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PHÊ NANG - association franco-vietnamienne de pneumologie

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Kien An 1996<br />

<strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

C’est notre premier contact. Au programme opératoire, une dizaine <strong>de</strong> patients présen-<br />

tés. Tous récusés sauf 2. On juge sur la radio pulmonaire standard et l’état clinique (pas<br />

<strong>de</strong> scanner, pas d’EFR, pas d’endoscopie, pas d’anapath….).<br />

Pour l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux le médiastin semble élargi. Après recherche, on nous propose un œso-<br />

phagoscope rigi<strong>de</strong>. Comme Rosenheim en 1892 mais pour lui c’était un passage trachéal<br />

« acci<strong>de</strong>ntel », je passe l’œsophagoscope dans la trachée. Le tube est relié à l’extérieur<br />

par 2 fils électriques alimentés par une batterie que Hayssam tient à la main. On aper-<br />

çoit une carène envahie. Patient récusé. Reste l’autre. Hayssam « pète » une dizaine <strong>de</strong><br />

gants <strong>de</strong> 6 ou 7 avant d’avoir les doigts recroquevillés dans une paire qui a résisté. Mais<br />

l’intervention en <strong>de</strong>ux temps, thoracique et abdominale est<br />

longue. Subitement le pantalon <strong>de</strong> Hayssam tombe sur ses<br />

chevilles. Stupeur puis hilarité générale au bloc. Hayssam est<br />

en caleçon <strong>de</strong> soie vert-pomme, récemment acheté à Saigon.<br />

Commentaire : Imperturbable puis avec un éclat <strong>de</strong> rire il<br />

commente « En plus j’ai l’impression d’être à poil dans ce<br />

truc ».<br />

Janvier 2013<br />

Ce numéro spécial « Souvenirs du Vietnam » est l’occasion <strong>de</strong> rapporter quelques anecdotes marquantes <strong>de</strong> ses<br />

expériences avec la France pour les Vietnamiens, avec le Vietnam pour les autres.<br />

Chacun y va <strong>de</strong> son étonnement, <strong>de</strong> son « choc culturel » mais surtout <strong>de</strong> sa joie d’avoir participé à une entre-<br />

prise exceptionnelle. Peu d’<strong>association</strong>s durent vingt ans….<br />

Merci à ceux qui ont bien voulu « prendre leur plume », persuadé que certains, faute <strong>de</strong> temps ou ne sachant<br />

que choisir parmi leurs innombrables souvenirs, regrettent <strong>de</strong> ne pas avoir apporté leur contribution à ce nu-<br />

méro spécial.<br />

Que chacun prenne plaisir à lire ce Phê Nang, en attendant celui du 25ème anniversaire.<br />

Jean-Paul HOMASSON<br />

1996 : Hayssam Bakdach, Jean-Paul Homasson, Duong Quang Trung et Thérèse Nguyen


Page 2 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

Visions en flash<br />

1990 rue Dong Khoi <strong>de</strong>s enfants dorment sur une pla-<br />

que d’égout. Ils ont entre les bras un bébé. Que<br />

font-ils là ? Les rats se promènent dans le caniveau.<br />

Des mendiants tous les 50 mètres avec <strong>de</strong>s malfor-<br />

mations physiques majeures. L’agent orange a frappé.<br />

A l’aéroport les taxis sont <strong>de</strong>s 4 CV Renault et <strong>de</strong>s<br />

203 Peugeot peintes en blanc. On se déplace en cy-<br />

clopousse … Les <strong>de</strong>ux roues motorisées sont rares.<br />

Au Guest House for foreigners, notre logement, il n’y<br />

a pas <strong>de</strong> clim. Les ventilos du plafond sont souvent<br />

arrêtés (coupures d’électricité). Les cafards sont<br />

énormes. Les margouillats crient accrochés au mur ou<br />

planqués dans le placard. Par temps <strong>de</strong> pluie d’énor-<br />

mes crapauds coassent <strong>de</strong>vant la porte. L’Ambassa<strong>de</strong><br />

américaine est toujours fermée. Le pays est sous<br />

embargo.<br />

En 1998 à Dalat un vieil homme quitte l’hôpital à cali-<br />

fourchon sur le dos <strong>de</strong> son fils. Il rentre mourir à la<br />

maison.<br />

Jusqu’avant 2000, dans les services <strong>de</strong> réanimation,<br />

les patients sont ventilés 24h/24 à la main par les<br />

membres <strong>de</strong> la famille. Mais on a aussi le sourire ra-<br />

dieux <strong>de</strong>s premières jeunes femmes opérées par<br />

Hayssam Bakdach <strong>de</strong> sténose trachéale sévère, par-<br />

fois trachéotomisées <strong>de</strong>puis plusieurs années. La ré-<br />

section anastomose a été pour elles miraculeuse.<br />

1990 : Rentré <strong>de</strong> ma première visite à l’Hôpital Pham<br />

Ngoc Thach où je viens <strong>de</strong> voir les salles pleines d’en-<br />

fants atteints <strong>de</strong> méningite tuberculeuse, je suis à<br />

l’hôtel Palace qui bien sûr n’a pas encore été refait. A<br />

la vitre, <strong>de</strong>s enfants faméliques nous regar<strong>de</strong>nt fixe-<br />

ment. Sensation <strong>de</strong> malaise.<br />

Séjours à Yen Bai<br />

j’ai mangé <strong>de</strong> la<br />

tortue, du lézard<br />

frit coupé en<br />

tronçons, <strong>de</strong>s<br />

œufs <strong>de</strong> canard<br />

couvés avec un<br />

gros sac vitellin<br />

recouvert <strong>de</strong> pe-<br />

tits vaisseaux,<br />

fumé la pipe à eau<br />

avec <strong>de</strong>s paysans.<br />

J’ai été mala<strong>de</strong><br />

pendant plusieurs<br />

heures ….<br />

Jean-Paul HOMASSON<br />

Je m'appelle Nguyen Phung Luong Nhi , mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> l' Hôpital <strong>de</strong> la Mé<strong>de</strong>cine Traditionnelle Pham Ngoc Thach<br />

<strong>de</strong> Da Lat.<br />

J’ai fait un stage en France à l’Hôpital Privé d’Antony en 2006, grâce à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’AFVP. Quand j' étais la- bas<br />

pendant 4 mois , le Dr. J.P. Convard , le Dr.Sy Duong Quy , Mme Jeanne Monnot et beaucoup d'autres person-<br />

nes <strong>de</strong> l'Hôpital Prive d' Antony m'ont bien aidé .<br />

Grâce a eux, j'ai acquis <strong>de</strong>s connaissances sur la belle culture Française ;<br />

Grâce a eux, j' ai acquis <strong>de</strong> nouvelles techniques en imagerie, et en endoscopie.<br />

Je tiens a vous remercier du fond <strong>de</strong> mon cœur et je vous remercie <strong>de</strong> transmettre mes remerciements a<br />

l'AFVP et aux personnes qui m' ont gran<strong>de</strong>ment aidé.<br />

Je vous souhaite une très bonne Nouvelle Année. Aussi a l' occasion du Têt 2013, la Nouvelle Année Lunaire,<br />

acceptez mes sincères vœux <strong>de</strong> bonheur et <strong>de</strong> santé.<br />

Nhi NGUYEN PHUNG LUONG


N° SPECIAL « 20 ans » Page 3<br />

Mars 1993 : première mission <strong>de</strong> l’AFVP !<br />

C’était aussi mon premier séjour au Vietnam, un choc pour tous les sens : la chaleur qui s’abat sur les épaules à<br />

la sortie <strong>de</strong> l’aéroport, les o<strong>de</strong>urs, les bruits, la forme <strong>de</strong> la lune…tout me paraissait nouveau, exotique.<br />

Pendant le premier repas, pris le soir avec nos collègues sur la terrasse <strong>de</strong> l’hôpital, je conversais avec ma voisine<br />

<strong>de</strong> table qui parlait un français délicieux, bien que n’étant jamais venue en France. Elle me commentait les<br />

plats servis, leur origine (nord ou sud Vietnam) et soudain elle me montre un pain allongé en me disant « et ça<br />

c’est un pain typiquement vietnamien : la baguette ».<br />

Et soudain, le sentiment que j’éprouvais confusément, cette impression <strong>de</strong> communauté humaine qui abolit les<br />

frontières, les races, les continents, les passés guerriers se concrétisait dans ce pain : nous étions frères,<br />

nous étions copains*<br />

Sylvie ROUAULT<br />

*du latin companio : qui partage son pain<br />

J'ai effectué mon premier stage <strong>de</strong> 6 mois en France, auprès du docteur Hayssam Bakdach, en novembre<br />

1997, et comme beaucoup d'autres stagiaires, c'était la première fois que je sortais <strong>de</strong> mon pays et que je<br />

quittais ma famille pour une aussi longue pério<strong>de</strong>. J'étais inquiet et n'arrivais pas à imaginer comment je pourrais<br />

"survivre" dans un endroit dont je ne connaissais rien, ne comprenant que difficilement la langue, ignorant<br />

les coutumes, les rigueurs du climat, les habitu<strong>de</strong>s alimentaires, j'envisageais presque <strong>de</strong> ne pas rester jusqu'au<br />

terme <strong>de</strong> mon stage. Puis, J'ai rencontré <strong>de</strong>s gens qui m'on aidé et les premiers jours passés, je me suis<br />

assez rapi<strong>de</strong>ment adapté à mes nouvelles conditions <strong>de</strong> vie.<br />

Quinze années se sont écoulées au cours <strong>de</strong>squelles j'ai pu bénéficier d'autres stages, toujours sous la responsabilité<br />

du docteur Hayssam Bakdach. Je voudrais ici lui rendre hommage car il m'a apporté, par ses qualités<br />

professionnelles, son expérience et ses conseils, une bien meilleure maitrise <strong>de</strong>s techniques chirurgicales.<br />

Les échanges avec les membres <strong>de</strong> l'AFVP n'ont cessé <strong>de</strong> se poursuivre, mais je gar<strong>de</strong> toujours en mémoire <strong>de</strong><br />

formidables souvenirs <strong>de</strong> mes différents séjours au cours <strong>de</strong>squels se sont créés <strong>de</strong>s liens amicaux très forts,<br />

c'est sans doute ce que l'AFVP m'a apporté <strong>de</strong> plus précieux, je l'en remercie et lui en serai toujours reconnaissant.<br />

Do VU<br />

L'AFVP a 20 ans. En France, il y a un dicton : Quand on aime on a toujours 20 ans.<br />

Entre les Pneumologues Vietnamiens et Français, les liens créés par l'AFVP vont bien au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s liens professionnels.<br />

C'est une longue histoire d'amour commencée il y a 20 ans.<br />

Comme dans toute histoire d'amour, on se souvient toujours <strong>de</strong> la première fois et pour moi, l'AFVP représente<br />

:<br />

- La première fois où j'ai quitté le Vietnam<br />

- La première fois où j'ai pris l'avion observant autour <strong>de</strong> moi pour savoir comment me comporter, utiliser<br />

les couverts occi<strong>de</strong>ntaux, ouvrir le pack <strong>de</strong> lait, etc...<br />

