Document - Le Bulletin de Versailles

Dans ce numéro
Juin 1999
Tammuz 5759
Interview de Madame Benitah de la
Wizo.....................................................3
Le rendez-vous de Poitiers................4
Commission Loisirs ...........................5
Commission Communication............6
Notre admission a la loge de
Versailles.............................................7
Kinneret a dix ans ! ! ! ........................8
Unite Judaïsme pluriel .....................10
Les Juifs Du Maroc ..........................11
BB News............................................16
.
Le Bulletin
Lettre ouverte aux frères et sœurs
par David Marc LUMBROSO
La Région France : Qu'est-ce qui va
changer pour nous ?
A l'aube de la création de la Région
France, nous pouvons valablement
nous demander ce qui va changer :
Pour nous frères et sœurs du BB,
pour nous loge Versailles et d'une
manière générale pour le BB en
France.
Pour l'heure, nous ne pouvons que
fonder des espoirs et œuvrer chacun
à notre niveau pour que s'ouvre en
France une ère nouvelle où le BB
trouvera sa vraie place et sa
justification.
Concrètement, pour nous, frères et
sœurs, les changements ne se feront
pas sentir de manière immédiate. La
structure nationale n'aura aucun effet,
ni sur la cotisation, ni sur la vie de
loge. Mis à part la satisfaction d'avoir
conquis notre autonomie et
d'envisager l'avenir plus
positivement.
Par contre, pour le BB en France, la
nouvelle structure apportera des
changements fondamentaux.
1°) Le BBF devient au niveau
européen un partenaire à part entière
qui pèsera du poids réel de la
communauté juive de France et qui
Tammuz 5759 . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 1
B’nai Brith
Je suis certain de notre réussite collective…
David Marc LUMBROSO…
aura droit de cité dans les instances
dirigeantes du BBE. D'autre part,
nous aurons une autre crédibilité aux
yeux des autorités de notre pays.
2°) Au niveau local, le BBF
disposera d'un budget de l'ordre de
500 000 F qui pourra permettre un
minimum de structure de
fonctionnement et qui aura forcément
un effet sur notre développement.
D'autre part, nous assistons à un réel
effort de décentralisation. En effet,
les 5 régions de France disposeront
chacune de deux représentants au
Bureau National, élus directement
par les loges locales et qui assureront
la coordination, le développement et
l'image du BB dans leur Région. Cet
aspect est fondamental car la vérité,
c'est le terrain, avec ses
particularismes, la nature du tissu
communautaire, et bien entendu celui
de l'environnement. Les problèmes
ne sont pas les mêmes à Toulouse et
à Paris.
Mais, si cette décentralisation que
nous avons appelée de nos vœux est
porteuse de vrais progrès, elle n'en
comporte pas moins des dangers.
L'unité nationale doit être notre
obsession. Nous n'avons pas le droit
de nous diviser, nous qui sommes
d'une certaine manière une minorité.
C'est pourquoi un programme
d'action national sera mis en place.
La solidarité et l'harmonie seront

Le Bulletin de la Loge de Versailles
plus que jamais de rigueur. Les
membres du futur bureau devront
être aussi unis et différents que les
doigts d'une main.
Si, à Dieu ne plaise, cette réforme
débouchait sur des divisions, sur une
absence de loyauté, sur de stupides
velléités d'indépendance, sur des
rapports de force sous quelque
prétexte que ce soit ; ou pire, si cela
engendrait des vocations
d'inspiration moyenâgeuse ; alors
nous serons tous les grands perdants
d'un progrès illusoire. Les efforts
déployés depuis des années auront
été vains et nous aurons tous perdu
une occasion de créer en France un
vrai courant de pensée fort, positif et
cohérent.
UN GRAND MAZEL TOV
à
Danielle COHEN et Samuel BOUHNIK
C'est pourquoi les futurs dirigeants
devront faire preuve d'une extrême
fermeté à ce niveau. Les deux
prochaines années seront, de ce point
de vue, décisives.
Pour ma part, je suis résolument
optimiste et certain de notre réussite
collective. ♦ DML
Régine et Clément ont la joie de vous faire part du mariage de
leurs enfants célébré le
vendredi 4 juin 1999 à la mairie de Garches (92).
@ Fax..Email… !
Vous avez un fax ou une adresse électronique,
ou les deux… ?
Communiquez les à Dov Fitoussi à l’adresse :
Bfitoussi@cis.com
Ils permettront une communication encore plus
efficace…
2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 1999

Vie associative…
INTERVIEW DE
MADAME BENITAH
DE LA WIZO
Par Max ABRAMI, B'nai Brith
Versailles
MA :Madame BENITAH, je vous
remercie de me recevoir
aujourd'hui, et vous suis
reconnaissant de m'accorder un
moment de votre temps surtout en
cette période de fêtes pascales.
Pouvez vous me dire ce qu'est la
WIZO et quels sont ses objectifs ?
La Wizo est une association
internationale de femmes ayant un
but non lucratif. Leur principale
activité est de subvenir aux besoins
d'un Lycée Technique Français, et de
nombreuses crèches en Israël. Nous
essayons de faire des manifestations
qui soient rentables, car nous
sommes tenues par un budget et tous
les bénéfices vont immédiatement
aux organismes que je viens de vous
citer.
Pouvez vous me dire quel genre de
manifestation vous avez organisé,
et celles que vous êtes sur le point
de réaliser ?
Depuis notre création en 1968, de
très nombreuses manifestations ont
été organisées par la Viso, et entre
autres, des bals, des réunions, des
ventes de vêtements. Nous avions
comme sponsor Mme
BENVENUTTI Baronne de
Rotschild que vous connaissez bien
et qui nous a quittés
malheureusement. Je dois également
vous dire qu'elle a eu l'amabilité de
nous ouvrir son pavillon à
LOUVECIENNES, pour recevoir des
militaires blessés après la guerre du
Kippour. Elle nous a permis
également d'organiser de nombreux
concerts- A ce sujet, je dois vous
aviser que nous en organisons un
dans un mois, mais le lieu n'est pas
encore fixé. Au point de vue social,
nous avons créé un service des
"femmes battues".
Les femmes battues cela existe ?
Malheureusement oui, il existe un
service spécial en Israël, et un autre à
Paris, et nous sommes très inquiètes.
C'est notre gros problème
actuellement
Comment voyez-vous l'avenir de la
Wizo?
Ceci est une question cruciale, et je
dois malheureusement vous l'avouer,
il est très compromis. Il n'y a pas de
relève, ce qui est notre grand
problème.
De combien de membres se
compose votre association ? Il me
semble que vous ne soyez pas
nombreux. Dans ce cas, comment
arriveriez vous à palier à toutes
vos difficultés ou a venir en aide à
certaines personnes?
Nous avons à Paris, heureusement, le
siège de notre Association, de
nombreux volontaires, plus nantis
que nous. Ici, malheureusement notre
section a beaucoup vieilli. Les jeunes
dames ne s'investissent plus et ne
veulent pas prendre de responsabilité.
Il y a beaucoup de possibilités dans
notre communauté, mais je pense
qu'il y a trop d'associations et un
manque de coordination.
Mais alors. pourquoi ne pas 'créer,
un comité coordinateur?
Nous l'avons créé depuis longtemps
avec Mme OUAZAN, nous avons
donné nos dates aux différentes
associations, malheureusement, elles
Tammuz 5759 . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 3
B’nai Brith
empiètent toujours sur les nôtres, et
c'est très regrettable.
Connaissez-vous le B'nai Brith ?
Bien entendu, nous avons déjà assisté
à vos nombreuses manifestations, et
nous serons toujours présentes. Nous
apprécions beaucoup ce que vous
faîtes.
Justement au sein des diverses
associations, que ce soit le B'nai
Brit?', la Wizo, la Coopération
Féminine, et toutes les autres
associations de Versailles, il existe
une multitude de personnes qui
pourraient vous rendre de très
nombreux services et grossir vos
actions ?
Tout à fait, absolument, mais on le
réclame depuis de très nombreux
mois, c'est très regrettable que l'on ne
puisse pas arriver à redynamiser
notre volontariat.
Soyez assurée que j'en ferai part à
notre président, je suis certain que
quelque chose va bouger à l'avenir,
il ne faut pas perdre courage, mais
garder l'espoir.
Merci et à très bientôt, je l'espère.
♦ MA

