Discours prononcé par Chantal BERTHELOT ... - Région Guyane

Discours prononcé par Chantal BERTHELOT, 1ère Vice-Présidente de la Région Guyane à
l'occasion de la 10ème Conférence des RUP ( - Jeudi 2 Septembre 2004)
Dix ans : une décennie. C’est incontestablement l’expression du caractère durable d’une
relation, surtout lorsqu’elle est établie entre des personnes publiques qui n’ont pas le rang
d’Etat.
Les relations de travail et de partenariat tissées entre les régions ultrapériphériques de l’Union
Européenne donnent un bel exemple de coopération internationale entre collectivités
territoriales d’Etats-membres.
Que de chemin parcouru depuis le traité Maastricht de 1992, qui a consacré dans sa vingtsixième
déclaration : l’ultrapériphérie.
On considère généralement les déclarations d’un traité comme le recueil des regrets, les
mesures auxquelles il faut penser demain.
Il faut donc dire que Maastricht était un bon début, mais non satisfaisant, compte tenu des
perspectives qui s’ouvraient, en particulier, l’avènement du marché unique.
Il faut rappeler qu’en Guyane et dans les autres DOM en général, l’ouverture du marché
unique était vécue avec angoisse. On imaginait une déferlante libérale qui viendrait tout
emporter sur son passage.
La problématique de l’intégration au grand marché, constituait déjà donc un motif
d’inquiétude pour nos régions, très éloignées des centres européens.
Il allait donc de soi que leur traitement devait être différencié, compte tenu des handicaps
cumulés.
Et pour cause ! Si le marché unique est présenté comme une formidable source de débouchés
pour les productions communautaires, son éloignement n’a pas permis de libérer totalement
nos capacités d’exportations.
Ces régions, assujetties au régime d’intégration avec toutes les contraintes que cela pouvait
comporter se devaient de tracer des perspectives propres au sein de cette Europe.
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Parce que le droit, c’est de la politique qui a réussie, il importait, par l’action politique,
d’aboutir à un régime spécifique de différenciation juridique.
Sur la base de cet objectif fondamental, sept régions qui sont encore réunies aujourd’hui, 10
ans après, ont fait cause commune : le front des RUP était né !
Notre grande victoire, est incontestablement la reconnaissance, dans le corps du traité de
l’ultrapériphérie.
Dans la perspective de l’entrée en vigueur du traité constitutionnel, ce socle juridique doit être
consolidé et ne doit souffrir d’aucune interprétation restrictive.
L’ultrapériphérie est le principe cardinal qui doit guider l’application des politiques
communautaires aux régions ultrapériphériques.
Elle doit constituer le rempart contre la mise en œuvre d’une uniformité à tout prix, mise au
service du régime d’intégration.
Or, le régime d’intégration n’a de véritable de sens qu’à travers l’objectif de cohésion globale,
et de succès du développement économique.
Notre partenariat reste prometteur, car pour reprendre l’esprit de la conférence des Présidents
des RUP, qui s’est tenue à Rémire-Montjoly, en Guyane en 1999 : « nos différences
continuent à se ressembler et doivent continuer à nous rassembler ».
En Guyane, nous formulons le vœu, que dans le cadre du programme de travail 2004-2007,
que les Présidents des RUP donnent mandat au Comité de suivi pour mener à bien la
structuration véritable de notre partenariat, selon la forme juridique la plus appropriée.
Je vous remercie.
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