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Ponce Pilate Again - Consultationhomeo

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BIMESTRIEL – Numéro 2 –Avril - Mai – 2007<br />

<strong>Ponce</strong> <strong>Pilate</strong> <strong>Again</strong><br />

Cours de médecine homéopathique uniciste online<br />

Les droits des enfants parrainés…<br />

Parlons-en chers donateurs….<br />

Un peu de Ritaline dans le biberon…<br />

L’hyperactivité infantile, entre mythe et réalité<br />

Chroniques d’un Chevalier de bonne fortune<br />

Informations générales<br />

1


PONCE PILATE AGAIN<br />

Numéro II<br />

Avril - Mai 2007<br />

Tous droits réservés. Il est strictement interdit de reproduire partiellement ou totalement de cette oeuvre, que ce soit<br />

par des moyens informatiques, reprographiques ou en photocopies, sans l’autorisation écrite des titulaires du<br />

Copyright, sans encourir les sanctions établies par les lois. Il est également interdit de diffuser des articles sans<br />

l’autorisation écrite des titulaires du Copyright. Mais la distribution gratuite en est autorisée.<br />

© 2007. <strong>Ponce</strong> <strong>Pilate</strong> <strong>Again</strong> - numéro 2 – Avril - Mai 2007<br />

Edition digital: www.lulu.com<br />

Photos : Patrick’s O’Nolan – ou libres de droits et gratuites<br />

Website: www.frponcepilateagain.com<br />

www.consultationhomeo.com<br />

email: infosponce@yahoo.es<br />

libroselsanador@yahoo.es<br />

2


PONCE PILATE AGAIN<br />

3


Sommaire<br />

Editorial 5<br />

Cours de médecine homéopathique online 7<br />

Le droit des enfants parrainés…<br />

Parlons-en Chers donateurs 17<br />

Un peu de Ritaline dans le Biberon…<br />

L’hyperactivité infantile… entre mythe et réalité 27<br />

La France menottée… 35<br />

Chronique d’un soufi…<br />

Ou Grand-père, comment en est-on arrivé là ? 41<br />

Les chevaliers de bonne fortune 49<br />

Les bonnes pages du Web 54<br />

Les infos de nos sites 55<br />

Sommaire Numéro III<br />

4


Editorial<br />

© 2007 – C.A.B.<br />

Le monde ne va pas mieux. Il ne va pas plus<br />

mal non plus. Il continue sa course, sans que<br />

ce que nous croyons être notre conscience et<br />

qui n’est en fait que son manque, s’en trouve<br />

altérée. Entre prises de conscience éclairées,<br />

discours pontifiants, résolutions mesurées,<br />

décisions et mises en application aléatoires, les<br />

maux de la planète se succèdent s’enchaînent<br />

et se répètent. Seuls leurs instruments ont<br />

changé. Passées ou actuelles, suscitées ou<br />

décidées, manipulées et contrôlées, gagnées<br />

ou perdues, les guerres restent le vivier<br />

inépuisable de la gestion de ce monde, qui<br />

aujourd’hui vit sous la menace cathartique<br />

d’une catastrophe annoncée, le réchauffement<br />

climatique. ?!<br />

La gestion du malheur est non seulement plus<br />

rentable mais aussi plus inventive que celle du<br />

bonheur. Destruction. Reconstruction. Rodage<br />

des armées. Vente d’armes. Commerce du<br />

sang. Bombes. Morts. Victimes. Ouverture de<br />

marchés. Mise en coupe réglée de l’économie.<br />

Chantiers et travaux publics. Mais aussi,<br />

pauvreté, famines, maladies et épidémies qui<br />

ouvrent leurs chemins prometteurs à la nou-<br />

6<br />

velle religion d’aujourd’hui, la science et livrent<br />

les peuples à la pharmacologie globale et aux<br />

champs d’expériences, entre transgéniques et<br />

vaccins tout azimut.<br />

A une échelle moindre, la loi légifère de<br />

subtils verrouillages de plus en plus répressifs,<br />

qui participent surtout à la protection d’intérêts<br />

économiques de quelques multinationales<br />

et de moins en moins, à la défense des<br />

individus.<br />

Ceux qui ont un regard critique et centrifuge<br />

sur le monde d’aujourd’hui, tout comme ceux<br />

qui sont aveugles et ont une attitude centripète,<br />

sont - les uns comme les autres -,<br />

rattrapés par une même désillusion chronique.<br />

Que l’on soit éveillé ou endormi, collaborateur<br />

ou rebelle, adolescent, adulte ou vieillard,<br />

athée ou croyant, militant ou non, citadin ou<br />

campagnard, la frustration que l’on éprouve à<br />

ne pas pouvoir intervenir en quoi que se soit<br />

dans ce monde, est latente. Parfois, il arrive<br />

qu’une génération enfante sa rébellion ; les<br />

suivantes, la critique, l’intègre, l’avorte ou la<br />

renie et le temps aidant, tous en deviennent<br />

les enfants nostalgiques et fétichistes.<br />

Dans le monde entier, les Che Guevara, les<br />

Marx, les Allende, les Mao et j’en passe, peintulurent<br />

de leur mémoire, les tee-shirts de<br />

jeunes rebelles sans conviction, mais qui se<br />

rappelle encore de Paoli, ou de Jefferson ?<br />

Pendant ce temps là, les Bâtards de Voltaire,<br />

comme le dirait John Saul, nos technocrates<br />

experts, élus minutieusement par nos opinions<br />

incertaines ou alternantes, amènent la Dictature<br />

de la Raison à son ultime expression.<br />

Notre démocratie est en plein déclin. Et nous<br />

y avons collaboré pleinement. Certes, dans<br />

nos sociétés industrialisées, il y a toujours<br />

autant, sinon toujours plus, des référendums,<br />

des élections, des débats et des hommes<br />

politiques, qu’auparavant. Mais ce qui a fondamentalement<br />

changé est l’impact direct des<br />

voeux du citoyen sur les orientations du gouvernement<br />

et de son administration.<br />

Quand le citoyen se hasarde à exercer une<br />

forme de pouvoir par l’intermédiaire du parle-


ment, devenu un authentique cirque, quand<br />

non un dortoir, il est souvent converti en<br />

l’instrument public et justificatif de groupes de<br />

pression.<br />

Pourquoi en sommes-nous arrivés à cette<br />

situation ? La réponse est simple : le citoyen<br />

ordinaire que nous sommes, s’est peu à peu<br />

laissé séduire par cette Religion de la Raison et<br />

ses courtisans, qui a silencieusement fait le lit<br />

de notre intégrisme idéologique, le plus profond,<br />

entre résignation et impotence.<br />

Ainsi, au nom de la sacro-sainte efficacité, de<br />

la gestion, de la compétence, du rationalisme,<br />

du triomphe et du libre échange, nous nous<br />

sommes dangereusement séparés de ce bon<br />

sens, si cher à Descartes. Mes parents, la<br />

7<br />

majorité de mes amis (es), ma boulangère,<br />

mes collègues médecin, les profs de mes<br />

enfants, tous souffrent du syndrome<br />

de l’ignorance délibérée, par facilité et comme<br />

le disent si bien les espagnols : "Es lo que<br />

hay…". "C’est ce qu’il y a… Faut faire avec…"<br />

Dans tous les domaines, le « bon sens » fait<br />

figure d’absent, quand il n’est pas vilipendé.<br />

En conséquence… peine et mélancolie, souffriront<br />

les peuples et les cœurs qui n’obéissent<br />

qu’aux Héros… Nous sommes devenus des<br />

mutants.<br />

L’Equipe de <strong>Ponce</strong> <strong>Pilate</strong> <strong>Again</strong>


Cours de Formation online d’Homéopathie Uniciste<br />

et de certains aspects de la Médecine Holistique,<br />

compatibles avec la pratique de l’homéopathie.<br />

Pourquoi créer un cours online d’homéopathie uniciste ?<br />

Depuis une vingtaine d’années que je pratique l’homéopathie uniciste,<br />

j’ai été amené à rencontrer beaucoup de jeunes professionnels du monde<br />

de la santé, entre autres, médecins généralistes, pédiatres, gynécologues,<br />

sages femmes, vétérinaires, dentistes, de divers horizons, qui<br />

ont abordé et étudié cette médecine holistique de manières différentes.<br />

Certains l’ont étudié dans le cadre de cours impartis dans une université<br />

de médecine, d’autres dans une école privée, d’autres encore au travers<br />

de cours organisés par un laboratoire d’homéopathie, comme ceux<br />

organisés par Boiron, en France ou Phinter Heel, en Espagne..<br />

Aujourd’hui, celui qui veut améliorer sa formation en homéopathie<br />

comme autodidacte n’a que l’embarras du choix. Quelques sites très<br />

sérieux, que se soit en anglais, espagnol, allemand ou français (indiqués<br />

en fin d’article), sont présents sur le net.<br />

Dr. Gallavardin En parlant avec ces jeunes thérapeutes, (en Espagne comme en France),<br />

j’ai pu observer que tous éprouvent des difficultés dans leur pratique<br />

clinique, souvent du fait des lacunes qu’ils ont tant sur la doctrine que sur la manière de mener une<br />

consultation. On peut résumer ces difficultés en 5 points :<br />

1 – Leur première difficulté est de mener à bien, durant l’entretien avec leur patient, l’interrogatoire<br />

spécifique à la médecine homéopathique, l’Anamnèse symptomatique. Il s’agit avant tout de comprendre<br />

le langage de la maladie. Comme le remarque très justement le Dr. Seror : « La maladie adopte un<br />

langage qui lui est propre, pour se faire connaître ; Ce sont les symptômes du malade que celui-ci<br />

ressent personnellement, que son entourage remarque et que le médecin observe. Le but de l'interrogatoire<br />

est donc de collecter ces symptômes en vue de leur répertorisation ; il faut les réunir en langage<br />

répertoriel, d'où la nécessité d'une connaissance réelle du Répertoire ; car, quelle serait l'utilité de poser<br />

des questions, dont les réponses ne seraient pas dans le Grand Répertoire de J.-T. Kent ? … Il n'est<br />

nullement question de répertorier tous les symptômes du malade, mais uniquement la totalité des<br />

symptômes caractéristiques du malade et non de la maladie. Comme le dit le Docteur Margaret Tyler,<br />

« cela n'est pas inné, il faut l'apprendre comme on apprend un métier. »<br />

C’est une chose que d’avoir étudié, en long et en large, le fameux Questionnaire homéopathique du Dr.<br />

James Tyler Kent ou L’art d’interroger du Dr. Pierre Schmidt et quelques autres textes sur les pièges<br />

particuliers que l’on peut rencontrer dans ce moment si important et c’en est une autre que de se<br />

retrouver face au patient souffrant, inquiet et demandeur de miracles… Comme dans toutes les<br />

professions, quelle que soit la qualité des études que l’on ait suivies, à aborder la réalité quotidienne, le<br />

novice prend vite conscience de leurs limites. Ici, plus qu’ailleurs, l’expérience est irremplaçable et ne<br />

s’acquiert qu’après quelques années de pratique quotidienne. Cet aspect de l’homéopathie est<br />

fondamental : si nous ne parvenons pas à obtenir « des symptômes de qualité, répondant a la spécificité<br />

doctrinale homéopathique », nous serons impuissants pour aider efficacement le patient.<br />

Il ne faut pas être sorti de la cuisse de Jupiter pour comprendre les difficultés qu’implique un entretien<br />

homéopathique. La souffrance psychologique est l’une des plus difficiles à aborder et à évaluer. Les<br />

pièges sont nombreux. La préparation culturelle et intellectuelle du thérapeute doit donc être multidirectionnelle.<br />

Avec le temps, l’homéopathe expérimenté mettra en place une authentique "stratégie"<br />

8


d’écoute, afin de mener à bien cet entretien si important pour la suite de la thérapeutique. Peu à peu, il<br />

développera une profonde compréhension des subtiles interrelations, existant entre la douleur psychique<br />

et son reflet somatique.<br />

Le fait d’être médecin n’est pas une garantie en soi, au contraire de ce que certains pensent. Dans son<br />

ensemble, la doctrine de la médecine homéopathique s’oppose à la plupart des principes doctrinaux<br />

allopathiques (médecine académique). Lorsqu’il abordera la médecine homéopathique, un médecin<br />

conventionnel se verra obligé à faire preuve, dans un premier temps, d’une ouverture d’esprit et d’une<br />

humilité, peu communes. Dans un second temps, il devra exercer son intelligence synthétique, afin de<br />

marier ces deux approches, si éloignées en apparence, et pourtant si subtilement complémentaires,<br />

comme le remarquait déjà en son temps, Hippocrate. Le praticien de médecine allopathique n’a pas été<br />

formé à l’approche psychologique ou psychosomatique du malade, si importante en homéopathie et bien<br />

souvent, il en a peur.<br />

Cette question du « Psychisme » concerne non seulement la personnalité du malade, mais aussi son<br />

individualité, considérée dans tous ses aspects. Elle se situe au premier plan, avant même le tableau<br />

symptomatique de la maladie. Le plus important reste les variations et les changements qui se<br />

manifestent dans le psychisme du malade. Ces symptômes mentaux doivent être notés très<br />

soigneusement : souvent, ils appartiennent seulement à un petit nombre de remèdes. Leur étude<br />

approfondie permet souvent de poser un diagnostic différentiel entre plusieurs remèdes, qui semblent<br />

convenir au cadre clinique. C'est dire leur extrême importance ! Cela explique également l'ordre de la<br />

Matière Médicale homéopathique et de ses provings. Les signes mentaux sont observés et relevés en<br />

premier, suivant des critères rigoureux. Lorsqu’ils sont très marqués, ils seront d’une importance<br />

essentielle. Mais il faut se garder d’être dogmatique et d’interpréter ou pire, d’inventer ce qui n’existe pas<br />

ou de tenir en compte des symptômes psychiques trop communs. Dans la pratique, peu de patients<br />

auront en réalité des symptômes psychiques objectivables et donc, de grande valeur. Par contre,<br />

lorsqu’ils seront bien modalisés, leurs symptômes généraux seront nettement plus « parlants » et ces<br />

symptômes prendront la première place dans l’analyse répertorielle. Malheureusement, bon nombre de<br />

médecins et de thérapeutes n’a pas compris la profondeur et la complexité de la médecine<br />

homéopathique. Souvent, ils l’adoptent et la prescrivent sans aucune rigueur et la trahissent, par la<br />

même, par leur pratique irresponsable : anamnèse rapide, interrogatoire de courte ou très courte durée,<br />

y compris en cas de pathologie chronique – utilisation de formules magistrales homéopathiques étudiées<br />

dans un Vademecum et élaborées suivant les règles de la médecine allopathique – incapacité à suivre,<br />

dans le temps, l’évolution du patient et de ses symptômes – absence totale d’étude du cas – prescription<br />

et posologie folkloriques – répétition immodérée des consultations, etc.<br />

Il faut souligner qu’aux jours d’aujourd’hui, seul un médecin allopathe a le droit d’ajouter sur sa plaque,<br />

la mention Homéopathe, sans pour cela avoir étudié, - ni même un minimum - cette médecine… Certes,<br />

les temps changent et le monde de l’homéopathie s’organise grâce à ses défenseurs sincères, qu’ils<br />

soient médecins diplômés ou thérapeutes, comme le reflètent les quelques sites online, mentionnés en fin<br />

d’article.<br />

La médecine homéopathique comme la médecine traditionnelle chinoise, pour ne parler que d’elles, sont<br />

des médecines à part entière, qui répondent et obéissent à un autre paradigme. Il ne s’agit pas pour ma<br />

femme et moi, qui sommes médecins, de renier notre profession, sinon de l’affiner, toujours et encore.<br />

La pratique et les consultations quotidiennes se sont chargées, au cours des ans, de nous ouvrir les yeux<br />

sur les limites – et cela ne fut pas toujours facile à accepter - de notre capacité à pouvoir aider<br />

réellement nos patients… lorsque l’on s’astreint à ne regarder que dans une direction, en général la seule<br />

admise… Il est évident que n’importe quel thérapeute se doit d’être un professionnel compétent. Mais<br />

affirmer que pour démontrer cette compétence, il faille obligatoirement passer par la médecine<br />

allopathique et académique, me parait être une attitude dogmatique, sectaire et anti-démocratique.<br />

Plus d’une fois, face à des cas cliniques compliqués, nous avons oser rêver et nous ne sommes pas les<br />

seuls (médecin ou patient) d’une médecine moins dogmatique et capable de s’ouvrir aux autres<br />

paradigmes. Dans ces moments là, nous aurions aimé pouvoir participer à une table ronde, partager,<br />

échanger nos connaissances et notre expérience clinique avec des thérapeutes de diverses écoles, et<br />

9


apprendre ainsi de l’autre. Les patients en auraient été et en seraient les premiers bénéficiaires… Certes,<br />

face à de tels cas cliniques, nous faisons appel et collaborons avec un réseau de collègues plus<br />

expérimentés, voire de spécialistes. Ce réseau s’est construit au fil des ans dans un rapport de confiance<br />

mutuelle. Mais il faut reconnaître que la plupart du temps, ils « appartiennent à la même école », et<br />

défendent donc la même vision de la maladie et de la santé. Cette attitude nous appauvrit, j’en suis<br />

convaincu. Il suffit de « surfer » dans les forums, pour constater combien sont grandes les épreuves et la<br />

souffrance que traversent les patients, combien sont grandes leur colère et leur désespoir, et combien il<br />

leur est difficile de trouver une solution à leurs problèmes de santé. Dans leur majorité, ils sont reçus par<br />

des gens comme nous : « diplômé en médecine, c'est-à-dire quelqu'un qui a étudié pendant des années<br />

le corps humain, son anatomie, son fonctionnement et une multitude de pathologies qui peuvent<br />

l'atteindre, etc. Il peut donc poser un diagnostic et pour ce faire, prescrire tous les examens qu'il juge<br />

nécessaire ».<br />

Grâce aux analyses et aux examens, notre médecine allopathique<br />

constate et croit comprendre. Elle diagnostique presque tout, mais<br />

ne soigne rien… Dans le meilleur des cas, elle est et reste palliative.<br />

Dans le pire, à défaut d’être curative, elle est iatrogénique, c’est-àdire<br />

initiatrice de nombreux maux liés aux effets secondaires<br />

induits par les médicaments qu’elle prescrit. Et souvent, elle nie<br />

tout simplement la personne elle-même, pour ne s’attacher qu’au<br />

dysfonctionnement de son corps. Finalement, il ne reste plus aux<br />

malades d’autre solution que celle de prendre leur santé en main,<br />

comme ils le peuvent, puisque nous, médecins, nous ne savons pas<br />

le faire, ou si peu et si mal. C’est peut-être par cette démarche<br />

qu’ils nous obligeront enfin à nous remettre en question… J’ose<br />

l’espérer…<br />

Quand à ceux qui considèrent l’Homéopathie comme « un arbre<br />

qui doit donner la vie saprophytique à toutes sortes de<br />

John H. Clarke<br />

thérapeutiques adjuvantes », la confondant ou la mélangeant avec<br />

l’anthroposophie, la naturopathie, le magnétisme, le spagyérisme,<br />

l’oligo, la vaccino, l’aroma, la phtyo et l’organothérapies, l’acupuncture,<br />

la réflexologie et j’en passe, le constat ne vaut guère mieux…<br />

Chacune de ces thérapeutiques nécessite une compétence approfondie et particulière. Médecin ou<br />

thérapeute, la déontologie, l'humilité, la rigueur, la passion, l’implication de l’homme ou de la femme de<br />

coeur qui se veulent “soignant”, resteront, comme cela a toujours été, des qualités indispensables et<br />

uniques garantes pour le patient souffrant.<br />

2 – La seconde difficulté qu’éprouvent les praticiens débutants en médecine homéopathique, est la<br />

compréhension du « choix des symptômes et leur classification », données indispensables pour une<br />

bonne étude répertorielle, qui obéit á une doctrine bien définie par Samuel Hahnemann, fondateur de la<br />

médecine homéopathique au début du XIXº siècle, et par Boenninghausen, grand homéopathe s’il en fut,<br />

et non médecin. Selon cette doctrine, il ne faut retenir que peu de symptômes, mais toujours de « valeur<br />

maxima », comme le disait Sir John Weir. Dans un cadre clinique chronique, il suffit de réunir cinq à six<br />

symptômes généraux (psychiques, climatiques, désirs et aversions alimentaires, sommeil, sexualité, et<br />

écoulements), très bien marqués, pour trouver le remède curatif correspondant, et guérir, de ce fait, le<br />

patient.<br />

3 - Le troisième point concerne la notion des « antécédents, barrages et traitements antérieurs ».<br />

Depuis l’avènement de la pharmacologie, au milieu du XXº siècle, les "maladies thérapeutiques", et dites<br />

"iatrogéniques", sont aussi bien le fait de la médecine allopathique que des médecines complémentaires,<br />

bien que ces dernières affirment user de substances "naturelles", soi-disant dépourvues d’effets<br />

adverses.<br />

10


Lors de la prise des antécédents, il est absolument indispensable de questionner le malade, sur les<br />

traitements antérieurs de toutes sortes, qui lui ont été prescrits. Ces traitements peuvent être de deux<br />

sortes et nous commencerons par :<br />

Traitements antérieurs homéopathiques<br />

Le nombre de malades qui adoptent notre art, croît tous les jours et cela, dans de nombreux pays.<br />

Certains sont rapidement désillusionnés : ils se rendent compte amèrement que, même chez les<br />

homéopathes, le "folklore thérapeutique" existe. Ces patients changent d'homéopathes et nous arrivent<br />

avec un passé homéopathique thérapeutique, lourd de plusieurs années. Le danger est bien là : assez<br />

souvent le malade vous donnera des symptômes qui lui sont propres, mais auxquels se mêleront<br />

également des symptômes, secondaires a la prise répétée et successive de remèdes homéopathiques,<br />

prescrits n’importe comment. La plupart du temps, il s’agit de formules magistrales qui se disent<br />

homéopathiques, parce qu'elles sont suivies d'un "chiffre en CH – DH – LM ou K", comme, par exemple,<br />

Sédatif PC de Boiron, Dolirelax de Dolisos, Choleodoron de Weleda, etc.<br />

Cela me remet en mémoire le cas d’une de mes patientes catalane, qui souffrait déjà depuis plusieurs<br />

années d’une urticaire géante. Elle se fit d’abord traiter par deux dermatologues qui lui prescrirent de la<br />

Cortisone. Souffrant d’effets iatrogènes qui la démoralisaient, elle décida, sur les conseils d’une amie, de<br />

suivre un traitement holistique. Quand elle m’informa de tous les remèdes homéopathiques, prescrits par<br />

trois supposés homéopathes, qu’elle avait ingurgité au cours de ces quatre dernières années, les bras<br />

m’en tombèrent… Elle avait avalé environ une cinquantaine de remèdes homéopathiques, en plusieurs<br />

dynamisations, ensemble ou seuls ou encore en alternance, etc. sous forme de gouttes, de granules, de<br />

globules, de cachets, le tout combiné avec des médicaments allopathiques, des oligo-éléments, des<br />

vitamines, des fleurs de Bach, et des injections de désensibilisation, etc. Bref, une véritable "bombe a<br />

retardement"… et une hérésie qui ne fait qu'objectiver la méconnaissance complète des Lois et des<br />

Principes d’une homéopathie sagement appliquée. Hormis deux ou trois aliments précis, elle ne pouvait<br />

rien manger sans que l’urticaire en soit prodigieusement aggravé, ce qui induisait une détérioration de<br />

son état psychologique, déjà "à fleur de peau ". L’énergie vitale de cette patiente avait été tellement<br />

blessée par cette "iatrogénie holistique caractérisée", que la meilleure des volontés à l’aider resta<br />

impuissante…<br />

La iatrogénie, parfois très grave, induite par l’utilisation prolongée de la cortisone, de l’hormonothérapie<br />

et de certains psychotropes est un autre exemple de "barrages" à l’efficacité homéopathique, quand non<br />

tout simplement à n’importe quelle thérapeutique. Il est donc important de tenir compte de ces effets<br />

secondaires marquants, inhérents autant aux prescriptions allopathiques qu’à celles de ces médecines,<br />

prétentieusement appelées "holistiques". Cette iatrogénie constitue un authentique blocage face à<br />

l’indispensable rééquilibrage de l’homéostasie des malades… Savoir le défaire, "le lever", suivant une<br />

stratégie thérapeutique rigoureuse, qui nous permettra à la fois de suivre et d’évaluer la désintoxication<br />

prudente du malade, est la condition sine qua non à une thérapeutique bien menée. C'est une des raisons<br />

pour lesquelles de notoires homéopathes ont toujours recommandé de se « tenir au courant » des<br />

progrès de la médecine allopathique et des effets iatrogéniques indésirables de ses médicaments<br />

Voici quelques exemples de ces symptômes médicamenteux allopathiques :<br />

• La sécheresse du nez, la congestion nasale et la sialorrhée du Serpasil, (Réserpine) : alcaloïde –<br />

antihypertenseur, psycho et neuroleptique (entre autres indications pharmacologiques)<br />

• La toxicité hépatique du Rimifon, (isoniazide) : antibactérien, antituberculeux<br />

• La gynécomastie, l’aménorrhée, la jaunisse (hépato-toxicité) – entre autres - du Largactil,<br />

(chlorpromazine) : psycho et neuroleptique, hypotenseur<br />

• L'acné, le rhumatisme, l’hypercholestérolémie ou la maladie de Dupuytren du Gardénal,<br />

(phénobarbital) : hypnotique, psycholeptique, antiépileptique<br />

• La gastrite, l’œdème, l’hypertension artérielle (entre autres) de la Butazolidine, (phénylbutazone):<br />

anti-inflammatoire, analgésique.<br />

• L’hypertrichose (excès de développement des poils) induit par la prise d’hormones mâles.<br />

11


L’exemple des effets secondaires de la cortisone est en ce sens<br />

révélateur :<br />

Une prise relativement courte de cortisone (entre autres<br />

indications. anti-inflammatoire, glucocorticoïde, antiallergique), le<br />

plus souvent administrée par voie orale (sous forme de comprimés<br />

ou de liquide buvable) ne présente pas de danger, à condition<br />

toutefois de surveiller le patient (dosage du sodium et du<br />

potassium, vérification de la fonction rénale, des globules rouges,<br />

des plaquettes et des globules blancs). En cas de cure longue, de<br />

nombreux effets indésirables sont susceptibles de survenir :<br />

• Rétention d’eau, oedème<br />

• Hypertension artérielle<br />

• Ostéoporose<br />

• Tassement vertébral<br />

• Fonte musculaire<br />

• Syndrome de Cushing (obésité de la face et du tronc)<br />

• Fragilité de la peau (elle met a bas le système<br />

immunitaire)<br />

• Hirsutisme (pilosité excessive)<br />

• Accès de rougeur cutanée<br />

• Diabète<br />

• Infections à répétition (effet immunosuppresseur de la cortisone)<br />

• Glaucome<br />

• Troubles psychiques à type de psychose<br />

• Retard ou arrêt de la croissance chez l’enfant<br />

• Dérèglement hormonal chez le fœtus<br />

Dr.Elizabeth Wright Hubbard<br />

D’autre part, un arrêt brutal de l’utilisation de corticoïdes peut entraîner des dérèglements hormonaux<br />

plus ou moins graves. La mise au repos des glandes surrénales (à l’origine de la fabrication de cette<br />

hormone) pendant le traitement substitutif par cortisone occasionne parfois l’atrophie de celles-ci sans<br />

signe révélateur, ce qui expose le malade à des accidents potentiels, tels qu’une insuffisance surrénale<br />

aiguë (arrêt de fonctionnement des glandes surrénales), surtout en cas d’arrêt brutal de la corticothérapie<br />

(utilisation des corticostéroïdes ou de dérivés). Un arrêt brutal du traitement peut également<br />

entraîner un réveil évolutif de la pathologie, qui a nécessité la prescription des corticostéroïdes.<br />

En ce qui concerne les dermo-corticostéroïdes c’est-à-dire les produits à base de cortisone utilisés pour<br />

la peau, l’application de ceux-ci sur une trop grande surface peut occasionner des effets secondaires tels<br />

que ceux décrits ci-dessus. Au niveau de la peau également peuvent survenir ce que l’on appelle des<br />

dystrophies cutanées, c’est-à-dire des problèmes de structure et de vascularisation entre autres,<br />

entraînant des maladies cutanées comme :<br />

• La couperose<br />

• L’acné<br />

• Les vergetures<br />

• Les folliculites bactériennes<br />

• Les troubles de la pigmentation,<br />

• Etc.…<br />

Sur un plan plus général, l’utilisation des corticostéroïdes peut avoir pour conséquence un déséquilibre<br />

hormonal comme un diabète. Outre de possibles accidents digestifs (ulcère, pancréatite aigue), une<br />

hypertension artérielle mal équilibrée est susceptible de s’aggraver, une tuberculose jusque-là inactivée<br />

peut se réveiller, la présence de parasites dans l’organisme s’aggraver pendant le traitement par<br />

cortisone. Toutes ces pathologies nécessitent donc d’être traitées, avant d’envisager l’administration de<br />

corticostéroïdes, sans compter toutes les interactions médicamenteuses… Ainsi, avant de voir apparaître<br />

votre patient dans son intégrité, il vous faudra le débarrasser de cette « malédiction du XXIº siècle » : les<br />

effets iatrogéniques des médicaments. Dans son Organon, Samuel Hahnemann aborde – déjà ! - ce<br />

12


problème, lorsqu’il considère l'abus thérapeutique comme constituant un quatrième miasme autonome,<br />

qu’il appela « Pseudo-Psore » et qui fut nommé, bien plus tard, Tuberculinisme .<br />

