EG / 07-08 Histoire > La guerre froide
EG / 07-08 Biographie de MacCarthy Histoire > La guerre froide Joseph McCarthy, sénateur républicain <strong>du</strong> Wisconsin, mène une véritable hasse aux sorcières, contre <strong>les</strong> communistes. Une guerre ouverte qui fait rage de 1950 <strong>à</strong> 1954, aux Etats-Unis. Il domine la vie politique américaine, jusqu’au jour où il s’en prend <strong>à</strong> l’armée. Un faux pas, qui précipite la fin de sa carrière politique. McCarthy est né le 14 novembre 1908 dans une famille pauvre <strong>du</strong> Wisconsin, catholique et d’origine irlandaise. A quatorze ans, Joe quitte l’école pour élever des poulets, mais son entreprise fait faillite et le jeune homme devient gérant d’épicerie. Ambitieux, il reprend ses études et obtient en 1935 le diplôme d’avocat. Le barreau lui rapporte pourtant moins que le poker. Ce qui l’attire plus que tout, c’est la politique. Ambiguïté Sous-lieutenant mobilisé dans un îlot per<strong>du</strong> <strong>du</strong> Pacifique <strong>du</strong>rant la guerre, il n’a pratiquement pas combattu. Il s’invente pourtant après coup des exploits dans la guerre aérienne et n’a aucun scrupule <strong>à</strong> recevoir des décorations prestigieuses. Démobilisé, il retourne <strong>à</strong> la vie politique et obtient, en 1946, l’un des deux sièges de Sénateur de l’Etat <strong>du</strong> Wisconsin. Politicien roublard, il accuse déj<strong>à</strong> son adversaire démocrate de tendance communiste. Son parcours politique ne manque pas d’ambiguïté. Démocrate, indépendant, puis républicain, il aurait même reçu l’appui des communistes pour sa candidature de 1946. Démagogue Personnage haut en couleurs, jovial, bagarreur, bon vivant, l’homme est d’un abord sympathique. Il aime qu’on l’aime. Sa culture politique est fort limitée : le peuple, la liberté, l’Amérique, une idéologie populiste qui a animé le Middle West depuis un demi-siècle. C’est un démagogue, prêt <strong>à</strong> tout, capable de mentir et d’affabuler pour accroître sa notoriété. Opportunisme politique Jusqu’en 1950 il a recours modérément au thème de l’anticommunisme. Mais par opportunisme politique il saisit l’occasion de faire campagne, <strong>à</strong> deux ans de la fin de son mandat, sur ce sujet. Les Américains, traumatisés par la Seconde guerre mondiale et angoissés par l’éventualité d’une subversion communiste dans le contexte de la Guerre froide, y sont d’ores et déj<strong>à</strong> sensib<strong>les</strong>. Chasse aux sorcières Dans son discours de Wheeling (le 19 février 1950), McCarthy avance (sans véritable preuve) que le Département d’Etat continue d’employer 205 communistes, dont il détiendrait la liste (qu’il ne remettra d’ailleurs jamais). C’est le coup d’envoi d’une violente campagne de dénonciation de l’influence communiste au sein de l’administration américaine. Cautionné par <strong>les</strong> républicains, McCarthy entreprend une véritable chasse aux sorcières, par le biais <strong>du</strong> comité d’enquête sénatorial, qu’il dirige. Rien, ni personne, n’y échappe. Les instances politiques de Washington (la Maison Blanche), <strong>les</strong> fonctionnaires des administrations publiques, <strong>les</strong> assemblées législatives des Etats, <strong>les</strong> entreprises privées, le milieu <strong>du</strong> cinéma et <strong>les</strong> personnalités d’Hollywood. L’inquisition atteint son paroxysme entre 1950 et 1954 et l’Amérique plonge <strong>à</strong> ce moment-l<strong>à</strong> dans l’hystérie collective. A couteaux tirés A l’automne 1953, McCarthy s’en prend <strong>à</strong> l’armée. Ce faux pas, imprudent, arrogant, le mène <strong>à</strong> sa perte. Le Sénat le condamne en décembre 1954, au terme d’une confrontation de trente-cinq jours, <strong>à</strong> couteaux tirés, entre <strong>les</strong> deux parties. McCarthy est mis en cause pour avoir tenté d’obtenir un traitement préférentiel, pour l’un de ses bras droits, David Schine, appelé <strong>à</strong> faire son service militaire. Les audiences qui sont retransmises <strong>à</strong> la télévision, <strong>du</strong>rant quatrevingt-sept heures, le discréditent. Devant vingt millions de téléspectateurs, McCarthy donne l’image d’un homme odieux, qui interrompt brutalement, manifeste une agressivité intempestive, et attaque de front <strong>les</strong> institutions <strong>les</strong> plus vénérab<strong>les</strong> <strong>du</strong> pays. La fin est proche. Sa chute Ses adversaires, intimidés depuis quatre ans, se regroupent. Aucun de ses anciens alliés, ni le Républicain, Eisenhower, élu Président des Etats-Unis deux ans plus tôt après vingt ans de domination démocrate, ni le parti Républicain, <strong>à</strong> nouveau majoritaire au Congrès, n’empêchent sa chute. Le style de McCarthy dérange désormais et il n’y a plus besoin d’arme électorale contre <strong>les</strong> démocrates. McCarthy, écarté <strong>du</strong> pouvoir, sombre dans l’alcoolisme. Il meurt le 2 mai <strong>1957</strong>, « oublié comme on oublie un cauchemar » note l’historien André Kaspi. C’en est fini <strong>du</strong> <strong>maccarthysme</strong>. Source : www.arte.tv