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LES TRAVAILLEURS IMMIGRES
" PASDETRAVAILSANSTRAVAILETRANGER "
INDISPENSABLES
L'irnwigration est un des moteurs de l'expansion. Elle est arrêtée, coincée
entre les besoins économiques et les risques sociaux, pol i.t.iques par voie de conséquence-
Depuis vingt ans, .en effet, 500 OCX) à 1 rrùllion d'étrangers viennent donner
annuellement à l'Europe leur force de travail. Nous ne pouvons nous passer d'eux.
4 % de la population de l'Europe des neuf est constituée par des travailleurs·
étrangers, ce qui fait, en Allerragne et en France 12 % des salariés, dans les bureaux,
usines et magasins de plus de dix personnes. Dans la popul.at.ion ouvrière on
trouve 18 % d'étrangers. De plus, en France, dans le bâtiment, les travaux de grosoeuvre
sont réalisés par eux à 45 % et, dans la région parisienne, à 75 %. En Suède,
dans certaines entreprises 70 % des salariés viennent d'outre-frontière. Chez Ford-
Allerragne 60 % des salariés sont des étrangers.
" UNESOURCED'ENERGIE"
Ce n'est plus du tout un travail d'appoint, mais une véritable source d'énergie
pour l'économie européenne. En France, les deux tiers des post.es -irrlustriels,
créés pendant le sixiéme plan, ont été pourvus par des étrangers. Cet afllux de
main d'oeuvre stimule-l'expansion. Elle est indispensable. Pas de travail sans travail
étranger, car, c'est grâce à une injection continue de travail d' irrportation
dans les fondations de la société irrlustrielle qu'on construit la pyramide de l'emploi
des autochtones.
UNDILLEMMEENTRE LESBESOINSECDNOMIQUES ET LES RISQUE SOCIAUX
En période de récession l' éconorrie n'a plus besoin de la force totale de
travail étrangère. Elle doit stopper l'immigration (Allerragne septembre 73, France
juillet 74), FOur éviter un afflux supplémentaire de travailleurs. Il viendrait
gonfler la masse des chômeurs provoquée par les licenciements collectifs dont les
critères sont plus nationaux que sociaux. En Allemagne, affirme M. ROSS,professeur
àla Chambrede Commercede Paris, 30 % des chômeurs sont des étrangers.
Par contre, en période d'expansion l'économie a besoin de la main d'oeuvre
étrangère. En effet réd~ire cette force de travail revient à compromettre dangereusement
l'expansion. Les immigrés ne représentent que 4 % de la popuLat.i.on, mais 25 %
de la force de travail. Le "sale" boulot doit être rait; c'est la base, le pilier,
le tronc de nos productions. Si de nouveaux horizons s'ouvrent en fin 77, l'économie
aura besoin d'un apport; migratoire de 50 000 personnes. Au stade de notre économie
on ne peut remplacer la rrain d'oeuvre étrangère par des indigènes. En effet,. les coûts
de production augmenteraient, par les derrandes de salaire exigé, le prix des produits
finis. Les coûts supplémentaires seraient compar~les à la hausse du prix du pétrole
et des rratières prerrières subie à la fin de 73. De plus, les autochtones ne veulent
que des métiers "propres". "Je préfère travailler dans une administration quelconque
plutôt que d'être à l'uslne". .
Il semble qu'il ne soit peu question pour l'instan't de rouvrir les vannes.
Cela pose énormément de problèmes. On n'est pas encore sorti de la crise économique.
D'autre part, ne pas endiguer l'afflux d'étrangers c'est aggraver les risques sociaux
et finalement politiques. Dans certaines localités françaises, à la périphérie des
grandes agglomérations, près des centres industriels (Dunkerque et Fos ... ) on trouve
30 % et plus d'immigrés. Un rnouvementde rejet, de racisme, pas seulement inhérent
à la France, nait lorsque la concentration d'étrangers augmente. Les récents événements
racistes de Marseille en sont un exemple. Les équipements sociaux, logement, accueil
insuffisants rendent toute insertion dans la société difficile.
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