Le Bulletin de la Loge de Versailles
Culture…
LE RENDEZ-VOUS DE
POITIERS
Par Paula Lumbroso
Dimanche 16 mai, par une journée
plus que printanière, une petite
troupe insolite, composée de 10
membres du B.B. Versailles (le
minian est respecté !) se retrouve
gare Montparnasse pour participer à
la journée culturelle organisée par
notre “ Eminente Responsable :
Annette Lumbroso ” à Poitiers.
Inutile de vous préciser que ce jourlà
la discipline n’est pas au
programme. Très vite, nous
échangeons les places dans le train
pour nous regrouper, instaurer une
mini réunion de bureau, refaire le
monde à grands coups d’éclats de
voix et de rires. Les élections
israéliennes, Radio J, le futur exposé
d’Olga sur les Juifs marocains, les
recettes de cuisine, tout y passe, et
surtout le temps du trajet.
Arrivés à Poitiers (on ne sait pas trop
comment) nous nous acheminons
vers la brasserie qu’Annette
“ aurait ” réservée pour le déjeuner
(enfin en principe !).
Comme nous avons très faim et que
la confiance règne, les doutes
s’insinuent, les réflexions fusent :
“ Annette, tu te trompes sûrement de
chemin ! ........Mais, est-ce que ce
restaurant existe au moins ? ..........
Es-tu sûre que tu as réservé ? ....... ”
Bref, nous arrivons tout de même.
Brasserie très sympathique, excellent
déjeuner et merveilleuse ambiance.
Nous en ressortons quelque peu
éméchés en raison d’un bon petit vin
blanc avalé généreusement (enfin je
parle surtout pour moi !)
Vers 4 h, la petite troupe s’ébranle
cahin-caha vers le bus qui doit la
mener à Beaulieu où va se dérouler le
spectacle. C’est excentré de la ville.
Là encore les doutes surgissent –
Nous assaillons notre stoïque
Annette de questions. Pauvre
Annette, quel mérite d’être
responsable et organisatrice ! ! ! !
Enfin, nous voici donc parvenus au
cœur de la journée, cause de notre
déplacement à Poitiers, l'oratorio ou
le “ Chant des Rouleaux
d’Auschwitz ”.
L’histoire : En 1945, un document
exceptionnel est exhumé du sol du
camp de concentration d’Auschwitz.
Six documents écrits par des
prisonniers et roulés dans les boîtes
de conserve. Le rouleau choisi pour
ce spectacle et qui lui donne vie a été
rédigé par Zelman Gradowski. Il
s’agit d’un texte poétique d’une
réalité poignante et d’une beauté
troublante qui ne sera pas chanté
mais dit par un récitant professionnel
à intervalles réguliers.
Les acteurs : Un jeune compositeur
parisien Pierre Cholay qui a écrit cet
oratorio.
Le Directeur musical Jean Golgevit
(du Ministère de la Jeunesse et des
Sports)
Des musiciens et deux solistes
professionnels.
Un récitant professionnel et la
chorale “ Chantons Liberté ”
composée de choristes amateurs
engagés dans des combats pour la
justice, la liberté et la mémoire. Les
3/4 de tous ces acteurs ne sont pas
juifs.
Alors, comment avoir pu créer de
l’art sur un sujet aussi grave ? Eh
bien, ils ont réussi !
A travers les chants de la chorale et
des solistes qui interprètent des
poèmes divers de prisonniers
inconnus, à travers la musique, à
travers la voix claire et prenante du
récitant qui rythme le spectacle à
intervalles réguliers comme des
coups de gong, à travers la lumière
claire obscure qui baigne la scène, à
travers la gestuelle simple et la mise
en scène extrêmement dépouillée, à
travers le cri mais aussi le murmure,
ils ont réussi à créer un art fort qui
nous secoue sans jamais tomber dans
le mélo.
D’ailleurs, ils ne chantent pas que la
mort. Ils chantent aussi l’espoir, la
vie. Ils nous font traverser l’enfer
mais en nous laissant voir le jour, les
ténèbres mais en nous laissant voir la
lumière.
L’oratorio, c’est une immense prière
et un hymne à la vie, c’est la volonté
de donner un visage aux prisonniers
que le nazisme a voulu nier,
désincarner, déshumaniser le
projecteur s’arrête sur chaque
interprète comme pour recréer la vie,
le temps d’une prière.
Et, à travers tout cela, la grandeur de
ce spectacle c’est d’avoir su aussi
respecter le silence qui sied à cette
tragédie, c’est d’avoir fait accéder la
mémoire juive à la mémoire
universelle.
Bravo à toute la troupe, à tous ces
efforts, à toute cette volonté et à tous
ces talents.
Nous sommes repartis beaucoup plus
graves, plus silencieux qu’à l’arrivée,
comme si quelque part, à travers ces
rouleaux, ceux qui sont partis nous
disaient : “ Vivez, chantez, célébrez
la vie, mais surtout n’oubliez
jamais …
Bravo et merci Annette !♦ PL
4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 1999

