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Introduction a la genetique

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UNIVERSITE D’ORLEANS<br />

Examen SC-L2BO-02 <strong>Introduction</strong> à l’analyse génétique<br />

Sujet D. LOCKER M. DECOVILLE durée 2h<br />

1 ère session le 14 mai 2007<br />

1 er sujet : Environ 70 % des Nord-Américains b<strong>la</strong>ncs peuvent percevoir le goût du phénylthiocarbamide, alors que le restant ne lui trouve aucun goût. La<br />

capacité de déceler le goût est un caractère mendélien dominant T, et son incapacité est due à l'allèle récessif t. Quelles sont les fréquences génotypiques et<br />

alléliques liées à ce caractère dans cette popu<strong>la</strong>tion ? (3pts)<br />

2 ème sujet : Une jeune femme a un frère qui est mort en bas âge des suites d'une ma<strong>la</strong>die héréditaire rare. Cette ma<strong>la</strong>die est causée par un gène récessif<br />

qu'on trouve à l'état hétérozygote chez environ 1/10000 individu de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Quelle est <strong>la</strong> probabilité que cette femme ait un enfant atteint de cette<br />

ma<strong>la</strong>die ? Quelle est <strong>la</strong> probabilité qu'elle ait un enfant atteint de cette ma<strong>la</strong>die si elle se marie avec son cousin germain ? (4pts)<br />

3 ème sujet : Le pe<strong>la</strong>ge du mutant yellow (Y) de <strong>la</strong> souris est jaune. Le type sauvage est dit type agouti (+). Quand une souris (Y) est croisée avec une souris<br />

(+), <strong>la</strong> descendance est constitué d'individus (Y) et (+) dans un rapport de 1:1. Quand deux souris (Y) sont croisées, on obtient une descendance constituée<br />

d'individus (Y) et (+) dans un rapport de 2:1. Si l'on croise chaque individu (Y) issu du croisement précédent avec une souris (+), chaque descendance est<br />

constituée d'individus (Y) et (+) dans un rapport de 1:1. Comment expliquer ces résultats ? (3pts)<br />

4 ème sujet : Dans les popu<strong>la</strong>tions naturelles le nombre d'individus n'est jamais infini. Des exemples de popu<strong>la</strong>tions d'effectif limité se rencontrent par exemple<br />

dans des situations de culture ou d'élevage. Examinons un cas extrême où une popu<strong>la</strong>tion initiale de moutons n'aurait été constituée que d'un couple<br />

d'individus, hétérozygotes en un locus A (A/a), puis maintenue à chaque génération par 2 individus pris au hasard dans <strong>la</strong> descendance. Après une<br />

cinquantaine de générations, pensez vous que les deux descendants auront plus de chance d'être homozygote A, homozygote a ou hétérozygote au locus<br />

A ? (3pts)<br />

5 ème sujet : Une dame propriétaire d'un caniche b<strong>la</strong>nc de race pure (un phénotype autosomal récessif) désireuse d'obtenir des chiots b<strong>la</strong>ncs, mena le chien<br />

chez un éleveur qui lui déc<strong>la</strong>ra qu'il accouplerait le chien femelle avec un mâle albinos aussi de race pure. A <strong>la</strong> naissance de six chiots tous noirs, cette dame<br />

intenta un procès à l'éleveur en prétendant qu'il avait remp<strong>la</strong>cé le mâle albinos par un chien noir, ce qui avait conduit à lui fournir six chiots d'une couleur non<br />

désirée. Vous êtes requis par <strong>la</strong> défense comme expert, et celle-ci vous demande s'il est possible d'obtenir une descendance noire à partir de deux parents<br />

albinos récessifs et de race pure. Quel sera <strong>la</strong> teneur de votre témoignage? (2pts)<br />

6 ème sujet : Dans le but d’étudier le contrôle génétique de <strong>la</strong> biosynthèse de <strong>la</strong> cystéine chez <strong>la</strong> levure Saccharomyces cerevisiae, des généticiens ont utilisé<br />

différentes souches dont les phénotypes sont les suivants :<br />

Souche A : souche de référence non mutée<br />

Souche B : [cys - ], exigeante en cystéine<br />

Souche C : [cys - ], exigeante en cystéine<br />

Souche D : [cys - , ade - ], exigeante en cystéine et en adénine<br />

Ils ont croisé les différentes souches entre elles et déterminé les effectifs des tétrades inordonnées obtenues à partir de chaque croisement :<br />

