Bilan des acquisitions de 1984 - Musée des Augustins
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VILLE DE TOULOUSE<br />
MUSÉE DES AUGUSTINS<br />
1969-<strong>1984</strong><br />
NOUVELLES ACQUISITIONS
VILLE DE TOULOUSE<br />
MUSÉE DES AUGUSTINS<br />
1969-<strong>1984</strong><br />
NOUVELLES ACQUISITIONS<br />
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Au printemps <strong>de</strong> 1969 le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> avait présenté<br />
une exposition " 1948-1968, vingt ans d'<strong>acquisitions</strong><br />
qui avait montré essentiellement ce qu'avait été<br />
l'action <strong>de</strong> mon prédécesseur, Monsieur Paul Mesplé.<br />
Quinze ans se sont écoulés <strong>de</strong>puis et le musée a fait peau<br />
neuve. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> faire le bilan <strong>de</strong> cette<br />
pério<strong>de</strong>.<br />
La transformation du musée au cours <strong>de</strong> ces quinze années<br />
a entraîné, <strong>de</strong> 1976 à 1981, la fermeture <strong>de</strong> l'établissement<br />
pour permettre la restauration <strong>de</strong> tous les bâtiments classés<br />
Monuments Historiques, sous la direction diligente et sensible<br />
<strong>de</strong> Monsieur l'Inspecteur Général Yves Boiret, et le<br />
réaménagement complet <strong>de</strong> l'ensemble muséographique<br />
sous la responsabilité technique <strong>de</strong> la conservation. Cette<br />
fermeture n'a interrompu ni le travail scientifique sur les<br />
collections, ni l'action technique <strong>de</strong> leur entretien et <strong>de</strong> leur<br />
restauration, ni la politique d'<strong>acquisitions</strong>, au contraire, et<br />
cette <strong>de</strong>rnière s'est trouvée renforcée et affinée dans ses<br />
principes, se concrétisant dans <strong><strong>de</strong>s</strong> opérations que l'on peut<br />
dire exemplaires étant donnée la conjoncture : la restauration<br />
et le réaménagement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> ont exigé <strong>de</strong> la<br />
Ville <strong>de</strong> Toulouse et <strong>de</strong> l'Etat un effort financier exceptionnel<br />
et considérable, d'autant plus méritoire que l'on se<br />
trouvait en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise, et, parallèlement, la Municipalité<br />
a consenti, fût-ce avec <strong><strong>de</strong>s</strong> moyens limités et réduits, à<br />
poursuivre les actions nécessaires afférentes aux collections<br />
elles-mêmes en acceptant les sacrifices financiers<br />
supplémentaires qu'exigeaient les restaurations d'oeuvres<br />
d'art et l'enrichissement continu <strong>de</strong> notre patrimoine.<br />
La crise, l'évolution accélérée du marché <strong>de</strong> l'art, la lente et<br />
difficile prise <strong>de</strong> conscience, individuelle et collective, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
obligations qu'impose la constitution du patrimoine, n'ont<br />
pas favorisé la mise en oeuvre <strong>de</strong> la politique d'<strong>acquisitions</strong><br />
telle que nous la souhaiterions, mais tout ce qui pouvait<br />
être fait, grâce à l'engagement <strong>de</strong> la Ville, a été fait. Dans<br />
un tel contexte les conservateurs <strong>de</strong> musées sont les fonctionnaires<br />
les plus frustrés, les plus angoissés, mais aussi<br />
les plus acharnés à mener leur action, les plus zélés à faire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> miracles, miracles heureusement permis par la compréhension<br />
<strong>de</strong> la collectivité et grâce à la bienveillance et la<br />
générosité <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers. Ils ont été aidés, dans ce difficile<br />
travail, par l'ai<strong>de</strong> apportée par la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s<br />
<strong>de</strong> France et l'Inspection Générale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s Classés et<br />
Contrôlés, et par le soutien du Fonds Régional d'Acquisitions<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s (F.R.A.M.), institution nouvelle qui a<br />
permis au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, comme aux autres musées<br />
<strong>de</strong> la Ville et <strong>de</strong> la région, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong><strong>de</strong>s</strong> achats d'une<br />
très gran<strong>de</strong> importance.<br />
La part majeure <strong>de</strong> cette exposition est donc constituée par<br />
les <strong>acquisitions</strong>, et il faut donc dire un mot sur ce qu'ont<br />
été les principes qui nous ont dirigés. S'il ne faut pas sousestimer<br />
le fruit <strong><strong>de</strong>s</strong> hasards du marché et <strong><strong>de</strong>s</strong> occasions<br />
imprévues ou exceptionnelles, on remarquera que la ligne<br />
directrice <strong>de</strong> notre politique d'<strong>acquisitions</strong> a été l'enracinement<br />
territorial <strong>de</strong> notre quête <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres venant enrichir<br />
les collections lapidaires comme les collections <strong>de</strong> peintures.<br />
Cela correspond à une orientation générale <strong>de</strong> l'ensemble<br />
<strong>de</strong> tous les musées <strong>de</strong>puis une trentaine d'années, et<br />
cela répond aux exigences d'une décentralisation et d'une<br />
régionalisation dont la mise en place institutionnelle et<br />
constitutionnelle actuelle fait droit aux réalités économiques,<br />
sociales et culturelles du présent <strong>de</strong> notre pays et <strong>de</strong><br />
ses pays constitutifs.<br />
Pour la peinture nos choix ont porté sur la sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
pièces importantes <strong>de</strong> l'histoire culturelle et artistique <strong>de</strong><br />
notre ville et <strong>de</strong> la région. Les noms <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes dont on a<br />
volontairement recherché et acquis les oeuvres le disent<br />
clairement par leur simple énoncé : Chalette, Fré<strong>de</strong>au,<br />
3
Antoine Rivalz, Jean et François De Troy, Valenciennes,<br />
D'Aubuisson, Gros, Gélibert, Béringuier, Henri Martin,<br />
Bouillière, Bergougnan, Marfaing, Jaurès, Denax, etc...<br />
Cette recherche et cette collecte délibérées ont gran<strong>de</strong>ment<br />
été facilitées et amplifiées par les gestes généreux <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers<br />
: le legs <strong>de</strong> Madame Rulhe, les dons <strong>de</strong> la famille<br />
Lassave, les cessions avantageuses privilégiées <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle<br />
Calvet, les donations <strong>de</strong> tous ceux dont la longue<br />
liste est donnée par ailleurs, disent avec éclat la compréhension<br />
bienveillante <strong><strong>de</strong>s</strong> amateurs qui ont apporté une<br />
portion non négligeable d'oeuvres anciennes et mo<strong>de</strong>rnes à<br />
notre rassemblement d'oeuvres toulousaines et régionales.<br />
Dans le même temps que nous menions cette action pour<br />
collectionner ce qui manifeste <strong>de</strong> la façon la plus caractéristique<br />
l'histoire artistique <strong>de</strong> notre cité et du Languedoc,<br />
nous avons tenu à poursuivre l'enrichissement d'un patrimoine<br />
dont la nature et la teneur nous sont indiquées par la<br />
collection même dont nous avons hérité, collection dont le<br />
noyau initial fut rassemblé, entre 1794 et 1812, par les saisies<br />
révolutionnaires et les envois napoléoniens, avec le<br />
souci <strong>de</strong> faire du musée <strong>de</strong> Toulouse une sorte <strong>de</strong> " Petit<br />
Louvre " en province, et, grâce à l'achat quasi gracieux<br />
que nous avons pu faire chez Ma<strong>de</strong>moiselle Calvet, nous<br />
avons pu grossir notre importante collection <strong>de</strong> peintures<br />
italiennes <strong>de</strong> pièces remarquables <strong>de</strong> Salvator Rosa, Nuvolone<br />
et Crespi.<br />
L'art mo<strong>de</strong>rne a constitué, enfin et bien entendu, l'un <strong>de</strong><br />
nos axes préférentiels. Il avait été, jusqu'en 1968, le parent<br />
pauvre, malgré les <strong>acquisitions</strong> déjà faites par Monsieur<br />
Mesplé et l'amorce d'une politique nouvelle dont notre<br />
exposition <strong>de</strong> 1969 avait rendu compte, et nous disions,<br />
alors, que le début <strong>de</strong> constitution d'une collection mo<strong>de</strong>rne<br />
et contemporaine que nous proposions aurait <strong><strong>de</strong>s</strong> suites.<br />
Monsieur le Professeur Paul Ourliac, alors adjoint au Maire,<br />
puis Monsieur le Professeur Jean Krynen, et,<br />
aujourd'hui, Monsieur le Professeur Pierre Puel et Maître<br />
Jean Sudre, au nom <strong>de</strong> la Municipalité, ont donné à la<br />
Commission Technique <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts <strong>de</strong> la Ville la mission<br />
<strong>de</strong> pourvoir à cette politique qui a tendu à rendre<br />
compte, à la fois, <strong>de</strong> la production nationale dans ce qu'elle<br />
a <strong>de</strong> nécessaire dans toute collection publique, et <strong>de</strong> la<br />
création locale, politique soutenue et secondée par notre<br />
activité d'expositions temporaires et par l'action parallèle<br />
et complémentaire du Centre Culturel Municipal sous la<br />
responsabilité technique et spécifique <strong>de</strong> notre ami Yvan<br />
Erpeldinger.<br />
Entre 1971 et 1977 Monsieur le Professeur Ourliac et les<br />
amateurs qu'il avait fait nommer à la commission, Maître<br />
Boyer, Jean Dieuzai<strong>de</strong> et Pierre Charles Bru, nous permettaient,<br />
sinon <strong>de</strong> combler les retards presqu'irrattrapables<br />
accumulés pendant <strong><strong>de</strong>s</strong> décennies, du moins <strong>de</strong> nous donner<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> bases soli<strong><strong>de</strong>s</strong> à notre action par l'achat d'ceuvres<br />
repères <strong>de</strong> la production <strong><strong>de</strong>s</strong> années soixante <strong><strong>de</strong>s</strong> pionniers<br />
et <strong><strong>de</strong>s</strong> maîtres <strong>de</strong> l'abstraction : Bissière, Schnei<strong>de</strong>r, Hartung,<br />
Poliakoff, Soulages, Mathieu. Depuis nous avons pu<br />
acquérir d'autres oeuvres marquantes qui scan<strong>de</strong>nt chronologiquement<br />
notre collection telle qu'elle peut s'enrichir<br />
dans les circonstances actuelles : une magnifique nature<br />
morte <strong>de</strong> Manguin <strong>de</strong> 1907, une oeuvre caractéristique du<br />
figuratisme abstractisant <strong>de</strong> Magnelli <strong>de</strong> 1934, ou une<br />
création monumentale récente d'Olivier Debré. Parallèlement<br />
nous achetions <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes toulousains et<br />
4<br />
régionaux, y compris <strong><strong>de</strong>s</strong> plus jeunes, et, pour plus jeunes,<br />
nous n'hésitions pas, par nos choix, à les confronter, dans<br />
la collection, avec leurs contemporains d'ailleurs déjà<br />
sanctionnés par <strong><strong>de</strong>s</strong> succès nationaux et internationaux.<br />
Enfin un accent particulier était donné à notre relation privilégiée<br />
avec l'Espagne et la Catalogne, par l'organisation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> expositions <strong>de</strong> Manolo Millares et Antoni Clavé, expositions<br />
à l'issue <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles nous acquérions, par achat et<br />
par don, <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres majeures <strong>de</strong> ces artistes.<br />
L'action que nous avons menée avec acharnement en ce<br />
domaine <strong>de</strong>puis une vingtaine d'années a été renforcée, ces<br />
toutes <strong>de</strong>rnières années, par l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Monsieur Alain<br />
Mousseigne dont le récent départ du musée ne saurait<br />
interrompre l'activité ainsi mise en place ni mettre en cause<br />
l'existence et le développement d'un musée d'art mo<strong>de</strong>rne<br />
<strong>de</strong> fait, fruit du fonctionnement naturel du musée classé <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>, même s'il est nécessaire et souhaitable <strong>de</strong> penser<br />
maintenant, vu l'état <strong>de</strong> la collection et la poursuite <strong>de</strong><br />
notre action, à la création d'un établissement spécifique. Et<br />
cette action <strong>de</strong> vingt ans a reçu une très flatteuse récompense<br />
par la confirmation définitive du don manuel que<br />
Pablo Picasso nous avait fait en 1965 <strong>de</strong> son Ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong><br />
scène du 14 juillet, pièce magistrale et bouleversante <strong>de</strong><br />
1936, confirmation que Madame Jacqueline Picasso a<br />
voulu marquer en nous offrant l'exposition "Picasso, couleurs<br />
d'Espagne, couleurs <strong>de</strong> France, couleurs <strong>de</strong> vie " que<br />
nous avons présentée, pour son inauguration, au printemps<br />
<strong>de</strong>rnier, dans le Réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins, y instaurant une<br />
activité d'expositions complémentaires <strong>de</strong> toute la politique<br />
mo<strong>de</strong>rne et contemporaine du <strong>Musée</strong> et <strong>de</strong> toutes les<br />
institutions culturelles municipales actives en ce domaine.<br />
En ce qui concerne la sculpture nous avons d'abord bénéficié<br />
<strong>de</strong> la bonne fortune <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux au couvent et au musée<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> et <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles que nous avons pu faire à<br />
cette occasion : outre les renseignements très précieux<br />
qu'elles nous ont permis <strong>de</strong> recueillir sur l'histoire du<br />
monument, elles ont été l'occasion <strong>de</strong> la découverte nombreuse<br />
et sensationnelle d'abondants vestiges et témoignages<br />
archéologiques <strong>de</strong> la Basse Antiquité et du Haut-<br />
Moyen Age et <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> neuf sculptures <strong>de</strong> la fin du<br />
XV siècle et du début du XVI' siècle qui avaient été<br />
volontairement enfouies dans le cloître. Nos campagnes <strong>de</strong><br />
fouilles, en 1976 et 1977, ont été dirigées par mon collaborateur,<br />
Monsieur Daniel Cazes, dont on ne dira jamais<br />
assez la compétence, le zèle et le dévouement exemplaires<br />
et qui <strong>de</strong>puis qu'il me secon<strong>de</strong> à la conservation du musée,<br />
a donné à l'activité scientifique et culturelle portant sur nos<br />
collections lapidaires et sculpturales un développement<br />
exceptionnellement fructueux. Toute l'équipe <strong>de</strong> la Direction<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Antiquités Historiques <strong>de</strong> la Région Midi-<br />
Pyrénées, entraînée avec enthousiasme par messieurs Vidal<br />
et Marty, a largement contribué au succès <strong>de</strong> ces fouilles<br />
comme à la fécondité <strong>de</strong> toutes nos recherches à l'extérieur,<br />
et nous <strong>de</strong>vons <strong><strong>de</strong>s</strong> remerciements chaleureux à Monsieur<br />
le Professeur Michel Labrousse et à son successeur, Monsieur<br />
Robert Lequement, qui, en tant que Directeurs <strong>de</strong> la<br />
circonscription <strong><strong>de</strong>s</strong> Antiquités, ont généreusement joué la<br />
partie d'une intime collaboration avec le musée.<br />
Ces fouilles ont été un <strong><strong>de</strong>s</strong> faits majeurs et l'exemple le plus<br />
pointu <strong>de</strong> ce que nous voulions que soit la politique nouvelle<br />
d'enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong> collections lapidaires et <strong><strong>de</strong>s</strong> collec-
tions <strong>de</strong> sculptures du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> : l'aboutissement<br />
naturel <strong>de</strong> ce qui fait la mémoire concrète active <strong>de</strong><br />
l'histoire artistique et culturelle <strong>de</strong> notre ville et <strong>de</strong> notre<br />
région, l'aboutissement naturel <strong>de</strong> ce qui, sans cette sauvegar<strong>de</strong><br />
volontaire, serait voué à la déperdition. Aussi Daniel<br />
Cazes a-t-il mis en oeuvre, aidé par nos nombreux amis <strong>de</strong><br />
l'Université, <strong>de</strong> la Commission Régionale <strong>de</strong> l'Inventaire,<br />
par l'infatigable conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins, Monsieur<br />
Maurice Prin, une action systématique d'enquête sur tout<br />
ce qui se passe en ville et à proximité et qui concernerait la<br />
vie et la survie <strong>de</strong> notre patrimoine, <strong>de</strong> façon à pouvoir<br />
entrer en pourparlers avec les propriétaires et les ayantdroits<br />
concernés et étudier avec eux les mesures les plus<br />
appropriées à la conservation et en particulier, négocier<br />
avec eux les modalités les plus raisonnables pour l'entrée<br />
<strong>de</strong> certaines oeuvres dans les collections du musée lorsque<br />
cette solution apparaissait, techniquement et scientifiquement,<br />
comme la plus convenable. Cette action implique<br />
une vigilance spécifique rigoureuse sur les injonctions<br />
mêmes <strong>de</strong> notre collection et sur celles <strong>de</strong> la vie du patrimoine<br />
immergée dans la vie même <strong>de</strong> la cité, et elle donne<br />
à la fonction du musée sa pertinence la plus légitime. Aussi,<br />
les efforts <strong>de</strong> Daniel Cazes ont-ils rapi<strong>de</strong>ment recueilli<br />
leurs fruits et la réponse <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers et <strong><strong>de</strong>s</strong> collectivités<br />
contactés, ou qui se sont mis en rapport avec nous, a-t-elle<br />
confirmé la justesse <strong>de</strong> cette politique : vestiges gothiques<br />
<strong>de</strong> Saint-Hilaire, chapiteaux romans <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong> Saint-<br />
Rustice, décor en terre cuite du XVIII' siècle <strong>de</strong> l'Orangerie<br />
<strong>de</strong> la Redorte, vestiges <strong><strong>de</strong>s</strong> statues d'extérieur <strong>de</strong><br />
François Lucas à la maison <strong><strong>de</strong>s</strong> champs du Prési<strong>de</strong>nt d'Orbessan<br />
dans le Gers, console d'une tourelle d'un hôtel particulier<br />
à Toulouse, fenêtre <strong>de</strong> l'hôtel du Vieux-Raisin, la<br />
collecte et le sauvetage concertés avec les propriétaires qui<br />
se sont montrés compréhensifs et généreux, ont été d'une<br />
importance exceptionnelle et constituent l'essentiel <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>acquisitions</strong> qui seront exposées, ensemble par ensemble,<br />
dans notre salle <strong><strong>de</strong>s</strong> expositions temporaires, d'autres<br />
<strong>acquisitions</strong>, déjà intégrées aux collections exposées en<br />
permanence, restant en place.<br />
Cette action <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> ainsi conçue ne nous a pas distraits<br />
du <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> collecter les oeuvres dont nous pensions<br />
<strong>de</strong>voir faire l'acquisition par d'autres moyens et on a pu<br />
acheter sur le marché un certain nombre <strong>de</strong> pièces importantes<br />
pour l'enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong> ensembles déjà acquis<br />
art <strong>de</strong> la Basse Antiquité, production romane tardive,<br />
sculpture <strong><strong>de</strong>s</strong> XVIII' et XIX' siècles ont été spécialement<br />
recherchés, en raison <strong>de</strong> ce qu'étaient déjà nos collections,<br />
et nous avons le plus souvent rencontré chez les marchands<br />
d'oeuvres d'art et d'antiquités <strong>de</strong> la région une active<br />
compréhension.<br />
Les ensembles les plus remarquables <strong>de</strong> nos <strong>acquisitions</strong> <strong>de</strong><br />
sculptures, l'art mo<strong>de</strong>rne et contemporain, dans les oeuvres<br />
les plus caractéristiques qui ont été acquises <strong>de</strong>puis quinze<br />
ans, seront exposés dans la salle <strong><strong>de</strong>s</strong> expositions temporaires<br />
du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, mais l'ensemble <strong>de</strong> l'exposition<br />
investira la totalité du musée car beaucoup <strong>de</strong> nos<br />
<strong>acquisitions</strong> récentes <strong>de</strong>meureront à la place d'exposition<br />
permanente qui leur a déjà été assignée dans le musée<br />
c'est que l'activité d'animation par les expositions temporaires<br />
doit être liée à la vie globale <strong>de</strong> l'établissement, et la<br />
nature même <strong>de</strong> notre thème impliquait cette relation fonctionnelle<br />
intime avec le musée dont on voudrait que le visiteur<br />
ressente à quel point son activité, fondée sur le patrimoine,<br />
est vivante et sans cesse animée par les impulsions<br />
<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> culturelle et celles d'un patrimoine qui n'a<br />
pas été engrangé pour dormir mais pour vivre <strong><strong>de</strong>s</strong> besoins<br />
et <strong><strong>de</strong>s</strong> désirs nés chez tous <strong><strong>de</strong>s</strong> appels mêmes d'un patrimoine<br />
dont la connaissance et l'enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
connaissances que l'on a sur lui provoquent une vie nécessaire<br />
et particulièrement dynamique.<br />
De 1975 à 1981 le musée a fait entièrement peau neuve et,<br />
le 10 octobre 1981 nous pouvions rouvrir l'établissement<br />
dans sa nouvelle présentation. Cette présentation, par son<br />
aspect varié, rendu possible grâce à la magnifique diversité<br />
<strong>de</strong> nos bâtiments historiques et mo<strong>de</strong>rnes et à la richesse<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> collections, par ses partis-pris archéologiques ou<br />
mo<strong>de</strong>rnistes, a provoqué <strong>de</strong> nombreuses réations qui, par le<br />
fait même qu'elles étaient formulées, étaient indice <strong>de</strong> vie<br />
<strong>de</strong> l'institution du musée et appel à l'institution <strong>de</strong> savoir<br />
vivre au diapason <strong><strong>de</strong>s</strong> exigences culturelles <strong>de</strong> la population<br />
qui est son terreau. Aussi cette présentation a-t-elle<br />
déjà évolué et a-t-elle été modifiée, l'expérience <strong>de</strong> trois ans<br />
<strong>de</strong> fonctionnement dans ces conditions nouvelles nous<br />
ayant obligé à tirer un certain nombre <strong>de</strong> leçons : les <strong>de</strong>ux<br />
grands tableaux <strong>de</strong> Simon Vouet pour la chapelle <strong><strong>de</strong>s</strong> Pénitents<br />
noirs, que nous avions primitivement exposés dans la<br />
nef <strong>de</strong> l'église, dans le sens longitudinal, sur un grand socle<br />
massif, ont maintenant rejoint le grand tableau <strong>de</strong> Tournier<br />
<strong>de</strong> La Bataille <strong><strong>de</strong>s</strong> Roches Rouges, peint lui aussi pour<br />
cette chapelle <strong><strong>de</strong>s</strong> Pénitents noirs, dans un local où ils forment<br />
ensemble, ce qui nous a permis <strong>de</strong> dégager l'église,<br />
comme l'a souhaité la majorité <strong>de</strong> nos visiteurs. Ce transfert<br />
nous a amenés à exposer l'ensemble du décor <strong>de</strong> la<br />
chapelle <strong><strong>de</strong>s</strong> Pénitents Blancs, dû à Subleyras, Ambroise<br />
Croizat et au Chevalier Rivalz, en face <strong><strong>de</strong>s</strong> décors <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Galeries du Capitole, peints par Bon Boullogne, Jean Jouvenet<br />
et Antoine Rivalz, ce qui permet <strong>de</strong> confronter les<br />
grands décors toulousains <strong>de</strong> la fin du XVII' siècle et du<br />
XVIII siècle <strong>de</strong> façon très fructueuse, sans pour autant<br />
que l'ensemble religieux organisé dans l'église en pâtisse.<br />
Si nous nous <strong>de</strong>vons, en tant que gestionnaires scientifiques,<br />
d'être particulièrement vigilants à l'égard <strong><strong>de</strong>s</strong> illusions<br />
<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale, pas toujours informée comme<br />
il le faudrait pour pouvoir formuler <strong><strong>de</strong>s</strong> souhaits pertinents,<br />
nous nous <strong>de</strong>vons aussi d'être tout particulièrement attentifs<br />
aux besoins exprimés et à la sensibilité aigüe <strong>de</strong> nos<br />
publics, et les modifications toutes nouvelles que je viens<br />
d'indiquer sont un exemple caractéristique <strong>de</strong> la communication<br />
nécessaire avec la population et <strong>de</strong> la rencontre<br />
fécon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la sensibilité et <strong>de</strong> la compétence spécifique. Et<br />
on peut même affirmer que ce que nous proposons<br />
aujourd'hui, par cette exposition qui investit l'ensemble du<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, ne saurait être considéré comme un<br />
état définitif et immuable : <strong>de</strong> l'exposition même nous<br />
attendons que, <strong>de</strong> l'échange avec nos publics, naissent <strong>de</strong><br />
nouvelles incitations à faire vivre le musée tel qu'en luimême<br />
la vie doit la changer, <strong>de</strong> nouvelles impulsions pour<br />
notre politique d'<strong>acquisitions</strong>, pour notre politique d'expositions<br />
et pour notre politique <strong>de</strong> publications et <strong>de</strong> documentation.<br />
Et pour notre politique <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
oeuvres.<br />
5
Notre catalogue, en effet, se veut exhaustif en ce qui<br />
concerne les <strong>acquisitions</strong> faites <strong>de</strong>puis quinze ans, mais,<br />
même dans le cadre exceptionnel et temporaire <strong>de</strong> cette<br />
exposition, toutes ces <strong>acquisitions</strong> n'ont pas pu être exposées<br />
: trop d'oeuvres sont trop fragiles ou dans un état critique,<br />
état qui a souvent été la raison <strong>de</strong> leur acquisition<br />
pour en assurer le sauvetage, et, soit qu'elles se trouvent en<br />
cours <strong>de</strong> restauration, donc indisponibles, soit que leur état<br />
ait interdit leur manipulation et leur exposition, nous<br />
n'avons pas pu les montrer au public, nous contentant, par<br />
ce catalogue, <strong>de</strong> donner mention <strong>de</strong> leur acquisition. Dans<br />
certains cas c'est la mort dans l'âme que nous avons dû<br />
renoncer à l'exposition <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres, et je pense, en particulier,<br />
à l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux <strong>de</strong> Lassave qui nous ont été<br />
donnés généreusement par les <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants du peintre, nous<br />
apportant ainsi huit toiles d'un peintre qui n'était publiquement<br />
connu que par le seul tableau que nous conservions<br />
déjà, son autoportrait, qui fut son morceau <strong>de</strong> réception à<br />
l'Académie en 1788. Ces huit tableaux sont actuellement<br />
en restauration et ne seront visibles que dans quelques<br />
mois. Par les absences mêmes qu'elle manifeste dans ce<br />
qu'elle <strong>de</strong>vrait théoriquement montrer, cette exposition<br />
sera, aussi, le témoignage <strong>de</strong> la vie technique active du<br />
musée dans son rôle <strong>de</strong> sauvetage du patrimoine. Dans certains<br />
cas, comme celui du tableau <strong>de</strong> Louis Germain d'Aubuisson,<br />
les dimensions <strong>de</strong> l'oeuvre ont interdit sa présentation<br />
dans le cadre actuel du musée, mais pour autant, tout<br />
en sachant cette impossibilité présente d'exposition, nous<br />
n'avons pas hésité à faire l'acquisition d'oeuvres capitales<br />
6<br />
pour notre histoire artistique et pour le patrimoine public,<br />
nous obligeant, par ces <strong>acquisitions</strong>, à penser, fût-ce à terme,<br />
les modalités <strong>de</strong> leur mise à la disposition du public.<br />
A la qualité du travail <strong><strong>de</strong>s</strong> conservateurs du musée, sur<br />
laquelle il serait outrecuidant que j'insiste, encore que je ne<br />
regretterai jamais <strong>de</strong> proclamer la valeur et l'excellence du<br />
travail <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> mes collaborateurs dévoués à la cause<br />
du patrimoine et du Service Public, il faut ajouter la qualité<br />
<strong>de</strong> la compréhension <strong>de</strong> la Municipalité dont les efforts<br />
financiers ont été exceptionnels, compréhension qui impliquait,<br />
<strong>de</strong> notre part, que l'on fasse fructifier culturellement<br />
ces investissements considérables. Cette exposition entend<br />
donc, non seulement porter à la connaissance <strong>de</strong> la population<br />
toulousaine ce qui a été fait pour elle, mais, aussi et<br />
surtout, participer à un vaste travail d'ensemble <strong>de</strong> tous les<br />
établissements culturels <strong>de</strong> la ville pour que cette population<br />
soit en harmonie active avec son patrimoine et sa culture,<br />
et pour que ce patrimoine et cette culture soient vivifiés<br />
et exploités en fonction <strong>de</strong> cette harmonie sans cesse en<br />
train <strong>de</strong> se créer et <strong>de</strong> se développer.<br />
Denis Milhau<br />
Conservateur en Chef<br />
du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.
Remerciements<br />
Acquisitions et réalisation <strong>de</strong> l'exposition ont été<br />
facilitées grâce à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
M. le Maire <strong>de</strong> Saint-Rustice, son Conseil Municipal<br />
et plus particulièrement M. OTAL, Maire-Adjoint.<br />
M. le Curé <strong>de</strong> Saint-Simon.<br />
M. le Directeur <strong>de</strong> l'Ecole Supérieure <strong>de</strong> Commerce<br />
<strong>de</strong> Toulouse.<br />
Mme Jacqueline BONAL.<br />
M. Roger CAMBOULIVES, Professeur honoraire.<br />
M. Robert LEQUÉMENT, Directeur <strong><strong>de</strong>s</strong> Antiquités<br />
historiques <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />
M. Bernard LONCAN, Secrétaire <strong>de</strong> la Commission<br />
Régionale <strong>de</strong> l'Inventaire <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />
M. Jacques RIVET, Commissaire-priseur à Toulouse.<br />
M. Jacques ROUGE, Chef <strong>de</strong> l'Atelier Municipal <strong>de</strong><br />
Photographie.<br />
M. Michel VIDAL, Conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong> Fouilles <strong>de</strong><br />
Midi-Pyrénées.<br />
Ainsi que <strong>de</strong> tous ceux qui, <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin, nous ont<br />
apporté leur soutien.<br />
La présentation <strong>de</strong> l'exposition, la dépose et la restauration<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures ont été réalisées par les équipes<br />
techniques <strong>de</strong> l'Atelier <strong>de</strong> Restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong><br />
Toulouse, sous la direction <strong>de</strong> M. Jean-Louis LAFFONT.<br />
7
8<br />
Mile L. BALATS t, Toulouse.<br />
Mile C. CALVET, Toulouse.<br />
M. et Mme CHAPPUIS, Saint-Hilaire.<br />
M. A. CLAVÉ, Saint-Tropez.<br />
M. O. DEBRÉ, Paris.<br />
M. DEVAUX, Orbessan.<br />
Mlle DURAND t, Toulouse.<br />
Liste <strong><strong>de</strong>s</strong> donateurs<br />
Mme E. ESCUBIO DE MILLARES, Madrid.<br />
Mme ESTRADE, Toulouse<br />
M. Robert FACHARD, Meudon.<br />
M. GARCIA, Toulouse.<br />
Dr HÉMOUS, Toulouse.<br />
M. P. IGON, Toulouse.<br />
M. LAFFAGE, Toulouse.<br />
M. LAGARDELLE, Toulouse.<br />
Mme DE LAPLAGNOLLE, Toulouse.<br />
M. DE MARTRIN-DONOS, Toulouse.<br />
M. METTEIX t, Moissac.<br />
Mme MOULIN, Latrape.<br />
M. J. PERRET, Martres-Tolosane.<br />
M. et Mme PONT, Sanary-sur-Mer.<br />
Le Rotary Club <strong>de</strong> Toulouse.<br />
M. O. ROUART, Toulouse.<br />
Mme RULHE t, Bor<strong>de</strong>aux.<br />
M. SERS, Toulouse.<br />
Dr VASSAL, Toulouse.<br />
Le Fonds Régional d'Acquisitions <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong><br />
Midi-Pyrénées, Prési<strong>de</strong>nt M. RAYNAUD, Conseiller<br />
Régional, Adjoint au Maire <strong>de</strong> Castres, Secrétaire<br />
Général M. QUEGUINER, Directeur Régional <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Affaires Culturelles, a subventionné les achats du<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong>puis 1982.
CATALOGUE<br />
Expression <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions<br />
H. :^Hauteur.<br />
L. :^Largeur ou longueur.<br />
P. :^Profon<strong>de</strong>ur.<br />
L'unité <strong>de</strong> mesure utilisée est le mètre.<br />
Numéros d'inventaire du <strong>Musée</strong><br />
Inv. :^Inventaire.<br />
Ro :^Précè<strong>de</strong> les numéros extraits <strong>de</strong> : E. ROSCHACH, <strong>Musée</strong><br />
<strong>de</strong> Toulouse. Catalogue <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquités et objets d'art,<br />
Toulouse, 1865.<br />
Ra :^Précè<strong>de</strong> les numéros extraits <strong>de</strong> : H. RACHOU, Catalogue<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> collections <strong>de</strong> sculpture et d'épigraphie du <strong>Musée</strong> <strong>de</strong><br />
Toulouse, Toulouse, 1912.<br />
Me :^Précè<strong>de</strong> les numéros extraits <strong>de</strong> : P. MESPLÉ, Toulouse.<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Les sculptures romanes,. Inventaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> collections publiques françaises, Paris, 1961.<br />
83-7-1 :^Exemple <strong>de</strong> numéro d'inventaire millésimé, utilisé au<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong>puis 1946. Le premier chiffre<br />
indique l'année <strong>de</strong> l'acquisition.<br />
9
10<br />
Rédacteurs du catalogue<br />
Bernard AVELLA^ B.A.<br />
Stagiaire au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Brigitte BONIN^ B.B.<br />
Stagiaire au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Daniel CAZES^ D.C.<br />
Conservateur au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Monique ESCAT^ M.E.<br />
Conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquités et objets d'art<br />
du Département du Lot.<br />
Stagiaire au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Denis MILHAU^ D.M.<br />
Conservateur en chef du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Maurice PRIN^ M.P.<br />
Conservateur <strong>de</strong> l'ensemble conventuel <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins.<br />
Conservateur délégué <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquités et objets d'art<br />
du Département <strong>de</strong> la Haute-Garonne.<br />
Maurice SCELLES^ M.S.<br />
Conservateur <strong>de</strong> l'Inventaire général.
SCULPTURES
ANTIQUITÉ TARDIVE<br />
HAUT MOYEN AGE
Colonnes <strong>de</strong> l'église Notre-Dame<br />
<strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong><br />
Une quarantaine <strong>de</strong> colonnes torses ou à pampres avec<br />
leurs chapiteaux, bases et tailloirs, aujourd'hui dispersés en<br />
France et aux Etats-Unis, sont les seuls vestiges <strong>de</strong> la première<br />
église Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. Détruite en 1761<br />
pour faire place à l'édifice actuel, c'est, à Toulouse, le seul<br />
monument antérieur à l'époque romane que nous connaissons<br />
par <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>criptions et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sins.<br />
Au XIe ou au XII' siècle, la construction d'une nef<br />
avait conduit à amputer <strong>de</strong> trois côtés le décagone primitif<br />
qui forma alors le choeur <strong>de</strong> l'église. C'est là que se trouvaient<br />
les belles mosaiques à fond d'or qui lui valurent<br />
d'être appelée la Daura<strong>de</strong>. Elles se développaient sur les<br />
trois arcatures superposées du chœur, épousant la concavité<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> niches placées entre les colonnes. Selon un témoin,<br />
les petits cubes <strong>de</strong> verre auraient même garni les cannelures<br />
torses <strong><strong>de</strong>s</strong> colonnettes alors que pour d'autres celles-ci<br />
n'étaient que peintes. Sans infirmer le premier témoignage,<br />
les traces observables sur les fragments entrés ces <strong>de</strong>rnières<br />
années dans les collections du musée confirment qu'un certain<br />
nombre d'entre elles avaient reçu une peinture rouge<br />
alternant avec l'or, alors que le nettoyage <strong>de</strong> sept chapiteaux<br />
a permis <strong>de</strong> retrouver une couche <strong>de</strong> couleur verte ou<br />
rouge appliquée sur le marbre.<br />
L'emplacement singulier <strong><strong>de</strong>s</strong> mosaïques a fait supposer<br />
que, postérieures à l'architecture, elles avaient été dues à la<br />
munificence <strong><strong>de</strong>s</strong> Francs catholiques après leur victoire en<br />
507 sur les Wisigoths ariens, ou qu'elles avaient été réalisées<br />
après que l'édifice, à l'origine un temple païen, avait<br />
été converti en église. Aucun argument ne nous semble<br />
décisif et les seuls critères stylistiques ne nous permettent<br />
pas <strong>de</strong> dater le décor architectural plus précisément que du<br />
IV' ou du Ve siècle.<br />
Bibi.: VIEILLARD-TROIEKOUROFF (M.), Les monuments religieux <strong>de</strong> la<br />
Gaule d'après les oeuvres <strong>de</strong> Grégoire <strong>de</strong> Tours, Paris, 1976, p. 300-301 ; FOS-<br />
SARD (D.), dans Monuments sculptés en France siècles) I. Paris, Paris,<br />
Bibliothèque Nationale, 1978, p. 177-181.<br />
M.S.<br />
15
1<br />
Colonne à cannelures torses<br />
Marbre. H. 1,540; diamètre sous l'astragale:<br />
0,207 ; diamètre au milieu du fût :<br />
0,224.<br />
Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />
IVe ou Ve siècle ?<br />
Inv. 81-2-1.<br />
Cette colonne et celle décrite sous le numéro<br />
suivant soutenaient une tonnelle dans le jardin<br />
du n° 14 <strong>de</strong> la rue Marie Magné à Toulouse.<br />
Elles ont été achetées par la Ville <strong>de</strong> Toulouse<br />
en 1981.<br />
Le pied <strong>de</strong> la colonne est détérioré. Le fût est<br />
légèrement galbé et orné sur les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> sa<br />
surface <strong>de</strong> cannelures torses peu profon<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
séparées par <strong><strong>de</strong>s</strong> méplats ; au dos une ban<strong>de</strong>,<br />
large <strong>de</strong> 0,075 m à 0,100 m est laissée lisse. Le<br />
fût est couronné par un astragale formé <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux filets, un ban<strong>de</strong>au, un filet.<br />
Bibi. : MESPLÉ (P.), Recherches sur l'ancienne église<br />
<strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, dans Mém. Soc. Archéol. du Midi<br />
<strong>de</strong> la France, XXXI, 1965, p. 53.<br />
M.S.<br />
2<br />
Colonne à cannelures torses<br />
Marbre. H. 1,550; diamètre sous l'astragale<br />
: 0,192 ; diamètre au milieu du fût :<br />
0,224.<br />
Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />
IV' ou V' siècle ?<br />
Inv. 81-2-2.<br />
Jusqu'en 1981, date <strong>de</strong> son achat par la Ville<br />
<strong>de</strong> Toulouse, cette colonne se trouvait dans le<br />
jardin du n° 14 <strong>de</strong> la rue Marie-Magné, comme<br />
celle décrite sous le numéro précé<strong>de</strong>nt avec<br />
laquelle elle est i<strong>de</strong>ntique.<br />
La ban<strong>de</strong> lisse réservée a ici une largeur <strong>de</strong><br />
0,17 m à 0,24 m ; le pied est également rogné.<br />
Bibi. : MESPLÉ (P.), Recherches sur l'ancienne église<br />
<strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, dans Mém. Soc. Archéol. du Midi<br />
<strong>de</strong> la France, XXXI, 1965, p. 53.<br />
M.S.<br />
16<br />
3<br />
Fragment <strong>de</strong> colonne à cannelures torses<br />
Marbre violacé <strong>de</strong> Kuros (Grèce)? Traces<br />
<strong>de</strong> peinture rouge. H.0,500 ; diamètre.'<br />
0,210.<br />
Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />
IVe ou Ve siècle ?<br />
Inv. 79-6-1.<br />
Ferdinand <strong>de</strong> Guilhermy notait entre 1840 et<br />
1860 que quatre colonnes torses ornaient l'entrée<br />
d'une auberge <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> l'Echarpe. En<br />
1927, Jules Chalan<strong>de</strong> ne mentionnait plus que<br />
trois fragments, dont un avait été donné à la Société<br />
Archéologique du Midi <strong>de</strong> la France et fut<br />
mis en dépôt au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> en 1960.<br />
C'est à la même colonne qu'appartient probablement<br />
le fragment décrit sous ce numéro.<br />
Cassé en <strong>de</strong>ux morceaux complémentaires, il a<br />
été recueilli en juillet 1979 dans les déblais dus<br />
à la démolition du n° 3 <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> l'Echarpe<br />
par M. Lagar<strong>de</strong>lle qui en a fait don au <strong>Musée</strong>.<br />
Il s'agit d'un fragment <strong>de</strong> la partie supérieure<br />
d'une colonne dont le fût galbé était orné <strong>de</strong><br />
cannelures torses peu profon<strong><strong>de</strong>s</strong> séparées par<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> méplats. Une ban<strong>de</strong> lisse, large <strong>de</strong> 0,080 m<br />
sur cette partie <strong>de</strong> la colonne, était réservée au<br />
dos. Les cannelures conservent les traces d'une<br />
peinture rouge carmin qui <strong>de</strong>vait alterner avec<br />
l'or, ce qui confirme sa provenance.<br />
Bibi. : GUILHERMY (F. <strong>de</strong>), Description <strong><strong>de</strong>s</strong> localités<br />
<strong>de</strong> la France, XVII, Tarbes - Toulouse, manuscrit,<br />
B.N., N. Acq. Fr. 6110, f° 378; CHALANDE (J.),<br />
Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> rues <strong>de</strong> Toulouse, 2' partie, Toulouse,<br />
1927, p. 169, note 1.<br />
M.S.<br />
4<br />
Fragment <strong>de</strong> colonne à cannelures torses<br />
Marbre gris saccharoï<strong>de</strong>. Traces <strong>de</strong> peinture<br />
rouge. H. 0,540; diamètre. 0,197.<br />
Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />
IV' ou Ve siècle ?<br />
Inv. 79-6-2.<br />
Comme le fragment décrit sous le numéro précé<strong>de</strong>nt,<br />
celui-ci servait <strong>de</strong> borne <strong>de</strong>vant le n° 3<br />
<strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> l'Echarpe à Toulouse. Les trois<br />
morceaux complémentaires ont été recueillis en<br />
juillet 1979 par M. Lagar<strong>de</strong>lle qui en a fait don<br />
au <strong>Musée</strong>.<br />
Le fût <strong>de</strong> la colonne légèrement galbé était orné<br />
sur les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> sa surface <strong>de</strong> cannelures<br />
torses peu profon<strong><strong>de</strong>s</strong> séparées par <strong><strong>de</strong>s</strong> méplats<br />
une ban<strong>de</strong> lisse, d'une largeur <strong>de</strong> 0,240 m sur le<br />
fragment conservé, était réservée au dos. Deux<br />
cannelures gar<strong>de</strong>nt les traces d'une peinture<br />
rouge carmin qui alternait sans doute avec l'or.<br />
Un autre fragment <strong>de</strong> la même colonne est<br />
conservé par un particulier.<br />
Bibi. : GUILHERMY (F. <strong>de</strong>), Description <strong><strong>de</strong>s</strong> localités<br />
<strong>de</strong> la France, XVII, Tarbes - Toulouse, manuscrit,<br />
B.N., N. Acq. Fr. 6110, f° 378 ; CHALANDE (J.),<br />
Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> rues <strong>de</strong> Toulouse, 2' partie, Toulouse,<br />
1927, p. 169, note 1.<br />
M.S.<br />
5<br />
Fragment <strong>de</strong> colonne à cannelures torses<br />
Marbre. H.0,710.<br />
Toulouse. Eglise Notre-Dame <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />
IV' ou V' siècle ?<br />
Inv. 79-6-3.<br />
Jules Chalan<strong>de</strong> signalait en 1913 ce fragment<br />
<strong>de</strong> colonne qui servait <strong>de</strong> borne à l'angle du<br />
n° 18 <strong>de</strong> la rue <strong><strong>de</strong>s</strong> Trois Piliers à Toulouse. Il<br />
est entré dans les collections du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong> en juillet 1979.<br />
Sur la partie qui était enterrée on distingue<br />
encore les cannelures torses, très érodées, qui<br />
ornaient, semble-t-il, tout le fût <strong>de</strong> la colonne.<br />
Bibi.: CHALANDE (J.), Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> rues <strong>de</strong> Toulouse,<br />
2' partie, Toulouse, 1927, p. 169, note 1.<br />
M.S.
6<br />
Chapiteau à quatre feuilles<br />
Marbre blanc. H.0,252 ; L.0,315 ;<br />
P.0,300 ; diamètre du pied : 0,175.<br />
Toulouse.<br />
IVe ou Je siècle ?<br />
Inv. 78-5-1.<br />
Les <strong>de</strong>ux petits chapiteaux décrits sous ce<br />
numéro et sous le numéro suivant ont été<br />
découverts en novembre 1978 au cours <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
fouilles entreprises à l'intérieur du grand cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> à l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux <strong>de</strong><br />
rénovation du musée. Ils étaient remployés<br />
dans un mur grossier constitué <strong>de</strong> galets et <strong>de</strong><br />
fragments <strong>de</strong> brique, qui pour M. Michel Vidal,<br />
conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles, pourrait être daté du<br />
Ve siècle, ou au plus tard du VI'. Il était bâti<br />
sur les vestiges d'un édifice gallo-romain dont<br />
subsistaient quelques fragments d'une<br />
mosaique reposant sur un sol <strong>de</strong> ciment rose.<br />
Parmi les déblais ou sur le sol romain furent<br />
recueillis une base <strong>de</strong> colonne (n° 9) et un fragment<br />
<strong>de</strong> chapiteau (n° 8), <strong><strong>de</strong>s</strong> monnaies <strong><strong>de</strong>s</strong> Ille<br />
et IV' siècles et <strong><strong>de</strong>s</strong> tessons <strong>de</strong> sigillées et <strong>de</strong><br />
céramiques estampées du IV° siècle. Ces <strong>de</strong>ux<br />
chapiteaux pourraient donc être datés du Ive<br />
ou du V' siècle.<br />
La corbeille du chapiteau est ornée <strong>de</strong> larges<br />
feuilles dont les pointes se recourbent sous les<br />
volutes d'angle ; une corne d'angle <strong>de</strong> l'abaque<br />
est cassée.<br />
Les quatre feuilles sont placées bord à bord. La<br />
corbeille est peu évasée et la transition avec le<br />
carré <strong>de</strong> l'abaque se fait brutalement avec les<br />
pointes <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles cassées sous les volutes.<br />
Entre les feuilles, l'échine, traitée à plat, est<br />
marquée par un collier légèrement courbe<br />
6<br />
formé par une cor<strong>de</strong> sous une moulure taillée<br />
en biseau. Deux <strong><strong>de</strong>s</strong> dés médians portent<br />
quatre sillons divergents qui y esquissent un<br />
feuillage. De part et d'autre <strong>de</strong> chaque dé, une<br />
moulure plate oblique porte au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du crochet<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles le rouleau <strong>de</strong> la volute.<br />
L'abaque mince est laissé nu. Le tracé <strong>de</strong> taille<br />
est gravé sur la table d'attente.<br />
Un chapiteau <strong>de</strong> marbre blanc semblable à<br />
celui-ci est conservé au musée <strong>de</strong> la Société<br />
Archéologique <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux (VALENSI Louis,<br />
De l'art romain à l'art roman, dans Sculpture<br />
médiévale <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux et du Bor<strong>de</strong>lais, Bor<strong>de</strong>aux,<br />
<strong>Musée</strong> d'Aquitaine, 1976, p. 23) ; un<br />
autre du même type a été trouvé à Ensérune, et<br />
proviendrait d'une chapelle dont le linteau<br />
conservé dans la crypte <strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong><br />
Béziers est daté <strong>de</strong> 455.<br />
Bibi. : LABROUSSE (Michel), Informations archéologiques<br />
dans Gaina, XXXVIII, 1980, p. 480.<br />
7<br />
Éléments d'architecture découverts<br />
lors <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles effectuées<br />
dans le jardin du grand cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
D.C. et M.S.<br />
Chapiteau à quatre feuilles<br />
Marbre blanc. H.0,285 ; L.0,320 ;<br />
P.0,315 ; diamètre du pied : 0,189.<br />
Toulouse.<br />
ive ou Ve siècle ?<br />
Inv. 78-5-2.<br />
Comme le chapiteau décrit sous le numéro précé<strong>de</strong>nt,<br />
celui-ci a été mis au jour en 1978 au<br />
cours <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles entreprises à l'intérieur du<br />
grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
7<br />
Il est i<strong>de</strong>ntique au chapiteau précé<strong>de</strong>nt mais un<br />
rang <strong>de</strong> perles remplace ici la cor<strong>de</strong> sur le collier<br />
<strong>de</strong> l'échine.<br />
Bibi.: LABROUSSE (M.), Informations archéologiques,<br />
dans Gallia, XXXVIII, 1980, p. 480.<br />
8<br />
D.C. et M.S.<br />
Fragment <strong>de</strong> chapiteau<br />
Marbre blanc saccharoï<strong>de</strong>. H. 0,146;<br />
L. 0,115; P. 0,080.<br />
Toulouse.<br />
IVe ou Ve siècle ?<br />
Inv. 78-5-3.<br />
Ce fragment <strong>de</strong> chapiteau a été découvert au<br />
cours <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles réalisées en 1978 dans le<br />
grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> ; il se trouvait<br />
parmi les déblais.<br />
Seule l'extrémité d'une corne d'angle <strong>de</strong><br />
l'abaque d'un chapiteau est conservée. Le <strong><strong>de</strong>s</strong>sous<br />
était orné d'une feuille d'acanthe dont<br />
subsiste l'extrémité formée <strong>de</strong> trois <strong>de</strong>nticules<br />
inégaux repliés sous la volute d'angle ; le <strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />
du crochet et le limbe sont légèrement<br />
mo<strong>de</strong>lés par une taille au ciseau. L'enroulement<br />
<strong>de</strong> la volute d'angle est bien <strong><strong>de</strong>s</strong>siné par<br />
<strong>de</strong>ux sillons profondément gravés. La corne<br />
d'angle <strong>de</strong> l'abaque, dont l'extrémité est en surplomb<br />
au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la volute, est nue.<br />
9<br />
D.C. et M.S.<br />
Base <strong>de</strong> colonne<br />
Marbre. H. 0,172; L. 0,280; P. 0,265;<br />
diamètre supérieur : 0,212.<br />
Toulouse.<br />
Inv. 78-5-4.<br />
Cette base a été découverte parmi les déblais<br />
au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles effectuées en 1978 dans le<br />
grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Elle est composée d'une plinthe, un ban<strong>de</strong>au,<br />
un filet, une scotie, un ban<strong>de</strong>au.<br />
D.C. et M.S.<br />
17
10<br />
10<br />
Chapiteau pour une colonne<br />
Marbre gris. H. 0,200; L. 0,200;<br />
P.0,215 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,150.<br />
Toulouse. Sous-sol du sanctuaire du<br />
choeur <strong>de</strong> la cathédrale.<br />
Ive siècle ?<br />
Inv. 83-7-1.<br />
Ce chapiteau fut trouvé lors d'un sondage<br />
archéologique pratiqué du 5 au 10 mai 1983<br />
sous la gran<strong>de</strong> dalle inscrite insérée dans le<br />
pavement du sanctuaire du chœur <strong>de</strong> la cathédrale,<br />
sur le côté sud du maître-autel. A 2,10 m<br />
sous ce sol et à l'ouest <strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges d'un mur<br />
probablement antique, il était bouleversé dans<br />
une terre noirâtre d'où furent extraits quelques<br />
tessons <strong>de</strong> poteries <strong><strong>de</strong>s</strong> Pt et IVe siècles <strong>de</strong><br />
notre ère.<br />
Mutilé, il est d'assez petites dimensions. Le<br />
plan d'attente <strong>de</strong> son abaque, où se lit un tracé<br />
<strong>de</strong> taille en partie effacé, est dans la tradition<br />
du chapiteau corinthien. Deux rainures courent<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> cornes <strong>de</strong> l'abaque aux modillons centraux.<br />
Sous l'un <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers sont gravés trois chevrons.<br />
Une simple saillie du marbre remplace<br />
les crosses d'angle habituelles. Quatre larges<br />
feuilles d'acanthe se développent à partir <strong>de</strong> la<br />
souche <strong>de</strong> la corbeille. Le trépan n'a été utilisé,<br />
pour détacher le contour ou souligner les nervures<br />
<strong>de</strong> ces feuilles, que sur <strong>de</strong>ux faces du chapiteau.<br />
Les <strong>de</strong>ux autres — qui furent peut-être<br />
18<br />
dissimulées dans un angle <strong>de</strong> l'architecture<br />
d'origine — montrent bien les mêmes feuilles<br />
mais traitées <strong>de</strong> manière plus molle et sans la<br />
vive accentuation due aux profonds sillons<br />
créés par le trépan.<br />
Cette découverte a révélé <strong><strong>de</strong>s</strong> indications fort<br />
précieuses concernant le sous-sol <strong>de</strong> la cathédrale<br />
<strong>de</strong> Toulouse. On avait déjà retrouvé, pour<br />
ce monument majeur <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> la ville,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges sculptés d'époque carolingienne.<br />
Ces nouveaux éléments permettent <strong>de</strong> remonter<br />
à une époque antérieure pour laquelle, à ce<br />
jour, on ne connaissait que <strong><strong>de</strong>s</strong> substructions<br />
repérées en 1963 par Sylvain Stym-Popper<br />
sous le sol <strong>de</strong> la galerie septentrionale du<br />
cloître voisin disparu.<br />
Bibi.: D. CAZES et M. VIDAL, Un sondage<br />
archéologique à la cathédrale <strong>de</strong> Toulouse, dans Bulletin<br />
monumental, t. 141-IV, 1983, p. 405-407.<br />
11<br />
D.C.<br />
Chapiteau pour une colonne<br />
Marbre gris. H. 0,335 ; L. 0,410;<br />
P.0,415 ; diamètre approximatif du plan<br />
d'application <strong>de</strong> la colonne : 0,210.<br />
Provient d'une collection particulière <strong>de</strong> la<br />
région <strong>de</strong> Béziers.<br />
Acquis chez un antiquaire, 1983.<br />
Ve ou VI' siècle 7<br />
Inv. 83-13-1.<br />
Cette oeuvre importante a été acquise par le<br />
musée au Salon <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquaires <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong><br />
novembre 1983.<br />
11<br />
Provenances diverses<br />
Une corne <strong>de</strong> l'abaque est cassée. Plusieurs<br />
extrémités <strong>de</strong> feuilles ont disparu. Malgré ces<br />
dégradations le chapiteau se trouve dans un<br />
excellent état <strong>de</strong> conservation. Il est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
exemplaires les plus monumentaux du groupe<br />
<strong>de</strong> chapiteaux <strong>de</strong> cette époque réuni au musée<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
La corbeille, dérivée du corinthien est ornée <strong>de</strong><br />
trois rangs <strong>de</strong> feuilles d'acanthe. Les <strong>de</strong>ux couronnes<br />
inférieures sont nettement séparées par<br />
une surface lisse. Il convient <strong>de</strong> noter la séparation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles par un y renversé creusé au trépan.<br />
L'utilisation <strong>de</strong> cet outil apparaît encore<br />
entre les <strong>de</strong>nticules du limbe avec un trait<br />
borné par un point. La nervure médiane <strong>de</strong> la<br />
feuille est soulignée par <strong>de</strong>ux traits parallèles,<br />
toujours réalisés au trépan. Le ciseau est utilisé<br />
pour mo<strong>de</strong>ler schématiquement les feuilles.<br />
La structure <strong><strong>de</strong>s</strong> couronnes <strong>de</strong> feuilles, le traitement<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> limbes au ciseau, la présence <strong>de</strong><br />
points au trépan permettent <strong>de</strong> rapprocher<br />
cette oeuvre d'un chapiteau conservé au musée<br />
Crozatier, au Puy.<br />
D.C. et M.S.<br />
12<br />
Morceau <strong>de</strong> sarcophage : torse d'un personnage<br />
Marbre gris. H. 0,220; L. 0,290;<br />
P. 0,070.<br />
Toulouse. Saint-Michel du Touch.<br />
Découvert le 20 juillet 1976. Avait été<br />
enfoui dans le sol du seuil <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
IVe-Ile siècle ?<br />
Inv. 76-14-1.<br />
Sur le fond nu et plat d'un morceau <strong>de</strong> paroi <strong>de</strong><br />
sarcophage s'enlève, en bas-relief, un personnage<br />
revêtu <strong>de</strong> la toge romaine. Il tient un volumen<br />
(manuscrit roulé) <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux mains.<br />
Le matériau, la position du personnage et ses<br />
proportions, la technique utilisée pour le sculpter<br />
permettent <strong>de</strong> rapprocher ce joli morceau<br />
du sarcophage incomplet <strong>de</strong> Saint-Michel du<br />
Touch entré au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> en 1799<br />
et conservé sous le numéro d'inventaire Ra<br />
809 b. Peut-être est-il même l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> morceaux<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> petits côtés <strong>de</strong> cette cuve.<br />
Bibi. : LANDES (C.), Inventaire <strong>de</strong> la collection<br />
paléochrétienne du musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, Toulouse,<br />
1977, manuscrit déposé au musée, p. 28 ; MILHAU<br />
(D.), Découvertes archéologiques au monastère <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
ermites <strong>de</strong> Saint-Augustin... dans Mémoires <strong>de</strong> la<br />
société archéologique du Midi <strong>de</strong> la France, XLI,<br />
1977, p. 46, reprod. ; DER00 (C.), La sculpture<br />
funéraire chrétienne du département <strong>de</strong> la Haute-<br />
Garonne antérieure à l'an mil, Mémoire <strong>de</strong> maîtrise<br />
dactylographié, Université <strong>de</strong> Toulouse-le-Mirail,<br />
1981, p.226-227.<br />
D.C.
