Télécharger le livre complet - Trouville sur Mer
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Isabel<strong>le</strong> Mignon<br />
Les enquêtes de l’inspecteur Hourito<br />
à Trouvil<strong>le</strong>-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong><br />
9<br />
Les mystères<br />
de l’Hôpital
Édité par la Vil<strong>le</strong> de Trouvil<strong>le</strong>-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>. Juin 2012.<br />
Isabel<strong>le</strong> Mignon<br />
Les mystères de l’Hôpital<br />
3
Avant propos<br />
Je suis née <strong>le</strong> 16 juin 1964 à Trouvil<strong>le</strong>.<br />
Un accouchement diffici<strong>le</strong> fut la<br />
cause de mon handicap : “I.M.C”<br />
ou “Syndrôme de Litt<strong>le</strong>”. Litt<strong>le</strong> était<br />
un médecin anglais (1810-1894) qui<br />
décrivit en 1861 un troub<strong>le</strong> affectant<br />
<strong>le</strong>s jeunes enfants, qui se manifeste<br />
par une raideur des musc<strong>le</strong>s. Bien<br />
qu’ayant toutes mes facultés menta<strong>le</strong>s, ce<br />
handicap m’a interdit beaucoup de choses,<br />
marcher, manger comme tout <strong>le</strong> monde, courir, suivre une scolarité<br />
“norma<strong>le</strong>”...<br />
Je n’ai jamais été dans une éco<strong>le</strong> trouvillaise classique, mais j’ai pu<br />
suivre des cours par correspondance en français, mathématiques,<br />
histoire, géographie, anglais jusqu’au BEPC, que j’ai obtenu,<br />
grâce au soutien d’enseignants trouvillais, qui m’accordaient deux<br />
heures par semaine pour m’expliquer et aussi retranscrire mes<br />
copies en vue de <strong>le</strong>urs corrections. Puis je suis rentrée au lycée<br />
Marie-Joseph de Trouvil<strong>le</strong>, en seconde.<br />
Ne pouvant écrire, cette période fut décourageante. Je<br />
décidai donc de cesser mes études, désespérée. Pendant six ans, je<br />
me suis mise à dévorer des <strong>livre</strong>s, au rythme d’un à deux ouvrages<br />
par mois.<br />
Un jour, je me suis dit que ma vie était nul<strong>le</strong>, et je faisais<br />
route vers une grande dépression. J’avais envie de faire quelque<br />
chose de ma vie, d’expliquer au monde entier que j’étais capab<strong>le</strong><br />
de servir à quelque chose.<br />
4<br />
J’écrivis au maire de Trouvil<strong>le</strong> en vue d’obtenir un emploi.<br />
Contre toute attente, ce dernier me répondit favorab<strong>le</strong>ment : en<br />
avril 1990, je rentrai à la mairie de Trouvil<strong>le</strong>, à la bibliothèque<br />
municipa<strong>le</strong>, pour un travail de saisie des adresses et des <strong>livre</strong>s.<br />
Je fis cela pendant dix ans, bon gré, mal gré.<br />
La vie est faite de rencontres qui vous marquent plus ou<br />
moins : en 1999, cel<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> nouveau directeur des services de la<br />
mairie a eu des conséquences jamais espérées : de la considération,<br />
de l’estime et une chance de progresser dans ma vie socia<strong>le</strong>.<br />
Mes missions changèrent : j’effectuais de nombreuses recherches<br />
<strong>sur</strong> divers monuments de Trouvil<strong>le</strong>, <strong>sur</strong> l’histoire de la Vil<strong>le</strong>...<br />
L’idée de créer <strong>le</strong> personnage d’Hourito est apparue<br />
progressivement, et ce directeur des services m’a soutenue dans<br />
ce projet : faire découvrir Trouvil<strong>le</strong> au jeune public à travers<br />
des histoires policières “Les enquêtes de l’inspecteur Hourito à<br />
