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Le Monde d'Aujourd'hui - Niger

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Ça va barder entre la France et le <strong>Niger</strong><br />

Siège : Face Ministère du<br />

Transport Au sein du RDFN<br />

E-mail : lemonde_niger1@yahoo.fr<br />

D’AUJOURD’ HUI PRIX<br />

2ème année:N°12 du<br />

mercredi 6 février 2013<br />

Hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse<br />

Mouvance présidentielle<br />

Silence, les grands<br />

mangent les petits !<br />

Présentation des vœux du nouvel an<br />

Seyni Oumarou<br />

ridiculise le pouvoir !<br />

Crise du CDS-Rahama<br />

<strong>Le</strong>s jours de Abdou<br />

Labo sont comptés<br />

au gouvernement<br />

: 300 F


SOCIETE<br />

Fait divers<br />

Un préfet mange-mil<br />

<strong>Le</strong>s Français nous ont donné leur Langue mais il<br />

faut reconnaître que nous l’utilisons mieux qu’eux.<br />

Savez-vous pourquoi ? Parce que tout<br />

simplement nous, nous avons l’avantage de<br />

produire ce que les spécialistes appellent « les<br />

interférences linguistiques ». Aux richesses<br />

indéniables de nos langues, nous y ajoutons celles<br />

des Gaulois et ce mélange est tout simplement<br />

détonnant. Ainsi, quand les Français disent<br />

marabouts pour désigner un vulgaire oiseau, nous,<br />

nous en avons fait un illustre personnage religieux.<br />

Un marabout, c’est tout simplement quelqu’un qui<br />

maîtrise la science du coran.<br />

Ainsi de cet oiseau qu’eux appellent marabout et<br />

que nous, nous attribuons à tout individu qui fait<br />

preuve de cupidité ou même de boulimie. C’est le<br />

cas de monsieur mange mil qui vient de faire main<br />

basse sur une importante quantité de vivres<br />

destinée aux populations de sa localité. Depuis<br />

l’avènement de la 7 ème République, c’est très<br />

fréquent d’apprendre que telle ou telle personnalité<br />

a puisé dans les deniers publics. De petites<br />

sommes d’argent aux plus colossales, le<br />

détournement est monnaie courante et, cela dans<br />

la plus grande impunité. Seulement, ce que<br />

monsieur a fait, jamais dans l’histoire de la<br />

gouvernance cela ne s’est produit. L’acte est<br />

tellement rocambolesque que l’on se demande<br />

dans quel pays on se trouve ?<br />

Evénements antérieurs : Monsieur a trois<br />

femmes, trois dames de fer qui viennent toutes<br />

d’avoir, chacune en ce qui la concerne, un NIF<br />

pour création de commerce. Chacune a pu<br />

monter son commerce principalement dans la<br />

vente des produits céréaliers. La plus astucieuse,<br />

le grande, a mis la société commerciale sur le<br />

nom de sa cousine.<br />

Appartenant à trois villages différents, chacune<br />

des trois dames a monté son commerce dans<br />

son propre village. Et, le saviez-vous, ces villages<br />

sont situés dans une zone fortement touchée par<br />

la famine cette année. Quelle vision ou quel sens<br />

des affaires ? Ainsi, les locaux très rapidement<br />

construits ont vu l’arrivée en grande quantité de<br />

vivres, principalement le mil qui est l’alimentation<br />

de base dans cette région. Dans chaque<br />

magasin, monsieur a fait acheminer 10 tonnes<br />

de vivres en tous genres.<br />

Evénements présents : deux ONG intervenant<br />

dans la région de monsieur viennent d’ouvrir des<br />

Affaire de gros sous<br />

<strong>Le</strong> Ministre Cissé encore dans le<br />

collimateur dans gens de l’ombre<br />

Depuis plusieurs semaines voire plusieurs<br />

mois, le Ministre d’Etat Amadou Boubacar<br />

Cissé est dans le collimateur de certains individus<br />

à la recherche du sensationnel qui tentent<br />

coûte que coûte à le salir en le traînant<br />

dans la boue. La dernière trouvaille tourne<br />

autour d’un certain nombre de marchés d’un<br />

montant de 4.245.000.000 FCFA<br />

Premièrement, les détracteurs de Cissé insinuent<br />

que ces marchés auraient été octroyés<br />

de gré à gré, ce qui est totalement faux. Ils<br />

avaient été attribués dans la transparence et<br />

dans les règles de l’art après un appel d’offre<br />

régulier qui a recueilli plusieurs soumissionnaires<br />

et les bénéficiaires ont été désignés par<br />

une commission sur la base des critères dûment<br />

établis. Notons que les bénéficiaires ont<br />

déjà livré ladite commande et obtenu leurs<br />

quittances.<br />

Secundo, ces gens de mauvaise foi dont le seul<br />

objectif est de nuire, ont savamment associé<br />

le nom du Ministre d’Etat Amadou Boubacar<br />

Cissé dans cette affaire qui est présentée<br />

comme de faux marchés juste pour nuire à<br />

Cissé qui n’est pas le ministre de tutelle de la<br />

structure ayant fait la commande. <strong>Le</strong> Ministre<br />

d’Etat n’est nullement concerné par cette<br />

affaire qu’on veut lui mettre sur le dos car ledit<br />

marché est une commande de l’OPVN, structure<br />

qui est sous la coupe du Ministre du Commerce<br />

qui n’est pas de l’UDR-Tabbat de Cissé<br />

encore moins le DG de l’OPVN qui est du<br />

PNDS-Tarayya.<br />

Comme on le voit aisément, dans les tentatives<br />

antérieures comme dans celle-ci, l’intention<br />

de nuire apparaît au grand jour. Mensonges,<br />

suspicion et médisances sont devenus<br />

la tasse de thé de certains Nigériens qui trouvent<br />

un plaisir fou à faire du mal. Où va le <strong>Niger</strong><br />

? Au lieu d’encourager et de féliciter ceux<br />

qui travaillent pour faire venir les investisseurs,<br />

on cherche plutôt à les traîner dans la boue. Au<br />

fait, que veulent ces types de Nigériens qui,<br />

tapis dans l’ombre, tirent sur les ficelles ? <strong>Le</strong><br />

<strong>Niger</strong> ou leurs intérêts égoïstes et mesquins ?<br />

<strong>Le</strong> <strong>Niger</strong> n’a que faire de ces genres de comportements<br />

qui ne les honorent personne.<br />

A méditer ! A.M<br />

enquêtes. Motif : quatre villages couverts par leur<br />

campagne de prise en charge viennent de se<br />

disperser pour chercher des coins plus cléments.<br />

<strong>Le</strong>s 100 tonnes de vivres qui leur ont été attribuées<br />

ne sont jamais arrivées dans ces villages. <strong>Le</strong>s<br />

premiers interpellés ont été les chefs respectifs<br />

des quatre villages qui ont tous avoué n’avoir reçu<br />

aucune graine de céréales. Pourtant, sur les<br />

papiers, la signature de chaque chef de village a<br />

été enregistrée. Direction, la gendarmerie de la<br />

localité. Une enquête éclaire révèle la main de<br />

monsieur le plus grand responsable dans l’affaire.<br />

Que faire car monsieur est politiquement bien<br />

protégée ? La justice s’en mêle. L’intraitable juge<br />

de la localité jure par tous les saints de mettre<br />

monsieur au verrou.<br />

Evénements à venir : monsieur est en train de<br />

faire route vers un pays de la sous-région comme<br />

ambassadeur. L’intraitable juge a finalement été<br />

traité. Il accompagne monsieur à son poste à<br />

l’ambassade comme secrétaire. La boucle estelle<br />

bouclée ? Apparemment non car là où<br />

monsieur a été envoyé abrite le siège international<br />

de l’une des ONG plaignantes. Affaire à suivre.<br />

<strong>Le</strong> monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°12 du mercredi 6 février 2013<br />

