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1 ligne de T - fi xe<br />

2 lignes de T<br />

30<br />

rencontre<br />

Olivier Roellinger et ses trois étoi<strong>le</strong>s... de mer<br />

Le guide Michelin vient d’attribuer une troisième étoi<strong>le</strong> à Olivier Roellinger. Ce chef cuisinier de Canca<strong>le</strong> travail<strong>le</strong> beaucoup avec <strong>le</strong>s pêcheurs,<br />

<strong>le</strong>s ostréiculteurs, <strong>le</strong>s mareyeurs car dans son restaurant haut de gamme, 96 % des ventes concernent des produits de la mer.<br />

Trois étoi<strong>le</strong>s au guide Michelin<br />

: Olivier Roellinger a décroché<br />

la distinction suprême. « Cela va<br />

faire bril<strong>le</strong>r un peu plus la cuisine<br />

de la mer », commente-t-il.<br />

Olivier Roellinger aime <strong>le</strong>s bel<strong>le</strong>s<br />

phrases. Ceux qui ont goûté ses<br />

plats vont assureront que c’est<br />

aussi un génie de la cuisine et<br />

quelques minutes avec lui suffi -<br />

sent pour se rendre compte que<br />

c’est avant tout un amoureux de<br />

la grande b<strong>le</strong>ue.<br />

Parce qu’il est « né devant la<br />

mer », Olivier Roellinger cherche<br />

à la sublimer à sa façon. Fa-<br />

➟ Bon cuisinier, piètre pêcheur.<br />

Quand il n’est pas dans sa cuisine,<br />

Olivier Roellinger est sur l’eau, sur<br />

son Cornish Crabber de 24 pieds<br />

avec sa femme, « qui trouve toujours<br />

que je vais trop vite pour <strong>le</strong><br />

maquereau ou <strong>le</strong> bar ». Le chef<br />

lui-même n’est pas un grand pêcheur.<br />

« J’aime bien al<strong>le</strong>r au bouquet<br />

à Chausey », annonce-t-il.<br />

Mais pour remplir sa besace, <strong>le</strong><br />

chef a une drô<strong>le</strong> de technique.<br />

« J’essaye d’attirer la sympathie<br />

des autres pêcheurs…, admet-il.<br />

J’aime bien aussi al<strong>le</strong>r à<br />

la marée. J’y vais parfois avec<br />

Tony Daniel, mon ostréiculteur,<br />

et quand il passe derrière moi,<br />

il trouve encore des praires, des<br />

coques, des palourdes. Il pourrait<br />

même en trouver dans un désert.<br />

» Olivier Roellinger, lui, est<br />

meil<strong>le</strong>ur en cuisine. Nettement.<br />

çon bar en cuisson douce en<br />

plat de terre, aux hui<strong>le</strong>s fl ora<strong>le</strong>s.<br />

Façon homard en deux services<br />

au vin de xérès, piment et cacao<br />

dans l’esprit du XIX e sièc<strong>le</strong>. Façon<br />

saint-pierre « retour des Indes<br />

».<br />

« Pendant longtemps on a<br />

pensé qu’il n’y avait de grande<br />

cuisine que cel<strong>le</strong> des viandards<br />

», rapporte Olivier Roellinger.<br />

Dans son Relais gourmand<br />

de Canca<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s produits de la<br />

mer représentent « 96 % des<br />

ventes ».<br />

Selon lui, dans la mer, « tout<br />

est bon » et dans ses fourneaux,<br />

tout y passe. Avec <strong>le</strong>s carapaces<br />

de bouquet, il fait « une hui<strong>le</strong><br />

très profonde, très puissante ».<br />

Il affectionne la rogue des so<strong>le</strong>s<br />

« d’une très grande fi nesse ».<br />

PRENDRE L’ORMEAU<br />

AVEC DOUCEUR<br />

Il fait sécher <strong>le</strong>s œufs d’araignée<br />

et <strong>le</strong>s utilise comme épice<br />

ou transforme <strong>le</strong>s barbillons de<br />

so<strong>le</strong> en pralin. Il va même jusqu’à<br />

tromper ses clients et dé-<br />

➟ Avec la peau et <strong>le</strong>s arêtes. Le plat favori d’Olivier Roellinger, ce<br />

