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Bilan des acquisitions de 1984 - Musée des Augustins

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VILLE DE TOULOUSE<br />

MUSÉE DES AUGUSTINS<br />

1969-<strong>1984</strong><br />

NOUVELLES ACQUISITIONS


VILLE DE TOULOUSE<br />

MUSÉE DES AUGUSTINS<br />

1969-<strong>1984</strong><br />

NOUVELLES ACQUISITIONS<br />

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Au printemps <strong>de</strong> 1969 le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> avait présenté<br />

une exposition " 1948-1968, vingt ans d'<strong>acquisitions</strong><br />

qui avait montré essentiellement ce qu'avait été<br />

l'action <strong>de</strong> mon prédécesseur, Monsieur Paul Mesplé.<br />

Quinze ans se sont écoulés <strong>de</strong>puis et le musée a fait peau<br />

neuve. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> faire le bilan <strong>de</strong> cette<br />

pério<strong>de</strong>.<br />

La transformation du musée au cours <strong>de</strong> ces quinze années<br />

a entraîné, <strong>de</strong> 1976 à 1981, la fermeture <strong>de</strong> l'établissement<br />

pour permettre la restauration <strong>de</strong> tous les bâtiments classés<br />

Monuments Historiques, sous la direction diligente et sensible<br />

<strong>de</strong> Monsieur l'Inspecteur Général Yves Boiret, et le<br />

réaménagement complet <strong>de</strong> l'ensemble muséographique<br />

sous la responsabilité technique <strong>de</strong> la conservation. Cette<br />

fermeture n'a interrompu ni le travail scientifique sur les<br />

collections, ni l'action technique <strong>de</strong> leur entretien et <strong>de</strong> leur<br />

restauration, ni la politique d'<strong>acquisitions</strong>, au contraire, et<br />

cette <strong>de</strong>rnière s'est trouvée renforcée et affinée dans ses<br />

principes, se concrétisant dans <strong><strong>de</strong>s</strong> opérations que l'on peut<br />

dire exemplaires étant donnée la conjoncture : la restauration<br />

et le réaménagement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> ont exigé <strong>de</strong> la<br />

Ville <strong>de</strong> Toulouse et <strong>de</strong> l'Etat un effort financier exceptionnel<br />

et considérable, d'autant plus méritoire que l'on se<br />

trouvait en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise, et, parallèlement, la Municipalité<br />

a consenti, fût-ce avec <strong><strong>de</strong>s</strong> moyens limités et réduits, à<br />

poursuivre les actions nécessaires afférentes aux collections<br />

elles-mêmes en acceptant les sacrifices financiers<br />

supplémentaires qu'exigeaient les restaurations d'oeuvres<br />

d'art et l'enrichissement continu <strong>de</strong> notre patrimoine.<br />

La crise, l'évolution accélérée du marché <strong>de</strong> l'art, la lente et<br />

difficile prise <strong>de</strong> conscience, individuelle et collective, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

obligations qu'impose la constitution du patrimoine, n'ont<br />

pas favorisé la mise en oeuvre <strong>de</strong> la politique d'<strong>acquisitions</strong><br />

telle que nous la souhaiterions, mais tout ce qui pouvait<br />

être fait, grâce à l'engagement <strong>de</strong> la Ville, a été fait. Dans<br />

un tel contexte les conservateurs <strong>de</strong> musées sont les fonctionnaires<br />

les plus frustrés, les plus angoissés, mais aussi<br />

les plus acharnés à mener leur action, les plus zélés à faire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> miracles, miracles heureusement permis par la compréhension<br />

<strong>de</strong> la collectivité et grâce à la bienveillance et la<br />

générosité <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers. Ils ont été aidés, dans ce difficile<br />

travail, par l'ai<strong>de</strong> apportée par la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s<br />

<strong>de</strong> France et l'Inspection Générale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s Classés et<br />

Contrôlés, et par le soutien du Fonds Régional d'Acquisitions<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s (F.R.A.M.), institution nouvelle qui a<br />

permis au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, comme aux autres musées<br />

<strong>de</strong> la Ville et <strong>de</strong> la région, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong><strong>de</strong>s</strong> achats d'une<br />

très gran<strong>de</strong> importance.<br />

La part majeure <strong>de</strong> cette exposition est donc constituée par<br />

les <strong>acquisitions</strong>, et il faut donc dire un mot sur ce qu'ont<br />

été les principes qui nous ont dirigés. S'il ne faut pas sousestimer<br />

le fruit <strong><strong>de</strong>s</strong> hasards du marché et <strong><strong>de</strong>s</strong> occasions<br />

imprévues ou exceptionnelles, on remarquera que la ligne<br />

directrice <strong>de</strong> notre politique d'<strong>acquisitions</strong> a été l'enracinement<br />

territorial <strong>de</strong> notre quête <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres venant enrichir<br />

les collections lapidaires comme les collections <strong>de</strong> peintures.<br />

Cela correspond à une orientation générale <strong>de</strong> l'ensemble<br />

<strong>de</strong> tous les musées <strong>de</strong>puis une trentaine d'années, et<br />

cela répond aux exigences d'une décentralisation et d'une<br />

régionalisation dont la mise en place institutionnelle et<br />

constitutionnelle actuelle fait droit aux réalités économiques,<br />

sociales et culturelles du présent <strong>de</strong> notre pays et <strong>de</strong><br />

ses pays constitutifs.<br />

Pour la peinture nos choix ont porté sur la sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

pièces importantes <strong>de</strong> l'histoire culturelle et artistique <strong>de</strong><br />

notre ville et <strong>de</strong> la région. Les noms <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes dont on a<br />

volontairement recherché et acquis les oeuvres le disent<br />

clairement par leur simple énoncé : Chalette, Fré<strong>de</strong>au,<br />

3


Antoine Rivalz, Jean et François De Troy, Valenciennes,<br />

D'Aubuisson, Gros, Gélibert, Béringuier, Henri Martin,<br />

Bouillière, Bergougnan, Marfaing, Jaurès, Denax, etc...<br />

Cette recherche et cette collecte délibérées ont gran<strong>de</strong>ment<br />

été facilitées et amplifiées par les gestes généreux <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers<br />

: le legs <strong>de</strong> Madame Rulhe, les dons <strong>de</strong> la famille<br />

Lassave, les cessions avantageuses privilégiées <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle<br />

Calvet, les donations <strong>de</strong> tous ceux dont la longue<br />

liste est donnée par ailleurs, disent avec éclat la compréhension<br />

bienveillante <strong><strong>de</strong>s</strong> amateurs qui ont apporté une<br />

portion non négligeable d'oeuvres anciennes et mo<strong>de</strong>rnes à<br />

notre rassemblement d'oeuvres toulousaines et régionales.<br />

Dans le même temps que nous menions cette action pour<br />

collectionner ce qui manifeste <strong>de</strong> la façon la plus caractéristique<br />

l'histoire artistique <strong>de</strong> notre cité et du Languedoc,<br />

nous avons tenu à poursuivre l'enrichissement d'un patrimoine<br />

dont la nature et la teneur nous sont indiquées par la<br />

collection même dont nous avons hérité, collection dont le<br />

noyau initial fut rassemblé, entre 1794 et 1812, par les saisies<br />

révolutionnaires et les envois napoléoniens, avec le<br />

souci <strong>de</strong> faire du musée <strong>de</strong> Toulouse une sorte <strong>de</strong> " Petit<br />

Louvre " en province, et, grâce à l'achat quasi gracieux<br />

que nous avons pu faire chez Ma<strong>de</strong>moiselle Calvet, nous<br />

avons pu grossir notre importante collection <strong>de</strong> peintures<br />

italiennes <strong>de</strong> pièces remarquables <strong>de</strong> Salvator Rosa, Nuvolone<br />

et Crespi.<br />

L'art mo<strong>de</strong>rne a constitué, enfin et bien entendu, l'un <strong>de</strong><br />

nos axes préférentiels. Il avait été, jusqu'en 1968, le parent<br />

pauvre, malgré les <strong>acquisitions</strong> déjà faites par Monsieur<br />

Mesplé et l'amorce d'une politique nouvelle dont notre<br />

exposition <strong>de</strong> 1969 avait rendu compte, et nous disions,<br />

alors, que le début <strong>de</strong> constitution d'une collection mo<strong>de</strong>rne<br />

et contemporaine que nous proposions aurait <strong><strong>de</strong>s</strong> suites.<br />

Monsieur le Professeur Paul Ourliac, alors adjoint au Maire,<br />

puis Monsieur le Professeur Jean Krynen, et,<br />

aujourd'hui, Monsieur le Professeur Pierre Puel et Maître<br />

Jean Sudre, au nom <strong>de</strong> la Municipalité, ont donné à la<br />

Commission Technique <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts <strong>de</strong> la Ville la mission<br />

<strong>de</strong> pourvoir à cette politique qui a tendu à rendre<br />

compte, à la fois, <strong>de</strong> la production nationale dans ce qu'elle<br />

a <strong>de</strong> nécessaire dans toute collection publique, et <strong>de</strong> la<br />

création locale, politique soutenue et secondée par notre<br />

activité d'expositions temporaires et par l'action parallèle<br />

et complémentaire du Centre Culturel Municipal sous la<br />

responsabilité technique et spécifique <strong>de</strong> notre ami Yvan<br />

Erpeldinger.<br />

Entre 1971 et 1977 Monsieur le Professeur Ourliac et les<br />

amateurs qu'il avait fait nommer à la commission, Maître<br />

Boyer, Jean Dieuzai<strong>de</strong> et Pierre Charles Bru, nous permettaient,<br />

sinon <strong>de</strong> combler les retards presqu'irrattrapables<br />

accumulés pendant <strong><strong>de</strong>s</strong> décennies, du moins <strong>de</strong> nous donner<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> bases soli<strong><strong>de</strong>s</strong> à notre action par l'achat d'ceuvres<br />

repères <strong>de</strong> la production <strong><strong>de</strong>s</strong> années soixante <strong><strong>de</strong>s</strong> pionniers<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong> maîtres <strong>de</strong> l'abstraction : Bissière, Schnei<strong>de</strong>r, Hartung,<br />

Poliakoff, Soulages, Mathieu. Depuis nous avons pu<br />

acquérir d'autres oeuvres marquantes qui scan<strong>de</strong>nt chronologiquement<br />

notre collection telle qu'elle peut s'enrichir<br />

dans les circonstances actuelles : une magnifique nature<br />

morte <strong>de</strong> Manguin <strong>de</strong> 1907, une oeuvre caractéristique du<br />

figuratisme abstractisant <strong>de</strong> Magnelli <strong>de</strong> 1934, ou une<br />

création monumentale récente d'Olivier Debré. Parallèlement<br />

nous achetions <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes toulousains et<br />

4<br />

régionaux, y compris <strong><strong>de</strong>s</strong> plus jeunes, et, pour plus jeunes,<br />

nous n'hésitions pas, par nos choix, à les confronter, dans<br />

la collection, avec leurs contemporains d'ailleurs déjà<br />

sanctionnés par <strong><strong>de</strong>s</strong> succès nationaux et internationaux.<br />

Enfin un accent particulier était donné à notre relation privilégiée<br />

avec l'Espagne et la Catalogne, par l'organisation<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> expositions <strong>de</strong> Manolo Millares et Antoni Clavé, expositions<br />

à l'issue <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles nous acquérions, par achat et<br />

par don, <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres majeures <strong>de</strong> ces artistes.<br />

L'action que nous avons menée avec acharnement en ce<br />

domaine <strong>de</strong>puis une vingtaine d'années a été renforcée, ces<br />

toutes <strong>de</strong>rnières années, par l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Monsieur Alain<br />

Mousseigne dont le récent départ du musée ne saurait<br />

interrompre l'activité ainsi mise en place ni mettre en cause<br />

l'existence et le développement d'un musée d'art mo<strong>de</strong>rne<br />

<strong>de</strong> fait, fruit du fonctionnement naturel du musée classé <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>, même s'il est nécessaire et souhaitable <strong>de</strong> penser<br />

maintenant, vu l'état <strong>de</strong> la collection et la poursuite <strong>de</strong><br />

notre action, à la création d'un établissement spécifique. Et<br />

cette action <strong>de</strong> vingt ans a reçu une très flatteuse récompense<br />

par la confirmation définitive du don manuel que<br />

Pablo Picasso nous avait fait en 1965 <strong>de</strong> son Ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong><br />

scène du 14 juillet, pièce magistrale et bouleversante <strong>de</strong><br />

1936, confirmation que Madame Jacqueline Picasso a<br />

voulu marquer en nous offrant l'exposition "Picasso, couleurs<br />

d'Espagne, couleurs <strong>de</strong> France, couleurs <strong>de</strong> vie " que<br />

nous avons présentée, pour son inauguration, au printemps<br />

<strong>de</strong>rnier, dans le Réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins, y instaurant une<br />

activité d'expositions complémentaires <strong>de</strong> toute la politique<br />

mo<strong>de</strong>rne et contemporaine du <strong>Musée</strong> et <strong>de</strong> toutes les<br />

institutions culturelles municipales actives en ce domaine.<br />

En ce qui concerne la sculpture nous avons d'abord bénéficié<br />

<strong>de</strong> la bonne fortune <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux au couvent et au musée<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> et <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles que nous avons pu faire à<br />

cette occasion : outre les renseignements très précieux<br />

qu'elles nous ont permis <strong>de</strong> recueillir sur l'histoire du<br />

monument, elles ont été l'occasion <strong>de</strong> la découverte nombreuse<br />

et sensationnelle d'abondants vestiges et témoignages<br />

archéologiques <strong>de</strong> la Basse Antiquité et du Haut-<br />

Moyen Age et <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> neuf sculptures <strong>de</strong> la fin du<br />

XV siècle et du début du XVI' siècle qui avaient été<br />

volontairement enfouies dans le cloître. Nos campagnes <strong>de</strong><br />

fouilles, en 1976 et 1977, ont été dirigées par mon collaborateur,<br />

Monsieur Daniel Cazes, dont on ne dira jamais<br />

assez la compétence, le zèle et le dévouement exemplaires<br />

et qui <strong>de</strong>puis qu'il me secon<strong>de</strong> à la conservation du musée,<br />

a donné à l'activité scientifique et culturelle portant sur nos<br />

collections lapidaires et sculpturales un développement<br />

exceptionnellement fructueux. Toute l'équipe <strong>de</strong> la Direction<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Antiquités Historiques <strong>de</strong> la Région Midi-<br />

Pyrénées, entraînée avec enthousiasme par messieurs Vidal<br />

et Marty, a largement contribué au succès <strong>de</strong> ces fouilles<br />

comme à la fécondité <strong>de</strong> toutes nos recherches à l'extérieur,<br />

et nous <strong>de</strong>vons <strong><strong>de</strong>s</strong> remerciements chaleureux à Monsieur<br />

le Professeur Michel Labrousse et à son successeur, Monsieur<br />

Robert Lequement, qui, en tant que Directeurs <strong>de</strong> la<br />

circonscription <strong><strong>de</strong>s</strong> Antiquités, ont généreusement joué la<br />

partie d'une intime collaboration avec le musée.<br />

Ces fouilles ont été un <strong><strong>de</strong>s</strong> faits majeurs et l'exemple le plus<br />

pointu <strong>de</strong> ce que nous voulions que soit la politique nouvelle<br />

d'enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong> collections lapidaires et <strong><strong>de</strong>s</strong> collec-


tions <strong>de</strong> sculptures du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> : l'aboutissement<br />

naturel <strong>de</strong> ce qui fait la mémoire concrète active <strong>de</strong><br />

l'histoire artistique et culturelle <strong>de</strong> notre ville et <strong>de</strong> notre<br />

région, l'aboutissement naturel <strong>de</strong> ce qui, sans cette sauvegar<strong>de</strong><br />

volontaire, serait voué à la déperdition. Aussi Daniel<br />

Cazes a-t-il mis en oeuvre, aidé par nos nombreux amis <strong>de</strong><br />

l'Université, <strong>de</strong> la Commission Régionale <strong>de</strong> l'Inventaire,<br />

par l'infatigable conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins, Monsieur<br />

Maurice Prin, une action systématique d'enquête sur tout<br />

ce qui se passe en ville et à proximité et qui concernerait la<br />

vie et la survie <strong>de</strong> notre patrimoine, <strong>de</strong> façon à pouvoir<br />

entrer en pourparlers avec les propriétaires et les ayantdroits<br />

concernés et étudier avec eux les mesures les plus<br />

appropriées à la conservation et en particulier, négocier<br />

avec eux les modalités les plus raisonnables pour l'entrée<br />

<strong>de</strong> certaines oeuvres dans les collections du musée lorsque<br />

cette solution apparaissait, techniquement et scientifiquement,<br />

comme la plus convenable. Cette action implique<br />

une vigilance spécifique rigoureuse sur les injonctions<br />

mêmes <strong>de</strong> notre collection et sur celles <strong>de</strong> la vie du patrimoine<br />

immergée dans la vie même <strong>de</strong> la cité, et elle donne<br />

à la fonction du musée sa pertinence la plus légitime. Aussi,<br />

les efforts <strong>de</strong> Daniel Cazes ont-ils rapi<strong>de</strong>ment recueilli<br />

leurs fruits et la réponse <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers et <strong><strong>de</strong>s</strong> collectivités<br />

contactés, ou qui se sont mis en rapport avec nous, a-t-elle<br />

confirmé la justesse <strong>de</strong> cette politique : vestiges gothiques<br />

<strong>de</strong> Saint-Hilaire, chapiteaux romans <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong> Saint-<br />

Rustice, décor en terre cuite du XVIII' siècle <strong>de</strong> l'Orangerie<br />

<strong>de</strong> la Redorte, vestiges <strong><strong>de</strong>s</strong> statues d'extérieur <strong>de</strong><br />

François Lucas à la maison <strong><strong>de</strong>s</strong> champs du Prési<strong>de</strong>nt d'Orbessan<br />

dans le Gers, console d'une tourelle d'un hôtel particulier<br />

à Toulouse, fenêtre <strong>de</strong> l'hôtel du Vieux-Raisin, la<br />

collecte et le sauvetage concertés avec les propriétaires qui<br />

se sont montrés compréhensifs et généreux, ont été d'une<br />

importance exceptionnelle et constituent l'essentiel <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>acquisitions</strong> qui seront exposées, ensemble par ensemble,<br />

dans notre salle <strong><strong>de</strong>s</strong> expositions temporaires, d'autres<br />

<strong>acquisitions</strong>, déjà intégrées aux collections exposées en<br />

permanence, restant en place.<br />

Cette action <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> ainsi conçue ne nous a pas distraits<br />

du <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> collecter les oeuvres dont nous pensions<br />

<strong>de</strong>voir faire l'acquisition par d'autres moyens et on a pu<br />

acheter sur le marché un certain nombre <strong>de</strong> pièces importantes<br />

pour l'enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong> ensembles déjà acquis<br />

art <strong>de</strong> la Basse Antiquité, production romane tardive,<br />

sculpture <strong><strong>de</strong>s</strong> XVIII' et XIX' siècles ont été spécialement<br />

recherchés, en raison <strong>de</strong> ce qu'étaient déjà nos collections,<br />

et nous avons le plus souvent rencontré chez les marchands<br />

d'oeuvres d'art et d'antiquités <strong>de</strong> la région une active<br />

compréhension.<br />

Les ensembles les plus remarquables <strong>de</strong> nos <strong>acquisitions</strong> <strong>de</strong><br />

sculptures, l'art mo<strong>de</strong>rne et contemporain, dans les oeuvres<br />

les plus caractéristiques qui ont été acquises <strong>de</strong>puis quinze<br />

ans, seront exposés dans la salle <strong><strong>de</strong>s</strong> expositions temporaires<br />

du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, mais l'ensemble <strong>de</strong> l'exposition<br />

investira la totalité du musée car beaucoup <strong>de</strong> nos<br />

<strong>acquisitions</strong> récentes <strong>de</strong>meureront à la place d'exposition<br />

permanente qui leur a déjà été assignée dans le musée<br />

c'est que l'activité d'animation par les expositions temporaires<br />

doit être liée à la vie globale <strong>de</strong> l'établissement, et la<br />

nature même <strong>de</strong> notre thème impliquait cette relation fonctionnelle<br />

intime avec le musée dont on voudrait que le visiteur<br />

ressente à quel point son activité, fondée sur le patrimoine,<br />

est vivante et sans cesse animée par les impulsions<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> culturelle et celles d'un patrimoine qui n'a<br />

pas été engrangé pour dormir mais pour vivre <strong><strong>de</strong>s</strong> besoins<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong> désirs nés chez tous <strong><strong>de</strong>s</strong> appels mêmes d'un patrimoine<br />

dont la connaissance et l'enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

connaissances que l'on a sur lui provoquent une vie nécessaire<br />

et particulièrement dynamique.<br />

De 1975 à 1981 le musée a fait entièrement peau neuve et,<br />

le 10 octobre 1981 nous pouvions rouvrir l'établissement<br />

dans sa nouvelle présentation. Cette présentation, par son<br />

aspect varié, rendu possible grâce à la magnifique diversité<br />

<strong>de</strong> nos bâtiments historiques et mo<strong>de</strong>rnes et à la richesse<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> collections, par ses partis-pris archéologiques ou<br />

mo<strong>de</strong>rnistes, a provoqué <strong>de</strong> nombreuses réations qui, par le<br />

fait même qu'elles étaient formulées, étaient indice <strong>de</strong> vie<br />

<strong>de</strong> l'institution du musée et appel à l'institution <strong>de</strong> savoir<br />

vivre au diapason <strong><strong>de</strong>s</strong> exigences culturelles <strong>de</strong> la population<br />

qui est son terreau. Aussi cette présentation a-t-elle<br />

déjà évolué et a-t-elle été modifiée, l'expérience <strong>de</strong> trois ans<br />

<strong>de</strong> fonctionnement dans ces conditions nouvelles nous<br />

ayant obligé à tirer un certain nombre <strong>de</strong> leçons : les <strong>de</strong>ux<br />

grands tableaux <strong>de</strong> Simon Vouet pour la chapelle <strong><strong>de</strong>s</strong> Pénitents<br />

noirs, que nous avions primitivement exposés dans la<br />

nef <strong>de</strong> l'église, dans le sens longitudinal, sur un grand socle<br />

massif, ont maintenant rejoint le grand tableau <strong>de</strong> Tournier<br />

<strong>de</strong> La Bataille <strong><strong>de</strong>s</strong> Roches Rouges, peint lui aussi pour<br />

cette chapelle <strong><strong>de</strong>s</strong> Pénitents noirs, dans un local où ils forment<br />

ensemble, ce qui nous a permis <strong>de</strong> dégager l'église,<br />

comme l'a souhaité la majorité <strong>de</strong> nos visiteurs. Ce transfert<br />

nous a amenés à exposer l'ensemble du décor <strong>de</strong> la<br />

chapelle <strong><strong>de</strong>s</strong> Pénitents Blancs, dû à Subleyras, Ambroise<br />

Croizat et au Chevalier Rivalz, en face <strong><strong>de</strong>s</strong> décors <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Galeries du Capitole, peints par Bon Boullogne, Jean Jouvenet<br />

et Antoine Rivalz, ce qui permet <strong>de</strong> confronter les<br />

grands décors toulousains <strong>de</strong> la fin du XVII' siècle et du<br />

XVIII siècle <strong>de</strong> façon très fructueuse, sans pour autant<br />

que l'ensemble religieux organisé dans l'église en pâtisse.<br />

Si nous nous <strong>de</strong>vons, en tant que gestionnaires scientifiques,<br />

d'être particulièrement vigilants à l'égard <strong><strong>de</strong>s</strong> illusions<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale, pas toujours informée comme<br />

il le faudrait pour pouvoir formuler <strong><strong>de</strong>s</strong> souhaits pertinents,<br />

nous nous <strong>de</strong>vons aussi d'être tout particulièrement attentifs<br />

aux besoins exprimés et à la sensibilité aigüe <strong>de</strong> nos<br />

publics, et les modifications toutes nouvelles que je viens<br />

d'indiquer sont un exemple caractéristique <strong>de</strong> la communication<br />

nécessaire avec la population et <strong>de</strong> la rencontre<br />

fécon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sensibilité et <strong>de</strong> la compétence spécifique. Et<br />

on peut même affirmer que ce que nous proposons<br />

aujourd'hui, par cette exposition qui investit l'ensemble du<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, ne saurait être considéré comme un<br />

état définitif et immuable : <strong>de</strong> l'exposition même nous<br />

attendons que, <strong>de</strong> l'échange avec nos publics, naissent <strong>de</strong><br />

nouvelles incitations à faire vivre le musée tel qu'en luimême<br />

la vie doit la changer, <strong>de</strong> nouvelles impulsions pour<br />

notre politique d'<strong>acquisitions</strong>, pour notre politique d'expositions<br />

et pour notre politique <strong>de</strong> publications et <strong>de</strong> documentation.<br />

Et pour notre politique <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

oeuvres.<br />

5


Notre catalogue, en effet, se veut exhaustif en ce qui<br />

concerne les <strong>acquisitions</strong> faites <strong>de</strong>puis quinze ans, mais,<br />

même dans le cadre exceptionnel et temporaire <strong>de</strong> cette<br />

exposition, toutes ces <strong>acquisitions</strong> n'ont pas pu être exposées<br />

: trop d'oeuvres sont trop fragiles ou dans un état critique,<br />

état qui a souvent été la raison <strong>de</strong> leur acquisition<br />

pour en assurer le sauvetage, et, soit qu'elles se trouvent en<br />

cours <strong>de</strong> restauration, donc indisponibles, soit que leur état<br />

ait interdit leur manipulation et leur exposition, nous<br />

n'avons pas pu les montrer au public, nous contentant, par<br />

ce catalogue, <strong>de</strong> donner mention <strong>de</strong> leur acquisition. Dans<br />

certains cas c'est la mort dans l'âme que nous avons dû<br />

renoncer à l'exposition <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres, et je pense, en particulier,<br />

à l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux <strong>de</strong> Lassave qui nous ont été<br />

donnés généreusement par les <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants du peintre, nous<br />

apportant ainsi huit toiles d'un peintre qui n'était publiquement<br />

connu que par le seul tableau que nous conservions<br />

déjà, son autoportrait, qui fut son morceau <strong>de</strong> réception à<br />

l'Académie en 1788. Ces huit tableaux sont actuellement<br />

en restauration et ne seront visibles que dans quelques<br />

mois. Par les absences mêmes qu'elle manifeste dans ce<br />

qu'elle <strong>de</strong>vrait théoriquement montrer, cette exposition<br />

sera, aussi, le témoignage <strong>de</strong> la vie technique active du<br />

musée dans son rôle <strong>de</strong> sauvetage du patrimoine. Dans certains<br />

cas, comme celui du tableau <strong>de</strong> Louis Germain d'Aubuisson,<br />

les dimensions <strong>de</strong> l'oeuvre ont interdit sa présentation<br />

dans le cadre actuel du musée, mais pour autant, tout<br />

en sachant cette impossibilité présente d'exposition, nous<br />

n'avons pas hésité à faire l'acquisition d'oeuvres capitales<br />

6<br />

pour notre histoire artistique et pour le patrimoine public,<br />

nous obligeant, par ces <strong>acquisitions</strong>, à penser, fût-ce à terme,<br />

les modalités <strong>de</strong> leur mise à la disposition du public.<br />

A la qualité du travail <strong><strong>de</strong>s</strong> conservateurs du musée, sur<br />

laquelle il serait outrecuidant que j'insiste, encore que je ne<br />

regretterai jamais <strong>de</strong> proclamer la valeur et l'excellence du<br />

travail <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> mes collaborateurs dévoués à la cause<br />

du patrimoine et du Service Public, il faut ajouter la qualité<br />

<strong>de</strong> la compréhension <strong>de</strong> la Municipalité dont les efforts<br />

financiers ont été exceptionnels, compréhension qui impliquait,<br />

<strong>de</strong> notre part, que l'on fasse fructifier culturellement<br />

ces investissements considérables. Cette exposition entend<br />

donc, non seulement porter à la connaissance <strong>de</strong> la population<br />

toulousaine ce qui a été fait pour elle, mais, aussi et<br />

surtout, participer à un vaste travail d'ensemble <strong>de</strong> tous les<br />

établissements culturels <strong>de</strong> la ville pour que cette population<br />

soit en harmonie active avec son patrimoine et sa culture,<br />

et pour que ce patrimoine et cette culture soient vivifiés<br />

et exploités en fonction <strong>de</strong> cette harmonie sans cesse en<br />

train <strong>de</strong> se créer et <strong>de</strong> se développer.<br />

Denis Milhau<br />

Conservateur en Chef<br />

du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.


Remerciements<br />

Acquisitions et réalisation <strong>de</strong> l'exposition ont été<br />

facilitées grâce à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

M. le Maire <strong>de</strong> Saint-Rustice, son Conseil Municipal<br />

et plus particulièrement M. OTAL, Maire-Adjoint.<br />

M. le Curé <strong>de</strong> Saint-Simon.<br />

M. le Directeur <strong>de</strong> l'Ecole Supérieure <strong>de</strong> Commerce<br />

<strong>de</strong> Toulouse.<br />

Mme Jacqueline BONAL.<br />

M. Roger CAMBOULIVES, Professeur honoraire.<br />

M. Robert LEQUÉMENT, Directeur <strong><strong>de</strong>s</strong> Antiquités<br />

historiques <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />

M. Bernard LONCAN, Secrétaire <strong>de</strong> la Commission<br />

Régionale <strong>de</strong> l'Inventaire <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />

M. Jacques RIVET, Commissaire-priseur à Toulouse.<br />

M. Jacques ROUGE, Chef <strong>de</strong> l'Atelier Municipal <strong>de</strong><br />

Photographie.<br />

M. Michel VIDAL, Conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong> Fouilles <strong>de</strong><br />

Midi-Pyrénées.<br />

Ainsi que <strong>de</strong> tous ceux qui, <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin, nous ont<br />

apporté leur soutien.<br />

La présentation <strong>de</strong> l'exposition, la dépose et la restauration<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures ont été réalisées par les équipes<br />

techniques <strong>de</strong> l'Atelier <strong>de</strong> Restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong><br />

Toulouse, sous la direction <strong>de</strong> M. Jean-Louis LAFFONT.<br />

7


8<br />

Mile L. BALATS t, Toulouse.<br />

Mile C. CALVET, Toulouse.<br />

M. et Mme CHAPPUIS, Saint-Hilaire.<br />

M. A. CLAVÉ, Saint-Tropez.<br />

M. O. DEBRÉ, Paris.<br />

M. DEVAUX, Orbessan.<br />

Mlle DURAND t, Toulouse.<br />

Liste <strong><strong>de</strong>s</strong> donateurs<br />

Mme E. ESCUBIO DE MILLARES, Madrid.<br />

Mme ESTRADE, Toulouse<br />

M. Robert FACHARD, Meudon.<br />

M. GARCIA, Toulouse.<br />

Dr HÉMOUS, Toulouse.<br />

M. P. IGON, Toulouse.<br />

M. LAFFAGE, Toulouse.<br />

M. LAGARDELLE, Toulouse.<br />

Mme DE LAPLAGNOLLE, Toulouse.<br />

M. DE MARTRIN-DONOS, Toulouse.<br />

M. METTEIX t, Moissac.<br />

Mme MOULIN, Latrape.<br />

M. J. PERRET, Martres-Tolosane.<br />

M. et Mme PONT, Sanary-sur-Mer.<br />

Le Rotary Club <strong>de</strong> Toulouse.<br />

M. O. ROUART, Toulouse.<br />

Mme RULHE t, Bor<strong>de</strong>aux.<br />

M. SERS, Toulouse.<br />

Dr VASSAL, Toulouse.<br />

Le Fonds Régional d'Acquisitions <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong><br />

Midi-Pyrénées, Prési<strong>de</strong>nt M. RAYNAUD, Conseiller<br />

Régional, Adjoint au Maire <strong>de</strong> Castres, Secrétaire<br />

Général M. QUEGUINER, Directeur Régional <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Affaires Culturelles, a subventionné les achats du<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong>puis 1982.


CATALOGUE<br />

Expression <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions<br />

H. :^Hauteur.<br />

L. :^Largeur ou longueur.<br />

P. :^Profon<strong>de</strong>ur.<br />

L'unité <strong>de</strong> mesure utilisée est le mètre.<br />

Numéros d'inventaire du <strong>Musée</strong><br />

Inv. :^Inventaire.<br />

Ro :^Précè<strong>de</strong> les numéros extraits <strong>de</strong> : E. ROSCHACH, <strong>Musée</strong><br />

<strong>de</strong> Toulouse. Catalogue <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquités et objets d'art,<br />

Toulouse, 1865.<br />

Ra :^Précè<strong>de</strong> les numéros extraits <strong>de</strong> : H. RACHOU, Catalogue<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> collections <strong>de</strong> sculpture et d'épigraphie du <strong>Musée</strong> <strong>de</strong><br />

Toulouse, Toulouse, 1912.<br />

Me :^Précè<strong>de</strong> les numéros extraits <strong>de</strong> : P. MESPLÉ, Toulouse.<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Les sculptures romanes,. Inventaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> collections publiques françaises, Paris, 1961.<br />

83-7-1 :^Exemple <strong>de</strong> numéro d'inventaire millésimé, utilisé au<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong>puis 1946. Le premier chiffre<br />

indique l'année <strong>de</strong> l'acquisition.<br />

9


10<br />

Rédacteurs du catalogue<br />

Bernard AVELLA^ B.A.<br />

Stagiaire au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Brigitte BONIN^ B.B.<br />

Stagiaire au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Daniel CAZES^ D.C.<br />

Conservateur au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Monique ESCAT^ M.E.<br />

Conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquités et objets d'art<br />

du Département du Lot.<br />

Stagiaire au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Denis MILHAU^ D.M.<br />

Conservateur en chef du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Maurice PRIN^ M.P.<br />

Conservateur <strong>de</strong> l'ensemble conventuel <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins.<br />

Conservateur délégué <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquités et objets d'art<br />

du Département <strong>de</strong> la Haute-Garonne.<br />

Maurice SCELLES^ M.S.<br />

Conservateur <strong>de</strong> l'Inventaire général.


SCULPTURES


ANTIQUITÉ TARDIVE<br />

HAUT MOYEN AGE


Colonnes <strong>de</strong> l'église Notre-Dame<br />

<strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong><br />

Une quarantaine <strong>de</strong> colonnes torses ou à pampres avec<br />

leurs chapiteaux, bases et tailloirs, aujourd'hui dispersés en<br />

France et aux Etats-Unis, sont les seuls vestiges <strong>de</strong> la première<br />

église Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. Détruite en 1761<br />

pour faire place à l'édifice actuel, c'est, à Toulouse, le seul<br />

monument antérieur à l'époque romane que nous connaissons<br />

par <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>criptions et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sins.<br />

Au XIe ou au XII' siècle, la construction d'une nef<br />

avait conduit à amputer <strong>de</strong> trois côtés le décagone primitif<br />

qui forma alors le choeur <strong>de</strong> l'église. C'est là que se trouvaient<br />

les belles mosaiques à fond d'or qui lui valurent<br />

d'être appelée la Daura<strong>de</strong>. Elles se développaient sur les<br />

trois arcatures superposées du chœur, épousant la concavité<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> niches placées entre les colonnes. Selon un témoin,<br />

les petits cubes <strong>de</strong> verre auraient même garni les cannelures<br />

torses <strong><strong>de</strong>s</strong> colonnettes alors que pour d'autres celles-ci<br />

n'étaient que peintes. Sans infirmer le premier témoignage,<br />

les traces observables sur les fragments entrés ces <strong>de</strong>rnières<br />

années dans les collections du musée confirment qu'un certain<br />

nombre d'entre elles avaient reçu une peinture rouge<br />

alternant avec l'or, alors que le nettoyage <strong>de</strong> sept chapiteaux<br />

a permis <strong>de</strong> retrouver une couche <strong>de</strong> couleur verte ou<br />

rouge appliquée sur le marbre.<br />

L'emplacement singulier <strong><strong>de</strong>s</strong> mosaïques a fait supposer<br />

que, postérieures à l'architecture, elles avaient été dues à la<br />

munificence <strong><strong>de</strong>s</strong> Francs catholiques après leur victoire en<br />

507 sur les Wisigoths ariens, ou qu'elles avaient été réalisées<br />

après que l'édifice, à l'origine un temple païen, avait<br />

été converti en église. Aucun argument ne nous semble<br />

décisif et les seuls critères stylistiques ne nous permettent<br />

pas <strong>de</strong> dater le décor architectural plus précisément que du<br />

IV' ou du Ve siècle.<br />

Bibi.: VIEILLARD-TROIEKOUROFF (M.), Les monuments religieux <strong>de</strong> la<br />

Gaule d'après les oeuvres <strong>de</strong> Grégoire <strong>de</strong> Tours, Paris, 1976, p. 300-301 ; FOS-<br />

SARD (D.), dans Monuments sculptés en France siècles) I. Paris, Paris,<br />

Bibliothèque Nationale, 1978, p. 177-181.<br />

M.S.<br />

15


1<br />

Colonne à cannelures torses<br />

Marbre. H. 1,540; diamètre sous l'astragale:<br />

0,207 ; diamètre au milieu du fût :<br />

0,224.<br />

Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />

IVe ou Ve siècle ?<br />

Inv. 81-2-1.<br />

Cette colonne et celle décrite sous le numéro<br />

suivant soutenaient une tonnelle dans le jardin<br />

du n° 14 <strong>de</strong> la rue Marie Magné à Toulouse.<br />

Elles ont été achetées par la Ville <strong>de</strong> Toulouse<br />

en 1981.<br />

Le pied <strong>de</strong> la colonne est détérioré. Le fût est<br />

légèrement galbé et orné sur les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> sa<br />

surface <strong>de</strong> cannelures torses peu profon<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

séparées par <strong><strong>de</strong>s</strong> méplats ; au dos une ban<strong>de</strong>,<br />

large <strong>de</strong> 0,075 m à 0,100 m est laissée lisse. Le<br />

fût est couronné par un astragale formé <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux filets, un ban<strong>de</strong>au, un filet.<br />

Bibi. : MESPLÉ (P.), Recherches sur l'ancienne église<br />

<strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, dans Mém. Soc. Archéol. du Midi<br />

<strong>de</strong> la France, XXXI, 1965, p. 53.<br />

M.S.<br />

2<br />

Colonne à cannelures torses<br />

Marbre. H. 1,550; diamètre sous l'astragale<br />

: 0,192 ; diamètre au milieu du fût :<br />

0,224.<br />

Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />

IV' ou V' siècle ?<br />

Inv. 81-2-2.<br />

Jusqu'en 1981, date <strong>de</strong> son achat par la Ville<br />

<strong>de</strong> Toulouse, cette colonne se trouvait dans le<br />

jardin du n° 14 <strong>de</strong> la rue Marie-Magné, comme<br />

celle décrite sous le numéro précé<strong>de</strong>nt avec<br />

laquelle elle est i<strong>de</strong>ntique.<br />

La ban<strong>de</strong> lisse réservée a ici une largeur <strong>de</strong><br />

0,17 m à 0,24 m ; le pied est également rogné.<br />

Bibi. : MESPLÉ (P.), Recherches sur l'ancienne église<br />

<strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, dans Mém. Soc. Archéol. du Midi<br />

<strong>de</strong> la France, XXXI, 1965, p. 53.<br />

M.S.<br />

16<br />

3<br />

Fragment <strong>de</strong> colonne à cannelures torses<br />

Marbre violacé <strong>de</strong> Kuros (Grèce)? Traces<br />

<strong>de</strong> peinture rouge. H.0,500 ; diamètre.'<br />

0,210.<br />

Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />

IVe ou Ve siècle ?<br />

Inv. 79-6-1.<br />

Ferdinand <strong>de</strong> Guilhermy notait entre 1840 et<br />

1860 que quatre colonnes torses ornaient l'entrée<br />

d'une auberge <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> l'Echarpe. En<br />

1927, Jules Chalan<strong>de</strong> ne mentionnait plus que<br />

trois fragments, dont un avait été donné à la Société<br />

Archéologique du Midi <strong>de</strong> la France et fut<br />

mis en dépôt au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> en 1960.<br />

C'est à la même colonne qu'appartient probablement<br />

le fragment décrit sous ce numéro.<br />

Cassé en <strong>de</strong>ux morceaux complémentaires, il a<br />

été recueilli en juillet 1979 dans les déblais dus<br />

à la démolition du n° 3 <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> l'Echarpe<br />

par M. Lagar<strong>de</strong>lle qui en a fait don au <strong>Musée</strong>.<br />

Il s'agit d'un fragment <strong>de</strong> la partie supérieure<br />

d'une colonne dont le fût galbé était orné <strong>de</strong><br />

cannelures torses peu profon<strong><strong>de</strong>s</strong> séparées par<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> méplats. Une ban<strong>de</strong> lisse, large <strong>de</strong> 0,080 m<br />

sur cette partie <strong>de</strong> la colonne, était réservée au<br />

dos. Les cannelures conservent les traces d'une<br />

peinture rouge carmin qui <strong>de</strong>vait alterner avec<br />

l'or, ce qui confirme sa provenance.<br />

Bibi. : GUILHERMY (F. <strong>de</strong>), Description <strong><strong>de</strong>s</strong> localités<br />

<strong>de</strong> la France, XVII, Tarbes - Toulouse, manuscrit,<br />

B.N., N. Acq. Fr. 6110, f° 378; CHALANDE (J.),<br />

Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> rues <strong>de</strong> Toulouse, 2' partie, Toulouse,<br />

1927, p. 169, note 1.<br />

M.S.<br />

4<br />

Fragment <strong>de</strong> colonne à cannelures torses<br />

Marbre gris saccharoï<strong>de</strong>. Traces <strong>de</strong> peinture<br />

rouge. H. 0,540; diamètre. 0,197.<br />

Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />

IV' ou Ve siècle ?<br />

Inv. 79-6-2.<br />

Comme le fragment décrit sous le numéro précé<strong>de</strong>nt,<br />

celui-ci servait <strong>de</strong> borne <strong>de</strong>vant le n° 3<br />

<strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> l'Echarpe à Toulouse. Les trois<br />

morceaux complémentaires ont été recueillis en<br />

juillet 1979 par M. Lagar<strong>de</strong>lle qui en a fait don<br />

au <strong>Musée</strong>.<br />

Le fût <strong>de</strong> la colonne légèrement galbé était orné<br />

sur les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> sa surface <strong>de</strong> cannelures<br />

torses peu profon<strong><strong>de</strong>s</strong> séparées par <strong><strong>de</strong>s</strong> méplats<br />

une ban<strong>de</strong> lisse, d'une largeur <strong>de</strong> 0,240 m sur le<br />

fragment conservé, était réservée au dos. Deux<br />

cannelures gar<strong>de</strong>nt les traces d'une peinture<br />

rouge carmin qui alternait sans doute avec l'or.<br />

Un autre fragment <strong>de</strong> la même colonne est<br />

conservé par un particulier.<br />

Bibi. : GUILHERMY (F. <strong>de</strong>), Description <strong><strong>de</strong>s</strong> localités<br />

<strong>de</strong> la France, XVII, Tarbes - Toulouse, manuscrit,<br />

B.N., N. Acq. Fr. 6110, f° 378 ; CHALANDE (J.),<br />

Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> rues <strong>de</strong> Toulouse, 2' partie, Toulouse,<br />

1927, p. 169, note 1.<br />

M.S.<br />

5<br />

Fragment <strong>de</strong> colonne à cannelures torses<br />

Marbre. H.0,710.<br />

Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />

IV' ou V' siècle ?<br />

Inv. 79-6-3.<br />

Jules Chalan<strong>de</strong> signalait en 1913 ce fragment<br />

<strong>de</strong> colonne qui servait <strong>de</strong> borne à l'angle du<br />

n° 18 <strong>de</strong> la rue <strong><strong>de</strong>s</strong> Trois Piliers à Toulouse. Il<br />

est entré dans les collections du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong> en juillet 1979.<br />

Sur la partie qui était enterrée on distingue<br />

encore les cannelures torses, très érodées, qui<br />

ornaient, semble-t-il, tout le fût <strong>de</strong> la colonne.<br />

Bibi.: CHALANDE (J.), Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> rues <strong>de</strong> Toulouse,<br />

2' partie, Toulouse, 1927, p. 169, note 1.<br />

M.S.


6<br />

Chapiteau à quatre feuilles<br />

Marbre blanc. H.0,252 ; L.0,315 ;<br />

P.0,300 ; diamètre du pied : 0,175.<br />

Toulouse.<br />

IVe ou Je siècle ?<br />

Inv. 78-5-1.<br />

Les <strong>de</strong>ux petits chapiteaux décrits sous ce<br />

numéro et sous le numéro suivant ont été<br />

découverts en novembre 1978 au cours <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

fouilles entreprises à l'intérieur du grand cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> à l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux <strong>de</strong><br />

rénovation du musée. Ils étaient remployés<br />

dans un mur grossier constitué <strong>de</strong> galets et <strong>de</strong><br />

fragments <strong>de</strong> brique, qui pour M. Michel Vidal,<br />

conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles, pourrait être daté du<br />

Ve siècle, ou au plus tard du VI'. Il était bâti<br />

sur les vestiges d'un édifice gallo-romain dont<br />

subsistaient quelques fragments d'une<br />

mosaique reposant sur un sol <strong>de</strong> ciment rose.<br />

Parmi les déblais ou sur le sol romain furent<br />

recueillis une base <strong>de</strong> colonne (n° 9) et un fragment<br />

<strong>de</strong> chapiteau (n° 8), <strong><strong>de</strong>s</strong> monnaies <strong><strong>de</strong>s</strong> Ille<br />

et IV' siècles et <strong><strong>de</strong>s</strong> tessons <strong>de</strong> sigillées et <strong>de</strong><br />

céramiques estampées du IV° siècle. Ces <strong>de</strong>ux<br />

chapiteaux pourraient donc être datés du Ive<br />

ou du V' siècle.<br />

La corbeille du chapiteau est ornée <strong>de</strong> larges<br />

feuilles dont les pointes se recourbent sous les<br />

volutes d'angle ; une corne d'angle <strong>de</strong> l'abaque<br />

est cassée.<br />

Les quatre feuilles sont placées bord à bord. La<br />

corbeille est peu évasée et la transition avec le<br />

carré <strong>de</strong> l'abaque se fait brutalement avec les<br />

pointes <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles cassées sous les volutes.<br />

Entre les feuilles, l'échine, traitée à plat, est<br />

marquée par un collier légèrement courbe<br />

6<br />

formé par une cor<strong>de</strong> sous une moulure taillée<br />

en biseau. Deux <strong><strong>de</strong>s</strong> dés médians portent<br />

quatre sillons divergents qui y esquissent un<br />

feuillage. De part et d'autre <strong>de</strong> chaque dé, une<br />

moulure plate oblique porte au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du crochet<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles le rouleau <strong>de</strong> la volute.<br />

L'abaque mince est laissé nu. Le tracé <strong>de</strong> taille<br />

est gravé sur la table d'attente.<br />

Un chapiteau <strong>de</strong> marbre blanc semblable à<br />

celui-ci est conservé au musée <strong>de</strong> la Société<br />

Archéologique <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux (VALENSI Louis,<br />

De l'art romain à l'art roman, dans Sculpture<br />

médiévale <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux et du Bor<strong>de</strong>lais, Bor<strong>de</strong>aux,<br />

<strong>Musée</strong> d'Aquitaine, 1976, p. 23) ; un<br />

autre du même type a été trouvé à Ensérune, et<br />

proviendrait d'une chapelle dont le linteau<br />

conservé dans la crypte <strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong><br />

Béziers est daté <strong>de</strong> 455.<br />

Bibi. : LABROUSSE (Michel), Informations archéologiques<br />

dans Gaina, XXXVIII, 1980, p. 480.<br />

7<br />

Éléments d'architecture découverts<br />

lors <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles effectuées<br />

dans le jardin du grand cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

D.C. et M.S.<br />

Chapiteau à quatre feuilles<br />

Marbre blanc. H.0,285 ; L.0,320 ;<br />

P.0,315 ; diamètre du pied : 0,189.<br />

Toulouse.<br />

ive ou Ve siècle ?<br />

Inv. 78-5-2.<br />

Comme le chapiteau décrit sous le numéro précé<strong>de</strong>nt,<br />

celui-ci a été mis au jour en 1978 au<br />

cours <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles entreprises à l'intérieur du<br />

grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

7<br />

Il est i<strong>de</strong>ntique au chapiteau précé<strong>de</strong>nt mais un<br />

rang <strong>de</strong> perles remplace ici la cor<strong>de</strong> sur le collier<br />

<strong>de</strong> l'échine.<br />

Bibi.: LABROUSSE (M.), Informations archéologiques,<br />

dans Gallia, XXXVIII, 1980, p. 480.<br />

8<br />

D.C. et M.S.<br />

Fragment <strong>de</strong> chapiteau<br />

Marbre blanc saccharoï<strong>de</strong>. H. 0,146;<br />

L. 0,115; P. 0,080.<br />

Toulouse.<br />

IVe ou Ve siècle ?<br />

Inv. 78-5-3.<br />

Ce fragment <strong>de</strong> chapiteau a été découvert au<br />

cours <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles réalisées en 1978 dans le<br />

grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> ; il se trouvait<br />

parmi les déblais.<br />

Seule l'extrémité d'une corne d'angle <strong>de</strong><br />

l'abaque d'un chapiteau est conservée. Le <strong><strong>de</strong>s</strong>sous<br />

était orné d'une feuille d'acanthe dont<br />

subsiste l'extrémité formée <strong>de</strong> trois <strong>de</strong>nticules<br />

inégaux repliés sous la volute d'angle ; le <strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />

du crochet et le limbe sont légèrement<br />

mo<strong>de</strong>lés par une taille au ciseau. L'enroulement<br />

<strong>de</strong> la volute d'angle est bien <strong><strong>de</strong>s</strong>siné par<br />

<strong>de</strong>ux sillons profondément gravés. La corne<br />

d'angle <strong>de</strong> l'abaque, dont l'extrémité est en surplomb<br />

au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la volute, est nue.<br />

9<br />

D.C. et M.S.<br />

Base <strong>de</strong> colonne<br />

Marbre. H. 0,172; L. 0,280; P. 0,265;<br />

diamètre supérieur : 0,212.<br />

Toulouse.<br />

Inv. 78-5-4.<br />

Cette base a été découverte parmi les déblais<br />

au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles effectuées en 1978 dans le<br />

grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Elle est composée d'une plinthe, un ban<strong>de</strong>au,<br />

un filet, une scotie, un ban<strong>de</strong>au.<br />

D.C. et M.S.<br />

17


10<br />

10<br />

Chapiteau pour une colonne<br />

Marbre gris. H. 0,200; L. 0,200;<br />

P.0,215 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,150.<br />

Toulouse. Sous-sol du sanctuaire du<br />

choeur <strong>de</strong> la cathédrale.<br />

Ive siècle ?<br />

Inv. 83-7-1.<br />

Ce chapiteau fut trouvé lors d'un sondage<br />

archéologique pratiqué du 5 au 10 mai 1983<br />

sous la gran<strong>de</strong> dalle inscrite insérée dans le<br />

pavement du sanctuaire du chœur <strong>de</strong> la cathédrale,<br />

sur le côté sud du maître-autel. A 2,10 m<br />

sous ce sol et à l'ouest <strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges d'un mur<br />

probablement antique, il était bouleversé dans<br />

une terre noirâtre d'où furent extraits quelques<br />

tessons <strong>de</strong> poteries <strong><strong>de</strong>s</strong> Pt et IVe siècles <strong>de</strong><br />

notre ère.<br />

Mutilé, il est d'assez petites dimensions. Le<br />

plan d'attente <strong>de</strong> son abaque, où se lit un tracé<br />

<strong>de</strong> taille en partie effacé, est dans la tradition<br />

du chapiteau corinthien. Deux rainures courent<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> cornes <strong>de</strong> l'abaque aux modillons centraux.<br />

Sous l'un <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers sont gravés trois chevrons.<br />

Une simple saillie du marbre remplace<br />

les crosses d'angle habituelles. Quatre larges<br />

feuilles d'acanthe se développent à partir <strong>de</strong> la<br />

souche <strong>de</strong> la corbeille. Le trépan n'a été utilisé,<br />

pour détacher le contour ou souligner les nervures<br />

<strong>de</strong> ces feuilles, que sur <strong>de</strong>ux faces du chapiteau.<br />

Les <strong>de</strong>ux autres — qui furent peut-être<br />

18<br />

dissimulées dans un angle <strong>de</strong> l'architecture<br />

d'origine — montrent bien les mêmes feuilles<br />

mais traitées <strong>de</strong> manière plus molle et sans la<br />

vive accentuation due aux profonds sillons<br />

créés par le trépan.<br />

Cette découverte a révélé <strong><strong>de</strong>s</strong> indications fort<br />

précieuses concernant le sous-sol <strong>de</strong> la cathédrale<br />

<strong>de</strong> Toulouse. On avait déjà retrouvé, pour<br />

ce monument majeur <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> la ville,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges sculptés d'époque carolingienne.<br />

Ces nouveaux éléments permettent <strong>de</strong> remonter<br />

à une époque antérieure pour laquelle, à ce<br />

jour, on ne connaissait que <strong><strong>de</strong>s</strong> substructions<br />

repérées en 1963 par Sylvain Stym-Popper<br />

sous le sol <strong>de</strong> la galerie septentrionale du<br />

cloître voisin disparu.<br />

Bibi.: D. CAZES et M. VIDAL, Un sondage<br />

archéologique à la cathédrale <strong>de</strong> Toulouse, dans Bulletin<br />

monumental, t. 141-IV, 1983, p. 405-407.<br />

11<br />

D.C.<br />

Chapiteau pour une colonne<br />

Marbre gris. H. 0,335 ; L. 0,410;<br />

P.0,415 ; diamètre approximatif du plan<br />

d'application <strong>de</strong> la colonne : 0,210.<br />

Provient d'une collection particulière <strong>de</strong> la<br />

région <strong>de</strong> Béziers.<br />

Acquis chez un antiquaire, 1983.<br />

Ve ou VI' siècle 7<br />

Inv. 83-13-1.<br />

Cette oeuvre importante a été acquise par le<br />

musée au Salon <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquaires <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong><br />

novembre 1983.<br />

11<br />

Provenances diverses<br />

Une corne <strong>de</strong> l'abaque est cassée. Plusieurs<br />

extrémités <strong>de</strong> feuilles ont disparu. Malgré ces<br />

dégradations le chapiteau se trouve dans un<br />

excellent état <strong>de</strong> conservation. Il est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

exemplaires les plus monumentaux du groupe<br />

<strong>de</strong> chapiteaux <strong>de</strong> cette époque réuni au musée<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

La corbeille, dérivée du corinthien est ornée <strong>de</strong><br />

trois rangs <strong>de</strong> feuilles d'acanthe. Les <strong>de</strong>ux couronnes<br />

inférieures sont nettement séparées par<br />

une surface lisse. Il convient <strong>de</strong> noter la séparation<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles par un y renversé creusé au trépan.<br />

L'utilisation <strong>de</strong> cet outil apparaît encore<br />

entre les <strong>de</strong>nticules du limbe avec un trait<br />

borné par un point. La nervure médiane <strong>de</strong> la<br />

feuille est soulignée par <strong>de</strong>ux traits parallèles,<br />

toujours réalisés au trépan. Le ciseau est utilisé<br />

pour mo<strong>de</strong>ler schématiquement les feuilles.<br />

La structure <strong><strong>de</strong>s</strong> couronnes <strong>de</strong> feuilles, le traitement<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> limbes au ciseau, la présence <strong>de</strong><br />

points au trépan permettent <strong>de</strong> rapprocher<br />

cette oeuvre d'un chapiteau conservé au musée<br />

Crozatier, au Puy.<br />

D.C. et M.S.<br />

12<br />

Morceau <strong>de</strong> sarcophage : torse d'un personnage<br />

Marbre gris. H. 0,220; L. 0,290;<br />

P. 0,070.<br />

Toulouse. Saint-Michel du Touch.<br />

Découvert le 20 juillet 1976. Avait été<br />

enfoui dans le sol du seuil <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

IVe-Ile siècle ?<br />

Inv. 76-14-1.<br />

Sur le fond nu et plat d'un morceau <strong>de</strong> paroi <strong>de</strong><br />

sarcophage s'enlève, en bas-relief, un personnage<br />

revêtu <strong>de</strong> la toge romaine. Il tient un volumen<br />

(manuscrit roulé) <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux mains.<br />

Le matériau, la position du personnage et ses<br />

proportions, la technique utilisée pour le sculpter<br />

permettent <strong>de</strong> rapprocher ce joli morceau<br />

du sarcophage incomplet <strong>de</strong> Saint-Michel du<br />

Touch entré au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> en 1799<br />

et conservé sous le numéro d'inventaire Ra<br />

809 b. Peut-être est-il même l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> morceaux<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> petits côtés <strong>de</strong> cette cuve.<br />

Bibi. : LANDES (C.), Inventaire <strong>de</strong> la collection<br />

paléochrétienne du musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, Toulouse,<br />

1977, manuscrit déposé au musée, p. 28 ; MILHAU<br />

(D.), Découvertes archéologiques au monastère <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

ermites <strong>de</strong> Saint-Augustin... dans Mémoires <strong>de</strong> la<br />

société archéologique du Midi <strong>de</strong> la France, XLI,<br />

1977, p. 46, reprod. ; DER00 (C.), La sculpture<br />

funéraire chrétienne du département <strong>de</strong> la Haute-<br />

Garonne antérieure à l'an mil, Mémoire <strong>de</strong> maîtrise<br />

dactylographié, Université <strong>de</strong> Toulouse-le-Mirail,<br />

1981, p.226-227.<br />

D.C.


