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2012 La Grande Mutation Michel Tabet 1 - Editions 2012

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<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

1


<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

Note de l’auteur<br />

Ce Roman fait suite à "<strong>La</strong> Troisième Vague, David le Walk-in" mais peut être lu<br />

indépendamment.<br />

Les événements qui s’y déroulent ne doivent pas être pris de façon littérale; leur valeur est<br />

symbolique.<br />

<strong>2012</strong><br />

<strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong><br />

© couverture Lyn Bruce & Philip Heath<br />

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<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

Du même auteur,<br />

Le Rêve Eveillé Astrologique,<br />

<strong>Editions</strong> De Vecchi ,1993<br />

Rêve Eveillé et Astrothérapie,<br />

<strong>Editions</strong> <strong>Michel</strong> d’Orion, 2002<br />

Transmutations, recueil de poèmes,<br />

<strong>Editions</strong> la Nouvelle Pleïade 2002<br />

<strong>La</strong> Troisième Vague, David le Walk-in<br />

<strong>Editions</strong> <strong>2012</strong><br />

Tous ces livres sont disponibles à :<br />

<strong>Editions</strong> <strong>2012</strong><br />

Le Chantemenon<br />

Pommerol Bas<br />

26170 <strong>La</strong> Roche sur le Buis/France<br />

http://www.editions<strong>2012</strong>.net<br />

micheltabet@editions<strong>2012</strong>.net<br />

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays<br />

© 2008, <strong>Editions</strong> <strong>2012</strong><br />

ISBN 978-2-9530401-1-1<br />

Dépôt légal : Décembre 2008,<br />

3


<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

<strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

<strong>2012</strong> la grande <strong>Mutation</strong><br />

Roman d’anticipation<br />

<strong>Editions</strong> <strong>2012</strong><br />

4


<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

Je remercie Simone Roche, Sarah Charmetant et <strong>Michel</strong> Bertolus pour leurs relectures et<br />

leurs commentaires. Leur aide généreuse a été précieuse pour achever ce livre.<br />

Depuis, <strong>Michel</strong> nous a quitté et ma pensée va vers lui au moment de cette publication.<br />

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<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

Installé au bar, l'inspecteur Patrick Durand sirotait une bière d'un air songeur. Magali, la serveuse, une<br />

jolie blonde, les cheveux ramenés en queue de cheval avec des yeux rieurs, ne l'avait jamais vu ainsi.<br />

Il était habituellement exubérant et n'arrêtait pas de plaisanter. Elle s'approcha de lui, tout en essuyant<br />

un verre:<br />

- Ça ne va pas? Tu as l'air bien soucieux et replié sur toi-même. Tu ne m'as même pas gratifiée de ton<br />

charmant sourire.<br />

Patrick fit un geste désabusé de la main gauche et dit:<br />

- Tu m'en sers une autre?<br />

Il prit sa bière et alla s'installer à une table en retrait dans la salle du bistrot à moitié pleine. Il aimait<br />

bien venir ici pour faire une pause et réfléchir tranquillement sur une affaire. Mais ce jour-là, il se<br />

sentait très mal et ne savait quelle décision prendre. Il enleva son blouson de cuir et le posa sur le<br />

dossier de sa chaise. Il finit son verre d'un trait. Il s'accouda à la table, les mains sous le menton, un<br />

doigt sur la bouche et essaya de se concentrer. Le brouhaha de la salle ne le dérangeait pas, il était<br />

habitué à réfléchir au milieu du bruit.<br />

Ce matin un inspecteur des RG, en mission spéciale, avait débarqué dans son bureau, accompagné du<br />

commissaire Benhamou. Son chef lui avait demandé de cesser toutes affaires en cours et de se mettre à<br />

la disposition de l'inspecteur Roussel. Une fois les présentations faites, Benhamou était sorti du bureau<br />

en jetant un regard à Patrick, lui signifiant par là de se montrer prudent. Patrick fit asseoir Roussel.<br />

L'homme lui déplaisait. Grand, mince, le visage anguleux, la bouche méprisante, le regard froid et<br />

soupçonneux. Il incarnait aux yeux de Patrick la caricature d'un policier inquisiteur.<br />

Il lui dit d'emblée qu'il voulait tous les renseignements qu'il avait sur un certain David Vitou. Il lui fit<br />

comprendre qu'il savait qu'il y avait des liens d'amitié entre lui et David. Il était au courant du fait qu'il<br />

avait fêté le nouvel an, accompagné de sa femme, au Mont Serein avec la famille Vitou.<br />

