harmless - Gilles Nuytens

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© 2013 ~ Gilles Nuytens & Eric Chu
HARMLESS
(Inoffensif)
Par Gilles Nuytens
D’après un scénario de
Gilles Nuytens & Eric Chu

À PROPOS
Cette nouvelle est une adaptation de « Harmless » (inoffensif), un
scénario de court métrage écrit en 2010 par Gilles Nuytens et
Eric Chu.
Eric est connu dans le milieu de la science-fiction pour avoir
notamment travaillé sur le design de la série Battlestar Galactica
en 2003. C’est à lui que l’on doit le visuel unique de cette série
devenue culte dans le monde entier.
Gilles a entre autre réalisé de nombreux sites d’acteurs et
d’actrices de séries TV, ainsi que des sites comme GateWorld ou
The Scifi World. Infographiste, mais aussi acteur, photographe et
écrivain, Gilles est un artiste passionné.
La reproduction partielle ou complète de cet ouvrage est strictement
interdite sans l’accord de l’auteur. La distribution est totalement gratuite
mais ne peut nullement faire l’objet d’une quelconque modification.
Néanmoins, la réalisation de cette nouvelle a nécessité une
somme conséquente de travail. Si vous avez aimé cette histoire et que
vous voulez soutenir l’auteur, toute donation est donc la bienvenue!
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HARMLESS
Le ciel était dégagé. La nuit venait de tomber sur la
forêt et la pleine lune l’illuminait de tous ses feux.
Surplombée par des montagnes, elle s’étendait à perte
de vue. Le spectacle était magistral. La tranquillité régnait sur
cette immensité verte.
Mais cette tranquillité allait bientôt être perturbée.
Du haut de leur voûte céleste, les étoiles scintillaient dans
l’obscurité et observaient la Terre avec prétention. Il y en avait
des milliers. L’une d’elles, plus brillante que les autres, devint
plus grosse.
Encore plus grosse.
Son diamètre ne cessa d’augmenter jusqu’à devenir une véritable
boule de feu pourfendant les ténèbres. Désormais, quel que
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soit cet objet, il était clair que ce n’était pas une étoile filante.
Une météorite?
Non, l’objet incandescent se mit à ralentir à l’approche de la
cime des arbres, transperçant ainsi la pénombre de ses rayons
aveuglants.
L’engin avait cessé sa progression et chercha à se positionner
entre les arbres. Des spots lumineux éblouissants éclairaient toute
la zone et décelèrent une petite clairière vers laquelle l’appareil
se dirigea afin d’atterrir. Dans un vrombissement assourdissant et
une avalanche de poussière, le vaisseau sortit son train
d’atterrissage et se posa au sol. Le silence était revenu, la forêt
avait retrouvé le calme et la sérénité. Du moins pour l’instant.
Car cela n’allait pas durer.
Entouré d’une fine brume recouvrant le sol, mélangée aux retombées
poussiéreuses, le véhicule se dressait fièrement au milieu
des arbres, imposant et effrayant, telle une statue de pierre en
pleine forêt vierge. Les lumières éteintes, une ombre émergea de
la fumée et s’éloigna de l’appareil. Un humanoïde venait de mettre
pied à terre.
Enfin, « humanoïde » dans sa forme seulement, car cette
chose n’avait rien d’humain! Muni d’une armure lourde et
d’armes ultrasophistiquées, cet alien était grand, hideux et monstrueux.
Son regard suffisait à inspirer la terreur et l’effroi. Il valait
mieux ne pas se trouver en travers de sa route! Et il allait le
prouver!
Après une courte pause, il s’enfonça dans les profondeurs de
la forêt.
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L’endroit était dense et sombre. La pleine lune laissait à
peine passer quelques uns de ses rayons à travers les arbres.
Seuls quelques bourdonnements de criquets étaient perceptibles.
Mais ils se turent les uns après les autres...
