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Maman de victime de l'inceste (Chapitre 1) Je vous ... - Luciole.ch

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<strong>Maman</strong> <strong>de</strong> <strong>victime</strong> <strong>de</strong> <strong>l'inceste</strong> (<strong>Chapitre</strong> 1)<br />

<strong>Je</strong> <strong>vous</strong> remercie vivement <strong>de</strong> me permettre <strong>de</strong> faire partager mon vécu et celui <strong>de</strong><br />

ma famille car nous sommes les survivants d'un véritable "tsunami"<br />

politico-socio-judiciaire.<br />

<strong>Je</strong> commence par <strong>vous</strong> expliquer succinctement qui je suis et comment l'histoire<br />

débute, sinon il est impossible <strong>de</strong> comprendre l'attitu<strong>de</strong> inconstitutionnelle et l'art<br />

<strong>de</strong> la manipulation subtile que les acteurs sociaux-judiciaires ont exercé dans notre<br />

histoire.<br />

<strong>Je</strong> suis une maman d'origine française et <strong>de</strong> trois enfants issus d'un mariage mixte<br />

(franco-algérien), bien que la mixité en France reste un sujet tabou pour ce qui est<br />

<strong>de</strong>s mariages franco-algérien...<br />

Mon père était militaire <strong>de</strong> carrière, il a fait 10 ans <strong>de</strong> guerre (Indo<strong>ch</strong>ine, Algérie),<br />

j'ai grandi sans comprendre les subtilités <strong>de</strong> cette guerre et je me suis rebellée<br />

contre les non-dits, l'occultisme <strong>de</strong> toutes ces souffrances et le politiquement<br />

correct qu'a engendrés cette pério<strong>de</strong> sombre <strong>de</strong> notre histoire respective...<br />

En effet, j'en ai fait la douloureuse expérience. A dix-huit ans, je pensais<br />

transformer les mentalités en France, qui étaient polluées par les tabous, les nondits,<br />

les mensonges, qu'avait suscités la guerre d'Algérie...<br />

J'avais cette naïveté <strong>de</strong> croire qu'il en serait <strong>de</strong> même, <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> mon ex-mari...,<br />

ce que je n'ai pas vu, ni perçu, c'est l'ampleur <strong>de</strong> sa haine <strong>ch</strong>ronique <strong>de</strong> mes<br />

origines...il parait que l'amour rend aveugle !!!<br />

<strong>Je</strong> n'éprouve aucune haine raciale – car, malheureusement, la maltraitance,<br />

la violence intra familiale, <strong>l'inceste</strong>, sévit dans toutes familles, toutes races<br />

confondues - malgré tout ce qu'il a décidé <strong>de</strong> faire subir à sa famille et plus<br />

particulièrement à notre fille aînée.


<strong>Je</strong> me suis mariée en 1987, mes enfants sont nés en 1988, 1991, 1996, et je partais<br />

tous les ans en vacances en Algérie. Toutefois, en 1994, l'état français lance<br />

un appel officiel aux français <strong>de</strong> ne plus se rendre en Algérie, pour <strong>de</strong>s raisons<br />

<strong>de</strong> sécurité (assassinat <strong>de</strong>s moines <strong>de</strong> Tiberine), l'Algérie étant en proie<br />

au terrorisme islamique...<br />

Il faut dire que, à cette époque, la mouvance politique et sociale en France est pour<br />

le moins ambiguë par rapport aux évènements <strong>de</strong> violence successifs qui<br />

se déroulent en Algérie...<br />

Le gouvernement pense à rapatrier ses ressortissants et à informer les Français<br />

du danger qu'ils encourent, point à la ligne !!!<br />

Quant à la famille issue d'un mariage mixte le sujet est tabou, il ne faut surtout pas<br />

enter dans la polémique...C'est la politique <strong>de</strong> l'autru<strong>ch</strong>e qui est <strong>de</strong> rigueur,<br />

comme toujours !!!<br />

Pendant mes années <strong>de</strong> mariage, j'ai subi <strong>de</strong>s violences physiques, morales,<br />

