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nos'arts présente son parrain du mois et son ambassadeur Cartouche

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ne pas j<strong>et</strong>er sur la voie publique.<br />

JuiLL<strong>et</strong>/aoÛt 2009 - n°2 - gratuit<br />

charles-eric gogny - Pommeau<br />

Peinture Photo Littérature<br />

cinéMa<br />

Musique<br />

scuLPture<br />

carn<strong>et</strong><br />

De Voyage<br />

Le MagaZine De tous Les taLents<br />

nos’arts <strong>présente</strong><br />

<strong>son</strong> <strong>parrain</strong> <strong>du</strong> <strong>mois</strong><br />

<strong>et</strong> <strong>son</strong> <strong>ambassadeur</strong><br />

<strong>Cartouche</strong><br />

MoDe<br />

théÂtre<br />

www.nosarts.com<br />

Danse<br />

arts De<br />

ViVre


CONTRASTES - CURIOSITÉS<br />

46, rue Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. : 01 40 16 93 03<br />

nos’arts est né,<br />

il vit, il grandit. il sourit aussi, en poursuivant ses premiers pas...<br />

a l’origine, nous avions simplement rêvé d’un beau proj<strong>et</strong>. nous<br />

avions modestement imaginé un magazine qui, en une centaine<br />

sandrine Morvand<br />

de pages, s’ouvrirait à la culture, dans la généreuse diversité<br />

de ses expressions. Mais nous avions surtout voulu que<br />

nos’arts soit un mensuel gratuit, accueillant <strong>et</strong> chaleu-<br />

édito<br />

reux, pour que l’art soit enfin accessible à tous.<br />

nous sommes en eff<strong>et</strong> persuadés que la culture n’est pas<br />

le strict privilège de quelques-uns. elle appartient à tous ;<br />

quels que soient le niveau social, le monde professionnel,<br />

les convictions religieuses ou politiques...<br />

il en est de même pour les artistes, nos complices. nos’arts<br />

ne veut r<strong>et</strong>enir que leur vrai talent, sincère <strong>et</strong> authentique, qui<br />

s’exprime bien souvent dans la confidence de leurs ateliers. ici<br />

ou là, partout en France ou à l’étranger, nous voulons seulement<br />

partir à la rencontre de créateurs discr<strong>et</strong>s ou méconnus pour<br />

m<strong>et</strong>tre leurs travaux en lumière.<br />

Le numéro 2 arrive aujourd’hui, l’accueil enthousiaste que vous<br />

nous avez réservé dès sa première parution virtuelle nous<br />

encourage maintenant à continuer c<strong>et</strong>te formidable aventure<br />

qui est aussi la vôtre.<br />

en février dernier, nous avons été reçus à deux reprises à Matignon,<br />

par le cabin<strong>et</strong> <strong>du</strong> Premier Ministre. en avril, le Ministère de la<br />

culture nous a ouvert ses portes. c’est une récompense <strong>et</strong> nous<br />

en sommes fiers. c’est également la reconnaissance <strong>du</strong> travail<br />

accompli jusqu’à présent pour créer les liens d’une magnifique<br />

connivence entre les artistes, les professionnels <strong>et</strong> le large public.<br />

au seuil de l’été, nous souhaitons que ce nouveau nos’arts vous<br />

apporte des bonheurs inédits. Vous y découvrirez de nouveaux<br />

visages <strong>et</strong> des passions inatten<strong>du</strong>es. nos pages, nous l’espérons,<br />

vous inciteront à courir vers les musées <strong>et</strong> les galeries d’art. elles<br />

vous donneront aussi des idées de soirées dans les théâtres <strong>et</strong><br />

les salles de spectacles. elles réveilleront encore des envies de<br />

musiques, de romans ou de poésies...<br />

nous vous offrons aujourd’hui une sympathique balade au coeur<br />

de la création <strong>et</strong> <strong>du</strong> savoir-faire. Vous y découvrirez des formes,<br />

des matières, des couleurs, des mots, des <strong>son</strong>s, des voix <strong>et</strong> des<br />

images.<br />

Bon voyage au pays des arts.<br />

<strong>et</strong> bonnes vacances à tous !<br />

2


Nos’Arts soutient les associations humanitaires<br />

en leur offrant c<strong>et</strong>te page !<br />

Rêves<br />

www.reves.fr<br />

Tél. : 04 74 08 87 70<br />

<strong>Cartouche</strong><br />

Le <strong>parrain</strong> <strong>du</strong> <strong>mois</strong><br />

<strong>et</strong> Ambassadeur<br />

de Nos’Arts pages 5-7<br />

www.photo-libre.fr<br />

SOMMAIRE<br />

Peinture<br />

Michel Das 8-12<br />

Photo<br />

Yann Croch<strong>et</strong> 21-24<br />

Qui veut la peau<br />

de la figuration ? 25-26 Carn<strong>et</strong> de voyage<br />

Jean-Luc Savin - Mauritannie 27-32<br />

Illustrations, BD, ect...<br />

Damien Barban 34<br />

Littérature<br />

Pierre d’homme 35<br />

Atelier Accart 41-42<br />

Mode<br />

Christelle Kerbaul 44-48<br />

Preciozzo 49-50<br />

Cinéma<br />

A l’affiche - On a aimé 51-52<br />

Jonathan Degrelle 53-54<br />

Musique<br />

En ce moment - On a aimé 59-60<br />

Poésie<br />

Jean-Paul Berth<strong>et</strong> 39<br />

Nouvelle<br />

Georges Grard 37-38<br />

Théâtre<br />

A l’affiche - On a aimé 55-56<br />

Les 2 Tritus 57<br />

Daniel Propper 61-62 Danse<br />

Soleil d’Afrique 65-66<br />

Arts de vivre<br />

Barbara Hocquel<strong>et</strong> 67-68<br />

Jean-Pierre Malge 69<br />

Alexandre Lepoivre 70<br />

Sculpture<br />

Charles-Eric Cogny 13-16<br />

L’Art Kanak 17-18<br />

Machin -Machin 19-20<br />

Lumière sur...<br />

Radio RGB 63-64<br />

Agenda Paris 71-75<br />

Coordonnées Pratiques 76<br />

4


Nos’Arts vous <strong>présente</strong> <strong>son</strong> <strong>parrain</strong> <strong>du</strong> <strong>mois</strong><br />

<strong>et</strong> futur Ambassadeur<br />

<strong>Cartouche</strong><br />

SON PARCOURS<br />

<strong>Cartouche</strong>, de <strong>son</strong> vrai prénom Farid, grandit à<br />

Raincy en région parisienne.<br />

C’est en regardant des émissions télévisées de<br />

Maritie <strong>et</strong> Gilbert Carpentier, qu’il se prend de<br />

passion pour la danse.<br />

Plus classique que hip-hop, c’est en cach<strong>et</strong>te de ses<br />

parents <strong>et</strong> copains, qu’il s’inscrit au conservatoire à<br />

l’âge de huit ans. Douze ans plus tard, celui qu’on<br />

surnomme le « Billy Eliott <strong>du</strong> 93 » intègre un ball<strong>et</strong>.<br />

Après des passages au studio Sylvie Vartan, à<br />

l’Opéra de Marseille, à l’école <strong>du</strong> Mime Marceau <strong>et</strong><br />

chez Maurice Béjart, il se dirige naturellement vers le<br />

one-man-show. Il veut vivre sur les planches mais pas<br />

en dansant c<strong>et</strong>te fois-ci, en faisant rire !<br />

Fort <strong>du</strong> succès de <strong>son</strong> premier spectacle dirigé par<br />

Kad <strong>et</strong> Olivier <strong>et</strong> chorégraphié par Marie-Claude<br />

Pi<strong>et</strong>ragalla., <strong>Cartouche</strong> s’essaie également au cinéma.<br />

Il est à l’affiche de « Podium » de Yann Moix (2003),<br />

« La cloche a <strong>son</strong>né » de Bruno Herbulot (2005),<br />

« Célibataires » de Jean-Michel Verner (2006) <strong>et</strong><br />

s’illustre dans « Michou d’Auber » de Thomas Gilou<br />

(2007).<br />

www.cartouche-lesite.com<br />

En 2006, Josiane Balasko lui confie au théâtre le rôle<br />

masculin <strong>du</strong> superbe carton plein « Dernier rappel ».<br />

L’année suivante, il monte sur scène avec <strong>son</strong><br />

deuxième one-man-show « Les Femmes <strong>son</strong>t des<br />

hommes comme les autres » <strong>et</strong> publie <strong>son</strong> premier<br />

livre intitulé « Quand je serai danseur » qui raconte<br />

<strong>son</strong> parcours si atypique.<br />

<strong>Cartouche</strong> pseudonyme emprunté par l’artiste au<br />

pirate populaire <strong>du</strong> XVIIIème siècle qui volait aux<br />

riches pour donner aux plus démunis, fait, rire, émeut,<br />

ne laisse per<strong>son</strong>ne indifférent…<br />

Il a lancé sa tournée sur la scène de la Cigale le<br />

3 avril 2009 avec <strong>son</strong> nouveau spectacle mis<br />

en scène par Marie-Claude Pi<strong>et</strong>ragalla <strong>et</strong> Julien<br />

Derouault. Elle dit de lui : « C’est un sublime mélange<br />

de force <strong>et</strong> de fragilité, il a en lui <strong>du</strong> céleste <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

terrien, c’est un homme enfant avec à la fois une<br />

per<strong>son</strong>nalité douce <strong>et</strong> très affirmée. Il est persévérant,<br />

discipliné, respectueux de l’autre, curieux de tout <strong>et</strong> à<br />

l’écoute ».<br />

Dans <strong>son</strong> spectacle, <strong>Cartouche</strong> offre de nouveau à<br />

<strong>son</strong> public une pal<strong>et</strong>te artistique haute en couleurs,<br />

comédie, musique, rire, émotion <strong>et</strong> bien sûr quelques<br />

p<strong>et</strong>its pas de danse.<br />

PITCH <strong>du</strong> spectacle : ONE MAN SHOW<br />

<strong>Cartouche</strong>, notre «Billy Elliot» national, mis en scène par Marie-Claude Pi<strong>et</strong>ragalla <strong>et</strong> Julien Derouault, nous<br />

invite à revisiter la vie de couple.<br />

«Soit tu t’engages, soit tu dégages !»<br />

Voilà qui en dit long sur le nouveau One Man Show de <strong>Cartouche</strong>. Après le succès de <strong>son</strong> premier spectacle<br />

éponyme inspiré de <strong>son</strong> enfance <strong>et</strong> un premier rôle remarqué dans la pièce de <strong>et</strong> avec Josiane Balasko<br />

«Dernier Rappel», <strong>Cartouche</strong> a décidé de croquer les femmes <strong>et</strong> les hommes... enfin, les relations hommes<br />

femmes !<br />

Déjanté <strong>et</strong> drôle, tendre <strong>et</strong> délirant, en un mot, surprenant!<br />

Dans ce nouveau One Man Show, l’humoriste dégage une énergie époustouflante où se conjuguent humour,<br />

danse <strong>et</strong> rythme à tous les temps.<br />

5<br />

6


7<br />

INTERVIEW <strong>Cartouche</strong><br />

N.A. : Comment a démarré votre carrière ?<br />

C : J’ai commencé par un défi un peu fou ! En me m<strong>et</strong>tant<br />

directement à l’épreuve, je devais faire mes preuves tout<br />

de suite pour mon entourage <strong>et</strong> moi-même. Faire de sa<br />

passion, de <strong>son</strong> « art » un métier c’est un pari qui peut<br />

sembler prétentieux, irréalisable, inconscient mais c’était<br />

surtout enthousiasmant, excitant... Alors j’ai commencé<br />

par un festival d’humour <strong>et</strong> j’avais décidé d’y participer<br />

avec comme objectif de le gagner, d’en avoir le premier<br />

prix, le coup de cœur <strong>du</strong> public... sinon... j’arrêtais avant<br />

même d’avoir commencé... <strong>et</strong> ? <strong>et</strong> je suis encore là !!!<br />

N.A. : Si on vous donnait l’opportunité de faire un <strong>du</strong>o<br />

avec un autre humoriste, qui choisiriez-vous ?<br />

C : Le choix n’est, bien enten<strong>du</strong>, pas simple, mais<br />

puisqu’il faut choisir chez les filles ce serait avec Valérie<br />

Lemercier <strong>et</strong> Gad Elmaleh chez les garçons. Ce serait<br />

une collaboration fructueuse pour un résultat hilarant,<br />

j’en suis sûr! J’imagine déjà l’ambiance de travail !!!<br />

N.A. : Si vous n’étiez pas humoriste, que feriez-vous<br />

aujourd’hui ?<br />

C : J’aurais adoré ouvrir une crèche avec pleins<br />

d’activités artistiques pour les enfants ou de la politique<br />

mais de la vraie !!<br />

N.A. : Et pourquoi <strong>Cartouche</strong>, d’où vient ce pseudo ?<br />

C : C’est le premier livre que ma mère m’a offert quand<br />

j’étais jeune ! Non, à dire vrai, il y a eu Ben Hur avant…<br />

mais c’est moins sympa comme pseudo !!!<br />

N.A. : Quel a été le meilleur moment de votre carrière ?<br />

C : Un jour lors d’un spectacle, un enfant de 4 ans<br />

n’arrêtait pas de dire haut <strong>et</strong> fort : « <strong>Cartouche</strong>, pan pan !!!<br />

<strong>Cartouche</strong> pan pan !! ». Il sabotait littéralement mon<br />

One Man Show ! Il gênait toute la salle, les gens<br />

commençaient à râler. Il m<strong>et</strong>tait mon spectacle en l’air !!<br />

Alors je lui ai demandé de monter sur scène avec moi<br />

pour parler. Il ne s’est pas dégonflé. On s’est assis <strong>et</strong><br />

on a commencé à bavarder de la vie <strong>et</strong> c’est devenu<br />

un moment irréel <strong>et</strong> magique. Les gens pleuraient...<br />

Moi-aussi <strong>et</strong> le gamin aussi.<br />

N.A. : Si vous deviez délivrer un message à votre<br />

public, quel serait-il ?<br />

C : Déjà, encore merci de venir si nombreux pour<br />

partager des émotions. Le succès <strong>du</strong> spectacle est aussi<br />

le votre. Même si je l’espérais, je ne m’attendais pas à<br />

tant de si beaux r<strong>et</strong>ours, d’amour.<br />

Sinon je leur dirais : « Car la vie est un bien per<strong>du</strong> si on<br />

ne l’a pas vécue comme on l’aurait voulu » à méditer !<br />

N.A. : Quel serait votre plus gros coup de gueule ?<br />

C : « Arrêtez de nous emmerder, arrêtez de nous voler,<br />

arrêtez de foutre la terre en l’air, arrêtez de donner<br />

des images à nos gamins aussi violentes, arrêtez de<br />

violer les enfants, arrêtez de voler les pauvres, arrêtez<br />

d’enrichir les riches, arrêtez d’être racistes, arrêtez d’être<br />

intolérants, arrêtez de vous droguer… » sinon tout va<br />

bien !!!<br />

N.A. : Votre plus beau rêve ?<br />

C : Rendre heureux, à moi tout seul, un quart de la planète !<br />

Mais je veux bien un coup de main !<br />

N.A. : Pourquoi avez-vous accepté de devenir le<br />

<strong>parrain</strong> de ce numéro <strong>et</strong> d’être le futur <strong>ambassadeur</strong><br />

de Nos’Arts ?<br />

C : L’art, c’est partager alors Nos’Arts, c’est l’apogée.<br />

Un beau proj<strong>et</strong> pour une rencontre unique. Franchir le<br />

pas vers l’art, c’est être à la fois spectateur des arts <strong>et</strong><br />

exprimer le(s) sien(s). Il y a tellement d’arts que chacun<br />

de nous devrait pouvoir rencontrer sa propre forme<br />

d’expression <strong>et</strong> oser le faire. Nos’Arts est ce lieu unique,<br />

avec un proj<strong>et</strong> fort <strong>et</strong> indispensable. C’est la première fois<br />

que <strong>son</strong>t ainsi réunis <strong>et</strong> traités les arts. Nos’Arts est le seul<br />

gratuit à ouvrir à tous, ses pages d’art, à démocratiser<br />

l’art, à le rendre accessible pour toucher le plus grand<br />

nombre, toucher émotionnellement. Je suis donc honoré<br />

<strong>et</strong> fier d’être l’<strong>ambassadeur</strong> <strong>du</strong> Magazine de l’Art !<br />

Nos’Arts ! Il incarne ce que chaque artiste aimerait faire,<br />

véhiculer sa passion, <strong>son</strong> expression au-delà de toutes<br />

les frontières géographique, culturelle <strong>et</strong> sociale.<br />

L ‘Art est pour moi le seul vecteur de dialogue, d’échange,<br />

de partage entre nous tous. L’art est beau, l’art est doux,<br />

l’art est sourire, l’art est larme, l’art est amour. Comment<br />

ne pas être <strong>parrain</strong> de toutes ces émotions. Je dis merci<br />

à nos arts d’être <strong>parrain</strong> de Nos’Arts….<br />

N.A. : Quels messages <strong>et</strong> conseils souhaiteriez-vous<br />

faire passer aux artistes présentés dans Nos’Arts ?<br />

C : HOu la lllllaaa….. justement surtout ne pas donner de<br />

conseils aux artistes. Laissez les s’exprimer, lais<strong>son</strong>s notre<br />

part de créativité jaillir <strong>et</strong> le public, le spectateur, lui, elle,<br />

eux , dirons : « j’ai été touché par <strong>son</strong> Art... merci à l’artiste !!».<br />

Vive l’art, Vivez l’art !<br />

Nos’Arts est l’œuvre d’une équipe de passionnés qui m<strong>et</strong><br />

en page, en scène les artistes. Je peux donc seulement<br />

conseiller de le dévorer, de le diffuser, de le soutenir…<br />

de le faire vivre. J’insiste c’est l’expression de l’art<br />

au-delà de toutes les frontières géographique, culturelle<br />

<strong>et</strong> sociale. Indispensable pour s’ouvrir aux autres.<br />

Vive l’art, Vivez l’art ! Nos’Arts !<br />

Michel Das<br />

Contact : kamidas@hotmail.fr PEINTURE<br />

Site : www.daspainter.com<br />

Das, un gone faux rêveur<br />

Portrait de l’artiste en jeune peintre<br />

Das, alias Michel Das, est un peintre contemporain<br />

lyonnais dont l’expression picturale actuelle<br />

s’intègre dans le Pop Art2 . Les sensibilités de l’Afrique<br />

<strong>et</strong> les subtilités de l’Orient affleurent dans un style très<br />

per<strong>son</strong>nel qui est très souvent influencé par ses multiples<br />

voyages dans le monde entier. Au milieu des années<br />

80, à l’aube de sa carrière artistique, Das se reconnaît<br />

dans l’impressionnisme4 ; mais il évolue très vite vers le<br />

bad painting3 car il estime encore fragile <strong>son</strong> aptitude au<br />

dessin.<br />

Dès lors, ses travaux vont évoluer pour allier le<br />

fauvisme1 , la figuration libre <strong>et</strong> le Pop Art. A la fin<br />

des années 90, Das s’en prend dans <strong>son</strong> oeuvre à<br />

l’effigie de la Poupée Barbie qui, à ses yeux, incarne<br />

« une icône de la mondialisation idiote ». Plus tard,<br />

en 2007, le peintre tourne une page supplémentaire<br />

<strong>et</strong> s’oriente vers un style nouveau, en s’emparant des<br />

figurines « Playmobil ».<br />

Artiste<br />

Agenda culturel<br />

de la ville page 12<br />

Lyon<br />

Photographe : Alain Baudin<br />

PORTRAIT<br />

Das naît le 16 avril 1964 <strong>et</strong> à 4 ans, il rêve de<br />

devenir peintre. A 20 ans, sa découverte de la<br />

National Gallery de Londres conforte <strong>et</strong> exalte en lui le<br />

désir d’être artiste.<br />

En 1985, il fréquente les cours de photographie<br />

d’un lycée de Lyon où un enseignant remarque<br />

<strong>son</strong> goût pour le dessin <strong>et</strong> le guide vers la peinture à<br />

l’huile. Das rejoint en 1989 les Arts Appliqués Bellecour<br />

où il fait l’apprentissage <strong>du</strong> dessin, en étudiant le nu<br />

académique. En 1996, il s’initie à la sculpture au côté de<br />

Paul Bosland.<br />

Le peintre entre réellement dans l’univers de l’art en<br />

1992, alors qu’il se rétablit d’une maladie au r<strong>et</strong>our d’un<br />

voyage au Sénégal <strong>et</strong> à Taïwan. « J’ai, dit-il, ce point en<br />

commun avec Matisse qui a commencé à peindre alors<br />

qu’il était alité. » A l’époque, il m<strong>et</strong> à profit <strong>son</strong> isolement<br />

momentané pour élaborer <strong>son</strong> style per<strong>son</strong>nel, empreint<br />

d’arts africains, asiatiques <strong>et</strong> occidentaux, qui évoluera<br />

constamment.<br />

8<br />

Peinture - Portrait


9<br />

Kami lapin<br />

Format : 60 x 20 cm<br />

Huile sur toile<br />

Das définit chacune de ses toiles comme la scène d’une pièce<br />

de théâtre. Il n’ébauche au préalable qu’un ou deux dessins<br />

car il reste persuadé que rien n’est jamais définitivement parfait.<br />

A ce propos, il évoque volontiers l’architecture <strong>du</strong> cloître irrégulier<br />

de l’Abbaye de Fontenay, dont la visite en Bourgogne l’a marqué<br />

<strong>et</strong> dont les bâtisseurs au XIIème siècle tenaient la perfection pour<br />

seul privilège divin.<br />

Le peintre s’inspire aussi <strong>du</strong> concr<strong>et</strong> qui l’entoure mais il « dessine un<br />

chat » quand il « regarde une vache ». En composant, il m<strong>et</strong> en<br />

harmonie les techniques de la photo <strong>et</strong> de la couleur. Ses cadrages<br />

<strong>son</strong>t ceux <strong>du</strong> preneur d’images <strong>et</strong> il lisse sa peinture à l’extrême pour<br />

effacer tous les reliefs.<br />

COMME LA SCèNE<br />

D’UNE PIèCE DE THéâTRE<br />

La p<strong>et</strong>ite marchande de tournesols<br />

Format : 81 x 65 cm Acrylique sur toile<br />

La p<strong>et</strong>ite Maria Callas<br />

Format : 81 x 65 cm Acrylique sur toile<br />

Il a toutefois recours à des procédés de création qui lui <strong>son</strong>t toujours très per<strong>son</strong>nels.<br />

« Je vais souvent à l’encontre de tout ce que l’on m’a appris, précise-t-il, je ne<br />

conserve que les techniques. » Il reconnaît ne jamais achever ses oeuvres pour<br />

confier ce soin au public. « Ce que je fais ne m’appartient pas, explique-t-il, les<br />

autres peuvent donc se l’approprier. Le travail d’un artiste, c’est d’être ailleurs ».<br />

Athée <strong>et</strong> contemplatif, Das définit sa propre existence comme un seul travail<br />

artistique « important » à accomplir. Sa vie se résume aujourd’hui à <strong>son</strong> « art »,<br />

parce qu’il ne conçoit rien d’autre que « l’Art ».<br />

1. Le fauvisme se caractérise par de larges aplats de couleurs vives.<br />

2. Le pop art s’inspire d’obj<strong>et</strong>s de la vie quotidienne.<br />

3. Le bad painting s’inspire des arts de la rue (graffitis, tags, affiches...).<br />

4. L’impressionnisme restitue une sensation de réalité par le trait <strong>et</strong> la couleur.<br />

Alain Baudin<br />

10<br />

Peinture - Portrait


11<br />

Avatar « d’une orfèvre » de Van-Eyck<br />

Format : 73 x 60 cm Huile sur toile<br />

Agenda<br />

de la ville<br />

de Michel Das<br />

EXPOSITIONS<br />

AOUT<br />

JUILLET<br />

JEAN-LUC MYLAYNE ET ALAN VEGA, AU MAC<br />

Le musée d’art contemporain de Lyon <strong>présente</strong> la première<br />

rétrospective d’Alan Vega.<br />

Composée d’un large ensemble d’œuvres créées depuis<br />

1971, l’exposition <strong>présente</strong> nombre de sculptures lumineuses<br />

dont les crucifix – série d’œuvres débutée dès le milieu des<br />

années 80 - <strong>et</strong> un large <strong>et</strong> exhaustif ensemble inédit de<br />

dessins <strong>et</strong> de peintures. Présentant près de 40 ans d’activité, la<br />

rétrospective s’achève sur une nouvelle pièce, une installation<br />

lumineuse monumentale réalisée pour l’occasion.<br />

Alan Vega, connu pour être l’un des pionniers <strong>du</strong> rock<br />

électronique minimaliste, co-fondateur avec Martin Rev <strong>du</strong><br />

groupe mythique « Suicide » au début des années 70, est<br />

avant tout un artiste plasticien actif sur la scène artistique<br />

New-Yorkaise dès la fin des années 60.<br />

- vendredi 5 juin, à 19h : conférence de Christian Eudeline.<br />

Il évoquera la carrière musicale d’Alan Vega <strong>et</strong> la nouveauté<br />

de sa musique dans les années 70 <strong>et</strong> dans les décennies<br />

suivantes.<br />

- vendredi 12 juin, à 19h : visite exceptionnelle avec Mathieu<br />

Copeland, commissaire de l’exposition d’Alan Vega.<br />

ARCHIVES DE L’INFAMIE MICHEL FOUCAULT,<br />

À LA BIBLIOTHèQUE MUNICIPALE<br />

Du jeudi 14 mai au vendredi 28 août 2009<br />

Vernissage : le mardi 19 mai à 18h30<br />

C<strong>et</strong>te exposition rassemble à la fois les écrits des hommes<br />

infâmes <strong>et</strong> les archives de leur captation : photographies,<br />

registres, l<strong>et</strong>tres, récits de vie, fiches, livr<strong>et</strong>s, carn<strong>et</strong>s,<br />

signalements, manuscrits.<br />

De c<strong>et</strong>te masse de documents, des parcours, des lignes, des<br />

événements regroupés en chapitres ont été extraits.<br />

En invitant le spectateur à effeuiller ce volume, c<strong>et</strong>te exposition<br />

propose une plongée dans le monde des invisibles, de ceux<br />

qui <strong>son</strong>t exclus de la grande histoire, ne <strong>son</strong>t pas même dans<br />

ses marges, mais constituent le grand corps silencieux des<br />

hommes infâmes.<br />

En 1977, Michel Foucault publie « La vie des hommes infâmes<br />

» dans les Cahiers <strong>du</strong> chemin. C<strong>et</strong> article va connaître un<br />

succès important, à la fois en littérature, en histoire, en sciences<br />

humaines, mais aussi <strong>du</strong> côté des arts visuels <strong>et</strong> des arts <strong>du</strong><br />

spectacle.<br />

2009<br />

Lyon<br />

www.culture.lyon.fr<br />

UN POèTE DE LA COUTURE, AU MUSéE DES TISSUS<br />

Du mercredi 18 mars au dimanche 20 septembre 2009<br />

Franck Sorbier est un des grands noms de la haute couture<br />

française. Après avoir débuté en 1987 avec sa première<br />

collection de prêt-à-porter, il habille aujourd’hui les plus<br />

grands : Johnny Hallyday, Mylène Farmer, les acteurs des<br />

« Contes d’Hoffman » (mise en scène par Julie Depardieu) <strong>et</strong><br />

réalise les costumes de la Traviata.<br />

Dans sa dernière collection « Rien qu’<strong>du</strong> bonheur » il<br />

mélange les genres <strong>et</strong> ses œuvres semblent sortir d’un monde<br />

imaginaire.<br />

C<strong>et</strong>te exposition m<strong>et</strong> en avant les talents poétiques <strong>du</strong><br />

créateur <strong>et</strong> s’articule sous trois thèmes : la démarche créative<br />

de l’artiste, l’apprentissage de la matière par le toucher <strong>et</strong><br />

enfin la r<strong>et</strong>ranscription de l’univers de l’atelier de couture.<br />

