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n°57 / novembre 2010 / GRATUIT<br />

nord & belgique<br />

Cultures et tendances urbaines


Let’smotiv - novembre 2010 - #57<br />

08 News<br />

14 Reportage Rio : La république entre dans la favela<br />

22 Portfolio Slinkachu : Toy Stories<br />

28 Musique Abracada détient la formule magique !, Ratatat, Groove City,<br />

Syd Matters, belin, !!!, buena Vista, The black Keys, Gorillaz, bal à Fives…<br />

46 Rencontre Rubber : ça roule pour Quentin Dupneu<br />

50 Cinéma FIFA : Arras fait son cinéma, …<br />

54 événement Saatchi épate la galerie<br />

58 Exposition Musée de Flandre, AbC au Fresnoy, Tati à Gand, l'Orientalisme<br />

à bruxelles... agenda<br />

74 Théâtre Next, December Dance, 1973, Le Tangible, Miam Miam... agenda<br />

86 Littérature L'Esprit du Slam selon la Générale d'Imaginaire, France 80,<br />

le Règlement, Indignation, Too Much Future, le Sang et la Mer...<br />

90 Disques Deerhunter, Maximum balloon, bOT ’OX, Raashan Ahmad,<br />

The bewitched Hands...<br />

92 Agenda concerts<br />

98 Playlist Sur les platines de la rédaction<br />

Ivo Dimchev - Some Faves © Maryan Ivanon // Ratatat © James Kendi // Ingres - Small bather © Phillips Coll Sommaire


Let’smotiv Nord & Belgique est édité par la Sarl Tacteel<br />

Membre du réseau Let’smotiv Magazines<br />

Tacteel, Sarl au capital de 5 000 euros<br />

RCS Lille 501 663 769<br />

Dépôt légal à parution - ISSN : en cours<br />

DIRECTEuRS DE L’éDITION : Loïc Blanc & Nicolas Pattou<br />

RéDACTION : Judith Oliver - redaction.nord@letsmotiv.com<br />

GRAPHISTE : Cécile Fauré - cecile.faure@urban-press.com<br />

PubLICITé: Nicolas Pattou - nicolas.pattou@tacteel.fr<br />

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Delval, Cédric Delvallez, Grégory Escouflaire, Olivier Goujon,<br />

Edlef Kowalyk, Marie-Lucile Kubacki, Carole Lafontan, Hakima<br />

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COuVERTuRE :<br />

Slinkachu, www.slinkachu.com<br />

Let’smotiv est une publication d’Urban Press, www.urban-press.com<br />

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IMPRESSION : Imprimerie Ménard, 31682 Labège<br />

Papier issu de forêts gérées durablement<br />

L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions<br />

ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle,<br />

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traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions<br />

pénales. ı Magazine gratuit - Membre de l’OJD, bureau de la presse gratuite d’information.<br />

Ne pas jeter sur la voie publique.


En bref… ©<br />

Télex<br />

Collection musée des Arts décoratifs, Paris<br />

Mobi Boom<br />

Pour la jeunesse de l'Après-guerre, hors de question de donner dans le rotin et l'acajou<br />

des parents ! Le comble du chic s'affiche en grand dans les catalogues Prisunic ou Roche<br />

bobois : c'est le formica, le meuble fonctionnel, la ligne courbe et les coussins orange.<br />

un style que le musée des arts déco de Paris se plait à disséquer, à grands renforts de<br />

canapés modulables en velours, de tables basses en plastique et d'affiches publicitaires<br />

flashy. L'expo Mobi-boom reconstitue cette époque faste des Trente Glorieuses (1945-<br />

1975) où le design se démocratise et gagne les appart' de nos babos de parents. Trop<br />

baââth! ❥ Mobi boom, l’explosion du design en France, jusqu'au 2.01, +33 144 55 57 50<br />

Le chant des baleines<br />

Les publicités Wonderbra n'ont pas fini de faire parler d'elles !<br />

Alors qu'à Londres, on s'inquiète des répercussions d'une nouvelle<br />

campagne en 3D sur la sécurité routière, les bénévoles<br />

de la RTbF reprennent intelligemment à leur compte son fameux<br />

slogan. Pour Cap 48, ils ont en effet plagié la célèbre<br />

affiche « regardez moi dans les yeux, j'ai dit dans les yeux ! »<br />

pour dénoncer la stigmatisation du handicap. En lieu et place<br />

d'Eva Herzigova, une magnifique femme... amputée d'un bras.<br />

Cette jeune infographiste, pas peu fière d'exposer aux yeux du<br />

monde son «Filtre à cons» (ce sont ses mots), prouve qu'elle a<br />

les bonnets aussi remplis d'humour. ❥ www.cap48.be<br />

L'ISF fait-elle vraiment fuir les riches d'Hexagone ? Les chiffres semblent dire le contraire :<br />

un millionnaire sur 11 est Français. En 3 e position mondiale pour ses grandes fortunes, la<br />

France laisse pourtant 50% de sa population vivre sous le revenu médian (19 000€/an).


Jamais sans ma blonde<br />

Certains tiennent à emporter leurs secrets dans la tombe. Marcel<br />

Vandendorpe, lui, avait une toute autre idée en tête : qu'on<br />

l'enterre avec une bouteille de Jupiler. Mais au moment de la<br />

cérémonie voilà qu'un malotru dérobe la précieuse bouteille.<br />

Heureusement, la famille de ce Dottignien de 66 ans, contrariée<br />

par ce fâcheux événement s'est empressée de remplacer l'objet<br />

volet. Sacrée mise en bière !<br />

Méli sans mélo<br />

Ah, Meli... un nom chargé de nombreux<br />

souvenirs. Ce parc d'attractions situé à De<br />

Panne, né du rêve de l'apiculteur Albéric<br />

Florizoone, a marqué des générations de<br />

belges et rempli bien des albums photo.<br />

Or justement, le Musée de la Photographie<br />

de Charleroi lui consacre une exposition...<br />

uniquement composée de clichés familiaux.<br />

Pour cela, il lance un vaste appel<br />

à contributions : envoyez et datez vos<br />

meilleures prises de vue des flamands<br />

roses et manèges ! Ceux-ci seront exposés,<br />

puis reproduits dans le catalogue de<br />

l'expo, avant de vous être retournés.<br />

❥ à envoyer au 11, Avenue Paul Pastur, 6032<br />

Charleroi, belgique<br />

Touché-coulé!<br />

Parmi les histoires mythiques qui n'en<br />

finissent pas de passionner les foules,<br />

celle du Titanic n'est pas prête de prendre<br />

l'eau. L'année dernière, l'Angleterre pleurait<br />

à chaudes larmes la mort de « sa »<br />

dernière survivante. Cette année, elle<br />

est le théâtre d'une vente aux enchères<br />

record (Alridge & Son). En jeu, le témoignage<br />

écrit d'une rescapée, secrétaire<br />

d'un baron britannique morte en 1967.<br />

Cette description du naufrage depuis<br />

l’une des barques de sauvetage s’est<br />

arrachée à 20 000£, soit 5000£ de plus<br />

que l'estimation maximale. L'heureux collectionneur<br />

d'Europe de l'Est ramènera-til<br />

son butin à bon port ?<br />

Vous avez aimé notre précédente couverture ? Sachez qu’une expo de Shepard Fairey, aka Obey,<br />

comprenant une quinzaine de lithographies et sa ligne de vêtements est organisée à Lille<br />

le 13 novembre. Magasin Suprême, rue de la clef, +33 320 13 77 10<br />

9<br />

n e w s |


10<br />

n e w s |<br />

Télex<br />

Libre cours<br />

Dans un monde qui tourne de plus en plus vite, prenons le temps<br />

de réfléchir sur notre condition. Pendant l'une des 100 conférences<br />

de Citéphilo, par exemple. Du 10 au 28 novembre, le désormais célèbre<br />

festival lillois prouve la contemporanéité de la philosophie en<br />

creusant la question de « l'avenir du commun ». un sujet bienvenu<br />

en pleine recrudescence des crises identitaires. Comme toujours,<br />

ce cycle de rencontres s'autorise quelques apartés (apparemment)<br />

plus légers, comme cette intervention sur « l'influence de l'odeur des<br />

croissants chauds sur la bonté humaine ». ❥ www.citephilo.org<br />

Incorrigibles !<br />

Sur le papier, la révolution se veut<br />

complète. Nouveau format, nouvelles<br />

rubriques, Les Inrockuptibles ont radicalement<br />

changé de tête. Mais dans<br />

les faits, il est des formules qui restent.<br />

Comme celle du festival homonyme,<br />

qui défend sur les scènes de 4 villes<br />

des artistes qu’on affectionne. Qu'ils<br />

soient en pleine ascension (Jamaica,<br />

The bewiched...) ou déjà sur les cimes<br />

(LCD Soundsystem, Katerine...), ils sont<br />

aussi abonnés à nos colonnes. La scène<br />

lilloise ne déroge pas à la règle. Avec<br />

Local Natives, the Drums ou l'ancien<br />

Libertines Carl barât, l'Aéronef va voir<br />

débarquer toute notre rédaction !<br />

❥ les 4&5.11, 28,80€, +33 320 13 50 00<br />

Écolo, mais pas trop<br />

Mi-octobre, le magazine Terra Eco dressait<br />

un classement des ministères les plus polluants.<br />

Il y a de quoi être vert : celui du développement<br />

durable figure... dans le top 3.<br />

Aux uSA, la nouvelle n'aurait pas échappé<br />

aux risées d'ecorazzi.com, un réjouissant<br />

site de « green gossip ». Y sont épinglées<br />

toutes les contradictions des « people »<br />

investis dans l'écologie. Comme Jennifer<br />

Aniston, qui milite pour réduire les dépenses<br />

d'eau tout en posant pour une marque<br />

de flotte... servie en bouteille plastique.<br />

Près de 500 000 internautes suivent ainsi<br />

les affres d'Angelina Jolie ou d'Al Gore, qui<br />

combinent sans complexe toilettes sèches<br />

et passion de l'hélico, documentaire engagé<br />

et piscine chauffée...<br />

Des artistes impliqués dans les politiques d'urbanisme ? L'ERBA de Dunkerque organise<br />

des journées d'études sur ce thème, les 25 et 26 novembre. Occupation de friches,<br />

mobilier urbain farfelu, rencontres passionnantes en vue ! « Inventer la ville par l’art<br />

contemporain », au Studio 43.+33 328 63 78 93


14<br />

r e p o r ta g e |<br />

La république<br />

entre dans la favela<br />

texte & photos ¬<br />

Olivier Goujon/LightMediation


Un espace de récréation dans la favela de Villa Canoas.


16<br />

r e p o r ta g e |<br />

Rio ! Son carnaval, ses plages, ses joueurs de foot milliardaires<br />

et... ses favelas. évidemment, le président Lula se passerait bien<br />

de cette ombre au tableau. Surtout à l’approche d’une Coupe du<br />

Monde de football (2014) et des J.O. (2016). Mais l'enjeu n'est<br />

pas seulement diplomatique. Aujourd'hui, 20 % de la population<br />

carioca vit encore dans les quelque 968 bidonvilles qui dominent<br />

la mégalopole. Au milieu de ces cabanes de fortune, on trouve<br />

les franges les plus pauvres de la population, mais aussi des<br />

trafiquants. Pour faire rentrer la légalité dans les favelas les plus<br />

dures, le gouvernement a voté une loi sur la propriété. Comme<br />

à Cantagalo, juste entre Ipanema et Copacabana. Visite guidée,<br />

à flanc de colline.<br />

D<br />

ès notre entrée dans Cantagalo,<br />

un gamin athlétique<br />

lâche son cerf-volant et court<br />

vers nous. Ni une, ni deux, il essaye<br />

de m'extorquer mes lunettes. Puis, il<br />

cède au bout de quelques minutes.<br />

Dans les escaliers étroits, Silvia,<br />

jusqu'ici silencieuse, me rassure :<br />

« C'est de l'intimidation. Il fait le malin<br />

devant ses copains ». Silvia Perrone<br />

travaille depuis 15 ans à Cantagalo.<br />

Avec « Rio Arte Popular », son organisation,<br />

elle développe des projets<br />

sociaux, monte des spectacles de<br />

samba et emmène des visiteurs à la<br />

découverte des plus célèbres bidonvilles<br />

de la planète, où vivent plus de<br />

2 millions de Cariocas.<br />

La cité des hommes<br />

Aux portes des maisons, les gens<br />

sont surpris de nous voir. Aucune<br />

hostilité, au contraire, des sourires<br />

et des gestes d’accueil nous encouragent.<br />

Silvia parle avec tout le<br />

monde. Avec Patol, par exemple.<br />

C’est le plus vieux de la favela. Il habite<br />

un gourbi de planches décoré<br />

avec des couvertures de magazines.<br />

Sa cabane de bois est fragile, mais<br />

Patol ne veut pas aller chez ses enfants.<br />

Il a toujours vécu là, comme<br />

un gardien de Cantagalo. à côté, on<br />

aperçoit des maisons plus coquettes,<br />

parfois peintes aux couleurs du<br />

Vasco (rouge), le club de foot proche.<br />

à l’intérieur, des salons un peu kitsch<br />

avec napperons, crucifix et bibelots.<br />

Ici, une cuisine d’où s'échappent des<br />

effluves de la feijoada de haricots, le<br />

plat traditionnel brésilien. L'on poursuit<br />

notre visite au milieu de gamins<br />

qui se bousculent en riant. Il y a<br />

6 mois, ces mêmes enfants étaient >


Escalier Jorge Selaron (peintre chilien) : une œuvre mutante sur 215 marches où la place<br />

des carreaux changent en permanence.


1 - Intérieur d'une maisonnette de la favela de Pavao.<br />

2 - Dans un salon de coiffure de Cantagalo, la coupe « favela » : court dessus, rasé sur les côtés.<br />

3 - Vieil habitant dans sa maison de bois à Cantagalo.<br />

2<br />

3


Des enfants jouent au cerf-volant sur les toits de la favela de Cantagalo.<br />

peut-être armés. L’ordre régnait.<br />

Mais c’était l’ordre des trafiquants.<br />

La drogue, surtout la cocaïne, faisait<br />

vivre du monde, plus ou moins<br />

directement.<br />

Nouvelle ère<br />

Aujourd’hui, Cantagalo a entamé un<br />

long processus de « récupération<br />

dans la légalité ». Cette « pacification<br />

» a été permise grâce à un programme<br />

d'assainissement adopté<br />

par Lula, véritable Dieu des pauvres<br />

au brésil, en mars 2008. Le gouvernement<br />

reconnaît les droits de<br />

propriété des habitants des favelas<br />

alors que ces quartiers se trouvaient<br />

jusqu'alors sur des terrains occupés<br />

illégalement. En contrepartie, ceuxci<br />

doivent abandonner les trafics et<br />

se débarrasser de la délinquance.<br />

La favela a donc laissé entrer la loi<br />

de la république... et donc la police.<br />

Les trafiquants, eux, ont levé le<br />

camp. L’enjeu est important pour<br />

les habitants. Andrea, par exemple,<br />

est devenu propriétaire de son salon<br />

de coiffure, où l’on vient désormais<br />

d’Ipanema pour se faire une<br />

coupe « favela » c’est-à-dire court<br />

dessus et rasé sur les côtés. béatrice,<br />

elle, pense, dès l’année prochaine,<br />

proposer ses jolies chambres<br />

sur la pointe d’Ipanema à des<br />

touristes. Contrairement à Lula qui<br />

annonçait cet été son projet pilote<br />

de « circuit touristique dans les favelas<br />

», Silvia pense que ce sera un<br />

peu trop tôt. « Je ne sais pas si des<br />

touristes pourront vraiment résider<br />

ici bientôt ». Dommage, parce<br />

que la vue est imprenable. D'un<br />

seul regard, on embrasse toute la<br />

baie, de Copacabana au Pain de<br />

Sucre, jusqu'aux plages d’Ipanema


et de Leblon… En plus, grâce au<br />

téléphérique construit par la municipalité,<br />

les Cariocas d’en bas,<br />

plus fortunés, se retrouvent sur la<br />

colline en quelques minutes. Le lien<br />

social est-il pour autant rétabli ?<br />

Silvia ne semble pas complètement<br />

convaincue.<br />

Plus on monte, plus c’est pauvre<br />

Les premiers habitants des favelas<br />

furent des esclaves affranchis et<br />

des ouvriers sans le sou. Ils ont tous<br />

participé au « rêve brésilien » : faire<br />

de Rio une capitale à l’occidentale,<br />

en construisant des tours immenses<br />

sur Copa’ et Ipa’. Mais, peu à peu, ils<br />

ont construit des maisons trop chères<br />

pour eux-mêmes et ont été repoussés<br />

sur les collines par la classe moyenne<br />

qui s’est emparée du littoral. Sur la<br />

colline, les maisons se sont alors<br />

entassées verticalement. « Et plus on<br />

Rio et Copacabana depuis le sommet de la favela de Pavao.<br />

monte, plus les gens sont pauvres »,<br />

explique Silvia.<br />

Les vautours guettent<br />

Le risque évident de cette « pacification<br />

», c’est de voir débarquer dans<br />

les favelas des promoteurs qui tournent<br />

comme des vautours autour<br />

des petites maisons de briques.<br />

Pour Silvia, « il ne faut pas que les<br />

habitants se laissent déposséder de<br />

leurs maisons ». Vu la qualité des<br />

emplacements, le moindre début de<br />

spéculation redonnerait la priorité aux<br />

classes moyennes. En éloignant les<br />

anciens habitants vers de nouveaux<br />

bidonvilles... En attendant, les choses<br />

changent : à Pavao, la favela voisine<br />

de Cantagalo, la « récupération » est<br />

bien engagée… Les trafiquants désertent<br />

les escaliers étroits. Et une<br />

nouvelle vie s’installe… à cent lieues<br />

des lieux communs. /


22<br />

p o r t f o l i o |<br />

Slinkachu


Toy Stories<br />

Street-art, photographie // Londres // www.slinkachu.com, www.little-people.blogspot.com, www.andipa.com<br />

Slinkachu n'est ni photographe professionnel, ni maquettiste, ni même modéliste.<br />

C'est avant tout un artiste autodidacte, d'une trentaine d'années, qui recrée des<br />

saynètes miniatures dans la rue, son terrain de jeu privilégié. à l'aide de petites<br />

figurines et d'objets du quotidien, il reconstitue les scènes de la vie courante et les<br />

passe au crible de son humour souvent frondeur. Mis en abyme dans l'immensité<br />

urbaine, ses personnages posent discrètement au bord d'une flaque d'eau, sur une<br />

bouche d'égout, à côté d'une gouttière, sur un passage piéton ou à même le mur.<br />

Des endroits exposés à la vue de tous, sous nos pieds d'hommes pressés, mais


texte ¬ Carole Lafontan<br />

si peu explorés lors de nos trajets en ville… Slinkachu nous propose de ralentir la<br />

cadence avec son théâtre du minuscule. Ses photographies confrontent cadrage<br />

macro et prise de vue lointaine, révélant de passionnants jeux d'échelle, où la réalité<br />

se laisse progressivement découvrir. Parallèlement à son Little People Project<br />

débuté en 2006, l'artiste travaille depuis 2008 sur une autre série. baptisée Inner<br />

City Snail, cette dernière met en scène de vrais escargots peints par le Londonien<br />

puis remis en liberté dans la ville, comme si de rien n'était... un joli pied de nez aux<br />

tagueurs compulsifs. /


ABRACADA<br />

Manu Barron & Dirk De Ruyck<br />

propos recueillis par ¬ Hakima Lounas<br />

photo ¬ Brian Jackson - Fotolia.com / DR<br />

Dans un communiqué, ils citent allègrement Churchill : « L'attitude est<br />

une petite chose qui fait une grosse différence ». Celle de Manu barron<br />

et Dirk De Ruyck tient en deux mots : persévérance et exigence.<br />

une ligne de conduite qui a marqué les mémoires dans nos contrées.<br />

Aujourd’hui encore, on se souvient de l’empreinte de Manu sur la programmation<br />

de l'Aéronef (Lille), du Dour Festival ou de la Condition<br />

Publique (Roubaix). Et des talents de fin limier de Dirk, à la tête du<br />

Culture Club à Gand puis chez Eskimo Recordings. Désormais à leur<br />

compte, les chaleureux créateurs du visionnaire label Abracada sont<br />

restés idéalistes. De l'électro club de Mikix the Cat au nu-disco de Villa,<br />

ils ont plus d’un tour dans leur sac. Rencontre abracadabrantesque !


