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EVOLUTION DU PAYSAGE URBAIN - Vivre Malakoff

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Ville de <strong>Malakoff</strong><br />

Service urbanisme<br />

L’évolution du paysage urbain<br />

à <strong>Malakoff</strong>.<br />

1


UNE PLAINE ENTRE LES VILLAGES DE VANVRES (OU<br />

VANVES) ET DE MONTROUGE.<br />

La commune de <strong>Malakoff</strong> présente cette particularité, à la différence des<br />

communes voisines, de n’avoir aucun héritage caractéristique de la ville<br />

traditionnelle : pas de château, pas de village. Elle est en effet l’une des plus<br />

jeunes communes du département. Elle a été créée en 1883, sur un territoire<br />

démembré de la commune de Vanves.<br />

À la fin du XVIIIe siècle, la région formant aujourd’hui le territoire de <strong>Malakoff</strong><br />

offre le visage d’une plaine inhabitée comprise entre les villages de Vanves –<br />

l’un des plus anciens villages aux abords de Paris -, et de Montrouge. Ses<br />

terres de qualité médiocre et éloignées des premiers chemins tracés par les<br />

hommes, ont longtemps été laissées à l’abandon avant d’être mises en<br />

pâturages et pour certaines en cultures. Plus loin, bien au-delà de l’actuel<br />

boulevard Gabriel Péri, en direction de la colline de Clamart, des forêts<br />

couvrent encore une petite partie du territoire. Mais, mis à part ces prairies,<br />

quelques vignes et quelques maraîchers, on n’enregistre, jusque dans le<br />

premier quart du XIX° siècle, aucune activité commerciale ou industrielle. Et,<br />

il n’y a pratiquement pas de constructions, mises à part quelques remises à<br />

gibier, et pas à proprement parler de routes, seulement des chemins de terre<br />

menant aux champs ou servant aux communications entre Vanves, Vaugirard<br />

et Montrouge.<br />

Une exception cependant le long du Chemin-de-Paris à Chevreuse (actuel<br />

boulevard Pierre Brossolette) : à son intersection avec le Chemin-de-<br />

2


Moutrouge (actuel boulevard Gabriel Péri), un petit hameau est déjà visible<br />

sur le premier plan parcellaire publié en 1840, dénommé alors « Petit Vanves<br />

». L’actuelle Maison des Arts (98 av. P. Brossolette) est le seul vestige de<br />

cette époque. Ce bâtiment, édifié vers 1840, pourrait être une résidence<br />

campagnarde de propriétaires qui exploitaient les terres maraîchères de<br />

<strong>Malakoff</strong>.<br />

A cette époque, des chemins d’exploitation (les futures rues Pierre Larousse,<br />

Gabriel Péri, Paul Vaillant Couturier) traversent la commune, et deux voies<br />

d’accès vers Paris sont déjà dessinées (l’avenue Pierre Brossolette et la rue<br />

Jean Bleuzen à Vanves).<br />

3


La future géométrie de la commune est ainsi déjà esquissée.<br />

Mais ce sont les interventions de trois grands chantiers qui vont avoir<br />

pour effet de délimiter – ou pourrait même dire isoler – le territoire de<br />

<strong>Malakoff</strong>. Le premier est l’énorme chantier du chemin de fer Paris-Versailles-<br />

Rive-Gauche, inauguré en 1837, et qui se traduit par la construction d’un<br />

remblai imposant du côté de Vanves. En 1883, lors de la séparation<br />

communale entre Vanves et <strong>Malakoff</strong>, les ballasts du chemin de fer serviront<br />

de nouvelle limite communale.<br />

4


Le deuxième, en 1840, la construction du Fort détaché de Vanves.<br />

Le troisième est la construction des nouvelles fortifications de Paris. En 1860,<br />

le recul des limites de Paris jusqu’au pied du glacis de la nouvelle enceinte<br />

fortifiée, morcelle le territoire de Vanves obligé d’abandonner une partie de<br />

ses espaces devenus parisiens, et met ce qui va devenir <strong>Malakoff</strong>,<br />

définitivement, aux portes de la capitale.<br />

SYNTHESE/TRACES :<br />

La géométrie de la commune se met en place.<br />

1840/1880 PREMIER PAS VERS L’URBANISATION.<br />

Dès les années 1840, les chantiers parisiens ont déjà eu des effets importants sur cette<br />

partie de territoire désormais troué de carrières d’où l’on sort des moellons de calcaire<br />

grossier utiles aux ouvrages d’art. Mais Il faudra attendre 1845 pour que naisse<br />

véritablement une agglomération sous l’impulsion d’un lotisseur, Alexandre Chauvelot.<br />

