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Ecole primaire de garçons Augustin SOURZAC - souvenirs d'un ...

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Mail : clemoc@aol.com Le 24 décembre 2008 – 5p<br />

<strong>Ecole</strong> <strong>primaire</strong> <strong>de</strong> <strong>garçons</strong> <strong>Augustin</strong> <strong>SOURZAC</strong> – Rue <strong>de</strong> Tours – Casablanca<br />

Année Scolaire 52/53 CE2<br />

Avec votre concours, essayons <strong>de</strong> compléter cette liste :<br />

FERRIER Jean Pierre 8/1 - Rodolphe 1/4 - VOLTO 6/4 - FOURNIER (le blond) 7/4 –<br />

CAIJO Henri 3/3 – SCADUTO Bernard 9/3 – MOLINA 4/2 – POLITARIDES Labo 2/1<br />

LUCIANI Marc 6/1 – BENICHOU 3/4 - BORDONADO Alain 3/1 – LOVICKI Georges 7/1 –<br />

VERTU 9/1- JOLY Jean Pierre 1/1…<br />

Si vous souhaitez y ajouter votre nom ou ceux d’autres <strong>garçons</strong><br />

que vous reconnaissez, indiquez votre position et les leurs sur la photo,<br />

en partant <strong>de</strong> la gauche au 1 er rang du bas.<br />

Je suis le 5e en partant <strong>de</strong> la gauche, au 4e rang = 5/4<br />

CLEMENT Jean Paul, né le 28.04.1944 à Casablanca,<br />

ayant habité au 48 rue Dupleix <strong>de</strong> 1944 à 1962<br />

au 4e étage, en face <strong>de</strong> l’immeuble Shell.<br />

Sur le rond point place PATTON.<br />

Enfants d’une époque révolue, n’oublions pas nos mo<strong>de</strong>stes origines qui<br />

furent le ferment <strong>de</strong> notre imagination pour nous distraire à peu <strong>de</strong> frais.<br />

Ces quelques <strong>souvenirs</strong>, d’un moment <strong>de</strong> mon enfance, vous rappelleront <strong>de</strong>s<br />

expressions en vogue, <strong>de</strong>s jeux, <strong>de</strong>s endroits, <strong>de</strong>s sons ou <strong>de</strong>s o<strong>de</strong>urs qui raviveront peutêtre<br />

les vôtres enfouis dans vos mémoires.<br />

1


Monsieur CONIL, Directeur <strong>de</strong> l’école à mi-temps, était notre maître le matin.<br />

C’était un homme craint et respecté par tous les élèves.<br />

Ses "calbôtes sur la coupe fraîche" nous laissaient "kêkss" quand nous étions dissipés ou<br />

trop étourdis dans nos exercices <strong>de</strong> calculs et en particulier lorsque plus <strong>de</strong> dix fautes<br />

dans la dictée nous valaient un zéro pointé. Nous écrivions encore à l’encre violette.<br />

FRANÇAIS et MAROCAINS, nous étions tous ébahis par les aventures <strong>de</strong> nos<br />

ancêtres les GAULOIS, qui pour nous avaient sûrement vécu au MAROC "pour <strong>de</strong> vrai".<br />

Ses remarques écrites adressées à nos parents, sur notre travail ou notre indiscipline,<br />

étaient redoutées à la fin <strong>de</strong> chaque mois.<br />

L’après-midi une jeune "institutrice" continuait les cours et animait <strong>de</strong>s jeux<br />

éducatifs dans la classe même. L’ambiance étant plus détendue, en cachette, nous<br />

léchions <strong>de</strong>s roudoudous ou mangions d’autres friandises que nous fauchions sans<br />

vergogne dans les trois épiceries adjacentes aux écoles. Ce fut l’année du grand vent<br />

brûlant chargé <strong>de</strong> sable saharien et <strong>de</strong> grosses sauterelles vrombissantes qui atterrissaient<br />

lour<strong>de</strong>ment à nos pieds. Ces jours-là, ceux d’entre nous qui s’exhibaient avec <strong>de</strong>s lunettes<br />

en mica étaient très enviés.<br />

Les récréations bruyantes et animées étaient surveillées avec vigilance, par le maître ou la<br />

maîtresse <strong>de</strong> service et par leurs collègues conversant entre eux tout en déambulant parmi<br />

nous.<br />

Nous étions très jeunes et profitions enfin <strong>de</strong> nos premières libertés en <strong>de</strong>hors du giron<br />

parental, à la condition <strong>de</strong> ne pas nous éloigner et après moult recommandations.<br />

