ<strong>ch</strong>euses d’un tel acte, l’a<strong>du</strong>lte a<br />
poursuivi le harcèlement effectivement dans un premier temps puis ponctuellement<br />
à <strong>ch</strong>aque rencontre fortuite jusqu’à développer <strong>ch</strong>ez l’enfant une sorte <strong>de</strong> phobie<br />
spécifique avec comme objet unique la personne même et par extension une<br />
susceptibilité exacerbée doublée d’un sentiment <strong>de</strong> persécution qui explique la<br />
tendance à l’isolement, la con<strong>du</strong>ite d’évitement.<br />
En fait l’enfant s’est trouvé très tôt confronté à une situation traumatique et<br />
traumatisante où il était contraint sous le poids <strong>de</strong> la culpabilité <strong>de</strong> subir livré à luimême<br />
sans possibilité <strong>de</strong> soutien rassurant, une situation difficilement gérable<br />
génératrice <strong>de</strong> sentiment d’humiliation, entraînant l’enfant dans la souffrance<br />
source <strong>de</strong> passivité, confusion, perte <strong>de</strong> l’estime <strong>de</strong> soi avant comme conséquences<br />
un inhibition <strong>de</strong>s capacités réceptives une baisse <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, une démotivation<br />
et une tendance au nihilisme.<br />
Je ne savais si l’évènement y était pour quelque <strong>ch</strong>ose, mais comme j’évitais <strong>de</strong><br />
fréquenter les autres, j’avais pris donc l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> rester <strong>ch</strong>ez moi, je passais mon<br />
temps avec mes amis les bêtes. Je feuilletais les ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssinées, lisais, et rêvais<br />
énormément.<br />
Il m’arrivait <strong>de</strong> rêver à haute voix et curieusement dans mes rêves je me voyais<br />
jeune homme fort et musclé souvent comme les héros <strong>de</strong>s films que je voyais au<br />
cinéma, Massiste, Hercule, Remus et Romulus, souvent capturés et flagellés,<br />
en<strong>du</strong>rant avec courage et dignité le supplice infligé. Curieusement encore ces rêves<br />
avaient un effet érogène très excitant, je découvris la masturbation.<br />
J’y <strong>de</strong>vins rapi<strong>de</strong>ment accro je ne pouvais plus m’en passer. Cette pratique<br />
autoérotique était <strong>de</strong>venue un besoin qui je la crois a per<strong>du</strong>ré quotidiennement<br />
jusqu’à l’âge a<strong>du</strong>lte.<br />
Parler <strong>de</strong> son intimité n’est pas <strong>ch</strong>ose simple…Mais quand cela <strong>de</strong>vient un<br />
problème, et la source <strong>de</strong> souffrances plus que <strong>de</strong> plaisir, alors cela m’étais très<br />
pénible. Cette pratique avait aggravé le sentiment <strong>de</strong><br />
culpabilité qui m’avait accompagné pendant si longtemps.<br />
Dans mon é<strong>du</strong>cation tout ce qui tou<strong>ch</strong>e à l’érotisme, la sexualité était interdit,<br />
l’autoérotisme et la masturbation encore pire vu toutes les croyances négatives qui<br />
gravitaient autour. Combien n’avais-je enten<strong>du</strong> <strong>de</strong> propos aussi effroyables les uns<br />
que les autres décrivant la colère <strong>de</strong> Dieu qui s’abat sur celui qui a recours à ce<br />
genre <strong>de</strong> pratique. J’avais enten<strong>du</strong> dire qu’au moment où quelqu’un se masturbait<br />
le trône <strong>de</strong> Dieu tremblait. Que les doigts <strong>de</strong> la main droite formant le nom d’Allah,<br />
se masturber avec, est donc un horrible outrage. Sans parler <strong>de</strong>s conséquences sur<br />
la santé <strong>du</strong> genre rapetissement <strong>du</strong> pénis, baisse <strong>de</strong> vue, <strong>de</strong> l’intelligence.<br />
Il s’était créé en moi une sorte <strong>de</strong> lutte entre mes pulsions et la crainte<br />
d’enfreindre les lois sacrées et c’était toujours le mal qui l’emportait.