Trouvil<strong>le</strong>-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong>”.<br />
Je suis fière de cette neuvième parution et j’espère qu’el<strong>le</strong><br />
contribuera à changer <strong>le</strong> regard des gens envers <strong>le</strong>s personnes<br />
handicapées.<br />
Je remercie Laurence Horvais pour l’aide apportée à<br />
l’écriture de ce petit <strong>livre</strong>.<br />
5<br />
Isabel<strong>le</strong> Mignon
- Mais qui a encore pris mon stéthoscope ? A chaque<br />
fois, c’est la même chose, je ne retrouve jamais mes<br />
instruments, dit <strong>le</strong> docteur Yves Dazer, généraliste au<br />
centre de cardiologie de Trouvil<strong>le</strong> Sur <strong>Mer</strong>.<br />
- Personne ne te prend tes instruments, qu’est-ce que<br />
tu nous racontes-là, lui répond Thierry Ferce, d’un air<br />
moqueur.<br />
- Ecoute ! Je sais bien ce que je dis, je ne suis pas fou,<br />
chaque jour un de mes instruments disparaît.<br />
- Tu ne sais pas où tu ranges tes affaires, continue<br />
Evelyne Raipou, voilà tout.<br />
- Au lieu de vous moquer de moi, al<strong>le</strong>z donc voir si vous<br />
m’en trouvez un autre.<br />
- Bon d’accord, répondirent-ils ensemb<strong>le</strong>.<br />
Quelques minutes plus tard, Evelyne, vint rapporter<br />
l’instrument demandé au docteur.<br />
6<br />
- Je vous remercie ma chère, déclara <strong>le</strong> docteur d’un ton<br />
plus aimab<strong>le</strong>.<br />
Et c’est ainsi que <strong>le</strong> docteur Dazer commença ses<br />
consultations légèrement en retard.<br />
La journée finie, Yves enferma son matériel dans son<br />
armoire et la ferma à clé. Il mit ses clés dans sa serviette et<br />
rentra tranquil<strong>le</strong>ment chez lui, en repensant à l’histoire<br />
du matin.<br />
Le <strong>le</strong>ndemain, comme tous <strong>le</strong>s matins, il enfila sa<br />
blouse blanche et ouvrit son armoire. Là, à sa grande<br />
stupéfaction, il s’aperçut que son stéthoscope avait<br />
encore disparu. Pris de colère, il alla voir tous ses<br />
collègues et <strong>le</strong>ur dit :<br />
- Maintenant ça suffit, vous al<strong>le</strong>z m’avouer <strong>le</strong>quel d’entre<br />
vous fouil<strong>le</strong> dans mon armoire et s’amuse à me prendre<br />
mon stéthoscope?<br />
- Tu ne vas pas recommencer, ton armoire ferme à clé,<br />
personne ne peut te prendre ton stéthoscope.<br />
- Alors ! Venez avec moi, voir s’il est dans mon armoire,<br />
<strong>le</strong>ur demanda-t-il.<br />
Tous <strong>le</strong> suivirent jusque dans son bureau et regardèrent<br />
dans l’armoire.<br />
7
- Tu es bien sûr de l’avoir rangé là, hier soir ? demanda<br />
Frédéric.<br />
- Oui sûr et certain et j’ai même fermé la porte de<br />
l’armoire à clé.<br />
- Ca c’est bizarre, nous te jurons que ce n’est pas nous<br />
qui te prenons ton stéthoscope pour te faire une blague.<br />
- Alors qui ? demanda <strong>le</strong> docteur Dazer<br />
- Il faut mener une enquête déclara Evelyne, pourquoi<br />
ne ferais-tu pas appel à l’inspecteur Hourito ? Lui seul<br />
peut t’aider à rég<strong>le</strong>r cette affaire.<br />
- Tu as entièrement raison, je l’appel<strong>le</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong> champ.<br />
Yves prit l’annuaire, chercha <strong>le</strong> numéro de téléphone de<br />
l’inspecteur et composa son numéro.<br />
Après quelques sonneries, Hourito décrocha.<br />
- Inspecteur Hourito à l’appareil, que puis-je pour vous?<br />
