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Le Serment du Jeu de paume - Château de Versailles

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Biographie <strong>de</strong> Jacques-Louis David<br />

Né en 1748 à Paris dans une famille aisée. Il meurt en exil à Bruxelles en 1825. Son œuvre,<br />

très importante, est présente dans les plus grands musées.<br />

Sa vocation artistique est favorisée par sa famille et son entourage. Son maître, Joseph-Marie<br />

Vien, commence à s’imposer par un style sévère et épuré dit « à l’Antique ». Ainsi, la<br />

formation traditionnelle que suit le jeune David dans son atelier le marque <strong>du</strong>rablement :<br />

importance <strong>du</strong> <strong>de</strong>ssin et <strong>du</strong> nu (recherche <strong>du</strong> beau idéal) et prééminence <strong>de</strong> la peinture<br />

d’histoire.<br />

Ce n’est qu’au troisième essai qu’il est reçu premier au Prix <strong>de</strong> Rome, passage obligé pour<br />

une carrière brillante. <strong>Le</strong>s cinq années passées à Rome (1775 à 1780) sont essentielles pour<br />

sa formation et son évolution.<br />

Précédé d’une réputation flatteuse, il rentre en France et reçoit <strong>de</strong> nombreuses comman<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> l’Etat et <strong>de</strong> particuliers. <strong>Le</strong> <strong>Serment</strong> <strong>de</strong>s Horaces (1784) en fait l’héritier <strong>de</strong> Nicolas Poussin<br />

et <strong>de</strong> la peinture classique par la rigueur <strong>de</strong> la composition, le traitement <strong>de</strong> la couleur et <strong>de</strong> la<br />

lumière. La mise en scène <strong>de</strong> l’héroïsme et <strong>du</strong> dévouement patriotiques provoque l’émotion <strong>du</strong><br />

spectateur. <strong>Le</strong>s mêmes qualités proprement picturales sont également remarquables dans les<br />

portraits qu’il réalise alors (<strong>Le</strong>s Epoux Lavoisier - 1788, La Marquise d’Orvilliers - 1790).<br />

David, qui s’opposait ouvertement à l’Académie, jalouse <strong>de</strong> son ascension rapi<strong>de</strong>, voit le<br />

succès <strong>de</strong> ses élèves au Prix <strong>de</strong> Rome plusieurs années consécutives. Mais après quatre<br />

années <strong>de</strong> lutte ouverte, il obtient la dissolution <strong>de</strong> celle-ci (1793). A cette époque ses<br />

opinions politiques ne sont pas réellement connues, mais peu après il est élu à la Convention<br />

et, Montagnard, vote la mort <strong>du</strong> Roi. Son engagement est grand dans l’administration <strong>de</strong>s arts,<br />

la sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s richesses artistiques et la mise en place <strong>du</strong> Museum, engageant son art<br />

dans une activité <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong>.<br />

Il participe largement aux fêtes révolutionnaires et répond à <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s qui n’aboutissent<br />

pas totalement. <strong>Le</strong> plus connu <strong>de</strong> ces projets est <strong>Le</strong> <strong>Serment</strong> <strong>du</strong> <strong>Jeu</strong> <strong>de</strong> <strong>paume</strong>, œuvre non<br />

allégorique, hissée au niveau <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> peinture d’histoire.<br />

Il est certain que le classicisme héroïque <strong>de</strong> sa peinture pré-révolutionnaire le désignait<br />

comme le peintre par excellence <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> tumultueuse. La Mort <strong>de</strong> Marat (1793) en<br />

est une icône laïque.<br />

Bien qu’il soit emprisonné <strong>de</strong>ux fois à la fin <strong>de</strong> la Révolution, le Directoire se montre<br />

bienveillant à son égard : il est avant tout un peintre <strong>de</strong> renom. Il lui reste à se battre pour une<br />

nouvelle reconnaissance, que son tableau <strong>Le</strong>s Sabines (1795), symbolisant la réconciliation,<br />

lui permet <strong>de</strong> reconstruire.<br />

Comme beaucoup <strong>de</strong> Jacobins, David adhère à la politique <strong>de</strong> Bonaparte, qu’il ne rencontre<br />

qu’en 1797. Cependant, il ne <strong>de</strong>viendra jamais, comme il l’aurait souhaité, le « <strong>Le</strong> Brun » <strong>de</strong><br />

l’Empereur, qui fait appel à d’autres talents, dont ceux <strong>de</strong> Percier et Fontaine, dans les arts<br />

décoratifs<br />

Dans son atelier passent plusieurs centaines d’élèves, dont il respecte les choix et les<br />

indivi<strong>du</strong>alités. Tous les courants s’y manifestent : il n’est pas un dictateur <strong>de</strong>s arts ! Lui-même<br />

se consacre à l’épopée impériale : Portrait <strong>de</strong> Bonaparte au Grand Saint Bernard (1800),<br />

Scènes <strong>du</strong> sacre <strong>de</strong> Napoléon, <strong>Le</strong> Sacre (1805-1807), Napoléon en costume impérial, Pie VII<br />

(1805), La distribution <strong>de</strong>s Aigles qui reprend la thématique <strong>du</strong> <strong>Serment</strong> et exalte le régime.<br />

Après Waterloo, David, régici<strong>de</strong> et signataire <strong>de</strong> l’Acte additionnel aux Constitutions <strong>de</strong><br />

l’Empire, est forcé à l’exil. Il choisit Bruxelles. En marge <strong>de</strong> la vie artistique française, il peint<br />

<strong>de</strong> nombreux portraits et donne une nouvelle orientation à sa peinture d’histoire : réalisme,<br />

couleurs saturées, cadrages plus serrés. <strong>Le</strong>s sujets aussi sont différents, plus littéraires et<br />

moins héroïques. Loin <strong>de</strong> la lutte entre classiques et romantiques, ce sera Ingres - l’un <strong>de</strong> ses<br />

anciens élèves - qui relèvera le défi.<br />

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