13<br />
Partie angulaire d'une cuve <strong>de</strong> sarcophage<br />
Marbre gris. H. 0,235 ; L. 0,305<br />
P. 0,175.<br />
13<br />
Toulouse. Saint-Michel du Touch.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle d'axe <strong>de</strong> la salle capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>.<br />
IV'-Ve siècle ?<br />
Inv. 76-13-1.<br />
L'un <strong><strong>de</strong>s</strong> côtés est brut, l'autre présente un<br />
décor : il s'agit donc <strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> angles postérieurs<br />
<strong>de</strong> la cuve. Le décor est composé d'une<br />
colonnette torse et <strong>de</strong> son chapiteau qui porte<br />
un vase à partir duquel se développent <strong>de</strong>ux<br />
volutes symétriques (la secon<strong>de</strong> volute est bien<br />
amorcée mais a disparu en gran<strong>de</strong> partie). Au<strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />
court une tige ondée à laquelle s'accrochent<br />
<strong>de</strong> petites volutes.<br />
Ce décor, traité <strong>de</strong> manière i<strong>de</strong>ntique et dans<br />
les mêmes proportions se retrouve sur la face<br />
antérieure <strong>de</strong> sarcophage qui provient <strong>de</strong> Saint-<br />
Michel du Touch conservée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong> sous le n° Ra 809 b. Ce sarcophage<br />
ayant perdu les <strong>de</strong>ux angles postérieurs <strong>de</strong> sa<br />
cuve, il n'est pas interdit <strong>de</strong> penser que notre<br />
morceau puisse lui appartenir.<br />
Bibl. : LANDES (C.), Inventaire <strong>de</strong> la collection<br />
paléo-chrétienne du musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, Toulouse,<br />
1977, manuscrit déposé au musée, p. 27 - 28<br />
DER00 (C.), La sculpture funéraire chrétienne du<br />
département <strong>de</strong> la Haute-Garonne antérieure à l'an<br />
mil, mémoire <strong>de</strong> maîtrise dactylographié, Université<br />
<strong>de</strong> Toulouse-le-Mirail, 1981, p. 226.<br />
D.C.<br />
14<br />
Cuve <strong>de</strong> sarcophage<br />
Marbre blanc. H. 0,670 ; L. 2,120;<br />
P.0,830.<br />
Martres-Tolosane (Haute-Garonne).<br />
Ancien cimetière <strong>de</strong> l'église Saint-Nicolas.<br />
Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ?<br />
Inv. 83-9-1.<br />
Sur cette cuve lisse apparaît, sur la gauche,<br />
sculptée en bas-relief, une figure orante <strong>de</strong>bout,<br />
les bras élevés dans l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la prière. La<br />
réalisation est assez fruste, sans souci d'intégration<br />
à un rythme décoratif.<br />
Cette oeuvre étrange et <strong>de</strong> caractère primitif<br />
avait été signalée à Martres Tolosane, dès le<br />
début du XIXe siècle, par Alexandre Du Mège.<br />
Vers 1830, elle était déposée dans la cour du<br />
domaine <strong>de</strong> la Bour<strong>de</strong>tte, toujours à Martres,<br />
chez Roger <strong>de</strong> Roquemaurel. Puis, elle fut<br />
transportée, dans la même commune, sous les<br />
arbres du parc du domaine <strong>de</strong> Soulancé. Le<br />
propriétaire <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, monsieur J. Perret,<br />
l'a généreusement donnée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
le 8 novembre 1983.<br />
Bibi. : DER00 (C.), La sculpture funéraire chrétienne<br />
du département <strong>de</strong> la Haute-Garonne antérieure à<br />
l'an mil, Mémoire <strong>de</strong> maîtrise dactylographié, Toulouse,<br />
1981, p. 119-120.<br />
D.C.<br />
15<br />
Cuve <strong>de</strong> sarcophage<br />
Pierre jaune. H. 0,500; L. 2,08 ; P. 0,680.<br />
Toulouse. Rue du Taur.<br />
Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />
Inv. 76-12-1.<br />
Cette cuve a été découverte en 1969, à trois<br />
mètres <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, avec les morceaux <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux autres sarcophages, pendant les travaux<br />
<strong>de</strong> creusement d'une cave sous le porche d'entrée<br />
<strong>de</strong> l'immeuble n° 62 <strong>de</strong> la rue du Taur.<br />
Cette cuve sans décor et sans couvercle a été<br />
explorée par monsieur Michel Vidal, conservateur<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles, qui n'y a trouvé que <strong><strong>de</strong>s</strong> fragments<br />
d'os en désordre. La sépulture avait été<br />
violée. Ce groupe <strong>de</strong> sarcophages doit être rattaché<br />
à la gran<strong>de</strong> nécropole qui s'étendait<br />
autour <strong>de</strong> la première basilique Saint-Sernin.<br />
Ce monument funéraire a été déposé en 1976<br />
au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> par la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Antiquités Historiques <strong>de</strong> la région Midi-<br />
Pyrénées.<br />
Bibi.: LABROUSSE (M.), dans Gallia, XXVIII,<br />
1970-2, p. 411; LANDES (C.), Inventaire <strong>de</strong> la collection<br />
paléochrétienne du musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />
Toulouse, 1977, manuscrit déposé au musée, n° 52.<br />
16<br />
D.C.<br />
Cuve <strong>de</strong> sarcophage<br />
Marbre rosé. H.0,490 ; L. 2,00 ; P. 0,710.<br />
Toulouse. Rue E. Cartailhac.<br />
Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />
Inv. 76-12-2.<br />
Sans couvercle, ce sarcophage fut découvert en<br />
1968 sous la rue E. Cartailhac, lors du creusement<br />
d'une tranchée. Il était à proximité d'un<br />
second sarcophage, brisé par la pelle mécanique,<br />
qui est répertorié à la notice suivante.<br />
Jusque là s'était développée la gran<strong>de</strong> nécropole<br />
<strong>de</strong> Saint-Sernin.<br />
La cuve est lisse mais ses angles sont abattus et<br />
ornés <strong>de</strong> colonnettes à bases et chapiteaux. Elle<br />
a été déposée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> en 1976<br />
par la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> Antiquités Historiques <strong>de</strong><br />
Midi-Pyrénées.<br />
Bibi.: LABROUSSE (M.), dans Gallia, XXVIII,<br />
1970-2, p. 410-411 ; LANDES (C.), Inventaire <strong>de</strong> la<br />
collection paléochrétienne du musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />
op. cit. à la not. précé<strong>de</strong>nte, n° 53 ; DER00 (C.), La<br />
sculpture funéraire chrétienne du département <strong>de</strong> la<br />
Haute-Garonne antérieure à l'an mil, Mémoire <strong>de</strong><br />
maîtrise dactylographié, Toulouse, 1981, p. 234-235,<br />
n° 90.<br />
D.C.<br />
17<br />
Moitié <strong>de</strong> sarcophage<br />
Marbre gris. Cuve : H. 0,485; L. 1,300;<br />
P. 0,670. Couvercle : H.0,280; L. 1,240;<br />
P. 0,670.<br />
Toulouse. Rue E. Cartailhac.<br />
Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />
Inv. 76-12-3.<br />
Il a été trouvé au même endroit que fceuvre<br />
indiquée à la notice précé<strong>de</strong>nte. Fouillée par<br />
Monsieur Michel Vidal, la cuve contenait quelques<br />
ossements. Le couvercle correspond bien<br />
à la cuve.<br />
Déposé aussi au musée par la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Antiquités Historiques <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />
Bibi. : LABROUSSE (M.), dans Gallia, XXVIII,<br />
1970-2, p. 410-41 I.<br />
D.C.<br />
18<br />
Morceau d'un couvercle <strong>de</strong> sarcophage<br />
Pierre blanche. H. 0,200; L. 1,120;<br />
P. 0,790.<br />
Toulouse. Eglise Saint-Pierre <strong><strong>de</strong>s</strong> Cuisines.<br />
Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />
Inv. 80-2-1.<br />
Ce morceau a été trouvé à Saint-Pierre <strong><strong>de</strong>s</strong> cuisines<br />
lors <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles qu'y effectua le capitaine<br />
Ferran dans les années 1960. Ce <strong>de</strong>rnier l'avait<br />
transporté dans le parc du domaine du Libou,<br />
à Latrape (Haute-Garonne). Madame Moulin,<br />
propriétaire <strong><strong>de</strong>s</strong> lieux, en fit très aimablement<br />
don au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> au mois <strong>de</strong> mai<br />
1980.<br />
Les trois plans inclinés conservés <strong>de</strong> ce couvercle<br />
<strong>de</strong> sarcophage présentent <strong><strong>de</strong>s</strong> pentes faibles.<br />
Le <strong><strong>de</strong>s</strong>sous est évidé.<br />
D.C.<br />
19<br />
Couvercle <strong>de</strong> sarcophage sans décor<br />
Marbre gris. H. 0,310; L. 2,02 ; P. 0,710.<br />
Saint-Hilaire (Haute-Garonne). Domaine<br />
du Galant.<br />
Fin <strong>de</strong> l'Antiquité ou haut Moyen Age.<br />
Inv. 81-3-9.<br />
Pour l'origine <strong>de</strong> cette pièce on se reportera au<br />
texte <strong>de</strong> la page 42.<br />
Les pentes les plus fortes <strong><strong>de</strong>s</strong> plans inclinés <strong>de</strong><br />
ce couvercle se trouvent à son extrémité la plus<br />
étroite. Le <strong><strong>de</strong>s</strong>sous est évidé.<br />
D.C.<br />
19
ART ROMAN
20<br />
Moitié du chapiteau<br />
Pierre. H. 0,340; L. 0,350; P. 0,250;<br />
diamètre du plan d'application <strong>de</strong> la<br />
colonne : 0,130.<br />
Toulouse. Cloître du prieuré <strong>de</strong> la<br />
Daura<strong>de</strong>.<br />
Découverte en septembre 1976. Avait été<br />
remployée dans la fondation du mur du<br />
XIX siècle qui bouchait l'arca<strong>de</strong> d'entrée<br />
<strong>de</strong> la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Premières années du XII' siècle.<br />
Inv. 76-13-3.<br />
Le morceau mutilé décrit dans cette notice se<br />
trouve être le complément d'une moitié <strong>de</strong><br />
chapiteau provenant du cloître <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong><br />
conservée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> (inv. Me<br />
113). Qu'elle soit déjà entrée cassée dans ses<br />
collections ou qu'elle y ait été brisée lors d'une<br />
manutention, cette oeuvre connut ensuite une<br />
curieuse double <strong><strong>de</strong>s</strong>tinée : l'enfouissement <strong>de</strong> la<br />
moitié la plus dégradée, la conservation <strong>de</strong> la<br />
partie en meilleur état. Cela relève d'une<br />
pratique qui fut hélas assez courante, dans le<br />
musée, au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> premières décennies du<br />
XIX' siècle, comme on le constatera à la<br />
lecture <strong>de</strong> plusieurs autres notices <strong>de</strong> ce<br />
catalogue.<br />
Les <strong>de</strong>ux morceaux réunis forment un<br />
chapiteau adossé pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles.<br />
Le morceau découvert en 1976 porte, peint en<br />
rouge, le chiffre 207. Sur le côté s'élève un<br />
édicule à colonne torsadée sous lequel apparaît<br />
un petit personnage vêtu d'une jupe courte. Son<br />
buste, les parties haute et <strong>de</strong> droite <strong>de</strong><br />
l'architecture sont détruits. Devant celle-ci se<br />
tenait un personnage dont n'apparaissent plus<br />
que le bas du vêtement et les pieds posés sur<br />
l'astragale. Sur le fond nu <strong>de</strong> la corbeille est<br />
aussi représenté, en haut-relief, un homme<br />
<strong>de</strong>bout, nimbé, entièrement vêtu. Contre son<br />
bras droit levé se lit l'inscription : CLA. A sa<br />
gauche sont également gravés : NON<br />
SVM.../AD OVES.../PER... Il s'agit d'une<br />
phrase qui se poursuivait sur l'autre moitié <strong>de</strong><br />
ce chapiteau et que l'on peut ainsi restituer<br />
intégralement : "NON SUM MISSUS NISI<br />
AD OVES QVE PERIERVNT DOMVS<br />
ISRAEL/ Je n'ai été envoyé qu'aux brebies<br />
perdues <strong>de</strong> la maison d'Israël" (Matthieu, XV,<br />
24). Ce sont les paroles que Jésus adressa à la<br />
Cananéenne qui le suppliait <strong>de</strong> bien vouloir<br />
délivrer sa fille <strong><strong>de</strong>s</strong> tourments du Démon. Le<br />
Christ, reconnaissable à son nimbe crucifère, et<br />
<strong>de</strong>ux <strong><strong>de</strong>s</strong> apôtres qui l'accompagnaient au pays<br />
<strong>de</strong> Tyr et <strong>de</strong> Sidon lors <strong>de</strong> sa rencontre avec la<br />
Cananéenne, sont effectivement représentés sur<br />
l'autre moitié. Il est donc facile d'i<strong>de</strong>ntifier, sur<br />
la moitié découverte, <strong>de</strong> la droite vers la<br />
gauche : un troisième apôtre, la Cananéenne et<br />
sa fille.<br />
Le même sujet a été traité <strong>de</strong> façon très proche<br />
sur un chapiteau du cloître <strong>de</strong> Moissac. Cela<br />
n'a rien d'étonnant lorsque l'on sait que<br />
plusieurs artistes du cloître <strong>de</strong> Moissac ont<br />
aussi travaillé à l'élaboration <strong><strong>de</strong>s</strong> plus anciens<br />
chapiteaux historiés du cloître <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />
Bibi.: MILHAU (D.), Découvertes archéologiques<br />
aux <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse, dans Bulletin<br />
monumental, 1977, II, p. 157 - 158 ; i<strong>de</strong>m,<br />
Découvertes archéologiques au monastère <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
ermites <strong>de</strong> saint Augustin, dans Mém. <strong>de</strong> la soc.<br />
archéol. du Midi <strong>de</strong> la France, XLI, 1977, p. 84 -85.<br />
Morceaux <strong>de</strong> sculpture romane<br />
découverts en 1976<br />
pendant les travaux <strong>de</strong> restauration<br />
du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
D.C.<br />
21<br />
Morceau <strong>de</strong> tailloir<br />
Pierre calcaire. H. 0,160; L. 0,235;<br />
P. 0,265.<br />
Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. Cloître.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Premier quart du XII' siècle.<br />
Inv. 76-13-6.<br />
Ce morceau <strong>de</strong> tailloir, à trois fasces, porte sur<br />
son chanfrein la moitié d'un oiseau becquetant<br />
une plante et qui prend <strong><strong>de</strong>s</strong> fruits dans ses serres.<br />
Il se raccor<strong>de</strong> parfaitement au tailloir<br />
n° 194 <strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul Mesplé. L'assemblage<br />
restitue la totalité <strong>de</strong> cet oiseau fantastique<br />
à queue <strong>de</strong> reptile, création typique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
cloîtres <strong>de</strong> Moissac et <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. D.C.<br />
20<br />
23
22<br />
Tailloir incomplet en <strong>de</strong>ux morceaux<br />
Pierre calcaire. H. 0,160; L. 0,500;<br />
P. 0,235.<br />
Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. Cloître ?<br />
Premier quart du XII' siècle.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-9.<br />
Le ban<strong>de</strong>au supérieur est divisé en trois fasces.<br />
Le motif <strong>de</strong> base qui orne, répétitivement, le<br />
chanfrein, est propre à la première flore romane<br />
languedocienne. Une palmette creuse à sept<br />
feuilles s'épanouit à partir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tiges qui se<br />
referment au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus d'elle en l'englobant dans<br />
une figure en forme <strong>de</strong> coeur renversé. Mais le<br />
motif est ici d'abord divisé en <strong>de</strong>ux et ses parties<br />
s'écartent afin <strong>de</strong> laisser naître entre elles<br />
un nouveau motif complet. Cette composition<br />
est axée sur le centre ou sur les angles.<br />
Cette oeuvre doit se raccor<strong>de</strong>r au tailloir, également<br />
incomplet, placé sous le n° 193 <strong>de</strong> l'inventaire<br />
<strong>de</strong> Paul Mesplé. Nous avons ainsi un<br />
tailloir du gabarit exact <strong>de</strong> ceux qui surmontent<br />
les chapiteaux créés pour le cloître <strong>de</strong> la<br />
Daura<strong>de</strong>, par le premier atelier <strong>de</strong> sculpteurs<br />
qui y travailla.<br />
D.C.<br />
23<br />
Tailloir incomplet en <strong>de</strong>ux morceaux<br />
Pierre calcaire. H. 0 ,150 ; L. 0,490;<br />
P. 0,215.<br />
Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> cloître.<br />
Premier quart du XII" siècle.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-10.<br />
Une gorge ornée <strong>de</strong> billettes est creusée dans la<br />
partie médiane du ban<strong>de</strong>au. Une frise <strong>de</strong> palmettes<br />
inscrites dans les tiges à surgeons qui<br />
leur donnent naissance se développe sur le<br />
chanfrein.<br />
Il s'agit <strong>de</strong> la moitié manquante du tailloir<br />
n° 195 <strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul Mesplé. Les <strong>de</strong>ux<br />
parties réunies forment un tailloir du cloître <strong>de</strong><br />
la Daura<strong>de</strong> (premier atelier).<br />
D.C.<br />
24<br />
Fragment <strong>de</strong> tailloir<br />
Pierre calcaire. H. 0,125 ; L. 0,185<br />
P. 0,230.<br />
24<br />
Toulouse ?<br />
XP-XIP siècle.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-12.<br />
Ban<strong>de</strong>au plat. Chanfrein à trois rangs <strong>de</strong> billettes<br />
disposées en damier. A rapprocher <strong><strong>de</strong>s</strong> tailloirs<br />
n° 196 et 197 <strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul Mesplé.<br />
D.C.<br />
25<br />
Fragment <strong>de</strong> sculpture : ruban plié<br />
Pierre calcaire. H. 0,095 ; L. 0,1 70 ;<br />
P. 0,280.<br />
Toulouse ?<br />
XII' siècle.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-13.<br />
Il est difficile <strong>de</strong> savoir à quel type <strong>de</strong> sculpture<br />
appartenait ce fragment. Le ruban galonné et<br />
plié selon un mouvement <strong>de</strong> grecque est travaillé<br />
à la façon <strong>de</strong> plusieurs détails <strong><strong>de</strong>s</strong> apôtres<br />
<strong>de</strong> Saint-Etienne et <strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures qui leur sont<br />
associées.<br />
D.C.<br />
26<br />
Morceau <strong>de</strong> tailloir<br />
Pierre calcaire. H. 0,1 70 ; L. 0,310;<br />
P. 0,150.<br />
Saint-Etienne <strong>de</strong> Toulouse ?<br />
XII' siècle.<br />
Inv. 76-13-8.<br />
Deux feuilles refermées en coques s'écartent et<br />
laissent apparaître un épi. L'ensemble du motif<br />
s'inscrit dans une tige formant un ovale. Il est<br />
proche <strong>de</strong> ceux qui ornent les tailloirs surmontant<br />
les figures d'apôtres <strong>de</strong> Saint-Etienne <strong>de</strong><br />
Toulouse.<br />
D.C.<br />
27<br />
Fragment <strong>de</strong> tailloir<br />
Pierre calcaire. H. 0,150 ; L. 0,490;<br />
P. 0 ,215 .<br />
Toulouse. Saint-Etienne ?<br />
XII' siècle.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-11.<br />
Sous un ban<strong>de</strong>au plat le chanfrein laisse apparaître<br />
le mouvement vigoureux d'une tige dont<br />
se détachent trois feuilles traitées avec une<br />
gran<strong>de</strong> plasticité. Le même travail a produit les<br />
tailloirs n" 54, 55, 56 <strong>de</strong> l'Inventaire <strong>de</strong> Paul<br />
Mesplé dont <strong>de</strong>ux furent attribués à Saint-<br />
Etienne par Henri Rachou.<br />
D.C.<br />
28<br />
Morceau <strong>de</strong> tailloir<br />
Pierre calcaire. H. 0,105 ; L. 0,275;<br />
P. 0,210.<br />
Toulouse ?<br />
XII' siècle.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-7.<br />
Sur le chanfrein, une tige souple et soigneusement<br />
profilée ondoie sur un fond grillagé. S'en<br />
détachent, alternativement, <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles <strong>de</strong> trèfle<br />
assez grasses, précisément nervées, et <strong><strong>de</strong>s</strong> quatrefeuilles<br />
<strong>de</strong> même facture refermés sur un<br />
fruit grenu. Des similitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> dimensions et <strong>de</strong><br />
décor permettent d'attribuer au même sculpteur<br />
le tailloir incomplet placé sous le n° 336<br />
<strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul Mesplé.<br />
D.C.<br />
29<br />
Fragment sculpté <strong>de</strong> chapiteau<br />
Pierre calcaire. H.0,085 ; L. 0,110;<br />
P. 0,080.<br />
Toulouse. Cloître <strong>de</strong> Saint-Sernin.<br />
XII' siècle.<br />
Découvert le 20 juillet 1976. Avait été<br />
remployé dans le sol du seuil du portail <strong>de</strong><br />
la salle capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-14-2.<br />
Deux tiges nervées s'épanouissent en feuilles et<br />
se retournent sous ce qui fut le dé <strong>de</strong> l'abaque<br />
d'un chapiteau. L'organisation du décor, le<br />
type <strong>de</strong> travail et les dimensions permettent <strong>de</strong><br />
rapprocher ce fragment <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments analogues<br />
qui ornent 13 chapiteaux attribués au cloître <strong>de</strong><br />
Saint-Sernin et qui sont conservés au musée<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> sous les numéros d'inventaire<br />
Me 217 à Me 229.<br />
D.C.<br />
30<br />
Fragment <strong>de</strong> chapiteau (?)<br />
Pierre calcaire. H. 0,195 ; L.0,140<br />
P. 0,095.<br />
Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> à Toulouse ?<br />
XII' siècle.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-5.<br />
Il s'agit <strong>de</strong> la partie antérieure d'un lion à crinière<br />
abondante formée <strong>de</strong> petites mèches<br />
retournées en volutes et dont la gueule ouverte<br />
laisse apparaître les crocs. La tête se détache<br />
sur <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles à extrémités retournées. Ce type<br />
<strong>de</strong> lion, assez fréquent dans la sculpture romane,<br />
se retrouve sur un chapiteau du portail <strong>de</strong><br />
la salle capitulaire <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> (n° 92 <strong>de</strong> l'inventaire<br />
<strong>de</strong> Paul Mesplé).<br />
D.C.
31<br />
Base d'angle pour une colonnette<br />
Pierre calcaire. H. 0,165; L. 0,265;<br />
P. 0,265.<br />
Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>.<br />
Fin du XII' siècle.<br />
Découverte en septembre 1976. Avait été<br />
remployée dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle d'axe <strong>de</strong> la salle capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-21.<br />
Cette base porte encore le chiffre 9 tracé à l'encre<br />
noire sur l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux petits côtés appliqués<br />
au mur. Des similitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> matériau, <strong>de</strong><br />
formes et <strong>de</strong> dimensions permettent <strong>de</strong> l'associer<br />
aux bases <strong><strong>de</strong>s</strong> statues-colonnes du portail<br />
<strong>de</strong> la salle capitulaire <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>. Six <strong>de</strong> ces<br />
statues et la partie inférieure d'une septième<br />
sont actuellement conservées au musée <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>. Autant <strong>de</strong> bases étaient connues et<br />
sont également au musée (inv. Me 73, 76, 79,<br />
87, 90, 93, 101). On peut admettre, pour <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
raisons <strong>de</strong> symétrie, qu'une huitième statuecolonne,<br />
au moins, venait s'insérer dans les<br />
ébrasements <strong>de</strong> ce portail. La base supplémentaire<br />
ici répertoriée apporte un argument <strong>de</strong><br />
plus pour soutenir que cette statue-colonne a<br />
existé.<br />
D.C.<br />
32<br />
Morceau <strong>de</strong> chapiteau<br />
Pierre calcaire. H. 0,270; L. 0,270;<br />
P. 0,160.<br />
Prieuré <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> à Toulouse ?<br />
XII" siècle.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-4.<br />
Sur une couronne <strong>de</strong> feuilles aplaties et biseautées<br />
se développent <strong><strong>de</strong>s</strong> rinceaux <strong>de</strong> tiges feuillues.<br />
Deux volutes, dont les amorces sont décorées<br />
<strong>de</strong> files <strong>de</strong> perles, se rencontrent à l'angle<br />
<strong>de</strong> la corbeille. Dans l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> rinceaux est pris<br />
un félin ailé. L'autre, incomplet, enserre la<br />
croupe d'un animal indéterminé.<br />
Ce chapiteau est à rapprocher <strong>de</strong> plusieurs<br />
oeuvres créées par le troisième atelier <strong>de</strong> sculpture<br />
romane <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> (voir les numéros<br />
Me 178, 184, 185, 191 <strong>de</strong> l'inventaire <strong>de</strong> Paul<br />
Mesplé, Toulouse. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Les<br />
sculptures romanes, Paris, 1961).<br />
D.C.<br />
.13<br />
Chapiteau d'angle<br />
Pierre calcaire. H. 0,250; L. 0,210;<br />
P. 0,210.<br />
Toulouse ? Midi <strong>de</strong> la France ?<br />
XII"-XIIIe siècles ?<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arc d'entrée <strong>de</strong><br />
la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-14.<br />
La corbeille porte, sur <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses faces, <strong>de</strong> larges<br />
feuilles lisses. Au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, le centre <strong><strong>de</strong>s</strong> abaques<br />
voit saillir un dé tandis que <strong><strong>de</strong>s</strong> volutes<br />
s'enroulent dans les angles. Le plan d'attente<br />
porte encore, tracé à la peinture rouge, le<br />
numéro 203. Peut-être cette oeuvre fit-elle partie<br />
d'une série à laquelle ont pu également<br />
appartenir, <strong>de</strong> par leur facture et leurs dimensions<br />
analogues, les chapiteaux conservés dans<br />
notre musée sous les numéros d'inventaire Me<br />
274 et Me 275.<br />
D.C.<br />
25
26<br />
*e.<br />
Meme '›w^ t'^ .<br />
Aert<br />
Plan <strong>de</strong> l'église romane <strong>de</strong> Saint-Rustice.
Les vingt-cinq chapiteaux décrits dans les notices qui<br />
vont suivre proviennent <strong>de</strong> l'église romane <strong>de</strong> Saint-<br />
Rustice. Cet édifice, aujourd'hui disparu, s'élevait, à l'écart<br />
du village, sur l'emplacement d'une partie du cimetière<br />
et au bord <strong>de</strong> l'ancien chemin qui reliait Fronton à<br />
Grena<strong>de</strong>. Ce <strong>de</strong>rnier, après avoir emprunté le fond d'un<br />
petit vallon transversal du côteau <strong>de</strong> Saint-Rustice<br />
amorçait précisément en cet endroit sa <strong><strong>de</strong>s</strong>cente vers la<br />
large vallée <strong>de</strong> la Garonne. Le site <strong>de</strong> l'église domine<br />
donc cette plaine. Sur ce bel emplacement, où jaillit<br />
une source, aurait été bâti un temple païen si l'on<br />
en croit une tradition locale. En contrebas, au pied du<br />
côteau, on eut confirmation <strong>de</strong> l'implantation antique<br />
avec la découverte d'une villa romaine du Ive siècle<br />
dont les thermes étaient ornés <strong>de</strong> splendi<strong><strong>de</strong>s</strong> mosaïques<br />
à sujets marins légendés en grec dont plusieurs morceaux<br />
sont aujourd'hui conservés au musée Saint-Raymond.<br />
La source eut probablement dès l'Antiquité un caractère<br />
sacré qui fut vraisemblablement reconnu par le christianisme.<br />
En effet, au Moyen Age, ses eaux s'écoulaient<br />
dans une fontaine logée sous le sanctuaire principal <strong>de</strong><br />
l'église romane et commodément accessible par un<br />
escalier qui débouchait sur le côté <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.<br />
C'est en ce lieu apparemment déjà chargé d'histoire<br />
qu'aurait été inhumé le corps <strong>de</strong> l'évêque martyr Rusticus<br />
assassiné dans sa ville épiscopale <strong>de</strong> Cahors en<br />
629. Près <strong>de</strong> cette sépulture s'élevait, en 783, une chapelle<br />
Saint-Pierre comme nous l'apprend une charte<br />
<strong>de</strong> cette année dans laquelle l'évêque <strong>de</strong> Cahors cè<strong>de</strong><br />
l'ensemble cultuel à l'abbaye bénédictine <strong>de</strong> Moissac.<br />
Cette situation ne se maintint pas très longtemps et les<br />
lieux changèrent plusieurs fois <strong>de</strong> mains jusqu'au<br />
XIe siècle. Comme cela était alors fréquent ils passèrent<br />
même entre celles <strong>de</strong> laïcs qui en accaparèrent les revenus.<br />
Mais le vent <strong>de</strong> réforme qui souffla à partir du <strong>de</strong>rnier<br />
quart du XIe siècle ramena Saint-Rustice dans le sein<br />
<strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Moissac. Une charte <strong>de</strong> 1107 précise<br />
comment le laïc Amalumus, en accord avec plusieurs<br />
membres <strong>de</strong> sa famille et pour le salut <strong>de</strong> son âme et <strong>de</strong><br />
celles <strong><strong>de</strong>s</strong> siens, rendit l'église <strong>de</strong> Saint-Rustice avec<br />
son cimetière, tous ses biens et ses dîmes à Saint-Pierre<br />
<strong>de</strong> Moissac. Le grand abbé <strong>de</strong> Moissac Ansquitil (1085-<br />
1115) était présent lors <strong>de</strong> l'établissement <strong>de</strong> cet acte<br />
solennel qui fut confirmé lors du commun syno<strong>de</strong> par<br />
Les chapiteaux <strong>de</strong> l'église romane<br />
<strong>de</strong> Saint-Rustice<br />
l'évêque <strong>de</strong> Toulouse Amélius (vers 1106-1137), l'église<br />
étant dans son diocèse. On apprend aussi qu'elle était<br />
alors dédiée à Dieu Tout-Puissant, à la Vierge Marie,<br />
à saint Pierre prince <strong><strong>de</strong>s</strong> apôtres et à saint Rustice martyr<br />
<strong>de</strong> Dieu. Moissac l'érigea probablement en prieuré dès<br />
cette époque et l'on est autorisé à croire que la restitution<br />
<strong>de</strong> 1107 entraîna la reconstruction <strong>de</strong> l'église sous<br />
sa forme romane. Les documents se taisent sur ce sujet<br />
mais l'analyse du plan du monument et <strong>de</strong> ses vestiges<br />
établit <strong><strong>de</strong>s</strong> preuves assez soli<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />
Cet édifice fut démoli en 1865 à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du conseil<br />
<strong>de</strong> fabrique qui souhaitait la construction d'une nouvelle<br />
église au centre du village. Déjà, le 15 septembre 1849<br />
"le conseil <strong>de</strong> fabrique expose à Monsieur le Préfet que<br />
l'église <strong>de</strong> Saint-Rustice, d'une construction très ancienne<br />
et qui d'après la tradition était primitivement un<br />
temple païen est enfoncée dans la terre à la hauteur d'au<br />
moins quatre mètres, jusqu'aux croisées <strong>de</strong> l'église, que<br />
l'humidité qu'elle renferme est telle que <strong><strong>de</strong>s</strong> fièvres continuelles<br />
accablent <strong>de</strong>puis longtemps les habitants <strong>de</strong> la<br />
commune ; que tout le plafond <strong>de</strong> l'église est tellement<br />
véreux, qu'il menace <strong>de</strong> s'écrouler, que l'église enfin<br />
entière est prête à tomber en ruines" (Archives <strong>de</strong> la<br />
mairie <strong>de</strong> Saint-Rustice, extrait du registre <strong><strong>de</strong>s</strong> délibérations<br />
du conseil <strong>de</strong> fabrique). Mais l'on hésita jusqu'en<br />
1863 sur la façon <strong>de</strong> remédier à ce triste état <strong>de</strong> l'église.<br />
Deux solutions furent proposées et tour à tour soutenues<br />
ou critiquées : la construction d'une nouvelle église ou<br />
la restauration <strong>de</strong> l'ancienne. L'architecte diocésain<br />
Jacques-Jean Esquié conseilla la restauration en 1862.<br />
Mais, les habitants du village, grâce à une souscription,<br />
assurèrent le financement nécessaire à l'édification<br />
d'une nouvelle église dont l'architecte Fitte présenta le<br />
projet en 1863. Ayant entre temps changé d'avis, le<br />
30 décembre <strong>de</strong> cette même année, Esquié approuva les<br />
plans <strong>de</strong> Fitte sous réserve toutefois "que l'on remettra<br />
en œuvre, avec le plus grand soin, fragments sculptés <strong>de</strong><br />
toute nature, chapiteaux et colonnes, bases, meneaux,<br />
corniches, archivoltes, etc... <strong>de</strong> l'église existante qui<br />
sont très remarquables et figureront avec avantage dans<br />
l'absi<strong>de</strong> du nouveau monument en conservant les mêmes<br />
formes, dimensions et dispositions. L'église projetée<br />
présentant avec juste raison un agencement semblable<br />
à celui <strong>de</strong> l'église actuelle en ce point, ce remploi se<br />
27
trouvera d'autant plus facilement réalisable" (Archives<br />
<strong>de</strong> la mairie <strong>de</strong> Saint-Rustice, Lettre d'Esquié au Préfet).<br />
L'église <strong>de</strong> Fitte ne fut bâtie qu'en 1865-1866 et une<br />
partie seulement <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments indiqués par Esquié y<br />
furent remployés.<br />
Et le souvenir <strong>de</strong> l'église romane se perdit au point que,<br />
<strong>de</strong> nos jours, l'on n'en connaissait plus l'aspect. Heureusement,<br />
les archives <strong>de</strong> la mairie <strong>de</strong> Saint-Rustice conservent<br />
encore le plan <strong>de</strong> cet édifice relevé par Esquié le<br />
11 juin 1863. Une absi<strong>de</strong> majeure <strong>de</strong> 7 m d'ouverture et<br />
<strong>de</strong>ux absidioles marquaient vers l'Est l'achèvement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
trois nefs <strong>de</strong> cette église parfaitement romane. Sur le<br />
collatéral méridional se greffait une tour d'escalier qui<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>servait probablement le clocher et les combles.<br />
Des <strong>de</strong>mi-colonnes adossées recevaient les retombées<br />
<strong>de</strong> l'arc triomphal ou <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> arca<strong><strong>de</strong>s</strong> séparant la<br />
nef principale <strong><strong>de</strong>s</strong> collatéraux. Seule une pile paraît,<br />
sur le plan, avoir gardé sa structure cruciforme<br />
complète d'origine. Elle correspond à un édifice voûté.<br />
Les trois autres ont été modifiées ou remplacées et ce<br />
probablement à la suite <strong><strong>de</strong>s</strong> dévastations que connut<br />
l'église en février 1567. Cette année-là, <strong><strong>de</strong>s</strong> troupes<br />
calvinistes <strong>de</strong> Montauban la pillèrent et l'incendièrent.<br />
Le registre <strong><strong>de</strong>s</strong> délibérations du conseil municipal nous<br />
apprend en 1849 "que le plafond qui est en planches<br />
tombe en morceaux..." et, en 1860, un procès-verbal<br />
du conseil <strong>de</strong> fabrique précise : "les colonnes <strong>de</strong> cette<br />
église sont couronnées <strong>de</strong> chapiteaux très remarquables<br />
dont quelques-uns sont cachés par un plancher..." (Archives<br />
communales <strong>de</strong> Saint-Rustice). La voûte n'existait<br />
probablement plus. Un document <strong>de</strong> 1615 indique<br />
par ailleurs que l'église était bâtie sur trois côtés <strong>de</strong><br />
pierres <strong>de</strong> taille et <strong>de</strong> briques ; la faça<strong>de</strong> où se trouvait<br />
l'entrée principale se présentait sous la forme d'un amalgame<br />
<strong>de</strong> " paroits en torchis et bois estant en prou<br />
mauvais estat". On remarquera, sur le plan, qu'a<br />
l'épaisseur <strong><strong>de</strong>s</strong> murs <strong><strong>de</strong>s</strong> absi<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong><strong>de</strong>s</strong> collatéraux —<br />
aux maçonneries bien romanes s'oppose la minceur<br />
du mur <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> auquel s'articule un porche. Il est<br />
permis <strong>de</strong> penser que cette église, inscrite selon le plan<br />
d'Esquié dans un carré <strong>de</strong> 20 m <strong>de</strong> côté, était plus<br />
développée ou avait été prévue plus longue vers l'Ouest.<br />
Le mur <strong>de</strong> torchis et le plafond <strong>de</strong> planches seraient la<br />
réparation hâtive faite après les <strong><strong>de</strong>s</strong>tructions <strong><strong>de</strong>s</strong> protestants.<br />
Seules <strong><strong>de</strong>s</strong> fouilles permettraient en fait <strong>de</strong><br />
reconnaître le plan complet primitif <strong>de</strong> l'édifice.<br />
Nous noterons surtout ici qu'en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux fenêtres<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> absidioles les six autres baies <strong>de</strong> cette église, ébrasées<br />
vers l'intérieur et vers l'extérieur comprenaient<br />
chacune quatre colonnes. Ces <strong>de</strong>rnières portaient <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
chapiteaux qui furent remployés, sans doute dans leur<br />
majorité, dans les baies <strong>de</strong> l'église construite par Fitte.<br />
Dans celles-ci, qui sont au nombre <strong>de</strong> treize, on disposa,<br />
à raison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux par baie, vingt-cinq chapiteaux romans<br />
<strong>de</strong> même gabarit ; le vingt-sixième n'était qu'une pierre<br />
hâtivement et grossièrement taillée afin <strong>de</strong> faire la paire<br />
dans la <strong>de</strong>rnière fenêtre. Or, vingt-quatre chapiteaux<br />
seulement ornaient les six fenêtres <strong>de</strong> l'église romane.<br />
C'est un <strong>de</strong> trop. Il faut en déduire que ce chapiteau<br />
supplémentaire et même quelques autres — on ne récupéra<br />
peut-être que vingt-cinq chapiteaux en 1865-66,<br />
les autres étant alors détruits ou en mauvais état —<br />
28<br />
avaient pris place ailleurs, lors <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong><br />
l'église romane. Il n'est pas exclu qu'ils soient originaires<br />
d'une porte. Un seuil est bien indiqué, sous la<br />
fenêtre du collatéral <strong>de</strong> droite, près <strong>de</strong> la tourelle<br />
d'escalier<br />
Exposés durant plus d'un siècle aux intempéries, ainsi<br />
que les colonnes, bases et morceaux d'impostes remployés<br />
avec eux, la plupart <strong>de</strong> ces chapiteaux sont<br />
arrivés jusqu'à nous dans un état <strong>de</strong> dégradation très<br />
avancé. Les maladies <strong>de</strong> la pierre n'ont que trop largement<br />
accompli leur oeuvre <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>truction. Fort heureusement,<br />
la municipalité <strong>de</strong> Saint-Rustice, sur l'impulsion<br />
luci<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. Otal, adjoint au maire, prit conscience <strong>de</strong><br />
ce phénomène irréversible et décida <strong>de</strong> confier ces sculptures<br />
au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. C'était adopter sagement<br />
la <strong>de</strong>rnière mesure susceptible <strong>de</strong> les sauver <strong>de</strong> l'anéantissement<br />
total. L'atelier <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong><br />
Toulouse procéda à leur enlèvement et à leur consolidation.<br />
Des moulages <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres les mieux conservées<br />
ont été remis dans les baies afin <strong>de</strong> ne pas appauvrir et<br />
dénaturer l'architecture <strong>de</strong> l'église du village.<br />
Tous ces chapiteaux, décrits ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, sont taillés dans<br />
une même pierre. Les blocs d'origine, sciés, avaient<br />
environ 30 cm <strong>de</strong> hauteur, 25 cm <strong>de</strong> largeur et <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />
Leur abaque est toujours marquée par les<br />
cornes et petits modillons centraux dérivant du chapiteau<br />
corinthien antique. Ces remarques montrent la<br />
gran<strong>de</strong> unité technique <strong>de</strong> la série. Ils se répartissent<br />
en trois catégories : chapiteaux à décor végétal (11),<br />
ceux où apparaissent animaux et monstres (10 ou 11),<br />
enfin ceux qui portent <strong><strong>de</strong>s</strong> figures humaines (3). Dans<br />
cette classification on n'a retenu que le thème dominant,<br />
les différents sujets pouvant se mêler sur une même<br />
oeuvre. Ces décors, par l'iconographie comme le style,<br />
sont à rattacher aux créations du cloître <strong>de</strong> Moissac et,<br />
à Toulouse, à celles du cloître <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la<br />
basilique Saint-Sernin vers 1100. A quelques exceptions<br />
près ils n'atteignent pas toujours la qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> plus<br />
belles créations sculpturales <strong>de</strong> ces édifices. On peut<br />
supposer que l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> sculpteurs <strong>de</strong> Moissac fut le<br />
maître <strong>de</strong> Saint-Rustice, suivi par un ou plusieurs<br />
compagnons <strong>de</strong> moindre talent qui cherchèrent à imiter<br />
<strong>de</strong> leur mieux ses réalisations.<br />
Il ne nous semble pas souhaitable d'envisager un long<br />
étalement dans le temps <strong>de</strong> ces travaux étant donné la<br />
relative mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tie <strong>de</strong> l'entreprise par rapport au cloître<br />
<strong>de</strong> Moissac, à celui <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong> ou au chantier <strong>de</strong><br />
Saint-Sernin. L'étu<strong>de</strong> du plan <strong>de</strong> l'édifice a révélé sa<br />
gran<strong>de</strong> unité. On la retrouve dans les caractères techniques<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux. La datation peut être assez sûre<br />
et nous proposons l'année 1107 ou les années suivantes.<br />
Le cloître <strong>de</strong> Moissac était achevé en 1100. Ses artistes<br />
se dispersèrent ensuite vers plusieurs chantiers dont les<br />
prieurés <strong>de</strong> la Daura<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Saint-Michel <strong>de</strong> Lescure<br />
(Tarn) et <strong>de</strong> Saint-Rustice.<br />
Bibi. : ESCUDIER (Adrien), Monographie <strong>de</strong> Saint- Rustice, Toulouse, 1935;<br />
PARADIS (Magella), La restauration au XIXe siècle <strong><strong>de</strong>s</strong> églises romanes, rurales,<br />
non classées, du département <strong>de</strong> la Haute-Garonne d'après les archives départementales,<br />
D.E.A., mémoire dactylographié, Université <strong>de</strong> Toulouse-Le Mirait,<br />
juin 1977, p. 12-29; DURLIAT (Marcel), Haut-Languedoc roman, coll.<br />
Zodiaque, La Pierre-qui-vire, 1978, p. 41.<br />
D.C.
34<br />
34<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,295; L. 0,250;<br />
P. 0,240; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,175.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-1.<br />
Sur un gros astragale en boudin, le chapiteau<br />
se développe selon une structure issue <strong>de</strong> l'ordre<br />
corinthien. Sur <strong>de</strong>ux rangs, <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles<br />
lisses et découpées se divisent chacune en <strong>de</strong>ux<br />
moitiés entre lesquelles monte une nouvelle longue<br />
feuille lobée. Ce motif est courant dans l'art<br />
roman du Sud-Ouest <strong>de</strong> la France et du Nord-<br />
Ouest <strong>de</strong> la péninsule ibérique. Il est fréquent<br />
autour <strong>de</strong> 1100 sur les chapiteaux <strong>de</strong> la basilique<br />
Saint-Sernin et du cloître <strong>de</strong> Moissac. La plupart<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> historiens d'art le désignent sous le<br />
terme <strong>de</strong> "feuille refendue". Ici cette feuille se<br />
retourne sur une boule qui marque une forte<br />
saillie. Les tiges <strong><strong>de</strong>s</strong> crosses d'angle et les petits<br />
modillons centraux <strong>de</strong> l'abaque sont également<br />
ornés <strong>de</strong> feuilles plus petites mais du même<br />
genre que les précé<strong>de</strong>ntes.<br />
D.C.<br />
35<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. Vestiges <strong>de</strong> peinture : blancrosé,<br />
rouge. H. 0,300; L. 0,250; P. 0,250;<br />
diamètre du plan d'application <strong>de</strong> la<br />
colonne. 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-16.<br />
Un tracé <strong>de</strong> taille est gravé sur le plan d'attente<br />
<strong>de</strong> l'abaque. L'oeuvre est assez ruinée. D'une<br />
structure dérivée du corinthien, ce chapiteau<br />
est essentiellement orné <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux rangs superposés<br />
<strong>de</strong> "feuilles refendues ". Des crosses<br />
opposées ornent les modillons.<br />
D.C.<br />
36<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L. 0,255,'<br />
P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : environ 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-6.<br />
Un tracé préparatoire à la taille est gravé sur<br />
le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque. Un autre tracé,<br />
circulaire, sans rapport avec l'ceuvre actuelle,<br />
se voit sur le plan d'application <strong>de</strong> la colonne.<br />
Du pied <strong>de</strong> la corbeille naissent <strong>de</strong> longues<br />
feuilles liées ensemble par sept cor<strong>de</strong>lettes<br />
chevronnées. Entre ces feuilles en apparaissent<br />
d'autres, plus petites, creuses et à cinq lobes.<br />
Des crossettes s'accouplent sous les dés tandis<br />
que <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles grasses à cinq éléments se retournent<br />
aux angles. Sur les côtés trois feuilles<br />
" refendues " sont superposées.<br />
D.C.<br />
37<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,295; L. 0,250;<br />
P. 0.245; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-8.<br />
Le tracé réglé préparatoire à la taille <strong>de</strong> l'abaque<br />
a subsisté sur son plan d'attente.<br />
L'ensemble <strong>de</strong> ce chapiteau gar<strong>de</strong> encore une<br />
structure corinthienne sur laquelle se développent<br />
<strong>de</strong>ux rangs ornées d'un décor assez<br />
complexe fait d'arceaux nervés très flexibles.<br />
Des feuilles grasses à cinq éléments se combinent<br />
avec les crosses d'angle. Des feuilles<br />
creuses sont plaquées sur les dés centraux.<br />
D.C.<br />
^<br />
37<br />
38<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,250; P. 0,240;<br />
diamètre du plan d'application <strong>de</strong> la<br />
colonne : 0,170. Traces <strong>de</strong> peinture<br />
blanc-rosé, rouge.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-24.<br />
Malgré un abaque <strong>de</strong> type corinthien, la corbeille<br />
prend ici une allure prismatique assez<br />
rigi<strong>de</strong>. Sur les <strong>de</strong>ux grands plans ainsi déter-<br />
38<br />
minés a été dégagé un décor très employé à<br />
Saint-Sernin comme à Moissac (pour ce <strong>de</strong>rnier<br />
monument voir le beau chapiteau du cloître<br />
n° 48 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'E. Rupin, L'abbaye et les<br />
cloîtres <strong>de</strong> Moissac, Paris, 1897). Des tiges à<br />
<strong>de</strong>ux brins se referment sur elles-mêmes selon<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> cercles. Liées entre elles, elles donnent<br />
parfois naissance à <strong><strong>de</strong>s</strong> pointes <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong><br />
laurier. A l'intérieur, <strong><strong>de</strong>s</strong> cercles s'épanouissent<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> petites feuilles creuses à quatre lobes.<br />
39<br />
D.C.<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,295; L. 0,250;<br />
P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,180.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Sain t-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-3.<br />
Un tracé <strong>de</strong> taille est gravé sur le plan d'attente<br />
<strong>de</strong> l'abaque. Le décor, très simple, est constitué<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux rangs <strong>de</strong> feuilles "refendues ", lisses,<br />
sans boules, et dont les rebords internes sont<br />
marqués d'un bourrelet. Les tiges <strong><strong>de</strong>s</strong> crosses<br />
d'angle sont striées.<br />
D.C.<br />
40<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,295; L. 0,255;<br />
P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Sain t-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-5.<br />
Le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque présente un tracé<br />
préparatoire à la taille. Sous cet abaque dérivé<br />
du corinthien se serrent <strong>de</strong>ux rangs <strong>de</strong> feuilles<br />
superposés. L'inférieur est grossièrement animé<br />
<strong>de</strong> rainures et bourrelets verticaux. Le supérieur,<br />
travaillé avec un peu plus <strong>de</strong> soin, se<br />
signale par <strong><strong>de</strong>s</strong> motifs en arête <strong>de</strong> poisson.<br />
Sous les crosses existe un décor strié et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
chevrons renversés ornent les dés. La qualité<br />
<strong>de</strong> l'ensemble laisse toutefois à désirer et l'on<br />
a peine à l'attribuer à un bon sculpteur.<br />
D.C.<br />
29
41<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L. 0,230;<br />
P. 0,210; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,1 70.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-19.<br />
Malgré l'état <strong>de</strong> ruine le tracé préparatoire à la<br />
taille d'un abaque <strong>de</strong> type corinthien permet<br />
bien <strong>de</strong> rattacher cette oeuvre à la série présentée<br />
jusqu'ici.<br />
Le décor, très simple, est fait <strong>de</strong> longues feuilles<br />
plates et lisses plaquées les unes sur les<br />
autres.<br />
D.C.<br />
42<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,230;<br />
P. 0,225; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,1 70.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-20.<br />
L'oeuvre est presque intégralement ruinée. Le<br />
tracé <strong>de</strong> taille atteste la structure corinthienne<br />
<strong>de</strong> l'abaque. Un décor en arête <strong>de</strong> poisson est<br />
visible sur une partie <strong>de</strong> la corbeille.<br />
D.C.<br />
43<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne.<br />
Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,250;<br />
P. 0,220; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,1 70.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-22.<br />
Un tracé <strong>de</strong> taille se lit sur l'abaque <strong>de</strong> type<br />
corinthien. Le décor est très simple : <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
feuilles lisses et nervées sur lesquelles passe<br />
un gros cordon.<br />
D.C.<br />
44<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L.0,250 ;<br />
P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,1 70.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-11.<br />
Un tracé <strong>de</strong> taille existe sur le plan d'attente <strong>de</strong><br />
l'abaque. Un tracé horizontal se voit également<br />
aux <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> la hauteur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux côtés non<br />
sculptés.<br />
Cinq gran<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles lisses nervées occupent la<br />
majeure partie <strong>de</strong> la corbeille. Elles sont liées<br />
par un gros cordage. Les crosses d'angle s'élèvent<br />
au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus d'une surface fragmentée en<br />
escalier. Les angles du dé central <strong>de</strong>viennent<br />
les oreilles d'une tête féline qui semble avaler<br />
trois feuilles grasses.<br />
D.C.<br />
30<br />
45<br />
44<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L.0,250 ;<br />
P. 0,250; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-4.<br />
Le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque conserve encore<br />
le tracé gravé préparatoire à la taille.<br />
Sur <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles lisses retournées sur <strong><strong>de</strong>s</strong> boules<br />
et organisées en un rang au pied <strong>de</strong> la corbeille<br />
sont agrippées les serres <strong>de</strong> quatre aigles dont<br />
les têtes viennent rejoindre les angles du chapiteau.<br />
Ces oiseaux sont composés <strong>de</strong>ux par<br />
<strong>de</strong>ux, <strong>de</strong> manière symétrique. Dans l'angle<br />
libre, <strong>de</strong>ux becs s'attaquent à un même motif<br />
végétal stylisé qui déploie vers le bas ses doubles<br />
crossettes.<br />
Ce thème <strong><strong>de</strong>s</strong> aigles affrontés ou opposés est<br />
traité sur un chapiteau double du cloître <strong>de</strong><br />
Moissac (n° 60 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'E. Rupin, citée à la<br />
notice 38). Les aigles y sont campés et représentés<br />
<strong>de</strong> façon i<strong>de</strong>ntique. Toutefois, à Saint-<br />
Rustice, la représentation du plumage est<br />
moins précise que sur le chapiteau moissagais.<br />
Les superpositions soignées d'écailles arron-<br />
45<br />
dies et régulières sont ici remplacées par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
plumes anguleuses assez rapi<strong>de</strong>ment indiquées<br />
selon une sorte <strong>de</strong> guillochis. Cette rapidité<br />
d'exécution, probablement due à la réduction<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions <strong><strong>de</strong>s</strong> oiseaux à Saint-Rustice,<br />
n'altère pourtant pas la maîtrise du sujet. Ce<br />
<strong>de</strong>rnier conserve, ici comme à Moissac, sa pleine<br />
valeur ornementale.<br />
D.C.<br />
46<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,305; L. 0,245;<br />
P.0,245 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne. 0,1 70.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-14.<br />
Un tracé <strong>de</strong> taille existe sur le plan d'attente <strong>de</strong><br />
l'abaque.<br />
Cette oeuvre est très ruinée. Son observation<br />
montre néanmoins qu'il s'agit d'une répétition,<br />
à quelques détails près mais dans le même style,<br />
du chapiteau analysé à la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />
D.C.<br />
47<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,250;<br />
P.0,220 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : environ 0,170. Traces <strong>de</strong><br />
peinture : blanc-rosé et rouge.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-23.<br />
Un tracé préparatoire à la taille existe sur<br />
l'abaque. L'ceuvre est très ruinée. Son décor,<br />
fait d'aigles campés sur un rang <strong>de</strong> feuilles, est<br />
à rapprocher <strong>de</strong> celui que l'on voit sur les chapiteaux<br />
présentés aux <strong>de</strong>ux notices précé<strong>de</strong>ntes.<br />
48<br />
D.C.<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H.0,300 ; L. 0,250;<br />
P. 0,240; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-12.<br />
Un tracé préparatoire à la taille se voit sur le<br />
plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque ainsi qu'une première<br />
attaque d'outil abandonnée probablement<br />
parce qu'étant trop maladroite. Le travail fut<br />
recommencé sur les côtés voisin et opposé. Un<br />
tracé se <strong>de</strong>vine aussi sur le plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne.<br />
Quatre grands oiseaux <strong>de</strong> proie se dressent sur<br />
leurs pattes dont les serres s'agrippent à l'astragale.<br />
Les becs, disparus dans l'angle commun<br />
aux <strong>de</strong>ux faces sculptées, s'emparaient d'un<br />
motif végétal stylisé. Les volumes avaient été<br />
fortement dégagés. L'ceuvre ne manquait certainement<br />
pas <strong>de</strong> caractère mais elle est<br />
aujourd'hui très ruinée.<br />
D.C.
