Palabres! n° 15

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Palabres! n° 15 ; Février 1998 Palabres! n° 15 ; Février 1998 Motivé, à fond à fond à fond Courrier intime René Cunecouille Help, le 03 octobre ressources humaines, de la production d'un Haie Jeçuimoche 00000 Help super long-métrage 70 mm, et du tipi planté à 3oo mètres du Géant Cap Sud près du terrain (à prononcer avec l’accent allemand) Madame, Monsieur, Mes chers compatriotes, Chers amis, Bonjour, vague visible après le passage des bisons de 17 heures, ô toi, donne moi aujourd'hui notre pain de ce jour, et demain aussi si tu peux. Je suis Devant le feu de bois où brûlaient de vieilles bûches, je pétrizait la pâte pour en faire de belles et Bon appétit si vous êtes à table, hyper motivé comme Casino est hypermarché et miches. Le levain du levant ze leva zur zes lèvres, J'ai derrière moi un dossier de chaise mais ce n'est pas tout, j'ai également 22 années d'études supérieures, top méga classe, mieux tu peux pas. Il faut vous dire, chers concitoyens, chers électeurs, chers azades que j'ai commencé très comme cousin Matthieu est hypermétrope. J'ai dans le coeur cette force qui guiiiiiiiide mes paaaaaaaas... na na nanaaa na naaaaa naprout... oh pardon. Je postule volontiers, dans la joie, la bonne humeur et la soumission la plus totale, à l'emploi vacant qui est là, sous vos yeux, qui ne et finit za bezogne zur une montée de zève. Elle z’appelait Laba. Je voulais que za vienne comme on vient dans la vienne (wo in östereich) z’est à dire qu’à trois heures elle devrait être mienne. Pourquoi trois heures ? Parze que le jour où les jeune. A 4 ans déjà, j'allais à l'école supérieure, demande que ça, qui vous tend la main et vous fleurs au pistil érigé droit vers le ziel et l’infini avec mon petit cartable Casimir sur le dos, je crapahutais sur les chemins de terre, le long des prés recouverts de neige quand il avait neigé. Parfois le père Louis comme on l'appelait dans le coin, m'emmenait sur son chariot à boeufs et quand les boeufs étaient en panne nous les regarde de ses yeux mouillés et remplis de détresse. Ce pauvre emploi qui comme tant d'autres a été lâchement abandonné, attaché à un arbre, au bord de l'autoroute A6, ou pire confié à Brigitte Bardot. Cet emploi, je suis prêt à le recueillir. Il ne tient qu'à vous de nous réunir. zélezte écloront d’une beauté d’inzezte, toi, la gent, tu jouiras zous le pollen jauni de mon obélizque champêtre. C’est alors que tes cris, fuztigeant le zoleil et déchirant les étoiles, amorzeront le début du commenzement de poussions ensemble jusqu'au garage. Mais je Alors par pitié, au nom de l'Humanité, du Figaro l’embryon de l’entame de l’introduczion d’où sens qu'on s'éloigne du sujet. Je disais donc, à 4 ans j'apprends à lire ma feuille d'imposition. A 15, je réalise jusqu'au bout et sans aucune aide une multiplication par 7. C'est vous dire si ma réputation d'excellence dans tous les domaines n'est plus à faire. J'aurais pu poursuivre ce et de Libération, j'en appelle à votre conscience, à ce fond de cervelle rabougri qui ne sert pas souvent, donnez-moi un emploi et les brouzoufs qui vont avec. Je te remercie brother et toi aussi sister d'examiner ma demande. Tu peux m'appeler émergera une pouzée de zainte fièvre dont la châleur exquize ferait fondre la banquize. Alors même que mes mains, qui n’hézitent et rapeutent qu’au dezus des dezous, introduizaient la zenzazion zubite qui rendra ridicule la zimple bize glandage quotidien, atteindre des cieux de quand tu veux, il y aura toujours un répondeur que l’on z’est échangée à nos premières azizes. perfection dans la branlette, puis remplacer mes pères et mères spirituels dans l'enseignement de la connaissance bidon universelle mais voilà, à 26 ans je suis bien décidé à empoigner la vie. Chez le tailleur, le plus chic j'ai fait faire ce en panne au bout du fil. Si tu veux me voir, pas de blèmes, si tu veux me poser des questions tout ça, des trucs qui te tiennent vraiment à coeur ( ou non d'ailleurs, on peut parler de tes pieds aussi ), no limit. Permets moi, avant qu'on Ach ! Alors, Laba, je te vois là bas toi qui abats des abats et ne veut pas de mon cœur, je t’en prie laize moi le foie, je t’en prie, j’en ai bezoin pour complet bleu qu'était du dernier cri. Les photos, se quitte, ah que je te dise un truc que j'ai jamais le schnaps ! Ach ! les chansons et les orchestrations ont eu raison dit à personne : Et tu m’échappes déjà, Laba, j’aurai ma chanze et de mes économies. Voilà pourquoi, aujourd'hui, Saint Léger, je m'adresse à vous, honnêtes troubadours du don d'emplois bien rémunérés et pas trop fatigant parce que j'ai mal au dos quand ça dure trop Je te prie d'agréer, Brother and Sister, mes plus sincères, affectueuses et honorables salutations vénérablement distinguées. R. Cunecouille j’aurai mes droits, Laba. Ouh là là elle est balaize, ouh là là, elle est balaize. Z’est pour zela que je t’écris Barnabé. longtemps. 0 toi, directeur du personnel, des . (H.A.) Kiloton Page 6 Page 11
