TransMusicales 007 - Paplar
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<strong>TransMusicales</strong> <strong>007</strong><br />
Jeudi 06 décembre
Jackie Berroyer sort son billet<br />
Espèce de jeune, je te sens morose<br />
et je te comprends. De mon temps,<br />
on ne s’emmerdait pas à trier nos<br />
ordures, on pouvait encore battre sa<br />
femme, fumer près du landau, être fier<br />
d’être paresseux. Mais chaque époque a<br />
ses charmes. Tu n’imagines pas, genre de<br />
jeune, comme j’aimerais être à ta place. Être<br />
déjà jeune en si peu d’années et avoir encore le<br />
temps pour connaître de grandes catastrophes.<br />
Pouvoir surfer sur le net et, par le Oueb, s’inscrire<br />
sur « fesses de bouc » pour avoir, si tu le veux, des<br />
milliers d’amis. Te rends-tu compte de ta chance,<br />
variété de jeune ? Toi qui, hier encore, vide d’identité,<br />
te paluchais dans ta piaule, voilà que tu existes<br />
intensément, tu as des zamis dans le monde entier<br />
et tu peux leur dire que tu es fan de bière et de musique,<br />
tu peux aussi aller le chanter dans la Rue de<br />
la Soif, rencontrer d’autres internautes, échanger<br />
avec eux des adresses et ainsi ne plus avoir besoin<br />
de les revoir. On ne sait pas ce qui va émerger des<br />
Trans 2<strong>007</strong>. En attendant, n’hésitez pas, tas de<br />
jeunes, à entonner ce refrain enjoué d’un de nos<br />
meilleurs auteurs folkloriques :<br />
« En Bretagne, en Bretagne, on boit du jus<br />
d’andouille et du sirop d’artichaut, et nus sur la<br />
lande, ronds comme des chapeaux, on fait, la nuit,<br />
des rondes à la lueur des fars aux pruneaux ».<br />
Ou bien ce laridé à huit temps, étant jeune depuis<br />
plus longtemps que vous j’ai eu tout le loisir de me<br />
cultiver :<br />
« C’est la Redon-danse, celle qu’on danse et qu’on<br />
re-danse, c’est la Redon-danse, celle qu’à Redon<br />
l’on danse, celle qu’on danse à Redon, c’est la Redon-danse…»<br />
On se revoit, dans un pire état, demain à la même heure.<br />
Rédacteurs en chef / Sylvain Chantal et Jérôme Taudon – Invité / Jackie Berroyer – Graphisme / Gregg Bréhin<br />
Stylisme / Annie Fillon – Journalistes / Éliz Causeur et Tony Kehl – Photographes / Bureau d’Investigation Photographique,<br />
Sardine, DTAG – Illustrations / Josh et Easy Hey de Delkographik - Equipe diffusion et blog / Jérôme Chantal,<br />
Rudy Jaumain, Rémi Hervé - Thanks / Gwenola Le Bris et l’équipe d’ATM, Jérôme Maleinge et l’équipe d’Oscar, Strom,<br />
Merlin et Lorette, ainsi qu’à tous nos partenaires – Imprimerie / Imprimedia – 10 000 exemplaires gratuits par jour.