Dans les commissions…
Commission
Loisirs
Par Claudie Alibert
Compte rendu de la réunion du 25
mai 1999 chez Roxane et Henri
Choukroun
Etaient présents
Claudie Alibert
Yaël Benguigui
Régine et Clément Bouhnik
Roxane et Henri Choukroun
Jean-Jacques Hadjadj, Responsable
de la Commission Communication
Marco Lumbroso
Olga Thuil
Yves Yessourour, Responsable de la
Commission Loisirs
Cette réunion de “ travail ” autour
d’une table bien garnie par Roxane a
été très animée. Hum. que la pizza
était bonne !!!!!!!!
Ordre du Jour
Le but initial de cette réunion était
d’arrêter les dates exactes des
prochaines manifestations organisées
par la Loge de Versailles (ce qui
permettra à la Commission
Communication l’élaboration d’un
calendrier qui sera diffusé dans et à
l’extérieur de la Loge) et de définir
globalement le but et le contenu de
chacune de ces manifestations.
Rallye du 4 juillet
Lieu de rendez-vous : la décision
semble s’orienter vers le Centre
Communautaire mais en dernière
minute, au milieu des “ au revoir ” et
“ à bientôt ”, revirement. Le lieu fixé
est le parking de la mairie de BUC.
Cela permettra un départ plus rapide
(rien à ranger ni à nettoyer au
Centre), juste un café-croissant pour
accompagner un cordial shalom,
permettre aux retardataires de ne pas
trop l’être, et embarquement pour
l’aventure à 9 h 30 avec la feuille de
route et ses énigmes concoctées en
grand secret par Roxane et Carine.
Afin de permettre à tous de se
retrouver au lieu d’arrivée, une
enveloppe de secours sera remise à
tous les participants.
Après une discussion serrée, la PAF
est fixé à 100 F tout compris.
Pour clore ce rallye, un buffet
convivial attendra les participants
chez Olga.
Brunch-Braderie - dimanche 29
août
Discussion animée pour décider si
l’on fait une loterie ou une braderie
pour animer ce brunch. La seconde
solution est retenue. Ce sera le
Brunch-Braderie du B’nai
B’rith.
Après moult discussions, la P.A.F.
est fixée à 75 F pour les adultes et 50
F pour les enfants de 6 à 13 ans.
Soirée Lyrique- dimanche 24
octobre
Cette soirée ouverte proposée par
Marco est une innovation et devrait
nous permettre d’espérer une
audience d’environ 400 personnes.
Les amis et familles sont les
bienvenus.
Le lieu choisi est l’auditorium du
centre Landowski qui dispose de 480
places.
Le spectacle sera donné par 4 jeunes
artistes lyriques.
Tammuz 5759 . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 5
B’nai Brith
De l’avis unanime des participants,
l’art lyrique n’étant pas la “ tasse de
thé ” de tout le monde, un répertoire
très gai d’airs connus et très “ grand
public ” est recommandé. Il
permettra ainsi d’attirer ceux qui, à
priori, n’auraient pas l’idée d’aller
voir ce genre de spectacle.
Conditions financières :
• Les artistes recevront 1000 F
chacun, soit 4000 F
• Location de la salle : 2500 F
• Coût total : 6500 F.
• Auxquels s’ajouteront les frais
divers à définir.
Un bar très simple sera à la
disposition des spectateurs.
Reste à fixer le prix de la
participation.
Soirée de la Fraternité - 4
décembre 2000
Les membres des autres Loges sont
les bienvenus.
Le déroulement sera fixé
ultérieurement.
Soirée des dix ans de la Loge
Versailles - 28 mai 2000
Ce sera la soirée avec un S.
Il faudra choisir le lieu, les modalités
et cela sera le sujet de nombreuses et
futures réunions.
Bien entendu, toutes ces
manifestations visent à recueillir des
fonds pour les œuvres de la Loge,
mais ne doivent pas être trop chères
pour pouvoir attirer le maximum de
participants.
Clément nous présente en détail les
deux associations auxquelles il a
pensé et avec lesquelles il a déjà eu
de nombreux contacts (Maavar et
Raphaël). Leur fonctionnement est

Le Bulletin de la Loge de Versailles
très différent. La première mise sur
l’avenir immédiat (repas servis à des
personnes dans le besoin), la seconde
est un projet à long terme (réalisation
d’une chambre pour polyhandicapés
dans un centre spécialisé). La
Commission Sociale fera son choix
lors d’une de ses prochaines
réunions.
Encore beaucoup de travail en vue
mais nous avançons dans la bonne
humeur et la convivialité.
Le B’nai B’rith me convient de plus
en plus. ♦ CA
Commission
Communication
Compte rendu de la réunion du 27
Mai 1999
par Michèle JUNES
Le 27 Mai 1999 s'est réuni chez
Danièle et Jean-Jacques HADJADJ,
la commission communication, dans
une ambiance très conviviale, à
l'image des maîtres de maison.
Autour de notre frère Jean-Jacques
étaient présents : Claudie ALIBERT,
Marlène GUENICHE, Michèle
JUNES, Henri CHOUKROUN, Dov
FITOUSSI,Léou MOUYAL, Daniel
SANDLER et Yves YESSOUROUR.
Le Bulletin de la Loge et le projet de
fascicule devaient être les deux pôles
de cette réunion
1° Le bulletin :
Nos frères Jean-Jacques et Léon ont
procédé à une mise au point des
articles destinés au bulletin du 21
juin.
La date de bouclage théorique du
bulletin est fixée au 11 Juin. A cette
date, au plus tard, tous les articles
devraient être remis sous disquette à
Dov.
La commission a aussi balayé les
rubriques pouvant intéresser les
lecteurs du bulletin . Le choix est
effectivement très large.
Notre frère Daniel SANDLER a
proposé d'assurer le compte rendu de
la soirée des dix ans de la loge
Kinnereth d'Enghien avec des photos
si possible.
2° La Communication
Nous nous sommes ensuite penchés
sur le projet de fascicule.
Voici les premières dates
communiquées par les responsables
de commissions :
Rallye Barbecue 7 Juillet 1999
Brunch Braderie 29 Août 1999
Week-end
Octobre 1999
à Barcelone 8
Cine-club SAMEDI 16 Octobre
1999
Colloque commission Israël sur
Jérusalem à la Mairie du Xème
24 octobre (Date à confirmer)
Soirée Lyrique 31 Octobre Date
à confirmer)
Ciné-Club DIMANCHE 28
Novembre 1999 16H
Soirée de la fraternité 4
Décembre 1999
Cine-club SAMEDI 15
JANVIER 2000 20H30
Soirée des dix ans 23 Janvier
2000
Cine club SAMEDI 4 MARS
2000 20H30
Cine-club DIMANCHE 16
AVRIL 2000 16H
Cine-club DIMANCHE 21 MAI
2000 16H
A propos de l'organisation des fêtes
en général ainsi que de leur coût et
de leur droit, d'entrée en particulier,
notre frère Daniel suggère une
réflexion de fonds sur les modalités
d'organisation de nos manifestations
extérieures ainsi que d'un éventuel
sponsoring d'une part, et d'un travail
en commun entre les commissions
communication et loisirs.
La soirée lyrique : Elle aurait lieu le
Dimanche 24 Octobre à 17 Heures à
l'Espace Landowski au profit
éventuel de l'Association Raphaël
(Projet à long terme qui déboucherait
sur l'ouverture d'une chambre pour
polyhandicapé) ou à celui de
l'Association Maavar (sorte de
"Restos du cœur" casher.
Que ce soit au profit de Raphaël ou
Maavar, pour pouvoir très vite
travailler sur la communication de
cet évènement et espérer lui donner
l'impact qu'il mérite, il nous faudrait
avant les vacances connaître les
éléments suivants :- Informations sur
le ou les interprètes.- Le
programme.- Animation et cahier des
charges.- Un montant pour le PAF
est avancé et reste soumis à
acceptation : 125 F Claudie
ALIBERT se charge de réunir ces
éléments pour notre réunion du 28
Juin chez Michèle JUNES.
Dixième anniversaire de la loge
Notre frère Daniel proposait de
fusionner la Fête de la Fraternité et
celle des dix ans, mais après
intervention de Danièle HADJADJ et
concertation avec le Président et le
bureau, la date du 23 Janvier a été
retenue.
Notre frère Daniel voudrait que
chacun puisse jouir des fêtes sans
qu'aucun problème financier ne l'en
empêche. Le message est transmis au
bureau qui en a pris bonne note.
Le souper de Danièle fut délicieux et
nous nous sommes séparés dans la
bonne humeur et la fraternité.
Prochaine réunion : Lundi
28 Juin à 20H30 chez
Michèle Junes 15 Rue
Carnot 92100 BOULOGNE♦
MJ
6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 1999