Patrick lui avait demandé le pourquoi de cette enquête. David était-il en danger à nouveau? Roussel lui<br />

expliqua que David faisait l'objet d'une enquête approfondie demandée par le ministre de l'intérieur. Il<br />

l'avait ensuite questionné sur toutes les activités de Vitou, ses fréquentations, ses amis, ses<br />

déplacements. Cet entretien avait duré plus de deux heures. Patrick s'était senti très mal à l'aise,<br />

comprenant qu'il y avait en haut lieu un désir de piéger l'homme et de le détruire. Aussi avait-il essayé<br />

de réduire ses renseignements au strict minimum. Mais Roussel était bien informé, il prétendait savoir<br />

des choses que Patrick ignorait. De plus, il était rusé, avait beaucoup de métier et savait poser ses<br />

questions. Au fur et à mesure de l'entretien Patrick avait senti une colère sourde monter en lui.<br />

L'homme était retors et cherchait à lui faire donner des indices sur David allant dans le sens de ce qu'il<br />

voulait. Cet inspecteur n’avait qu’une idée en tête : Il voulait la peau de Vitou et il l'aurait. Il avait des<br />

ordres et quoi que dise Patrick, il avait un plan préétabli.<br />

Il en était là de ses réflexions quand Magali lui apporta sa bière. Elle s'assit un moment à côté de lui et<br />

lui passa gentiment la main dans ses cheveux poivre et sel coupés court. Devant le peu de réaction de<br />

Patrick, elle se leva et repartit en haussant les épaules. Elle aimait bien cet homme sensible et<br />

intelligent et se demandait souvent ce qu'il faisait dans la police et comment il pouvait tenir le coup<br />

dans un tel milieu.<br />

Patrick se rendit compte, un peu tard, de l'attention que lui avait donnée Magali. Il avait presque envie<br />

de la rappeler mais elle prenait déjà une commande auprès d'un couple qui venait d'entrer. Il se dit qu'il<br />

devait prévenir rapidement David de ce qui se tramait. Il avait beaucoup d'amitié pour cet homme ; il<br />

le considérait comme extraordinaire. Il avait à plusieurs reprises pu admirer son courage, lors du<br />

procès sur l'attentat du TGV, les multiples tentatives d'assassinat dont il avait fait l'objet et surtout son<br />

cran au moment de l'enlèvement de sa fille par des Islamistes. Il lui était extrêmement reconnaissant<br />

d'avoir aidé sa propre fille Noémie à se sortir de sa dépendance à la drogue et de son état suicidaire. En<br />

fait, il ne pouvait s'empêcher d'admirer David pour son humanité, sa présence réconfortante et le<br />

travail qu'il faisait. Même si sur certains points il n'était pas d'accord avec lui. Par exemple sur sa<br />

philosophie, un peu trop idéaliste à son goût. C'est d'ailleurs dans ce domaine particulier qu'on<br />

essayait, en haut lieu, de le piéger. Toutes ses expériences d'éducation, de santé, de thérapies nouvelles<br />

sortaient de la norme et n'étaient pas du goût du pouvoir en place. Mais c'est le charisme de plus en<br />

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<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

plus grand de David et sa capacité à enthousiasmer les foules qui inquiétaient le plus. Son influence<br />

grandissante sur le plan local, national et international déplaisait à certaines personnes haut placées.<br />

On le faisait passer pour un Gourou dirigeant une secte dangereuse. En réalité il n'y avait aucune<br />

organisation autour de lui. Toutes les associations, comme toutes les structures qui étaient nées sous<br />

son impulsion, avaient leur autonomie et n'étaient aucunement dépendantes de lui.<br />

Mais ce n'était pas l'avis des autorités de ce pays. Les gouvernements mis à mal par les prises de<br />

conscience des peuples dans ces dernières années essayaient en vain de rétablir leur autorité par la<br />

psychose et la division. Ils mettaient en avant tout ce qui sortait de la norme "scientiste" comme<br />

dangereuse. On utilisait de plus en plus l'expression "scientifiquement prouvé" pour faire passer des<br />

réformes de plus en plus restrictives. Ces vieilles méthodes répressives avaient de moins en moins<br />

d’impact au niveau de l'opinion de ce pays. Elles semblaient de plus en plus caduques, malgré les<br />

efforts des médias essayant de se maintenir au service du pouvoir. Dans ce contexte on cherchait à<br />

faire des exemples pour faire peur. Les élites au pouvoir voulaient à toute force continuer leur<br />

politique de normalisation de la population mondiale afin de continuer à mieux la contrôler. Elles<br />

semblaient être sourdes aux prises de conscience d'une frange de plus en plus grande de la population.<br />

