03.07.2013 Views

L'univers de l'Estuaire 2009 - Conseil Général de la Gironde

L'univers de l'Estuaire 2009 - Conseil Général de la Gironde

L'univers de l'Estuaire 2009 - Conseil Général de la Gironde

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

© J.P. Boulesteix<br />

culture & Patrimoine<br />

18<br />

L’Estuaire est le grand<br />

chemin du vin, <strong>la</strong> voie d’eau<br />

longtemps suivie par un<br />

commerce actif <strong>de</strong> vins et<br />

d’alcools en barriques.<br />

À cent kilomètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer,<br />

Bor<strong>de</strong>aux n’a que lui pour<br />

débouché. Venant <strong>de</strong> là,<br />

passant par là, vins et alcools<br />

ont fortement marqué<br />

le paysage <strong>de</strong> ses rives...<br />

Le chemin d’eau <strong>de</strong>s vignobles :<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> nef médiévale<br />

aux bateaux <strong>de</strong> croisière<br />

Quand les flottes partaient<br />

après les vendanges…<br />

Les Romains furent fortement imp<strong>la</strong>ntés sur les<br />

bords <strong>de</strong> l’Estuaire : le site <strong>de</strong> Barzan en porte témoignage.<br />

Réservée aux citoyens <strong>de</strong> Rome dans<br />

leurs « vil<strong>la</strong>e », comme à P<strong>la</strong>ssac, <strong>la</strong> culture <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vigne, premier <strong>de</strong>s trésors <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> l’Estuaire,<br />

s’est répandue à l’ensemble <strong>de</strong>s terres sur les <strong>de</strong>ux<br />

rives. On ne sait pourtant rien du commerce extérieur<br />

du vin avant 1214 qui est <strong>la</strong> date <strong>de</strong> <strong>la</strong> première<br />

<strong>de</strong>s foires <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux qui se sont perpétuées en<br />

dépit <strong>de</strong>s guerres et <strong>de</strong>s suppressions <strong>de</strong> privilèges<br />

« <strong>de</strong> par le Roy » en punition <strong>de</strong> quelque révolte. Ces<br />

aléas n’ont jamais empêché les bateaux ang<strong>la</strong>is <strong>de</strong><br />

venir – même en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s foires – y charger le<br />

« c<strong>la</strong>ret », cet ancêtre du vin. Le <strong>de</strong>rnier départ avait<br />

lieu à <strong>la</strong> Saint-Martin. Il y eut jusqu’à cent voiles sur<br />

Déguster, savourer…<br />

l’Estuaire (<strong>de</strong>ux cents selon Froissart), pour acheminer<br />

le vin jusqu’au port <strong>de</strong> Hull. L’Estuaire, qui mène<br />

à Bor<strong>de</strong>aux mais débouche sur l’Océan est <strong>la</strong> route<br />

obligée <strong>de</strong>s navires qui vont vers l’Angleterre, <strong>la</strong> Mer<br />

du Nord, <strong>la</strong> Baltique ou « les îles ». Le succès du<br />

vignoble lui incombe. Quant aux vignes situées entre<br />

Saint-Bonnet-sur-Giron<strong>de</strong> et Meschers-sur-Giron<strong>de</strong><br />

sur les « Bons bois » et les « Fins bois », elles se<br />

sont tournées au XVIII e siècle vers <strong>la</strong> distil<strong>la</strong>tion sans<br />

renoncer au chemin d’eau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Giron<strong>de</strong>.<br />

Vins et alcools, composants<br />

majeurs du commerce maritime.<br />

La navigation n’est pas <strong>de</strong> tout repos sur <strong>la</strong> « rivière<br />

». Les chenaux n’y sont guère sûrs en raison <strong>de</strong><br />

l’instabilité <strong>de</strong>s îles qui encombrent le fleuve. Faute<br />

En vous faisant découvrir produits et saveurs, les cours <strong>de</strong> cuisine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Vigne et <strong>de</strong>s Saveurs en Haute-Saintonge ont pour but <strong>de</strong> valoriser les produits<br />

locaux. Organisés en atelier <strong>de</strong> cuisine et d’initiation, ces ren<strong>de</strong>z-vous sont l’occasion<br />

<strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>s Chefs cuisiniers et <strong>de</strong>s pâtissiers. Les intervenants changent,<br />

mais le p<strong>la</strong>isir, <strong>la</strong> convivialité et l'accueil sont toujours au ren<strong>de</strong>z-vous. Olivier REY,<br />

considéré comme l'un <strong>de</strong>s plus ar<strong>de</strong>nt défenseur <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> notre région et futur<br />

animateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vigne et du terroir (ouverture en 2010), vous invite à<br />

découvrir ces saveurs au restaurant « Le Vitrezay » au Pôle-Nature <strong>de</strong> Vitrezay.<br />