Initiation…
Impressions
d’initiation
Par Claudie Alibert
12 avril 1999 - L’initiation, tu
verras, c’est la surprise... mais
c’est sympa.
N’empêche que je m’inquiétais un
peu. Je me demandais ce que l’on
nous réservait.
Quand je suis arrivée au centre,
(ouf ! à temps) d’autres comme
moi se posaient des questions et
pour tromper leur fébrilité parlaient
de tout et n’importe quoi, sauf de
l’initiation.
Puis on nous a appelés. Devant le
cercle accueillant des “ anciens ”
nous nous sommes installés. Un
regard à gauche, un regard à
droite. Ils sourient tous. Un grand
calme s’installe en moi. Je pense à
mon fils. Ce serait son
anniversaire aujourd’hui.
Moi qui n’ai jamais “ participé ” à
une cérémonie, je suis appelée la
première pour allumer la bougie de
“ lumière ”. Je lis mon texte.
J’aimerais bien continuer à lire les
autres pour mieux m’imprégner de
leur sens.
Le reste s’est déroulé très vite, un
peu comme dans un rêve et mes
souvenirs sont maintenant un peu
flous mais je sais que j’étais bien.♦
NOTRE ADMISSION A
LA LOGE DE
VERSAILLES
Par Michel & Evelyne SUSTER
Nous sommes convoqués à 20h15 au
Centre Communautaire du Chesnay.
Pendant tout te chemin nous nous
demandons ce que nous devrons faire
à cette cérémonie, faire un discours,
lire un texte, dire une prière
an Hébreu …?
Arrivés au Centre, nous
voyons, dans la salle, une table
recouverte de pleins de choses bien
appétissantes mais nous n'avons pas
le droit d'y toucher. On nous laisse
« en quarantaine » dans le vestibule
en nous expliquant que pour le
moment, nous ne faisons pas encore
partit de la loge, nous ne sommes que
des postulants! Heureusement, nous
ne sommes pas seuls. D'autres futurs
membres patientent avec nous et la
discussion va bon train autour d'un
verre de jus de fruit et de quelques
amuse-gueule
Au moment où la discussion bat son
plein, on vient nous dire que nous
pouvons nous introduire dans la
grande salle, sans faire de bruit,
comme Si quelqu'un dormait. Et c'est
presque sur la pointe des pieds que
nous franchissons les quelques
mètres qui nous séparent du rideau
qui cache encore le lieu où se tient la
"Grand Messe". Nous avons l'air de
conspirateurs, l'esprit partagé entre le
fou rire et la crainte de l'inconnu.
L'air de la Hatikva se déclenche et
nous pénétrons enfin dans la salle.
Nous sentons des dizaines de paires
d'yeux braqués sur nous. Tous les
membres de cette haute assemblée se
tiennent debout, la main sur le cœur,
les doigts pliés d'une curieuse façon.
Nous soupçonnons là une
signification particulière, mais n'en
connaissant pas le sens, nous n'osons
Tammuz 5759 . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 7
B’nai Brith
faire de même. Dans notre trouble,
nous avons du mal à discerner les
chaises qui nous sont destinées.
Ouf! Nous sommes soulagés, nous
n'aurons pas de discours à faire, mais
seulement un petit texte à lire, après
les allocutions de bienvenue des
« Anciens » de la Loge. Nous avons
l'impression de nous retrouver à
l'école quand il fallait faire des
exercices de lecture devant
la classe et que chacun
lisait le même morceau.
Chacun à son tour lit le texte,
s'applique, essaie de faire les liaisons
appropriées, de parler distinctement...
puis serre la main du Président. Nous
devenons membres de la Loge de
Versailles
La Ménorah est devant nous,
légèrement sur la droite et nous
passons à la cérémonie de l'allumage
des bougies. C'est le moment que
nous trouvons le plus émouvant.
Michel allume la 2ème bougie, celle
qui symbolise la justice, TSEDEK,
puis Evelyne la 3ème, celle qui
symbolise la paix, SHALOM.
Certains de nos nouveaux frères et
sœurs ont moins de chance que nous:
Ils ont une courte phrase à dire en
Hébreu et ils en bafouillent... ! Mais
l'acte est solennel et nous sentons
que, maintenant, nous faisons partie
d'une même famille.
Il ne nous reste plus qu'à nous
intégrer réellement en y trouvant
notre place et les activités qui feront
vibrer notre corde sensible.
La soirée se termine dans une
ambiance très sympathique, autour
de la table dressée qui nous attirait
tant quand nous sommes arrivés.
Nous y dégustons les plats variés
préparés par nos sœurs et peut-être
quelques-uns uns de nos frères.
Ce fut une belle initiation ! ♦ M&ES

Le Bulletin de la Loge de Versailles
KINNERET A DIX
ANS ! ! !
Quelques actions :
Unis et efficaces dans nos actions au
sein du B’NAI BRITH, notre aide
s’est manifestée pour :
• L’hôpital MISGAV LADACH
de Jérusalem
• BEITH HAM (Aide aux
•
adolescents en difficulté)
Projet immédiat : KOSOVO
Le B’NAI BRITH soutient des actions
humanitaires en France et
en Europe.
• Collecte de
médicaments,
vêtements, jouets, envoyés en
Russie, Lituanie, etc.…
• Aide au Casip de Paris
• Collecte de matériel de
•
puériculture pour des familles en
difficulté en région parisienne
Visite à des personnes âgées
• Paniers alimentaires de Pessah
pour des familles nécessiteuses
de notre région
• Après-midi récréatives pour
•
HANOUKA et POURIM avec
les enfants de l’OSE
Brocantes au profit de nos
œuvres sociales
• Soutien financier à des familles
de « Olim » éthiopiens
• Participation au reboisement du
parc Itzhak Rabin à Jérusalem
• Plantation à Enghien d’un arbre
« pour la Paix et la
Tolérance »
en
association
avec la Mairie
d’Enghien et le K.K.L.
• Récupération de matériel
•
paramédical (chaises roulantes)
pour Yad Sarah (Israël)
Sorties théâtrales, visites de
musées, soirées musicales
• Voyages découvertes
• Organisation d’une soirée
•
cabaret « Yiddish »
Soirées « Pourim »
• Cafés
d’écrivains
littéraires autour
• Nombreuses conférences et
débats sur des thèmes variés
• « Garden-party » rallye
automobile, journées à la ferme,
randonnées pédestres, barbecues
Il nous reste encore tant à faire…
Avec vous peut-être…
Pour contacter la loge Kinneret :
- 01 39 91 37 36
- 01 30 32 04 56 ♦
♦
8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 1999