Celle-ci était avide d'expériences nouvelles, de créativité, d'une autre façon de penser et rêvait d'un<br />

monde de justice et de fraternité au-delà des cultures et des religions. Patrick s'était ouvert à toutes ces<br />

idées, il cherchait à les faire partager à certains de ses collègues. Son métier le mettait en contradiction<br />

constante avec ce qu'il pensait et ce qu'il devait faire.<br />

Avec ce qui se tramait autour de David qu'il considérait comme son ami, il était carrément déchiré. Il<br />

avait bien tenté à plusieurs reprises de lui faire comprendre qu'il fallait agir avec plus de prudence.<br />

Cela n'avait rien donné. Il fallait pourtant le prévenir d'une manière ou d'une autre. Il savait que ce<br />

Roussel allait le surveiller et serait au courant de sa moindre initiative. Cela renforça sa colère contre<br />

ce collègue dangereux.<br />

Il prit rageusement son blouson et l'enfila. Il s'approcha du bar, paya sa consommation. Il fit un pâle<br />

sourire à Magali et effleura gentiment son visage. Le bar était plein de monde et l'ambiance était<br />

sympathique, quelques clients lui firent un signe amical auquel il répondit de façon distraite. Il sortit<br />

dans la rue et fut saisi par le froid qui régnait sur Avignon en cette fin janvier <strong>2012</strong>. Il fit quelques pas<br />

dans la rue et s'engouffra dans la voiture électrique d’un nouveau modèle dont la police venait de<br />

s'équiper. Il admira une fois de plus le moteur silencieux et la qualité d'accélération de ce véhicule de<br />

grande autonomie et en tournant dans la rue Victor Hugo, il eut soudain une idée géniale. Il poussa un<br />

grand soupir de soulagement et mit sur le multimédia sa chanson préférée.<br />

*<br />

David Vitou venait de terminer ses consultations. Patricia, sa secrétaire, était encore là, en<br />

communication avec un client. En le voyant, elle lui fit signe, elle voulait lui parler. Il attendit un<br />

instant qu'elle termine sa conversation. Elle raccrocha rapidement. Il vint s'asseoir sur une chaise en<br />

face de son bureau.<br />

– David, les demandes de consultations ne cessent d'augmenter, je ne sais plus comment les gérer,<br />

même en les répartissant sur Sophie, il y en a trop. Il faudrait peut-être que tu prennes un troisième<br />

thérapeute.<br />

–Tu as raison, il faut que nous ayons une réunion avec toi et Sophie. Je pense à quelqu'un de très bien.<br />

– Comment s'appelle-t-il? Est-ce quelqu'un que tu as formé?<br />

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<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

– Je ne sais pas comment il s'appelle, mais je vais le savoir. Je n'ai malheureusement formé personne.<br />

Je ne connais pas cet homme mais je sais qu'il est très bien. C'est Marie-Jeanne de Karoly qui m'a<br />

parlé d'un psychologue-astrologue et je sais que c'est la personne qu'il nous faut, d'autant plus que je<br />

ne vais pas tarder à être arrêté.<br />

– Tu vas être arrêté ? Et pourquoi? Tu n'as rien fait de mal! Après tout ce qu'on a vécu depuis<br />

l'ouverture de ce cabinet tu continues à me surprendre. Comment vas-tu le contacter? dit Patricia en<br />

prenant un air ironique et en mettant les mains sur les hanches pour appuyer son expression.<br />

– Il faut que je trouve un remplaçant d'urgence Non je n'ai rien fait de mal, mais tu connais mes<br />

intuitions.<br />

– Je sais! Malheureusement elles sont infaillibles. Oh mon Dieu non, pas cela! Est-ce que tu connais<br />

un avocat?<br />

– Oui, parmi l'association des Ecoles Nouvelles il y a deux parents d’élèves, mais je préfère les laisser<br />

en dehors de ça.<br />

– En effet! Il y a Maître Ben Said et Maître Ayache. Ils sont très bien. Tu ne pourras pas te passer<br />

d'avocat, surtout s'ils te prennent comme exemple de Gourou dangereux, comme ils l'ont fait il y a<br />

quelques mois pour le pauvre Jacques Devaux. On ne sait même pas ce qu'il est devenu.<br />

A cette évocation Patricia ne put retenir ses larmes et prit la main de David. Elle prenait cela très au<br />

sérieux et était vraiment inquiète.<br />

– Rassure-toi Patricia, je saurai me défendre. Si tu peux joindre Marie-Jeanne, demande-lui de me<br />

rappeler sur mon vidéophone portable. Essaie aussi de joindre Sophie et propose-lui une réunion<br />

d'urgence, sans lui révéler ce que je viens de te dire. Tu es la seule à savoir cela.<br />

