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Se chauffer au bois, une bonne solution ? - ValBiom

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BOIS-ENERGIE<br />

112 - 5/2005<br />

56<br />

<strong>Se</strong> <strong>ch<strong>au</strong>ffer</strong> <strong>au</strong> <strong>bois</strong>,<br />

<strong>une</strong> <strong>bonne</strong> <strong>solution</strong> ?<br />

par Didier Marchal<br />

<strong>ValBiom</strong> asbl 1<br />

Les prix des produits pétroliers atteignent<br />

des sommets… D’après certains, la pénurie<br />

approche...<br />

A l’heure actuelle, les énergies renouvelables<br />

(ou alternatives) sont bel et bien à l’ordre du<br />

jour. Parmi elles, le <strong>bois</strong> est particulièrement<br />

sollicité...<br />

n LES PRINCIPAUX APPAREILS DE CHAUFFAGE<br />

Pratiquement tous les quotidiens du pays s’en sont fait l’écho<br />

ces dernières semaines : les carnets de commandes des<br />

constructeurs de poêles à <strong>bois</strong> sont remplis pour plusieurs<br />

mois ! Certains estiment déjà que 2005 devrait être <strong>une</strong> très<br />

<strong>bonne</strong> année en termes de chiffres de vente. Le poêle à bûches<br />

est-il la seule <strong>solution</strong> pour se <strong>ch<strong>au</strong>ffer</strong> <strong>au</strong> <strong>bois</strong> ? Comme<br />

dans de nombreux domaines, il est prudent de ne pas généraliser<br />

trop rapidement… En effet, il existe de nombreux systèmes<br />

permettant d’utiliser le <strong>bois</strong> pour se <strong>ch<strong>au</strong>ffer</strong>.<br />

1 Bois déchiqueté, provenant du déchiquetage de connexes de scierie ou de <strong>bois</strong> forestier.<br />

2 Granulés de <strong>bois</strong>, obtenus en comprimant de la sciure par des techniques appropriées.<br />

1<br />

Ch<strong>au</strong>dière à alimentation<br />

manuelle<br />

Ch<strong>au</strong>dière à alimentation<br />

<strong>au</strong>tomatique<br />

Feu ouvert<br />

Poêle à <strong>bois</strong><br />

Insert*<br />

Poêle de masse*<br />

Poêle à alimentation<br />

<strong>au</strong>tomatique<br />

Bûches Plaquettes 1 Pellets 2<br />

<strong>ValBiom</strong> - Ch<strong>au</strong>ssée de Namur, 146 - B-5030 GEMBLOUX<br />

marchal@cra.wallonie.be<br />

* Un poêle de masse présente <strong>une</strong> masse importante et fonctionne sur le principe<br />

de l’accumulation de chaleur. Après extinction du feu, la chaleur accumulée<br />

dans le matéri<strong>au</strong> (stéatite par exemple) continue à être diffusée, parfois<br />

pendant plus de 24 heures.<br />

Un insert, par contre, est un dispositif à encastrer dans <strong>une</strong> cheminée existante.<br />

La chaleur est propagée par rayonnement et par convection.<br />

© Didier Marchal<br />

Le <strong>bois</strong> de ch<strong>au</strong>ffage a le vent en poupe...<br />

En fonction du type de combustible utilisé, on peut distinguer<br />

les princip<strong>au</strong>x systèmes repris dans le table<strong>au</strong>.<br />

Des progrès technologiques importants ont été réalisés ces<br />

dernières années dans pratiquement tous les domaines, de<br />

manière à ce que la qualité de la combustion soit améliorée.<br />

Les appareils modernes présentent donc des rendements<br />

supérieurs, capables de rivaliser avec les meilleures ch<strong>au</strong>dières<br />