MéMOIRES EN MUTATION,<br />

AUX ARCHIVES MUNICIPALES DE LYON<br />

Du mardi 16 juin au mercredi 31 juill<strong>et</strong> 2009<br />

A Lyon, derrière la gare de Perrache, le quartier de La<br />

Confluence fait l’obj<strong>et</strong> depuis 2006 d’un aménagement<br />

d’une ampleur unique sur près de 150 ha.<br />

En doublant à terme la superficie <strong>du</strong> centre ville, l’opération<br />

transforme le territoire <strong>et</strong> ses fonctions de manière<br />

fondamentale ; c<strong>et</strong>te mutation s’opère à un rythme étonnant.<br />

L’exposition « Mémoires en mutation » réunit les œuvres de<br />

neuf photographes. Ces artistes offrent un regard original sur<br />

c<strong>et</strong>te évolution.<br />

Autour de Jacques Damez, les huit autres photographes<br />

racontent l’émergence de ce territoire <strong>et</strong> captent différents<br />

états de <strong>son</strong> évolution, spectaculaires ou plus intimes.<br />

Les photographes :<br />

• Jacques Damez<br />

• Jérôme Boucherat<br />

• Régis Bouchu - ACTOPHOTO<br />

• Pierre-François Couderc - TOTEM STUDIO<br />

• Guillaume Drouault - PHOTEC<br />

• Hervé Hugues<br />

• Paul Maurer<br />

• Vincent Ram<strong>et</strong><br />

• Jean-Philippe RESTOY (Regard <strong>du</strong> ciel) - DESVIGNE Conseil<br />

12<br />

Agenda régional


13<br />

SCULptUrE<br />

photographe : Loïc Lelaidier<br />

Charles-Eric Gogny est né à paris en 1957.<br />

Depuis l’enfance, il n’a cessé<br />

de dessiner <strong>et</strong> de jouer avec<br />

les formes.<br />

il a fait les arts Décos en même temps qu’il débutait dans<br />

l’illustration avec le magazine jeunesse « okapi ».<br />

En 1991, la Sté. de pro<strong>du</strong>ction de cinéma<br />

Ex Machina fit appel à ses talents pour<br />

réaliser, en volume réel ou en modèle virtuel,<br />

per<strong>son</strong>nages <strong>et</strong> décors pour le cinéma en synthèse<br />

<strong>et</strong> les jeux vidéo. Depuis, il a surtout développé <strong>son</strong><br />

œuvre de sculpteur.<br />

Son atelier, ouvert sur une p<strong>et</strong>ite place de<br />

paris, perm<strong>et</strong> aux passants d’entrer de plainpied<br />

dans <strong>son</strong> univers fantasmique per<strong>son</strong>nel.<br />

Là, des chimères mi-animales, mi-végétales ou<br />

humaines ont pris corps de cire, de bronze ou de<br />

cristal. Mais bientôt leur créateur espère aussi leur<br />

donner le mouvement de la vie en les animant en<br />

3D sur <strong>son</strong> ordinateur.<br />

artiste<br />

agenda culturel<br />

de la ville page 71<br />

paris<br />

Contact : ceg@chimeric.org<br />

http://www.chimeric.org<br />

portrait<br />

Charles-Eric Gogny<br />

« J’aime à divaguer en compagnie de formes élégantes <strong>et</strong><br />

désirables.<br />

alors en modelant, je cherche ce qui peut bien par un galbe,<br />

une tension de la ligne provoquer le désir.<br />

Les organes, les muscles, tendons, os, tissus adipeux, nerfs,<br />

vaisseaux, fluides <strong>et</strong> autres composants sous-tendent la peau,<br />

pour ma jouissance <strong>et</strong> ma terreur tout à la fois.<br />

J’ai exploré des organismes de cire, de terre <strong>et</strong> de fibres<br />

diverses : c’est moins dangereux <strong>et</strong> mes comptes-ren<strong>du</strong>s <strong>son</strong>t<br />

édités en bronze ou en cristal.<br />

La chair palpite sous la fragile carapace. La nymphe se<br />

métamorphose dans <strong>son</strong> amnios de verre.<br />

Certaines œuvres troublent ou effrayent quelques per<strong>son</strong>nes.<br />

Je les comprends, car c’est en les modelant en cire que<br />

j’apprivoise mes peurs.<br />

J‘ai besoin de pro<strong>du</strong>ire des représentations qui questionnent<br />

l’existence.<br />

Comment les corps prennent-ils forme ?<br />

il est paraît-il, chez les mammifères, certain stade embryonnaire<br />

commun <strong>et</strong> indifférencié. Les mains se r<strong>et</strong>rouvent en nageoires<br />

ou en sabots, alors la cosse des pois peut bien cors<strong>et</strong>er une<br />

poitrine <strong>et</strong> la cuisse se montrer en gousse !<br />

Les tiges des graminées forment des genoux, les branches<br />

ont des aisselles, les bulbes <strong>son</strong>t enceints. on effeuille la belle,<br />

puis le pollen fertilise la graine, la chenille devient nymphe <strong>et</strong><br />

papillon, ainsi les enfants naissent-ils dans les choux.<br />

Le nez dans l’herbe, je me suis trouvé fourmi, rosier ou<br />

escargot <strong>et</strong> j’ai vu ces chimères croître <strong>et</strong> multiplier. »<br />

Charles-Eric Gogny<br />

Grande chimère dicotylédone,<br />

2000, plâtre patiné, h = 163 cm<br />

14<br />

Sculpture - portrait


15<br />

J’aiME à<br />

DivaGUEr En<br />

CoMpaGniE<br />

DE forMES<br />

éLéGantES<br />

Et DéSirabLES<br />

Strip-tease écorché,<br />

1999, cire, textiles, h = 58 cm<br />

Œuf-flacon à tétons, œuvre de collaboration<br />

avec Etienne Leperlier, 2003, cristal, h = 39 cm<br />

Grande chimère à rostre,<br />

1998, bronze,14 x 18 x 62cm<br />

J‘ai bESoin<br />

DE proDUirE DES<br />

rEpréSEntationS<br />

qUi<br />

qUEStionnEnt<br />

L’ExiStEnCE<br />

Déesse lubrique,<br />

1999, bronze, h = 43 cm<br />

16<br />

Sculpture - portrait


17<br />

Là-bas, à nouméa<br />

L’île était une foi<br />

En deux ou trois coups sûrs,<br />

le maill<strong>et</strong> pousse l’outil qui r<strong>et</strong>aille<br />

le passé dont il a guéri.<br />

Il dit <strong>son</strong> adolescence battue sur le pavé de Marseille<br />

<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te poignée d’années sinistres qui ne doivent leur<br />

salut qu’à sa fuite au Vanuatu, vers la terre maternelle.<br />

Il dit aussi ses 15 ans en plein naufrage, échoués plus<br />

tard sur une plage de la Nouvelle Calédonie. Il dit<br />

encore ses écoles dans les rues de Nouméa, <strong>son</strong><br />

adoption providentielle puis la minutieuse reconquête<br />

de l’homme digne qu’il est maintenant parmi <strong>son</strong><br />

peuple, dans le clan de ses frères kanak.<br />

En deux ou trois coups sûrs, le maill<strong>et</strong> pousse l’outil qui<br />

r<strong>et</strong>aille le passé dont il a guéri. A 34 ans, Emmanuel<br />

Flattot est le chantre heureux de l’art rédempteur qui<br />

est le sien. Et depuis vingt ans, ce polynésien d’âme<br />

<strong>et</strong> de coeur manie la gouge aussi bien que l’à-propos<br />

quand il ressuscite <strong>son</strong> lent apprentissage. Il raconte<br />

volontiers la pointe d’un cutter qui, des buis<strong>son</strong>s urbains,<br />

extirpait naguère des talismans, à l’inspiration un peu<br />

gauche mais tellement exotique ; histoire d’aguicher<br />

des touristes en mal de couleurs. C’est hier encore<br />

semblable maladresse qui, se souvient-il à présent,<br />

déniaisait patiemment la genèse d’un talent extorqué<br />

au bois bleu, en jaugeant une probable habil<strong>et</strong>é à le<br />

vivre.<br />

L’oeil distant de ces prémices hasardeuses est<br />

d’emblée circonspect. Ce n’étaient là qu’ébauches.<br />

Désormais, le geste est plus mûr parce qu’il a grandi,<br />

câliné par la bienveillance des anciens <strong>et</strong> choyé par<br />

une mansuétude ancestrale.<br />

Quelque part sur la côte est, dans l’antre d’une vaste<br />

baie, le village de Poindimié a noué le clan des vieux<br />

sous l’abri charitable d’une case ouverte à tous les<br />

vents. Ici, comme ailleurs dans le Pacifique, la sagesse<br />

<strong>du</strong> savoir lestée <strong>du</strong> poids de l’âge dicte le respect. Ici,<br />

parmi sa tribu, Emmanuel a le gîte fréquent, sous le<br />

couvert in<strong>du</strong>lgent de ses pairs.<br />

Démaillotée d’un manu, ce paréo des temps<br />

modernes tissé aux fils de la mémoire, l’esquisse d’une<br />

oeuvre encore farouche vient timidement au jour. Elle<br />

s’empare peu à peu de la vie qu’on lui donne, prend<br />

soudain corps <strong>et</strong> en r<strong>et</strong>our, offre <strong>son</strong> âme. L’esprit est<br />

à l’affût, tapi dans le bois. Il est maître <strong>et</strong> souverain<br />

car lui seul inspire le bras où cavalent des tatouages.<br />

Et lui seul persuade la main docile <strong>du</strong> plus précieux<br />

qu’il protège, pour perpétuer à présent l’expression<br />

sincère d’une histoire authentique. Afin que demain, la<br />

voix des ancêtres reste plus que vive sur des terres<br />

asservies <strong>du</strong> joug colonial.<br />

Abreuvé à la tradition, l’art kanak, que l’on dit<br />

maladroitement premier, s’émancipe puis s’épanouit<br />

aujourd’hui dans sa modernité. Il est sculpture ou<br />

peinture. Labellisé « post-modernisme », <strong>son</strong> paradoxe<br />

affirme une identification à l’art contemporain<br />

international, tout en revendiquant l’authenticité <strong>et</strong><br />

la sincérité des valeurs culturelles indigènes. A l’instar<br />

des tiki polynésiens, <strong>du</strong> koru maori ou <strong>du</strong> dreaming<br />

aborigène.<br />

photographe : alain baudin<br />

Alain Baudin<br />

photographe : alain baudin<br />

18<br />

Sculpture


19<br />

Machin-Machin :<br />

r<strong>et</strong>our vers le futur.<br />

L’<br />

Espace fondation EDf s’est fait connaître<br />

notamment pour <strong>son</strong> engagement écologique,<br />

sa programmation qualitative en matière de design,<br />

d’’architecture <strong>et</strong> de paysagisme. il y a deux<br />

ans de cela, une exposition intitulée So Watt !<br />

Du design dans l’énergie inscrivait déjà l’obj<strong>et</strong><br />

dans le champ <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable.<br />

aujourd’hui <strong>et</strong> jusqu’au 30 août, l’obj<strong>et</strong> de création<br />

devient prospectif <strong>et</strong> donc, politique, dans le<br />

cadre de Design en mutation : l’exposition<br />

rassemble les réponses de onze designers<br />

parisiens à une seule <strong>et</strong> même question critique :<br />

comme habiter demain ? C<strong>et</strong> événement à<br />

l’initiative de la ville de paris vise à promouvoir<br />

la création dans la capitale : les arguments<br />

designés <strong>son</strong>t probants de poésie <strong>et</strong> de beauté.<br />

pour répliquer à une<br />

telle injonction à l’anticipation,<br />

les designers confirmés<br />

tels Matali Crass<strong>et</strong><br />

ou Jean-Louis fréchin posent<br />

comme socle à leur création<br />

des postulats solides en<br />

problématique écologique.<br />

peut-être est-ce parce que<br />

nous sommes coutumiers<br />

des intonations stylistiques<br />

de ces stars <strong>du</strong> design<br />

que la jeune garde parisienne<br />

nous apparaît plus<br />

charmeuse. C’est le cas de<br />

Machin-Machin, un <strong>du</strong>o au nom aussi juvénile<br />

que prom<strong>et</strong>teur constitué Jérôme Garzon, né<br />

en 1981 <strong>et</strong> fred Sionis, né en 1983. Le caractère<br />

innovant des créations de ces deux prodiges<br />

issus <strong>du</strong> Master professionnel Design de<br />

l’école normale Supérieure de Cachan est<br />

salué en 2008 par les Labels via, remis par un<br />

jury de designers, de journalistes <strong>et</strong> d’in<strong>du</strong>striels.<br />

roche bobois édite désormais l’obj<strong>et</strong> consacré,<br />

fossile, une bibliothèque alvéolaire rappelant<br />

dans sa formule les Clouds de ronan <strong>et</strong> Erwan<br />

bouroullec. Son audace réside dans <strong>son</strong> naturalisme,<br />

dans le choix d’un matériau impertinent<br />

de trivialité : cuite dans un four « propre »<br />

alimenté de sciures <strong>et</strong> de papiers, la terre cuite<br />

extrudée dessine des cannelures aux mo<strong>du</strong>les<br />

empilables.<br />

Dans l’esprit de l’école boulle où ils se <strong>son</strong>t<br />

rencontrés, Jérôme Garzon <strong>et</strong> fred Sionis démontrent<br />

que les motifs <strong>et</strong> savoirs-faire artisanaux,<br />

folkloriques <strong>et</strong> archétypaux peuvent être<br />

actualisés d’autant plus que leurs ancienn<strong>et</strong>és<br />

certifient une pro<strong>du</strong>ction respectueuse de<br />

l’environnement. Les quatre fraîche Stories<br />

présentées à l’Espace fondation EDf narrent<br />

autant de scénario de substitution à l’atrocité<br />

<strong>du</strong> climatiseur <strong>et</strong> à <strong>son</strong> gaspillage d’énergie. Le<br />

fraîch<strong>et</strong>ablo, remake <strong>du</strong> rideau ou <strong>du</strong> moucharabieh,<br />

se greffe à une porte comme lambeau<br />

épidermique <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> la transpiration des<br />

flux d’atmosphères. fraîche ventilo n<strong>et</strong>toie le<br />

Espace fondation EDf<br />

Exposition jusqu’au 30 août 2009.<br />

6 rue récamier 75 007. M : Sèvres- babylone.<br />

Entrée libre tous les jours de 12h à 19h sauf lundi <strong>et</strong> jours fériés.<br />

concept <strong>du</strong> ventilateur puisque la température<br />

de l’air brassé est abaissée<br />

par un noyau humide composé de gel<br />

polyacrylamide. Enfin, le fraîchepo, un<br />

autre climatiseur composé de deux<br />

pots en céramique imbriqués, s’expose<br />

aux rayons <strong>du</strong> soleil pour restituer la<br />

fraîcheur maintenu dans le récipient<br />

interne.<br />

ici, les nomenclatures ancestrales<br />

semblent toujours d’actualité, <strong>et</strong> le<br />

traitement moderne qu’en fait Machin-<br />

Machin élude tout exotisme fantasmé.<br />

ainsi, comme le font les romans<br />

d’anticipation de qualité, Design<br />

en Mutation illustre d’ un réalisme<br />

politique <strong>et</strong> économique le questionnement<br />

fantaisiste d’un avenir que la crise<br />

actuelle n’a de cesse de blasphémer.<br />

L’exposition parvient à dissoudre le paradoxe<br />

de départ en nous convaincant<br />

de la viabilité d’obj<strong>et</strong>s tout à la fois<br />

utiles, intelligibles, beaux <strong>et</strong> utopiques.<br />

Juli<strong>et</strong>te Guépratte<br />

20<br />

fondation EDf


Portrait<br />

L’art de photographier<br />

sans être vu !<br />

21<br />

Photo<br />

Contact : yanncroch<strong>et</strong>@wanadoo.fr<br />

www.yanncroch<strong>et</strong>.com<br />

Yann Croch<strong>et</strong><br />

agnessois d’origine Yann Croch<strong>et</strong>,<br />

photographe amateur il y a encore à peine<br />

quatre ans de cela, s’oriente dès le début<br />

vers la photographie animalière.<br />

il est aujourd’hui sur la route des<br />

professionnels en devenir, <strong>son</strong> travail<br />

assi<strong>du</strong>, sa technique <strong>et</strong> sa patience ont<br />

fini par payer. très souvent vainqueur de<br />

nombreux concours <strong>et</strong> reconnu par ses<br />

pairs il souhaite désormais développer en<br />

parallèle, d’autres moyens, lui perm<strong>et</strong>tant<br />

de partager avec le grand public sa<br />

passion <strong>et</strong> <strong>son</strong> travail. tel que le reportage,<br />

la vidéo, la réalisation d’un livre, participer<br />

à des conférences...<br />

artiste<br />

agenda culturel<br />

de la ville page 71<br />

Paris<br />

il est certain que prochainement des<br />

professionnels qui auront su reconnaître<br />

« un vrai talent ! », nous donnerons<br />

l’occasion d’admirer ses photos dans de<br />

nombreuses galeries <strong>et</strong> de découvrir dans<br />

nos librairies, ses livres photographiques.<br />

Nos’arts : Comment êtes-vous arrivé à<br />

la photo ?<br />

Yann Croch<strong>et</strong> : Elle est venue de façon<br />

inopinée, amoureux de la nature depuis<br />

l’enfance j’ai souhaité au fil <strong>du</strong> temps<br />

immortaliser des instants, aujourd’hui je<br />

souhaite sensibiliser les gens sur ce qui<br />

nous entoure sans forcément devoir se<br />

rendre à l’étranger pour y découvrir des<br />

choses merveilleuses.<br />

Nos’arts : Depuis combien de temps<br />

pratiquez-vous la photo ?<br />

Yann Croch<strong>et</strong> : J’entame ma quatrième<br />

année, <strong>et</strong> je participe régulièrement à<br />

des concours où j’ai pu me placer dans<br />

les premiers <strong>et</strong> premier pour certains ce<br />

qui m’a permis d’être reconnu par mes<br />

pairs <strong>et</strong> par le public.<br />

Nos’arts : pratiquez-vous principalement<br />

la photo animalière ?<br />

Yann Croch<strong>et</strong> : C’est ce que je préfère<br />

mais il m’arrive aussi de faire des photos<br />

de nature morte ou de mode.<br />

Nos’arts : Quels <strong>son</strong>t vos proj<strong>et</strong>s ?<br />

Yann Croch<strong>et</strong> : J’ai plein de proj<strong>et</strong>s. Je<br />

souhaiterai faire par exemple un livre sur<br />

la faune <strong>et</strong> la flore de ma région qui est la<br />

Picardie. Ensuite, il y a différents ouvrages<br />

qui me tiennent à cœur, sur des thèmes<br />

variés qui ont parfois déjà été traités<br />

mais pour lesquels je souhaiterai donner<br />

une autre dimension, un autre regard.<br />

22<br />

Photo - Portrait


23<br />

La vidéo <strong>et</strong> les reportages m’intéressent beaucoup<br />

aussi. Je suis d’ailleurs en contact avec l’oNF de Paris<br />

pour des reportages. J’ai récemment été contacté pour<br />

la réalisation de reportages sur le thème des classes<br />

vertes.<br />

Dans le cadre de classes de découvertes il m’est arrivé<br />

sur trois jours d’expliquer à des enfants, mon métier <strong>et</strong><br />

ma façon de faire. ils étaient passionnés, cela a peut-être<br />

même ouvert de futures vocations. Sur le week-end j’ai<br />

ouvert au public <strong>et</strong> très souvent les enfants qui étaient<br />

venus avec leur classe, demandaient à leurs parents de<br />

venir voir aussi.<br />

Faire des conférences est très important pour moi, je suis<br />

d’ailleurs membre de LPo (protection des oiseaux), <strong>du</strong><br />

conservatoire de Picardie <strong>et</strong> membre <strong>du</strong> corif (centre<br />

ornithologique d’Île de France).<br />

Nos’arts : recherchez-vous un agent ?<br />

Yann Croch<strong>et</strong> : Non pas pour l’instant car je suis trop<br />

p<strong>et</strong>it pour cela mais je recherche des galeristes, prêts<br />

à me faire confiance <strong>et</strong> me soutenir, des éditeurs pour<br />

mes proj<strong>et</strong>s de livres <strong>et</strong> des soutiens pour mes proj<strong>et</strong>s de<br />

reportages.<br />

Nos’arts : Quelle est votre technique de photographie ?<br />

Yann Croch<strong>et</strong> : il y deux types d’approches. La première<br />

est la Billebaude qui consiste au hasard de mes<br />

promenades en bord de mer, en montagne ou autre à<br />

photographier sur le vif.<br />

La deuxième est l’affut, ça peut-être un affut creusé dans<br />

le sol, ou avec un radeau pour étangs <strong>et</strong> les marais. C<strong>et</strong>te<br />

technique demande beaucoup plus de préparation en<br />

amont, avec un premier repérage de plusieurs jours<br />

parfois qui consiste à observer <strong>et</strong> noter les fréquences<br />

de passages des animaux <strong>et</strong> différentes espèces. Par<br />

exemple il y a quelques jours, je suis allé dans un marais<br />

ou j’ai repéré un nid de Grèbes qui <strong>son</strong>t des oiseaux.<br />

il y a deux œufs à l’intérieur. il faut donc que je m’y<br />

rende régulièrement <strong>et</strong> de préférence très tôt pour ne<br />

pas déranger les oiseaux de façon à arriver avant leur<br />

réveil. Je m’y rends en général vers 3 ou 4h00 <strong>du</strong> matin.<br />

Ensuite je prends des clichés ce qui demande parfois<br />

des heures <strong>et</strong> des heures d’attentes. aujourd’hui mon but<br />

ultime ce n’est plus l’animal figé mais c’est de capter des<br />

comportements <strong>et</strong> des attitudes sans que l’animal n’ait pu<br />

me repérer. Photographier sans être vu !<br />

Nos’arts : Comment occupez-vous ces moments d’attente<br />

<strong>et</strong> d’observation ?<br />

Yann Croch<strong>et</strong> : Je suis toujours en haleine <strong>et</strong> il m’arrive<br />

parfois de méditer sur beaucoup de choses mais il se<br />

passe toujours quelque chose, je pars par exemple pour<br />

des grèbes <strong>et</strong> entre temps c’est un castor qui passe ou<br />

des hérons, alors je note tout <strong>et</strong> au pire j’aurais pris un<br />

bon bol d’air.<br />

J’ai récemment trouvé une phrase de Victor hugo qui<br />

était quand même déjà très visionnaire à <strong>son</strong> époque<br />

« c’est triste de <strong>son</strong>ger que la nature nous parle <strong>et</strong> que<br />

le genre humain ne l’écoute pas ». D’après moi, c’est<br />

encore tout à fait d’actualité.<br />

24<br />

Photo - Portrait


25<br />

Qui veut la peau<br />

Peut-être est-ce la faute de Vassily si la figuration est désormais<br />

quasi interdite dans la peinture contemporaine ?<br />

Jusqu’au 10 août 2009, une rétrospective consacrée à<br />

Vassily Kandinsky au Centre Pompidou revient sur l’oeuvre<br />

<strong>du</strong> père de l’abstraction : après avoir fait décanter dans<br />

un bain d’expressionnisme ses motifs folkloriques comme<br />

celui <strong>du</strong> cavalier, le peintre russe franchit ce pas esthétique<br />

en 1912. La toile perd <strong>son</strong> obj<strong>et</strong> reconnaissable ; la<br />

rhétorique symboliste <strong>et</strong> spiritualiste délivre un message<br />

qui se veut universel. talonneront Kandinsky, Mondrian<br />

<strong>et</strong> sa nouvelle plastique, Malevitch <strong>et</strong> <strong>son</strong> suprématisme,<br />

Delaunay <strong>et</strong> l’orphisme, <strong>et</strong> plus tard Pollock <strong>et</strong> l’expressionnisme<br />

abstrait, le minimalisme... ainsi, au XX ème siècle,<br />

l’oeuvre d’art change fondamentalement de statut <strong>et</strong><br />

rompt avec l’exigence de ressemblance. Un style n’en<br />

chassant pas un autre, la figuration reste pourtant<br />

pratiquée notamment par les surréalistes, par Picasso ou<br />

Matisse, mais elle est malheureusement devenue<br />

synonyme de programme politique réactionnaire dans<br />

le champ <strong>du</strong> discours historique sur l’art. Le style pictural<br />

<strong>et</strong> l’habil<strong>et</strong>é technique ont été dévalués <strong>et</strong> <strong>son</strong>t passés<br />

de mode.<br />

Les tendances influencées par Marcel Duchamp<br />

ou par les conceptuels règnent désormais sur l’art<br />

actuel au point que l’expression « art contemporain »<br />

désigne un style davantage qu’une contemporanéité.<br />

La peinture figurative y est perçu comme un académisme<br />

mélancolique <strong>et</strong> stigmatisé pour <strong>son</strong> formalisme<br />

sentimental. aussi, depuis les années quatre-vingt, le<br />

peintre figuratif ironise-t-il sur sa pratique dont nombre<br />

de Cassandre ont prédit la mort. Un courant singulier<br />

de peinture figurative a pu transformer ces critiques<br />

négatives en une force de dissidence adoptant la perte<br />

de crédit général de la peinture comme moyen de<br />

de la figuration ?<br />

s’affranchir des dogmes de l’histoire de l’art, <strong>du</strong> bon<br />

goût <strong>et</strong> de l’authenticité. En neutralisant le sentimental,<br />

l’humour renverse la culpabilité latente liée aux codes<br />

stylistiques de la peinture figurative. a la tête de ce<br />

peloton, on trouve John Currin, illustre peintre américain<br />

figuratif né en 1962, pour qui la peinture en tant que<br />

pratique n’a pas disparu, tandis que la peinture en tant<br />

que culture picturale est morte depuis longtemps. La<br />

figuration est donc devenu un terrain de jeu élitiste où<br />

le kitch, le mauvais goût ou la fiction artificielle se font<br />

stratégiques.<br />

Ce cynisme fertile <strong>et</strong> réjouissant pratiqué par richter ou<br />

Kippenberger en peinture, ou Koons en sculpture doitil<br />

pour autant évincer une esthétique bienveillante ?<br />

C’est malheureusement ce que semble penser les<br />

galeries françaises dédiées à l’art contemporain argumentant<br />

que le temps est à l’insolence critique. Le peintre<br />

britannique Glen Brown (1966) évoque ce paradoxe :<br />

« Le modernisme a transformé la main de l’artiste en<br />

cliché. Pourtant j’aime les clichés. J’aime les portraits <strong>et</strong> les<br />

fleurs <strong>et</strong> les natures mortes <strong>et</strong> les trompe-l’oeil, <strong>et</strong> l’histoire<br />

de Van Gogh se coupant l’oreille. Ces choses impliquent<br />

<strong>du</strong> sentimental, <strong>et</strong> le sentimental, comme les films de<br />

