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ACADEMIE DE MONTPELLIER<br />

<strong>Ecole</strong> Nationale Supérieure <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> Montpellier<br />

THESE<br />

Pour l’obtention du gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Docteur <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> Nationale Supérieure <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> Montpellier<br />

Discipline : Chimie Organique, Minérale et Industrielle<br />

<strong>Ecole</strong> Doctorale : Sciences Chimiques<br />

SILICES HYBRIDES<br />

POUR<br />

L’ORGANOCATALYSE ASYMETRIQUE<br />

par<br />

Alexandra ZAMBOULIS<br />

Soutenue le 13 décembre 2010<br />

Jury<br />

Roser PLEIXATS Professeur, Universitat Autònoma <strong>de</strong> Barcelona Rapporteur<br />

Stéphane PAROLA Professeur, Université Clau<strong>de</strong> Bernard, Lyon I Rapporteur<br />

Jacques ROUDEN Professeur, ENSICAEN<br />

Prési<strong>de</strong>nt du<br />

jury<br />

Jean-Olivier DURAND Chargé <strong>de</strong> Recherche,Université Montpellier II Examinateur<br />

Michel WONG CHI MAN<br />

Joël MOREAU<br />

Directeur <strong>de</strong> Recherche, <strong>Ecole</strong> Nationale<br />

Supérieure <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> Montpellier<br />

Professeur, <strong>Ecole</strong> Nationale Supérieure <strong>de</strong><br />

Chimie <strong>de</strong> Montpellier<br />

Examinateur<br />

Directeur <strong>de</strong><br />

thèse


ACADEMIE DE MONTPELLIER<br />

<strong>Ecole</strong> Nationale Supérieure <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> Montpellier<br />

THESE<br />

Pour l’obtention du gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Docteur <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> Nationale Supérieure <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> Montpellier<br />

Discipline : Chimie Organique, Minérale et Industrielle<br />

<strong>Ecole</strong> Doctorale : Sciences Chimiques<br />

SILICES HYBRIDES<br />

POUR<br />

L’ORGANOCATALYSE ASYMETRIQUE<br />

par<br />

Alexandra ZAMBOULIS<br />

Soutenue le 13 décembre 2010<br />

Jury<br />

Roser PLEIXATS Professeur, Universitat Autònoma <strong>de</strong> Barcelona Rapporteur<br />

Stéphane PAROLA Professeur, Université Clau<strong>de</strong> Bernard, Lyon I Rapporteur<br />

Jacques ROUDEN Professeur, ENSICAEN<br />

Prési<strong>de</strong>nt du<br />

jury<br />

Jean-Olivier DURAND Chargé <strong>de</strong> Recherche,Université Montpellier II Examinateur<br />

Michel WONG CHI MAN<br />

Joël MOREAU<br />

Directeur <strong>de</strong> Recherche, <strong>Ecole</strong> Nationale<br />

Supérieure <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> Montpellier<br />

Professeur, <strong>Ecole</strong> Nationale Supérieure <strong>de</strong><br />

Chimie <strong>de</strong> Montpellier<br />

Examinateur<br />

Directeur <strong>de</strong><br />

thèse


Remerciements<br />

i<br />

Remerciements<br />

Je tiens à remercier en premier lieu mon directeur <strong>de</strong> thèse, monsieur Joël Moreau, <strong>de</strong><br />

m’avoir confié ce sujet et <strong>de</strong> m’avoir accueillie au sein <strong>de</strong> son laboratoire.<br />

Je remercie madame Roser Pleixats, monsieur Stéphane Parola, monsieur Jean-Olivier<br />

Durand et monsieur Jacques Rou<strong>de</strong>n pour avoir accepté <strong>de</strong> faire partie <strong>de</strong> mon jury <strong>de</strong> thèse et<br />

<strong>de</strong> juger ce travail.<br />

Je voudrais adresser mes plus vifs remerciements à Catherine Bied, ma co-directrice,<br />

Xavier Cattoën et Michel Wong Chi Man qui m’ont co-encadrée et guidée tout au long <strong>de</strong><br />

cette thèse. Catherine, tu as accompagné mes premiers pas au sein <strong>de</strong> cette nouvelle équipe et<br />

ce nouveau laboratoire que je découvrais, tu m’as expliqué comment utiliser une rampe à vi<strong>de</strong><br />

et comment faire <strong>de</strong>s matériaux par sol-gel ; je voudrais te remercier pour ton ai<strong>de</strong> et tes<br />

encouragements. Xavier, merci <strong>de</strong> ton implication dans ma thèse et <strong>de</strong> ta disponibilité ; merci<br />

<strong>de</strong> m’avoir fait partager tes connaissances et <strong>de</strong> m’avoir donné <strong>de</strong> précieux conseils. Je te suis<br />

reconnaissante <strong>de</strong> la patience inouïe que tu as montrée pendant la rédaction <strong>de</strong> ce manuscrit<br />

que tu as lu, relu et rerelu. Sans toi, les choses auraient été autrement plus compliquées.<br />

Michel, merci d’avoir été aussi disponible malgré ton emploi du temps particulièrement<br />

chargé et <strong>de</strong> m’avoir fait bénéficier <strong>de</strong> ton expérience. Un grand merci pour toutes les<br />

discussions – scientifiques ou non – que nous avons eues au cours <strong>de</strong> ces trois années. Je<br />

voudrais également remercier Renata qui a accepté <strong>de</strong> relire une partie <strong>de</strong> ce manuscrit, pour<br />

ses remarques pertinentes et les discussions que l’on a eues sur l’organocatalyse.<br />

Pour leur gentillesse et leurs apports à tous les niveaux, je tiens à remercier l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s personnes qui habitent plus ou moins à notre étage et que j’associe au laboratoire :<br />

Françoise, Jean-Pierre et Thibaut, Myriam, Michel, Catherine, Carole et Xavier, Olivier et<br />

Peter, Charlotte, Lionel et tout particulièrement Pascale qui m’a appris à utiliser les machines<br />

les unes après les autres, autant <strong>de</strong> fois que nécessaire et toujours avec le sourire.<br />

Je voudrais remercier Mathias et Nico mes co-locataires <strong>de</strong> labo. Ça a été un réel<br />

plaisir <strong>de</strong> vous avoir rencontrés et côtoyés jour après jour dans notre labo et notre bureau.<br />

Merci à Blanca, Nathalie, Christophe et Julien pour votre intérêt et vos attentions, surtout ces<br />

huit <strong>de</strong>rniers mois. Et puis aussi, dans le désordre, Nir, Samir, Marie-Agnès, Camille, Marcia<br />

et Sandra, Amàlia, Kristyna, Eva, Alexey, Phuong, Mirela, Fred, Mariana, Sandra C.,<br />

Sèverine, Marjolaine, Karolina, Veronika, Xavier S., Stéphanie et Céline, Maria, Sébastien,<br />

Simon, Julien G. et Jean-Nicolas, Araceli, Eric G., Eric T et Karine. Un grand merci à vous


Remerciements<br />

tous pour votre bonne humeur, votre ai<strong>de</strong> et pour toutes les pauses que l’on a partagés, pour<br />

ces moments <strong>de</strong> détente et <strong>de</strong> rire qui ont rythmé nos journées.<br />

Je voudrais remercier Matthias Gehringer, Mohamed Mamaouni et Nicolas Rahier qui<br />

ont travaillé sur ce sujet avant moi et Gwenaëlle et Rodérick, étudiants <strong>de</strong> l’ENSCM, qui ont<br />

travaillé avec moi.<br />

Je tiens également à remercier Delphine, Matthieu R., Loubna, Nicolas, Vorleak et<br />

Matthieu C. avec lesquels j’ai partagé mes journées <strong>de</strong> TP à la Galéra.<br />

Enfin, je ne remercierai jamais assez mes parents qui <strong>de</strong> loin m’ont soutenue,<br />

encouragée et conseillée.<br />

ii


Avant-propos<br />

iii<br />

Avant-propos<br />

Les travaux décrits dans cette thèse ont été effectués au sein du laboratoire<br />

Architectures Moléculaires et Matériaux Nanostructurés (AM2N) <strong>de</strong> l’Institut Charles<br />

Gerhardt <strong>de</strong> Montpellier (UMR 5253 CNRS-UM2-ENSCM-UM1) sur le site <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong><br />

Nationale Supérieure <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> Montpellier.<br />

Réactions sous conditions anhydres<br />

Les manipulations nécessitant <strong>de</strong>s conditions anhydres ont été effectuées sous<br />

atmosphère d’azote en utilisant <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> Schlenk. Les solvants utilisés ont été séchés<br />

avec un appareil MBraun SPS-800 ou par distillation sur <strong>de</strong>sséchant (CaH2 pour la<br />

triéthylamine, le toluène le pentane et le DMF, P2O5 pour le dichlorométhane, magnésium<br />

pour l’éthanol, sodium en présence <strong>de</strong> benzophénone pour le THF).<br />

Appareillage<br />

Les réactions sous micro-on<strong>de</strong>s ont été effectuées dans <strong>de</strong>s tubes scéllés, en utilisant<br />

un appareil CEM Discover, équipé d’une son<strong>de</strong> infrarouge pour le contrôle <strong>de</strong> la température.<br />

Une puissance maximale <strong>de</strong> 200 W et une agitation moyenne ou forte ont été utilisées dans<br />

tous les cas (option “PowerMax” désactivée).<br />

Les spectres RMN liqui<strong>de</strong> 1 H, 13 C, 29 Si et 19 F ont été enregistrés sur un appareil<br />

Bruker AC-400 ou AC-250 en solution dans du chloroforme ou du diméthylsulfoxy<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>utéré. Les déplacements chimiques δ sont donnés par rapport au tétraméthylsilane pour les<br />

spectres 1 H et 13 C et au trichlorofluorométhane pour les spectres 19 F. Les spectres RMN soli<strong>de</strong><br />

13 C et 29 Si CP-MAS on été enregistrés par Philippe Gaveau, sur un appareil Bruker FT AM<br />

400 et un appareil Varian VNMRS 400 MHz en utilisant <strong>de</strong>s rotors <strong>de</strong> ZrO2 <strong>de</strong> 7,5 mm <strong>de</strong><br />

diamètre. Les abbréviations utilisées pour les multiplicités <strong>de</strong>s signaux sont m pour multiplet,<br />

l pour large, s pour singulet, d pour doublet, t pour triplet, q pour quadruplet, dd pour doublet<br />

<strong>de</strong> doublet et dt pour doublet <strong>de</strong> triplet.<br />

Les analyses <strong>de</strong> spéctrométrie <strong>de</strong> masse ont été réalisées sur un spectomètre <strong>de</strong> masse<br />

JEOL JMS-DX 300 à l’université Montpellier II (ionisation ESI + ou FAB + ).<br />

Les pouvoirs rotatoires ont été mesurés sur un polarimètre Perkin-Elmer 241.<br />

Les analyses HPLC ont été réalisées en utilisant une pompe Waters 515 avec un<br />

détecteur Waters 2487 et une colonne Daicel Chiracel OJ.


Avant-propos<br />

Les mesures d’adsorption/désorption d’azote on été effectuées sur <strong>de</strong>ux appareils<br />

Micromeritics : un Tristar 3000 et un ASAP 2020. Les dégazages avant analyse ont été<br />

réalisés entre 40 et 60 °C pendant 12 à 48 heures.<br />

Les analyses en diffraction <strong>de</strong>s rayons X ont été réalisées par Philippe Dieudonné, au<br />

LCVN, à l’université Montpellier II, à partir d’un dispositif comprenant une source <strong>de</strong> RX<br />

produite par une ano<strong>de</strong> en cuivre, un monochromateur <strong>de</strong> type «Osmic» focalisant un faisceau<br />

intense (10 8 photons/sec). Un détecteur 2D <strong>de</strong> type «image plate» est utilisé. Les poudres sont<br />

placées dans <strong>de</strong>s capillaires en verre <strong>de</strong> diamètre <strong>de</strong> 1,5 mm. Les diagrammes RX ont<br />

l’intensité diffusée en fonction du vecteur <strong>de</strong> diffusion q en nm -1 .<br />

Les photos <strong>de</strong> MET ont été prises en utilisant un appareil JEOL 1200 EX II à l’université<br />

Montpellier II. Les photos <strong>de</strong> MEB ont été prises par Didier Cot, à l’Institut Européen <strong>de</strong>s<br />

Membranes, en utilisant un appareil Hitachi S4800 après métallisation au platine.<br />

Publications<br />

Une partie <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> bibliographique du premier chapitre a déjà été publiée sous la<br />

forme d’une revue :<br />

“Hybrid materials: versatile matrices for supporting homogeneous catalysts”<br />

A. Zamboulis, N. Moitra, J. J. E. Moreau, X. Cattoën, M. Wong Chi Man<br />

Journal of Materials Chemistry, DOI : 10.1039/c000334d.<br />

Certains résultats présentés dans ce manuscrit ont déjà fait l’objet d’une publication :<br />

Silica-supported L-proline organocatalysts for asymmetric aldolisation,<br />

A. Zamboulis, N. J. Rahier, M. Gehringer, X. Cattoën, G. Niel, C. Bied, J. J. E. Moreau, M.<br />

Wong Chi Man,<br />

Tetrahedron: Asymmetry, 2009, 20, 2880-2885.<br />

Abbréviations<br />

Ac : CH3CO<br />

Bn : OCH2Ph).<br />

n-Bu : CH3(CH2)3<br />

i-Bu : (CH3)2CHCH2<br />

t-Bu : (CH3)3C<br />

Cbz : C(O)OCH2Ph<br />

iv<br />

Cy : C6H11<br />

PMP : p-CH3OC6H4<br />

i-Pr : (CH3)2CH<br />

TMS : Si(CH3)3<br />

Ts : p-CH3C6H4S(O)(O)


PCC : pyridinium chlorochromate<br />

TBAF : fluorure <strong>de</strong> tétrabutyl ammonium<br />

TOP : tri-o-tolylphosphine<br />

TEOS : tétraéthoxysilane<br />

bmim : butylméthylimidazolium<br />

DMF : N,N-diméthylformami<strong>de</strong><br />

DMSO : diméthylsulfoxy<strong>de</strong><br />

NMP : N-méthylpyrrolidone<br />

THF : tétrahydrofurane<br />

Δ : chauffage<br />

EWG : groupement électroattracteur<br />

HOMO : Highest Occupied Molecular Orbital<br />

LUMO : Lowest Unoccupied Molecular Orbital<br />

SOMO : Single Occupied Molecular Orbital<br />

µW : micro-on<strong>de</strong>s<br />

NHC : carbène N-hétérocyclique<br />

Nu : nucléophile<br />

PMO : Periodic Mesoporous Organosilica<br />

IR : Infra Rouge<br />

MEB : Microscopie Electronique à Balayage<br />

MET : Microscopie Electronique en Transmission<br />

RMN : Résonance Magnétique Nucléaire<br />

RX : Rayons X<br />

Catalyseur <strong>de</strong> Speier H2Pt IV Cl6<br />

Catalyseur <strong>de</strong> Karstedt<br />

Si<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

Si Si<br />

Pt Pt<br />

v<br />

Si<br />

Si<br />

O<br />

Avant-propos


SOMMAIRE<br />

vii<br />

Sommaire<br />

Introduction générale 1<br />

Chapitre I : Etu<strong>de</strong> bibliographique 9<br />

A. Organocatalyse 13<br />

1. Catalyse par l’intermédiaire d’énamines 14<br />

i) Réaction d’aldolisation 14<br />

ii) Réaction <strong>de</strong> Mannich 17<br />

iii) Réaction <strong>de</strong> Michael 18<br />

iv) Fonctionnalisation en α 20<br />

v) Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r 20<br />

2. Catalyse par l’intermédiaire d’ions iminiums 22<br />

i) Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r 23<br />

ii) Fonctionnalisation en β (additions 1,4) 24<br />

3. Activation par liaisons hydrogène 24<br />

4. Catalyse par l’intermédiaire <strong>de</strong> carbènes hétérocycliques 26<br />

i) Con<strong>de</strong>nsation benzoïne 27<br />

ii) Réaction <strong>de</strong> Stetter 28<br />

5. Conclusion 28<br />

B. Matériaux hybri<strong>de</strong>s 30<br />

1. Partie inorganique 30<br />

i) Silice 31<br />

a. Matériaux <strong>de</strong> Classe I 31<br />

b. Matériaux <strong>de</strong> Classe II 32<br />

i. Synthèse moléculaire 32<br />

ii. Fonctionnalisation post-synthétique 34<br />

ii) Autres matrices inorganiques 35<br />

a. Les phosphonates métalliques 35<br />

b. Nanoparticules d’oxy<strong>de</strong>s métalliques 36<br />

c. Matrices métalliques 36<br />

2. Influence du support 37<br />

i) Porosité et pores 37


Sommaire<br />

ii) Propriétés interfaciales 38<br />

iii) Catalyse coopérative 40<br />

3. Conclusion 42<br />

C. Organocatalyse supportée 44<br />

1. Catalyse par l’intermédiaire d’énamines 44<br />

2. Catalyse par l’intermédiaire d’ions iminiums 47<br />

3. Activation par liaisons hydrogène 49<br />

4. Catalyse par l’intermédiaire <strong>de</strong> carbènes N-hétérocycliques 50<br />

5. Conclusion 51<br />

D. Références bibliographiques 53<br />

Chapitre II : Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline 63<br />

A. Résultats et discussion 65<br />

1. Synthèse 67<br />

2. Caractérisation 71<br />

3. Application en catalyse 76<br />

4. Discussion 78<br />

i) Préparation <strong>de</strong>s matériaux 78<br />

ii) Performances catalytiques 78<br />

5. Conclusion et perspectives 81<br />

B. Partie expérimentale 85<br />

C. Références bibliographiques 105<br />

Chapitre III : Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto 107<br />

A. Résultats et discussion 109<br />

1. Synthèse <strong>de</strong> précurseurs moléculaires 110<br />

i) Introduction du groupement triéthoxysilyle par alkylsilylation avec un<br />

halogénure <strong>de</strong> propyltriéthoxysilane 110<br />

ii) Formation d’une thiourée après introduction d’un groupement triéthoxysilyle 114<br />

iii) Introduction du groupement triéthoxysilyle par couplage <strong>de</strong> Heck 116<br />

iv) Introduction du groupement triéthoxysilyle par hydrosilylation 117<br />

v) Introduction du groupement triéthoxysilyle par réaction click 119<br />

a. Groupement protecteur phtaloyle 119<br />

viii


ix<br />

Sommaire<br />

b. Groupement protecteur tétrachlorophtaloyle 122<br />

2. Matériaux contenant un fragment bis(thiourée) 126<br />

3. Conclusion et perspectives 129<br />

B. Partie expérimentale 133<br />

C. Références bibliographiques 171<br />

Chapitre IV : Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées 173<br />

A. Résultats et discussion 175<br />

1. Synthèse 176<br />

i) Précurseurs moléculaires 176<br />

ii) Matériaux 177<br />

2. Caractérisation 178<br />

3. Conclusion et perspectives 183<br />

B. Partie expérimentale 185<br />

C. Références bibliographiques 191<br />

Conclusion générale 193<br />

Annexes 197


Introduction générale


3<br />

Introduction générale<br />

Au 20e siècle la <strong>chimie</strong> a progressé à gran<strong>de</strong>s enjambées contribuant largement à<br />

l’amélioration <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> vie, notamment dans les pays occi<strong>de</strong>ntaux. De la santé à<br />

l’agriculture, en passant par les matériaux, l’armement ou la mo<strong>de</strong>, elle impacte dans tous les<br />

domaines d’activité <strong>de</strong> notre société. Ses avancées sont toutefois associées à <strong>de</strong>s problèmes<br />

environnementaux, qui n’ont cessé <strong>de</strong> s’amplifier au fur et à mesure <strong>de</strong> l’essor <strong>de</strong> l’industrie<br />

chimique. Aujourd’hui, la société et la communauté scientifique sont <strong>de</strong> plus en plus<br />

sensibilisées à ces problèmes. La <strong>chimie</strong> verte se veut une <strong>de</strong>s réponses à ces préoccupations<br />

écologiques. Parmi les douze principes fondateurs <strong>de</strong> la <strong>chimie</strong> verte, le développement <strong>de</strong><br />

procédés catalytiques a tout particulièrement mobilisé l’attention <strong>de</strong>s chercheurs. 1<br />

Un catalyseur est une substance qui permet d’accélérer une transformation chimique.<br />

Il agit en donnant accès à un chemin réactionnel différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la transformation non<br />

catalysée. Ce nouveau chemin est caractérisé par une énergie d’activation globale plus faible :<br />

en conséquence, la réaction est plus rapi<strong>de</strong>. Le catalyseur, contrairement aux réactifs, n’est<br />

pas consommé pendant la réaction mais est régénéré à la fin <strong>de</strong> chaque cycle. Ainsi peut-il, en<br />

théorie être utilisé en quantité substœchiométrique.<br />

En fonction <strong>de</strong> la nature du catalyseur, on distingue la catalyse homogène et la<br />

catalyse hétérogène. Dans le premier cas, les réactifs et le catalyseur se trouvent dans la même<br />

phase (en général liqui<strong>de</strong>) alors que dans le <strong>de</strong>uxième cas, le catalyseur et les réactifs sont<br />

dans <strong>de</strong>s phases différentes (le plus souvent le catalyseur est soli<strong>de</strong> et les réactifs sont en<br />

phase liqui<strong>de</strong> ou gazeuse). Les mécanismes réactionnels mis en jeu diffèrent dans les <strong>de</strong>ux<br />

cas. En catalyse homogène, le catalyseur est bien défini et il interagit avec les réactifs à<br />

l’échelle moléculaire. Dans le cas d’un catalyseur hétérogène, les échanges se font à<br />

l’interface soli<strong>de</strong>/liqui<strong>de</strong> (ou gaz) ; la première étape du mécanisme d’activation comprend<br />

dans tous les cas l’adsorption d’au moins un <strong>de</strong>s réactifs sur la surface du catalyseur.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> nos travaux, nous nous sommes intéressés à <strong>de</strong>ux domaines <strong>de</strong> la<br />

catalyse : la catalyse homogène supportée et l’organocatalyse asymétrique. La catalyse<br />

homogène supportée est à la frontière entre la catalyse homogène et hétérogène et consiste en<br />

l’immobilisation d’un catalyseur homogène sur un support insoluble. Le catalyseur est en<br />

phase soli<strong>de</strong>, par contre les sites catalytiques sont bien définis et les mécanismes réactionnels<br />

sont du même type qu’en phase homogène. L’organocatalyse peut être définie comme la<br />

catalyse par <strong>de</strong>s “petites molécules” purement organiques sans utilisation d’espèces<br />

métalliques. 2<br />

Les catalyseurs à base <strong>de</strong> complexes <strong>de</strong> métaux <strong>de</strong> transition sont beaucoup utilisés en<br />

recherche comme en industrie. Malgré leurs excellentes performances, ces espèces


Introduction générale<br />

métalliques sont souvent onéreuses et toxiques. La séparation <strong>de</strong> ces catalyseurs peut s’avérer<br />

délicate, <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> métaux contaminant souvent les produits, ce qui, en fonction <strong>de</strong>s<br />

applications visées, risque d’être problématique. L’immobilisation <strong>de</strong> ces catalyseurs<br />

organométalliques sur un support insoluble est une bonne alternative pour réduire les déchets<br />

toxiques, simplifier la séparation du catalyseur et éventuellement permettre sa réutilisation.<br />

C’est ainsi que s’est développée la catalyse homogène supportée. La simplification <strong>de</strong>s étapes<br />

<strong>de</strong> purification présente <strong>de</strong>s avantages économiques mais également environnementaux<br />

(diminution <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> solvants utilisées, donc diminution <strong>de</strong>s déchets organiques et du<br />

coût total <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> purification). D’un point <strong>de</strong> vue industriel, la possibilité<br />

d’utilisation <strong>de</strong>s catalyseurs immobilisés dans <strong>de</strong>s réacteurs en flux continu est un avantage<br />

supplémentaire <strong>de</strong> la catalyse homogène supportée.<br />

Des matériaux hybri<strong>de</strong>s organiques/inorganiques ont été utilisés pour supporter <strong>de</strong>s<br />

catalyseurs organométalliques. Les matériaux hybri<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s qui combinent un<br />

squelette inorganique et <strong>de</strong>s fragments organiques. Ces matériaux ont aussi trouvé <strong>de</strong>s<br />

applications dans <strong>de</strong>s domaines divers comme la délivrance contrôlée <strong>de</strong> médicaments ou la<br />

photoluminescence. De nombreux catalyseurs organométalliques supportés sur <strong>de</strong>s matériaux<br />

hybri<strong>de</strong>s ont été mis au point avec succès pour une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> réactions (métathèse,<br />

couplages organométalliques, etc.). Dans le plus simple <strong>de</strong>s cas, le support sert uniquement à<br />

immobiliser le catalyseur. Cependant, on s’est rendu compte que le support peut apporter <strong>de</strong>s<br />

propriétés supplémentaires au niveau <strong>de</strong> la catalyse. C’est ainsi que, parallèlement à<br />

l’immobilisation <strong>de</strong> nouveaux catalyseurs, une nouvelle thématique <strong>de</strong> recherche s’esquisse<br />

autour <strong>de</strong>s propriétés du support, son influence sur les performances <strong>de</strong>s matériaux et la<br />

manière <strong>de</strong> contrôler ces paramètres.<br />

L’organocatalyse, comme la catalyse supportée, peut s’inscrire dans le concept <strong>de</strong> la<br />

<strong>chimie</strong> verte puisqu’une <strong>de</strong> ses vocations est d’éviter l’utilisation d’espèces métalliques. C’est<br />

un domaine <strong>de</strong> recherche relativement récent (début du 21e siècle) qui connaît en ce moment<br />

un développement exponentiel. Plusieurs raisons expliquent cet intérêt.<br />

Environnementalement parlant, la conséquence directe <strong>de</strong> la non-utilisation <strong>de</strong> complexes<br />

organométalliques est la diminution <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> déchets toxiques à traiter (la prévention<br />

<strong>de</strong> la pollution est le premier principe <strong>de</strong> la <strong>chimie</strong> verte), ce qui a également <strong>de</strong>s retombées<br />

économiques. D’un point <strong>de</strong> vue purement économique, les catalyseurs métalliques sont<br />

souvent assez coûteux, ce qui confère à l’organocatalyse un certain pouvoir d’attraction.<br />

L’utilisation <strong>de</strong> catalyseurs organiques permet également <strong>de</strong> contourner les problèmes,<br />

récurrents dans l’industrie pharmaceutique, liés à la contamination <strong>de</strong>s produits par <strong>de</strong>s traces<br />

4


5<br />

Introduction générale<br />

<strong>de</strong> métaux. En plus <strong>de</strong> leur faible toxicité, les organocatalyseurs ne sont en général pas<br />

particulièrement sensibles à l’air ou l’humidité, ils peuvent donc être stockés et manipulés<br />

sans précautions ou risques particuliers. L’organocatalyse a également permis <strong>de</strong> développer<br />

<strong>de</strong> nouvelles transformations plus écologiques, comme les réactions “one-pot”, les réactions<br />

domino ou en casca<strong>de</strong>, qui étaient difficilement envisageables précé<strong>de</strong>mment.<br />

Cependant, les organocatalyseurs développés à ce jour n’ont pas encore atteint<br />

l’efficacité <strong>de</strong> leurs analogues organométalliques ; il en résulte fréquemment la nécessité <strong>de</strong><br />

charges importantes en catalyseur. De plus, la séparation du catalyseur et la purification <strong>de</strong>s<br />

produits peuvent se révéler fastidieuses. L’immobilisation <strong>de</strong> ces organocatalyseurs, comme<br />

dans le cas <strong>de</strong>s catalyseurs organométalliques, pourrait permettre <strong>de</strong> simplifier les étapes <strong>de</strong><br />

purification et <strong>de</strong> réutiliser les systèmes catalytiques.<br />

Les travaux effectués dans le cadre <strong>de</strong> cette thèse se trouvent au croisement <strong>de</strong> ces<br />

thématiques <strong>de</strong> recherche. Nous nous sommes intéressés à la préparation <strong>de</strong> silices hybri<strong>de</strong>s<br />

organiques/inorganiques par voie sol-gel et aux applications <strong>de</strong> ces matériaux en catalyse<br />

asymétrique. Le fragment organique <strong>de</strong> ces matériaux est un organocatalyseur (L-proline et<br />

catalyseur <strong>de</strong> Takemoto) et dans les <strong>de</strong>ux cas les liaisons hydrogène jouent un rôle important<br />

dans le cycle catalytique.<br />

Le premier chapitre <strong>de</strong> ce manuscrit est une étu<strong>de</strong> bibliographique sur les thèmes<br />

abordés ci-<strong>de</strong>ssus. Dans la première partie sont présentés les principaux mo<strong>de</strong>s d’activation<br />

mis en œuvre par les différents organocatalyseurs décrits dans la littérature. La <strong>de</strong>uxième<br />

partie du chapitre est dédiée aux matériaux hybri<strong>de</strong>s organiques/inorganiques. Les différentes<br />

matrices inorganiques utilisées et l’influence <strong>de</strong> leurs propriétés sur les performances<br />

catalytiques <strong>de</strong>s matériaux y sont discutées. Finalement, la troisième partie est un état <strong>de</strong> l’art<br />

sur les organocatalyseurs immobilisés sur support inorganique.<br />

Dans le <strong>de</strong>uxième chapitre, nous présenterons les travaux que nous avons réalisés sur<br />

l’immobilisation par voie sol-gel d’un composé modèle, la L-proline. Ceux-ci nous ont<br />

permis <strong>de</strong> vérifier la faisabilité <strong>de</strong> notre approche et <strong>de</strong> son<strong>de</strong>r les difficultés inhérentes à<br />

l’immobilisation d’organocatalyseurs par le procédé sol-gel. Plus précisément, nous<br />

abor<strong>de</strong>rons la synthèse <strong>de</strong> précurseurs silylés contenant un fragment L-proline, leur<br />

immobilisation par co-con<strong>de</strong>nsation en présence <strong>de</strong> tétraéthoxysilane, la caractérisation <strong>de</strong>s<br />

matériaux obtenus et leurs performances en catalyse asymétrique. Les processus à l’origine <strong>de</strong><br />

la détérioration <strong>de</strong>s propriétés catalytiques <strong>de</strong>s catalyseurs supportés seront également<br />

discutés.


Introduction générale<br />

Dans le troisième chapitre, nous nous intéresserons au catalyseur <strong>de</strong> Takemoto. C’est<br />

un catalyseur bifonctionnel contenant un groupement thiourée et une fonction amine tertiaire,<br />

reliés entre eux par un motif (1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane, qui fonctionne par<br />

l’intermédiaire <strong>de</strong> liaisons hydrogène. Nous décrirons les différentes stratégies que nous<br />

avons envisagées pour préparer <strong>de</strong>s dérivés silylés du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto.<br />

Dans le quatrième chapitre, nous étudierons les possibilités d’obtention <strong>de</strong> matériaux<br />

nanostructurés par le biais <strong>de</strong> liaisons hydrogène entre <strong>de</strong>s fonctions thiourée.<br />

6


Références bibliographiques<br />

7<br />

Introduction générale<br />

(1) Anastas, P. T.; Warner, J. C. Green Chemistry, Theory and Practise; Oxford<br />

University Press: New York, 1998.<br />

(2) MacMillan, D. W. C. Nature 2008, 455, 304.


Chapitre I<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique


A. Organocatalyse 13<br />

1. Catalyse par l’intermédiaire d’énamines 14<br />

i) Réaction d’aldolisation 14<br />

ii) Réaction <strong>de</strong> Mannich 17<br />

iii) Réaction <strong>de</strong> Michael 18<br />

iv) Fonctionnalisation en α 20<br />

v) Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r 20<br />

2. Catalyse par l’intermédiaire d’ions iminiums 22<br />

i) Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r 23<br />

ii) Fonctionnalisation en β (additions 1,4) 24<br />

3. Activation par liaisons hydrogène 24<br />

4. Catalyse par l’intermédiaire <strong>de</strong> carbènes hétérocycliques 26<br />

i) Con<strong>de</strong>nsation benzoïne 27<br />

ii) Réaction <strong>de</strong> Stetter 28<br />

5. Conclusion 28<br />

B. Matériaux hybri<strong>de</strong>s 30<br />

1. Partie inorganique 30<br />

i) Silice 31<br />

a. Matériaux <strong>de</strong> Classe I 31<br />

b. Matériaux <strong>de</strong> Classe II 32<br />

i. Synthèse moléculaire 32<br />

ii. Fonctionnalisation post-synthétique 34<br />

ii) Autres matrices inorganiques 35<br />

a. Les phosphonates métalliques 35<br />

b. Nanoparticules d’oxy<strong>de</strong>s métalliques 36<br />

c. Matrices métalliques 36<br />

2. Influence du support 37<br />

i) Porosité et pores 37<br />

ii) Propriétés interfaciales 38<br />

iii) Catalyse coopérative 40<br />

3. Conclusion 42<br />

10


C. Organocatalyse supportée 44<br />

1. Catalyse par l’intermédiaire d’énamines 44<br />

2. Catalyse par l’intermédiaire d’ions iminiums 47<br />

3. Activation par liaisons hydrogène 49<br />

4. Catalyse par l’intermédiaire <strong>de</strong> carbènes N-hétérocycliques 50<br />

5. Conclusion 51<br />

D. Références bibliographiques 53<br />

11


A. Organocatalyse<br />

13<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

En 1996, Sorensen et Nicolaou, dans leur livre Classics in Total Synthesis (p. 344),<br />

donnent la définition suivante <strong>de</strong> la catalyse asymétrique : “Dans une réaction catalytique et<br />

asymétrique, une petite quantité d’un catalyseur énantiomériquement pur, un enzyme ou un<br />

complexe soluble <strong>de</strong> métal <strong>de</strong> transition, est utilisé pour produire <strong>de</strong> grosses quantités d’une<br />

substance optiquement active à partir d’un précurseur qui peut être chiral ou achiral”. 5<br />

Depuis, les choses ont un peu changé puisque le début du 21 e siècle a vu la résurgence<br />

d’un nouveau type <strong>de</strong> catalyse, l’organocatalyse, qui vient compléter cette vision.<br />

L’organocatalyse peut être définie comme la catalyse sans utilisation d’espèces métalliques<br />

mais avec <strong>de</strong>s catalyseurs purement organiques. Le terme “catalyseur organique” a été utilisé<br />

pour la première fois par Ostwald, en 1901, pour distinguer les petites molécules organiques<br />

<strong>de</strong>s enzymes et <strong>de</strong>s catalyseurs inorganiques. 6 Jusqu’en 2000, les exemples dans la littérature<br />

sont sporadiques : Liebig en 1859, Marckwald en 1904, 7 Bredig en 1908, 8 Langenbeck en<br />

1932, 9 Pracejus en 1960, 10,11 Hajos, Parrish, 12 Weichert, Sauer et E<strong>de</strong>r 13 en 1971 (Schéma I.1,<br />

sans doute l’exemple le plus connu). A partir <strong>de</strong> 1995, les publications se multiplient (Yang, 14<br />

Shi, 15 Denmark, 16 Jacobsen, 17 Corey 18 <strong>de</strong> 1996 à 1999), mais ce n’est qu’en 2000, avec les<br />

travaux <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> Barbas 19 et MacMillan, 20 que les projecteurs se tournent vers cette<br />

thématique et qu’on réalise qu’il ne s’agit pas d’exemples isolés, mais qu’il existe un vrai<br />

potentiel à développer. Depuis, l’organocatalyse suscite un vif intérêt et le nombre <strong>de</strong><br />

publications sur ce sujet croît <strong>de</strong> façon exponentielle. 21<br />

O<br />

O<br />

O<br />

L-proline<br />

3 mol%<br />

DMF<br />

O<br />

O OH<br />

99%, ee 93%<br />

Schéma I.1 : réaction Hajos-Parrish-Weichert-Sauer-E<strong>de</strong>r.<br />

Les organocatalyseurs peuvent être classés selon différents critères. En fonction <strong>de</strong><br />

leur caractère acidobasique par exemple, on discerne les bases <strong>de</strong> Lewis (la grosse majorité<br />

<strong>de</strong>s catalyseurs), les aci<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lewis, les bases <strong>de</strong> Brønsted et les aci<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Brønsted. 22 Le<br />

critère qui sera utilisé dans ce chapitre est le mécanisme <strong>de</strong> catalyse, 21 même si, pour certaines<br />

réactions, il n’est encore que supposé. Alors qu’un grand nombre d’organocatalyseurs ont été<br />

décrits pour beaucoup <strong>de</strong> réactions, les mécanismes (mo<strong>de</strong>s d’activation) mis en jeu sont<br />

restreints : la catalyse par l’intermédiaire d’énamines, d’ions iminiums, <strong>de</strong> carbènes,<br />

H +<br />

O<br />

O


Chapitre I<br />

l’activation par liaisons hydrogène, la catalyse SOMO (Single Occupied Molecular<br />

Orbital) 23,24 et la catalyse par l’intermédiaire du contre-ion. 25,26 Dans la partie qui suit<br />

(chapitre I-A), seuls les quatre premiers mo<strong>de</strong>s d’activation et quelques réactions-clés seront<br />

discutés un peu plus en détail.<br />

1. Catalyse par l’intermédiaire d’énamines<br />

Ce type <strong>de</strong> catalyse se rencontre par excellence<br />

dans les réactions <strong>de</strong> fonctionnalisation en α <strong>de</strong> composés<br />

carbonylés. Dans les mécanismes proposés (Figure I.1), 19<br />

le catalyseur, une amine primaire ou secondaire, réagit<br />

avec le composé carbonylé pour former un ion iminium I<br />

qui est déprotoné vers l’énamine II. Après réaction avec<br />

un électrophile, un nouvel ion iminium III est formé.<br />

L’hydrolyse <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier permet <strong>de</strong> récupérer le produit<br />

et <strong>de</strong> régénérer le catalyseur. La force motrice est la<br />

formation d’un intermédiaire énamine fortement<br />

nucléophile (augmentation <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> l’orbitale<br />

moléculaire HOMO). Cette énamine a un caractère plus<br />

nucléophile par rapport à l’énol correspondant, formé dans les réactions classiques en<br />

présence d’un ion métallique.<br />

Il y a <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s familles <strong>de</strong> catalyseurs : (i) les<br />

catalyseurs où l’approche <strong>de</strong> l’électrophile est dirigée par<br />

<strong>de</strong>s liaisons hydrogène, A (Figure I.2), et (ii) les catalyseurs<br />

qui contrôlent l’attaque <strong>de</strong> l’électrophile par encombrement<br />

stérique, B (Figure I.2). Aussi, l’induction asymmétrique<br />

observée n’est pas la même dans les <strong>de</strong>ux cas. 27<br />

O 2N<br />

i) Réaction d’aldolisation 1-3<br />

O 1<br />

H +<br />

O 30 mol%<br />

DMSO<br />

t.a.<br />

O 2N<br />

14<br />

OH O<br />

68%, ee 76%<br />

H +<br />

R<br />

Figure I.1 : Catalyse par<br />

l’intermédiaire d’énamines.<br />

Schéma I.2 : Réaction d’aldolisation entre le p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et la propanone.<br />

III<br />

R<br />

H 2O<br />

N<br />

N<br />

O<br />

E<br />

R'<br />

R'<br />

E<br />

E<br />

E<br />

!<br />

O<br />

H<br />

R<br />

N<br />

H<br />

N<br />

H<br />

N<br />

II<br />

1<br />

E<br />

R'<br />

R<br />

COOH<br />

O<br />

R<br />

N<br />

A B<br />

R'<br />

+ H<br />

N<br />

H 2O<br />

H<br />

R'<br />

Figure I.2 : Contrôle <strong>de</strong> l’approche<br />

<strong>de</strong> l’électrophile.<br />

I<br />

!


15<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

La réaction qui a permis le renouveau <strong>de</strong> l’organocatalyse a été la réaction<br />

d’aldolisation catalysée par la L-proline, 1, développée par List, Lerner et Barbas<br />

(Schéma I.2). 19 D’autres aci<strong>de</strong>s aminés ont également été utilisés pour catalyser cette réaction.<br />

Dans ses travaux initiaux, le groupe <strong>de</strong> Barbas a utilisé sans succès l’histidine, la valine, la<br />

tyrosine et la phénylalanine. 19 Cependant, en optimisant les conditions et les substrats,<br />

plusieurs groupes ont obtenu <strong>de</strong> très bonnes énantiosélectivités. 28-31 Par exemple, la L-<br />

thréonine et son dérivé 2 ont été utilisés pour obtenir <strong>de</strong>s syn-1,2-diols à partir<br />

d’hydroxycétones (Schéma I.3). 32,33 Cette approche a trouvé <strong>de</strong>s applications dans la synthèse<br />

<strong>de</strong> dérivés <strong>de</strong> sucres. 34<br />

O 2N<br />

O<br />

H<br />

+<br />

O<br />

OH<br />

2<br />

20 mol%<br />

NMP<br />

4 °C<br />

O 2N<br />

OH<br />

OH<br />

O<br />

>95%, dr 18:1, ee 98%<br />

Schéma I.3 : Réaction d’aldolisation <strong>de</strong> l’hydroxypropanone.<br />

Ot-Bu<br />

NH 2<br />

2<br />

COOH<br />

Les pepti<strong>de</strong>s sont une alternative aux aci<strong>de</strong>s aminés. L’intérêt qu’ils présentent rési<strong>de</strong><br />

dans la modulation facile <strong>de</strong> leurs propriétés. C’est ainsi que divers petits pepti<strong>de</strong>s (di-, tri-,<br />

tetra- et penta-pepti<strong>de</strong>s), contenant une unité proline 35-37 ou non, 28,38 ont été décrits dans la<br />

littérature avec <strong>de</strong>s résultats divers. 1<br />

Malgré les résultats obtenus avec <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés linéaires, le motif pyrrolidine est<br />

omniprésent dans la catalyse par l’intermédiaire d’énamines. En effet, <strong>de</strong> nombreux<br />

catalyseurs dérivés ou inspirés <strong>de</strong> la proline ont été développés pour être utilisés avec <strong>de</strong>s<br />

substrats que la proline ne pouvait catalyser et/ou pour améliorer ses performances. 1 Puisque<br />

la liaison hydrogène émanant <strong>de</strong> la fonction aci<strong>de</strong> carboxylique a un rôle primordial, l’enjeu a<br />

été <strong>de</strong> moduler la force <strong>de</strong> cette liaison hydrogène.<br />

Par exemple, le catalyseur 3 contenant un cycle tetrazole présente <strong>de</strong>s propriétés<br />

différentes <strong>de</strong> la proline (plus lipophile, caractère plus aci<strong>de</strong> dans le DMSO, meilleure<br />

stabilisation <strong>de</strong>s charges négatives). Ceci entraîne une solubilité différente (plus soluble dans<br />

les solvants organiques “classiques”) et une meilleure activité dans certains cas (par exemple,<br />

al<strong>de</strong>hy<strong>de</strong>s non-activés, Schéma I.4). 19,39-41


Chapitre I<br />

O<br />

H<br />

+<br />

O<br />

3<br />

20 mol%<br />

DMSO<br />

t.a.<br />

16<br />

OH O<br />

3 : 79%, ee 99%, 13 heures<br />

1 : 97%, ee 96%, 48 heures 19<br />

Schéma I.4 : Aldolisation entre l’isobutyraldéhy<strong>de</strong> et la propanone.<br />

Le groupe <strong>de</strong> Maruoka a développé une<br />

famille <strong>de</strong> catalyseurs à structure bi-aryle. Le<br />

catalyseur 4 présente une très bonne activité<br />

catalytique, puisque, pour la réaction du p-<br />

nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> avec la propanone (Schéma<br />

I.2), 0,1 mol% <strong>de</strong> catalyseur suffit pour obtenir<br />

un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 91% et un excès énantiomérique<br />

<strong>de</strong> 96% (4 jours). 42<br />

Dans la plupart <strong>de</strong>s réactions<br />

d’aldolisation conduisant à la formation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux diastéréoisomères, le diastéréoisomère<br />

majoritairement formé est l’aldol anti, sauf certaines exceptions généralement liées au<br />

substrat. Parmi les quelques catalyseurs 32,43,44 qui permettent d’obtenir préférentiellement<br />

l’aldol <strong>de</strong> sélectivité syn, on peut citer le catalyseur 5 (Schéma I.5) : 45<br />

O 2N<br />

O<br />

O<br />

5<br />

H +<br />

H<br />

5 mol%<br />

NMP<br />

Bu t.a.<br />

O 2N<br />

OH<br />

Bu<br />

O<br />

77%, dr > 20:1, ee 99%<br />

Schéma I.5 : Réaction d’aldolisation entre le p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et l’hexanal.<br />

Dans les exemples précé<strong>de</strong>mment mentionnés, les catalyseurs décrits possè<strong>de</strong>nt un<br />

groupement donneur <strong>de</strong> liaison hydrogène qui dirige l’approche <strong>de</strong> la cétone ou <strong>de</strong> l’aldéhy<strong>de</strong>.<br />

L’imidazolidinone 6 a été utilisée pour catalyser <strong>de</strong>s réactions d’aldolisation croisée<br />

(Schéma I.6). 46 L’approche <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux réactifs est gouvernée uniquement par <strong>de</strong>s paramètres<br />

stériques. En comparant avec la proline, l’énantiomère inverse est obtenu. 47<br />

MeO<br />

MeO<br />

MeO<br />

MeO<br />

N<br />

H<br />

3<br />

OMe<br />

OMe<br />

N<br />

N<br />

H<br />

N<br />

N<br />

CO 2H<br />

NH<br />

4<br />

O<br />

H<br />

N<br />

N<br />

H<br />

NHSO 2CF 3<br />

6<br />

NH<br />

5


H<br />

O<br />

Bu<br />

H<br />

O<br />

A : 1, 10 mol%, DMF, 23 °C<br />

+<br />

17<br />

MeO<br />

B : 6 . TFA, 10-20 mol%, Et 2 O, 4 °C, puis Amberlyst-15, MeOH<br />

A<br />

B<br />

H<br />

O<br />

Bu<br />

OMe<br />

Bu<br />

OH<br />

OH<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

80%, dr 24:1, ee > 99%<br />

72%, dr 6:1, ee 91%<br />

Schéma I.6 : Réaction d’aldolisation entre l’hexanal et l’isobutyraldéhy<strong>de</strong>.<br />

ii) Réaction <strong>de</strong> Mannich<br />

La réaction <strong>de</strong> Mannich est une réaction qui permet la synthèse <strong>de</strong> molécules azotées à<br />

partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux composés carbonylés et une amine. On peut faire réagir les trois composés en<br />

même temps (Schéma I.7) ou préformer l’un <strong>de</strong>s partenaires (l’imine en général) et le faire<br />

réagir sur le troisième (Schéma I.8).<br />

Après l’avoir utilisée pour la réaction d’aldolisation, List et<br />

ses collaborateurs ont testé l’activité <strong>de</strong> la proline pour cette<br />

réaction. 48 Le dérivé 7 possédant un cycle tetrazole présente une<br />

meilleure activité catalytique. 49 Divers autres aci<strong>de</strong>s aminés primaires<br />

ont également été utilisés. 32,50-52<br />

O<br />

+<br />

MeO<br />

O<br />

OMe<br />

H<br />

+<br />

NH 2<br />

OMe<br />

cat.<br />

10 mol%<br />

H 2 O<br />

t.a.<br />

O HN<br />

PMP<br />

OMe<br />

OMe<br />

1 a : 36%, dr 1:2,3, ee 16%<br />

7 b : 95%, dr 4,4:1, ee 93%<br />

Schéma I.7 : Réaction <strong>de</strong> Mannich entre la cyclohexanone, le 2,2-diméthoxyacétal<strong>de</strong>hy<strong>de</strong> et la 4-méthoxyaniline<br />

(PMP : 4-méthoxyphényl), a : anti, b : syn.<br />

Les équipes <strong>de</strong> Jørgensen et Hayashi ont, indépendamment, mis au point une série<br />

d’éthers du diarylprolinol utilisée avec beaucoup <strong>de</strong> succès pour la fonctionnalisation<br />

N<br />

H<br />

8a<br />

Ph<br />

Ph<br />

OTMS<br />

TBDPSO<br />

N<br />

N<br />

H HN<br />

N<br />

N<br />

d’aldéhy<strong>de</strong>s en α du carbonyle (Schéma I.11) 53 et <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> Michael. 54<br />

L’éther 8a a été repris pour catalyser la réaction <strong>de</strong> Mannich entre une imine<br />

préformée et plusieurs aldéhy<strong>de</strong>s (Schéma I.8). 55 L’absence <strong>de</strong> groupement<br />

donneur <strong>de</strong> liaison hydrogène conduit au diastéréoisomère anti. D’autres exemples<br />

7


Chapitre I<br />

intéressants ont été décrits dans la littérature avec <strong>de</strong>s catalyseurs et <strong>de</strong>s substrats très<br />

variés. 1,56,57<br />

H<br />

O<br />

+<br />

N<br />

PMP<br />

H CO 2Et<br />

8a<br />

10 mol%<br />

18<br />

CHCl 3<br />

4 °C<br />

O HN PMP<br />

H CO 2Et<br />

68%, dr > 19:1, ee 98%<br />

Schéma I.8 : Réaction <strong>de</strong> Mannich entre l’isovaleraldéhy<strong>de</strong> et une imine préformée (PMP : 4-méthoxyphényl).<br />

iii) Réaction <strong>de</strong> Michael<br />

La réaction <strong>de</strong> Michael permet <strong>de</strong> créer une liaison C-C en position β d’un alcène<br />

activé par un groupement électroattracteur (par exemple, un composé carbonylé α,β-insaturé<br />

ou une nitro-oléfine (Schéma I.9). Le donneur <strong>de</strong> Michael (nucléophile) peut être activé par la<br />

formation d’une énamine (Figure I.3) ou d’un énolate.<br />

N<br />

Z<br />

N<br />

Z<br />

H 2 O O<br />

Figure I.3 : Activation du donneur <strong>de</strong> Michael (Z = groupement électroattracteur).<br />

Les premiers essais avec la L-proline ont validé le concept, même si l’excès<br />

énantiomérique obtenu est pratiquement nul (Tableau I.1, entrée 1). 58 Pour faciliter la<br />

formation <strong>de</strong> l’intermédiaire énamine, un catalyseur contenant<br />

<strong>de</strong>ux unités pyrrolidine et une pyridine, 9, a été décrit. L’unité<br />

pyridine a un double rôle : outre la déprotonation <strong>de</strong><br />

l’intermédiaire imine, l’encombrement stérique qu’elle impose<br />

permet <strong>de</strong> bloquer l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux faces <strong>de</strong> l’énamine. 59 Ce<br />

catalyseur a montré une bonne activité en présence d’un additif<br />

aci<strong>de</strong> pour la cyclohexanone (Tableau I.1, entrée 2) mais elle est<br />

moindre pour les aldéhy<strong>de</strong>s. Le sulfami<strong>de</strong> 10, en présence d’un<br />

additif basique, permet l’addition d’aldéhy<strong>de</strong>s sur le trans-β-<br />

nitrostyrène, à température ambiante (Tableau I.1, entrée 3). 60 Les<br />

catalyseurs <strong>de</strong> Jacobsen contenant une amine primaire et une<br />

fonction thiourée, 11, ont été utilisés pour catalyser la réaction <strong>de</strong> Michael avec <strong>de</strong>s substrats<br />

un peu plus “difficiles”, comme les aldéhy<strong>de</strong>s α,α-disubstitués 61 ou les cétones non<br />

symétriques (Tableau I.1, entrée 4). 62<br />

N<br />

H<br />

Bn N<br />

O<br />

Z<br />

9<br />

N N<br />

O<br />

N<br />

H<br />

S<br />

NH<br />

O<br />

N<br />

H<br />

10<br />

t-Bu S<br />

11<br />

N<br />

H<br />

NH 2<br />

NH 2


R 1<br />

O<br />

R 2<br />

R 3<br />

Entrée Catalyseur<br />

+<br />

Ph<br />

NO 2 R 1 !<br />

19<br />

cat.<br />

O<br />

R 2 R 3<br />

Ph<br />

NO 2<br />

Substrat Charge Rdt ee<br />

R 1 R 2 R 3 mol% % %<br />

1 1 CH3 H H 15 97 7<br />

2 9 (CH2)4 H 10 95 99<br />

3 10 H CH3 CH3 20 83 99<br />

4 11 CH3 H CH(CH3)2 10 83 99<br />

Tableau I.1 : Réaction <strong>de</strong> Michael entre divers composés carbonylés et le β-nitrostyrène.<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