49 ^ 51<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. H. 0,295 ; L.0,240 ;<br />
P.0,210 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170. Vestiges <strong>de</strong> peinture:<br />
blanc-rosé, rouge.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-26.<br />
Un tracé préparatoire à la taille est gravé sur<br />
l'abaque. Quatre grands oiseaux, autant que la<br />
ruine extrême <strong>de</strong> l'ceuvre nous permette encore<br />
<strong>de</strong> le discerner, s'affrontaient sur la corbeille<br />
selon un schéma comparable à la composition<br />
du chapiteau présenté ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />
D.C.<br />
50<br />
50<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H.0,300 ; L.0,250 ;<br />
P.0,245 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,175.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-10.<br />
Sculptés en haut-relief, quatre félins aux corps<br />
puissamment mo<strong>de</strong>lés et finement polis se dressent<br />
sur l'astragale. Ils s'opposent <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux<br />
et sont en contact soit par les pattes, soit par<br />
les croupes et les têtes. Celles-ci étaient soigneusement<br />
réalisées et les yeux sont caractéristiques<br />
par les bourrelets <strong>de</strong> leurs paupières et<br />
leurs pupilles ron<strong><strong>de</strong>s</strong> saillantes. Les queues<br />
sont liées, dans l'angle libre, par une sorte <strong>de</strong><br />
motif cordé.<br />
Le même thème est traité sur un chapiteau <strong>de</strong><br />
structure et <strong>de</strong> proportions analogues mis en<br />
place dans l'ancienne porte du cloître roman <strong>de</strong><br />
la cathédrale <strong>de</strong> Pampelune (voir photographie<br />
n° 101 dans Navarre romane, coll. Zodiaque-<br />
La nuit <strong><strong>de</strong>s</strong> temps). Malgré quelques petites différences<br />
la ressemblance quant à l'organisation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> masses sculptées est frappante. A Saint-<br />
Rustice, toutefois, le relief est plus rond et les<br />
valeurs plastiques plus gran<strong><strong>de</strong>s</strong>. Pour le style,<br />
l'oeuvre serait plutôt à rapprocher du chapiteau<br />
n° 83 (étu<strong>de</strong> d'E. Rupin citée plus haut) du<br />
cloître <strong>de</strong> Moissac.<br />
D.C.<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. H.0,300 ; L.0,230 ;<br />
P.0,230 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-17.<br />
Sur le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque est gravé un<br />
tracé préparatoire à la taille. Il est curieux <strong>de</strong><br />
constater que le sculpteur a dégagé complètement<br />
trois cornes <strong>de</strong> l'abaque alors qu'habituellement<br />
une seule corne d'angle est taillée<br />
intégralement sur les chapiteaux <strong><strong>de</strong>s</strong>tinés à être<br />
logés dans un angle <strong>de</strong> maçonnerie.<br />
Cette remarque rejoint ce que l'on va observer<br />
aussi à propos <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux sculptés sur la corbeille.<br />
Là est repris <strong>de</strong> manière moins adroite le<br />
thème <strong><strong>de</strong>s</strong> félins affrontés déjà traité sur le chapiteau<br />
décrit à la notice précé<strong>de</strong>nte. Mais ici,<br />
les corps restent assez plats et les beaux mo<strong>de</strong>lés<br />
ronds sont remplacés par une animation<br />
graphique assez sèche. Plus intéressant est que<br />
l'on ait fait jaillir <strong>de</strong> la pierre un animal supplémentaire<br />
sur chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> faces qui <strong>de</strong>vaient<br />
ensuite être plaquées contre le mur. Ces animaux<br />
furent alors abandonnés, retaillés et arasés.<br />
On a d'ailleurs l'impression qu'ils avaient<br />
été réalisés par un meilleur sculpteur, leurs<br />
volumes étant mieux conçus que ceux <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
félins <strong><strong>de</strong>s</strong> autres faces. Deux sculpteurs<br />
oeuvrèrent-ils sur ce même bloc <strong>de</strong> pierre ?<br />
Quelle que soit l'interprétation que l'on en proposera,<br />
ce chapiteau a le grand mérite <strong>de</strong> nous<br />
initier mieux que les oeuvres d'une seule venue<br />
aux pratiques concrètes et vivantes d'un atelier<br />
<strong>de</strong> sculpteurs romans.<br />
D.C.<br />
52<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H.0,300 ; L.0,250 ;<br />
P.0,245 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,175.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-2.<br />
51<br />
52<br />
De la structure du chapiteau corinthien il né<br />
reste ici que les cornes et les petits modillons<br />
<strong>de</strong> l'abaque (souvenir <strong>de</strong> la saillie nécessaire<br />
pour sculpter la fleur). La corbeille est entièrement<br />
occupée par quatre oiseaux fantastiques<br />
dont les queues reptiliennes s'enlacent <strong>de</strong>ux par<br />
<strong>de</strong>ux. Des pattes placées dans le prolongement<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> ailes ont été cassées mais leurs serres sont<br />
encore visibles, accrochées à l'astragale. Ce<br />
thème a été traité, avec plus <strong>de</strong> finesse il est<br />
vrai, sur un chapiteau du cloître <strong>de</strong> Moissac<br />
(n°50 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'E. Rupin, L'abbaye et les<br />
cloîtres <strong>de</strong> Moissac, Paris, 1897).<br />
D.C.<br />
53<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. H.0,300 ; L.0,240 ;<br />
P.0,220 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170 environ.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-18.<br />
Cette oeuvre est en ruine. Sur le plan d'attente<br />
existe le tracé préparatoire à la taille d'un<br />
abaque à cornes et à petits modillons. L'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
petits côtés laisse encore apparaître la jolie<br />
courbe d'un sujet qu'il est impossible d'i<strong>de</strong>ntifier<br />
avec certitu<strong>de</strong> mais qui pourrait être un<br />
corps d'animal. Tout contre est un décor fait <strong>de</strong><br />
quatre lobes creux.<br />
D.C.<br />
54<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H.0,300 ; L.0,245 ;<br />
P.0,240 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-7.<br />
Un tracé préparatoire à la taille <strong>de</strong> l'abaque<br />
corinthien est également visible sur ce chapiteau.<br />
Le décor est fait <strong>de</strong> quatre animaux monstrueux<br />
répétant un même type : corps ailé,<br />
31
54<br />
ondulant sous une carapace annelée et dressé<br />
sur une double queue reptilienne, gueule <strong>de</strong>ntée<br />
gran<strong>de</strong> ouverte, cou squameux. Les <strong>de</strong>ux monstres<br />
placés à l'angle libre <strong>de</strong> la corbeille saisissent<br />
<strong>de</strong> leurs longues et maigres pattes une tête<br />
humaine dont la frange <strong>de</strong> la chevelure est<br />
encore perceptible malgré son état dégradé.<br />
Ceux qui sont tournés vers les côtés tiennent<br />
un curieux motif formé <strong>de</strong> quatre ou cinq cylindres<br />
emboités que l'on a assez fréquemment<br />
employé sur les chapiteaux <strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong><br />
Jaca en Aragon. Ces animaux s'attaquant à<br />
une tête d'homme existent aussi bien à la basilique<br />
Saint-Sernin qu'a Moissac. Dans le<br />
cloître <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier lieu se retrouvent, i<strong>de</strong>ntiques,<br />
les monstres <strong>de</strong> Saint-Rustice (chapiteau<br />
n° 32 <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> d'E. Rupin citée plus haut).<br />
Mais la corbeille <strong>de</strong> notre chapiteau n'est pas<br />
aussi évasée que celle <strong>de</strong> Moissac : le thème est<br />
plus ramassé, les animaux ne pouvant se développer<br />
selon <strong><strong>de</strong>s</strong> courbes aussi harmonieuses.<br />
55<br />
D.C.<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. H. 0,300; L. 0,245;<br />
P. 0,230; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : environ 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-15.<br />
Ce chapiteau est presque complètement ruiné.<br />
Toutefois on <strong>de</strong>vine une partie <strong>de</strong> son décor sur<br />
l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> petits côtés. Un grand oiseau représenté<br />
<strong>de</strong> face, le cou et la tête infléchis, se dressait<br />
sur l'astragale. Peut-on aussi reconnaître les<br />
vestiges <strong>de</strong> la tête et <strong><strong>de</strong>s</strong> épaules d'un homme<br />
placé <strong>de</strong>rrière lui ?<br />
D.C.<br />
56<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. Vestiges infimes <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge. H. 0,300; L. 0,245;<br />
P. 0,235; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />
32<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-13.<br />
Un tracé <strong>de</strong> taille est gravé sur le plan d'attente<br />
<strong>de</strong> l'abaque. De face, un grand aigle aux ailes<br />
éployées occupe l'angle libre <strong>de</strong> la corbeille. De<br />
part et d'autre sont <strong>de</strong>ux hommes <strong>de</strong>bout dont<br />
les jambes écartées laissent s'épanouir entre<br />
elles un large motif végétal en palme renversée.<br />
D'une <strong>de</strong> leurs mains, ils en tiennent la tige terminée<br />
en crossette. Ils sont nus, côtes et poitrines<br />
bien marquées. Le visage <strong>de</strong> l'un d'eux, en<br />
partie conservé, présente un profil assez lourd<br />
et est couronné d'une chevelure à large frange.<br />
Chacun <strong>de</strong> ces hommes a le bras levé et semble<br />
s'accrocher <strong>de</strong> sa main au rebord d'une aile <strong>de</strong><br />
l'aigle. S'agit-il <strong>de</strong> la capture <strong>de</strong> l'oiseau ou <strong>de</strong><br />
l'enlèvement d'âmes vers les cieux ? La signification<br />
du thème est difficile à établir bien que<br />
ce sujet ne soit pas isolé dans l'art roman. On<br />
le retrouve en effet sur un chapiteau <strong>de</strong> la tribune<br />
occi<strong>de</strong>ntale du croisillon méridional du<br />
transept <strong>de</strong> la basilique Saint-Sernin.<br />
Les détails <strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong> l'aigle d'une<br />
part et, <strong>de</strong> l'autre, les types humains trapus<br />
(trois têtes pour la hauteur totale du corps) aux<br />
visages caractéristiques nous ramènent , quant<br />
au style, vers le cloître <strong>de</strong> Moissac ou les premiers<br />
chapiteaux sculptés pour le cloître <strong>de</strong> la<br />
Daura<strong>de</strong> à Toulouse.<br />
D.C.<br />
57<br />
56<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. Traces infimes <strong>de</strong><br />
peinture :blanc-rosé. H. 0,300; L. 0,250;<br />
P.0,250 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-21.<br />
Cette oeuvre, malgré sa dégradation, est d'une<br />
qualité exceptionnelle. Le tracé <strong>de</strong> taille <strong>de</strong><br />
l'abaque est rigoureux : les cornes ont été dégagées<br />
d'après <strong><strong>de</strong>s</strong> lignes nettement définies au<br />
compas, les modillons centraux, d'une gran<strong>de</strong><br />
saillie, étant précisément arrondis.<br />
Dans l'angle <strong>de</strong> la corbeille trône le Christ glorieux<br />
du retour. Il se tient <strong>de</strong> face, bénit <strong>de</strong> sa<br />
main droite levée et présente un livre ouvert qui<br />
est posé sur son genou gauche. La gloire est<br />
indiquée par la traditionnelle mandorle tenue à<br />
pleines mains par <strong>de</strong>ux anges <strong>de</strong>bout qui, peut-<br />
être éblouis par la lumière divine et ne pouvant<br />
en soutenir l'éclat, détournent leurs visages.<br />
Cette iconographie pleinement romane s'est<br />
essentiellement définie à partir <strong>de</strong> l'Evangile <strong>de</strong><br />
Matthieu (XXV, 31). Ce type <strong>de</strong> Christ se<br />
retrouve sur le Dieu <strong>de</strong> Majesté au tétramorphe<br />
présenté dans le déambulatoire <strong>de</strong> la basilique<br />
Saint-Sernin. Quant à l'ensemble <strong>de</strong> cette<br />
représentation, il existe, i<strong>de</strong>ntique mais plus<br />
développé, sur la face antérieure <strong>de</strong> la table<br />
d'autel (1096, signée par le sculpteur Bernard<br />
Gilduin) et sur un célèbre chapiteau <strong>de</strong> la tribune<br />
Sud (vers 1096-1100) <strong>de</strong> cette même basilique.<br />
Un petit détail nous paraît établir encore<br />
plus la relation entre ces oeuvres et le chapiteau<br />
<strong>de</strong> Saint-Rustice. Dans toutes ces sculptures<br />
les mains inférieures <strong><strong>de</strong>s</strong> anges passent <strong>de</strong>vant<br />
le cadre <strong>de</strong> la mandorle tandis que leurs mains<br />
supérieures le retiennent par <strong>de</strong>rrière.<br />
L'art <strong>de</strong> cette composition procè<strong>de</strong> sans doute<br />
<strong>de</strong> certains chapiteaux du cloître <strong>de</strong> Moissac<br />
(attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> marche, mandorle dans laquelle<br />
sont les âmes <strong><strong>de</strong>s</strong> saints Fructueux, Euloge et<br />
Augure) mais aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> tailloirs <strong>de</strong> ce même<br />
cloître que l'on rapproche habituellement <strong>de</strong> la<br />
table d'autel et <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong>de</strong> Bernard Gilduin<br />
à Saint-Sernin. Une différence existe entre les<br />
types humains assez raffinés du Christ et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
anges <strong>de</strong> ce chapiteau et ceux, plus sommaires,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> hommes placés <strong>de</strong> part et d'autre d'un aigle<br />
décrits à la notice précé<strong>de</strong>nte. La sculpture que<br />
nous essayons d'analyser ici, malgré ses mutilations<br />
et son usure, pose <strong>de</strong> nouveau la difficile<br />
question du passage du style vivant et narratif<br />
<strong>de</strong> Moissac vers celui, plus solennel et antiquisant<br />
<strong>de</strong> Bernard Gilduin. Elle est l'oeuvre du<br />
meilleur sculpteur <strong>de</strong> Saint-Rustice, issu certainement<br />
<strong>de</strong> Moissac mais qui a pu connaître<br />
aussi l'oeuvre <strong>de</strong> Gilduin.<br />
D.C.<br />
58<br />
57<br />
Chapiteau d'angle pour une colonne<br />
Pierre ocrée. H. 0,295 ; L. 0,245;<br />
P.0,210 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,170. Traces <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé, rouge.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-25.
Le plan d'attente <strong>de</strong> l'abaque présente un tracé<br />
préparatoire à la taille. L'oeuvre est très ruinée.<br />
Dans une mandorle se tient un personnage<br />
indéterminé qui lève le bras droit. Le cadre <strong>de</strong><br />
la mandorle est tenu par <strong>de</strong>ux personnages<br />
latéraux. Il n'est pas sûr qu'il s'agisse <strong>de</strong> la<br />
répétition du thème du chapiteau étudié à la<br />
notice précé<strong>de</strong>nte. La mandorle n'est pas uniquement<br />
réservée au Christ glorieux. Au cloître<br />
<strong>de</strong> Moissac et à Saint-Isidore <strong>de</strong> Leôn, sous<br />
une apparence humaine, <strong><strong>de</strong>s</strong> âmes <strong>de</strong> saints ont<br />
été placées dans ce même cadre.<br />
D.C.<br />
59<br />
58<br />
Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon à<br />
chanfrein décoré <strong>de</strong> billettes<br />
Pierre ocrée. H. 0,180; L. 0,630;<br />
P. 0,360.<br />
60<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-27.<br />
Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon à<br />
chanfrein décoré <strong>de</strong> billettes<br />
Pierre ocrée. H. 0,170; L. 0,400;<br />
P. 0,280. Traces <strong>de</strong> peinture : blanc-rosé,<br />
rouge.<br />
61<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-28.<br />
Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon à<br />
chanfrein décoré <strong>de</strong> billettes<br />
Pierre ocrée. H. 0,160; L. 0,440;<br />
P. 0,340.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-29.<br />
62<br />
Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon<br />
décoré <strong>de</strong> billettes<br />
Pierre ocrée. H. 0,1 70; L. 0,400;<br />
P. 0,290.<br />
63<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-30.<br />
Morceau <strong>de</strong> cordon décoré <strong>de</strong> billettes<br />
Pierre ocrée. H. 0,180; L. 0,560;<br />
P. 0,360.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-31.<br />
La partie chanfreinée, décorée <strong>de</strong> billettes,<br />
décrit une portion <strong>de</strong> courbe convexe. Il s'agit<br />
donc d'un morceau d'un cordon encastré probablement<br />
à l'extérieur <strong>de</strong> l'église, dans le mur<br />
<strong>de</strong>mi-circulaire <strong>de</strong> l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> absi<strong><strong>de</strong>s</strong>. Un chanfrein<br />
lisse fut retaillé en 1865-66, sur l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
côtés <strong>de</strong> ce bloc afin <strong>de</strong> le transformer en tailloir<br />
d'angle. Cela permettait <strong>de</strong> réadapter cet<br />
élément ancien aux baies <strong>de</strong> l'église néoromane.<br />
Une transformation analogue se voit<br />
sur la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> "tailloirs " catalogués ci<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />
On trouva ainsi un moyen économique<br />
<strong>de</strong> créer les tailloirs d'angle qui furent placés<br />
au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux romans remployés.<br />
Pour compléter on fabriqua <strong><strong>de</strong>s</strong> tailloirs d'angle<br />
à <strong>de</strong>ux côtés chanfreinés, lisses et sans<br />
décor.<br />
D.C.<br />
64<br />
Morceau <strong>de</strong> tailloir, d'imposte ou <strong>de</strong> cordon<br />
décoré <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux doubles rangs <strong>de</strong> billettes séparés<br />
par une gorge<br />
Pierre ocrée. H. 0,1 65 ; L. 0,360;<br />
P.0,360. Traces <strong>de</strong> peinture : blanc-rosé,<br />
rouge.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-32.<br />
Contrairement aux morceaux mentionnés dans<br />
les notices ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, cette pierre chanfreinée<br />
fut ornée sur les <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> l'angle droit dès<br />
l'époque romane. Les billettes sont d'ailleurs<br />
plus raffinées sur cette pièce que sur les précé<strong>de</strong>ntes.<br />
D.C.<br />
65<br />
Morceau <strong>de</strong> tailloir ou d'imposte d'angle<br />
Pierre ocrée. H. 0,160; L. 0,390; P. 0,-<br />
390.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-33.<br />
Deux côtés étaient chanfreinés. Ils sont<br />
aujourd'hui presque totalement ruinés. De<br />
gran<strong><strong>de</strong>s</strong> fleurs creuses à huit pétales, inscrites<br />
dans <strong><strong>de</strong>s</strong> cercles, y étaient sculptées. On en<br />
reconnaît encore <strong>de</strong>ux.<br />
D.C.<br />
66<br />
Base d'angle<br />
Pierre ocrée. H. 0,255 ; L. 0,255;<br />
P. 0,255; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> la<br />
colonne : 0,170. Traces <strong>de</strong> peinture :<br />
blanc-rosé.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-34.<br />
Sur une plinthe aux rebords supérieurs abattus<br />
sont <strong>de</strong>ux tores en boudin séparés par une scotie.<br />
67<br />
Base d'angle<br />
Pierre ocrée. H. 0,250; L. 0,255;<br />
P. 0,255; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> la<br />
colonne : 0,175. Traces <strong>de</strong> peinture.<br />
blanc-rosé.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-35.<br />
Du même type que la précé<strong>de</strong>nte.<br />
68<br />
Base d'angle<br />
Pierre ocrée. H. 0,250; L. 0,250;<br />
P.0,240 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> la<br />
colonne : 0,170.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-36.<br />
Sur une plinthe assez mince repose un premier<br />
tore en boudin retenu par une griffe d'angle.<br />
Sur trois filets s'élève ensuite une haute scotie<br />
qui était ornée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux grosses boules<br />
aujourd'hui ruinées. Sur le tore supérieur prend<br />
appui le pied d'une colonne accosté <strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges<br />
<strong>de</strong> cinq petites boules.<br />
D.C.<br />
69<br />
Base d'angle<br />
Pierre ocrée. H. 0,250; L. 0,260;<br />
P. 0,250; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong>de</strong> la<br />
colonne : 0,1 70.<br />
Eglise romane <strong>de</strong> Saint-Rustice (Haute-<br />
Garonne).<br />
1107 ou peu après.<br />
Inv. 83-5-37.<br />
Du même type que la précé<strong>de</strong>nte, sur une plinthe<br />
un peu plus épaisse.<br />
Quinze autres bases, plus ou moins complètement<br />
ruinées et inventoriées sous les numéros<br />
83-5-38 à 83-5-52, se rattachent, avec <strong>de</strong> légères<br />
variantes, aux bases bien conservées cataloguées<br />
ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus. Elles recevaient <strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes<br />
<strong>de</strong> 0,160 à 0,170 m <strong>de</strong> diamètre, diamètre qui<br />
convient parfaitement aux chapiteaux étudiés<br />
ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus. Lors <strong>de</strong> la dépose, le musée n'a pu<br />
récupérer que 12 tronçons plus ou moins longs<br />
(le plus long mesure 1,34 m) <strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes<br />
romanes qui avaient également été remployées.<br />
Nous les avons inventoriés sous le n° commun<br />
83-5-53.<br />
33
70<br />
Chapiteau pour une colonne<br />
Pierre calcaire. H.0,330 ; L.0,290 ;<br />
P.0,310 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,135.<br />
Toulouse. Ancienne maison - palais <strong>de</strong> la<br />
rue du château.<br />
XIIP siècle.<br />
Inv. 76-18-1.<br />
Malgré <strong><strong>de</strong>s</strong> mutilations importantes le décor <strong>de</strong><br />
cette œuvre est encore perceptible. Le tailloir,<br />
sculpté dans le même bloc que la corbeille, est<br />
orné d'une tige largement ondée à partir <strong>de</strong><br />
laquelle se développent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>mi-palmettes à<br />
feuilles creuses. Quatre oiseaux monstrueux à<br />
queues reptiliennes prennent appui au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />
<strong>de</strong> l'astragale. D'autres monstres, à écailles,<br />
occupaient le <strong>de</strong>uxième registre <strong>de</strong> la corbeille.<br />
Sur l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> faces, un écu est encore<br />
conservé mais son champ, très érodé, est difficilement<br />
lisible (une tour ?).<br />
34<br />
Relevé <strong>de</strong> l'architecte Esquié (voir notice no 70).<br />
Sculptures romanes tardives<br />
70<br />
Cette œuvre appartient à la sculpture romane<br />
tardive qui s'est déployée largement <strong>de</strong> la fin<br />
du XII' au début du XIV siècle à Toulouse.<br />
Même à l'état <strong>de</strong> ruine ce chapiteau est d'un<br />
grand intérêt archéologique parce que nous<br />
savons qu'il provient <strong>de</strong> l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> baies géminées<br />
d'une faça<strong>de</strong> médiévale qui donnait sur la<br />
rue du château. Cette curieuse faça<strong>de</strong> fut<br />
démolie en 1861 mais son aspect est connu<br />
grâce à un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin pittoresque <strong>de</strong> Ferdinand<br />
Mazzoli (1860) et à un relevé qui figure dans<br />
un album <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sins ayant appartenu au XIX'<br />
siècle à l'architecte Jacques-Jean Esquié (Bibliothèque<br />
municipale <strong>de</strong> Toulouse, MS 1167).<br />
Les <strong>de</strong>ux tiers inférieurs <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> étaient<br />
constitués par le rempart romain reconnaissable<br />
à ses lits horizontaux <strong>de</strong> petits moellons<br />
réguliers alternant avec <strong><strong>de</strong>s</strong> assises <strong>de</strong> briques.<br />
Une haute baie gothique y avait été aménagée.<br />
Le tiers supérieur, entièrement bâti en brique,<br />
était une réalisation médiévale. Quatre baies<br />
géminées y étaient percées. Chacune s'inscrivait<br />
sous un arc <strong>de</strong> décharge <strong>de</strong>mi-circulaire<br />
sous lequel <strong>de</strong>ux arcs outrepassés retombaient<br />
sur un chapiteau et une colonne formant l'axe<br />
<strong>de</strong> la fenêtre.<br />
En 1861, la Société archéologique du Midi <strong>de</strong><br />
la France obtint que <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ces fenêtres géminées<br />
soient remontées, dans leur disposition<br />
d'origine, et sur un soubassement formé d'une<br />
partie du rempart romain, au milieu d'une<br />
pelouse du Jardin <strong><strong>de</strong>s</strong> Plantes. Cela fut fait très
soigneusement, les matériaux étant numérotés<br />
pour le transfert (Registre <strong><strong>de</strong>s</strong> délibérations <strong>de</strong><br />
la Société archéologique du Midi <strong>de</strong> la France,<br />
procès-verbaux <strong><strong>de</strong>s</strong> séances <strong><strong>de</strong>s</strong> 23 avril, 30<br />
avril et 28 mai 1861). Deux chapiteaux avaient<br />
ainsi été replacés dans ces baies. Mais, en<br />
1976, ce mur fut restauré et l'on remplaça les<br />
chapiteaux originaux par <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres neuves.<br />
L'un <strong><strong>de</strong>s</strong> originaux disparut dans l'opération et<br />
nous avons eu la chance <strong>de</strong> retrouver celui qui<br />
fait l'objet <strong>de</strong> cette notice dans une décharge !<br />
Bibi. : DESAZARS ; SAINT-CHARLES (L.) ;<br />
LAPIERRE (E.), Le vieux Toulouse disparu, Toulouse,<br />
1885, p.85 et 90.<br />
D.C.<br />
71<br />
71<br />
Chapiteau pour une colonne<br />
Pierre calcaire. H. 0,310; L. 0,405;<br />
P.0,305 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,160.<br />
Région <strong>de</strong> Moissac.<br />
XIIle siècle.<br />
Acquis chez un antiquaire en 1983.<br />
Inv. 83-12-1.<br />
Ce chapiteau provient <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Moissac<br />
(Tarn-et-Garonne) sans qu'il soit possible <strong>de</strong><br />
préciser davantage. Il fit partie, comme les<br />
<strong>de</strong>ux chapiteaux décrits aux notices suivantes,<br />
d'une collection particulière <strong>de</strong> Montauban. La<br />
présence d'écus (aux champs vi<strong><strong>de</strong>s</strong>) sur ses<br />
petits côtés peut laisser penser qu'il s'agit d'une<br />
pièce tirée d'une architecture civile du genre<br />
maison-tour (tour Mauran à Toulouse, tour <strong>de</strong><br />
Palmata à Gaillac par exemple) ou maisonpalais<br />
(pour ce type voir à Toulouse la maison<br />
" romane " <strong>de</strong> la rue Croix-Baragnon ou la<br />
maison <strong>de</strong> la rue du château évoquée dans la<br />
notice précé<strong>de</strong>nte). En effet, c'est généralement<br />
dans les baies géminées à colonne centrale percées<br />
dans les faça<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> ces constructions,<br />
nombreuses en nos régions du XII' au milieu<br />
du XIV' siècle, que l'on voit <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres <strong>de</strong> ce<br />
type et <strong>de</strong> ce gabarit.<br />
Des motifs caractéristiques ont été ici développés<br />
par le sculpteur : sur le tailloir intégré au<br />
bloc du chapiteau, <strong><strong>de</strong>s</strong> dragons-lézards aux<br />
queues s'achevant en tiges feuillues ; sur la corbeille,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> monstres squameux et ailés entrecroisés.<br />
Leur traitement avec <strong><strong>de</strong>s</strong> aplatissements<br />
<strong>de</strong> relief assez typiques, permet <strong>de</strong> rapprocher<br />
cette œuvre <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux du déambulatoire<br />
et <strong><strong>de</strong>s</strong> chapelles <strong>de</strong> Saint-Michel <strong>de</strong><br />
Gaillac (XIII s.) ou du portail <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong><br />
Belpech (Au<strong>de</strong>), daté par une inscription <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
années 1260-70. Sur notre chapiteau comme<br />
dans ces monuments s'exprime la <strong>de</strong>rnière<br />
sculpture romane <strong><strong>de</strong>s</strong> pays toulousains dite<br />
"sculpture romane déca<strong>de</strong>nte du Sud-Ouest"<br />
par Paul Mesplé. Cette sculpture est extrêmement<br />
abondante dans le Midi. Cela est certainement<br />
l'indice d'une activité dans le bâtiment<br />
ininterrompue durant le XIIIe siècle. Elle est<br />
probablement même en plein essor dans le<br />
domaine <strong>de</strong> l'architecture civile et à mettre en<br />
relation avec l'enrichissement d'une bourgeoisie<br />
urbaine qui s'affirme ainsi, <strong>de</strong> plus en plus,<br />
dans les cités languedociennes.<br />
Le passage <strong><strong>de</strong>s</strong> motifs romans <strong>de</strong> l'architecture<br />
religieuse vers l'architecture civile est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
phénomènes artistiques les plus intéressants <strong>de</strong><br />
cette époque. L'art roman <strong><strong>de</strong>s</strong> monstres, né<br />
dans les cloîtres monastiques, mourra, en partie<br />
ou complètement vidé <strong>de</strong> son sens le plus<br />
profond, répété inlassablement comme simple<br />
ornement sur les faça<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> palais <strong><strong>de</strong>s</strong> marchands.<br />
Ici, la fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> écus comme manifestation<br />
publique d'un personnage ou d'une<br />
famille ôte, par le fait même, sa signification<br />
démoniaque primitive au groupe <strong>de</strong> monstres.<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière sculpture romane<br />
n'est donc pas à négliger. Une typologie plus<br />
précise <strong>de</strong> ses créations permettrait <strong>de</strong> mieux<br />
cerner les problèmes chronologiques qu'elle<br />
pose encore.<br />
D.C.<br />
72<br />
Chapiteau pour une colonne<br />
Pierre calcaire. H. 0,275 ; L. 0,360;<br />
P.0,255 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,120.<br />
Région <strong>de</strong> Moissac.<br />
XIIle siècle.<br />
Acquis chez un antiquaire en 1983.<br />
Inv. 83-12-2.<br />
Tailloir et corbeille ont été dégagés dans la<br />
même pierre. Un rinceau au mouvement assez<br />
nerveux et donnant naissance à <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles et<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> petits épis orne trois côtés du tailloir.<br />
Quatre animaux monstrueux sur les gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
faces et <strong>de</strong>ux sur les petites se mêlent ou se<br />
croisent. Deux écus triangulaires aux champs<br />
grossièrement gravés occupent le centre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
72<br />
gran<strong><strong>de</strong>s</strong> faces. Monstres squameux, épis et écus<br />
incitent à dater cette oeuvre du XIII' siècle.<br />
Peut-être fit-elle aussi partie d'une baie géminée<br />
comme les <strong>de</strong>ux chapiteaux <strong><strong>de</strong>s</strong> notices<br />
précé<strong>de</strong>ntes.<br />
D.C.<br />
73<br />
73<br />
Chapiteau pour une colonne<br />
Pierre calcaire. H. 0,240; L. 0,260;<br />
P.0,235 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong>de</strong> la colonne : 0,125.<br />
Région <strong>de</strong> Moissac.<br />
XIIle siècle.<br />
Acquis chez un antiquaire en 1983.<br />
Inv. 83-12-3.<br />
Deux rangs <strong>de</strong> feuilles ornent ce chapiteau.<br />
Celles du bas se retournent sur <strong><strong>de</strong>s</strong> boules, celles<br />
du haut se terminent en folioles et se détachent<br />
sur un fond animé <strong>de</strong> cannelures biseautées.<br />
Le tailloir fait corps avec la corbeille. Sur<br />
trois <strong>de</strong> ses côtés ondoie une tige feuillue qui<br />
donne aussi naissance à un surgeon en épi<br />
comparable à ceux qui participent au décor du<br />
chapiteau présenté dans la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />
Le quatrième côté du tailloir n'a pas été sculpté.<br />
D.C.<br />
35
ART GOTHIQUE
Chapiteaux et bases d'un cloître<br />
<strong>de</strong> Rieux-Volvestre<br />
La petite cité médiévale <strong>de</strong> Rieux-Volvestre, choisie<br />
comme siège d'un nouvel évêché en 1317 par le pape Jean<br />
XXII, avait au XIV' siècle une parure monumentale tout à<br />
fait exceptionnelle. Hormis la cathédrale reconstruite par<br />
l'évêque Jean Tissendier dans le <strong>de</strong>uxième quart du siècle,<br />
la ville abritait également <strong>de</strong>ux importants couvents : celui<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains qui s'établirent à Rieux en 1275 et celui<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Franciscains qui s'y installèrent à leur tour peu avant<br />
1282.<br />
A part la cathédrale (dont le grand portail gothique fut<br />
quand même privé <strong>de</strong> ses sculptures) tous les autres édifices<br />
furent détruits et leurs nombreux vestiges sont<br />
aujourd'hui dispersés à Rieux même et ailleurs, parfois fort<br />
loin <strong>de</strong> leurs lieux d'origine. Rassembler toutes les sculptures<br />
rivoises connues en fonction <strong>de</strong> leurs architectures<br />
d'origine n'est donc pas une tâche aisée. Elle reste encore à<br />
accomplir et il est pour l'instant prématuré <strong>de</strong> dire avec<br />
précision <strong>de</strong> quel cloître proviennent les chapiteaux et<br />
bases catalogués ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous qui ont fait partie d'une collection<br />
particulière <strong>de</strong> Rieux. Toutefois il convient <strong>de</strong> rappeler<br />
l'opinion du chanoine Contrasty : les Cor<strong>de</strong>liers n'auraient<br />
disposé que d'un cloître formé <strong>de</strong> galeries <strong>de</strong> bois tandis<br />
que les Dominicains auraient bâti un cloître plus luxueux à<br />
colonnettes et chapiteaux <strong>de</strong> pierre et <strong>de</strong> marbre. Par élimination,<br />
les oeuvres que nous avons acquises viendraient<br />
donc <strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains. Mais cela reste à vérifier.<br />
Les chapiteaux présentés ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous, à l'exclusion toutefois<br />
<strong>de</strong> celui à décor monstrueux, doivent être rapprochés <strong>de</strong><br />
plusieurs chapiteaux <strong><strong>de</strong>s</strong> galeries conservées du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Jacobins <strong>de</strong> Toulouse. Leurs claires-voies étaient terminées<br />
en 1310. Une date située autour <strong>de</strong> 1300 conviendrait donc<br />
parfaitement pour la sculpture <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux <strong>de</strong> Rieux.<br />
Malgré l'archaïsme <strong>de</strong> son décor, le chapiteau à monstres,<br />
a pu également être créé à cette époque.<br />
Bibi.: Chanoine CONTRASTY, Rieux- Volvestre et ses évêques, Toulouse,<br />
1936 ; Henri MÉNARD, Eglises perdues <strong>de</strong> l'ancien diocèse <strong>de</strong> Rieux, Saint-<br />
Girons, 1983, p.277-287.<br />
D.C.<br />
39
74<br />
Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />
Pierre calcaire blanche. H.0,380 ;<br />
L.0,490 ; P. 0,305; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans<br />
d'application <strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,140; entrecolonnement:<br />
0,095.<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />
Fin du XIII' ou début du XIV siècle ?<br />
Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />
Inv. 77-11-1.<br />
Les astragales sont réunis par le cordon qui les<br />
orne. Les corbeilles s'évasent en tronc <strong>de</strong> cône<br />
et sont agrémentées <strong>de</strong> longues feuilles achevées<br />
en boules. Au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, le chapiteau conserve<br />
plus ou moins la forme parallélépidédique<br />
du bloc d'origine. Des frises d'animaux fantastiques<br />
à corps et queues squameux sont surmontées,<br />
sur trois faces seulement, <strong>de</strong> tiges<br />
ondées et feuillues. Ce <strong>de</strong>uxième registre d'esprit<br />
roman tardif se superpose assez peu élégamment<br />
aux troncs <strong>de</strong> cônes inférieurs : l'incapacité<br />
du sculpteur à adapter le décor à la<br />
fonction du chapiteau est ici patente. Au centre<br />
<strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> grands côtés, un petit personnage en<br />
buste, représenté <strong>de</strong> face, porte sa main gauche<br />
vers la retombée latérale <strong>de</strong> sa chevelure. Par<br />
son gabarit, cette oeuvre correspond plus aux<br />
chapiteaux <strong>de</strong> marbre <strong><strong>de</strong>s</strong> cloîtres gothiques du<br />
XIVe siècle du Midi toulousain qu'aux créations<br />
romanes. Elle est donc à la fois l'expression<br />
d'une transition et d'une maladresse, ce<br />
qui ne facilite pas la datation. Un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong>de</strong> ce<br />
chapiteau a été donné par Jean Contrasty à la<br />
page 57 <strong>de</strong> son Histoire <strong>de</strong> la • cité <strong>de</strong> Rieux-<br />
Volvestre et <strong>de</strong> ses évêques citée ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />
75<br />
75<br />
Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />
Marbre blanc-gris. H.0,420 ; L.0,525 ;<br />
P. 0,315 ; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,150 ; entrecolonnement :<br />
0,075.<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />
Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />
Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />
Inv. 77-11-3.<br />
Six gran<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles bosselées à cinq lobes<br />
ornent le haut <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux corbeilles lisses. Les<br />
astragales sont réunis par une attache issue du<br />
même bloc <strong>de</strong> marbre.<br />
D.C.<br />
76<br />
Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />
Marbre gris. H. 0,395; L. 0,525; P. 0,-<br />
320 ; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
colonnes.' 0,150; entrecolonnement.'<br />
0,080.<br />
40<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains?<br />
Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />
Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />
Inv. 77-11-5.<br />
76<br />
Les astragales sont liés par une attache. Sur le<br />
haut <strong><strong>de</strong>s</strong> corbeilles se détachent six feuilles<br />
semblables à celles que l'on a vues sur le chapiteau<br />
précé<strong>de</strong>nt.<br />
D.C.<br />
77<br />
Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes Jumelles<br />
Marbre gris. H. 0,395; L. 0,520; P. 0,-<br />
320 ; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
colonnes : 0,145; entrecolonnement :<br />
0,070.<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Couvent<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains 7<br />
Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />
Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />
Inv. 77-11-6.<br />
Les astragales sont liés par une attache. Les<br />
corbeilles, lisses, s'achèvent, sous le tailloir<br />
intégré, en forme <strong>de</strong> disques. La jonction, au<br />
centre, <strong>de</strong> ces disques, est cachée par <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles<br />
bosselées à quatre lobes. Dans les angles se<br />
retournent <strong><strong>de</strong>s</strong> grosses feuilles dont les lobes<br />
latéraux forment <strong><strong>de</strong>s</strong> volutes.<br />
D.C.<br />
78<br />
78<br />
Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />
Marbre gris. H. 0,400; L. 0,520; P. 0,-<br />
320 ; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
colonnes : 0,150; entrecolonnement:<br />
0,075.<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Couvent<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />
Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />
Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />
Inv. 77-11-4.<br />
Les disques collés au tailloir donnent naissance<br />
à <strong>de</strong> lour<strong><strong>de</strong>s</strong> volutes. Sur les corbeilles lisses se<br />
détachent <strong><strong>de</strong>s</strong> sortes <strong>de</strong> fruits renversés. Les<br />
astragales sont réunis par une attache.<br />
D.C.<br />
79<br />
Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />
Marbre blanc-gris. H.0,380 ; L.0,525 ;<br />
P. 0,320; diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> plans d'application<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,150; entrecolonnement :<br />
0,065.<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains?<br />
Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />
Acquis en 1977 chez un antiquaire.<br />
Inv. 77-11-2.<br />
Ce chapiteau est un peu moins haut que les<br />
autres et ses astragales ne sont pas liés. Malgré<br />
cela, son décor, fait <strong>de</strong> grosses volutes, le rapproche<br />
du chapiteau catalogué précé<strong>de</strong>mment.<br />
D. C.<br />
80<br />
Base pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />
Marbre gris. H. 0,230; L.0,485 ;<br />
P. 0,280; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
colonnes : 0,1 60 ; entrecolonnement :<br />
0,080.<br />
81<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains?<br />
XIV' siècle.<br />
Acquise en 1978 chez un antiquaire.<br />
Inv. 78-2-1.<br />
D.C.<br />
Base pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />
Marbre blanc. H.0,220 ; L.0,485 ;<br />
P.0,270 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
colonnes : 0,160; entrecolonnement :<br />
0,08.<br />
82<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />
XIV' siècle.<br />
Acquise en 1978 chez un antiquaire.<br />
Inv. 78-2-2.<br />
D.C.<br />
Base pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />
Marbre gris. H. 0,200; L.0,460 ;<br />
P.0,270 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
colonnes : 0,150; entrecolonnement :<br />
0,060.<br />
83<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />
Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />
Acquise en 1978 chez un antiquaire.<br />
Inv. 78-2-3.<br />
D.C.<br />
Base pour <strong>de</strong>ux colonnes jumelles<br />
Marbre gris. H. 0,230; L. 0,485;<br />
P.0,275 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
colonnes : 0,155; entrecolonnement:<br />
0,080.<br />
Rieux-Volvestre (Haute-Garonne). Cloître<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Dominicains ?<br />
XIV' siècle.<br />
Acquise en 1978.<br />
Inv. 78-2-4.<br />
D.C.
84<br />
Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes<br />
Marbre gris. H.0,330 ; L.0,500<br />
P.0,310 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,140; entrecolonnement :<br />
0,070.<br />
Proviendrait du département <strong><strong>de</strong>s</strong> Lan<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
selon le ven<strong>de</strong>ur.<br />
Fin du XIII' ou début du XIV siècle.<br />
Inv. 78-8-1.<br />
Six gran<strong><strong>de</strong>s</strong> fleurs à gros bouton central unissent<br />
les corbeilles ou occupent leurs angles,<br />
sous <strong>de</strong> grands disques qui ménagent la transition<br />
vers un tailloir intégré au même bloc.<br />
Deux fortes nervures disposées en V lient<br />
chaque fleur aux astragales.<br />
D.C.<br />
85<br />
Chapiteau pour <strong>de</strong>ux colonnes<br />
Marbre gris. H.0,330 ; L.0,500 ;<br />
P.0,310 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes: 0,140; entrecolonnement :<br />
0,0 70.<br />
Proviendrait du département <strong><strong>de</strong>s</strong> Lan<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
selon le ven<strong>de</strong>ur.<br />
Fin du XIII' ou début du XIV' siècle.<br />
Inv. 78-8-2.<br />
La structure et le système décoratif du chapiteau<br />
décrit ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus se retrouvent sur celui-ci.<br />
Mais les fleurs sont remplacées par <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
feuilles à cinq lobes.<br />
Ce chapiteau et le précé<strong>de</strong>nt faisaient probablement<br />
partie <strong>de</strong> la claire-voie d'un cloître.<br />
Chapiteaux acquis<br />
dans le commerce d'antiquités<br />
D.C.<br />
86<br />
Chapiteau-frise<br />
Pierre. H. 0,200; L. 0,490 ; P. 0,350; traces<br />
<strong>de</strong> peinture rouge.<br />
Proviendrait, selon le ven<strong>de</strong>ur, <strong>de</strong> Saint-<br />
Bertrand <strong>de</strong> Comminges (Haute-Garonne).<br />
Fin du XIV' ou début du XV' siècle.<br />
Inv. 77-8-3.<br />
Deux animaux (bouc et lion ?) sont affrontés<br />
<strong>de</strong> part et d'autre d'un motif végétal mutilé.<br />
Latéralement, <strong><strong>de</strong>s</strong> feuillages bosselés ont été<br />
dégagés avec vigueur.<br />
D.C.<br />
85<br />
41
Les éléments d'architecture qui font l'objet <strong><strong>de</strong>s</strong> notices placées<br />
ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous proviennent du domaine appelé le Galant,<br />
sur la commune <strong>de</strong> Saint-Hilaire, au canton <strong>de</strong> Muret.<br />
Avant l'acquisition effectuée par le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />
ces épaves étaient disposées comme ornement dans l'entourage<br />
<strong>de</strong> la rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'importante exploitation agricole<br />
appartenant à M. Chappuis. Un pilier d'angle <strong>de</strong> cloître du<br />
XIV' siècle, avec sa base et son chapiteau, se dressait au<br />
milieu du parc avoisinant. Le chapiteau d'un pilier similaire<br />
au précé<strong>de</strong>nt venait d'être retiré d'un canal d'irrigation<br />
situé à proximité. Deux clefs <strong>de</strong> voûtes <strong>de</strong> même époque<br />
étaient présentées, l'une sur le mur <strong>de</strong> clôture <strong>de</strong> la cour<br />
précédant l'habitation, l'autre tout contre. A ces éléments<br />
essentiels <strong>de</strong> la collection s'ajoutaient une petite clef <strong>de</strong><br />
voûte armoriée du XIV' siècle, un feston <strong>de</strong> pierre découpée<br />
ayant appartenu, semble-t-il, à l'arcature d'un cloître<br />
<strong>de</strong> même époque, un tronçon <strong>de</strong> colonnette en marbre, un<br />
morceau <strong>de</strong> couvercle <strong>de</strong> sarcophage (voir notice n° 19), un<br />
fragment <strong>de</strong> meneau <strong>de</strong> fenêtre d'une construction civile du<br />
XVII' siècle (voir notice n° 120). Ces épaves passent pour<br />
provenir <strong>de</strong> l'ancienne abbaye <strong>de</strong> l'Oraison-Dieu située<br />
jadis sur le même territoire, à un kilomètre, environ, à l'est<br />
<strong>de</strong> la rési<strong>de</strong>nce du Galant, non loin <strong>de</strong> la bordure <strong>de</strong> la terrasse<br />
naturelle <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> la Louge.<br />
Fondée au milieu du XII' siècle par l'abbaye <strong>de</strong> Fabas,<br />
grâce aux libéralités <strong><strong>de</strong>s</strong> Comtes <strong>de</strong> Comminges, l'Oraison-<br />
Dieu comprenait au XIV' siècle un effectif <strong>de</strong> vingt-quatre<br />
moniales cisterciennes.<br />
Deux épreuves consécutives occasionnèrent bientôt la mort<br />
<strong>de</strong> la maison. Ce furent : le pillage, la dévastation et l'incendie<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> bâtiments, causés en 1442 ou 1444, par les<br />
compagnies <strong>de</strong> Routiers qui profitèrent <strong>de</strong> l'isolement du<br />
monastère pour exercer leurs exactions, ensuite l'épidémie<br />
<strong>de</strong> peste qui décima la totalité <strong>de</strong> la communauté <strong><strong>de</strong>s</strong> religieuses<br />
survivantes repliées à Muret.<br />
42<br />
L'ensemble lapidaire gothique<br />
du domaine du Galant<br />
Devant la situation extrême, en 1445, l'abbé <strong>de</strong> Morimond,<br />
réformateur général <strong><strong>de</strong>s</strong> maisons <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong> Cîteaux,<br />
accorda la propriété <strong><strong>de</strong>s</strong> terres <strong><strong>de</strong>s</strong> moniales défuntes aux<br />
moines cisterciens d'Eaunes. Ces <strong>de</strong>rniers mirent en vente,<br />
à leur profit, une gran<strong>de</strong> partie du domaine, et le nouvel<br />
acquéreur édifia, sur le site <strong>de</strong> l'ancien monastère, une<br />
métairie appelée l'Oraison, perpétuant ainsi le souvenir du<br />
passé. Ce domaine appartint au XVII' siècle à la famille<br />
toulousaine <strong>de</strong> Mansencal.<br />
A Muret, au début du XVII' siècle, se reconstitua une<br />
communauté <strong>de</strong> moniales, issue <strong>de</strong> Fabas, qui reprit le nom<br />
ancien <strong>de</strong> l'Oraison-Dieu. Cette résurgence dura un siècle<br />
environ et se confondit ensuite dans l'union avec la communauté<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> religieuses <strong><strong>de</strong>s</strong> Salenques, repliées elles aussi,<br />
à Toulouse, <strong>de</strong>puis le milieu du XVII' siècle.<br />
La métairie <strong>de</strong> l'Oraison, <strong>de</strong>vint une vaste exploitation<br />
agricole jusqu'au milieu du XIX' siècle. Elle disparut alors<br />
et fut remplacée à son tour, sur un site voisin, par une autre<br />
métairie appelée Bor<strong>de</strong>neuve.<br />
A partir du début du XXe siècle les différents propriétaires<br />
du domaine sont les familles <strong>de</strong> Roquettes-Buisson, <strong>de</strong><br />
Suarez d'Almeida, <strong>de</strong> Saint-Blanquat-Savère, le Professeur<br />
Padova, MM. Vivente, Lombardini et enfin Chappuis. En<br />
1980, parfaitement conscients <strong>de</strong> la valeur historique et<br />
artistique <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments lapidaires que nous allons décrire<br />
ici, monsieur et madame Chappuis permirent au musée <strong>de</strong><br />
les intégrer à ses collections. En contrepartie l'atelier <strong>de</strong><br />
restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> Toulouse procéda à la remise<br />
en état du décor du portail d'entrée <strong>de</strong> la rési<strong>de</strong>nce du<br />
Galant.<br />
Le souvenir <strong>de</strong> l'ancien monastère fut remis en révi<strong>de</strong>nce<br />
en 1863 par Victor Fons, juge au tribunal civil <strong>de</strong> Toulouse,<br />
qui lui consacra une étu<strong>de</strong> historique publiée dans l'Illustration<br />
du Midi reposant essentiellement sur les références<br />
<strong>de</strong> la Gallia Christiana et les archives conservées au
fonds départemental <strong>de</strong> la Haute-Garonne. Cette étu<strong>de</strong><br />
ignore totalement la présence d'épaves qui, à l'époque,<br />
auraient été conservées sur la commune <strong>de</strong> Saint-Hilaire.<br />
Dans le cas où elles auraient été découvertes ultérieurement<br />
à cet endroit, il serait surprenant que l'invention soit<br />
passée inaperçue dans une époque où la société archéologique<br />
du Midi publiait <strong>de</strong> nombreuses notices. Aussi est-on<br />
en droit <strong>de</strong> douter sur le fond même <strong>de</strong> l'attribution <strong>de</strong> ces<br />
éléments d'architecture à l'Oraison-Dieu disparue il y a<br />
cinq siècles. Peut-être s'agit-il d'une collection d'épaves <strong>de</strong><br />
monuments autres que l'Oraison-Dieu, rassemblée par l'un<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> propriétaires du Galant, comme le marquis <strong>de</strong> Castellane<br />
à Maurens Scopont, M. <strong>de</strong> Solages à Castelfranc ou<br />
M. Lataste à Grena<strong>de</strong> sur Garonne.<br />
On remarquera la ressemblance étonnante entre le pilier<br />
d'angle complet du domaine du Galant et les piliers angulaires<br />
du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse mis en place<br />
dans la secon<strong>de</strong> moitié du XIV' siècle. Or, on connaît la<br />
parenté qui existait entre le cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> et celui<br />
du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Carmes <strong>de</strong> Toulouse. Malgré la <strong><strong>de</strong>s</strong>truction<br />
totale <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier en 1808, <strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges certains <strong>de</strong> ses<br />
claires-voies (chapiteaux, colonnes et bases) furent recueillis,<br />
pendant le XIX' siècle, au château <strong>de</strong> Maragon<br />
(Ramonville-Saint-Agne), par Henri <strong>de</strong> Sahuquet. Ils passèrent<br />
ensuite à l'Institut catholique <strong>de</strong> Toulouse avant<br />
d'être enfin déposés au cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins. On constate<br />
leur i<strong>de</strong>ntité flagrante <strong>de</strong> matière, <strong>de</strong> facture et <strong>de</strong> dimensions<br />
avec les chapiteaux <strong>de</strong> piliers du Galant. D'autre<br />
part, l'élément d'arcature festonnée en pierre retrouvé dans<br />
ce même domaine, est i<strong>de</strong>ntique à ceux qui constituent les<br />
arcs du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> dont on sait qu'ils furent en<br />
gran<strong>de</strong> partie taillés sous la direction du maître d'oeuvre<br />
Jean Maurin, en 1396, à l'imitation <strong>de</strong> ceux qui étaient déjà<br />
en place dans la claire-voie orientale.<br />
Par ailleurs, les trois clefs <strong>de</strong> voûte du Galant décrites ciaprès,<br />
présentent le même écu dont les armoiries ne sont<br />
pas inconnues à Toulouse au Moyen-Age. Nous y reconnaissons<br />
la tour d'argent crénelée fenestrée et ajourée <strong>de</strong><br />
sable sur un champ d'azur qui figure sur la miniature <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Annales capitulaires <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong> l'année 1440-41. Le<br />
capitoul du quartier <strong>de</strong> la Pierre-Saint-Géraud représenté<br />
sous ces armoiries est noble Antoine Tornier, écuyer, seigneur<br />
<strong>de</strong> Launaguet. Un ascendant <strong>de</strong> celui-ci, Gaillard<br />
Tournier fut également capitoul en 1361, en 1376, 1383 et<br />
1384. Il est mentionné dans le calendrier <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes<br />
<strong>de</strong> Toulouse, au jour <strong>de</strong> sa mort, un 22 décembre, <strong>de</strong> la<br />
manière suivante : " Obitus domini Galhardi Tornern judici<br />
majoris thole clôm <strong>de</strong> Launagueto qui fecit fieri capellam<br />
sci Marcialis et fecit pinaculti p. majori parte" (Archives<br />
départementales <strong>de</strong> la Haute-Garonne, 116 H, Carmes).<br />
Ce texte est explicité, en 1676, par l'archiviste du couvent<br />
en ces termes : " Obit du sieur Gaillard Tournier, juge<br />
mage <strong>de</strong> la présente ville, sieur <strong>de</strong> Launaguet qui fit faire la<br />
chapelle saint Martial pour le jour d'hui Sainte-Ma<strong>de</strong>leine<strong>de</strong>-Pazzi<br />
et fit faire la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l'entrée <strong>de</strong><br />
l'église ".<br />
Les comparaisons techniques et stylistiques évoquées plus<br />
haut, les armoiries <strong>de</strong> Gaillard Tournier et les dates <strong>de</strong> ses<br />
capitoulats, militent bien en faveur d'une attribution au<br />
cloître et à l'église du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong> Toulouse,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> éléments lapidaires gothiques du domaine du<br />
Galant.<br />
Bibi. :Gaula christiana, t. XIII ; V. FONS, L'abbaye <strong>de</strong> l'Oraison-Dieu, dans<br />
L'illustration du Midi, 22 mars 1863, p. 12-14 et 29 mars 1863, p. 20-22<br />
S. PECH, Découvertes archéologiques <strong>de</strong> Saint-Hilaire, dans La croix <strong>de</strong> Toulouse,<br />
14 novembre 1965.<br />
M.P.<br />
43
44<br />
87-88-89<br />
87<br />
Base d'un pilier d'angle <strong>de</strong> cloître<br />
Marbre gris. H. 0,230; L. 0,840,<br />
P.0,840 ; diamètre du plan <strong>de</strong> pose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
colonnes : 0,150; entrecolonnement.<br />
0,100.<br />
Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />
Toulouse ?<br />
Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV siècle.<br />
Inv. 81-3-1.<br />
La base carrée du pilier présente sur <strong>de</strong>ux <strong>de</strong><br />
ses côtés adjacents, en saillie et prises dans le<br />
même bloc <strong>de</strong> marbre, <strong><strong>de</strong>s</strong> bases pour <strong>de</strong>ux<br />
colonnes. Sur une plinthe rectangulaire aux<br />
angles abattus s'élèvent les corps prismatiques<br />
<strong>de</strong> ces bases qui se transforment, au sommet,<br />
par anneaux moulurés successifs, en plans circulaires<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>tinés à recevoir les pieds <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre<br />
colonnes qui cantonnaient le pilier. L'angle<br />
libre, tourné vers l'intérieur du cloître, est<br />
transformé en une base propre à recevoir une<br />
mince colonnette.<br />
D.C.<br />
88<br />
Pilier d'angle <strong>de</strong> cloître<br />
Marbre gris. H. 1,580; L.0,550 ;<br />
P. 0,550.<br />
Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />
Toulouse ?<br />
Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV' siècle.<br />
Inv. 81-3-2.<br />
Les colonna<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux galeries d'un cloître<br />
venaient s'appuyer sur <strong>de</strong>ux côtés <strong>de</strong> ce pilier.<br />
Ses <strong>de</strong>ux autres faces sont liées par une colonnette<br />
verticale continue à profil torique compliqué<br />
d'un filet. Cette disposition correspond<br />
à l'élément mouluré angulaire <strong>de</strong> la base décrite<br />
dans la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />
D.C.<br />
89<br />
Chapiteau d'un pilier d'angle <strong>de</strong> cloître<br />
Marbre gris. H. 0,450; L. 0,870;<br />
P.0,870 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,150; entrecolonnement :<br />
0,100.<br />
Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />
Toulouse ?<br />
Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV' siècle.<br />
Inv. 81-3-3.<br />
La découpe générale du pied <strong>de</strong> ce grand chapiteau<br />
se superposerait très précisément à celle<br />
du plan supérieur <strong>de</strong> la base sur laquelle a été<br />
posé le pilier décrit à la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />
C'est pourquoi nous avons pu le présenter sur<br />
ce pilier. Base, pilier et chapiteau forment bien<br />
un ensemble architectural. On pourrait le compléter<br />
en ajoutant les quatre colonnes <strong>de</strong> marbre<br />
qui assuraient la liaison entre les corbeilles<br />
et les bases correspondantes.<br />
Les quatre côtés <strong>de</strong> ce chapiteau sont ornés <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux rangs <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> chêne, d'aspect boursouflé.<br />
Ces feuilles se détachent, sur un fond<br />
lisse, groupées <strong>de</strong>ux par <strong>de</strong>ux. Au sommet <strong>de</strong><br />
l'angle interne est sculpté d'un personnage<br />
monstrueux et grotesque dont la face humaine<br />
est enserrée dans une guimpe. Il appartient au<br />
mon<strong>de</strong> étrange qui anime aussi les chapiteaux<br />
du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
D.C.<br />
90<br />
Chapiteau d'un pilier d'angle <strong>de</strong> cloître<br />
Marbre gris. H. 0,450; L. 0,870;<br />
P.0,870 ; diamètre du plan d'application<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> colonnes : 0,150.<br />
Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />
Toulouse ?<br />
Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV' siècle.<br />
Inv. 81-3-4 et 81-3-6 (en <strong>de</strong>ux morceaux).<br />
Ce grand chapiteau aurait pu être posé, comme<br />
le précé<strong>de</strong>nt, sur le pilier décrit dans la notice<br />
88. Il est i<strong>de</strong>ntique dans sa disposition générale<br />
au chapiteau qui somme ce pilier. Le décor est<br />
toutefois différent. Ici ce sont <strong>de</strong>ux rangs <strong>de</strong><br />
doubles feuilles trilobées et boursouflées, d'un<br />
type déjà utilisé par le maître <strong>de</strong> la chapelle <strong>de</strong><br />
Rieux vers 1340.<br />
D.C. et M.P.<br />
91<br />
Élément <strong>de</strong> pierre taillée et moulurée<br />
Pierre jaune. H. 0,910; L.0,410 ;<br />
P. 0,350.<br />
Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />
Toulouse ?<br />
Milieu ou <strong>de</strong>uxième moitié du XIV' siècle.<br />
Inv. 81-3-5.<br />
Il s'agit, pour l'essentiel, d'un piédroit <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné à<br />
être plaqué contre une maçonnerie comme le<br />
montre son dos grossièrement piqueté. Les<br />
<strong>de</strong>ux côtés adjacents, traités <strong>de</strong> la même façon,<br />
sont animés <strong>de</strong> tores et <strong>de</strong> gorges verticaux<br />
continus. Sur le quatrième côté et à partir <strong>de</strong> la<br />
base du bloc prennent naissance les moulurations<br />
toriques d'un arc qui était intérieurement<br />
polylobé. La montée <strong>de</strong> cet arc est interrompue,<br />
à 0,66 m <strong>de</strong> haut, par une section à plan<br />
d'applique. L'élément-claveau complémentaire<br />
pour le montage <strong>de</strong> l'arc venait s'appuyer là.<br />
C'est par un élément taillé <strong>de</strong> manière analogue<br />
que commence ou s'achève, contre les piliers<br />
d'angle et les piliers centraux, l'arcature polylobée<br />
<strong>de</strong> la claire-voie du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>.<br />
D.C.<br />
92<br />
Tronçon <strong>de</strong> colonne<br />
Marbre blanc-gris. H.0,615 ; diamètre :<br />
0,140.<br />
Cloître du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong><br />
Toulouse ?<br />
XIV' siècle ?<br />
Inv. 81-3-11.<br />
Ce morceau <strong>de</strong> colonne pourrait très bien s'accor<strong>de</strong>r<br />
avec les chapiteaux <strong><strong>de</strong>s</strong> piliers d'angles<br />
catalogués ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />
D.C.<br />
93<br />
Clef <strong>de</strong> voûte<br />
Pierre jaune. H. 0,540; L. 0,650;<br />
P. 0,530.<br />
Eglise <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong> Toulouse ?<br />
Deuxième moitié du XIV' siècle.<br />
Inv. 81-3-7.