Steven Spielberg, me fait pleurer. Pourquoi est-ce que<br />

j’adhère à des clichés quand je sais à quel point ils <strong>son</strong>t<br />

mauvais ?» Lui aussi parachève ses toiles à la dextre<br />

technique d’une ironie adolescente.<br />

Pourtant, il existe bel <strong>et</strong> bien une peinture contemporaine<br />

internationale épousant avec bonheur c<strong>et</strong>te beauté<br />

délaissée. alex Katz, P<strong>et</strong>er Doig ou Elizab<strong>et</strong>h Peyton<br />

renouvellent le réalisme pictural actuel <strong>et</strong> déflorent<br />

sans mépris l’air <strong>du</strong> temps. C’est le cas de la peinture<br />

de Marc Lacaze : la mélancolie y est cadrée avec<br />

cinéphilie, le sentiment y est pudique mais honnête. Ses jeunes<br />

filles si proustiennes de stature ressemblent aux parisiennes<br />

engoncées dans une paradoxale intrépidité criblée de béances<br />

inavouables. C<strong>et</strong>te tendance atteste que l’histoire de l’art n’est<br />

ni linéaire, ni condamnée au dépassement positiviste de la<br />

modernité comme rhétorique, que l’oeuvre d’art ne s’accompagne<br />

pas nécessairement d’un lourd appareillage critique. Pourtant<br />

les galeries françaises ne semblent pas trouver le courage<br />

de soutenir l’évidence de c<strong>et</strong>te beauté simple, <strong>et</strong> non simpliste.<br />

alors, il faut peut-être s’en r<strong>et</strong>ourner voir Kandinsky, l’innocenter<br />

<strong>et</strong> s’éterniser davantage dans la dernière salle qui illustre l’ultime<br />

période <strong>du</strong> peintre vivant alors à Neuilly : la vie sentimentale<br />

n’y est plus abstraite mais, par des organismes grouilleurs <strong>et</strong><br />

<strong>son</strong>ores, par des couleurs brouillées comme l’esprit se trouble,<br />

enfin félicitée.<br />

Juli<strong>et</strong>te Guépratte<br />

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26


CArNeT De VOyAGe<br />

27<br />

Trek saharien<br />

dans les <strong>du</strong>nes<br />

Mauritaniennes de<br />

Jean-Luc Savin<br />

Contact : jeanlucsavin@yahoo.fr<br />

Dimanche 12 décembre.<br />

Nous y sommes. Prêts pour notre première nuit dans le<br />

désert, dans l’air doux <strong>et</strong> calme <strong>du</strong> Sahara. Nous venons<br />

de terminer notre dîner autour <strong>du</strong> feu, avec ceux qui vont<br />

devenir mes compagnons de voyage. Ahmedou, notre<br />

guide, Ba, notre cuisiner, <strong>et</strong> mes quatorze compatriotes<br />

français. Les chameliers mangent à part, près <strong>du</strong><br />

campement. Drôle d’ambiance à vrai dire : je n’y suis<br />

pas tout à fait. Ce matin, j’étais encore dans la grisaille<br />

parisienne, après une soirée à St Germain des Près,<br />

mon bonn<strong>et</strong> vissé sur la tête, <strong>et</strong> une courte nuit blanche<br />

probablement liée à l’excitation <strong>du</strong> départ.<br />

Le rendez-vous à l’aéroport à 05h00 <strong>du</strong> matin, l’avion<br />

qui décolle <strong>et</strong> se pose quelques heures plus tard autour<br />

de 11h00 à Atar. Ville située en plein désert mauritanien,<br />

le nom de Atar m’évoque irrésistiblement la course Paris-<br />

Dakar. «Spéciale Chigu<strong>et</strong>ti-Atar». Tout un mythe, pour<br />

une ville que j’étais jusqu’alors incapable de situer sur<br />

une carte. Me voilà donc ici pour c<strong>et</strong>te première nuit,<br />

au début <strong>du</strong> grand erg de l’Amatlich, dont la première<br />

grande <strong>du</strong>ne n’est pas sans me rappeler ma chère <strong>du</strong>ne<br />

<strong>du</strong> Pyla. Nous y sommes parvenus au bout de 150 km<br />

en 4x4, dont 50 km de piste à travers p<strong>et</strong>ites <strong>du</strong>nes <strong>et</strong><br />

cailloux <strong>et</strong> après avoir joui <strong>du</strong> «traditionnel» ensablement<br />

qui nous aura fait perdre une heure mais qui nous a déjà<br />

fait gagner un bon souvenir.<br />

Lundi 13 décembre.<br />

Première journée de marche particulièrement éprouvante<br />

au cœur des <strong>du</strong>nes de l’Amatlich. Physiquement d’abord,<br />

puisque de longues heures de marche entre <strong>du</strong>nes <strong>et</strong><br />

plateaux rocailleux ont mis nos organismes non encore<br />

habitués à rude épreuve. Physiologiquement ensuite,<br />

avec c<strong>et</strong>te soif quasi-constante qui nous rappelle l’aridité<br />

<strong>du</strong> désert traversé, même sous les rayons <strong>du</strong> soleil<br />

d’hiver déjà bien présent. On imagine l’extrême rudesse<br />

<strong>du</strong> climat <strong>du</strong>rant la sai<strong>son</strong> chaude...<br />

L’erg Amatlich, large d’une dizaine de kilomètres,<br />

s’étire sur 300 km pour rejoindre les eaux<br />

pois<strong>son</strong>neuses de l’Océan Atlantique.<br />

Le Sahara dans toute sa splendeur : des <strong>du</strong>nes<br />

à perte de vue, bordées de part <strong>et</strong> d’autre<br />

par un plateau rocheux de grès noir, que l’on<br />

aperçoit depuis la cime des collines de sable.<br />

Courbures sensuelles, couleurs chatoyantes<br />

variant selon l’incidence des rayons <strong>du</strong> soleil :<br />

le désert de sable est fidèle à sa réputation ;<br />

nous sommes déjà sous le charme. Le groupe de<br />

marche s’étire sur quelques centaines de mètres,<br />

suivant les cimes <strong>et</strong> les traces <strong>du</strong> guide, lui-même<br />

facilement repérable grâce à sa tenue bleue.<br />

Nous installons notre deuxième campement au<br />

coeur de c<strong>et</strong>te mer de <strong>du</strong>nes, sur un plateau<br />

où nous attendent les chameliers <strong>et</strong> leurs<br />

dromadaires. eux <strong>son</strong>t partis le matin<br />

après nous, mais arrivent en avance<br />

grâce à leur rythme de marche plus<br />

soutenu, <strong>et</strong> profitant de nos pauses<br />

toutes les 90 minutes environ pour nous<br />

rattraper <strong>et</strong> nous dépasser.<br />

Notre journée est rythmée par la nature : lever à<br />

6h30, pliage <strong>du</strong> <strong>du</strong>v<strong>et</strong> (unique constituant avec<br />

le matelas de notre chambre à coucher) p<strong>et</strong>it<br />

déjeuner, brossage de dent (la douche <strong>et</strong> la<br />

toil<strong>et</strong>tes <strong>son</strong>t déjà devenues de vieux souvenirs<br />

de notre monde occidental confortable), mise en<br />

marche <strong>du</strong>rant quatre heures. Puis viennent le<br />

déjeuner <strong>et</strong> la sieste sous quelques rares arbres<br />

<strong>du</strong>rant trois heures, avant une nouvelle remise<br />

en marche pour atteindre le bivouac.<br />

Une fois arrivés, nous récupérons nos sacs à<br />

dos ainsi que les matelas transportés par les<br />

dromadaires, pour installer notre campement.<br />

Nous nous regroupons; le sac à dos est mis en<br />

tête <strong>du</strong> matelas pour nous protéger <strong>du</strong> vent <strong>et</strong> le<br />

<strong>du</strong>v<strong>et</strong> est étalé sur le matelas pour le moment de<br />

détente tant atten<strong>du</strong>. Le dîner est servi quelques<br />

28<br />

Carn<strong>et</strong> de voyage


29<br />

minutes plus tard, sur une grande nappe entourée<br />

de matelas, puis rapidement des commerçantes<br />

venues de je ne sais quel village des alentours<br />

s’installent autour <strong>du</strong> groupe. Ce qui nous parut<br />

être une exception est rapidement devenu<br />

une habitude : chaque repas se transforme en<br />

véritable marché ambulant.<br />

Les femmes accompagnées de leurs enfants<br />

s’assoient autour de nous, <strong>et</strong> déposent sur des<br />

pièces de tissu de multiples obj<strong>et</strong>s de provenance<br />

«locale», dans le but de les vendre aux touristes<br />

de passage. Nous apprécions particulièrement<br />

les repas de ces premiers jours : <strong>du</strong> riz, des<br />

légumes en sauce, <strong>et</strong> une salade de fruits au sirop<br />

qui, avec <strong>son</strong> apport en sucre, fait notre bonheur<br />

à tous. Ce soir tout le monde est en forme, <strong>et</strong><br />

per<strong>son</strong>ne ne semble souffrir d’un quelconque mal<br />

aux jambes ou aux pieds.<br />

Mardi 14 décembre.<br />

Quel bonheur ! Une douche au puits <strong>du</strong><br />

village d’à côté, situé à peine à 200 mètres<br />

de notre nouveau bivouac. Une agréable<br />

sensation de propr<strong>et</strong>é que l’on avait déjà<br />

oubliée...<br />

Ce soir, nous sommes installés en bor<strong>du</strong>re<br />

de l’erg dont nous avons terminé la<br />

traversée dans sa largeur. C<strong>et</strong>te journée<br />

s’est déroulée dans un paysage plus plat<br />

<strong>et</strong> rocailleux, avec moins de <strong>du</strong>nes. en fin de<br />

matinée, nous nous sommes arrêtés dans un<br />

village comptant une dizaine d’habitations,<br />

où nous avons pu prendre le thé, comme<br />

le veut la tradition dans toute c<strong>et</strong>te partie<br />

de l’Afrique. La vie ici semble si rude, si<br />

différente : les habitations très sommaires<br />

<strong>son</strong>t constituées de quelques pierres<br />

superposées sur une base circulaire, <strong>et</strong> de<br />

branches sèches pour former la toitures.<br />

Quelques chèvres menues, les enfants<br />

jouant au milieu d’or<strong>du</strong>res ménagères, une<br />

végétation quasi-inexistante : nous nous<br />

demandons tous de quoi peuvent bien<br />

vivre les habitants, sur les visages desquels<br />

nous ne percevons cependant pas de marques<br />

de détresse mais plutôt celles d’une certaine<br />

nonchalance, pour ne pas dire d’une certaine<br />

quiétude. «Bonheur» serait trop simple <strong>et</strong> rapide,<br />

venant de la part de touristes «extérieurs» <strong>et</strong><br />

culturellement différents que nous sommes.<br />

La conception <strong>du</strong> bonheur est probablement à la<br />

fois trop culturelle <strong>et</strong> trop per<strong>son</strong>nelle pour juger<br />

de celle des autres. Ces réflexions m’amènent<br />

inévitablement à penser au sens de ce voyage.<br />

Quête de découverte de paysages «mythiques»,<br />

de culture différente, d’une part. recherche de ses<br />

propres capacités physiques <strong>et</strong> psychologiques<br />

quant à la gestion d’une telle «aventure». (Le mot<br />

«aventure» est probablement galvaudé compt<strong>et</strong>enu<br />

<strong>du</strong> caractère organisé de ce voyage). Je<br />

m’aperçois rapidement que, malheureusement, le<br />

groupe prend une place trop importante<br />

sur tout ce qui nous entoure. On marche<br />

avec le groupe, on voit par le groupe,<br />

bref, on oublie de s’égarer <strong>et</strong> de<br />

s’immerger dans le pays parce que reste<br />

un élément indissociable <strong>et</strong> constitutif <strong>du</strong><br />

groupe. Ce que l’on donne <strong>et</strong> que l’on<br />

reçoit <strong>du</strong> groupe, c’est autant que l’on ne<br />

donne ni ne reçoit de l’extérieur. Une sorte<br />

d’isolement, certes loin de l’étanchéité<br />

inévitable des groupes voyageant dans la bulle<br />

de certains tours opérateurs, mais quand même<br />

suffisante ici pour trop nous rattacher à notre<br />

monde occidental.<br />

Mais le groupe a aussi ses avantages. Il peut<br />

renfermer en <strong>son</strong> sein de vraies richesses. Gérald<br />

<strong>et</strong> Ghislaine, un couple d’aventuriers modernes,<br />

comme on en lit parfois dans les romans. La<br />

quarantaine passée, ce <strong>son</strong>t deux per<strong>son</strong>nalités<br />

attachantes <strong>et</strong> singulières : lui est jardinier. elle est<br />

sage-femme. Une façon simple de raconter <strong>et</strong> de<br />

partager leur passion des voyages autour <strong>du</strong><br />

monde, le tout relevé de beaucoup d’humour <strong>et</strong><br />

de finesse.<br />

Bref, des per<strong>son</strong>nes comme on en rencontre<br />

rarement dans notre vie quotidienne, <strong>et</strong> qui vous<br />

donnent envie de les suivre <strong>et</strong> de découvrir le<br />

monde.<br />

Mercredi 15 décembre.<br />

Notre campement est c<strong>et</strong>te fois-ci établi près<br />

d’une oasis, entre rochers <strong>et</strong> sable. La journée<br />

a été particulièrement fatigante, notamment à<br />

cause de soucis intestinaux probablement liés à<br />

la piètre qualité de l’eau avalée la veille. elle a<br />

commencé par une traversée de <strong>du</strong>nes toujours<br />

plus majestueuses <strong>et</strong> plus hautes. Nous avons<br />

ensuite pris le déjeuner dans une autre oasis<br />

constituée d’un chaos de grès enrobant quelques<br />

palmiers <strong>et</strong> surtout une minuscule source.<br />

Dans une sorte de mare d’eau stagnante, ne<br />

résistant pas à l’appel de la fraîcheur toute<br />

relative <strong>du</strong> lieu. C<strong>et</strong>te entreprise me semblant peu<br />

prudente compte tenu des risques bactériens <strong>et</strong><br />

autres, je préférai me contenter d’apprécier c<strong>et</strong>te<br />

scène de loin, sans m’y plonger.<br />

Un long repos après le repas, <strong>et</strong> nous repartons<br />

marcher sur un plateau éten<strong>du</strong> de grès noir.<br />

Le guide nous explique que les <strong>du</strong>nes de sable<br />

proviennent de la lente décomposition <strong>du</strong> grès<br />

mélangé avec d’autres éléments en p<strong>et</strong>its<br />

grains transportés par le vent pour s’accumuler<br />

<strong>et</strong> former les monticules que nous traver<strong>son</strong>s<br />

depuis trois jours. Le besoin, le manque ressenti<br />

de notre confort occidental commencent à faire<br />

leur apparition au bout de ce troisième jour. Si<br />

les nuits (entre 5 <strong>et</strong> 15°C) <strong>son</strong>t agréables, ce <strong>son</strong>t<br />

essentiellement les repas qui nous posent le plus<br />

de difficultés : le sable omni-présent dans le pain,<br />

le riz, les pâtes, finit par nous exaspérer autant<br />

que la qualité des légumes en boîte obj<strong>et</strong>s de nos<br />

repas quotidiens. La mayonnaise chaude ajoutée<br />

dans nos salades devient insupportable. Irrésistible<br />

envie d’une bois<strong>son</strong> fraîche, d’une pizza... Les<br />

discussions <strong>du</strong> groupe s’orientent rapidement<br />

vers une surenchère gastronomique, pour nous<br />

faire rêver en attendant les premiers plaisirs <strong>du</strong><br />

r<strong>et</strong>our. C’est ainsi que se pose la question : ne<br />

voyageons-nous pas finalement dans ces pays<br />

également pour savoir à nouveau apprécier le<br />

luxe <strong>et</strong> le confort qui nous <strong>son</strong>t devenus si banals<br />

<strong>et</strong> familiers ?<br />

30<br />

Carn<strong>et</strong> de voyage


31<br />

Jeudi 16 décembre.<br />

Les moustiques c<strong>et</strong>te nuit ne m’ont pas épargné.<br />

Ce nouveau bivouac semble plus hospitalier ; il est<br />

carrément grandiose ! en plein milieu de la Vallée<br />

Blanche, nous avons établi notre campement à<br />

300 mètres d’un puits. Bien qu’un peu fraîche, c<strong>et</strong>te<br />

nouvelle douche est un vrai plaisir pour nous tous.<br />

L’étape de c<strong>et</strong>te journée a été particulièrement<br />

magnifique : après une matinée commencée sur<br />

un plateau noir assez austère, nous avons atteint<br />

l’après-midi le surplomb dominant c<strong>et</strong>te large<br />

vallée. Une vue sans fin sur les <strong>du</strong>nes de sable<br />

blanc, contrastant avec les contreforts sombres de<br />

grès noir.<br />

Vendredi 17 décembre.<br />

Dernier bivouac au cœur d’un cirque naturel. La<br />

nuit dernière a été blanche : une «p<strong>et</strong>ite» tempête<br />

de sable nous a empêchés de fermer l’oeil de la<br />

nuit. Le sifflement <strong>du</strong> vent, le sable microscopique<br />

qui s’engouffre dans nos <strong>du</strong>v<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> qui pénètre dans<br />

nos yeux, dans nos narines, nous laissent imaginer<br />

ce que doit être une véritable tempête <strong>du</strong> désert.<br />

Toute la journée nous avons marché contre ce vent<br />

d’une quarantaine de kilomètres/heures, la chèche<br />

nous protégeant les yeux <strong>et</strong> les narines, mais<br />

n’empêchant pas la résistance supplémentaire,<br />

freinant notre marche <strong>et</strong> combattant nos efforts.<br />

Pour arriver au dernier bivouac, enfin une longue<br />

marche de plusieurs kilomètres avec ce vent<br />

frontal, en léger faux-plat, dans un sable mou qui<br />

s’enfonce à la moindre sollicitation <strong>du</strong> pied. Certains<br />

de mes compagnons souffrent dans c<strong>et</strong>te dernière<br />

ligne droite, tandis que le guide, pressé d’en finir<br />

probablement, continue d’avancer toujours aussi<br />

imperturbable <strong>et</strong> déterminé.<br />

Durant tout ce voyage, il nous aura montré<br />

l’efficacité de sa technique de marche dans les<br />

<strong>du</strong>nes, sa volonté <strong>et</strong> la résistance de <strong>son</strong> organisme,<br />

malgré un physique menu. Après 80 kilomètres à<br />

travers <strong>du</strong>nes <strong>et</strong> rochers, ces six jours de marche,<br />

bien qu’accessibles à des gens peu sportifs, auront<br />

finalement mis nos corps à rude épreuve. Nous<br />

sommes tous fatigués, <strong>et</strong> pressés de<br />

rentrer chez nous.<br />

Dimanche 19 décembre.<br />

C’est le jour <strong>du</strong> r<strong>et</strong>our sur Paris. Nous<br />

avons embarqué à bord d’un Boeing<br />

727 de la compagnie Go Voyages.<br />

Visage fatigué par l’effort <strong>et</strong> par la<br />

barbe, nous voici de r<strong>et</strong>our vers notre<br />

monde occidental, non sans une<br />

certaine impatience de r<strong>et</strong>rouver le<br />

confort, la douche chaude, les repas<br />

variés <strong>et</strong> sans sable, les nuits sans<br />

moustiques...<br />

Mais nous sommes heureux, heureux d’avoir réalisé<br />

notre «aventure» per<strong>son</strong>nelle, d’avoir rencontré<br />

ces visages <strong>et</strong> ce monde si différents. La journée<br />

de la veille a consisté en une marche de deux<br />

heures environ dans une jolie vallée bordée de<br />

falaises, pour arriver sur une oasis un peu trop<br />

touristique, premier avant-goût <strong>du</strong> r<strong>et</strong>our à notre<br />

civilisation. Premiers visages de français inconnus<br />

après une semaine d’immersion dans le désert.<br />

Première impression légèrement désagréable<br />

d’appartenir à un monde où le confort n’implique<br />

pas nécessairement la chaleur sur les visages.<br />

Sans doute disent-ils la même chose de nous, <strong>et</strong><br />

peut-être ces visages fermés <strong>son</strong>t-ils à m<strong>et</strong>tre sur le<br />

compte de la fatigue accumulée en une semaine<br />

de marche <strong>et</strong> d’effort quotidien. Un rapide bain<br />

dans une eau peu appétissante, un repos après le<br />

repas, <strong>et</strong> nous rejoignons Atar en 4x4, pour nous<br />

installer dans une «auberge», pour notre dernière<br />

nuit en Mauritanie. Le mot «auberge» revêt ici<br />

une signification légèrement différente de celle à<br />

laquelle nous sommes habitués : de simples matelas<br />

au sol comme unique décor, des murs vierges de<br />

tout meuble ou bibelot... c’est le confort à la mode<br />

<strong>du</strong> désert. entre les toil<strong>et</strong>tes à n’utiliser qu’en cas<br />

d’extrême urgence <strong>et</strong> la douche sans eau, on a<br />

bien compris qu’on devra attendre Paris pour le<br />

vrai r<strong>et</strong>our au confort. Fin d’après-midi passée au<br />

marché local : je fausse rapidement compagnie<br />

au groupe pour m’immerger dans la ville, pour<br />

finir «invité» par un jeune commerçant dans <strong>son</strong><br />

échoppe de sculptures. Très vite, une communication<br />

s’installe entre nous. J’ai pris soin de lui indiquer que<br />

je n’achèterai pas ce soir car je n’ai pas d’argent<br />

sur moi, <strong>et</strong> que je reviendrai le lendemain. Ne me<br />

contentant pas de répondre à ses questions, je lui<br />

en pose également. Dès lors, la relation touristevendeur<br />

change. Il m’explique rapidement les<br />

problèmes de racisme dont lui <strong>et</strong> sa communauté<br />

noire <strong>son</strong>t victimes : selon lui, les policiers favorisent<br />

les commerçants d’origine maure au détriment de<br />

sa propre communauté.<br />

On commence alors à discuter <strong>et</strong> il me propose<br />

de prendre le thé avec un ami, dans sa boutique.<br />

On discute problèmes politiques, racisme, vie en<br />

France, football, <strong>et</strong>c. Il semble se dégager de ces<br />

deux per<strong>son</strong>nes une vraie sincérité, dépassant le<br />

simple échange commercial. On se revoit alors le<br />

lendemain comme prévu, <strong>et</strong> je lui achète quelques<br />

statues à prix bien négocié. Je lui troque également<br />

mon p<strong>et</strong>it sac à dos contre une autre statue, <strong>et</strong> je<br />

vois dans ses yeux une joie réelle, pour un obj<strong>et</strong><br />

sans valeur pour nous mais introuvable dans ce<br />

pays. Un geste facile, mais générateur d’un peu<br />

de bonheur pour une per<strong>son</strong>ne dont la vie à ce<br />

moment me semble tellement plus difficile que<br />

la mienne... Le quotidien paraît en eff<strong>et</strong> si rude :<br />

absence totale d’hygiène, des enfants jouant dans<br />

les détritus, des animaux crevés le long de la<br />

route, des constructions difformes, des habitations<br />

sommaires, pas d’éclairage public, des bars <strong>et</strong><br />

des restaurants aussi rares que sordides, les<br />

commerçants qui vivent <strong>et</strong> dorment à l’intérieur de<br />

leur boutique... Mais tout cela n’empêchant ni la<br />

vie, ni le sourire.<br />

Carn<strong>et</strong> de voyage 28<br />

Notre guide<br />

Ahmedou<br />

32<br />

Carn<strong>et</strong> de voyage


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Je dessine depuis toujours. « toujours » correspond pour moi<br />

à l’âge auquel je pouvais tenir un crayon dans les mains.<br />

Les feuilles blanches devaient être remplies, les crayons <strong>et</strong><br />

feutres devaient être utilisés! très vite, j’ai hérité <strong>du</strong> statut<br />

de « meilleur dessinateur de mon école ». Bien sûr, quand<br />

on est en maternelle <strong>et</strong> que l’on a déjà un titre, on en r<strong>et</strong>ire<br />

quelques honneurs.<br />

Ces premières victoires dans le monde de l’image ont<br />

sûrement joué un rôle dans ma future carrière de dessinateur<br />

que je mène depuis un certain temps, aussi bien que<br />

possible. Les succès de ma prime enfance auront marqué<br />

mon avenir, pourrait-on dire.<br />

C’est alors que, pendant l’adolescence, j’ai commencé à<br />

faire de la BD, c<strong>et</strong> art qui réunit le talent de l’écriture <strong>et</strong> de<br />

l’image en une seule <strong>et</strong> même matière.<br />

La BD <strong>et</strong> l’illustration <strong>son</strong>t indéniablement devenus mes deux<br />

anges gardiens qui me surveillent <strong>et</strong> me poussent vers une<br />

destinée inconnue, peut-être même vers le succès !<br />

Peu après, j’ai voulu combiner mon amour <strong>du</strong> graphisme à<br />

celui <strong>du</strong> cinéma. Puis un jeune réalisateur m’a demandé si je<br />

savais faire des storyboards. J’ai répon<strong>du</strong> « oui », sans même<br />

vraiment savoir ce que c’était. alors j’ai réalisé quelques<br />

planches, des esquisses, des ébauches… Le réalisateur était<br />

aux anges, j’avais compris <strong>son</strong> univers ! Le visuel qu’il imaginait,<br />

je l’avais dessiné ! Ce fût pour moi une première expérience,<br />

que j’ai réitéré de nombreuses fois, jusqu’à ce que<br />

je ne me consacre presque uniquement à c<strong>et</strong>te activité.<br />

aujourd’hui encore, la plupart de mes commandes <strong>son</strong>t des<br />

storyboards. C’est toujours un plaisir de découvrir l’univers<br />

d’un scénariste, de découvrir une pub qui s’apprête à être<br />

tourné, de découvrir les premières images d’un film… Je suis<br />

en quelque sorte le créateur visuel d’un univers écrit.<br />

Qu’il s’agisse de storyboards ou de bande dessinée, Le<br />

fait de créer des univers, de faire rentrer des lecteurs dans<br />

ceux-ci, les voir s’y promener <strong>et</strong> rencontrer les créatures<br />

démoniaques, combattre aux côtés de mes héros <strong>et</strong> libérer<br />

de belles princesses des mains de tyrans rend c<strong>et</strong>te vocation<br />

très prenante à chaque instant. Cela donne un certain<br />

Damien BaRBan<br />

Dam’s<br />

illustrateur <strong>et</strong> storyboarder<br />

pouvoir, car, pendant un bref instant, on a l’aptitude<br />

à transporter les lecteurs dans tant de mondes. C’est<br />

plus qu’un art, c’est de la magie pure.<br />

L’art en général est pour moi le meilleur moyen de<br />

s’exprimer. Un jour j’ai pu lire: «Ce qui n’est pas crée<br />

par la nature est dessiné par l’homme», ce qui reflète<br />

bien la puissance d’une telle chose que nous appelons<br />

l’art. en considérant c<strong>et</strong>te belle phrase, chaque artiste<br />

mérite un profond respect <strong>du</strong> fait de sa vocation<br />

universelle à remodeler la terre à chaque coup de<br />

pinceau, chaque note écrite...<br />

Je me suis inscrit à la mai<strong>son</strong> des artistes en 2004 afin<br />

que ma démarche ait quelque chose d’officiel <strong>et</strong> j’ai<br />

démarré mon activité en freelance. Les publications, les<br />

couvertures de livres, les illustrations, les storyboards…<br />

Voilà mon quotidien, <strong>et</strong> peut-être, pourquoi pas,<br />

bientôt une BD publiée ? Pourquoi pas le storyboard<br />

d’une grosse pro<strong>du</strong>ction ? Voilà un défi que je me suis<br />

fixé, <strong>et</strong> que je compte bien réaliser.<br />

34<br />

Bande Dessinée


35<br />

Un récit poignant pour ouvrir les yeux sur la<br />

misère depuis l’après-guerre jusqu’à nos jours.<br />

Pas la misère <strong>du</strong> Tiers-Monde, mais bel <strong>et</strong> bien<br />

en France, juste sous nos yeux…<br />

Né d’une mère allemande <strong>et</strong> d’un père français,<br />

le jeune Bernard doit quitter l’Allemagne pour<br />

la France à l’âge de 7 ans, alors que <strong>son</strong><br />

père, ancien pri<strong>son</strong>nier de guerre, risque une<br />

déportation en Russie.<br />

Pendant des années, il sera balloté avec sa<br />

famille d’un camp de sans-logis à un autre,<br />

sans jamais pouvoir s’installer définitivement<br />

dans une habitation décente.<br />

En 1955, il se r<strong>et</strong>rouve à Noisy le Grand.<br />

« Une masse d’abris en demi-tonneaux <strong>et</strong> des<br />

tentes militaires alignés sur un immense terrain »,<br />

« j’ai pensé : c’est quoi ça ? Un camp de<br />

pri<strong>son</strong>niers ? ». Parqués comme <strong>du</strong> bétail dans<br />