Prévoyant l’extension de Paris et l’annexion des communes suburbaines, il achète à bas<br />

prix des terrains en friche qu’il lotit, c’est-à-dire qu’il se contente d’y tracer grossièrement<br />

et le plus économiquement des voies, et de découper le terrain en petits lots, avant de<br />

revendre ces « lopins » à de futurs acquéreurs. Ses acheteurs, des ouvriers migrants<br />

appelés par les chantiers parisiens, construisent eux-même leur petite maison individuelle<br />

à l’aide des matériaux disponibles sur place : les plus mauvais moellons des carrières.<br />

5


Au pied de l’enceinte des nouvelles fortifications de Paris est créé ainsi un premier<br />

lotissement totalement illégal, sans viabilité, sans équipement mis à part quelques puits<br />

qui ont été creusés, et totalement délaissé par la commune de Vanves. Ce lotissement,<br />

appuyé sur les fortifications de Paris et les ballasts de chemin de fer (du côté de Vanves),<br />

s’étend jusqu’à l’actuelle rue Pierre Larousse, et englobe bientôt, vers Montrouge,<br />

l’urbanisation du « Petit-Vanves ». Ce quartier a été baptisé « la Nouvelle Californie<br />

parisienne » par son promoteur qui, pour faire venir le client, a créé une sorte de Luna<br />

Parc à la gloire des faits d’armes de l’armée d’Orient en Crimée comprenant notamment<br />

une Tour, la « Tour <strong>Malakoff</strong> », construite elle-aussi avec les moellons des carrières et<br />

avec toute sorte de matériaux de récupération.<br />

Chauvelot meurt en 1861, la Tour et ses installations sont mises en adjudication publiques<br />

et délaissées par leur nouveau propriétaire. Elle sera rasée en 1871 car elle sert de point<br />

de mire aux Prussiens. Mais le lotissement continue de prospérer : des maisons avec<br />

jardins se multiplient le long d’impasses et de passages.<br />

6


On trouve encore dans le quartier Nord de la commune quelques traces des premiers<br />

lotissements (impasse et sentier du Tir, rue du Lavoir).<br />

Si un plan d’ensemble du lotissement a bien été établi au départ par un géomètre, offrant<br />

une certaine « composition urbaine », avec ses voies étroites perpendiculaires à l’axe<br />

préexistant, aujourd’hui rue Pierre Larousse, l’ensemble va cependant être découpé d’une<br />

manière assez « spontanée » , avec comme seule règle le pragmatisme d’affaires des<br />

lotisseurs – car très vite Chauvelot est rejoint par d’autres personnes qui spéculent eux<br />

aussi sur ces terrains.<br />

Cette structure primaire des voies est toujours présente et marque fortement<br />

aujourd’hui le paysage du quartier Nord de <strong>Malakoff</strong> (voies étroites, passages et<br />

7


sentiers), même si les voies, pour certaines sont devenues publiques et ont été<br />

élargies.<br />

La structure parcellaire est également très caractéristique car issue de ces anciens<br />

lotissements : petits terrains bordant les voies (100/200 m²) de forme rectangulaire.<br />

Enfin, même si toutes les constructions de l’époque « Chauvelot » ont aujourd’hui<br />

disparu, les caractéristiques principales du bâti ont peu évolué : beaucoup d’habitat<br />

individuel type « maisons de ville ».<br />

La population du quartier ne cesse de croître. Entre 1866 et 1882, elle a presque triplé et<br />

le nombre d’habitants dépasse désormais celui de la commune de Vanves.<br />

Pour autant, rares sont les équipements mis à disposition des habitants : Mis à part une<br />

église (1861) réalisée grâce à des dons privés, les deux écoles (garçons – filles) et la salle<br />

d’asile construits par la commune sur un terrain situé au-delà de l’actuelle rue Pierre<br />

Larousse (actuelle place du Onze Novembre), un poste de police installé provisoirement<br />