Le docteur Dazer lui expliqua en quelques mots toute<br />
l’histoire et lui demanda s’il ne pouvait pas mener une<br />
enquête à ce sujet.<br />
8<br />
- Je vois, répondit Hourito, pourrions-nous nous<br />
rencontrer pour en par<strong>le</strong>r de vive voix?<br />
- Bien sûr, pourriez-vous venir me voir au centre de<br />
cardiologie vers <strong>le</strong>s 18h, ce soir ?<br />
- Entendu, je viendrai vous voir à votre bureau vers<br />
18h, à ce soir donc.<br />
Et <strong>sur</strong> ces mots, l’inspecteur raccrocha.<br />
Hourito se rendit donc à l’heure dite au centre de<br />
cardiologie et attacha Gourouki à un arbre du parc.<br />
Gourouki en profita pour manger l’herbe qui était à sa<br />
portée, puis l’inspecteur monta <strong>le</strong>s marches, se dirigea<br />
vers <strong>le</strong> secrétariat et demanda à voir <strong>le</strong> docteur Dazer.<br />
La secrétaire lui indiqua son bureau où Hourito alla<br />
d’un pas nonchalant. Prévenu par téléphone, Yves fit<br />
aussitôt entrer <strong>le</strong> détective dans son bureau. Il lui narra<br />
toute l’histoire et <strong>le</strong> pria de rég<strong>le</strong>r cette affaire au plus<br />
vite.<br />
- Pas de problème, répondit Hourito, si vous me<br />
permettez de rester dans votre bureau, après votre<br />
départ <strong>le</strong> soir.<br />
- Mais bien sûr, j’ai entièrement confiance en vous,<br />
répondit <strong>le</strong> docteur.<br />
9
- Dites-moi un peu, ce centre de cardiologie est tout<br />
neuf ? questionna <strong>le</strong> détective.<br />
- Oui, il a un an maintenant, mais avant que ce centre<br />
ne soit construit, il y avait déjà un hôpital et nous avons<br />
conservé dans ce centre de cardiologie la première église<br />
de Trouvil<strong>le</strong>.<br />
- Pouvez-vous me raconter l’histoire de cet hôpital, qui<br />
me paraît fort intéressante ?<br />
- Bien sûr, avec grand plaisir! Avant que l’hôpital ne<br />
soit créé, il n’y avait que l’église Saint Jean-Baptiste qui<br />
date de 1180 avec son cimetière. Autour de ce modeste<br />
édifice, se trouvaient d’anciennes constructions qui,<br />
pour la majeure partie d’entre el<strong>le</strong>s, étaient sans étage et<br />
recouvertes en chaume.<br />
- En chaume, dites-vous, interrompit l’inspecteur<br />
étonné.<br />
- Eh oui ! En chaume mais parfois aussi en tui<strong>le</strong>s. A cette<br />
époque, cela s’appelait <strong>le</strong> hameau de l’église. C’était bien<br />
sûr, une église rura<strong>le</strong> importante. La partie conservée,<br />
la plus ancienne, semb<strong>le</strong> dater du XIe sièc<strong>le</strong> ou XIIe<br />
sièc<strong>le</strong>. Au sud, <strong>le</strong> cimetière était bordé par <strong>le</strong> terrain de<br />
l’ancien presbytère acquis en 1646, revendu en 1791,<br />
comme bien national et devenu la villa Saint Jean. En<br />
10<br />
fait, cette villa se trouvait à l’emplacement de l’éco<strong>le</strong><br />
Andersen aujourd’hui.<br />
- On ne peut s’imaginer de tel<strong>le</strong>s choses, en voyant<br />
Trouvil<strong>le</strong> aujourd’hui. Mais revenons un peu à l’hôpital<br />
dont vous me parliez tout à l’heure, si vous <strong>le</strong> vou<strong>le</strong>z bien.<br />
- Evidemment ! L’hôpital de Trouvil<strong>le</strong> fut créé par <strong>le</strong><br />
Conseil Municipal <strong>le</strong> 10 mars 1858. La mairie a fait<br />
l’acquisition de l’ancien presbytère appartenant à M. <strong>le</strong><br />
Curé Bourgeois.<br />