13<br />

Partie angulaire d'une cuve <strong>de</strong> sarcophage<br />

Marbre gris. H. 0,235 ; L. 0,305<br />

P. 0,175.<br />

13<br />

Toulouse. Saint-Michel du Touch.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle d'axe <strong>de</strong> la salle capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>.<br />

IV'-Ve siècle ?<br />

Inv. 76-13-1.<br />

L'un <strong><strong>de</strong>s</strong> côtés est brut, l'autre présente un<br />

décor : il s'agit donc <strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> angles postérieurs<br />

<strong>de</strong> la cuve. Le décor est composé d'une<br />

colonnette torse et <strong>de</strong> son chapiteau qui porte<br />

un vase à partir duquel se développent <strong>de</strong>ux<br />

volutes symétriques (la secon<strong>de</strong> volute est bien<br />

amorcée mais a disparu en gran<strong>de</strong> partie). Au<strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />

court une tige ondée à laquelle s'accrochent<br />

<strong>de</strong> petites volutes.<br />

Ce décor, traité <strong>de</strong> manière i<strong>de</strong>ntique et dans<br />

les mêmes proportions se retrouve sur la face<br />

antérieure <strong>de</strong> sarcophage qui provient <strong>de</strong> Saint-<br />

Michel du Touch conservée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong> sous le n° Ra 809 b. Ce sarcophage<br />

ayant perdu les <strong>de</strong>ux angles postérieurs <strong>de</strong> sa<br />

cuve, il n'est pas interdit <strong>de</strong> penser que notre<br />

morceau puisse lui appartenir.<br />

Bibl. : LANDES (C.), Inventaire <strong>de</strong> la collection<br />

paléo-chrétienne du musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, Toulouse,<br />

1977, manuscrit déposé au musée, p. 27 - 28<br />

DER00 (C.), La sculpture funéraire chrétienne du<br />

département <strong>de</strong> la Haute-Garonne antérieure à l'an<br />

mil, mémoire <strong>de</strong> maîtrise dactylographié, Université<br />

<strong>de</strong> Toulouse-le-Mirail, 1981, p. 226.<br />

D.C.<br />

14<br />

Cuve <strong>de</strong> sarcophage<br />

Marbre blanc. H. 0,670 ; L. 2,120;<br />

P.0,830.<br />

Martres-Tolosane (Haute-Garonne).<br />

Ancien cimetière <strong>de</strong> l'église Saint-Nicolas.<br />

Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ?<br />

Inv. 83-9-1.<br />

Sur cette cuve lisse apparaît, sur la gauche,<br />

sculptée en bas-relief, une figure orante <strong>de</strong>bout,<br />

les bras élevés dans l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la prière. La<br />

réalisation est assez fruste, sans souci d'intégration<br />

à un rythme décoratif.<br />

Cette oeuvre étrange et <strong>de</strong> caractère primitif<br />

avait été signalée à Martres Tolosane, dès le<br />

début du XIXe siècle, par Alexandre Du Mège.<br />

Vers 1830, elle était déposée dans la cour du<br />

domaine <strong>de</strong> la Bour<strong>de</strong>tte, toujours à Martres,<br />

chez Roger <strong>de</strong> Roquemaurel. Puis, elle fut<br />

transportée, dans la même commune, sous les<br />

arbres du parc du domaine <strong>de</strong> Soulancé. Le<br />

propriétaire <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, monsieur J. Perret,<br />

l'a généreusement donnée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

le 8 novembre 1983.<br />

Bibi. : DER00 (C.), La sculpture funéraire chrétienne<br />

du département <strong>de</strong> la Haute-Garonne antérieure à<br />

l'an mil, Mémoire <strong>de</strong> maîtrise dactylographié, Toulouse,<br />

1981, p. 119-120.<br />

D.C.<br />

15<br />

Cuve <strong>de</strong> sarcophage<br />

Pierre jaune. H. 0,500; L. 2,08 ; P. 0,680.<br />

Toulouse. Rue du Taur.<br />

Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />

Inv. 76-12-1.<br />

Cette cuve a été découverte en 1969, à trois<br />

mètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, avec les morceaux <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux autres sarcophages, pendant les travaux<br />

<strong>de</strong> creusement d'une cave sous le porche d'entrée<br />

<strong>de</strong> l'immeuble n° 62 <strong>de</strong> la rue du Taur.<br />

Cette cuve sans décor et sans couvercle a été<br />

explorée par monsieur Michel Vidal, conservateur<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles, qui n'y a trouvé que <strong><strong>de</strong>s</strong> fragments<br />

d'os en désordre. La sépulture avait été<br />

violée. Ce groupe <strong>de</strong> sarcophages doit être rattaché<br />

à la gran<strong>de</strong> nécropole qui s'étendait<br />

autour <strong>de</strong> la première basilique Saint-Sernin.<br />

Ce monument funéraire a été déposé en 1976<br />

au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> par la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Antiquités Historiques <strong>de</strong> la région Midi-<br />

Pyrénées.<br />

Bibi.: LABROUSSE (M.), dans Gallia, XXVIII,<br />

1970-2, p. 411; LANDES (C.), Inventaire <strong>de</strong> la collection<br />

paléochrétienne du musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />

Toulouse, 1977, manuscrit déposé au musée, n° 52.<br />

16<br />

D.C.<br />

Cuve <strong>de</strong> sarcophage<br />

Marbre rosé. H.0,490 ; L. 2,00 ; P. 0,710.<br />

Toulouse. Rue E. Cartailhac.<br />

Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />

Inv. 76-12-2.<br />

Sans couvercle, ce sarcophage fut découvert en<br />

1968 sous la rue E. Cartailhac, lors du creusement<br />

d'une tranchée. Il était à proximité d'un<br />

second sarcophage, brisé par la pelle mécanique,<br />

qui est répertorié à la notice suivante.<br />

Jusque là s'était développée la gran<strong>de</strong> nécropole<br />

<strong>de</strong> Saint-Sernin.<br />

La cuve est lisse mais ses angles sont abattus et<br />

ornés <strong>de</strong> colonnettes à bases et chapiteaux. Elle<br />

a été déposée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> en 1976<br />

par la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> Antiquités Historiques <strong>de</strong><br />

Midi-Pyrénées.<br />

Bibi.: LABROUSSE (M.), dans Gallia, XXVIII,<br />

1970-2, p. 410-411 ; LANDES (C.), Inventaire <strong>de</strong> la<br />

collection paléochrétienne du musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />

op. cit. à la not. précé<strong>de</strong>nte, n° 53 ; DER00 (C.), La<br />

sculpture funéraire chrétienne du département <strong>de</strong> la<br />

Haute-Garonne antérieure à l'an mil, Mémoire <strong>de</strong><br />

maîtrise dactylographié, Toulouse, 1981, p. 234-235,<br />

n° 90.<br />

D.C.<br />

17<br />

Moitié <strong>de</strong> sarcophage<br />

Marbre gris. Cuve : H. 0,485; L. 1,300;<br />

P. 0,670. Couvercle : H.0,280; L. 1,240;<br />

P. 0,670.<br />

Toulouse. Rue E. Cartailhac.<br />

Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />

Inv. 76-12-3.<br />

Il a été trouvé au même endroit que fceuvre<br />

indiquée à la notice précé<strong>de</strong>nte. Fouillée par<br />

Monsieur Michel Vidal, la cuve contenait quelques<br />

ossements. Le couvercle correspond bien<br />

à la cuve.<br />

Déposé aussi au musée par la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Antiquités Historiques <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />

Bibi. : LABROUSSE (M.), dans Gallia, XXVIII,<br />

1970-2, p. 410-41 I.<br />

D.C.<br />

18<br />

Morceau d'un couvercle <strong>de</strong> sarcophage<br />

Pierre blanche. H. 0,200; L. 1,120;<br />

P. 0,790.<br />

Toulouse. Eglise Saint-Pierre <strong><strong>de</strong>s</strong> Cuisines.<br />

Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />

Inv. 80-2-1.<br />

Ce morceau a été trouvé à Saint-Pierre <strong><strong>de</strong>s</strong> cuisines<br />

lors <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles qu'y effectua le capitaine<br />

Ferran dans les années 1960. Ce <strong>de</strong>rnier l'avait<br />

transporté dans le parc du domaine du Libou,<br />

à Latrape (Haute-Garonne). Madame Moulin,<br />

propriétaire <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux, en fit très aimablement<br />

don au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> au mois <strong>de</strong> mai<br />

1980.<br />

Les trois plans inclinés conservés <strong>de</strong> ce couvercle<br />

<strong>de</strong> sarcophage présentent <strong><strong>de</strong>s</strong> pentes faibles.<br />

Le <strong><strong>de</strong>s</strong>sous est évidé.<br />

D.C.<br />

19<br />

Couvercle <strong>de</strong> sarcophage sans décor<br />

Marbre gris. H. 0,310; L. 2,02 ; P. 0,710.<br />

Saint-Hilaire (Haute-Garonne). Domaine<br />

du Galant.<br />

Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />

Inv. 81-3-9.<br />

Pour l'origine <strong>de</strong> cette pièce on se reportera au<br />

texte <strong>de</strong> la page 42.<br />

Les pentes les plus fortes <strong><strong>de</strong>s</strong> plans inclinés <strong>de</strong><br />

ce couvercle se trouvent à son extrémité la plus<br />

étroite. Le <strong><strong>de</strong>s</strong>sous est évidé.<br />

D.C.<br />

19


ART ROMAN


20<br />

Moitié du chapiteau<br />

Pierre. H. 0,340; L. 0,350; P. 0,250;<br />

diamètre du plan d'application <strong>de</strong> la<br />

colonne : 0,130.<br />

Toulouse. Cloître du prieuré <strong>de</strong> la<br />

Daura<strong>de</strong>.<br />

Découverte en septembre 1976. Avait été<br />

remployée dans la fondation du mur du<br />

XIX siècle qui bouchait l'arca<strong>de</strong> d'entrée<br />

<strong>de</strong> la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Premières années du XII' siècle.<br />

Inv. 76-13-3.<br />

Le morceau mutilé décrit dans cette notice se<br />

trouve être le complément d'une moitié <strong>de</strong><br />

chapiteau provenant du cloître <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong><br />

conservée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> (inv. Me<br />

113). Qu'elle soit déjà entrée cassée dans ses<br />

collections ou qu'elle y ait été brisée lors d'une<br />

manutention, cette oeuvre connut ensuite une<br />

curieuse double <strong><strong>de</strong>s</strong>tinée : l'enfouissement <strong>de</strong> la<br />

moitié la plus dégradée, la conservation <strong>de</strong> la<br />

partie en meilleur état. Cela relève d'une<br />

pratique qui fut hélas assez courante, dans le<br />

musée, au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> premières décennies du<br />

XIX' siècle, comme on le constatera à la<br />

lecture <strong>de</strong> plusieurs autres notices <strong>de</strong> ce<br />

catalogue.<br />

Les <strong>de</strong>ux morceaux réunis forment un<br />

chapiteau adossé pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles.<br />

Le morceau découvert en 1976 porte, peint en<br />

rouge, le chiffre 207. Sur le côté s'élève un<br />

édicule à colonne torsadée sous lequel apparaît<br />

un petit personnage vêtu d'une jupe courte. Son<br />

buste, les parties haute et <strong>de</strong> droite <strong>de</strong><br />

l'architecture sont détruits. Devant celle-ci se<br />

tenait un personnage dont n'apparaissent plus<br />

que le bas du vêtement et les pieds posés sur<br />

l'astragale. Sur le fond nu <strong>de</strong> la corbeille est<br />

aussi représenté, en haut-relief, un homme<br />

<strong>de</strong>bout, nimbé, entièrement vêtu. Contre son<br />

bras droit levé se lit l'inscription : CLA. A sa<br />

gauche sont également gravés : NON<br />

SVM.../AD OVES.../PER... Il s'agit d'une<br />

phrase qui se poursuivait sur l'autre moitié <strong>de</strong><br />

ce chapiteau et que l'on peut ainsi restituer<br />

intégralement : "NON SUM MISSUS NISI<br />

AD OVES QVE PERIERVNT DOMVS<br />

ISRAEL/ Je n'ai été envoyé qu'aux brebies<br />

perdues <strong>de</strong> la maison d'Israël" (Matthieu, XV,<br />

24). Ce sont les paroles que Jésus adressa à la<br />

Cananéenne qui le suppliait <strong>de</strong> bien vouloir<br />

délivrer sa fille <strong><strong>de</strong>s</strong> tourments du Démon. Le<br />

Christ, reconnaissable à son nimbe crucifère, et<br />

<strong>de</strong>ux <strong><strong>de</strong>s</strong> apôtres qui l'accompagnaient au pays<br />

<strong>de</strong> Tyr et <strong>de</strong> Sidon lors <strong>de</strong> sa rencontre avec la<br />

Cananéenne, sont effectivement représentés sur<br />

l'autre moitié. Il est donc facile d'i<strong>de</strong>ntifier, sur<br />

la moitié découverte, <strong>de</strong> la droite vers la<br />

gauche : un troisième apôtre, la Cananéenne et<br />

sa fille.<br />

Le même sujet a été traité <strong>de</strong> façon très proche<br />

sur un chapiteau du cloître <strong>de</strong> Moissac. Cela<br />

n'a rien d'étonnant lorsque l'on sait que<br />

plusieurs artistes du cloître <strong>de</strong> Moissac ont<br />

aussi travaillé à l'élaboration <strong><strong>de</strong>s</strong> plus anciens<br />

chapiteaux historiés du cloître <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />

Bibi.: MILHAU (D.), Découvertes archéologiques<br />

aux <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse, dans Bulletin<br />

monumental, 1977, II, p. 157 - 158 ; i<strong>de</strong>m,<br />

Découvertes archéologiques au monastère <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

ermites <strong>de</strong> saint Augustin, dans Mém. <strong>de</strong> la soc.<br />

archéol. du Midi <strong>de</strong> la France, XLI, 1977, p. 84 -85.<br />

Morceaux <strong>de</strong> sculpture romane<br />

découverts en 1976<br />

pendant les travaux <strong>de</strong> restauration<br />

du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

D.C.<br />

21<br />

Morceau <strong>de</strong> tailloir<br />

Pierre calcaire. H. 0,160; L. 0,235;<br />

P. 0,265.<br />

Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. Cloître.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Premier quart du XII' siècle.<br />

Inv. 76-13-6.<br />

Ce morceau <strong>de</strong> tailloir, à trois fasces, porte sur<br />

son chanfrein la moitié d'un oiseau becquetant<br />

une plante et qui prend <strong><strong>de</strong>s</strong> fruits dans ses serres.<br />

Il se raccor<strong>de</strong> parfaitement au tailloir<br />

n° 194 <strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul Mesplé. L'assemblage<br />

restitue la totalité <strong>de</strong> cet oiseau fantastique<br />

à queue <strong>de</strong> reptile, création typique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cloîtres <strong>de</strong> Moissac et <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. D.C.<br />

20<br />

23


22<br />

Tailloir incomplet en <strong>de</strong>ux morceaux<br />

Pierre calcaire. H. 0,160; L. 0,500;<br />

P. 0,235.<br />

Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. Cloître ?<br />

Premier quart du XII' siècle.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-9.<br />

Le ban<strong>de</strong>au supérieur est divisé en trois fasces.<br />

Le motif <strong>de</strong> base qui orne, répétitivement, le<br />

chanfrein, est propre à la première flore romane<br />

languedocienne. Une palmette creuse à sept<br />

feuilles s'épanouit à partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tiges qui se<br />

referment au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus d'elle en l'englobant dans<br />

une figure en forme <strong>de</strong> coeur renversé. Mais le<br />

motif est ici d'abord divisé en <strong>de</strong>ux et ses parties<br />

s'écartent afin <strong>de</strong> laisser naître entre elles<br />

un nouveau motif complet. Cette composition<br />

est axée sur le centre ou sur les angles.<br />

Cette oeuvre doit se raccor<strong>de</strong>r au tailloir, également<br />

incomplet, placé sous le n° 193 <strong>de</strong> l'inventaire<br />

<strong>de</strong> Paul Mesplé. Nous avons ainsi un<br />

tailloir du gabarit exact <strong>de</strong> ceux qui surmontent<br />

les chapiteaux créés pour le cloître <strong>de</strong> la<br />

Daura<strong>de</strong>, par le premier atelier <strong>de</strong> sculpteurs<br />

qui y travailla.<br />

D.C.<br />

23<br />

Tailloir incomplet en <strong>de</strong>ux morceaux<br />

Pierre calcaire. H. 0 ,150 ; L. 0,490;<br />

P. 0,215.<br />

Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> cloître.<br />

Premier quart du XII" siècle.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-10.<br />

Une gorge ornée <strong>de</strong> billettes est creusée dans la<br />

partie médiane du ban<strong>de</strong>au. Une frise <strong>de</strong> palmettes<br />

inscrites dans les tiges à surgeons qui<br />

leur donnent naissance se développe sur le<br />

chanfrein.<br />

Il s'agit <strong>de</strong> la moitié manquante du tailloir<br />

n° 195 <strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul Mesplé. Les <strong>de</strong>ux<br />

parties réunies forment un tailloir du cloître <strong>de</strong><br />

la Daura<strong>de</strong> (premier atelier).<br />

D.C.<br />

24<br />

Fragment <strong>de</strong> tailloir<br />

Pierre calcaire. H. 0,125 ; L. 0,185<br />

P. 0,230.<br />

24<br />

Toulouse ?<br />

XP-XIP siècle.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-12.<br />

Ban<strong>de</strong>au plat. Chanfrein à trois rangs <strong>de</strong> billettes<br />

disposées en damier. A rapprocher <strong><strong>de</strong>s</strong> tailloirs<br />

n° 196 et 197 <strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul Mesplé.<br />

D.C.<br />

25<br />

Fragment <strong>de</strong> sculpture : ruban plié<br />

Pierre calcaire. H. 0,095 ; L. 0,1 70 ;<br />

P. 0,280.<br />

Toulouse ?<br />

XII' siècle.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-13.<br />

Il est difficile <strong>de</strong> savoir à quel type <strong>de</strong> sculpture<br />

appartenait ce fragment. Le ruban galonné et<br />

plié selon un mouvement <strong>de</strong> grecque est travaillé<br />

à la façon <strong>de</strong> plusieurs détails <strong><strong>de</strong>s</strong> apôtres<br />

<strong>de</strong> Saint-Etienne et <strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures qui leur sont<br />

associées.<br />

D.C.<br />

26<br />

Morceau <strong>de</strong> tailloir<br />

Pierre calcaire. H. 0,1 70 ; L. 0,310;<br />

P. 0,150.<br />

Saint-Etienne <strong>de</strong> Toulouse ?<br />

XII' siècle.<br />

Inv. 76-13-8.<br />

Deux feuilles refermées en coques s'écartent et<br />

laissent apparaître un épi. L'ensemble du motif<br />

s'inscrit dans une tige formant un ovale. Il est<br />

proche <strong>de</strong> ceux qui ornent les tailloirs surmontant<br />

les figures d'apôtres <strong>de</strong> Saint-Etienne <strong>de</strong><br />

Toulouse.<br />

D.C.<br />

27<br />

Fragment <strong>de</strong> tailloir<br />

Pierre calcaire. H. 0,150 ; L. 0,490;<br />

P. 0 ,215 .<br />

Toulouse. Saint-Etienne ?<br />

XII' siècle.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-11.<br />

Sous un ban<strong>de</strong>au plat le chanfrein laisse apparaître<br />

le mouvement vigoureux d'une tige dont<br />

se détachent trois feuilles traitées avec une<br />

gran<strong>de</strong> plasticité. Le même travail a produit les<br />

tailloirs n" 54, 55, 56 <strong>de</strong> l'Inventaire <strong>de</strong> Paul<br />

Mesplé dont <strong>de</strong>ux furent attribués à Saint-<br />

Etienne par Henri Rachou.<br />

D.C.<br />

28<br />

Morceau <strong>de</strong> tailloir<br />

Pierre calcaire. H. 0,105 ; L. 0,275;<br />

P. 0,210.<br />

Toulouse ?<br />

XII' siècle.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-7.<br />

Sur le chanfrein, une tige souple et soigneusement<br />

profilée ondoie sur un fond grillagé. S'en<br />

détachent, alternativement, <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles <strong>de</strong> trèfle<br />

assez grasses, précisément nervées, et <strong><strong>de</strong>s</strong> quatrefeuilles<br />

<strong>de</strong> même facture refermés sur un<br />

fruit grenu. Des similitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> dimensions et <strong>de</strong><br />

décor permettent d'attribuer au même sculpteur<br />

le tailloir incomplet placé sous le n° 336<br />

<strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul Mesplé.<br />

D.C.<br />

29<br />

Fragment sculpté <strong>de</strong> chapiteau<br />

Pierre calcaire. H.0,085 ; L. 0,110;<br />

P. 0,080.<br />

Toulouse. Cloître <strong>de</strong> Saint-Sernin.<br />

XII' siècle.<br />

Découvert le 20 juillet 1976. Avait été<br />

remployé dans le sol du seuil du portail <strong>de</strong><br />

la salle capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-14-2.<br />

Deux tiges nervées s'épanouissent en feuilles et<br />

se retournent sous ce qui fut le dé <strong>de</strong> l'abaque<br />

d'un chapiteau. L'organisation du décor, le<br />

type <strong>de</strong> travail et les dimensions permettent <strong>de</strong><br />

rapprocher ce fragment <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments analogues<br />

qui ornent 13 chapiteaux attribués au cloître <strong>de</strong><br />

Saint-Sernin et qui sont conservés au musée<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> sous les numéros d'inventaire<br />

Me 217 à Me 229.<br />

D.C.<br />

30<br />

Fragment <strong>de</strong> chapiteau (?)<br />

Pierre calcaire. H. 0,195 ; L.0,140<br />

P. 0,095.<br />

Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> à Toulouse ?<br />

XII' siècle.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-5.<br />

Il s'agit <strong>de</strong> la partie antérieure d'un lion à crinière<br />

abondante formée <strong>de</strong> petites mèches<br />

retournées en volutes et dont la gueule ouverte<br />

laisse apparaître les crocs. La tête se détache<br />

sur <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles à extrémités retournées. Ce type<br />

<strong>de</strong> lion, assez fréquent dans la sculpture romane,<br />

se retrouve sur un chapiteau du portail <strong>de</strong><br />

la salle capitulaire <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> (n° 92 <strong>de</strong> l'inventaire<br />

<strong>de</strong> Paul Mesplé).<br />

D.C.


31<br />

Base d'angle pour une colonnette<br />

Pierre calcaire. H. 0,165; L. 0,265;<br />

P. 0,265.<br />

Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />

Fin du XII' siècle.<br />

Découverte en septembre 1976. Avait été<br />

remployée dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle d'axe <strong>de</strong> la salle capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-21.<br />

Cette base porte encore le chiffre 9 tracé à l'encre<br />

noire sur l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux petits côtés appliqués<br />

au mur. Des similitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> matériau, <strong>de</strong><br />

formes et <strong>de</strong> dimensions permettent <strong>de</strong> l'associer<br />

aux bases <strong><strong>de</strong>s</strong> statues-colonnes du portail<br />

<strong>de</strong> la salle capitulaire <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. Six <strong>de</strong> ces<br />

statues et la partie inférieure d'une septième<br />

sont actuellement conservées au musée <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>. Autant <strong>de</strong> bases étaient connues et<br />

sont également au musée (inv. Me 73, 76, 79,<br />

87, 90, 93, 101). On peut admettre, pour <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

raisons <strong>de</strong> symétrie, qu'une huitième statuecolonne,<br />

au moins, venait s'insérer dans les<br />

ébrasements <strong>de</strong> ce portail. La base supplémentaire<br />

ici répertoriée apporte un argument <strong>de</strong><br />

plus pour soutenir que cette statue-colonne a<br />

existé.<br />

D.C.<br />

32<br />

Morceau <strong>de</strong> chapiteau<br />

Pierre calcaire. H. 0,270; L. 0,270;<br />

P. 0,160.<br />

Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> à Toulouse ?<br />

XII" siècle.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-4.<br />

Sur une couronne <strong>de</strong> feuilles aplaties et biseautées<br />

se développent <strong><strong>de</strong>s</strong> rinceaux <strong>de</strong> tiges feuillues.<br />

Deux volutes, dont les amorces sont décorées<br />

<strong>de</strong> files <strong>de</strong> perles, se rencontrent à l'angle<br />

<strong>de</strong> la corbeille. Dans l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> rinceaux est pris<br />

un félin ailé. L'autre, incomplet, enserre la<br />

croupe d'un animal indéterminé.<br />

Ce chapiteau est à rapprocher <strong>de</strong> plusieurs<br />

oeuvres créées par le troisième atelier <strong>de</strong> sculpture<br />

romane <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> (voir les numéros<br />

Me 178, 184, 185, 191 <strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul<br />

Mesplé, Toulouse. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Les<br />

sculptures romanes, Paris, 1961).<br />

D.C.<br />

.13<br />

Chapiteau d'angle<br />

Pierre calcaire. H. 0,250; L. 0,210;<br />

P. 0,210.<br />

Toulouse ? Midi <strong>de</strong> la France ?<br />

XII"-XIIIe siècles ?<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />

la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-14.<br />

La corbeille porte, sur <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses faces, <strong>de</strong> larges<br />

feuilles lisses. Au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, le centre <strong><strong>de</strong>s</strong> abaques<br />

voit saillir un dé tandis que <strong><strong>de</strong>s</strong> volutes<br />

s'enroulent dans les angles. Le plan d'attente<br />

porte encore, tracé à la peinture rouge, le<br />

numéro 203. Peut-être cette oeuvre fit-elle partie<br />

d'une série à laquelle ont pu également<br />

appartenir, <strong>de</strong> par leur facture et leurs dimensions<br />

analogues, les chapiteaux conservés dans<br />

notre musée sous les numéros d'inventaire Me<br />

274 et Me 275.<br />

D.C.<br />

25


26<br />

*e.<br />

Meme '›w^ t'^ .<br />

Aert<br />

Plan <strong>de</strong> l'église romane <strong>de</strong> Saint-Rustice.


Les vingt-cinq chapiteaux décrits dans les notices qui<br />

vont suivre proviennent <strong>de</strong> l'église romane <strong>de</strong> Saint-<br />

Rustice. Cet édifice, aujourd'hui disparu, s'élevait, à l'écart<br />

du village, sur l'emplacement d'une partie du cimetière<br />

et au bord <strong>de</strong> l'ancien chemin qui reliait Fronton à<br />

Grena<strong>de</strong>. Ce <strong>de</strong>rnier, après avoir emprunté le fond d'un<br />

petit vallon transversal du côteau <strong>de</strong> Saint-Rustice<br />

amorçait précisément en cet endroit sa <strong><strong>de</strong>s</strong>cente vers la<br />

large vallée <strong>de</strong> la Garonne. Le site <strong>de</strong> l'église domine<br />

donc cette plaine. Sur ce bel emplacement, où jaillit<br />

une source, aurait été bâti un temple païen si l'on<br />

en croit une tradition locale. En contrebas, au pied du<br />

côteau, on eut confirmation <strong>de</strong> l'implantation antique<br />

avec la découverte d'une villa romaine du Ive siècle<br />

dont les thermes étaient ornés <strong>de</strong> splendi<strong><strong>de</strong>s</strong> mosaïques<br />

à sujets marins légendés en grec dont plusieurs morceaux<br />

sont aujourd'hui conservés au musée Saint-Raymond.<br />

La source eut probablement dès l'Antiquité un caractère<br />

sacré qui fut vraisemblablement reconnu par le christianisme.<br />

En effet, au Moyen Age, ses eaux s'écoulaient<br />

dans une fontaine logée sous le sanctuaire principal <strong>de</strong><br />

l'église romane et commodément accessible par un<br />

escalier qui débouchait sur le côté <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.<br />

C'est en ce lieu apparemment déjà chargé d'histoire<br />

qu'aurait été inhumé le corps <strong>de</strong> l'évêque martyr Rusticus<br />

assassiné dans sa ville épiscopale <strong>de</strong> Cahors en<br />

629. Près <strong>de</strong> cette sépulture s'élevait, en 783, une chapelle<br />

Saint-Pierre comme nous l'apprend une charte<br />

<strong>de</strong> cette année dans laquelle l'évêque <strong>de</strong> Cahors cè<strong>de</strong><br />

l'ensemble cultuel à l'abbaye bénédictine <strong>de</strong> Moissac.<br />

Cette situation ne se maintint pas très longtemps et les<br />

lieux changèrent plusieurs fois <strong>de</strong> mains jusqu'au<br />

XIe siècle. Comme cela était alors fréquent ils passèrent<br />

même entre celles <strong>de</strong> laïcs qui en accaparèrent les revenus.<br />

Mais le vent <strong>de</strong> réforme qui souffla à partir du <strong>de</strong>rnier<br />

quart du XIe siècle ramena Saint-Rustice dans le sein<br />

<strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Moissac. Une charte <strong>de</strong> 1107 précise<br />

comment le laïc Amalumus, en accord avec plusieurs<br />

membres <strong>de</strong> sa famille et pour le salut <strong>de</strong> son âme et <strong>de</strong><br />

celles <strong><strong>de</strong>s</strong> siens, rendit l'église <strong>de</strong> Saint-Rustice avec<br />

son cimetière, tous ses biens et ses dîmes à Saint-Pierre<br />

<strong>de</strong> Moissac. Le grand abbé <strong>de</strong> Moissac Ansquitil (1085-<br />

1115) était présent lors <strong>de</strong> l'établissement <strong>de</strong> cet acte<br />

solennel qui fut confirmé lors du commun syno<strong>de</strong> par<br />

Les chapiteaux <strong>de</strong> l'église romane<br />

<strong>de</strong> Saint-Rustice<br />

l'évêque <strong>de</strong> Toulouse Amélius (vers 1106-1137), l'église<br />

étant dans son diocèse. On apprend aussi qu'elle était<br />

alors dédiée à Dieu Tout-Puissant, à la Vierge Marie,<br />

à saint Pierre prince <strong><strong>de</strong>s</strong> apôtres et à saint Rustice martyr<br />

<strong>de</strong> Dieu. Moissac l'érigea probablement en prieuré dès<br />

cette époque et l'on est autorisé à croire que la restitution<br />

<strong>de</strong> 1107 entraîna la reconstruction <strong>de</strong> l'église sous<br />

sa forme romane. Les documents se taisent sur ce sujet<br />

mais l'analyse du plan du monument et <strong>de</strong> ses vestiges<br />

établit <strong><strong>de</strong>s</strong> preuves assez soli<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />

Cet édifice fut démoli en 1865 à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du conseil<br />

<strong>de</strong> fabrique qui souhaitait la construction d'une nouvelle<br />

église au centre du village. Déjà, le 15 septembre 1849<br />

"le conseil <strong>de</strong> fabrique expose à Monsieur le Préfet que<br />

l'église <strong>de</strong> Saint-Rustice, d'une construction très ancienne<br />

et qui d'après la tradition était primitivement un<br />

temple païen est enfoncée dans la terre à la hauteur d'au<br />

moins quatre mètres, jusqu'aux croisées <strong>de</strong> l'église, que<br />

l'humidité qu'elle renferme est telle que <strong><strong>de</strong>s</strong> fièvres continuelles<br />

accablent <strong>de</strong>puis longtemps les habitants <strong>de</strong> la<br />

commune ; que tout le plafond <strong>de</strong> l'église est tellement<br />

véreux, qu'il menace <strong>de</strong> s'écrouler, que l'église enfin<br />

entière est prête à tomber en ruines" (Archives <strong>de</strong> la<br />

mairie <strong>de</strong> Saint-Rustice, extrait du registre <strong><strong>de</strong>s</strong> délibérations<br />

du conseil <strong>de</strong> fabrique). Mais l'on hésita jusqu'en<br />

1863 sur la façon <strong>de</strong> remédier à ce triste état <strong>de</strong> l'église.<br />

Deux solutions furent proposées et tour à tour soutenues<br />

ou critiquées : la construction d'une nouvelle église ou<br />

la restauration <strong>de</strong> l'ancienne. L'architecte diocésain<br />

Jacques-Jean Esquié conseilla la restauration en 1862.<br />

Mais, les habitants du village, grâce à une souscription,<br />

assurèrent le financement nécessaire à l'édification<br />

d'une nouvelle église dont l'architecte Fitte présenta le<br />

projet en 1863. Ayant entre temps changé d'avis, le<br />

30 décembre <strong>de</strong> cette même année, Esquié approuva les<br />

plans <strong>de</strong> Fitte sous réserve toutefois "que l'on remettra<br />

en œuvre, avec le plus grand soin, fragments sculptés <strong>de</strong><br />

toute nature, chapiteaux et colonnes, bases, meneaux,<br />

corniches, archivoltes, etc... <strong>de</strong> l'église existante qui<br />

sont très remarquables et figureront avec avantage dans<br />

l'absi<strong>de</strong> du nouveau monument en conservant les mêmes<br />

formes, dimensions et dispositions. L'église projetée<br />

présentant avec juste raison un agencement semblable<br />

à celui <strong>de</strong> l'église actuelle en ce point, ce remploi se<br />

27


trouvera d'autant plus facilement réalisable" (Archives<br />

<strong>de</strong> la mairie <strong>de</strong> Saint-Rustice, Lettre d'Esquié au Préfet).<br />

L'église <strong>de</strong> Fitte ne fut bâtie qu'en 1865-1866 et une<br />

partie seulement <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments indiqués par Esquié y<br />

furent remployés.<br />

Et le souvenir <strong>de</strong> l'église romane se perdit au point que,<br />

<strong>de</strong> nos jours, l'on n'en connaissait plus l'aspect. Heureusement,<br />

les archives <strong>de</strong> la mairie <strong>de</strong> Saint-Rustice conservent<br />

encore le plan <strong>de</strong> cet édifice relevé par Esquié le<br />

11 juin 1863. Une absi<strong>de</strong> majeure <strong>de</strong> 7 m d'ouverture et<br />

<strong>de</strong>ux absidioles marquaient vers l'Est l'achèvement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

trois nefs <strong>de</strong> cette église parfaitement romane. Sur le<br />

collatéral méridional se greffait une tour d'escalier qui<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>servait probablement le clocher et les combles.<br />

Des <strong>de</strong>mi-colonnes adossées recevaient les retombées<br />

<strong>de</strong> l'arc triomphal ou <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> arca<strong><strong>de</strong>s</strong> séparant la<br />

nef principale <strong><strong>de</strong>s</strong> collatéraux. Seule une pile paraît,<br />

sur le plan, avoir gardé sa structure cruciforme<br />

complète d'origine. Elle correspond à un édifice voûté.<br />

Les trois autres ont été modifiées ou remplacées et ce<br />

probablement à la suite <strong><strong>de</strong>s</strong> dévastations que connut<br />

l'église en février 1567. Cette année-là, <strong><strong>de</strong>s</strong> troupes<br />

calvinistes <strong>de</strong> Montauban la pillèrent et l'incendièrent.<br />

Le registre <strong><strong>de</strong>s</strong> délibérations du conseil municipal nous<br />

apprend en 1849 "que le plafond qui est en planches<br />

tombe en morceaux..." et, en 1860, un procès-verbal<br />

du conseil <strong>de</strong> fabrique précise : "les colonnes <strong>de</strong> cette<br />

église sont couronnées <strong>de</strong> chapiteaux très remarquables<br />

dont quelques-uns sont cachés par un plancher..." (Archives<br />

communales <strong>de</strong> Saint-Rustice). La voûte n'existait<br />

probablement plus. Un document <strong>de</strong> 1615 indique<br />

par ailleurs que l'église était bâtie sur trois côtés <strong>de</strong><br />

pierres <strong>de</strong> taille et <strong>de</strong> briques ; la faça<strong>de</strong> où se trouvait<br />

l'entrée principale se présentait sous la forme d'un amalgame<br />

<strong>de</strong> " paroits en torchis et bois estant en prou<br />

mauvais estat". On remarquera, sur le plan, qu'a<br />

l'épaisseur <strong><strong>de</strong>s</strong> murs <strong><strong>de</strong>s</strong> absi<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong><strong>de</strong>s</strong> collatéraux —<br />

aux maçonneries bien romanes s'oppose la minceur<br />

du mur <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> auquel s'articule un porche. Il est<br />

permis <strong>de</strong> penser que cette église, inscrite selon le plan<br />

d'Esquié dans un carré <strong>de</strong> 20 m <strong>de</strong> côté, était plus<br />

développée ou avait été prévue plus longue vers l'Ouest.<br />

Le mur <strong>de</strong> torchis et le plafond <strong>de</strong> planches seraient la<br />

réparation hâtive faite après les <strong><strong>de</strong>s</strong>tructions <strong><strong>de</strong>s</strong> protestants.<br />

Seules <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles permettraient en fait <strong>de</strong><br />

reconnaître le plan complet primitif <strong>de</strong> l'édifice.<br />

Nous noterons surtout ici qu'en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux fenêtres<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> absidioles les six autres baies <strong>de</strong> cette église, ébrasées<br />

vers l'intérieur et vers l'extérieur comprenaient<br />

chacune quatre colonnes. Ces <strong>de</strong>rnières portaient <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

chapiteaux qui furent remployés, sans doute dans leur<br />

majorité, dans les baies <strong>de</strong> l'église construite par Fitte.<br />

Dans celles-ci, qui sont au nombre <strong>de</strong> treize, on disposa,<br />

à raison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux par baie, vingt-cinq chapiteaux romans<br />

<strong>de</strong> même gabarit ; le vingt-sixième n'était qu'une pierre<br />

hâtivement et grossièrement taillée afin <strong>de</strong> faire la paire<br />

dans la <strong>de</strong>rnière fenêtre. Or, vingt-quatre chapiteaux<br />

seulement ornaient les six fenêtres <strong>de</strong> l'église romane.<br />

C'est un <strong>de</strong> trop. Il faut en déduire que ce chapiteau<br />

supplémentaire et même quelques autres — on ne récupéra<br />

peut-être que vingt-cinq chapiteaux en 1865-66,<br />

les autres étant alors détruits ou en mauvais état —<br />

28<br />

avaient pris place ailleurs, lors <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong><br />

l'église romane. Il n'est pas exclu qu'ils soient originaires<br />

d'une porte. Un seuil est bien indiqué, sous la<br />

fenêtre du collatéral <strong>de</strong> droite, près <strong>de</strong> la tourelle<br />

d'escalier<br />

Exposés durant plus d'un siècle aux intempéries, ainsi<br />

que les colonnes, bases et morceaux d'impostes remployés<br />

avec eux, la plupart <strong>de</strong> ces chapiteaux sont<br />

arrivés jusqu'à nous dans un état <strong>de</strong> dégradation très<br />

avancé. Les maladies <strong>de</strong> la pierre n'ont que trop largement<br />

accompli leur oeuvre <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>truction. Fort heureusement,<br />

la municipalité <strong>de</strong> Saint-Rustice, sur l'impulsion<br />

luci<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. Otal, adjoint au maire, prit conscience <strong>de</strong><br />

ce phénomène irréversible et décida <strong>de</strong> confier ces sculptures<br />

au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. C'était adopter sagement<br />

la <strong>de</strong>rnière mesure susceptible <strong>de</strong> les sauver <strong>de</strong> l'anéantissement<br />

total. L'atelier <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong><br />

Toulouse procéda à leur enlèvement et à leur consolidation.<br />

Des moulages <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres les mieux conservées<br />

ont été remis dans les baies afin <strong>de</strong> ne pas appauvrir et<br />

dénaturer l'architecture <strong>de</strong> l'église du village.<br />

Tous ces chapiteaux, décrits ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, sont taillés dans<br />

une même pierre. Les blocs d'origine, sciés, avaient<br />

environ 30 cm <strong>de</strong> hauteur, 25 cm <strong>de</strong> largeur et <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

Leur abaque est toujours marquée par les<br />

cornes et petits modillons centraux dérivant du chapiteau<br />

corinthien antique. Ces remarques montrent la<br />

gran<strong>de</strong> unité technique <strong>de</strong> la série. Ils se répartissent<br />

en trois catégories : chapiteaux à décor végétal (11),<br />

ceux où apparaissent animaux et monstres (10 ou 11),<br />

enfin ceux qui portent <strong><strong>de</strong>s</strong> figures humaines (3). Dans<br />

cette classification on n'a retenu que le thème dominant,<br />

les différents sujets pouvant se mêler sur une même<br />

oeuvre. Ces décors, par l'iconographie comme le style,<br />

sont à rattacher aux créations du cloître <strong>de</strong> Moissac et,<br />

à Toulouse, à celles du cloître <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la<br />

basilique Saint-Sernin vers 1100. A quelques exceptions<br />

près ils n'atteignent pas toujours la qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> plus<br />

belles créations sculpturales <strong>de</strong> ces édifices. On peut<br />

supposer que l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> sculpteurs <strong>de</strong> Moissac fut le<br />

maître <strong>de</strong> Saint-Rustice, suivi par un ou plusieurs<br />

compagnons <strong>de</strong> moindre talent qui cherchèrent à imiter<br />

<strong>de</strong> leur mieux ses réalisations.<br />

Il ne nous semble pas souhaitable d'envisager un long<br />

étalement dans le temps <strong>de</strong> ces travaux étant donné la<br />

relative mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tie <strong>de</strong> l'entreprise par rapport au cloître<br />

<strong>de</strong> Moissac, à celui <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> ou au chantier <strong>de</strong><br />

Saint-Sernin. L'étu<strong>de</strong> du plan <strong>de</strong> l'édifice a révélé sa<br />

gran<strong>de</strong> unité. On la retrouve dans les caractères techniques<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux. La datation peut être assez sûre<br />

et nous proposons l'année 1107 ou les années suivantes.<br />

Le cloître <strong>de</strong> Moissac était achevé en 1100. Ses artistes<br />

se dispersèrent ensuite vers plusieurs chantiers dont les<br />

prieurés <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Saint-Michel <strong>de</strong> Lescure<br />

(Tarn) et <strong>de</strong> Saint-Rustice.<br />

Bibi. : ESCUDIER (Adrien), Monographie <strong>de</strong> Saint- Rustice, Toulouse, 1935;<br />

PARADIS (Magella), La restauration au XIXe siècle <strong><strong>de</strong>s</strong> églises romanes, rurales,<br />

non classées, du département <strong>de</strong> la Haute-Garonne d'après les archives départementales,<br />

D.E.A., mémoire dactylographié, Université <strong>de</strong> Toulouse-Le Mirait,<br />

juin 1977, p. 12-29; DURLIAT (Marcel), Haut-Languedoc roman, coll.<br />

Zodiaque, La Pierre-qui-vire, 1978, p. 41.<br />

D.C.


34<br />

34<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,295; L. 0,250;<br />

P. 0,240; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,175.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-1.<br />

Sur un gros astragale en boudin, le chapiteau<br />

se développe selon une structure issue <strong>de</strong> l'ordre<br />

corinthien. Sur <strong>de</strong>ux rangs, <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles<br />

lisses et découpées se divisent chacune en <strong>de</strong>ux<br />

moitiés entre lesquelles monte une nouvelle longue<br />

feuille lobée. Ce motif est courant dans l'art<br />

roman du Sud-Ouest <strong>de</strong> la France et du Nord-<br />

Ouest <strong>de</strong> la péninsule ibérique. Il est fréquent<br />

autour <strong>de</strong> 1100 sur les chapiteaux <strong>de</strong> la basilique<br />

Saint-Sernin et du cloître <strong>de</strong> Moissac. La plupart<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> historiens d'art le désignent sous le<br />

terme <strong>de</strong> "feuille refendue". Ici cette feuille se<br />

retourne sur une boule qui marque une forte<br />

saillie. Les tiges <strong><strong>de</strong>s</strong> crosses d'angle et les petits<br />

modillons centraux <strong>de</strong> l'abaque sont également<br />

ornés <strong>de</strong> feuilles plus petites mais du même<br />

genre que les précé<strong>de</strong>ntes.<br />

D.C.<br />

35<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. Vestiges <strong>de</strong> peinture : blancrosé,<br />

rouge. H. 0,300; L. 0,250; P. 0,250;<br />

diamètre du plan d'application <strong>de</strong> la<br />

colonne. 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-16.<br />

Un tracé <strong>de</strong> taille est gravé sur le plan d'attente<br />

<strong>de</strong> l'abaque. L'oeuvre est assez ruinée. D'une<br />

structure dérivée du corinthien, ce chapiteau<br />

est essentiellement orné <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux rangs superposés<br />

<strong>de</strong> "feuilles refendues ". Des crosses<br />

opposées ornent les modillons.<br />

D.C.<br />

36<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L. 0,255,'<br />

P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : environ 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-6.<br />

Un tracé préparatoire à la taille est gravé sur<br />

le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque. Un autre tracé,<br />

circulaire, sans rapport avec l'ceuvre actuelle,<br />

se voit sur le plan d'application <strong>de</strong> la colonne.<br />

Du pied <strong>de</strong> la corbeille naissent <strong>de</strong> longues<br />

feuilles liées ensemble par sept cor<strong>de</strong>lettes<br />

chevronnées. Entre ces feuilles en apparaissent<br />

d'autres, plus petites, creuses et à cinq lobes.<br />

Des crossettes s'accouplent sous les dés tandis<br />

que <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles grasses à cinq éléments se retournent<br />

aux angles. Sur les côtés trois feuilles<br />

" refendues " sont superposées.<br />

D.C.<br />

37<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,295; L. 0,250;<br />

P. 0.245; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-8.<br />

Le tracé réglé préparatoire à la taille <strong>de</strong> l'abaque<br />

a subsisté sur son plan d'attente.<br />

L'ensemble <strong>de</strong> ce chapiteau gar<strong>de</strong> encore une<br />

structure corinthienne sur laquelle se développent<br />

<strong>de</strong>ux rangs ornées d'un décor assez<br />

complexe fait d'arceaux nervés très flexibles.<br />

Des feuilles grasses à cinq éléments se combinent<br />

avec les crosses d'angle. Des feuilles<br />

creuses sont plaquées sur les dés centraux.<br />

D.C.<br />

^<br />

37<br />

38<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,250; P. 0,240;<br />

diamètre du plan d'application <strong>de</strong> la<br />

colonne : 0,170. Traces <strong>de</strong> peinture<br />

blanc-rosé, rouge.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-24.<br />

Malgré un abaque <strong>de</strong> type corinthien, la corbeille<br />

prend ici une allure prismatique assez<br />

rigi<strong>de</strong>. Sur les <strong>de</strong>ux grands plans ainsi déter-<br />

38<br />

minés a été dégagé un décor très employé à<br />

Saint-Sernin comme à Moissac (pour ce <strong>de</strong>rnier<br />

monument voir le beau chapiteau du cloître<br />

n° 48 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'E. Rupin, L'abbaye et les<br />

cloîtres <strong>de</strong> Moissac, Paris, 1897). Des tiges à<br />

<strong>de</strong>ux brins se referment sur elles-mêmes selon<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> cercles. Liées entre elles, elles donnent<br />

parfois naissance à <strong><strong>de</strong>s</strong> pointes <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong><br />

laurier. A l'intérieur, <strong><strong>de</strong>s</strong> cercles s'épanouissent<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> petites feuilles creuses à quatre lobes.<br />

39<br />

D.C.<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,295; L. 0,250;<br />

P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,180.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Sain t-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-3.<br />

Un tracé <strong>de</strong> taille est gravé sur le plan d'attente<br />

<strong>de</strong> l'abaque. Le décor, très simple, est constitué<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux rangs <strong>de</strong> feuilles "refendues ", lisses,<br />

sans boules, et dont les rebords internes sont<br />

marqués d'un bourrelet. Les tiges <strong><strong>de</strong>s</strong> crosses<br />

d'angle sont striées.<br />

D.C.<br />

40<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,295; L. 0,255;<br />

P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Sain t-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-5.<br />

Le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque présente un tracé<br />

préparatoire à la taille. Sous cet abaque dérivé<br />

du corinthien se serrent <strong>de</strong>ux rangs <strong>de</strong> feuilles<br />

superposés. L'inférieur est grossièrement animé<br />

<strong>de</strong> rainures et bourrelets verticaux. Le supérieur,<br />

travaillé avec un peu plus <strong>de</strong> soin, se<br />

signale par <strong><strong>de</strong>s</strong> motifs en arête <strong>de</strong> poisson.<br />

Sous les crosses existe un décor strié et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

chevrons renversés ornent les dés. La qualité<br />

<strong>de</strong> l'ensemble laisse toutefois à désirer et l'on<br />

a peine à l'attribuer à un bon sculpteur.<br />

D.C.<br />

29


41<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L. 0,230;<br />

P. 0,210; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,1 70.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-19.<br />

Malgré l'état <strong>de</strong> ruine le tracé préparatoire à la<br />

taille d'un abaque <strong>de</strong> type corinthien permet<br />

bien <strong>de</strong> rattacher cette oeuvre à la série présentée<br />

jusqu'ici.<br />

Le décor, très simple, est fait <strong>de</strong> longues feuilles<br />

plates et lisses plaquées les unes sur les<br />

autres.<br />

D.C.<br />

42<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,230;<br />

P. 0,225; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,1 70.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-20.<br />

L'oeuvre est presque intégralement ruinée. Le<br />

tracé <strong>de</strong> taille atteste la structure corinthienne<br />

<strong>de</strong> l'abaque. Un décor en arête <strong>de</strong> poisson est<br />

visible sur une partie <strong>de</strong> la corbeille.<br />

D.C.<br />

43<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />

Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,250;<br />

P. 0,220; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,1 70.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-22.<br />

Un tracé <strong>de</strong> taille se lit sur l'abaque <strong>de</strong> type<br />

corinthien. Le décor est très simple : <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

feuilles lisses et nervées sur lesquelles passe<br />

un gros cordon.<br />

D.C.<br />

44<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L.0,250 ;<br />

P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,1 70.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-11.<br />

Un tracé <strong>de</strong> taille existe sur le plan d'attente <strong>de</strong><br />

l'abaque. Un tracé horizontal se voit également<br />

aux <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> la hauteur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux côtés non<br />

sculptés.<br />

Cinq gran<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles lisses nervées occupent la<br />

majeure partie <strong>de</strong> la corbeille. Elles sont liées<br />

par un gros cordage. Les crosses d'angle s'élèvent<br />

au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus d'une surface fragmentée en<br />

escalier. Les angles du dé central <strong>de</strong>viennent<br />

les oreilles d'une tête féline qui semble avaler<br />

trois feuilles grasses.<br />

D.C.<br />

30<br />

45<br />

44<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L.0,250 ;<br />

P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-4.<br />

Le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque conserve encore<br />

le tracé gravé préparatoire à la taille.<br />

Sur <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles lisses retournées sur <strong><strong>de</strong>s</strong> boules<br />

et organisées en un rang au pied <strong>de</strong> la corbeille<br />

sont agrippées les serres <strong>de</strong> quatre aigles dont<br />

les têtes viennent rejoindre les angles du chapiteau.<br />

Ces oiseaux sont composés <strong>de</strong>ux par<br />

<strong>de</strong>ux, <strong>de</strong> manière symétrique. Dans l'angle<br />

libre, <strong>de</strong>ux becs s'attaquent à un même motif<br />

végétal stylisé qui déploie vers le bas ses doubles<br />

crossettes.<br />

Ce thème <strong><strong>de</strong>s</strong> aigles affrontés ou opposés est<br />

traité sur un chapiteau double du cloître <strong>de</strong><br />

Moissac (n° 60 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'E. Rupin, citée à la<br />

notice 38). Les aigles y sont campés et représentés<br />

<strong>de</strong> façon i<strong>de</strong>ntique. Toutefois, à Saint-<br />

Rustice, la représentation du plumage est<br />

moins précise que sur le chapiteau moissagais.<br />

Les superpositions soignées d'écailles arron-<br />

45<br />

dies et régulières sont ici remplacées par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

plumes anguleuses assez rapi<strong>de</strong>ment indiquées<br />

selon une sorte <strong>de</strong> guillochis. Cette rapidité<br />

d'exécution, probablement due à la réduction<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions <strong><strong>de</strong>s</strong> oiseaux à Saint-Rustice,<br />

n'altère pourtant pas la maîtrise du sujet. Ce<br />

<strong>de</strong>rnier conserve, ici comme à Moissac, sa pleine<br />

valeur ornementale.<br />

D.C.<br />

46<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,305; L. 0,245;<br />

P.0,245 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne. 0,1 70.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-14.<br />

Un tracé <strong>de</strong> taille existe sur le plan d'attente <strong>de</strong><br />

l'abaque.<br />

Cette oeuvre est très ruinée. Son observation<br />

montre néanmoins qu'il s'agit d'une répétition,<br />

à quelques détails près mais dans le même style,<br />

du chapiteau analysé à la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />

D.C.<br />

47<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,250;<br />

P.0,220 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : environ 0,170. Traces <strong>de</strong><br />

peinture : blanc-rosé et rouge.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-23.<br />

Un tracé préparatoire à la taille existe sur<br />

l'abaque. L'ceuvre est très ruinée. Son décor,<br />

fait d'aigles campés sur un rang <strong>de</strong> feuilles, est<br />

à rapprocher <strong>de</strong> celui que l'on voit sur les chapiteaux<br />

présentés aux <strong>de</strong>ux notices précé<strong>de</strong>ntes.<br />

48<br />

D.C.<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H.0,300 ; L. 0,250;<br />

P. 0,240; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-12.<br />

Un tracé préparatoire à la taille se voit sur le<br />

plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque ainsi qu'une première<br />

attaque d'outil abandonnée probablement<br />

parce qu'étant trop maladroite. Le travail fut<br />

recommencé sur les côtés voisin et opposé. Un<br />

tracé se <strong>de</strong>vine aussi sur le plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne.<br />

Quatre grands oiseaux <strong>de</strong> proie se dressent sur<br />

leurs pattes dont les serres s'agrippent à l'astragale.<br />

Les becs, disparus dans l'angle commun<br />

aux <strong>de</strong>ux faces sculptées, s'emparaient d'un<br />

motif végétal stylisé. Les volumes avaient été<br />

fortement dégagés. L'ceuvre ne manquait certainement<br />

pas <strong>de</strong> caractère mais elle est<br />

aujourd'hui très ruinée.<br />

D.C.