qu’il « préfère au monde », c’est une « so<strong>le</strong>tte al<strong>le</strong>r-retour au beurre<br />

avec des petites pommes de terre. C’est un de mes premiers<br />

émois gustatifs, précise-t-il. Et j’espère que ce sera mon dernier. »<br />

Olivier Roellinger se réga<strong>le</strong> d’une peau de cabillaud ou de so<strong>le</strong> et ne<br />

comprend pas bien <strong>le</strong>s clients qui rechignent à dépiauter eux-mêmes<br />

<strong>le</strong> poisson. « Le poisson, c’est dans sa peau et sur son arête », affi<br />

rme <strong>le</strong> grand chef. Même dans un restaurant trois étoi<strong>le</strong>s.<br />

➟ Si tous <strong>le</strong>s cuisiniers des ports du monde… Partant du principe<br />

que <strong>le</strong>s cuisiniers spécialistes des produits de la mer ont « <strong>le</strong><br />

même garde-manger », Olivier Roellinger a décidé de monter une<br />

association pour <strong>le</strong>s réunir. Intitulée « Si tous <strong>le</strong>s cuisiniers des ports<br />

du monde », el<strong>le</strong> est inspirée d’une association économico-culturel<strong>le</strong><br />

(« Si tous <strong>le</strong>s ports du monde… »), née en pays malouin en 1997.<br />

Cette dernière veut promouvoir la culture comme un échange et un<br />

moteur pour l’économie et <strong>le</strong> tourisme locaux. Olivier Roellinger, à travers<br />

son association culinaire, a déjà accueilli un Génois et un chef<br />

de Porto dans ses cuisines. Il doit bientôt recevoir un Mauricien et un<br />

cuisinier de Salvador de Bahia. Loin de vouloir garder jalousement<br />

ses secrets, <strong>le</strong> chef cancalais cherche à mettre en commun <strong>le</strong>s savoirs<br />

culinaires, à partager <strong>le</strong>s émotions gustatives.<br />

jouer <strong>le</strong>s idées reçues : « Parfois<br />

j’utilise des algues et je ne<br />

<strong>le</strong> dis pas car certains ont une<br />

aversion ».<br />

Tous ces produits ne sont<br />

pourtant pas si faci<strong>le</strong>s à cuisiner.<br />

L’ormeau, par exemp<strong>le</strong>, lui a résisté<br />

pendant des années. « Je<br />

trouvais honteux de <strong>le</strong> piquer<br />

ou de <strong>le</strong> marte<strong>le</strong>r », explique-t-il.<br />

Le grand chef a fi ni par trouver la<br />

méthode juste. « Il fallait <strong>le</strong> prendre<br />

avec douceur, et <strong>le</strong> masser<br />

», révè<strong>le</strong>-t-il. Les ormeaux<br />

ont depuis trouvé une place sur<br />

sa carte du Relais gourmand -<br />

Olivier Roellinger travail<strong>le</strong> tous <strong>le</strong>s produits de la mer. Les poissons, <strong>le</strong>s crustacés, <strong>le</strong>s mollusques. Mais aussi <strong>le</strong>s carapaces<br />

et <strong>le</strong>s œufs des crustacés, la laitance et <strong>le</strong>s barbillons des poissons, <strong>le</strong>s algues. Dans la mer, « tout est bon », affi rme-t-il.<br />

