de l'érablière

AménAgement des érAblières
Aménagement forestier
de l’érablière
Cet article est tiré d’une conférence qui a été présentée lors des journées acéricoles 2010-2011 qui se sont
déroulées à travers tout le Québec, en passant par Lac-Mégantic, sherbrooke, saint-eustache, gatineau,
Cabano, Victoriaville, et saint-Joseph-de-Beauce.
par vincent poisson, ing. f.
Pourquoi devrais-je aménager mon érablière?
• Pour conserver une structure inéquienne
Le mot « inéquienne » est un qualificatif qui signifie ne pas avoir le même âge; donc
un peuplement forestier inéquienne est une forêt qui contient des arbres ayant d’âges
différents. Il est important de favoriser une structure inéquienne dans une érablière pour
que les arbres morts ou abattus puissent être remplacés par des arbres plus jeunes et
en bonne santé.
• Pour améliorer la croissance, donc la quantité d’eau disponible
En maintenant une densité idéale dans l’érablière, la croissance sera également optimale.
Elle permettra aux érables d’avoir de plus grands cernes annuels et de refermer les
trous d’entaillage plus rapidement. De cette façon, les producteurs pourront entailler
plus souvent dans une zone de bois sain, améliorant par le fait même, le rendement
en eau de nos entailles.
• Pour aller chercher un revenu d’appoint
Le fait de récolter périodiquement un certain volume de bois nous permet de tirer un
revenu supplémentaire de notre érablière tout en améliorant la qualité et la croissance
des tiges résiduelles. Pour une intensité de prélèvement de 10 % à 20 % du volume
printemps 2011 Progrès Forestier
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total de bois (ce qui est l’intensité de récolte normalement
prescrite dans les érablières), il est possible de
récolter en moyenne près de vingt mètres cubes de
bois à l’hectare, soit l’équivalent d’une demi-charge
de remorque de camion.
• Pour rendre le réseau de tubulure efficace
Les arbres présentant des défauts importants comme
des fentes ou des chancres sont souvent ceux qui
affectent le niveau de vide en permettant à l’air de
s’infiltrer dans le réseau de tubulure et ainsi diminuer
le rendement de notre érablière. Une seule fuite
importante à une entaille perturbe l’ensemble du vide
d’un même tube latéral. Donc, en voulant prélever le
faible volume d’eau d’un arbre malade, nous affectons
le rendement en eau de l’ensemble des érables situés
sur le même tube latéral que celui-ci.
Quand est-il nécessaire d’aménager
mon érablière?
Le principal facteur déterminant le bon moment pour
aménager votre érablière est la densité du peuplement.
Cette densité peut être évaluée de façon visuelle en
observant la quantité de tiges présente dans l’érablière
ainsi que l’espacement entre la cime des arbres.
Pour permettre une meilleure croissance des arbres
en santé, il faut que ceux-ci aient de l’espace pour
croître. Une certaine quantité de lumière doit atteindre
le sol pour aider la croissance de la régénération. Les
professionnels en forêt évaluent la densité d’un boisé
à l’aide d’une mesure appelée « surface terrière ».
La surface terrière représente l’aire de la surface
des arbres par rapport à l’ensemble de la surface
disponible au sol. Elle s’exprime donc en
mètre carré à l’hectare (m²/ha). La surface terrière
minimum à avoir dans une érablière avant
de réaliser une coupe doit être d’au moins 26 m²/ha,
et après coupe, elle doit être d’au moins 20 m²/ha.
Photo : Proforêt consultants

Comment sélectionner mes arbres à abattre?
• Selon la composition des essences forestières de l’érablière
Il est important de garder toujours un minimum de 10 % d’essences compagnes dans les
peuplements d’érablière. Les objectifs sont de conserver un minimum de biodiversité et de
maintenir un équilibre au niveau des nutriments disponibles pour l’érable ainsi que le pH
du sol. Il est donc important de sélectionner les tiges à abattre en vue de garder ce seuil.
Les essences compagnes de prédilection à conserver sont, entre autres, le tilleul d’Amérique
(Tilia americana), le frêne (Fraxinus spp.), le bouleau jaune (Betula alleghaniensis), l’ostryer de
Virginie (Ostrya virginiana) et le chêne (Quercus spp.).
• Selon le concept de priorité de récolte
Tous les défauts pouvant se retrouver sur les arbres présents dans l’érablière sont classés
selon leur évolution dans le temps. Ainsi, quatre classes différentes ont été définies selon une
évolution d’ici les quinze prochaines années.
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Les arbres classés M présentent des défauts
importants qui compromettent la survie de ces
arbres dans un horizon à court terme, soit d’ici
la prochaine période de récolte. Ces arbres sont
presque assurément source de fuites dans le système
de collecte sous vide.
« Fomes fomentarius » (classé M)
Les arbres classés S sont affectés par un défaut
important, mais qui devraient survivre d’ici la prochaine
récolte de bois. Ces arbres doivent, malgré
cela, faire l’objet d’une surveillance particulière
de la part des acériculteurs, car ils sont souvent
source de fuites.
Les arbres classés C ont des défauts. Toutefois,
ceux-ci ne risquent pas de se dégrader rapidement
et n’occasionnant pas, par le fait même, une perte
de bois sain.
« Oxyporus populinus » (classé C)
Photo : George Chernilevsky
Photo : Bruno Boulet
Les arbres de catégorie R sont des arbres
d’avenir ne présentant pas de défauts ou encore
certains défauts n’affectant pas la santé de
l’arbre ni sa qualité.
Cette présentation est une adaptation pour
une période de quinze ans puisque cette période
correspond au renouvellement de la tubulure et
à la fréquence où les propriétaires de lots privés
effectuent généralement des travaux.
Pour plus de renseigements, référez-vous au
Guide d’interprétation : Défauts et indices de la
carie des arbres.
pour en savoir plus
Vincent Poisson, ing.f., coassocié de la
firme ProForêt consultants et conseiller du
Club Acéricole du Granit. Tél. : 819 583-0257
proforet@gmail.com http://proforet.com