Entretien<br />
The French Cowboy<br />
« La classe à Dallas »<br />
C’est désormais sous le nom de French Cowboy qu’évolue une partie des anciens Little<br />
Rabbits. Entretien avec Federico Pellegrini, leader assumé de ce nouveau projet.<br />
Avec les Little Rabbits, vous aviez ouvert pour<br />
Nirvana lors des <strong>TransMusicales</strong> 1991. C’est la<br />
première fois que vous revenez comme invités ?<br />
Non, on a refait les Trans une ou deux fois comme<br />
groupe de substitution. Comme on n’est pas<br />
loin à Nantes, on nous a demandé de jouer les remplaçants.<br />
C’était un cadeau empoisonné car personne<br />
ne nous attendait.<br />
Quel souvenir gardes-tu de ce premier passage ? Des souvenirs<br />
d’ébriété monstrueux. On était de vrais branleurs. On<br />
avait notamment fait deux morceaux qu’on ne connaissait<br />
à peine. On n’avait pas peur alors que c’était pourtant une<br />
grosse salle...<br />
Avec Gaëtan, Eric et Stéphane, vous jouez aujourd’hui sous le<br />
nom de French Cowboy. Que s’est-il passé avec les Rabbits ?<br />
La machine était devenue lourde. Tout le monde était bridé<br />
dans ses envies. Sur les derniers albums des Rabbits, je<br />
m’étais retiré du leadership du groupe car je trouvais que<br />
toutes les idées étaient valables. J’attendais que le groupe<br />
se décide par lui-même. Je voyais bien que tout le monde<br />
était paumé. J’ai préféré arrêter pour me ressourcer, quitte<br />
à me mettre en danger. Il fallait que je me retrouve.<br />
Du coup, tu as composé tout seul ? Oui, pendant un mois. Ça<br />
faisait longtemps que je n’avais pas composé à la guitare.<br />
C’était la classe à Dallas, un bonheur total. C’est pour ça<br />
aussi que je suis allé si vite. Je jouais une guitare, j’en<br />
rajoutais une autre, après je faisais les voix, c’était d’une<br />
simplicité ! Je n’ai pas du tout calculé ce projet même si,<br />
après, les choses sont venues facilement.<br />
Ces morceaux, tu les a donc proposés ensuite à tes anciens<br />
collègues ? D’abord à Stéphane, pour faire la tournée des<br />
bars. À ce moment-là, je ne gagnais plus un rond. Paral-<br />
Jean Depagne<br />
lèlement, j’ai filé tous les morceaux à Helena<br />
Noguerra qui a vraiment bien aimé et chanté<br />
par dessus. Du coup, l’histoire avec Stéphane,<br />
Gaetan et Éric faisait un peu doublon.<br />
Je voulais sortir deux disques miroir : un duo<br />
féminin-masculin et un disque en groupe.<br />
Mais Barclay et Universal étaient totalement<br />
hermétiques à l’idée. Donc on a sorti celui<br />
avec Helena qui était prêt. Celui des Cowboys,<br />
pendant un an et demi, je n’avais plus<br />
du tout envie de le faire. J’étais tout seul avec<br />
les chansons et, un jour, j’en avais marre<br />
d’attendre...<br />
Après avoir été dans des maisons de disques<br />
importantes comme Barclay et Virgin, vous avez<br />
alors décidé de monter votre propre label ? Au<br />
départ, on était branché avec Barclay, mais<br />
je me demandais si cela valait vraiment le<br />
coup de refaire la même chose. On parlait<br />
ensemble de l’idée de monter un label, mais<br />
on ne se sentait pas les épaules assez solides<br />
pour le faire. Quand Laurent Mareschal<br />
s’est ajouté, c’est devenu évident. On s’est<br />
dit qu’on avait tout. Quel intérêt d’aller voir<br />
une maison de disques ? On a monté le label<br />
et deux mois après on sortait le disque.<br />
Aujourd’hui, il est en phase de sortir en Espagne,<br />
en Italie, au Benelux, peut-être même<br />
en Allemagne.<br />
Sur ce projet, tu es vraiment le leader assumé ?<br />
Oui, et les gars ont bien adhéré aux morceaux.<br />
On part de ce postulat : on fait une<br />
musique hyper simple dans laquelle tout le<br />
monde chante. Quand tu chantes, tu n’as<br />
pas le temps de te taper des solos. On est<br />