Un personnage <strong>de</strong>bout dont la tête a été cassée<br />
est appliqué en haut-relief sur le plan circulaire<br />
<strong>de</strong> la clef. L'attache du nimbe débor<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce<br />
plan : la tête faisait donc saillie par rapport à<br />
la clef. Il en est <strong>de</strong> même <strong><strong>de</strong>s</strong> pieds du personnage.<br />
Malgré les mutilations on reconnaît<br />
encore la dalmatique qui revêt ce saint, vêtement<br />
liturgique fendu latéralement propre à la<br />
fonction diaconale. De sa main droite il tient<br />
probablement une palme et <strong>de</strong> la gauche, d'où<br />
pend le manipule, il semble porter <strong>de</strong>ux ou<br />
trois pierres. Il s'agirait donc du diacre martyr<br />
saint Etienne, lapidé par les juifs au I" siècle <strong>de</strong><br />
notre ère.<br />
Cette clef <strong>de</strong> voûte présente quatre amorces<br />
d'arcs, elle se situait donc à la croisée d'ogives<br />
dont le profil est bien lisible : un tore en aman<strong>de</strong><br />
à la tête filetée accosté <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tores en boudin,<br />
section bien caractéristique du XIV' siècle.<br />
En outre, sur <strong>de</strong>ux côtés opposés, existe un<br />
écu armorié. Les champs ont été bûchés mais<br />
celui qui se trouve <strong>de</strong>rrière la tête du diacre<br />
conserve encore la trace d'une tour ajourée et<br />
crénelée.<br />
D.C. et M.P.<br />
94<br />
Clef <strong>de</strong> voûte<br />
Pierre jaune. H. 0,560; L.0,810 ;<br />
P. 0,530.<br />
Eglise <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong> Toulouse ?<br />
Deuxième moitié du XIV siècle.<br />
Inv. 81-3-8.<br />
Sur le plan circulaire <strong>de</strong> la clef rayonnent les<br />
puissantes flammèches d'un soleil. Debout, sur<br />
un croissant <strong>de</strong> lune, se tient une femme por-<br />
94<br />
tant un enfant dans ses bras. Sa tête, malheureusement<br />
cassée, se détachait sur un nimbe<br />
circulaire entouré <strong>de</strong> douze étoiles. On aura<br />
reconnu la " Femme vêtue du soleil " <strong>de</strong> l'Apocalypse<br />
<strong>de</strong> saint Jean (XII, 1), image <strong>de</strong> la<br />
Vierge Marie.<br />
Sculptée en très haut relief, <strong>de</strong> proportions élégantes<br />
et assez étirées, hanchée sur la jambe<br />
gauche, la Vierge incline son visage vers l'Enfant.<br />
Celui-ci pose sa main droite sur la retom-<br />
bée du voile <strong>de</strong> sa mère. La chute du manteau<br />
débute par un grand pli en bec et se poursuit<br />
latéralement selon <strong><strong>de</strong>s</strong> casca<strong><strong>de</strong>s</strong> qui prennent<br />
naissance au niveau <strong>de</strong> la taille. Ici, les plis aux<br />
bords sinueux se superposent. Plus que tuyautés<br />
ils sont écrasés et cannelés.<br />
Les pénétrations <strong>de</strong> la croisée d'ogives qui<br />
aboutissait à cette clef présentent les profils<br />
déjà relevés sur la pièce étudiée à la notice précé<strong>de</strong>nte.<br />
Sur les côtés, près du nimbe et du<br />
croissant, se retrouvent aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> écus. Sur l'un<br />
d'eux se <strong>de</strong>vine encore, bien que bûchée, la tour<br />
reconnue ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />
D.C. et M.P.<br />
95<br />
Clef <strong>de</strong> voûte<br />
Pierre jaune. H. 0,200; L.0,470 ;<br />
P. 0,410.<br />
Eglise <strong><strong>de</strong>s</strong> Grands Carmes <strong>de</strong> Toulouse ?<br />
XIV' siècle.<br />
Inv. 81-3-4.<br />
Cette clef <strong>de</strong> voûte a été amenuisée. Elle est<br />
aujourd'hui très usée. Plus petite que les <strong>de</strong>ux<br />
précé<strong>de</strong>ntes, elle marquait également le sommet<br />
d'une croisée d'ogives dont les profils<br />
d'arcs sont formés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux boudins et d'un tore<br />
en aman<strong>de</strong>. Un écu timbre l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> côtés : on y<br />
retrouve, plus nettement, les armoiries qui<br />
apparaissent sur les <strong>de</strong>ux clefs décrites ci<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />
D.C. et M.P.<br />
45
Le 26 avril 1977, alors que l'on creusait dans la galerie<br />
orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> une tranchée pour<br />
l'installation <strong>de</strong> canalisations <strong>de</strong> chauffage, la pelle rencontra<br />
une résistance particulière <strong>de</strong>vant la gran<strong>de</strong> fenêtre septentrionale<br />
<strong>de</strong> la chapelle Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié. Le dégagement<br />
du remblai fut poursuivi avec attention et, dans<br />
l'émotion générale, les fouilleurs virent apparaître, soigneusement<br />
rangées dans une fosse selon trois couches<br />
successives séparées par <strong><strong>de</strong>s</strong> lits <strong>de</strong> sable, neuf sculptures<br />
<strong>de</strong> la fin du Moyen Age.<br />
Dans leur majorité, ces oeuvres étaient brisées en plusieurs<br />
morceaux ou mutilées. La plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> figures humaines<br />
avaient perdu leurs têtes. Malgré une fouille complète et<br />
systématique <strong>de</strong> la fosse, tous les éléments constitutifs <strong>de</strong><br />
ces sculptures ne purent être trouvés et l'on dut en conclure<br />
qu'elles avaient été enterrées déjà morcelées et incomplètes.<br />
Deux interprétations <strong>de</strong> cet enfouissement se présentent à<br />
l'esprit. Dans le cadre d'une première hypothèse il est permis<br />
<strong>de</strong> penser qu'il a été effectué à la suite d'un acte iconoclaste<br />
dont les circonstances historiques ne sont pas<br />
connues mais pourraient être les luttes religieuses <strong>de</strong> la<br />
secon<strong>de</strong> moitié du XVIe siècle, ou bien le vandalisme <strong>de</strong><br />
l'époque révolutionnaire. Une <strong>de</strong>uxième explication se<br />
relierait plus aisément, pensons-nous, à ce qui se produisit<br />
effectivement au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> dans les premières<br />
décennies du XIXe siècle. Les autres découvertes faites<br />
récemment aux <strong>Augustins</strong> démontrent que l'on procéda<br />
alors à la mise au rebut ou au remploi dans <strong><strong>de</strong>s</strong> maçonneries,<br />
d'ceuvres cassées, mutilées ou fragmentaires que l'on<br />
46<br />
La fosse aux neuf sculptures<br />
du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
n'avait pas eu le soin <strong>de</strong> rapprocher — cela aurait souvent<br />
pu être fait — <strong><strong>de</strong>s</strong> morceaux complémentaires existant<br />
dans la collection. Lors <strong><strong>de</strong>s</strong> transferts ou <strong><strong>de</strong>s</strong> manutentions,<br />
les pièces lapidaires furent souvent brisées. Les morceaux<br />
d'une seule et unique pièce connurent ensuite <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>tinations<br />
différentes à l'intérieur du musée, lors <strong><strong>de</strong>s</strong> tris nécessaires<br />
en vue <strong>de</strong> la présentation <strong><strong>de</strong>s</strong> collections !<br />
On aurait ainsi " mis <strong>de</strong> côté" ces neuf sculptures dans<br />
une fosse avec le souci <strong>de</strong> ne pas les détruire et <strong>de</strong> ne pas<br />
les noyer dans le mortier d'un mur. La prise <strong>de</strong> conscience<br />
<strong>de</strong> leur caractère d'images sacrées ayant servi au culte peut<br />
éventuellement aussi justifier le soin avec lequel elles furent<br />
disposées dans l'excavation.<br />
Trois <strong><strong>de</strong>s</strong> neuf sculptures trouvées dans la fosse et cataloguées<br />
ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous ont <strong><strong>de</strong>s</strong> relations techniques et stylistiques<br />
évi<strong>de</strong>ntes avec <strong>de</strong>ux sculptures déjà conservées en tant<br />
qu'oeuvres <strong>de</strong> musée dans la collection lapidaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>. La statue <strong>de</strong> sainte Barbe (n° 98) avait une statue<br />
soeur dont nous conservons encore la partie basse (présentée<br />
dans notre exposition hors catalogue). L'évêque<br />
céphalophore (n° 96) et la statue représentant peut-être<br />
saint Jean-Baptiste (n° 97) forment un groupe cohérent<br />
avec une figure <strong>de</strong> saint Jean l'Evangéliste cataloguée dès<br />
1805 et qui fut donc retenue dès cette époque comme digne<br />
d'être exposée.<br />
Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong><br />
saint Augustin et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans Mémoires <strong>de</strong><br />
la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la France, t. XLI, Toulouse, 1977.<br />
D.C.
96<br />
Statue : saint évêque céphalophore<br />
Pierre. H. 0,780; L. 0,320; P. 0,240.<br />
96<br />
Toulouse ?<br />
Fin du KVe siècle.<br />
Découverte le 26 avril 1977 dans la galerie<br />
orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong><br />
Toulouse.<br />
Inv. 77-7-2.<br />
Revêtu <strong>de</strong> l'aube, <strong>de</strong> la dalmatique et d'une<br />
ample chasuble, cet évêque <strong>de</strong>bout est décapité.<br />
De ses <strong>de</strong>ux mains il présente délicatement sa<br />
tête mitrée appuyée selon une oblique contre là<br />
partie droite <strong>de</strong> sa poitrine. Quelques boucles<br />
<strong>de</strong> cheveux s'échappent <strong>de</strong> la mitre ornée <strong>de</strong><br />
gemmes simulées. On appréciera tout particulièrement<br />
la finesse du visage à la bouche bien<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>sinée, aux yeux nettement fendus, assez étirés,<br />
aux paupières inférieures légèrement<br />
retournées et affaissées. On regrettera la mutilation<br />
du nez. Tous les traits du visage sont soigneusement<br />
liés par un mo<strong>de</strong>lé subtil qui adoucit<br />
creux et saillies. Le polissage a ensuite été<br />
poussé très loin afin d'atteindre un raffinement<br />
extrême dans l'expression. La même recherche<br />
a présidé à l'organisation <strong>de</strong> la draperie. L'aube<br />
tombe en plis tuyautés droits qui s'écrasent<br />
sur le terrain. La chasuble est parcourue <strong>de</strong><br />
profon<strong><strong>de</strong>s</strong> gouttières séparées par d'épais bourrelets<br />
d'étoffe, aux tracés le plus souvent rectilignes<br />
et anguleux, qui constituent autant <strong>de</strong><br />
lignes <strong>de</strong> force et concentrent en eux toute<br />
l'énergie <strong>de</strong> cette sculpture.<br />
I<strong>de</strong>ntifier le personnage avec certitu<strong>de</strong> est difficile<br />
: on pense à saint Denis mais les évêques<br />
céphalophores (décapités et portant leur tête)<br />
ne manquent pas dans l'hagiographie. A Toulouse<br />
et en Languedoc, saint Papoul, compagnon<br />
<strong>de</strong> saint Saturnin était ainsi représenté<br />
(voir la châsse <strong>de</strong> saint Papoul, du début du<br />
XVIe siècle, dans le déambulatoire <strong>de</strong> la basilique<br />
Saint-Sernin).<br />
Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />
et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />
Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />
France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 52-54; D. CA-<br />
ZES, Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Journal <strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 86<br />
M. <strong>de</strong> BEVOTTE, La " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse "du<br />
musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />
<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />
gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 55-56.<br />
D.C.<br />
97<br />
Statue : saint Jean Baptiste (7)<br />
Pierre. Préparation jaune pour l'application<br />
d'une peinture. H. 0,800; L.0,360 ;<br />
P. 0,220.<br />
Toulouse ?<br />
Fin du XVe siècle.<br />
Découverte le 27 avril 1977 dans la galerie<br />
orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 77-7-3.<br />
Bien qu'ayant perdu sa tête et ses mains cette<br />
statue est un morceau <strong>de</strong> choix. Une tunique<br />
courte dont la surface est striée <strong>de</strong> façon à<br />
simuler une peau <strong>de</strong> bête laisse nus les jambes<br />
et les pieds. Le traitement <strong>de</strong> ces membres est<br />
tout à fait remarquable et fait preuve <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
connaissances anatomiques et techniques du<br />
sculpteur. La tunique en peau nous suggère une<br />
i<strong>de</strong>ntification avec Jean-Baptiste.<br />
Le manteau est retenu sur les épaules par une<br />
courroie passant sur la poitrine. Retombant à<br />
l'arrière jusqu'au terrain sur lequel il vient se<br />
casser en plis savants, il est rassemblé par<br />
<strong>de</strong>vant et ramené sur le bras gauche en un large<br />
mouvement <strong>de</strong> draperie digne <strong>de</strong> la sculpture<br />
romaine. L'Antiquité classique renaît à travers<br />
cette oeuvre qui n'appartient déjà plus complètement<br />
à l'esthétique médiévale.<br />
Le matériau employé, les dimensions et le style<br />
permettent d'associer étroitement cette statue à<br />
celle qui a été décrite à la notice précé<strong>de</strong>nte<br />
ainsi qu'à une statue complète <strong>de</strong> Jean l'Evangéliste<br />
qui fut présentée dans le musée dès 1805<br />
(inv. Ra 1086). A notre sens ces trois oeuvres<br />
firent partie d'un même ensemble sculpté et ont<br />
été créées par le même artiste. Il s'agit assurément<br />
<strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> plus grands sculpteurs (malheureusement<br />
encore anonyme) <strong>de</strong> la fin du<br />
Moyen Age toulousain. Il est permis <strong>de</strong> lui<br />
attribuer la réalisation <strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> chefs<br />
d'ceuvre <strong>de</strong> cette époque : le célèbre groupe<br />
représentant l'archange Michel délivrant une<br />
âme <strong>de</strong> l'emprise du démon (inv. Ra 583).<br />
Cette sculpture apparaît au catalogue du<br />
97<br />
musée dès 1818 et provient <strong>de</strong> l'église Saint-<br />
Michel <strong>de</strong> Toulouse. Là, comme sur les trois<br />
statues que nous avons regroupées, se manifeste<br />
le métier d'un sculpteur virtuose qui fait<br />
subir à la pierre les transformations les plus<br />
audacieuses et en dégage les formes les plus<br />
raffinées et achevées. Une intelligente connaissance<br />
<strong>de</strong> la sculpture antérieure antique et<br />
médiévale, est utilisée mais sublimée grâce à<br />
une technique et un tempérament créateur <strong>de</strong><br />
premier ordre.<br />
Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />
et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />
Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />
France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 54; D. CAZES,<br />
Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Journal<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 85 ; M. <strong>de</strong><br />
BEVOTTE, La " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse" du<br />
musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />
<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />
gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 56.<br />
98<br />
Statue <strong>de</strong> sainte Barbe<br />
Pierre calcaire blanche. Peinture.<br />
H. 0,970; L. 0,550; P. 0,275.<br />
Toulouse ?<br />
XVe siècle.<br />
Découverte le 26 avril 1977 dans la galerie<br />
orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 77-7-4.<br />
Debout, le haut du corps légèrement infléchi<br />
vers notre droite, cette belle figure féminine est<br />
hélas privée <strong>de</strong> sa tête. Son poignet et sa main<br />
gauches ont également disparu. L'avant-bras<br />
correspondant, tendu vers nous, laisse penser<br />
que cette main manquante était active, faisait<br />
un signe ou tenait un objet. Bras et avant-bras<br />
droits ont une position analogue quoique étant<br />
un peu plus déportés vers le haut. La main<br />
droite, drapée, présente ostensiblement une<br />
maquette d'architecture <strong>de</strong> plan carré, crénelée<br />
où l'on peut assez facilement reconnaître la<br />
base d'une tour. Il s'agit <strong>de</strong> l'attribut habituel<br />
<strong>de</strong> la vierge et martyre orientale sainte Barbe.<br />
Enfermée dans une tour par son père, le satrape<br />
païen Dioscure qui voulait l'isoler ainsi <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
chrétiens, Barbe réussit cependant à adhérer à<br />
la religion nouvelle. Dioscure, furieux, après<br />
lui avoir fait subir toutes sortes <strong>de</strong> supplices<br />
afin d'obtenir son abjuration puis son mariage<br />
avec un païen, la décapita <strong>de</strong> ses propres<br />
mains.<br />
Cette horrible histoire ne saurait toutefois<br />
expliquer l'absence <strong>de</strong> tête sur notre statue. La<br />
tête a bel et bien existé comme l'indiquent le<br />
cou irrégulièrement cassé et les quatre longues<br />
mèches <strong>de</strong> cheveux qui se per<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>rrière les<br />
épaules ou se laissent couler longuement par<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>sus la poitrine avant <strong>de</strong> se dissimuler <strong>de</strong>rrière<br />
le manteau. La statue fut retrouvée sous le<br />
triste aspect <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux morceaux principaux (le<br />
tronc et le bas) et d'une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> fragments.<br />
Remontée avec beaucoup <strong>de</strong> soin dans<br />
l'Atelier <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> Toulouse<br />
elle apparaît désormais, avec sa fraîche<br />
polychromie verte et rouge, comme un vestige<br />
<strong>de</strong> choix <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong> nos sculpteurs du XVe<br />
siècle.<br />
Cette statue présente avec celle <strong>de</strong> " Nostre<br />
Dame <strong>de</strong> Grasse" <strong><strong>de</strong>s</strong> affinités techniques et<br />
stylistiques que l'on ne retrouve pas aussi exactement<br />
définies sur les autres oeuvres du musée<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> habituellement rapprochées <strong>de</strong><br />
cette célèbre Vierge à l'Enfant.<br />
Les proportions et les courbes d'un buste dégagé<br />
<strong>de</strong> la même façon <strong>de</strong> la masse sculptée, les<br />
longues mèches <strong>de</strong> la chevelure largement<br />
47
98<br />
ondées et agrémentées <strong>de</strong> temps à autre <strong>de</strong> petites<br />
boucles rebelles qui se soulèvent comme <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
languettes, la main assez charnue dont les<br />
doigts, d'abord un peu boudinés, s'effilent<br />
ensuite brusquement vers leurs extrémités, sont<br />
déjà autant d'éléments communs aux <strong>de</strong>ux statues.<br />
L'étu<strong>de</strong> du costume et du drapé permet<br />
aussi <strong>de</strong> rencontrer <strong><strong>de</strong>s</strong> points communs. Laissant<br />
apparaître une ceinture passant sur le corsage,<br />
le surcot très échancré a été travaillé par<br />
le sculpteur d'une manière que l'on observe<br />
également, i<strong>de</strong>ntique, sur les revers du manteau<br />
<strong>de</strong> " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse ". Des ban<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
striées et superposées enrichissent en effet<br />
notablement le costume en ces points et représentent<br />
peut-être <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> peau ou <strong>de</strong><br />
fourrure. Des motifs floraux orfévrés et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
perles ornent les orfrois <strong>de</strong> ce surcot. Leur traitement<br />
est à comparer à celui <strong>de</strong> la couronne<br />
ou <strong>de</strong> l'orfroi d'encolure <strong>de</strong> la robe <strong>de</strong> " Nostre<br />
Dame <strong>de</strong> Grasse ". La gran<strong>de</strong> science <strong>de</strong> la<br />
draperie manifestée par le sculpteur <strong>de</strong> la célèbre<br />
Vierge n'est pas moindre chez celui qui jeta<br />
sur les épaules <strong>de</strong> sainte Barbe un ample manteau<br />
dont l'épaisse étoffe se prête à <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux<br />
compliqués. Après avoir été rassemblé sur<br />
l'avant-bras droit d'où plusieurs pans tombent<br />
en chutes verticales tuyautées selon un mo<strong>de</strong><br />
gothique, ce manteau est ramené vers l'avantbras<br />
gauche, une large partie <strong>de</strong> son revers<br />
étant étalée puis retournée tandis que <strong>de</strong> grands<br />
plis concentriques retiennent successivement<br />
l'étoffe avant qu'elle ne se casse sur le terrain.<br />
Une nouvelle chute se produit ensuite à partir<br />
du bras gauche, contrepoint <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> droite.<br />
La pierre a été fouillée, les plis s'ouvrant à peine,<br />
en failles, sur <strong>de</strong> sombres cavités. Tout<br />
comme pour " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse" le<br />
charme <strong>de</strong> sainte Barbe est essentiellement créé<br />
par ce torse féminin ferme et gracile qui émerge<br />
du plus profond d'une draperie volumineuse et<br />
animée, à la fois puissante dans ses mouvements<br />
et maniérée dans son <strong><strong>de</strong>s</strong>sin.<br />
La provenance <strong>de</strong> cette oeuvre fait évi<strong>de</strong>mment<br />
problème étant donné le lieu <strong>de</strong> découverte.<br />
Faisait-elle partie du décor sculpté <strong>de</strong> l'ancien<br />
couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> ? Vient-elle d'ailleurs et<br />
est-elle entrée dans les collections du musée<br />
avant d'aboutir, brisée et mutilée, dans une fosse<br />
? Nous avons constaté l'existence dans nos<br />
réserves d'une statue comparable à cette sainte<br />
Barbe (voir photographie ci-contre). Elle est<br />
mutilée et très ruinée, <strong>de</strong> dimensions et <strong>de</strong> style<br />
48<br />
Statue mutilée à comparer avec celle<br />
<strong>de</strong> sainte Barbe.<br />
tout à fait analogues. Nous la considérons<br />
comme sortie <strong><strong>de</strong>s</strong> mêmes mains. Elle faisait<br />
peut-être partie, avec sainte Barbe, d'un même<br />
ensemble sculpté. Non inventoriée, cette oeuvre<br />
ne peut malheureusement rien nous révéler sur<br />
son origine, sur celle <strong>de</strong> sainte Barbe, sur celui<br />
qui créa les <strong>de</strong>ux statues et qui était probablement<br />
actif vers le milieu du XVe siècle. La<br />
datation <strong>de</strong> ces œuvres nous semble liée à celle<br />
que l'on adoptera pour " Nostre Dame <strong>de</strong><br />
Grasse ".<br />
Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />
et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />
Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />
France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 56-57 ; D. CA-<br />
ZES, Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Journal <strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 74<br />
M. <strong>de</strong> BEVOTTE, La " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse "du<br />
musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />
<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />
gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 56-57.<br />
D.C.<br />
99<br />
Groupe statuaire à trois personnages<br />
Pierre. Traces d'un badigeon blanc et <strong>de</strong><br />
dorure. H. 0,620; L. 0,680; P. 0,240.<br />
Toulouse ?<br />
Fin du XV' siècle ou début du XVI' siècle.<br />
Découvert le 26 avril 1977 dans la galerie<br />
orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 77-7-6.<br />
Sur le même terrain sont trois personnages<br />
dont les têtes ont disparu. Le premier, à gauche,<br />
entièrement vêtu, est agenouillé près d'un<br />
bâton écôté ou d'une massue. De sa main<br />
gauche il tient le pied d'un calice. Sa main<br />
droite, ouverte, pourrait désigner le bâton. Il<br />
semble être présenté par un second personnage<br />
qui se tient <strong>de</strong>bout <strong>de</strong>rrière lui. Un troisième<br />
individu portant une sorte <strong>de</strong> casaque à l'antique<br />
et <strong><strong>de</strong>s</strong> chaussures en patte d'ours met un<br />
genou à terre face aux <strong>de</strong>ux autres figures. De<br />
ses <strong>de</strong>ux mains il tient une étoffe sur laquelle<br />
est une main droite coupée dont les doigts font<br />
le signe <strong>de</strong> la bénédiction. Cette iconographie<br />
complexe n'a pas encore été déchiffrée.<br />
La sculpture est soignée et attentive aux<br />
détails. Le drapé, assez lourd, se déploie largement<br />
et avec une certaine mollesse.<br />
Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />
et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />
Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />
France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 54-56 ; D. CA-<br />
ZES, Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Journal <strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 82<br />
M. <strong>de</strong> BEVOTTE, La " Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse "du<br />
musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />
<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />
gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 56.<br />
D.C.<br />
100<br />
Groupe statuaire à trois personnages<br />
Pierre. Traces d'un badigeon blanc et <strong>de</strong><br />
dorure. H. 0,580; L. 0,680; P. 0,290.<br />
Toulouse ?<br />
Fin du XVr ou début du XVI' siècle.<br />
Découvert le 26 avril 1977 dans la galerie<br />
orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 77-7-5.<br />
Un personnage intact est allongé au premier<br />
plan. Un monstre l'étrangle <strong>de</strong> sa patte griffue.<br />
Derrière, interviennent <strong>de</strong>ux hommes d'armes,<br />
privés <strong>de</strong> leurs têtes, protégés par <strong><strong>de</strong>s</strong> cuirasses<br />
hémisphériques. Ils lèvent le bras droit et manipulaient<br />
probablement une arme (lance ou<br />
épée ?). Celui <strong>de</strong> gauche s'appuie sur une targe.<br />
Ici la relation entre les trois personnages paraît<br />
plus nette que dans le groupe présenté à la notice<br />
précé<strong>de</strong>nte : <strong>de</strong>ux d'entre eux tentent <strong>de</strong> délivrer<br />
le troisième <strong>de</strong> l'emprise d'un animal fabuleux.<br />
La signification n'en est pas pour autant<br />
complètement dévoilée.<br />
La parenté <strong>de</strong> ce groupe avec le précé<strong>de</strong>nt est<br />
évi<strong>de</strong>nte : mêmes dimensions, même matériau,<br />
même badigeon, style analogue. Probablement<br />
firent-ils tous <strong>de</strong>ux partie d'un même cycle narratif<br />
sculpté.<br />
Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />
et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />
Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />
France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 54-56 ; D. CA-<br />
ZES, Sculptures gothiques. <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Journal <strong><strong>de</strong>s</strong> collections n° 2, Toulouse, 1980, n° 83;<br />
M. <strong>de</strong> BEVOTTE, La" Nostre Dame <strong>de</strong> Grasse "du<br />
musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> <strong>de</strong> Toulouse et le rayonnement<br />
<strong>de</strong> son art dans les régions voisines à la fin <strong>de</strong> l'ère<br />
gothique, Ro<strong>de</strong>z, 1982, p. 56.<br />
D.C.<br />
Groupe <strong>de</strong> sculptures : les saintes femmes au<br />
tombeau<br />
Découvert le 26 avril 1977 dans le sol <strong>de</strong><br />
la galerie orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>.<br />
101<br />
Toulouse ? Début du XVI' siècle.<br />
Ange <strong>de</strong> la Résurrection<br />
Pierre calcaire blanche. H. 0,835<br />
L. 0,440; P. 0,235.<br />
Inv. 77-7-7.<br />
Cette figure en haut-relief est toujours solidaire<br />
d'une dalle issue du bloc <strong>de</strong> pierre primitif et<br />
conservée par le sculpteur dans un but d'encastrement.<br />
Portant ses regards vers la gauche,<br />
l'ange présente dans la même direction une<br />
table inscrite annonciatrice <strong>de</strong> la Résurrection<br />
du Christ : SURREXIT, NON EST HIC,<br />
ECCE LOCUS UBI POSUERUNT EUM/<br />
est ressuscité, il n'est point ici, voici la place où<br />
on l'avait déposé (Marc, XVI, 6). La composition<br />
dans laquelle <strong>de</strong>vait s'insérer ce personnage<br />
n'est pas connue avec certitu<strong>de</strong> mais l'on
peut imaginer qu'il se tenait près du sépulcre<br />
vi<strong>de</strong> du Christ. Vers lui se dirigeaient les trois<br />
saintes femmes dont les statues sont cataloguées<br />
ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous.<br />
102<br />
Sainte femme<br />
Pierre calcaire blanche. H. 0 ,980 ;<br />
L. 0,350; P. 0,225.<br />
Inv. 77-7-8.<br />
Cette statue mutilée a perdu sa tête et ses bras<br />
ont été presque entièrement détruits. Un point<br />
<strong>de</strong> contact sûr a malgré tout permis <strong>de</strong> remettre<br />
en place la main droite qui tient le pied d'un<br />
vase à parfum.<br />
103<br />
Sainte femme<br />
Pierre calcaire blanche. H. 0,960<br />
L. 0,365; P. 0,240.<br />
Inv. 77-7-10.<br />
La tête, les poignets et les mains <strong>de</strong> cette statue<br />
ont été brisés et ont disparu. La main gauche<br />
tenait certainement un vase à parfum dont un<br />
point d'attache a subsisté contre le bord du<br />
manteau. Une ceinture au noeud très ouvert et<br />
aux extrémités pendantes serre la robe à la taille.<br />
104<br />
Sainte femme<br />
Pierre calcaire blanche. H. 0,950;<br />
L. 0,340; P. 0,260,<br />
Inv. 77-7-9.<br />
La tête et la main droite n'existent plus. La<br />
gauche porte le pied d'un vase à parfum. Une<br />
agrafe ornée d'un motif floral retient le manteau<br />
Sur la poitrine. Le bas et le terrain <strong>de</strong> la<br />
statue ayant été détruits, il a été nécessaire <strong>de</strong><br />
réaliser un support afin <strong>de</strong> redonner sa stabilité<br />
à l'oeuvre.<br />
99- 100<br />
L'unité stylistique <strong>de</strong> cet ensemble <strong>de</strong> sculptures<br />
est très gran<strong>de</strong>. La tunique <strong>de</strong> l'ange et les<br />
robes <strong><strong>de</strong>s</strong> saintes femmes collent souvent aux<br />
membres dont l'anatomie est ainsi partiellement<br />
révélée. Les recouvrements successifs<br />
d'étoffe à la taille et aux hanches, les mouvements<br />
<strong>de</strong> torsion <strong>de</strong> la draperie, la multiplication<br />
<strong>de</strong> petits plis verticaux sur les poitrines, le<br />
noeud <strong>de</strong> ceinture évoqué plus haut, marquent<br />
aussi le style <strong>de</strong> ces oeuvres. Tous ces éléments<br />
suggèrent le début du XVI' siècle.<br />
Très joufflu, le visage <strong>de</strong> l'ange fait penser aux<br />
putti <strong>de</strong> la sculpture du XVI' siècle toulousain.<br />
Les yeux et l'organisation en masses retournées<br />
<strong>de</strong> boucles serrées <strong>de</strong> sa chevelure évoquent<br />
encore le mon<strong>de</strong> gothique qui survit aussi dans<br />
les caractères <strong>de</strong> l'inscription. Mais les <strong>de</strong>ux<br />
mèches qui jaillissent plus librement au som-<br />
met du front appartiennent déjà aux procédés<br />
<strong>de</strong> la Renaissance. Les ailes, soigneusement<br />
détaillées donnent à cet ange <strong>de</strong> proportions un<br />
peu ramassées une ampleur et un mouvement<br />
que les retombées calmes et un peu molles du<br />
vêtement ne sauraient lui conférer. L'oeuvre est<br />
très significative du passage progressif <strong>de</strong> la<br />
sculpture gothique vers celle <strong>de</strong> la Renaissance.<br />
Le groupe est exposé <strong>de</strong> façon provisoire dans<br />
la chapelle du Sépulcre <strong>de</strong> l'église <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Des travaux <strong>de</strong> restauration sont encore<br />
nécessaires pour arriver à une présentation<br />
définitive. Derrière le socle actuel, existe un<br />
enfeu dans lequel subsistent <strong><strong>de</strong>s</strong> vestiges très<br />
dégradés d'une peinture murale dont la composition<br />
pourrait s'adapter à nos quatre sculptures.<br />
Ces oeuvres auraient-elles été créées pour<br />
ce lieu et en correspondance avec le vocable du<br />
Sépulcre donné à la chapelle ? En juger est<br />
aujourd'hui difficile. Le couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
possédait à la veille <strong>de</strong> la Révolution tout un<br />
décor sculpté. Le musée s'installant dès 1794<br />
dans son église, le mélange put alors se faire <strong>de</strong><br />
ce qui était déjà dans le couvent et <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres<br />
extérieures qu'on y accumula, sans toujours en<br />
noter précisément les provenances comme semblent<br />
le prouver les lacunes <strong><strong>de</strong>s</strong> premiers inventaires<br />
et catalogues <strong><strong>de</strong>s</strong> collections.<br />
Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />
et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />
Mémoires <strong>de</strong> la société archéologique du Midi <strong>de</strong> la<br />
France, t. XLI, Toulouse 1977, p. 57-60.<br />
D.C.<br />
101-102-103-104<br />
1<br />
49
105<br />
Bas-relief : le Christ <strong>de</strong> la messe <strong>de</strong> saint Grégoire,<br />
la Vierge Marie et saint Jean l'Evangéliste<br />
Pierre. H. 0,525; L. 0,900; P. 0,215.<br />
Toulouse. Domaine <strong>de</strong> Candie.<br />
Fin du XIV siècle.<br />
Inv. 78-4-2.<br />
Selon monsieur Roger Camboulives ce basrelief<br />
proviendrait <strong>de</strong> l'ancienne église <strong>de</strong> Candie,<br />
paroisse du vieux village <strong>de</strong> Saint-Simon<br />
(actuellement commune <strong>de</strong> Toulouse). Après<br />
son abandon en 1775 cette église fut détruite.<br />
Elle voisinait avec le château <strong>de</strong> Candie, l'un<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> rares châteaux <strong>de</strong> plaine médiévaux (XIIIe-<br />
XIV' s.) conservé dans la région toulousaine et<br />
qui mériterait à ce titre une remise en valeur.<br />
Non loin, dans le parc, au XIX' siècle, on<br />
éleva une petite chapelle néo-gothique dans la<br />
faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> laquelle fut encastré le reliefdont<br />
50<br />
Sculptures gothiques du domaine<br />
<strong>de</strong> Candie<br />
105<br />
nous parlons ici. A l'intérieur fut également<br />
placée une Pietà décrite au numéro suivant.<br />
Ces <strong>de</strong>ux précieuses sculptures risquant d'être<br />
l'objet <strong>de</strong> vols ou d'actes <strong>de</strong> vandalisme, furent,<br />
avec l'accord <strong>de</strong> monsieur le Curé <strong>de</strong> Saint-<br />
Simon, portées en 1978 au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
L'apparition du Christ pendant une messe célébrée<br />
par le pape Grégoire le Grand (590-604)<br />
est ici représentée. Ce thème légendaire ne fut<br />
traité par les artistes qu'à la fin du Moyen-Âge.<br />
Alors que Grégoire célébrait l'office divin, l'un<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> participants mit en doute la présence réelle<br />
sur l'autel du corps du Christ crucifié. Celui-ci<br />
surgit alors, les bras croisés sur le rebord <strong>de</strong><br />
son tombeau et entouré <strong><strong>de</strong>s</strong> instruments <strong>de</strong> la<br />
Passion accrochés ou appuyés au bois <strong>de</strong> la<br />
croix. De la plaie <strong>de</strong> son flanc jaillit un filet <strong>de</strong><br />
sang qui coula dans le calice qu'allait<br />
consacrer le pape. Ici la Vierge et saint Jean<br />
l'Evangéliste sont assis aux côtés du Christ.<br />
Dans les angles supérieurs du relief, <strong>de</strong>ux écus<br />
armoriés — un seul est bien conservé et son<br />
champ est occupé par un motif en flamme —<br />
pourraient éventuellement permettre l'i<strong>de</strong>ntification<br />
du donateur <strong>de</strong> l'oeuvre.<br />
Ce sujet eucharistique et mystique était souvent<br />
en relation avec l'autel. On peut encore<br />
voir un relief analogue en place sur l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
autels <strong>de</strong> la cathédrale d'Aix-en-Provence, en<br />
position <strong>de</strong> retable.<br />
La sculpture n'est pas <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> qualité<br />
mais reste très attachante. Le sculpteur n'a<br />
peut-être pas achevé son ouvrage comme semblent<br />
l'indiquer les instruments <strong>de</strong> la Passion<br />
qui sont à peine dégagés en relief méplat. Le<br />
manteau <strong>de</strong> la Vierge est en revanche soigneusement<br />
enrichi <strong>de</strong> nombreux plis sinueux et<br />
tuyautés gothiques. L'attitu<strong>de</strong> douloureuse <strong>de</strong><br />
Jean, bien rendue, ne manque pas d'être touchante.<br />
Bibi.: R. CAMBOULIVES, Excursion à Saint-<br />
Simon, au site <strong>de</strong> Candie, dans L'Auta, oct. 1977,<br />
p. 218-227.<br />
D.C.<br />
106<br />
Pietà<br />
Pierre. Polychromie. H. 0,750; L. 0,950;<br />
P. 0,390.<br />
Toulouse. Domaine <strong>de</strong> Candie.<br />
Fin du XVe siècle.<br />
Inv. 78-4-1.<br />
Seule, la Vierge porte le cadavre du Christ<br />
étendu sur ses genoux. L'anatomie <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />
est assez soigneusement rendue par un<br />
sculpteur très habile. Aux fortes musculations<br />
du torse s'articulent le bras droit qui retombe,<br />
rai<strong>de</strong> et rectiligne, sur le sol, et les jambes<br />
amaigries mais vigoureusement mo<strong>de</strong>lées. La<br />
tête, renversée, laisse s'échapper vers le bas une<br />
longue chevelure aux boucles désordonnées. La<br />
Vierge est presque complètement couverte d'un<br />
grand manteau animé <strong>de</strong> plis épais et développé<br />
selon un triangle qui équilibre toute la composition.<br />
Sa tête est enserrée dans une guimpe.<br />
Un voile dont les bords sont nerveusement <strong><strong>de</strong>s</strong>sinés<br />
complète ce costume. Le visage, jeune,<br />
doux, serein semble n'exprimer aucune douleur.<br />
Les mains jointes, Marie a surmonté son<br />
affliction et prie calmement, invitant par cette<br />
attitu<strong>de</strong> les fidèles en<strong>de</strong>uillés ou touchés par la<br />
souffrance à l'imiter.
106<br />
Nous ne connaissons pas, à ce jour, d'équivalent<br />
stylistique à cette oeuvre <strong>de</strong> qualité. Elle<br />
diffère <strong>de</strong> la célèbre Pietà <strong><strong>de</strong>s</strong> Récollets également<br />
conservée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Le<br />
type iconographique et quelques traits stylistiques<br />
<strong>de</strong> cette Pietà <strong>de</strong> Candie se retrouvent<br />
dans celle <strong>de</strong> Labasti<strong>de</strong>-Dénat (Tarn). La composition<br />
en massif triangulaire évoque la Pietà<br />
<strong>de</strong> Saint-Nazaire <strong>de</strong> Carcassonne mais d'importantes<br />
différences dans le style et l'iconographie<br />
ne permettent pas <strong>de</strong> pousser plus loin<br />
la comparaison.<br />
Lorsque cette sculpture fut enlevée <strong>de</strong> la niche<br />
qui la reçut, au XIX' siècle, au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l'autel<br />
<strong>de</strong> la petite chapelle <strong>de</strong> Candie (voir notice<br />
ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus), elle était recouverte d'une polychromie<br />
mo<strong>de</strong>rne (XIXe-XXe siècle). Les pots <strong>de</strong><br />
peinture ayant servi à ce rafraichissement<br />
assez intense qui empâta la sculpture ont même<br />
été retrouvés sous l'autel ! Cette peinture<br />
mo<strong>de</strong>rne a été enlevée <strong>de</strong>puis et l'ceuvre a ainsi<br />
retrouvé son i<strong>de</strong>ntité et son maximum d'authenticité.<br />
Bibi.: R. CAMBOULIVES, article cité à la notice<br />
précé<strong>de</strong>nte, p.225.^ D.C.<br />
51
107<br />
Petit chapiteau pour une colonnette engagée<br />
Pierre. H. 0,170; L. 0,310; P. 0,340.<br />
Toulouse. Couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>. Absi<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la chapelle Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié.<br />
XIV siècle.<br />
Inv. 77-16-1.<br />
Ce chapiteau a été découvert, pendant les travaux<br />
<strong>de</strong> restauration du couvent, en janvier<br />
1977. Il avait été remployé comme matériau<br />
pour murer la petite porte qui établissait<br />
anciennement une communication entre la chapelle<br />
Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié et la rue <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts.<br />
Ses profils et son décor feuillagé sont i<strong>de</strong>ntiques<br />
à ceux <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux encore en place<br />
dans la chapelle. Il s'agit donc très certainement<br />
<strong>de</strong> l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> chapiteaux qui étaient situés à<br />
la retombée <strong><strong>de</strong>s</strong> nervures <strong>de</strong> la voûte <strong>de</strong> l'absi<strong>de</strong><br />
détruite <strong>de</strong> cette chapelle. Son plan d'attente<br />
porte un tracé indiquant le profil <strong>de</strong> ces nervures<br />
: un tore en aman<strong>de</strong> à un filet.<br />
Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin à Toulouse<br />
et données nouvelles sur l'histoire du couvent, dans<br />
Mém. <strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi <strong>de</strong> la France,<br />
t. XLI, 1977, p. 74-75, reprod.<br />
D.C.<br />
108<br />
Fragment d'un pinacle gothique<br />
Pierre ocrée. H. 0,255; L. 0,130;<br />
P. 0,095.<br />
52<br />
Toulouse. Fouilles <strong>de</strong> la chapelle Notre-<br />
Dame-<strong>de</strong>-Pitié du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Trouvé en 1976.<br />
XIV" siècle.<br />
Inv. 76-15-2.<br />
Ce joli fragment <strong>de</strong> pinacle soigneusement taillé<br />
et sculpté semble bien provenir du décor <strong>de</strong><br />
l'enfeu gothique situé du côté <strong>de</strong> l'Evangile<br />
dans l'absi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la chapelle Notre-Dame-<strong>de</strong>-<br />
Pitié. Là se trouvait la sépulture d'un personnage<br />
important, probablement un bienfaiteur<br />
du couvent qui participa peut-être au financement<br />
<strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> la chapelle dans<br />
laquelle il fut inhumé. L'ouverture, en 1620, du<br />
caveau <strong>de</strong> ce tombeau monumental révéla le<br />
corps d'un chevalier auprès duquel était placée<br />
une <strong>de</strong>mi-pique.<br />
Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin, dans Mém.<br />
<strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi <strong>de</strong> la France, t. XLI,<br />
1977, p. 75, reprod. p. 26.<br />
D.C.<br />
109<br />
Élément d'un piédroit comprenant un<br />
chapiteau-frise<br />
Pierre ocrée. H. 0,930; L.0,515<br />
P. 0,300.<br />
Toulouse. Trouvé dans le remblai, lors <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
fouilles effectuées en 1980 sur l'emplacement<br />
du réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
XIV' siècle.<br />
Inv. 80-3-1.<br />
Les parties ébrasées <strong>de</strong> ce piédroit ne sont pas<br />
symétriques. A droite ce sont <strong>de</strong>ux tores à filet<br />
qui forment l'essentiel <strong>de</strong> la mouluration. A<br />
gauche, la modénature est plate ou à gorges.<br />
L'un <strong><strong>de</strong>s</strong> côtés présentait donc un plus grand<br />
luxe architectural que l'autre. Le chapiteaufrise<br />
qui couronne ce faisceau est orné <strong>de</strong> feuilles<br />
bosselées comparables à celles qui ont été<br />
Sculptures et morceaux découverts<br />
pendant les travaux <strong>de</strong> restauration<br />
du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
entre 1976 et 1980<br />
sculptées sur les chapiteaux <strong>de</strong> la chapelle<br />
Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié (voir notice ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus<br />
n° 107).<br />
Cet élément appartenait à une porte, une baie<br />
ou une très gran<strong>de</strong> niche. Etant donné le lieu <strong>de</strong><br />
découverte et à titre d'hypothèse, nous proposerions<br />
volontiers, pour son origine, la gran<strong>de</strong><br />
niche <strong><strong>de</strong>s</strong>tinée à la chaire du lecteur qui a effectivement<br />
existé dans le mur occi<strong>de</strong>ntal du<br />
réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Bibl. : D. CAZES et M. SCELLES, "Fouilles <strong>de</strong><br />
sauvetage effectuées en novembre 1980 sur l'emplacement<br />
du réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, Rapport dactylographié<br />
pour la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquités historiques<br />
<strong>de</strong> Midi-Pyrénées, Toulouse, 1983, p. 1.<br />
D.C.<br />
110<br />
Base gothique adossée<br />
Pierre. H. 0,140; L. 0,300; P. 0,220.<br />
111<br />
Toulouse ?<br />
XIV' ou XV' siècle.<br />
Découverte, le 12 juillet 1976, dans une<br />
tranchée creusée dans la galerie orientale<br />
du cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, à proximité <strong>de</strong> la<br />
fenêtre septentrionale <strong>de</strong> la salle capitulaire.<br />
Inv. 76-14-5.<br />
Écu à monogramme inscrit dans un quadrilobe<br />
(applique <strong>de</strong> clef <strong>de</strong> voûte ?)<br />
Pierre. H. 0,350 ; L. 0,415 ; P. 0,130; traces<br />
<strong>de</strong> peinture.<br />
Toulouse ?<br />
XIV' siècle.
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arca<strong>de</strong> d'entrée<br />
<strong>de</strong> la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-15.<br />
Dans le champ <strong>de</strong> l'écu apparaît, en relief, une<br />
croix dont <strong>de</strong>ux extrémités sont marquées<br />
d'une croix pattée, les <strong>de</strong>ux autres portant un S<br />
et un G.<br />
D.C.<br />
112<br />
Fragment d'une statue : drapé tuyauté<br />
Pierre. H. 0,220; L. 0,110; P. 0,130.<br />
Peinture. bleu et rouge.<br />
113<br />
Toulouse. Statue <strong>de</strong> la chapelle <strong>de</strong> Rieux ?<br />
Découvert en 1976 dans le seuil <strong>de</strong> la salle<br />
capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
XIVe siècle.<br />
Inv. 76-14-3.<br />
D.C.<br />
Fragment <strong>de</strong> statue : grève et morceau <strong>de</strong><br />
genouillère<br />
Pierre grise. H. 0,295 ; L. 0,110 ; P. 0,140.<br />
Traces <strong>de</strong> peinture rouge et bleue sur préparation<br />
ocre jaune. Traces <strong>de</strong> dorure.<br />
Toulouse ?<br />
Fin du XVe siècle.<br />
Découvert en septembre 1976. Avait été<br />
remployé dans la fondation du mur du<br />
XIX' siècle qui bouchait l'arca<strong>de</strong> d'entrée<br />
<strong>de</strong> la chapelle axiale <strong>de</strong> la salle capitulaire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Inv. 76-13-16.<br />
Ce fragment appartenait certainement à la statue<br />
d'un chevalier en armure <strong>de</strong> la fin du XV'<br />
siècle.<br />
Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin..., dans<br />
Mém. <strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi, t. XLI, 1977,<br />
p. 84, reprod.<br />
D.C.<br />
114<br />
Torse d'une statue <strong>de</strong> chevalier en armure<br />
Pierre grise. H. 0,520; L. 0,600; P. 0,-<br />
320 ;peinture rouge sur préparation jaune.<br />
116<br />
Trouvé en avril 1977 dans le sol <strong>de</strong> la galerie<br />
orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />
près <strong>de</strong> la fenêtre méridionale <strong>de</strong> la<br />
chapelle Notre-Dame <strong>de</strong> Pitié.<br />
Fin du XV' ou début du XVI' siècle.<br />
Inv. 77-7-1.<br />
Partie droite <strong>de</strong> l'arcature aveugle du soubassement<br />
du tombeau dit "d'un grand prieur"<br />
Pierre. H. 0,660; L. 0,890; P. 0,210.<br />
Toulouse. Prieuré Saint-Jean <strong>de</strong> Jérusalem<br />
: enfeu extérieur du mur nord <strong>de</strong> l'église.<br />
Début du XIV' siècle.<br />
Donné au musée le 4 juillet 19 78 par<br />
l'Ecole supérieure <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Toulouse.<br />
Inv. 78-3-1.<br />
Le don au musée <strong>de</strong> cet élément important a<br />
permis <strong>de</strong> présenter dans sa disposition d'origine<br />
le sarcophage qui aurait contenu les restes<br />
d'un grand prieur <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> Saint-Jean <strong>de</strong><br />
Jérusalem et qui était déjà conservé aux<br />
<strong>Augustins</strong> <strong>de</strong>puis le début du XIX' siècle (inventorié<br />
sous le n° Ra 537).<br />
D.C.<br />
La tête et le bas <strong>de</strong> cette statue ont disparu. A<br />
la base du cou sont encore les vestiges d'un<br />
gorgerin <strong>de</strong> mailles. Une cuirasse protège le<br />
torse. Un petit bouclier circulaire <strong>de</strong> joute orné<br />
<strong>de</strong> cabochons (rouelle d'épaulière) s'y accroche,<br />
au niveau <strong>de</strong> l'épaule gauche.<br />
Bibi.: D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint-Augustin..., dans<br />
Mém. <strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi <strong>de</strong> la France,<br />
t. XLI, 1977, p. 50.<br />
D.C.<br />
115<br />
Partie inférieure d'une statue<br />
Pierre grise. H. 0,230; L. 0,600<br />
P. 0,265; peinture rouge sur préparation<br />
jaune.<br />
Toulouse. Découverte en 19 76 dans la<br />
fondation du mur du XIXe siècle qui bouchait<br />
l'arca<strong>de</strong> d'entrée <strong>de</strong> la chapelle axiale<br />
<strong>de</strong> la salle capitulaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Fin du XVe ou début du XVIe siècle.<br />
Inv. 76-13-17.<br />
Cet élément <strong>de</strong> sculpture montre <strong>de</strong>ux pieds<br />
chaussés <strong>de</strong> solerets en patte d'ours et le bas<br />
d'une targe (?) ornée d'un cordon portant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
coeurs. Il appartenait à la statue d'un personnage<br />
en armure dont pourrait également provenir<br />
le torse décrit ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />
D.C.<br />
Eléments du tombeau dit<br />
"d'un grand prieur"<br />
117<br />
Dalle engagée portant un écu en relief<br />
Pierre. H. 0,515; L. 0,455; P. 0,120.<br />
Toulouse. Prieuré <strong>de</strong> Saint-Jean <strong>de</strong> Jérusalem<br />
:fond <strong>de</strong> l'enfeu extérieur du mur nord<br />
<strong>de</strong> l'église.<br />
Début du XIV' siècle.<br />
Donné au musée le 4 juillet 1978 par<br />
l'Ecole supérieure <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Toulouse.<br />
Inv. 78-3-2.<br />
Cet écu chevronné existe aussi sur la face antérieure<br />
et sur le couvercle du sarcophage évoqué<br />
à la notice précé<strong>de</strong>nte. Au musée, il est présenté<br />
au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du sarcophage tel qu'il l'était dans<br />
l'enfeu <strong>de</strong> l'église Saint-Jean.<br />
D.C.<br />
53
DU XVP AU XXe SIÈCLE
118<br />
Inscription funéraire <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> Mansencal<br />
Marbre noir. H. 0,305 ; L. 0,490<br />
P. 0,105.<br />
Toulouse. Eglise <strong><strong>de</strong>s</strong> Cor<strong>de</strong>liers ?<br />
Découverte en avril 1977 dans le sol <strong>de</strong> la<br />
galerie orientale du grand cloître <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>, près <strong>de</strong> la fenêtre méridionale<br />
<strong>de</strong> la chapelle Notre-Dame-<strong>de</strong>-Pitié.<br />
1518.<br />
Inv. 77-17-1.<br />
Cette dalle est chanfreinée sur ses bords. Sur sa<br />
face polie, entre <strong>de</strong>ux groupes d'os, est gravée,<br />
en capitale romaines, l'inscription suivante<br />
OSSA<br />
NOBILIS FAMILIAE<br />
MANSENCALLORVM<br />
1518<br />
Cette inscription provient probablement <strong>de</strong><br />
l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> chapelles du choeur <strong>de</strong> l'église <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Cor<strong>de</strong>liers <strong>de</strong> Toulouse où, semble-t-il, était le<br />
caveau <strong>de</strong> la famille Mansencal. Jean <strong>de</strong> Mansencal,<br />
premier prési<strong>de</strong>nt du Parlement <strong>de</strong> Toulouse<br />
et constructeur du célèbre hôtel <strong>de</strong> la<br />
Renaissance qui a conservé son nom, y fut<br />
inhumé en 1561.<br />
Bibi. : D. MILHAU, Découvertes archéologiques au<br />
monastère <strong><strong>de</strong>s</strong> ermites <strong>de</strong> saint Augustin..., dans<br />
Mém. <strong>de</strong> la soc. archéol. du Midi <strong>de</strong> la France,<br />
t. XLI, 1977, p. 50; P. MESPLÉ, Vieux hôtels <strong>de</strong><br />
Toulouse, Toulouse 1948, p. 87.<br />
D.C.<br />
119<br />
Montant sculpté <strong>de</strong> fenêtre<br />
Pierre. H. 2,000; L. 0,515; P.<br />
morceaux.<br />
Toulouse. Hôtel du Vieux-Raisin. Aile<br />
gauche du bâtiment sur la rue <strong>de</strong> Languedoc,<br />
fenêtre haute, montant <strong>de</strong> gauche.<br />
Vers 1547.<br />
Inv. 83-15-1.<br />
Ce montant <strong>de</strong> fenêtre a été déposé, en raison<br />
<strong>de</strong> son mauvais état (maladie <strong>de</strong> la pierre) par<br />
l'Atelier <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> Toulouse<br />
qui l'a remplacé par un moulage. Le propriétaire<br />
<strong>de</strong> l'hôtel du vieux Raisin a donné l'original<br />
au musée en 1983.<br />
De part et d'autre d'un long pilastre orné <strong>de</strong><br />
torsa<strong><strong>de</strong>s</strong> et d'un masque féminin, se tiennent<br />
quatre amours nus. L'un d'eux, assez bien<br />
conservé, laisse encore apprécier la vigueur <strong>de</strong><br />
cette sculpture <strong>de</strong> la Renaissance toulousaine,<br />
telle qu'elle se manifeste dans ce même hôtel,<br />
sur les belles fenêtres contemporaines <strong>de</strong> la<br />
cour.<br />
Bibi.: P. MESPLÉ, Vieux hôtels <strong>de</strong> Toulouse, Toulouse,<br />
1948, p. 68.^ D.C.<br />
120<br />
Morceau d'un meneau <strong>de</strong> fenêtre<br />
Pierre. H. 0,465; L. 0,140; P. 0,165.<br />
Provient du domaine du Galant à Saint-<br />
Hilaire (voir ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus p. 42).<br />
XVIle siècle.<br />
Inv. 81-3-10.<br />
Il est orné d'un terme drapé et revêtu <strong>de</strong> feuilles<br />
en trois^d'acanthe.<br />
D.C.<br />
Du XVIe au XXe siècle<br />
121<br />
Ange adorateur<br />
Bois peint et doré. H. 1,780; L. 0,550;<br />
P. 0,300.<br />
Origine inconnue.<br />
Fin du XVIle siècle.<br />
Donation Rulhe.<br />
Inv. non affecté, en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
L'oeuvre, qui provient <strong>de</strong> la donation Rulhe est<br />
d'origine inconnue. D'une facture populaire,<br />
elle est cependant remarquable par la qualité<br />
<strong>de</strong> son drapé. Le vêtement, d'inspiration antiquisante,<br />
est retenu par une double ceinture,<br />
accentuant ainsi le buste tout en allongeant la<br />
ligne <strong><strong>de</strong>s</strong> jambes. Le genou droit que dégage le<br />
bas <strong>de</strong> la robe, fendue et retenue par une fibule,<br />
rappelle par son mouvement le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
anges maniéristes. La chevelure ample et généreuse<br />
reste encore proche du travail <strong>de</strong> la première<br />
moitié du XVII' siècle. Mais le rendu<br />
anatomique <strong><strong>de</strong>s</strong> membres, la lour<strong>de</strong>ur inexpressive<br />
du visage montrent l'enracinement <strong>de</strong><br />
l'ceuvre dans une tradition populaire.<br />
Cette statue d'applique évidée en ron<strong>de</strong>-bosse<br />
qui <strong>de</strong>vait faire partie d'un décor <strong>de</strong> retable<br />
pourrait se rattacher à la <strong>de</strong>rnière partie du<br />
XVII' siècle.<br />
L'état <strong>de</strong> l'oeuvre appelle une restauration. Quelques<br />
traces <strong>de</strong> repeints sont visibles sur le<br />
visage. Le bois est attaqué, <strong>de</strong> nombreuses<br />
lacunes apparaissent dans la dorure, les chairs<br />
au naturel sont encrassées ; les ailes dont on<br />
voit les traces d'arrachement au dos ont disparu<br />
ainsi que le bras droit.<br />
M.E.<br />
57
58<br />
Maquettes <strong>de</strong> Marc Arcis et Hardi<br />
pour le retable majeur<br />
<strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong> Toulouse<br />
Marc Arcis (1655-1739)<br />
Né à Moussens, près <strong>de</strong> Lavaur, en 1655 mort en 1739<br />
doyen <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong> Paris. Il fut l'élève à Toulouse <strong>de</strong><br />
Rivalz puis d'Ambroise Fré<strong>de</strong>au. Il entra à l'Académie <strong>de</strong><br />
Sculpture <strong>de</strong> Paris et il fut chargé <strong>de</strong> grands travaux pour<br />
les édifices religieux et les maisons royales (vases <strong>de</strong> marbre<br />
dans les jardins <strong>de</strong> Versailles). Il travailla avec Vanclèse<br />
à l'église <strong>de</strong> la Sorbonne.<br />
A Toulouse il sculpta une trentaine <strong>de</strong> bustes pour la Galerie<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Illustres ainsi que le modèle <strong>de</strong> la statue équestre <strong>de</strong><br />
Louis XIV qui <strong>de</strong>vait être placée sur la place en face <strong>de</strong><br />
l'hôtel <strong>de</strong> ville. Il reçut aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> comman<strong><strong>de</strong>s</strong> pour <strong><strong>de</strong>s</strong> églises<br />
: le retable <strong>de</strong> la cathédrale Saint-Etienne, les statues <strong>de</strong><br />
la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> la cathédrale <strong>de</strong> Montauban et peut-être celles<br />
<strong>de</strong> la chapelle du Mont-Carmel. Il participa à la décoration<br />
<strong>de</strong> la Salle <strong>de</strong> Concert et sculpta pour <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers<br />
MM. <strong>de</strong> Nupces, <strong>de</strong> Vandages. Avec Rivalz, Cammas et<br />
Lucas il fonda l'Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts, érigée en<br />
Académie royale en 1751.<br />
Hardi (N.)<br />
Sculpteur du XVIIIe siècle ; élève <strong>de</strong> Marc Arcis avec qui<br />
il travailla à la cathédrale Saint-Etienne et au monument<br />
funéraire <strong><strong>de</strong>s</strong> évêques <strong>de</strong> Rieux.<br />
B.B.