Croisement Phénotype des 4 spores de <strong>la</strong> tétrade Pourcentage<br />

A X B 2[cys - ], 2[cys + ] 100<br />

A X C 2[cys - ], 2[cys + ] 100<br />

A X D 2[cys - , ade - ], 2[cys + , ade + ] 81<br />

1 [cys - , ade - ], 1[cys + , ade + ], 1 [cys - , ade + ], 1[cys + , ade - ] 19<br />

B X C 4[cys - ] 181<br />

3[cys - ], 1[cys + ] 19<br />

Quelles informations sur les différentes souches pouvez-vous déduire de ces résultats? (5pts)<br />

2


Les documents présentés dans ce cours sont issus :<br />

• soit de travaux personnels<br />

• soit de travaux présentés sur le web<br />

Ils Leur sont utilisation à l’usage ne exclusif doit donner des étudiants lieu à aucune en dehors exploitation de toute commerciale exploitation<br />

commerciales<br />

D. LOCKER<br />

Professeur D. LOCKER des Universités<br />

Spécialité: PRGénétique<br />

Université Génétique d’Orléans Orléans<br />

UFR/Faculté des Sciences<br />

3


La génétique<br />

<strong>Introduction</strong><br />

4


C'est quoi <strong>la</strong> génétique?<br />

Bateson: "The method and scope of genetics" (1908) :<br />

La génétique se définit par ses méthodes et par son objet<br />

5


La génétique consiste à étudier :<br />

• Les lois de transmission des caractères<br />

héréditaires<br />

• La nature et <strong>la</strong> fonction de ce qui est<br />

transmis<br />

6


Toutes les définitions en génétique sont des définitions<br />

opérationnelles<br />

Elle est abstraite et l’a toujours été depuis Mendel parce qu’elle<br />

traite des règles (lois) de transmission des caractères héréditaires<br />

7


L’analyse génétique est liée aux<br />

différences :<br />

Sans différences pas de génétique<br />

La génétique est une science différentielle<br />

Les gènes ne sont pas observables directement<br />

mais uniquement par leurs effets<br />

8


conclusions<br />

La génétique est à <strong>la</strong> biologie ce que les mathématiques sont à <strong>la</strong> physique (A<strong>la</strong>in<br />

Ghysen) :<br />

C’est une science abstraite qui n’utilise que des définitions opérationnelles<br />

Elle s’occupe des règles PAS de comment et à quelle fin elles sont utilisées !<br />

Autre conclusion importante :<br />

utilité des définitions<br />

Évitez d'utiliser des mots pour lesquels vous ne pouvez pas donner de définitions<br />

9


Les différents états de <strong>la</strong> génétique<br />

Formelle Popu<strong>la</strong>tions<br />

GENETIQUE<br />

Physiologique<br />

10


• Génétique formelle<br />

- Etude de <strong>la</strong> transmission des caractères héréditaires au sein<br />

des familles<br />

• Génétique des popu<strong>la</strong>tions<br />

- Etude de <strong>la</strong> transmission des caractères héréditaires au sein<br />