Les éthers du diphenylprolinol catalysent l’addition Michael d’aldéhy<strong>de</strong>s sur <strong>de</strong>s<br />

nitro-oléfines 54 ou <strong>de</strong>s vinyl-cétones (Schéma I.9) 63 avec succès. Les alcaloï<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la famille<br />

<strong>de</strong>s Cinchona ont été utilisés pour catalyser l’addition <strong>de</strong> cétones sur <strong>de</strong>s malonitriles 64 et <strong>de</strong>s<br />

vinyl sulfones. 65<br />

H<br />

O<br />

Bn<br />

+<br />

8b<br />

O 2 mol%<br />

t.a.<br />

H<br />

O O<br />

Bn<br />

90%, ee >95%<br />

Schéma I.9 : Réaction <strong>de</strong> Michael entre le 3-phénylpropanal et la méthyl-vinyl-cétone.<br />

N<br />

H<br />

8b<br />

Ph<br />

Ph<br />

Toutes les réactions mentionnées précé<strong>de</strong>mment sont <strong>de</strong>s réactions intermoléculaires,<br />

mais les réactions <strong>de</strong> Michael peuvent être aussi intramoléculaires (Schéma I.10) et conduire à<br />

la formation <strong>de</strong> produits cycliques : 66<br />

H<br />

O<br />

O<br />

12 . HCl<br />

5 mol%<br />

THF<br />

t.a.<br />

H<br />

O<br />

O<br />

99%, dr 24:1, ee 97%<br />

Schéma I.10 : Réaction <strong>de</strong> Michael intramoléculaire.<br />

O<br />

N<br />

N<br />

H<br />

12<br />

OMe


Chapitre I<br />

iv) Fonctionnalisation en α<br />

Comme décrit précé<strong>de</strong>mment pour les additions <strong>de</strong> Michael, on peut également<br />

fonctionnaliser un dérivé carbonylé en α avec <strong>de</strong>s électrophiles hétéroatomiques. On peut<br />

ainsi introduire <strong>de</strong>s groupements azotés, oxygénés, soufrés et <strong>de</strong>s halogénures. En fonction <strong>de</strong><br />

l’électrophile choisi, la réaction passe par une addition ou une substitution. Les produits<br />

obtenus après cette première fonctionnalisation ne sont pas toujours très stables ; ils sont donc<br />

souvent réduits vers les alcools correspondants (quand le produit <strong>de</strong> départ est un aldéhy<strong>de</strong>)<br />

ou d’autres dérivés plus stables. 1,67,68 L’éther du diarylprolinol 8c est un catalyseur polyvalent<br />

pour ce type <strong>de</strong> réactions (Schéma I.11). 53<br />

Ph<br />

R'O 2C<br />

R'O 2C<br />

S<br />

NH<br />

N<br />

R<br />

R<br />

O<br />

O<br />

N Ar<br />

H Ar<br />

20<br />

OTMS<br />

Ar = 3,5-(CF 3) 2-Ph<br />

Ph<br />

S<br />

N<br />

N<br />

N<br />

8c<br />

O<br />

t-Bu<br />

O<br />

t-Bu<br />

R'O 2C<br />

N<br />

N<br />

CO 2R'<br />

R<br />

PhO 2S<br />

N SO 2Ph<br />

Br Br<br />

Schéma I.11 : Fonctionnalisation d’aldéhy<strong>de</strong>s catalysée par l’éther <strong>de</strong> diarylprolinol 8c.<br />

v) Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r 4<br />

La première réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r organocatalysée a été décrite dans la littérature<br />

par le groupe <strong>de</strong> MacMillan, qui a utilisé un catalyseur dérivé d’une imidazolidinone. 20 Dans<br />

cet exemple, l’intermédiaire réactif est un ion iminium qui est appauvri en électrons (baisse <strong>de</strong><br />

l’énergie <strong>de</strong> l’orbitale LUMO). Mais en fonction <strong>de</strong>s substrats et <strong>de</strong>s catalyseurs, la réaction<br />

peut également passer par un intermédiaire énamine ou diénamine (Figure I.4). Dans ce cas <strong>de</strong><br />

figure, le diène ou diénophile est enrichi en électrons (augmentation <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> l’orbitale<br />

HOMO).<br />

F<br />

Br<br />

F<br />

R<br />

R<br />

O<br />

O


a. R<br />

b.<br />

c.<br />

R<br />

O<br />

O<br />

O<br />

R<br />

N<br />

H<br />

N<br />

H<br />

N<br />

H<br />

R<br />

N<br />

N<br />

R<br />

R<br />

diène<br />

N<br />

R'<br />

R<br />

diénophile<br />

21<br />

N<br />

EWG<br />

diène pauvre<br />

en électrons<br />

N<br />

R<br />

diénophile<br />

N<br />

diène<br />

R' R<br />

EWG<br />

Figure I.4 : Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r activée par l’intermédiaire d’énamines.<br />

HO<br />

R<br />

R<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

HO<br />

O<br />

R' R<br />

Le premier mécanisme (Figure I.4, a.) est illustré par le groupe <strong>de</strong> Jørgensen avec le<br />

dérivé <strong>de</strong> la pyrrolidine 13. 69 De bons ren<strong>de</strong>ments (60-90%) et<br />

<strong>de</strong> bonnes enantioséléctivités (80-95%) sont obtenus avec<br />

plusieurs aldéhy<strong>de</strong>s et énones (Schéma I.12). Plus récemment,<br />

une réaction aza-Diels-Al<strong>de</strong>r entre <strong>de</strong>s N-tosyl-butadiènes et<br />

<strong>de</strong>s aldéhy<strong>de</strong>s α,β-insaturés, avec utilisation du diarylprolinol<br />

8a, a été décrite. 70 Cette fois, c’est une diénamine qui joue le<br />

rôle du diénophile (Figure I.4, b.).<br />

i-Pr<br />

O<br />

H<br />

+<br />

O<br />

Ph CO 2Me<br />

1) 13, 10 mol%<br />

silice (50 mg)<br />

CH 2 Cl 2, -15 °C à t.a.<br />

2) PCC, CH 2 Cl 2<br />

Schéma I.12 : Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r.<br />

O<br />

i-Pr<br />

O<br />

EWG<br />

Ph<br />

93%, ee 89%<br />

CO 2Me<br />

Barbas et al ont décrit une réaction domino Knoevenagel/Diels-Al<strong>de</strong>r catalysée par le<br />

carboxylate du 5,5-diméthyl thiazolidinium 14 (Schéma I.13). 71 Dans un premier temps,<br />

l’aci<strong>de</strong> <strong>de</strong> Meldrum 15 réagit avec l’aldéhy<strong>de</strong> pour former le diénophile (pauvre en électrons).<br />

N<br />

H<br />

13<br />

N<br />

H<br />

8a<br />

Ph<br />

Ph<br />

OTMS


Chapitre I<br />

L’énone va former un diène enrichi en électrons (Figure I.4, c.) qui réagira sur le diénophile<br />

formé lors <strong>de</strong> la première étape. 72<br />

O<br />

N<br />

14<br />

Ph<br />

Ph<br />

+<br />

O 2N<br />

+<br />

CHO<br />

+ O O<br />

14<br />

O O<br />

O O<br />

Ar<br />

O O<br />

15<br />

22<br />

14<br />

20 mol%<br />

MeOH<br />

t.a.<br />

Schéma I.13 : Réaction domino Knoevenagel/Diels-Al<strong>de</strong>r.<br />

2. Catalyse par l’intermédiaire d’ions iminiums<br />

Ph<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O Ar<br />

O<br />

88%, ee 86%<br />

S<br />

N<br />

H<br />

14<br />

COOH<br />

Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> catalyse est inspiré <strong>de</strong>s catalyseurs <strong>de</strong> type aci<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lewis. La<br />

con<strong>de</strong>nsation réversible <strong>de</strong> composés carbonylés α,β-insaturés avec <strong>de</strong>s amines chirales<br />

conduit à la formation d’ions iminiums. Ces ions sont caractérisés par un niveau LUMO plus<br />

faible que les composés initiaux et sont activés vis-à-vis <strong>de</strong> nucléophiles (cycloadditions et<br />

additions conjuguées, Figure I.5).<br />

O N<br />

Réaction <strong>de</strong><br />

Diels-Al<strong>de</strong>r<br />

Addition <strong>de</strong><br />

nucléophile<br />

Figure I.5 : Réactions activées par la formation d’ions iminiums.<br />

L’énantiosélectivité est contrôlée par <strong>de</strong>s paramètres purement stériques. C’est<br />

l’encombrement imposé par le catalyseur qui va définir la géométrie <strong>de</strong> l’ion iminium (cis ou<br />

trans) et la face (si ou re) sur laquelle va avoir lieu l’attaque.<br />

N<br />

N<br />

Nu<br />

O<br />

O<br />

Nu


i) Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r<br />

23<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

Le groupe <strong>de</strong> MacMillan a publié une réaction <strong>de</strong> Diels Al<strong>de</strong>r organocatalysée par<br />

l’imidazolidinone 12 en présence d’un co-catalyseur aci<strong>de</strong> (Schéma I.14, voir également<br />

section I.A.1.v). 20 A l’exception du cyclopentadiène, le catalyseur 12 permet une bonne<br />

diastéréosélectivité endo. Plusieurs dérivés avec <strong>de</strong>s substituants différents en 2, 3 et 5 ont<br />

ensuite été décrits pour élargir la gamme <strong>de</strong> substrats <strong>de</strong> cette réaction (cétones, 73 réactions<br />

intramoléculaires, 74,75 etc).<br />

O<br />

+<br />

12 . HCl<br />

5 mol%<br />

CH 3 CN/H 2 O<br />

23 °C<br />

CHO<br />

82%, exo:endo 1:14, ee 94%<br />

Schéma I.14 : Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r catalysée par l’imidazolidinone 12.<br />

Avec le catalyseur 12 <strong>de</strong>s séléctivité endo sont observées<br />

(Schéma I.14). L’équipe <strong>de</strong> Maruoka a mis au point un catalyseur<br />

sélectif exo (exo:endo 13:1), au champ d’application toutefois réduit. 76<br />

Le diarylprolinol 8c a pu être utilisé sur une plus gran<strong>de</strong> gamme <strong>de</strong><br />

substrats avec <strong>de</strong> meilleurs ren<strong>de</strong>ments mais une moins bonne<br />

sélectivité (exo:endo 4:1). 77,78<br />

16<br />

NH N<br />

NH 2<br />

Les catalyseurs précé<strong>de</strong>nts sont <strong>de</strong>s amines secondaires où<br />

l’encombrement stérique <strong>de</strong> l’atome d’azote impose <strong>de</strong>s contraintes<br />

vis-à-vis <strong>de</strong>s substrats. Pour résoudre ce problème, quelques<br />

catalyseurs contenant une amine primaire ont été développés. Par<br />

exemple, le catalyseur 16 a été appliqué à la réaction Diels-Al<strong>de</strong>r<br />

avec <strong>de</strong>s aldéhy<strong>de</strong>s insaturés α-substitués (acroléines) (Schéma I.15). 79,80<br />

+<br />

PhO 2C<br />

CHO<br />

16 . 2,75 C 6 F 5 SO 3 H<br />

10 mol%<br />

EtNO 2<br />

t.a.<br />

Ph<br />

O<br />

5<br />

3<br />

N<br />

H<br />

CO 2Ph<br />

CHO<br />

97%, ee 87%<br />

Schéma I.15 : Réaction <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r catalysée par une amine primaire.<br />

En plus <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r, <strong>de</strong>s cycloadditions [3+2] <strong>de</strong> nitrones ont été<br />

décrites dans la littérature. 81<br />

N<br />

H<br />

N<br />

2<br />

12<br />

F 3C CF 3<br />

8c<br />

OTMS<br />

CF 3<br />

CF 3


Chapitre I<br />

ii) Fonctionnalisation en β (additions 1,4)<br />

L’ion iminium formé par con<strong>de</strong>nsation du catalyseur et du composé carbonylé α,β-<br />

insaturé est activé vis-à-vis <strong>de</strong> nucléophiles. Le nucléophile attaque en 4 pour former une<br />

énamine qui va s’additionner sur un électrophile pour former un nouvel ion iminium.<br />

L’hydrolyse <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier conduit à la formation du produit fonctionnalisé en β (Figure I.5).<br />

Différents nucléophiles ont été utilisés, aussi bien carbonés (composés 1,3-dicarbonylés,<br />

composés aromatiques, nitroalcanes, éthers d’énols silylés) qu’hétéroatomiques (donneurs<br />

d’hydrure, thiols, alcools, nucléophiles azotés). Comme pour les réactions <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r,<br />

sont utilisés principalement les catalyseurs à base d’imidazolidinones. 81 La synthèse <strong>de</strong> la<br />

warfarine est un exemple d’addition <strong>de</strong> composés 1,3-dicarbonylés sur une cétone α,β-<br />

insaturée (Schéma I.16).<br />

Ph<br />

Ph<br />

H<br />

N<br />

N<br />

H<br />

17<br />

OMe<br />

N<br />

O<br />

OH<br />

19<br />

N<br />

Ph<br />

Ph<br />

NH 2<br />

18<br />

Essayant <strong>de</strong> mettre au point une synthèse<br />

énantiosélective <strong>de</strong> la warfarine (un anticoagulant commercial)<br />

plusieurs groupes se sont intéressés à l’addition <strong>de</strong> 4-<br />

hydroxycoumarines à la benzyli<strong>de</strong>nepropanone (Schéma I.16).<br />

Jørgensen et coll. ont utilisé l’imidazolidine 17 (S,S) et ont<br />

obtenu la S-warfarine avec un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 90% et un excès<br />

énantiomérique <strong>de</strong> 80%. 82 Des diamines vicinales, par exemple<br />

l’amine 18, peuvent également catalyser cette réaction<br />

(ren<strong>de</strong>ment 94%, ee (R) 86%, en présence d’aci<strong>de</strong> acétique, en 48h). 83 Les excès<br />

énantiomériques ont été améliorés en utilisant le catalyseur 19 dérivé <strong>de</strong> l’épiquinine<br />

(ren<strong>de</strong>ment 88%, ee 96%), mais en augmentant la charge du catalyseur (20 mol% au lieu <strong>de</strong><br />

10 mol%). 84 Le champ d’application <strong>de</strong> ces catalyseurs a été étendu, dans les trois cas avec<br />

succès, à <strong>de</strong>s dérivés <strong>de</strong> la 4-hydroxycoumarine et à d’autres énones.<br />

OH<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

O O<br />

3. Activation par liaisons hydrogène<br />

+<br />

O<br />

Schéma I.16 : Synthèse <strong>de</strong> la warfarine.<br />

24<br />

OH Ph O<br />

O O<br />

La liaison hydrogène est une liaison formée entre le doublet libre d’un atome<br />

fortement électronégatif (N, S, O, …) et un hydrogène porté par un atome plus électronégatif<br />

que lui. Energétiquement parlant, elle se situe entre les liaisons covalentes et les interactions


25<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

<strong>de</strong> van <strong>de</strong>r Waals (10 – 65 kJ/mol). C’est une interaction omniprésente dans la nature (par<br />

exemple, la double hélice <strong>de</strong> l’ADN) et dans tous les systèmes enzymatiques. Les premiers<br />

exemples d’application pour la catalyse asymétrique “en laboratoire” remontent aux années<br />

1980 avec les travaux <strong>de</strong> Wynberg, 85 Inoue, 86,87 Dolling, 88 et leurs collaborateurs, mais ce<br />

n’est qu’à partir <strong>de</strong> 1998 que ce mo<strong>de</strong> d’activation est systématiquement étudié.<br />

Dans la partie où la catalyse par énamines a été abordée, il a été vu qu’avec certains<br />

catalyseurs comme la proline, l’électrophile qui attaque l’intermédiaire énamine est dirigé<br />

par le catalyseur grâce à une liaison hydrogène. Ces exemples ne seront pas discutés ci-<br />

<strong>de</strong>ssous. Les catalyseurs mentionnés ici fonctionnent uniquement par liaisons hydrogène ou<br />

par combinaison <strong>de</strong> ce type d’interactions avec un aci<strong>de</strong> ou une base.<br />

En 1998, Jacobsen et Sigman ont découvert le catalyseur 20 en essayant <strong>de</strong> mettre au<br />

point un système optimal <strong>de</strong> ligand/métal pour catalyser<br />

<strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> Strecker (addition <strong>de</strong> HCN sur <strong>de</strong>s<br />

imines, Schéma I.17). 17,89 Ce catalyseur est composé<br />

d’un ami<strong>de</strong>, d’une thiourée, d’une diamine chirale et<br />

finalement d’une arylimine. Le mécanisme décrit 90<br />

montre l’importance <strong>de</strong>s liaisons hydrogène induites<br />

par la thiourée et l’ami<strong>de</strong> pour l’activation <strong>de</strong>s réactifs et l’induction asymétrique.<br />

Ph<br />

N<br />

H<br />

1) 20, 2 mol%<br />

O<br />

+ HCN<br />

toluène, -78 °C<br />

2) (CF3CO) 2O F3C N<br />

Ph CN<br />

Schéma I.17 : Réaction <strong>de</strong> Strecker.<br />

78%, ee 91%<br />

Ce catalyseur a été ensuite décliné en une série <strong>de</strong> dérivés, plus ou moins complexes,<br />

en changeant un ou plusieurs composants <strong>de</strong> la structure initiale pour l’adapter à d’autres<br />

substrats et réactions. Les urées et thiourées sont <strong>de</strong> bons donneurs <strong>de</strong> liaisons hydrogène et<br />

elles ont été beaucoup utilisées, par la suite, dans <strong>de</strong>s catalyseurs <strong>de</strong> structures variées. 91<br />

Les alcaloï<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s Cinchona possè<strong>de</strong>nt un<br />

groupement basique et généralement un groupement hydroxyle libre<br />

qui peut être donneur d’une liaison hydrogène, ce qui fait d’eux <strong>de</strong><br />

potentiellement bons catalyseurs bifonctionnels. 92-94 Par exemple, la<br />

quinine 21 a été utilisée pour <strong>de</strong>s additions conjuguées <strong>de</strong> β-<br />

Ph<br />

H<br />

N<br />

O<br />

t-Bu<br />

20<br />

N<br />

H<br />

S<br />

N<br />

H<br />

HO<br />

t-Bu<br />

N<br />

21<br />

N<br />

OH<br />

OCH 3<br />

OMe<br />

N


Chapitre I<br />

cétoesters sur <strong>de</strong>s maleimi<strong>de</strong>s avec <strong>de</strong> bonnes énantio- et diastéréo-séléctivités (Schéma<br />

I.18). 95 Pour renforcer la capacité <strong>de</strong> ces alcaloï<strong>de</strong>s à fonctionner en tant que donneurs <strong>de</strong><br />

liaisons hydrogène, le groupement hydroxyle a été remplacé dans<br />

certains exemples par une thiourée. 96 Un autre catalyseur qui<br />

contient une fonction thiourée et une amine tertiaire est le<br />

catalyseur <strong>de</strong> Takemoto, 22. Ce catalyseur a été initialement utilisé<br />

pour <strong>de</strong>s additions Michael sur <strong>de</strong>s nitro-oléfines (voir Chapitre<br />

III). 97<br />

COOMe<br />

O<br />

O<br />

+ N<br />

O<br />

Ph<br />

26<br />

21<br />

10 mol%<br />

CH 2 Cl 2<br />

- 20 °C<br />

Schéma I.18 : Addition <strong>de</strong> β-cétoesters sur <strong>de</strong>s maleimi<strong>de</strong>s.<br />

!<br />

O<br />

O<br />

!<br />

N<br />

COOMe<br />

Ph<br />

O<br />

97%, dr 94:6, ee 92%<br />

D’autres types <strong>de</strong> structures permettant une activation <strong>de</strong>s réactifs par liaisons<br />

hydrogène ont également été utilisées. Ainsi, le TADDOL et ses dérivés ont été utilisés pour<br />

<strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> Diels-Al<strong>de</strong>r, 4 <strong>de</strong>s dérivés du BINOL ont été utilisés pour <strong>de</strong>s réactions<br />

Morita-Baylis-Hillman et <strong>de</strong>s allylborations. 98 Toujours dans les catalyseurs contenant un<br />

motif binapthyle, <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s phosphoriques ont été utilisés pour activer notamment <strong>de</strong>s<br />

imines. Une multitu<strong>de</strong> d’autres catalyseurs, aux structures variées, contenant <strong>de</strong>s groupements<br />

donneurs <strong>de</strong> liaisons hydrogène, ont été mis au point et utilisés. 91<br />

4. Catalyse par l’intermédiaire <strong>de</strong> carbènes hétérocycliques<br />

Les carbènes sont définis comme <strong>de</strong>s espèces neutres possédant un carbone divalent<br />

avec 6 électrons sur la couche <strong>de</strong> valence. Les premiers rapports mentionnant <strong>de</strong>s complexes<br />

possédant <strong>de</strong>s carbènes N-hétérocycliques (NHC) datent <strong>de</strong>s années 1960. L’isolation <strong>de</strong>s<br />

premiers carbènes stables remonte à la fin <strong>de</strong>s années 1980 et au début <strong>de</strong>s années 1990. 99<br />

Dans les années 1950, il a été découvert qu’un carbène nucléophile est à l’origine <strong>de</strong> l’activité<br />

<strong>de</strong> la thiamine (vitamine B1), qui est un co-enzyme présent dans certaines réactions<br />

d’acylations nucléophiles. 100<br />

Les NHC sont <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s ligands importants en catalyse organométallique et <strong>de</strong>puis<br />

peu, leur utilisation en organocatalyse suscite un réel intérêt. Une <strong>de</strong>s propriétés les plus<br />

F 3C<br />

F 3C<br />

N<br />

H<br />

22<br />

S<br />

N<br />

H<br />

N


27<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

importantes <strong>de</strong>s NHC est leur faculté d’inverser la polarité <strong>de</strong>s aldéhy<strong>de</strong>s en les rendant<br />

nucléophiles (Umpolung). 101<br />

N - H +<br />

X<br />

N<br />

X<br />

N<br />

X<br />

R<br />

O<br />

H<br />

H O<br />

R<br />

Intermédiaire<br />

<strong>de</strong> Breslow<br />

N<br />

X<br />

OH<br />

Figure I.6 : Formation d’un équivalent d’un anion d’acyle.<br />

R<br />

Equivalent d'un<br />

anion d'acyle<br />

En général, le carbène neutre est généré in situ à partir d’un sel correspondant (pré-<br />

catalyseur), à l’ai<strong>de</strong> d’une base, sauf quand cette <strong>de</strong>rnière pose problème (réactions parasites,<br />

stabilité du produit final, etc.) auquel cas le carbène stable est formé au préalable.<br />

i) Con<strong>de</strong>nsation benzoïne<br />

Sheehan et Hunneman ont présenté en 1966 la première con<strong>de</strong>nsation benzoïne<br />

asymétrique catalysée par un carbène (excès énantiomérique 22%). 102 Après avoir maitrisé les<br />

homo-con<strong>de</strong>nsations, 103 la recherche s’est tournée vers les con<strong>de</strong>nsations croisées inter- et<br />

intra-moléculaires (entre <strong>de</strong>ux aldéhy<strong>de</strong>s différents ou entre un aldéhy<strong>de</strong> et une cétone). Ces<br />

<strong>de</strong>rnières permettent <strong>de</strong> synthétiser <strong>de</strong>s α-hydroxycétones cycliques (Schéma I.19), qui sont<br />

<strong>de</strong>s motifs rencontrés notamment dans la famille <strong>de</strong>s chromanones. 104<br />

Les catalyseurs décrits pour ces réactions sont <strong>de</strong>s systèmes polycycliques – ce qui<br />

permet <strong>de</strong> rigidifier la structure et d’améliorer l’induction asymétrique – contenant, le plus<br />

souvent, un fragment triazole. En 2006, les équipes d’En<strong>de</strong>rs 105 et Suzuki 106 ont décrit <strong>de</strong>ux<br />

catalyseurs <strong>de</strong> ce type, 23 et 24 respectivement. Ces catalyseurs sont complémentaires et<br />

couvrent un vaste champ <strong>de</strong> substrats.<br />

N<br />

X<br />

OH<br />

R


Chapitre I<br />

O<br />

H<br />

O<br />

a ou b<br />

THF<br />

t.a.<br />

ii) Réaction <strong>de</strong> Stetter<br />

O<br />

CH 3<br />

OH<br />

a : (S), 93%, ee 94%<br />

b : (R), 70%, ee 96%<br />

28<br />

BF 4<br />

23<br />

N<br />

Ph<br />

N<br />

N<br />

Schéma I.19 : Con<strong>de</strong>nsation benzoïne intramoléculaire,<br />

a : 23 10 mol%, KOt-Bu 9 mol%, b : 24 20 mol%, DBU 20 mol%.<br />

Une autre famille <strong>de</strong> réactions qui est catalysée avec gran<strong>de</strong> efficacité par les NHCs<br />

est la réaction <strong>de</strong> Stetter (addition conjuguée d’un équivalent d’anion d’acyle sur un composé<br />

carbonylé α,β-insaturé). 107 A nouveau, c’est la version intramoléculaire qui permet d’accé<strong>de</strong>r<br />

à <strong>de</strong>s produits cycliques, fonctionnalisés en 1,4, qui a pour l’instant permis les meilleurs<br />

résultats. 108<br />

Divers catalyseurs, <strong>de</strong> structures assez semblables mais avec <strong>de</strong>s propriétés<br />

électroniques et stériques modulables, ont été <strong>de</strong>veloppés pour couvrir une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

substrats (alcènes E ou Z, alcènes di-substitués en α ou β, aldéhy<strong>de</strong>s aliphatiques, substrats<br />

oxygénés, azotés, soufrés ou phosphorés, etc.). 109 Le catalyseur 25, par exemple, permet <strong>de</strong><br />

créer, en une seule étape, <strong>de</strong>ux centres asymétriques contigus (Schéma I.20). 110<br />

O<br />

O<br />

O<br />

5. Conclusion<br />

25<br />

20 mol%<br />

toluène<br />

23 °C<br />

O<br />

H<br />

O<br />

O<br />

H<br />

94%, dr 50:1, ee 99%<br />

Schéma I.20 : Réaction <strong>de</strong> Stetter intramoléculaire.<br />

N<br />

N<br />

N<br />

O<br />

N<br />

N<br />

N<br />

Ph<br />

24<br />

Cl<br />

Bn CF 3<br />

L’organocatalyse vient combler un vi<strong>de</strong> entre la catalyse organométallique et la<br />

catalyse enzymatique. Elle présente <strong>de</strong>s avantages indéniables ; ainsi les systèmes catalytiques<br />

sont assez simples – on parle souvent <strong>de</strong> petites molécules organiques par opposition aux<br />

enzymes – et généraux – quoique souvent inspirés par <strong>de</strong>s enzymes, les organocatalyseurs<br />

n’ont pas leur spécificité. Ils ne sont pas particulièrement sensibles à l’air ou l’humidité et<br />

peuvent donc être manipulés sans précautions spéciales. Ce sont aussi <strong>de</strong>s molécules moins<br />

toxiques qui n’entraînent pas les problèmes <strong>de</strong> contamination liés à l’utilisation <strong>de</strong> métaux, et<br />

25


29<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

généralement moins chères que les complexes métalliques, bien que le développement <strong>de</strong><br />

catalyseurs au fer ou au cuivre vienne sans doute modifier la donne dans un proche avenir.<br />

Les conditions réactionnelles nécessaires sont en général assez douces et un grand nombre <strong>de</strong><br />

groupements fonctionnels sur les molécules est toléré. Ceci permet <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s réactions<br />

dominos catalytiques et générer ainsi plusieurs centres asymétriques en une étape<br />

(Schéma I.13). 27,111,112<br />

Mais ce n’est pas une solution parfaite et il y a aussi <strong>de</strong>s inconvénients. Effectivement,<br />

les charges d’organocatalyseur nécessaires sont souvent assez élevées ce qui, en plus<br />

d’augmenter le coût, complique la purification <strong>de</strong>s produits. Les efforts pour diminuer les<br />

quantités d’organocatalyseurs ne sont fructueux que si les temps <strong>de</strong> réaction, qui sont déjà<br />

relativement longs, sont augmentés. Plusieurs étapes <strong>de</strong> synthèse peuvent être nécessaires<br />

pour la préparation du catalyseur et ce <strong>de</strong>rnier n’est pas toujours récupéré à la fin d’un cycle<br />

d’utilisation. De plus, les excès énantiomériques obtenus sont souvent remarquables sans<br />

pourtant encore atteindre ceux <strong>de</strong>s catalyseurs “classiques” (organométalliques,<br />

enzymatiques). Même si les catalyseurs ne sont pas sensibles à l’humidité, <strong>de</strong>s traces d’eau<br />

conduisent dans certains cas à une baisse <strong>de</strong> l’énantiosélectivité et <strong>de</strong>s basses températures<br />

peuvent être nécessaires pour obtenir <strong>de</strong> bons excès énantiomériques. Cela dit,<br />

l’organocatalyse en est à ses débuts et le chemin à parcourir pour optimiser les catalyseurs, les<br />

conditions, les mécanismes mis en jeu est encore long... Elle n’a pas vocation à remplacer la<br />

catalyse organométallique ou la biocatalyse, mais à les compléter.<br />

Les problèmes liés à la quantité <strong>de</strong> catalyseur nécessaire pour un cycle réactionnel et à<br />

la purification <strong>de</strong>s produits pourraient être partiellement résolus en supportant les catalyseurs.<br />

Dans la partie qui suit, les supports disponibles, leur caractéristiques et la préparation <strong>de</strong><br />

catalyseurs supportés seront développés.


Chapitre I<br />

B. Matériaux hybri<strong>de</strong>s<br />

Un matériau hybri<strong>de</strong> est un soli<strong>de</strong> qui combine un squelette inorganique et <strong>de</strong>s<br />

fragments organiques. Il ne s’agit pas toujours d’un simple assemblage : les <strong>de</strong>ux parties<br />

peuvent interagir entre elles pour créer une nouvelle entité où chaque élément apporte <strong>de</strong>s<br />

propriétés qui lui sont propres, mais où la synergie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux permet <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s propriétés<br />

supplémentaires. 113-115 La partie inorganique principalement utilisée est la silice (1.i.), mais<br />

d’autres supports peuvent être utilisés comme <strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s ou <strong>de</strong>s sels métalliques (par<br />

exemple les phosphonates <strong>de</strong> zirconium, 1.ii.). Le fragment organique est généralement choisi<br />

pour sa fonctionnalité. Ces matériaux ont trouvé <strong>de</strong>s applications diverses et variées<br />

(séparation, reconnaissance moléculaire, photoluminescence, catalyse).<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> cette thèse, nous nous sommes intéressés à <strong>de</strong>s applications en<br />

catalyse et c’est sous cet angle que seront brièvement présentées les différentes matrices<br />

inorganiques utilisées dans les matériaux hybri<strong>de</strong>s et leur influence sur les<br />

propriétés/performances du matériau.<br />

1. Partie inorganique<br />

Les interactions entre les <strong>de</strong>ux parties <strong>de</strong> l’hybri<strong>de</strong> jouent un rôle important sur les<br />

propriétés du matériau final. Elles peuvent donc être utilisées pour distinguer les matériaux<br />

hybri<strong>de</strong>s en <strong>de</strong>ux catégories : 113<br />

i) les matériaux <strong>de</strong> Classe I où ces interactions sont faibles (liaisons hydrogène,<br />

interactions van <strong>de</strong>r Waals ou électrostatiques), (Figure I.7, A).<br />

ii) les matériaux <strong>de</strong> Classe II où les <strong>de</strong>ux parties sont liées par <strong>de</strong>s liaisons<br />

chimiques (covalentes ou ioniques), (Figure I.7, B).<br />

Alternativement, on peut parler <strong>de</strong> matériaux composites ou hybri<strong>de</strong>s, respectivement.<br />

Les difficultés à contrôler le taux <strong>de</strong> matière organique dans le matériau final et les<br />

problèmes <strong>de</strong> relargage sont les principaux inconvénients <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> Classe I. Au<br />

contraire, la liaison covalente qui caractérise les matériaux <strong>de</strong> Classe II est généralement<br />

stable sous les conditions d’utilisation, ce qui permet d’éviter <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> catalyseur. Mais la<br />

création d’une liaison chimique requiert une modification plus ou moins importante <strong>de</strong> la<br />

structure du catalyseur, ce qui peut influer sur ses performances.<br />

30


HO<br />

Si<br />

O<br />

O Si<br />

O<br />

O<br />

O O<br />

Si O<br />

Si<br />

O O<br />

Si<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

Si O<br />

Si<br />

O<br />

HO<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

OH<br />

Si<br />

O<br />

O O<br />

O Si<br />

Si<br />

O<br />

Si<br />

Si<br />

O O<br />

Si O<br />

HO<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O Si O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

OH<br />

O<br />

Si<br />

O OH<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

Si O<br />

O HO<br />

Si Si<br />

O O<br />

Si<br />

O<br />

O O<br />

Si OH<br />

O O<br />

O<br />

Si O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

OH<br />

O Si O O<br />

O Si O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

Si O<br />

O O<br />

OH<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

OH<br />

OH<br />

O<br />

Si<br />

O OH<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O O<br />

O Si O<br />

HO<br />

HO<br />

OH<br />

HO<br />

OH<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

Si O<br />

HO<br />

O Si O<br />

O O<br />

A<br />

31<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

HO<br />

Si Si<br />

O<br />

O O<br />

O Si<br />

Si O<br />

O O<br />

O<br />

Si O<br />

O<br />

Si Si O<br />

O<br />

O Si Si<br />

OH<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

Si<br />

HO<br />

O<br />

Si OH<br />

O<br />

Si<br />

O O<br />

O<br />

Si<br />

O O<br />

O<br />

Si O OH<br />

Si<br />

O O<br />

OH Si<br />

O O<br />

O<br />

O O O<br />

Si<br />

O<br />

Si<br />

HO<br />

O<br />

HO<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O O<br />

Si OH<br />

O<br />

Si Si<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

OH<br />

Si<br />

O OH<br />

O Si<br />

O OH<br />

O<br />

O Si<br />

Si O<br />

OH<br />

Si O<br />

O<br />

HO O O<br />

O<br />

OH O<br />

Si O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

Si O<br />

O<br />

Si<br />

O O<br />

O<br />

O<br />

Si O<br />

HO O<br />

Si<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

HO<br />

Si O<br />

O<br />

OH<br />

Si<br />

OH<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

B<br />

Matériau <strong>de</strong> Classe I Matériau <strong>de</strong> Classe II<br />

Figure I.7 : Représentation schématique <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> Classe I (A) et II (B) à base <strong>de</strong> silice.<br />

i) Silice<br />

La silice, grâce à ses propriétés (thermiquement stable, mécaniquement robuste et<br />

chimiquement inerte) est un support inorganique beaucoup utilisé en catalyse supportée.<br />

a. Matériaux <strong>de</strong> Classe I<br />

Les matériaux <strong>de</strong> Classe I à partir <strong>de</strong> silice ont été utilisés en mé<strong>de</strong>cine/biologie en<br />

tant que vecteurs 116 mais moins en catalyse. Cependant, <strong>de</strong>s applications prometteuses ont été<br />

décrites en combinant ces matériaux avec <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s ioniques. Les liqui<strong>de</strong>s ioniques sont<br />

peu miscibles aux solvants organiques classiques et sont utilisés en catalyse biphasique. Pour<br />

augmenter l’interface liqui<strong>de</strong> ionique/solvant et atténuer les problèmes liés à la diffusion <strong>de</strong>s<br />

réactifs dans le liqui<strong>de</strong> ionique, ils ont été dispersés sur <strong>de</strong>s matériaux poreux. Deux métho<strong>de</strong>s<br />

différentes sont proposées dans la littérature : (1) <strong>de</strong>s silices mésoporeuses ont été imprégnées<br />

(physisorption) d’une fine couche <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> ionique pour faire <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s ioniques<br />

supportés (Figure I.8, A); 117 (2) <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s ioniques ont été piégés par le procédé sol-gel à<br />

l’intérieur d’un réseau <strong>de</strong> silice en formant <strong>de</strong>s ionogels qui contiennent du liqui<strong>de</strong> ionique<br />

dans toute leur structure 3D (Figure I.8, B). Dans ce <strong>de</strong>rnier cas <strong>de</strong> figure, le confinement<br />

dans les pores peut apporter <strong>de</strong>s propriétés supplémentaires au niveau <strong>de</strong> la catalyse 118,119 . Ces<br />

liqui<strong>de</strong>s ioniques dispersés ont été utilisés en catalyse avec <strong>de</strong> bons résultats parfois meilleurs<br />

qu’en phase homogène. 120-123


Chapitre I<br />

A<br />

Liqui<strong>de</strong> ionique<br />

Réseau <strong>de</strong> silice<br />

Surface d'un pore<br />

Figure I.8 : A) Liqui<strong>de</strong> ionique supporté sur silice, B) Ionogel.<br />

b. Matériaux <strong>de</strong> Classe II<br />

La discussion qui suit sera centrée sur les matériaux <strong>de</strong> Classe II. Ces matériaux<br />

contenant une liaison Si-C covalente peuvent être élaborés soit à partir <strong>de</strong> précurseurs<br />

moléculaires, soit par post-fonctionnalisation d’une silice préformée.<br />

i. Synthèse moléculaire<br />

Le procédé sol-gel (polymérisation minérale) est une métho<strong>de</strong> générale <strong>de</strong> préparation<br />

<strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s par “voie humi<strong>de</strong>” à partir <strong>de</strong> précurseurs moléculaires (synthèse bottom-up). En<br />

appliquant le procédé sol-gel à <strong>de</strong>s précurseurs organosilylés, on obtient <strong>de</strong>s matériaux où le<br />

fragment organique est lié <strong>de</strong> façon covalente au réseau inorganique.<br />

L’hydrolyse-polycon<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> mono-trialkoxysilanes conduit généralement à <strong>de</strong>s<br />

oligomères <strong>de</strong> faible poids moléculaire, qui sont solubles dans certains solvants. Il est donc<br />

nécessaire d’ajouter une source supplémentaire <strong>de</strong> silice (du tetraéthoxy- ou<br />

tétraméthoxysilane) pour réticuler ces oligomères et obtenir un réseau insoluble qui présente<br />

genéralement une porosité importante (Schéma I.21). Les vitesses d’hydrolyse-con<strong>de</strong>nsation<br />

<strong>de</strong> chaque précurseur silylé sont (plus ou moins) différentes. Cet écart peut conduire à <strong>de</strong>s<br />

matériaux où la distribution <strong>de</strong>s fragments organiques n’est pas homogène et leur<br />

incorporation est mal contrôlée.<br />

32<br />

B


OEt<br />

Si OEt<br />

OEt<br />

+<br />

Si(OEt) 4<br />

H 2 O<br />

- EtOH<br />

33<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

Si Si<br />

O<br />

O OH<br />

O Si<br />

Si O<br />

Si<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

Si O O<br />

Si<br />

Si O<br />

O O<br />

OEt Si O<br />

EtO<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

HO<br />

O<br />

O EtO<br />

O<br />

O<br />

O<br />

OH<br />

Schéma I.21 : Réaction d’hydrolyse/con<strong>de</strong>nsation d’un précurseur monosilylé.<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

Pour éviter ces problèmes, <strong>de</strong>s organo-polysilanes pontants ont été utilisés (Schéma<br />

I.22). Ces précurseurs bisilylés ne nécessitent pas l’utilisation d’un <strong>de</strong>uxième précurseur, ce<br />

qui permet la formation <strong>de</strong> silices hybri<strong>de</strong>s avec une distribution <strong>de</strong> groupements organiques<br />

intrinsèquement régulière. L’utilisation d’un seul précurseur permet d’obtenir un matériau<br />

parfaitement homogène. En fonction <strong>de</strong> la nature du fragment organique du précurseur et <strong>de</strong>s<br />

conditions d’hydrolyse/polycon<strong>de</strong>nsation, <strong>de</strong>s matériaux plus ou moins poreux sont formés. 124<br />

Des poly-silsesquioxanes disymétriques (non-pontants) peuvent également être utilisés.<br />

EtO<br />

EtO<br />

EtO<br />

Si<br />

OEt<br />

Si OEt<br />

OEt<br />

H 2 O<br />

- EtOH<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

HO<br />

OH<br />

OEt<br />

O<br />

Si<br />

EtO<br />

O<br />

Si Si<br />

O<br />

O O<br />

O<br />

Si<br />

Si<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

O<br />

EtO Si<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

OH<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

OEt<br />

O Si<br />

O O<br />

Schéma I.22 : Réaction d’hydrolyse/con<strong>de</strong>nsation d’un précurseur bisilylé.<br />

Il est possible d’apporter une porosité plus importante à l’hybri<strong>de</strong> en faisant la réaction<br />

sol-gel en présence <strong>de</strong> surfactants, ce qui se traduit par une surface spécifique très importante<br />

et souvent par <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong> pores uniformes. 125 Dans certains cas, il est même possible<br />

d’obtenir <strong>de</strong>s pores avec une structure hexagonale 2D. Quand le précurseur initial est<br />

monosilylé les fragments organiques “pen<strong>de</strong>nt” dans les pores ; quand le précurseur est un<br />

bis-organosilane pontant les fragments organiques font partie intégrante <strong>de</strong> la structure du<br />

matériau (Figure I.9). Ces matériaux semblent idéaux pour la catalyse et sont couramment<br />

utilisés. Dans le cas <strong>de</strong>s bis(silsesquioxanes) pontants, il est également possible <strong>de</strong> créer une<br />

organisation entre les parties organiques qui se trouvent immobilisées dans les murs <strong>de</strong> silice<br />

(matériaux à structure hiérarchique). 126


Chapitre I<br />

Figure I.9 : Représentation schématique <strong>de</strong> matériaux préparés en présence <strong>de</strong> surfactants à partir d’un mono-<br />

trialkoxysilane (gauche) et d’un bis-organosilane (droite). 125<br />

ii. Fonctionnalisation post-synthétique<br />

Le greffage <strong>de</strong> fonctions chimiques sur <strong>de</strong>s supports soli<strong>de</strong>s est connu et très utilisé<br />

<strong>de</strong>puis longtemps. 127 Les différentes résines utilisées en synthèse sur phase soli<strong>de</strong> en sont un<br />

très bon exemple. Parmi les supports inorganiques, la silice est celui qui a été le plus étudié et<br />

c’est le seul type <strong>de</strong> support qui sera discuté ici, mais le greffage peut également être<br />

apppliqué sur d’autres supports, comme par exemple les matériaux ZSx enrichis en<br />

zirconium. 128<br />

La fonctionnalisation post-synthétique est la modification d’une silice déjà préformée<br />

et complètement caractérisée, par exemple une silice mésoporeuse <strong>de</strong> type MCM-41 ou SBA-<br />

15, par greffage covalent <strong>de</strong> molécules organiques (Figure I.10). L’avantage <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong><br />

est que la structure du support est conservée durant le greffage, ce qui permet la préparation<br />

<strong>de</strong> matériaux hybri<strong>de</strong>s qui ont une surface spécifique importante et une organisation et taille<br />

<strong>de</strong> pores bien définie. Par contre, la distribution <strong>de</strong>s fragments organiques peut être<br />

inhomogène et la charge en organique est plus faible que dans les métho<strong>de</strong>s “bottom-up”.<br />

D’autre part, le greffage, en fonction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s molécules greffées, est souvent<br />

accompagné d’une diminution <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s pores du support.<br />

Figure I.10 : Greffage sur une silice mesoporeuse préformée. 125<br />

34


35<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

Les réactions <strong>de</strong> greffage doivent impérativement être <strong>de</strong>s réactions propres, sélectives<br />

et quantitatives pour pouvoir contrôler exactement la structure <strong>de</strong>s molécules greffées sur le<br />

matériau hybri<strong>de</strong>. La métho<strong>de</strong> la plus classique est l’utilisation d’un précurseur organosilylé,<br />

une molécule contenant un groupement trialkoxysilane par exemple, en présence <strong>de</strong> silice, au<br />

reflux du toluène. Ces conditions sont assez dures et peuvent dégra<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s molécules plus<br />

sensibles ; <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives commencent à se développer. Les réactions click<br />

catalysées au cuivre qui se font sur <strong>de</strong>s silices fonctionnalisées avec <strong>de</strong>s groupements azotures<br />

en sont un exemple. 129,130 Les additions <strong>de</strong> thiols sur <strong>de</strong>s alcènes constituent un autre type <strong>de</strong><br />

reaction : sous conditions radicalaires, <strong>de</strong>s précurseurs contenant une double liaison peuvent<br />

facilement être gréffés sur <strong>de</strong>s silices fonctionnalisées avec <strong>de</strong>s thiols. 131<br />

ii) Autres matrices inorganiques<br />

A part la silice, d’autres matrices inorganiques ont été utilisées pour immobiliser <strong>de</strong>s<br />

catalyseurs. Ces matériaux hybri<strong>de</strong>s (aluminosilicates, matériaux à base <strong>de</strong> métaux et leurs<br />

dérivés), <strong>de</strong> Classe I ou II peuvent être préparés par voie sol-gel, précipitation ou post-<br />

fonctionnalisation.<br />

a. Les phosphonates métalliques 132<br />

Les phosphonates <strong>de</strong> zirconium sont une classe importante <strong>de</strong> matériaux hybri<strong>de</strong>s<br />

organique-inorganique, caractérisés par une stœchiométrie bien définie, α-[Zr(O3PR)2]∞, R =<br />

Me, n-Bu, i-Bu, etc. Ils présentent une structure lamellaire (Figure I.11) avec les groupements<br />

organiques, R, “rangés” dans l’espace intra-lamellaire. Ces groupements organiques bloquent<br />

la surface <strong>de</strong> l’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> zirconium créant un environnement plutôt hydrophobe avec peu <strong>de</strong><br />

groupements hydroxyles accessibles. Ces matériaux hybri<strong>de</strong>s ont trouvé <strong>de</strong>s applications<br />

intéressantes en catalyse organique (polymérisation <strong>de</strong> la ε-caprolactone) 133 et<br />

organométallique (polymérisation d’éthylène, 134 hydroformylation et réaction <strong>de</strong> métathèse 133<br />

ou encore addition <strong>de</strong> diethylzinc sur <strong>de</strong>s aldéhy<strong>de</strong>s) 135,136 .