– Et Johanna et Emma?<br />

– Je les préviendrai au moment voulu. Je vais déjeuner maintenant. Il se leva et sortit en enfilant son<br />

anorak et un bonnet en laine.<br />

Restée seule, Patricia ne bougea pas. Elle semblait choquée par la révélation de David. Sur son écran<br />

d'ordinateur apparut un magnifique paysage. Cette vue apparaissait à chaque fois qu'elle se sentait<br />

stressée. Elle avait réglé sa machine pour cela. Cette image la réconfortait et l’aidait à surmonter ses<br />

états de fatigue. Mais aujourd'hui elle n'avait aucun effet sur elle. Elle demeurait abasourdie, le regard<br />

dans le vague. Sans s'en rendre compte elle fit le mouvement oculaire destiné à fermer son ordinateur.<br />

Lorsque l'écran s'éteignit, elle sursauta et revint à sa conscience habituelle.<br />

Elle n'arrivait pas à croire à la perspective de la disparition de David, juste au moment où son cabinet<br />

connaissait une telle effervescence et où tant de personnes avaient recours à son prodigieux savoirfaire<br />

et plus encore à l'Etre qu'il était. Elle ne pensait même pas à elle, à son avenir et à sa fille qu'elle<br />

élevait seule. Non elle évoquait tous ces êtres qui venaient ici. Elle avait appris à les connaître et à les<br />

aimer. Il ne fallait pas qu'une telle chose puisse se produire. Elle devait faire quelque chose avant qu'il<br />

ne soit trop tard. Créer un comité de soutien, appeler les avocats de l'association, mobiliser les patients<br />

de David. Elle ne pourrait pas rester les bras ballants.<br />

Bien que prévenu de ce qui pouvait se passer, David allait laisser se faire les choses. Il disait toujours:<br />

"chaque événement a sa raison d'être." Pour lui il suffisait d'en comprendre la signification. Les<br />

visiophones et les ordinateurs étaient certainement sous surveillance intensive. Tout le monde l'était<br />

plus ou moins, mais dans certains cas ils employaient des moyens supplémentaires, extrêmement<br />

efficaces. Il ne fallait pas paniquer, ce n'était pas le moment. Elle allait de ce pas voir Stéphane, son<br />

ami informaticien, un as dans son domaine. Elle prit son manteau, s'habilla chaudement, s'arrêta<br />

devant le miroir de l'entrée pour refaire son rouge à lèvres et sortit, emportant avec elle tous les codes<br />

des machines.<br />

Stéphane avait son atelier au 5° étage d'une vieille bâtisse de la rue Bonnèterie. Il n'y avait pas<br />

d'ascenseur. Patricia arriva essoufflée sur le palier et appuya sur une sonnette digitale sur le côté d'une<br />

porte blindée. Après quelques secondes d'identification, la porte s'ouvrit et elle pénétra dans<br />

l'appartement en prenant soin de bien refermer la porte. Stéphane la reçut avec un grand sourire:<br />

– Patricia! Quel bon vent t'amène ? Pourquoi n'as-tu pas appelé ? Tu aurais pu monter les cinq étages<br />

pour rien si je m'étais absenté.<br />

– Bonjour Stéphane, j'ai pris le risque de venir comme ça et tu es là, c'est merveilleux!<br />

– Que se passe-t-il ? Aurais-tu des ennuis avec ma dernière installation ?<br />

– Non, au contraire tes machines obéissent au doigt et à l'œil.<br />

– C'est le cas de le dire!<br />

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<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

– Je t'ai amené tous les protocoles et je voudrais te demander un grand service.<br />

– Ah ?<br />

– Je voudrais savoir si notre pack de machines multimédia est sous surveillance.<br />

– Tu sais bien que nous sommes tous sous surveillance. Mais tu veux peut-être savoir le degré de<br />

pénétration de ton réseau?<br />

– Oui c'est cela!<br />

– Hum! Tu as un peu de temps?<br />

– Il faut que je sois de retour au bureau avant 14h30.<br />

– Ecoute, je finis ce que j'ai sur ma machine, j'en ai pour 15 minutes. Si tu veux tu peux nous faire du<br />

café en attendant et il y a des sandwiches dans le frigo, c'est la maison qui régale. Je peux bien t'offrir<br />

cela. Grâce à toi j'ai eu tellement de commandes en peu de temps.<br />

Patricia alla dans la cuisine. Elle eut un geste de recul en voyant le désordre régnant. Elle retroussa ses<br />

manches et entreprit de faire du rangement.<br />

*<br />

David Vitou se dirigeait d'un pas tranquille vers l'agence immobilière où travaillait sa femme Emma. Il<br />

n'y avait pas grand monde dans la rue, mais il eut l'intuition que quelqu'un le suivait. Il se dit que cela<br />

n'avait pas beaucoup d'importance. Cependant il eut envie d'identifier la personne qui le prenait en<br />

filature. A un carrefour il traversa et fit mine de s'être trompé, il fit demi-tour, retraversa la rue et<br />

reconnut, venant vers lui, Eve Durand, la femme de l'Inspecteur Durand. <strong>La</strong> pluie commençait à<br />

tomber, elle s'abrita sous le porche d'entrée d'un immeuble après avoir vérifié l’absence de caméras de<br />

surveillance et elle lui fit signe de la rejoindre. Il releva le col de son anorak et se plaça à côté d'elle.<br />