Madougouizé<br />

A méditer<br />

Troc : Des armes<br />

contre l’énergie<br />

Sachez tout d’abord que le problème N°1 des<br />

pays occidentaux est l’énergie : où qu’elle se<br />

trouve, ils iront la chercher ; à qu’elle prix elle est,<br />

ils iront la chercher.<br />

A présent que tous les dés semblent avoir été<br />

jetés autour des énormes ressources énergétiques<br />

du <strong>Niger</strong>, votre journal vous invite à une petite<br />

réflexion : quel est aujourd’hui ce pays au<br />

monde producteur de pétrole ou de toutes autres<br />

ressources énergétiques qui n’investit pas une<br />

partie de ses revenus pour l’achat des armes ?<br />

Quand nos premiers barils sortaient de terre, il y<br />

avait tellement eu de remous à l’interne qu’à un<br />

certain moment on se demandait si notre pays<br />

n’allait pas être victime de « la malédiction du<br />

pétrole ». Cependant, très vite, toutes les ardeurs<br />

des uns et des autres s’étaient calmées ; encore<br />

un pari gagné par notre pays sur le plan de l’unité<br />

nationale : nous avions réussi à faire échec à ceux<br />

qui voulaient nous mélanger pour troquer nos ressources<br />

par des armes. Nous pensions ainsi<br />

avoir échappé à ce piège impérialiste qui continue<br />

à endeuiller plusieurs familles dans les pays<br />

producteurs de pétroles. C’était sans compter<br />

avec la détermination des marchands de la mort.<br />

Très vite, des subterfuges ont été ficelés tout<br />

autour de nous et, aujourd’hui, la nécessité<br />

d’acheter les armes pour assurer notre sécurité<br />

et celle des installations minières est indéniable.<br />

Français, américains, chinois et autres, tous les<br />

pays engagés dans l’exploitation de nos gisements<br />

vont s’investir dans la recherche de la<br />

sécurité de notre pays. Et, forcément, des accords<br />

seront révisés pour que nous participions<br />

à ces manœuvres sécuritaires. Avec quoi allonsnous<br />

payer ? Nos ressources bien sûr. Alors,<br />

faut-il se raviser à admettre que réellement le<br />

pétrole est une malédiction pour un pays ?<br />

Page 2


Mouvance présidentielle<br />

Lorsqu’on se figure les relations entre les alliés<br />

de la mouvance présidentielle, on ne peut<br />

s’empêcher de penser à la formule attribuée<br />

aux poissons : les grands mangent les petits !<br />

Dans l’un comme dans l’autre des cas,<br />

l’instinct de survie prime sur tout le reste.<br />

Seulement lorsqu’il s’agit des relations<br />

humaines, l’exclusion du contrôle de la raison,<br />

ce guide suprême, débouche inéluctablement<br />

sur des catastrophes.<br />

La déclaration ahurissante des transfuges des<br />

partis de la mouvance présidentielle qui ont rejoint<br />

le parti du Président de la République continue<br />

de faire des vagues tant au niveau de l’opinion<br />

qu’au niveau des QG des partis politiques. Normal<br />

puisqu’il s’agit d’un grand coup porté par le PNDS-<br />

TARAYYA à ses alliés du RSD-GASKIA et du<br />

MODEN-FA/LUMANA AFRICA. En effet, les<br />

transfuges, auteurs de ladite déclaration, ne sont<br />

pas du menu fretin. Ils dénombrent au sein des<br />

jeunes commerçants, entrepreneurs et<br />

transitaires de la capitale économique du <strong>Niger</strong>.<br />

Quand on sait que, dans notre pays, les grands<br />

électeurs se comptent parmi cette catégorie de<br />

citoyens, on comprend aisément l’immensité des<br />

dégâts.<br />

Jusqu’ici, les alliés, aussi bien ceux de la majorité<br />

que ceux de l’opposition, se tracent une ligne<br />

imaginaire à ne pas dépasser dans la course au<br />

recrutement des militants. Pour ceux qui sont au<br />

pouvoir, le terrain de prédilection de la chasse à<br />

l’électorat reste bien sûr dans les rangs de<br />

l’opposition. L’appât est, ici, vite trouvé puisqu’il<br />

s’agit d’un marchandage sur la base « soutien<br />

contre poste ou marché » !<br />

POLITIQUE<br />

Silence, les grands mangent les petits !<br />

<strong>Le</strong> plus étonnant dans cette frénésie du PNDS,<br />

déjà catalogué de la 1 ère place à en croire les<br />

résultats des dernières élections, est que nous<br />

sommes loin, très loin des échéances électorales<br />

de 2016 ! Alors pourquoi engager une campagne<br />

avant la campagne ? A moins que… Oui, à moins<br />

que l’on ait une idée derrière la tête.<br />

On sait qu’en politique, la plus grande stratégie<br />

réside dans le fait de ne pas se laisser surprendre.<br />

Tous les coups étant possibles, il faut rester sur<br />

le qui-vive, être prêt à toute éventualité pouvant<br />

venir des alliés comme des adversaires. Du reste,<br />

les surprises viennent plus du côté des alliés que<br />

des opposants que l’on a à l’œil. Ceci expliquant<br />

cela, l’attitude du PNDS peut être rangée dans le<br />

tiroir de cette philosophie de caméléon. A coup<br />

sûr, les responsables du parti rose gardent à<br />

l’esprit les leçons données par Tandja à Hama en<br />

2007 avec le complot de la motion de censure<br />

qui a emporté ce dernier de son fauteuil de la<br />

primature où il se croyait inamovible puis en 2008<br />

avec l’affaire qui l’a envoyé à Koutoukalé.<br />

La dernière défection date du 4 février dernier. A<br />

Kornaka, des militants du RDP Jama’a et du<br />

RSD-Gaskiya s’en sont allés avec armes et<br />

bagages au PNDS –Tarayya.<br />

Certes, le <strong>Niger</strong> continue son bonhomme de<br />

chemin sous la guidance du Président Issoufou.<br />

Cahin-caha, dirait l’autre. A vu d’œil, aucun péril<br />

ne pointe à l’horizon. Même la situation sécuritaire,<br />

faisant peser des graves menaces sur la paix<br />

sociale et institutionnelle, semble sous contrôle.<br />

<strong>Le</strong> pays vogue vers les rivages calmes de la<br />

stabilité. L’ARN ayant opté pour une opposition<br />

Issoufou Mahamadou sur les médias internationaux<br />

<strong>Le</strong>s vérités martelées par le Président de la<br />

République du <strong>Niger</strong> sur certains médias internationaux<br />

ont mis du baume sur le cœur<br />

de plus d’un Nigérien. Mais quand on sait que<br />

celui qui martèle ces résolutions est au pouvoir<br />

depuis près de deux ans, n’est-il pas permis<br />

de chercher à faire la part des<br />

choses entre la vérité et le populisme propagandiste<br />

?<br />

L’interview accordée, à certains médias internationaux,<br />

par le Président de la République,<br />

Issoufou Mahamadou, fait l’actualité de ce lundi<br />

04 février 2013. « Je retrouve-là la légendaire<br />

audace du Président Issoufou » s’extasie quelqu’un.<br />

« Il va toujours nous surprendre, ce monsieur<br />

! » renchérit un autre. Ainsi vont les causeries<br />

dans cette fada de ‘’Cafékoyo’’ vendeur de<br />

café.<br />

Dans ces moments de doute social exacerbé par<br />

la cherté de la vie, d’inquiétudes causées par la<br />

guerre au Mali et l’installation des<br />

« bases militaires étrangères » dans nos murs,<br />

dans ces instants des polémiques politiques, le<br />

Président Issoufou a bien joué son coup. Comme<br />

dirait l’autre, la diversion a payé. Elle a d’autant<br />

mieux payé qu’elle a flatté l’égo des Nigériens,<br />

habituellement, chauvins dès qu’il s’agit de réaffirmer<br />

leur souveraineté sur les ressources du<br />

sous-sol. Ils ont vite oublié leur train-train exécrable,<br />

les travers de la gouvernance, les risques<br />

sécuritaires et les dernières défaites du MENA à<br />

la CAN 2013, pour se lancer dans des discussions<br />

enflammées.<br />

constructive se déploie dans une guerre juridique<br />

et dans des déclarations sporadiques loin des<br />

incertitudes et des manifestations intempestives<br />

des rues. Société civile et syndicats se sont<br />

passé le fin mot des « activistes dormants » ! La<br />

presse. Que dire de la presse ? Sinon qu’elle<br />

existe !<br />

En bref, on peut dire que le ciel nigérien est serein.<br />

Alors pourquoi mettre ses troupes en alerte ?<br />

L’instinct de survie doit-il prendre le pas sur la<br />

raison ? La consolidation de la paix sociale ne<br />

passe-t-elle pas par le raffermissement des<br />

relations au sein de la mouvance présidentielle ?<br />

<strong>Le</strong> PNDS n’est-il pas en train d’agir dans le sens<br />

de mettre en branle même les plus endormis des<br />

partis politiques qu’un orage se prépare ? En tout<br />

cas, si tu vois un rat foncer, la tête la première,<br />

dans un feu, c’est que son pourchassant brûle<br />

plus que le feu, dit-on !<br />

Selon les dernières informations en provenance<br />

des QG des partis politiques concernés par<br />

l’hémorragie, ces derniers n’entendent pas fermer<br />

les yeux sur cette volonté de leur principal allié<br />

qu’ils ont accompagné vers la victoire. En quoi<br />

faisant ? est la question que tout le monde se<br />

pose, la main posée au cœur. Pour le citoyen<br />

lambda, la paix et la stabilité du <strong>Niger</strong> n’ont pas<br />

de prix tant il garde à l’esprit, encore vivaces, les<br />

souvenirs de notre dernière traversée du désert.<br />

Dieu a sauvé le pays, il ne faut pas que la bêtise<br />

humaine nous renvoie aux horizons sombres de<br />

la case « départ » !<br />

R.M<br />

Que faut-il penser de ses grandes résolutions ?<br />

Autant dire que, dans cette logique distractive,<br />

Issoufou Mahamadou n’a pas fait de quartiers. Sur<br />

l’exploitation uranifère par AREVA, il réaffirme sa<br />

détermination à faire en sorte que ce soit dans le<br />

cadre d’un partenariat « gagnant-gagnant ». Et<br />

pour cause ! <strong>Le</strong> <strong>Niger</strong> ne tire que 100 millions<br />