Tous n’avaient pas encore cette chance.<br />

Avec le temps l’espace autorisé s’agrandira, les copains changeront, les jeux aussi.<br />

Bien que nous nous connaissions plus ou moins <strong>de</strong>puis la maternelle, il y avait les<br />

copains <strong>de</strong> "récré" à l’école et les copains voisins <strong>de</strong> la rue, pas forcément les mêmes.<br />

Ainsi chaque rue, voire un gros immeuble, avait ses petites ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gamins qui jouaient<br />

à proximité <strong>de</strong> chez eux.<br />

Pour nous riverains <strong>de</strong> la paroisse, ses abords et dépendances offraient <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

possibilités <strong>de</strong> jeux facilement surveillés par nos parents.<br />

Disposant d’un terrain <strong>de</strong> sport goudronné "la cour <strong>de</strong>s pères", où avait lieu la kermesse<br />

annuelle, située dans l’enceinte <strong>de</strong> l’église tenait une gran<strong>de</strong> place dans nos distractions<br />

les jours sans école.<br />

Combien <strong>de</strong> fois avons-nous grimpé sur les arbres dressés <strong>de</strong>vant le porche <strong>de</strong> l’édifice…<br />

Quand nous étions assez nombreux avec quelques plus grands, nous organisions<br />

une partie <strong>de</strong> "chicha la fava * " à droite <strong>de</strong> l’entrée, une partie <strong>de</strong> "quinet * " rue <strong>de</strong><br />

l’Eglise ou <strong>de</strong>s courses folles à vélo "prêtés" autour du pâté <strong>de</strong> maisons.<br />

Les cow-boys galopaient en sautillant une main tenant une bri<strong>de</strong> imaginaire,<br />

l’autre frappant à plat sur la fesse, prompts à dégainer <strong>de</strong>ux doigts joints. Les pauvres<br />

indiens s’accommodaient <strong>de</strong> stipes <strong>de</strong> palmier pour en faire <strong>de</strong>s arcs et perdaient toujours<br />

face à leurs (cent) six coups dans le terrain vague au bas <strong>de</strong> la rue LAFAYETTE. Un<br />

sombre garage à boxes, y attenant nous servait <strong>de</strong> Q.G. Aux alentours résonnaient les cris<br />

<strong>de</strong> nos cavalca<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> nos chamailleries. Il y eut un petit marché à cet endroit un peu<br />

plus tard.<br />

J’étais cœur vaillant, "c’est nous les petits gars <strong>de</strong> France, écoutez nos joyeux<br />

accents", fier d’être désigné pour arborer notre fanion au bout d’un long bâton ferré.<br />

2


J’avais commencé sous le patronage <strong>de</strong> l’abbé BOISTON qui fut déplacé à DOM<br />

BOSCO. L’abbé DELATTRE le remplaça. J’ai séjourné aux camps D'AÏN KER SOUZA<br />

et <strong>de</strong> TEMARA où eut lieu un gigantesque rassemblement <strong>de</strong> scouts, cœurs vaillants,<br />

louveteaux venus <strong>de</strong> loin. Les corvées expédiées, nous faisions <strong>de</strong> grands jeux, <strong>de</strong> belles<br />

bala<strong>de</strong>s en attendant impatiemment l’heure <strong>de</strong>s repas et les longues veillées autour d’un<br />

grand feu.<br />

Mon copain DELOR perdit une chaussure pendant un jeu <strong>de</strong> piste.<br />

Evi<strong>de</strong>mment son retour à CASA., claudiquant à sa <strong>de</strong>scente du car où ses parents<br />

l’attendaient, fit grand bruit. Grosse rigola<strong>de</strong> pour nous, sûrement une "tannée"<br />

mémorable pour lui.<br />

De ce temps suranné, <strong>de</strong>s sensations quotidiennes ont marqué ma mémoire.<br />