affectives, (violences verbales, insultes, menaces, alcoolisme, adultères, menaces<br />

d'enlèvements d'enfants, maltraitance, etc.).<br />

J'ai supporté tous ces affronts, pensant que je <strong>de</strong>vais lutter contre le racisme<br />

omniprésent et ainsi lui montrer qu'il existait <strong>de</strong>s Français qui pouvaient être<br />

différents, sans pour autant transiger avec mes propres valeurs : je ne me suis<br />

jamais laissée fourvoyer...<br />

Mais je dois dire aussi que la peur et la culpabilité faisaient parties <strong>de</strong> mon<br />

quotidien, ainsi que le sentiment <strong>de</strong> ne jamais en faire assez... Toutefois, lorsque<br />

j'ai entendu cet appel <strong>de</strong> l'Etat français, j'ai eu un déclic et toute cette <strong>ch</strong>arge <strong>de</strong><br />

culpabilité qui pesait sur moi (héritage d'une guerre qui n'était pas la mienne)<br />

comme une <strong>ch</strong>ape <strong>de</strong> plomb, s'est amoindrie...<br />

<strong>Je</strong> prends mon courage à <strong>de</strong>ux mains et je déci<strong>de</strong> alors <strong>de</strong> lui expliquer qu'il serait<br />

préférable d'attendre que les <strong>ch</strong>oses se calment, puis <strong>de</strong> reporter notre voyage.<br />

<strong>Je</strong> lui propose aussi <strong>de</strong> faire venir sa famille en vacances en France...<br />

Celui-ci refuse et me menace d'emmener mes <strong>de</strong>ux filles en Algérie si je ne veux pas<br />

le suivre...<br />

<strong>Je</strong> prends ses menaces très au sérieux car je subis, dans le même temps,<br />

la pression psy<strong>ch</strong>ologique <strong>de</strong> ses frères (cinq frères), qui vont dans le même sens et<br />

sont omniprésents dans notre couple... Ma fille aînée est âgée <strong>de</strong> six ans, elle est<br />

terrorisée par ce qu'elle entend. Ma peur se transforme en courage et mon amour <strong>de</strong><br />

mère surpasse tout le reste, je déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> me séparer...


Il continue à s'adonner à l'alcool, <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus violent verbalement et s'en<br />

prend à moi physiquement par le viol. Le but <strong>de</strong> sa manœuvre, c'est <strong>de</strong> m'anéantir<br />

moralement. De nouveau cette peur, mêlée au dégoût <strong>de</strong> moi-même, s'empare <strong>de</strong><br />

moi... Par la suite, je m’apercevrai que je suis enceinte, néanmoins ma lucidité<br />

reprend le <strong>de</strong>ssus, me pousse à faire face et à ne pas me laisser aller...<br />

<strong>Je</strong> ne fais pas avorter car je suis contre l'avortement.<br />

<strong>Je</strong> me rends à la gendarmerie déposer une main courante et je signale que je quitte<br />

le domicile conjugal pour me réfugier <strong>ch</strong>ez mes parents, avec mes enfants, car nous<br />

sommes en danger. <strong>Je</strong> pars à la préfecture pour faire une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'urgence<br />

d'interdiction <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> territoire pour protéger mes filles. <strong>Je</strong> découvre<br />

que ce n'est pas possible, qu'il faut qu'une ordonnance judiciaire soit établie<br />

et qu'elle stipule cette interdiction.<br />

<strong>Je</strong> m'engage alors sur le parcours du combattant au sens propre du terme.<br />

<strong>Je</strong> déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> prendre ren<strong>de</strong>z-<strong>vous</strong> avec un avocat afin <strong>de</strong> pouvoir obtenir en urgence<br />

cette interdiction <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> territoire : c'est mon objectif immédiat.<br />