d’euro, soit 5% de son budget, de ces contrats<br />

avec AREVA. Même s’il ne se prononce pas sur<br />

les gains d’AREVA et de la France, il est aisé de<br />

comprendre que ces deux tirent le plus grand profit<br />

de cette exploitation. Mais attention, la France, libérale<br />

ou socialiste, n’a que des « intérêts » et<br />

elle les défendra y compris à travers des fausses<br />

guerres comme en Libye, hier, comme au Mali,<br />

aujourd’hui. Sans oublier les épisodes de Diori<br />

Hamani, Sani Souna Siddo ou encore Tandja.<br />

Prions pour que Dieu protège notre Issoufou national<br />

!<br />

Sur les négociations avec le MLNA, il enfonce le<br />

clou : pas de dialogue avec un groupe armé. Tout<br />

le monde semble d’accord avec lui. Sauf la<br />

France, pivot du MNLA, et le Dioncounda Traoré,<br />

tenu à la gorge par l’un comme par l’autre. Sa<br />

résolution sur ce dossier est chevaleresque. Il<br />

mérite le soutien de tous : la CEDEAO, l’UA, l’ONU<br />

et les autres regroupements communautaires de<br />

l’UE ou des USA. Pour commencer, son peuple<br />

doit lui assurer le bouclier nécessaire pour porter<br />

loin et de façon durable sa voix. Sociétés politique<br />

et civile se trouvent à la croisée des chemins<br />

dans cette épreuve. Dans tous les cas, sa stratégie<br />

est plus opérante : désarmement d’abord,<br />

puis dialogue !<br />

Rappelons aussi que le Chef de l’Etat a bien<br />

abordé, avec les journalistes, d’autres thèmes<br />

d’importance sans jamais se départir de son indépendance<br />

d’esprit et de sa volonté d’imposer<br />

sa lecture des événements. C’est à cet exercice<br />

que se reconnaissent les grands Chefs d’Etat.<br />

Fière chandelle à lui donc puisque la souveraine<br />

indépendance commence bien dans la tête !<br />

Sur le plan des discours plein tapés, rien à reprocher<br />

à notre président. Ses phrases sont pénétrantes.<br />

<strong>Le</strong> problème réside dans la concrétisation.<br />

En effet, Issoufou Mahamadou n’est plus<br />

candidat à la magistrature suprême du pays. Il<br />

n’a donc que faire des sentences fracassantes !<br />

C’est un Président démocratiquement élu par une<br />

écrasante majorité des électeurs nigériens. Il n’a<br />

toujours pas besoin des phrases sensationnelles<br />

!<br />

Ce dont il a besoin, ce sont les actes matériels<br />

visibles ! Comptez plutôt, depuis le temps qu’il<br />

affirme, avec son gouvernement, sa volonté de<br />

réviser les accords miniers avec AREVA et les<br />

autres, sa détermination à obtenir un partenariat<br />

« gagnant-gagnant », qu’est-ce que le <strong>Niger</strong> a<br />

récolté en dividendes sonnantes et trébuchantes<br />

ou en action de développement ? <strong>Le</strong>s 17 milliards<br />

de je ne sais quel accord ? Ou les « minutes de<br />

meeting » Hassoumi/AREVA ?<br />

A vrai dire, les Nigériens n’ont que faire de belles<br />

résolutions proches du populisme propagandiste.<br />

Il nous faut des mots et des actes, sinon rien que<br />

des actes ! Là se trouve la recette !<br />

R.M<br />

<strong>Le</strong> monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°12 du mercredi 6 février 2013<br />

Page 3


De tradition, l’entame d’une nouvelle année donne lieu<br />

à des cérémonies de présentation de vœux. Autant que<br />

les autorités qui dirigent actuellement le pays le font,<br />

L’Alliance pour la Réconciliation nationale (ARN) qui<br />

constitue un cadre politique aux partis politiques de l’opposition<br />

n’ont pas dérogé à cette règle. En effet, le jeudi<br />

31 janvier 2013, a été mis à profit par cette alliance<br />

pour présenter ses meilleurs vœux au chef de file de<br />

l’opposition. Cette cérémonie s’est déroulée à la maison<br />

des jeunes Djado Sékou de Niamey en présence<br />

de tous les partis politiques membres de l’opposition et<br />

bien d’autres invités de marque. Plusieurs allocutions,<br />

toutes pertinentes, ont marqué cette cérémonie.<br />

Dans l’allocution qu’il a prononcé, le président de l’ARN,<br />

M. Mahamane Ousmane a indiqué que cette cérémonie<br />

coïncide avec l’envoie de nos forces de défense et<br />

de sécurité sur le terrain des opérations dans le nord<br />

Mali. A cet effet, il a saisi cette occasion pour leur<br />

réitérer tous leurs engagements et leur indéfectible soutien<br />

au noble combat qu’ils sont en train de mener pour<br />

que ce pays frère et ami retrouve la paix et l’intégrité de<br />

son territoire national. Cette occasion est aussi mise à<br />

profit par le président de l’ARN pour livrer son analyse<br />

de la gestion du pouvoir par les autorités de la 7 ème République.<br />

Après vingt un mois de gestion du pouvoir<br />

d’Etat, devait-il dire, le climat politique a été altéré par<br />

des actes posés par les autorités en place,notamment<br />

des violations de la loi fondamentale et par l’abus du<br />

pouvoir à des fins personnelles. A titre de ces violations,<br />

M. Mahamane Ousmane n’a pas manqué de rappeler<br />

ce qui parait à ses yeux, des manquements graves,<br />

notamment la violation de la charte des partis politiques,<br />

le refus d’obtempérer à un arrêt de la Cour d’Appel<br />

de Niamey et la violation de l’article 117 de la constitution<br />

par le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur M.<br />

Abdou Labo dans le différent qui l’oppose au bureau<br />

politique de la CDS-Rahama. Mieux, il a rappelé le re-<br />

POLITIQUE<br />

Présentation de veux du nouvel an à l’ARN<br />

<strong>Le</strong> bilan de la 7 ème République, passé au peigne fin<br />

fus du régime actuel de tout état des lieux de la gestion<br />

des affaires de l’Etat à leur arrivée, des lois taillées sur<br />

mesure notamment la modification de la loi sur la nomination<br />

des retraités. « Rien d’étonnant, car la mal<br />

gouvernance semble être le sport favori des autorités<br />

actuelles dont la gestion du pouvoir d’Etat est émaillée<br />

d’impairs qui continuent d’occuper la Une des journaux »<br />

a-t-il dit.<br />

Vu donc toutes ces maladresses, des actes de mal<br />

gouvernance et aujourd’hui les séries de grèves qui<br />

tendent à devenir chroniques, le président de l’ARN croit<br />

connaître les raisons pour lesquelles le régime actuel<br />

est confronté à d’énormes difficultés. La première, selon<br />

lui, est liée aux élections générales 2011, en ce<br />

sens que 56% des listes aux élections législatives<br />

avaient été rejetées, privant délibérément les grandes<br />

formations politiques de l’ARN de compétitions dans<br />

plusieurs régions. La seconde, concerne les différentes<br />

violations de la loi fondamentale, les modifications<br />

à tout bout de champ des lois et règlements et règlements<br />

de la République à des fins politiciennes ainsi<br />

que le refus de respecter les décisions de justice. Enfin,<br />

la troisième raison, estime M. Mahamane Ousmane<br />

est liée au mensonge érigé en mode de<br />

gouvernance et l’exclusion qui constitue l’essence<br />

même de la gouvernance des autorités de la 7èmes<br />

République.<br />

Quant à la représentante des femmes membres des<br />

partis politiques de l’ARN, elle s’est appesanties sur le<br />

discours du président de l’Assemblée Nationale lors de<br />

la clôture de la session dite budgétaire, discours à travers<br />

lequel il dressait le tableau sombre de la gestion<br />

des autorités actuelles. Evoquant la situation de l’école,<br />

elle estime que rien ne va. « Nous pouvons accepter<br />

que nous les mamans aillions au travail sans rien faire<br />

car la fonction publique ne tourne plus, mais nous ne<br />

pouvons pas accepter de voir nos enfants errer dans la<br />

rue, jouer au football aux heures de classe » a-t-elle<br />

averti. Enfin, elle n’a pas manquée de citer les propos<br />

du chef de file de l’opposition, M. Seini Oumarou dans<br />

les colonnes d’un journal, qui à eux-mêmes expliquent<br />

l’attitude de l’alliance pour la réconciliation nationale du<br />

<strong>Niger</strong> : « A l’ARN, notre souhait le plus ardent est de<br />

voir ce régime durer aussi longtemps que possible jusqu’à<br />

ce que les acteurs se rendent compte de leur incapacité<br />

à gérer la cité ».<br />

Enfin, les jeunes ARN sont revenus sur les promesses<br />

électorales faites par l’actuel président de la République,<br />

c’est-à-dire une école publique obligatoire et gratuite<br />

jusqu’à l’âge de seize ans, les 50.000 emplois par<br />

an pour les jeunes, la fin de la faim pour tous les nigériens<br />

à travers l’initiative 3N. Malheureusement, selon<br />

eux, l’école nigérienne n’a jamais atteint un record de<br />

désolation qu’au cours de cette année 2012, car là où<br />

manque les classes en paillote, l’on ne peut parler de<br />

2500 classes en matériaux définitifs . La création de<br />

l’emploi est un mirage au moment où le recrutement<br />

des contractuels à la fonction publique au titre de l’année<br />

2012 coince, martèle le représentant de la jeunesse,<br />

avant d’ajouter qu’ils constatent avec amertume des<br />

chances que l’opposition politique a donné à ce régime<br />

pour réaliser le bonheur des nigériens, ce régime n’a<br />

rien compris. « Nous pensons qu’il est de notre devoir<br />

d’arrêter la descente en enfer pendant qu’il est encore<br />

temps, car il y va de notre crédibilité et de l’intérêt supérieur<br />

de notre pays » a-t-il conclu. .<br />

Comme on le voit, cette présentation de vœux a servi<br />

de cadre pour les différentes composantes de l’ARN de<br />

déverser le trop plein de leur amertume, vis-à-vis de la<br />

gestion du pouvoir par le PNDS-Tarayya et ses alliés<br />

en moins de deux ans dans un quinquennat. Espérons<br />

que ces critiques soient prises par le pouvoir comme<br />

une contribution afin que changent certaines pratiques<br />

qui jurent d’avec la bonne gouvernance.<br />

O. M<br />

<strong>Le</strong> monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°12 du mercredi 6 février 2013<br />

