Jean Delpech - Portail des Médiathèques et des Archives ...
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<strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong>, peintre <strong>et</strong> graveur<br />
DU TONKIN à SAINT-OUEN<br />
Collections d’art <strong>et</strong> d’histoire de la ville de Saint-Ouen<br />
A l’occasion de son cycle de conférences intitulé « L’Histoire sort de sa réserve », les<br />
<strong>Archives</strong> municipales de Saint-Ouen (93) m<strong>et</strong>tront à l’honneur, du 27 février au 27 mars<br />
2010, les œuvres du peintre <strong>et</strong> graveur <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> (1916-1988) conservées dans les<br />
collections d’art <strong>et</strong> d’histoire de la ville de Saint-Ouen.<br />
La présentation de c<strong>et</strong> ensemble de près de 220 œuvres est totalement inédite car les<br />
publications les plus récentes concernant <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> n’en mentionnent pas l’existence.<br />
C<strong>et</strong> ensemble se compose de peintures, estampes <strong>et</strong> <strong>des</strong>sins entrés dans les collections<br />
municipales par don de l’artiste ou par achat au cours <strong>des</strong> années 1960 <strong>et</strong> 1970.<br />
Originaire d’Indochine, arrivé en métropole en 1935, « immigré, au mauvais moment »<br />
écrira-t-il plus tard, la France est pour lui le pays exotique, donc éminemment pittoresque.<br />
C’est ainsi qu’entre 1941 <strong>et</strong> 1942, lors d’un séjour à Saint-Ouen en tant que professeur de<br />
<strong>des</strong>sin au collège technique, il va réaliser plusieurs dizaines de <strong>des</strong>sins, souvent simples<br />
esquisses, s’attardant sur <strong>des</strong> détails pittoresques, <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s usuels, <strong>des</strong> paysages<br />
audoniens, croquant ses élèves, d’autres professeurs ou les salles de cours,…autant<br />
d’éléments du quotidien qu’il recompose dans <strong>des</strong> vues imaginaires dans un style qui lui est<br />
propre.<br />
La particularité du fonds conservé à Saint-Ouen réside également dans c<strong>et</strong> ensemble, dont il<br />
fera don à la Ville de Saint-Ouen en 1968, ensemble qui forme un témoignage intéressant<br />
sur la vie à Saint-Ouen pendant la Deuxième Guerre mondiale.<br />
Son lien avec Saint-Ouen se renforce lorsqu’en 1967 il expose quelques unes de ses<br />
œuvres avec d’autres artistes comme <strong>Jean</strong> Amblard dans le cadre du « Salon de Saint-<br />
Ouen » qui se déroule dans le château récemment rénové. A la suite du don qu’il fera en<br />
1968, la Ville de Saint-Ouen achète plusieurs de ses œuvres, peintures <strong>et</strong> estampes,<br />
complétant ainsi une collection déjà riche.<br />
Ayant toujours eu sur lui <strong>des</strong> carn<strong>et</strong>s de dimensions diverses, <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> a tout croqué,<br />
tout illustré, inlassablement, accordant autant d’attention à l’humble imagerie populaire qu’à<br />
la littérature, la mythologie ou l’Histoire. Premier Grand Prix de Rome de gravure en taille<br />
douce en 1948, puis peintre de la Marine en 1956, <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong>, comme tout grand maître,<br />
a rendu la technique invisible, lui perm<strong>et</strong>tant une liberté totale pour réaliser ses idées les plus<br />
larges.<br />
Depuis quelques années, <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> fait l’obj<strong>et</strong> d’un regain d’intérêt de la part du monde<br />
de l’art autant que <strong>des</strong> collectionneurs. Une lente réévaluation de son intense production que<br />
l’on peut mesurer au fait que l’on r<strong>et</strong>rouve aujourd’hui ses œuvres dans les collections<br />
publiques de grands musées comme le Musée de la Marine, le Musée Carnaval<strong>et</strong> ou le<br />
Musée d’Art moderne à Paris, ou bien encore le M<strong>et</strong>ropolitan Museum (section gravure) à<br />
New-York.
