Petit journal Palais Lascaris.pdf - Nice
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<strong>journal</strong> journees patrimoine 07/09/12 15:10 Page1<br />
Fresque du vestibule d’entrée du <strong>Palais</strong> <strong>Lascaris</strong> représentant les armoiries<br />
de la famille des <strong>Lascaris</strong> - Vintimille<br />
(Aigle bicéphale de sable couronné sur les deux têtes -<br />
<strong>Lascaris</strong> ; gueules à clefs d’or - Vintimille).<br />
La devise ‘’Nec me fulgura’’ (la foudre même ne me tue pas, ou ne m’atteint<br />
pas) et la Croix de Malte.<br />
Le <strong>Palais</strong> <strong>Lascaris</strong><br />
La famille des <strong>Lascaris</strong>-Vintimille, l’une des plus grandes familles du comté de<br />
<strong>Nice</strong>, la Principalissima comme se plaisait à le dire le duc de Savoie, a compté de<br />
nombreux chevaliers et dignitaires de l’Ordre de Malte.<br />
Jean-Baptiste <strong>Lascaris</strong> (1600-1650), neveu du 57 e grand maître de l’ordre de<br />
Malte Jean-Paul <strong>Lascaris</strong>-Castellar, a mis en œuvre la construction du palais à<br />
partir de 1648.<br />
La demeure constitue le témoin essentiel et quasi unique de l’architecture<br />
baroque civile niçoise du XVII e siècle.<br />
Les bâtiments s’ordonnancent autour de deux petites cours intérieures sur<br />
lesquelles, par des baies cintrées, s’ouvre un escalier monumental.<br />
A l’étage noble, les appartements d’apparat occupent chacune des deux ailes du<br />
bâtiment. Les plafonds de cette suite de salles sont ornés de fresques à thèmes<br />
mythologiques ou à ornements de stucs, de la fin du XVII e siècle.<br />
Des tapisseries flamandes, un mobilier des XVII e et XVIII e siècles sont<br />
actuellement présentés. Une apothicairerie fondée en 1738 a été installée au<br />
rez-de-chaussée.<br />
Informations Pratiques<br />
15, rue Droite<br />
06364 <strong>Nice</strong> cedex 4 (Vieux-<strong>Nice</strong>)<br />
Entrée libre et gratuite<br />
Ouvert de 10h à 18h, sauf le mardi<br />
et certains jours fériés<br />
Visites guidées, tous les vendredis à 15h<br />
Plein tarifs : 5 €<br />
Tarif réduit : 2.50 €<br />
Visites French riviera pass<br />
Groupes sur réservation<br />
Adultes : 80 €<br />
Scolaires ville de <strong>Nice</strong> : gratuit<br />
Scolaires hors ville de <strong>Nice</strong> : 20€/classe<br />
Conférences<br />
Le jeudi à 15h, Théâtre Francis Gag<br />
Programme disponible à l’accueil du<br />
musée<br />
Renseignements :<br />
Accueil : (33) 04 93 62 72 40<br />
Fax : (33) 04 93 62 72 45<br />
Contact : palais.lascaris@ville-nice.fr<br />
Centre de documentation :<br />
10h à 17h sur rendez-vous<br />
Tel. : (33) 04 93 62 72 48<br />
Avec la participation de l’association<br />
Arrimage<br />
Le palais <strong>Lascaris</strong>, de l’entrée principale 15 rue Droite à la chambre d’apparat, au 2 e étage.<br />
Sylvie Lecat, conservateur, assistée de<br />
Claude Valery, centre de documentation ;<br />
Luna Violante, Julie Gauthé-Rousseau,<br />
Umberto Leone, conservation ;<br />
Robert Adelson, organologue ;<br />
Brigitte Musumarra, secrétariat ;<br />
Dominique Milair, comptabilité ;<br />
Gilbert Faraut et Jean-Marie de Luca, équipe<br />
technique et Hélène Soumaré, médiation et<br />
communication.<br />
Remerciements : à Charles Astro,<br />
conservateur en chef du patrimoine pour<br />
ses conseils avisés, à Claude Garrandes et<br />
l’association Arrimage pour l’aide apportée<br />
à l’information des visiteurs malvoyants ;<br />