4 – La quatrième préoccupation du jeune praticien homéopathe concerne la seconde œuvre doctrinale<br />

d’Hahnemann, intitulé Le traité des maladies chroniques, qu’il rédigea après l’Organon ou l’art de guérir.<br />

Les Maladies chroniques sont une étude profonde des barrages occasionnels et des antécédents<br />

héréditaires. Cet ouvrage développe la notion fondamentale de "continuité dans l'histoire pathologique du<br />

malade". La maladie d'aujourd'hui résulte de la maladie d'hier qui n'a pas été guérie car la thérapeutique<br />

appliquée n'a pas modifié la susceptibilité du malade.<br />

Quelques-uns ont lu ce traité Des Maladies chroniques sans vraiment l’étudier, d’autres ignorent simplement<br />

son existence… Pour ceux qui sont conscients de son importance, ils éprouvent une difficulté à<br />

réaliser pour chaque patient un « diagnostic différentiel de la diathèse dominante » et se perdent dans les<br />

centaines de commentaires qui abordent le sujet, plus ou moins bien, depuis sa parution au XIXº siècle.<br />

Pour Hahnemann, la cause fondamentale et première des maladies, est la « Psore ». Citons le Dr.<br />

Séror : « … Elle agit de l'intérieur vers l'extérieur, de l'immatériel vers le matériel, du royaume des<br />

causes vers le royaume des effets. La Psore exprime son existence par les signes et les symptômes de la<br />

Force Vitale dysharmonique, certes, mais on reconnaît son apparition épisodique dans le temps, par la<br />

prise soignée des antécédents héréditaires, familiaux, personnels du malade. Il convient d'interroger<br />

systématiquement le patient sur ses antécédents tuberculeux, syphilitiques, cancéreux, blennorragiques<br />

et peut-être amibiens, si votre malade revient d'un pays infesté par ce miasme chronique. De toutes les<br />

manières, il convient de ne pas oublier que le miasme primitif est toujours la Psore et que les autres<br />

miasmes ne sont que des miasmes surajoutés… ».<br />

Toutefois, l'expérience montre qu’une cause occasionnelle empêche souvent le remède choisi d'agir<br />

pleinement. Il faudra alors trouver cette cause par un interrogatoire systématique, portant sur les<br />

maladies infectieuses « qui ont laissé des empreintes indélébiles » dans l’organisme du malade :<br />

rougeole, scarlatine, diphtérie, coqueluche, oreillons, typhoïde, Colibacille, rhumatisme infectieux,<br />

furonculose importante, etc. Sans oublier les vaccins et sérums de toutes sortes, les anesthésiques et les<br />

anesthésies mal supportées, ainsi que l’usage des drogues en tous genres qui modifient, même<br />

momentanément l’état de conscience.<br />

En font aussi partie les traumatismes mentaux ou physiques, peurs, contrariétés, amours déçues,<br />

mortifications, viols ou mauvais traitements etc., qui peuvent être des symptômes « étiologiques » non<br />

miasmatiques et dont vous trouverez les rubriques détaillées et précises dans le répertoire de « Kent » et<br />

des causes beaucoup plus simples, comme des erreurs alimentaires et hygiéniques répétées.<br />

On terminera l'interrogatoire des antécédents en recherchant les phénomènes de « suppression », dont<br />

l'importance est extrêmement grande dans notre pratique au XXIº siècle. Deux exemples parmi des<br />

milliers pour illustrer ce point très important: on supprime un eczéma et quelques mois plus tard un<br />

asthme apparaît, puis on supprime à son tour l’asthme et l’eczéma réapparaît… On supprime une fistule<br />

anale et apparaît peu de temps après des troubles cardiaques etc.<br />

5 – La cinquième observation importante concerne l’étude de la matière médicale homéopathique.<br />

Elles sont très nombreuses, mais toutes sont basées sur Les Fragmenta et la La Matière médicale pure<br />

d’Hahnemann, ainsi que sur l’œuvre immense du Dr. C. Hering : The Guiding Symptoms. Ces ouvrages<br />

constituent à eux seuls des milliers de pages ! Pour l’étudiant qui n’est pas guidé, cela représente un<br />

labyrinthe inextricable… Il est évident que nous ne pouvons, ni ne devons mémoriser tous ces provings et<br />

signes cliniques, ce qui sous-entend qu’il existe une méthode comparative pour étudier un remède<br />

particulier, figurant dans les différentes matières médicales et pour comprendre « ce qui le particularise<br />

et le met en relation ou en opposition avec les autres ».<br />

13


Quelques médecins et patients célèbres<br />

Il y eut sept générations de Hartung et bon nombre d’entre<br />

eux furent homéopathes. Le Dr. Christophe IV Hartung v.<br />

Hartungen (1849-1917). Né à Vienne, décédé à Meran,<br />

médecin homéopathe, compta, parmi sa clientèle :<br />

Thomas Mann, Franz Kafka, Heinrich Mann, Carla Mann,<br />

Magnus Hirschfeld (médecin), Christian Morgenstern (poète et<br />

écrivain), Cesare Lombroso (criminologue italien), Rudolf<br />

Steiner, Alexander Girardi (comédien, 1850 - 1918), Hermann<br />

Sudermann (romancier et dramaturge allemand), Franz v.<br />

Defregger (peintre), Peter Rosegger (écrivain autrichien),<br />

Kazimiira Illakowicza (poète), Daniela Thode von Bulow (fille<br />

de Cosima Liszt), etc.<br />

Les autres membres de cette « dynastie » comptèrent, parmi<br />

leurs clients, le Roi Georges V d'Hanovre, le Prince de<br />

Schwarzenberg, Liechtenstein, Montenuovo, Field Marshall von<br />

Heb, etc.<br />

14<br />

Dr Margery Grace Blackie (1898-1981). Médecin attitré de la<br />

famille royale anglaise. Ce fut Disraéli, asthmatique, Premier<br />

ministre de sa Majesté, la reine Victoria, qui suggéra à cette<br />

dernière de se faire soigner par un médecin homéopathe.<br />

Depuis, la famille royale anglaise a toujours eu un médecin<br />

homéopathe attaché


Le Dr Christophe Hartung v. Hartungen (1882-<br />

1967) : l'arrière petit-fils du Dr. Christophe<br />

Hartung, fût un homéopathe connu en Italie et<br />

en Autriche ; nombreuses publications médicales.<br />

Parmi sa clientèle, on compte : la famille<br />

Sigmund Freud, Heinrich Mann, Romain Rolland,<br />

etc.<br />

Le Dr. Paul Gachet (1828- 1909) fut médecin homéopathe, peintre et collectionneur. Il signa<br />

ses œuvres sous le nom de Paul Van Ryssel. Ce fut peut-être un des personnages les plus<br />

fascinant de l’histoire de l’impressionnisme. Médecin homéopathe, psychiatre, peintre et<br />

mécène de nombreux artistes. Après avoir fini ses études médicales à Montpellier, il acheta<br />

une maison à Auvers sur Oise où il continua de recevoir tous ses amis peintres et artistes qu’il<br />

avait connu durant sa jeunesse estudiantine : Daumier, Charles Méryon, Rodolphe Bresdin. Sur<br />

la demande de Pissaro, en 1890 il accueillit dans sa maison Vincent van Gogh avec qui il noua<br />

une forte amitié.<br />

15


Pour répondre à la demande de nos internautes, l'équipe de Braveheart Health <strong>Again</strong> vous propose un<br />

cours online, en français ou en espagnol, d'homéopathie uniciste et de certains aspects de la médecine<br />

holistique, compatibles avec la pratique clinique de l'homéopathie ouvert à tous et a toutes.<br />

Il n'y a rien de neuf dans cette proposition ! Pour être relativement récente (début du XIXº siècle), la<br />

médecine homéopathique est enseignée depuis peu dans certaines universités de médecine, tout du<br />

moins en France. En outre, tant en Espagne que je connais mieux, qu’en France, la qualité des études qui<br />

y sont prodiguées, est relativement pauvre (entre 200 et 600 heures…), si on la compare à celle des<br />

études dispensées en Inde et surtout à Glasgow (Ecosse), au Glasgow Homeopathic Hospital, (entre<br />

6.000 et 8.000 heures). Dans ces deux pays, on enseignement dure environ 5 ans, huit heures par jour,<br />

cinq jours par semaine sur dix mois. En Inde, quand l’étudiant termine son doctorat en homéopathie<br />

(sans pour cela être médecin au sens allopathique du terme…), il a l’obligation, pour avoir sa licence de<br />

praticien, d’être parrainé par un homéopathe expérimenté, durant un minimum de trois ans. Mais là aussi<br />

la rigueur se perd peu a peu, tout du moins dans le sud de l’Inde où je vis actuellement.<br />

A qui s’adresse cette formation ?<br />

• Sans que cela soit exclusif, il s’adresse bien sûr aux thérapeutes de tous horizons : homéopathe,<br />

médecin, dentiste, vétérinaire, gynécologue, sage-femme, infirmière, psychologue, spécialiste en<br />

counselling, ostéopathe et à toutes les personnes qui participent à l’action d’une O.N.G. Cependant, il<br />

est important ici de rappeler que l’homéopathie uniciste est une médecine généraliste, au sens le plus<br />

noble du terme. Il ne peut donc exister d’homéopathes spécialisés, par exemple, en pédiatrie.<br />

• Il peut être aussi utile aux parents et familles qui se traitant déjà en homéopathie, veulent mieux la<br />

comprendre, établir une collaboration plus étroite avec leur homéopathe traitant et prendre en charge<br />

les petits problèmes quotidiens.<br />

• Il peut également se révéler précieux pour les gens qui, du fait de circonstances particulières, sont<br />

éloignés d’un homéopathe ou simplement d’un centre médical… Nous avons à ce sujet une famille<br />

argentine qui vit en Patagonie (extrême sud de l’Argentine) et que nous soignons depuis plusieurs<br />

années via online. Le couple décida il y a quelques temps de suivre nos cours d’homéopathie pour<br />

pouvoir faire face aux premières urgences, habitant à plus de deux heures du premier centre médical<br />

et d’une pharmacie… Nous l’avons aidé à se constituer une trousse de remèdes homéopathiques et de<br />

quelques autres produits comme le chlorure de magnésium adaptée à leurs besoins spécifiques.<br />

• Et enfin, il peut s’adresser à toutes les personnes qui sans éprouver le besoin de soigner, s’intéressent<br />

à sa philosophie humaniste et éminemment écologique.<br />

Durant un cycle de onze mois ce cours aborde tous les aspects doctrinaux et cliniques de l’homéopathie<br />

uniciste et de certains aspects de la médecine, holistique ou non, compatibles avec la pratique de<br />

l’homéopathie et cela selon le niveau ou les besoins particuliers de chacun, mais toujours dans une<br />

relation particulière avec l’étudiant :<br />

Pour les débutants et les jeunes praticiens en homéopathie :<br />

• Tout au long de ce cycle de onze mois, l’étudiant reçoit une série d’articles originaux et une liste<br />

d’ouvrages homéopathiques de références, qu’il doit étudier dans un ordre précis.<br />

• Chaque semaine, un rendez-vous est pris avec l’étudiant (selon sa disponibilité) afin de commenter<br />

ces ouvrages et de répondre à ses questions. La communication via Skype est à notre charge.<br />

• Nous abordons de la même manière avec les jeunes praticiens en médecine homéopathique, la<br />

résolution des cas cliniques qui leur posent problèmes, que ces cas cliniques leur soient personnels ou<br />

extraits de nos propres fichiers. Nous analysons alors en détail :<br />

* le diagnostic différentiel,<br />

* les points difficiles de la doctrine,<br />

* l’élaboration d’une stratégie thérapeutique,<br />

* les problèmes que pose la prescription et la posologie,<br />

16


• Et indiquons les ouvrages et les websites où<br />

l’on peut trouver toutes les informations relatives<br />

à l’homéopathie et sur d’autres aspects de<br />

la médecine.<br />

Bien que cet enseignement soit dispensé avec une<br />

certaine souplesse et soit ajusté aux nécessités de<br />

chacun, il est et il sera toujours demandé à l’étudiant<br />

d’être rigoureux dans ses études et de respecter<br />

la déontologie de cet enseignement.<br />

• Le prix annuel du cours a été fixé de telle manière<br />

que tout le monde puisse y avoir accès,<br />

mais l’expérience nous a apprise que les bonnes<br />

intentions du début s’essoufflent devant<br />

l’effort demandé…<br />

• La distance loin d’être une entrave, offre de<br />

multiples avantages. D’une part, elle permet à<br />

l’étudiant d’acquérir ou de renforcer, à son<br />

rythme, ses connaissances, suivant les buts<br />

qu’il s’est donné. D’autre part, elle permet de<br />

concilier, avec souplesse, formation, travail,<br />

famille, obligations, temps libre.<br />

La question de l’obtention d’un diplôme<br />

Dans beaucoup de pays (sauf la Suède, l’Allemagne<br />

et l’Inde), l’étude de l’homéopathie est<br />

réservée aux médecins, vétérinaires diplômés… Par<br />

contre, en ce qui concerne la France, des écoles<br />

privées impartissent des cours d’homéopathie sans<br />

exiger cette condition… Il n’en reste pas moins<br />

vrai, que pour pratiquer l’homéopathie et toutes<br />

autres médecines complémentaires, la loi impose<br />

de manière péremptoire et injustifiée, l’appartenance<br />

à l’establishment médical … protectionnisme<br />

oblige. Tout ceci pour dire, que sans être<br />

médecin, le diplôme - délivré par n’importe quelle<br />

école - n’est pas reconnu…<br />

Conclusion<br />

La médecine homéopathique demande une vie<br />

entière d'étude et de pratique clinique quotidiennes,<br />

si l’on veut en acquérir une maîtrise simple,<br />

efficace et fiable pour le patient. Cette exigence,<br />

malheureusement souvent passée sous silence, est<br />

aussi vraie pour celui qui veut devenir un bon musicien<br />

ou un bon ébéniste. Comme le Dr. Samuel<br />

F. Hahnemann l'affirmait, et il est parfois bon de le<br />

rappeler à ceux qui l’oublient trop facilement :<br />

« Quand il s'agit de guérir,<br />

négliger d'apprendre est un crime ».<br />

Quelques citations à propos de la<br />

Médecine Homéopathique<br />

Les doses homéopathiques sont peut-être les plus fortes. - Tiré<br />

du roman Les frères Karamazov - Dostoevsky, Feodor.<br />

L’introduction de l’homéopathie a forcé le médecin de la vieille<br />

école à se retourner pour étudier quelque chose de rationnel à<br />

propos de son travail. Nous devons être reconnaissants que<br />

l’homéopathie ait survécu aux atteintes des médecins<br />

allopathes qui voulaient la détruire. – Mark Twain.<br />

L’homéopathie guérit un plus grand pourcentage de cas que<br />

n’importe qu’elle méthode de traitement. L’homéopathie est la<br />

méthode la plus récente et la plus spécialisée pour traiter les<br />

patients de façon économique et non-violente. – Mahatma<br />

Gandhi.<br />

L’homéopathie est le moyen qui, face à la maladie est le plus<br />

sûr et le plus fiable et qui a soutenu tous les assauts de la<br />

pratique médicale depuis 100 ans. – Yehudi Menuhin - Daily<br />

Telegraph, 12 août 1989.<br />

Il y a eu deux grandes révélations dans ma vie; la première fut<br />

le Be-bop et la seconde l’homéopathie. – Dizzy Gillespie.<br />

Je ne peux fonctionner sans l’homéopathie. Je ne vais nulle part<br />

sans mes remèdes homéopathiques. Je les utilise souvent. -<br />

Paul McCartney.<br />

Tina Turner a l’image d’une femme de trente-six ans et elle est<br />

ferme. Elle ne se prive pas. Elle sirote un verre de vin au dîner,<br />

ne suit aucune diète, ne prend aucune vitamine. Si elle se sent<br />

stressée, elle consulte un homéopathe. - Tina Turner - Vogue<br />

(Mai, 1985).<br />

Si je n’étais pas actrice, je serais docteur homéopathe. -<br />

Harper's Bazaar, 1980 - Wagner, Lindsay.<br />

Dites bonjour à Arnica, le meilleur ami de Catherine Zeta-Jones<br />

de la comédie musicale Chicago. Cet ami n’est pas une amie.<br />

C’est un remède homéopathique et les deux ont fait connaissance<br />

pendant le tournage difficile. ‘’La douleur était absente<br />

quand j’appliquais Arnica.’’ J’ai eu cette chose collante sur moi<br />

pendant des mois. Amenez-en des bleus, mon chéri.’’ - Zeta-<br />

Jones, Catherine - Entertainment Weekly (2-21-03)<br />

John D. Rockefeller vécut jusqu’à l’âge vénérable de 98 ans et<br />

voyageait souvent avec son homéopathe. Il disait que<br />

l’homéopathie est un pas vers une médecine progres-sive et<br />

non agressive. - Rockefeller, John D.<br />

Je n’utilise que de l’homéopathie et de même pour mes filles -<br />

Mariel Hemingway, McCalls , April, 1993.<br />

Une gigantesque expérience des patients autant que des<br />

médecins homéopathes plaident en faveur de l’efficacité de ces<br />

remèdes et de leur dosage. - James, William - Banner of<br />

Light, Mars 12, 1898<br />

Je ne peux me souvenir de ne pas vouloir être médecin. C’est<br />

vers l’âge de cinq où six ans que les docteurs que j’ai connu<br />

plantèrent en moi ce désir. Le docteur Dr. Justice Gage Wright<br />

un médecin homéopathe fut un excellent modèle. - Koop, C.<br />

Everett, M.D. - Published in Koop , New York : Harper, 1992.<br />

L’homéopathie est tout a fait capable de satisfaire les<br />

demandes thérapeutiques de notre époque mieux que tout<br />

autre système ou école de médecine. - Menninger, M.D<br />

Charles Frederick , fondateur de la clinique Menninger.<br />

Les remèdes homéopathiques peuvent être bénéfiques pour les<br />

cas mineurs et majeurs durant la grossesse, la naissance et la<br />

phase post-partum. Parfois, l’homéopathie peut prévenir des<br />

complications et des problèmes que la médecine conventionnelle<br />

ne peut égaler. - Norsigian, Judy and Pincus, Jane ,<br />

coauteurs de The New Our Bodies, Our Selves.<br />

Ce n’est pas que nos confrères en homéopathie dorment ; loin<br />

de là, ils sont éveillés, plusieurs d’entre eux en tous cas, sur<br />

l’importance de l’étude scientifique des maladies. - Osler, Sir<br />

William - Le “Père de la médecine moderne” .<br />

Personne ne nous oblige à être thérapeute !<br />

Mais si nous en avons la prétention, alors donnons-nous en les moyens… Dr. Patrick’s O’Nolan<br />

pour Braveheart Health <strong>Again</strong><br />

17


Le Droit des Enfants Parrainés ?!<br />

... Parlons-en, chers donateurs<br />

Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions<br />

si le monde voyait tous les motifs qui les produisent. - La Rochefoucauld<br />

Au plus élevé trône du monde, nous ne sommes assis que sur notre cul. - Montaigne.<br />

L'hypocrisie est un vice à la mode et tous les<br />

vices à la mode passent pour des vertus. Soit…<br />

Le paradoxe est chose humaine. Un exemple ?<br />

Le tsunami a fait la Une des dons… Générosité<br />

mondiale et larme à l’œil médiatisées. Mais on<br />

peut se demander à qui profite ses vagues…<br />

Ainsi, à Pondichéry, ancien comptoir français<br />

implanté au Tamil Nadu, en Inde du Sud, une<br />

très fameuse association humanitaire française à<br />

vocation médicale et faisant fi de toutes frontières,<br />

trimballe ses fesses en 4 x 4 haut de<br />

gamme flambant neuf et se les repose dans un<br />

petit palais, situé dans la Ville Blanche, pour<br />

45000 roupies par mois, soit 830 euros. Certes,<br />

cela paraît dérisoire vu d’Europe… mais cela n’en<br />

représente pas moins le salaire mensuel de 20<br />

pêcheurs sur les côtes du golfe du Bengale…<br />

Cette organisation humanitaire n’est pas la seule<br />

à agir ainsi... Une autre, à vocation de solidarité<br />

internationale et qui se déclare apolitique et non<br />

confessionnelle agit de même, mais, pour plus<br />

cher le palais (65 000 rps) et plus prolixe,<br />

l’écurie motorisée 1 . A celles-ci et à celles-là, il<br />

faut ajouter également en toute objectivité, une<br />

pléthore de fausses associations humanitaires<br />

indiennes et étrangères post-tsunami qui vous<br />

installent de fausses victimes, enfants de préférence,<br />

sur les plages de la côte de Coromandel<br />

ou dans des orphelinats provisoires qui se vident<br />

après, afin de piéger le touriste, dans sa culpa-<br />

Moins le blanc est intelligent, plus le noir lui parait bête. - André Gide<br />

18<br />

bilité de nanti, quand non dans ses désirs sexuels<br />

inavoués, comme le raconte Ajay Noronha,<br />

dans le documentaire qu’il a réalisé sur la<br />

pédophilie touristique en Inde, intitulé Bhaile<br />

(Étrangers), où il dénonce la facilité avec laquelle<br />

des touristes abordent des enfants sur les<br />

plages de Goa, Kovalam, Pondichéry et Puri.<br />

L’inflation de la réalité étant une donnée vendeuse,<br />

chacun y va de ses chiffres et de son<br />

refrain. La reconstruction s’est convertie en une<br />

gigantesque caverne d’Ali Baba, une surenchère<br />

à la foire du fric où chacun défend qui son école,<br />

qui ses maisons, qui ses barques, qui ses traumas…<br />

Entre les organisations humanitaires qui<br />

font de la présence et se dorent la pilule au frais<br />

de la princesse, - notre naïve générosité -,<br />

certains sinistrés qui ont gagné au loto du<br />

malheur et revendent leurs barques flambant<br />

neuf ou laissent femme et enfants pour s’inventer<br />

une autre vie, et le détournement de fonds<br />

tous azimuts 2 , où est la différence ? La détresse<br />

des uns fait l’aubaine des autres… sans compter<br />

le fait que notre bonne conscience occidentale<br />

accuse bien facilement le gouvernement indien<br />

central et provincial de ne rien faire 1bis … Bref,<br />

l'aide humanitaire est le chemin expiatoire<br />

moderne de notre culpabilité et notre générosité<br />

"toujours réparatrice après coup", son exutoire.<br />

Cela nous aide à supporter l'insupportable, ce<br />

monde malade de la désertification des sentiments,<br />

notre complicité et notre collaborationnisme<br />

silencieux face aux tsunamis invisibles qui<br />

le fracturent et le corrompent... Mais bon... cela<br />

existe depuis l'aube de l'humanité... La seule<br />

différence notable réside dans l’accélération<br />

actuelle du phénomène... En un mot, l'aide<br />

humanitaire nous aide à supporter le fait que<br />

l'homme n’est bon que s'il ne peut faire autrement.<br />

Posons-nous donc une seule et bonne<br />

question : qui bénéficie réellement de tout cela ?<br />

Oseille, Négoce, et Grandeur…<br />

Il n’y a pas donc de quoi s’étonner si l’humanitaire<br />

médiatisé a toujours une seule couleur de


peau, le Blanc… Il n’y a pas de quoi s’étonner si,<br />

aujourd’hui, les décideurs et les "dirigeants" de<br />

ce nouvel humanitaire politico-économique sortent<br />

des Grandes Ecoles, sont patrons de<br />

grosses boîtes. qui travaillent souvent à l’opposé<br />

des buts éthiquement prônés et deviennent<br />

même ministre ou députés ! Applaudissons donc<br />

tous ces Bill Gates, ces cadres de Nestlé, de<br />

Monsanto et autres grands argentiers du<br />

monde 3 , à la générosité indexée sur Wall Street,<br />

qui prétendent, par fondation interposée, se<br />

refaire un pedigree et effacer ainsi tous les<br />

crimes économiques bureaucratisés et anonymes<br />

qu’ils perpétuent quotidiennement, en<br />

mettant leur label de bonté sur ce monde dont<br />

ils se veulent, sans ambiguïté aucune, les seuls<br />

maîtres. Applaudissons-les encore, quand rêvant<br />

d’être généreux, ils s’offrent les stages de<br />

philanthropie que leur propose la fondation<br />

Rockefeller, pour quelques 45 000 dollars. 4<br />

Non, ne faisons pas les étonnés ! Car enfin,<br />

soyons un tantinet honnêtes : ce sont toujours<br />

les grandes associations humanitaires occidentales<br />

qui font tomber en pâmoison nos âmes<br />

généreuses et ouvrent nos comptes en banque,<br />

après bien sûr ceux de la communauté européenne<br />

et de toutes nos si "chères" institutions<br />

internationales, dûment logotypées. Ce sont<br />

toujours les associations humanitaires de Blancs,<br />

les ONG comme on dit dans notre monde si<br />

friand de sigles réconfortants, qui font la Une<br />

des journaux et nous font dire, à l’envie concitoyenne,<br />

"comme j’aimerais être à leur place !",<br />

"comme ils ont de la chance de faire ce qu’ils<br />

font… !" Pauvres de nous ! Même notre générosité<br />

est raciste… En outre, nous ne nous préoccupons<br />

guère de savoir où va cet argent et à<br />

quoi il sert.<br />

Qui parle de toutes ces petites gens anonymes,<br />

en associatif ou non, que ce soit en Europe,<br />

Asie, Afrique, Amérique Latine ou Alaska, qui<br />

depuis des années, sans battre ni tambours ni<br />

trompettes et souvent sans un rond, rament à<br />

contre courant de cette misère que l’on veut<br />

seulement tiersmondiste … cela, à la seule sueur<br />

de leur front et de leur génie créatif, bien obligés<br />

qu’ils sont de s’inventer "leurs propres outils de<br />

développement." 5 De grâce, ne mélangeons pas<br />

les ordures avec l’humus… Ne mettons pas dans<br />

le même panier tous ces hommes et femmes,<br />

qui, quelle que soit la cou-leur de leur peau et<br />

leur confession, oeuvrent à l’invisible sur le<br />

chemin du cœur avec ces nouveaux Robins des<br />

Bois de la Haute Finance qui prétendent refaire<br />

19<br />

L’ONG internationale Oxfam a ouvert une enquête<br />

sur le possible détournement de plusieurs dizaines<br />

de milliers de dollars dans le cadre de ses programmes<br />

de reconstruction en Indonésie, après le<br />

tsunami de décembre 2004. L’organisation basée<br />

en Grande-Bretagne a précisé hier que des membres<br />

de ses équipes en Indonésie ou des soustraitants<br />

sont soupçonnés de ces détournements de<br />

fonds dans la province d’Aceh, la plus durement<br />

touchée par la catastrophe. "Il s’agit d’un vol. Nous<br />

ne fournirons pas davantage de détails puisque<br />

l’enquête interne vient de commencer, mais il<br />

s’agit de cela, et pas d’une situation plus compliquée",<br />

a déclaré un porte-parole d’Oxfam, Brendan<br />

Cox. La police et les autorités indonésiennes ont<br />

été alertées. Le détournement de fonds concernerait<br />

le bureau d’Oxfam à Aceh Besar, l’un de ses<br />

centres opérationnels dans la province d’Aceh. -<br />

- « L’argent du tsunami dort à la banque » !<br />

C’est France-Soir qui l’annonce en titre, dans son<br />

édition du 23 mars 2006. Le quotidien sème le<br />

doute sur l’action humanitaire : « Les donateurs,<br />

qui n’ont jamais été si nombreux et si généreux<br />

après une catastrophe, peuvent légitimement se<br />

poser la question. Pourquoi donner de l’argent pour<br />

les victimes asiatiques et s’apercevoir que cet<br />

argent “dort” sur un compte bancaire ? N’y a-t-il<br />

pas détournement de dons ? » De fait, les Organisations<br />

non gouvernementales (ONG) françaises<br />

ont récolté pas moins de 250 millions d’euros pour<br />

venir en aide aux rescapés du tsunami. Or, près de<br />

six mois après la catastrophe, une bonne partie de<br />

cette somme n’a certes pas été dépensée. Par<br />

exemple, sur 33 millions d’euros collectés, le Secours<br />

catholique n’en a engagé que 6 – et dépensé<br />

réellement que 3. De même, Médecins du monde<br />

(MDM) a amassé 6 millions d’euros de dons mais<br />

n’en a engagé que 1,5.<br />

http://blog.france2.fr/connaitre-ses-droit/index.php/Lesnews/2006/03<br />

Quelques mots sur<br />

MSF<br />

- « Avec l’appui de la Fondation Rockefeller, l’un<br />

des principaux centres de collecte de fonds de MSF<br />

se trouve… aux Etats-Unis. Le mouvement se dotera<br />

également d’un bureau international chargé de<br />

le représenter à Bruxelles à partir de 1991 et d’un<br />

centre de collecte de fonds à Dubaï aux Emirats<br />

Arabes Unis à partir de 1995 !!!! A partir de 1986,<br />

l’association obtient ainsi le soutien des PDG de<br />

Péchiney, de Havas, des cognacs Martell, de Saint-<br />

Gobain, d’Alsthom et du groupe Ouest-France.<br />

Avec une SARL, appelée "6-8 Assistance", l’organisation<br />

labellise des produits vendus en grandes<br />

surfaces: céréales Kellog’s, shampoings Mixa-Bébé<br />

yaourts Gervais Danone, stylos Waterman…<br />

- Quelques présidents de MSF… ou Quand le<br />

politico-économique, les ambitions personnelles et<br />

l’humanitaire font bon ménage : Bernard Kouchner<br />

(1976-77) - Claude Malhuret (1978-80)- Dr. Xavier<br />

Emmanuelli (1982-83) - Rony Brauman (1982-<br />

1994) avec Alain Dubos (vice président, un<br />

royaliste libéral, pied-noir expulsé de Tunisie en<br />

1961 et ancien de l’OAS (Organisation de l’Armée<br />

Secrète, opposée à l’indépendance de l’Algérie en<br />

1962). - 1987, France : MSF ouvre une mission<br />

médicale dans l’Hexagone. En juillet 1988,<br />

l’association s’installe dans le quartier de la Bastille<br />

sur le terrain d’une ancienne menuiserie achetée et<br />

reconstruite pour 33 millions de francs…


une beauté à la planète à coups de "coalition" et<br />

"d’effort" herculéen de "reconstruction", pour<br />

légitimer les futures et plantureuses récoltes de<br />

cet humanitaire "transgénique". Oseille, Négoce,<br />

et Grandeur…<br />

Depuis bien longtemps, nous le savons tous<br />

sans vouloir nous l’avouer, l’humanitaire n’est<br />

plus l’apanage des rebelles et des romantiques.<br />

Ainsi, ce qui il y a quelques décennies, avait les<br />

parfums, au mieux de l’utopie, au pire des<br />

cœurs malades de leur générosité qui nécessitaient<br />

une raison métaphysique pour palpiter,<br />

s’est converti aujourd’hui en un juteux négoce,<br />

propice à toutes les dérives. Mais quoi ?!… Pas<br />

de quoi fouetter un chat ! Le paradoxe nous<br />

précède et nous construit ! Au fond, à côté du<br />

petit Bush qui sommeille en chacun de nous, il y<br />

a également toujours une Mère Térésa… prête à<br />

parrainer au lointain, prêt à se laver les mains,<br />

toujours évidemment sur le cœur, d’un acte qui<br />

après tout, n’implique rien. Et surtout pas de<br />

chercher à comprendre et à savoir à qui profite<br />

réellement ce gigantesque flux monétaire, indexé<br />

sur la misère humaine. Les donateurs<br />

n'osent pas soupçonner les acteurs de l'aide<br />

humanitaire d'être des malfaiteurs.<br />

La réalité reste ce qu'elle est...<br />

Dure et crue...<br />

Les héros ou du moins ceux que la vox populi<br />

reconnaît comme tels dans ce qu’elle aimerait<br />

"pouvoir faire si…", souffrant de clonation ad<br />

vitam æternam, des copies occidentales de Mère<br />

Térésa se sont multipliées en bien des lieux de<br />

l’Inde, telles des effigies des deux sexes du tourisme<br />

humanitaire local. Tout comme leur sainte<br />

prédécesseur, ils et elles ont ce même discours<br />

fleuve du "pauvre parmi les plus pauvres…", qui<br />

certes sonne agréablement à nos oreilles émerveillées<br />

par cet altruisme du riche, prêt au<br />

sacrifice total pour le bien être des oubliés de<br />

notre pléthore occidentale, mais qui tout bien<br />

considéré, ne veut pas dire grand chose… Après<br />

tout, il n’y a, jamais de grandes causes, sinon<br />

des circonstances individuelles malheureuses, en<br />

outre souvent indépendantes des individus…<br />

Mais pour celui qui n’a rien, peu lui importe<br />

notre sens rationnel de l’analyse… La réalité<br />

reste ce qu’elle est. Dure et crue…<br />

Beaucoup de ces humanitaires, sont toujours<br />

égarés entre "New Auroville" et "Auroville versus<br />

Ashram", entre l’idée du nirvana salvateur et<br />

celle du gourou rédempteur, en quête de la<br />

Quête, à la recherche de tous ces enfants à la<br />

dérive qui, grâce à notre bonne volonté, feront<br />

le monde meilleur que celui que nous avons<br />

construit, ou plutôt détruit. Voici donc nos clones<br />

de la charité, allant sans relâche à la misère,<br />

puisque la misère ne vient pas si facilement à<br />

eux. Sûrs de leur "mission", les voilà donc qui en<br />

cherche les stigmates sur les trottoirs, dans le<br />

dédale de ces villes indiennes, en proie à une<br />

Quelques Grandes ONG internationales présentes à Pondichéry et en Inde du Sud… Il y a plus de 35000<br />