Samedi 27 février à 15h<br />
Conférence<br />
Animée par Christophe Comentale*, conservateur en chef au Musée de l’Homme, <strong>et</strong> grand<br />
connaisseur de l’œuvre de <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong>, c<strong>et</strong>te conférence perm<strong>et</strong>tra de découvrir c<strong>et</strong> artiste<br />
trop peu connu du grand public <strong>et</strong> de présenter une grande partie du fonds conservé à Saint-<br />
Ouen.<br />
Médiathèque Persépolis, auditorium – entrée libre<br />
Du 27 février au 27 mars 2010<br />
Exposition<br />
A travers une sélection d’œuvres représentatives de la collection conservée à Saint-Ouen, le<br />
grand public pourra se familiariser avec l’œuvre protéiforme de <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> : peintures,<br />
gravures <strong>et</strong> <strong>des</strong>sins, dans <strong>des</strong> formats très variés.<br />
Disponible aux archives municipales, un catalogue dont les textes sont rédigés par<br />
Christophe Comentale, conservateur en chef au Musée de l’Homme, prolongera l’exposition<br />
<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tra d’approfondir la connaissance sur c<strong>et</strong> artiste.<br />
Vernissage samedi 27 février à partir de 16 h 30<br />
Médiathèque Persépolis, mezzanine – entrée libre<br />
Du 8 au 26 mars<br />
Visites pour les scolaires<br />
Une découverte de l’exposition sera possible grâce à un jeu parcours<br />
Contact :<br />
M. Olivier BANCHEREAU, médiateur du patrimoine<br />
01.49.45.67.53<br />
obanchereau@mairie-saint-ouen.fr<br />
Service <strong>Archives</strong>/Documentation/Patrimoine<br />
Mairie de Saint-Ouen<br />
Accès à la médiathèque Persépolis :<br />
Auditorium <strong>et</strong> mezzanine<br />
4 avenue Gabriel-Péri<br />
M° Mairie-de-Saint-Ouen, ligne 13<br />
Station Velib’<br />
Bus 85, 137, 166, 173, 237, 274, 537 L’audonienne<br />
*Christophe Comentale<br />
Christophe Comentale est sinologue, docteur en histoire<br />
de l’art <strong>et</strong> d’archéologie. Conservateur en chef au Musée<br />
de l’Homme <strong>et</strong> chercheur associé au Musée national <strong>des</strong><br />
minorités de Chine à Pékin, il enseigne, est commissaire<br />
d’expositions <strong>et</strong> auteur d’articles <strong>et</strong> de livres sur l’image<br />
occidentale <strong>et</strong> chinoise.
<strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong><br />
(1916 – 1988)<br />
Autoportrait, 1941-43, encre de chine, crayon de couleur, 16 x 14 cm (JD190)<br />
© Collections d’art <strong>et</strong> d’histoire, Saint-Ouen<br />
Né le 1 er mai 1916 à Hanoï (Tonkin) d’un père architecte.<br />
Etu<strong>des</strong> à Hanoï : baccalauréat, Ecole d’Art appliqués (laque, nacre)<br />
1935 : arrivée en France<br />
1936-1938 : élève de l’Ecole nationale supérieure <strong>des</strong> Beaux-Arts à Paris<br />
1938 : diplôme de Professeur de Dessin Industriel<br />
1939 : mobilisé dans les chasseurs alpins, démobilisé fin 1940<br />
1941 : professeur de <strong>des</strong>sin industriel au collège technique de Saint-Ouen condamné à mort<br />
par contumace pour activité de « faussaire » »<br />
1944-1945 : reportages <strong>des</strong>sinés, comme correspondant de guerre à la Première armée,<br />
poste obtenu par l’intermédiaire de Picasso.<br />
1945 : campagne d’Alsace <strong>et</strong> d’Allemagne. Reportage sur Lorient, Brest, Toulon. Journaliste<strong>des</strong>sinateur<br />
pour la revue l’armée française, attaché à la Première armée du Général de<br />
Lattre de Tassigny.<br />
1947 : prix Blumenthal<br />
1947 : boursier de voyage de l’Etat<br />
1948 : premier Grand Prix de Rome de gravure en taille-douce<br />
1948-1950 : séjour à la Villa Médicis de Rome<br />
Depuis 1956 : peintre officiel de la Marine<br />
1974 à 1982 : professeur de gravure à l’Ecole polytechnique de la ville de Paris<br />