- La première fois où j'ai mangé une moitié <strong>de</strong> poulet<br />

Toutes ces premières fois sont gravées dans mon mémoire et liées à l'AFVP.<br />

Hôpital National <strong>de</strong>s Maladies Respiratoires - Hanoi<br />

Lan NGUYEN HUU


Page 4 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

J'ai effectué entre cinq et dix missions au Vietnam,<br />

je ne me rappelle plus exactement combien, à chaque<br />

fois dans <strong>de</strong>s conditions et <strong>de</strong>s environnements différents,<br />

mais c'est bien évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> la première<br />

dont je me souviens avec le plus d'émotion;<br />

Il me semble que c'était la première mission d'enseignement<br />

organisée à Hanoi, en 1993 je crois; Il y<br />

avait à cette époque quelques bâtiments <strong>de</strong> 20 étages<br />

dans le sud, mais aucun à Hanoi, où le seul moyen<br />

<strong>de</strong> circulation individuelle était le vélo :le matin très<br />

tôt lorsque nous partions pour l'institut <strong>de</strong> la tuberculose,<br />

avant <strong>de</strong> rencontrer le professeur Co avec<br />

son grand tablier, son petit ventre arrondi et sa petite<br />

toque blanche, nous nous faufilons entre <strong>de</strong>s<br />

centaines <strong>de</strong> bicyclettes silencieuses ; il n'y avait pas<br />

un bruit <strong>de</strong> moteur, et je ne suis même pas sûr que<br />

les cyclistes faisaient usage <strong>de</strong> leur sonnette.<br />

La salle <strong>de</strong> repos au bloc opératoire<br />

J’ai découvert le Viet Nam quand je suis partie en Mars<br />

2012 pour mes vacances et j’ai trouvé un pays riche<br />

d’histoire, <strong>de</strong> superbes paysages, d’une cuisine excellente<br />

et d’une population accueillante.<br />

Quand à mon retour, Marion Durand m’a proposé d’accompagner<br />

la mission d’Octobre en tant qu’anesthésiste,<br />

je n’ai pas pu refuser. Et je ne regrette pas. Nous avons<br />

tous fait du bon travail en véritable partenariat avec le<br />

personnel médical et paramédical <strong>de</strong> l’hôpital Benh Vien<br />

Pham Ngoc Trach d’Ho Chi Minh. Une belle leçon <strong>de</strong> vie<br />

<strong>de</strong>vant ces patients qui nous ont offert <strong>de</strong> beaux sourires<br />

le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> leur intervention et <strong>de</strong> vrais échanges<br />

avec les mé<strong>de</strong>cins en poste ou en formation, et les<br />

infirmiers anesthésistes.<br />

C’est sûr, je renouvelle l’expérience l’année prochaine.<br />

Et ce que j’ai trouvé surprenant en tant qu’anesthésiste<br />

d’un bloc opératoire parisien aseptisé et que j’ai apprécié,<br />

c’est leur salle <strong>de</strong> repos. Quoi <strong>de</strong> plus agréable<br />

après une journée <strong>de</strong>nse, les surrénales vidées, <strong>de</strong> se<br />

détendre dans un hamac et <strong>de</strong> débriefer sereinement…<br />

Mais <strong>de</strong> le faire accepter par mes instances hiérarchiques,<br />

cela risque d’être difficile ! Il faut donc que je<br />

reparte…<br />

Isabelle LEBLANC<br />

Le soir, avant <strong>de</strong> revenir déguster quelques crevettes<br />

puis <strong>de</strong> nous allonger sur <strong>de</strong>s couchettes assez<br />

sommaires dans un ancien gymnase, sous <strong>de</strong>s moustiquaires<br />

qui ne protégeaient guère <strong>de</strong> la chaleur<br />

moite, nous rencontrions les mêmes vélos, surmontés<br />

<strong>de</strong>s mêmes cyclistes avec les mêmes chapeaux coniques<br />

à ruban. Nous utilisions bien sur les mêmes véhicules,<br />

et nous nous serions à n'en pas douter fondus<br />

dans la masse, si nous n'avions été accompagnés <strong>de</strong><br />

Gérard Lamarque, dont la silhouette rebondie attirait<br />

les regards locaux ; il s'était fort amusé, et nous<br />

en avait fait part avec sa verve habituelle, du fait<br />

que <strong>de</strong>s <strong>de</strong>moiselles voulaient absolument toucher<br />

son abdomen pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas<br />

d'une prothèse, et qu'il n'était pas une réincarnation<br />

du Bouddha.<br />

Antoine GERAADS


N° SPECIAL « 20 ANS » Page 5<br />

C’est grâce à André Lestienne, alors Directeur <strong>de</strong> la<br />

clinique du Val d’Or, que j’ai rejoint l’AFVP en 1995 :<br />

« Je viens <strong>de</strong> vous faire un ca<strong>de</strong>au » m’a-t-il<br />

dit après m’avoir proposé au poste <strong>de</strong> trésorier sans<br />

m’en avoir préalablement parlé. Chaleureusement accueilli<br />

par le Prési<strong>de</strong>nt et les membres du CA, j’ai<br />

accompli durant les premiers mois la mission qui m’avait<br />

été confiée sans avoir une connaissance très<br />

étendue du Vietnam et <strong>de</strong> ses coutumes.<br />

Quelques stagiaires vietnamiens se sont succédé à la<br />

clinique du Val d’Or, il m’était alors aisé <strong>de</strong> les rencontrer<br />

et <strong>de</strong> nouer <strong>de</strong>s relations, d’autant qu’il était<br />

impossible <strong>de</strong> rester indifférent <strong>de</strong>vant leur désarroi,<br />

surtout lors <strong>de</strong> leurs premiers jours en France.<br />

Inviter un jeune stagiaire à partager un repas à la<br />

maison n’était pas un problème, mais aimerait-il la<br />

cuisine française ? Je peux dire maintenant que certains<br />

– ils se reconnaîtront - l’ont très vite appréciée<br />

même si le maniement <strong>de</strong>s couverts a pu, au début,<br />

poser quelques problèmes. Contrairement à mes<br />

craintes, la langue ne fut pas un obstacle infranchissable,<br />

la présence systématique du dictionnaire français/vietnamien<br />

permettait <strong>de</strong> pallier en gran<strong>de</strong> partie<br />

les lacunes.<br />

Rapi<strong>de</strong>ment intégré dans l’<strong>association</strong> pourtant essentiellement<br />

composée <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins, je décidai <strong>de</strong><br />

Un jour en hiver 2011, j’ai eu l’occasion d’assister à la<br />

consultation du Dr Francis Martin à la Pitié-<br />

Salpêtrière dans le cadre <strong>de</strong> mon stage <strong>de</strong> DIU du<br />

sommeil. Quelques mois plus tard j’ai appris que c’est<br />

une <strong>de</strong>s personnes principales et les plus impliquées<br />

dans les actions <strong>de</strong> l’AFVP dans mon pays.<br />

Jamais j’ai pu imaginer !<br />

Oui c’est le Docteur Michel Pottier, en m’apprenant<br />

la relecture <strong>de</strong> PSG et en me montrant comment scorer<br />

correctement les apnées obstructives et centrales,<br />

m’a appris l’existence <strong>de</strong> l’AFVP et m’a raconté<br />

ses souvenirs inoubliables du Vietnam ……ça a été <strong>de</strong>s<br />

moments agréables <strong>de</strong> mon stage.<br />

Et puis la découverte <strong>de</strong> l’<strong>association</strong> en vrai au<br />

congrès 2012 à Sài gon. Là encore une gran<strong>de</strong> surprise<br />

! Le Docteur Laurent Portel qui a été en formation<br />

avec moi pendant <strong>de</strong>s mois, jamais je <strong>de</strong>vinais<br />

son attention pour mon pays.<br />

Aujourd’hui, je fais mon premier pas dans l’<strong>association</strong>.<br />

Au tour d’une table, une vingtaine <strong>de</strong> personnes,<br />

venant <strong>de</strong> tous les coins <strong>de</strong> la France, un samedi matin,<br />

ayant laissé leur famille et leurs soucis quoti-<br />

participer aux congrès organisés périodiquement au<br />

Vietnam. Les relations amicales entamées en France<br />

avec plusieurs stagiaires m’y ont encore plus largement<br />

encouragé et je peux affirmer maintenant que<br />

je connais assez bien le Vietnam, que je l’aime, et que<br />

si je m’y rends chaque année, congrès ou non, c’est<br />

pour y retrouver non seulement mes amis, mais <strong>de</strong>s<br />

familles qui sont <strong>de</strong>venues mienne et avec lesquelles<br />

je partage <strong>de</strong>s moments privilégiés.<br />

Ce que je n’aurais même pas imaginé il y a 20 ans,<br />

l’AFVP me l’a apporté : le ca<strong>de</strong>au que l’on n’attend<br />

pas, celui aussi dont on ne peut plus se passer. Je<br />

ressens toutefois une frustration, celle d’être encore<br />

bien loin <strong>de</strong> pouvoir m’exprimer correctement<br />

dans une langue que j’ai cru pouvoir assimiler en suivant,<br />

pendant quelques temps, les cours dispensés à<br />

la Maison du Vietnam à Paris - défi presque irréalisable<br />

– que j’entends cependant relever, je ne me décourage<br />

pas, je persiste et consacre quotidiennement<br />

quelques minutes à l’étu<strong>de</strong> du « vietnamien sans<br />

peine » : l’<strong>association</strong> a encore quelques belles années<br />

<strong>de</strong>vant elle et beaucoup <strong>de</strong> missions à accomplir, j’espère<br />

pouvoir l’accompagner le plus longtemps possible.<br />

Un grand merci à tous.<br />

Jean-Louis NOIRET<br />

diens à côté, dépensent leurs énergies, sacrifient<br />

leurs temps précieux, pour se réunir ici, à Paris, dans<br />

le but d’ai<strong>de</strong>r encore et encore mon pays, sans se<br />

décourager et <strong>de</strong>puis 20 ans !<br />

C’est étrange, c’est formidable, c’est merveilleux !<br />

J’ai l’impression d’être endormie pendant <strong>de</strong>s années<br />

(rassurez-vous, ce n’est pas une hypersomnie idiopathique<br />

!) et tout d’un coup me réveiller.<br />

Je croyais avoir fait plein <strong>de</strong> choses dans ma vie,<br />

mais en fait c’est seulement pour moi-même, rien encore<br />

pour mon pays.<br />

De l’autre côté on se trompe en croyant que tout est<br />

facile en France mais en réalité rien n’est simple pour<br />

mener une telle activité si abondante, si variée et<br />

dans un pays si loin. Reste <strong>de</strong> l’espoir que les efforts<br />

perdurent aussi <strong>de</strong> l’autre côté pour que les beaux<br />

projets continuent à se fleurir.<br />

Vi Huong NGUYEN-MICHEL


Page 6 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

De ma rencontre avec l’AFVP à mon choix <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>venir pneumologue…<br />

Cela fait exactement 20 ans <strong>de</strong>puis ma première participation<br />

à la mission <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l’AFVP… Mission<br />

qui avait eu lieu à l’hôpital Pham Ngoc Thach,<br />

suite à l’invitation <strong>de</strong> Le Van Nhi, responsable <strong>de</strong> la<br />

formation continue. 20 ans après, toujours fidèle au<br />

poste, je n’ai toujours pas réussi à me détacher <strong>de</strong><br />

cette <strong>association</strong>… et je n’ai que <strong>de</strong> bons souvenirs à<br />

vous relater ….<br />

Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai atterri<br />

sur le sol français à l’aéroport CDG en plein hiver<br />

avec mon collègue vietnamien Luc (Pham Luc, réanimateur<br />

<strong>de</strong> l’hôpital PNT), l’air égaré en passant la<br />

douane… Imaginez-vous <strong>de</strong>ux petits vietnamiens perdus<br />

dans cet immense labyrinthe !!<br />

Puis gran<strong>de</strong> surprise, l’accueil chaleureux du Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> l’AFVP dès notre sortie. Nous avons quitté<br />

l’aéroport et pris l’autoroute. Que <strong>de</strong> changements<br />

comparés aux petites routes <strong>de</strong> Dalat !! J’ai ensuite<br />

débarqué chez Jean-Paul Homasson pour le p’ti déj,<br />

où j’ai pu goûter pour la première fois la baguette<br />

française avec un grand bol <strong>de</strong> lait, chose qu’on ne<br />

faisait jamais au Vietnam (je ne connaissais que le<br />

phô)… Ma formation en <strong>pneumologie</strong> commençait également<br />

ce jour là au CHSP au sein <strong>de</strong> l’équipe médicale<br />

dirigée par Jean-Paul, entouré par Monique la<br />

secrétaire et Dany Baud, <strong>de</strong>venus <strong>de</strong> chers amis.<br />

Autre souvenir inoubliable, le cocktail d’accueil, quel-<br />

Un jour <strong>de</strong> 2007, dans un couloir <strong>de</strong> l'Hôpital Privé<br />

d’Antony, Hayssam Bakdach me dit : »tu viens avec<br />

nous pour une mission au Viet Nam ? »<br />

« Tu es sérieux? »<br />

Et... me voilà enrôlée dans l'équipe <strong>de</strong> chirurgie tho-<br />

racique et projetée en Asie, premier contact pour le<br />

moins passionnant.<br />

Saigon, sa vie grouillante, bruyante, pleine <strong>de</strong> cou-<br />

leurs, <strong>de</strong> saveurs, d'o<strong>de</strong>urs.<br />

Hanoï, tout aussi séduisante, plus authentique, ses<br />

lacs, son architecture… ses pluies.<br />

ques jours après, organisé par l’AFVP au CHSP au<br />

cours duquel j’ai rencontré ce brillant pneumophysiologiste<br />

d’origine <strong>vietnamienne</strong>, avec qui je ferai<br />

10 ans après, mon master puis ma thèse. C’était Anh-<br />

Tuan Dinh-Xuan, mon mentor. C’est aussi en partie<br />

grâce à lui que j’ai eu la belle occasion <strong>de</strong> rencontrer<br />

mon épouse Carine, un jour où je travaillais dans son<br />

service…<br />

En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> Chevilly-Larue, j’ai été accueilli pour ma<br />

formation médicale par Jean-Pierre, Jean-Louis,<br />

Francis et Michèle. Ils m’ont initié à la culture française,<br />

au bon vin français, au théâtre, aux musées…<br />

Beaucoup d’autres souvenirs agréables, comme les<br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers congrès <strong>de</strong> l’AFVP que j’ai co-organisé.<br />