D'un regard elle lui fit comprendre de faire comme s'il ne la connaissait pas. Très discrètement elle<br />

glissa une enveloppe dans sa poche, lui lança un regard de sympathie et partit d'un pas rapide. David<br />

s'assura que personne d'autre ne les avait vus. Il prit le boulevard Raspail et se dirigea vers l'agence.<br />

Quand il arriva devant la porte, la pluie commença à se transformer en neige et des flocons prirent<br />

rapidement le relais des gouttes d'eau. L'atmosphère de la rue changea. David observa les flocons sur<br />

son anorak. Il adorait la neige et il était fasciné par la structure des flocons. L'agence était éclairée et<br />

David vit qu'Emma était en conversation, avec un homme, probablement un client. Avant d'entrer, il<br />

secoua son bonnet et son anorak. Il fit un petit salut à Emma et s'installa à l'écart dans un fauteuil. Il<br />

faisait bon et chaud dans la pièce joliment décorée. Il y avait quelques fauteuils près de l'entrée. De<br />

jolies photos de maisons en bois dont Emma faisait la promotion, un très beau tapis oriental et une<br />

table équipée en multimédia derrière laquelle se tenait Emma. Elle montrait à son client, assis face à<br />

elle différents types de maisons sur un écran double face.<br />

David en profita pour sortir la lettre de sa poche. Il y avait juste deux lignes d'écrites:<br />

Je tiens à te prévenir que tu es sous très haute surveillance, il est possible que l'on t'arrête dans les<br />

jours ou les semaines qui viennent.<br />

PS détruis cette lettre<br />

Emma devenait de plus en plus écolo, elle avait fait mettre dans son bureau une cheminée avec un<br />

insert. Il en émanait une douce chaleur et une jolie petite flamme. Cela apportait une nouvelle note à<br />

l'ambiance chaleureuse qui régnait dans la pièce. David s'approcha, ouvrit le foyer et y jeta le papier.<br />

En brûlant le papier raviva la flamme et l’insert se mit à ronfler.<br />

Aussitôt Emma réagit et demanda:<br />

– Il ne faut rien mettre dans ce poêle que du bois. Je suis sûre que tu y as mis du papier.<br />

– Ce n'est pas grave, il est déjà consumé, dit David avec un sourire.<br />

L'homme se leva disant qu'il était tard et qu'il devait partir. Il se tourna vers David avec un mince<br />

sourire accentué par des lèvres très fines, presque inexistantes, il avait un visage allongé et un regard<br />

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<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

froid et scrutateur. David sentit aussitôt que cet homme était dangereux, il sut qu'il allait avoir à le<br />

rencontrer à nouveau. Emma fit les présentations.<br />

– Voici mon mari David, et je te présente Monsieur Roussel qui s'intéresse à notre promotion sur les<br />

maisons en bois.<br />

– Vous ne pouvez savoir à quel point je suis heureux de faire votre connaissance Monsieur Vitou. Il<br />

lui serra la main et David trouva cette poignée de main étrange.<br />

– Et pourquoi êtes-vous si heureux de faire ma connaissance Monsieur Roussel?<br />

– Oh! J'ai beaucoup entendu parler de vous!<br />

– En quel sens Monsieur Roussel?<br />

– Vous le saurez bientôt, dit-il en saluant Emma et en se dirigeant vers la porte.<br />

David eut envie de le questionner davantage. Mais avant qu'il ait eu le temps de l'interpeller, l'homme<br />

avait disparu au milieu des flocons de neige.<br />

Emma se tenait debout, les mains sur les hanches, elle semblait surprise par l'échange qui venait<br />

d'avoir lieu entre les deux hommes:<br />

– Je ne comprends pas ce qui s'est passé entre vous, David !<br />

Cet homme est très dangereux, t'a-t-il donné sa profession?<br />

– Il m'a juste dit qu'il était fonctionnaire et qu'il voulait des renseignements sur les maisons en bois que<br />

nous avons en promotion. Mais il est vrai qu'il avait l'air antipathique et fureteur.<br />

– Comment cela fureteur?<br />

– Il regardait partout et lorsque je suis passée dans la pièce à côté, je l'ai vu fouiller dans mes dossiers.<br />

Il ne savait pas que je pouvais le voir par la petite lucarne. Il a vraiment quelque chose de sinistre. Il<br />

me donne la chair de poule, un vrai serpent !<br />

– Il a tout l'air d'un de ces inquisiteurs que le Ministère de l'Intérieur a mis en place récemment.<br />