Chapitre I<br />

a)<br />

Zr P H 2 O Catalyst<br />

au <strong>de</strong>ssus du plan <strong>de</strong>s Zr<br />

au <strong>de</strong>ssous du plan <strong>de</strong>s Zr<br />

b)<br />

36<br />

Zr P H 2 O Catalyst<br />

Figure I.11: Représentation schématique d’une lamelle <strong>de</strong> phosphonate <strong>de</strong> zirconium,<br />

a) vue du <strong>de</strong>ssus, b) vue latérale.<br />

b. Nanoparticules d’oxy<strong>de</strong>s métalliques<br />

Une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> nanoparticules ont été <strong>de</strong>veloppées ces <strong>de</strong>rniers temps grâce à<br />

l’explosion <strong>de</strong>s nanotechnologies. En catalyse, les nanoparticules fonctionnalisées apportent<br />

une surface spécifique très importante et une meilleure accessibilité aux sites catalytiques, ce<br />

qui <strong>de</strong>vrait conduire à <strong>de</strong>s activités comparables aux systèmes homogènes. Les nanoparticules<br />

peuvent participer au procédé catalytique<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons différentes. D’une part, la<br />

nanoparticule peut présenter <strong>de</strong>s propriétés<br />

catalytiques et la catalyse se fait à sa<br />

surface (Figure I.12, a.). D’autre part, la<br />

nanoparticule sert uniquement <strong>de</strong> support et<br />

l’activité catalytique est due à un autre<br />

élément (Figure I.12, b.). 137 Dans ce <strong>de</strong>rnier<br />

cas, <strong>de</strong>s nanoparticules <strong>de</strong> magnétite<br />

(Fe3O4) sont souvent utilisées puisqu’elles<br />

présentent l’avantage supplémentaire d’être séparables magnétiquement. 138,139 Récemment,<br />

<strong>de</strong>s nanoparticules ont été incorporées à une matrice <strong>de</strong> silice pour <strong>de</strong>s application en catalyse<br />

organométallique. 140<br />

c. Matrices métalliques<br />

Des matériaux composites <strong>de</strong> Classe I où <strong>de</strong>s molécules organiques (dopants) sont<br />

encapsulées dans une matrice métallique (argent, cuivre ou or) ont été décrits dans la<br />

littérature. Ces hybri<strong>de</strong>s sont préparés en solution par réduction d’un sel du métal en présence<br />

a.<br />

A+B<br />

L *<br />

L *<br />

[M]<br />

C *<br />

L *<br />

L *<br />

b.<br />

L<br />

M<br />

A+B<br />

L<br />

M<br />

L L<br />

Figure I.12 : Nanoparticules.<br />

*<br />

*<br />

C *<br />

*<br />

L<br />

L<br />

M


du “dopant” organique. Les molécules cibles se<br />

trouvent alors piégées dans les cages crées par <strong>de</strong>s<br />

cristaux du métal mais restent chimiquement<br />

accessibles (Figure I.13). La matrice stabilise et<br />

protège le complexe organométallique physiquement<br />

et chimiquement. 141 Cette métho<strong>de</strong> d’immobilisation<br />

diffère d’une simple adsorption à la surface d’un métal<br />

et peut conduire à <strong>de</strong>s matériaux aux propriétés<br />

37<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

<strong>supérieure</strong>s. Un complexe <strong>de</strong> rhodium a récemment été piégé dans une matrice d’argent pour<br />

<strong>de</strong>s réactions d’hydrogénation catalytique. 142<br />

2. Influence du support<br />

L’immobilisation d’un catalyseur, ou plus généralement d’une molécule, sur un<br />

support n’est pas une opération anodine. Le choix du support est très important puisque ses<br />

propriétés vont également influer sur les performances du matériau final. En plus <strong>de</strong> la nature<br />

chimique du support inorganique, <strong>de</strong>s paramètres clés tels que sa porosité, la taille et la forme<br />

<strong>de</strong> ses pores, ses propriétés <strong>de</strong> surface sont à prendre en compte. Dans cette partie, l’influence<br />

<strong>de</strong> ces paramètres sera discutée et illustrée avec quelques exemples.<br />

i) Porosité et pores<br />

Les problèmes liés à la diffusion <strong>de</strong>s réactifs vers les sites actifs situés à l’intérieur du<br />

matériau et <strong>de</strong>s produits vers l’extérieur <strong>de</strong>s pores constituent un <strong>de</strong>s inconvénients majeurs<br />

<strong>de</strong> la catalyse hétérogène. Pour résoudre ces problèmes, l’utilisation <strong>de</strong> matériaux caractérisés<br />

par une surface spécifique importante et une gran<strong>de</strong> taille <strong>de</strong> pores (mésoporeux) est<br />

privilégiée. Mais ce n’est pas un impératif : <strong>de</strong>s résultats intéressants en catalyse ont<br />

également été obtenus avec <strong>de</strong>s matériaux peu ou non poreux. 143,144<br />

Par ailleurs, la forme <strong>de</strong>s pores et l’agencement <strong>de</strong>s groupements fonctionnels à<br />

l’intérieur <strong>de</strong>s pores peuvent également jouer un rôle sur l’activité catalytique. Ces paramètres<br />

peuvent être contrôlés par empreinte moléculaire en utilisant un template (gabarit) approprié<br />

pendant l’étape <strong>de</strong> formation du matériau. Cette technique a été principalement appliquée aux<br />

polymères, 145 mais également à <strong>de</strong>s matériaux inorganiques. 146,147<br />

Catalyseur<br />

Particule d'argent<br />

Figure I.13 : Catalyseur piégé dans<br />

une matrice métallique.<br />

Par exemple, <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> silices ont été préparées en présence d’un tensioactif<br />

qui a une tête polaire chirale. Ce tensioactif semble leur conférer une certaine<br />

énantiosélectivité : elles hydrolysent à une vitesse différente les isomères D- et L- d’un


Chapitre I<br />

nitroanili<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’arginine. 148,149 Dans ce cas la sélectivité observée semble être due à<br />

l’organisation du site actif ; la sélectivité peut aussi résulter <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s cavités<br />

catalytiques. 150,151 Ainsi, l’équipe d’Avnir a décrit un catalyseur contenant <strong>de</strong> l’acétate <strong>de</strong><br />

palladium immobilisé par procédé sol-gel pour <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> Heck. 152 Ce catalyseur permet<br />

d’obtenir, à partir du bromobenzène et du styrène, pratiquement exclusivement du trans-<br />

stilbène (réactivité attendue) (Tableau I.2, entrée 1). Il a été démontré qu’il était possible<br />

d’inverser cette sélectivité classique et <strong>de</strong> forcer la formation <strong>de</strong> cis-stilbène. Effectivement,<br />

en utilisant du cis-stilbène en tant que template pendant la préparation du catalyseur on crée<br />

<strong>de</strong>s pores qui ressemblent à l’état <strong>de</strong> transition qui conduit au cis-stilbène. Pendant la catalyse<br />

les intermédiaires réactionnels se réarrangent pour épouser la forme <strong>de</strong>s pores et l’isomère <strong>de</strong><br />

géométrie cis est préférentiellement formé (Tableau I.2, entrée 2).<br />

Br<br />

+<br />

cat., K2CO3 H2O, 1-PrOH, SDS<br />

+<br />

80 °C<br />

Entrée Catalyseur Template Conversion, %<br />

38<br />

Produits, %<br />

cis trans<br />

1 M aucun > 99 - > 99<br />

2 Mcis cis-stilbène > 99 86 14<br />

Tableau I.2 : Réaction <strong>de</strong> Heck entre le bromobenzène et le styrène (SDS : dodécylsulfate <strong>de</strong> sodium).<br />

La réaction <strong>de</strong> Soai est l’addition asymétrique autocatalysée <strong>de</strong> diéthylzinc sur <strong>de</strong>s<br />

pyrimidyl-aldéhy<strong>de</strong>s, par exemple le 2-méthylpyrimidine-5-carbaldéhy<strong>de</strong>. Pendant cette<br />

réaction une importante amplification chirale est observée. Ainsi, à partir d’hélices purement<br />

inorganiques droites ou gauches les produits (S) ou (R), respectivement, sont sélectivement<br />

formés avec <strong>de</strong> très bonnes énantiosélectivités. 153 Plus généralement, il serait intéressant, à<br />

l’image <strong>de</strong>s poches enzymatiques, <strong>de</strong> pouvoir créer un milieu chiral qui, en présence d’un<br />

catalyseur achiral, induirait une énantioselectivité. 154<br />

ii) Propriétés interfaciales<br />

Dans les systèmes biphasiques liqui<strong>de</strong>/soli<strong>de</strong>, comme il a été mentionné<br />

précé<strong>de</strong>mment, la diffusion <strong>de</strong>s réactifs et <strong>de</strong>s produits dans le réseau poreux est très<br />

importante. Le caractère lipophile ou hydrophile du support est un paramètre qui peut


39<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

influencer le transport <strong>de</strong>s molécules <strong>de</strong> la phase liqui<strong>de</strong> vers le réseau inorganique puis à<br />

nouveau vers la phase liqui<strong>de</strong>.<br />

Les supports à base <strong>de</strong> silice possè<strong>de</strong>nt généralement un grand nombre <strong>de</strong> silanols<br />

libres à la surface du matériau. Il en résulte un caractère plutôt hydrophile qui peut être<br />

préjudiciable à certaines applications. L’oxydation du cyclohexane en un mélange <strong>de</strong><br />

cyclohexanone et cyclohexanol est une réaction importante <strong>de</strong> l’industrie chimique. C’est une<br />

opération délicate puisque la réaction doit être arrêtée à <strong>de</strong> faibles conversions <strong>de</strong> cyclohexane<br />

pour éviter la sur-oxydation <strong>de</strong>s produits. En tirant parti <strong>de</strong> la différence <strong>de</strong> polarité entre le<br />

cyclohexane et le mélange cyclohexanone/cyclohexanol, il a été montré qu’en augmentant le<br />

caractère hydrophobe du catalyseur il est possible d’augmenter l’affinité pour le cyclohexane.<br />

Cette modification superficielle permet d’adsorber le cyclohexane plus facilement et <strong>de</strong><br />

désorber les produits d’arrivée plus vite, limitant une interaction prolongée avec le catalyseur<br />

et les risques <strong>de</strong> sur-oxydation. 155 Cette même stratégie a été appliquée à l’oxydation du<br />

toluène. 156 Ce type <strong>de</strong> comportement a également été observé avec un catalyseur contenant<br />

<strong>de</strong>s groupements aci<strong>de</strong>s (SO3H) utilisé pour <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> Strecker et <strong>de</strong> Pechmann, dont<br />

les performances catalytiques ont été améliorées en tapissant l’intérieur <strong>de</strong>s pores avec <strong>de</strong>s<br />

groupements hydrophobes. 157,158 Une certaine sélectivité vis-à-vis <strong>de</strong> réactifs peu polaires a pu<br />

être observée dans <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> Henry en immobilisant autour du catalyseur <strong>de</strong>s<br />

groupements hydrophobes. 159,160<br />

Rh<br />

M1-Et<br />

Rh<br />

M1-Oct<br />

Outre le changement du caractère hydrophobe d’une surface, les<br />

groupements organiques utilisés doivent être soigneusement choisis.<br />

L’équipe d’Avnir a mis au point une métho<strong>de</strong> triphasique en utilisant une<br />

émulsion biphasique <strong>de</strong>s réactifs et <strong>de</strong>s catalyseurs immobilisés sur une<br />

matrice <strong>de</strong> silice hybri<strong>de</strong> (EST). 161 En jouant sur l’équilibre<br />

hydrophile/lipophile du catalyseur supporté, il est possible <strong>de</strong> changer la<br />

réactivité et sélectivité du catalyseur. Pour l’hydrogénation du oct-1-ène,<br />

un catalyseur à partir <strong>de</strong> rhodium immobilisé sur une matrice <strong>de</strong> silice<br />

conduit à la formation <strong>de</strong> 70 % <strong>de</strong> n-octane. En modifiant la surface par<br />

greffage <strong>de</strong> groupements octyle, un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 96 % a été atteint. 162<br />

Une différence plus impressionnante a été observée dans le cas <strong>de</strong> l’hydrogénation du stilbène<br />

avec une silice contenant du rhodium, en fonction <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s chaines alkyle utilisées<br />

pour rendre la silice hydrophobe. Des chaînes éthyle conduisent à la formation du 1,2-<br />

diphényléthane (Tableau I.3, entrée 1) alors que <strong>de</strong>s chaînes octyle au 1,1'-(1,2-<br />

éthanediyl)dicyclohexane (Tableau I.3, entrée 2). 161


Chapitre I<br />

cat.<br />

H 2<br />

Entrée Catalyseur<br />

1 M1-Et 80% -<br />

2 M1-Oct 17% 70%<br />

Tableau I.3 : Hydrogénation du cis-stilbène avec <strong>de</strong>ux catalyseurs à base <strong>de</strong> rhodium.<br />

L’immobilisation <strong>de</strong> groupements<br />

secondaires autour du fragment contenant<br />

l’espèce catalytique modifie également<br />

l’encombrement stérique autour du site actif.<br />

C’est ainsi que, dans une réaction <strong>de</strong> Diels-<br />

Al<strong>de</strong>r, le greffage <strong>de</strong> fonctions metacrylate<br />

autour d’un complexe <strong>de</strong> cuivre-<br />

bis(oxazoline), M2, a permis d’obtenir une<br />

meilleure énantioselectivité. 163 Selon<br />

l’explication <strong>de</strong>s auteurs, il semblerait les<br />

groupements greffés occupent l’espace autour du complexe et amplifient l’asymétrie induite<br />

par les groupements tert-butyle.<br />

iii) Catalyse coopérative<br />

La surface <strong>de</strong>s matériaux hybri<strong>de</strong>s influence leurs propriétés physicochimiques, mais<br />

pas uniquement. Les fonctions libres, notamment les silanols <strong>de</strong> surface, ne sont pas toujours<br />

chimiquement inertes et peuvent agir sur la réactivité et la sélectivité <strong>de</strong>s catalyseurs<br />

supportés. 164<br />

Les silanols peuvent diriger ou positionner les réactifs et intervenir sur la régio- 165 ou<br />

stéréo-sélectivité 166 d’un catalyseur. Par exemple, un comportement différent a été observé<br />

pendant l’hydrogénation catalytique du géraniol par <strong>de</strong>s matériaux hybri<strong>de</strong>s ZS20C greffés<br />

avec <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> 1-phospha-4,5-dimethy-3,6-diphenylnorbornadienylphosphonique, après<br />

complexation avec du rhodium. Les hydroxyles libres du support orientent les molécules <strong>de</strong><br />

géraniol par rapport au complexe <strong>de</strong> rhodium à travers la formation d’alkoxy<strong>de</strong>s<br />

(Schéma I.23). De ce fait, il semblerait qu’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux doubles liaisons se trouve à proximité<br />

du rhodium et peut être préférentiellement réduite. 165<br />

40<br />

O<br />

MeO Si<br />

O O<br />

O<br />

O<br />

+<br />

t-Bu<br />

O<br />

ClO4 ClO4 t-Bu<br />

Cu<br />

O<br />

NH<br />

N<br />

O<br />

N<br />

O<br />

O<br />

HN<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

OEt EtO<br />

Si<br />

O O<br />

O O<br />

Si<br />

OMe<br />

O O<br />

M2<br />

O<br />

O<br />

Si OMe<br />

O O


Ph<br />

P<br />

P<br />

(OC) 2Rh O O<br />

O<br />

HO<br />

Zr<br />

Zr<br />

Ph<br />

O<br />

O Zr<br />

OH<br />

OH<br />

41<br />

Ph<br />

O<br />

P<br />

P<br />

Rh O O<br />

O<br />

Zr<br />

Zr<br />

Ph<br />

O<br />

O Zr<br />

OH<br />

Schéma I.23 : Hydrogénation régiodélective du géraniol.<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

A plusieurs reprises, dans <strong>de</strong>s réactions catalysées par <strong>de</strong>s groupements basiques<br />

immobilisés sur silice, il a été démontré que les silanols <strong>de</strong> surface à proximité <strong>de</strong>s sites<br />

basiques activent un <strong>de</strong>s partenaires et qu’en conséquence, <strong>de</strong> meilleures performances sont<br />

observées avec les catalyseurs immobilisés par rapport à la phase homogène (réaction <strong>de</strong><br />

Henry, 167-170 réaction d’aldolisation, 171,172 réaction <strong>de</strong> Knoevenagel, 173,174 etc…). Pour<br />

renforcer cette action coopérative, <strong>de</strong>s aluminosilicates qui contiennent <strong>de</strong>s sites plus aci<strong>de</strong>s<br />

que la silice, ont également été utilisés. 175-177<br />

Une fois le concept <strong>de</strong> la catalyse coopérative démontré, il a été tenté d’immobiliser<br />

<strong>de</strong>s groupements fonctionnels différents sur un même support pour pouvoir à nouveau se<br />

O<br />

F 3C CF 3 M3<br />

S<br />

NH<br />

NH<br />

N<br />

O<br />

O O<br />

O O<br />

Si Si<br />

rapprocher du fonctionnement <strong>de</strong>s enzymes. Des<br />

groupements aci<strong>de</strong>s et basiques ont été pu être immobilisés<br />

sur le même support sans pour autant se neutraliser, grâce<br />

à l’espacement et la rigidité induits par le support 178-180<br />

Inspirés par le catalyseur bifonctionnel <strong>de</strong> Takemoto 22<br />

(voir chapitre III), l’équipe <strong>de</strong> Benaglia a, par co-<br />

con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> 3-diméthylaminopropyl-triméthoxysilane<br />

et <strong>de</strong> N-(3,5-bis(trifluorométhyl)phényl)-N′-(3-<br />

triméthoxysilylpropyl)thiourée en présence <strong>de</strong> TEOS, préparé le matériau M3 contenant une<br />

amine tertiaire et un groupement donneur <strong>de</strong> liaisons hydrogène capable <strong>de</strong> catalyser<br />

l’addition <strong>de</strong> la pentane-2,4-dione sur le β-nitrostyrène (Schéma I.24). 181<br />

O O<br />

+<br />

Ph<br />

NO 2<br />

O<br />

Ph<br />

O<br />

NO 2<br />

Schéma I.24 : Addition <strong>de</strong> la pentane-2,4-dione sur le β-nitrostyrène.<br />

H 2<br />

OH


Chapitre I<br />

Le contrôle <strong>de</strong> la distance entre les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> sites catalytiques est importante pour<br />

optimiser leur coopération. Dans l’exemple précé<strong>de</strong>nt, la distribution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux groupements<br />

fonctionnels est aléatoire, cependant il a été décrit dans la littérature <strong>de</strong>s cas où, en utilisant en<br />

template qui est ensuite clivé, on pouvait contrôler la localisation <strong>de</strong>s groupements<br />

immobilisés. 182,183 En greffant sur SBA-15 un précurseur unique qui sera ensuite<br />

fonctionnalisé, <strong>de</strong>s fonctions thiol ont été immobilisées à proximité <strong>de</strong> fonctions aci<strong>de</strong><br />

sulfonique (Schéma I.25). Ce catalyseur bifonctionnel a été utilisé pour la synthèse <strong>de</strong><br />

bisphénol A ou B, par con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> phénol avec la propanone ou la cyclohexanone<br />

respectivement. La proximité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sites actifs permet <strong>de</strong> meilleures performances par<br />

rapport à une distribution aléatoire. 184<br />

O<br />

O Si<br />

OH<br />

O<br />

O<br />

S<br />

O<br />

NaSH<br />

42<br />

O<br />

O Si<br />

OH<br />

M4<br />

O<br />

O<br />

S<br />

OH<br />

Schéma I.25 : Formation <strong>de</strong> thiol à proximité d’un aci<strong>de</strong> sulfonique.<br />

Des réactions en casca<strong>de</strong> ont également pu être réalisées en “one-pot” en utilisant <strong>de</strong>s<br />

catalyseurs supportés bifonctionnels. 180,185<br />

3. Conclusion<br />

Un <strong>de</strong>s premiers matériaux hybri<strong>de</strong>s organique/inorganique <strong>de</strong> l’histoire est un<br />

pigment bleu utilisé par les Mayas qui contient <strong>de</strong>s molécule d’indigo encapsulées dans du<br />

palygorskite, un minéral argileux. Aujourd’hui, les hybri<strong>de</strong>s préparés sont <strong>de</strong> moins en moins<br />

souvent <strong>de</strong>s mélanges aléatoires, mais le résultat d’une recherche qui a pour but la préparation<br />

d’un matériau fonctionnel pour <strong>de</strong>s applications bien spécifiques. Pour répondre à ces<br />

besoins, une large gamme <strong>de</strong> supports et <strong>de</strong> nombreuses métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> préparation et<br />

d’immobilisation plus ou moins douces sont disponibles.<br />

En catalyse, on sait maintenant que dans un matériau hybri<strong>de</strong> organique/inorganique<br />

les <strong>de</strong>ux parties ont un rôle à jouer. En plus <strong>de</strong>s propriétés attendues apportées par les<br />

fragments organiques, le support peut également participer activement dans le processus<br />

catalytique et la synergie <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux composants permet, dans certain cas, d’améliorer les<br />

propriétés du matériau final. La conception <strong>de</strong> nouveaux matériaux hybri<strong>de</strong>s supportés pour la<br />

catalyse doit prendre en compte plusieurs paramètres : la porosité et la forme <strong>de</strong>s pores qui<br />

SH


43<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

peuvent être contrôlées par empreinte moléculaire ; les propriétés <strong>de</strong> surface du squelette<br />

inorganique qui permettent <strong>de</strong> favoriser certaines interactions entre la solution et le support ;<br />

l’incorporation <strong>de</strong> groupements fonctionnels qui peuvent agir <strong>de</strong> façon coopérative et leur<br />

localisation précise sur la surface du catalyseur. La préparation <strong>de</strong> matériaux hybri<strong>de</strong>s qui<br />

peuvent répondre à ces critères permettra <strong>de</strong> se rapprocher <strong>de</strong>s poches enzymatiques, qui<br />

semblent être <strong>de</strong>s catalyseurs idéaux. Pour l’instant, malgré les résultats impressionnants<br />

obtenus avec certains catalyseurs immobilisés, la préparation <strong>de</strong> catalyseurs supportés qui<br />

approcherait le fonctionnement et les performances <strong>de</strong>s enzymes reste un défi pour les<br />

chimistes.


Chapitre I<br />

C. Organocatalyse supportée<br />

Dans la première partie <strong>de</strong> ce chapitre (I.A), il a été vu que l’organocatalyse, concept<br />

inspiré <strong>de</strong>s enzymes et thématique en développement exponentiel, présente un certain nombre<br />

d’avantages : nouveaux mo<strong>de</strong>s d’activation, nouvelles réactions (réactions en casca<strong>de</strong>),<br />

catalyseurs plus stables, etc. ; mais également certains inconvénients comme les quantités<br />

importantes <strong>de</strong> catalyseur nécessaires pour un cycle réactionnel et les opérations <strong>de</strong><br />

purification qui peuvent être assez fastidieuses. D’un autre côté, la catalyse supportée permet<br />

<strong>de</strong> simplifier les étapes <strong>de</strong> purification et, dans certains cas, <strong>de</strong> réutiliser le catalyseur afin <strong>de</strong><br />

diminuer le coût <strong>de</strong> l’opération. De nombreuses applications en catalyse organométallique<br />

supportée ont été décrites avec, dans certains cas, d’excellentes performances. Pour essayer <strong>de</strong><br />

résoudre les problèmes <strong>de</strong> l’organocatalyse et en suivant l’exemple <strong>de</strong> la catalyse<br />

organométallique, quelques catalyseurs organiques ont été immobilisés récemment sur <strong>de</strong>s<br />

supports organiques (polymères) ou inorganiques. Ce sont ces <strong>de</strong>rniers qui seront discutés<br />

dans cette partie.<br />

1. Catalyse par l’intermédiaire d’énamines<br />

La proline est un catalyseur qui a suscité un gros intérêt en phase homogène, il est<br />

donc naturel que plusieurs groupes se soient penchés sur son immobilisation. Dès 2001,<br />

l’équipe <strong>de</strong> Barbas l’a immobilisée par adsorption sur silice. 186 Les premiers essais<br />

d’immobilisation covalente ont été faits par greffage sur<br />

silice avec un précurseur silylé préparé à partir <strong>de</strong> la<br />

trans-4-L-hyroxy-proline à travers un espaceur contenant<br />

un groupement urée, M5, 187,188 ou carbamate, M6. 189<br />

Cette métho<strong>de</strong> d’immobilisation permet <strong>de</strong> préserver<br />

intactes les fonctions amine secondaire et aci<strong>de</strong><br />

carboxylique qui sont nécessaires pour l’activité<br />

catalytique <strong>de</strong> la proline. Une <strong>de</strong>s réactions choisies pour<br />

évaluer ces matériaux a été la réaction d’aldolisation asymétrique entre le p-<br />

nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et la propanone (Tableau I.4).<br />

Plus récemment, en utilisant <strong>de</strong>s<br />

techniques <strong>de</strong> couplage peptidique, <strong>de</strong>s<br />

fragments <strong>de</strong> type poly(amino)proline<br />

(mono-, di-, tri- et tetra-, M7a-d<br />

O O O<br />

Si<br />

respectivement) ont été immobilisés sur une silice fonctionnalisée avec <strong>de</strong>s groupements<br />

44<br />

O<br />

NH<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

Si<br />

NH<br />

M5<br />

M6<br />

N<br />

H<br />

N<br />

H<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

O<br />

H<br />

N<br />

n<br />

NH<br />

O<br />

N<br />

H<br />

N<br />

H<br />

NH<br />

COOH<br />

COOH<br />

M7a-d<br />

n = 0-3<br />

COOH


45<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

aminopropyle. 190 Le dipepti<strong>de</strong> (n = 1) a donné d’excellents résultats en catalyse (Tableau I.4,<br />

entrée 5), meilleurs que les autres matériaux préparés <strong>de</strong> façon similaire (Tableau I.4, entrées<br />

4 et 6), et meilleurs que la L-proline en phase homogène (Tableau I.4, entrée 1) mais la raison<br />

<strong>de</strong> cette amélioration <strong>de</strong> l’activité catalytique n’a pas encore été éclaircie.<br />

O 2N<br />

O<br />

H<br />

+<br />

O<br />

O 2N<br />

OH O<br />

Entrée Catalyseur Charge, mol% Temps, h Ren<strong>de</strong>ment, % ee, %<br />

1 a L-proline 19 30 4 68 76<br />

2 a<br />

L-proline<br />

adsorbée sur silice<br />

20 48 63 53<br />

3 a M5 9,4 24 45 36<br />

4 a M7a 5 48 70 78<br />

5 a M7b 5 48 82 96<br />

6 a M7d 5 48 70 90<br />

7 b M8 30 24 75 48<br />

Tableau I.4 : Aldolisation asymétrique entre le p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et la propanone<br />

( a DMSO/propanone (4:1), température ambiante, b bmimBF4, température ambiante).<br />

A part l’exemple <strong>de</strong> Barbas cité plus haut, d’autres essais pour immobiliser la L-<br />

COOH<br />

NH<br />

BF4 N<br />

BF4<br />

O Si O O Si 3 OMe<br />

3<br />

OMe<br />

O<br />

Bu N<br />

BF4 utilisée en excès est miscible au liqui<strong>de</strong> ionique.<br />

N<br />

M8<br />

proline <strong>de</strong> façon non-covalente ont été faits.<br />

Premièrement, sous forme anionique, par<br />

intercalation dans <strong>de</strong>s doubles hydroxy<strong>de</strong>s<br />

lamellaires. 191 Deuxièmement, dans une couche<br />

<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> ionique greffé et adsorbé sur <strong>de</strong> la<br />

silice, M8 (Tableau I.4, entrée 7). 192,193 Dans ce<br />

<strong>de</strong>rnier exemple, il semblerait que la réaction ait<br />

lieu en phase homogène puisque la propanone<br />

La fonction aci<strong>de</strong> carboxylique a aussi été utilisée pour supporter la L-proline, en<br />

conduisant à <strong>de</strong>s matériaux où le catalyseur est un prolinami<strong>de</strong>, M9. Ce matériau, préparé par<br />

le procédé sol-gel, a été utilisé pour l’addition <strong>de</strong> malonate <strong>de</strong> diéthyle sur la cyclohexanone<br />

(Schéma I.26). 194 Les énantiosélectivités obtenues avec ce prolinami<strong>de</strong> supporté sont


Chapitre I<br />

meilleures qu’avec la L-proline en phase homogène (conversion 67% et excès énantiomérique<br />

39%) ont été obtenues et le catalyseur a pu être recyclé et réutilisé une fois sans perdre son<br />

activité.<br />

O<br />

+<br />

O O<br />

EtO OEt<br />

M9<br />

2 mol%<br />

piperidine<br />

CH 2 Cl 2<br />

t.a.<br />

46<br />

O<br />

O<br />

O OEt<br />

OEt<br />

M9 : 43% a , ee 78%<br />

L-proline : 67% a , ee 39%<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si N H<br />

Schéma I.26 : Addition <strong>de</strong> diéthylmalonate sur la cyclohexenone ( a : conversion).<br />

Le simple L-prolinami<strong>de</strong> (2-pyrrolidine-carboxami<strong>de</strong>) n’est pas sélectif dans les<br />

réactions d’aldolisation car il lui manque un bon donneur <strong>de</strong> liaisons hydrogène et que<br />

l’encombrement stérique induit par le groupement ami<strong>de</strong><br />

n’est pas suffisant. Dans le matériau M10, également<br />

préparé par procédé sol-gel, le fragment<br />

diaminocyclohexane permet d’introduire un groupement<br />

additionnel capable <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s liaisons hydrogène<br />

fortes. 195 Ainsi, ce matériau a pu être utilisé pour une réaction d’aldolisation asymétrique<br />

entre le p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et la cyclohexanone (Schéma I.27), en conduisant à l’aldol<br />

correspondant avec <strong>de</strong> bonnes énantiosélectivités.<br />

O 2N<br />

O<br />

H<br />

+<br />

O<br />

M10<br />

60 mol%<br />

CH 2 Cl 2<br />

CH 3 COOH<br />

-25 °C<br />

O 2N<br />

M9<br />

OH O<br />

87%, dr 85/15, ee 96%<br />

Schéma I.27 : Aldolisation asymétrique entre le p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et la cyclohexanone.<br />

Deux catalyseurs contenant <strong>de</strong>s motifs pyrrolidine ont été décrits dans la littérature. Le<br />

premier exemple, M11, est un matériau obtenu par une réaction <strong>de</strong> <strong>chimie</strong> click catalysée au<br />

cuivre entre un dérivé <strong>de</strong> pyrrolidine contenant un groupement azoture et une silice<br />

fonctionnalisée avec <strong>de</strong>s groupements propargyle. 196 Le <strong>de</strong>uxième exemple, M12, a été<br />

préparé par greffage à travers un espaceur contenant un groupement imidazolium. 197 Les <strong>de</strong>ux<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

NH<br />

M10<br />

O<br />

HN<br />

HN<br />

H<br />

N<br />

O


NH<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

+<br />

Ph<br />

47<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

catalyseurs ont été évalués dans la réaction d’addition<br />

<strong>de</strong> Michael <strong>de</strong> la cyclohexanone sur le β-nitrostyrène<br />

conduisant majoritairement au produit <strong>de</strong> géométrie<br />

syn, avec <strong>de</strong> bons résultats (Tableau I.5, entrées 1 et 3)<br />

et un recyclage efficace (4 et 6 cycles respectivement).<br />

Ces performances sont comparables à celles obtenues<br />

en phase homogène avec <strong>de</strong>s catalyseurs ayant <strong>de</strong>s<br />

structures similaires (Tableau I.5, entrées 2 198 et 4). 199<br />

NO 2<br />

Entrée Catalyseur Temps, h Ren<strong>de</strong>ment, % dr (syn:anti) ee, %<br />

1 M11 72 97 24:1 91<br />

2 a<br />

NH<br />

26<br />

N<br />

N N<br />

Ph<br />

O<br />

Ph<br />

NO 2<br />

18 99 49:1 92<br />

3 M12 36 91 99:1 99<br />

4 b<br />

N<br />

H<br />

27<br />

N<br />

N<br />

Br<br />

Bu<br />

20 99 99:1 97<br />

Tableau I.5 : Addition <strong>de</strong> Michael <strong>de</strong> la cyclohexanone sur le β-nitrostyrène. 10 mol% <strong>de</strong> catalyseur sont<br />

utilisés à chaque fois. ( a en présence <strong>de</strong> 2,5 mol% <strong>de</strong> TFA (CF3COOH), b en présence <strong>de</strong> 5 mol% TFA).<br />

2. Catalyse par l’intermédiaire d’ions iminiums<br />

O<br />

Ph<br />

Si<br />

N<br />

N N<br />

N<br />

N<br />

H<br />

N<br />

N<br />

M12<br />

12<br />

N<br />

HO<br />

N<br />

Cl<br />

N<br />

M11<br />

N<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

O<br />

NH<br />

Figure I.14 : Structure du catalyseur <strong>de</strong> MacMillan<br />

12. Les flèches indiquent les sites <strong>de</strong> modification<br />

pour le support, avec les précurseurs correspondants.<br />

O<br />

NH 2<br />

OMe<br />

O<br />

NH 2<br />

OH<br />

Parmi les catalyseurs qui forment<br />

<strong>de</strong>s ions iminiums, c’est la famille <strong>de</strong>s<br />

imidazolidinones qui a été principalement<br />

utilisée en catalyse homogène<br />

(chapitre I.A.2.). Des matériaux <strong>de</strong> Classe I<br />

et II ont été préparés à partir <strong>de</strong><br />

l’imidazolidinone 12 mise au point par<br />

l’équipe <strong>de</strong> MacMillan.<br />

Deux fonctions <strong>de</strong> l’imidazolidinone<br />

<strong>de</strong> MacMillan ont été utilisées pour l’ancrer


Chapitre I<br />

sur silice et l’immobiliser (Figure I.14) : l’atome d’azote <strong>de</strong> la fonction ami<strong>de</strong> (Figure I.15,<br />

M13), 200 et la position 4 du groupement benzyle, (Figure I.15, M14). 201 Sous forme protonée,<br />

cette imidazolidinone a été insérée dans l’espace intralamellaire <strong>de</strong> couches <strong>de</strong><br />

montmorillonite, M15. 202 Récemment, elle a également été dissoute dans un liqui<strong>de</strong> ionique<br />

([bmim]PF6) immobilisé dans les pores d’une silice mésoporeuse, M16. 203<br />

O<br />

O<br />

O<br />

M15<br />

Si<br />

M13<br />

N<br />

O<br />

N<br />

H<br />

H<br />

O<br />

N<br />

H<br />

N<br />

MCF<br />

Ph<br />

48<br />

O HN<br />

Figure I.15 : Matériaux contenant l’imidazolidinone 12 (MCF : mousses mésoporeuses (mesocellular foams)).<br />

+<br />

O<br />

Entrée Catalyseur Charge, mol% Ren<strong>de</strong>ment, % endo:exo ee (endo), %<br />

1 a 12 5 82 14:1 94<br />

2 b M13 20 83 14:1 90<br />

3 a M15 7,2 80 13:1 86<br />

4 c M16 10 84 18:1 80<br />

Tableau I.6 : Réaction Diels-Al<strong>de</strong>r entre le cyclohexadiène et l’acroléïne ( a CH3CN-H2O, 24h, b CH3CN-<br />

O<br />

N<br />

H 2<br />

Cl<br />

N<br />

M16<br />

M14<br />

Ph<br />

CHO<br />

H2O/HCl, 24h, c 2-methylbutan-2-ol, 48h, tube scellé).<br />

L’activité catalytique <strong>de</strong> ces matériaux a été évaluée dans <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> Diels-<br />

Al<strong>de</strong>r. Des activités similaires qu’en phase homogène ont été obtenues, avec la même<br />

sélectivité en faveur du produit endo et <strong>de</strong>s énantiosélectivités légèrement inférieures<br />

(Tableau I.6). Le matériau M14 a été utilisé pour catalyser une réaction <strong>de</strong> Frie<strong>de</strong>l-Crafts<br />

asymétrique entre le N-méthylpyrrole et le cinnamaldéhy<strong>de</strong>. Le catalyseur immobilisé<br />

Cl<br />

O<br />

N<br />

H 2<br />

N<br />

O<br />

N


49<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

conserve une activité qui approche celle obtenue en phase homogène, mais<br />

l’énantiosélectivité est inférieure (Tableau I.7). La protection <strong>de</strong>s hydroxyles <strong>de</strong> surface par<br />

réaction avec du hexaméthyldisilazane a permis d’améliorer légèrement les performances du<br />

catalyseur.<br />

N<br />

+<br />

Ph<br />

O<br />

cat.<br />

TFA, THF<br />

23 °C<br />

Entrée Catalyseur Charge, mol% Temps, h Ren<strong>de</strong>ment, % ee, %<br />

1 12 20 3 78 81<br />

2 M14 10 6 72 74<br />

Tableau I.7 : Réaction Frie<strong>de</strong>l-Crafts entre le N-méthylpyrrole et le cinnamaldéhy<strong>de</strong>.<br />

3. Activation par liaisons hydrogène<br />

Les réactions <strong>de</strong> Frie<strong>de</strong>l-Crafts peuvent également être catalysées à travers la<br />

formation <strong>de</strong> liaisons hydrogène. Des matériaux hybri<strong>de</strong>s ont été préparés à partir d’un dérivé<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

S<br />

M17<br />

(Schéma I.28), même si la réaction est à peu près 3 fois plus lente.<br />

N<br />

H<br />

N<br />

MeO<br />

HN<br />

+<br />

HN<br />

F 3C<br />

S<br />

N<br />

CF 3<br />

N Bs<br />

N<br />

<strong>de</strong> l’épiquinine contenant un groupement<br />

thiourée par réaction du groupement vinyle <strong>de</strong><br />

l’alcaloï<strong>de</strong> avec une silice modifiée par <strong>de</strong>s<br />

groupements mercaptopropyl, M17. 131,204 Une<br />

amélioration <strong>de</strong> l’énantiosélectivité par rapport<br />

au système homogène 205 et un bon recyclage<br />

ont été décrits pour la réaction d’alkylation <strong>de</strong><br />

l’indole avec une imine protégée<br />

M17<br />

1 mol%<br />

EtOAc<br />

35 °C<br />

N<br />

H<br />

!<br />

78%, ee 98%<br />

O<br />

NHBs<br />

Schéma I.28 : Alkylation <strong>de</strong> l’indole avec une imine protégée (Bs = SO2Ph), 5 jours <strong>de</strong> réaction.


Chapitre I<br />

OH<br />

OH<br />

O<br />

Le BINOL et ses dérivés sont également <strong>de</strong> bons<br />

donneurs <strong>de</strong> liaisons hydrogène et ils ont été utilisés en<br />

phase homogène entre autres pour <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> Morita-<br />

Baylis-Hillman. Le BINOL a été immobilisé sur du SBA-<br />

15 par greffage avec un ou <strong>de</strong>ux espaceurs, M18. 206<br />

L’énantiosélectivité obtenue pour la réaction entre le 3-phenylpropanal et la cyclohexenone<br />

est assez faible (26%), Schéma I.29.<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

O<br />

AcO<br />

M18<br />

O O M18, 10 mol%<br />

OH O<br />

H +<br />

PBu3, 10 mol%<br />

THF<br />

t.a.<br />

50<br />

85%, ee 26%<br />

Schéma I.29 : Réaction Morita-Baylis-Hillman entre le 3-phenylpropanal et la cyclohexenone.<br />

Le catalyseur décrit par l’équipe <strong>de</strong> Jacobsen contenant une fonction thiourée a sans<br />

doute été le premier organocatalyseur fonctionnant par l’intermédiaire <strong>de</strong> liaisons hydrogène.<br />

Malgré le fait qu’il ait été optimisé après immobilisation sur un support polymérique en<br />

utilisant <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> <strong>chimie</strong> combinatoire, 17 aucun catalyseur <strong>de</strong> ce type n’a encore été<br />

supporté sur un support inorganique. C’est un domaine qu’il nous a semblé intéressant<br />

d’explorer en immobilisant par sol-gel un catalyseur <strong>de</strong> ce type (Chapitre III).<br />

4. Catalyse par l’intermédiaire <strong>de</strong> carbènes N-hétérocycliques<br />

La catalyse par l’intermédiaire <strong>de</strong> carbènes N-hétérocycliques est un domaine <strong>de</strong><br />

recherche assez récent en organocatalyse et les exemples d’immobilisation <strong>de</strong> précurseurs <strong>de</strong><br />

carbènes N-hétérocycliques pour <strong>de</strong>s applications en organocatalyse supportée sont peu<br />

nombreux. Des sels <strong>de</strong> thiazolium ont été immobilisés par greffage sur une silice<br />

mésoporeuse MCM-41, M19, pour catalyser <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong><br />

con<strong>de</strong>nsation benzoïne (Schéma I.30). 207 L’activité catalytique<br />

obtenue est prometteuse et les conditions <strong>de</strong> recyclage doivent<br />

être optimisées, mais le concept a été validé. Des sels<br />

d’imidazolium ont été immobilisés en tant que phosphonates<br />

<strong>de</strong> zirconium, M20. 133 Après traitement basique, le carbène<br />

formé a été utilisé pour la polymérisation <strong>de</strong> la ε-caprolactone.<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

N<br />

N<br />

Br<br />

N<br />

S<br />

M19<br />

M20


5. Conclusion<br />

2<br />

O M19<br />

NEt3 O<br />

H<br />

MeOH<br />

reflux<br />

OH<br />

66%<br />

Schéma I.30 : Réaction <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation benzoïne.<br />

51<br />

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

Plusieurs organocatalyseurs ont été immobilisés sur <strong>de</strong>s supports inorganiques,<br />

principalement par greffage sur silice. Généralement, les performances catalytiques <strong>de</strong> ces<br />

matériaux sont inférieures à celles <strong>de</strong>s catalyseurs correspondants en phase homogène, avec<br />

<strong>de</strong>s exceptions (par exemple le matériau M7b). Les réactions sont souvent plus lentes, ce qui<br />

est assez caractéristique <strong>de</strong> la catalyse supportée, et <strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> catalyseur plus<br />

importantes sont nécessaires pour obtenir <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments à peu près équivalents aux<br />

ren<strong>de</strong>ments observés en phase homogène. Par contre, les matériaux préparés sont<br />

généralement facilement séparables <strong>de</strong> leur milieu réactionnel respectif, ce qui simplifie la<br />

purification, et dans la majorité <strong>de</strong>s cas ils peuvent être réutilisés après lavage.<br />

Cependant, pour l’instant, <strong>de</strong>s applications sur <strong>de</strong>s échelles plus importantes qu’en<br />

laboratoire ne sont pas envisageables. Les précurseurs nécessaires pour préparer les matériaux<br />

hybri<strong>de</strong>s sont souvent assez complexes (encore plus que les organocatalyseurs<br />

correspondants) et nécessitent plusieurs étapes <strong>de</strong> synthèse. Ce qui a un impact direct sur le<br />

coût du catalyseur final. L’étape d’immobilisation est également assez délicate. De plus,<br />

même si la caractérisation <strong>de</strong>s propriétés physiques <strong>de</strong> ces matériaux est en général facile et<br />

optimisée, la structure exacte du catalyseur et son environement chimique ainsi que les<br />

propriétés interfaciales <strong>de</strong>s différents supports sont souvent <strong>de</strong>s paramètres inconnus et<br />

difficilement contrôlables. En conséquence, les résultats obtenus (bons ou mauvais) ne sont<br />

pas toujours rationalisables.<br />

Pour conclure, l’organocatalyse supportée constitue un domaine récent mais très<br />

prometteur. Les progrès réalisés au niveau <strong>de</strong> l’organocatalyse homogène (tant au niveau <strong>de</strong> la<br />

compréhension <strong>de</strong>s mécanismes réactionnels qu’au niveau <strong>de</strong> l’optimisation <strong>de</strong>s catalyseurs)<br />

et les avancées dans le domaine <strong>de</strong>s matériaux (meilleure compréhension <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s<br />

hybri<strong>de</strong>s, nouvelles métho<strong>de</strong>s d’immobilisation, etc.) sont garants <strong>de</strong> développements futurs<br />

intéressants.


D. Références bibliographiques<br />

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Microporous and Mesoporous Materials 2009, 121, 145.<br />

62


Chapitre II<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline


A. Résultats et discussion 65<br />

1. Synthèse 67<br />

2. Caractérisation 71<br />

3. Application en catalyse 76<br />

4. Discussion 78<br />

i) Préparation <strong>de</strong>s matériaux 78<br />

ii) Performances catalytiques 78<br />

5. Conclusion et perspectives 81<br />

B. Partie expérimentale 85<br />

C. Références bibliographiques 105<br />

64


A. Résultats et discussion<br />

65<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

Depuis les travaux <strong>de</strong> Barbas et MacMillan, l’organocatalyse a éveillé la curiosité et<br />

l’intérêt <strong>de</strong> la communauté scientifique (chapitre I.A). Parallèlement aux travaux réalisés pour<br />

trouver <strong>de</strong> nouveaux catalyseurs ou pour éluci<strong>de</strong>r les mécanismes d’activation <strong>de</strong> catalyseurs<br />

déjà utilisés, se développe l’immobilisation <strong>de</strong> ces organocatalyseurs sur <strong>de</strong>s supports<br />

organiques ou inorganiques. Cette tendance peut être justifiée par <strong>de</strong>s raisons d’ordre<br />

économique et environnemental mais également pratique : l’immobilisation d’un catalyseur<br />

permet idéalement <strong>de</strong> simplifier les diverses étapes <strong>de</strong> purification et <strong>de</strong> recycler le catalyseur<br />

(le séparer et le réutiliser). Cette immobilisation est d’autant plus intéressante que les<br />

quantités d’organocatalyseur utilisées sont importantes et que le catalyseur est coûteux ou que<br />

sa préparation est compliquée.<br />

L’intérêt suscité par l’immobilisation <strong>de</strong> la L-proline s’est avéré très vif malgré sa<br />

disponibilité et son faible coût. Cet intérêt provient surtout du fait qu’elle peut être utilisée<br />

comme un modèle peu coûteux et que les procédés d’immobilisation menés à bien avec la<br />

proline sont susceptibles d’être ensuite appliqués à <strong>de</strong>s molécules plus complexes.<br />

Pour immobiliser un catalyseur, notamment la proline, trois métho<strong>de</strong>s peuvent être<br />

utilisées (Figure II-1) : 1<br />

Catalyse biphasique<br />

Immobilisation par liaison non-covalente<br />

Immobilisation par liaison covalente<br />

L-proline<br />

Support<br />

Produit<br />

Solvant<br />

Liqui<strong>de</strong> ionique<br />

Figure II.1 : Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline.<br />

Catalyse biphasique : la proline est<br />

dissoute dans un liqui<strong>de</strong> ionique et le<br />

produit est extrait avec un solvant non-<br />

miscible.<br />

Immobilisation par liaison non-covalente :<br />

le catalyseur est adsorbé, inclus ou lié par<br />

<strong>de</strong>s interactions électrostatiques au<br />

support (polyélectrolyte, polymère).<br />

Immobilisation par liaison covalente :<br />

dans ce cas la proline est immobilisée <strong>de</strong><br />

façon covalente sur un support soluble<br />

(polyéthylèneglycol <strong>de</strong>ndrimères) ou<br />

insoluble (polystyrène, silice, etc.).<br />

Quand le catalyseur est lié <strong>de</strong> façon covalente les pertes <strong>de</strong> catalyseur dues au<br />

relargage sont très faibles (négligeables). Si le support est insoluble une simple filtration suffit


Chapitre II<br />

pour séparer le catalyseur, mais ses performances peuvent être fortement influencées par le<br />

support. Les matériaux préparés à partir d’un support soluble peuvent présenter une meilleure<br />

activité, puisque la catalyse s’effectue en phase homogène, mais le catalyseur est séparé par<br />

précipitation, laquelle n’est pas toujours quantitative. L’immobilisation par interactions non<br />

covalentes est intéressante parce que le catalyseur n’a pas besoin d’être modifié, mais le<br />

relargage possible reste un inconvénient majeur. La catalyse biphasique permet également<br />

d’utiliser la proline sans autres modifications, mais les liqui<strong>de</strong>s ioniques sont généralement<br />

assez onéreux et l’extraction <strong>de</strong>s produits peut être fastidieuse.<br />

La proline a été immobilisée sur <strong>de</strong>s polymères (polystyrène, polyéthylène glycol,<br />

résine <strong>de</strong> Merrifield, etc.), sur <strong>de</strong>s nanoparticules <strong>de</strong> magnétite (Fe3O4), sur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ndrimères,<br />

sur <strong>de</strong> l’ADN, dans la cavité <strong>de</strong> cyclo<strong>de</strong>xtrines, dans <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s ioniques et sur <strong>de</strong>s supports<br />

inorganiques (chapitre I.C.1.). 1 Les supports inorganiques sont généralement chimiquement<br />

plus stables et mécaniquement et thermiquement plus robustes que les polymères organiques.<br />

De plus, la modulation <strong>de</strong> la porosité est plus facile dans le cas <strong>de</strong>s matériaux inorganiques.<br />

Quand la silice est utilisée comme support, le greffage est la métho<strong>de</strong> d’immobilisation<br />

privilégiée. Par contre, quand ce projet a commencé, à notre connaissance, le procédé sol-gel<br />

à partir <strong>de</strong> composés moléculaires n’avait pas encore été utilisé pour immobiliser la L-proline<br />

ou d’autres organocatalyseurs. Dans le cadre <strong>de</strong> cette thèse, c’est précisément à<br />

l’immobilisation <strong>de</strong> la L-proline par le procédé sol-gel que nous nous sommes initialement<br />

intéréssés.<br />

La L-proline nous a servi <strong>de</strong> modèle. Premièrement, pour vérifier si le concept était<br />

bon : le procédé sol-gel est-il adéquat pour immobiliser la L-proline ? Deuxièmement, pour<br />

son<strong>de</strong>r les difficultés inhérentes à cette métho<strong>de</strong> d’immobilisation. Dans ce chapitre, seront<br />

décrits la préparation par procédé sol-gel <strong>de</strong> matériaux contenant un fragment L-proline, leur<br />

caractérisation et les performances catalytiques <strong>de</strong> ces matériaux pour une réaction<br />

d’aldolisation asymétrique. Les mécanismes <strong>de</strong> désactivation du système catalytique seront<br />

également étudiés.<br />

66


1. Synthèse<br />

67<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

Pour appliquer le procédé sol-gel à l’immobilisation <strong>de</strong> la L-proline il est nécessaire<br />

d’y introduire une fonction trialkoxysilane. La trans-4-hydroxy-L-proline nous a semblé un<br />

bon point <strong>de</strong> départ puisque le groupement hydroxyle en position 4 pouvait être facilement<br />

fonctionnalisé et que c’est un dérivé commercial <strong>de</strong> la L-proline, peu onéreux et disponible<br />

sous forme énantiopure. La trans-4-hydroxy-L-proline est par ailleurs couramment utilisée<br />

pour immobiliser <strong>de</strong>s catalyseurs contenant un motif L-proline. 2-4 Deux précurseurs silylés ont<br />

été synthétisés à partir <strong>de</strong> la trans-4-hydroxy-L-proline, avec un espaceur contenant un<br />

groupement carbamate (PC) ou un groupement éther (PE). La statégie générale pour ces <strong>de</strong>ux<br />

synthèses a été <strong>de</strong> protéger l’amine secondaire et l’aci<strong>de</strong> carboxylique <strong>de</strong> la L-proline,<br />

d’introduire le groupement triéthoxysilane et enfin <strong>de</strong> déprotéger. Les groupements<br />

trialkoxysilane sont généralement sensibles aux traces d’eau et s’hydrolysent plus ou moins<br />

rapi<strong>de</strong>ment, particulièrement en présence <strong>de</strong> fonctions aci<strong>de</strong>s ou basiques. Des groupements<br />

protecteurs qui peuvent être coupés en conditions anhydres et sans altérer les trialkoxysilanes<br />

ont été choisis. Les précurseurs finaux contiennent <strong>de</strong>s fonctions peu compatibles entre elles<br />

(une fonction triéthoxysilane en présence d’un groupement basique et d’un groupement aci<strong>de</strong>)<br />

et doivent être déprotégés et utilisés assez rapi<strong>de</strong>ment. De plus, il est nécessaire d’éviter<br />

l’épimérisation en C2 <strong>de</strong>s dérivés <strong>de</strong> la L-proline.<br />

La synthèse du précurseur silylé PC portant une fonction carbamate sur la chaîne<br />

latérale commence à partir <strong>de</strong> la trans-4-hydroxy-L-proline 28 (Schéma II.1). Les fonctions<br />

amine secondaire et aci<strong>de</strong> carboxylique ont été protégées en <strong>de</strong>ux étapes avec un groupement<br />

benzyloxycarbonyle (Cbz) et benzyle (Bn) respectivement pour obtenir le dérivé di-protégé<br />

<strong>de</strong> la L-proline 31, avec un ren<strong>de</strong>ment total <strong>de</strong> 82%. Le groupement benzyle a également été<br />

introduit en utilisant du bromure <strong>de</strong> benzyle en présence <strong>de</strong> triéthylamine, mais les<br />

ren<strong>de</strong>ments se sont révélés inférieurs à ceux obtenus en utilisant le composé 30. Le<br />

groupement silylé est introduit par réaction <strong>de</strong> l’alcool 31 avec du 3-<br />

isocyanatopropyltriéthoxysilane, sous conditions anhydres. Ensuite, les <strong>de</strong>ux groupements<br />

protecteurs sont coupés par hydrogénolyse pour obtenir le précurseur PC avec un ren<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> 87%. Ce précurseur a été décrit <strong>de</strong>puis par le groupe <strong>de</strong> Fernán<strong>de</strong>z-Mayoralas. 5


Chapitre II<br />

HO<br />

N<br />

H<br />

CbzCl, NaHCO 3<br />

HO<br />

COOH H2O, Toluène<br />

N<br />

68<br />

COOH<br />

28 29, 85% 31, 98%<br />

O<br />

(EtO) 3Si N<br />

H<br />

O<br />

Pd/C<br />

OH EtOH<br />

PC, 87%<br />

N<br />

H<br />

O<br />

Cbz<br />

N<br />

BnO<br />

NH<br />

Cy<br />

30<br />

THF<br />

(EtO) 3Si<br />

HO<br />

CH 2 Cl 2<br />

Schéma II.1 : Synthèse du précurseur PC contenant un espaceur carbamate.<br />

N<br />

Cbz<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

O<br />

OBn<br />

N<br />

Si(OEt) 3<br />

32, 76%<br />

En ce qui concerne la préparation du précurseur PE contenant un groupement éther<br />

sur l’espaceur, l’intermédiaire 34 a été préparé selon un procédé décrit dans la littérature<br />

(Schéma II.2) 6 : l’amine 28 est protégée par un groupement benzyloxycarbonyle ; en présence<br />

<strong>de</strong> bromure d’allyle les fonctions alcool et aci<strong>de</strong> carboxylique sont respectivement<br />

dérivatisées en éther et ester allyliques correspondants ; finalement, l’ester est hydrolysé par<br />

saponification. La fonction aci<strong>de</strong> carboxylique est ensuite reprotégée avec un groupement<br />

benzyle. Le groupement silylé est introduit par une réaction d’hydrosilylation, en utilisant le<br />

catalyseur <strong>de</strong> Karstedt en présence <strong>de</strong> triéthoxysilane pour fournir le produit 36 avec un<br />

ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 77%. Par hydrogénolyse, en utilisant du cyclohexène comme source<br />

d’hydrogène, les <strong>de</strong>ux groupements protecteurs sont coupés pour obtenir le précurseur PE<br />

(Schéma II.3).<br />

Cy<br />

O<br />

C<br />

N<br />

Cbz<br />

O<br />

OBn


HO<br />

N<br />

Cbz<br />

COOH<br />

NaH, puis<br />

Br<br />

DMF<br />

O<br />

N<br />

Cbz<br />

29 33, 80%<br />

(EtO) 3Si<br />

O<br />

N<br />

34<br />

Cbz<br />

O<br />

PE, 89%<br />

Schéma II.2 : Synthèse <strong>de</strong> l’intermédiaire 34.<br />

N<br />

H<br />

O<br />

OH<br />

O<br />

OH<br />

69<br />

O<br />

O<br />

N<br />

BnO<br />

NH<br />

Cy<br />

30<br />

THF<br />

Pd/C<br />

EtOH<br />

(EtO) 3Si<br />

NaOH<br />

H2O MeOH<br />

O<br />

THF<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

N<br />

Cbz<br />

35, 73%<br />

O<br />

36, 77%<br />

N<br />

O<br />

Cbz<br />

OBn<br />

HSi(OEt) 3<br />

O<br />

O<br />

N<br />

Cbz<br />

34, 95%<br />

Schéma II.3 : Synthèse du précurseur PE contenant un espaceur éther à partir du dérivé <strong>de</strong> la L-proline 34.<br />

Cy<br />

Pour vérifier l’influence <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> l’espaceur en position 4 du cycle <strong>de</strong> la L-<br />

proline <strong>de</strong>ux analogues non-silylés <strong>de</strong>s précurseurs PC et PE, P′C et P′E ont également été<br />

synthétisés. Le composé contenant le groupement carbamate P′C a été préparé à partir du<br />

dérivé di-protégé <strong>de</strong> la L-proline 31, par réaction avec <strong>de</strong> l’isocyanate <strong>de</strong> n-butyle et<br />

déprotection par hydrogénolyse, (Schéma II.4, a). Le composé P′E a été synthétisé à partir du<br />

dérivé 35 par réduction <strong>de</strong> l’éther allylique et déprotection <strong>de</strong>s groupements<br />

benzyloxycarbonyle et benzyle en une seule étape (Schéma II.4, b).<br />

[Pt]<br />

OBn<br />

O<br />

OH


Chapitre II<br />

a.<br />

b.<br />

HO<br />

N<br />

Cbz<br />

31<br />

O<br />

O<br />

OBn<br />

N<br />

Cbz<br />

35<br />

O<br />

n-BuN<br />

OBn<br />

C<br />

CH 2 Cl 2<br />

O<br />

Pd/C<br />

EtOH<br />

70<br />

N<br />

H<br />

37, 74%<br />

EtOH<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

N<br />

Cbz<br />

Pd/C<br />

N<br />

H<br />

P'C, 35%<br />

N<br />

H<br />

O<br />

P'E, 35%<br />

Schéma II.4 : a. Synthèse du composé P′C en <strong>de</strong>ux étapes à partir du dérivé 31 <strong>de</strong> la L-proline. b. Synthèse du<br />

composé P′E en une étape à partir du dérivé 35 <strong>de</strong> la L-proline.<br />

A partir <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux précurseurs PC et PE, plusieurs matériaux ont été préparés par<br />

procédé sol-gel en présence <strong>de</strong> tétraéthoxysilane (TEOS), Schéma II.5. La dodécylamine a été<br />

utilisée pour créer une porosité plus importante et uniforme. 7 En faisant varier les proportions<br />

précurseur moléculaire/TEOS, une série <strong>de</strong> matériaux Mx/n (où x = C ou E, en fonction <strong>de</strong><br />

l’espaceur et n = 10 – 40 en fonction du nombre d’équivalents <strong>de</strong> TEOS) a été obtenue avec<br />

<strong>de</strong>s charges en L-proline différentes et <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong> pores et surfaces spécifiques variées. A<br />

partir <strong>de</strong> chaque précurseur un matériau a également été préparé sans dodécylamine (MC/10S<br />

et ME/10S) pour vérifier l’influence <strong>de</strong> la dodécylamine sur les propriétés texturales et les<br />

performances <strong>de</strong>s matériaux précé<strong>de</strong>nts.<br />

O<br />

O<br />

OH<br />

OBn<br />

OH


C12H25NH2 TBAF<br />

71<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

R Si(OEt) 3 + n Si(OEt) 4 R SiO1,5, n SiO 2<br />

Px<br />

x = C, E<br />

PC, MC/n R =<br />

2. Caractérisation<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

N<br />

H<br />

O<br />

OH<br />

H 2 O, EtOH<br />

PE, ME/n R =<br />

Mx/n<br />

x = C, E<br />

n = 10, 20, 30, 40<br />

Schéma II.5 : Préparation <strong>de</strong>s matériaux catalytiques par voie sol-gel.<br />

Les précurseurs moléculaires PC et PE, ainsi que tous les intermédiaires <strong>de</strong> synthèse<br />

29-37 et les composés P′C et P′E ont été caractérisés par les techniques habituelles <strong>de</strong> <strong>chimie</strong><br />

organique (RMN 1 H et 13 C, masse, pouvoir rotatoire, etc.). Les composés contenant le<br />

groupement protecteur benzyloxycarbonyl (Cbz) présentent une particularité : <strong>de</strong>ux isomères<br />

sont observés en RMN. Les <strong>de</strong>ux isomères ne proviennent pas d’une épimérisation <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s<br />

centres asymétriques <strong>de</strong> la trans-4-hydroxy-L-proline, mais d’une isomérie cis/trans (Schéma<br />

II.6). Effectivement, avec l’introduction du groupement Cbz une liaison N-C(O) partiellement<br />

double est formée et <strong>de</strong> ce fait, <strong>de</strong>ux isomères <strong>de</strong> géométrie cis et trans sont détéctés en RMN.<br />

HO<br />

O<br />

N<br />

O<br />

COOH<br />

HO<br />

R R<br />

N<br />

O O<br />

COOH<br />

O<br />

N<br />

N<br />

H<br />

O O<br />

29.a 29<br />

29.b<br />

trans cis<br />

HO<br />

R<br />

O<br />

OH<br />

COOH<br />

Schéma II.6 : Equilibre entre les diastéréosisomères cis et trans du composé 29 R = CH2Ph.<br />

Cette hypothèse a été confirmée en faisant <strong>de</strong> la RMN en température (DMSO,<br />

120 °C). A titre d’exemple, une partie du spectre RMN 13 C du composé 35 est présentée<br />

Figure II.2. A 120 °C la vitesse d’équilibre entre les <strong>de</strong>ux isomères augmente ; en<br />

conséquence, le dédoublement <strong>de</strong>s signaux du carbonyle et <strong>de</strong>s carbones aromatiques<br />

disparaît et un seul signal est observé pour chacun <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> carbone (Figure II.2).