Je me suis beaucoup enrichi sur le plan intellectuel<br />

et humain. Je tiens aussi ici à remercier Maryse,<br />

pour son dévouement à l’<strong>association</strong> et qui n’a cessé<br />

<strong>de</strong> me rendre service quand j’ai eu besoin d’elle …<br />

Merci Maryse !<br />

Voilà, une page ne suffit pas à exposer tous mes bons<br />

souvenirs avec l’AFVP. Je n’ai qu’un souhait, c’est que<br />

l’AFVP fête encore beaucoup d’anniversaires dans son<br />

avenir avec notre super Prési<strong>de</strong>nt Jean-Paul !!<br />

Sy DUONG-QUY<br />

Ancien stagiaire <strong>de</strong> l’AFVP (en 1996)<br />

Rédacteur en Chef du JFVP<br />

Vice-Directeur du Collège <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Lam Dong<br />

Des rencontres avec <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins accueillants, cha-<br />

leureux. Un partenariat, <strong>de</strong>s échanges enrichissants.<br />

Des moments intenses, heureux, parfois difficiles et<br />

émouvants.<br />

Des patients aux regards, aux sourires inoubliables!!<br />

Et cela fait 6 ans avec l'AFVP...<br />

Le sevrage je n'y pense même pas…<br />

Dr Anne HERKERT


N° SPECIAL « 20 ANS » Page 7<br />

Le mirage <strong>de</strong> l’Asie, pour moi, a été révélé par le<br />

Vietnam, le premier pays asiatique que j'ái<br />

connu. Aucun autre pays asiatique que j’ai vu après n’a<br />

réussi à imprégner mes sens aussi fort que le Vietnam,<br />

par ses saveurs, ses sons, sa musique, son goût,<br />

ses images.<br />

Le sud, le centre et le nord du Vietnam a ouvert <strong>de</strong>s<br />

nouveaux univers pour moi, toujours surprenants par<br />

leurs diversités. Je me sentais comme un « Marco<br />

Polo mo<strong>de</strong>rne » en découvrant la diversité, la<br />

culture et la vie <strong>vietnamienne</strong>.<br />

Je travaille à l’hôpital Général Lam Dong, Dalat et je<br />

suis le chef du service d’Imagerie Médicale. En 2003<br />

j’ai fait un stage sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’AFVP à l’Hôpital Pri-<br />

vé d’Antony. Avec le Docteur J.P. Convard j’ai appris<br />

les techniques <strong>de</strong> biopsie sous scanner et complété<br />

mes connaissances sur les diagnostics radiologiques.<br />

Je remercie particulièrement le Dr J.P. Homasson<br />

(Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’AFVP), le Docteur J.P. Convard, M. J.L.<br />

Noiret, Mesdames J. Monnot et J. Collard qui m’ont<br />

beaucoup aidé pendant mon séjour à Paris.<br />

Que <strong>de</strong> bons souvenirs dont je me souviens toujours.<br />

A moi-même je me dis aussi qu’il faut essayer d’aller<br />

apprendre ailleurs et faire ensuite bénéficier ses pa-<br />

tients <strong>de</strong> ses connaissances dans sa ville natale.<br />

Je souhaite santé et succès à tous les membres <strong>de</strong><br />

l’AFVP.<br />

Dr Thuy BUI HOANG HAI<br />

J'ai fait profité autour <strong>de</strong> moi <strong>de</strong> mon expérience,<br />

<strong>de</strong> mes connaissances acquises tout au long <strong>de</strong> ma vie<br />

(mise en place <strong>de</strong>s prothèses trachéobronchiques par<br />

exemple !) et j'ai ressenti <strong>de</strong> nouvelles sensations, <strong>de</strong><br />

nouveaux sentiments et acquis <strong>de</strong> nouvelles habitu<strong>de</strong>s<br />

(l'apprentissage <strong>de</strong> manger avec <strong>de</strong>s baguettes<br />

!).<br />

J'ai lié <strong>de</strong>s amitiés dont je me souviens toujours<br />

avec plaisir, j'ai connu <strong>de</strong>s gens spéciaux que<br />

je reverrai toujours avec plaisir, car « Le chemin<br />

vers la maison d'un ami n'est jamais long. », n'est-ce<br />

pas ?<br />

Bon Anniversaire à l’AFVP ! Bon Anniversaire Professeur<br />

Homasson, l'âme <strong>de</strong> l'AFVP!<br />

Emilia CRISAN<br />

(Bucarest)


Page 8 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

Pourquoi l’AFVP, pour moi ?<br />

1/ Une rencontre, avec Jean-Paul Homasson, à La Havane.<br />

2/ Une vieille histoire familiale avec le Vietnam puis une participation à partir <strong>de</strong> 1977 à <strong>de</strong>s enseignements,<br />

<strong>de</strong>s productions <strong>de</strong> vaccins, <strong>de</strong> l’expertise pour l’enseignement secondaire et supérieur ..<br />

3/ La redécouverte <strong>de</strong> la bronchoscopie « rigi<strong>de</strong> » <strong>de</strong> Lemoine<br />

1/ Rencontre avec Jean-Paul, à La Havane, où nous accompagnions nos épouses,<br />

gynécologues, pour une congrès <strong>de</strong> gynécologie. Jean-Paul et moi-même, jouions nos rôles d’accompagnateurs en<br />

nous battant un peu les flancs, pas tristes, pas moroses mais pas dans le coup <strong>de</strong> cette histoire. Nous fîmes<br />

connaissance. Je connaissais Chevilly-Larue ayant été mé<strong>de</strong>cin à Bligny <strong>de</strong> 1968 à fin 1971, connaissances ou<br />

amis communs puis brutalement la découverte que nous étions tous les <strong>de</strong>ux « fondus » du Vietnam. Notre enthousiasme<br />

remontait pour l’un comme pour l’autre.<br />

2/ Le Vietnam, pour moi une vieille histoire, mon grand-père y avait été marsouin, fusilier marin, et <strong>de</strong> tradition<br />

familiale, revenu en disant (en 1885-90) que la colonisation ne serait pas éternelle. Il avait vu trop d’horreurs,<br />

disait que selon lui « Avec un fusil et un bol <strong>de</strong> riz, ils foutront les colons <strong>de</strong>hors ».<br />

Deux ans après la fin <strong>de</strong> la guerre américaine, en 1977, les vietnamiens déci<strong>de</strong>nt que le premier congrès scientifique<br />

international d’après la guerre, se ferait ni avec la Chine, ni avec l’URSS. La Suè<strong>de</strong> ou la France ? La<br />

France car il y a encore pas mal <strong>de</strong> <strong>franco</strong>phones, aussi parce que la CIMADE a son siège à Paris. La CIMADE<br />

ai<strong>de</strong> le Vietnam <strong>de</strong>puis plusieurs années. L’immunologie est choisi comme thème et donc je me trouve être le<br />

benjamin <strong>de</strong> ce congrès dont beaucoup <strong>de</strong>s participants sont chercheurs à l’Institut Pasteur. Il y a d’emblée<br />

une ambiguïté immunologie veut dire vaccinations, techniques, protocoles etc. pour nos collègues vietnamiens et<br />

recherche fondamentale pour les intervenants venant d’extrême occi<strong>de</strong>nt.<br />

Début pour moi d’une aventure <strong>de</strong> plusieurs années <strong>de</strong> collaborations diverses :<br />

- Immunologie en 1978, je mets en place un cours très pratique <strong>de</strong> biochimie et d’immunologie pour ai<strong>de</strong>r à rattraper<br />

le retard théorique et apporter <strong>de</strong>s techniques récentes. Sur la base <strong>de</strong> 3 enseignants complémentaires<br />

présents en même temps durant 2 mois, encadrant chacun un petit groupe <strong>de</strong> 6 à 7 personnes, directement<br />

dans le laboratoire, sans « grand » cours, sur 4 années successives, le transfert <strong>de</strong>s connaissances a été relativement<br />

rapi<strong>de</strong> et efficace. Sur <strong>de</strong>ux cycles <strong>de</strong> ce type, 25 à 30 scientifiques occi<strong>de</strong>ntaux ont été impliqués, et<br />

environ 40 scientifiques, ingénieurs ou techniciens ont été formés.<br />

- Construction d’une animalerie, en 1983, afin d’obtenir les animaux nécessaires à la production <strong>de</strong> vaccins. La<br />

CIMADE et la FPH sont les bailleurs <strong>de</strong> fonds. Pour le vaccin contre la rage, <strong>de</strong>s souriceaux nouveaux nés sont<br />

infectés par voie intracrânienne avec un virus vivant atténué.<br />

Leurs cerveaux sont prélevés au 11ème jour après la naissance,<br />

avant la phase <strong>de</strong> myélinisation (12èmejour), puis une<br />

purification est effectuée pour obtenir un vaccin anti-rabique<br />

actif chez les personnes mordues. Le virus <strong>de</strong> la rage (rage<br />

<strong>de</strong>s rues) circulant au Vietnam est très virulent, il faut vacciner<br />

très vite après la morsure. D’autres souriceaux sont utilisées<br />

pour préparer un vaccin contre l’encéphalite japonaise<br />

selon une métho<strong>de</strong> proche. Enfin <strong>de</strong>s souris adultes sont aussi<br />

utilisées pour titrer le vaccin contre l’hépatite B préparé<br />

alors par extraction à partir <strong>de</strong> sérums <strong>de</strong> patients porteurs<br />

du virus. Bien que les conditions économiques pour les vietnamiens<br />

aient été très médiocres durant la pério<strong>de</strong> où la construction s’est faite, cette mise en place d’une animalerie<br />

pour <strong>de</strong>s souris se justifiait amplement. La production <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 120000 souriceaux ou souris par an a


N° SPECIAL « 20 ANS » Page 9<br />

permis la production du vaccin contre la rage et le contrôle<br />

du vaccin anti hépatite B classique. La photo jointe montre<br />

qu’elle s’intègre bien dans l’environnement.<br />

Avec Henri Vanregemorter, mathématicien, j’ai effectué une<br />

mission <strong>de</strong> conseiller auprès du ministre <strong>de</strong> l’enseignement<br />

supérieur et <strong>de</strong> la recherche alors le général Giap. Il aimait<br />

beaucoup être photographier. Mon rapport insistait beaucoup<br />

sur la nécessité <strong>de</strong> développer un enseignement technique,<br />

pratique.<br />

- Avec Henri Carpentier, mé<strong>de</strong>cin, excellent organisateur et<br />

gestionnaire <strong>de</strong> crédits, j’ai mis en place la construction d’un<br />

laboratoire <strong>de</strong> production du BCG. Ce laboratoire construit<br />

avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’EDF, <strong>de</strong> la CGT/GDF, <strong>de</strong> l’UNICEF France, du<br />

CCFD, <strong>de</strong> Terre <strong>de</strong>s hommes, etc… a fonctionné durant 25<br />

ans en produisant environ 2 millions <strong>de</strong> doses par an <strong>de</strong> vaccin<br />

contre la tuberculose.<br />

3/ Après <strong>de</strong>ux séjours au Vietnam avec l’AFVP, j’ai envie <strong>de</strong><br />

dire que je redécouvre les gestes <strong>de</strong> la bronchoscopie rigi<strong>de</strong><br />

telle que je l’ai vue pratiquée par Lemoine et un peu pratiquée<br />

moi-même…il n’y a que quelques années….<br />

Prêt donc pour une nouvelle aventure mais davantage dans<br />

l’enseignement et la synthèse.<br />

Gilles MARCHAL<br />

Professeur honoraire <strong>de</strong> l’Institut Pasteur<br />

Je suis un ancien stagiaire <strong>de</strong> l’AFVP. C’était il y a 11 ans (2011). J’avais lu <strong>de</strong>s articles du Phê Nang contenant<br />

<strong>de</strong>s informations sur les relations <strong>franco</strong>-<strong>vietnamienne</strong>s en Pneumologie. Par Phê Nang j’ai su aussi qu’il y avait<br />

<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s françaises pour <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et citoyens vietnamiens, par exemple <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> Do Son, Pho To,<br />

Yen Bai etc.…<br />

Grâce à cette relation j’ai eu la chance <strong>de</strong> faire un stage à Chevilly-Larue avec le Docteur J.P. Homasson et ses<br />

collègues. Pendant 6 mois <strong>de</strong> travail j’ai obtenu <strong>de</strong>s informations et les documents nécessaires pour ma thèse<br />

et mon doctorat et appris les techniques d’endoscopie interventionnelle (Thermocoagulation à haute fréquence,<br />

cryothérapie, laser et prothèses).<br />

Avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’AFVP, <strong>de</strong>s docteurs H. Bakdach et J.P. Convard j’ai acquis un bon niveau technique en thoracoscopie<br />

et analyse radiologique. Cela m’a beaucoup aidé pour faire les cours aux étudiants en mé<strong>de</strong>cine à l’Université<br />