La justice entre en scène en 1995, dans ma vie, car je fais une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> séparation <strong>de</strong> corps et <strong>de</strong> biens avec l'interdiction <strong>de</strong> sortie du territoire français<br />

pour mes <strong>de</strong>ux filles (la convention franco-algérienne concernant l'enlèvement<br />

d'enfants est ratifiée en1988). Il s'en suit une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’investigation<br />

socialo-judiciaire (IEMO) mandatée par le JAF (juge aux affaires familiales), au vu<br />

<strong>de</strong> "la problématique conflictuelle familiale", selon l'appréciation <strong>de</strong> celui-ci et non<br />

pas au titre <strong>de</strong> la protection d'enfants qui encourent un réel danger, comme cela<br />

aurait dû être le cas, ce qui aurait eu le mérite <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r les véritables bases<br />

du dossier, dès le départ ...<br />

<strong>Je</strong> lui laisse l'opportunité <strong>de</strong> revoir son comportement et <strong>de</strong> se remettre en<br />

question... en ne <strong>de</strong>mandant qu'une séparation. Le fait <strong>de</strong> mettre au mon<strong>de</strong> un<br />

enfant me rend fragile émotionnellement mais je tiens fermes mes positions.<br />

En effet, je mets au mon<strong>de</strong> un petit garçon, ce qui pour mon ex-mari est une<br />

bénédiction (à ses yeux), alors que mes filles ne représentent rien !!!<br />

Il se met à jouer au papa et, soutenu dans ce jeu <strong>de</strong> rôle par les éducatrices,<br />

il m'insupporte au plus haut point. Mais mes entrailles <strong>de</strong> mère me permettent<br />

<strong>de</strong> rester luci<strong>de</strong>, pour ne pas succomber à cette odieuse manipulation à laquelle je<br />

dois dire, ils s'adonnent tous avec brio !!!<br />

Ce terrible constat et toute cette mascara<strong>de</strong> or<strong>ch</strong>estrée par les acteurs sociaux,<br />

ne font que me déci<strong>de</strong>r d'avantage à engager une procédure <strong>de</strong> divorce pour faute,<br />

à savoir les manquements graves et renouvelés <strong>de</strong> l'accomplissement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs<br />

du mariage d'un <strong>de</strong>s époux.


Pendant ce temps, les actrices <strong>de</strong>s services sociaux <strong>de</strong> la Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'enfance<br />

<strong>de</strong> Lyon se sont acoquinées avec mon ex-mari et se sont laissés séduire, puis<br />

convaincre par son jeu <strong>de</strong> manipulateur donnant l’image d’un bon père. En effet,<br />

un psy<strong>ch</strong>opathe est généralement très doué pour se faire passer pour une <strong>victime</strong><br />

lorsqu'il sent qu'il va être mis à découvert.<br />

Malheureusement, les acteurs <strong>de</strong>s services sociaux en France ne sont ni préparés<br />

ni formés professionnellement à traiter ce type <strong>de</strong> comportement criminel.<br />

Ils agissent selon leurs propres critères et se basent en fonction <strong>de</strong> leur estimation<br />

ou appréciation personnelle (tête du client, couleur politique et religieuse, niveau<br />

social et j'en passe), ce qui met <strong>de</strong> nombreuses familles en danger et a <strong>de</strong>s résultats<br />

dramatiques sur le véritable <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s <strong>victime</strong>s.<br />

Il poursuivait son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement agressif par les menaces téléphoniques,<br />

le harcèlement (il me suivait, me faisait suivre par ses acolytes, etc.), tout cela sans<br />

ne jamais laisser aucune preuve bien évi<strong>de</strong>mment, ce qui me rendait la tâ<strong>ch</strong>e<br />

difficile pour accréditer mes dépôts <strong>de</strong> plaintes qui étaient curieusement classées<br />

sans suite...<br />

<strong>Je</strong> prends conscience que tous ces acteurs sociaux-judiciaires n'ont qu'un seul<br />

but : me faire passer pour "une mère déficiente dans son rôle éducatif", puis une<br />

manipulatrice. Ils prennent fait et cause pour mon ex-mari et son avocat en leur<br />