<strong>au</strong> mazout.<br />

Comment choisir le type d’appareil adapté à sa propre situation<br />

? Indépendamment du type de combustible, il importe de<br />

faire la distinction entre un système de ch<strong>au</strong>ffage central et<br />

plusieurs appareils de ch<strong>au</strong>ffage placés dans l’habitation. A<br />

ce stade, la disposition des pièces de l’habitation doit être<br />

examinée : l’absence de circuit de ch<strong>au</strong>ffage central et des<br />

pièces communiquant entre elles peuvent constituer <strong>une</strong> situation<br />

idéale pour l’installation d’un poêle à bûches (ou,<br />

éventuellement, d’un poêle de masse). Dans ce cas, si le<br />

poêle est bien situé et correctement dimensionné, il pourra<br />

assurer le ch<strong>au</strong>ffage des quelques pièces mentionnées. Si<br />

l’on préfère un système à alimentation <strong>au</strong>tomatique, on s’orientera<br />

vers un modèle de poêle à granulés. Ceux-ci sont munis<br />

d’un réservoir leur donnant <strong>une</strong> certaine <strong>au</strong>tonomie. Ils<br />

peuvent également être raccordés à un réservoir plus important<br />

(appelé silo) qui leur assurera <strong>une</strong> <strong>au</strong>tonomie de plusieurs<br />

mois.


Dans le cas où le bâtiment dispose d’un système de ch<strong>au</strong>ffage<br />

central alimenté par un combustible fossile (mazout ou<br />

gaz), deux <strong>solution</strong>s peuvent être envisagées : remplacer la<br />

ch<strong>au</strong>dière existante par <strong>une</strong> ch<strong>au</strong>dière à <strong>bois</strong> (<strong>au</strong>tomatique<br />

ou non), ou installer un poêle à <strong>bois</strong> en appoint. Cette dernière<br />

<strong>solution</strong> permet de n’utiliser la ch<strong>au</strong>dière que durant les<br />

périodes de froid, le ch<strong>au</strong>ffage en entre saison étant assuré<br />

par le poêle. Lorsque l’on opte pour un système de ch<strong>au</strong>ffage<br />

central <strong>au</strong> <strong>bois</strong>, plusieurs éléments doivent être pris en<br />

considération :<br />

- choix du système d’alimentation ;<br />

- évaluation de la puissance à installer ;<br />

- estimation de la consommation annuelle ;<br />

- localisation du silo (dans le cas d’<strong>une</strong> ch<strong>au</strong>dière à alimentation<br />

<strong>au</strong>tomatique).<br />

Le choix du système d’alimentation doit se faire en toute<br />

connaissance de c<strong>au</strong>se : <strong>une</strong> alimentation manuelle nécessitera<br />

le chargement de la ch<strong>au</strong>dière <strong>une</strong> ou deux fois par jour,<br />

ainsi que la préparation du <strong>bois</strong>. Cette question ne se pose<br />

peut-être pas lors de l’achat de la ch<strong>au</strong>dière, mais deviendra<br />

cruciale lorsque le poids des ans se fera sentir… Un système<br />

d’alimentation <strong>au</strong>tomatique, par contre, fournira un très grand<br />

confort d’utilisation.<br />

En ce qui concerne la puissance à installer, on se basera<br />

essentiellement sur le volume des pièces à <strong>ch<strong>au</strong>ffer</strong>, la qualité<br />

de l’isolation du bâtiment et la température souhaitée. Les professionnels<br />

du secteur pourront réaliser des devis sur le type<br />

d’appareil à installer. Notons cependant qu’il f<strong>au</strong>t éviter de<br />

surdimensionner <strong>une</strong> ch<strong>au</strong>dière <strong>au</strong> <strong>bois</strong>. Une première évaluation<br />

pourra être réalisée en se basant sur la consommation<br />

actuelle en mazout et sur la durée de la période de ch<strong>au</strong>ffe.<br />