Marion Francoual<br />

actuel<strong>le</strong>ment on <strong>le</strong>s déguste en<br />

persillade à la cancalaise, pommes<br />

de terre écrasées.<br />

« Un poisson, c’est cent fois<br />

plus délicat à travail<strong>le</strong>r qu’une<br />

viande », poursuit <strong>le</strong> cuisinier.<br />

Alors il se donne du mal. Comme<br />

tout grand chef, Olivier Rollinger<br />

commence par rechercher la<br />

meil<strong>le</strong>ure qualité. « Les produits<br />

de la mer sont très fragi<strong>le</strong>s. Il<br />

ne faut jamais jeter un poisson,<br />

mais <strong>le</strong> poser. Il ne faut surtout<br />

pas que la colonne vertébra<strong>le</strong><br />

se brise, qu’il y ait un hématome,<br />

que la chair soit meurtrie.<br />

Il ne faut jamais laisser un<br />

poisson dans son jus… » Ses<br />

fournisseurs confi rment qu’il est<br />

très exigeant, « même un peu<br />

chiant », reconnaît l’intéressé.<br />

« SENTIR LE RÉSEAU<br />

QU’IL Y A DERRIÈRE »<br />

Le cuisinier sait aussi que<br />

« derrière chaque produit, il y<br />

a un labeur ». Il a, au total, une<br />

dizaine de fournisseurs attitrés<br />

en produits de la mer. Certains,<br />

comme <strong>le</strong> pêcheur de homards<br />

Philippe Couapel, sont là depuis<br />

des années et se sont transmis <strong>le</strong><br />

fl ambeau de père en fi ls. Olivier<br />

Roellinger est fi dè<strong>le</strong>. D’autres ont<br />

grossi <strong>le</strong>s rangs depuis peu. Olivier<br />

Roellinger sait aussi donner<br />

sa chance aux jeunes.<br />

Avec chacun, <strong>le</strong> chef a su tisser<br />

un climat de grande confi<br />

ance. « Ils me donnent ce qu’il<br />

y a de mieux car ils savent que<br />

je vais tout faire pour en tirer<br />

<strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur, explique-t-il. J’ai besoin<br />

de cela pour cuisiner, de<br />

sentir <strong>le</strong> réseau qu’il y a derrière.<br />

»<br />

Olivier Roellinger se décrit<br />

donc comme « <strong>le</strong> dernier maillon<br />

de la chaîne ». Une chaîne où il<br />

n’y a pas de maillon faib<strong>le</strong>. « Car,<br />

commente-t-il, <strong>le</strong> plus grand des<br />

cuisiniers ne sera jamais un magicien.<br />

»<br />

Marion FRANCOUAL<br />

➟ Un écolo proche des pêcheurs. « En ce qui concerne l’é<strong>le</strong>vage,<br />

il y en a toujours qui vont bien faire mais je suis assez méfi<br />

ant quant aux aspirations mercanti<strong>le</strong>s de l’humanité », indique<br />

Olivier Roellinger. Il est donc heureux de cuisiner des produits de<br />

la mer, des produits sauvages. Vu ses méthodes de travail, vu son<br />

attachement à la mer, Olivier Roellinger assure qu’il « ne peut être<br />

qu’écolo, au sens apolitique du terme ». Il se dit donc « très inquiet<br />

» face à l’appauvrissement des ressources marines et il est en<br />

colère contre <strong>le</strong>s « salopards qui abîment la mer, qui la pil<strong>le</strong>nt ».<br />

Olivier Roellinger constate aussi avec amertume qu’« autrefois, il y<br />

avait à Canca<strong>le</strong> beaucoup plus de bateaux qu’aujourd’hui ». Olivier<br />

Roellinger est écolo et très proche des pêcheurs.<br />

➟ Partager son savoir-faire. 61 euros <strong>le</strong>s asperges et barbue,<br />

jus clair d’algues et aromates, 58 euros l’oseil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s coques, et goujonnettes<br />

de so<strong>le</strong>, 30 euros <strong>le</strong>s six huîtres creuses : <strong>le</strong>s petits plats<br />

d’Olivier Roellinger ne sont pas à la portée de tous. Mais <strong>le</strong> grand<br />

chef s’intéresse aussi au plus grand nombre et travail<strong>le</strong> depuis peu<br />

avec la Sodexho, <strong>le</strong> n° 2 mondial de la restauration col<strong>le</strong>ctive. Avec<br />

d’autres chefs de renom, il aide l’entreprise à mieux choisir ses produits<br />

et à « repenser <strong>le</strong>s façons de <strong>le</strong>s présenter, de <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>r.<br />