Muni d’un dispositif d’analyse attaché à son œil jaune, l’alien
écrasait tout sur son passage, il marchait droit devant lui, brutal
et impitoyable. Contaminant ce sanctuaire de sa présence, il
avança jusqu’à ce qu’une alerte le fit stopper net. Le dispositif
avait détecté une menace potentielle. Sur l’écran, l’image clignota
en tentant d’identifier la forme de vie: un lapin.
Après quelques secondes d’analyse, l’appareil afficha
« INOFFENSIF ». Sans attendre, l’alien leva son bras et dans un
éclair de lumière, le pauvre animal fut désintégré.
« Grzzzaaappp! »
De la bête, il ne restait que des cendres et des morceaux de
viande carbonisés. Le cadavre encore fumant, l’alien se remit en
route et continua son périple morbide.
Les quelques animaux qui passèrent par là ne furent guère
plus chanceux, ils y passèrent tous, sans exception. Écureuils,
cerfs, rats, renards, oiseaux, tous goûtèrent à sa vindicte.
« Grzzzaaappp! »
« Grzzzaaappp! »
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Sa croisade ne cessa que lorsqu’il aperçut une petite lumière
au loin derrière les arbres. Aussitôt et sans se soucier de la terreur
qu’il venait d’infliger à la faune locale, l’alien se mit en route
vers cette étrange source lumineuse, d’un pas ferme et décidé.
L’obscurité de la forêt contrastait avec cette lueur qui semblait
émaner de nulle part. Mais il ne s’agissait en réalité que
d’une simple petite maisonnette. Une vieille bâtisse en bois, toute
décrépie, au milieu de la forêt. Sans doute une cabane de chasseur
ou un abri pour les promeneurs égarés.
L’alien était maintenant arrivé devant la bicoque et se dirigea
vers la fenêtre d’où provenait la lumière. Il se positionna face à
celle-ci, sans se préoccuper d’une quelconque discrétion quant à
sa présence.
A l’intérieur, un vieil homme, assis à une vieille table, était
en train de souper avec appétit. Bouchée après bouchée, cet
homme dévorait son repas goulûment, inconscient du danger qui
le guettait. Dans son assiette, un gros steak bien rouge nageait
dans la sauce.
Frêle, pâle et rachitique, il avait une barbe grisonnante et portait
une vieille chemise à carreaux, toute usée. Il faisait pitié à
voir.
Alors qu’il s’apprêta à avaler un nouveau morceau, il referma
sa bouche et se redressa subitement. Son bras toujours levé avec
sa fourchette en main, il resta immobile.
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Il avait senti quelque chose.
Derrière la fenêtre, tapi dans l’ombre, l’alien observait la
scène avec attention. L’endroit était infesté de mouches qui tournoyaient
tout autour de lui mais il ne s’en préoccupa pas, il était
concentré sur son objectif. La cible était humaine selon son dispositif
qui commença à analyser le niveau de menace du vieil
homme. Alors que l’opération était sur le point de s’achever, une
grosse mouche passa devant le capteur. Soudain, le dispositif
offrit le verdict:
« INOFFENSIF ».
Sans plus attendre, dans un grognement indéfinissable, il leva
son bras vers la fenêtre.
« Grzzzaaappp! »
Les mâchoires du vieil homme se resserrèrent et la vitre vola
en éclats. A l’intérieur, l’explosion projeta les débris aux quatre
coins de la pièce. Une fumée noire et électrisante s’échappa alors
par le trou béant que le tir du laser venait de provoquer.
La fumée dissipée, l’alien analysa la situation. Quelque chose
l’intrigua, il examina la pièce scrupuleusement, tournant sa tête à
gauche, puis à droite. A plusieurs reprises. Le vieil homme avait
disparu!
Complètement désintégré?
Voulant en avoir le cœur net, il défonça la porte et entra dans
la maison. La chaise sur laquelle l’homme était assis s’écroula
sous les flammes, réduite en cendres. La table avait, elle, été pulvérisée
et ses débris parsemaient le plancher. Quant à la four-
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chette, elle était plantée comme une flèche dans le mur, le morceau
de viande toujours attaché à son bout. Mais aucune trace du
vieil homme.
Rien… Personne! Il n’était plus là!