Les locaux servirent à accueillir une éco<strong>le</strong> « provisoire »<br />
jusqu’en 1879. A partir de 1896, ils ne comprenaient<br />
qu’une grande sal<strong>le</strong> de 32 lits, divers bâtiment agrico<strong>le</strong>s,<br />
un lavoir, deux jardins, un verger et une cressonnière<br />
ainsi que l’ancienne église qui fut réduite pour devenir<br />
l’actuel<strong>le</strong> chapel<strong>le</strong>.<br />
- L’hôpital n’était évidemment pas construit à cette<br />
époque-là, affirma Hourito.<br />
- Bien sûr que non, la libération des grandes famil<strong>le</strong>s<br />
Trouvillaises permit d’enrichir <strong>le</strong> patrimoine et de<br />
construire deux pavillons, dont un pour la communauté<br />
des Sœurs du Sacré-Cœur d’Isigny qui as<strong>sur</strong>aient <strong>le</strong>s<br />
soins pour <strong>le</strong>s femmes malades.<br />
11
Maintenant, je vais vous par<strong>le</strong>r de l’hôpital, qui a tant<br />
l’air de vous intéresser : L’hôpital fut officiel<strong>le</strong>ment<br />
créé <strong>le</strong> 18 Janvier 1898 par un décret de Félix Faure <strong>le</strong><br />
reconnaissant d’utilité publique. L’inauguration eut lieu<br />
<strong>le</strong> 20 Septembre 1900. A cette date l’hôpital comprenait<br />
un service de médecine, une sal<strong>le</strong> d’opération, une sal<strong>le</strong><br />
de « rayon X » et un local d’accouchement.<br />
- Cela n’était déjà pas mal, pour l’époque, fit remarquer<br />
Hourito.<br />
- La polyclinique de Deauvil<strong>le</strong> s’étant construite et étant<br />
plus moderne, nous avons dû fermer <strong>le</strong>s unes après <strong>le</strong>s<br />
autres, toutes nos unités et reconvertir notre structure.<br />
- Cela n’a pas dû être évident ! déclara <strong>le</strong> maori.<br />
- Pas évident ! Mais non infaisab<strong>le</strong>. Nous décidâmes en<br />
accord avec la mairie d’ouvrir un centre de Réadaption<br />
cardiaque. Ce centre fut inauguré <strong>le</strong> 4 Juil<strong>le</strong>t 1986, après<br />
la fermeture de la maternité en 1980, de la chirurgie, des<br />
urgences puis de la réanimation fin 1985.<br />
Il faut aussi dire que <strong>le</strong> Centre Hospitalier de Trouvil<strong>le</strong><br />
est un établissement public de santé doté d’un budget<br />
autonome. Outre la cardiologie, il comprend un service<br />
psychiatrique de jour, un service de soins à domici<strong>le</strong><br />
(SSIAD) et une maison de retraire (EHPAD).<br />
12<br />
- Tout cela est passionnant, mais revenons à notre affaire.<br />
Moi, ce que je vous propose, si vous <strong>le</strong> vou<strong>le</strong>z bien, c’est<br />
de me laisser la clé de votre bureau après votre travail,<br />
je me cacherai dans un coin de cette pièce afin de ne pas<br />
être vu et j’arriverai tôt ou tard à coincer <strong>le</strong> vo<strong>le</strong>ur ou<br />
celui qui vous fait une blague.<br />
- Votre idée est excel<strong>le</strong>nte, inspecteur, cela me plaît<br />
beaucoup.<br />
Quand vou<strong>le</strong>z-vous commencer cette mission ? Interrogea<br />
Yves.<br />
- Dès ce soir, si cela vous convient.<br />
- D’accord, revenez dans une heure environ, et je vous<br />
laisserai ma clé.<br />
- Entendu, à tout à l’heure, dit <strong>le</strong> maori en refermant la<br />
porte.<br />
- A tout à l’heure ! répondit <strong>le</strong> docteur Dazer<br />
A l’heure dite, l’inspecteur se rendit de nouveau au centre de<br />
cardiologie, il rattacha son cheval à un arbre, et monta dans <strong>le</strong><br />