« l’igloo » J3, Bernard <strong>et</strong> les siens passeront<br />

plus de 15 ans dans c<strong>et</strong> enfer de violence <strong>et</strong><br />

de dénuement qui ne devait être que provisoire…<br />

Jour après jour, l’adolescent révolté toujours<br />

prêt à se battre <strong>et</strong> à j<strong>et</strong>er des pierres pour<br />

contester, construit difficilement <strong>son</strong> avenir <strong>et</strong><br />

celui des siens. Combattant la misère avec<br />

le peu de moyens que l’aumônier <strong>du</strong> camp,<br />

le Père Joseph Wresinski, peut m<strong>et</strong>tre à sa<br />

disposition, il deviendra un homme mûr, maçon<br />

tailleur de pierres, entraîneur de foot <strong>et</strong> formateur<br />

des jeunes bénévoles. Dans les années 70, il<br />

rencontrera le président Pompidou <strong>et</strong> Valéry<br />

Giscard d’Estaing en tant que chef de chantiers,<br />

<strong>et</strong> en 1989 il rencontrera même le Pape au<br />

Vatican.<br />

Dans un style simple <strong>et</strong> vrai, à travers des<br />

exemples de la vie quotidienne, Bernard<br />

Jährling évoque le chemin qu’il a parcouru<br />

sans jamais basculer dans la haine <strong>et</strong> la<br />

délinquance. Il raconte <strong>son</strong> combat au jour le<br />

Contact : editions@atd-quartmonde.org<br />

Contact : bjahrling@yahoo.fr<br />

Pierre d’homme de Bernard Jährling<br />

jour contre la misère, l’injustice, le rej<strong>et</strong> <strong>et</strong> l’oubli<br />

des autres. Il souligne aussi l’entraide dans<br />

le camp, le soutien de la famille <strong>et</strong> des amis,<br />

l’espoir de jours meilleurs, <strong>et</strong> le rôle qu’a joué<br />

le Père Joseph dans la construction <strong>et</strong> la<br />

reconnaissance <strong>du</strong> mouvement « Aide à toute<br />

détresse » ATD Quart Monde.<br />

On pourrait croire que ces choses-là n’existent<br />

plus dans nos contrées développées <strong>du</strong> XXI e<br />

siècle, que ce <strong>son</strong>t des situations réservées aux<br />

Raisins de la colère de Steinbeck ou au Tiers-<br />

Monde. Ce témoignage factuel <strong>et</strong> objectif<br />

des conditions de vie dans le camp nous<br />

perm<strong>et</strong> d’ouvrir les yeux sur c<strong>et</strong>te pauvr<strong>et</strong>é<br />

qui se trouve juste à côté de nous, ce Quart<br />

Monde que nous ignorons trop souvent. Une<br />

autobiographie sans misérabilisme qui se lit<br />

comme un roman. Un récit riche <strong>et</strong> poignant.<br />

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logos, charte<br />

graphique,<br />

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de presse...<br />

tarifs compétitifs !<br />

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lehahiah<br />

éditions<br />

57 rue <strong>du</strong> Faubourg montmartre - 75009 Paris - www.nosarts.com<br />

36<br />

salon <strong>du</strong> Livre


37<br />

noUVeLLe<br />

Je suis rentré ce soir là en longeant le canal. J’avais<br />

pris le temps de ramasser <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre dans ma poche<br />

quelques p<strong>et</strong>its éclats d’ardoise tombés des toits.<br />

nous reviendrons dimanche faire des ricoch<strong>et</strong>s sur<br />

l’eau pensai-je. Puis j’avais plongé jusqu’aux mai<strong>son</strong>s<br />

fantômes de la rue d’arpin. on les avait appelées ainsi<br />

parce que quand le soir nous surprenait elles formaient<br />

un linge blanc suspen<strong>du</strong> dans l’espace. La terre était<br />

froide <strong>et</strong> le ciel gonflé de moutons bleus pâles. arrivé<br />

en bas de l’immeuble, j’ai remarqué le manque de<br />

lumières mais j’ai cru à une facétie de ta maman. J’ai pris<br />

l’ascenseur. Je ne le prenais qu’avec toi habituellement.<br />

J’avais hâte de vous rejoindre, de t’embrasser. mais j’ai<br />

eu beau frapper à la porte, appeler, hurler dans toutes<br />

les pièces ; il ne me revenait que l’écho <strong>du</strong> silence. sur<br />

la table <strong>du</strong> salon là ou s’égayaient encore quelques<br />

mi<strong>et</strong>tes, il y avait une l<strong>et</strong>tre. sa l<strong>et</strong>tre !<br />

Des mots d’adieux sans appel, gant de crin sur le cœur...<br />

«nous étions de loin en loin ces derniers temps,<br />

devenus de simples amis. il vaut mieux en rester là. en<br />

bons amis. Je prendrais plaisir à te revoir dans quelques<br />

temps. entre amis. il n’y a plus le fil ten<strong>du</strong> des sentiments<br />

amoureux. Ca me rend triste <strong>et</strong> malheureuse mais c’est<br />

ainsi. Conserve-toi bien <strong>et</strong> ouvre toi à la vie. il n’y a<br />

qu’un devoir, c’est d’être heureux !<br />

isabelle»<br />

Je me suis précipité dans la chambre<br />

d’angle où trônaient encore tes jou<strong>et</strong>s.<br />

sur ton lit très bas encombré de<br />

couleurs <strong>et</strong> d’habits, il n’y avait plus le<br />

nounours que je t’avais offert au noël<br />

passé <strong>et</strong> que tu transportais avec toi<br />

comme un trophée. Vous aviez dû<br />

partir avec une simple valise...<br />

Le lendemain, isabelle est revenue<br />

accompagnée de déménageurs qui<br />

ont dévalisé l’appartement.<br />

www.photo-libre.fr<br />

- Ca va ? m’a-t-elle dit.<br />

Bien sûr que ça allait. J’avais l’impression que l’on<br />

m’amputait une partie de ma vie. Disparus le tableau<br />

au soleil couchant, la chaîne-hifi, la moitié de la<br />

discothèque, l’ordinateur portable, la comptoise de<br />

l’entrée... <strong>et</strong> toi ! À jamais !<br />

Les premiers temps pour ne pas ressentir le manque ou<br />

l’absence, je me suis noyé dans le travail <strong>et</strong> le tourbillon<br />

de l’existence. <strong>et</strong> puis au fil <strong>du</strong> temps....<br />

Ce fut comme un renoncement de tout vacarme, je me<br />

suis recroquevillé, emmuré sur moi-même <strong>et</strong> le mal de toi<br />

s’est fait ressentir.<br />

tu m’avais rempli l’esprit de longs <strong>mois</strong> <strong>et</strong> je devenais<br />

incapable de penser à autre chose qu’à toi.<br />

Je te voyais te réfugier dans mes bras en cage <strong>et</strong> me<br />

submerger de tendresse <strong>et</strong> de baisers. J’avais beau<br />

vouloir te garder le plus longtemps possible contre moi,<br />

tu trouvais toujours l’ouverture.<br />

C’était devenu une obsession comme une migraine qui<br />

s’engage, comme une odeur qui colle à la peau...<br />

J’ai voulu guérir. J’ai multiplié les conquêtes. Des sublimes<br />

à des plus pâlichonnes. Jusqu’à la dernière, une p<strong>et</strong>ite<br />

bien grasse avec des seins chocolat. Je ne voulais pas<br />

vieillir, m’abandonner au chagrin.<br />

Pourtant, dès que je me r<strong>et</strong>rouvais seul, j’étais per<strong>du</strong><br />

dans un territoire inconnu, livré sans mode d’emploi !<br />

Je regardais autour de moi, à l’intérieur de moi <strong>et</strong> j’avais<br />

froid, j’avais peur. Je t’avais en tête <strong>et</strong> dans le cœur.<br />

tu grandissais <strong>et</strong> tes images étaient des coutures dans<br />

le temps. Je n’étais pas ton père biologique. Lui avait<br />

été nomade <strong>et</strong> s’était payé de mots <strong>et</strong> de sexe, un hors<br />

suj<strong>et</strong> de ta vie. moi, j’avais veillé sur ta p<strong>et</strong>ite enfance<br />

<strong>et</strong> tu m’avais choisi.<br />

Cela fait trop longtemps qu’un voile<br />

glacé s’est abattu sur mes souvenirs.<br />

J’observe souvent les autres enfants,<br />

ceux des voisins, des anonymes <strong>et</strong> j’y<br />

cherche ton sourire malicieux.....<br />

La première fois que je t’ai vu,<br />

rappelle-toi, on s’est mesuré <strong>du</strong><br />

regard mais aucun de nous a essayé<br />

de s’emparer ou de dominer l’autre.<br />

C’était une force attractive qui n’a fait<br />

que s’épanouir jusqu’à ton départ.<br />

isabelle m’a quitté mais c’est toi qui<br />

m’as manqué. elle m’avait demandé<br />

de me séparer de tout. ne rien laisser en moi de notre<br />

histoire. De rester les mains vides...<br />

mais mon cœur s’est figé comme un mort.<br />

- on rebondit comme une balle, avait prévenu ta mère.<br />

elle parlait pour elle. Peut être même pour toi qui nourris<br />

d’autres vies aujourd’hui.<br />

moi, j’ai j<strong>et</strong>é l’ancre dans des criques improbables<br />

Par-dessus un ciel clinquant.<br />

georges grard<br />

L’enfant d’un autre<br />

Contact : grrrart@wanadoo.fr<br />

Je sais que le cœur est orphelin si la tête est ailleurs. J’ai<br />

connu des douleurs jusqu’à crier aux flammes mais, là,<br />

j’ai l’impression de chavirer. Chavirer des nuits entières,<br />

m’égarer dans des labyrinthes... au fond de moi, chaque<br />

jour ressemblait à l’autre.<br />

L’absence de tes rires dans mon cou, de tes larmes<br />

dans ma gorge creusaient mon existence <strong>et</strong> la ridaient.<br />

Depuis toi, la fête de la vie ne battait plus <strong>son</strong> plein. il y<br />

a peu, j’ai revu isabelle, par hasard. elle était pressée.<br />

elle avait vieilli, j’avais blanchi <strong>et</strong> n’avais rien à lui dire.<br />

Juste parler de toi. mais......<br />

- il a grandi. C’est un géant !<br />

tu ne le reconnaîtrais pas !<br />

- tu crois qu’il me reconnaîtrait ?<br />

ai-je avancé.<br />

- Voyons, mais il n’avait que trois ans !<br />

Je suis soudain tombé dans un puits<br />

profond...<br />

nostalgique, inconsolable !<br />

te souviens-tu de nos promenades, de<br />

nos jeux, de notre complicité intense,<br />

de ces moments où nos cœurs n’ont<br />

jamais été aussi rouge ardent ?<br />

Comment expliquer à ta mère que<br />

www.photo-libre.fr<br />

ma tristesse est lourde, que je me réveille chaque<br />

matin comme si j’étais en apnée, qu’un poids incroyable<br />

écrase mes poumons. Les pages <strong>du</strong> calendrier ont volé,<br />

les sai<strong>son</strong>s ont jauni..<br />

Bêtement, les larmes me montèrent jusqu’aux yeux <strong>et</strong><br />

j’avais beau tenter de les étouffer, elles se fixèrent sur<br />

mes joues.<br />

- tu es bête !<br />

- non, je suis un bloc de tristesse...<br />

- mais nous avions atteint la fin de notre histoire <strong>et</strong> il<br />

valait mieux arrêter que de se déchirer, non ?<br />

mais c’est toi qui me manques <strong>et</strong> quand le jour <strong>et</strong> la<br />

nuit unissent leur lumières, je te revois <strong>et</strong> je fonds. ton<br />

nez doux, tes yeux sombres <strong>et</strong> rieurs, ton épi dru sur tes<br />

cheveux noirs plantés au-dessus de sa tête, tes grains de<br />

beauté, constellation d’étoiles sur ta poitrine, tes mains<br />

roses croisées sur ton ventre rebondi, ton p<strong>et</strong>it air froissé<br />

qui écon<strong>du</strong>isait ta mère pour te réfugier dans mes bras,<br />

tes pas libres <strong>et</strong> aériens qui déliaient le monde en une<br />

danse féconde...<br />

C’est bien simple, quand je rentre dans ton ancienne<br />

chambre un carrousel tourbillonne dans ma tête...<br />

Ce n’est pas la vieillesse en elle-même qui me fait peur<br />

mais mon corps <strong>et</strong> mon cœur qui portent le désordre,<br />

la solitude <strong>et</strong> ton absence.<br />

isabelle a ri <strong>et</strong> m’a j<strong>et</strong>é <strong>son</strong> rire dans les yeux. elle m’en<br />

éclaboussait le visage. J’étais accablé d’une mélancolie<br />

sans fin... Je suis r<strong>et</strong>ourné dans ma mai<strong>son</strong> borgne sans<br />

même lui abandonner un adieu. J’étais tombé d’amour<br />

pour une boule de chair <strong>et</strong> de sang fébrile, chaude,<br />

insolente, animale <strong>et</strong> généreuse <strong>et</strong> c’est moi qui étais<br />

orphelin. il avait suffi que tu trempes<br />

ton regard dans le mien pour que je<br />

sois irradié.<br />

Un enfant est capable de faire <strong>du</strong><br />

bonheur avec tout.<br />

encore aujourd’hui, je me plante<br />

devant la porte de ta chambre d’où<br />

j’ai r<strong>et</strong>iré les traces de tes sourires<br />

serpentins. La main sur la poignée, je<br />

reste de longues secondes le cœur<br />

battant.<br />

J’ai essayé de t’oublier, m<strong>et</strong>tre fin à ce<br />

supplice, me passer une bonne fois<br />

pour toute de ta vie chancelante.<br />

Je n’y suis jamais arrivé.<br />

Ce n’était pas ta faute. tu ne m’avais pas j<strong>et</strong>é comme<br />

on j<strong>et</strong>te un jou<strong>et</strong> par bravade ou colère. tu avais subi<br />

le monde des a<strong>du</strong>ltes. Un monde qui avait explosé<br />

devant toi <strong>et</strong> tu avais dû payer ta part de peines sans<br />

que per<strong>son</strong>ne n’en sache le prix. J’ai disparu <strong>du</strong> jour au<br />

lendemain de ton horizon <strong>et</strong> si ta vie est devenue un<br />

grand désordre, je ne peux pas t’aider à en reconstruire<br />

le puzzle...<br />

mais pourquoi ce torrent amoureux s’est tari par la loi<br />

des hommes <strong>et</strong> <strong>du</strong> temps ? nos sociétés ont un cœur<br />

en béton armé. Le mien était de porcelaine <strong>et</strong> il se sent<br />

devenir vieux...<br />

J’ai beau fouiller dans mes poches, je n’y trouve plus<br />

d’éclats d’ardoise... <strong>et</strong> mes ricoch<strong>et</strong>s se meurent en eaux<br />

troubles dans des clapotis disgracieux.<br />

38<br />

Littérature - nouvelle


39<br />

PoÉsie<br />

Contact : artistepublie@nosarts.com<br />

Jean-Paul Berth<strong>et</strong><br />

Jean-Paul Berth<strong>et</strong>, conteur sarthois reconnu, joue dans le registre des<br />

sentiments <strong>et</strong> <strong>du</strong> ressenti. ses poèmes <strong>son</strong>t des voilures de tendresse<br />

<strong>et</strong> d’humour dont on aime se draper. il y a chez c<strong>et</strong> auteur une plume<br />

taillée au service <strong>du</strong> cœur <strong>et</strong> de l’espièglerie.<br />

Caresse(s)<br />

Un souffle<br />

Par la fenêtre entrouverte,<br />

Le soleil vient déposer<br />

L’or de ses rayons ambrés,<br />

sur l’écrin de ton corps.<br />

sur la fleur à peine éclose<br />

De ta bouche carmine,<br />

tendrement je dépose<br />

Un baiser d’éternité.<br />

La houle s’empare de tes cheveux,<br />

Couleur de blé mûr.<br />

Le vent en passant,<br />

doucement me murmure<br />

Qu’aujourd’hui est une belle journée.<br />

aussitôt un tourbillon<br />

s’enroule dans la chambre,<br />

m’apportant mille parfums<br />

<strong>et</strong> le chant de la vie.<br />

Dans le lointain une cloche appelle.<br />

Le temps reste suspen<strong>du</strong><br />

À ton souffle court,<br />

encore <strong>et</strong> toujours, l’amour.<br />

Romans<br />

muriel Cerf - La P<strong>et</strong>ite Culotte<br />

Coll. « Babel » Chez aCtes sUD, 272 pages<br />

Paris au <strong>mois</strong> d’août. Par 35° à l’ombre. abandonné à<br />

une canicule estivale, gilles morgenstern, le narrateur,<br />

traîne comme une âme descen<strong>du</strong>e aux enfers dans <strong>son</strong><br />

luxueux appartement, accaparé à fouiller les mémoires<br />

encore tièdes de ses treize ans de mariage. sa bien trop<br />

belle épouse, la blonde <strong>et</strong> fraîche ariane, l’a quitté pour<br />

l’amour d’une autre femme. entre souvenirs <strong>et</strong> fantasmes,<br />

l’éminent critique gastronomique<br />

cède aux douloureux vertiges de ses<br />

rêves <strong>et</strong> de ses cauchemars. entre<br />

jalousies, blessures <strong>et</strong> humiliations,<br />

l’homme imagine, devine, soupçonne<br />

<strong>et</strong> se doute. malheureux, il pressent.<br />

martyrisé, il s’interroge tout autant.<br />

La liai<strong>son</strong> saphique a-t-elle été<br />

consommée dans les bras enlacés de<br />

la fantasque fugitive <strong>et</strong> de mona, <strong>son</strong><br />

amante ? Que peuvent-elles vivre<br />

<strong>et</strong> partager ensemble, là-bas, dans<br />

la suite fastueuse de l’Hôtel Lenoir à Fontainebleau ?<br />

Comme une flamme conjugale qui s’éteint, la p<strong>et</strong>ite<br />

culotte de soie blanche a disparu <strong>du</strong> fond des tiroirs dans<br />

un froissement d’impudeur <strong>et</strong> de grâce, en emportant le<br />

passé trouble d’ariane... Ce récit agile à l’érotisme tour à<br />

tour ardent <strong>et</strong> joyeux s’imprègne de sensualités qui mêlent<br />

parfois la légèr<strong>et</strong>é, l’humour ou l’ironie. sans doute pour<br />

mieux poser les importantes questions inspirées par la<br />

dépendance amoureuse ou la fuite <strong>du</strong> désir...<br />

muriel Barbery - L’elégance <strong>du</strong> Héris<strong>son</strong><br />

Coll. « Folio » Chez gaLLimaRD, 416 pages<br />

elle, c’est Renée. elle est veuve <strong>et</strong> elle est la concierge<br />

d’un immeuble cossu, situé au 7 de la rue de grenelle. elle<br />

est p<strong>et</strong>ite, moche <strong>et</strong> rondel<strong>et</strong>te. Quinquagénaire bourrue<br />

(parfois) <strong>et</strong> discrète, voire mystérieuse<br />

(souvent), elle dit qu’elle a des oignons<br />

aux pieds <strong>et</strong>, « certains matins autoincommodants<br />

», une haleine de «<br />

mammouth ». elle est en outre si conforme<br />

à l’image ordinaire des concierges qu’on<br />

ne voit pas vraiment pourquoi elle serait<br />

bien plus cultivée que d’autres. or,<br />

dans l’intimité de sa loge, Renée est<br />

secrètement éprise de littérature russe<br />

<strong>et</strong> de cinéma japonais depuis 27 ans...<br />

LittÉRatURe<br />

elle, c’est Paloma, une p<strong>et</strong>ite fille de douze ans qui vit dans<br />

c<strong>et</strong> immeuble, « dans un appartement de riches ». elle est<br />

surdouée mais elle est malheureuse. entre une grande<br />

soeur normalienne, une mère sous antidépresseurs <strong>et</strong> un<br />

père souvent lâche, la vie d’a<strong>du</strong>lte n’est à ses yeux qu’un<br />

lot d’absurdités. si elle trouve sa vérité <strong>et</strong> <strong>son</strong> refuge<br />

dans des mangas, elle sait qu’à la fin de <strong>son</strong> année<br />

scolaire, le jour de ses treize ans, elle se suicidera... a<br />

l’évidence, muriel Barbery éprouve beaucoup de plaisir<br />

à décrire la vie de l’immeuble de la rue de grenelle. elle<br />

en joue, s’en amuse <strong>et</strong> le résultat est là : un deuxième<br />

roman drôle, intelligent <strong>et</strong> réussi. Déjà édité chez<br />

gallimard en août 2006, « L’elégance <strong>du</strong> Héris<strong>son</strong> »<br />

est maintenant chez Folio.<br />

Pascal garnier - Lune captive dans un oeil mort<br />

Chez zULma, 160 pages<br />

aux Conviviales, dans c<strong>et</strong>te résidence ultra moderne<br />

(avec piscine <strong>et</strong> club house) quelque part au sud de<br />

la France, les bâtiments <strong>son</strong>t complètement neufs. Un<br />

gardien <strong>et</strong> des barrières hostiles sécurisent ce paradis<br />

aseptisé d’où <strong>son</strong>t exclus les jeunes, les enfants <strong>et</strong> les<br />

chiens. Le bonheur (ou ce qui lui ressemble) est en eff<strong>et</strong> à<br />

ce prix., il y a là deux couples <strong>et</strong> une<br />

jeune femme qui égrènent les jours<br />

apparemment délicieux <strong>et</strong> tranquilles<br />

de leur r<strong>et</strong>raite ; tant l’endroit paraît<br />

charmant <strong>et</strong> idyllique. or, un malaise<br />

latent mâtiné d’angoisses insidieuses<br />

surgit peu à peu au fil d’un récit qui<br />

avance puis progresse inexorablement.<br />

L’enchantement vole en éclats quand<br />

chaque protagoniste dresse le constat<br />

amer, cinglant ou cruel, de sa propre<br />

vie d’échecs puisés à la source des drames per<strong>son</strong>nels<br />

refoulés.<br />

Le roman de Pascal garnier prend doucement mais<br />

sûrement l’allure d’un enfer ante mortem quand une<br />

confrontation avec soi-même affirme le refus de vieillir<br />

<strong>et</strong> le rej<strong>et</strong> des autres, face à leurs menaces ou leurs<br />

dangers. tragi-comédie acide, l’ouvrage est un p<strong>et</strong>it<br />

régal d’humour noir.<br />

Alain Baudin<br />

40<br />

Littérature - Romans


41<br />

RestaURation De PaPieR<br />

<strong>et</strong> LiVRe anCien<br />

ou comment défier le temps, de page en page, de livre en livre…<br />

atelier accart - Davergne<br />

na. Quel est votre parcours professionnel ?<br />

aa. après le Bac, j’ai passé un CaP à l’ecole des arts<br />

Décoratifs (ecole semi-Privée qui appartenait aux arts<br />

Déco) mais qui n’existe plus aujourd’hui.<br />

on m’a enseignée la reliure classique <strong>et</strong> contemporaine.<br />

J’y ai appris les demi-chagrins, 18 ème <strong>et</strong> 19 ème siècles <strong>et</strong> la<br />

reliure à décor.<br />

Durant le Brev<strong>et</strong> de maîtrise de l’art, j’ai étudié la<br />

restauration <strong>du</strong> livre ancien. ensuite j’ai travaillé cinq à six<br />

ans pour un atelier à montreuil, où j’ai pratiqué de la<br />

gainerie de meubles.<br />

C’est là, que j’ai découvert les techniques de la restauration<br />

de papier ancien qui manquaient à ma formation de<br />

base. aujourd’hui, je travaille toujours pour c<strong>et</strong> atelier.<br />

