IAL 87 - Coordination des Groupes Anarchistes
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ENVIRONNEMENT<br />
ns d'un appareillage technique spécifique, rendu nécessaire par <strong>des</strong><br />
ES DE SCHISTE,<br />
TIQUES DE L'ORGANISATION CAPITALISTE<br />
tion), José Bové, ou réduisent<br />
la diversité <strong>des</strong> manifestant-es<br />
au terme « écologiste ». Les<br />
groupes locaux ne sont pas<br />
dupes et restent sur leurs<br />
gar<strong>des</strong>, prêts s'il le faut à la<br />
désobéissance civile pour empêcher<br />
les explorations en repérant<br />
et arrêtant les camions<br />
censés les permettre. D'autres<br />
préfèrent le terrain juridique<br />
et relèvent les vices de procédure.<br />
Toutes ces mobilisations ont<br />
permis de multiples changements<br />
dont le plus récent est<br />
l'examen d'une loi (en cours),<br />
visant à interdire le procédé<br />
de « fracturation hydraulique<br />
». Au-delà d'un changement<br />
de nom possible afin de<br />
conserver dans la pratique la<br />
même technique, il n'y a aucun<br />
retrait <strong>des</strong> permis concernant<br />
l'extraction <strong>des</strong> gaz et<br />
huiles de schiste. Les choix<br />
énergétiques demeurent le<br />
fait du gouvernement et <strong>des</strong><br />
industriels et non <strong>des</strong> individus.<br />
De la même manière, on<br />
tente d'imposer en Amérique<br />
du Sud de gigantesques<br />
centrales d'éoliennes et <strong>des</strong><br />
panneaux photovoltaïques<br />
contre la population locale<br />
qui demande à pouvoir pratiquer<br />
un usage communautaire<br />
populaire de la terre.<br />
De plus, la technique de la<br />
fracturation hydraulique continue<br />
d'être employée dans <strong>des</strong><br />
régions d'Amérique du Nord<br />
et les capitalistes remportent<br />
de nouveaux territoires en<br />
Afrique, et d'autres pays Européens.<br />
Inquiétés, les exploiteurs préparent<br />
le terrain en cherchant<br />
à agir sur « l'acceptabilité »<br />
par la population, et parlent<br />
désormais de « stimulation hydraulique<br />
» ou de « roche car-<br />
bonatée » tout en demandant<br />
l'organisation de « débats »<br />
par la CNDP dont on sait ce<br />
qu'ils ont donné sur le nucléaire,<br />
ou les nanotechnologies.<br />
Loin de décider, on<br />
cherche à enrôler la population<br />
pour le bon fonctionnement<br />
du système. Nous serions<br />
<strong>des</strong> pertes acceptables et<br />
nous devrions subir les « dommages<br />
collatéraux » de la<br />
guerre économique ! Si nous<br />
refusons, un chantage est mis<br />
en place : affirmant que nous<br />
serions à l'origine de la demande<br />
énergétique, la population<br />
est culpabilisée et on lui<br />
déclare qu'elle payera alors<br />
plus cher les carburants.<br />
L'énergie n'est un<br />
problème que pour une<br />
forme d'organisation<br />
sociale<br />
Des actes banalisés par notre<br />
organisation sociale (appuyer<br />
sur un bouton, utiliser tel<br />
appareil) mobilisent une<br />
structure technique mondiale<br />
dévastatrice. L'énergie n'est<br />
un problème pour nous que<br />
parce que nous dépendons<br />
d'un appareillage technique<br />
spécifique, rendu nécessaire<br />
par <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie normés<br />
par le capitalisme. Une<br />
grande partie de l'énergie produite<br />
ne nous arrive d'ailleurs<br />
jamais, parce qu'elle est<br />
consommée par le système luimême<br />
pour son fonctionnement.<br />
Ce n'est pas nous qui<br />
constituons un problème,<br />
mais cet appareillage et ceux<br />
qui le dirigent. Ils organisent<br />
nos dépendances, notre exploitation,<br />
et la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong><br />
vivants sur Terre.<br />
Toutes les ressources fossiles,<br />