122<br />
122<br />
Marc ARCIS (1655-1739)<br />
Saint Marc, maquette<br />
Ron<strong>de</strong>-Bosse. Terre-cuite. H. 0,295;<br />
L. 0,110; P. 0,085.<br />
Maquette pour une statue du retable <strong>de</strong> la<br />
cathédrale Saint-Etienne. Achetée à l'Hôtel<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Ventes <strong>de</strong> Toulouse.<br />
Inv. 76-2-1.<br />
Le saint est représenté dans la force <strong>de</strong> l'âge,<br />
vêtu d'un manteau qui lui couvre les épaules. Il<br />
est légèrement penché en avant et <strong>de</strong> la main<br />
droite caresse la tête d'un lion qui se frotte à sa<br />
jambe ; ce lion permet d'i<strong>de</strong>ntifier le saint dont<br />
il est l'attribut.<br />
La statue en place sur le retable <strong>de</strong> la cathédrale<br />
Saint-Etienne <strong>de</strong> Toulouse n'est pas du tout<br />
semblable à cette maquette : le saint ne caresse<br />
pas le lion qui se frotte à sa jambe gauche et<br />
foule un rouleau mais il tient dans sa main<br />
gauche un livre, la main droite est levée,<br />
comme si elle allait écrire. Il n'est plus vêtu<br />
d'un manteau mais d'une draperie. Seule<br />
constante, le saint est dans la force <strong>de</strong> l'âge. La<br />
statue <strong>de</strong> Saint-Etienne a plutôt été faite<br />
d'après la maquette exposée au musée <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong> dans la vitrine <strong>de</strong> la salle brune.<br />
B.B.<br />
123<br />
HARDI (N.)<br />
Saint Luc, maquette<br />
Ron<strong>de</strong>-bosse. Terre-cuite. H. 0,320;<br />
L.0,120 ; P.0,120.<br />
Maquette pour une statue du retable <strong>de</strong> la<br />
cathédrale Saint-Etienne. Achetée à l'Hôtel<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Ventes <strong>de</strong> Toulouse.<br />
Inv. 76-3-1.<br />
Le saint, barbu, la tête tournée vers la droite,<br />
tient sur sa hanche gauche une plaque couverte<br />
d'écriture. Il est vêtu <strong>de</strong> draperie et à ses pieds<br />
se tient le taureau ailé qui est son attribut habituel.<br />
La statue faite à partir <strong>de</strong> cette maquette est en<br />
place dans le retable <strong>de</strong> la cathédrale Saint-<br />
Etienne <strong>de</strong> Toulouse ; il y a peu <strong>de</strong> différences<br />
seulement le saint relève plus la tête.<br />
B.B.<br />
59
A l'automne 1982, notre attention avait été attirée par un<br />
ensemble <strong>de</strong> terres cuites qui ornait une orangerie du<br />
XVIIIe siècle dans le domaine <strong>de</strong> la Redorte à Toulouse.<br />
Quelques mois plus tard, en février 1983, ses propriétaires,<br />
Monsieur A. <strong>de</strong> Martrin-Donos et Madame <strong>de</strong> Laplagnolle,<br />
soucieux <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres d'un indéniable<br />
intérêt pour l'histoire <strong>de</strong> Toulouse au XVIIIe siècle, décidaient<br />
<strong>de</strong> donner au musée l'ensemble du décor qui couronnait<br />
l'orangerie. L'état <strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures ne permettait pas en<br />
effet d'envisager leur conservation in situ. Les originaux<br />
furent donc remplacés par <strong><strong>de</strong>s</strong> copies moulées et teintées<br />
dans la masse réalisées par l'Atelier <strong>de</strong> restauration <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
musées <strong>de</strong> Toulouse dirigé par J.-L. Laffont.<br />
L'ensemble conservé se compose d'un groupe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
enfants qui présentaient un médaillon central aujourd'hui<br />
disparu (n° 124), <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnages encadrant<br />
un cartouche (ffs 125 et 126), <strong>de</strong>ux jeunes femmes à<br />
<strong>de</strong>mi allongées (n°' 127 et 128) et trois vases ornementaux<br />
(n°' 129 à 131). En 1982 le groupe d'enfants avait été<br />
déposé et les éléments restants avaient été agencés selon<br />
une disposition nouvelle. La composition antérieure peut<br />
être restituée grâce aux renseignements donnés par Monsieur<br />
<strong>de</strong> Martrin-Donos. Elle répondait au rythme <strong>de</strong> la<br />
faça<strong>de</strong> marqué par l'importance <strong><strong>de</strong>s</strong> ouvertures : temps<br />
fort, <strong>de</strong>ux temps faibles, temps moyen, temps faible, temps<br />
fort <strong>de</strong> l'axe <strong>de</strong> symétrie. Chaque groupe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnages,<br />
cantonné par <strong>de</strong>ux vases, était placé à une extrémité<br />
du bâtiment alors que le grand groupe <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enfants présentant<br />
un médaillon se dressait au centre ; les <strong>de</strong>ux jeunes<br />
femmes marquaient les temps moyens.<br />
Malgré sa cohérence, cette composition pourrait être infirmée<br />
par le fait que l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes, probablement une<br />
allégorie <strong>de</strong> la Science et du Temps (n° 126), est sûrement<br />
postérieur aux autres sculptures. La maladresse <strong>de</strong> la graphie<br />
du texte inscrit sur la brique et non plus la pierre, mais<br />
aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> moulures du cartouche supérieur, la sécheresse<br />
du traitement <strong><strong>de</strong>s</strong> drapés, le manque d'aisance dans le<br />
mo<strong>de</strong>lé <strong><strong>de</strong>s</strong> corps en font une pâle imitation <strong><strong>de</strong>s</strong> autres<br />
ceu.vres, d'une facture rapi<strong>de</strong> mais sûre. Ceci est confirmé<br />
par la présence au dos <strong>de</strong> larges évents circulaires alors<br />
que le revers <strong><strong>de</strong>s</strong> autres sculptures est traité — même s'il<br />
n'est pas achevé — et que les évents sont soigneusement<br />
dissimulés. Le groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants fait exception car il était<br />
prévu pour être adossé. L'allégorie <strong>de</strong> la Science et du<br />
Temps a-t-elle été mo<strong>de</strong>lée à l'occasion <strong>de</strong> l'adaptation à<br />
l'orangerie d'un programme <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné à un autre édifice ? Ou<br />
bien s'agit-il <strong>de</strong> la copie d'une oeuvre aujourd'hui dispa-<br />
60<br />
L'ensemble <strong>de</strong> terres cuites<br />
<strong>de</strong> l'Orangerie <strong>de</strong> la Redorte<br />
rue ? En dépit <strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> documents, il serait possible<br />
d'admettre que le décor ait été réalisé pour l'orangerie. Il<br />
faut en effet noter que la taille <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres suppose un bâtiment<br />
en rez-<strong>de</strong>-chaussée et que la nécessité, qu'imposent<br />
ses dimensions, d'un mur pour adosser le groupe d'enfants<br />
ne s'oppose pas à ce qu'il ait été dressé sur la corniche<br />
placé au centre, la vision frontale est privilégiée et il ne<br />
peut être vu <strong>de</strong> dos... Dans cette hypothèse <strong>de</strong>ux groupes<br />
placés aux extrémités du bâtiment sont nécessaires.<br />
Mais le groupe d'enfants pouvait également décorer le<br />
corps <strong>de</strong> logis reconstruit entre 1791 et 1829 autant que<br />
l'on puisse en juger en comparant le plan Grandvoinet au<br />
plan du cadastre napoléonien. Dans cette hypothèse le<br />
groupe <strong>de</strong> Cérès et Jupiter (n° 125) aurait alors occupé le<br />
centre <strong>de</strong> la composition. Le vers <strong>de</strong> Virgile : DEUS<br />
NOBIS HAEC OTIA FECIT, gravé sur la pierre et<br />
comme placé en exergue se trouverait exprimé par les <strong>de</strong>ux<br />
jeunes femmes, probablement <strong><strong>de</strong>s</strong> allégories du Printemps<br />
et <strong>de</strong> l'Eté, placées <strong>de</strong> part et d'autre ; le programme ne<br />
serait plus tempéré par la citation biblique du second groupe:<br />
UMBRAE TRANSITUS EST TEMPUS NOS-<br />
TRUM. Deux <strong><strong>de</strong>s</strong> trois vases pouvaient fermer la composition,<br />
ou tous trois pouvaient trouver place ailleurs dans le<br />
domaine.<br />
Dans leur état actuel aucune <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres n'est signée, mais<br />
un ensemble <strong>de</strong> terres cuites d'un jardin <strong>de</strong> Mascarville (cf.<br />
dossier à la Commission régionale d'Inventaire Midi-<br />
Pyrénées) présente une telle parenté avec celles-ci qu'elles<br />
peuvent être attribuées sans hésitation au même atelier, et<br />
le champ <strong><strong>de</strong>s</strong> comparaisons stylistiques en est élargi. Ainsi,<br />
un Marzocco <strong>de</strong> Mascarville peut-il être rapproché d'une<br />
maquette conservée au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> et signée <strong>de</strong><br />
François Lucas. On peut aussi reconnaître sa manière dans<br />
le traitement <strong><strong>de</strong>s</strong> chevelures, l'utilisation d'un vêtement<br />
fendu sur la cuisse et arrêté par un bouton, évoquer les<br />
génies du tombeau <strong>de</strong> Roux <strong>de</strong> Puivert <strong>de</strong> la cathédrale<br />
Saint-Etienne <strong>de</strong>vant le mo<strong>de</strong>lé <strong><strong>de</strong>s</strong> corps <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants... Il<br />
nous semble pourtant plus intéressant d'en rester, dans l'attente<br />
<strong>de</strong> travaux ultérieurs, à la certitu<strong>de</strong> que nous sommes<br />
en présence d'oeuvres <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième moitié du XVIIIe siècle,<br />
le seul Almanach <strong>de</strong> 1781 ne mentionnant pas moins<br />
<strong>de</strong> seize sculpteurs exerçant alors à Toulouse.<br />
Bibi.: RICAUD (M. -F. <strong>de</strong>), La vogue <strong><strong>de</strong>s</strong> orangeries dans la région toulousaine<br />
aux XVIII' et XIX' siècles, dactylographié, mémoire <strong>de</strong> maitrise d'Histoire <strong>de</strong><br />
l'Art, Université <strong>de</strong> Toulouse-le-Mirail, novembre 1982.<br />
M.S.
124<br />
Groupe : <strong>de</strong>ux enfants présentant un médaillon<br />
Terre cuite. 9 parties. H. 1,920; L. 2,990;<br />
P. 0,300.<br />
Toulouse. La Redorte.<br />
2 moitié du XVIII' siècle.<br />
Inv. 83-4-1.<br />
Ce groupe appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres<br />
cuites qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la<br />
Redorte.<br />
L'élément central du socle ainsi qu'une partie<br />
<strong>de</strong> la guirlan<strong>de</strong> et un chardon, la majeure partie<br />
du revers et le médaillon central manquent.<br />
Monsieur <strong>de</strong> Martrin-Donos nous a indiqué<br />
que le médaillon qu'il a connu, probablement<br />
récent, était en plâtre et représentait une tête <strong>de</strong><br />
femme.<br />
Le groupe est symétrique. Le médaillon orné<br />
d'une couronne <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> laurier était suspendu<br />
par un anneau à une patère. Debout sur<br />
une banquette ornée <strong>de</strong> glyphes, les <strong>de</strong>ux<br />
enfants qui posent une main sur le cadre se<br />
détournent du médaillon central. L'autre main<br />
repose sur une grosse corne d'abondance torsadée<br />
qui répand sur le sol <strong><strong>de</strong>s</strong> fleurs, <strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles<br />
et <strong><strong>de</strong>s</strong> fruits : on y reconnaît <strong><strong>de</strong>s</strong> roses, du raisin<br />
et <strong>de</strong> la vigne, <strong><strong>de</strong>s</strong> grena<strong><strong>de</strong>s</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> poires et<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> prunes, <strong><strong>de</strong>s</strong> pommes, <strong><strong>de</strong>s</strong> coings, <strong><strong>de</strong>s</strong> aubergines<br />
et peut-être <strong><strong>de</strong>s</strong> artichauts et du piment.<br />
Une guirlan<strong>de</strong> festonne sur le socle qui était<br />
encore orné <strong>de</strong> chardons. L'arrachement d'une<br />
partie <strong>de</strong> la guirlan<strong>de</strong> montre qu'elle a été<br />
appliquée déjà mo<strong>de</strong>lée sur les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> plaques<br />
d'argile du socle. Des évents sont soigneusement<br />
dissimulés sur le haut <strong>de</strong> la tête <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
enfants et au coeur d'une rose.<br />
La partie conservée du revers est ajourée <strong>de</strong><br />
larges évents et un renfort est percé verticalement<br />
pour recevoir sans doute une patte <strong>de</strong><br />
fixation. Les dimensions du relief nécessitaient<br />
en effet qu'il soit adossé à une maçonnerie.<br />
125<br />
M. S.<br />
Groupe : Cérès (7) et Jupiter<br />
Terre cuite, pierre. 7 parties. H. 1,030;<br />
L. 1,990; P. 0,505.<br />
Toulouse. La Redorte.<br />
2e moitié du XVIII' siècle.<br />
Inv. 83-4-2.<br />
Ce groupe appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres<br />
cuites qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la<br />
Redorte.<br />
Les <strong>de</strong>ux personnages, un homme et une femme,<br />
sont assis <strong>de</strong> part et d'autre d'un petit<br />
monument sur lequel ils s'appuient et qui porte<br />
un cartouche carré laissé vi<strong>de</strong>. Une pierre où<br />
est gravé un vers <strong>de</strong> Virgile : DEUS NOBIS<br />
HAEC OTIA FECIT (1" Eglogue, lre Bucolique),<br />
supporte le monument.<br />
L'homme, placé à gauche, d'âge mûr et barbu,<br />
est drapé à l'antique. L'étoffe monte en plis<br />
repassés sur l'épaule droite en laissant nue la<br />
plus gran<strong>de</strong> partie du torse fortement mo<strong>de</strong>lé.<br />
L'aigle posé à ses pieds permet d'i<strong>de</strong>ntifier<br />
Jupiter.<br />
La femme est vêtue d'un chiton qui découvre le<br />
sein droit. Ses cheveux sont noués en chignon<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> mèches d'abord enroulées puis souples<br />
retombent sur les épaules. Des fleurs, du raisin<br />
et <strong><strong>de</strong>s</strong> épis <strong>de</strong> blé lui font une couronne. Elle<br />
porte sur le bras gauche une corne d'abondance<br />
garnie <strong>de</strong> fruits, <strong>de</strong> feuilles et d'épis <strong>de</strong> blé<br />
qui permet <strong>de</strong> supposer qu'il s'agit d'une représentation<br />
<strong>de</strong> Cérès.<br />
Le bras droit du personnage féminin, les <strong>de</strong>ux<br />
bras <strong>de</strong> Jupiter et la tête <strong>de</strong> l'aigle ont disparu.<br />
Un trou <strong>de</strong> tenon où subsiste une pointe métallique<br />
correspondait peut-être à un décor fixé<br />
sur le <strong><strong>de</strong>s</strong>sus du petit monument central,<br />
comme dans le groupe décrit sous le numéro<br />
suivant.<br />
M.S.<br />
126<br />
Groupe : allégorie <strong>de</strong> la Science et du Temps ?<br />
Terre cuite. 5 parties. H. 1,240 ; L. 2,100;<br />
P.0,700.<br />
Toulouse. La Redorte.<br />
2' moitié du XVIII' siècle ?<br />
Inv. 83-4-3.<br />
Ce groupe appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres<br />
cuites qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la<br />
Redorte.<br />
De part et d'autre d'un petit monument sur<br />
lequel ils s'appuient sont assis un homme et<br />
une femme drapés à l'antique. Le monument,<br />
surmonté d'un sablier ailé, porte un cartouche<br />
laissé vi<strong>de</strong> et une inscription gravée sur le<br />
socle : UMBRAE TRANSITUS EST TEM-<br />
PUS NOSTRUM (Sg 2,5).<br />
La femme est assise à droite et tient un livre<br />
ouvert. A ses pieds sont posés une mappemon<strong>de</strong>,<br />
un livre, une feuille roulée, un compas et<br />
une règle qui permettent <strong>de</strong> supposer qu'il<br />
s'agit d'une allégorie <strong>de</strong> la Science.<br />
A gauche, le personnage masculin est assis sur<br />
une corne d'abondance chargée <strong>de</strong> fruits et<br />
d'épis. Il est ailé et porte une barbe courte.<br />
L'aile droite, indépendante, est encastrée dans<br />
le dos. Les ailes et l'inscription centrale permettent<br />
d'y voir une allégorie du Temps.<br />
La facture grossière <strong><strong>de</strong>s</strong> chevelures, la rai<strong>de</strong>ur<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> drapés, le traitement maladroit <strong><strong>de</strong>s</strong> corps et<br />
la volonté évi<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> copier le groupe décrit<br />
sous le numéro précé<strong>de</strong>nt (ou un groupe semblable<br />
aujourd'hui disparu) indiquent qu'il<br />
s'agit d'une oeuvre mo<strong>de</strong>lée après coup par un<br />
sculpteur <strong>de</strong> moindre qualité.<br />
M.S.<br />
127<br />
Statue : jeune femme aux fleurs<br />
Terre cuite. 2 parties. H. 0,800 ; L. 0,955;<br />
P. 0,600.<br />
Toulouse. La Redorte.<br />
2' moitié du XVIII' siècle.<br />
Inv. 83-4-4.<br />
Elle appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres cuites<br />
qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la Redorte.<br />
La jeune femme est assise sur le sol, le buste<br />
redressé, en appui sur la jambe gauche repliée<br />
que croise la droite à <strong>de</strong>mi allongée. La main<br />
gauche repose sur une corbeille <strong>de</strong> fleurs (roses,<br />
marguerites, fleurs à quatre pétales) et ce<br />
sont encore <strong><strong>de</strong>s</strong> fleurs que tient la main droite<br />
posée sur la cuisse. La tête est légèrement rejetée<br />
vers l'arrière ; les lèvres sont enteouvertes<br />
sans être souriantes. Un diadème qui masque<br />
l'évent, <strong><strong>de</strong>s</strong> roses et <strong><strong>de</strong>s</strong> marguerites sont piqués<br />
-dans les cheveux remontés sur le haut <strong>de</strong> la tête<br />
61
en formant une large ban<strong>de</strong>, tenue par un peigne,<br />
qui laisse échapper sur la nuque une queue<br />
<strong>de</strong> cheval qui se divise en trois gran<strong><strong>de</strong>s</strong> mèches<br />
souples.<br />
La jeune femme est vêtue d'une cuirasse musclée<br />
d'où sort un drapé qui est agrafé par un<br />
bouton sur l'épaule et couvre le sein gauche.<br />
Une étoffe épaisse et ample drape le genou<br />
droit puis remonte en plis lourds qui enveloppent<br />
le dos. Sur la cuisse gauche l'étoffe est fendue<br />
et arrêtée par un bouton.<br />
Il s'agit vraisemblablement d'une allégorie du<br />
Printemps.<br />
M.S.<br />
127<br />
128<br />
Statue : jeune femme aux fruits<br />
Terre cuite. 2 parties. H. 0,750 ; L. 0,010;<br />
P. 0,460.<br />
Toulouse. La Redorte.<br />
2' moitié du XVIII' siècle.<br />
Inv. 83-4-5.<br />
Elle appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres cuites<br />
qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la Redorte.<br />
La statue est érodée.<br />
Assise, les jambes à <strong>de</strong>mi allongées, le buste<br />
redressé, la jeune femme est en appui sur le<br />
bras droit qui repose sur ce qui semble avoir<br />
été une corne d'abondance d'où sortent <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
fruits. La chevelure remontée sur le haut <strong>de</strong> la<br />
tête est ornée d'un diadème qui dissimule<br />
l'évent ; les cheveux forment <strong>de</strong>rrière une large<br />
ban<strong>de</strong> qui laisse échapper sur la nuque trois<br />
gran<strong><strong>de</strong>s</strong> mèches dont une retombe en boucle<br />
sur l'épaule droite.<br />
Elle est vêtue d'une étoffe épaisse attachée par<br />
un bouton sur l'épaule gauche, qui laisse nu le<br />
sein droit et drape les cuisses en larges plis<br />
concentriques en enveloppant les genoux. La<br />
taille, haute, est marquée par une ceinture<br />
d'étoffe. De fines stries réalisées à l'outil ren<strong>de</strong>nt<br />
la matière du vêtement en l'opposant au<br />
lissé <strong>de</strong> la peau.<br />
Il s'agit probablement d'une allégorie <strong>de</strong> l'Eté.<br />
62<br />
M.S<br />
129<br />
Vase ornemental<br />
Terre cuite. 3 parties. H. 0,880 ; diamètre :<br />
0,460.<br />
Toulouse. La Redorte.<br />
2e moitié du XVHP siècle.<br />
Inv. 83-4-6.<br />
Ce vase appartient à un ensemble <strong>de</strong> terres cuites<br />
qui ornait l'orangerie du domaine <strong>de</strong> la<br />
Redorte.<br />
Du pied mouluré montent quatre pattes avec<br />
rivet qui portent la coupe godronriée. Le large<br />
ban<strong>de</strong>au <strong>de</strong> la partie supérieure est orné d'une<br />
guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> feuilles <strong>de</strong> laurier liées par <strong>de</strong>ux<br />
ban<strong><strong>de</strong>s</strong> d'étoffe en croix ; elle est attachée par<br />
<strong>de</strong>ux boutons ou retombe en boucle sous chacune<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux épaisses anses rectangulaires. Le<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l'épaule est entaillé <strong>de</strong> strigiles<br />
rayonnants. Un couvercle orné d'écailles et<br />
surmonté d'une pomme <strong>de</strong> pin ferme le col.<br />
M.S.<br />
130<br />
Vase ornemental<br />
Terre cuite. 3 parties. H. 0,910 ; diamètre :<br />
0,460.<br />
Toulouse. La Redorte.<br />
2e moitié du XVIII' siècle.<br />
Inv. 83-4-7.<br />
Comme le vase décrit sous le numéro précé<strong>de</strong>nt<br />
auquel il est i<strong>de</strong>ntique, celui-ci appartient<br />
à un ensemble <strong>de</strong> terres cuites qui ornait l'orangerie<br />
<strong>de</strong> la Redorte.<br />
M.S.<br />
131<br />
Vase ornemental<br />
Terre cuite. 2 parties. H. 0,715 ; diamètre<br />
0,490.<br />
Toulouse. La Redorte.<br />
2e moitié du XVIIP siècle.<br />
Inv. 83-4-8.<br />
Comme le vase décrit sous le n° 129 auquel il<br />
est i<strong>de</strong>ntique, celui-ci appartient à un ensemble<br />
<strong>de</strong> terres cuites qui ornait l'orangerie <strong>de</strong> la<br />
Redorte. Les <strong>de</strong>ux anses sont brisées et le couvercle<br />
à pomme <strong>de</strong> pin manque.<br />
M.S.<br />
128
Œuvres <strong>de</strong> Pierre et François Lucas<br />
Pierre Lucas, père <strong>de</strong> François, est né à Toulouse en 1692<br />
et mort en 1752. Il fut l'élève <strong>de</strong> Marc Arcis avec qui il<br />
oeuvra longtemps. Il travailla beaucoup pour la municipalité<br />
toulousaine ainsi que pour <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers ; les oeuvres<br />
<strong>de</strong> lui exposées proviennent toutes du château d'Orbessan<br />
dans le Gers où il travailla pour Bernard d'Orbessan,<br />
conseiller, puis prési<strong>de</strong>nt du Parlement <strong>de</strong> Toulouse en<br />
1715-1736 ou pour Anne-Marie d'Orbessan, conseiller en<br />
1727, prési<strong>de</strong>nt en 1738. Il fut, avec Rivalz, Cammas et<br />
quelques autres, le fondateur <strong>de</strong> l'Académie Royale <strong>de</strong><br />
Peinture, Sculpture et Architecture <strong>de</strong> Toulouse.<br />
Si la vie et l'oeuvre <strong>de</strong> Pierre Lucas sont mal connues il<br />
n'en est pas <strong>de</strong> même pour son fils. François Lucas est né<br />
en 1736 et mort en 1813. Il fut professeur <strong>de</strong> sculpture à<br />
l'Académie <strong>de</strong> peinture et reçut <strong><strong>de</strong>s</strong> comman<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> la<br />
municipalité <strong>de</strong> Toulouse. Il est l'auteur du grand bas-relief<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Ponts-Jumeaux, <strong><strong>de</strong>s</strong> statues ornant la porte Saint-<br />
Cyprien ; on lui doit aussi certains bustes <strong>de</strong> personnages<br />
célèbres <strong>de</strong> la Salle <strong><strong>de</strong>s</strong> Illustres : Fermat, Furgole et<br />
Rivalz. Pour Charles <strong>de</strong> Le<strong><strong>de</strong>s</strong>me il réalisa la majeure partie<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures ornant le parc du château <strong>de</strong> Saint-Elix<br />
(Haute-Garonne). Il fit aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> tombeaux : celui <strong><strong>de</strong>s</strong> Puivert<br />
à la cathédrale Saint-Etienne <strong>de</strong> Toulouse et celui du<br />
commandant d'Etigny à Auch.<br />
B.B.<br />
63
132<br />
Pierre LUCAS (1692-1752)<br />
Partie inférieure d'une figure féminine<br />
Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 1,370;<br />
L. 0,800; P. 0,500.<br />
Parc du château d'Orbessan (Gers).<br />
Acquis chez le propriétaire, 1977.<br />
1732 ?<br />
Inv. 77-3-1.<br />
On peut voir, adossée à un tronc d'arbre, la<br />
partie inférieure d'un personnage vêtu <strong>de</strong> draperie.<br />
Bibi.: LONCAN (B.), Menestral, 1978, n° 19, p. 14<br />
et 15.<br />
B.B.<br />
133<br />
Pierre LUCAS (1692-1752)<br />
Le dieu Pan<br />
Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 1,550;<br />
L. 0,650; P. 0,710.<br />
Parc du château d'Orbessan (Gers).<br />
Acquis chez un antiquaire.<br />
1732.<br />
Inv. 77-6-1.<br />
La statue est réduite à un torse plus grand que<br />
nature assis sur un tronc d'arbre. La partie<br />
supérieure est nue ; une draperie recouvrait les<br />
jambes. Une flûte <strong>de</strong> Pan, au pied du tronc<br />
d'arbre permet d'i<strong>de</strong>ntifier le personnage. En<br />
bas à gauche on peut lire : " LUCAS FE.<br />
1732 ".<br />
Cette statue a pendant longtemps été attribuée<br />
à François Lucas, né en 1736 ; l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
signature et <strong>de</strong> la date inscrites sur la base,<br />
faite par Mlle Bagneris en 1976 a fait apparaître<br />
que la statue ne peut être l'ceuvre <strong>de</strong><br />
François, pas encore né en 1732, mais est celle<br />
<strong>de</strong> son père, Pierre.<br />
Bibi.: LONCAN (B.), Menestral, 1978, n° 19, p. 14<br />
et 15 ; MESPLÉ (P.), Catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />
L'oeuvre toulousaine et régionale <strong>de</strong> François Lucas,<br />
1958, p.44.<br />
Exp. : Catalogue <strong>de</strong> P. MESPLÉ cité ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, Toulouse,<br />
1958, photographie uniquement car la statue<br />
était encore en place à Orbessan.<br />
B.B.<br />
134<br />
Pierre LUCAS (1692-1752)<br />
Fragment <strong>de</strong> chevelure du dieu Pan<br />
Terre-cuite. H. 0,250; L. 0,150 ; P. 0,110.<br />
135<br />
Parc clu château d'Orbessan (Gers).<br />
Acquis chez un antiquaire.<br />
1732 ?<br />
Inv. 77-9-1.<br />
B.B.<br />
Pierre LUCAS (1692-1752)<br />
Morceau <strong>de</strong> sculpture : enfant sur un poisson<br />
Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 0,450;<br />
L. 0,600; P. 0,380.<br />
64<br />
Parc du château d'Orbessan (Gers).<br />
Acquis chez le propriétaire, 1977.<br />
1732?<br />
Inv. 77-9-2.<br />
De l'enfant assis sur un poisson il ne subsiste<br />
que les jambes potelées qui pen<strong>de</strong>nt sur le côté<br />
droit <strong>de</strong> l'animal ; ce <strong>de</strong>rnier est recouvert<br />
d'écailles et relève la tête.<br />
Bibi.: LONCAN (B.) dans Menestral, 1978, n° 19,<br />
p. 14-15 ; MESPLÉ (P.), catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />
L'oeuvre toulousaine et régionale du sculpteur<br />
François Lucas, Toulouse, 1958, p. 45.<br />
Exp. : Toulouse, 1958, catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />
citée ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, photographie uniquement car la statue<br />
était encore en place.<br />
B.B.<br />
136<br />
Pierre LUC AS (1692-1752)<br />
Morceau <strong>de</strong> sculpture : personnage mythologique<br />
sur un poisson<br />
Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 0 ,500 ;<br />
L. 0,670; P. 0,410.<br />
Parc du château d'Orbessan (Gers).<br />
Acquis chez le propriétaire, 1977.<br />
1732?<br />
Inv. 77-9-3.<br />
Cette statue représente la partie basse, nue,<br />
d'un être mythologique à petite queue assis en<br />
amazone sur un poisson.<br />
Bibi.: LONCAN (B.) dans Menestral, 1978, n° 19,<br />
p. 14-15 ; MESPLÉ (P.), catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />
L'oeuvre toulousaine et régionale <strong>de</strong> François Lucas,<br />
Toulouse, 1958, p.45.<br />
Exp. : Toulouse, 1958, catalogue <strong>de</strong> l'exposition<br />
citée ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, photographie uniquement car la statue<br />
était encore en place. B.B.<br />
137<br />
François LUCAS (1736-1813)<br />
Socrate, maquette<br />
Terre-cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse. H. 0,330;<br />
L. 0,180; P. 0,160.<br />
Provient d'une collection particulière toulousaine.<br />
Acquis chez un antiquaire.<br />
1797.<br />
Inv. 83-1-1.<br />
Le philosophe vêtu d'une draperie qui laisse<br />
voir son torse est assis, les pieds chaussés <strong>de</strong><br />
sandales reposant sur un socle sur lequel on<br />
peut lire son nom en grec : Socrate. Il porte la<br />
barbe et la chevelure est frisée ; il a le crâne<br />
dégarni ; son attitu<strong>de</strong> est celle d'un homme qui<br />
parle, la bouche ouverte, la tête inclinée vers la<br />
gauche, le bras étendu vers le bas.<br />
La statue est signée : "F LUCAS 1797 " sur le<br />
siège à gauche.<br />
B.B.<br />
138<br />
François LUCAS (1736-1813)<br />
Un poète lyrique : Ossian ?<br />
Terre <strong>de</strong> pipe cuite. Ron<strong>de</strong>-bosse.<br />
H. 0,330; L. 0,230; P. 0,150.<br />
Provient d'une collection particulière toulousaine.<br />
Acquis chez un antiquaire.<br />
1802-1803.<br />
Inv. 83-2-1.<br />
137<br />
Le poète, la barbe et les cheveux dans le vent,<br />
est assis sur un rocher. Il est vêtu d'une tunique<br />
courte. Sa jambe gauche est repliée et son<br />
genou sert <strong>de</strong> support à une lyre qu'il s'apprête<br />
à gratter <strong>de</strong> la main droite. Son attitu<strong>de</strong> est<br />
celle du bar<strong>de</strong> chantant les exploits <strong>de</strong> quelque<br />
héros.<br />
Sur le socle, en bas, <strong>de</strong>rrière, on peut lire, gravé<br />
à la pointe : "F LUCAS Fecit l'An X ".<br />
Bibi.: Baron DESAZARS <strong>de</strong> MONTGAILHARD,<br />
Les artistes toulousains et l'art à Toulouse au XDC`<br />
siècle, 1925, p. 343.<br />
Exp. : Certainement exposé à Toulouse le 10 germinal<br />
An XII (5 avril 1804).<br />
B.B.
Le décor en stuc qui a été très fréquemment<br />
utilisé dans le décor intérieur du XVIII' siècle<br />
était fait à l'ai<strong>de</strong> d'un mélange plastique à base<br />
<strong>de</strong> chaux, <strong>de</strong> poudre, <strong>de</strong> marbre ou <strong>de</strong> plâtre.<br />
Le mélange, humi<strong>de</strong> et épais était ensuite appliqué<br />
en couches successives sur le mur à décorer.<br />
Lorsque le noyau ainsi monté avait une épaisseur<br />
suffisante, on ajoutait une <strong>de</strong>rnière couche<br />
<strong>de</strong> consistance <strong>de</strong>mi ferme sur laquelle était<br />
appliqué un moule saupoudré <strong>de</strong> poudre <strong>de</strong><br />
marbre. Le motif était ensuite poli.<br />
M.E.<br />
139<br />
Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />
H. 1,21; L. 1,76; P. 0,76.<br />
Château d'Orbessan (Gers).<br />
XVIII' siècle.<br />
Donné au musée par Monsieur Devaux,<br />
propriétaire du château.<br />
Inv. 77-4-2.<br />
Le château d'Orbessan qui date <strong>de</strong> la fin du<br />
XVII' siècle, était le domaine patrimonial<br />
d'Anne-Marie d'Aignan, marquis d'Orbessan<br />
prési<strong>de</strong>nt à mortier au Parlement <strong>de</strong> Toulouse.<br />
140<br />
Fils <strong>de</strong> Bernard d'Orbessan, conseiller au Parlement<br />
<strong>de</strong> Toulouse et <strong>de</strong> Hyacinthe-Honorée<br />
d'Alibert, il naît à Toulouse le 26 décembre<br />
1716. Homme brillant, fin lettré et grand ami<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> arts, il fut très jeune conseiller au Parlement<br />
puis Prési<strong>de</strong>nt à mortier à l'âge <strong>de</strong> 22 ans.<br />
En 1749 après avoir abdiqué <strong>de</strong> sa charge il se<br />
retira à Orbessan dont il fit un lieu <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />
renommée culturelle.<br />
La partie noble <strong>de</strong> l'habitation s'ouvrait à l'Est<br />
sur <strong>de</strong> grands jardins à la française et l'intérieur<br />
<strong>de</strong> chaque pièce était décoré <strong>de</strong> stucs (salon<br />
<strong>de</strong> musique et salon du marquis) ou <strong>de</strong><br />
peinture (théâtres et chapelles). — De cet<br />
ensemble peu <strong>de</strong> choses sont encore intactes.<br />
— Ces <strong>de</strong>ux éléments donnés par l'actuel propriétaire<br />
au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, proviennent<br />
d'une gran<strong>de</strong> salle <strong>de</strong> l'aile Est. Ils se trouvaient<br />
au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux portes d'accès.<br />
Celui-ci représente un trophée à décors d'instruments<br />
aratoires au centre d'une guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
style rocaille.<br />
Bibi.: BORDES D'ETIGNY et l'Administration <strong>de</strong><br />
l'Intendance d'Auch (1751-1 767), Thèse, Paris 1956,<br />
Auch 1957, t. H, p. 90; BREGAIL (G.), Le prési<strong>de</strong>nt<br />
d'Orbessan et son foyer artistique et intellectuel,<br />
1716-1796, Soc. d'Hist. et d'Arch. du Gers, 1" trimestre<br />
1936, p. 27-52.<br />
M.E.<br />
140<br />
Décors <strong>de</strong> stuc<br />
Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />
H. 1,293; L. 1,270; P. 0,350.<br />
Château d'Orbessan (Gers).<br />
XVIII siècle.<br />
Donné au musée par Monsieur Devaux,<br />
propriétaire du château.<br />
Inv. 77-4-1.<br />
Cet élément <strong>de</strong> stuc, provient <strong>de</strong> la même pièce<br />
que le précé<strong>de</strong>nt. Il était situé au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la<br />
porte <strong>de</strong> communication.<br />
Bien que ne faisant pas partie du salon <strong>de</strong><br />
musique, il est décoré d'une cornemuse sur<br />
fond <strong>de</strong> guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> la même qualité que son<br />
pendant.<br />
141<br />
Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />
H. 0,590; L. 1,150; P. 0,450.<br />
Hôtel, 4, rue <strong>de</strong> la Chaîne Toulouse.<br />
XIX' siècle (7)<br />
Inv. 77-18-1.<br />
Il s'agit d'un élément provenant d'un ensemble<br />
en stuc décoré <strong>de</strong> trophées dont le thème est,<br />
ici, la musique symbolisée par la cornemuse.<br />
M.E.<br />
142<br />
Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />
H. 0,620; L. 1,050; P. 0,300.<br />
Hôtel 4, rue <strong>de</strong> la Chaîne. Toulouse.<br />
XIX' siècle (7)<br />
Inv. 77-18-2.<br />
Elément <strong>de</strong> décor en stuc provenant du même<br />
ensemble que celui décrit précé<strong>de</strong>mment. Le<br />
thème du trophée est encore un sujet champêtre<br />
avec fleurs, chapeau <strong>de</strong> paille et éléments <strong>de</strong><br />
jardin.<br />
M.E.<br />
143<br />
Panneau <strong>de</strong> stuc orné<br />
H. 0,710; L. 1,390; P. 0,250.<br />
Hôtel 4, rue <strong>de</strong> la Chaîne Toulouse.<br />
XIX' siècle (?)<br />
Inv. 77-18-3.<br />
Même provenance que les éléments décrits<br />
dans les notices précé<strong>de</strong>ntes : le motif du trophée<br />
reprend le thème <strong><strong>de</strong>s</strong> outils <strong>de</strong> jardin.<br />
M.E.<br />
65
144<br />
Cul <strong>de</strong> lampe<br />
Terre cuite. En plusieurs pièces. H. 2,450;<br />
L. 2,150; P. 1,700.<br />
Toulouse. Hôtel Catel (n° 6 place Saint-<br />
Etienne).<br />
'axe siècle.<br />
Donné en 1983 au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
par le docteur Hémous.<br />
Inv. 83-8-1.<br />
Plusieurs pièces en terre cuite assemblées forment<br />
ce cul <strong>de</strong> lampe monumental fabriqué au<br />
XIX' siècle dans les ateliers Virebent. Orné<br />
d'ailerons et <strong>de</strong> gueules <strong>de</strong> lion il est dans l'esprit<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> culs <strong>de</strong> lampe <strong><strong>de</strong>s</strong> hôtels <strong>de</strong> la Renaissance<br />
toulousaine.<br />
Il servait <strong>de</strong> support à une tourelle du XIX'<br />
siècle qui reliait le corps <strong>de</strong> logis et la tour d'escalier<br />
du XVe siècle du bel hôtel gothique <strong>de</strong> la<br />
famille Catel. Lors <strong>de</strong> la restauration récente<br />
<strong>de</strong> ces bâtiments, la tourelle fut supprimée et le<br />
cul <strong>de</strong> lampe donné au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
145<br />
D.C.<br />
Pierre-Jean dit DAVID D'ANGERS<br />
(Angers 1788-Paris 1856)<br />
Buste <strong>de</strong> Béranger<br />
Plâtre, moule <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>ur. H. 0,200;<br />
L.0,215 ; P. 0,105.<br />
66<br />
Signé .• David d'Angers, sur la tranche<br />
droite, avec cachet du mouleur.<br />
Ancienne collection Sirvent à Toulouse,<br />
achat en 1983.<br />
Inv. 83-3-1.<br />
David d'Angers excella dans la représentation,<br />
en bustes ou en médaillons, <strong>de</strong> personnages<br />
célèbres. Il s'intéressa aussi bien aux artistes,<br />
aux savants et historiens..., nous laissant, pour<br />
ne citer que les plus connus, <strong><strong>de</strong>s</strong> portraits <strong>de</strong><br />
Victor Hugo, Balzac, Thiers, Michelet.<br />
Ici, le chanteur Béranger en hermès, est traité à<br />
la manière antique, avec cependant une facture<br />
mo<strong>de</strong>rne dans l'expression du personnage.<br />
146<br />
Sculptures du XIXe siècle<br />
B.A.<br />
Jean-Baptiste CARPEAUX<br />
(Valenciennes 1827-Courbevoie 1875)<br />
Buste <strong>de</strong> la bacchante aux roses<br />
Terre cuite, réplique. H. 0,600; L. 0,400;<br />
P. 0,300.<br />
Signé, daté : J.B. Carpeaux, à gauche sur<br />
le piédouche, avec cachets d'atelier.<br />
Achat en 1972.<br />
Inv. 72-5-1.<br />
Figure extraite du groupe <strong>de</strong> la Danse, exécuté<br />
en 1869 pour le décor <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Opéra<br />
<strong>de</strong> Paris.<br />
Carpeaux a donné les traits <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle<br />
Miette, actrice au Palais Royal à la Bacchante<br />
aux roses, à la droite du Génie. La jeune<br />
femme est représentée <strong>de</strong> biais, le visage souriant,<br />
incliné vers la gauche. Les cheveux sont<br />
rejetés en arrière, enchevêtrés <strong>de</strong> rameaux <strong>de</strong><br />
roses, qui, se prolongeant sur la chemise, décrivent<br />
une courbe exquise, laissant apparaître les<br />
épaules et une partie <strong>de</strong> la gorge.<br />
Carpeaux exécuta souvent <strong><strong>de</strong>s</strong> répliques en<br />
terre cuite <strong>de</strong> ses groupes monumentaux. Cette<br />
figure est représentée comme un portrait sur<br />
piédouche, dans la pure tradition du XVIII'<br />
siècle, avec un rendu tel <strong>de</strong> la vie et <strong>de</strong> la grâce<br />
féminine qu'Edmond <strong>de</strong> Goncourt écrivait en<br />
1894 : "Je ne connais pas <strong>de</strong> bustes pareils<br />
oui <strong><strong>de</strong>s</strong> bustes supérieurs à ceux <strong>de</strong> Houdon."<br />
Il existe d'autres versions en terre cuite et bronze<br />
<strong>de</strong> cette réplique.<br />
Bibi. : D. MILHAU, Terre cuite, cinq siècles <strong>de</strong><br />
sculpture à Toulouse ; Centre Culturel <strong>de</strong> l'Aérospatiale,<br />
1976, p. 20. Exposition .I.-B. Carpeaux, Nice,<br />
Galerie <strong><strong>de</strong>s</strong> Ponchettes, 1983 ; J. GINEPRO, Carpeaux<br />
le précurseur, l'Estampille n° 159-160, juilletaoût<br />
1983, p.68-!06.<br />
B.A.<br />
147<br />
Buste du docteur Toujan<br />
Terre cuite peinte en blanc. H. 0,750;<br />
L. 0,780; P. 0,450.<br />
Don <strong>de</strong> Monsieur Sers, à Toulouse, février<br />
<strong>1984</strong>.<br />
Buste du Docteur Jean-Raymond Toujan, né à<br />
Guchan (Hautes-Pyrénées) en 1843. Le docteur<br />
Toujan est à l'origine <strong>de</strong> la création d'un<br />
service gratuit d'accouchements au Bureau <strong>de</strong><br />
bienfaisance <strong>de</strong> Toulouse. Il consacra toute sa<br />
vie à cette œuvre humanitaire.<br />
B.A.
Les quatre saisons <strong>de</strong> Falguière<br />
et ses élèves<br />
Ensemble <strong>de</strong> statues originales d'artistes toulousains<br />
A la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'un célèbre avocat, quatre <strong><strong>de</strong>s</strong> plus grands<br />
noms <strong>de</strong> la sculpture toulousaine exécutèrent en 1889 une<br />
série <strong>de</strong> statues sur le thème allégorique <strong><strong>de</strong>s</strong> Saisons et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Arts.<br />
Marqueste réalisa le Printemps et la Poésie, Mercié l'Eté et<br />
la Peinture, Falguière l'Automne et la Musique, Labatut<br />
l'Hiver et la Sculpture.<br />
La sculpture toulousaine connut son heure <strong>de</strong> gloire pendant<br />
la secon<strong>de</strong> moitié du XIXe siècle. Les "Toulousains<br />
", comme on les appellera plus tard, ayant Falguière<br />
et Mercié comme chefs <strong>de</strong> file, occupèrent le haut du pavé<br />
parisien, accumulant les distinctions, les Prix <strong>de</strong> Rome et<br />
les comman<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers et <strong><strong>de</strong>s</strong> municipalités. Nous<br />
pourrions citer, sans les nommer tous : Abel Fabre, Alex<br />
Laporte, Jules Labatut, Théodore Rivière, Auguste Seysses,<br />
Théophile Barrau, dont les œuvres ornent encore <strong>de</strong><br />
nombreuses villes, dans toute la France.<br />
Détachés <strong>de</strong> toute lour<strong>de</strong>ur naturaliste, nos artistes exécutèrent<br />
les Saisons et les Arts avec une grâce toute florentine,<br />
avec <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles d'une fraîcheur et d'une sensibilité<br />
extrême.<br />
Lors d'une vente publique en 1977, le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
décida d'acquérir les quatre saisons.<br />
B.A.<br />
67
68<br />
148<br />
148<br />
Laurent Honoré MARQUESTE<br />
(Toulouse 1848 -Paris 1900)<br />
Le printemps<br />
Statue en marbre blanc. H. 0,950;<br />
L. 0,253; P. 0,310.<br />
Signée Marqueste, à l'avant gauche sur le<br />
socle.<br />
Collection Léon Chabaud-Paul <strong>de</strong> Santenac.<br />
Acquisition : vente publique en 1977.<br />
Inv. 77-10-1.<br />
C'est la jeunesse et le renouveau <strong>de</strong> la vie qui<br />
éclate à travers cette jeune femme, aux épaules<br />
et à la poitrine nue, à la tête souriante, renversée<br />
vers l'arrière et couronnée <strong>de</strong> fleurs.<br />
C'est l'arrivée du printemps, symbolisé par<br />
cette guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> fleurs qu'elle présente dans<br />
sa main droite, la gauche retenant dans les plis<br />
<strong>de</strong> sa robe son abondante cueillette. Contre sa<br />
jambe gauche une souche bourgeonne et ses<br />
rejets fleuris viennent ramper le long <strong>de</strong> son<br />
vêtement, tandis que le sol est jonché <strong>de</strong> fleurettes<br />
en bas relief.<br />
B.A.<br />
149<br />
Antonin MERCIE<br />
(Toulouse 1845 -Paris 1916)<br />
149<br />
L'été<br />
Statue en marbre blanc. H. 0,960;<br />
L. 0,400; P. 0,335.<br />
Signé : A. Mercié, à l'arrière gauche du<br />
socle.<br />
Collection Léon Chabaud-Paul <strong>de</strong> Santeflac.<br />
Acquisition Acquisition : vente publique en 1977.<br />
Inv. 77-10-2.<br />
C'est l'Eté, la pério<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> moissons, représenté<br />
par cette jeune femme qui semble prendre quelques<br />
instants <strong>de</strong> repos en s'étirant après son<br />
dur labeur.<br />
Elle est vêtue sobrement d'une longue robe très<br />
décolletée et d'un gilet sans manches. Ses cheveux<br />
séparés en <strong>de</strong>ux longues tresses sont rejetés<br />
dans le dos. Un épi <strong>de</strong> blé ceint son front,<br />
tandis qu'une gerbe dressée se trouve <strong>de</strong>rrière<br />
elle. Sur une autre, près <strong>de</strong> son pied droit, est<br />
posée une faucille.<br />
B.A.
150<br />
150<br />
Alexandre FALGU1ERE<br />
(Toulouse 1831-Paris 1900)<br />
L'automne<br />
Statue en marbre blanc. H. 0,997;<br />
L. 0,453; P. 0,288.<br />
Signé A. Falguière, sur la robe, en bas à<br />
gauche.<br />
Collection Léon Chabaud-Paul <strong>de</strong> Santenac.<br />
Acquisition : vente publique en 1977.<br />
Inv. 77-10-3.<br />
CEuvre charmante <strong>de</strong> Falguière, toute empreinte<br />
<strong>de</strong> douceur et <strong>de</strong> grâce. Une jeune fille<br />
<strong>de</strong>bout, légèrement déhanchée, tenant une faucille<br />
dans sa main droite s'appuie contre un cep<br />
<strong>de</strong> vigne. Une robe à larges plis, ajustée au<br />
corps laisse nue l'épaule droite. Sa tête couronnée<br />
<strong>de</strong> feuilles et <strong>de</strong> grappes est inclinée vers la<br />
gauche, prolongeant le déhanchement du corps<br />
en une courbe gracieuse.<br />
Le visage est d'une finesse exquise, les cheveux<br />
coiffés sur l'arrière retombent sur l'épaule gauche.<br />
B.A.<br />
151<br />
Jacques LABATUT<br />
(Toulouse 1851-Biarritz 1935)<br />
151<br />
L'hiver<br />
Statue en marbre blanc. H. 0,970;<br />
L. 0,460; P. 0,310.<br />
Signé : Labatut, à l'arrière gauche du<br />
socle.<br />
Collection Léon Chabaud-Paul <strong>de</strong> Santenac.<br />
Acquisition : vente publique en 1977.<br />
Inv. 77-10-4.<br />
Cette statue <strong>de</strong> Labatut pourrait illustrer une<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> fables <strong>de</strong> La Fontaine : La cigale et la fourmi.<br />
Une jeune femme, les bras et les pieds nus, les<br />
épaules à peine couvertes par un châle, une<br />
mandoline en bandoulière semble s'être laissée<br />
surprendre par la venue subite <strong>de</strong> l'hiver. Elle<br />
est transie, appuyée contre une souche dénudée,<br />
les bras serrés le long <strong>de</strong> sa poitrine, les<br />
mains jointes contre son visage baissé, les paupières<br />
mi-closes voulant offrir le moins <strong>de</strong> surface<br />
possible à la morsure du froid. A ses pieds<br />
reposent un fagot recouvert <strong>de</strong> neige et un petit<br />
oiseau mort.<br />
B.A.<br />
69
152<br />
Auguste SEYSSES<br />
(Toulouse 1862-?)<br />
Ours<br />
Statuette en bronze. H. 0,165; L. 0,285;<br />
P. 0,110.<br />
Signé A" Seysses à l'avant droit du socle,<br />
monogrammé avec le numéro 3 à l'arrière<br />
gauche du socle. Cachet du fon<strong>de</strong>ur<br />
LOA TTI cire perdue, sur la tranche.<br />
Don <strong>de</strong> Madame Rulhe, en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
S'inscrivant dans la lignée <strong>de</strong> Barye et Frémiet,<br />
Auguste Seysses excella dans la représentation<br />
d'animaux. On peut citer <strong>de</strong> lui, Ces Éléphants<br />
d'Afrique, composition en marbre, bronze et<br />
ivoire (1901), le Combat d'un lion et d'un<br />
couple <strong>de</strong> Centaures (1901).<br />
Cet ours, d'une facture sobre et relativement<br />
stylisée peut être daté <strong><strong>de</strong>s</strong> dix premières années<br />
du XXe siècle.<br />
B.A.<br />
153<br />
Théodore RIVIÈRE<br />
(Toulouse 1857-Paris 1920)<br />
CEdipe et l'exo<strong>de</strong><br />
Groupe en plâtre. H. 2,350; diamètre :<br />
1,420.<br />
Provient <strong>de</strong> l'atelier <strong>de</strong> l'artiste, acheté en<br />
1970 à Madame Andriot, fille du sculpteur.<br />
Inv. 70-3-1.<br />
Composition très saisissante <strong>de</strong> Théodore<br />
Rivière illustrant le départ d'CEdipe <strong>de</strong> la ville<br />
<strong>de</strong> Thèbes. Ce <strong>de</strong>rnier, après avoir été reconnu<br />
coupable du meurtre <strong>de</strong> son père se perce les<br />
yeux en guise <strong>de</strong> châtiment et s'exile accompagné<br />
<strong>de</strong> sa fille.<br />
Le personnage, sous les traits <strong>de</strong> l'artiste dramatique<br />
Mounet-Sully, est traité <strong>de</strong> manière<br />
très puissante, la tête renversée vers l'arrière,<br />
exprimant <strong>de</strong> violents signes <strong>de</strong> souffrance. Il<br />
tient contre lui sa fille Antigone, tandis qu'un<br />
enfant s'aggripe à sa tunique.<br />
B.A.<br />
154<br />
Théodore RIVIÈRE<br />
(Toulouse 1857-Paris 1920)<br />
Les <strong>de</strong>ux douleurs<br />
Groupe en plâtre. H. 1,970; L. 1,150;<br />
P. 0,790.<br />
70<br />
Provient <strong>de</strong> l'atelier <strong>de</strong> l'artiste, donné en<br />
1969 par Madame Andriot, fille du sculpteur.<br />
La douleur grave et contenue d'une mère et la<br />
souffrance intense d'une jeune femme pleurant<br />
le fils et le mari disparus, sont exprimées d'une<br />
manière remarquable par cette oeuvre pathétique<br />
<strong>de</strong> Théodore Rivière. Toutes <strong>de</strong>ux sont<br />
longuement vêtues, la tête recouverte d'un châle<br />
en signe <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil, la plus jeune cherchant le<br />
réconfort auprès <strong>de</strong> la plus âgée.<br />
Le marbre, présenté au Salon <strong>de</strong> 1903, se trouve<br />
actuellement au musée du Louvre, une<br />
réplique se trouve au cimetière <strong>de</strong> Nice.<br />
B.A.<br />
155<br />
Henri-Raphaél MONCASSIN<br />
(Toulouse 1883-?)<br />
Buste du Docteur Raymond Groc<br />
Plâtre patiné. H. 0,485; L. 0,220;<br />
P. 0,195.?<br />
156<br />
Don <strong>de</strong> Monsieur Moncassin, fils <strong>de</strong> l'artiste,<br />
en 1983. En cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Non exposé, en cours <strong>de</strong> restauration.<br />
Robert FACHARD<br />
(Paris 1921-^)<br />
B.A.<br />
Sculpture pour une fontaine<br />
Pierre <strong>de</strong> Bourgogne. H. 2,50; L. 1,20;<br />
P. 1,20.<br />
Non signé, non daté (1981).<br />
Inv. 81-4-1.<br />
Formé à l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts <strong>de</strong> Paris et à<br />
l'atelier <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Chaumière, Robert<br />
Fachard, après avoir bénéficié <strong>de</strong> l'enseignement<br />
<strong>de</strong> Henri Laurens, fonda, à Toulouse,<br />
avec ses amis Marfaing et Igon, le groupe Présence<br />
qui fut l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> ferments du renouvellement<br />
<strong>de</strong> la création plastique dans notre Ville.<br />
Cette oeuvre a été commandée spécialement à<br />
Robert Fachard pour la fontaine du Petit<br />
Cloître <strong>de</strong> 1626 du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, en<br />
1980, et a été mise en place pour l'inauguration<br />
du Couvent et du <strong>Musée</strong> restaurés le 10 octobre<br />
1981. C'est un assemblage rythmique <strong>de</strong><br />
trois éléments géométriques complexes dont les<br />
formes associent, en plan et en élévation, les<br />
courbes <strong><strong>de</strong>s</strong> arcatures du cloître et les lignes et<br />
Plans orthogonaux <strong>de</strong> la structure architecturale<br />
d'accueil. Le propos du sculpteur a donc été<br />
<strong>de</strong> traiter l'intégration d'une forme abstraite<br />
CEuvres du XXe siècle<br />
inventée à un espace construit ancien et prestigieux<br />
sans se soumettre à l'imitation et à la<br />
répétition et en appliquant un contrepoint <strong>de</strong><br />
formes contemporaines avec le patrimoine<br />
ancien, propos qui avait déjà été celui <strong>de</strong> la<br />
présentation <strong><strong>de</strong>s</strong> sculptures romanes, dans la<br />
Salle Basse du bâtiment <strong>de</strong> Viollet-le-Duc, où<br />
l'architecte Pierre Debeaux, ami <strong>de</strong> Fachard, a<br />
également mis en œuvre le principe <strong>de</strong> cette<br />
confrontation <strong>de</strong> l'héritage et <strong>de</strong> la poétique<br />
contemporaine.<br />
Bibi.: FACHARD (S.), MARTINAND (C.), LE<br />
BOURDONNEC (P.), MILLET (J.), Eaux et Fontaines<br />
dans la Ville, Paris 1982, p.112.<br />
D.M.<br />
157<br />
Dynamique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux formes<br />
Laiton. H. 0,18; L .0,22; P. 0,17.<br />
Non signé, non daté (1981).<br />
Don <strong>de</strong> l'auteur, 1981.<br />
Inv. 1702.<br />
Alors que dans le travail <strong>de</strong> la pierre, Robert<br />
Fachard étudie, dans la tradition héritée <strong>de</strong><br />
l'art roman, la logique <strong>de</strong> la combinaison <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
masses meublant et animant l'espace qu'elles<br />
habitent, dans le maniement du métal, l'un <strong>de</strong><br />
ses matériaux <strong>de</strong> prédilection, il analyse la<br />
dynamique du développement <strong><strong>de</strong>s</strong> lignes vecteurs<br />
du mouvement et <strong><strong>de</strong>s</strong> surfaces créant l'enveloppe<br />
intérieure d'un espace à volumes vi<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
animés qui forment la structure organique <strong>de</strong><br />
Pceuvre. Dans cette sculpture, en particulier,<br />
Fachard privilégie le mouvement <strong>de</strong> clôture<br />
dynamique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enveloppes sur ellesmêmes,<br />
dans le rapport angulaire et spatial <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux oves se liant et se séparant tout-à-la fois.<br />
D.M.<br />
Outre ces <strong>acquisitions</strong> faites directement par le<br />
<strong>Musée</strong>, nous avons bénéficié <strong>de</strong> l'action du<br />
Centre Culturel Municipal et <strong>de</strong> son Responsable<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Arts Plastiques, M. Yvan Erpeldinger<br />
: à l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong> différentes expositions<br />
qui y ont été organisées, il a été procédé à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
achats qui, après procédure <strong>de</strong> régularisations,<br />
viendront enrichir les collections du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>. L'ensemble <strong>de</strong> ces <strong>acquisitions</strong> du<br />
Centre Culturel, sculptures et peintures (cf.<br />
n" 274 et ss. ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous) fera l'objet d'une<br />
exposition particulière et nous nous contentons,<br />
ici, d'en donner mention :<br />
158<br />
R. MONIN, Sculpture (inv. 81-6-4).<br />
159<br />
M. BOILEAU, Sculpture (inv. 81-6-1).
PEINTURES
Il serait illusoire <strong>de</strong> penser que l'on peut présenter un dossier<br />
scientifique complet <strong>de</strong> toutes les <strong>acquisitions</strong> <strong>de</strong> peintures<br />
et <strong><strong>de</strong>s</strong>sins qui ont été faites par le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
L'intérêt évi<strong>de</strong>nt et immédiat qui provoque l'entrée en<br />
collections <strong>de</strong> telle ou telle oeuvre ne signifie pas pour<br />
autant que l'on connaisse l'oeuvre et que l'on ait toutes les<br />
données sur son histoire. Souvent, il ne faut pas se le<br />
cacher, l'acte d'acquisition est fait parce que l'on bénéficie<br />
<strong>de</strong> manière imprévue d'une occasion conjoncturelle, parce<br />
que l'on obéit à une nécessité urgente <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> ou<br />
d'enrichissement obligé, mais il appelle, ensuite, tout un<br />
travail d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong>de</strong> recherches qui est notre <strong>de</strong>voir, mais<br />
qui n'est jamais achevé et dont nous laissons la part la plus<br />
gran<strong>de</strong>, nous le savons, à nos successeurs, contraints que<br />
nous sommes par l'ensemble <strong>de</strong> nos travaux.<br />
Le jeu relativement fortuit <strong><strong>de</strong>s</strong> circonstances qui permettent<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> entrées d'oeuvres, par dons, legs ou achats, nous<br />
met en présence <strong>de</strong> problèmes nouveaux, pour lesquels il<br />
est nécessaire <strong>de</strong> s'armer <strong>de</strong> façon pertinente pour les abor<strong>de</strong>r<br />
et les résoudre. Pour ne prendre que cet exemple,<br />
l'achat fait à Ma<strong>de</strong>moiselle Calvet a permis d'enrichir<br />
notre collection <strong>de</strong> peintures étrangères, alors que le musée<br />
n'avait pour ainsi dire jamais fait <strong>de</strong> telles <strong>acquisitions</strong><br />
<strong>de</strong>puis plusieurs décennies. Pour en citer un autre, l'orientation<br />
<strong>de</strong> notre politique d'<strong>acquisitions</strong> d'oeuvres toulousaines<br />
sur le XIX' siècle nous a montré que cette pério<strong>de</strong> était<br />
particulièrement mal connue jusque là. Aussi, sur l'ensemble<br />
<strong>de</strong> nos <strong>acquisitions</strong>, nous avons été obligés d'établir<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> priorités et <strong><strong>de</strong>s</strong> calendriers d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> qui dépassent largement<br />
les termes immédiats du bilan que nous voulions<br />
dresser <strong>de</strong> ces quinze <strong>de</strong>rnières années d'activités. On voudra<br />
bien excuser et comprendre, <strong>de</strong> la sorte, l'inégalité <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
notices et <strong>de</strong> l'appareil documentaire et critique que nous<br />
présentons à notre public.<br />
L'ensemble <strong>de</strong> nos <strong>acquisitions</strong> <strong>de</strong> peintures et <strong><strong>de</strong>s</strong>sins sera<br />
présenté en quatre gran<strong><strong>de</strong>s</strong> sections<br />
Les peintures étrangères<br />
La peinture à Toulouse du XVII' au XIX' siècle<br />
La peinture française, du XVI' au XIX' siècle<br />
La peinture mo<strong>de</strong>rne et contemporaine.<br />
D.M.<br />
73
Les peintures étrangères<br />
La totalité <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures <strong><strong>de</strong>s</strong> écoles étrangères qui se trouvaient<br />
déjà dans nos collections provenait <strong><strong>de</strong>s</strong> envois <strong>de</strong><br />
l'Etat et essentiellement <strong><strong>de</strong>s</strong> envois <strong>de</strong> Napoléon Ter, à l'exception<br />
<strong>de</strong> quelques oeuvres qui se trouvaient dans les églises<br />
et maisons religieuses <strong>de</strong> Toulouse et qui furent saisies<br />
dès le printemps <strong>de</strong> 1794. Tout au long du XIX' siècle et<br />
jusqu'à 1950, la Ville <strong>de</strong> Toulouse ne fit l'acquisition d'aucune<br />
oeuvre étrangère, sauf une achetée en 1910 à l'espagnol<br />
Tito Salas et sauf celles offertes par dons et legs.<br />
Pourtant la collection constituée grâce aux envois <strong>de</strong><br />
Napoléon et <strong>de</strong> l'Etat et aux libéralités privées méritait une<br />
action d'enrichissement, d'autant plus que le regroupement<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres italiennes anciennes <strong>de</strong> la collection Campana,<br />
justement effectué au <strong>Musée</strong> du Petit Palais d'Avignon,<br />
nous a privés <strong>de</strong> quelques oeuvres importantes.<br />
Une opportunité exceptionnelle s'est offerte à nous lorsque,<br />
en 1971, Ma<strong>de</strong>moiselle Christiane Calvet nous proposa<br />
l'acquisition d'un certain nombre d'oeuvres <strong>de</strong> la collection<br />
formée par son arrière-grand-père et son grand-père, proposition<br />
qui, étant donnés les prix <strong>de</strong>mandés, équivalait à<br />
un don. Malgré les représentations que, en toute conscience,<br />
nous crûmes <strong>de</strong>voir lui faire sur l'abandon auquel elle<br />
se livrait, Ma<strong>de</strong>moiselle Calvet, avec une émouvante certitu<strong>de</strong>,<br />
dans une volonté pieuse convaincue et inébranlable,<br />
tint absolument à faire le geste généreux auquel elle tenait,<br />
geste si profitable pour le musée et qui répondait aux décisions<br />
<strong>de</strong> sa vocation et <strong>de</strong> son engagement vivant dans sa<br />
foi. L'admiration et le respect nous ont commandé <strong>de</strong> satisfaire<br />
à ses vœux.<br />
Outre l'intérêt <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres ainsi acquises, flaman<strong><strong>de</strong>s</strong>, alleman<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
et italiennes, cette acquisition nous apporte un<br />
témoignage historique et artistique remarquable sur l'histoire<br />
du goût et <strong><strong>de</strong>s</strong> collectionneurs à Toulouse à la fin du<br />
XIX' siècle et au début du XX' et sur la permanence d'un<br />
intérêt pour la peinture flaman<strong>de</strong> et pour la peinture italienne,<br />
apparu à Toulouse et dans la région dans la secon<strong>de</strong><br />
moitié du XVIII' siècle, comme le montraient les collections<br />
<strong>de</strong> Jean du Barry, du Marquis <strong>de</strong> Cambolas, <strong>de</strong> Monseigneur<br />
<strong>de</strong> Breteuil, Evêque <strong>de</strong> Montauban et du Cardinal<br />
<strong>de</strong> Bernis, sans oublier les collections <strong>de</strong> l'Académie Royale<br />
<strong>de</strong> Toulouse.<br />
D.M.<br />
75
Franz FLORIS (attribué à)<br />
(Anvers 1516-1570)<br />
Ecole Flaman<strong>de</strong><br />
160<br />
Vierge du rosaire<br />
Huile sur bois, H. 0,64; L. 0,49.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-15.<br />
L'attribution ancienne, que nous conservons<br />
dans l'attente d'une étu<strong>de</strong> approfondie, est douteuse.<br />
Dans un ovale central, la Vierge à l'Enfant,<br />
dans les cieux, entourée <strong>de</strong> quatre anges<br />
dont l'un faisant offran<strong>de</strong> <strong>de</strong> fleurs. Autour, sur<br />
l'ensemble floral et la guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> roses, sur<br />
un fond ocre clair, dans quinze médaillons<br />
ronds, traités comme <strong><strong>de</strong>s</strong> miniatures, les scènes<br />
<strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> la Vierge et <strong>de</strong> la vie du Christ<br />
l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, la<br />
Présentation au temple, Jésus parmi les docteurs,<br />
le Christ au Mont <strong><strong>de</strong>s</strong> Oliviers, la Flagellation,<br />
Jésus consolé, le Portement <strong>de</strong> Croix, la<br />
Crucifixion, la Résurrection, l'Ascension, la<br />
Descente <strong>de</strong> l'Esprit Saint, l'Assomption <strong>de</strong> la<br />
Vierge, le Couronnement <strong>de</strong> la Vierge. D.M.<br />
Simon <strong>de</strong> VOSS<br />
(Anvers 1603-1676)<br />
Ecole Flaman<strong>de</strong><br />
161<br />
David et Abigaél<br />
Huile sur cuivre, H. 0,695; L. 0,864.<br />
Signé et daté " SDVOSS.F.1655 "en bas<br />
à gauche.<br />
Collection <strong>de</strong> M. Ciutat, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1969.<br />
inv. 69-3-1.<br />
76<br />
160<br />
161<br />
1.1111111„ David, <strong><strong>de</strong>s</strong>cendu <strong>de</strong> cheval, s'adresse à Abigaël,<br />
appuyée au sol <strong>de</strong> sa main droite, la main<br />
gauche sur la poitrine, dans une attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
révérence respectueuse et craintive, agenouillée<br />
<strong>de</strong>vant le monceau <strong>de</strong> butin qui forme nature<br />
morte au premier plan. Derrière elle, les femmes<br />
et les porteurs <strong>de</strong> butin, et, sur la partie<br />
gauche du tableau, les soldats dont un vu <strong>de</strong><br />
dos, au premier plan, avec un chien pelotonné<br />
à ses pieds, <strong>de</strong>rrière lui. La composition s'inspire<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> exemples donnés par les peintures historiques<br />
<strong>de</strong> Van Dyck et on peut comparer<br />
cette œuvre avec la réplique <strong>de</strong> l' Ulysse reconnu<br />
à la cour <strong>de</strong> Lycomè<strong>de</strong>, déjà conservée au<br />
musée et exposée dans la même salle. Quant au<br />
style et à la facture, italianisme et romanisme<br />
se mêlent au rubénisme et on peut voir une inspiration<br />
iconographique et stylistique directe<br />
<strong>de</strong> Rubens dans le groupe formé, dans la partie<br />
droite du tableau, par le porteur avec son far<strong>de</strong>au<br />
sur le dos et les têtes <strong><strong>de</strong>s</strong> chameaux.<br />
On a pu penser, un temps, que la signature<br />
était apocryphe et qu'il fallait plutôt attribuer<br />
cette oeuvre à Marten <strong>de</strong> Voss. Mais cette<br />
signature est bonne et, malgré l'affectation<br />
romaniste appuyée, on peut confronter cette<br />
composition avec les autres oeuvres connues <strong>de</strong><br />
Simon <strong>de</strong> Voss pour se persua<strong>de</strong>r <strong>de</strong> son<br />
authenticité.<br />
D.M.