Dirk De Ruyck<br />

Pour monter un label indépendant en<br />

2010, faut être un peu tarés, non ?<br />

MB : Ça c'est sûr ! On est un peu fous.<br />

Mais pas question de lâcher l'affaire et<br />

de céder à la morosité ambiante ! On<br />

avait envie d'avoir notre propre « terrain<br />

d'expérimentation ».<br />

DDR : On est surtout des passionnés<br />

qui managent des artistes débutants.<br />

On a donc créé ce label pour signer<br />

et développer nos propres artistes.<br />

Abracada est le prolongement de nos<br />

activités parallèles.<br />

Tout de même, économiquement ça<br />

roule comment ?<br />

DDR : On limite les risques grâce à des<br />

sorties exclusivement digitales.<br />

MB : C'est moins lourd que de travailler<br />

sur des LP qui sortent en physique,<br />

c'est sûr.<br />

C'est quoi l'esprit Abracada ? Le fil<br />

rouge ?<br />

MB : On ne s'intéresse pas à un style<br />

Manu barron<br />

musical particulier. On peut à la limite<br />

distinguer deux familles...<br />

DDR : Oui, d'ailleurs, à partir de 2011<br />

on nommera « black Magic » tout ce qui<br />

sonne club et électronique; et « White<br />

Magic » les sons plus frais, dance/pop.<br />

MB : Finalement, cette double ligne artistique<br />

est à l'image de notre équipe.<br />

Dirk et moi sommes à la Direction Artistique<br />

générale, mais brodinski et bien<br />

d'autres artistes gravitent autour de<br />

nous (Pilooski, Renaissance Man, etc).<br />

Abracada est un label qui crée des rencontres,<br />

on se laisse le droit de signer<br />

qui l’on veut.<br />

Chiche de sortir un maxi hip-hop alors ?<br />

MB : Rien n'est interdit.<br />

DDR : Oui c'est possible... Mais chercher<br />

un titre hip-hop, c’est déjà trop<br />

ciblé. Nous, on ne veut pas faire un<br />

truc ciblé. Lorsqu’on a signé Aeroplane,<br />

personne ne comprenait leur musique,<br />

entre électro, dance et disco. De même,<br />

quand j'ai découvert Washed Out il y a ><br />

29<br />

m u s i q u e |<br />

« Abracada est un label<br />

qui crée des rencontres. »


30<br />

m u s i q u e |<br />

☛ Les sorties : Villa ft. The New Sins, Mikix the<br />

Kat ft. Shannon, The Aikiu, The Krays, Poni Hoax.<br />

3 ans, c'était juste de la bonne musique<br />

maintenant on appelle ça du glo-fi ou de<br />

la chillwave. N'importe quoi !<br />

MB : Après, soyons honnêtes : quel intérêt<br />

à travailler sur un track de death metal,<br />

alors qu'on n'est pas référents ? On<br />

reste ouverts, mais on se tourne d’abord<br />

vers ce qui nous plaît, on a une grosse<br />

culture électro, club, pop.<br />

En parlant d'ouverture, Manu, penses-tu<br />

que la jeune génération est suffisamment<br />

ouverte et curieuse ?<br />

MB : Oui, on a affaire à une jeunesse<br />

qui décloisonne les styles. Maintenant<br />

tu peux assister à un concert de Dead<br />

Weather, enchaîner avec un set club<br />

de Diplo et écouter du rap chez toi. à<br />

15 ans, quand j'ai découvert Purple Rain<br />

de Prince, j'osais pas le dire à mes potes<br />

parce qu'on faisait semblant d'être<br />

punk et que tu ne pouvais pas écouter<br />

les Clash et aimer Prince. Ça marchait<br />

pas ! (rires)<br />

S’il ne fallait retenir qu’un seul label<br />

dans toute l'histoire de la musique, ce<br />

serait lequel ?<br />

MB : Pour moi, ce serait Tribe Records.<br />

un label de Détroit des années 70.<br />

une expérience incroyable à une période<br />

incroyable : une communauté<br />

d'artistes talentueux et engagés, dont<br />

black Magic Orchestra. un mélange<br />

de musique et de contestation sociale<br />

époustouflants.<br />

DDR : Oh Fuck... I don't know... Ah si,<br />

Island Records ! un label fondé par un<br />

mec génial, Chris blackwell. Il signait et<br />

produisait les artistes lui-même, très fort<br />

à l'époque. Il a révélé bob Marley, Grace<br />

Jones, Roxy Music et tant d'autres. /<br />

☛ ABRACADA TOUR avec Pilooski, TheKrays (brodinski & Yuksek), The Magician, Mustang, Villa,<br />

Mikix the Cat, Renaissance Man...<br />

4.11, Paris, Social Club | 10,11, bruxelles, Libertine Supersport, 22h, 15e


32<br />

m u s i q u e |<br />

texte ¬ Judith Oliver<br />

photo ¬ The Rare Groove<br />

Orchestra © DR<br />

Le bal envoie tout valser<br />

« Franchement, à moins d’avoir un derrière en acier, c’est im-po-ssi-ble<br />

de ne pas bouger », lâche Fabrice babczynski, aka DJ Joe Tex. Instigateur<br />

du prochain bal à Fives, cet homme qui ne jure que par la soul et le<br />

funk, est formel : le groupe invité, The Rare Groove Orchestra envoie du<br />

bois ! Reste à sortir vos plus beaux atours, pour aller danser le Jerk.<br />

Tuons dans l’œuf l’image de Thierry Hazard en train de s’égosiller : le plateau musical<br />

de ce soir s’annonce autrement excitant. Imaginé par l’association Soul Time (Soul<br />

Connection, etc.), ce nouveau bal à Fives souffle un vent d’après-guerre américain.<br />

Sous les ors de l’ancienne salle des fêtes, tout commence par une initiation au Jerk,<br />

au twist et au boogaloo. Mais que l’on maîtrise ou non le déhanché élaboré de ces<br />

danses, dans le parterre, les pieds bougent tout seuls. « On vient pour danser, pas<br />

pour se prendre le bourrichon. Et pour ça, le Rare Groove Orchestra est terrible,<br />

poursuit Fabrice. On a choisi ce quatuor instrumental parce qu’il fait largement participer<br />

le public ». énergie contagieuse, musique parfaitement hédoniste relayée par<br />

un DJ set… le line-up a des chances de séduire tous les âges, à défaut d’attirer tous<br />

les milieux sociaux. « Contrairement au Bal Grec ou au bal pour enfants, qui sont<br />

portés par des assos fivoises, on risque d’avoir plutôt un public du Vieux Lille ou de<br />

Wazemmes, explique Maeva Justice, à la mairie de Lille. Mais tant que ça réunit des<br />

gens qui habituellement ne se croiseraient pas, on a gagné notre pari ! ». /<br />

❥<br />

RARE GROOVIN FIVES - avec Rare Groove Ochestra, DJ brother Jam, DJ Joe Tex et l’association<br />

Kose Two Jours<br />

13.11, 19h30, Lille Fives, Salle des fêtes, 4/2€, Infos +33 320 49 52 81, résa +33 320 49 53 31<br />

>> Prochain bal, cabaret CCC « crêpes, cartoon, comptines » pour les enfants, le 4.12


34<br />

m u s i q u e |<br />

texte ¬ Olivia Volpi<br />

photo ¬ James Kendi<br />

C’est la même chanson<br />

C’est l’histoire de deux Américains, avec l’air de rien et des cheveux banalement<br />

moches. Ils aiment faire de la musique, avec une guitare slide<br />

qui miaule et des synthés cheap. Et aussi remixer du hip-hop. Soudain,<br />

wow, ça marche pour eux, le monde musical les adoube et les fans achètent<br />

les T-shirts qui vont avec les albums. Ils s’appellent Ratatat.<br />

Reprenons depuis le début. Les deux gars, ce sont Mike Stroud et Evan Mast. Ils commencent<br />

à bidouiller ensemble vers 2001, mais ce n’est qu’en 2004 qu’ils fondent<br />

Ratatat. Il faut sans doute du temps pour assumer leur concept musical. un savant<br />

mélange de ce que la guitare rock peut faire de plus sexy à un synthétiseur bontempi, le<br />

tout assis sur une basse un peu chaude. Du temps, et un frère (celui d’Evan) possédant<br />

un label de musique. Qui ne rechigne pas à sortir le single Seventeen years. Les portes<br />

d’autres labels s’ouvrent alors pour publier l’album Ratatat, composé d’instrumentaux.<br />

Ponctués ça et là de quelques samples, certes. Suivent ensuite Classics, Lp3, et le tout<br />

dernier Lp4. Ils se suivent et se ressemblent, sans lasser. C’est un peu comme la magie<br />

de Noël (quand on aime Noël). Chaque année, on se réjouit des illuminations et des<br />

sapins enguirlandés, en attendant le grand final avec sa bûche et ses cadeaux, tandis<br />

que les surprises pimentent le rituel. Les surprises dans la discographie de Ratatat, ce<br />

sont deux albums de remixes. Le duo rivalise là de souplesse, cultivant une production<br />

caractéristique, notamment pour des artistes hip-hop. Si vous estimez que vous avez<br />

été bien sages cette année, offrez-vous ce concert ! /<br />

❥<br />

RATATAT<br />

20.11, bruxelles, botanique, 20h : complet !<br />

21.11, 18h, Tourcoing, Grand Mix, 13/16€, +33 320 70 10 00, www.legrandmix.com


36<br />

m u s i q u e |<br />

texte ¬ Hakima Lounas<br />

photo ¬ Agoria © DR<br />

Bruxelles a le groove<br />

L'équipe artistique de Groove City n'a que quatre mots à la bouche :<br />

Drum'n'bass, House, Techno et Electro. De la bonne vieille musique d'ordinateur,<br />

quoi. Comment des producteurs de sons électroniques (a priori<br />

froids) peuvent aussi bien incarner la notion (a priori chaude) de groove ?<br />

Réponse sur la brûlante piste de Kart expo à bruxelles.<br />

Maître Wikipédia explique que le groove est « un état indéfinissable de la musique, un<br />

moment un peu magique, de grâce, où celle-ci décolle rythmiquement ». beaucoup de<br />

guillemets pour un terme finalement abstrait, subjectif et ultra galvaudé. Agoria, par<br />

exemple, fausse brillamment les pistes : ses compositions synthétiques et minimalistes<br />

dégagent une chaleur et une émotion inouïes. Grâce à ses nappes de violons,<br />

le Lyonnais réussit à créer une musique au lyrisme envoûtant. Ce tour de force est<br />

d'ailleurs la marque de fabrique de la clique de Détroit (berceau originel de la techno,<br />

qui fête cette année ses 25 ans), dignement représentée pendant le festival par deux<br />

des précurseurs du genre : Derrick May et Carl Craig. Dans un registre plus hédoniste<br />

et immédiat, on est ravi de retrouver les trublions de basement Jaxx. Déjà 15 ans que<br />

Simon Ratcliffe et Felix buxton cultivent un son festif et crossover, à l'instar de leur dernier<br />

album Scars (2009). Sur les dernières compositions de ce duo anglais bien inspiré,<br />

on entendait Kelis, Yo Majesty, Amp Fiddler, Yoko Ono ou encore Santigold. Avec tout ça,<br />

on a vite fait de remballer nos a priori pour aller groover au Kart Expo, non ? /<br />

❥<br />

GROOVE CITy<br />

Prog : Agoria, Carl Craig, Derrick May, basement Jaxx, Roni Size & MC Dynamite, The Quesmists,<br />

Martin Solveig, Dimitri Andreas, Slum Dogz, David Vendetta ft. Micah etc.<br />

27.11, bruxelles, Kart Expo, 24€, www.groovecity.be


38<br />

m u s i q u e |<br />

texte ¬ Audrey Chauveau<br />

photo ¬ Jason Glasser Giants<br />

Syd Matters<br />

Qui a dit que les concours étaient<br />

bons pour les never be ? Pas Jonathan<br />

Morali ! En 2004, Syd Matters<br />

était lauréat du concours CQFD des<br />

Inrocks. élevé à la folk, il a débuté<br />

seul, puis entouré de 4 musiciens, Il<br />

a peaufiné sa recette : instrumentation<br />

forte, textes poétiques, langueur<br />

mélancolique. La sauce a pris ! En<br />

2007, le groupe signait la b.O. de La<br />

Question Humaine de Nicolas Klotz.<br />

Aujourd’hui, le quintette présente Brotherocean,<br />

opus inspiré de la trilogie<br />

de Romain Gary. une ode à l'océan<br />

emmenée par la douceur pop-folk<br />

de Hi life dont les accords et harmonies<br />

vocales relève du travail de chef<br />

étoilé. D'ailleurs, la tournée « balades<br />

sonores », privilégiant les endroits<br />

incongrus, est étudiée pour libérer<br />

toute la saveur de l’album. /<br />

❥ 12.11, 20h30, Roubaix, Cave aux poètes,<br />

10/6€, +33 320 27 70 10<br />

5.11, 20h30 bruxelles, Atelier 210,<br />

15/12€, + 32 2 732 25 98<br />

❥<br />

texte ¬ Thibaut Allemand - photo ¬ DR<br />

Bertrand Belin<br />

Sur le papier, les accointances de<br />

bertrand belin avec une scène française<br />

exécrable (bénabar, Olivia Ruiz)<br />

feraient trembler les plus braves. Oui,<br />

mais l’auteur de La Perdue (2007)<br />

traîne également avec JP Nataf ou bastien<br />

Lallemant. Et les braves de revenir<br />

– « si on a la permission, alors… ».<br />

Et surtout, le breton vient de signer<br />

le solitaire Hypernuit. une œuvre à la<br />

geste artisanale (trio basse, guitare,<br />

balais, quelques cordes et pianos…),<br />

mais au retentissement monumental –<br />

enfin, on le souhaite. L’écriture draine<br />

des anti-héros pastoraux, flotte entre<br />

mots désuets et néologismes exquis, et<br />

se pare d’une voix cousine de celles de<br />

Stuart Staples, Dick Annegarn et… Alain<br />

bashung. Auquel on ne manquera pas<br />

de le comparer. On cherchait en vain un<br />

héritier au grand Alain. Le voici enfin :<br />

il se nomme belin. /<br />

6.11, 20h, Tourcoing, Le Grand Mix,<br />

10/13e, + 33 320 70 10 00


40<br />

m u s i q u e |<br />

Triple claque<br />

texte ¬ Olivier Clairouin<br />

photo ¬ !!! © DR<br />

Ils auront pris leur temps. Trois ans après Myth Takes, !!! - prononcez<br />

« tchik tchik tchik » ou toute autre monosyllabe répétée trois fois –<br />

sort son quatrième album : Strange Weather Isn’t It ?. un bulldozer<br />

sonore que les sept têtes brûlées de Sacramento ramènent sur scène<br />

le 29 novembre, au botanique.<br />

Décrire la musique de !!!, c’est comme tenter d’expliquer un film de David Lynch à<br />

sa petite sœur : faut réserver sa soirée. Leur son est un collage improbable de funk,<br />

de disco, de rock psychédélique et d’électro. une mixture dance punk qui rappelle<br />

le terrain de jeu de LCD Soundsystem. Et c’est justement avec l’aide d’Eric broucek,<br />

ancien ingénieur du son chez DFA (le label de James Murphy, tête pensante<br />

de LCD), que !!! a mis au point son dernier opus, sorti en août dernier chez Warp.<br />

bien que plus condensé – fini les titres fleuves – et peut-être plus accessible que<br />

ses prédécesseurs, on y retrouve la voix caractéristique de Nic Offer, soutenue par<br />

une basse accrocheuse et des beats à réveiller les morts. un peu groggy depuis la<br />

mort de Jerry Fuchs, son batteur, et le départ de trois autres de ses membres,<br />

!!! veut faire mordre la poussière à quiconque pronostiquerait sa fin. En concert,<br />

Offer multiplie les déhanchements façon Jagger et sautille en caleçon d’un bout à<br />

l’autre de la scène, pendant que ses acolytes emplissent l’espace d’un son brut,<br />

animal. Aucun doute : bruxelles sentira bientôt la sueur, la poudre et le soufre. /<br />

