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n°57 / novembre 2010 / GRATUIT<br />
nord & belgique<br />
Cultures et tendances urbaines
Let’smotiv - novembre 2010 - #57<br />
08 News<br />
14 Reportage Rio : La république entre dans la favela<br />
22 Portfolio Slinkachu : Toy Stories<br />
28 Musique Abracada détient la formule magique !, Ratatat, Groove City,<br />
Syd Matters, belin, !!!, buena Vista, The black Keys, Gorillaz, bal à Fives…<br />
46 Rencontre Rubber : ça roule pour Quentin Dupneu<br />
50 Cinéma FIFA : Arras fait son cinéma, …<br />
54 événement Saatchi épate la galerie<br />
58 Exposition Musée de Flandre, AbC au Fresnoy, Tati à Gand, l'Orientalisme<br />
à bruxelles... agenda<br />
74 Théâtre Next, December Dance, 1973, Le Tangible, Miam Miam... agenda<br />
86 Littérature L'Esprit du Slam selon la Générale d'Imaginaire, France 80,<br />
le Règlement, Indignation, Too Much Future, le Sang et la Mer...<br />
90 Disques Deerhunter, Maximum balloon, bOT ’OX, Raashan Ahmad,<br />
The bewitched Hands...<br />
92 Agenda concerts<br />
98 Playlist Sur les platines de la rédaction<br />
Ivo Dimchev - Some Faves © Maryan Ivanon // Ratatat © James Kendi // Ingres - Small bather © Phillips Coll Sommaire
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pénales. ı Magazine gratuit - Membre de l’OJD, bureau de la presse gratuite d’information.<br />
Ne pas jeter sur la voie publique.
En bref… ©<br />
Télex<br />
Collection musée des Arts décoratifs, Paris<br />
Mobi Boom<br />
Pour la jeunesse de l'Après-guerre, hors de question de donner dans le rotin et l'acajou<br />
des parents ! Le comble du chic s'affiche en grand dans les catalogues Prisunic ou Roche<br />
bobois : c'est le formica, le meuble fonctionnel, la ligne courbe et les coussins orange.<br />
un style que le musée des arts déco de Paris se plait à disséquer, à grands renforts de<br />
canapés modulables en velours, de tables basses en plastique et d'affiches publicitaires<br />
flashy. L'expo Mobi-boom reconstitue cette époque faste des Trente Glorieuses (1945-<br />
1975) où le design se démocratise et gagne les appart' de nos babos de parents. Trop<br />
baââth! ❥ Mobi boom, l’explosion du design en France, jusqu'au 2.01, +33 144 55 57 50<br />
Le chant des baleines<br />
Les publicités Wonderbra n'ont pas fini de faire parler d'elles !<br />
Alors qu'à Londres, on s'inquiète des répercussions d'une nouvelle<br />
campagne en 3D sur la sécurité routière, les bénévoles<br />
de la RTbF reprennent intelligemment à leur compte son fameux<br />
slogan. Pour Cap 48, ils ont en effet plagié la célèbre<br />
affiche « regardez moi dans les yeux, j'ai dit dans les yeux ! »<br />
pour dénoncer la stigmatisation du handicap. En lieu et place<br />
d'Eva Herzigova, une magnifique femme... amputée d'un bras.<br />
Cette jeune infographiste, pas peu fière d'exposer aux yeux du<br />
monde son «Filtre à cons» (ce sont ses mots), prouve qu'elle a<br />
les bonnets aussi remplis d'humour. ❥ www.cap48.be<br />
L'ISF fait-elle vraiment fuir les riches d'Hexagone ? Les chiffres semblent dire le contraire :<br />
un millionnaire sur 11 est Français. En 3 e position mondiale pour ses grandes fortunes, la<br />
France laisse pourtant 50% de sa population vivre sous le revenu médian (19 000€/an).
Jamais sans ma blonde<br />
Certains tiennent à emporter leurs secrets dans la tombe. Marcel<br />
Vandendorpe, lui, avait une toute autre idée en tête : qu'on<br />
l'enterre avec une bouteille de Jupiler. Mais au moment de la<br />
cérémonie voilà qu'un malotru dérobe la précieuse bouteille.<br />
Heureusement, la famille de ce Dottignien de 66 ans, contrariée<br />
par ce fâcheux événement s'est empressée de remplacer l'objet<br />
volet. Sacrée mise en bière !<br />
Méli sans mélo<br />
Ah, Meli... un nom chargé de nombreux<br />
souvenirs. Ce parc d'attractions situé à De<br />
Panne, né du rêve de l'apiculteur Albéric<br />
Florizoone, a marqué des générations de<br />
belges et rempli bien des albums photo.<br />
Or justement, le Musée de la Photographie<br />
de Charleroi lui consacre une exposition...<br />
uniquement composée de clichés familiaux.<br />
Pour cela, il lance un vaste appel<br />
à contributions : envoyez et datez vos<br />
meilleures prises de vue des flamands<br />
roses et manèges ! Ceux-ci seront exposés,<br />
puis reproduits dans le catalogue de<br />
l'expo, avant de vous être retournés.<br />
❥ à envoyer au 11, Avenue Paul Pastur, 6032<br />
Charleroi, belgique<br />
Touché-coulé!<br />
Parmi les histoires mythiques qui n'en<br />
finissent pas de passionner les foules,<br />
celle du Titanic n'est pas prête de prendre<br />
l'eau. L'année dernière, l'Angleterre pleurait<br />
à chaudes larmes la mort de « sa »<br />
dernière survivante. Cette année, elle<br />
est le théâtre d'une vente aux enchères<br />
record (Alridge & Son). En jeu, le témoignage<br />
écrit d'une rescapée, secrétaire<br />
d'un baron britannique morte en 1967.<br />
Cette description du naufrage depuis<br />
l’une des barques de sauvetage s’est<br />
arrachée à 20 000£, soit 5000£ de plus<br />
que l'estimation maximale. L'heureux collectionneur<br />
d'Europe de l'Est ramènera-til<br />
son butin à bon port ?<br />
Vous avez aimé notre précédente couverture ? Sachez qu’une expo de Shepard Fairey, aka Obey,<br />
comprenant une quinzaine de lithographies et sa ligne de vêtements est organisée à Lille<br />
le 13 novembre. Magasin Suprême, rue de la clef, +33 320 13 77 10<br />
9<br />
n e w s |
10<br />
n e w s |<br />
Télex<br />
Libre cours<br />
Dans un monde qui tourne de plus en plus vite, prenons le temps<br />
de réfléchir sur notre condition. Pendant l'une des 100 conférences<br />
de Citéphilo, par exemple. Du 10 au 28 novembre, le désormais célèbre<br />
festival lillois prouve la contemporanéité de la philosophie en<br />
creusant la question de « l'avenir du commun ». un sujet bienvenu<br />
en pleine recrudescence des crises identitaires. Comme toujours,<br />
ce cycle de rencontres s'autorise quelques apartés (apparemment)<br />
plus légers, comme cette intervention sur « l'influence de l'odeur des<br />
croissants chauds sur la bonté humaine ». ❥ www.citephilo.org<br />
Incorrigibles !<br />
Sur le papier, la révolution se veut<br />
complète. Nouveau format, nouvelles<br />
rubriques, Les Inrockuptibles ont radicalement<br />
changé de tête. Mais dans<br />
les faits, il est des formules qui restent.<br />
Comme celle du festival homonyme,<br />
qui défend sur les scènes de 4 villes<br />
des artistes qu’on affectionne. Qu'ils<br />
soient en pleine ascension (Jamaica,<br />
The bewiched...) ou déjà sur les cimes<br />
(LCD Soundsystem, Katerine...), ils sont<br />
aussi abonnés à nos colonnes. La scène<br />
lilloise ne déroge pas à la règle. Avec<br />
Local Natives, the Drums ou l'ancien<br />
Libertines Carl barât, l'Aéronef va voir<br />
débarquer toute notre rédaction !<br />
❥ les 4&5.11, 28,80€, +33 320 13 50 00<br />
Écolo, mais pas trop<br />
Mi-octobre, le magazine Terra Eco dressait<br />
un classement des ministères les plus polluants.<br />
Il y a de quoi être vert : celui du développement<br />
durable figure... dans le top 3.<br />
Aux uSA, la nouvelle n'aurait pas échappé<br />
aux risées d'ecorazzi.com, un réjouissant<br />
site de « green gossip ». Y sont épinglées<br />
toutes les contradictions des « people »<br />
investis dans l'écologie. Comme Jennifer<br />
Aniston, qui milite pour réduire les dépenses<br />
d'eau tout en posant pour une marque<br />
de flotte... servie en bouteille plastique.<br />
Près de 500 000 internautes suivent ainsi<br />
les affres d'Angelina Jolie ou d'Al Gore, qui<br />
combinent sans complexe toilettes sèches<br />
et passion de l'hélico, documentaire engagé<br />
et piscine chauffée...<br />
Des artistes impliqués dans les politiques d'urbanisme ? L'ERBA de Dunkerque organise<br />
des journées d'études sur ce thème, les 25 et 26 novembre. Occupation de friches,<br />
mobilier urbain farfelu, rencontres passionnantes en vue ! « Inventer la ville par l’art<br />
contemporain », au Studio 43.+33 328 63 78 93
14<br />
r e p o r ta g e |<br />
La république<br />
entre dans la favela<br />
texte & photos ¬<br />
Olivier Goujon/LightMediation
Un espace de récréation dans la favela de Villa Canoas.
16<br />
r e p o r ta g e |<br />
Rio ! Son carnaval, ses plages, ses joueurs de foot milliardaires<br />
et... ses favelas. évidemment, le président Lula se passerait bien<br />
de cette ombre au tableau. Surtout à l’approche d’une Coupe du<br />
Monde de football (2014) et des J.O. (2016). Mais l'enjeu n'est<br />
pas seulement diplomatique. Aujourd'hui, 20 % de la population<br />
carioca vit encore dans les quelque 968 bidonvilles qui dominent<br />
la mégalopole. Au milieu de ces cabanes de fortune, on trouve<br />
les franges les plus pauvres de la population, mais aussi des<br />
trafiquants. Pour faire rentrer la légalité dans les favelas les plus<br />
dures, le gouvernement a voté une loi sur la propriété. Comme<br />
à Cantagalo, juste entre Ipanema et Copacabana. Visite guidée,<br />
à flanc de colline.<br />
D<br />
ès notre entrée dans Cantagalo,<br />
un gamin athlétique<br />
lâche son cerf-volant et court<br />
vers nous. Ni une, ni deux, il essaye<br />
de m'extorquer mes lunettes. Puis, il<br />
cède au bout de quelques minutes.<br />
Dans les escaliers étroits, Silvia,<br />
jusqu'ici silencieuse, me rassure :<br />
« C'est de l'intimidation. Il fait le malin<br />
devant ses copains ». Silvia Perrone<br />
travaille depuis 15 ans à Cantagalo.<br />
Avec « Rio Arte Popular », son organisation,<br />
elle développe des projets<br />
sociaux, monte des spectacles de<br />
samba et emmène des visiteurs à la<br />
découverte des plus célèbres bidonvilles<br />
de la planète, où vivent plus de<br />
2 millions de Cariocas.<br />
La cité des hommes<br />
Aux portes des maisons, les gens<br />
sont surpris de nous voir. Aucune<br />
hostilité, au contraire, des sourires<br />
et des gestes d’accueil nous encouragent.<br />
Silvia parle avec tout le<br />
monde. Avec Patol, par exemple.<br />
C’est le plus vieux de la favela. Il habite<br />
un gourbi de planches décoré<br />
avec des couvertures de magazines.<br />
Sa cabane de bois est fragile, mais<br />
Patol ne veut pas aller chez ses enfants.<br />
Il a toujours vécu là, comme<br />
un gardien de Cantagalo. à côté, on<br />
aperçoit des maisons plus coquettes,<br />
parfois peintes aux couleurs du<br />
Vasco (rouge), le club de foot proche.<br />
à l’intérieur, des salons un peu kitsch<br />
avec napperons, crucifix et bibelots.<br />
Ici, une cuisine d’où s'échappent des<br />
effluves de la feijoada de haricots, le<br />
plat traditionnel brésilien. L'on poursuit<br />
notre visite au milieu de gamins<br />
qui se bousculent en riant. Il y a<br />
6 mois, ces mêmes enfants étaient >
Escalier Jorge Selaron (peintre chilien) : une œuvre mutante sur 215 marches où la place<br />
des carreaux changent en permanence.
1 - Intérieur d'une maisonnette de la favela de Pavao.<br />
2 - Dans un salon de coiffure de Cantagalo, la coupe « favela » : court dessus, rasé sur les côtés.<br />
3 - Vieil habitant dans sa maison de bois à Cantagalo.<br />
2<br />
3
Des enfants jouent au cerf-volant sur les toits de la favela de Cantagalo.<br />
peut-être armés. L’ordre régnait.<br />
Mais c’était l’ordre des trafiquants.<br />
La drogue, surtout la cocaïne, faisait<br />
vivre du monde, plus ou moins<br />
directement.<br />
Nouvelle ère<br />
Aujourd’hui, Cantagalo a entamé un<br />
long processus de « récupération<br />
dans la légalité ». Cette « pacification<br />
» a été permise grâce à un programme<br />
d'assainissement adopté<br />
par Lula, véritable Dieu des pauvres<br />
au brésil, en mars 2008. Le gouvernement<br />
reconnaît les droits de<br />
propriété des habitants des favelas<br />
alors que ces quartiers se trouvaient<br />
jusqu'alors sur des terrains occupés<br />
illégalement. En contrepartie, ceuxci<br />
doivent abandonner les trafics et<br />
se débarrasser de la délinquance.<br />
La favela a donc laissé entrer la loi<br />
de la république... et donc la police.<br />
Les trafiquants, eux, ont levé le<br />
camp. L’enjeu est important pour<br />
les habitants. Andrea, par exemple,<br />
est devenu propriétaire de son salon<br />
de coiffure, où l’on vient désormais<br />
d’Ipanema pour se faire une<br />
coupe « favela » c’est-à-dire court<br />
dessus et rasé sur les côtés. béatrice,<br />
elle, pense, dès l’année prochaine,<br />
proposer ses jolies chambres<br />
sur la pointe d’Ipanema à des<br />
touristes. Contrairement à Lula qui<br />
annonçait cet été son projet pilote<br />
de « circuit touristique dans les favelas<br />
», Silvia pense que ce sera un<br />
peu trop tôt. « Je ne sais pas si des<br />
touristes pourront vraiment résider<br />
ici bientôt ». Dommage, parce<br />
que la vue est imprenable. D'un<br />
seul regard, on embrasse toute la<br />
baie, de Copacabana au Pain de<br />
Sucre, jusqu'aux plages d’Ipanema
et de Leblon… En plus, grâce au<br />
téléphérique construit par la municipalité,<br />
les Cariocas d’en bas,<br />
plus fortunés, se retrouvent sur la<br />
colline en quelques minutes. Le lien<br />
social est-il pour autant rétabli ?<br />
Silvia ne semble pas complètement<br />
convaincue.<br />
Plus on monte, plus c’est pauvre<br />
Les premiers habitants des favelas<br />
furent des esclaves affranchis et<br />
des ouvriers sans le sou. Ils ont tous<br />
participé au « rêve brésilien » : faire<br />
de Rio une capitale à l’occidentale,<br />
en construisant des tours immenses<br />
sur Copa’ et Ipa’. Mais, peu à peu, ils<br />
ont construit des maisons trop chères<br />
pour eux-mêmes et ont été repoussés<br />
sur les collines par la classe moyenne<br />
qui s’est emparée du littoral. Sur la<br />
colline, les maisons se sont alors<br />
entassées verticalement. « Et plus on<br />
Rio et Copacabana depuis le sommet de la favela de Pavao.<br />
monte, plus les gens sont pauvres »,<br />
explique Silvia.<br />
Les vautours guettent<br />
Le risque évident de cette « pacification<br />
», c’est de voir débarquer dans<br />
les favelas des promoteurs qui tournent<br />
comme des vautours autour<br />
des petites maisons de briques.<br />
Pour Silvia, « il ne faut pas que les<br />
habitants se laissent déposséder de<br />
leurs maisons ». Vu la qualité des<br />
emplacements, le moindre début de<br />
spéculation redonnerait la priorité aux<br />
classes moyennes. En éloignant les<br />
anciens habitants vers de nouveaux<br />
bidonvilles... En attendant, les choses<br />
changent : à Pavao, la favela voisine<br />
de Cantagalo, la « récupération » est<br />
bien engagée… Les trafiquants désertent<br />
les escaliers étroits. Et une<br />
nouvelle vie s’installe… à cent lieues<br />
des lieux communs. /
22<br />
p o r t f o l i o |<br />
Slinkachu
Toy Stories<br />
Street-art, photographie // Londres // www.slinkachu.com, www.little-people.blogspot.com, www.andipa.com<br />
Slinkachu n'est ni photographe professionnel, ni maquettiste, ni même modéliste.<br />
C'est avant tout un artiste autodidacte, d'une trentaine d'années, qui recrée des<br />
saynètes miniatures dans la rue, son terrain de jeu privilégié. à l'aide de petites<br />
figurines et d'objets du quotidien, il reconstitue les scènes de la vie courante et les<br />
passe au crible de son humour souvent frondeur. Mis en abyme dans l'immensité<br />
urbaine, ses personnages posent discrètement au bord d'une flaque d'eau, sur une<br />
bouche d'égout, à côté d'une gouttière, sur un passage piéton ou à même le mur.<br />
Des endroits exposés à la vue de tous, sous nos pieds d'hommes pressés, mais
texte ¬ Carole Lafontan<br />
si peu explorés lors de nos trajets en ville… Slinkachu nous propose de ralentir la<br />
cadence avec son théâtre du minuscule. Ses photographies confrontent cadrage<br />
macro et prise de vue lointaine, révélant de passionnants jeux d'échelle, où la réalité<br />
se laisse progressivement découvrir. Parallèlement à son Little People Project<br />
débuté en 2006, l'artiste travaille depuis 2008 sur une autre série. baptisée Inner<br />
City Snail, cette dernière met en scène de vrais escargots peints par le Londonien<br />
puis remis en liberté dans la ville, comme si de rien n'était... un joli pied de nez aux<br />
tagueurs compulsifs. /
ABRACADA<br />
Manu Barron & Dirk De Ruyck<br />
propos recueillis par ¬ Hakima Lounas<br />
photo ¬ Brian Jackson - Fotolia.com / DR<br />
Dans un communiqué, ils citent allègrement Churchill : « L'attitude est<br />
une petite chose qui fait une grosse différence ». Celle de Manu barron<br />
et Dirk De Ruyck tient en deux mots : persévérance et exigence.<br />
une ligne de conduite qui a marqué les mémoires dans nos contrées.<br />
Aujourd’hui encore, on se souvient de l’empreinte de Manu sur la programmation<br />
de l'Aéronef (Lille), du Dour Festival ou de la Condition<br />
Publique (Roubaix). Et des talents de fin limier de Dirk, à la tête du<br />
Culture Club à Gand puis chez Eskimo Recordings. Désormais à leur<br />
compte, les chaleureux créateurs du visionnaire label Abracada sont<br />
restés idéalistes. De l'électro club de Mikix the Cat au nu-disco de Villa,<br />
ils ont plus d’un tour dans leur sac. Rencontre abracadabrantesque !