aux agents d’accueil et de surveillance du<br />
musée ainsi qu’à toutes les personnes des<br />
services de la ville de <strong>Nice</strong> qui ont permis la<br />
réalisation de ce projet.<br />
Pour toutes les photographies du musée :<br />
© Photo Ville de <strong>Nice</strong>, <strong>Palais</strong> <strong>Lascaris</strong>.<br />
LES HISTOIRES DE LA CHAMBRE D’APPARAT<br />
Au rythme de l’histoire de <strong>Nice</strong> et de<br />
son comté la chambre d’apparat du<br />
<strong>Palais</strong> <strong>Lascaris</strong> a été le témoin de<br />
bien des épisodes…<br />
La Chambre d’apparat<br />
Aux XVII e et XVIII e siècles la chambre<br />
d’apparat est une pièce privilégiée de la<br />
demeure seigneuriale.<br />
Située au sein de l’appartement d’apparat, elle<br />
est un lieu de réception qui se veut le reflet<br />
de la puissance et de l’honneur de son<br />
propriétaire. Selon l’esprit de l’époque, elle est<br />
ornée d’un riche décor de fresques, tentures,<br />
mobiliers et objets d’art en abondance.<br />
Au <strong>Palais</strong> <strong>Lascaris</strong>, qui constitue la demeure<br />
des comtes de <strong>Lascaris</strong> à partir de sa<br />
construction vers 1648, on trouve la chambre<br />
d’apparat à l’étage noble, au deuxième étage<br />
du musée.<br />
Murs, plafonds à fresques et portes revêtent<br />
de somptueux décors qui témoignent du faste<br />
de l’époque, dans un style baroque d’influence<br />
génoise.<br />
La pièce est doublement constituée d’une salle<br />
et d’une alcôve contenant le lit à baldaquin.<br />
Les deux espaces sont séparés par une<br />
cloison vitrée à arcades, richement décorée :<br />
des décors de stuc s’élèvent sous forme<br />
d’atlantes et de cariatides afin de soutenir<br />
le précieux enchevêtrement de guirlandes<br />
de fleurs et de volutes jusqu’aux deux<br />
angelots soutenant un cartouche devant<br />
représenter auparavant les armes de la famille<br />
<strong>Lascaris</strong>. Le mouvement et les gestes prononcés<br />
des atlantes et des cariatides mettent en<br />
scène l’idée d’élévation et de richesse des<br />
décors.<br />
La fresque du plafond de la chambre illustre<br />
Psyché portée par Mercure dans l’Olympe. La<br />
scène est représentée di sotto in sù, vue du<br />
dessous, selon une technique relevant du<br />
genre de la peinture illusionniste.<br />
Les journées du Patrimoine<br />
au <strong>Palais</strong> <strong>Lascaris</strong><br />
Elle est caractéristique de la peinture décorative<br />
monumentale baroque des XVII e et XVIII e<br />
siècles. Elle donne au spectateur la place de<br />
témoin.<br />
Innovation du XVIII e siècle, l’alcôve constitue<br />
un endroit plus intime où l’hôte peut convier<br />
les plus dignes de ses invités de marque.<br />
Dans l’alcôve, la fresque du plafond décrit<br />
Apollon poursuivant Daphné transformée en<br />
laurier.<br />
Œuvres exposées :<br />
ATELIER FLAMAND, XVII e siècle, D’après<br />
Pierre-Paul RUBENS (Siegen, 1577 - Anvers, 1640)<br />
Tenture de L’Histoire d’Achille :<br />
Le Combat d’Achille et d’Hector<br />
Tapisserie, laine et soie, 267 x 261 cm<br />
Thétis recevant de Vulcain les armes forgées<br />
pour Achille<br />
Tapisserie, laine et soie, 264 x 301 cm<br />
Legs Trachel 1903, P.L. 05.4.1 et P.L. 05.4.2<br />
Entourage ou Atelier de Filippo et Domenico PARODI<br />
Torchères :<br />
Zéphyr et L’Aurore, XVII-XVIII e siècle<br />
Bois sculpté, laqué et doré, P.L. 05.6.1 et P.L. 05.6.2<br />