L’alien inspecta l’endroit à nouveau. C’était une cabane toute
simple, décorée avec des accessoires de chasse, des fusils, des
photos… et des trophées. Il tourna la tête.
Toujours aucun signe de vie.
Soudain, une ombre se dessina derrière lui. L’alien releva la
tête, mais trop tard! Une lame de quinze centimètres venait de lui
transpercer la gorge…
L’alien émit un cri sourd avant de faire quelques pas en
avant. Titubant, il se retourna et découvrit le vieil homme qui
venait de sortir de l’ombre, un couteau à la main. Un sang jaunâtre
dégoulina de ses doigts et se répandit sur le sol, déjà souillé
par la cendre et les crasses incrustées sur le plancher.
Telle une furie l’alien se redressa et tira sur son assaillant à
plusieurs reprises. Mais, avec une agilité surprenante, celui-ci
esquiva tous les tirs et traversa la pièce pour agripper un fusil
calibre 12. Les deux adversaires s’échangèrent alors des tirs qui
créèrent des trous dans les murs partout dans la petite pièce. L’un
des tirs toucha l’alien à l’épaule et il bascula en arrière. Son fusil
à court de munitions, le vieil homme le tourna et l’agrippa par le
canon. Ignorant la chaleur brûlante de celui-ci, il s’en servit
comme un club de golf et visa la tête de l’intrus.
« Aaaaggh! »
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Surpris par la douleur provoquée par la chaleur du canon, il
rata son coup mais réussit néanmoins à fracasser l’arme sur le
bras de l’alien qui s’apprêtait à faire feu sur lui. Déréglé par le
choc, le canon laser fit feu et toucha une petite lampe à pétrole
qui explosa, bombardant ainsi l’air de kérosène enflammé. Sa
chemise s’embrasa et il dut fuir dans la pièce d’à côté. L’alien,
quant à lui, s’écrasa au sol, le dos plaqué au plancher.
La pièce était à présent plongée dans les ténèbres.
Dans le ciel, la lune reflétait sa lumière à travers les arbres,
quelques uns de ses rayons parvinrent jusqu’à l’intérieur de la
maison et éclairaient le visage de l’alien. Allongé sur le dos, il
venait de subir de lourds dégâts. Heureusement, de part sa constitution
hors du commun, aucun point vital n’avait été touché. Cela
n’empêchait que ses blessures n’étaient pas bénignes et qu’il lui
fallait terminer sa mission au plus vite. Il ne pouvait pas se permettre
la honte d’un échec.
Ayant du mal à respirer, il scanna les alentours et remarqua
une agitation à proximité, un bruit de petits pas rapides. Il se releva
doucement et passa le chambranle de la porte, pénétrant
ainsi dans la seconde pièce de la maison. Il y faisait encore plus
sombre, mais il aperçut tout de même les restes d’une chemise
brûlée au centre de la pièce. Il s’avança et la prit en main pour la
renifler.
Quelque chose n’était pas normal.
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Il ajusta la vision nocturne de son appareil. L’image
s’illumina quelques instants et le dispositif fit la mise au point. Il
regarda à nouveau vers le bas et c’est à ce moment qu’il se rendit
compte que le sol était tapissé de pièges à ours!
Il inspecta l’endroit, contournant soigneusement les pièges
posés à même le sol.
Où était-il encore passé?
Une goûte d’eau tomba à côté de ses pieds et il leva la tête.
Torse nu, couvert de sueur, un poignard dans une main et
l’autre entre ses dents, le vieil homme qui était accroché à une
poutrelle du plafond se jeta alors sur lui. Il atterrit sur ses épaules
et commença à le poignarder avec rage et détermination. Vacillant
entre les pièges, l’alien tenta tant bien que mal de se débarrasser
de son encombrant adversaire, mais cette crapule était tenace.
Après quelques instants qui parurent une éternité, il finit
tout de même par réussir à le désarçonner. Il le prit par le cou et
le plaqua contre le mur.