dans le squelette de la musique et on gagne<br />
en puissance en concert car les voix<br />
sont vraiment assumées. Si je pars de ce<br />
principe, il n’y a pas besoin de leadership.<br />
Quand je fais un morceau, chacun trouve la<br />
partie la plus simple qui lui permet de chanter<br />
en même temps. Et on va au bout du truc,<br />
épidermique, sans enjoliver. On ne se dit pas<br />
comment faire : il n’y a que moi qui écrit les<br />
morceaux. Point. En plus, les autres ont tellement<br />
de chats à fouetter, ça leur convient !<br />
Retrouvez l’intégralité de l’interview sur<br />
paplar.blogspot.com<br />
Brèves…<br />
SYLViE ROBERT<br />
AKA SOLANGE LA FRANGE<br />
Entrée en matière fracassante pour<br />
Jean-Louis Brossard, directeur<br />
des Trans, qui, lors du discours<br />
inaugural, a annoncé l’arrivée sur<br />
scène de... Solange La Frange. La<br />
mèche sur le côté, Sylvie Robert,<br />
qui devait prendre la parole, ne<br />
s’est pas démontée. L’adjointe à<br />
la Culture de la Ville de Rennes a<br />
glissé quelques mots acides sur<br />
l’attention accordée à la Culture<br />
par le Gouvernement actuel.<br />
PARC EXPO D’OUVERTURE<br />
Petite prouesse, il aura fallu moins<br />
de six jours à toute l’équipe technique<br />
des <strong>TransMusicales</strong> pour<br />
décorer le Parc des Expositions<br />
pas forcément réputé pour sa<br />
«chaleur». Le staff a pris possession<br />
des lieux jeudi dernier et les<br />
perceuses et autres aspirateurs<br />
fonctionnaient encore quelques<br />
minutes à peine avant l’arrivée<br />
des invités pour le cocktail de<br />
lancement des Trans.<br />
HAKO, MAÎTRE CUBE<br />
Durant deux soirs, l’Antipode<br />
invite l’Astrolabe d’Orléans à<br />
présenter Hako, live multimedia<br />
réunissant le vidéaste Olivier<br />
Morvan, le spécialiste multimédia<br />
PE, et deux multi-instrumentistes<br />
vocalistes Mami Chan et<br />
Matthieu Malon. Un spectacle<br />
unique qui redéfinit les espaces<br />
de représentation, avec une<br />
« boîte à musique » au milieu<br />
du public qui fait disparaître la<br />
notion même de scène.<br />
Les 6 et 7, 19 H, à l’Antipode.<br />
PONEY EXPRESS<br />
Retour aux sources pour Robin<br />
Feix. Le bassiste de Louise<br />
Attaque présente le projet parallèle<br />
monté avec sa complice<br />
Ana. Poney Express, le nom de<br />
cette cavalcade solitaire, jouera<br />
en avant-première Daisy Street,<br />
album dont la sortie est prévue<br />
en mars chez Atmospheriques.<br />
Les vingt-cinq premiers lecteurs<br />
à envoyer un commentaire sur<br />
paplar.blogspot.com gagneront<br />
une K7 du groupe.<br />
Le 8, 22 H, au Dejazey.
Premières Trans<br />
Micronologie<br />
Invité pour la première fois aux Trans, ce groupe de hip hop<br />
a pris sa forme définitive en 2004 avec Sambal aux platines,<br />
K.oni et Safir aux micros, et PermOne aux samplers. «Pour<br />
nous, en tant que Rennais, c’est un festival très important.<br />
Passer de festivaliers à artistes est une réelle opportunité.<br />
C’est aussi l’occasion de nous faire connaître des professionnels<br />
et d’un plus grand public. Après des résidences à<br />
l’Ubu et la Tournée des Trans, on est prêt à embarquer le<br />
Hall 4 dans un set funky et cross-over ! »<br />
Le 8, à 21H30 à 22h15, Hall 4<br />
Micro Trottoir<br />
« Tu sors ce soir ? »<br />
Mademoiselle Riposte<br />
« Je vais voir The<br />
Heavy et leur univers<br />
à la Tarantino !<br />
J’ai visité leur site<br />
et ça a été le coup<br />
de foudre. C’est un<br />
melting-pot de soul<br />
à la Sly and the Family<br />
Stone, de rock<br />
à la MC5 et de rap<br />
américain. Le chanteur<br />
Kelvin Swaby<br />
est un vrai crooner.<br />
On pense aux New-<br />
Yorkais de Mooney<br />
Suzuki, en plus<br />
soul. »<br />
Patrick aka Patpanik<br />
« J’espère voir Galactic<br />