des popu<strong>la</strong>tions<br />

• Génétique physiologique ou molécu<strong>la</strong>ire<br />

- Etude de <strong>la</strong> nature chimique du gène<br />

11


<strong>Introduction</strong> à <strong>la</strong> génétique formelle<br />

12


Questions posées sur l’hérédité<br />

1. Qu’est ce qui est transmis pendant <strong>la</strong> fécondation ?<br />

Qui est responsable de <strong>la</strong> formation de l’individu ?<br />

2. Génération spontanée oui ou non?<br />

3. Contributions du père et de <strong>la</strong> mère pour les<br />

enfants? La mère transmet elle quelque chose ?<br />

4. Comment le sexe est il déterminé?<br />

5. Comment le milieu joue –t-il sur <strong>la</strong> transmission des<br />

caractères ?<br />

6. ……………………<br />

13


Les plus vieilles spécu<strong>la</strong>tions connues sur l’hérédité<br />

remontent à Pythagore : une vapeur descend des<br />

différents organes de l’homme puis se concentre dans les<br />

testicules pour former le sperme. Celui-ci se coagule dans<br />

le vagin et forme l’embryon qui va grossir dans l’utérus. La<br />

mère ne sert qu’a nourrir l’embryon <strong>la</strong> théorie est dite<br />

patrocline.<br />

Ces notions vagues de l’hérédité vont perdurer jusqu’au<br />

19 ème siècle.<br />

14


Apport d’Aristote<br />

Aristote étudiant les<br />

animaux rapportés par<br />

Alexandre<br />

15


• Aristote suppose que <strong>la</strong> contribution<br />

mâle/femelle est très différente<br />

• le mâle contient l’information pour les formes<br />

et l’âme<br />

• <strong>la</strong> femelle est juste le support du<br />

développement du foetus<br />

• Aristote observe que parfois les enfants<br />

ressemblent plus à des ancêtres qu’a leurs<br />

parents.<br />

• Comment se transmettent les caractères?<br />

• Il est contre <strong>la</strong> préformation<br />

16


• Il croit en l’hybridation (<strong>la</strong> girafe est un<br />

hybride entre le chameau et le léopard!!!)<br />

17


1868 Théorie de <strong>la</strong> pangénèse par Darwin<br />

(pas très éloignée des théories d’Aristote)<br />

1) Dans toutes les cellules germinales, l’ensemble des<br />

ltraits héréditaires de tout l’organisme sont présents<br />

sous <strong>la</strong> forme de gemmules. Ces gemmules sont<br />

multipliées pendant <strong>la</strong> division cellu<strong>la</strong>ire et transmis<br />

de cellule à cellule.<br />

2) Toutes les cellules du corps au cours du<br />

développement envoient des gemmules vers les<br />

cellules germinales. Possibilités de perte des<br />

gemmules conduisant aux variations d’individu à<br />

individu.<br />

18


Les points communs des théories pré-mendéliennes<br />

*Hérédité par mé<strong>la</strong>nge (d’humeur, de particules<br />

ou de gemmules) soit une hérédité directe<br />

*Hérédité des caractères acquis<br />

19


Histoire des hybrideurs et de <strong>la</strong> génétique<br />

1759 Linné effectue des croisements de salsifis<br />

1761 Joseph Gottlieb Koelreuter effectue 500 hybridations sur 138 espèces.<br />

Il note <strong>la</strong> stérilité fréquente des hybrides, <strong>la</strong> résurgence de caractères<br />

ancestraux chez les descendants d’hybrides. Il conclut à <strong>la</strong> perfection de <strong>la</strong><br />

nature et au fixisme.<br />

1824 Thomas Andrew Knight publie à <strong>la</strong> société horticole de Londres, sur le<br />

Pois et ses qualités : variétés stables, autofécondation, hybrides d’une couleur<br />

parentale si croisement de deux lignées de couleurs différentes, mais les<br />

graines hybrides semées produisent des p<strong>la</strong>ntes dont les gousses contiennent<br />

des graines des deux sortes parentales «en nombres indéterminés»<br />

1845-52 Henri Lecoq hybride des Belles de nuit. «L’homme hybrideur prolonge<br />

l’oeuvre de Dieu»<br />

20


Histoire des hybrideurs et de <strong>la</strong> génétique<br />

1849 Karl Friedrich Gaertner synthétise le tout dans «Expériences et<br />

observations sur l’hybridation dans le règne végétal»qui sera lu par Mendel<br />

1856 Louis de Vilmorin juge l’hybridation : «utile pour l’affolement de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte».<br />

Il estime qu’il faut choisir les étalons sur leur descendance et non d'après leurs<br />

propres caractéristiques.<br />

1861 Charles Naudin croise des Pétunias. Il obtient des hybrides semb<strong>la</strong>bles<br />

entre eux et intermédiaires en F1. Il trouve que <strong>la</strong> F2 «n’a aucune constance», qu’il<br />

y a retour aux types ancestraux qui «luttent pour se dégager l’un de l’autre» en<br />

quelques générations. Ceci témoigne de l’«essence» de l’espèce, comme tout<br />

cohérent et exclusif de caractères.<br />

21


Gregor Mendel (1822-1884)<br />

22


Mendel (1822-1884)<br />

Mère fille de jardinier, père paysan, remarqué par un abbé instituteur qui l’envoie faire<br />

des études secondaires au gymnasium, puis en 1840 à l’université d’Olmütz (prof.<br />