DIMANCHE 30 MAI 1999 A
ENGHIEN, KINNERETH FÊTAIT
SES 10 ANS.
Par Daniel SANDLER
Vingt cinq frères et sœurs de
la loge de Versailles avaient
tenu à s'associer au dixième
anniversaire de la loge
KINNERETH d'ENGHIEN,
le 30 Mai dernier, qui
rassembla 270 personnes
dans une ambiance d'autant
plus chaude que l'absence de
climatisation se fit
torridement sentir.
Mais ce fut une soirée
néanmoins très réussie : la
performance de la chanteuse Sem
AZAR, l'ambiance musicale assurée
par son époux et l'humour de Muriel
KEHL ont conjugué rythme et rire
avec bonheur ( voir photos)
La Présidente de la loge, Viviane
Le Dixième anniversaire de Kinereth
LUMBROSO, lors de son allocution
de bienvenue, avait tenu à retracer les
aspects forts de cette décennie et à
transmettre les salutations de
plusieurs frères et sœurs d'ENGHIEN
aujourd'hui installés en Israël.
Une brochure, (voir cicontre)
fut distribuée à tous les
participants et permit de mesurer la
Par Jean-Luc Scemama,
Président du Bn’ai B’rith de France
Tammuz 5759 . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 9
B’nai Brith
diversité et la consistance des actions
entreprises par KINNERETH entre
1989 et 1999.
Encore bravo à nos frères et
sœurs d'ENGHIEN !
Rendez-vous pour des
retrouvailles aussi
fraternelles et chaleureuses à
l'occasion du dixième
anniversaire de la loge de
Versailles début 2000. ♦ DS
Je suis particulièrement honoré d’avoir pu assister à ce 10 ème anniversaire de la loge Kinéreth d’Enghien pour plusieurs
raisons :
Marquer le temps est une tradition pour nous, et marquer 10 ans (nombre symbolique) me semble important, et nécessaire,
10 ans dans la vie d’une Loge marque son enracinement dans la famille et la tradition du Bnai B’rith,
Les équipes qui se sont succédées depuis l’origine à ce jour ont remarquablement su diversifier ses activités et je suis
toujours ravi de recevoir mensuellement la liste des actions réalisées, tant en matière sociale que culturelle, dans un cadre
fraternel où la convivialité est toujours présente, avec notamment le clin d’œil mensuel aux sœurs et frères qui fêtent leur
anniversaire,
Le nombre de couples, membres de Kinéreth, à avoir réalisé leur alyah a permis de sceller des rapports privilégiés entre
Kinéreth et Eretz Israël,
Enfin, le nombre de participants à cet anniversaire témoigne du rayonnement de cette loge, non seulement dans la famille
B’ai B’rith, mais dans la cité et son environnement général.
J’ai eu beaucoup de plaisir à participer à cette célébration exemplaire, et souhaite à Kinéreth, à sa dynamique Présidente
Viviane Lumbroso, à ses prédécesseurs et à tous ses membres, tous mes vœux de succès pour les actions en cours et
celles qui suivront au profit de notre communauté et d’Israël, jusqu’à 120 ans.
Très fraternellement, Jean-Luc Scemama ♦ JLS

Le Bulletin de la Loge de Versailles
UNITE JUDAÏSME
PLURIEL
Par Monique SANDER
A l'origine : 7 Amis venant d'une
loge qui a fondu sous le soleil de sa
couronne "Keter Yeruchalaim", au
détour d'une action.
Elle a disparu parce que tournée
seulement vers la collecte de fonds,
noble action mais certains membres
n'étaient pas entrés au B'nai Brith
pour cela, suffisamment
d'organismes dans la communauté
auraient pu les accueillir.
Elle a disparu parce que trop attachée
d'une façon primaire aux symboles,
au rituel, tout allait par trois à chaque
instant.
Elle a disparu malgré la très grande
gentillesse de son Président
fondateur.
Pourtant une rencontre qu'il a
organisée, nous a montré ce que
pouvait être le B'nai Brith ; nous
avons eu la chance de connaître de
façon un peu privée le regretté
Président du B'nai Brith de France
avant Marc Aron Sam Offenberg
dont les actions nous ont donné
l'exemple d'actions militantes et
constructives réalisées par le B'nai
Brith
Quelques mois avant sa disparition et
l'énoncé de ses actions a permis une
réflexion plus approfondie de ce que
le B'nai Brith était capable de faire.
En partie grâce à lui, grâce et surtout
à l'enseignement et au soutien du
Rabbin Marc Alain OUAKNIN l'idée
a germé d'organiser une "journée
mémoire à Auschwitz", Janvier 1990,
pendant la période où l'affaire du
Carmel battait son plein.
Ce fut notre 1ère action et elle a
précédé la création de l'Unité
Judaïsme Pluriel : 184 personnes
dont 1/5 de BNAI BRITH se sont
retrouvées dans ce lieu de mémoire.
Le nom de notre Association d'Amis,
découle de cette action : les Rabbins
Daniel FARHI et Marc Alain
OUAKNIN furent les moteurs de
cette initiative, mais leurs réflexions,
leurs interprétations, leurs
applications du Judaïsme étant
légèrement divergentes, nous avons
eu droit à quelques réflexions
singulières sur cette Association de
Rabbins.
Deux juifs ensemble, trois, quatre,
voir cinq opinions donc pas question
de nous séparer de ces deux rabbins
pour lesquels nous avions et nous
avons une haute estime et cela a
donné "JUDAISME PLURIEL"
Dans le Judaïsme le nom est un
projet et ainsi nous avions déjà en
nous même la pluralité de nos
réflexions, de nos façons d'être juifs.
Notre demande de charte avec la
dénomination UNITE alors que
toutes les formations portent le nom
de LOGE, ce fut tout simplement une
heureuse coïncidence, nous sommes
arrivés à un moment où les Etats
Unis recommandaient de ne plus
utiliser le nom de LOGE.
"UNITE" JUDAISME PLURIEL
sonnait bien, malgré nos horizons
divers, nos façons d'être différents,
nous formons un seul peuple, ce fut
bien pour nous…
Pour nous aussi, nous voulions dans
nos actions, nos réflexions, retrouver
nos racines juives. Le Judaïsme
contient de très beaux symboles,
nous avons donc cherché à retrouver
nos racines en ne conservant que la
lumière combat de l'intellect sur le
matériel, telle la tête de
HANOUCCA, Shabbat, avec ses
lumières et la Menorah que nous ne
devrions allumer que lorsque viendra
le 3ème temple. Voilà donc les
origines de I'UNITE JUDAISME
PLURIEL à part cela nous pensons
fonctionner comme tous les autres
Membres du BNAI BRITH, et nous
fumes installés le 16 décembre 1990
par notre regretté ami et Président du
BBF le Docteur Marc ARON de
Lyon.
La vie en groupe à ses hauts et ses
bas, nous nous sommes intéressés à
différents projets.
Initiateurs dans le cadre du B'nai
Brith en France, de l'aide directe aux
Olim d'URSS et d'ETHIOPIE, en
relation avec la loge Robert Gamzon,
nous restons les seuls pratiquement à
part la loge Hatikva de Paris et une
de Strasbourg à suivre encore, après
huit ans, nos familles. De très
grandes actions ont été mises ensuite
en chantier, un camion de 23 tonnes
chargé de vêtements, de
médicaments, de livres en hébreu et
de vivres est parti pour KIEV. Gros
travail d'équipe, pendant des
semaines Des galas, à Rachi, au
Palais des Congrès, loto bingo
annuel, qui pour mener à bien nos
actions permettent de répondre
présent aux différentes demandes des
commissions, le social, l'ADL, etc.
peuvent compter sur nous.
Une idée qui nous a beaucoup amusé,
un livre de cuisine, fut édité avec les
plus belles recettes de la "famille"
Judaïsme Pluriel, façon de montrer
notre pluralité à table.
Si la culture n'est pas toujours
présente dans nos actions, quoique,
nous organisons en ce moment un
cycle sur la "pensée universelle
d'lsraël" avec le Rabbin Philippe
10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 1999