Dirk De Ruyck<br />
Pour monter un label indépendant en<br />
2010, faut être un peu tarés, non ?<br />
MB : Ça c'est sûr ! On est un peu fous.<br />
Mais pas question de lâcher l'affaire et<br />
de céder à la morosité ambiante ! On<br />
avait envie d'avoir notre propre « terrain<br />
d'expérimentation ».<br />
DDR : On est surtout des passionnés<br />
qui managent des artistes débutants.<br />
On a donc créé ce label pour signer<br />
et développer nos propres artistes.<br />
Abracada est le prolongement de nos<br />
activités parallèles.<br />
Tout de même, économiquement ça<br />
roule comment ?<br />
DDR : On limite les risques grâce à des<br />
sorties exclusivement digitales.<br />
MB : C'est moins lourd que de travailler<br />
sur des LP qui sortent en physique,<br />
c'est sûr.<br />
C'est quoi l'esprit Abracada ? Le fil<br />
rouge ?<br />
MB : On ne s'intéresse pas à un style<br />
Manu barron<br />
musical particulier. On peut à la limite<br />
distinguer deux familles...<br />
DDR : Oui, d'ailleurs, à partir de 2011<br />
on nommera « black Magic » tout ce qui<br />
sonne club et électronique; et « White<br />
Magic » les sons plus frais, dance/pop.<br />
MB : Finalement, cette double ligne artistique<br />
est à l'image de notre équipe.<br />
Dirk et moi sommes à la Direction Artistique<br />
générale, mais brodinski et bien<br />
d'autres artistes gravitent autour de<br />
nous (Pilooski, Renaissance Man, etc).<br />
Abracada est un label qui crée des rencontres,<br />
on se laisse le droit de signer<br />
qui l’on veut.<br />
Chiche de sortir un maxi hip-hop alors ?<br />
MB : Rien n'est interdit.<br />
DDR : Oui c'est possible... Mais chercher<br />
un titre hip-hop, c’est déjà trop<br />
ciblé. Nous, on ne veut pas faire un<br />
truc ciblé. Lorsqu’on a signé Aeroplane,<br />
personne ne comprenait leur musique,<br />
entre électro, dance et disco. De même,<br />
quand j'ai découvert Washed Out il y a ><br />
29<br />
m u s i q u e |<br />
« Abracada est un label<br />
qui crée des rencontres. »
30<br />
m u s i q u e |<br />
☛ Les sorties : Villa ft. The New Sins, Mikix the<br />
Kat ft. Shannon, The Aikiu, The Krays, Poni Hoax.<br />
3 ans, c'était juste de la bonne musique<br />
maintenant on appelle ça du glo-fi ou de<br />
la chillwave. N'importe quoi !<br />
MB : Après, soyons honnêtes : quel intérêt<br />
à travailler sur un track de death metal,<br />
alors qu'on n'est pas référents ? On<br />
reste ouverts, mais on se tourne d’abord<br />
vers ce qui nous plaît, on a une grosse<br />
culture électro, club, pop.<br />
En parlant d'ouverture, Manu, penses-tu<br />
que la jeune génération est suffisamment<br />
ouverte et curieuse ?<br />
MB : Oui, on a affaire à une jeunesse<br />
qui décloisonne les styles. Maintenant<br />
tu peux assister à un concert de Dead<br />
Weather, enchaîner avec un set club<br />
de Diplo et écouter du rap chez toi. à<br />
15 ans, quand j'ai découvert Purple Rain<br />
de Prince, j'osais pas le dire à mes potes<br />
parce qu'on faisait semblant d'être<br />
punk et que tu ne pouvais pas écouter<br />
les Clash et aimer Prince. Ça marchait<br />
pas ! (rires)<br />
S’il ne fallait retenir qu’un seul label<br />
dans toute l'histoire de la musique, ce<br />
serait lequel ?<br />
MB : Pour moi, ce serait Tribe Records.<br />
un label de Détroit des années 70.<br />
une expérience incroyable à une période<br />
incroyable : une communauté<br />
d'artistes talentueux et engagés, dont<br />
black Magic Orchestra. un mélange<br />
de musique et de contestation sociale<br />
époustouflants.<br />
DDR : Oh Fuck... I don't know... Ah si,<br />
Island Records ! un label fondé par un<br />
mec génial, Chris blackwell. Il signait et<br />
produisait les artistes lui-même, très fort<br />
à l'époque. Il a révélé bob Marley, Grace<br />
Jones, Roxy Music et tant d'autres. /<br />
☛ ABRACADA TOUR avec Pilooski, TheKrays (brodinski & Yuksek), The Magician, Mustang, Villa,<br />
Mikix the Cat, Renaissance Man...<br />
4.11, Paris, Social Club | 10,11, bruxelles, Libertine Supersport, 22h, 15e
32<br />
m u s i q u e |<br />
texte ¬ Judith Oliver<br />
photo ¬ The Rare Groove<br />
Orchestra © DR<br />
Le bal envoie tout valser<br />
« Franchement, à moins d’avoir un derrière en acier, c’est im-po-ssi-ble<br />
de ne pas bouger », lâche Fabrice babczynski, aka DJ Joe Tex. Instigateur<br />
du prochain bal à Fives, cet homme qui ne jure que par la soul et le<br />
funk, est formel : le groupe invité, The Rare Groove Orchestra envoie du<br />
bois ! Reste à sortir vos plus beaux atours, pour aller danser le Jerk.<br />
Tuons dans l’œuf l’image de Thierry Hazard en train de s’égosiller : le plateau musical<br />
de ce soir s’annonce autrement excitant. Imaginé par l’association Soul Time (Soul<br />
Connection, etc.), ce nouveau bal à Fives souffle un vent d’après-guerre américain.<br />
Sous les ors de l’ancienne salle des fêtes, tout commence par une initiation au Jerk,<br />
au twist et au boogaloo. Mais que l’on maîtrise ou non le déhanché élaboré de ces<br />
danses, dans le parterre, les pieds bougent tout seuls. « On vient pour danser, pas<br />
pour se prendre le bourrichon. Et pour ça, le Rare Groove Orchestra est terrible,<br />
poursuit Fabrice. On a choisi ce quatuor instrumental parce qu’il fait largement participer<br />
le public ». énergie contagieuse, musique parfaitement hédoniste relayée par<br />
un DJ set… le line-up a des chances de séduire tous les âges, à défaut d’attirer tous<br />
les milieux sociaux. « Contrairement au Bal Grec ou au bal pour enfants, qui sont<br />
portés par des assos fivoises, on risque d’avoir plutôt un public du Vieux Lille ou de<br />
Wazemmes, explique Maeva Justice, à la mairie de Lille. Mais tant que ça réunit des<br />
gens qui habituellement ne se croiseraient pas, on a gagné notre pari ! ». /<br />
❥<br />
RARE GROOVIN FIVES - avec Rare Groove Ochestra, DJ brother Jam, DJ Joe Tex et l’association<br />
Kose Two Jours<br />
13.11, 19h30, Lille Fives, Salle des fêtes, 4/2€, Infos +33 320 49 52 81, résa +33 320 49 53 31<br />
>> Prochain bal, cabaret CCC « crêpes, cartoon, comptines » pour les enfants, le 4.12
34<br />
m u s i q u e |<br />
texte ¬ Olivia Volpi<br />
photo ¬ James Kendi<br />
C’est la même chanson<br />
C’est l’histoire de deux Américains, avec l’air de rien et des cheveux banalement<br />
moches. Ils aiment faire de la musique, avec une guitare slide<br />
qui miaule et des synthés cheap. Et aussi remixer du hip-hop. Soudain,<br />
wow, ça marche pour eux, le monde musical les adoube et les fans achètent<br />
les T-shirts qui vont avec les albums. Ils s’appellent Ratatat.<br />
Reprenons depuis le début. Les deux gars, ce sont Mike Stroud et Evan Mast. Ils commencent<br />
à bidouiller ensemble vers 2001, mais ce n’est qu’en 2004 qu’ils fondent<br />
Ratatat. Il faut sans doute du temps pour assumer leur concept musical. un savant<br />
mélange de ce que la guitare rock peut faire de plus sexy à un synthétiseur bontempi, le<br />
tout assis sur une basse un peu chaude. Du temps, et un frère (celui d’Evan) possédant<br />
un label de musique. Qui ne rechigne pas à sortir le single Seventeen years. Les portes<br />
d’autres labels s’ouvrent alors pour publier l’album Ratatat, composé d’instrumentaux.<br />
Ponctués ça et là de quelques samples, certes. Suivent ensuite Classics, Lp3, et le tout<br />
dernier Lp4. Ils se suivent et se ressemblent, sans lasser. C’est un peu comme la magie<br />
de Noël (quand on aime Noël). Chaque année, on se réjouit des illuminations et des<br />
sapins enguirlandés, en attendant le grand final avec sa bûche et ses cadeaux, tandis<br />
que les surprises pimentent le rituel. Les surprises dans la discographie de Ratatat, ce<br />
sont deux albums de remixes. Le duo rivalise là de souplesse, cultivant une production<br />
caractéristique, notamment pour des artistes hip-hop. Si vous estimez que vous avez<br />
été bien sages cette année, offrez-vous ce concert ! /<br />
❥<br />
RATATAT<br />
20.11, bruxelles, botanique, 20h : complet !<br />
21.11, 18h, Tourcoing, Grand Mix, 13/16€, +33 320 70 10 00, www.legrandmix.com
36<br />
m u s i q u e |<br />
texte ¬ Hakima Lounas<br />
photo ¬ Agoria © DR<br />
Bruxelles a le groove<br />
L'équipe artistique de Groove City n'a que quatre mots à la bouche :<br />
Drum'n'bass, House, Techno et Electro. De la bonne vieille musique d'ordinateur,<br />
quoi. Comment des producteurs de sons électroniques (a priori<br />
froids) peuvent aussi bien incarner la notion (a priori chaude) de groove ?<br />
Réponse sur la brûlante piste de Kart expo à bruxelles.<br />
Maître Wikipédia explique que le groove est « un état indéfinissable de la musique, un<br />
moment un peu magique, de grâce, où celle-ci décolle rythmiquement ». beaucoup de<br />
guillemets pour un terme finalement abstrait, subjectif et ultra galvaudé. Agoria, par<br />
exemple, fausse brillamment les pistes : ses compositions synthétiques et minimalistes<br />
dégagent une chaleur et une émotion inouïes. Grâce à ses nappes de violons,<br />
le Lyonnais réussit à créer une musique au lyrisme envoûtant. Ce tour de force est<br />
d'ailleurs la marque de fabrique de la clique de Détroit (berceau originel de la techno,<br />
qui fête cette année ses 25 ans), dignement représentée pendant le festival par deux<br />
des précurseurs du genre : Derrick May et Carl Craig. Dans un registre plus hédoniste<br />
et immédiat, on est ravi de retrouver les trublions de basement Jaxx. Déjà 15 ans que<br />
Simon Ratcliffe et Felix buxton cultivent un son festif et crossover, à l'instar de leur dernier<br />
album Scars (2009). Sur les dernières compositions de ce duo anglais bien inspiré,<br />
on entendait Kelis, Yo Majesty, Amp Fiddler, Yoko Ono ou encore Santigold. Avec tout ça,<br />
on a vite fait de remballer nos a priori pour aller groover au Kart Expo, non ? /<br />
❥<br />
GROOVE CITy<br />
Prog : Agoria, Carl Craig, Derrick May, basement Jaxx, Roni Size & MC Dynamite, The Quesmists,<br />
Martin Solveig, Dimitri Andreas, Slum Dogz, David Vendetta ft. Micah etc.<br />
27.11, bruxelles, Kart Expo, 24€, www.groovecity.be
38<br />
m u s i q u e |<br />
texte ¬ Audrey Chauveau<br />
photo ¬ Jason Glasser Giants<br />
Syd Matters<br />
Qui a dit que les concours étaient<br />
bons pour les never be ? Pas Jonathan<br />
Morali ! En 2004, Syd Matters<br />
était lauréat du concours CQFD des<br />
Inrocks. élevé à la folk, il a débuté<br />
seul, puis entouré de 4 musiciens, Il<br />
a peaufiné sa recette : instrumentation<br />
forte, textes poétiques, langueur<br />
mélancolique. La sauce a pris ! En<br />
2007, le groupe signait la b.O. de La<br />
Question Humaine de Nicolas Klotz.<br />
Aujourd’hui, le quintette présente Brotherocean,<br />
opus inspiré de la trilogie<br />
de Romain Gary. une ode à l'océan<br />
emmenée par la douceur pop-folk<br />
de Hi life dont les accords et harmonies<br />
vocales relève du travail de chef<br />
étoilé. D'ailleurs, la tournée « balades<br />
sonores », privilégiant les endroits<br />
incongrus, est étudiée pour libérer<br />
toute la saveur de l’album. /<br />
❥ 12.11, 20h30, Roubaix, Cave aux poètes,<br />
10/6€, +33 320 27 70 10<br />
5.11, 20h30 bruxelles, Atelier 210,<br />
15/12€, + 32 2 732 25 98<br />
❥<br />
texte ¬ Thibaut Allemand - photo ¬ DR<br />
Bertrand Belin<br />
Sur le papier, les accointances de<br />
bertrand belin avec une scène française<br />
exécrable (bénabar, Olivia Ruiz)<br />
feraient trembler les plus braves. Oui,<br />
mais l’auteur de La Perdue (2007)<br />
traîne également avec JP Nataf ou bastien<br />
Lallemant. Et les braves de revenir<br />
– « si on a la permission, alors… ».<br />
Et surtout, le breton vient de signer<br />
le solitaire Hypernuit. une œuvre à la<br />
geste artisanale (trio basse, guitare,<br />
balais, quelques cordes et pianos…),<br />
mais au retentissement monumental –<br />
enfin, on le souhaite. L’écriture draine<br />
des anti-héros pastoraux, flotte entre<br />
mots désuets et néologismes exquis, et<br />
se pare d’une voix cousine de celles de<br />
Stuart Staples, Dick Annegarn et… Alain<br />
bashung. Auquel on ne manquera pas<br />
de le comparer. On cherchait en vain un<br />
héritier au grand Alain. Le voici enfin :<br />
il se nomme belin. /<br />
6.11, 20h, Tourcoing, Le Grand Mix,<br />
10/13e, + 33 320 70 10 00
40<br />
m u s i q u e |<br />
Triple claque<br />
texte ¬ Olivier Clairouin<br />
photo ¬ !!! © DR<br />
Ils auront pris leur temps. Trois ans après Myth Takes, !!! - prononcez<br />
« tchik tchik tchik » ou toute autre monosyllabe répétée trois fois –<br />
sort son quatrième album : Strange Weather Isn’t It ?. un bulldozer<br />
sonore que les sept têtes brûlées de Sacramento ramènent sur scène<br />
le 29 novembre, au botanique.<br />
Décrire la musique de !!!, c’est comme tenter d’expliquer un film de David Lynch à<br />
sa petite sœur : faut réserver sa soirée. Leur son est un collage improbable de funk,<br />
de disco, de rock psychédélique et d’électro. une mixture dance punk qui rappelle<br />
le terrain de jeu de LCD Soundsystem. Et c’est justement avec l’aide d’Eric broucek,<br />
ancien ingénieur du son chez DFA (le label de James Murphy, tête pensante<br />
de LCD), que !!! a mis au point son dernier opus, sorti en août dernier chez Warp.<br />
bien que plus condensé – fini les titres fleuves – et peut-être plus accessible que<br />
ses prédécesseurs, on y retrouve la voix caractéristique de Nic Offer, soutenue par<br />
une basse accrocheuse et des beats à réveiller les morts. un peu groggy depuis la<br />
mort de Jerry Fuchs, son batteur, et le départ de trois autres de ses membres,<br />
!!! veut faire mordre la poussière à quiconque pronostiquerait sa fin. En concert,<br />
Offer multiplie les déhanchements façon Jagger et sautille en caleçon d’un bout à<br />
l’autre de la scène, pendant que ses acolytes emplissent l’espace d’un son brut,<br />
animal. Aucun doute : bruxelles sentira bientôt la sueur, la poudre et le soufre. /<br />
❥<br />
!!! (CHK CHK CHK)<br />
29.11, 20h, bruxelles, Le botanique, 22/19 €, +32 2 218 37 32
42<br />
m u s i q u e |<br />
Ay mi Cuba !<br />
texte ¬ Audrey Chauveau<br />
photo ¬ Omara Portuondo<br />
© DR<br />
Ces Cubains octogénaires feraient grincer des dents n'importe quel<br />
syndicaliste. En plein débat sur le système des retraites, le buena Vista<br />