L’homme suffoqua sous la poigne puissante de son ennemi,
la force de son poignet semblait invulnérable. Les os de son cou
étaient sur le point de se briser et ses yeux commencèrent à sortir
de leurs orbites. L’alien observa le vieil ermite avec attention et
curiosité. Il allait prendre son temps pour étudier cette créature
étrange.
Si frêle et pourtant si dangereuse.
Pourquoi son détecteur ne lui avait-il pas signalé correctement
le niveau de danger?
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Il augmenta la pression de sa main autour du cou du vieil
homme. L’homme se mit à gémir plus fort et laissa de la bave
dégouliner de sa bouche. Ses veines gonflaient et son teint pâlit
au fur et à mesure. C’était… fascinant.
Il rapprocha son visage et commença à l’étudier.
Il se rapprocha encore.
Encore plus près.
Il n’y avait désormais plus que quelques centimètres qui séparaient
la tête de l’alien de celle du vieil homme. On aurait pu
sentir l’haleine putride s’échapper de son visage hideux. Il examina
la moindre réaction provenant de son ennemi. Les yeux de
celui-ci convulsèrent un instant. Il était sur le point de
s’évanouir.
Mais soudain, il bondit en avant et lui arracha un morceau de
la joue avec ses dents. De la plaie ouverte, un sang jaune putride
lui gicla à la figure! L’alien hurla et lâcha le vieillard qui utilisa
ses deux jambes pour se libérer et le propulser au sol. Il
s’effondra sur le plancher et l’un des pièges qui jonchait le sol se
referma sur son crâne.
L’homme s’agita, il alla chercher une chaîne qui pendait au
mur et commença à l’enrouler autour de l’alien, avec une souplesse
déconcertante, comme une araignée tissant sa toile. Celuici
tenta de se débattre mais en vain, il ne pouvait plus bouger. Il
était pris au piège! Littéralement!
Fait comme un rat!
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Il vit le vieillard se pencher vers lui. A présent, il était à sa
merci, il était sa proie. Et pour la première fois, il goûta à une
nouvelle sensation: la terreur.
Gisant dans une marre de sang jaunâtre, il perdit connaissance.
Son appareil oculaire émit alors un petit grésillement et
s’affola avant de s’éteindre complètement.
Un court circuit.
Il y avait une odeur âcre qui emplissait l’endroit, une odeur
infâme, une odeur de mort. L’atmosphère elle-même était pesante
et contribuait à cette ambiance malsaine.
Il se réveilla.
Son dispositif venait d’émettre une décharge électrique et se
ralluma quelques instants. Impuissant, il sentit son corps dévaler
une pente petit à petit, par à-coups, comme si…
Son bourreau était en train de le traîner dans les escaliers!
Il tenta alors de se débattre à nouveau, mais rien à faire, les
chaînes lui écrasaient le corps. Son armure semblait lui peser une
tonne, elle lui tailladait les plaies que cette ordure lui avait infligées.
La douleur était trop forte et les chaînes trop serrées. Il sentit
sa fin approcher…
Autour de lui, la cave était parsemée d’objets qu’il n’arrivait
pas à définir dans la pénombre, un vrai capharnaüm. Sa tête en
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heurta même à plusieurs reprises alors qu’il était tiré vers le centre
de la pièce. Le vieillard s’éloigna un instant et il put examiner
plus attentivement l’un des objets qui était à proximité de sa tête.
C’était…
…un crâne humain!
La lumière s’alluma et il se rendit compte de ce qu’étaient les
objets qui jonchaient le sol: des os et des morceaux de corps humains!
Il y avait du sang partout! La pièce était remplie de cadavres,
des bras, des jambes, des mains, des têtes coupées, une
vraie boucherie! Additionné à ça, toute une pléthore d’outils de
torture étaient accrochés aux murs et amassés sur des étagères!
L’homme revint et souleva sa proie pour le déposer sur une
table... une table de boucherie!