ONG dans le monde actuellement. Avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis, la France est au tout premier rang<br />

mondial. Certaines avec des budgets pharamineux comme la Croix rouge (plus de 700 millions d’euros). La<br />

Banque mondiale affirme travailler avec près de 1 000 ONG dans le monde entier. En outre, tous les projets sont,<br />

quelle que soit l’association, focalisés sur les mêmes points, ce qui fait, par exemple, qu’il y a plus d’offres de<br />

bateaux neufs que de besoins réels… Mais cela justifie sans doute la surenchère aux dons et aux subventions…<br />

• ACTED Pondichéry : http://www.acted.org<br />

• Action contre la faim - http://www.acf-fr.org/<br />

• Développement et paix : Caritas Internationalis est une confédération de 162 organisations catholiques de<br />

secours, de développement et de service social, présentes dans plus de 200 pays et territoires.<br />

Développement et Paix est membre de Caritas au Canada. La mission de Caritas Inde consiste à Pondichéry<br />

à Réparation de bateaux - Achat de nouveaux filets de pêche et matériel de pêche pour les communautés de<br />

pêcheurs victimes du Tsunami - Projets générateurs de revenus pour les autres communautés touchées -<br />

Formation informatique - Diverses formations pour les femmes (entre autre formation de couture) -<br />

Programme sanitaire.<br />

• France-Solidarité - 2, rue Baslieu, 605001 Pondichéry - http://www.france-solidarite-pondichery.com<br />

• MSF - Rue Romain Rolland – Pondicherry - http://www.paris.msf.org/<br />

• Save the Children en partenariat avec Auroville.<br />

Consulter également l’Observatoire de l’Action Humanitaire http://www.observatoire-humanitaire.org Ou<br />

quand les « Grands » du non gouvernemental deviennent institutionnels… et collaborateurs…<br />

Vous y apprendrez que :<br />

« ACTED « grâce aux subventions publiques. Son budget a connu une augmentation de 40 000% entre 1993<br />

et 2000… ACTED entretient également des liens étroits avec les gouvernements qui la financent et ne paraît<br />

pas témoigner d’une grande sensibilité quant à l’impact politique et militaire de ses actions….Très implantée<br />

en Afghanistan. - Pour ce qu’on en sait, ACTED n’a jamais publié d’analyse sur les effets pervers de l’aide<br />

alimentaire en Afghanistan, qui concurrence l’agriculture locale et incite les paysans à se reconvertir dans la<br />

culture du pavot. L’association ne semble pas non plus s’être penchée sur l’usage militaire qui est fait des<br />

routes qu’elle construit ou réhabilite. »<br />

20


activité qui ferait rougir de plaisir tous les nouveaux<br />

technocrates d’aide au développement.<br />

Ne faites pas les surpris ! Hier, ce fut l’Eglise et<br />

ses évangélisateurs qui ouvrirent la voie au<br />

capitalisme et au colonialisme économiques, la<br />

bible sur le cœur et le fusil à la main, après bien<br />

sûr le passage obligé des armées qu’elle finançât,<br />

aidée par les businessmen de l’époque.<br />

Aujourd’hui, c’est l’aide humanitaire qui trace les<br />

voies d’un colonialisme plus subtil, en transportant<br />

dans ses convois hasardeux, non seulement<br />

la promesse d’ouverture de marchés juteux pour<br />

les entreprises occidentales, mais aussi une<br />

future main d’œuvre corvéable à souhait, facilement<br />

exploitable et manipulable, soumise qu’elle<br />

est, dès le berceau, à nos fantasmes caritatifs…<br />

Le droit des enfants parrainés ?! Parlons-en,<br />

chers donateurs…<br />

Mais toute entreprise, aussi altruiste soit-elle,<br />

ne peut vivre d’amour et d’eau fraîche… d’autant<br />

plus que la charité devient rapidement la proie<br />

d’une fièvre expansive particulière, toujours alimentée<br />

par ce sisyphien soupir : "il y a tant à<br />

faire" Ce besoin brûlant de s’occuper de l’Autre,<br />

de le prendre en charge pour le couler dans le<br />

moule de ce que nous croyons être nos convictions<br />

et qui ne sont, guère plus, que des<br />

opinions, cet amour dévoyé procuratif et pathologique<br />

porte un nom, celui du baron Munchausen<br />

6 … et bien des "humanitaires", inclus<br />

ceux que l’on nomme dans notre langage tecno<br />

"ses acteurs lointains", souffrent de ce syndrome.<br />

Ils en sont tellement atteints que s’ils n’ont<br />

pas de pauvres à se mettre sous la dent, ils<br />

dépriment. Le pauvre est celui qui leur permet<br />

l’accès à la reconnaissance médiatique et nourrit<br />

à l’intime, cette conviction qu’ils ont que sans<br />

eux, le monde s’arrêterait de tourner… plus<br />

mal… Les pauvres peuvent dormir "sécuritaire".<br />

Leur oreiller de mauvaise fortune n’est pas prêt<br />

de se remplumer… Rien que la quantité d’ouailles<br />

et de projets dont s’occupe une association<br />

humanitaire et l’étendue de son carnet d’adresses<br />

internationales devrait nous faire suspec-ter<br />

qu’au royaume des sourds, les borgnes sont<br />

rois. Rien de pire que la vue qui se fait distraite,<br />

quand elle ne veut pas voir. Décidément, le<br />

monde est un trompe-l’œil, immense, épouvantable,<br />

pathétique…<br />

Quelle moitié de la planète<br />

parraine réellement l'autre ?<br />

Ne vous en faites pas… Pour éviter toute tentation<br />

de lucidité, on a inventé pour ces mêmes<br />

21<br />

romantiques, laissés sur la touche par ce vent<br />

mauvais de globalisation, le concept de solidarité<br />

et pour mater notre mauvaise conscience qui<br />

s’égare souvent entre la poire et le fromage<br />

télévisuelles, celui du parrainage. Marketing<br />

mené tambour battant et finement médiatisé,<br />

une moitié de la planète a finit par parrainer<br />

l’autre, des oiseaux aux arbres en passant par le<br />

parrainage républicain 7 , sans oublier celui qui<br />

fait l’unisson de toutes les bourses : les enfants.<br />

Le parrainage ? Un geste simple et efficace. Un<br />

moyen très élégant pour accroître notre image<br />

et notoriété personnelles, d’une façon discrète<br />

mais ostensible et déductible en outre des<br />

impôts. En plus, nous pallions ainsi au manque<br />

de bénévoles, un sérieux problème dans tous les<br />

pays du monde. Mais au fait, le sommes-nous,<br />

bénévoles ? Non, mieux que cela… nous sommes<br />

parrains et marraines ! Nous donnons dans le<br />

pauvre, dans l’enfant abandonné, exploité ou<br />

opprimé, mais toujours lointain, avec cette même<br />

facilité déconcertante qui nous fait oublier<br />

que nous avons un voisin de palier, lui aussi,<br />

"dans le jus". Aider un enfant, dit du tiersmonde,<br />

nous dédouane charitablement de notre<br />

égoïsme individuel et planétaire. Car ce que<br />

nous qualifions, en Occident, d’horrible, d’insoutenable,<br />

d’indigne ou d’inhumain, est lié principalement<br />

à ces bons vieux préceptes judéochrétiens<br />

du soi disant respect de la mort ou de<br />

la vie. Cela fait appel à notre mémoire collective,


notre éducation et notre morale basées sur les<br />

principes mêmes du déguisement des sentiments.<br />

Ainsi "faisons-nous de l’humanitaire" et<br />

"donnons-nous dans l’humanitaire". La main sur<br />

le cœur et l’autre sur le tiroir-caisse, toutes les<br />

associations humanitaires du monde entier nous<br />

attendent donc et nous accueilleront !<br />

Le parrainage ayant des critères stricts, les<br />

enfants doivent être, selon la formule occidentale<br />

consacrée, "issus d’un tissu social défavorisé",<br />

"en situation d’échec" et, encore mieux,<br />

"identifiés comme orphelins ou semi orphelins" 7 .<br />

Les autres, ceux qui ont deux parents, qu’ils<br />

aillent se faire pendre ailleurs… quoique la réalité,<br />

vous allez le découvrir plus loin, n’est pas à<br />

la hauteur de la prétention annoncée. Même le<br />

cul dans la mouise, tous les parents des pauvres<br />

du monde continuent à être coupables de leur<br />

condition et de leur "indécrottable paresse de<br />

pauvres"… Mais, n’est-il pas vrai que pour que<br />

les pauvres existent, il faille bien quelques<br />

riches?!...<br />

Les Mômes à parrainer<br />

C’est comme les sans papiers chez nous<br />

Bref, une nouvelle question se pose… Les<br />

mômes orphelins, c’est comme les sans-papiers<br />

chez nous. Ils ont même d’autres avantages.<br />

Sans extrait de naissance, ils ne pourront jamais<br />

revendiquer leur existence, et encore moins<br />

leurs droits. Proies sans défense et gratuites, ils<br />

sont nos esclaves modernes, faciles à remplacer<br />

et bon à tous les commerces et usages possibles<br />

dont celui des perversions du sexe. Pas besoin<br />

de chercher une morale analytique pour justifier<br />

ce qui se comprend aisément. Puisqu’il y a demande,<br />

il y a marché… Si le marché est justement<br />

fort bon marché, la demande, quant à<br />

elle, a des exigences, des sophistications, des<br />

réseaux internationaux et des appuis, hauts<br />

placés, tant locaux qu’occidentaux. Levez donc<br />

le nez du bouillonnement de la rue ! Oubliez les<br />

temples et ses éléphants, le bord de mer où<br />

vous cherchez, voyeurs impénitents, l’empreinte<br />

invisible du tsunami ! Et ouvrez grands les yeux<br />

et les oreilles… L’Inde est un théâtre qui comme<br />

tout bon théâtre, a ses entrées, ses levées de<br />

rideau, ses coulisses, ses acteurs et son public.<br />

Je vous en prie… Prenez place...<br />

Souvent honorée par les autorités consulaires<br />

ou les regroupements de bienfaiteurs sincères<br />

entre petit vin sous les tonnelles et remises de<br />

médailles sous les palmiers, la rumeur publique<br />

y fait œuvre de modestie et ne se dévoile qu’à<br />

22<br />

demi-mot, au détour d’un regard entendu, pour<br />

finir dans le même soupir imbibé d’alcool : "c’est<br />

l’Inde !" Avec cela tout est dit… Aux yeux de<br />

cette communauté blanche, qui, du racisme au<br />

moralisme, conjugue tous les "ismes", l’Inde est<br />

coupable de son peuple… Il n’y a donc pas de<br />

quoi pâlir d’horreur devant les pratiques sexuelles<br />

de nos concitoyens qui viennent y assouvir,<br />

sans la peur d’être pris en flagrant délit, leur besoin<br />

de chair pubère et infantile ou battre comme<br />

plâtre l’amante indienne, esclave sexuelle et<br />

bonne à tout faire... Il n’y a donc pas de quoi<br />

vous fabriquer un ulcère d’estomac avec leurs<br />

discours hautement éthiques et très moralistes<br />

sur cette "nécessité impérieuse de protéger nos<br />

frontières contre l’envahissement de tous ces<br />

mangeurs de notre pain", dévoyés par naissance…<br />

pour fait de peau sombre. Ni de quoi virer<br />

du blanc au rouge quand la rumeur publique,<br />

cette vérité du mensonge, vous montre du bout<br />

du doigt ces organisations humanitaires qui, par<br />

parrainage interposé ou répété à l’infini sur la<br />

même tête, voire d’enfants qui n’existent pas,<br />

alimentent via Internet les réseaux pédophiles et<br />

pornographiques internationaux ou font commerce<br />

de chair tendre sans identité civile, allant<br />

même, dit-on, à organiser des mariages par<br />

procuration de jeunes filles indiennes mineures,<br />

sous couvert de fausses adoptions et de bénédiction<br />

consulaire… Vous savez bien ce que<br />

c’est ! La rumeur n’est que mauvaise langue.<br />

Mais, comme dit le proverbe, à tant radoter<br />

depuis une bonne dizaine d’années, son feu<br />

n’alimente pas que des cendres... Preuves en<br />

sont ces chasseurs furtifs qui, à peine la nuit<br />

tombée, partent à la recherche de leurs proies<br />

dans les rues indiennes ou ceux qui repérant le<br />

visage nouveau venu, viennent spontanément<br />

vous proposer femmes, jeunes filles ou jeunes<br />

garçons pour quelques centaines de roupies.<br />

Chaque année, quelques 45 000 enfants disparaissent<br />

en terre indienne.<br />

Pour en revenir à nos semi-orphelins, le problème<br />

semi-parental n’est qu’un demi problème.<br />

Il suffit de faire signer à papa ou à maman,<br />

parfois aux deux quand ils ont encore le culot de<br />

survivre, quelques formulaires. Un pouce appuyé<br />

au bas d’une page, une petite signature griffonnée<br />

sur un papier rédigé en plus en anglais. On<br />

s’en fout… de toute façon, la plupart ne sait ni<br />

lire ni écrire… Et puis, on peut toujours multiplier<br />

les embûches pour ces parents "irresponsables"<br />

et de surcroît sans le sou, comme<br />

"s'arranger le cas échéant pour placer leur progéniture<br />

dans des pensionnats plus ou moins


Action contre la faim<br />

Action contre la faim a été créée en 1979 par des intellectuels français, dont notamment Françoise Giroud, Jacques<br />

Attali et Bernard-Henri Lévy. En 1986, l’association a recruté des salariés, actuellement exclusivement des<br />

personnes qui sortent d’HEC ou de l’ESSEC pour la communication et le marketing, et s’est structurée à la manière<br />

d’une entreprise avec une hiérarchie très forte. La plus petite des grandes ONG françaises et la plus grande des<br />

petites, ACF a cherché à sensibiliser le grand public en lançant des campagnes de publicité au ton parfois<br />

misérabiliste. Entre 1983 et 2003, les ressources financières de l’organisation sont par ailleurs passées de 0,6 à<br />

35,1 millions d’euros… Dans une interview publiée dans Libération du 7/03/2002, Sylvie Brunel affirme ainsi avoir<br />

“le sentiment très net que, à ACF, les critères d’ouverture et de fermeture des missions sont devenus purement<br />

financiers. Les critères qui conditionnent la vie des missions, ce n’est pas leur utilité, mais : est-ce que des bailleurs<br />

de fonds institutionnels continuent ou non à financer ces missions ? Est-ce que la marge que nous dégageons sur<br />

ces programmes est suffisante pour nous permettre de financer les frais de siège ?”. La façon dont l’association<br />

estime les besoins humanitaires et calcule le nombre de ses bénéficiaires, passé de 3 à 5 millions selon ses propres<br />

chiffres entre 2001 et 2003, suscite cependant des interrogations.<br />

2005, Indonésie, Sri Lanka : Au Sri Lanka, le chef de la mission d’ACF, Guillaume Kopp, démissionne bientôt en<br />

dénonçant la marchandisation d’une organisation qui, soucieuse de collecter des dons, fonctionne comme une<br />

entreprise et privilégie le marketing au détriment de l’action humanitaire. Les premiers renforts dépêchés sur le<br />

terrain sont, pour beaucoup, des professionnels de la communication. En outre, ACF envoie des vivres qui ne sont<br />

pas nécessaires sur place, mais qui passent mieux à la télévision en France, les distributions alimentaires étant plus<br />

faciles à médiatiser que la construction de latrines dans le cadre de programmes sanitaires.<br />

ONG Global Action <strong>Again</strong>st Poverty - En septembre 2004, l’ONG Global Action <strong>Again</strong>st Poverty (G-CAP) crée<br />

Make Poverty History (MPH), qui chapeaute le Live 8, avec trois autres ONG, Oxfam International, Action Aid et<br />

DATA (Debt, Aids, Trade Africal). Cette dernière, à vocation caritative africaine, dirigée par un ami de Blair,<br />

l’irlandais Bono, chanteur du groupe de rock U2, est financée par… George Soros* et Bill Gates - d’où la présence<br />

de celui-ci sur la scène de Hyde Park. Voir également l’article : Aujourd'hui richissime producteur de télévision,<br />

célèbre pour avoir organisé le Live Aid contre la famine en Ethiopie, Bob Geldof et ses entourloupes… -<br />

http://www.live8live.com et http://be.altermedia.info/nomenklatura/g8-misere-du-monde_3358.html<br />

Georges Soros, né en 1930 en Hongrie, grand spéculateur américain, gère plusieurs milliards de dollars à travers le Soros Fund<br />

Management (quelques 20 milliards selon le journal Le Monde). Il a été condamné en Mars 2005 à une amende de 2,2 millions<br />

d'euros pour s'être rendu coupable de délit d'initié lors du raid boursier manqué contre la Société Générale. Le prétexte humanitaire<br />

servant le capitalisme et les intérêts politiques, Georges Soros a versé, par exemple, des millions de dollars de sa fondation, pour<br />

soutenir la campagne de l'opposition démocratique, en faveur du candidat proeuropéen, Victor Ioutchenko… (…)…Le rôle mené par<br />

ce milliardaire (en dollars) dans l'évolution mondialiste mérite toute notre attention. Archétype même du conspirateur, il se paye le<br />

luxe d'apparaître en public et de se présenter comme un gentil industriel qui s'effraie de la puissance financière et de ses effets<br />

pervers (cf son livre Le défi de l'argent). La réalité est toute autre. (…)…Georges Soros est une des éminences, depuis deux<br />

décennies, du CFR (Conseil pour les Relations Etrangères), et est également membre du Bilderberg, soit deux des trois cercles<br />

mondialistes les plus puissants. Autant dire que Soros bénéficie de protections très influentes…(…)…En 1956, il s'établit aux Etats-<br />

Unis et lance en 1969 Quantum Fund, sa propre firme d'investissements. Elle sera la première d'une série dont les sièges échappent<br />

au fisc américain….(…)… Mais les sujets d'études enseignés dans ses Fondations permettent de comprendre un tel intérêt des<br />

mondialistes. Ainsi, au programme des cours 1992/1993 : Comment le nationalisme local s'oppose-t-il à l'homogénéisation du<br />

globalisme? - Comment le nationalisme arrive-t-il à se justifier à l'heure d'un contexte global? - Comment le nationalisme utilise-t-il<br />