Social Club multiplie les concerts aux quatre coins du monde, avec une<br />
date brûlante à Anzin. Immanquable !<br />
Souvenez-vous, ils furent les acteurs d’un conte de fée moderne à la fin des années<br />
90. Compay Segundo, Omara Portuondo et leurs camarades poursuivaient humblement<br />
leurs carrières dans les ruelles décrépies de la Havane, Ibrahim Ferrer cirait les<br />
chaussures de ses semblables... bref, chacun pensait les meilleures heures de sa vie<br />
d’artiste derrière lui. Mais un jour, la providence, ou plutôt Juan de Marcos Gonzalez,<br />
est venu sonner à leur porte. Avec le projet de ressusciter l'âge d'or de la musique<br />
cubaine grâce à un groupe de vétérans. bingo ! L'album connait un succès planétaire,<br />
et les « campesinos » légendaires des années 1930 à 1950 retrouvent une<br />
nouvelle jeunesse. De la Cuba mania qui s’ensuivit, restent aujourd’hui les nombreux<br />
clubs de salsa et le regain d'intérêt pour le « son » * originaire de cette île. Du groupe<br />
historique, ne demeure presque que le nom. Omara Portuondo, l’unique femme de<br />
la bande, est une des seules survivantes. Mais, heureusement, l’esprit du buena<br />
Vista subsiste grâce aux talents conjugués des musiciens de la jeune génération et<br />
de leurs illustres aînés. Sur scène, Cuba est donc toujours dans la place et la billy<br />
Holiday havanaise n’a rien perdu ni de sa voix ni de son déhanché ! /<br />
* Le son est un genre musical cubain apparu au xix e siècle. Considéré comme l'un des ancêtres de<br />
la Salsa, il résulte de la fusion de mélodies espagnoles et des rythmes africains.<br />
❥<br />
BUENA VISTA SOCIAL CLUB + OMARA PORTUONDO<br />
29.11, 20h30, Anzin, Théâtre Municipal, 35/28€, +33 327 38 01 10
44<br />
m u s i q u e |<br />
Gorillaz The Black Keys<br />
Caché derrière des dessins animés,<br />
Damon Albarn s'amuse comme un fou<br />
avec le projet Gorillaz, qui, s'il n'était<br />
pas artistiquement enthousiasmant,<br />
serait déjà un épatant concept marketing.<br />
Le soin apporté au contenant<br />
(identité visuelle, videoclips, apparitions<br />
scéniques...) n'est en effet pas ici un cachemisère.<br />
Le troisième album des singes<br />
déglingués est apparu en début d'année<br />
avec un casting béton (Snoop<br />
Dogg, Lou Reed, Mos Def...) et une<br />
collection de tubes electro-hip-pop<br />
de classe inter galactique. Normalement,<br />
Shaun Ryder, De La Soul, bobby<br />
Womack, entre autres, rejoindront la<br />
ménagerie sur la giga-scène du Lotto<br />
Arena. Question : comment ces stars<br />
cohabitent-elles en tournée ? Et comment<br />
vivent-elles les répétitions avec ces singes<br />
de Murdoc Niccals, 2D, Noodle et Russel<br />
Hobbs ? En tout cas, nous, même pour<br />
un Gorillaz-on-ice, on signe. /<br />
❥<br />
texte ¬ Mathieu Dauchy<br />
photo ¬ EMI Music LTD Jamie Hewlett<br />
22.11, 20h, Anvers, Lotto Arena, 55€,<br />
www.livenation.be, complet !<br />
Le mois dernier, on parlait ici-même<br />
du retour de la soul. Ce mois-ci c'est<br />
au blues de faire des heures sup'.<br />
Empêcherait-on aussi aux genres musicaux<br />
de prendre leur retraite ? The<br />
black Keys ont voué leur existence à<br />
réveiller un blues enraciné sur les rives<br />
du Mississipi, à quelques encablures<br />
des locaux du label Fat Possum. un<br />
peu comme les White Stripes, c'est en<br />
maniant paradoxalement une musique<br />
très exploitée et dont on pensait ne<br />
plus rien tirer, que les black Keys ont<br />
fait l'unanimité. D'abord sous la houlette<br />
de Dangermouse (sur Attack &<br />
Release), puis en s'enfermant rien qu'à<br />
deux en studio pour produire 15 titres<br />
empreints d'un blues rock dans la veine<br />
de Robert Johnson. Et en réalisant,<br />
pour couronner le tout, des clips à la<br />
fraîcheur vivifiante. Prenez Tighten Up,<br />
une pure merveille. /<br />
❥<br />
texte ¬ Mathieu Dauchy<br />
photo ¬ James Carney<br />
15.11, 20h, bruxelles, Ancienne belgique,<br />
complet !<br />
25.03, 20h, Lille, L'Aéronef, 30/25e
46<br />
r e n c o n t r e |
« En tournant avec un appareil<br />
photo, j’ai l’impression d'inventer<br />
un nouveau langage ».<br />
Quentin Dupieux<br />
Sortie de route<br />
texte ¬ Baptiste Ostré - photos ¬ Rubber © UFO Distribution<br />
Il a enflammé les dancefloors et marqué les mémoires avec<br />
sa marionnette jaune « Flat Eric » (publicité Levi’s). Derrière<br />
Mr Oizo se cache Quentin Dupieux, réalisateur remarqué<br />
aussi en 2006 avec Steak. un échec commercial, devenu<br />
progressivement culte. Son troisième film, Rubber, a toutes<br />
les chances d’accéder à ce même statut. Fable singulière<br />
et absurde, cette histoire de pneu télépathe et serial killer<br />
a été tournée en un mois avec un appareil photo. Rencontre<br />
gonflée à bloc !<br />
J’ai lu que le cinéma était ta première<br />
vocation. Est-ce bien le cas ?<br />
Tout à fait. Je tourne des petits<br />
films avec ma caméra depuis l’âge<br />
de treize ans. J’ai ensuite été réalisateur<br />
de publicités. un réalisateur<br />
soi-disant confirmé dans ce registre.<br />
Mais, les spots Levi’s ont bien<br />
marché parce que j’ai travaillé en<br />
totale liberté. Ce ne serait plus le<br />
cas aujourd’hui, je ne serais qu’un<br />
maillon de la chaîne… De toute<br />
façon, je ne comptais pas en faire<br />
mon métier. Je cherche avant tout<br />
à m’amuser. Comme c’est le cas<br />
avec la musique. Si je veux, demain,<br />
je peux sortir un disque avec<br />
des bruits de tronçonneuse ! >
Ton avatar musical, Mr Oizo, reste<br />
d’ailleurs plus connu que Quentin<br />
Dupieux, le réalisateur…<br />
C’est vrai. Ça viendra petit à petit.<br />
Après tout, je n’en suis qu’à mon<br />
troisième film, si on compte Non-<br />
Film qui est quand même une sorte<br />
de caprice adolescent. Sinon, Mr<br />
Oizo a été un accident. En fait, j’ai<br />
commencé la musique en bricolant<br />
des trucs pour illustrer mes courtsmétrages.<br />
utiliser de la musique<br />
déjà existante m’aurait posé des<br />
problèmes de droits d’auteur…<br />
Flat Beat je l’ai donc vraiment fait<br />
par hasard, pour la marionnette.<br />
Après ça, je me suis intéressé à<br />
la dance music, à la réaction du<br />
public sur le dancefloor et j’ai rencontré<br />
Laurent Garnier.<br />
Mr Oizo était un accident ?<br />
Oui, malgré l’ampleur du phénomène,<br />
il n’y avait rien de calculé ou de<br />
vicieux de ma part. Avec Flat Beat, je<br />
n’ai pas cherché à produire un truc<br />
catchy que je répéterai à l’infini. Rien<br />
de prémédité, même si la musique<br />
m’a, il est vrai, toujours intéressé.<br />
Rubber conserve aussi un aspect bricolé,<br />
spontané, avec cette façon de<br />
ne pas se conformer aux règles…<br />
Rubber est né de l’envie de renouer<br />
le contact avec la caméra. Steak<br />
m’a fait connaître les conditions<br />
d’un tournage classique, où tu n’as<br />
pas le droit d’y toucher. Tu pouvais<br />
jeter un œil à la caméra, mais quasiment<br />
pas la bouger, au risque<br />
de la dérégler. Sur un tournage<br />
traditionnel, une caméra devient<br />
un objet assez austère, source de<br />
problèmes. Impossible, en fin de<br />
journée, de tourner des images<br />
supplémentaires, simplement parce<br />
que la lumière est belle. Avec la<br />
réalisation de publicités et Steak,<br />
je me suis senti peu à peu dépossédé<br />
du droit de filmer. Confier sa<br />
vision à quelqu’un d’autre est très<br />
douloureux pour un mec comme<br />
moi qui a été habitué à filmer avec<br />
une caméra 16 mm. Dans Rubber,
j’ai donc retrouvé des sensations<br />
de jeunesse. En tournant avec un<br />
appareil photo, j’ai l’impression<br />
d’inventer quelque chose, de chercher<br />
un nouveau langage. C’est ce<br />
qui a rendu le projet Rubber particulièrement<br />
excitant.<br />
Au-delà de l’aspect technique,<br />
avec Rubber, on hésite constamment<br />
entre le rire et la peur. Ça te<br />
plait de brouiller les pistes ?<br />
Je trouve qu’il n’y a rien de plus<br />
tragique qu’un film qui déroule son<br />
programme de A à Z. En tant que<br />
spectateurs, on s’est habitués à<br />
certains schémas. Or, ça ne m’intéresse<br />
pas de tirer les ficelles, de<br />
dire quand il faut rire ou non. J’aime<br />
quand un film emprunte une voie<br />
avant de dévier radicalement. Plutôt<br />
que de choisir une piste verte ou<br />
bleue, je préfère le hors-piste : je ne<br />
voulais pas me contenter de faire<br />
un slasher avec un pneu tueur.<br />
Penses-tu revenir au tournage<br />
classique ou poursuivre dans la<br />
voie tracée par Rubber ?<br />
Je vais rester le chef’op instinctif<br />
de Rubber. Avant de faire ce film,<br />
je travaillais sur un autre projet,<br />
Réalité. une comédie un peu plus<br />
compliquée à produire, plus chère,<br />
moins funky. Mais j’ai passé pas<br />
mal de temps à la réécrire pendant<br />
qu’on tournait Rubber. Pour l’adapter<br />
à ce nouvel outil.<br />
Cela signifie-t-il que Mr Oizo disparaît<br />
de la circulation ?<br />
Non, non, il est toujours présent !<br />
Sauf que mon inspiration musicale<br />
fonctionne un peu par cycle.<br />
Elle vient ou ne vient pas, ce n’est<br />
pas quelque chose que tu décides<br />
autant que le cinéma. J’ai déjà mis<br />
beaucoup de temps à rebondir<br />
après mon premier album, pour ne<br />
pas me répéter. Pour l’instant, j’attends<br />
la nouvelle excitation. /<br />
❥ Rubber, sortie le 10.11,<br />
www.ufo-distribution.com<br />
www.myspace.com/oizo3000
50<br />
c i n é m a |<br />
Arras, ville ouverte<br />
texte ¬ Raphaël Nieuwjaer<br />
photo ¬ Le nom des gens © DR<br />
Prendre de l'ampleur sans perdre son exigence, remplir les salles avec<br />
des œuvres de qualité, tels sont les paris du Festival International du<br />
Film d'Arras (Fifa). Avec, comme chaque année, des invités réjouissant<br />
les cinéphiles, des thématiques originales et des inédits.<br />
Si cela ne tenait qu'à l'auteur de ces lignes, il ne serait question que d'Anna Karina.<br />
Muse de Godard, elle a illuminé les années 60, réinventant à chacun de ses film le<br />
mot « jouer ». Mais, bien que l'on se damnerait pour un gros plan d'elle, on ne peut<br />
pas tout à fait négliger Olivier Assayas, dont le magistral Carlos a fait sensation à<br />
Cannes, cette année, ni Jerzy Skolimowski (Quatre nuits avec Anna !), et le très<br />
remarqué à Venise Essential Killing, encore inédit). Ces invités d'honneur seront<br />
présents lors de certaines projections, et surtout, offriront au public de riches leçons<br />
de cinéma. Outre ces hommages, il s'agit, à travers une sélection d'inédits<br />
d'Europe (notamment de Roumanie, l'un des pays les plus créatifs depuis quelques<br />
années), et du monde, de découvrir les auteurs de demain, en leur présence.<br />
Le festival est enfin l'occasion de maintenir le lien essentiel entre passé et présent,<br />
à travers des cycles et des ciné-concerts. On notera la projection du rare<br />
et magnifique Phase IV (Saül bass), de l'encore plus rare Maria do Mar (José<br />
Leitao de barros), et la rétro Révolution Française, qui met en avant l'enfant du<br />
pays, Robespierre. De quoi perdre la tête... /<br />
❥<br />
11 e FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D'ARRAS<br />
du 5 au 14.11, Arras, de 3 à 7e (pass 5 et 10 places 40/25e, pass complet 60e), +33 972 12 88 23<br />
Programme disponible sur : www.plan-sequence.asso.fr, Projections au Cinémovida et au Casino
52<br />
c i n é m a |<br />
texte ¬ Thibaut Allemand - photo ¬ DR texte ¬ Baptiste Ostré - photo ¬ Tignous<br />
We Had<br />
A Dream<br />
Le voici. Le témoignage définitif de<br />
l’épopée d’une bande de potes marqués<br />
à jamais par un teknival (Tarnos,<br />
1995) et devenus acteurs du phénomène.<br />
Les clichés de travellers évacués (ni<br />
clébard, ni camtar ici), le sound system<br />
souvent décrié se souvient de tout : vie<br />
en communauté, drogues, premiers<br />
mixes, et puis les fêtes, évidemment -<br />
des déchetteries au xvi e arrondissement,<br />
des teufs tchèques à l’Olympia. La free<br />
party, pratique visible d’un mouvement<br />
artistique sans manifeste, possède peu<br />
d’archives – quelques flys, certes, mais<br />
surtout une histoire orale, où le vrai se<br />
mélange au faux. Ces contes et légendes<br />
sont (parfois) confirmés par des<br />
protagonistes à la franchise tranquille<br />
et animés d’une violente lucidité. Reste<br />
ce titre, We Had A Dream. Le rêve est-il<br />
accompli ? Pas sûr. La réalité revenue,<br />
certainement. Incontournable. /<br />
Draquila, l’Italie<br />
qui tremble<br />
Draquila a fait trembler le gouvernement<br />
italien. Documentaire à charge<br />
contre la politique menée par Silvio<br />
berlusconi, il a provoqué le boycott<br />
du ministre de la Culture italien lors<br />
du dernier festival de Cannes. Sabina<br />
Guzzanti, la réalisatrice, n’en est pas<br />
à son premier coup d’essai : avec Viva<br />
Zapatero en 2005, cette imitatrice,<br />
célèbre dans son pays (il faut la voir,<br />
dans Draquila, grimée en berlusconi),<br />
s’attirait déjà les foudres du gouvernement.<br />
Film révolté, Draquila, fait presque<br />
œuvre de paléontologie. Guzzanti<br />
fouille les décombres du tremblement<br />
de terre de l’Aquila, petite ville des<br />
Abruzzes, pour reconstituer la chute<br />
de l’Italie. Liens avec la Mafia, jeux de<br />
relations et lobbying intense : la critique<br />
est vive et féroce. /<br />
❥ DAMIEN RACLOT- DAULIAC/HERETIKS ❥ de et avec Sabina Guzzanti. Sortie le 3.11<br />
(DVD) We Had A Dream (Heretiks/Topplers)
54<br />
é v é n e m e n t |<br />
Saatchi<br />
1<br />
épate la galerie<br />
texte ¬ Judith Oliver<br />
Pour les habitants de la Métropole et les assidus du Tri Postal de Lille,<br />
la surprise risque d’être de taille. Avec quelques néons, des litres de<br />
peinture et maintes cimaises, l’équipe de Lille3000 a complètement<br />
métamorphosé le lieu. Sol blanc, murs clairs : fort de ses nouveaux<br />
atours, l’écrin industriel de 6000 m 2 se donne des airs de galerie.<br />
Ambiance « white box ». une scénographie parfaitement adaptée aux<br />
soixante œuvres monumentales présentées dans le cadre de la Route<br />
de la Soie, exposition imaginée à partir des fonds indiens, chinois<br />
et moyen-orientaux de la collection Saatchi. Suivez le guide.