8


ue de la Tour, quelques bornes-fontaines et l’autorisation d’un marché aux comestibles le<br />

long de la rue Béranger, sont alors les seuls équipements publics. D’autre part, les rues<br />

devenues communales mais encore non viabilisées, ne possèdent ni éclairage ni eau.<br />

Cette situation génère chez les habitants du quartier un sentiment d’injustice.<br />

Ils souhaitent obtenir plus d’autonomie et même une indépendance totale. Le décret du 8<br />

novembre 1883 entérine administrativement la séparation des communes de Vanves et de<br />

<strong>Malakoff</strong>. Les limites de <strong>Malakoff</strong> seront : au Nord, les fortifications de Paris ; à l’Ouest, la<br />

ligne de chemin de fer de Paris à Versailles ; à l’Est, la route départementale de Paris-<br />

Chevreuse (actuelle avenue Pierre Brossolette) ; au Sud, la route stratégique, y compris le<br />

fort de Vanves.<br />

9


Les premières décisions du nouveau Conseil municipal de <strong>Malakoff</strong> seront l’établissement<br />

d’un cimetière (1884) au Sud, et d’un marché, en cédant à un concessionnaire un terrain<br />

municipal perpendiculaire au groupe scolaire, délimitant ainsi une place centrale, la<br />

place des Ecoles (actuelle place du Onze-Novembre). La Mairie est installée quant à<br />

elle provisoirement dans un immeuble loué au 28, rue du Camp-Français, devenu ensuite<br />

rue Victor-Hugo (du provisoire qui a duré jusqu ‘en 1976).<br />

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SYNTHESE/TRACES :<br />

Un paysage issu des premiers lotissements dans le quartier Nord : des voies<br />

étroites, un petit parcellaire, des maisons de ville, peu d’espaces publics et<br />

d’équipements publics.<br />

1880/1914 CONSOLIDATION <strong>DU</strong> NORD DE LA COMMUNE.<br />

A la fin du XIX° siècle, et dans les premières années du XX° siècle, l’urbanisation va<br />

s’accélérer, allant de pair avec une première industrialisation du territoire communal.<br />

Entre le boulevard Gabriel Péri et l’avenue Augustin Dumont, le quartier de « la Fourche »<br />

se développe. Il accueille la première grande entreprise de <strong>Malakoff</strong>, la compagnie des<br />

tramways et rapidement, de nombreux petites industries et ateliers.<br />

11


Ce quartier est encore aujourd’hui fortement marqué par son passé industriel<br />

(dépôt RATP, distillerie Clacquesin, établissements Engels …).<br />

Les premières voies de l’actuel centre-ville sont créées de façon relativement octogonale<br />

(Béranger, Gabriel Crié, Jean-Jaurès …) Le long de ces voies, les premiers immeubles<br />

de rapport sont édifiés.<br />

<strong>Malakoff</strong> se dote également de nouveaux équipements collectifs (une Mairie rue Victor<br />

Hugo, une crèche en 1909 av du Pt Wilson, un marché couvert en 1884).<br />

De petits groupes d’habitation et des maisons individuelles commencent également à<br />

s’implanter plus au sud le long des voies de desserte principale (rues Paul Bert, Paul-<br />

Vaillant-Couturier, Guy-Moquet), et également le long de la voie ferrée (villa Cacheux).<br />

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A la fin du XIXe siècle, les transports collectifs arrivent à <strong>Malakoff</strong> : En 1882, la gare de<br />

Vanves <strong>Malakoff</strong> est inaugurée. En 1901, un tramway à traction électrique relie <strong>Malakoff</strong><br />

au quartier des Halles. Ces nouvelles liaisons vont profiter au développement de l’activité<br />

maraîchère dans le Sud de la commune, et par voie de conséquence, aux nouvelles<br />

implantations d’habitat individuel.<br />

La structure parcellaire du sud de la commune est encore marquée par cette activité<br />

maraîchère (rue P V Couturier, rue Hoche, le Clos).<br />

Ainsi, si le Sud de la commune est encore peu urbanisé, de nombreux petits lotissements<br />

sont réalisés à cette époque.<br />

La plupart des petites voies privées bordées de maisons que l’on retrouve<br />

aujourd’hui au Sud ont été réalisées entre 1880 et 1915 (impasse Pierre Simon,<br />