<strong>de</strong> Hanoi.<br />

Avec mes collègues à Bach Mai j’ai pu mettre en place les techniques d’endoscopie interventionnelle. A l’occasion<br />

du 20ème anniversaire <strong>de</strong> l’AFVP et par l’intermédiaire du Phë Nang, je voudrais transmettre mes remerciements<br />

à tous les membres <strong>de</strong> l’AFVP, à Mme Collard, M. Noiret, Messieurs les docteurs Angebault, Grignet<br />

et beaucoup d’autres. Je gar<strong>de</strong> encore d’inoubliables souvenirs <strong>de</strong> l’AFVP.<br />

La nouvelle année 2013 est là. Je vous souhaite à tous bonheur, santé et <strong>de</strong> grands succès dans votre travail et<br />

votre vie quotidienne.<br />

Thai HOANG HONG<br />

Ancien stagiaire <strong>de</strong> l’AFVP à Chevilly-Larue


Page 10 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

20 năm trôi qua kể từ lần đầu tiên ra nước ngoài, đặt<br />

chân đến thành phố Paris tráng lệ. Vậy mà trong tâm<br />

trí tôi, trong những giấc mơ hiện về, vẫn đầy ắp những<br />

kỷ niệm vui buồn lẫn lộn của những tháng ngày thực tập<br />

ở trời Tây.<br />

Sài Gòn những năm cuối thập niên 80 chưa có chính<br />

sách mở cửa với nước ngoài, sách vở cập nhật, phương<br />

tiện thực hành y khoa khó khăn thiếu thốn. Bắt đầu từ<br />

năm 1990, làn sóng những bác sĩ có khả năng Pháp ngữ<br />

được chọn đi thực tập ở Pháp thông qua chương trình<br />

FFI (faisant fonction d’interne) b ắt đầu khởi động,<br />

điều này làm tôi nhận thức được rằng, chỉ có con<br />

đường đi Pháp vào thời điểm đó mới có thể tiếp cận với<br />

nền y học tiên tiến phương Tây.<br />

Tạm thời gác lại vốn liếng tiếng Anh từ thời trung học<br />

đến đại học, tôi lao vào học tiếng Pháp tại Viện Trao<br />

Đổi Văn Hóa Pháp, và yêu thích môn goại ngữ này, cũng<br />

như học hỏi về văn hóa Pháp với nhiều điều mới mẻ và<br />

thú vị.<br />

Rồi cơ hội đến, Hội bệnh Phổi Pháp Việt bắt đầu hợp<br />

tác với bệnh viện Phạm Ngọc Thạch từ năm 1992. Hai<br />

bác sĩ của bệnh viện sẽ được gởi qua Pháp đào tạo mỗi<br />

năm trong nhiều năm.<br />

BS Nguyễn Phương Thảo và tôi may mắn được chọn là<br />

những thực tập sinh đầu tiên. Cầm thư mời của hội<br />

Bệnh Phổi Pháp Việt trong tay, tôi không dám tin rằng<br />

có ngày ước mơ đi Tây của<br />

mình có thể thành hiện thực.<br />

Hành trang lên đường đến Paris những ngày cuối thu<br />

(31/10/1993), trời se lạnh. Tôi còn nhớ tờ fax (th ời<br />

đó chưa có email) của BS Homasson, chủ tịch Hội<br />

Bệnh Phổi Pháp Việt, gởi qua bệnh viện cho chúng tôi<br />

biết nhiệt độ ở Paris vào khoảng 30C (th ời đó cũng<br />

chưa có internet để có thể xem dự đoán thời tiết<br />

bằng yahoo weather).<br />

Ông Bà BS Homasson đón chúng tôi ở phi trường Orly.<br />

Ông Bà rất chu đáo đem theo áo khoác cho chúng tôi<br />

nữa. Từ phi trường Orly lái xe về Chevilly Larue<br />

khoảng 7 km. Chúng tôi ăn trưa ở nhà ông bà Homasson,<br />

rồi ông bà chở chúng tôi đi một vòng Paris xem<br />

tháp Effeil, nhà thờ Đức Bà Paris, Khải Hoàn Môn.<br />

Trời Paris cuối thu lành lạnh, mây xám giăng đầy trời,<br />

hàng cây bên đường rụng lá khẳng khiu. Tôi phần thì<br />

lạnh, phần thì chưa quen với món ăn Pháp (phô mai Roquefort)<br />

nên đã… nôn ra toàn bộ trên xe hơi của ông<br />

bà Homasson (thật là xấu hổ quá).Sau đó ông Homasson<br />

đưa chúng tôi đến khu ký túc xá dành cho nhân<br />

viên bệnh viện, phía sau nhà ông bà Homasson. Chúng<br />

tôi được cấp một căn hộ có hai phòng., và còn được<br />

một cái TV, mà theo lời ông Homasson, để chúng tôi<br />

rèn luyện tiếng Pháp.<br />

Hai hôm sau đó là cuối tuần và ngày lễ Các Thánh, ông<br />

Homasson đưa chúng tôi đến thăm bệnh viện CHSP<br />

(Centre Hospitalier Specialize en Pneumologie), nơi<br />

chúng tôi sẽ thực tập đầu tiên. Đến từ một nước đang<br />

phát triển, cái gì ở đây cũng hoàn toàn mới lạ với tôi,<br />

phải học hỏi từ đầu như một em bé ngày đầu tiên đến<br />

trường mẫu giáo, từ cách làm việc, làm quen với các<br />

phương tiện máy móc lâm sàng, hội nhập vào văn hóa<br />

xứ người, vật lộn với mớ ngoại ngữ hạn chế của mình,<br />

tôi đã trải nghiệm cái gọi là “ cú shock văn hóa” trong<br />

những tháng ngày đầu tiên ở phương trời tây. May mắn<br />

thay, chúng tôi luôn nhận được sự giúp đỡ, hướng dẫn<br />

tận tâm của BS Homasson, Bs Baud, và nhiều bác sĩ,<br />

điều dưỡng của bệnh viện CHSP, cho đến bây giờ, tôi<br />

vẫn còn mang nặng lòng tri ân sâu sắc đến tất cả các vị.<br />

Ở nơi này, chúng tôi được thực hành soi phế quản cho<br />

bệnh nhân ở tư thế ngồi, có vẻ thoải mái hơn cho bệnh<br />

nhân, và dễ dàng cho bác sĩ quan sát bệnh nhân trong<br />

khi soi phế quản.<br />

Hình ảnh được nhìn thấy trên màn hình, chứ không<br />

phải qua cái ống soi bé xíu. Có nhiều ống soi để thực<br />

hiện nhiều ca soi phế quản trong ngày, làm tôi chạnh<br />

lòng nhớ quê nhà, phòng soi ở khu C chúng tôi chỉ có<br />

2 ống soi, sau mỗi lần soi thì cô điều dưỡng phải rửa và<br />

sát trùng dụng cụ liền để tiếp tục soi cho bệnh nhân<br />

khác. Buổi chiều chúng tôi được ông Homasson hướng<br />

dẫn thực hành soi phế quản trên mô hình, giúp chúng<br />

tôi tự tin hơn khi thực hành thao tác trên bệnh nhân,<br />

hoăc chúng tôi ngồi ở phòng khám cùng ông Homasson,<br />

hoặc tham gia phân tích số liệu cho một nghiên cứu<br />

điều trị khối u phế quản bằng phương pháp đốt lạnh<br />

(cryotherapy) do ông Homasson thực hiện. Đây là một<br />

phương pháp điều trị hiệu quả, kinh tế, phù hợp cho<br />

những bệnh viện chưa đủ điều kiện phát triển kỹ thuật<br />

điều trị laser. Ngoài ra, chúng tôi còn tiếp cận với<br />

những phương tiện chẩn đoán và điều trị sleep apnea,<br />

một quan niệm hoàn toàn mới lạ đối với tôi thời đó.<br />

Rời Chevilly Larue sau hai tháng, chúng tôi chuyển đến<br />

thực tập ở bệnh viện Marie Lannelongue, một trung<br />

tâm phẫu thuật lồng ngực. Ở đây, chúng tôi làm quen<br />

với kỹ năng thực hành soi màng phổi chẩn đoán và<br />

điều trị dưới sự hướng dẫn của BS Bourcereau, và BS<br />

Gharbi, một BS người Tunisie tốt bụng và tận tụy với<br />

nghề nghiệp.Thời gian còn lại là những chuyến thực tập<br />

ở bệnh viện Val d’Or, một trung tâm phẫu thuật lồng<br />

ngực tư, dưới sự hướng dẫn của cố GS Bachdach,<br />

những chuyến tham quan các phòng khám<br />

tư nhân của các bác sĩ chuyên khoa phổi ở Lyon, và<br />

phòng khám của BS Quan ở La Rochelle.<br />

Ngoài giờ thực tập ở bệnh viện, vào những ngày cuối<br />

tuần, BS Thảo và tôi rong ruổi khám phá Paris với tấm<br />

bản đồ metro trong tay và tấm thẻ đi xe bus và điện<br />

ngầm mà Hội Bệnh Phổi Pháp Việt cấp cho chúng tôi<br />

làm phương tiện di chuyển giữa các nơi thực tập, mỏi<br />

gối chồn chân thì dừng lại trong một tầng hầm metro<br />

để lắng nghe tiếng vĩ cầm réo rắt của những nhạc công<br />

tài hoa dạo những đoản khúc cổ điển của Vivaldi, Bethoveen,<br />

hay Mozart. Có những buổi chiều cuối tuần,<br />

chúng tôi leo lên căn gác tầng trên tán gẫu với bà Berna<strong>de</strong>tte,<br />

một hộ lý người Ý vui tính, mà qua bà, chúng<br />

tôi khám phá văn hóa ẩm thực Ý ; Có khi chúng tôi


N° SPECIAL « 20 ANS » Page 11<br />

băng qua khu vườn nhỏ đến nhà ông bà Homasson ăn<br />

tối, lòng tôi còn bồi hồi khi nhớ lại cảm giác ấm cúng<br />

thanh bình trong phòng khách nơi bà Homasson (mà<br />

chúng tôi thân mật gọi là Nelly) hay ngồi may vá, ông<br />

Homasson loay hoay trong căn bếp dùng dao nhọn<br />

tách những con hào, còn BS Thảo và tôi vừa rửa bát<br />

đĩa vừa mơ màng nhìn qua cửa sổ ngắm những bông<br />

tuyết tinh khôi rơi nhè nhẹ trên thảm cỏ ; rồi những<br />

chuyến dạo chơi Euro Disney cùng gia đình BS Baud,<br />

hay lang thang cùng dược sĩ Sylvie trên con đường<br />

mòn bên hông nhà thờ Trái Tim Thánh, làm “người<br />

mẫu” cho những họa sĩ vẽ chân dung, viếng thăm lâu<br />

đài Versaille, bảo tàng Louvre cùng ông bà Homasson,<br />

lăng mộ danh họa Van Goh cùng vợ chồng ông Alain, kỹ<br />

thuật viên ADEP, cuộc hội ngộ với BS Thạch và BS<br />

Dũng ở Nice và gia đình anh chị BS Quan ở La Rochelle,<br />

chuyến viếng thăm công ty dược Pierre Fabre ở<br />

một thành phố nhỏ sát biên giới Thụy Sĩ… đã 20 năm<br />

rồi mà tôi cứ tưởng như mới hôm qua !<br />

6 tháng trôi qua, khi chúng tôi bắt đầu hội nhập với<br />

cuộc sống ở đây là lúc chúng tôi chuẩn bị về lại Sài<br />

Gòn.<br />

Ngày mai, gặp một người trở về từ Paris, tôi sẽ hỏi : “<br />

Paris có gì lạ không…ông ?”…<br />

Mai Phung Thuy<br />

1996 : les Drs Phung Thuy Mai et Nelly Homasson<br />

<strong>de</strong>vant le palais <strong>de</strong> la réunification à Hô Chi Minh Ville<br />

Cela fait 20 ans que je suis allée pour la première<br />

fois à l’étranger.<br />

Mon esprit, mes rêves, sont encore pleins <strong>de</strong> souvenirs,<br />

mélanges <strong>de</strong> bonheur et <strong>de</strong> tristesse <strong>de</strong> mon<br />

séjour en France.<br />

A la fin <strong>de</strong>s années 80, Saigon n’avait pas encore eu<br />

<strong>de</strong> politique d’ouverture à l’extérieur. Il y avait donc<br />

une pénurie <strong>de</strong> livres mis à jour, et <strong>de</strong> ce fait nous<br />

