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Tables de registrations pour la musique d'orgue - Werner Icking ...

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Références contextualisées<br />

J’éviterai ici <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s recettes toutes faites. Je renvoie ici le lecteur aux différentes<br />

tables. Leur lecture me semble <strong>la</strong> seule école <strong>de</strong> registration <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>musique</strong> qui nous<br />

interresse ici, sans interprétation <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> main. Cependant, il me semble important <strong>de</strong><br />

donner <strong>de</strong>s références primordiales :<br />

Pour <strong>la</strong> littérature <strong>la</strong> plus usitée (Boyvin, Couperin, Grigny, Gui<strong>la</strong>in, Corrette…), je<br />

préconise <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong>s tables <strong>de</strong> Boyvin, Raison, G. Corrette,<br />

Pour <strong>la</strong> littérature plus ancienne (Titelouze…), <strong>la</strong> table <strong>de</strong> Mersenne me semble <strong>la</strong> plus<br />

indiquée,<br />

Le traité <strong>de</strong> Dom Bedos 213 me semble plus à même d’illustrer <strong>la</strong> <strong>musique</strong> du milieu et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du XVIIIè s., <strong>de</strong> même que les textes <strong>de</strong> Gimont, Benaut, M. Corrette (1787)<br />

et Lasceux.<br />

Les tables <strong>de</strong> Silbermann et <strong>de</strong> Riepp quant à elles me semblent plus représentatives<br />

<strong>de</strong> pratiques locales et d’un intérêt plus historique. Elles présentent <strong>de</strong> telles<br />

divergences par rapport aux autres tables que <strong>la</strong> pru<strong>de</strong>nce semble nécessaire dans<br />

l’application, l’interprétation et <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong> ces textes. J.A. Silbermann préconise<br />

un Grand Jeu sans anches manuelles (trompette facultative, aucune mention du<br />

cromorne). De plus, les influences culturelles, <strong>la</strong>ngagières, musicales et techniques<br />

venues d’outre Rhin se mêlent <strong>pour</strong> créer quelque chose <strong>de</strong> nouveau.<br />

Conclusion<br />

S’il n’y a pas qu’une <strong>musique</strong> française (<strong>de</strong> Titelouze à Beauvarlet-Charpentier, voire Boëly),<br />

il n’y a certainement pas qu’une façon <strong>de</strong> registrer <strong>la</strong> <strong>musique</strong> française. La multiplicité <strong>de</strong>s<br />

tables et l’évolution <strong>de</strong> nouveaux registres et <strong>de</strong>s timbres sont à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> cette conception.<br />

Il me semble important <strong>de</strong> concevoir <strong>la</strong> registration comme <strong>la</strong> prononciation au même titre<br />

que les notes inégales et les ornements : à une <strong>la</strong>ngue donnée – l’écriture elle-même –<br />

correspond une (<strong>de</strong>s) prononciation(s) – les <strong>registrations</strong>, les ornements, les inégalités. Les<br />

tables <strong>de</strong> <strong>registrations</strong> peuvent être comparées aux divers accents d’une <strong>la</strong>ngue, alors que <strong>la</strong><br />

manière d’écrire peut être assimilée aux <strong>la</strong>ngues successives (<strong>la</strong>tin, vieux français, français<br />

XVIIIè siècle, français actuel). Ainsi, user <strong>de</strong> <strong>registrations</strong> et d’ornementations adéquates<br />

participe à parler une <strong>la</strong>ngue avec son intonation. Cette métaphore me semble propice à<br />

comprendre <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> conjuguer le choix du répertoire, l’orgue sur lequel l’interpréter et<br />

<strong>la</strong> manière <strong>de</strong> l’interpréter : il s’agit <strong>de</strong> parler français avec l’un <strong>de</strong>s accents français.<br />

Certains auteurs parlent <strong>de</strong> <strong>la</strong> tierce en taille comme d’un chant. Pour ma part, <strong>la</strong> <strong>musique</strong><br />

elle-même est discours, avec <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues et <strong>de</strong>s prononciations propres. A l’interprète <strong>de</strong> s’y<br />

confronter et <strong>de</strong> travailler sa prononciation comme s’il travail<strong>la</strong>it une <strong>la</strong>ngue, celle d’un<br />

autre 214 .<br />

J’entends l’interprétation comme une invite à <strong>la</strong> re-création, à un positionnement parmi<br />

d’autres, celui du sujet. Le choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> registration participe à ce positionnement.<br />

<strong>Tables</strong> <strong>de</strong> <strong>registrations</strong><br />

R. LOPES<br />

Ro<strong>la</strong>nd Lopes<br />

08.2008<br />

213 Il s’agit du seul texte retenu et considéré par l’histoire <strong>de</strong> l’orgue. Ce faisant, l’histoire a sauvagement<br />

con<strong>de</strong>nsé 200 ans <strong>de</strong> pratiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> registration. Cette con<strong>de</strong>nsation a mené à une perte considérable <strong>de</strong><br />

matériel…<br />

214 Parler sa propre <strong>la</strong>ngue revient à improviser ou à composer.<br />

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