❥<br />

!!! (CHK CHK CHK)<br />

29.11, 20h, bruxelles, Le botanique, 22/19 €, +32 2 218 37 32


42<br />

m u s i q u e |<br />

Ay mi Cuba !<br />

texte ¬ Audrey Chauveau<br />

photo ¬ Omara Portuondo<br />

© DR<br />

Ces Cubains octogénaires feraient grincer des dents n'importe quel<br />

syndicaliste. En plein débat sur le système des retraites, le buena Vista<br />

Social Club multiplie les concerts aux quatre coins du monde, avec une<br />

date brûlante à Anzin. Immanquable !<br />

Souvenez-vous, ils furent les acteurs d’un conte de fée moderne à la fin des années<br />

90. Compay Segundo, Omara Portuondo et leurs camarades poursuivaient humblement<br />

leurs carrières dans les ruelles décrépies de la Havane, Ibrahim Ferrer cirait les<br />

chaussures de ses semblables... bref, chacun pensait les meilleures heures de sa vie<br />

d’artiste derrière lui. Mais un jour, la providence, ou plutôt Juan de Marcos Gonzalez,<br />

est venu sonner à leur porte. Avec le projet de ressusciter l'âge d'or de la musique<br />

cubaine grâce à un groupe de vétérans. bingo ! L'album connait un succès planétaire,<br />

et les « campesinos » légendaires des années 1930 à 1950 retrouvent une<br />

nouvelle jeunesse. De la Cuba mania qui s’ensuivit, restent aujourd’hui les nombreux<br />

clubs de salsa et le regain d'intérêt pour le « son » * originaire de cette île. Du groupe<br />

historique, ne demeure presque que le nom. Omara Portuondo, l’unique femme de<br />

la bande, est une des seules survivantes. Mais, heureusement, l’esprit du buena<br />

Vista subsiste grâce aux talents conjugués des musiciens de la jeune génération et<br />

de leurs illustres aînés. Sur scène, Cuba est donc toujours dans la place et la billy<br />

Holiday havanaise n’a rien perdu ni de sa voix ni de son déhanché ! /<br />

* Le son est un genre musical cubain apparu au xix e siècle. Considéré comme l'un des ancêtres de<br />

la Salsa, il résulte de la fusion de mélodies espagnoles et des rythmes africains.<br />

❥<br />

BUENA VISTA SOCIAL CLUB + OMARA PORTUONDO<br />

29.11, 20h30, Anzin, Théâtre Municipal, 35/28€, +33 327 38 01 10


44<br />

m u s i q u e |<br />

Gorillaz The Black Keys<br />

Caché derrière des dessins animés,<br />

Damon Albarn s'amuse comme un fou<br />

avec le projet Gorillaz, qui, s'il n'était<br />

pas artistiquement enthousiasmant,<br />

serait déjà un épatant concept marketing.<br />

Le soin apporté au contenant<br />

(identité visuelle, videoclips, apparitions<br />

scéniques...) n'est en effet pas ici un cachemisère.<br />

Le troisième album des singes<br />

déglingués est apparu en début d'année<br />

avec un casting béton (Snoop<br />

Dogg, Lou Reed, Mos Def...) et une<br />

collection de tubes electro-hip-pop<br />

de classe inter galactique. Normalement,<br />

Shaun Ryder, De La Soul, bobby<br />

Womack, entre autres, rejoindront la<br />

ménagerie sur la giga-scène du Lotto<br />

Arena. Question : comment ces stars<br />

cohabitent-elles en tournée ? Et comment<br />

vivent-elles les répétitions avec ces singes<br />

de Murdoc Niccals, 2D, Noodle et Russel<br />

Hobbs ? En tout cas, nous, même pour<br />

un Gorillaz-on-ice, on signe. /<br />

❥<br />

texte ¬ Mathieu Dauchy<br />

photo ¬ EMI Music LTD Jamie Hewlett<br />

22.11, 20h, Anvers, Lotto Arena, 55€,<br />

www.livenation.be, complet !<br />

Le mois dernier, on parlait ici-même<br />

du retour de la soul. Ce mois-ci c'est<br />

au blues de faire des heures sup'.<br />

Empêcherait-on aussi aux genres musicaux<br />

de prendre leur retraite ? The<br />

black Keys ont voué leur existence à<br />

réveiller un blues enraciné sur les rives<br />

du Mississipi, à quelques encablures<br />

des locaux du label Fat Possum. un<br />

peu comme les White Stripes, c'est en<br />

maniant paradoxalement une musique<br />

très exploitée et dont on pensait ne<br />

plus rien tirer, que les black Keys ont<br />

fait l'unanimité. D'abord sous la houlette<br />

de Dangermouse (sur Attack &<br />

Release), puis en s'enfermant rien qu'à<br />

deux en studio pour produire 15 titres<br />

empreints d'un blues rock dans la veine<br />

de Robert Johnson. Et en réalisant,<br />

pour couronner le tout, des clips à la<br />

fraîcheur vivifiante. Prenez Tighten Up,<br />

une pure merveille. /<br />

❥<br />

texte ¬ Mathieu Dauchy<br />

photo ¬ James Carney<br />

15.11, 20h, bruxelles, Ancienne belgique,<br />

complet !<br />

25.03, 20h, Lille, L'Aéronef, 30/25e


46<br />

r e n c o n t r e |


« En tournant avec un appareil<br />

photo, j’ai l’impression d'inventer<br />

un nouveau langage ».<br />

Quentin Dupieux<br />

Sortie de route<br />

texte ¬ Baptiste Ostré - photos ¬ Rubber © UFO Distribution<br />

Il a enflammé les dancefloors et marqué les mémoires avec<br />

sa marionnette jaune « Flat Eric » (publicité Levi’s). Derrière<br />

Mr Oizo se cache Quentin Dupieux, réalisateur remarqué<br />

aussi en 2006 avec Steak. un échec commercial, devenu<br />

progressivement culte. Son troisième film, Rubber, a toutes<br />

les chances d’accéder à ce même statut. Fable singulière<br />

et absurde, cette histoire de pneu télépathe et serial killer<br />

a été tournée en un mois avec un appareil photo. Rencontre<br />

gonflée à bloc !<br />

J’ai lu que le cinéma était ta première<br />

vocation. Est-ce bien le cas ?<br />

Tout à fait. Je tourne des petits<br />

films avec ma caméra depuis l’âge<br />

de treize ans. J’ai ensuite été réalisateur<br />

de publicités. un réalisateur<br />

soi-disant confirmé dans ce registre.<br />

Mais, les spots Levi’s ont bien<br />

marché parce que j’ai travaillé en<br />

totale liberté. Ce ne serait plus le<br />

cas aujourd’hui, je ne serais qu’un<br />

maillon de la chaîne… De toute<br />

façon, je ne comptais pas en faire<br />

mon métier. Je cherche avant tout<br />

à m’amuser. Comme c’est le cas<br />

avec la musique. Si je veux, demain,<br />

je peux sortir un disque avec<br />

des bruits de tronçonneuse ! >


Ton avatar musical, Mr Oizo, reste<br />

d’ailleurs plus connu que Quentin<br />

Dupieux, le réalisateur…<br />

C’est vrai. Ça viendra petit à petit.<br />

Après tout, je n’en suis qu’à mon<br />

troisième film, si on compte Non-<br />

Film qui est quand même une sorte<br />

de caprice adolescent. Sinon, Mr<br />

Oizo a été un accident. En fait, j’ai<br />

commencé la musique en bricolant<br />

des trucs pour illustrer mes courtsmétrages.<br />

utiliser de la musique<br />

déjà existante m’aurait posé des<br />

problèmes de droits d’auteur…<br />

Flat Beat je l’ai donc vraiment fait<br />

par hasard, pour la marionnette.<br />

Après ça, je me suis intéressé à<br />

la dance music, à la réaction du<br />

public sur le dancefloor et j’ai rencontré<br />

Laurent Garnier.<br />

Mr Oizo était un accident ?<br />

Oui, malgré l’ampleur du phénomène,<br />

il n’y avait rien de calculé ou de<br />

vicieux de ma part. Avec Flat Beat, je<br />

n’ai pas cherché à produire un truc<br />

catchy que je répéterai à l’infini. Rien<br />

de prémédité, même si la musique<br />

m’a, il est vrai, toujours intéressé.<br />

Rubber conserve aussi un aspect bricolé,<br />

spontané, avec cette façon de<br />

ne pas se conformer aux règles…<br />

Rubber est né de l’envie de renouer<br />

le contact avec la caméra. Steak<br />

m’a fait connaître les conditions<br />

d’un tournage classique, où tu n’as<br />

pas le droit d’y toucher. Tu pouvais<br />

jeter un œil à la caméra, mais quasiment<br />

pas la bouger, au risque<br />

de la dérégler. Sur un tournage<br />

traditionnel, une caméra devient<br />

un objet assez austère, source de<br />

problèmes. Impossible, en fin de<br />

journée, de tourner des images<br />

supplémentaires, simplement parce<br />

que la lumière est belle. Avec la<br />

réalisation de publicités et Steak,<br />

je me suis senti peu à peu dépossédé<br />

du droit de filmer. Confier sa<br />

vision à quelqu’un d’autre est très<br />

douloureux pour un mec comme<br />

moi qui a été habitué à filmer avec<br />

une caméra 16 mm. Dans Rubber,


j’ai donc retrouvé des sensations<br />

de jeunesse. En tournant avec un<br />

appareil photo, j’ai l’impression<br />

d’inventer quelque chose, de chercher<br />

un nouveau langage. C’est ce<br />

qui a rendu le projet Rubber particulièrement<br />

excitant.<br />

Au-delà de l’aspect technique,<br />

avec Rubber, on hésite constamment<br />

entre le rire et la peur. Ça te<br />

plait de brouiller les pistes ?<br />

Je trouve qu’il n’y a rien de plus<br />

tragique qu’un film qui déroule son<br />

programme de A à Z. En tant que<br />

spectateurs, on s’est habitués à<br />

certains schémas. Or, ça ne m’intéresse<br />

pas de tirer les ficelles, de<br />

dire quand il faut rire ou non. J’aime<br />

quand un film emprunte une voie<br />

avant de dévier radicalement. Plutôt<br />

que de choisir une piste verte ou<br />

bleue, je préfère le hors-piste : je ne<br />

voulais pas me contenter de faire<br />

un slasher avec un pneu tueur.<br />

Penses-tu revenir au tournage<br />

classique ou poursuivre dans la<br />

voie tracée par Rubber ?<br />

Je vais rester le chef’op instinctif<br />

de Rubber. Avant de faire ce film,<br />

je travaillais sur un autre projet,<br />

Réalité. une comédie un peu plus<br />

compliquée à produire, plus chère,<br />

moins funky. Mais j’ai passé pas<br />

mal de temps à la réécrire pendant<br />

qu’on tournait Rubber. Pour l’adapter<br />

à ce nouvel outil.<br />

Cela signifie-t-il que Mr Oizo disparaît<br />

de la circulation ?<br />

Non, non, il est toujours présent !<br />

Sauf que mon inspiration musicale<br />

fonctionne un peu par cycle.<br />

Elle vient ou ne vient pas, ce n’est<br />

pas quelque chose que tu décides<br />

autant que le cinéma. J’ai déjà mis<br />

beaucoup de temps à rebondir<br />

après mon premier album, pour ne<br />

pas me répéter. Pour l’instant, j’attends<br />

la nouvelle excitation. /<br />

❥ Rubber, sortie le 10.11,<br />

www.ufo-distribution.com<br />

www.myspace.com/oizo3000


50<br />

c i n é m a |<br />

Arras, ville ouverte<br />

texte ¬ Raphaël Nieuwjaer<br />

photo ¬ Le nom des gens © DR<br />

Prendre de l'ampleur sans perdre son exigence, remplir les salles avec<br />

des œuvres de qualité, tels sont les paris du Festival International du<br />

Film d'Arras (Fifa). Avec, comme chaque année, des invités réjouissant<br />

les cinéphiles, des thématiques originales et des inédits.<br />

Si cela ne tenait qu'à l'auteur de ces lignes, il ne serait question que d'Anna Karina.<br />

Muse de Godard, elle a illuminé les années 60, réinventant à chacun de ses film le<br />

mot « jouer ». Mais, bien que l'on se damnerait pour un gros plan d'elle, on ne peut<br />

pas tout à fait négliger Olivier Assayas, dont le magistral Carlos a fait sensation à<br />

Cannes, cette année, ni Jerzy Skolimowski (Quatre nuits avec Anna !), et le très<br />

remarqué à Venise Essential Killing, encore inédit). Ces invités d'honneur seront<br />

présents lors de certaines projections, et surtout, offriront au public de riches leçons<br />

de cinéma. Outre ces hommages, il s'agit, à travers une sélection d'inédits<br />

d'Europe (notamment de Roumanie, l'un des pays les plus créatifs depuis quelques<br />

années), et du monde, de découvrir les auteurs de demain, en leur présence.<br />

Le festival est enfin l'occasion de maintenir le lien essentiel entre passé et présent,<br />

à travers des cycles et des ciné-concerts. On notera la projection du rare<br />

et magnifique Phase IV (Saül bass), de l'encore plus rare Maria do Mar (José<br />

Leitao de barros), et la rétro Révolution Française, qui met en avant l'enfant du<br />

pays, Robespierre. De quoi perdre la tête... /<br />

❥<br />

11 e FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM D'ARRAS<br />

du 5 au 14.11, Arras, de 3 à 7e (pass 5 et 10 places 40/25e, pass complet 60e), +33 972 12 88 23<br />

Programme disponible sur : www.plan-sequence.asso.fr, Projections au Cinémovida et au Casino


52<br />

c i n é m a |<br />

texte ¬ Thibaut Allemand - photo ¬ DR texte ¬ Baptiste Ostré - photo ¬ Tignous<br />

We Had<br />

A Dream<br />

Le voici. Le témoignage définitif de<br />

l’épopée d’une bande de potes marqués<br />

à jamais par un teknival (Tarnos,<br />

1995) et devenus acteurs du phénomène.<br />

Les clichés de travellers évacués (ni<br />

clébard, ni camtar ici), le sound system<br />

souvent décrié se souvient de tout : vie<br />

en communauté, drogues, premiers<br />

mixes, et puis les fêtes, évidemment -<br />

des déchetteries au xvi e arrondissement,<br />

des teufs tchèques à l’Olympia. La free<br />

party, pratique visible d’un mouvement<br />

artistique sans manifeste, possède peu<br />

d’archives – quelques flys, certes, mais<br />

surtout une histoire orale, où le vrai se<br />

mélange au faux. Ces contes et légendes<br />

sont (parfois) confirmés par des<br />

protagonistes à la franchise tranquille<br />

et animés d’une violente lucidité. Reste<br />

ce titre, We Had A Dream. Le rêve est-il<br />

accompli ? Pas sûr. La réalité revenue,<br />

certainement. Incontournable. /<br />

Draquila, l’Italie<br />

qui tremble<br />

Draquila a fait trembler le gouvernement<br />

italien. Documentaire à charge<br />

contre la politique menée par Silvio<br />

berlusconi, il a provoqué le boycott<br />

du ministre de la Culture italien lors<br />

du dernier festival de Cannes. Sabina<br />

Guzzanti, la réalisatrice, n’en est pas<br />

à son premier coup d’essai : avec Viva<br />

Zapatero en 2005, cette imitatrice,<br />

célèbre dans son pays (il faut la voir,<br />

dans Draquila, grimée en berlusconi),<br />

s’attirait déjà les foudres du gouvernement.<br />

Film révolté, Draquila, fait presque<br />

œuvre de paléontologie. Guzzanti<br />

fouille les décombres du tremblement<br />

de terre de l’Aquila, petite ville des<br />

Abruzzes, pour reconstituer la chute<br />

de l’Italie. Liens avec la Mafia, jeux de<br />

relations et lobbying intense : la critique<br />

est vive et féroce. /<br />

❥ DAMIEN RACLOT- DAULIAC/HERETIKS ❥ de et avec Sabina Guzzanti. Sortie le 3.11<br />

(DVD) We Had A Dream (Heretiks/Topplers)


54<br />

é v é n e m e n t |<br />

Saatchi<br />

1<br />

épate la galerie<br />

texte ¬ Judith Oliver<br />

Pour les habitants de la Métropole et les assidus du Tri Postal de Lille,<br />

la surprise risque d’être de taille. Avec quelques néons, des litres de<br />

peinture et maintes cimaises, l’équipe de Lille3000 a complètement<br />

métamorphosé le lieu. Sol blanc, murs clairs : fort de ses nouveaux<br />

atours, l’écrin industriel de 6000 m 2 se donne des airs de galerie.<br />

Ambiance « white box ». une scénographie parfaitement adaptée aux<br />

soixante œuvres monumentales présentées dans le cadre de la Route<br />

de la Soie, exposition imaginée à partir des fonds indiens, chinois<br />

et moyen-orientaux de la collection Saatchi. Suivez le guide.