,INFOS PRATIQUES<br />

Atelier <strong>de</strong> cuisine<br />

Renseignement et réservation : 05 46 48 12 11<br />

Restaurant « Le Vitrezay », Pôle-Nature <strong>de</strong> Vitrezay : 05 46 86 47 58<br />

<strong>de</strong> balisage permanent, le voyage dans l’Estuaire<br />

nécessitait <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong> pilotes :<br />

ceux <strong>de</strong> Pauil<strong>la</strong>c pour <strong>la</strong> « rivière », ceux du Verdon<br />

pour abor<strong>de</strong>r l’Océan.<br />

On s’inquiète <strong>de</strong> l’ennemi en temps <strong>de</strong> guerre, <strong>de</strong>s<br />

corsaires souvent, <strong>de</strong>s caprices <strong>de</strong> l’eau et du ciel<br />

en tous temps. Le commerce ayant besoin <strong>de</strong> sécurité,<br />

l’Estuaire s’est mis en défense : Talmont y<br />

veil<strong>la</strong>it <strong>de</strong>puis son éperon rocheux et les forteresses<br />

<strong>de</strong> B<strong>la</strong>ye, Fort Pâté et Fort Cussac, pouvaient<br />

verrouiller l’Estuaire. Quelques châteaux du vin,<br />

eux-mêmes, s’étaient munis <strong>de</strong> remparts… Le vin<br />

et le cognac sont <strong>de</strong>s marchandises trop précieuses<br />

pour que leur commerce ne soit pas protégé.<br />

Dans le grand remue-ménage <strong>de</strong>s bateaux sur l’Estuaire,<br />

qu’ils fussent grands et petits, <strong>de</strong> rivière ou<br />

<strong>de</strong> mer, le vin et le cognac ont toujours tenu une<br />

p<strong>la</strong>ce privilégiée. Tous les ports <strong>de</strong> l’Estuaire avaient<br />

leur peyrat, quai <strong>de</strong> pierre entrant en « rivière ». On<br />

y rou<strong>la</strong>it les « bor<strong>de</strong><strong>la</strong>ises » que l’on chargeait sur<br />

les gabares. Mortagne-sur-Giron<strong>de</strong> fut le plus actif<br />

<strong>de</strong> ces ports d’où le cognac partait pour Bor<strong>de</strong>aux,<br />

Rochefort ou, par goélettes, directement pour l’Angleterre.<br />

La ville a gardé <strong>de</strong> ce temps un port coquet,<br />

riche <strong>de</strong> ses quais pavés et <strong>de</strong>s bâtiments qui<br />

encadrent le bassin.<br />

Ces bateaux qui passent au <strong>la</strong>rge<br />

<strong>de</strong>s châteaux<br />

On baissait voile à Beychevelle <strong>de</strong>vant le château<br />

du duc d’Épernon qui fut amiral <strong>de</strong> France. Les passagers<br />

<strong>de</strong>s Compagnies bor<strong>de</strong><strong>la</strong>ises, lorsqu’ils quittaient<br />

Bor<strong>de</strong>aux, regardaient défiler sur chacune<br />

<strong>de</strong>s rives, en un lent travelling, comme un adieu <strong>de</strong><br />

pierre, <strong>de</strong>s châteaux prestigieux, amers <strong>de</strong>s voyageurs<br />

: d’Issan, Yquem, Margaux, Beychevelle,<br />

Ducru-Beaucaillou, Léoville-Poyferré, Lou<strong>de</strong>nne,<br />

Saint-Sorlin. En passant, ils frô<strong>la</strong>ient l’île verte. Ils<br />

savaient que, dans les Côtes <strong>de</strong> Bourg et <strong>de</strong> B<strong>la</strong>ye,<br />

ou dans les « bois » charentais, d’autres domaines<br />

s’ancraient non loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> « rivière ».<br />

Dix pour cent du vin exporté passe encore par l’eau.<br />

Le reste prend <strong>la</strong> route pour Le Havre. Le cognac<br />

suit le même chemin. Reprendront-ils un jour <strong>la</strong><br />

voie <strong>de</strong> l’Estuaire pour échapper à l’encombrement<br />

<strong>de</strong>s autoroutes ? Cette hypothèse, ici, porte les

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!