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POLITIQUE<br />

Présentation des vœux du nouvel an<br />

Seyni Oumarou ridiculise le pouvoir !<br />

La gestion politique, économique et sociale des affaires<br />

publiques, la crise au sein du CDS-Rahama,<br />

la non tenue des promesses électorales du président<br />

de la République sont entre autres ingrédients<br />

ayant constitué le menu de l’intervention de Seyni<br />

Oumarou, chef de File de l’opposition politique en<br />

recevant les vœux de ses alliés et militants. Dans un<br />

mélange, d’ironie, de déception profonde, d’inquiétude<br />

sur le devenir du <strong>Niger</strong> et des Nigériens, et en<br />

bon donneur de leçon, le patron de l’opposition<br />

nigérienne a traîné la Renaissance dans la boue.<br />

Rappelant l’incongrue proposition des autorités actuelles<br />

de former un gouvernement d’union nationale avec<br />

l’ARN, Seyni Oumarou ironise et va jusqu’à laisser entendre<br />

que la grave menace qui guette le <strong>Niger</strong> est l’Alliance<br />

au pouvoir, la MRN : « ces Autorités feignent<br />

d’oublier que pour le <strong>Niger</strong> la plus grande insécurité c’est<br />

leur gestion patrimoniale des affaires publiques, leur<br />

malgouvernance et leur impuissance à apporter des<br />

solutions aux difficultés de la vie quotidienne des Nigériens<br />

(…) Comme on le dit dans le <strong>Niger</strong> profond, on ne<br />

peut pas aller au marché avec une chemise volée.»<br />

C’est quoi la chemise volée ici ? <strong>Le</strong> pouvoir d’Etat ? On<br />

sait que les autorités de la 7 ème République ne sont pas<br />

arrivées par un coup de force, elles ont été élues. Ou<br />

alors sont-ce ces élections dont l’ARN a dans un premier<br />

temps saluer la transparence qui sont aujourd’hui<br />

devenues une chemise volée ? Ou est-ce le ralliement<br />

du MODEN Lumana de Hama Amadou au PNDS après<br />

un pacte avec l’ARN que Seyni Oumarou qualifie de<br />

chemise volée ? En tout cas, le chef de file de l’opposition<br />

ne semble pas avoir avalé la pilule du volteface de<br />

l’homme de Youri. Seyni a même envoyé une petite<br />

pizza pimenté à son ami du Lumana africa s’appuyant<br />

sur des fleurs qu’il jette à son allié Mahamane Ousmane<br />

du CDS : « votre seul tort monsieur le Président<br />

de CDS RAHAMA, car certains le considèrent comme<br />

un crime de lèse-majesté, c’est d’avoir respecté une<br />

décision de votre bureau politique, celle d’appartenir à<br />

l’ARN contrairement à d’autres qui ont renié leurs signatures.<br />

»<br />

Mieux, le chef de l’opposition, à demi-mot, appelle à la<br />

démission du président de la République ou tout au<br />

moins à une dissolution de l’Assemblée nationale : « Tenant<br />

compte du caractère semi-présidentiel du régime<br />

politique, la solution de sortie de crise consiste pour<br />

les dirigeants actuels à redonner la parole au peuple<br />

mandant afin qu’il dote le <strong>Niger</strong> de femmes et d’hommes<br />

capables de répondre à ses attentes. »<br />

Rien ne va plus dans le pays, l’école est dans l’agonie,<br />

la santé publique à terre, l’emploi dans une zone de<br />

turbulence, la productivité, surtout de l’Administration<br />

publique, au bas de l’étage, l’économie fracassée bref<br />

le <strong>Niger</strong> va mal et Seyni Oumarou sait pourquoi : « c’est<br />

un altruisme que de le dire. Notre pays va mal car il est<br />

malgouverné. Notre économie est en ruine car elle est<br />

pillée. Nos ressources du sous sol ne permettent pas<br />

de relancer l’économie car les recettes qu’elles génèrent<br />

sont détournées à d’autres fins. Notre administration<br />

est grippée car elle est politisée à outrance. »<br />

On constate que le chef de file de l’opposition n’est pas<br />

revenu sur les attaques de Bazoum Mohamed lors de<br />

la dernière session extraordinaire du Parlement. Seyni<br />

Oumarou l’a ignoré tout en lui envoyant un cadeau qui<br />

fait assez mal. On se rappelle que le président par intérim<br />

du PNDS-Tarayya n’a pu s’empêcher de répondre<br />

aux critiques du discours du président de l’Assemblée<br />

nationale à la clôture de la 2 e session extraordinaire du<br />

parlement au titre de l’année 2012. C’était à l’occasion<br />

du 22 e anniversaire du parti rose que Bazoum Mohamed<br />

a renvoyé sa balle à Hama Amadou en se cachant derrière<br />

l’ARN. Pour sans doute remuer le couteau dans la<br />

plaie, là où ça fait justement mal, Seyni Oumarou rappelle<br />

ce triste épisode arguant que l’ARN n’est pas la<br />

seule à faire le constat d’incompétence de l’équipe dirigeante<br />

de notre pays « Au sein de la majorité qui nous<br />

gouverne, des voix s’élèvent de plus en plus pour tirer<br />

sur la sonnette d’alarme. Un sombre tableau de l’échec<br />

des autorités de la 7 ème République a été dépeint par<br />

l’une des voix les plus autorisées puisque co-responsable<br />

de la gestion catastrophique des affaires publiques.<br />

»<br />

<strong>Le</strong> 7 Avril 2011, lors de son investiture le tout nouveau<br />

Président de la République Issoufou Mahamadou s’était<br />

engagé à faire des intérêts du <strong>Niger</strong> sa boussole. Et<br />

l’ARN de prendre plaisir à rappeler une partie de ce<br />

discours du chef de l’Etat qui disait ceci : « … le peuple<br />

nigérien attend de moi une nouvelle gouvernance<br />

politique et économique. Il attend de moi que je me<br />

comporte en serviteur et non en maître. Il attend de moi<br />

la défense de l’intérêt général. Celui-ci sera ma boussole<br />

pour m’orienter dans la forêt des intérêts particuliers,<br />

il sera mon fil conducteur dans un monde où l’égoïsme<br />

est roi, dans un monde où chacun ne cherche<br />

qu’à tirer son épingle du jeu. Pour ne pas m’en écarter<br />

de la route que le peuple nigérien m’a tracée, je tiendrai<br />

dans ma main avec fermeté cette boussole et ce fil<br />

conducteur… »<br />

Seyni Oumarou ne s’arrêtera pas à ce rappel quelque<br />

peut amer, il y fait son propre commentaire insinuant<br />

que le président Issoufou scie la branche sur laquelle il<br />

est assis : « au regard des scandales politico-financiers<br />

et de l’impunité érigée en système de gouvernance dès<br />

lors qu’il s’agit de ses partisans, le Président de la République<br />

a, soit perdu sa boussole nigérienne remplacée<br />

par la poignée d’opérateurs économiques qui gravitent<br />

autour de lui, soit qu’il n’était pas sincère vis-à-vis<br />

de son peuple quand il faisait cette déclaration ; car<br />

une boussole qui perd le nord de cette façon est dangereuse<br />

même pour son propriétaire. »<br />

<strong>Le</strong> climat politique au <strong>Niger</strong> est bien apaisé. Ce qui ne<br />