2<br />

C’<br />

est en avant-première mais affublés<br />

de ridicules sur-chaussures<br />

de papier que l’on pénètre dans<br />

l’exposition. La peinture n’est pas encore<br />

sèche, le chantier bat son plein, chacun<br />

s’agite sous l’égide bienveillante du<br />

grand chat de Qiu Jie, posant fièrement<br />

en début de parcours. Cette image, placardée<br />

partout en ville, a servi d’ efficace<br />

étendard pour annoncer la venue à Lille<br />

de la prestigieuse Saatchi Gallery –une<br />

première en France. Certes, ce portrait de<br />

Mao sous les traits d’un impassible félin<br />

révèle l’inclinaison du célèbre publicitaire<br />

anglais pour l’art figuratif actuel (toutes<br />

les pièces présentées sont postérieures<br />

à 2001). Mais il ne préfigure en rien le<br />

caractère engagé des œuvres qui fait la<br />

richesse de l’exposition. Conditions de<br />

travail des ouvriers, position de la femme,<br />

religion, conflits, mutations sociales et<br />

économiques… d’installations monumentales<br />

en peintures, ces thématiques<br />

se font écho. Fortes et explicites.<br />

Multipistes<br />

bien plus que celles de l’exposition<br />

Pinault* qui supposaient un important<br />

travail de médiation, les œuvres de la<br />

collection Saatchi sont en effet particu-<br />

lièrement accessibles. Comment, par<br />

exemple, rester indifférents devant<br />

cette improbable cohue qui règne au<br />

premier étage ? Dans la confusion la<br />

plus totale, une armée de grabataires<br />

se livre à une incroyable partie d’autotamponneuses<br />

en fauteuils roulants. ><br />

3


4<br />

56<br />

é v é n e m e n t |<br />

❖ 1. Like Everyday Series (Pan) , Courtesy of the<br />

Saatchi Gallery, London © Shadi Ghadirian<br />

2. Untitled (Eclipse) 3, Courtesy of the Saatchi<br />

Gallery, London © Jitish Kallat, IRIS DREAMS<br />

3. Heads On Plate, Courtesy of the Saatchi<br />

Gallery, London © Hayv Kahraman<br />

4. untitled, Courtesy of the Saatchi Gallery,<br />

London © Ahmad Morshedloo, Assar Art Gallery<br />

On peut rire face à cette scène incongrue,<br />

reste que l’hyperréalisme de ces<br />

personnages (citant des militaires ou<br />

hommes d’Etat) fait froid dans le dos.<br />

De la même façon, les incroyables<br />

prieurs en aluminium de Kader Attia ou,<br />

plus loin, les photos de Shadi Ghadirian,<br />

qui réduisent la femme à un voile<br />

et un ustensile de cuisine, interpellent<br />

tout le monde.<br />

❥<br />

L’art se lève à l’Est<br />

Si Saatchi montre un gout prononcé<br />

pour des pièces narratives et suggestives,<br />

celle-ci n’en restent pas moins<br />

polysémiques et riches. Ensemble, les<br />

préoccupations de ces artistes indiens,<br />

chinois ou moyen-orientaux dressent<br />

un portrait complexe de leurs sociétés<br />

en mutation. Et, comme pour chaque<br />

œuvre isolément, le tableau final a<br />

l’intelligence d’être en demi-teinte.<br />

On sent bien sûr dans l’engagement<br />

des plasticiens, le poids des facteurs<br />

d’immobilisme – diplomatiques, économiques,<br />

sociaux ou religieux. Reste<br />

que chacun d’eux manifeste un amour<br />

profond pour son pays, sa culture et<br />

l’espoir de jours meilleurs. /<br />

* Passage du temps de la Collection François Pinault Fondation (automne 2007)<br />

LA ROUTE DE LA SOIE – SAATCHI GALLERy<br />

jusqu’au 16.01, Lille, Tri Postal, mer>dim, 10h > 19h, ouvertures exceptionnelles les 1 er &11.11,<br />

6/4€, Grat. -16 ans, Pass lille3000 (15€ - offrant TR dans de nombreux musées du Nord-Pas-de-<br />

Calais, de belgique et de Paris), visites guidées sam&dim 11h.<br />

www.lille3000.com


58<br />

e x p o s i t i o n |<br />

texte ¬ Judith Oliver<br />

photo ¬ Kiss, serie X-Ray<br />

© Wim Delvoye<br />

Expressions belges<br />

Alors qu’en Belgique, les communautés s’opposent au nom de la dualité culturelle<br />

et linguistique, le Fresnoy décline le sujet de sa prochaine expo au singulier.<br />

« ABC » ausculte comme un tout « l’Art Contemporain Belge ». Présentés côte-à-<br />

côte, plasticiens flamands et wallons affichent une même irrévérence burlesque.<br />

« Ce qui est tout à fait fascinant dans la scène contemporaine belge, entame,<br />

enthousiaste, le commissaire d’exposition Dominique Païni, c’est ce mouvement<br />

dialectique entre des pratiques conceptuelles et une forme de post-dada potache<br />

». Ce mélange entre « méditatif et burlesque » apparaît bel et bien en filigrane,<br />

malgré la grande hétérogénéité de démarches et de sujets. Il est manifeste dans<br />

les œuvres qui, sous couvert de rire, questionnent fondamentalement l’identité<br />

nationale, comme celle de Pol Piérart, ou l’art et ses institutions (Coppers,<br />

broodthaers, Delvoye, Lizène ou Robin). Pour paraphraser Dominique Païni, ces<br />

artistes déjouent avec brio le sérieux de l’art « qui s’engage » comme la réserve<br />

chic de l’art minimaliste. Pour autant, l’exposition creuse d’autres pistes et évite<br />

toute tentation réductrice en présentant, par exemple, des travaux étonnement<br />

austères. AbC se contente de dessiner des « constellations cohérentes d’artistes »,<br />

qui tantôt partagent un attrait pour l’ambivalence des matériaux (Dekyndt, balleux,<br />

François), tantôt mettent leur corps à l’épreuve. Tantôt jouent sur l’animalité et son<br />

image. un passionnant b.a.-ba. /<br />

❥<br />

ABC – ART CONTEMPORAIN BELGE<br />

jusqu’au 31.12, Tourcoing, Fresnoy, mer, jeu, dim, 14h>19h, ven&sam 14h>21h, 3,80/3€,<br />

+33 320 28 38 00


60<br />

e x p o s i t i o n |<br />

texte ¬ Edlef Kowalyk<br />

photo ¬ Jan Fabre, Les<br />

messagers de la mort décapités,<br />

L’annonciateur du froid © Coll.<br />

du musée départemental de<br />

Flandre, Cassel, Jacques Quecq<br />

d’Henripret<br />

Flâneries flamandes<br />

On connaissait Cassel pour son centre ville pittoresque, ses façades renaissance,<br />

sa vue imprenable (176m !) et ses petits estaminets. Mais on ignorait<br />

son passé de cité rebelle et son rôle dans l'insurrection des villes flamandes<br />

en 1430. Aujourd'hui Cassel renoue fièrement avec son passé et inaugure un<br />

musée dédié à la Flandre. Visite guidée.<br />

Drôle d'histoire que celle de l'Hôtel Noble-Cour. Fondé par Jeanne de Flandre au<br />

xi e siècle, cet élégant bâtiment de briques a longtemps servi de cour de justice<br />

locale avant de devenir tour à tour auberge, école, état-major du maréchal Foch...<br />

puis musée ethnographique. Après 13 ans d'une fastidieuse rénovation (charpentes,<br />

sols et fondations) il offre désormais une vitrine de choix à la culture flamande.<br />

une métamorphose soutenue par de nombreuses acquisitions d'art ancien (Van<br />

Dyck, Van der Heyden, Tattegrain...) et contemporain (Fabre, Coppers). Le parcours<br />

comme les œuvres fourmillant de détails sont susceptibles d'intéresser tout le<br />

monde. Le néophyte sourira à la vue des animaux peu réalistes qui entourent Adam<br />

et Ève dans Le Paradis terrestre. Venu pour les chefs-d'œuvre, l'amateur averti relèvera<br />

certainement l'originalité de cette vierge du xv e sur laquelle le commanditaire<br />

est représenté les yeux fermés, c'est à dire mort. Parallèlement, le musée accueille<br />

pour son inauguration une sublime exposition temporaire sur la représentation du<br />

corps féminin dans la peinture flamande aux xvi e et xvii e siècles. Avec, pour point<br />

culminant, un magnifique grand format de Van Dyck, Antiope et Jupiter. /<br />

❥<br />

MUSéE DéPARTEMENTAL DE FLANDRE<br />

Cassel, Grand Place, mar>sam, 10h>12h30, 14h>18h, dim 10h>18h, 5/3€, +33 359 73 45 59<br />

À voir / Exposition temporaire : Sensualité et Volupté, jusqu'au 23.01.11


62<br />

e x p o s i t i o n |<br />

Pipe-show<br />

texte ¬ Raphaël Nieuwjaer<br />

photo ¬ Stéphane Dabrowski<br />

Reprise à Gand de l'exposition Tati, deux temps, trois mouvements, présentée<br />

l'an dernier à la Cinémathèque Française. Ou comment faire entrer la critique<br />

de la modernité, notamment architecturale, dans un cloître de Carmes. Merci<br />

Macha Makeïeff.<br />

Exposer le cinéma n'est pas chose aisée. Ce n'est souvent qu'une triste dissection :<br />

ouvrir l'écran pour en sortir des objets qui dévoilent leur sordide banalité, n'ayant<br />

jamais eu de sens que par la transfiguration de la pellicule. On n'échappe pas ici<br />

à l'écueil : la bicyclette de Hulot, le mobilier des Arpel, une carcasse de voiture, un<br />

Oscar (un brin défraîchi...), etc., etc. Fétichisation par la culture des objets dont<br />

Tati moquait la fétichisation par l'industrie, avec, comme totem, la pipe géante qui<br />

trône au milieu du cloître (les freudiens apprécieront). Comprimé dans un espace<br />

haut mais étroit (on embrasse la salle d'un regard), Makeïeff crée néanmoins d'intéressants<br />

jeux d'échelle. Entre les maquettes et les lieux reproduits en taille réelle<br />

(le couloir de Playtime), le visiteur glisse d'un film à l'autre, d'un extrait à sa propre<br />

présence au monde, avec un léger vertige. L'autre curiosité est une installation<br />

vidéo sur six écrans, offrant une analyse ludique et profonde de l'art du maître (à<br />

voir sur la banquette des Arpel !). On espère en tout cas de tout coeur qu'un Hulot<br />

(ou un enfant...) animera les objets de sa présence, passant outre les « Interdit de<br />

toucher » pour enfin faire soupirer le siège de Playtime ! /<br />

❥<br />

JACQUES TATI - DEUx TEMPS, TROIS MOUVEMENTS<br />

jusqu’au 16.01, Gand, Centre Culturel Provincial-Caermersklooster, 8/6€, + 329 269 29 10<br />

Tous les jours sauf lundi de 10 à 17h. Fermé les 25.12 et 1.01


64<br />

e x p o s i t i o n |<br />

texte ¬ Roberto Curbelo - photo ¬ Giancarlo Romeo texte ¬ Edlef Kowalyk- photo ¬ Georges Clairin<br />