le pétrole, comme le gaz et<br />
l'uranium arriveront très rapidement<br />
à leur raréfaction<br />
dans une société comme la<br />
nôtre, quelle que soit la date<br />
exacte du pic d'extraction.<br />
Ceux qui opposent à ces limites<br />
la découverte de nouveaux<br />
gisements, oublient que<br />
la proportion du nombre de découvertes<br />
elle-même diminue.<br />
De même, l'amélioration <strong>des</strong><br />
techniques d'extraction est<br />
loin d'être au rendez-vous :<br />
c'est avec le système qu'il faut<br />
en finir.<br />
Les éoliennes industrielles et<br />
les panneaux photovoltaïques<br />
ne constituent pas une solution<br />
pour autant. Non pas<br />
parce qu'elles ne seraient pas<br />
rentables du point de vue économique,<br />
ou du bilan énergétique,<br />
et surtout pas pour les<br />
mauvaises raisons habituelles<br />
(bruit, oiseaux, esthétique, valeur<br />
<strong>des</strong> habitations). Mais<br />
parce que les promouvoir reviendrait<br />
à valider l'exploitation<br />
rendue nécessaire par ce<br />
genre de techniques : «<br />
L'extraction du Néodyme [dans<br />
les mines de Chine] entraîne<br />
une telle pollution chimique<br />
que certains sites, malgré la «<br />
tolérance » <strong>des</strong> autorités chinoises<br />
à l'égard <strong>des</strong> détériorations<br />
industrielles, ont dû être<br />
fermés.» 1<br />
Qui se porte volontaire pour<br />
extraire les minerais rares<br />
nécessaires à la fabrication<br />
<strong>des</strong> éoliennes industrielles et<br />
<strong>des</strong> panneaux solaires ? Pour<br />
l'instant, c'est le rapport de<br />
force qui détermine quelles<br />
vies humaines et non-humaines<br />
seront détruites à ce<br />
travail pour les mo<strong>des</strong> de vie<br />
que permet et contraint ce système.<br />
Le système industriel mondial<br />
capitaliste marchand est<br />
1 Arnaud MICHON, Le sens du vent ; Notes sur la nucléarisation de la France au temps <strong>des</strong> illusions renouvelables. Édition de l'Encyclopédie <strong>des</strong> nuisances.<br />
Infos et Analyses Libertaires - N°<strong>87</strong><br />
<strong>des</strong>tructeur, quelle que soit<br />
l'énergie qui permet son fonctionnement<br />
(nucléaire, pétrole<br />
ou renouvelable).<br />
Pour sortir de la dépendance<br />
énergétique, nous n'avons pas<br />
d'autres choix que d'en finir<br />
avec l'organisation capitaliste<br />
pour établir et gérer nous<br />
même nos besoins (libérés de<br />
leur aliénation) et favoriser<br />
les usages populaires <strong>des</strong><br />
eaux et <strong>des</strong> terres.<br />
En organisant la nécessité de<br />
l'expertise scientifique, les<br />
gouvernements et les entreprises<br />
ont compris que par le<br />
biais d'une existence toujours<br />
plus assujettie aux diverses<br />
techniques issues de l'ingénierie,<br />
ils s'assureraient un contrôle<br />
grandissant sur nos vies.<br />
Ce qu'ils font aujourd'hui avec<br />
la fracturation hydraulique et<br />
le nucléaire, ils continueront<br />
à le faire avec tout alternative<br />
nécessitant une expertise au<br />
lieu d'un contrôle populaire<br />
autogéré. L'énergie n'est pas<br />
une question d'expert, mais<br />
d'organisation sociale.<br />
C'est à nous de prendre en<br />
charge nos moyens de subsistance<br />
et notre vie sous tous<br />
ses aspects. Démontons la méga-machine<br />
capitaliste. Chacun<br />
peut participer, aussi mo<strong>des</strong>te<br />
que soit sa contribution.<br />
Ici comme ailleurs, refusons<br />
l'exploitation <strong>des</strong> gaz et huiles<br />
de schistes.<br />
Si ce n'est pas vous, qui ? Si<br />
ce n'est pas maintenant,<br />
quand ? Si ce n'est pas ici,<br />
où ?<br />
Florian<br />
(CGA – Montpellier)<br />
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