Pour estimer la consommation annuelle en <strong>bois</strong>, on se basera<br />

dans un premier temps sur la consommation actuelle en<br />

mazout. Si l’on consomme, par exemple, 3.000 litres de mazout<br />

par an, et si l’on tient compte des rendements respectifs<br />

des ch<strong>au</strong>dières à mazout et des ch<strong>au</strong>dières à bûches, il f<strong>au</strong>dra<br />

compter 15 à 20 stères de chêne sec pour <strong>une</strong> année. En<br />

ce qui concerne les granulés, on retient généralement le ratio<br />

suivant : environ 2 kg de granulés présentent le même contenu<br />

énergétique que 1 litre de mazout. Dans ce cas, pour<br />

<strong>une</strong> consommation de 3.000 litres de mazout par an, il f<strong>au</strong>drait<br />

compter environ 6 tonnes de granulés.<br />

Dans le cas d’<strong>une</strong> ch<strong>au</strong>dière à alimentation <strong>au</strong>tomatique, il<br />

convient de tenir compte de la nécessité d’installer un silo<br />

d’alimentation. Il s’agit en fait de l’équivalent de la « classique<br />

» citerne à mazout. Dans certains cas, la pièce dans laquelle<br />

était située la citerne peut servir de zone de stockage<br />

moyennant certaines adaptations. Il importe également que<br />

cette pièce soit bien sèche et bien aérée pour éviter les problèmes<br />

de condensation (et donc, de détérioration possible<br />

du combustible). Dans le cas d’<strong>une</strong> nouvelle habitation, il f<strong>au</strong>t<br />

prévoir la place nécessaire dès la conception des plans. S’il<br />

apparaît qu’il n’y a pas d’espace pour intégrer le silo à l’intérieur<br />

du bâtiment, il est possible d’utiliser des silos enterrés<br />

pour les granulés (citerne enterrée placée à l’extérieur du<br />

bâtiment, munie d’un système d’alimentation adéquat). Il<br />

BOIS-ENERGIE<br />

existe, pour les pellets, des spécifications techniques précises<br />

pour l’installation des silos (notamment en termes de sécurité).<br />

Les fournisseurs et installateurs de ch<strong>au</strong>dières peuvent<br />

fournir tous les renseignements à cet égard. Dans tous<br />

les cas, on localisera le silo de manière à ce qu’il soit facilement<br />

accessible (remorque ou camion pour livrer les plaquettes,<br />

camion-souffleur pour les granulés).<br />

Dans le cas de gros bâtiments à <strong>ch<strong>au</strong>ffer</strong>, représentant <strong>une</strong><br />

consommation annuelle en mazout de plus de 10.000 litres, il<br />

devient tout à fait pertinent de s’interroger sur les possibilités<br />

de ch<strong>au</strong>ffage <strong>au</strong> <strong>bois</strong>. Même si de nombreuses habitations<br />

de ce type, situées dans des domaines forestiers, utilisent<br />

déjà le <strong>bois</strong> comme source de combustible pour le ch<strong>au</strong>ffage,<br />

il s’agit encore le plus souvent de feux ouverts ou de poêles à<br />

bûches traditionnels. Pour ce type de bâtiments, on recommandera<br />

l’installation d’<strong>une</strong> ch<strong>au</strong>dière à plaquettes à alimentation<br />

<strong>au</strong>tomatique. Dans ce cas, surtout pour de grandes<br />

propriétés forestières, on pourra utiliser <strong>une</strong> partie du <strong>bois</strong><br />

produit (chutes diverses, taillis, houppiers, …) pour alimenter<br />

la ch<strong>au</strong>dière. Les plaquettes pourront être produites sur place<br />

(utilisation d’un broyeur personnel ou recours à un professionnel<br />

disposant du matériel de broyage adéquat) ou achetée<br />

à un producteur extérieur. Notons à ce propos que, outre<br />

la société SECO-BOIS (Mariembourg), d’<strong>au</strong>tres professionnels<br />

apparaissent dans ce secteur. On pensera notamment à la<br />

société COMBUBOIS (F<strong>au</strong>villers) ou à certains entrepreneurs<br />

forestiers souhaitant diversifier leurs activités.<br />

n SE CHAUFFER AU BOIS, OUI MAIS…<br />

Il y a peu, le journal Le Soir titrait « Le <strong>bois</strong> de ch<strong>au</strong>ffage v<strong>au</strong>t<br />

de l’or » et estimait que le risque de pénurie était bien réel.<br />

S’il est illusoire d’évaluer avec précision la quantité de <strong>bois</strong><br />

de ch<strong>au</strong>ffage disponible en Belgique, il apparaît néanmoins<br />

que pour les propriétaires forestiers cela reste <strong>une</strong> source de<br />

combustible intéressante. Il importe toutefois d’attirer l’attention<br />

sur un point important : il f<strong>au</strong>t éviter de brûler du <strong>bois</strong><br />

vert ou du <strong>bois</strong> qui <strong>au</strong>rait subi l’un ou l’<strong>au</strong>tre traitement<br />