L'Entrée au harem © The Walters Art Museum,<br />

Baltimore, Maryland<br />

México : esperado /<br />

inesperado<br />

Sous la verrière du bPS 22, un ensemble<br />

de pièces patiemment accumulées par<br />

deux collectionneurs mexicains : Isabel<br />

et Agustín Coppel. émaillé d'œuvres<br />

encore jamais montrées en belgique, le<br />

parcours jongle entre traditions et points<br />

de vue inédits. Car au-delà des quelques<br />

noms familiers (Matta-Clark, Rusha, Cattelan,<br />

Álvarez bravo, Levitt, Eggleston,<br />

Guzmán...) l'exposition rappelle que le<br />

Mexique est une terre méconnue. S'y<br />

sont succédés Graziela Iturbide, Gabriel<br />

Orozco, Abraham Cruzvillegas... autant<br />

de partisans d’un art cru, matériel, mais<br />

non dénué d’une certaine distance. Ensemble,<br />

ils ont fait de leur pays contrasté<br />

un acteur majeur de la scène artistique.<br />

Et, de génération en génération, ont perpétué<br />

une vision de l’art « où l’individu<br />

réagit à son environnement, urbain, magique<br />

ou social ». Viva Mexico ! /<br />

❥<br />

jusqu'au 28.11, Charleroi, bPS 22, Espace<br />

de création contemporaine de la province<br />

du Hainaut, mer>dim, 12h>18h,<br />

+32 71 27 29 71<br />

L'orientalisme<br />

en Europe<br />

Le harem et ses odalisques, l'égypte<br />

et ses mystérieux vestiges, les ruelles<br />

pittoresques et marchés colorés...<br />

aujourd'hui encore, notre vision des<br />

cultures maghrébines et moyen-orientales<br />

charrie ces images de cartes<br />

postales. De Delacroix à Kandinsky :<br />

l'orientalisme en Europe propose de<br />

revenir sur leur origine en auscultant<br />

un phénomène culturel apparu fin<br />

xviii e . La fascination pour l'orient qui<br />

naît alors, alimentée par l'actualité<br />

(conquête de l'égypte puis d'Alger,<br />

ouverture du Canal de Suez) et les<br />

voyages, atteint des sommets au milieu<br />

du x i x e . Dans les sphères artistiques,<br />

l'observation ethnographique se<br />

mêle aux fantasmes. En témoignent<br />

ces 160 toiles enrichies d'éclairages<br />

historiques : de Delacroix à Matisse<br />

en passant par Ingres et Gerôme. /<br />

❥<br />

jusqu'au 09.01, bruxelles, Musée royaux<br />

des beaux-arts, mar>dim, 10h>17h, 8/5€,<br />

+32 2 508 32 11, www.expo-orientalisme.be


66<br />

e x p o s i t i o n |<br />

agenda<br />

Turkanas.<br />

Les premiers derniers hommes<br />

Photographe de guerre chevronné, Roger<br />

Job dénonce aujourd'hui l'impact du<br />

réchauffement climatique sur le mode<br />

de vie des Turkanas, l'une des dernières<br />

tribus nomades d'Afrique. Les premiers<br />

derniers hommes, pour lequel il a reçu<br />

le Nikon Press Photo Award en 2009,<br />

retrace la lutte de ce peuple pastoral<br />

pour préserver un bétail culturellement<br />

et économiquement central. un véritable<br />

voyage au bout de l'enfer, là où il fait<br />

toujours... toujours très chaud.<br />

❥ CHARLEROI, jusqu'au 16.01, musée de la photographie,<br />

mar>dim, 10h>18h, +32 7 136 46 45<br />

Des veines, au ciel, ouvertes –<br />

G. Penone<br />

Figure incontournable de l’Arte povera,<br />

Penone explore depuis un demi-siècle<br />

les relations du corps à la nature. Avec<br />

une place centrale occupée par l’arbre<br />

et la forêt, comme en témoignent la<br />

trentaine de sculptures, photos et bronzes<br />

historiques ou récents présentés au<br />

Mac’s. Penone écorche, épluche, moule,<br />

assemble les morceaux de bois, cite les<br />

formes des branches et des feuilles. Et<br />

transcende les relations existant entre<br />

art et nature. une œuvre majeure !<br />

❥ HORNU, jusqu’au 13.02, MAC’s, mar>dim,<br />

10h>18h, 6/4€, +32 65 65 21 21.<br />

Turkanas © Roger Job<br />

Les esquimaux vus par<br />

Matisse esquimaux<br />

© Masque Inuit, F.<br />

Kleinefenn<br />

Les esquimaux vus par Matisse<br />

Contrairement à ce qu’annonce le titre, il<br />

est moins question du maître Fauve que<br />

de son gendre, le critique d’art George<br />

Duthuit. Au contact des surréalistes,<br />

pendant la guerre, ce dernier découvre<br />

la richesse symbolique de l’art Inuit. Partageant<br />

son intérêt, Matisse collabore à<br />

un remarquable essai poétique illustré.<br />

On en savoure les planches originales<br />

au milieu de masques Inuit prêtées par<br />

le musée de boulogne-sur-mer.<br />

❥ LE CATEAU-CAMBRéSIS, du 7.11 au 6.02,<br />

Musée Matisse, tlj (sf mar.), 10h>18h,<br />

+33 327 84 64 50<br />

La Part des Faux<br />

+ Maître d'Art et Art du Faux<br />

Les notions d'authenticité et de reproduction<br />

dans l'art sont analysées à travers<br />

deux expositions. La première (MFW),<br />

menée d'une main de maître par J-J.<br />

Tachdjian, nous offre une vraie-fausse<br />

leçon d'histoire de l'art : l'académisme<br />

revu au stylo bic, la peinture réinventée<br />

aux Letrasets... sans oublier la figuration<br />

spéculative, un courant inventé de<br />

toutes pièces. Au Colysée, J. Chérigié et<br />

E. Morales revisitent des grands classiques<br />

au format carte postale.<br />

❥ LILLE, jusqu'au 28.11, maison Folie de<br />

Wazemmes, +33 320 78 20 23 et du 6.11 au<br />

5.12, Lambersart, Colysée, +33 320 00 60 06


68<br />

e x p o s i t i o n |<br />

agenda<br />

Tadeusz Kantor, l’époque du garçon<br />

Tadeusz Kantor, ce nom vous semble<br />

familier ? Logique, ce dramaturge<br />

polonais est un habitué de la capitale<br />

des Flandres. Mais, cette fois, point de<br />

rideau rouge. Sur les murs de l'Hospice<br />

Comtesse, une série de dessins décline<br />

l'un de ses motifs favoris, la figure du<br />

jeune garçon. Dans les salles, la polyvalence<br />

de l'artiste s'épanouit, toute<br />

en cohérence. Aux croquis et peintures<br />

d'une apparente naïveté répond la projection<br />

de sa Classe Noire, célèbre prolongement<br />

de son manifeste théâtral.<br />

❥ LILLE, jusqu'au 17.12, Hospice Comtesse,<br />

lun, 14h>18h, mer>dim, 10h>12h30,<br />

14h>18h, +33 328 36 84 00<br />

Alter Ego<br />

Si vous dites à votre enfant que Pinocchio<br />

est un has been, vous vous<br />

exposez à une avalanche de larmes<br />

bien méritée. Par contre, si vous l'emmenez,<br />

l'air de rien, voir les installations<br />

et courts-métrages d'Alter Ego,<br />

il parviendra à cette conclusion de<br />

lui-même. Et sans pleurs (miracle !).<br />

Car ici, il est question d'animation, de<br />

3D, de poupées virtuelles, bref, de ces<br />

marionnettes sans fil que manie avec<br />

brio le studio belge Zorobabel.<br />

❥ LILLE, jusqu’au 19.12, maison Folie de Moulins,<br />

mer>dim, 14h>19h, + 33 320 95 08 82<br />

Extra, Artificial Landscape<br />

outpost © Mathilde<br />

Lavenne et Matt Rowe<br />

Extra<br />

Manières noires, Raf<br />

Simons, Collection MoMu<br />

© Hugo Maertens<br />

Amateurs de dessins, réjouissez-vous !<br />

La pointe graphique envahit l'espace le<br />

Carré... pour mieux s'affranchir de la<br />

contrainte du plan. Aux murs, un très<br />

large spectre de pratiques. Au service<br />

d'une quête introspective (les écorchés<br />

de L. Nicola), d'une réflexion sur le<br />

temps et la disparition (W. Krokaert,<br />

N. Fouré ou b. Gadenne), le dessin se<br />

mue en formes 3D (Mathilde Lavenne,<br />

Matt Rowe), et le trait, en élastiques<br />

tendus entre les murs (Sai Hua Kuan).<br />

❥ LILLE, du 18.11 au 9.01, espace le Carré,<br />

mer>sam, 14h>19h, dim 10h>13h, 15h à 18h,<br />

+33 320 15 13 21 (Malterie)<br />

Manières noires<br />

Symbole de mort ou d'insoumission, synonyme<br />

d'élégance et de raffinement,<br />

le noir s'est drapé de significations pour<br />

le moins antinomiques. C'est peut-être<br />

ce qui justifie la fascination des artistes<br />

pour cette tonalité longtemps considérée<br />

comme une non-couleur. Plasticiens<br />

(Dubuffet, broodthaers, boltanski…),<br />

designers (Wanders, Dixon), dessinateurs<br />

(Tardi, Pratt), photographes (Sugimoto),<br />

stylistes (Chanel, Westwood...) :<br />

Manières Noires fait toute la lumière<br />

sur l'usage du noir dans les arts.<br />

❥ MONS, jusqu'au 13.02, bAM, mar>dim,<br />

12h>18h, +32 65 40 53 30


70<br />

e x p o s i t i o n |<br />

agenda<br />

Degas Sculpteur<br />

Pendant près de quatre mois, La Piscine<br />

se donne des airs de musée d'Orsay.<br />

Et pour cause ! Pour prolonger son<br />

exceptionnelle donation de 2001, la<br />

célèbre institution parisienne prête au<br />

musée d'art et d'industrie de Roubaix<br />

une série de 73 bronzes et modèles de<br />

cire de Degas. Accompagnés de gravures,<br />

dessins et tableaux du maître.<br />

Ces sculptures déclinent un sujet de<br />

prédilection de cet impressionniste :<br />

la danse et le mouvement.<br />

❥ ROUBAIx, jusqu'au 16.01, La Piscine,<br />

mar>jeu, 11h>18h, ven 11h>20h, we 13h>18h,<br />

+33 320 69 23 69.<br />

François Génot,<br />

sur la route d'Eppe Sauvage<br />

Pour apprécier les œuvres du touche-àtout<br />

François Génot, il nous faut emprunter<br />

la fameuse route d'Eppe Sauvage.<br />

Au point de départ, on découvre une installation<br />

imaginée pour la Vitrine Paulin,<br />

soit un entremêlement de plantes qui<br />

semblent reprendre leurs droits sur la<br />

brique. Ensuite, direction la Maison du<br />

Val Joly, à Eppe Sauvage. Là, l'enchevêtrement<br />

végétal se donne à voir sous les<br />

traits d'un monumental fusain.<br />

❥ SOLRE-LE-CHâTEAU, jusqu'au 9.01, Vitrine<br />

Paulin et Eppe Sauvage, maison du Val Joly,<br />

+33 327 61 83 76<br />

Eugène Leroy<br />

© ADAGP 2010<br />

Eugène Leroy,<br />

Exposition du centenaire<br />

Habiter poétiquement<br />

le monde © Willem Van<br />

Genk, KLM Donation,<br />

L’Aracine LaM<br />

Artiste atypique, jeux de textures<br />

uniques, Eugène Leroy (1910-2000)<br />

s'est toujours situé en marge de la<br />

scène artistique française. Loin des<br />

préoccupations du marché de l'art,<br />

il a mené ses recherches dans la<br />

contemplation solitaire des grands<br />

maîtres. Pour son centenaire, le Muba<br />

de Tourcoing lui rend un vibrant hommage<br />

à travers 150 peintures dont<br />

les nombreuses toiles inédites de la<br />

donation des fils Leroy (2009).<br />

❥ TOURCOING, jusqu'au 31.03.11, Muba,<br />

13>18h, sauf mardi, +33 320 28 91 60<br />

Habiter Poétiquement le monde<br />

L'artiste, par son œuvre, permettrait de<br />

comprendre le monde. Cette idée, dans<br />

la pure tradition romantique, sert de<br />

point de départ à la première exposition<br />

temporaire du LaM. un impressionnante<br />

rapprochement d'art brut, d'art<br />

moderne et contemporain (350 œuvres),<br />

qui nous conduit de petites séries<br />

obsessionnelles en installations monumentales,<br />

en compagnie de « fous » et<br />

poètes (Michaud, Mallarmé...), d'artistes<br />

(beuys, broodthaers, Filliou, André...) et<br />

de cinéastes (Fleischer, Levitt...).<br />

❥ VILLENEUVE D'ASCQ, jusqu'au 30.01, LaM,<br />

mar>dim, 10h>18h, +33 320 19 68 88.


74<br />

théâtre & d a n s e |<br />

What’s next ?<br />

texte ¬ Judith Oliver<br />

photo ¬ Ivo Dimchev - Some<br />

Faves © Maryan Ivanon<br />

Next ? Ce festival coproduit par 5 structures culturelles belges et françaises<br />

porte plutôt bien son nom. En 15 jours, 3 week-ends, et 50 représentations,<br />

il sonde quelques-unes des tendances contemporaines des arts<br />

vivants. Performances hybrides, théâtre documentaire, retour en force<br />

du collectif… de part et d’autre de la frontière, on regarde vers l’avenir.<br />

Attention ! « Il ne s’agit pas d’une quête absolue de nouveauté, ni d’un panorama de<br />

l’innovation » prévient Didier Thibaut, directeur de la Rose des Vents et cofondateur<br />

du festival. Il nous rassure : la performance ou la porosité des formes ne sont pas des<br />

phénomènes neufs. Mais Didier Thibaut précise « Quand on élabore la programmation,<br />

chacun défend, parmi ces formes contemporaines, certains partis-pris. Next est une<br />

sorte de manifeste, qui définit ce qu’est, selon nous, la modernité aujourd’hui ». Fruit<br />

d’une véritable collaboration transfrontalière (choix au consensus), le festival jouxte en<br />

effet des acceptions différentes de la « modernité ». En belgique, elle semble davantage<br />

rimer avec performance (Dimchev, baehr, bauer, berlin, Abattoir Fermé, Superamas…)<br />

et danse contemporaine. En France, Didier Thibaut défend davantage les formes<br />

théâtrales, même si aucune n’est académique. Prenez le maître de la déconstruction<br />

Hubert Colas, l’oppressante Comida Allemana de Cristian Plana ou le théâtre documentaire<br />

de Tatiana. Frolova. Entre les grands plateaux réservés aux stars (Ian Fabre<br />

ou Olivier Dubois), et les petites formes émergentes (programme Next Generation)<br />

gageons que vous trouverez votre propre définition ! /<br />

❥ NExT003<br />

du 18.11 au 4.12, Courtrai (budascoop et Kortrijkse Schouwburg), Tournai (maison de la Culture),<br />

Villeneuve d’Ascq (Rose des Vents), et Valenciennes (Phénix), de 7 à 19€, www.nextfestival.eu


76<br />

théâtre & d a n s e |<br />

texte ¬ Faustine Bigeast - photo ¬ Pierre Nydegger<br />

1973<br />

On vous entend déjà : « L’Eurovision ?<br />

Kitsch! Tristement ringard ! ». Alors,<br />

aller voir sur scène le calque scrupuleux<br />

du cru 1973, très peu pour<br />

vous… Pourtant, vous auriez tort de<br />

vous braquer. Certes, 1973 reproduit<br />

le rituel d’une très ancienne édition et<br />

convoque ses candidats par l’entremise<br />

d’interprètes costumés de seyants<br />

pattes d’éph. Mais ce spectacle ne<br />

verse pas dans la nostalgie gratuite.<br />

Conceptuel, il repose sur un travail<br />

de reprise qui ressuscite le passé<br />

autant qu’il le tient à distance. Ainsi,<br />

lors d'intermèdes réflexifs, Massimo<br />

Furlan évoque les notions de culture<br />

populaire et d’histoire musicale, interrogeant<br />

le souvenir ou l’évolution<br />

du divertissement. Et, il distille un<br />

burlesque rafraîchissant, dénué de<br />

toute moquerie. /<br />

❥<br />

10.11, 20h, Douai, Hippodrome, 22/16/9€,<br />

+33 327 99 66 66,<br />

www.hippodromedouai.com<br />

Le Tangible<br />

1989. Jolente De Keersmaeker, Damiaan<br />

De Schrijver, Waas Gramser et Frank Vercruyssen<br />

quittent le Conservatoire d’Anvers,<br />

bien décidés à fonder leur compagnie<br />

et affirmer leur différence. Pour le<br />

nom, les idées fusent, mais gagnés par<br />

l'épuisement, le quatuor s'accorde sur<br />

« STAN », acronyme de Stop Thinking<br />

About Names . L’esprit du grand Stan<br />

est là. Défendant « la destruction de<br />

l'illusion théâtrale, le jeu dépouillé », la<br />

compagnie produit des spectacles sans<br />

fards, où l'acteur n'hésite pas à assumer<br />

son désaccord vis-à-vis de son personnage.<br />

Le Tangible ne déroge pas à la règle,<br />

et la sobriété célébre la complexité<br />

humaine. Seuls face à un écran, six danseurs<br />

et acteurs évoquent, à travers un<br />

échange épistolaire entre une Syrienne<br />

et un Palestinien, la situation du Moyen<br />

Orient. Juste et sans pathos. /<br />

❥<br />

texte ¬ Nicolas Blondeau - photo ¬ Brynjar Vik<br />

16 et 19.11, 20h, 17 et 19.11, 19h, Dunkerque,<br />

bateau-feu, de 6 à 19€,<br />

+33 328 51 40 40.<br />

du 16 au 18.12, 20h30, Anvers, Monty,<br />

14/12e, 03 238 91 81


78<br />

théâtre & d a n s e |<br />

Créations d’hiver<br />

texte ¬ Marion Quillard<br />

photo ¬ Impromptus<br />

© Sébastian Bolesch<br />

Chez les fondus de danse contemporaine, le festival December Dance<br />

fait son petit effet. Cette année encore, on devrait y découvrir des chorégraphes<br />

méconnus (voire inconnus !) au gré d’un road trip quasi initiatique.<br />

Destination : l’Europe centrale.<br />

December Dance, c’est un festival de danse qui a lieu en décembre. Jusque-là, ça<br />

va. Mais, c’est aussi une manifestation qui alterne depuis quatre ans carte blanche à<br />

un chorégraphe et focus sur une région du monde, histoire que le spectateur étourdi<br />

suive un peu les années paires et impaires (sympa, non ?). Pour corser le tout, December<br />

Dance a lieu cette année en collaboration avec le bruges Central, un festival organisé<br />

jusqu’en janvier dans ladite ville, et qui a pour thème l’Europe centrale. Vous pourrez<br />

donc découvrir le meilleur de la scène contemporaine lettone, hongroise, roumaine,<br />

ou encore serbe : « Beaucoup de compagnies très jeunes, audacieuses, avant-gardistes,<br />

explique Samme Raeymaekers, coordinateur du festival. Ce sont souvent de petites<br />

formes, car dans cette région, l’argent public ne subventionne que les ballets… »<br />

Au total, 17 pièces seront présentées, dont 11 créations.« Ça aurait pu être très<br />

difficile de trouver des gens capables de se produire sur une grande scène, concède-t-il.<br />

Mais heureusement, les incontournables que sont Sasha Waltz (chorégraphe<br />

allemande) et Joseph Nadj (Français d’origine magyare) ont répondu présents. »<br />

La première présente Impromptus, une chorégraphie intimiste sur la musique, live,<br />

de Schubert. Le deuxième dévoilera Cherry-Brandy et rejouera Les Corbeaux. /<br />

❥<br />

DECEMBER DANCE FESTIVAL<br />

du 1 au 12.12, bruges, divers lieux/divers prix, +32 70 22 33 02, www.decemberdance.be<br />

le 2.12, 20h, MAZ, Les Corbeaux (J. Nadj), 15€ // les 4 et 5.12, 20h, Concertgebouw, Impromptus<br />

(S. Waltz), de 14 à 30€ // le 10.12, 20h, Stadsschouwburg, Cherry-Brandy (J. Nadj), de 13 à 26€


80<br />

théâtre & d a n s e |<br />

Le parcours de blanca Li est à l'image de<br />

ses créations : foisonnant, inclassable,<br />

et définitivement marqué par une douce<br />

folie. Avec son Jardin des Délices, créé<br />

l'année dernière, la chorégraphe, danseuse<br />

et réalisatrice espagnole le prouve<br />

plus que jamais. Inspirée par le triptyque<br />

de Jérôme bosch qu'elle contemplait enfant<br />

au Prado (Madrid), elle a imaginé<br />

cette succession de tableaux remarquablement<br />

fantaisistes. « Bosch parle<br />

des obsessions de son époque, mais<br />

avec une liberté totale. J'ai voulu que<br />

l'ambiance de création se situe dans<br />

la même veine. Pas question de verser<br />

dans le côté infernal et sombre. Je me<br />

suis délibérément placée du côté des<br />

délices », confiait-elle. Et en effet. Pluie<br />

de fraises, bestiaire cocasse... ce spectacle<br />

en forme de cabaret déluré regorge<br />

d'idées novatrices et farfelues. /<br />

❥<br />

texte ¬ Louise Padox - photo ¬ Arnold Jerocki texte ¬ Louise Truffaut - photo ¬ Sylvain Granjon<br />