emboîtant le pas lors <strong>de</strong>s différentes audiences. Cela <strong>de</strong>vient la lutte du pot <strong>de</strong> terre<br />

contre le pot <strong>de</strong> fer.<br />

Leur rapport rendu au JAF le décrit comme la <strong>victime</strong> d'un complot mené à son<br />

encontre, dû aux tendances racistes dont nous sommes accusés et qu'il met en<br />

avant pour se défendre !!! La justice emboîte le pas aux plaidoiries calomniatrices<br />

et <strong>de</strong>structrices <strong>de</strong> son avocat, qui <strong>de</strong> surcroît sont audibles par mes enfants,<br />

lors <strong>de</strong>s audiences <strong>de</strong>vant le Juge pour enfants.<br />

Or tous ces gens-là vont violer allègrement en pleine connaissance <strong>de</strong> cause, sans<br />

s'y opposer en tant que protecteurs <strong>de</strong> l'Enfance, les droits fondamentaux décrits en<br />

la convention CEDH art.9 à 12 qui fait référence à la protection <strong>de</strong> la vie privée<br />

et aux droits <strong>de</strong>s enfants, convention signée par la France...<br />

Dès lors, aujourd'hui avec le recul, quand je dénonce le système politico-socialjudiciaire,<br />

j'affirme que les opinions politiques influencent, <strong>de</strong> façon notoire,<br />

les agissements et les décisions <strong>de</strong> ces gens-là. En effet, en France, l'air politique,<br />

ambiant à cette époque, transpire au travers du système socialo-judiciaire : soudain<br />

il faut être très pru<strong>de</strong>nt face à une personne d'origine maghrébine... Une espèce <strong>de</strong><br />

mea-culpa sous-jacent afin d'avancer en eau trouble !!!<br />

En effet, je me suis entendu dire, par <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> sociale à l'Enfance,<br />

que j'étais raciste du fait <strong>de</strong> vouloir divorcer en diabolisant le père, afin <strong>de</strong> l'évincer<br />

dans son rôle paternel.


Par conséquent le véritable danger (l'alcoolisme, les menaces d'enlèvement<br />

d’enfants, le harcèlement, le viol dont je fus <strong>victime</strong> bien que mariée) a été<br />

totalement occulté, dès le départ...<br />

Le divorce pour faute aux torts exclusifs <strong>de</strong> mon ex-mari sera confirmé en cour<br />

d'appel en septembre 2000. Toutefois, <strong>de</strong> façon totalement contradictoire <strong>de</strong>puis<br />

1995, nous en<strong>ch</strong>aînons les procédures <strong>de</strong>vant le JAF et le Juge pour enfants où,<br />

au vu <strong>de</strong>s éléments à <strong>ch</strong>arge, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ce qu'un droit <strong>de</strong> visite soit restreint,<br />

pour protéger mes enfants d'un enlèvement et <strong>de</strong> la maltraitance régulière à laquelle<br />

elles sont confrontées, <strong>de</strong> par son addiction à l'alcool... Cela me sera à <strong>ch</strong>aque fois<br />

refusé.<br />

Mes filles seront contraintes <strong>de</strong> se rendre en droit <strong>de</strong> visite (malgré leur témoignage<br />

à leur avocate et aux éducatrices <strong>de</strong> la Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Enfance), à raison d'un<br />

week-end sur <strong>de</strong>ux, avec la moitié <strong>de</strong>s vacances scolaires. Mon fils n'est pas<br />

concerné par la mesure car c'est un bébé, il n’est autorisé<br />

à le voir qu'un samedi après-midi sur <strong>de</strong>ux... On est à face à une incohérence<br />

judiciaire qui, d'un côté, reconnaît les torts exclusifs repro<strong>ch</strong>és à mon ex-mari, puis<br />

d'un autre côté, une volonté réelle <strong>de</strong> le considérer (par le droit <strong>de</strong> visite)<br />