2<br />
C’<br />
est en avant-première mais affublés<br />
de ridicules sur-chaussures<br />
de papier que l’on pénètre dans<br />
l’exposition. La peinture n’est pas encore<br />
sèche, le chantier bat son plein, chacun<br />
s’agite sous l’égide bienveillante du<br />
grand chat de Qiu Jie, posant fièrement<br />
en début de parcours. Cette image, placardée<br />
partout en ville, a servi d’ efficace<br />
étendard pour annoncer la venue à Lille<br />
de la prestigieuse Saatchi Gallery –une<br />
première en France. Certes, ce portrait de<br />
Mao sous les traits d’un impassible félin<br />
révèle l’inclinaison du célèbre publicitaire<br />
anglais pour l’art figuratif actuel (toutes<br />
les pièces présentées sont postérieures<br />
à 2001). Mais il ne préfigure en rien le<br />
caractère engagé des œuvres qui fait la<br />
richesse de l’exposition. Conditions de<br />
travail des ouvriers, position de la femme,<br />
religion, conflits, mutations sociales et<br />
économiques… d’installations monumentales<br />
en peintures, ces thématiques<br />
se font écho. Fortes et explicites.<br />
Multipistes<br />
bien plus que celles de l’exposition<br />
Pinault* qui supposaient un important<br />
travail de médiation, les œuvres de la<br />
collection Saatchi sont en effet particu-<br />
lièrement accessibles. Comment, par<br />
exemple, rester indifférents devant<br />
cette improbable cohue qui règne au<br />
premier étage ? Dans la confusion la<br />
plus totale, une armée de grabataires<br />
se livre à une incroyable partie d’autotamponneuses<br />
en fauteuils roulants. ><br />
3
4<br />
56<br />
é v é n e m e n t |<br />
❖ 1. Like Everyday Series (Pan) , Courtesy of the<br />
Saatchi Gallery, London © Shadi Ghadirian<br />
2. Untitled (Eclipse) 3, Courtesy of the Saatchi<br />
Gallery, London © Jitish Kallat, IRIS DREAMS<br />
3. Heads On Plate, Courtesy of the Saatchi<br />
Gallery, London © Hayv Kahraman<br />
4. untitled, Courtesy of the Saatchi Gallery,<br />
London © Ahmad Morshedloo, Assar Art Gallery<br />
On peut rire face à cette scène incongrue,<br />
reste que l’hyperréalisme de ces<br />
personnages (citant des militaires ou<br />
hommes d’Etat) fait froid dans le dos.<br />
De la même façon, les incroyables<br />
prieurs en aluminium de Kader Attia ou,<br />
plus loin, les photos de Shadi Ghadirian,<br />
qui réduisent la femme à un voile<br />
et un ustensile de cuisine, interpellent<br />
tout le monde.<br />
❥<br />
L’art se lève à l’Est<br />
Si Saatchi montre un gout prononcé<br />
pour des pièces narratives et suggestives,<br />
celle-ci n’en restent pas moins<br />
polysémiques et riches. Ensemble, les<br />
préoccupations de ces artistes indiens,<br />
chinois ou moyen-orientaux dressent<br />
un portrait complexe de leurs sociétés<br />
en mutation. Et, comme pour chaque<br />
œuvre isolément, le tableau final a<br />
l’intelligence d’être en demi-teinte.<br />
On sent bien sûr dans l’engagement<br />
des plasticiens, le poids des facteurs<br />
d’immobilisme – diplomatiques, économiques,<br />
sociaux ou religieux. Reste<br />
que chacun d’eux manifeste un amour<br />
profond pour son pays, sa culture et<br />
l’espoir de jours meilleurs. /<br />
* Passage du temps de la Collection François Pinault Fondation (automne 2007)<br />
LA ROUTE DE LA SOIE – SAATCHI GALLERy<br />
jusqu’au 16.01, Lille, Tri Postal, mer>dim, 10h > 19h, ouvertures exceptionnelles les 1 er &11.11,<br />
6/4€, Grat. -16 ans, Pass lille3000 (15€ - offrant TR dans de nombreux musées du Nord-Pas-de-<br />
Calais, de belgique et de Paris), visites guidées sam&dim 11h.<br />
www.lille3000.com
58<br />
e x p o s i t i o n |<br />
texte ¬ Judith Oliver<br />
photo ¬ Kiss, serie X-Ray<br />
© Wim Delvoye<br />
Expressions belges<br />
Alors qu’en Belgique, les communautés s’opposent au nom de la dualité culturelle<br />
et linguistique, le Fresnoy décline le sujet de sa prochaine expo au singulier.<br />
« ABC » ausculte comme un tout « l’Art Contemporain Belge ». Présentés côte-à-<br />
côte, plasticiens flamands et wallons affichent une même irrévérence burlesque.<br />
« Ce qui est tout à fait fascinant dans la scène contemporaine belge, entame,<br />
enthousiaste, le commissaire d’exposition Dominique Païni, c’est ce mouvement<br />
dialectique entre des pratiques conceptuelles et une forme de post-dada potache<br />
». Ce mélange entre « méditatif et burlesque » apparaît bel et bien en filigrane,<br />
malgré la grande hétérogénéité de démarches et de sujets. Il est manifeste dans<br />
les œuvres qui, sous couvert de rire, questionnent fondamentalement l’identité<br />
nationale, comme celle de Pol Piérart, ou l’art et ses institutions (Coppers,<br />
broodthaers, Delvoye, Lizène ou Robin). Pour paraphraser Dominique Païni, ces<br />
artistes déjouent avec brio le sérieux de l’art « qui s’engage » comme la réserve<br />
chic de l’art minimaliste. Pour autant, l’exposition creuse d’autres pistes et évite<br />
toute tentation réductrice en présentant, par exemple, des travaux étonnement<br />
austères. AbC se contente de dessiner des « constellations cohérentes d’artistes »,<br />
qui tantôt partagent un attrait pour l’ambivalence des matériaux (Dekyndt, balleux,<br />
François), tantôt mettent leur corps à l’épreuve. Tantôt jouent sur l’animalité et son<br />
image. un passionnant b.a.-ba. /<br />
❥<br />
ABC – ART CONTEMPORAIN BELGE<br />
jusqu’au 31.12, Tourcoing, Fresnoy, mer, jeu, dim, 14h>19h, ven&sam 14h>21h, 3,80/3€,<br />
+33 320 28 38 00
60<br />
e x p o s i t i o n |<br />
texte ¬ Edlef Kowalyk<br />
photo ¬ Jan Fabre, Les<br />
messagers de la mort décapités,<br />
L’annonciateur du froid © Coll.<br />
du musée départemental de<br />
Flandre, Cassel, Jacques Quecq<br />
d’Henripret<br />
Flâneries flamandes<br />
On connaissait Cassel pour son centre ville pittoresque, ses façades renaissance,<br />
sa vue imprenable (176m !) et ses petits estaminets. Mais on ignorait<br />
son passé de cité rebelle et son rôle dans l'insurrection des villes flamandes<br />
en 1430. Aujourd'hui Cassel renoue fièrement avec son passé et inaugure un<br />
musée dédié à la Flandre. Visite guidée.<br />
Drôle d'histoire que celle de l'Hôtel Noble-Cour. Fondé par Jeanne de Flandre au<br />
xi e siècle, cet élégant bâtiment de briques a longtemps servi de cour de justice<br />
locale avant de devenir tour à tour auberge, école, état-major du maréchal Foch...<br />
puis musée ethnographique. Après 13 ans d'une fastidieuse rénovation (charpentes,<br />
sols et fondations) il offre désormais une vitrine de choix à la culture flamande.<br />
une métamorphose soutenue par de nombreuses acquisitions d'art ancien (Van<br />
Dyck, Van der Heyden, Tattegrain...) et contemporain (Fabre, Coppers). Le parcours<br />
comme les œuvres fourmillant de détails sont susceptibles d'intéresser tout le<br />
monde. Le néophyte sourira à la vue des animaux peu réalistes qui entourent Adam<br />
et Ève dans Le Paradis terrestre. Venu pour les chefs-d'œuvre, l'amateur averti relèvera<br />
certainement l'originalité de cette vierge du xv e sur laquelle le commanditaire<br />
est représenté les yeux fermés, c'est à dire mort. Parallèlement, le musée accueille<br />
pour son inauguration une sublime exposition temporaire sur la représentation du<br />
corps féminin dans la peinture flamande aux xvi e et xvii e siècles. Avec, pour point<br />
culminant, un magnifique grand format de Van Dyck, Antiope et Jupiter. /<br />
❥<br />
MUSéE DéPARTEMENTAL DE FLANDRE<br />
Cassel, Grand Place, mar>sam, 10h>12h30, 14h>18h, dim 10h>18h, 5/3€, +33 359 73 45 59<br />
À voir / Exposition temporaire : Sensualité et Volupté, jusqu'au 23.01.11
62<br />
e x p o s i t i o n |<br />
Pipe-show<br />
texte ¬ Raphaël Nieuwjaer<br />
photo ¬ Stéphane Dabrowski<br />
Reprise à Gand de l'exposition Tati, deux temps, trois mouvements, présentée<br />
l'an dernier à la Cinémathèque Française. Ou comment faire entrer la critique<br />
de la modernité, notamment architecturale, dans un cloître de Carmes. Merci<br />
Macha Makeïeff.<br />
Exposer le cinéma n'est pas chose aisée. Ce n'est souvent qu'une triste dissection :<br />
ouvrir l'écran pour en sortir des objets qui dévoilent leur sordide banalité, n'ayant<br />
jamais eu de sens que par la transfiguration de la pellicule. On n'échappe pas ici<br />
à l'écueil : la bicyclette de Hulot, le mobilier des Arpel, une carcasse de voiture, un<br />
Oscar (un brin défraîchi...), etc., etc. Fétichisation par la culture des objets dont<br />
Tati moquait la fétichisation par l'industrie, avec, comme totem, la pipe géante qui<br />
trône au milieu du cloître (les freudiens apprécieront). Comprimé dans un espace<br />
haut mais étroit (on embrasse la salle d'un regard), Makeïeff crée néanmoins d'intéressants<br />
jeux d'échelle. Entre les maquettes et les lieux reproduits en taille réelle<br />
(le couloir de Playtime), le visiteur glisse d'un film à l'autre, d'un extrait à sa propre<br />
présence au monde, avec un léger vertige. L'autre curiosité est une installation<br />
vidéo sur six écrans, offrant une analyse ludique et profonde de l'art du maître (à<br />
voir sur la banquette des Arpel !). On espère en tout cas de tout coeur qu'un Hulot<br />
(ou un enfant...) animera les objets de sa présence, passant outre les « Interdit de<br />
toucher » pour enfin faire soupirer le siège de Playtime ! /<br />
❥<br />
JACQUES TATI - DEUx TEMPS, TROIS MOUVEMENTS<br />
jusqu’au 16.01, Gand, Centre Culturel Provincial-Caermersklooster, 8/6€, + 329 269 29 10<br />
Tous les jours sauf lundi de 10 à 17h. Fermé les 25.12 et 1.01
64<br />
e x p o s i t i o n |<br />
texte ¬ Roberto Curbelo - photo ¬ Giancarlo Romeo texte ¬ Edlef Kowalyk- photo ¬ Georges Clairin<br />
L'Entrée au harem © The Walters Art Museum,<br />
Baltimore, Maryland<br />
México : esperado /<br />
inesperado<br />
Sous la verrière du bPS 22, un ensemble<br />
de pièces patiemment accumulées par<br />
deux collectionneurs mexicains : Isabel<br />
et Agustín Coppel. émaillé d'œuvres<br />
encore jamais montrées en belgique, le<br />
parcours jongle entre traditions et points<br />
de vue inédits. Car au-delà des quelques<br />
noms familiers (Matta-Clark, Rusha, Cattelan,<br />
Álvarez bravo, Levitt, Eggleston,<br />
Guzmán...) l'exposition rappelle que le<br />
Mexique est une terre méconnue. S'y<br />
sont succédés Graziela Iturbide, Gabriel<br />
Orozco, Abraham Cruzvillegas... autant<br />
de partisans d’un art cru, matériel, mais<br />
non dénué d’une certaine distance. Ensemble,<br />
ils ont fait de leur pays contrasté<br />
un acteur majeur de la scène artistique.<br />
Et, de génération en génération, ont perpétué<br />
une vision de l’art « où l’individu<br />
réagit à son environnement, urbain, magique<br />
ou social ». Viva Mexico ! /<br />
❥<br />
jusqu'au 28.11, Charleroi, bPS 22, Espace<br />
de création contemporaine de la province<br />
du Hainaut, mer>dim, 12h>18h,<br />
+32 71 27 29 71<br />
L'orientalisme<br />
en Europe<br />
Le harem et ses odalisques, l'égypte<br />
et ses mystérieux vestiges, les ruelles<br />
pittoresques et marchés colorés...<br />
aujourd'hui encore, notre vision des<br />
cultures maghrébines et moyen-orientales<br />
charrie ces images de cartes<br />
postales. De Delacroix à Kandinsky :<br />
l'orientalisme en Europe propose de<br />
revenir sur leur origine en auscultant<br />
un phénomène culturel apparu fin<br />
xviii e . La fascination pour l'orient qui<br />
naît alors, alimentée par l'actualité<br />
(conquête de l'égypte puis d'Alger,<br />
ouverture du Canal de Suez) et les<br />
voyages, atteint des sommets au milieu<br />
du x i x e . Dans les sphères artistiques,<br />
l'observation ethnographique se<br />
mêle aux fantasmes. En témoignent<br />
ces 160 toiles enrichies d'éclairages<br />
historiques : de Delacroix à Matisse<br />
en passant par Ingres et Gerôme. /<br />
❥<br />
jusqu'au 09.01, bruxelles, Musée royaux<br />
des beaux-arts, mar>dim, 10h>17h, 8/5€,<br />
+32 2 508 32 11, www.expo-orientalisme.be
66<br />
e x p o s i t i o n |<br />
agenda<br />
Turkanas.<br />
Les premiers derniers hommes<br />
Photographe de guerre chevronné, Roger<br />
Job dénonce aujourd'hui l'impact du<br />
réchauffement climatique sur le mode<br />
de vie des Turkanas, l'une des dernières<br />
tribus nomades d'Afrique. Les premiers<br />
derniers hommes, pour lequel il a reçu<br />
le Nikon Press Photo Award en 2009,<br />
retrace la lutte de ce peuple pastoral<br />
pour préserver un bétail culturellement<br />
et économiquement central. un véritable<br />
voyage au bout de l'enfer, là où il fait<br />
toujours... toujours très chaud.<br />
❥ CHARLEROI, jusqu'au 16.01, musée de la photographie,<br />
mar>dim, 10h>18h, +32 7 136 46 45<br />
Des veines, au ciel, ouvertes –<br />
G. Penone<br />
Figure incontournable de l’Arte povera,<br />
Penone explore depuis un demi-siècle<br />
les relations du corps à la nature. Avec<br />
une place centrale occupée par l’arbre<br />
et la forêt, comme en témoignent la<br />
trentaine de sculptures, photos et bronzes<br />
historiques ou récents présentés au<br />
Mac’s. Penone écorche, épluche, moule,<br />
assemble les morceaux de bois, cite les<br />
formes des branches et des feuilles. Et<br />
transcende les relations existant entre<br />
art et nature. une œuvre majeure !<br />
❥ HORNU, jusqu’au 13.02, MAC’s, mar>dim,<br />
10h>18h, 6/4€, +32 65 65 21 21.<br />
Turkanas © Roger Job<br />
Les esquimaux vus par<br />
Matisse esquimaux<br />
© Masque Inuit, F.<br />
Kleinefenn<br />
Les esquimaux vus par Matisse<br />
Contrairement à ce qu’annonce le titre, il<br />
est moins question du maître Fauve que<br />
de son gendre, le critique d’art George<br />
Duthuit. Au contact des surréalistes,<br />
pendant la guerre, ce dernier découvre<br />
la richesse symbolique de l’art Inuit. Partageant<br />
son intérêt, Matisse collabore à<br />
un remarquable essai poétique illustré.<br />
On en savoure les planches originales<br />
au milieu de masques Inuit prêtées par<br />
le musée de boulogne-sur-mer.<br />
❥ LE CATEAU-CAMBRéSIS, du 7.11 au 6.02,<br />
Musée Matisse, tlj (sf mar.), 10h>18h,<br />
+33 327 84 64 50<br />
La Part des Faux<br />
+ Maître d'Art et Art du Faux<br />
Les notions d'authenticité et de reproduction<br />
dans l'art sont analysées à travers<br />
deux expositions. La première (MFW),<br />
menée d'une main de maître par J-J.<br />
Tachdjian, nous offre une vraie-fausse<br />
leçon d'histoire de l'art : l'académisme<br />
revu au stylo bic, la peinture réinventée<br />
aux Letrasets... sans oublier la figuration<br />
spéculative, un courant inventé de<br />
toutes pièces. Au Colysée, J. Chérigié et<br />
E. Morales revisitent des grands classiques<br />
au format carte postale.<br />
❥ LILLE, jusqu'au 28.11, maison Folie de<br />
Wazemmes, +33 320 78 20 23 et du 6.11 au<br />
5.12, Lambersart, Colysée, +33 320 00 60 06
68<br />
e x p o s i t i o n |<br />
agenda<br />
Tadeusz Kantor, l’époque du garçon<br />
Tadeusz Kantor, ce nom vous semble<br />
familier ? Logique, ce dramaturge<br />
polonais est un habitué de la capitale<br />
des Flandres. Mais, cette fois, point de<br />
rideau rouge. Sur les murs de l'Hospice<br />
Comtesse, une série de dessins décline<br />
l'un de ses motifs favoris, la figure du<br />
jeune garçon. Dans les salles, la polyvalence<br />
de l'artiste s'épanouit, toute<br />
en cohérence. Aux croquis et peintures<br />
d'une apparente naïveté répond la projection<br />
de sa Classe Noire, célèbre prolongement<br />
de son manifeste théâtral.<br />
❥ LILLE, jusqu'au 17.12, Hospice Comtesse,<br />
lun, 14h>18h, mer>dim, 10h>12h30,<br />
14h>18h, +33 328 36 84 00<br />
Alter Ego<br />
Si vous dites à votre enfant que Pinocchio<br />
est un has been, vous vous<br />
exposez à une avalanche de larmes<br />
bien méritée. Par contre, si vous l'emmenez,<br />
l'air de rien, voir les installations<br />
et courts-métrages d'Alter Ego,<br />
il parviendra à cette conclusion de<br />
lui-même. Et sans pleurs (miracle !).<br />
Car ici, il est question d'animation, de<br />
3D, de poupées virtuelles, bref, de ces<br />
marionnettes sans fil que manie avec<br />
brio le studio belge Zorobabel.<br />
❥ LILLE, jusqu’au 19.12, maison Folie de Moulins,<br />
mer>dim, 14h>19h, + 33 320 95 08 82<br />
Extra, Artificial Landscape<br />
outpost © Mathilde<br />
Lavenne et Matt Rowe<br />
Extra<br />
Manières noires, Raf<br />
Simons, Collection MoMu<br />
© Hugo Maertens<br />
Amateurs de dessins, réjouissez-vous !<br />
La pointe graphique envahit l'espace le<br />
Carré... pour mieux s'affranchir de la<br />
contrainte du plan. Aux murs, un très<br />
large spectre de pratiques. Au service<br />
d'une quête introspective (les écorchés<br />
de L. Nicola), d'une réflexion sur le<br />
temps et la disparition (W. Krokaert,<br />
N. Fouré ou b. Gadenne), le dessin se<br />
mue en formes 3D (Mathilde Lavenne,<br />
Matt Rowe), et le trait, en élastiques<br />
tendus entre les murs (Sai Hua Kuan).<br />
❥ LILLE, du 18.11 au 9.01, espace le Carré,<br />
mer>sam, 14h>19h, dim 10h>13h, 15h à 18h,<br />
+33 320 15 13 21 (Malterie)<br />
Manières noires<br />
Symbole de mort ou d'insoumission, synonyme<br />
d'élégance et de raffinement,<br />
le noir s'est drapé de significations pour<br />
le moins antinomiques. C'est peut-être<br />
ce qui justifie la fascination des artistes<br />
pour cette tonalité longtemps considérée<br />
comme une non-couleur. Plasticiens<br />
(Dubuffet, broodthaers, boltanski…),<br />
designers (Wanders, Dixon), dessinateurs<br />
(Tardi, Pratt), photographes (Sugimoto),<br />
stylistes (Chanel, Westwood...) :<br />
Manières Noires fait toute la lumière<br />
sur l'usage du noir dans les arts.<br />
❥ MONS, jusqu'au 13.02, bAM, mar>dim,<br />
12h>18h, +32 65 40 53 30
70<br />
e x p o s i t i o n |<br />
agenda<br />
Degas Sculpteur<br />
Pendant près de quatre mois, La Piscine<br />
se donne des airs de musée d'Orsay.<br />
Et pour cause ! Pour prolonger son<br />
exceptionnelle donation de 2001, la<br />
célèbre institution parisienne prête au<br />
musée d'art et d'industrie de Roubaix<br />
une série de 73 bronzes et modèles de<br />
cire de Degas. Accompagnés de gravures,<br />
dessins et tableaux du maître.<br />
Ces sculptures déclinent un sujet de<br />
prédilection de cet impressionniste :<br />
la danse et le mouvement.<br />
❥ ROUBAIx, jusqu'au 16.01, La Piscine,<br />
mar>jeu, 11h>18h, ven 11h>20h, we 13h>18h,<br />
+33 320 69 23 69.<br />
François Génot,<br />
sur la route d'Eppe Sauvage<br />
Pour apprécier les œuvres du touche-àtout<br />
François Génot, il nous faut emprunter<br />
la fameuse route d'Eppe Sauvage.<br />
Au point de départ, on découvre une installation<br />
imaginée pour la Vitrine Paulin,<br />
soit un entremêlement de plantes qui<br />
semblent reprendre leurs droits sur la<br />
brique. Ensuite, direction la Maison du<br />
Val Joly, à Eppe Sauvage. Là, l'enchevêtrement<br />
végétal se donne à voir sous les<br />
traits d'un monumental fusain.<br />
❥ SOLRE-LE-CHâTEAU, jusqu'au 9.01, Vitrine<br />
Paulin et Eppe Sauvage, maison du Val Joly,<br />
+33 327 61 83 76<br />
Eugène Leroy<br />
© ADAGP 2010<br />
Eugène Leroy,<br />
Exposition du centenaire<br />
Habiter poétiquement<br />
le monde © Willem Van<br />
Genk, KLM Donation,<br />
L’Aracine LaM<br />
Artiste atypique, jeux de textures<br />
uniques, Eugène Leroy (1910-2000)<br />
s'est toujours situé en marge de la<br />
scène artistique française. Loin des<br />
préoccupations du marché de l'art,<br />
il a mené ses recherches dans la<br />
contemplation solitaire des grands<br />
maîtres. Pour son centenaire, le Muba<br />
de Tourcoing lui rend un vibrant hommage<br />
à travers 150 peintures dont<br />
les nombreuses toiles inédites de la<br />
donation des fils Leroy (2009).<br />
❥ TOURCOING, jusqu'au 31.03.11, Muba,<br />
13>18h, sauf mardi, +33 320 28 91 60<br />
Habiter Poétiquement le monde<br />
L'artiste, par son œuvre, permettrait de<br />
comprendre le monde. Cette idée, dans<br />
la pure tradition romantique, sert de<br />
point de départ à la première exposition<br />
temporaire du LaM. un impressionnante<br />
rapprochement d'art brut, d'art<br />
moderne et contemporain (350 œuvres),<br />
qui nous conduit de petites séries<br />
obsessionnelles en installations monumentales,<br />
en compagnie de « fous » et<br />
poètes (Michaud, Mallarmé...), d'artistes<br />
(beuys, broodthaers, Filliou, André...) et<br />
de cinéastes (Fleischer, Levitt...).<br />
❥ VILLENEUVE D'ASCQ, jusqu'au 30.01, LaM,<br />
mar>dim, 10h>18h, +33 320 19 68 88.