Haddad, notre spécificité c'est de
rencontrer surtout des personnalités,
des témoins, qui peuvent nous aider à
mener des actions efficaces.
C'est pourquoi nous avons pu
organiser il y a quelques années une
grande journée sur le thème
"EDUCATION ENGAGEMENT"où
plus de 350 personnes sont venues
réfléchir avec nous.
L'ADL est notre cœur et de
JUDAISME PLURIEL grâce et
toujours à Marc Alain OUAKNIN,
nous avons pu monter un programme
de formation pour les professeurs de
l'Education nationale
Nous sommes partis en Israël pour
les 3000 ans de Jérusalem, 50
personnes dont 15 B'nai Brith,
voyage très riche en rencontre, en
interpellations. Simon Midal,
Président du BB à l'époque.à notre
tête nous a permis d'ouvrir certaines
portes.
JUDAISME PLURIEL c'est Aide et
Action
Ce qui maintient notre cohésion en
fait c'est l'Amitié, la convivialité en
toute simplicité, notre réflexion avant
l'action.
Pas de grands mots, pas de belles
phrases, mais des réalisations
concrètes à court, moyen et long
terme.
Notre racine c'est le Judaïsme, notre
action c'est le LECH LECHA
D'ABRAHAM,
Monique SANDER, Présidente.♦
MS
Les Juifs Du Maroc
Intervention d'Olga TUIL à la tenue
du.17 MAI 1999
En préparant pour vous ce petit travail
sur le Maroc, je ne peux m'empêcher
d'exprimer une profonde
gratitude à toutes les mères, qui avec
leur amour ont su transmettre à leurs
enfants les traditions et les coutumes
de notre vie juive, qui sont notre
mémoire au quotidien, et si nous
avons l'obligation de continuer l'esprit
de cette transmission, c'est pour
que la chaîne continue...
Il faut dire que la cuisine Marocaine
est surprenante par la hardiesse avec
laquelle se mélangent le sucré et le
salé, le doux et l'amer, les parfums
des épices diverses. C'est pour toutes
ces raisons que j'ai choisi de vous
parler du plat traditionnel du samedi
midi.
La Dafina, ch'rina ou T'fina, l'appellation
est multiple et l'origine serait :
"chrom" de l'arabe "chaud" et "t'fen"
de l'arabe "enterré".
C'est le seul plat chaud autorisé le
samedi midi puisqu'il est interdit de
cuisiner le jour du shabbat. Autrefois
il cuisait dans un four enterré, d'où
cette appellation. C'est un plat convivial
et royal, véritable étendard de la
cuisine juive marocaine.
Que de fois n'a-t-on pas entendu : "ce
qui nous ferait grand plaisir ce serait
une bonne dafina".
Je me souviens encore de quelques
recommandations faites au "terrah",
le chargé du four : "Mohamed, attention,
je la veux dorée (m'quilia), tu
sais, je reçois Dina et ses enfants,
alors"...ou bien : "Mohamed, tu sais,
c'est le shabbat de Tfelim de David,
Tammuz 5759 . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 11
B’nai Brith
je veux qu'elle me rougisse le visage
(t'hamer li leujeh). Ainsi allaient les
commentaires, fusant de toutes parts,
et Mohamed souriait, promettait,
rassurait. C'était son meilleur moment
de la semaine, les pourboires
étaient généreux et son déjeuner du
samedi midi royalement assuré.
Une fois la dafina confiée, les femmes
se dirigeaient vers le bain voisin
(souvent four et bain étaient mitoyens,
l'un chauffant l'autre) afin de
se faire laver par une tiabe (une masseuse)
.
Au retour du bain, les femmes repassaient
prendre leur pain chez Mohamed
qui leur souhaitait un shabbat
shalom !
Autre temps fort de la vie juive marocaine
: La Mimouna .
Depuis des générations, les juifs du
Maroc célèbrent la fête de la
Mimouna, le lendemain du dernier
jour de Pessah. En arabe, "mimoun"
signifie chance.
Elle a fait l'objet de différentes interprétations.
Le rabbin Yossef Ben Na'im de Fès
en donne quatre :
1ére interprétation : Mimouna viendrait
du mot maamin qui veut dire :
"on croit que" la dernière rédemption
sera comme la première et que les
enfants d'Israël ayant été sauvés au
mois de Nissan, c'est au cours de ce
mois qu'ils le seront à nouveau. La
plus grande partie du mois de Nissan
s'étant écoulée, la Mimouna est fêtée
dans l'allégresse et la croyance que la
rédemption viendra avant la fin du
mois.
2ème interprétation : Pessah est l'une
des quatre occasions de l'année où le

Le Bulletin de la Loge de Versailles
Les Juifs du Maroc…
sort des hommes est mis en question.
C'est à partir de cette période que va
dépendre l'abondance de la récolte à
venir. C'est pourquoi branches d'arbres
fruitiers, épis de blé bénis symbolisent,
ce jour là, les dons de la
terre.
3ème interprétation : Pour manifester
que la joie de la fête est incomplète,
en accord avec le Talmud de Babylone.
La prière du Hallel n'est pas complétée
le deuxième jour de Pessah et
le Sage nous explique que, lors de la
traversée de la mer rouge, des soldats
égyptiens ont péri, et toute mort
d'homme, fussent-ils nos ennemis ne
nous donne pas le droit de nous
réjouir en tant que juifs.
Par contre, le huitième jour de Mimouna
concourt à la plénitude de la
fête.
4ème interprétation : C'est le dernier
jour de Pessah qu'est mort le Rabbin
Maïmon, père de Maïmonide, et
comme on ne peut pas faire une
collation commémorative au cours
du mois de Nissan, la Mimouna en
tient lieu.
Selon une interprétation ne remontant
qu'au 19ème siècle, la fête est
liée à la naissance de Maïmonide, le
14 Nissan, et à sa circoncision le
dernier jour de Pâques.
Dès le coucher du soleil, on garnit
une belle table de pâtisseries, fruits,
boissons diverses, sans oublier le
Mahia (eau de vie). On dépose sur la
table un poisson cru habillé de feuillage
"symbole de la traversée de la
mer rouge et de sa consommation par
les hébreux, une grande terrine remplie
de farine (formée en cône) pi-
quée de 5 fèves vertes, 5 œufs, 5
dattes et 5 pièces d'or ou d'argent
pour appeler une année de richesse ,
ainsi qu'un bloc de levain qui servira
ensuite à faire le premier pain après
Pessah. On place également une
carafe de lait, du beurre et du lait
caillé. L'ensemble de ces laitages
exprimant l'abondance. Cet étalage
de couleurs, de symboles, de saveurs
et d'odeurs a pour rôle d'écarter le
mauvais œil et de solliciter la Protection
Divine. Tous ces mets sont
des symboles de bénédiction. Mais,
ni viande, à cause du sang versé, ni
café à cause de sa couleur ne seront
servis ce soir là.
"Les yeux mangent avant le ventre"
dit un proverbe Judéo-Marocain, tant
il est vrai que la table de la Mimouna
est magnifique ment dressée. Plus
tard dans la soirée, sera fabriquée la
"MOUFFLETAH", mot judéo-arabe
pour désigner une crêpe à base d'eau
et de farine servie avec du beurre et
du miel, tradition du dernier soir de
Pâques.
En goûtant cette crêpe, on se
congratule en répétant : "Terho"
(Que vous prospériez).
Membres de la famille, voisins, amis,
voire étrangers se rendaient visite
mutuellement pendant toute la soirée
et une grande partie de la nuit, goûtaient
aux douceurs de la table, passaient
de maison en maison, sans
trop s'attarder car il ne fallait oublier
personne dans ces visites. On chantait
et on dansait dans les rues. Le
Mellah était en fête. Les jeunes
criaient à tue tête : "A lalla mimouna,
m'mbarka m's'h'oda" (A la belle
Mimouna, que celle-ci nous porte
chance)Souvent au cours de la l'occasion
d'annoncer des fiançailles. La
fête pouvait être aussi le prétexte à
une rencontre entre jeunes gens et
jeunes filles en vue de se marier.
Le lendemain, tôt levés, les habitants
du Mellah comme ceux des quartiers
européens allaient tout le long de la
Corniche à Casablanca se tremper les
pieds au milieu des rochers en
souvenir de la traversée de la mer
rouge par les hébreux.
Les amis musulmans jouaient un rôle
actif dans ces festivités, ils offraient
le pain levé dit "hametz" à leurs amis
juifs.
Pour les marocains, musulmans ou
juifs, le pain partagé est symbole
d'une alliance scellée dans l'amitié.
Ils prenaient part aux festivités et
étaient également invités dans les
foyers juifs.
L'estime que se portaient juifs et
arabes au Maroc se traduisait par des
présents que l'on s'offrait à l'occasion
des fêtes religieuses. Il n'était pas
rare de voir un musulman envoyer à
son ami juif un panier de légumes et
de fruits. Le juif lui rendait la
politesse en lui offrant des galettes le
jour de l'Aïd El Kebir, ce dont les
musulmans étaient très friands.
Il était d'usage de se déguiser à la
Mimouna. Les femmes mettaient des
vêtements de musulmane, principalement
le "qeftan" et se paraient de
tous leurs bijoux.
Le jour qui suit la Mimouna, presque
tous chôment, ce qui pour certains est
considéré comme une mitsva (action
pieuse).
Entre Pessah et Chavouot qui consacre
le don de la Thora au Sinaï, il y a
la Hilloula.
12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 1999