49 ^ 51<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. H. 0,295 ; L.0,240 ;<br />

P.0,210 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170. Vestiges <strong>de</strong> peinture:<br />

blanc-rosé, rouge.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-26.<br />

Un tracé préparatoire à la taille est gravé sur<br />

l'abaque. Quatre grands oiseaux, autant que la<br />

ruine extrême <strong>de</strong> l'ceuvre nous permette encore<br />

<strong>de</strong> le discerner, s'affrontaient sur la corbeille<br />

selon un schéma comparable à la composition<br />

du chapiteau présenté ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />

D.C.<br />

50<br />

50<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H.0,300 ; L.0,250 ;<br />

P.0,245 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,175.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-10.<br />

Sculptés en haut-relief, quatre félins aux corps<br />

puissamment mo<strong>de</strong>lés et finement polis se dressent<br />

sur l'astragale. Ils s'opposent <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux<br />

et sont en contact soit par les pattes, soit par<br />

les croupes et les têtes. Celles-ci étaient soigneusement<br />

réalisées et les yeux sont caractéristiques<br />

par les bourrelets <strong>de</strong> leurs paupières et<br />

leurs pupilles ron<strong><strong>de</strong>s</strong> saillantes. Les queues<br />

sont liées, dans l'angle libre, par une sorte <strong>de</strong><br />

motif cordé.<br />

Le même thème est traité sur un chapiteau <strong>de</strong><br />

structure et <strong>de</strong> proportions analogues mis en<br />

place dans l'ancienne porte du cloître roman <strong>de</strong><br />

la cathédrale <strong>de</strong> Pampelune (voir photographie<br />

n° 101 dans Navarre romane, coll. Zodiaque-<br />

La nuit <strong><strong>de</strong>s</strong> temps). Malgré quelques petites différences<br />

la ressemblance quant à l'organisation<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> masses sculptées est frappante. A Saint-<br />

Rustice, toutefois, le relief est plus rond et les<br />

valeurs plastiques plus gran<strong><strong>de</strong>s</strong>. Pour le style,<br />

l'oeuvre serait plutôt à rapprocher du chapiteau<br />

n° 83 (étu<strong>de</strong> d'E. Rupin citée plus haut) du<br />

cloître <strong>de</strong> Moissac.<br />

D.C.<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. H.0,300 ; L.0,230 ;<br />

P.0,230 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-17.<br />

Sur le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque est gravé un<br />

tracé préparatoire à la taille. Il est curieux <strong>de</strong><br />

constater que le sculpteur a dégagé complètement<br />

trois cornes <strong>de</strong> l'abaque alors qu'habituellement<br />

une seule corne d'angle est taillée<br />

intégralement sur les chapiteaux <strong><strong>de</strong>s</strong>tinés à être<br />

logés dans un angle <strong>de</strong> maçonnerie.<br />

Cette remarque rejoint ce que l'on va observer<br />

aussi à propos <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux sculptés sur la corbeille.<br />

Là est repris <strong>de</strong> manière moins adroite le<br />

thème <strong><strong>de</strong>s</strong> félins affrontés déjà traité sur le chapiteau<br />

décrit à la notice précé<strong>de</strong>nte. Mais ici,<br />

les corps restent assez plats et les beaux mo<strong>de</strong>lés<br />

ronds sont remplacés par une animation<br />

graphique assez sèche. Plus intéressant est que<br />

l'on ait fait jaillir <strong>de</strong> la pierre un animal supplémentaire<br />

sur chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> faces qui <strong>de</strong>vaient<br />

ensuite être plaquées contre le mur. Ces animaux<br />

furent alors abandonnés, retaillés et arasés.<br />

On a d'ailleurs l'impression qu'ils avaient<br />

été réalisés par un meilleur sculpteur, leurs<br />

volumes étant mieux conçus que ceux <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

félins <strong><strong>de</strong>s</strong> autres faces. Deux sculpteurs<br />

oeuvrèrent-ils sur ce même bloc <strong>de</strong> pierre ?<br />

Quelle que soit l'interprétation que l'on en proposera,<br />

ce chapiteau a le grand mérite <strong>de</strong> nous<br />

initier mieux que les oeuvres d'une seule venue<br />

aux pratiques concrètes et vivantes d'un atelier<br />

<strong>de</strong> sculpteurs romans.<br />

D.C.<br />

52<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H.0,300 ; L.0,250 ;<br />

P.0,245 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,175.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-2.<br />

51<br />

52<br />

De la structure du chapiteau corinthien il né<br />

reste ici que les cornes et les petits modillons<br />

<strong>de</strong> l'abaque (souvenir <strong>de</strong> la saillie nécessaire<br />

pour sculpter la fleur). La corbeille est entièrement<br />

occupée par quatre oiseaux fantastiques<br />

dont les queues reptiliennes s'enlacent <strong>de</strong>ux par<br />

<strong>de</strong>ux. Des pattes placées dans le prolongement<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> ailes ont été cassées mais leurs serres sont<br />

encore visibles, accrochées à l'astragale. Ce<br />

thème a été traité, avec plus <strong>de</strong> finesse il est<br />

vrai, sur un chapiteau du cloître <strong>de</strong> Moissac<br />

(n°50 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'E. Rupin, L'abbaye et les<br />

cloîtres <strong>de</strong> Moissac, Paris, 1897).<br />

D.C.<br />

53<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. H.0,300 ; L.0,240 ;<br />

P.0,220 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170 environ.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-18.<br />

Cette oeuvre est en ruine. Sur le plan d'attente<br />

existe le tracé préparatoire à la taille d'un<br />

abaque à cornes et à petits modillons. L'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

petits côtés laisse encore apparaître la jolie<br />

courbe d'un sujet qu'il est impossible d'i<strong>de</strong>ntifier<br />

avec certitu<strong>de</strong> mais qui pourrait être un<br />

corps d'animal. Tout contre est un décor fait <strong>de</strong><br />

quatre lobes creux.<br />

D.C.<br />

54<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H.0,300 ; L.0,245 ;<br />

P.0,240 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-7.<br />

Un tracé préparatoire à la taille <strong>de</strong> l'abaque<br />

corinthien est également visible sur ce chapiteau.<br />

Le décor est fait <strong>de</strong> quatre animaux monstrueux<br />

répétant un même type : corps ailé,<br />

31


54<br />

ondulant sous une carapace annelée et dressé<br />

sur une double queue reptilienne, gueule <strong>de</strong>ntée<br />

gran<strong>de</strong> ouverte, cou squameux. Les <strong>de</strong>ux monstres<br />

placés à l'angle libre <strong>de</strong> la corbeille saisissent<br />

<strong>de</strong> leurs longues et maigres pattes une tête<br />

humaine dont la frange <strong>de</strong> la chevelure est<br />

encore perceptible malgré son état dégradé.<br />

Ceux qui sont tournés vers les côtés tiennent<br />

un curieux motif formé <strong>de</strong> quatre ou cinq cylindres<br />

emboités que l'on a assez fréquemment<br />

employé sur les chapiteaux <strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong><br />

Jaca en Aragon. Ces animaux s'attaquant à<br />

une tête d'homme existent aussi bien à la basilique<br />

Saint-Sernin qu'a Moissac. Dans le<br />

cloître <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier lieu se retrouvent, i<strong>de</strong>ntiques,<br />

les monstres <strong>de</strong> Saint-Rustice (chapiteau<br />

n° 32 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'E. Rupin citée plus haut).<br />

Mais la corbeille <strong>de</strong> notre chapiteau n'est pas<br />

aussi évasée que celle <strong>de</strong> Moissac : le thème est<br />

plus ramassé, les animaux ne pouvant se développer<br />

selon <strong><strong>de</strong>s</strong> courbes aussi harmonieuses.<br />

55<br />

D.C.<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,245;<br />

P. 0,230; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : environ 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-15.<br />

Ce chapiteau est presque complètement ruiné.<br />

Toutefois on <strong>de</strong>vine une partie <strong>de</strong> son décor sur<br />

l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> petits côtés. Un grand oiseau représenté<br />

<strong>de</strong> face, le cou et la tête infléchis, se dressait<br />

sur l'astragale. Peut-on aussi reconnaître les<br />

vestiges <strong>de</strong> la tête et <strong><strong>de</strong>s</strong> épaules d'un homme<br />

placé <strong>de</strong>rrière lui ?<br />

D.C.<br />

56<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L. 0,245;<br />

P. 0,235; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />

32<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-13.<br />

Un tracé <strong>de</strong> taille est gravé sur le plan d'attente<br />

<strong>de</strong> l'abaque. De face, un grand aigle aux ailes<br />

éployées occupe l'angle libre <strong>de</strong> la corbeille. De<br />

part et d'autre sont <strong>de</strong>ux hommes <strong>de</strong>bout dont<br />

les jambes écartées laissent s'épanouir entre<br />

elles un large motif végétal en palme renversée.<br />

D'une <strong>de</strong> leurs mains, ils en tiennent la tige terminée<br />

en crossette. Ils sont nus, côtes et poitrines<br />

bien marquées. Le visage <strong>de</strong> l'un d'eux, en<br />

partie conservé, présente un profil assez lourd<br />

et est couronné d'une chevelure à large frange.<br />

Chacun <strong>de</strong> ces hommes a le bras levé et semble<br />

s'accrocher <strong>de</strong> sa main au rebord d'une aile <strong>de</strong><br />

l'aigle. S'agit-il <strong>de</strong> la capture <strong>de</strong> l'oiseau ou <strong>de</strong><br />

l'enlèvement d'âmes vers les cieux ? La signification<br />

du thème est difficile à établir bien que<br />

ce sujet ne soit pas isolé dans l'art roman. On<br />

le retrouve en effet sur un chapiteau <strong>de</strong> la tribune<br />

occi<strong>de</strong>ntale du croisillon méridional du<br />

transept <strong>de</strong> la basilique Saint-Sernin.<br />

Les détails <strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong> l'aigle d'une<br />

part et, <strong>de</strong> l'autre, les types humains trapus<br />

(trois têtes pour la hauteur totale du corps) aux<br />

visages caractéristiques nous ramènent , quant<br />

au style, vers le cloître <strong>de</strong> Moissac ou les premiers<br />

chapiteaux sculptés pour le cloître <strong>de</strong> la<br />

Daura<strong>de</strong> à Toulouse.<br />

D.C.<br />

57<br />

56<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong><br />

peinture :blanc-rosé. H. 0,300; L. 0,250;<br />

P.0,250 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-21.<br />

Cette oeuvre, malgré sa dégradation, est d'une<br />

qualité exceptionnelle. Le tracé <strong>de</strong> taille <strong>de</strong><br />

l'abaque est rigoureux : les cornes ont été dégagées<br />

d'après <strong><strong>de</strong>s</strong> lignes nettement définies au<br />

compas, les modillons centraux, d'une gran<strong>de</strong><br />

saillie, étant précisément arrondis.<br />

Dans l'angle <strong>de</strong> la corbeille trône le Christ glorieux<br />

du retour. Il se tient <strong>de</strong> face, bénit <strong>de</strong> sa<br />

main droite levée et présente un livre ouvert qui<br />

est posé sur son genou gauche. La gloire est<br />

indiquée par la traditionnelle mandorle tenue à<br />

pleines mains par <strong>de</strong>ux anges <strong>de</strong>bout qui, peut-<br />

être éblouis par la lumière divine et ne pouvant<br />

en soutenir l'éclat, détournent leurs visages.<br />

Cette iconographie pleinement romane s'est<br />

essentiellement définie à partir <strong>de</strong> l'Evangile <strong>de</strong><br />

Matthieu (XXV, 31). Ce type <strong>de</strong> Christ se<br />

retrouve sur le Dieu <strong>de</strong> Majesté au tétramorphe<br />

présenté dans le déambulatoire <strong>de</strong> la basilique<br />

Saint-Sernin. Quant à l'ensemble <strong>de</strong> cette<br />

représentation, il existe, i<strong>de</strong>ntique mais plus<br />

développé, sur la face antérieure <strong>de</strong> la table<br />

d'autel (1096, signée par le sculpteur Bernard<br />

Gilduin) et sur un célèbre chapiteau <strong>de</strong> la tribune<br />

Sud (vers 1096-1100) <strong>de</strong> cette même basilique.<br />

Un petit détail nous paraît établir encore<br />

plus la relation entre ces oeuvres et le chapiteau<br />

<strong>de</strong> Saint-Rustice. Dans toutes ces sculptures<br />

les mains inférieures <strong><strong>de</strong>s</strong> anges passent <strong>de</strong>vant<br />

le cadre <strong>de</strong> la mandorle tandis que leurs mains<br />

supérieures le retiennent par <strong>de</strong>rrière.<br />

L'art <strong>de</strong> cette composition procè<strong>de</strong> sans doute<br />

<strong>de</strong> certains chapiteaux du cloître <strong>de</strong> Moissac<br />

(attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> marche, mandorle dans laquelle<br />

sont les âmes <strong><strong>de</strong>s</strong> saints Fructueux, Euloge et<br />

Augure) mais aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> tailloirs <strong>de</strong> ce même<br />

cloître que l'on rapproche habituellement <strong>de</strong> la<br />

table d'autel et <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong>de</strong> Bernard Gilduin<br />

à Saint-Sernin. Une différence existe entre les<br />

types humains assez raffinés du Christ et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

anges <strong>de</strong> ce chapiteau et ceux, plus sommaires,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> hommes placés <strong>de</strong> part et d'autre d'un aigle<br />

décrits à la notice précé<strong>de</strong>nte. La sculpture que<br />

nous essayons d'analyser ici, malgré ses mutilations<br />

et son usure, pose <strong>de</strong> nouveau la difficile<br />

question du passage du style vivant et narratif<br />

<strong>de</strong> Moissac vers celui, plus solennel et antiquisant<br />

<strong>de</strong> Bernard Gilduin. Elle est l'oeuvre du<br />

meilleur sculpteur <strong>de</strong> Saint-Rustice, issu certainement<br />

<strong>de</strong> Moissac mais qui a pu connaître<br />

aussi l'oeuvre <strong>de</strong> Gilduin.<br />

D.C.<br />

58<br />

57<br />

Chapiteau d'angle pour une colonne<br />

Pierre ocrée. H. 0,295 ; L. 0,245;<br />

P.0,210 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,170. Traces <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé, rouge.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-25.


Le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque présente un tracé<br />

préparatoire à la taille. L'oeuvre est très ruinée.<br />

Dans une mandorle se tient un personnage<br />

indéterminé qui lève le bras droit. Le cadre <strong>de</strong><br />

la mandorle est tenu par <strong>de</strong>ux personnages<br />

latéraux. Il n'est pas sûr qu'il s'agisse <strong>de</strong> la<br />

répétition du thème du chapiteau étudié à la<br />

notice précé<strong>de</strong>nte. La mandorle n'est pas uniquement<br />

réservée au Christ glorieux. Au cloître<br />

<strong>de</strong> Moissac et à Saint-Isidore <strong>de</strong> Leôn, sous<br />

une apparence humaine, <strong><strong>de</strong>s</strong> âmes <strong>de</strong> saints ont<br />

été placées dans ce même cadre.<br />

D.C.<br />

59<br />

58<br />

Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon à<br />

chanfrein décoré <strong>de</strong> billettes<br />

Pierre ocrée. H. 0,180; L. 0,630;<br />

P. 0,360.<br />

60<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-27.<br />

Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon à<br />

chanfrein décoré <strong>de</strong> billettes<br />

Pierre ocrée. H. 0,170; L. 0,400;<br />

P. 0,280. Traces <strong>de</strong> peinture : blanc-rosé,<br />

rouge.<br />

61<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-28.<br />

Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon à<br />

chanfrein décoré <strong>de</strong> billettes<br />

Pierre ocrée. H. 0,160; L. 0,440;<br />

P. 0,340.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-29.<br />

62<br />

Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon<br />

décoré <strong>de</strong> billettes<br />

Pierre ocrée. H. 0,1 70; L. 0,400;<br />

P. 0,290.<br />

63<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-30.<br />

Morceau <strong>de</strong> cordon décoré <strong>de</strong> billettes<br />

Pierre ocrée. H. 0,180; L. 0,560;<br />

P. 0,360.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-31.<br />

La partie chanfreinée, décorée <strong>de</strong> billettes,<br />

décrit une portion <strong>de</strong> courbe convexe. Il s'agit<br />

donc d'un morceau d'un cordon encastré probablement<br />

à l'extérieur <strong>de</strong> l'église, dans le mur<br />

<strong>de</strong>mi-circulaire <strong>de</strong> l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> absi<strong><strong>de</strong>s</strong>. Un chanfrein<br />

lisse fut retaillé en 1865-66, sur l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

côtés <strong>de</strong> ce bloc afin <strong>de</strong> le transformer en tailloir<br />

d'angle. Cela permettait <strong>de</strong> réadapter cet<br />

élément ancien aux baies <strong>de</strong> l'église néoromane.<br />

Une transformation analogue se voit<br />

sur la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> "tailloirs " catalogués ci<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />

On trouva ainsi un moyen économique<br />

<strong>de</strong> créer les tailloirs d'angle qui furent placés<br />

au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux romans remployés.<br />

Pour compléter on fabriqua <strong><strong>de</strong>s</strong> tailloirs d'angle<br />

à <strong>de</strong>ux côtés chanfreinés, lisses et sans<br />

décor.<br />

D.C.<br />

64<br />

Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon<br />

décoré <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux doubles rangs <strong>de</strong> billettes séparés<br />

par une gorge<br />

Pierre ocrée. H. 0,1 65 ; L. 0,360;<br />

P.0,360. Traces <strong>de</strong> peinture : blanc-rosé,<br />

rouge.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-32.<br />

Contrairement aux morceaux mentionnés dans<br />

les notices ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, cette pierre chanfreinée<br />

fut ornée sur les <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> l'angle droit dès<br />

l'époque romane. Les billettes sont d'ailleurs<br />

plus raffinées sur cette pièce que sur les précé<strong>de</strong>ntes.<br />

D.C.<br />

65<br />

Morceau <strong>de</strong> tailloir ou d'imposte d'angle<br />

Pierre ocrée. H. 0,160; L. 0,390; P. 0,-<br />

390.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-33.<br />

Deux côtés étaient chanfreinés. Ils sont<br />

aujourd'hui presque totalement ruinés. De<br />

gran<strong><strong>de</strong>s</strong> fleurs creuses à huit pétales, inscrites<br />

dans <strong><strong>de</strong>s</strong> cercles, y étaient sculptées. On en<br />

reconnaît encore <strong>de</strong>ux.<br />

D.C.<br />

66<br />

Base d'angle<br />

Pierre ocrée. H. 0,255 ; L. 0,255;<br />

P. 0,255; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> la<br />

colonne : 0,170. Traces <strong>de</strong> peinture :<br />

blanc-rosé.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-34.<br />

Sur une plinthe aux rebords supérieurs abattus<br />

sont <strong>de</strong>ux tores en boudin séparés par une scotie.<br />

67<br />

Base d'angle<br />

Pierre ocrée. H. 0,250; L. 0,255;<br />

P. 0,255; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> la<br />

colonne : 0,175. Traces <strong>de</strong> peinture.<br />

blanc-rosé.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-35.<br />

Du même type que la précé<strong>de</strong>nte.<br />

68<br />

Base d'angle<br />

Pierre ocrée. H. 0,250; L. 0,250;<br />

P.0,240 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> la<br />

colonne : 0,170.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-36.<br />

Sur une plinthe assez mince repose un premier<br />

tore en boudin retenu par une griffe d'angle.<br />

Sur trois filets s'élève ensuite une haute scotie<br />

qui était ornée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux grosses boules<br />

aujourd'hui ruinées. Sur le tore supérieur prend<br />

appui le pied d'une colonne accosté <strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges<br />

<strong>de</strong> cinq petites boules.<br />

D.C.<br />

69<br />

Base d'angle<br />

Pierre ocrée. H. 0,250; L. 0,260;<br />

P. 0,250; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> la<br />

colonne : 0,1 70.<br />

Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />

Garonne).<br />

1107 ou peu après.<br />

Inv. 83-5-37.<br />

Du même type que la précé<strong>de</strong>nte, sur une plinthe<br />

un peu plus épaisse.<br />

Quinze autres bases, plus ou moins complètement<br />

ruinées et inventoriées sous les numéros<br />

83-5-38 à 83-5-52, se rattachent, avec <strong>de</strong> légères<br />

variantes, aux bases bien conservées cataloguées<br />

ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus. Elles recevaient <strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes<br />

<strong>de</strong> 0,160 à 0,170 m <strong>de</strong> diamètre, diamètre qui<br />

convient parfaitement aux chapiteaux étudiés<br />

ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus. Lors <strong>de</strong> la dépose, le musée n'a pu<br />

récupérer que 12 tronçons plus ou moins longs<br />

(le plus long mesure 1,34 m) <strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes<br />

romanes qui avaient également été remployées.<br />

Nous les avons inventoriés sous le n° commun<br />

83-5-53.<br />

33


70<br />

Chapiteau pour une colonne<br />

Pierre calcaire. H.0,330 ; L.0,290 ;<br />

P.0,310 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,135.<br />

Toulouse. Ancienne maison - palais <strong>de</strong> la<br />

rue du château.<br />

XIIP siècle.<br />

Inv. 76-18-1.<br />

Malgré <strong><strong>de</strong>s</strong> mutilations importantes le décor <strong>de</strong><br />

cette œuvre est encore perceptible. Le tailloir,<br />

sculpté dans le même bloc que la corbeille, est<br />

orné d'une tige largement ondée à partir <strong>de</strong><br />

laquelle se développent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>mi-palmettes à<br />

feuilles creuses. Quatre oiseaux monstrueux à<br />

queues reptiliennes prennent appui au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />

<strong>de</strong> l'astragale. D'autres monstres, à écailles,<br />

occupaient le <strong>de</strong>uxième registre <strong>de</strong> la corbeille.<br />

Sur l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> faces, un écu est encore<br />

conservé mais son champ, très érodé, est difficilement<br />

lisible (une tour ?).<br />

34<br />

Relevé <strong>de</strong> l'architecte Esquié (voir notice no 70).<br />

Sculptures romanes tardives<br />

70<br />

Cette œuvre appartient à la sculpture romane<br />

tardive qui s'est déployée largement <strong>de</strong> la fin<br />

du XII' au début du XIV siècle à Toulouse.<br />

Même à l'état <strong>de</strong> ruine ce chapiteau est d'un<br />

grand intérêt archéologique parce que nous<br />

savons qu'il provient <strong>de</strong> l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> baies géminées<br />

d'une faça<strong>de</strong> médiévale qui donnait sur la<br />

rue du château. Cette curieuse faça<strong>de</strong> fut<br />

démolie en 1861 mais son aspect est connu<br />

grâce à un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin pittoresque <strong>de</strong> Ferdinand<br />

Mazzoli (1860) et à un relevé qui figure dans<br />

un album <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sins ayant appartenu au XIX'<br />

siècle à l'architecte Jacques-Jean Esquié (Bibliothèque<br />

municipale <strong>de</strong> Toulouse, MS 1167).<br />

Les <strong>de</strong>ux tiers inférieurs <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> étaient<br />

constitués par le rempart romain reconnaissable<br />

à ses lits horizontaux <strong>de</strong> petits moellons<br />

réguliers alternant avec <strong><strong>de</strong>s</strong> assises <strong>de</strong> briques.<br />

Une haute baie gothique y avait été aménagée.<br />

Le tiers supérieur, entièrement bâti en brique,<br />

était une réalisation médiévale. Quatre baies<br />

géminées y étaient percées. Chacune s'inscrivait<br />

sous un arc <strong>de</strong> décharge <strong>de</strong>mi-circulaire<br />

sous lequel <strong>de</strong>ux arcs outrepassés retombaient<br />

sur un chapiteau et une colonne formant l'axe<br />

<strong>de</strong> la fenêtre.<br />

En 1861, la Société archéologique du Midi <strong>de</strong><br />

la France obtint que <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ces fenêtres géminées<br />

soient remontées, dans leur disposition<br />

d'origine, et sur un soubassement formé d'une<br />

partie du rempart romain, au milieu d'une<br />

pelouse du Jardin <strong><strong>de</strong>s</strong> Plantes. Cela fut fait très


soigneusement, les matériaux étant numérotés<br />

pour le transfert (Registre <strong><strong>de</strong>s</strong> délibérations <strong>de</strong><br />

la Société archéologique du Midi <strong>de</strong> la France,<br />

procès-verbaux <strong><strong>de</strong>s</strong> séances <strong><strong>de</strong>s</strong> 23 avril, 30<br />

avril et 28 mai 1861). Deux chapiteaux avaient<br />

ainsi été replacés dans ces baies. Mais, en<br />

1976, ce mur fut restauré et l'on remplaça les<br />

chapiteaux originaux par <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres neuves.<br />

L'un <strong><strong>de</strong>s</strong> originaux disparut dans l'opération et<br />

nous avons eu la chance <strong>de</strong> retrouver celui qui<br />

fait l'objet <strong>de</strong> cette notice dans une décharge !<br />

Bibi. : DESAZARS ; SAINT-CHARLES (L.) ;<br />

LAPIERRE (E.), Le vieux Toulouse disparu, Toulouse,<br />

1885, p.85 et 90.<br />

D.C.<br />

71<br />

71<br />

Chapiteau pour une colonne<br />

Pierre calcaire. H. 0,310; L. 0,405;<br />

P.0,305 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,160.<br />

Région <strong>de</strong> Moissac.<br />

XIIle siècle.<br />

Acquis chez un antiquaire en 1983.<br />

Inv. 83-12-1.<br />

Ce chapiteau provient <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Moissac<br />

(Tarn-et-Garonne) sans qu'il soit possible <strong>de</strong><br />

préciser davantage. Il fit partie, comme les<br />

<strong>de</strong>ux chapiteaux décrits aux notices suivantes,<br />

d'une collection particulière <strong>de</strong> Montauban. La<br />

présence d'écus (aux champs vi<strong><strong>de</strong>s</strong>) sur ses<br />

petits côtés peut laisser penser qu'il s'agit d'une<br />

pièce tirée d'une architecture civile du genre<br />

maison-tour (tour Mauran à Toulouse, tour <strong>de</strong><br />

Palmata à Gaillac par exemple) ou maisonpalais<br />

(pour ce type voir à Toulouse la maison<br />

" romane " <strong>de</strong> la rue Croix-Baragnon ou la<br />

maison <strong>de</strong> la rue du château évoquée dans la<br />

notice précé<strong>de</strong>nte). En effet, c'est généralement<br />

dans les baies géminées à colonne centrale percées<br />

dans les faça<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> ces constructions,<br />

nombreuses en nos régions du XII' au milieu<br />

du XIV' siècle, que l'on voit <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres <strong>de</strong> ce<br />

type et <strong>de</strong> ce gabarit.<br />

Des motifs caractéristiques ont été ici développés<br />

par le sculpteur : sur le tailloir intégré au<br />

bloc du chapiteau, <strong><strong>de</strong>s</strong> dragons-lézards aux<br />

queues s'achevant en tiges feuillues ; sur la corbeille,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> monstres squameux et ailés entrecroisés.<br />

Leur traitement avec <strong><strong>de</strong>s</strong> aplatissements<br />

<strong>de</strong> relief assez typiques, permet <strong>de</strong> rapprocher<br />

cette œuvre <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux du déambulatoire<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong> chapelles <strong>de</strong> Saint-Michel <strong>de</strong><br />

Gaillac (XIII s.) ou du portail <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong><br />

Belpech (Au<strong>de</strong>), daté par une inscription <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

années 1260-70. Sur notre chapiteau comme<br />

dans ces monuments s'exprime la <strong>de</strong>rnière<br />

sculpture romane <strong><strong>de</strong>s</strong> pays toulousains dite<br />

"sculpture romane déca<strong>de</strong>nte du Sud-Ouest"<br />

par Paul Mesplé. Cette sculpture est extrêmement<br />

abondante dans le Midi. Cela est certainement<br />

l'indice d'une activité dans le bâtiment<br />

ininterrompue durant le XIIIe siècle. Elle est<br />

probablement même en plein essor dans le<br />

domaine <strong>de</strong> l'architecture civile et à mettre en<br />

relation avec l'enrichissement d'une bourgeoisie<br />

urbaine qui s'affirme ainsi, <strong>de</strong> plus en plus,<br />

dans les cités languedociennes.<br />

Le passage <strong><strong>de</strong>s</strong> motifs romans <strong>de</strong> l'architecture<br />

religieuse vers l'architecture civile est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

phénomènes artistiques les plus intéressants <strong>de</strong><br />

cette époque. L'art roman <strong><strong>de</strong>s</strong> monstres, né<br />

dans les cloîtres monastiques, mourra, en partie<br />

ou complètement vidé <strong>de</strong> son sens le plus<br />

profond, répété inlassablement comme simple<br />

ornement sur les faça<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> palais <strong><strong>de</strong>s</strong> marchands.<br />

Ici, la fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> écus comme manifestation<br />

publique d'un personnage ou d'une<br />

famille ôte, par le fait même, sa signification<br />

démoniaque primitive au groupe <strong>de</strong> monstres.<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière sculpture romane<br />

n'est donc pas à négliger. Une typologie plus<br />

précise <strong>de</strong> ses créations permettrait <strong>de</strong> mieux<br />

cerner les problèmes chronologiques qu'elle<br />

pose encore.<br />

D.C.<br />

72<br />

Chapiteau pour une colonne<br />

Pierre calcaire. H. 0,275 ; L. 0,360;<br />

P.0,255 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,120.<br />

Région <strong>de</strong> Moissac.<br />

XIIle siècle.<br />

Acquis chez un antiquaire en 1983.<br />

Inv. 83-12-2.<br />

Tailloir et corbeille ont été dégagés dans la<br />

même pierre. Un rinceau au mouvement assez<br />

nerveux et donnant naissance à <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles et<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> petits épis orne trois côtés du tailloir.<br />

Quatre animaux monstrueux sur les gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

faces et <strong>de</strong>ux sur les petites se mêlent ou se<br />

croisent. Deux écus triangulaires aux champs<br />

grossièrement gravés occupent le centre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

72<br />

gran<strong><strong>de</strong>s</strong> faces. Monstres squameux, épis et écus<br />

incitent à dater cette oeuvre du XIII' siècle.<br />

Peut-être fit-elle aussi partie d'une baie géminée<br />

comme les <strong>de</strong>ux chapiteaux <strong><strong>de</strong>s</strong> notices<br />

précé<strong>de</strong>ntes.<br />

D.C.<br />

73<br />

73<br />

Chapiteau pour une colonne<br />

Pierre calcaire. H. 0,240; L. 0,260;<br />

P.0,235 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong>de</strong> la colonne : 0,125.<br />

Région <strong>de</strong> Moissac.<br />

XIIle siècle.<br />

Acquis chez un antiquaire en 1983.<br />

Inv. 83-12-3.<br />

Deux rangs <strong>de</strong> feuilles ornent ce chapiteau.<br />

Celles du bas se retournent sur <strong><strong>de</strong>s</strong> boules, celles<br />

du haut se terminent en folioles et se détachent<br />

sur un fond animé <strong>de</strong> cannelures biseautées.<br />

Le tailloir fait corps avec la corbeille. Sur<br />

trois <strong>de</strong> ses côtés ondoie une tige feuillue qui<br />

donne aussi naissance à un surgeon en épi<br />

comparable à ceux qui participent au décor du<br />

chapiteau présenté dans la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />

Le quatrième côté du tailloir n'a pas été sculpté.<br />

D.C.<br />

35


ART GOTHIQUE


Chapiteaux et bases d'un cloître<br />

<strong>de</strong> Rieux-Volvestre<br />

La petite cité médiévale <strong>de</strong> Rieux-Volvestre, choisie<br />

comme siège d'un nouvel évêché en 1317 par le pape Jean<br />

XXII, avait au XIV' siècle une parure monumentale tout à<br />

fait exceptionnelle. Hormis la cathédrale reconstruite par<br />

l'évêque Jean Tissendier dans le <strong>de</strong>uxième quart du siècle,<br />

la ville abritait également <strong>de</strong>ux importants couvents : celui<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains qui s'établirent à Rieux en 1275 et celui<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Franciscains qui s'y installèrent à leur tour peu avant<br />

1282.<br />

A part la cathédrale (dont le grand portail gothique fut<br />

quand même privé <strong>de</strong> ses sculptures) tous les autres édifices<br />

furent détruits et leurs nombreux vestiges sont<br />

aujourd'hui dispersés à Rieux même et ailleurs, parfois fort<br />

loin <strong>de</strong> leurs lieux d'origine. Rassembler toutes les sculptures<br />

rivoises connues en fonction <strong>de</strong> leurs architectures<br />

d'origine n'est donc pas une tâche aisée. Elle reste encore à<br />

accomplir et il est pour l'instant prématuré <strong>de</strong> dire avec<br />

précision <strong>de</strong> quel cloître proviennent les chapiteaux et<br />

bases catalogués ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous qui ont fait partie d'une collection<br />

particulière <strong>de</strong> Rieux. Toutefois il convient <strong>de</strong> rappeler<br />

l'opinion du chanoine Contrasty : les Cor<strong>de</strong>liers n'auraient<br />

disposé que d'un cloître formé <strong>de</strong> galeries <strong>de</strong> bois tandis<br />

que les Dominicains auraient bâti un cloître plus luxueux à<br />

colonnettes et chapiteaux <strong>de</strong> pierre et <strong>de</strong> marbre. Par élimination,<br />

les oeuvres que nous avons acquises viendraient<br />

donc <strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains. Mais cela reste à vérifier.<br />

Les chapiteaux présentés ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, à l'exclusion toutefois<br />

<strong>de</strong> celui à décor monstrueux, doivent être rapprochés <strong>de</strong><br />

plusieurs chapiteaux <strong><strong>de</strong>s</strong> galeries conservées du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Jacobins <strong>de</strong> Toulouse. Leurs claires-voies étaient terminées<br />

en 1310. Une date située autour <strong>de</strong> 1300 conviendrait donc<br />

parfaitement pour la sculpture <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux <strong>de</strong> Rieux.<br />

Malgré l'archaïsme <strong>de</strong> son décor, le chapiteau à monstres,<br />

a pu également être créé à cette époque.<br />

Bibi.: Chanoine CONTRASTY, Rieux- Volvestre et ses évêques, Toulouse,<br />

1936 ; Henri MÉNARD, Eglises perdues <strong>de</strong> l'ancien diocèse <strong>de</strong> Rieux, Saint-<br />

Girons, 1983, p.277-287.<br />

D.C.<br />

39


74<br />

Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />

Pierre calcaire blanche. H.0,380 ;<br />

L.0,490 ; P. 0,305; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans<br />

d'application <strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,140; entrecolonnement:<br />

0,095.<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />

Fin du XIII' ou début du XIV siècle ?<br />

Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />

Inv. 77-11-1.<br />

Les astragales sont réunis par le cordon qui les<br />

orne. Les corbeilles s'évasent en tronc <strong>de</strong> cône<br />

et sont agrémentées <strong>de</strong> longues feuilles achevées<br />

en boules. Au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, le chapiteau conserve<br />

plus ou moins la forme parallélépidédique<br />

du bloc d'origine. Des frises d'animaux fantastiques<br />

à corps et queues squameux sont surmontées,<br />

sur trois faces seulement, <strong>de</strong> tiges<br />

ondées et feuillues. Ce <strong>de</strong>uxième registre d'esprit<br />

roman tardif se superpose assez peu élégamment<br />

aux troncs <strong>de</strong> cônes inférieurs : l'incapacité<br />

du sculpteur à adapter le décor à la<br />

fonction du chapiteau est ici patente. Au centre<br />

<strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> grands côtés, un petit personnage en<br />

buste, représenté <strong>de</strong> face, porte sa main gauche<br />

vers la retombée latérale <strong>de</strong> sa chevelure. Par<br />

son gabarit, cette oeuvre correspond plus aux<br />

chapiteaux <strong>de</strong> marbre <strong><strong>de</strong>s</strong> cloîtres gothiques du<br />

XIVe siècle du Midi toulousain qu'aux créations<br />

romanes. Elle est donc à la fois l'expression<br />

d'une transition et d'une maladresse, ce<br />

qui ne facilite pas la datation. Un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong>de</strong> ce<br />

chapiteau a été donné par Jean Contrasty à la<br />

page 57 <strong>de</strong> son Histoire <strong>de</strong> la • cité <strong>de</strong> Rieux-<br />

Volvestre et <strong>de</strong> ses évêques citée ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />

75<br />

75<br />

Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />

Marbre blanc-gris. H.0,420 ; L.0,525 ;<br />

P. 0,315 ; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,150 ; entrecolonnement :<br />

0,075.<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />

Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />

Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />

Inv. 77-11-3.<br />

Six gran<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles bosselées à cinq lobes<br />

ornent le haut <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux corbeilles lisses. Les<br />

astragales sont réunis par une attache issue du<br />

même bloc <strong>de</strong> marbre.<br />

D.C.<br />

76<br />

Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />

Marbre gris. H. 0,395; L. 0,525; P. 0,-<br />

320 ; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

colonnes.' 0,150; entrecolonnement.'<br />

0,080.<br />

40<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains?<br />

Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />

Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />

Inv. 77-11-5.<br />

76<br />

Les astragales sont liés par une attache. Sur le<br />

haut <strong><strong>de</strong>s</strong> corbeilles se détachent six feuilles<br />

semblables à celles que l'on a vues sur le chapiteau<br />

précé<strong>de</strong>nt.<br />

D.C.<br />

77<br />

Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes Jumelles<br />

Marbre gris. H. 0,395; L. 0,520; P. 0,-<br />

320 ; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

colonnes : 0,145; entrecolonnement :<br />

0,070.<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Couvent<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains 7<br />

Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />

Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />

Inv. 77-11-6.<br />

Les astragales sont liés par une attache. Les<br />

corbeilles, lisses, s'achèvent, sous le tailloir<br />

intégré, en forme <strong>de</strong> disques. La jonction, au<br />

centre, <strong>de</strong> ces disques, est cachée par <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles<br />

bosselées à quatre lobes. Dans les angles se<br />

retournent <strong><strong>de</strong>s</strong> grosses feuilles dont les lobes<br />

latéraux forment <strong><strong>de</strong>s</strong> volutes.<br />

D.C.<br />

78<br />

78<br />

Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />

Marbre gris. H. 0,400; L. 0,520; P. 0,-<br />

320 ; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

colonnes : 0,150; entrecolonnement:<br />

0,075.<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Couvent<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />

Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />

Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />

Inv. 77-11-4.<br />

Les disques collés au tailloir donnent naissance<br />

à <strong>de</strong> lour<strong><strong>de</strong>s</strong> volutes. Sur les corbeilles lisses se<br />

détachent <strong><strong>de</strong>s</strong> sortes <strong>de</strong> fruits renversés. Les<br />

astragales sont réunis par une attache.<br />

D.C.<br />

79<br />

Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />

Marbre blanc-gris. H.0,380 ; L.0,525 ;<br />

P. 0,320; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,150; entrecolonnement :<br />

0,065.<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains?<br />

Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />

Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />

Inv. 77-11-2.<br />

Ce chapiteau est un peu moins haut que les<br />

autres et ses astragales ne sont pas liés. Malgré<br />

cela, son décor, fait <strong>de</strong> grosses volutes, le rapproche<br />

du chapiteau catalogué précé<strong>de</strong>mment.<br />

D. C.<br />

80<br />

Base pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />

Marbre gris. H. 0,230; L.0,485 ;<br />

P. 0,280; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

colonnes : 0,1 60 ; entrecolonnement :<br />

0,080.<br />

81<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains?<br />

XIV' siècle.<br />

Acquise en 1978 chez un antiquaire.<br />

Inv. 78-2-1.<br />

D.C.<br />

Base pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />

Marbre blanc. H.0,220 ; L.0,485 ;<br />

P.0,270 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

colonnes : 0,160; entrecolonnement :<br />

0,08.<br />

82<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />

XIV' siècle.<br />

Acquise en 1978 chez un antiquaire.<br />

Inv. 78-2-2.<br />

D.C.<br />

Base pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />

Marbre gris. H. 0,200; L.0,460 ;<br />

P.0,270 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

colonnes : 0,150; entrecolonnement :<br />

0,060.<br />

83<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />

Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />

Acquise en 1978 chez un antiquaire.<br />

Inv. 78-2-3.<br />

D.C.<br />

Base pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />

Marbre gris. H. 0,230; L. 0,485;<br />

P.0,275 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

colonnes : 0,155; entrecolonnement:<br />

0,080.<br />

Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />

XIV' siècle.<br />

Acquise en 1978.<br />

Inv. 78-2-4.<br />

D.C.


84<br />

Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes<br />

Marbre gris. H.0,330 ; L.0,500<br />

P.0,310 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,140; entrecolonnement :<br />

0,070.<br />

Proviendrait du département <strong><strong>de</strong>s</strong> Lan<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

selon le ven<strong>de</strong>ur.<br />

Fin du XIII' ou début du XIV siècle.<br />

Inv. 78-8-1.<br />

Six gran<strong><strong>de</strong>s</strong> fleurs à gros bouton central unissent<br />

les corbeilles ou occupent leurs angles,<br />

sous <strong>de</strong> grands disques qui ménagent la transition<br />

vers un tailloir intégré au même bloc.<br />

Deux fortes nervures disposées en V lient<br />

chaque fleur aux astragales.<br />

D.C.<br />

85<br />

Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes<br />

Marbre gris. H.0,330 ; L.0,500 ;<br />

P.0,310 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes: 0,140; entrecolonnement :<br />

0,0 70.<br />

Proviendrait du département <strong><strong>de</strong>s</strong> Lan<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

selon le ven<strong>de</strong>ur.<br />

Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />

Inv. 78-8-2.<br />

La structure et le système décoratif du chapiteau<br />

décrit ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus se retrouvent sur celui-ci.<br />

Mais les fleurs sont remplacées par <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

feuilles à cinq lobes.<br />

Ce chapiteau et le précé<strong>de</strong>nt faisaient probablement<br />

partie <strong>de</strong> la claire-voie d'un cloître.<br />

Chapiteaux acquis<br />

dans le commerce d'antiquités<br />

D.C.<br />

86<br />

Chapiteau-frise<br />

Pierre. H. 0,200; L. 0,490 ; P. 0,350; traces<br />

<strong>de</strong> peinture rouge.<br />

Proviendrait, selon le ven<strong>de</strong>ur, <strong>de</strong> Saint-<br />

Bertrand <strong>de</strong> Comminges (Haute-Garonne).<br />

Fin du XIV' ou début du XV' siècle.<br />

Inv. 77-8-3.<br />

Deux animaux (bouc et lion ?) sont affrontés<br />

<strong>de</strong> part et d'autre d'un motif végétal mutilé.<br />

Latéralement, <strong><strong>de</strong>s</strong> feuillages bosselés ont été<br />

dégagés avec vigueur.<br />

D.C.<br />

85<br />

41


Les éléments d'architecture qui font l'objet <strong><strong>de</strong>s</strong> notices placées<br />

ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous proviennent du domaine appelé le Galant,<br />

sur la commune <strong>de</strong> Saint-Hilaire, au canton <strong>de</strong> Muret.<br />

Avant l'acquisition effectuée par le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />

ces épaves étaient disposées comme ornement dans l'entourage<br />

<strong>de</strong> la rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'importante exploitation agricole<br />

appartenant à M. Chappuis. Un pilier d'angle <strong>de</strong> cloître du<br />

XIV' siècle, avec sa base et son chapiteau, se dressait au<br />

milieu du parc avoisinant. Le chapiteau d'un pilier similaire<br />

au précé<strong>de</strong>nt venait d'être retiré d'un canal d'irrigation<br />

situé à proximité. Deux clefs <strong>de</strong> voûtes <strong>de</strong> même époque<br />

étaient présentées, l'une sur le mur <strong>de</strong> clôture <strong>de</strong> la cour<br />

précédant l'habitation, l'autre tout contre. A ces éléments<br />

essentiels <strong>de</strong> la collection s'ajoutaient une petite clef <strong>de</strong><br />

voûte armoriée du XIV' siècle, un feston <strong>de</strong> pierre découpée<br />

ayant appartenu, semble-t-il, à l'arcature d'un cloître<br />

<strong>de</strong> même époque, un tronçon <strong>de</strong> colonnette en marbre, un<br />

morceau <strong>de</strong> couvercle <strong>de</strong> sarcophage (voir notice n° 19), un<br />

fragment <strong>de</strong> meneau <strong>de</strong> fenêtre d'une construction civile du<br />

XVII' siècle (voir notice n° 120). Ces épaves passent pour<br />

provenir <strong>de</strong> l'ancienne abbaye <strong>de</strong> l'Oraison-Dieu située<br />

jadis sur le même territoire, à un kilomètre, environ, à l'est<br />

<strong>de</strong> la rési<strong>de</strong>nce du Galant, non loin <strong>de</strong> la bordure <strong>de</strong> la terrasse<br />

naturelle <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Louge.<br />

Fondée au milieu du XII' siècle par l'abbaye <strong>de</strong> Fabas,<br />

grâce aux libéralités <strong><strong>de</strong>s</strong> Comtes <strong>de</strong> Comminges, l'Oraison-<br />

Dieu comprenait au XIV' siècle un effectif <strong>de</strong> vingt-quatre<br />

moniales cisterciennes.<br />

Deux épreuves consécutives occasionnèrent bientôt la mort<br />

<strong>de</strong> la maison. Ce furent : le pillage, la dévastation et l'incendie<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> bâtiments, causés en 1442 ou 1444, par les<br />

compagnies <strong>de</strong> Routiers qui profitèrent <strong>de</strong> l'isolement du<br />

monastère pour exercer leurs exactions, ensuite l'épidémie<br />

<strong>de</strong> peste qui décima la totalité <strong>de</strong> la communauté <strong><strong>de</strong>s</strong> religieuses<br />

survivantes repliées à Muret.<br />

42<br />

L'ensemble lapidaire gothique<br />

du domaine du Galant<br />

Devant la situation extrême, en 1445, l'abbé <strong>de</strong> Morimond,<br />

réformateur général <strong><strong>de</strong>s</strong> maisons <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong> Cîteaux,<br />

accorda la propriété <strong><strong>de</strong>s</strong> terres <strong><strong>de</strong>s</strong> moniales défuntes aux<br />

moines cisterciens d'Eaunes. Ces <strong>de</strong>rniers mirent en vente,<br />

à leur profit, une gran<strong>de</strong> partie du domaine, et le nouvel<br />

acquéreur édifia, sur le site <strong>de</strong> l'ancien monastère, une<br />

métairie appelée l'Oraison, perpétuant ainsi le souvenir du<br />

passé. Ce domaine appartint au XVII' siècle à la famille<br />

toulousaine <strong>de</strong> Mansencal.<br />

A Muret, au début du XVII' siècle, se reconstitua une<br />

communauté <strong>de</strong> moniales, issue <strong>de</strong> Fabas, qui reprit le nom<br />

ancien <strong>de</strong> l'Oraison-Dieu. Cette résurgence dura un siècle<br />

environ et se confondit ensuite dans l'union avec la communauté<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> religieuses <strong><strong>de</strong>s</strong> Salenques, repliées elles aussi,<br />

à Toulouse, <strong>de</strong>puis le milieu du XVII' siècle.<br />

La métairie <strong>de</strong> l'Oraison, <strong>de</strong>vint une vaste exploitation<br />

agricole jusqu'au milieu du XIX' siècle. Elle disparut alors<br />

et fut remplacée à son tour, sur un site voisin, par une autre<br />

métairie appelée Bor<strong>de</strong>neuve.<br />

A partir du début du XXe siècle les différents propriétaires<br />

du domaine sont les familles <strong>de</strong> Roquettes-Buisson, <strong>de</strong><br />

Suarez d'Almeida, <strong>de</strong> Saint-Blanquat-Savère, le Professeur<br />

Padova, MM. Vivente, Lombardini et enfin Chappuis. En<br />

1980, parfaitement conscients <strong>de</strong> la valeur historique et<br />

artistique <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments lapidaires que nous allons décrire<br />

ici, monsieur et madame Chappuis permirent au musée <strong>de</strong><br />

les intégrer à ses collections. En contrepartie l'atelier <strong>de</strong><br />

restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> Toulouse procéda à la remise<br />

en état du décor du portail d'entrée <strong>de</strong> la rési<strong>de</strong>nce du<br />

Galant.<br />

Le souvenir <strong>de</strong> l'ancien monastère fut remis en révi<strong>de</strong>nce<br />

en 1863 par Victor Fons, juge au tribunal civil <strong>de</strong> Toulouse,<br />

qui lui consacra une étu<strong>de</strong> historique publiée dans l'Illustration<br />

du Midi reposant essentiellement sur les références<br />

<strong>de</strong> la Gallia Christiana et les archives conservées au


fonds départemental <strong>de</strong> la Haute-Garonne. Cette étu<strong>de</strong><br />

ignore totalement la présence d'épaves qui, à l'époque,<br />

auraient été conservées sur la commune <strong>de</strong> Saint-Hilaire.<br />

Dans le cas où elles auraient été découvertes ultérieurement<br />

à cet endroit, il serait surprenant que l'invention soit<br />

passée inaperçue dans une époque où la société archéologique<br />

du Midi publiait <strong>de</strong> nombreuses notices. Aussi est-on<br />

en droit <strong>de</strong> douter sur le fond même <strong>de</strong> l'attribution <strong>de</strong> ces<br />

éléments d'architecture à l'Oraison-Dieu disparue il y a<br />

cinq siècles. Peut-être s'agit-il d'une collection d'épaves <strong>de</strong><br />

monuments autres que l'Oraison-Dieu, rassemblée par l'un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> propriétaires du Galant, comme le marquis <strong>de</strong> Castellane<br />

à Maurens Scopont, M. <strong>de</strong> Solages à Castelfranc ou<br />

M. Lataste à Grena<strong>de</strong> sur Garonne.<br />

On remarquera la ressemblance étonnante entre le pilier<br />

d'angle complet du domaine du Galant et les piliers angulaires<br />

du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse mis en place<br />

dans la secon<strong>de</strong> moitié du XIV' siècle. Or, on connaît la<br />

parenté qui existait entre le cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> et celui<br />

du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Carmes <strong>de</strong> Toulouse. Malgré la <strong><strong>de</strong>s</strong>truction<br />

totale <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier en 1808, <strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges certains <strong>de</strong> ses<br />

claires-voies (chapiteaux, colonnes et bases) furent recueillis,<br />

pendant le XIX' siècle, au château <strong>de</strong> Maragon<br />

(Ramonville-Saint-Agne), par Henri <strong>de</strong> Sahuquet. Ils passèrent<br />

ensuite à l'Institut catholique <strong>de</strong> Toulouse avant<br />

d'être enfin déposés au cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins. On constate<br />

leur i<strong>de</strong>ntité flagrante <strong>de</strong> matière, <strong>de</strong> facture et <strong>de</strong> dimensions<br />

avec les chapiteaux <strong>de</strong> piliers du Galant. D'autre<br />

part, l'élément d'arcature festonnée en pierre retrouvé dans<br />

ce même domaine, est i<strong>de</strong>ntique à ceux qui constituent les<br />

arcs du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> dont on sait qu'ils furent en<br />

gran<strong>de</strong> partie taillés sous la direction du maître d'oeuvre<br />

Jean Maurin, en 1396, à l'imitation <strong>de</strong> ceux qui étaient déjà<br />

en place dans la claire-voie orientale.<br />

Par ailleurs, les trois clefs <strong>de</strong> voûte du Galant décrites ciaprès,<br />

présentent le même écu dont les armoiries ne sont<br />

pas inconnues à Toulouse au Moyen-Age. Nous y reconnaissons<br />

la tour d'argent crénelée fenestrée et ajourée <strong>de</strong><br />

sable sur un champ d'azur qui figure sur la miniature <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Annales capitulaires <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong> l'année 1440-41. Le<br />

capitoul du quartier <strong>de</strong> la Pierre-Saint-Géraud représenté<br />

sous ces armoiries est noble Antoine Tornier, écuyer, seigneur<br />

<strong>de</strong> Launaguet. Un ascendant <strong>de</strong> celui-ci, Gaillard<br />

Tournier fut également capitoul en 1361, en 1376, 1383 et<br />

1384. Il est mentionné dans le calendrier <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes<br />

<strong>de</strong> Toulouse, au jour <strong>de</strong> sa mort, un 22 décembre, <strong>de</strong> la<br />

manière suivante : " Obitus domini Galhardi Tornern judici<br />

majoris thole clôm <strong>de</strong> Launagueto qui fecit fieri capellam<br />

sci Marcialis et fecit pinaculti p. majori parte" (Archives<br />

départementales <strong>de</strong> la Haute-Garonne, 116 H, Carmes).<br />

Ce texte est explicité, en 1676, par l'archiviste du couvent<br />

en ces termes : " Obit du sieur Gaillard Tournier, juge<br />

mage <strong>de</strong> la présente ville, sieur <strong>de</strong> Launaguet qui fit faire la<br />

chapelle saint Martial pour le jour d'hui Sainte-Ma<strong>de</strong>leine<strong>de</strong>-Pazzi<br />

et fit faire la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l'entrée <strong>de</strong><br />

l'église ".<br />

Les comparaisons techniques et stylistiques évoquées plus<br />

haut, les armoiries <strong>de</strong> Gaillard Tournier et les dates <strong>de</strong> ses<br />

capitoulats, militent bien en faveur d'une attribution au<br />

cloître et à l'église du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong> Toulouse,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> éléments lapidaires gothiques du domaine du<br />

Galant.<br />

Bibi. :Gaula christiana, t. XIII ; V. FONS, L'abbaye <strong>de</strong> l'Oraison-Dieu, dans<br />

L'illustration du Midi, 22 mars 1863, p. 12-14 et 29 mars 1863, p. 20-22<br />

S. PECH, Découvertes archéologiques <strong>de</strong> Saint-Hilaire, dans La croix <strong>de</strong> Toulouse,<br />

14 novembre 1965.<br />

M.P.<br />

43


44<br />

87-88-89<br />

87<br />

Base d'un pilier d'angle <strong>de</strong> cloître<br />

Marbre gris. H. 0,230; L. 0,840,<br />

P.0,840 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

colonnes : 0,150; entrecolonnement.<br />

0,100.<br />

Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />

Toulouse ?<br />

Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV siècle.<br />

Inv. 81-3-1.<br />

La base carrée du pilier présente sur <strong>de</strong>ux <strong>de</strong><br />

ses côtés adjacents, en saillie et prises dans le<br />

même bloc <strong>de</strong> marbre, <strong><strong>de</strong>s</strong> bases pour <strong>de</strong>ux<br />

colonnes. Sur une plinthe rectangulaire aux<br />

angles abattus s'élèvent les corps prismatiques<br />

<strong>de</strong> ces bases qui se transforment, au sommet,<br />

par anneaux moulurés successifs, en plans circulaires<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>tinés à recevoir les pieds <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre<br />

colonnes qui cantonnaient le pilier. L'angle<br />

libre, tourné vers l'intérieur du cloître, est<br />

transformé en une base propre à recevoir une<br />

mince colonnette.<br />

D.C.<br />

88<br />

Pilier d'angle <strong>de</strong> cloître<br />

Marbre gris. H. 1,580; L.0,550 ;<br />

P. 0,550.<br />

Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />

Toulouse ?<br />

Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV' siècle.<br />

Inv. 81-3-2.<br />

Les colonna<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux galeries d'un cloître<br />

venaient s'appuyer sur <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> ce pilier.<br />

Ses <strong>de</strong>ux autres faces sont liées par une colonnette<br />

verticale continue à profil torique compliqué<br />

d'un filet. Cette disposition correspond<br />

à l'élément mouluré angulaire <strong>de</strong> la base décrite<br />

dans la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />

D.C.<br />

89<br />

Chapiteau d'un pilier d'angle <strong>de</strong> cloître<br />

Marbre gris. H. 0,450; L. 0,870;<br />

P.0,870 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,150; entrecolonnement :<br />

0,100.<br />

Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />

Toulouse ?<br />

Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV' siècle.<br />

Inv. 81-3-3.<br />

La découpe générale du pied <strong>de</strong> ce grand chapiteau<br />

se superposerait très précisément à celle<br />

du plan supérieur <strong>de</strong> la base sur laquelle a été<br />

posé le pilier décrit à la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />

C'est pourquoi nous avons pu le présenter sur<br />

ce pilier. Base, pilier et chapiteau forment bien<br />

un ensemble architectural. On pourrait le compléter<br />

en ajoutant les quatre colonnes <strong>de</strong> marbre<br />

qui assuraient la liaison entre les corbeilles<br />

et les bases correspondantes.<br />

Les quatre côtés <strong>de</strong> ce chapiteau sont ornés <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux rangs <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> chêne, d'aspect boursouflé.<br />

Ces feuilles se détachent, sur un fond<br />

lisse, groupées <strong>de</strong>ux par <strong>de</strong>ux. Au sommet <strong>de</strong><br />

l'angle interne est sculpté d'un personnage<br />

monstrueux et grotesque dont la face humaine<br />

est enserrée dans une guimpe. Il appartient au<br />

mon<strong>de</strong> étrange qui anime aussi les chapiteaux<br />

du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

D.C.<br />

90<br />

Chapiteau d'un pilier d'angle <strong>de</strong> cloître<br />

Marbre gris. H. 0,450; L. 0,870;<br />

P.0,870 ; diamètre du plan d'application<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,150.<br />

Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />

Toulouse ?<br />

Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV' siècle.<br />

Inv. 81-3-4 et 81-3-6 (en <strong>de</strong>ux morceaux).<br />

Ce grand chapiteau aurait pu être posé, comme<br />

le précé<strong>de</strong>nt, sur le pilier décrit dans la notice<br />

88. Il est i<strong>de</strong>ntique dans sa disposition générale<br />

au chapiteau qui somme ce pilier. Le décor est<br />

toutefois différent. Ici ce sont <strong>de</strong>ux rangs <strong>de</strong><br />

doubles feuilles trilobées et boursouflées, d'un<br />

type déjà utilisé par le maître <strong>de</strong> la chapelle <strong>de</strong><br />

Rieux vers 1340.<br />

D.C. et M.P.<br />

91<br />

Élément <strong>de</strong> pierre taillée et moulurée<br />

Pierre jaune. H. 0,910; L.0,410 ;<br />

P. 0,350.<br />

Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />

Toulouse ?<br />

Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV' siècle.<br />

Inv. 81-3-5.<br />

Il s'agit, pour l'essentiel, d'un piédroit <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné à<br />

être plaqué contre une maçonnerie comme le<br />

montre son dos grossièrement piqueté. Les<br />

<strong>de</strong>ux côtés adjacents, traités <strong>de</strong> la même façon,<br />

sont animés <strong>de</strong> tores et <strong>de</strong> gorges verticaux<br />

continus. Sur le quatrième côté et à partir <strong>de</strong> la<br />

base du bloc prennent naissance les moulurations<br />

toriques d'un arc qui était intérieurement<br />

polylobé. La montée <strong>de</strong> cet arc est interrompue,<br />

à 0,66 m <strong>de</strong> haut, par une section à plan<br />

d'applique. L'élément-claveau complémentaire<br />

pour le montage <strong>de</strong> l'arc venait s'appuyer là.<br />

C'est par un élément taillé <strong>de</strong> manière analogue<br />

que commence ou s'achève, contre les piliers<br />

d'angle et les piliers centraux, l'arcature polylobée<br />

<strong>de</strong> la claire-voie du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>.<br />

D.C.<br />

92<br />

Tronçon <strong>de</strong> colonne<br />

Marbre blanc-gris. H.0,615 ; diamètre :<br />

0,140.<br />

Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />

Toulouse ?<br />

XIV' siècle ?<br />

Inv. 81-3-11.<br />

Ce morceau <strong>de</strong> colonne pourrait très bien s'accor<strong>de</strong>r<br />

avec les chapiteaux <strong><strong>de</strong>s</strong> piliers d'angles<br />

catalogués ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />

D.C.<br />

93<br />

Clef <strong>de</strong> voûte<br />

Pierre jaune. H. 0,540; L. 0,650;<br />

P. 0,530.<br />

Eglise <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong> Toulouse ?<br />

Deuxième moitié du XIV' siècle.<br />

Inv. 81-3-7.