Chapitre II<br />

170<br />

160<br />

150<br />

Figure II.2 : Spectre RMN 13 C partiel du composé 35 à 25 °C et à 120 °C dans le DMSO.<br />

72<br />

140<br />

130<br />

Les <strong>de</strong>ux spectres ont été calibrés sur le signal du DMSO.<br />

Les matériaux hybri<strong>de</strong>s obtenus par hydrolyse/con<strong>de</strong>nsation ont été caractérisés par<br />

plusieurs techniques : RMN soli<strong>de</strong> 13 C pour vérifier si le fragment organique <strong>de</strong>s matériaux<br />

est incorporé dans son intégralité, RMN soli<strong>de</strong> 29 Si pour déterminer l’environnement<br />

chimique <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> silicium, adsorption/désorption d’azote et microscopie électronique à<br />

transmission pour contrôler la porosité et les propriétés texturales <strong>de</strong>s matériaux et enfin<br />

analyse élémentaire et thermogravimétrique pour mesurer la charge <strong>de</strong>s matériaux en L-<br />

proline. Certaines analyses, notamment la RMN soli<strong>de</strong> et les analyses élémentaires, n’ont pu<br />

être faites que sur les matériaux les plus concentrés en matière organique (Mn/10 et Mn/20)<br />

pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> temps d’analyse ou <strong>de</strong> sensibilité. Les résultats obtenus avec ces<br />

matériaux sont similaires et cohérents et ils peuvent donc être généralisés aux matériaux qui<br />

contiennent moins <strong>de</strong> L-proline.<br />

25 °C 120 °C<br />

δ (ppm)<br />

La RMN soli<strong>de</strong> 13 C nous a permis <strong>de</strong> vérifier que les fragments organiques ont été<br />

incorporés dans le matériau final et n’ont pas été dégradés pendant la réaction sol-gel. Pour<br />

les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> matériaux, les signaux correspondants à la L-proline (signaux à 23 ; 52 ;<br />

71 ; 79 et 174 ppm, Figure II.3 ii.) ont pu être observés. En outre, on peut noter la présence<br />

d’un pic vers 9 ppm attribué au groupement CH2-Si <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux espaceurs, confirmant que la<br />

liaison covalente Si-C n’est pas coupée pendant la réaction sol-gel, et du signal correspondant<br />

au groupement carbamate par le matériau MC/5 (156 ppm, Figure II.3 i.). De plus, pour le<br />

matériau ME/10 les <strong>de</strong>ux pics intenses à 17 et 58 ppm (CH3 et CH2 respectivement) sont<br />

attribués à <strong>de</strong>s groupements éthoxy résiduels.<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

35<br />

O<br />

O


i. ii.<br />

73<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

250 200 150 100 50 0 -50 250 200 150 100 50 0 -50<br />

δ (ppm) δ (ppm)<br />

Figure II.3 : i. Spectre RMN 13 C CP-TOSS du matériau MC/5 et ii. Spectre 13 C CP-MAS du matériau ME/10.<br />

Les spectres RMN 29 Si permettent <strong>de</strong> déterminer l’environnement chimique <strong>de</strong>s<br />

atomes <strong>de</strong> silicium. Généralement, pour les matériaux préparés par procédé sol-gel ou par<br />

greffage <strong>de</strong>ux séries <strong>de</strong> signaux sont visibles : les pics attribués aux unités Q (SiO4, 4 liaisons<br />

Si-O par atome <strong>de</strong> silicium) et ceux attribués aux unités T (C-SiO3, 3 liaisons Si-O par atome<br />

<strong>de</strong> silicium), Tableau II.1.<br />

Unités T Unités Q<br />

Nom Structure δ (ppm) Nom Structure δ (ppm)<br />

T0<br />

T1<br />

R<br />

R<br />

Si<br />

T2 R Si<br />

T3<br />

R<br />

Si<br />

OR'<br />

OR'<br />

OR'<br />

OR'<br />

O<br />

OR'<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

OR'<br />

Si<br />

Si<br />

Si<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

Si<br />

- 45 Q0 R'O Si<br />

- 53 Q1 R'O Si<br />

- 58 Q2 R'O Si<br />

- 67 Q3 R'O Si<br />

OR'<br />

OR'<br />

OR'<br />

OR'<br />

O<br />

OR'<br />

Si<br />

Si<br />

O<br />

O Si<br />

OR'<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

Si<br />

Q4 Si O<br />

Si<br />

O<br />

Si O<br />

O<br />

Si<br />

Si<br />

- 73 à - 79<br />

- 79 à - 89<br />

- 91 à - 95<br />

- 99 à - 103<br />

- 110<br />

Tableau II.1 : Nomenclature <strong>de</strong>s unités T et Q <strong>de</strong> silicium et déplacements caratéristiques en RMN soli<strong>de</strong> 29 Si,<br />

173,9<br />

R = groupement alkyle, R′ = H, CH3, C2H5.<br />

78,5<br />

71,3<br />

58,2<br />

51,9<br />

35,8<br />

23,2<br />

17,4<br />

9,1


Chapitre II<br />

Dans les spectres RMN 29 Si <strong>de</strong>s<br />

matériaux préparés, exemplifiés par celui du<br />

matériau ME/10 (Figure II.4), la première<br />

ban<strong>de</strong> (<strong>de</strong> - 55 à - 66 ppm) correspondant aux<br />

unités T, confirme la présence d’une liaison<br />

covalente Si-C entre le fragment organique et<br />

le squelette inorganique. La <strong>de</strong>uxième ban<strong>de</strong><br />

(<strong>de</strong> - 90 à - 120 ppm) correspond aux sites Q<br />

et s’explique par l’utilisation <strong>de</strong> TEOS<br />

pendant le procédé sol-gel.<br />

Matériau Précurseur Rapport<br />

Px/ TEOS Tens.<br />

74<br />

Surface<br />

spécifique a<br />

m 2 /g<br />

Diamètre<br />

moyen<br />

<strong>de</strong> pore b Å<br />

Diamètres les<br />

plus<br />

probables c Å<br />

MC/10S PC 1/10 - 352 88 - d<br />

MC/10 PC 1/10 Dod. 698 25 28 - 34<br />

MC/20 PC 1/20 Dod. 877 28 27 - 37<br />

MC/40 PC 1/40 Dod. 989 31 31 - 37<br />

ME/10S PE 1/10 - 118 127 - d<br />

ME/10 PE 1/10 Dod. 643 27 29 - 37<br />

ME/20 PE 1/20 Dod. 900 41 41 - 56<br />

ME/40 PE 1/40 Dod. 436 43 33 - 39<br />

Tableau II.2 : Surface spécifique et diamètre moyen <strong>de</strong> pore <strong>de</strong>s matériaux préparés par procédé sol-gel à partir<br />

<strong>de</strong>s précurseurs PC et PE, mesurés par adsorption/désorption <strong>de</strong> N2. (Tens. : agent porogène, Dod. :<br />

dodécylamine). a Surface spécifique BET ; b Diamètre moyen <strong>de</strong> pore (4 V/A), calculs BJH sur la branche <strong>de</strong><br />

désorption ; c Plage <strong>de</strong> diamètres les plus probables, calculée à mi-hauteur <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s tailles<br />

<strong>de</strong> pore ; d Large distribution <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong> pore.<br />

-60 -80<br />

δ (ppm)<br />

Figure II.4 : Spectre 29 Si du matériau ME/10.<br />

Les isothermes d’adsorption/désorption d’azote obtenus pour nos matériaux sont <strong>de</strong>s<br />

isothermes <strong>de</strong> type IV, caractéristiques <strong>de</strong> matériaux mésoporeux. Les résultats <strong>de</strong>s analyses<br />

d’adsorption/désorption d’azote <strong>de</strong> trois matériaux sont présentés à titre <strong>de</strong> comparaison ci-<br />

<strong>de</strong>ssous (Figure II.5). A <strong>de</strong> faibles pressions relatives une quantité importante d’azote est<br />

0<br />

-20<br />

-40<br />

T2<br />

T3 Q2<br />

Q3<br />

-100<br />

Q4<br />

-120<br />

-140


75<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

adsorbée (Figure II.5, gauche), ce qui permet <strong>de</strong> conclure à une contribution importante <strong>de</strong><br />

micropores à la surface spécifique totale. Les matériaux préparés sont donc <strong>de</strong>s matériaux<br />

mésoporeux (2-50 nm), qui appartiennent plus précisément au domaine <strong>de</strong>s petits<br />

mésoporeux, avec <strong>de</strong>s surfaces spécifiques importantes allant <strong>de</strong> 350 à 900 m 2 /g<br />

(Tableau II.2). Pour les matériaux MC/10 et ME/10 l’hysterèse observée entre la branche<br />

d’adsorption et la branche <strong>de</strong> désorption est localisée sur une gamme <strong>de</strong> pressions<br />

relativement étroite (0,4-0,7), contrairement au matériau MC/10S où l’hysterèse est plus large<br />

(Figure II.5, gauche). Effectivement, les matériaux préparés en présence <strong>de</strong> dodécylamine<br />

présentent une distribution <strong>de</strong> taille <strong>de</strong> pores très étroite (pics fins centrés autour <strong>de</strong> 30 Å)<br />

comparée aux matériaux préparés sans porogène, qui présentent une large halo dans la zone<br />

<strong>de</strong>s gros mésopores (Figure II.5, droite). A l’exception du matériau ME/40, en augmentant la<br />

quantité <strong>de</strong> TEOS utilisée pendant la préparation <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong>s surfaces, spécifiques plus<br />

importantes et <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong> pores légèrement <strong>supérieure</strong>s sont obtenues. Les propriétés<br />

texturales <strong>de</strong>s matériaux obtenus à partir <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux précurseurs sont similaires.<br />

Quantité d’azote adsorbée, cm 3 /g<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

MC/10S MC/10 ME/10<br />

0<br />

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0<br />

p/p°<br />

0,0<br />

10 100 1000<br />

Figure II.5 : Isotherme d’adsorption/désorption d’azote (gauche)<br />

et distribution <strong>de</strong> la tailles <strong>de</strong>s pores (droite) pour le matériau ME/10.<br />

La concentration <strong>de</strong>s matériaux en L-proline a été calculée à partir <strong>de</strong>s analyses<br />

élémentaires (azote, carbone, silicium). Pour confirmer la charge en matière organique,<br />

certains matériaux ont également été analysés par analyse thermogravimétrique. Cependant,<br />

les matériaux, notamment ceux préparés à partir du précurseur PE contenant un groupement<br />

éther, contiennent beaucoup <strong>de</strong> groupements éthoxy non hydrolysés pendant le procédé sol-<br />

dV/dlog(D), cm 3 /g<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

MC/10S MC/10 ME/10<br />

Diamètre <strong>de</strong> pores, Å


Chapitre II<br />

gel (signaux T2, Q2 et Q3, Figures II.3 et II.4) et ces mesures n’ont pas pu être exploitées. Par<br />

microscopie électronique en transmission nous avons constaté que les matériaux préparés sont<br />

poreux, mais sans organisation périodique (Figure II.6).<br />

Figure II.6 : Photo <strong>de</strong> microscopie électronique en transmission du matériau ME/20.<br />

3. Application en catalyse<br />

Les performances en catalyse <strong>de</strong>s matériaux préparés ont été évaluées dans la réaction<br />

d’aldolisation asymétrique entre le p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et la propanone qui est une réaction<br />

standard pour ce type <strong>de</strong> catalyseurs (Tableau II.3). 8 La L-proline, la trans-4-hydroxy-L-<br />

proline et les composés P′C et P′E présentent <strong>de</strong>s performances similaires en phase<br />

homogène. Les résultats obtenus avec les matériaux que nous avons préparés sont plus<br />

mo<strong>de</strong>stes. D’une part, les réactions catalysées par la L-proline immobilisée sont bien plus<br />

lentes qu’en phase homogène. Cette observation est particulièrement frappante pour les<br />

matériaux contenant l’espaceur éther puisqu’après 5 jours la réaction n’est toujours pas finie<br />

(Tableau II.3, entrées 11-14). D’autre part, bien qu’une énantioinduction soit observée, les<br />

excès énantiomériques obtenus sont dans tous les cas inférieurs à ceux obtenus en phase<br />

homogène avec la L-proline. Certains matériaux ont été récupérés après leur première<br />

utilisation, lavés et réutilisés dans un <strong>de</strong>uxième cycle (Tableau II.3, entrées 8,10,13). Une<br />

diminution <strong>de</strong> l’activité catalytique est observée, mais les excès énantiomériques sont<br />

constants.<br />

76


O 2N<br />

O<br />

H<br />

+<br />

O<br />

77<br />

cat.<br />

15 mol%<br />

DMSO<br />

t.a. O2N (R)<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

OH O<br />

Entrée Matériau Temps Conversion, % ee, %<br />

1 L-proline 4 heures 100 76<br />

2 trans-4-hydroxy-<br />

L-proline<br />

4 heures 100 78<br />

3 P′C 1 jour 100 74<br />

4 P′E 1 jour 100 79<br />

5 MC/10S 1 jour 100 20<br />

6 MC/10 1 jour 100 25<br />

7 MC/20 1 jour 100 36<br />

8 MC/20 a 1 jour 66 25<br />

9 MC/40 1 jour 100 38<br />

10 MC/40 a 1 jour 48 37<br />

11 ME/10 5 jours 64 27<br />

12 ME/20 5 jours 51 37<br />

13 ME/20 a 5 jours 28 36<br />

14 ME/40 5 jours 32 35<br />

15 SBA-15 5 jours 0 -<br />

Tableau II.3 : Activité catalytique <strong>de</strong>s matériaux préparés dans l’aldolisation asymétrique entre le p-<br />

nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et la propanone. a Recyclage.<br />

A la fin d’un cycle <strong>de</strong> réaction, le mélange réactionnel est filtré. Le catalyseur<br />

récupéré après la filtration est lavé à l’acétone et au dichlorométhane. Le filtrat est lavé avec<br />

une solution aqueuse saturée en chlorure <strong>de</strong> sodium pour éliminer le DMSO et concentré. A<br />

ce sta<strong>de</strong>, l’avancement <strong>de</strong> la réaction est calculé à partir du spectre RMN 1 H du résidu, en<br />

comparant les signaux correspondant aux protons aromatiques du p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et <strong>de</strong><br />

l’aldol. Ensuite, le résidu brut est purifé par chromatographie sur colonne d’alumine pour<br />

éliminer le p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> qui n’a pas réagi. Le mélange <strong>de</strong>s énantiomères obtenu après<br />

chromatographie est analysé par HPLC.<br />

Pour la séparation <strong>de</strong>s énantiomères par HPLC, une colonne chirale OJ a été utilisée<br />

(éluant 85/15 hexane/isopropanol, débit 1 mL/min, détection par UV à 254 nm, temps <strong>de</strong><br />

rétention 23 et 27 minutes). Il est nécessaire <strong>de</strong> s’affranchir du p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> avant


Chapitre II<br />

d’analyser le mélange par HPLC car il donne un pic très large qui traîne et apporte <strong>de</strong>s<br />

imprécisions à la ligne <strong>de</strong> base. L’inconvénient <strong>de</strong> ce traitement rési<strong>de</strong> dans le fait que l’aldol<br />

se dégra<strong>de</strong> partiellement sur la colonne d’alumine pour former le produit <strong>de</strong> crotonisation.<br />

4. Discussion<br />

i) Préparation <strong>de</strong>s matériaux<br />

La L-proline contient un groupement aci<strong>de</strong> et un groupement basique, c’est pour cette<br />

raison qu’initialement un catalyseur nucléophile a été choisi pour le procédé sol-gel. Pendant<br />

l’hydrolyse/con<strong>de</strong>nsation, il est probable qu’en présence <strong>de</strong> la dodécylamine la proline se<br />

trouve sous forme anionique. Par contre, après l’extraction <strong>de</strong> la dodécylamine, l’état ionique<br />

<strong>de</strong> la proline est incertain. En tous les cas, il est nécessaire <strong>de</strong> mieux contrôler son état<br />

pendant toute la préparation <strong>de</strong>s matériaux. Par exemple, il aurait été intéressant, après<br />

l’extraction <strong>de</strong> la dodécylamine, <strong>de</strong> laver les matériaux avec une solution tampon pour avoir<br />

plus <strong>de</strong> certitu<strong>de</strong>s quant à l’état ionique du fragment proline.<br />

ii) Performances catalytiques<br />

La diminution <strong>de</strong> l’activité catalytique d’un (organo)catalyseur après son<br />

immobilisation est un problème qui se rencontre souvent dans le domaine <strong>de</strong> la catalyse<br />

supportée (chapitre I.C) et les matériaux que nous avons préparés ne font pas exception à cette<br />

règle.<br />

Les résultats obtenus avec les analogues non silylés P′C et P′E et la L-proline ou la<br />

trans-4-L-hydroxy-proline en phase homogène sont similaires (Tableau II.2, entrées 1-4). Il<br />

en a été conclu que les espaceurs avaient une influence négligeable sur l’activité catalytique<br />

<strong>de</strong>s matériaux préparés. De plus, aucune réaction n’a lieu sans matériau ou avec une silice<br />

mésoporeuse pure ne contenant aucun groupement organique (Tableau II.2, entrée 15), ce qui<br />

démontre la nécessité d’une fonction amine.<br />

Les matériaux les plus concentrés en proline (ratio précurseur/TEOS 1/10) semblent<br />

conduire aux excès énantiomériques les plus faibles (à peu près 10% <strong>de</strong> moins que les plus<br />

dilués). Une proximité trop importante <strong>de</strong>s sites actifs et les réactions parasites en résultant<br />

pourraient expliquer cette tendance.<br />

Selon le mécanisme proposé par le groupe <strong>de</strong> Barbas 9 et généralement accepté pour ce<br />

type <strong>de</strong> réactions, la réaction commence par la con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong> la propanone avec la fonction<br />

amine du fragment L-proline <strong>de</strong>s matériaux pour former une énamine qui, ensuite, attaquera<br />

l’aldéhy<strong>de</strong> pour former après hydrolyse le produit d’aldolisation (chapitre I.A, figure I.1). La<br />

78


79<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

fonction aci<strong>de</strong> carboxylique <strong>de</strong> la L-proline dirige l’approche <strong>de</strong> l’aldéhy<strong>de</strong> par liaison<br />

hydrogène et c’est ce qui explique l’induction chirale observée (chapitre I.A, figure I.2).<br />

Les matériaux que nous<br />

avons préparés contiennent <strong>de</strong>s<br />

silanols libres à la surface <strong>de</strong>s<br />

pores. Ces silanols libres peuvent<br />

entrer en compétition avec les<br />

fonctions aci<strong>de</strong> carboxylique<br />

pour le positionnement <strong>de</strong><br />

l’aldéhy<strong>de</strong> (Schéma II.7) ce qui<br />

pourrait expliquer les faibles<br />

excès énantiomériques obtenus<br />

avec nos matériaux.<br />

Effectivement, ces silanols ont<br />

un caractère aci<strong>de</strong> assez<br />

prononcé (le point isoélectrique<br />

d’une silice pure est estimé à<br />

2,5). 10 Comme ils sont disposés<br />

<strong>de</strong> façon aléatoire dans les pores,<br />

les <strong>de</strong>ux énantiomères <strong>de</strong> l’aldol peuvent être formés. On se trouve donc on présence d’un<br />

chemin racémique qui est en compétition avec le chemin énantiosélectif dirigé par la fonction<br />

aci<strong>de</strong> carboxylique <strong>de</strong> la L-proline ce qui conduit finalement à une baisse <strong>de</strong> l’excès<br />

énantiomérique observé. Les silanols <strong>de</strong> surface ont déjà été utilisés pour améliorer l’activité<br />

catalytique <strong>de</strong> certains catalyseurs basiques dans plusieurs réactions (chapitre I.B.2.i).<br />

Pour apporter une preuve supplémentaire à l’explication que nous avons avancée, nous<br />

avons essayé <strong>de</strong> passiver les fonctions hydroxyle <strong>de</strong> surface sous forme d’éther silylés par<br />

réaction avec <strong>de</strong> l’hexaméthyldisilazane. Le matériau obtenu présente une meilleure activité<br />

catalytique, mais l’excès énantiomérique obtenu est quasiment nul. L’amélioration <strong>de</strong><br />

l’activité catalytique peut être due à <strong>de</strong>s restes d’hexaméthyldisilazane qui n’ont pas été<br />

eliminés pendant les lavages.<br />

Si<br />

Schéma II.7 : Schéma simplifié <strong>de</strong> la compétition entre les<br />

silanols <strong>de</strong> surface et la fonction aci<strong>de</strong> carboxylique <strong>de</strong> la proline.<br />

Pendant les essais <strong>de</strong> recyclage, nous avons observé une diminution <strong>de</strong> l’activité<br />

catalytique tout en conservant les excès énantiomériques obtenus pendant le premier cycle<br />

d’utilisation. Nous avons attribué cette baisse d’activité à une inhibition <strong>de</strong>s sites actifs du<br />

catalyseur. Effectivement, nous pensons qu’après la première utilisation, certains sites restent<br />

O<br />

Si<br />

H<br />

O<br />

H<br />

O<br />

Si<br />

Si<br />

Si<br />

O<br />

H<br />

Si O<br />

H<br />

Si O<br />

H<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

N<br />

N<br />

H O<br />

O<br />

O<br />

H<br />

O<br />

R<br />

O<br />

R<br />

H<br />

O<br />

O<br />

O<br />

(R)<br />

(S)<br />

OH<br />

OH<br />

R<br />

R


Chapitre II<br />

bloqués soit par une obstruction physique <strong>de</strong>s pores, soit par une neutralisation chimique du<br />

site catalytique.<br />

Cet argument a été corroboré par RMN 13 C et adsorption/désorption d’azote. En RMN<br />

13 C CP-MAS du matériau ME/10 après un cycle d’utilisation et lavages à l’acétone et au<br />

dichlorométhane, nous observons <strong>de</strong>s signaux caractéristiques <strong>de</strong> groupements<br />

nitroaromatiques (Figure II.7, gauche, B). Après un lavage intensif <strong>de</strong> ce matériau (au reflux<br />

<strong>de</strong> l’acétone (56 °C), pendant 24 heures en utilisant un appareil <strong>de</strong> Soxhlet) nous observons à<br />

nouveau <strong>de</strong>s signaux similaires bien que plus faibles en intensité (Figure II.7, gauche, C). Le<br />

signal caractéristique du carbonyle du benzaldéhy<strong>de</strong> (190 ppm) n’est pas visible sur ces<br />

spectres ; il est donc peu probable que le fragment nitroaromatique soit dû au réactif <strong>de</strong><br />

départ. Les mesures d’adsorption/désorption d’azote montrent une diminution <strong>de</strong> la surface<br />

spécifique du matériau (<strong>de</strong> 643 m 2 /g à 266 m 2 /g) après utilisation et lavage intensif à l’acétone<br />

(Figure II.5, droite).<br />

250<br />

A<br />

B<br />

C<br />

200<br />

150<br />

100<br />

δ (ppm)<br />

50<br />

0<br />

-50<br />

Quantité d’azote adsorbée, cm 3 /g<br />

80<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

A<br />

C<br />

0<br />

0,0 0,2 0,4<br />

p/p°<br />

0,6 0,8 1,0<br />

Figure II.7 : Spectre 13 C CP-MAS (gauche) et isothermes d’ adsorption/désorption d’azote (droite) du matériau<br />

ME/10. A : avant utilisation, B : après utilisation et simple lavage, C : après utilisation et lavage intensif à<br />

l’acétone.<br />

En reprenant le cycle catalytique d’une réaction d’aldolisation avec le p-<br />

nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> catalysée par la L-proline, la première étape est la formation d’une<br />

énamine en passant par un premier ion iminium, puis la réaction entre l’aldéhy<strong>de</strong> et<br />

l’énamine, la formation d’un nouvel ion iminium qui, après hydrolyse, fournit l’aldol final et<br />

le catalyseur initial. Nous supposons que les signaux observés sont dus au <strong>de</strong>uxième ion


81<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

iminium 38.a formé pendant ce cycle catalytique avant hydrolyse ou à l’énamine<br />

correspondante 38.b ou au composé cyclique 39 .<br />

O 2N<br />

OH<br />

38.a<br />

5. Conclusion et perspectives<br />

N<br />

O<br />

O<br />

O 2N<br />

OH<br />

38.b<br />

Une série <strong>de</strong> nouveaux matériaux hybri<strong>de</strong>s contenant un fragment L-proline a été<br />

préparée en utilisant le procédé sol-gel à partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux précurseurs silylés. Ces matériaux ont<br />

été évalués dans la réaction d’aldolisation asymétrique entre le p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et la<br />

propanone. Les performances observées sont moyennes, mais comparables à certains<br />

matériaux contenant <strong>de</strong> la L-proline qui ont été décrits dans la littérature <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong><br />

cette thèse (Chapitre I.C.1, Tableau I.4). Des propositions ont été avancées pour expliquer ces<br />

performances : les faibles excès énaniomériques obtenus ont été reliés à la présence d’un<br />

chemin racémique activé par les silanols <strong>de</strong> surface et la baisse <strong>de</strong> l’activité pendant le<br />

recyclage a été expliquée par une inhibition <strong>de</strong>s sites actifs disponibles pour la catalyse.<br />

L’activité catalytique <strong>de</strong>s matériaux préparés est relativement faible, notamment pour<br />

les matériaux contenant un groupement éther sur l’espaceur. L’optimisation <strong>de</strong>s conditions<br />

réactionnelles pourrait permettre <strong>de</strong> meilleures performances. Les conditions que nous avons<br />

utilisées pour la réaction d’aldolisation sont les mêmes qu’en phase homogène : 4/1<br />

DMSO/acétone, température ambiante. L’utilisation du DMSO en phase homogène est<br />

possiblement liée à la faible solubilité <strong>de</strong> la L-proline dans <strong>de</strong>s solvants organiques moins<br />

polaires. Ce problème ne se pose pas pour la catalyse supportée et d’autres solvants peuvent<br />

être envisagés, ce qui pourrait également simplifier les étapes <strong>de</strong> traitement à la fin du cycle<br />

réactionnel. De plus, il se peut qu’en changeant la température d’aldolisation on parvienne à<br />

augmenter l’activité <strong>de</strong>s catalyseurs sans compromettre leur séléctivité.<br />

Il serait également intéressant <strong>de</strong> préparer <strong>de</strong>s matériaux avec une taille <strong>de</strong> pores plus<br />

importante. Un porogène avec une chaîne alkyle plus longue que la dodécylamine ou un<br />

surfactant comme les polymères <strong>de</strong> type Pluronic (par exemple P123) pourrait être utilisé.<br />

Une taille <strong>de</strong> pores plus importante pourrait permettre une meilleure diffusion <strong>de</strong>s réactifs et<br />

<strong>de</strong>s produits dans le réseau poreux et ainsi rendre les réactions plus rapi<strong>de</strong>s.<br />

N<br />

O<br />

OH<br />

O 2N<br />

OH<br />

39<br />

N<br />

O<br />

O


Chapitre II<br />

Le problème <strong>de</strong> l’inhibition <strong>de</strong>s sites actifs après un cycle <strong>de</strong> réaction est également<br />

épineux. Il semblerait que le blocage <strong>de</strong>s sites actifs soit plutôt relié à une réaction chimique<br />

qu’à un problème d’obstruction physique. Si la désactivation est réellement due à un<br />

intermédiaire qui n’est pas hydrolysé, <strong>de</strong> petites quantités d’eau dans le milieu réactionnel<br />

pourraient être bénéfiques. Des exemples ont été décrit dans la littérature où la présence <strong>de</strong><br />

traces d’eau améliore les performances du catalyseur pour <strong>de</strong>s réactions d’aldolisation. 11,12 La<br />

résolution <strong>de</strong> ce problème <strong>de</strong> désactivation du catalyseur, outre le recyclage, pourrait<br />

également permettre une amélioration <strong>de</strong> l’activité catalytique <strong>de</strong>s matériaux.<br />

Il serait important <strong>de</strong> trouver une métho<strong>de</strong> efficace pour passiver les silanols libres en<br />

surface ou diminuer leur concentration. Des conditions plus douces que celles que nous avons<br />

employées ou un autre agent <strong>de</strong> dérivatisation pourraient être utilisés. Une métho<strong>de</strong><br />

envisageable pourrait être d’immobiliser par le procédé sol-gel un dérivé protégé <strong>de</strong> la L-<br />

proline, protéger les silanols <strong>de</strong> surface puis cliver les groupements protecteurs <strong>de</strong> la proline.<br />

Une autre solution pour s’affranchir <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s silanols pourrait être d’éloigner le<br />

catalyseur <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>s pores en introduisant un espaceur plus long. L’utilisation d’un<br />

précurseur bisilylé <strong>de</strong>vrait permettre d’éviter l’utilisation <strong>de</strong> TEOS et <strong>de</strong> diminuer la quantité<br />

<strong>de</strong> silanols en surface.<br />

Cette étu<strong>de</strong> a prouvé qu’il était possible d’utiliser le procédé sol-gel pour immobiliser<br />

un organocatalyseur. Des résultats moyens mais encourageants ont été obtenus en catalyse. Il<br />

a été démontré que quand le mécanisme <strong>de</strong> catalyse comprend une activation par liaisons<br />

hydrogène, il est important <strong>de</strong> pouvoir contrôler efficacement la concentration <strong>de</strong> silanols<br />

libres à la surface <strong>de</strong>s matériaux.<br />

Il serait intéressant d’étendre ces recherches aux organocatalyseurs <strong>de</strong> type<br />

énamine/iminium qui fonctionnent par blocage stérique (par exemple les éthers <strong>de</strong><br />

diarylprolinol <strong>de</strong> Jørgensen et Hayashi ou les imidazolidinones <strong>de</strong> MacMillan) dans la mesure<br />

où la présence <strong>de</strong>s silanols <strong>de</strong> surface ne <strong>de</strong>vrait pas poser <strong>de</strong> problème. Les éthers du<br />

diarylprolinol présentent un intérêt tout particulier puisque <strong>de</strong>s précurseurs silylés <strong>de</strong>vraient<br />

être facilement accessibles à partir <strong>de</strong> certains intermédiaires synthétisés pendant ces travaux,<br />

(Schéma II.8).<br />

82


(EtO) 3Si<br />

O<br />

N<br />

Cbz<br />

33<br />

O<br />

O<br />

O<br />

N<br />

H<br />

Ar<br />

Ar<br />

OSiR 3<br />

Hydrogénolyse<br />

1. Addition d'un Grignard<br />

2. Protection <strong>de</strong> l'alcool<br />

83<br />

(EtO) 3Si<br />

O<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

N<br />

O<br />

Cbz<br />

N<br />

Cbz<br />

Ar<br />

Ar<br />

OSiR 3<br />

Ar<br />

Ar<br />

OSiR 3<br />

Hydrosilylation<br />

Schéma II.8 : Schéma <strong>de</strong> synthèse possible d’un précurseur silylé contenant un fragment diarylprolinol.


B. Partie expérimentale<br />

Synthèse du précurseur silylé contenant un groupement carbamate, PC<br />

HO<br />

N<br />

H<br />

COOH<br />

HO<br />

N<br />

O O<br />

COOH<br />

28 29 31<br />

(EtO) 3Si<br />

N<br />

H<br />

PC<br />

O<br />

O<br />

N<br />

H<br />

O<br />

OH<br />

85<br />

(EtO) 3Si<br />

HO<br />

O<br />

N<br />

H<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

N<br />

O<br />

O<br />

O<br />

32<br />

O<br />

N<br />

O<br />

O O<br />

Aci<strong>de</strong> (2S,4R)-1-(benzyloxycarbonyle) 4-hydroxypyrrolidine-2-carboxylique, 29 6<br />

HO<br />

N<br />

H<br />

28<br />

Cl<br />

O<br />

O<br />

NaHCO 3<br />

COOH H 2 O/Toluène<br />

t.a.<br />

48 h<br />

HO<br />

N<br />

O O<br />

COOH<br />

29, 84%<br />

10 g <strong>de</strong> trans-4-hydroxy-L-proline 28 (76 mmol) et 16 g <strong>de</strong> bicarbonate <strong>de</strong> sodium<br />

(191 mmol) sont dissous dans 150 mL d’eau permutée. Une solution <strong>de</strong> 12,5 ml <strong>de</strong><br />

chloroformiate <strong>de</strong> benzyle (88 mmol) dans 40 mL <strong>de</strong> toluène est ajoutée goutte à goutte en 15<br />

minutes. Le mélange réactionnel est agité à température ambiante.<br />

O<br />

O


Chapitre II<br />

Après 48 heures, les <strong>de</strong>ux phases sont séparées. La phase aqueuse est lavée à l’éther (4<br />

× 50 mL), refroidie à 0 °C et acidifiée à pH 2 avec <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> chlorhydrique (1 M). Le produit<br />

29 est ensuite extrait à l’acétate d’éthyle (5 × 50 mL). Les phases organiques sont réunies,<br />

séchées sur Na2SO4, filtrées et concentrées sous pression réduite.<br />

17 g <strong>de</strong> produit (64 mmol) sont obtenus sous la forme d’un soli<strong>de</strong> blanc.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 84%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

2,09-2,42 (m, 2 H)<br />

3,55-3,67 (m, 2 H)<br />

4,46-4,58 (m, 2 H)<br />

5,08-5,20 (m, 2 H)<br />

7,23-7,40 (m, 5 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

37,9 et 38,8 CH2<br />

54,4 et 54,9 CH2<br />

57,5 et 57,9 CH<br />

67,5 et 67,7 CH2<br />

69,2 et 69,8 CH<br />

127,5 CH<br />

127,8 CH<br />

MS (FAB -) (M-H) - : m/z 264<br />

(FAB +) (M+H) + : m/z 266<br />

86<br />

127,9 CH<br />

128,2 CH<br />

128,4 CH<br />

128,5 CH<br />

135,9 et 136,0 C<br />

154,9 et 156,0 NC(O)O<br />

175,3 et 176,6 COOH


N,N′-dicyclohexyl-O-isourée <strong>de</strong> benzyle, 30<br />

N<br />

N OH<br />

C +<br />

87<br />

CuCl<br />

t.a.<br />

22 h<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

N<br />

H<br />

O<br />

N<br />

30, 98%<br />

2,8 mL d’alcool benzylique (27 mmol) sont ajoutés à un mélange <strong>de</strong> 5,1 g <strong>de</strong><br />

cyclohexylcarbodiimi<strong>de</strong> (25 mmol) et 0,011 g <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> cuivre (I) (0,11 mmol). Le<br />

mélange réactionnel est agité à température ambiante pendant 22 heures.<br />

10 mL <strong>de</strong> pentane sont ensuite ajoutés et le mélange est filtré sur alumine neutre afin<br />

d’éliminer les sels <strong>de</strong> cuivre. Le résidu soli<strong>de</strong> est lavé au pentane et à l’acétate d’éthyle. Le<br />

filtrat est concentré sous pression réduite.<br />

7,7 g <strong>de</strong> produit (24 mmol) sont obtenus sous la forme d’une huile jaune.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 98%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,03-1,38 (m, 10 H)<br />

1,54-1,8 (m, 10 H)<br />

2,76-2,87 (m, 1 H)<br />

3,41-3,59 (m, 2 H)<br />

5,11 (s, 2 H)<br />

7,25-7,40 (m, 5 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

25,1 CH2<br />

25,4 CH2<br />

25,8 CH2<br />

26,1 CH2<br />

34,57 CH2<br />

34,59 CH2<br />

50,5 CH<br />

55,1 CH<br />

66,6 CH2<br />

127,0 CH<br />

127,3 CH<br />

127,6 CH


Chapitre II<br />

128,3 CH<br />

128,6 CH<br />

MS (FAB +) (M+H) + : m/z 315<br />

88<br />

138,2 C<br />

151,4 C<br />

(2S,4R)-1-(benzyloxycarbonyle) 4-hydroxypyrrolidine-2-carboxylate <strong>de</strong> benzyle, 31 13<br />

HO<br />

N<br />

O O<br />

COOH<br />

30<br />

THF<br />

t.a.<br />

27 h<br />

HO<br />

29 31, 96%<br />

5,1 g du composé 30 (16 mmol) sont ajoutés à une solution <strong>de</strong> 4,1 g <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> 29 (15<br />

mmol) dans 20 mL <strong>de</strong> THF. La solution est agitée à température ambiante pendant 27 heures.<br />

Ensuite, le mélange réactionnel est filtré et le soli<strong>de</strong> récupéré est lavé au THF et au<br />

CH2Cl2. Le filtrat est concentré sous pression réduite.<br />

Le produit (5,3 g, 15 mmol) est isolé sous forme d’une huile claire.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 96%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,86-2,02 (m, 1 H)<br />

2,13-2,27 (m, 1 H)<br />

3,41-3,62 (m, 2 H)<br />

4,35-4,51 (m, 2 H)<br />

4,87-5,15 (m, 4 H)<br />

7,07-7,29 (m, 10 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

38,2 et 39,0 CH2<br />

54,5 et 55,1 CH2<br />

O<br />

N<br />

O<br />

O<br />

O<br />

57,7 et 58,0 CH<br />

66,7 et 66,9 CH2


67,1 et 67,2 CH2<br />

69,0 et 69,8 CH<br />

127,66 CH<br />

127,73 CH<br />

127,89 CH<br />

127,93 CH<br />

127,97 CH<br />

128,03 CH<br />

128,2 CH<br />

MS (FAB -) (M-H) - : m/z 354<br />

89<br />

128,26 CH<br />

128,31 CH<br />

128,36 CH<br />

128,44 CH<br />

135,2 et 135,4 C<br />

136,0 et 136,2 C<br />

154,6 et 155,0 NC(O)O<br />

172,3 et 172,5 C(O)O<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

(2S,4R)-1-(benzyloxycarbonyle) 4-(3-(triéthoxysilyl)propylcarbamoyloxy)-pyrrolidine-2-<br />

carboxylate <strong>de</strong> benzyle, 32 5<br />

HO<br />

O<br />

N<br />

O<br />

O<br />

31<br />

O<br />

O<br />

C<br />

N<br />

CH 2 Cl 2<br />

reflux<br />

24 h<br />

Si(EtO) 3<br />

(EtO) 3Si<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

32, 76%<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk sec, sous azote, 1,0 g <strong>de</strong> l’acool 31 (2,8 mmol) est dissous<br />

dans 20 mL <strong>de</strong> CH2Cl2 anhydre et 0,69 g <strong>de</strong> 3-(triéthoxysilyl)propylisocyanate (2,8 mmol)<br />

sont ajoutés à cette solution goutte à goutte sous courant d’azote. Les réactifs sont chauffés à<br />

reflux pendant 24 heures.<br />

La solution est ensuite concentrée sous pression réduite à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la rampe à vi<strong>de</strong>.<br />

1,3 g <strong>de</strong> produit (2,1 mmol) sont obtenus sans autre étape <strong>de</strong> purification sous forme<br />

d’une huile incolore.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 76%<br />

O<br />

O


Chapitre II<br />

RMN 1 H (400 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

0,49-0,57 (m, 2 H)<br />

1,14 (t, J = 7,1 Hz, 9 H)<br />

1,40-1,51 (m, 2 H)<br />

2,13-2,27 (m, 1 H)<br />

2,34-2,45 (m, 1 H)<br />

2,96 (q, J = 6,6 Hz, 2 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

7,1 CH2<br />

18,1 CH3<br />

22,8 CH2<br />

35,1 et 36,1 CH2<br />

42,9 CH2<br />

52,1 et 52,5 CH2<br />

57,3 CH<br />

57,6 CH2<br />

RMN 29 Si (20 MHz, DMSO-d6) δ ppm : - 44,8<br />

90<br />

3,41-3,50 (m, 2 H)<br />

3,73 (q, J = 7,1 Hz, 6 H)<br />

4,38-4,47 (m, 1 H)<br />

5,00-5,21 (m, 5 H)<br />

7,24-7,41 (m, 10 H)<br />

65,8-66,3 CH2 (2)<br />

71,3 et 72,0 CH<br />

127,2-128,3 CH<br />

135,5 et 135,7 C<br />

136,3 et 136,5 C<br />

153,4 et 153,9 NC(O)O<br />

155,3 NC(O)O<br />

171,4 et 171,7 C(O)O<br />

HRMS (FAB +) : calculée pour C30H43N2O9Si + (M+H) + : 603,2738 ; mesurée : 603,2781<br />

Aci<strong>de</strong> (2S,4R)-4-(3-(triéthoxysilyl)propylcarbamoyloxy)pyrrolidine-2-carboxylique, PC 5<br />

(EtO) 3Si<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

32<br />

N<br />

O O<br />

O<br />

O<br />

Pd/C<br />

EtOH<br />

reflux<br />

1,5 h<br />

(EtO) 3Si<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

PC, 88%<br />

0,49 g du composé 32 (0,81 mmol) sont dissous dans 7 mL d’éthanol sec et 0,13 g <strong>de</strong><br />

cyclohexène (1,6 mmol) puis 0,26 g <strong>de</strong> Pd/C 10% sont ajoutés. Le milieu réctionnel est mis<br />

N<br />

H<br />

O<br />

OH


91<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

sous atmosphère d’azote et la suspension est chauffée au reflux <strong>de</strong> l’éthanol pendant 1,5<br />

heures.<br />

Ensuite, toujours sous atmosphère d’azote, le mélange réactionnel est filtré sur célite.<br />

Le filtrat est concentré sous pression réduite.<br />

0,27 g du précurseur PC (0,71 mmol) sont isolés sous la forme d’une huile claire.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 88%<br />

RMN 1 H (400 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

0,46-0,56 (m, 2 H)<br />

1,13 (t, J = 7,1 Hz, 9 H)<br />

1,38-1,52 (m, 2 H)<br />

2,02-2,22 (m, 2 H)<br />

2,86-3,00 (m, 2 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

7,2 CH2<br />

18,1 CH3<br />

22,9 CH2<br />

35,4 CH2<br />

42,9 CH2<br />

50,1 CH2<br />

RMN 29 Si (20 MHz, DMSO-d6) δ ppm : - 45,2<br />

3,05-3,19 (m, 1 H)<br />

3,51-3,59 (m, 1 H)<br />

3,72 (q, J = 7,1 Hz, 6 H)<br />

3,83-3,97 (m, 1 H)<br />

4,58-5,12 (m, 1 H)<br />

57,6 CH2<br />

59,3 CH<br />

72,8 CH<br />

155,4 NC(O)O<br />

170,7 C(O)OH<br />

HRMS (FAB +) : calculée pour C15H31N2O7Si + (M+H) + : 379,1895 ; mesurée : 379,1909


Chapitre II<br />

Synthèse du précurseur silylé contenant un groupement éther, PE<br />

HO<br />

O<br />

O<br />

N<br />

COOH<br />

N<br />

N<br />

O<br />

O O O O O O<br />

29<br />

(EtO) 3Si<br />

(EtO) 3Si<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

36<br />

PE<br />

O<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

O<br />

OH<br />

33 34<br />

92<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

(2S,4R)-4-(allyloxy) 1-(benzyloxycarbonyle)pyrrolidine-2-carboxylate d’allyle, 33 6<br />

HO<br />

N<br />

O O<br />

29<br />

COOH<br />

NaH, puis<br />

Br<br />

DMF<br />

0 °C - t.a.<br />

48 h<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

O<br />

33, 80%<br />

2,0 g <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> 29 (7,5 mmol) sont dissous dans 18 mL <strong>de</strong> DMF sec. La solution est<br />

refroidie à 0 °C et, sous courant d’azote, 0,78 g <strong>de</strong> NaH (60%, en suspension dans l’huile,<br />

O<br />

35<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

OH


93<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

33 mmol) sont additionnés. Après 30 minutes d’agitation, 1,6 mL <strong>de</strong> bromure d’allyle<br />

(18 mmol) sont ajoutés. Le mélange réactionnel est agité à température ambiante pendant 48<br />

heures.<br />

Le mélange réactionnel est ensuite dilué avec 15 mL d’eau et le pH est ajusté à 2 par<br />

addition d’aci<strong>de</strong> chlorhydrique (1 M). Le produit est extrait à l’éther (3 × 40 mL). Les phases<br />

organiques sont réunies, séchées sur Na2SO4, filtrées et concentrées sous pression réduite. Le<br />

résidu est purifié par chromatographie flash sur silice à l’ai<strong>de</strong> d’un gradient d’élution<br />

15→30% d’acétate d’éthyle dans du pentane.<br />

2,1 g <strong>de</strong> produit (6,0 mmol) sont isolés sous la forme d’une huile incolore.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 80%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

2,06-2,14 (m, 1 H)<br />

2,33-2,46 (m, 1 H)<br />

3,57-3,76 (m, 2 H)<br />

3,83-3,99 (m, 2 H)<br />

4,12-4,19 (m, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

35,6 et 36,8 CH2<br />

51,7 et 51,9 CH2<br />

57,8 et 58,0 CH<br />

65,6 et 65,8 CH2<br />

67,2 CH2<br />

70,1 CH2<br />

75,8 et 76,5 CH<br />

117,36 et 117,42 CH2<br />

118,5 et 118,6 CH2<br />

4,42-4,54 (m, 2 H)<br />

4,64-4,67 (m, 1 H)<br />

5,01-5,37 (m, 6 H)<br />

5,68-5,96 (m, 2 H)<br />

7,27-7,39 (m, 5 H)<br />

127,88 et 127,92 CH<br />

127,98 et 128,03 CH<br />

128,37 et 128,43 CH<br />

131,5 et 131,7 CH<br />

134,2 CH<br />

136,3 et 136,5 C<br />

154,3 et 154,9 NC(O)O<br />

172,2 et 172,4 C(O)O


Chapitre II<br />

Aci<strong>de</strong> (2S,4R)-4-(allyloxy) 1-(benzyloxycarbonyle)pyrrolidine-2-carboxylique, 34 6<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