Franz).<br />

1843 novice au couvent des Augustins, à Brünn.<br />

1847 prêtre, sous le nom de «frère Gregor» pour éviter l’«amertume de <strong>la</strong> lutte pour<br />

l’existence»<br />

1849 enseigne les maths<br />

1850 rate ses examens de prof de zoologie, est pris comme remp<strong>la</strong>çant, puis étudie à<br />

l’université de Vienne : <strong>la</strong> physiologie végétale, <strong>la</strong> physique et les probabilités.<br />

1853 enseigne <strong>la</strong> physique et l’histoire naturelle à Brünn.<br />

1856 échoue au professorat devient suppléant et peut faire des expériences sur les<br />

pois.<br />

1856-64 croise 12 000 p<strong>la</strong>ntes, récolte 300 000 graines<br />

1864 destruction de ses p<strong>la</strong>nts de Pois par une invasion de charançons !<br />

1865 deux exposés à <strong>la</strong> société des Sciences naturelles de Brünn, devant un public<br />

nombreux et averti (dont Unger, Bunsen, Purkinje)<br />

1866 publie ses conférences, envoie 40 TAP aux meilleurs spécialistes, dont Nägeli, qui<br />

ne comprend pas<br />

1867 lettre à Nägeli : «personne, à ma connaissance, n’a entrepris de refaire mes<br />

expériences»<br />

1869 expériences sur Hieracium, négatives<br />

1884 mort de Mendel<br />

23<br />

Mendel a publié 9 articles sur météo, apiculture, variétés de Fuschia et de fruits


La méthode de Mendel<br />

Ou pourquoi il a réussi là ou les autres ont échoué<br />

• Analyse des caractères qualitatifs ou traits<br />

•Choix du bon modèle<br />

• Analyse sur des grands nombres<br />

• Confrontation hypothèse/expérience<br />

24


Son modèle<br />

expérimental<br />

Pisum sativum<br />

25


Le p<strong>la</strong>n expérimental de<br />

Mendel<br />

• Utilisation de lignées pures<br />

• Sélection de lignées dont les différences<br />

de caractères sont nettes<br />

• Choix de caractères n’affectant pas <strong>la</strong><br />

viabilité ou <strong>la</strong> fertilité<br />

• Un ou deux caractères (maximum) étudiés<br />

par croisement<br />

26


Utilisation du pois pour les expériences<br />

exp riences d’hybridation<br />

hybridation<br />

Matériel Mat riel très tr adapté adapt à ce type d’é ’étude tude<br />

Hybridation possible<br />

Autofécondation<br />

Autof condation possible<br />

•Fleur du pois<br />

étamine<br />

carpelle<br />

•Fleur du pois<br />

dissection


Fécondation croisée facile<br />

Parent 2<br />

F1<br />

Parent 1<br />

graine<br />

Autofécondation (F1 x F1)<br />

F2<br />

28


Les variétés<br />

de pois<br />

Coloré vs b<strong>la</strong>nc pour les fleurs<br />

jaune vs vert pour <strong>la</strong> cosse<br />

lisse vs ridée<br />

pour <strong>la</strong> graine<br />

29


Les 7 caractères<br />

caract res étudi tudiés par Mendel


Par exemple<br />

Croisement pourpre x b<strong>la</strong>nc<br />

Première génération hybride : pourpre<br />

Autofécondation (seconde génération d’hybride):<br />

pourpre et b<strong>la</strong>nc en rapport 3:1<br />

31


Lignée pure<br />

pourpre<br />

Hybridation<br />

croisée<br />

¾ pourpre<br />

Hybride<br />

(F1)<br />

Fleurs<br />

pourpres<br />

Lignée pure<br />

b<strong>la</strong>nche<br />

Génération<br />

parentale<br />

(P)<br />

Génération<br />

(F1)<br />

¼b<strong>la</strong>nc<br />

Génération<br />

(F2)