veut pas dire qu’il n’y a pas de quoi organiser des meetings<br />

et des marches de protestation sur la gestion du<br />

pays. Du moins à en croire le discours de Seyni<br />

Oumarou que l’on peut résumer à une simple phrase :<br />

le <strong>Niger</strong> va mal. Et le pourquoi de cette situation paraît<br />

être l’incompétence de l’équipe au pouvoir. Dès lors, on<br />

peut aisément comprendre le choix de l’opposition qui<br />

est de rester dans son petit coin et attendre patiemment<br />

que le régime en place se désagrège de lui-même.<br />

Non sans sauter sur toutes les occasions pour lui assener<br />

une belle gifle tantôt sur la joue droite tantôt sur<br />

la gauche. <strong>Le</strong> débauchage de militants et l’arrogance<br />

au sein de la Mouvance pour la renaissance du <strong>Niger</strong><br />

feront le reste.<br />

Pauvre <strong>Niger</strong> dont une partie des politiciens se font les<br />

bourreaux de leurs électeurs tandis que l’autre partie<br />

joue les charognards ! Amadou BELLO<br />

Crise du CDS-Rahama<br />

<strong>Le</strong>s jours de Abdou Labo sont<br />

comptés au gouvernement<br />

<strong>Le</strong> puissant ministre de l’Intérieur, Abdou Labo<br />

s’est lui-même mis sur la sellette en organisant<br />

des manifestations pour fêter l’anniversaire du<br />

CDS-Rahama il y a quelques semaines. En fait,<br />

en célébrant en aparté cet anniversaire comme<br />

l’autre aile du parti de Mahamane Ousmane alors<br />

que le dernier jugement en appel a consacré la<br />

tenue du dernier congrès du parti ayant vu<br />

l’exclusion des Abdou Labo ce dernier n’aurait pas<br />

respecté une décision de justice. Certes le<br />

ministre Labo a sollicité un pourvoi en cassation<br />

mais le jugement n’est pas encore rendu. En<br />

conséquence, c’est le jugement en appel qui est<br />

juridiquement valable. Selon l’opposition, en<br />

organisant un anniversaire parallèle, le ministre<br />

de l’Intérieur s’est donc rendu coupable de<br />

violation de la Constitution et la charte des partis<br />

politiques. Et l’Alliance pour la réconciliation<br />

nationale (ARN), dont Mahamane Ousmane est<br />

président, n’est pas restée de marbre fasse à<br />

cette situation.<br />

« <strong>Le</strong> Groupe parlementaire de l’ARN a déposé<br />

une interpellation du Ministre d’Etat chargé<br />

de l’Intérieur, au sujet de cette grave violation<br />

de l’Article 117 de la Loi fondamentale et de<br />

l’article 64 de la Charte des Partis Politiques.<br />

Mais sur proposition du Président de<br />

l’Assemblée Nationale la demande<br />

d’interpellation a été retirée au profit d’un<br />

échange direct avec le Président de la<br />

République sur la question. Cette rencontre<br />

a eu lieu le 17 janvier 2013, en ma présence<br />

en tant que Chef de file de l’Opposition et en<br />

présence des Présidents des groupes<br />

parlementaires. <strong>Le</strong> Chef de l’Etat a promis de<br />

s’en saisir personnellement et a pris le ferme<br />

engagement d’apporter des solutions<br />

adéquates pour le règlement de ce dossier. »<br />

explique Seyni Oumarou Chef de File de<br />

l’opposition lors de la cérémonie de présentation<br />

de vœux de l’ARN.<br />

Davantage péremptoire, Seyni Oumarou<br />

proclame : « J’aimerai dire, du haut de cette<br />

tribune, qu’il n’y a jamais eu d’affaire Abdou Labo.<br />

Il n’y a pas d’aile Abdou Labo, il y a un seul parti<br />

politique du nom de CDS-RAHAMA dont le<br />

Président s’appelle Mahamane Ousmane. »<br />

Ainsi, dans un excès de zèle, et apparemment<br />

sans conseil juridique approprié, Abdou Labo a<br />

mis le président de la République dans une<br />

situation inconfortable. Issoufou Mahamadou<br />

voudrait sans doute résoudre cette affaire en<br />

évitant que le débat se fasse à l’Assemblée<br />

nationale devant le monde entier. Mais sa marge<br />

de manœuvre est assez réduite car tout règlement<br />

à l’amiable suppose une éviction du ministre Labo<br />

du gouvernement. Or, c’est pour son soutien à la<br />

candidature de Issoufou que Labo a coupé les<br />

ponts avec ses amis du CDS-Rahama. Alors<br />

qu’en sera-t-il si le chef de l’Etat le remercie pour<br />

justement faire plaisir au CDS et à l’opposition ?<br />

Amadou BELLO<br />

<strong>Le</strong> monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°12 du mercredi 6 février 2013<br />

Page 5


POLITIQUE<br />

Coopération bilatérale<br />

Ça va barder entre la France et le <strong>Niger</strong><br />

« … il faut se rendre à l’évidence que la question<br />

touarègue est un alibi commode que les terroristes<br />

ont habilement instrumentalisé pour se donner le<br />

faux nez dont ils ont besoin pour faire diversion. La<br />

preuve, c’est que le mouvement touareg MNLA, qui<br />

prétend arbitrairement parler au nom de la<br />

communauté touarègue et des populations de<br />

l’Azawad, a été chassé de la scène par ses alliés<br />

terroristes d’Aqmi, de Ansar dine et du Mujao,<br />

aussitôt que la tâche qui lui avait été provisoirement<br />

assignée, était accomplie. Ceux qui parlent au nom<br />

de la communauté touarègue n’ont aucun mandat<br />

et aucune légitimité pour le faire. Il faut<br />

définitivement comprendre leurs liens avec les<br />

réseaux criminels… ». Voilà les mots durs lâchés par<br />

le Ministre des affaires étrangères nigérien, Bazoum<br />

Mohamed, au dernier sommet de l’UA ; des mots<br />

similaires à la vision exprimée par le président de la<br />

République Issoufou Mahamadou dans une interview<br />

récente accordée aux médias français ; cependant, des<br />

mots à des années lumières de la vision ambiguë de la<br />

France qui semble protégée les rebelles du MNLA.<br />

De quoi s’agit-il en réalité ? C’est désormais clair,<br />

un peu trop clair même sur les visées réelles de la guerre<br />

que la France et ses colonies ont engagée au Mali. On<br />

connaissait les socialistes pour leur chauvinisme<br />

légendaire. Cependant, qui a jamais pensé que celui<br />

de sieur Hollande se déploierait jusque dans les confins<br />

du désert sahélo saharien ? Cet élan chevaleresque qui<br />

l’a porté jusque sur le terrain des opérations dénote à<br />

n’en point douter d’une volonté napoléonienne à reannexer<br />

contre vents et marées les ex colonies<br />

françaises dont certaines étaient en train d’échapper<br />

au pré carré. En effet, depuis la bourde de Sarkô Si<br />

dans son fameux discours de Dakar, plusieurs ex<br />

colonies françaises avaient commencé à se désolidariser<br />

de leur ancienne métropole pour notamment se pencher<br />

vers les pays émergeants dont la Chine. A cela, il faut<br />

ajouter l’intervention cahoteuse en Côte d’Ivoire qui a<br />

fait naître dans la sous-région un sentiment de haine et<br />

de rejet vis à vis de la France.Toutes ces erreurs, il<br />

fallait les corriger car la France ne saurait vivre sans les<br />

ressources de ses anciennes colonies, notamment<br />

africaines. C’est aujourd’hui chose faite quand on voit<br />

la manière avec laquelle sieur Hollande a été accueilli à<br />

<strong>Niger</strong> / Mali -<br />

Tombouctou, à Gao et surtout à Bamako où une foule<br />

hystérique s’était rassemblée au passage de son<br />

cortège pour acclamer le sauveur. Et, dans un discours<br />

diamétralement opposé à celui de Sarkô Si, sieur<br />

Hollande a rappelé la vaillance des tirailleurs africains<br />

et notamment maliens qui ont aidé la France à se libérer<br />

du joug colonial allemand. C’était une cérémonie<br />

grandiose, un maquillage comme jamais on n’a vu<br />

pareille dans l’Histoire récente du continent Noir. De<br />

Gaule lui-même n’avait pas fait autant à Brazzaville.<br />

Sur ce point, le premier objectif est royalement atteint,<br />

reste la seconde phase, celle de la réparation.<br />

Au fait, comme pendant la colonisation au 19 ème siècle,<br />

après la phase de pacification, après avoir recueilli contre<br />

leur gré ou pas l’adhésion des populations des colonies<br />

à la présence des impérialistes, il faut passer à présent<br />

à la phase de l’exploitation économique, celle de la<br />

signature du pacte colonial. Après ce qu’on a vu au<br />

Mali, pensez-vous que ce pays aurait désormais le<br />

courage de refuser quoique ce soit à la France ? Surtout<br />

que la menace est toujours présente et que les français<br />

eux aussi seront toujours présents. Alors même qu’il y<br />

a une semaine, le même Holande annonçait que les<br />

forces françaises avaient fait l’essentiel et que les<br />

troupes africaines devaient assurer le reste. Dans le<br />

même temps, des forces spéciales françaises<br />

atterrissent au <strong>Niger</strong> pour assurer la sécurité des mines<br />

du Nord du pays, région très proche du Mali. <strong>Le</strong>s<br />

américains s’engagent aussi dans la guerre avec des<br />

drones qui vont très certainement préparer le terrain à<br />

l’implantation d’une base militaire franco-américaine<br />

dans la région. Voilà donc toute la région de l’Azawad<br />

militarisée, pour ne pas dire le futur Etat militaire de<br />

l’Azawad. <strong>Le</strong> vieux rêve colonial de la France se<br />

concrétise : Azawad est né, il faut passer aux activités<br />

de prospection et d’exploitation de l’énorme potentiel<br />

minier de ce désert mythique.<br />

Il est bien que le MNLA au Mali ne représente pas tous<br />

les Touaregs de la région. Par conséquent, le MNLA<br />

se saurait réclamer à lui seul tout Aziyadé qui est vaste<br />

territoire qui comprend une grande partie du <strong>Niger</strong>, du<br />

Mali, de la Mauritanie et même du Burkina!Sur cette<br />

question précise, le torchon va très certainement<br />

brûlé entre les autorités de Niamey et celle de<br />

Paris.Tout récemment, dans une interview accordée aux<br />

médias français, le président Mahamadou Issoufou a<br />

partagé cette vision, martelant à qui voulait l’entendre<br />

que le MNLA n’est pas représentatif du monde Touareg.<br />

Lui-même pas très loin de l’ethnie Touarègue, Issoufou<br />

Mahamadou sait très bien ce qu’il dit. Cette vision est<br />

entièrement partagée par son ministre des affaires<br />

étrangères Bazoum Mohamed qui, lors du dernier<br />

sommet de l’Union Africaine n’est pas allé par quatre<br />

chemins pour dénoncer et fustiger le MNLA : « … il<br />

faut se rendre à l’évidence que la question touarègue<br />

est un alibi commode que les terroristes ont habilement<br />

instrumentalisé pour se donner le faux nez dont ils ont<br />

besoin pour faire diversion. La preuve, c’est que le<br />

mouvement touareg MNLA, qui prétend arbitrairement<br />

parler au nom de la communauté touarègue et des<br />

populations de Azawad, a été chassé de la scène par<br />

ses alliés terroristes d’Aqmi, de Ansar dine et du Mujao,<br />

aussitôt que la tâche qui lui avait été provisoirement<br />

assignée, était accomplie. Ceux qui parlent au nom de<br />

la communauté touarègue n’ont aucun mandat et<br />

aucune légitimité pour le faire. Il faut définitivement<br />

comprendre leurs liens avec les réseaux criminels… ».<br />

Sur cette question précise, les choses vont très<br />

certainement barder entre Niamey et Paris. Est-ce pour<br />

cette raison que le <strong>Niger</strong> n’a pas voulu laisser les mains<br />

libres à la France seule dans le désert en sollicitant<br />

l’installation des drones américains ? Est-ce aussi la<br />

vision de l’Amérique de ne pas laisser à la France la<br />

main mise sur l’une des plus grandes mines d’uranium<br />

au monde (Imouraren) ?<br />

L’un dans l’autre, nos autorités doivent comprendre que<br />

nous sommes à un tournant décisif de notre Histoire.<br />

Notre pays le <strong>Niger</strong> est aujourd’hui en position de force<br />

et il peut taper du poing sur la table n’importe où et<br />

devant n’importe qui. La chine et les Pachas Arabes<br />

d’une part, les Français et les Américains de l’autre, au<br />

centre les pays émergeants comme l’Inde, le Pakistan,<br />

le brésil, l’Afrique du Sud…sans compter les terroristes<br />

eux-mêmes et ceux qui les financent, nous sommes<br />

aujourd’hui dans une position privilégiée où nous n’avons<br />

que l’embarras du choix. C’est une opportunité qu’il nous<br />

faut saisir pour nous allier au meilleur fournisseur de<br />

services, celui avec qui nous pouvons jouer gagnantgagnant.<br />

Et si c’était de cela que voulait l’ex président<br />

Tandja Mamadou ? Madougouizé<br />

Mahamadou Issoufou sur RFI: «<strong>Le</strong> MNLA n’est pas représentatif du peuple touareg»<br />