Le jardin<br />

des Délices<br />

20.11, 20h30, béthune, Théâtre de<br />

béthune,18/15€, +33 321 64 37 37<br />

Miam Miam<br />

C’est joyeusement foutraque. C’est subtil,<br />

aussi. élégant. Normal, Miam Miam<br />

est la dernière création d’édouard baer.<br />

Fidèle au verbe spontané et poétique<br />

qui fait son unicité au sein du sérail<br />

artistique français, le comédien y déploie<br />

son univers d’hurluberlu patenté.<br />

Il endosse de nouveau le rôle de Luigi<br />

Prizzoti, personnage inénarrable dont<br />

la Folle et véritable vie a déjà égayé<br />

les planches. Entouré d’une troupe qui<br />

compte – entre autres – Atmen Kelif,<br />

Lionel Abelanski, Alka balbir, il devient<br />

le maître d’un théâtre transformé<br />

en restaurant, faute de spectateurs.<br />

Sa pièce, dont le rythme enlevé sait<br />

s’apaiser, se nourrit de quiproquos plus<br />

signifiants qu’ils n’en ont l’air. Mêlant<br />

cabaret et music-hall dans un esprit<br />

« boulevard », elle nous laisse alors<br />

brillamment rêveurs. /<br />

❥<br />

20.11, 20h30, Roubaix, Colisée, 39/8€,<br />

+33 320 24 07 07<br />

26 & 27.11, 20h30, Woluwe Saint-Lambert,<br />

Wolubilis, 45/40/29€, +32 2 761 60 30


agenda<br />

Babel (words)<br />

5 > 7.11 Chor. S. Larbi Cherkaoui / b. Jalet<br />

Après le Shaolin (Sutra), Sidi Larbi Cherkaoui<br />

s'attaque au mythe de la tour<br />

de babel, parabole sur la naissance<br />

des langues et donc de l'incommunicabilité<br />

entre les hommes. Sur les<br />

planches, les danseurs cristallisent à<br />

eux seuls la diversité du monde : ils<br />

sont jeunes, vieux, chichement vêtus<br />

ou perchés sur des hauts talons. Ils<br />

sont Africains, Asiatiques, Européens,<br />

Indiens. Ensemble, ils esquissent une<br />

version alternative du mythe, dans<br />

laquelle les gestes se substituent à la<br />

langue et génèrent l'harmonie.<br />

❥ 20h (sf dim, 16h), Lille, Opéra, de 5 à 21€,<br />

+33 820 48 90 00<br />

C'est pas nous !<br />

7, 8 & 10.11 G. Defacque / F. Godard<br />

C'est pas nous utilise le traditionnel<br />

repas de famille pour malmener deux<br />

couples de générations différentes :<br />

des trentenaires et leurs parents. Au<br />

cours de leurs rencontres, les quatre<br />

convives, clairement déjantés, vont se<br />

battre pour la palme du loufoque tant<br />

leurs vies et leurs analyses de l'actualité<br />

semblent surréalistes. une pièce<br />

dont la légèreté cache toujours une<br />

grande part de vérité !<br />

❥ 20h (sf dim 17h), Lille, Prato, 17/13€,<br />

+ 33 320 52 71 24<br />

babel words © Maarten<br />

Vanden Abeele<br />

Mary Stuart<br />

8 > 17.11<br />

F. Schiller / S. Seide<br />

Marie Stuart © Pidz<br />

Stuart Seide poursuit sa réflexion sur<br />

la relation entre les femmes et le pouvoir<br />

et appuie sa nouvelle création sur<br />

l'œuvre de l'écrivain allemand Friedrich<br />

Schiller. à partir de ce conflit entre<br />

deux reines, il pointe les agissements<br />

cruels d'une femme autoritaire contre<br />

une autre, Mary Stuart, en quête de<br />

liberté, sensuelle et naïve, élevée ici<br />

au rang d'héroïne romantique.<br />

❥ 20h (sf dim, 16h, rel. lun et 11.11), Lille, Théâtre<br />

du Nord, de 10 à 23€, + 33 320 14 24 24<br />

Le Cirque Invisible<br />

12>14.11 V. Chaplin / J.b Thierrée<br />

Voici trente ans que ces deux génies<br />

de la piste révolutionnent le cirque à<br />

grands renforts de poésie et d'humour.<br />

Jean-baptiste Thierrée et Victoria Chaplin<br />

ne se lassent pas de nous faire<br />

rêver. Lui, en magicien comique et attachant.<br />

Elle, en danseuse insolite, qui<br />

de costumes complexes en prothèses<br />

inattendues (voiles, ombrelles...), se<br />

métamorphose constamment. D'un<br />

tournemain, ces deux complices transforment<br />

la réalité, le trivial, en tableau<br />

onirique ou en situation burlesque.<br />

à ne pas manquer !<br />

❥ 20h30, (sf dim 17h), Roubaix, Colisée,<br />

32/8€, + 33 320 24 07 07


Le Cirque Invisible © DR<br />

My Life is a Jukebox<br />

18 & 19.11<br />

A. Lepla / L. Lost / Cie 2L<br />

My life is a jukebox<br />

© Seb Demilly<br />

Avec cette nouvelle création, la compagnie<br />

2L (aka le groupe de rock Luna Lost)<br />

s'attache à la relation intime entre musique<br />

et mémoire. Qu'évoque pour nous<br />

Break on through des Doors ou encore<br />

Barbie Girl ? Souvenirs d'enfances, road<br />

trip, coup de blues...Tels des sociologues,<br />

les artistes ont récolté nos émotions par<br />

le biais de témoignages audio ou vidéo.<br />

Sur scène ils offrent un spectacle singulier<br />

qui mêle performance musicale, patrimoine<br />

culturel et parcours individuels.<br />

❥ 20h, Douai, Hippodrome, 15/8,5€,<br />

+ 33 327 99 66 66<br />

Une guerre personnelle<br />

23>26.11 T. Frolova<br />

Fondatrice du premier théâtre indépendant<br />

de Russie, Tatiana Frolova, met en<br />

scène le récit d'Arkadi babtchenko, un<br />

jeune Moscovite de 18 ans envoyé faire<br />

la guerre en Tchétchénie. Fidèlement au<br />

livre, la pièce donne une vision neutre<br />

et impersonnelle de ce conflit atroce où<br />

la barbarie règne jusque dans l'armée<br />

russe décrépie et corrompue. La mise<br />

en scène soignée pour garantir une parfaite<br />

immersion, mobilise images, bruits,<br />

odeurs mais aussi sensations tactiles.<br />

❥ 20h, Roubaix, Théâtre de l'Oiseau Mouche,<br />

14/7€, +33 320 61 96 96<br />

une guerre personnelle<br />

© DR<br />

Le Grand C © Christophe<br />

Raynaud De Lage<br />

Le Grand C<br />

23.11 Cie XY<br />

Tels des avions de papier, les corps<br />

s'envolent avec légèreté, propulsés par<br />

une catapulte humaine. Pyramides, colonnes<br />

et autres structures vivantes se<br />

construisent puis se défont pour façonner<br />

un univers étrange et beau où les codes<br />

sont exclusivement corporels. Avec<br />

cette parabole sur l'harmonie, les 18<br />

acrobates de la compagnie XY réinventent<br />

pertinemment leur art. Tenez-vous<br />

bien, ce sont les filles qui portent !<br />

❥ 20h, Maubeuge, La Luna, 11/8€,<br />

+ 33 327 65 65 40<br />

Comida alemana<br />

(Le déjeuner allemand)<br />

26 & 27.11, 30.11>2.12<br />

T. bernhard / C. Plana<br />

Cristían Plana reprend ce terrifiant « dramuscule<br />

» antifasciste de bernhard pour<br />

l'adapter au contexte chilien. Malgré<br />

la beauté des lieders de Schubert, le<br />

malaise domine dans cette cave étroite<br />

de la colonie, terre d'accueil d'anciens<br />

nazis en Amérique Latine. Au cœur de<br />

l'intrigue, des enfants, forcés de chanter<br />

devant des officiels. On devine pas à pas<br />

les sévices qu'ils ont subis. 50 minutes<br />

intenses sur l'impuissance des victimes<br />

face aux horreurs de l'idéologie nazie.<br />

❥ 20h30 (ven), 19h30 (sam), Calais,<br />

Le Channel, 6€, + 33 321 46 77 00<br />

83<br />

théâtre & d a n s e |


84<br />

théâtre & d a n s e |<br />

agenda<br />

Grupo Corpo<br />

24 & 25.11 R. Pederneiras<br />

Qu'il est bon de mélanger la samba<br />

et la capoeira à la danse classique et<br />

moderne ! Détenteurs de ce cocktail explosif,<br />

la compagnie brésilienne Grupo<br />

Corpo présente un spectacle pimenté et<br />

chatoyant sous l'égide du chorégraphe<br />

Rodrigo Pederneiras. Au rythme d'une<br />

trame sonore empreinte du folklore brésilien,<br />

on est conquis par la vitalité de ce<br />

spectacle et... de ses déhanchements.<br />

❥ 20h, Valenciennes, Le Phénix, 28/22€,<br />

+ 33 327 32 32 32<br />

Davaï Davaï<br />

24, 26 et 27.11 b. bouchelaghem / Top 9<br />

« Avance, avance ! », le titre invite à évoluer.<br />

à l'instar du collectif Top 9 qui, en<br />

s'associant à brahim bouchelaghem, a<br />

vécu une profonde mutation. Connus<br />

pour leur virtuosité technique depuis<br />

cette battle Of The Year remportée<br />

haut la main en 2008, les breakdancers<br />

russes s'essayent pour la première<br />

fois au registre de la chorégraphie en<br />

salle. Pari réussi : dans les plis des plus<br />

spectaculaires contorsions, chacun se<br />

confie, donne à voir une partie de son<br />

histoire personnelle.<br />

❥ 24.11, 20h, Roeselare, Cultuurcentrum de<br />

Spil, 18/16€, +32 51 265 700<br />

les 26 et 27.11, 20h30, Roubaix, Colisée,<br />

18/15€, +33 320 24 07 07<br />

Grupo Corpo © DR<br />

Davaï Davaï © DR<br />

May B<br />

25 et 26.11 Chor. M. Marin<br />

Sur scène, dix danseurs en rangs serrés.<br />

Poudrés et vêtus de blanc, ils ont<br />

l'air fébriles, hallucinés. Créée en 1981<br />

en hommage à Samuel beckett, May<br />

B a campé à plus de 500 reprises à<br />

travers le monde ses mouvements de<br />

groupe, brusques et saccadés. Partout,<br />

cette pièce d'anthologie a marqué de<br />

ses halètements, de ses sons gutturaux,<br />

de ses images fortes. Trente ans<br />

plus tard, la force d'interpellation de ce<br />

récit des origines est restée intacte.<br />

❥ 25.11, 20h30, Armentières, Vivat, de 6 à<br />

18€, +33 320 77 18 77<br />

26.11, 20h30, Dunkerque, Bateau-Feu,<br />

de 6 à 19€, +33 328 51 40 40<br />

Ennemi Public<br />

du 30.11 au 10.12 H. Isben / Th. Roisin<br />

à mille lieues des Essais de Montaigne et<br />

des conseils municipaux - ses récentes<br />

sources d'inspiration, Thierry Roisin se<br />

frotte ici à un spécialiste de la comédie<br />

acide. Comme toujours, Ibsen brosse une<br />

histoire portée par des personnages complexes<br />

et profonds : alors qu'on s'apprête<br />

à inaugurer un coûteux établissement<br />

thermal, son directeur découvre un risque<br />

sanitaire majeur. En le révélant, l'homme<br />

devient peu à peu un Ennemi public...<br />

❥ 20h, Béthune, Comédie de Béthune,<br />

18/14/8€, +33 321 63 29 19


86<br />

littérature |<br />

Les mots à la bouche<br />

texte ¬ Marie-Lucile Kubacki<br />

photo ¬ Julien Delmaire<br />

© DR<br />

Faire sortir le Slam des ghettos du genre et de la pensée : c’est le programme<br />

que s’est fixé la Générale d’Imaginaire en réveillant « L’Esprit du<br />

Slam ». une semaine pour tordre le cou à quelques idées reçues.<br />

« Non, les slameurs ne sont pas tous des clones de Grand Corps Malade ». Stéphane<br />

Gornikowski dirige la Générale d’imaginaire à grands coups de pieds dans les clichés.<br />

« Le Slam a encore l’image d’un rap intellectuel. C’est un genre qui, par définition, ne se<br />

définit pas et qui est ouvert à quiconque a des choses à dire. Un espace de liberté d’expression.<br />

» Pas de quartier non plus pour l’amateurisme car ici, grande est l’exigence<br />

de qualité. « On veut porter les choses le plus haut possible ». Quitte à tendre la main<br />

à sa sœur injustement rivale, la poésie orale. Pourquoi un slameur sachant slammer<br />

n’aurait pas le droit d’être poète ou romancier ? La compagnie n’a pas attendu l’âge<br />

de raison pour s’en persuader : à 7 ans, la petite Lilloise est devenue grande et elle<br />

a fait son trou dans le paysage artistique français. Le festival « L’Esprit du Slam » est<br />

l’occasion d’enfoncer le clou. « L’esprit du Slam ? C’est de permettre à des hommes en<br />

cravate et à des femmes en tailleur de se régaler autant qu’un jeune à capuche avec sa<br />

bande de potes. » L’Esprit du Slam est multiple. C’est le rendez-vous des jeux de langue<br />

et des arts de la bouche. « Il faut que le Slam essaime. » /<br />

❥<br />

GéNéRALE D’IMAGINAIRE<br />

Festival Les mots de Travers(e) : 5 & 6.11, 20h, béthune, Théâtre Le poche, avec Apropode : Emile<br />

/ Mike Ladd - Infesticons, Jonaz / Rocé // Festival Esprits du Slam : du 27.11 au 4.12, Lille, Théâtre<br />

Massenet et Antre 2, www.slam-lille.com // Mais aussi : Antoine boute / Thomas Suel et Poum Tchak,<br />

le 10.11, 20h, Lille, Antre 2 / Pièces Détachées, le 17.11, 20h, bruxelles, Escale du Nord & 23.11, 20h,<br />

Sallaumines, MAC / [dukcne], le 18.11, 20h, Villeneuve d'Ascq, Esp. Cult. de Lille 1 / Synecrou suivi<br />

d'un concert d'Akpass Apkass, 20.11, 20h, Lille, MFW


chroniques<br />

TOO MUCH FUTURE Michael boehlke<br />

& Henryk Gericke<br />

DILAPIDE TA JEUNESSE Jürgen<br />

Teipel | éd. Allia<br />

Comme d’hab’, Allia fait les choses en<br />

grand. La maison d’édition publie simultanément<br />

deux ouvrages consacrés<br />

à l’émergence du punk rock outre-Rhin.<br />

Côté Ouest, Dilapide Ta Jeunesse (traduction de Verschwende deine<br />

Jugend, hymne nihiliste de DAF) laisse la parole aux protagonistes des différentes<br />

waves germaniques. Mille heures d’entretiens disparates où les acteurs de<br />

ce mouvement (DAF donc, mais également Einstürzende Neubauten, Malaria!,<br />

on en passe…) relatent sans fard mais avec, parfois, une pointe de nostalgie<br />

lumineuse, les balbutiements et ambitions d’un séisme majeur du xx e siècle.<br />

Centré sur l’Est, Too Much Future décrit quant à lui les spécificités de l’expérience<br />

punk derrière le Mur. De la diffusion, difficile, à la réception, impressionnante<br />

: sous ce régime pas très funky, le look dépasse la simple provoc’, et peut<br />

mener à de sévères interrogatoires par la Stasi, qui noyaute rapidement cette<br />

mouvance. Dans ce livre court, on parle moins de musique que de sa mise<br />

en pratique : système D, arrestations, squats, transversalité des disciplines…<br />

Ce diptyque dessine le portrait d’une certaine jeunesse européenne et dévoile,<br />

en creux, une facette méconnue de la culture allemande. Incontournable(s).<br />

192p., 15€ et 448p., 25€. Thibaut Allemand<br />

FRANCE 80<br />

Gaëlle bantegnie | Coll. L'Arbalète /éd. Gallimard<br />

La France de Gaelle bantegnie mange des Danette vanille, écoute<br />

Thriller avec un walkman et boit du Ricqlès sans être ringarde. Il y<br />

a Claire berthelot, adolescente moyenne qui rêve, un peu dégoûtée,<br />

d'embrasser des garçons avec la langue, le visage caché par<br />

une mèche évadée d’un carré plongeant. Et Patrick, mégalo-loser tout droit sorti<br />

d'un sketch de Franck Dubosc, plus occupé à « conclure » avec ses clientes qu'à leur<br />

refourguer ses abonnements Canal +. On tourne les pages comme l'on retrouverait<br />

des Polaroïds oubliés au fond d'une armoire. Même émotion. Le style de France<br />

80 sent le Drakkar Noir et le Galak. un premier roman au passé qui se conjugue<br />

au présent. Vivement le futur. 224 p., 17€. Marie-Lucile Kubaki


LE RèGLEMENT<br />

Heather Lewis |<br />

éd. P.O.L.<br />

Heather Lewis n'a<br />

écrit que trois romans<br />

avant de se<br />

suicider. Livrés dans<br />

le désordre, Le règlement,<br />

son deuxième, parait donc après<br />

son chef-d'œuvre ultime, Attention<br />

(POL, 2007). Plus qu'un brouillon, c'est<br />

une pierre essentielle. Lewis y décrit un<br />

milieu qu'elle a bien connu, celui des<br />

concours hippiques : les rapports de<br />

domination, la bascule du plaisir aristo<br />

au show-business, la grâce, aussi. Elle<br />

approche surtout comme personne<br />

(hormis Selby Jr ?), la mécanique de<br />

l'obsession, du manque, ce violent désir<br />

d'autodestruction qui cherche dans<br />

la drogue, l'alcool ou le sexe, des objets<br />

dérisoires. Portraits âpres et sublimes<br />

d'hommes et de femmes au bord du<br />

gouffre, que seul l'amour pourrait sauver.<br />

440 p., 25€. Raphaël Nieuwjaer<br />

LE SANG ET LA MER<br />

Gary Victor |éd. Vents d’ailleurs<br />

INDIGNATION<br />

Philip Roth |<br />

éd. Gallimard<br />

Philip Roth est, sans<br />

conteste, l’un des<br />

écrivains contemporains<br />

les plus habiles<br />

à délivrer une critique éloquente des<br />

états-unis. Alors, quand il renonce à<br />

sonder les affres de la vieillesse pour<br />

céder une fois encore à ce dessein<br />

littéraire, ses inconditionnels sont<br />

aux aguets. Autant le dire, les risques<br />

de déception sont aussi grands<br />

que l’attente est entière. Mais, Indignation<br />

se révèle surprenant. Dans<br />

le bon sens du terme. La Tache était<br />

porteur de violence, sans être monstrueusement<br />

virulent ; ce dernier roman<br />

en est presque dépourvu. Tout<br />

y est sourd, la vie comme la satire.<br />

Quel procédé serait plus approprié<br />

pour égratigner la pesanteur des années<br />

50 et de leurs codes moraux ?<br />

208 p., 17,90€. Louise Truffaut<br />

Le Sang, c’est celui d’Hérodiane, qui s’écoule tandis qu'elle déroule<br />

le fil de ses souvenirs. La Mer, c’est Estèvel, son frère homosexuel<br />

aimé du dieu des eaux, Agwe. Dans ce conte vaudou cru et<br />

poétique façon Illusions perdues, pas de place pour les bons sentiments.<br />

Paradi est un bidonville de Port-au-Prince, où la concierge,<br />

Dulciné, arrondit ses fins de mois en jouant les mères maquerelles avec ses propres<br />

filles. Le prince charmant a beau avoir les yeux bleus, il brise tout ce qu’il touche,<br />

les jeunes filles noires comme Hérodiane de préférence. Partout, la violence d’une<br />

société « bouffeuse d’espoirs et de dignité » en pleine danse macabre. Entre conte<br />

épique et roman noir : fort et inclassable. 192 p., 17€. Marie-Lucile Kubaki<br />

89<br />

littérature |


chroniques<br />

DEERHUNTER<br />

Halcyon Digest | 4AD<br />

La vie est pleine de mystères : les statues<br />

de l’île de Pâques, la subversion<br />

punk d’Arlette Chabot et… la discrétion<br />

notoire de Deerhunter. Certes, la bande<br />

d'Atlanta menée par bradford Cox<br />

recueille les éloges critiques, mais ce<br />

n’est pas encore le succès de masse<br />

mérité. C’est sûr, on ne se souviendra<br />

pas de Deerhunter pour ses textes – faiblards, tout juste bons à drainer des<br />

mélodies crève-cœur à l’intemporalité mesurée. Car pour le reste, tout est<br />

là : chansons noires baignées de vagues noisy, moments de grâce inouïs,<br />

déflagrations sonores et voix d’angelots. Seulement, ce 4 e album ne cède<br />

pas à la tentation bruitiste. « Je n’aime pas intellectualiser un morceau à<br />

outrance. Mes chansons restent très accessibles, même si je n’ai aucun<br />

mal à pondre un titre flippant et bizarre », confirme Cox. Halcyon Digest,<br />

littéralement « un sommaire paisible », est définitivement plus lumineux<br />

que ses prédécesseurs. Le recueil de chansons est moins touffu qu’à l’habitude,<br />

mais cette limpidité nouvelle est soutenue par une production qui ne<br />

manque pas de relief. Deerhunter confirme ici son goût pour la géométrie<br />

variable et le chaos organisé. Alain Allanic<br />

MAxIMUM BALLOON<br />

DGC | Interscope<br />

David Sitek, cerveau de TV On The Radio, musicien touche-à-tout<br />

et producteur ultra sollicité (Yeah Yeah Yeahs, Liars, Scarlett<br />

Johansson,…) avance un projet personnel. Mais, Maximum Balloon<br />

n’est pas vraiment un voyage en solitaire. Dave a réuni vieux potes et récentes<br />

connaissances : Karen O des YYY's, Theophilus London, David byrne, Tunde<br />

Adebimpe, Kyp Malone et des membres de TVOTR. Résultat ? Des mélodies plus<br />

spontanées et abordables (If You Return, Communion) que par le passé. Maximum<br />

Balloon délaisse les sons torturés et sombres pour gagner en légèreté. En éradiquant<br />

sa noirceur, Sitek aurait pu perdre de sa superbe. Au lieu de cela, il accouche<br />

de petits chef-d'œuvres inclassables et intemporels, notamment le poignant The<br />