Cornelis Van POELENBURGH<br />
(? ca.1586 - Utrecht 1667)<br />
Ecole Hollandaise<br />
162<br />
Bacchanale<br />
Huile sur cuivre, H.0,305 ; L.0,370.<br />
Monogrammé " C.P. " en bas au centre<br />
sur un rocher, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-14.<br />
Devant un paysage largement dégagé <strong>de</strong> collines<br />
lointaines, à gauche, avec, à droite, un fort<br />
escarpement boisé, troué d'une grotte où s'engagent<br />
<strong>de</strong>ux personnages, une danse d'humains<br />
avec un satyre, dans la partie inférieure gauche<br />
du tableau. Au centre du groupe dansant, une<br />
femme dénudée, assise dans une posture dansante<br />
et, à ses pieds, <strong>de</strong>vant elle et vu <strong>de</strong> trois<br />
quart dos, un eros qui lui tend les bras. Monogrammé<br />
et indéniable, ce panneau, aux tons<br />
aérés et blonds, est à rapprocher du tableau du<br />
même sujet, mais dans une composition inversée<br />
et avec, en plus, <strong><strong>de</strong>s</strong> ruines romaines,<br />
conservé au <strong>Musée</strong> du Château <strong>de</strong> Norwich<br />
(Norfolk, G.B.). Il montre <strong>de</strong> façon évi<strong>de</strong>nte ce<br />
qu'était le courant romaniste dans la peinture<br />
hollandaise <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux premiers tiers du XVII'<br />
siècle, alors dominée par l'humanisme bourgeois<br />
spécifique que <strong>de</strong>vaient illustrer les maîtres<br />
célébrés par E. Fromentin.<br />
Cette peinture <strong>de</strong> Poelenburgh a largement été<br />
utilisée et interprétée dans la composition que<br />
M. Jean-François Lacalmontie a créée lors <strong>de</strong><br />
sa participation à l'exposition "Empreinte, trace,<br />
volume" au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, durant<br />
l'été 1983, exposition où les artistes avaient été<br />
appelés à travailler à partir du musée et <strong>de</strong> ses<br />
collections.<br />
D.M.<br />
Christian <strong>de</strong> DIETRICH<br />
(Weimar 1712 - Dres<strong>de</strong> 1774)<br />
Ecole Alleman<strong>de</strong>.<br />
163<br />
La Transverbération <strong>de</strong> Sainte Thérèse<br />
Huile sur toile, H.0,75 ; L.0,60.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-16.<br />
Attribution plausible du siècle <strong>de</strong>rnier, mais<br />
qu'aucun document ne certifie. L'iconographie<br />
est celle qui s'est instaurée dès l'appropriation<br />
<strong>de</strong> ce thème, récent, par la peinture, mais on<br />
voit s'y marquer tout particulièrement l'influence<br />
du baroque italien qui caractérise souvent<br />
les oeuvres <strong>de</strong> <strong>de</strong> Dietrich dont les critiques<br />
et les historiens ont justement relevé l'habileté<br />
<strong>de</strong> pasticheur.<br />
D.M.<br />
Anonyme<br />
Fin du XVI' ou début du XVII' siècles<br />
Ecole rhénane ou Ecole Flaman<strong>de</strong><br />
164<br />
Le Jugement Dernier<br />
Huile sur bois, H.0,685 ; L.0,560.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-17.<br />
Traditionnellement donnée comme une œuvre<br />
rhénane <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> la Renaissance, dans la<br />
famille Calvet, cette composition mouvementée<br />
et expressionniste, à l'iconographie théâtralisée,<br />
a été attribuée à l'Ecole Flaman<strong>de</strong> du<br />
XVII siècle par notre collègue Jacques Foucart,<br />
conservateur au Département <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures<br />
du <strong>Musée</strong> du Louvre et spécialiste <strong>de</strong> la<br />
peinture flaman<strong>de</strong>.<br />
D.M.<br />
Carlo Francesco NUVOLONE<br />
(Milan 1609-1661)<br />
Ecole Italienne<br />
165<br />
Scène historique dans un temple<br />
Huile sur toile, H. 1,60; L. 2,40.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-11.<br />
Acquise comme une oeuvre anonyme italienne,<br />
cette composition a été attribuée à Carlo Francesco<br />
Nuvolone par M. Michel Laclotte, Inspecteur<br />
Général <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France, Chef<br />
du Département <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures du <strong>Musée</strong> du<br />
Louvre et responsable du <strong>Musée</strong> d'Orsay, en<br />
raison du luminisme sombre et étouffé, <strong>de</strong> l'influence<br />
génoise, <strong>de</strong> la facture nourrie et par<br />
comparaison avec les autres oeuvres connues et<br />
sûres <strong>de</strong> ce peintre.<br />
Si la question <strong>de</strong> l'attribution <strong>de</strong> cette oeuvre a<br />
ainsi trouvé sa solution, le motif représenté<br />
reste énigmatique. Le sujet d'un homme peignant<br />
ou écrivant <strong>de</strong>vant un noble personnage<br />
féminin, avec l'allusion possible au thème<br />
marial <strong>de</strong> l'ange et <strong>de</strong> Saint Mathieu, pouvait<br />
orienter vers une représentation d'une scène <strong>de</strong><br />
la vie <strong>de</strong> Judith ou d'Esther, ce thème d'une<br />
princesse dans un temple où un grand prêtre<br />
encense une statue et où un homme peint ou<br />
écrit semblant compatible avec l'histoire <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>ux personnages bibliques. Mais l'iconographie<br />
précise <strong>de</strong> ce tableau ne peut se rapporter<br />
à rien <strong>de</strong> strictement défini dans l'histoire d'Esther<br />
ou <strong>de</strong> Judith.<br />
D.M.<br />
Salvator ROSA<br />
(Arenalia 1615 - Rome 1673)<br />
Ecole Italienne<br />
166<br />
Paysage avec scène <strong>de</strong> brigandage<br />
Huile sur toile, H.0,64 ; L.0,72.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-10.<br />
Paysage dramatique, à la matière <strong>de</strong>nse et<br />
nourrie, à la facture en touches serrées et gestuelles,<br />
dont l'attribution ancienne à Salvator<br />
Rosa semble pouvoir être conservée, bien<br />
qu'aucun document ne la prouve et que <strong>de</strong><br />
nombreuses répliques et copies, voire <strong><strong>de</strong>s</strong> imitations<br />
plus ou moins bonnes <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong>de</strong><br />
Salvator Rosa, aient circulé au XIX' siècle.<br />
L'acquisition <strong>de</strong> cette oeuvre, indéniablement<br />
italienne du XVII' siècle, permet, en tout cas,<br />
d'éclairer <strong>de</strong> manière intéressante les rapports<br />
entre le paysage dramatique italien et les paysages<br />
flamands et français, comme on peut le<br />
voir dans les oeuvres <strong>de</strong> Brill, Josse II Momper,<br />
Fouquières et autres, déjà entrées en collections<br />
au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> et exposées.<br />
D.M.<br />
Giuseppe Maria CRESPI (Réplique <strong>de</strong>)<br />
(Bologne 1665-1747)<br />
Ecole Italienne<br />
167<br />
Autoportrait<br />
Huile sur toile, ovale, H.0,655 ; L.0,535.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-13.<br />
Il est douteux que ce tableau soit <strong>de</strong> la main<br />
même <strong>de</strong> Giuseppe Maria Crespi, mais il s'agit<br />
bien d'une belle réplique, ancienne et d'époque<br />
<strong>de</strong> l'original conservé au <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l'Ermitage à<br />
165<br />
77
Léningrad. Cet original, qui fit partie <strong>de</strong> la collection<br />
Baudoin à Paris, avant d'être acquis<br />
par l'Impératrice <strong>de</strong> Russie Catherine II en<br />
1781, était alors considéré comme un autoportrait<br />
<strong>de</strong> Domenico Fetti (1589-1623). Cette<br />
attribution à un peintre sombre et matiériste<br />
italien du début du XVIIe siècle, proche <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
caravagesques, pour erronée qu'elle soit, est<br />
intéressante car elle se fon<strong>de</strong> sur l'une <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
caractéristiques <strong>de</strong> l'art <strong>de</strong> Giuseppe Maria<br />
Crespi, à l'orée du XVIII siècle et cette belle<br />
réplique vient heureusement se placer à proximité<br />
du magnifique tableau Démocrite et Héraclite<br />
que nous conservions déjà. L'attribution à<br />
Giuseppe Maria Crespi du tableau <strong>de</strong> Léningrad<br />
est désormais admise par tous les critiques<br />
et les historiens, mais il est intéressant <strong>de</strong><br />
noter qu'a la fin du XIX' siècle, quand cette<br />
réplique entra dans la collection Calvet, elle<br />
fut, elle aussi, considérée comme une oeuvre <strong>de</strong><br />
la première moitié du XVII' siècle.<br />
Bibi. (pour l'original) : M. LIEBERMANN, Giuseppe<br />
Maria Crespi, Moscou, 1967, pp. 28 et 45<br />
M. LIEBERMANN, Giuseppe Maria Crespi, Dres<strong>de</strong>,<br />
1976, pp. 42-43 ; Le <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l'Ermitage. La<br />
peinture Italienne, Paris, 1981, p. 256.<br />
D.M.<br />
Anonyme<br />
XVIIIe siècle<br />
Ecole Italienne<br />
168<br />
Le Couronnement <strong>de</strong> la Vierge<br />
Huile sur toile, H.0,74 ; L. 0,77.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-12<br />
Sur un thème à l'iconographie traditionnelle, la<br />
Vierge en robe rose enveloppée d'un manteau<br />
bleu, entourée par Dieu le Père à sa gauche et<br />
par le Christ à sa droite, qui la couronnent, au<br />
milieu d'une composition tourmentée <strong>de</strong> nuages<br />
et d'anges dominés par la Colombe du<br />
Saint-Esprit, la scène est traitée en vue ascendante<br />
et plafonnante, dans une matière nourrie<br />
mais plaquée sur la toile, avec un chromatisme<br />
<strong>de</strong> gris colorés bruns, tendu et homogène,<br />
caractéristique <strong>de</strong> certains courants <strong>de</strong> la peinture<br />
italienne du XVIIIe siècle.<br />
D.M.<br />
78<br />
Anonyme<br />
XIX' siècle ?<br />
Ecole Italienne<br />
169<br />
Le retour <strong>de</strong> l'enfant prodigue<br />
Gouache sur papier, H. 0,247; L. 0,298.<br />
Signé " Carabona " en bas.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-9.<br />
CEuvre énigmatique car la signature <strong>de</strong> " Carabona<br />
" ne répond à aucun peintre assurément<br />
connu. La nature du papier, la fraîcheur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
coloris, l'application un peu sèche du graphisme,<br />
font fortement douter que l'on soit en présence<br />
d'une oeuvre du XVIIe siècle, comme on<br />
pourrait le penser à première vue en constatant<br />
le traitement formel et stylistique d'un thème<br />
nettement marqué par l'influence directe et<br />
l'imitation <strong><strong>de</strong>s</strong> caravagesques italiens et nordiques.<br />
Sans doute doit-il s'agir d'une copie assez<br />
tardive, du début du XIX' siècle peut-être, par<br />
un peintre italien du nom <strong>de</strong> Carabona qui n'a<br />
pas laissé d'autres traces connues <strong>de</strong> son existence<br />
et <strong>de</strong> sa production. Malgré ce caractère<br />
douteux <strong>de</strong> l'oeuvre elle est intéressante pour<br />
l'histoire du goût à Toulouse au siècle <strong>de</strong>rnier<br />
pour la peinture étrangère, comme le montre<br />
l'ensemble <strong>de</strong> la collection Calvet, mais comme<br />
le prouverait aussi l'analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> collections<br />
Maury et Ozenne. Mais, étant donné ce caractère<br />
douteux, l'oeuvre n'est pas exposée.<br />
D.M.<br />
168
Aussi paradoxal que cela paraisse, malgré l'importance <strong>de</strong><br />
la peinture toulousaine dans les collections anciennes du<br />
musée, elle était cependant le parent pauvre, jusqu'à la <strong>de</strong>rnière<br />
guerre, dans ce musée qui passait pourtant pour particulièrement<br />
attaché à sa territorialité. Si <strong><strong>de</strong>s</strong> peintres<br />
comme Rivalz, Tournier et Roques, étaient assez bien<br />
représentés, encore que même cette représentation appelait<br />
un nécessaire enrichissement, il n'en allait pas <strong>de</strong> même<br />
pour Chalette, les <strong>de</strong> Troy, Despax et Valenciennes. Mon<br />
prédécesseur, M. Paul Mesplé, par achats, obtention <strong>de</strong><br />
dépôts <strong>de</strong> la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France, entama une<br />
action systématique en ce domaine et il nous appartenait<br />
<strong>de</strong> la poursuivre, sachant, cependant, combien nous serions<br />
tributaires <strong>de</strong> la générosité <strong><strong>de</strong>s</strong> amateurs, <strong><strong>de</strong>s</strong> disponibilités<br />
du marché et combien notre action risquait d'être limitée<br />
dans ses moyens, étant donnés les efforts considérables que<br />
nous <strong>de</strong>mandions par ailleurs à la Ville et à l'Etat pour la<br />
restauration du couvent et le réaménagement du musée.<br />
Mais cette volonté <strong>de</strong> poursuivre l'action entreprise par<br />
M. Paul Mesplé répondait aux voeux <strong>de</strong> la Ville et allait<br />
dans le sens <strong>de</strong> l'orientation générale <strong>de</strong> l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
musées <strong>de</strong> province. Les sacrifices consentis par la Ville <strong>de</strong><br />
Toulouse ont été gran<strong>de</strong>ment secondés, grâce à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France et <strong>de</strong> l'Inspection Générale<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s Classés et Contrôlés, non seulement par<br />
l'octroi <strong>de</strong> subventions, mais aussi par l'ai<strong>de</strong> technique et<br />
scientifique <strong>de</strong> nos collègues <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s Nationaux et <strong>de</strong><br />
l'Inspection Générale, toujours en éveil sur le marché parisien<br />
<strong>de</strong> l'art, à la douane et dans la collecte <strong>de</strong> toutes les<br />
informations susceptibles <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r.<br />
La peinture à Toulouse<br />
du XVII' au XIX' siècle<br />
Si un effort tout particulier a été fait en ce qui concerne les<br />
XVII et XVIII' siècles, afin <strong>de</strong> combler certaines <strong><strong>de</strong>s</strong> lacunes<br />
les plus criantes, une attention soutenue a été portée au<br />
XIX' siècle, curieusement mal représenté, malgré la réputation<br />
qu'avait le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> d'être l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> temples<br />
<strong>de</strong> l'art du "temps <strong><strong>de</strong>s</strong> pompiers ". Cela tenait au fait<br />
que l'essentiel <strong>de</strong> notre collection <strong>de</strong> peintures du XIX' siècle<br />
provenait d'<strong>acquisitions</strong> faites à l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong> Salons<br />
annuels parisiens, avec une propension à solliciter <strong><strong>de</strong>s</strong> pouvoirs<br />
publics centraux l'envoi d'oeuvres <strong>de</strong> maîtres officiellement<br />
reconnus et, éventuellement, d'ceuvres d'artistes<br />
toulousains ayant conquis à Paris la renommée académique<br />
qui honorait la Ville. La Ville attendait tout du pouvoir<br />
central, ou presque et ne manifesta jamais l'intention<br />
<strong>de</strong> suivre et <strong>de</strong> soutenir la production <strong>de</strong> ses artistes dans<br />
sa réalité : Fauré, Béringuier, Gélibert, Serres, Diffre, pour<br />
ne citer qu'eux, étaient presque totalement absents <strong>de</strong> nos<br />
collections et nous nous sommes même rendu compte, à<br />
l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong> achats que nous avons pu faire ou <strong><strong>de</strong>s</strong> dons<br />
que nous avons reçus, que la plupart <strong>de</strong> ces artistes étaient<br />
oubliés et méconnus et notre politique d'<strong>acquisitions</strong> nous<br />
met maintenant en <strong>de</strong>meure d'abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la façon la plus<br />
systématique et la plus complète l'étu<strong>de</strong> au XIX' siècle à<br />
Toulouse. Il se trouve que cette obligation, née <strong>de</strong> notre<br />
propre action, se trouve renforcée par le projet magnifique<br />
et enthousiasmant du futur <strong>Musée</strong> d'Orsay, <strong>Musée</strong> du<br />
XIX' siècle, d'inaugurer sa politique d'expositions, fin<br />
1987 ou début 1988, par une gran<strong>de</strong> manifestation sur<br />
Toulouse au XIX' siècle, qui sera également présentée<br />
dans notre Ville.<br />
D.M.<br />
79
Jean CHALETTE<br />
(Troyes 1581 - Toulouse 1644)<br />
170<br />
Portrait d'un Chanoine<br />
Huile sur toile, H. 0,985; L. 0,845.<br />
Signé et daté " Chalette pinxit 1623 " au<br />
centre à gauche, sous la fenêtre.<br />
Heim Gallery, Londres.<br />
Achat du musée, 1969, subventionné par<br />
la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 69-5-1.<br />
Bien qu'aucun document ne l'atteste, il s'agit<br />
vraisemblablement <strong>de</strong> rceuvre qui fut présentée<br />
par le Chevalier d'Aufréri aux Salons <strong>de</strong> l'Académie<br />
Royale <strong>de</strong> Toulouse, en 1767 et 1776.<br />
Le personnage représenté n'a pas été i<strong>de</strong>ntifié,<br />
mais on peut penser qu'il s'agit d'un religieux<br />
toulousain qui fit appel à la spécialité <strong>de</strong> portraitiste<br />
du peintre officiel du Capitole.<br />
Contemporain du grand tableau Le Christ en<br />
Croix avec les Capitouls <strong>de</strong> 1622-1623, ce portrait<br />
apporte un témoignage caractéristique <strong>de</strong><br />
l'art <strong>de</strong> Chalette. Si, comme l'a avancé M.A. -<br />
Mousseigne, on peut estimer que, pour nombre<br />
<strong>de</strong> portraits individuels <strong>de</strong> capitouls, Chalette<br />
faisait travailler ses élèves et apprentis, on peut<br />
affirmer, par la fermeté et la vigueur du style<br />
<strong>de</strong> cette oeuvre, que ce portrait est entièrement<br />
<strong>de</strong> la main du peintre. Le repentir formel,<br />
visible sous le glacis <strong>de</strong> la manche droite,<br />
montre l'importance du travail graphique préalable,<br />
mais, aussi, la liberté <strong>de</strong> la composition<br />
<strong>de</strong> l'image picturale en cours d'exécution. On<br />
peut être frappé par l'affirmation <strong>de</strong> la présence<br />
du personnage, situé dans son statut social,<br />
associée, par la vision <strong>de</strong> la scène en espace<br />
particulier représentée dans la partie supérieure<br />
gauche, à la figuration symbolique d'un événement,<br />
sans doute visionnaire, qui a rapport<br />
avec la fonction religieuse et l'espace mental<br />
du personnage portraituré.<br />
Bibi.: Robert MESURET, Les miniatures du Capitole<br />
<strong>de</strong> 1610 à 1710, Toulouse, <strong>Musée</strong> Paul Dupuy,<br />
1956, p. 22, n° XXXIII ; Pierre ROSENBERG, "les<br />
<strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> province " dans La<br />
Revue du Louvre, n° 4 /5, 1972, p. 304 (repr.)<br />
Robert MESURET, Les Expositions <strong>de</strong> l'Académie<br />
Royale <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong> 1751 à 1791, Toulouse,<br />
1972, n° 1530 et 2871 (repr.) ; Alain MOUSSEI-<br />
GNE, "A propos du portrait d'un chanoine par Jean<br />
Chalette (1581-1644) " dans La Gazette <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-<br />
Arts, janvier 1974, pp. 53-61 (repr.) ; Alain MOUS-<br />
SEIGNE, Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres<br />
à Toulouse au X VII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>, 1974, pp. 28-30 et n° 6 (repr.).<br />
Expositions : Salon <strong>de</strong> 1767, Académie Royale <strong>de</strong><br />
Toulouse, n°4 ; Salon <strong>de</strong> 1776, Académie Royale <strong>de</strong><br />
Toulouse, n° 37 ; French portraits in painting and<br />
sculpture, 1465-1800, Heim Gallery, Londres, 1969,<br />
s.n. ; Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres à<br />
Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>, 1974-1975, n° 6.<br />
D.M.<br />
Ambroise FREDEAU<br />
(Paris 1589 ? - Toulouse 1673)<br />
171<br />
Le Bienheureux Guillaume <strong>de</strong> Toulouse tourmenté<br />
par les démons<br />
Huile sur toile, H. 1,138; L.0,928.<br />
Signé et daté " F.AMB.in et Pi 1657 "en<br />
bas à droite.<br />
Galerie Marcus, Paris.<br />
Achat du musée, 1973, subventionné par<br />
la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 74-1-1.<br />
Daté <strong>de</strong> 1657, ce tableau <strong>de</strong> vision hallucinatoire<br />
impressionnante, <strong>de</strong>vait être <strong>de</strong> ceux que<br />
le Frère Fré<strong>de</strong>au peignit, entre 1655 et 1657,<br />
pour l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> réfectoires du couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> Augus-<br />
80<br />
tins <strong>de</strong> Toulouse, à une époque où la cécité<br />
naissante commençait à diminuer, voire altérer<br />
son activité créatrice. L'inscription apposée en<br />
haut à droite, "B GUILLAUME DE TOLO-<br />
SE ", nous apprend qu'il s'agit d'un bienheureux,<br />
le notaire Guillelmus <strong>de</strong> Tolosa ou<br />
Natholosa, entré dans l'ordre et qui mourut<br />
dans le couvent <strong>de</strong> Toulouse en 1369. Le Père<br />
Simplicien Saint Martin, Prieur du couvent,<br />
qui avait fait entrer Fré<strong>de</strong>au dans l'ordre en<br />
1640, avait été le biographe du bienheureux, en<br />
s'inspirant d'une chronique <strong>de</strong> Nicolas Bertrand<br />
(1515-1517) et c'est lui qui avait dû établir<br />
le programme iconographique <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux<br />
réalisés par Fré<strong>de</strong>au pour l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> réfectoires.<br />
Malgré l'apparition d'une sorte <strong>de</strong> flou subtil<br />
<strong>de</strong> la matière et <strong>de</strong> la couleur, dû à la cécité<br />
commençante, comme le souligne M. A. Mousseigne,<br />
on reconnaît toutes les caractéristiques<br />
formelles <strong>de</strong> la peinture <strong>de</strong> Fré<strong>de</strong>au : coloris<br />
chauds sur tonalité majeure soutenue, véhémence<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> gestes et <strong><strong>de</strong>s</strong> attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> soulignant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
compositions éclatées, association d'espaces<br />
terrestres et visionnaires dans l'imbrication<br />
même du tangible d'ici-bas et <strong>de</strong> l'objet éprouvé,<br />
vécu et imaginé, <strong>de</strong> la vision.<br />
Il y a tout lieu <strong>de</strong> penser que ce tableau fut<br />
celui, déclaré en mauvais état, qui fut remis au<br />
maire <strong>de</strong> Villefranche-<strong>de</strong>-Lauragais, le 19 mai<br />
1803, pour décorer une église. Comme beaucoup<br />
<strong>de</strong> tels dépôts cette oeuvre disparut à une<br />
date inconnue et a reparu dans le commerce<br />
parisien, sous le nom d'Antoine Rivalz, en<br />
1973. D'emblée il nous apparut qu'il ne pouvait<br />
s'agir <strong>de</strong> Rivalz et qu'il fallait s'orienter<br />
vers Fré<strong>de</strong>au, ce que confirmait le déchiffrement<br />
<strong>de</strong> la signature, indéniable.<br />
170<br />
Bibi. : Alain MOUSSEIGNE, Jean Chalette,<br />
Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres à Toulouse au XVII'<br />
siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974, pp. 63-<br />
70 et n° 17 (repr.) ; Alain MOUSSEIGNE, "Un<br />
nouveau tableau d'Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Le Bienheureux<br />
Guillaume <strong>de</strong> Tolose tourmenté par les<br />
démons" dans La Revue du Louvre, n° 1, 1975.<br />
Exposition : Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres<br />
à Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974-1975, n° 17.<br />
D.M.<br />
Ambroise FREDEAU<br />
(Paris 1589 ? - Toulouse 1673)<br />
172<br />
Saint Augustin reçoit l'habit monastique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
mains <strong>de</strong> Saint Simplicien<br />
Huile sur toile, H. 2,25; L. 1,69.<br />
Signé et daté " Frfre<strong>de</strong>au... et... 657 " en<br />
bas à gauche.<br />
Refectoire du couvent <strong>de</strong> <strong>Augustins</strong> - Chapelle<br />
Sainte-Anne.<br />
Restitution par les Monuments Historiques,<br />
1979.<br />
inv. 79-5-2.<br />
Peinte pour le couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, sans<br />
doute pour l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> réfectoires, cette composition<br />
dut être saisie en 1794 mais ne figura<br />
jamais aux inventaires et fut déposée dans la<br />
Chapelle Sainte-Anne, en décembre 1835. Grâce<br />
à la compréhension <strong>de</strong> Monsieur l'Inspecteur<br />
Général Georges Costa, sur la base d'une<br />
politique <strong>de</strong> regroupements justifiés et d'une<br />
étroite collaboration dans les actions à mener
pour le patrimoine, l'administration <strong><strong>de</strong>s</strong> Monuments<br />
Historiques a restitué ce tableau, comme<br />
le suivant, au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> où ils<br />
retrouvent leur milieu d'origine et <strong>de</strong> conception.<br />
Cette représentation <strong>de</strong> la vêture monastique<br />
<strong>de</strong> Saint Augustin, en 387, en présence <strong>de</strong> sa<br />
mère Sainte Monique, fut très vraisemblablement<br />
programmée par le Père Simplicien Saint<br />
Martin. Si la composition, scandée par l'architecture<br />
et l'attitu<strong>de</strong> empressée <strong>de</strong> l'Evêque<br />
Saint Simplicien, parait plus calme et plus<br />
ordonnée que bien d'autres <strong>de</strong> Fré<strong>de</strong>au, on y<br />
retrouve le sens <strong>de</strong> la dynamique éclatée et, à<br />
cette date <strong>de</strong> 1657 où l'on sait que le peintre<br />
était déjà atteint par une affection <strong>de</strong> la vue, la<br />
même substance et le même traitement <strong>de</strong> la<br />
pâte picturale que dans le tableau du Bienheureux<br />
Guillaume (cf. n° 171).<br />
Bibl. : Georges ISARLO, Note d'actualité dans Arts,<br />
17 janvier 1947; Paul MESPLÉ, " L'Ecole <strong>de</strong> Toulouse<br />
"dans La Gazette <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts, mars 1949<br />
Robert MESURET, "La Légen<strong>de</strong> du Frère Ambroise<br />
Fré<strong>de</strong>au" dans XVIP siècle, n° 32, juillet 1956,<br />
p. 525; Alain MOUSSEIGNE, Jean Chalette,<br />
Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres à Toulouse au XVII'<br />
siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974, pp. 63-<br />
74 et n° 18 (repr.).<br />
Exposition : Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres<br />
à Toulouse au XVIP siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974-1975, n° 18.<br />
D.M.<br />
Ambroise FREDEAU<br />
(Paris 1589 ? - Toulouse 1673)<br />
173<br />
Jésus Christ ressuscité apparaît à sa mère (la<br />
Descente aux Limbes)<br />
Huile sur toile, H. 2,73; L. 2,85.<br />
Non signé, non daté.<br />
Couvent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, sacristie - Eglise<br />
Saint Pierre <strong><strong>de</strong>s</strong> Chartreux.<br />
Restitution par les Monuments Historiques,<br />
1979.<br />
inv. 79-5-1.<br />
Signalée par le Père Simplicien Saint Martin<br />
dans la sacristie du couvent, cette oeuvre avait<br />
dû être commandée et programmée par lui et<br />
peinte par Ambroise Fré<strong>de</strong>au, entre 1641 et<br />
1651, pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong> activité picturale<br />
<strong>de</strong> Fré<strong>de</strong>au <strong>de</strong>puis son entrée dans l'ordre.<br />
Saisi en 1794, mais non inscrit aux inventaires,<br />
comme le tableau précé<strong>de</strong>nt, il fut déposé à<br />
l'église <strong>de</strong> Saint Pierre <strong><strong>de</strong>s</strong> Chartreux en 1850<br />
et il vient d'être restitué au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />
dans les mêmes conditions que le tableau<br />
<strong>de</strong> la vêture <strong>de</strong> Saint Augustin (cf. n° 172).<br />
Le thème traité, inventé par Jacques <strong>de</strong> Voragines<br />
dans la Légen<strong>de</strong> Dorée au XIII° siècle,<br />
tend à montrer la réalité <strong>de</strong> la résurrection du<br />
Christ dans l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> mon<strong><strong>de</strong>s</strong> terrestre et<br />
supra-terrestre. Le Sauveur, couvert <strong><strong>de</strong>s</strong> stigmates,<br />
suivi <strong><strong>de</strong>s</strong> Patriarches et <strong><strong>de</strong>s</strong> prophètes,<br />
s'approche <strong>de</strong> sa mère en méditation et l'exhorte<br />
à la jubilation, en présence <strong>de</strong> l'Archange<br />
Gabriel, annonciateur à la Vierge et <strong>de</strong> la naissance<br />
et <strong>de</strong> la résurrection <strong>de</strong> son divin fils et<br />
<strong>de</strong> Jean-Baptiste, proclamateur <strong>de</strong> la venue du<br />
Messie ré<strong>de</strong>mpteur.<br />
Le chromatisme caractéristique, le maniérisme<br />
attardé <strong><strong>de</strong>s</strong> formes, la dramatique scénique <strong>de</strong><br />
la composition éclatée et concentrée, tout à la<br />
fois, dans l'espace représentatif relevé, produi-<br />
173<br />
81
sent une oeuvre typique du style très individuel<br />
et très particulier du Frère Fré<strong>de</strong>au dans la<br />
peinture toulousaine <strong>de</strong> son temps.<br />
Bibi. : Jules <strong>de</strong> LAHONDES, Les Monuments <strong>de</strong><br />
Toulouse, Toulouse, 1920, P. 152 ; Paul MESPLE,<br />
" L'Ecole <strong>de</strong> Toulouse ", dans La Gazette <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Beaux-Arts, mars 1949 ; Robert MESURET, "La<br />
Légen<strong>de</strong> du Frère Ambroise Fré<strong>de</strong>au", dans XVII'<br />
siècle, n° 32, juillet 1956, p. 524 ; Alain MOUSSEI-<br />
GNE, Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres à<br />
Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>, 1974, pp. 63-74, n° 14 (repr.).<br />
Exposition : Jean Chalette, Ambroise Fré<strong>de</strong>au, Peintres<br />
à Toulouse au XVII' siècle, Toulouse, <strong>Musée</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1974-1975, n° 14.<br />
D.M.<br />
Anonyme<br />
Languedoc-XVII° siècle<br />
174<br />
Ma<strong>de</strong>leine pénitente à la Sainte-Baume<br />
Huile sur toile, H. 0,85; L. 0,73.<br />
Non signé, non daté.<br />
Collection <strong>de</strong> M. Garcia, Toulouse.<br />
Don, 1983.<br />
inv. 83-18-1.<br />
Tableau hagiographique local, <strong>de</strong> facture assez<br />
fruste, représentant Sainte Ma<strong>de</strong>leine dans la<br />
grotte <strong>de</strong> la Sainte-Baume. Agenouillée, <strong>de</strong><br />
trois-quart face tournée vers la droite, dans<br />
l'antre <strong>de</strong> la grotte, vêtue d'une robe bleue<br />
recouverte d'une toile <strong>de</strong> bure, elle tient un crucifix<br />
face à elle <strong>de</strong> la main gauche et porte sa<br />
main droite sur la poitrine. Un livre est ouvert<br />
à ses pieds et, sur une sorte <strong>de</strong> banquette <strong>de</strong><br />
pierre, en face d'elle, une tête <strong>de</strong> mort et une<br />
masse d'arme, instrument <strong>de</strong> mortification ; à<br />
ses pieds, en bas à droite <strong>de</strong> la toile, une lampe,<br />
interprétation peut-être fautive du motif du<br />
vase à parfums. Contrairement à l'iconographie<br />
qui se développe alors dans la peinture<br />
mondaine sur ce thème <strong>de</strong> la Ma<strong>de</strong>leine pénitente,<br />
ce n'est pas le dénu<strong>de</strong>ment qui est montré,<br />
mais la décence, la mortification et la<br />
méditation, indices <strong>de</strong> l'expression d'une foi<br />
populaire vertueuse. Le style <strong>de</strong> cette oeuvre est<br />
à rapprocher <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> nombreuses oeuvres<br />
religieuses populaires du XVII' siècle dans les<br />
églises <strong>de</strong> la région. L'état <strong>de</strong> l'oeuvre n'a pas<br />
permis qu'elle soit exposée.<br />
D.M.<br />
Jean III <strong>de</strong> TROY<br />
(Toulouse 1638 - Montpellier 1691)<br />
175<br />
Un bateleur<br />
Huile sur toile, H. 0,32; L. 0,25.<br />
Signé et daté "I Troy. agé <strong>de</strong> 16 ans pinxit<br />
à Thle. le 3 février 1655 "en bas à gauche.<br />
Galerie Marcus, Paris.<br />
Achat du musée, 1969.<br />
inv. 69-1-1.<br />
Fils ainé d'Antoine <strong>de</strong> Troy, fondateur <strong>de</strong> la<br />
gran<strong>de</strong> dynastie <strong>de</strong> peintres célèbres, Jean III<br />
est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> moins connus <strong>de</strong> cette famille, malgré<br />
son grand talent <strong>de</strong> portraitiste, justement<br />
souligné par Robert Mesuret et la part non<br />
négligeable qu'il prit à <strong>de</strong> grands programmes<br />
décoratifs laics et religieux à Montpellier, Narbonne<br />
et Toulouse. Ce tableau d'extrême jeunesse,<br />
le plus ancien connu du peintre, est antérieur<br />
à son voyage en Italie et il montre d'incontestables<br />
qualités <strong>de</strong> peintre, sous l'influence<br />
du réalisme <strong>de</strong> Nanteuil, Champaigne et<br />
surtout <strong><strong>de</strong>s</strong> Le Nain et indiquerait, au milieu<br />
du XVII siècle, l'attrait qu'exerçait le courant<br />
réaliste sur les jeunes peintres avec, par le<br />
thème traité, l'apparition d'un type <strong>de</strong> représen-<br />
82<br />
tation qui <strong>de</strong>vait abondamment se développer<br />
au XVIII' siècle, celui <strong><strong>de</strong>s</strong> " petits métiers ".<br />
Ce tableau nous avait été signalé par M. Michel<br />
Laclotte, Inspecteur Général <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s<br />
<strong>de</strong> France.<br />
D.M.<br />
François <strong>de</strong> TROY<br />
(Toulouse 1645 - Paris 1730)<br />
176<br />
Portrait du Chevalier Henri Bachelier, Seigneur<br />
<strong>de</strong> Montée'<br />
Huile sur toile, H. 1,02; L. 0,82.<br />
Non signé, non daté.<br />
Galerie Cabanel, Paris.<br />
Achat du musée, 1976, subventionné par<br />
la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 76-11-1.<br />
Le personnage, un magistrat, se présente <strong>de</strong><br />
trois-quart tourné vers la gauche, mais visage<br />
<strong>de</strong> face, la main gauche posée sur la hanche au<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'épée, la main droite gantée<br />
et tenant le second gant posée sur la toque<br />
qui repose sur une table couverte d'un tapis et<br />
où l'on voit une canne. Il est peint dans une<br />
affirmation complexe <strong>de</strong> la volonté du personnage<br />
<strong>de</strong> se montrer ostensiblement dans son<br />
statut et sa noblesse et <strong>de</strong> la volonté d'expression<br />
psychologique par le discret sourire ironique,<br />
légèrement arrogant et pourtant affable,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>siné par la bouche et par l'éclat du regard.<br />
L'influence <strong>de</strong> la formation toulousaine et <strong>de</strong><br />
Jean-Pierre Rivalz, le goût pour Van Dyck et<br />
la peinture flaman<strong>de</strong>, se manifestent dans le<br />
traitement du visage et <strong>de</strong> la main nue, mais<br />
aussi dans la saveur lumineuse et matiériste <strong>de</strong><br />
la draperie qui se dissout dans le fond neutre et<br />
dans les éléments <strong>de</strong> nature morte <strong>de</strong> la partie<br />
inférieure gauche du tableau. Sans doute est-ce<br />
la nature et la qualité <strong>de</strong> ce colorisme qui ont<br />
fait que ce tableau fut attribué à Jean Jouvenet<br />
lors <strong>de</strong> la vente Maro en décembre 1911, alors<br />
que, généralement les erreurs d'attributions<br />
pour les portraits <strong>de</strong> <strong>de</strong> Troy se font sur le nom<br />
<strong>de</strong> Largillière. L'attribution à <strong>de</strong> Troy et l'i<strong>de</strong>ntification<br />
d'Henri Bachelier sont assurées par<br />
la gravure d'époque, également acquise par le<br />
musée (inv. 76-11-2). Ce tableau nous a été<br />
signalé par M. Pierre Rosenberg, conservateur<br />
en chef au département <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures du <strong>Musée</strong><br />
du Louvre.<br />
D.M.<br />
Antoine RIVALZ<br />
(Toulouse 1667-1735)<br />
177<br />
Saint Michel terrassant les anges rebelles<br />
Craie, craie noire et crayon sur papier,<br />
H. 0,59, L. 0,45 .<br />
Non signé, non daté.<br />
Galerie Philippe Leroux, Paris.<br />
Achat du musée, 1973, subventionné par<br />
la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 73-4-1<br />
176
Ce <strong><strong>de</strong>s</strong>sin est un projet pour la gran<strong>de</strong> composition<br />
qui fut commandée à Rivalz par le<br />
Régent, en 1723, pour remplacer la Résurrection<br />
<strong>de</strong> Lazare, <strong>de</strong> Sebastiano <strong>de</strong>l Piombo, <strong>de</strong><br />
la cathédrale <strong>de</strong> Narbonne, que le Régent<br />
venait d'acquérir pour sa collection personnelle.<br />
C'est ce même <strong><strong>de</strong>s</strong>sin qui figure sur l'autoportrait<br />
d'Antoine Rivalz qui se trouvait déjà<br />
au musée. Directement inspiré par le projet <strong>de</strong><br />
Lebrun pour Versailles, sur le même thème, ce<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>sin offre, cependant, comme l'a noté Pierre<br />
Rosenberg, la caractéristique <strong>de</strong> respecter l'esprit<br />
et la composition du propre morceau <strong>de</strong><br />
réception d'Antoine Rivalz à l'Académie Saint<br />
Luc <strong>de</strong> Rome, trente ans auparavant. Antoine<br />
Rivalz céda cette feuille à son neveu le Chevalier<br />
Jean-Pierre Rivalz. En 1850 elle était en la<br />
possession <strong>de</strong> Paul Théodore Suau, Inspecteur<br />
<strong>de</strong> l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts <strong>de</strong> Toulouse. On en perdit<br />
la trace ensuite et elle reparut dans le commerce<br />
parisien, en 1973, sans attribution. C'est<br />
M. Pierre Rosenberg, conservateur en chef au<br />
département <strong><strong>de</strong>s</strong> peintures du <strong>Musée</strong> du<br />
Louvre qui a attribué et i<strong>de</strong>ntifié ce <strong><strong>de</strong>s</strong>sin et<br />
qui nous l'a signalé.<br />
Bibi. : Pierre ROSENBERG, "A propos d'un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin<br />
d'Antoine Rivalz " dans La Revue du Louvre, n° 3,<br />
1975, pp. 182-185 (repr.).<br />
D.M.<br />
Antoine RIVALZ (Réplique <strong>de</strong>)<br />
(Toulouse 1667-1735)<br />
178<br />
La mort <strong>de</strong> Peotus et d'Arria<br />
Huile sur toile, H. 1,00; L. 1,25.<br />
Non signé, non daté.<br />
Collection <strong>de</strong> M. O. Rouart, Toulouse.<br />
Don, 1977.<br />
inv. 77-13-1.<br />
Copie ancienne ou réplique d'un tableau perdu<br />
<strong>de</strong> Rivalz, mais abondamment diffusé par la<br />
gravure <strong>de</strong> Barthélémy Rivalz et dont <strong>de</strong> nombreuses<br />
copies et répliques anciennes furent<br />
maintes fois prêtées aux Salons annuels <strong>de</strong><br />
l'Académie Royale <strong>de</strong> Toulouse. L'état du<br />
tableau, qui doit être restauré, n'a pas permis<br />
son exposition.<br />
D.M.<br />
Antoine RIVALZ (copie)<br />
(Toulouse 1667-1735)<br />
178 bis<br />
Les Capitouls <strong>de</strong> 1714<br />
Huile sur toile, H. 0,52; L. 0,74.<br />
Non signé, non daté.<br />
Achat du musée, 1977.<br />
inv. 77-11-1.<br />
Cette toile, <strong>de</strong> qualité très moyenne nous le<br />
reconnaissons, est une copie d'après la miniature<br />
d'Antoine Rivalz. Le fait qu'elle soit peinte<br />
directement sur toile et non sur velin, ne laisse<br />
planer aucun doute sur le fait <strong>de</strong> la copie et<br />
même <strong>de</strong> la copie tardive, probablement au<br />
milieu du XIX' siècle, ce qui montre l'intérêt<br />
qu'a eu un certain public, soit à titre généalogique,<br />
soit à titre <strong>de</strong> curiosité, pour ce type d'ceuvre,<br />
ou plutôt <strong>de</strong> document. Acquise dans l'optique<br />
<strong>de</strong> l'histoire et <strong>de</strong> l'histoire du goût et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
mentalités, cette oeuvre n'est pas exposée, ce<br />
d'autant plus que le public peut jouir d'originaux<br />
<strong>de</strong> Rivalz.<br />
D.M.<br />
Jean-Baptiste DESPAX<br />
(Toulouse 1709-1773)<br />
179<br />
La présentation au Temple<br />
Huile sur toile, H. 1,135; L. 1,280.<br />
Non signé, non daté.<br />
Galerie A. Rigaux, Paris.<br />
Achat du musée, 1977, subventionné par<br />
la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 77-15-1.<br />
On sait l'extrême difficulté <strong><strong>de</strong>s</strong> attributions <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
peintures toulousaines <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> moitié du<br />
XVIII' siècle, avec la confusion possible entre<br />
le Chevalier Rivalz, Despax, J.-F. Fauré,<br />
J. Cammas et, dans cette confusion, du fait <strong>de</strong><br />
sa très abondante production, on a tendance à<br />
trop attribuer à Jean-Baptiste Despax, peintre<br />
certes prolixe et un peu facile, mais auquel on<br />
aurait tort <strong>de</strong> tout attribuer. L'attribution, que<br />
nous faisons nôtre, <strong>de</strong> ce tableau a été faite par<br />
notre collègue Henry <strong>de</strong> Cazals qui nous a<br />
signalé l'ceuvre. J.-B. Despax a souvent traité<br />
ce thème (Cathédrale d'Auch, tableau i<strong>de</strong>ntifié<br />
et attribué par Paul Mesplé, église <strong>de</strong> Cintegabelle,<br />
etc...), mais ici le peintre figure en largeur<br />
un thème qu'il traite généralement à la verticale,<br />
d'après un modèle <strong>de</strong> Restout, anciennement<br />
au <strong>Musée</strong> Salies <strong>de</strong> Bagnères-<strong>de</strong>-Bigorre<br />
et actuellement au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts <strong>de</strong><br />
Bor<strong>de</strong>aux et dont une autre copie toulousaine<br />
se trouve dans la collection <strong>de</strong> M. Alselh <strong>de</strong><br />
Toulza. Il semble bien que Despax, comme J.-<br />
F. Fauré à sa suite, se soit fait le pourvoyeur <strong>de</strong><br />
gran<strong><strong>de</strong>s</strong> compositions religieuses, à partir <strong>de</strong><br />
modèles et <strong>de</strong> prototypes utilisés sans fard.<br />
Dans le cas présent, le traitement à l'horizontale<br />
entraîne la suppression pure et simple du<br />
motif <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux anges survolant la scène, mais il<br />
est tout-à-fait possible que le tableau que nous<br />
avons acquis ait été coupé et tronqué, car, iconographiquement,<br />
cette suppression est étonnante<br />
et on constate que la composition est un<br />
peu tassée dans son format. La facture est vive<br />
179<br />
et enlevée, et la comparaison avec les gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
décorations <strong>de</strong> la chapelle <strong><strong>de</strong>s</strong> Carmélites <strong>de</strong><br />
Toulouse et avec la composition sur le même<br />
thème <strong>de</strong> la cathédrale d'Auch ne laisse aucun<br />
doute sur l'attribution proposée.<br />
D.M.<br />
Anonyme<br />
(Toulouse, XVIII' siècle)<br />
179 bis<br />
Apothéose d'un Evêque<br />
Huile sur toile, H. 0,91; L. 1,01.<br />
Non signé, non daté.<br />
Œuvre trouvée dans une foire <strong>de</strong> brocante<br />
par M. M. Prin.<br />
Achat du musée, 1969.<br />
inv. 69-2-1.<br />
Cette œuvre <strong>de</strong> facture moyenne assez agréable<br />
est vraisemblablement une esquisse pour un<br />
plafond ou pour un tableau d'autel. Les noms<br />
<strong>de</strong> Despax, Cammas, Fauré peuvent venir à<br />
l'esprit, comme on l'a indiqué à la notice précé<strong>de</strong>nte,<br />
mais une attribution acceptable ne<br />
semble pouvoir être faite que si l'on découvre<br />
le tableau définitif dont ce tableau serait l'étu<strong>de</strong>.<br />
D.M.<br />
Guillaume GOUDIN<br />
(Toulouse, XVIII' siècle)<br />
180<br />
Le Sacrifice d'Iphigénie<br />
Plume et lavis <strong>de</strong> brun sur papier,<br />
H. 0,58; L. 0,46.<br />
Signé " Goudin inv "en bas, à droite, sur<br />
la marge tracée, non daté.<br />
Galerie G. Hahn, Paris.<br />
Achat du musée, 1979, subventionné par<br />
la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 70-1-1.<br />
83
Guillaume Goudin était totalement absent <strong>de</strong><br />
nos collections. Il eut un atelier à Toulouse, à<br />
la fin du XVIII' siècle et fut mentionné à plusieurs<br />
reprises dans les catalogues <strong><strong>de</strong>s</strong> Salons<br />
<strong>de</strong> l'Académie Royale <strong>de</strong> Toulouse. Il reste,<br />
pourtant, un artiste méconnu, sinon inconnu,<br />
malgré le rôle qu'il paraît avoir joué dans la<br />
diffusion <strong>de</strong> néo-classicisme à Toulouse. Ne<br />
serait-ce qu'a ce titre il était opportun d'acquérir<br />
une oeuvre <strong>de</strong> Goudin. La facture, au graphisme<br />
acéré sur lequel se répartissent les<br />
valeurs et les ombres en larges plages prestement<br />
lavées, fait écho, au XVIII' siècle, aux<br />
techniques et au style graphique <strong>de</strong> Raymond<br />
Lafage et Antoine Rivalz, mais, aussi, aux<br />
apports <strong>de</strong> Poussin et <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>, en s'inscrivant<br />
dais le courant <strong>de</strong> conception <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
compositions historiques spectaculaires dont la<br />
pratique reprit son essor, à l'incitation du<br />
Surintendant <strong><strong>de</strong>s</strong> Bâtiments et <strong>de</strong> l'Académie, à<br />
partir <strong>de</strong> 1773-1775.<br />
D.M.<br />
Pierre Henri <strong>de</strong> VALENCIENNES<br />
(Toulouse 1750 - Paris 1819)<br />
181<br />
Eruption du Vésuve arrivée le 24 août <strong>de</strong> l'an<br />
79 <strong>de</strong> J.-C. sous le règne <strong>de</strong> Titus<br />
Huile sur toile, H. 1,475; L. 1,955.<br />
Signé et daté "P. Valenciennes 1813 ", en<br />
bas à droite.<br />
Marshall Spink Gallery, Londres.<br />
Achat du musée, 1977, subventionné par<br />
la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 78-1-1.<br />
84<br />
Pierre Henri <strong>de</strong> Valenciennes, qui avait supprimé<br />
sa particule <strong>de</strong>puis la Révolution, peignit ce<br />
grand tableau à soixante trois ans et l'exposa<br />
au Salon <strong>de</strong> 1814 où il fit, ainsi, une rentrée<br />
très remarquée après plusieurs années d'absence.<br />
Quoique tardif dans l'ceuvre du peintre, ce<br />
paysage à thème lui permet, à nouveau, <strong>de</strong><br />
réaffirmer sa théorie et sa pratique du genre<br />
qu'il prône, "le paysage historique ", genre<br />
pour lequel, grâce à sa rentrée au Salon, il<br />
obtient, en 1816, la création d'un Prix <strong>de</strong> Rome<br />
spécifique. Une fois encore, en se fondant sur<br />
la double étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la nature, abordée avec un<br />
oeil attentif, bienveillant ou émerveillé et<br />
effrayé, avec un oeil récréatif et <strong><strong>de</strong>s</strong> règles<br />
expressives et <strong>de</strong> composition <strong><strong>de</strong>s</strong> paysages <strong>de</strong><br />
Poussin et <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong>, l'image et le récit à<br />
mettre en peinture, selon les convenances <strong>de</strong><br />
l'expression vraie et <strong>de</strong> la perspective, doivent<br />
harmoniser l'humain et le naturel, l'histoire, la<br />
morale et la nature. A l'événement historique<br />
réel et connu <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Pline l'Ancien, le<br />
naturaliste, victime <strong>de</strong> sa trop gran<strong>de</strong> curiosité<br />
naturelle et scientifique, dont l'image doit être<br />
reconstituée figurativement et narrativement<br />
selon un juste <strong><strong>de</strong>s</strong>sein, s'ajoute, ici, la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription<br />
picturale d'une éruption du Vésuve effectivement<br />
vécue par Valenciennes, les 8 et 9 août<br />
1779, lors <strong>de</strong> son voyage <strong>de</strong> formation en Italie<br />
et dont il nous a laissé ses impressions personnelles<br />
dans son journal <strong>de</strong> voyage. Cette éruption<br />
avait été la plus forte connue au XVIII'<br />
siècle et pouvait très valablement servir <strong>de</strong><br />
modèle pour la représentation imaginaire <strong>de</strong><br />
celle <strong>de</strong> l'an 79, motif majeur <strong>de</strong> l'oeuvre, la<br />
scène <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Pline occupant mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tement,<br />
dans une intention éthique et édifiante<br />
évi<strong>de</strong>nte, la partie inférieure droite du tableau,<br />
comme l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la catastrophe<br />
naturelle infligeant sa loi au mon<strong>de</strong> et aux<br />
humains, scène traitée dans son immersion<br />
même dans la tonalité générale <strong>de</strong> l'embrasement<br />
et dans le romanticisme du récit global.<br />
Le peintre offrit ce tableau à son ami le naturaliste<br />
Bernard Germain Etienne Comte <strong>de</strong> Lacépè<strong>de</strong><br />
; le fils <strong>de</strong> Lacépè<strong>de</strong> en fit ensuite don au<br />
neveu du peintre, le naturaliste Achille Valenciennes<br />
et le tableau resta dans sa famille jusqu'au<br />
XX' siècle.<br />
Historique : Collection du Comte <strong>de</strong> Lacépè<strong>de</strong> ; collection<br />
Achille Valenciennes et ses <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants<br />
vente Bardinet, Paris, 1945 ; Marshall Spink Gallery.<br />
Bibl. : C.P. LANDON, Salon <strong>de</strong> 1814, Annales du<br />
<strong>Musée</strong> et <strong>de</strong> l'Ecole Mo<strong>de</strong>rne <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts, Paris,<br />
1814, p. 116; R.I. DURDENT, L'Ecole Française<br />
en 1814, ou Examen critique <strong><strong>de</strong>s</strong> Ouvrages <strong>de</strong> Peintures,<br />
Sculpture, Architecture et Gravures exposées<br />
au Salon du <strong>Musée</strong> Royal <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts, Paris, 1814,<br />
pp. 119-120; P.H. Valenciennes, Elémens <strong>de</strong> Perspective<br />
Pratique à l'usage <strong><strong>de</strong>s</strong> Artistes, Paris, 2' éd.,<br />
1820, pp. 479-480; Th. MONOT, P. NOIROT,<br />
I. THEODORIDES, Achille Valenciennes, Paris,<br />
1967, pp. 93-94; Geneviève LACAMBRE, "Toubuse,<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> : l'éruption du Vésuve<br />
par Pierre Henri <strong>de</strong> Valenciennes" dans La Revue<br />
du Louvre, f0 516, 1980, pp. 312-314 (repr.).<br />
Expositions : Salon <strong>de</strong> 1814 (n° 893) ; Visions of<br />
Vesuvius, Museum of Fine Arts, Boston (U.S.A.),<br />
1978, cat. p. 15, repr. p. 12; French Painting.' The<br />
revolutionnary Deca<strong><strong>de</strong>s</strong> 1760-1830, Sydney et Melbourne<br />
(Australie) 1980-1981, n° 115 (repr.).<br />
D.M.<br />
181
Jean-François FAURE<br />
(Toulouse 1750- 1829)<br />
182<br />
La Conversion <strong>de</strong> Saint Paul<br />
Huile sur toile, H. 2,90; L. 2,00.<br />
Signé et daté " J.F. Fauré 1791 "en bas à<br />
gauche.<br />
Collection <strong>de</strong> M. Chalo, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1982.<br />
inv. 82-5-1.<br />
Jean-François Fauré était très mal représenté<br />
dans nos collections, une telle acquisition s'imposait<br />
donc. Outre son intérêt pictural propre,<br />
avec la continuation du style imitatif et baroquisant<br />
<strong>de</strong> Despax dans une composition dont<br />
l'iconographie et l'organisation graphique et<br />
plastique s'inspirent délibérément <strong>de</strong> modèles<br />
remontant à la première moitié et au milieu du<br />
XVIII' siècle, ce tableau, daté et signé <strong>de</strong> 1791,<br />
présente un témoignage rare <strong>de</strong> la permanence<br />
<strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong> la peinture religieuse dans la<br />
première phase <strong>de</strong> la Révolution : sans doute<br />
s'agit-il <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> d'un noble, peut-être<br />
du milieu parlementaire, qui tenait à maintenir<br />
l'expression <strong>de</strong> sa foi et sa monstration, fût-ce<br />
dans la chapelle privée <strong>de</strong> sa rési<strong>de</strong>nce, alors<br />
que s'annonçaient les atteintes <strong>de</strong> plus en plus<br />
fondamentales à la religion catholique. Cette<br />
oeuvre, en très mauvais état et en cours <strong>de</strong> restauration,<br />
n'a pas pu être exposée.<br />
D.M.<br />
Louis Germain d'AUBUISSON<br />
(Toulouse ? - 1829)<br />
183<br />
Alexandre domptant Bucéphale<br />
Huile sur toile, H. 4,00; L. 6,00.<br />
Signé et daté " d'Aubuisson. Salon <strong>de</strong><br />
1822 " en cursive en bas.<br />
Collection <strong>de</strong> Bertier-Pinsaguel et<br />
Laurencin-Beaufort.<br />
Vente publique, Toulouse, 28 février 1977.<br />
Achat du musée, 1977, subventionné par<br />
la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 77-2-1.<br />
Jeune artiste d'origine toulousaine, formé dans<br />
l'atelier <strong>de</strong> J.L. David dont il fut, un temps, le<br />
massier, Louis Germain d'Aubuisson, a<strong>de</strong>pte<br />
<strong>de</strong> l'esthétique néo-classique et historiciste <strong>de</strong><br />
son époque, voulut se manifester et se distinguer<br />
avec éclat par un grand tableau à thème<br />
politique d'actualité, symbolisé par un sujet<br />
mythologique, au Salon <strong>de</strong> 1822, le Salon où<br />
Delacroix affirmait sa propre personnalité avec<br />
la barque <strong>de</strong> Dante et <strong>de</strong> Virgile, la distance<br />
entre l'oeuvre du toulousain et celle <strong>de</strong> Delacroix<br />
montrant bien le clivage qui se produisait<br />
alors dans la peinture française. L'illustration<br />
monumentale <strong>de</strong> l'histoire du jeune Alexandre<br />
domptant le cheval Bucéphale, visait à représenter<br />
et symboliser, dans sa gloire et sa force,<br />
l'heureuse advenue <strong>de</strong> la Restauration, puisque<br />
la figure d'Alexandre est un portrait idéalisé <strong>de</strong><br />
Louis XVIII et que Bucéphale incarne la Révolution<br />
et l'Empire terrassés par le Roi revenu.<br />
Ce tableau fit un semblant <strong>de</strong> scandale, mais<br />
plus politique et idéologique qu'artistique. Le<br />
peintre espérait, sans doute, que les pouvoirs<br />
publics lui achèteraient le tableau. Ne voyant<br />
rien venir, il tenta sa chance, trois ans plus<br />
tard, à Toulouse, en exposant spécialement son<br />
tableau au <strong>Musée</strong> pendant dix jours <strong>de</strong> 1825,<br />
sans avoir plus <strong>de</strong> succès auprès <strong>de</strong> la municipalité<br />
qui invoqua le manque d'argent pour ne<br />
pas acquérir l'oeuvre. Après la mort prématurée<br />
<strong>de</strong> Louis Germain d'Aubuisson, alors professeur<br />
à l'Ecole <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts <strong>de</strong> Toulouse, en<br />
1829, son fils, militaire impécunieux, essaya, à<br />
nouveau et par <strong>de</strong>ux fois, <strong>de</strong> faire acheter ce<br />
tableau par la Ville, comptant sur l'appui d'un<br />
sien cousin membre du Conseil Municipal,<br />
mais les mêmes raisons d'économies entraînèrent<br />
les mêmes effets et la gran<strong>de</strong> composition<br />
<strong>de</strong>meura en place dans la cage d'escalier du<br />
château <strong>de</strong> Pinsaguel où le peintre l'avait installée<br />
pour remercier ses amis <strong>de</strong> Bertier <strong>de</strong><br />
l'hospitalité qu'ils lui avaient donnée. Pour<br />
procé<strong>de</strong>r à cette installation, le peintre n'avait<br />
pas hésité à couper largement sa toile dans sa<br />
partie gauche. Lors <strong>de</strong> la vente publique du<br />
tableau en février 1977 le musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
s'est porté acquéreur, avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Direction<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France, en raison <strong>de</strong> l'importance<br />
historique <strong>de</strong> cette oeuvre, pleine <strong>de</strong><br />
mouvement et <strong>de</strong> drame, malgré sa rai<strong>de</strong>ur graphique<br />
et comme témoignage exceptionnel du<br />
néo-classicisme tardif à Toulouse. Les dimensions<br />
et l'état <strong>de</strong> cette peinture, en cours <strong>de</strong> restauration,<br />
n'ont pas permis son exposition.<br />
Bibi.: Le Flâneur (Paul Mesplé), "un important<br />
tableau toulousains entre au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>"<br />
dans L'Auto, n° 427, avril 1977, pp. 90-91. D.M.<br />
183<br />
Anonyme<br />
(Toulouse, début du XIX' siècle)<br />
184<br />
Portrait d'une Jeune femme<br />
Huile sur toile, H. 0,58; L. 0,49.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-6.<br />
184<br />
Beau portait en buste, <strong>de</strong> face, d'une jeune<br />
femme à l'air un peu emprunté, campagnard,<br />
dans ses plus beaux atours et couverte <strong>de</strong> tous<br />
ses bijoux. La tête est couverte d'une coiffe en<br />
voile tenue par un ruban rose et un fichu <strong>de</strong><br />
fine lingerie moussante est croisé sur la poitrine<br />
et serré à la ceinture. La jeune femme porte<br />
aux oreilles <strong><strong>de</strong>s</strong> pen<strong>de</strong>ntifs d'or en goutte d'eau<br />
à perlettes et un collier fait d'une chaînette<br />
d'or, avec un coeur en or serti d'une perle et<br />
porté en sautoir et une colombe en or à trois<br />
perles, en pen<strong>de</strong>ntif, la tête en bas. La facture<br />
est fine et légère et peut faire penser à certains<br />
beaux portraits féminins <strong>de</strong> Roques déjà<br />
conservés au musée ou même au style <strong><strong>de</strong>s</strong> portraits<br />
<strong>de</strong> Lassave (cf. ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous n° 211 et ss.)<br />
que nous avons acquis récemment. Mais ce<br />
type <strong>de</strong> portrait, qui poursuit une tradition née<br />
au XVIII siècle et absorbe les acquis davidiens,<br />
est assez généralement répandu en France,<br />
dans le premier tiers du XIX' siècle, pour<br />
qu'il soit difficile <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une attribution.<br />
Jean Blaise WILLEMSENS<br />
(Toulouse 1806 - 1859)<br />
185<br />
D.M.<br />
Déposition <strong>de</strong> Croix<br />
Huile sur toile, H. 0,72; L. 0,91.<br />
Signé et daté" Willemsens 1841 "en bas à<br />
gauche.<br />
Collection du Chanoine Bezombes, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1970.<br />
inv. 70-7-1.<br />
Artiste toulousain mal connu, Willemsens était<br />
représenté au musée par sa gran<strong>de</strong> composition<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Inondés <strong>de</strong> Tounis et par un beau portrait<br />
<strong>de</strong> joaillier acquis par M. Mesplé, tableaux où<br />
l'on constate ce que l'on pourrait appeler un<br />
vérisme néo-classique. Malgré le style fort<br />
convenu <strong>de</strong> cette peinture religieuse, il a semblé<br />
intéressant, justement, <strong>de</strong> conserver un témoignage<br />
<strong>de</strong> la participation <strong>de</strong> Willemsens au<br />
85
enouveau religieux <strong>de</strong> Toulouse au XIX' siècle,<br />
renouveau spirituel mais non point artistique<br />
puisque l'on voit que le peintre, comme la<br />
plupart <strong>de</strong> ses confrères <strong>de</strong> l'époque, applique à<br />
la comman<strong>de</strong> religieuse une iconographie<br />
extrêmement traditionnelle dans un style relativement<br />
stéréotypé.<br />
D.M.<br />
Jules GARIPUY<br />
(Toulouse 1817 - 1893)<br />
186<br />
Suzanne et les vieillards<br />
Huile sur toile, H. 0,50; L. 0,65.<br />
Monogrammé "J.G. " en bas à gauche,<br />
non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-8.<br />
Le musée ne possédait <strong>de</strong> Jules Garipuy, qui<br />
fut élève <strong>de</strong> Delacroix, puis conservateur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
peintures du musée <strong>de</strong> Toulouse, que <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
compositions historiques et une belle scène<br />
réaliste <strong>de</strong> genre et il a semblé intéressant d'acquérir,<br />
dans le lot d'oeuvres proposées par<br />
Ma<strong>de</strong>moiselle Calvet, cette pocha<strong>de</strong> où s'exprime<br />
l'attirance <strong>de</strong> Garipuy pour la peinture<br />
vénitienne et la peinture flaman<strong>de</strong>, passion qui<br />
s'était manifestée par l'exécution d'une gran<strong>de</strong><br />
copie <strong>de</strong> l'Amour Sacré et l'Amour Profane du<br />
Titien, travail d'école que nous conservons<br />
également dans les collections.<br />
D.M.<br />
Léon FAURE<br />
(Toulouse 1819 - Paris 1887)<br />
187<br />
Bouquet <strong>de</strong> fleurs<br />
Huile sur toile, H.0,81 ; LL. 0,65.<br />
Signé "L. Fauré" au milieu à gauche.<br />
Galerie Latapie, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1970.<br />
inv. 70-4-1.<br />
Bouquet dans le goût du XVIII' siècle. CEuvre<br />
très fragile et très abîmée, qui doit être restaurée<br />
et ne peut être exposée.<br />
D.M.<br />
86<br />
Jules Bertrand GELIBERT<br />
(Bagnères -<strong>de</strong>-Bigorre 1834 - Toulouse ?)<br />
188<br />
L'entrée du chenil<br />
Huile sur toile, H. 0,76; L. 1,13.<br />
Signé et daté "Jules Gélibert 1872 " en<br />
bas à gauche.<br />
Collection <strong>de</strong> M. et Mme Durand, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1972.<br />
inv. 72-2-1.<br />
Peintre toulousain encore mal connu, et dont le<br />
musée ne possédait qu'un grand paysage animé,<br />
La <strong><strong>de</strong>s</strong>cente <strong><strong>de</strong>s</strong> troupeaux, paysage à tendance<br />
réaliste, mais encore marqué par la tradition<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> paysages romantiques <strong>de</strong> Théodore<br />
Richard, Gélibert semble avoir évolué dans le<br />
sens du réalisme, voire du naturalisme Avec<br />
cette Entrée <strong>de</strong> chenil <strong>de</strong> 1872 nous voyons le<br />
peintre se situer dans l'esthétique naturaliste<br />
telle qu'elle s'était élaborée dans Pceuvre <strong>de</strong><br />
Jules Breton et qu'elle se développait avec Jean<br />
Charles Cazin, Julien Dupré et même Norbert<br />
Goeneutte. Il semblerait donc que beaucoup <strong>de</strong><br />
peintres toulousains <strong>de</strong> cette époque, malheureusement<br />
trop méconnus, aient suivi une voie<br />
qui était générale en France et répondait à une<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> esthétique et imaginaire émanant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
mêmes milieux sociaux et satisfaite par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
peintres que leur formation mettait à même <strong>de</strong><br />
satisfaire cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
D.M.<br />
Gabriel BERINGUIER<br />
(Toulouse 1843 - 1913)<br />
189<br />
Le wagon <strong>de</strong> troisième classe<br />
Crayon sur papier, H. 0,28 ; L. 0,43 (vue).<br />
Signé "G. Béringuier " en bas à gauche,<br />
non daté.<br />
Collection Billaud, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-1-1.<br />
Cette scène <strong>de</strong> genre est visiblement inspirée<br />
par Daumier et les caricaturistes <strong>de</strong> l'époque et<br />
la technique du crayon gras a dû être adoptée<br />
en vue <strong>de</strong> la reproduction lithographique. D.M.<br />
188<br />
Gabriel BERINGUIER<br />
(Toulouse 1843 - 1913)<br />
190<br />
Le tonnelier<br />
Crayons <strong>de</strong> couleurs sur papier, H.0,45 ;<br />
L. 0,30 (vue).<br />
Signé "G. Béringuier " en bas à gauche,<br />
non daté.<br />
Collection Billaud, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-1-2.<br />
Image du travail, ou plus exactement d'un travailleur,<br />
dans un style caractéristique du naturalisme<br />
<strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième moitié du XIX' siècle,<br />
évoluant entre la tradition, issue du XVIII' siècle,<br />
<strong>de</strong> la représentation <strong><strong>de</strong>s</strong> métiers et petits<br />
métiers et l'influence du réalisme à tendance<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>criptive sociale <strong>de</strong> Courbet, Millet ou Breton,<br />
<strong>de</strong> l'avénement du mon<strong>de</strong> du travail<br />
comme sujet <strong>de</strong> l'art et le genre photographique<br />
nouveau illustré par Disdéri et Nègre. Mais,<br />
picturalement, Béringuier dépasse ce naturalisme,<br />
ou, plutôt le plie à une volonté <strong>de</strong> style,<br />
marquée par une vision formelle dynamique,<br />
interprétative, qui fait penser au Mo<strong>de</strong>rn'style<br />
et dont la facture, très matiériste, très volontaire<br />
quant à son chromatisme, même dans l'utilisation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> crayons, montre un talent sensible à<br />
la mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong> Daumier, <strong>de</strong> Guys, <strong>de</strong><br />
Toulouse-Lautrec et <strong>de</strong> Chéret.<br />
D.M.<br />
Gabriel BERINGUIER<br />
(Toulouse 1843 - 1913)<br />
191<br />
Le Bûcheron<br />
Huile sur toile, H. 0,60; L.0,40.<br />
Signé "G. Béringuier " en bas à gauche,<br />
non daté.<br />
Collection Billaud, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-1-3.<br />
Peinture caractéristique <strong>de</strong> l'aboutissement du<br />
travail graphique <strong>de</strong> Béringuier, tel qu'on peut<br />
le voir dans les <strong>de</strong>ux oeuvres précé<strong>de</strong>ntes. Naturalisme<br />
à tendance sociale, locale même, mais<br />
aussi tendance à saisir la mo<strong>de</strong>rnité dans la<br />
mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong> la peinture. L'état <strong>de</strong> cette peinture<br />
n'a pas permis son exposition.<br />
L'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> trois oeuvres <strong>de</strong> Béringuier<br />
acquises dans la collection Billaud <strong>de</strong> Toulouse<br />
est venu compléter un rassemblement déjà<br />
entrepris par M. Paul Mesplé et nous-même<br />
avant 1969, et qui permet, maintenant, si<br />
approximativement que ce soit, <strong>de</strong> se faire une<br />
idée significative <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> cet artiste<br />
trop mal connu.<br />
D.M.<br />
Alexandre SERRES<br />
(Toulouse XIX' siècle, début du XXe siècle)<br />
192<br />
Au fil <strong>de</strong> l'eau<br />
Huile sur toile, H. 1,51 ; L. 1,06.<br />
Signé et daté "Serres Alexandre 1877 "en<br />
bas à droite.<br />
Collection <strong>de</strong> Madame Estra<strong>de</strong>, Toulouse.<br />
Don, 1977.<br />
inv. 77-12-1.
