Philippe Neri, le serviteur de la Joie - Sanctuaire Saint bonaventure

Saint-Bonaventure – Cœur de Lyon
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n°19 – 27 mai 2012
Philippe Neri, le serviteur de la Joie
Quand je m’attarde dans un zoo, ou contemple les animaux de la création, je
m’émerveille de la diversité que le Créateur a instillée dans sa création. Poil, plume,
écailles, autant de vêtements parfois riches en couleurs, pour adapter ces variétés
d’animaux à leur environnement naturel. Des canards colvert ou flamants roses, aux
papillons, de la force du tigre à la grâce naturelle des girafes au long cou, des poissons
mandarins aux dauphins joueurs, du coléoptère à la limace, il y a une symphonie qui
nous chante la diversité voulue par le Créateur.
S’il en va ainsi de la diversité dans le monde animal, on peut aussi s’en
émerveiller dans le monde de la sainteté. Car, les saints, nos frères humains, se sont
laissés colorer à partir de leur milieu naturel, de la culture qui les environnait, pour
nous transmettre par leur vie une page actualisée de l’Évangile, en se laissant modeler
par « ce don de l’Esprit dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de
rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences » comme le disait si bien
Christian de Chergé dans son testament spirituel.
Oratorien bérullien, dont nous avons fêté le 11 novembre dernier les 400 ans de
notre fondation, nous nous reconnaissons aussi en une autre figure spirituelle, que nous
fêtons le 26 mai : Philippe Neri. Ce saint de la Joie, rééquilibre la figure austère du
cardinal de Bérulle et de ses proches successeurs. Voilà pourquoi nous aimons nous
placer aussi sous son patronage.
Qui est Philippe, ce Florentin, né en 1515 dans ce bouillonnement de la
Renaissance italienne ? Un homme marqué par les frères dominicains du couvent de
Saint-Marc qui abritent non seulement les fresques de Fra Angelico, mais aussi l’ombre
d’un Savonarole qui a enflammé, quelques années plus tôt, la république de Florence.
Aspiration à la vie intérieure comme à la liberté influencera le caractère de Philippe
jusqu’à la fin de sa vie.
Nous ne connaissons pas les motivations qui le font émigrer à Rome, mais toujours
est-il que c’est là que Philippe avec son naturel enjoué, sociable, marquera ses
contemporains. La ville alors, est en pleine transformation urbaine et se développe non
seulement en raison des pèlerinages sur les tombeaux des saints apôtres, mais aussi par
l’agrandissement des services de la curie du pape. La contre-réforme redessine le
paysage urbanistique. C’est auprès des pauvres, à commencer par les pèlerins qui n’ont
pas toujours de gîte, ou des malades, que Philippe pose des actes qui traduisent son
désir de vivre l’Évangile. Homme de prière, il prend du temps pour se ressourcer aux
lieux de l’Église primitive, comme les catacombes de Saint-Sébastien.
Comment rejoindre au mieux le Christ et les hommes depuis que l’Esprit Saint l’a
saisi un jour de Pentecôte ? En restant au plus près de ces semblables, n’hésitant pas à
les apostropher d’un bon mot sur la place publique, en les invitant sans dogmatisme à
oser laisser place dans leur vie la parole du Verbe de Dieu. N’ayant pas de plan
préétabli, il attire à lui toutes sortes de personnes, pratiquant une maïeutique de
l’échange où il amène chacun à donner le meilleur de lui-même. Une forme de prière se
dessine, associant temps de médiation de la parole de Dieu, conversation et chants.
Ainsi se met en place l’oratorio, où se réunissent des talents divers comme Palestrina ou

Baronius. Sur l’insistance de son confesseur, Philippe acceptera de perdre son statut de
laïc en devenant prêtre. Son charisme de confesseur et d’accompagnateur spirituel sera
grand auprès des petits et des grands (de nombreux cardinaux, dont un devenu pape).
Plus tard, il acceptera de donner un statut juridique à la forme d’apostolat qu’il avait
pratiqué sans autre but que de servir : ce sera l’Oratoire, congrégation de prêtres
séculiers, sans vœux religieux. Chers aux Romains, il est devenu le deuxième patron de
la Ville éternelle, après saint Pierre.
Le Christ dans l’Évangile de Jean nous promet le don de la joie. Assurément,
Philippe a su donner vie à cette parole du Christ lui donnant une couleur réelle. Les
témoins de sa vie nous disent qu’elle était à son approche communicative. Mais pour
qu’elle advienne, il fallait aussi être libre de tout amour-propre. Plus d’un
expérimentera ses réparties qui pouvaient être rudes, tant Philippe avait l’art de déceler
le faux semblant, l’orgueil qui sclérose le cœur humain. Cet homme, qui ne se prenait
pas au sérieux, nous a transmis la seule chose qu’il nous faille prendre au sérieux en ce
monde : l’amour inconditionnel du Christ pour chacun d’entre nous.