– Tu crois que nous pourrions être en danger pour qu'un type comme cela vienne mettre son nez dans<br />

nos affaires?<br />

– Cela se pourrait Emma ! On va sûrement le revoir bientôt, dit David en hochant la tête.<br />

– Viens David ! Je nous ai préparé un gentil petit repas.<br />

Ils passèrent dans le bureau adjacent. Emma l'avait transformé en un mini salon accueillant avec au<br />

fond une kitchenette équipée d'un frigo. Il y avait aussi une table, équipée d'un petit ordinateur. Elle<br />

avait préparé deux plateaux repas dans lesquels il y avait deux grandes assiettes garnies de mets aux<br />

couleurs variées. Ils s'installèrent côte à côte dans de confortables fauteuils.<br />

– Cela m'a l'air très appétissant, j'ai une faim !<br />

– Au fait David ! J'ai reçu un message visuel de Johanna. Elle vient ce week-end avec son amie Anna,<br />

elles voudraient monter au Mont Serein. Nous y allons aussi? Je crois que la route sera dégagée.<br />

– Cela me ferait un grand plaisir. Est-ce qu'il y a toujours des émeutes à Marseille? Je suis inquiet de<br />

la savoir là-bas. Je sais qu'elle milite en faveur des nouveaux immigrés dont la situation est de plus en<br />

plus alarmante. Autrefois la France était une terre d'asile, maintenant elle pourchasse sans pitié tous les<br />

étrangers en situation irrégulière.<br />

David aimait manger en silence, il vivait avec plaisir l'absorption des aliments et pouvait suivre leur<br />

trajet dans son système digestif. Emma avait compris cela et respectait ce moment important.<br />

Lorsqu'elle apporta le café, David reprit la parole:<br />

– Emma, il faut que je te dise quelque chose. Mais auparavant montre-moi où était assis ce Roussel.<br />

Elle alla dans l'agence et lui montra où il s'était assis. Elle avait remarqué qu'il avait changé de fauteuil<br />

lorsqu'elle était allée dans l'autre pièce. David se baissa et regarda sous le bureau. Il se mit à quatre<br />

pattes et passa sa main partout. Il sentit quelque chose qui ressemblait à une punaise. Il la décrocha et<br />

dit:<br />

– Voilà un joli petit micro et il murmura: "Merci Roussel, je n'en avais jamais vu d'aussi mignon."<br />

Il ouvrit la porte de l'agence, fit quelques pas sur le trottoir enneigé et balança le mini-micro au milieu<br />

de la circulation. Quand il revint, Emma ouvrait de grands yeux.<br />

– Tu crois que c'était un type des services secrets?<br />

– J'en suis persuadé. Il a pu en placer d'autres ailleurs. Viens, prends ton manteau et faisons quelques<br />

pas dehors.<br />

– Mais je n'ai que des chaussures légères et il y a de la neige dehors. Bon, je comprends, je viens ! ditelle<br />

se rendant compte de la gravité du moment.<br />

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<strong>2012</strong> <strong>La</strong> <strong>Grande</strong> <strong>Mutation</strong> <strong>Michel</strong> <strong>Tabet</strong><br />

David enfila son anorak et eut une impression bizarre. <strong>La</strong> manche de son pull le grattait. Il retira la<br />

veste et retroussa les manches de son chandail. Il découvrit dans la doublure de la manche droite un<br />

autre mini-micro. Il se rappela de la poignée de main de Roussel. Sans un mot, il posa l'article sur la<br />

commode, fit signe à Emma de ne pas parler et entreprit d'examiner leurs vêtements respectifs. Il ne<br />

trouva rien d'autre. Il prit le petit micro dans ses doigts et ils sortirent. Il y avait une petite couche de<br />

neige sur le trottoir. Il était presque 14h et de nombreuses personnes se pressaient pour regagner leur<br />

bureau en faisant attention de ne pas glisser. Il vit deux femmes d'âge moyen qui papotaient tout en<br />

marchant avec précaution. En passant près de lui, l'une d'elle dérapa et faillit tomber. David la rattrapa<br />

de justesse. Elle le remercia et lui dit que tout allait bien. Les deux femmes reprirent leur route et leur<br />

conversation animée. David s'arrêta devant un magasin et ils s'abritèrent sous la l’auvent.<br />

– Voilà maintenant, nous pouvons parler.<br />

– Et le …, fit-elle en mimant devant sa bouche un micro.<br />

– Je l'ai refilé à ces dames, comme ça Roussel aura de quoi s'occuper.<br />

Emma vit les deux femmes, elles s'éloignaient sous les flocons de neige tout en continuant à papoter.<br />