Malgré la réputation fort flatteuse dont jouit<br />
encore Alexandre Serres chez certains amateurs<br />
toulousains, nous n'avons trouvé aucun<br />
renseignement précis sur lui. Ce tableau, <strong>de</strong><br />
1877, a sans doute fait partie du premier envoi<br />
<strong>de</strong> Serres qui ait été accepté et exposé à un<br />
Salon. Alors que se développent les mouvements<br />
naturalistes et impressionnistes, ce<br />
tableau montre l'application d'un style troubadour<br />
attardé, extrêmement consciencieux, refusant<br />
les séductions <strong>de</strong> la matière, au profit<br />
d'une imagerie, d'un style illustratif, évocateur,<br />
caractéristique d'une peinture qui ne connaît<br />
que <strong><strong>de</strong>s</strong> thèmes littéraires et l'humilité du mo<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> leur illustration, ce que confirme l'oeuvre <strong>de</strong><br />
Serres que nous conservions déjà, Orphée et<br />
Euridyce, du Salon <strong>de</strong> 1880.<br />
D.M.<br />
Henri RACHOU<br />
(Toulouse 1855 - 1944)<br />
193<br />
Portrait <strong>de</strong> Monsieur Louis Lacroix<br />
Huile sur contreplaqué, H. 0,55 ; L. 0,455.<br />
Signé et daté "A Louis Lacroix/Henri<br />
Rachou / 42 I "en bas à droite, sur le titre<br />
du livre relié, à l'encre.<br />
Collection <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle L. Balats,<br />
Toulouse.<br />
Don en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Henri Rachou, qui fut conservateur du <strong>Musée</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> pendant quelques quarante ans,<br />
était peintre, disciple <strong>de</strong> Puvis <strong>de</strong> Chavannes<br />
pour lequel il professait une très gran<strong>de</strong> admiration<br />
et ami <strong>de</strong> Toulouse-Lautrec dont il nous<br />
a laissé un admirable portrait à l'âge <strong>de</strong> vingt<br />
ans. Ce portrait <strong>de</strong> Louis Lacroix est l'une <strong>de</strong><br />
ses <strong>de</strong>rnières oeuvres et il est caractéristique <strong>de</strong><br />
son style, à la matière terreuse, sèche, due à<br />
une pâte peu huileuse et délayée presqu'exclusivement<br />
à la térébenthine, comme les Nabis et<br />
Vuillard en affectionnaient l'emploi, au graphisme<br />
rigoureux et stylisé et au chromatisme<br />
tendu autour <strong>de</strong> la saturation <strong><strong>de</strong>s</strong> ocres comme<br />
ton local appliqué au maximum <strong>de</strong> motifs.<br />
Louis Lacroix, commerçant honorablement<br />
connu <strong>de</strong> la cité, était aussi et surtout un fin lettré<br />
(il fut mainteneur <strong>de</strong> l'Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> Jeux<br />
Floraux) et un grand amateur d'art qui collectionna<br />
Toulouse-Lautrec, Van Dongen, Vuillard,<br />
et encouragea nombre d'artistes toulousains.<br />
Sur le cadre, réalisé par Rachou luimême,<br />
est inscrite la <strong>de</strong>vise <strong>de</strong> Louis Lacroix<br />
"Je vis chez moi ". Louis Lacroix offrit ce<br />
beau portrait à sa gouvernante, la fidèle Léontine<br />
Balats, qui l'a offert au <strong>Musée</strong> peu <strong>de</strong><br />
temps avant sa mort.<br />
D.M.<br />
Henri MARTIN<br />
(Toulouse 1860 - Labasti<strong>de</strong> -du-Vert 1943)<br />
194<br />
Portrait <strong>de</strong> Madame Sans<br />
Huile sur toile, H. 2,00, L. 0,94.<br />
Signé et daté "Henri Martin 1895 "en bas<br />
à gauche.<br />
Collection <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle Durand, Toulouse.<br />
Don, 1981.<br />
inv. 81-5-1.<br />
Le portrait <strong>de</strong> Madame Sans, personnalité du<br />
mon<strong>de</strong> toulousain, se situe à l'époque où Henri<br />
Martin fut attiré par les symbolistes, alors très<br />
en vogue également dans les milieux cultivés<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> grands amateurs toulousains : la tapisserie<br />
à semis <strong>de</strong> chardons, la branche <strong>de</strong> chardon sec<br />
tenue par le modèle, à hauteur du visage,<br />
presque comme un sceptre ou la palme du martyre,<br />
reprennent un thème fréquent chez les<br />
symbolistes et la signification évocatrice est<br />
accentuée par la rai<strong>de</strong>ur voulue du modèle et 195<br />
par la lumière projetée sur le visage et la<br />
branche <strong>de</strong> chardon. Encore quelque peu affecté,<br />
ce grand portrait annonce la somptuosité <strong>de</strong><br />
facture <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> figures que va abor<strong>de</strong>r<br />
alors Henri Martin et, en particulier, <strong>de</strong> Beauté,<br />
le beau tableau <strong>de</strong> 1900 que nous possédions<br />
déjà.<br />
Exposition : Henri Martin, Palais <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts, Toulouse<br />
et Mairie annexe du V' arrondissement <strong>de</strong> Paris,<br />
printemps 1983, n° 22.<br />
D.M.<br />
Henri MARTIN<br />
(Toulouse 1860 - Labasti<strong>de</strong>-du-Vert 1943)<br />
190<br />
Etu<strong>de</strong> pour les Bords <strong>de</strong> la Garonne, René<br />
Martin<br />
Huile sur toile, H. 0,60; L. 0,40.<br />
Signé "Henri Martin " en bas à droite,<br />
non daté.<br />
Achat du musée, 1977, à un collectionneur<br />
anonyme, par l'Intermédiaire <strong>de</strong> la Banque<br />
<strong>de</strong> Paris et <strong><strong>de</strong>s</strong> Pays-Bas et avec le<br />
concours du Fonds Régional d'Acquisitions<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />
inv. 82-8-1.<br />
87
Esquisse très vive et enlevée, à la touche large<br />
et affirmée, du second personnage solitaire qui<br />
s'avance sur la berge, le fils ca<strong>de</strong>t du peintre,<br />
René. Cette étu<strong>de</strong> doit se situer vers 1905-1906<br />
et a probablement fait partie du lot d'esquisses<br />
exposées en 1906 à Paris au Salon d'Automne.<br />
D. M.<br />
Georges CASTEX<br />
(Toulouse 1860-1943)<br />
196<br />
Une figure <strong>de</strong> terre-cuite <strong>de</strong> Saint-Sernin aux<br />
<strong>Augustins</strong><br />
Huile sur toile, H. 1,31 ; L. 0,89.<br />
Signé " Georges Castex " en bas à droite,<br />
non daté.<br />
Galerie Montagut, Paris.<br />
Achat du musée, 1983.<br />
inv. 83-14-1.<br />
88<br />
195<br />
Exact contemporain d'Henri Martin, Georges<br />
Castex a fait essentiellement une carrière toulousaine<br />
et est resté plus intimement attaché à<br />
la tradition et à l'enseignement <strong>de</strong> Jean-Paul<br />
Laurens. Nous conservons <strong>de</strong> lui un certain<br />
nombre d'ceuvres, toiles ou gouaches et aquarelles,<br />
qui témoignent du pittoresque du patrimoine<br />
et <strong>de</strong> la vie toulousaine. Cette composition,<br />
d'un chromatisme relativement violent<br />
chez Castex, est intéressante par ce qu'elle<br />
nous apprend <strong>de</strong> la représentation que l'on se<br />
faisait du musée, ici peint <strong>de</strong> manière invraisemblable<br />
et entièrement réinventé, le thème du<br />
personnage féminin en terre-cuite, mystérieux,<br />
étant associé à la figuration d'une jeune fille<br />
assise au pied d'un pilier, rêveuse ou éplorée.<br />
Sans doute cette peinture a-t-elle été faite peu<br />
après l'entrée <strong><strong>de</strong>s</strong> figures <strong>de</strong> terre-cuite au<br />
musée, vers 1905-1910.<br />
D.M.<br />
Auguste SEYSSES<br />
(Toulouse 1862-?)<br />
197<br />
Nu dans l'atelier<br />
Huile sur toile, H. 0,55; L.0,38.<br />
Signé "aux amis Rulhe bien amicalement,<br />
AS Seysses " en bas à droite, non daté.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Surtout connu comme sculpteur et graveur,<br />
Seysses peignait <strong>de</strong> temps en temps et nous<br />
avons ici une pocha<strong>de</strong> un peu appliquée offerte<br />
à Monsieur et Madame Rulhe, qui avaient un<br />
hôtel particulier mo<strong>de</strong>rne en face du Rectorat<br />
où ils recevaient grand nombre d'artistes et où<br />
ils collectionnaient les œuvres mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong><br />
leur goût : Victor Charreton, Maurice Soudan,<br />
Bouillières, Desnoyer, Saint-Saens. Madame<br />
Rulhe fut l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> premières femmes aviateurs.<br />
D.M.<br />
Jean DIFFRE<br />
(Toulouse 1864-1921)<br />
198<br />
Portrait du docteur Toujan<br />
Huile sur toile, H. 1,57; L. 1,21.<br />
Signé et daté "A M. le Docteur Toujan -<br />
Jean Diffre 1892 " en bas à droite.<br />
Collection <strong>de</strong> Monsieur Sers, Toulouse.<br />
Don, 1983.<br />
inv. Ro 1700.<br />
199<br />
Esquisse pour le plafond <strong>de</strong> la salle d'escrime<br />
du casino <strong>de</strong> Saint-Sébastien<br />
Huile sur toile, H. 0,66; L. 1,34.<br />
Signé.et daté " Esquisse pour la Salle d'Escrime<br />
du Professeur Bour<strong>de</strong>tte - Casino <strong>de</strong><br />
Saint Sébastien. J. Diffre 1910 " en bas à<br />
droite.<br />
Galerie Robar<strong>de</strong>y, Luchon-Toulouse.<br />
Achat du musée, 1976.<br />
inv. 76-7-1.<br />
200<br />
Scène <strong>de</strong> corrida : la pause<br />
Huile sur toile, H. 0,81 ; L. 0,59.<br />
Signé "Jean Diffre 1900 "en bas à gauche.<br />
Galerie Latapie, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1970.<br />
inv. 70-5-1.<br />
201<br />
A Saint-Just <strong>de</strong> Valcabrère<br />
Huile sur toile, H. 0,55; L. 0,435.<br />
Signé et daté "Jean Diffre 1913 "en bas à<br />
gauche.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Ces quatre œuvres, d'une gran<strong>de</strong> unité stylistique,<br />
nous permettent <strong>de</strong> représenter Jean Diffre<br />
dans nos collections en montrant divers<br />
aspects <strong>de</strong> sa production. Comme beaucoup<br />
d'autres peintres toulousains <strong>de</strong> son temps Jean<br />
Diffre est encore un inconnu et on attend beaucoup<br />
du travail biographique et critique qu'a<br />
entrepris son petit-fils.<br />
D.M.
200<br />
Cyprien BOULET<br />
(Toulouse 1877-1927)<br />
202<br />
Portrait <strong>de</strong> Madame Laffage<br />
Huile sur toile, H. 0,74; L. 0,60.<br />
Signé et daté "Cyprien Boulet 1922 ", au<br />
milieu à gauche.<br />
Collection Laffage, Toulouse.<br />
Don, 1975.<br />
inv. 75-3-1.<br />
Le musée ne possédait qu'une figure <strong>de</strong><br />
Cyprien Boulet et ce don du portrait <strong>de</strong> Madame<br />
Laffage, dans le style du réalisme du "retour<br />
à l'ordre " <strong>de</strong> l'entre-<strong>de</strong>ux-guerres, nous<br />
permet d'enrichir notre collection d'un peintre<br />
qu'aima Vuillard.<br />
D.M.<br />
Paul BERNADOT<br />
(Plaisance-du-Touch 1886-1913)<br />
203<br />
Le cheval <strong>de</strong> minotier<br />
Pastel sur papier, H.0,50 ; L.0,61.<br />
Non signé, non daté.<br />
Collection <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle Balats, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1973.<br />
inv. 73-7-1.<br />
Né dans une famille aisée <strong>de</strong> Plaisance-du-<br />
Touch, Paul Bernadot, tout en poursuivant ses<br />
étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine, s'adonna à la peinture et<br />
se montra l'émule <strong><strong>de</strong>s</strong> meilleurs aux expositions<br />
collectives qui animèrent Toulouse juste<br />
avant la guerre <strong>de</strong> 14-18 et Paul Mesplé a pu<br />
dire l'importance <strong>de</strong> ce jeune artiste trop tôt<br />
disparu, victime <strong>de</strong> la maladie contractée au<br />
cours d'un stage à l'hôpital <strong>de</strong> Berck. Sa production<br />
est relativement peu nombreuse et très<br />
attachée à la figuration poétique et authentique<br />
<strong>de</strong> la vie rurale autour <strong>de</strong> Plaisance-du-Touch.<br />
Ce pastel avait été acquis par Louis Lacroix à<br />
l'occasion du Salon d'Automne <strong>de</strong> Toulouse <strong>de</strong><br />
1909 et il l'avait offert ensuite à sa gouvernante<br />
Léontine Balats.<br />
D.M.<br />
89
Nos <strong>acquisitions</strong> <strong>de</strong> peintures et <strong>de</strong> quelques <strong><strong>de</strong>s</strong>sins <strong>de</strong><br />
l'école française ont été faites en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> données <strong>de</strong><br />
nos collections déjà existantes mais aussi et surtout, il faut<br />
bien le reconnaître, en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> opportunités du marché.<br />
Grâce à l'ai<strong>de</strong> et aux indications <strong>de</strong> nos collègues parisiens,<br />
nous avons pu acquérir <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>sinées préparatoires<br />
aux oeuvres célèbres et prestigieuses du Baron Gros<br />
et <strong>de</strong> Delacroix qui font partie <strong><strong>de</strong>s</strong> collections, d'une part,<br />
et, suivant les occasions qui ont pu se présenter localement,<br />
nous avons pu acquérir un certain nombre d'oeuvres<br />
françaises s'échelonnant du XVI' siècle jusqu'à la Belle<br />
Epoque, oeuvres provenant presque toutes du milieu local,<br />
ce qui offre l'intérêt <strong>de</strong> témoigner <strong>de</strong> l'histoire du goût à<br />
Toulouse, d'autre part. Malheureusement, dans la plupart<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> cas, nous nous sommes heurtés à l'absence totale <strong>de</strong><br />
toute documentation précise sur les oeuvres et, le plus souvent,<br />
nous n'avons recueilli <strong>de</strong> nos donateurs ou <strong>de</strong> nos<br />
ven<strong>de</strong>urs que l'affirmation que c'étaient les aïeux, au siècle<br />
<strong>de</strong>rnier, qui avaient acquis ces oeuvres, mais on ne savait ni<br />
quand, ni où, ni comment. L'essentiel <strong>de</strong> ce que nous avons<br />
pu ainsi acquérir est constitué par <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong><strong>de</strong>s</strong> courants<br />
réalistes, naturalistes, voire même académiques. Il est donc<br />
curieux et quelque peu désolant, <strong>de</strong> constater qu'il ne reste<br />
pas trace, aujourd'hui, au niveau patrimonial, du bouillonnement<br />
progressiste qui se produisit à Toulouse, entre<br />
1870 et 1914, autour <strong>de</strong> quelques amateurs ou marchands,<br />
comme Chappe, Malpel, <strong><strong>de</strong>s</strong> sociétés artistiques et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
journaux, en particulier La Dépêche : les post-<br />
Impressionnistes, les Nabis et leurs amis <strong>de</strong> la région, les<br />
Fauves et même les Cubistes furent montrés, exposés,<br />
La peinture française<br />
du XVIe au XIXe siècle<br />
défendus, ici, par <strong><strong>de</strong>s</strong> esprits éclairés et entreprenants, mais<br />
qui n'ont pas mordu sur une société qui n'aura su reconnaître<br />
et accepter que ce qui reconduisait l'ordre du stable<br />
et <strong>de</strong> l'officiel ; Toulouse rosissait vaguement dans un<br />
décor Troisième République où l'art servait d'ameublement<br />
vieillot. La Ville n'acquit aucune oeuvre impressionniste<br />
et, sur les conseils <strong>de</strong> son intelligentsia placée, y compris<br />
au musée, refusa, par exemple, en 1901, le don généreux<br />
qui lui était fait <strong>de</strong> l'atelier <strong>de</strong> Toulouse-Lautrec, qui<br />
fait maintenant la gloire du musée d'Albi. Mais, si la collectivité,<br />
ses institutions et ses acteurs, campés sur leur<br />
immobilisme culturel confortable et tout drapés <strong>de</strong> progressisme<br />
laïc et républicain, se mirent ainsi à côté <strong>de</strong> l'histoire,<br />
ils ne furent pas seuls et il nous faut bien constater,<br />
aujourd'hui, que c'est l'ensemble <strong>de</strong> la bourgeoisie toulousaine<br />
qui, ainsi, passa à côté <strong>de</strong> l'histoire et qui a même<br />
laissé sombrer dans l'oubli ceux, dans son sein même, qui<br />
avaient autant illustré son confort que cherché à le bouleverser.<br />
Les quelques restes <strong>de</strong> l'art traditionnel, sinon<br />
convenu, que nous avons ainsi recueillis, montreraient,<br />
aussi, ce qu'il nous faut bien appeler une pingrerie toulousaine,<br />
tant la moisson est faible et, sur le plan officiel et<br />
institutionnel, il faut également constater que les <strong>acquisitions</strong><br />
faites à l'époque l'ont été uniquement du fait <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
envois <strong>de</strong> l'état et <strong>de</strong> la générosité flattée <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes<br />
médaillés, fiers d'offrir leurs oeuvres au <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> la Ville<br />
bien-aimée et d'en recueillir la gloire. On voit donc tout le<br />
retard qu'il convient <strong>de</strong> rattraper.<br />
D.M.<br />
91
Anonyme<br />
(XVI' ou XIX' siècle)<br />
204<br />
Triptyque <strong>de</strong> l'Histoire <strong>de</strong> Jean-Baptiste<br />
Trois panneaux, huile sur bois (H. 0,50;<br />
L. 0,35 chaque) encastrés dans un meuble<br />
en bois noir à arcature sur colonnettes,<br />
daté, au sommet <strong>de</strong> l'arca<strong>de</strong> centrale 1598.<br />
Non signé, non daté.<br />
Collection <strong>de</strong> M. Lacoste, Lautrec (Tarn).<br />
Achat du musée, 1970.<br />
inv. 70-6-1.<br />
Cette oeuvre, dont les panneaux peints sont très<br />
frustes, populaires, est un ensemble dont l'authenticité<br />
pose problème. Les panneaux peints<br />
semblent assurément être <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> peinture<br />
populaire, rurale, du XVI' ou du XVII'<br />
siècle ; le meuble est peut-être, effectivement,<br />
un meuble d'église rurale <strong>de</strong> la fin du XVI' siècle,<br />
mais on peut craindre, également, qu'il ne<br />
s'agisse d'un montage et d'une fabrication<br />
d'antiquaire du siècle <strong>de</strong>rnier. Monsieur Lacoste,<br />
notre ven<strong>de</strong>ur, nous a assuré qu'il possédait<br />
l'ensemble par héritage et qu'il avait été acquis<br />
au siècle <strong>de</strong>rnier par son grand-père, mais il<br />
ignorait où et quand. Mais même dans le doute,<br />
étant donné le prix extrêmement raisonnable<br />
<strong>de</strong>mandé, il a paru intéressant d'acheter cet<br />
objet complexe qui reste un témoignage du<br />
goût néo-médiéviste au siècle <strong>de</strong>rnier.<br />
Anonyme<br />
(XVII' siècle)<br />
205<br />
D.M.<br />
Fécondité<br />
Huile sur toile, H. 0,37; L.0,50.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-2.<br />
Tableau au chromatisme brun soutenu, dont<br />
les formes, italianisantes, font penser à celles<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> compositions du classicisme français naissant<br />
sous Louis XIII et au début du règne <strong>de</strong><br />
Louis XIV. Œuvre relativement mineure, malgré<br />
ses qualités, elle fut sans doute acquise<br />
comme peinture italienne par M. Calvet, grand<br />
amateur <strong>de</strong> peintures étrangères.<br />
D.M.<br />
Anonyme<br />
(XVII' siècle)<br />
206<br />
Double bouquet <strong>de</strong> fleurs<br />
Huile sur toile, H. 0,69; L. 0,94.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-3.<br />
Les <strong>de</strong>ux bouquets, composés en <strong>de</strong>ux pyrami<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
opposées latéralement sur un fond très<br />
sombre, d'une facture souple, font immanquablement<br />
penser à Monnoyer et c'est sous ce<br />
nom que l'oeuvre était conservée dans la collection<br />
Calvet, attribution qui nous parait peu<br />
probable.<br />
D.M.<br />
92<br />
Anonyme<br />
(XVII' siècle)<br />
207<br />
Portrait d'homme<br />
Huile sur toile, H. 0,83; L.0,67.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-1.<br />
Œuvre française <strong>de</strong> la première moitié du<br />
XVII' siècle. La physionomie du personnage<br />
représenté, le costume, avaient amené M. Calvet<br />
à comparer cette oeuvre au beau portrait <strong>de</strong><br />
l'Homme aux crevés <strong>de</strong> Sébastien Bourdon au<br />
<strong>Musée</strong> Fabre <strong>de</strong> Montpellier. Sans en avoir la<br />
prestance, la souplesse et la qualité, ce portrait<br />
est significatif du portrait français <strong>de</strong> cette<br />
époque et l'attribution qu'en rêvait M. Calvet<br />
dénote une mentalité courante chez les collectionneurs<br />
du siècle <strong>de</strong>rnier, celle qui consistait<br />
à toute force à mettre un nom, le plus prestigieux<br />
possible, sur une oeuvre.<br />
D.M.<br />
Anonyme<br />
(XVII' siècle)<br />
208<br />
Portrait d'un religieux ou d'un magistrat<br />
Huile sur toile, ovale, H. 0,81; L. 0,65.<br />
Non signé, non daté, au dos, sur le chassis,<br />
dans la courbure supérieure "Philippe<br />
Champaigne ", à l'encre, écriture du<br />
XVIII' siècle.<br />
Collection <strong>de</strong> M. Caramel, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1974.<br />
inv. 74-5-1.<br />
Notre ven<strong>de</strong>ur, malgré l'inscription portée<br />
anciennement sur le chassis et qui aurait dû le<br />
flatter, attribuait ce portrait à Largillière. Sans<br />
doute l'une et l'autre <strong>de</strong> ces attributions sontelles<br />
erronées, encore que la qualité du tableau<br />
doive obliger à pousser les recherches d'attribution.<br />
Il semble, cependant que ce soit plutôt<br />
vers le second tiers du XVII' siècle qu'il faille<br />
chercher et l'inscription "Philippe Champaigne<br />
", même si elle est fausse, pointe un caractère<br />
flamand assez sensible dans cette oeuvre.<br />
D.M.<br />
207
Jean Louis DEMARNE dit DEMARNETTE<br />
(Bruxelles 1746 - Paris 1837)<br />
209<br />
Paysage pastoral au bord d'un fleuve<br />
Huile sur bois, H.0,24 ; L.0,325.<br />
Non signé, non daté, au dos, à la peinture<br />
noire " Demarne ".<br />
inv. 71-2-4.<br />
210<br />
Paysage pastoral au bord d'un fleuve<br />
Huile sur bois, H. 0,24; L. 0,33.<br />
Non signé, non daté.<br />
inv. 71-2-5.<br />
Deux tableaux formant pendants.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
Deux petits paysages fluviaux, avec un fleuve<br />
en plaine sur l'un et un fleuve au pied <strong>de</strong> montagnes<br />
et <strong>de</strong> constructions sur l'autre et, dans<br />
les <strong>de</strong>ux cas, <strong><strong>de</strong>s</strong> bergers et bergères avec <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
troupeaux d'ovins et <strong>de</strong> bovins sur la berge ou<br />
passant à gué. Les <strong>de</strong>ux oeuvres sont caractéristiques<br />
du style et <strong>de</strong> la facture <strong>de</strong> Demarne et<br />
sont d'une qualité comparable au petit paysage<br />
que nous possédions déjà en collection, tableau<br />
qui provenait, lui aussi, d'une collection formée<br />
au XIX siècle. Ces <strong>de</strong>ux oeuvres en prêt à la<br />
Préfecture <strong>de</strong> la Région Midi-Pyrénées, dans<br />
les appartements prési<strong>de</strong>ntiels, ne sont pas<br />
exposées.<br />
D.M.<br />
LASSAVE<br />
(connu entre 1772 et 1800)<br />
211<br />
212<br />
Portrait <strong>de</strong> Madame Bourgeois, grand-mère <strong>de</strong><br />
l'artiste<br />
Huile sur toile, H.0,72 ; L. 0,59.<br />
Non signé, non daté.<br />
inv. 77-14-1.<br />
212<br />
Portrait <strong>de</strong> la femme <strong>de</strong> l'artiste, tenant le<br />
ruban <strong>de</strong> son corsage<br />
Huile sur toile, H. 0,65; L. 0,54.<br />
Non signé, non daté.<br />
inv. 77-14-2.<br />
213<br />
Portrait <strong>de</strong> la femme <strong>de</strong> l'artiste tenant un<br />
éventail<br />
Huile sur toile, H.0,65 ; L. 0,54.<br />
Non signé, non daté.<br />
inv. 77-14-3.<br />
214<br />
214<br />
Autoportrait en buste avec un porte crayon<br />
Huile sur toile, H. 0,65; L. 0,54.<br />
Non signé, non daté.<br />
inv. 77-14-4.<br />
215<br />
Portrait <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux enfants <strong>de</strong> l'artiste<br />
Huile sur toile, H. 0,92; L. 0,71.<br />
Non signé, non daté.<br />
inv. 77-14-5.<br />
216<br />
216<br />
Autoportrait au chevalet avec le portrait <strong>de</strong> ses<br />
enfants<br />
Huile sur toile, H. 0,61 ; L. 0,50.<br />
Non signé, non daté.<br />
inv. 77-14-6.<br />
93
217<br />
Portrait d'Alexandre Lassave, fils <strong>de</strong> l'artiste,<br />
en uniforme d'Officier d'artillerie <strong>de</strong> marine<br />
Huile sur toile, H. 0,60; L. 0,50.<br />
Non signé, non daté.<br />
inv. 77-14-7.<br />
218<br />
Autoportrait âgé<br />
Huile sur toile, H. 0,46; L. 0,39.<br />
Non signé, non daté.<br />
inv. 77-14-8.<br />
ensemble <strong>de</strong> huit tableaux provenant <strong>de</strong> la<br />
collection <strong>de</strong> M. et Mme Pont, <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants<br />
du peintre, à Sanary-sur-Mer.<br />
Don, 1977.<br />
Ces huit portraits ont été généreusement donnés<br />
au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> par Monsieur et<br />
Madame Pont, <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants du peintre, qui ont<br />
mis <strong><strong>de</strong>s</strong> années avant <strong>de</strong> découvrir qu'une<br />
oeuvre, la seule connue jusque-là, se trouvait<br />
dans notre collection. Ces toiles ont toujours<br />
été dans la famille, mais elles sont dans un état<br />
critique et sont en cours <strong>de</strong> restauration et<br />
d'étu<strong>de</strong> ; elles ne peuvent donc pas être exposées,<br />
mais on a jugé bon <strong>de</strong> donner la reproduction<br />
<strong>de</strong> quelques-unes d'entre elles, en l'état,<br />
afin que l'on puisse apprécier l'intérêt <strong>de</strong> ce<br />
don exceptionnel.<br />
Les seules mentions <strong>de</strong> Lassave connues et<br />
publiées à ce jour sont celles qui ont été relevées<br />
par Robert Mesuret dans les livrets <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Salons <strong>de</strong> l'Académie Royale <strong>de</strong> Toulouse : en<br />
1772 il expose comme "élève <strong>de</strong> l'Académie<br />
<strong>de</strong> Paris " et en 1780, avec un portrait appartenant<br />
au RR.PP. Chartreux, comme "peintre<br />
<strong>de</strong> Paris ". Il est reçu en 1787 "Associé honoraire<br />
artiste étranger " à l'Académie Royale <strong>de</strong><br />
Toulouse et expose au Salon <strong>de</strong> 1788 son morceau<br />
<strong>de</strong> réception, un autoportrait, dont le<br />
n° 216 ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus est une réplique, avec l'indication<br />
qu'il est "peintre du Cabinet du Roi ",<br />
oeuvre conservée au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> (inv.<br />
Ro 143) et seule œuvre connue <strong>de</strong> Lassave jusqu'à<br />
l'apport <strong>de</strong> Monsieur et Madame Pont.<br />
On n'a, à ce jour, trouvé aucun renseignement<br />
sur Lassave dans les archives du <strong>Musée</strong> National<br />
du Château <strong>de</strong> Versailles, ni dans les archives<br />
<strong>de</strong> Service <strong>de</strong> Documentation du Département<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Peintures du <strong>Musée</strong> du Louvre. La<br />
réapparition <strong>de</strong> ces huit portraits va permettre<br />
d'orienter les recherches sur Lassave et, nous<br />
l'espérons, <strong>de</strong> retrouver d'autres <strong>de</strong> ses oeuvres<br />
car il est raisonnable <strong>de</strong> penser qu'il y a <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
chances pour qu'aient subsisté <strong><strong>de</strong>s</strong> traces <strong>de</strong><br />
son activité, restées inattribuées, car, on l'a<br />
remarqué, Lassave ne signait pas et ne datait<br />
pas et parce qu'on ne disposait d'aucun point<br />
<strong>de</strong> comparaison.<br />
D.M.<br />
François Pascal Baron GERARD (attribué à)<br />
(Rome 1770 - Paris 1837)<br />
219<br />
Portrait <strong>de</strong> Jules <strong>de</strong> Rességuier, en uniforme<br />
Huile sur toile, H.0,96 ; L. 0,55.<br />
Non signé, non daté.<br />
Collection <strong>de</strong> Madame <strong>de</strong> Rességuier,<br />
Toulouse.<br />
Achat du musée, 1973.<br />
inv. 73-3-1.<br />
Le jeune homme, le torse <strong>de</strong> profil vers la gauche,<br />
tourne le visage <strong>de</strong> face. Portrait sur fond<br />
neutre <strong>de</strong> type davidien. La tradition orale<br />
94<br />
dans la famille attribue ce tableau au Baron<br />
Gérard, attribution plausible. Jules <strong>de</strong> Rességuier<br />
fut en relation avec Victor Hugo, se<br />
piquait <strong>de</strong> littérature et <strong>de</strong> poésie et fut lauréat<br />
<strong>de</strong> l'Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> Jeux Floraux.<br />
D.M.<br />
Jean Antoine Baron GROS<br />
(Paris 1771-1835)<br />
220<br />
Etu<strong>de</strong> d'après "le coup <strong>de</strong> lance" <strong>de</strong> Rubens<br />
Huile sur toile, H. 0,445; L. 0,325.<br />
Signé et daté" Gros 1805 "au poinçon en<br />
bas à gauche. Au dos, sur la toile "Souvenir<br />
d'amitié donné à ma bonne femme Clémence<br />
Jamont (ou Junart ?) ce 21 mars<br />
1854 " avec une signature illisible.<br />
Vente publique, Toulouse, 22 mars 1974.<br />
Achat du musée, subventionné par la<br />
Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 74-3-1.<br />
220<br />
On sait que Gros avait accompagné les armées<br />
en Flandres et, étant donnée l'admiration qu'il<br />
portait à Rubens, on peut penser que c'est à<br />
cette occasion qu'il fit cette étu<strong>de</strong> d'après le<br />
célèbre tableau d'Anvers. Sans doute s'agit-il<br />
<strong>de</strong> l'oeuvre qui passa en vente publique à Toulouse<br />
en 1839, selon les informations fournies<br />
par les Commissaires Priseurs. En 1854 on<br />
sait, par l'inscription qui se trouve au dos, que<br />
l'oeuvre <strong>de</strong>vint la propriété <strong>de</strong> Dame Clémence<br />
Jamont ou Junart. On en perd la trace ensuite.<br />
Elle reparaît sur le marché toulousain en 1974<br />
et son ven<strong>de</strong>ur certifie aux Commissaires Priseurs<br />
qu'elle se trouve dans sa famille <strong>de</strong>puis<br />
au moins un siècle. Outre l'intérêt propre <strong>de</strong><br />
cette oeuvre, d'une exécution remarquablement<br />
libre et inventive, elle offre la possibilité d'être<br />
mise en rapport avec Le Christ en Croix entre<br />
les <strong>de</strong>ux larrons <strong>de</strong> Rubens, oeuvre très proche<br />
du Coup <strong>de</strong> lance, et elle enrichit notre<br />
ensemble d'oeuvres <strong>de</strong> Gros.<br />
D.M.
Jean Antoine Baron GROS<br />
(Paris 1771-1835)<br />
221<br />
Etu<strong>de</strong> pour "Hercule et Diomè<strong>de</strong>"<br />
Plume, encre, crayon, lavis et craie sur<br />
papier, H. 0,24; L. 0,185.<br />
Non signé, non daté.<br />
Vente publique, Toulouse.<br />
Achat du musée.<br />
inv. 76-1-1.<br />
Dessin préparatoire au grand tableau du Salon<br />
<strong>de</strong> 1835, mais dans une composition inversée.<br />
Eugène DELACROIX<br />
(Charenton-Saint-Maurice 1798 - Paris 1863)<br />
222<br />
Etu<strong>de</strong> pour le tableau du Sultan du Maroc<br />
Plume sur papier, H.0,19 ; L.0,29.<br />
Non signé, non daté.<br />
Galerie Philippe Leroux, Paris.<br />
Achat du musée, 1983, avec le concours<br />
du Fonds Régional d'Acquisitions <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
musées <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />
inv. 83-17-1.<br />
Dessin préparatoire rapi<strong>de</strong> pour la partie centrale<br />
du tableau du salon <strong>de</strong> 1845.<br />
Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières <strong>acquisitions</strong>, n°221 et 222,<br />
ont été faites parce qu'elles portent sur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
oeuvres préparatoires à <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux importants<br />
<strong>de</strong> la collection du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
D'une manière générale le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
ne recherche pas et ne collectionne pas les<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>sins, mais dans ce cas particulier, comme<br />
dans celui <strong>de</strong> l'achat d'un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong>de</strong> Rivalz (cf.<br />
n° 177) il s'agit d'enrichir la connaissance<br />
d'oeuvres déjà conservées et <strong>de</strong> nourrir concrètement<br />
la compréhension du processus créateur<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> artistes.<br />
D.M.<br />
Alexandre CABANEL<br />
(Montpellier 1824-1889)<br />
223<br />
Ondines<br />
Huile sur bois, H.0,22 ; L.0,34.<br />
Non signé, non daté.<br />
Ancienne collection Calvet, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1971.<br />
inv. 71-2-7.<br />
Pocha<strong>de</strong> assez enlevée du peintre académique<br />
montpelliérain. L'oeuvre est dans un état trop<br />
précaire pour être exposée.<br />
D.M.<br />
Amédée BAUDIT<br />
(Genève 1825 - Bor<strong>de</strong>aux 1890)<br />
224<br />
Bord <strong>de</strong> rivière<br />
Huile sur toile, H. 0,72; L. 0,92.<br />
Signé "A. Baudit " en bas à droite, non<br />
daté.<br />
Collection M. Naspleda, Toulouse.<br />
achat du musée, 1967.<br />
inv. Ro 1694.<br />
CEuvre, influencée par Corot et l'Ecole <strong>de</strong> Fontainebleau,<br />
caractéristique du peintre suisse qui<br />
fit l'essentiel <strong>de</strong> sa carrière en France et dans la<br />
région bor<strong>de</strong>laise. Trop fragile et nécessitant<br />
un rentoilage, l'oeuvre n'est pas exposée.<br />
D.M.<br />
Fernand Anne PIESTRE dit CORMON<br />
(Paris 1845-1924)<br />
225<br />
Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tête <strong>de</strong> femme<br />
Huile sur toile, H. 0,21 ; L. 0,15 .<br />
Non signé, non daté.<br />
Collection M. Metteix, Moissac.<br />
Don, 1974.<br />
inv. 74-4-1.<br />
Etu<strong>de</strong> caractéristique <strong>de</strong> la pâte nourrie <strong>de</strong><br />
Cormon, qui semble dater <strong>de</strong> l'époque <strong>de</strong> La<br />
Mort <strong>de</strong> Ravana (1875) conservée au <strong>Musée</strong>.<br />
Cette étu<strong>de</strong>, très usée et fragile ne peut pas être<br />
exposée.<br />
D.M.<br />
Victor CHARRETON<br />
(Bourgoin 1864 - Clermont-Ferrand 1936)<br />
226<br />
Hiver<br />
Huile sur toile, H. 0,30; L. 0,40.<br />
Signé "Charreton " non daté.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
227<br />
Printemps<br />
Huile sur toile, H. 0,30; L. 0,40.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
228<br />
Automne<br />
Huile sur toile, H.0,30 ; L.0,40.<br />
Signé "Charreton ", non daté.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Trois paysages caractéristiques <strong>de</strong> Victor<br />
Charreton. D'après les informations données<br />
par Madame Rulhe en 1968, ces trois tableaux<br />
auraient été commandés par son mari au len<strong>de</strong>main<br />
<strong>de</strong> la première guerre mondiale. D.M.<br />
95
La distinction habituellement faite entre l'Art et l'art<br />
mo<strong>de</strong>rne, quelque commodité méthodologique qu'elle présente,<br />
a ceci <strong>de</strong> vicieux qu'elle semble introduire l'idée d'essence<br />
et <strong>de</strong> nature qui ferait que les oeuvres d'art n'auraient<br />
droit à ce titre que dans l'effacement, dû au temps et au<br />
recul du temps, <strong>de</strong> ce qui a fait leur originalité dynamique<br />
et créatrice dans le temps où elles apparurent et dans le<br />
genre d'expression où elles ont fait date. Ce que l'on appelle<br />
l'art mo<strong>de</strong>rne ne serait art qu'au conditionnel, tenu au<br />
purgatoire, dans l'attente d'un jugement dont l'histoire<br />
nous prouve, pourtant, combien il est relatif, même en ce<br />
qui concerne l'art ancien. Cette distinction s'est accentuée<br />
et subdivisée avec la différenciation nouvelle faite entre<br />
l'art mo<strong>de</strong>rne et l'art contemporain, toute aussi arbitraire<br />
et pernicieuse que la précé<strong>de</strong>nte. Cet ensemble <strong>de</strong> distinctions<br />
tend à donner à la notion <strong>de</strong> patrimoine un caractère<br />
passé et passéiste qui a déteint sur la représentation que<br />
l'on se fait du musée : une sorte <strong>de</strong> temple <strong>de</strong> la convenance<br />
convenue, norme d'un ordre que l'on voudrait universel<br />
et immuable, reproductif <strong>de</strong> lui-même, alors que toute l'histoire<br />
<strong>de</strong> la création, toute l'histoire <strong>de</strong> l'art, ne nous parlent<br />
que <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> dynamisme, ne nous livrent leur héritage<br />
que parce qu'il est mouvement toujours vivant pour notre<br />
propre vie.<br />
Le patrimoine n'a pas <strong>de</strong> limite et notre conquête <strong>de</strong> notre<br />
propre condition, enrichie par la création <strong>de</strong> notre propre<br />
mémoire active, se fait continûment, tous les jours et par<br />
l'apport <strong>de</strong> tous ceux qui, chacun à son créneau, inventent<br />
le nécessaire nouveau et renouvelé <strong>de</strong> notre épanouissement<br />
humain. Aussi bien le musée, comme institution, se<br />
doit-il d'être, tout aussi essentiellement qu'un conservatoire<br />
<strong>de</strong> notre passé maintenu disponible et actif, un creuset du<br />
présent et du futur dans l'attention à tout ce que la vie nous<br />
apporte.<br />
Mais on doit avouer que cette sensibilité au présent est<br />
toute aussi relative, historique, personnalisée, que l'est le<br />
sentiment que l'on a <strong>de</strong> l'histoire et <strong>de</strong> l'héritage. Aussi<br />
bien, à travers l'action <strong>de</strong> tous les musées qui se sont enga-<br />
La peinture mo<strong>de</strong>rne<br />
et contemporaine<br />
gés dans la prise en compte <strong>de</strong> la création en train <strong>de</strong> se faire,<br />
peut-on lire <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances, <strong><strong>de</strong>s</strong> intérêts particularisés,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> sensibilités différenciées. Et c'est fort bien ainsi. Car on<br />
ne saurait retomber dans l'erreur du siècle <strong>de</strong>rnier<br />
concernant les musées, à savoir que chaque musée se<br />
<strong>de</strong>vrait <strong>de</strong> répondre à une norme universelle obligée et que<br />
chaque musée <strong>de</strong>vrait ressembler aux autres comme <strong>de</strong>ux<br />
gouttes d'eau. Les i<strong>de</strong>ntités culturelles régionales, le poids<br />
<strong>de</strong> l'histoire en chaque lieu, les préoccupations les plus prégnantes<br />
<strong>de</strong> chaque population, le rôle personnel <strong><strong>de</strong>s</strong> acteurs<br />
concernés, tout contribue à donner à chaque action et à<br />
chaque établissement sa couleur propre et sa dynamique<br />
propre.<br />
C'est un fait que l'on ne peut que constater, mais, <strong>de</strong> 1865<br />
à 1950, la Ville <strong>de</strong> Toulouse et le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
n'ont aucunement pris en compte la réalité <strong>de</strong> la création<br />
vivante, ce qui fait que l'Impressionnisme et ses suites, le<br />
Fauvisme, le Cubisme, le Surréalisme, l'Abstraction naissante,<br />
étaient totalement absents <strong><strong>de</strong>s</strong> collections et que ce<br />
retard est irrattrapable dans les conditions économiques<br />
actuelles. Pour autant, il était possible <strong>de</strong> penser un redémarrage<br />
et une politique qui permettent <strong>de</strong> réinsérer le<br />
musée dans la vie. Déjà, mon prédécesseur, M. Paul Mesplé<br />
avait amorcé une action d'achats d'oeuvres contemporaines<br />
rendant compte <strong>de</strong> la tendance figurative dominante<br />
<strong>de</strong> la création <strong>de</strong> la région, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />
guerre, autour <strong>de</strong> François Desnoyer, Saint-Saens et d'un<br />
certain nombre <strong>de</strong> peintres toulousains et languedociens<br />
formés avant-guerre et pendant la guerre. Cette volonté <strong>de</strong><br />
rendre compte <strong>de</strong> la production locale et régionale, nous<br />
nous <strong>de</strong>vions <strong>de</strong> la maintenir et nous avons effectivement<br />
poursuivi l'action déjà entreprise : Bergougnan, Kablatt,<br />
Schmidt, Thon, Pradal, Igon, Denax, pour ne citer qu'eux,<br />
ont été attentivement suivis, avec le souci <strong>de</strong> ne pas privilégier<br />
telle tendance plutôt qu'une autre et sans cependant<br />
sombrer dans un éclectisme qui, sous prétexte d'impartialité,<br />
démissionnerait <strong><strong>de</strong>s</strong> exigences historiques et qualitatives<br />
qui doivent orienter l'action en ce domaine.<br />
97
Mais une région n'est elle-même que si elle est en mesure<br />
<strong>de</strong> se comparer et <strong>de</strong> vivre l'échange actif avec les autres<br />
régions, problème qui <strong>de</strong>vient d'une actualité et d'une<br />
importance toutes particulières au moment <strong>de</strong> la décentralisation.<br />
La Ville <strong>de</strong> Toulouse, par l'action personnelle <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
adjoints qui se sont succédé à la direction du Patrimoine,<br />
Maître Ourliac, Monsieur le Professeur Krynen, Maître<br />
Sudre et par l'apport <strong>de</strong> la Commission Technique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Beaux-Arts et <strong><strong>de</strong>s</strong> personnalités qui la composent, nous a<br />
permis d'étendre notre action à la constitution d'une collection<br />
qui puisse témoigner <strong>de</strong> références pertinentes par<br />
rapport à un certain type <strong>de</strong> création artistique qui s'est<br />
développée en France dans les trente <strong>de</strong>rnières années,<br />
création dont l'impact sur la peinture à Toulouse a été très<br />
sensible et à laquelle nombre <strong>de</strong> peintres <strong>de</strong> notre région<br />
ont apporté leur propre invention originale. Le paysagisme<br />
abstrait, le lyrisme expressif <strong>de</strong> la couleur informelle formant<br />
l'image picturale autonome, l'expressionnisme<br />
découlant d'un tel traitement non figuratif <strong>de</strong> la matière<br />
picturale, même en <strong><strong>de</strong>s</strong> images insolites et dénonciatrices<br />
<strong>de</strong> la figure humaine, ont particulièrement été envisagés, en<br />
recherchant d'abord <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres <strong>de</strong> maîtres reconnus dans<br />
l'investigation <strong>de</strong> cette "abstraction lyrique ", Schnei<strong>de</strong>r,<br />
Bissière, Hartung, Soulages, oeuvres auxquelles on pouvait,<br />
dès lors, confronter celles <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes <strong>de</strong> notre région,<br />
comme Marfaing, Igon, Denax, qui, dans cette même voie,<br />
participent à l'enrichissement <strong>de</strong> la création. Cette orientation<br />
a débouché sur les retours figuratifs expressionnistes<br />
du traitement brutal <strong>de</strong> la matière picturale, acceptée<br />
comme telle, avec Lindstrom ou Christoforou et il a paru<br />
intéressant <strong>de</strong> mettre en rapport avec cette nouvelle figuration<br />
fondée sur l'expressivité même <strong><strong>de</strong>s</strong> composants <strong>de</strong> la<br />
peinture, la poétique bricolée d'un Robert Thon, ou les<br />
" palimpsestes " d'un Jean-Paul Héraud qui, à travers son<br />
interrogation <strong>de</strong> Mantegna et son expérience pratique et<br />
spirituelle <strong>de</strong> l'expression graphique <strong>de</strong> la souffrance dans<br />
les enregistrements d'électro-cardiogrammes et d'encéphalogrammes,<br />
invente à sa manière, un expressionnisme nonfiguratif<br />
d'une étonnante richesse.<br />
Parallèlement à l'action d'enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong> collections,<br />
les expositions permettaient <strong>de</strong> mieux montrer l'extension<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> différents types <strong>de</strong> recherches impliqués dans ces courants<br />
picturaux et, plus particulièrement, les expositions<br />
98<br />
"empreinte, geste, surface " et "empreinte, trace, volume<br />
", organisées l'an <strong>de</strong>rnier au <strong>Musée</strong> et au Réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Jacobins, à l'occasion <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles nous avons pu acquérir<br />
une oeuvre importante d'Olivier Debré, ont été le lieu <strong>de</strong><br />
confrontation <strong>de</strong> ces tendances dans la production <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
aînés reconnus et <strong>de</strong> jeunes artistes qui infléchissent ces<br />
tendances dans le sens d'une réflexion et d'une pratique qui<br />
globalisent l'action sur l'espace et le réel, dans une visée<br />
plus sociologique, plus philosophique et morale dans la<br />
mesure où leur pratique artistique pose obstinément la<br />
question du statut <strong>de</strong> l' oeuvre d'art en s'interrogeant sur le<br />
réel, tout le réel, comme art. Enfin, on a accentué la relation<br />
privilégiée que Toulouse doit avoir avec l'Espagne,<br />
avec les expositions et les achats d'ceuvres d'Antoni Clavé<br />
et <strong>de</strong> Manolo Millares, avec lesquelles nous retrouvions les<br />
problématiques matiéristes, informalistes et pourtant<br />
humanistes, qui caractérisaient les oeuvres abstraites<br />
françaises et languedociennes acquises dans le cadre <strong>de</strong> la<br />
politique que nous venons <strong>de</strong> décrire schématiquement.<br />
Certes, il faut être mo<strong><strong>de</strong>s</strong>te et luci<strong>de</strong> et reconnaître le<br />
caractère encore naissant <strong>de</strong> notre action, comparée à celle<br />
d'autres musées <strong>de</strong> province qui avaient amorcé cet engagement<br />
bien avant Toulouse, mais on tenait à souligner le<br />
sens et l'originalité que tous les acteurs à l'oeuvre ici ont<br />
voulu donner à une politique que la Ville a maintenant fermement<br />
affirmée <strong>de</strong>puis vingt ans. Certes, aussi, cet engagement<br />
pose la question pratique du <strong>de</strong>venir et <strong>de</strong> l'exploitation<br />
culturelle étendue <strong>de</strong> ce nouveau patrimoine, mais,<br />
quelles que soient les difficultés en ce domaine, les dispositions<br />
budgétaires qui ont été prises par la Ville prouvent<br />
que la mission du musée en matière <strong>de</strong> constitution <strong><strong>de</strong>s</strong> collections<br />
anciennes, mo<strong>de</strong>rnes et contemporaines, sera<br />
maintenue et renforcée et les mesures prises pour l'organisation<br />
d'importantes expositions, sous l'autorité du musée<br />
comme sous celle <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions municipales autres intéressées<br />
à la promotion <strong>de</strong> la création, prouvent que le mouvement<br />
ira en s'amplifiant et que Toulouse a, d'ores et déjà,<br />
pris sa place dans le mouvement culturel qui tend à mettre<br />
la création à la disposition <strong>de</strong> la population et à mettre la<br />
population en confiance et en harmonie avec la création.<br />
D.M.