Fosses Rouges, Geneviève, Marguerite, Paulette, Sabot …)<br />

Les lotissements privés de la Plaine et du Clos ont cependant été souvent vite réalisés,<br />

sans viabilité ni assainissement. Pour la plupart, il s’agit de ce que l’on appellera des «<br />

lotissements défectueux ». La guerre et son lot de destructions sur <strong>Malakoff</strong> n’amélioreront<br />

pas, bien évidemment, la situation de leurs habitants. Des cabanons en bois fleurissent<br />

pour héberger les familles toujours plus nombreuses.<br />

Deux industries importantes s’implantent : Les usines Caiffa et une usine de toile cirées<br />

(Walrand).<br />

13


En vue d’équiper ces quartiers de la Plaine et du Clos alors en plein développement, la<br />

commune achète un vaste terrain libre et lance un premier concours d’architecture pour la<br />

construction du groupe scolaire Paul Bert.<br />

SYNTHESE/TRACES :<br />

Présence forte des locaux d’activité dans le quartier de la fourche.<br />

Les immeubles de rapport du centre-ville.<br />

Les lotissements du sud<br />

Les parcelles maraîchères<br />

L’ENTRE-DEUX-GUERRES - LA CONTINUITE S’ETABLIT VERS LE FORT<br />

Durant la période de l’entre-deux-guerres, la ville de <strong>Malakoff</strong> a pris définitivement un<br />

caractère urbain.<br />

Au Nord de l’avenue Augustin Dumont, le territoire est presque totalement urbanisé.<br />

Au Sud, les zones agricoles sont désormais cernées à l’intérieur de grands îlots<br />

construits.<br />

La différence de densité entre le Nord et le Sud de la commune commence à s’atténuer.<br />

Toutefois, à ce stade d’évolution, les caractéristiques des quartiers Nord et Sud sont<br />

différentes : Homogène et dense au Nord, distendu et fragmenté au Sud.<br />

14


En 1925, les limites territoriales sont modifiées. L’ancienne zone de servitudes<br />

militaires liée aux fortifications est définitivement annexée à Paris. <strong>Malakoff</strong> perd<br />

ainsi la partie de son territoire située la plus au Nord et aussi la plus anciennement<br />

urbanisée et la plus dense. La conséquence va être de repousser une partie de la<br />

population de ce secteur, plus loin, notamment au Clos où se constitue un véritable<br />

quartier très populaire (le quartier dit parfois des « chiffonniers »).<br />

Pour les mêmes raisons, le cœur de la commune (centre-ville) se fixe au sud de<br />

l’avenue Pierre larousse.<br />

L’urbanisation ne s’effectue plus de manière aussi spontanée qu’auparavant. En 1927, le<br />

Conseil Municipal adopte le premier plan d’aménagement, d’embellissement et<br />

d’extension de la commune, fixe les alignements des rues et engage un programme<br />

d’assainissement, de pavage et d’éclairage des voies. Le plan entérine le percement de<br />

l’avenue du Président Wilson et de la Place du Quatorze-Juillet, comme prolongement au<br />

centre urbain constitué par la place du Onze-Novembre.<br />

Dans les années 30, malgré la crise économique, la Municipalité poursuit son effort de<br />

modernisation de la commune. L’éclairage public est généralisé et l’on poursuit le réseau<br />

d’égoûts (le grand nombre de voies privées ayant pour effet de créer de grands difficultés<br />

dans le parachèvement du réseau).<br />

Le Nord de la commune sera doté de nouveaux équipements : Un centre de santé<br />

(Ténine), des bains-douches (USMM), le stade Lénine. Sur la place du Quatorze-Juillet,<br />

on construit un groupe d’habitations à bon marché, un square, et un Hôtel des Postes. Sur<br />

l’avenue Wilson, seront construits un nouveau bâtiment pour héberger la Justice de paix et<br />

la bibliothèque municipale (actuelle Trésorerie), une école maternelle (Jean-Jaurès) et la<br />

crèche Wilson.<br />

15


Au Sud, l’urbanisation s’effectue encore de façon assez spontanée le long de nouvelles<br />

voies qui sont créées par tronçons.<br />

Toutefois, un caractère plus urbain commence à s’affirmer : Construction de petits<br />

immeubles collectifs privés, réalisation du groupe scolaire Henri Barbusse, des HBM du 14<br />

rue Hoche par l’Office municipal, ceinturage du Fort de Vanves par des ronds-points et<br />

des boulevards (Stalingrad, Henri Barbusse) sur l’ancienne zone non aedificandi<br />

déclassée.<br />

Le quartier du Clos Montholon prend son essor.<br />

Sur le plan morphologique, la modification la plus importante est l’implantation de<br />

la voie ferrée à travers le territoire communal. Cette voie ferrée réalisée en 1927,<br />

enjambe les voies Nord-Sud existantes (G Moquet, Paul Bert, N. Pascual) et va<br />

désormais constituer un talus infranchissable entre ces points de passage.<br />

Longeant ces ballasts de chemin de fer, conformément au plan d’aménagement de la<br />