C’est un gros boulot, on en est au b.a.-ba ».<br />

Vendredi 31 mars 2006


Les huîtres de Tony Daniel<br />

Olivier Roellinger se fournissait<br />

déjà en huîtres chez <strong>le</strong> père de<br />

Tony, Michel Daniel. « Il y a une<br />

quinzaine d’années, on a créé<br />

la confrérie de l’huître à Canca<strong>le</strong>,<br />

raconte ce dernier. Charentais<br />

d’origine, je venais d’acheter<br />

un établissement à La Hou<strong>le</strong>.<br />

Comme personne ne voulait se<br />

mouil<strong>le</strong>r, j’ai fourni et ouvert <strong>le</strong>s<br />

huîtres pour <strong>le</strong> premier chapitre<br />

de la confrérie, où Olivier a cuisiné.<br />

Je connaissais déjà son ta<strong>le</strong>nt<br />

mais lui ne connaissait pas<br />

mon produit. Quelques jours<br />

après, il me demandait d’être<br />

son fournisseur. »<br />

Tony Daniel, qui a repris l’entreprise<br />

familia<strong>le</strong> en 2001, a récu-<br />

Dans <strong>le</strong> garage de <strong>le</strong>ur maison<br />

cancalaise, <strong>le</strong> magasin ouvre ses<br />

portes à 8 h 30. André, <strong>le</strong> chef<br />

de cuisine d’Olivier Roellinger,<br />

est là à 8 h tous <strong>le</strong>s matins. Jocelyne<br />

et Dominique Ferrantin<br />

lui fournissent de la so<strong>le</strong> « ni trop<br />

grosse, ni trop petite », du turbot<br />

« de 3-4 kg », du rouget, du<br />

Vendredi 31 mars 2006<br />

Avec Tony Daniel comme pilote, ils sont une douzaine à travail<strong>le</strong>r dans l’exploitation.<br />

péré ce client de premier choix.<br />

Mais attention, il faut avoir <strong>le</strong> coquillage<br />

que <strong>le</strong> chef cuisinier attend.<br />

« Il veut des huîtres très<br />

charnues, car il <strong>le</strong>s prépare surtout<br />

pochées, tièdes, or <strong>le</strong> poisson<br />

réduit un peu à la cuisson. Il<br />

se fournit chez nous seu<strong>le</strong>ment<br />

quand on a <strong>le</strong> produit qui lui convient.<br />

»<br />

Exigeant ? « Normal », répond<br />

<strong>le</strong> jeune ostréiculteur, qui lui sé<strong>le</strong>ctionne<br />

<strong>le</strong> plus beau. C’està-dire<br />

surtout des huîtres de la<br />

nouvel<strong>le</strong> zone ostréico<strong>le</strong> sur Canca<strong>le</strong>,<br />