étions dans une condition <strong>de</strong> privation quant à la pratique<br />

médicale. A partir <strong>de</strong> 1990 débuta une vague <strong>de</strong><br />

mé<strong>de</strong>cins susceptibles <strong>de</strong> parler français, qui seraient<br />

envoyés en France comme stagiaires FFI, ce<br />

qui me faisait réaliser qu’aller en France à ce moment<br />

là était le seul moyen d’avoir accès à la mé<strong>de</strong>cine occi<strong>de</strong>ntale<br />

avancée.<br />

Temporairement, mettant <strong>de</strong> coté mon anglais <strong>de</strong><br />

l’école secondaire au collègue, je me suis embarquée<br />

dans l’apprentissage du français à l’Institut Français<br />

<strong>de</strong>s Echanges Culturels, avec l’enthousiasme d’explorer<br />

une langue nouvelle et la culture française.<br />

Puis l’occasion s’est présentée quand l’AFVP a commencé<br />

une coopération avec l’hôpital Pham Ngoc<br />

Thach en 1992. Deux mé<strong>de</strong>cins seraient envoyés en<br />

France pour un stage <strong>de</strong> 6 mois chaque année. Le<br />

Docteur Nguyen Phuong Thao et mois avons eu la<br />

chance [je préciserai « le mérite » : J.P. Homasson]<br />

d’être choisie comme premiers stagiaires. Tenant une<br />

lettre d’invitation dans la main, je ne pouvais pas<br />

croire que mon rêve d’aller en France pouvait se réaliser.<br />

En voyage pour Paris un jour <strong>de</strong> fin d’automne<br />

(31.10.1993) dans un climat froid, je me souviens <strong>de</strong><br />

la télécopie du Dr Homasson, le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’AFVP,<br />

qui nous informe que la température à Paris est autour<br />

<strong>de</strong> 3°C (il n’y avait pas <strong>de</strong> courriel électronique à<br />

ce moment là, ni d’accès à internet pour la météo).<br />

M. et Mme les docteurs Homasson sont venus nous<br />

chercher à l’aéroport d’Orly. Ils étaient très gentils<br />

<strong>de</strong> nous apporter <strong>de</strong>s manteaux. Il y a environ 7 km<br />

d’Orly à Chevilly-Larue. Nous avons déjeuner chez<br />

eux, puis nous avons fait un tour <strong>de</strong> Paris pour voir la<br />

Tour Eiffel, Notre Dame <strong>de</strong> Paris, l’Arc <strong>de</strong> Triomphe<br />

etc…<br />

Paris, fin d’automne était froid, avec <strong>de</strong>s nuages accrochés<br />

au ciel, et les arbres à feuilles caduques en<br />

bordure <strong>de</strong>s routes. A cause du froid et <strong>de</strong> ne pas<br />

être habituée aux plats français (le fromage Roquefort),<br />

j’ai tout vomi sur la voiture (c’était vraiment<br />

dommage!). Ensuite le Dr Homasson nous a montré<br />

l’appartement pour les personnels <strong>de</strong> l’hôpital, <strong>de</strong>rrière<br />

la maison <strong>de</strong> M. et Mme Homasson. Nous avons<br />

obtenu un appartement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chambres avec la<br />

télévision, qui selon le Dr Homasson nous permettrait<br />

<strong>de</strong> pratiquer le français.<br />

Deux jours plus tard c’était le week-end <strong>de</strong> la Toussaint.<br />

Avec le Dr Homasson nous avons visité le Centre<br />

Hospitalier Spécialisé en Pneumologie où nous<br />

avons commencé notre stage. Venant d’un pays en<br />

voie <strong>de</strong> développement, tout était nouveau pour moi.<br />

J’étais comme un bébé qui <strong>de</strong>vait apprendre à partir<br />

<strong>de</strong> ABC. J’ai du me familiariser avec les procédures<br />

<strong>de</strong> travail, les équipements médicaux. J’ai connu ce<br />

qu’on appelle un « choc culturel » pendant les premiers<br />

jours à Paris pour m’adapter au nouvel environnement<br />

avec mon français limité. Heureusement nous<br />

avons toujours reçu <strong>de</strong>s supports et <strong>de</strong>s conseils du<br />

Dr Homasson, du Dr Baud et <strong>de</strong> nombreux mé<strong>de</strong>cins<br />

et infirmières du CHSP. Jusqu’à maintenant je gar<strong>de</strong><br />

encore plein <strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> pour tous.<br />

Ici nous avons pratiqué la bronchoscopie souple sur<br />

<strong>de</strong>s patients en position assise qui semblait être plus<br />

confortable pour les patients. Les image s’affichaient<br />

sur l’écran et non pas vues à travers un petit<br />

endoscope. A coté, il y avait beaucoup d’endoscopes<br />

pour effectuer <strong>de</strong>s endoscopies sur plusieurs cas par<br />

jour. Cela me rendait triste en me rappelant que nous


Page 12 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

avions seulement 2 endoscopes pour le département<br />

C à l’hopital Pham Ngoc Thach. Les après-midi se passaient<br />

soit à la pratique <strong>de</strong> la bronchoscopie rigi<strong>de</strong><br />

sur mannequin, soit un travail avec le Dr Homasson<br />

dans le service <strong>de</strong> consultations, soit dans l’analyse<br />

<strong>de</strong> données d’une étu<strong>de</strong> sur le traitement <strong>de</strong>s tumeurs<br />

bronchiques avec la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> cryothérapie,<br />

réalisée par le Dr Homasson. C’était un traitement<br />

coût/efficace alternatif au laser. De plus nous avons<br />

eu accès aux moyens <strong>de</strong> dépistage et <strong>de</strong> traitement<br />

<strong>de</strong> l’apnée du sommeil, un concept complètement nouveau<br />

pour moi à ce moment là.<br />

Laissant Chevilly-Larue au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois, nous<br />

avons déménagé à l’Hôpital Marie Lannelongue, un<br />

centre chirurgical <strong>de</strong>s pathologies pulmonaires où<br />

nous avons appris la pratique <strong>de</strong> la thoracoscopie<br />

sous la direction du Dr Bourcerau et du Dr Gharbi, un<br />

mé<strong>de</strong>cin tunisien gentil et dévoué.<br />

Le reste du temps s’est passé à la Clinique du Val<br />

d’Or, un centre <strong>de</strong> chirurgie thoracique, sous la direction<br />

du Dr Bakdach, à la visite <strong>de</strong>s cliniques d’un<br />

groupe <strong>de</strong> pneumologues à Lyon et enfin nous avons<br />

fait un séjour d’une semaine dans la famille du Dr<br />

Quan à la Rochelle.<br />

A coté <strong>de</strong> notre travail, presque tous les week-end,<br />

le Dr Thao et moi parcourions Paris, avec le plus du<br />

métro et la carte <strong>de</strong>s bus et métro fournie par<br />

l’AFVP. Nous nous sommes arrêtées dans une station<br />

<strong>de</strong> métro en sous-sol pour écouter <strong>de</strong>s musiciens<br />

jouer du violon avec la musique <strong>de</strong> Vivaldi, Beethoven<br />

ou Mozart. Quelques fois nous sommes montés au<br />

2ème étage <strong>de</strong> l’appartement pour bavar<strong>de</strong>r avec<br />

Berna<strong>de</strong>tte, une ai<strong>de</strong>-soignante italienne avec qui<br />

nous avons apprécié la cuisine italienne. Très souvent<br />

nous traversions un petit jardin pour aller diner chez<br />

M. et Mme Homasson. Je me souviens du salon dans<br />

lequel Mme Homasson, que nous appelions Nelly, faisait<br />

<strong>de</strong> la couture [c’est plutôt rare maintenant …<br />

J.P.Homasson], tandis que M. Homasson était dans la<br />

cuisine utilisant un couteau pointu pour séparer la<br />

coquille <strong>de</strong>s huitres. Thao et moi on faisait la vaisselle<br />

en regardant les flocons <strong>de</strong> neige tombant doucement<br />

en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la fenêtre. C’était une sensation<br />

tranquille ! Et encore un voyage à Eurodisney<br />

avec la famille du Dr Baud, une promena<strong>de</strong> au Sacré<br />

Cœur avec la pharmacienne Sylvie, la visite du Château<br />

<strong>de</strong> Versailles, le Louvre avec M. et Mme Homasson,<br />

la maison <strong>de</strong> Van Gogh avec Alain (Dorison) et sa<br />

femme, un technicien <strong>de</strong> l’ADEP, les reoncontres avec<br />

le Dr Thach et le Dr Dung à Nice et à la Rochelle, la<br />

visite <strong>de</strong> la société pharmaceutique Pierre Fabre à St<br />

Julien en Genevois, une petite ville à coté <strong>de</strong> la<br />

Suisse … C’était il y a 20 ans et pour moi c’est hier !<br />

Six mois qui ont passé très vite. Quand nous avons<br />

commencé à nous habituer à la vie ici, c’était le moment<br />

<strong>de</strong> retourner à Saigon. A mon arrivée, Paris<br />

était couvert d’un brouillard sombre. Le jour du départ<br />

pour Saigon, le printemps commençait à Paris.<br />

Des fleurs sauvages <strong>de</strong> toutes couleurs fleurissaient<br />

sur les pelouses, le soleil brillait à travers les feuillages,<br />

et chaque matin sur le chemin venant à l’hôpital<br />

Marie Lannelongue, en passant en foret près d’un lac,<br />

on pouvait entendre le chant <strong>de</strong>s oiseaux dans les<br />

arbres le long <strong>de</strong> la route.<br />

Retournant à Saigon avec <strong>de</strong>s bagages remplis <strong>de</strong><br />

livres et <strong>de</strong>s souvenirs nous voulions rapporter tout<br />

<strong>de</strong> Paris à Saigon. M. et Mme Homasson étaient avec<br />

nous à l’aéroport, avec les larmes aux yeux. Je ne<br />

savais pas si j’aurai la chance <strong>de</strong> revenir un jour [Mai<br />

est actuellement aux Etats-Unis—JPH].<br />

Aujourd’hui l’hôpital Pham Ngoc Thach est <strong>de</strong>venu un<br />

centre <strong>de</strong> <strong>pneumologie</strong> <strong>de</strong> référence du Sud Vietnam,<br />

avec une équipe <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins compétents, <strong>de</strong>s moyens<br />

<strong>de</strong> diagnostic et <strong>de</strong> traitement avancés. C’est le résultat<br />

<strong>de</strong>s efforts incessants <strong>de</strong>s directeurs comme<br />

le Pr Pham Duy Linh, Mme le Dr. Hoang Thi Quy et<br />

maintenant le Dr Nguyen Huy Dung qui furent les<br />

pionniers dans la formation <strong>de</strong>s ressources humaines,<br />

tant dans la construction d’infrastructures que dans<br />

l’amélioration qualitative <strong>de</strong>s services aux patients.<br />

Ma sincère gratitu<strong>de</strong> va au Pr Pham Duy Linh et à<br />

l’AFPV dont le Dr Homasson est le Prési<strong>de</strong>nt, qui ont<br />

permis aux mé<strong>de</strong>cins vietnamiens d’avoir accès à <strong>de</strong>s<br />

pratiques médicales avancées. Ma profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong><br />

va aussi au Pr Pham Long Trung, au Dr Le Van Nhi,<br />

aux Drs Do Thon, Tran Hiep Cuong, au Dr Phan An, au<br />

Dr Tran Ngoc Thach qui nous ont formées à la <strong>pneumologie</strong>.<br />

Ma gratitu<strong>de</strong> encore aux mé<strong>de</strong>cins et techniciens <strong>de</strong><br />

l’AFPV qui ont consacré leur temps à nous apporter<br />

les connaissances et <strong>de</strong>s expériences pratiques.<br />

Ma gratitu<strong>de</strong> particulièrement profon<strong>de</strong> à M. et Mme<br />

les Drs Homasson qui étaient toujours là pour nous<br />

supporter pendant notre séjour en France.<br />

Sans ces soutiens gentils, il n’aurait pas été possible<br />

pour nous <strong>de</strong> s’intégrer à la vie française. Après tout<br />

cela, j’adresse toute ma reconnaissance à mon mari le<br />

Dr. Nguyen Ngoc Hai qui a toujours été à mes cotés<br />

pour m’encourager dans ma vie ainsi que dans mes<br />

efforts <strong>de</strong> carrière.<br />

Dr Mai PHUNG THUY<br />

[Elle fut donc la première stagiaire <strong>de</strong> l’AFVP<br />

avec le Dr Nguyen<br />

Phuong Thao—JPH]<br />

Merci Mai pour ce<br />

témoignage<br />

Mai et Thao préparent<br />

un repas vietnamien chez<br />

JPH


N° SPECIAL « 20 ANS » Page 13<br />

1- Pourquoi Hanoi ?<br />

Mon tropisme vietnamien.<br />

Quand Hayssam m’a proposé <strong>de</strong> l’accompagner pour<br />

essayer <strong>de</strong> monter <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> chirurgie thoracique<br />