Palabres! n° 15 ; Février 1998 Palabres! n° 15 ; Février 1998 La conseillante m’observe. Elle a la robe dense, à franges, des fastes soirées mondaines. Elle sourit de mille feux couleur rubis dans un écrin de pourpre, à peine défloré par la somptuosité d’un soleil de printemps. La grande Dame, moins blanche que le cheval qui lui fait face, a l’égérie des plus grands parfums de ce monde. Son nez illustre son visage de senteurs bouquetées, semblables aux palettes d’épices venues de contrées lointaines sous la fraîcheur de la mer. L’opulence de sa bouche n’a d’égale que la pulpeuse tentation de goûter à son tanin voluptueux. Je résiste en vain aux notes de sous bois qu’elle me lance pour m’attirer en son sein. Dès lors, cette vahiné des senteurs, me félicite de son invitation. Je l’entraîne enfin à faire quelques pas, sous le regard de convoitise de quelques convives. Cette hôte de renom remplit alors le palais de l’ambassadeur que je suis, d’un sourire narquois, propre à déstabiliser l’amant que je deviens. Elle me séduit. La douceur autant que l’agilité de mes doigts d’expert se doivent de guider le mouvement de cette Dame de fer, afin de mieux en définir les contours. Devant un parterre d’envieux et de roturiers, la danse joyeuse mais enivrante que nous partageons m’emplit d’émois jusqu’au moment où nos deux corps se mêlent. C’est alors que le sien, ample et fin à la fois, apparaît sous la langue que je lui tends. Aucune amertume ne m’envahit. Son fluide, tel le nectar des dieux, laisse transparaître une sveltesse élégante, une trame harmonieuse et des arômes d’une expression étonnante. Je retrouve à son contact suave, tout i Quelques pas avec elle... l’imaginaire que je m’étais institué pour préparer cet instant. L’expression de sa chaire profonde, de ses notes exotiques de cacao, de tabac et de griottes stimule sans relâche un palpitant déjà fort attendri par tant d’attentions. Jamais baisé n’avait eu autant de grâce. Nous tournons ensemble dans une valse effrénée de sensations et de plaisirs jusqu’au final tant attendu. Les épices et les truffes, un temps disparus, reviennent alors dans un dernier élan de générosité charnelle pour pros-pérer à jamais dans le cœur de celui qui aura su profiter de ce moment d’une sensualité extrême. Le goût de la conseillante restera à jamais gravé dans la gorge de celui qui lui tient tête. Mais elle ne dévoilera ses charmes qu’à vitesse mesurée, pour mieux tester la volonté de ses nouveaux cavaliers. La conseillante, telle une femme à la classe incomparable, saura éternellement faire chavirer l’âme du poète et du jeune premier aussi bien qu’elle étourdira le plus assuré des esprits. JLB Perplexités La terre est ronde. Ah ! Vous y croyez. Pas moi. Avez-vous déjà assisté à une démonstration sur la géométrie sphérique de notre bon vieux sous-sol ? Pas moi ! Alors, pourquoi voudriez-vous que j’avale cette idée sans la discuter ? Certes, des personnes certainement plus scientifiques que moi (y’a pas de mal à l’être) y croient. Mais pas moi ! Ma démonstration sur cette négation, je peux vous l’écrire. D’abord, si la terre était ronde et tournait comme certains le laissent penser, j’aurais mal au cœur. Parce que j’ai mal au cœur lorsque mon corps est mis en rotation. Et il se trouve qu’à l’instant où j’écris ces lignes, j’ai pas mal au cœur. Ensuite, si la terre était ronde, je ne me déplacerais pas sur une surface plane lorsque je me rends aux arcs 1800. Et j’ai compté : il y a autant de montées que de descentes pour aller là bas (sans l’ascension de la montagne). Alors, vous y croyez toujours à cette idée de sphérisme ? Pas moi. Une terre ronde c’est pas possible. Ma carte Michelin de la France, elle est pas ronde, elle est plane ; à tel point que je peux la poser sur une table. Et vous ne croyez pas que ce très respectable Mr Michelin nous aurait vendu une carte plane si la terre est ronde. Ou alors, y’a de quoi faire un procès retentissant. Imaginez un premier titre dans les journaux : « La terre est ronde et Mr Michelin a vendu des cartes planes ». J’avale pas. D’autre part, si la terre était ronde, elle n’en finirait pas de rouler, en . nous écrasant sur son passage et c’est pas le cas puisque je suis encore vivant. Chez ma grand mère, on discute souvent de ce sujet. Elle répète sans cesse, avec son atlas en guise de tapisserie : « fais attention à tous ces gens qui racontent n’importe quoi, mon garçon. A la ville, les gens sont fous, ils sont devenus fous à force d’être les uns sur les autres, ils essaient de nous manipuler, mon garçon, prends garde à toi lorsque tu partiras pour la ville toi aussi. » Non, vraiment, la terre est pas ronde. Elle est plate et y’a une porte à chaque bout qui donnent l’une sur l’autre. Frank Page 10 Page 7
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