Lesson, ou les plus sémillants Young Love et Pink Bricks. Sébastien Billard


BOT’Ox<br />

Babylon by car<br />

| I'm a cliché /<br />

Topplers<br />

Le botox, c’est une<br />

toxine paralysante qu’on fait passer<br />

pour un aimable cosmétique. Le duo<br />

qui réunit Julien briffaz (moitié de<br />

Tekel) et benjamin boguet (Cosmo<br />

Vitelli), c’est tout l’inverse. Ils sont<br />

convaincus que Babylon by car, leur<br />

premier album, pourrait être la bande<br />

originale d’un road movie tragiquement<br />

barré, qui s’achèverait dans<br />

une explosion d’infiniment beau et<br />

d’inévitablement sordide. Eh ben non,<br />

les gars, ce n’est pas ça. Certes, vous<br />

produisez de la pop avec des vrais<br />

bouts d’électronique dedans, idéale<br />

pour les longs trajets en voiture.<br />

Mais qui, malgré une bonne volonté<br />

évidente, n’évoque rien de beaucoup<br />

plus vénéneux que le risque de tomber<br />

sur un Snickers périmé à la station-service.<br />

Olivia Volpi<br />

RAASHAN<br />

AHMAD<br />

For What You've<br />

Lost |TRAD VIbE<br />

Records<br />

Avec ses comparses de Crown City<br />

Rockers, Raashan Ahmad sortait l'an<br />

dernier un mémorable album de space<br />

hip-hop. Réjouissante nouvelle, le<br />

leader du groupe publie un deuxième<br />

album solo. bien plus absorbant que<br />

son premier essai (2008), For What<br />

You've Lost s'inscrit dans la lignée des<br />

trésors soul/jazz dont s'enorgueillit le<br />

rap indé américain. On croirait reconnaître<br />

les beats languides de Jay Dee<br />

sur My Imagination, mais le temps d'y<br />

penser, nous voilà déjà emportés par<br />

la basse funky et frondeuse de For<br />

What You've Lost. Comme toujours, le<br />

flow virevoltant de Raashan se pose<br />

parfaitement sur les compositions à<br />

la fois synthétiques et cuivrées. Du<br />

hip-hop éminemment moderne, pas<br />

putassier pour un sou. Hakima Lounas<br />

THE BEwITCHED HANDS<br />

Birds & Drums | Sony/Jive<br />

Il est libre, Max. Et les bewitched Hands tout autant. Ils vivent<br />

la tête dans des nuages, non loin de leurs confrères MGMT.<br />

Ainsi, au-dessus de la mêlée, ils manifestent une fougue juvénile,<br />

extrêmement salutaire en 2010. Les Rémois de TbH forment un nuage à<br />

leurs couleurs, et voici que paraît ce cumulonimbus aux contours divers selon<br />

notre angle d'écoute. Ici, on repère une pop psychotropique, avec des chœurs<br />

qui chantent certainement pieds nus. Là, des notes folk pleines d'espoir, sur le<br />

potentiel de certaines herbes médicinales... Ici encore, c'est un rock glam tout à<br />

fait décomplexé qui pointe à l’horizon. Soit, un anticyclone très enthousiasmant<br />

qui s’installe durablement au creux de notre oreille. Mathieu Dauchy<br />

91<br />

d i s q u e s |


concerts<br />

LUN 01.11<br />

SHOUT OUT LOUDS<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

13/7e<br />

APOCALyPTICA<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 28/25e, +32 2 548 24 24<br />

MAR 02.11<br />

xIU xIU + ZOLA JESUS +<br />

FORMER GHOSTS<br />

Courtrai, De Kreun, 20h, 11e,<br />

+32 5 637 06 44<br />

MIGHTy DIAMONDS<br />

Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />

19h, 25/23,5e, +32 9 267 28 28<br />

GROUND ZERO : ANORAAK<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

THERION + LOCH VOSTOK<br />

Lille, L’Aéronef, 20h, 22/18e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

AFRO CUBAN ALL STARS<br />

boulogne-sur-Mer, Espace<br />

Faiencerie, 21h, 9,80e,<br />

+33 321 87 37 15<br />

MER 03.11<br />

DOROTHéE LORTHIOIS +<br />

MARTIN SUROT<br />

Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e,<br />

+33 328 38 40 50<br />

HINDI ZAHRA<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 23/20e, +32 2 548 24 24<br />

GROUND ZERO : A STATE OF<br />

MIND<br />

Lille, La Péniche, 20h, 5e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

wE HAVE BAND + DE JEUGD<br />

VAN TEGENwOORDIG<br />

Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />

22h, 21/19,5e, +32 9 267 28 28<br />

JEU 04.11<br />

TAMASHA ROOTS + DUBIANS<br />

Roubaix, La Condition Publique,<br />

19h, 2e, +33 328 33 48 33<br />

FESTIVAL LES INROCKS :<br />

THE DRUMS + CARL BARAT<br />

+ SURFER BLOOD + FREE<br />

ENERGy<br />

Lille, L’Aéronef, 19h, 38/18e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

EZ3KIEL<br />

bruxelles, VK* Concerts, 19h,<br />

18/15e, +32 2 414 29 07<br />

GROUND ZERO : AN PIERLE +<br />

wHITE VELVET<br />

Lille, La Péniche, 20h, 9e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

wIRE + MADENSUyU<br />

Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h,<br />

14/12/10e, +32 5 150 48 94<br />

CHRISTOPHE wILLEM<br />

Lille, Théâtre de l’Hotel Casino<br />

barrière, 20h, 33/39/42e,<br />

+33 333 28 14 46 00<br />

VEN 05.11<br />

FESTIVAL HIP HOP DAyZ :<br />

BIONICOLOGISTS + NOUVEL R<br />

Roubaix, La Cave aux Poètes,<br />

19h, 6e, +33 320 27 70 10<br />

AGAINST ME + CRAZy ARM +<br />

VERSUS yOU<br />

Anvers, Trix, 19h, 16/13e,<br />

+32 3 670 09 00<br />

FESTIVAL LES INROCKS : THE<br />

CORAL + LOCAL NATIVES +<br />

wARPAINT +LA PATèRE ROSE<br />

Lille, L’Aéronef, 19h, 38/18e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

GROUND ZERO : LExICON +<br />

JANSKI BEEEATS<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

POUM TCHACK<br />

Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h,<br />

10/7e, +33 328 63 82 40<br />

LES MOTS DE TRAVERS(E) :<br />

EMILE + MIKE LADD +<br />

INFESTICONS<br />

béthune, Théâtre de béthune,<br />

20h, nc, +33 321 64 37 37<br />

DAGOBA + ARKAEA<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

17,70e, +33 320 70 10 00<br />

BEN L’ONCLE SOUL<br />

Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />

22h, 16/14,5e, +32 9 267 28 28<br />

CHOSTAKOVITCH / ELGAR : ONL<br />

Lille, Nouveau Siècle, 20h,<br />

30/18e, +33 320 12 82 40<br />

BREAKAGE + GEMMy +<br />

SCIENCE + SCIENCE OF TwO<br />

bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />

22h, 12/9e, +32 5 033 20 14<br />

EMERGENCy BLOODSHED +<br />

DIG IT OR DIE<br />

Lille, Le biplan, 22h, 7,5/5,5e,<br />

+33 320 12 91 11<br />

BIGGy & SMALLS + wHO ARE<br />

wE + TRASHING TEENAGERS<br />

Gand, Culture Club, 22h,<br />

11/7e, +33 923 30 94 6<br />

ELECTRO HORROR DEEJAy<br />

SHOw : DJ DOC + yOUNG<br />

PLASTIC BOy + ONE x + DJ PRINZ<br />

Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />

+33 320 52 86 59<br />

SAM 06.11<br />

LES MOTS DE TRAVERS(E) :<br />

JONAZ + ROCé<br />

béthune, Théâtre de béthune,<br />

20h, nc, +33 321 64 37 37<br />

FLORENT MARCHET +<br />

BERTRAND BELIN<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

13/10e, +33 320 70 10 00<br />

LUKA BLOOM<br />

bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />

20h, 22/18e, +32 5 033 20 14<br />

AN PIERLE & wHITE VELVET<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 24/21e, +32 2 548 24 24<br />

GROUND ZERO : SCOTT<br />

MATTHEw<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

JOE THE ENTERTAINER<br />

PRESENTE BROOKLILLE<br />

SUPREME


Lille, Artefact Café, 20h, 5e Lille, Opéra de Lille, 18h, FESTIVAL HIP HOP DAyZ : ILL<br />

BEN L’ONCLE SOUL + DELBI<br />

Calais, Centre Culturel Gérard<br />

Philipe, 20h, 5e,<br />

+33 321 46 90 00<br />

21/5e, +33 328 38 40 50<br />

RAPHAëL<br />

Lille, L’Aéronef, 19h, 38e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

BILL +DJ LOGILO + PARANOyAN<br />

Lille, Maison Folie de<br />

Wazemmes, 20h, 15/10e,<br />

+33 320 78 20 23<br />

COSy MOZZy + wIRSPIELEN<br />

+ MARTy<br />

bruxelles, Libertine Supersport,<br />

PUBLIC ENEMy<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 36/33e, +32 2 548 24 24<br />

SPAGHETTI wESTERN ORCHESTRA<br />

Dunkerque, Le bateau Feu, 20h,<br />

19/13e, +33 328 51 40 30<br />

23h, 12/5e<br />

URBAN MUSIC PARTy :<br />

DJ PASS<br />

TINDERSTICKS<br />

Lille, Splendid, 20h, 28e,<br />

+33 320 33 17 34<br />

LyNDA LEMAy<br />

Roubaix, Le Colisée, 20h,<br />

43/35e, +33 320 24 07 07<br />

Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />

+33 320 52 86 59<br />

DEG + ANTHONy COLLINS +<br />

LUCy + FADER<br />

bruxelles, Fuse, 23h, 11/6e,<br />

+32 2 511 97 89<br />

DIM 07.11<br />

BLOOD RED SHOES + HOLy<br />

STATE<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

16/13e, +33 320 70 10 00<br />

MAIS MAN<br />

Lille, La Péniche, 20h, 9e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

CHOSTAKOVITCH / ELGAR : ONL<br />

TOUR DE CHAUFFE : RODRIGUE<br />

+ SOFTLy SPOKEN MAGIC<br />

SPELLS + NEKO<br />

Faches-Thumesnil, Les Arcades,<br />

20h, 5e, +33 320 62 96 96<br />

GREGOR SALTO + BEN DOVER<br />

DJS + SNU & MATTHEw + SICK<br />

SAMURAI + DEEJAMES<br />

Gand, Culture Club, 22h, nc,<br />

ISRAEL VIBRATION<br />

Roubaix, La Condition Publique,<br />

Dunkerque, Le bateau Feu, 20h,<br />

nc, +33 328 51 40 30<br />

+33 923 30 94 6<br />

ABRACADA NIGHT : THE AIKIU<br />

18h, 28e, +33 328 33 48 33<br />

+ MONTEVIDEO +THE KRAyS<br />

THE BONy KING OF NOwHERE<br />

Courtrai, De Kreun, 18h, 16e,<br />

+32 5 637 06 44<br />

THE ACORN + OUR BROKEN<br />

GARDEN<br />

bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />

20h, 13/10e, +32 5 033 20 14<br />

TINDERSTICKS<br />

Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />

20h, 25/23,5e, +32 9 267 28 28<br />

MER 10.11<br />

SIT FAST<br />

Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e,<br />

+33 328 38 40 50<br />

MICHEL MAINIL QUARTET<br />

La Louvière, Centre Culturel<br />

Régional du Centre, 20h, nc,<br />

+32 6 421 51 21<br />

GROUND ZERO : THE BOxER<br />

REBELLION<br />

+THE MAGICIAN + PILOOSKI<br />

+ MIKIx THE CAT + VILLA +<br />

MUSTANG<br />

bruxelles, Libertine Supersport,<br />

23h, 20/15e<br />

JEU 11.11<br />

SUSHEELA RAMAN<br />

beauvais, L’Ouvre-boîte, 14h,<br />

10/5e, +33 344 10 30 80<br />

LUN 08.11<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

VIEUx FARKA TOURé<br />

bruxelles, VK* Concerts, 19h,<br />

SUM 41 +THE BLACK PACIFIC<br />

+ RIVERBOAT GAMBLERS +<br />

VEARA<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

SHRINEBUILDER<br />

Courtrai, De Kreun, 20h, 15e,<br />

+32 5 637 06 44<br />

THE wARLOCKS<br />

19/16e, +32 2 414 29 07<br />

KELE + MAMA<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

16/13e, +33 320 70 10 00<br />

17h, 27/24e, +32 2 548 24 24 Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, TURNER CODy<br />

IZIA<br />

Lille, L’Aéronef, 20h, 24,70e,<br />

16/13e, +33 320 70 10 00<br />

ANTOINE BOUTE + THOMAS<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

+33 320 13 50 00<br />

SUEL + POUM TCHACK<br />

BIéBAR + VERONE<br />

Lille, L’Antre 2, 20h, nc,<br />

Lille, Le biplan, 22h, 7,5/5,5e,<br />

MAR 09.11<br />

+33 320 96 43 33<br />

NAPALM DEATH + IMMOLATION<br />

+33 320 12 91 11<br />

PURCELL, SCHUMANN,<br />

BRAHMS, TCHAIKOSKI… :<br />

+ MACABRE<br />

Lille, L’Aéronef, 20h, 22/18e,<br />

VEN 12.11<br />

FELICITy PALMER<br />

+33 320 13 50 00<br />

BB BRUNES + PLASTICINES<br />

93<br />

a g e n d a |


concerts<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

19h, 25/22e, +32 2 548 24 24<br />

SOPRANO<br />

Lille, Splendid, 19h, 24e,<br />

+33 320 33 17 34<br />

THE LANSKIES<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

SCRED CONNExION<br />

Lille, Maison Folie Moulins, 20h,<br />

7,8e, +33 320 95 08 82<br />

wAVVES<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 12e, +32 2 548 24 24<br />

SCOUT NIBLETT<br />

Lille, L’Aéronef, 20h, 12/6e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

FESTIVAL HIP HOP DAyZ : KOMA<br />

Lille, Maison Folie Moulins, 20h,<br />

8/6e, +33 320 95 08 82<br />

JTOTHEC & THE BAD MOTHAS +<br />

TITLE + UPHIGH COLLECTIVE<br />

Courtrai, De Kreun, 20h, 6e,<br />

+32 5 637 06 44<br />

SyD MATTERS + ROKEN IS<br />

DODELIJK<br />

Roubaix, La Cave aux Poètes,<br />

20h, 10/6e, +33 320 27 70 10<br />

VIEUx FARKA TOURé + CUT IN<br />

THE HILL GANG<br />

Diksmuide, Muziekclub 4AD,<br />

20h, 15/13/11e,<br />

+32 5 150 48 94<br />

My LITTLE CHEAP DICTAPHONE<br />

béthune, Théâtre Le Poche, 20h,<br />

8,8/3e, +33 321 64 37 37<br />

SwAMP BLUES FESTIVAL :<br />

JOHN LEE HOOKER + LITTLE<br />

DEVILS & THE SHUFFLE BLUE<br />

FLAMES<br />

Gravelines, Scène Vauban, 21h,<br />

20e<br />

EN SCRED PARTy : DJ SIMSIMA<br />

+ DJ GRIMEy + DJ SAS<br />

Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />

+33 320 52 86 59<br />

SAM 13.11<br />

I LOVE TECHNO :<br />

UNDERwORLD + BOOKA<br />

SHADE + ELLEN ALLIEN<br />

+DJ EFDEMIN +THE BLOODy<br />

BEETROOTS + CROOKERS<br />

+ SOUND OF STEREO +<br />

BOyS NOIZE + VITALIC + DR<br />

LEKTROLUV +LES PETITS<br />

PILOUS + DJEDJOTRONIC +<br />

DAVE CLARKE + CHRIS LIEBING<br />

+ DJ HELL + TECHNASIA +<br />

ROBERT HOOD + A-TRAK<br />

+ GOOSE + FAKE BLOOD +<br />

PARTyHARDERS + VILLA...<br />

Gand, Flanders Expo, 17h, 50e<br />

PUNISH yOURSELF + GUNS OF<br />

BRIxTON + MESSER CHUPS<br />

Lillers, L’Abattoir, 18h, 15/12e,<br />

+33 321 64 07 65<br />

THERAPy?<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, nc, +32 2 548 24 24<br />

PIERPOLJAK<br />

Lille, Splendid, 20h, 28e,<br />

+33 320 33 17 34<br />

FESTIVAL LA SAUCE JACK :<br />

FOREIGN BEGGARS + KINNy<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

13/10e, +33 320 70 10 00<br />

BEN L’ONCLE SOUL<br />

Leuven, Het Depot, 20h,<br />

15/13e, +32 1 622 06 03<br />

RARE GROOVIN FIVES : RARE<br />

GROOVE OCHESTRA + DJ<br />

BROTHER JAM + DJ JOE TEx<br />

Lille, Salle des fêtes de Fives,<br />

20h, 4/2e<br />

BEN MAZUé<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

TOUR DE CHAUFFE : JOHN &<br />

JEHN + LILIDOLL RAGE + 69<br />

+ CHARLOTTE LEwIS<br />

Villeneuve d’Ascq, La Ferme<br />

d’en Haut, 20h, 5e,<br />

+33 320 61 01 46<br />

URBAN MUSIC PARTy : DJ<br />

PASS<br />

Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />

+33 320 52 86 59<br />

CLASSIxx + MUSTANG<br />

bruxelles, Libertine Supersport,<br />

23h, 12/5e<br />

DEG + PETER VAN HOESEN<br />

bruxelles, Fuse, 23h, 11/6e,<br />

+32 2 511 97 89<br />

DIM 14.11<br />

LE P’TIT BAL : CIE DU<br />

TIRELAINE<br />

La Louvière, Le Palace, 16h, nc,<br />

+32 6 421 51 21<br />

FESTIVAL LA SAUCE JACK :<br />

BAUCHKLANG + JAQEE<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 18h,<br />

13/10e, +33 320 70 10 00<br />

SwAMP BLUES FESTIVAL :<br />

JUSTIN LAVASH<br />

Estaminet de Guines, 20h, 18e<br />

LUN 15.11<br />

GROUND ZERO : JAMIE LIDELL<br />

Lille, Splendid, 20h, 22e,<br />

+33 320 33 17 34<br />

TwO DOOR CINEMA CLUB<br />

+THE TEENAGERS + FLORRIE<br />

Lille, L’Aéronef, 20h, 22/18e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