Un personnage <strong>de</strong>bout dont la tête a été cassée<br />

est appliqué en haut-relief sur le plan circulaire<br />

<strong>de</strong> la clef. L'attache du nimbe débor<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce<br />

plan : la tête faisait donc saillie par rapport à<br />

la clef. Il en est <strong>de</strong> même <strong><strong>de</strong>s</strong> pieds du personnage.<br />

Malgré les mutilations on reconnaît<br />

encore la dalmatique qui revêt ce saint, vêtement<br />

liturgique fendu latéralement propre à la<br />

fonction diaconale. De sa main droite il tient<br />

probablement une palme et <strong>de</strong> la gauche, d'où<br />

pend le manipule, il semble porter <strong>de</strong>ux ou<br />

trois pierres. Il s'agirait donc du diacre martyr<br />

saint Etienne, lapidé par les juifs au I" siècle <strong>de</strong><br />

notre ère.<br />

Cette clef <strong>de</strong> voûte présente quatre amorces<br />

d'arcs, elle se situait donc à la croisée d'ogives<br />

dont le profil est bien lisible : un tore en aman<strong>de</strong><br />

à la tête filetée accosté <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tores en boudin,<br />

section bien caractéristique du XIV' siècle.<br />

En outre, sur <strong>de</strong>ux côtés opposés, existe un<br />

écu armorié. Les champs ont été bûchés mais<br />

celui qui se trouve <strong>de</strong>rrière la tête du diacre<br />

conserve encore la trace d'une tour ajourée et<br />

crénelée.<br />

D.C. et M.P.<br />

94<br />

Clef <strong>de</strong> voûte<br />

Pierre jaune. H. 0,560; L.0,810 ;<br />

P. 0,530.<br />

Eglise <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong> Toulouse ?<br />

Deuxième moitié du XIV siècle.<br />

Inv. 81-3-8.<br />

Sur le plan circulaire <strong>de</strong> la clef rayonnent les<br />

puissantes flammèches d'un soleil. Debout, sur<br />

un croissant <strong>de</strong> lune, se tient une femme por-<br />

94<br />

tant un enfant dans ses bras. Sa tête, malheureusement<br />

cassée, se détachait sur un nimbe<br />

circulaire entouré <strong>de</strong> douze étoiles. On aura<br />

reconnu la " Femme vêtue du soleil " <strong>de</strong> l'Apocalypse<br />

<strong>de</strong> saint Jean (XII, 1), image <strong>de</strong> la<br />

Vierge Marie.<br />

Sculptée en très haut relief, <strong>de</strong> proportions élégantes<br />

et assez étirées, hanchée sur la jambe<br />

gauche, la Vierge incline son visage vers l'Enfant.<br />

Celui-ci pose sa main droite sur la retom-<br />

bée du voile <strong>de</strong> sa mère. La chute du manteau<br />

débute par un grand pli en bec et se poursuit<br />

latéralement selon <strong><strong>de</strong>s</strong> casca<strong><strong>de</strong>s</strong> qui prennent<br />

naissance au niveau <strong>de</strong> la taille. Ici, les plis aux<br />

bords sinueux se superposent. Plus que tuyautés<br />

ils sont écrasés et cannelés.<br />

Les pénétrations <strong>de</strong> la croisée d'ogives qui<br />

aboutissait à cette clef présentent les profils<br />

déjà relevés sur la pièce étudiée à la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />

Sur les côtés, près du nimbe et du<br />

croissant, se retrouvent aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> écus. Sur l'un<br />

d'eux se <strong>de</strong>vine encore, bien que bûchée, la tour<br />

reconnue ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />

D.C. et M.P.<br />

95<br />

Clef <strong>de</strong> voûte<br />

Pierre jaune. H. 0,200; L.0,470 ;<br />

P. 0,410.<br />

Eglise <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong> Toulouse ?<br />

XIV' siècle.<br />

Inv. 81-3-4.<br />

Cette clef <strong>de</strong> voûte a été amenuisée. Elle est<br />

aujourd'hui très usée. Plus petite que les <strong>de</strong>ux<br />

précé<strong>de</strong>ntes, elle marquait également le sommet<br />

d'une croisée d'ogives dont les profils<br />

d'arcs sont formés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux boudins et d'un tore<br />

en aman<strong>de</strong>. Un écu timbre l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> côtés : on y<br />

retrouve, plus nettement, les armoiries qui<br />

apparaissent sur les <strong>de</strong>ux clefs décrites ci<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />

D.C. et M.P.<br />

45


Le 26 avril 1977, alors que l'on creusait dans la galerie<br />

orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> une tranchée pour<br />

l'installation <strong>de</strong> canalisations <strong>de</strong> chauffage, la pelle rencontra<br />

une résistance particulière <strong>de</strong>vant la gran<strong>de</strong> fenêtre septentrionale<br />

<strong>de</strong> la chapelle Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié. Le dégagement<br />

du remblai fut poursuivi avec attention et, dans<br />

l'émotion générale, les fouilleurs virent apparaître, soigneusement<br />

rangées dans une fosse selon trois couches<br />

successives séparées par <strong><strong>de</strong>s</strong> lits <strong>de</strong> sable, neuf sculptures<br />

<strong>de</strong> la fin du Moyen Age.<br />

Dans leur majorité, ces oeuvres étaient brisées en plusieurs<br />

morceaux ou mutilées. La plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> figures humaines<br />

avaient perdu leurs têtes. Malgré une fouille complète et<br />

systématique <strong>de</strong> la fosse, tous les éléments constitutifs <strong>de</strong><br />

ces sculptures ne purent être trouvés et l'on dut en conclure<br />

qu'elles avaient été enterrées déjà morcelées et incomplètes.<br />

Deux interprétations <strong>de</strong> cet enfouissement se présentent à<br />

l'esprit. Dans le cadre d'une première hypothèse il est permis<br />

<strong>de</strong> penser qu'il a été effectué à la suite d'un acte iconoclaste<br />

dont les circonstances historiques ne sont pas<br />

connues mais pourraient être les luttes religieuses <strong>de</strong> la<br />

secon<strong>de</strong> moitié du XVIe siècle, ou bien le vandalisme <strong>de</strong><br />

l'époque révolutionnaire. Une <strong>de</strong>uxième explication se<br />

relierait plus aisément, pensons-nous, à ce qui se produisit<br />

effectivement au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> dans les premières<br />

décennies du XIXe siècle. Les autres découvertes faites<br />

récemment aux <strong>Augustins</strong> démontrent que l'on procéda<br />

alors à la mise au rebut ou au remploi dans <strong><strong>de</strong>s</strong> maçonneries,<br />

d'ceuvres cassées, mutilées ou fragmentaires que l'on<br />

46<br />

La fosse aux neuf sculptures<br />

du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

n'avait pas eu le soin <strong>de</strong> rapprocher — cela aurait souvent<br />

pu être fait — <strong><strong>de</strong>s</strong> morceaux complémentaires existant<br />

dans la collection. Lors <strong><strong>de</strong>s</strong> transferts ou <strong><strong>de</strong>s</strong> manutentions,<br />

les pièces lapidaires furent souvent brisées. Les morceaux<br />

d'une seule et unique pièce connurent ensuite <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>tinations<br />

différentes à l'intérieur du musée, lors <strong><strong>de</strong>s</strong> tris nécessaires<br />

en vue <strong>de</strong> la présentation <strong><strong>de</strong>s</strong> collections !<br />

On aurait ainsi " mis <strong>de</strong> côté" ces neuf sculptures dans<br />

une fosse avec le souci <strong>de</strong> ne pas les détruire et <strong>de</strong> ne pas<br />

les noyer dans le mortier d'un mur. La prise <strong>de</strong> conscience<br />

<strong>de</strong> leur caractère d'images sacrées ayant servi au culte peut<br />

éventuellement aussi justifier le soin avec lequel elles furent<br />

disposées dans l'excavation.<br />

Trois <strong><strong>de</strong>s</strong> neuf sculptures trouvées dans la fosse et cataloguées<br />

ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous ont <strong><strong>de</strong>s</strong> relations techniques et stylistiques<br />

évi<strong>de</strong>ntes avec <strong>de</strong>ux sculptures déjà conservées en tant<br />

qu'oeuvres <strong>de</strong> musée dans la collection lapidaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>. La statue <strong>de</strong> sainte Barbe (n° 98) avait une statue<br />

soeur dont nous conservons encore la partie basse (présentée<br />

dans notre exposition hors catalogue). L'évêque<br />

céphalophore (n° 96) et la statue représentant peut-être<br />

saint Jean-Baptiste (n° 97) forment un groupe cohérent<br />

avec une figure <strong>de</strong> saint Jean l'Evangéliste cataloguée dès<br />

1805 et qui fut donc retenue dès cette époque comme digne<br />

d'être exposée.<br />

Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong><br />

saint Augustin et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans Mémoires <strong>de</strong><br />

la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la France, t. XLI, Toulouse, 1977.<br />

D.C.


96<br />

Statue : saint évêque céphalophore<br />

Pierre. H. 0,780; L. 0,320; P. 0,240.<br />

96<br />

Toulouse ?<br />

Fin du KVe siècle.<br />

Découverte le 26 avril 1977 dans la galerie<br />

orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong><br />

Toulouse.<br />

Inv. 77-7-2.<br />

Revêtu <strong>de</strong> l'aube, <strong>de</strong> la dalmatique et d'une<br />

ample chasuble, cet évêque <strong>de</strong>bout est décapité.<br />

De ses <strong>de</strong>ux mains il présente délicatement sa<br />

tête mitrée appuyée selon une oblique contre là<br />

partie droite <strong>de</strong> sa poitrine. Quelques boucles<br />

<strong>de</strong> cheveux s'échappent <strong>de</strong> la mitre ornée <strong>de</strong><br />

gemmes simulées. On appréciera tout particulièrement<br />

la finesse du visage à la bouche bien<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sinée, aux yeux nettement fendus, assez étirés,<br />

aux paupières inférieures légèrement<br />

retournées et affaissées. On regrettera la mutilation<br />

du nez. Tous les traits du visage sont soigneusement<br />

liés par un mo<strong>de</strong>lé subtil qui adoucit<br />

creux et saillies. Le polissage a ensuite été<br />

poussé très loin afin d'atteindre un raffinement<br />

extrême dans l'expression. La même recherche<br />

a présidé à l'organisation <strong>de</strong> la draperie. L'aube<br />

tombe en plis tuyautés droits qui s'écrasent<br />

sur le terrain. La chasuble est parcourue <strong>de</strong><br />

profon<strong><strong>de</strong>s</strong> gouttières séparées par d'épais bourrelets<br />

d'étoffe, aux tracés le plus souvent rectilignes<br />

et anguleux, qui constituent autant <strong>de</strong><br />

lignes <strong>de</strong> force et concentrent en eux toute<br />

l'énergie <strong>de</strong> cette sculpture.<br />

I<strong>de</strong>ntifier le personnage avec certitu<strong>de</strong> est difficile<br />

: on pense à saint Denis mais les évêques<br />

céphalophores (décapités et portant leur tête)<br />

ne manquent pas dans l'hagiographie. A Toulouse<br />

et en Languedoc, saint Papoul, compagnon<br />

<strong>de</strong> saint Saturnin était ainsi représenté<br />

(voir la châsse <strong>de</strong> saint Papoul, du début du<br />

XVIe siècle, dans le déambulatoire <strong>de</strong> la basilique<br />

Saint-Sernin).<br />

Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />

et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />

Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />

France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 52-54; D. CA-<br />

ZES, Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Journal <strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 86<br />

M. <strong>de</strong> BEVOTTE, La " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse "du<br />

musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />

<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />

gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 55-56.<br />

D.C.<br />

97<br />

Statue : saint Jean Baptiste (7)<br />

Pierre. Préparation jaune pour l'application<br />

d'une peinture. H. 0,800; L.0,360 ;<br />

P. 0,220.<br />

Toulouse ?<br />

Fin du XVe siècle.<br />

Découverte le 27 avril 1977 dans la galerie<br />

orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 77-7-3.<br />

Bien qu'ayant perdu sa tête et ses mains cette<br />

statue est un morceau <strong>de</strong> choix. Une tunique<br />

courte dont la surface est striée <strong>de</strong> façon à<br />

simuler une peau <strong>de</strong> bête laisse nus les jambes<br />

et les pieds. Le traitement <strong>de</strong> ces membres est<br />

tout à fait remarquable et fait preuve <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

connaissances anatomiques et techniques du<br />

sculpteur. La tunique en peau nous suggère une<br />

i<strong>de</strong>ntification avec Jean-Baptiste.<br />

Le manteau est retenu sur les épaules par une<br />

courroie passant sur la poitrine. Retombant à<br />

l'arrière jusqu'au terrain sur lequel il vient se<br />

casser en plis savants, il est rassemblé par<br />

<strong>de</strong>vant et ramené sur le bras gauche en un large<br />

mouvement <strong>de</strong> draperie digne <strong>de</strong> la sculpture<br />

romaine. L'Antiquité classique renaît à travers<br />

cette oeuvre qui n'appartient déjà plus complètement<br />

à l'esthétique médiévale.<br />

Le matériau employé, les dimensions et le style<br />

permettent d'associer étroitement cette statue à<br />

celle qui a été décrite à la notice précé<strong>de</strong>nte<br />

ainsi qu'à une statue complète <strong>de</strong> Jean l'Evangéliste<br />

qui fut présentée dans le musée dès 1805<br />

(inv. Ra 1086). A notre sens ces trois oeuvres<br />

firent partie d'un même ensemble sculpté et ont<br />

été créées par le même artiste. Il s'agit assurément<br />

<strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> plus grands sculpteurs (malheureusement<br />

encore anonyme) <strong>de</strong> la fin du<br />

Moyen Age toulousain. Il est permis <strong>de</strong> lui<br />

attribuer la réalisation <strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> chefs<br />

d'ceuvre <strong>de</strong> cette époque : le célèbre groupe<br />

représentant l'archange Michel délivrant une<br />

âme <strong>de</strong> l'emprise du démon (inv. Ra 583).<br />

Cette sculpture apparaît au catalogue du<br />

97<br />

musée dès 1818 et provient <strong>de</strong> l'église Saint-<br />

Michel <strong>de</strong> Toulouse. Là, comme sur les trois<br />

statues que nous avons regroupées, se manifeste<br />

le métier d'un sculpteur virtuose qui fait<br />

subir à la pierre les transformations les plus<br />

audacieuses et en dégage les formes les plus<br />

raffinées et achevées. Une intelligente connaissance<br />

<strong>de</strong> la sculpture antérieure antique et<br />

médiévale, est utilisée mais sublimée grâce à<br />

une technique et un tempérament créateur <strong>de</strong><br />

premier ordre.<br />

Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />

et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />

Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />

France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 54; D. CAZES,<br />

Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Journal<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 85 ; M. <strong>de</strong><br />

BEVOTTE, La " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse" du<br />

musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />

<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />

gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 56.<br />

98<br />

Statue <strong>de</strong> sainte Barbe<br />

Pierre calcaire blanche. Peinture.<br />

H. 0,970; L. 0,550; P. 0,275.<br />

Toulouse ?<br />

XVe siècle.<br />

Découverte le 26 avril 1977 dans la galerie<br />

orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 77-7-4.<br />

Debout, le haut du corps légèrement infléchi<br />

vers notre droite, cette belle figure féminine est<br />

hélas privée <strong>de</strong> sa tête. Son poignet et sa main<br />

gauches ont également disparu. L'avant-bras<br />

correspondant, tendu vers nous, laisse penser<br />

que cette main manquante était active, faisait<br />

un signe ou tenait un objet. Bras et avant-bras<br />

droits ont une position analogue quoique étant<br />

un peu plus déportés vers le haut. La main<br />

droite, drapée, présente ostensiblement une<br />

maquette d'architecture <strong>de</strong> plan carré, crénelée<br />

où l'on peut assez facilement reconnaître la<br />

base d'une tour. Il s'agit <strong>de</strong> l'attribut habituel<br />

<strong>de</strong> la vierge et martyre orientale sainte Barbe.<br />

Enfermée dans une tour par son père, le satrape<br />

païen Dioscure qui voulait l'isoler ainsi <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

chrétiens, Barbe réussit cependant à adhérer à<br />

la religion nouvelle. Dioscure, furieux, après<br />

lui avoir fait subir toutes sortes <strong>de</strong> supplices<br />

afin d'obtenir son abjuration puis son mariage<br />

avec un païen, la décapita <strong>de</strong> ses propres<br />

mains.<br />

Cette horrible histoire ne saurait toutefois<br />

expliquer l'absence <strong>de</strong> tête sur notre statue. La<br />

tête a bel et bien existé comme l'indiquent le<br />

cou irrégulièrement cassé et les quatre longues<br />

mèches <strong>de</strong> cheveux qui se per<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>rrière les<br />

épaules ou se laissent couler longuement par<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sus la poitrine avant <strong>de</strong> se dissimuler <strong>de</strong>rrière<br />

le manteau. La statue fut retrouvée sous le<br />

triste aspect <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux morceaux principaux (le<br />

tronc et le bas) et d'une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> fragments.<br />

Remontée avec beaucoup <strong>de</strong> soin dans<br />

l'Atelier <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> Toulouse<br />

elle apparaît désormais, avec sa fraîche<br />

polychromie verte et rouge, comme un vestige<br />

<strong>de</strong> choix <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> nos sculpteurs du XVe<br />

siècle.<br />

Cette statue présente avec celle <strong>de</strong> " Nostre<br />

Dame <strong>de</strong> Grasse" <strong><strong>de</strong>s</strong> affinités techniques et<br />

stylistiques que l'on ne retrouve pas aussi exactement<br />

définies sur les autres oeuvres du musée<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> habituellement rapprochées <strong>de</strong><br />

cette célèbre Vierge à l'Enfant.<br />

Les proportions et les courbes d'un buste dégagé<br />

<strong>de</strong> la même façon <strong>de</strong> la masse sculptée, les<br />

longues mèches <strong>de</strong> la chevelure largement<br />

47


98<br />

ondées et agrémentées <strong>de</strong> temps à autre <strong>de</strong> petites<br />

boucles rebelles qui se soulèvent comme <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

languettes, la main assez charnue dont les<br />

doigts, d'abord un peu boudinés, s'effilent<br />

ensuite brusquement vers leurs extrémités, sont<br />

déjà autant d'éléments communs aux <strong>de</strong>ux statues.<br />

L'étu<strong>de</strong> du costume et du drapé permet<br />

aussi <strong>de</strong> rencontrer <strong><strong>de</strong>s</strong> points communs. Laissant<br />

apparaître une ceinture passant sur le corsage,<br />

le surcot très échancré a été travaillé par<br />

le sculpteur d'une manière que l'on observe<br />

également, i<strong>de</strong>ntique, sur les revers du manteau<br />

<strong>de</strong> " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse ". Des ban<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

striées et superposées enrichissent en effet<br />

notablement le costume en ces points et représentent<br />

peut-être <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> peau ou <strong>de</strong><br />

fourrure. Des motifs floraux orfévrés et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

perles ornent les orfrois <strong>de</strong> ce surcot. Leur traitement<br />

est à comparer à celui <strong>de</strong> la couronne<br />

ou <strong>de</strong> l'orfroi d'encolure <strong>de</strong> la robe <strong>de</strong> " Nostre<br />

Dame <strong>de</strong> Grasse ". La gran<strong>de</strong> science <strong>de</strong> la<br />

draperie manifestée par le sculpteur <strong>de</strong> la célèbre<br />

Vierge n'est pas moindre chez celui qui jeta<br />

sur les épaules <strong>de</strong> sainte Barbe un ample manteau<br />

dont l'épaisse étoffe se prête à <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux<br />

compliqués. Après avoir été rassemblé sur<br />

l'avant-bras droit d'où plusieurs pans tombent<br />

en chutes verticales tuyautées selon un mo<strong>de</strong><br />

gothique, ce manteau est ramené vers l'avantbras<br />

gauche, une large partie <strong>de</strong> son revers<br />

étant étalée puis retournée tandis que <strong>de</strong> grands<br />

plis concentriques retiennent successivement<br />

l'étoffe avant qu'elle ne se casse sur le terrain.<br />

Une nouvelle chute se produit ensuite à partir<br />

du bras gauche, contrepoint <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> droite.<br />

La pierre a été fouillée, les plis s'ouvrant à peine,<br />

en failles, sur <strong>de</strong> sombres cavités. Tout<br />

comme pour " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse" le<br />

charme <strong>de</strong> sainte Barbe est essentiellement créé<br />

par ce torse féminin ferme et gracile qui émerge<br />

du plus profond d'une draperie volumineuse et<br />

animée, à la fois puissante dans ses mouvements<br />

et maniérée dans son <strong><strong>de</strong>s</strong>sin.<br />

La provenance <strong>de</strong> cette oeuvre fait évi<strong>de</strong>mment<br />

problème étant donné le lieu <strong>de</strong> découverte.<br />

Faisait-elle partie du décor sculpté <strong>de</strong> l'ancien<br />

couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> ? Vient-elle d'ailleurs et<br />

est-elle entrée dans les collections du musée<br />

avant d'aboutir, brisée et mutilée, dans une fosse<br />

? Nous avons constaté l'existence dans nos<br />

réserves d'une statue comparable à cette sainte<br />

Barbe (voir photographie ci-contre). Elle est<br />

mutilée et très ruinée, <strong>de</strong> dimensions et <strong>de</strong> style<br />

48<br />

Statue mutilée à comparer avec celle<br />

<strong>de</strong> sainte Barbe.<br />

tout à fait analogues. Nous la considérons<br />

comme sortie <strong><strong>de</strong>s</strong> mêmes mains. Elle faisait<br />

peut-être partie, avec sainte Barbe, d'un même<br />

ensemble sculpté. Non inventoriée, cette oeuvre<br />

ne peut malheureusement rien nous révéler sur<br />

son origine, sur celle <strong>de</strong> sainte Barbe, sur celui<br />

qui créa les <strong>de</strong>ux statues et qui était probablement<br />

actif vers le milieu du XVe siècle. La<br />

datation <strong>de</strong> ces œuvres nous semble liée à celle<br />

que l'on adoptera pour " Nostre Dame <strong>de</strong><br />

Grasse ".<br />

Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />

et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />

Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />

France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 56-57 ; D. CA-<br />

ZES, Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Journal <strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 74<br />

M. <strong>de</strong> BEVOTTE, La " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse "du<br />

musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />

<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />

gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 56-57.<br />

D.C.<br />

99<br />

Groupe statuaire à trois personnages<br />

Pierre. Traces d'un badigeon blanc et <strong>de</strong><br />

dorure. H. 0,620; L. 0,680; P. 0,240.<br />

Toulouse ?<br />

Fin du XV' siècle ou début du XVI' siècle.<br />

Découvert le 26 avril 1977 dans la galerie<br />

orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 77-7-6.<br />

Sur le même terrain sont trois personnages<br />

dont les têtes ont disparu. Le premier, à gauche,<br />

entièrement vêtu, est agenouillé près d'un<br />

bâton écôté ou d'une massue. De sa main<br />

gauche il tient le pied d'un calice. Sa main<br />

droite, ouverte, pourrait désigner le bâton. Il<br />

semble être présenté par un second personnage<br />

qui se tient <strong>de</strong>bout <strong>de</strong>rrière lui. Un troisième<br />

individu portant une sorte <strong>de</strong> casaque à l'antique<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong> chaussures en patte d'ours met un<br />

genou à terre face aux <strong>de</strong>ux autres figures. De<br />

ses <strong>de</strong>ux mains il tient une étoffe sur laquelle<br />

est une main droite coupée dont les doigts font<br />

le signe <strong>de</strong> la bénédiction. Cette iconographie<br />

complexe n'a pas encore été déchiffrée.<br />

La sculpture est soignée et attentive aux<br />

détails. Le drapé, assez lourd, se déploie largement<br />

et avec une certaine mollesse.<br />

Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />

et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />

Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />

France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 54-56 ; D. CA-<br />

ZES, Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Journal <strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 82<br />

M. <strong>de</strong> BEVOTTE, La " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse "du<br />

musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />

<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />

gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 56.<br />

D.C.<br />

100<br />

Groupe statuaire à trois personnages<br />

Pierre. Traces d'un badigeon blanc et <strong>de</strong><br />

dorure. H. 0,580; L. 0,680; P. 0,290.<br />

Toulouse ?<br />

Fin du XVr ou début du XVI' siècle.<br />

Découvert le 26 avril 1977 dans la galerie<br />

orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 77-7-5.<br />

Un personnage intact est allongé au premier<br />

plan. Un monstre l'étrangle <strong>de</strong> sa patte griffue.<br />

Derrière, interviennent <strong>de</strong>ux hommes d'armes,<br />

privés <strong>de</strong> leurs têtes, protégés par <strong><strong>de</strong>s</strong> cuirasses<br />

hémisphériques. Ils lèvent le bras droit et manipulaient<br />

probablement une arme (lance ou<br />

épée ?). Celui <strong>de</strong> gauche s'appuie sur une targe.<br />

Ici la relation entre les trois personnages paraît<br />

plus nette que dans le groupe présenté à la notice<br />

précé<strong>de</strong>nte : <strong>de</strong>ux d'entre eux tentent <strong>de</strong> délivrer<br />

le troisième <strong>de</strong> l'emprise d'un animal fabuleux.<br />

La signification n'en est pas pour autant<br />

complètement dévoilée.<br />

La parenté <strong>de</strong> ce groupe avec le précé<strong>de</strong>nt est<br />

évi<strong>de</strong>nte : mêmes dimensions, même matériau,<br />

même badigeon, style analogue. Probablement<br />

firent-ils tous <strong>de</strong>ux partie d'un même cycle narratif<br />

sculpté.<br />

Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />

et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />

Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />

France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 54-56 ; D. CA-<br />

ZES, Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Journal <strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 83;<br />

M. <strong>de</strong> BEVOTTE, La" Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse "du<br />

musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />

<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />

gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 56.<br />

D.C.<br />

Groupe <strong>de</strong> sculptures : les saintes femmes au<br />

tombeau<br />

Découvert le 26 avril 1977 dans le sol <strong>de</strong><br />

la galerie orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>.<br />

101<br />

Toulouse ? Début du XVI' siècle.<br />

Ange <strong>de</strong> la Résurrection<br />

Pierre calcaire blanche. H. 0,835<br />

L. 0,440; P. 0,235.<br />

Inv. 77-7-7.<br />

Cette figure en haut-relief est toujours solidaire<br />

d'une dalle issue du bloc <strong>de</strong> pierre primitif et<br />

conservée par le sculpteur dans un but d'encastrement.<br />

Portant ses regards vers la gauche,<br />

l'ange présente dans la même direction une<br />

table inscrite annonciatrice <strong>de</strong> la Résurrection<br />

du Christ : SURREXIT, NON EST HIC,<br />

ECCE LOCUS UBI POSUERUNT EUM/<br />

est ressuscité, il n'est point ici, voici la place où<br />

on l'avait déposé (Marc, XVI, 6). La composition<br />

dans laquelle <strong>de</strong>vait s'insérer ce personnage<br />

n'est pas connue avec certitu<strong>de</strong> mais l'on


peut imaginer qu'il se tenait près du sépulcre<br />

vi<strong>de</strong> du Christ. Vers lui se dirigeaient les trois<br />

saintes femmes dont les statues sont cataloguées<br />

ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous.<br />

102<br />

Sainte femme<br />

Pierre calcaire blanche. H. 0 ,980 ;<br />

L. 0,350; P. 0,225.<br />

Inv. 77-7-8.<br />

Cette statue mutilée a perdu sa tête et ses bras<br />

ont été presque entièrement détruits. Un point<br />

<strong>de</strong> contact sûr a malgré tout permis <strong>de</strong> remettre<br />

en place la main droite qui tient le pied d'un<br />

vase à parfum.<br />

103<br />

Sainte femme<br />

Pierre calcaire blanche. H. 0,960<br />

L. 0,365; P. 0,240.<br />

Inv. 77-7-10.<br />

La tête, les poignets et les mains <strong>de</strong> cette statue<br />

ont été brisés et ont disparu. La main gauche<br />

tenait certainement un vase à parfum dont un<br />

point d'attache a subsisté contre le bord du<br />

manteau. Une ceinture au noeud très ouvert et<br />

aux extrémités pendantes serre la robe à la taille.<br />

104<br />

Sainte femme<br />

Pierre calcaire blanche. H. 0,950;<br />

L. 0,340; P. 0,260,<br />

Inv. 77-7-9.<br />

La tête et la main droite n'existent plus. La<br />

gauche porte le pied d'un vase à parfum. Une<br />

agrafe ornée d'un motif floral retient le manteau<br />

Sur la poitrine. Le bas et le terrain <strong>de</strong> la<br />

statue ayant été détruits, il a été nécessaire <strong>de</strong><br />

réaliser un support afin <strong>de</strong> redonner sa stabilité<br />

à l'oeuvre.<br />

99- 100<br />

L'unité stylistique <strong>de</strong> cet ensemble <strong>de</strong> sculptures<br />

est très gran<strong>de</strong>. La tunique <strong>de</strong> l'ange et les<br />

robes <strong><strong>de</strong>s</strong> saintes femmes collent souvent aux<br />

membres dont l'anatomie est ainsi partiellement<br />

révélée. Les recouvrements successifs<br />

d'étoffe à la taille et aux hanches, les mouvements<br />

<strong>de</strong> torsion <strong>de</strong> la draperie, la multiplication<br />

<strong>de</strong> petits plis verticaux sur les poitrines, le<br />

noeud <strong>de</strong> ceinture évoqué plus haut, marquent<br />

aussi le style <strong>de</strong> ces oeuvres. Tous ces éléments<br />

suggèrent le début du XVI' siècle.<br />

Très joufflu, le visage <strong>de</strong> l'ange fait penser aux<br />

putti <strong>de</strong> la sculpture du XVI' siècle toulousain.<br />

Les yeux et l'organisation en masses retournées<br />

<strong>de</strong> boucles serrées <strong>de</strong> sa chevelure évoquent<br />

encore le mon<strong>de</strong> gothique qui survit aussi dans<br />

les caractères <strong>de</strong> l'inscription. Mais les <strong>de</strong>ux<br />

mèches qui jaillissent plus librement au som-<br />

met du front appartiennent déjà aux procédés<br />

<strong>de</strong> la Renaissance. Les ailes, soigneusement<br />

détaillées donnent à cet ange <strong>de</strong> proportions un<br />

peu ramassées une ampleur et un mouvement<br />

que les retombées calmes et un peu molles du<br />

vêtement ne sauraient lui conférer. L'oeuvre est<br />

très significative du passage progressif <strong>de</strong> la<br />

sculpture gothique vers celle <strong>de</strong> la Renaissance.<br />

Le groupe est exposé <strong>de</strong> façon provisoire dans<br />

la chapelle du Sépulcre <strong>de</strong> l'église <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Des travaux <strong>de</strong> restauration sont encore<br />

nécessaires pour arriver à une présentation<br />

définitive. Derrière le socle actuel, existe un<br />

enfeu dans lequel subsistent <strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges très<br />

dégradés d'une peinture murale dont la composition<br />

pourrait s'adapter à nos quatre sculptures.<br />

Ces oeuvres auraient-elles été créées pour<br />

ce lieu et en correspondance avec le vocable du<br />

Sépulcre donné à la chapelle ? En juger est<br />

aujourd'hui difficile. Le couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

possédait à la veille <strong>de</strong> la Révolution tout un<br />

décor sculpté. Le musée s'installant dès 1794<br />

dans son église, le mélange put alors se faire <strong>de</strong><br />

ce qui était déjà dans le couvent et <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres<br />

extérieures qu'on y accumula, sans toujours en<br />

noter précisément les provenances comme semblent<br />

le prouver les lacunes <strong><strong>de</strong>s</strong> premiers inventaires<br />

et catalogues <strong><strong>de</strong>s</strong> collections.<br />

Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />

et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />

Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />

France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 57-60.<br />

D.C.<br />

101-102-103-104<br />

1<br />

49


105<br />

Bas-relief : le Christ <strong>de</strong> la messe <strong>de</strong> saint Grégoire,<br />

la Vierge Marie et saint Jean l'Evangéliste<br />

Pierre. H. 0,525; L. 0,900; P. 0,215.<br />

Toulouse. Domaine <strong>de</strong> Candie.<br />

Fin du XIV siècle.<br />

Inv. 78-4-2.<br />

Selon monsieur Roger Camboulives ce basrelief<br />

proviendrait <strong>de</strong> l'ancienne église <strong>de</strong> Candie,<br />

paroisse du vieux village <strong>de</strong> Saint-Simon<br />

(actuellement commune <strong>de</strong> Toulouse). Après<br />

son abandon en 1775 cette église fut détruite.<br />

Elle voisinait avec le château <strong>de</strong> Candie, l'un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> rares châteaux <strong>de</strong> plaine médiévaux (XIIIe-<br />

XIV' s.) conservé dans la région toulousaine et<br />

qui mériterait à ce titre une remise en valeur.<br />

Non loin, dans le parc, au XIX' siècle, on<br />

éleva une petite chapelle néo-gothique dans la<br />

faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> laquelle fut encastré le reliefdont<br />

50<br />

Sculptures gothiques du domaine<br />

<strong>de</strong> Candie<br />

105<br />

nous parlons ici. A l'intérieur fut également<br />

placée une Pietà décrite au numéro suivant.<br />

Ces <strong>de</strong>ux précieuses sculptures risquant d'être<br />

l'objet <strong>de</strong> vols ou d'actes <strong>de</strong> vandalisme, furent,<br />

avec l'accord <strong>de</strong> monsieur le Curé <strong>de</strong> Saint-<br />

Simon, portées en 1978 au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

L'apparition du Christ pendant une messe célébrée<br />

par le pape Grégoire le Grand (590-604)<br />

est ici représentée. Ce thème légendaire ne fut<br />

traité par les artistes qu'à la fin du Moyen-Âge.<br />

Alors que Grégoire célébrait l'office divin, l'un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> participants mit en doute la présence réelle<br />

sur l'autel du corps du Christ crucifié. Celui-ci<br />

surgit alors, les bras croisés sur le rebord <strong>de</strong><br />

son tombeau et entouré <strong><strong>de</strong>s</strong> instruments <strong>de</strong> la<br />

Passion accrochés ou appuyés au bois <strong>de</strong> la<br />

croix. De la plaie <strong>de</strong> son flanc jaillit un filet <strong>de</strong><br />

sang qui coula dans le calice qu'allait<br />

consacrer le pape. Ici la Vierge et saint Jean<br />

l'Evangéliste sont assis aux côtés du Christ.<br />

Dans les angles supérieurs du relief, <strong>de</strong>ux écus<br />

armoriés — un seul est bien conservé et son<br />

champ est occupé par un motif en flamme —<br />

pourraient éventuellement permettre l'i<strong>de</strong>ntification<br />

du donateur <strong>de</strong> l'oeuvre.<br />

Ce sujet eucharistique et mystique était souvent<br />

en relation avec l'autel. On peut encore<br />

voir un relief analogue en place sur l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

autels <strong>de</strong> la cathédrale d'Aix-en-Provence, en<br />

position <strong>de</strong> retable.<br />

La sculpture n'est pas <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> qualité<br />

mais reste très attachante. Le sculpteur n'a<br />

peut-être pas achevé son ouvrage comme semblent<br />

l'indiquer les instruments <strong>de</strong> la Passion<br />

qui sont à peine dégagés en relief méplat. Le<br />

manteau <strong>de</strong> la Vierge est en revanche soigneusement<br />

enrichi <strong>de</strong> nombreux plis sinueux et<br />

tuyautés gothiques. L'attitu<strong>de</strong> douloureuse <strong>de</strong><br />

Jean, bien rendue, ne manque pas d'être touchante.<br />

Bibi.: R. CAMBOULIVES, Excursion à Saint-<br />

Simon, au site <strong>de</strong> Candie, dans L'Auta, oct. 1977,<br />

p. 218-227.<br />

D.C.<br />

106<br />

Pietà<br />

Pierre. Polychromie. H. 0,750; L. 0,950;<br />

P. 0,390.<br />

Toulouse. Domaine <strong>de</strong> Candie.<br />

Fin du XVe siècle.<br />

Inv. 78-4-1.<br />

Seule, la Vierge porte le cadavre du Christ<br />

étendu sur ses genoux. L'anatomie <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />

est assez soigneusement rendue par un<br />

sculpteur très habile. Aux fortes musculations<br />

du torse s'articulent le bras droit qui retombe,<br />

rai<strong>de</strong> et rectiligne, sur le sol, et les jambes<br />

amaigries mais vigoureusement mo<strong>de</strong>lées. La<br />

tête, renversée, laisse s'échapper vers le bas une<br />

longue chevelure aux boucles désordonnées. La<br />

Vierge est presque complètement couverte d'un<br />

grand manteau animé <strong>de</strong> plis épais et développé<br />

selon un triangle qui équilibre toute la composition.<br />

Sa tête est enserrée dans une guimpe.<br />

Un voile dont les bords sont nerveusement <strong><strong>de</strong>s</strong>sinés<br />

complète ce costume. Le visage, jeune,<br />

doux, serein semble n'exprimer aucune douleur.<br />

Les mains jointes, Marie a surmonté son<br />

affliction et prie calmement, invitant par cette<br />

attitu<strong>de</strong> les fidèles en<strong>de</strong>uillés ou touchés par la<br />

souffrance à l'imiter.


106<br />

Nous ne connaissons pas, à ce jour, d'équivalent<br />

stylistique à cette oeuvre <strong>de</strong> qualité. Elle<br />

diffère <strong>de</strong> la célèbre Pietà <strong><strong>de</strong>s</strong> Récollets également<br />

conservée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Le<br />

type iconographique et quelques traits stylistiques<br />

<strong>de</strong> cette Pietà <strong>de</strong> Candie se retrouvent<br />

dans celle <strong>de</strong> Labasti<strong>de</strong>-Dénat (Tarn). La composition<br />

en massif triangulaire évoque la Pietà<br />

<strong>de</strong> Saint-Nazaire <strong>de</strong> Carcassonne mais d'importantes<br />

différences dans le style et l'iconographie<br />

ne permettent pas <strong>de</strong> pousser plus loin<br />

la comparaison.<br />

Lorsque cette sculpture fut enlevée <strong>de</strong> la niche<br />

qui la reçut, au XIX' siècle, au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l'autel<br />

<strong>de</strong> la petite chapelle <strong>de</strong> Candie (voir notice<br />

ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus), elle était recouverte d'une polychromie<br />

mo<strong>de</strong>rne (XIXe-XXe siècle). Les pots <strong>de</strong><br />

peinture ayant servi à ce rafraichissement<br />

assez intense qui empâta la sculpture ont même<br />

été retrouvés sous l'autel ! Cette peinture<br />

mo<strong>de</strong>rne a été enlevée <strong>de</strong>puis et l'ceuvre a ainsi<br />

retrouvé son i<strong>de</strong>ntité et son maximum d'authenticité.<br />

Bibi.: R. CAMBOULIVES, article cité à la notice<br />

précé<strong>de</strong>nte, p.225.^ D.C.<br />

51


107<br />

Petit chapiteau pour une colonnette engagée<br />

Pierre. H. 0,170; L. 0,310; P. 0,340.<br />

Toulouse. Couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Absi<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la chapelle Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié.<br />

XIV siècle.<br />

Inv. 77-16-1.<br />

Ce chapiteau a été découvert, pendant les travaux<br />

<strong>de</strong> restauration du couvent, en janvier<br />

1977. Il avait été remployé comme matériau<br />

pour murer la petite porte qui établissait<br />

anciennement une communication entre la chapelle<br />

Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié et la rue <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts.<br />

Ses profils et son décor feuillagé sont i<strong>de</strong>ntiques<br />

à ceux <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux encore en place<br />

dans la chapelle. Il s'agit donc très certainement<br />

<strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux qui étaient situés à<br />

la retombée <strong><strong>de</strong>s</strong> nervures <strong>de</strong> la voûte <strong>de</strong> l'absi<strong>de</strong><br />

détruite <strong>de</strong> cette chapelle. Son plan d'attente<br />

porte un tracé indiquant le profil <strong>de</strong> ces nervures<br />

: un tore en aman<strong>de</strong> à un filet.<br />

Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />

et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />

Mém. <strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi <strong>de</strong> la France,<br />

t. XLI, 1977, p. 74-75, reprod.<br />

D.C.<br />

108<br />

Fragment d'un pinacle gothique<br />

Pierre ocrée. H. 0,255; L. 0,130;<br />

P. 0,095.<br />

52<br />

Toulouse. Fouilles <strong>de</strong> la chapelle Notre-<br />

Dame-<strong>de</strong>-Pitié du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Trouvé en 1976.<br />

XIV" siècle.<br />

Inv. 76-15-2.<br />

Ce joli fragment <strong>de</strong> pinacle soigneusement taillé<br />

et sculpté semble bien provenir du décor <strong>de</strong><br />

l'enfeu gothique situé du côté <strong>de</strong> l'Evangile<br />

dans l'absi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la chapelle Notre-Dame-<strong>de</strong>-<br />

Pitié. Là se trouvait la sépulture d'un personnage<br />

important, probablement un bienfaiteur<br />

du couvent qui participa peut-être au financement<br />

<strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> la chapelle dans<br />

laquelle il fut inhumé. L'ouverture, en 1620, du<br />

caveau <strong>de</strong> ce tombeau monumental révéla le<br />

corps d'un chevalier auprès duquel était placée<br />

une <strong>de</strong>mi-pique.<br />

Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin, dans Mém.<br />

<strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi <strong>de</strong> la France, t. XLI,<br />

1977, p. 75, reprod. p. 26.<br />

D.C.<br />

109<br />

Élément d'un piédroit comprenant un<br />

chapiteau-frise<br />

Pierre ocrée. H. 0,930; L.0,515<br />

P. 0,300.<br />

Toulouse. Trouvé dans le remblai, lors <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

fouilles effectuées en 1980 sur l'emplacement<br />

du réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

XIV' siècle.<br />

Inv. 80-3-1.<br />

Les parties ébrasées <strong>de</strong> ce piédroit ne sont pas<br />

symétriques. A droite ce sont <strong>de</strong>ux tores à filet<br />

qui forment l'essentiel <strong>de</strong> la mouluration. A<br />

gauche, la modénature est plate ou à gorges.<br />

L'un <strong><strong>de</strong>s</strong> côtés présentait donc un plus grand<br />

luxe architectural que l'autre. Le chapiteaufrise<br />

qui couronne ce faisceau est orné <strong>de</strong> feuilles<br />

bosselées comparables à celles qui ont été<br />

Sculptures et morceaux découverts<br />

pendant les travaux <strong>de</strong> restauration<br />

du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

entre 1976 et 1980<br />

sculptées sur les chapiteaux <strong>de</strong> la chapelle<br />

Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié (voir notice ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />

n° 107).<br />

Cet élément appartenait à une porte, une baie<br />

ou une très gran<strong>de</strong> niche. Etant donné le lieu <strong>de</strong><br />

découverte et à titre d'hypothèse, nous proposerions<br />

volontiers, pour son origine, la gran<strong>de</strong><br />

niche <strong><strong>de</strong>s</strong>tinée à la chaire du lecteur qui a effectivement<br />

existé dans le mur occi<strong>de</strong>ntal du<br />

réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Bibl. : D. CAZES et M. SCELLES, "Fouilles <strong>de</strong><br />

sauvetage effectuées en novembre 1980 sur l'emplacement<br />

du réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, Rapport dactylographié<br />

pour la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquités historiques<br />

<strong>de</strong> Midi-Pyrénées, Toulouse, 1983, p. 1.<br />

D.C.<br />

110<br />

Base gothique adossée<br />

Pierre. H. 0,140; L. 0,300; P. 0,220.<br />

111<br />

Toulouse ?<br />

XIV' ou XV' siècle.<br />

Découverte, le 12 juillet 1976, dans une<br />

tranchée creusée dans la galerie orientale<br />

du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, à proximité <strong>de</strong> la<br />

fenêtre septentrionale <strong>de</strong> la salle capitulaire.<br />

Inv. 76-14-5.<br />

Écu à monogramme inscrit dans un quadrilobe<br />

(applique <strong>de</strong> clef <strong>de</strong> voûte ?)<br />

Pierre. H. 0,350 ; L. 0,415 ; P. 0,130; traces<br />

<strong>de</strong> peinture.<br />

Toulouse ?<br />

XIV' siècle.


Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arca<strong>de</strong> d'entrée<br />

<strong>de</strong> la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-15.<br />

Dans le champ <strong>de</strong> l'écu apparaît, en relief, une<br />

croix dont <strong>de</strong>ux extrémités sont marquées<br />

d'une croix pattée, les <strong>de</strong>ux autres portant un S<br />

et un G.<br />

D.C.<br />

112<br />

Fragment d'une statue : drapé tuyauté<br />

Pierre. H. 0,220; L. 0,110; P. 0,130.<br />

Peinture. bleu et rouge.<br />

113<br />

Toulouse. Statue <strong>de</strong> la chapelle <strong>de</strong> Rieux ?<br />

Découvert en 1976 dans le seuil <strong>de</strong> la salle<br />

capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

XIVe siècle.<br />

Inv. 76-14-3.<br />

D.C.<br />

Fragment <strong>de</strong> statue : grève et morceau <strong>de</strong><br />

genouillère<br />

Pierre grise. H. 0,295 ; L. 0,110 ; P. 0,140.<br />

Traces <strong>de</strong> peinture rouge et bleue sur préparation<br />

ocre jaune. Traces <strong>de</strong> dorure.<br />

Toulouse ?<br />

Fin du XVe siècle.<br />

Découvert en septembre 1976. Avait été<br />

remployé dans la fondation du mur du<br />

XIX' siècle qui bouchait l'arca<strong>de</strong> d'entrée<br />

<strong>de</strong> la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Inv. 76-13-16.<br />

Ce fragment appartenait certainement à la statue<br />

d'un chevalier en armure <strong>de</strong> la fin du XV'<br />

siècle.<br />

Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin..., dans<br />

Mém. <strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi, t. XLI, 1977,<br />

p. 84, reprod.<br />

D.C.<br />

114<br />

Torse d'une statue <strong>de</strong> chevalier en armure<br />

Pierre grise. H. 0,520; L. 0,600; P. 0,-<br />

320 ;peinture rouge sur préparation jaune.<br />

116<br />

Trouvé en avril 1977 dans le sol <strong>de</strong> la galerie<br />

orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />

près <strong>de</strong> la fenêtre méridionale <strong>de</strong> la<br />

chapelle Notre-Dame <strong>de</strong> Pitié.<br />

Fin du XV' ou début du XVI' siècle.<br />

Inv. 77-7-1.<br />

Partie droite <strong>de</strong> l'arcature aveugle du soubassement<br />

du tombeau dit "d'un grand prieur"<br />

Pierre. H. 0,660; L. 0,890; P. 0,210.<br />

Toulouse. Prieuré Saint-Jean <strong>de</strong> Jérusalem<br />

: enfeu extérieur du mur nord <strong>de</strong> l'église.<br />

Début du XIV' siècle.<br />

Donné au musée le 4 juillet 19 78 par<br />

l'Ecole supérieure <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Toulouse.<br />

Inv. 78-3-1.<br />

Le don au musée <strong>de</strong> cet élément important a<br />

permis <strong>de</strong> présenter dans sa disposition d'origine<br />

le sarcophage qui aurait contenu les restes<br />

d'un grand prieur <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> Saint-Jean <strong>de</strong><br />

Jérusalem et qui était déjà conservé aux<br />

<strong>Augustins</strong> <strong>de</strong>puis le début du XIX' siècle (inventorié<br />

sous le n° Ra 537).<br />

D.C.<br />

La tête et le bas <strong>de</strong> cette statue ont disparu. A<br />

la base du cou sont encore les vestiges d'un<br />

gorgerin <strong>de</strong> mailles. Une cuirasse protège le<br />

torse. Un petit bouclier circulaire <strong>de</strong> joute orné<br />

<strong>de</strong> cabochons (rouelle d'épaulière) s'y accroche,<br />

au niveau <strong>de</strong> l'épaule gauche.<br />

Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint-Augustin..., dans<br />

Mém. <strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi <strong>de</strong> la France,<br />

t. XLI, 1977, p. 50.<br />

D.C.<br />

115<br />

Partie inférieure d'une statue<br />

Pierre grise. H. 0,230; L. 0,600<br />

P. 0,265; peinture rouge sur préparation<br />

jaune.<br />

Toulouse. Découverte en 19 76 dans la<br />

fondation du mur du XIXe siècle qui bouchait<br />

l'arca<strong>de</strong> d'entrée <strong>de</strong> la chapelle axiale<br />

<strong>de</strong> la salle capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Fin du XVe ou début du XVIe siècle.<br />

Inv. 76-13-17.<br />

Cet élément <strong>de</strong> sculpture montre <strong>de</strong>ux pieds<br />

chaussés <strong>de</strong> solerets en patte d'ours et le bas<br />

d'une targe (?) ornée d'un cordon portant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

coeurs. Il appartenait à la statue d'un personnage<br />

en armure dont pourrait également provenir<br />

le torse décrit ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />

D.C.<br />

Eléments du tombeau dit<br />

"d'un grand prieur"<br />

117<br />

Dalle engagée portant un écu en relief<br />

Pierre. H. 0,515; L. 0,455; P. 0,120.<br />

Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> Saint-Jean <strong>de</strong> Jérusalem<br />

:fond <strong>de</strong> l'enfeu extérieur du mur nord<br />

<strong>de</strong> l'église.<br />

Début du XIV' siècle.<br />

Donné au musée le 4 juillet 1978 par<br />

l'Ecole supérieure <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Toulouse.<br />

Inv. 78-3-2.<br />

Cet écu chevronné existe aussi sur la face antérieure<br />

et sur le couvercle du sarcophage évoqué<br />

à la notice précé<strong>de</strong>nte. Au musée, il est présenté<br />

au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du sarcophage tel qu'il l'était dans<br />

l'enfeu <strong>de</strong> l'église Saint-Jean.<br />

D.C.<br />

53


DU XVP AU XXe SIÈCLE


118<br />

Inscription funéraire <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> Mansencal<br />

Marbre noir. H. 0,305 ; L. 0,490<br />

P. 0,105.<br />

Toulouse. Eglise <strong><strong>de</strong>s</strong> Cor<strong>de</strong>liers ?<br />

Découverte en avril 1977 dans le sol <strong>de</strong> la<br />

galerie orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>, près <strong>de</strong> la fenêtre méridionale<br />

<strong>de</strong> la chapelle Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié.<br />

1518.<br />

Inv. 77-17-1.<br />

Cette dalle est chanfreinée sur ses bords. Sur sa<br />

face polie, entre <strong>de</strong>ux groupes d'os, est gravée,<br />

en capitale romaines, l'inscription suivante<br />

OSSA<br />

NOBILIS FAMILIAE<br />

MANSENCALLORVM<br />

1518<br />

Cette inscription provient probablement <strong>de</strong><br />

l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> chapelles du choeur <strong>de</strong> l'église <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Cor<strong>de</strong>liers <strong>de</strong> Toulouse où, semble-t-il, était le<br />

caveau <strong>de</strong> la famille Mansencal. Jean <strong>de</strong> Mansencal,<br />

premier prési<strong>de</strong>nt du Parlement <strong>de</strong> Toulouse<br />

et constructeur du célèbre hôtel <strong>de</strong> la<br />

Renaissance qui a conservé son nom, y fut<br />

inhumé en 1561.<br />

Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />

monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin..., dans<br />

Mém. <strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi <strong>de</strong> la France,<br />

t. XLI, 1977, p. 50; P. MESPLÉ, Vieux hôtels <strong>de</strong><br />

Toulouse, Toulouse 1948, p. 87.<br />

D.C.<br />

119<br />

Montant sculpté <strong>de</strong> fenêtre<br />

Pierre. H. 2,000; L. 0,515; P.<br />

morceaux.<br />

Toulouse. Hôtel du Vieux-Raisin. Aile<br />

gauche du bâtiment sur la rue <strong>de</strong> Languedoc,<br />

fenêtre haute, montant <strong>de</strong> gauche.<br />

Vers 1547.<br />

Inv. 83-15-1.<br />

Ce montant <strong>de</strong> fenêtre a été déposé, en raison<br />

<strong>de</strong> son mauvais état (maladie <strong>de</strong> la pierre) par<br />

l'Atelier <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> Toulouse<br />

qui l'a remplacé par un moulage. Le propriétaire<br />

<strong>de</strong> l'hôtel du vieux Raisin a donné l'original<br />

au musée en 1983.<br />

De part et d'autre d'un long pilastre orné <strong>de</strong><br />

torsa<strong><strong>de</strong>s</strong> et d'un masque féminin, se tiennent<br />

quatre amours nus. L'un d'eux, assez bien<br />

conservé, laisse encore apprécier la vigueur <strong>de</strong><br />

cette sculpture <strong>de</strong> la Renaissance toulousaine,<br />

telle qu'elle se manifeste dans ce même hôtel,<br />

sur les belles fenêtres contemporaines <strong>de</strong> la<br />

cour.<br />

Bibi.: P. MESPLÉ, Vieux hôtels <strong>de</strong> Toulouse, Toulouse,<br />

1948, p. 68.^ D.C.<br />

120<br />

Morceau d'un meneau <strong>de</strong> fenêtre<br />

Pierre. H. 0,465; L. 0,140; P. 0,165.<br />

Provient du domaine du Galant à Saint-<br />

Hilaire (voir ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus p. 42).<br />

XVIle siècle.<br />

Inv. 81-3-10.<br />

Il est orné d'un terme drapé et revêtu <strong>de</strong> feuilles<br />

en trois^d'acanthe.<br />

D.C.<br />

Du XVIe au XXe siècle<br />

121<br />

Ange adorateur<br />

Bois peint et doré. H. 1,780; L. 0,550;<br />

P. 0,300.<br />

Origine inconnue.<br />

Fin du XVIle siècle.<br />

Donation Rulhe.<br />

Inv. non affecté, en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

L'oeuvre, qui provient <strong>de</strong> la donation Rulhe est<br />

d'origine inconnue. D'une facture populaire,<br />

elle est cependant remarquable par la qualité<br />

<strong>de</strong> son drapé. Le vêtement, d'inspiration antiquisante,<br />

est retenu par une double ceinture,<br />

accentuant ainsi le buste tout en allongeant la<br />

ligne <strong><strong>de</strong>s</strong> jambes. Le genou droit que dégage le<br />

bas <strong>de</strong> la robe, fendue et retenue par une fibule,<br />

rappelle par son mouvement le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

anges maniéristes. La chevelure ample et généreuse<br />

reste encore proche du travail <strong>de</strong> la première<br />

moitié du XVII' siècle. Mais le rendu<br />

anatomique <strong><strong>de</strong>s</strong> membres, la lour<strong>de</strong>ur inexpressive<br />

du visage montrent l'enracinement <strong>de</strong><br />

l'ceuvre dans une tradition populaire.<br />

Cette statue d'applique évidée en ron<strong>de</strong>-bosse<br />

qui <strong>de</strong>vait faire partie d'un décor <strong>de</strong> retable<br />

pourrait se rattacher à la <strong>de</strong>rnière partie du<br />

XVII' siècle.<br />

L'état <strong>de</strong> l'oeuvre appelle une restauration. Quelques<br />

traces <strong>de</strong> repeints sont visibles sur le<br />

visage. Le bois est attaqué, <strong>de</strong> nombreuses<br />

lacunes apparaissent dans la dorure, les chairs<br />

au naturel sont encrassées ; les ailes dont on<br />

voit les traces d'arrachement au dos ont disparu<br />

ainsi que le bras droit.<br />

M.E.<br />

57


58<br />

Maquettes <strong>de</strong> Marc Arcis et Hardi<br />

pour le retable majeur<br />

<strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong> Toulouse<br />

Marc Arcis (1655-1739)<br />

Né à Moussens, près <strong>de</strong> Lavaur, en 1655 mort en 1739<br />

doyen <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong> Paris. Il fut l'élève à Toulouse <strong>de</strong><br />

Rivalz puis d'Ambroise Fré<strong>de</strong>au. Il entra à l'Académie <strong>de</strong><br />

Sculpture <strong>de</strong> Paris et il fut chargé <strong>de</strong> grands travaux pour<br />

les édifices religieux et les maisons royales (vases <strong>de</strong> marbre<br />

dans les jardins <strong>de</strong> Versailles). Il travailla avec Vanclèse<br />

à l'église <strong>de</strong> la Sorbonne.<br />

A Toulouse il sculpta une trentaine <strong>de</strong> bustes pour la Galerie<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Illustres ainsi que le modèle <strong>de</strong> la statue équestre <strong>de</strong><br />

Louis XIV qui <strong>de</strong>vait être placée sur la place en face <strong>de</strong><br />

l'hôtel <strong>de</strong> ville. Il reçut aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> comman<strong><strong>de</strong>s</strong> pour <strong><strong>de</strong>s</strong> églises<br />

: le retable <strong>de</strong> la cathédrale Saint-Etienne, les statues <strong>de</strong><br />

la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong> Montauban et peut-être celles<br />

<strong>de</strong> la chapelle du Mont-Carmel. Il participa à la décoration<br />

<strong>de</strong> la Salle <strong>de</strong> Concert et sculpta pour <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers<br />

MM. <strong>de</strong> Nupces, <strong>de</strong> Vandages. Avec Rivalz, Cammas et<br />

Lucas il fonda l'Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts, érigée en<br />

Académie royale en 1751.<br />

Hardi (N.)<br />

Sculpteur du XVIIIe siècle ; élève <strong>de</strong> Marc Arcis avec qui<br />

il travailla à la cathédrale Saint-Etienne et au monument<br />

funéraire <strong><strong>de</strong>s</strong> évêques <strong>de</strong> Rieux.<br />

B.B.