Concernant ce métier, je ne sais pas trop comment je suis<br />

arrivée là. J’étais plutôt attirée par le littéraire, mais j’ai très<br />

vite su que je voulais travailler à mon compte dans un<br />

domaine artisanal. J’avais même <strong>son</strong>gé à la lutherie.<br />

na. Combien êtes-vous sur la place de Paris<br />

à faire ce métier ?<br />

aa. Comme relieurs, nous sommes environ deux cents en<br />

France, dont quatre vingts sur Paris, <strong>et</strong> une trentaine en<br />

restauration de papier à Paris. C’est justifié par le fait que<br />

le parcours est plus complexe, <strong>et</strong> demande au moins une<br />

maîtrise <strong>et</strong> cinq ans d’études.<br />

Pour travailler avec des musées par exemple il faut passer<br />

par l’iFRoa (institut Français de restauration des œuvres<br />

d’art) qui font les papiers, les peintures, enfin tous les<br />

supports en restauration <strong>du</strong> patrimoine.<br />

na. Quelle est votre clientèle ?<br />

aa. Des particuliers comme des professionnels qui ne<br />

viennent que par le bouche à oreille. La publicité est<br />

impossible par souci de discrétion vis-à-vis des œuvres<br />

que l’on nous confie.<br />

Uniquement sur rendez-vous au 01 53 16 19 56<br />

4, rue d’aumale, Paris 9ème<br />

na. Vous êtes en collocation avec une per<strong>son</strong>ne qui fait<br />

de la restauration de tableaux ?<br />

aa. Quand on est salarié, on ne fait qu’une partie <strong>du</strong><br />

travail. on n’est qu’un maillon de la chaine. moi j’ai eu<br />

envie de tout gérer. J’ai donc cherché un local pour me<br />

m<strong>et</strong>tre à mon compte. Finalement j’ai rencontré marie.<br />

Pouvoir coupler deux corps de métiers, est très intéressant.<br />

ses clients deviennent les miens <strong>et</strong> vice <strong>et</strong> versa. on<br />

travaille parfois ensemble sur la même œuvre.<br />

Par exemple, pour une huile sur papier, elle traite la<br />

couche picturale <strong>et</strong> moi le support. Je ne fais pas <strong>du</strong> tout<br />

de restauration de tableaux, car il faut une formation de<br />

chimie. nous sommes vraiment complémentaires, sans êtres<br />

concurrentes.<br />

na. Comment déterminez-vous votre travail ?<br />

aa. Quand les clients viennent me voir, ils ne savent pas<br />

toujours ce qu’ils souhaitent. Pour la restauration c’est simple,<br />

je regarde le livre, j’évalue les travaux de restauration, je<br />

chiffre le temps nécessaire <strong>et</strong> propose un devis. Pour la<br />

reliure c’est toute autre chose. il y a des centaines de cuirs<br />

différents, beaucoup de choix de papiers, de couleurs<br />

<strong>et</strong> d’époques différentes. Je commence par donner une<br />

fourch<strong>et</strong>te de prix puis j’imagine l’œuvre finale. Je suis plus<br />

spécialisée dans le contemporain que dans le classique.<br />

il m’arrive de proposer <strong>du</strong> contemporain pour des livres<br />

anciens. tout est une question de confiance <strong>et</strong> j’aime<br />

amener les clients à c<strong>et</strong>te surprise qui n’est autre que le<br />

ren<strong>du</strong> de ma création. il faut montrer « grossièrement » ce<br />

que le livre va devenir.<br />

Le fait de connaître la littérature m’a beaucoup aidée. Car,<br />

même si le texte date <strong>du</strong> 19ème siècle, il peut parfaitement<br />

être en harmonie avec une reliure moderne. il faut juste<br />

adapter la reliure avec le contenu <strong>du</strong> livre. Je ne vais<br />

pas m<strong>et</strong>tre une reliure mielleuse pour un texte cinglant. il<br />

est important de guider le client pour faire le bon choix.<br />

L’œuvre n’étant pas un simple obj<strong>et</strong>, il a très souvent une<br />

valeur sentimentale.<br />

na. Combien de temps pour une restauration ?<br />

aa. C’est très variable, en fonction de l’état <strong>du</strong> livre, <strong>du</strong><br />

ren<strong>du</strong> final désiré … parfois plusieurs semaines. il peut y<br />

avoir de la restauration de papier à faire. Je commence<br />

par désosser le livre. J’enlève toutes les coutures, je fais<br />

toutes les réparations, à l’intérieur je monte les couvertures,<br />

je r<strong>et</strong>ire des tâches. Je consolide des lacunes.<br />

Quand il y a un trou, je refais de la pâte à papier incolore.<br />

La fragilité d’une page peu m’amener à la doubler. ensuite<br />

il faut une semaine de mise sous presse pour rem<strong>et</strong>tre à<br />

plat l’obj<strong>et</strong>. Je fais une couture à la main, à l’aide d’un<br />

cousoir, page par page <strong>et</strong> enfin je monte la structure <strong>du</strong><br />

livre avec des cartons, de la mousseline…<br />

Un professionnel va reconnaître la qualité <strong>du</strong> travail<br />

effectué en étudiant d’abord le galbage de l’œuvre,<br />

c’est-à-dire, ses contours, ses formes puis il va ouvrir le livre<br />

<strong>et</strong> laisser r<strong>et</strong>omber la couverture. elle doit faire un certain<br />

bruit qui démontre la qualité des travaux de réfection.<br />

Pour les cuirs, je travaille principalement le chagrin, l’oasis<br />

<strong>et</strong> le marocain (type de papier). Je fais faire la dorure à<br />

la feuille d’or par un professionnel, même si je l’ai appris<br />

dans ma formation car, c’est un métier à part entière.<br />

na. Pour en revenir à la pâte à papier,<br />

comment procédez-vous ?<br />

aa. Je récupère le papier de livres anciens que je classe<br />

selon les époques. Je le fais bouillir pour casser les fibres<br />

<strong>et</strong> macérer un certain temps pour obtenir une pâte. Pour<br />

avoir une feuille entière, je dépose la pâte gorgée d’eau<br />

sur une table aspirante celle-ci va aspirer le liquide <strong>et</strong><br />

reformer une feuille sur le tamis. Pour la restauration c’est<br />

différent. Quand le livre est très abîmé il est possible que<br />

je refasse une partie neuve de façon invisible. La reliure<br />

est importante pour protéger le livre des agressions <strong>du</strong><br />

temps.<br />

na. Vous faites de la restauration<br />

de papiers peints anciens ?<br />

aa. oui ! Dans ce cas, j’interviens avant les décorateurs.<br />

a l’époque, ces derniers composaient eux-mêmes le<br />

papier peint en utilisant des feuilles de papier collées<br />

morceau par morceau, c’était un puzzle en quelque<br />

sorte.<br />

Pour la restauration nous décollons les lais pour les doubler<br />

avec <strong>du</strong> papier « Japon » pour ensuite les recoller. Ce<br />

n’est qu’à partir de ce moment qu’ils seront r<strong>et</strong>ouchés <strong>et</strong><br />

cela peut parfois re<strong>présente</strong>r un chantier de plusieurs<br />

<strong>mois</strong>.<br />

Conclusion :<br />

mon défi de tous les jours, est de rendre à un livre <strong>son</strong><br />

éclat d’antan tout en lui conservant <strong>son</strong> authenticité !<br />

42<br />

Littérature


MODE<br />

pOrtrait<br />

Contact :<br />

www.christelle-kerbaul.com<br />

N ature fragile... racines délicates... La main<br />

de l’homme déséquilibre la vie végétale, <strong>et</strong><br />

laisse <strong>son</strong> empreinte.<br />

L’asymétrie déséquilibre le vêtement, sublime le<br />

potentiel sensuel de la femme, <strong>et</strong> dévoile une<br />

femme urbaine, mystérieuse, un peu bohème.<br />

L’épaule se dénude, se laisse apercevoir, le<br />

vêtement se structure en douceur.<br />

p assionnée par la nature Christelle Kerbaul<br />

s’en inspire, laissant <strong>son</strong> esprit vagabonder<br />

aux grès de ses envies, elle couche ses collections<br />

sur le papier ou directement sur la matière.<br />

très tôt déjà, elle déambulait dans l’atelier de<br />

couture de sa grand-mère fascinée par les secr<strong>et</strong>s<br />

qu’il renfermait, la lente danse de la pelote de<br />

laine, ses couleurs <strong>et</strong> leur infinie diversité.<br />

alors que d’autres p<strong>et</strong>ites filles jouaient aux<br />

poupées, à 6 ans elle confectionne avec ses<br />

mains d’enfant sa première écharpe.<br />

p arallèlement à ses études elle continue la<br />

couture, <strong>et</strong> pousse un jour la porte de l’école<br />

ESMOD à rennes.<br />

D e fil en aiguille, elle se découvre une attirance<br />

pour la maille <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ourne ainsi à ses premiers<br />

amours, en se spécialisant dans c<strong>et</strong>te branche<br />

pour sa dernière année de formation à paris.<br />

artiste<br />

agenda culturel<br />

de la ville page 71<br />

paris<br />

Christelle Kerbaul<br />

DÉSÉQUiLiBrE<br />

printemps-Été 2009<br />

44<br />

Mode - portrait


45<br />

Nature<br />

fragile...<br />

racines<br />

délicates...<br />

46<br />

Mode - portrait


47<br />

passionnée<br />

par la nature<br />

Christelle<br />

Kerbaul<br />

Sortie de l’école ESMOD brillamment<br />

diplômée en juin 2005, elle travaille<br />

immédiatement pour des créateurs chez qui<br />

elle approfondira <strong>son</strong> savoir-faire.<br />

C<br />

’est le mètre autour <strong>du</strong> cou, les épingles<br />

au poign<strong>et</strong>, que l’idée <strong>et</strong> l’envie d’être<br />

indépendante la pousse à réaliser <strong>son</strong> rêve :<br />

créer sa propre collection <strong>et</strong> voir ses créations<br />

portées par les femmes de tous les jours...<br />

La jeune créatrice s’intéresse par-dessus tout<br />

à l’identité de la femme moderne. Être <strong>et</strong> non<br />

paraître.<br />

Une riche créativité, l’harmonie des couleurs,<br />

la fluidité des matières, la perfection<br />

<strong>du</strong> détail font naître une silhou<strong>et</strong>te des plus<br />

sé<strong>du</strong>isantes qui enthousiasme même les<br />

clientes les plus exigeantes.<br />

Ses collections perm<strong>et</strong>tent aux femmes<br />

d’exprimer avec simplicité leur per<strong>son</strong>nalité<br />

<strong>et</strong> leur désir.<br />

Christelle Kerbaul vous invite à écrire votre<br />

propre histoire à travers <strong>son</strong> univers.<br />

s’en inspire Mode - portrait<br />

48


49<br />

MODE<br />

pOrtrait<br />

Contact :<br />

damien.perot@preciozzo.com<br />

preciozzo.com<br />

La passion pour les<br />

minéraux est notre moteur.<br />

artiste<br />

agenda culturel<br />

de la ville page 71<br />

preciozzo.com est un nouveau site de passionnés,<br />

la passion pour les minéraux est notre moteur,<br />

nous nous efforçons d’acquérir les pierres à l’état<br />

de gemme en sélectionnant les couleurs <strong>et</strong> en<br />

refusant les inclusions disgracieuses.<br />

Les modèles ne <strong>son</strong>t établis qu’après avoir<br />

sélectionné les minéraux qui les orneront <strong>et</strong> assortir<br />

ces derniers aux métaux utilisés.<br />

Nous nous inspirons des tendances <strong>et</strong> des sai<strong>son</strong>s,<br />

jouons avec les couleurs <strong>et</strong> les formes pour vous<br />

proposer de nouvelles créations chaque <strong>mois</strong>.<br />

aujourd’hui nous propo<strong>son</strong>s plus de 1400<br />

créations sur preciozzo.com <strong>et</strong> notre<br />

objectif est de devenir leader dans la bijouterie<br />

confectionnée avec des matières naturelles.<br />

La qualité apportée à la confection de nos<br />

créations, les délais de livrai<strong>son</strong>s <strong>et</strong> les prix parmi<br />

les moins chers <strong>du</strong> marché <strong>son</strong>t les trois axes vers<br />

lesquels nous travaillons tous les jours.<br />

Nous envoyons d’ailleurs chaque semaine à nos<br />

membres une sélection mise en vente flash à des<br />

prix proches des tarifs professionnels.<br />

2009 sera l’année où nous vous proposerons<br />

en ligne un choix de pierres sur papier, une<br />

nouvelle collection de bijouterie en argent <strong>et</strong> de<br />

nombreuses créations dans un esprit de sobriété<br />

en restant toujours dans le bon goût.<br />

paris<br />

50<br />

Mode - portrait


CINéma<br />

51<br />

On a aimé À l’affiche<br />

Le Chien www.allocine.fr<br />

Kevin est un jeune homme singulier au comportement parfois dangereux. Il vit avec Jean-Claude dans<br />

une ferme isolée au milieu d’une nature resplendissante. Les deux hommes cohabitent dans un mutisme<br />

déroutant. Quand michèle rencontre Jean-Claude, elle voit en lui un amant de passage. mais quand<br />

Kévin apparaît, michèle y voit la chance de donner un sens à sa propre vie...<br />

Sortie le 1 er Juill<strong>et</strong> 2009<br />

Joueuse www.allocine.fr<br />

Dans un p<strong>et</strong>it village de Corse, la vie d’Hélène, effacée <strong>et</strong> discrète, est faite de jours qui s’enchaînent<br />

<strong>et</strong> se ressemblent...<br />

Elle travaille comme femme de chambre dans un hôtel <strong>et</strong> semble apparemment heureuse avec <strong>son</strong><br />

mari, ange, <strong>et</strong> sa fille de quinze ans, Lisa. Sa vie modeste <strong>et</strong> monotone paraît toute tracée...<br />

Tout bascule le jour où, faisant le ménage d’une des chambres de l’hôtel, elle surprend, fascinée, un<br />

jeune couple d’américains très sé<strong>du</strong>isants qui joue aux échecs sur une des terrasses.<br />

Tout d’abord intriguée, puis finalement passionnée par ce jeu, Hélène m<strong>et</strong>tra tout en oeuvre, avec<br />

obstination, pour maîtriser les règles des échecs jusqu’à l’excellence. Elle pourra compter sur l’aide de<br />

monsieur Kröger, un mystérieux habitant <strong>du</strong> village, pour arriver à ses fins. mais c<strong>et</strong>te métamorphose<br />

positive vers une nouvelle liberté pour Hélène, ne se fera pas sans modifier profondément, ses<br />

relations avec sa famille, ses amis <strong>et</strong> les habitants de village.<br />

Sortie le 5 aout 2009<br />

Home www.allocine.fr<br />

En 200 000 ans d’existence, l’homme a rompu l’équilibre sur lequel la Terre vivait depuis 4 milliards d’années.<br />

Réchauffement climatique, épuisement des ressources, extinction des espèces : l’homme a mis en péril sa<br />

propre demeure. mais il est trop tard pour être pessimiste : il reste à peine dix ans à l’humanité pour inverser<br />

la tendance, prendre conscience de <strong>son</strong> exploitation démesurée des richesses de la Terre, <strong>et</strong> changer <strong>son</strong><br />

mode de consommation.<br />

52<br />

Cinéma - Cinéma Portrait


PORTRaIT CINéma<br />

Je suis né à maubeuge, dans le Nord, le 30 août 1984, mais<br />

j’ai toujours vécu tout près, à Hautmont, une ancienne ville<br />

in<strong>du</strong>strielle. J’ai 24 ans <strong>et</strong> je suis le seul garçon d’une famille de<br />

trois enfants. mon père, à la r<strong>et</strong>raite, était cordonnier <strong>et</strong> ma<br />

mère, femme au foyer.<br />

mon envie de cinéma m’est venue très tôt,<br />

quand j’étais encore enfant. mon père louait souvent des<br />

VHS à l’époque. C’était des films culte, comme « massacre<br />

à la Tronçonneuse ». Bien sûr, j’étais trop jeune <strong>et</strong> mon père<br />

m’interdisait de les regarder. mais une fois qu’il était parti<br />

se coucher, je lui subtilisais ces films pour les regarder en<br />

cach<strong>et</strong>te dans ma chambre. P<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it, une envie de cinéma<br />

s’est éveillée. Par la suite, je me suis forgé ma propre culture<br />

cinématographique avec Hitchcock, Truffaut ou Godard... Car<br />

c’est en visionnant des films qu’on apprend beaucoup des<br />

cinéastes.<br />

J’avais pris ma décision, je serai réalisateur. Le vrai déclic s’est<br />

toutefois pro<strong>du</strong>it quand j’avais 16 ans. mon rêve a commencé<br />

par... une insomnie. C’était il y a huit ans <strong>et</strong> je n’arrivais pas<br />

à trouver le sommeil. J’ai donc allumé la télé <strong>et</strong> je suis tombé<br />

sur « Contre-attaque ». Le film n’était pas franchement génial,<br />

mais au générique, j’ai vu que c’était lui, Jackie Chan, qui avait<br />

quasiment tout fait. J’ai trouvé ça vraiment dingue. J’ai eu le<br />

déclic <strong>et</strong> je me suis dit que c’était ça que je voulais faire...<br />

Comment en faire mon métier ?<br />

C’était là, le problème...<br />

Très vite, tout s’est accéléré.<br />

J’ai eu mon bac littéraire, avec option « arts plastiques »,<br />

puis j’ai passé un DEUG d’arts plastiques <strong>et</strong> un master<br />

d’infographie à l’Université de Valenciennes. En 2005,<br />

pendant un stage, j’ai été assistant réalisateur sur<br />

« Edenland », un court métrage d’arthur alikanov.<br />

Pendant le tournage, j’ai été repéré par anne Bruneau,<br />

de l’association de pro<strong>du</strong>ction « La Fabrique », à Lille.<br />

Elle m’a incité à me lancer dans ma propre réalisation<br />

pour que je vive enfin mon rêve : celui de devenir<br />

réalisateur.<br />

J’ai alors proposé le scénario de « La Fleur de l’awaï »<br />

au Centre de Ressources Régionales audiovisuelles<br />

(CRRaV) de Tourcoing. Dans un premier temps, on<br />

m’a refusé le scénario. Je l’ai donc récrit avec Gilles<br />

Deroo, un réalisateur reconnu dans le Nord - Pas de<br />

Calais. J’ai pu obtenir une subvention de 5 000 euros<br />

qui m’a été accordée par le CRRaV <strong>et</strong> une aide de<br />

1000 euros de la Ville de maubeuge.<br />

Le film a été tourné en juill<strong>et</strong> 2007 avec la participation<br />

d’une équipe de vingt per<strong>son</strong>nes dont beaucoup<br />

étaient des bénévoles. Le montage a eu lieu en<br />

décembre 2007.<br />

artiste<br />

agenda culturel<br />

de la ville page 71<br />

Jonathan Degrelle<br />

Le magazine<br />

m’a consacré six pages pleines<br />

Paris<br />

<strong>et</strong> mon film a été diffusé à 100 000 exemplaires.<br />

aujourd’hui, « La Fleur de l’awaï » est distribuée en<br />

Chine mais elle ne l’est pas encore en France.<br />

En octobre dernier, je suis entré en contact avec le<br />

directeur <strong>du</strong> cinéma de maubeuge pour <strong>présente</strong>r<br />

mon court métrage ici, chez moi, en Val de Sambre.<br />

Là où tout a commencé, avec un caméscope <strong>et</strong> des<br />

copains.<br />

L’avant-première a eu lieu le 14 novembre devant<br />

une salle comble qui réunissait des amis, la famille, des<br />

cinéphiles <strong>et</strong> la presse. L’accueil qui a été réservé au<br />

film a été chaleureux. Sous les projecteurs, le temps<br />

d’une soirée, j’ai vécu mon rêve de gosse. Celui d’être<br />

enfin réalisateur. Ça m’a même fait « un peu drôle »<br />

de signer deux autographes ce soir-là. mes deux<br />

premiers. mais pas les derniers, j’espère...<br />

http://lafleurdelawailefilm.free.fr<br />

Dès la classe de seconde, j’ai fait des études d’arts plastiques.<br />

Pour la p<strong>et</strong>ite histoire, le mot d’awaï ne signifie rien en<br />

particulier. C’est juste un clin d’oeil en souvenir d’un<br />

alors que tout le monde peignait de façon classique, moi, je<br />

SDF que j’ai connu à l’époque où j’étais au lycée. Il<br />

m’inspirais des cartoons <strong>et</strong> de la BD <strong>et</strong> ça ne plaisait pas trop à<br />

avait baptisé <strong>du</strong> nom d’awaï ce p<strong>et</strong>it être imaginaire<br />

mes professeurs. Je me souviens qu’à l’époque, j’économisais sou<br />

à qui il parlait très souvent <strong>et</strong> qui, disait-il, vivait dans<br />

par sou pour m’ach<strong>et</strong>er une caméra de poing, un ordinateur <strong>et</strong><br />

sa chaussure.<br />

faire <strong>du</strong> montage. avec mon matériel, j’ai commencé par faire<br />

des p<strong>et</strong>its films avec mes amis, des p<strong>et</strong>its trucs juste comme ça,<br />

pour m’amuser. mais j’avalais tous les autres films qui passaient<br />

sur les p<strong>et</strong>its <strong>et</strong> les grands écrans, des films d’auteur ou des<br />

films plus populaires... Je ne suis pas tellement élitiste ; mais pour<br />

moi dans un film, ce qui est important, c’est l’histoire...<br />

53<br />

Coordonnées <strong>du</strong> distributeur :<br />

Ouat media<br />

2844 Dundas Stre<strong>et</strong> West<br />

Toronto ON m6P 1Y7<br />

CaNaDa<br />

Tel: +1 416 979 7380<br />

Fax: +1 416 492 9539<br />

info@ouatmedia.com<br />

En avril 2008, je suis parti pour trois <strong>mois</strong> à Pékin où<br />

je suis devenu monteur pour le Journal télévisé de<br />

TF1. Là-bas, j’ai rencontré une journaliste de « Pop DV<br />

magasine », une publication de référence pour le court<br />

métrage en Chine. La rédaction a été sé<strong>du</strong>ite par mon<br />

film, même si les dialogues n’ont pas toujours été bien<br />

compris, faute de sous-titres... C’est bien la preuve, s’il<br />

en était besoin, que le cinéma est effectivement un art<br />

universel.<br />

54<br />

Cinéma - Portrait


55<br />

THéÂTRE On a aiméÀ l’affiche<br />

Nos amis les Pipoles www.theatreonline.com<br />

HUmOUR ET CaFé-THéÂTRE<br />

a l’affiche <strong>du</strong> 4 février au 26 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Temple - 18, rue <strong>du</strong> Faubourg <strong>du</strong> Temple, 75011 Paris<br />

Pièce de Sandrine Sarroche, Olaaf Brentot - montée par michel Thibaud - avec Sandrine Sarroche<br />

après le succès de JE suis Ségolène, Sandrine Sarroche revient avec <strong>son</strong> nouveau one woman show. En une<br />

séance de coaching inédit elle égratigne, caricature <strong>et</strong> imite sans limite « nos amis les pipoles ». De Paris Hilton à<br />

Tokio Hotel, de Carla à Vanessa, de Johnny à Dora l’exploratrice (la pipole des enfants !) en passant par Dolto,<br />

Christophe Willem <strong>et</strong> Piaf, <strong>et</strong> beaucoup d’autres encore, aucun n’échappe à <strong>son</strong> humour féroce <strong>et</strong> jubilatoire<br />

servi par des capacités vocales surprenantes. Du rire non stop, un spectacle énergique <strong>et</strong> inventif, bref un pur<br />

bonheur !<br />

Un One Woman Show percutant <strong>et</strong> plein d’esprit, un regard original sur les per<strong>son</strong>nes célèbres... ou pas !<br />

Chance ! www.theatreonline.com<br />

mUSIQUE<br />

a l’affiche <strong>du</strong> 29 avril au 29 août 2009<br />

Palais des Glaces - 37, rue <strong>du</strong> Faubourg <strong>du</strong> Temple, 75010 Paris<br />

Pièce de Hervé Devolder - montée par Hervé Devolder - avec Hervé Lewandowski, Fabian Richard,<br />

alyssa Landry, Franck Vincent, Julie Victor, Diane Bonnaure, Jérôme Pradon, agnès Pate, Stéphanie Caillol,<br />

Laurent Ban, Edouard Thiébaut, Catherine arondel, Nathalie Pâque, David Jean, Julie Wingens, Thomas Gérôme,<br />

Nollane<br />

Dans l’atmosphère délirante de ce cabin<strong>et</strong> d’avocats pas comme les autres, un coursier rocker, un patron<br />

baryton lyrique, deux secrétaires plus «latino» que «dactylo», une femme de ménage «flamenco», un assistant<br />

«cabar<strong>et</strong>» <strong>et</strong> une stagiaire effarée chantent, dansent <strong>et</strong> jouent au loto au lieu de bosser !<br />

De nombreux clins d’œil aux grandes comédies musicales émaillent le tableau… La chance leur sourit !<br />

Chorégraphie : Catherine arondel.<br />

La sœur <strong>du</strong> Grec www.theatreonline.com<br />

COméDIE ET BOULEVaRD<br />

a l’affiche <strong>du</strong> 9 juin au 31 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Temple - 18, rue <strong>du</strong> Faubourg <strong>du</strong> Temple, 75011 Paris<br />

Pièce de Eric Delcourt - montée par Eric Delcourt, Jean-Luc moreau - avec Emilie Caen, Jean Fornerod,<br />

Laurence Oltuski , Olivier Bouana, armelle Layrisse, Xavier Lemaître<br />

Comment passer un réveillon tranquille, quand on cherche un titre pour <strong>son</strong> bouquin, que sa compagne est au<br />

bord de l’explosion, qu’un couple prétexte avoir loué le même appartement, qu’un ami psy arrive en pleine<br />

dépression <strong>et</strong> que la soeur <strong>du</strong> Grec menace de débarquer ?<br />

56<br />

Théâtre


57<br />

THéÂTRE PORTRaIT<br />

www.les2tritus.fr<br />

Contact : haraldlucas@free.fr<br />

L’humour,<br />

sans scrupules...<br />

En janvier 2005, Boonty, Guitoon <strong>et</strong> Le Radis montent<br />

sur scène pour vingt-deux représentations. « Les 2<br />

Tritus » <strong>son</strong>t nés. Devant le succès, ils s’installent dans<br />

un nouveau théâtre <strong>et</strong> prolongent de cinquantequatre<br />

dates supplémentaires. Une rencontre avec<br />

Nicole avezard (la célèbre « Lucienne » des Vamps)<br />

les entraîne aussitôt en avignon pour un tout premier<br />

festival.<br />

Leur r<strong>et</strong>our à Paris est marqué par une 100 ème au théâtre<br />

«Les étoiles».<br />

Plus tard, ils <strong>son</strong>t les invités de Jean-Luc REICHmaN<br />

<strong>et</strong> ils participent, au côté d’autres artistes, à l’émission<br />