Henri MANGUIN<br />
(Paris 1874 - Saint-Tropez 1949)<br />
229<br />
Fruits dans un moustiers blanc<br />
Huile sur toile, H.0,73 ; L. 0,61.<br />
Signé " manguin " en bas à droite, non<br />
daté (1907).<br />
Collection <strong>de</strong> Madame O. Manguin-<br />
Redon, Ramatuelle (Var).<br />
Achat du musée 1979, subventionné par la<br />
Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> France.<br />
inv. 79-2-1.<br />
Très lié avec Matisse, Dufy et Marquet, <strong>de</strong>puis<br />
l'atelier Moreau et leur travail en commun<br />
dans son propre atelier, Manguin, avec mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tie,<br />
fut l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> pionniers <strong>de</strong> la libération <strong>de</strong> la<br />
couleur et <strong>de</strong> l'essor du Fauvisme, mais il resta<br />
toujours attaché à la construction graphique,<br />
cherchant l'équilibre entre le cloisonnisme <strong>de</strong><br />
Gauguin et la modulation <strong>de</strong> Cézanne. Cette<br />
nature morte, peinte en 1907, donc au plus fort<br />
<strong>de</strong> l'éclosion du Fauvisme, montre une accentuation<br />
<strong>de</strong> l'épuration constructive <strong>de</strong> l'espace,<br />
inspirée <strong>de</strong> Cézanne, au moment où, parallèlement.<br />
Matisse, avec Le luxe ou Le matelot, infléchit<br />
son Fauvisme dans un sens structurel du<br />
plan coloré unifié, ce qui <strong>de</strong>vait avoir une<br />
importance considérable pour l'évolution <strong>de</strong><br />
Picasso et <strong>de</strong> Braque. Comme l'avait très bien<br />
noté Guillaume Apollinaire, ce sont Matisse,<br />
Derain, Manguin et les Fauves soucieux <strong>de</strong><br />
229<br />
construction, qui furent à l'origine du Cubisme<br />
et cette toile <strong>de</strong> Manguin est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> jalons<br />
significatifs <strong>de</strong> cette évolution. Henri Manguin<br />
tenait tout particulièrement à cette œuvre qu'il<br />
conserva par <strong>de</strong>vers lui jusqu'à ce qu'il l'offrit<br />
en ca<strong>de</strong>au <strong>de</strong> mariage à sa belle-fille, Madame<br />
O<strong>de</strong>tte Manguin-Redon qui a bien voulu s'en<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>saisir au profit du <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>.<br />
Bibi.: Pierre CABANNE, Henri Manguin, Neuchâtel,<br />
1964, n°89.<br />
Expositions : Henri Manguin, Avignon, <strong>Musée</strong> Calvet,<br />
1959, n° 32 ; Henri Manguin, Nice, Palais <strong>de</strong> la<br />
Méditerranée, mars 1969, n° 54 ; Henri Manguin,<br />
Cavaillon, Chapelle du Grand couvent, juinseptembre<br />
1974, n° 12 ; Henri Manguin, Saint-<br />
Tropez, <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l'Annoncia<strong>de</strong>-Chapelle <strong>de</strong> la Miséricor<strong>de</strong>,<br />
juin-septembre 1976, n°26.<br />
Roger BISSIERE<br />
(Villéréal (47) 1888 - Marminiac (46) 1964)<br />
230<br />
Crépuscule<br />
Huile sur toile, H. 0,92; L. 1,16.<br />
Signé et daté "Bissière 60 "en bas à droite.<br />
Galerie Jeanne Bûcher, Paris.<br />
Achat du musée, 1972.<br />
inv. 72-3-1.<br />
Formé dans l'amitié avec Braque et Lhote, Bissière<br />
s'orienta vers la non-figuration à la fin<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> années trente, dans <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres aux structures<br />
amples et constructives. Ayant dû cesser <strong>de</strong><br />
peindre entre 1939 et 1948 il recommença en<br />
s'engageant dans la création <strong>de</strong> textures <strong>de</strong><br />
taches <strong>de</strong> couleurs sur trames graphiques ou<br />
suggérées, dans un sens original mais comparable<br />
à celui <strong><strong>de</strong>s</strong> recherches <strong><strong>de</strong>s</strong> américains<br />
comme Mark Tobey et sur la base <strong>de</strong> son expérience<br />
<strong>de</strong> compositions <strong>de</strong> tissus cousus, <strong>de</strong> la<br />
tapisserie et du vitrail. A cette influence technique<br />
du travail <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux modulaires, en<br />
petites unités et du travail <strong>de</strong> la lumière en petites<br />
facettes colorées, qui portait Bissière à faire<br />
une expérience du plan pictural similaire à<br />
celle <strong><strong>de</strong>s</strong> peintres américains, s'ajoute la réflexion<br />
sur la <strong><strong>de</strong>s</strong>tructuration du <strong><strong>de</strong>s</strong>sin, déplacé<br />
<strong>de</strong> l'expression du contour à la formation <strong>de</strong> la<br />
structure discontinue du plan, dans un style qui<br />
renouvelle la recherche <strong>de</strong> Picasso et <strong>de</strong> Braque<br />
autour <strong>de</strong> 1910-1913 et les premières systématisations<br />
<strong>de</strong> l'écriture fragmentaire en croix <strong>de</strong><br />
Mondrian, vers 1914. La rigueur libre <strong>de</strong> l'investigation<br />
du champ <strong>de</strong> la surface par le graphisme<br />
serré et discontinu organise la répartition<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> taches colorées modulaires, éparpillées,<br />
sour<strong>de</strong>ment scintillantes et constituant le<br />
voile, la texture <strong><strong>de</strong>s</strong> tonalités qui suggèrent les<br />
valeurs, les lumières assombries et évocatrices<br />
<strong>de</strong> la sensation crépusculaire.<br />
Bibi.: LESCOU, Note, dans Ménestral, n° 9, avrilmai<br />
1976, p. 12 (repr.) ; Denis MILHAU, "Nouvelles<br />
<strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> province-Toulouse ",<br />
dans La Revue du Louvre n° 5/6, 1976.<br />
Expositions : Roger Bissière, Bor<strong>de</strong>aux, Galerie <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Beaux-Arts, 1965, n°46 ; L'Art Mo<strong>de</strong>rne dans les<br />
<strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Province, Paris, Galeries Nationales du<br />
Grand Palais, 1978, n° 21; Centenaire du Salon <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Indépendants, Paris, Grand Palais, avril-mai <strong>1984</strong>.<br />
Alberto MAGNELLI<br />
(Florence 1888 - Menton 1971)<br />
231<br />
D.M.<br />
Pierre avec brique (Pierre n° 81)<br />
Huile sur toile, H. 1,00; L. 0,81.<br />
Signé et daté "Magnelli 34 " en bas à<br />
droite, au dos, sur la toile, "A. Magnelli.<br />
Pierre n° 81.1934 ".<br />
Collection <strong>de</strong> Madame A. Magnelli, Meudon.<br />
Achat du musée, 1981, subventionné par<br />
la Direction <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> France.<br />
inv. 81-1-1.<br />
Florentin formé dans le bouillonnement du<br />
Cubisme, du Futurisme, du Fauvisme et <strong>de</strong> la<br />
Peinture Métaphysique, Magnelli affirmait une<br />
personnalité figurative avi<strong>de</strong> <strong>de</strong> simplification<br />
et <strong>de</strong> rigueur plastique <strong>de</strong> la surface vivement<br />
colorée, se mettant ainsi en marge <strong><strong>de</strong>s</strong> tendances<br />
dominantes <strong>de</strong> la peinture italienne et<br />
témoignant d'un souci harmonique <strong><strong>de</strong>s</strong> plans<br />
colorés comparable à celui <strong>de</strong> Matisse et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
puristes français. Installé à Paris en 1929, il<br />
retourna fréquemment en Italie, dans la région<br />
<strong>de</strong> Carrare, où il fut frappé par l'abstraction<br />
plastique naturelle <strong><strong>de</strong>s</strong> accumulations <strong>de</strong> blocs<br />
<strong>de</strong> pierres marqués et travaillés. Bien qu'il eut<br />
été tout aussi pertinent <strong>de</strong> choisir une oeuvre<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> années cinquante, où Magnelli se réalisait<br />
dans toute l'ampleur <strong>de</strong> sa vision constructive<br />
abstraite, comme on put le voir dans la belle<br />
exposition organisée en 1972 par M. Y. Erpeldinger<br />
au Centre Culturel Municipal, il a paru<br />
intéressant d'acheter une toile qui témoigne<br />
tout particulièrement <strong>de</strong> cette vision <strong>de</strong> l'abstraction<br />
sur nature, dont l'ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> " pierres<br />
", entre 1931 et 1935, incarne la conception<br />
et la création.<br />
99
Bibi.: Anne MAISONNIER, Alberto Magnelli,<br />
l'oeuvre peint, catalogue raisonné, Paris, 1975,<br />
nO 430, p.110.<br />
Expositions : Seconda Quadriennale d'Arte Nazionale,<br />
Rome, 1935 ; Alberto Magnelli, Essen,<br />
Museum Folkwang, 1964, n° 24 ; Alberto Magnelli,<br />
Toulouse, Centre Culturel Municipal, 1972. D.M.<br />
Louis LATAPIE<br />
(Toulouse 1891 - Paris 1972)<br />
232<br />
Le nègre au cigare<br />
Huile sur toile, H.0,81 ; L.0,54.<br />
Signé " Latapie " en bas à gauche, non<br />
daté (vers 1921).<br />
Collection Françoise Tournirer, Carennac.<br />
Achat du musée, 1969.<br />
inv. 69-4-1.<br />
Louis Latapie, toulousain d'origine et qui fut le<br />
beau-frère <strong>de</strong> Bissière, eut une longue et fécon<strong>de</strong><br />
pério<strong>de</strong> cubiste, avant <strong>de</strong> s'orienter vers une<br />
figuration comparable, toutes choses égales<br />
par ailleurs, à celle <strong>de</strong> Derain, pendant l'entre<strong>de</strong>ux-guerres,<br />
ce dont témoigne la gran<strong>de</strong> composition<br />
"La danse sur la montagne ou la<br />
comédie tragique ", <strong>de</strong> 1936, que l'artiste avait<br />
offert au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> en 1968. Par la<br />
suite Latapie s'est adonné à une abstraction<br />
géométrisante et poétique haute en couleurs.<br />
Le Cubisme étant totalement absent <strong>de</strong> nos<br />
collections, il a paru intéressant, pour représenter<br />
la création <strong>de</strong> Louis Latapie, toulousain<br />
100<br />
jusque là ignoré par sa ville, d'acquérir cette<br />
oeuvre caractéristique <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> l'artiste<br />
au début <strong><strong>de</strong>s</strong> années vingt : le thème du<br />
nègre <strong>de</strong> cabaret est cher aux cubistes et aux<br />
artistes <strong><strong>de</strong>s</strong> "années folles " et la figuration,<br />
stylisée géométriquement et traitée en a-plats<br />
<strong>de</strong> couleurs vives, correspond à l'évolution du<br />
Cubisme figuratif <strong>de</strong> Gleizes, Metzinger, Lothe<br />
et Latapie à cette époque.<br />
D.M.<br />
François DESNOYER<br />
(Montauban 1894 - Saint-Cyprien 1972)<br />
233<br />
Les bords <strong>de</strong> la Garonne à Toulouse<br />
Huile sur toile, H. 0,39; L.0,46.<br />
Signé " DESNOYER " en bas à droite,<br />
non daté (1936).<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
François Desnoyer attribuait au paysage toulousain<br />
dont ce petit tableau est l'esquisse, une<br />
valeur démonstrative toute particulière pour<br />
faire comprendre sa conception du Cubisme<br />
comme construction par plaques chromatiques<br />
réparties sur le champ <strong>de</strong> l'image afin d'en<br />
épanneler la vision figurative. Dans les propos<br />
<strong>de</strong> l'artiste rapportés par Souza Desnoyer, son<br />
épouse, ce paysage était précisément pris<br />
comme exemple <strong>de</strong> son interprétation personnelle<br />
du Cubisme. Il y a vingt ans, au cours<br />
d'une discussion que nous avions eue à Sète,<br />
François Desnoyer m'avait montré la photographie<br />
<strong>de</strong> ce paysage, en me rappelant les<br />
séances <strong>de</strong> travail qu'il avait eues, sur les bords<br />
<strong>de</strong> la Garonne et <strong>de</strong> la Garonnette, avec Marc<br />
Saint-Saens et Raymond Espinasse et j'ai eu le<br />
plaisir <strong>de</strong> retrouver l'esquisse <strong>de</strong> ce paysage<br />
chez Madame Rulhe. Le paysage représente<br />
l'usine entre la Garonne et la Garonnette et la<br />
pointe méridionale <strong>de</strong> la prairie <strong><strong>de</strong>s</strong> filtres.<br />
Sans doute Desnoyer a-t-il peint ce tableau au<br />
cours d'un bref séjour à Toulouse en 1936,<br />
date indiquée par Madame Rulhe et confirmée<br />
par Souza Desnoyer.<br />
231 ^ Bibi. : SOUZA, Desnoyer, sa vie, ses amis, ses voyages,<br />
Montfermeil, 1977, p.232 (repr.).<br />
D.M.<br />
234
Gérard SCHNEIDER<br />
(Sainte-Croix (Suisse) 1896 -^)<br />
234<br />
Composition 60-1<br />
Huile sur toile, H. 0,80; L. 1,00.<br />
Signé et daté "Schnei<strong>de</strong>r 69 " en bas à<br />
droite.<br />
Galerie G. Arnaud, Paris.<br />
Achat du musée, 1972.<br />
inv. 72-4-1.<br />
CEuvre caractéristique <strong>de</strong> la calligraphie gestuelle<br />
et romantique <strong>de</strong> Gérard Schnei<strong>de</strong>r, l'un<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> pionniers <strong>de</strong> ce qu'il est convenu d'appeler<br />
l'abstraction lyrique. Schnei<strong>de</strong>r est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
plus authentiques représentants <strong>de</strong> la sincérité<br />
<strong>de</strong> l'engagement spontané <strong>de</strong> l'artiste dans l'investigation<br />
gestuelle et chromatique <strong>de</strong> la surface<br />
à faire signifier et il prône tout particulièrement<br />
la pratique <strong>de</strong> l'improvisation dans la<br />
concentration, à l'instar <strong><strong>de</strong>s</strong> calligraphes<br />
d'Extrême-Orient. Ici cette spontanéité <strong>de</strong> la<br />
création se situe dans la provocation plastique<br />
voulue <strong>de</strong> l'expressivité exacerbée du fond vert<br />
sur lequel le signe est largement et furieusement<br />
griffé.<br />
Bibi.: Denis MILHAU, " Nouvelles <strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
musées <strong>de</strong> province-Toulouse ", dans La Revue du<br />
Louvre, n° 5/6, 1976.<br />
D.M.<br />
Raoul BERGOUGNAN<br />
(Toulouse 1900- 1982)<br />
235<br />
La place du Taureau à Clermont-Ferrand<br />
Huile sur toile, H. 0,73; L. 0,92 .<br />
Signé "R. Bergougnan " en bas à droite,<br />
non daté (1972).<br />
Commandé en 1972 par le Rotary-Club <strong>de</strong><br />
Toulouse pour être offert au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>.<br />
Don, 1973.<br />
inv. 73-1-1.<br />
Le peintre profond et délicat qu'est Raoul Bergougnan<br />
n'était représenté au musée que par<br />
une seule oeuvre. A l'occasion <strong>de</strong> l'exposition<br />
235<br />
rétrospective organisée au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong><br />
pour son soixante dixième anniversaire,<br />
Bergougnan, qui avait cessé <strong>de</strong> peindre <strong>de</strong>puis<br />
quelques années, reprit brosses et pinceaux et<br />
créa un certain nombre <strong>de</strong> paysages et <strong>de</strong> natures<br />
mortes, dont cette vue <strong>de</strong> Clermont-<br />
Ferrand, commandée par le Rotary-Club. On y<br />
retrouve, avec une fraîcheur <strong>de</strong> vision et <strong>de</strong> facture<br />
plus vive que jamais, le sens <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs<br />
dans le plan qui caractérise la peinture d'atmosphère<br />
et <strong>de</strong> sensation <strong>de</strong> Raoul Bergougnan.<br />
Exposition : Hommage à Raoul Bergougnan, Toulouse,<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, 1973, n°44.<br />
D.M.<br />
Hans HARTUNG<br />
(Leipzig 1904-^)<br />
236<br />
Composition 1967 A 69<br />
Pastel sur papier, H. 1,00; L. 0,72.<br />
Signé et daté "Hartung 67 "en bas à gauche,<br />
au dos "1967 A 69 ".<br />
Galerie <strong>de</strong> France, Paris.<br />
Achat du musée, 1974.<br />
inv. 74-2-1.<br />
236<br />
1 01
Venu d'emblée à l'abstraction, dès les années<br />
vingt, avec <strong><strong>de</strong>s</strong> oeuvres d'une extrême importance<br />
pour le développement <strong>de</strong> ce que l'on<br />
appelle le paysagisme abstrait, en particulier<br />
par ses aquarelles et ses gouaches, Hartung<br />
resta cependant presqu'inconnu. Il s'imposa,<br />
au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière guerre mondiale,<br />
par ses graphismes noirs, végétaux et acérés,<br />
sur fonds chromatiques homogènes mais nuancés.<br />
Dans son aspiration à " agir sur la toile ",<br />
pour reprendre sa propre expression, Hans<br />
Hartung aborda à une sorte <strong>de</strong> tachisme, puis<br />
au nuagisme, avant <strong>de</strong> se livrer à un travail<br />
graphique continu dans son mouvement même<br />
sur le support repaire <strong>de</strong> l'enroulement du geste.<br />
C'est <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier type <strong>de</strong> travail que rend<br />
compte cette composition qui montre tout particulièrement<br />
l'importance <strong>de</strong> la trace figurale<br />
du geste à la fois spontané et travaillé <strong>de</strong> l'artiste<br />
dans la recherche <strong>de</strong> l'expression plastique<br />
et émotive du mouvement formel à travers<br />
l'image <strong>de</strong> la forme du mouvement créateur.<br />
Bibl. : Denis MILHAU, "Nouvelles <strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
musées <strong>de</strong> province-Toulouse" dans La Revue du<br />
Louvre, n° 5 /6, 1976.<br />
Exposition : L'Art Mo<strong>de</strong>rne dans les <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Province,<br />
Paris, Galeries Nationales du Grand Palais,<br />
1978, n°115.<br />
D.M.<br />
Serge POLIAKOFF<br />
(Moscou 1906 - Paris 1969)<br />
237<br />
Composition (Rouge orangé jaune)<br />
Huile et peinture à l'oeuf sur toile,<br />
H. 1,00; L. 0,81.<br />
Signé "Serge Poliakoff" en bas à droite,<br />
non daté, daté au dos, 1964.<br />
Collection <strong>de</strong> Madame S. Poliakoff, Paris.<br />
Achat du musée, 1973.<br />
inv. 73-6-1.<br />
CEuvre caractéristique du traitement formel<br />
austère et rigoureux <strong>de</strong> la surface divisée en<br />
formes strictes, saturées <strong>de</strong> couleurs uniques<br />
dont les intensités réciproquement confrontées<br />
à quasi égalité jouent par rapport <strong>de</strong> contrastes<br />
ou d'affinités <strong>de</strong> tons ou <strong>de</strong> valeurs et peintes<br />
dans une matière <strong>de</strong>nse et économe, avec <strong>de</strong><br />
subtiles et somptueuses recherches <strong>de</strong> transparences<br />
ou <strong>de</strong> matités, <strong>de</strong> superpositions travaillées<br />
par une facture gestuelle mais fondue dans<br />
l'effet <strong>de</strong> surface. Inspirée, a-t-on dit, par la tradition<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> icônes, par le choc émotionnel<br />
éprouvé par Poliakoff <strong>de</strong>vant les sarcophages<br />
égyptiens et par la peinture suprématiste <strong>de</strong><br />
Malevitch, cette peinture, toute <strong>de</strong> planitu<strong>de</strong><br />
obstinée, forme une sorte <strong>de</strong> cartographie imaginaire<br />
et poétique, dont la géométrie lumineuse<br />
et musicale tend à la rationalité rythmique.<br />
Cette œuvre est reproduite sur la couverture du<br />
présent catalogue.<br />
Bibi. : Denis MILHAU, " Nouvelles <strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> province-Toulouse ", dans La Revue du<br />
Louvre, n° 5/6, 1976.<br />
Exposition : L'Art Mo<strong>de</strong>rne dans les <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Province,<br />
Paris, Galeries Nationales du Grand Palais,<br />
1978, n°238.<br />
D.M.<br />
Antoni CLAVE<br />
(Barcelone 19 13-<br />
238<br />
Composition avec quatre gants<br />
Huile, sérigraphie, collage et technique<br />
mixte sur toile, H. 1,48; L. 1,36.<br />
Signé "Clavé "en bas à droite, non daté,<br />
daté au dos 1972.<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Saint-Tropez.<br />
Achat du musée, 1982.<br />
inv. 82-2-1.<br />
102<br />
Exposition : Clavé, paintings, sculptures, New-York,<br />
Weintraub Gallery, 1974, n° 32.<br />
239<br />
Drapeau catalan - Velem l'Estatut<br />
Huile sur papier froissé, marouflé,<br />
H. 1,45; L. 1,30.<br />
Signé " Clavé " en bas à droite, non daté,<br />
daté au dos " Volem l'Estatut 1977 ".<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Saint-Tropez.<br />
Don <strong>de</strong> l'auteur, 1982.<br />
inv. 82-3-1.<br />
A la suite <strong>de</strong> l'exposition rétrospective organisée<br />
au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> pendant l'été<br />
1981, en collaboration avec les frères Gaspar<br />
<strong>de</strong> Barcelone, nous décidions d'acquérir une<br />
oeuvre d'Antoni Clavé caractéristique <strong>de</strong> sa<br />
technique mixte <strong>de</strong> collage et d'intégration du<br />
savoir <strong>de</strong> graveur, traitant du thème <strong>de</strong> la main<br />
développé par celui <strong><strong>de</strong>s</strong> gants, sujet privilégié<br />
chez Clavé entre 1971 et 1975. De son côté,<br />
Antoni Clavé, dans un geste d'une extrême<br />
générosité, nous offrait une oeuvre <strong>de</strong> la série<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> drapeaux qu'il avait réalisée en 1977, à la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. A. Mousseigne, alors conservateur<br />
du <strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l'Annoncia<strong>de</strong> à Saint-Tropez,<br />
pour son exposition "le drapeau ", thème sur<br />
lequel Antoni Clavé a pu développer l'expression<br />
plastique <strong>de</strong> la revendication catalane.<br />
Bibi.: Jean Luc MERCIE, Clavé, Paris, 1980,<br />
n° 135.<br />
Exposition : Antoni Clavé, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>, été 1981, n°213.<br />
D.M.<br />
Pierre SOULAGES<br />
(Ro<strong>de</strong>z 1919-^)<br />
240<br />
238<br />
Peinture 15-X-75<br />
Huile sur toile, H. 1,30; L. 0,97.<br />
Signé "Soulages " en bas à droite, non<br />
daté, daté au dos, 15.X.75.<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1975.<br />
inv. 75-2-1.<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> son investigation <strong>de</strong> l'abstraction<br />
lyrique et gestuelle <strong><strong>de</strong>s</strong> années cinquante et<br />
soixante, la commission <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts a souhaité<br />
l'acquisition d'une oeuvre <strong>de</strong> Soulages,<br />
dont le travail a si fortement intéressé nombre<br />
<strong>de</strong> jeunes artistes toulousains et convergé vers<br />
leurs propres recherches. Pierre Soulages a<br />
voulu personnellement s'impliquer dans cette<br />
acquisition et nous a lui-même proposé, à l'automne<br />
1975, une <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rnières œuvres (15<br />
octobre 1975) au graphisme noir orthogonal<br />
très strict et très économe dans une œuvre austère<br />
où s'amorce une recherche d'organisation<br />
en surfaces linéaires, en ban<strong><strong>de</strong>s</strong> registrées, travail<br />
qui a, <strong>de</strong>puis, conduit le peintre à souligner<br />
la facture <strong>de</strong> matières animées par la lumière,<br />
dans <strong><strong>de</strong>s</strong> textures <strong>de</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> noires sur fond<br />
noir. Par ce jeu strictement registré, Pierre<br />
Soulages semble avoir privilégié le caractère<br />
plan <strong>de</strong> la grille picturale, y soumettant les<br />
aspects spatiaux <strong>de</strong> contre-jours imaginaires<br />
que produit cette organisation <strong>de</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> entrecroisées<br />
et superposées.<br />
D.M.
Olivier DEBRE<br />
(Tours 1920-^)<br />
241<br />
Grand ocre rose <strong>de</strong> Touraine<br />
Huile sur toile, H. 1,80; L. 5,00.<br />
Non signé, non daté, au dos "O. Debré<br />
1980 ".<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Paris.<br />
Achat du musée, 1983, avec le concours<br />
du Fonds Régional <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Midi-<br />
Pyrénées.<br />
inv. 83-6-1.<br />
Olivier Debré, qui a fait ses premières armes<br />
artistiques à Toulouse où il a <strong><strong>de</strong>s</strong> attaches<br />
familiales et amicales, est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> peintres <strong>de</strong><br />
sa génération les plus attentifs à la création<br />
d'un rapport intime entre l'émotion née du<br />
contact avec la nature, traduite en acte dans le<br />
champ pictural et la logique expressive <strong>de</strong> l'organisation<br />
plastique réfléchie, par un travail du<br />
geste sur la toile, d'une matière charnue et sensuelle<br />
proche <strong>de</strong> la terre, source <strong>de</strong> l'émotion,<br />
par la couleur, en une image non imitative,<br />
voire même non suggestive, mais qui déclare<br />
l'unité <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la représentation <strong>de</strong><br />
l'épreuve <strong>de</strong> la nature.<br />
Exposition : Empreinte, Geste, Surface, Toulouse,<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>-Réfectoire <strong><strong>de</strong>s</strong> Jacobins, été<br />
1983, p. 25 (repr.).<br />
D.M.<br />
Georges MATHIEU<br />
(Paris 1921 -^)<br />
242<br />
Entrée <strong>de</strong> Louis Antoine <strong>de</strong> Bourbon Duc<br />
d'Angoulême dans la bonne Ville <strong>de</strong> Toulouse<br />
Huile sur toile, H. 0,97; L. 1,94.<br />
Signé et daté "Mathieu 70 "en bas à droite.<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Paris.<br />
Achat du musée, 1976.<br />
inv. 76-4-1.<br />
Sur fond bleu roi, le graphisme gestuel et cérémoniel,<br />
aux dominantes rouge et or, symbolise<br />
la solennité et la festivité <strong>de</strong> l'entrée d'un prince<br />
du sang dans une bonne ville du royaume. Le<br />
caractère emblématique, <strong>de</strong> médaille monumentale,<br />
d'enseigne, correspond, à la fois, au<br />
thème désigné par le titre et aux recherches que<br />
Mathieu faisait à cette époque pour les affiches<br />
qu'il réalisa pour la Compagnie Nationale Air-<br />
France.<br />
D.M.<br />
John CHRISTOFOROU<br />
(Londres 1921 -^)<br />
243<br />
The new rebell<br />
Huile sur toile, H. 1,30; L. 0,97.<br />
Signé" Christoforou "en bas à droite, non<br />
daté.<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Simone Bou<strong>de</strong>t,<br />
Toulouse.<br />
Achat du musée, 1973.<br />
inv. 73-8-1.<br />
Christoforou est l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> premiers représentants<br />
<strong>de</strong> ce que l'on a appelé, dans les années<br />
soixante, "la nouvelle figuration ", à laquelle il<br />
apporta son caractère expressionniste fondé<br />
sur une vision dramatique <strong>de</strong> la figure humaine.<br />
Ses déformations caricaturales, cauchemar<strong><strong>de</strong>s</strong>ques,<br />
sanguinolantes, reposent, semblentils,<br />
sur une sorte <strong>de</strong> constat luci<strong>de</strong> et révolté <strong>de</strong><br />
l'auto<strong><strong>de</strong>s</strong>truction humaine dans le mon<strong>de</strong><br />
mo<strong>de</strong>rne : à l'époque <strong>de</strong> ce tableau, significativement<br />
intitulé "le nouveau révolté ", Christo-<br />
forou peignait <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> compositions d'après<br />
Brueghel l'Ancien et d'autres sur le thème <strong>de</strong><br />
"la nuit et le néant ", montrant un engagement<br />
existentiel du peintre dans la représentation <strong>de</strong><br />
l'angoisse humaine, face au pessimisme <strong>de</strong> sa<br />
situation et <strong>de</strong> sa condition, exprimée par la<br />
véhémence même du sentiment, du geste, <strong>de</strong> la<br />
violence formelle du refus et <strong>de</strong> la lucidité.<br />
Pierre IGON<br />
(Toulouse 1922 -<br />
244<br />
D.M.<br />
Diptyque, double rectangle<br />
Huile sur toile (<strong>de</strong>ux toiles accolées),<br />
H. 1,62; L. 2,62.<br />
Signé " Igon " sur le bord gauche au<br />
milieu, non daté, au dos "A2-1970 ".<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1970.<br />
inv. 72-1-1.<br />
Artiste formé en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions et ateliers<br />
officiels, Pierre Igon participa, juste après<br />
la secon<strong>de</strong> guerre, au bouillonnement du grou-<br />
pe formé par André Marfaing, Jousselin, Yankel,<br />
Fachard et, après une brève pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
figuration expressionniste fondée sur l'observation<br />
<strong>de</strong> la nature, faune et flore, il s'orienta vers<br />
une abstraction fortement colorée <strong>de</strong> matières<br />
brunes et sour<strong><strong>de</strong>s</strong> où un graphisme noir suggérait<br />
les formes et les mouvements d'une entomologie<br />
visionnaire et fantastique. Vers 1969-<br />
1970 Igon aborda les fonds blancs, comme on<br />
le voit sur ce diptyque, en y situant la danse<br />
planaire et spatiale <strong><strong>de</strong>s</strong> graphismes noirs,<br />
accentués <strong>de</strong> quelques plages <strong>de</strong> couleurs violentes,<br />
qui traduisent toujours cette passion <strong>de</strong><br />
l'expression visionnaire <strong>de</strong> la vie troublante <strong>de</strong><br />
la nature animale.<br />
D.M.<br />
André MARFAING<br />
(Toulouse 1925 -^)<br />
245<br />
Composition XII-69<br />
Huile sur toile.<br />
Signé " Matfaing ".<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1970.<br />
inv. 70-1-1.<br />
243<br />
103
André Marfaing a été un <strong><strong>de</strong>s</strong> pionniers <strong>de</strong> l'abstraction<br />
à Toulouse, dans un travail fondé sur<br />
l'opposition du blanc et du noir. Beaucoup <strong>de</strong><br />
critiques ont vu dans sa peinture une influence<br />
directe <strong>de</strong> Pierre Soulages, son aîné <strong>de</strong> six ans,<br />
mais, en réalité, il parait qu'André Marfaing<br />
obéit à une démarche toute différente <strong>de</strong> celle<br />
du ruthénois : loin <strong>de</strong> travailler les grilles <strong>de</strong><br />
ban<strong><strong>de</strong>s</strong> en contre-jour, Marfaing recherche <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
rapports <strong>de</strong> forces planaires <strong>de</strong> surfaces opposées,<br />
en portant toute son attention sur les fractures<br />
ou les rapprochements, les percées ou les<br />
passages et en investissant la problématique <strong>de</strong><br />
l'opposition forme/fond, soit dans le contraste<br />
du noir et du blanc en lui-même, soit dans la<br />
confrontation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux forces <strong>de</strong> même couleur<br />
et <strong>de</strong> même lumière. L'ceuvre actuellement en<br />
prêt à l'extérieur ne peut pas être exposée.<br />
D.M.<br />
Bengt LINDSTROM<br />
(Stôrsjekapelle-Hârjedalen (Suè<strong>de</strong>)- 1925-<br />
246<br />
Les amoureux<br />
Huile sur toile, H. 0,92; L.0,72.<br />
104<br />
246<br />
Signé " Lindstrom "en bas au centre, non<br />
daté.<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1973.<br />
inv. 73-9-1.<br />
Formé, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière guerre,<br />
dans les académies <strong>de</strong> Stockholm et Copenhague,<br />
avant <strong>de</strong> venir à Paris, atelier Lhote, Bengt<br />
Lindstrom s'est très tôt affirmé comme un<br />
expressionniste gestuel et matiériste <strong>de</strong> la figure.<br />
Comme nombre d'expressionnistes, ses<br />
aînés, comme Rouault, Nol<strong>de</strong>, Kokoschka,<br />
Lindstrom s'est forgé un langage provocant<br />
émotivement et chromatiquement agressif qui,<br />
dans sa permanence, lui permet <strong>de</strong> traiter, à la<br />
fois, la violence <strong>de</strong> la matière colorée et la<br />
forme expressive <strong>de</strong> la figure déformée dans le<br />
mouvement graphique nourri <strong>de</strong> la matière qui<br />
exacerbe le sens dramatique <strong><strong>de</strong>s</strong> scènes et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
sentiments. Les rapports <strong>de</strong> contrastes violents<br />
déclarent, dans un mo<strong>de</strong> ambigu <strong>de</strong> sarcasme<br />
et <strong>de</strong> tendresse passionnée, le bouillonnement<br />
volcanique <strong>de</strong> l'étreinte érotique et <strong><strong>de</strong>s</strong> matières<br />
maçonnées sur la toile.<br />
D.M.<br />
Manolo MILLARES<br />
(Las Palmas <strong>de</strong> Gran Canaria 1926-Madrid<br />
1972)<br />
247<br />
Composition aux textures harmoniques<br />
Huile sur toile et technique mixte,<br />
H. 1,11; L. 0,83.<br />
Signé " Millares " en bas à droite, non<br />
daté (1956).<br />
Collection <strong>de</strong> Madame Escubio <strong>de</strong> Minares,<br />
Madrid.<br />
Achat du musée, 1982, avec le concours<br />
du Fonds Régional d'<strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />
inv. 82-6-1.<br />
Bibi. : José Augusto FRANCA, Millares, Barcelone,<br />
1977, p. 35, n°46.<br />
Exposition : Manolo Millares, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>, été 1982, n° 13.<br />
248<br />
Anthropofaune 1971<br />
Huile sur toile et technique mixte,<br />
H. 1,00 ; L.0,81.<br />
Signé " Millares " en haut à droite, non<br />
daté (1971).<br />
Collection <strong>de</strong> Madame Escubio <strong>de</strong> Millares,<br />
Madrid.<br />
Achat du musée, 1983, avec le concours<br />
du Fonds Régional d'<strong>acquisitions</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Musée</strong>s <strong>de</strong> Midi-Pyrénées.<br />
inv. 82-6-2.<br />
Exposition : Manolo Millares, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>, été 1982, n° 54.<br />
249<br />
Sans titre<br />
Encre sur papier, H. 0,70; L.0,50.<br />
Signé et daté " Millares 71 "en bas à droite.<br />
Collection <strong>de</strong> Madame Escubio <strong>de</strong> Millares,<br />
Madrid.<br />
Don, 1983.<br />
inv. 82-7-1.<br />
Exposition : Manolo Millares, Toulouse, <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong>, été 1982, n° 74.<br />
Grâce à la très généreuse collaboration <strong>de</strong> la veuve<br />
<strong>de</strong> l'artiste, Madame Elvireta Escubio <strong>de</strong> Millares, le<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> présentait, durant l'été 1982,<br />
une très importante retrospective <strong>de</strong> Millares, le<br />
peintre le plus profond et le plus révolutionnaire du<br />
groupe "El Paso" qui, à la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années cinquante,<br />
témoigna <strong>de</strong> la force originale <strong>de</strong> l'informalisme<br />
espagnol et catalan dans la recherche picturale européenne.<br />
A la suite <strong>de</strong> cette exposition le musée décidait<br />
d'acquérir <strong>de</strong>ux oeuvres <strong>de</strong> Millares : la première,<br />
significative du travail <strong><strong>de</strong>s</strong> formes colorées sur les<br />
serpillières et les toiles à sac et sur leurs acci<strong>de</strong>nts,<br />
avec un traitement tachiste du plan où Millares développait<br />
la rigueur formelle dont il s'était nourri dans<br />
son admiration pour Torres-Garcia, Picasso et Miro<br />
et où il proposait une pratique nouvelle et originale<br />
<strong>de</strong> la peinture faite <strong>de</strong> réel pour le transmuer en le<br />
représentant ; la secon<strong>de</strong>, fondée sur le travail du<br />
blanc et du noir et sur l'avènement du support froissé,<br />
bouchonné, volumisé, où Millares propose une<br />
vision troublante <strong>de</strong> l'homme né <strong>de</strong> la terre, mort<br />
dans la terre, fossile <strong>de</strong> sa propre condition et promesse<br />
organique <strong>de</strong> sa propre naissance dans les<br />
entrailles <strong>de</strong> la terre. A ces achats consentis à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
conditions extrêmement avantageuses, Madame<br />
Escubio <strong>de</strong> Millares a ajouté le don d'un beau <strong><strong>de</strong>s</strong>sin<br />
sobre et austère, caractéristique du travail graphique<br />
<strong>de</strong> Millares sur les excavations archéologiques et sur<br />
les animaux au désert, expérience d'écriture qui a<br />
puissamment nourri sa peinture dans les <strong>de</strong>rnières<br />
années <strong>de</strong> sa vie.<br />
DM.
247<br />
Pierre SICRE dit SAINT-PAUL<br />
(Castelnau Magnoac 1926-^)<br />
250<br />
Composition n° 417<br />
Huile sur toile, H. 0,80; L. 0,80.<br />
Signé "Saint Paul " en bas à droite, non<br />
daté, au dos " Saint-Paul juin 74-n° 417 ".<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Protée, Toulouse.<br />
Achat du musée, 1976.<br />
inv. 76-9-1.<br />
Saint-Paul n'était représenté au musée que par<br />
une toile ancienne, un paysage marin à tonalité<br />
vermillon, <strong>de</strong> style géométrique. Il a paru intéressant<br />
d'acquérir une toile significative <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
recherches spatiales, formelles et évocatrices<br />
récentes du peintre : cubisation perspective<br />
étrange d'un espace à la fois vi<strong>de</strong> et plein d'une<br />
forme d'où émane une figuration précise <strong>de</strong><br />
l'indicible, un peu comme un <strong><strong>de</strong>s</strong>sin <strong>de</strong> Belmer<br />
dans un espace <strong>de</strong> Crémonini ou <strong>de</strong> Bacon, le<br />
tout dans un chromatisme argenté et porcelainé<br />
qui fait penser à la vision surréaliste d'Yves<br />
Tanguy, toutes ces références étant indiquées à<br />
titre comparatif pru<strong>de</strong>nt pour souligner la tendance<br />
expressive <strong>de</strong> Saint-Paul.<br />
D.M.<br />
Robert THON<br />
(Toulouse 1929 -<br />
251<br />
Beautés mystérieuses<br />
Huile sur toile et collage, H. 1,00 ; L. 0,81.<br />
Signé "Thon " en bas, au centre sous la<br />
fenêtre, non daté (1969).<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Simon Bou<strong>de</strong>t,<br />
Toulouse.<br />
Achat du musée, 1976.<br />
inv. 76-5-1.<br />
Collage surréaliste, bricolage poétique, évocation<br />
expressive du réel par lui-même transformé,<br />
le travail <strong>de</strong> Robert Thon, pictural et figuratif<br />
à la base, se transmue en scénographie<br />
plane et frontale <strong><strong>de</strong>s</strong> rêves du réel. La magie du<br />
conté et du féérique, l'ensorcellement <strong>de</strong> l'émerveillement<br />
<strong>de</strong>vant les objets retrouvés à cru <strong>de</strong><br />
leur matérialité suggestive, l'envoûtement <strong>de</strong><br />
l'image qui montre ce que l'on rêve <strong>de</strong> voir ou<br />
ce que l'on n'osait croire que l'on voit, se<br />
mêlent dans la fabrication minutieuse, imitative<br />
<strong>de</strong> l'inédit, d'une image-conte où l'imaginaire<br />
et le vécu se marient : belles captives libres<br />
<strong>de</strong> conte <strong><strong>de</strong>s</strong> Mille et une nuits <strong>de</strong>vant une<br />
fenêtre romane bien toulousaine, dans la lumière<br />
mordorée d'un camaïeu délicat, cette toile<br />
est caractéristique <strong>de</strong> la poétique <strong>de</strong> Robert<br />
Thon.<br />
D.M.<br />
250<br />
105
Carlos PRADAL<br />
(Almeria 1932-^)<br />
252<br />
Nu <strong>de</strong> dos à sa toilette<br />
Huile sur toile, H. 1,46 ; L. 1,14.<br />
Signé et daté " Pradal 77 "en haut à droite.<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste, Galerie Simone Bou<strong>de</strong>t,<br />
Toulouse.<br />
Achat du musée, 1979.<br />
inv. 79-4-1.<br />
Dessinateur <strong>de</strong> figures émérite, Carlos Pradal,<br />
qui admire Le Greco et Franz Hals, scrute le<br />
pouvoir propre <strong>de</strong> la peinture à l'huile, appliquée<br />
figurativement sur la toile pour représenter<br />
ses motifs, <strong>de</strong> détruire le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
profils et <strong><strong>de</strong>s</strong> formes pour restructurer la forme<br />
image par le rapport même <strong>de</strong> la matière picturale<br />
colorée avec l'impression <strong>de</strong> la forme<br />
lumière <strong>de</strong> la vision <strong><strong>de</strong>s</strong> choses et <strong><strong>de</strong>s</strong> êtres<br />
dans un espace qui semble se structurer et se<br />
clore sur l'apparition <strong>de</strong> ce qu'il revèle en luimême.<br />
Carlos Pradal, dont le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>Augustins</strong> présentera une rétrospective en<br />
1985, analyse ce pouvoir <strong>de</strong> la peinture, par<br />
séries et par thèmes : natures mortes d'oignons<br />
et d'ceufs, pigeons parisiens, marcheuses et<br />
passantes, joueurs <strong>de</strong> billard, chanteurs et guitaristes<br />
flamenco, quartiers <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, chaque<br />
séquence lui posant un problème <strong>de</strong> lumière et<br />
<strong>de</strong> forme, adapté à l'expression du sentiment<br />
essentiel <strong>de</strong> ce thème, qui renouvelle à chaque<br />
fois sa peinture pourtant continuellement ellemême.<br />
D.M.<br />
Félix DENAX<br />
(L'Isle-Jourdain 1936-^)<br />
253<br />
Composition grise<br />
Huile sur toile, H. 1,50; L. 1,50.<br />
Signé " Denax " en bas vers la gauche,<br />
non daté (1979).<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste.<br />
Achat du musée, 1979.<br />
inv. 79-3-1.<br />
Par le travail <strong>de</strong> la matière picturale balayée et<br />
lavée sur le plan, dans la recherche du rapport<br />
tactile et visuel le plus sensible, grâce au geste<br />
<strong>de</strong> la main, du bras et du corps tout entier<br />
investissant la surface, apparait le <strong><strong>de</strong>s</strong>sein <strong>de</strong><br />
faire, par le mouvement, le <strong><strong>de</strong>s</strong>sin surgissant <strong>de</strong><br />
la matière, la tache, que le plan figuratif<br />
<strong>de</strong>vienne événement. Taches, éclaboussures,<br />
coulées, tramées, lignes et ellipses <strong>de</strong> lignes<br />
produisent, en même temps, les affleurements<br />
du plan et ses déchirures. La surface advient <strong>de</strong><br />
ce que le peintre y fait se produire. La fluidité<br />
et la minceur <strong>de</strong> la matière lavée et respirée<br />
dans le geste qui l'appose, s'appliquent à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
toiles non tissées dont la <strong>de</strong>nsité du grain sans<br />
grain souligne l'aspect planaire, proche <strong>de</strong><br />
celui <strong>de</strong> l'aquarelle.<br />
D.M.<br />
Jean-Paul HERAUD<br />
(Objat-sur-Dordogne 1943-<br />
254-255-256<br />
Trois éléments <strong>de</strong> la série "La Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Epoux "<br />
Huile, gouache, craie, crayon, collages et<br />
arrachages sur papier marouflé sur bois.<br />
Chacun : H. 1,50; L. 1,25.<br />
Non signé, non daté (1981-1982).<br />
Atelier <strong>de</strong> l'artiste.<br />
Achat du musée, 1982.<br />
inv. 82-4-1, 82-4-2, 82-4-3.<br />
106<br />
En réponse à notre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> présenter une<br />
exposition <strong>de</strong> ses œuvres au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>,<br />
Jean-Paul Héraud nous proposa <strong>de</strong> traiter<br />
un ensemble <strong>de</strong> soixante-quinze toiles, toutes<br />
<strong>de</strong> même format afin <strong>de</strong> pouvoir se composer<br />
en un espace significatif clos et mo<strong>de</strong>lable,<br />
conçues à partir <strong>de</strong> son expérience et <strong>de</strong> son<br />
analyse <strong>de</strong> "La Chambre <strong><strong>de</strong>s</strong> époux" d'Andrea<br />
Mantegna à Mantoue, ensemble où il<br />
confronterait son propre travail <strong>de</strong> "palimpseste<br />
", pour reprendre l'excellente expression<br />
<strong>de</strong> M. A. Mousseigne, à l'organisation d'un<br />
espace cohérent.<br />
D.M.<br />
* *<br />
Le <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> a également acquis,<br />
dans le domaine <strong>de</strong> l'art mo<strong>de</strong>rne et contemporain,<br />
les œuvres suivantes qui ne peuvent être<br />
exposées<br />
Maurice SOUDAN<br />
(Au<strong>de</strong>naar<strong>de</strong> 1878-Bruxelles 1948)<br />
257<br />
Nature morte à la pipe en écume<br />
Huile sur toile, H. 0,46; L. 0,545.<br />
Signé et daté " Mce Soudan 1924 "en bas<br />
à droite.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
258<br />
252<br />
Nature morte à la corbeille <strong>de</strong> raisin<br />
Huile sur toile, H. 0,60; L. 0,73 .<br />
Signé et daté " Mce Soudan 1924 "en bas<br />
à droite.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Maurice Georges PONCELET<br />
(1897-^)<br />
259<br />
Les saltimbanques avec un cheval blanc<br />
Huile sur contreplaqué, H. 0,29; L.0,50.<br />
Signé et daté "MG Poncelet 41 "en bas à<br />
droite.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Richard MAGUET<br />
(Amiens 1896 - Sully 1940)<br />
260<br />
Bernard lisant<br />
Huile sur toile, H. 0,46; L. 0,61.<br />
Signé " Maguet "en bas à droite, non daté<br />
(1931).<br />
Don <strong>de</strong> la famille Maguet et du Centre<br />
Socio-culturel Alban Minville, 1977.<br />
inv. Ro 1699.
Raoul BERGOUGNAN<br />
(Toulouse 1900 - 1982)<br />
261<br />
Le cabanon à Issanka<br />
Huile sur toile, H. 0,72; L. 0,92.<br />
Signé "R. Bergougnan ", non daté (1972).<br />
Achat du musée, 1973.<br />
inv. 73-2-1.<br />
262<br />
La cravate<br />
Aquarelle sur papier, H. 0,60; L. 0,40.<br />
Signé "R. Bergougnan ", non daté (1973).<br />
Don anonyme, 1973.<br />
inv. Ro 1697.<br />
Edouard BOUILLIERE<br />
(Toulouse, 1901 - 1971)<br />
263<br />
Un pigeonnier près <strong>de</strong> Gaillac<br />
Gouache sur papier, H. 0,32; L. 0,24.<br />
Signé " Ed. Bouillières ", non daté.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Jules CAVAILLES<br />
(Paris 1901 - 1977)<br />
264<br />
Nature morte aux jumelles<br />
Huile sur toile, H. 0,73; L.0,54.<br />
Signé "J. Cavailles " en haut à gauche,<br />
non daté.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Constantin TERECHKOVITCH<br />
(1902-^)<br />
265<br />
Au champ <strong>de</strong> courses à Evreux<br />
Huile sur toile, H. 0,45; L. 0,81.<br />
Signé et daté" C. Terechkovitch - Courses<br />
à Evreux - Printemps 1936 "en bas:<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
Marc SAINT -SAENS<br />
(Toulouse 1903 - 1979)<br />
266<br />
Les trois Femmes<br />
Crayon sur papier, H.0,46 ; L. 0,26.<br />
Signé et daté "Marc Saint-Saens 34 "en<br />
bas à gauche.<br />
Legs Rulhe en cours <strong>de</strong> régularisation.<br />
267<br />
Une vigne en Cerdagne<br />
Huile sur toile, H. 0,60; L. 1,50.<br />
Signé " Saint-Saens " non daté (1976).<br />
Achat du musée, 1976.<br />
inv. 76-10-1.<br />
Christian SCHMIDT<br />
(Strasbourg 1919 -^)<br />
268<br />
La chouette <strong>de</strong> Cnossos<br />
Huile sur toile, H. 1,15; L. 1,50.<br />
Signé "CH. Schmidt " non daté (1972-<br />
73).<br />
Achat du musée, 1973.<br />
inv. 73-10-1.<br />
KABLATT<br />
269<br />
Composition n° 15<br />
Huile sur toile, H. 1,12; L.0,90.<br />
Signé " Kablatt " en bas à gauche, non<br />
daté (1976).<br />
Achat du musée, 1976.<br />
inv. 76-10-1.<br />
Michel CARRADE<br />
270<br />
Composition en rouge et jaune<br />
Huile sur toile, H. 1,16; L. 0,81.<br />
Signé " Carra<strong>de</strong> ", non daté (1966).<br />
Achat du musée, 1975.<br />
inv. 75-4-1.<br />
LOUTTRE<br />
(Paris 1926 -^)<br />
271<br />
La Bête<br />
Huile sur toile, H. 1,62; L.0,97.<br />
Signé " Louttre ", non daté.<br />
Achat du musée 1973.<br />
inv. 73-5-1.<br />
Carlos PRADAL<br />
(Almeria 1932 -^)<br />
272<br />
La cuisse <strong>de</strong> bœuf<br />
Huile sur toile.<br />
Signé et daté " Pradal 70 "en bas à droite.<br />
Achat du musée 1970.<br />
inv. 70-2-1.<br />
Jean-Luc POIVRET<br />
(Paris 1950 -^)<br />
273<br />
Composition<br />
Technique mixte sur toile, H. 3,50;<br />
L. 5,00.<br />
Œuvre réalisée dans le cadre du travail sur<br />
l'aéronautique pour l'exposition présentée<br />
à l'E.N.A.C. à Toulouse en octobre 1983.<br />
Achat du musée, 1983.<br />
inv. 83-16-1.<br />
* *<br />
Outre ces <strong>acquisitions</strong> faites directement par le<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, le Centre Culturel Municipal,<br />
dans le cadre <strong>de</strong> sa politique d'expositions,<br />
a procédé à <strong><strong>de</strong>s</strong> achats d'ceuvres qui doivent<br />
venir enrichir la collection du musée.<br />
L'ensemble <strong>de</strong> ces <strong>acquisitions</strong> du Centre Culturel<br />
Municipal fera prochainement l'objet<br />
d'une présentation particulière. Nous indiquons<br />
ici, pour mémoire, les œuvres déjà<br />
inventoriées au <strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong>, auxquelles<br />
s'ajouteront les oeuvres qui sont en cours<br />
d'intégration à la collection mais qui ne sont<br />
pas encore inventoriées.<br />
J. CHRISTOFOROU<br />
274<br />
Peinture<br />
Huile sur toile.<br />
inv. 81-6-7.<br />
M. BROSSARD<br />
275<br />
Dessin<br />
Encre <strong>de</strong> Chine sur Arches.<br />
inv. 81-6-3.<br />
M. VOSS<br />
276<br />
Le Dessin<br />
Huile sur toile.<br />
inv. 81-6-2.<br />
G. BOYER<br />
277<br />
Composition<br />
Huile sur toile.<br />
inv. 81-6-5.<br />
A. SIGNOLLES<br />
278<br />
Dessin<br />
Fusain sur papier.<br />
inv. 81-6-6.<br />
J.E. JAURES<br />
279<br />
Robinson à Toulouse<br />
Huile sur toile.<br />
inv. 81-6-8.<br />
P. BEAUSEJOUR<br />
280<br />
Diptyque<br />
Huile sur toile.<br />
inv. 81-6-9.<br />
107
Illustration photographique du catalogue<br />
Jean Dieuzai<strong>de</strong>, Toulouse.<br />
Atelier Municipal <strong>de</strong> Photographie, Toulouse.<br />
Inventaire Général Midi-Pyrénées, J.-F. Peire, Toulouse.<br />
<strong>Musée</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Augustins</strong> (Daniel Cazes, J.-L. Gillet).<br />
François Séguy, Toulouse.<br />
SOCIÉTÉ D'EXPLOITATION DE L'IMPRIMERIE ESPIC<br />
13, RUE GONZALEZ - 31400 TOULOUSE<br />
DÉPOT LÉGAL N° 84-24 - JUIN <strong>1984</strong>
MUSÉE DES AUGUSTINS - JUIN-OCTOBRE <strong>1984</strong>.^ 50 F.