au Vietnam j’ai bondi sur l’occasion. En effet<br />

j’allais enfin pouvoir revoir Hanoi ou j’avais été<br />

créé au début <strong>de</strong>s années 50 . Ma sœur y était<br />

née et mon frère parlait couramment vietnamien .<br />

En refaisant la rue Jean Soler, la seule diagonale<br />

qui partait du lac HOAN KIEM j’ai retrouvé notre<br />

maison ou sur une photo on voyait très nettement<br />

mon frère suspendu dans les airs avec ma mère au<br />

balcon et mon père au rez-<strong>de</strong>-chaussée qui ne faisait<br />

que jeter en l’air le grand frère C’est grâce au<br />

chirurgien d’Hanoi que j’ai pu retrouver sur un plan<br />

en Français le lieu <strong>de</strong> ma conception.…<br />

2 - Frangit hic aut hic<br />

« Avec Hayssam …çà passe ….ou çà CASSE<br />

Le mini bus était bloqué <strong>de</strong>puis une heure dans un<br />

embouteillage pas ordinaire .la rue était courte et<br />

étroite .la maréchaussée absente et Heyssam en rogne<br />

.Sans se parler avec Heyssam on s’est dit Chiche<br />

….et sans un mot on a désembouteiller la rue en portant<br />

les velos et les pousse-pousses avec leurs propriétaires<br />

à <strong>de</strong>stination en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la rue tout en<br />

empêchent le bouchon <strong>de</strong> se reconstituer . Nous<br />

avons appris <strong>de</strong> ce fait <strong>de</strong>s noms d’oiseaux éxotiques<br />

en vietnamien mais aussi <strong>de</strong>s encouragements …….<br />

3 - Notre but<br />

Former <strong>de</strong>s formateurs … sans douleur … en douceur<br />

Jacques AZORIN


Page 14 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

Du Mékong au fleuve rouge : 1994-2012<br />

18 ans d’allergologie<br />

Et pourtant je voulais faire <strong>de</strong> la chirurgie en Afrique…<br />

puis j’avais envisagé la psychiatrie et enfin je<br />

suis tombée dans l’allergologie à l’Institut Pasteur,<br />

qui m’a conduite au Viet Nam suite à une petite<br />

« annonce » lue dans « ALLERGOLOGIE PRATI-<br />

QUE », quelle chance, 18 ans que j’y suis. Du nord au<br />

sud, <strong>de</strong> la mer à la montagne, du chaud au frais, avec<br />

pneumologues, ORL, chirurgiens, anesthésistesréanimateurs,<br />

pédiatres, kinésithérapeutes, infirmières…<br />

Arrivée en 1994, avec 6 ou 8 pneumologues,<br />

déterminés à profiter entièrement<br />

<strong>de</strong> toutes les beautés du<br />

VN, nous passons le week-end dans le<br />

<strong>de</strong>lta du Mékong où nous avons dégusté<br />

en lieu et place du serpent et<br />

<strong>de</strong> la tortue annoncés par le Gui<strong>de</strong> du<br />

Routard du « bis tek » et <strong>de</strong>s frites.<br />

La promena<strong>de</strong> en bateau dans les arroyaux<br />

(petits canaux) ne nous a pas<br />

déçu, bordés <strong>de</strong> lataniers, surmontés <strong>de</strong> cocotiers et<br />

traversés <strong>de</strong> ponts en bambous dits « ponts <strong>de</strong><br />

singe ». La traversée <strong>de</strong>s bras du Mékong par les<br />

bacs nous a mis au contact <strong>de</strong> la population locale, en<br />

particulier les ven<strong>de</strong>uses ambulantes. Au retour nous<br />

avons croisée la petite fille à qui nous avions donné<br />

<strong>de</strong>s chewing-gum qui essayait <strong>de</strong> nous les revendre.<br />

La route m’a permis <strong>de</strong> me familiariser avec l’infernale<br />

circulation : la loi du plus fort ou plutôt du plus<br />

gros en guise <strong>de</strong> co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la route : camions d’abord<br />

puis bus, voitures, motos, velos et enfin piétons qui<br />

peuvent se faufiler, ils sont frôlés mais toujours évités,<br />

ou presque. Le premier contact avec la circulationsaigonnaise,<br />

dès 6h<br />

du matin, m’a<br />

fait découvrir<br />

les jeunes<br />

femmes avec<br />

les gants <strong>de</strong><br />

soirée <strong>de</strong> l’époque<br />

<strong>de</strong> ma<br />

mère, qui leur montent jusqu’à l’épaule et un masque<br />

sur le visage. Je n’avais pas trop dormi : le climatiseur<br />

faisant trop <strong>de</strong> bruit, j’ai utilisé le ventilateur<br />

du plafond qui faisait onduler le drap car je n’ai pu<br />

obtenir que la vitesse maximale. Une blatte se pro-<br />

menant dans mes cheveux m’a réveillé. Ce matin là je<br />

n’ai pas osé traverser une seule rue !<br />

Après la première journée <strong>de</strong> travail, à la recherche<br />

<strong>de</strong> l’habitation au fin fond <strong>de</strong> Cho Lon, d’une ORL à<br />

laquelle je dois remettre une enveloppe, je suis<br />

transportée sur le petit scooter <strong>de</strong> Melle Phung, minuscule<br />

mais très efficace secrétaire <strong>de</strong> la direction<br />

<strong>de</strong> l’hôpital <strong>de</strong> Pneumologie Pham Ngoc Thach, à laquelle<br />

je me cramponne. J’ai pris le bain <strong>de</strong> foule <strong>de</strong>s<br />

Hon Da et <strong>de</strong>puis c’est mon moyen <strong>de</strong> transport favori.<br />

L’adresse fut difficile à trouver : un chiffre pour<br />

repérer l’entrée dans l’avenue qui a changé plusieurs<br />

fois <strong>de</strong> numérotation dans les <strong>de</strong>ux sens, puis dans la<br />

ruelle, un cyclopousse a pris le relais <strong>de</strong> Melle Phung<br />

qui avait déclaré forfait, il a hélé plusieurs fois les<br />

passants avant <strong>de</strong> pouvoir me déposer en bonne<br />

place. Là j’ai été accueillie par le mari <strong>de</strong> l’ORL qui<br />

m’a offert un grand verre d’eau avec… <strong>de</strong> la glace !<br />

Malheur, attention aux bactéries nous avait prévenu<br />

le gui<strong>de</strong> du Routard, et nous avions pu voir le transport<br />

à moto <strong>de</strong>s pains <strong>de</strong> glace qui sont débités à<br />

même le trottoir. Que faire ? Faire semblant… oui,<br />

ce qui n’a peut-être pas complètement échappé à mon<br />

hôte : « vous n’avez pas soif ? » !<br />

La circulation, les cyclos, les motos, l’eau, j’avais pris<br />

contact avec ce pays très différent du nôtre et qui<br />

m’a tellement plu tout <strong>de</strong> suite, j’ai voulu y revenir et<br />

l’ai fait tous les ans (et même plus).<br />

Ma participation médicale, fut mo<strong>de</strong>ste au début, j’ai<br />

fait <strong>de</strong>s consultations d’asthme dans une salle bien<br />

repeinte y compris les fils électriques quasiment nus.<br />

À la pause café surprise, <strong>de</strong> belles noix <strong>de</strong> coco arrivent<br />

sur un plateau avec une paille ! Belle richesse<br />

locale mais comment traiter les patients qui n’ont que<br />

<strong>de</strong>s comprimés <strong>de</strong> salbutamol, corticoï<strong>de</strong>s ou théophylline.<br />

La prochaine fois j’apporterai <strong>de</strong>s sprays<br />

mais combien et pour qui et surtout le traitement<br />

durera combien <strong>de</strong> temps ? L’étiologie <strong>de</strong> l’asthme<br />

est-elle la même qu’en occi<strong>de</strong>nt ? Va-t-on trouver <strong>de</strong>s<br />

tests positifs aux<br />

acariens ? On les<br />

fait et oui quelques<br />

allergies respiratoiresmontrent<br />

leur nez..<br />

Ce fut donc HCMV et le <strong>de</strong>lta du Mékong puis Nha<br />

Trag sur les traces <strong>de</strong> Yersin, peut-être un cousin <strong>de</strong>


N° SPECIAL « 20 ANS » Page 15<br />

la branche suisse <strong>de</strong> ma famille,<br />

Da Lat qui ressemble<br />

tellement à l’Auvergne que<br />

je ne m’y sens pas assez dépaysée.<br />

C’est avec toute la<br />

famille <strong>de</strong> la femme <strong>de</strong> Joseph<br />

<strong>de</strong> Loye, allergologue à<br />

Sarcelles que je voyage dans<br />

un minibus où nous sommes<br />

plus <strong>de</strong> 20, y compris <strong>de</strong>s<br />

petits enfants. Nous pouvons<br />

dormir dans les hôtels vietnamiens normalement<br />

réservés aux gens du cru, ils sont effectivement<br />

rustiques, surtout la plomberie, heureusement<br />

la tradition veut que l’on enlève ses chaussures<br />

dans les maisons.<br />

Nha Trang, la belle plage <strong>de</strong> cocotier qui est <strong>de</strong>venue<br />

une station balnéaire avec <strong>de</strong> grands tours hôtelières,<br />

hélas. Une petite promena<strong>de</strong> en bateau<br />

dans la baie parsemée d’iles et d’îlots nous a permis<br />

<strong>de</strong> gouter la limule (crabe <strong>de</strong>s Moluques) et une<br />

soupe <strong>de</strong> poisson préparée spécialement pour nous,<br />

sur la plage grâce à la belle sœur <strong>de</strong> Joseph qui a<br />

tout négocié. Les sites Cham puis l’Institut Pasteur<br />

créé par Yersin en 1895 complète la visite avant <strong>de</strong><br />

se recueillir sur sa tombe à quelques Kilomètres <strong>de</strong><br />

là et avoir visité un autre site cham : les tours <strong>de</strong><br />

Po Klong Garai du XIII ème siècle.<br />

Plus tard ce fut Kien An dans la banlieue <strong>de</strong> Hai<br />

Phong, grand port <strong>de</strong> mer, ville industrieuse, riche<br />

parait-il mais peu touristique. J’ai toutefois pu visiter<br />

une pago<strong>de</strong> avec <strong>de</strong> nombreuses statues, une<br />

maison communale et enfin le musée d’histoire, assez<br />

vaste et un peu poussié-<br />

reux, dont chaque pièce était<br />

allumée au fur et à mesure <strong>de</strong> ma visite. Dans une<br />

vitrine un <strong>de</strong>s pieux qui a permis <strong>de</strong> défaire les<br />

mongols et libérer le pays au 15 ème siècle et dans la<br />

cour un avion <strong>de</strong> chasse pour rappeler la <strong>de</strong>rnière<br />

guerre. L’avantage <strong>de</strong> Kien An : la campagne toute<br />

proche, les rizières, les cocotiers, l’hôpital juste en<br />

face <strong>de</strong> l’hôtel qui servait aussi à quelques militai-<br />

res dans la journée et le soir venaient au karaoké.<br />

Heureusement pour l’un d’entre nous, le matin les<br />

marchands ambulants vendaient du pain et en gardant<br />

le beurre du diner <strong>de</strong> la veille il pouvait se faire<br />

<strong>de</strong>s vraies tartines. En effet le soir nous avions souvent<br />

comme <strong>de</strong>ssert du pain avec du beurre à saupoudrer<br />

<strong>de</strong> sucre, <strong>de</strong>ssert pas local, pas vraiment français<br />

mais en cherchant bien peut-être périgourdin à<br />

l’époque <strong>de</strong> nos grands parents.<br />

Encore en province, à mi chemin entre Ha Noi et la<br />

frontière chinoise, le long du fleuve rouge Yen Bai,<br />

bombardée en 1979 par les chinois, pas très loin d’un<br />

grand lac <strong>de</strong> barrage électrique. J’ai été missionnée<br />

par un ami d’une patiente <strong>de</strong> Pasteur pour contrôler<br />

le bateau qui sert à amener les habitants <strong>de</strong>s nombreux<br />

îlots du lac formé par le relief tourmenté, jusqu’à<br />

l’hôpital. Cette personne, a été adoptée par un<br />

couple français, il avait aidé la Croix Rouge locale<br />

pour fournir le bateau mais le moteur n’était pas assez<br />

puissant, le lac étant très grand. Effectivement<br />

après un petit tour nous avons pu constater que le<br />

temps <strong>de</strong>vait être long pour parcourir le trajet. Nous<br />

avons été accompagnés par le représentant local <strong>de</strong><br />

la Croix Rouge qui faisait porter sa serviette par sa<br />

secrétaire et nous avons diné dans un petit restaurant<br />

où un chat ramassait les arêtes <strong>de</strong> poisson tombées<br />

<strong>de</strong> la table.<br />

Dans l’hôpital j’ai travaillé avec une charmante ORL<br />

et ai pu me rendre compte que l’allergie aux acariens<br />

était bien présente dans ces collines humi<strong>de</strong>s, l’hiver<br />

froid favorisant leur éclosion dans les literies <strong>de</strong><br />

paillasse, complétées <strong>de</strong> couvertures. Nous avons pu<br />

visiter la partie traditionnelle <strong>de</strong> l’hôpital et la fabrication<br />