33<br />

O<br />

O<br />

NaOH<br />

H 2 O / MeOH<br />

94<br />

t.a.<br />

72 h<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

34, 92%<br />

Une solution <strong>de</strong> 0,72 g <strong>de</strong> NaOH (18 mmol) dans 6 mL d’eau est ajoutée à une<br />

solution <strong>de</strong> 2,1 g du composé 33 (6,1 mmol) dans 8 mL <strong>de</strong> méthanol. Le mélange réactionnel<br />

est agité à température ambiante pendant 72 heures.<br />

Ensuite, 1 mL d’eau est ajouté, le pH est ajusté à 10 par addition d’aci<strong>de</strong><br />

chlorhydrique 1 M et la solution est lavée à l’éther (2 × 10 mL). La solution est acidifiée en<br />

ajoutant <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> chlorhydrique (1 M) jusqu’à pH 4 et le produit est extrait à l’acétate<br />

d’éthyle (3 × 40 mL). Les phases organiques sont réunies, séchées sur Na2SO4, filtrées et<br />

concentrées sous pression réduite.<br />

Le produit (1,7 g, 5,6 mmol) est obtenu sous la forme d’une huile jaune.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 92%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

2,11-2,45 (m, 2 H)<br />

3,58-3,78 (m, 2 H)<br />

3,91-4,04 (m, 2 H)<br />

4,12-4,19 (m, 1 H)<br />

4,45-4,55 (m, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

34,9 et 36,7 CH2<br />

51,8 et 51,9 CH2<br />

58,0 et 58,1 CH<br />

67,3 et 67,8 CH2<br />

70,2 CH2<br />

75,8 et 76,3 CH<br />

5,08-5,26 (m, 4 H)<br />

5,80-5,93 (m, 1 H)<br />

7,23-7,40 (m, 5 H)<br />

8,62 (l, 1 H)<br />

117,5 CH2<br />

127,6 CH<br />

127,9 CH<br />

128,2 CH<br />

128,4 CH<br />

128,5 CH<br />

O<br />

OH


134,1 CH<br />

136,0 et 136,2 C<br />

95<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

156,1 NC(O)OH<br />

175,4 et 177,5 C(O)OH<br />

(2S,4R)-4-(allyloxy) 1-(benzyloxycarbonyle)pyrrolidine-2-carboxylate <strong>de</strong> benzyle, 35<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

34<br />

O<br />

OH<br />

Ph<br />

N<br />

O<br />

30<br />

THF<br />

t.a.<br />

48 h<br />

H<br />

N<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

O<br />

O<br />

35, 81%<br />

Une solution <strong>de</strong> 1,9 g <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> 34 (6,2 mmol) dans 12 mL <strong>de</strong> THF sec est<br />

additionnée sur 2,1 g du composé 30 (6,7 mmol). La solution est agitée à température<br />

ambiante pendant 48 heures (un soli<strong>de</strong> blanc précipite dans le milieu réactionnel).<br />

Le mélange est ensuite filtré et le soli<strong>de</strong> lavé au THF. Le filtrat est concentré sous<br />

pression réduite et purifié par chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice à l’ai<strong>de</strong> d’un gradient<br />

d’élution 30 → 90% <strong>de</strong> CH2Cl2 dans le pentane.<br />

Le produit (2,0 g, 5,1 mmol) est isolé sous la forme d’une huile incolore.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 81%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

2,04-2,14 (m, 1 H)<br />

2,33-2,44 (m, 1 H)<br />

3,59-3,77 (m, 2 H)<br />

3,91-4,02 (m, 2 H)<br />

4,11-4,17 (m, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

35,6 et 36,8 CH2<br />

51,8 et 52,1 CH2<br />

58,0 et 58,2 CH<br />

66,9 et 67,0 CH2<br />

4,53 (m, 1 H)<br />

5,03 (m, 2 H)<br />

5,14-5,30 (m, 4 H)<br />

5,80-5,93 (m, 1 H)<br />

7,19-7,40 (m, 10 H)<br />

67,2 et 67,3 CH2<br />

70,2 CH2<br />

75,9 et 76,6 CH<br />

117,45 et 117,50 CH2


!<br />

Chapitre II<br />

127,91 et 127,97 CH<br />

128,0 et 128,1 CH<br />

128,17 et 128,22 CH<br />

128,35 et 128,43 CH<br />

128,48 et 128, 55 CH<br />

128,6 CH<br />

96<br />

134,3 CH<br />

135,5 et 135,7 C<br />

136,4 et 136,6 C<br />

154,4 et 155 NC(O)O<br />

172,4 et 172,6 C(O)O<br />

HRMS (FAB+) : calculée pour C23H26NO5 + (M+H) + : 396,1805 ; mesurée : 396,1828<br />

24<br />

[ " ] = - 38,8 (c 1,0, CHCl3)<br />

D<br />

(2S,4R)-1-(benzyloxycarbonyle) 4-(3-(triéthoxysilyl)propoxy)pyrrolidine-2-carboxylate<br />

<strong>de</strong> benzyle, 36<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

35<br />

O<br />

O<br />

HSi(OEt) 3<br />

[Pt], 1 mol%<br />

THF<br />

t.a.<br />

20 h<br />

(EtO) 3Si<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

36, 77%<br />

1,7 mL <strong>de</strong> triéthoxysilane (9,2 mmol) et 0,37 g <strong>de</strong> catalyseur <strong>de</strong> Karstedt (2,4% <strong>de</strong> Pt,<br />

4,6 10 -2 mmol) sont ajoutés sous courant d’azote à une solution <strong>de</strong> 1,8 g <strong>de</strong> l’éther 35<br />

(4,6 mmol) dans 10 mL <strong>de</strong> THF sec. Le mélange réactionnel est agité pendant 20 heures, sous<br />

atmosphère d’azote, à température ambiante.<br />

Ensuite, le mélange réactionnel est concentré sous pression réduite et 20 mL <strong>de</strong><br />

pentane sec sont ajoutés. Le mélange est filtré sur célite sous atmosphère inerte et la célite est<br />

rincée au pentane. Le filtrat est concentré sous pression réduite.<br />

Le produit (2,0 g, 3,5 mmol) est obtenu sous la forme d’une huile jaune.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 77%<br />

O<br />

O


!<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

0,58-0,66 (m, 2 H)<br />

1,22 (t, J = 7 Hz, 9 H)<br />

1,60-1,70 (m, 2 H)<br />

2,00-2,11 (m, 1 H)<br />

2,30-2,48 (m, 1 H)<br />

3,30-3,41 (m, 2 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

6,6 CH2<br />

18,4 CH3<br />

23,21 et 23,23 CH2<br />

35,6 et 36,8 CH2<br />

51,9 et 52,5 CH2<br />

58,0 et 58,3 CH<br />

58,5 CH2<br />

66,8 et 67,0 CH2<br />

67,2 et 67,3 CH2<br />

71,51 et 71,54 CH2<br />

76,4 et 77,0 CH<br />

RMN 29 Si (20 MHz, DMSO-d6) δ ppm : - 45,1<br />

24<br />

[ " ] = - 24,5 (c 1,2, CHCl3)<br />

D<br />

97<br />

3,61-3,69 (m, 2 H)<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

3,85-3,91 (q, J = 7 Hz, 6H)<br />

4,04-4,10 (m, 1 H)<br />

4,44-4,55 (m, 1 H)<br />

4,96-5,26 (m, 4 H)<br />

7,18-7,38 (m, 10H)<br />

127,89 et 127,93 CH<br />

128,07 et 128,09 CH<br />

128,16 et 128,21 CH<br />

128,3 et 128,4 CH<br />

128,48 et 128,54 CH<br />

128,6 CH<br />

135,5 et 135,7 C<br />

136,5 et 136,6 C<br />

154,5 et 155,1 NC(O)O<br />

172,5 et 172,7 C(O)O<br />

Aci<strong>de</strong> (2S,4R)-4-(3-(triéthoxysilyl)propoxy)pyrrolidine-2-carboxylique, PE<br />

(EtO) 3Si<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

36<br />

O<br />

O<br />

Pd/C<br />

EtOH<br />

reflux<br />

35 min<br />

(EtO) 3Si<br />

O<br />

N<br />

H<br />

PE, 90%<br />

O<br />

OH


!<br />

Chapitre II<br />

A une solution <strong>de</strong> 2,4 g du composé 36 (4,3 mmol) dans 35 mL d’éthanol sont ajoutés<br />

0,77 mL <strong>de</strong> cyclohexène (7,6 mmol) et 1,2 g <strong>de</strong> Pd/C 10%. La suspension est chauffée à<br />

reflux pendant 35 minutes sous atmosphère d’azote.<br />

Le mélange réactionnel est refroidi à température ambiante et filtré sur célite sous<br />

azote. Le résidu noir est rincé à l’éthanol (3 × 20 mL). Le filtrat est concentré sous pression<br />

réduite.<br />

1,3 g <strong>de</strong> produit (3,9 mmol) sont isolés sous la forme d’une huile orange.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 90%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

0,58-0,63 (m, 2 H)<br />

1,22 (m, J = 7,0 Hz, 9 H)<br />

1,50-1,70 (m, 2 H)<br />

2,11 (m, 1 H)<br />

2,39 (m, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

6,7 CH2<br />

18,5 CH3<br />

23,2 CH2<br />

35,2 CH2<br />

50,3 CH2<br />

RMN 29 Si (20 MHz, DMSO-d6) δ ppm : - 45,0<br />

98<br />

3,25-3,40 (m, 3 H)<br />

3,45-3,55 (m, 1 H)<br />

3,78-3,90 (m, 6 H)<br />

4,12 (m, 2 H)<br />

58,5 CH2<br />

60,5 CH<br />

71,7 CH2<br />

77,7 CH<br />

173,6 C(O)OH<br />

HRMS (FAB+) : calculée pour C14H30NO6Si+ (M+H)+ : 336,1842 ; mesurée : 336,1851<br />

FTIR : ν = 3432 cm -1 , 2988 cm -1 , 2932 cm -1 , 1639 cm -1 , 1128 cm -1<br />

24<br />

[ " ] = - 4,5 (c 0,5, CHCl3)<br />

D


99<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

(2S,4R)-1-(benzyloxycarbonyle)-4-(butylcarbamoyloxy)pyrrolidine-2-carboxylate <strong>de</strong><br />

benzyle, 37<br />

HO<br />

N<br />

O O<br />

O<br />

O<br />

N<br />

CH 2 Cl 2<br />

reflux<br />

68 h<br />

7<br />

31 37, 73%<br />

C<br />

O<br />

19 17<br />

20 18<br />

N<br />

H<br />

16 O<br />

C B<br />

O<br />

D<br />

A<br />

E<br />

O<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

N<br />

1<br />

O O<br />

O<br />

A une solution <strong>de</strong> 0,95 g <strong>de</strong> trans-4-hydroxy-L-proline di-protégée 31 (2,7 mmol)<br />

dans 20 mL <strong>de</strong> CH2Cl2 sec sont ajoutés, sous courant d’azote, goutte à goutte, 0,35 mL<br />

d’isocyanate <strong>de</strong> n-butyle (3,1 mmol). La solution est chauffée à reflux. Après 48 heures 0,10<br />

mL d’isocyanate <strong>de</strong> n-butyle (0,89 mmol) sont à nouveau ajoutés et les réactifs sont chauffés<br />

20 heures <strong>de</strong> plus.<br />

La solution est finalement diluée avec du CH2Cl2 et lavée à l’eau. La phase organique<br />

est séchée sur MgSO4, filtrée et concentrée sous pression réduite. Le produit est purifié par<br />

chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice (éluant pentane/acétate d’éthyle : 2/1).<br />

0,89 g <strong>de</strong> produit (2,0 mmol) sont isolés sous la forme d’une huile incolore.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 73%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

0,88 (t, J = 7,3 Hz, 3 H) CH3 20<br />

1,24-1,32 (m, 2 H) CH2 19<br />

1,38-1,46 (m, 2 H) CH2 18<br />

2,07-2,18 (m, 1 H) CH2 B<br />

2,34-2,43 (m, 1 H) CH2 B<br />

3,10 (m, 2 H) CH2 17<br />

3,64-3,76 (m, 2 H) CH2 D<br />

4,40-4,50 (m, 1 H) CH A<br />

4,81-4,87 (m, 1 H) NH<br />

4,96 (s, 1 H) CH2 2/9<br />

6<br />

8<br />

15<br />

9<br />

10<br />

14<br />

11<br />

13<br />

12


!<br />

Chapitre II<br />

5,00 (s, 1 H) CH2 2/9<br />

5,11-5,20 (m, 3 H) CH2 2/9 et CH C<br />

7,16-7,31 (m, 10 H) CH 4-8 et 11-15<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

13,6 CH3 20<br />

19,7 CH2 19<br />

31,7 CH2 18<br />

35,7 et 36,8 CH2 B<br />

40,5 CH2 17<br />

52,4 et 52,7 CH2 D<br />

57,6 et 57,9 CH A<br />

66,8 et 66,9 CH2 2/9<br />

67,1 CH2 2/9<br />

71,9 et 72,7 CH C<br />

127,7 CH 4-8 et 11-15<br />

127,88 CH 4-8 et 11-15<br />

20<br />

[ " ] = - 45,8 (c 0,01, CHCl3)<br />

D<br />

100<br />

127,90 CH 4-8 et 11-15<br />

127,96 CH 4-8 et 11-15<br />

128,04 CH 4-8 et 11-15<br />

128,16 CH 4-8 et 11-15<br />

128,20 CH 4-8 et 11-15<br />

128,3 CH 4-8 et 11-15<br />

128,4 CH 4-8 et 11-15<br />

135,1 et 135,3 C 3/10<br />

136,0 et 136,1 C 3/10<br />

154,0 et 154,7 C 1/16<br />

155,2 et 155,3 C 1/16<br />

171,7 et 172,0 C E<br />

HRMS (ESI+) : calculée pour C25H31N2O6 + (M+H) + : 455,2177 ; mesurée : 455,2204<br />

Aci<strong>de</strong> (2S,4R)-4-(butylcarbamoyloxy)pyrrolidine-2-carboxylique, P′C<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

O<br />

N<br />

37<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Pd/C<br />

EtOH<br />

reflux<br />

1 h<br />

N<br />

H<br />

O<br />

O<br />

P'C, 35%<br />

N<br />

H<br />

O<br />

OH


!<br />

101<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

0,30 mL <strong>de</strong> cyclohexène (3,0 mmol) et 0,45 g <strong>de</strong> Pd/C 10% sont ajoutés, sous courant<br />

d’azote, à une solution <strong>de</strong> 0,68 g <strong>de</strong> 37 (1,5 mmol) dans 12 mL d’éthanol sec. Le mélange<br />

réactionnel est chauffé à reflux pendant 1 heure.<br />

Le mélange est ensuite refroidi à température ambiante et filtré sur célite. Le filtrat est<br />

concentré sous pression réduite.<br />

0,12 g <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> P′C (0,53 mmol) sont obtenus sous la forme d’un soli<strong>de</strong> jaune.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 35%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

0,89 (t, J = 7,3 Hz, 3 H)<br />

1,26-1,35 (m, 2 H)<br />

1,41-1,48 (m, 2 H)<br />

2,28-2,40 (m, 2 H)<br />

3,07-3,10 (m, 2 H)<br />

3,41 (br, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

13,7 CH3<br />

19,9 CH2<br />

31,7 CH2<br />

35,5 CH2<br />

40,7 CH2<br />

3,72 (br, 1 H)<br />

4,36 (br, 1 H)<br />

5,27 (br, 1 H)<br />

6,10 (br, 1 H)<br />

8,61 (br, 1 H)<br />

10,26 (br, 1 H)<br />

51,4 CH2<br />

60,2 CH<br />

73,0 CH<br />

155,6 NC(O)O<br />

173,0 C(O)OH<br />

HRMS (ESI+) : calculée pour C10H19N2O4 + (M+H) + : 231,1339 ; mesurée : 231,1330<br />

20<br />

[ " ] = - 11,8 (c 0,01, CHCl3)<br />

D


!<br />

Chapitre II<br />

Aci<strong>de</strong> (2S,4R)-4-propoxypyrrolidine-2-carboxylique, P′E<br />

O<br />

N<br />

O O<br />

35<br />

O<br />

O<br />

102<br />

Pd/C<br />

EtOH<br />

reflux<br />

24 h<br />

O<br />

N<br />

H<br />

P'E, 84%<br />

0,065 g <strong>de</strong> l’éther 35 (0,16 mmol) sont dissous dans 2 mL d’éthanol sec. 0,10 mL <strong>de</strong><br />

cyclohexène (0,99 mmol) et 0,067 g <strong>de</strong> Pd/C 10% sont ajoutés sous atmosphère d’azote. Le<br />

milieu réactionnel est chauffé à reflux pendant 24 heures.<br />

Le mélange réactionnel est ensuite filtré sur silice et le filtrat est concentré sous<br />

pression réduite.<br />

0,024 g <strong>de</strong> produit P′E (0,14 mmol) sont isolés sous la forme d’une huile brune avec<br />

un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 84%.<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ (ppm)<br />

0,86 (t, J = 7,4 Hz, 3 H)<br />

1,47-1,56 (m, 2 H)<br />

2,13 (br, 1 H)<br />

2,38 (br, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

10,5 CH3<br />

22,8 CH2<br />

35,0 CH2<br />

50,5 CH2<br />

O<br />

3,30-3,37 (m, 3 H)<br />

3,57-3,62 (m, 1 H)<br />

OH<br />

4,14 (br, 1 H)<br />

4,28 (br, 1 H)<br />

59,9 CH<br />

70,8 CH2<br />

77,3 CH<br />

173,2 C(O)OH<br />

HRMS (ESI+) : calculée pour C8H16NO3 + (M+H) + : 174,1125 ; mesurée : 174,1131<br />

20<br />

[ " ] = - 30,2 (c 0,008, CHCl3)<br />

D


Préparation <strong>de</strong>s matériaux Mx/n (x = C ou E, n = 10 - 40)<br />

C12H25NH2 TBAF<br />

103<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

R Si(OEt) 3 + n Si(OEt) 4 R SiO1,5, n SiO 2<br />

Px<br />

x = C, E<br />

H 2 O, EtOH<br />

t.a.<br />

72 h<br />

Mx/n<br />

x = C, E<br />

n = 10, 20, 30, 40<br />

A une solution du précurseur Px (x = C ou E) (0,93 mmol) dans l’éthanol sec (20 mL,<br />

0,03 M) sont ajoutés sous agitation la dodécylamine (2,6 mmol), le tétraéthoxysilane<br />

(9,3 mmol), l’eau déminéralisée (40 mmol) et le fluorure <strong>de</strong> tétrabutylammonium<br />

(0,12 mmol) (solution 1 M dans le THF). Après 15 minutes l’agitation est arrêtée et le<br />

mélange est laissé 72 heures à température ambiante.<br />

Le gel est ensuite séché à l’air et rincé à l’eau, l’éthanol et l’acétone puis lavé en<br />

continu à l’éthanol pendant 72 heures avec un appareil <strong>de</strong> Soxhlet. Le soli<strong>de</strong> est ensuite<br />

récupéré est séché sous pression réduite pour fournir 1,0 g du matériaux ME/10. Tous les<br />

matériaux sont obtenus sous la forme <strong>de</strong> poudres blanches ou jaunes.<br />

Préparation du matériau ME/20TMS (protection <strong>de</strong>s silanols libres)<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

Si<br />

N<br />

H<br />

Si<br />

OH reflux<br />

O<br />

N<br />

COOH<br />

N<br />

Si<br />

H<br />

H<br />

40 h<br />

ME/20 ME/20TMS<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

COOH<br />

Sous courant d’azote, 0,11 g du matériau ME/20 sont ajoutés à 1,2 mL<br />

d’hexaméthyldisilazane (5,8 mmol). La suspension est chauffée à reflux (140 °C). Après 20<br />

heures, 1,2 mL d’hexaméthyldisilazane supplémentaires sont ajoutés et le mélange réactionnel<br />

est à nouveau chauffé pendant 20 heures.<br />

La suspension est alors refroidie à température ambiante et diluée avec du pentane<br />

distillé. Le mélange réactionnel est essoré sur fritté et le soli<strong>de</strong> obtenu est abon<strong>de</strong>ment rincé<br />

au pentane, au THF, à l’eau, l’éthanol, l’acétone et l’éther. La matériau récupéré est séché<br />

initialement à l’air libre, puis sous pression réduite.<br />

0,098 g <strong>de</strong> matériau ME/20TMS sont obtenus.


Chapitre II<br />

Procédure générale pour l’aldolisation catalytique<br />

O 2N<br />

O<br />

H<br />

+<br />

O<br />

Catalyseur<br />

104<br />

DMSO<br />

t.a.<br />

O 2N<br />

OH O<br />

15 mg <strong>de</strong> p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> (0,10 mmol) sont dissous dans 0,8 mL <strong>de</strong> DMSO.<br />

0,2 mL <strong>de</strong> propanone (3 mmol) et le matériau Mx/n sont ensuite ajoutés (15 mol% en<br />

proline). Le mélange est agité à température ambiante.<br />

Après 1 à 5 jours, le mélange réactionnel est filtré, le soli<strong>de</strong> est rincé à l’acétone et le<br />

filtrat concentré. Le résidu est repris à l’éther et lavé avec une solution aqueuse saturée <strong>de</strong><br />

NaCl. La phase organique est séchée sur MgSO4, filtrée et concentrée sous pression réduite.<br />

L’avancement <strong>de</strong> la réaction est calculé à partir du spectre RMN 1 H <strong>de</strong> ce résidu (en utilisant<br />

les signaux <strong>de</strong>s protons aromatiques du p-nitrobenzaldéhy<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’aldol à 8,39 et 8,08 et<br />

8,20 et 7,53 respectivement). Ensuite, le résidu est purifié sur colonne d’alumine, éluant 3/1<br />

pentane/acétate d’éthyle, pour séparer l’aldéhy<strong>de</strong> <strong>de</strong> départ du mélange <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux aldols.<br />

L’excès énantiomérique du mélange d’aldols est calculé après séparation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux aldols par<br />

HPLC analytique.<br />

HPLC phase chirale<br />

• colonne Daicel Chiracel OJ<br />

• éluant : hexane/propan-2-ol 85/15<br />

• débit : 1mL/min<br />

• détection : par UV à 254 nm<br />

• temps <strong>de</strong> rétention : 24,4 min (R) et 27,5 min (S).<br />

Recyclage : Le soli<strong>de</strong> récupéré après un cycle réactionnel est lavé à l’acétone et au<br />

dichlorométhane, séché sous pression réduite et réutilisé.<br />

(R)


C. Références bibliographiques<br />

105<br />

Immobilisation <strong>de</strong> la L-proline<br />

(1) Gruttadauria, M.; Giacalone, F.; Noto, R. Chemical Society Reviews 2008, 37, 1666.<br />

(2) Dhar, D.; Beadham, I.; Chandrasekaran, S. Proceedings of the Indian Aca<strong>de</strong>my of<br />

Sciences-Chemical Sciences 2003, 115, 365.<br />

(3) Cal<strong>de</strong>rón, F.; Fernán<strong>de</strong>z, R.; Sánchez, F.; Fernán<strong>de</strong>z-Mayoralas, A. Advanced<br />

Synthesis & Catalysis 2005, 347, 1395.<br />

(4) Font, D.; Jimeno, C.; Pericàs, M. A. Organic Letters 2006, 8, 4653.<br />

(5) Doyagüez, E. G.; Cal<strong>de</strong>rón, F.; Sánchez, F.; Fernán<strong>de</strong>z-Mayoralas, A. Journal of<br />

Organic Chemistry 2007, 72, 9353.<br />

(6) Fache, F.; Piva, O. Tetrahedron: Asymmetry 2003, 14, 139.<br />

(7) Tanev, P. T.; Pinnavaia, T. J. Science 1995, 267, 865.<br />

(8) Trost, B. M.; Brindle, C. S. Chem Soc Rev 2010, 39, 1600.<br />

(9) Sakthivel, K.; Notz, W.; Bui, T.; Barbas, C. F. Journal of the American Chemical<br />

Society 2001, 123, 5260.<br />

(10) Brinker, C. J.; Scherer, G. W. Sol-Gel Science; Aca<strong>de</strong>mic Press, INC: San Diego,<br />

1990.<br />

(11) Nyberg, A. I.; Usano, A.; Pihko, P. M. Synlett 2004, 1891.<br />

(12) Ward, D. E.; Jheengut, V. Tetrahedron Letters 2004, 45, 8347.<br />

(13) Tamaki, M.; Han, G.; Hruby, V. J. Journal of Organic Chemistry 2001, 66, 1038.


Chapitre III<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto


A. Résultats et discussion 109<br />

1. Synthèse <strong>de</strong> précurseurs moléculaires 110<br />

i) Introduction du groupement triéthoxysilyle par alkylsilylation avec un<br />

halogénure <strong>de</strong> propyltriéthoxysilane 110<br />

ii) Formation d’une thiourée après introduction d’un groupement triéthoxysilyle 114<br />

iii) Introduction du groupement triéthoxysilyle par couplage <strong>de</strong> Heck 116<br />

iv) Introduction du groupement triéthoxysilyle par hydrosilylation 117<br />

v) Introduction du groupement triéthoxysilyle par réaction click 119<br />

a. Groupement protecteur phtaloyle 119<br />

b. Groupement protecteur tétrachlorophtaloyle 122<br />

2. Matériaux contenant un fragment bis(thiourée) 126<br />

3. Conclusion et perspectives 129<br />

B. Partie expérimentale 133<br />

C. Références bibliographiques 171<br />

108


A. Résultats et discussion<br />

109<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

Le catalyseur <strong>de</strong> Takemoto 22 est un catalyseur similaire aux catalyseurs <strong>de</strong> Jacobsen,<br />

mis au point en 2003 et évalué dans l’addition <strong>de</strong> Michael du<br />

malonate <strong>de</strong> diéthyle sur <strong>de</strong>s nitrooléfines. 1 C’est un catalyseur<br />

bifonctionnel contenant un groupement thiourée et une fonction<br />

amine tertiaire, reliés entre eux par un motif (1R,2R)-1,2-<br />

diaminocyclohexane. La structure est complétée par un noyau aromatique contenant <strong>de</strong>ux<br />

groupements trifluorométhyle qui permettent d’augmenter le caractère donneur <strong>de</strong> liaisons<br />

hydrogène <strong>de</strong> la thiourée.<br />

Selon le mécanisme proposé par les auteurs, 2 le β-nitrostyrène est activé par la<br />

fonction thiourée par l’intermédiaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux liaisons hydrogène et une troisième liaison<br />

hydrogène est formée entre le malonate <strong>de</strong> diéthyle sous sa forme céto-énolique et la fonction<br />

amine tertiaire (Figure III.1, A). Plus récemment, à partir <strong>de</strong> calculs théoriques, un autre<br />

modèle a été proposé où l’amine tertiaire active le β-nitrostyrène alors que la thiourée active<br />

le malonate <strong>de</strong> diéthyle (Figure III.1, B). 3 Dans tous les cas, les liaisons hydrogène jouent un<br />

rôle primordial dans le cycle catalytique. Outre le malonate <strong>de</strong> diéthyle et les nitrooléfines,<br />

d’autres donneurs et accepteurs <strong>de</strong> Michael ont été utilisés. 4-8 Le catalyseur <strong>de</strong> Takemoto a<br />

également été utilisé pour <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong> aza-Henry 9,10 et <strong>de</strong> Mannich. 11<br />

A.<br />

N<br />

S<br />

N<br />

H H<br />

O O<br />

N<br />

!<br />

O<br />

N<br />

H<br />

O<br />

EtO OEt<br />

N<br />

S<br />

N<br />

H H<br />

O O<br />

EtO OEt<br />

Figure III.1 : Activation du β-nitrostyrène et du malonate <strong>de</strong> diéthyle par le catayseur <strong>de</strong> Takemoto, A. Modèle<br />

O<br />

O<br />

proposé par l’équipe <strong>de</strong> Takemoto, B. Modéle proposé à partir <strong>de</strong> calculs théoriques.<br />

O<br />

O<br />

M20<br />

CF 3<br />

N<br />

H<br />

S<br />

N<br />

H<br />

N<br />

B.<br />

!<br />

O<br />

N<br />

H<br />

N O<br />

L’équipe <strong>de</strong> Takemoto a déjà<br />

immobilisé ce catalyseur sur différents<br />

types <strong>de</strong> polymères à travers le noyau<br />

aromatique par un ester, M20. 12 A notre<br />

connaissance, aucun exemple d’immobilisation <strong>de</strong> ce catalyseur ou <strong>de</strong>s catalyseurs <strong>de</strong><br />

F 3C<br />

F 3C<br />

N<br />

H<br />

22<br />

S<br />

N<br />

H<br />

N


Chapitre III<br />

Jacobsen sur support inorganique, par greffage ou par procédé sol-gel, n’a été décrit dans la<br />

littérature. Nous nous sommes donc intéressés à l’immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

par voie sol-gel. Forts <strong>de</strong> l’expérience acquise en travaillant avec la L-proline, nous avons<br />

entrepris d’étudier sous quelles conditions il pouvait être envisagé d’utiliser un support à base<br />

<strong>de</strong> silice pour supporter un catalyseur fonctionnant par l’intermédiaire <strong>de</strong> liaisons hydrogène.<br />

1. Synthèse <strong>de</strong> précurseurs moléculaires<br />

En travaillant avec la L-proline nous avons constaté que la présence <strong>de</strong>s silanols <strong>de</strong><br />

surface pouvait être problématique quand <strong>de</strong>s liaisons hydrogène interviennent dans le cycle<br />

catalytique. Pour pouvoir appliquer le procédé sol-gel sans ajouter <strong>de</strong> source supplémentaire<br />

<strong>de</strong> silice, afin <strong>de</strong> diminuer la concentration <strong>de</strong> silanols libres, nous avons décidé <strong>de</strong> travailler<br />

avec un précurseur bisilylé du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto pour pouvoir faire un<br />

bis(silsesquioxane) ponté (Chapitre I.B). Le groupement 3,5-bis(trifluorométhyl)phényle<br />

semble important pour les performances <strong>de</strong> ce catalyseur ; nous avons donc préféré incorporer<br />

les groupements silylés polymérisables du côté <strong>de</strong> l’amine tertiaire.<br />

i) Introduction du groupement triéthoxysilyle par alkylsilylation avec un halogénure <strong>de</strong><br />

propyltriéthoxysilane<br />

La première modification que nous avons envisagée a été tout simplement <strong>de</strong><br />

remplacer les groupements méthyle <strong>de</strong> l’amine tertiaire par <strong>de</strong>s groupements contenant une<br />

fonction triéthoxysilane, <strong>de</strong>s groupements 3-(triéthoxysilyl)propyle par exemple<br />

(Schéma III.1). Cette voie <strong>de</strong> synthèse nous permettrait <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r une structure similaire au<br />

catalyseur initial, même si l’on modifie l’encombrement stérique autour <strong>de</strong> l’amine tertiaire.<br />

F 3C<br />

S<br />

NH<br />

NH<br />

CF 3<br />

N Si(OEt) 3<br />

40<br />

Si(OEt) 3<br />

Schéma III.1 : Alkylsilylation avec un halogénure <strong>de</strong> 3-propyltriéthoxysilane.<br />

110<br />

F 3C<br />

S<br />

NH<br />

NH 2<br />

41<br />

NH<br />

CF 3<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2


111<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

La première étape a consisté en la préparation <strong>de</strong> la monothiourée du (1R,2R)-1,2-<br />

diaminocyclohexane 41. 13,14 Deux voies <strong>de</strong> synthèse ont été utilisées. La première par<br />

addition directe <strong>de</strong> l’isothiocyanate <strong>de</strong> 3,5-bis(trifluorométhyl)phényle 43 sur le (1R,2R)-1,2-<br />

diaminocyclohexane 42 (Schéma III.2). Cette réaction a également été effectuée à une<br />

température plus basse (-35 °C) avec un excès <strong>de</strong> diamine 42, mais même sous ces conditions<br />

un mélange <strong>de</strong> mono- et bis(thiourée) est obtenu (ren<strong>de</strong>ment 33%).<br />

F 3C CF 3<br />

F3C NH2 +<br />

NCS<br />

CH2Cl2 S NH<br />

42<br />

NH2 F3C 43<br />

0 °C à t.a.<br />

NH<br />

NH2 41, 33%<br />

Schéma III.2 : Synthèse <strong>de</strong> la monothiourée du (1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane 41.<br />

La <strong>de</strong>uxième voie <strong>de</strong> synthèse passe par la protection sélective d’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

fonctions amine primaire avec un groupement phtaloyle, 15 la formation <strong>de</strong> la thiourée puis la<br />

déprotection, avec un ren<strong>de</strong>ment global sur trois étapes <strong>de</strong> 19% (Schéma III.3, b.). Une étape<br />

importante <strong>de</strong> cette séquence réactionnelle est la désymétrisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux fonctions amines<br />

du (1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane. Après un essai réalisé avec le tert-butyloxycarbonyle<br />

qui a donné <strong>de</strong> faibles ren<strong>de</strong>ments (26%), nous avons choisi un groupement phtaloyle. En<br />

présence d’aci<strong>de</strong> p-toluènesulfonique la diamine est mono-protonnée (sel 44) et donc une<br />

seule fonction réagit avec l’anhydri<strong>de</strong> phtalique. Finalement, par traitement basique nous<br />

obtenons l’amine monoprotégée 45 avec un ren<strong>de</strong>ment total <strong>de</strong> 75%, (Schéma III.3, a.). 15<br />

a.<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

+<br />

O<br />

O<br />

O<br />

p-TsOH<br />

o-xylène<br />

reflux<br />

O<br />

NH3 O3S N<br />

O<br />

44<br />

NaHCO 3<br />

CH2Cl2 t.a.<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

45, 75%


Chapitre III<br />

b.<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

45<br />

F 3 C<br />

F 3 C<br />

43<br />

CH 2 Cl 2<br />

t.a.<br />

NCS<br />

F 3C CF 3<br />

S NH<br />

O<br />

NH<br />

O<br />

N<br />

46, 90%<br />

112<br />

NH 2 NH 2 . H 2 O<br />

EtOH<br />

reflux<br />

F 3C CF 3<br />

S NH<br />

NH<br />

NH 2<br />

41, 28%<br />

Schéma III.3 : a. Mono-protection du (1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane avec un groupement phtaloyle, et<br />

b. préparation <strong>de</strong> la monothiourée 41.<br />

Une fois la monothiourée du diaminocyclohexane 41 obtenue, nous avons tenté<br />

d’introduire <strong>de</strong>ux groupements 3-(triéthoxysilyl)propyle sur la fonction amine primaire<br />

restante, mais nous nous sommes heurtés à plusieurs problèmes lors <strong>de</strong> cette étape. Afin<br />

d’optimiser les conditions <strong>de</strong> réaction, quelques essais préliminaires ont été réalisés avec la N-<br />

p-tolylthiourée du (1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane 47 (Tableau III.1, entrées 1-3).<br />

Nous avons initialement utilisé du 3-chloropropyltriéthoxysilane, <strong>de</strong> la triéthylamine<br />

comme solvant et nous avons chauffé à 80 °C. Après 4 jours, alors qu’il reste encore du<br />

produit <strong>de</strong> départ, nous avons observé par RMN 1 H <strong>de</strong>s signaux correspondant à la p-<br />

toluidine, sous-produit <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong> la thiourée (Tableau III.1, entrée 1) ; nous avons<br />

donc réduit la quantité <strong>de</strong> triéthylamine utilisée (3 équivalents) et effectué la réaction à 60 °C<br />

dans du tétrahydrofurane. La réaction est suivie par RMN à intervalles réguliers et après<br />

4 jours nous avons constaté la formation <strong>de</strong> p-toluidine (Tableau III.1, entrée 2). Pour essayer<br />

<strong>de</strong> favoriser l’alkylation <strong>de</strong> l’amine par rapport à la dégradation <strong>de</strong> la fonction thiourée nous<br />

avons remplacé le 3-chloropropyltriéthoxysilane par du 3-iodopropyltriéthoxysilane qui est<br />

plus réactif. 2,4 équivalents <strong>de</strong> triéthylamine sont utilisés et les réactifs sont initialement<br />

agités à température ambiante, puis la température est augmentée au fur et à mesure (40 °C<br />

puis 60 °C). La formation <strong>de</strong> p-toluidine est à nouveau observée (Tableau III.1, entrée 3).


S<br />

NH<br />

NH 2<br />

Ar<br />

NH<br />

+<br />

41, Ar = 3,5-(CF 3 ) 2 C 6 H 3<br />

47, Ar = CH 3 C 6 H 4<br />

X Si(OEt) 3<br />

113<br />

Base<br />

Solvant<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

S<br />

NH<br />

Ar<br />

NH<br />

N Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

40, Ar = 3,5-(CF 3 ) 2 C 6 H 3<br />

48, Ar = CH 3 C 6 H 4<br />

Entrée Ar X NEt3 Solvant Température Remarques<br />

1 CH3C6H4 Cl - NEt3 80 °C<br />

2 CH3C6H4 Cl 3 équiv. THF 60 °C<br />

3 CH3C6H4 I 2,4 équiv. THF t.a.→40 °C→60 °C<br />

4 3,5-(CF3)2C6H3 I 2 équiv. THF t.a.<br />

5 3,5-(CF3)2C6H3 I<br />

a<br />

CH3CN t.a.<br />

Tableau III.1 : Récapitulatif <strong>de</strong>s réactions d’alkylsilylation. a 2,2 équivalents <strong>de</strong> K2CO3.<br />

Coupure <strong>de</strong> la<br />

thiourée<br />

Coupure <strong>de</strong> la<br />

thiourée<br />

Coupure <strong>de</strong> la<br />

thiourée<br />

Réaction non<br />

sélective<br />

Réaction non<br />

sélective<br />

Malgré ces difficultés et comme la présence du noyau 3,5-bis(trifluorométhyl)phényle<br />

peut modifier la réactivité du fragment thiourée, nous avons procédé à quelques essais<br />

supplémentaires avec la N-3,5-bis(trifluorométhyl)phényle thiourée du (1R,2R)-1,2-<br />

diaminocyclohexane 41 (Tableau III.1, entrées 4 et 5). Avec 2 équivalents <strong>de</strong> triéthylamine,<br />

en utilisant du 3-iodopropyltriéthoxysilane et à température ambiante, la réaction n’évolue<br />

plus après 6 jours. Les signaux du produit <strong>de</strong> départ ne sont plus visibles en RMN et aucun<br />

signal dû à la 3,5-bis(trifluorométhyl)aniline n’est observé. Cependant, la réaction n’est pas<br />

sélective et le mélange <strong>de</strong> produits obtenu n’est pas purifiable (Tableau III.1, entrée 4). Un<br />

<strong>de</strong>rnier essai a été tenté en changeant complètement les conditions <strong>de</strong> la réaction<br />

(2,2 équivalents <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> potassium, dans l’acétonitrile, à température ambiante) mais<br />

sans résultat (Tableau III.1, entrée 5).<br />

L’étape d’alkylsilylation <strong>de</strong> l’amine primaire présente plusieurs difficultés :<br />

premièrement, la fonction thiourée est assez fragile et, comme il a été vu, elle peut se<br />

dégra<strong>de</strong>r sous conditions basiques ou en chauffant. Deuxièmement, le produit final contenant


Chapitre III<br />

<strong>de</strong>s groupements triéthoxysilyle facilement hydrolysables, nous sommes assez limités au<br />

niveau <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> purification et une réaction sélective est nécessaire. Outre un mélange<br />

d’amines mono- et bis(alkylées) auquel on pouvait s’attendre, au moins <strong>de</strong>ux autres réactions<br />

parasites peuvent se produire. Sous condition basiques, la thiourée se coupe (formation <strong>de</strong><br />

l’amine correspondante). De plus, les conditions utilisées peuvent favoriser l’alkylation du<br />

soufre par l’halogénure d’alkyle. 16<br />

Au vu <strong>de</strong>s faibles ren<strong>de</strong>ments obtenus lors <strong>de</strong> la première étape <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> la<br />

monothiourée 41 et <strong>de</strong>s difficultés rencontrées lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième étape d’alkylation <strong>de</strong><br />

l’amine primaire <strong>de</strong> cette monothiourée, cette voie <strong>de</strong> synthèse a été abandonnée.<br />

ii) Formation d’une thiourée après introduction d’un groupement triéthoxysilyle<br />

Dans la première stratégie <strong>de</strong> synthèse envisagée, l’alkylsilylation <strong>de</strong> l’amine primaire<br />

en présence <strong>de</strong> la fonction thiourée nous a posé problème. Nous avons donc envisagé<br />

d’introduire le groupement triéthoxysilyle avant la fonction thiourée (Schéma III.4). La<br />

réaction avec l’isothiocyanate <strong>de</strong> 3,5-bis(trifluorométhyl)phényle peut être réalisée sous<br />

conditions anhydres et elle est compatible avec une fonction triéthoxysilane. De plus, une<br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> monoalkylation du (1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane a été mise au point dans<br />

notre laboratoire. 17<br />

F 3C<br />

S<br />

NH<br />

N<br />

H<br />

NH<br />

49<br />

CF 3<br />

Si(OEt) 3<br />

114<br />

NH 2<br />

N<br />

H<br />

50<br />

Si(OEt) 3<br />

Schéma III.4 : Deuxième voie <strong>de</strong> synthèse envisagée.<br />

L’amine 50 a été obtenue après distillation avec un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 23%<br />

(Schéma III.5). 17 La formation <strong>de</strong> la thiourée est effectuée à température ambiante en<br />

présence d’un seul équivalent d’isothiocyanate 43. Nous avons isolé uniquement la<br />

bis(thiourée) 51 avec un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 37% (Schéma III.5). En menant la réaction à 0 °C, un<br />

mélange <strong>de</strong> produits est formé. La bis(thiourée) étant formée sélectivement sans trace <strong>de</strong><br />

(mono)thiourée 49, cette <strong>de</strong>rnière est donc bien plus réactive que l’amine 50. Ceci peut<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2


115<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

s’expliquer si on considère que la fonction thiourée <strong>de</strong> la mono(thiourée) 49 active par<br />

liaisons hydrogène une <strong>de</strong>uxième molécule d’isothiocyanate 43 (Schéma III.6) En<br />

conséquence, la <strong>de</strong>uxième addition d’isothiocyanate serait plus rapi<strong>de</strong> que la première et la<br />

bis(thiourée) 51 est sélectivement obtenue. Ce comportement se rapproche du mo<strong>de</strong><br />

d’activation <strong>de</strong>s électrophiles par la fonction thiourée du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto.<br />

Lorsque la même réaction est réalisée avec 2 équivalents d’isothiocyanate 43 le<br />

composé 51 est obtenu avec un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 84%. A partir <strong>de</strong> la bis(thiourée) silylée 51 nous<br />

avons préparé <strong>de</strong>ux matériaux pour évaluer leurs propriétés catalytiques (Chapitre III.A.2).<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

Cl Si(OEt) 3<br />

90 °C<br />

Schéma III.5 : Synthèse <strong>de</strong> la bis(thiourée) 51.<br />

F 3C<br />

S<br />

N<br />

N<br />

49<br />

N<br />

H<br />

H<br />

H<br />

S<br />

CF 3<br />

C<br />

Si(OEt) 3<br />

N<br />

CF 3<br />

CF 3<br />

NH 2<br />

N<br />

H<br />

50, 23%<br />

Si(OEt) 3<br />

F 3 C<br />

F3C 43<br />

1,0 équiv.<br />

F 3C<br />

S<br />

CH 2 Cl 2<br />

t.a.<br />

NH<br />

S<br />

N<br />

F 3C<br />

NCS<br />

S<br />

NH<br />

NH<br />

CF 3<br />

N Si(OEt) 3<br />

S NH<br />

F 3C CF 3<br />

NH<br />

51<br />

N<br />

H<br />

CF 3<br />

Si(OEt) 3<br />

51, 37%<br />

Schéma III.6 : Mécanisme possible d’activation <strong>de</strong> l’isothiocyanate 43 par la monothiourée 49.<br />

CF 3<br />

CF 3


Chapitre III<br />

Nous avons ensuite envisagé <strong>de</strong> préparer l’isothiocyanate <strong>de</strong> l’amine 50 puis <strong>de</strong> le<br />

faire réagir avec la 3,5-bis(trifluorométhyl)aniline, mais sans plus <strong>de</strong> succès. Une fois formé<br />

l’isothiocyanate réagit directement avec l’amine secondaire qui se trouve à proximité pour<br />

former la thiourée cyclique 53 (Schéma III.7).<br />

NH 2<br />

N<br />

H<br />

50<br />

Si(OEt) 3<br />

CS 2<br />

N NH 2<br />

NEt 3<br />

THF<br />

0 °C à 40 °C<br />

116<br />

N<br />

N<br />

H<br />

C S<br />

52<br />

Si(OEt) 3<br />

Schéma III.7 : Formation <strong>de</strong> la thiourée cyclique 53.<br />

iii) Introduction du groupement triéthoxysilyle par couplage <strong>de</strong> Heck<br />

H<br />

N<br />

N<br />

53<br />

S<br />

Si(OEt) 3<br />

Parallèlement, nous avons considéré la possibilité d’immobiliser le catalyseur <strong>de</strong><br />

Takemoto à travers le fragment aromatique en introduisant un groupement silylé sur cette<br />

partie, au détriment <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux groupements trifluorométhyle (Schéma III.8).<br />

S<br />

NMe 2<br />

NH<br />

N<br />

H<br />

54<br />

NMe 2<br />

NH 2<br />

SCN<br />

Si(OEt) 3 55<br />

I NCS<br />

Schéma III.8 : Introduction du groupement triéthoxysilyle par couplage <strong>de</strong> Heck<br />

+<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

Un couplage <strong>de</strong> Heck entre le vinyltriéthoxysilane et l’isothiocyanate du p-<br />

iodobenzene nous a semblé adéquat pour introduire le groupement triéthoxysilyle<br />

(Schéma III.9), mais sans succès. L’empoisonnement du catalyseur par le soufre <strong>de</strong><br />

l’isothiocyanate pourrait expliquer cet échec. Pour contourner ce problème, il pourrait être<br />

envisagé <strong>de</strong> réaliser le couplage <strong>de</strong> Heck entre la p-iodoaniline et le vinyltriéthoxysilane et<br />

seulement après, sous conditions anhydres, former l’isothiocyanate.


Si(OEt) 3<br />

+<br />

I N<br />

C<br />

S<br />

Pd(OAc) 2<br />

TOP, NEt 3<br />

117<br />

DMF<br />

100 °C<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

(EtO) 3Si<br />

Schéma III.9 : Couplage <strong>de</strong> Heck entre le vinyltriéthoxysilane et l’isothiocyante du p-iodobenzene<br />

iv) Introduction du groupement triéthoxysilyle par hydrosilylation<br />

Après l’échec <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> synthèse A et B nous avons conclu que l’introduction <strong>de</strong>s<br />

fonctions triéthoxysilyle par alkylation avec un halogénure silylé n’était pas appropriée pour<br />

nos composés. Une autre métho<strong>de</strong> pour introduire un groupement triéthoxysilyle, que nous<br />

avions déjà employée avec la L-proline, consiste en l’hydrosilylation <strong>de</strong> doubles liaisons par<br />

du triéthoxysilane en présence d’un catalyseur au platine (Schéma III.10).<br />

N<br />

NH 2<br />

56<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

Schéma III.10 : Introduction du groupement triéthoxysilyle par hydrosilylation.<br />

Nous avons choisi d’introduire les doubles liaisons nécessaires à l’hydrosilylation par<br />

alkylation avec du bromure d’allyle à partir <strong>de</strong> l’amine monoprotégée 45. Le groupement<br />

phtaloyle est eliminé en présence d’hydrazine pour fournir l’amine 57 avec un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />

61% (Schéma III.11). 18<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

45<br />

Br<br />

K2CO3 CH3CN reflux<br />

O<br />

N<br />

N<br />

O<br />

58, 90%<br />

N<br />

NH 2<br />

57<br />

Schéma III.11 : Synthèse <strong>de</strong> l’amine 54.<br />

NH 2NH 2 . H 2O<br />

EtOH<br />

reflux<br />

52<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

N<br />

C<br />

S<br />

N<br />

NH 2<br />

57, 61%


Chapitre III<br />

L’étape d’hydrosilylation est plus délicate (Tableau III.2). Le produit désiré contient<br />

une fonction basique et <strong>de</strong>s groupements triéthoxysilyle et le risque d’hydrolyse <strong>de</strong>s<br />

alkoxysilanes est important. En conséquence, les possibilités <strong>de</strong> purification <strong>de</strong>s produits sont<br />

relativement restreintes. Une purification par chromatographie étant pratiquement exclue, les<br />

autres alternatives sont la distillation (impraticable avec nos composés) et la purification par<br />

filtration et/ou lavages. Mais, dans ce <strong>de</strong>rnier cas, il est nécessaire d’avoir <strong>de</strong>s solubilités<br />

relativement différentes en fonction du solvant utilisé, ce qui n’est pas toujours évi<strong>de</strong>nt. Il faut<br />

donc que la réaction d’hydrosilylation soit complète (un mélange <strong>de</strong> produits mono- et<br />

bisilylés serait difficilement purifiable) et sélective (éviter la réduction, la cyclisation ou la<br />

migration <strong>de</strong> la double liaison).<br />

N<br />

NH 2<br />

57<br />

Entrée R Catalyseur<br />

HSi(OR) 3<br />

[Pt]<br />

Température,<br />

°C<br />

118<br />

N<br />

NH 2<br />

Si(OR) 3<br />

Si(OR) 3<br />

Temps,<br />

jours Remarques<br />

1 Et Karstedt t.a. 1 Mélange <strong>de</strong> produits<br />

2 Et Speier, solution a t.a. 4<br />

Aucun produit<br />

d’hydrosilylation<br />

3 Et Speier, soli<strong>de</strong> b 70 °C 5 Aucun avancement<br />

4 Et Speier, soli<strong>de</strong> b 100 °C 2 Réduction <strong>de</strong>s doubles liaisons<br />

5 Me Speier, soli<strong>de</strong> b 70 °C 6 Aucun avancement<br />

Tableau III.2 : Récapitulatif <strong>de</strong>s essais d’hydrosilylation effectués, a Alfa Aesar, produit n° 40177, b H2PtCl6<br />

Le premier essai a été réalisé à température ambiante avec du triéthoxysilane en<br />

présence du catalyseur <strong>de</strong> Karstedt (Tableau III.2, entrée 1). Après 24 heures un mélange <strong>de</strong><br />

produits est observé par RMN 1 H et la réaction est abandonnée. Les essais suivants ont été<br />

effectués avec le catalyseur <strong>de</strong> Speier (aci<strong>de</strong> hexachloroplatinique). Utilisé initialement en<br />

solution (20% <strong>de</strong> Pt, Alfa Aesar, n° 40177), après 4 jours <strong>de</strong> réaction à température ambiante,<br />

aucun produit d’hydrosilylation n’est observé ; par contre, les groupements triéthoxysilyle<br />

semblent s’hydrolyser partiellement (Tableau III.2, entrée 2). Toujours avec le catalyseur <strong>de</strong>


S<br />

N<br />

NH<br />

59<br />

NH<br />

F 3C CF 3<br />

119<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

Speier, mais cette fois sous forme soli<strong>de</strong> et en chauffant à 70 °C dans le<br />

toluène, aucune progression n’est observée au bout <strong>de</strong> 5 jours (Tableau<br />

III.2, entrée 3). En revanche, à partir <strong>de</strong> 42 heures à reflux du toluène les<br />

doubles liaisons commencent à se réduire (<strong>de</strong>s signaux caractéristiques<br />

d’un groupement méthyle sont observés en RMN 1 H et 13 C). Un essai <strong>de</strong><br />

plus a été tenté avec du triméthoxysilane, qui est plus réactif, à 70 °C. 18<br />

Après 6 jours pratiquement aucun avancement n’est observé (Tableau<br />

III.2, entrée 5). Avant d’abandonner cette voie, un <strong>de</strong>rnier essai a été fait<br />

avec le composé 59 contenant les <strong>de</strong>ux groupements allyle et la fonction<br />

thiourée mais sans succès.<br />

Pour compléter ces résultats, il serait important <strong>de</strong> tenter une expérience en utilisant du<br />

triméthoxysilane à reflux du toluène. Quelques essais supplémentaires peuvent également être<br />

réalisés avec le catalyseur <strong>de</strong> Karstedt (en changeant la température et/ou la durée <strong>de</strong> la<br />

réaction). Par ailleurs, il serait intéressant <strong>de</strong> remplacer les groupements allyle par <strong>de</strong>s<br />

groupements alcènyle plus longs où la double liaison est sujette à moins <strong>de</strong> réactions<br />

secondaires (migration, cyclisation).<br />

v) Introduction du groupement triéthoxysilyle par réaction click<br />

a. Groupement protecteur phtaloyle<br />

Les réactions click catalysées au cuivre permettent <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s couplages entre un<br />

alcyne terminal et un azoture. Ce type <strong>de</strong> réaction se fait en général en milieu aqueux, mais<br />

très récemment une méthodologie permettant <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s réactions click en milieu anhydre<br />

avec du 3-azidopropyltriéthoxysilane a été développée au sein <strong>de</strong> notre laboratoire. 19 Cette<br />

métho<strong>de</strong> nous a semblé une bonne alternative pour introduire <strong>de</strong>s groupements silylés sur le<br />

catalyseur <strong>de</strong> Takemoto à condition <strong>de</strong> pouvoir y introduire <strong>de</strong>s triples liaisons. Puisque nous<br />

avions réussi à préparer le composé contenant <strong>de</strong>ux groupements allyle nous avons pensé<br />

qu’il en serait <strong>de</strong> même avec les alcynes (Schéma III.12).