Les observations initiales de<br />

Mendel<br />

• Les descendants d’une hybridation<br />

ressemblent à l’un des parents<br />

• L’autre caractère parental réapparait<br />

si les descendants sont croisés entre<br />

eux<br />

33


Le modèle de Mendel<br />

• Chaque caractère est contrôlé par une paire de<br />

“facteurs”(bildungsfahigen Elementen)<br />

• Le caractère qui s’exprime dans l’hybride est<br />

dominant celui qui ne s’exprime pas est récessif<br />

• Chaque hybride hérite d’un seul facteur provenant<br />

de chacun des parents<br />

• La ségrégation des facteurs est aléatoire<br />

• 1ère loi de Mendel “Loi de pureté des gamètes”<br />

34


Modélisation de Mendel<br />

• La ségrégation au hasard permet<br />

d’obtenir <strong>la</strong> même probabilité<br />

d’hériter l’une ou l’autre version du<br />

facteur (A ou a)<br />

• Si le croisement est : Aa x Aa<br />

– P(AA) = 1/4<br />

– P(Aa) = 1/2<br />

– P(aa) = 1/4<br />

P(A_) = 3/4<br />

35


P1 [Lisses] x [ridés] P2<br />

L/L x r/r<br />

F1 L/r [Lisses]<br />

F2 (F1xF1) Echiquier de croisement<br />

♀/♂<br />

½ L<br />

½ r<br />

½ L<br />

L/L [Lisses]<br />

L/r [Lisses]<br />

soit: en F2 (F1xF1)<br />

¾ [Lisses]<br />

¼[ridés]<br />

½ r<br />

L/r [Lisses]<br />

r/r [ridés]<br />

Représentation symbolique actuelle des générations P, F1 et F2 à<br />

l’aide du carré de Punnett<br />

36


Le modèle Mendélien comme tout modèle biologique a une<br />

valeur heuristique : il peut être testé par de nouvelles<br />

expériences.<br />

Par exemple si à partir de <strong>la</strong> F2 précédente on effectue<br />

une autofécondation des individus lisses le modèle prédit<br />

que les lisses ne donnent pour 1/3 que des lisses et pour<br />

2/3, 3 lisses pour 1 ridé.<br />

C’est effectivement ce que Mendel trouve en faisant<br />

cette expérience.<br />

37


Les croisements faisant intervenir deux caractères<br />

• Croisement lisse jaune x ridé vert<br />

• F 1 lisse jaune<br />

• F 2 on obtient le rapport:<br />

– 9 lisse jaune<br />

– 3 lisse vert<br />

–3 ridéjaune<br />

–1 ridévert<br />

• Ceci s’explique par <strong>la</strong> distribution des facteurs :<br />

P(A_B_) = 3/4 x 3/4 = 9/16…<br />

38


Représentation symbolique des résultats d’un croisement dihybride<br />

39


2 ème loi de Mendel<br />

Pendant <strong>la</strong> formation des gamètes <strong>la</strong> ségrégation<br />

des différentes formes<br />

d’un caractère mendélien donné s’opère<br />

indépendamment de celle d’un autre caractère.<br />

40


Rupture avec les anciennes théories de l’hérédité :<br />

• Les particules (facteurs mendéliens) ne se mé<strong>la</strong>ngent pas<br />

• Les particules restent pures<br />

• L’hérédité devient une combinatoire de ces particules<br />

• l’hérédité est indirecte<br />

41


Mendel a été très chanceux !!!<br />

• La loi de l’assortiment indépendant est<br />

un cas particulier<br />

• Mendel a étudié 7 caractères<br />

• Le pois a 7 chromosomes<br />

• Les caractères sont tous non liés et<br />

n’interagissent pas entre eux<br />

42


Le travail de Mendel n’aura<br />

d’impact que 35 ans plus tard<br />

43


1901 LA SOI-DISANT «REDECOUVERTE» DES LOIS<br />

DE MENDEL<br />

44


LA SOI-DISANT «REDECOUVERTE» DES LOIS DE MENDEL<br />

14.3.1900 Hugo de Vries communique sur «La loi de disjonction des hybrides». Cite<br />

Mendel, mais prétend l’avoir connu après ses 11 expériences d’hybridation sur le<br />

pois. Communiqué le 25.4 à <strong>la</strong> Société Allemande de Botanique :<br />