A <strong>ch</strong>aque fois après l’assouvissement c’était la culpabilité, la peur, l’angoisse,<br />
l’impression <strong>de</strong> saleté, le dégoût et ce fut mon lot au quotidien. Je rapportais<br />
<strong>ch</strong>aque fait contrariant, une mauvaise note pas exemple, au <strong>ch</strong>âtiment <strong>de</strong> Dieu<br />
pour lui avoir désobéi.<br />
C’était tous les temps comme ça <strong>de</strong> sorte que j’avais développé une attitu<strong>de</strong><br />
défaitiste, une forme <strong>de</strong> résignation, j’étais damné, coupable. Une torture au<br />
quotidien vécue d’une part entre la re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e <strong>de</strong> tout ce qui réveillait les sens,<br />
élevait l’excitation à son point culminant, passage à l’acte et la <strong>de</strong>scente aux enfers<br />
sous les remords <strong>de</strong> la culpabilité.<br />
L’onanisme <strong>de</strong>vint <strong>ch</strong>ronique, une sorte d’obsession, j’étais toujours à la<br />
re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>e <strong>de</strong> support excitant. Une fois j’étais tombé dans les affaires <strong>de</strong> mon grand<br />
frère sur une revue <strong>de</strong> l’époque « Détective » qui affi<strong>ch</strong>ait <strong>de</strong> belles filles nues dans<br />
<strong>de</strong>s positions osées. Je la ca<strong>ch</strong>ais soigneusement et j’y revenais tous les jours. Je<br />
m’enfermais dans les toilettes, contemplais les photos les plus excitantes, en me<br />
laissant emporté par le flot <strong>de</strong> désir jusqu’au moment où il vient incontrôlable.<br />
Je me souviens aussi avoir découvert « satanique » une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée qui<br />
offrait <strong>de</strong>s scènes luxuriantes et excitantes. J’étais à l’affût <strong>de</strong> tout ce qui pouvait<br />
stimuler mes sens, à défaut j’employais mes habiletés artistiques, je me mettais à<br />
<strong>de</strong>ssiner <strong>de</strong>s femmes nues et même <strong>de</strong>s couples dans <strong>de</strong>s positions assez osées<br />
pour mon âge.<br />
Une fois mon père était tombé sur un <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ssins et ça été une belle dérouille<br />
encore pour me rappeler le caractère odieux <strong>du</strong> sexe comme si je n’en avais pas<br />
suffisamment encaissé.<br />
Ayant été mala<strong>de</strong>, on m’avait prescrit <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> traitement sous forme<br />
d’injections. J’allais me faire piquer dans un cabinet <strong>de</strong> soins <strong>du</strong> quartier<br />
avoisinant. L’infirmière était jeune et surtout très belle et sexy.<br />
Elle portait toujours <strong>de</strong>s mini jupes à la mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’époque, ce qui montrait <strong>de</strong>s<br />
jambes pulpeuses et <strong>de</strong>s cuisses ravissantes, tout ça taxé d’accueil <strong>ch</strong>aleureux<br />
d’une voix envoûtante. Je <strong>de</strong>vais avoir 10 ans mais je suis tombé amoureux <strong>du</strong><br />
premier coup comme qui dirait un coup <strong>de</strong> foudre. Je n’avais donc plus d’autres<br />
préoccupations que la hâte d’y aller, je crois avoir souhaité me faire piquer toute la<br />
journée. Elle peupla mon imagination érotique et fut l’objet <strong>de</strong> mes stimulations.<br />
Plus les jours avançaient plus la fin <strong>du</strong> traitement appro<strong>ch</strong>ait.