Antoine Adam, prêtre de l’Oratoire
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Assise, un pèlerinage attendu
Assise est une découverte pour nous trois, jeunes professionnels, qui profitons du
pont du 1 er mai pour partir en pèlerinage. Le voyage est long, mais quelle joie d’arriver à
Assise ! La ville surplombe la plaine, elle se voit de loin. Il faut monter, lentement et
sûrement, pour arriver jusqu’à elle. Bercés par le car, nous nous imprégnons du
paysage.
Après une première découverte des lieux à pied et l’installation à l’hôtel, nous
commençons la visite des lieux marquants de la vie de saint François et sainte Claire.
Visites mouvementées étant donné le grand nombre de touristes, mais aussi temps de
prière et de méditation dans le calme du jardin des Sœurs Colettines. Nous découvrons
la spiritualité de François et Claire : pauvreté, simplicité, humilité, pour une vie
ordonnée totalement au Christ et à l’Évangile.
Petit à petit, nous faisons le lien entre ce témoignage de vie et la beauté
saisissante qui nous entoure. La lumière paisible qui descend sur les oliviers argentés,
la multitude des chants d’oiseaux... Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la
Terre ! La présence de saint François est visible jusque devant les maisons, où l’on peut
souvent lire « Pax et bonum », c’est-à-dire « Paix et bien », la devise de l’Ordre
franciscain. Sont également représentées des scènes de sa vie telles que le sermon aux
oiseaux ou l’épisode du loup apprivoisé.
Nous faisons également l’expérience d’une « montée » lors de ce pèlerinage. Au
sens propre, lorsque nous grimpons vers l’Ermitage des Carceri, lieu de retraite de
François et ses compagnons ! Mais aussi une montée spirituelle : des amitiés se nouent,
et chaque jour nous entraîne plus « haut » : Saint-Damien, Sainte-Marie-des-Anges, la
Portioncule, et nous terminons par la visite de la basilique Saint-François, avec les
belles fresques de Giotto notamment. Nous sommes mardi matin, et c’est déjà le jour du
départ. Nous participons aux laudes et à la messe à la basilique Sainte-Claire. Quelle
grâce de pouvoir prier devant le crucifix de San Damiano, accompagnés par le chant
inoubliable des Clarisses ! Nous regrettons presque de ne pas avoir fait l’effort de nous
lever plus tôt pour les laudes les jours précédents...

Ce pèlerinage, comme tout pèlerinage, ne s’arrête pas au retour à Lyon, mais
continue à porter ses fruits même discrets dans notre vie de tous les jours. Nous gardons
au cœur ces paysages baignés de lumière, qui nous ont fait ressentir et comprendre que
Frère François est tout proche de nous grâce à sa grande simplicité.
François Brunault, Anne Julie Duffé et Laurent Vigny
Saint-Bonaventure « publie » un livre !
Suite à la journée organisée à Saint-Bonaventure le 21 janvier dernier, avec les
jésuites de l’Espace Saint-Ignace et les dominicains de l’Agora Tête d’Or, un petit livre
vient d’être publié, reprenant les contributions de chacun.
Michel Quesnel, Michel Fédou, Christophe Boureux, Vatican II et la Parole de Dieu,
Paris : DDB, 2012, 110 p. 11, 90 €. En vente à la librairie de Saint-Bonaventure.
Dans les années 1950, un séminariste en vacances chez sa grand-mère demande à
cette dernière si elle a une bible. « Mais, mon petit, je ne suis pas protestante » lui
répond-elle. Cette brève anecdote, rapportée par Michel Quesnel, en dit long sur la façon
dont les catholiques considéraient alors la Bible, et sur le chemin parcouru depuis le
concile Vatican II, au cours duquel fut élaborée la Constitution Dei Verbum qui resitue
la portée de la Révélation de Dieu en lien avec le statut des Écritures.
En affirmant que « Dieu s’adresse aux hommes comme à des amis et converse avec
eux pour les inviter à entrer en communion avec Lui », Dei Verbum nous invite à entrer
en dialogue : dialogue entre le lecteur et le texte biblique ; dialogue entre les événements
marquants de la vie et leur relecture à la lumière de l’Écriture ; dialogue avec les autres,
car « Dieu nous parle quand nous sommes capables de parler de Lui et d’écouter autrui
nous parler de Lui. »
En ce sens, notre religion n’est pas une religion du Livre. Pour les chrétiens,
l’Écriture n’est pas simplement un ensemble de textes, mais une Parole vivante qui leur
a été transmise par des témoins, et qu’ils ont à leur tour à transmettre. Ce qui implique
qu’ils ont à se l’approprier, et depuis Vatican II, la Parole de Dieu a retrouvé une place
centrale dans la vie des catholiques, en particulier dans la liturgie et la catéchèse. De
Prions en Église aux groupes bibliques, des nombreuses éditions de la Bible aux
formations proposées ici ou là, de multiples occasions sont offertes, permettant d’entrer
dans l’intelligence de la Parole de Dieu.