1979 : prix <strong>Jean</strong> Chièze (gravure sur bois)<br />
Depuis 1987 : peintre officiel de l’Air<br />
Il décède en 1988.<br />
Les œuvres de <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> se r<strong>et</strong>rouvent dans de nombreuses collections<br />
publiques :<br />
Musée de la Marine, Paris<br />
Musée Carnaval<strong>et</strong>, Paris<br />
Musée d’Art moderne, Paris<br />
Bibliothèque nationale de France, Cabin<strong>et</strong> <strong>des</strong> Estampes, Paris<br />
M<strong>et</strong>ropolitan Museum (Section gravure), New York<br />
Musée de la Poste, Paris<br />
Musée de l’Armée (Hôtel <strong>des</strong> Invali<strong>des</strong>), Paris<br />
Services historiques <strong>des</strong> Armées, Château de Vincennes<br />
Collection de l’Etat-Major de la Marine, Paris<br />
Bibliothèque municipale de Sens<br />
Musée du Bastion Saint-André, Antibes
<strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong><br />
à Saint-Ouen<br />
début 1941 - fin 1942 :<br />
C’est grâce à son diplôme de « professeur de <strong>des</strong>sin industriel » obtenu en<br />
1938, que <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> arrive à Saint-Ouen au début de l’année 1941 pour<br />
travailler au collège technique. Pour c<strong>et</strong> Indochinois, « créole blanc » né à la<br />
colonie, récemment arrivé en France, « seul, immigré en quelque sorte, pas au<br />
bon moment », il faut avant tout « croûter » 1 .<br />
Le collège technique est en partie occupé par les troupes alleman<strong>des</strong>. Il est<br />
délocalisé dans le château de Saint-Ouen qui appartient à l’usine Alsthom <strong>et</strong><br />
prêté par celle-ci au Ministère de la Jeunesse. Dénommé « Centre de<br />
Formation Professionnelle », le gouvernement de Vichy rattachera à son<br />
programme de « Centres de Jeunesse » le centre de formation rebaptisé<br />
« Centre de Jeunesse, Travail <strong>et</strong> Joie ». Plusieurs spécialités y étaient<br />
dispensées : tôlerie, bâtiment, ajustage, <strong>des</strong>sin industriel.<br />
9-30 avril1967 :<br />
Exposition <strong>des</strong> œuvres de <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> au château de Saint-Ouen dans le<br />
cadre du « Salon » avec <strong>Jean</strong> Amblard, René Iché <strong>et</strong> Gérald Bloncourt.<br />
1968 :<br />
1984 :<br />
1985 :<br />
<strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> entouré de <strong>Jean</strong> Amblard <strong>et</strong> Mlle Iché (à gauche) <strong>et</strong> de Gérard Bloncourt (à droite) lors du vernissage de<br />
l’exposition au château de Saint-Ouen en 1967 - © Georges Laforge – A.M. Saint-Ouen<br />
Don de l’artiste à la ville de Saint-Ouen de 211 <strong>des</strong>sins <strong>et</strong> gouaches relatifs à la<br />
période 1941-1943.<br />
Témoignage écrit de son passage à Saint-Ouen en tant que professeur de<br />
<strong>des</strong>sin industriel dans le cadre de la rédaction de l’ouvrage Mémoires d’usines,<br />
mémoires d’avenir r<strong>et</strong>raçant l’histoire de l’usine Alsthom de Saint-Ouen vue par<br />
ses ouvriers.<br />
Échanges épistolaires avec la directrice du Château de Saint-Ouen autour de<br />
ce lieu qui accueilli le collège technique pour lequel <strong>Jean</strong> <strong>Delpech</strong> officia en<br />
tant que professeur de <strong>des</strong>sin industriel.<br />
1 L<strong>et</strong>tre à Claudine Beau, 3/12/1984, A.M. Saint-Ouen, 20 S 36.
Vue de la centrale EDF près de la Seine, 1942, gouache sur papier fort, 49 x 64 cm (inv. JD1)<br />
© Collections d’art <strong>et</strong> d’histoire, Saint-Ouen<br />
Marché aux Puces, 1942, Monotype - Lavis <strong>et</strong> rehauts de crayons de couleur, 15 x 24 cm (inv.D21)<br />
© Collections d’art <strong>et</strong> d’histoire, Saint-Ouen
La Piste Ho Chi Minh, 1970, Gouache, 61,5 x 51,5 cm (inv. A3)<br />
© Collections d’art <strong>et</strong> d’histoire, Saint-Ouen