Région parisienne, une nouvelle rue sera ouverte en 1935, le boulevard Camélinat.<br />

16


Enfin, de nouvelles entreprises viennent s’installer sur le territoire (Carboxique, Thomson,<br />

Ragonot..)<br />

SYNTHESE/TRACES :<br />

Un développement moins spontané accompagné d’espaces et d’équipement<br />

publics (centre-ville, groupe Barbusse)<br />

La coupure de la voie ferrée<br />

Les premiers H.B.M.<br />

1945/1970 GRANDS ENSEMBLES, GRANDS EQUIPEMENTS, GRANDES<br />

INFRASTRUCTURES.<br />

Jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le tissu urbain de <strong>Malakoff</strong> était<br />

essentiellement composé d’habitat individuel et de petits immeubles collectifs privés.<br />

Un changement important dans les échelles et les principes urbains va désormais se<br />

manifester.<br />

Les premiers ensembles d’immeubles collectifs publics font leur apparition avec<br />

leurs caractéristiques urbaines spécifiques : effacement de la rue au profit d’une<br />

implantation « libre », absence de continuité avec le tissu existant.<br />

Dès le début des années cinquante, période de grave crise du logement, plusieurs « cités<br />

» sont réalisées : Pierre Valette en 1953 qui crée un véritable quartier nouveau à <strong>Malakoff</strong>,<br />

Les Nouzeaux, en 1956, une opération accompagnée de la constitution d’un véritable<br />

centre communal secondaire pour les quartiers Sud de la ville : le centre Henri Barbusse,<br />

avec une annexe de la mairie, de la poste, du dispensaire et une maison des jeunes et de<br />

la culture.<br />

17


Un autre quartier se dessine à La Plaine, aux débuts des années soixante, la nouvelle cite<br />

Maurice Thorez, avec ses 368 logements dispersés dans la nature, qui définit des<br />

nouvelles voies et un mail piéton sur lequel seront ouverts le groupe scolaire Guy-Mocquet<br />

(1966-1967) et le gymnase René Rousseau (1969).<br />

Dans la même période, la Société immobilière de la caisse des dépôts (SCIC) construit<br />

des milliers de logements sur le glacis du fort de Vanves, réservés aux fonctionnaires et<br />

aux militaires de la Défense.<br />

Entre 1950 et 1970, 3.400 logements sociaux sont ainsi édifiés, soit plus de 50% du<br />

parc actuel. C’est dans le Sud de la commune, où de grandes emprises étaient encore<br />

disponibles, que les 2/3 de ces nouveaux logements seront construits.<br />

Des ensembles collectifs privés sont également édifiés (résidence du Parc, résidence<br />

Salagnac, 91 rue Hoche …)<br />

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Bien qu’en rupture complète avec l’urbanisme d’avant-guerre, ces ensembles d’habitation<br />

peuvent faire preuve d’une grande richesse urbaine. Peu denses au sol, Ils sont en<br />

général accompagnés d’espaces végétalisés de qualité, de placettes, de commerces (cité<br />

Thorez, Bd Stalingrad).<br />

La population de la commune croit rapidement. De nouveaux équipements sont réalisés.<br />

A grands collectifs d’habitation, grands équipements : Le parc Salagnac, le stade<br />

Cerdan, les groupes scolaire G. Moquet, Langevin, Jules ferry ; le Lycée d’Enseignement<br />