Fête folklorique, à la fois religieuse
et profane. Le pèlerinage effectué sur
la tombe des saints et la célébration
Les Juifs du Maroc…
des saints constituent un élément
incontournable du rituel religieux.
A chaque saint, ses disciples et son
rituel.
Leur célébration est empreinte d'un
rituel bon enfant où le coté convivial
semble l'emporter.
Nous avions des saints locaux
comme : Rabbi AMRAM BEN
DIWAN, Rabbi RAPHAEL
ENCAOUA OU RABBI HAIM
PINTO, pour ne citer qu'eux.
Le jour dit, les familles s'apprêtent à
partir pour une transhumance qui
durera plusieurs jours, voire une
semaine avec armes et bagages. Il
faut se munir de quoi se vêtir, se coucher
et manger. Sur les lieux de sépulture
des saints se déroule un rite
que les pèlerins accomplissent à la
suite d'un vœu individuel ou collectif
prononcé à l'occasion d'un évènement
extraordinaire. On y vient demander
la guérison d'un être cher.
Prières et chants ou récitations de
psaumes se succèdent autour de la
sépulture du saint choisi. Le tout
s'effectue à l'occasion de repas copieux,
arrosés de vin ou de mahia et
s'accompagne de danses, de chansons,
de feux de joie.
C'était aussi une occasion d'entendre
les récits dans lesquels on faisait état
de la vie du saint, les événements
fabuleux auxquels il avait participé,
les interventions miraculeuses dont il
était l'auteur, comme ses visions
prophétiques. Des textes étaient
chantés par des piyotims en hébreu .
Les départs des juifs du Maroc n'ont
pas fait cesser ces pèlerinages. On
assiste depuis quelques années à
l'arrivée de juifs originaires du pays
venus effectuer un pèlerinage dans
ces lieux qui leur sont toujours chers.
A Chavouot, l'usage est de consacrer
cette longue nuit à l'étude de la
Thora.
En rapport avec cette longue nuit, les
juifs du Maroc ont coutume, avant la
nuit de Chavouot, de remplir des
vases d'eau qu'ils laissent séjourner la
nuit dehors jusqu'au matin. A la fin
de la nuit, ceux qui ont mal aux yeux
se les frottent avec cette eau et y
trouvent un mieux être.
L'évocation de l'eau et de ses bienfaits
se retrouve dans plusieurs récits
et traditions liés à Chavouot. Au
Maroc, à la synagogue, après la lecture
des poésies, le dernier lecteur
était arrosé. Chavouot au Mellah était
perçu comme "la fête de l'eau" et
chacun aspergeait l'autre, car selon la
tradition locale, celui qui était ainsi
aspergé était préservé durant toute
l'année des malheurs et des maladies.
Dans les villages, des cornes étaient
utilisées pour l'aspersion.
Le sens du goût était également honoré
à travers la dégustation de mets
particuliers. Le pain était parfumé de
menthe. Le repas du soir c'était le
couscous, et celui du petit déjeuner,
des beignets au miel.
Les rites et usages dans la vie du juif
marocain. (certains de ces rites et
usages datent du siècle dernier).
Naissance, Bar-Mitsva, Mariage,
Décès, constituent les événements
Tammuz 5759 . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 13
B’nai Brith
manquants de la vie du juif marocain
autour desquels l'institution religieuse
est intimement associée. Mais
ils sont marqués d'une certaine originalité
du fait des usages locaux auxquels
ils sont associés. Il faut y
ajouter toutes les pratiques de la
magie, des craintes d'origine superstitieuse
qui entourent chacun de ces
événements importants.
Comme dans tout le Maroc, le mellah
était imprégné de croyance en des
forces surnaturelles et superstitions.
-les "jnouns" peuplent le mellah.
-les esprits bons ou mauvais sont
maîtres de tout.
-ils hantent les endroits déserts et les
nuits.
L'ensemble des règles juridiques de
la vie du juif marocain prennent leur
source dans le loi mosaïque qui est
en même temps une référence religieuse
et civile régissant le droit des
personnes. Chacun de ces événements
est accompagné d'une fête
familiale qui a généralement lieu à la
maison et de célébrations religieuses
à la synagogue où se retrouvent parents
et amis auxquels se joignent les
autres membres qui fréquentent ce
lieu sacré.
Chaque fête fait l'objet de préparatifs
qui sont mis en œuvre longtemps à
l'avance par la maîtresse de maison à
laquelle se joignent d'autres femmes
du voisinage , ou par les femmes de
la famille au grand complet.
Lorsqu'une femme est enceinte, la
nouvelle est annoncée immédiatement
à sa famille ou à celle du mari.
Elle donne lieu à des manifestations
de joie.