Chambre d’apparat du <strong>Palais</strong> <strong>Lascaris</strong>, vue de l’alcôve et de la cloison décorée.<br />
Fauteuil de parade, XVIII e siècle<br />
Bois sculpté, doré et tourné, lampas de soie<br />
P.L. 05.2.1<br />
PERLET, Pierre-Etienne (dit PETRUS)<br />
(1804, Lyon - 1843, Paris)<br />
Christine de France, duchesse de Savoie<br />
(1606-1663)<br />
Huile sur toile, 70 x 61 cm, 1839<br />
Dépôt du Domaine du Château de Versailles, M.V. 3421<br />
Commode Style Louis XIV, dite ‘’Tombeau’’,<br />
dernier quart du XVII e siècle<br />
Bois de rose, acajou, merisier, bronze et<br />
brèche de marbre<br />
Don de M me la Veuve Causse, P.L. 05.3.49<br />
Commode d’époque Louis XIV (Régence),<br />
à la croix de Malte, XVII e siècle<br />
Bois de placage, bronze doré, P.L. 70.11.1<br />
Lit à baldaquin, dit ‘’à la Polonaise’’, vers 1770<br />
Bois peint, P.L. 68.3.1 à 18<br />
Scarabatola (vitrine), début du XVIII e siècle<br />
Bois sculpté, tourné et doré, P.L. 70.7.1<br />
Grand plat de parade, XVII e siècle<br />
Céramique, P.L. 05.26.13<br />
Ecritoire provençal à abattant avec deux tiroirs, 1771<br />
Bois de noyer, P.L. 70.5.2
<strong>journal</strong> journees patrimoine 07/09/12 15:10 Page3<br />
En 1701<br />
la chambre d’apparat<br />
accueille le cardinal<br />
Archinti à l’occasion du<br />
mariage de Marie-Louise<br />
Gabrielle de Savoie et de<br />
Philippe V d’Espagne…<br />
Bernard PICART, Marie Louise Gabrielle de Savoie,<br />
reine d’Espagne, 1702.<br />
Estampe, 35.9 x 24.6 cm,<br />
Domaine du Château de Versailles,<br />
INV.GRAV 2230 ©RMN<br />
A cette époque Louis XIV soucieux de<br />
renforcer l’alliance entre la France et<br />
l’Espagne, entreprend de marier le jeune<br />
Philippe V à Marie-Louise-Gabrielle de<br />
Savoie (Turin, 1688 - Madrid, 1714).<br />
Fille de Victor-Amédée II, duc de Savoie, et<br />
d’Anne-Marie d’Orléans elle est la sœur de<br />
Marie-Adélaïde de Savoie qui a épousé en<br />
1697 l’héritier du trône de France, Louis<br />
de France, duc de Bourgogne.<br />
Le mariage a lieu à Figueras en Espagne<br />
le 5 novembre 1701. « La Savoyana »<br />
telle que ses sujets la surnomment<br />
affectueusement sera reine d’Espagne<br />
de 1701 à 1714 ; Philippe V règnera de<br />
1700 à 1724 puis de 1724 à 1746.<br />
Marie-Louise-Gabrielle de Savoie qui doit<br />
embarquer vers l’Espagne pour célébrer<br />
son mariage est de passage à <strong>Nice</strong> ;<br />
elle reçoit la Rose d’or de la part du<br />
cardinal Archinti, envoyé par le pape<br />
Clément XI :<br />
La reine arriva à <strong>Nice</strong> le 18 septembre<br />
vers le soir ; elle y fut reçue par une députation<br />
de l’administration municipale<br />
qui, selon l’usage antique de ces contrées<br />
se composait de quatre classes : les nobles,<br />
les marchands les artisans et les<br />
laboureurs […]. Pendant son séjour à<br />
<strong>Nice</strong>, la cour fut fort occupée de la visite<br />
du cardinal…<br />
La jeune femme écrit à sa mère :<br />
<strong>Nice</strong>, 26 septembre<br />
Nous sommes allés à l’évêché pour le [le<br />
légat] voir passer ; il a été tout droit à la<br />
cathédrale où l’on a chanté le Te Deum,<br />
puis il est venu tout droit ici ; avant cinq<br />
heures, il a pris sa seconde audience et<br />
une heure après il a fait sa dernière où il<br />
m’a donné la Rose d’or, le Corps saint et<br />
des Agnus Dei, et il m’a présenté tous<br />
ceux qui étaient avec lui…<br />
Lucien PEREY, Une Reine de douze ans,<br />