l'histoire à son profit? Etc…. in Michel Devreux, Polémique, 28-08-1997.<br />

éloignés"… Surcharge scolaire locale oblige…<br />

Mais loin des yeux, loin du cœur… Et aux parents<br />

éventuels de se débrouiller pour les visites<br />

et assumer le coût, parfois prohibitif, du transport<br />

et des heures passées sur la route, en<br />

autobus ou en auto rickshaw, voire à pied… Mais<br />

qu’importe ! Ce que le parrainage leur offre, en<br />

plus chiche, est pour eux ce que sont, matériellement<br />

pour nous, nos bonnes vieilles allocations<br />

familiales… et l’espoir de voir leurs enfants<br />

échapper à la loi pérenne de la pauvreté, "au<br />

moins jusqu’à ce qu’ils soient grands».Ils sont<br />

ainsi aujourd’hui plusieurs milliers, nos petits<br />

filleuls de l’Inde, groupés au sein de diverses<br />

associations, plus ou moins honorables et souvent<br />

honorées … Le coût moyen du parrainage<br />

oscille entre 15 et 20 euros par mois, minimum<br />

obligatoire, "payables mensuellement, trimestriellement<br />

ou annuellement, au choix des<br />

parrains". Somme toute, le prix de l’opportunité<br />

que nous leur offrons, ne représente que le coût<br />

de deux paquets de lessive d’une grande mar-<br />

23<br />

que occidentale, avec bien sûr, les inévitables<br />

activités extrascolaires, en sus… Nous pouvons<br />

être fiers… Mais, en sommes-nous bien sûrs ?<br />

On le sait, nous qui avons tout...<br />

combien un peu peut vous pourrir la vie !!!<br />

Multiplié par douze et le nombre de petits parrainés,<br />

cela fait beaucoup de roupies annuelles.<br />

Dans ce pays, un vrai budget annuel de nabab !<br />

Sans compter les dons, les financements institutionnels<br />

et privés, dont bénéficie l’œuvre de nos<br />

Mères Courage. Et n’oublions pas qu’entre le<br />

déclaré et le non advenu, les comptes ronds font<br />

toujours les bons amis… Mais revenons à nos 20<br />

euros mensuels (1000rps), somme "relativement<br />

modique"… A quoi servent-ils ? Vous aussi,<br />

vous avez besoin de le savoir, non ? Bah, rien<br />

que de très normal… Outre le suivi médical,<br />

gratuit en Inde dans les centres de santé et<br />

hôpitaux du gouvernement indien, ils couvriront,<br />

selon les dires de plusieurs associations, "les<br />

fournitures scolaires des enfants parrainés ainsi


qu'un uniforme (obligatoire dans les écoles en<br />

Inde), un repas par jour (quand l’école et proche<br />

du centre), un verre de lait chaque soir avant de<br />

commencer éventuellement les cours du soir)…"<br />

Mais cet argent sert aussi à financer l’achat de<br />

terrains, pour y implanter des structures et des<br />

projets qui ne seront pas forcément au bénéfice<br />

de ces enfants…<br />

L’éducation, qui se limite souvent à apprendre à<br />

lire, écrire et compter, étant le sauf-conduit de<br />

cette future main d’œuvre tiers-mondiste sans<br />

formation, une gangue pour les relocalisations,<br />

voilà promises ses chères têtes brunes à une<br />

longue scolarisation où ils apprendront, sans que<br />

l’on tienne compte de leurs talents ou de leurs<br />

envies, à être tous des mécaniciens ou menuisiers<br />

pour les garçons et des couturières ou brodeuses<br />

pour les filles… Et gratuité de l’apprentissage<br />

oblige, ils animeront des ateliers d’artisanat<br />

subventionnés ou sponsorisés qui vendront à<br />

l’envie aux pays riches, ces produits - "tellement<br />

exotiques, ma chère !…" - du commerce<br />

équitable dont la répartition des profits frisent<br />

souvent l’inéquitable. 8<br />

Certes, nous recevons des lettres du bout du<br />

monde que nous ouvrons, palpitant d’émotion. Il<br />

arrive même que nous fassions un saut en Inde<br />

pour connaître enfin l’objet de toutes nos attentions<br />

et mettre la main à la pâte, grâce à ce<br />

24<br />

nouveau "tourisme humanitaire", qui a largement<br />

remplacé le "tourisme écolo". Peut-être,<br />

irons-nous même jusqu’à en parrainer un de<br />

plus… Car enfin, il y a le gosse parrainé et celui<br />

qui ne l’est pas… Autre nuance qui sur le papier<br />

n’est rien, mais qui dans la réalité, nous créé<br />

rapidement de subtiles différences.<br />

Mais attention, ne croyons pas pour autant que<br />

l’affaire est conclue et ne nous glissons pas trop<br />

vite, plein de contentement, dans la peau de ce<br />

"tonton d’Amérique", car tout bien pesé, et pour<br />

éviter la "personnalisation qui peut avoir des<br />

effets pervers si elle conduit les parrains à un<br />

excès de générosité envers leur filleul", "les<br />

parrains et marraines devraient considérer qu’ils<br />

"adoptent" non pas exclusivement tel ou tel<br />

enfant mais un peu tous les enfants," comme il<br />

est souvent souligné… Génial !, pour un parrainage,<br />

nous en gagnons des dizaines en puissance<br />

et ne faisons pas la gueule si on nous<br />

réprime dans notre plaisir de gâter cet "enfant<br />

du bout du monde". On le sait bien, nous qui<br />

avons tout, combien avoir un peu peut vous<br />

pourrir la vie de celui qui n’a rien ! Surtout ne<br />

faisons pas la gueule, après tout, nous participons<br />

au bien commun associatif, sans avoir la<br />

responsabilité de la gestion des fonds. Chanceux<br />

que nous sommes, nos parrains et marraines à<br />

tous, s’occupent de tout et, chose admirable s’il<br />

en est, "subviennent aux dépenses engendrées<br />

pour les études et le logement." La concurrence<br />

elle-même devrait se remettre en question… Car<br />

renseignements pris ailleurs, auprès de certaines<br />

sœurs et ordres religieux qui recueillent nos petits<br />

parrainés, le logement est gratuit par décret<br />

ecclésiastique, tout comme la nourriture, fruit du<br />

labeur de ces serviteurs de Dieu. Mais le mieux<br />

est encore d’aller sur place, dans les centres des<br />

associations, comme nous l’avons fait, et comparer<br />

ces enfants publiquement parrainés, dont<br />

les sourires éclatés nous remplissent de fierté et<br />

nous rassurent - Ouf !, notre don est bien<br />

employé - avec les enfants parrainés et placés.<br />

Nangarthur est un petit village indien, ou plutôt<br />

un agglutinement de maisons délabrées, perdu<br />

dans un no man’s land, ponctué de temples et<br />

d’affiches gigantesques qui servent avant tout la<br />

mégalomanie des politiques en place ou sur la<br />

touche. Peuplé d’humbles gens, eux aussi, très<br />

bosseurs. Toujours à faire quelque chose… sous<br />

un soleil de plomb… Dieu, dit-on, reconnaissant<br />

toujours les siens, la seule bâtisse décente du<br />

village est un couvent, flanqué d’une école et<br />

bien sûr d’une église, dédiée comme la plupart


des églises indiennes, à notre mère à tous,<br />

Marie. Nos petits filleuls placés là y reçoivent<br />

une éducation basique, comme tous les autres<br />

mômes du village, une bande de va-nu-pieds<br />

rieurs et aussi curieux que leurs aînés… Ici, point<br />

de yoga, point de judo, de karaté ou de danse<br />

indienne Bharat Natyam. La seule activité scolaire<br />

est l’ennui, un ennui corrodant qui colle à<br />

l’âme de ses quatre gosses, dont la seule<br />

rédemption consiste à nettoyer et à porter de<br />

lourds seaux d’eau pour arroser le jardin du Bon<br />

Dieu, réservé exclusivement à ses saintes, et<br />

épargner aux mains bénites de nos religieuses,<br />

le nettoyage de leurs habits… Cet ennui qui<br />

s’immisce jusque dans leurs assiettes comme un<br />

refrain triste… Riz, voire eau de riz, au petit<br />

déjeuner, riz à midi et riz le soir, parfois coupé<br />

de légumes. On peut toujours se dire que les<br />

enfants ont le goût difficile… ou qu’ils mentent<br />

ou qu’après tout, ils ont droit à un extra le jour<br />

du Seigneur. Une fois poisson, une fois viande…<br />

On pourrait aussi se laisser aller à penser que<br />

ces enfants, promiscuité oblige, vivent dans la<br />

même ascèse que ces bonnes sœurs qui, elles,<br />

mangent des fruits et boivent du lait, sans doute<br />

par pénitence… Mais les rondeurs religieuses de<br />

celles-ci, sans doute excellentes épouses de<br />

Dieu mais peu douées pour être mères de ses<br />

enfants, contrastent avec la minceur anémique<br />

de ceux-là...<br />

Dormez tranquilles, frères humains...<br />

Et les parents de ces enfants ? Qu’en pensentils<br />

? Car enfin, ils existent et dans cette histoire<br />

de parrainage où nous nous arrogeons le droit<br />

de parents par procuration, ils devraient avoir<br />

leur mot à dire. Ils ne sont pas différents de<br />

vous et de moi, ces parents que l’on veut la<br />

proie de tous les maux et de toutes les dégénérescences.<br />

La pauvreté n’exclut pas la tendresse<br />

et le sens des responsabilités. Seule, l’évidence<br />

nourrit leur fatalisme. Nés pauvres, ils se marient<br />

entre pauvres et font des enfants de pauvres<br />

et il y fort peu de chance que cesse la<br />

ritournelle. Personne, ici, ne souffre de la faim,<br />

du fait des "carnets bleus", distribués par le<br />

gouvernement indien, qui permettent d’acheter<br />

toutes les denrées alimentaires basiques, à des<br />

prix extrêmement bas dans les boutiques gouvernementales.<br />

La majorité de ses hommes et<br />

femmes qui font tourner la roue de l’humanitaire<br />

et des rackets en tous genres, ose à peine rêver<br />

d’un monde meilleur pour leurs enfants. Leurs<br />

fins de mois, toujours aussi terribles que leurs<br />

débuts, ne pointent jamais ni au chômage ni au<br />

25<br />

RMI et autres allocations Ils cèdent alors d’autant<br />

plus facilement aux chants des sirènes des<br />

égéries du parrainage et à celui des maffieux,<br />

qui leur font miroiter des solutions inespérées.<br />

Dans les deux cas, le prix à payer est souvent<br />

celui du placement ou de l’abandon de leurs<br />

enfants, obligés qu’ils sont également à émigrer<br />

vers les villes ou les régions qui offrent du<br />

travail. "Parents-parrainés" au mieux et "parents<br />

rackettés" au pire…, ils ne sont pas moins les<br />

"parents-sequestrés" d’un système, celui des<br />

verrouillages de la pauvreté. Car, si parrainer<br />

un enfant est, sans doute, un acte spontané,<br />

facile et supposé empreint de générosité, qui ne<br />

nous coûte rien, le "déparrainer", quand la vie<br />

des parents s’améliore, devient un acte diablement<br />

difficile, avec toutes les tergiversations et<br />

complications administratives, voire judiciaires,<br />

que cela suppose, comme nous avons pu le<br />

constater et le vivre…<br />

Mais bon, il faut comprendre l’obstination de<br />

nos humanitaires... Mettons-nous un peu à leur<br />

place! Si tous les parents pauvres s’en sortaient,<br />

où irait leur monde ?! Somme toute, un parrain<br />

de moins, c’est un peu de son bien-être et du<br />

nôtre qui fout le camp… En quelque sorte, une<br />

promesse de vente avortée… Tout le monde doit<br />

bien vivre, n’est-ce-pas ? Et ce n’est sûrement<br />

pas certains des collaborateurs locaux ou non de<br />

ces associations qui vous contrediront… Si hier,<br />

la vie leur menait le train, aujourd’hui ils ont un<br />

train de vie qui les suit !<br />

De si belles œuvres, faites d’abnégation, de<br />

sacrifices et de courage… Des œuvres qui font<br />

vivre bien des humanitaires, qu’ils soient ou non<br />

religieux… Ces œuvres qui leur subliment la<br />

résilience 9 et leur ouvrent toutes les portes – et<br />

qu’importe ce qu’il y a derrière !.. du pouvoir, du<br />

respect, de la reconnaissance publique, voire<br />

même de quelques louches trafics… Bon, soyons<br />

juste… Rendons à <strong>Ponce</strong> <strong>Pilate</strong> ce qui est à<br />

César… C’est aussi grâce à nos deniers…. Après<br />

tout, on ne nous ment que parce que nous<br />

avons envie d’écouter ce que nous avons envie<br />

d’entendre… Pieux mensonges que les leur!...<br />

Dormez tranquille, frères humains. On veille sur<br />

eux et sur nous. Pour quelques vingt euros par<br />

mois…<br />

Katiouchka O’Nolan


Notes<br />

1. – Voir encadrés - Quelques Grandes ONG internationales présentes à Pondichéry et en Inde du Sud… Il y a plus de 35000 ONG<br />

dans le monde actuellement. La France est, avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis, au tout premier rang mondial. Certaines avec<br />

des budgets pharamineux comme la Croix rouge (plus de 700 millions d’euros). La Banque mondiale affirme travailler avec près de<br />

1 000 ONG dans le monde entier. En outre, tous les projets sont, quelque soit l’association, focalisés sur les mêmes points, ce qui<br />

fait, par exemple, qu’il y a plus d’offres de bateaux neufs que de besoins réels… Mais cela justifie sans doute la surenchère aux<br />

dons et aux subventions…<br />

• ACTED Pondichéry : http://www.acted.org<br />

• Action contre la faim - http://www.acf-fr.org/<br />

• Développement et paix : Caritas Internationalis est une confédération de 162 organisations catholiques de secours, de<br />

développement et de service social, présentes dans plus de 200 pays et territoires.<br />

• France-Solidarité - http://www.france-solidarite-pondichery.com<br />

• MSF - http://www.paris.msf.org – Lire : Médecins sans frontières, la biographie, Anne Vallaeys, Fayard.<br />

• Save the Children en partenariat avec Auroville.<br />

- Voir encadrés - Consulter également l’Observatoire de l’Action Humanitaire http://www.observatoire-humanitaire.org Ou quand les<br />

«Grands» du non gouvernemental deviennent institutionnels… et collaborateurs politiques des systèmes qu’ils dénoncent.<br />

3. - Quelques exemples :<br />

- L’Expansion, 28/01/2004 , La chronique : ONG-business, mariage de raison. - 26/01/2005, ONG : Les dessous du business de la<br />

solidarité, Laurent Barbotin, Marc Landré, Benjamin Neumann et Sabine Syfuss-Arnaud.<br />

… « Mais les grandes ONG ont fait simultanément un apprentissage accéléré du capitalisme. Le développement de stratégies étroitement<br />

intégrées au marché est l'élément le plus marquant - quoique le moins bruyant - de cette affaire : participation active au monde<br />

de l'investissement éthique, engagement massif dans le microcrédit, professionnalisation du commerce équitable.. WWF ne compte plus<br />

ses collaborations avec les entreprises. Même Greenpeace en est arrivé à négocier avec Lapeyre… » - Thierry Pech, secrétaire général<br />

de la République des idées, auteur, avec Marc-Olivier Padis, des «Multinationales du coeur : la politique des ONG, Seuil.<br />

Christophe Glenisson, directeur de la collecte de fonds (Greenpeace), est arrivé fort d'un master de publicité de l'université de Chicago<br />

et de son expérience à EuroRSCG. Le directeur financier de la Croix-Rouge française est l'ancien patron d'Air liquide santé. Le directeur<br />

général de Médecins du monde est un ancien de HEC, tout comme la coordinatrice qui vient de s'envoler pour le Sri Lanka… Dès 1983<br />

naissait Bioforce Développement, un institut spécialisé préparant des techniciens de l'humanitaire. Depuis le milieu des années 90, les<br />

universités rivalisent d'imagination pour créer à leur tour des formations aux métiers du développement ou de la santé dans les pays<br />

pauvres… Dans les années 80 sont même apparus des cabinets de conseil, comme RMG Connect et Excel, spécialisés dans le marketing<br />

humanitaire. Celui-ci se déploie en plusieurs temps : prospection, fidélisation et, dans le meilleur des cas, legs…<br />

Oxfam International, la première ONG britannique – budget : 180 millions de £ dont 40 millions de fonds publics -, est à la fois proche<br />

du New Labour et… de la Banque Mondiale. Conseiller spécial de Blair pour le Développement International, Justin Forsyth, est un<br />

ancien dirigeant d’Oxfam. John Clark, ancien responsable d’Oxfam, oriente depuis 1992 à la Banque Mondiale la « stratégie de cooptation<br />

avec la société civile ». Il conseilla Blair dans son Initiative de Partenariat avec l’Afrique en 2000. Au cœur de l’organigramme de<br />

Make Poverty History, on trouve Sarah Kline. Une ancienne directrice de la Banque Mondiale favorable à « un dialogue constructif »<br />

avec celle-ci et le FMI.<br />

http://www.novartis.fr/a_public/a06_citoyennete/a06_03_onu/index.shtml<br />

- "Unir la puissance des marchés avec l'autorité des valeurs universelles"… Tel est l'objectif du Global Compact ("Contrat mondial de<br />

l'ONU"), une initiative des Nations Unies qui cherche à préserver la croissance actuelle de l'économie mondiale d'une manière durable.<br />

Novartis a rejoint l'ONU ainsi que d'autres entreprises partenaires et organisations (par exemple les ONG) pour apporter son soutien à<br />

ce contrat.<br />

http://www.infosud.org/showArticle.php?article=661<br />

- Soigner notre monde malade ? Le fardeau doit être partagé, selon Novartis - Le géant bâlois se positionne comme leader des<br />

"multinationales à visage humain", en dialogue avec des ONG et des représentants du Sud sur le droit à la santé. Mais la philanthropie<br />

a ses limites.<br />

http://www.lecourrier.ch/modules.php?op=modload&name=NewsPaper&file=article&sid=248<br />

Nous, les multinationalisés de la société civile… En affichant leur volonté de raffermir les liens avec les ONG les multinationales<br />

s’approprient à des fins commerciales les grands projets sociaux des associations et le vocabulaire qui leur sont propres. Les associations<br />

ne sont pas toutes dupes… Néanmoins Nestlé et Novartis (pour ne citer qu’elles) construisent leur image de marque auprès du<br />

grand public en s’appuyant sur le créneau socialement porteur du développement durable et de la coopération. Sans oublier le bénéfice<br />

en matière de communication que les grandes firmes peuvent tirer de leur présence auprès d`ONG dans des rencontres internationales.<br />

http://www.rfi.fr/fichiers/MFI/EconomieDeveloppement/970.asp<br />

- « Les entreprises tricolores sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser au Tiers-Monde. Explication : le public est de plus en plus<br />

sensible aux problèmes internationaux, les entreprises comprennent qu’elles peuvent soigner leur image en s’engageant dans les<br />

situations d’urgence (famine, épidémies) mais aussi dans des actions d’éducation… Un exemple parmi d’autres : le distributeur<br />

Carrefour, présent en Europe, en Amérique latine et depuis peu en Afrique. En décembre 2000, il a «mondialisé» sa fondation, en se<br />

payant au passage un conseiller (bénévole) de luxe pour le choix des projets à financer : Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire<br />

général des Nations unies. Dotation : 150 millions d’euros… (…)… Fait significatif, les fondations n’interviennent pas nécessairement<br />

dans des domaines en rapport avec l’activité de l’entreprise. Ainsi Air France s’active en Asie et en Afrique dans les domaines de<br />

l’enfance maltraitée ou déshéritée. Parmi les bénéficiaires figurent le Maroc et le Sénégal. Les Mutuelles du Midi ont choisi de lutter<br />

contre le handicap qui frappe de nombreux Africains, en raison notamment des mines anti-personnel. Quant à la fondation Total,<br />

l’essentiel de ses efforts porte sur les enfants victimes de la guerre.<br />

- Total et ses implications louches, entre autres, l’Afrique : - La Lettre du Continent, 02/09/1999 : « En Angola, des émissaires des<br />

deux compagnies Elf et Total sont allés, preuves à l'appui, raconter au président angolais Eduardo dos Santos que "l'autre camp" avait<br />

des contacts coupables avec la rébellion de Jonas Savimbi (Unita)... ». Comme simultanément Elf et Total-Fina ont cher payé, auprès<br />

de la présidence angolaise, certaines des meilleures parts du pactole pétrolier local (l'un des plus prometteurs qui soient), il se vérifie<br />

que nos deux compagnies nationales financent en Angola les deux côtés de l'effroyable guerre civile. - Le Monde Diplomatique, 07/<br />

2005.<br />

- A propos de la Fédération Croix-Rouge /Croissant-Rouge : L’homme d’affaires et milliardaire indien Mukesh Ambani préside le Conseil<br />

d’administration de la Fondation pour la Fédération internationale. Mukesh Ambani est président et directeur général de la société<br />

Reliance Industries Ltd., basée à Mumbai, en Inde. Au sein du conseil de la Fondation, il côtoie d’autres éminents hommes d’affaires, au<br />

nombre desquels Peter Brabeck-Letmathe, président-directeur-général de Nestlé S.A., Michel Bon, président d’honneur de France<br />

Telecom, et Omar Ali, membre du conseil d’administration de la Faisal Islamic Bank of Egypt.<br />

26


- Quand la famine fait des heureux, Le Monde, 19 décembre 2002, p.1 par Sylvie Brunel : Beaucoup de gens soupçonnaient déjà que<br />

les Etats plus ou moins voyous ou les factions " révolutionnaire" en lutte avec eux s'accordaient pour créer artificiellement des famines<br />

et détourner à leur profit les aides occidentales. Mais Sylvie Brunel va plus loin, en dénonçant la complicité des nombreuses ONG du<br />

Charity Business, appuyées d'ailleurs par les exportateurs de céréales du Nord, qui profitent de la situation pour se faire reconnaître et<br />

entretenir par les organisations internationales. – « Dans la nouvelle société mondiale où information et "charity business" sont<br />

étroitement liés et marchandisés, la création de famines relève d'une logique marchande comme une autre, même si elle peut<br />

apparaître particulièrement cynique…. Connaissant parfaitement la capacité de mobilisation de l'opinion publique en faveur de certaines<br />

"causes" et la puissance des groupes de pression (mouvements de citoyens animés par une indignation généreuse, mais aussi lobbies<br />

d'entreprises aux motivations tout autres, comme ces céréaliers ravis de profiter de la famine pour justifier la production et<br />

l'exportation de denrées génétiquement modifiées), les affameurs, relayés par les organisations humanitaires soucieuses de drainer<br />

fonds publics et privés en faveur des affamés, jouent particulièrement sur la symbolique de l'enfant : enfant affamé, enfant soldat,<br />

enfant esclave. - http://www.aidh.org/alimentation/4_pv_01.html<br />

Voir également http://www.dissident-media.org/page_centrale/sylvie-brunel.html<br />

4. - Le charity Business des Rockfeller : Une fondation au capital de 3 milliards de dollars en 2003 - Des stages de philanthropie, de<br />

septembre à juin : une semaine à New York, une semaine en Europe (Berlin depuis deux ans), une semaine à Washington, une<br />

semaine sur le terrain (Kenya, Inde, Ouganda…). Etre philanthrope, ça s’apprend ! – 07/2005, N° 251, :« Ils sont très riches, ils rêvent<br />

d’être généreux, ils ne savent vraiment pas comment s’y prendre… Ils sont de plus en plus nombreux à débourser des milliers de<br />

dollars pour suivre des cours et apprendre à être philanthropes. Le plus prestigieux de ces stages de générosité pratique ? Celui de la<br />

fondation Rockefeller. La charité doit être aussi efficace que leur business était rentable. Le directeur du stage, ancien conseiller de la<br />

famille Rockefeller, Salvatore LaSpada, l’a compris : « Nous leur apprenons à créer des changements sociaux grâce à des sommes<br />

relativement faibles mais très ciblées et profitant à beaucoup de monde, c’est la philanthropie stratégique. » Chaque module de cours<br />

combine séminaires, visites d’organisations ou de communautés et ateliers pour réfléchir, par exemple, à la façon « d’évaluer l’efficacité<br />

d’une ONG »… Mais le vrai choc de la formation, et sa particularité, c’est le stage sur le terrain. « Au départ, les participants voient le<br />

monde de la même façon, constate Salvadore LaSpada. Après le voyage dans un pays en voie de développement, ils reviennent<br />

transformés. »Mais ce n’est pas tout : durant la formation, chacun des élèves est aussi appelé à verser 10 000 dollars à une<br />

organisation, et à justifier son choix. Au final, il en coûte ainsi à nos apprentis philanthropes 45 000 dollars. Moyennant quoi, ils auront<br />

appris à bien donner. - Dominique Perrin (envoyée spéciale à New York). http://lemagchallenges.nouvelobs.com<br />

A Lire : Boltanski Luc : La souffrance en spectacle, Paris, Métailié, 1993. - Sylvie Brunel, Frontière, Denoél<br />

A mediter : (...) C'est ainsi que la philanthropie et la démarche humanitaire (...) sont gérées aujourd'hui comme un marché mettant<br />

en relation des "nécessiteux" et des donateurs potentiels devenant des "consommateurs ayant un besoin de don à assouvir". Ainsi, la<br />

marchandisation-médiatisation de la charité n'est-elle plus seulement l'occasion d'une désagréable dérive que Bernard Kouchner<br />

baptisait jadis charity business. Elle correspond à l'extension plus radicale d'un mode de pensée totalitaire. Intervenant dans un<br />

congrès, un spécialiste de la question résumait ainsi cette évolution, en ajoutant qu'elle lui semblait affolante : "En utilisant une<br />

entreprise commerciale uniquement comme moyen (pour les mailings, etc.), le monde de la philanthropie finit par intégrer le modèle de<br />

l'économie néoclassique avec des consommateurs et des producteurs à la recherche de l'équilibre de l'offre et de la demande. (...) Et<br />

comme dans tout marché, certains produits ne seront pas achetés, ne correspondront pas à la demande et, toujours dans la logique de<br />

ce modèle, tant pis pour eux, ils n'avaient qu'à avoir une misère vendable, une maladie à la mode." " (p. 74-75 de La Refondation du<br />

monde par Jean-Claude Guillebaud– 1999 – Seuil).<br />

5. - Panorama des ONG en Inde, Etude réalisée à l’ambassade de France à New Delhi sous la direction d’Hubert de Milly, Conseiller<br />

Régional pour le Développement et les Affaires Multilatérales, par : Grégoire Théry, stagiaire de l’IEP Strasbourg, et Damien Linhart,<br />

stagiaire de l’Institut de Management Public d’Aix-Marseille. - il y aurait 500 000 organisations à but non lucratif enregistrées<br />

officiellement. Pour sa part, IndianNGOs estime en 2004 qu’il y a entre 1,5 et 2 millions d’ONG, mais dont seulement 100 000 ONG de<br />

développement… Le montant de l’aide étrangère bilatérale aux ONG se serait élevé à 45 milliards de roupies pour l’année fiscale 2000-<br />

2001, soit près d’1 milliard de dollars… Les bailleurs bilatéraux les plus impliqués seraient les Etats-Unis (15 milliards de roupies), puis<br />

l’Allemagne et le Royaume Uni (environ 6,5 milliards de roupies chacun), l’Italie, le Danemark…<br />

6. - Le Baron de Munchausen et le Syndrome du même nom: Découvert en 1977 par Sir Roy Meadow (St James University Hospital), ce<br />

syndrome se définit par l'association de quatre critères: maladie de l'enfant produite ou simulée par l'un des parents / consultations<br />

médicales répétées pour obtenir la réalisation d'examens complémentaires et la prescription de traitements / les parents responsables<br />

affirment ne pas connaître la cause des symptômes / les symptômes régressent lorsque l'enfant est séparé du parent responsable. Les<br />

personnes qui en souffrent se présentent souvent comme des victimes maximales, alors que ce sont en fait des « dominants »,<br />

obnubilés par le besoin de tout contrôler… et surtout de contrôler l’Autre en l’aidant ou plutôt en l’assistant, juste ce qu’il faut pour qu’il<br />

ne s’en sorte jamais et demeure ainsi dans la dépendance totale de son suppose bienfaiteur. Il y a donc toujours pour ces personnes la<br />

nécessite vitale immensément égoïste de trouver « des personnes a aider » et d’en reconstituer perpétuellement le « stock »… sans se<br />

soucier ni de qui ni de quoi elles ont réellement besoin… le syndrome de Munchausen humanitaire ayant, sûr de son bon droit, réponse<br />

à tout et pour tous.<br />

7. – Slogans de parrainage, rencontrés dans de nombreux sites web.<br />

8. – Voir le commerce équitable défendu par http://www.maxhavelaarfrance.org<br />

(2004 : 880 millions d'euros estimés pour les produits portant le label Max Havelaar) et sa critique<br />

• Le Monde diplomatique, Quand la Quête de la dignité devient la règle, De l’échange inégal au commerce équitable. Jacques<br />

Decornoy, Mai 1996.<br />

• Le coût amer du café, par Philippe Martin, Libération, lundi 03 mai 2004.<br />

• Politis, 24/11/2004 - Commerce équitable : Un juste prix ne suffit pas, Dante Sanjurjo.<br />

- La grande distribution ne peut pas être équitable, Les produits équitables : un alibi pour ne pas se poser les vraies questions ?,<br />

Jacquiau, Christian. Politis, hors Série "Au coeur du commerce équitable" n°39, 2004/05. Ce dossier est très complet et riche<br />

d'interview. En particulier on notera quelques articles concernant deux enjeux actuels du commerce équitable : la grande distribution et<br />

la certification.<br />

- Le prix maximum plutôt qu'un prix juste - Brun, Thierry, Politis, n°39, 2004/05, p. 12-13 - : « Le commerce équitable a pour principe<br />

de donner un prix "juste" aux producteurs. Cependant vu la forte concurrence des marchés et compte tenu de la volonté de ne pas<br />

écarter les producteurs du marché conventionnel, il faudrait sans doute mieux dire que le commerce équitable "offre le prix maximum<br />