Mahamadou Issoufou, le président de la République du<br />

<strong>Niger</strong>, était l’invité d’Internationales sur RFI. Il revient sur<br />

la crise malienne, l’intervention militaire française, et la<br />

question touarègue.<br />

Sur l’intervention française au Mali<br />

« L’intervention française était nécessaire et légitime. Si la<br />

France n’était pas intervenue après l’offensive des<br />

jihadistes sur Konna, ils seraient à Bamako. Cela veut dire<br />

que l’Etat malien serait devenu un Etat terroriste, menaçant<br />

les pays voisins. »<br />

Lorsque j’entends certains dire que c’est le retour de la<br />

Françafrique, je n’ai pas la même vision des choses. »<br />

« Je ne pense pas que l’intervention française soit terminée<br />

avec la libération des villes du nord du Mali. <strong>Le</strong>s Français<br />

sont actuellement à Kidal. Il reste à remonter plus au<br />

nord, vers Tessalit. Mais même avec cela, le problème<br />

n’est pas réglé. »<br />

Sur le rôle de la force africaine Misma (Mission internationale<br />

de soutien au Mali)<br />

« L’objectif de cette guerre, c’est non seulement de libérer<br />

le nord du Mali des jihadistes et des trafiquant de drogue,<br />

mais aussi de débarrasser l’ensemble du Sahel de ces<br />

groupes […] qui constituent non seulement une menace<br />

pour nous, mais aussi pour vous, pour l’Europe, pour le<br />

monde entier. »<br />

« J’ai confiance en cette force, la Misma. Notre contingent<br />

(680 soldats) est actuellement présent à Gao, et je crois<br />

que les autres pays africains sont en train de se préparer<br />

[…] <strong>Le</strong> plus important, c’est la mise en place d’une force<br />

capable de sécuriser le nord du Mali et le Mali afin de créer<br />

les conditions d’organisation d’élections libres et démo-<br />

cratiques. »<br />

« Je ne vois pas d’inconvénient à ce que la Misma soit<br />

transformée en un contingent de casques bleus, c’est peutêtre<br />

même mieux encore. Cela donne plus de certitudes<br />

pour mobiliser de manière constante les moyens, afin que<br />

la situation puisse être maîtrisée. »<br />

Sur la menace potentielle que le <strong>Niger</strong> devienne une cible,<br />

si les Etats-Unis installent au <strong>Niger</strong> un point d’où<br />

décolleront des drones<br />

« <strong>Le</strong> Mali a déjà été occupé, tous nos pays sont des cibles.<br />

N’oubliez pas que nous avons une menace potentielle.<br />

Boko Haram est présent au <strong>Niger</strong>ia, et le <strong>Niger</strong> partage<br />

une frontière de 1 500 kilomètres avec le <strong>Niger</strong>ia. Donc le<br />

<strong>Niger</strong> comme tous les autres pays de l’Afrique de l’Ouest<br />

sont des cibles potentielles des terroristes. »<br />

Sur l’indépendance du nord du Mali, et la question des<br />

Touaregs<br />

« Lorsque vous regardez la carte de l’Afrique, elle ressemble<br />

à un miroir brisé. Il y a tellement de frontières artificiellement<br />

mises en place, que je pense qu’il ne convient pas<br />

d’en rajouter. Déjà, les pays africains ne sont pas viables,<br />

alors, les diviser, les balkaniser, ce serait mettre en place<br />

des Etats encore moins fiables […], donc il faut éviter la<br />

division du nord du Mali. »<br />

« Il y a une autre façon d’associer les populations à la base,<br />

de leur permettre de prendre en main leur destin au niveau<br />

local, c’est la décentralisation. C’est ce que nous avons<br />

mis en œuvre au <strong>Niger</strong>. Cela peut être une voie pour le<br />

Mali. »<br />

« Avant le coup d’Etat de mars 2012, il y avait des députés<br />

touaregs à l’Assemblée du Mali, désignés par les commu-<br />

nautés du nord du Mali. C’est pourquoi je mets l’accent sur<br />

la nécessité de restaurer la démocratie au Mali. »<br />

Sur la question du MNLA (Mouvement national pour la<br />

libération de l’Azawad)<br />

« Ce qui est important, c’est de noter que les Touaregs ne<br />

sont pas toujours représentés par ceux qui prétendent les<br />

représenter. <strong>Le</strong> MNLA n’est pas représentatif du peuple<br />

touareg […]. La communauté des Touaregs est immense.<br />

[...] <strong>Le</strong> MNLA est minoritaire parmi les Touaregs. »<br />

« Il me semble que le MNLA est une des causes de la crise<br />

au nord du Mali [...] Je pense que ce serait contradictoire de<br />

ne pas désarmer le MNLA par rapport à l’objectif de restauration<br />

de l’intégrité du Mali. S’ils désarment, on peut éventuellement<br />

leur donner une place à la table des négociations.<br />

»<br />

Sur les jihadistes<br />

« Nous considérons que ces jihadistes ne sont pas des<br />

musulmans, mais des trafiquants. »<br />

Sur les otages<br />

« Selon les informations que nous avons, ils sont effectivement<br />

vivants, ils se trouvent probablement au nord du Mali,<br />

près de la frontière algérienne. »<br />

Sur l’uranium<br />

« L’uranium ne rapporte pas suffisamment au peuple du<br />

<strong>Niger</strong>, il faut rééquilibrer le partenariat avec Areva »<br />

Sur la présence de forces spéciales françaises au <strong>Niger</strong><br />

autour des sites miniers<br />

« Je le confirme. Nous avons décidé, après ce qui s’est<br />

passé en Algérie, de ne prendre aucun risque et de renforcer<br />

la protection de ces sites. » Par RFI<br />

<strong>Le</strong> monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°12 du mercredi 6 février 2013<br />

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NATION<br />

Présence de forces militaires étrangères au <strong>Niger</strong><br />

La recolonisation en marche ?<br />

Nous nous en inquiétions<br />

précédemment, c’est désormais chose<br />

faite. <strong>Le</strong>s Américains vont bientôt installer<br />

une base militaire de drones et les<br />

Français quant à eux sont déjà sur place<br />

avec leurs forces spéciales. L’information<br />

est de source on ne peut plus sûre<br />

puisque venant du président de la<br />

République du <strong>Niger</strong> Issoufou<br />

Mahamadou en personne. Invité de<br />

l’émission Internationale des médias<br />

français TV5 <strong>Monde</strong>, RFI et le journal <strong>Le</strong><br />

<strong>Monde</strong>, le président nigérien ne s’est pas<br />

du tout gêné à admettre la présence des<br />

forces spéciales françaises sur les sites<br />

miniers d’AREVA au <strong>Niger</strong>. Malgré la<br />

désapprobation de l’opinion publique<br />

nationale, le président Issoufou a fait cette<br />

grave annonce au public sans la moindre<br />

délicatesse. Donnant raison à ceux qui<br />

pensent que le NIGER n’est rien d’autre<br />

qu’une filiale d’AREVA. C’est d’abord le<br />

journaliste qui pose cette question :<br />

« est-ce que vous confirmez que des<br />

forces spéciales françaises sont sur le<br />

territoire nigérien pour renforcer la<br />

sécurité sur les sites miniers ? » Et le<br />

Ses débuts<br />

Âgé de 55 ans aujourd’hui, Oumarou est<br />

né dans la région de Maradi. Dès l’age<br />

de 10 ans, il suivait son père musicien<br />

traditionnel qui fut un lutteur. Entre 15 et<br />

16 ans, il a commencé à accompagner<br />

son frère aîné pour jouer avec lui dans<br />

les villages voisins. En 1972, il quitte le<br />

village pour aider un de ses frères qui fait<br />

du petit commerce au <strong>Niger</strong>ia. En 1973,<br />

Oumarou revient où une grand-mère<br />

l’amena à Maradi où il reprit avec la musique<br />

en défilant en jouant au Doumma<br />

lors des présidents Diori Hamani et Seyni<br />

Kountché, jusqu’en 1979.<br />

Sa première sortie artistique hors de la<br />

région de Maradi, il la doit à Sanda<br />

Maigari qui l’envoya jouer à Arlit. <strong>Le</strong> 05<br />

août 1982, il retourna à Maradi où il commença<br />

à jouer dans l’orchestre Gorouba<br />

de Abdoulaye Yacouba et à la Samaria<br />

de Maradi. En 1984, pour la première<br />

fois, Oumarou arrive à Niamey pour participer<br />

au festival de la jeunesse où leur<br />

groupe a remporté le deuxième prix en<br />

ensemble lyrique. Après, il continua à travailler<br />

avec Abdoulaye Gorouba. Dans le<br />

même dynamique, il participa à la Fête<br />

de la Musique qui s’est déroulée à<br />

chef de l’Etat Nigérien de répondre : « oui<br />

absolument je le confirme ! Nous<br />

avons décidé surtout au regard de ce<br />

qui s’est passé en Algérie avec<br />

l’attaque du site gazier d’In Aamenas,<br />

nous avons décidé de ne pas prendre<br />

de risques et de renforcer la protection<br />

des sites miniers. »<br />

Tant pis si vous êtes choqué mais tenez<br />

vous bien ce n’est pas fini dit le chanteur.<br />

Sur la rumeur faisant état de l’intention<br />

des Américains d’installer une base de<br />

drones avec environ 300 militaires de<br />

l’oncle Sam, ceux-là même qui ont<br />

torturé les prisonniers d’Abou Graïb, ces<br />

mêmes militaires qui ont tué (par erreur<br />

dit-on) des civils afghans et irakiens dans<br />

leur propres pays respectifs, Issoufou<br />

Mahamadou répond ceci : « je pense<br />

que tout ce qui peut permettre de<br />

sécuriser le Sahel est à prendre. Nous<br />

sommes en discussions avec tous les<br />

pays comme je vous ai dit, des pays,<br />

comme la France, les Etats Unis, parce<br />

que je suis très préoccupé par la<br />

situation sécuritaire de mon pays, je<br />

suis très préoccupé par la situation<br />

Portrait d’artiste<br />

Oumarou A. Issa : Maître en percutions, musicien, batteur de douma, djembé, kalangou et ganga)<br />