Professionnel Louis Girard, le Mail Thorez, le gymnase René Rousseau…<br />

Mais dans la période de l’après-guerre, la logique planificatrice du nouveau<br />

ministère de la reconstruction et de l’urbanisme va également avoir des<br />

conséquences décisives sur le devenir d’une partie du territoire de <strong>Malakoff</strong>,<br />

notamment de ses quartiers nord. En effet, les années d’après guerre sont également<br />

des années où sont élaborés ou réalisés les grands projets d’infrastructures nationales de<br />

transport et d’urbanisme.<br />

<strong>Malakoff</strong> est pleinement concerné. La réalisation à partir de 1959 du boulevard<br />

périphérique va établir une véritable rupture avec le 14e arrondissement de Paris. Les<br />

expropriations de la partie Nord de <strong>Malakoff</strong> concernée par le projet, ont été prononcées,<br />

dès 1943, à la suite d’une rapide enquête de « salubrité ». C’est une partie du lotissement<br />

originel de <strong>Malakoff</strong> qui disparaît sous les pelleteuses.<br />

Accompagnant le projet de la voie périphérique de circulation, l’Etat et la Préfecture de la<br />

Seine élaborent, dès le début des années 50, le projet d’une vaste zone circulaire à «<br />

urbaniser en priorité » qui fait, sur <strong>Malakoff</strong>, table rase de tout le quartier Nord jusqu’à<br />

l’avenue Pierre Larousse.<br />

19


Tous les terrains sont alors « gelés » (interdiction de construire et de rénover)<br />

Ce projet sera combattu par la Municipalité et il sera finalement limité aux seuls îlots les<br />

plus vétustes en bordure du boulevard Adolphe Pinard, dans une opération de Rénovation<br />

urbaine pour laquelle les expropriations seront prononcées dans les années soixante-dix<br />

Dans les années 60, L’Etat prévoit encore la réalisation d’une bretelle de l’autoroute A10<br />

en suivant le tracé de la ligne de chemin de fer de Paris à Chartres. Ce projet prévoit la<br />

réalisation d’un aqueduc avec 12 voies de circulation.<br />

En 1966, l’opération est déclarée d’utilité publique et les premières expropriations sont<br />

réalisées. Vivement contesté par les communes riveraines, ce projet sera finalement<br />

abandonné.<br />

20


SYNTHESE/TRACES :<br />

Les « cités ».<br />

Les grands équipements du Sud.<br />

Les ruptures urbaines des infrastructures<br />

1970/1990 DEMOLITIONS ET DENSIFICATIONS<br />

En 1976, <strong>Malakoff</strong> est reliée à Paris par la ligne 13 du métro. L’arrivée de ce<br />

transport en commun va avoir une influence importante sur le développement de la<br />

commune.<br />

Entre 1970 et 1990, la surface urbanisée va croître fortement. Toutes les emprises<br />

foncières demeurées libres jusqu’alors seront utilisées.<br />

On assiste aux premières grandes démolitions :<br />

Dans le quartier Nord, les constructions les plus vétustes en lisière de Paris sont détruites.<br />

Elles font place aux 4 îlots de la rénovation constitués de commerces (super M),<br />

logements, équipements (école Coignot et gymnase) et bureaux (INSEE).<br />

Les immeubles de la rénovation sont en contraste total avec le tissu ancien du quartier.<br />

Etrangement, ils constituent une sorte d’écorce entre le périphérique et la ville qui semble<br />

se cacher derrière ce front bâti.<br />

Dans le centre-ville, on réalise la première Zone d’Aménagement Concerté (Z.A.C.) :<br />

L’ancienne place des écoles et le vieux marché couvert font place à l’hôtel de ville, au<br />

théâtre 71 et à la bibliothèque, à l’hôtel des postes et au nouveau marché.<br />

Plus au Sud, des îlots d’habitat insalubre sont détruits pour faire place à de nouvelles<br />

constructions (cité des fleurs, gymnase Marcel Cerdan).<br />

On valorise également les friches industrielles : Sur les terrains de l’ancienne usine<br />

Walrand, boulevard Stalingrad, on réalise un lotissement composé de logements, bureaux<br />

et équipements.<br />

Les derniers terrains maraîchers sont bâtis. On y construit de nouveaux logements, (rue<br />

Hoche, avenue Joliot Curie)<br />

Les délaissés de l’ancien projet d’autoroute A10 sont réinvestis : Le boulevard<br />

Charles de Gaulle et la coulée verte sont réalisés sur ces emprises, ainsi que<br />

21


plusieurs squares et espaces verts d’accompagnement (square Féburier,<br />

Normandie-Niemen).<br />

La commune va accompagner cette période de densification en réalisant ou<br />

réaménageant de nombreux équipements dans tous les quartiers (écoles, collèges,<br />

crèches, foyers résidences pour personnes âgées, Mairie annexe et dispensaire).<br />

