la Garouzette de Thiercelieux, numéro 1 - Loups-garous en ligne

Une nouvelle pour une Garouzette
Une froide journée d’automne, une de ces sales journées comme on les déteste. Le village de
Thiercelieux en avait décousu avec beaucoup de fléaux, mais il apparaissait que celui-ci soit plus
terrible que les autres. Au matin pluvieux, un corps gisait mort sur la place publique. On aurait pu croire
à un meurtre, mais une habitante s’approcha du corps. L’inspectrice Casserole avait quelques
connaissances en médecine létale, c'est-à-dire qu’elle ne savait pas soigner, mais qu’elle connaissait
plus ou moins les traces caractéristiques de certaines morts « types ». Ses cheveux d’or étaient longs
et brillants, elle était assez petite et mince, et sa perspicacité était son premier atout.
-Ce sont des griffes de loup, sans aucun doute.
L’inspectrice Casserole examinait de plus près le corps ensanglanté du pauvre villageois étendu par
terre. Il s’appelait Jones, la vingtaine et assez musclé. Les tripes sortant de son corps, il avait sûrement
été décimé par les loups envahissant alors Thiercelieux.
- Plus aucun doute, les loups sont parmi nous, dit-elle avec un ton d’effroi. Je dirais même plus, des
loups-garous !
Les villageois, paniqués, commencèrent à perdre espoir.
- Mais qu’est-ce qu’on va faire, gémissait un villageois.
- Et comment va t-on les tuer ? se demandait un autre.
Voyant le bazar, Nicorr, chef du village, calma ses habitants, il fallait qu’ils gardent leur sang froid.
- Du calme, chers habitants, commença-t-il. Les remparts qui encerclent la ville sont assez forts pour
nous protéger. Il semblerait plutôt que les loups-garous, s'ils ne sont pas une chimère, se trouvent dans
nos murs, et non à l’extérieur
Les habitants se dévisagèrent alors, tentant de découvrir un loup parmi eux.
- Je pense qu’il est inutile de nous contempler, dit un habitant, car un loup-garou ne se transforme que
la nuit.
Casserole regardait celui qui venait de prononcer ces mots. Cet habitant était Optilex, un habitant
qu’elle connaissait déjà depuis de longues années. Il était assez bedonné et un peu petit, mais on le
savait aussi sympathique. Il gardait son sang froid lors des situations les plus désespérées. Un jour,
lorsque le fermier Jenkins (mort, hélas) a risqué de mourir lors de l’incendie qui s’était produit dans sa
ferme, il avait réussi à le sauver lui et ses animaux. Casserole l’aimait plus qu’un simple ami, mais lui
l’ignorait. Elle aurait tellement aimée que
- Je préconise donc que tout le monde fasse part de ses soupçons et que l’on puisse tuer
intelligemment un de nos concitoyens qui serait un loup potentiel, êtes-vous d’accord, monsieur le
Maire ? terminait Optilex.
Les habitants, perplexes, se demandaient si l’idée était bonne, mais le maire visiblement content de
cette idée, accepta de procéder ainsi.
- Bien, dit Nicorr, quelqu’un a-t-il des soupçons à émettre sur quelqu’un ?
Après un moment de silence, une personne prit la parole.
- Oui, j’en ai un ! s’écria une habitante.
Casserole tourna le visage et vit sa voisine mécontente : elle s’appelait Pyrolouve. Elle était âgée de 1 8
ans et avait emménagé cet été. Un peu exubérante, elle était une amie sincère et dévouée. Mais à qui
pouvait-elle en vouloir ?
- Il y a plus ou moins 2 mois, quand je m’étais installée, un certain Furix m’avait trouvée très belle. Je le
trouvais très beau et nous avons fait connaissance mais peu après il me fit des avances, que j'ai
refusées, évidemment. Après cela, il était devenu furieux, à tel point qu’il me menaça, je cite: « je te
tuerai, sois-en certaine ». Ne trouvez-vous pas bizarre que l’apparition des loups-garous se soit