Le bilinguisme arabe-français en Tunisie
Le bilinguisme arabe-français en Tunisie
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• <strong>Le</strong> budget de l’État alloué à l’Éducation nationale n’a cessé de croître,<br />
atteignant, <strong>en</strong> 1976, 32%, c’est l’investissem<strong>en</strong>t "le plus élevé du monde", si<br />
l'on <strong>en</strong> croit son ministère de l’époque.<br />
• En 1957, les écoles coraniques ont été supprimées,<br />
• <strong>Le</strong>s écoles privées ont été maint<strong>en</strong>ues mais soumises au règlem<strong>en</strong>t de l’État.<br />
• La réforme de 1958 a supprimé à son tour l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de la Zitouna (qui<br />
était à l’époque, une université théologique), unifiant ainsi le système éducatif<br />
sur le modèle bilingue.<br />
• Dès 1956, comm<strong>en</strong>ce à se construire l'édifice de l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur.<br />
<strong>Le</strong> développem<strong>en</strong>t du <strong>bilinguisme</strong><br />
• <strong>Le</strong> <strong>français</strong> était suffisamm<strong>en</strong>t ancré dans la société tunisi<strong>en</strong>ne pour qu'une<br />
arabisation ait pu se réaliser sans trop de dégâts.<br />
• Au cours de l'application de la réforme de l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de 1958, les<br />
responsables se sont r<strong>en</strong>dus à cette évid<strong>en</strong>ce.<br />
• Ils ont été contraints de remettre <strong>en</strong> question la politique de l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />
qu'ils avai<strong>en</strong>t décidée <strong>en</strong> 1958.<br />
On trouve l'écho de cette révision des programmes dans le rapport de la commission<br />
des réformes de 1967, lequel fait remarquer que :<br />
• l'emploi de la langue <strong>français</strong>e pour l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t des sci<strong>en</strong>ces est une<br />
nécessité inéluctable dans cette phase transitoire que traverse la <strong>Tunisie</strong> <strong>en</strong><br />
att<strong>en</strong>dant que soi<strong>en</strong>t consolidées les bases de l’université et r<strong>en</strong>forcées les<br />
structures de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t national.<br />
• <strong>Le</strong>s difficultés que posait la réhabilitation de la langue <strong>arabe</strong> n'ont guère<br />
<strong>en</strong>couragé le gouvernem<strong>en</strong>t, qui a maint<strong>en</strong>u son option politique du<br />
<strong>bilinguisme</strong>, multipliant les déclarations <strong>en</strong> sa faveur.<br />
<strong>Le</strong> choix du <strong>bilinguisme</strong> au l<strong>en</strong>demain de l’indép<strong>en</strong>dance de la <strong>Tunisie</strong> a été souv<strong>en</strong>t<br />
justifié par la nécessité, pour le pays, de se doter d'un outil lui permettant d'acquérir<br />
le savoir moderne et de rattraper son retard économique.<br />
"Nous avons, au contraire consci<strong>en</strong>ce, non seulem<strong>en</strong>t d’avoir <strong>en</strong>richi notre culture<br />
nationale, mais de l’avoir ori<strong>en</strong>tée, de lui avoir conféré une marque spécifique que<br />
ri<strong>en</strong> ne pourra plus effacer. Nous avons aussi consci<strong>en</strong>ce d’avoir pu forger une<br />
m<strong>en</strong>talité tunisi<strong>en</strong>ne qui est une m<strong>en</strong>talité moderne, et d’avoir insufflé au peuple<br />
tunisi<strong>en</strong>, <strong>en</strong> tout premier lieu à son élite, la capacité nécessaire pour assimiler les<br />
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