74<br />
théâtre & d a n s e |<br />
What’s next ?<br />
texte ¬ Judith Oliver<br />
photo ¬ Ivo Dimchev - Some<br />
Faves © Maryan Ivanon<br />
Next ? Ce festival coproduit par 5 structures culturelles belges et françaises<br />
porte plutôt bien son nom. En 15 jours, 3 week-ends, et 50 représentations,<br />
il sonde quelques-unes des tendances contemporaines des arts<br />
vivants. Performances hybrides, théâtre documentaire, retour en force<br />
du collectif… de part et d’autre de la frontière, on regarde vers l’avenir.<br />
Attention ! « Il ne s’agit pas d’une quête absolue de nouveauté, ni d’un panorama de<br />
l’innovation » prévient Didier Thibaut, directeur de la Rose des Vents et cofondateur<br />
du festival. Il nous rassure : la performance ou la porosité des formes ne sont pas des<br />
phénomènes neufs. Mais Didier Thibaut précise « Quand on élabore la programmation,<br />
chacun défend, parmi ces formes contemporaines, certains partis-pris. Next est une<br />
sorte de manifeste, qui définit ce qu’est, selon nous, la modernité aujourd’hui ». Fruit<br />
d’une véritable collaboration transfrontalière (choix au consensus), le festival jouxte en<br />
effet des acceptions différentes de la « modernité ». En belgique, elle semble davantage<br />
rimer avec performance (Dimchev, baehr, bauer, berlin, Abattoir Fermé, Superamas…)<br />
et danse contemporaine. En France, Didier Thibaut défend davantage les formes<br />
théâtrales, même si aucune n’est académique. Prenez le maître de la déconstruction<br />
Hubert Colas, l’oppressante Comida Allemana de Cristian Plana ou le théâtre documentaire<br />
de Tatiana. Frolova. Entre les grands plateaux réservés aux stars (Ian Fabre<br />
ou Olivier Dubois), et les petites formes émergentes (programme Next Generation)<br />
gageons que vous trouverez votre propre définition ! /<br />
❥ NExT003<br />
du 18.11 au 4.12, Courtrai (budascoop et Kortrijkse Schouwburg), Tournai (maison de la Culture),<br />
Villeneuve d’Ascq (Rose des Vents), et Valenciennes (Phénix), de 7 à 19€, www.nextfestival.eu
76<br />
théâtre & d a n s e |<br />
texte ¬ Faustine Bigeast - photo ¬ Pierre Nydegger<br />
1973<br />
On vous entend déjà : « L’Eurovision ?<br />
Kitsch! Tristement ringard ! ». Alors,<br />
aller voir sur scène le calque scrupuleux<br />
du cru 1973, très peu pour<br />
vous… Pourtant, vous auriez tort de<br />
vous braquer. Certes, 1973 reproduit<br />
le rituel d’une très ancienne édition et<br />
convoque ses candidats par l’entremise<br />
d’interprètes costumés de seyants<br />
pattes d’éph. Mais ce spectacle ne<br />
verse pas dans la nostalgie gratuite.<br />
Conceptuel, il repose sur un travail<br />
de reprise qui ressuscite le passé<br />
autant qu’il le tient à distance. Ainsi,<br />
lors d'intermèdes réflexifs, Massimo<br />
Furlan évoque les notions de culture<br />
populaire et d’histoire musicale, interrogeant<br />
le souvenir ou l’évolution<br />
du divertissement. Et, il distille un<br />
burlesque rafraîchissant, dénué de<br />
toute moquerie. /<br />
❥<br />
10.11, 20h, Douai, Hippodrome, 22/16/9€,<br />
+33 327 99 66 66,<br />
www.hippodromedouai.com<br />
Le Tangible<br />
1989. Jolente De Keersmaeker, Damiaan<br />
De Schrijver, Waas Gramser et Frank Vercruyssen<br />
quittent le Conservatoire d’Anvers,<br />
bien décidés à fonder leur compagnie<br />
et affirmer leur différence. Pour le<br />
nom, les idées fusent, mais gagnés par<br />
l'épuisement, le quatuor s'accorde sur<br />
« STAN », acronyme de Stop Thinking<br />
About Names . L’esprit du grand Stan<br />
est là. Défendant « la destruction de<br />
l'illusion théâtrale, le jeu dépouillé », la<br />
compagnie produit des spectacles sans<br />
fards, où l'acteur n'hésite pas à assumer<br />
son désaccord vis-à-vis de son personnage.<br />
Le Tangible ne déroge pas à la règle,<br />
et la sobriété célébre la complexité<br />
humaine. Seuls face à un écran, six danseurs<br />
et acteurs évoquent, à travers un<br />
échange épistolaire entre une Syrienne<br />
et un Palestinien, la situation du Moyen<br />
Orient. Juste et sans pathos. /<br />
❥<br />
texte ¬ Nicolas Blondeau - photo ¬ Brynjar Vik<br />
16 et 19.11, 20h, 17 et 19.11, 19h, Dunkerque,<br />
bateau-feu, de 6 à 19€,<br />
+33 328 51 40 40.<br />
du 16 au 18.12, 20h30, Anvers, Monty,<br />
14/12e, 03 238 91 81
78<br />
théâtre & d a n s e |<br />
Créations d’hiver<br />
texte ¬ Marion Quillard<br />
photo ¬ Impromptus<br />
© Sébastian Bolesch<br />
Chez les fondus de danse contemporaine, le festival December Dance<br />
fait son petit effet. Cette année encore, on devrait y découvrir des chorégraphes<br />
méconnus (voire inconnus !) au gré d’un road trip quasi initiatique.<br />
Destination : l’Europe centrale.<br />
December Dance, c’est un festival de danse qui a lieu en décembre. Jusque-là, ça<br />
va. Mais, c’est aussi une manifestation qui alterne depuis quatre ans carte blanche à<br />
un chorégraphe et focus sur une région du monde, histoire que le spectateur étourdi<br />
suive un peu les années paires et impaires (sympa, non ?). Pour corser le tout, December<br />
Dance a lieu cette année en collaboration avec le bruges Central, un festival organisé<br />
jusqu’en janvier dans ladite ville, et qui a pour thème l’Europe centrale. Vous pourrez<br />
donc découvrir le meilleur de la scène contemporaine lettone, hongroise, roumaine,<br />
ou encore serbe : « Beaucoup de compagnies très jeunes, audacieuses, avant-gardistes,<br />
explique Samme Raeymaekers, coordinateur du festival. Ce sont souvent de petites<br />
formes, car dans cette région, l’argent public ne subventionne que les ballets… »<br />
Au total, 17 pièces seront présentées, dont 11 créations.« Ça aurait pu être très<br />
difficile de trouver des gens capables de se produire sur une grande scène, concède-t-il.<br />
Mais heureusement, les incontournables que sont Sasha Waltz (chorégraphe<br />
allemande) et Joseph Nadj (Français d’origine magyare) ont répondu présents. »<br />
La première présente Impromptus, une chorégraphie intimiste sur la musique, live,<br />
de Schubert. Le deuxième dévoilera Cherry-Brandy et rejouera Les Corbeaux. /<br />
❥<br />
DECEMBER DANCE FESTIVAL<br />
du 1 au 12.12, bruges, divers lieux/divers prix, +32 70 22 33 02, www.decemberdance.be<br />
le 2.12, 20h, MAZ, Les Corbeaux (J. Nadj), 15€ // les 4 et 5.12, 20h, Concertgebouw, Impromptus<br />
(S. Waltz), de 14 à 30€ // le 10.12, 20h, Stadsschouwburg, Cherry-Brandy (J. Nadj), de 13 à 26€
80<br />
théâtre & d a n s e |<br />
Le parcours de blanca Li est à l'image de<br />
ses créations : foisonnant, inclassable,<br />
et définitivement marqué par une douce<br />
folie. Avec son Jardin des Délices, créé<br />
l'année dernière, la chorégraphe, danseuse<br />
et réalisatrice espagnole le prouve<br />
plus que jamais. Inspirée par le triptyque<br />
de Jérôme bosch qu'elle contemplait enfant<br />
au Prado (Madrid), elle a imaginé<br />
cette succession de tableaux remarquablement<br />
fantaisistes. « Bosch parle<br />
des obsessions de son époque, mais<br />
avec une liberté totale. J'ai voulu que<br />
l'ambiance de création se situe dans<br />
la même veine. Pas question de verser<br />
dans le côté infernal et sombre. Je me<br />
suis délibérément placée du côté des<br />
délices », confiait-elle. Et en effet. Pluie<br />
de fraises, bestiaire cocasse... ce spectacle<br />
en forme de cabaret déluré regorge<br />
d'idées novatrices et farfelues. /<br />
❥<br />
texte ¬ Louise Padox - photo ¬ Arnold Jerocki texte ¬ Louise Truffaut - photo ¬ Sylvain Granjon<br />
Le jardin<br />
des Délices<br />
20.11, 20h30, béthune, Théâtre de<br />
béthune,18/15€, +33 321 64 37 37<br />
Miam Miam<br />
C’est joyeusement foutraque. C’est subtil,<br />
aussi. élégant. Normal, Miam Miam<br />
est la dernière création d’édouard baer.<br />
Fidèle au verbe spontané et poétique<br />
qui fait son unicité au sein du sérail<br />
artistique français, le comédien y déploie<br />
son univers d’hurluberlu patenté.<br />
Il endosse de nouveau le rôle de Luigi<br />
Prizzoti, personnage inénarrable dont<br />
la Folle et véritable vie a déjà égayé<br />
les planches. Entouré d’une troupe qui<br />
compte – entre autres – Atmen Kelif,<br />
Lionel Abelanski, Alka balbir, il devient<br />
le maître d’un théâtre transformé<br />
en restaurant, faute de spectateurs.<br />
Sa pièce, dont le rythme enlevé sait<br />
s’apaiser, se nourrit de quiproquos plus<br />
signifiants qu’ils n’en ont l’air. Mêlant<br />
cabaret et music-hall dans un esprit<br />
« boulevard », elle nous laisse alors<br />
brillamment rêveurs. /<br />
❥<br />
20.11, 20h30, Roubaix, Colisée, 39/8€,<br />
+33 320 24 07 07<br />
26 & 27.11, 20h30, Woluwe Saint-Lambert,<br />
Wolubilis, 45/40/29€, +32 2 761 60 30
agenda<br />
Babel (words)<br />
5 > 7.11 Chor. S. Larbi Cherkaoui / b. Jalet<br />
Après le Shaolin (Sutra), Sidi Larbi Cherkaoui<br />
s'attaque au mythe de la tour<br />
de babel, parabole sur la naissance<br />
des langues et donc de l'incommunicabilité<br />
entre les hommes. Sur les<br />
planches, les danseurs cristallisent à<br />
eux seuls la diversité du monde : ils<br />
sont jeunes, vieux, chichement vêtus<br />
ou perchés sur des hauts talons. Ils<br />
sont Africains, Asiatiques, Européens,<br />
Indiens. Ensemble, ils esquissent une<br />
version alternative du mythe, dans<br />
laquelle les gestes se substituent à la<br />
langue et génèrent l'harmonie.<br />
❥ 20h (sf dim, 16h), Lille, Opéra, de 5 à 21€,<br />
+33 820 48 90 00<br />
C'est pas nous !<br />
7, 8 & 10.11 G. Defacque / F. Godard<br />
C'est pas nous utilise le traditionnel<br />
repas de famille pour malmener deux<br />
couples de générations différentes :<br />
des trentenaires et leurs parents. Au<br />
cours de leurs rencontres, les quatre<br />
convives, clairement déjantés, vont se<br />
battre pour la palme du loufoque tant<br />
leurs vies et leurs analyses de l'actualité<br />
semblent surréalistes. une pièce<br />
dont la légèreté cache toujours une<br />
grande part de vérité !<br />
❥ 20h (sf dim 17h), Lille, Prato, 17/13€,<br />
+ 33 320 52 71 24<br />
babel words © Maarten<br />
Vanden Abeele<br />
Mary Stuart<br />
8 > 17.11<br />
F. Schiller / S. Seide<br />
Marie Stuart © Pidz<br />
Stuart Seide poursuit sa réflexion sur<br />
la relation entre les femmes et le pouvoir<br />
et appuie sa nouvelle création sur<br />
l'œuvre de l'écrivain allemand Friedrich<br />
Schiller. à partir de ce conflit entre<br />
deux reines, il pointe les agissements<br />
cruels d'une femme autoritaire contre<br />
une autre, Mary Stuart, en quête de<br />
liberté, sensuelle et naïve, élevée ici<br />
au rang d'héroïne romantique.<br />
❥ 20h (sf dim, 16h, rel. lun et 11.11), Lille, Théâtre<br />
du Nord, de 10 à 23€, + 33 320 14 24 24<br />
Le Cirque Invisible<br />
12>14.11 V. Chaplin / J.b Thierrée<br />
Voici trente ans que ces deux génies<br />
de la piste révolutionnent le cirque à<br />
grands renforts de poésie et d'humour.<br />
Jean-baptiste Thierrée et Victoria Chaplin<br />
ne se lassent pas de nous faire<br />
rêver. Lui, en magicien comique et attachant.<br />
Elle, en danseuse insolite, qui<br />
de costumes complexes en prothèses<br />
inattendues (voiles, ombrelles...), se<br />
métamorphose constamment. D'un<br />
tournemain, ces deux complices transforment<br />
la réalité, le trivial, en tableau<br />
onirique ou en situation burlesque.<br />
à ne pas manquer !<br />
❥ 20h30, (sf dim 17h), Roubaix, Colisée,<br />
32/8€, + 33 320 24 07 07
Le Cirque Invisible © DR<br />
My Life is a Jukebox<br />
18 & 19.11<br />
A. Lepla / L. Lost / Cie 2L<br />
My life is a jukebox<br />
© Seb Demilly<br />
Avec cette nouvelle création, la compagnie<br />
2L (aka le groupe de rock Luna Lost)<br />
s'attache à la relation intime entre musique<br />
et mémoire. Qu'évoque pour nous<br />
Break on through des Doors ou encore<br />
Barbie Girl ? Souvenirs d'enfances, road<br />
trip, coup de blues...Tels des sociologues,<br />
les artistes ont récolté nos émotions par<br />
le biais de témoignages audio ou vidéo.<br />
Sur scène ils offrent un spectacle singulier<br />
qui mêle performance musicale, patrimoine<br />
culturel et parcours individuels.<br />
❥ 20h, Douai, Hippodrome, 15/8,5€,<br />
+ 33 327 99 66 66<br />
Une guerre personnelle<br />
23>26.11 T. Frolova<br />
Fondatrice du premier théâtre indépendant<br />
de Russie, Tatiana Frolova, met en<br />
scène le récit d'Arkadi babtchenko, un<br />
jeune Moscovite de 18 ans envoyé faire<br />
la guerre en Tchétchénie. Fidèlement au<br />
livre, la pièce donne une vision neutre<br />
et impersonnelle de ce conflit atroce où<br />
la barbarie règne jusque dans l'armée<br />
russe décrépie et corrompue. La mise<br />
en scène soignée pour garantir une parfaite<br />
immersion, mobilise images, bruits,<br />
odeurs mais aussi sensations tactiles.<br />
❥ 20h, Roubaix, Théâtre de l'Oiseau Mouche,<br />
14/7€, +33 320 61 96 96<br />
une guerre personnelle<br />
© DR<br />
Le Grand C © Christophe<br />
Raynaud De Lage<br />
Le Grand C<br />
23.11 Cie XY<br />
Tels des avions de papier, les corps<br />
s'envolent avec légèreté, propulsés par<br />
une catapulte humaine. Pyramides, colonnes<br />
et autres structures vivantes se<br />
construisent puis se défont pour façonner<br />
un univers étrange et beau où les codes<br />
sont exclusivement corporels. Avec<br />
cette parabole sur l'harmonie, les 18<br />
acrobates de la compagnie XY réinventent<br />
pertinemment leur art. Tenez-vous<br />
bien, ce sont les filles qui portent !<br />
❥ 20h, Maubeuge, La Luna, 11/8€,<br />
+ 33 327 65 65 40<br />
Comida alemana<br />
(Le déjeuner allemand)<br />
26 & 27.11, 30.11>2.12<br />
T. bernhard / C. Plana<br />
Cristían Plana reprend ce terrifiant « dramuscule<br />
» antifasciste de bernhard pour<br />
