Discours du Préfet prononcé à cette occasion - Préfecture de l'Ain

Discours prononcé à l'occasion du départ de Mme Violaine Démaret
directrice de cabinet, le 24 février 2011
Monsieur le Sénateur, président du conseil général
Monsieur le Maire de Blois,
Mesdames et Messieurs les conseillers généraux, maires, présidents d'EPCI,
Madame le Procureur,
Mesdames et Messieurs les chefs des services de police et de gendarmerie,
et des autres services de l'Etat,
Mesdames et Messieurs les collaborateurs du cabinet
et des autres services de la préfecture,
Mesdames et Messieurs,
C'est pour moi un grand plaisir d'accompagner Violaine Démaret dans ses derniers
pas dans le département de l'Ain, non pas que je me réjouisse de son départ, mais
parce que je sais qu'elle va rejoindre un poste important et qu'elle va entamer un
nouveau registre de sa vie professionnelle.
Arrivée en juillet 2008, pour prendre votre premier poste à la sortie de l'Ena, vous
voilà presque trois ans après au bout d'un parcours que d'aucun considèrent comme
particulièrement réussi. Notre collaboration n'a commencé qu'il y a quatre mois, mais
je peux témoigner de votre compétence, de votre belle adaptation à ce poste exigeant
mais surtout de votre enthousiasme et de votre professionnalisme.
L'Ain comme premier poste vous aura probablement plus marqué que vous n'en avez
conscience aujourd'hui, non seulement parce-que vous avez vécu des choses fortes,
passionnantes souvent, tragiques parfois, non seulement parce que votre petit Achille
a vu le jour ici et y a fait ses premiers pas, mais surtout je pense parce que vous avez
trouvé une partie de la réponse que chacun se pose quand il entre dans la vie active.
Ai-je fait le bon choix, suis je taillé pour cet emploi, vais je réussir ? Tous ici présents
ont eu un jour ce questionnement, moi comme les autres.
Je crois que sans aucun doute vous pouvez répondre oui à toutes ces questions, et cela
augure d'une réussite dans le nouveau challenge qui va débuter pour vous dès lundi à
Montauban. Vous avez réussi comme directrice de cabinet, vous allez vous plaire
comme secrétaire générale.

Ne vous y trompez pas, vous allez franchir un cran, gagner en responsabilité, en
variété de sujet, en profondeur de questionnement technique et politique. Vous serez
numéro 2 avec ce que cela peut signifier de contrainte mais également de prise de
risque et surtout de mise en jeu de la confiance entre celui qui à la responsabilité
formelle et celui et le cas échéant celle qui va l'exercer «pour de vrai».
Le métier préfectoral est un métier d'expérience personnelle, de mise en situation, de
confrontation avec les autres mais surtout avec soi. Goûtez à cette diversité, testez
vous tant au fond du cours qu'en montant au filet, smatchez à bon escient mais
engagez vous sur le terrain et vous verrez que vos qualités fondamentales comme
votre formation de base vous permettrons de réussir.
Brillant sujet, vous l'avez été au long de votre cursus au lycée, en Kâgnes à Marseille,
puis à Sciences Po Grenoble et enfin à l'Ena que vous intégrez en 2006 après avoir
passé le concours 2005. J'oubliai de dire que née en 1981, vous n'avez pas perdu de
temps et que vos choix successifs vous ont conduit jusqu'ici.
Vous démontrez par votre cursus les vertus de l'école de la réussite, c'est-à-dire l'école
de la République. Vous démontrez que l'on peut d'un petit village des hautes-Alpes,
entamer le parcours de l'excellence, l'on peut intégrer l'Ena sans faire partie d'une
écurie, sans avoir un papa ambassadeur ou conseiller d'Etat, que l'on peut faire sa
place dans notre haute administration sans obligatoirement sortir de la rue
St Guillaume.
Ce parcours existe, celui de l'excellence qui permet d'arriver aux plus hautes marches
non par ses relations mais par son travail et son intelligence. Ce parcours c'est l'école
nationale d'administration qui le permet. Et je persiste à penser et je tiens à le dire que
cette école voulue tant par le général De Gaulle que par Maurice Thorez en 1945 est
l'illustration efficace que le mérite prime sur la famille et l'argent.
Sans être naïf ni béat, il faut dire que si nous sommes là, je pense à moi, mais
également à M. Dufour, notre secrétaire général ou à Olivier Laurens Bernard, mais
également à tant d'autres, n'est ce pas Madame Viallet, c'est cette école qui nous l'a
permis. Alors n'ayons pas honte de dire qui nous a recruté et qui nous a formé.
Il est de bon ton de mettre l'énarchie à toutes les sauces et lui attribuer tous les maux
de la terre. Cessons ce jeu mesquin et reconnaissons la valeur de cet outil.
Je crois sincèrement chère Violaine Démaret, que votre réussite ici témoigne du fait
que vous avez eu quelques bons maîtres, mais surtout une formation initiale qui a su
mettre en valeur vos qualités.

Aucune école au monde ne pourra suppléer à l'absence de caractère, à la faiblesse
morale, aux fragilités psychologiques que peut porter un individu. Votre courtoisie,
votre courage, mais également votre fermeté et votre profond sens humain, qui font
votre charpente et qui guident vos pas au quotidien ont été vos maîtres les plus utiles.
Sachez faire appel à eux ils vous guideront encore longtemps sur les chemins de
l'excellence que vous avez emprunté avec résolution et talent.
Et je ne saurai conclure par une citation qui pourrait vous être utile dans vos
nouvelles fonctions d'un maître de la pensée radicale, Henri Queille, radical
corrézien, qui s'était forgé la maxime suivante : «nul problème ne saurait se régler
…. ».
Chère Violaine, je vous laisse méditer cela et au nom des membres du corps
préfectoral, au nom de mon épouse et de moi- même je forme le souhait d'une belle
réussite à Montauban.