122<br />

122<br />

Marc ARCIS (1655-1739)<br />

Saint Marc, maquette<br />

Ron<strong>de</strong>-Bosse. Terre-cuite. H. 0,295;<br />

L. 0,110; P. 0,085.<br />

Maquette pour une statue du retable <strong>de</strong> la<br />

cathédrale Saint-Etienne. Achetée à l'Hôtel<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Ventes <strong>de</strong> Toulouse.<br />

Inv. 76-2-1.<br />

Le saint est représenté dans la force <strong>de</strong> l'âge,<br />

vêtu d'un manteau qui lui couvre les épaules. Il<br />

est légèrement penché en avant et <strong>de</strong> la main<br />

droite caresse la tête d'un lion qui se frotte à sa<br />

jambe ; ce lion permet d'i<strong>de</strong>ntifier le saint dont<br />

il est l'attribut.<br />

La statue en place sur le retable <strong>de</strong> la cathédrale<br />

Saint-Etienne <strong>de</strong> Toulouse n'est pas du tout<br />

semblable à cette maquette : le saint ne caresse<br />

pas le lion qui se frotte à sa jambe gauche et<br />

foule un rouleau mais il tient dans sa main<br />

gauche un livre, la main droite est levée,<br />

comme si elle allait écrire. Il n'est plus vêtu<br />

d'un manteau mais d'une draperie. Seule<br />

constante, le saint est dans la force <strong>de</strong> l'âge. La<br />

statue <strong>de</strong> Saint-Etienne a plutôt été faite<br />

d'après la maquette exposée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong> dans la vitrine <strong>de</strong> la salle brune.<br />

B.B.<br />

123<br />

HARDI (N.)<br />

Saint Luc, maquette<br />

Ron<strong>de</strong>-bosse. Terre-cuite. H. 0,320;<br />

L.0,120 ; P.0,120.<br />

Maquette pour une statue du retable <strong>de</strong> la<br />

cathédrale Saint-Etienne. Achetée à l'Hôtel<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Ventes <strong>de</strong> Toulouse.<br />

Inv. 76-3-1.<br />

Le saint, barbu, la tête tournée vers la droite,<br />

tient sur sa hanche gauche une plaque couverte<br />

d'écriture. Il est vêtu <strong>de</strong> draperie et à ses pieds<br />

se tient le taureau ailé qui est son attribut habituel.<br />

La statue faite à partir <strong>de</strong> cette maquette est en<br />

place dans le retable <strong>de</strong> la cathédrale Saint-<br />

Etienne <strong>de</strong> Toulouse ; il y a peu <strong>de</strong> différences<br />

seulement le saint relève plus la tête.<br />

B.B.<br />

59


A l'automne 1982, notre attention avait été attirée par un<br />

ensemble <strong>de</strong> terres cuites qui ornait une orangerie du<br />

XVIIIe siècle dans le domaine <strong>de</strong> la Redorte à Toulouse.<br />

Quelques mois plus tard, en février 1983, ses propriétaires,<br />

Monsieur A. <strong>de</strong> Martrin-Donos et Madame <strong>de</strong> Laplagnolle,<br />

soucieux <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres d'un indéniable<br />

intérêt pour l'histoire <strong>de</strong> Toulouse au XVIIIe siècle, décidaient<br />

<strong>de</strong> donner au musée l'ensemble du décor qui couronnait<br />

l'orangerie. L'état <strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures ne permettait pas en<br />

effet d'envisager leur conservation in situ. Les originaux<br />

furent donc remplacés par <strong><strong>de</strong>s</strong> copies moulées et teintées<br />

dans la masse réalisées par l'Atelier <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

musées <strong>de</strong> Toulouse dirigé par J.-L. Laffont.<br />

L'ensemble conservé se compose d'un groupe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

enfants qui présentaient un médaillon central aujourd'hui<br />

disparu (n° 124), <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnages encadrant<br />

un cartouche (ffs 125 et 126), <strong>de</strong>ux jeunes femmes à<br />

<strong>de</strong>mi allongées (n°' 127 et 128) et trois vases ornementaux<br />

(n°' 129 à 131). En 1982 le groupe d'enfants avait été<br />

déposé et les éléments restants avaient été agencés selon<br />

une disposition nouvelle. La composition antérieure peut<br />

être restituée grâce aux renseignements donnés par Monsieur<br />

<strong>de</strong> Martrin-Donos. Elle répondait au rythme <strong>de</strong> la<br />

faça<strong>de</strong> marqué par l'importance <strong><strong>de</strong>s</strong> ouvertures : temps<br />

fort, <strong>de</strong>ux temps faibles, temps moyen, temps faible, temps<br />

fort <strong>de</strong> l'axe <strong>de</strong> symétrie. Chaque groupe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnages,<br />

cantonné par <strong>de</strong>ux vases, était placé à une extrémité<br />

du bâtiment alors que le grand groupe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enfants présentant<br />

un médaillon se dressait au centre ; les <strong>de</strong>ux jeunes<br />

femmes marquaient les temps moyens.<br />

Malgré sa cohérence, cette composition pourrait être infirmée<br />

par le fait que l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes, probablement une<br />

allégorie <strong>de</strong> la Science et du Temps (n° 126), est sûrement<br />

postérieur aux autres sculptures. La maladresse <strong>de</strong> la graphie<br />

du texte inscrit sur la brique et non plus la pierre, mais<br />

aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> moulures du cartouche supérieur, la sécheresse<br />

du traitement <strong><strong>de</strong>s</strong> drapés, le manque d'aisance dans le<br />

mo<strong>de</strong>lé <strong><strong>de</strong>s</strong> corps en font une pâle imitation <strong><strong>de</strong>s</strong> autres<br />

ceu.vres, d'une facture rapi<strong>de</strong> mais sûre. Ceci est confirmé<br />

par la présence au dos <strong>de</strong> larges évents circulaires alors<br />

que le revers <strong><strong>de</strong>s</strong> autres sculptures est traité — même s'il<br />

n'est pas achevé — et que les évents sont soigneusement<br />

dissimulés. Le groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants fait exception car il était<br />

prévu pour être adossé. L'allégorie <strong>de</strong> la Science et du<br />

Temps a-t-elle été mo<strong>de</strong>lée à l'occasion <strong>de</strong> l'adaptation à<br />

l'orangerie d'un programme <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné à un autre édifice ? Ou<br />

bien s'agit-il <strong>de</strong> la copie d'une oeuvre aujourd'hui dispa-<br />

60<br />

L'ensemble <strong>de</strong> terres cuites<br />

<strong>de</strong> l'Orangerie <strong>de</strong> la Redorte<br />

rue ? En dépit <strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> documents, il serait possible<br />

d'admettre que le décor ait été réalisé pour l'orangerie. Il<br />

faut en effet noter que la taille <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres suppose un bâtiment<br />

en rez-<strong>de</strong>-chaussée et que la nécessité, qu'imposent<br />

ses dimensions, d'un mur pour adosser le groupe d'enfants<br />

ne s'oppose pas à ce qu'il ait été dressé sur la corniche<br />

placé au centre, la vision frontale est privilégiée et il ne<br />

peut être vu <strong>de</strong> dos... Dans cette hypothèse <strong>de</strong>ux groupes<br />

placés aux extrémités du bâtiment sont nécessaires.<br />

Mais le groupe d'enfants pouvait également décorer le<br />

corps <strong>de</strong> logis reconstruit entre 1791 et 1829 autant que<br />

l'on puisse en juger en comparant le plan Grandvoinet au<br />

plan du cadastre napoléonien. Dans cette hypothèse le<br />

groupe <strong>de</strong> Cérès et Jupiter (n° 125) aurait alors occupé le<br />

centre <strong>de</strong> la composition. Le vers <strong>de</strong> Virgile : DEUS<br />

NOBIS HAEC OTIA FECIT, gravé sur la pierre et<br />

comme placé en exergue se trouverait exprimé par les <strong>de</strong>ux<br />

jeunes femmes, probablement <strong><strong>de</strong>s</strong> allégories du Printemps<br />

et <strong>de</strong> l'Eté, placées <strong>de</strong> part et d'autre ; le programme ne<br />

serait plus tempéré par la citation biblique du second groupe:<br />

UMBRAE TRANSITUS EST TEMPUS NOS-<br />

TRUM. Deux <strong><strong>de</strong>s</strong> trois vases pouvaient fermer la composition,<br />

ou tous trois pouvaient trouver place ailleurs dans le<br />

domaine.<br />

Dans leur état actuel aucune <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres n'est signée, mais<br />

un ensemble <strong>de</strong> terres cuites d'un jardin <strong>de</strong> Mascarville (cf.<br />

dossier à la Commission régionale d'Inventaire Midi-<br />

Pyrénées) présente une telle parenté avec celles-ci qu'elles<br />

peuvent être attribuées sans hésitation au même atelier, et<br />

le champ <strong><strong>de</strong>s</strong> comparaisons stylistiques en est élargi. Ainsi,<br />

un Marzocco <strong>de</strong> Mascarville peut-il être rapproché d'une<br />

maquette conservée au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> et signée <strong>de</strong><br />

François Lucas. On peut aussi reconnaître sa manière dans<br />

le traitement <strong><strong>de</strong>s</strong> chevelures, l'utilisation d'un vêtement<br />

fendu sur la cuisse et arrêté par un bouton, évoquer les<br />

génies du tombeau <strong>de</strong> Roux <strong>de</strong> Puivert <strong>de</strong> la cathédrale<br />

Saint-Etienne <strong>de</strong>vant le mo<strong>de</strong>lé <strong><strong>de</strong>s</strong> corps <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants... Il<br />

nous semble pourtant plus intéressant d'en rester, dans l'attente<br />

<strong>de</strong> travaux ultérieurs, à la certitu<strong>de</strong> que nous sommes<br />

en présence d'oeuvres <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième moitié du XVIIIe siècle,<br />

le seul Almanach <strong>de</strong> 1781 ne mentionnant pas moins<br />

<strong>de</strong> seize sculpteurs exerçant alors à Toulouse.<br />

Bibi.: RICAUD (M. -F. <strong>de</strong>), La vogue <strong><strong>de</strong>s</strong> orangeries dans la région toulousaine<br />

aux XVIII' et XIX' siècles, dactylographié, mémoire <strong>de</strong> maitrise d'Histoire <strong>de</strong><br />

l'Art, Université <strong>de</strong> Toulouse-le-Mirail, novembre 1982.<br />

M.S.


124<br />

Groupe : <strong>de</strong>ux enfants présentant un médaillon<br />

Terre cuite. 9 parties. H. 1,920; L. 2,990;<br />

P. 0,300.<br />

Toulouse. La Redorte.<br />

2 moitié du XVIII' siècle.<br />

Inv. 83-4-1.<br />

Ce groupe appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres<br />

cuites qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la<br />

Redorte.<br />

L'élément central du socle ainsi qu'une partie<br />

<strong>de</strong> la guirlan<strong>de</strong> et un chardon, la majeure partie<br />

du revers et le médaillon central manquent.<br />

Monsieur <strong>de</strong> Martrin-Donos nous a indiqué<br />

que le médaillon qu'il a connu, probablement<br />

récent, était en plâtre et représentait une tête <strong>de</strong><br />

femme.<br />

Le groupe est symétrique. Le médaillon orné<br />

d'une couronne <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> laurier était suspendu<br />

par un anneau à une patère. Debout sur<br />

une banquette ornée <strong>de</strong> glyphes, les <strong>de</strong>ux<br />

enfants qui posent une main sur le cadre se<br />

détournent du médaillon central. L'autre main<br />

repose sur une grosse corne d'abondance torsadée<br />

qui répand sur le sol <strong><strong>de</strong>s</strong> fleurs, <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong> fruits : on y reconnaît <strong><strong>de</strong>s</strong> roses, du raisin<br />

et <strong>de</strong> la vigne, <strong><strong>de</strong>s</strong> grena<strong><strong>de</strong>s</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> poires et<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> prunes, <strong><strong>de</strong>s</strong> pommes, <strong><strong>de</strong>s</strong> coings, <strong><strong>de</strong>s</strong> aubergines<br />

et peut-être <strong><strong>de</strong>s</strong> artichauts et du piment.<br />

Une guirlan<strong>de</strong> festonne sur le socle qui était<br />

encore orné <strong>de</strong> chardons. L'arrachement d'une<br />

partie <strong>de</strong> la guirlan<strong>de</strong> montre qu'elle a été<br />

appliquée déjà mo<strong>de</strong>lée sur les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> plaques<br />

d'argile du socle. Des évents sont soigneusement<br />

dissimulés sur le haut <strong>de</strong> la tête <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

enfants et au coeur d'une rose.<br />

La partie conservée du revers est ajourée <strong>de</strong><br />

larges évents et un renfort est percé verticalement<br />

pour recevoir sans doute une patte <strong>de</strong><br />

fixation. Les dimensions du relief nécessitaient<br />

en effet qu'il soit adossé à une maçonnerie.<br />

125<br />

M. S.<br />

Groupe : Cérès (7) et Jupiter<br />

Terre cuite, pierre. 7 parties. H. 1,030;<br />

L. 1,990; P. 0,505.<br />

Toulouse. La Redorte.<br />

2e moitié du XVIII' siècle.<br />

Inv. 83-4-2.<br />

Ce groupe appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres<br />

cuites qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la<br />

Redorte.<br />

Les <strong>de</strong>ux personnages, un homme et une femme,<br />

sont assis <strong>de</strong> part et d'autre d'un petit<br />

monument sur lequel ils s'appuient et qui porte<br />

un cartouche carré laissé vi<strong>de</strong>. Une pierre où<br />

est gravé un vers <strong>de</strong> Virgile : DEUS NOBIS<br />

HAEC OTIA FECIT (1" Eglogue, lre Bucolique),<br />

supporte le monument.<br />

L'homme, placé à gauche, d'âge mûr et barbu,<br />

est drapé à l'antique. L'étoffe monte en plis<br />

repassés sur l'épaule droite en laissant nue la<br />

plus gran<strong>de</strong> partie du torse fortement mo<strong>de</strong>lé.<br />

L'aigle posé à ses pieds permet d'i<strong>de</strong>ntifier<br />

Jupiter.<br />

La femme est vêtue d'un chiton qui découvre le<br />

sein droit. Ses cheveux sont noués en chignon<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> mèches d'abord enroulées puis souples<br />

retombent sur les épaules. Des fleurs, du raisin<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong> épis <strong>de</strong> blé lui font une couronne. Elle<br />

porte sur le bras gauche une corne d'abondance<br />

garnie <strong>de</strong> fruits, <strong>de</strong> feuilles et d'épis <strong>de</strong> blé<br />

qui permet <strong>de</strong> supposer qu'il s'agit d'une représentation<br />

<strong>de</strong> Cérès.<br />

Le bras droit du personnage féminin, les <strong>de</strong>ux<br />

bras <strong>de</strong> Jupiter et la tête <strong>de</strong> l'aigle ont disparu.<br />

Un trou <strong>de</strong> tenon où subsiste une pointe métallique<br />

correspondait peut-être à un décor fixé<br />

sur le <strong><strong>de</strong>s</strong>sus du petit monument central,<br />

comme dans le groupe décrit sous le numéro<br />

suivant.<br />

M.S.<br />

126<br />

Groupe : allégorie <strong>de</strong> la Science et du Temps ?<br />

Terre cuite. 5 parties. H. 1,240 ; L. 2,100;<br />

P.0,700.<br />

Toulouse. La Redorte.<br />

2' moitié du XVIII' siècle ?<br />

Inv. 83-4-3.<br />

Ce groupe appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres<br />

cuites qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la<br />

Redorte.<br />

De part et d'autre d'un petit monument sur<br />

lequel ils s'appuient sont assis un homme et<br />

une femme drapés à l'antique. Le monument,<br />

surmonté d'un sablier ailé, porte un cartouche<br />

laissé vi<strong>de</strong> et une inscription gravée sur le<br />

socle : UMBRAE TRANSITUS EST TEM-<br />

PUS NOSTRUM (Sg 2,5).<br />

La femme est assise à droite et tient un livre<br />

ouvert. A ses pieds sont posés une mappemon<strong>de</strong>,<br />

un livre, une feuille roulée, un compas et<br />

une règle qui permettent <strong>de</strong> supposer qu'il<br />

s'agit d'une allégorie <strong>de</strong> la Science.<br />

A gauche, le personnage masculin est assis sur<br />

une corne d'abondance chargée <strong>de</strong> fruits et<br />

d'épis. Il est ailé et porte une barbe courte.<br />

L'aile droite, indépendante, est encastrée dans<br />

le dos. Les ailes et l'inscription centrale permettent<br />

d'y voir une allégorie du Temps.<br />

La facture grossière <strong><strong>de</strong>s</strong> chevelures, la rai<strong>de</strong>ur<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> drapés, le traitement maladroit <strong><strong>de</strong>s</strong> corps et<br />

la volonté évi<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> copier le groupe décrit<br />

sous le numéro précé<strong>de</strong>nt (ou un groupe semblable<br />

aujourd'hui disparu) indiquent qu'il<br />

s'agit d'une oeuvre mo<strong>de</strong>lée après coup par un<br />

sculpteur <strong>de</strong> moindre qualité.<br />

M.S.<br />

127<br />

Statue : jeune femme aux fleurs<br />

Terre cuite. 2 parties. H. 0,800 ; L. 0,955;<br />

P. 0,600.<br />

Toulouse. La Redorte.<br />

2' moitié du XVIII' siècle.<br />

Inv. 83-4-4.<br />

Elle appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres cuites<br />

qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la Redorte.<br />

La jeune femme est assise sur le sol, le buste<br />

redressé, en appui sur la jambe gauche repliée<br />

que croise la droite à <strong>de</strong>mi allongée. La main<br />

gauche repose sur une corbeille <strong>de</strong> fleurs (roses,<br />

marguerites, fleurs à quatre pétales) et ce<br />

sont encore <strong><strong>de</strong>s</strong> fleurs que tient la main droite<br />

posée sur la cuisse. La tête est légèrement rejetée<br />

vers l'arrière ; les lèvres sont enteouvertes<br />

sans être souriantes. Un diadème qui masque<br />

l'évent, <strong><strong>de</strong>s</strong> roses et <strong><strong>de</strong>s</strong> marguerites sont piqués<br />

-dans les cheveux remontés sur le haut <strong>de</strong> la tête<br />

61


en formant une large ban<strong>de</strong>, tenue par un peigne,<br />

qui laisse échapper sur la nuque une queue<br />

<strong>de</strong> cheval qui se divise en trois gran<strong><strong>de</strong>s</strong> mèches<br />

souples.<br />

La jeune femme est vêtue d'une cuirasse musclée<br />

d'où sort un drapé qui est agrafé par un<br />

bouton sur l'épaule et couvre le sein gauche.<br />

Une étoffe épaisse et ample drape le genou<br />

droit puis remonte en plis lourds qui enveloppent<br />

le dos. Sur la cuisse gauche l'étoffe est fendue<br />

et arrêtée par un bouton.<br />

Il s'agit vraisemblablement d'une allégorie du<br />

Printemps.<br />

M.S.<br />

127<br />

128<br />

Statue : jeune femme aux fruits<br />

Terre cuite. 2 parties. H. 0,750 ; L. 0,010;<br />

P. 0,460.<br />

Toulouse. La Redorte.<br />

2' moitié du XVIII' siècle.<br />

Inv. 83-4-5.<br />

Elle appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres cuites<br />

qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la Redorte.<br />

La statue est érodée.<br />

Assise, les jambes à <strong>de</strong>mi allongées, le buste<br />

redressé, la jeune femme est en appui sur le<br />

bras droit qui repose sur ce qui semble avoir<br />

été une corne d'abondance d'où sortent <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

fruits. La chevelure remontée sur le haut <strong>de</strong> la<br />

tête est ornée d'un diadème qui dissimule<br />

l'évent ; les cheveux forment <strong>de</strong>rrière une large<br />

ban<strong>de</strong> qui laisse échapper sur la nuque trois<br />

gran<strong><strong>de</strong>s</strong> mèches dont une retombe en boucle<br />

sur l'épaule droite.<br />

Elle est vêtue d'une étoffe épaisse attachée par<br />

un bouton sur l'épaule gauche, qui laisse nu le<br />

sein droit et drape les cuisses en larges plis<br />

concentriques en enveloppant les genoux. La<br />

taille, haute, est marquée par une ceinture<br />

d'étoffe. De fines stries réalisées à l'outil ren<strong>de</strong>nt<br />

la matière du vêtement en l'opposant au<br />

lissé <strong>de</strong> la peau.<br />

Il s'agit probablement d'une allégorie <strong>de</strong> l'Eté.<br />

62<br />

M.S<br />

129<br />

Vase ornemental<br />

Terre cuite. 3 parties. H. 0,880 ; diamètre :<br />

0,460.<br />

Toulouse. La Redorte.<br />

2e moitié du XVHP siècle.<br />

Inv. 83-4-6.<br />

Ce vase appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres cuites<br />

qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la<br />

Redorte.<br />

Du pied mouluré montent quatre pattes avec<br />

rivet qui portent la coupe godronriée. Le large<br />

ban<strong>de</strong>au <strong>de</strong> la partie supérieure est orné d'une<br />

guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> laurier liées par <strong>de</strong>ux<br />

ban<strong><strong>de</strong>s</strong> d'étoffe en croix ; elle est attachée par<br />

<strong>de</strong>ux boutons ou retombe en boucle sous chacune<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux épaisses anses rectangulaires. Le<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l'épaule est entaillé <strong>de</strong> strigiles<br />

rayonnants. Un couvercle orné d'écailles et<br />

surmonté d'une pomme <strong>de</strong> pin ferme le col.<br />

M.S.<br />

130<br />

Vase ornemental<br />

Terre cuite. 3 parties. H. 0,910 ; diamètre :<br />

0,460.<br />

Toulouse. La Redorte.<br />

2e moitié du XVIII' siècle.<br />

Inv. 83-4-7.<br />

Comme le vase décrit sous le numéro précé<strong>de</strong>nt<br />

auquel il est i<strong>de</strong>ntique, celui-ci appartient<br />

à un ensemble <strong>de</strong> terres cuites qui ornait l'orangerie<br />

<strong>de</strong> la Redorte.<br />

M.S.<br />

131<br />

Vase ornemental<br />

Terre cuite. 2 parties. H. 0,715 ; diamètre<br />

0,490.<br />

Toulouse. La Redorte.<br />

2e moitié du XVIIP siècle.<br />

Inv. 83-4-8.<br />

Comme le vase décrit sous le n° 129 auquel il<br />

est i<strong>de</strong>ntique, celui-ci appartient à un ensemble<br />

<strong>de</strong> terres cuites qui ornait l'orangerie <strong>de</strong> la<br />

Redorte. Les <strong>de</strong>ux anses sont brisées et le couvercle<br />

à pomme <strong>de</strong> pin manque.<br />

M.S.<br />

128


Œuvres <strong>de</strong> Pierre et François Lucas<br />

Pierre Lucas, père <strong>de</strong> François, est né à Toulouse en 1692<br />

et mort en 1752. Il fut l'élève <strong>de</strong> Marc Arcis avec qui il<br />

oeuvra longtemps. Il travailla beaucoup pour la municipalité<br />

toulousaine ainsi que pour <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers ; les oeuvres<br />

<strong>de</strong> lui exposées proviennent toutes du château d'Orbessan<br />

dans le Gers où il travailla pour Bernard d'Orbessan,<br />

conseiller, puis prési<strong>de</strong>nt du Parlement <strong>de</strong> Toulouse en<br />

1715-1736 ou pour Anne-Marie d'Orbessan, conseiller en<br />

1727, prési<strong>de</strong>nt en 1738. Il fut, avec Rivalz, Cammas et<br />

quelques autres, le fondateur <strong>de</strong> l'Académie Royale <strong>de</strong><br />

Peinture, Sculpture et Architecture <strong>de</strong> Toulouse.<br />

Si la vie et l'oeuvre <strong>de</strong> Pierre Lucas sont mal connues il<br />

n'en est pas <strong>de</strong> même pour son fils. François Lucas est né<br />

en 1736 et mort en 1813. Il fut professeur <strong>de</strong> sculpture à<br />

l'Académie <strong>de</strong> peinture et reçut <strong><strong>de</strong>s</strong> comman<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> la<br />

municipalité <strong>de</strong> Toulouse. Il est l'auteur du grand bas-relief<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Ponts-Jumeaux, <strong><strong>de</strong>s</strong> statues ornant la porte Saint-<br />

Cyprien ; on lui doit aussi certains bustes <strong>de</strong> personnages<br />

célèbres <strong>de</strong> la Salle <strong><strong>de</strong>s</strong> Illustres : Fermat, Furgole et<br />

Rivalz. Pour Charles <strong>de</strong> Le<strong><strong>de</strong>s</strong>me il réalisa la majeure partie<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures ornant le parc du château <strong>de</strong> Saint-Elix<br />

(Haute-Garonne). Il fit aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> tombeaux : celui <strong><strong>de</strong>s</strong> Puivert<br />

à la cathédrale Saint-Etienne <strong>de</strong> Toulouse et celui du<br />

commandant d'Etigny à Auch.<br />

B.B.<br />

63


132<br />

Pierre LUCAS (1692-1752)<br />

Partie inférieure d'une figure féminine<br />

Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 1,370;<br />

L. 0,800; P. 0,500.<br />

Parc du château d'Orbessan (Gers).<br />

Acquis chez le propriétaire, 1977.<br />

1732 ?<br />

Inv. 77-3-1.<br />

On peut voir, adossée à un tronc d'arbre, la<br />

partie inférieure d'un personnage vêtu <strong>de</strong> draperie.<br />

Bibi.: LONCAN (B.), Menestral, 1978, n° 19, p. 14<br />

et 15.<br />

B.B.<br />

133<br />

Pierre LUCAS (1692-1752)<br />

Le dieu Pan<br />

Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 1,550;<br />

L. 0,650; P. 0,710.<br />

Parc du château d'Orbessan (Gers).<br />

Acquis chez un antiquaire.<br />

1732.<br />

Inv. 77-6-1.<br />

La statue est réduite à un torse plus grand que<br />

nature assis sur un tronc d'arbre. La partie<br />

supérieure est nue ; une draperie recouvrait les<br />

jambes. Une flûte <strong>de</strong> Pan, au pied du tronc<br />

d'arbre permet d'i<strong>de</strong>ntifier le personnage. En<br />

bas à gauche on peut lire : " LUCAS FE.<br />

1732 ".<br />

Cette statue a pendant longtemps été attribuée<br />

à François Lucas, né en 1736 ; l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

signature et <strong>de</strong> la date inscrites sur la base,<br />

faite par Mlle Bagneris en 1976 a fait apparaître<br />

que la statue ne peut être l'ceuvre <strong>de</strong><br />

François, pas encore né en 1732, mais est celle<br />

<strong>de</strong> son père, Pierre.<br />

Bibi.: LONCAN (B.), Menestral, 1978, n° 19, p. 14<br />

et 15 ; MESPLÉ (P.), Catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />

L'oeuvre toulousaine et régionale <strong>de</strong> François Lucas,<br />

1958, p.44.<br />

Exp. : Catalogue <strong>de</strong> P. MESPLÉ cité ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, Toulouse,<br />

1958, photographie uniquement car la statue<br />

était encore en place à Orbessan.<br />

B.B.<br />

134<br />

Pierre LUCAS (1692-1752)<br />

Fragment <strong>de</strong> chevelure du dieu Pan<br />

Terre-cuite. H. 0,250; L. 0,150 ; P. 0,110.<br />

135<br />

Parc clu château d'Orbessan (Gers).<br />

Acquis chez un antiquaire.<br />

1732 ?<br />

Inv. 77-9-1.<br />

B.B.<br />

Pierre LUCAS (1692-1752)<br />

Morceau <strong>de</strong> sculpture : enfant sur un poisson<br />

Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 0,450;<br />

L. 0,600; P. 0,380.<br />

64<br />

Parc du château d'Orbessan (Gers).<br />

Acquis chez le propriétaire, 1977.<br />

1732?<br />

Inv. 77-9-2.<br />

De l'enfant assis sur un poisson il ne subsiste<br />

que les jambes potelées qui pen<strong>de</strong>nt sur le côté<br />

droit <strong>de</strong> l'animal ; ce <strong>de</strong>rnier est recouvert<br />

d'écailles et relève la tête.<br />

Bibi.: LONCAN (B.) dans Menestral, 1978, n° 19,<br />

p. 14-15 ; MESPLÉ (P.), catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />

L'oeuvre toulousaine et régionale du sculpteur<br />

François Lucas, Toulouse, 1958, p. 45.<br />

Exp. : Toulouse, 1958, catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />

citée ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, photographie uniquement car la statue<br />

était encore en place.<br />

B.B.<br />

136<br />

Pierre LUC AS (1692-1752)<br />

Morceau <strong>de</strong> sculpture : personnage mythologique<br />

sur un poisson<br />

Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 0 ,500 ;<br />

L. 0,670; P. 0,410.<br />

Parc du château d'Orbessan (Gers).<br />

Acquis chez le propriétaire, 1977.<br />

1732?<br />

Inv. 77-9-3.<br />

Cette statue représente la partie basse, nue,<br />

d'un être mythologique à petite queue assis en<br />

amazone sur un poisson.<br />

Bibi.: LONCAN (B.) dans Menestral, 1978, n° 19,<br />

p. 14-15 ; MESPLÉ (P.), catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />

L'oeuvre toulousaine et régionale <strong>de</strong> François Lucas,<br />

Toulouse, 1958, p.45.<br />

Exp. : Toulouse, 1958, catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />

citée ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, photographie uniquement car la statue<br />

était encore en place. B.B.<br />

137<br />

François LUCAS (1736-1813)<br />

Socrate, maquette<br />

Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 0,330;<br />

L. 0,180; P. 0,160.<br />

Provient d'une collection particulière toulousaine.<br />

Acquis chez un antiquaire.<br />

1797.<br />

Inv. 83-1-1.<br />

Le philosophe vêtu d'une draperie qui laisse<br />

voir son torse est assis, les pieds chaussés <strong>de</strong><br />

sandales reposant sur un socle sur lequel on<br />

peut lire son nom en grec : Socrate. Il porte la<br />

barbe et la chevelure est frisée ; il a le crâne<br />

dégarni ; son attitu<strong>de</strong> est celle d'un homme qui<br />

parle, la bouche ouverte, la tête inclinée vers la<br />

gauche, le bras étendu vers le bas.<br />

La statue est signée : "F LUCAS 1797 " sur le<br />

siège à gauche.<br />

B.B.<br />

138<br />

François LUCAS (1736-1813)<br />

Un poète lyrique : Ossian ?<br />

Terre <strong>de</strong> pipe cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse.<br />

H. 0,330; L. 0,230; P. 0,150.<br />

Provient d'une collection particulière toulousaine.<br />

Acquis chez un antiquaire.<br />

1802-1803.<br />

Inv. 83-2-1.<br />

137<br />

Le poète, la barbe et les cheveux dans le vent,<br />

est assis sur un rocher. Il est vêtu d'une tunique<br />

courte. Sa jambe gauche est repliée et son<br />

genou sert <strong>de</strong> support à une lyre qu'il s'apprête<br />

à gratter <strong>de</strong> la main droite. Son attitu<strong>de</strong> est<br />

celle du bar<strong>de</strong> chantant les exploits <strong>de</strong> quelque<br />

héros.<br />

Sur le socle, en bas, <strong>de</strong>rrière, on peut lire, gravé<br />

à la pointe : "F LUCAS Fecit l'An X ".<br />

Bibi.: Baron DESAZARS <strong>de</strong> MONTGAILHARD,<br />

Les artistes toulousains et l'art à Toulouse au XDC`<br />

siècle, 1925, p. 343.<br />

Exp. : Certainement exposé à Toulouse le 10 germinal<br />

An XII (5 avril 1804).<br />

B.B.


Le décor en stuc qui a été très fréquemment<br />

utilisé dans le décor intérieur du XVIII' siècle<br />

était fait à l'ai<strong>de</strong> d'un mélange plastique à base<br />

<strong>de</strong> chaux, <strong>de</strong> poudre, <strong>de</strong> marbre ou <strong>de</strong> plâtre.<br />

Le mélange, humi<strong>de</strong> et épais était ensuite appliqué<br />

en couches successives sur le mur à décorer.<br />

Lorsque le noyau ainsi monté avait une épaisseur<br />

suffisante, on ajoutait une <strong>de</strong>rnière couche<br />

<strong>de</strong> consistance <strong>de</strong>mi ferme sur laquelle était<br />

appliqué un moule saupoudré <strong>de</strong> poudre <strong>de</strong><br />

marbre. Le motif était ensuite poli.<br />

M.E.<br />

139<br />

Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />

H. 1,21; L. 1,76; P. 0,76.<br />

Château d'Orbessan (Gers).<br />

XVIII' siècle.<br />

Donné au musée par Monsieur Devaux,<br />

propriétaire du château.<br />

Inv. 77-4-2.<br />

Le château d'Orbessan qui date <strong>de</strong> la fin du<br />

XVII' siècle, était le domaine patrimonial<br />

d'Anne-Marie d'Aignan, marquis d'Orbessan<br />

prési<strong>de</strong>nt à mortier au Parlement <strong>de</strong> Toulouse.<br />

140<br />

Fils <strong>de</strong> Bernard d'Orbessan, conseiller au Parlement<br />

<strong>de</strong> Toulouse et <strong>de</strong> Hyacinthe-Honorée<br />

d'Alibert, il naît à Toulouse le 26 décembre<br />

1716. Homme brillant, fin lettré et grand ami<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> arts, il fut très jeune conseiller au Parlement<br />

puis Prési<strong>de</strong>nt à mortier à l'âge <strong>de</strong> 22 ans.<br />

En 1749 après avoir abdiqué <strong>de</strong> sa charge il se<br />

retira à Orbessan dont il fit un lieu <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

renommée culturelle.<br />

La partie noble <strong>de</strong> l'habitation s'ouvrait à l'Est<br />

sur <strong>de</strong> grands jardins à la française et l'intérieur<br />

<strong>de</strong> chaque pièce était décoré <strong>de</strong> stucs (salon<br />

<strong>de</strong> musique et salon du marquis) ou <strong>de</strong><br />

peinture (théâtres et chapelles). — De cet<br />

ensemble peu <strong>de</strong> choses sont encore intactes.<br />

— Ces <strong>de</strong>ux éléments donnés par l'actuel propriétaire<br />

au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, proviennent<br />

d'une gran<strong>de</strong> salle <strong>de</strong> l'aile Est. Ils se trouvaient<br />

au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux portes d'accès.<br />

Celui-ci représente un trophée à décors d'instruments<br />

aratoires au centre d'une guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

style rocaille.<br />

Bibi.: BORDES D'ETIGNY et l'Administration <strong>de</strong><br />

l'Intendance d'Auch (1751-1 767), Thèse, Paris 1956,<br />

Auch 1957, t. H, p. 90; BREGAIL (G.), Le prési<strong>de</strong>nt<br />

d'Orbessan et son foyer artistique et intellectuel,<br />

1716-1796, Soc. d'Hist. et d'Arch. du Gers, 1" trimestre<br />

1936, p. 27-52.<br />

M.E.<br />

140<br />

Décors <strong>de</strong> stuc<br />

Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />

H. 1,293; L. 1,270; P. 0,350.<br />

Château d'Orbessan (Gers).<br />

XVIII siècle.<br />

Donné au musée par Monsieur Devaux,<br />

propriétaire du château.<br />

Inv. 77-4-1.<br />

Cet élément <strong>de</strong> stuc, provient <strong>de</strong> la même pièce<br />

que le précé<strong>de</strong>nt. Il était situé au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la<br />

porte <strong>de</strong> communication.<br />

Bien que ne faisant pas partie du salon <strong>de</strong><br />

musique, il est décoré d'une cornemuse sur<br />

fond <strong>de</strong> guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> la même qualité que son<br />

pendant.<br />

141<br />

Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />

H. 0,590; L. 1,150; P. 0,450.<br />

Hôtel, 4, rue <strong>de</strong> la Chaîne Toulouse.<br />

XIX' siècle (7)<br />

Inv. 77-18-1.<br />

Il s'agit d'un élément provenant d'un ensemble<br />

en stuc décoré <strong>de</strong> trophées dont le thème est,<br />

ici, la musique symbolisée par la cornemuse.<br />

M.E.<br />

142<br />

Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />

H. 0,620; L. 1,050; P. 0,300.<br />

Hôtel 4, rue <strong>de</strong> la Chaîne. Toulouse.<br />

XIX' siècle (7)<br />

Inv. 77-18-2.<br />

Elément <strong>de</strong> décor en stuc provenant du même<br />

ensemble que celui décrit précé<strong>de</strong>mment. Le<br />

thème du trophée est encore un sujet champêtre<br />

avec fleurs, chapeau <strong>de</strong> paille et éléments <strong>de</strong><br />

jardin.<br />

M.E.<br />

143<br />

Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />

H. 0,710; L. 1,390; P. 0,250.<br />

Hôtel 4, rue <strong>de</strong> la Chaîne Toulouse.<br />

XIX' siècle (?)<br />

Inv. 77-18-3.<br />

Même provenance que les éléments décrits<br />

dans les notices précé<strong>de</strong>ntes : le motif du trophée<br />

reprend le thème <strong><strong>de</strong>s</strong> outils <strong>de</strong> jardin.<br />

M.E.<br />

65


144<br />

Cul <strong>de</strong> lampe<br />

Terre cuite. En plusieurs pièces. H. 2,450;<br />

L. 2,150; P. 1,700.<br />

Toulouse. Hôtel Catel (n° 6 place Saint-<br />

Etienne).<br />

'axe siècle.<br />

Donné en 1983 au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

par le docteur Hémous.<br />

Inv. 83-8-1.<br />

Plusieurs pièces en terre cuite assemblées forment<br />

ce cul <strong>de</strong> lampe monumental fabriqué au<br />

XIX' siècle dans les ateliers Virebent. Orné<br />

d'ailerons et <strong>de</strong> gueules <strong>de</strong> lion il est dans l'esprit<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> culs <strong>de</strong> lampe <strong><strong>de</strong>s</strong> hôtels <strong>de</strong> la Renaissance<br />

toulousaine.<br />

Il servait <strong>de</strong> support à une tourelle du XIX'<br />

siècle qui reliait le corps <strong>de</strong> logis et la tour d'escalier<br />

du XVe siècle du bel hôtel gothique <strong>de</strong> la<br />

famille Catel. Lors <strong>de</strong> la restauration récente<br />

<strong>de</strong> ces bâtiments, la tourelle fut supprimée et le<br />

cul <strong>de</strong> lampe donné au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

145<br />

D.C.<br />

Pierre-Jean dit DAVID D'ANGERS<br />

(Angers 1788-Paris 1856)<br />

Buste <strong>de</strong> Béranger<br />

Plâtre, moule <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>ur. H. 0,200;<br />

L.0,215 ; P. 0,105.<br />

66<br />

Signé .• David d'Angers, sur la tranche<br />

droite, avec cachet du mouleur.<br />

Ancienne collection Sirvent à Toulouse,<br />

achat en 1983.<br />

Inv. 83-3-1.<br />

David d'Angers excella dans la représentation,<br />

en bustes ou en médaillons, <strong>de</strong> personnages<br />

célèbres. Il s'intéressa aussi bien aux artistes,<br />

aux savants et historiens..., nous laissant, pour<br />

ne citer que les plus connus, <strong><strong>de</strong>s</strong> portraits <strong>de</strong><br />

Victor Hugo, Balzac, Thiers, Michelet.<br />

Ici, le chanteur Béranger en hermès, est traité à<br />

la manière antique, avec cependant une facture<br />

mo<strong>de</strong>rne dans l'expression du personnage.<br />

146<br />

Sculptures du XIXe siècle<br />

B.A.<br />

Jean-Baptiste CARPEAUX<br />

(Valenciennes 1827-Courbevoie 1875)<br />

Buste <strong>de</strong> la bacchante aux roses<br />

Terre cuite, réplique. H. 0,600; L. 0,400;<br />

P. 0,300.<br />

Signé, daté : J.B. Carpeaux, à gauche sur<br />

le piédouche, avec cachets d'atelier.<br />

Achat en 1972.<br />

Inv. 72-5-1.<br />

Figure extraite du groupe <strong>de</strong> la Danse, exécuté<br />

en 1869 pour le décor <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Opéra<br />

<strong>de</strong> Paris.<br />

Carpeaux a donné les traits <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle<br />

Miette, actrice au Palais Royal à la Bacchante<br />

aux roses, à la droite du Génie. La jeune<br />

femme est représentée <strong>de</strong> biais, le visage souriant,<br />

incliné vers la gauche. Les cheveux sont<br />

rejetés en arrière, enchevêtrés <strong>de</strong> rameaux <strong>de</strong><br />

roses, qui, se prolongeant sur la chemise, décrivent<br />

une courbe exquise, laissant apparaître les<br />

épaules et une partie <strong>de</strong> la gorge.<br />

Carpeaux exécuta souvent <strong><strong>de</strong>s</strong> répliques en<br />

terre cuite <strong>de</strong> ses groupes monumentaux. Cette<br />

figure est représentée comme un portrait sur<br />

piédouche, dans la pure tradition du XVIII'<br />

siècle, avec un rendu tel <strong>de</strong> la vie et <strong>de</strong> la grâce<br />

féminine qu'Edmond <strong>de</strong> Goncourt écrivait en<br />

1894 : "Je ne connais pas <strong>de</strong> bustes pareils<br />

oui <strong><strong>de</strong>s</strong> bustes supérieurs à ceux <strong>de</strong> Houdon."<br />

Il existe d'autres versions en terre cuite et bronze<br />

<strong>de</strong> cette réplique.<br />

Bibi. : D. MILHAU, Terre cuite, cinq siècles <strong>de</strong><br />

sculpture à Toulouse ; Centre Culturel <strong>de</strong> l'Aérospatiale,<br />

1976, p. 20. Exposition .I.-B. Carpeaux, Nice,<br />

Galerie <strong><strong>de</strong>s</strong> Ponchettes, 1983 ; J. GINEPRO, Carpeaux<br />

le précurseur, l'Estampille n° 159-160, juilletaoût<br />

1983, p.68-!06.<br />

B.A.<br />

147<br />

Buste du docteur Toujan<br />

Terre cuite peinte en blanc. H. 0,750;<br />

L. 0,780; P. 0,450.<br />

Don <strong>de</strong> Monsieur Sers, à Toulouse, février<br />

<strong>1984</strong>.<br />

Buste du Docteur Jean-Raymond Toujan, né à<br />

Guchan (Hautes-Pyrénées) en 1843. Le docteur<br />

Toujan est à l'origine <strong>de</strong> la création d'un<br />

service gratuit d'accouchements au Bureau <strong>de</strong><br />

bienfaisance <strong>de</strong> Toulouse. Il consacra toute sa<br />

vie à cette œuvre humanitaire.<br />

B.A.


Les quatre saisons <strong>de</strong> Falguière<br />

et ses élèves<br />

Ensemble <strong>de</strong> statues originales d'artistes toulousains<br />

A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'un célèbre avocat, quatre <strong><strong>de</strong>s</strong> plus grands<br />

noms <strong>de</strong> la sculpture toulousaine exécutèrent en 1889 une<br />

série <strong>de</strong> statues sur le thème allégorique <strong><strong>de</strong>s</strong> Saisons et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Arts.<br />

Marqueste réalisa le Printemps et la Poésie, Mercié l'Eté et<br />

la Peinture, Falguière l'Automne et la Musique, Labatut<br />

l'Hiver et la Sculpture.<br />

La sculpture toulousaine connut son heure <strong>de</strong> gloire pendant<br />

la secon<strong>de</strong> moitié du XIXe siècle. Les "Toulousains<br />

", comme on les appellera plus tard, ayant Falguière<br />

et Mercié comme chefs <strong>de</strong> file, occupèrent le haut du pavé<br />

parisien, accumulant les distinctions, les Prix <strong>de</strong> Rome et<br />

les comman<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers et <strong><strong>de</strong>s</strong> municipalités. Nous<br />

pourrions citer, sans les nommer tous : Abel Fabre, Alex<br />

Laporte, Jules Labatut, Théodore Rivière, Auguste Seysses,<br />

Théophile Barrau, dont les œuvres ornent encore <strong>de</strong><br />

nombreuses villes, dans toute la France.<br />

Détachés <strong>de</strong> toute lour<strong>de</strong>ur naturaliste, nos artistes exécutèrent<br />

les Saisons et les Arts avec une grâce toute florentine,<br />

avec <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles d'une fraîcheur et d'une sensibilité<br />

extrême.<br />

Lors d'une vente publique en 1977, le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

décida d'acquérir les quatre saisons.<br />

B.A.<br />

67


68<br />

148<br />

148<br />

Laurent Honoré MARQUESTE<br />

(Toulouse 1848 -Paris 1900)<br />

Le printemps<br />

Statue en marbre blanc. H. 0,950;<br />

L. 0,253; P. 0,310.<br />

Signée Marqueste, à l'avant gauche sur le<br />

socle.<br />

Collection Léon Chabaud-Paul <strong>de</strong> Santenac.<br />

Acquisition : vente publique en 1977.<br />

Inv. 77-10-1.<br />

C'est la jeunesse et le renouveau <strong>de</strong> la vie qui<br />

éclate à travers cette jeune femme, aux épaules<br />

et à la poitrine nue, à la tête souriante, renversée<br />

vers l'arrière et couronnée <strong>de</strong> fleurs.<br />

C'est l'arrivée du printemps, symbolisé par<br />

cette guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> fleurs qu'elle présente dans<br />

sa main droite, la gauche retenant dans les plis<br />

<strong>de</strong> sa robe son abondante cueillette. Contre sa<br />

jambe gauche une souche bourgeonne et ses<br />

rejets fleuris viennent ramper le long <strong>de</strong> son<br />

vêtement, tandis que le sol est jonché <strong>de</strong> fleurettes<br />

en bas relief.<br />

B.A.<br />

149<br />

Antonin MERCIE<br />

(Toulouse 1845 -Paris 1916)<br />

149<br />

L'été<br />

Statue en marbre blanc. H. 0,960;<br />

L. 0,400; P. 0,335.<br />

Signé : A. Mercié, à l'arrière gauche du<br />

socle.<br />

Collection Léon Chabaud-Paul <strong>de</strong> Santeflac.<br />

Acquisition Acquisition : vente publique en 1977.<br />

Inv. 77-10-2.<br />

C'est l'Eté, la pério<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> moissons, représenté<br />

par cette jeune femme qui semble prendre quelques<br />

instants <strong>de</strong> repos en s'étirant après son<br />

dur labeur.<br />

Elle est vêtue sobrement d'une longue robe très<br />

décolletée et d'un gilet sans manches. Ses cheveux<br />

séparés en <strong>de</strong>ux longues tresses sont rejetés<br />

dans le dos. Un épi <strong>de</strong> blé ceint son front,<br />

tandis qu'une gerbe dressée se trouve <strong>de</strong>rrière<br />

elle. Sur une autre, près <strong>de</strong> son pied droit, est<br />

posée une faucille.<br />

B.A.


150<br />

150<br />

Alexandre FALGU1ERE<br />

(Toulouse 1831-Paris 1900)<br />

L'automne<br />

Statue en marbre blanc. H. 0,997;<br />

L. 0,453; P. 0,288.<br />

Signé A. Falguière, sur la robe, en bas à<br />

gauche.<br />

Collection Léon Chabaud-Paul <strong>de</strong> Santenac.<br />

Acquisition : vente publique en 1977.<br />

Inv. 77-10-3.<br />

CEuvre charmante <strong>de</strong> Falguière, toute empreinte<br />

<strong>de</strong> douceur et <strong>de</strong> grâce. Une jeune fille<br />

<strong>de</strong>bout, légèrement déhanchée, tenant une faucille<br />

dans sa main droite s'appuie contre un cep<br />

<strong>de</strong> vigne. Une robe à larges plis, ajustée au<br />

corps laisse nue l'épaule droite. Sa tête couronnée<br />

<strong>de</strong> feuilles et <strong>de</strong> grappes est inclinée vers la<br />

gauche, prolongeant le déhanchement du corps<br />

en une courbe gracieuse.<br />

Le visage est d'une finesse exquise, les cheveux<br />

coiffés sur l'arrière retombent sur l'épaule gauche.<br />

B.A.<br />

151<br />

Jacques LABATUT<br />

(Toulouse 1851-Biarritz 1935)<br />

151<br />

L'hiver<br />

Statue en marbre blanc. H. 0,970;<br />

L. 0,460; P. 0,310.<br />

Signé : Labatut, à l'arrière gauche du<br />

socle.<br />

Collection Léon Chabaud-Paul <strong>de</strong> Santenac.<br />

Acquisition : vente publique en 1977.<br />

Inv. 77-10-4.<br />

Cette statue <strong>de</strong> Labatut pourrait illustrer une<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> fables <strong>de</strong> La Fontaine : La cigale et la fourmi.<br />

Une jeune femme, les bras et les pieds nus, les<br />

épaules à peine couvertes par un châle, une<br />

mandoline en bandoulière semble s'être laissée<br />

surprendre par la venue subite <strong>de</strong> l'hiver. Elle<br />

est transie, appuyée contre une souche dénudée,<br />

les bras serrés le long <strong>de</strong> sa poitrine, les<br />

mains jointes contre son visage baissé, les paupières<br />

mi-closes voulant offrir le moins <strong>de</strong> surface<br />

possible à la morsure du froid. A ses pieds<br />

reposent un fagot recouvert <strong>de</strong> neige et un petit<br />

oiseau mort.<br />

B.A.<br />

69


152<br />

Auguste SEYSSES<br />

(Toulouse 1862-?)<br />

Ours<br />

Statuette en bronze. H. 0,165; L. 0,285;<br />

P. 0,110.<br />

Signé A" Seysses à l'avant droit du socle,<br />

monogrammé avec le numéro 3 à l'arrière<br />

gauche du socle. Cachet du fon<strong>de</strong>ur<br />

LOA TTI cire perdue, sur la tranche.<br />

Don <strong>de</strong> Madame Rulhe, en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

S'inscrivant dans la lignée <strong>de</strong> Barye et Frémiet,<br />

Auguste Seysses excella dans la représentation<br />

d'animaux. On peut citer <strong>de</strong> lui, Ces Éléphants<br />

d'Afrique, composition en marbre, bronze et<br />

ivoire (1901), le Combat d'un lion et d'un<br />

couple <strong>de</strong> Centaures (1901).<br />

Cet ours, d'une facture sobre et relativement<br />

stylisée peut être daté <strong><strong>de</strong>s</strong> dix premières années<br />

du XXe siècle.<br />

B.A.<br />

153<br />

Théodore RIVIÈRE<br />

(Toulouse 1857-Paris 1920)<br />

CEdipe et l'exo<strong>de</strong><br />

Groupe en plâtre. H. 2,350; diamètre :<br />

1,420.<br />

Provient <strong>de</strong> l'atelier <strong>de</strong> l'artiste, acheté en<br />

1970 à Madame Andriot, fille du sculpteur.<br />

Inv. 70-3-1.<br />

Composition très saisissante <strong>de</strong> Théodore<br />

Rivière illustrant le départ d'CEdipe <strong>de</strong> la ville<br />

<strong>de</strong> Thèbes. Ce <strong>de</strong>rnier, après avoir été reconnu<br />

coupable du meurtre <strong>de</strong> son père se perce les<br />

yeux en guise <strong>de</strong> châtiment et s'exile accompagné<br />

<strong>de</strong> sa fille.<br />

Le personnage, sous les traits <strong>de</strong> l'artiste dramatique<br />

Mounet-Sully, est traité <strong>de</strong> manière<br />

très puissante, la tête renversée vers l'arrière,<br />

exprimant <strong>de</strong> violents signes <strong>de</strong> souffrance. Il<br />

tient contre lui sa fille Antigone, tandis qu'un<br />

enfant s'aggripe à sa tunique.<br />

B.A.<br />

154<br />

Théodore RIVIÈRE<br />

(Toulouse 1857-Paris 1920)<br />

Les <strong>de</strong>ux douleurs<br />

Groupe en plâtre. H. 1,970; L. 1,150;<br />

P. 0,790.<br />

70<br />

Provient <strong>de</strong> l'atelier <strong>de</strong> l'artiste, donné en<br />

1969 par Madame Andriot, fille du sculpteur.<br />

La douleur grave et contenue d'une mère et la<br />

souffrance intense d'une jeune femme pleurant<br />

le fils et le mari disparus, sont exprimées d'une<br />

manière remarquable par cette oeuvre pathétique<br />

<strong>de</strong> Théodore Rivière. Toutes <strong>de</strong>ux sont<br />

longuement vêtues, la tête recouverte d'un châle<br />

en signe <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil, la plus jeune cherchant le<br />

réconfort auprès <strong>de</strong> la plus âgée.<br />

Le marbre, présenté au Salon <strong>de</strong> 1903, se trouve<br />

actuellement au musée du Louvre, une<br />

réplique se trouve au cimetière <strong>de</strong> Nice.<br />

B.A.<br />

155<br />

Henri-Raphaél MONCASSIN<br />

(Toulouse 1883-?)<br />

Buste du Docteur Raymond Groc<br />

Plâtre patiné. H. 0,485; L. 0,220;<br />

P. 0,195.?<br />

156<br />

Don <strong>de</strong> Monsieur Moncassin, fils <strong>de</strong> l'artiste,<br />

en 1983. En cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Non exposé, en cours <strong>de</strong> restauration.<br />

Robert FACHARD<br />

(Paris 1921-^)<br />

B.A.<br />

Sculpture pour une fontaine<br />

Pierre <strong>de</strong> Bourgogne. H. 2,50; L. 1,20;<br />

P. 1,20.<br />

Non signé, non daté (1981).<br />

Inv. 81-4-1.<br />

Formé à l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts <strong>de</strong> Paris et à<br />

l'atelier <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Chaumière, Robert<br />

Fachard, après avoir bénéficié <strong>de</strong> l'enseignement<br />

<strong>de</strong> Henri Laurens, fonda, à Toulouse,<br />

avec ses amis Marfaing et Igon, le groupe Présence<br />

qui fut l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> ferments du renouvellement<br />

<strong>de</strong> la création plastique dans notre Ville.<br />

Cette oeuvre a été commandée spécialement à<br />

Robert Fachard pour la fontaine du Petit<br />

Cloître <strong>de</strong> 1626 du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, en<br />

1980, et a été mise en place pour l'inauguration<br />

du Couvent et du <strong>Musée</strong> restaurés le 10 octobre<br />

1981. C'est un assemblage rythmique <strong>de</strong><br />

trois éléments géométriques complexes dont les<br />

formes associent, en plan et en élévation, les<br />

courbes <strong><strong>de</strong>s</strong> arcatures du cloître et les lignes et<br />

Plans orthogonaux <strong>de</strong> la structure architecturale<br />

d'accueil. Le propos du sculpteur a donc été<br />

<strong>de</strong> traiter l'intégration d'une forme abstraite<br />

CEuvres du XXe siècle<br />

inventée à un espace construit ancien et prestigieux<br />

sans se soumettre à l'imitation et à la<br />

répétition et en appliquant un contrepoint <strong>de</strong><br />

formes contemporaines avec le patrimoine<br />

ancien, propos qui avait déjà été celui <strong>de</strong> la<br />

présentation <strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures romanes, dans la<br />

Salle Basse du bâtiment <strong>de</strong> Viollet-le-Duc, où<br />

l'architecte Pierre Debeaux, ami <strong>de</strong> Fachard, a<br />

également mis en œuvre le principe <strong>de</strong> cette<br />

confrontation <strong>de</strong> l'héritage et <strong>de</strong> la poétique<br />

contemporaine.<br />

Bibi.: FACHARD (S.), MARTINAND (C.), LE<br />

BOURDONNEC (P.), MILLET (J.), Eaux et Fontaines<br />

dans la Ville, Paris 1982, p.112.<br />

D.M.<br />

157<br />

Dynamique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux formes<br />

Laiton. H. 0,18; L .0,22; P. 0,17.<br />

Non signé, non daté (1981).<br />

Don <strong>de</strong> l'auteur, 1981.<br />

Inv. 1702.<br />

Alors que dans le travail <strong>de</strong> la pierre, Robert<br />

Fachard étudie, dans la tradition héritée <strong>de</strong><br />

l'art roman, la logique <strong>de</strong> la combinaison <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

masses meublant et animant l'espace qu'elles<br />

habitent, dans le maniement du métal, l'un <strong>de</strong><br />

ses matériaux <strong>de</strong> prédilection, il analyse la<br />

dynamique du développement <strong><strong>de</strong>s</strong> lignes vecteurs<br />

du mouvement et <strong><strong>de</strong>s</strong> surfaces créant l'enveloppe<br />

intérieure d'un espace à volumes vi<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

animés qui forment la structure organique <strong>de</strong><br />

Pceuvre. Dans cette sculpture, en particulier,<br />

Fachard privilégie le mouvement <strong>de</strong> clôture<br />

dynamique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enveloppes sur ellesmêmes,<br />

dans le rapport angulaire et spatial <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux oves se liant et se séparant tout-à-la fois.<br />

D.M.<br />

Outre ces <strong>acquisitions</strong> faites directement par le<br />

<strong>Musée</strong>, nous avons bénéficié <strong>de</strong> l'action du<br />

Centre Culturel Municipal et <strong>de</strong> son Responsable<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Arts Plastiques, M. Yvan Erpeldinger<br />

: à l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong> différentes expositions<br />

qui y ont été organisées, il a été procédé à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

achats qui, après procédure <strong>de</strong> régularisations,<br />

viendront enrichir les collections du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>. L'ensemble <strong>de</strong> ces <strong>acquisitions</strong> du<br />

Centre Culturel, sculptures et peintures (cf.<br />

n" 274 et ss. ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous) fera l'objet d'une<br />

exposition particulière et nous nous contentons,<br />

ici, d'en donner mention :<br />

158<br />

R. MONIN, Sculpture (inv. 81-6-4).<br />

159<br />

M. BOILEAU, Sculpture (inv. 81-6-1).


PEINTURES


Il serait illusoire <strong>de</strong> penser que l'on peut présenter un dossier<br />

scientifique complet <strong>de</strong> toutes les <strong>acquisitions</strong> <strong>de</strong> peintures<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong>sins qui ont été faites par le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

L'intérêt évi<strong>de</strong>nt et immédiat qui provoque l'entrée en<br />

collections <strong>de</strong> telle ou telle oeuvre ne signifie pas pour<br />

autant que l'on connaisse l'oeuvre et que l'on ait toutes les<br />

données sur son histoire. Souvent, il ne faut pas se le<br />

cacher, l'acte d'acquisition est fait parce que l'on bénéficie<br />

<strong>de</strong> manière imprévue d'une occasion conjoncturelle, parce<br />

que l'on obéit à une nécessité urgente <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> ou<br />

d'enrichissement obligé, mais il appelle, ensuite, tout un<br />

travail d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong>de</strong> recherches qui est notre <strong>de</strong>voir, mais<br />

qui n'est jamais achevé et dont nous laissons la part la plus<br />

gran<strong>de</strong>, nous le savons, à nos successeurs, contraints que<br />

nous sommes par l'ensemble <strong>de</strong> nos travaux.<br />

Le jeu relativement fortuit <strong><strong>de</strong>s</strong> circonstances qui permettent<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> entrées d'oeuvres, par dons, legs ou achats, nous<br />

met en présence <strong>de</strong> problèmes nouveaux, pour lesquels il<br />

est nécessaire <strong>de</strong> s'armer <strong>de</strong> façon pertinente pour les abor<strong>de</strong>r<br />

et les résoudre. Pour ne prendre que cet exemple,<br />

l'achat fait à Ma<strong>de</strong>moiselle Calvet a permis d'enrichir<br />

notre collection <strong>de</strong> peintures étrangères, alors que le musée<br />

n'avait pour ainsi dire jamais fait <strong>de</strong> telles <strong>acquisitions</strong><br />

<strong>de</strong>puis plusieurs décennies. Pour en citer un autre, l'orientation<br />

<strong>de</strong> notre politique d'<strong>acquisitions</strong> d'oeuvres toulousaines<br />

sur le XIX' siècle nous a montré que cette pério<strong>de</strong> était<br />

particulièrement mal connue jusque là. Aussi, sur l'ensemble<br />

<strong>de</strong> nos <strong>acquisitions</strong>, nous avons été obligés d'établir<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> priorités et <strong><strong>de</strong>s</strong> calendriers d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> qui dépassent largement<br />

les termes immédiats du bilan que nous voulions<br />

dresser <strong>de</strong> ces quinze <strong>de</strong>rnières années d'activités. On voudra<br />

bien excuser et comprendre, <strong>de</strong> la sorte, l'inégalité <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

notices et <strong>de</strong> l'appareil documentaire et critique que nous<br />

présentons à notre public.<br />

L'ensemble <strong>de</strong> nos <strong>acquisitions</strong> <strong>de</strong> peintures et <strong><strong>de</strong>s</strong>sins sera<br />

présenté en quatre gran<strong><strong>de</strong>s</strong> sections<br />

Les peintures étrangères<br />

La peinture à Toulouse du XVII' au XIX' siècle<br />

La peinture française, du XVI' au XIX' siècle<br />

La peinture mo<strong>de</strong>rne et contemporaine.<br />

D.M.<br />

73


Les peintures étrangères<br />

La totalité <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures <strong><strong>de</strong>s</strong> écoles étrangères qui se trouvaient<br />

déjà dans nos collections provenait <strong><strong>de</strong>s</strong> envois <strong>de</strong><br />

l'Etat et essentiellement <strong><strong>de</strong>s</strong> envois <strong>de</strong> Napoléon Ter, à l'exception<br />

<strong>de</strong> quelques oeuvres qui se trouvaient dans les églises<br />

et maisons religieuses <strong>de</strong> Toulouse et qui furent saisies<br />

dès le printemps <strong>de</strong> 1794. Tout au long du XIX' siècle et<br />

jusqu'à 1950, la Ville <strong>de</strong> Toulouse ne fit l'acquisition d'aucune<br />

oeuvre étrangère, sauf une achetée en 1910 à l'espagnol<br />

Tito Salas et sauf celles offertes par dons et legs.<br />

Pourtant la collection constituée grâce aux envois <strong>de</strong><br />

Napoléon et <strong>de</strong> l'Etat et aux libéralités privées méritait une<br />

action d'enrichissement, d'autant plus que le regroupement<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres italiennes anciennes <strong>de</strong> la collection Campana,<br />

justement effectué au <strong>Musée</strong> du Petit Palais d'Avignon,<br />

nous a privés <strong>de</strong> quelques oeuvres importantes.<br />

Une opportunité exceptionnelle s'est offerte à nous lorsque,<br />

en 1971, Ma<strong>de</strong>moiselle Christiane Calvet nous proposa<br />

l'acquisition d'un certain nombre d'oeuvres <strong>de</strong> la collection<br />

formée par son arrière-grand-père et son grand-père, proposition<br />

qui, étant donnés les prix <strong>de</strong>mandés, équivalait à<br />

un don. Malgré les représentations que, en toute conscience,<br />

nous crûmes <strong>de</strong>voir lui faire sur l'abandon auquel elle<br />

se livrait, Ma<strong>de</strong>moiselle Calvet, avec une émouvante certitu<strong>de</strong>,<br />

dans une volonté pieuse convaincue et inébranlable,<br />

tint absolument à faire le geste généreux auquel elle tenait,<br />

geste si profitable pour le musée et qui répondait aux décisions<br />

<strong>de</strong> sa vocation et <strong>de</strong> son engagement vivant dans sa<br />

foi. L'admiration et le respect nous ont commandé <strong>de</strong> satisfaire<br />

à ses vœux.<br />

Outre l'intérêt <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres ainsi acquises, flaman<strong><strong>de</strong>s</strong>, alleman<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

et italiennes, cette acquisition nous apporte un<br />

témoignage historique et artistique remarquable sur l'histoire<br />

du goût et <strong><strong>de</strong>s</strong> collectionneurs à Toulouse à la fin du<br />

XIX' siècle et au début du XX' et sur la permanence d'un<br />

intérêt pour la peinture flaman<strong>de</strong> et pour la peinture italienne,<br />

apparu à Toulouse et dans la région dans la secon<strong>de</strong><br />

moitié du XVIII' siècle, comme le montraient les collections<br />

<strong>de</strong> Jean du Barry, du Marquis <strong>de</strong> Cambolas, <strong>de</strong> Monseigneur<br />

<strong>de</strong> Breteuil, Evêque <strong>de</strong> Montauban et du Cardinal<br />

<strong>de</strong> Bernis, sans oublier les collections <strong>de</strong> l'Académie Royale<br />

<strong>de</strong> Toulouse.<br />

D.M.<br />

75


Franz FLORIS (attribué à)<br />

(Anvers 1516-1570)<br />

Ecole Flaman<strong>de</strong><br />

160<br />

Vierge du rosaire<br />

Huile sur bois, H. 0,64; L. 0,49.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-15.<br />

L'attribution ancienne, que nous conservons<br />

dans l'attente d'une étu<strong>de</strong> approfondie, est douteuse.<br />

Dans un ovale central, la Vierge à l'Enfant,<br />

dans les cieux, entourée <strong>de</strong> quatre anges<br />

dont l'un faisant offran<strong>de</strong> <strong>de</strong> fleurs. Autour, sur<br />

l'ensemble floral et la guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> roses, sur<br />

un fond ocre clair, dans quinze médaillons<br />

ronds, traités comme <strong><strong>de</strong>s</strong> miniatures, les scènes<br />

<strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> la Vierge et <strong>de</strong> la vie du Christ<br />

l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, la<br />

Présentation au temple, Jésus parmi les docteurs,<br />

le Christ au Mont <strong><strong>de</strong>s</strong> Oliviers, la Flagellation,<br />

Jésus consolé, le Portement <strong>de</strong> Croix, la<br />

Crucifixion, la Résurrection, l'Ascension, la<br />

Descente <strong>de</strong> l'Esprit Saint, l'Assomption <strong>de</strong> la<br />

Vierge, le Couronnement <strong>de</strong> la Vierge. D.M.<br />

Simon <strong>de</strong> VOSS<br />

(Anvers 1603-1676)<br />

Ecole Flaman<strong>de</strong><br />

161<br />

David et Abigaél<br />

Huile sur cuivre, H. 0,695; L. 0,864.<br />

Signé et daté " SDVOSS.F.1655 "en bas<br />

à gauche.<br />

Collection <strong>de</strong> M. Ciutat, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1969.<br />

inv. 69-3-1.<br />

76<br />

160<br />

161<br />

1.1111111„ David, <strong><strong>de</strong>s</strong>cendu <strong>de</strong> cheval, s'adresse à Abigaël,<br />

appuyée au sol <strong>de</strong> sa main droite, la main<br />

gauche sur la poitrine, dans une attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

révérence respectueuse et craintive, agenouillée<br />

<strong>de</strong>vant le monceau <strong>de</strong> butin qui forme nature<br />

morte au premier plan. Derrière elle, les femmes<br />

et les porteurs <strong>de</strong> butin, et, sur la partie<br />

gauche du tableau, les soldats dont un vu <strong>de</strong><br />

dos, au premier plan, avec un chien pelotonné<br />

à ses pieds, <strong>de</strong>rrière lui. La composition s'inspire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> exemples donnés par les peintures historiques<br />

<strong>de</strong> Van Dyck et on peut comparer<br />

cette œuvre avec la réplique <strong>de</strong> l' Ulysse reconnu<br />

à la cour <strong>de</strong> Lycomè<strong>de</strong>, déjà conservée au<br />

musée et exposée dans la même salle. Quant au<br />

style et à la facture, italianisme et romanisme<br />

se mêlent au rubénisme et on peut voir une inspiration<br />

iconographique et stylistique directe<br />

<strong>de</strong> Rubens dans le groupe formé, dans la partie<br />

droite du tableau, par le porteur avec son far<strong>de</strong>au<br />

sur le dos et les têtes <strong><strong>de</strong>s</strong> chameaux.<br />

On a pu penser, un temps, que la signature<br />

était apocryphe et qu'il fallait plutôt attribuer<br />

cette oeuvre à Marten <strong>de</strong> Voss. Mais cette<br />

signature est bonne et, malgré l'affectation<br />

romaniste appuyée, on peut confronter cette<br />

composition avec les autres oeuvres connues <strong>de</strong><br />

Simon <strong>de</strong> Voss pour se persua<strong>de</strong>r <strong>de</strong> son<br />

authenticité.<br />

D.M.