Tillabéry, en 1985. En 1986, il assista<br />

au Prix Dan Gourmou pour la seconde<br />

fois et s’installe définitivement à Niamey<br />

en dès 1987.<br />

Confirmation du talent<br />

L’année 1993 a vu la dislocation de l’orchestre<br />

Gorouba et le début de sa relation<br />

fructueuse avec le feu Maman Garba<br />

qui lui avait confié la garde du Musée des<br />

Instruments Traditionnels, dans les locaux<br />

du CFPM (Centre de Formation<br />

Professionnel et Musical). Poste qu’il<br />

occupe jusqu’à maintenant. <strong>Le</strong> rôle de<br />

notre percussionniste dans ce prestigieux<br />

centre, est très important. Il s’occupe<br />

du ‘’bien-être’’ des dizaines d’instruments<br />

de musiques qui ont fait et contribuent<br />

encore à valoriser notre musique,<br />

quelle soit moderne ou traditionnelle.<br />

Parce qu’il a la musique dans ses veines,<br />

Oumarou s’est mis a collaborer avec<br />

les plus grands noms de la musique au<br />

<strong>Niger</strong>. Ce qui fait qu’entre 1995 et 1996,<br />

il a commencé à collaborer avec le groupe<br />

Mariage<br />

sécuritaire du sahel donc nous ferons<br />

tout pour que nos pays restent en paix<br />

et en sécurité. » « Y compris<br />

éventuellement en acceptant des drones<br />

américains on a bien compris !» conclut<br />

le journaliste comme pour davantage<br />

enfoncer son interlocuteur.<br />

Après quoi, le journaliste tente de faire<br />

voir au président Nigérien les implications<br />

de son choix en lui demandant s’il<br />

(Issoufou) ne craignait pas de faire de son<br />

pays, le <strong>Niger</strong>, une cible préférée des<br />

terroristes parce qu’il abrite une base<br />

américaine, le premier des Nigériens<br />

répond que son pays est déjà une cible<br />

potentielle surtout avec Boko Haram au<br />

<strong>Niger</strong>ia. Donc, en cela Issoufou n’a pas<br />

de souci.<br />

La dette publique de la France se chiffre<br />

aujourd’hui à quelques 1 900 milliards<br />

d’Euros soit environ<br />

1 235 000 000 000 000f CFA. La balance<br />

commerciale a enregistré un déficit de<br />

plus de 70 milliards d’Euros soit<br />

45 500 000 000 000f CFA. <strong>Le</strong> chômage<br />

gagne du terrain et la puissante France<br />

est au bord de la faillite comme certains<br />

Marhaba de Fati Mariko. Avec ce groupe,<br />

il a participé à un festival en Allemagne,<br />

en 2003. Il a aussi prêté son talent à<br />

d’autres groupes tels que le groupe de<br />

danse Gabéro, le Messager du Sahel<br />

dans le quel il jouait des fois. Il travaille<br />

actuellement sur plusieurs projets avec<br />

Maman Barka, Kaidan Gaskia et d’autres<br />

groupes.<br />

L’artiste à l’international<br />

Comme les ne s’affirment pas seulement<br />

chez eux, notre percussionniste de renom<br />

a eu à travailler avec plusieurs musiciens<br />

étrangers tel que le musicien Sud<br />

Africain Ray Léma, le groupe <strong>Le</strong>s tambours<br />

de Brazza. En 2008, avec Mamane<br />

Barka, ils sont partis pour un festival en<br />

Angleterre où ils ont enregistré un C.D.<br />

En 2010, ils y sont retournés. Entre 2011<br />

et 2012, une longue tournée a conduit<br />

les deux dans plusieurs pays européens.<br />

Ses grands projets<br />

Très généreux dans son domaine, notre<br />

célèbre percussionniste dispense des<br />

<strong>Le</strong>s familles<br />

Feu elh Dari Bako à Konni Niamey, Maradi, Agadez, RCI et France<br />

Hama à Kirtachi à Niamey, Say, Bénin<br />

L’ensemble du personnel de l’IRSH<br />

<strong>Le</strong>s familles<br />

Moussa Mohamed à Bamako, Niamey, Birni N’gaouré et konni<br />

Ibrahim à Niamey, Balleyara, tillabéri et Ghana<br />

Hama Issa à Cotonou<br />

Parents, amis et connaissances ont la joie de vous faire part du<br />

mariage de leurs enfants :<br />

Mr Seydou DARI BAKO avec Mlle Rachida<br />

Moussa Mohamed<br />

IRSH Niamey<br />

<strong>Le</strong>s cérémonies religieuses auxquelles vous êtes cordialement invite<br />

se tiendront à Saga le samedi 09 Févier 2013 aux environs de 16heures<br />

au domicile de monsieur Moussa Mohamed, 3 ème virage à gauche après<br />

le deuxième cassis en venant du centre ville.<br />

La semaine traditionnelle débutera le même jour au quartier aéroport<br />

à côté de la pharmacie entre le marché central et celui de bétail.<br />

<strong>Le</strong> monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°12 du mercredi 6 février 2013<br />

pays européens avant elle. Alors il faut<br />

revenir aux sources, il faut réinvestir<br />

l’Afrique surtout ces petits de taille mais<br />

grands de personnalité que sont les<br />

Chinois dont l’appétit n’épargne rien. Or,<br />

le <strong>Niger</strong> a la malchance de contenir ce<br />

qui représente pour le pays de De Gaulle<br />

la seule alternative pour survivre,<br />

l’uranium, et peut défendre les intérêts<br />

de dame France mieux que ses soldats<br />

qui ont déjà pu massacrer et coloniser<br />

les peuples africains. Il faut commencer<br />

par les forces spéciales comme les<br />

explorateurs d’autrefois et après l’arrivée<br />

du gros des troupes ne sera qu’un jeu<br />

d’enfant. Et le moment est plus<br />

qu’opportun : une situation d’insécurité<br />

au Mali, doublée d’un président Nigérien<br />

socialiste de surcroît Vice-président de<br />

l’Internationale socialiste. On ne peut<br />

espérer mieux, les stratèges français le<br />

savent très bien. Pleurez si vous voulez,<br />

c’est votre droit mais la recolonisation est<br />

en marche ! Amadou BELLO<br />

cours de Djembé, entre autres, dans plusieurs<br />

centres de formation tel que<br />

L’école Américaine. Pour qu’ une grande<br />

majorité de jeunes nigériens amateurs de<br />

musique puissent apprendre à jouer sur<br />

nos instruments traditionnels, Oumarou<br />

A. Issa aspire à créer une école de percutions<br />

dans les lesquelles seront enseignés<br />

les manières de jouer tous les<br />

grands instruments musicaux de la sous<br />

régions.<br />

LE MONDE<br />

D’AUJOURD’HUI<br />

HEBDOMADAIRE<br />

NIGERIEN<br />

D’INFORMATIONS<br />

GENERALES ET<br />

D’ANALYSE<br />

Siège : Face Ministère<br />

du Transport Au sein du RDFN<br />

E-mail : lemonde_niger1@yahoo.fr<br />

Directeur de publication<br />

Oumarou Mahamadou<br />

CEL : 90.22.11.92/96.58.67.36<br />

Directeur commercial<br />

Abdoul Kader Boubacar<br />

Mindaoudou<br />

CEL: 99.81.44.99/90.97.58.87<br />

Conception & Composition<br />

LE MONDE D’AUJOURD’HUI<br />

Tirage : 1000 Exemplaires<br />

sur <strong>Le</strong>s presses de<br />

L’ENQUETEUR<br />

Page 7


SPORT<br />

<strong>Le</strong> Mali qualifié pour les demi-finales<br />

<strong>Le</strong> Mali s’est qualifié pour les<br />

demi-finales de la Coupe d’Afrique<br />

des nations de football<br />

2013 en battant l’Afrique du<br />

Sud, pays organisateur, aux<br />

tirs au but samedi à Durban (3<br />

buts à 1).<br />

<strong>Le</strong> Mali est en demi-finales de la<br />

CAN. <strong>Le</strong>s coéquipiers de Seydou<br />

Keita ont vaincu l’organisateur<br />

sud-africain (1-1, 3-1 tab) au<br />

terme d’une séance de tirs au but<br />

à sens unique. <strong>Le</strong> Mali, qui joue<br />

un peu plus que pour du football,<br />

prolonge ses rêves de victoire,<br />

alors que le pays n’a jamais remporté<br />

la CAN. Rantie avait pourtant<br />

ouvert le score pour les locaux<br />

(30 e ). Mais Seydou Keita<br />

(58 e ) d’une tête rageuse viendra<br />

remettre les deux équipes à égalité.<br />

Rien ne sera ensuite marqué,<br />

jusqu’à cette fameuse séance de<br />

tirs au but qui élèvera le gardien<br />

Diakité au rang de héros. <strong>Le</strong> destin<br />

basculera une première fois<br />

côté malien grâce à un premier<br />

CAN 2013<br />

<strong>Le</strong> gardien de but malien Soumbeyla Diakite félicité par ses coéquipiers à Durban en Afrique du Sud le 2 février 2013. (Ben Stansall – AFP)<br />