Elément notable, c’est à cette époque que seront réalisés la plupart des espaces verts de<br />

proximité (Square de Corsico, du Tir, de Soweto, Marc Lanvin, Malleret Joinville, jardin du<br />

centenaire) et les plus importantes plantations d’alignement.<br />

Ainsi, l’espace non bâti ne disparaît pas uniquement au profit des constructions,<br />

mais également de l’aménagement de nouveaux espaces publics.<br />

Premier équipement intercommunal : le stade nautique construit en 1972 par l’AUA<br />

Mais l’élément le plus marquant de cette période est sans doute la mutation du tissu<br />

économique de la commune.<br />

Dès le début des années soixante-dix, la désindustrialisation de la région parisienne<br />

commence et <strong>Malakoff</strong> perd une grande partie de ses entreprises du secteur tertiaire.<br />

La Municipalité élabore rapidement des règles d’urbanisme propres à préserver les friches<br />

industrielles de la spéculation immobilière : Les terrains libérés ne peuvent accueillir que<br />

de nouvelles entreprises. La commune étant bien desservie par les transports en<br />

commun, cette politique portera ses fruits. Le long des grandes infrastructures de<br />

transport, de nouvelles entreprises viennent s’installer. Les immeubles de bureaux<br />

prennent la place des hangars et ateliers.<br />

L’immobilier d’entreprise est désormais devenu l’un des éléments du paysage de <strong>Malakoff</strong>.<br />

22


SYNTHESE/TRACES :<br />

Les îlots de la rénovation<br />

Les espaces verts et la coulée verte.<br />

Les immeubles de bureaux<br />

1990/…. RENOUVELLEMENT <strong>URBAIN</strong><br />

Si chaque grande étape de la formation de la commune a laissé sa marque particulière, ce<br />

qui caractérise <strong>Malakoff</strong>, c’est la mixité des fonctions sur tout le territoire. Habitat individuel<br />

et collectif, locaux d’activités et équipements se côtoient dans tous les quartiers<br />

Cette mixité est due à un développement récent et très rapide (100 ans) qui n’a pas<br />

permis à un style architectural ni à une forme urbaine particulière de s’imposer à l’échelle<br />

d’un quartier, mais également à un processus d’urbanisation relativement spontané, sans<br />

souci de réserver telle ou telle partie du territoire à une typologie particulière (zone<br />

d’habitations, d’activités).<br />

De ce fait, il n’y a pas à <strong>Malakoff</strong> de grande rupture dans le tissu urbain, ce qui apporte,<br />

bien que les typologies soient très variées, un caractère d’unité.<br />

Pour autant, les différences d’échelles sont parfois brutales et les bâtiments « flottants »<br />

dans leurs parcelles, indépendamment de l’alignement ou du bâti voisin, gênent parfois la<br />

lisibilité de l’espace public et génèrent une perte de repères dans le territoire communal.<br />

Depuis la fin des années quatre-vingt, le territoire de <strong>Malakoff</strong> est totalement urbanisé.<br />

Pour autant, notre ville n’est pas figée et évolue toujours.<br />

De nouvelles constructions prennent la place de plus anciennes, de nombreux bâtiments<br />

sont modifiés, rénovés ou changent d’affectation.<br />

Les élus locaux participent à ce renouvellement urbain de plusieurs façons.<br />

La Municipalité réalise ou impulse des opérations d’urbanisme, aménage les espaces<br />

publics, définit par le biais du règlement d’urbanisme communal les nouvelles formes et<br />

fonctions urbaines.<br />

Les actions menées répondent à un souci : Comment améliorer le paysage urbain en<br />

mettant en valeur ce qui fait sa richesse, à savoir : sa diversité.<br />

23


Il est parfois nécessaire de retisser les liens entre les différentes formes urbaines en<br />

reconstituant ponctuellement un front bâti, en trouvant une échelle intermédiaire entre un<br />

grand collectif et des petites maisons de ville.<br />

Enfin, pour que perdure cette diversité des formes et des styles, le règlement d’urbanisme<br />

communal, s’il réglemente les volumes et les affectations des constructions privées, laisse<br />

s’exprimer les nouveaux styles architecturaux qui marqueront eux aussi leur époque et le<br />

paysage de <strong>Malakoff</strong>.<br />

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