Cornelis Van POELENBURGH<br />

(? ca.1586 - Utrecht 1667)<br />

Ecole Hollandaise<br />

162<br />

Bacchanale<br />

Huile sur cuivre, H.0,305 ; L.0,370.<br />

Monogrammé " C.P. " en bas au centre<br />

sur un rocher, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-14.<br />

Devant un paysage largement dégagé <strong>de</strong> collines<br />

lointaines, à gauche, avec, à droite, un fort<br />

escarpement boisé, troué d'une grotte où s'engagent<br />

<strong>de</strong>ux personnages, une danse d'humains<br />

avec un satyre, dans la partie inférieure gauche<br />

du tableau. Au centre du groupe dansant, une<br />

femme dénudée, assise dans une posture dansante<br />

et, à ses pieds, <strong>de</strong>vant elle et vu <strong>de</strong> trois<br />

quart dos, un eros qui lui tend les bras. Monogrammé<br />

et indéniable, ce panneau, aux tons<br />

aérés et blonds, est à rapprocher du tableau du<br />

même sujet, mais dans une composition inversée<br />

et avec, en plus, <strong><strong>de</strong>s</strong> ruines romaines,<br />

conservé au <strong>Musée</strong> du Château <strong>de</strong> Norwich<br />

(Norfolk, G.B.). Il montre <strong>de</strong> façon évi<strong>de</strong>nte ce<br />

qu'était le courant romaniste dans la peinture<br />

hollandaise <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux premiers tiers du XVII'<br />

siècle, alors dominée par l'humanisme bourgeois<br />

spécifique que <strong>de</strong>vaient illustrer les maîtres<br />

célébrés par E. Fromentin.<br />

Cette peinture <strong>de</strong> Poelenburgh a largement été<br />

utilisée et interprétée dans la composition que<br />

M. Jean-François Lacalmontie a créée lors <strong>de</strong><br />

sa participation à l'exposition "Empreinte, trace,<br />

volume" au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, durant<br />

l'été 1983, exposition où les artistes avaient été<br />

appelés à travailler à partir du musée et <strong>de</strong> ses<br />

collections.<br />

D.M.<br />

Christian <strong>de</strong> DIETRICH<br />

(Weimar 1712 - Dres<strong>de</strong> 1774)<br />

Ecole Alleman<strong>de</strong>.<br />

163<br />

La Transverbération <strong>de</strong> Sainte Thérèse<br />

Huile sur toile, H.0,75 ; L.0,60.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-16.<br />

Attribution plausible du siècle <strong>de</strong>rnier, mais<br />

qu'aucun document ne certifie. L'iconographie<br />

est celle qui s'est instaurée dès l'appropriation<br />

<strong>de</strong> ce thème, récent, par la peinture, mais on<br />

voit s'y marquer tout particulièrement l'influence<br />

du baroque italien qui caractérise souvent<br />

les oeuvres <strong>de</strong> <strong>de</strong> Dietrich dont les critiques<br />

et les historiens ont justement relevé l'habileté<br />

<strong>de</strong> pasticheur.<br />

D.M.<br />

Anonyme<br />

Fin du XVI' ou début du XVII' siècles<br />

Ecole rhénane ou Ecole Flaman<strong>de</strong><br />

164<br />

Le Jugement Dernier<br />

Huile sur bois, H.0,685 ; L.0,560.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-17.<br />

Traditionnellement donnée comme une œuvre<br />

rhénane <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> la Renaissance, dans la<br />

famille Calvet, cette composition mouvementée<br />

et expressionniste, à l'iconographie théâtralisée,<br />

a été attribuée à l'Ecole Flaman<strong>de</strong> du<br />

XVII siècle par notre collègue Jacques Foucart,<br />

conservateur au Département <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures<br />

du <strong>Musée</strong> du Louvre et spécialiste <strong>de</strong> la<br />

peinture flaman<strong>de</strong>.<br />

D.M.<br />

Carlo Francesco NUVOLONE<br />

(Milan 1609-1661)<br />

Ecole Italienne<br />

165<br />

Scène historique dans un temple<br />

Huile sur toile, H. 1,60; L. 2,40.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-11.<br />

Acquise comme une oeuvre anonyme italienne,<br />

cette composition a été attribuée à Carlo Francesco<br />

Nuvolone par M. Michel Laclotte, Inspecteur<br />

Général <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France, Chef<br />

du Département <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures du <strong>Musée</strong> du<br />

Louvre et responsable du <strong>Musée</strong> d'Orsay, en<br />

raison du luminisme sombre et étouffé, <strong>de</strong> l'influence<br />

génoise, <strong>de</strong> la facture nourrie et par<br />

comparaison avec les autres oeuvres connues et<br />

sûres <strong>de</strong> ce peintre.<br />

Si la question <strong>de</strong> l'attribution <strong>de</strong> cette oeuvre a<br />

ainsi trouvé sa solution, le motif représenté<br />

reste énigmatique. Le sujet d'un homme peignant<br />

ou écrivant <strong>de</strong>vant un noble personnage<br />

féminin, avec l'allusion possible au thème<br />

marial <strong>de</strong> l'ange et <strong>de</strong> Saint Mathieu, pouvait<br />

orienter vers une représentation d'une scène <strong>de</strong><br />

la vie <strong>de</strong> Judith ou d'Esther, ce thème d'une<br />

princesse dans un temple où un grand prêtre<br />

encense une statue et où un homme peint ou<br />

écrit semblant compatible avec l'histoire <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>ux personnages bibliques. Mais l'iconographie<br />

précise <strong>de</strong> ce tableau ne peut se rapporter<br />

à rien <strong>de</strong> strictement défini dans l'histoire d'Esther<br />

ou <strong>de</strong> Judith.<br />

D.M.<br />

Salvator ROSA<br />

(Arenalia 1615 - Rome 1673)<br />

Ecole Italienne<br />

166<br />

Paysage avec scène <strong>de</strong> brigandage<br />

Huile sur toile, H.0,64 ; L.0,72.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-10.<br />

Paysage dramatique, à la matière <strong>de</strong>nse et<br />

nourrie, à la facture en touches serrées et gestuelles,<br />

dont l'attribution ancienne à Salvator<br />

Rosa semble pouvoir être conservée, bien<br />

qu'aucun document ne la prouve et que <strong>de</strong><br />

nombreuses répliques et copies, voire <strong><strong>de</strong>s</strong> imitations<br />

plus ou moins bonnes <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong>de</strong><br />

Salvator Rosa, aient circulé au XIX' siècle.<br />

L'acquisition <strong>de</strong> cette oeuvre, indéniablement<br />

italienne du XVII' siècle, permet, en tout cas,<br />

d'éclairer <strong>de</strong> manière intéressante les rapports<br />

entre le paysage dramatique italien et les paysages<br />

flamands et français, comme on peut le<br />

voir dans les oeuvres <strong>de</strong> Brill, Josse II Momper,<br />

Fouquières et autres, déjà entrées en collections<br />

au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> et exposées.<br />

D.M.<br />

Giuseppe Maria CRESPI (Réplique <strong>de</strong>)<br />

(Bologne 1665-1747)<br />

Ecole Italienne<br />

167<br />

Autoportrait<br />

Huile sur toile, ovale, H.0,655 ; L.0,535.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-13.<br />

Il est douteux que ce tableau soit <strong>de</strong> la main<br />

même <strong>de</strong> Giuseppe Maria Crespi, mais il s'agit<br />

bien d'une belle réplique, ancienne et d'époque<br />

<strong>de</strong> l'original conservé au <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l'Ermitage à<br />

165<br />

77


Léningrad. Cet original, qui fit partie <strong>de</strong> la collection<br />

Baudoin à Paris, avant d'être acquis<br />

par l'Impératrice <strong>de</strong> Russie Catherine II en<br />

1781, était alors considéré comme un autoportrait<br />

<strong>de</strong> Domenico Fetti (1589-1623). Cette<br />

attribution à un peintre sombre et matiériste<br />

italien du début du XVIIe siècle, proche <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

caravagesques, pour erronée qu'elle soit, est<br />

intéressante car elle se fon<strong>de</strong> sur l'une <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

caractéristiques <strong>de</strong> l'art <strong>de</strong> Giuseppe Maria<br />

Crespi, à l'orée du XVIII siècle et cette belle<br />

réplique vient heureusement se placer à proximité<br />

du magnifique tableau Démocrite et Héraclite<br />

que nous conservions déjà. L'attribution à<br />

Giuseppe Maria Crespi du tableau <strong>de</strong> Léningrad<br />

est désormais admise par tous les critiques<br />

et les historiens, mais il est intéressant <strong>de</strong><br />

noter qu'a la fin du XIX' siècle, quand cette<br />

réplique entra dans la collection Calvet, elle<br />

fut, elle aussi, considérée comme une oeuvre <strong>de</strong><br />

la première moitié du XVII' siècle.<br />

Bibi. (pour l'original) : M. LIEBERMANN, Giuseppe<br />

Maria Crespi, Moscou, 1967, pp. 28 et 45<br />

M. LIEBERMANN, Giuseppe Maria Crespi, Dres<strong>de</strong>,<br />

1976, pp. 42-43 ; Le <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l'Ermitage. La<br />

peinture Italienne, Paris, 1981, p. 256.<br />

D.M.<br />

Anonyme<br />

XVIIIe siècle<br />

Ecole Italienne<br />

168<br />

Le Couronnement <strong>de</strong> la Vierge<br />

Huile sur toile, H.0,74 ; L. 0,77.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-12<br />

Sur un thème à l'iconographie traditionnelle, la<br />

Vierge en robe rose enveloppée d'un manteau<br />

bleu, entourée par Dieu le Père à sa gauche et<br />

par le Christ à sa droite, qui la couronnent, au<br />

milieu d'une composition tourmentée <strong>de</strong> nuages<br />

et d'anges dominés par la Colombe du<br />

Saint-Esprit, la scène est traitée en vue ascendante<br />

et plafonnante, dans une matière nourrie<br />

mais plaquée sur la toile, avec un chromatisme<br />

<strong>de</strong> gris colorés bruns, tendu et homogène,<br />

caractéristique <strong>de</strong> certains courants <strong>de</strong> la peinture<br />

italienne du XVIIIe siècle.<br />

D.M.<br />

78<br />

Anonyme<br />

XIX' siècle ?<br />

Ecole Italienne<br />

169<br />

Le retour <strong>de</strong> l'enfant prodigue<br />

Gouache sur papier, H. 0,247; L. 0,298.<br />

Signé " Carabona " en bas.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-9.<br />

CEuvre énigmatique car la signature <strong>de</strong> " Carabona<br />

" ne répond à aucun peintre assurément<br />

connu. La nature du papier, la fraîcheur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

coloris, l'application un peu sèche du graphisme,<br />

font fortement douter que l'on soit en présence<br />

d'une oeuvre du XVIIe siècle, comme on<br />

pourrait le penser à première vue en constatant<br />

le traitement formel et stylistique d'un thème<br />

nettement marqué par l'influence directe et<br />

l'imitation <strong><strong>de</strong>s</strong> caravagesques italiens et nordiques.<br />

Sans doute doit-il s'agir d'une copie assez<br />

tardive, du début du XIX' siècle peut-être, par<br />

un peintre italien du nom <strong>de</strong> Carabona qui n'a<br />

pas laissé d'autres traces connues <strong>de</strong> son existence<br />

et <strong>de</strong> sa production. Malgré ce caractère<br />

douteux <strong>de</strong> l'oeuvre elle est intéressante pour<br />

l'histoire du goût à Toulouse au siècle <strong>de</strong>rnier<br />

pour la peinture étrangère, comme le montre<br />

l'ensemble <strong>de</strong> la collection Calvet, mais comme<br />

le prouverait aussi l'analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> collections<br />

Maury et Ozenne. Mais, étant donné ce caractère<br />

douteux, l'oeuvre n'est pas exposée.<br />

D.M.<br />

168


Aussi paradoxal que cela paraisse, malgré l'importance <strong>de</strong><br />

la peinture toulousaine dans les collections anciennes du<br />

musée, elle était cependant le parent pauvre, jusqu'à la <strong>de</strong>rnière<br />

guerre, dans ce musée qui passait pourtant pour particulièrement<br />

attaché à sa territorialité. Si <strong><strong>de</strong>s</strong> peintres<br />

comme Rivalz, Tournier et Roques, étaient assez bien<br />

représentés, encore que même cette représentation appelait<br />

un nécessaire enrichissement, il n'en allait pas <strong>de</strong> même<br />

pour Chalette, les <strong>de</strong> Troy, Despax et Valenciennes. Mon<br />

prédécesseur, M. Paul Mesplé, par achats, obtention <strong>de</strong><br />

dépôts <strong>de</strong> la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France, entama une<br />

action systématique en ce domaine et il nous appartenait<br />

<strong>de</strong> la poursuivre, sachant, cependant, combien nous serions<br />

tributaires <strong>de</strong> la générosité <strong><strong>de</strong>s</strong> amateurs, <strong><strong>de</strong>s</strong> disponibilités<br />

du marché et combien notre action risquait d'être limitée<br />

dans ses moyens, étant donnés les efforts considérables que<br />

nous <strong>de</strong>mandions par ailleurs à la Ville et à l'Etat pour la<br />

restauration du couvent et le réaménagement du musée.<br />

Mais cette volonté <strong>de</strong> poursuivre l'action entreprise par<br />

M. Paul Mesplé répondait aux voeux <strong>de</strong> la Ville et allait<br />

dans le sens <strong>de</strong> l'orientation générale <strong>de</strong> l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

musées <strong>de</strong> province. Les sacrifices consentis par la Ville <strong>de</strong><br />

Toulouse ont été gran<strong>de</strong>ment secondés, grâce à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France et <strong>de</strong> l'Inspection Générale<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s Classés et Contrôlés, non seulement par<br />

l'octroi <strong>de</strong> subventions, mais aussi par l'ai<strong>de</strong> technique et<br />

scientifique <strong>de</strong> nos collègues <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s Nationaux et <strong>de</strong><br />

l'Inspection Générale, toujours en éveil sur le marché parisien<br />

<strong>de</strong> l'art, à la douane et dans la collecte <strong>de</strong> toutes les<br />

informations susceptibles <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r.<br />

La peinture à Toulouse<br />

du XVII' au XIX' siècle<br />

Si un effort tout particulier a été fait en ce qui concerne les<br />

XVII et XVIII' siècles, afin <strong>de</strong> combler certaines <strong><strong>de</strong>s</strong> lacunes<br />

les plus criantes, une attention soutenue a été portée au<br />

XIX' siècle, curieusement mal représenté, malgré la réputation<br />

qu'avait le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> d'être l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> temples<br />

<strong>de</strong> l'art du "temps <strong><strong>de</strong>s</strong> pompiers ". Cela tenait au fait<br />

que l'essentiel <strong>de</strong> notre collection <strong>de</strong> peintures du XIX' siècle<br />

provenait d'<strong>acquisitions</strong> faites à l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong> Salons<br />

annuels parisiens, avec une propension à solliciter <strong><strong>de</strong>s</strong> pouvoirs<br />

publics centraux l'envoi d'oeuvres <strong>de</strong> maîtres officiellement<br />

reconnus et, éventuellement, d'ceuvres d'artistes<br />

toulousains ayant conquis à Paris la renommée académique<br />

qui honorait la Ville. La Ville attendait tout du pouvoir<br />

central, ou presque et ne manifesta jamais l'intention<br />

<strong>de</strong> suivre et <strong>de</strong> soutenir la production <strong>de</strong> ses artistes dans<br />

sa réalité : Fauré, Béringuier, Gélibert, Serres, Diffre, pour<br />

ne citer qu'eux, étaient presque totalement absents <strong>de</strong> nos<br />

collections et nous nous sommes même rendu compte, à<br />

l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong> achats que nous avons pu faire ou <strong><strong>de</strong>s</strong> dons<br />

que nous avons reçus, que la plupart <strong>de</strong> ces artistes étaient<br />

oubliés et méconnus et notre politique d'<strong>acquisitions</strong> nous<br />

met maintenant en <strong>de</strong>meure d'abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la façon la plus<br />

systématique et la plus complète l'étu<strong>de</strong> au XIX' siècle à<br />

Toulouse. Il se trouve que cette obligation, née <strong>de</strong> notre<br />

propre action, se trouve renforcée par le projet magnifique<br />

et enthousiasmant du futur <strong>Musée</strong> d'Orsay, <strong>Musée</strong> du<br />

XIX' siècle, d'inaugurer sa politique d'expositions, fin<br />

1987 ou début 1988, par une gran<strong>de</strong> manifestation sur<br />

Toulouse au XIX' siècle, qui sera également présentée<br />

dans notre Ville.<br />

D.M.<br />

79


Jean CHALETTE<br />

(Troyes 1581 - Toulouse 1644)<br />

170<br />

Portrait d'un Chanoine<br />

Huile sur toile, H. 0,985; L. 0,845.<br />

Signé et daté " Chalette pinxit 1623 " au<br />

centre à gauche, sous la fenêtre.<br />

Heim Gallery, Londres.<br />

Achat du musée, 1969, subventionné par<br />

la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 69-5-1.<br />

Bien qu'aucun document ne l'atteste, il s'agit<br />

vraisemblablement <strong>de</strong> rceuvre qui fut présentée<br />

par le Chevalier d'Aufréri aux Salons <strong>de</strong> l'Académie<br />

Royale <strong>de</strong> Toulouse, en 1767 et 1776.<br />

Le personnage représenté n'a pas été i<strong>de</strong>ntifié,<br />

mais on peut penser qu'il s'agit d'un religieux<br />

toulousain qui fit appel à la spécialité <strong>de</strong> portraitiste<br />

du peintre officiel du Capitole.<br />

Contemporain du grand tableau Le Christ en<br />

Croix avec les Capitouls <strong>de</strong> 1622-1623, ce portrait<br />

apporte un témoignage caractéristique <strong>de</strong><br />

l'art <strong>de</strong> Chalette. Si, comme l'a avancé M.A. -<br />

Mousseigne, on peut estimer que, pour nombre<br />

<strong>de</strong> portraits individuels <strong>de</strong> capitouls, Chalette<br />

faisait travailler ses élèves et apprentis, on peut<br />

affirmer, par la fermeté et la vigueur du style<br />

<strong>de</strong> cette oeuvre, que ce portrait est entièrement<br />

<strong>de</strong> la main du peintre. Le repentir formel,<br />

visible sous le glacis <strong>de</strong> la manche droite,<br />

montre l'importance du travail graphique préalable,<br />

mais, aussi, la liberté <strong>de</strong> la composition<br />

<strong>de</strong> l'image picturale en cours d'exécution. On<br />

peut être frappé par l'affirmation <strong>de</strong> la présence<br />

du personnage, situé dans son statut social,<br />

associée, par la vision <strong>de</strong> la scène en espace<br />

particulier représentée dans la partie supérieure<br />

gauche, à la figuration symbolique d'un événement,<br />

sans doute visionnaire, qui a rapport<br />

avec la fonction religieuse et l'espace mental<br />

du personnage portraituré.<br />

Bibi.: Robert MESURET, Les miniatures du Capitole<br />

<strong>de</strong> 1610 à 1710, Toulouse, <strong>Musée</strong> Paul Dupuy,<br />

1956, p. 22, n° XXXIII ; Pierre ROSENBERG, "les<br />

<strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> province " dans La<br />

Revue du Louvre, n° 4 /5, 1972, p. 304 (repr.)<br />

Robert MESURET, Les Expositions <strong>de</strong> l'Académie<br />

Royale <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong> 1751 à 1791, Toulouse,<br />

1972, n° 1530 et 2871 (repr.) ; Alain MOUSSEI-<br />

GNE, "A propos du portrait d'un chanoine par Jean<br />

Chalette (1581-1644) " dans La Gazette <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-<br />

Arts, janvier 1974, pp. 53-61 (repr.) ; Alain MOUS-<br />

SEIGNE, Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres<br />

à Toulouse au X VII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>, 1974, pp. 28-30 et n° 6 (repr.).<br />

Expositions : Salon <strong>de</strong> 1767, Académie Royale <strong>de</strong><br />

Toulouse, n°4 ; Salon <strong>de</strong> 1776, Académie Royale <strong>de</strong><br />

Toulouse, n° 37 ; French portraits in painting and<br />

sculpture, 1465-1800, Heim Gallery, Londres, 1969,<br />

s.n. ; Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres à<br />

Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>, 1974-1975, n° 6.<br />

D.M.<br />

Ambroise FREDEAU<br />

(Paris 1589 ? - Toulouse 1673)<br />

171<br />

Le Bienheureux Guillaume <strong>de</strong> Toulouse tourmenté<br />

par les démons<br />

Huile sur toile, H. 1,138; L.0,928.<br />

Signé et daté " F.AMB.in et Pi 1657 "en<br />

bas à droite.<br />

Galerie Marcus, Paris.<br />

Achat du musée, 1973, subventionné par<br />

la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 74-1-1.<br />

Daté <strong>de</strong> 1657, ce tableau <strong>de</strong> vision hallucinatoire<br />

impressionnante, <strong>de</strong>vait être <strong>de</strong> ceux que<br />

le Frère Fré<strong>de</strong>au peignit, entre 1655 et 1657,<br />

pour l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> réfectoires du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Augus-<br />

80<br />

tins <strong>de</strong> Toulouse, à une époque où la cécité<br />

naissante commençait à diminuer, voire altérer<br />

son activité créatrice. L'inscription apposée en<br />

haut à droite, "B GUILLAUME DE TOLO-<br />

SE ", nous apprend qu'il s'agit d'un bienheureux,<br />

le notaire Guillelmus <strong>de</strong> Tolosa ou<br />

Natholosa, entré dans l'ordre et qui mourut<br />

dans le couvent <strong>de</strong> Toulouse en 1369. Le Père<br />

Simplicien Saint Martin, Prieur du couvent,<br />

qui avait fait entrer Fré<strong>de</strong>au dans l'ordre en<br />

1640, avait été le biographe du bienheureux, en<br />

s'inspirant d'une chronique <strong>de</strong> Nicolas Bertrand<br />

(1515-1517) et c'est lui qui avait dû établir<br />

le programme iconographique <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux<br />

réalisés par Fré<strong>de</strong>au pour l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> réfectoires.<br />

Malgré l'apparition d'une sorte <strong>de</strong> flou subtil<br />

<strong>de</strong> la matière et <strong>de</strong> la couleur, dû à la cécité<br />

commençante, comme le souligne M. A. Mousseigne,<br />

on reconnaît toutes les caractéristiques<br />

formelles <strong>de</strong> la peinture <strong>de</strong> Fré<strong>de</strong>au : coloris<br />

chauds sur tonalité majeure soutenue, véhémence<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> gestes et <strong><strong>de</strong>s</strong> attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> soulignant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

compositions éclatées, association d'espaces<br />

terrestres et visionnaires dans l'imbrication<br />

même du tangible d'ici-bas et <strong>de</strong> l'objet éprouvé,<br />

vécu et imaginé, <strong>de</strong> la vision.<br />

Il y a tout lieu <strong>de</strong> penser que ce tableau fut<br />

celui, déclaré en mauvais état, qui fut remis au<br />

maire <strong>de</strong> Villefranche-<strong>de</strong>-Lauragais, le 19 mai<br />

1803, pour décorer une église. Comme beaucoup<br />

<strong>de</strong> tels dépôts cette oeuvre disparut à une<br />

date inconnue et a reparu dans le commerce<br />

parisien, sous le nom d'Antoine Rivalz, en<br />

1973. D'emblée il nous apparut qu'il ne pouvait<br />

s'agir <strong>de</strong> Rivalz et qu'il fallait s'orienter<br />

vers Fré<strong>de</strong>au, ce que confirmait le déchiffrement<br />

<strong>de</strong> la signature, indéniable.<br />

170<br />

Bibi. : Alain MOUSSEIGNE, Jean Chalette,<br />

Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres à Toulouse au XVII'<br />

siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974, pp. 63-<br />

70 et n° 17 (repr.) ; Alain MOUSSEIGNE, "Un<br />

nouveau tableau d'Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Le Bienheureux<br />

Guillaume <strong>de</strong> Tolose tourmenté par les<br />

démons" dans La Revue du Louvre, n° 1, 1975.<br />

Exposition : Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres<br />

à Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974-1975, n° 17.<br />

D.M.<br />

Ambroise FREDEAU<br />

(Paris 1589 ? - Toulouse 1673)<br />

172<br />

Saint Augustin reçoit l'habit monastique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

mains <strong>de</strong> Saint Simplicien<br />

Huile sur toile, H. 2,25; L. 1,69.<br />

Signé et daté " Frfre<strong>de</strong>au... et... 657 " en<br />

bas à gauche.<br />

Refectoire du couvent <strong>de</strong> <strong>Augustins</strong> - Chapelle<br />

Sainte-Anne.<br />

Restitution par les Monuments Historiques,<br />

1979.<br />

inv. 79-5-2.<br />

Peinte pour le couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, sans<br />

doute pour l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> réfectoires, cette composition<br />

dut être saisie en 1794 mais ne figura<br />

jamais aux inventaires et fut déposée dans la<br />

Chapelle Sainte-Anne, en décembre 1835. Grâce<br />

à la compréhension <strong>de</strong> Monsieur l'Inspecteur<br />

Général Georges Costa, sur la base d'une<br />

politique <strong>de</strong> regroupements justifiés et d'une<br />

étroite collaboration dans les actions à mener


pour le patrimoine, l'administration <strong><strong>de</strong>s</strong> Monuments<br />

Historiques a restitué ce tableau, comme<br />

le suivant, au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> où ils<br />

retrouvent leur milieu d'origine et <strong>de</strong> conception.<br />

Cette représentation <strong>de</strong> la vêture monastique<br />

<strong>de</strong> Saint Augustin, en 387, en présence <strong>de</strong> sa<br />

mère Sainte Monique, fut très vraisemblablement<br />

programmée par le Père Simplicien Saint<br />

Martin. Si la composition, scandée par l'architecture<br />

et l'attitu<strong>de</strong> empressée <strong>de</strong> l'Evêque<br />

Saint Simplicien, parait plus calme et plus<br />

ordonnée que bien d'autres <strong>de</strong> Fré<strong>de</strong>au, on y<br />

retrouve le sens <strong>de</strong> la dynamique éclatée et, à<br />

cette date <strong>de</strong> 1657 où l'on sait que le peintre<br />

était déjà atteint par une affection <strong>de</strong> la vue, la<br />

même substance et le même traitement <strong>de</strong> la<br />

pâte picturale que dans le tableau du Bienheureux<br />

Guillaume (cf. n° 171).<br />

Bibl. : Georges ISARLO, Note d'actualité dans Arts,<br />

17 janvier 1947; Paul MESPLÉ, " L'Ecole <strong>de</strong> Toulouse<br />

"dans La Gazette <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts, mars 1949<br />

Robert MESURET, "La Légen<strong>de</strong> du Frère Ambroise<br />

Fré<strong>de</strong>au" dans XVIP siècle, n° 32, juillet 1956,<br />

p. 525; Alain MOUSSEIGNE, Jean Chalette,<br />

Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres à Toulouse au XVII'<br />

siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974, pp. 63-<br />

74 et n° 18 (repr.).<br />

Exposition : Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres<br />

à Toulouse au XVIP siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974-1975, n° 18.<br />

D.M.<br />

Ambroise FREDEAU<br />

(Paris 1589 ? - Toulouse 1673)<br />

173<br />

Jésus Christ ressuscité apparaît à sa mère (la<br />

Descente aux Limbes)<br />

Huile sur toile, H. 2,73; L. 2,85.<br />

Non signé, non daté.<br />

Couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, sacristie - Eglise<br />

Saint Pierre <strong><strong>de</strong>s</strong> Chartreux.<br />

Restitution par les Monuments Historiques,<br />

1979.<br />

inv. 79-5-1.<br />

Signalée par le Père Simplicien Saint Martin<br />

dans la sacristie du couvent, cette oeuvre avait<br />

dû être commandée et programmée par lui et<br />

peinte par Ambroise Fré<strong>de</strong>au, entre 1641 et<br />

1651, pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong> activité picturale<br />

<strong>de</strong> Fré<strong>de</strong>au <strong>de</strong>puis son entrée dans l'ordre.<br />

Saisi en 1794, mais non inscrit aux inventaires,<br />

comme le tableau précé<strong>de</strong>nt, il fut déposé à<br />

l'église <strong>de</strong> Saint Pierre <strong><strong>de</strong>s</strong> Chartreux en 1850<br />

et il vient d'être restitué au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />

dans les mêmes conditions que le tableau<br />

<strong>de</strong> la vêture <strong>de</strong> Saint Augustin (cf. n° 172).<br />

Le thème traité, inventé par Jacques <strong>de</strong> Voragines<br />

dans la Légen<strong>de</strong> Dorée au XIII° siècle,<br />

tend à montrer la réalité <strong>de</strong> la résurrection du<br />

Christ dans l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> mon<strong><strong>de</strong>s</strong> terrestre et<br />

supra-terrestre. Le Sauveur, couvert <strong><strong>de</strong>s</strong> stigmates,<br />

suivi <strong><strong>de</strong>s</strong> Patriarches et <strong><strong>de</strong>s</strong> prophètes,<br />

s'approche <strong>de</strong> sa mère en méditation et l'exhorte<br />

à la jubilation, en présence <strong>de</strong> l'Archange<br />

Gabriel, annonciateur à la Vierge et <strong>de</strong> la naissance<br />

et <strong>de</strong> la résurrection <strong>de</strong> son divin fils et<br />

<strong>de</strong> Jean-Baptiste, proclamateur <strong>de</strong> la venue du<br />

Messie ré<strong>de</strong>mpteur.<br />

Le chromatisme caractéristique, le maniérisme<br />

attardé <strong><strong>de</strong>s</strong> formes, la dramatique scénique <strong>de</strong><br />

la composition éclatée et concentrée, tout à la<br />

fois, dans l'espace représentatif relevé, produi-<br />

173<br />

81


sent une oeuvre typique du style très individuel<br />

et très particulier du Frère Fré<strong>de</strong>au dans la<br />

peinture toulousaine <strong>de</strong> son temps.<br />

Bibi. : Jules <strong>de</strong> LAHONDES, Les Monuments <strong>de</strong><br />

Toulouse, Toulouse, 1920, P. 152 ; Paul MESPLE,<br />

" L'Ecole <strong>de</strong> Toulouse ", dans La Gazette <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Beaux-Arts, mars 1949 ; Robert MESURET, "La<br />

Légen<strong>de</strong> du Frère Ambroise Fré<strong>de</strong>au", dans XVII'<br />

siècle, n° 32, juillet 1956, p. 524 ; Alain MOUSSEI-<br />

GNE, Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres à<br />

Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>, 1974, pp. 63-74, n° 14 (repr.).<br />

Exposition : Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres<br />

à Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974-1975, n° 14.<br />

D.M.<br />

Anonyme<br />

Languedoc-XVII° siècle<br />

174<br />

Ma<strong>de</strong>leine pénitente à la Sainte-Baume<br />

Huile sur toile, H. 0,85; L. 0,73.<br />

Non signé, non daté.<br />

Collection <strong>de</strong> M. Garcia, Toulouse.<br />

Don, 1983.<br />

inv. 83-18-1.<br />

Tableau hagiographique local, <strong>de</strong> facture assez<br />

fruste, représentant Sainte Ma<strong>de</strong>leine dans la<br />

grotte <strong>de</strong> la Sainte-Baume. Agenouillée, <strong>de</strong><br />

trois-quart face tournée vers la droite, dans<br />

l'antre <strong>de</strong> la grotte, vêtue d'une robe bleue<br />

recouverte d'une toile <strong>de</strong> bure, elle tient un crucifix<br />

face à elle <strong>de</strong> la main gauche et porte sa<br />

main droite sur la poitrine. Un livre est ouvert<br />

à ses pieds et, sur une sorte <strong>de</strong> banquette <strong>de</strong><br />

pierre, en face d'elle, une tête <strong>de</strong> mort et une<br />

masse d'arme, instrument <strong>de</strong> mortification ; à<br />

ses pieds, en bas à droite <strong>de</strong> la toile, une lampe,<br />

interprétation peut-être fautive du motif du<br />

vase à parfums. Contrairement à l'iconographie<br />

qui se développe alors dans la peinture<br />

mondaine sur ce thème <strong>de</strong> la Ma<strong>de</strong>leine pénitente,<br />

ce n'est pas le dénu<strong>de</strong>ment qui est montré,<br />

mais la décence, la mortification et la<br />

méditation, indices <strong>de</strong> l'expression d'une foi<br />

populaire vertueuse. Le style <strong>de</strong> cette oeuvre est<br />

à rapprocher <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> nombreuses oeuvres<br />

religieuses populaires du XVII' siècle dans les<br />

églises <strong>de</strong> la région. L'état <strong>de</strong> l'oeuvre n'a pas<br />

permis qu'elle soit exposée.<br />

D.M.<br />

Jean III <strong>de</strong> TROY<br />

(Toulouse 1638 - Montpellier 1691)<br />

175<br />

Un bateleur<br />

Huile sur toile, H. 0,32; L. 0,25.<br />

Signé et daté "I Troy. agé <strong>de</strong> 16 ans pinxit<br />

à Thle. le 3 février 1655 "en bas à gauche.<br />

Galerie Marcus, Paris.<br />

Achat du musée, 1969.<br />

inv. 69-1-1.<br />

Fils ainé d'Antoine <strong>de</strong> Troy, fondateur <strong>de</strong> la<br />

gran<strong>de</strong> dynastie <strong>de</strong> peintres célèbres, Jean III<br />

est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> moins connus <strong>de</strong> cette famille, malgré<br />

son grand talent <strong>de</strong> portraitiste, justement<br />

souligné par Robert Mesuret et la part non<br />

négligeable qu'il prit à <strong>de</strong> grands programmes<br />

décoratifs laics et religieux à Montpellier, Narbonne<br />

et Toulouse. Ce tableau d'extrême jeunesse,<br />

le plus ancien connu du peintre, est antérieur<br />

à son voyage en Italie et il montre d'incontestables<br />

qualités <strong>de</strong> peintre, sous l'influence<br />

du réalisme <strong>de</strong> Nanteuil, Champaigne et<br />

surtout <strong><strong>de</strong>s</strong> Le Nain et indiquerait, au milieu<br />

du XVII siècle, l'attrait qu'exerçait le courant<br />

réaliste sur les jeunes peintres avec, par le<br />

thème traité, l'apparition d'un type <strong>de</strong> représen-<br />

82<br />

tation qui <strong>de</strong>vait abondamment se développer<br />

au XVIII' siècle, celui <strong><strong>de</strong>s</strong> " petits métiers ".<br />

Ce tableau nous avait été signalé par M. Michel<br />

Laclotte, Inspecteur Général <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s<br />

<strong>de</strong> France.<br />

D.M.<br />

François <strong>de</strong> TROY<br />

(Toulouse 1645 - Paris 1730)<br />

176<br />

Portrait du Chevalier Henri Bachelier, Seigneur<br />

<strong>de</strong> Montée'<br />

Huile sur toile, H. 1,02; L. 0,82.<br />

Non signé, non daté.<br />

Galerie Cabanel, Paris.<br />

Achat du musée, 1976, subventionné par<br />

la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 76-11-1.<br />

Le personnage, un magistrat, se présente <strong>de</strong><br />

trois-quart tourné vers la gauche, mais visage<br />

<strong>de</strong> face, la main gauche posée sur la hanche au<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'épée, la main droite gantée<br />

et tenant le second gant posée sur la toque<br />

qui repose sur une table couverte d'un tapis et<br />

où l'on voit une canne. Il est peint dans une<br />

affirmation complexe <strong>de</strong> la volonté du personnage<br />

<strong>de</strong> se montrer ostensiblement dans son<br />

statut et sa noblesse et <strong>de</strong> la volonté d'expression<br />

psychologique par le discret sourire ironique,<br />

légèrement arrogant et pourtant affable,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>siné par la bouche et par l'éclat du regard.<br />

L'influence <strong>de</strong> la formation toulousaine et <strong>de</strong><br />

Jean-Pierre Rivalz, le goût pour Van Dyck et<br />

la peinture flaman<strong>de</strong>, se manifestent dans le<br />

traitement du visage et <strong>de</strong> la main nue, mais<br />

aussi dans la saveur lumineuse et matiériste <strong>de</strong><br />

la draperie qui se dissout dans le fond neutre et<br />

dans les éléments <strong>de</strong> nature morte <strong>de</strong> la partie<br />

inférieure gauche du tableau. Sans doute est-ce<br />

la nature et la qualité <strong>de</strong> ce colorisme qui ont<br />

fait que ce tableau fut attribué à Jean Jouvenet<br />

lors <strong>de</strong> la vente Maro en décembre 1911, alors<br />

que, généralement les erreurs d'attributions<br />

pour les portraits <strong>de</strong> <strong>de</strong> Troy se font sur le nom<br />

<strong>de</strong> Largillière. L'attribution à <strong>de</strong> Troy et l'i<strong>de</strong>ntification<br />

d'Henri Bachelier sont assurées par<br />

la gravure d'époque, également acquise par le<br />

musée (inv. 76-11-2). Ce tableau nous a été<br />

signalé par M. Pierre Rosenberg, conservateur<br />

en chef au département <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures du <strong>Musée</strong><br />

du Louvre.<br />

D.M.<br />

Antoine RIVALZ<br />

(Toulouse 1667-1735)<br />

177<br />

Saint Michel terrassant les anges rebelles<br />

Craie, craie noire et crayon sur papier,<br />

H. 0,59, L. 0,45 .<br />

Non signé, non daté.<br />

Galerie Philippe Leroux, Paris.<br />

Achat du musée, 1973, subventionné par<br />

la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 73-4-1<br />

176


Ce <strong><strong>de</strong>s</strong>sin est un projet pour la gran<strong>de</strong> composition<br />

qui fut commandée à Rivalz par le<br />

Régent, en 1723, pour remplacer la Résurrection<br />

<strong>de</strong> Lazare, <strong>de</strong> Sebastiano <strong>de</strong>l Piombo, <strong>de</strong><br />

la cathédrale <strong>de</strong> Narbonne, que le Régent<br />

venait d'acquérir pour sa collection personnelle.<br />

C'est ce même <strong><strong>de</strong>s</strong>sin qui figure sur l'autoportrait<br />

d'Antoine Rivalz qui se trouvait déjà<br />

au musée. Directement inspiré par le projet <strong>de</strong><br />

Lebrun pour Versailles, sur le même thème, ce<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sin offre, cependant, comme l'a noté Pierre<br />

Rosenberg, la caractéristique <strong>de</strong> respecter l'esprit<br />

et la composition du propre morceau <strong>de</strong><br />

réception d'Antoine Rivalz à l'Académie Saint<br />

Luc <strong>de</strong> Rome, trente ans auparavant. Antoine<br />

Rivalz céda cette feuille à son neveu le Chevalier<br />

Jean-Pierre Rivalz. En 1850 elle était en la<br />

possession <strong>de</strong> Paul Théodore Suau, Inspecteur<br />

<strong>de</strong> l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts <strong>de</strong> Toulouse. On en perdit<br />

la trace ensuite et elle reparut dans le commerce<br />

parisien, en 1973, sans attribution. C'est<br />

M. Pierre Rosenberg, conservateur en chef au<br />

département <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures du <strong>Musée</strong> du<br />

Louvre qui a attribué et i<strong>de</strong>ntifié ce <strong><strong>de</strong>s</strong>sin et<br />

qui nous l'a signalé.<br />

Bibi. : Pierre ROSENBERG, "A propos d'un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin<br />

d'Antoine Rivalz " dans La Revue du Louvre, n° 3,<br />

1975, pp. 182-185 (repr.).<br />

D.M.<br />

Antoine RIVALZ (Réplique <strong>de</strong>)<br />

(Toulouse 1667-1735)<br />

178<br />

La mort <strong>de</strong> Peotus et d'Arria<br />

Huile sur toile, H. 1,00; L. 1,25.<br />

Non signé, non daté.<br />

Collection <strong>de</strong> M. O. Rouart, Toulouse.<br />

Don, 1977.<br />

inv. 77-13-1.<br />

Copie ancienne ou réplique d'un tableau perdu<br />

<strong>de</strong> Rivalz, mais abondamment diffusé par la<br />

gravure <strong>de</strong> Barthélémy Rivalz et dont <strong>de</strong> nombreuses<br />

copies et répliques anciennes furent<br />

maintes fois prêtées aux Salons annuels <strong>de</strong><br />

l'Académie Royale <strong>de</strong> Toulouse. L'état du<br />

tableau, qui doit être restauré, n'a pas permis<br />

son exposition.<br />

D.M.<br />

Antoine RIVALZ (copie)<br />

(Toulouse 1667-1735)<br />

178 bis<br />

Les Capitouls <strong>de</strong> 1714<br />

Huile sur toile, H. 0,52; L. 0,74.<br />

Non signé, non daté.<br />

Achat du musée, 1977.<br />

inv. 77-11-1.<br />

Cette toile, <strong>de</strong> qualité très moyenne nous le<br />

reconnaissons, est une copie d'après la miniature<br />

d'Antoine Rivalz. Le fait qu'elle soit peinte<br />

directement sur toile et non sur velin, ne laisse<br />

planer aucun doute sur le fait <strong>de</strong> la copie et<br />

même <strong>de</strong> la copie tardive, probablement au<br />

milieu du XIX' siècle, ce qui montre l'intérêt<br />

qu'a eu un certain public, soit à titre généalogique,<br />

soit à titre <strong>de</strong> curiosité, pour ce type d'ceuvre,<br />

ou plutôt <strong>de</strong> document. Acquise dans l'optique<br />

<strong>de</strong> l'histoire et <strong>de</strong> l'histoire du goût et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

mentalités, cette oeuvre n'est pas exposée, ce<br />

d'autant plus que le public peut jouir d'originaux<br />

<strong>de</strong> Rivalz.<br />

D.M.<br />

Jean-Baptiste DESPAX<br />

(Toulouse 1709-1773)<br />

179<br />

La présentation au Temple<br />

Huile sur toile, H. 1,135; L. 1,280.<br />

Non signé, non daté.<br />

Galerie A. Rigaux, Paris.<br />

Achat du musée, 1977, subventionné par<br />

la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 77-15-1.<br />

On sait l'extrême difficulté <strong><strong>de</strong>s</strong> attributions <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

peintures toulousaines <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> moitié du<br />

XVIII' siècle, avec la confusion possible entre<br />

le Chevalier Rivalz, Despax, J.-F. Fauré,<br />

J. Cammas et, dans cette confusion, du fait <strong>de</strong><br />

sa très abondante production, on a tendance à<br />

trop attribuer à Jean-Baptiste Despax, peintre<br />

certes prolixe et un peu facile, mais auquel on<br />

aurait tort <strong>de</strong> tout attribuer. L'attribution, que<br />

nous faisons nôtre, <strong>de</strong> ce tableau a été faite par<br />

notre collègue Henry <strong>de</strong> Cazals qui nous a<br />

signalé l'ceuvre. J.-B. Despax a souvent traité<br />

ce thème (Cathédrale d'Auch, tableau i<strong>de</strong>ntifié<br />

et attribué par Paul Mesplé, église <strong>de</strong> Cintegabelle,<br />

etc...), mais ici le peintre figure en largeur<br />

un thème qu'il traite généralement à la verticale,<br />

d'après un modèle <strong>de</strong> Restout, anciennement<br />

au <strong>Musée</strong> Salies <strong>de</strong> Bagnères-<strong>de</strong>-Bigorre<br />

et actuellement au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux et dont une autre copie toulousaine<br />

se trouve dans la collection <strong>de</strong> M. Alselh <strong>de</strong><br />

Toulza. Il semble bien que Despax, comme J.-<br />

F. Fauré à sa suite, se soit fait le pourvoyeur <strong>de</strong><br />

gran<strong><strong>de</strong>s</strong> compositions religieuses, à partir <strong>de</strong><br />

modèles et <strong>de</strong> prototypes utilisés sans fard.<br />

Dans le cas présent, le traitement à l'horizontale<br />

entraîne la suppression pure et simple du<br />

motif <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux anges survolant la scène, mais il<br />

est tout-à-fait possible que le tableau que nous<br />

avons acquis ait été coupé et tronqué, car, iconographiquement,<br />

cette suppression est étonnante<br />

et on constate que la composition est un<br />

peu tassée dans son format. La facture est vive<br />

179<br />

et enlevée, et la comparaison avec les gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

décorations <strong>de</strong> la chapelle <strong><strong>de</strong>s</strong> Carmélites <strong>de</strong><br />

Toulouse et avec la composition sur le même<br />

thème <strong>de</strong> la cathédrale d'Auch ne laisse aucun<br />

doute sur l'attribution proposée.<br />

D.M.<br />

Anonyme<br />

(Toulouse, XVIII' siècle)<br />

179 bis<br />

Apothéose d'un Evêque<br />

Huile sur toile, H. 0,91; L. 1,01.<br />

Non signé, non daté.<br />

Œuvre trouvée dans une foire <strong>de</strong> brocante<br />

par M. M. Prin.<br />

Achat du musée, 1969.<br />

inv. 69-2-1.<br />

Cette œuvre <strong>de</strong> facture moyenne assez agréable<br />

est vraisemblablement une esquisse pour un<br />

plafond ou pour un tableau d'autel. Les noms<br />

<strong>de</strong> Despax, Cammas, Fauré peuvent venir à<br />

l'esprit, comme on l'a indiqué à la notice précé<strong>de</strong>nte,<br />

mais une attribution acceptable ne<br />

semble pouvoir être faite que si l'on découvre<br />

le tableau définitif dont ce tableau serait l'étu<strong>de</strong>.<br />

D.M.<br />

Guillaume GOUDIN<br />

(Toulouse, XVIII' siècle)<br />

180<br />

Le Sacrifice d'Iphigénie<br />

Plume et lavis <strong>de</strong> brun sur papier,<br />

H. 0,58; L. 0,46.<br />

Signé " Goudin inv "en bas, à droite, sur<br />

la marge tracée, non daté.<br />

Galerie G. Hahn, Paris.<br />

Achat du musée, 1979, subventionné par<br />

la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 70-1-1.<br />

83


Guillaume Goudin était totalement absent <strong>de</strong><br />

nos collections. Il eut un atelier à Toulouse, à<br />

la fin du XVIII' siècle et fut mentionné à plusieurs<br />

reprises dans les catalogues <strong><strong>de</strong>s</strong> Salons<br />

<strong>de</strong> l'Académie Royale <strong>de</strong> Toulouse. Il reste,<br />

pourtant, un artiste méconnu, sinon inconnu,<br />

malgré le rôle qu'il paraît avoir joué dans la<br />

diffusion <strong>de</strong> néo-classicisme à Toulouse. Ne<br />

serait-ce qu'a ce titre il était opportun d'acquérir<br />

une oeuvre <strong>de</strong> Goudin. La facture, au graphisme<br />

acéré sur lequel se répartissent les<br />

valeurs et les ombres en larges plages prestement<br />

lavées, fait écho, au XVIII' siècle, aux<br />

techniques et au style graphique <strong>de</strong> Raymond<br />

Lafage et Antoine Rivalz, mais, aussi, aux<br />

apports <strong>de</strong> Poussin et <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>, en s'inscrivant<br />

dais le courant <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

compositions historiques spectaculaires dont la<br />

pratique reprit son essor, à l'incitation du<br />

Surintendant <strong><strong>de</strong>s</strong> Bâtiments et <strong>de</strong> l'Académie, à<br />

partir <strong>de</strong> 1773-1775.<br />

D.M.<br />

Pierre Henri <strong>de</strong> VALENCIENNES<br />

(Toulouse 1750 - Paris 1819)<br />

181<br />

Eruption du Vésuve arrivée le 24 août <strong>de</strong> l'an<br />

79 <strong>de</strong> J.-C. sous le règne <strong>de</strong> Titus<br />

Huile sur toile, H. 1,475; L. 1,955.<br />

Signé et daté "P. Valenciennes 1813 ", en<br />

bas à droite.<br />

Marshall Spink Gallery, Londres.<br />

Achat du musée, 1977, subventionné par<br />

la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 78-1-1.<br />

84<br />

Pierre Henri <strong>de</strong> Valenciennes, qui avait supprimé<br />

sa particule <strong>de</strong>puis la Révolution, peignit ce<br />

grand tableau à soixante trois ans et l'exposa<br />

au Salon <strong>de</strong> 1814 où il fit, ainsi, une rentrée<br />

très remarquée après plusieurs années d'absence.<br />

Quoique tardif dans l'ceuvre du peintre, ce<br />

paysage à thème lui permet, à nouveau, <strong>de</strong><br />

réaffirmer sa théorie et sa pratique du genre<br />

qu'il prône, "le paysage historique ", genre<br />

pour lequel, grâce à sa rentrée au Salon, il<br />

obtient, en 1816, la création d'un Prix <strong>de</strong> Rome<br />

spécifique. Une fois encore, en se fondant sur<br />

la double étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la nature, abordée avec un<br />

oeil attentif, bienveillant ou émerveillé et<br />

effrayé, avec un oeil récréatif et <strong><strong>de</strong>s</strong> règles<br />

expressives et <strong>de</strong> composition <strong><strong>de</strong>s</strong> paysages <strong>de</strong><br />

Poussin et <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>, l'image et le récit à<br />

mettre en peinture, selon les convenances <strong>de</strong><br />

l'expression vraie et <strong>de</strong> la perspective, doivent<br />

harmoniser l'humain et le naturel, l'histoire, la<br />

morale et la nature. A l'événement historique<br />

réel et connu <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Pline l'Ancien, le<br />

naturaliste, victime <strong>de</strong> sa trop gran<strong>de</strong> curiosité<br />

naturelle et scientifique, dont l'image doit être<br />

reconstituée figurativement et narrativement<br />

selon un juste <strong><strong>de</strong>s</strong>sein, s'ajoute, ici, la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription<br />

picturale d'une éruption du Vésuve effectivement<br />

vécue par Valenciennes, les 8 et 9 août<br />

1779, lors <strong>de</strong> son voyage <strong>de</strong> formation en Italie<br />

et dont il nous a laissé ses impressions personnelles<br />

dans son journal <strong>de</strong> voyage. Cette éruption<br />

avait été la plus forte connue au XVIII'<br />

siècle et pouvait très valablement servir <strong>de</strong><br />

modèle pour la représentation imaginaire <strong>de</strong><br />

celle <strong>de</strong> l'an 79, motif majeur <strong>de</strong> l'oeuvre, la<br />

scène <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Pline occupant mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tement,<br />

dans une intention éthique et édifiante<br />

évi<strong>de</strong>nte, la partie inférieure droite du tableau,<br />

comme l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la catastrophe<br />

naturelle infligeant sa loi au mon<strong>de</strong> et aux<br />

humains, scène traitée dans son immersion<br />

même dans la tonalité générale <strong>de</strong> l'embrasement<br />

et dans le romanticisme du récit global.<br />

Le peintre offrit ce tableau à son ami le naturaliste<br />

Bernard Germain Etienne Comte <strong>de</strong> Lacépè<strong>de</strong><br />

; le fils <strong>de</strong> Lacépè<strong>de</strong> en fit ensuite don au<br />

neveu du peintre, le naturaliste Achille Valenciennes<br />

et le tableau resta dans sa famille jusqu'au<br />

XX' siècle.<br />

Historique : Collection du Comte <strong>de</strong> Lacépè<strong>de</strong> ; collection<br />

Achille Valenciennes et ses <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants<br />

vente Bardinet, Paris, 1945 ; Marshall Spink Gallery.<br />

Bibl. : C.P. LANDON, Salon <strong>de</strong> 1814, Annales du<br />

<strong>Musée</strong> et <strong>de</strong> l'Ecole Mo<strong>de</strong>rne <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts, Paris,<br />

1814, p. 116; R.I. DURDENT, L'Ecole Française<br />

en 1814, ou Examen critique <strong><strong>de</strong>s</strong> Ouvrages <strong>de</strong> Peintures,<br />

Sculpture, Architecture et Gravures exposées<br />

au Salon du <strong>Musée</strong> Royal <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts, Paris, 1814,<br />

pp. 119-120; P.H. Valenciennes, Elémens <strong>de</strong> Perspective<br />

Pratique à l'usage <strong><strong>de</strong>s</strong> Artistes, Paris, 2' éd.,<br />

1820, pp. 479-480; Th. MONOT, P. NOIROT,<br />

I. THEODORIDES, Achille Valenciennes, Paris,<br />

1967, pp. 93-94; Geneviève LACAMBRE, "Toubuse,<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> : l'éruption du Vésuve<br />

par Pierre Henri <strong>de</strong> Valenciennes" dans La Revue<br />

du Louvre, f0 516, 1980, pp. 312-314 (repr.).<br />

Expositions : Salon <strong>de</strong> 1814 (n° 893) ; Visions of<br />

Vesuvius, Museum of Fine Arts, Boston (U.S.A.),<br />

1978, cat. p. 15, repr. p. 12; French Painting.' The<br />

revolutionnary Deca<strong><strong>de</strong>s</strong> 1760-1830, Sydney et Melbourne<br />