très productive. Le mérite ne<br />

vient-il pas d’une façon particulière<br />

de travail<strong>le</strong>r ? Pour Tony Daniel,<br />

non ; il s’estime surtout chan-<br />

ceux d’exploiter de bons parcs où<br />

« tous <strong>le</strong>s ostréiculteurs peuvent<br />

faire un beau produit ».<br />

D’autres restaurants, « pas forcément<br />

hauts de gamme, mais<br />

très bons », apprécient en tout<br />

cas cette qualité. Tony Daniel <strong>le</strong>s<br />

fournit sur toute la France, surtout<br />

en région parisienne, mais il réserve<br />

<strong>le</strong> plus gros de sa production<br />

pour la vente directe loca<strong>le</strong>.<br />

Sur laquel<strong>le</strong> rejaillit la notoriété<br />

du chef. « Ça fait plaisir pour<br />

l’image de marque de Canca<strong>le</strong><br />

d’avoir un chef cuisinier comme<br />

ça, qui travail<strong>le</strong> à 100 % avec<br />

des produits frais. »<br />

Solène LE ROUX<br />

Les poissons des époux Ferrantin<br />

bar de temps en temps, parfois<br />

quelques maquereaux.<br />

Dominique Ferrantin était patron<br />

pêcheur. Il a passé la main<br />

il y a six ans pour se concentrer<br />

sur la vente des produits et<br />

la gestion du navire. En novembre,<br />

il a vendu <strong>le</strong> Jade II et fait<br />

construire <strong>le</strong> Jade III. Il troque<br />

Dominique et Jocelyne Ferrantin, qui fournissent Olivier Roellinger<br />

en poissons, ont eu <strong>le</strong> plaisir d’al<strong>le</strong>r une fois mettre <strong>le</strong>s pieds sous<br />

sa tab<strong>le</strong>. « Je n’ai pas une grande connaissance des trois étoi<strong>le</strong>s,<br />

indique Dominique Ferrantin, mais c’était extraordinaire. »<br />

un chalutier polyva<strong>le</strong>nt de 16<br />

mètres pour un catamaran de<br />

13 mètres. En attendant la mise<br />

à l’eau du nouveau venu (prévue<br />

pour <strong>le</strong> début avril), Jocelyne et<br />

Dominique Ferrantin vendent la<br />

pêche de deux bateaux de Canca<strong>le</strong>,<br />

qui, comme eux, « font attention<br />

à la qualité ».<br />

Leur politique, c’est de « rentrer<br />

tous <strong>le</strong>s matins, explique<br />

l’armateur. Au chalut, on ne fait<br />

que des petits traits. Pour la<br />

so<strong>le</strong> par exemp<strong>le</strong>, c’est 1 h 30<br />

maxi ». Les marins prennent<br />

par ail<strong>le</strong>urs grand soin des poissons.<br />

« Au début, l’équipage ne<br />

faisait pas toujours attention et<br />

puis on a cherché à s’améliorer,<br />

poursuit Dominique Ferrantin.<br />

On met un fi lm plastique entre<br />

la glace et <strong>le</strong> poison, on saigne<br />

<strong>le</strong> turbot dès qu’il sort de l’eau,<br />

on met <strong>le</strong>s rougets dans des<br />

caisses, bien à plat, sinon <strong>le</strong>s<br />

fi <strong>le</strong>ts se cassent. »<br />

Après quelques remises à niveau<br />

en début de parcours, la<br />

qualité des poissons des époux<br />

Ferrantin semb<strong>le</strong> à présent irréprochab<strong>le</strong>.<br />