<strong>de</strong>s remè<strong>de</strong>s à base <strong>de</strong> plantes. J’en ai profité<br />

pour en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pour mes nausées assez conséquentes<br />

<strong>de</strong>puis le matin : j’ai eu trois petits tas <strong>de</strong><br />

trois plantes différentes à prendre en trois fois, en<br />

décoction ! Mais finalement j’ai eu peur que le remè<strong>de</strong><br />

soit pire que le mal ! Nous avons eu une sortie<br />

dans une boutique où se vendaient <strong>de</strong>s tissus <strong>de</strong> diverses<br />

minorités toutes proches et en particuliers<br />

<strong>de</strong>s coiffes brodées que j’utilise toujours sur mes<br />

accoudoirs <strong>de</strong> fauteuils. D’ailleurs chez moi le Viet<br />

Nam est partout comme me l’a dit l’été <strong>de</strong>rnier Le<br />

Thi Minh Hong, pédiatre à Ha Noi : gravures, sculptures<br />

mo<strong>de</strong>rnes et anciennes, collection d’éventails,<br />

céramiques utilitaires <strong>de</strong> Bat Trang (village près <strong>de</strong><br />

Ha Noi). A notre arrivée les grenouilles coassaient<br />

sans discontinuer jusqu’à ce que la pluie tombe jours


Page 16 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

et nuits pendant tout notre séjour. Un conte vietnamien<br />

raconte que les grenouilles avaient beau coasser,<br />

la pluie ne venant pas, <strong>de</strong>s représentant <strong>de</strong>s animaux<br />

sont allés voir l’empereur du ciel pour se plaindre<br />

et celui-ci à sermonner le dragon responsable <strong>de</strong><br />

la pluie et tout est rentré dans l’ordre.<br />

Des visites <strong>de</strong> parcs nationaux et <strong>de</strong>s jardins botaniques<br />

m’ont permis <strong>de</strong> compléter sur place mes rudiments<br />

<strong>de</strong> botaniques.<br />

Puis ce fut le lac Ba Be (3 lacs en<br />

enfila<strong>de</strong>) entouré <strong>de</strong> montagnes, jusqu’à 1554 m, couvertes<br />

<strong>de</strong> végétation luxuriante, remplie d’oiseaux.<br />

Le long <strong>de</strong> la rivière qui alimente un <strong>de</strong>s lacs quelques<br />

cultures que les paysans rejoignent en traversant à<br />

l’ai<strong>de</strong> d’un ra<strong>de</strong>au <strong>de</strong> bambous, les buffles paisibles<br />

se baignent, les berges sont colonisés par les aigrettes.<br />

Je dors chez l’habitant, dans une maison tout en<br />

bois, la terrasse a la vue sur le lac et les rizières<br />

bien vertes. Je récupère un petit vélo (j’ai l’impression<br />

<strong>de</strong> pédaler à genou) pour traverser le village<br />

constitué <strong>de</strong> belles gran<strong>de</strong>s maisons en bois sur pilotis<br />

et observe le travail <strong>de</strong> chacun : la préparation <strong>de</strong><br />

la pâtée <strong>de</strong>s cochons constituée <strong>de</strong> fines tranches <strong>de</strong><br />

tige <strong>de</strong> bananiers, les repiqueuses <strong>de</strong> riz, les vaches<br />

sur fond sonore <strong>de</strong> chants d’oiseaux dont un cri très<br />

plaintif.<br />

Plus tard, après un périple dans l’extrême nord par la<br />

Porte du Ciel, je reviendrai vers ce magnifique lac<br />

tout endormi. Nous avons avec Gérard Body sa<br />

femme et ses amies fait une virée dans cette région<br />

par la Porte du Ciel, vers Quon Ba, je dirai plutôt la<br />

porte <strong>de</strong> l’enfer ou au moins du purgatoire tellement<br />

les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s gens sont précaires et difficiles.<br />

La route étroite escala<strong>de</strong> <strong>de</strong> nombreux cols<br />

tant bien que mal parsemée <strong>de</strong> nids <strong>de</strong> poule ou d’autruche,<br />

elle est souvent vertigineuse avec une vue à<br />

couper le souffle : <strong>de</strong>s<br />

vallées étroites et<br />

profon<strong>de</strong>s où coule<br />

une rivière bleu-vert,<br />

<strong>de</strong>s sommets très<br />

pointus faits <strong>de</strong> roches<br />

pure grise et<br />

noire, plus ou moins<br />

perdus dans la brume, qui s’étagent les uns <strong>de</strong>rrière<br />

les autres dans un dégradé <strong>de</strong> gris bleuté. Puis nous<br />

allons au marché, plein <strong>de</strong> couleurs : les écharpes, les<br />

bonnets, les jupes, les chemisiers … très gais et très<br />

photogéniques.<br />

Achat d’une jupe avec <strong>de</strong>s<br />

perles pour ma petite fille,<br />

d’un carré (mis par -<strong>de</strong>ssus la<br />

jupe sur les reins) pour un<br />

coussin puis d’une hotte.<br />

Cette petite (très petite)<br />

ville est dans un cirque entouré<br />

<strong>de</strong> pic plus ou moins pointus,<br />

plutôt plus que moins<br />

avec <strong>de</strong>s pentes <strong>de</strong> roches noires ou d’arêtes <strong>de</strong> rochers<br />

entrecoupées d’un peu <strong>de</strong> terre. Entre chaque<br />

épine rocheuse, est plantée une graine <strong>de</strong> maïs :<br />

paysage hallucinant, pas d’autre végétation que celle<br />

semée par les Muongs sur <strong>de</strong>s terrains presque verticaux<br />

et à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s hauteurs. Quand après être<br />

passé dans le brouillard et que montant et <strong>de</strong>scendant<br />

<strong>de</strong>s cols nous avons fini par perdre <strong>de</strong> l’altitu<strong>de</strong><br />

la végétation est progressivement réapparue, j’avais<br />

l’impression d’avoir vécu un mauvais rêve avec toutes<br />

ses roches noires parsemées <strong>de</strong> maïs ou d’une graminée<br />

(millet ?) qui serre à nourrir le bétail ou à faire<br />

<strong>de</strong>s balais avec <strong>de</strong>s petites graines à l’extrémité<br />

(balai que j’ai acheté). La route épouvantable se<br />

poursuit dans une végétation <strong>de</strong> plus en plus luxuriante,<br />

mais selon les régions également <strong>de</strong>s déboisements<br />

intenses. De plus en plus <strong>de</strong> rizières en cours<br />

<strong>de</strong> moisson ou en attente ou déjà moissonnées et<br />

parfois <strong>de</strong>s gerbes <strong>de</strong> riz sont dressées <strong>de</strong>ssus. Puis<br />

lez rizières sont <strong>de</strong> plus en plus vertes, comme celle<br />

qui entourent le lac Ba Bé.<br />

Après le 3ème Congrès <strong>de</strong> Pneumologie au CUF <strong>de</strong><br />

HCMV en décembre 2002 puis un séjour à Da Lat,<br />

j’ai fait une virée jusqu’à Buon Ma Thuot sur les traces<br />

<strong>de</strong> Yersin ou « La route du café », en Jeep<br />

« neuve » car la route est très dangereuse, d’après<br />

un collègue <strong>de</strong> notre ami pneumologue, le Dr Sy <strong>de</strong> Da<br />

Lat. En effet la route était tombée dans la rivière


N° SPECIAL « 20 ANS » Page 17<br />

suite à <strong>de</strong> très fortes pluies, elle était en cours <strong>de</strong><br />

réparation <strong>de</strong> façon très soignée avec <strong>de</strong>s ouvriers<br />

qui campaient le long <strong>de</strong> la chaussée. Première halte<br />

dans un village M’nong au bord du lac Lak dans une<br />

maison longue sur pilotis avec un concert traditionnel<br />

puis une bière dans<br />

la jarre communautaire<br />

<strong>de</strong> la maison d’un habitant.<br />

A la place d’une<br />

promena<strong>de</strong> en pirogue,<br />

annulée à cause du vent,<br />

promena<strong>de</strong> à dos d’éléphant<br />

sur les bords du<br />

lac puis marche vers les<br />

ruines <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong><br />

Bao Dai qui venait chasser<br />

le tigre dans la région,<br />

belle vue sur le<br />

lacet les cigognes.<br />

Problème pour passer les vitesses le len<strong>de</strong>main matin,<br />

sur la route <strong>de</strong> Buon Me Tôt, après avoir fait le<br />

plein, dans une <strong>de</strong>s très rares stations d’essence.<br />

Le chauffeur disparaît sous la jeep, j’en profite<br />

pour photographier la femme qui, sur le pas <strong>de</strong> sa<br />

porte, est en train <strong>de</strong> décortiquer le café séché,<br />

pour extraire les <strong>de</strong>ux grains <strong>de</strong> sa coque grise argentée.<br />

Elle utilise une machine mécanique qui agite<br />

et décortique le café, qu’elle récupère dans un panier<br />

et déverse en tas, sur le côté <strong>de</strong> sa maison.<br />

Nous sommes dans une région <strong>de</strong> culture intensive<br />

<strong>de</strong> café. Nous l’avons vu le long <strong>de</strong>s routes, <strong>de</strong>puis<br />

notre arrivée à Da Lat, plantations d’arbustes aux<br />

feuilles coriaces, vert bouteille, portant <strong>de</strong>s grains<br />

rouges, mûrs à point. C’est l’époque <strong>de</strong> la cueillette,<br />

à la main et du séchage <strong>de</strong>vant les maisons, sur le<br />

bord <strong>de</strong>s routes et même sur le parking du lac <strong>de</strong><br />

Da Lat, réservé aux cars <strong>de</strong> touristes, absents à<br />

cette époque.<br />

La culture du café est omniprésente<br />

sur les collines, jusqu’à<br />

une certaine altitu<strong>de</strong> où la<br />

forêt reprend ses droits. Forêt<br />

<strong>de</strong> pins sur les terrains<br />

plus secs et plus calcaires, forêt<br />

<strong>de</strong> bambous avant Buon Me<br />

Tôt, végétation qui succè<strong>de</strong><br />

généralement à la déforestation <strong>de</strong> la forêt primaire,<br />

encore présente sur les hauteurs, dans les régions<br />

épargnées par le napalm ou la défoliation (entre autre<br />

à « l’agent orange »), abondamment déversés<br />

pendant la guerre.<br />

Magnifique végétation<br />

impénétrable, avec plusieurs<br />

étages <strong>de</strong> plantes<br />

très variées dominées<br />

par <strong>de</strong> très grands arbres.<br />

Peu <strong>de</strong> fleurs, pro-<br />

bablement <strong>de</strong>s oiseaux mais<br />

impossible <strong>de</strong> les entendre à<br />

cause bruit <strong>de</strong> la jeep décapotable.<br />

Le café <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s Rubiaceae<br />

(Bartels A. Gui<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s plantes tropicales) originaire d’Afrique <strong>de</strong> l’est,<br />

comprend 60 espèces dont : Coffea arabica : Arabica<br />

(74% <strong>de</strong> la production), Coffea canephora : Robusta<br />

(25%), Coffea liberica : Libéria, Coffea stenophylla :<br />

café <strong>de</strong>s hauts plateaux…<br />

Le café Arabica fut cultivé vers l’an 1000 ou 1300<br />

sur les bords <strong>de</strong> la mer Rouge (Ethiopie). C’est vers<br />

1550, que les Turcs auraient ouvert à Constantinople,<br />

un débit <strong>de</strong> café public. Puis Rauwolf, un mé<strong>de</strong>cin<br />

et botaniste allemand publia<br />

les premières informations<br />

sur le café en 1576. C’est à<br />

Vienne, en 1683, que l’on a<br />

bu, pour la première fois<br />

dans un local spécialisé du<br />

café.<br />

Le Viet Nam est <strong>de</strong>venu, en 2002, le 2ème producteur<br />

mondial <strong>de</strong> café, <strong>de</strong>rrière le Brésil et a contribué<br />

à la chute <strong>de</strong>s cours. D’après Nestor Osario, directeur<br />

général <strong>de</strong> l’Organisation Internationale du<br />

Café (interview du Mon<strong>de</strong> du 03/01/03), la production<br />

du Viet Nam, essentiellement du Robusta bas <strong>de</strong><br />

gamme au goût amer, est passé <strong>de</strong> 1 million <strong>de</strong> sacs<br />