pouvant être donné sur le marché". »<br />

9. – Résilience : voir les livres de Boris Cyrulnik.<br />

27


Un peu de Ritaline dans le biberon…<br />

L’Hyperactivité infantile, entre mythe et réalité<br />

Enfants Ritaline, enfants hyperactifs, enfants<br />

Indigo, enfants de Cristal.... Enfants disqualifiés,<br />

étiquetés, marginalisés et médicalisés... traînés<br />

parfois depuis leur plus jeune âge de consultation<br />

en consultation, du psychologue au<br />

psychiatre, par des parents désespérés de tant<br />

de rébellion et d'énergie difficiles à canaliser.<br />

Souvent, ces mêmes parents n'ont pas assumé<br />

ni assimilé leurs propres conflits et encore moins<br />

le fait d'être parents. Ils collaborent à une société<br />

où la compétitivité, la production et la "consoumission"<br />

ont fini par vider de sens leur<br />

propre existence. Une société complètement<br />

dépourvue de sens critique, qui nous sert<br />

jusqu'à la nausée des modèles de barbarie<br />

moralisante, dont les fondements se résument à<br />

l'adulation du "super Ego", de l'exploit, de<br />

l'égoïsme, de la guerre sacro-sainte contre la<br />

concurrence et la subordination sacrificielle de<br />

l'individu "social et solidaire", à la dimension<br />

économique planétaire, pour le seul bénéfice de<br />

quelques privilégiés. Comment s'étonner alors<br />

28<br />

que les enfants de ces parents opprimés par<br />

tous ces ingrédients qui convertissent leur vie en<br />

une simple existence, soient non pas "hyperactifs",<br />

sinon "hyperactivés"? Comment s'étonner<br />

que ces mêmes parents qui acceptent benoîtement<br />

et sans mot dire que leurs enfants soient<br />

dressés dès le berceau, d'abord par l'establishment<br />

médical et ensuite, par le système éducatif<br />

afin de les convertir en machines dociles de<br />

production et de consommation, définissent -<br />

dans la proportion de trois sur quatre - leurs<br />

enfants, comme étant "très difficiles à manier",<br />

"obstinés, irascibles, nerveux, pleurnichards et<br />

hyperactifs" ? 1<br />

Nous sommes arrivés à un tel non sens que<br />

dans peu de temps, on ajoutera quelques<br />

gouttes de Ritaline aux biberons des nouveauxnés<br />

pour calmer leurs pleurs "inexplicables" et,<br />

pourquoi pas un peu de Ritaline pour les<br />

embryons?!... Une étude récente 2 , effectuée par<br />

l'Université de Médecine de l'Etat du Michigan,<br />

révèle que 223 enfants de trois ans et moins<br />

furent diagnostiqués hyperactifs et mis sous<br />

suivi psychologique et cocktails psychotropiques,<br />

sans que l'on sache très bien qu'elle en était la<br />

réelle efficacité et encore moins les conséquences<br />

sur leur développement ultérieur. Selon<br />

le Dr. Claude Jolicoeur 3 , pédopsychiatre canadien,<br />

il n'y a rien à craindre... On peut diagnostiquer<br />

précocement l'hyperactivité puisqu'elle se<br />

manifeste clairement par un comportement<br />

inadéquat. "Les bébés hyperactifs se mettent<br />

soudainement à marcher, à courir et à grimper<br />

partout; à deux ans, ils se réveillent chaque nuit<br />

toutes les 5 minutes; et en général, ils détestent<br />

être pris en faute." Cependant, ajoute ce<br />

médecin, pour être valide, le diagnostic exige<br />

que l'enfant ait été exposé et soumis, durant<br />

une période déterminée, à différentes contraintes.<br />

Le diagnostic précoce de l'hyperactivité<br />

trouve sa justification dans la socialisation de<br />

plus en plus précoce de l'enfant, ce qui multiplie<br />

les "cas" et les conséquentes médications à coup<br />

de psychostimulants. On peut s'interroger sur<br />

les critères qui fondent cette médicalisation et<br />

sur l'âge adéquat pour la prescrire. Selon le Dr.<br />

Jolicoeur, parfois avant même que le bambin ait<br />

trois ans, mais seulement dans les cas extrêmes...<br />

"si l'enfant met sa vie ou celle des autres


en danger; si son comportement présente des<br />

risques de maltraitance; si, pour être une véritable<br />

petite harpie, il risque de provoquer le divorce<br />

de ses parents... j'ai le choix entre appeler<br />

les services de protection infantile, et donc de<br />

détruire le noyau familial, ou prescrire un médicament..."<br />

On croit rêver debout ! Il n'y a donc<br />

pas de quoi s'étonner de ce qu'une telle attitude<br />

donne naissance à la trilogie perverse: "enfant<br />

coupable, enfant condamné et enfant médicalisé".<br />

Face à cette esbrouffe de modèles qui<br />

médicalisent, conjurent, technifient, ritualisent la<br />

santé avec de nouveaux cérémonials des plus<br />

pittoresques, où le savoir se transforme en<br />

pouvoir... il existe des évidences tellement trop<br />

évidentes qu'elles sont aussitôt évacuées. Ainsi<br />

par exemple 4 :<br />

• les classes surchargées,<br />

• les programmes scolaires ennuyeux que l'on<br />

doit ingurgiter comme des perroquets pour<br />

avoir l'opportunité de nous transformer en<br />

moutons productifs et qui ont pour but de<br />

nous initier subtilement au dégoût d'apprendre<br />

à penser par nous-mêmes et à rêver<br />

pour et par nous-mêmes,<br />

• le système scolaire lui-même qui nous exige<br />

de rester assis durant des heures à un âge<br />

où la découverte et l'exploration du monde<br />

réclament, au contraire et à grands cris, de<br />

marcher, ramper, courir, danser, grimper...<br />

• la narcose abrutissante de la télévision,<br />

• la démission des parents qui abandonnent<br />

leur rôle affectif et éducatif à l'école, transformée<br />

en garderie,<br />

• tous ces "enfants à la clef", comme on appelait<br />

il y a peu en France, qui allaient à<br />

l'école, en arborant autour du cou, la clef<br />

d'une maison vide, qui n'était peut-être rien<br />

d'autre que le symbole de leur enfance<br />

volée..<br />

• et, pêle-mêle, tous ces soi-disant adultes qui<br />

"tombent sur le cul" quand ils découvrent<br />

stupéfaits les saouleries de fins de semaine<br />

sous extasis de leurs rejetons et n'hésitent<br />

pas à soupirer un excédé "encore !" quand<br />

un enfant africain déformé par la faim<br />

atterrit dans leur soupe télévisée et charitablement<br />

informative du soir...<br />

Tout cela, sans parler des chiffres alarmants et<br />

croissants de toutes les maladies qui affectent<br />

de plus en plus d'enfants en bas âge, comme<br />

c'est le cas, pour n'en citer que quelques-unes:<br />

du diabète juvénile, des allergies, de l'asthme,<br />

de la maladie de Crohn, des maladies autoimmunes,<br />

de l'autisme ou de la mort subite du<br />

29<br />

nouveau-né... Ces "pathologies émergentes",<br />

dont la multiplication attire sporadiquement<br />

l'attention médicale et publique, ne font pas<br />

courir cependant, autant d'encre que l’ADHD.<br />

Peut-être, parce que ce qui se diagnostique avec<br />

tellement de facilité "hyperactivité infantile",<br />

comme s'il s'agissait d'une épidémie, dérange<br />

plus, du fait qu'elle perturbe l'équilibre normatif<br />

du groupe social et met en morceaux les modèles<br />

auxquels s'agrippe sa fragilité. 5<br />

Depuis la remise à neuf du concept de l'instabilité<br />

infantile, transformé en hyperactivité infantile,<br />

tandis que son étiologie demeurait multifactorielle<br />

et des plus spéculatives, et quoique le<br />

traitement de choix soit uniforme quelque soit<br />

l'enfant, sa symptomatologie fait néanmoins<br />

l'unanimité grâce a sa standardisation. Avant<br />

que l'intérêt de l'enfant soit absorbé par une<br />

logique de marché, il est d’abord absorbé par la<br />

logique et le besoin du paradigme médical qui se<br />

doit d’établir des critères de diagnostic systématiques,<br />

afin d'homogénéiser les faits cliniques. Il<br />

y a environ trente ans de cela, Virginia Douglas 6 ,<br />

une chercheuse canadienne, postula que le<br />

déficit d'attention et l'impulsivité étaient plus<br />

frappants que l'hyperactivité. Ses recherches<br />

eurent une grande influence sur la classification<br />

graduée des critères diagnostiques, réalisée par<br />

la Association Américaine de Psychiatrie, et<br />

décrits dans le Manuel diagnostique et statistique<br />

des troubles mentaux (DSM-IV, dernière<br />

remise à jour). Outre ce manuel qui s'utilise<br />

dans le monde entier comme un livre de chevet,<br />

la OMS a dressé une autre classification de ces<br />

problèmes, qu'elle qualifie de "troubles hyperkinétiques"<br />

dans sa Classification Internationale<br />

des Maladies.<br />

En novembre 1998, après 30 ans de valsehésitation,<br />

de recherches et d'expériences, le<br />

texte final de la Conférence Consensuelle sur le<br />

thème de l'hyperactivité infantile, avec ou sans<br />

déficit de attention (THADA/ADHD), de l'Institut<br />

National de la Santé (N.I.H., EE.UU.) conclut<br />

sans équivoque: "finalement, après de nombreuses<br />

années de recherche clinique sur la ADHD,<br />

notre connaissance quant à sa cause ou à ses<br />

causes est toujours totalement d'ordre spéculatif.<br />

En conséquence, nous ne pouvons pas<br />

disposer de stratégies valides pour ce qui est de<br />

sa prévention." 7 Ainsi, après avoir établi un<br />

diagnostic, principalement basé sur le comportement<br />

de l'enfant et défini par des critères standardisés,<br />

parfois plus que subjectifs, la propo-<br />

sition thérapeutique, pour soigner ces enfants


trop "oppositionistes et rebelles", se limite à les<br />

médicaliser en les bourrant de psychostimulants.<br />

Rien de tel pour étouffer, depuis l'âge de 3 ans<br />

jusqu'à celui de 12, la moindre possibilité de<br />

résilience, à savoir, une opportunité pour justement<br />

résister aux conditionnements imposés.<br />

La valse des psychostimulants<br />

Parmi les médicaments psychostimulants qui<br />

s’utilisent "normalement" pour traiter l’ADHD, on<br />

trouve:<br />

• D.L–amphétamine (Adderal (une combinaison<br />

d’amphétamines et de dextroamphétamine),<br />

Benzédrine, Bifetamine).<br />

• Métamphétamine (Desoxyn).<br />

• D – amphétamine ou dextroamphétamine<br />

(Dexedrine)<br />

• Méthylphénidate (Ritaline, Métadate,<br />

Concerta, qui se libère plus lentement que le<br />

simple méthylphénidate).<br />

• La Pemoline ou Cylert, qui n'appartient pas à<br />

la famille des amphétamines.<br />

Les plus utilisés sont le méthylphénidate, le<br />

fameux et contesté Ritaline, qui constitue plus<br />

de 90% des prescriptions aux EE.UU. 8 , la<br />

dextroamphétamine et la pemoline, qui appartiennent<br />

à la liste II, 9 et la pémoline. L'Administration<br />

Fédérale de Réglementation des Drogues<br />

(FDA) classifie le méthylphénidate comme une<br />

drogue qui répond à une légitimité médicale,<br />

mais qui possède néanmoins un très haut risque<br />

de drogodépendance et qui appartient à la<br />

même classification que la morphine. Comme<br />

leur nom le suggère, les psychostimulants<br />

appartiennent à une classe de médicaments destinés<br />

à intensifier l'activité cérébrale, à savoir,<br />

qu'ils provoquent une augmentation de l'acuité<br />

mentale, de l'attention et de l'énergie. Leur<br />

ingestion s'accompagne, par conséquence, d'une<br />

augmentation de la pression artérielle et des<br />

pulsations cardiaques. On classifie les psychostimulants<br />

en: cocaïne, hallucinogènes d'origine<br />

naturelle et synthétique, amphétamines et<br />

métamphétamines. Malgré cette distinction, les<br />

Big Pharma ne peuvent ignorer qu'ils vendent,<br />

bien que ce soit par voie indirecte, des principes<br />

actifs de substances chimiques addictives.<br />

Comme le souligne Enrique Gonzalez Duro, une<br />

telle médicalisation de masse avec des médicaments<br />

"institutionnalisés", à visée adaptative en<br />

relation à la normalité de l'ordre social en<br />

vigueur, "rendent ses consommateurs plus<br />

dociles quant aux normes et valeurs imposées<br />

par l'idéologie dominante… (…)… Ce n'est pas<br />

30<br />

pour rien que l'on a utilisé ces médicaments<br />

comme traitement correctif chez des délinquants<br />

et des enfants difficiles et inadaptés. On pourrait<br />

légitimement se demander si, derrière son but<br />

thérapeutique affiché, cette médicalisation forcée<br />

et massive ne cache pas d'autres buts moins<br />

avouables comme celui de contrôler les populations,<br />

du fait justement que ces médicaments<br />

agissent comme de "véritables camisoles de<br />

10<br />

force chimiques."<br />

Entre nuits blanches et nuits paisibles<br />

… Un médicament tout terrain<br />

Que se passe-t-il dans le cas du Ritaline ? Dérivé<br />

amphétaminique, le Ritaline ou Méthylphénidate<br />

s'apparente chimiquement aux amphétamines et<br />

fonctionnellement, à la cocaïne. En d’autres<br />

mots, il partage une affinité moléculaire avec les<br />

premières et agit au niveau cérébral suivant les<br />

mécanismes de la seconde. Mais, ce n'est pas un<br />

médicament nouveau : synthétisé en Suisse, en<br />

1944, par le Dr. Leandro Panizzon, il fut commercialisé<br />

en 1954 comme étant un psychotrope<br />

"d'action douce, réconfortant et stimulant",<br />

suivant les propres termes de la publicité du<br />

laboratoire Ciba qui le fabriquait. Non seulement,<br />

on le prescrivait pour traiter la fatigabilité<br />

et les états dépressifs, mais aussi pour aider à la<br />

récupération durant la convalescence et pour<br />

effacer, chez les personnes en bonne santé, les<br />

effets des "nuits blanches", grâce à ses "vertus<br />

stimulantes, qui améliorent l'état de conscience<br />

et permettent des résultats plus performants."<br />

Prescrit également comme antidépresseur et<br />

anorexigène, le Dr. Hermann Römpp (1961)<br />

dans son livre Chimische Zaubertränke, le range<br />

aux côtés de la caféine, de la gelée royale ou de<br />

la lécithine, comme étant un excellent tonique. 11<br />

Dans un de ses rapports, l'ONU constate que<br />

l'utilisation à des fins médicales du méthylphénidate<br />

a atteint la démesure et met en cause<br />

autant le sur-diagnostic, chez les enfants, des<br />

troubles de l'attention que l'emploi illicite du<br />

Ritaline 12 , utilisé comme un euphorisant bon<br />

marché ("ice") par de plus en plus de personnes.<br />

Il faut souligner que le méthylphénidate,<br />

principe actif de la Ritaline, est une substance<br />

"tout terrain". On le prescrit, soit comme médicament<br />

principal, soit comme médicament<br />

d'appui, aussi bien dans le traitement de la<br />

narcolepsie, des syncopes, de la dépression chez<br />

les personnes âgées, de la démence sénile, de la<br />

maladie d'Alzheimer, du syndrome de fatigue<br />

chronique, de "l'impatience" des membres, de la<br />

fibromialgie que dans le traitement des douleurs


consécutives aux tumeurs cancéreuses, des<br />

traumatismes crâniens, des chocs post anesthésiques<br />

ou après une greffe d'organe... Il est<br />

utilisé également, dans les unités de soins<br />

intensifs, pour faciliter le passage de la respiration<br />

assistée à la respiration autonome et bien<br />

entendu, dans celui de l'hyperactivité infantile,<br />

avec ou sans déficit d'attention.<br />

De tonique dans les années 50, le Ritaline s'est<br />

converti depuis le début des années 90, en le<br />

psychostimulant de prédilection dans le traitement<br />

de la ADHD. Casualité? Réalité sans phare<br />

d'un marché, créé artificiellement ou efficacité<br />

réelle? Jamais le Ritaline et autres psychostimulants,<br />

n'ont été autant étudiés et évalués<br />

qu'au cours de ces dernières décennies !<br />

Malheureusement, si l'on connaît relativement<br />

bien ses effets à court terme, on ignore presque<br />

tout de ses effets à long terme, faute de<br />

recherches. Aujourd'hui, personne n'est capable<br />

d'affirmer si le fait d'ingérer de la Ritaline sans<br />

interruption, de l'âge de 5 ans jusqu'à l'âge de<br />

15 ans, a ou non une incidence sur le développement<br />

du cerveau. Peut-être que oui ou peutêtre<br />

que non... Les effets secondaires à long<br />

terme sont simplement inconnus. 13 Il existe<br />

également des controverses quant à son mécanisme<br />

d'action. Certains l'attribuent à son action<br />

sur les transporteurs de la dopamine, un effet<br />

similaire à celui de la cocaïne, tandis que<br />

d'autres pensent que son action est en rapport<br />

plus intime avec la sérotonine.<br />

31<br />

Ritaline vs Cocaïne douce ?<br />

Une autre étude, réalisée par l'équipe de la Dra.<br />

Volkow mit en évidence non seulement la<br />

similitude entre méthylphénidate et cocaïne,<br />

mais aussi le fait qu'il ne s'agissait pas d'une<br />

substance anodine. Dans son article qui avait<br />

pour titre: "Attention, le Ritaline agit comme la<br />

14<br />

cocaïne" , la Dra. Volkow, écrit: "Comprendre<br />

comment fonctionne le méthylphénidate était<br />

devenu une obsession. Parfois, je me suis sentie<br />

mal à l'aise, comme psychiatre, du manque de<br />

connaissance que nous avions de ce médicament<br />

qui se prescrit le plus souvent à des enfants.<br />

Nous sommes restés stupéfaits. On ne s'y<br />

attendait pas... Au lieu de trouver un inhibiteur<br />

moins puissant que la cocaïne, le méthylphénidate<br />

s'est révélé l'être encore plus..."<br />

Normalement, une dose de 0,5mg/kg est suffisante<br />

pour bloquer 70% des transporteurs de la<br />

dopamine. "Les faits - ajoute cette scientifique -<br />

démontrent clairement que l'affirmation suivant<br />

laquelle le Ritaline est un stimulant "doux" est<br />

totalement fausse." Néanmoins ce qui le différencie,<br />

à condition qu'il soit exclusivement pris<br />

par voie orale, de la cocaïne sniffée ou injectée,<br />

est le temps que nécessite l'organisme pour<br />

l'absorber. "C'est la vitesse à laquelle augmente<br />

les taux de dopamine qui constitue la clef du<br />

processus de drogodépendance."<br />

Des chercheurs de l'Université de Buffalo 15 ont<br />

démontré que "le méthylphénidate peut provoquer<br />

des changements dans la fonction cérébrale<br />

qui perdurent après la cessation de l'effet<br />

thérapeutique. C’est ce qui arrive, de façon simi-


laire, avec d'autres drogues stimulantes, telles<br />

que les amphétamines ou la cocaïne.", souligne<br />

Joan Baizer, professeur de physiologie et de<br />

biophysique, responsable de l'étude, bien qu'elle<br />

insiste sur l'importance de la dose et la voie<br />

d'administration. Néanmoins, les dangers des<br />

amphétamines ne se limitent pas seulement à la<br />

drogodépendance, aux lésions cérébrales et aux<br />

problèmes d'attention ou de mémoire. Selon ce<br />

que l'on sait, le méthylphénidate est également<br />

susceptible de provoquer des problèmes cardiaques<br />

et des blessures physiologiques, capables<br />

de favoriser le cancer du foie, bien qu’actuellement<br />

il n’ait été mis en évidence que chez les<br />

rats de laboratoire. 16 Le désaccord s'accentue<br />

un peu plus quand l'on aborde les effets secondaires,<br />

17 qui selon Novartis, sont au nombre de<br />

43. Cependant pour l'opinion publique, ils passent<br />

de la quasi inexistence à la sévérité, pour<br />

finalement atteindre une normalité acceptable<br />

pour tout le monde. Ainsi, ces effets sont-ils<br />

qualifiés de "légers et disparaissent rapidement."<br />

Outre la contradiction flagrante qui existe<br />

entre le diagnostic de l’ADHD, basé sur une liste<br />

de comportements, qui conduit cependant à un<br />

traitement étiologique biochimique, on ne tient<br />

pas en compte la susceptibilité propre à chaque<br />

32<br />

enfant. Généralement, on ne fait pas d'analyses<br />

pour déterminer les taux de dopamine avant la<br />

prescription, sans parler de la superbe ignorance<br />

dans laquelle on tient la susceptibilité biopsychique<br />

du petit patient. Peut-être parce que<br />

cette attitude supposerait de remettre en question<br />

la soi-disant cohérence systématique d'une<br />

thérapeutique généralisée. Ceux qui ne réagissent<br />

pas à une telle panacée, se verront forcés à<br />

emprunter un nouveau chemin avec d'autres<br />

médicaments dans leur cartable. Et ne parlons<br />

pas de ces médecins qui prescrivent du méthylphénidate<br />

à des enfants de moins de 6 ans, bien<br />

que cela soit une contre-indication clairement<br />

indiquée par le fabricant pour la simple raison<br />

que "son efficacité et son innocuité n'ont pas été<br />

établies sur des enfants de cet âge." Avoir 7<br />

ans, le fameux "âge de raison", marque peutêtre<br />

toute la différence !<br />

Conjointement à cette explosion de troubles<br />

mentaux, le négoce des Big Pharma a également<br />

explosé, et pas seulement pour le bénéfice de<br />

Novartis, fabricant du Ritaline. Aujourd'hui, cette<br />

compagnie et d'autres se proposent d'introduire<br />

de nouveaux médicaments dans les cours<br />

d'école comme, par exemple, le Prozac (fluoxétine)<br />

ou le Luvox (fluvoxamine) qui viennent de<br />

recevoir de la FDA, leur approbation en usage<br />

pédiatrique. Les deux ont les mêmes indications,<br />

la dépression et la conduite obsessive compulsive<br />

(OCD). Ainsi, comme le dénonce non sans<br />

humour, Gene Haislip 18 , un haut responsable de<br />

la DEA: "les chiffres de la consommation mondiale<br />

de Ritaline nous laissent à penser que l'eau<br />

et l'air de l'Amérique du Nord contiennent quelque<br />

chose de très spécial... Nous sommes quasi<br />

les seuls à souffrir de cette étrange maladie (5<br />

fois plus que l'ensemble des autres pays). Si l'on<br />

ne peut nier qu'il existe de "vrais" cas, cependant<br />

les statistiques nous révèlent que la<br />

quantité de prescriptions de Ritaline est grandement<br />

supérieure à ce qu'il est thérapeutiquement<br />

utile. Ce qui arrive, dépasse l'imagination."<br />

En d'autres termes, cette institution qui régule<br />

et contrôle les substances, répertoriées dans le<br />

19<br />

Controlled Substance Act , stipule que le<br />

Ritaline, tout comme n'importe quelle autre<br />

amphétamine de la liste II, sécrète le même<br />

potentiel de provoquer des effets secondaires<br />

d'un degré certes variable et d'induire des<br />

comportements de drogodépendance quand on<br />

en abuse, bien que cet abus soit commis dans<br />

un cadre légal. "Ces médicaments ont été<br />

beaucoup trop promotionnés et beaucoup trop


encensés par d'innombrables campagnes de<br />

publicité et de marketing. Leur vente a atteint<br />

des chiffres démesurés. Tout cela a permis de<br />

faire des bénéfices annuels de 450 millions de<br />

dollars. Cette attitude est, en soi, une menace<br />

véritable pour la santé de beaucoup d'enfants.<br />

Non seulement, elle a engendré une nouvelle<br />

situation d'abus pharmaceutiques, sinon qu'elle<br />

a créé un marché illicite. Les chiffres nous révèlent<br />

que les problèmes de santé pour consommation<br />

abusive de méthylphénidate, chez des<br />

enfants âgés entre 10 et 14 ans, ont augmenté<br />

de 1000%... (...)... Les parents doivent comprendre<br />

qu'il s'agit d'une substance potentiellement<br />

puissante et addictive de laquelle on<br />

peut facilement abuser. Et suivant comment on<br />

l'utilise, une telle substance peut être autant<br />

bénéfique que destructive... (...)... Malheureusement,<br />

il existe une pléthore d'écrits et de<br />

promotion de ce médicament qui a fait fi, au<br />

cours de ces dernières années, de l'évaluation<br />

exacte de cette potentialité et des effets<br />

secondaires liés à la consommation abusive de<br />

méthylphénidate ou Ritaline... (...) Ce médicament<br />

a néanmoins sa place dans la pharmacopée.<br />

Mais, notre pays possède le triste privilège<br />

d'être le seul pays au monde où l'on prescrit,<br />

tous azimuts, des stimulants qui partagent<br />

les mêmes propriétés que la cocaïne." 26<br />

Le syndrome RNMRH,<br />

"Rien ne me rend heureux".<br />

On nie un peu trop facilement que ce problème<br />

est aussi le fruit de ce que le monde adulte et la<br />

société dont il fait partie, ont semé depuis des<br />

années et que malheureusement récoltent et<br />

récolteront les générations présentes et à venir.<br />

On réduit l'hyperactivité infantile à un seul déséquilibre<br />

biochimique, depuis que la science a<br />

statué, une bonne fois pour toutes, que l'esprit<br />

33<br />

humain n'est que l'assemblage mécanique complexe<br />

de milliers de neurones, assemblage totalement<br />

dépourvu, en outre, de spiritualité.<br />

On va encore et toujours au plus facile et l'on<br />

donne des psychostimulants à ingurgiter, la<br />

"coca des pitchounets", qui ne traitent rien mais<br />

rendent la vie certainement plus légère à tous,<br />

enfants inclus. C'est oublier un peu vite que les<br />

véritables changements qui devraient guider nos<br />

vies, ne commencent pas dans l'atmosphère<br />

confinée des laboratoires ou sous un microscope.<br />

C'est se rendre implicitement et sans<br />

prendre la peine de s'interroger, aux rites de<br />

cette nouvelle religion de la Raison qui s'insinue<br />

partout. C'est reconnaître que, par désespoir ou<br />

par désenchantement, nous sommes prêts à<br />

accepter une autre dictature, celle de la Science.<br />

Et ce sentier de la Nouvelle Sagesse court<br />

depuis les Etats-Unis jusqu’au cœur du Monde.<br />

Depuis que le blue jeans et le chicklet se sont<br />

ouverts, après la seconde guerre mondiale, des<br />

marchés neufs dans nos esprits, et bien avant<br />

que de bénir le coca-colas, le Mac Do ou autres<br />

marchandises plus ou moins culturelles, nous<br />

sommes prêts à accepter comme s'il s'agissait<br />

d'une formule sacrée, le "made in USA"... Et<br />

pourquoi pas tout ce qui a lien avec notre santé?<br />

Peut-être que de là, ou peut-être pas, viendra<br />

bientôt un autre syndrome, le syndrome<br />

RNMRH, "rien ne me rend heureux"...<br />

Somme toute, l'hyperactivité infantile qu'elle<br />

soit ou non avec un déficit d'attention, n'est-elle<br />

peut-être que l'appel désespéré d'enfants qui<br />

cherchent une opportunité pour s'échapper de<br />

l'emprisonnement matérialiste, sans noblesse ni<br />

grandeur, que nous leur léguons, jour après<br />

jour, entre Viagra, Prozac et pilule Seasonal...<br />

Robert Pimenta – Catherine Ardin


Notes<br />

1. - Selon une enquête canadienne, parue dans La Presse, 23 août 2000, Malboeuf, Marie-Claude, "Ce sont les parents qui sont<br />

stressés et dépassés".dans La Presse, 23/08/2000.<br />

2. - Marsha Rappley, pédiatre et professeur, Université de Michigan, New Scientist, 6/11/1999: l'équipe de Marsha Rappley constata en<br />

examinant les fiches médicales du "Medicaid", le service de sécurité sociale de l'État du Michigan, que 223 enfants de moins de trois<br />

ans avaient été diagnostiqués comme "hyperactifs". On leur prescrivit 22 médicaments en 30 combinaisons différentes. Un tiers de ces<br />

enfants prenaient quotidiennement entre 2 et 3 médicaments différents.<br />

• Patterns of psychotropic medication use in very young children with attention-deficit hyperactivity disorder, Journal of<br />

Developmental and Behavioral Pediatrics (JDBP) , Feb., No 1 23 2002 Pages: 23-30, 1. Rappley, Marsha D., Eneli, Ihuoma E., 3.<br />

Mullan, Patricia B., and others.<br />

3. - cité par l'Agence Science Presse, (Canada), 17/01/2000. Et pourquoi pas du Ritalin pour les embryons ? - Le Dr. Claude Jolicoeur<br />

est pédopsychiatre (Montréal).<br />

4. - Cunningham, Charles E., Bremner, R., Secord-Gilbert, M. (1993). Increasing the availability, accessibility, and cost efficacy of<br />

services for families of ADHD Children: A school-based systems-oriented parenting course. Canadian Journal of School Psychology,<br />

9(1), 1-15.<br />

5. – Selon l’OMS, les troubles mentaux devrient augmenter de 50%, en 2020 et se convertir en une cause de morbidité infantile.<br />

6. - Douglas VL, Peters KG (1979): Toward a clearer definition of the attentional deficit of hyperactive children. New York: Plenum.<br />

Virginia Douglas est une scientifique de renommée internationale, professeur en psychopathologie infantile. La définition généralement<br />

admise de la THADA est donnée par le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders IV -, copyright 1994, American Psychiatric<br />

Association. Selon ce manuel, pour ce qui concerne la THADA, les symptômes d'hyperactivité, d'inattention et d'impulsivité se<br />

manifestent clairement à l'âge de 7 ans et doivent persister au moins durant 6 mois, sans que leur cause puisse être mise en relation<br />

avec l'existence d'un stress familial. Aujourd'hui, la TADA, sans le H, fait référence aux troubles qui caractérisent le déficit d'attention<br />

sans hyperactivité..<br />

7. - NIH, Consensus Development Conference Statement Novembre 16-18, 1998, 16(2): 1-37., Diagnosis and treatment of Attention<br />

Deficit Hiperactivity Disorder, Novembre,1998.<br />

8. - Du Paul GJ, Barkley RA. Attention Deficit Hyperactivity Disorder: A Handbook for Diagnosis and Treatment. New York Guilford<br />

Press, 1990, pp. 573-612.<br />

9. - Accord Préliminaire de Vienne sur les substances psychotropes, 1971. Ratifié par l'Espagne en 1973, il entra en vigueur seulement<br />

en 1976. - Liste II: amphétamine, dexamphétamine, met amphétamine, fencyclidine, fenmétrécina, méthylphénidate).<br />

10. - Enrique González Duro (psychiatre), Consumo de drogas en España, Villalar, 1979, p.255.<br />

11. - Life Sciences, no. 2/2000, p. 8-9.<br />

12. - Informe del Organismo Internacional de Control de los Estupefacientes, año 1996, pp. 90-95. - 1997, pp. 151-154.<br />

13. - Science, Sep 1997.<br />

14. - Pay attention: Ritalin acts much like cocaine, Journal of the American Medical Association (US), JAMA, Aug 2001; 286: 905 -<br />

906.- Dra. Nora Volkow, Brookhaven National Laboratory, Upton.<br />

• Volkow ND, Ding YS, Fowler JS, Wang GJ, Logan J, Gatley JS, et al. Is methylphenidate like cocaine? Studies on their<br />

pharmacokinetics and distribution in human brain. Arch Gen Psychiatry 1995;52:456-63.<br />

• Charles G., Agitation contre une pilule calmante, L'Express, 2000, 2753, pp. 42.<br />

15. - Ritalin May Cause Long-Lasting Changes In Brain-Cell Function, University At Buffalo Researchers Find, 2001-11-12.<br />

16. - TR-439 Toxicology and Carcinogenesis Studies of Methylphenidate Hydrochloride (Caso No. 298-59-9) in F344/N Rats and B6C3F1<br />

Mice.<br />

17. – Effets iatrogènes listés par Novartis – voir également http://www.biam2.org - Methylphenidate Chlorydrate - 12/4/2001.<br />

• Drug Monograph, Internet Mental Health (www.mentalhealth.com) copyright © 1995-2003, Phillip W. Long, M.D. - BIAM :<br />

12/4/2001 - Vidal, 2000.<br />

FDA, (3/03/1985 - 1997 ) - analyse in Breggin 1998c, Kessler, 1993 y Leber, 1192. - On observa quant aux effets adverses au niveau<br />

mental: agitation (35) - dépression (48) - dépression psychotique (11) - agressivité (50) - hallucinations (43) - pensées incohérentes<br />

(44) - psychose (38) - labilité émotionnelle (33).<br />

18. - DEA REPORT ADD/ADHD Statement of Drug Enforcement Administration - Conférence sur les psychostimulants dans le traitement<br />

de la ADHDA (ADD/ADHD, AD(H)D, ADD-ADHD, San Antonio, Dec. 10-12, 1996. - Mr. Gene R. Haislip, Deputy Assistant Administrator<br />

Office of Diversion Control Drug Enforcement Administration, United States Department of Justice, Washington, DC.<br />

19. - Gene Haislip, former deputy assistant administrator, Office of Diversion Control, U.S. Drug Enforcement Agency, Washington, D.C.;<br />

National Institutes of Health, Washington, D.C. - Le DEA est l'agence chargée de la régulation et du contrôle des substances dont l'abus<br />

entraîne un potentiel addictif et qui sont légiférées par le Controlled Substances Act (CSA).<br />

34


Si vous voulez en savoir plus sur<br />

L’hyperactivité Infantile<br />

Les traitements classiques et les psychostimulants<br />

La médecine homéopathique et l’hyperactivité infantile<br />

Table de matières<br />

Enfants Ritaline, enfants Indigo…<br />

Une enfance perdue…<br />

Inattentifs ou simplement négligés ?<br />

La Coca des Pitchounets<br />

Effets post vaccinaux et hyperactivité infantile<br />

Une hypothèse incongrue…<br />

Les enfants agités ou hyperactifs en<br />

Homéopathie Uniciste<br />

Conclusion<br />

Bibliographie et adresses<br />

Disponible sur www.lulu.com/elsanadorherido<br />

En version imprimée et en ebook.<br />

libroselsanador@yahoo.es<br />

35


La France Menottée<br />

Passant outre les quelques pauvres acquis<br />

sociaux gagnés par nos ancêtres au prix de bien<br />

des larmes et du sang, la France entame une<br />

nouvelle marche. A reculons… Original non ?<br />

Bien sûr les français ne sont pas les seules<br />

victimes de la régression ambiante en matière<br />

de liberté. Mais la France n'en reste pas moins<br />

un excellent exemple en la matière. Lentement<br />

mais sûrement, cette soi-disant République<br />

démocratique qui se targue de tant de tolérance,<br />

vire à la dictature bananière, tout en continuant<br />

sans vergogne à revendiquer haut et fort la<br />

paternité de tout un tas d'avancées, du genre<br />

Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.<br />

Quels droits ? Pour quels hommes ?<br />

Si c'est du droit de nos gouvernants à faire ce<br />

que bon leur plaît, nous sommes d'accord. La<br />

France est un pays libre. Si c'est de celui des<br />

citoyens, là le bât blesse, et c'est peu de le dire.<br />

Sous tous les prétextes fallacieux que l'on puisse<br />

imaginer, lois et décrets liberticides pleuvent sur<br />

le dos des citoyens. Mais soyons honnêtes,<br />

lesdits citoyens n'ont pas l'air de s'en plaindre,<br />

du moins pour la grande majorité d'entre eux.<br />

Après tout, les français ont les gouvernants<br />

qu'ils élisent..... D'aucuns pourront rétorquer<br />

que les élections sont un gros bluff, que les dés<br />

sont pipés, quel que soit le parti concerné, et<br />

que par conséquent, les votants sont abusés.<br />

Donc, pas si responsables que ça. Ce serait<br />

oublier bien facilement que ce droit de vote qui<br />

nous est donné entraîne également le droit<br />

d'abstention, et que si le citoyen n'est pas heu-<br />

36<br />

Je suis tombée par terre…<br />

C’est de la faute à Voltaire<br />

reux de son sort, il a toute latitude de le faire<br />

savoir en s'abstenant. Et non en se contraignant<br />

à choisir entre deux maux le moindre. Le français,<br />

dans une proportion non négligeable, est<br />

donc bel et bien consentant. Ou particulièrement<br />

idiot.<br />

Reste que cette attitude de résignation sereine<br />

n'excuse pas celle, de plus en plus répressive,<br />

des décideurs. Et que si la majorité des français<br />

y trouve son compte, une minorité en revanche<br />

trinque salement. Cette minorité a de plus en<br />

plus de mal à tolérer que l'on décide à sa place<br />

pour tout : pour ce qui est de la façon d'éduquer<br />

ses enfants, de s'alimenter, de se soigner, de<br />

prier, de penser. Bref, pour l'essentiel de la vie<br />

quotidienne. Oh bien sûr, ces privations de<br />

liberté nous sont offertes emballées dans un joli<br />

papier à motifs appelés "intentions louables" :<br />

on nous empoisonne pour notre bien, on nous<br />

surveille pour mieux nous protéger, on nous<br />

éduque pour moins nous exclure par la suite,<br />

pour faire de nous de grands hommes et femmes,<br />

futurs fleurons du pays. On nous punit<br />

parce qu'on nous aime.<br />

C'est bien connu : qui aime bien châtie bien<br />

C'est donc sous couvert de protection contre<br />

une supposée effrayante dérive sectaire, brandie<br />

à bout de bras d'un parti à l'autre, que l'on vient<br />

s'immiscer au plus intime de nos vies. La délation<br />

aidant. Et oui, les corbeaux sont légion dans<br />

ce pays au lourd passé collaborationniste… Et les<br />

sectes ont bon dos. Ainsi courant 2005, la Mairie<br />

de Paris, en la personne d'Anne Hidalgo 1 , première<br />

adjointe, faisait circuler dans ses rues un<br />

appel à la délation tout ce qu'il y a de plus officiel,<br />

par le biais d'un prospectus élaboré en collaboration<br />

avec l'ADFI 2 (Association de Défense<br />

des Familles et de l'lndividu victimes de sectes).<br />

Le dit prospectus suggérait au résident parisien<br />

qu'il pourrait avoir parmi ses connaissances, une<br />

personne au "comportement non conformiste",<br />

et précisait "végétarien, mystique, se soignant<br />

par les médecines douces, préoccupé de métaphysique<br />

et du sens de la vie, ayant de nombreuses<br />

relations…" Autant dire quelques dizaines<br />

de milliers de personnes pour la seule ville<br />

de Paris.