1) décrit <strong>la</strong> dominance<br />

2) les cellules sexuelles ont un seul caractère. Il conclut que <strong>la</strong> disjonction des<br />

hybrides est générale chez les végétaux.<br />

26 Mars : résumé de <strong>la</strong> communication publié aux CRAS : ne cite pas Mendel !<br />

21 Avril Carl Correns reçoit le CRAS.<br />

Le 22 Avril communique à <strong>la</strong> SAB « Sur <strong>la</strong> loi de Mendel re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> progéniture des<br />

hybrides de variétés » de Pois. Prétend aussi n’avoir lu Mendel qu’après ses<br />

expériences.<br />

2 Juin Erich von Tschermak publie à <strong>la</strong> SAB le résumé de sa thèse soutenue le<br />

17.1.00 : « Le croisement artificiel chez Pisum sativum ». Sa thèse parue en Mai,<br />

avant l’article, mentionne le CRAS.<br />

45


LA SOI-DISANT «REDECOUVERTE» DES LOIS DE MENDEL<br />

1) Le 1er congrès sur l’hybridation a eu lieu à Londres en 1899. De Vries<br />

et plusieurs autres y ont cité le mémoire de Mendel lu vers 1895. Mais il<br />

n’a pas compris les ségrégations 3 : 1 et encore moins 1 : 2 : 1 . A rajouté<br />

Mendel sur ses épreuves de <strong>la</strong> SAB.<br />

2) Correns a lu Mendel en 1899, ne semble pas avoir compris non plus et<br />

ne s’intéressera plus qu’à l’hérédité cytop<strong>la</strong>smique après.<br />

3) von Tschermack n’a pas compris <strong>la</strong> disjonction des caractères et les<br />

explications de Mendel et ne s’intéresse qu’à <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité des rapports 3 :<br />

1 .<br />

46


LA SOI-DISANT «REDECOUVERTE» DES LOIS DE MENDEL<br />

1901-02 des centaines de chercheurs trouvent des rapports mendéliens, dont William<br />

Bateson, hostile au gradualisme («<strong>la</strong> discontinuité des espèces résulte de <strong>la</strong><br />

discontinuité de <strong>la</strong> variation»), qui introduit les notions de pureté des gamètes,<br />

allélomorphes, homozygotes et hétérozygotes.<br />

1902 Lucien Cuénot, (1866-1951), zoologiste, présente aux CRAS les travaux de Melle<br />

Barthelet, «jeune institutrice intelligente» qui réfutent l’imprégnation et montrent que<br />

les lois de Mendel s’appliquent aux souris.<br />

1909 Morgan, anti-Weismann, anti-mendélien, anti darwinien, antinéo<strong>la</strong>marckien,<br />

embryologiste spécialiste de <strong>la</strong> régénération et des Pycnogonides. Il est contre « <strong>la</strong><br />

doctrine des particules » :<br />

«Dans l’interprétation moderne du mendélisme, les faits sont transformés en<br />

facteurs, si un ne suffit pas, on en invoque deux…quelle jonglerie ! On explique les<br />

faits par les facteurs mêmes que l’on a créés pour les expliquer ! »<br />

1915 Morgan, Bridges, Sturtevant et Müller : «Le mécanisme de l’hérédité<br />

mendélienne»<br />

47


Pourquoi les lois de Mendel (1866) ne seront-elles<br />

« redécouvertes »<br />

qu’en 1901 ?<br />

•La biologie cellu<strong>la</strong>ire est à ses débuts<br />

• La division cellu<strong>la</strong>ire Mitose/Méiose est imparfaitement<br />

comprise<br />

48


La redécouverte<br />

• Confirmation des rapports mendéliens dans<br />

d’autres espèces. Exemple de Lucien Cuénot<br />

qui confirme les résultats de Mendel chez<br />

<strong>la</strong> souris<br />

• Extension des rapports mendéliens causée<br />

par les interactions entre les caractères<br />

• Application des statistiques aux travaux de<br />

Mendel<br />

49


1905 Lucien Cuénot généralise les lois de Mendel à un<br />

animal : <strong>la</strong> souris. Il met en évidence les séries alléliques<br />

et le premier allèle létal du gène de coloration du pe<strong>la</strong>ge.<br />

La couleur du pe<strong>la</strong>ge, chez les Souris, est représentée dans le p<strong>la</strong>sma germinatif par un<br />

certain nombre de déterminants (caractères-unités), que l'expérience permet seule de mettre<br />

en évidence et de compter ; jusqu'ici, on en connaît au moins 5, et il est très probable qu'il 50 y<br />

en a encore d'autres. Chacun de ces déterminants peut présenter des mutations indépendantes.