Elle pouffa de rire en imaginant le débit de paroles qui allaient être enregistrées. En quelques mots<br />

David la mit au courant de ce qui se tramait et du fait qu'il risquait d'être arrêté. Emma devint toute<br />

pâle et chancela. David la prit dans ses bras et lui souleva le menton. Il la regarda avec tendresse, elle<br />

semblait désespérée. Elle finit par dire:<br />

– Non David, je ne veux plus te perdre! Tu ne vas pas te laisser piéger sans rien faire. Tu n'as rien fait<br />

de mal, tu as aidé tellement de gens, tu as ouvert leur conscience, tu leur as redonné espoir et cela en si<br />

peu de temps.<br />

– Justement c'est cela qui ne leur plaît pas, je représente un danger pour eux.<br />

– Il te faut dès maintenant un avocat. On pourrait quitter l'Europe quelque temps, partir avec Johanna.<br />

– Je n'ai pas d'avocat et je ne veux pas impliquer ceux qui sont mes amis.<br />

– Dans ce cas je t'en trouverai un et un bon. Je me battrai, je ne veux pas te voir partir et toi aussi il<br />

faut que tu te défendes. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que tu vas te laisser faire.<br />

– Ne t'inquiète pas, je saurai quoi faire le moment venu, tu dois me faire confiance.<br />

– Oui! Je te fais confiance, mais il faut prendre des précautions dès maintenant.<br />

– Je te promets de faire attention, nous allons préparer ça ensemble. N'oublie pas que tous nos moyens<br />

de communication sont sous surveillance. Je viendrai te chercher ce soir à la sortie du travail.<br />

*<br />

Patricia arriva la première au cabinet. Elle mit dans l'ordinateur central le petit logiciel que lui avait<br />

fourni Stéphane. Leur système s'était révélé sur le plus haut niveau de surveillance. Le logiciel devait<br />

changer tous les protocoles et il faudrait un certain temps pour que les services espions puissent à<br />

nouveau les saisir. Après quelques minutes, l'ordinateur lui signala que tous les nouveaux codes étaient<br />

en place. Ils pouvaient désormais utiliser les vidéophones et internet sans être interceptés. Si par<br />

hasard ils l'étaient à nouveau, le logiciel leur signalerait la présence d'un espion. Elle appela Marie-<br />

Jeanne de Karoly. Elle la vit aussitôt et lui dit que David cherchait à joindre l'Astrologue dont elle lui<br />

avait parlé. Elle fut très heureuse de savoir que David voulait le rencontrer. Elle lui fournit les<br />

renseignements concernant ce thérapeute.<br />

Le premier client arriva. Sa veste et ses cheveux étaient couverts de neige. Il s'essuya les pieds et ôta<br />

sa veste. Il sourit à Patricia. C'était un jeune homme très beau au regard étrange et envoûtant. Patricia<br />

se sentit toute troublée par sa présence. Elle échangea quelques mots avec lui et lui fit remplir une<br />

fiche, car il venait consulter David pour la première fois. Elle l'installa dans la salle d'attente juste au<br />

moment où David ouvrait la porte d'entrée. Lui aussi était couvert de neige. Il ressortit secouer son<br />

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bonnet sur le palier. Lorsqu'il fut débarrassé de sa veste, Patricia lui fit signe et il vint s'asseoir devant<br />

son bureau. Elle lui expliqua toutes les démarches qu'elle avait faites et comment elle avait désactivé<br />

les surveillances. Elle lui dit que son premier client était là et lui tendit un papier sur lequel figuraient<br />

les coordonnées de Daniel Vegat l'Astrologue.<br />

– Tu es vraiment une personne merveilleuse, Patricia, tu m'es très précieuse. Je me demandais si tu<br />

avais pris le temps de déjeuner. Comme je sais que tu es gourmande, je t'ai apporté ton gâteau préféré,<br />

dit-il en déposant un petit paquet sur son bureau.<br />

– Tu es vraiment un ange, dit-elle en se frottant les mains avec des yeux pétillants.<br />

David fit entrer le jeune homme. Il fut frappé par la lumière qui émanait de cet être hors du commun.<br />

Il avait de grands yeux attentifs et doux, mais en arrière-plan de ce regard, David perçut une grande<br />

puissance. Il était long et mince, presque évanescent. Il avait de longs cheveux blonds, encadrant un<br />

visage aux traits fins, un léger duvet doré ornait son visage, lui donnant un éclat particulier. Il fit<br />

asseoir le jeune homme dans un fauteuil et prit place à ses côtés. Leurs regards se croisèrent un long<br />

moment. Pendant ce contact David reçut beaucoup d'informations et il semblait que l'échange se faisait<br />

dans les deux sens.<br />

– Je m'appelle Henri Vincent !<br />

– Et moi David ! Mais nous savons cela tous les deux. Que puis-je pour vous Henri?<br />