Pour les besoins de la cause, et pour aider le<br />

bon citoyen "conformiste" à démasquer l'éventuelle<br />

victime de secte, l'ADFI a dressé une liste<br />

sommaire d'éventuels "symptômes" à repérer.<br />

Le mot "symptôme" étant sans aucun doute<br />

habilement utilisé dans le but d'associer tout<br />

comportement dérangeant le système en place à<br />

une éventuelle pathologie, et pouvant laisser<br />

supposer un traitement ultérieur, psychiatrique,<br />

chimique, voire dans le futur, l'implant biométrique.<br />

Voici ces symptômes :<br />

1. modification du comportement<br />

2. tenue vestimentaire<br />

3. vocabulaire<br />

4. centres d'intérêt<br />

5. déplacements en France et à l'étranger<br />

6. réunion en semaine, le week-end<br />

7. nombreux appels téléphoniques<br />

8. courrier abondant<br />

9. long temps de lecture ou de méditation<br />

10. régime alimentaire : y a-t-il des tabous<br />

alimentaires, des restrictions fortes ? Des<br />

prescriptions de compléments vitaminiques<br />

ou autres ?<br />

11. refus de la science : la personne a-t-elle<br />

d'autres explications au monde, de la vie,<br />

des mécaniques physiques et biologiques<br />

que ceux enseignés dans les écoles ?<br />

Toujours dans l'intention louable de transformer<br />

notre citoyen-repéreur en parfait détective au<br />

service de la brebis égarée, la Mairie de Paris a<br />

fait suivre cette liste de symptômes, de quelques<br />

conseils avisés :<br />

1. noter les noms, adresses et numéros de<br />

téléphone des personnes liées aux activités<br />

de la personne suspectée<br />

2. tenir un journal des évènements concernant<br />

les relations de la personne suspectée<br />

3. observer les lectures, le vocabulaire, les<br />

horaires, les noms et les surnoms de ceux<br />

qui constituent l'environnement de la personne<br />

suspectée.<br />

En dernier lieu il était recommandé à Sherlock<br />

Holmes de signaler la victime à la Mairie, afin de<br />

pouvoir la sortir "des griffes de la secte".<br />

Il est clair que Madame Hidalgo n'a rien à envier<br />

à Torquemada 3 pour ce qui est de la manière, et<br />

de la légèreté des signes de dérive diabolique,<br />

quoique l’on puisse s’en étonner du fait de<br />

l’appartenance de cette élue au Parti socialiste.<br />

On l'aura compris, sous le prétexte bidon de<br />

37<br />

chasse aux sectes, toute personne ayant le<br />

mauvais goût de sortir du schéma classique<br />

imposé par le "politiquement correct" se voit<br />

traquée sans relâche.<br />

Les vrais gourous quant à eux, ont encore<br />

de beaux jours à vivre.<br />

Car pendant que la justice s'attaquait à la petite<br />

communauté de Tabitha's Place (tranquillement<br />

installée en France depuis des décennies sans<br />

avoir jamais causé le moindre souci à personne),<br />

le Ministre de l'Intérieur et peut-être futur<br />

Président Nicolas Sarkozy, recevait officiellement<br />

Tom Cruise, porte-parole de la Scientologie aux<br />

Etats- Unis 4 . Vous avez dit bizarre ? Attention, le<br />

mot est hautement symptomatique !<br />

Hélas, ce n'est que l'un des nombreux exemples<br />

qui émaillent ce nettoyage systématique de tout<br />

ce qui sort des sentiers battus. Le domaine<br />

médical est particulièrement touché. Homéopathes,<br />

naturopathes, kinésiologues et j'en<br />

passe sont surveillés, ainsi que les personnes<br />

refusant trop ostensiblement tout ou partie des<br />

services de la médecine allopathique, telle la<br />

vaccination. 5<br />

Ainsi en 2001, M. et Mme Bessin 6 se retrouvaient<br />

devant un juge, accusés de refus de<br />

vaccination et donc, de maltraitance à enfant. La<br />

loi Kouchner 7 est bafouée par ceux-là même qui<br />

l'ont votée. Dès la fin des années 80, feu-Mirko<br />

Beljanski 8 , docteur es-sciences, chercheur en<br />

biologie moléculaire à l'Institut Pasteur pendant<br />

trente ans, puis en Faculté de pharmacie, était<br />

arrêté sur plainte de l'Ordre des Médecins. Il<br />

avait eu le tort de mettre au point des<br />

traitements efficaces contre le cancer et le sida.<br />

Que Mitterrand ait eu lui-même recours à<br />

Beljanski lors de sa maladie n'a pas empêché le<br />

professeur et son épouse d'être harcelés par la<br />

justice.<br />

En Novembre 2002, la vaccination contre<br />

l’hépatite B est de nouveau remise en cause par<br />

le Dr Marc Girard 9 , expert judiciaire spécialiste<br />

du médicament, qui accuse les autorités françaises<br />

de ne pas avoir pris en compte les effets<br />

secondaires de ce vaccin. Démarrait ainsi une<br />

cascade d'ennuis pour cet honnête médecin<br />

ayant eu la mauvaise idée de ne pas rendre les<br />

conclusions que l'on attendait de lui. En février<br />

2004, le chercheur Loïc Le Ribault 10 , docteur essciences,<br />

inventeur de l'exoscopie et ancien<br />

expert en microanalyse auprès de la Cour<br />

d'Appel de Bordeaux, a été condamné à un an


de prison dont six mois avec sursis, et à 26000€<br />

d’amende et de dommages et intérêts, pour<br />

exercice illégal de la médecine et de la pharmacie.<br />

Le produit incriminé, le G5 (silicium organique),<br />

n'avait pas reçu un très bon accueil des<br />

laboratoires pharmaceutiques. Précisons que le<br />

G5, non agrée en France, l'est pourtant dans le<br />

Commonwealth. En juillet 2004, le médecin<br />

allemand Geerd Hamer 11 est condamné par la<br />

cour d'Appel de Chambéry (Savoie) à 3 ans de<br />

prison ferme pour "escroquerie et complicité<br />

d'exercice illégal de la médecine". Sa "médecine<br />

nouvelle" n'ayant pas l'heur de plaire à ces<br />

messieurs du Conseil de l'Ordre, ni à ceux du<br />

lobbying pharmaceutique.<br />

Pour ne citer que ces quelques cas parmi tant<br />

d'autres......<br />

A côté de ça, Laurent Fabius et Edmond Hervé,<br />

deux des plus tristement célèbres protagonistes<br />

de l'Affaire du sang contaminé, sont respectivement<br />

Président de l'Assemblée Nationale et<br />

Maire de Rennes. Simple détail. Les responsables<br />

du drame de l’amiante, de l’hormone de<br />

croissance contaminée par le prion courent<br />

toujours tout comme dorment tranquilles les<br />

laboratoires pharmaceutiques, prescripteurs de<br />

mort sur ordonnance (Vioxx, Cholstat, Isoméride,<br />

etc.).<br />

Pas un domaine n'échappe à la<br />

karchérisation des français réticents.<br />

Les visites médicales obligatoires se multiplient<br />

à l'école, assorties d'entretiens psychologiques<br />

se déroulant sans la présence des parents, avec<br />

ou sans leur consentement. Bien au contraire,<br />

toute tentative de s'y soustraire entraîne immédiatement<br />

un climat de suspicion et augure<br />

d'ennuis certains. L'école se transforme lentement<br />

mais sûrement en annexe idéale des<br />

Renseignements Généraux. Idéal car incontournable.<br />

En effet, l'instruction à domicile, diabolisée<br />

depuis de nombreuses années a fini par être<br />

purement et simplement interdite. La scolarisation<br />

est obligatoire depuis Mars 2007, et remis<br />

à l'ordre du jour un sévère enseignement civique.<br />

Pas un domaine n'échappe à la karchérisation<br />

12 des français réticents. Des journalistes<br />

13 sont mis sur la sellette parce qu'ils<br />

dénoncent un système liberticide et une justice à<br />

deux vitesses. Qu'à cela ne tienne. On bascule<br />

leurs émissions sur des horaires où l'audimat est<br />

moindre, ou on les vire, tout bonnement. Les<br />

revues Nexus et Pratiques de Santé sont<br />

38<br />

également victimes de représailles. Leur numéro<br />

de Commission Paritaire qui leur permettait de<br />

bénéficier d’un taux de TVA à 2,10 % leur a été<br />

retiré. Leur TVA est donc passée à 19,6 %.<br />

Raison invoquée dans le cas de Nexus : « Il<br />

ressort des pièces versées au dossier, et<br />

notamment des numéros 37 à 43, que cette<br />

publication, en contestant dans de nombreux<br />

articles les acquis positifs de la science, mettant<br />

en doute l’innocuité des vaccins, et partant, le<br />

principe même de la vaccination ou celui des<br />

greffes d’organes, est susceptible, si elle est lue<br />

au premier degré, d’inquiéter les esprits les plus<br />

fragiles et ne présente pas, de ce fait, le<br />

caractère d’intérêt général quant à la diffusion<br />

de la pensée requis par les textes ». Pour ce qui<br />

est de Pratiques de Santé, la Commission<br />

Paritaire ne se donne même plus la peine de<br />

motiver sa décision. Depuis 2000, à deux<br />

reprises, elle a interdit la parution de deux des<br />

magazines appartenant au même groupe, pour<br />

des raisons similaires à celles données pour<br />

Nexus.<br />

Des groupes de musique se voient censurés et<br />

parfois, inculpés d'outrage à la France ou de<br />

racisme anti-français. Des réalisateurs de<br />

renommée internationale sont empêchés de<br />

distribution parce qu'ils osent s'attaquer aux<br />

réseaux pédophiles. Jean-Pierre Mocky en a tout<br />

récemment fait les frais.<br />

De manière générale, le nombre de lois et<br />

décrets interdisant toute critique à l'encontre du<br />

pouvoir en place et toute pratique pouvant<br />

concurrencer les instances dites légitimes, ne<br />

cesse de croître. Ils sont régulièrement votés en<br />

douce pendant les grèves et manifestations<br />

diverses, ces dernières étant bien souvent<br />

volontairement provoquées dans le but de<br />

détourner le français de ce qu'il se passe à<br />

l'Assemblée et au Sénat.<br />

Bref, la liste est longue de brimades diverses et<br />

variées, et tous les moyens sont bons pour nous<br />

laver le cerveau, affaiblir nos organismes et<br />

surtout, pour nous tracer. La biométrie étant<br />

également très.....tendance ! C'est net : un<br />

parfum d'Inquisition plane sur notre beau pays.<br />

Et pas seulement sur lui. Dieu merci les bûchers<br />

n'existent plus, car nous aurions été nombreux à<br />

sentir l'odeur du roussi.<br />

Catherine Signoret<br />

www.e-monsite.fr/ralakaskett


À tous ces fous. Ces inadaptés. Ces rebelles. Ces « faiseurs de<br />

troubles ». Ces metteurs de chevilles rondes dans les trous<br />

carrés. Ceux qui voient les choses différemment. Ils ne<br />

s’adaptent pas aux règles. Et n’ont aucun respect pour le statut<br />

quo. Vous pouvez les encenser, les contredire, les citer,<br />

ne pas les croire, les glorifier ou les endiabler. Mais à peu près la<br />

seule chose que vous ne pouvez faire est de les ignorer. Parce<br />

qu’ils changent les choses, ils inventent,<br />

ils imaginent, ils guérissent, ils explorent, ils créent,<br />

ils inspirent. Ils poussent la race humaine en avant.<br />

Peut-être qu’ils se doivent d’être fous. Comment autrement pourriez-vous<br />

demeurer face à une toile blanche et y voir une œuvre d’art ?<br />

Ou s’asseoir dans le silence et entendre une chanson qui n’a jamais été écrite ?<br />

Ou apercevoir la planète rouge et y voir un laboratoire sur roulette ?<br />

Certains les voient comme des fous, certains les voient comme des génies.<br />

Parce que les gens qui sont suffisamment fous pour croire<br />

qu’ils peuvent changer le monde, sont ceux qui le font.<br />

Mark Twain<br />

39


Notes<br />

1. - http://www.politiquedevie.net/Chasseauxsectes/Hidalgo.htm<br />

http://www.coordiap.com/enq40.htm<br />

En février 2005, la Miviludes a publié un "Guide de l'agent public face aux dérives sectaires , distribué à près de 20 000 fonctionnaires.<br />

Le Guide se garde bien de rappeler les circonstances de la constitution du rapport parlementaire. La liste des 172 mouvements qualifiés<br />

péjorativement de "secte" provenait des Renseignements Généraux. Seulement une vingtaine d'heures ont été consacrées par les<br />

parlementaires à l'audition de témoins. Les sociologues spécialistes du sujet ou les historiens n'ont pas été entendus. Les groupes<br />

incriminés n'ont pas eu droit à un débat contradictoire. La méthode suivie par la commission d'enquête a manqué totalement de<br />

rigueur, pratiquant de grossiers amalgames et commettant de nombreuses erreurs. Par la suite, la liste du rapport parlementaire a<br />

malheureusement été utilisée pour justifier des persécutions abusives de citoyens ordinaires et a été à l'origine de nombreux cas de<br />

discrimination. Au lieu de mettre en garde les associations, les agents de l'Etat et les citoyens pour faire montre de la plus grande<br />

réserve lorsque des croyances et des pratiques religieuses nouvelles mal comprises sont en jeu et de ne pas faire preuve d'intolérance,<br />

de discrimination, ou d'amalgame abusif, le Guide encourage quasi ouvertement la délation fondée sur des rumeurs en s'appuyant sur<br />

un réseau d'associations militantes dont l'histoire a largement prouvé la nocivité.<br />

Sur les sectes, voir ces sites :<br />

http://www.cicns-news.net/la-loi-17.htm . Que dit la Loi et que dit-on d'elle ?<br />

http://prevensectes.com/loi12.htm<br />

Loi no 2001-504 du 12 juin 2001 tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux<br />

droits de l'homme et aux libertés fondamentales.<br />

Depuis, Anne Hidalgo, Première adjointe au Maire de Paris, Daniel Vaillant, ancien Ministre, Député-Maire du 18ème arrondissement et<br />

Xavier Laugaudin, conseiller du 17ème arrondissement, portent plainte contre X pour usurpation de qualité, arguant qu’ils n’étaient<br />

pour rien dans la diffusion de ce document interne, édité par l’ADFI, qui est subventionnée par les fonds publics. En outre, on peut se<br />

demander qui a payé ces milliers de tracts… En tout cas, tout citoyen peut se procurer dans les mairies d'arrondissements, la Carte des<br />

Sectes et Mouvements Spirituels de Paris "signalés par des organismes et associations de lutte contre les sectes".<br />

http://www.v1.paris.fr/BMO/debat/cmdebat20040607/CMDEBAT20040607-19.htm<br />

Voir également : http://www.coordiap.com/Document/NLCAP16_FR.pdf<br />

2. – UNADFI - http://www.unadfi.org/ - lLa Mairie de Paris est un des bailleurs de fonds de l'UNADFI, groupuscule fasciste et<br />

totalitaire dirigé par une certaine Catherine Picard, ex-député trotskiste/franc-maçonne élue autrefois sous l'étiquette du PS et qui a<br />

pour vocation, au nom de l'État Français, de procéder à la chasse aux sectes en France.<br />

Sectes, religions et libertés publiques, de Christian Paturel. Édition La Pensée Universelle 1996.<br />

"La plupart des mouvements "anti-sectes" européens sont des émanations de l'A.F.F. (American Family Fondation). L'A.D.F.I. figure<br />

d'ailleurs fréquemment dans "The Advisor", une publication de l'A.F.F. Cette organisation anti-sectes est composée essentiellement de<br />

psychiatres marginaux : Margaret Singer, Jolly West, John Clark, ...). Au sein de cette structure internationale, les psychiatres occupent<br />

une place de premier plan. Ces derniers sont des spécialistes des contrôles du mental humain, (hypnose, électrochocs, injection de<br />

drogues), des techniques de manipulation des foules, du "deprogramming" qui, par des pratiques diverses et violentes, vise à rétablir la<br />

"santé mentale" des individus concernés.<br />

3 . - Tomás de Torquemada (1420-1498 . Espagne). Dominicain, prieur du couvent de Ségovie renommé pour sa science et sa<br />

dévotion, il fut choisi en 1482 pour prendre la tête de la grande Inquisition espagnole, et conserva cette fonction jusqu'à sa mort.<br />

4. -http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=politique/20040902.OBS6088.html&host=http://permanent.nouvelobs.com/<br />

20 Minutes, éditions du 08/09/2004 : Ça sent le coup de pied de l’âne de Chirac à Sarkozy. Tom Cruise, reçu fin août avec grand fracas<br />

médiatique par le ministre de l’Economie à Bercy, avait écrit en mai à Jacques Chirac pour le rencontrer. Mais le Président n’aurait pas<br />

donné suite, selon l’Elysée. L’accueil de l’acteur par Sarkozy avait choqué, Cruise étant un des plus célèbres membres de l’Eglise de<br />

scientologie, considérée comme une secte par les pouvoirs publics français.<br />

5. – Vaccination - les députés ont adopté en première lecture, le 11 janvier 2007, le projet de réforme de la protection de l’enfance.<br />

Dans ce projet, les députés ont ajouté plusieurs dispositions pour lutter contre les sectes, dont l’une punit de 6 mois de prison et de<br />

3750 € d’amende le fait de s’opposer aux obligations de vaccination des enfants. http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1182<br />

6. – Affaire Bessin : CAEN, 25 jan 2005 (AFP) - Non-lieu pour les parents d'une fillette de 5 ans jamais vaccinée. Le tribunal pour<br />

enfants de Caen a rendu mardi une ordonnance de non-lieu au bénéfice des parents d'une fillette de 5 ans poursuivis pour mauvais<br />

traitements suite à leur refus de la faire vacciner, a-t-on appris auprès de leur avocat. "Nous sommes entièrement satisfaits de ce nonlieu",<br />

a indiqué à l'AFP, Jacques, le père de la fillette. "On ne va pas en rester là, on va demander des dommages et intérêts car nous<br />

avons subi un préjudice", a-t-il ajouté. Le tribunal pour enfants de Caen avait été saisi, il y a près de trois ans, par le procureur de la<br />

République à la demande d'un pédiatre du CHU de Caen qui avait constaté que la petite fille n'avait jamais été vaccinée. Après une<br />

longue série de convocations devant la justice et d'enquêtes de police et des services sociaux, le tribunal pour enfants avait ordonné en<br />

avril 2004 une période d'observation de six mois afin de vérifier l'état de santé de la fillette et ses conditions de vie.<br />

7. – La Loi Kouchner : LOI n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé<br />

Art. L. 1111-4. " Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et<br />

ce consentement peut être retiré à tout moment."<br />

8. – Beljanski :<br />

http://groups.google.com/group/amessi/web/beljanski---une-nouvelle-approche-thrapeutique-ducancer-affaire-galile-du-xxme-sicle<br />

http://www.beljanski.com/<br />

9. – Dr. Girard- http://www.hyperactif.net/images/Conclusion_du_Docteur_Marc_GIRARD.pdf<br />

10. – Loic le Ribault - Site officiel : http://www.loic-le-ribault.com/<br />

11. – Geerd Hamer - Site officiel : http://medecinenouvelle.com/<br />

A lire : La médecine sens dessus dessous. Et si Hamer avait raison ?, de G. Mambretti et J. Séraphin Ed. Amrita<br />

12. -. - Un Kärcher est le nom courant pour désigner un appareil de nettoyage propulsant de l'eau à haute pression ; il s'agit d'une<br />

marque utilisée comme nom commun. Le nettoyeur haute pression (communément appelé "Kärcher") a été inventé dans le courant de<br />

l’année 1950 par Alfred Kärcher qui a connu les high pressure cleaners de l'armée américaine lors de l'occupation de l'Allemagne. Il les<br />

a améliorés en ajoutant de l'eau chaude pour un meilleur résultat de nettoyage. Utilisé par les pouvoirs publics pour “nettoyer les<br />

banlieues” lors des émeutes en 2005.<br />

Euh....je mettrais plutôt : "Nettoyer les banlieues au karcher" est l'expression malheureuse utilisée par les pouvoirs publics qui<br />

provoqua les émeutes de 2005.<br />

12. – Der Spiegel, 5 juillet 2006 : "D'abord courageux, puis bâillonné. L'influence politique menace les médias français: les journalistes<br />

courageux sont harcelés et poursuivis en justice, les rédacteurs en chef rétifs sont virés. – Genestar, rédacteur en chef de Paris Match,<br />

après la publication d’un reportage sur l’épouse de M. Sarkozy - Entre-temps, des cas semblables sont à l'ordre du jour dans le pays de<br />

Voltaire: les politiques persécutent les chaînes de télévision et les maisons d'édition. De courageux journalistes d'investigation sont<br />

40


livrés à la machine judiciaire et doivent ainsi être dissuadés ou bâillonnés par de longs et coûteux procès comme le dit l'écrivain<br />

Ghislaine Ottenheimer, qui l'a appris à ses dépends… (…)… Un rédacteur du "Nouvel Observateur" est ainsi tombé dans le collimateur<br />

de Villepin à cause de son compte-rendu de l'affaire Clearstream, peu ragoûtante et persistante, que l'auteur a sèchement décrite<br />

comme "un complot de paranoïaques". Auparavant, le premier ministre avait également entamé des poursuites judiciaires contre Denis<br />

Robert, ce spécialiste du journalisme d'investigation, le premier à avoir, par ses recherches, réellement déclenché le scandale autour<br />

des prétendus comptes secrets d'importants hommes politiques français. Deux auteurs, qui ont récemment exposé une vision peu<br />

flatteuse du brutal exercice du pouvoir au sommet de l'Etat- le titre: "Règlements de compte pour l'Elysée", doivent également se<br />

présenter devant le tribunal. On peut y ajouter : Ardisson viré de France 2, Faugiel viré de France 3, plusieurs journalistes au ton trop<br />

libre virés ou décalés sur France Inter et sur France Culture.<br />

Exoscopie : méthode d’analyse de l’ancienneté des sables par balayage électronique. Cette méthode est utilisée sur le plan<br />

international dans des domaines comme la recherche géologique, l’océanographie, les pétroles ou la criminalistique. (L’Exoscopie des<br />

Quartz. Ed. Masson 1977.)<br />

41


Chronique de Nasrudin<br />

Ou Grand,père, dis-moi comment on en est arrivé là ?<br />

«Il avait raison, celui qui a dit que l’agriculture est la mère et la nourrice des autres arts- »<br />

Xénophon, historien grec<br />

(430-355 avant J.-C.)<br />

«La bonne politique a le secret de faire mourir de faim ceux qui, en cultivant la terre,<br />