Ce petit livre de 110 pages, élaboré à la suite du colloque tenu à Saint-
Bonaventure en janvier 2012, nous permet de revisiter la constitution Dei Verbum, les
évolutions qu’elle a permises, et les perspectives d’avenir.
Armelle Pinon et Françoise Zehnacker
Conférence du P. Michel Quesnel
Le mercredi 30 mai à 18h, dans le cadre des Grandes Conférences de la Métropole,
le P. Michel Quesnel donnera une conférence sur le thème : « La fondation du
christianisme : un évènement échelonné sur un siècle d’histoire. «
Lieu : grand salon de l’Hôtel de Ville, place de la Comédie, Lyon 1 er . Entrée libre.
Informations sur le site www.lyoncampus.info
Inscription électronique obligatoire à l’adresse : lyoncampus@mairie-lyon.fr
Café-ciné le jeudi 7 juin 2012 de 12h30 à 13h30
Autour de Moonrise Kingdom, film de Wes Anderson (États-Unis
d’Amérique, 1h34, 2012). Festival de Cannes 2011, sélection officielle. Sortie en
salle depuis le 16 mai 2012.

Magali Van Reeth qui, depuis bientôt deux ans, anime ce café-ciné, est en ce
moment même au Festival de Cannes, et n’a pu rédiger de notice sur ce film
surprenant et décalé que nous proposons pour finir notre saison 2011/2012, en
donnant rendez-vous à la rentrée de septembre prochain. En revanche, elle nous
adresse ces quelques lignes, « en direct » de Cannes, et je souhaite vivement la
remercier pour sa participation et son enthousiasme. P. Luc Forestier.
Sur la Croisette, il y a du soleil entre deux averses et au Festival de Cannes,
les plus beaux bijoux se trouvent dans les salles de projection. Sur l’écran, le
monde défile à travers la vision très personnelle des réalisateurs sélectionnés :
drames du monde, lumière rappelant les tableaux flamands, émotion dans le
regard des enfants des rues de Casablanca, bonheur de savoir enfin dire "je
t’aime". Le cinéma nous parle des autres et de nous, nous fait vibrer et devenir
meilleurs. Avec les autres membres du Jury œcuménique, je vis quelques jours de
grand bonheur : voir des films et en parler, toute la journée ! Pour, au retour, les
partager avec d’autres encore.
Une date à retenir déjà, le 14 octobre 2012
Dans un peu moins de six mois, nous avons un grand rendez-vous proposé
par notre Église de Lyon, le dimanche 14 octobre, autour de notre Archevêque, à
Eurexpo. « Ensemble, serviteurs de la joie » Informations sur http://www.141012.fr/
Une prière du cardinal Philippe Barbarin nous permet de nous préparer :
« Père, nous te confions notre « fête diocésaine » qui se prépare dans l’action de
grâce, pour célébrer avec l’Église universelle, le 50 ème anniversaire de l’ouverture du
Concile Vatican II. Jésus, toi qui as commencé ta prédication par les Béatitudes, fais de
nous des pauvres en esprit, des cœurs purs et des miséricordieux, des affamés de justice
et des artisans de paix, car les hommes méritent plus d’amour que le monde ne peut leur
en donner. À la veille de ta Passion, tu nous as donné l’exemple du service. Par ta
Résurrection, tu nous ouvres la joie éternelle. Accorde à ton Église la lumière intérieure
dont elle a besoin pour être une servante de ta joie auprès des hommes. Montre à tous
les chrétiens les chemins vers l’Unité « afin que le monde croie ». Viens, Esprit-Saint sur
nous tous, spécialement sur les nouveaux baptisés, sur les confirmés de cette année, et
sur ceux qui seront ordonnés diacres et prêtres, le 14 octobre. Fortifie notre foi, notre
espérance et notre charité afin que nous nous engagions plus radicalement au service de
nos frères. Vierge Marie, à Fourvière et dans bien d’autres sanctuaires de notre diocèse,
tu veilles sur notre route. Avec toi, notre esprit exulte de joie et nous chantons :
Magnificat. »
Quelques dates à noter
Lundi 28 mai 2012, Lundi de Pentecôte. Saint-Bonaventure ouvre ses
portes à 14h, avec une seule messe à 16h.
Lundi 28 mai 2012 à 20h30. Répétition de la chorale de Saint-
Bonaventure (1 er étage).
Mercredi 30 mai 2012 à 20h30, réunion des Équipes Notre-Dame
Jeunes.
Jeudi 31 mai 2012 à 18h, Conseil d’administration de l’Association Pour
l’orgue de Saint-Bonaventure (1 er étage).
Samedi 2 juin 2012 à 14h, visite spirituelle et historique de Saint-
Bonaventure (rendez-vous au fond de l’église).