– Je crois que vous avez compris l'objet de ma visite, mais en termes clairs, je crois savoir qui je suis,<br />

mais j'ai besoin que vous me le confirmiez.<br />

– Très bien, puisque vous me le demandez : Vous êtes une âme du 5°rayon d'énergie. Bien que très<br />

jeune vous êtes un Maître de ce rayon. Vous commencez à vous en rendre compte. Les responsabilités<br />

que cela implique vous paraissent lourdes et vous vous demandez si vous allez pouvoir les assumer.<br />

Vous êtes partagé entre la joie de vivre votre humanité et l'ascèse qu'implique pour vous cette<br />

révélation. Est-ce que je me trompe?<br />

– Non, vous êtes dans le mille, au cœur de mes préoccupations, cette révélation est récente pour moi,<br />

j'ai à peine vingt ans, je suis musicien et récemment, en composant une série de sons, j'ai eu la vision<br />

de qui je suis. Je me suis rendu compte que ma musique avait des vertus thérapeutiques. Et puis j'ai eu<br />

dans mes mains la vision d'un rayon vert et avec ce rayon j'ai commencé à soigner les gens autour de<br />

moi. Mais très vite devant les résultats obtenus, le bouche à oreille a fonctionné et en l'espace de<br />

quelques jours, il y avait une file d’attente devant ma porte. Depuis, je ne cesse de soigner des êtres de<br />

plus en plus nombreux. Je ne sais plus comment faire face à une telle demande.<br />

– Est-ce que cela est dur pour vous d'y faire face?<br />

– Contrairement à ce que je croyais, cela ne me fatigue pas, j'ai une énergie colossale, je mange et je<br />

dors très peu. Je me nourris d'énergie cosmique. Au début je trouvais cela fantastique. J'en arrive au<br />

point où je ne sais plus que faire. Je suis comblé de cadeaux et de remerciements, mais je n'arrive pas à<br />

gérer.<br />

– Avez-vous demandé de l'aide?<br />

– Je n'y avais pas pensé. Mon amie s'est éloignée de moi en disant qu'elle ne voulait plus vivre avec un<br />

chaman qui s'était totalement voué à sa mission. Il est vrai que je n'avais plus un instant pour<br />

m'occuper d'elle.<br />

– Où exercez-vous?<br />

– A Entraigues, dans une petite maison dans le village. Il y a la queue tous les jours devant ma porte.<br />

Les voisins s'inquiètent, les gendarmes sont venus me voir et ont enquêté sur ce que je faisais. Ils<br />

m'ont demandé si je m'étais déclaré. Je leur ai dit non, je ne reçois pas d'honoraires et que je ne<br />

demande rien. Ils ont dit qu'ils allaient me contrôler. Un ami m'a dit que je devrais me déclarer comme<br />

magnétiseur.<br />

– Oui c'est une bonne solution.<br />

David proposa à Henri une séance de relaxation. Une connexion s'établit aussitôt au niveau du chakra<br />

cardiaque. <strong>La</strong> puissance fut telle que Patricia, dans la pièce à côté, ressentit en elle un profond<br />

bouleversement et son rythme cardiaque s'accéléra. Peu après elle vit le jeune homme sortir, auréolé<br />

d'une lumière superbe. Il lui jeta un regard plein de bonté et lui sourit. Elle s'aperçut qu'elle pleurait de<br />

joie. David accompagna cet Etre incroyable et sans un mot l'étreignit. Doucement, il referma la porte<br />

et se tourna vers elle. Patricia s'essuyait les yeux avec un mouchoir. Il s'approcha d'elle, les yeux<br />

brillants d'excitation.<br />

– Tu pleures Patricia? C'est lui qui t'a impressionnée?<br />

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– Que s'est-il passé David? Je n'y comprends rien, je suis terriblement bouleversée. J'ai d'abord<br />

ressenti quelque chose de très fort pendant ta séance et après, ce regard dont il m'a gratifié avec un<br />

sourire, c'est comme une offrande qu'il m'a faite. Je n'en reviens pas! S'il n'était pas si jeune, je serais<br />

tombée amoureuse de lui instantanément.<br />

– Moi aussi, je suis bouleversé et heureux. Cet être est un avatar, il vient sur terre pour jouer un rôle<br />

spécifique dans les changements qui bouleversent notre planète. C'est réconfortant de voir arriver,<br />

dans cette génération, des êtres préparant la nouvelle terre. Rien ne pourra arrêter la transformation de<br />

la planète en cours. Tu entendras parler de lui.<br />

…………………………………………………………………………………………………………..<br />

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