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SD#3 - Imp - Slow Death

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NUCLEAR<br />

DEATH<br />

TERROR<br />

J'ai toujours vu le crust comme une version dépenaillée du metal. Ou, pour être un peu plus explicite, comme du mauvais metal. Sauf que<br />

dans mon esprit, cette définition n'a jamais été péjorative. Malgré les relents d'anarcho-punk, la tentative d'être aussi extrême que du<br />

grindcore, le crust m'a d'abord plu parce qu'il renouait avec le style pugnace d'un metal extrême que j'aimais durant une partie de mon<br />

apprentissage musical, un style représenté par des groupes comme Bolt Thrower, Napalm <strong>Death</strong>, Heresy, Extreme Noise Terror,<br />

Extra Hot Sauce, Electro Hippies et autres Celtic Frost. Les premiers groupes crust que j'ai écoutés ou vus (Doom, Hiatus,<br />

Unhinged, Heath Hazard, Disaffect, Disrupt…) — ouais, à l'époque y'avait pas internet, le moindre groupe finlandais culte<br />

restait définitivement obscur — , ces groupes crust donc, ont été une véritable révélation pour moi : je n'en avais rien à foutre que le son<br />

soit crapoteux et que ça joue plutôt passablement (encore que je n'ai jamais été particulièrement attiré par les excès de technique),<br />

punaise que le propos était virulent ! Dévastateur même. Je crois même que c'est cette association, le son crade et la bestialité dégagée,<br />

qui m'a fasciné. Tout ça pour dire qu'avant d'associer le crust au punk, j'ai vu en lui une excroissance du metal. Les puristes crieront sans<br />

doute au scandale, mais si on s’en tient à un plan uniquement musical, il me semble ne pas être très loin de la vérité. D'ailleurs, avec les<br />

progrès techniques engendrés par la banalisation du matériel et des méthodes d'enregistrement, la plupart des groupes crust actuels<br />

sonnent de plus en plus metalliques, le contenu et l'approche sont différents mais basiquement, on est dans la même famille.<br />

Et Nuclear <strong>Death</strong> Terror dans l'affaire ? J'y viens. Déjà, il y a le nom. Devant le choix infini de groupes et de disques qui s'offre à moi,<br />

mon critère de sélection reste le nom des groupes ou le design des pochettes de disques. C'est un peu la loterie, je vous l'accorde, mais<br />

avec les années, j'ai développé certaines facultés avec cette méthode et je ne fais que très peu fausse route. Me pencher sur Nuclear<br />

<strong>Death</strong> Terror a été pour le moins évident : 1/ les trois mots associés forment un patronyme d'enfer, 2/ dans ces trois mots, j'ai lu Nuclear<br />

Assault, Napalm <strong>Death</strong> et Extreme Noise Terror. Je n'étais pas tombé loin tant le groupe danois renouait avec un crust influencé par les<br />

années 80. Et quand s'est offerte la possibilité de participer à la sortie de la version CD de leur premier album, je n'ai pas hésité une seule<br />

seconde. L'interview a été réalisée fin 2007 mais reste d'actualité… si ce n'est que le groupe cherche un nouveau batteur : Jonas, l'actuel<br />

frappeur, ayant décidé de se consacrer à ses autres groupes Ripping Headache et Love Potion.<br />