Le Bulletin de la Loge de Versailles
Les neuf mois qui précèdent l'accouchement
sont divisés en trois
périodes :
-3 mois d'envies
-3 mois d'embonpoint
-3 mois de fatigue générale.
Les trois premiers mois sont les plus
vulnérables en raison de l'incidence
des envies sur l'enfant à naître et sur
les conséquences qu'elles peuvent
avoir sur son physique. De ce fait,
elle est entourée de tous les soins
pendant cette période .
A l'approche de la naissance, on
procède à la préparation des talismans
et des amulettes destinées à
mettre la mère et l'enfant sous la
protection de Dieu et de ses anges
gardiens, et à écarter les mauvais
génies, notamment pour les garçons
qui dans les huit jours de leur naissance
ne sont pas encore entrés dans
l'alliance avec Abraham par la Brith
Mila. La naissance d'une fille ne
donne qu'à une modeste cérémonie le
jour où son nom lui est donné. Cette
cérémonie s'accompagne bien entendu
d'une bénédiction de l'enfant.
Au contraire, la naissance d'un fils
est chaleureusement et bruyamment
accueillie aux sons du "Baruh Abba
Béchem Adonaï" (Sois le bienvenu
au nom de Dieu).
La fête dure une semaine. Chaque
soir depuis la naissance jusqu'à la
circoncision, parents et amis sont
conviés à un "tehdid".(Cérémonie se
déroulant une semaine après la naissance)
Pour la protection du nouveau né, on
y chante, mange et boit, on y raconte
des histoires et des anecdotes, on
joue aux charades et à des jeux de
société. Pour protéger le nouveau-né
des jnouns (diables en arabe), le
Cohen ferme les portes de la chambre
et prend une épée cachée sous le
matelas du bébé, la pose sur l'enfant
et prononce à trois reprises la bé-
Les Juifs du Maroc…
nédiction des Cohanims " que
l'Eternel te bénisse et te protège". Il
faut en effet veiller sur lui tant que
son existence n'est pas religieusement
consacrée par la circoncision et
par le choix d'un nom.
De son coté, la sage-femme décore
les murs de la chambre avec des
dessins en forme de mains "El
Khemsé", représentant le chiffre cinq
contre le mauvais œil. A la fin,
chaque convive fait un don en argent
"ghrama" à la sage-femme "quebla",
et à son assistante "er rafda". Je fais
ici une parenthèse : la croyance dans
le mauvais œil était très tenace au
Maroc. Le meilleur moyen de s'en
protéger était la main de fatma souvent
portée en bijou. Elle vise à
conjurer le mauvais sort. Si une
femme s'extasiait sur la beauté d'un
enfant, on répondait aussitôt par un
multiple de cinq. (Il a 5, 10 ou 15
ans) Le chiffre cinq a donc, lui aussi
un rôle de protection.
Les juifs croient à la vertu curative
de certaines plantes :
Fliyo : la menthe sauvage aide les
digestions difficiles.
Aoud-Nouar, le clou de girofle ou un
peu de Mahia pour calmer les maux
de dents.
Le Camoun (cumin) est présent
contre le chagrin et la neurasthénie.
Je referme la parenthèse pour revenir
à la circoncision..
La veille de la circoncision, le père
se fait couper les cheveux près du
fauteuil du prophète Elie, et ses amis
donnent un ghrana au coiffeur. Avant
de procéder à la circoncision, on fait
descendre l'accouchée de son lit,
revêtue de se KeswaL'Kbira (en
arabe, sa robe longue de fête). Elle se
rend à la mézouza qu'elle embrasse et
retourne à sa place.
La cérémonie se termine par un
grand festin ouvert à tous. C'est la
Séoudat Eliyahou ou le repas du
prophète Elie.
Quand l'enfant atteint l'âge de cinq
ans, on organise une autre fête en son
honneur.
Dans certaines familles (Fez, Marrakech)
la tradition veut que l'on procède
alors à des simulacres de mariage
(telle la rédaction de la Ketuba)
qui ont pour but d'apporter aux enfants
joie et bonheur. On espère que
lorsqu'ils grandiront, filles et garçons
se marieront ensemble.
Le mariage
Il y a une cinquantaine ou une
soixantaine d'années, les cérémonies
du mariage étaient beaucoup plus
longues et fastueuses que de nos
jours.
Lorsqu'un jeune homme atteint l'âge
du mariage, ses parents lui choisissent
une épouse. Ils chargent une
délégation de rabbins et notables de
demander la main de l'élue . Lorsque
les deux familles tombent d'accord,
une cérémonie de fiançailles a lieu
14 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 1999

dans la maison de la jeune fille. Le
greffier du tribunal fait signer aux
deux parties un "huyyub", contrat par
lequel chacun s'engage à verser à
l'autre une somme déterminée en cas
de rupture de la promesse de
mariage.
Les Juifs du Maroc…
Les préparatifs du mariage commencent
plusieurs semaines avant la date
fixée et les deux familles invitent les
femmes de la communauté à leur
venir en aide.
Par contre, l'invitation à la cérémonie
de mariage elle même se fait au
moyen de la "porte du fiancé", "bab
el ros" peinte sur le mur d'entrée de
la maison. Ce faire part comprend les
noms de celui-ci, de sa fiancée et la
date du mariage.
Le samedi qui précède le mariage, la
fiancée invite ses amies pour leur
montrer sa "sora" en arabe, trousseau
(robes, draps, serviettes...).
Trois jours avant le mariage, la
fiancée entourée de sa mère, de sa
belle-mère, des parents et
compagnes, se rend au hammam
pour accomplir le bain qui représente
le rite capital de purification.
On procède alors au bain de la
mariée.
Les femmes qui accompagnent celleci
doivent la protéger contre les
démons susceptibles d'attenter à son
bonheur. La plus vieille d'entre-elles
jette dans l'eau du bassin un verre de
vin, de la confiture tirée d'un
compotier et d'autres ingrédients, un
peigne et du fard pour obtenir les
bonnes grâces des démons.
Une fois rentrée du bain, la mariée
est coiffée, habillée, fardée,
parfumée, lourdement parée de
bijoux d'or et d'argent.
Elle est prête pour la cérémonie dite
du henné(lilt al hanna : la nuit du
henné).
A cette occasion, on peint la paume
de la main et la plante des pieds de la
mariée et des femmes présentes, le
tout dans une ambiance de fête.
La cérémonie est accompagnée de
chants et de musiques qui sont
propres à cette soirée.
La mariée trône sur le "Talamon",
siège nuptial (de l'espagnol
"Talamon" fauteuil. L'usage a été
importé d'Espagne par les
Mégorashim expulsés de Castille),
resplendissante dans son costume
d'apparat, la grande et somptueuse
tenue appelée "alkswa al kebira",
guimpe en velours vert ou grenat,
brodée de galons d'or.
Le lendemain, jour des sept
bénédictions, le mariage a lieu chez
la fiancée.
Lorsque celle-ci été placée sous un
dais, sur le talamon, on amène le
fiancé dansun concert de chants et de
récitations pieuses.
Tammuz 5759 . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . 15
B’nai Brith
Après le kidduch et la lecture de la
ketouba, la fiancée est conduite dans
la cour dont elle fait sept fois le tour
en répétant les versets de
circonstance.
Le soir a lieu le festin de mariage.
Le lendemain matin, appelé "sbah el
rossa" (matin de la mariée), la masta
va chercher le drap nuptial et l'exhibe
afin de prouver la virginité de la
mariée (pratique aujourd'hui
disparue).
Tout le monde dans le mellah n'avait
pas à sa disposition de si belles
tenues pour se marier. Les familles
fortunées les prêtaient pour la
circonstance. Des dons étaient
collectés périodiquement en faveur
des indigents et les occasions de
collectes étaient nombreuses et
variées.
Il en était ainsi de toutes les fêtes
familiales telles que la naissance d'un
enfant, la circoncision, le mariage ...
La charité est une mitsva, c'est à dire
un devoir, une règle qui s'applique à
tous.
Si chaque communauté juive du
monde a emporté avec elle en
bagage, lors de son exil, ses propres
traditions, mélange entre l'esprit local
et les principes de base du judaïsme,
on peut dire que le juif marocain a
réussi à faire conserver et amplifier
les grandes joies que nous
procuraient nos fêtes et notre folklore
permettant ainsi la transmission de
génération en génération de notre
héritage juif marocain. ♦ OT

Le Bulletin de la Loge de Versailles
BB NEWS
16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin 1999