Lorsque j’ai le bourdon, elles resurgissent distinctement pêle-mêle.<br />

Je les retrouve avec émotion, intactes, vivantes, comme si c’était hier.<br />

L’épouvantable barbarie <strong>de</strong>s grands attelages peinant sous le fouet, renâclant en<br />

tirant <strong>de</strong> toutes leurs forces leurs camions trop lour<strong>de</strong>ment chargés, dans ma rue pentue à<br />

cet endroit.<br />

La calèche confortable utilisée <strong>de</strong> rares fois, à la forte o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> cuir, au cheval bardé <strong>de</strong><br />

grelots, qui me donnait l’agréable impression d’être un "fils à papa" pendant le trajet.<br />

Les colonnes interminables <strong>de</strong> voitures uniformes qui montaient du port vers leur<br />

avenir.<br />

Plus couramment le pas régulier sur les pavés d’un cheval <strong>de</strong> trait se dirigeant <strong>de</strong><br />

bonne heure vers le marché central.<br />

Les voix portantes, du "vieux habits", du "vitrier" et d’autres petits métiers<br />

ambulants le matin. Celles <strong>de</strong>s crieurs <strong>de</strong> "la VIGIE" courant pour vendre leurs journaux<br />

"après mangé".<br />

Le fameux "ce soir, ce soir l’tirage" appelant les retardataires à jouer à la loterie.<br />

Les éclats fulgurants au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s trolleybus traversant le rond-point.<br />

Le boucan d’un quadrimoteur survolant la ville ou la courtoisie tonitruante d’un<br />

paquebot y faisant escale.<br />

Régulièrement tous les jours, particulièrement les dimanches et pour les gran<strong>de</strong>s<br />

occasions, les cloches <strong>de</strong> SAINT-FRANÇOIS D’ASSISE faisaient vibrer les vitres chez<br />

moi à cinquante mètres à vol d’oiseau du clocher. Nous étions aux premières loges pour<br />

les beaux mariages et les enterrements.<br />

Tant d’autres sons inoubliables, rythmés par la puissante sirène <strong>de</strong>s services<br />

municipaux à midi.<br />

La nuit, plus ou moins calme selon le vent, notre sommeil était bercé par la<br />

"vache", une cardinale mugissant à <strong>de</strong>ux encablures du bout <strong>de</strong> la jetée DELURE. S’il<br />

venait du levant, l’entrechoquement <strong>de</strong>s wagons en gare <strong>de</strong> triage perturbait notre<br />

quiétu<strong>de</strong>. Parfois il fallait attendre le bon plaisir d’un grillon infatigable pour enfin<br />

dormir, tandis que les grosses tempêtes d’hiver nous en empêchaient.<br />

Dans le quartier la FONCIERE, <strong>de</strong>s o<strong>de</strong>urs particulières planaient sur la rue<br />

DUPLEIX, tout près <strong>de</strong> l’église :<br />

L’arôme du café torréfié dominait en matinée, supplanté au fil <strong>de</strong>s heures par un<br />

mélange d’émanations <strong>de</strong> sueurs animales, <strong>de</strong> cuirs, d’épices, <strong>de</strong> crésyl, <strong>de</strong> relents<br />

d’égouts, du goudron chaud, <strong>de</strong> senteurs marines portées par la brise bienfaisante.<br />

Les fortes températures n’arrangeaient rien.<br />

3


Les saisons défilaient presque semblables, le soleil prédominant. A Pâques déjà le beau<br />

temps s'installait. Les plages préférées recommençaient à être fréquentées le dimanche en<br />

famille.<br />

La mo<strong>de</strong> <strong>d'un</strong> jeu ne durait pas, d'autres prenaient la suite ne nous laissant jamais<br />

désœuvrés.<br />

Nous aimions, jouer à "Tula" à l'école, aux osselets en os <strong>de</strong> mouton, aux billes, avec une<br />

toupie, un yoyo, un ballon, troquer <strong>de</strong>s babioles etc... A la maison, l'élevage <strong>de</strong>s vers à<br />

soie, la collection <strong>de</strong> buvards très recherchés, la confection <strong>de</strong> cages à mouches, <strong>de</strong><br />

moulins à vent, m’occupaient plus durablement que les jouets à clé ou à friction.<br />