qui distille un<br />
funk instrumental exceptionnel.<br />
Sur scène,<br />
ça promet d’être<br />
puissant. Les MC’s<br />
invités, Lyrics Born<br />
de Quannum, Chali<br />
2na de Jurassic 5<br />
et Boots Riley de<br />
The Coup, sont les<br />
meilleurs du genre.<br />
Ils apporteront une<br />
force hip hop à une<br />
partie instrumentale<br />
déjà intense et maîtrisée.<br />
»<br />
Gildas Raffenel / Fils2Press<br />
Laetitia<br />
« Je serais curieuse<br />
de découvrir<br />
l’univers scénique<br />
d’Ipso Facto, les<br />
quatre Londoniennes<br />
qui remplacent<br />
XX Teens. Leur utilisation<br />
du synthé,<br />
style 70’s à la Ray<br />
Manzarek, couplé à<br />
la partie vocale décalée,<br />
me surprend.<br />
C’est psychédélique<br />
et moderne à la fois.<br />
J’attends vraiment<br />
de voir leur jeu de<br />
scène ! »<br />
The Dø<br />
Portrait<br />
Tous les ans, quelques ovnis musicaux atterrissent aux Trans. Le duo francofinlandais<br />
que forment Dan Levy et Olivia B.Merilahti sera assurément l’un<br />
des plus alunissants cette année.<br />
Ils en sont presque à s’excuser de dévorer cette pizza sous nos<br />
yeux. Non sans façon, on a déjà mangé... Débarqués tout droit de<br />
banlieue parisienne, Dan et Olivia se prêtent, pour la première fois<br />
de leur jeune carrière, au jeu de l’interview. « On s’est rencontré il<br />
y a quatre ans, confie Dan, le plus dissert (ou le moins affamé) des<br />
deux. On travaillait ensemble sur une musique de film. Moi, j’ai fait le<br />
Conservatoire, puis composé pour le théâtre, le cinéma et la danse.<br />
Olivia, elle, est issue de la chanson. Elle n’avait jamais fait ça avant. »<br />
Pendant les temps morts, le duo se lance en solo dans la confection<br />
de morceaux. « Dès qu’on avait quatre jours de libre, on faisait une<br />
chanson, raconte Olivia. C’était une récréation. » Cette façon si légère<br />
d’aborder la création s’en ressent dans le résultat. Le disque est<br />
follement éclectique, empreint de mille sonorités, qui ressemble à la<br />
bande originale d’une vie débridée. « Paradoxalement, la cohérence<br />
est dans l’éclectisme, explique Dan. C’est bizarre... Alors après, c’est<br />
sûr qu’on a eu des problèmes pour trouver une maison de disques.<br />
Elles ne savaient pas où nous classer ! Mais nous avons tenu bon,<br />
car si on avait enlevé certains morceaux, on aurait eu l’impression<br />
qu’il nous manquait un bras. » « En travaillant, on a trouvé notre son,<br />
complète Olivia. Sur scène, peut-être que ça paraîtra plus cohérent.<br />
On joue avec un batteur, ça sonne plus rock. » Avec seulement vingt<br />
concerts au compteur, The Dø aborde les Trans sans pression. « On a<br />
tout fait à l’envers, s’amuse Dan. On a d’abord fait l’album et après il<br />
a fallu monter le groupe ! Comme à chaque concert, il nous arrive une<br />
catastrophe, on ne va pas se mettre de stress supplémentaire. » Une<br />
prestation à découvrir ce jeudi, à 22H45, Hall 3. Non franchement, et<br />
puis en plus je n’aime pas les olives.<br />
On y était<br />
Tuung + Buck 65 + S. Steer<br />
Un jour avant l’arrivée de l’artillerie<br />
lourde, Tuung a ouvert brillamment,<br />
hier soir, les Trans 07. En résidence<br />
à l’Aire Libre, les Londoniens avaient<br />
invité Buck 65 et la harpiste Serafina<br />
Steer. Premier concert d’une série de<br />
quatre pour lesquels il est vivement<br />
conseillé de réserver.<br />
Les 6, 7 et 8, à 20H30, à l’Aire Libre.<br />
On y sera<br />
Von Südenfed<br />
Énorme événement ! Mark E. Smith,<br />
tête pensante de The Fall (dont les<br />
concerts en France se comptent sur<br />
les doigts de la main), sera accompagné<br />
à Rennes du duo allemand Mouse<br />
on Mars pour ce nouveau projet<br />
intitulé Von Südenfed. Immanquable.<br />
Ce jeudi, Hall 9, à minuit.