« attention à la marche » <strong>et</strong> gagnent 10 000 euros qui<br />

seront offerts à une étudiante désignée par le tirage<br />

au sort.<br />

Suivent aussitôt cinq représentations à guich<strong>et</strong> fermé au<br />

théâtre aDYaR, à Paris.<br />

Les représentations s’enchaînent <strong>et</strong> le trio r<strong>et</strong>ourne<br />

régulièrement en avignon. Pour leur 4 ème année<br />

consécutive, le public <strong>du</strong> festival les hisse à la deuxième<br />

place <strong>du</strong> Top 5 des Spectacles, à l’issue d’une enquête<br />

de Cityvox.<br />

En 2008, les « 2 Tritus » font le pari plutôt insensé de<br />

transformer un lieu insolite en un théâtre. Ils remportent<br />

le challenge grâce à Jean-marc JOUBERT qui les<br />

accueille dans <strong>son</strong> salon de coiffure de la rue <strong>du</strong> Louvre,<br />

en dépit de médias qui refusent de les référencer, en<br />

invoquant que le lieu n’est pas celui <strong>du</strong> spectacle. Or, la<br />

salle est comble à chaque représentation.<br />

Depuis septembre 2008, la province les accueille<br />

pour des dates multiples, parmi lesquelles un festival à<br />

Beaumont-en-Véron (Indre-<strong>et</strong>-Loire), en mars 2009.<br />

«Les 2 Tritus» écrivent <strong>et</strong> signent les mises en scène de<br />

leurs propres spectacles dont le tout nouveau ne trahit<br />

ni la bonne humeur, ni l’humour un tantin<strong>et</strong> déjanté<br />

pendant plus d’une heure.<br />

Survolté <strong>et</strong> détonnant à la fois, le trio mêle les scènes<br />

loufoques dignes des bons vieux cabar<strong>et</strong>s montmartrois.<br />

Il y a là tour à tour des crooners fatigués, des infos<br />

gagas, des toubibs complètement allumés, voire une<br />

Les 2 tritus<br />

gamine franchement insupportable. Il y a là encore<br />

ces situations malicieusement teintées d’un étrange<br />

réalisme lorsque quelques per<strong>son</strong>nages, à l’image d’une<br />

Géraldine que des études n’enchantent pas vraiment,<br />

nous renvoient notre propre refl<strong>et</strong>.<br />

On se réjouira encore d’autres talents d’imitations qui<br />

suggèrent parfois un animateur de télé, à l’instar d’un<br />

certain Jean-Luc D.<br />

Le cocktail que concoctent les trois énergumènes à<br />

l’énergie sans frein, ni limites est tout bonnement corsé.<br />

Ils taillent allègrement dans le vif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> leur humour<br />

est tranchant. C<strong>et</strong> humour-là n’a ni scrupules, ni états<br />

d’âme lorsqu’il se faufile au gré de sk<strong>et</strong>ches dont les<br />

rythmes crus accaparent quelques dictons extirpés à la<br />

gouaille ravageuse d’une France profonde dont on est<br />

résolument friand.<br />

Le talent de la p<strong>et</strong>ite troupe, c’est aussi de tourner le<br />

quotidien en dérision, en courant d’un sk<strong>et</strong>ch à l’autre<br />

sur un pas de danse. « Les 2 Tritus » n’ont pas l’art de<br />

se prendre réellement au sérieux mais ils parviennent à<br />

restituer leur propre univers avec brio. Les changements<br />

de costumes (toutes les quatre minutes, en moyenne)<br />

<strong>son</strong>t un véritable marathon <strong>et</strong> le spectacle n’est ni<br />

plus, ni moins que le pur moment d’un bonheur hors<br />

norme, quand souffle ce vent frais qui attise les rires<br />

qui délassent.<br />

P<strong>et</strong>its <strong>et</strong> grands <strong>son</strong>t les bienvenus <strong>et</strong> il ne serait pas<br />

surprenant que les comédiens viennent r<strong>et</strong>rouver leur<br />

public dès la fin <strong>du</strong> spectacle, histoire de continuer à<br />

papoter comme de bons vieux amis.<br />

Si c<strong>et</strong>te année vos vacances vous dirigent vers avignon<br />

n’hésitez pas, allez les voir !<br />

Alain Baudin<br />

Au Crédit <strong>du</strong> Nord, chacun de nos clients a <strong>son</strong> conseiller per<strong>son</strong>nel qu'il peut joindre directement à l'agence,<br />

par téléphone ou par e-mail.<br />

Au Crédit <strong>du</strong> Nord, les décisions <strong>son</strong>t prises localement là où le client est connu <strong>et</strong> reconnu.<br />

Alors forcément, nos clients se sentent bien chez nous <strong>et</strong> comme ils ont beaucoup d'amis, ils font circuler<br />

l'information. Forcément.<br />

110 agences à votre service<br />

sur la région ILE-DE-FRANCE<br />

www.credit-<strong>du</strong>-nord.fr<br />

- Illustration : Jeffrey Fisher


www.photo-libre.fr<br />

59<br />

En ce moment<br />

Nouvelle vague 3 - Pias<br />

En 2004, les musiciens marc Collin <strong>et</strong> Olivier Libaux eurent une géniale idée : enregistrer<br />

des versions bossa nova de tubes punk <strong>et</strong> new wave des années 80. L’étrange concept,<br />

baptisé Nouvelle Vague (new wave en anglais, bossa nova en portugais), connut un tel<br />

succès que les compères remirent le couvert avec « Bande à part » deux ans plus tard,<br />

quelques influences musicales en plus. Le troisième vol<strong>et</strong> <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> intègre quant à lui des<br />

<strong>son</strong>orités blue grass, country, folk, americana <strong>et</strong> pop avec, sur certains titres, les voix<br />

eighties de martin Gore (Depeche mode) Ian mcCulloch (Echo and the Bunnymen), Barry<br />

adam<strong>son</strong> (magazine), Terry Hall (The Specials) ou Chris Bailey (The Saints). Un must, suave<br />

<strong>et</strong> délicat. Déjà disponible.<br />

Chris Isaak mr Lucky - Reprise Records/Warner music<br />

Chris Isaak s’est fait attendre avec ce nouvel album, puisque sept ans le séparent <strong>du</strong><br />

précédent. mais dès la première note, pas de déception. La voix de crooner, si identifiable,<br />

n’a pas bougé d’un poil, <strong>et</strong> les mélodies, tout en douceur <strong>et</strong> en romantisme, feraient fondre<br />

le cœur le plus <strong>du</strong>r. Bref, au fil de quatorze titres aux accents un rien rétro <strong>et</strong> parfois country<br />

ou rockabilly, dont un <strong>du</strong>o avec michelle Branch <strong>et</strong> un autre avec Trisha Yearwood, mr<br />

Isaak nous offre une ballade au cœur de l’amérique de Roy Orbi<strong>son</strong> <strong>et</strong> Elvis. Vingt-cinq ans<br />

après ses débuts, le monsieur n’a pas pris une ride. Déjà disponible<br />

milow milow - Play On/Sony music<br />

Découvert grâce à sa reprise pop folk <strong>du</strong> tube « ayo Technology », de 50 Cent <strong>et</strong> Justin<br />

Timberlake, un exercice de style pas évident, milow se révèle un auteur-compositeurinterprète<br />

hors pair. Bien loin des voitures <strong>et</strong> des filles dénudées <strong>du</strong> clip voyeuriste des deux<br />

piliers hip hop/r’n’b, le Belge dont le véritable nom est Jonathan Vandenbroek nous offre<br />

des ballades savoureuses où l’émotion prend le dessus. Chanté tout en anglais, <strong>et</strong> première<br />

sortie internationale, « milow » est en réalité le deuxième album (mix de deux disques<br />

déjà sortis en Belgique) de ce jeune homme de 27 ans, qui n’a certainement pas<br />

fini de faire parler de lui.<br />

Déjà disponible<br />

mUSIQUE<br />

aLBUmS<br />

Bisso Na Bisso africa - Up music/Warner<br />

Il aura fallu dix ans au rapper Passi <strong>et</strong> à ses comparses <strong>du</strong> collectif franco-congolais Bisso Na<br />

Bisso pour concocter ce deuxième album. mélant hip hop <strong>et</strong> <strong>son</strong>orités africaines, « africa »<br />

est un hymne au continent noir <strong>et</strong> à ses enfants. Il contient <strong>son</strong> lot de titres festifs portant haut<br />

les couleurs <strong>du</strong> soukouss, de la rumba <strong>et</strong> <strong>du</strong> zouk. mais au-delà de la fête, le CD parle aussi<br />

de la difficulté de l’immigration, tout en portant un message d’espoir. Comme pour « Racines »,<br />

de nombreux invités ont participé au disque : manu Dibango, Christophe maé, Khaled,<br />

Jacob Desvarieux, mayra andrade, angélique Kidjo, Ismael Lo...<br />

Sortie le 8 juin<br />

On a aimé<br />

michel Delpech Sexa - az/ Universal<br />

C’est un Delpech sexa décontracté <strong>et</strong> visiblement au mieux de sa forme que l’on r<strong>et</strong>rouve<br />

sur ce nouvel album fait de treize p<strong>et</strong>ites histoires savoureuses, toutes un peu nostalgiques.<br />

Côté <strong>son</strong>, le chanteur sort le grand jeu, avec des mélodies enlevées aux arrangements très<br />

orchestrés, portés par cordes, cuivres <strong>et</strong> tout le tralala. Bref, voilà un disque flamboyant,<br />

un disque de bonne vieille variété française, dont la légèr<strong>et</strong>é ferait naître un sourire sur le<br />

visage <strong>du</strong> plus ronchon d’entre nous. « Je voulais que les chan<strong>son</strong>s aient un esprit pop <strong>et</strong><br />

qu’elles touchent le plus grand nombre possible », avoue le crooner. Pari réussi.<br />

Sortie le 15 juin<br />

a Boris Vian On n’est pas là pour se faire engueuler ! - aZ/Universal<br />

Cinquante ans après la mort de Boris Vian, le gratin de la chan<strong>son</strong> française augmenté de<br />

quelques comédiens rend hommage au génial auteur sur un double album. En tout, trenteneuf<br />

titres y subissent un lifting, sans pour autant oublier leur racines jazz. Voilà l’occasion de<br />

réviser des classiques comme « Je bois », interprété de main de maître par Philippe Katerine,<br />

« J’suis snob », adopté tour à tour par michel Delpech <strong>et</strong> arielle Dombasle, « Fais-moi mal,<br />

Johnny », depuis longtemps au registre de François Hadji-Lazaro, « La java des bombes<br />

atomiques », qui va comme un gant à Olivia Ruiz, ou « Le déserteur » pour la vieille copine<br />

Gréco. Le double CD contient aussi des textes jusqu’alors jamais mis en musique : mention<br />

spéciale à ceux de Kent <strong>et</strong> Daniel Darc.<br />

Sortie le 23 juin<br />

Kathleen aubert<br />

60<br />

musique - albums


61<br />

Une touche de musicalité...<br />

mUSIQUE<br />

INTERVIEW<br />

Daniel Propper<br />

BE : Votre formation, Daniel Propper ?<br />

DP : J’ai reçu des cours de piano <strong>et</strong> une solide formation<br />

musicale en Suède, à New York puis à Paris… D’abord en<br />

Suède où j’ai pris des cours particuliers avec un grand<br />

pédagogue suédois, Gunnar Hallhagen, <strong>du</strong> conservatoire<br />

de Stockholm, puis à Juilliard School de New York,<br />

enfin un cycle de perfectionnement au Conservatoire de<br />

Paris… <strong>et</strong> des cours de maîtres auprès de pianistes<br />

comme Tatiana Nikolaïeva…<br />

BE : Qu’est-ce qui vous a poussé vers le piano que vers<br />

un autre instrument ? Il y a eu un déclic ou c’était une<br />

évidence ?<br />

DP : C’était une sorte d’évidence, puisqu’à la mai<strong>son</strong> il<br />

y avait un piano <strong>et</strong> un clavecin… Donc les claviers se<br />

<strong>son</strong>t imposés <strong>et</strong> le piano est devenu mon choix.<br />

BE : Comment élaborez-vous le programme d’un<br />

concert ? Je vous ai enten<strong>du</strong> dans Schubert, vous me<br />

parliez de Be<strong>et</strong>hoven… Comment <strong>son</strong>t orientés vos<br />

choix ?<br />

DP : Ce <strong>son</strong>t des envies très profondes qui s’imposent<br />

au niveau <strong>du</strong> répertoire. Les 3 dernières <strong>son</strong>ates de<br />

Schubert <strong>son</strong>t assez rarement jouées ensemble <strong>et</strong> je<br />

les percevais comme un triptyque, puisque ce <strong>son</strong>t des<br />

<strong>son</strong>ates composées en même temps, sur un <strong>mois</strong> environ.<br />

Ce <strong>son</strong>t des <strong>son</strong>ates qui se donnent de la lumière<br />

mutuellement <strong>et</strong> qui s’expliquent entres elles… même<br />

chose pour les 32 <strong>son</strong>ates de Be<strong>et</strong>hoven ; ce corpus est<br />

quelque chose de monumental… Il y a un macrocosme<br />

<strong>et</strong> puis un microcosme dans chaque mouvement… C’est<br />

une matière sur laquelle on s’interroge, <strong>du</strong>rant toute sa<br />

vie, en tant qu’interprète… <strong>et</strong> pour le public, c’est bien<br />

intéressant de suivre l’évolution de ces chefs-d’œuvre.<br />

BE : Quelle est la qualité que vous recherchez, que<br />

vous exigez d’un compositeur ?<br />

DP : La qualité chez un compositeur ?...<br />

BE : Oui. Le point marquant qui fait tilt immédiatement ?<br />

DP : Je cherche une musique qui peut vivre devant un<br />

public; pour cela, il faut déjà qu’elle ré<strong>son</strong>ne en moi<br />

quelque part… Ça peut être, d’une part, un compositeur<br />

qui a de l’originalité, qui voit les choses d’une façon<br />

surprenante… <strong>et</strong>, d’autre part, quelqu’un qui a un<br />

langage simple, mais qui trouve, avec une justesse très<br />

dense, des éléments tangibles en nous, <strong>et</strong> potentiellement<br />

dans le public…<br />

BE : La qualité que vous préférez chez un interprète ?<br />

DP : De pouvoir donner satisfaction au compositeur,<br />

de faire vivre la musique, d’y croire, <strong>et</strong> d’être prêt à se<br />

donner à 100 %, à fond… d’être un messager devant<br />

le public.<br />

BE : Votre occupation préférée en dehors <strong>du</strong> piano ?<br />

DP : Les balades, le sport… la lecture…<br />

BE : Le pays où vous aimeriez vivre ?<br />

DP : La France.<br />

BE : Vos compositeurs préférés ?<br />

DP : J’en ai plusieurs…<br />

BE : Limitons à 3…<br />

DP : Bach, Be<strong>et</strong>hoven, Chopin, Tous les trois <strong>son</strong>t de<br />

grands compositeurs pour les claviers, qui réunissaient,<br />

chacun à leur manière, une force créatrice parée d’une<br />

certaine pur<strong>et</strong>é naturelle. mais, il y a tellement plus à<br />

dire là-dessus…<br />

BE : Ce qui serait un vrai défi pour vous ? Dans le sens<br />

difficulté d’interprétation, d’approche…<br />

DP : Schubert est un vrai défi. On ne peut pas se baser<br />

seulement sur la construction <strong>et</strong> l’analyse de la<br />

structure, il y a quelque chose de métaphysique,<br />

d’insaisissable dans sa musique. On peut penser l’avoir un<br />

moment <strong>et</strong> l’instant d’après c’est parti, c’est per<strong>du</strong> ;<br />

ça me questionne, psychologiquement, mentalement.<br />

Quand je joue Schubert ou Be<strong>et</strong>hoven, dans un même<br />

programme, la difficulté est de trouver ce qui appartient<br />

à chacun. Il y a des similarités, ils <strong>son</strong>t proches dans le<br />

temps <strong>et</strong> l’espace - rappelons-nous qu’ils <strong>son</strong>t tous les<br />

deux morts à Vienne à un an d’intervalle - mais il faut<br />

aussi percevoir ce qui les différencient. Trouver l’équilibre<br />

indispensable n’est pas facile.<br />

BE : Ce que vous détestez par-dessus tout en<br />

musique ?<br />

DP : Je ne déteste rien. La musique, c’est une<br />

sorte de joie dans toutes ses expressions ; je<br />

suis moins touché par certains styles… mais<br />

rien ne me vient à l’esprit… D’autant que<br />

pour moi le fait de détester est incompatible<br />

avec l’amour pour la musique ; même celle que, à<br />

priori, je ne sens pas.<br />

BE : Vous lancez une master class au conservatoire de<br />

Dourdan. Dans quel but ?<br />

DP : On lance une master classe après l’été, en fait,<br />

dans le but de pouvoir passer à de jeunes élèves<br />

mon enthousiasme face à la musique. moi, je peux me<br />

reconnaître en eux puisque quand j’étais jeune, certains<br />

modèles dans le métier, m’ont inspiré énormément…<br />

Il s’agit en quelque sorte de passer le relais…<br />

BE : Vos proj<strong>et</strong>s à long terme ? Des concerts, des<br />

enregistrements ?... Des proj<strong>et</strong>s plus ambitieux ?...<br />

Concertos… ?<br />

DP : Je suis déjà dans des proj<strong>et</strong>s à long terme. J’ai<br />

l’intégrale des <strong>son</strong>ates de Be<strong>et</strong>hoven qui est un proj<strong>et</strong><br />

s’étalant sur 4 ans <strong>et</strong> demi ; nous approchons aussi des<br />

années bicentenaires de grands compositeurs comme<br />

mendelssohn, Chopin <strong>et</strong> Schumann, en 2011 c’est Liszt !<br />

On a quelques années consacrées aux compositeurs<br />

romantiques… Je vais m’y pencher parallèlement à mes<br />

autres proj<strong>et</strong>s…<br />

BE : Si vous aviez une bagu<strong>et</strong>te magique, au niveau<br />

musical, qu’aimeriez-vous faire demain matin ?<br />

DP : Qu’il y ait dans le monde beaucoup plus de gens<br />

qui découvrent la belle musique… <strong>et</strong> la musicalité, la<br />

sensibilité en eux-mêmes… J’aimerais pouvoir contribuer<br />

à cela…<br />

contact@danielpropper.com<br />

Site : www.danielpropper.com<br />

Propos recueillis par Bernard Esposito<br />

agent pour la France, la Belgique <strong>et</strong> la Suisse<br />

Emmanuel Joulin agent artistique (licence n°1069)<br />

21 avenue Claude Vellefaux 75010 Paris<br />

Tél : + 33 (0)1 77 13 40 18<br />

Email : ej@emmanuel-joulin.com<br />

Site : www.emmanuel-joulin.com<br />

Sortie de CD :<br />

L’enregistrement, des Variations Goldberg jouées par<br />

Daniel Propper <strong>et</strong> édité par Skarbo, est maintenant<br />

disponible en France <strong>et</strong> au Royaume Uni après sa sortie<br />

en amérique <strong>du</strong> Nord.<br />

Vente en ligne : Integral Distribution vente<br />

62<br />

musique - Portrait


lumière sur...<br />

...création <strong>et</strong> vie d’une radio locale<br />

63<br />

N.a : Quelles <strong>son</strong>t vos expériences professionnelles ?<br />

J.G : Sans avoir fait cent métiers, j’ai vécu une vie professionnelle<br />

variée. J’ai débuté dans l’informatique de gestion dans<br />

une entreprise britannique installée à Domont, dans le Val<br />

d’Oise. a la suite d’un accident, j’ai vécu une première reconversion<br />

dans l’animation socio-é<strong>du</strong>cative, puis une spécialisation<br />

en expression <strong>et</strong> communication, par le biais <strong>du</strong> théâtre.<br />

J’ai travaillé comme formateur en insertion sociale <strong>et</strong> professionnelle,<br />

auprès de publics en grandes difficultés.<br />

Pendant plusieurs années, j’ai été délégué culturel au sein de<br />

la Fédération des oeuvres laïques <strong>du</strong> Val d’Oise, avec une<br />

délégation régionale en Île-de-France pour la diffusion de<br />

spectacles « Jeune Public ».<br />

En parallèle, je me suis investi dans la radio. J’ai commencé<br />

en 1983, comme animateur bénévole, puis comme permanent<br />

salarié, à Fm 95 à montmorency. Fm 95 ayant per<strong>du</strong><br />

sa fréquence en 1987 <strong>et</strong> je me suis rapproché de RGB à<br />

Cergy-Pontoise.<br />

De 1988 à 2002, j’y ai animé bénévolement deux émissions<br />

culturelles <strong>et</strong> musicales. mon engagement associatif s’est aussi<br />

tra<strong>du</strong>it par différentes responsabilités jusqu’en 1997 où j’ai<br />

été élu président pour six ans.<br />

Partagé entre le social, le culturel <strong>et</strong> la radio locale, je suis<br />

devenu directeur salarié en 2003. avec l’association, nous<br />

avons su réunir les conditions financières pour créer ce poste<br />

<strong>et</strong> cela nous a permis de mieux structurer le proj<strong>et</strong> de RGB.<br />

N.a : Quels moyens techniques <strong>et</strong> financiers <strong>son</strong>t nécessaires<br />

à la création d’une radio associative ?<br />

J.G : Sur le plan technique , il faut un site muni d’un ém<strong>et</strong>teur<br />

<strong>et</strong> d’antennes ou un relais de type T.D.F, moyennant un<br />

loyer mensuel. Il faut aussi une autorisation d’ém<strong>et</strong>tre accordée<br />

par le Conseil Supérieur de l’audiovisuel (CSa). Elle est<br />

re-négociable tous les 15 ans <strong>et</strong> renouvelable tous les 5 ans.<br />

Un studio doit disposer de suffisamment d’espace pour<br />

accueillir les bénévoles, les intervenants, les animateurs <strong>et</strong> les<br />

invités. En studio, l’équipement prévoit une table de mixage<br />

avec lecteurs <strong>et</strong> enregistreurs, des platines disques vinyle, un<br />

Radio RGB 99.2 Fm <strong>et</strong> sur www.radiorgb.n<strong>et</strong><br />

(Regroupement Radio Gingl<strong>et</strong>- Radio La Boucle, depuis 1982)<br />

José GUERIN : (Directeur de la radio RGB <strong>et</strong> Président de la FRaDIF /<br />

Fédération des radios associatives d’Ile-de-France).<br />

insert téléphonique <strong>et</strong> différents postes informatiques avec<br />

des logiciels spécifiques pour une radio.<br />

Sur le plan financier, une radio fonctionne avec des<br />

subventions des collectivités territoriales <strong>et</strong> locales, le FSER<br />

Etat – Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (c’est<br />

aujourd’hui la principale ressource financière des radios<br />

associatives qui perçoivent c<strong>et</strong>te aide), des prestations<br />

pour animations extérieures <strong>et</strong> ateliers radiophoniques, des<br />

partenariats privés, de la publicité locale, voire la diffusion<br />

de messages institutionnels …<br />

N.a : Quel est le concept de votre radio ?<br />

J.G : RGB est une radio généraliste, avec une priorité donnée<br />

à l’information de proximité, à l’échelle de Cergy-Pontoise<br />

<strong>et</strong> de sa région (Nord-ouest Paris/Val d’Oise/Yvelines). Nos<br />

principales missions <strong>son</strong>t d’é<strong>du</strong>quer, d’informer, <strong>et</strong> de divertir.<br />

La liberté, la diversité <strong>et</strong> la proximité <strong>son</strong>t des valeurs qui tra<strong>du</strong>isent,<br />

au quotidien, notre identité radiophonique. Notre<br />

programmation repose sur un ensemble d’émissions spécialisées<br />

qui expriment très fortement notre engagement pour la<br />

diversité musicale <strong>et</strong> culturelle.<br />

N.a : Comment fonctionne votre radio ?<br />

J.G : Quatre à cinq salariés <strong>et</strong> cent-vingt à cent-trente bénévoles<br />

selon les périodes de l’année <strong>et</strong> les proj<strong>et</strong>s. Des heures<br />

d’émissions en direct ou en différé (variable selon la journée),<br />

7 jours sur 7. Depuis mai 2009, la programmation 24H/24 est<br />

entièrement assurée par nos soins, en intégrant les journaux<br />

<strong>et</strong> flashs d’informations nationales <strong>et</strong> internationales de l’aFP<br />

audio.<br />

N.a : Réalisez-vous des interviews de per<strong>son</strong>nalités ?<br />

J.G : Oui, dans tous les domaines de l’actualité (politique,<br />

économique, sociale, sportive, culturelle, artistique…). En<br />

27 années de pratique radiophonique pour RGB, la liste est<br />

bien trop longue.<br />

N.a : Comment se crée votre journal d’informations locales ?<br />

J.G : Chaque jour, <strong>du</strong> lundi au vendredi, de 18h45 à 19h00<br />

(en direct), puis disponible en podcast sur le site intern<strong>et</strong> de<br />

la radio (www.radiorgb.n<strong>et</strong>). au menu, des actualités locales,<br />

des reportages <strong>et</strong> les rubriques «Sports en Val d’Oise»,<br />

«Sorties – Loisirs , Culture», «Vie associative», «Cinéma, les<br />

sorties dans les salles», «micro-trottoir», «Infos pratiques <strong>et</strong><br />

infos service», «météo locale »…<br />

N.a : Comment organisez-vous la programmation ?<br />

J.G : Elle se construit en fonction des proj<strong>et</strong>s originaux<br />

d’émissions qui nous <strong>son</strong>t régulièrement proposés (avec un<br />

renouvellement permanent, mais aussi avec des émissions<br />

<strong>présente</strong>s depuis plus de 10 ou 15 ans).<br />

Notre programmation repose aussi sur<br />

les propositions d’émissions qui nous<br />

<strong>son</strong>t faites par les associations locales,<br />

ou que nous suscitons auprès d’elles.<br />

En exemples : Ces 2 dernières années,<br />

nous souhaitions fortement accueillir sur<br />

notre antenne des émissions de slam,<br />

de musique classique ou orientée vers<br />

le développement <strong>du</strong>rable. C’est chose<br />

faite, depuis quelques <strong>mois</strong>. a charge<br />

pour nous de soutenir <strong>et</strong> d’accompagner<br />

les associations pour accueillir ces<br />

proj<strong>et</strong>s à l’antenne. Le 18 - 20h00, en<br />

semaine, propose la partie « magazines<br />

d’information », pour prendre le temps<br />

de développer les informations locales<br />

ou nationales <strong>et</strong> internationales qui<br />

ont une ré<strong>son</strong>ance locale. aujourd’hui,<br />

prendre le temps de développer une<br />

information ou une actualité, aux heures<br />

de grande écoute sur une antenne de radio, est un luxe que<br />

nous voulons plus que jamais préserver.<br />

N.a : Comment procédez-vous au recrutement de vos<br />

collaborateurs ?<br />

J.G : RGB est une radio locale faite par <strong>et</strong> pour les habitants.<br />

Les bénévoles <strong>son</strong>t r<strong>et</strong>enus selon des proj<strong>et</strong>s d’émissions <strong>et</strong><br />

selon leur adhésion au proj<strong>et</strong> associatif de RGB (capacité<br />

« à jouer collectif »).<br />

Les salariés le <strong>son</strong>t en fonction de leur formation, de leurs<br />

compétences <strong>et</strong> de leur empathie pour la vie associative <strong>et</strong><br />

locale, en banlieue.<br />

N.a : Quels <strong>son</strong>t les partenaires de Radio RGB ?<br />

J.G : Les partenaires de la radio <strong>son</strong>t multiples. Ce <strong>son</strong>t les<br />

associations locales, les lieux de concerts, les institutions<br />

culturelles <strong>et</strong> théâtrales (L’apostrophe -Scène nationale de<br />

Cergy-Pontoise, Théâtre 95, Théâtre de l’Usine, L’abbaye<br />

de maubuis<strong>son</strong>, Le Forum de Vauréal …), les festivals (Festival<br />

Baroque de Pontoise, Blues en Val d’Oise, Jazz au Fil de<br />

l’Oise, Furia Sound Festival, Cergy Soit – Festival des arts de<br />

la Rue <strong>et</strong> <strong>du</strong> Cirque, Renc’arts Danse …) Ce <strong>son</strong>t des partenaires<br />

publics (les collectivités territoriales) <strong>et</strong> privés (La librairie<br />