<strong>de</strong> 60 kg en 1992 à 13 millions aujourd’hui. Depuis<br />

l’abandon en 1989, sous la pression <strong>de</strong>s USA, <strong>de</strong> l’accord<br />

international sur le café, le marché est régi par<br />

la loi <strong>de</strong> l’offre et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : « Sur ce marché la<br />

mondialisation est un échec total, responsable <strong>de</strong> la<br />

plus grave crise <strong>de</strong> l’histoire du café » explique Nestor<br />

Osario qui propose une diminution <strong>de</strong> l’offre. A la<br />

fin <strong>de</strong> l’année 2002, les cours sont un peu remontés,


Page 18 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

passant <strong>de</strong> 42 cents la livre d’Arabica, à la mi-2001 à<br />

60 cents, en raison d’une mauvaise récolte au Brésil,<br />

victime d’une sécheresse suivie <strong>de</strong> pluies diluviennes.<br />

Des analystes londoniens prédisent que l’offre en<br />

2004 pourrait être inférieure à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. De quoi<br />

faire redonner le sourire aux producteurs, conclue le<br />

journaliste du Mon<strong>de</strong>, Marc Roche.<br />

Cela semblait déjà le cas d’après le gui<strong>de</strong>, vaguement<br />

<strong>franco</strong>phone qui m’accompagnait. Il était fils d’agriculteur<br />

et donc très bien renseigné : nous avons commencé<br />

le voyage par les explications, détaillées mais<br />

difficiles à comprendre, sur la conservation <strong>de</strong>s kakis,<br />

car la récolte battait son plein à Dalat, région <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> production, mais continuons avec le café.<br />

Il fleurit 2 fois par an, parfois 3, <strong>de</strong> magnifiques<br />

fleurs blanches, se détachant sur <strong>de</strong>s feuilles vernissées,<br />

vert assez foncé (opposées, persistantes, coriaces,<br />

brillantes, elliptiques ou lancéolées) formant<br />

un petit arbre au tronc unique. Les fruits sont <strong>de</strong>s<br />

drupes, rouges à maturité avec une pulpe juteuse<br />

entourée d’une coque coriace. Les 2 graines (grains<br />

<strong>de</strong> café) sont enserrées dans un péricarpe dur, parcheminé<br />

et entourées d’une peau argentée.<br />

Le fruit du caféier doit être cueilli à maturité, quand<br />

le fruit est rouge, sinon il donne un goût aci<strong>de</strong> au café,<br />

selon la qualité on tolère 10% environ <strong>de</strong> café<br />

vert. Mais il ne faut pas attendre non plus, sinon les<br />

fruits sont perdus, ils se cueillent à la main puis sont<br />

étalés, sur du béton <strong>de</strong>vant les maisons ou sur le<br />

bord <strong>de</strong>s routes pour sécher. Il est retourné avec<br />

<strong>de</strong>s sortes <strong>de</strong> gros râteau en bois, ou bien… avec les<br />

pieds. Il <strong>de</strong>vient noir et est décortiqué pour détacher<br />

le péricarpe et poli à la machine pour enlever la<br />

peau argentée. On obtient les grains <strong>de</strong> café vert qui<br />

peuvent se gar<strong>de</strong>r longtemps. Ensuite il est torréfié<br />

en ville. J’ai pu sentir la délicieuse o<strong>de</strong>ur du café en<br />

cours <strong>de</strong> torréfaction, dans les rues <strong>de</strong> Buon Me Tôt<br />

A Da Lat, un paquet <strong>de</strong> 250g <strong>de</strong> café moulu <strong>de</strong>vant<br />

vous, valait en décembre 2002, 10 000 VNDongs* pour<br />

l’Arabica, 8 000 VND pour le Moka, 7 000 VND pour le<br />

Buon Me Tôt, 5 000 VND pour le Robusta. (*monnaie<br />

Vietnamienne, 10 000 Dong = 1Euro en 2002)<br />

alors que j’étais, sur une moto taxi, à la recherche<br />

d’un village d’une minorité ethnique, les Edé, joli village<br />

<strong>de</strong> maison longue avec petit jardin <strong>de</strong>vant .<br />

Des habitants <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> la plaine côtière <strong>de</strong><br />

Hoa Binh surpeuplée, au sud du <strong>de</strong>lta du fleuve rouge,<br />

se sont installés, encouragés par l’état, il y a quelques<br />

années, pour cultiver le café sur les hauts plateaux<br />

du sud, proches <strong>de</strong> la frontière du Cambodge. Ils se<br />

sont heurtés aux minorités locales, qui ont parfois<br />

quitté leurs terres et ont migré en 2000/2001 vers<br />

le Cambodge, d’où ils sont partis pour les USA début<br />

2002 (Flori<strong>de</strong> ?) après avoir été installées plusieurs<br />

mois, dans <strong>de</strong>s camps <strong>de</strong> réfugiés au Cambodge, où ils<br />

étaient <strong>de</strong>venus indésirables.<br />

Dans la région <strong>de</strong>s hauts plateaux que j’ai rapi<strong>de</strong>ment<br />

visitée, <strong>de</strong> nombreuses minorités sont installées, soit<br />

dans les forêts en petits groupes dans <strong>de</strong>s maisons<br />

en terre ou en bois avec <strong>de</strong>s toits en herbe à paillote<br />

ou plus souvent maintenant, en tôle ondulée. Café<br />

sous forêt : Nouvelle variété en ETHIOPIE à Bonga,<br />

province <strong>de</strong> KAFA sur la route du Yémen (d’après un<br />

reportage allemand sur Arte en 2003)<br />

La ville <strong>de</strong> Buon Ma Thuot a un joli musée <strong>de</strong>s Minorités<br />

Ethniques comme à Thai Nguyen, musée très bien<br />

présenté que nous visiterons avec le groupe <strong>de</strong> Gérard<br />

mais moins somptueux que celui <strong>de</strong> Ha Noi.<br />

Il y a eu bien sûr Sa Pa et ses merveilles et l’ile <strong>de</strong><br />

Phu Quoc au sud et les gran<strong>de</strong>s villes Hué, Hai Phong,<br />

HCMV et Ha Noi où j’ai pu travailler avec les mé<strong>de</strong>cins<br />

<strong>de</strong>s hôpitaux : pneumologues, ORL, allergologues<br />

et pédiatres-allergologues.<br />

Les centres d’allergologie sont en train <strong>de</strong> se créer<br />

après ceux <strong>de</strong> Ha Noi qui existent déjà : les besoins<br />

s’en font sentir pour les asthmatiques à la recherche<br />

d’une étiologie allergique et pour l’allergie médicamenteuse<br />

ou alimentaire qui se voit déjà chez les bébés<br />

et est en forte augmentation. J’ai organisé 2 cycles<br />

d’enseignement avec les collègues (Certificat<br />

d’Immuno-Allergologie Clinique). La collaboration<br />

avec tous ces mé<strong>de</strong>cins avi<strong>de</strong>s d’apprendre et <strong>de</strong> modifier<br />

leurs habitu<strong>de</strong>s est très attachante même s’ils<br />

ne peuvent aller aussi vite et aussi loin qu’ils le désirent.<br />

Leurs journées peuvent être très chargées<br />

quand ils ont un cabinet médical privé après l’hôpital,<br />

ce qui n’est pas toujours le cas surtout dans le nord.<br />

Ils font <strong>de</strong>s séjours en France pour se perfectionner,<br />

laissant leur famille pour plusieurs semaines ou<br />

plusieurs mois mais j’ai pu aussi expérimenter personnellement<br />

<strong>de</strong>s séjours sur place qui sont très bénéfiques<br />

et à renouveler.<br />

Pour plus d’information voir mes comptes-rendus <strong>de</strong><br />

missions dans les numéros<br />

<strong>de</strong> Phê Nang.<br />

Michèle RAFFARD


N° SPECIAL « 20 ANS » Page 19<br />

Arrivée à Kien An—1996<br />

La première session <strong>de</strong> l’AFVP à lhôpital Pham<br />

Ngoc Thach en 1993<br />

JP Homasson, N. Homasson, S. Rouault; V. Diament;<br />

Pham Duy Linh<br />

<strong>de</strong> l’échographe<br />

Le Dr H. Bakdach<br />

se prête à la première<br />

utilisation ….<br />

Le Dr Le Huu Linh et Alain Dorison<br />

(technicien ADEP) <strong>de</strong>vant les premiers<br />

concentrateurs d’O2 à l’Hôpital Pham Ngoc<br />

Thach<br />

du matériel <strong>de</strong> radio avec le Dr Vuong Thien Loc


Page 20 <strong>PHÊ</strong> <strong>NANG</strong><br />

A Dalat<br />

H. Bakdach et Viviane Diament 1996 Kien An<br />

M.H. Grignet et J.P. Homasson<br />

Congrès Hanoï 2008<br />

Prési<strong>de</strong>nt et vice-prési<strong>de</strong>nt à Nha Trang<br />

M. Raffard au Congrès <strong>de</strong> Dalat—2010<br />

Dr Bakdach—Kien An—1996


N° SPECIAL « 20 ANS » Page 21<br />

Arrivée au Congrès <strong>de</strong> Dalat—2010<br />

Les premiers concentrateurs d’oxygène<br />

J.P. Homasson - Nguyen Huu Lan<br />

Signature <strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong> coopération (pour<br />

5 ans) avec l’hôpital Bach Mai— 2012<br />

Soirée <strong>de</strong> gala—Congrès <strong>de</strong> Dalat—2010<br />

Inauguration du bloc opératoire H. Bakdach à l’Hôpital Pham<br />

Ngoc Thach - Mme Hoang Thy Quy ; F. Barbotin-Larrieu ;<br />

J.P. Homasson ; Duong Quang Trung


Association<br />

Franco-Vietnamienne<br />

<strong>de</strong> Pneumologie<br />

24 rue Albert Thuret<br />

94550 Chevilly-Larue<br />

Téléphone : 01 49 59 92 98<br />

Télécopie : 09 56 05 92 98<br />

Messagerie : ass.<strong>franco</strong>-viet.pn@orange.fr<br />

Retrouvez-nous sur le web :<br />

www.afvp.info<br />

20 ans ont passé …<br />

L’AFVP s’est murie et a contribué<br />

efficacement à la formation<br />

d’un contingent notable<br />

d’experts en Pneumologie.<br />

Nous ne pouvons oublier les<br />

premiers pas <strong>de</strong> cette aventure<br />

où nous avions décidé, Jean-<br />

Paul Homasson et notre regretté<br />

ami Hayssam Bakdach la<br />

création d’une Association<br />

Franco-Vietnamienne <strong>de</strong> Pneumologie,<br />

après le congrès <strong>de</strong><br />

cardiologie (en 1992) organisé<br />

conjointement entre l’Association<br />

Médicale <strong>de</strong>s Vietnamiens<br />

<strong>de</strong> France et le Service <strong>de</strong> Santé<br />

<strong>de</strong> Hô Chi Minh Ville dont le<br />

directeur, à cette époque était<br />

le Docteur Duong Quang Trung.<br />

Malgré les difficultés du début,<br />

<strong>de</strong>puis les communications, le<br />

choix <strong>de</strong>s candidats avec un bagage<br />

linguistique suffisant pour<br />

la formation et le recyclage et<br />

surtout il faut trouver <strong>de</strong>s<br />

adresses d’accueil pour les stagiaires<br />

en France.<br />

Mais avec la persévérance et<br />

les efforts tenaces du Conseil<br />

d’Administration sous l’égi<strong>de</strong> du<br />

Dr Homasson, tout rentre dans<br />

l’ordre et <strong>de</strong>puis, un soli<strong>de</strong><br />

corps médical s’est cristallisé<br />

et ne cesse <strong>de</strong> s’agrandir et <strong>de</strong><br />

se forger. A cette occasion,<br />

nous ne saurions oublier l’ai<strong>de</strong><br />

efficace et désintéressée <strong>de</strong>s<br />

membres <strong>de</strong> l’Association, qui<br />

ont contribué à l’édification <strong>de</strong><br />

notre pays bien aimé.<br />

Je souhaite que notre Association<br />

récolte encore plus <strong>de</strong> résultats<br />

dans la protection et la<br />

promotion <strong>de</strong> la santé <strong>de</strong> notre<br />

peuple.<br />

Le 7ème congrès est terminé et<br />

le 8ème se prépare … Donc ren<strong>de</strong>z-vous<br />

en 2014 à Hai Phong.<br />

Bonne santé à vous tous, en<br />

souhaitant que vous aurez passé<br />

un bon séjour dans notre belle<br />

ville Sai Gon Ho Chi Minh Ville.<br />

Thérèse NGUYEN<br />

Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’UGVF<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’AFVP

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