l'adapter au contexte chilien. Malgré<br />
la beauté des lieders de Schubert, le<br />
malaise domine dans cette cave étroite<br />
de la colonie, terre d'accueil d'anciens<br />
nazis en Amérique Latine. Au cœur de<br />
l'intrigue, des enfants, forcés de chanter<br />
devant des officiels. On devine pas à pas<br />
les sévices qu'ils ont subis. 50 minutes<br />
intenses sur l'impuissance des victimes<br />
face aux horreurs de l'idéologie nazie.<br />
❥ 20h30 (ven), 19h30 (sam), Calais,<br />
Le Channel, 6€, + 33 321 46 77 00<br />
83<br />
théâtre & d a n s e |
84<br />
théâtre & d a n s e |<br />
agenda<br />
Grupo Corpo<br />
24 & 25.11 R. Pederneiras<br />
Qu'il est bon de mélanger la samba<br />
et la capoeira à la danse classique et<br />
moderne ! Détenteurs de ce cocktail explosif,<br />
la compagnie brésilienne Grupo<br />
Corpo présente un spectacle pimenté et<br />
chatoyant sous l'égide du chorégraphe<br />
Rodrigo Pederneiras. Au rythme d'une<br />
trame sonore empreinte du folklore brésilien,<br />
on est conquis par la vitalité de ce<br />
spectacle et... de ses déhanchements.<br />
❥ 20h, Valenciennes, Le Phénix, 28/22€,<br />
+ 33 327 32 32 32<br />
Davaï Davaï<br />
24, 26 et 27.11 b. bouchelaghem / Top 9<br />
« Avance, avance ! », le titre invite à évoluer.<br />
à l'instar du collectif Top 9 qui, en<br />
s'associant à brahim bouchelaghem, a<br />
vécu une profonde mutation. Connus<br />
pour leur virtuosité technique depuis<br />
cette battle Of The Year remportée<br />
haut la main en 2008, les breakdancers<br />
russes s'essayent pour la première<br />
fois au registre de la chorégraphie en<br />
salle. Pari réussi : dans les plis des plus<br />
spectaculaires contorsions, chacun se<br />
confie, donne à voir une partie de son<br />
histoire personnelle.<br />
❥ 24.11, 20h, Roeselare, Cultuurcentrum de<br />
Spil, 18/16€, +32 51 265 700<br />
les 26 et 27.11, 20h30, Roubaix, Colisée,<br />
18/15€, +33 320 24 07 07<br />
Grupo Corpo © DR<br />
Davaï Davaï © DR<br />
May B<br />
25 et 26.11 Chor. M. Marin<br />
Sur scène, dix danseurs en rangs serrés.<br />
Poudrés et vêtus de blanc, ils ont<br />
l'air fébriles, hallucinés. Créée en 1981<br />
en hommage à Samuel beckett, May<br />
B a campé à plus de 500 reprises à<br />
travers le monde ses mouvements de<br />
groupe, brusques et saccadés. Partout,<br />
cette pièce d'anthologie a marqué de<br />
ses halètements, de ses sons gutturaux,<br />
de ses images fortes. Trente ans<br />
plus tard, la force d'interpellation de ce<br />
récit des origines est restée intacte.<br />
❥ 25.11, 20h30, Armentières, Vivat, de 6 à<br />
18€, +33 320 77 18 77<br />
26.11, 20h30, Dunkerque, Bateau-Feu,<br />
de 6 à 19€, +33 328 51 40 40<br />
Ennemi Public<br />
du 30.11 au 10.12 H. Isben / Th. Roisin<br />
à mille lieues des Essais de Montaigne et<br />
des conseils municipaux - ses récentes<br />
sources d'inspiration, Thierry Roisin se<br />
frotte ici à un spécialiste de la comédie<br />
acide. Comme toujours, Ibsen brosse une<br />
histoire portée par des personnages complexes<br />
et profonds : alors qu'on s'apprête<br />
à inaugurer un coûteux établissement<br />
thermal, son directeur découvre un risque<br />
sanitaire majeur. En le révélant, l'homme<br />
devient peu à peu un Ennemi public...<br />
❥ 20h, Béthune, Comédie de Béthune,<br />
18/14/8€, +33 321 63 29 19
86<br />
littérature |<br />
Les mots à la bouche<br />
texte ¬ Marie-Lucile Kubacki<br />
photo ¬ Julien Delmaire<br />
© DR<br />
Faire sortir le Slam des ghettos du genre et de la pensée : c’est le programme<br />
que s’est fixé la Générale d’Imaginaire en réveillant « L’Esprit du<br />
Slam ». une semaine pour tordre le cou à quelques idées reçues.<br />
« Non, les slameurs ne sont pas tous des clones de Grand Corps Malade ». Stéphane<br />
Gornikowski dirige la Générale d’imaginaire à grands coups de pieds dans les clichés.<br />
« Le Slam a encore l’image d’un rap intellectuel. C’est un genre qui, par définition, ne se<br />
définit pas et qui est ouvert à quiconque a des choses à dire. Un espace de liberté d’expression.<br />
» Pas de quartier non plus pour l’amateurisme car ici, grande est l’exigence<br />
de qualité. « On veut porter les choses le plus haut possible ». Quitte à tendre la main<br />
à sa sœur injustement rivale, la poésie orale. Pourquoi un slameur sachant slammer<br />
n’aurait pas le droit d’être poète ou romancier ? La compagnie n’a pas attendu l’âge<br />
de raison pour s’en persuader : à 7 ans, la petite Lilloise est devenue grande et elle<br />
a fait son trou dans le paysage artistique français. Le festival « L’Esprit du Slam » est<br />
l’occasion d’enfoncer le clou. « L’esprit du Slam ? C’est de permettre à des hommes en<br />
cravate et à des femmes en tailleur de se régaler autant qu’un jeune à capuche avec sa<br />
bande de potes. » L’Esprit du Slam est multiple. C’est le rendez-vous des jeux de langue<br />
et des arts de la bouche. « Il faut que le Slam essaime. » /<br />
❥<br />
GéNéRALE D’IMAGINAIRE<br />
Festival Les mots de Travers(e) : 5 & 6.11, 20h, béthune, Théâtre Le poche, avec Apropode : Emile<br />
/ Mike Ladd - Infesticons, Jonaz / Rocé // Festival Esprits du Slam : du 27.11 au 4.12, Lille, Théâtre<br />
Massenet et Antre 2, www.slam-lille.com // Mais aussi : Antoine boute / Thomas Suel et Poum Tchak,<br />
le 10.11, 20h, Lille, Antre 2 / Pièces Détachées, le 17.11, 20h, bruxelles, Escale du Nord & 23.11, 20h,<br />
Sallaumines, MAC / [dukcne], le 18.11, 20h, Villeneuve d'Ascq, Esp. Cult. de Lille 1 / Synecrou suivi<br />
d'un concert d'Akpass Apkass, 20.11, 20h, Lille, MFW
chroniques<br />
TOO MUCH FUTURE Michael boehlke<br />
& Henryk Gericke<br />
DILAPIDE TA JEUNESSE Jürgen<br />
Teipel | éd. Allia<br />
Comme d’hab’, Allia fait les choses en<br />
grand. La maison d’édition publie simultanément<br />
deux ouvrages consacrés<br />
à l’émergence du punk rock outre-Rhin.<br />
Côté Ouest, Dilapide Ta Jeunesse (traduction de Verschwende deine<br />
Jugend, hymne nihiliste de DAF) laisse la parole aux protagonistes des différentes<br />
waves germaniques. Mille heures d’entretiens disparates où les acteurs de<br />
ce mouvement (DAF donc, mais également Einstürzende Neubauten, Malaria!,<br />
on en passe…) relatent sans fard mais avec, parfois, une pointe de nostalgie<br />
lumineuse, les balbutiements et ambitions d’un séisme majeur du xx e siècle.<br />
Centré sur l’Est, Too Much Future décrit quant à lui les spécificités de l’expérience<br />
punk derrière le Mur. De la diffusion, difficile, à la réception, impressionnante<br />
: sous ce régime pas très funky, le look dépasse la simple provoc’, et peut<br />
mener à de sévères interrogatoires par la Stasi, qui noyaute rapidement cette<br />
mouvance. Dans ce livre court, on parle moins de musique que de sa mise<br />
en pratique : système D, arrestations, squats, transversalité des disciplines…<br />
Ce diptyque dessine le portrait d’une certaine jeunesse européenne et dévoile,<br />
en creux, une facette méconnue de la culture allemande. Incontournable(s).<br />
192p., 15€ et 448p., 25€. Thibaut Allemand<br />
FRANCE 80<br />
Gaëlle bantegnie | Coll. L'Arbalète /éd. Gallimard<br />
La France de Gaelle bantegnie mange des Danette vanille, écoute<br />
Thriller avec un walkman et boit du Ricqlès sans être ringarde. Il y<br />
a Claire berthelot, adolescente moyenne qui rêve, un peu dégoûtée,<br />
d'embrasser des garçons avec la langue, le visage caché par<br />
une mèche évadée d’un carré plongeant. Et Patrick, mégalo-loser tout droit sorti<br />
d'un sketch de Franck Dubosc, plus occupé à « conclure » avec ses clientes qu'à leur<br />
refourguer ses abonnements Canal +. On tourne les pages comme l'on retrouverait<br />
des Polaroïds oubliés au fond d'une armoire. Même émotion. Le style de France<br />
80 sent le Drakkar Noir et le Galak. un premier roman au passé qui se conjugue<br />
au présent. Vivement le futur. 224 p., 17€. Marie-Lucile Kubaki
LE RèGLEMENT<br />
Heather Lewis |<br />
éd. P.O.L.<br />
Heather Lewis n'a<br />
écrit que trois romans<br />
avant de se<br />
suicider. Livrés dans<br />
le désordre, Le règlement,<br />
son deuxième, parait donc après<br />
son chef-d'œuvre ultime, Attention<br />
(POL, 2007). Plus qu'un brouillon, c'est<br />
une pierre essentielle. Lewis y décrit un<br />
milieu qu'elle a bien connu, celui des<br />
concours hippiques : les rapports de<br />
domination, la bascule du plaisir aristo<br />
au show-business, la grâce, aussi. Elle<br />
approche surtout comme personne<br />
(hormis Selby Jr ?), la mécanique de<br />
l'obsession, du manque, ce violent désir<br />
d'autodestruction qui cherche dans<br />
la drogue, l'alcool ou le sexe, des objets<br />
dérisoires. Portraits âpres et sublimes<br />
d'hommes et de femmes au bord du<br />
gouffre, que seul l'amour pourrait sauver.<br />
440 p., 25€. Raphaël Nieuwjaer<br />
LE SANG ET LA MER<br />
Gary Victor |éd. Vents d’ailleurs<br />
INDIGNATION<br />
Philip Roth |<br />
éd. Gallimard<br />
Philip Roth est, sans<br />
conteste, l’un des<br />
écrivains contemporains<br />
les plus habiles<br />
à délivrer une critique éloquente des<br />
états-unis. Alors, quand il renonce à<br />
sonder les affres de la vieillesse pour<br />
céder une fois encore à ce dessein<br />
littéraire, ses inconditionnels sont<br />
aux aguets. Autant le dire, les risques<br />
de déception sont aussi grands<br />
que l’attente est entière. Mais, Indignation<br />
se révèle surprenant. Dans<br />
le bon sens du terme. La Tache était<br />
porteur de violence, sans être monstrueusement<br />
virulent ; ce dernier roman<br />
en est presque dépourvu. Tout<br />
y est sourd, la vie comme la satire.<br />
Quel procédé serait plus approprié<br />
pour égratigner la pesanteur des années<br />
50 et de leurs codes moraux ?<br />
208 p., 17,90€. Louise Truffaut<br />
Le Sang, c’est celui d’Hérodiane, qui s’écoule tandis qu'elle déroule<br />
le fil de ses souvenirs. La Mer, c’est Estèvel, son frère homosexuel<br />
aimé du dieu des eaux, Agwe. Dans ce conte vaudou cru et<br />
poétique façon Illusions perdues, pas de place pour les bons sentiments.<br />
Paradi est un bidonville de Port-au-Prince, où la concierge,<br />
Dulciné, arrondit ses fins de mois en jouant les mères maquerelles avec ses propres<br />
filles. Le prince charmant a beau avoir les yeux bleus, il brise tout ce qu’il touche,<br />
les jeunes filles noires comme Hérodiane de préférence. Partout, la violence d’une<br />
société « bouffeuse d’espoirs et de dignité » en pleine danse macabre. Entre conte<br />
épique et roman noir : fort et inclassable. 192 p., 17€. Marie-Lucile Kubaki<br />
89<br />
littérature |
chroniques<br />
DEERHUNTER<br />
Halcyon Digest | 4AD<br />
La vie est pleine de mystères : les statues<br />
de l’île de Pâques, la subversion<br />
punk d’Arlette Chabot et… la discrétion<br />
notoire de Deerhunter. Certes, la bande<br />
d'Atlanta menée par bradford Cox<br />
recueille les éloges critiques, mais ce<br />
n’est pas encore le succès de masse<br />
mérité. C’est sûr, on ne se souviendra<br />
pas de Deerhunter pour ses textes – faiblards, tout juste bons à drainer des<br />
mélodies crève-cœur à l’intemporalité mesurée. Car pour le reste, tout est<br />
là : chansons noires baignées de vagues noisy, moments de grâce inouïs,<br />
déflagrations sonores et voix d’angelots. Seulement, ce 4 e album ne cède<br />
pas à la tentation bruitiste. « Je n’aime pas intellectualiser un morceau à<br />
outrance. Mes chansons restent très accessibles, même si je n’ai aucun<br />
mal à pondre un titre flippant et bizarre », confirme Cox. Halcyon Digest,<br />
littéralement « un sommaire paisible », est définitivement plus lumineux<br />
que ses prédécesseurs. Le recueil de chansons est moins touffu qu’à l’habitude,<br />
mais cette limpidité nouvelle est soutenue par une production qui ne<br />
manque pas de relief. Deerhunter confirme ici son goût pour la géométrie<br />
variable et le chaos organisé. Alain Allanic<br />
MAxIMUM BALLOON<br />
DGC | Interscope<br />
David Sitek, cerveau de TV On The Radio, musicien touche-à-tout<br />
et producteur ultra sollicité (Yeah Yeah Yeahs, Liars, Scarlett<br />
Johansson,…) avance un projet personnel. Mais, Maximum Balloon<br />
n’est pas vraiment un voyage en solitaire. Dave a réuni vieux potes et récentes<br />
connaissances : Karen O des YYY's, Theophilus London, David byrne, Tunde<br />
Adebimpe, Kyp Malone et des membres de TVOTR. Résultat ? Des mélodies plus<br />
spontanées et abordables (If You Return, Communion) que par le passé. Maximum<br />
Balloon délaisse les sons torturés et sombres pour gagner en légèreté. En éradiquant<br />
sa noirceur, Sitek aurait pu perdre de sa superbe. Au lieu de cela, il accouche<br />
de petits chef-d'œuvres inclassables et intemporels, notamment le poignant The<br />
Lesson, ou les plus sémillants Young Love et Pink Bricks. Sébastien Billard
BOT’Ox<br />
Babylon by car<br />
| I'm a cliché /<br />
Topplers<br />
Le botox, c’est une<br />
toxine paralysante qu’on fait passer<br />
pour un aimable cosmétique. Le duo<br />
qui réunit Julien briffaz (moitié de<br />
Tekel) et benjamin boguet (Cosmo<br />
Vitelli), c’est tout l’inverse. Ils sont<br />
convaincus que Babylon by car, leur<br />
premier album, pourrait être la bande<br />
originale d’un road movie tragiquement<br />
barré, qui s’achèverait dans<br />
une explosion d’infiniment beau et<br />
d’inévitablement sordide. Eh ben non,<br />
les gars, ce n’est pas ça. Certes, vous<br />
produisez de la pop avec des vrais<br />
bouts d’électronique dedans, idéale<br />
pour les longs trajets en voiture.<br />
Mais qui, malgré une bonne volonté<br />
évidente, n’évoque rien de beaucoup<br />
plus vénéneux que le risque de tomber<br />
sur un Snickers périmé à la station-service.<br />