comme n'importe quel père...<br />

C'est en Juillet 1998, alors qu'il est censé passer les vacances avec ses filles,<br />

que nous allons basculer dans l'irréparable...<br />

Il continue à s'adonner à l'alcoolisme en présence <strong>de</strong> celles-ci; tous les jours, il fait<br />

faire 200 km aller-retour en voiture à mes filles pour venir me surveiller sur mon<br />

lieu <strong>de</strong> vacances. <strong>Je</strong> passe le mois <strong>de</strong> juillet avec mes parents, à la maison <strong>de</strong> ma<br />

grand-mère qui se trouve à 100 km <strong>de</strong> Lyon.<br />

Un jour, je me rends à une fête <strong>de</strong> village (Cluny, en Saône et Loire) où je me trouve<br />

nez à nez avec mes filles livrées à elles-mêmes et qui me montrent du doigt la<br />

buvette où se trouve leur père.<br />

<strong>Je</strong> me dirige vers lui avec mes filles et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce qu'il fait là : il prétend qu'il<br />

s'agit d'un pur hasard. C'est alors que ma ca<strong>de</strong>tte (7ans) se met à pleurer en<br />

s'agrippant à moi et me dit qu'elle ne veut plus rester avec lui, dans l’état qu'il est et<br />

qu'elle a peur. <strong>Je</strong> tente <strong>de</strong> la raisonner car il reste une semaine mais rien n'y fait<br />

elle hurle et tape son père avec ses poings et ses pieds, quand il essaie <strong>de</strong> la tirer<br />

vers lui.<br />

Devant l'agressivité <strong>de</strong> ma ca<strong>de</strong>tte, que ni ma fille aînée ni moi ne pouvons<br />

maîtriser, nous décidons <strong>de</strong> faire un compromis avec leur père.


Ma fille aînée me dit qu'elle va rentrer avec son père pour finir les vacances, parce<br />

qu'elle a peur qu'il dépose plainte contre moi si mes filles repartent avec moi avant<br />

la fin <strong>de</strong>s vacances prévues par la justice...<br />

Nous sommes face à un <strong>ch</strong>oix lourd <strong>de</strong> conséquence mais réellement jouissif dans<br />

le regard <strong>de</strong> mon ex-mari car je perçois le sadisme affectif auquel il joue.<br />

En effet, cette décision m'arra<strong>ch</strong>e le cœur mais, là encore, il s'agit <strong>de</strong> notre parole<br />

contre la sienne car il est dans la démar<strong>ch</strong>e judiciaire, à ce moment-là, <strong>de</strong> me faire<br />

enlever mes enfants, autrement dit, nous avons une épée <strong>de</strong> Damoclès au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> nos têtes...<br />

C'est alors que je rentre avec ma fille ca<strong>de</strong>tte, en laissant partir mon aînée qui tente<br />

<strong>de</strong> me rassurer avec son regard rempli <strong>de</strong> larmes que je n'oublierai jamais !!!<br />

Elle reviendra à la maison une semaine après, avec les <strong>ch</strong>eveux coupés au carré,<br />

alors qu’elle les avait longs et bouclés jusqu’au milieu du dos.<br />

Elle a le regard triste, le visage assombrit mais elle prétend<br />

que tout va bien... Elle est dans le mutisme total<br />

et je ne perçois pas les signes qu'elle m'envoie, je suis<br />

confrontée à l'incompréhension <strong>de</strong> son mal être et je me dis<br />

que cela est dû aux tensions que nous vivons en rapport<br />

avec notre situation...<br />

Au fil <strong>de</strong>s mois, elle commence par grossir, refuse <strong>de</strong> mettre<br />

<strong>de</strong>s jupes, s'habille comme un garçon (survêtement, jean,<br />

basket), dissimule toutes ses formes, elle se rebelle, passe<br />

du rire aux larmes, etc...<br />

Dans le même temps, le droit <strong>de</strong> visite continue, jusqu'à ce que ma fille ca<strong>de</strong>tte,<br />