• Inventée par:<br />

Johannsen, Bateson:<br />

• Gène, Génotype,<br />

Phénotype<br />

(Johannsen 1909)<br />

• Allèle (Bateson<br />

1902)<br />

Terminologie<br />

51


1905 William Bateson propose le terme de génétique<br />

pour <strong>la</strong> science de l’hérédité<br />

52


1909 Wilhelm Ludvig Johannsen propose de<br />

remp<strong>la</strong>cer le terme de pangène par celui de<br />

gène du grec genos (naissance, origine) pour<br />

désigner ce “quelque chose” présent dans les<br />

gamètes qui est responsable d’un caractère.<br />

53


1905 Reginald Crundall Punnett écrit le premier livre<br />

sur <strong>la</strong> génétique mendélienne. Célèbre aussi pour son<br />

formalisme d’étude des ségrégations (le célèbre carré<br />

de Punnett)<br />

54


Terminologie moderne<br />

• Gène= unitéfondamentalede l’hérédité, 2<br />

copies/cellule<br />

• Allélomorphe = allèle = une forme alternative<br />

d’un gène (dérivé du grec allel = un autre)<br />

• Zygote = produit de <strong>la</strong> fusion de 2 gamètes<br />

• Homozygote = 2 allèles identiques (AA)<br />

• Hétérozygote = 2 allèles différents (Aa)<br />

55


Extension de l’analyse mendélienne<br />

Notion de phénotype et de génotype<br />

56


Génotype = Ensemble de l’information<br />

génétique (les gènes) portée par un<br />

organisme<br />

Phénotype = Ensemble des caractères<br />

observables d’un individu<br />

57


Importance de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de l’observateur dans<br />

l’analyse génétique<br />

Génotype<br />

Environnement<br />

Phénotype<br />

58


Interaction génotype/environnement<br />

Influence de <strong>la</strong> température sur le nombre de facettes<br />

de l’œil de <strong>la</strong> drosophile<br />

Nombre de facettes<br />

1000<br />

500<br />

200<br />

100<br />

50<br />

Type sauvage<br />

Infrabar<br />

Ultrabar<br />

15°C 20°C 25°C 30°C<br />

59


La température d’élevage doit être strictement<br />

contrôlée pour l’étude des ségrégations de ce type<br />

de caractères chez <strong>la</strong> drosophile<br />

60


Autre exemple de l’effet de<br />

l’environnement sur le phénotype<br />

Elevage à 2O° ou moins Elevage au dessus de 3O°C<br />

A <strong>la</strong> température < à 20°C l’allèle hyma<strong>la</strong>yen<br />

s’exprime<br />

61


Des phénotypes différents peuvent être<br />

dus au même gène ou à des gènes différents<br />

Des phénotypes identiques peuvent être dus<br />

à des gènes différents<br />

62


L’hérédité n’est pas toujours aussi<br />

c<strong>la</strong>ire que les résultats de Mendel<br />

….<br />

1. Différents cas de dominance<br />

2. Allèles multiples<br />

3. Pléiotropie<br />

4. Epistasie<br />

5. Pénétrance<br />

6. Expressivité<br />

63


Dominance Récessivité<br />

64


Semi dominance: exemple chez les p<strong>la</strong>ntes<br />

65


Phénotype de A/a<br />

Dominance Récessivité<br />

a/a<br />

A/A<br />

Dominance a>A<br />

Dominance partielle a>A<br />

Dominance partielle ou semi-dominance<br />

Dominance partielle A>a<br />

Dominance A>a<br />

βS /βS βA /βA βS /βA Individu anémie normal<br />

normal<br />

β A dominant sur β S<br />

Hématies En faucille 20% en faucille<br />

80% normale<br />

normale<br />

Séparation des<br />

chaînes β de<br />

l’hémoglobine<br />

Exemple de l ’anémie falciforme<br />

Dominance partielle de β A >β S<br />

β A /β S<br />

β A /β A<br />

β S/ β S<br />

Codominance<br />

de β A et β S<br />

66


Dominance et récessivité sont des concepts<br />

opérationnels<br />

• On se réfère toujours à un hétérozygote et à un<br />

phénotype particulier<br />

• Le même allèle peut être dominant et récessif<br />

exemple de l’anémie falciforme:<br />

- l’anémie est récessive<br />

- La résistance à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>ria est semi-dominante<br />

- La protéine étudiée en electrophorèse est codominante<br />

67


Contrairement au trait observé, un gène ou un allèle<br />

ne sera jamais dominant ou récessif<br />

Dominance et récessivité ne sont pas des caractères<br />

intrinsèques du gène ou de l’allèle<br />

68

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