(peinture, vernis, imprégnation, …). L’utilisation de <strong>bois</strong> trop<br />

humide, par exemple, est <strong>une</strong> des c<strong>au</strong>ses de m<strong>au</strong>vaise combustion.<br />

Dans ce cas, la chaleur prélevée pour vaporiser l’e<strong>au</strong><br />

contenue dans le <strong>bois</strong> provoque <strong>une</strong> diminution de la température<br />

de combustion qui entraîne à son tour <strong>une</strong> décomposition<br />

incomplète des constituants du <strong>bois</strong>. Certains imbrûlés<br />

s’échappent sous forme gazeuse par le conduit de cheminée.<br />

Des particules de suies, de goudrons ou de charbon<br />

peuvent également être émises en quantités importantes lors<br />

d’<strong>une</strong> combustion incomplète. Ces composés sont nocifs pour<br />

l’homme et dangereux pour l’environnement. Par ailleurs, les<br />

dépôts de goudron dans les conduits peuvent être à l’origine<br />

de feux de cheminée. On conseillera donc de n’utiliser que<br />

du <strong>bois</strong> bien sec dans les poêles et les ch<strong>au</strong>dières. Les bûches<br />

devront être sèches d’<strong>au</strong> moins un an (deux ans pour<br />

certaines essences), les plaquettes <strong>au</strong>ront été stockées sous<br />

abri aéré 3 à 6 mois. Les granulés, quant à eux, sont des<br />

combustibles très secs (moins de 10% d’humidité) et peuvent<br />

être utilisés tels quels.<br />

112 - 5/2005<br />

57


BOIS-ENERGIE<br />

Utiliser des moyens modernes de ch<strong>au</strong>ffage <strong>au</strong> <strong>bois</strong> peut<br />

s’avérer plus coûteux à l’achat que les appareils <strong>au</strong>x combustibles<br />

fossiles. C’est la raison pour laquelle il existe actuellement<br />

divers types de soutien pour encourager le public<br />

à recourir <strong>au</strong>x énergies renouvelables et à moins consommer<br />

(primes de la Région wallonne, réductions fiscales,...).<br />

Ces systèmes étant, pour la plupart, en pleine renégociation,<br />

on invitera le lecteur à consulter régulièrement divers sites<br />

qui les informeront des nouve<strong>au</strong>tés en la matière. On citera<br />

notamment le site portail de l’énergie en Région wallonne<br />

(http://energie.wallonie.be) et le site du Ministère des Affaires<br />

économiques (http://mineco.fgov.be).<br />

Enfin, s’il est louable d’utiliser le <strong>bois</strong> (combiné éventuellement<br />

avec <strong>une</strong> <strong>au</strong>tre source renouvelable d’énergie comme<br />

le soleil) pour se <strong>ch<strong>au</strong>ffer</strong>, il est encore plus logique d’y ajouter<br />

<strong>une</strong> dimension supplémentaire : <strong>une</strong> utilisation plus rationnelle<br />

de l’énergie (consommer moins, isoler correctement<br />

le bâtiment, …).<br />

n POUR EN SAVOIR PLUS<br />

CREHAY R., MARCHAL D. [2004]. Le ch<strong>au</strong>ffage <strong>au</strong> <strong>bois</strong> pour les particuliers.<br />

Gembloux, <strong>ValBiom</strong> asbl, 82 p. (ce document peut être téléchargé à partir<br />

de http://energie.wallonie.be ou http://www.valbiom.be).<br />

MARCHAL D. [2003]. Les granulés de <strong>bois</strong> (2ème partie) – Les appareils de<br />

ch<strong>au</strong>ffage. Silva Belgica, 110, 3, 50-52.

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