Le Grand Cercle à Eragny-Sur-Oise). Ce <strong>son</strong>t aussi des<br />

partenaires de la presse locale <strong>et</strong> départementale : La<br />

Gaz<strong>et</strong>te <strong>du</strong> Val d’Oise, la revue Vivre en Val d’Oise …<br />

N.a : Quels moyens utilisez-vous pour assurer la pérennité de RGB ?<br />

J.G : La diversification des ressources est une nécessité pour<br />

garantir notre indépendance <strong>et</strong> notre liberté. Les financements<br />

publics comme privés ne <strong>son</strong>t pas garantis chaque année.<br />

alors, en permanence, il est nécessaire de renégocier ces<br />

financements <strong>et</strong> d’en chercher des nouveaux <strong>et</strong> ce, par l’intermédiaire<br />

de nouvelles actions <strong>et</strong> de nouveaux proj<strong>et</strong>s.<br />

Le développement <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> associatif est permanent.<br />

N.a : avez-vous déjà rencontré des problèmes de censure ?<br />

J.G : Nous n’avons jamais eu de réel problème de censure.<br />

C’est plus souvent l’autocensure qui peut s’exercer, comme<br />

dans l’essentiel des médias. a chacun<br />

de nous d’être vigilant. Il y a de plus<br />

en plus de suj<strong>et</strong>s dits « délicats » <strong>et</strong><br />

« sensibles » (religions, politique,<br />

violences …), qui nécessitent un traitement<br />

de l’information particulier. Cependant,<br />

la liberté d’informer est essentielle pour<br />

nous. a nous d’exercer ce métier <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te<br />

mission le plus honnêtement possible.<br />

N.a : Comment envisagez-vous votre<br />

avenir ?<br />

J.G : L’avenir est à la radio numérique<br />

terrestre. Pour les radios associatives,<br />

c<strong>et</strong> avenir est encore incertain en rai<strong>son</strong><br />

des coûts de diffusion <strong>et</strong> des investissements<br />

techniques <strong>et</strong> matériels à réaliser<br />

pour organiser la migration de la<br />

Radio Fm vers la Radio numérique Terrestre<br />

(sachant qu’au minimum, pendant<br />

5 ans, les radios devront ém<strong>et</strong>tre sur les<br />

2 systèmes, avec des dépenses en très n<strong>et</strong>te augmentation).<br />

Seules les radios les plus «riches» pourront bénéficier de c<strong>et</strong>te<br />

«révolution» radiophonique, mais les radios associatives<br />

n’ont pas dit leur dernier mot.<br />

N.a : Quels artistes souhaiteriez-vous nous faire découvrir ?<br />

J.G: Les coups de cœur récents (pour ma part, côté chan<strong>son</strong>) :<br />

FELIPECHa (un <strong>du</strong>o céleste), Jeanne PLaNTE, Claire DITE-<br />

RZI, HIRIPSImE, SaULE (le belge de l’étape), Thomas PITIOT,<br />

Orly CHaP, YOaNNa (la suisse de l’étape), Hervé LaPaLUD,<br />

PRESQUE OUI, marion ROUXIN, amELIE Les-Crayons …<br />

N.a : Que conseilleriez-vous à des per<strong>son</strong>nes souhaitant se<br />

lancer dans c<strong>et</strong>te aventure ?<br />

J.G : Il y a quelques temps, on m’a posé la question suivante :<br />

« Qu’est-ce qui vous ferait quitter RGB ? » Spontanément, j’ai<br />

répon<strong>du</strong> : «La perte de liberté, de passion <strong>et</strong> de curiosité». a<br />

cela, j’aimerais ajouter que l’esprit critique est une nécessité<br />

pour rester vivant. avec l’expérience acquise, je pense également<br />

que les relations humaines créent plus de richesses que<br />

les biens matériels. La radio est un formidable moyen pour<br />

« tisser <strong>du</strong> lien social », dans une société dite de communication<br />

à l’excès où l’on communique de moins en moins. Par mon<br />

engagement associatif <strong>et</strong> radiophonique, je veux croire en un<br />

monde plus humain <strong>et</strong> plus solidaire.<br />

64<br />

Lumière sur...


65<br />

DaNSE Soleil d’afrique<br />

Par la compagnie PUNTa NEGRa – Congo<br />

Contact : compagnieamiel@gmail.com<br />

mise en scène<br />

par Jean-Pierre amiel.<br />

« Je ne suis pas<br />

un redresseur de torts,<br />

pas un faiseur de miracles,<br />

je suis un redresseur de vie,<br />

je parle <strong>et</strong> je rends<br />

l’afrique à elle-même,<br />

je parle <strong>et</strong> je rends l’afrique<br />

au monde »<br />

Aimé CESSAIRE :<br />

« une sai<strong>son</strong> au Congo »<br />

Ils nous prennent par la main ces exilés de passage.<br />

Comme leurs frères, ils ont rêvé d’un ailleurs où la<br />

vie serait plus facile, comme leurs nouveaux frères, ils<br />

<strong>son</strong>t pris dans la frénésie de la rentabilité, comme des<br />

frères, ils nous entraînent par les paroles ailées de leurs<br />

poètes, par la puissance de leurs danses, par le rythme<br />

éblouissant de leurs chants <strong>et</strong> de leurs musiques, au<br />

cœur fascinant de l’afrique ancestrale.<br />

musique, Danse, théâtre, rythmes, poésies, chants se<br />

mêlent <strong>et</strong> s’interpellent dans une chorégraphie parfaite,<br />

envoûtant les publics les plus divers.<br />

avec :<br />

Roch Banzouzi – Elie Lemboussou – Buanda N’Gan<strong>du</strong><br />

– alfred mioko – Jean Franco – machita Dougoure.<br />

Jean-Pierre amiel <strong>et</strong> l’afrique<br />

Jean-Pierre amiel a été naturellement amené à vouloir<br />

collaborer avec des artistes africains dont la culture est<br />

essentiellement fondée sur l’expression <strong>du</strong> corps.<br />

Copro<strong>du</strong>ction avec le Congo, avec le soutien <strong>du</strong><br />

ministère des affaires Etrangères <strong>et</strong> <strong>du</strong> centre culturel<br />

de Pointe-Noire.<br />

- Construction d’un théâtre « La Pagode » à Pointe-Noire<br />

- Création de la Cie Punta Negra.<br />

- mise en scènes <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ction Jean-Pierre amiel<br />

• « Sékhélé » de Tchicaya U’Tamsi<br />

• « Un vaurien chez les sauriens » de Tchicaya U’Tamsi<br />

• « au pied <strong>du</strong> baobab » spectacle jeune public<br />

• « Les crocodiles ne pleurent plus » de Guillaume Le Touze<br />

• « Iq & Ox » de Jean-Claude Grunberg<br />

• « Oumou & Samou » spectacle réalisé avec la<br />

participation des élèves <strong>et</strong> enseignants.<br />

• « Soleil d’afrique »<br />

Ces spectacles <strong>son</strong>t présentés dans une quinzaine de<br />

pays <strong>et</strong> de nombreux festivals internationaux, en Europe<br />

<strong>et</strong> en amérique <strong>du</strong> Nord <strong>et</strong> afrique.<br />

La Compagnie amiel<br />

Dirigé par Jean-Pierre amiel, mime <strong>et</strong> homme de théâtre,<br />

a créé une quinzaine de spectacles. Il s’est pro<strong>du</strong>it<br />

dans le monde entier (75 pays sur les 5 continents) <strong>et</strong><br />

a participé à de nombreux festivals internationaux où<br />

certains spectacles ont été primés :<br />

- « Un jour la terre » (1er prix au festival d’Edimbourg)<br />

- « Ulysse, Ulysse » (médaille d’or au festival<br />

international de théâtre de Belgrade)<br />

- « Traversées »<br />

- « Spirales» (Prix <strong>du</strong> Public au festival international<br />

de Séoul)<br />

- « Serioso ma non troppo »<br />

- « Sexus » mise en scène, opéra rock.<br />

De ces tournées internationales <strong>et</strong> de l’intérêt que porte<br />

Jean-Pierre amiel aux échanges inter-culturels <strong>son</strong>t nées<br />

4 copro<strong>du</strong>ctions :<br />

au Cambodge :<br />

- « Les statues d’angkor » avec le ball<strong>et</strong> Royal Khmer<br />

- « Les marionn<strong>et</strong>tes d’ombres <strong>du</strong> Cambodge »<br />

au Vi<strong>et</strong>nam :<br />

- « Thi Coc » avec le Théâtre National de la jeunesse<br />

de Hanoï, création soutenue par Pro Hélvétia, le<br />

ministère des affaires étrangères, <strong>et</strong> ministère de la<br />

Culture <strong>du</strong> Viétnam <strong>et</strong> de la région Haute Normandie.<br />

Tournée en asie, Chine, Vi<strong>et</strong>nam <strong>et</strong> participation au<br />

festival PaN asiatique.<br />

mise en scène des « marionn<strong>et</strong>tes sur l’eau <strong>du</strong> Vi<strong>et</strong>nam ».<br />

Filmographie :<br />

- Le mime amiel a animé plusieurs créatures <strong>du</strong> film<br />

« Dark Crystal, 1er prix au festival d’avoriaz <strong>et</strong> a<br />

dirigé l’équipe de manipulateurs qui <strong>son</strong>t intervenus<br />

également sur les films <strong>du</strong> « magicien d’Oz »,<br />

« Labyrinthe », « Le r<strong>et</strong>our <strong>du</strong> jedi ».<br />

- « Faccia d’angelo » d’Elsa amiel dans le rôle <strong>du</strong> boxeur.<br />

- « Le Cri » de Hervé Baslé dans le rôle <strong>du</strong> professeur.<br />

- « au fil des jours » d’Emmanuel Finkiel dans le rôle<br />

de l’associé.<br />

- « Le chat <strong>du</strong> Rabbin » de Joan Sfar dans le rôle<br />

<strong>du</strong> peintre français.<br />

66<br />

Danse - Portrait


67<br />

ArtS dE<br />

VIVrE<br />

Barbara HOcqUElEt<br />

POUPÉES<br />

contact : sevastra000@hellokitty.com<br />

Je m’appelle Barbara Hocquel<strong>et</strong>, je suis née le 9<br />

septembre 1984 en région parisienne.<br />

J’ai toujours été intéressée par les activités artistiques<br />

<strong>et</strong> particulièrement les arts plastiques. Si le lien avec<br />

la photographie, ma pratique actuelle, n’est pas<br />

évident, il réside essentiellement dans les activités<br />

manuelles, périphériques <strong>et</strong> néanmoins essentielles<br />

dans ma démarche.<br />

Mon cursus universitaire (je suis actuellement<br />

doctorante en sociologie) n’est pas explicitement<br />

présent dans mes pratiques artistiques mais il me<br />

perm<strong>et</strong> de rompre avec les a priori liés à mes<br />

principaux suj<strong>et</strong>s, des poupées qui ne <strong>son</strong>t souvent<br />

considérés comme de simples jou<strong>et</strong>s aux yeux <strong>du</strong><br />

grand public. Face à ce sens commun, ma démarche<br />

est, a contrario, de faire émerger la contradiction<br />

en prenant pour suj<strong>et</strong> un obj<strong>et</strong>, de jouer avec pour<br />

lui donner vie, émotion afin de faire de la poupée<br />

un Suj<strong>et</strong> en soi.<br />

Mon intérêt pour la photographie, avec des poupées<br />

comme suj<strong>et</strong>, a véritablement émergé en 2006. Marquée<br />

par la culture visuelle japonaise j’ai découvert les<br />

Blythes, Pullips <strong>et</strong> Ball Jointed dolls par le biais de blogs<br />

de collectionneuses. très vite, j’ai fait l’acquisition de ces<br />

différentes poupées de collection tout en participant à<br />

des forums regroupant d’autres collectionneuses m<strong>et</strong>tant<br />

en scène à travers la photo leurs poupées.<br />

J’ai donc commencé avec un simple appareil<br />

photographique numérique, puis je suis passée au<br />

boîtier réflex qui, tout comme le travail numérique de la<br />

photo par le biais de différents logiciels, m’a permis de<br />

travailler davantage mes photographies (mise en scène,<br />

eff<strong>et</strong>s). J’utilise notamment différents objectifs manuels<br />

(M42 ou montures 42mm), fabriqués des années 50 aux<br />

années 80, chinés dans les vides greniers.<br />

Au delà de la photographie, mon travail porte également<br />

sur la conception des vêtements portés par mes<br />

poupées. 80% des vêtements portés par mes poupées<br />

<strong>son</strong>t élaborés <strong>et</strong> cousus par mes soins. c’est un travail<br />

qui nécessite de nombreuses heures d’élaboration de<br />

croquis, de patrons, de recherches de tissus <strong>et</strong> accessoires<br />

mais qui va de paire avec c<strong>et</strong>te passion. Je photographie<br />

autant que je couds ce qui me perm<strong>et</strong> d’allier un travail<br />

de création manuel <strong>et</strong> plus réflexif avec la photographie.<br />

Mes inspirations en matière de vêtement dépendent<br />

des modèles de poupées : parfois rétro (années 60-70),<br />

parfois moderne ou romantique.<br />

Même s’il est difficile de savoir d’où vient précisément<br />

mon inspiration, qu’il s’agisse de la dimension vestimentaire<br />

comme picturale, je puise autant des mes souvenirs<br />

d’enfance avec par exemple les illustrations de Sarah Kay<br />

que dans mes propres goûts vestimentaires en passant<br />

par des idées plus instinctives, souvent provoquées par<br />

des tissus ou des matériaux. la visualisation exhaustive<br />

de la scène dans tous ses détails est importante avant<br />

sa réalisation matérielle. c’est pour cela qu’il m’arrive<br />

de préparer certaines séances – en les croquant, de<br />

la même manière que les vêtements- plusieurs jour à<br />

l’avance, en les scénarisant de manière à coller le plus<br />

fidèlement à mon idée première.<br />

Il m’arrive également de m’inspirer de travaux de<br />

photographes comme le photographe de mode Solve<br />

Sundsbo mais aussi « d’images » quotidiennes ou de mes<br />

propres sentiments à la fois dans l’optique d’améliorer<br />

ma technique <strong>et</strong> diversifier ma pratique photographique<br />

en conservant un œil curieux <strong>et</strong> ignorant les barrières <strong>et</strong><br />

étiqu<strong>et</strong>tes liées aux obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> milieux : mêler l’improbable<br />

en le rendant cohérant <strong>et</strong> harmonieux (il s’agit <strong>du</strong> moins<br />

de mon ambition).<br />

Il me reste encore plein de choses à apprendre <strong>et</strong> à<br />

découvrir je souhaite donc continuer la photographie <strong>et</strong><br />

pourquoi pas m’essayer à d’autres suj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> me tourner<br />

d’avantage vers la photographie de mode. En attendant,<br />

j’œuvre à ce que mon travail soit reconnu comme tel <strong>et</strong><br />

à faire accepter l’idée qu’une poupée n’est pas qu’une<br />

poupée <strong>et</strong> qu’il peut être tout aussi intéressant de la<br />

photographier.<br />

68<br />

Arts de vivre


Jean-Pierre Malga n’est<br />

pas un homme comme les<br />

autres, autrement dit un<br />

être pas ordinaire.<br />

Son goût, <strong>son</strong> amour immodérés de « l’obj<strong>et</strong><br />

rare » dans les domaines font de lui un<br />

homme unique.<br />

Intemporel <strong>et</strong> immuable aux tendances<br />

ce dandy auvergnat a la connaissance <strong>et</strong><br />

l’élégance d’hier <strong>et</strong> d’aujourd’hui.<br />

rien ne lui échappe. Expositions,<br />

salons, ventes, vernissages, l’homme<br />

est là. toujours prêt à partir pour<br />

découvrir... chiner... aller à la<br />

rencontre de...<br />

Si vous franchissez le seuil de la<br />

boutique (sa guingu<strong>et</strong>te dit-il avec<br />

humour) la plus étonnante <strong>du</strong> IXe<br />

arrondissement <strong>son</strong> regard bleu<br />

de chat persan vous accueille, puis<br />

vous fixe <strong>et</strong> vous charme telle la<br />

bête non loin de sa proie.<br />

Il vous scrute, vous écoute<br />

découvre votre<br />

per<strong>son</strong>nalité <strong>et</strong> vos goûts.<br />

Il se trompe rarement.<br />

Jean Pierre, le jardinier (il l’est aussi) sait<br />

y faire <strong>et</strong> connaît la musique. Avec <strong>son</strong><br />

CONTRASTES - CURIOSITÉS<br />

humour Balzacien ou <strong>son</strong> romantisme<br />

69<br />

ArtS dE<br />

VIVrE<br />

contrastes - curiosités<br />

46, rue Saint-Georges<br />

75009 Paris<br />

tèl. : 01 40 16 93 03<br />

46, rue Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. : 01 40 16 93 03<br />

Jean-Pierre Malga<br />

l’art de la curiosité<br />

digne de Visconti. l’homme est là <strong>et</strong> ne vous<br />

« lâche pas » ou seulement pour mieux<br />

vous laisser revenir. Il faudra <strong>du</strong> temps <strong>et</strong><br />

de la patience pour découvrir c<strong>et</strong> homme<br />

au cœur de viol<strong>et</strong>te <strong>et</strong> à la voix de Stantor<br />

qui est grand collectionneur de cannes, de<br />

lampes pour lesquelles il fait fabriquer des<br />

abats jour dignes de rose <strong>du</strong> soir. Parlez<br />

lui de ses tableaux, de ses verreries d’art<br />

(lalique, Gallé), ses moules à gâteaux<br />

en cuivre rutilants, ses dinanderies <strong>et</strong> sa<br />

vitrine qu’il habille avec amour. Il faut des<br />

heures <strong>et</strong> des jours pour parler de l’insolite<br />

<strong>et</strong> tant de beauté surprenante.<br />

les stars dans tous domaines <strong>son</strong>t ses amis<br />

dans l’intimité <strong>et</strong> en toute confidentialité.<br />

Pas de publicité.<br />

Elles viennent comme elles<br />

partent en toute discrétion.<br />

Pour les privilégiés, Jean Pierre est un fin<br />

cuisinier. J’aime être à sa table. quel appétit<br />

de la vie !<br />

Ses yeux, ses papilles <strong>son</strong>t à la fête. Attention<br />

aux chefs !<br />

J’oubliai ! Jean Pierre aime « le thé » ne<br />

le dérangez pas quand il déguste. Vous<br />

l’aurez compris Jean Pierre Malga n’est<br />

pas un auvergnat <strong>du</strong> IX e comme les autres.<br />

Il est incontournable. Il est mon dictionnaire<br />

à l’année <strong>et</strong> l’âme <strong>du</strong> IXe arrondissement<br />

<strong>et</strong> je suis heureuse d’être <strong>son</strong> amie.<br />

Nicole de Lamothe<br />

Alexandre lepoivre<br />

cave cidricole <strong>du</strong> Morvan<br />

Pour en savoir plus :<br />

Alexandre lepoivre<br />

cave cidricole <strong>du</strong> Morvan<br />

le P<strong>et</strong>it Montigny<br />

58 170 MIllAY<br />

06 34 29 32 36<br />

cave.cidricole@orange.fr<br />

Ici, au beau milieu de la<br />

Bourgogne, l’authentique a les saveurs<br />

généreuses des pommes d’antan quand<br />

elles se déclinent en cidres, en jus de<br />

fruits, en eaux-de-vie, en gelées ou confitures<br />

<strong>et</strong> en vinaigres. Sur c<strong>et</strong>te terre de la<br />

Nièvre où, depuis plus de vingt ans, il a<br />

greffé ses origines normandes, Alexandre<br />

lepoivre laisse à présent s’épanouir <strong>son</strong><br />

savoir-faire d’artisan-cidrier sur une discrète<br />

poignée d’hectares.<br />

le verger, qu’il a patiemment planté en<br />

l’espace d’une récente décennie, compte<br />

aujourd’hui plus de 4 000 arbres dont<br />

les racines plongent vers de lointaines ou<br />

d’antiques origines. Ici, près de luzy, la<br />

coutume de l’automne veut que l’on récolte,<br />

entre autres, la Belle Fille <strong>du</strong> Morvan,<br />

croquante <strong>et</strong> parfumée, l’Avrole, à la chair<br />

blanche <strong>et</strong> fondante, la calville, légère <strong>et</strong><br />

aci<strong>du</strong>lée, la locard, juteuse <strong>et</strong> sucrée ou la<br />

fameuse reine des rein<strong>et</strong>tes...<br />

Avec l’étonnante Marie Ménard, la clos<br />

renaud, la Bédan ou la douce Moën,<br />

elles <strong>son</strong>t autant de variétés rustiques dont<br />

les saveurs habiles suggèrent judicieusement<br />

le doux, le doux-amer, l’amer, l’aigre<br />

<strong>et</strong> l’aci<strong>du</strong>lé.<br />

Pour tous les cidres <strong>et</strong> les jus de pommes<br />

qu’il pro<strong>du</strong>it chaque année au naturel,<br />

Alexandre lepoivre dit qu’il s’est tout<br />

bonnement inspiré des tours de main<br />

ancestraux pour perpétuer aujourd’hui les<br />

meilleures traditions des terroirs.<br />

la création de ses cidres fermiers, bruts<br />

(4,5°) <strong>et</strong> doux (2,5°), repose sur la minutieuse<br />

fermentation des fruits qui garantit l’équilibre<br />

délicat des parfums. Selon des procédés<br />

méthodiques, leur lente transformation<br />

réveille peu à peu des bouqu<strong>et</strong>s<br />

qui mêlent tour à tour les sucres naturels<br />

<strong>et</strong> les tanins rehaussés d’un soupçon d’acidité.<br />

toutefois, en amont, la réussite des breuvages<br />

dépend aussi de la manière dont<br />

on laisse mûrir patiemment les pommes,<br />

avant de les broyer au grugeoir (ou à la<br />

râpe) <strong>et</strong> de les presser à la meule. c’est<br />

naturellement bon.<br />

c’est tout simplement bio.<br />

www.photo-libre.fr<br />

70<br />

Arts de vivre - cidriculture


genda agenda agenda agenda agenda<br />

juill<strong>et</strong>/août2009<br />

www.agenda-culturel.com<br />

Manifestations Culturelles<br />

EXPOSITIONS…<br />

CHRISTIAN JACCARD<br />

GALERIE GUILLAUME<br />

32 rue Penthièvre - PARIS 08 (75008)<br />

Du mercredi 3 juin au vendredi 24 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Entre peinture <strong>et</strong> feu<br />

Le 3 juin, jour de la Nocturne Rive Droite,<br />

la Galerie Guillaume inaugure l’exposition<br />

consacrée à Christian Jaccard.<br />

Figure artistique proche <strong>du</strong> mouvement<br />

Support-Surface, Jaccard, qui est rarement<br />

exposé, travaille à l’aide d’obj<strong>et</strong>s naturels, de<br />

papier, de ruban ou encore d’outils enflammés.<br />

C<strong>et</strong>te exposition perm<strong>et</strong> à chacun, amateurs<br />

<strong>et</strong> critiques d’art, de découvrir toutes les<br />

fac<strong>et</strong>tes de c<strong>et</strong>te oeuvre.<br />

MARC RIBOUD<br />

LINSTINCT DE LINSTANT,<br />

50 ANS DE PHOTOGRAPHIE<br />

MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE<br />

HÔTEL SCHEFFER-RENAN<br />

16 rue Chaptal - PARIS 09 (75009)<br />

Du mardi 3 mars au dimanche 26 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Un témoin précieux<br />

Né en 1923, Marc Riboud entre à l’agence<br />

Magnum en 1953 : il est de tous les grands<br />

événements historiques <strong>et</strong> particulièrement<br />

dans les années 60, des mouvements de<br />

décolonisation.<br />

Infatigable voyageur, il est l’un des premiers<br />

européens à se rendre en Chine en 1957. Il<br />

multiplie les reportages en Asie, aux Etats-<br />

Unis, à partir des années 80. L’exposition<br />

présentée au Musée romantique se focalise<br />

sur sa capacité à saisir l’intensité de l’instant.<br />

La puissance de ses compositions est ren<strong>du</strong>e<br />

à travers 110 tirages vintage, pour la plu-<br />

part, inédits. Marc Riboud, un incontournable<br />

témoin de l’histoire de ces soixante dernières<br />

années.<br />

DIDIER PAQUIGNON<br />

TU RENCONTRERAS DABORD LES SIRENES<br />

MUSÉE DE L’ORANGERIE<br />

place de la Concorde Jardin des Tuileries<br />

PARIS 01 (75001)<br />

Didier Paquignon est né à Paris en 1958. Il<br />

peut se définir comme un artiste cosmopolite.<br />

Ses nombreux voyages lui ont en eff<strong>et</strong> fait<br />

découvrir le monde entier.<br />

C’est plus particulièrement autour <strong>du</strong> Bassin<br />

méditerranéen qu’il puise <strong>son</strong> inspiration, en<br />

Grèce notamment où il s’installe à la fin des<br />

années 1980 puis en Espagne qu’il rejoint en<br />

2003.<br />

Il vit <strong>et</strong> travaille aujourd’hui à Paris. Son oeuvre,<br />

souvent déployée sur de grands formats, offre<br />

un regard partagé sur des thèmes que<br />

certains pensaient dépassés : nus féminins,<br />

natures mortes, vues d’intérieur ou paysages<br />

urbains. Ces thèmes en apparence classiques<br />

<strong>son</strong>t «revisités» <strong>et</strong> témoignent de la vitalité de<br />

c<strong>et</strong>te peinture contemporaine.<br />

LES COLLAGES DE MAX ERNST :<br />

UNE SEMAINE DE BONTE<br />

MUSÉE D’ORSAY<br />

62 rue de Lille - PARIS 07 (75007)<br />

Du mardi 30 juin au dimanche 13 septembre 2009<br />

Rapines géniales ?<br />

Après 1850, l’image à sensation est partout,<br />

livres <strong>et</strong> revues, presse <strong>et</strong> annonces prolifèrent.<br />

Né en 1891, Max Ernst est l’enfant de c<strong>et</strong>te<br />

révolution-là. Sa culture <strong>et</strong> sa mémoire visuelles<br />

vont être mises à profit en 1933 lorsqu’il<br />

décide, en plein surréalisme, de<br />

détourner un certain nombre<br />

d’illustrations anciennes.<br />

Il s’inspire de Sade comme de<br />

Fantômas, de Doré <strong>et</strong> Grandville<br />

autant que des couvertures de<br />

romans policiers. Le livre qui résulte<br />

de ces rapines géniales en 1936 -<br />

sans texte <strong>et</strong> se déclinant selon les<br />

jours de la semaine - perm<strong>et</strong> de<br />

comprendre comment le XX e siècle<br />

s’est nourri de <strong>son</strong> prédécesseur.<br />

SPYNUMBERS<br />

PALAIS DE TOKYO<br />

SITE DE CREATION<br />

CONTEMPORAINE<br />

13 avenue <strong>du</strong> Président-Wil<strong>son</strong><br />

PARIS 16 (75016)<br />

Du jeudi 28 mai<br />

au mercredi 30 septembre 2009<br />

Dans le secr<strong>et</strong> des ondes.<br />

L’encodage mathématique constitue<br />

une source d’inspiration pour de<br />

nombreux artistes.<br />

Le Palais de Tokyo organise donc<br />

pour la seconde fois une exposition<br />

réunissant des artistes inspirés<br />

par le spectre électromagnétique.<br />

L’art ici se veut en dehors des<br />

limites <strong>du</strong> visuel <strong>et</strong> <strong>du</strong> sensible.<br />