bureau d’Yves. Celui-ci en quittant <strong>le</strong>s lieux laissa la clé à Hourito,<br />
qui s’enferma à doub<strong>le</strong> tour. Vers 1h du matin, l’inspecteur<br />
entendit qu’on ouvrait la porte, aussitôt, il se cacha et observa.<br />
13
Une jeune fil<strong>le</strong> blonde aux yeux b<strong>le</strong>us ouvrit l’armoire<br />
avec une clé et prit <strong>le</strong> stéthoscope, puis referma l’armoire<br />
à clé. Au moment d’éteindre la lumière, <strong>le</strong> maori sortit<br />
de sa cachette et lui dit :<br />
- Que faites-vous là, dans <strong>le</strong> bureau du docteur Dazer ?<br />
Stupéfaite, Jacqueline lui rétorqua :<br />
- Eh vous! Qui êtes-vous? Que faites-vous aussi dans <strong>le</strong><br />
bureau du docteur Dazer ?<br />
- Je suis l’inspecteur Hourito, <strong>le</strong> docteur Dazer m’a<br />
demandé de mener une enquête car ses stéthoscopes<br />
disparaissaient sans cesse et je m’aperçois que c’est vous<br />
qui <strong>le</strong>s prenez. Pourquoi faites-vous cela ?<br />
- J’ai eu une histoire avec Yves, et je n’ai trouvé que<br />
cette solution pour me venger.<br />
- Croyez-vous que cela soit logique ? Vous savez très<br />
bien que <strong>le</strong> docteur Dazer a besoin d’un stéthoscope<br />
pour ausculter ses patients.<br />
- Mes collègues lui en ont toujours fourni un d’échange.<br />
- Ce n’est pas une raison, répliqua <strong>le</strong> maori.<br />
14<br />
Là-dessus Jacqueline ne répondit rien.<br />
- Votre collègue pourrait porter plainte contre vous et<br />
vous pourriez être punie pour ce délit.<br />
- Je sais, j’encours une peine péna<strong>le</strong> mais cela a été plus<br />
fort que moi, il fallait que je me venge.<br />
- Demain j’avertirai <strong>le</strong> docteur Dazer de cet aveu et il<br />
décidera lui-même de la sanction qu’il prendra contre vous.<br />
Sur ces mots, Jacqueline, après avoir salué <strong>le</strong> Maori,<br />
referma la porte et partit. Hourito, quelques minutes<br />
plus tard, en fit autant.<br />
Il sortit de l’hôpital, détacha son cheval et rentra chez<br />
lui se reposer.<br />
Le <strong>le</strong>ndemain, après avoir pris un bon déjeuner et s’être apprêté,<br />
il téléphona à l’hôpital et demanda à par<strong>le</strong>r au docteur Dazer.<br />
- Docteur Dazer, à l’appareil, que puis-je pour vous ?<br />
- L’inspecteur Hourito, je connais <strong>le</strong> coupab<strong>le</strong> de votre<br />
affaire, et j’aimerais vous en par<strong>le</strong>r de vive voix.<br />
- Vous êtes formidab<strong>le</strong> inspecteur, passez me voir à midi,<br />
comme cela nous déjeunerons ensemb<strong>le</strong>.<br />
15
- Entendu ! à ce midi, docteur.<br />
- A ce midi inspecteur.<br />
Le Docteur Dazer attendait Hourito <strong>sur</strong> <strong>le</strong> perron de<br />
l’hôpital et quelques minutes plus tard, il vit l’inspecteur<br />
arriver à cheval. Comme d’habitude, <strong>le</strong> Maori attacha<br />
Gourouki au même endroit et alla rejoindre Yves.<br />
- Bonjour inspecteur !<br />
- Bonjour docteur !<br />
- Je vous emmène déjeuner à la pizzeria, est ce que cela<br />
vous convient? interrogea Yves.<br />
- Parfaitement ! répondit Hourito.<br />
Tous deux partirent en direction de la pizzeria tout en<br />
discutant.<br />
- Alors inspecteur, vous avez coincé <strong>le</strong> coupab<strong>le</strong> cette<br />
nuit ?<br />
- Eh oui, vers une heure du matin, et je soupçonne que<br />
vous n’imaginez pas de qui il s’agit ?<br />