18<br />

tume de scène et son corpse paint, il devient Krauser II, guitariste<br />

chanteur dérangé, hurlant des obscénités sur un brouhaha démoniaque.<br />

Je vous laisse imaginer les quiproquos qu'une telle trame<br />

peut entraîner, notamment lorsque le héros tombe amoureux d'une<br />

journaliste détestant D.M.C. Parviendra-t-il à vivre une double vie ?<br />

Voilà du 100 % seinen (manga destiné aux jeunes adultes) parfois<br />

grossier (ça dérape vite lorsque le groupe de death donne un<br />

concert) et scabreux mais toujours drôle et audacieux. Le titre s'est<br />

vendu à près d'un million de copies au Japon… je doute qu'il réalise<br />

le même score en France, mais si vous vous laissez tenter, vous<br />

ne le regretterez pas.<br />

Black Metal - book one,<br />

de Rick Spears et Chuck BB (Oni Press)<br />

Pas tout à fait un manga, même s'il se présente sous le même format.<br />

On le présentera plutôt comme un comic, puisque ses auteurs<br />

sont ricains et que le trait évoque pleinement la culture graphique<br />

indépendante des USA. Voilà pour le contenant. Le contenu maintenant.<br />

Black Metal raconte l'histoire de jumeaux, Shawn et Sam<br />

Strongham, incompris et rejetés dans leur école car ils s'habillent<br />

en noir, n'aiment pas le sport, mais voue un culte au metal<br />

extrême. Un jour qu'ils écoutent le dernier album de Frost Axe (en<br />

vinyle…), un message de l'au-delà leur montre leur destinée et<br />

leur vraie nature. Avec un tel scénario, j'étais déjà conquis<br />

d'avance. Mais l'aspect graphique, très Cartoon Network — mais<br />

en noir et blanc — , n'a fait qu'accentuer mon affection pour ce<br />

titre qui mêle heroïc fantasy, aventure, jeunesse rebelle et culture<br />

heavy metal. La classe. 10 x la classe !<br />

Church Of Ra - Amicitia Fortior<br />

(Auto édition)<br />

Compte tenu de l'importance du visuel chez AmenRa, je m'attendais<br />

à ce que le livre du groupe soit un traité graphique de son<br />

œuvre ou un abécédaire de ses thématiques favorites. Il n'en est<br />

rien. Ou presque. Church Of Ra est avant tout un livre d'art mystique,<br />

un petit missel noir à la ligne épurée rassemblant photos, citations<br />

métaphysiques ou symboliques (hélas souvent en flamand) et<br />

objets de rituel divers (des crucifix, encore et toujours). Il y a néanmoins<br />

un bout d'interview en anglais censé nous donner des répon-<br />

43<br />

ses franches sur le dessein véritable du groupe belge et toutes les<br />

paroles de ses quatre disques. J'ai été un peu déçu par l'objet,<br />

même si je le trouve classieux et intéressant dans son idée de développer<br />

sur papier l'univers de AmenRa. En fait, j'ai été déçu surtout<br />

parce que le prix (18 euros) me paraît un peu excessif pour un<br />

contenu aussi léger.<br />

Manchild 3,<br />

de Brian Walsby (Bifocal Media)<br />

Brian Walsby est un fanatique de musique<br />

et plus précisément de punk et de<br />

hardcore (surtout Black Flag). Brian<br />

Walsby est un dessinateur. Brian<br />

Walsby est batteur (Polvo, Snake<br />

Nation, Double Negative). Brian<br />

Walsby est aussi pote avec les Melvins.<br />

Il a rassemblé tout cela dans le numéro<br />

3 de son zine/comix, le bien nommé Manchild. On trouve donc de<br />

la BD sur Black Flag ("Life After Black Flag", "The Black Flag<br />

Bunch") et le hardcore (par exemple, que sont devenues les mascottes<br />

des groupes hardcore des 80's ?), de nombreuses allusions<br />

aux Melvins (dont un tour diary 2006 au format BD), des cases<br />

plus personnelles ou des projections fantasmées sur des groupes<br />

improbables (The Dios, The Dentures), tout ça entrecoupé de dessins,<br />

de pub et de comic strips toujours super référencés et hilarants.<br />

Car Brian Walsby ne semble concevoir son art qu'à travers le<br />

prisme de l'humour ou de l'ironie. En supplément du papier est<br />

offert un CD bonus. Et pas n'importe quoi. 8 titres inédits des<br />

Melvins (preuve que Walsby est un très bon pote de Buzz et Dale),<br />

époque 1987 (Matt "Mudhoney" Lurkin est encore batteur), connu<br />

sous le nom de "The Making Love Demos". Bref, le genre d'objet<br />

qui va affoler n'importe quel fan du groupe. www.brianwalsby.com

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