(Australie) 1980-1981, n° 115 (repr.).<br />

D.M.<br />

181


Jean-François FAURE<br />

(Toulouse 1750- 1829)<br />

182<br />

La Conversion <strong>de</strong> Saint Paul<br />

Huile sur toile, H. 2,90; L. 2,00.<br />

Signé et daté " J.F. Fauré 1791 "en bas à<br />

gauche.<br />

Collection <strong>de</strong> M. Chalo, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1982.<br />

inv. 82-5-1.<br />

Jean-François Fauré était très mal représenté<br />

dans nos collections, une telle acquisition s'imposait<br />

donc. Outre son intérêt pictural propre,<br />

avec la continuation du style imitatif et baroquisant<br />

<strong>de</strong> Despax dans une composition dont<br />

l'iconographie et l'organisation graphique et<br />

plastique s'inspirent délibérément <strong>de</strong> modèles<br />

remontant à la première moitié et au milieu du<br />

XVIII' siècle, ce tableau, daté et signé <strong>de</strong> 1791,<br />

présente un témoignage rare <strong>de</strong> la permanence<br />

<strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong> la peinture religieuse dans la<br />

première phase <strong>de</strong> la Révolution : sans doute<br />

s'agit-il <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> d'un noble, peut-être<br />

du milieu parlementaire, qui tenait à maintenir<br />

l'expression <strong>de</strong> sa foi et sa monstration, fût-ce<br />

dans la chapelle privée <strong>de</strong> sa rési<strong>de</strong>nce, alors<br />

que s'annonçaient les atteintes <strong>de</strong> plus en plus<br />

fondamentales à la religion catholique. Cette<br />

oeuvre, en très mauvais état et en cours <strong>de</strong> restauration,<br />

n'a pas pu être exposée.<br />

D.M.<br />

Louis Germain d'AUBUISSON<br />

(Toulouse ? - 1829)<br />

183<br />

Alexandre domptant Bucéphale<br />

Huile sur toile, H. 4,00; L. 6,00.<br />

Signé et daté " d'Aubuisson. Salon <strong>de</strong><br />

1822 " en cursive en bas.<br />

Collection <strong>de</strong> Bertier-Pinsaguel et<br />

Laurencin-Beaufort.<br />

Vente publique, Toulouse, 28 février 1977.<br />

Achat du musée, 1977, subventionné par<br />

la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 77-2-1.<br />

Jeune artiste d'origine toulousaine, formé dans<br />

l'atelier <strong>de</strong> J.L. David dont il fut, un temps, le<br />

massier, Louis Germain d'Aubuisson, a<strong>de</strong>pte<br />

<strong>de</strong> l'esthétique néo-classique et historiciste <strong>de</strong><br />

son époque, voulut se manifester et se distinguer<br />

avec éclat par un grand tableau à thème<br />

politique d'actualité, symbolisé par un sujet<br />

mythologique, au Salon <strong>de</strong> 1822, le Salon où<br />

Delacroix affirmait sa propre personnalité avec<br />

la barque <strong>de</strong> Dante et <strong>de</strong> Virgile, la distance<br />

entre l'oeuvre du toulousain et celle <strong>de</strong> Delacroix<br />

montrant bien le clivage qui se produisait<br />

alors dans la peinture française. L'illustration<br />

monumentale <strong>de</strong> l'histoire du jeune Alexandre<br />

domptant le cheval Bucéphale, visait à représenter<br />

et symboliser, dans sa gloire et sa force,<br />

l'heureuse advenue <strong>de</strong> la Restauration, puisque<br />

la figure d'Alexandre est un portrait idéalisé <strong>de</strong><br />

Louis XVIII et que Bucéphale incarne la Révolution<br />

et l'Empire terrassés par le Roi revenu.<br />

Ce tableau fit un semblant <strong>de</strong> scandale, mais<br />

plus politique et idéologique qu'artistique. Le<br />

peintre espérait, sans doute, que les pouvoirs<br />

publics lui achèteraient le tableau. Ne voyant<br />

rien venir, il tenta sa chance, trois ans plus<br />

tard, à Toulouse, en exposant spécialement son<br />

tableau au <strong>Musée</strong> pendant dix jours <strong>de</strong> 1825,<br />

sans avoir plus <strong>de</strong> succès auprès <strong>de</strong> la municipalité<br />

qui invoqua le manque d'argent pour ne<br />

pas acquérir l'oeuvre. Après la mort prématurée<br />

<strong>de</strong> Louis Germain d'Aubuisson, alors professeur<br />

à l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts <strong>de</strong> Toulouse, en<br />

1829, son fils, militaire impécunieux, essaya, à<br />

nouveau et par <strong>de</strong>ux fois, <strong>de</strong> faire acheter ce<br />

tableau par la Ville, comptant sur l'appui d'un<br />

sien cousin membre du Conseil Municipal,<br />

mais les mêmes raisons d'économies entraînèrent<br />

les mêmes effets et la gran<strong>de</strong> composition<br />

<strong>de</strong>meura en place dans la cage d'escalier du<br />

château <strong>de</strong> Pinsaguel où le peintre l'avait installée<br />

pour remercier ses amis <strong>de</strong> Bertier <strong>de</strong><br />

l'hospitalité qu'ils lui avaient donnée. Pour<br />

procé<strong>de</strong>r à cette installation, le peintre n'avait<br />

pas hésité à couper largement sa toile dans sa<br />

partie gauche. Lors <strong>de</strong> la vente publique du<br />

tableau en février 1977 le musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

s'est porté acquéreur, avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Direction<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France, en raison <strong>de</strong> l'importance<br />

historique <strong>de</strong> cette oeuvre, pleine <strong>de</strong><br />

mouvement et <strong>de</strong> drame, malgré sa rai<strong>de</strong>ur graphique<br />

et comme témoignage exceptionnel du<br />

néo-classicisme tardif à Toulouse. Les dimensions<br />

et l'état <strong>de</strong> cette peinture, en cours <strong>de</strong> restauration,<br />

n'ont pas permis son exposition.<br />

Bibi.: Le Flâneur (Paul Mesplé), "un important<br />

tableau toulousains entre au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>"<br />

dans L'Auto, n° 427, avril 1977, pp. 90-91. D.M.<br />

183<br />

Anonyme<br />

(Toulouse, début du XIX' siècle)<br />

184<br />

Portrait d'une Jeune femme<br />

Huile sur toile, H. 0,58; L. 0,49.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-6.<br />

184<br />

Beau portait en buste, <strong>de</strong> face, d'une jeune<br />

femme à l'air un peu emprunté, campagnard,<br />

dans ses plus beaux atours et couverte <strong>de</strong> tous<br />

ses bijoux. La tête est couverte d'une coiffe en<br />

voile tenue par un ruban rose et un fichu <strong>de</strong><br />

fine lingerie moussante est croisé sur la poitrine<br />

et serré à la ceinture. La jeune femme porte<br />

aux oreilles <strong><strong>de</strong>s</strong> pen<strong>de</strong>ntifs d'or en goutte d'eau<br />

à perlettes et un collier fait d'une chaînette<br />

d'or, avec un coeur en or serti d'une perle et<br />

porté en sautoir et une colombe en or à trois<br />

perles, en pen<strong>de</strong>ntif, la tête en bas. La facture<br />

est fine et légère et peut faire penser à certains<br />

beaux portraits féminins <strong>de</strong> Roques déjà<br />

conservés au musée ou même au style <strong><strong>de</strong>s</strong> portraits<br />

<strong>de</strong> Lassave (cf. ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous n° 211 et ss.)<br />

que nous avons acquis récemment. Mais ce<br />

type <strong>de</strong> portrait, qui poursuit une tradition née<br />

au XVIII siècle et absorbe les acquis davidiens,<br />

est assez généralement répandu en France,<br />

dans le premier tiers du XIX' siècle, pour<br />

qu'il soit difficile <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une attribution.<br />

Jean Blaise WILLEMSENS<br />

(Toulouse 1806 - 1859)<br />

185<br />

D.M.<br />

Déposition <strong>de</strong> Croix<br />

Huile sur toile, H. 0,72; L. 0,91.<br />

Signé et daté" Willemsens 1841 "en bas à<br />

gauche.<br />

Collection du Chanoine Bezombes, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1970.<br />

inv. 70-7-1.<br />

Artiste toulousain mal connu, Willemsens était<br />

représenté au musée par sa gran<strong>de</strong> composition<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Inondés <strong>de</strong> Tounis et par un beau portrait<br />

<strong>de</strong> joaillier acquis par M. Mesplé, tableaux où<br />

l'on constate ce que l'on pourrait appeler un<br />

vérisme néo-classique. Malgré le style fort<br />

convenu <strong>de</strong> cette peinture religieuse, il a semblé<br />

intéressant, justement, <strong>de</strong> conserver un témoignage<br />

<strong>de</strong> la participation <strong>de</strong> Willemsens au<br />

85


enouveau religieux <strong>de</strong> Toulouse au XIX' siècle,<br />

renouveau spirituel mais non point artistique<br />

puisque l'on voit que le peintre, comme la<br />

plupart <strong>de</strong> ses confrères <strong>de</strong> l'époque, applique à<br />

la comman<strong>de</strong> religieuse une iconographie<br />

extrêmement traditionnelle dans un style relativement<br />

stéréotypé.<br />

D.M.<br />

Jules GARIPUY<br />

(Toulouse 1817 - 1893)<br />

186<br />

Suzanne et les vieillards<br />

Huile sur toile, H. 0,50; L. 0,65.<br />

Monogrammé "J.G. " en bas à gauche,<br />

non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-8.<br />

Le musée ne possédait <strong>de</strong> Jules Garipuy, qui<br />

fut élève <strong>de</strong> Delacroix, puis conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

peintures du musée <strong>de</strong> Toulouse, que <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

compositions historiques et une belle scène<br />

réaliste <strong>de</strong> genre et il a semblé intéressant d'acquérir,<br />

dans le lot d'oeuvres proposées par<br />

Ma<strong>de</strong>moiselle Calvet, cette pocha<strong>de</strong> où s'exprime<br />

l'attirance <strong>de</strong> Garipuy pour la peinture<br />

vénitienne et la peinture flaman<strong>de</strong>, passion qui<br />

s'était manifestée par l'exécution d'une gran<strong>de</strong><br />

copie <strong>de</strong> l'Amour Sacré et l'Amour Profane du<br />

Titien, travail d'école que nous conservons<br />

également dans les collections.<br />

D.M.<br />

Léon FAURE<br />

(Toulouse 1819 - Paris 1887)<br />

187<br />

Bouquet <strong>de</strong> fleurs<br />

Huile sur toile, H.0,81 ; LL. 0,65.<br />

Signé "L. Fauré" au milieu à gauche.<br />

Galerie Latapie, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1970.<br />

inv. 70-4-1.<br />

Bouquet dans le goût du XVIII' siècle. CEuvre<br />

très fragile et très abîmée, qui doit être restaurée<br />

et ne peut être exposée.<br />

D.M.<br />

86<br />

Jules Bertrand GELIBERT<br />

(Bagnères -<strong>de</strong>-Bigorre 1834 - Toulouse ?)<br />

188<br />

L'entrée du chenil<br />

Huile sur toile, H. 0,76; L. 1,13.<br />

Signé et daté "Jules Gélibert 1872 " en<br />

bas à gauche.<br />

Collection <strong>de</strong> M. et Mme Durand, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1972.<br />

inv. 72-2-1.<br />

Peintre toulousain encore mal connu, et dont le<br />

musée ne possédait qu'un grand paysage animé,<br />

La <strong><strong>de</strong>s</strong>cente <strong><strong>de</strong>s</strong> troupeaux, paysage à tendance<br />

réaliste, mais encore marqué par la tradition<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> paysages romantiques <strong>de</strong> Théodore<br />

Richard, Gélibert semble avoir évolué dans le<br />

sens du réalisme, voire du naturalisme Avec<br />

cette Entrée <strong>de</strong> chenil <strong>de</strong> 1872 nous voyons le<br />

peintre se situer dans l'esthétique naturaliste<br />

telle qu'elle s'était élaborée dans Pceuvre <strong>de</strong><br />

Jules Breton et qu'elle se développait avec Jean<br />

Charles Cazin, Julien Dupré et même Norbert<br />

Goeneutte. Il semblerait donc que beaucoup <strong>de</strong><br />

peintres toulousains <strong>de</strong> cette époque, malheureusement<br />

trop méconnus, aient suivi une voie<br />

qui était générale en France et répondait à une<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> esthétique et imaginaire émanant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

mêmes milieux sociaux et satisfaite par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

peintres que leur formation mettait à même <strong>de</strong><br />

satisfaire cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />

D.M.<br />

Gabriel BERINGUIER<br />

(Toulouse 1843 - 1913)<br />

189<br />

Le wagon <strong>de</strong> troisième classe<br />

Crayon sur papier, H. 0,28 ; L. 0,43 (vue).<br />

Signé "G. Béringuier " en bas à gauche,<br />

non daté.<br />

Collection Billaud, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-1-1.<br />

Cette scène <strong>de</strong> genre est visiblement inspirée<br />

par Daumier et les caricaturistes <strong>de</strong> l'époque et<br />

la technique du crayon gras a dû être adoptée<br />

en vue <strong>de</strong> la reproduction lithographique. D.M.<br />

188<br />

Gabriel BERINGUIER<br />

(Toulouse 1843 - 1913)<br />

190<br />

Le tonnelier<br />

Crayons <strong>de</strong> couleurs sur papier, H.0,45 ;<br />

L. 0,30 (vue).<br />

Signé "G. Béringuier " en bas à gauche,<br />

non daté.<br />

Collection Billaud, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-1-2.<br />

Image du travail, ou plus exactement d'un travailleur,<br />

dans un style caractéristique du naturalisme<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième moitié du XIX' siècle,<br />

évoluant entre la tradition, issue du XVIII' siècle,<br />

<strong>de</strong> la représentation <strong><strong>de</strong>s</strong> métiers et petits<br />

métiers et l'influence du réalisme à tendance<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>criptive sociale <strong>de</strong> Courbet, Millet ou Breton,<br />

<strong>de</strong> l'avénement du mon<strong>de</strong> du travail<br />

comme sujet <strong>de</strong> l'art et le genre photographique<br />

nouveau illustré par Disdéri et Nègre. Mais,<br />

picturalement, Béringuier dépasse ce naturalisme,<br />

ou, plutôt le plie à une volonté <strong>de</strong> style,<br />

marquée par une vision formelle dynamique,<br />

interprétative, qui fait penser au Mo<strong>de</strong>rn'style<br />

et dont la facture, très matiériste, très volontaire<br />

quant à son chromatisme, même dans l'utilisation<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> crayons, montre un talent sensible à<br />

la mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong> Daumier, <strong>de</strong> Guys, <strong>de</strong><br />

Toulouse-Lautrec et <strong>de</strong> Chéret.<br />

D.M.<br />

Gabriel BERINGUIER<br />

(Toulouse 1843 - 1913)<br />

191<br />

Le Bûcheron<br />

Huile sur toile, H. 0,60; L.0,40.<br />

Signé "G. Béringuier " en bas à gauche,<br />

non daté.<br />

Collection Billaud, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-1-3.<br />

Peinture caractéristique <strong>de</strong> l'aboutissement du<br />

travail graphique <strong>de</strong> Béringuier, tel qu'on peut<br />

le voir dans les <strong>de</strong>ux oeuvres précé<strong>de</strong>ntes. Naturalisme<br />

à tendance sociale, locale même, mais<br />

aussi tendance à saisir la mo<strong>de</strong>rnité dans la<br />

mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong> la peinture. L'état <strong>de</strong> cette peinture<br />

n'a pas permis son exposition.<br />

L'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> trois oeuvres <strong>de</strong> Béringuier<br />

acquises dans la collection Billaud <strong>de</strong> Toulouse<br />

est venu compléter un rassemblement déjà<br />

entrepris par M. Paul Mesplé et nous-même<br />

avant 1969, et qui permet, maintenant, si<br />

approximativement que ce soit, <strong>de</strong> se faire une<br />

idée significative <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> cet artiste<br />

trop mal connu.<br />

D.M.<br />

Alexandre SERRES<br />

(Toulouse XIX' siècle, début du XXe siècle)<br />

192<br />

Au fil <strong>de</strong> l'eau<br />

Huile sur toile, H. 1,51 ; L. 1,06.<br />

Signé et daté "Serres Alexandre 1877 "en<br />

bas à droite.<br />

Collection <strong>de</strong> Madame Estra<strong>de</strong>, Toulouse.<br />

Don, 1977.<br />

inv. 77-12-1.


Malgré la réputation fort flatteuse dont jouit<br />

encore Alexandre Serres chez certains amateurs<br />

toulousains, nous n'avons trouvé aucun<br />

renseignement précis sur lui. Ce tableau, <strong>de</strong><br />

1877, a sans doute fait partie du premier envoi<br />

<strong>de</strong> Serres qui ait été accepté et exposé à un<br />

Salon. Alors que se développent les mouvements<br />

naturalistes et impressionnistes, ce<br />

tableau montre l'application d'un style troubadour<br />

attardé, extrêmement consciencieux, refusant<br />

les séductions <strong>de</strong> la matière, au profit<br />

d'une imagerie, d'un style illustratif, évocateur,<br />

caractéristique d'une peinture qui ne connaît<br />

que <strong><strong>de</strong>s</strong> thèmes littéraires et l'humilité du mo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> leur illustration, ce que confirme l'oeuvre <strong>de</strong><br />

Serres que nous conservions déjà, Orphée et<br />

Euridyce, du Salon <strong>de</strong> 1880.<br />

D.M.<br />

Henri RACHOU<br />

(Toulouse 1855 - 1944)<br />

193<br />

Portrait <strong>de</strong> Monsieur Louis Lacroix<br />

Huile sur contreplaqué, H. 0,55 ; L. 0,455.<br />

Signé et daté "A Louis Lacroix/Henri<br />

Rachou / 42 I "en bas à droite, sur le titre<br />

du livre relié, à l'encre.<br />

Collection <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle L. Balats,<br />

Toulouse.<br />

Don en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Henri Rachou, qui fut conservateur du <strong>Musée</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> pendant quelques quarante ans,<br />

était peintre, disciple <strong>de</strong> Puvis <strong>de</strong> Chavannes<br />

pour lequel il professait une très gran<strong>de</strong> admiration<br />

et ami <strong>de</strong> Toulouse-Lautrec dont il nous<br />

a laissé un admirable portrait à l'âge <strong>de</strong> vingt<br />

ans. Ce portrait <strong>de</strong> Louis Lacroix est l'une <strong>de</strong><br />

ses <strong>de</strong>rnières oeuvres et il est caractéristique <strong>de</strong><br />

son style, à la matière terreuse, sèche, due à<br />

une pâte peu huileuse et délayée presqu'exclusivement<br />

à la térébenthine, comme les Nabis et<br />

Vuillard en affectionnaient l'emploi, au graphisme<br />

rigoureux et stylisé et au chromatisme<br />

tendu autour <strong>de</strong> la saturation <strong><strong>de</strong>s</strong> ocres comme<br />

ton local appliqué au maximum <strong>de</strong> motifs.<br />

Louis Lacroix, commerçant honorablement<br />

connu <strong>de</strong> la cité, était aussi et surtout un fin lettré<br />

(il fut mainteneur <strong>de</strong> l'Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> Jeux<br />

Floraux) et un grand amateur d'art qui collectionna<br />

Toulouse-Lautrec, Van Dongen, Vuillard,<br />

et encouragea nombre d'artistes toulousains.<br />

Sur le cadre, réalisé par Rachou luimême,<br />

est inscrite la <strong>de</strong>vise <strong>de</strong> Louis Lacroix<br />

"Je vis chez moi ". Louis Lacroix offrit ce<br />

beau portrait à sa gouvernante, la fidèle Léontine<br />

Balats, qui l'a offert au <strong>Musée</strong> peu <strong>de</strong><br />

temps avant sa mort.<br />

D.M.<br />

Henri MARTIN<br />

(Toulouse 1860 - Labasti<strong>de</strong> -du-Vert 1943)<br />

194<br />

Portrait <strong>de</strong> Madame Sans<br />

Huile sur toile, H. 2,00, L. 0,94.<br />

Signé et daté "Henri Martin 1895 "en bas<br />

à gauche.<br />

Collection <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle Durand, Toulouse.<br />

Don, 1981.<br />

inv. 81-5-1.<br />

Le portrait <strong>de</strong> Madame Sans, personnalité du<br />

mon<strong>de</strong> toulousain, se situe à l'époque où Henri<br />

Martin fut attiré par les symbolistes, alors très<br />

en vogue également dans les milieux cultivés<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> grands amateurs toulousains : la tapisserie<br />

à semis <strong>de</strong> chardons, la branche <strong>de</strong> chardon sec<br />

tenue par le modèle, à hauteur du visage,<br />

presque comme un sceptre ou la palme du martyre,<br />

reprennent un thème fréquent chez les<br />

symbolistes et la signification évocatrice est<br />

accentuée par la rai<strong>de</strong>ur voulue du modèle et 195<br />

par la lumière projetée sur le visage et la<br />

branche <strong>de</strong> chardon. Encore quelque peu affecté,<br />

ce grand portrait annonce la somptuosité <strong>de</strong><br />

facture <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> figures que va abor<strong>de</strong>r<br />

alors Henri Martin et, en particulier, <strong>de</strong> Beauté,<br />

le beau tableau <strong>de</strong> 1900 que nous possédions<br />

déjà.<br />

Exposition : Henri Martin, Palais <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts, Toulouse<br />

et Mairie annexe du V' arrondissement <strong>de</strong> Paris,<br />

printemps 1983, n° 22.<br />

D.M.<br />

Henri MARTIN<br />

(Toulouse 1860 - Labasti<strong>de</strong>-du-Vert 1943)<br />

190<br />

Etu<strong>de</strong> pour les Bords <strong>de</strong> la Garonne, René<br />

Martin<br />

Huile sur toile, H. 0,60; L. 0,40.<br />

Signé "Henri Martin " en bas à droite,<br />

non daté.<br />

Achat du musée, 1977, à un collectionneur<br />

anonyme, par l'Intermédiaire <strong>de</strong> la Banque<br />

<strong>de</strong> Paris et <strong><strong>de</strong>s</strong> Pays-Bas et avec le<br />

concours du Fonds Régional d'Acquisitions<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />

inv. 82-8-1.<br />

87


Esquisse très vive et enlevée, à la touche large<br />

et affirmée, du second personnage solitaire qui<br />

s'avance sur la berge, le fils ca<strong>de</strong>t du peintre,<br />

René. Cette étu<strong>de</strong> doit se situer vers 1905-1906<br />

et a probablement fait partie du lot d'esquisses<br />

exposées en 1906 à Paris au Salon d'Automne.<br />

D. M.<br />

Georges CASTEX<br />

(Toulouse 1860-1943)<br />

196<br />

Une figure <strong>de</strong> terre-cuite <strong>de</strong> Saint-Sernin aux<br />

<strong>Augustins</strong><br />

Huile sur toile, H. 1,31 ; L. 0,89.<br />

Signé " Georges Castex " en bas à droite,<br />

non daté.<br />

Galerie Montagut, Paris.<br />

Achat du musée, 1983.<br />

inv. 83-14-1.<br />

88<br />

195<br />

Exact contemporain d'Henri Martin, Georges<br />

Castex a fait essentiellement une carrière toulousaine<br />

et est resté plus intimement attaché à<br />

la tradition et à l'enseignement <strong>de</strong> Jean-Paul<br />

Laurens. Nous conservons <strong>de</strong> lui un certain<br />

nombre d'ceuvres, toiles ou gouaches et aquarelles,<br />

qui témoignent du pittoresque du patrimoine<br />

et <strong>de</strong> la vie toulousaine. Cette composition,<br />

d'un chromatisme relativement violent<br />

chez Castex, est intéressante par ce qu'elle<br />

nous apprend <strong>de</strong> la représentation que l'on se<br />

faisait du musée, ici peint <strong>de</strong> manière invraisemblable<br />

et entièrement réinventé, le thème du<br />

personnage féminin en terre-cuite, mystérieux,<br />

étant associé à la figuration d'une jeune fille<br />

assise au pied d'un pilier, rêveuse ou éplorée.<br />

Sans doute cette peinture a-t-elle été faite peu<br />

après l'entrée <strong><strong>de</strong>s</strong> figures <strong>de</strong> terre-cuite au<br />

musée, vers 1905-1910.<br />

D.M.<br />

Auguste SEYSSES<br />

(Toulouse 1862-?)<br />

197<br />

Nu dans l'atelier<br />

Huile sur toile, H. 0,55; L.0,38.<br />

Signé "aux amis Rulhe bien amicalement,<br />

AS Seysses " en bas à droite, non daté.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Surtout connu comme sculpteur et graveur,<br />

Seysses peignait <strong>de</strong> temps en temps et nous<br />

avons ici une pocha<strong>de</strong> un peu appliquée offerte<br />

à Monsieur et Madame Rulhe, qui avaient un<br />

hôtel particulier mo<strong>de</strong>rne en face du Rectorat<br />

où ils recevaient grand nombre d'artistes et où<br />

ils collectionnaient les œuvres mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong><br />

leur goût : Victor Charreton, Maurice Soudan,<br />

Bouillières, Desnoyer, Saint-Saens. Madame<br />

Rulhe fut l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> premières femmes aviateurs.<br />

D.M.<br />

Jean DIFFRE<br />

(Toulouse 1864-1921)<br />

198<br />

Portrait du docteur Toujan<br />

Huile sur toile, H. 1,57; L. 1,21.<br />

Signé et daté "A M. le Docteur Toujan -<br />

Jean Diffre 1892 " en bas à droite.<br />

Collection <strong>de</strong> Monsieur Sers, Toulouse.<br />

Don, 1983.<br />

inv. Ro 1700.<br />

199<br />

Esquisse pour le plafond <strong>de</strong> la salle d'escrime<br />

du casino <strong>de</strong> Saint-Sébastien<br />

Huile sur toile, H. 0,66; L. 1,34.<br />

Signé.et daté " Esquisse pour la Salle d'Escrime<br />

du Professeur Bour<strong>de</strong>tte - Casino <strong>de</strong><br />

Saint Sébastien. J. Diffre 1910 " en bas à<br />

droite.<br />

Galerie Robar<strong>de</strong>y, Luchon-Toulouse.<br />

Achat du musée, 1976.<br />

inv. 76-7-1.<br />

200<br />

Scène <strong>de</strong> corrida : la pause<br />

Huile sur toile, H. 0,81 ; L. 0,59.<br />

Signé "Jean Diffre 1900 "en bas à gauche.<br />

Galerie Latapie, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1970.<br />

inv. 70-5-1.<br />

201<br />

A Saint-Just <strong>de</strong> Valcabrère<br />

Huile sur toile, H. 0,55; L. 0,435.<br />

Signé et daté "Jean Diffre 1913 "en bas à<br />

gauche.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Ces quatre œuvres, d'une gran<strong>de</strong> unité stylistique,<br />

nous permettent <strong>de</strong> représenter Jean Diffre<br />

dans nos collections en montrant divers<br />

aspects <strong>de</strong> sa production. Comme beaucoup<br />

d'autres peintres toulousains <strong>de</strong> son temps Jean<br />

Diffre est encore un inconnu et on attend beaucoup<br />

du travail biographique et critique qu'a<br />

entrepris son petit-fils.<br />

D.M.


200<br />

Cyprien BOULET<br />

(Toulouse 1877-1927)<br />

202<br />

Portrait <strong>de</strong> Madame Laffage<br />

Huile sur toile, H. 0,74; L. 0,60.<br />

Signé et daté "Cyprien Boulet 1922 ", au<br />

milieu à gauche.<br />

Collection Laffage, Toulouse.<br />

Don, 1975.<br />

inv. 75-3-1.<br />

Le musée ne possédait qu'une figure <strong>de</strong><br />

Cyprien Boulet et ce don du portrait <strong>de</strong> Madame<br />

Laffage, dans le style du réalisme du "retour<br />

à l'ordre " <strong>de</strong> l'entre-<strong>de</strong>ux-guerres, nous<br />

permet d'enrichir notre collection d'un peintre<br />

qu'aima Vuillard.<br />

D.M.<br />

Paul BERNADOT<br />

(Plaisance-du-Touch 1886-1913)<br />

203<br />

Le cheval <strong>de</strong> minotier<br />

Pastel sur papier, H.0,50 ; L.0,61.<br />

Non signé, non daté.<br />

Collection <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle Balats, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1973.<br />

inv. 73-7-1.<br />

Né dans une famille aisée <strong>de</strong> Plaisance-du-<br />

Touch, Paul Bernadot, tout en poursuivant ses<br />

étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine, s'adonna à la peinture et<br />

se montra l'émule <strong><strong>de</strong>s</strong> meilleurs aux expositions<br />

collectives qui animèrent Toulouse juste<br />

avant la guerre <strong>de</strong> 14-18 et Paul Mesplé a pu<br />

dire l'importance <strong>de</strong> ce jeune artiste trop tôt<br />

disparu, victime <strong>de</strong> la maladie contractée au<br />

cours d'un stage à l'hôpital <strong>de</strong> Berck. Sa production<br />

est relativement peu nombreuse et très<br />

attachée à la figuration poétique et authentique<br />

<strong>de</strong> la vie rurale autour <strong>de</strong> Plaisance-du-Touch.<br />

Ce pastel avait été acquis par Louis Lacroix à<br />

l'occasion du Salon d'Automne <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong><br />

1909 et il l'avait offert ensuite à sa gouvernante<br />

Léontine Balats.<br />

D.M.<br />

89


Nos <strong>acquisitions</strong> <strong>de</strong> peintures et <strong>de</strong> quelques <strong><strong>de</strong>s</strong>sins <strong>de</strong><br />

l'école française ont été faites en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> données <strong>de</strong><br />

nos collections déjà existantes mais aussi et surtout, il faut<br />

bien le reconnaître, en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> opportunités du marché.<br />

Grâce à l'ai<strong>de</strong> et aux indications <strong>de</strong> nos collègues parisiens,<br />

nous avons pu acquérir <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sinées préparatoires<br />

aux oeuvres célèbres et prestigieuses du Baron Gros<br />

et <strong>de</strong> Delacroix qui font partie <strong><strong>de</strong>s</strong> collections, d'une part,<br />

et, suivant les occasions qui ont pu se présenter localement,<br />

nous avons pu acquérir un certain nombre d'oeuvres<br />

françaises s'échelonnant du XVI' siècle jusqu'à la Belle<br />

Epoque, oeuvres provenant presque toutes du milieu local,<br />

ce qui offre l'intérêt <strong>de</strong> témoigner <strong>de</strong> l'histoire du goût à<br />

Toulouse, d'autre part. Malheureusement, dans la plupart<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> cas, nous nous sommes heurtés à l'absence totale <strong>de</strong><br />

toute documentation précise sur les oeuvres et, le plus souvent,<br />

nous n'avons recueilli <strong>de</strong> nos donateurs ou <strong>de</strong> nos<br />

ven<strong>de</strong>urs que l'affirmation que c'étaient les aïeux, au siècle<br />

<strong>de</strong>rnier, qui avaient acquis ces oeuvres, mais on ne savait ni<br />

quand, ni où, ni comment. L'essentiel <strong>de</strong> ce que nous avons<br />

pu ainsi acquérir est constitué par <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong><strong>de</strong>s</strong> courants<br />

réalistes, naturalistes, voire même académiques. Il est donc<br />

curieux et quelque peu désolant, <strong>de</strong> constater qu'il ne reste<br />

pas trace, aujourd'hui, au niveau patrimonial, du bouillonnement<br />

progressiste qui se produisit à Toulouse, entre<br />

1870 et 1914, autour <strong>de</strong> quelques amateurs ou marchands,<br />

comme Chappe, Malpel, <strong><strong>de</strong>s</strong> sociétés artistiques et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

journaux, en particulier La Dépêche : les post-<br />

Impressionnistes, les Nabis et leurs amis <strong>de</strong> la région, les<br />

Fauves et même les Cubistes furent montrés, exposés,<br />

La peinture française<br />

du XVIe au XIXe siècle<br />

défendus, ici, par <strong><strong>de</strong>s</strong> esprits éclairés et entreprenants, mais<br />

qui n'ont pas mordu sur une société qui n'aura su reconnaître<br />

et accepter que ce qui reconduisait l'ordre du stable<br />

et <strong>de</strong> l'officiel ; Toulouse rosissait vaguement dans un<br />

décor Troisième République où l'art servait d'ameublement<br />

vieillot. La Ville n'acquit aucune oeuvre impressionniste<br />

et, sur les conseils <strong>de</strong> son intelligentsia placée, y compris<br />

au musée, refusa, par exemple, en 1901, le don généreux<br />

qui lui était fait <strong>de</strong> l'atelier <strong>de</strong> Toulouse-Lautrec, qui<br />

fait maintenant la gloire du musée d'Albi. Mais, si la collectivité,<br />

ses institutions et ses acteurs, campés sur leur<br />

immobilisme culturel confortable et tout drapés <strong>de</strong> progressisme<br />

laïc et républicain, se mirent ainsi à côté <strong>de</strong> l'histoire,<br />

ils ne furent pas seuls et il nous faut bien constater,<br />

aujourd'hui, que c'est l'ensemble <strong>de</strong> la bourgeoisie toulousaine<br />

qui, ainsi, passa à côté <strong>de</strong> l'histoire et qui a même<br />

laissé sombrer dans l'oubli ceux, dans son sein même, qui<br />

avaient autant illustré son confort que cherché à le bouleverser.<br />

Les quelques restes <strong>de</strong> l'art traditionnel, sinon<br />

convenu, que nous avons ainsi recueillis, montreraient,<br />

aussi, ce qu'il nous faut bien appeler une pingrerie toulousaine,<br />

tant la moisson est faible et, sur le plan officiel et<br />

institutionnel, il faut également constater que les <strong>acquisitions</strong><br />

faites à l'époque l'ont été uniquement du fait <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

envois <strong>de</strong> l'état et <strong>de</strong> la générosité flattée <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes<br />

médaillés, fiers d'offrir leurs oeuvres au <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> la Ville<br />

bien-aimée et d'en recueillir la gloire. On voit donc tout le<br />

retard qu'il convient <strong>de</strong> rattraper.<br />

D.M.<br />

91


Anonyme<br />

(XVI' ou XIX' siècle)<br />

204<br />

Triptyque <strong>de</strong> l'Histoire <strong>de</strong> Jean-Baptiste<br />

Trois panneaux, huile sur bois (H. 0,50;<br />

L. 0,35 chaque) encastrés dans un meuble<br />

en bois noir à arcature sur colonnettes,<br />

daté, au sommet <strong>de</strong> l'arca<strong>de</strong> centrale 1598.<br />

Non signé, non daté.<br />

Collection <strong>de</strong> M. Lacoste, Lautrec (Tarn).<br />

Achat du musée, 1970.<br />

inv. 70-6-1.<br />

Cette oeuvre, dont les panneaux peints sont très<br />

frustes, populaires, est un ensemble dont l'authenticité<br />

pose problème. Les panneaux peints<br />

semblent assurément être <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> peinture<br />

populaire, rurale, du XVI' ou du XVII'<br />

siècle ; le meuble est peut-être, effectivement,<br />

un meuble d'église rurale <strong>de</strong> la fin du XVI' siècle,<br />

mais on peut craindre, également, qu'il ne<br />

s'agisse d'un montage et d'une fabrication<br />

d'antiquaire du siècle <strong>de</strong>rnier. Monsieur Lacoste,<br />

notre ven<strong>de</strong>ur, nous a assuré qu'il possédait<br />

l'ensemble par héritage et qu'il avait été acquis<br />

au siècle <strong>de</strong>rnier par son grand-père, mais il<br />

ignorait où et quand. Mais même dans le doute,<br />

étant donné le prix extrêmement raisonnable<br />

<strong>de</strong>mandé, il a paru intéressant d'acheter cet<br />

objet complexe qui reste un témoignage du<br />

goût néo-médiéviste au siècle <strong>de</strong>rnier.<br />

Anonyme<br />

(XVII' siècle)<br />

205<br />

D.M.<br />

Fécondité<br />

Huile sur toile, H. 0,37; L.0,50.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-2.<br />

Tableau au chromatisme brun soutenu, dont<br />

les formes, italianisantes, font penser à celles<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> compositions du classicisme français naissant<br />

sous Louis XIII et au début du règne <strong>de</strong><br />

Louis XIV. Œuvre relativement mineure, malgré<br />

ses qualités, elle fut sans doute acquise<br />

comme peinture italienne par M. Calvet, grand<br />

amateur <strong>de</strong> peintures étrangères.<br />

D.M.<br />

Anonyme<br />

(XVII' siècle)<br />

206<br />

Double bouquet <strong>de</strong> fleurs<br />

Huile sur toile, H. 0,69; L. 0,94.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-3.<br />

Les <strong>de</strong>ux bouquets, composés en <strong>de</strong>ux pyrami<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

opposées latéralement sur un fond très<br />

sombre, d'une facture souple, font immanquablement<br />

penser à Monnoyer et c'est sous ce<br />

nom que l'oeuvre était conservée dans la collection<br />

Calvet, attribution qui nous parait peu<br />

probable.<br />

D.M.<br />

92<br />

Anonyme<br />

(XVII' siècle)<br />

207<br />

Portrait d'homme<br />

Huile sur toile, H. 0,83; L.0,67.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-1.<br />

Œuvre française <strong>de</strong> la première moitié du<br />

XVII' siècle. La physionomie du personnage<br />

représenté, le costume, avaient amené M. Calvet<br />

à comparer cette oeuvre au beau portrait <strong>de</strong><br />

l'Homme aux crevés <strong>de</strong> Sébastien Bourdon au<br />

<strong>Musée</strong> Fabre <strong>de</strong> Montpellier. Sans en avoir la<br />

prestance, la souplesse et la qualité, ce portrait<br />

est significatif du portrait français <strong>de</strong> cette<br />

époque et l'attribution qu'en rêvait M. Calvet<br />

dénote une mentalité courante chez les collectionneurs<br />

du siècle <strong>de</strong>rnier, celle qui consistait<br />

à toute force à mettre un nom, le plus prestigieux<br />

possible, sur une oeuvre.<br />

D.M.<br />

Anonyme<br />

(XVII' siècle)<br />

208<br />

Portrait d'un religieux ou d'un magistrat<br />

Huile sur toile, ovale, H. 0,81; L. 0,65.<br />

Non signé, non daté, au dos, sur le chassis,<br />

dans la courbure supérieure "Philippe<br />

Champaigne ", à l'encre, écriture du<br />

XVIII' siècle.<br />

Collection <strong>de</strong> M. Caramel, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1974.<br />

inv. 74-5-1.<br />

Notre ven<strong>de</strong>ur, malgré l'inscription portée<br />

anciennement sur le chassis et qui aurait dû le<br />

flatter, attribuait ce portrait à Largillière. Sans<br />

doute l'une et l'autre <strong>de</strong> ces attributions sontelles<br />

erronées, encore que la qualité du tableau<br />

doive obliger à pousser les recherches d'attribution.<br />

Il semble, cependant que ce soit plutôt<br />

vers le second tiers du XVII' siècle qu'il faille<br />

chercher et l'inscription "Philippe Champaigne<br />

", même si elle est fausse, pointe un caractère<br />

flamand assez sensible dans cette oeuvre.<br />

D.M.<br />

207


Jean Louis DEMARNE dit DEMARNETTE<br />

(Bruxelles 1746 - Paris 1837)<br />

209<br />

Paysage pastoral au bord d'un fleuve<br />

Huile sur bois, H.0,24 ; L.0,325.<br />

Non signé, non daté, au dos, à la peinture<br />

noire " Demarne ".<br />

inv. 71-2-4.<br />

210<br />

Paysage pastoral au bord d'un fleuve<br />

Huile sur bois, H. 0,24; L. 0,33.<br />

Non signé, non daté.<br />

inv. 71-2-5.<br />

Deux tableaux formant pendants.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

Deux petits paysages fluviaux, avec un fleuve<br />

en plaine sur l'un et un fleuve au pied <strong>de</strong> montagnes<br />

et <strong>de</strong> constructions sur l'autre et, dans<br />

les <strong>de</strong>ux cas, <strong><strong>de</strong>s</strong> bergers et bergères avec <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

troupeaux d'ovins et <strong>de</strong> bovins sur la berge ou<br />

passant à gué. Les <strong>de</strong>ux oeuvres sont caractéristiques<br />

du style et <strong>de</strong> la facture <strong>de</strong> Demarne et<br />

sont d'une qualité comparable au petit paysage<br />

que nous possédions déjà en collection, tableau<br />

qui provenait, lui aussi, d'une collection formée<br />

au XIX siècle. Ces <strong>de</strong>ux oeuvres en prêt à la<br />

Préfecture <strong>de</strong> la Région Midi-Pyrénées, dans<br />

les appartements prési<strong>de</strong>ntiels, ne sont pas<br />

exposées.<br />

D.M.<br />

LASSAVE<br />

(connu entre 1772 et 1800)<br />

211<br />

212<br />

Portrait <strong>de</strong> Madame Bourgeois, grand-mère <strong>de</strong><br />

l'artiste<br />

Huile sur toile, H.0,72 ; L. 0,59.<br />

Non signé, non daté.<br />

inv. 77-14-1.<br />

212<br />

Portrait <strong>de</strong> la femme <strong>de</strong> l'artiste, tenant le<br />

ruban <strong>de</strong> son corsage<br />

Huile sur toile, H. 0,65; L. 0,54.<br />

Non signé, non daté.<br />

inv. 77-14-2.<br />

213<br />

Portrait <strong>de</strong> la femme <strong>de</strong> l'artiste tenant un<br />

éventail<br />

Huile sur toile, H.0,65 ; L. 0,54.<br />

Non signé, non daté.<br />

inv. 77-14-3.<br />

214<br />

214<br />

Autoportrait en buste avec un porte crayon<br />

Huile sur toile, H. 0,65; L. 0,54.<br />

Non signé, non daté.<br />

inv. 77-14-4.<br />

215<br />

Portrait <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux enfants <strong>de</strong> l'artiste<br />

Huile sur toile, H. 0,92; L. 0,71.<br />

Non signé, non daté.<br />

inv. 77-14-5.<br />

216<br />

216<br />

Autoportrait au chevalet avec le portrait <strong>de</strong> ses<br />

enfants<br />

Huile sur toile, H. 0,61 ; L. 0,50.<br />

Non signé, non daté.<br />

inv. 77-14-6.<br />

93


217<br />

Portrait d'Alexandre Lassave, fils <strong>de</strong> l'artiste,<br />

en uniforme d'Officier d'artillerie <strong>de</strong> marine<br />

Huile sur toile, H. 0,60; L. 0,50.<br />

Non signé, non daté.<br />

inv. 77-14-7.<br />

218<br />

Autoportrait âgé<br />

Huile sur toile, H. 0,46; L. 0,39.<br />

Non signé, non daté.<br />

inv. 77-14-8.<br />

ensemble <strong>de</strong> huit tableaux provenant <strong>de</strong> la<br />

collection <strong>de</strong> M. et Mme Pont, <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants<br />

du peintre, à Sanary-sur-Mer.<br />

Don, 1977.<br />

Ces huit portraits ont été généreusement donnés<br />

au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> par Monsieur et<br />

Madame Pont, <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants du peintre, qui ont<br />

mis <strong><strong>de</strong>s</strong> années avant <strong>de</strong> découvrir qu'une<br />

oeuvre, la seule connue jusque-là, se trouvait<br />

dans notre collection. Ces toiles ont toujours<br />

été dans la famille, mais elles sont dans un état<br />

critique et sont en cours <strong>de</strong> restauration et<br />

d'étu<strong>de</strong> ; elles ne peuvent donc pas être exposées,<br />

mais on a jugé bon <strong>de</strong> donner la reproduction<br />

<strong>de</strong> quelques-unes d'entre elles, en l'état,<br />

afin que l'on puisse apprécier l'intérêt <strong>de</strong> ce<br />

don exceptionnel.<br />

Les seules mentions <strong>de</strong> Lassave connues et<br />

publiées à ce jour sont celles qui ont été relevées<br />

par Robert Mesuret dans les livrets <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Salons <strong>de</strong> l'Académie Royale <strong>de</strong> Toulouse : en<br />

1772 il expose comme "élève <strong>de</strong> l'Académie<br />

<strong>de</strong> Paris " et en 1780, avec un portrait appartenant<br />

au RR.PP. Chartreux, comme "peintre<br />

<strong>de</strong> Paris ". Il est reçu en 1787 "Associé honoraire<br />

artiste étranger " à l'Académie Royale <strong>de</strong><br />

Toulouse et expose au Salon <strong>de</strong> 1788 son morceau<br />

<strong>de</strong> réception, un autoportrait, dont le<br />

n° 216 ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus est une réplique, avec l'indication<br />

qu'il est "peintre du Cabinet du Roi ",<br />

oeuvre conservée au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> (inv.<br />

Ro 143) et seule œuvre connue <strong>de</strong> Lassave jusqu'à<br />

l'apport <strong>de</strong> Monsieur et Madame Pont.<br />

On n'a, à ce jour, trouvé aucun renseignement<br />

sur Lassave dans les archives du <strong>Musée</strong> National<br />

du Château <strong>de</strong> Versailles, ni dans les archives<br />

<strong>de</strong> Service <strong>de</strong> Documentation du Département<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Peintures du <strong>Musée</strong> du Louvre. La<br />

réapparition <strong>de</strong> ces huit portraits va permettre<br />

d'orienter les recherches sur Lassave et, nous<br />

l'espérons, <strong>de</strong> retrouver d'autres <strong>de</strong> ses oeuvres<br />

car il est raisonnable <strong>de</strong> penser qu'il y a <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

chances pour qu'aient subsisté <strong><strong>de</strong>s</strong> traces <strong>de</strong><br />

son activité, restées inattribuées, car, on l'a<br />

remarqué, Lassave ne signait pas et ne datait<br />

pas et parce qu'on ne disposait d'aucun point<br />

<strong>de</strong> comparaison.<br />

D.M.<br />

François Pascal Baron GERARD (attribué à)<br />

(Rome 1770 - Paris 1837)<br />

219<br />

Portrait <strong>de</strong> Jules <strong>de</strong> Rességuier, en uniforme<br />

Huile sur toile, H.0,96 ; L. 0,55.<br />

Non signé, non daté.<br />

Collection <strong>de</strong> Madame <strong>de</strong> Rességuier,<br />

Toulouse.<br />

Achat du musée, 1973.<br />

inv. 73-3-1.<br />

Le jeune homme, le torse <strong>de</strong> profil vers la gauche,<br />

tourne le visage <strong>de</strong> face. Portrait sur fond<br />

neutre <strong>de</strong> type davidien. La tradition orale<br />

94<br />

dans la famille attribue ce tableau au Baron<br />

Gérard, attribution plausible. Jules <strong>de</strong> Rességuier<br />

fut en relation avec Victor Hugo, se<br />

piquait <strong>de</strong> littérature et <strong>de</strong> poésie et fut lauréat<br />

<strong>de</strong> l'Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> Jeux Floraux.<br />

D.M.<br />

Jean Antoine Baron GROS<br />

(Paris 1771-1835)<br />

220<br />

Etu<strong>de</strong> d'après "le coup <strong>de</strong> lance" <strong>de</strong> Rubens<br />

Huile sur toile, H. 0,445; L. 0,325.<br />

Signé et daté" Gros 1805 "au poinçon en<br />

bas à gauche. Au dos, sur la toile "Souvenir<br />

d'amitié donné à ma bonne femme Clémence<br />

Jamont (ou Junart ?) ce 21 mars<br />

1854 " avec une signature illisible.<br />

Vente publique, Toulouse, 22 mars 1974.<br />

Achat du musée, subventionné par la<br />

Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 74-3-1.<br />

220<br />

On sait que Gros avait accompagné les armées<br />

en Flandres et, étant donnée l'admiration qu'il<br />

portait à Rubens, on peut penser que c'est à<br />

cette occasion qu'il fit cette étu<strong>de</strong> d'après le<br />

célèbre tableau d'Anvers. Sans doute s'agit-il<br />

<strong>de</strong> l'oeuvre qui passa en vente publique à Toulouse<br />

en 1839, selon les informations fournies<br />

par les Commissaires Priseurs. En 1854 on<br />

sait, par l'inscription qui se trouve au dos, que<br />

l'oeuvre <strong>de</strong>vint la propriété <strong>de</strong> Dame Clémence<br />

Jamont ou Junart. On en perd la trace ensuite.<br />

Elle reparaît sur le marché toulousain en 1974<br />

et son ven<strong>de</strong>ur certifie aux Commissaires Priseurs<br />

qu'elle se trouve dans sa famille <strong>de</strong>puis<br />

au moins un siècle. Outre l'intérêt propre <strong>de</strong><br />

cette oeuvre, d'une exécution remarquablement<br />

libre et inventive, elle offre la possibilité d'être<br />

mise en rapport avec Le Christ en Croix entre<br />

les <strong>de</strong>ux larrons <strong>de</strong> Rubens, oeuvre très proche<br />

du Coup <strong>de</strong> lance, et elle enrichit notre<br />

ensemble d'oeuvres <strong>de</strong> Gros.<br />

D.M.


Jean Antoine Baron GROS<br />

(Paris 1771-1835)<br />

221<br />

Etu<strong>de</strong> pour "Hercule et Diomè<strong>de</strong>"<br />

Plume, encre, crayon, lavis et craie sur<br />

papier, H. 0,24; L. 0,185.<br />

Non signé, non daté.<br />

Vente publique, Toulouse.<br />

Achat du musée.<br />

inv. 76-1-1.<br />

Dessin préparatoire au grand tableau du Salon<br />

<strong>de</strong> 1835, mais dans une composition inversée.<br />

Eugène DELACROIX<br />

(Charenton-Saint-Maurice 1798 - Paris 1863)<br />

222<br />

Etu<strong>de</strong> pour le tableau du Sultan du Maroc<br />

Plume sur papier, H.0,19 ; L.0,29.<br />

Non signé, non daté.<br />

Galerie Philippe Leroux, Paris.<br />

Achat du musée, 1983, avec le concours<br />

du Fonds Régional d'Acquisitions <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

musées <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />

inv. 83-17-1.<br />

Dessin préparatoire rapi<strong>de</strong> pour la partie centrale<br />

du tableau du salon <strong>de</strong> 1845.<br />

Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières <strong>acquisitions</strong>, n°221 et 222,<br />

ont été faites parce qu'elles portent sur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

oeuvres préparatoires à <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux importants<br />

<strong>de</strong> la collection du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

D'une manière générale le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

ne recherche pas et ne collectionne pas les<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sins, mais dans ce cas particulier, comme<br />

dans celui <strong>de</strong> l'achat d'un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong>de</strong> Rivalz (cf.<br />

n° 177) il s'agit d'enrichir la connaissance<br />

d'oeuvres déjà conservées et <strong>de</strong> nourrir concrètement<br />

la compréhension du processus créateur<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> artistes.<br />

D.M.<br />

Alexandre CABANEL<br />

(Montpellier 1824-1889)<br />

223<br />

Ondines<br />

Huile sur bois, H.0,22 ; L.0,34.<br />

Non signé, non daté.<br />

Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1971.<br />

inv. 71-2-7.<br />

Pocha<strong>de</strong> assez enlevée du peintre académique<br />

montpelliérain. L'oeuvre est dans un état trop<br />

précaire pour être exposée.<br />

D.M.<br />

Amédée BAUDIT<br />

(Genève 1825 - Bor<strong>de</strong>aux 1890)<br />

224<br />

Bord <strong>de</strong> rivière<br />

Huile sur toile, H. 0,72; L. 0,92.<br />

Signé "A. Baudit " en bas à droite, non<br />

daté.<br />

Collection M. Naspleda, Toulouse.<br />

achat du musée, 1967.<br />

inv. Ro 1694.<br />

CEuvre, influencée par Corot et l'Ecole <strong>de</strong> Fontainebleau,<br />

caractéristique du peintre suisse qui<br />

fit l'essentiel <strong>de</strong> sa carrière en France et dans la<br />

région bor<strong>de</strong>laise. Trop fragile et nécessitant<br />

un rentoilage, l'oeuvre n'est pas exposée.<br />

D.M.<br />

Fernand Anne PIESTRE dit CORMON<br />

(Paris 1845-1924)<br />

225<br />

Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tête <strong>de</strong> femme<br />

Huile sur toile, H. 0,21 ; L. 0,15 .<br />

Non signé, non daté.<br />

Collection M. Metteix, Moissac.<br />

Don, 1974.<br />

inv. 74-4-1.<br />

Etu<strong>de</strong> caractéristique <strong>de</strong> la pâte nourrie <strong>de</strong><br />

Cormon, qui semble dater <strong>de</strong> l'époque <strong>de</strong> La<br />

Mort <strong>de</strong> Ravana (1875) conservée au <strong>Musée</strong>.<br />

Cette étu<strong>de</strong>, très usée et fragile ne peut pas être<br />

exposée.<br />

D.M.<br />

Victor CHARRETON<br />

(Bourgoin 1864 - Clermont-Ferrand 1936)<br />

226<br />

Hiver<br />

Huile sur toile, H. 0,30; L. 0,40.<br />

Signé "Charreton " non daté.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

227<br />

Printemps<br />

Huile sur toile, H. 0,30; L. 0,40.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

228<br />

Automne<br />

Huile sur toile, H.0,30 ; L.0,40.<br />

Signé "Charreton ", non daté.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Trois paysages caractéristiques <strong>de</strong> Victor<br />

Charreton. D'après les informations données<br />

par Madame Rulhe en 1968, ces trois tableaux<br />

auraient été commandés par son mari au len<strong>de</strong>main<br />

<strong>de</strong> la première guerre mondiale. D.M.<br />

95


La distinction habituellement faite entre l'Art et l'art<br />

mo<strong>de</strong>rne, quelque commodité méthodologique qu'elle présente,<br />

a ceci <strong>de</strong> vicieux qu'elle semble introduire l'idée d'essence<br />

et <strong>de</strong> nature qui ferait que les oeuvres d'art n'auraient<br />

droit à ce titre que dans l'effacement, dû au temps et au<br />

recul du temps, <strong>de</strong> ce qui a fait leur originalité dynamique<br />

et créatrice dans le temps où elles apparurent et dans le<br />

genre d'expression où elles ont fait date. Ce que l'on appelle<br />

l'art mo<strong>de</strong>rne ne serait art qu'au conditionnel, tenu au<br />

purgatoire, dans l'attente d'un jugement dont l'histoire<br />

nous prouve, pourtant, combien il est relatif, même en ce<br />

qui concerne l'art ancien. Cette distinction s'est accentuée<br />

et subdivisée avec la différenciation nouvelle faite entre<br />

l'art mo<strong>de</strong>rne et l'art contemporain, toute aussi arbitraire<br />

et pernicieuse que la précé<strong>de</strong>nte. Cet ensemble <strong>de</strong> distinctions<br />

tend à donner à la notion <strong>de</strong> patrimoine un caractère<br />

passé et passéiste qui a déteint sur la représentation que<br />

l'on se fait du musée : une sorte <strong>de</strong> temple <strong>de</strong> la convenance<br />

convenue, norme d'un ordre que l'on voudrait universel<br />

et immuable, reproductif <strong>de</strong> lui-même, alors que toute l'histoire<br />

<strong>de</strong> la création, toute l'histoire <strong>de</strong> l'art, ne nous parlent<br />

que <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> dynamisme, ne nous livrent leur héritage<br />

que parce qu'il est mouvement toujours vivant pour notre<br />

propre vie.<br />

Le patrimoine n'a pas <strong>de</strong> limite et notre conquête <strong>de</strong> notre<br />

propre condition, enrichie par la création <strong>de</strong> notre propre<br />

mémoire active, se fait continûment, tous les jours et par<br />

l'apport <strong>de</strong> tous ceux qui, chacun à son créneau, inventent<br />

le nécessaire nouveau et renouvelé <strong>de</strong> notre épanouissement<br />

humain. Aussi bien le musée, comme institution, se<br />

doit-il d'être, tout aussi essentiellement qu'un conservatoire<br />

<strong>de</strong> notre passé maintenu disponible et actif, un creuset du<br />

présent et du futur dans l'attention à tout ce que la vie nous<br />

apporte.<br />

Mais on doit avouer que cette sensibilité au présent est<br />

toute aussi relative, historique, personnalisée, que l'est le<br />

sentiment que l'on a <strong>de</strong> l'histoire et <strong>de</strong> l'héritage. Aussi<br />

bien, à travers l'action <strong>de</strong> tous les musées qui se sont enga-<br />

La peinture mo<strong>de</strong>rne<br />

et contemporaine<br />

gés dans la prise en compte <strong>de</strong> la création en train <strong>de</strong> se faire,<br />

peut-on lire <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances, <strong><strong>de</strong>s</strong> intérêts particularisés,<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> sensibilités différenciées. Et c'est fort bien ainsi. Car on<br />

ne saurait retomber dans l'erreur du siècle <strong>de</strong>rnier<br />

concernant les musées, à savoir que chaque musée se<br />

<strong>de</strong>vrait <strong>de</strong> répondre à une norme universelle obligée et que<br />

chaque musée <strong>de</strong>vrait ressembler aux autres comme <strong>de</strong>ux<br />

gouttes d'eau. Les i<strong>de</strong>ntités culturelles régionales, le poids<br />

<strong>de</strong> l'histoire en chaque lieu, les préoccupations les plus prégnantes<br />

<strong>de</strong> chaque population, le rôle personnel <strong><strong>de</strong>s</strong> acteurs<br />

concernés, tout contribue à donner à chaque action et à<br />

chaque établissement sa couleur propre et sa dynamique<br />

propre.<br />

C'est un fait que l'on ne peut que constater, mais, <strong>de</strong> 1865<br />

à 1950, la Ville <strong>de</strong> Toulouse et le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

n'ont aucunement pris en compte la réalité <strong>de</strong> la création<br />

vivante, ce qui fait que l'Impressionnisme et ses suites, le<br />

Fauvisme, le Cubisme, le Surréalisme, l'Abstraction naissante,<br />

étaient totalement absents <strong><strong>de</strong>s</strong> collections et que ce<br />

retard est irrattrapable dans les conditions économiques<br />

actuelles. Pour autant, il était possible <strong>de</strong> penser un redémarrage<br />

et une politique qui permettent <strong>de</strong> réinsérer le<br />

musée dans la vie. Déjà, mon prédécesseur, M. Paul Mesplé<br />

avait amorcé une action d'achats d'oeuvres contemporaines<br />

rendant compte <strong>de</strong> la tendance figurative dominante<br />

<strong>de</strong> la création <strong>de</strong> la région, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />

guerre, autour <strong>de</strong> François Desnoyer, Saint-Saens et d'un<br />

certain nombre <strong>de</strong> peintres toulousains et languedociens<br />

formés avant-guerre et pendant la guerre. Cette volonté <strong>de</strong><br />

rendre compte <strong>de</strong> la production locale et régionale, nous<br />

nous <strong>de</strong>vions <strong>de</strong> la maintenir et nous avons effectivement<br />

poursuivi l'action déjà entreprise : Bergougnan, Kablatt,<br />

Schmidt, Thon, Pradal, Igon, Denax, pour ne citer qu'eux,<br />

ont été attentivement suivis, avec le souci <strong>de</strong> ne pas privilégier<br />

telle tendance plutôt qu'une autre et sans cependant<br />

sombrer dans un éclectisme qui, sous prétexte d'impartialité,<br />

démissionnerait <strong><strong>de</strong>s</strong> exigences historiques et qualitatives<br />

qui doivent orienter l'action en ce domaine.<br />

97


Mais une région n'est elle-même que si elle est en mesure<br />

<strong>de</strong> se comparer et <strong>de</strong> vivre l'échange actif avec les autres<br />

régions, problème qui <strong>de</strong>vient d'une actualité et d'une<br />

importance toutes particulières au moment <strong>de</strong> la décentralisation.<br />

La Ville <strong>de</strong> Toulouse, par l'action personnelle <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

adjoints qui se sont succédé à la direction du Patrimoine,<br />

Maître Ourliac, Monsieur le Professeur Krynen, Maître<br />

Sudre et par l'apport <strong>de</strong> la Commission Technique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Beaux-Arts et <strong><strong>de</strong>s</strong> personnalités qui la composent, nous a<br />

permis d'étendre notre action à la constitution d'une collection<br />

qui puisse témoigner <strong>de</strong> références pertinentes par<br />

rapport à un certain type <strong>de</strong> création artistique qui s'est<br />

développée en France dans les trente <strong>de</strong>rnières années,<br />

création dont l'impact sur la peinture à Toulouse a été très<br />

sensible et à laquelle nombre <strong>de</strong> peintres <strong>de</strong> notre région<br />

ont apporté leur propre invention originale. Le paysagisme<br />

abstrait, le lyrisme expressif <strong>de</strong> la couleur informelle formant<br />

l'image picturale autonome, l'expressionnisme<br />

découlant d'un tel traitement non figuratif <strong>de</strong> la matière<br />

picturale, même en <strong><strong>de</strong>s</strong> images insolites et dénonciatrices<br />

<strong>de</strong> la figure humaine, ont particulièrement été envisagés, en<br />

recherchant d'abord <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong>de</strong> maîtres reconnus dans<br />

l'investigation <strong>de</strong> cette "abstraction lyrique ", Schnei<strong>de</strong>r,<br />

Bissière, Hartung, Soulages, oeuvres auxquelles on pouvait,<br />

dès lors, confronter celles <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes <strong>de</strong> notre région,<br />

comme Marfaing, Igon, Denax, qui, dans cette même voie,<br />

participent à l'enrichissement <strong>de</strong> la création. Cette orientation<br />

a débouché sur les retours figuratifs expressionnistes<br />

du traitement brutal <strong>de</strong> la matière picturale, acceptée<br />

comme telle, avec Lindstrom ou Christoforou et il a paru<br />

intéressant <strong>de</strong> mettre en rapport avec cette nouvelle figuration<br />

fondée sur l'expressivité même <strong><strong>de</strong>s</strong> composants <strong>de</strong> la<br />

peinture, la poétique bricolée d'un Robert Thon, ou les<br />

" palimpsestes " d'un Jean-Paul Héraud qui, à travers son<br />

interrogation <strong>de</strong> Mantegna et son expérience pratique et<br />

spirituelle <strong>de</strong> l'expression graphique <strong>de</strong> la souffrance dans<br />

les enregistrements d'électro-cardiogrammes et d'encéphalogrammes,<br />

invente à sa manière, un expressionnisme nonfiguratif<br />

d'une étonnante richesse.<br />

Parallèlement à l'action d'enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong> collections,<br />

les expositions permettaient <strong>de</strong> mieux montrer l'extension<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> différents types <strong>de</strong> recherches impliqués dans ces courants<br />

picturaux et, plus particulièrement, les expositions<br />

98<br />

"empreinte, geste, surface " et "empreinte, trace, volume<br />

", organisées l'an <strong>de</strong>rnier au <strong>Musée</strong> et au Réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Jacobins, à l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles nous avons pu acquérir<br />

une oeuvre importante d'Olivier Debré, ont été le lieu <strong>de</strong><br />

confrontation <strong>de</strong> ces tendances dans la production <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

aînés reconnus et <strong>de</strong> jeunes artistes qui infléchissent ces<br />

tendances dans le sens d'une réflexion et d'une pratique qui<br />

globalisent l'action sur l'espace et le réel, dans une visée<br />

plus sociologique, plus philosophique et morale dans la<br />

mesure où leur pratique artistique pose obstinément la<br />

question du statut <strong>de</strong> l' oeuvre d'art en s'interrogeant sur le<br />

réel, tout le réel, comme art. Enfin, on a accentué la relation<br />

privilégiée que Toulouse doit avoir avec l'Espagne,<br />

avec les expositions et les achats d'ceuvres d'Antoni Clavé<br />

et <strong>de</strong> Manolo Millares, avec lesquelles nous retrouvions les<br />

problématiques matiéristes, informalistes et pourtant<br />

humanistes, qui caractérisaient les oeuvres abstraites<br />

françaises et languedociennes acquises dans le cadre <strong>de</strong> la<br />

politique que nous venons <strong>de</strong> décrire schématiquement.<br />

Certes, il faut être mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te et luci<strong>de</strong> et reconnaître le<br />

caractère encore naissant <strong>de</strong> notre action, comparée à celle<br />

d'autres musées <strong>de</strong> province qui avaient amorcé cet engagement<br />

bien avant Toulouse, mais on tenait à souligner le<br />

sens et l'originalité que tous les acteurs à l'oeuvre ici ont<br />

voulu donner à une politique que la Ville a maintenant fermement<br />

affirmée <strong>de</strong>puis vingt ans. Certes, aussi, cet engagement<br />

pose la question pratique du <strong>de</strong>venir et <strong>de</strong> l'exploitation<br />

culturelle étendue <strong>de</strong> ce nouveau patrimoine, mais,<br />

quelles que soient les difficultés en ce domaine, les dispositions<br />

budgétaires qui ont été prises par la Ville prouvent<br />

que la mission du musée en matière <strong>de</strong> constitution <strong><strong>de</strong>s</strong> collections<br />

anciennes, mo<strong>de</strong>rnes et contemporaines, sera<br />

maintenue et renforcée et les mesures prises pour l'organisation<br />

d'importantes expositions, sous l'autorité du musée<br />

comme sous celle <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions municipales autres intéressées<br />

à la promotion <strong>de</strong> la création, prouvent que le mouvement<br />

ira en s'amplifiant et que Toulouse a, d'ores et déjà,<br />

pris sa place dans le mouvement culturel qui tend à mettre<br />

la création à la disposition <strong>de</strong> la population et à mettre la<br />

population en confiance et en harmonie avec la création.<br />

D.M.