L’espace d’un instant, il ne fit qu’observer sa prise en mâchouillant,
comme si quelque chose était resté collé entre ses
dents. Il avait l’air absent, perdu dans ses pensées. Puis il eut un
rictus et se mit à l’œuvre. Il retira le piège coincé sur la tête de sa
victime et remarqua le dispositif oculaire. Le visage couvert d’un
liquide jaunâtre, l’alien cligna des yeux, il était à l’agonie,
s’étouffant dans son propre sang. Une vieille ampoule toute usée
était suspendue au plafond, accrochée à un vulgaire câble électrique
disparaissant dans l’obscurité. L’homme prit le dispositif et
l’observa à la lumière. L’écran afficha le visage du vieillard en
gros plan et la mention « INOFFENSIF » se changea alors en
« DANGEREUX ».
Il émit un petit grognement et balança l’engin par-dessus ses
épaules. Aucun intérêt à ses yeux… Non, ce qui l’intéressait était
là, couché sur la table!
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Au sol, l’écran du dispositif s’affola, le mot « DANGE-
REUX » se mit à clignoter avec insistance, il ne s’agissait désormais
plus d’un simple danger mais d’une situation critique: le
vieillard avait une tronçonneuse à la main et se préparait à découper
le malheureux…
A travers l’appareil, d’autres yeux observaient la scène avec
attention. D’autres aliens.
Ils étaient trois, assis devant un écran de contrôle qui retransmettait
chaque instant de l’odyssée de leur camarade. Ou
plutôt de son calvaire.
Le bruit de la tronçonneuse brisa le silence de mort qui régnait
jusqu’à présent dans ce qui semblait être la salle de contrôle
d’un gigantesque vaisseau spatial. Aux ronronnements de la tronçonneuse
se mélangèrent les cris de l’alien qui résonnèrent dans
toute la pièce. Comme si on égorgeait un porc.
La tronçonneuse s’arrêta lentement et le silence revint. Les
secondes qui suivirent parurent durer une éternité. Le vieil
homme jeta alors un objet qui roula devant la caméra.
La tête de l’alien!
Le scanner analysa la nouvelle information et changea la
mention « DANGEREUX » en « INOFFENSIF ».
Devant son écran de contrôle, celui qui semblait être le chef
paraissait terrifié. Il regarda ses deux acolytes. Ils étaient aussi
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pâles que lui, du moins dans les standards de leur espèce.
L’horreur se lisait sur leurs visages, ils n’avaient jamais rien vu
de tel dans aucun des milliers de mondes qu’ils avaient visités.
L’un des leurs venait de se faire découper en rondelles devant
leurs yeux. C’était une chose inconcevable, invraisemblable,
inimaginable!
Après un long silence, le chef se décida enfin. Il alluma le
communicateur et prit la parole. Il le fit d’une manière solennelle
et sur un ton grave, l’annonçant à toute sa flotte:
- FORMES DE VIE INDIGÈNES EXTRÊMEMENT
HOSTILES ET DANGEREUSES.
Il marqua une courte pause et rajouta, complètement dépité:
- INVASION ANNULÉE.
Dans la froideur de l’espace, allumant ses moteurs, le vaisseau
qui était en orbite autour de la Terre se mit en route, et
s’éloigna de la planète bleue. Dans son sillage, les autres vaisseaux
le suivirent les uns après les autres…
…les milliers d’autres vaisseaux.
Et une à une, les milliers d’étoiles qui décoraient la voûte céleste
disparurent du ciel.
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Sur Terre, le vieil ermite était assis à table, penché en arrière.
Son assiette vide devant lui, l’homme fit un renvoi et se frotta
l’estomac. Il était repu, il venait de s’offrir un festin royal.
A l’extérieur, le barbecue fumait encore, les restes d’une carcasse
fraîche grésillaient au milieu des cendres…
Une mouche vint alors se poser sur le bord de son assiette…
…une mouche « INOFFENSIVE »…
Bientôt d’autres ouvrages sur:
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© 2013 Gilles Nuytens & Eric Chu ~ Tous droits réservés ~ www.gillesnuytens.com
Reproduction partielle ou complète strictement interdite sans l’accord de l’auteur.
FIN
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BONUS
Les couvertures alternatives!
#1 : Alien
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BONUS
Les couvertures alternatives!
#2 : Version horreur
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