Olivia Volpi<br />
RAASHAN<br />
AHMAD<br />
For What You've<br />
Lost |TRAD VIbE<br />
Records<br />
Avec ses comparses de Crown City<br />
Rockers, Raashan Ahmad sortait l'an<br />
dernier un mémorable album de space<br />
hip-hop. Réjouissante nouvelle, le<br />
leader du groupe publie un deuxième<br />
album solo. bien plus absorbant que<br />
son premier essai (2008), For What<br />
You've Lost s'inscrit dans la lignée des<br />
trésors soul/jazz dont s'enorgueillit le<br />
rap indé américain. On croirait reconnaître<br />
les beats languides de Jay Dee<br />
sur My Imagination, mais le temps d'y<br />
penser, nous voilà déjà emportés par<br />
la basse funky et frondeuse de For<br />
What You've Lost. Comme toujours, le<br />
flow virevoltant de Raashan se pose<br />
parfaitement sur les compositions à<br />
la fois synthétiques et cuivrées. Du<br />
hip-hop éminemment moderne, pas<br />
putassier pour un sou. Hakima Lounas<br />
THE BEwITCHED HANDS<br />
Birds & Drums | Sony/Jive<br />
Il est libre, Max. Et les bewitched Hands tout autant. Ils vivent<br />
la tête dans des nuages, non loin de leurs confrères MGMT.<br />
Ainsi, au-dessus de la mêlée, ils manifestent une fougue juvénile,<br />
extrêmement salutaire en 2010. Les Rémois de TbH forment un nuage à<br />
leurs couleurs, et voici que paraît ce cumulonimbus aux contours divers selon<br />
notre angle d'écoute. Ici, on repère une pop psychotropique, avec des chœurs<br />
qui chantent certainement pieds nus. Là, des notes folk pleines d'espoir, sur le<br />
potentiel de certaines herbes médicinales... Ici encore, c'est un rock glam tout à<br />
fait décomplexé qui pointe à l’horizon. Soit, un anticyclone très enthousiasmant<br />
qui s’installe durablement au creux de notre oreille. Mathieu Dauchy<br />
91<br />
d i s q u e s |
concerts<br />
LUN 01.11<br />
SHOUT OUT LOUDS<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
13/7e<br />
APOCALyPTICA<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 28/25e, +32 2 548 24 24<br />
MAR 02.11<br />
xIU xIU + ZOLA JESUS +<br />
FORMER GHOSTS<br />
Courtrai, De Kreun, 20h, 11e,<br />
+32 5 637 06 44<br />
MIGHTy DIAMONDS<br />
Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />
19h, 25/23,5e, +32 9 267 28 28<br />
GROUND ZERO : ANORAAK<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
THERION + LOCH VOSTOK<br />
Lille, L’Aéronef, 20h, 22/18e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
AFRO CUBAN ALL STARS<br />
boulogne-sur-Mer, Espace<br />
Faiencerie, 21h, 9,80e,<br />
+33 321 87 37 15<br />
MER 03.11<br />
DOROTHéE LORTHIOIS +<br />
MARTIN SUROT<br />
Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e,<br />
+33 328 38 40 50<br />
HINDI ZAHRA<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 23/20e, +32 2 548 24 24<br />
GROUND ZERO : A STATE OF<br />
MIND<br />
Lille, La Péniche, 20h, 5e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
wE HAVE BAND + DE JEUGD<br />
VAN TEGENwOORDIG<br />
Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />
22h, 21/19,5e, +32 9 267 28 28<br />
JEU 04.11<br />
TAMASHA ROOTS + DUBIANS<br />
Roubaix, La Condition Publique,<br />
19h, 2e, +33 328 33 48 33<br />
FESTIVAL LES INROCKS :<br />
THE DRUMS + CARL BARAT<br />
+ SURFER BLOOD + FREE<br />
ENERGy<br />
Lille, L’Aéronef, 19h, 38/18e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
EZ3KIEL<br />
bruxelles, VK* Concerts, 19h,<br />
18/15e, +32 2 414 29 07<br />
GROUND ZERO : AN PIERLE +<br />
wHITE VELVET<br />
Lille, La Péniche, 20h, 9e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
wIRE + MADENSUyU<br />
Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h,<br />
14/12/10e, +32 5 150 48 94<br />
CHRISTOPHE wILLEM<br />
Lille, Théâtre de l’Hotel Casino<br />
barrière, 20h, 33/39/42e,<br />
+33 333 28 14 46 00<br />
VEN 05.11<br />
FESTIVAL HIP HOP DAyZ :<br />
BIONICOLOGISTS + NOUVEL R<br />
Roubaix, La Cave aux Poètes,<br />
19h, 6e, +33 320 27 70 10<br />
AGAINST ME + CRAZy ARM +<br />
VERSUS yOU<br />
Anvers, Trix, 19h, 16/13e,<br />
+32 3 670 09 00<br />
FESTIVAL LES INROCKS : THE<br />
CORAL + LOCAL NATIVES +<br />
wARPAINT +LA PATèRE ROSE<br />
Lille, L’Aéronef, 19h, 38/18e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
GROUND ZERO : LExICON +<br />
JANSKI BEEEATS<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
POUM TCHACK<br />
Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h,<br />
10/7e, +33 328 63 82 40<br />
LES MOTS DE TRAVERS(E) :<br />
EMILE + MIKE LADD +<br />
INFESTICONS<br />
béthune, Théâtre de béthune,<br />
20h, nc, +33 321 64 37 37<br />
DAGOBA + ARKAEA<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
17,70e, +33 320 70 10 00<br />
BEN L’ONCLE SOUL<br />
Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />
22h, 16/14,5e, +32 9 267 28 28<br />
CHOSTAKOVITCH / ELGAR : ONL<br />
Lille, Nouveau Siècle, 20h,<br />
30/18e, +33 320 12 82 40<br />
BREAKAGE + GEMMy +<br />
SCIENCE + SCIENCE OF TwO<br />
bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />
22h, 12/9e, +32 5 033 20 14<br />
EMERGENCy BLOODSHED +<br />
DIG IT OR DIE<br />
Lille, Le biplan, 22h, 7,5/5,5e,<br />
+33 320 12 91 11<br />
BIGGy & SMALLS + wHO ARE<br />
wE + TRASHING TEENAGERS<br />
Gand, Culture Club, 22h,<br />
11/7e, +33 923 30 94 6<br />
ELECTRO HORROR DEEJAy<br />
SHOw : DJ DOC + yOUNG<br />
PLASTIC BOy + ONE x + DJ PRINZ<br />
Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />
+33 320 52 86 59<br />
SAM 06.11<br />
LES MOTS DE TRAVERS(E) :<br />
JONAZ + ROCé<br />
béthune, Théâtre de béthune,<br />
20h, nc, +33 321 64 37 37<br />
FLORENT MARCHET +<br />
BERTRAND BELIN<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
13/10e, +33 320 70 10 00<br />
LUKA BLOOM<br />
bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />
20h, 22/18e, +32 5 033 20 14<br />
AN PIERLE & wHITE VELVET<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 24/21e, +32 2 548 24 24<br />
GROUND ZERO : SCOTT<br />
MATTHEw<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
JOE THE ENTERTAINER<br />
PRESENTE BROOKLILLE<br />
SUPREME
Lille, Artefact Café, 20h, 5e Lille, Opéra de Lille, 18h, FESTIVAL HIP HOP DAyZ : ILL<br />
BEN L’ONCLE SOUL + DELBI<br />
Calais, Centre Culturel Gérard<br />
Philipe, 20h, 5e,<br />
+33 321 46 90 00<br />
21/5e, +33 328 38 40 50<br />
RAPHAëL<br />
Lille, L’Aéronef, 19h, 38e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
BILL +DJ LOGILO + PARANOyAN<br />
Lille, Maison Folie de<br />
Wazemmes, 20h, 15/10e,<br />
+33 320 78 20 23<br />
COSy MOZZy + wIRSPIELEN<br />
+ MARTy<br />
bruxelles, Libertine Supersport,<br />
PUBLIC ENEMy<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 36/33e, +32 2 548 24 24<br />
SPAGHETTI wESTERN ORCHESTRA<br />
Dunkerque, Le bateau Feu, 20h,<br />
19/13e, +33 328 51 40 30<br />
23h, 12/5e<br />
URBAN MUSIC PARTy :<br />
DJ PASS<br />
TINDERSTICKS<br />
Lille, Splendid, 20h, 28e,<br />
+33 320 33 17 34<br />
LyNDA LEMAy<br />
Roubaix, Le Colisée, 20h,<br />
43/35e, +33 320 24 07 07<br />
Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />
+33 320 52 86 59<br />
DEG + ANTHONy COLLINS +<br />
LUCy + FADER<br />
bruxelles, Fuse, 23h, 11/6e,<br />
+32 2 511 97 89<br />
DIM 07.11<br />
BLOOD RED SHOES + HOLy<br />
STATE<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
16/13e, +33 320 70 10 00<br />
MAIS MAN<br />
Lille, La Péniche, 20h, 9e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
CHOSTAKOVITCH / ELGAR : ONL<br />
TOUR DE CHAUFFE : RODRIGUE<br />
+ SOFTLy SPOKEN MAGIC<br />
SPELLS + NEKO<br />
Faches-Thumesnil, Les Arcades,<br />
20h, 5e, +33 320 62 96 96<br />
GREGOR SALTO + BEN DOVER<br />
DJS + SNU & MATTHEw + SICK<br />
SAMURAI + DEEJAMES<br />
Gand, Culture Club, 22h, nc,<br />
ISRAEL VIBRATION<br />
Roubaix, La Condition Publique,<br />
Dunkerque, Le bateau Feu, 20h,<br />
nc, +33 328 51 40 30<br />
+33 923 30 94 6<br />
ABRACADA NIGHT : THE AIKIU<br />
18h, 28e, +33 328 33 48 33<br />
+ MONTEVIDEO +THE KRAyS<br />
THE BONy KING OF NOwHERE<br />
Courtrai, De Kreun, 18h, 16e,<br />
+32 5 637 06 44<br />
THE ACORN + OUR BROKEN<br />
GARDEN<br />
bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />
20h, 13/10e, +32 5 033 20 14<br />
TINDERSTICKS<br />
Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />
20h, 25/23,5e, +32 9 267 28 28<br />
MER 10.11<br />
SIT FAST<br />
Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e,<br />
+33 328 38 40 50<br />
MICHEL MAINIL QUARTET<br />
La Louvière, Centre Culturel<br />
Régional du Centre, 20h, nc,<br />
+32 6 421 51 21<br />
GROUND ZERO : THE BOxER<br />
REBELLION<br />
+THE MAGICIAN + PILOOSKI<br />
+ MIKIx THE CAT + VILLA +<br />
MUSTANG<br />
bruxelles, Libertine Supersport,<br />
23h, 20/15e<br />
JEU 11.11<br />
SUSHEELA RAMAN<br />
beauvais, L’Ouvre-boîte, 14h,<br />
10/5e, +33 344 10 30 80<br />
LUN 08.11<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
VIEUx FARKA TOURé<br />
bruxelles, VK* Concerts, 19h,<br />
SUM 41 +THE BLACK PACIFIC<br />
+ RIVERBOAT GAMBLERS +<br />
VEARA<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
SHRINEBUILDER<br />
Courtrai, De Kreun, 20h, 15e,<br />
+32 5 637 06 44<br />
THE wARLOCKS<br />
19/16e, +32 2 414 29 07<br />
KELE + MAMA<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
16/13e, +33 320 70 10 00<br />
17h, 27/24e, +32 2 548 24 24 Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, TURNER CODy<br />
IZIA<br />
Lille, L’Aéronef, 20h, 24,70e,<br />
16/13e, +33 320 70 10 00<br />
ANTOINE BOUTE + THOMAS<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
+33 320 13 50 00<br />
SUEL + POUM TCHACK<br />
BIéBAR + VERONE<br />
Lille, L’Antre 2, 20h, nc,<br />
Lille, Le biplan, 22h, 7,5/5,5e,<br />
MAR 09.11<br />
+33 320 96 43 33<br />
NAPALM DEATH + IMMOLATION<br />
+33 320 12 91 11<br />
PURCELL, SCHUMANN,<br />
BRAHMS, TCHAIKOSKI… :<br />
+ MACABRE<br />
Lille, L’Aéronef, 20h, 22/18e,<br />
VEN 12.11<br />
FELICITy PALMER<br />
+33 320 13 50 00<br />
BB BRUNES + PLASTICINES<br />
93<br />
a g e n d a |
concerts<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
19h, 25/22e, +32 2 548 24 24<br />
SOPRANO<br />
Lille, Splendid, 19h, 24e,<br />
+33 320 33 17 34<br />
THE LANSKIES<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
SCRED CONNExION<br />
Lille, Maison Folie Moulins, 20h,<br />
7,8e, +33 320 95 08 82<br />
wAVVES<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 12e, +32 2 548 24 24<br />
SCOUT NIBLETT<br />
Lille, L’Aéronef, 20h, 12/6e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
FESTIVAL HIP HOP DAyZ : KOMA<br />
Lille, Maison Folie Moulins, 20h,<br />
8/6e, +33 320 95 08 82<br />
JTOTHEC & THE BAD MOTHAS +<br />
TITLE + UPHIGH COLLECTIVE<br />
Courtrai, De Kreun, 20h, 6e,<br />
+32 5 637 06 44<br />
SyD MATTERS + ROKEN IS<br />
DODELIJK<br />
Roubaix, La Cave aux Poètes,<br />
20h, 10/6e, +33 320 27 70 10<br />
VIEUx FARKA TOURé + CUT IN<br />
THE HILL GANG<br />
Diksmuide, Muziekclub 4AD,<br />
20h, 15/13/11e,<br />
+32 5 150 48 94<br />
My LITTLE CHEAP DICTAPHONE<br />
béthune, Théâtre Le Poche, 20h,<br />
8,8/3e, +33 321 64 37 37<br />
SwAMP BLUES FESTIVAL :<br />
JOHN LEE HOOKER + LITTLE<br />
DEVILS & THE SHUFFLE BLUE<br />
FLAMES<br />
Gravelines, Scène Vauban, 21h,<br />
20e<br />
EN SCRED PARTy : DJ SIMSIMA<br />
+ DJ GRIMEy + DJ SAS<br />
Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />
+33 320 52 86 59<br />
SAM 13.11<br />
I LOVE TECHNO :<br />
UNDERwORLD + BOOKA<br />
SHADE + ELLEN ALLIEN<br />
+DJ EFDEMIN +THE BLOODy<br />
BEETROOTS + CROOKERS<br />
+ SOUND OF STEREO +<br />
BOyS NOIZE + VITALIC + DR<br />
LEKTROLUV +LES PETITS<br />
PILOUS + DJEDJOTRONIC +<br />
DAVE CLARKE + CHRIS LIEBING<br />
+ DJ HELL + TECHNASIA +<br />
ROBERT HOOD + A-TRAK<br />
+ GOOSE + FAKE BLOOD +<br />
PARTyHARDERS + VILLA...<br />
Gand, Flanders Expo, 17h, 50e<br />
PUNISH yOURSELF + GUNS OF<br />
BRIxTON + MESSER CHUPS<br />
Lillers, L’Abattoir, 18h, 15/12e,<br />
+33 321 64 07 65<br />
THERAPy?<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, nc, +32 2 548 24 24<br />
PIERPOLJAK<br />
Lille, Splendid, 20h, 28e,<br />
+33 320 33 17 34<br />
FESTIVAL LA SAUCE JACK :<br />
FOREIGN BEGGARS + KINNy<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
13/10e, +33 320 70 10 00<br />
BEN L’ONCLE SOUL<br />
Leuven, Het Depot, 20h,<br />
15/13e, +32 1 622 06 03<br />
RARE GROOVIN FIVES : RARE<br />
GROOVE OCHESTRA + DJ<br />
BROTHER JAM + DJ JOE TEx<br />
Lille, Salle des fêtes de Fives,<br />
20h, 4/2e<br />
BEN MAZUé<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
TOUR DE CHAUFFE : JOHN &<br />
JEHN + LILIDOLL RAGE + 69<br />
+ CHARLOTTE LEwIS<br />
Villeneuve d’Ascq, La Ferme<br />
d’en Haut, 20h, 5e,<br />
+33 320 61 01 46<br />
URBAN MUSIC PARTy : DJ<br />
PASS<br />
Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />
+33 320 52 86 59<br />
CLASSIxx + MUSTANG<br />
bruxelles, Libertine Supersport,<br />
23h, 12/5e<br />
DEG + PETER VAN HOESEN<br />
bruxelles, Fuse, 23h, 11/6e,<br />
+32 2 511 97 89<br />
DIM 14.11<br />
LE P’TIT BAL : CIE DU<br />
TIRELAINE<br />
La Louvière, Le Palace, 16h, nc,<br />
+32 6 421 51 21<br />
FESTIVAL LA SAUCE JACK :<br />
BAUCHKLANG + JAQEE<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 18h,<br />
13/10e, +33 320 70 10 00<br />
SwAMP BLUES FESTIVAL :<br />
JUSTIN LAVASH<br />
Estaminet de Guines, 20h, 18e<br />
LUN 15.11<br />
GROUND ZERO : JAMIE LIDELL<br />
Lille, Splendid, 20h, 22e,<br />
+33 320 33 17 34<br />
TwO DOOR CINEMA CLUB<br />
+THE TEENAGERS + FLORRIE<br />
Lille, L’Aéronef, 20h, 22/18e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
FOOL’S GOLD<br />
bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />
20h, 13/10e, +32 5 033 20 14<br />
VAMPIRE wEEKEND<br />
bruxelles, Forest National, 20h,<br />
31e, +32 7 025 20 20<br />
M.I.A<br />
Anvers, Trix, 20h, 30/27e,<br />
+32 3 670 09 00<br />
MAR 16.11<br />
EDDy MITCHELL<br />