Les petites voitures Dinky-Toys pour les plus gâtés, grands pourvoyeurs d’illustrés qui<br />

passaient <strong>de</strong> main en main vite lus, vite oubliés.<br />

Le patronage, "le catèch.", les <strong>de</strong>voirs et les leçons étaient incontournables le jeudi.<br />

Arrivait enfin le moment où dans nos lourds cartables, nous nous<br />

accommodions pour y tasser un sac <strong>de</strong> noyaux d’abricots et pendant les "récrés" les jeux<br />

se mettaient prestement en place sous le préau. On misait gros mais l’adresse et la triche<br />

aidant nous faisaient gagner souvent. Plus tard, lassés d’y jouer, nous les jetions très haut<br />

par poignées en criant "à tire cheveux" et tous les petits <strong>de</strong>s classes inférieures se<br />

bousculaient pour en récupérer le plus possible.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier grand jeu, fleurant bon les gran<strong>de</strong>s vacances toutes proches, marquait sans que<br />

nous ayons conscience la fin <strong>d'un</strong> épiso<strong>de</strong>… Celui <strong>de</strong> notre petite enfance.<br />

A la fin juin l’année scolaire s’achevait, la chaleur augmentant <strong>de</strong>puis<br />

quelques semaines, les récréations étaient <strong>de</strong> plus en plus longues jusqu’au <strong>de</strong>rnier jour<br />

où nous chantions à tue-tête et en ordre vers la sortie :<br />

"gai, gai l’écolier c’est <strong>de</strong>main les vacances"<br />

Libérés, on courait dans les rues criant notre joie aux passants amusés.<br />

"hé les gos !" Ceux qui reviendront ici, au mois d’octobre, auront à endurer la<br />

rigoureuse Madame NOGUES en CM1. "ayayaille !"<br />

Mais moi, je serai <strong>de</strong> l’autre côté en CM1 à l’école mixte. YAOU !!<br />

"Le voleur <strong>de</strong> poisson rouge"<br />

* Nous rendions ces jeux d'équipes un peu plus brutaux par <strong>de</strong>s combines et <strong>de</strong>s stratagèmes peu<br />

recommandables.<br />

Les hurlements et les pleurs garantis faisaient la joie <strong>de</strong>s plus roublards.<br />

Il était difficile en rentrant chez soi <strong>de</strong> justifier une chemise déchirée, <strong>de</strong>s boutons arrachés, <strong>de</strong> cacher une<br />

égratignure ou pire, un œil poché. Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> encore ce qui était le plus grave pour nos mères.<br />

Merci <strong>de</strong> me contacter par Mail : clemoc@aol.com<br />

4


Pour l’anecdote.<br />

Cinq années plus tard, le 23 juin 1958, un bon nombre d’entre-nous présents sur la photo<br />

se sont retrouvés, rassemblés, dans cette même classe <strong>de</strong> CE2, pour y passer les épreuves<br />

du certificat d’étu<strong>de</strong>s.<br />

Je recherche les photos <strong>de</strong> classe <strong>de</strong> l’école mixte <strong>de</strong>s années scolaires suivantes :<br />

53/54 CM1 Madame DERAMON Avènement du stylo à bille enfin autorisé.<br />

54/55 CM2 Madame REINAI<br />

55/56 CM2 Monsieur HOLIN avec sa fille Danielle dans la classe.<br />

J’habitais en face angle rue Dupleix<br />

Boulangerie du rond point<br />

J’y ai connu les RAMOS, les GALVEZ<br />

Fameux boulangers-pâtissiers<br />

Vues <strong>de</strong> mon quartier<br />

L’église Saint François d’Assise<br />

Que <strong>de</strong> <strong>souvenirs</strong>…<br />

Epicerie angle rue Dupleix et rue <strong>de</strong> Tours<br />

Haut lieu <strong>de</strong> nos rapines<br />

Pour nos petits-enfants qui aujourd’hui jouent en numérique et rêvent en 3D.<br />

5

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