arrêt de Diakité sur le 2 e tir sudafricain.<br />

Et puis une 2 e fois sur le<br />

3 e tir. Quant au 4 e tir des Bafana<br />

Bafana, il passera tout simplement<br />

à côté. En demi-finales, le<br />

Mali affrontera la Côte d’Ivoire ou<br />

le <strong>Niger</strong>ia.<br />

Can 2013 Afrique du sud : Calendrier des demies - finale<br />

DEMIES-FINALE<br />

29 Vainqueur 25 vs. Vainqueur 28 06/02/2013 17H00 à Durban<br />

30 Vainqueur 27 vs. Vainqueur 26 06/02/2013 20H30 à Mbombela<br />

PETITE FINALE<br />

31 Perdant 29 vs. Perdant 30 09/02/2013 20H00 N M Bay<br />

FINALE<br />

32 Vainqueur 29 v Vainqueur 30 10/02/2013 20H00 Johannesburg<br />

Peut-on laisser le MENA tranquille ?<br />

Quand on ne connaît rien à la chose, il<br />

faut s’abstenir d’avancer des incongruités.<br />

Ainsi, dès au départ, dans une de<br />

nos parutions, nous avions attirés l’attention<br />

des uns et des autres sur le fait que<br />

le Football, ce n’est ni des rumeurs ni de<br />

la magie, toutes deux choses dans lesquelles<br />

les nigériens excellent et en raffolent.<br />

Si dès au départ même les plus<br />

bornés et novices en la matière reconnaissaient<br />

que le MENA ne pouvait rien<br />

faire contre le Ghana, la vision était néanmoins<br />

trop optimiste quant aux deux<br />

autres membres du groupe, à savoir le<br />

Mali et le Congo. <strong>Le</strong>s plus pessimistes<br />

prévoyaient une deuxième place pour le<br />

MENA derrière le Ghana, nourrissant l’indestructible<br />

espoir de voir notre équipe<br />

passer en quart de finale. Et cet espoir,<br />

loin de s’émousser du jour au lendemain<br />

vu la réalité du jeu très modeste que le<br />

MENA offrait dans ses matchs de préparation<br />

ici même à Niamey, était entretenu<br />

par des confrères qui trouvaient des qualificatifs<br />

les plus élogieux pour faire du<br />

MENA ce qu’elle n’était pas en réalité.<br />

Certes, il fallait mobiliser les nigériens derrière<br />

le MENA et ses joueurs ; cependant,<br />

n’avions-nous pas placé la barre trop<br />

haute ? C’est justement parti de ce constat<br />

que votre journal le MONDE a tiré la<br />

sonnette d’alarme à travers un encadré<br />

titré « ATTENTION ». A l’occasion, nous<br />

informons que la phase de préparation<br />

pour le MENA coïncidait justement avec<br />

la tenue de la Coupe des coupes africaine<br />

que se disputait deux clubs des deux<br />

pays qui composent le groupe du MENA.<br />

Il s’agit du Tout Puissant Mazambé du<br />

Congo et du mythique Djoliba du Mali.<br />

Pour ceux qui connaissent le football,<br />

c’était une information à prendre beaucoup<br />

au sérieux. En effet, si rien que les<br />

joueurs locaux de ces deux pays arrivent<br />

à s’imposer sur le plan continental,<br />

que dira-t-on des équipes que ces pays<br />

présenteront à la CAN sachant très bien<br />

que ces joueurs locaux seront renforcés<br />

par ceux qui évoluent à l’étranger, dans<br />

des grands clubs européens ? C’est bien<br />

le cas au Mali ave son armada de professionnels<br />

conduits par Seydou Keita<br />

que s’arrachent les grands clubs au<br />

monde. Et c’est justement Seydou Keita<br />

qui a conduit le Mali là où il est arrivé<br />

dans cette CAN. Pour les congolais, l’ossature<br />

du Tout Puissant Mazambé tout<br />

simplement faisait l’affaire surtout qu’elle<br />

a été renforcée par de grands joueurs<br />

évoluant au Portugal. De surcroît, le<br />

Congo était amené par un certain Claude<br />

le Roy, un entraîneur qui n’a jamais<br />

échoué au stade des huitième de finale<br />

si ce n’est cette année où la baraka qui<br />

a donné le seul point au <strong>Niger</strong> a bloqué<br />

les poulains de celui qu’on appelle affectueusement<br />

au Cameroun « le sorcier<br />

blanc ». A bien y regarder, la tâche était<br />

même plus compliquée pour le MENA<br />

avec les maliens et les congolais qu’avec<br />

les ghanéens. Sauf que, le Ghana reste<br />

toujours le pays que Pelé a prédit pour<br />

ramener un jour la coupe du monde en<br />

Afrique. Echec et mat.<br />

Deux événements majeurs qui se sont<br />

produits ici à Niamey étaient suffisamment<br />

instructifs pour calmer les ardeurs<br />

des uns et des autres : le match de qualification<br />

contre la Guinée et celui de<br />

préparation contre le Togo. En effet, pour<br />

le premier, tous les avertis du ballon rond<br />

ont su le jour-là que techniquement, la<br />

Guinée était supérieure au MENA. <strong>Le</strong><br />

touché de balle était plus fluide et les<br />

constructions plus harmonieuses chez<br />

les Guinéens. Et les buts du MENA ne<br />

relevait pratiquement d’aucun enchaînement.<br />

Certes, le 2 ème était plus intéressant.<br />

Cependant, ce qui a sauvé le<br />

MENA, Daouda Kassali et l’absence du<br />

butteur attitré de l’équipe de la Guinée.<br />

Pour le Match contre le Togo, il faut d’emblée<br />

signaler l’absence de Adebayor ; et<br />

c’est un argument de taille car, comme<br />

Seydou Keita au Mali, Adebayor reste<br />

l’homme qui a qualifié le Togo pour le<br />

second tour. Là aussi, il faut reconnaître<br />

que les buts nigériens ne venaient<br />

d’aucun enchaînement digne d’un football<br />

compétitif. <strong>Le</strong> 1 er dénote bien de<br />

l’aubaine dont a bénéficié Diego car le<br />

gardien togolais était trompé par un malencontreux<br />

rebond. Par contre, la distribution<br />

de la balle et les enchaînements<br />

étaient plus nets du côté du Togo. La<br />

combinaison qui a amené le but du Togo<br />

est là pour le témoigner.<br />

A partir de ces deux matchs qui se sont<br />

déroulés sous leurs yeux, les observateurs<br />

avertis du football savaient très bien<br />

que notre MENA n’était pas à la mesure<br />

des adversaires en face de lui. Il aurait<br />

fait partie d’un groupe avec l’Ethiopie, le<br />

Togo, l’Algérie ou même l’Afrique du Sud,<br />

nous aurions eu des raisons d’espérer<br />

en toute logique car au vu du jeu qu’elles<br />

ont produits, ces équipes sont bien du<br />

niveau du MENA national. Au lieu donc<br />

de jouer de modestie, nous nous sommes<br />

mis à surestimer le potentiel de notre<br />

équipe composée de joueurs dont la<br />

plupart manquaient de compétition. En<br />

effet, rares sont parmi nos professionnels<br />

ceux qui ont une place de titulaire dans<br />

les équipes où ils évoluent. De plus, nous<br />

manquons d’un joker digne de ce nom. Il<br />

ne s’agit pas de trouver un surhomme de<br />

la trappe de Messie mais d’un catalyseur,<br />

un galvaniseur, quelqu’un capable de faire<br />

<strong>Le</strong> monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°12 du mercredi 6 février 2013<br />

la différence à lui seul au moment où le<br />

collectif est en panne. C’est le cas dans<br />

certaines équipes de certaines stars :<br />

Seydou Keita, Adebayor, Pitroipa, Moses,<br />

Asamoa…etc. Dans toutes les équipes<br />

du monde, ce joker existe pour renforcer<br />

et concrétiser les efforts du collectif.<br />

Au MENA, un tel joueur n’existe<br />

pas. Notre seul Maazou ne peut pas ratisser<br />

les balles, les centrer et se trouver<br />

au point de penalty pour les reprendre.<br />

Reconnaissons en toute humilité que<br />

nous sommes allés trop en besogne. Ce<br />

que le MENA a pu faire, les joueurs l’ont<br />

fait avec le cœur, ce cœur vaillant qui bat<br />

dans le cœur du nigérien. Au déficit de<br />

technicité et d’expérience réelle, nos jeunes<br />

joueurs ont fait preuve d’une hargne<br />

qui a pu limiter les dégâts. A cela, il faut<br />

ajouter la clairvoyance de l’entraîneur<br />

Gernot ROHR qui a tourné avec les plus<br />

en forme du groupe. Certes, on peut regretter<br />

qu’on n’ait pas vu évoluer untel<br />

qu’on aurait voulu voir évoluer sur le terrain,<br />

mais il n’y a que 11 joueurs sur un<br />

terrain de football et l’entraîneur n’a droit<br />

qu’à 3 changements. Notre MENA n’a<br />

donc pas démérité, il a donné le meilleur<br />

de lui. De plus, avec le MENA, les nigériens<br />

de tous les bords ont vibré dans un<br />

même son de cloche. A écouter l’hymne<br />

du <strong>Niger</strong> résonner sur les ondes internationales,<br />

n’est-ce pas un réconfort de<br />

taille ? Taisons alors toute polémique et<br />

pensons surtout aux scores fleuves que<br />

des pays comme le Burkina et le Togo<br />

ont enregistrés à leur début à la CAN.<br />

Laissons germer et mûrir davantage notre<br />

MENA autour de Gernot ROHR. Et,<br />

c’est dans ce genre de compétitions qu’il<br />

s’édifiera. Madougouizé<br />

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