à force <strong>de</strong> symptômatiser la douleur d'être obligée <strong>de</strong> se rendre <strong>ch</strong>ez lui, lors d'un<br />

week-end où elle se trouve <strong>ch</strong>ez son père, ma fille aînée m'appelle en pleure.<br />

Car elle est face à sa sœur qui a <strong>de</strong> la fièvre et se tord <strong>de</strong> douleurs<br />

abdominales, tandis que leur père est en état d'ébriété avancée.<br />

La petite est en train <strong>de</strong> faire une occlusion intestinale. <strong>Je</strong> la fais hospitaliser<br />

en urgence après avoir été la <strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>er au domicile <strong>de</strong> mon ex-mari....<br />

<strong>Je</strong> dépose plainte pour non-assistance à mineure en danger et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ce que<br />

mes filles soient entendues par le JAF : cette requête me sera refusée et ma plainte<br />

sera classée sans suite !!!<br />

Nous passons en audience <strong>de</strong>vant le JAF qui, <strong>de</strong>vant la gravité <strong>de</strong>s faits, déci<strong>de</strong><br />

enfin d'ordonner un droit <strong>de</strong> visite sous surveillance, dans un centre appelé<br />

Colin Maillard. Puis il réclame une expertise psy<strong>ch</strong>iatrique <strong>de</strong> <strong>ch</strong>aque membre <strong>de</strong> la<br />

famille.


Ma fille aînée est décrite comme une jeune ado sociable, poursuivant<br />

sa scolarité normalement, mais qui est terrorisée par le père. Il en va<br />

<strong>de</strong> même pour ma ca<strong>de</strong>tte : le rapport est en notre faveur car<br />

le psy<strong>ch</strong>iatre rend un rapport pour le moins édifiant <strong>de</strong> la<br />

personnalité <strong>de</strong> mon ex-mari, d'où il ressort qu'il s'agit d'un père qui<br />

est en décalage avec la vie réelle et ne semble pas intéressé par<br />

l'évolution psy<strong>ch</strong>o-affective <strong>de</strong> ses enfants, qui s'i<strong>de</strong>ntifie au mo<strong>de</strong><br />

éducatif <strong>de</strong> sa culture...<br />

Nous sommes en 1999 et l'ordonnance du JAF mentionne un droit <strong>de</strong> visite<br />

surveillé sans déterminer <strong>de</strong> durée. Toutefois, cela ne suffira pas pour protéger<br />

ma fille, au contraire : il s'agit d'un système <strong>de</strong>structeur puisqu'il l'entretient dans<br />

la perversion affective, restant elle confrontée en permanence à son agresseur...<br />

J'ignore tout <strong>de</strong> ce qu'elle endure moralement, à ce moment-là, jusqu'en décembre<br />

2000 où, lors d'un <strong>de</strong> mes déplacements professionnels, alors qu'elle se trouve avec<br />

son frère et sa sœur <strong>ch</strong>ez mes parents, mon père la surprend, un soir, avec un<br />

jeune homme, aux alentours <strong>de</strong> notre maison, alors qu'elle est censée dormir...<br />

<strong>Je</strong> reviens en catastrophe <strong>de</strong> mon déplacement professionnel (Paris) car mon père<br />

me prévient par téléphone <strong>de</strong> son comportement anormal (12 ans)...<br />

<strong>Je</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ma fille ce qui se passe dans sa tête et quel âge à ce garçon.<br />

Elle me dit qu'il a 18 ans et qu'elle veut que quelqu'un la protège...<br />

<strong>Je</strong> ne comprends pas <strong>de</strong> quoi ni <strong>de</strong> qui... ? Elle se jette dans mes bras<br />

en sanglots et me dit que son père lui a fait du mal. Par respect et par pu<strong>de</strong>ur, je ne<br />

lui pose pas <strong>de</strong> question car je percute sur ce qu’il a fait…<br />

<strong>Je</strong> la serre très fort contre moi, je l'embrasse<br />

sur son visage mouillé et elle murmure "papa m'a tou<strong>ch</strong>ée"...<br />