« Même madame<br />

Roellinger vient parfois chez<br />

nous pour sa consommation<br />

personnel<strong>le</strong> », ajoute malicieusement<br />

Dominique.<br />

M. F.<br />

Solène Le Roux<br />

M. F.<br />

rencontre<br />

« Je livrais déjà Olivier Roellinger<br />

pour une autre société,<br />

raconte Olivier Bernier. Il m’avait<br />

dit de revenir <strong>le</strong> voir <strong>le</strong> jour où<br />

je me mettrai à mon compte. »<br />

Il y a huit ans, Olivier Bernier et<br />

Stéphane Quemerais, deux copains<br />

alors âgés de 27 ans, montent<br />

<strong>le</strong>ur propre entreprise, <strong>le</strong>s<br />

Viviers de Canca<strong>le</strong>. Puis ils rappel<strong>le</strong>nt<br />

Olivier Roellinger. « C’est<br />

un des plus grands chefs de<br />

France et il nous a donné notre<br />

chance, constate un Olivier Bernier<br />

reconnaissant. Au début, il<br />

nous achetait des petites quantités<br />

puis, au fur à mesure, la<br />

commande a grossi. » L’entreprise<br />

aussi. Aujourd’hui, six personnes<br />

travail<strong>le</strong>nt aux Viviers de<br />

Canca<strong>le</strong>. Ils approvisionnent une<br />

quarantaine de restaurateurs<br />

et <strong>le</strong>ur chiffre d’affaires tourne<br />

autour de 3 millions d’euros.<br />

Olivier Roellinger y achète des<br />

araignées, des homards bretons<br />

- « j’y tiens », annonce Olivier<br />

Bernier - du bouquet, des langoustines<br />

vivantes (il y tient tout<br />

autant), des palourdes, des prai-<br />

31<br />

Coquillages et crustacés<br />

des Viviers de Canca<strong>le</strong><br />

res, des bigorneaux, des mou<strong>le</strong>s<br />

« pour <strong>le</strong>ur jus », précise Stéphane<br />

Quemerais.<br />

Pour l’araignée, <strong>le</strong>s Viviers<br />

de Canca<strong>le</strong> s’approvisionnent<br />

auprès d’un fi <strong>le</strong>yeur de Saint-<br />

Malo, <strong>le</strong> Yann, « qui nous ramène<br />

de la super qualité ». Pour <strong>le</strong> homard,<br />

il <strong>le</strong>ur faut trois bateaux en<br />

permanence. « On a besoin d’un<br />

certain volume pour fournir suffi<br />

samment de 450-500 g », explique<br />

Olivier Bernier. La règ<strong>le</strong><br />

d’or, dans <strong>le</strong>urs viviers, c’est de<br />

ne jamais conserver <strong>le</strong>s produits<br />

plus de 48 heures. Les deux gérants<br />

font par ail<strong>le</strong>urs très attention<br />

à ne livrer que des crustacés<br />

parfaitement présentab<strong>le</strong>s,<br />

avec pattes et antennes au comp<strong>le</strong>t.<br />

« Olivier Roellinger, on <strong>le</strong><br />

bichonne, confi e Olivier Bernier.<br />

Et je <strong>le</strong> respecte d’autant plus<br />

depuis que je suis allé manger<br />

là-bas. Je suis fi ls d’agriculteur<br />

et je ne pensais pas être très à<br />

l’aise. En fait, j’ai passé un super<br />

moment. »<br />

M. F.<br />

Stéphane Quemerais (à gauche) et Olivier Bernier, deux amis<br />

d’enfance de 35 ans, ont monté <strong>le</strong>s Viviers de Canca<strong>le</strong> il y a 8 ans.<br />

Aujourd’hui, l’entreprise fonctionne avec 6 salariés et tourne<br />

autour de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.<br />

➟ Les autres fournisseurs d’Olivier Roellinger. Olivier Roellinger<br />

s’appuie sur une dizaine de fournisseurs pour ses produits de la mer.<br />

Pour <strong>le</strong>s crustacés, il travail<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s Viviers de Canca<strong>le</strong> mais aussi<br />

avec Philippe Couapel, patron du Petit Pagail<strong>le</strong>, et Laurent Crublé, armateur<br />

du Rochefort. Pour <strong>le</strong>s poissons et <strong>le</strong>s coquil<strong>le</strong>s, il s’approvisionne<br />

auprès des époux Ferrantin, de Jean-Luc Tachet, <strong>le</strong> patron du<br />

Cap Pilar, de Gil<strong>le</strong>s Rouinvy, du Cap en baie, ou encore chez Sylvie<br />

Frelaut, poissonnière au marché des Lices à Rennes et armatrice du<br />

Marginal. Olivier Roellinger travail<strong>le</strong> aussi avec des mareyeurs locaux,<br />

la société Le Corsaire, Armor Marée, Renault Marée. La ferme du Cotentin<br />

<strong>le</strong> fournit en ormeaux et, pour <strong>le</strong>s huîtres, outre cel<strong>le</strong>s de Tony<br />

Daniel, il a choisi cel<strong>le</strong>s des Parcs Saint-Kerber, de la famil<strong>le</strong> Pichot.

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