font vivre les autres.»<br />

Voltaire, philosophe français<br />

(1694-1778)<br />

Cet homme là ne payait pas de mine, ou en tout<br />

cas, pas celle taillée en costumes trois pièces<br />

gris souris, convenue entre économistes qui<br />

carburent à la statistique et aux certitudes.<br />

Inclassable comme son longi 1 délavé et ses<br />

origines qui balancent entre l’Egypte et l’Irlande.<br />

Fou du roi sans cour, éminence grise nomade et<br />

sans princes à convaincre, il se trouvait là par<br />

hasard, devant la flambante affiche de Bioseed<br />

Genetic International… La conversation s’orienta<br />

naturellement sur l’entrée sournoise des transgéniques<br />

dans la vie quotidienne indienne.<br />

- « Qui n’a pas entendu parler des transgéniques,<br />

ou organismes génétiquement modifiés ?<br />

Même si dans les coins les plus reculés du<br />

monde, les gens ne savent pas comment ils sont<br />

obtenus ni ce que le sigle OGM signifie exactement,<br />

ils savent pourtant en mesurer les effets<br />

dans leur vie au quotidien : en Inde où les<br />

paysans se suicident en groupes, comme dans la<br />

région cotonnière de Vidarbha 2 , comble de l’ironie<br />

en avalant, pour certains, des pesticides ; au<br />

42<br />

Mexique où le prix de la tortilla s’envole ; en<br />

Irak 3 converti en un gigantesque « live labo »,<br />

envahi par le blé transgénique… Partout, on en<br />

mesure les méfaits. Déjà, des études indépendantes<br />

ou réalisées par Monsanto et volontairement<br />

dissimulées, montrent leurs effets dévastateurs<br />

sur le vivant, des plantes à l’homme,<br />

comme le prouve le taux anormal d’allergies<br />

chez des paysans ayant manipulé du maïs transgénique<br />

4 . Mais tout comme pour le polémique<br />

réchauffement de la planète, il nous faudra<br />

attendre des décennies, avant qu’une assemblée<br />

de doctes scientifiques désigne du doigt le<br />

coupable : l’homme et son inénarrable intelligence…<br />

Pourtant, n’importe quel biologiste,<br />

même le plus médiocre, sait qu’une manipulation<br />

génétique aura toujours des conséquences<br />

imprévisibles. Et n’importe quel paysan sait lire<br />

aux sillons de sa terre et au rythme de ses<br />

moissons, qui s’appauvrissent de plus en plus en<br />

qualité et en quantité, les marques du changement<br />

climatique.<br />

De nombreux spécialistes, qu’ils soient partisans<br />

ou opposants de l’agrobusiness, s’accordent<br />

tous à reconnaître que ce ne sont pas les<br />

OGM qui vont régler la faim dans le monde, car<br />

elle n’est pas causée par un manque de richesses,<br />

sinon par sa mauvaise répartition, déséquilibre<br />

qui en lui-même est un enjeu économique<br />

sur l’échiquier mondial. Ils reconnaissent également<br />

que les OGM ne sont pas un outil écologique.<br />

En effet, ils exigent plus de pesticides que<br />

les cultures traditionnelles intensives. Par<br />

contre, ces pesticides représentent d’énormes<br />

bénéfices pour les multinationales agroalimentaires,<br />

qui les vendent quasi dans le même sac<br />

que leurs semences et graines artificielles. Si le<br />

prix du produit fini peut baisser pour le consommateur,<br />

le paysan, quant à lui, voit augmenter<br />

les coûts de production et sa dépendance vis-à-


vis du marché des semences commerciales<br />

programmées, l’enfonce dans un surendettement<br />

inexorable, une ruine certaine et un<br />

suicide probable.<br />

Entre le risque écologique et le principe de<br />

précaution, le niveau de dangerosité, la répression<br />

sécuritaire, la déviance liberticide et le<br />

populisme responsable, qui n’a rien du clinquant<br />

des guinguettes d’antan, bref ce jargon chic qui<br />

blanchit le vocabulaire du paradigme occidental<br />

de toute culpabilité hégémonique, la peur de<br />

lendemains mis en gerbe moissonne ce que nous<br />

avons démocratiquement semé. Et une fois de<br />

plus, nous voilà, ombres pétrifiées, à crier à<br />

l’hallali et à chercher dans le comment, la<br />

solution qui nous conviendra le mieux. A nous,<br />

bien évidemment… Le comment ayant toujours<br />

une réponse construite au fil de la raison, c’est<br />

sans doute pour cela que nous lui préférons<br />

aussi le pourquoi, qui, lui, oblige à la remise en<br />

cause… Car enfin, le racket en col blanc de<br />

Monsanto, Cargill, Dow Chemicals, aussi ignoble<br />

nous semble-t-il, arrange fort bien nos petites<br />

affaires de consommateurs informés.<br />

Cependant, on peut voir les choses sous un<br />

angle différent. L’agrobusiness, les Monsanto et<br />

compagnie sont les Christophe Colomb du<br />

XXI ème siècle… Cet Amiral de la Mer Océane<br />

partit avec trois caravelles, non seulement pour<br />

conquérir de nouveaux territoires, mais surtout<br />

pour créer de nouveaux marchés, avec l’appui<br />

financier du roi d’Espagne et de quelques gros<br />

banquiers. Il n’y allait pas dans un but humaniste<br />

ou culturel. Le but de ces hommes,<br />

commerçants et capitalistes du XV ème siècle,<br />

était de trouver de nouvelles ressources - de<br />

l’or, des pierres et des métaux précieux, des<br />

terres, des épices… bref, tout ce qui était<br />

susceptible de faire du bénéfice… En contrepartie,<br />

ils exportèrent la syphilis, le christianisme<br />

et l’évangélisation. Coloniser ces territoires<br />

était aussi un moyen d’inoculer le paradigme de<br />

l’époque, celui du plus fort, de trouver des<br />

esclaves, une main d’œuvre gratuite, et de<br />

revenir avec des richesses incroyables, qui ont<br />

permis à l’Europe de se construire et de devenir<br />

ce qu’elle est aujourd’hui.<br />

Tout cela ne s’invente pas, mais se pense<br />

dans une stratégie<br />

Chaque époque à son colonialisme. Actuellement,<br />

l’urgence est à la création de nouveaux<br />

marchés. Les firmes agroalimentaires qui font du<br />

transgénique 5 , sont exactement les mêmes que<br />

43<br />

celles qui font aussi de la recherche pharmaceutique.<br />

Le transgénique n’est pas fait pour<br />

nourrir les gens, sinon pour créer une nouvelle<br />

dépendance des outils agricoles de production,<br />

exactement comme les médicaments qui en<br />

provoquant des effets iatrogéniques, permettent<br />

de redynamiser sans arrêt le marché de la<br />

santé, ou plutôt celui de la maladie. Tout cela ne<br />

s’invente pas, mais se pense dans une stratégie…<br />

surtout quand on sait que ces quelques<br />

multinationales disposent d’un budget nettement<br />

supérieur à celui de certains pays. Ce sont elles<br />

qui dirigent dans l’ombre les Etats et non pas<br />

ces présidents, aussi démocratiquement élus<br />

soient-ils. Aujourd’hui, la santé est une industrie.<br />

Il est de première importance de créer des<br />

marchés de maladies, de manière à ce qu’il y ait<br />

constamment des besoins médicaux et des<br />

médicaments qui y répondent. Le transgénique<br />

n’est pas seulement lié à l’alimentaire. Je dirais<br />

même qu’il en est très loin. Si les aliments<br />

transgéniques provoquent des mutations génétiques,<br />

et ils en provoqueront – c’est d’une évidence<br />

biologique -, cela causera de nouvelles<br />

maladies et par conséquent, un nouveau commerce.<br />

Aujourd’hui, on n’exporte plus le christianisme,<br />

sinon une idéologie de consommation : le<br />

libre marché.<br />

Que l’on soit pour ou contre, n’a aucune importance…<br />

Le paysan qui accepte les semences<br />

transgéniques, devient complètement dépendant<br />

de la firme qui les lui fournit. Il doit même lui<br />

acheter les pesticides qui vont avec et il participe<br />

à la subtile extension de ce type de culture,<br />

puisque l’on ne peut pas contrôler, par exemple,<br />

la pollinisation ou les vents… La terre est devenue<br />

un espace locatif. Que tu utilises ou non des<br />

transgéniques, elle est en voie globale de<br />

stérilisation. Les OGM, c’est la pilule contraceptive<br />

de la terre. On interdit l’enfantement des<br />

plantes, exactement comme on l’a fait pour la<br />

femme, sur sa demande et avec son approbation.<br />

On destine les OGM premièrement aux<br />

pays pauvres… Par bonté d’âme ? Il ne faut pas<br />

rêver… Ces pays du tiers monde vont disposer,<br />

en apparence et tout du moins au début, de plus<br />

de nourriture, les cultures traditionnelles n’ayant<br />

pas un rendement suffisant pour nourrir des<br />

populations qui ne cessent de croître. Et si on<br />

se retrouve dans la situation d’un pays qui refuse<br />

les semences transgéniques, il suffit d’introduire<br />

un parasite pour éradiquer les plantes<br />

sauvages et venir gentiment après, en lui<br />

disant : « tu vois, si tu nous avais écouté et<br />

accepté les transgéniques, tu n’aurais jamais eu


ce problème. Tu aurais pu lutter contre cet<br />

insecte, car nos semences sont justement<br />

“vaccinées” contre ce parasite… ». Si tu détiens<br />

le maïs en Amérique Latine ou le riz en Asie… tu<br />

contrôles ces pays…<br />

Les OGM, c’est la pilule<br />

contraceptive de la terre.<br />

Avec la pilule contraceptive, les gens font moins<br />

d’enfants et on contrôle la démographie. Avec<br />

les OGM, on stérilise lentement la terre. La<br />

totale. Il suffit d’y ajouter la création fictive de<br />

foyers de guerres bien réelles et géopolitiquement<br />

correctes, que l’on provoque en alimentant<br />

des dissensions entre groupes ethniques ou<br />

religieux… et on empêche le développement de<br />

tel ou tel pays et dans tous les cas, on les oblige<br />

à se développer comme les décideurs décident.<br />

Cela permet d’installer des usines délocalisées.<br />

Cela permet de breveter l’eau et les plantes, qui<br />

pourtant sont le bien commun de l’humanité et<br />

d’en attribuer la propriété exclusive à celui qui a<br />

la capacité de les modifier génétiquement ou de<br />

les transformer en médicaments ou en herbicides,<br />

évidemment pour le bien de tous.<br />

Plutôt que de coloniser les peuples par la guerre<br />

pour imposer ce nouveau patriotisme hégémonique,<br />

l’agrobusiness et ses multinationales les<br />

colonisent par le ventre. Certes, tu seras mexicain<br />

ou européen, de gauche ou de droite. Mais<br />

tu seras surtout avant tout un patriote de<br />

Monsanto. On s’en fout qu’idéologiquement tu<br />

veuilles te croire ceci ou cela, puisque ce que tu<br />

manges, ce que tu bois, ce que tu consommes<br />

et même ce que tu penses, c’est moi qui le<br />

décide à 95%. La règle est extrêmement simple.<br />

Bon nombre de pays ne disposent pas des fonds<br />

nécessaires ni pour “faire du transgénique” ni<br />

pour “faire du médicament”. Par contre, ils<br />

possèdent une tradition médicale et une phytothérapie<br />

très efficaces. Il faut donc leur interdire<br />

de pratiquer une médecine locale traditionnelle,<br />

car si on les laisse utiliser et exploiter leurs propres<br />

richesses, ils vont devenir de plus en plus<br />

indépendants et s’ils le deviennent à 50%, c’est<br />

fini… je ne les contrôle plus. Il faut donc les en<br />

empêcher et quoi de mieux que de les rendre<br />

dépendants d’un contrat, d’un brevet ou d’une<br />

patente ?! Je leur envoie donc des gens sincères<br />

- j’aime le croire encore, ethnobotanistes, biologistes,<br />

anthropologues, etc… qui vont étudier<br />

toujours aussi sincèrement la faune et la flore<br />

dudit pays et me permettre de contrôler lentement<br />

et silencieusement sa connaissance empirique<br />

et culturelle. Puis, je fabrique un produit<br />

44<br />

qui lui sera vendu sous étiquette, bien entendu à<br />

mon nom et en partenariat … exclusif !<br />

Il n’y a pas de place<br />

pour tout le monde pour être riche<br />

Toutes ces multinationales sont mues par un<br />

seul intérêt : il n’y a pas de place pour tout le<br />

monde pour être riche et jouir du même bien<br />

être et il est important de contrôler tous les<br />

pays, nouveaux venus dans cette course, de<br />

manière qu’il y ait toujours une minorité qui en<br />

bénéficie et une majorité qui en jouit de façon<br />

moindre et inégale. Si on contrôle les pays à<br />

partir du basique, comme le sont l’eau, l’alimentation<br />

et la santé, sans parler du contrôle éventuel<br />

du climat en provoquant orages, inondations<br />

et autres catastrophes, on empêchera<br />

ces pays là de se développer plus qu’il ne faut.<br />

Même si le bien être de la minorité s’en trouve<br />

menacé dans sa qualité, le paradigme subsistera<br />

: il y aura toujours un petit 5% qui détiendra<br />

l’ensemble des richesses face un gros 95%,<br />

qui en dépendra. Le paradigme de tous ces<br />

Dupont et Aventis, c’est l’adaptation constante<br />

aux besoins et aux réalités des pays et de leurs<br />

peuples. C’est un extraordinaire système en<br />

pieuvre, qui travaille dans toutes les directions<br />

scientifiques. Ce qui est important de comprendre,<br />

c’est que cela répond exactement au même<br />

concept que la pilule contraceptive. Si une<br />

femme a des enfants, la famille reste la base du<br />

noyau social et la femme ne peut pas travailler.<br />

Mais si on peut contrôler la natalité, elle fera<br />

moins d’enfants. La famille éclatera et l’on aura<br />

un “potentiel de bras” plus élevé pour participer<br />

à la productivité globale. Il y a à peine trente<br />

ans, quand la femme ne travaillait pas, la famille<br />

vivait mieux. Aujourd’hui, plus personne ne s’en<br />

sort, même quand les deux parents travaillent.<br />

On leur a même inventé le crédit. Quand tu<br />

comptes tes sous au centime près, quand tu<br />

passes des heures dans les transports et ce qui<br />

te reste devant la télévision, tu ne penses plus.<br />

Tu deviens un mutant ce que nous sommes<br />

aujourd´hui.<br />

Ce subtil contrôle ne répond ni à une lutte idéologique<br />

et encore moins à une lutte religieuse,<br />

sinon au besoin d’une minorité très riche de<br />

protéger ses acquis et pour ce faire, d’empêcher<br />

les pays montants de devenir autonomes,<br />

comme l’annonçait déjà David Rockfeller, en<br />

septembre 1994, « la présente fenêtre d'opportunité,<br />

durant laquelle un ordre mondial pacifique<br />

et interdépendant peut-être construit, ne<br />

sera pas ouverte pour très longtemps. Nous


sommes à l'orée d'une transformation globale.<br />

Tout ce dont nous avons besoin est une crise<br />

majeure appropriée, et les nations accepteront le<br />

Nouvel Ordre Mondial." Les Monsanto & Co ne<br />

pensent pas au futur. Ils s’en foutent. Ils pensent<br />

aux bénéfices immédiats. Ils ne pensent pas<br />

que leurs enfants en souffriront demain. Mais je<br />

doute fort que les enfants de Cargill et Unilever<br />

mangent des transgéniques et vivent dans des<br />

banlieues surpeuplées. Non… ils boivent la<br />

meilleure eau, mangent bio et respirent l’air d’un<br />

parc “naturel”. Cela durera le temps que cela<br />

durera. Car ce que l’homme détruit aujourd’hui,<br />

il n’est pas et ne sera jamais capable de le<br />

reconstruire. Ayant réduit la planète à une peau<br />

de chagrin, il créera des cités artificielles et la<br />

nature y sera un luxe. Une élite voyagera dans<br />

l’espace vers d’autres paradis qu’elle se sera<br />

inventée et la majorité restera sur la terre,<br />

transformée en poubelles. Blade Runner vs Mad<br />

Max…<br />

Ajoute à ce lamentable panorama, le ressentiment<br />

des pays du tiers monde, en voie de<br />

développement comme l’on dit toujours hypocritement.<br />

Tu sais que si ce n’est pas toi qui les<br />

saignes à blanc, c’est eux qui le feront. C’est la<br />

règle du jeu des hommes et je ne sais pas si<br />

c’est possible autrement. Imagine, si demain<br />

l’Angleterre ou la France étaient islamistes ou<br />

Une pub pour les semences transgéniques en Inde<br />

45<br />

envahies par l’Afrique… Ils feraient payer très<br />

cher aux Blancs tout ce qu’ils ont fait. Somme<br />

toute, les dirigeants des Big Pharma ou des Shell<br />

et Ciba-Ceigy n’ont pas une vision si perverse<br />

que cela. Car enfin, cessons d’être hypocrite ! Il<br />

n’y a pas assez d’amour en l’homme pour être<br />

réellement coopératif. Son discours est plutôt du<br />

genre : “Je veux une place au soleil et comme il<br />

n’y en a pas beaucoup, je veux la prendre et<br />

l’assurer avant qu’un autre me la pique… Je<br />

préfère être le premier plutôt que le dernier”…<br />

Imagine ce qui se passerait si demain, au lieu<br />

d’être totalitaire et hégémonique, le Blanc<br />

devenait esclave !!!! Pas de meilleur exemple à<br />

l’heure actuelle qu’un certain islam. Là où il<br />

s’implante, il transforme les gens en esclaves et<br />

si demain un pouvoir similaire s’installait en<br />

Europe… bien des gens regretteraient que ces<br />

multinationales qui nous dirigent aujourd’hui,<br />

n’aient pas su ou osé être encore plus durs et<br />

liberticides qu’ils ne le sont…<br />

En outre, on les critique… mais personne ne<br />

veut donner la main à son voisin, à celui qui a<br />

moins. Si demain, en France, il n’y avait plus<br />

que dix pains pour cent personnes, il se<br />

passerait exactement la même chose que durant<br />

la seconde guerre mondiale. Le plus chien tuerait<br />

le plus débile. Vu sous cet angle, il est bien<br />

difficile de parler de conspiration. D’un côté les<br />

gens<br />

ne


veulent ni guerres ni conflits, mais de l’autre, ils<br />

ne veulent rien partager. D’un côté, ils veulent<br />

que tout un chacun puisse avoir accès à la<br />

démocratie, ce qui signifie aussi acquérir des<br />

biens, mais de l’autre ils ne veulent pas cesser<br />

de s’enrichir. "Tout ce que j’ai acquis en dix ou<br />

vingt cinq ans en bossant comme un con… et<br />

maintenant, ils viennent me dire que je suis<br />

obligé de le diviser en trois, de me freiner… tout<br />

cela pour que des roumains ou des lituaniens<br />

puissent aussi en profiter individuellement et<br />

grandir comme nation au sein de l’Europe ?!”<br />

Mais que disent les peuples et les individus,<br />

sinon que "moi, du moment que je puisse<br />

m’offrir la dernière bagnole ou m’acheter ma<br />

maison… je veux bien donner un chèque pour<br />

aider les gens du Sahel ou de n’importe où… Je<br />

veux bien tout ce que tu veux, mais ce que je ne<br />

veux surtout pas, c’est qu’ils soient à ma porte…<br />

qu’ils arrivent en "patera" et viennent me dire<br />

"voilà, tu as une grande maison de je ne sais<br />

pas combien de mètres carrés où peuvent loger<br />

cinq familles de chez moi…" Personne ne veut<br />

cela, ni les gens de gauche ni les gens de droite.<br />

L’humanité est perverse. D’un côté elle critique<br />

ceux qui font tout, plus ou moins bien, pour que<br />

cela n’arrive pas et de l’autre, nous sommes<br />

tous amoureux des droits de l’homme, de l’esprit<br />

humanitaire et des idées humanistes soi-disant<br />

de gauche. Et on dit à la droite qui incarne la<br />

pensée hégémonique : "s’il vous plait, chassez<br />

ces gens là et faites tout pour qu’ils ne viennent<br />

pas tirer nos sonnettes…" La gauche européenne<br />

a toujours eu le génie de démontrer qu’elle ne<br />

pouvait rien faire pour l’homme, faute de<br />

discipline et de cohésion. La droite ne demande<br />

l’avis à personne.<br />

A l’époque de Christophe Colomb, il y avait des<br />

problèmes tellement graves en Europe, qu’il<br />

fallait inventer d’autres solutions. On a trouvé le<br />

colonialisme qui a permis la naissance d’une<br />

société occidentale de bien-être en exploitant et<br />

en "génocidant" des civilisations entières.<br />

Aujourd’hui c’est très tendance d’avoir un<br />

discours humaniste. Mais qui est prêt à enlever<br />

son doigt de la souris ? On la considère comme<br />

un acquis immuable et on a accepté de se<br />

laisser programmer. Mais si demain, on interdisait<br />

les ordinateurs et les téléphones portables,<br />

si on disait aux gens : il faut économiser le<br />

pétrole, donc finies, les voitures… vous allez tous<br />

rouler en bicyclette ; finis les avions… car au<br />

fond, il n’y a pas nécessiter de voyager pour<br />

prendre des vacances… Il faut économiser l’eau,<br />

finies les piscines et les arrosages de pelouse ou<br />

46<br />

de golfs… Qui l’accepterait ? Personne… Alors, il<br />

faut bien qu’il y ait des gens qui pensent à<br />

satisfaire la demande et à fournir ce qui est<br />

nécessaire, avec tout ce que cela implique. Cela<br />

signifie aussi que ces multinationales acceptent<br />

d’être l’ennemi Numéro I. Ils représentent le<br />

fantasme le plus profond de la majorité des<br />

gens. Un banquier du FMI ou de la banque<br />

mondiale te dirait : "Nous avons accepté d’être<br />

considérés comme des "bêtes du Gévaudan" 6 .<br />

Cependant, nous sommes les meilleurs garants<br />

et protecteurs du moral des sociétés de consommation.<br />

Ce n’est pas la religion ou le changement<br />

de climat qui sont porteurs du changement<br />

improbable de la majorité, sinon le fait qu’il n’y<br />

ait plus de pétrole, plus d’avions, d’ordinateurs,<br />

de voitures et une pénurie de biens de consommation<br />

dans le quotidien. Cela n’a strictement<br />

rien à voir avec l’idéologie. Quand tu comprends<br />

cela, si tu es le président d’une multinationale,<br />

tu sais que personne ne retournera jamais de<br />

lui-même à une vie de type "Amish". Et si<br />

personne ne veut le devenir, nous sommes obligés<br />

de recourir à de fausses guerres fratricides,<br />

au chantage, à l’espionnage, à la gestion de la<br />

faim pour te permettre justement d’avoir la vie<br />

que tu as : une télé, une chaîne hi fi, un frigo,<br />

un micro-ondes, un MP3, un ordinateur, une<br />

voiture, des satellites, des trains à haute<br />

vitesse, etc…"<br />

Il y a une dichotomie totale entre ce que la<br />

majorité des gens pense et ce qu’elle vit.<br />

Beaucoup vivent et consomment et ne comprennent<br />

pas que leur façon de vivre est de la<br />

pensée hégémonique pure… Chaque matin,<br />

quand un type met la clef dans sa bagnole, il fait<br />

un acte hégémonique pur, parce que sa voiture<br />

et tout le concept qu’il y a autour, a une<br />

implication sur le contrôle de l’Afrique ou d´un<br />

autre pays. De la même façon, tout le monde<br />

veut manger du poulet ou des patates biologiques,<br />

mais peu nombreux sont ceux qui veulent<br />

travailler la terre… beaucoup trop de peine et de<br />

boulot. Qui sont les premières personnes qui ont<br />

voulu du pesticide ? Les consommateurs… Ce<br />

sont les premiers à avoir détruit la terre.<br />

Aujourd´hui le citadin qui regarde le paysan, le<br />

dernier de nos Mohicans, lui dit : "Mais pourquoi<br />

t’es pas écologique ? " Et le paysan de lui<br />

répondre : "mais viens donc à ma place, viens<br />

donc faire ce que je fais tous les jours, accepter<br />

de perdre ma récolte à cause d’un parasite ou<br />

d’un coup de gel… Alors si quelqu’un me propose<br />

des semences qui résistent à ce parasite, au gel<br />

et à tout ce qui peut détruire une récolte et le


labeur d’une année, sans parler des pertes<br />

d’argent, des impôts injustifiés et des outrageuses<br />

commissions des intermédiaires… bien<br />

sûr que je vais accepter et prendre du Round Up<br />

et des semences transgéniques. De toute façon,<br />

si le produit vient à manquer dans vos assiettes,<br />

vous les citadins consommateurs, vous allez<br />

tous gueuler au scandale ! Au lieu de vous<br />

poser autant de questions si l’homme descend<br />

ou non du singe, vous feriez mieux de chercher<br />

qui vous nourrit, comment et à quel prix. Bref, à<br />

quelle sauce, vous êtes mangés… Nous sommes<br />

une race en voie d’extinction, de moins en moins<br />

chaque année et tout le monde s’en contrefout,<br />

mais pourtant vous êtes de plus en plus nombreux<br />

à becqueter…" La défense de nos paysans<br />

devrait être le premier article de nos fallacieuses<br />

chartes écologiques…<br />

Il y a donc une profonde dichotomie entre la<br />

prise de conscience politique, philosophique,<br />

humaine et individuelle qui guide les choix d’une<br />

vie, et celle qui fait d’un individu, le consommateur<br />

d’un paradigme auquel il collabore pleinement.<br />

Les gens votent sur des concepts<br />

d’émotion et non sur des projets économiques<br />

sensés et fiables. Ils votent toujours pour<br />

quelqu’un qui leur promet tout, sauf l’obligation<br />

de faire des sacrifices pour que tout le monde ait<br />

le minimum, pour que les richesses soient partagées.<br />

Et la personne qui leur promet monts et<br />

merveilles, ne fait rien d’autre qu’entretenir<br />

cette ambiguïté. Nous ne sommes pas victimes<br />

du système, mais collaborateurs…<br />

Si un môme me demandait : « dis, grand-père,<br />

comment en est-on arrivé là ? »… Voilà ce que<br />

je lui expliquerais. Personne ne veut perdre ce<br />

47<br />

qu’il a acquis. Personne ne veut le partager. "Si<br />

la totalité est décidée à partager, alors peut-être<br />

je le ferais aussi. Mais comme la majorité brille<br />

toujours par son absence, je ne le fais pas. Au<br />

contraire, je cadenasse encore plus toutes les<br />

issues pour que personne ne vienne m’emmeder."<br />

C’est tout le problème des luttes politiques.<br />

Si tout le monde descendait dans la rue, aucun<br />

Etat ne ferait faire aux hommes de qu’ils ne<br />

veulent pas. Mais tout le monde a de bonnes<br />

raison pour ne pas faire, ou faire ce qu’il veut ou<br />

ce qu’il pense et les pauvres fous qui descendent<br />

dans la rue, finissent toujours par se retrouver<br />

en tôle ou alignés contre un mur pour être<br />

fusillés. La totalité est un fantasme et justifie la<br />

nécessité de l’Etat, pour nous protéger de cette<br />

dichotomie qui nous plonge dans l’incohérence.<br />

L’Etat, c’est le père, les feux rouges et les feux<br />

verts, la paire de menottes, les sens interdits et<br />

ceux qui ne le sont pas, mensonges, trahisons,<br />

dénonciations. L’Etat, c’est Papa, « s’il te plait,<br />

oblige moi à être et à faire ! Je suis vachement<br />

plus tranquille quand j’obéis. » La liberté est la<br />

plus grande parano de l’homme. Personne ne<br />

veut jamais aborder cette réalité !<br />

Et la terre est malade comme l’humanité est<br />

malade. Mais ce n’est qu’une étape. Demain, il y<br />

aura une autre arche de Noé et elle ira sur la<br />

lune ou plus loin, laissant derrière elle une<br />

humanité-poubelle, en rêvant de conquérir de<br />

nouvelles Amériques spatiales et coloniser des<br />

espaces soi-disant vides et neutres.<br />

Patrick’s O’Nolan<br />

Katiouchka O’Nolan


Notes<br />

1. – Longi : pièce de tissu que les indiens s’enroulent autour de la taille.<br />

2. – Depuis 2001, 8.900 paysans endettés se seraient suicidés après une sécheresse ou une chute des prix, dont 980 dans le seul<br />

Etat du Maharashtra, dans l’ouest de l’Inde dont 600 à Vidarbha. de juin 2005 à juin 2006.<br />

Le coton Bt représente d’ores et déjà 1,25 millions d’hectares de l’ensemble des surfaces consacrées à la Culture connière en Inde.<br />

Sharad Pawar, ministre indien de l’Agriculture, parle d’une «catastrophe biologique» imminente*, car la diffusion du coton transgénique<br />

est devenue quasi incontrôlable. Les semences de la société Monsanto s’échangent sous le manteau, certaines sont croisées avec des<br />

variétés locales. On promet un rendement plus élevé et une réduction de la consommation de pesticides. Ces fausses promesses<br />

trouvent un écho parmi les paysans, dont le revenu est lourdement grevé par les sommes importantes déboursées pour l’achat de<br />

pesticides, qu’ils sont obligés d’utiliser en quantité croissante. Sans compter que le cours du coton reste très bas. Acculés, nombreux<br />

sont les paysans prêts à tout pour accroître leurs récoltes.<br />

Le coton Bt est un coton transgénique rendu résistant à la noctuelle de la tomate grâce à l’introduction d’un gène de Bacillus<br />

thuringiensis (Bt).<br />

* checkbiotech.org: lllegal seeds overtake India's cotton fields, K.S. Jayaraman, 23 novembre 2004.<br />

Le coût de production d’une acre de coton Bt (environ 0,4 hectare) est de 3800 roupies, contre 1800 pour une acre de coton<br />

traditionnel. Le premier chiffre est basé sur une réduction de 60 % de la consommation de pesticides. Mais, selon les paysans de la<br />

région de Vidarbha le coton Bt nécessite en fait la même quantité de pesticides que les autres varié.<br />

www.swissaid.ch/global/PDF/unsere_themen/gentech_policy_f.pdf<br />

Et cela continue… Nagpur-19 th March, 2007<br />

Six more suicides reported on the eve farmer’s new year known as “gudi padwa” - i.e.18th March., 2007 - taking toll to 56 in this<br />

month of march as earlier in feb.88 and Jan. 70 farm suicides reported taking total toll to 216/ 2007, which all most double in<br />

comparison same period in 2006 this followed by the more than 1400 farm suicides in year 2006 as per govt. of Maharashtra official<br />

figure.- http://andolan.blogspot.com/<br />

Liste des OGM dans nos assiettes<br />

http://www.greenpeace.org/raw/content/france/press/reports/guide-ogm-greenpeace-2006-2.pdf<br />

3. - L’Irak et les semences de la démocratie, de Washington par F. W. Engdahl, Allemagne : «Nous sommes en Irak pour y répandre les<br />

semences de la démocratie de façon à ce qu’elles y prospèrent et se propagent dans toute la région où règne l’autoritarisme.» (George<br />

Bush) - Lorsque George W. Bush parla des «semences de la démocratie», peu nombreux sont ceux qui ont pensé aux semences de<br />

Monsanto. A la suite de l’occupation de l’Irak par les Etats-Unis en mars 2003, la vie économique et politique de ce pays a changé<br />

radicalement. L’Irak est tombé sous le contrôle économique absolu de l’occupant…. L’Irak devenait un gigantesque laboratoire pour le<br />

développement d’aliments sous le contrôle de géants des semences transgéniques et de la chimie comme Monsanto, DuPont et Dow<br />

Chemicals. Après la guerre de 1991 et les dévastations, les paysans s’étaient souvent adressés à leur ministère de l’Agriculture pour<br />

obtenir de nouvelles semences. C’est dans cette brèche que Bremer s’insinua pour déterminer l’avenir de l’approvisionnement<br />

alimentaire irakien. - http://www.horizons-et-debats.ch/32/32_12.htm<br />

Le programme agricole Texas E & M se qualifie de "chef de file mondialement reconnu en matière d’application des biotechnologies",<br />

c’est-à-dire en matière d’OGM. Ses nouvelles semences s’accompagnent de nouveaux produits chimiques - pesticides, herbicides,<br />

fongicides -qui sont tous vendus aux Irakiens par Monsanto, Cargill et Dow Chemicals. Selon un rapport publié par le Business Journal<br />

of Phoenix, Arizona, "une société agroalimentaire d’Arizona fournit aux cultivateurs irakiens des semences de blé afin d’accroître la<br />

production indigène de nourriture." Cette firme s’appelle World Wide Wheat Company (WWWC) et, en partenariat avec trois universités<br />

dont Texas A & M, elle "fournit 1.000 livres de semences de blé destinées aux paysans irakiens du nord de Bagdad."<br />

4. - Ultrastructural Morphometrical and Immunocytochemical Analyses of Hepatocyte Nuclei from Mice Fed on Genetically Modified<br />

Soybean, Manuela Malatesta, Chiara Caporaloni, Stefano Gavaudan, Marco B.L. Rocchi, Sonja Serafini,Cinzia Tiberi and Giancarlo<br />

Gazzanelli, Cell Struct. Funct., Vol. 27, 173-180 (2002) .<br />

• Chiter, A., Forbes, J.M. and Blair, G.E. 2000. DNA stability in plant tissues: implications for the possible transfer of genes<br />

from genetically modified food. FEBS Lett., 481: 164-168.<br />

• Edwards, H.M., Douglas, M.W., Parsons, C.M., and Baker, D.H. 2000. Protein and energy evaluation of soybean meals<br />

processed from genetically modified high-protein soybeans. Poult. Sci., 79: 525-527.<br />