Nous pleurons ensembles, puis je prends sa tête entre mes mains, je la regar<strong>de</strong><br />

dans les yeux et je lui promets que nous allons nous battre jusqu'au bout,<br />

que son combat <strong>de</strong>vient le nôtre.<br />

<strong>Je</strong> ne sais plus quoi faire, toutes mes plaintes sont classées sans suite.<br />

<strong>Je</strong> pense alors à l'assistante sociale <strong>de</strong> la maison du département, je me dis que par<br />

ce biais, notre parole sera entendue. J'explique à ma fille ma décision, elle accepte<br />

mais n'est pas rassurée. L'assistante sociale nous fixe ren<strong>de</strong>z-<strong>vous</strong> et nous<br />

auditionne <strong>ch</strong>acune à notre tour. Par la suite, elle m'informe qu'il s'agit <strong>de</strong> faits<br />

graves et que, par conséquent, elle doit transmettre ces informations au procureur<br />

du TGI <strong>de</strong> Lyon, puis saisir le Juge pour enfants du même tribunal, afin d'établir<br />

une protection immédiate pour mes enfants.<br />

Nous recevons une convocation à la gendarmerie, qui est diligentée par<br />

le procureur, afin <strong>de</strong> nous emmener à la BPDJ <strong>de</strong> Lyon Perra<strong>ch</strong>e qui doit effectuer<br />

une investigation judiciaire sur ma fille.<br />

Le 6 Décembre 2000, nous passerons la journée, <strong>de</strong>puis 8h00 du matin jusqu'à<br />

17h00, entre les auditions enregistrées, filmées et les examens médicaux à la BPDJ<br />

<strong>de</strong> Lyon, au terme <strong>de</strong> laquelle, je serai en tant que responsable légale, amenée à<br />

entendre les dépositions <strong>de</strong> ma fille afin <strong>de</strong> les signer...


La lecture <strong>de</strong> ses déclarations me parait interminables et je me pétrifie d'horreur au<br />

fur et à mesure <strong>de</strong> son récit, les <strong>de</strong>ux brigadiers sont eux-mêmes écœurés<br />

et m'affirment que <strong>de</strong> tels actes sont passibles <strong>de</strong> prison. Dès la fin <strong>de</strong> la lecture <strong>de</strong>s<br />

déclarations <strong>de</strong> ma fille, ils me précisent que je peux me constituer partie civile<br />

et déposer plainte, ce que j'accepte évi<strong>de</strong>mment...<br />

A partir <strong>de</strong> cette date, je ne serai plus jamais la même, ni en tant que femme ni en<br />

tant que mère. A ce moment-là, j'ai du mal à réaliser que le père <strong>de</strong> mes enfants ait<br />

pu accomplir <strong>de</strong> telles horreurs, la rage s'empare <strong>de</strong> moi et l'envie <strong>de</strong> le tuer<br />

me traverse <strong>de</strong> toutes parts...<br />

Grâce à l'appui <strong>de</strong> mes parents, par leur amour et leur esprit <strong>de</strong> sacrifice, je réussis<br />

à surmonter ce drame. Ce qui détruit les familles et les divise, c'est le manque<br />

d'amour.<br />

Jusqu'en 2003, je serai "maquée" par les services sociaux-judiciaires, ils inverseront<br />

la tendance par <strong>de</strong> subtiles manipulations. Ils utiliseront le mal-être <strong>de</strong> ma fille<br />

aînée comme odieux prétexte, pour corroborer leur thèse selon laquelle je serais<br />

une mère déficiente en matière éducative et que ma fille est en proie à ma<br />

manipulation <strong>de</strong> mère toute puissante. En réalité, ils dépeignent tout simplement<br />

leur propre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement : ils sont les instigateurs ma<strong>ch</strong>iavéliques et les<br />

responsables du processus infernal d'auto<strong>de</strong>struction dans lequel va basculer ma<br />

fille et, par voie <strong>de</strong> conséquence, la tentative <strong>de</strong> détruire <strong>de</strong> l'intérieur<br />

notre famille !!!<br />

Diviser pour régner !!!<br />

Ce qu'ils refusent d'admettre et contre quoi je me bats corps et âme, c'est<br />

la dénonciation <strong>de</strong> ce crime qu'est <strong>l'inceste</strong>, je ne leur pardonnerai jamais...<br />