- Ca je n’en ai aucune idée, mais tel que je vous connais,<br />
16<br />
vous al<strong>le</strong>z me l’apprendre.<br />
- Votre collègue Jacqueline !<br />
- Jacqueline ! répéta Yves. Mais pourquoi ?<br />
Tout en discutant, ils arrivèrent à la pizzeria, et s’assirent<br />
<strong>sur</strong> la terrasse. Peu de temps après, un serveur vint<br />
prendre <strong>le</strong>ur commande et ils se remirent tous deux à<br />
discuter.<br />
- Jacqueline, je ne comprends vraiment pas pour quel<strong>le</strong><br />
raison el<strong>le</strong> a fait une chose pareil<strong>le</strong>.<br />
- El<strong>le</strong> m’a avoué que vous vous étiez disputés cela ne fait<br />
pas si longtemps et qu’après cette dispute el<strong>le</strong> a voulu se<br />
venger.<br />
- Je n’en reviens pas. Jamais je n’aurais pensé à el<strong>le</strong>.<br />
Oui, c’est vrai, nous avons eu quelques mots, bien sûr,<br />
mais de là à agir de la sorte !<br />
- Je ne sais que vous conseil<strong>le</strong>r cher docteur !<br />
- En rentrant à l’hôpital, je vais la faire appe<strong>le</strong>r dans<br />
mon bureau et essayer d’éclaircir cette histoire avec el<strong>le</strong>.<br />
- Très sage résolution ! Un café pour finir docteur ?<br />
17
- Bien volontiers !<br />
- Deux cafés, serveur s’il vous plait.<br />
Tout en buvant <strong>le</strong>ur café, <strong>le</strong>s deux hommes continuèrent<br />
<strong>le</strong>ur discussion, puis au moment de se séparer, Yves<br />
remercia infiniment Hourito de son aide si efficace et<br />
ils se promirent de se tenir au courant de la suite des<br />
événements.<br />
Rentré à l’hôpital, <strong>le</strong> Docteur Dazer fit appe<strong>le</strong>r<br />
Jacqueline dans son bureau, quelques minutes plus<br />
tard, cel<strong>le</strong>-ci frappa à sa porte.<br />
- Entrez ! Dit Yves<br />
Jacqueline entra dans <strong>le</strong> bureau et <strong>le</strong> docteur Dazer la<br />
pria de s’asseoir. Ce qu’el<strong>le</strong> fit.<br />
- Je viens de déjeuner avec l’inspecteur Hourito, il m’a<br />
tout appris. Pourquoi as-tu fais cela? Je sais, par pure<br />
vengeance, c’est lui qui me l’a avoué.<br />
- Oui, à cause de notre dispute de l’autre jour.<br />
- Crois-tu que cela en valait <strong>le</strong> coup?<br />
- Pour moi, oui !<br />
18<br />
- Maintenant que tu es démasquée, peux-tu me rendre<br />
s’il te plait mes stéthoscopes ? demanda Yves<br />
- Oui, bien sûr, je vais te <strong>le</strong>s chercher.<br />
Jacqueline quitta la pièce et un moment plus tard, revint<br />
avec tous <strong>le</strong>s stéthoscopes qu’el<strong>le</strong> avait pris au docteur<br />
Dazer et <strong>le</strong>s lui rendit.<br />
- Je te remercie infiniment, mais la prochaine fois qu’on<br />
a une histoire pareil<strong>le</strong>, on s’explique tout simp<strong>le</strong>ment.<br />
Ne fais pas des choses aussi stupides. D’accord?<br />
- D’accord, très bien, j’essayerai de suivre tes conseils.<br />
Le docteur Dazer alla vers Jacqueline. El<strong>le</strong> se <strong>le</strong>va, il la<br />
prit dans ses bras et l’embrassa avant qu’el<strong>le</strong> ne reparte<br />
à son travail.<br />
C’est ainsi que se termine cette nouvel<strong>le</strong> histoire, qui<br />
j’espère vous plaira.<br />
19
Ce document est réalisé par un imprimeur ayant <strong>le</strong> label «imprim’Vert»<br />
Conception : M.Eudeline / Mairie de Trouvil<strong>le</strong>-<strong>sur</strong>-<strong>Mer</strong> Impression : Imprimerie Escandre Sorel Touques