Marie-Louise-Gabrielle de Savoie, Reine d'Espagne,<br />
Éd. Calmann-Lévy, Paris, 1905<br />
La Cérémonie du mariage du Roy d’Espagne<br />
avec la Princesse Marie Louise Gabrielle de Savoye<br />
seconde fille du Duc de Savoye.<br />
Faite à Feguieres en Catalogne le 5 novembre 1701.<br />
Estampe imprimée à Paris chez Denis Landry, 1702,<br />
Bibliothèque Nationale de France, © BNF<br />
La jeune reine, qui va avoir, dans trois<br />
jours, 13 ans - son mari en a 18 - entend<br />
la messe à la cathédrale et reçoit une ode<br />
du chanoine Louis Raiberti. Elle va, dans<br />
le carrosse du Comte <strong>Lascaris</strong>, visiter son<br />
jardin de Riquier, l’après-midi ; le soir, les<br />
poissonnières devaient danser devant le<br />
palais ducal et chanter une poésie, écrite<br />
en provençal, du chanoine Charles Garino.<br />
Le 26, l’évêque de Novare se rend dans<br />
cette propriété de Riquier, pour y attendre<br />
le cardinal de Sainte-Prisque, Joseph<br />
Archinti, archevêque de Milan, qui apportait<br />
la Rose d’Or à la jeune souveraine.<br />
Minuchio Jacobi DA SIENNA, Rose d’or, 1330,<br />
commandée par le pape Jean XXII, provenant du trésor<br />
de la cathédrale de Bâle. Or et verre de couleur, Paris,<br />
Musée de Cluny, Musée national du Moyen-Age,<br />
CL2351 © RMN<br />
L’attribution à un prince ou à un chevalier de cette pièce d’orfèvrerie<br />
- la rose, allégorie du Christ et l’or, symbole de sa<br />
royauté - occasionnait une série de cérémonies ecclésiastiques.<br />
La distinction tenait lieu de récompense pour des services<br />
rendus ou pour provoquer de nouveaux actes de dévouement<br />
envers le Saint-Siège.<br />
C’est là que le légat de Clément XI prend,<br />
au son des tambours, et des fifres, ses insignes<br />
cardinalices. Il se dirige aussitôt<br />
sur <strong>Nice</strong>, prie à la cathédrale, fait sa première<br />
visite à la reine d’Espagne et s’installe<br />
au <strong>Palais</strong> <strong>Lascaris</strong>, où trois corps de<br />
gardes suisses sont placés, l’un à l’étage<br />
qu’il habite, un second à l’entresol, un<br />
troisième à la porte, tandis qu’un quatrième,<br />
avec drapeau, occupe la rue. A<br />
son départ, le 29, le légat fait des présents<br />
au comte et à la comtesse [..].<br />
Georges DOUBLET, in <strong>Nice</strong> Historique,<br />
L’Imprimerie de l’Eclaireur de <strong>Nice</strong>,<br />
Janvier-Février 1923, n°1, <strong>Nice</strong>, p. 9.<br />
En 1713<br />
par le Traité d’Utrecht, la France rend<br />
le Comté de <strong>Nice</strong> au duc de Savoie,<br />
Victor-Amédée II. C’est dans cette<br />
circonstance que le comte de Prelà,<br />
Paul-Dominique Doria, nommé<br />
gouverneur de la ville, séjourne au<br />
<strong>Palais</strong> <strong>Lascaris</strong>.<br />
Traité de cessation d'armes générale entre le Roi<br />
et Mr le duc de Savoie [Texte imprimé]<br />
[Acte. 1713-10-14. Utrecht, Paris : F. Fournier, 1713]<br />
Notice n° : FRBNF33705607<br />
© Gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France<br />
Le comté de <strong>Nice</strong> est occupé par la<br />
France de 1691 à 1697 puis entre 1707<br />
et 1713.<br />
En 1713 le Traité d'Utrecht met fin à<br />
la Guerre de Succession d'Espagne et<br />
les Français abandonnent le comté de<br />
<strong>Nice</strong>.<br />
Doria descend, non au palais gouvernemental,<br />
qu’achevaient d’évacuer les fonctionnaires<br />
français, mais, comme le dit<br />
un des actes du sénat, « chez le comte<br />