Henri MANGUIN<br />

(Paris 1874 - Saint-Tropez 1949)<br />

229<br />

Fruits dans un moustiers blanc<br />

Huile sur toile, H.0,73 ; L. 0,61.<br />

Signé " manguin " en bas à droite, non<br />

daté (1907).<br />

Collection <strong>de</strong> Madame O. Manguin-<br />

Redon, Ramatuelle (Var).<br />

Achat du musée 1979, subventionné par la<br />

Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />

inv. 79-2-1.<br />

Très lié avec Matisse, Dufy et Marquet, <strong>de</strong>puis<br />

l'atelier Moreau et leur travail en commun<br />

dans son propre atelier, Manguin, avec mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tie,<br />

fut l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> pionniers <strong>de</strong> la libération <strong>de</strong> la<br />

couleur et <strong>de</strong> l'essor du Fauvisme, mais il resta<br />

toujours attaché à la construction graphique,<br />

cherchant l'équilibre entre le cloisonnisme <strong>de</strong><br />

Gauguin et la modulation <strong>de</strong> Cézanne. Cette<br />

nature morte, peinte en 1907, donc au plus fort<br />

<strong>de</strong> l'éclosion du Fauvisme, montre une accentuation<br />

<strong>de</strong> l'épuration constructive <strong>de</strong> l'espace,<br />

inspirée <strong>de</strong> Cézanne, au moment où, parallèlement.<br />

Matisse, avec Le luxe ou Le matelot, infléchit<br />

son Fauvisme dans un sens structurel du<br />

plan coloré unifié, ce qui <strong>de</strong>vait avoir une<br />

importance considérable pour l'évolution <strong>de</strong><br />

Picasso et <strong>de</strong> Braque. Comme l'avait très bien<br />

noté Guillaume Apollinaire, ce sont Matisse,<br />

Derain, Manguin et les Fauves soucieux <strong>de</strong><br />

229<br />

construction, qui furent à l'origine du Cubisme<br />

et cette toile <strong>de</strong> Manguin est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> jalons<br />

significatifs <strong>de</strong> cette évolution. Henri Manguin<br />

tenait tout particulièrement à cette œuvre qu'il<br />

conserva par <strong>de</strong>vers lui jusqu'à ce qu'il l'offrit<br />

en ca<strong>de</strong>au <strong>de</strong> mariage à sa belle-fille, Madame<br />

O<strong>de</strong>tte Manguin-Redon qui a bien voulu s'en<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>saisir au profit du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />

Bibi.: Pierre CABANNE, Henri Manguin, Neuchâtel,<br />

1964, n°89.<br />

Expositions : Henri Manguin, Avignon, <strong>Musée</strong> Calvet,<br />

1959, n° 32 ; Henri Manguin, Nice, Palais <strong>de</strong> la<br />

Méditerranée, mars 1969, n° 54 ; Henri Manguin,<br />

Cavaillon, Chapelle du Grand couvent, juinseptembre<br />

1974, n° 12 ; Henri Manguin, Saint-<br />

Tropez, <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l'Annoncia<strong>de</strong>-Chapelle <strong>de</strong> la Miséricor<strong>de</strong>,<br />

juin-septembre 1976, n°26.<br />

Roger BISSIERE<br />

(Villéréal (47) 1888 - Marminiac (46) 1964)<br />

230<br />

Crépuscule<br />

Huile sur toile, H. 0,92; L. 1,16.<br />

Signé et daté "Bissière 60 "en bas à droite.<br />

Galerie Jeanne Bûcher, Paris.<br />

Achat du musée, 1972.<br />

inv. 72-3-1.<br />

Formé dans l'amitié avec Braque et Lhote, Bissière<br />

s'orienta vers la non-figuration à la fin<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> années trente, dans <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres aux structures<br />

amples et constructives. Ayant dû cesser <strong>de</strong><br />

peindre entre 1939 et 1948 il recommença en<br />

s'engageant dans la création <strong>de</strong> textures <strong>de</strong><br />

taches <strong>de</strong> couleurs sur trames graphiques ou<br />

suggérées, dans un sens original mais comparable<br />

à celui <strong><strong>de</strong>s</strong> recherches <strong><strong>de</strong>s</strong> américains<br />

comme Mark Tobey et sur la base <strong>de</strong> son expérience<br />

<strong>de</strong> compositions <strong>de</strong> tissus cousus, <strong>de</strong> la<br />

tapisserie et du vitrail. A cette influence technique<br />

du travail <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux modulaires, en<br />

petites unités et du travail <strong>de</strong> la lumière en petites<br />

facettes colorées, qui portait Bissière à faire<br />

une expérience du plan pictural similaire à<br />

celle <strong><strong>de</strong>s</strong> peintres américains, s'ajoute la réflexion<br />

sur la <strong><strong>de</strong>s</strong>tructuration du <strong><strong>de</strong>s</strong>sin, déplacé<br />

<strong>de</strong> l'expression du contour à la formation <strong>de</strong> la<br />

structure discontinue du plan, dans un style qui<br />

renouvelle la recherche <strong>de</strong> Picasso et <strong>de</strong> Braque<br />

autour <strong>de</strong> 1910-1913 et les premières systématisations<br />

<strong>de</strong> l'écriture fragmentaire en croix <strong>de</strong><br />

Mondrian, vers 1914. La rigueur libre <strong>de</strong> l'investigation<br />

du champ <strong>de</strong> la surface par le graphisme<br />

serré et discontinu organise la répartition<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> taches colorées modulaires, éparpillées,<br />

sour<strong>de</strong>ment scintillantes et constituant le<br />

voile, la texture <strong><strong>de</strong>s</strong> tonalités qui suggèrent les<br />

valeurs, les lumières assombries et évocatrices<br />

<strong>de</strong> la sensation crépusculaire.<br />

Bibi.: LESCOU, Note, dans Ménestral, n° 9, avrilmai<br />

1976, p. 12 (repr.) ; Denis MILHAU, "Nouvelles<br />

<strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> province-Toulouse ",<br />

dans La Revue du Louvre n° 5/6, 1976.<br />

Expositions : Roger Bissière, Bor<strong>de</strong>aux, Galerie <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Beaux-Arts, 1965, n°46 ; L'Art Mo<strong>de</strong>rne dans les<br />

<strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Province, Paris, Galeries Nationales du<br />

Grand Palais, 1978, n° 21; Centenaire du Salon <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Indépendants, Paris, Grand Palais, avril-mai <strong>1984</strong>.<br />

Alberto MAGNELLI<br />

(Florence 1888 - Menton 1971)<br />

231<br />

D.M.<br />

Pierre avec brique (Pierre n° 81)<br />

Huile sur toile, H. 1,00; L. 0,81.<br />

Signé et daté "Magnelli 34 " en bas à<br />

droite, au dos, sur la toile, "A. Magnelli.<br />

Pierre n° 81.1934 ".<br />

Collection <strong>de</strong> Madame A. Magnelli, Meudon.<br />

Achat du musée, 1981, subventionné par<br />

la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> France.<br />

inv. 81-1-1.<br />

Florentin formé dans le bouillonnement du<br />

Cubisme, du Futurisme, du Fauvisme et <strong>de</strong> la<br />

Peinture Métaphysique, Magnelli affirmait une<br />

personnalité figurative avi<strong>de</strong> <strong>de</strong> simplification<br />

et <strong>de</strong> rigueur plastique <strong>de</strong> la surface vivement<br />

colorée, se mettant ainsi en marge <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances<br />

dominantes <strong>de</strong> la peinture italienne et<br />

témoignant d'un souci harmonique <strong><strong>de</strong>s</strong> plans<br />

colorés comparable à celui <strong>de</strong> Matisse et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

puristes français. Installé à Paris en 1929, il<br />

retourna fréquemment en Italie, dans la région<br />

<strong>de</strong> Carrare, où il fut frappé par l'abstraction<br />

plastique naturelle <strong><strong>de</strong>s</strong> accumulations <strong>de</strong> blocs<br />

<strong>de</strong> pierres marqués et travaillés. Bien qu'il eut<br />

été tout aussi pertinent <strong>de</strong> choisir une oeuvre<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> années cinquante, où Magnelli se réalisait<br />

dans toute l'ampleur <strong>de</strong> sa vision constructive<br />

abstraite, comme on put le voir dans la belle<br />

exposition organisée en 1972 par M. Y. Erpeldinger<br />

au Centre Culturel Municipal, il a paru<br />

intéressant d'acheter une toile qui témoigne<br />

tout particulièrement <strong>de</strong> cette vision <strong>de</strong> l'abstraction<br />

sur nature, dont l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> " pierres<br />

", entre 1931 et 1935, incarne la conception<br />

et la création.<br />

99


Bibi.: Anne MAISONNIER, Alberto Magnelli,<br />

l'oeuvre peint, catalogue raisonné, Paris, 1975,<br />

nO 430, p.110.<br />

Expositions : Seconda Quadriennale d'Arte Nazionale,<br />

Rome, 1935 ; Alberto Magnelli, Essen,<br />

Museum Folkwang, 1964, n° 24 ; Alberto Magnelli,<br />

Toulouse, Centre Culturel Municipal, 1972. D.M.<br />

Louis LATAPIE<br />

(Toulouse 1891 - Paris 1972)<br />

232<br />

Le nègre au cigare<br />

Huile sur toile, H.0,81 ; L.0,54.<br />

Signé " Latapie " en bas à gauche, non<br />

daté (vers 1921).<br />

Collection Françoise Tournirer, Carennac.<br />

Achat du musée, 1969.<br />

inv. 69-4-1.<br />

Louis Latapie, toulousain d'origine et qui fut le<br />

beau-frère <strong>de</strong> Bissière, eut une longue et fécon<strong>de</strong><br />

pério<strong>de</strong> cubiste, avant <strong>de</strong> s'orienter vers une<br />

figuration comparable, toutes choses égales<br />

par ailleurs, à celle <strong>de</strong> Derain, pendant l'entre<strong>de</strong>ux-guerres,<br />

ce dont témoigne la gran<strong>de</strong> composition<br />

"La danse sur la montagne ou la<br />

comédie tragique ", <strong>de</strong> 1936, que l'artiste avait<br />

offert au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> en 1968. Par la<br />

suite Latapie s'est adonné à une abstraction<br />

géométrisante et poétique haute en couleurs.<br />

Le Cubisme étant totalement absent <strong>de</strong> nos<br />

collections, il a paru intéressant, pour représenter<br />

la création <strong>de</strong> Louis Latapie, toulousain<br />

100<br />

jusque là ignoré par sa ville, d'acquérir cette<br />

oeuvre caractéristique <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> l'artiste<br />

au début <strong><strong>de</strong>s</strong> années vingt : le thème du<br />

nègre <strong>de</strong> cabaret est cher aux cubistes et aux<br />

artistes <strong><strong>de</strong>s</strong> "années folles " et la figuration,<br />

stylisée géométriquement et traitée en a-plats<br />

<strong>de</strong> couleurs vives, correspond à l'évolution du<br />

Cubisme figuratif <strong>de</strong> Gleizes, Metzinger, Lothe<br />

et Latapie à cette époque.<br />

D.M.<br />

François DESNOYER<br />

(Montauban 1894 - Saint-Cyprien 1972)<br />

233<br />

Les bords <strong>de</strong> la Garonne à Toulouse<br />

Huile sur toile, H. 0,39; L.0,46.<br />

Signé " DESNOYER " en bas à droite,<br />

non daté (1936).<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

François Desnoyer attribuait au paysage toulousain<br />

dont ce petit tableau est l'esquisse, une<br />

valeur démonstrative toute particulière pour<br />

faire comprendre sa conception du Cubisme<br />

comme construction par plaques chromatiques<br />

réparties sur le champ <strong>de</strong> l'image afin d'en<br />

épanneler la vision figurative. Dans les propos<br />

<strong>de</strong> l'artiste rapportés par Souza Desnoyer, son<br />

épouse, ce paysage était précisément pris<br />

comme exemple <strong>de</strong> son interprétation personnelle<br />

du Cubisme. Il y a vingt ans, au cours<br />

d'une discussion que nous avions eue à Sète,<br />

François Desnoyer m'avait montré la photographie<br />

<strong>de</strong> ce paysage, en me rappelant les<br />

séances <strong>de</strong> travail qu'il avait eues, sur les bords<br />

<strong>de</strong> la Garonne et <strong>de</strong> la Garonnette, avec Marc<br />

Saint-Saens et Raymond Espinasse et j'ai eu le<br />

plaisir <strong>de</strong> retrouver l'esquisse <strong>de</strong> ce paysage<br />

chez Madame Rulhe. Le paysage représente<br />

l'usine entre la Garonne et la Garonnette et la<br />

pointe méridionale <strong>de</strong> la prairie <strong><strong>de</strong>s</strong> filtres.<br />

Sans doute Desnoyer a-t-il peint ce tableau au<br />

cours d'un bref séjour à Toulouse en 1936,<br />

date indiquée par Madame Rulhe et confirmée<br />

par Souza Desnoyer.<br />

231 ^ Bibi. : SOUZA, Desnoyer, sa vie, ses amis, ses voyages,<br />

Montfermeil, 1977, p.232 (repr.).<br />

D.M.<br />

234


Gérard SCHNEIDER<br />

(Sainte-Croix (Suisse) 1896 -^)<br />

234<br />

Composition 60-1<br />

Huile sur toile, H. 0,80; L. 1,00.<br />

Signé et daté "Schnei<strong>de</strong>r 69 " en bas à<br />

droite.<br />

Galerie G. Arnaud, Paris.<br />

Achat du musée, 1972.<br />

inv. 72-4-1.<br />

CEuvre caractéristique <strong>de</strong> la calligraphie gestuelle<br />

et romantique <strong>de</strong> Gérard Schnei<strong>de</strong>r, l'un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> pionniers <strong>de</strong> ce qu'il est convenu d'appeler<br />

l'abstraction lyrique. Schnei<strong>de</strong>r est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

plus authentiques représentants <strong>de</strong> la sincérité<br />

<strong>de</strong> l'engagement spontané <strong>de</strong> l'artiste dans l'investigation<br />

gestuelle et chromatique <strong>de</strong> la surface<br />

à faire signifier et il prône tout particulièrement<br />

la pratique <strong>de</strong> l'improvisation dans la<br />

concentration, à l'instar <strong><strong>de</strong>s</strong> calligraphes<br />

d'Extrême-Orient. Ici cette spontanéité <strong>de</strong> la<br />

création se situe dans la provocation plastique<br />

voulue <strong>de</strong> l'expressivité exacerbée du fond vert<br />

sur lequel le signe est largement et furieusement<br />

griffé.<br />

Bibi.: Denis MILHAU, " Nouvelles <strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

musées <strong>de</strong> province-Toulouse ", dans La Revue du<br />

Louvre, n° 5/6, 1976.<br />

D.M.<br />

Raoul BERGOUGNAN<br />

(Toulouse 1900- 1982)<br />

235<br />

La place du Taureau à Clermont-Ferrand<br />

Huile sur toile, H. 0,73; L. 0,92 .<br />

Signé "R. Bergougnan " en bas à droite,<br />

non daté (1972).<br />

Commandé en 1972 par le Rotary-Club <strong>de</strong><br />

Toulouse pour être offert au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>.<br />

Don, 1973.<br />

inv. 73-1-1.<br />

Le peintre profond et délicat qu'est Raoul Bergougnan<br />

n'était représenté au musée que par<br />

une seule oeuvre. A l'occasion <strong>de</strong> l'exposition<br />

235<br />

rétrospective organisée au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />

pour son soixante dixième anniversaire,<br />

Bergougnan, qui avait cessé <strong>de</strong> peindre <strong>de</strong>puis<br />

quelques années, reprit brosses et pinceaux et<br />

créa un certain nombre <strong>de</strong> paysages et <strong>de</strong> natures<br />

mortes, dont cette vue <strong>de</strong> Clermont-<br />

Ferrand, commandée par le Rotary-Club. On y<br />

retrouve, avec une fraîcheur <strong>de</strong> vision et <strong>de</strong> facture<br />

plus vive que jamais, le sens <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs<br />

dans le plan qui caractérise la peinture d'atmosphère<br />

et <strong>de</strong> sensation <strong>de</strong> Raoul Bergougnan.<br />

Exposition : Hommage à Raoul Bergougnan, Toulouse,<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1973, n°44.<br />

D.M.<br />

Hans HARTUNG<br />

(Leipzig 1904-^)<br />

236<br />

Composition 1967 A 69<br />

Pastel sur papier, H. 1,00; L. 0,72.<br />

Signé et daté "Hartung 67 "en bas à gauche,<br />

au dos "1967 A 69 ".<br />

Galerie <strong>de</strong> France, Paris.<br />

Achat du musée, 1974.<br />

inv. 74-2-1.<br />

236<br />

1 01


Venu d'emblée à l'abstraction, dès les années<br />

vingt, avec <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres d'une extrême importance<br />

pour le développement <strong>de</strong> ce que l'on<br />

appelle le paysagisme abstrait, en particulier<br />

par ses aquarelles et ses gouaches, Hartung<br />

resta cependant presqu'inconnu. Il s'imposa,<br />

au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière guerre mondiale,<br />

par ses graphismes noirs, végétaux et acérés,<br />

sur fonds chromatiques homogènes mais nuancés.<br />

Dans son aspiration à " agir sur la toile ",<br />

pour reprendre sa propre expression, Hans<br />

Hartung aborda à une sorte <strong>de</strong> tachisme, puis<br />

au nuagisme, avant <strong>de</strong> se livrer à un travail<br />

graphique continu dans son mouvement même<br />

sur le support repaire <strong>de</strong> l'enroulement du geste.<br />

C'est <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier type <strong>de</strong> travail que rend<br />

compte cette composition qui montre tout particulièrement<br />

l'importance <strong>de</strong> la trace figurale<br />

du geste à la fois spontané et travaillé <strong>de</strong> l'artiste<br />

dans la recherche <strong>de</strong> l'expression plastique<br />

et émotive du mouvement formel à travers<br />

l'image <strong>de</strong> la forme du mouvement créateur.<br />

Bibl. : Denis MILHAU, "Nouvelles <strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

musées <strong>de</strong> province-Toulouse" dans La Revue du<br />

Louvre, n° 5 /6, 1976.<br />

Exposition : L'Art Mo<strong>de</strong>rne dans les <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Province,<br />

Paris, Galeries Nationales du Grand Palais,<br />

1978, n°115.<br />

D.M.<br />

Serge POLIAKOFF<br />

(Moscou 1906 - Paris 1969)<br />

237<br />

Composition (Rouge orangé jaune)<br />

Huile et peinture à l'oeuf sur toile,<br />

H. 1,00; L. 0,81.<br />

Signé "Serge Poliakoff" en bas à droite,<br />

non daté, daté au dos, 1964.<br />

Collection <strong>de</strong> Madame S. Poliakoff, Paris.<br />

Achat du musée, 1973.<br />

inv. 73-6-1.<br />

CEuvre caractéristique du traitement formel<br />

austère et rigoureux <strong>de</strong> la surface divisée en<br />

formes strictes, saturées <strong>de</strong> couleurs uniques<br />

dont les intensités réciproquement confrontées<br />

à quasi égalité jouent par rapport <strong>de</strong> contrastes<br />

ou d'affinités <strong>de</strong> tons ou <strong>de</strong> valeurs et peintes<br />

dans une matière <strong>de</strong>nse et économe, avec <strong>de</strong><br />

subtiles et somptueuses recherches <strong>de</strong> transparences<br />

ou <strong>de</strong> matités, <strong>de</strong> superpositions travaillées<br />

par une facture gestuelle mais fondue dans<br />

l'effet <strong>de</strong> surface. Inspirée, a-t-on dit, par la tradition<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> icônes, par le choc émotionnel<br />

éprouvé par Poliakoff <strong>de</strong>vant les sarcophages<br />

égyptiens et par la peinture suprématiste <strong>de</strong><br />

Malevitch, cette peinture, toute <strong>de</strong> planitu<strong>de</strong><br />

obstinée, forme une sorte <strong>de</strong> cartographie imaginaire<br />

et poétique, dont la géométrie lumineuse<br />

et musicale tend à la rationalité rythmique.<br />

Cette œuvre est reproduite sur la couverture du<br />

présent catalogue.<br />

Bibi. : Denis MILHAU, " Nouvelles <strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> province-Toulouse ", dans La Revue du<br />

Louvre, n° 5/6, 1976.<br />

Exposition : L'Art Mo<strong>de</strong>rne dans les <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Province,<br />

Paris, Galeries Nationales du Grand Palais,<br />

1978, n°238.<br />

D.M.<br />

Antoni CLAVE<br />

(Barcelone 19 13-<br />

238<br />

Composition avec quatre gants<br />

Huile, sérigraphie, collage et technique<br />

mixte sur toile, H. 1,48; L. 1,36.<br />

Signé "Clavé "en bas à droite, non daté,<br />

daté au dos 1972.<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Saint-Tropez.<br />

Achat du musée, 1982.<br />

inv. 82-2-1.<br />

102<br />

Exposition : Clavé, paintings, sculptures, New-York,<br />

Weintraub Gallery, 1974, n° 32.<br />

239<br />

Drapeau catalan - Velem l'Estatut<br />

Huile sur papier froissé, marouflé,<br />

H. 1,45; L. 1,30.<br />

Signé " Clavé " en bas à droite, non daté,<br />

daté au dos " Volem l'Estatut 1977 ".<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Saint-Tropez.<br />

Don <strong>de</strong> l'auteur, 1982.<br />

inv. 82-3-1.<br />

A la suite <strong>de</strong> l'exposition rétrospective organisée<br />

au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> pendant l'été<br />

1981, en collaboration avec les frères Gaspar<br />

<strong>de</strong> Barcelone, nous décidions d'acquérir une<br />

oeuvre d'Antoni Clavé caractéristique <strong>de</strong> sa<br />

technique mixte <strong>de</strong> collage et d'intégration du<br />

savoir <strong>de</strong> graveur, traitant du thème <strong>de</strong> la main<br />

développé par celui <strong><strong>de</strong>s</strong> gants, sujet privilégié<br />

chez Clavé entre 1971 et 1975. De son côté,<br />

Antoni Clavé, dans un geste d'une extrême<br />

générosité, nous offrait une oeuvre <strong>de</strong> la série<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux qu'il avait réalisée en 1977, à la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. A. Mousseigne, alors conservateur<br />

du <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l'Annoncia<strong>de</strong> à Saint-Tropez,<br />

pour son exposition "le drapeau ", thème sur<br />

lequel Antoni Clavé a pu développer l'expression<br />

plastique <strong>de</strong> la revendication catalane.<br />

Bibi.: Jean Luc MERCIE, Clavé, Paris, 1980,<br />

n° 135.<br />

Exposition : Antoni Clavé, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>, été 1981, n°213.<br />

D.M.<br />

Pierre SOULAGES<br />

(Ro<strong>de</strong>z 1919-^)<br />

240<br />

238<br />

Peinture 15-X-75<br />

Huile sur toile, H. 1,30; L. 0,97.<br />

Signé "Soulages " en bas à droite, non<br />

daté, daté au dos, 15.X.75.<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1975.<br />

inv. 75-2-1.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> son investigation <strong>de</strong> l'abstraction<br />

lyrique et gestuelle <strong><strong>de</strong>s</strong> années cinquante et<br />

soixante, la commission <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts a souhaité<br />

l'acquisition d'une oeuvre <strong>de</strong> Soulages,<br />

dont le travail a si fortement intéressé nombre<br />

<strong>de</strong> jeunes artistes toulousains et convergé vers<br />

leurs propres recherches. Pierre Soulages a<br />

voulu personnellement s'impliquer dans cette<br />

acquisition et nous a lui-même proposé, à l'automne<br />

1975, une <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rnières œuvres (15<br />

octobre 1975) au graphisme noir orthogonal<br />

très strict et très économe dans une œuvre austère<br />

où s'amorce une recherche d'organisation<br />

en surfaces linéaires, en ban<strong><strong>de</strong>s</strong> registrées, travail<br />

qui a, <strong>de</strong>puis, conduit le peintre à souligner<br />

la facture <strong>de</strong> matières animées par la lumière,<br />

dans <strong><strong>de</strong>s</strong> textures <strong>de</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> noires sur fond<br />

noir. Par ce jeu strictement registré, Pierre<br />

Soulages semble avoir privilégié le caractère<br />

plan <strong>de</strong> la grille picturale, y soumettant les<br />

aspects spatiaux <strong>de</strong> contre-jours imaginaires<br />

que produit cette organisation <strong>de</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> entrecroisées<br />

et superposées.<br />

D.M.


Olivier DEBRE<br />

(Tours 1920-^)<br />

241<br />

Grand ocre rose <strong>de</strong> Touraine<br />

Huile sur toile, H. 1,80; L. 5,00.<br />

Non signé, non daté, au dos "O. Debré<br />

1980 ".<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Paris.<br />

Achat du musée, 1983, avec le concours<br />

du Fonds Régional <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Midi-<br />

Pyrénées.<br />

inv. 83-6-1.<br />

Olivier Debré, qui a fait ses premières armes<br />

artistiques à Toulouse où il a <strong><strong>de</strong>s</strong> attaches<br />

familiales et amicales, est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> peintres <strong>de</strong><br />

sa génération les plus attentifs à la création<br />

d'un rapport intime entre l'émotion née du<br />

contact avec la nature, traduite en acte dans le<br />

champ pictural et la logique expressive <strong>de</strong> l'organisation<br />

plastique réfléchie, par un travail du<br />

geste sur la toile, d'une matière charnue et sensuelle<br />

proche <strong>de</strong> la terre, source <strong>de</strong> l'émotion,<br />

par la couleur, en une image non imitative,<br />

voire même non suggestive, mais qui déclare<br />

l'unité <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong><br />

l'épreuve <strong>de</strong> la nature.<br />

Exposition : Empreinte, Geste, Surface, Toulouse,<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>-Réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins, été<br />

1983, p. 25 (repr.).<br />

D.M.<br />

Georges MATHIEU<br />

(Paris 1921 -^)<br />

242<br />

Entrée <strong>de</strong> Louis Antoine <strong>de</strong> Bourbon Duc<br />

d'Angoulême dans la bonne Ville <strong>de</strong> Toulouse<br />

Huile sur toile, H. 0,97; L. 1,94.<br />

Signé et daté "Mathieu 70 "en bas à droite.<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Paris.<br />

Achat du musée, 1976.<br />

inv. 76-4-1.<br />

Sur fond bleu roi, le graphisme gestuel et cérémoniel,<br />

aux dominantes rouge et or, symbolise<br />

la solennité et la festivité <strong>de</strong> l'entrée d'un prince<br />

du sang dans une bonne ville du royaume. Le<br />

caractère emblématique, <strong>de</strong> médaille monumentale,<br />

d'enseigne, correspond, à la fois, au<br />

thème désigné par le titre et aux recherches que<br />

Mathieu faisait à cette époque pour les affiches<br />

qu'il réalisa pour la Compagnie Nationale Air-<br />

France.<br />

D.M.<br />

John CHRISTOFOROU<br />

(Londres 1921 -^)<br />

243<br />

The new rebell<br />

Huile sur toile, H. 1,30; L. 0,97.<br />

Signé" Christoforou "en bas à droite, non<br />

daté.<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Simone Bou<strong>de</strong>t,<br />

Toulouse.<br />

Achat du musée, 1973.<br />

inv. 73-8-1.<br />

Christoforou est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> premiers représentants<br />

<strong>de</strong> ce que l'on a appelé, dans les années<br />

soixante, "la nouvelle figuration ", à laquelle il<br />

apporta son caractère expressionniste fondé<br />

sur une vision dramatique <strong>de</strong> la figure humaine.<br />

Ses déformations caricaturales, cauchemar<strong><strong>de</strong>s</strong>ques,<br />

sanguinolantes, reposent, semblentils,<br />

sur une sorte <strong>de</strong> constat luci<strong>de</strong> et révolté <strong>de</strong><br />

l'auto<strong><strong>de</strong>s</strong>truction humaine dans le mon<strong>de</strong><br />

mo<strong>de</strong>rne : à l'époque <strong>de</strong> ce tableau, significativement<br />

intitulé "le nouveau révolté ", Christo-<br />

forou peignait <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> compositions d'après<br />

Brueghel l'Ancien et d'autres sur le thème <strong>de</strong><br />

"la nuit et le néant ", montrant un engagement<br />

existentiel du peintre dans la représentation <strong>de</strong><br />

l'angoisse humaine, face au pessimisme <strong>de</strong> sa<br />

situation et <strong>de</strong> sa condition, exprimée par la<br />

véhémence même du sentiment, du geste, <strong>de</strong> la<br />

violence formelle du refus et <strong>de</strong> la lucidité.<br />

Pierre IGON<br />

(Toulouse 1922 -<br />

244<br />

D.M.<br />

Diptyque, double rectangle<br />

Huile sur toile (<strong>de</strong>ux toiles accolées),<br />

H. 1,62; L. 2,62.<br />

Signé " Igon " sur le bord gauche au<br />

milieu, non daté, au dos "A2-1970 ".<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1970.<br />

inv. 72-1-1.<br />

Artiste formé en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions et ateliers<br />

officiels, Pierre Igon participa, juste après<br />

la secon<strong>de</strong> guerre, au bouillonnement du grou-<br />

pe formé par André Marfaing, Jousselin, Yankel,<br />

Fachard et, après une brève pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

figuration expressionniste fondée sur l'observation<br />

<strong>de</strong> la nature, faune et flore, il s'orienta vers<br />

une abstraction fortement colorée <strong>de</strong> matières<br />

brunes et sour<strong><strong>de</strong>s</strong> où un graphisme noir suggérait<br />

les formes et les mouvements d'une entomologie<br />

visionnaire et fantastique. Vers 1969-<br />

1970 Igon aborda les fonds blancs, comme on<br />

le voit sur ce diptyque, en y situant la danse<br />

planaire et spatiale <strong><strong>de</strong>s</strong> graphismes noirs,<br />

accentués <strong>de</strong> quelques plages <strong>de</strong> couleurs violentes,<br />

qui traduisent toujours cette passion <strong>de</strong><br />

l'expression visionnaire <strong>de</strong> la vie troublante <strong>de</strong><br />

la nature animale.<br />

D.M.<br />

André MARFAING<br />

(Toulouse 1925 -^)<br />

245<br />

Composition XII-69<br />

Huile sur toile.<br />

Signé " Matfaing ".<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1970.<br />

inv. 70-1-1.<br />

243<br />

103


André Marfaing a été un <strong><strong>de</strong>s</strong> pionniers <strong>de</strong> l'abstraction<br />

à Toulouse, dans un travail fondé sur<br />

l'opposition du blanc et du noir. Beaucoup <strong>de</strong><br />

critiques ont vu dans sa peinture une influence<br />

directe <strong>de</strong> Pierre Soulages, son aîné <strong>de</strong> six ans,<br />

mais, en réalité, il parait qu'André Marfaing<br />

obéit à une démarche toute différente <strong>de</strong> celle<br />

du ruthénois : loin <strong>de</strong> travailler les grilles <strong>de</strong><br />

ban<strong><strong>de</strong>s</strong> en contre-jour, Marfaing recherche <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

rapports <strong>de</strong> forces planaires <strong>de</strong> surfaces opposées,<br />

en portant toute son attention sur les fractures<br />

ou les rapprochements, les percées ou les<br />

passages et en investissant la problématique <strong>de</strong><br />

l'opposition forme/fond, soit dans le contraste<br />

du noir et du blanc en lui-même, soit dans la<br />

confrontation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux forces <strong>de</strong> même couleur<br />

et <strong>de</strong> même lumière. L'ceuvre actuellement en<br />

prêt à l'extérieur ne peut pas être exposée.<br />

D.M.<br />

Bengt LINDSTROM<br />

(Stôrsjekapelle-Hârjedalen (Suè<strong>de</strong>)- 1925-<br />

246<br />

Les amoureux<br />

Huile sur toile, H. 0,92; L.0,72.<br />

104<br />

246<br />

Signé " Lindstrom "en bas au centre, non<br />

daté.<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1973.<br />

inv. 73-9-1.<br />

Formé, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière guerre,<br />

dans les académies <strong>de</strong> Stockholm et Copenhague,<br />

avant <strong>de</strong> venir à Paris, atelier Lhote, Bengt<br />

Lindstrom s'est très tôt affirmé comme un<br />

expressionniste gestuel et matiériste <strong>de</strong> la figure.<br />

Comme nombre d'expressionnistes, ses<br />

aînés, comme Rouault, Nol<strong>de</strong>, Kokoschka,<br />

Lindstrom s'est forgé un langage provocant<br />

émotivement et chromatiquement agressif qui,<br />

dans sa permanence, lui permet <strong>de</strong> traiter, à la<br />

fois, la violence <strong>de</strong> la matière colorée et la<br />

forme expressive <strong>de</strong> la figure déformée dans le<br />

mouvement graphique nourri <strong>de</strong> la matière qui<br />

exacerbe le sens dramatique <strong><strong>de</strong>s</strong> scènes et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

sentiments. Les rapports <strong>de</strong> contrastes violents<br />

déclarent, dans un mo<strong>de</strong> ambigu <strong>de</strong> sarcasme<br />

et <strong>de</strong> tendresse passionnée, le bouillonnement<br />

volcanique <strong>de</strong> l'étreinte érotique et <strong><strong>de</strong>s</strong> matières<br />

maçonnées sur la toile.<br />

D.M.<br />

Manolo MILLARES<br />

(Las Palmas <strong>de</strong> Gran Canaria 1926-Madrid<br />

1972)<br />

247<br />

Composition aux textures harmoniques<br />

Huile sur toile et technique mixte,<br />

H. 1,11; L. 0,83.<br />

Signé " Millares " en bas à droite, non<br />

daté (1956).<br />

Collection <strong>de</strong> Madame Escubio <strong>de</strong> Minares,<br />

Madrid.<br />

Achat du musée, 1982, avec le concours<br />

du Fonds Régional d'<strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />

inv. 82-6-1.<br />

Bibi. : José Augusto FRANCA, Millares, Barcelone,<br />

1977, p. 35, n°46.<br />

Exposition : Manolo Millares, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>, été 1982, n° 13.<br />

248<br />

Anthropofaune 1971<br />

Huile sur toile et technique mixte,<br />

H. 1,00 ; L.0,81.<br />

Signé " Millares " en haut à droite, non<br />

daté (1971).<br />

Collection <strong>de</strong> Madame Escubio <strong>de</strong> Millares,<br />

Madrid.<br />

Achat du musée, 1983, avec le concours<br />

du Fonds Régional d'<strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />

inv. 82-6-2.<br />

Exposition : Manolo Millares, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>, été 1982, n° 54.<br />

249<br />

Sans titre<br />

Encre sur papier, H. 0,70; L.0,50.<br />

Signé et daté " Millares 71 "en bas à droite.<br />

Collection <strong>de</strong> Madame Escubio <strong>de</strong> Millares,<br />

Madrid.<br />

Don, 1983.<br />

inv. 82-7-1.<br />

Exposition : Manolo Millares, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong>, été 1982, n° 74.<br />

Grâce à la très généreuse collaboration <strong>de</strong> la veuve<br />

<strong>de</strong> l'artiste, Madame Elvireta Escubio <strong>de</strong> Millares, le<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> présentait, durant l'été 1982,<br />

une très importante retrospective <strong>de</strong> Millares, le<br />

peintre le plus profond et le plus révolutionnaire du<br />

groupe "El Paso" qui, à la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années cinquante,<br />

témoigna <strong>de</strong> la force originale <strong>de</strong> l'informalisme<br />

espagnol et catalan dans la recherche picturale européenne.<br />

A la suite <strong>de</strong> cette exposition le musée décidait<br />

d'acquérir <strong>de</strong>ux oeuvres <strong>de</strong> Millares : la première,<br />

significative du travail <strong><strong>de</strong>s</strong> formes colorées sur les<br />

serpillières et les toiles à sac et sur leurs acci<strong>de</strong>nts,<br />

avec un traitement tachiste du plan où Millares développait<br />

la rigueur formelle dont il s'était nourri dans<br />

son admiration pour Torres-Garcia, Picasso et Miro<br />

et où il proposait une pratique nouvelle et originale<br />

<strong>de</strong> la peinture faite <strong>de</strong> réel pour le transmuer en le<br />

représentant ; la secon<strong>de</strong>, fondée sur le travail du<br />

blanc et du noir et sur l'avènement du support froissé,<br />

bouchonné, volumisé, où Millares propose une<br />

vision troublante <strong>de</strong> l'homme né <strong>de</strong> la terre, mort<br />

dans la terre, fossile <strong>de</strong> sa propre condition et promesse<br />

organique <strong>de</strong> sa propre naissance dans les<br />

entrailles <strong>de</strong> la terre. A ces achats consentis à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

conditions extrêmement avantageuses, Madame<br />

Escubio <strong>de</strong> Millares a ajouté le don d'un beau <strong><strong>de</strong>s</strong>sin<br />

sobre et austère, caractéristique du travail graphique<br />

<strong>de</strong> Millares sur les excavations archéologiques et sur<br />

les animaux au désert, expérience d'écriture qui a<br />

puissamment nourri sa peinture dans les <strong>de</strong>rnières<br />

années <strong>de</strong> sa vie.<br />

DM.


247<br />

Pierre SICRE dit SAINT-PAUL<br />

(Castelnau Magnoac 1926-^)<br />

250<br />

Composition n° 417<br />

Huile sur toile, H. 0,80; L. 0,80.<br />

Signé "Saint Paul " en bas à droite, non<br />

daté, au dos " Saint-Paul juin 74-n° 417 ".<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />

Achat du musée, 1976.<br />

inv. 76-9-1.<br />

Saint-Paul n'était représenté au musée que par<br />

une toile ancienne, un paysage marin à tonalité<br />

vermillon, <strong>de</strong> style géométrique. Il a paru intéressant<br />

d'acquérir une toile significative <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

recherches spatiales, formelles et évocatrices<br />

récentes du peintre : cubisation perspective<br />

étrange d'un espace à la fois vi<strong>de</strong> et plein d'une<br />

forme d'où émane une figuration précise <strong>de</strong><br />

l'indicible, un peu comme un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong>de</strong> Belmer<br />

dans un espace <strong>de</strong> Crémonini ou <strong>de</strong> Bacon, le<br />

tout dans un chromatisme argenté et porcelainé<br />

qui fait penser à la vision surréaliste d'Yves<br />

Tanguy, toutes ces références étant indiquées à<br />

titre comparatif pru<strong>de</strong>nt pour souligner la tendance<br />

expressive <strong>de</strong> Saint-Paul.<br />

D.M.<br />

Robert THON<br />

(Toulouse 1929 -<br />

251<br />

Beautés mystérieuses<br />

Huile sur toile et collage, H. 1,00 ; L. 0,81.<br />

Signé "Thon " en bas, au centre sous la<br />

fenêtre, non daté (1969).<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Simon Bou<strong>de</strong>t,<br />

Toulouse.<br />

Achat du musée, 1976.<br />

inv. 76-5-1.<br />

Collage surréaliste, bricolage poétique, évocation<br />

expressive du réel par lui-même transformé,<br />

le travail <strong>de</strong> Robert Thon, pictural et figuratif<br />

à la base, se transmue en scénographie<br />

plane et frontale <strong><strong>de</strong>s</strong> rêves du réel. La magie du<br />

conté et du féérique, l'ensorcellement <strong>de</strong> l'émerveillement<br />

<strong>de</strong>vant les objets retrouvés à cru <strong>de</strong><br />

leur matérialité suggestive, l'envoûtement <strong>de</strong><br />

l'image qui montre ce que l'on rêve <strong>de</strong> voir ou<br />

ce que l'on n'osait croire que l'on voit, se<br />

mêlent dans la fabrication minutieuse, imitative<br />

<strong>de</strong> l'inédit, d'une image-conte où l'imaginaire<br />

et le vécu se marient : belles captives libres<br />

<strong>de</strong> conte <strong><strong>de</strong>s</strong> Mille et une nuits <strong>de</strong>vant une<br />

fenêtre romane bien toulousaine, dans la lumière<br />

mordorée d'un camaïeu délicat, cette toile<br />

est caractéristique <strong>de</strong> la poétique <strong>de</strong> Robert<br />

Thon.<br />

D.M.<br />

250<br />

105


Carlos PRADAL<br />

(Almeria 1932-^)<br />

252<br />

Nu <strong>de</strong> dos à sa toilette<br />

Huile sur toile, H. 1,46 ; L. 1,14.<br />

Signé et daté " Pradal 77 "en haut à droite.<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Simone Bou<strong>de</strong>t,<br />

Toulouse.<br />

Achat du musée, 1979.<br />

inv. 79-4-1.<br />

Dessinateur <strong>de</strong> figures émérite, Carlos Pradal,<br />

qui admire Le Greco et Franz Hals, scrute le<br />

pouvoir propre <strong>de</strong> la peinture à l'huile, appliquée<br />

figurativement sur la toile pour représenter<br />

ses motifs, <strong>de</strong> détruire le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

profils et <strong><strong>de</strong>s</strong> formes pour restructurer la forme<br />

image par le rapport même <strong>de</strong> la matière picturale<br />

colorée avec l'impression <strong>de</strong> la forme<br />

lumière <strong>de</strong> la vision <strong><strong>de</strong>s</strong> choses et <strong><strong>de</strong>s</strong> êtres<br />

dans un espace qui semble se structurer et se<br />

clore sur l'apparition <strong>de</strong> ce qu'il revèle en luimême.<br />

Carlos Pradal, dont le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>Augustins</strong> présentera une rétrospective en<br />

1985, analyse ce pouvoir <strong>de</strong> la peinture, par<br />

séries et par thèmes : natures mortes d'oignons<br />

et d'ceufs, pigeons parisiens, marcheuses et<br />

passantes, joueurs <strong>de</strong> billard, chanteurs et guitaristes<br />

flamenco, quartiers <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, chaque<br />

séquence lui posant un problème <strong>de</strong> lumière et<br />

<strong>de</strong> forme, adapté à l'expression du sentiment<br />

essentiel <strong>de</strong> ce thème, qui renouvelle à chaque<br />

fois sa peinture pourtant continuellement ellemême.<br />

D.M.<br />

Félix DENAX<br />

(L'Isle-Jourdain 1936-^)<br />

253<br />

Composition grise<br />

Huile sur toile, H. 1,50; L. 1,50.<br />

Signé " Denax " en bas vers la gauche,<br />

non daté (1979).<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste.<br />

Achat du musée, 1979.<br />

inv. 79-3-1.<br />

Par le travail <strong>de</strong> la matière picturale balayée et<br />

lavée sur le plan, dans la recherche du rapport<br />

tactile et visuel le plus sensible, grâce au geste<br />

<strong>de</strong> la main, du bras et du corps tout entier<br />

investissant la surface, apparait le <strong><strong>de</strong>s</strong>sein <strong>de</strong><br />

faire, par le mouvement, le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin surgissant <strong>de</strong><br />

la matière, la tache, que le plan figuratif<br />

<strong>de</strong>vienne événement. Taches, éclaboussures,<br />

coulées, tramées, lignes et ellipses <strong>de</strong> lignes<br />

produisent, en même temps, les affleurements<br />

du plan et ses déchirures. La surface advient <strong>de</strong><br />

ce que le peintre y fait se produire. La fluidité<br />

et la minceur <strong>de</strong> la matière lavée et respirée<br />

dans le geste qui l'appose, s'appliquent à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

toiles non tissées dont la <strong>de</strong>nsité du grain sans<br />

grain souligne l'aspect planaire, proche <strong>de</strong><br />

celui <strong>de</strong> l'aquarelle.<br />

D.M.<br />

Jean-Paul HERAUD<br />

(Objat-sur-Dordogne 1943-<br />

254-255-256<br />

Trois éléments <strong>de</strong> la série "La Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Epoux "<br />

Huile, gouache, craie, crayon, collages et<br />

arrachages sur papier marouflé sur bois.<br />

Chacun : H. 1,50; L. 1,25.<br />

Non signé, non daté (1981-1982).<br />

Atelier <strong>de</strong> l'artiste.<br />

Achat du musée, 1982.<br />

inv. 82-4-1, 82-4-2, 82-4-3.<br />

106<br />

En réponse à notre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> présenter une<br />

exposition <strong>de</strong> ses œuvres au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />

Jean-Paul Héraud nous proposa <strong>de</strong> traiter<br />

un ensemble <strong>de</strong> soixante-quinze toiles, toutes<br />

<strong>de</strong> même format afin <strong>de</strong> pouvoir se composer<br />

en un espace significatif clos et mo<strong>de</strong>lable,<br />

conçues à partir <strong>de</strong> son expérience et <strong>de</strong> son<br />

analyse <strong>de</strong> "La Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> époux" d'Andrea<br />

Mantegna à Mantoue, ensemble où il<br />

confronterait son propre travail <strong>de</strong> "palimpseste<br />

", pour reprendre l'excellente expression<br />

<strong>de</strong> M. A. Mousseigne, à l'organisation d'un<br />

espace cohérent.<br />

D.M.<br />

* *<br />

Le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> a également acquis,<br />

dans le domaine <strong>de</strong> l'art mo<strong>de</strong>rne et contemporain,<br />

les œuvres suivantes qui ne peuvent être<br />

exposées<br />

Maurice SOUDAN<br />

(Au<strong>de</strong>naar<strong>de</strong> 1878-Bruxelles 1948)<br />

257<br />

Nature morte à la pipe en écume<br />

Huile sur toile, H. 0,46; L. 0,545.<br />

Signé et daté " Mce Soudan 1924 "en bas<br />

à droite.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

258<br />

252<br />

Nature morte à la corbeille <strong>de</strong> raisin<br />

Huile sur toile, H. 0,60; L. 0,73 .<br />

Signé et daté " Mce Soudan 1924 "en bas<br />

à droite.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Maurice Georges PONCELET<br />

(1897-^)<br />

259<br />

Les saltimbanques avec un cheval blanc<br />

Huile sur contreplaqué, H. 0,29; L.0,50.<br />

Signé et daté "MG Poncelet 41 "en bas à<br />

droite.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Richard MAGUET<br />

(Amiens 1896 - Sully 1940)<br />

260<br />

Bernard lisant<br />

Huile sur toile, H. 0,46; L. 0,61.<br />

Signé " Maguet "en bas à droite, non daté<br />

(1931).<br />

Don <strong>de</strong> la famille Maguet et du Centre<br />

Socio-culturel Alban Minville, 1977.<br />

inv. Ro 1699.


Raoul BERGOUGNAN<br />

(Toulouse 1900 - 1982)<br />

261<br />

Le cabanon à Issanka<br />

Huile sur toile, H. 0,72; L. 0,92.<br />

Signé "R. Bergougnan ", non daté (1972).<br />

Achat du musée, 1973.<br />

inv. 73-2-1.<br />

262<br />

La cravate<br />

Aquarelle sur papier, H. 0,60; L. 0,40.<br />

Signé "R. Bergougnan ", non daté (1973).<br />

Don anonyme, 1973.<br />

inv. Ro 1697.<br />

Edouard BOUILLIERE<br />

(Toulouse, 1901 - 1971)<br />

263<br />

Un pigeonnier près <strong>de</strong> Gaillac<br />

Gouache sur papier, H. 0,32; L. 0,24.<br />

Signé " Ed. Bouillières ", non daté.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Jules CAVAILLES<br />

(Paris 1901 - 1977)<br />

264<br />

Nature morte aux jumelles<br />

Huile sur toile, H. 0,73; L.0,54.<br />

Signé "J. Cavailles " en haut à gauche,<br />

non daté.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Constantin TERECHKOVITCH<br />

(1902-^)<br />

265<br />

Au champ <strong>de</strong> courses à Evreux<br />

Huile sur toile, H. 0,45; L. 0,81.<br />

Signé et daté" C. Terechkovitch - Courses<br />

à Evreux - Printemps 1936 "en bas:<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

Marc SAINT -SAENS<br />

(Toulouse 1903 - 1979)<br />

266<br />

Les trois Femmes<br />

Crayon sur papier, H.0,46 ; L. 0,26.<br />

Signé et daté "Marc Saint-Saens 34 "en<br />

bas à gauche.<br />

Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />

267<br />

Une vigne en Cerdagne<br />

Huile sur toile, H. 0,60; L. 1,50.<br />

Signé " Saint-Saens " non daté (1976).<br />

Achat du musée, 1976.<br />

inv. 76-10-1.<br />

Christian SCHMIDT<br />

(Strasbourg 1919 -^)<br />

268<br />

La chouette <strong>de</strong> Cnossos<br />

Huile sur toile, H. 1,15; L. 1,50.<br />

Signé "CH. Schmidt " non daté (1972-<br />

73).<br />

Achat du musée, 1973.<br />

inv. 73-10-1.<br />

KABLATT<br />

269<br />

Composition n° 15<br />

Huile sur toile, H. 1,12; L.0,90.<br />

Signé " Kablatt " en bas à gauche, non<br />

daté (1976).<br />

Achat du musée, 1976.<br />

inv. 76-10-1.<br />

Michel CARRADE<br />

270<br />

Composition en rouge et jaune<br />

Huile sur toile, H. 1,16; L. 0,81.<br />

Signé " Carra<strong>de</strong> ", non daté (1966).<br />

Achat du musée, 1975.<br />

inv. 75-4-1.<br />

LOUTTRE<br />

(Paris 1926 -^)<br />

271<br />

La Bête<br />

Huile sur toile, H. 1,62; L.0,97.<br />

Signé " Louttre ", non daté.<br />

Achat du musée 1973.<br />

inv. 73-5-1.<br />

Carlos PRADAL<br />

(Almeria 1932 -^)<br />

272<br />

La cuisse <strong>de</strong> bœuf<br />

Huile sur toile.<br />

Signé et daté " Pradal 70 "en bas à droite.<br />

Achat du musée 1970.<br />

inv. 70-2-1.<br />

Jean-Luc POIVRET<br />

(Paris 1950 -^)<br />

273<br />

Composition<br />

Technique mixte sur toile, H. 3,50;<br />

L. 5,00.<br />

Œuvre réalisée dans le cadre du travail sur<br />

l'aéronautique pour l'exposition présentée<br />

à l'E.N.A.C. à Toulouse en octobre 1983.<br />

Achat du musée, 1983.<br />

inv. 83-16-1.<br />

* *<br />

Outre ces <strong>acquisitions</strong> faites directement par le<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, le Centre Culturel Municipal,<br />

dans le cadre <strong>de</strong> sa politique d'expositions,<br />

a procédé à <strong><strong>de</strong>s</strong> achats d'ceuvres qui doivent<br />

venir enrichir la collection du musée.<br />

L'ensemble <strong>de</strong> ces <strong>acquisitions</strong> du Centre Culturel<br />

Municipal fera prochainement l'objet<br />

d'une présentation particulière. Nous indiquons<br />

ici, pour mémoire, les œuvres déjà<br />

inventoriées au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, auxquelles<br />

s'ajouteront les oeuvres qui sont en cours<br />

d'intégration à la collection mais qui ne sont<br />

pas encore inventoriées.<br />

J. CHRISTOFOROU<br />

274<br />

Peinture<br />

Huile sur toile.<br />

inv. 81-6-7.<br />

M. BROSSARD<br />

275<br />

Dessin<br />

Encre <strong>de</strong> Chine sur Arches.<br />

inv. 81-6-3.<br />

M. VOSS<br />

276<br />

Le Dessin<br />

Huile sur toile.<br />

inv. 81-6-2.<br />

G. BOYER<br />

277<br />

Composition<br />

Huile sur toile.<br />

inv. 81-6-5.<br />

A. SIGNOLLES<br />

278<br />

Dessin<br />

Fusain sur papier.<br />

inv. 81-6-6.<br />

J.E. JAURES<br />

279<br />

Robinson à Toulouse<br />

Huile sur toile.<br />

inv. 81-6-8.<br />

P. BEAUSEJOUR<br />

280<br />

Diptyque<br />

Huile sur toile.<br />

inv. 81-6-9.<br />

107


Illustration photographique du catalogue<br />

Jean Dieuzai<strong>de</strong>, Toulouse.<br />

Atelier Municipal <strong>de</strong> Photographie, Toulouse.<br />

Inventaire Général Midi-Pyrénées, J.-F. Peire, Toulouse.<br />

<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> (Daniel Cazes, J.-L. Gillet).<br />

François Séguy, Toulouse.<br />

SOCIÉTÉ D'EXPLOITATION DE L'IMPRIMERIE ESPIC<br />

13, RUE GONZALEZ - 31400 TOULOUSE<br />

DÉPOT LÉGAL N° 84-24 - JUIN <strong>1984</strong>


MUSÉE DES AUGUSTINS - JUIN-OCTOBRE <strong>1984</strong>.^ 50 F.

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