• Ewen, S.W. and Pustzai, A. 1999. Effects of diets containing genetically modified potatoes expressing Galanthus nivalis lecitin<br />

on rat small intestine. Lancet, 354: 1353-1354.<br />

• En novembre 2005, des chercheurs australiens publiaient un article dans une revue scientifique (Vanessa Prescott et al.,<br />

Journal of Agriculture and Food Chemistry, 2005, p. 9023) expliquant que le transfert d'un gène exprimant une protéine à<br />

effet insecticide d'un haricot vers un pois avait suscité des problèmes inattendus : chez les souris nourries du pois<br />

transgénique, les chercheurs du Csiro (l'équivalent australien du CNRS français) ont constaté la production d'anticorps, qui<br />

sont des marqueurs d'une réaction allergénique. L'affaire, qui a fait les gros titres de la presse australienne et anglaise, a<br />

conduit le Csiro à arrêter le développement de ce pois transgénique, tandis que le ministre de l'agriculture de l'Etat<br />

d'Australie de l'Ouest.<br />

• En Norvège, Terje Traavik, directeur scientifique de l'Institut d'écologie génétique de l'université de Tromsö, vient de publier<br />

une étude dans European Food Research and Technology (janvier 2006, p. 185) : il montre qu'un élément des constructions<br />

génétiques utilisées pour modifier une plante, le promoteur 35S CaMV, peut susciter l'expression de gènes dans des cellules<br />

humaines en culture.<br />

5. –- Aujourd'hui, dix firmes contrôlent 32% du marché des semences commercialisées – marché évalué à 23 milliards de dollars. Ces<br />

mêmes dix firmes contrôlent 100% du marché des semences génétiquement modifiées. Elles dominent également le commerce mondial<br />

des produits agrochimiques et des pesticides.<br />

http://ultraliberalisme.online.fr/TerrorismeAlimentaire.htm<br />

Quelques grandes firmes : Monsanto, Aventis, Dupont, Dow Chemicals, Cargill, Unilever, Ciba-Geigy, Shell, Syngenta, BioSeed Genetic<br />

International…<br />

Marques appartenant à Monsanto :<br />

Bollgard Evento 231, Bullet, Butachlor, Can’Kao, Celebrex, Cereon Genomics, Emergent Genetics, Equal, Field Master, Harness,<br />

Lambast, Lariat, Lasso, Machete, Micro-Tech, Mivida Misura, Monsanto, Nerbatak, Partner, Pelous’Net, Posilac, r-BGH, r-BST, Roso’Net,<br />

Round up ready cotton, Round up ready Soybean, Roundup, Searle, Seminis, Surface Blend, TransSorb, YieldGard,<br />

48


Liste de filiales de Monsanto :<br />

Agracetus(Etats-Unis) détenue à 100% - Asgrow Agronomics(Etats-Unis) détenue à 100% - Calgene (Etats-Unis) détenue à 100% -<br />

Dekalb Genetics Corp.(Etats-Unis) détenue à 100% - Delta & Pine Land Co.(Etats-Unis) - EID Parry (Inde) détenue à 100% -<br />

Maharashtra Hybrid Co. (Inde) détenue à 100% - Paymaster Technology (Etats-Unis) détenue à 100% - Rallis (Inde) détenue à 100%<br />

- Sementes Agroceres (Brésil) détenue à 100% - Seminis Inc. (Etats-Unis) détenue à 100% - Water Health International.<br />

Liste incomplète des espèces manipulées génétiquement en expérimentation dans le monde entre 1986 et 2001 : Canne à<br />

sucre, Haricot, Escargot, crevette, Huitre, Levures de bière, ferments lactiques, Manioc, Cacao, Canola/napus, Betterave, Cresson,<br />

Agrostide rampant, Chou, Noix, Canola/rapa, Cantaloup, Amelenchier laevis, Chou-fleur, Ananas, Orge, Coton, Courge, Arabidopis<br />

thaliana, Chrysanthème, Papaye, Maïs, Lin, Asperge, Concombre, Patate douce, Melon, Luzerne, Aubergine, Pomme de terre, Oeillet,<br />

Melon, Blé, Fraise, Pétunia, Soja, Riz, Belladone, Gerbera, Pois, Tabac, Ravenelle, Petits pois, Pomme de terre, Tournesol, Glaïeul,<br />

Poivron, Tomate, Broccoli, Kiwi, Pomme, Cacahuète, Laitue, Prune, Canne à sucre, Lupin, Raisin, Canneberge, Moutarde br., Noix du<br />

Brésil, Endive, Eucalyptus, Hévéa, Bouleau, Tremble, Sapin, Peuplier (24 espèces d'arbres actuellement génétiquement modifiées sur<br />

116 sites. Source WWF) Carotte, Moutarde ind., Sorbier, Café, Chicorée, Sorgho, Myrtille, Trèfle, Cochon, Souris (des centaines de<br />

lignées), saumon, lapin, Carpe, Silure, Medaka, Loche, Chèvre, Taureau, ver à soie, mouche, ver de farine, lapin, champignon<br />

6. – Bête du Gévaudan : http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%AAte_du_G%C3%A9vaudan<br />

http://www.thesaumag.fr/article.php?sid=71<br />

49


Les Chevaliers de bonne fortune<br />

Mon Bon Cousin,<br />

Soudain me vient l’envie de prendre de tes nouvelles.<br />

Je te sais immobile ou peu s’en faut tel un homme mâtiné de chêne, enraciné à l’orée du bois juste après le<br />

village.<br />

Je te sais scrutant le large, aux aguets, dans l’attente d’un navire chargé de rêves.<br />

Je te sais ruminant tes souvenirs, ressassant ton enfance quand tu criais sur la lande tes envies de voyages.<br />

Est ce la peur du partir, est ce de la paresse ou la crainte de l’Ankou, qu’importe, chacune de tes secondes<br />

est une éternité.<br />

As tu gardé l’Atlas que nous décryptions goulûment, nous saoulant de mots étranges, Yucatan,<br />

Machupicchu, Chandernagor, Bamako, Saigon.<br />

Déjà nous voguions, faisant fi des vagues assassines, des poulpes géants, des pirates sanguinaires, même<br />

l’horizon n’était pas une limite, la ligne infime entre ciel et mer symbolisait pour nous la fin d’une première<br />

étape, un point d’escale, ensuite nous pensions basculer de l’autre côté et poursuivre notre quête, las, jamais<br />

nous ne partîmes, déjà tes racines poussaient et te clouaient sournoisement au sol. Sentant le danger, je<br />

m’écartais d’un bond, te laissant la lande et le granit, les embruns, et l’ombre du clocher t’envelopper de son<br />

mystère.<br />

Kenavo, cousin.<br />

Vingt ans ont passé, nous sommes toi et moi à l’aube de notre hiver.<br />

J’ai voyagé pour deux. J’ai visité les contrées voisines, la France et l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas,<br />

j’ai embrassé pour nous deux le sol sacré de l’Irlande et celui des hautes terres d’Ecosse, puis par crainte<br />

de l’ennui, à défaut d’affréter un bâtiment, j’ai pris l’avion. Tu sais, un de ces géants d’acier qui vole audelà<br />

des nuages.<br />

Quelques heures plus tard, le croiras tu, j’étais sur une autre planète. Un choc, une suffocation, le cœur<br />

battant la chamade, l’Inde. Oui, cousin, l’Inde, de nos rêves les plus fous, l’Inde te dis je !<br />

Bombay, Mumbai, te dire cette ville est impossible, trop de tout, d’odeurs, de senteurs, de bruits, de<br />

mouvements. Une foule, une marée humaine, dans un mouvement de flux et de reflux permanent et cette<br />

chaleur accablante.<br />

Mais progressivement, les sens en alerte se règlent sur ces fréquences nouvelles.<br />

Peu à peu le corps entier prend place dans l’espace qui lui est imparti et la magie opère. Cousin, c’est là<br />

que commence l’enchantement. Nos frères humains du bout du monde sans un mot te font sentir tous les<br />

possibles d’un pays envoûtant.<br />

Je te dirais dans une autre missive les détails de ce périple. Pour l’heure je te dis juste la lente cadence des<br />

trains, des bus, une ville, une autre ville, à chaque halte un autre décor sur fond de saris flamboyants, de<br />

sourires d’enfants, là des senteurs d’épices, ici le parfum du jasmin en guirlande, plus loin encore on répare,<br />

on bricole, on rafistole, on coupe, on coud, on colle, on redonne vie à toutes sortes d’ustensiles.<br />

50


La nuit arrive, le voyage peut se poursuivre, une moindre chaleur, et le train nous transporte de gare en<br />

gare, les marchands ambulants nous proposent des boissons, des beignets, d’autres nous proposent<br />

simplement de leur donner quelques pièces.<br />

Au matin je m’extirpe du couloir bondé, me voilà sur le quai. Cousin sais tu où je vais, je vais droit vers la<br />

mer, je suis dans un petit village côtier.<br />

Tu te plairais ici, un vrai contact de gars de mer, les pêcheurs. Tu te régalerais ici de ces poissons grillés,<br />

bien vite je joue dans de beaux rouleaux et je sais à quelques encablures des dauphins espiègles que je<br />

verrais de près un peu plus tard.<br />

Le fait de penser à t’écrire attise mon envie de granit, je quitte les pêcheurs, les palmiers, les dauphins,<br />

j’oublie ces camaïeux de vert des rizières, des cocoteraies, j’oublie la vague qui meurt au sable blanc.<br />

Je traverse des régions plus arides où les ocres dominent. Il me faut trouver ces décors de pierres, un peu<br />

de nos falaises. C’est un temple gigantesque qui me dit le tellurisme que l’on connaît chez nous. Je me sens<br />

apaisé, reposé, serein.<br />

Feuillette l’Atlas, cousin, lis et relis les noms que je te donne, Mumbai, Kerala, Cochin, Goa,<br />

Karnataka, Tanjore, Tamil Nadu.<br />

Tu comprendras un peu sans doute, mais sauras tu imaginer les ciels que je vois. D’improbables couleurs<br />

se mélangent dans les feux du couchant. Le soleil disparaît si vite ici que cela semble instantané. Dans cet<br />

autre village où les tailleurs de pierre sont rois, je me laisse bercer par le chant des ciseaux, une rythmique<br />

particulière qui incite à la rêverie.<br />

Soudain, le vacarme, une cérémonie commence au temple voisin, plus tard des centaines d’ombres furtives se<br />

faufileront de ruelles en ruelles. Chacune vers sa demeure.<br />

Déjà un nouveau jour s’annonce, je suis en haut d’une colline et d’un coup le ciel s’embrase, l’astre du jour<br />

monte à grande vitesse, puis se stabilise, Ovni flamboyant géostationnaire.<br />

Dans un dédale de grottes, de ruines, des singes peu amènes m’épient, sur le sentier du retour des buffles<br />

placides m’ignorent cordialement. Il est temps de s’arrêter dans un estaminet rudimentaire et de prendre un<br />

thé brûlant.<br />

Ah! Cousin, auras tu le sursaut nécessaire, viendras tu me rejoindre, je ne le crois pas. Mais je t’en prie<br />

jette quelques mots sur une page pour me dire Brocéliande, la pointe du Raz, me dire les vents de noroît,<br />

les frissons de la lande et le noir et le blanc du drapeau.<br />

Si tu le souhaites je t’enverrais bientôt d’autres images, d’autres sensations, je t’aiderais à ressentir le rêve<br />

que je vis. Un jour qui sait, d’un coup d’aile je serais de retour. Nous ferons un feu pour la soupe et<br />

j’égrènerais mes histoires pour le devoir de partage.<br />

Mon bon cousin,<br />

A bientôt.<br />

Claude, Alain<br />

51<br />

© 2007


Des mots en vrac plein mon sac<br />

A mots couverts je te dirais mes voyages,<br />

A mots amers je te dirais mes naufrages,<br />

Mots de verre pour des amours trop tôt brisés<br />

Mots de glace pour des printemps inachevés<br />

Des mots, des cris, des maux écrits, des mots d’espoir<br />

Des mots chantés, des chants mêlés, au vent du soir<br />

A mots joyeux je t’écrirais des histoires<br />

A mots de gueux je t’écrirais mes mémoires<br />

A mots d’enfant je revivrais mes printemps fous<br />

A mots galants je t’écrirais des billets doux<br />

Des mots de feu pour réchauffer nos durs hivers<br />

Des mots de peu pour expliquer quelques revers<br />

A mots d’amour inusités je t’aimerais<br />

52<br />

A mots voyous je te dirais je te voulais<br />

Claude, Alain<br />

© 2007


Afrique<br />

Entre noir et Noirs, l'Afrique<br />

Une fille offerte à l'indifférence de la rumeur<br />

Qui se nie et se dérobe...<br />

Les continents c'est comme les femmes,<br />

Çà vit amarré dans le fluide.<br />

Le désert est une imagination programmée,<br />

Où l'homme s'en va d'une dérive<br />

Des menottes aux pieds.<br />

Dans la chiourme des jours, des cris se font la paire<br />

Avec des pleurs noirs comme les armes<br />

Qui giclent dans le silence des os broyés...<br />

Et Dieu là-haut qui n'en finit plus d'annoncer sa météo sanguine<br />

Comme une béatitude définitivement crucifiée,<br />

Arcane d'une chimère où la chair se fait plante<br />

Et mêle son sang à la chlorophylle de la terre.<br />

Dans les eaux du fleuve glissent des ophélies d'acajou,<br />

Bois des derniers négriers<br />

Othellos d'un meurtre qui leur blanchit l'âme...<br />

Ce monde posé au bord du monde<br />

Comme un crachat aux bords des lèvres.<br />

Cadavre frelaté d'une larme anonyme,<br />

Dors en paix…<br />

La mort dédaigne jusqu'à la couleur de ta peau.<br />

Même les os meurent du blanchiment des ans…<br />

53<br />

Katiouchka O’Nolan<br />

© 2007


Les bonnes pages du web<br />

www.e-monsite.fr/ralakaskett<br />

Ralakaskett de ces libertivores qui bouffent nos vies à coups de lois et de décrets, à coups de virus et de<br />

pesticides, qui nous disent comment penser, manger, se soigner, élever nos gosses, prier. Ralakaskett de<br />

ces décérébrés qui se roulent de bonheur devant la Star Ac, et qui croient que Patrice Van Eersel est un<br />

joueur de l'AJAX. Ralakasket de constater qu'il y a plus de moutons dans les rues que d'oiseaux dans le<br />

ciel. Ralakaskett de ne pas être informée, ou pire, d'être "désinformée". Ralakaskett qu'on nous manipule<br />

sans vergogne<br />

http://www.incapabledesetaire.com<br />

Notre société est comme une vieille baudruche étirée de tout côté. Nous ne pouvons qu'espérer qu'une<br />

vague plus importante que les autres, ne nous frappe de plein fouet. Elle risquerait d'emporter beaucoup<br />

avec elle. Ça se produira plus tôt que tard et le cas échéant, faudra être prêt. Pendant que le petit peuple<br />

dort au gaz, captivé par la boîte à images et la gueule des vendeurs qui nous dirigent, certains ont<br />

compris qu'il fallait se préparer, envers et contre tous. Et surtout, que rien ne se ferait, tant qu'ils ne le<br />

feront pas eux-mêmes.<br />

http://docteurjo.canalblog.com<br />

Le site du Dr. Alain Joseph… De nombreux articles qui décoiffent le convenu et les conventions….<br />

http://correcteurs.blog.lemonde.fr<br />

Langue sauce piquante…. Martine Rousseau et Olivier Houdart sont les correcteurs du journal Le<br />

Monde.. - Alors que nous corrigeons le site du Monde en alternance, chaque fois seul(e) devant l’écran,<br />

“LSP” nous donne l’occasion de travailler à 4 mains. Nous avons beau “corriger”, nous n’administrons pas<br />

de correction, même si nous aimons le langage châtié.<br />

M. R. et O. H., camarades de casse.<br />

http://www.rationalistinternational.net/<br />

Excellent site sur l’Inde, critique et dépoussiéré de tout exotisme spirituel. Ce site a été créé par Sanal<br />

Edamaruku : “Au début du vingtième siècle, sous l’influence de ces deux grands héritages, le mouvement<br />

rationaliste indien est issu des luttes sociales contre l’oppression du clergé et de la religion, croissant et<br />

affûtant rapidement ses armes. Grâce à une détermination sans faille ancrée dans les luttes de ses<br />

origines, c’est en quelques décennies qu’il est devenu un facteur influent de transformation des<br />

mentalités, dans l’une des sociétés les plus traditionalistes au monde.“<br />

54


Forum<br />

Infos de nos sites<br />

<strong>Ponce</strong> <strong>Pilate</strong> <strong>Again</strong> a le plaisir de vous annoncer l’ouverture d’un forum dédié à la médecine homéopathique<br />

uniciste et aux médecines holistiques, qui sera disponible courant avril, sur notre site :<br />

www.consultationhomeo.com<br />

Pour y participer, vous devez vous y inscrire.<br />

Séminaires <strong>Ponce</strong> <strong>Pilate</strong> <strong>Again</strong><br />

La Roue de la Connaissance Intuitive” dans les traditions ésotériques<br />

La roue de la connaissance intuitive est une technique de construction, de communication et de mise en<br />

syntonie de notre être profond, qui s’enseigne depuis les temps reculés dans certaines écoles<br />

d’obédiences ésotériques sur divers continents, incluant les pays occidentaux. Sa simplicité, son<br />

efficacité, sa valeur comme révélateur de notre relation à l’autre, « aux dix milles êtres », comme le<br />

dirait un sage chinois, implique principalement, mais pas seulement une connaissance intuitive profonde<br />

de l’élément « eau », matrice universelle du vivant sensible.<br />

Depuis petit, pour des circonstances somme toute banales d’abandon familial, je me suis retrouvé dans<br />

un de ces centres d’enseignements où mes parents adoptifs m’avaient déposé, ignorant de ce que cela<br />

impliquait, et pour la simple et bonne raison qu’ils n’avaient ni obligation de visite ni celle de me faire<br />

sortir régulièrement. Durant ces onze années d’enseignement si particulier et si isolé, jamais je n’aurais<br />

imaginé qu’à l’extérieur, le commun des mortels puisse être si ignorant de ce que j’avais appris et surtout<br />

senti et expérimenté. Des années plus tard, étant devenu médecin homéopathe uniciste et de médecine<br />

traditionnelle chinoise, petit à petit il m’apparut clairement que l’enseignement que j’avais reçu, m’avait<br />

permis de jeter naturellement des ponts, bref d’unifier.<br />

C’est cette « expérience du sensible », au travers de cette méthode particulière et de tout ce qu’elle<br />

implique de connaissance, que j’aimerais partager avec vous dans ce séminaire car je crois sincèrement<br />

que plus que jamais, l’être humain sent instinctivement ce besoin.<br />

Chaque séminaire – Niveau I et Niveau II – dure 3 jours<br />

9h30 – 12h30 15h30-19h30<br />

Le prix de chaque séminaire est de 280 euros<br />

Le séminaire Niveau I est ouvert à tous et limités un maximum de 20 personnes.<br />

Le séminaire Niveau II, est réservé aux personnes qui ont suivi le Niveau I<br />

Dates<br />

Niveau I Niveau II<br />

• 5 - 17 Juin 2007 (Ardèche) 9 – 10 Novembre 2007<br />

• 20 - 22 Juillet 2007 1 – 3 février 2008<br />

• 17 - 19 Août 2007 6 - 8 juin 2008<br />

• 12 - 14 Octobre 2007<br />

• 7 - 9 Février 2008<br />

• 4 - 6 Juillet 2008<br />

*****************<br />

Les séminaires sont impartis par le Dr. Patrick’s O’Nolan, cofondateur de la revue <strong>Ponce</strong><br />

<strong>Pilate</strong> <strong>Again</strong>, de l’éditorial El Sanador Herido et des sites web suivant:<br />

www.consultationhomeo.com<br />

www.frponcepilateagain.com<br />

55


Premier Séminaire - Niveau I<br />

La vie sait faire deux choses : Construire et transmettre.<br />

1 - L’art de s’unifier :<br />

a. Relation implicite de la Roue avec la « noosphère », selon C. Jung.<br />

b. « Le Shen », principe énergétique et spirituel de notre mise en syntonie vu par l’ésotérisme<br />

alchimique chinois.<br />

2 - L’eau, sa mémoire, sa capacité de construction et de communication :<br />

a. Les liquides organiques, vus par la médecine traditionnelle chinoise.<br />

b. Les travaux scientifiques connus de Benveniste et ceux qui ont été passés sous silence.<br />

c. Conséquences des merveilleux travaux de Masaru Emoto sur les guérisons par l’eau –<br />

d. Les travaux de René Quinton sur l’eau de mer « Milieu organique » et son Sérum de vie. Ce qu’il<br />

a démontré et les conséquences de ses recherches sur notre « acquis et notre inné psycho<br />

biologique ». Pourquoi cela a-t-il été oublié et passé sous silence, spécialement en ce qui<br />

concerne l’utilisation du Sérum de Quinton Isotonique en remplacement des transfusions<br />

sanguines?<br />

e. L’eau, son pouvoir et une manière particulière de la programmer et de nous programmer pour se<br />

soigner, aider nos proches ou communiquer.<br />

3 – Mise en application de la Roue<br />

a. Explication élémentaire de ses principes ésotériques.<br />

b. Mise en place et principes de la Roue de la Connaissance Intuitive.<br />

c. Pratique de la Roue.<br />

d. Discussion et échange de point de vue.<br />

Second Séminaire - Niveau II<br />

1 – Alchimie formative.<br />

a. Connaissance de l’acide oxalique et de l’acide formique et de leurs relations comme véhicule de<br />

transmission et d’intégration.<br />

2 – « L’Homme mental » avec la pensée Universelle et indivisible.<br />

a. La Radionique, vue par les traditions ésotériques.<br />

b. L’Esprit est présent dans chaque atome du corps et de l’espace<br />

c. La bioélectronique et les paramètres biochimiques de la vie en relation avec le travail de<br />

Benveniste et certaines traditions ésotériques<br />

3 – Compréhension de notre « Moi » dans l’inné et l’acquis.<br />

a. Compréhension de notre terrain « diathésique », vu au travers de la doctrine homéopathique et<br />

comment il nous formate psycho-somatiquement et psycho-biologiquement.<br />

4 – La roue comme moyen de canaliser l’union avec le Tout<br />

a. L’importance du chant psalmodié dans la pratique de la Roue.<br />

b. Géométrie sacrée de la Roue.<br />

c. Connexion de la Roue avec les énergies spirituelles.<br />

d. Pratique de la Roue dans notre vie quotidienne et création d´un champs de force.<br />

e. Pratique de la Roue.<br />

f. Discussion et échange de points de vue.<br />

56


Maternité et Paternité Conscientes<br />

La grossesse et la naissance sont les deux expériences les plus marquantes dans la vie d’un être humain<br />

nouvellement né et leurs conséquences auront une influence considérable et durable sur son développement<br />

psychosomatique. La maternité et la paternité sont, pour chaque sexe, l’occasion d’accomplir le<br />

premier rôle dévolu par Mère Nature, celui « d’assurer la pérennité de l’être humain en tant qu’écosystème<br />

». C’est une des portes spirituelles que nous devons humblement franchir et c’est une<br />

expérience incontournable, si nous voulons évoluer sur le chemin de notre croissance intérieure. Trop de<br />

prétendus guides spirituels l’ont tue quand l’égocentrisme et l’égoïsme les dominaient.... La compréhension<br />

profonde et subtile d’une maternité et d’une paternité conscientes sont, pour beaucoup, hier<br />

comme aujourd’hui, difficiles à réaliser. Ce séminaire est le résulta de notre expérience d’une quinzaine<br />

d’années dans ce domaine si sensible…<br />

1 – Partie :<br />

- Physiologie et anatomie de la femme<br />

- Les différents cycles de la vie<br />

- La puberté<br />

- La menstruation<br />

- La fécondation<br />

- La ménopause<br />

2 – Partie :<br />

- Le placenta et le cordon ombilical<br />

- Le liquide amniotique<br />

- Les divers examens<br />

- la psychologie prénatale<br />

- La paternité<br />

- Epidurale – Episiotomie, etc.<br />

- La césarienne, épidémie obstétrique…<br />

- L’allaitement<br />

- L’interruption de grossesse<br />

3 – Partie<br />

- Naître à la maison, motivations et précautions.<br />

- Comment reconnaître si un accouchement peut-être à risques.<br />

4 – Partie :<br />

- Les processus énergétiques de la création.<br />

- Accompagner la femme, le bébé durant la grossesse, l’accouchement, en homéopathie uniciste.<br />

- Ce que le thérapeute doit savoir pour aider son patient en homéopathie uniciste.<br />

- Questionnaire homéopathique de Kent révisé.<br />

- Répertoire et Matière médicale de symptômes étiologiques.<br />

- Répertoire des symptômes spécifiques de la femme enceinte, de l’accouchement et du nouveau né.<br />

Durée 3 jours<br />

9h30 – 12h30 15h30-19h30<br />

Le prix du séminaire e est de 250 euros<br />

Le séminaire est ouvert à tous et limité à un maximum de 20 personnes.<br />

Dates<br />

• 22 - 24 Juin 2007<br />

• 24 - 26 Août 2007<br />

• 16 - 18 Novembre 2007<br />

• 14 - 16 Mars 2008<br />

Pour plus d’informations :<br />

www.consultationhomeo.com<br />

www.frponcepilateagain.com<br />

57


L’hyperactivité Infantile<br />

Maladie à la mode ? Mythe ou réalité ? … Depuis quelques années, les troubles du comportement<br />

infantile sont devenus le prétexte à une overdose de diagnostics d’hyperactivité et de prescriptions de<br />

psychostimulants, qui ont fini par se glisser dans le cartable de nos enfants, entre gâteaux et caramels<br />

du quatre-heures.<br />

Ce trouble, au demeurant fort controversé, qui touche plus de garçons que de filles, est d’autant plus<br />

suggestif qu’il ne concerne que nos pays riches. Or, la tendance est à l’homogénéisation<br />

comportementale, tout le monde devant rentrer dans des modèles normatifs de plus en plus répressifs et<br />

légiférés. Il y a mise en coupe de nos capacités réflexives et mise en berne de toutes de nos impulsions<br />

créatives… On est bien loin de « l’imagination au pouvoir ! ». Pourtant, le temps n’est pas si éloigné où<br />

nous étions des enfants rieurs, spontanés, bruyants, casse-pieds, qui n’aimaient pas outrageusement<br />

l’école, faisions nos devoirs à la va vite, quand nous les faisions, car nous préférions aller jouer et nous<br />

inventer d’autres mondes, tant les grandes personnes nous paraissaient des puits d’ennui… Qu’est-ce qui,<br />

aujourd’hui, nous conduit à accepter de mettre en gerbes si facilement ce que nous regrettons le plus,<br />

l’enfance et celle de nos enfants ?<br />

Nous allons donc essayer ensemble de débrouiller les pistes, durant ces trois jours.<br />

I. - Partie<br />

- Historique de l’hyperactivité… qualifiée il y a un demi siècle d’hyperkinésie<br />

- Définition actuelle de l’hyperactivité infantile<br />

- Les critères diagnostics<br />

- Etiologies de l’hyperactivité infantile et les différents modèles théoriques qui les appuient<br />

- Hypothèse des vaccins comme facteur étiologique de l’hyperactivité infantile<br />

II. - Partie<br />

- Traitement de l’hyperactivité en médecine allopathique<br />

• Histoire des psychostimulants – La Coca des Pitchounets<br />

• Le cas du Ritaline – Effets thérapeutiques et effets secondaires<br />

• Les nouveaux médicaments<br />

• Les neuroleptiques en général<br />

III. – Partie<br />

- Traitement de l’hyperactivité en médecine homéopathique uniciste<br />

- Diagnostic différentiel des médicaments homéopathiques, représentant le génie de chaque enfant.<br />

IV. – Partie<br />

- Réflexion sur le comportement des parents et des adultes en général face à ces enfants.<br />

- Echanges et discussions – Tables rondes<br />

Durée 3 jours<br />

9h30 – 12h30 15h30-19h30<br />

Le prix du séminaire e est de 250 euros<br />

Le séminaire est ouvert à tous et limité à un maximum de 20 personnes.<br />

Dates<br />

• 27 - 29 Juillet 2007<br />

• 19 - 21 Octobre 2007<br />

• 8 - 10 Février 2008<br />

• 13 - 15 Juin 2008<br />

Pour plus d’informations :<br />

www.consultationhomeo.com<br />

www.frponcepilateagain.com<br />

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Sommaire du numéro I<br />

Pour télécharger le premier numéro<br />

Editorial<br />

La consultation homéopathique à distance<br />

L’enfer des diètes<br />

Les apports de la science chinoise à l’Occident<br />

Aphorismes<br />

http://www.consultationhomeo.com/<strong>Ponce</strong>_<strong>Pilate</strong>_french.pdf<br />

59<br />

L’Inde, une rêverie occidentale<br />

Livres coup de coeur du Sanador Herido<br />

L’homme et l’Invisible de Jean Servier<br />

Les chevaliers de bonne fortune


BIMESTRIEL Numéro III – Juin -Juillet - 2007<br />

<strong>Ponce</strong> <strong>Pilate</strong> <strong>Again</strong><br />

Iatrogénie et historique des suppressions en homéopathie uniciste<br />

Chronique de Nasrudin<br />

La face cachée des vaccins… Histoire d’un mythe<br />

Aphorismes<br />

Esprit du compagnonnage<br />

Télévision, pensées sous surveillance<br />

Le premier médecin sans frontière,<br />

Norman Béthune<br />

Les chevaliers de bonne fortune<br />

Chronique Indienne<br />

60

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