FOOL’S GOLD<br />

bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />

20h, 13/10e, +32 5 033 20 14<br />

VAMPIRE wEEKEND<br />

bruxelles, Forest National, 20h,<br />

31e, +32 7 025 20 20<br />

M.I.A<br />

Anvers, Trix, 20h, 30/27e,<br />

+32 3 670 09 00<br />

MAR 16.11<br />

EDDy MITCHELL<br />

bruxelles, Forest National, 20h,<br />

68/38e, +32 7 025 20 20<br />

DEZ MONA<br />

La Louvière, Le Palace, 20h, nc,<br />

+32 6 421 51 21<br />

THE RESIDENTS<br />

Courtrai, De Kreun, 20h, 22e,<br />

+32 5 637 06 44<br />

GROUND ZERO : FOALS


Lille, Splendid, 20h, 22e,<br />

+33 320 33 17 34<br />

GROUND ZERO : HANGAR<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

MER 17.11<br />

DUO KURDE ET LIBANAIS :<br />

ISSA + BACHAR KHALIFé<br />

Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e,<br />

+33 328 38 40 50<br />

EDDy MITCHELL<br />

Lille, Zénith Arena, 20h,<br />

70/45e, +33 320 14 15 16<br />

MARK RONSON<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 27/23e, +32 2 548 24 24<br />

LADy LINN<br />

Courtrai, De Kreun, 20h, grat,<br />

+32 5 637 06 44<br />

FOOL’S GOLD<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

18/12e<br />

GROUND ZERO : PLAN B<br />

Lille, Splendid, 20h, 23,6e,<br />

+33 320 33 17 34<br />

GROUND ZERO : LES SHADES<br />

Lille, La Péniche, 20h, 9e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

BALOJI<br />

La Louvière, Le Palace, 20h, nc,<br />

+32 6 421 51 21<br />

VOLO<br />

Roubaix, Le Colisée, 20h,<br />

25/8e, +33 320 24 07 07<br />

GIANT SAND<br />

Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />

22h, 23/20,5e, +32 9 267 28 28<br />

JEU 18.11<br />

SEyDOU BORO<br />

Roubaix, La Condition Publique,<br />

19h, 2e, +33 328 33 48 33<br />

MERRI<br />

Lille, La Péniche, 20h, 15e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

THE wALKMEN<br />

Anvers, Trix, 20h, 18/15e,<br />

+32 3 670 09 00<br />

MADJO + IRMA<br />

beauvais, L’Ouvre-boîte, 20h,<br />

13/10e, +33 344 10 30 80<br />

DANIEL HéLIN + KARIM<br />

GHARBI<br />

La Louvière, Le Palace, 20h, nc,<br />

+32 6 421 51 21<br />

TOKyO POLICE CLUB<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

13/7e<br />

DENIS COMTET + CHARLOTTE<br />

NESSI<br />

Lille, Opéra de Lille, 20h,<br />

31/5e, +33 328 38 40 50<br />

VILLAGERS +THE ACORN<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

13/10/7e, +33 320 70 10 00<br />

GOTAINER<br />

Saint-Saulve, MJC Espace<br />

Athena, 20h, 18/16e,<br />

+33 327 28 15 30<br />

TOUR DE CHAUFFE : THE<br />

BELLRAyS + SHIKO SHIKO<br />

Villeneuve d’Ascq, La Ferme<br />

d’en Haut, 20h, 5e,<br />

+33 320 61 01 46<br />

GANGLIANS +THE<br />

RHINOGRADES<br />

Roubaix, La Cave aux Poètes,<br />

20h, 10/6e, +33 320 27 70 10<br />

MANU DIBANGO + SOUL<br />

MAKOSSA GANG<br />

Roubaix, Le Colisée, 20h,<br />

34/24e, +33 320 24 07 07<br />

éLODIE FRéGé + DA SILVA<br />

Lille, Théâtre de l’Hotel Casino<br />

barrière, 20h, 24/21/15e,<br />

+33 333 28 14 46 00<br />

SwAMP BLUES FESTIVAL :<br />

LITTLE DEVILS & THE SHUFFLE<br />

BLUE FLAMES ,<br />

Estaminet de Guines, 21h, grat<br />

VEN 19.11<br />

MANTOVANI / RIMSKI-<br />

KORSAKOV : ONL<br />

Lille, Nouveau Siècle, 20h,<br />

30/6e, +33 320 12 82 40<br />

CLARE LOUISE + JOy<br />

La Louvière, Le Palace, 20h, nc,<br />

+32 6 421 51 21<br />

JOHN OTwAy<br />

Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h,<br />

nc, +33 328 63 82 40<br />

SwAMP BLUES FESTIVAL :<br />

BACK TO THE ROOTS<br />

blériot-Plage, Hôtel des Dunes,<br />

20h, 35e, +33 321 34 54 30<br />

CHROMEO<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

17/11e<br />

DENIS COMTET<br />

+ CHARLOTTE NESSI<br />

Lille, Opéra de Lille, 20h,<br />

31/5e, +33 328 38 40 50<br />

FESTIVAL HIP HOP DAyZ :<br />

KEITH MURRAy + TRIPTIK +<br />

DRIxxxé + RESPECT THA GOD<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

14/11e, +33 320 70 10 00<br />

wASP<br />

Anvers, Trix, 20h, 25/23e,<br />

+32 3 670 09 00<br />

ACTION BEAT<br />

Courtrai, De Kreun, 20h, 11e,<br />

+32 5 637 06 44<br />

LES BLAIREAUx<br />

Armentières, Le Vivat, 20h,<br />

18e, +33 320 77 18 77<br />

BB BRUNES<br />

Lille, L’Aéronef, 20h, 28,60e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

GOTAINER<br />

Mouscron, Centre Culturel<br />

Marius Staquet, 20h,<br />

29/27/25e, +32 5 686 01 60<br />

TOUR DE CHAUFFE :<br />

MADJO + TONy MELVIL +<br />

FLABBERGASTING<br />

Faches-Thumesnil, Les Arcades,<br />

20h, 5e, +33 320 62 96 96<br />

BOOGERS + HEy HEy My My<br />

beauvais, L’Ouvre-boîte, 20h,<br />

15/12e, +33 344 10 30 80<br />

TwIN TwIN<br />

béthune, Théâtre Le Poche,<br />

95<br />

a g e n d a |


concerts<br />

20h, 8,8/3e, +33 321 64 37 37<br />

RADIOSTATION : JACK PAROw<br />

Anvers, Trix, 22h, 13/10e, +32<br />

3 670 09 00<br />

TRIPTIK + DRIxxxé +DJ PONE +<br />

DJ AZIZ + AFROJAwS<br />

Lille, Supermarket, 23h, 5/3e,<br />

+33 320 52 86 59<br />

SAM 20.11<br />

SEABEAR + TARwATER + ISAN<br />

+ GO FIND (THE)<br />

bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />

19h, 10/7e, +32 5 033 20 14<br />

KATERINE<br />

Lille, L’Aéronef, 20h, 22/18e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

DENIS COMTET<br />

Lille, Opéra de Lille, 20h,<br />

31/5e, +33 328 38 40 50<br />

FOOL’S GOLD + THE<br />

BEwITCHED HANDS<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

13/10e, +33 320 70 10 00<br />

PATRICE<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 25/22e, +32 2 548 24 24<br />

ANORAK + MORPAIN<br />

béthune, Théâtre Le Poche,<br />

20h, 23,8e, +33 321 64 37 37<br />

DISTANCE +DJ HUGHES<br />

Courtrai, De Kreun, 22h, 8e,<br />

+32 5 637 06 44<br />

JIMMy EDGAR + RUSTIE<br />

Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />

23h, 13/10,5e, +32 9 267 28 28<br />

RODRIGUEZ JR. + TOM DAZING<br />

bruxelles, Fuse, 23h, 11/6e,<br />

+32 2 511 97 89<br />

THE CLASH OF THE GROOVy<br />

BROOKLILLE DJS : JOE THE<br />

ENTERTAINER & OTHERS TBA<br />

Lille, Supermarket, 23h, 5e,<br />

+33 320 52 86 59<br />

STEVE BUG + DANCE MACHINE<br />

+ wIRSPIELEN + GUy-OHM +<br />

DIRK ABRACADA<br />

bruxelles, Libertine Supersport,<br />

23h, 12/5e<br />

DIM 21.11<br />

RATATAT<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 18h,<br />

16/13e, +33 320 70 10 00<br />

ROBERT FRANCIS<br />

Lille, Splendid, 19h, 19,8e,<br />

+33 320 33 17 34<br />

THE NATIONAL<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, nc, +32 2 548 24 24<br />

JACK PAROw<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 12e, +32 2 548 24 24<br />

PAUL SMITH FROM MAxïMO<br />

PARK<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

16/10e<br />

LES SAVy FAV + SKy LARKIN +<br />

CLOUD NOTHINGS<br />

Anvers, Trix, 20h, 13/10e,<br />

+32 3 670 09 00<br />

LUN 22.11<br />

OMD<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 38/35e, +32 2 548 24 24<br />

THE CHICARONES<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

STEVE wyNN & THE MIRACLE 3<br />

Diksmuide, Muziekclub 4AD, 20h,<br />

12/10/8e, +32 5 150 48 94<br />

MAR 23.11<br />

BADLy DRAwN BOy<br />

Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />

20h, 25/21e, +32 9 267 28 28<br />

NLF 3<br />

Comfort Inn Villeneuve D’ascq,<br />

Kino-Ciné, 20h, 6/5e,<br />

+33 320 41 61 43<br />

MER 24.11<br />

MICHAEL SCHMID<br />

Lille, Opéra de Lille, 18h, 8/5e,<br />

+33 328 38 40 50<br />

EFTERKLANG +THE KISSAwAy<br />

TRAIL + CODy + CHIMES & BELLS<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

19h, 12e, +32 2 548 24 24<br />

LAwRENCE ARABIA<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

LILLy wOOD & THE PRICK<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

13/10e, +33 320 70 10 00<br />

M.I.A + SLEIGH BELLS<br />

Courtrai, De Kreun, 20h,<br />

32/30/27e, +32 5 637 06 44<br />

GENERAL LEE + TANG<br />

Roubaix, La Cave aux Poètes,<br />

20h, 8e, +33 320 27 70 10<br />

JEU 25.11<br />

ZORA + MATHILDE RENAULT<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

16/13e, +33 320 70 10 00<br />

CRySTAL CASTLES<br />

Anvers, Trix, 20h, 21/18e,<br />

+32 3 670 09 00<br />

SwANS<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 25/22e, +32 2 548 24 24<br />

TORTOISE + AMATORSKI<br />

Leuven, Het Depot, 20h,<br />

22/19e, +32 1 622 06 03<br />

JIL IS LUCKy<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

13/7e<br />

CHRISTOPHE<br />

Lille, Théâtre de l’Hotel Casino<br />

barrière, 20h, 24/21/15e,<br />

+33 333 28 14 46 00<br />

TOUR DE CHAUFFE :<br />

CHRISTIAN VANDER + ASTIMOS<br />

+ SPECTRUM ORCHESTRUM<br />

Villeneuve d’Ascq, La Ferme<br />

d’en Haut, 20h, 5e, +33 320<br />

61 01 46<br />

RADICAL SLAVE<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

22h, 12e, +32 2 548 24 24<br />

THE PARISIANS<br />

Lille, Le biplan, 22h, 7,5/5,5e,<br />

+33 320 12 91 11


VEN 26.11<br />

+33 320 13 50 00<br />

23h, 12/5e<br />

BLACK CAT JOE & MISS CORINA<br />

+ FLyIN’S SAUCERS<br />

Calais, Centre Culturel Gérard<br />

Philipe, 19h, 5e,<br />

+33 321 46 90 00<br />

ECLECTEK + DOVE 2.0 +<br />

SIMONE ELLE EST BONNE<br />

Lille, Le biplan, 20h, grat,<br />

+33 320 12 91 11<br />

IPOD BATTLE<br />

Lille, Artefact Café, 20h, sur<br />

invitation<br />

SwANS<br />

Courtrai, De Kreun, 20h,<br />

19/16e, +32 5 637 06 44<br />

DOCTOR FLAKE<br />

Lille, La Péniche, 20h, 7e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

TIKEN JAH FAKOLy<br />

Lille, L’Aéronef, 20h, 28,60e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

SwANS + JAMES BLACKSHAw<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

19/16e, +33 320 70 10 00<br />

PLAN B<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 22/19e, +32 2 548 24 24<br />

JAMAICA<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

15/9e<br />

ANTHONy JOSEPH<br />

Lille, Maison Folie de<br />

Wazemmes, 20h, 16,80e,<br />

+33 320 78 20 23<br />

BLACK CAT JOE & MISS CORINA<br />

+ BLUETONES<br />

Calais, Centre Culturel Gérard<br />

Philipe, 19h, 5e,<br />

+33 321 46 90 00<br />

ATARI TEENAGE RIOT<br />

bruxelles, VK* Concerts, 19h,<br />

19/16e, +32 2 414 29 07<br />

THE wARLOCKS<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

18/12e<br />

SELAH SUE<br />

bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />

20h, 16/13e, +32 5 033 20 14<br />

GROOVE CITy : JOHN<br />

DAHLBäCK + MARTIN SOLVEIG<br />

+ BASEMENT JAxx + DAVID<br />

VENDETTA + AKS + DR PHILTH<br />

+ SLUM DOGZ +THE QEMISTS +<br />

RONI SIZE + DIMITRI ANDRéAS<br />

+ AGORIA + GUI BORATTO +<br />

DERRICK MAy + CARL CRAIG<br />

Grand-bigard, brussels Kart<br />

Expo, 20h, 24e,<br />

+33 246 72 80 0<br />

JOHNNy FLyNN<br />

Lille, La Péniche, 20h, 5e, +<br />

33 320 57 14 40<br />

JAMES DELLECK<br />

Dunkerque, Les 4 Ecluses, 20h,<br />

9/6e, +33 328 63 82 40<br />

NURU KANE + BOBIK OU<br />

SACHA + LIEUTENANT COBB<br />

Faches-Thumesnil, Les Arcades,<br />

20h, 5e, +33 320 62 96 96<br />

SEUIL + yAKINE + GEOFF<br />

wICHMANN + DEG<br />

bruxelles, Fuse, 23h, 11/6e,<br />

+32 2 511 97 89<br />

DIM 28.11<br />

THE Ex<br />

Lille, L’Aéronef, 18h, 10e,<br />

+33 320 13 50 00<br />

BLACK CAT JOE & MISS CORINA<br />

+ CHICAGO BLUES FESTIVAL +<br />

MISS NICKKI<br />

Calais, C. Cult. Gérard Philipe,<br />

19h, 5e, +33 321 46 90 00<br />

THE TELLERS<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 12e, +32 2 548 24 24<br />

MACy GRAy<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

20h, 37/34e, +32 2 548 24 24<br />

NIVE NIELSEN & THE DEER<br />

CHILDREN + SHUGO TOKUMARU +<br />

MENOMENA + ÓLAFUR ARNALDS<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

20/17e<br />

LUN 29.11<br />

SHANTEL & BUCOVINA CLUB<br />

ORKESTAR<br />

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h,<br />

16/13e, +33 320 70 10 00<br />

MARINA & THE DIAMONDS<br />

Gand, Culturell Centrum Vooruit,<br />

MACHINE GUN FUNK : DJ<br />

STENA + DJ 2L<br />

Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />

JAMAICA<br />

bruges, Cactus Muziekcentrum,<br />

22h, 12/9e, +32 5 033 20 14<br />

20h, 23e, +32 9 267 28 28<br />

!!! (CHK, CHK, CHK)<br />

bruxelles, Le botanique, 20h,<br />

+33 320 52 86 59<br />

ELEKTROPIK : RKK + DJ 22/16e<br />

SAM 27.11<br />

CAROLL<br />

Lille, La Péniche, 22h, 5e,<br />

+33 320 57 14 40<br />

ORQUESTA BUENA VISTA SOCIAL<br />

CLUB + OMARA PORTUONDO<br />

Anzin, Théâtre Municipal, 20h,<br />

BEACH HOUSE + CARIBOU + URBAN MUSIC PARTy :<br />

35/28e, +33 327 38 01 12<br />

JOSé GONZALES + JUNIP + DJ PASS<br />

SLEEPy SUN<br />

bruxelles, L’Ancienne belgique,<br />

Lille, Supermarket, 23h, nc,<br />

+33 320 52 86 59<br />

MAR 30.11<br />

18h, 21/18e, +32 2 548 24 24<br />

ANORAAK + SO’LEx + MICKEy THE JON SPENCER BLUES<br />

AIRBOURNE<br />

+ FORTyFIVE By L-FêTES Leuven, Het Depot, 20h,<br />

Lille, L’Aéronef, 19h, 26,40e, bruxelles, Libertine Supersport, 23/20e, +32 1 622 06 03<br />

97<br />

a g e n d a |


98<br />

p l ay l i s t |<br />

Hypnotize U | universal<br />

Vous ne savez pas comment vous y prendre avec votre bien aimée ? Pas de panique,<br />

N*E*R*D et Daft Punk ont pensé à vous. Grâce aux propriétés enivrantes de<br />

ce philtre d’amour : un savant mélange de basses crunky, claviers langoureux et<br />

doux chuchotements, vous n'avez qu'à l'allonger et appuyer sur play.<br />

Here Sometimes | 4AD<br />

L'agitation new yorkaise inspire à ce trio de grandes œuvres planantes et lumineuses.<br />

Portées par la grâce ineffable de Kazu Makino, de splendides nappes synthétiques<br />

apaisent en toutes circonstances. Ambiance méditative, mélodie éthérée,<br />

sublime brisure de la voix… la magie opère !<br />

No More Daddy | Circum Music<br />

un audacieux assemblage d’électro et jazz minimaliste, calibré au millimètre. Ce<br />

trio parisien invite autant à l'écoute du moindre détail qu’à rejoindre le dancefloor.<br />

Leurs constructions ont déjà séduit les plus prestigieux clubs de berlin (Watergate<br />

compris). un tour de force !<br />

Solitude is Bliss | Modular<br />

C’est ridicule, mais ce track nous projette immanquablement dans un championnat<br />

d’air guitar. Intro dans le sillage de Jimi, traitement des voix façon beatles,<br />

univers psychédélique visant MGMT, Solitude is Bliss aurait aussi séduit la Factory<br />

de Warhol ! Avec nous à la guitare.

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