Les oeuvres de Tony Smith, Ken<br />

Gonzales-Day, Jim Shaw ou<br />

encore Pascal Broccolichi <strong>son</strong>t<br />

réunies au sein <strong>du</strong> Palais de Tokyo<br />

pour re<strong>présente</strong>r l’irreprésentable.<br />

MUSEE DE LA MUSIQUE<br />

CITE DE LA MUSIQUE<br />

MUSÉE DE LA MUSIQUE<br />

221 avenue Jean-Jaures<br />

PARIS 19 (75019)<br />

Toute l’année :<br />

Du mardi au samedi de 12:00 à 18:00<br />

Dimanche de 10:00 à 18:00<br />

Mille choses à découvrir, de mille<br />

façons.<br />

Le musée de la Musique possède<br />

une des collections d’instruments<br />

les plus importantes au monde.<br />

C’est l’un des rares musées consacrés<br />

au patrimoine instrumental <strong>du</strong><br />

XVII e siècle à nos jours qui aborde<br />

toutes les musiques.<br />

La collection permanente <strong>du</strong> musée<br />

de la Musique se répartit sur plus<br />

de 3000m² <strong>et</strong> réunit près de mille<br />

oeuvres (instruments, tableaux,<br />

sculptures <strong>et</strong> mobilier), dans une<br />

perspective éclairant leur contexte<br />

social <strong>et</strong> esthétique. De fréquents<br />

moments musicaux, proposés par<br />

des interprètes invités, donnent vie<br />

à la découverte des collections.<br />

Le musée de la Musique propose<br />

plusieurs façons de visiter les<br />

collections : soit de manière autonome<br />

en suivant le parcours <strong>son</strong>ore<br />

(audioguides en français ou en<br />

anglais), soit avec conférencier.<br />

Chaque jour, <strong>son</strong>t programmés<br />

des musiciens, qui jouent <strong>et</strong> parlent<br />

de leurs instruments dans le musée.<br />

Egalement, depuis plusieurs années<br />

le musée de la Musique pro-<br />

pose différentes visites pour les<br />

per<strong>son</strong>nes handicapées. Les activités,<br />

ponctuelles ou sous forme de<br />

cycles, perm<strong>et</strong>tent une approche<br />

sensitive <strong>du</strong> Musée <strong>et</strong> la découverte<br />

<strong>son</strong>ore des instruments.<br />

GILLIAN WEARING,<br />

CONFESSIONS/PORTRAITS<br />

VIDEOS<br />

MUSÉE RODIN<br />

79 rue de Varenne - PARIS 07 (75007)<br />

Du mercredi 1 avril<br />

au mercredi 30 septembre 2009<br />

La confrontation <strong>du</strong> portrait<br />

Parallèlement à l’exposition temporaire,<br />

La Fabrique <strong>du</strong> portrait, Rodin<br />

face à ses modèles, le musée<br />

Rodin propose une exposition<br />

dédiée à une vision contemporaine<br />

<strong>du</strong> portrait à travers l’oeuvre<br />

de l’artiste britannique Gillian<br />

Wearing.<br />

Pour c<strong>et</strong>te occasion, l’artiste a<br />

réalisé Secr<strong>et</strong>s and Lies, une nouvelle<br />

version de l’oeuvre de 1994 intitulée<br />

Confess all on video. Don’t Worry<br />

You Will Be in Disguise. Intrigued ?<br />

Call Gillian?<br />

Le 10 avril seront exposés Trauma<br />

<strong>et</strong> Confess all on video. C<strong>et</strong>te<br />

dernière sera ensuite remplacée<br />

par Secr<strong>et</strong>s and Lies.<br />

ris paris paris paris paris paris par<br />

71 72<br />

www.photo-libre.fr


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www.photo-libre.fr<br />

HISTOIRE DU PRINCE PIPO<br />

Pierre Gripari<br />

L’ÉTOILE DU NORD<br />

16 rue Georg<strong>et</strong>te Agutte - PARIS 18 (75018)<br />

8 juill<strong>et</strong> au 21 juill<strong>et</strong><br />

THÉÂTRE<br />

3 ème édtion <strong>du</strong> festival ON n’arrête pas<br />

le théâtre.<br />

Malgré l’interdiction de sa mère la<br />

Reine, le jeune prince Pipo est passé<br />

par dessus le volcan ! Il se r<strong>et</strong>rouve en<br />

pays inconnu. Qui <strong>son</strong>t ce nain <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te<br />

sorcière qui prétendent être ses parents ?<br />

Il faut fuir <strong>et</strong> r<strong>et</strong>rouver le Roi <strong>et</strong> la<br />

Reine ! Au cours de ce voyage, Pipo<br />

rencontrera une aubergiste étonnante,<br />

un ami qui n’en est pas vraiment un, un<br />

dragon, une armée de rois, un rat blanc<br />

<strong>et</strong>... une jolie Princesse.<br />

TTT « On est dans l’excellence »,<br />

« Le talent de cinq acteurs exceptionnels »,<br />

« Dialogues pétillants » TÉLÉRAMA -<br />

septembre 2006<br />

CHANCE ! - COMEDIE MUSICALE<br />

PALAIS DES GLACES<br />

37 rue <strong>du</strong> Faubourg <strong>du</strong> Temple<br />

PARIS 10 (75010)<br />

Du mercredi 29 avril au samedi 9 mai 2009<br />

Du mercredi 13 mai au samedi 25 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Un bureau complètement déjanté<br />

Chance est une comédie musicale<br />

unique en <strong>son</strong> genre, basée sur un<br />

concept vraiment original.<br />

Le public se laisse transporter gaiement<br />

dans un bureau déjanté où l’atmosphère<br />

entre des secrétaires «latinos»,<br />

un patron chanteur lyrique, une femme<br />

de ménage «olé olé» <strong>et</strong> une stagiaire<br />

désabusée est carrément explosive.<br />

Plutôt que de travailler, ils chantent <strong>et</strong><br />

dansent ! Un vrai moment de détente <strong>et</strong><br />

de plaisir.<br />

LE DINDON<br />

Julien Kosellek<br />

L’ÉTOILE DU NORD<br />

16 rue Georg<strong>et</strong>te Agutte - PARIS 18 (75018<br />

Dans le cadre ud festioval ON n’arrête<br />

pas le théâtre. Enorme machinerie<br />

théâtrale, Le Dindon, vaudeville <strong>du</strong> désir<br />

par excellence, explore avec une<br />

jouissante cruauté les rapports entre<br />

pulsions amoureuses <strong>et</strong> société bien<br />

pensante.<br />

Mais pourquoi diable jouer Feydeau<br />

aujourd’hui ? Et bien notre temps est<br />

pudibond, bien pensant <strong>et</strong> légaliste, <strong>et</strong><br />

nous sommes toujours pleins de pulsions<br />

<strong>et</strong> de fantasmes. Pleins, trop pleins même,<br />

au bord d’exploser pour une femme qui<br />

passe dans la rue, pour celui qu’on ne<br />

doit surtout pas regarder, pour l’amant<br />

de notre femme ou la femme de notre<br />

amant. Et nous sommes toujours aussi<br />

ridicules...<br />

EMUE-MENINGES<br />

THÉÂTRE DE NESLE<br />

8 rue de Nesle - PARIS 06 (75006)<br />

Le mardi 21 avril 2009<br />

Du lundi 4 mai au lundi 27 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Un moment à partager !<br />

La capitale propose une grande diversité<br />

de salles de spectacle dans lesquelles<br />

vous pourrez assister à des pièces<br />

de théâtre de tous les style : comédie,<br />

tragédie, farce, théâtre contemporain?<br />

Les représentations reprennent aussi<br />

bien les classiques des grands auteurs<br />

tels Racine, Corneille ou Molière, que<br />

les créations contemporaines. Celles-ci<br />

peuvent avoir lieu dans des p<strong>et</strong>ites salles<br />

de Paname comme dans des lieux de<br />

renom : Comédie-Française, Théâtre<br />

Marigny, Chaillot?<br />

A noter que les «matinées» perm<strong>et</strong>tent<br />

au public de se cultiver le week-end en<br />

journée, ce qui lui laisse ensuite le temps<br />

de visiter Paris !<br />

MA VOISINE NE SUCE PAS<br />

QUE DE LA GLACE<br />

THÉÂTRE CLAVEL<br />

3 rue Clavel - PARIS 19 (75019)<br />

Du jeudi 9 avril au samedi 1 août 2009<br />

Huis-clos.<br />

Que se passe-t-il si se réunissent dans<br />

la même pièce, un mec qui pensait passer<br />

une soirée tranquille, un obsédé, une<br />

hystérique ?<br />

Grégory, célibataire pour une semaine,<br />

pensait passer une soirée tranquille à<br />

jouer au poker avec ses potes. Malheureusement,<br />

Laurent <strong>son</strong> meilleur ami tombe<br />

sur la nouvelle voisine de Grégory... Il sait<br />

qu’il l’a déjà vue quelque part... Mais où ?<br />

Ah oui, dans un film X !<br />

Laurent devient alors un autre homme, il<br />

est obsédé par la voisine... Alors quand<br />

elle frappe à la porte, la soirée de<br />

Grégory se transforme en cauchemar...<br />

Mais pas uniquement pour lui !<br />

BEAUCOUP DE CHOSES<br />

A VOUS DIRE<br />

LE TARMAC DE LA VILLETTE<br />

211 avenue Jean-Jaurès Parc de la Vill<strong>et</strong>te -<br />

PARIS 19 (75019)<br />

L’affrontement de deux cultures.<br />

Dans sa pièce, Souâd Belhaddad dévoile<br />

à travers le per<strong>son</strong>nage de Fatchima,<br />

divisée entre deux identités (française <strong>et</strong><br />

algérienne), les problèmes engendrés par<br />

la double culture.<br />

La douceur <strong>et</strong> la <strong>du</strong>r<strong>et</strong>é des autres<br />

protagonistes (Hayat, sa fille; Yamina, sa<br />

cousine ou Freddy, <strong>son</strong> voisin) apportent<br />

une touche de fraîcheur <strong>et</strong> authentifient<br />

<strong>son</strong> récit.<br />

VALERY NDONGO<br />

LE TARMAC DE LA VILLETTE<br />

211 avenue Jean-Jaurès Parc de la Vill<strong>et</strong>te -<br />

PARIS 19 (75019)<br />

Du mardi 21 au samedi 25 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Du mardi 18 au samedi 22 août 2009<br />

Une nouvelle langue au Cameroun<br />

A travers sa pièce, Valérie N’Dongo<br />

dépeint avec humour un aspect de la<br />

vie quotidienne camerounaise, pleine de<br />

camaraderie <strong>et</strong> de commérages où<br />

un nouveau mode de langage s’est<br />

développé sur les trottoirs de Douala <strong>et</strong><br />

de Yaoundé : un mélange de français,<br />

d’anglais, de bassa <strong>et</strong> d’ewondo.<br />

LE GRAND BAIN<br />

THÉÂTRE MICHEL<br />

38 rue des Mathurins - PARIS 08 (75008)<br />

Du mercredi 6 mai au samedi 29 août 2009<br />

La vie aquatique?<br />

Après les triomphes de Le Carton <strong>et</strong><br />

Début de fin de soirée, voici la nouvelle<br />

comédie de Clément Michel.<br />

Six amis <strong>et</strong> un bébé ont loué une mai<strong>son</strong><br />

de vacances sous le soleil <strong>du</strong> Lubéron.<br />

Problème, la piscine est très grande, très<br />

belle, très profonde, & mais très vide !<br />

Qu’est-ce qu’ils font quand il n’y a pas<br />

d’eau ? Ils plongent, ils coulent, ils flottent... ?<br />

Le Grand Bain est une comédie sur l’amitié<br />

qui prend l’eau, les vacances qui partent<br />

en eau de boudin, <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its baigneurs<br />

en larmes?<br />

Une comédie aquatique en somme, mais<br />

sans eau ! Un plongeon dans un Grand<br />

Bain de rires <strong>et</strong> d’émotions.<br />

SPECTACLE<br />

ris paris paris paris paris paris par<br />

73 74


genda agenda age<br />

MUSIQUE<br />

BLACK SUMMER FESTIVAL 2009<br />

STAFF BENDA BILILI, KONONO N°1, KASAI ALL<br />

STARS, CONCERT, BLACK SUMMER FESTIVAL<br />

CABARET SAUVAGE<br />

211 avenue Jean-Jaurès 59 bd mcDonald<br />

PARIS 19 (75019)<br />

Le mercredi 15 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Une image surréaliste échappée d’un autre siècle.<br />

L’histoire de Congotronics commence entre le<br />

Congo <strong>et</strong> l’Angola, ligne marquée par la transe<br />

bazombo. A quelques lieues, dans les faubourgs<br />

de Kinshasa, les orchestres font feu de tout bois<br />

pour électrifier <strong>et</strong> amplifier leur discours.<br />

Mouliné par les amplis de récupération, tor<strong>du</strong><br />

par les vieilles lampes, le propos traditionnel se<br />

recouvre soudain d’une esthétique carrément<br />

rock.<br />

L’heure est venue de composer avec la distorsion<br />

<strong>du</strong> système d’amplification, obstacle inévitable qui<br />

donnera naissance à une série d’albums, Congotronics,<br />

entre rock <strong>et</strong> musiques électroniques.<br />

Fondé par Mingiedi, virtuose <strong>du</strong> likembé (le<br />

fameux «piano à pouces «), Konono n°1 mélange<br />

donc les likembés électriques, micros issus<br />

d’alternateurs automobiles, percussions bricolées,<br />

chants <strong>et</strong> danses, mégaphones.<br />

Images de stars <strong>et</strong> de monsieur Tout-le-monde,<br />

<strong>son</strong>orités improbables <strong>et</strong> mixes improvisés,<br />

danseurs mondains <strong>et</strong> danseuses <strong>du</strong> monde,<br />

archives pillées <strong>et</strong> instants filmés, beat à danser <strong>et</strong><br />

mélodies à rêver.<br />

Créé de toutes pièces par Dennis Dezenn <strong>et</strong> les<br />

mixes de Big Buddha, le s<strong>et</strong> des Visiteurs <strong>du</strong> soir<br />

ne vit qu’un soir. Avant de renaître en d’autres<br />

peaux <strong>et</strong> d’autres lieux le lendemain.<br />

FESTIVAL JEUNES TALENTS 2009<br />

TRIO ARCHIDUC, CONCERT CLASSIQUE, FESTIVAL<br />

JEUNES TALENTS<br />

MUSÉE DE L’HISTOIRE DE FRANCE - HÔTEL DE<br />

SOUBISE<br />

60 rue des Francs-Bourgeois Hôtel de Soubise - PARIS<br />

03 (75003)<br />

Le mercredi 15 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Voyage musical.<br />

Rien de tel qu’un concert de musique classique<br />

pour se cultiver <strong>et</strong> s’émerveiller !<br />

La capitale dispose de nombreuses salles<br />

mythiques (Cité de la musique, salle Pleyel, salle<br />

Gaveau?) dans lesquelles vous pourrez applaudir<br />

les chefs d’orchestre <strong>et</strong> leur orchestre (classique<br />

ou symphonique) qui interpréteront les plus<br />

grands airs de musique de chambre, de musique<br />

baroque ou bien de musique ancienne.<br />

Bien évidemment, sur Paris, il vous sera possible<br />

d’aller applaudir les incontournables de la musique<br />

classique : Mozart, Vivaldi, Be<strong>et</strong>hoven, Haydn...<br />

LEELA JAMES EN CONCERT<br />

LE TRABENDO<br />

211 avenue Jean-Jaurès Parc de la Vill<strong>et</strong>te<br />

PARIS 19 (75019)<br />

Le dimanche 26 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Une perle de la soul.<br />

La chanteuse de nu-soul, élevée aux <strong>son</strong>s d’Al<br />

Green, Mighty Clouds of Joy <strong>et</strong> des Staples<br />

Singers, se destinait dans un premier temps à une<br />

carrière sportive.<br />

Elle y renonce à cause d’une blessure au genou.<br />

Décidant alors de se tourner vers la musique,<br />

sa seconde passion, elle intègre un groupe avec<br />

lequel elle chante pendant deux ans, puis<br />

entame une carrière solo.<br />

Elle a sorti <strong>son</strong> premier album, A Change is Gonna<br />

Come en juill<strong>et</strong> 2005 dans lequel elle avait<br />

repris le titre Don’t speak <strong>du</strong> groupe No Doubt ?<br />

Son dernier album en date, L<strong>et</strong>’s do it again, est<br />

disponible depuis mars 2009.<br />

WACKEN OPEN AIR (WOA) 2009<br />

DEPART DE PARIS<br />

MÉTRO NATION<br />

place de la Nation - PARIS 12 (75012)<br />

Le mercredi 29 juill<strong>et</strong> 2009<br />

Le festival pur métal.<br />

Voici comme chaque année le grand rendezvous<br />

européen des «métaleux» qui rassemblera<br />

sur 3 jours à Wacken les artistes en vogue de la<br />

scène heavy-métal <strong>et</strong> plus de 40 000 adeptes<br />

<strong>du</strong> genre.<br />

C<strong>et</strong>te année le festival célèbre <strong>son</strong> 20 e anniversaire,<br />

ce qui prom<strong>et</strong> le meilleur <strong>du</strong> métal <strong>et</strong> beaucoup<br />

d’ambiance !<br />

ris paris paris pa<br />

75<br />

www.photo-libre.fr<br />

COORDONNÉES<br />

PRATIQUES<br />

Service de presse Mairie de Paris<br />

Hôtel de Ville, 75196 Paris RP<br />

01 42 76 49 61<br />

Direction des Affaires culturelles<br />

de la Ville de Paris<br />

Hôtel d’Albr<strong>et</strong><br />

31 rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris<br />

Presse : Cécile Becker, 01 42 76 84 24<br />

Florence Deluol, 01 42 76 67 92<br />

Bureau des musées<br />

Action pédagogique <strong>et</strong> culturelle<br />

Presse : Françoise de Chazournes<br />

01 42 76 83 64<br />

Musée d’Art moderne<br />

de la Ville de Paris / ARC<br />

11 avenue <strong>du</strong> Pdt Wil<strong>son</strong>, 75116 Paris<br />

01 53 67 40 00<br />

Presse : Maud Ohana<br />

<strong>et</strong> Héloïse le Carvennec<br />

Mai<strong>son</strong> de Balzac<br />

47 rue Raynouard, 75016 Paris<br />

01 55 74 41 80<br />

Musée Bourdelle<br />

16 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris<br />

01 49 54 73 95<br />

Communication : Mercedes San Martin<br />

Musée Carnaval<strong>et</strong><br />

Histoire de Paris<br />

23 rue de Sévigné, 75003 Paris<br />

01 44 59 58 76<br />

Communication/presse : Sophie Boulé<br />

Musée Cernuschi<br />

Musée des arts de l’Asie de la Ville de Paris<br />

7 avenue Vélasquez, 75008 Paris<br />

01 53 96 21 72<br />

Communication : Maryvonne Deleau<br />

Musée Cognacq-Jay<br />

Musée <strong>du</strong> XVIII ème siècle de la Ville de Paris<br />

8 rue Elzévir, 75003 Paris<br />

01 40 27 07 21<br />

www.culture.paris.fr<br />

Les Catacombes<br />

1 avenue <strong>du</strong> Colonel Henri Rol-Tanguy<br />

75014 Paris<br />

01 44 59 58 58<br />

Communication/presse : Sophie Boulé<br />

Musée Galliera<br />

Musée de la Mode de la Ville de Paris<br />

10 avenue Pierre<br />

1 er de Serbie, 75116 Paris<br />

01 56 52 86 00<br />

Communication/presse : Anne de Nesle<br />

P<strong>et</strong>it Palais<br />

Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris<br />

5 avenue Dutuit, 75008 Paris<br />

01 53 43 40 00<br />

Communication : Anne le Floch<br />

Presse : Céline Mennessier<br />

Mai<strong>son</strong> de Victor Hugo<br />

6 place des Vosges, 75004 Paris<br />

01 42 72 10 16<br />

Presse : Constance Allard<br />

Musée de la Vie romantique<br />

16 rue Chaptal, 75009 Paris<br />

01 55 31 95 67<br />

Communication/presse : Céline Poirier<br />

Musée Zadkine<br />

100 bis rue d’Assas, 75006 Paris<br />

01 55 42 77 20<br />

Presse : Fasia Ouaguenouni<br />

Mémorial <strong>du</strong> Maréchal<br />

Leclerc de Hauteclocque<br />

<strong>et</strong> de la Libération de Paris<br />

Musée Jean Moulin<br />

23, allée de la 2 e DB, 75015 Paris<br />

01 40 64 39 44<br />

Communication : Véronique Prest<br />

Crypte archéologique<br />

<strong>du</strong> Parvis Notre-Dame<br />

1 place Jean-Paul II<br />

Parvis de Notre-Dame, 75001 Paris<br />

01 55 42 50 10<br />

Communication/presse :<br />

Sophie Boulé - 01 44 59 58 58<br />

Forum des images<br />

Porte Saint-Eustache<br />

Forum des Halles, 75001 Paris<br />

01 44 76 62 15<br />

Communication : Anne Coulon<br />

Mai<strong>son</strong> Européenne<br />

de la Photographie<br />

5 rue de Fourcy, 75004 Paris<br />

01 44 78 75 00<br />

Presse : Aurélie Garzuel<br />

Musée d’art <strong>et</strong> d’histoire<br />

<strong>du</strong> Judaïsme<br />

71, rue <strong>du</strong> Temple, 75003 Paris<br />

01 53 01 86 60<br />

Halle Saint-Pierre<br />

2 rue Ronsard, 75018 Paris<br />

01 42 58 72 89<br />

Presse : Olga Caldas<br />

Paris Bibliothèques<br />

10, rue de Clichy, 75009 PARIS<br />

01 44 78 80 50<br />

Presse : Annabelle Allain <strong>et</strong> Gérald<br />

Ciolkowski<br />

Institut des Cultures d’Islam<br />

19, rue Léon, 75018 Paris<br />

01 53 09 99 80<br />

Théâtre 14 Jean-Marie Serreau<br />

20 avenue Marc Sangnier, 75014 Paris<br />

01 45 45 49 77<br />

Théâtre 13<br />

103 A bd Auguste Blanqui, 75013 Paris<br />

01 45 88 16 30<br />

Théâtre de Ver<strong>du</strong>re <strong>du</strong> jardin<br />

Shakespeare<br />

Route de la Reine Marguerite, 75016 Paris<br />

Paris Info Mairie<br />

39 75<br />

76


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JUILLET/AOUT 2009<br />

Le magazine Nos’Arts est édité<br />

par les Éditions Lehahiah<br />

57, rue <strong>du</strong> Faubourg Montmartre 75009 PARIS.<br />

www.nosarts.com<br />

SARL au capital de 10 000 €<br />

RCS Paris 503 186 140 - Code NAF 5814Z<br />

Nos’Arts : 6 numéros par an<br />

Maqu<strong>et</strong>te, concept, création, logo,<br />

marque <strong>et</strong> site intern<strong>et</strong> déposés à L’INPI.<br />

Copyright France <strong>et</strong> International.<br />

Dépôt compl<strong>et</strong> chez un avocat<br />

DIRECTION<br />

DE LA PUBLICATION<br />

Sandrine Morvand<br />

JOURNALISTES<br />

Alain Baudin<br />

Isabelle Pacorel<br />

Juli<strong>et</strong>te Guépratte<br />

Kathleen Aubert<br />

DIRECTION ARTISTIQUE<br />

CHEF DE FABRICATION<br />

Stéphanie Le P<strong>et</strong>itjean<br />

Logo de Florent Thomas<br />

PUBLICITÉ<br />

Sandrine Morvand<br />

06 35 22 87 13<br />

RESPONSABLE<br />

DIFFUSION<br />

Robin<strong>son</strong> Méndez<br />

Nos’Arts remercie pour leur confiance :<br />

- L’agence <strong>du</strong> Crédit <strong>du</strong> Nord,<br />

91 rue de clichy, 75009 PARIS.<br />

- La société OSEO Garantie Régions,<br />

27-31 avenue <strong>du</strong> Général Leclerc,<br />

94710 Mai<strong>son</strong>s-Alfort Cedex.<br />

RESPONSABLE<br />

ADMINISTRATIF<br />

ET FINANCIER<br />

Christophe Griffault<br />

DÉNICHEUR<br />

DE TALENT<br />

Thierry Poutrel<br />

Axel Mas<strong>son</strong><br />

DIFFUSION<br />

Euro Taxis Média<br />

Liai<strong>son</strong> +<br />

CORRECTEUR<br />

François Martin<br />

LES CONCEPTEURS<br />

Stéphanie Le P<strong>et</strong>itjean<br />

Sandrine Morvand<br />

Robin<strong>son</strong> Méndez<br />

LES PARTENAIRES<br />

Patrick Lapalice<br />

WSI Gennevilliers :<br />

vente de materiels informatique <strong>et</strong><br />

prestations de services .Contact :<br />

Patrick Lapalice plapalice@wsi.fr<br />

Tél. : 01 41 21 80 00<br />

www.wsi.fr<br />

Thierry Poutrel<br />

Axel Mas<strong>son</strong><br />

La rédaction n’est pas responsable des textes <strong>et</strong> photographies publiés qui n’engagent que la<br />

seule responsabilité de leurs auteurs. Toute repro<strong>du</strong>ction, même partielle, des articles <strong>et</strong> des photographies<br />

publiés dans ce numéro, sans accord de la société éditrice, est interdite conformément<br />

à la Loi <strong>du</strong> 11 mars 1997 sur la propriété littéraire <strong>et</strong> artistique. L’envoi de documents implique<br />

l’accord tacite de leur auteur <strong>et</strong> de ses modèles pour la libre publication. Les documents ne <strong>son</strong>t<br />

pas renvoyés. La Rédaction se réserve tous droits de repro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> de tra<strong>du</strong>ction.<br />

© Mai 2008 - Éditions LEHAHIAH® Copyright France<br />

Kalid Bazi<br />

Christophe Griffault<br />

Alakis Prod <strong>et</strong> Alakis Land<br />

Île Saint Denis (93)<br />

Contact : Kalid Bazi Pro<strong>du</strong>cteur<br />

jalilnaciri@alakis.com<br />

www.alakis.com<br />

LES COLLABORATEURS<br />

Kathleen Aubert<br />

Juli<strong>et</strong>te Guépratte<br />

Sandrine Alèbe<br />

Pôle Innovation, services <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ction<br />

Département Intern<strong>et</strong><br />

Direction Multicanal<br />

DGA Clients, services <strong>et</strong> partenariats<br />

Tél. : 01 49 31 13 35 / 01 73 77 54 25<br />

www.pole-emploi.fr<br />

Alain Baudin<br />

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