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description du Creusot - Collège VICTOR HUGO

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en rien à un marteau ordinaires […] c'était un lourd bloc de fer qui, soulevé par la vapeur<br />

entre deux colonnes, montait jusqu'au plafond, puis retombait droit de tout son poids sur<br />

l'enclume.<br />

-Regarde bien, Julien, dit M. Gertal : voici une des merveilles de l'in<strong>du</strong>strie. C'est ce qu'on<br />

appelle le marteau- pilon à vapeur, qui a été fabriqué et employé pour la première fois<br />

dans l'usine <strong>du</strong> <strong>Creusot</strong> où nous sommes. Ce marteau pèse de 3000 à 5000 kilogrammes<br />

: tu te figures la violence des coups qu'il peut donner. […]<br />

On parcourut les ateliers de construction où se font chaque année plus de cent<br />

locomotives; des quantités considérables de rails, des coques de bateaux à vapeur, des<br />

ponts en fer, des engins de toute sorte pour les frégates et les vaisseaux de ligne.<br />

-Voyons maintenant les mines de houille, dit M. Gertal.<br />

- Des mines ? dit Julien. Il y a des mines aussi !<br />

- Oui, mon enfant ; tout le bruit, tout Ie mouvement que tu vois ici est l'image <strong>du</strong> bruit et <strong>du</strong><br />

mouvement qui se font également sous nos pieds dans la vaste mine de houille. Sous 1a<br />

terre où nous marchons, sous cette ville de travail où nous sommes, il y en a une autre<br />

non moins active, mais sombre comme la nuit. On y descend par dix puits différents.<br />

Viens, nous allons voir l'entrée d'un de ces puits.<br />

[…]- Est-ce que ce puits est bien profond? demanda Julien.<br />

- Il a 200 mètres environ, et on le creuse de plus en plus. Tout le long <strong>du</strong> puits on<br />

rencontre des galeries sur lesquelles il donne accès. Cette ville souterraine renferme des<br />

rues, des places, des rails où roulent dés chariots de charbon que les mineurs ont arraché<br />

à coups de pic et de pioche. C'est ce charbon qui alimentera les grands fourneaux que tu<br />

as vus, c'est lui qui mettra en mouvement ces machines qui sifflent, tournent et travaillent<br />

sans repos. Puis, quand à l'aide de ce charbon on aura fabriqué toutes les choses que tu<br />

as vues, on les expédiera par le canal <strong>du</strong> Centre sur tous les points de la France.<br />

G. BRUNO, Le tour de France de deux enfants, Belin, 1ère édition 1877<br />

2- Guy de Maupassant, Au <strong>Creusot</strong>.<br />

Le ciel est bleu, tout bleu, plein de soleil. Le train vient de passer Montchanin. Là-bas,<br />

devant nous, un nuage s'élève, tout noir, opaque, qui semble monter de la terre, qui<br />

obscurcit l'azur clair <strong>du</strong> jour, un nuage lourd, immobile. C'est la fumée <strong>du</strong> <strong>Creusot</strong>. On<br />

approche, on distingue. Cent cheminées géantes vomissent dans l'air des serpents de<br />

fumée, d'autres moins hautes et haletantes crachent des haleines de vapeur ; tout cela se<br />

mêle, s'étend, plane, couvre la ville, emplit les rues, cache le ciel, éteint le soleil. Il fait<br />

presque sombre maintenant. Une poussière de charbon voltige, pique les yeux, tache la<br />

peau, macule le linge. Les maisons sont noires, comme frottées de suie, les pavés sont<br />

noirs, les vitres poudrées de charbon. Une odeur de cheminée, de goudron, de houille<br />

flotte, contracte la gorge, oppresse la poitrine, et parfois une âcre saveur de fer, de forge,<br />

de métal brûlant, d'enfer ardent coupe la respiration, vous fait lever les yeux pour chercher<br />

l'air pur, l'air libre, l'air sain <strong>du</strong> grand ciel ; mais on voit planer là-haut le nuage épais et<br />

sombre, et miroiter près de soi les facettes menues <strong>du</strong> charbon qui voltige. C'est le<br />

<strong>Creusot</strong>.<br />

Un bruit sourd et continu fait trembler la terre, un bruit fait de mille bruits, que coupe<br />

d'instant en instant un coup formidable, un choc ébranlant la ville entière.<br />

Entrons dans l'usine de MM. Schneider.<br />

Quelle féerie ! C'est le royaume <strong>du</strong> Fer, où règne Sa Majesté le Feu !<br />

Du feu ! on en voit partout. Les immenses bâtiments s'alignent à perte de vue, hauts<br />

comme des montagnes et pleins jusqu'au faite de machines qui tournent, tombent,<br />

remontent, se croisent, s'agitent, ronflent, sifflent, grincent, crient. Et toutes travaillent <strong>du</strong>

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