Toutefois, il m'a fallu apprendre à avancer en eau trouble car, à mes dépends,<br />

j'ai compris qu'on ne se battait pas à armes égales. Il faut donc utiliser leur mo<strong>de</strong><br />

opératoire afin <strong>de</strong> pouvoir s'arra<strong>ch</strong>er vivantes <strong>de</strong> leurs griffes.<br />

Dans mon cursus personnel, j'ai eu l'opportunité <strong>de</strong> pouvoir étudier <strong>de</strong> façon très<br />

générale le droit français sur <strong>de</strong>ux années, pour obtenir une capacité <strong>de</strong> droit.<br />

Ainsi, j'ai pu me défendre en parlant leur langage et comprendre entre les lignes<br />

leurs rapports éducatifs, leur ordonnance, leur rapport circonstancié, etc., ce que,<br />

malheureusement, Monsieur et Madame tout le mon<strong>de</strong> ne sont pas à même<br />

d'assimiler et que, bien souvent, les avocats non plus ne nous traduisent pas.<br />

En effet, il s'agit vraiment d'une traduction car le langage judiciaire est une<br />

langue réservée à l'élite, à une caste, la France d'en haut !!!


Entre 2000 et 2003, ma fille passera par trois tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>, puis <strong>de</strong>ux<br />

fugues.<br />

Pourtant, elle essaye <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r la tête hors <strong>de</strong> l'eau en faisant <strong>de</strong> la danse, <strong>de</strong> la<br />

musique (piano), elle participe à <strong>de</strong>s spectacles...<br />

Nous essayons <strong>de</strong> vivre normalement, ce qui semble déranger nos détracteurs...<br />

Dans le même temps, les éducatrices n'ont <strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> la harceler moralement,<br />

<strong>de</strong> manière pernicieuse, pour l'amener à se rétracter dans ses accusations.<br />

Elles emploieront même la menace insidieuse en lui disant, je cite :<br />

"Tu répètes ce que ta mère dit mais tu sais que c'est puni par la loi<br />

d'accuser son papa" !!!<br />

Sa<strong>ch</strong>ant que les travailleurs sociaux sont tenus <strong>de</strong> par la loi <strong>de</strong> rester neutres...<br />

De plus, il n'est pas requis <strong>de</strong> par leur fonction d'estimer la culpabilité ou non<br />

d'une personne (enquête au pénal en cours), leur travail se limitant à déterminer<br />

si un enfant évolue dans un danger physique ou moral au sein <strong>de</strong> sa famille.<br />

Ma fille aînée est à bout et ne supporte plus d'être fliquée, surveillée dans ses<br />

moindre faits et gestes qui sont à <strong>ch</strong>aque fois interprétés par ces psy<strong>ch</strong>ologues<br />

<strong>de</strong> Bazard...<br />

Elle me dit en avoir assez <strong>de</strong> cette vie et j'ai <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> mal à la faire<br />

raisonner, la patience n'a aucune signification pour elle et elle se révolte contre<br />

toute forme d'autorité...<br />

Malgré tout cela, elle essaye <strong>de</strong> construire une relation amoureuse, pensant que<br />

par ce biais elle peut é<strong>ch</strong>apper à sa souffrance, elle s'enfonce peu à peu dans un<br />

mutisme et rompt le lien <strong>de</strong> communication si fragile que nous avons construit<br />

<strong>de</strong>puis ce drame... Elle n'a plus envie <strong>de</strong> se battre à mes côtés pour la justice<br />

car, à ses yeux, il n'y a plus <strong>de</strong> Justice...<br />

Fabiola

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