Chapitre III<br />

S<br />

F 3C<br />

H<br />

N<br />

NH<br />

NH<br />

CF 3<br />

N<br />

60<br />

N<br />

N<br />

Si(OEt) 3<br />

2<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

Schéma III.12 : Introduction du groupement triéthoxysilane par réaction click.<br />

120<br />

N<br />

NH 2<br />

N<br />

N<br />

61<br />

NH 2<br />

62<br />

N<br />

N<br />

Si(OEt) 3<br />

Le groupement alcynyle que nous avons choisi d’introduire sur le catalyseur <strong>de</strong><br />

Takemoto est le pent-4-yn-1-yle. Il a été incorporé par alkylation du (1R,2R)-1,2-<br />

diaminocyclohexane monoprotégé avec du 5-iodopent-1-yne. Nous voulions éloigner le<br />

catalyseur <strong>de</strong> la surface du matériau et le groupement pentynyle est un bon compromis entre<br />

le coût <strong>de</strong> l’agent alkylant et la longueur <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> l’alcyne. De plus, les dérivés<br />

propargylés présentant un risque d’isomérisation en allènes sous les conditions utilisées pour<br />

la réaction click, nous avons préféré éviter ce groupement. Enfin, le 5-iodopent-1-yne est<br />

relativement peu volatile (point d’ébullition : 58 °C, 16 mbar) et il est facile à manipuler.<br />

Le 5-iodopent-1-yne est préparé à paritr du 4-pentyn-1-ol 63 en <strong>de</strong>ux étapes :<br />

dérivatisation <strong>de</strong> l’alcool sous la forme du tosylate, puis réaction avec <strong>de</strong> l’iodure <strong>de</strong> sodium<br />

(Schéma III.13.a.). 20 Il peut également être synthétisé en une seule étape avec <strong>de</strong> l’io<strong>de</strong> en<br />

présence <strong>de</strong> triphénylphosphine et d’imidazole (Schéma III.13.b). 21<br />

a.<br />

b.<br />

HO<br />

TsCl<br />

NEt3 TsO<br />

NaI<br />

Acétone<br />

I<br />

63<br />

CH2Cl2 0 °C à t.a.<br />

64, 82% reflux<br />

65, 87%<br />

HO<br />

63<br />

I 2 , PPh 3 ,<br />

N<br />

CH 2 Cl 2<br />

NH<br />

Schéma III.13 : Préparation du 5-iodopent-1yne.<br />

I<br />

65, 85%<br />

2


121<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

Une fois le 5-iodopent-1-yne préparé, pour l’alkylation <strong>de</strong> l’amine monoprotégée 45,<br />

nous avons appliqué <strong>de</strong>s conditions réactionnelles similaires à celles utilisées pour<br />

l’alkylation avec le bromure d’allyle (K2CO3, CH3CN) mais en chauffant avec <strong>de</strong>s micro-<br />

on<strong>de</strong>s à 140 °C (Schéma III.14). Après 5 minutes <strong>de</strong> réaction, les signaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux produits<br />

sont observables en RMN 1 H (doublets <strong>de</strong> triplets à 3,89 et 4,12 ppm). Nous les avons<br />

attribués aux produits mono- et bis(alkylés), respectivement. Après 5 minutes <strong>de</strong> réaction, le<br />

ratio produit mono/bis alkylé est <strong>de</strong> 2,8/1 ; en augmentant le temps <strong>de</strong> réaction, on atteint<br />

après 45 minutes un ratio <strong>de</strong> 0,22/1.<br />

45 min<br />

30 min<br />

20 min<br />

15 min<br />

10 min<br />

5 min<br />

4,4<br />

bis mono<br />

4,2<br />

4,0<br />

δ (ppm)<br />

Figure III.2 : Evolution du ratio <strong>de</strong>s produits mono- et bis(alkylés) (δ 3,89 et 4,12 ppm, respectivement) en<br />

fonction du temps <strong>de</strong> réaction (RMN 1 H, CDCl3, 250 MHz). 0,5 mmol d’amine 45, 3,5 équivalents <strong>de</strong> 5-<br />

iodopent-1-yne, 2,2 équivalents <strong>de</strong> K2CO3, CH3CN (3 mL).<br />

L’étape suivante constitue en la déprotection du composé 66 avec <strong>de</strong> l’hydrazine au<br />

reflux <strong>de</strong> l’éthanol (Schéma III.14). Après une nuit à reflux, les <strong>de</strong>ux triples liaisons ont été<br />

réduites. Surpris par ce résultat inattendu, que nous avons initialement attribué à <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong><br />

métal présentes dans le milieu réactionnel, cette déprotection a été répétée en utilisant un<br />

ballon et un barreau aimanté neufs sur une durée plus courte. Après <strong>de</strong>ux heures, les triples<br />

3,8<br />

3,6


Chapitre III<br />

liaisons ne sont plus détectables par RMN et on observe un mélange <strong>de</strong> produits partiellement<br />

et totalement réduits (présence <strong>de</strong> signaux à δ 5,00 et 5,80 ppm, déplacements typiques d’un<br />

groupement allyle). La protection par un groupement phtaloyle a donc été abandonnée.<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

45<br />

I<br />

65<br />

K 2 CO 3<br />

CH 3 CN<br />

140 °C, µW<br />

122<br />

O<br />

N<br />

N<br />

EtOH<br />

reflux<br />

N<br />

O<br />

66, 37%<br />

NH 2<br />

NH 2 NH 2 . H 2 O<br />

NH 2<br />

62 67, 74%<br />

Schéma III.14 : N-alkylation <strong>de</strong> l’amine 45 et déprotection du composé 66.<br />

Cette réduction <strong>de</strong> triple liaison en présence uniquement d’hydrazine est un résultat<br />

atypique et il serait intéressant <strong>de</strong> faire quelques étu<strong>de</strong>s plus approfondies sur le mécanisme et<br />

les applications <strong>de</strong> cette réaction. L’utilisation d’hydrazine pourrait être une alternative aux<br />

métho<strong>de</strong>s plus classiques <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> triples liaisons (hydrogénation en présence d’un<br />

métal <strong>de</strong> transition et réduction par transfert d’électrons en présence d’un métal alcalin dans<br />

<strong>de</strong> l’ammoniaque liqui<strong>de</strong>).<br />

b. Groupement protecteur tétrachlorophtaloyle<br />

Après les problèmes rencontrés pendant la déprotection du groupement phtaloyle en<br />

présence d’hydrazine, nous avons été contraints <strong>de</strong> changer le groupement protecteur utilisé<br />

pour désymétriser le (1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane : un groupement tétrachloro phthaloyle<br />

a été choisi. Ce groupement semble présenter une réactivité similaire au groupement<br />

phtaloyle, ce qui nous permet d’utiliser le même schéma réactionnel (Schéma III.12) ; mais<br />

par contre, il peut être clivé en présence d’éthylènediamine, ce qui supprimera le risque <strong>de</strong><br />

reduction <strong>de</strong> la triple liaison.<br />

N


123<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

Le (1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane a été protégé avec <strong>de</strong> l’anhydri<strong>de</strong><br />

tétrachlorophtalique en présence d’aci<strong>de</strong> p-toluènesulfonique pour fournir le sel 68. 15 Cette<br />

fois la déprotonation avec du bicarbonate <strong>de</strong> sodium n’a pas donné <strong>de</strong> résultats satisfaisants et<br />

<strong>de</strong> l’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium a été utilisé à la place.<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

+<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

p-TsOH<br />

xylène<br />

reflux<br />

O<br />

NH3 O3S N<br />

Cl<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

68, 92%<br />

Cl<br />

NaOH aq.<br />

CH2Cl2 t.a.<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

Cl<br />

69, 95%<br />

Schéma III.15 : Protection du (R,R)-1,2-diaminocyclohexane avec l’anhydri<strong>de</strong> tétrachlorophthalique,<br />

O<br />

NH 3<br />

N<br />

Cl<br />

O<br />

O 3S<br />

68<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

(aq. : solution aqueuse).<br />

K 2 CO 3<br />

CH 3 CN<br />

reflux<br />

Br<br />

Schéma III.16 : N-alkylation du sel 68.<br />

O<br />

N<br />

N<br />

Cl<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

70, 86%<br />

Nous avons initialement essayé d’effectuer la réaction d’alkylation directement à<br />

partir du sel en employant un excès plus important <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> potassium. Cela a été<br />

possible avec le bromure d’allyle qui est particulièrement réactif (Schéma III.16), mais quand<br />

nous avons voulu utiliser le 5-iodopent-1-yne, même après 3 heures d’irradiation au micro-<br />

on<strong>de</strong>s, à 140 °C, il reste 25% <strong>de</strong> produit monoalkylé et, <strong>de</strong> plus, la réaction n’est pas sélective<br />

(Tableau III.3).<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl


Chapitre III<br />

68<br />

O<br />

NH 3<br />

N<br />

Entrée<br />

Cl<br />

O<br />

O 3S<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

Equivalents<br />

d’iodure<br />

I<br />

Solvant<br />

124<br />

Temps<br />

O<br />

N<br />

N<br />

Cl<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

71<br />

Rapport produit<br />

mono/bis alkylé<br />

1 a 4,5 30 min 1/1<br />

2 a 4,5 45 min 1,5/1<br />

3 a 3,2 60 min 1/1<br />

4 a 3,5 90 min 0,57/1<br />

5 a 3,6 120 min 0,44/1<br />

6 a 3,5 180 min 0,35/1<br />

7 b 3 28 h 0,6/1<br />

8 c 4 14 h 1/-<br />

Tableau III.3 : Optimisation <strong>de</strong>s conditions d’alkylation du composé 68 avec le 5-iodopent-1-yne a chauffage<br />

par micro-on<strong>de</strong>s, 0,3 mmol <strong>de</strong> sel 68, 4 équivalents <strong>de</strong> K2CO3, CH3CN (3 mL), 140 °C ; b chauffage, 0,7 mmol<br />

<strong>de</strong> sel 68, 4,5 équivalents <strong>de</strong> K2CO3, CH3CN (6 mL), reflux CH3CN ; c chauffage, 1,4 mmol <strong>de</strong> sel 68, 4<br />

équivalents <strong>de</strong> K2CO3, DMSO (6 mL), 140 °C.<br />

Nous avons donc travaillé à partir <strong>de</strong> l’amine 69. Pour l’alkylation du composé 68, il<br />

semblerait qu’en augmentant le nombre d’équivalents <strong>de</strong> 5-iodopent-1-yne le produit bisilylé<br />

soit obtenu plus facilement (Tableau III.3, entrées 1 et 3), mais en contrepartie la réaction est<br />

moins propre. Il est possible que la réaction ne s’arrête pas au composé bis(alkylé) 71 mais<br />

continue jusqu’au dérivé tri-alkyle ammonium. En conséquence, pour l’alkylation <strong>de</strong> l’amine<br />

69, nous avons privilégié <strong>de</strong> plus faibles excès d’iodure. Par ailleurs, une plus gran<strong>de</strong> variété<br />

<strong>de</strong> conditions expérimentales ont été testées (Tableau III.4). Finalement, <strong>de</strong>s conditions<br />

similaires à celles utilisées pour l’amine protonée 68 (2,8 équivalents d’iodure, acétonitrile,<br />

140 °C, micro-on<strong>de</strong>s, 75 minutes), nous ont permis d’obtenir le composé 71 avec un<br />

ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 57% (Tableau III.4, entrée 5, Schéma III.17).


69<br />

O<br />

NH 2<br />

N<br />

Entrée Equivalents<br />

d’iodure<br />

Cl<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

Base<br />

Cl<br />

I<br />

Temps,<br />

heures<br />

Base<br />

Solvant<br />

125<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

O<br />

N<br />

N<br />

Cl<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

Température Solvant<br />

Cl<br />

71<br />

Rapport<br />

produit<br />

mono/bis<br />

alkylé<br />

1 b 3,1 K2CO3 30 90 °C CH3CN -/1<br />

2 a 4,5 K2CO3 1 135 °C CH3CN 0,9/1<br />

3 a 2,6 K2CO3 1 140 °C CH3CN -/1<br />

4 a 2,6 K2CO3 1 120 °C Cl(CH2)2Cl -<br />

5 a 2,8 K2CO3 1,25 140 °C CH3CN 57% c<br />

6 b 2,5 EtNiPr2 14 60 °C DMF 0,3/1<br />

7 b 2,5 EtNiPr2 44 60 °C DMF -/1<br />

Tableau III.4 : Optimisation <strong>de</strong>s conditions d’alkylation <strong>de</strong> l’amine 69 avec le 5-iodopent-1-yne en présence <strong>de</strong><br />

K2CO3. a chauffage par micro-on<strong>de</strong>s ; b chauffage ; c ren<strong>de</strong>ment isolé.<br />

Le groupement tétrachlorophtaloyle a été clivé avec <strong>de</strong> l’éthylènediamine en chauffant<br />

à 65 °C pendant 13 heures. L’amine 62 a pu être obtenue sans réduction ou autre dégradation<br />

<strong>de</strong>s triples liaisons avec un ren<strong>de</strong>ment isolé <strong>de</strong> 75% (Schéma III.17).<br />

L’amine primaire 62 contenant <strong>de</strong>ux triples liaisons a ensuite été engagée dans une<br />

réaction click avec du 3-azidopropyltriéthoxysilane, en présence <strong>de</strong> sels <strong>de</strong> cuivre (I). La<br />

réaction est suivie par IR (disparition <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> correspondant à l’azoture à 2096 cm -1 ) : au<br />

bout <strong>de</strong> 20 minutes (4 × 5 minutes) à 100 °C au micro-on<strong>de</strong>s, la réaction ne semble plus<br />

avancer. Le produit est isolé par extraction au pentane avec <strong>de</strong>s traces d’un second produit,<br />

peut-être le composé contenant un seul fragment triazole. Pour s’affranchir <strong>de</strong> ce second<br />

produit une tentative <strong>de</strong> purification par chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice a été effectuée.<br />

Toutefois, le produit désiré s’est dégradé dans la colonne. Malgré ce contre-temps cette<br />

stratégie <strong>de</strong> synthèse reste la plus prometteuse. Une fois les conditions réactionnelles et la<br />

purification optimisées nous pourrons synthétiser la thiourée 60 à partir <strong>de</strong> l’amine 61 et<br />

préparer les matériaux correspondants par le procédé sol-gel.


Chapitre III<br />

N<br />

NH 2<br />

N<br />

61<br />

N<br />

N<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

Cl<br />

69<br />

Si(OEt) 3<br />

2<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

N 3<br />

126<br />

I<br />

65<br />

K 2 CO 3<br />

CH 3 CN<br />

140 °C, µW<br />

2,0 équiv.<br />

Si(OEt) 3<br />

CuBr(PPh 3 ) 3 (0,5%)<br />

NEt 3 ,THF<br />

100 °C, µW<br />

Schéma III.17 : N-alkylation <strong>de</strong> l’amine 69 et réaction click.<br />

2. Matériaux contenant un fragment bis(thiourée)<br />

O<br />

N<br />

N<br />

Cl<br />

EtOH<br />

65 °C<br />

N<br />

O<br />

Cl<br />

71, 57%<br />

NH 2<br />

H 2N<br />

Cl<br />

NH 2<br />

62, 75%<br />

Les problèmes rencontrés pendant la synthèse du précurseur moléculaire silylé du<br />

catalyseur <strong>de</strong> Takemoto ne nous ont pas encore permis, malgré les différentes stratégies<br />

envisagées, <strong>de</strong> préparer un analogue silylé <strong>de</strong> ce catalyseur pour pouvoir l’immobiliser<br />

ensuite. Cependant, le composé 51 contenant <strong>de</strong>ux fonctions thiourée et un groupement<br />

triéthoxysilane nous a semblé être intéressant à immobiliser pour être tésté en catalyse<br />

asymétrique.<br />

Ce précurseur silylé a été immobilisé par <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s différentes : par le procédé<br />

sol-gel en présence <strong>de</strong> tétraéthoxysilane pour obtenir le matériau M21 (Schéma III.18.a.) et<br />

par greffage sur une silice mésoporeuse <strong>de</strong> type SBA-15, 22 matériau M22 (Schéma III.18.b.).<br />

La fonction thiourée est une fonction assez fragile nous avons donc choisi <strong>de</strong> faire la réaction<br />

sol-gel sous conditions nucléophiles en évitant l’utilisation d’une base ou d’un aci<strong>de</strong>.<br />

Cl


a.<br />

b.<br />

F 3C<br />

S<br />

NH<br />

NH<br />

CF 3<br />

N Si(OEt) 3<br />

S NH<br />

F 3C CF 3<br />

F 3C<br />

S<br />

NH<br />

51<br />

NH<br />

CF 3<br />

N Si(OEt) 3<br />

S NH<br />

F 3C CF 3<br />

51<br />

+<br />

+<br />

20 Si(OEt) 4<br />

HO<br />

HO<br />

HO<br />

HO<br />

127<br />

TBAF<br />

H 2 O, EtOH<br />

Toluène<br />

reflux<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

F 3C<br />

S<br />

F 3C<br />

S<br />

NH<br />

NH<br />

CF 3<br />

N SiO .<br />

1,5 20 SiO2<br />

S NH<br />

F 3C CF 3<br />

NH<br />

NH<br />

M21<br />

CF 3<br />

N Si<br />

S NH<br />

F 3C CF 3<br />

M22<br />

Schéma III.18 : Préparation <strong>de</strong>s matériaux M21 et M22 à partir du précurseur 51<br />

par procédé sol-gel (a.) et greffage (b.).<br />

Le matériau M21 préparé par le procédé sol-gel n’est pas poreux (surface spécifique<br />

<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 10 m 2 /g) ; au contraire, le matériau M22 obtenu par greffage à partir d’une silice<br />

mésoporeuse <strong>de</strong> type SBA-15 est très poreux (surface spécifique BET : 349 m 2 /g,). Par<br />

rapport à la silice SBA-15 avant greffage nous avons observé une diminution <strong>de</strong> la porosité<br />

(Figure III.3, gauche et Tableau III.5). C’est un phénomène souvent rencontré lors <strong>de</strong><br />

l’immobilisation par greffage (Chapitre I.B). Cette diminution <strong>de</strong> la surface spécifique est<br />

également accompagnée d’une réduction du diamètre <strong>de</strong>s pores (Figure III.3, droite et<br />

Tableau III.5).<br />

O<br />

O<br />

O<br />

HO


Chapitre III<br />

Quantité d’azote adsorbée, cm 3 /g<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

M22<br />

SBA-15<br />

0<br />

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0<br />

p/p0<br />

p/p°<br />

Figure III.3 : Isotherme d’adsorption/désorption d’azote (gauche) et distribution <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s pores (droite)<br />

pour une silice <strong>de</strong> type SBA-15 avant greffage (rose) et pour le matériau M22 (vert).<br />

Entrée Matériau Surface spécifique, a<br />

m 2 /g<br />

128<br />

Diamètre moyen<br />

<strong>de</strong> pore, b Å<br />

Diamètre les plus<br />

probables, c Å<br />

1 SBA-15 759 71 58-109<br />

2 M22 349 67 51-73<br />

Tableau III.5 : Surface spécifique et diamètre <strong>de</strong>s pores du matériau M22 et <strong>de</strong> la silice SBA-15 avant greffage.<br />

a Surface spécifique BET ; b Diamètre moyen <strong>de</strong> pore (4 V/A), calculs BJH sur la branche <strong>de</strong> désorption ; c Plage<br />

<strong>de</strong> diamètres les plus probables, calculée à mi-hauteur <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong> pore, calculs<br />

BJH sur la branche <strong>de</strong> désorption.<br />

En comparant les RMN soli<strong>de</strong> 13 C <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux matériaux, d’importantes différences sont<br />

observées dans la région entre 100 et 200 ppm. Il semblerait que la fonction thiourée se<br />

dégra<strong>de</strong> pendant le greffage à 110 °C et que le matériau M22 ne contienne plus <strong>de</strong> fragments<br />

aromatiques. En revanche, les conditions <strong>de</strong> la réaction sol-gel sont plus douces (température<br />

ambiante) et, dans ce cas, la partie organique semble avoir été incorporée dans son intégralité<br />

dans le matériau M21 (Figure III.3).<br />

dV/dlog(D), cm 3 /g<br />

4,0<br />

3,5<br />

3,0<br />

2,5<br />

2,0<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

M22<br />

SBA-15<br />

0,0<br />

10,0 100,0 1000,0<br />

Diamètre <strong>de</strong> pores, Å


200<br />

150<br />

100<br />

129<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

50<br />

0<br />

M21<br />

M22<br />

Figure III.3 : Spectre RMN 13 C soli<strong>de</strong> du précurseur silylé 51 et <strong>de</strong>s matériaux M21 et M22.<br />

Jusqu’à présent, un seul test en catalyse a été effectué avec le matériau M21 : une<br />

réaction <strong>de</strong> décarboxylation (Schéma III.19). a En présence du seul catalyseur M21 sans aucun<br />

additif la réaction n’a pas lieu. En ajoutant 0,2 équivalents <strong>de</strong> triéthylamine, la réaction est<br />

complète en trois jours. Par contre, aucune stéréoinduction n’a pu être observée.<br />

3. Conclusion et perspectives<br />

O<br />

N<br />

CO 2Et<br />

CO 2H<br />

δ (ppm)<br />

M21<br />

NEt 3<br />

THF<br />

t.a.<br />

O<br />

N<br />

H<br />

CO 2Et<br />

100%, ee 0%<br />

Schéma III.19 : Réaction <strong>de</strong> décarboxylation catalysée par M21.<br />

Pour la suite <strong>de</strong> ces travaux, la priorité est d’achever la synthèse du précurseur silylé.<br />

Quelques essais supplémentaires <strong>de</strong>vront être réalisés pour optimiser les conditions <strong>de</strong> la<br />

réaction click. Après la <strong>de</strong>rnière étape <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> la thiourée, qui peut être effectuée sous<br />

conditions anhydres, en présence d’un équivalent <strong>de</strong> l’isothiocyanate correspondant et en<br />

purifiant par lavages au pentane, nous <strong>de</strong>vrions obtenir le précurseur 60.<br />

L’étape <strong>de</strong> bis(akylation) avec le 5-iodopent-1-yne est un <strong>de</strong>s points délicats <strong>de</strong> cette<br />

voie <strong>de</strong> synthèse. Il est important <strong>de</strong> faire une étu<strong>de</strong> systématique <strong>de</strong>s conditions<br />

a Ce test catalytique a été réalisé au sein du laboratoire LCMT (Laboratoire <strong>de</strong> Chimie Moléculaire et Thioorganique)<br />

<strong>de</strong> l’ENSICAEN dans le cadre d’une collaboration avec l’équipe du professeur Jacques Rou<strong>de</strong>n.<br />

49


Chapitre III<br />

réactionnelles pour pouvoir obtenir le produit bis(alkylé) avec <strong>de</strong> bons ren<strong>de</strong>ments et en<br />

quantités suffisantes pour pouvoir aller jusqu’au bout <strong>de</strong> la synthèse. Une fois cette voie <strong>de</strong><br />

synthèse mise au point et complètement optimisée, un autre alcyne pourrait être envisagé à la<br />

place du pent-1-yne pour éloigner un davantage le fragment organique <strong>de</strong> la surface du<br />

support inorganique. Il serait éventuellement intéressant <strong>de</strong> reprendre la voie <strong>de</strong> synthèse<br />

comprenant l’étape d’hydrosilylation en remplaçant le groupement allyle par un alcènyle à<br />

chaîne longue comme le un<strong>de</strong>c-10-en-1-yle. Même si la longueur <strong>de</strong> l’espaceur n’est pas plus<br />

importante (<strong>de</strong>ux carbones <strong>de</strong> plus), cela pourrait permettre <strong>de</strong> vérifier si le groupement<br />

triazole a une influence sur les performances catalytiques <strong>de</strong>s matériaux.<br />

La préparation <strong>de</strong>s matériaux contenant le catalyseur <strong>de</strong> Takemoto constitue l’étape<br />

suivante. Pour ce faire plusieurs possibilités s’offrent à nous. La première chose à faire est <strong>de</strong><br />

préparer un matériau à partir du seul précurseur 60. Le précurseur étant bisilylé, il n’est pas<br />

nécessaire d’ajouter une <strong>de</strong>uxième source <strong>de</strong> silice. Ce matériau sera probablement compact<br />

et peu poreux, avec un réseau assez <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> liaisons hydrogène et <strong>de</strong>s interactions<br />

importantes entre les différents fragments organiques qui se trouveront disposés très près les<br />

un <strong>de</strong>s autres.<br />

Pour obtenir un matériau moins <strong>de</strong>nse une co-con<strong>de</strong>nsation en présence <strong>de</strong><br />

tétraéthoxysilane (TEOS) peut être envisagée. Dans ce cas, les fragments organiques <strong>de</strong>vrait<br />

être plus isolés les uns <strong>de</strong>s autres et avoir beaucoup moins d’interactions entre eux. Par contre<br />

comme il a été observé dans le cas <strong>de</strong> la proline (Chapitre II) les silanols <strong>de</strong> surface risquent<br />

<strong>de</strong> perturber les interactions entre le catalyseur et les réactifs et d’avoir une influence négative<br />

sur les performances catalytiques <strong>de</strong>s matériaux. Un <strong>de</strong>uxième précurseur organique bisilylé<br />

peut également être substitué au TEOS. Ainsi, il serait intéressant <strong>de</strong> préparer <strong>de</strong>s matériaux<br />

par co-con<strong>de</strong>nsation avec du 1,4-bis(triéthoxysilyl)benzène ou du 1,2-<br />

bis(triéthoxysilyl)éthane. Ces matériaux <strong>de</strong>vraient avoir <strong>de</strong>s fragments isolés, comme les<br />

matériaux préparés par co-co<strong>de</strong>nsation avec du TEOS, mais un caractère hydrophobe<br />

particulièrement prononcé.<br />

Le greffage du précurseur 60 sur une silice mésoporeuse déjà pré-formée, par exemple<br />

<strong>de</strong> type SBA-15, constitue une autre alternative d’immobilisation. Dans ce cas, le matériau<br />

final présentera une porosité importante et régulière. De plus, les conditions <strong>de</strong> greffage ne<br />

favorisant pas particulièrement l’hydrolyse <strong>de</strong>s groupements alkoxy, le matériau ainsi obtenu<br />

ne <strong>de</strong>vrait pas contenir beaucoup <strong>de</strong> silanols libres mais plutôt <strong>de</strong>s groupement OEt non<br />

hydrolysés. Par contre, nous <strong>de</strong>vrons être très attentifs aux conditions <strong>de</strong> greffage. Dans le cas<br />

du composé 51 contenant <strong>de</strong>ux groupements thiourée il semblerait que les fonctions thiourée<br />

130


131<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

soient clivées pendant le greffage sur SBA-15 (Chapitre III.A.2). Si les conditions <strong>de</strong> greffage<br />

classique s’avèrent trop dures, nous pouvons envisager d’immobiliser le précurseur 72, qui<br />

<strong>de</strong>vrait être facilement accessible à partir du composé 62 en une étape, sur une silice<br />

fonctionnalisée avec <strong>de</strong>s groupements azoture (Chapitre I.B.1.i), Schéma III.20. Une fois les<br />

matériaux contenant le catalyseur <strong>de</strong> Takemoto préparés, ils <strong>de</strong>vront être testés en catalyse.<br />

Une réaction qui a été envisagée pour les tests catalytiques est l’addition <strong>de</strong> Michael <strong>de</strong><br />

malonitrile sur un imi<strong>de</strong> insaturé (Schéma III.21).<br />

N<br />

NH 2<br />

62<br />

S<br />

F 3C<br />

N<br />

NH<br />

NH<br />

72<br />

CF 3<br />

O O O<br />

Si<br />

N<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si N3 3<br />

Si N3 3<br />

N<br />

N<br />

N<br />

O O O<br />

Schéma III.20 : Synthèse et immobilisation du précurseur 72.<br />

O O<br />

N<br />

H<br />

MeO<br />

+<br />

CN<br />

CN<br />

22, 10 mol%<br />

Toluène<br />

t.a.<br />

3 h<br />

N<br />

N<br />

Si<br />

N<br />

H<br />

N<br />

S<br />

NC CN<br />

O O<br />

!<br />

N<br />

H<br />

MeO<br />

H<br />

N<br />

96%, ee 90%<br />

Schéma III.21 : Addition <strong>de</strong> Michael <strong>de</strong> malonitrile sur un imi<strong>de</strong> insaturé catalysée par le catalyseur <strong>de</strong><br />

Takemoto, 22.<br />

CF 3<br />

M23<br />

CF 3


B. Partie expérimentale<br />

1. Synthèse <strong>de</strong> précurseurs moléculaires<br />

i) Alkylsilylaton avec un halogénure <strong>de</strong> propyltriéthoxysilane<br />

Composé 47<br />

a. Thiourée 47<br />

42<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

+<br />

S NH<br />

NH<br />

NH 2<br />

47<br />

73<br />

N<br />

C<br />

S<br />

133<br />

CH 2 Cl 2<br />

t.a.<br />

24 h<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

S NH<br />

NH<br />

N<br />

48<br />

Si(OEt) 3<br />

NH<br />

Si(OEt) 3<br />

S NH<br />

NH 2<br />

47, 25%<br />

Dans un ballon sont introduits 1,0 g <strong>de</strong> (1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane (8,8 mmol)<br />

et 16 mL <strong>de</strong> dichlorométhane distillé. A l’ai<strong>de</strong> d’une ampoule <strong>de</strong> coulée, 1,1 g<br />

d’isothiocyanate 73 (7,4 mmol) sont ajoutés sur une pério<strong>de</strong> d’une heure. Le mélange est agité<br />

à température ambiante pendant 24 heures.<br />

Le mélange réactionnel est ensuite concentré sous pression réduite et le résidu est<br />

purifié par chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice (éluant : acétate d’éthyle:éthanol 9:1).<br />

0,58 g <strong>de</strong> produit (2,2 mmol) sont isolés.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 25%


Chapitre III<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,13 (m, 2 H)<br />

1,21-1,31 (m, 3 H)<br />

1,65 (m, 2 H)<br />

1,93 (m, 1 H)<br />

2,06 (m, 1 H)<br />

2,29 (s, 3 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

20,5 CH3<br />

23,9 CH2<br />

29,2 CH2<br />

31,4 CH2<br />

33,0 CH2<br />

54,6 CH<br />

134<br />

2,63 (m, 1 H)<br />

4,25 (l, 1 H)<br />

4,63 (l, 3H)<br />

7,10 (d, J = 8,2 Hz, 2 H)<br />

7,21 (d, J = 8,1 Hz, 2 H)<br />

58,0 CH<br />

124,0 CH<br />

129,1 CH<br />

134,8 C<br />

135,4 C<br />

180,6 C(S)<br />

Réaction du composé 47 avec les 3-halogénopropyltrialkoxysilanes<br />

S NH<br />

47<br />

NH<br />

NH 2<br />

+<br />

NEt3 S NH<br />

X Si(OEt) 3<br />

X = Cl, I<br />

!<br />

NH<br />

N<br />

(EtO) 3Si<br />

48<br />

Si(OEt) 3<br />

A. Dans un ballon bicol séché, sous atmosphère d’azote, sont introduits 0,097 g <strong>de</strong><br />

l’amine 47 (0,37 mmol), 3 mL <strong>de</strong> triéthylamine distillée et 0,20 mL <strong>de</strong> 3-<br />

chloropropyltriéthoxysilane (0,83 mmol). La solution est chauffée à 50 °C. Après une<br />

heure aucune progression n’étant observée par RMN 1 H la température est augmentée<br />

à 80 °C.<br />

Remarques : Les conditions sont trop dures et la fonction thiourée est coupée : la<br />

formation <strong>de</strong> p-toluidine est constatée par RMN 1 H (doublets à 6,47 et 6,81 ppm).


135<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

B. Dans un ballon bicol séché 0,10 g <strong>de</strong> l’amine 47 (0,39 mmol) sont dissous dans 5 mL<br />

<strong>de</strong> THF anhydre. 0,20 mL <strong>de</strong> 3-chloropropyltriéthoxysilane (0,83 mmol) et 0,16 mL<br />

<strong>de</strong> triéthylamine distillée (1,2 mmol, 3 équivalents) sont ensuite ajoutés et la solution<br />

est chauffée à 60 °C sous courant d’azote. La réaction est suivie par RMN.<br />

Remarques : La formation du produit <strong>de</strong> coupure <strong>de</strong> la thiourée est observée à partir <strong>de</strong><br />

4 jours. Après 15 jours il reste <strong>de</strong> l’amine <strong>de</strong> départ.<br />

C. Dans un ballon bicol séché sont ajoutés successivement 0,11 g <strong>de</strong> l’amine 47<br />

(0,41 mmol), 5 mL <strong>de</strong> THF, 0,33 g <strong>de</strong> 3-iodopropyltriéthoxysilane (0,98 mmol) et<br />

0,11 mL <strong>de</strong> triéthylamine distillée (0,79 mmol, 2 équivalents). La solution est agitée à<br />

température ambiante pendant 6 heures, puis chauffée à 40 °C pendant 4 jours et à<br />

60 °C pendant 4 jours <strong>de</strong> plus.<br />

Remarques : Après 8 jours il reste toujours du produit <strong>de</strong> départ, mais la fonction<br />

thiourée est intacte.<br />

b. Thiourée 41<br />

O<br />

42<br />

NH 2<br />

NH2 O<br />

N<br />

45<br />

Métho<strong>de</strong> A<br />

S NH<br />

NH 2 NH<br />

Métho<strong>de</strong> B<br />

F 3C CF 3<br />

NH 2<br />

41<br />

F 3C CF 3<br />

S NH<br />

O<br />

NH<br />

O<br />

N<br />

46<br />

F 3C CF 3<br />

S NH<br />

NH<br />

N<br />

40<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3


Chapitre III<br />

(1R,2R)-2-aminocyclohexyl)-3-(3,5-bis(trifluorométhyl)phényl thiourée, 41 14<br />

Métho<strong>de</strong> A<br />

F3C S<br />

NH2 +<br />

C<br />

N<br />

CH2Cl2 S NH<br />

42<br />

NH2 F3C 43<br />

0 °C à t.a.<br />

48 h<br />

NH<br />

NH2 136<br />

F 3C CF 3<br />

41, 33%<br />

Dans un bicol sec, sous atmosphère d’azote, sont ajoutés 1,0 g <strong>de</strong> (1R,2R)-1,2-<br />

diaminocyclohexane (8,8 mmol) et 15 mL <strong>de</strong> dichlorométhane anhydre. La solution est<br />

refroidie à 0 °C. Une solution <strong>de</strong> 2,4 g d’isothiocyanate 43 (8,8 mmol) dans 15 mL <strong>de</strong><br />

dichlorométhane anhydre est ajoutée goutte à goutte avec un pousse-seringue sur une pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> 8 heures. Le mélange est agité à température ambiante pendant 2 jours.<br />

La solution est concentrée sous pression réduite et le produit est purifié par<br />

chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice (éluant : dichlorométhane:acétate d’éthyle 1:4).<br />

1,2 g <strong>de</strong> produit (2,9 mmol) sont isolés sous la forme d’un soli<strong>de</strong> jaune.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 33%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,29-1,35 (m, 4 H)<br />

1,78 (m, 2 H)<br />

1,96 (m, 1 H)<br />

2,06 (m, 1 H)<br />

2,71 (dt, J = 3,6 et 10,4 Hz, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

23,9 CH2<br />

24,7 CH2<br />

31,0 CH2<br />

31,8 CH2<br />

56,5 CH<br />

3,38 (m, 1 H)<br />

6,31 (l, 1 H)<br />

7,58 (s, 1 H)<br />

8,03 (s, 2 H)<br />

63,1 CH<br />

117,4 CH<br />

122,7 CH<br />

123,1 CF3 (q, J = 273 Hz)<br />

131,6 C (q, J = 33 Hz)


170,5 C(S)<br />

RMN 19 F (376 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

-62,9<br />

Métho<strong>de</strong> B<br />

(1R,2R)-1-phtalimido-2-aminocyclohexane, 45 15<br />

42<br />

NH 3<br />

NH 2<br />

+<br />

O<br />

O<br />

O<br />

p-TsOH<br />

xylène<br />

reflux<br />

5 h<br />

O<br />

NH3 O3S N<br />

137<br />

O<br />

44<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

NaHCO 3<br />

H2O CH2Cl2 O<br />

NH2 O<br />

N<br />

45, 75%<br />

Dans un ballon bicol équipé d’un appareil <strong>de</strong> Dean-Stark, une solution <strong>de</strong> 8,5 g<br />

d’aci<strong>de</strong> p-toluène sulfonique monohydraté (49 mmol) dans le xylène (150 mL) est chauffée à<br />

reflux pendant 4 heures. Après refroidissement à température ambiante, 4,5 g <strong>de</strong> (1R,2R)-1,2-<br />

diaminocyclohexane (39 mmol) et 6,5 g d’anhydri<strong>de</strong> phtalique (44 mmol) sont ajoutés, puis la<br />

solution est chauffée à reflux pendant 1 heure (un soli<strong>de</strong> commence à précipiter à partir <strong>de</strong> 45<br />

minutes).<br />

Après refroidissement, le soli<strong>de</strong> est essoré sur fritté, lavé au xylène puis au pentane, et<br />

séché à l’air. Le sel 44 ainsi obtenu est dissous dans 300 mL <strong>de</strong> dichlorométhane et cette<br />

solution est traitée par une solution aqueuse saturée <strong>de</strong> NaHCO3 (3 × 200 mL). La phase<br />

organique est lavée à l’eau, séchée sur Na2SO4, filtrée et concentrée sous pression réduite.<br />

Le produit (8,1 g, 7,1 mmol) est obtenu sous la forme d’un soli<strong>de</strong> blanc.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 75 %<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

0,90-1,22 (m, 5 H)<br />

1,49-1,58 (m, 3 H)<br />

1,77-1,80 (m, 1 H)<br />

1,89-1,98 (m, 1 H)<br />

3,08-3,16 (m, 1 H)<br />

3,49-3,57 (m, 1 H)<br />

7,42-7,46 (m, 2 H)<br />

7,51-7,55 (m, 2 H)


Chapitre III<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

24,5 CH2<br />

25,0 CH2<br />

28,6 CH2<br />

36,0 CH2<br />

50,1 CH<br />

Thiourée 46<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

45<br />

+<br />

F 3C<br />

F 3C<br />

43<br />

N<br />

C<br />

S<br />

138<br />

57,8 CH<br />

122,3 CH<br />

131,2 C<br />

133,1 CH<br />

167,9 C(O)<br />

CH 2 Cl 2<br />

t.a.<br />

4 h<br />

F 3C CF 3<br />

S NH<br />

O<br />

NH<br />

O<br />

N<br />

46, 90%<br />

2,5 g d’amine 45 (10 mmol) sont dissous dans 10 mL <strong>de</strong> CH2Cl2 anhydre et 2,8 g<br />

d’isothiocyanate 43 (10 mmol) sont ajoutés petit à petit à l’ai<strong>de</strong> d’une seringue sous courant<br />

d’azote. La solution est agitée à température ambiante pendant 4 heures.<br />

La solution est ensuite lavée avec <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> chlorhydrique (1 M) et la phase organique<br />

est séchée sur Na2SO4, filtrée et concentrée sous pression réduite. Le produit est purifié par<br />

recristallisation dans le toluène.<br />

4,8 g <strong>de</strong> produit (9,3 mmol) sont isolés sous la forme d’un soli<strong>de</strong> blanc.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 90%<br />

Point <strong>de</strong> fusion : 180-183 °C<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm 24<br />

1,27 (m, 2 H)<br />

1,44-1,53 (m, 1 H)<br />

1,87 (m, 3 H)<br />

2,23-2,26 (m, 1 H)<br />

2,64 (m, 1 H)<br />

4,03 (m, 1 H)


5,03 (m, 1 H)<br />

6,53 (l, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm 24<br />

24,4 CH2<br />

25,2 CH2<br />

28,2 CH2<br />

32,6 CH2<br />

54,8 CH<br />

55,3 CH<br />

119,0 CH<br />

Le C(O) et le C(S) ne sont pas détéctés.<br />

RMN 19 F (376 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

- 62,9<br />

139<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

7,59-7,73 (m, 7 H)<br />

8,61 (l, 1 H)<br />

122,8 CF3 (q, J = 273 Hz)<br />

123,2 CH<br />

124,1 CH<br />

131,5-132,4 C (m, 2 C)<br />

134,2 CH<br />

139,1 C<br />

(1R,2R)-2-aminocyclohexyl)-3-(3,5-bis(trifluorométhyl)phényl thiourée, 41 (bis)<br />

F 3C CF 3<br />

S NH<br />

O<br />

NH<br />

O<br />

N<br />

46<br />

+<br />

NH 2NH 2 . H2O<br />

EtOH<br />

reflux<br />

2 h<br />

F 3C CF 3<br />

S NH<br />

NH<br />

NH 2<br />

41, 28%<br />

Dans un ballon sont introduits 4,3 g du composé 46 (8,3 mmol), 17 mL d’éthanol<br />

absolu et 1,0 mL d’hydrazine monohydratée (21 mmol). Les réactifs sont chauffés à reflux<br />

pendant 2 heures.<br />

Le mélange réactionnel est ensuite transvasé dans un erlenmeyer, dilué avec <strong>de</strong> l’éther<br />

(80 mL) et agité à température ambiante. Après 30 minutes, le mélange est filtré et le filtrat<br />

est concentré. Le produit est purifié par chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice, éluant<br />

dichlorométhane.


Chapitre III<br />

0,89 g <strong>de</strong> produit (2,3 mmol) sont isolés.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 28%<br />

3-iodopropyltriéthoxysilane, 74 23<br />

Acétone<br />

Cl Si(OEt) 3 + NaI<br />

reflux<br />

I Si(OEt) 3<br />

140<br />

48 h<br />

74, 89%<br />

Dans un ballon tricol séché sont introduits 5,5 g d’iodure <strong>de</strong> sodium (37 mmol) et<br />

70 mL d’acétone préalablement distillée sur driérite. Quand l’iodure <strong>de</strong> sodium s’est<br />

complètement dissous, 3,0 mL <strong>de</strong> 3-chloropropyltriéthoxysilane (13 mmol) sont ajoutés<br />

goutte à goutte et la solution est chauffée à reflux pendant 48 heures.<br />

Le mélange réactionnel est concentré sous pression réduite et le produit est extrait au<br />

pentane (3 × 15 mL). Toutes les solutions <strong>de</strong> pentane sont réunies et concentrées sous<br />

pression réduite. Le produit est purifié par distillation sous vi<strong>de</strong> (1,2 mbar) avec un montage<br />

“tube à tube”.<br />

3,7 g <strong>de</strong> produit (11 mmol) sont obtenus sous la forme d’un liqui<strong>de</strong> incolore.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 89%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

0,66-0,70 (m, 2 H)<br />

1,18 (t, J = 7,0 Hz, 9 H)<br />

1,85-1,92 (m, 2 H)<br />

3,17 (t, J = 7,0 Hz, 2 H)<br />

3,78 (q, J = 7,0 Hz, 6 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

10,6 CH2<br />

12,1 CH2<br />

18,2 CH3<br />

27,4 CH2


58,3 CH2<br />

Réaction du composé 41 avec le 3-iodopropyltriéthoxysilane<br />

A.<br />

B.<br />

F 3C<br />

S NH<br />

41<br />

NH<br />

NH 2<br />

CF 3<br />

+<br />

I Si(OEt) 3<br />

141<br />

NEt 3<br />

THF<br />

t.a.<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

(EtO) 3Si<br />

F 3C<br />

S NH<br />

NH<br />

N<br />

40<br />

CF 3<br />

Si(OEt) 3<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk séché sont introduits successivement 0,14 g d’amine 41<br />

(0,36 mmol), 3,5 mL <strong>de</strong> THF anhydre, 0,27 g <strong>de</strong> 3-iodopropyltriéthoxysilane<br />

(0,83 mmol) et 0,10 mL <strong>de</strong> triéthylamine (0,72 mmol, 2 équivalents). La solution est<br />

agitée à température ambiante.<br />

Après 6 jours la réaction n’évolue plus et les solvants sont évaporés sous pression<br />

réduite. Ni le produit <strong>de</strong> départ ni la 3,5-bis(trifluorométhyl)aniline ne sont observés<br />

sur le spectre RMN 1 H du milieu réactionnel. Un essai <strong>de</strong> purification est tenté par<br />

lavage au pentane mais sans succès.<br />

Remarques : La réaction n’est pas sélective et un mélange <strong>de</strong> produits non i<strong>de</strong>ntifiés<br />

est obtenu.<br />

F 3C<br />

S NH<br />

40<br />

NH<br />

NH 2<br />

CF 3<br />

+<br />

I Si(OEt) 3<br />

K 2 CO 3<br />

CH3CN t.a.<br />

(EtO) 3Si<br />

F 3C<br />

S NH<br />

NH<br />

N<br />

41<br />

CF 3<br />

Si(OEt) 3


Chapitre III<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk sont ajoutés 0,11 g d’amine 40 (0,29 mmol) et 0,89 mg <strong>de</strong><br />

K2CO3 (0,64 mmol), préalablement séché une heure à 130 °C. Les <strong>de</strong>ux soli<strong>de</strong>s sont<br />

séchés sous vi<strong>de</strong> 2 heures puis 2 mL d’acétonitrile sec et 0,22 g <strong>de</strong> 3-<br />

iodopropyltriéthoxysilane (0,66 mmol) sont ajoutés sous azote. Le mélange<br />

réactionnel est agité à température ambiante. Après 5 jours le produit <strong>de</strong> départ n’est<br />

plus visible en RMN 1 H et le milieu réactionnel est concentré sous pression réduite. Le<br />

résidu est extrait au dichorométhane sec et le filtrat est concentré sous pression réduite<br />

et analysé par RMN.<br />

Remarques : La réaction n’est pas sélective.<br />

ii) Formation d’une thiourée après introduction d’un groupement triéthoxysilane<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

N<br />

H<br />

Si(OEt) 3<br />

(1R,2R)-N-(3-(triéthoxysilyl)propyl)-1,2-diaminocyclohexane, 50 17<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

+<br />

50<br />

Cl Si(OEt) 3<br />

142<br />

90 °C<br />

19 h<br />

F 3C<br />

S<br />

NH 2<br />

N<br />

H<br />

NH<br />

N<br />

H<br />

NH<br />

49<br />

50, 23%<br />

CF 3<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk scellable séché sont introduits sous courant d’azote 22 g <strong>de</strong><br />

(1R,2R)-1,2-diaminocyclohexane 42 (0,19 mol) et 23 mL <strong>de</strong> 3-chloropropyltriéthoxysilane<br />

(0,096 mol). Le tube est fermé et la solution est chauffée à 90 °C sous pression pendant<br />

19 heures.<br />

Après refroidissement à température ambiante, le mélange brut est filtré sous<br />

atmosphère d’azote et le résidu est extrait au pentane sec (8 × 25 mL). Le phases organiques


143<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

réunies sont concentrées sous pression réduite. Le produit est purifié par distillation (T = 116-<br />

120 °C, P = 0,2 mbar).<br />

14 g <strong>de</strong> produit (44 mmol) sont obtenus sous la forme d’un liqui<strong>de</strong> incolore.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 23%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

0,55-0,59 (m, 2 H)<br />

0,83-0,91 (m, 1 H)<br />

0,98-1,07 (m, 1 H)<br />

1,14 (m, 11 H)<br />

1,38 (l, 3 H)<br />

1,46-1,54 (m, 2 H)<br />

1,57-1,63 (m, 2 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

7,9 CH2<br />

18,1 CH3<br />

23,7 CH2<br />

25,1 CH2 (2 C)<br />

31,4 CH2<br />

1,77-1,80 (m, 1 H)<br />

1,89-1,97 (m, 2 H)<br />

2,22-2,28 (m, 1 H)<br />

2,35-2,42 (m, 1 H)<br />

2,63-2,69 (m, 1 H)<br />

3,73 (q, J = 7,0 Hz, 6 H)<br />

36,0 CH2<br />

49,8 CH2<br />

55,2 CH<br />

58,1 CH2<br />

63,8 CH<br />

Réaction <strong>de</strong> l’amine 50 avec l’isothiocyanate <strong>de</strong> 3,5-bis(trifluorométhyl)phényle 43<br />

NH 2<br />

N<br />

H<br />

50<br />

Si(OEt) 3<br />

+<br />

F 3C<br />

F 3C<br />

43<br />

NCS<br />

CH 2 Cl 2<br />

t.a.<br />

45 min<br />

F 3C<br />

S<br />

NH<br />

N<br />

H<br />

NH<br />

49<br />

CF 3<br />

Si(OEt) 3


Chapitre III<br />

Dans un ballon bicol séché sont introduits sous courant d’azote, 0,16 g <strong>de</strong> l’amine 50<br />

(0,50 mmol), 0,5 mL <strong>de</strong> dichlorométhane anhydre et 0,10 mL d’isothiocyanate 43<br />

(0,55 mmol). La solution est agitée à température ambiante pendant 45 minutes.<br />

Le dichlorométhane est évaporé sous pression réduite et le résidu est lavé au pentane<br />

sec (4 × 4 mL).<br />

0,16 g <strong>de</strong> produit sont isolés sous la forme d’un soli<strong>de</strong> blanc. A partir <strong>de</strong>s spectres<br />

RMN 1 H et 13 C il s’est avéré que le produit isolé n’était pas la monothiourée 49 mais la<br />

bis(thiourée) 51.<br />

Préparation <strong>de</strong> la bis(thiourée) 51<br />

NH 2<br />

N<br />

H<br />

50<br />

Si(OEt) 3<br />

+<br />

F 3C<br />

F 3C<br />

43<br />

NCS<br />

144<br />

CH 2 Cl 2<br />

t.a.<br />

2,5 h<br />

C<br />

D<br />

5 6<br />

F3C 4<br />

3<br />

CF 3<br />

S NH B'<br />

1<br />

B<br />

NHA'<br />

E<br />

A<br />

F 13<br />

N<br />

7<br />

15<br />

14<br />

16 17<br />

Si(OCH2CH3) 3<br />

S NH C'<br />

9<br />

10<br />

F3C 11 12<br />

CF3 2<br />

8<br />

51, 84%<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk préalablement séché sont introduits sous courant d’azote,<br />

1,1 g <strong>de</strong> l’amine 50 (3,5 mmol), 3,4 mL <strong>de</strong> dichlorométhane distillé et 1,9 g d’isothiocyanate<br />

43 (7,0 mmol). La solution est agitée à température ambiante pendant 2,5 heures.<br />

pentane sec.<br />

Le dichlorométhane est ensuite évaporé sous pression réduite et le résidu est lavé au<br />

2,5 g <strong>de</strong> produit (2,9 mmol) sont finalement isolés sous la forme d’un soli<strong>de</strong> blanc (la<br />

bis(thiourée) 51 est faiblement soluble dans le pentane et une petite quantité est perdue<br />

pendant les lavages).<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 84%


RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

0,65-0,71 (m, 2 H) CH2 15<br />

1,10 (t, J = 7,0 Hz, 9 H) CH3 17<br />

1,35-1,43 (m, 3 H) CH2 B (1 H) et CH2 C<br />

1,56-1,65 (m, 1 H) CH2 E<br />

145<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

1,78-1,97 (m, 5 H) CH2 D, CH2 E (1 H) et CH2 14<br />

2,24-2,44 (m, 1 H) CH2 B<br />

3,42-3,62 (m, 2 H) CH2 13<br />

3,73 (q, J = 7,0 Hz, 6 H) CH2 16<br />

4,49-4,57 (m, 1 H) CH A<br />

5,61 (dt, J = 3,6 et 11,5 Hz, 1 H) CH F<br />

7,42 (d, J = 8,1 Hz, 1 H) NH A′<br />

7,60 (s, 1 H) CH 6/12<br />

7,66 (s, 1 H) CH 6/12<br />

7,81 (s, 2 H) CH 3/9<br />

7,84 (s, 2 H) CH 3/9<br />

8,05 (s, 1 H) NH A′/C′<br />

8,35 (s, 1 H) NH A′/C′<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

6,3 CH2 15<br />

18,0 CH3 17<br />

21,8 CH2 14<br />

24,4 CH2 C<br />

25,1 CH2 D<br />

30,4 CH2 E<br />

32,2 CH2 B<br />

46,4 CH2 13<br />

57,1 CH A<br />

58,9 CH2 16<br />

62,4 CH F<br />

118,8 CH 6/12 (m)<br />

119,6 CH 6/12 (m)<br />

122,8 CF3 5/11 (q, J = 273Hz)<br />

122,9 CF3 5/11 (q, J = 273 Hz)<br />

123,5 CH 3/9 (m)<br />

126,9 CH 3/9 (m)<br />

131,5 C 4/10 (q, J = 34 Hz)<br />

132,2 C 4/10 (q, J = 33 Hz)<br />

139,4 C 2/8<br />

141,1 C 2/8<br />

179,7 C(S) 1/7


Chapitre III<br />

181,6 C(S) 1/7<br />

RMN 19 F (235 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

- 63,25<br />

- 63,19<br />

HRMS : calculée pour C33H41F12N4O3S2Si + (M+H) + : 861,2192 ; mesurée : 861,2211<br />

Essai <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> l’isothiocyanate <strong>de</strong> l’amine 50<br />

NH 2<br />

N<br />

H<br />

50<br />

Si(OEt) 3<br />

+<br />

S<br />

C<br />

S<br />

+<br />

N C NH 2<br />

146<br />

NEt 3<br />

THF<br />

0 °C à 40 °C<br />

28 h<br />

N<br />

N<br />

H<br />

H<br />

N<br />

N<br />

C S<br />

52<br />

53<br />

S<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk séché sont introduits sous azote 0,21 g <strong>de</strong> l’amine 50<br />

(0,66 mmol) et 2 mL <strong>de</strong> THF anhydre. La solution est refroidie à 0 °C et 60 µL <strong>de</strong> sulfure <strong>de</strong><br />

carbone (0,10 mmol) sont ajoutés. Le mélange initial prenant en masse, 2 mL <strong>de</strong> THF sont<br />

ajoutés ; après 2 heures d’agitation à 0 °C une solution limpi<strong>de</strong> jaune clair est obtenue. Dans<br />

un ballon séché 42 mg (1,0 mmol) <strong>de</strong> cyanami<strong>de</strong> sont dissous dans 1 mL <strong>de</strong> THF. Cette<br />

solution et 50 µL <strong>de</strong> triéthylamine (0,36 mmol) sont ajoutées à la première solution à<br />

température ambiante. Le mélange réactionnel est agité pendant 20 heures à température<br />

ambiante puis 6 heures à 40 °C.<br />

Le brut réactionnel est concentré sous pression réduite et le produit est extrait à<br />

l’éther. Après concentration, une huile jaune est obtenue. Le produit isolé n’est pas<br />

l’isothiocyanate 52 mais la thiourée cyclique 53.


RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

0,61-0,65 (m, 2 H)<br />

1,21 (t, J = 7,0 Hz, 9 H)<br />

1,30-1,46 (m, 4 H)<br />

1,62-1,70 (m, 2 H)<br />

1,83-1,87 (m, 2 H)<br />

2,01-2,04 (m, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

7,6 CH2<br />

18,3 CH3<br />

20,6 CH2<br />

20,8 CH2<br />

23,9 CH2<br />

28,4 CH2<br />

147<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

2,10-2,13 (m, 1 H)<br />

3,04-3,14 (m, 2 H)<br />

3,46-3,63 (m, 2 H)<br />

3,8 (q, J = 7,0 Hz, 6 H)<br />

6,01 (l, 1 H)<br />

29,1 CH2<br />

47,3 CH2<br />

58,4 CH2<br />

62,3 CH<br />

66,4 CH<br />

186,6 C(S)<br />

HRMS : calculée pour C16H33N2O3SSi + (M+H) + : 361,1976 ; mesurée : 361,1981<br />

iii) Introduction du groupement triéthoxysilyl par couplage <strong>de</strong> Heck<br />

Réaction <strong>de</strong> l’isothiocyanate <strong>de</strong> 4-iodophényle avec le vinyltriéthoxysilane<br />

A.<br />

Si(OEt) 3<br />

+<br />

I N<br />

C<br />

S<br />

Pd(OAc) 2<br />

TOP, NEt 3<br />

DMF<br />

100 °C<br />

(EtO) 3Si<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk sont successivement ajoutés 0,15 mg d’isothiocyanate <strong>de</strong> 4-<br />

iodophényle (0,56 mmol), 3,3 mg d’acétate <strong>de</strong> palladium (II) (0,015 mmol), et 33 mg<br />

<strong>de</strong> tri-o-tolyl phosphine (0,11 mmol). Ces réactifs sont séchés sous vi<strong>de</strong> à température<br />

ambiante pendant <strong>de</strong>ux heures. Ensuite, 1 mL <strong>de</strong> DMF distillé, 0,25 mL <strong>de</strong><br />

triéthylamine (1,8 mmol) et 0,28 g <strong>de</strong> vinyltriéthoxysilane (1,5 mmol) sont ajoutés.<br />

Les réactifs sont chauffés à 100 °C. Après 2,5 jours aucune progression n’est<br />

observée.<br />

55<br />

C<br />

N<br />

S


Chapitre III<br />

B.<br />

42<br />

Si(OEt) 3<br />

+<br />

I N<br />

S<br />

C<br />

148<br />

Pd(PPh 3 ) 4<br />

NEt 3<br />

120 °C<br />

(EtO) 3Si<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk scellable sont introduits 0,51 g d’isothiocyanate <strong>de</strong> 4-<br />

iodophényle (1,9 mmol) et 23 mg <strong>de</strong> <strong>de</strong> tétrakis(triphénylphosphine)palladium (0)<br />

(0,020 mmol) Les réactifs sont séchés sous vi<strong>de</strong> à température ambiante pendant 2<br />

heures. Ensuite, 4 mL <strong>de</strong> triéthylamine et 0,49 g <strong>de</strong> vinyltriéthoxysilane (2,6 mmol)<br />

sont ajoutés. Le mélange est refroidi dans un bain d’azote liqui<strong>de</strong> et le tube <strong>de</strong> Schlenk<br />

est refermé sous vi<strong>de</strong>. Le mélange est alors chauffé à 120 °C pendant 20 heures.<br />

Aucun avancement n’est observé par RMN.<br />

iv) Introduction du groupement triéthoxysilane par hydrosilylation<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

45<br />

O<br />

N<br />

N<br />

58<br />

O<br />

55<br />

N<br />

NH 2<br />

N<br />

57<br />

C<br />

N<br />

NH 2<br />

56<br />

S<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3


(1R,2R)-1-phtalimido-2-(diallylamino)cyclohexane, 58 18<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

45<br />

+<br />

Br<br />

149<br />

K2CO3 CH3CN reflux<br />

14 h<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

C<br />

D<br />

B<br />

E<br />

A<br />

F<br />

O<br />

1<br />

N<br />

N<br />

3<br />

2<br />

O<br />

4 5 6<br />

58, 90%<br />

Dans un ballon sont introduits 4,0 g <strong>de</strong> l’amine 45 (16 mmol), 75 mL d’acétonitrile,<br />

6,8 g <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> potassium (49 mmol) et 5,4 mL <strong>de</strong> bromure d’allyle (62 mmol). Le<br />

mélange réactionnel est chauffé à reflux pendant 14 heures.<br />

Le mélange réactionnel est ensuite concentré sous pression réduite. Le résidu est repris au<br />

dichlorométhane (50 mL) et lavé à l’eau (4 × 30 mL). Les phases aqueuses sont réunies et<br />

lavées au dichlorométhane (50mL). Les phases organiques sont réunies, séchées sur Na2SO4<br />

et concentrées sous pression réduite. Le produit est purifié par filtration sur silice (éluant :<br />

dichlorométhane).<br />

4,8 g <strong>de</strong> produit (15 mmol) sont isolés sous la forme d’un soli<strong>de</strong> jaune.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 90%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

1,01-1,10 (m, 1 H) CH2 C (1 H)<br />

1,13-1,26 (m, 2 H) CH2 B et D (1 H et 1 H)<br />

1,68-1,76 (m, 3 H) CH2 B, D et E (1 H, 1 H et 1 H)<br />

1,84 (d, J = 12,7 Hz, 1 H) CH2 C (1 H)<br />

2,19-2,28 (m, 1 H) CH2 E (1 H)<br />

2,67 (dd, J = 8,2 et 14,1 Hz, 2 H) CH2 1 (2 H)<br />

3,11 (m, 2 H) CH2 1 (2 H)<br />

3,29 (dt, J = 3,4 Hz et 7,6 Hz, 1 H) CH A<br />

4,05 (dt, J = 3,8 Hz et 7,7 Hz, 1 H) CH F<br />

4,82 (d, J = 10,1 Hz, 2 H) CH2 3 (2 H)<br />

7


Chapitre III<br />

4,88 (d, J = 17,2 Hz, 2 H) CH2 3 (2 H)<br />

5,37 (m, 2 H) CH 2<br />

7,57-7,61 (m, 2 H) CH 6<br />

7,69-7,73 (m, 2 H) CH 7<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

24,2 CH2 C<br />

24,9 CH2 B/D<br />

25,5 CH2 B/D<br />

29,4 CH2 E<br />

51,8 CH F<br />

52,2 CH2 1<br />

58,0 CH A<br />

(1R,2R)-N,N-diallyl-1,2-diaminocyclohexane, 57 18<br />

O<br />

N<br />

N<br />

58<br />

O<br />

NH 2 NH 2 . H 2 O<br />

EtOH<br />

reflux<br />

4,5 h<br />

150<br />

115,8 CH2 3<br />

122,5 CH 7<br />

131,4 C 5<br />

133,3 CH 6<br />

137,1 CH 2<br />

168,2 C(O) 4<br />

N<br />

NH 2<br />

57, 61%<br />

4,4 g du composé 58 (14 mmol), 75 mL d’éthanol absolu et 1,7 mL d’hydrazine<br />

monohydratée (35 mmol) sont successivement ajoutés dans un ballon et le mélange<br />

réactionnel est chauffé à reflux pendant 4,5 heures.<br />

Après refroidissement, le mélange est filtré. Le filtrat est concentré sous pression<br />

réduite. Le résidu est repris au dichlorométhane et est traité avec <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> chlorhydrique<br />

(1 M) (3 × 50 mL). Les phases aqueuses sont réunies et basifiées jusqu’à pH supérieur à 10 en<br />

ajoutant <strong>de</strong> l’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium. Le produit est alors extrait au dichlorométhane<br />

(4 × 50 mL). Les phases organiques sont réunies, séchées sur Na2SO4, filtrées et concentrées<br />

sous pression réduite.


151<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

1,6 g <strong>de</strong> produit (8,2 mmol) sont obtenus sous la forme d’une huile brune.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 61%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,02-1,24 (m, 4 H)<br />

1,63-1,65 (m, 1 H)<br />

1,73-1,78 (m, 4 H)<br />

1,93-1,98 (m, 1 H)<br />

2,21 (m, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

22,8 CH2<br />

25,0 CH2<br />

25,8 CH2<br />

35,0 CH2<br />

51,3 CH<br />

Essais d’hydrosilylation du composé 57<br />

N<br />

NH 2<br />

57<br />

[Pt]<br />

HSi(OR) 3<br />

2,59 (dt, J = 4,1 et 10,3 Hz, 1 H)<br />

2,87 (dd, J = 7,9 et 14,3 Hz, 2 H)<br />

3,26 (ddt, J = 4,5, 14,3 et 2,1 Hz, 2 H)<br />

5,07 (dd, J = 0,7 et 10,1 Hz, 2 H)<br />

5,14 (dd, J = 1,1 et 17,2 Hz, 2 H)<br />

5,79 (m, 2 H)<br />

52,5 CH2<br />

65,3 CH<br />

116,1 CH2<br />

137,7 CH<br />

N<br />

NH 2<br />

Si(OR) 3<br />

Si(OR) 3<br />

A. Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk séché sont introduits 44 mg <strong>de</strong> composé 57 (0,23 mmol),<br />

0,6 mL <strong>de</strong> THF anhydre, 0,11 mL <strong>de</strong> triéthoxysilane (0,60 mmol) et une goutte d’une<br />

solution <strong>de</strong> catalyseur <strong>de</strong> Karstedt (10,4% en Pt, dans l’isopropanol). La solution est<br />

agitée à température ambiante.<br />

Remarques : Après 24 heures la formation d’un mélange <strong>de</strong> produits est observée.


Chapitre III<br />

B. Dans un ballon séché sont pesés 57 mg <strong>de</strong> composé 57 (0,29 mmol). 0,50 mL <strong>de</strong><br />

triéthoxysilane (2,7 mmol) et une goutte <strong>de</strong> solution du catalyseur <strong>de</strong> Speier (20% <strong>de</strong><br />

Pt, Alfa Aesar, n° 40177) sont ajoutés et le mélange réactionnel est agité à température<br />

ambiante pendant 4 jours.<br />

Remarques : Aucun produit d’hydrosilylation n’est visible par RMN 1 H, par contre,<br />

les groupements triéthoxysilyle semblent s’hydrolyser.<br />

C. Dans un ballon bicol sec contenant 0,11 g <strong>de</strong> composé 57 (0,55 mmol) sont ajoutés<br />

10 mg <strong>de</strong> catalyseur <strong>de</strong> Speier H2PtCl6 (0,024 mmol, sous forme soli<strong>de</strong>), 1,7 mL <strong>de</strong><br />

toluène et 0,25 mL <strong>de</strong> triéthoxysilane (1,4 mmol). Le mélange est chauffé à 70 °C<br />

pendant 5 jours.<br />

Remarques : Aucune progression <strong>de</strong> la réaction n’est notée.<br />

D. Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk séché 0,19 g <strong>de</strong> composé 57 (0,99 mmol) sont dissous dans<br />

3 mL <strong>de</strong> toluène anhydre. 0,40 mL <strong>de</strong> triéthoxysilane (2,2 mmol) et 15 mg <strong>de</strong><br />

catalyseur <strong>de</strong> Speier H2PtCl6 (0,037 mmol, sous forme soli<strong>de</strong>) sont ajoutés et le<br />

mélange réactionnel est chauffé à reflux sous courant d’azote pendant 42 heures.<br />

Le brut réactionnel est filtré sous atmosphère d’azote en utilisant une canule filtrante<br />

et le soli<strong>de</strong> est rincé au pentane. Le filtrat est concentré sous pression réduite.<br />

Remarques : L’amine 57 n’est plus visible par RMN, par contre une réduction <strong>de</strong>s<br />

doubles liaisons est observée, conduisant à un mélange <strong>de</strong> produits.<br />

E. Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk séché 14 mg <strong>de</strong> catalyseur <strong>de</strong> Speier H2PtCl6 (0,034 mmol,<br />

sous forme soli<strong>de</strong>) sont séchés sous vi<strong>de</strong> à température ambiante pendant 1 heure.<br />

Ensuite, 3 mL <strong>de</strong> toluène anhydre, 0,19 mg <strong>de</strong> l’amine 57 (0,98 mmol) et 0,28 g <strong>de</strong><br />

triméthoxysilane (2,3 mmol) sont successivement ajoutés. Le mélange réactionnel est<br />

chauffé à 70 °C pendant 3 jours. Aucune conversion n’étant observée 15 mg <strong>de</strong><br />

catalyseur sont rajoutés et le chauffage est maintenu 3 jours <strong>de</strong> plus.<br />

Remarques : Après 6 jours pratiquement aucune progression n’est constatée.<br />

152


Thiourée 59<br />

N<br />

NH 2<br />

57<br />

+<br />

F 3C<br />

F 3C<br />

43<br />

NCS<br />

153<br />

CH 2 Cl 2<br />

t.a.<br />

4,5 h<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

S<br />

N<br />

NH<br />

NH<br />

F 3C CF 3<br />

59, 38%<br />

Dans un ballon sont introduits successivement 52 mg <strong>de</strong> l’amine 57 (0,27 mmol),<br />

0,5 mL <strong>de</strong> dichlorométhane et 50 µL <strong>de</strong> l’isothiocyanate 43 (0,27 mmol). Les réactifs sont<br />

agités à température ambiante pendant 3 heures.<br />

Le mélange réactionnel est concentré sous pression réduite et le résidu est purifié par<br />

chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice (éluant : dichlorométhane pur puis<br />

dichlorométhane:acétate d’éthyle 19:1).<br />

48 mg <strong>de</strong> produit (0,10 mmol) sont isolés.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 38%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,06-1,37 (m, 5 H)<br />

1,70-1,90 (m, 3 H)<br />

2,58-2,63 (m, 1 H)<br />

2,75 (l, 1 H)<br />

2,84-2,90 (m, 2 H)<br />

3,22-3,27 (m, 2 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

23,3 CH2<br />

24,4 CH2<br />

25,1 CH2<br />

32,4 CH2<br />

3,83-3,87 (m, 1 H)<br />

5,02-5,08 (m, 4 H)<br />

5,48-5,55 (m, 2 H)<br />

6,74 (l, 1 H)<br />

7,70 (s, 1 H)<br />

7,79 (s, 2 H)<br />

52,3 CH2<br />

56,3 CH<br />

62,3 CH<br />

118,0 CH2


Chapitre III<br />

119,2 CH<br />

122,8 CF3 (q, J = 273 Hz)<br />

124,3 CH<br />

Le C(S) n’est pas détécté.<br />

Hydrosilylation du composé 59<br />

S<br />

N<br />

NH<br />

59<br />

NH<br />

F 3C CF 3<br />

[Pt]<br />

HSi(OEt) 3<br />

154<br />

132,8 C (q, J = 34 Hz)<br />

135,3 CH<br />

139,2 C<br />

S<br />

N<br />

NH<br />

NH<br />

F 3C CF 3<br />

40<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk séché sont introduits 44 mg du composé 59 (0,095 mmol),<br />

puis 0,50 mL <strong>de</strong> triéthoxysilane (2,7 mmol) et 1 goutte d’une solution <strong>de</strong> catalyseur <strong>de</strong><br />

Karstedt, (10,4% en Pt, dans l’isopropanol). La solution est agitée à température ambiante<br />

pendant 3 jours et suivie par RMN 1 H.<br />

Remarques : Un mélange <strong>de</strong> produits est formé.<br />

42<br />

v) Introduction du groupement triéthoxysilyle par réaction click<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

a. groupement protecteur : phtaloyle<br />

O<br />

N<br />

O<br />

NH2 45<br />

O<br />

N<br />

N<br />

66<br />

O<br />

NH 2<br />

N<br />

67


5-iodopent-1-yne, 65<br />

A. 20<br />

155<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

HO<br />

NEt3 TsCl<br />

CH2Cl2 TsO<br />

NaI<br />

Acétone<br />

I<br />

63<br />

0 °C à t.a.<br />

64, 97%<br />

reflux<br />

65, 87%<br />

62 h 30 min<br />

Dans un ballon bicol séché sont ajoutés 13 g <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> toluènesulfonyle (TsCl)<br />

(68 mmol) et 70 mL <strong>de</strong> dichlorométhane anhydre. La suspension est agitée à température<br />

ambiante. Dans un <strong>de</strong>uxième bicol sont introduits 5,5 mL <strong>de</strong> pent-4-yn-1-ol (59 mmol),<br />

30 mL <strong>de</strong> dichlorométhane anhydre et 9,0 mL <strong>de</strong> tréthylamine (65 mmol). Cette solution est<br />

refroidie à 0 °C et la suspension <strong>de</strong> TsCl y est ajoutée par petites fractions sur une pério<strong>de</strong><br />

d’une heure. La solution est agitée 62 heures à température ambiante.<br />

Le mélange réactionnel est versé dans une ampoule à décanter et 140 mL d’eau<br />

permutée sont ajoutés. Les <strong>de</strong>ux phases sont séparées et la phase organique est lavée à l’eau<br />

(1 × 50 mL), puis avec une solution aqueuse saturée en NaCl (1 × 50 mL). La phase<br />

organique est ensuite séchée sur Na2SO4, filtrée et concentrée sous pression réduite. Le<br />

produit est purifié par chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice (éluant :<br />

pentane:dichlorométhane 4:1).<br />

14 g du composé 64 (58 mmol) sont isolés.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 97%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,82-1,89 (m, 3 H)<br />

2,25 (dt, J = 2,6 et 6,9 Hz, 2 H)<br />

2,44 (s, 3 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

14,7 CH2<br />

21,6 CH3<br />

27,7 CH2<br />

68,7 CH2<br />

69,4 CH<br />

4,14 (t, J = 6,1 Hz, 2 H)<br />

7,34 (d, J = 4,1 Hz, 2 H)<br />

7,79 (d, J = 4,1 Hz, 2 H)<br />

82,1 C<br />

121,9 CH<br />

129,8 CH<br />

132,9 C<br />

144,8 C


Chapitre III<br />

13,0 g du composé 64 (55 mmol), 180 mL d’acétone et 19,8 g d’iodure <strong>de</strong> sodium<br />

(132 mmol) sont introduits dans un ballon et chauffés à reflux pendant 30 minutes (à partir <strong>de</strong><br />

15 minutes un soli<strong>de</strong> commence à précipiter).<br />

Le brut <strong>de</strong> réaction est dilué à l’éther (300 mL) et cette solution est lavée à l’eau<br />

(4 × 100 mL), séchée sur Na2SO4 et concentrée sous pression réduite. Le 5-iodopent-1-yne est<br />

un peu volatile (point d’ébullition : 58 °C à 16 mbar) et la phase d’évaporation <strong>de</strong>s solvants<br />

requiert une attention particulière.<br />

9,3 g <strong>de</strong> 5-iodopent-1-yne (47,9 mmol) sont obtenus sans autre purification.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 87%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,97-2,03 (m, 3 H)<br />

2,34 (dt, J = 2,7 et 6,7 Hz, 2 H)<br />

3,31 (t, J = 6,7 Hz, 2 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

5,1 CH2<br />

19,4 CH2<br />

31,7 CH2<br />

69,4 CH<br />

82,2 C<br />

B. 21<br />

HO<br />

63<br />

I 2 , PPh 3 ,<br />

N<br />

CH 2 Cl 2<br />

156<br />

NH<br />

I<br />

65, 85%<br />

40 g <strong>de</strong> triphénylphosphine (0,15 mol), 450 mL <strong>de</strong> dichlorométhane, 11 g d’imidazole<br />

(0,16 mol) et 40 g d’io<strong>de</strong> (0,16 mol) sont successivement introduits dans un ballon. Les<br />

réactifs sont agités 30 minutes à température ambiante puis une solution <strong>de</strong> 12 mL <strong>de</strong> pent-4-<br />

yn-1-ol (0,13 mmol) dans 150 mL <strong>de</strong> dichlorométhane est lentement ajoutée.


157<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

Après 3 heures d’agitation à température ambiante, les solvants sont évaporés sous<br />

pression réduite et le produit est purifié par chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice (éluant :<br />

cyclohexane pur).<br />

21 g <strong>de</strong> 5-iodopent-1-yne (0,11 mol) sont obtenus.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 85 %<br />

(1R,2R)-1-phtalimido-2-di(pent-4-yn-1-yl)aminocyclohexane, 66<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

45<br />

+<br />

I<br />

65<br />

K 2 CO 3<br />

CH 3 CN<br />

140 °C, µW<br />

45 min<br />

O<br />

N<br />

N<br />

O<br />

66, 37%<br />

Dans un tube pour micro-on<strong>de</strong>s sont ajoutés 0,13 mg <strong>de</strong> l’amine 45 (0,53 mmol),<br />

3 mL d’acétonitrile, 0,17 mg <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> potassium (1,2 mmol) et 0,38 mg <strong>de</strong> 5-iodopent-<br />

1-yne 65 (2,0 mmol). Le mélange réactionnel est chauffé à 140 °C pendant 45 minutes dans<br />

un réacteur à micro-on<strong>de</strong>s.<br />

Le brut est ensuite dilué au dichlorométhane (15 mL) et lavé à l’eau (3 × 10 mL). Les<br />

phases aqueuses sont réunies et lavées au dichlorométhane (1 × 30 mL). Les <strong>de</strong>ux phases<br />

organiques sont réunies, séchées sur Na2SO4, filtrées et concentrées sous pression réduite. Le<br />

produit est purifié par chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice (éluant :<br />

pentane:dichlorométhane 20% → 0%).<br />

0,075 g <strong>de</strong> produit (0,20 mmol) ont été isolés.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 37%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,13-1,34 (m, 5 H)<br />

1,37-1,47 (m, 2 H)<br />

1,74-1,80 (m, 3 H)<br />

1,83 (t, J = 2,6 Hz, 2 H)<br />

1,86-1,97 (m, 5 H)<br />

2,18-2,28 (m, 1H)


Chapitre III<br />

2,31-2,44 (m, 4 H)<br />

3,24 (dt, J = 3,5 et 11,3 Hz, 1 H)<br />

4,08 (dt, J = 3,7 et 11,5 Hz, 1 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

15,9 CH2<br />

24,6 CH2<br />

25,3 CH2<br />

25,7 CH2<br />

27,7 CH2<br />

29,8 CH2<br />

48,4 CH2<br />

51,8 CH<br />

Essai <strong>de</strong> déprotection du composé 66<br />

O<br />

N<br />

N<br />

66<br />

O<br />

NH 2 NH 2 . H 2 O<br />

EtOH<br />

reflux<br />

12 h<br />

158<br />

7,63-7,67 (m, 2 H)<br />

7,76-7,78 (m, 2 H)<br />

59,4 CH<br />

68,0 CH<br />

84,4 C<br />

122,9 CH<br />

132,0 C<br />

133,6 CH<br />

168,5 C(O)<br />

0,10 g du composé 66 (0,27 mmol), 0,50 mL d’hydrazine monohydratée (10 mmol) et<br />

2 mL d’éthanol absolu sont introduits dans un ballon. Le mélange <strong>de</strong>s réactifs est chauffé à<br />

reflux.<br />

Après 12 heures le mélange réactionnel est filtré et le soli<strong>de</strong> rincé à l’éther. Le filtrat<br />

est concentré et repris au dichlorométhane. Cette solution est traitée avec <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong><br />

chlorhydrique à 1 M (4 × 4 mL). Les phases aqueuses sont réunies et basifiées avec <strong>de</strong><br />

l’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium jusqu’à un pH supérieur à 10 et le produit est extrait au<br />

dichlorométhane (4 × 20 mL). Les phases organiques sont réunies, séchées sur Na2SO4 et<br />

concentrées sous pression réduite.<br />

N<br />

NH 2<br />

62


159<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

0,050 g <strong>de</strong> produit (0,20 mmol) sont isolés. Les analyses RMN ont montré qu’il s’agit<br />

du (1R,2R)-N,N-dipentyl-1,2-diaminocyclohexane, 67.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 74%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

0,86 (t, J = 7,0 Hz, 6H) CH3 5<br />

0,98-1,39 (m, 16 H) CH2 B/C/D/E (4 H), CH2 2, CH2 3 et CH2 4<br />

1,60-1,63 (m, 1 H) CH2 B/C/D/E<br />

1,71-1,73 (m, 2 H) CH2 B/C/D/E<br />

1,83 (l, 2 H) NH2<br />

1,93-1,96 (m, 1 H) CH2 B/C/D/E<br />

2,04 (dt, J = 3,2 et 10,6 Hz, 1 H) CH A<br />

2,21-2,27 (m, 2 H) CH2 1<br />

2,37-2,44 (m, 2 H) CH2 1<br />

2,51 (dt, J = 4,3 et 10,3 Hz, 1 H) CH F<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

14,1 CH3 5<br />

22,6 CH2 B/C/D/E<br />

22,7 CH2 2/3/4<br />

25,1 CH2 B/C/D/E<br />

26,0 CH2 B/C/D/E<br />

29,1 CH2 2/3/4<br />

29,6 CH2 2/3/4<br />

35,0 CH2 B/C/D/E<br />

50,0 CH2 1<br />

51,2 CH F<br />

66,7 CH A<br />

HRMS : calculée pour C16H35N2 + (M+H) + : 255,2795 ; mesurée : 255,2806<br />

C<br />

D<br />

B<br />

E<br />

A<br />

F<br />

N<br />

1<br />

NH 2<br />

67<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5


Chapitre III<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

b. groupement protecteur : tétrachlorophtaloyle<br />

NH 2<br />

N<br />

N<br />

N N<br />

N N<br />

N<br />

61<br />

O<br />

N<br />

O<br />

NH2 Cl Cl<br />

Cl<br />

160<br />

Cl<br />

Si(OCH 2CH 3) 3<br />

Si(OCH 2CH 3) 3<br />

(1R,2R)-1-tétrachlorophtalimido-2-aminocyclohexane, 69 15<br />

42<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

+<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

69<br />

p-TsOH<br />

xylène<br />

reflux<br />

2,5 h<br />

O<br />

NH3 O3S N<br />

Cl<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

68, 92%<br />

Cl<br />

O<br />

N<br />

N<br />

Cl Cl<br />

O<br />

NH 2<br />

N<br />

71<br />

62<br />

NaOH aq.<br />

CH2Cl2 t.a.<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

69, 95%<br />

Dans un ballon bicol équipé d’un appareil <strong>de</strong> Dean-Stark, une solution <strong>de</strong> 9,7 g<br />

d’aci<strong>de</strong> p-toluène sulfonique monohydraté (51 mmol) dans du xylène (170 mL) est chauffée à<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl


161<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

reflux pendant 4 heures et 30 minutes. Après refroidissement à température ambiante, 5,7 g <strong>de</strong><br />

(R,R)-1,2-diaminocyclohexane (50 mmol) et 14 g d’anhydri<strong>de</strong> tetrachlorophtalique (50 mmol)<br />

sont ajoutés et la solution est chauffée à reflux pendant 2,5 heures (un soli<strong>de</strong> commence alors<br />

à précipiter).<br />

Après refroidissement, le soli<strong>de</strong> est essoré sur fritté puis lavé au xylène et au pentane,<br />

et séché à l’air. Un soli<strong>de</strong> blanc pulvérulent (sel 68) est obtenu (26 g, 46 mmol), ren<strong>de</strong>ment<br />

92 %.<br />

4,480 g du soli<strong>de</strong> obtenu (8,08 mmol) sont dissous dans 45 mL d’une solution aqueuse<br />

d’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium à 0,28 M et l’amine 69 est extraite au dichlorométhane (2 × 100 mL).<br />

Les phases organiques sont lavées à l’eau, séchées sur Na2SO4, filtrées et concentrées sous<br />

pression réduite.<br />

Le produit (2,71 g, 7,09 mmol) est obtenu sous la forme d’un soli<strong>de</strong> jaune.<br />

Ren<strong>de</strong>ment (sur les <strong>de</strong>ux étapes) : 87 %<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3) δ ppm<br />

1,09 (l, 2 H)<br />

1,14-1,24 (m, 1 H)<br />

1,28-1,46 (m, 2 H)<br />

1,75-1,78 (m, 2 H)<br />

1,82-1,85 (m, 1H)<br />

RMN 13 C (400 MHz, CDCl3) δ ppm<br />

25,1 CH2<br />

25,5 CH2<br />

29,1 CH2<br />

37,4 CH2<br />

50,6 CH<br />

2,01-2,07 (m, 1 H)<br />

2,18 (dq, J = 3,8 et 12,6 Hz, 1 H)<br />

3,35 (dt, J = 4,1 et 10,9 Hz, 1 H)<br />

3,80 (m, 1 H)<br />

59,0 CH<br />

127,4 C<br />

129,5 C<br />

139,9 C<br />

163,9 C(O)


Chapitre III<br />

(1R,2R)-1-tétrachlorophtalimido-2-diallylaminocyclohexane, 70<br />

O<br />

NH 3<br />

N<br />

Cl<br />

O<br />

O 3S<br />

68<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

162<br />

Br<br />

K2CO3 CH3CN reflux<br />

2 h<br />

O<br />

N<br />

N<br />

Cl<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

70, 86%<br />

0,40 g du sel 68 (0,72 mmol) sont introduits dans un ballon, puis 11 mL d’acétonitrile,<br />

0,58 g <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> potassium (4,2 mmol) et 0,20 mL <strong>de</strong> bromure d’allyle (2,3 mmol) sont<br />

ajoutés. Le mélange réactionnel est chauffé à reflux pendant 2 heures.<br />

Le brut <strong>de</strong> réaction est ensuite dilué avec 25 mL <strong>de</strong> dichlorométhane et lavé à l’eau<br />

(3 × 10 mL). Les phases aqueuses sont extraites au dichlorométhane (1 × 25 mL). Les phases<br />

organiques sont réunies, séchées sur Na2SO4, filtrées et concentrées sous pression réduite.<br />

0,28 g <strong>de</strong> produit (0,62 mmol) sont obtenus sous la forme d’un soli<strong>de</strong> jaune.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 86%<br />

RMN 1 H (250 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

1,13-1,32 (m, 3 H)<br />

1,79-1,96 (m, 4 H)<br />

2,23-2,37 (m, 1 H)<br />

2,71-2,80 (m, 2 H)<br />

3,16 (dt, J = 1,6 et 14,0 Hz, 2 H)<br />

RMN 13 C (63 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

24,5 CH2<br />

25,2 CH2<br />

25,7 CH2<br />

29,4 CH2<br />

52,5 CH2<br />

3,30 (dt, J = 3,5 et 7,5 Hz, 1 H)<br />

4,12 (dt, J = 3,6 et 7,7 Hz, 1 H)<br />

4,92-5,00 (m, 4 H)<br />

5,34-5,50 (m, 2 H)<br />

53,3 CH<br />

58,3 CH<br />

116,5 CH2<br />

137,0 CH<br />

163,7 C(O)<br />

Cl


163<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

(1R,2R)-1-tétrachlorophtalimido-2-di(pent-4-yn-1-yl)aminocyclohexane, 71<br />

A. Réaction à partir du sel 68<br />

O<br />

NH 3<br />

N<br />

Cl<br />

O<br />

O 3S<br />

68<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

i) Chauffage par micro-on<strong>de</strong>s (Tableau III.3, entrées 1-6)<br />

+<br />

I<br />

65<br />

K 2 CO 3<br />

CH 3 CN<br />

140 °C, µW<br />

Dans un tube <strong>de</strong> micro-on<strong>de</strong>s sont ajoutés successivement le sel 68 (0,3 mmol),<br />

l’acétonitrile (4 mL), le carbonate <strong>de</strong> potassium (4 équivalents) et le 5-iodopent-1-yne (3,2 à<br />

4,5 équivalents, Tableau III.3). Le mélange réactionnel est initialement agité à température<br />

ambiante pendant 1,5 heures, puis il est chauffé à 140 °C dans un réacteur à micro-on<strong>de</strong>s<br />

(durée : entre 30 minutes et 3 heures, Tableau III.3).<br />

Le mélange réactionnel est ensuite dilué avec du dichlorométhane (25 mL) et lavé à<br />

l’eau (2 × 15 mL). La phase organique est séchée sur Na2SO4, filtrée et concentrée sous<br />

pression réduite.<br />

Le rapport entre le produit mono- et bis(alkylé) (Tableau III.3) est calculé à partir du<br />

spectre RMN 1 H du brut réactionnel après lavage.<br />

ii) Chauffage classique (Tableau III.3, entrées 7 et 8)<br />

a) 0,41 g du composé 68 (0,73 mmol), 6 mL d’acétonitrile, 0,50 g <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong><br />

potassium et enfin 0,45 g <strong>de</strong> 5-iodopent-1-yne sont ajoutés dans un ballon. Le mélange est<br />

chauffé à reflux.<br />

Après 49 heures le chauffage est arrêté et le mélange est dilué avec du<br />

dichlorométhane et lavé à l’eau. La phase organique est séchée sur Na2SO4, filtrée et<br />

concentrée sous pression réduite. Le produit est purifié par chromatographie sur colonne <strong>de</strong><br />

silice (éluant : pentane:dichlorométhane 3:2).<br />

0,090 g <strong>de</strong> produit (0,18 mmol) sont obtenus.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 24%<br />

O<br />

N<br />

N<br />

Cl<br />

71<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl


Chapitre III<br />

b) Dans un ballon sont introduits 0,76 g du composé 68 (1,4 mmol), 6 mL <strong>de</strong><br />

diméthylsulfoxy<strong>de</strong>, 0,80 g <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> potassium et enfin 1,0 g <strong>de</strong> 5-iodopent-1-yne<br />

(5,2 mmol). Le mélange est chauffé à 140 °C pendant 14 heures.<br />

Après refroidissement à température ambiante, <strong>de</strong> l’éther est ajouté au mélange<br />

réactionnel. La phase organique est lavée à l’eau, séchée sur Na2SO4, filtrée et concentrée<br />

sous pression réduite.<br />

Le résidu est analysé par RMN 1 H : la formation du produit bis(alkylé) n’est pas<br />

observée.<br />

B. Réaction à partir <strong>de</strong> l’amine 69<br />

i) Chauffage par micro-on<strong>de</strong>s (Tableau III.4, entrées 2-4)<br />

O<br />

NH2 O<br />

N<br />

Cl<br />

69<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

+<br />

I<br />

K2CO3 Solvant<br />

65 !, µW<br />

164<br />

C<br />

D<br />

B<br />

E<br />

A<br />

F<br />

O<br />

N<br />

N<br />

1<br />

Cl<br />

71<br />

O<br />

2<br />

3<br />

6 7 8<br />

Dans un tube <strong>de</strong> micro-on<strong>de</strong>s sont ajoutés successivement l’amine 69 (0,5 mmol), le<br />

solvant, le carbonate <strong>de</strong> potassium (3 équivalents) et le 5-iodopent-1-yne. Le mélange<br />

réactionnel est chauffé dans un appareil à micro-on<strong>de</strong>s pendant 1 heure.<br />

Le rapport entre le produit mono- et bis(alkylé) est calculé à partir du spectre RMN 1 H<br />

du brut <strong>de</strong> réaction.<br />

Entrée Solvant Equivalents <strong>de</strong><br />

5-iodopent-1-yne<br />

Température<br />

1 CH3CN 2,6 140<br />

2 CH3CN 4,5 135<br />

3 Cl(CH2)2Cl 2,6 120<br />

°C<br />

Cl<br />

4 5<br />

Cl<br />

9<br />

Cl


ii) Chauffage classique (Tableau III.2, entrées 1, 5 et 6)<br />

165<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

a) 0,41 g d’amine 69 (1,1 mmol) sont pesés dans un ballon, puis 10 mL d’acétonitrile,<br />

1,1 g (8,0 mmol) <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> potassium et 1,5 g <strong>de</strong> 5-iodopent-1-yne (7,7 mmol) sont<br />

ajoutés. Le mélange est chauffé à reflux.<br />

Après 30 heures le chauffage est arrêté et le mélange est dilué avec du<br />

dichlorométhane et lavé à l’eau. La phase organique est séchée sur Na2SO4, filtrée et<br />

concentrée sous pression réduite. Le produit est purifié par filtration sur silice (éluant :<br />

dichlorométhane) puis par chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice (éluant :<br />

pentane:dichlorométhane 3:2).<br />

0,34 g <strong>de</strong> produit (0,66 mmol) sont isolés.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 26%<br />

b) Dans un ballon bicol séché sont introduits sous atmosphère d’azote 0,21 g d’amine 69<br />

(0,55 mmol), 2 mL <strong>de</strong> DMF, 0,25 mL <strong>de</strong> diisopropyléthylamine (1,4 mmol) et enfin 0,27 g<br />

<strong>de</strong> 5-iodopent-1-yne (1,4 mmol). Le mélange est chauffé à 60 °C<br />

L’évolution <strong>de</strong> la réaction est suivie par RMN 1 H : après 44 heures il reste uniquement<br />

du produit bis(alkylé).<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

1,19-1,31 (m, 5 H) CH2 B (1 H), CH2 C/D (2 H), CH2 2 (2 H)<br />

1,38-1,49 (m, 2 H) CH2 2<br />

1,80 (l, 3 H) CH2 C/D et CH2 E (1 H)<br />

1,84 (t, J = 2,6 Hz, 2 H) CH 5<br />

1,87-1,97 (m, 5 H) CH2 B (1 H) et CH2 3<br />

2,18-2,28 (m, 1 H) CH2 E (1 H)<br />

2,32-2,43 (m, 4 H) CH2 1<br />

3,18 (dt, J = 3,2 et 11,2 Hz, 1 H) CH A<br />

4,09 (dt, J = 3,6 et 11,6 Hz, 1 H) CH F


Chapitre III<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

16,0 CH2 3<br />

24,5 CH2 B<br />

25,3 CH2 C/D<br />

25,6 CH2 C/D<br />

27,8 CH2 2<br />

29,4 CH2 E<br />

48,5 CH2 1<br />

52,9 CH F<br />

166<br />

59,5 CH A<br />

68,2 CH 5<br />

84,0 C 4<br />

127,3 C 8/9<br />

129,3 C 8/9<br />

139,7 C 7<br />

(1R,2R)-N,N-di(pent-4-yn-1-yl)-1,2-diaminocyclohexane, 62<br />

O<br />

N<br />

N<br />

Cl<br />

71<br />

O<br />

Cl<br />

Cl<br />

Cl<br />

+<br />

H 2N<br />

NH 2<br />

163,6 C(O) 6<br />

EtOH<br />

t.a. à 65 °C<br />

23 h<br />

N<br />

1<br />

2<br />

3<br />

62, 75%<br />

0,30 g du composé 71 (0,58 mmol) sont dissous dans 6 mL d’éthanol absolu (en<br />

chauffant légèrement) et 0,20 mL d’ethylènediamine (3,0 mmol) sont ajoutés. La solution est<br />

initialement agitée à température ambiante (10 heures), puis 13 heures à 65 °C.<br />

Le mélange réactionnel est ensuite concentré sous pression réduite et le résidu est<br />

repris au dichlorométhane et filtré. Le filtrat est traité avec une solution d’aci<strong>de</strong> chlorhydrique<br />

(1 M) (2 × 10 mL). La phase aqueuse est basifiée avec <strong>de</strong> l’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium jusqu’à pH<br />

supérieur à 10 et le produit est extrait au dichlorométhane (3 × 40 mL). Les phases organiques<br />

sont lavées à l’eau, séchées sur Na2SO4, filtrées et concentrées sous pression réduite.<br />

0,11 g <strong>de</strong> produit (0,45 mmol) sont obtenus sans autre étape <strong>de</strong> purification.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 75%<br />

C<br />

D<br />

B<br />

E<br />

A<br />

F<br />

NH 2<br />

4<br />

5


RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

0,97-1,18 (m, 4 H) CH2 B/C/D/E<br />

1,58 (m, 5 H) CH2 2 et CH2 B/C/D/E (1 H)<br />

1,70 (m, 2 H) CH2 B/C/D/E<br />

1,82 (br, 2 H) NH2<br />

1,89 (t, J = 2,6 Hz, 2 H) CH 5<br />

1,91 (m, 1 H) CH2 B/C/D/E<br />

2,02 (m, 1 H) CH F<br />

2,16 ( dt, J = 2,6 et 7,0 Hz, 4 H) CH2 3<br />

2,31-2,37 (m, 2 H) CH2 1<br />

2,51-2,58 (m, 3 H) CH2 1 et CH A<br />

RMN 13 C (63 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

16,0 CH2 3<br />

22,7 CH2 B/C/D/E<br />

24,8 CH2 B/C/D/E<br />

25,8 CH2 B/C/D/E<br />

27,5 CH2 2<br />

34,9 CH2 B/C/D/E<br />

Amine 61<br />

N<br />

NH 2<br />

62<br />

+<br />

(EtO) 3Si<br />

N 3<br />

CuBr(PPh3 ) 3<br />

NEt3 ,THF<br />

100 °C, µW<br />

20 min<br />

167<br />

C<br />

D<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

48,2 CH2 1<br />

50,9 CH F<br />

66,4 CH A<br />

68,4 CH 5<br />

84,1 C 4<br />

B<br />

E<br />

A<br />

F<br />

N<br />

NH 2<br />

1<br />

2<br />

3<br />

N<br />

4<br />

5<br />

61<br />

N<br />

N<br />

6<br />

7<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

8<br />

9<br />

10<br />

2<br />

Un tube pour micro-on<strong>de</strong>s est introduit dans un tube <strong>de</strong> Schlenk et y est séché sous<br />

vi<strong>de</strong>. Sous atmosphère d’azote, 50 mg d’amine 62 (0,20 mmol), 2,2 mg <strong>de</strong> CuBr(PPh3)3<br />

(0,0024 mmol, 0,5%), 0,1 mL <strong>de</strong> THF, 0,1 mL <strong>de</strong> triéthylamine fraîchement distillée et 0,10 g


Chapitre III<br />

<strong>de</strong> 3-azidopropyltriéthoxysilane (0,41 mmol) sont introduits. Quand l’ajout <strong>de</strong>s réactifs est<br />

fini, l’atmosphère est rapi<strong>de</strong>ment changée avec un cycle vi<strong>de</strong>/azote. Le tube est retiré du tube<br />

<strong>de</strong> Schlenk sous courant d’azote, fermé très rapi<strong>de</strong>ment et le mélange réactionnel est chauffé à<br />

100 °C avec dans un réacteur à micro-on<strong>de</strong>s jusqu’à ce que la réaction n’évolue plus (4 fois 5<br />

minutes, la réaction est suivie par IR, par la disparition <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’azoture à 2096 cm -1 ).<br />

Le mélange réactionnel est ensuite canulé sous courant d’azote dans un tube <strong>de</strong><br />

Schlenk séché. Le THF est evaporé sous pression réduite et le produit est extrait au pentane<br />

sec. Le filtrat est concentré sous pression réduite pour obtenir le produit 61 (Annexe A). Un<br />

essai <strong>de</strong> purification par chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice a été tenté, mais le produit<br />

s’est dégradé sur la colonne.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : -<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

0,51-0,55 (m, 4 H) CH2 8<br />

0,98-1,08 (m, 4 H) CH2 B/C/D/E<br />

1,02-1,16 (t, J = 7,0 Hz, 18 H) CH3 10<br />

1,56-1,60 (m, 1 H) CH2 B/C/D<br />

1,66-1,79 (m, 6 H) CH2 B/C/D (2 H) et CH2 2<br />

1,89-1,97 (m, 5 H) CH2 E (1 H) et CH2 7<br />

2,04-2,09 (m, 1 H) CH A<br />

2,31-2,37 (m, 2 H) CH2 1<br />

2,46-2,53 (m, 3 H) CH F et CH2 1<br />

2,56-2,73 (m, 4 H) CH2 3<br />

3,73 (q, J = 7,0 Hz, 12 H) CH2 9<br />

4,24 (t, J = 7,2 Hz, 4 H) CH2 6<br />

7,28 (s, 2 H) CH 5<br />

168


RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

Signaux Attribution<br />

7,3 CH2 8<br />

18,1 CH3 10<br />

22,8 CH2 B/C/D<br />

23,4 CH2 3<br />

24,1 CH2 7<br />

24,9 CH2 B/C/D<br />

25,8 CH2 B/C/D<br />

29,1 CH2 2<br />

2. Préparation <strong>de</strong> matériaux à partir du précurseur 51<br />

F 3C<br />

i) Procédé sol-gel<br />

S<br />

NH<br />

NH<br />

CF 3<br />

N Si(OEt) 3<br />

S NH<br />

F 3C CF 3<br />

51<br />

+<br />

20 Si(OEt) 4<br />

169<br />

TBAF<br />

H 2 O, EtOH<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

34,9 CH2 E<br />

49,4 CH2 1<br />

51,1 CH F<br />

53,6 CH2 6<br />

58,3 CH2 9<br />

66,7 CH A<br />

120,6 CH 5<br />

147,7 C 4<br />

F 3C<br />

S<br />

NH<br />

NH<br />

CF 3<br />

N SiO .<br />

1,5 20 SiO2<br />

S NH<br />

F 3C CF 3<br />

0,50 g du précurseur 51 (0,58 mmol) sont dissous dans 12 mL d’éthanol absolu<br />

(0,05 M). 2,4 g <strong>de</strong> TEOS (12 mmol, 20 équivalents), 0,87 g d’eau distillée (48 mmol,<br />

83 équivalents) et 0,12 mL <strong>de</strong> TBAF (0,12 mmol, solution 1 M dans le THF) sont ajoutés. La<br />

solution est agitée 30 minutes à température ambiante. Le gel formé est laissé sans agitation<br />

72 heures.<br />

Le soli<strong>de</strong> est ensuite essoré et lavé à l’eau (3 × 50 mL), l’éthanol (2 × 50 mL),<br />

l’acétone (2 × 50 mL) et le dichlorométhane (2 × 50 mL). Le matériau ainsi obtenu est séché<br />

sous pression réduite.<br />

M21


Chapitre III<br />

1,2 g <strong>de</strong> matériau M21 sont obtenus.<br />

ii) Greffage<br />

Dans un ballon équipé d’un appareil <strong>de</strong> Dean-Stark sont introduits 0,50 g <strong>de</strong> silice<br />

mésoporeuse SBA-15 activée. 0,43 g <strong>de</strong> précurseur 51 (0,50 mmol) et 55 mL <strong>de</strong> toluène<br />

(0,009 M) sont ajoutés. Le mélange est chauffé à reflux pendant 3 jours.<br />

Le mélange est ensuite essoré et lavé à l’éthanol, l’éther, l’acétone et le<br />

dichlorométhane (2 × 50 mL). Le matériau ainsi obtenu est séché sous pression réduite.<br />

0,42 g <strong>de</strong> matériau M22 sont obtenus.<br />

170


C. Références bibliographiques<br />

171<br />

Immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto<br />

(1) Okino, T.; Hoashi, Y.; Takemoto, Y. Journal of the American Chemical Society 2003,<br />

125, 12672.<br />

(2) Okino, T.; Hoashi, Y.; Furukawa, T.; Xu, X.; Takemoto, Y. Journal of the American<br />

Chemical Society 2005, 127, 119.<br />

(3) Hamza, A.; Schubert, G.; Soós, T.; Pápai, I. Journal of the American Chemical Society<br />

2006, 128, 13151.<br />

(4) Hoashi, Y.; Okino, T.; Takemoto, Y. Angewandte Chemie International Edition 2005,<br />

44, 4032.<br />

(5) Inokuma, T.; Hoashi, Y.; Takemoto, Y. Journal of the American Chemical Society<br />

2006, 128, 9413.<br />

(6) Hoashi, Y.; Yabuta, T.; Yuan, P.; Miyabe, H.; Takemoto, Y. Tetrahedron 2006, 62,<br />

365.<br />

(7) Liu, T.-Y.; Li, R.; Chai, Q.; Long, J.; Li, B.-J.; Wu, Y.; Ding, L.-S.; Chen, Y.-C.<br />

Chemistry - A European Journal 2007, 13, 319.<br />

(8) Liao, Y.-H.; Zhang, H.; Wu, Z.-J.; Cun, L.-F.; Zhang, X.-M.; Yuan, W.-C.<br />

Tetrahedron: Asymmetry 2009, 20, 2397.<br />

(9) Okino, T.; Nakamura, S.; Furukawa, T.; Takemoto, Y. Organic Letters 2004, 6, 625.<br />

(10) Xu, X. N.; Furukawa, T.; Okino, T.; Miyabe, H.; Takemoto, Y. Chemistry - A<br />

European Journal 2006, 12, 466.<br />

(11) Yamaoka, Y.; Miyabe, H.; Yasui, Y.; Takemoto, Y. Synthesis-Stuttgart 2007, 2571.<br />

(12) Miyabe, H.; Tuchida, S.; Yamauchi, M.; Takemoto, Y. Synthesis-Stuttgart 2006, 3295.<br />

(13) Bied, C.; Moreau, J. J. E.; Wong Chi Man, M. Tetrahedron: Asymmetry 2001, 12, 329.<br />

(14) Procuranti, B.; Connon, S. J. Chemical Communications 2007, 1421.<br />

(15) Kaik, M.; Gawronski, J. Tetrahedron: Asymmetry 2003, 14, 1559.<br />

(16) Gütschow, M.; Powers, J. C. Journal of Organic Chemistry 2001, 66, 4723.<br />

(17) Adima, A.; Moreau, J. J. E.; Wong Chi Man, M. Chirality 2000, 12, 411.<br />

(18) Luo, S.; Zheng, X.; Cheng, J.-P. Chemical Communications 2008, 2008, 5719.<br />

(19) Moitra, N.; Moreau, J. J. E.; Cattoën, X.; Wong Chi Man, M. Chemical<br />

Communications 2010.<br />

(20) Tashima, T.; Toriumi, Y.; Mochizuki, Y.; Nonomura, T.; Nagaoka, S.; Furukawa, K.;<br />

Tsuru, H.; Adachi-Akahane, S.; Ohwada, T. Bioorganic & Medicinal Chemistry 2006,<br />

14, 8014.