<strong>Lascaris</strong>. » Donc au palais de la rue<br />
Droite. Doria attendit que le palais ci-devant<br />
ducal, désormais royal, - Victor-<br />
Amédée II recevait, par le Traité d’Utrecht,<br />
le titre de roi de Sicile - fût libre.<br />
Aussi est-ce chez le comte <strong>Lascaris</strong> que<br />
les sénateurs lui font, le 3 juin, une visite<br />
officielle, en corps.<br />
Ils partent, en toges noires, de la maison<br />
Galléan, où habite leur doyen. Leur huissier<br />
les précède, la masse sur l’épaule. Au<br />
seuil du palais <strong>Lascaris</strong>, deux gentilshommes<br />
niçois, officiers au régiment de<br />
<strong>Nice</strong>, délégués par le comte de Prelà les<br />
reçoivent. Ils montent l’escalier. L’usage<br />
voulait qu’il les attendit au premier palier.<br />
Ils ne le rencontrent qu’entre le second et<br />
le troisième. Il s’excuse de n’avoir pas été<br />
prévenu à temps. Il les introduit « dans la<br />
grande pièce, où il y a une alcôve et qui<br />
regarde le jardin ». La plupart des nobles<br />
y sont réunis. Le sénateur doyen y fait un<br />
discours. Le comte de Prelà y répond et<br />
reconduit au seuil du palais.<br />
Georges DOUBLET, in <strong>Nice</strong> Historique,<br />
L’Imprimerie de <strong>Nice</strong>,<br />
Janvier-Février 1923, n°1, <strong>Nice</strong>, p. 10.<br />
Le mardi 4 avril à dix heures et demie du<br />
matin, le trompette de la ville a publié et<br />
affiché aux coins habituels une ordonnance<br />
de sa majesté le Roi de France annonçant<br />
la cessation des hostilités entre<br />
lui et les princes d’Italie et particulièrement<br />
S.A.R. le Duc de Savoie […].<br />
En vertu de cette ordonnance la ville cessera<br />
de payer à partir du 11 courant les<br />
deux liards qu’elle était forcée de verser<br />
pour chaque soldat et ne fournira plus le<br />
bois, les paillasses, les draps de lit, les<br />
dîmes et fourrages auxquelles elle était<br />
tenue, ce qui formait un total considérable<br />
tant pour la ville que pour le comté. On ne<br />
payera que ce qu’on payait jadis à S.A.R.<br />
et rien de plus […].<br />
Le dernier jour d’avril, dimanche, M. De<br />
Grignan, gouverneur de la Provence, a<br />
adressé une lettre à la ville lui annonçant<br />
que la paix était signée et que le Comté de<br />
<strong>Nice</strong> faisait retour à Son Altesse Royale<br />
[…]. Le lundi matin 29 (mai) à six heures<br />
précises, M. le gouverneur de Montet, la<br />
plupart de la noblesse de la ville et le<br />
colonel du régiment de Grigny, avec<br />
quelques officiers, sont allés au devant de<br />
M. le comte de Prelà nommé gouverneur<br />
de <strong>Nice</strong> par S.A.R. Ce dernier est arrivé ici<br />
à 9 heures du matin. Au moment de son<br />
entrée en ville on sonna les cloches de<br />
toutes les églises. […] M. de Prelà a<br />
quitté le <strong>Palais</strong> pour habiter la maison de<br />
M. le comte <strong>Lascaris</strong> où il a demeuré<br />
jusqu’à la fin mai.<br />
Alphonse N.H. NAVELLO, « Journal niçois des événements<br />
survenus à <strong>Nice</strong> de 1675 à 1723 »,<br />
<strong>Nice</strong> Historique, 1912, n°9, p.376-378<br />
1860<br />
Traité de Turin et<br />
rattachement du Comté de <strong>Nice</strong><br />
à la France<br />
Pour en savoir plus :<br />
Consultez la bibliographie au<br />
centre de documentation du musée.<br />
Sur rendez-vous.<br />
Plan de <strong>Nice</strong> et du château en 1792. Dessin, 29,8 x 35,5 cm, Musée Masséna, MAH 4209