bruxelles, Forest National, 20h,<br />
68/38e, +32 7 025 20 20<br />
DEZ MONA<br />
La Louvière, Le Palace, 20h, nc,<br />
+32 6 421 51 21<br />
THE RESIDENTS<br />
Courtrai, De Kreun, 20h, 22e,<br />
+32 5 637 06 44<br />
GROUND ZERO : FOALS
Lille, Splendid, 20h, 22e,<br />
+33 320 33 17 34<br />
GROUND ZERO : HANGAR<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
MER 17.11<br />
DUO KURDE ET LIBANAIS :<br />
ISSA + BACHAR KHALIFé<br />
Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e,<br />
+33 328 38 40 50<br />
EDDy MITCHELL<br />
Lille, Zénith Arena, 20h,<br />
70/45e, +33 320 14 15 16<br />
MARK RONSON<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 27/23e, +32 2 548 24 24<br />
LADy LINN<br />
Courtrai, De Kreun, 20h, grat,<br />
+32 5 637 06 44<br />
FOOL’S GOLD<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
18/12e<br />
GROUND ZERO : PLAN B<br />
Lille, Splendid, 20h, 23,6e,<br />
+33 320 33 17 34<br />
GROUND ZERO : LES SHADES<br />
Lille, La Péniche, 20h, 9e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
BALOJI<br />
La Louvière, Le Palace, 20h, nc,<br />
+32 6 421 51 21<br />
VOLO<br />
Roubaix, Le Colisée, 20h,<br />
25/8e, +33 320 24 07 07<br />
GIANT SAND<br />
Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />
22h, 23/20,5e, +32 9 267 28 28<br />
JEU 18.11<br />
SEyDOU BORO<br />
Roubaix, La Condition Publique,<br />
19h, 2e, +33 328 33 48 33<br />
MERRI<br />
Lille, La Péniche, 20h, 15e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
THE wALKMEN<br />
Anvers, Trix, 20h, 18/15e,<br />
+32 3 670 09 00<br />
MADJO + IRMA<br />
beauvais, L’Ouvre-boîte, 20h,<br />
13/10e, +33 344 10 30 80<br />
DANIEL HéLIN + KARIM<br />
GHARBI<br />
La Louvière, Le Palace, 20h, nc,<br />
+32 6 421 51 21<br />
TOKyO POLICE CLUB<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
13/7e<br />
DENIS COMTET + CHARLOTTE<br />
NESSI<br />
Lille, Opéra de Lille, 20h,<br />
31/5e, +33 328 38 40 50<br />
VILLAGERS +THE ACORN<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
13/10/7e, +33 320 70 10 00<br />
GOTAINER<br />
Saint-Saulve, MJC Espace<br />
Athena, 20h, 18/16e,<br />
+33 327 28 15 30<br />
TOUR DE CHAUFFE : THE<br />
BELLRAyS + SHIKO SHIKO<br />
Villeneuve d’Ascq, La Ferme<br />
d’en Haut, 20h, 5e,<br />
+33 320 61 01 46<br />
GANGLIANS +THE<br />
RHINOGRADES<br />
Roubaix, La Cave aux Poètes,<br />
20h, 10/6e, +33 320 27 70 10<br />
MANU DIBANGO + SOUL<br />
MAKOSSA GANG<br />
Roubaix, Le Colisée, 20h,<br />
34/24e, +33 320 24 07 07<br />
éLODIE FRéGé + DA SILVA<br />
Lille, Théâtre de l’Hotel Casino<br />
barrière, 20h, 24/21/15e,<br />
+33 333 28 14 46 00<br />
SwAMP BLUES FESTIVAL :<br />
LITTLE DEVILS & THE SHUFFLE<br />
BLUE FLAMES ,<br />
Estaminet de Guines, 21h, grat<br />
VEN 19.11<br />
MANTOVANI / RIMSKI-<br />
KORSAKOV : ONL<br />
Lille, Nouveau Siècle, 20h,<br />
30/6e, +33 320 12 82 40<br />
CLARE LOUISE + JOy<br />
La Louvière, Le Palace, 20h, nc,<br />
+32 6 421 51 21<br />
JOHN OTwAy<br />
Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h,<br />
nc, +33 328 63 82 40<br />
SwAMP BLUES FESTIVAL :<br />
BACK TO THE ROOTS<br />
blériot-Plage, Hôtel des Dunes,<br />
20h, 35e, +33 321 34 54 30<br />
CHROMEO<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
17/11e<br />
DENIS COMTET<br />
+ CHARLOTTE NESSI<br />
Lille, Opéra de Lille, 20h,<br />
31/5e, +33 328 38 40 50<br />
FESTIVAL HIP HOP DAyZ :<br />
KEITH MURRAy + TRIPTIK +<br />
DRIxxxé + RESPECT THA GOD<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
14/11e, +33 320 70 10 00<br />
wASP<br />
Anvers, Trix, 20h, 25/23e,<br />
+32 3 670 09 00<br />
ACTION BEAT<br />
Courtrai, De Kreun, 20h, 11e,<br />
+32 5 637 06 44<br />
LES BLAIREAUx<br />
Armentières, Le Vivat, 20h,<br />
18e, +33 320 77 18 77<br />
BB BRUNES<br />
Lille, L’Aéronef, 20h, 28,60e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
GOTAINER<br />
Mouscron, Centre Culturel<br />
Marius Staquet, 20h,<br />
29/27/25e, +32 5 686 01 60<br />
TOUR DE CHAUFFE :<br />
MADJO + TONy MELVIL +<br />
FLABBERGASTING<br />
Faches-Thumesnil, Les Arcades,<br />
20h, 5e, +33 320 62 96 96<br />
BOOGERS + HEy HEy My My<br />
beauvais, L’Ouvre-boîte, 20h,<br />
15/12e, +33 344 10 30 80<br />
TwIN TwIN<br />
béthune, Théâtre Le Poche,<br />
95<br />
a g e n d a |
concerts<br />
20h, 8,8/3e, +33 321 64 37 37<br />
RADIOSTATION : JACK PAROw<br />
Anvers, Trix, 22h, 13/10e, +32<br />
3 670 09 00<br />
TRIPTIK + DRIxxxé +DJ PONE +<br />
DJ AZIZ + AFROJAwS<br />
Lille, Supermarket, 23h, 5/3e,<br />
+33 320 52 86 59<br />
SAM 20.11<br />
SEABEAR + TARwATER + ISAN<br />
+ GO FIND (THE)<br />
bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />
19h, 10/7e, +32 5 033 20 14<br />
KATERINE<br />
Lille, L’Aéronef, 20h, 22/18e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
DENIS COMTET<br />
Lille, Opéra de Lille, 20h,<br />
31/5e, +33 328 38 40 50<br />
FOOL’S GOLD + THE<br />
BEwITCHED HANDS<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
13/10e, +33 320 70 10 00<br />
PATRICE<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 25/22e, +32 2 548 24 24<br />
ANORAK + MORPAIN<br />
béthune, Théâtre Le Poche,<br />
20h, 23,8e, +33 321 64 37 37<br />
DISTANCE +DJ HUGHES<br />
Courtrai, De Kreun, 22h, 8e,<br />
+32 5 637 06 44<br />
JIMMy EDGAR + RUSTIE<br />
Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />
23h, 13/10,5e, +32 9 267 28 28<br />
RODRIGUEZ JR. + TOM DAZING<br />
bruxelles, Fuse, 23h, 11/6e,<br />
+32 2 511 97 89<br />
THE CLASH OF THE GROOVy<br />
BROOKLILLE DJS : JOE THE<br />
ENTERTAINER & OTHERS TBA<br />
Lille, Supermarket, 23h, 5e,<br />
+33 320 52 86 59<br />
STEVE BUG + DANCE MACHINE<br />
+ wIRSPIELEN + GUy-OHM +<br />
DIRK ABRACADA<br />
bruxelles, Libertine Supersport,<br />
23h, 12/5e<br />
DIM 21.11<br />
RATATAT<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 18h,<br />
16/13e, +33 320 70 10 00<br />
ROBERT FRANCIS<br />
Lille, Splendid, 19h, 19,8e,<br />
+33 320 33 17 34<br />
THE NATIONAL<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, nc, +32 2 548 24 24<br />
JACK PAROw<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 12e, +32 2 548 24 24<br />
PAUL SMITH FROM MAxïMO<br />
PARK<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
16/10e<br />
LES SAVy FAV + SKy LARKIN +<br />
CLOUD NOTHINGS<br />
Anvers, Trix, 20h, 13/10e,<br />
+32 3 670 09 00<br />
LUN 22.11<br />
OMD<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 38/35e, +32 2 548 24 24<br />
THE CHICARONES<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
STEVE wyNN & THE MIRACLE 3<br />
Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h,<br />
12/10/8e, +32 5 150 48 94<br />
MAR 23.11<br />
BADLy DRAwN BOy<br />
Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />
20h, 25/21e, +32 9 267 28 28<br />
NLF 3<br />
Comfort Inn Villeneuve D’ascq,<br />
Kino-Ciné, 20h, 6/5e,<br />
+33 320 41 61 43<br />
MER 24.11<br />
MICHAEL SCHMID<br />
Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e,<br />
+33 328 38 40 50<br />
EFTERKLANG +THE KISSAwAy<br />
TRAIL + CODy + CHIMES & BELLS<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
19h, 12e, +32 2 548 24 24<br />
LAwRENCE ARABIA<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
LILLy wOOD & THE PRICK<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
13/10e, +33 320 70 10 00<br />
M.I.A + SLEIGH BELLS<br />
Courtrai, De Kreun, 20h,<br />
32/30/27e, +32 5 637 06 44<br />
GENERAL LEE + TANG<br />
Roubaix, La Cave aux Poètes,<br />
20h, 8e, +33 320 27 70 10<br />
JEU 25.11<br />
ZORA + MATHILDE RENAULT<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
16/13e, +33 320 70 10 00<br />
CRySTAL CASTLES<br />
Anvers, Trix, 20h, 21/18e,<br />
+32 3 670 09 00<br />
SwANS<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 25/22e, +32 2 548 24 24<br />
TORTOISE + AMATORSKI<br />
Leuven, Het Depot, 20h,<br />
22/19e, +32 1 622 06 03<br />
JIL IS LUCKy<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
13/7e<br />
CHRISTOPHE<br />
Lille, Théâtre de l’Hotel Casino<br />
barrière, 20h, 24/21/15e,<br />
+33 333 28 14 46 00<br />
TOUR DE CHAUFFE :<br />
CHRISTIAN VANDER + ASTIMOS<br />
+ SPECTRUM ORCHESTRUM<br />
Villeneuve d’Ascq, La Ferme<br />
d’en Haut, 20h, 5e, +33 320<br />
61 01 46<br />
RADICAL SLAVE<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
22h, 12e, +32 2 548 24 24<br />
THE PARISIANS<br />
Lille, Le biplan, 22h, 7,5/5,5e,<br />
+33 320 12 91 11
VEN 26.11<br />
+33 320 13 50 00<br />
23h, 12/5e<br />
BLACK CAT JOE & MISS CORINA<br />
+ FLyIN’S SAUCERS<br />
Calais, Centre Culturel Gérard<br />
Philipe, 19h, 5e,<br />
+33 321 46 90 00<br />
ECLECTEK + DOVE 2.0 +<br />
SIMONE ELLE EST BONNE<br />
Lille, Le biplan, 20h, grat,<br />
+33 320 12 91 11<br />
IPOD BATTLE<br />
Lille, Artefact Café, 20h, sur<br />
invitation<br />
SwANS<br />
Courtrai, De Kreun, 20h,<br />
19/16e, +32 5 637 06 44<br />
DOCTOR FLAKE<br />
Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
TIKEN JAH FAKOLy<br />
Lille, L’Aéronef, 20h, 28,60e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
SwANS + JAMES BLACKSHAw<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
19/16e, +33 320 70 10 00<br />
PLAN B<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 22/19e, +32 2 548 24 24<br />
JAMAICA<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
15/9e<br />
ANTHONy JOSEPH<br />
Lille, Maison Folie de<br />
Wazemmes, 20h, 16,80e,<br />
+33 320 78 20 23<br />
BLACK CAT JOE & MISS CORINA<br />
+ BLUETONES<br />
Calais, Centre Culturel Gérard<br />
Philipe, 19h, 5e,<br />
+33 321 46 90 00<br />
ATARI TEENAGE RIOT<br />
bruxelles, VK* Concerts, 19h,<br />
19/16e, +32 2 414 29 07<br />
THE wARLOCKS<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
18/12e<br />
SELAH SUE<br />
bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />
20h, 16/13e, +32 5 033 20 14<br />
GROOVE CITy : JOHN<br />
DAHLBäCK + MARTIN SOLVEIG<br />
+ BASEMENT JAxx + DAVID<br />
VENDETTA + AKS + DR PHILTH<br />
+ SLUM DOGZ +THE QEMISTS +<br />
RONI SIZE + DIMITRI ANDRéAS<br />
+ AGORIA + GUI BORATTO +<br />
DERRICK MAy + CARL CRAIG<br />
Grand-bigard, brussels Kart<br />
Expo, 20h, 24e,<br />
+33 246 72 80 0<br />
JOHNNy FLyNN<br />
Lille, La Péniche, 20h, 5e, +<br />
33 320 57 14 40<br />
JAMES DELLECK<br />
Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h,<br />
9/6e, +33 328 63 82 40<br />
NURU KANE + BOBIK OU<br />
SACHA + LIEUTENANT COBB<br />
Faches-Thumesnil, Les Arcades,<br />
20h, 5e, +33 320 62 96 96<br />
SEUIL + yAKINE + GEOFF<br />
wICHMANN + DEG<br />
bruxelles, Fuse, 23h, 11/6e,<br />
+32 2 511 97 89<br />
DIM 28.11<br />
THE Ex<br />
Lille, L’Aéronef, 18h, 10e,<br />
+33 320 13 50 00<br />
BLACK CAT JOE & MISS CORINA<br />
+ CHICAGO BLUES FESTIVAL +<br />
MISS NICKKI<br />
Calais, C. Cult. Gérard Philipe,<br />
19h, 5e, +33 321 46 90 00<br />
THE TELLERS<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 12e, +32 2 548 24 24<br />
MACy GRAy<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
20h, 37/34e, +32 2 548 24 24<br />
NIVE NIELSEN & THE DEER<br />
CHILDREN + SHUGO TOKUMARU +<br />
MENOMENA + ÓLAFUR ARNALDS<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
20/17e<br />
LUN 29.11<br />
SHANTEL & BUCOVINA CLUB<br />
ORKESTAR<br />
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />
16/13e, +33 320 70 10 00<br />
MARINA & THE DIAMONDS<br />
Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />
MACHINE GUN FUNK : DJ<br />
STENA + DJ 2L<br />
Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />
JAMAICA<br />
bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />
22h, 12/9e, +32 5 033 20 14<br />
20h, 23e, +32 9 267 28 28<br />
!!! (CHK, CHK, CHK)<br />
bruxelles, Le botanique, 20h,<br />
+33 320 52 86 59<br />
ELEKTROPIK : RKK + DJ 22/16e<br />
SAM 27.11<br />
CAROLL<br />
Lille, La Péniche, 22h, 5e,<br />
+33 320 57 14 40<br />
ORQUESTA BUENA VISTA SOCIAL<br />
CLUB + OMARA PORTUONDO<br />
Anzin, Théâtre Municipal, 20h,<br />
BEACH HOUSE + CARIBOU + URBAN MUSIC PARTy :<br />
35/28e, +33 327 38 01 12<br />
JOSé GONZALES + JUNIP + DJ PASS<br />
SLEEPy SUN<br />
bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />
Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />
+33 320 52 86 59<br />
MAR 30.11<br />
18h, 21/18e, +32 2 548 24 24<br />
ANORAAK + SO’LEx + MICKEy THE JON SPENCER BLUES<br />
AIRBOURNE<br />
+ FORTyFIVE By L-FêTES Leuven, Het Depot, 20h,<br />
Lille, L’Aéronef, 19h, 26,40e, bruxelles, Libertine Supersport, 23/20e, +32 1 622 06 03<br />
97<br />
a g e n d a |
98<br />
p l ay l i s t |<br />
Hypnotize U | universal<br />
Vous ne savez pas comment vous y prendre avec votre bien aimée ? Pas de panique,<br />
N*E*R*D et Daft Punk ont pensé à vous. Grâce aux propriétés enivrantes de<br />
ce philtre d’amour : un savant mélange de basses crunky, claviers langoureux et<br />
doux chuchotements, vous n'avez qu'à l'allonger et appuyer sur play.<br />
Here Sometimes | 4AD<br />
L'agitation new yorkaise inspire à ce trio de grandes œuvres planantes et lumineuses.<br />
Portées par la grâce ineffable de Kazu Makino, de splendides nappes synthétiques<br />
apaisent en toutes circonstances. Ambiance méditative, mélodie éthérée,<br />
sublime brisure de la voix… la magie opère !<br />
No More Daddy | Circum Music<br />
un audacieux assemblage d’électro et jazz minimaliste, calibré au millimètre. Ce<br />
trio parisien invite autant à l'écoute du moindre détail qu’à rejoindre le dancefloor.<br />
Leurs constructions ont déjà séduit les plus prestigieux clubs de berlin (Watergate<br />
compris). un tour de force !<br />
Solitude is Bliss | Modular<br />
C’est ridicule, mais ce track nous projette immanquablement dans un championnat<br />
d’air guitar. Intro dans le sillage de Jimi, traitement des voix façon beatles,<br />
univers psychédélique visant MGMT, Solitude is Bliss aurait aussi séduit la Factory<br />
de Warhol ! Avec nous à la guitare.