Chapitre III<br />

(21) Mancini, I.; Cavazza, M.; Guella, G.; Pietra, F. Journal of the Chemical Society,<br />

Perkin Transactions 1 1994, 2181.<br />

(22) Huo, Q.; Margolese, D. I.; Stucky, G. D. Chemistry of Materials 1996, 8, 1147.<br />

(23) Dubois, G.; Tripier, R.; Brandès, S.; Denat, F.; Guilard, R. Journal of Materials<br />

Chemistry 2002, 12, 2255.<br />

(24) Zhang, Y.; Liu, Y.-K.; Kang, T.-R.; Hu, Z.-K.; Chen, Y.-C. Journal of the American<br />

Chemical Society 2008, 130, 2456.<br />

172


Chapitre IV<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées


A. Résultats et discussion 175<br />

1. Synthèse 176<br />

i) Précurseurs moléculaires 176<br />

ii) Matériaux 177<br />

2. Caractérisation 178<br />

3. Conclusion et perspectives 183<br />

B. Partie expérimentale 185<br />

C. Références bibliographiques 191<br />

174


A. Résultats et discussion<br />

175<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées<br />

Le contrôle <strong>de</strong> la structuration d’un matériau peut se réveler crucial pour ses<br />

propriétés. Ce contrôle peut s’exprimer à plusieurs niveaux différents : a) sa morphologie, b)<br />

sa porosité, et c) l’organisation <strong>de</strong>s éléments en son sein.<br />

L’utilisation <strong>de</strong> surfactants pendant le procédé sol-gel a permis d’élaborer <strong>de</strong>s<br />

matériaux <strong>de</strong> porosité régulière et <strong>de</strong> tailles <strong>de</strong> pores uniformes, notamment les PMO<br />

(Chapitre I.B). 1 Sous certaines conditions, il est même possible d’obtenir <strong>de</strong>s structures<br />

hexagonales 2D. Ces silices hybri<strong>de</strong>s sont organisées à l’échelle mésoscopique grâce à la<br />

présence d’un agent structurant (“template”) externe. Le contrôle <strong>de</strong> l’organisation au sein du<br />

matériau, à l’échelle moléculaire, sans l’utilisation d’un agent structurant externe, est un autre<br />

challenge <strong>de</strong>s matériaux hybri<strong>de</strong>s important à relever. 2<br />

Dans la majorité <strong>de</strong>s exemples cités dans les chapitres précé<strong>de</strong>nts, la finalité du<br />

fragment organique <strong>de</strong>s matériaux hybri<strong>de</strong>s organiques/inorganiques était d’apporter <strong>de</strong>s<br />

propriétés intéressantes quant à leurs applications. Cependant, dans certains cas<br />

d’organosilanes bisilylés pontants, le fragment organique peut être choisi afin <strong>de</strong> permettre le<br />

contrôle <strong>de</strong> la structure du matériau. Effectivement, les propriétés d’auto-association d’unités<br />

organiques pontantes permettent <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s architectures supramoléculaires avant la<br />

con<strong>de</strong>nsation. En fonction <strong>de</strong>s conditions du procédé sol-gel, ces architectures peuvent ensuite<br />

induire une organisation et une structuration du matériau à une échelle plus importante que<br />

l’échelle moléculaire initiale (Figure IV.1).<br />

HN<br />

HN<br />

HN<br />

HN<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

H N H N H N<br />

HN<br />

O O O O<br />

H N H N H N<br />

HN<br />

H<br />

N<br />

O<br />

H N<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

H<br />

N<br />

O<br />

H N<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

H<br />

N<br />

O<br />

H N<br />

Si(OEt) 3<br />

O<br />

Si(OEt) 3<br />

OH OH OH OH<br />

HO OH HO OH HO OH HO OH<br />

Si Si Si Si<br />

HN<br />

HN<br />

H N H N H N<br />

O O O<br />

H N H N H N<br />

H<br />

N<br />

O<br />

H N<br />

Si Si Si Si<br />

HO OH HO OH HO OH HO OH<br />

OH OH OH OH<br />

H<br />

N<br />

O<br />

H N<br />

H<br />

N<br />

O<br />

H N<br />

O<br />

O<br />

OH Si OH<br />

O O O O<br />

Si Si<br />

HN<br />

HN<br />

HN<br />

HN<br />

H<br />

N<br />

O O O<br />

H N H N H N<br />

H<br />

N<br />

O<br />

H N<br />

O O<br />

Si Si Si<br />

O O<br />

HO O O O<br />

Si Si<br />

Si Si Si Si<br />

HO O O O O O O O<br />

OH O OH O<br />

Si Si<br />

Si<br />

Si Si<br />

O O<br />

O O O<br />

H<br />

H<br />

N<br />

N<br />

O<br />

H N<br />

H<br />

H<br />

N<br />

N<br />

O<br />

H N<br />

Figure IV.I : Schéma simplifié <strong>de</strong> structuration d’un matériau par l’intermédiaire <strong>de</strong> liaisons hydrogène<br />

intramoléculaires formées avant le procédé sol-gel.<br />

Pour pouvoir observer ce type <strong>de</strong> comportement, il est nécessaire <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s<br />

interactions assez fortes entre les précurseurs moléculaires pour provoquer leur auto-<br />

O<br />

O


Chapitre IV<br />

organisation. Les interactions le plus souvent utilisées sont les liaisons hydrogène, les forces<br />

<strong>de</strong> Van <strong>de</strong> Waals, les interactions π-π et les interactions hydrophobes. Des structures<br />

hélicoïdales, 3 lamellaires, 4-8 tubulaires 9 et hexagonales 8,10 ont été obtenues par cette métho<strong>de</strong>.<br />

Les urées sont un motif structurant privilégié, récurrent dans la littérature et dont le<br />

choix s’explique par le fait que les <strong>de</strong>ux groupements N-H d’une fonction urée sont <strong>de</strong> bons<br />

donneurs <strong>de</strong> liaison hydrogène. De ce fait, <strong>de</strong>s matériaux quasi cristallins ont été préparés à<br />

partir <strong>de</strong> précurseurs contenant <strong>de</strong>s fonctions urées, comme par exemple le composé 75. 5,11<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> l’immobilisation du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto, nous avons été amenés à<br />

travailler avec <strong>de</strong>s fonctions thiourée. En marge <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> préparation d’un précurseur<br />

silylé du catalyseur <strong>de</strong> Takemoto, nous avons étudié la possibilité <strong>de</strong> structurer <strong>de</strong>s<br />

silsesquioxanes pontés par l’intermédiaire <strong>de</strong> fonctions thiourée, qui forment <strong>de</strong>s liaisons<br />

hydrogène plus faibles que les fonctions urée (l’énergie <strong>de</strong>s interactions urée-urée a été<br />

estimée à 12 kcal/mol contre 8 kcal/mol pour <strong>de</strong>s interactions thiourée-thiourée). 12<br />

1. Synthèse<br />

i) Précurseurs moléculaires<br />

Dans cette partie<br />

nous nous sommes<br />

inspirés <strong>de</strong>s travaux sur<br />

l’auto-organisation <strong>de</strong><br />

silsesquioxanes pontants<br />

réalisés antérieurement au<br />

sein <strong>de</strong> notre équipe avec<br />

<strong>de</strong>s groupements urée. 5<br />

(EtO) 3Si<br />

Par analogie avec le composé 75, nous avons synthétisé les précurseurs silylés 76 et 77<br />

contenant <strong>de</strong>ux fonctions thiourée et un fragment aromatique pour renforcer les interactions<br />

intermoléculaires par π-stacking.<br />

Pour la synthèse <strong>de</strong>s précurseurs, nous avons initialement considéré la possibilité <strong>de</strong><br />

faire réagir <strong>de</strong> 3-isothiocyanatopropyltriéthoxysilane 13 avec les di(amines) aromatiques<br />

correspondantes. Cependant, alors que la formation <strong>de</strong> la mono(thiourée) est facile (1 nuit à<br />

50 °C), la bis(thiourée) 76 n’a pas pu être obtenue. Il est probable que la formation <strong>de</strong> la<br />

première thiourée désactive la fonction amine restante. Le même comportement a été observé<br />

avec la benzidine (4,4′-diaminobiphényle).<br />

(EtO) 3Si N N<br />

N N<br />

H H<br />

H H<br />

176<br />

O O<br />

(EtO) 3Si N N<br />

N N<br />

H H<br />

H H<br />

N<br />

H<br />

S<br />

N<br />

H<br />

S S<br />

N<br />

H<br />

S<br />

N<br />

H<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

Si(OEt) 3<br />

75<br />

76<br />

77


NH 2<br />

NH 2<br />

n<br />

n = 1 ou 2<br />

+ 2<br />

NCS<br />

Si(OEt) 3<br />

THF<br />

50 °C<br />

177<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées<br />

S S<br />

(EtO) 3Si N N<br />

N N<br />

H H<br />

H H<br />

n<br />

76, n = 1<br />

77, n = 2<br />

Schéma IV.1 : Première voie <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s précurseurs 76 et 77.<br />

Si(OEt) 3<br />

Pour contourner ce problème <strong>de</strong> réactivité, les <strong>de</strong>ux bis(isothiocyanates) 78 et 79 ont<br />

été synthétisés en une étape à partir <strong>de</strong> la p-phénylènediamine et <strong>de</strong> la benzidine<br />

respectivement. Les fonctions thiourée ont été formées par réaction <strong>de</strong> ces composés avec le<br />

3-aminopropyltriéthoxysilane. Les précurseurs 76 et 77 ont été obtenus avec <strong>de</strong> bons<br />

ren<strong>de</strong>ments (76% et 84% respectivement).<br />

NCS<br />

n<br />

NCS<br />

78, n = 1<br />

79, n = 2<br />

H 2N NH 2<br />

n<br />

+ 2<br />

n = 1 ou 2<br />

NH 2<br />

ii) Matériaux<br />

Si(OEt) 3<br />

+ 2<br />

THF<br />

50 °C<br />

Cl<br />

S<br />

Cl<br />

NaHCO 3<br />

H 2 O/CHCl 3<br />

t.a.<br />

SCN NCS<br />

S S<br />

n<br />

78, n = 1, 38%<br />

79, n = 2, 94%<br />

(EtO) 3Si N N<br />

N N<br />

H H<br />

H H<br />

n<br />

76, n = 1, 76%<br />

77, n = 2, 84%<br />

Schéma IV.2 : Deuxième voie <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s précurseurs 76 et 77.<br />

Si(OEt) 3<br />

A partir <strong>de</strong>s précurseurs 76 et 77, <strong>de</strong>ux séries <strong>de</strong> matériaux M24/M25 et M26/M27<br />

ont été préparés par le procédé sol-gel (Tableau IV.1). Les matériaux M24 et M25 sont<br />

préparés en milieu purement aqueux (hétérogène) alors que les matériaux M26 et M27 sont<br />

préparés dans un mélange 1/1 THF/eau. Dans les <strong>de</strong>ux cas un catalyseur aci<strong>de</strong> (HCl) est<br />

utilisé.


Chapitre IV<br />

76, n = 1<br />

77, n = 2<br />

HN<br />

HN<br />

S<br />

S<br />

n<br />

N<br />

H<br />

Si(OEt) 3<br />

H<br />

N Si(OEt) 3<br />

HCl<br />

Solvant<br />

80 °C<br />

178<br />

HN<br />

HN<br />

S<br />

S<br />

n<br />

N<br />

H<br />

SiO 1,5<br />

H<br />

N SiO 1,5<br />

M24 et M26, n = 1<br />

M25 et M27, n = 2<br />

Entrée Matériau Précurseur Solvant<br />

1 M24 76 H2O<br />

2 M25 77 H2O<br />

3 M26 76 H2O/THF<br />

4 M27 77 H2O/THF<br />

Tableau IV.1 : Matériaux préparés par le procédé sol-gel à partir <strong>de</strong>s précurseurs 76 et 77.<br />

2. Caractérisation<br />

Par RMN du soli<strong>de</strong> 13 C et 29 Si nous avons pu constater que le fragment organique est<br />

bien incorporé dans les matériaux et que les liaisons Si-C n’ont pas été coupées pendant la<br />

réaction sol-gel. Les spectres 13 C <strong>de</strong>s matériaux M26 et M27 (Figure IV.2) et les spectres 29 Si<br />

<strong>de</strong>s matériaux M24 et M26 (Figure IV.3) sont donnés à titre d’exemple. En RMN du soli<strong>de</strong><br />

13 C tous les signaux attendus ont pu être observés, notamment le C=S <strong>de</strong> la fonction thiourée<br />

vers 180 ppm et le signal correspondant au groupement CH2-Si vers 12 ppm.<br />

A. B.<br />

280<br />

240<br />

200<br />

181,5<br />

160<br />

131,5<br />

120<br />

80<br />

48,2<br />

40<br />

24,0<br />

12,1<br />

* * *<br />

*<br />

δ (ppm)<br />

0<br />

Figure IV.2 : Spectres RMN du soli<strong>de</strong> 13 C CP-MAS <strong>de</strong>s matériaux M26 (A.) et M27 (B.) ;<br />

280<br />

* : ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rotation.<br />

240<br />

200<br />

179,3<br />

*<br />

160<br />

138,0<br />

127,6<br />

δ (ppm)<br />

120<br />

*<br />

80<br />

47,8<br />

40<br />

23,7<br />

11,6<br />

0


179<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées<br />

Les spectres 13 C sont similaires pour tous les matériaux (Figure IV.2). En revanche,<br />

les spectres 29 Si diffèrent nettement (Figure IV.3). Les matériaux préparés dans un milieu<br />

H2O/THF présentent un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation important (le signal correspondant aux unités<br />

T3 (C-Si(OSi)3) est largement majoritaire). Au contraire, les matériaux préparés dans un<br />

milieu purement aqueux présentent un taux <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation plus faible (le signal<br />

correspondant aux unités T2 (C-Si(OSi)2(OR′)) est majoritaire). Dans tous les cas, aucun<br />

signal d’unité Q n’est observé (-80 à -110 ppm) confirmant que les liaisons Si-C ne sont pas<br />

coupées.<br />

0<br />

A.<br />

-20<br />

Figure IV.3 : Spectres RMN soli<strong>de</strong> 29 Si CP-MAS <strong>de</strong>s matériaux M24 (A.) et M26 (B.).<br />

Par mesures d’adsorption/désorption d’azote nous avons constaté que les matériaux<br />

préparés ne sont pas poreux (surfaces spécifiques <strong>de</strong> 4 à 40 m 2 /g).<br />

Par microscopie électronique à balayage (MEB) et microscopie électronique en<br />

transmission (MET), nous avons pu constater <strong>de</strong>s variations significatives <strong>de</strong> la morphologie<br />

<strong>de</strong>s matériaux M24-M27 en fonction <strong>de</strong>s conditions employées pendant le procédé sol-gel<br />

(Figure IV.4).<br />

-40<br />

T1<br />

T2<br />

-58,8<br />

-60<br />

- 66,7<br />

δ (ppm)<br />

T3<br />

-80<br />

-100<br />

-120<br />

0<br />

B.<br />

-20<br />

-40<br />

T2<br />

-60<br />

- 66,1<br />

δ (ppm)<br />

T3<br />

-80<br />

-100<br />

-120


Chapitre IV<br />

a) b)<br />

c)<br />

e) f)<br />

g)<br />

Figure IV.4 : Photos <strong>de</strong> MEB (gauche) et <strong>de</strong> MET (droite) <strong>de</strong>s matériaux : a) et b) M24 ; c) et d) M25 ; e) et f)<br />

M26 ; g) et h) M27.<br />

180<br />

100 nm<br />

d)<br />

100 nm<br />

500 nm<br />

h) 2 µm


181<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées<br />

Le matériau M24 présente une morphologie semblable à une éponge (Figure IV.4 a))<br />

qui serait constituée <strong>de</strong> films très fins enchevêtrés les uns dans les autres (Figure IV.4 b)). Sur<br />

les images <strong>de</strong> MEB on a également constaté la présence <strong>de</strong> certaines structures sphériques. Le<br />

matériau M25 ne présente aucune morphologie particulière (Figure IV.4 photos c) et d)). Le<br />

matériau M26 est constitué <strong>de</strong> sphères <strong>de</strong> tailles assez variées allant <strong>de</strong> 100 nm à quelques<br />

micromètres (Figure IV.4 e)). Cette morphologie est corroborée par les images <strong>de</strong> MET<br />

(Figure IV.4, f)) où <strong>de</strong>s agglomérats <strong>de</strong> petites sphères on pu être observés. Finalement le<br />

matériau M27 présente une structure fibreuse constituée <strong>de</strong> rubans incurvés <strong>de</strong> tailles variable<br />

(Figure IV.4, images g) et h)).<br />

Les analyses par diffraction <strong>de</strong> rayons X sur poudre peuvent révéler la présence d’une<br />

structuration dans <strong>de</strong>s matériaux non-cristallins. Sur un diffractogramme <strong>de</strong> rayons X <strong>de</strong>ux<br />

régions sont distinguées. La région <strong>de</strong>s petits angles (0,1-10 nm -1 ) où l’on observe <strong>de</strong>s pics<br />

associés à <strong>de</strong>s répétitions <strong>de</strong> distances importantes (par exemple d1, Figure IV.5). La largeur<br />

<strong>de</strong>s pics peut être reliée à la régularité <strong>de</strong> l’organisation. En effet, plus les pics sont fins, plus<br />

la distance moyenne sur laquelle <strong>de</strong>s répétitions régulières sont observées est importante. La<br />

présence et la position d’harmoniques permet d’attribuer le cas échéant une structure<br />

particulière (hexagonale, lamellaire) au matériau. Dans la région <strong>de</strong>s grands angles (10-25 nm -<br />

1 ) on observe <strong>de</strong>s répétitions <strong>de</strong> petites distances (par exemple d2, Figure IV.5).<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si Si<br />

Si Si<br />

O<br />

d 2<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si Si<br />

O<br />

O O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si Si<br />

Si Si<br />

= groupement organique<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si Si<br />

Figure IV.5 : Répétitions qui peuvent être observées par diffraction <strong>de</strong> rayons X.<br />

O<br />

O<br />

Les matériaux M25 et M27 présentent un pic très large vers 15 nm -1 qui est<br />

caractéristique <strong>de</strong>s matériaux à base <strong>de</strong> silice et qui correspond à la répétition <strong>de</strong>s ponts<br />

d 1<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

O<br />

Si<br />

Si<br />

O<br />

O


Chapitre IV<br />

siloxane (Si-O-Si). Aucun autre pic n’étant observé, ces matériaux sont amorphes (Annexe B,<br />

Figures B.1 et B.2).<br />

Sur le diffractogramme du matériau M24 (Figure IV.6, gauche) <strong>de</strong>ux pics fins sont<br />

observés à 13,2 et 15,2 nm -1 . Ces pics peuvent être attribués à <strong>de</strong>s répétitions plus régulières<br />

<strong>de</strong> liaisons Si-O-Si mais également à <strong>de</strong>s répétitions dues à <strong>de</strong>s liaisons hydrogène<br />

intermoléculaires entre thiourées adjacentes. 14,15<br />

Sur le diffractogramme du matériau M26 (Figure IV.6, droite), qui est le plus structuré<br />

<strong>de</strong>s 4 matériaux, <strong>de</strong>ux pics sont observés à 3,3, 5,0 nm -1 ainsi qu’une ban<strong>de</strong> large à 14,8 nm -1<br />

qui peut être attribuée, comme pour les matériaux précé<strong>de</strong>nts, aux répétitions <strong>de</strong> liaisons<br />

hydrogène intermoléculaires entre les groupements thiourée et aux ponts siloxane formés<br />

pendant l’étape <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation. Les pics à 3,3 et 5,0 nm -1 ont un rapport <strong>de</strong> 1,5 et pourraient<br />

donc correspondre aux harmoniques <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième et troisième ordre d’une structure lamellaire<br />

avec le premier harmonique qui se trouverait à 1,65 nm -1 , mais que l’on ne peut pas voir sur le<br />

diffractogramme. Si la diffraction <strong>de</strong> rayons X aux petits angles venait confirmer cette<br />

supposition on pourrait en conclure que le matériau M26 présente une structure lamellaire.<br />

Dans ce cas, la distance <strong>de</strong> répétition serait <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3,8 nm et correspondrait à <strong>de</strong>ux<br />

motifs Si(CH2)3NHC(S)NHC6H4NHC(S)NH(CH2)3Si-O. En effet, dans le cas du matériau<br />

structuré obtenu à partir du précurseur 75 une distance <strong>de</strong> répétition <strong>de</strong> 1,97 nm est constatée. 5<br />

Cependant, le matériau M26 est beaucoup moins bien structuré, comme le démontre la<br />

largeur <strong>de</strong>s pics du diffractogramme.<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

q (nm -1 )<br />

10 15 20 25<br />

q (nm -1 )<br />

13,2 15,2<br />

Figure IV.6 : Diffractogramme <strong>de</strong> rayons X <strong>de</strong>s matériaux M24 (gauche) et M26 (droite).<br />

182<br />

200<br />

180<br />

160<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

3,3<br />

5,0<br />

14,8<br />

0 5 10 15 20 25<br />

q (nm -1 )


3. Conclusion et perspectives<br />

183<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées<br />

Les conditions employées pour la préparation <strong>de</strong>s matériaux M24 et M26 par le<br />

procédé sol-gel sont similaires à celles décrites dans la littérature pour <strong>de</strong>s précurseurs<br />

contenant <strong>de</strong>s fonctions urée. 5,6 Un matériau nanostructuré a pu être obtenu avec un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

structuration moins important que dans le cas <strong>de</strong>s urées. Un précurseur contenant <strong>de</strong>ux<br />

noyaux aromatiques a également été utilisé pour renforcer les interactions intermoléculaires<br />

mais sans succès : les matériaux obtenus à partir du précurseur 77 sont complètement<br />

amorphes. Les liaisons hydrogène développées entre <strong>de</strong>s groupements thiourée sont moins<br />

fortes par rapport aux groupements urée 16 En conséquence, il semblerait que les précurseurs<br />

contenant les fonctions thiourée ne s’auto-assemblent pas aussi facilement à l’échelle<br />

moléculaire que dans le cas <strong>de</strong>s urées ; il en résulte la structuration plus faible observée.<br />

A partir <strong>de</strong> ces essais préliminaires, <strong>de</strong>ux approches pourraient être envisagées pour<br />

essayer <strong>de</strong> structurer les matériaux obtenus à partir du précurseur 76 :<br />

A. Nous pourrions faire varier les conditions réactionnelles (rapport THF/H2O,<br />

température…).<br />

B. Dans tous les cas <strong>de</strong> figure décrits ici les précurseurs n’étaient pas complètement<br />

solubles dans le milieu réactionnel. Un solvant organique où le précurseur est<br />

initialement soluble, le DMSO par exemple, pourrait remplacer le THF.<br />

La première voie <strong>de</strong> synthèse que nous avions envisagée (réaction <strong>de</strong> l’isothiocyanate <strong>de</strong><br />

3-propyltriéthoxysilane avec les di(amines) aromatiques correspondantes) a conduit<br />

principalement à la formation <strong>de</strong>s dérivés mono(thiourée). En optimisant les conditions<br />

réactionnelles le dérivé mono(thiourée) 80 pourrait être isolé. Nous pourrions alors faire<br />

réagir la fonction amine restante avec l’isocyanate <strong>de</strong> 3-propyltriéthoxysilane pour obtenir le<br />

composé 81 contenant une fonction urée et une fonction thiourée. Ses propriétés d’auto-<br />

assemblage et la formation <strong>de</strong> matériaux structurés à partir <strong>de</strong> ce composé seraient<br />

intéressantes à explorer.<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

NCS<br />

Si(OEt) 3<br />

HN<br />

S<br />

NH 2<br />

N<br />

H<br />

80<br />

Si(OEt) 3<br />

NCO<br />

Si(OEt) 3<br />

HN<br />

HN<br />

S<br />

O<br />

N<br />

H<br />

Si(OEt) 3<br />

H<br />

N Si(OEt) 3<br />

Schéma IV.3 : Synthèse d’un composé contenant une fonction urée et une fonction thiourée.<br />

81


Chapitre IV<br />

En essayant d’immobiliser le catalyseur <strong>de</strong> Takemoto (Chapitre III) nous avons<br />

constaté que les liaisons thiourées sont fragiles et peuvent être coupées en conditions<br />

basiques. Nous pourrions exploiter cette réactivité pour couper les liaisons thiourées dans les<br />

matériaux après structuration. Si la structure du matériau ne s’effondre pas, cela nous<br />

permettrait d’obtenir un matériau poreux contenant <strong>de</strong>s fonctions amines distribuées <strong>de</strong> façon<br />

homogène et contrôlée dans tout le réseau poreux du matériau.<br />

184


B. Partie expérimentale<br />

185<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées<br />

Réaction <strong>de</strong> la p-phénylènediamine avec le 3-isothiocyanatopropyltriéthoxysilane<br />

NH 2<br />

NH 2<br />

+ 2<br />

NCS<br />

Si(OEt) 3<br />

THF<br />

50 °C<br />

S S<br />

(EtO) 3Si N N<br />

N N<br />

H H<br />

H H<br />

76<br />

Si(OEt) 3<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk séché sont introduits 0,32 g <strong>de</strong> p-phenylènediamine<br />

(3,0 mmol), 20 mL <strong>de</strong> THF anhydre et 1,6 g <strong>de</strong> 3-isothiocyanatopropyltriéthoxysilane<br />

(6,1 mmol). La solution est chauffée à 50 °C pendant 24 heures.<br />

Par RMN nous avons constaté que la réaction n’est pas complète : il y a<br />

principalement formation <strong>de</strong> la mono(thiourée). Cette voie <strong>de</strong> synthèse est donc abandonnée.<br />

Composé 78<br />

H 2N NH 2<br />

+ 2<br />

Cl<br />

S<br />

Cl<br />

NaHCO 3<br />

H 2 O/CHCl 3<br />

t.a.<br />

SCN NCS<br />

78, 38%<br />

1,1 g <strong>de</strong> p-phenylènediamine (10 mmol) sont dissous dans 100 mL <strong>de</strong> chloroforme.<br />

Une solution <strong>de</strong> 1,9 g <strong>de</strong> bicarbonate <strong>de</strong> sodium (23 mmol) dans 30 mL d’eau permutée est<br />

ajoutée. Le mélange est agité vigoureusement pendant 5 minutes puis 2,0 mL <strong>de</strong> CSCl2 (26<br />

mmol) sont ajoutés. Le mélange réactionnel est agité pendant 14 heures à température<br />

ambiante.<br />

Le mélange est ensuite versé dans une ampoule à décanter. La phase organique est<br />

séparée, séchée sur MgSO4, filtrée et concentrée sous pression réduite. Le résidu est trituré<br />

avec <strong>de</strong> l’éthanol, essoré puis séché.<br />

0,74 g <strong>de</strong> produit (3,9 mmol) sont obtenus.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 38%


Chapitre IV<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

7,20 (s, 4 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

126,9 CH<br />

130,1 C<br />

136,3 C(S)<br />

Composé 79<br />

H 2N<br />

NH 2<br />

+ 2<br />

Cl<br />

S<br />

Cl<br />

186<br />

NaHCO 3<br />

H 2 O/CHCl 3<br />

t.a.<br />

SCN<br />

79, 94%<br />

0,38 g <strong>de</strong> 4,4′-diamino biphényle (2,1 mmol) sont dissous dans 30 mL <strong>de</strong> chloroforme.<br />

Une solution <strong>de</strong> 0,41 g <strong>de</strong> bicarbonate <strong>de</strong> sodium (4,9 mmol) dans 10 mL d’eau permutée est<br />

ajoutée. Le mélange est agité vigoureusement pendant pendant 10 minutes puis 0,42 mL <strong>de</strong><br />

CSCl2 (5,5 mmol) sont ajoutés. Le mélange réactionnel est agité à température ambiante<br />

pendant 2 heures.<br />

Le mélange est ensuite versé dans une ampoule à décanter. La phase organique est<br />

séparée, séchée sur MgSO4, filtrée et concentrée sous pression réduite. Le résidu est trituré<br />

avec <strong>de</strong> l’éthanol, essoré pui séché.<br />

0,52 g <strong>de</strong> produit (1,9 mmol) sont obtenus.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 94%<br />

RMN 1 H (400 MHz, CDCl3), δ ppm<br />

7,30 (d, J = 8,5 Hz, 4 H)<br />

7,54 (d, J = 8,5 Hz, 4 H)<br />

NCS


Composé 76 17<br />

NCS<br />

NCS<br />

78<br />

+ 2<br />

NH 2<br />

Si(OEt) 3<br />

THF<br />

50 °C<br />

187<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées<br />

S S<br />

(EtO) 3Si N N<br />

N N<br />

H H<br />

H H<br />

76, 76%<br />

Si(OEt) 3<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk séché sont introduits 0,38 g du composé 78 (2,0 mmol),<br />

15 mL <strong>de</strong> THF anhydre et 1,1 mL <strong>de</strong> 3-aminopropyltriéthoxysilane distillé (4,7 mmol). La<br />

solution est chauffée à 50 °C pendant 14 heures.<br />

Le mélange réactionnel est ensuite concentré sous pression réduite et le produit est<br />

purifié par lavages au pentane anhydre (3 × 10 mL) puis séché.<br />

0,96 g <strong>de</strong> produit (1,5 mmol) sont obtenus.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 76%<br />

RMN 1 H (400 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

0,57 (m, 4 H)<br />

1,16 (t, J = 7,0 Hz, 18 H)<br />

1,59 (m, 4 H)<br />

3,44 (l, 4 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

7,3 CH2<br />

18,2 CH3<br />

22,0 CH2<br />

46,3 CH2<br />

RMN 29 Si (20 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

- 45,3<br />

3,76 (q, J = 7,0 Hz, 12 H)<br />

7,33 (s, 4 H)<br />

7,69 (l, 2 H)<br />

9,40 (l, 2 H)<br />

57,7 CH2<br />

123,3 CH<br />

135,3 C<br />

180,2 C(S)


Chapitre IV<br />

Composé 77<br />

NCS<br />

NCS<br />

79<br />

+ 2<br />

NH 2<br />

Si(OEt) 3<br />

THF<br />

50 °C<br />

(EtO) 3Si<br />

N<br />

H<br />

188<br />

S<br />

N H<br />

77, 84%<br />

N<br />

H<br />

S<br />

N<br />

H<br />

Si(OEt) 3<br />

Dans un tube <strong>de</strong> Schlenk séché sont successivement introduits 0,42 g du composé 79<br />

(1,6 mmol), 15 mL <strong>de</strong> THF anhydre et 0,85 mL <strong>de</strong> 3-aminopropyltriéthoxysilane (1,6 mmol).<br />

La solution est chauffée à 50 °C pendant 14 heures.<br />

Le mélange réactionnel est ensuite concentré sous pression réduite et le résidu est lavé<br />

au pentane anhydre (3 × 10 mL) puis séché.<br />

0,94 g <strong>de</strong> produit bisilylé (1,3 mmol) sont obtenus.<br />

Ren<strong>de</strong>ment : 84%<br />

RMN 1 H (400 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

0,58 (m, 4 H)<br />

1,15 (t, J = 7,0 Hz, 18 H)<br />

1,60 (m, 4 H)<br />

3,45 (l, 4 H)<br />

3,76 (q, J = 7,0 Hz, 12 H)<br />

RMN 13 C (100 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

7,4 CH2<br />

18,2 CH3<br />

22,1 CH2<br />

46,5 CH2<br />

57,7 CH2<br />

RMN 29 Si (20 MHz, DMSO-d6), δ ppm<br />

- 45,9<br />

7,48 (d, J = 8,6 Hz, 4 H)<br />

7,60 (d, J = 8,6 Hz, 4 H)<br />

7,85 (l, 2 H)<br />

9,54 (l, 2 H)<br />

123,1 CH<br />

126,4 CH<br />

135,1 C<br />

138,5 C<br />

180,1 C(S)


Préparation <strong>de</strong>s matériaux M24 et M25 en milieu aqueux<br />

HN<br />

HN<br />

S<br />

S<br />

n<br />

N<br />

H<br />

Si(OEt) 3<br />

H<br />

N Si(OEt) 3<br />

76, n = 1<br />

77, n = 2<br />

HCl<br />

H2O 80 °C<br />

189<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées<br />

HN<br />

HN<br />

S<br />

S<br />

n<br />

N<br />

H<br />

SiO 1,5<br />

H<br />

N SiO 1,5<br />

M24, n = 1<br />

M25, n = 2<br />

Dans un tube scellable sont introduits 0,50 mmol <strong>de</strong> précurseur 76 ou 77, 5,4 mL<br />

d’eau distillée (0,30 mol) et 0,10 mL d’aci<strong>de</strong> chlorhydrique 1 M (0,10 mmol <strong>de</strong> HCl). Le tube<br />

est fermé et le mélange est agité à 80 °C pendant 30 minutes. L’agitation est alors arrêtée et le<br />

mélange est chauffé à 80 °C pendant 48 heures.<br />

Le soli<strong>de</strong> est ensuite essoré et lavé successivement à l’eau, à l’éthanol, à l’acétone et à<br />

l’éther et séché sous pression réduite à température ambiante.<br />

Les matériaux M24 et M25 sont obtenus sous la forme <strong>de</strong> poudres blanches.<br />

Rapports molaires du mélange réactionnel : précurseur/H2O/HCl : 1/600/0,2<br />

Préparation <strong>de</strong>s matériaux M26 et M27 en milieu H2O/THF<br />

HN<br />

HN<br />

S<br />

S<br />

n<br />

N<br />

H<br />

Si(OEt) 3<br />

H<br />

N Si(OEt) 3<br />

76, n = 1<br />

77, n = 2<br />

HCl<br />

H 2 O/THF<br />

80 °C<br />

HN<br />

HN<br />

S<br />

S<br />

n<br />

N<br />

H<br />

SiO 1,5<br />

H<br />

N SiO 1,5<br />

M26, n = 1<br />

M27, n = 2<br />

Dans un tube scellable sont introduits 0,55 mmol <strong>de</strong> précurseur 76 ou 77 et 3,6 mL <strong>de</strong><br />

THF anhydre. 0,20 mol d’eau distillée (3,6 mL) et 0,10 mL d’aci<strong>de</strong> chlorhydrique 1 M


Chapitre IV<br />

(0,10 mmol <strong>de</strong> HCl) sont ajoutés. Le tube est fermé et le mélange est agité à 80 °C pendant<br />

une heure. L’agitation est alors arrêtée et le mélange est chauffé à 80 °C pendant 48 heures.<br />

Le soli<strong>de</strong> est ensuite essoré et lavé successivement à l’eau, à l’éthanol, à l’acétone et à<br />

l’éther et séché sous pression réduite à température ambiante.<br />

Les matériaux M26 et M27 sont obtenus sous la forme <strong>de</strong> poudres blanche et jaune<br />

respectivement.<br />

190


C. Références bibliographiques<br />

191<br />

Matériaux nanostructurés à base <strong>de</strong> thiourées<br />

(1) Hoffmann, F.; Cornelius, M.; Morell, J.; Fröba, M. Angewandte Chemie International<br />

Edition 2006, 45, 3216.<br />

(2) Boury, B.; Corriu, R. J. P. Chemical Communications 2002, 795.<br />

(3) Moreau, J. J. E.; Vellutini, L.; Wong Chi Man, M.; Bied, C. Journal of the American<br />

Chemical Society 2001, 123, 1509.<br />

(4) Moreau, J. J. E.; Vellutini, L.; Wong Chi Man, M.; Bied, C.; Bantignies, J.-L.;<br />

Dieudonné, P.; Sauvajol, J.-L. Journal of the American Chemical Society 2001, 123,<br />

7957.<br />

(5) Moreau, J. J. E.; Pichon, B. P.; Wong Chi Man, M.; Bied, C.; Pritzkow, H.; Bantignies,<br />

J.-L.; Dieudonné, P.; Sauvajol, J.-L. Angewandte Chemie International Edition 2004,<br />

43, 203.<br />

(6) Moreau, J. J. E.; Vellutini, L.; Wong Chi Man, M.; Bied, C.; Dieudonné, P.; Bantignies,<br />

J.-L.; Sauvajol, J.-L. Chemistry - A European Journal 2005, 11, 1527.<br />

(7) Mouawia, R.; Mehdi, A.; Reyé, C.; Corriu, R. Journal of Materials Chemistry 2007, 17,<br />

616.<br />

(8) Shimojima, A.; Kuroda, K. Chemical Record 2006, 6, 53.<br />

(9) Moreau, J. J. E.; Vellutini, L.; Wong Chi Man, M.; Bied, C. Chemistry - A European<br />

Journal 2003, 9, 1594.<br />

(10) Shimojima, A.; Kuroda, K. Angewandte Chemie International Edition 2003, 42, 4057.<br />

(11) Dieudonné, P.; Wong Chi Man, M.; Pichon, B. P.; Vellutini, L.; Bantignies, J.-L.;<br />

Blanc, C.; Creff, G.; Finet, S.; Sauvajol, J.-L.; Bied, C.; Moreau, J. J. E. Small 2009, 5,<br />

503.<br />

(12) Masunov, A.; Dannenberg, J. J. Journal of Physical Chemistry B 2000, 104, 806.<br />

(13) Yamamoto, T.; Sugiyama, S.; Akimoto, K.; Hayashi, K. Organic Preparations and<br />

Procedures International: The New Journal for Organic Synthesis 1992, 24, 346<br />

(14) Nobre, S. S.; Brites, C. D. S.; Ferreira, R. A. S.; <strong>de</strong> Zea Bermu<strong>de</strong>z, V.; Carcel, C.;<br />

Moreau, J. J. E.; Rocha, J.; Wong Chi Man, M.; Carlos, L. D. Journal of Materials<br />

Chemistry 2008, 18, 4172.<br />

(15) Nobre, S. S.; Cattoën, X.; Ferreira, R. A. S.; Carcel, C.; <strong>de</strong> Zea Bermu<strong>de</strong>z, V.; Wong<br />

Chi Man, M.; Carlos, L. D. Chemistry of Materials 2010, 22, 3599.<br />

(16) Wood, P. A.; Pidcock, E.; Allen, F. H. Acta Crystallographica Section B-Structural<br />

Science 2008, 64, 491.


Chapitre IV<br />

(17) Cauzzi, D.; Costa, M.; Gonsalvi, L.; Pellinghelli, M. A.; Predieri, G.; Tiripicchio, A.;<br />

Zanoni, R. Journal of Organometallic Chemistry 1997, 541, 377.<br />

192


Conclusion générale


195<br />

Conclusion générale<br />

Ces travaux <strong>de</strong> thèse ont porté sur la préparation par voie sol-gel <strong>de</strong> silices hybri<strong>de</strong>s<br />

contenant un organocatalyseur asymétrique. A l’amorce du projet dans lequel s’inscrit cette<br />

thèse, le procédé sol-gel, contrairement au greffage, n’avait jamais encore été utilisé pour<br />

immobiliser <strong>de</strong>s catalyseurs organiques.<br />

Les <strong>de</strong>ux catalyseurs avec lequels nous avons travaillé activent les réactifs et les<br />

positionnent dans l’espace par l’intermédiaire <strong>de</strong> liaisons hydrogène. Dans un premier temps,<br />

avec la L-proline pour modèle nous avons démontré la faisabilité <strong>de</strong> notre approche et ses<br />

limites et, dans un <strong>de</strong>uxième temps, nous avons tenté d’immobiliser le catalyseur <strong>de</strong><br />

Takemoto qui est un catalyseur <strong>de</strong> structure un peu plus élaborée. Cette <strong>de</strong>uxième partie nous<br />

a parallèlement permis <strong>de</strong> nous familiariser avec la <strong>chimie</strong> <strong>de</strong>s thiourées.<br />

L’immobilisation par voie sol-gel <strong>de</strong> catalyseurs qui font intervenir <strong>de</strong>s liaisons<br />

hydrogène dans leur cycle catalytique s’est avérée être une opération assez délicate. Comme<br />

nous l’avons montré dans le <strong>de</strong>uxième chapitre, les silanols libres du matériau peuvent entrer<br />

en compétition avec le groupement donneur <strong>de</strong> liaisons hydrogène du catalyseur et conduire à<br />

une diminution <strong>de</strong> son énantiosélectivité. Contrairement aux matériaux obtenus par greffage<br />

où généralement la concentration <strong>de</strong>s silanols libres à la surface <strong>de</strong>s matériaux est<br />

relativement faible, les matériaux préparés par voie sol-gel, en présence <strong>de</strong> TEOS,<br />

contiennent plus <strong>de</strong> silanols qui peuvent perturber la formation <strong>de</strong> liaisons hydrogène par le<br />

catalyseur.<br />

Cependant, l’immobilisation <strong>de</strong> catalyseurs par le procédé sol-gel <strong>de</strong>vrait présenter <strong>de</strong>s<br />

avantages importants par rapport au greffage : les fragments organiques sont répartis dans tout<br />

le matériau hybri<strong>de</strong> <strong>de</strong> manière plus homogène et les sites actifs sont ainsi plus isolés les uns<br />

<strong>de</strong>s autres. Dès lors l’immobilisation <strong>de</strong> catalyseurs à liaisons hydrogène par voie sol-gel est<br />

un défi qu’il est intéressant <strong>de</strong> relever.<br />

Pour s’affranchir <strong>de</strong>s silanols générés pendant l’hydrolyse <strong>de</strong>s groupements<br />

trialkoxysilane, un traitement chimique <strong>de</strong> surface est envisageable. D’autres supports<br />

méritent également d’être étudiés. Les PMO par exemple ; ces matériaux hybri<strong>de</strong>s apporteront<br />

une porosité importante et régulière au matériau, mais surtout une concentration plus faible en<br />

silanols <strong>de</strong> surface. La variation <strong>de</strong> la balance hydrophile/hydrophobe peut avoir <strong>de</strong>s<br />

conséquences intéressantes à explorer sur les performances catalytiques <strong>de</strong>s matériaux. Par<br />

ailleurs, les phosphonates <strong>de</strong> zirconium, où <strong>de</strong>s groupements organiques bloquent la surface<br />

<strong>de</strong> l’oxy<strong>de</strong> et ren<strong>de</strong>nt les groupements hydroxyle inaccessibles, pourraient être une autre<br />

alternative prometteuse à considérer pour l’immobilisation <strong>de</strong> ce type d’organocatalyseurs.


Conclusion générale<br />

Le procédé sol-gel <strong>de</strong>vrait être plus adapté à l’immobilisation <strong>de</strong> catalyseurs où<br />

l’induction asymétrique est engendrée par <strong>de</strong>s répulsions stériques, comme par exemple les<br />

éthers <strong>de</strong> diarylprolinol ou les imidazolidinones <strong>de</strong> MacMillan. Ces familles <strong>de</strong> catalyseurs<br />

n’ont pour l’instant été supportées que par greffage. La présence <strong>de</strong>s silanols <strong>de</strong> surface ne<br />

<strong>de</strong>vrait pas intervenir dans le cycle catalytique <strong>de</strong> ces organocatalyseurs ; en conséquence, les<br />

possibilités d’immobilisation par voie sol-gel sont prometteuses.<br />

Il serait particulièrement intéressant <strong>de</strong> réussir à créer <strong>de</strong>s poches catalytiques en<br />

immobilisant un catalyseur organique dans un environnement chiral puis d’explorer<br />

l’influence <strong>de</strong> cet environnement sur l’induction asymétrique obtenue. La préparation <strong>de</strong><br />

matériaux <strong>de</strong> ce type nous permettra à long terme <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s catalyseurs qui<br />

approcheront l’idéal <strong>de</strong>s poches enzymatiques.<br />

196


Annexes


δ (ppm)<br />

150<br />

125<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

18,1<br />

*<br />

Annexe A : Spectres RMN du composé 61<br />

51,1<br />

*<br />

*<br />

*<br />

120,6<br />

66,7<br />

*<br />

Figure A.1 : Spectre RMN 13 C du composé 61 avant purification par chromatographie.<br />

199<br />

49,4<br />

147,7<br />

29,1<br />

23,4<br />

7,3<br />

52,1<br />

24,1<br />

Annexes<br />

58,3


Annexes<br />

δ (ppm)<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

Figure A.2 : Spectre 1 H RMN du composé 61 avant purification par chromatographie.<br />

200


Annexe B : Diffractogrammes <strong>de</strong> rayons X <strong>de</strong>s matériaux M25 et M27<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

0 5 10 15 20 25<br />

q (nm -1 )<br />

Figure B.1 : Diffractogramme du matériau M25.<br />

Figure B.2 : Diffractogramme du matériau M27.<br />

201<br />

10 15 20 25<br />

q (nm -1 )<br />

120<br />

110<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

15,4<br />

10 15 20 25<br />

q (nn -1 )<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25<br />

q (nm -1 )<br />

16,0<br />

Annexes


Résumé<br />

L’organocatalyse asymétrique est un domaine en plein développement.<br />

L’immobilisation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> catalyseurs pourrait présenter <strong>de</strong> multiples avantages. Ces<br />

travaux <strong>de</strong> thèse s’intéressent à la préparation <strong>de</strong> silices hybri<strong>de</strong>s organiques/inorganiques par<br />

voie sol-gel et aux applications <strong>de</strong> ces matériaux en organocatalyse asymétrique. La première<br />

partie du manuscrit est consacrée à une présentation bibliographique du sujet. Dans la<br />

<strong>de</strong>uxième partie, l’utilisation <strong>de</strong> la L-proline comme modèle est décrite. Des matériaux<br />

contenant un fragment L-proline ont été préparés et leurs performances catalytiques évaluées<br />

pour une réaction d’aldolisation asymétrique. Les processus à l’origine <strong>de</strong>s propriétés<br />

catalytiques modérées <strong>de</strong> ces catalyseurs supportés sont discutés. La troisième partie porte sur<br />

le catalyseur <strong>de</strong> Takemoto, organocatalyseur bifonctionnel contenant un groupement donneur<br />

<strong>de</strong> liaisons hydrogène et une fonction amine tertiaire. Les différentes stratégies envisagées<br />

pour préparer <strong>de</strong>s dérivés silylés <strong>de</strong> ce catalyseur sont exposées. Enfin, la nanostructuration <strong>de</strong><br />

silsesquioxanes par le biais <strong>de</strong> liaisons hydrogène entre fonctions thiourée est présentée.<br />

Mot-clés : organocatalyse asymétrique, catalyse supportée, silices hybri<strong>de</strong>s, L-proline,<br />

thiourée, liaisons hydrogène,<br />

Abstract<br />

Asymmetric organocatalysis is a blossoming area of research. Immobilisation of this<br />

kind of catalysts could present numerous advantages. This thesis <strong>de</strong>als with the sol-gel<br />

synthesis of organic/inorganic hybrid silicas and their applications in asymmetric<br />

organocatalysis. The first part of this work is <strong>de</strong>dicated to a bibliographic presentation of this<br />

area of research. In the second part, the use of L-proline as a mo<strong>de</strong>l is <strong>de</strong>scribed. Hybrid<br />

materials containing a L-proline component were prepared and their catalytic performances<br />

were evaluated in an asymmetric aldolisation reaction. The processes accounting for the<br />

mo<strong>de</strong>rate performances of these materials are discussed. The third part relates the synthetic<br />

strategies used to prepare silylated <strong>de</strong>rivatives of the Takemoto catalyst, a bifunctional<br />

catalyst containig a H-bond donnor and a tertiary amine. Finally the nanostructuring of<br />

bridged silsesquioxanes through H-bonding interactions between thiourea cross-linkers is<br />

presented.<br />

Keywords : asymmetric organocatalysis, supported catalysis, hybrid silicas, L-proline,<br />

thiourea, hydrogen bonding<br />

204

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